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0.0. INTRODUCTION GENERALE.
Tous les hommes ont cette aptitude particulière de pouvoir communiquer à
d’autres hommes leurs pensées et de pouvoir exprimer leurs sentiments, leurs désirs ou
leurs ordres au moyen d’une langue. Si tous les hommes ont cette capacité de parler, tous
ne parlent pas la même langue ; certains peuvent communiquer entre eux par des signes
verbaux qui ne sont pas compris par d’autres personnes.
Ainsi, le français est une langue qui est faite d’un ensemble de signes verbaux
différents de ceux de l’allemand, de l’anglais ou du chinois, et ces signes verbaux sont
combinés entre eux selon des règles particulières pour former les phrases du français.
Chaque langue sert de moyen de communication à un groupe plus ou moins
grand de personnes.
Ce groupe de personnes forme une communauté linguistique.
Il existe plusieurs types de communication, mais dans le cadre de notre cours
et compte tenu des objectifs assignés aux instituts supérieurs pédagogiques, les types de
communication qui nous intéressent sont l’expression orale et l’expression écrite.
Le premier pour mieux communiquer par la parole, le second pour
communiquer par la voie de l’écriture.
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PREMIERE PARTIE
UNITE D’ENSEIGNEMENT D’EXPRESSION ORALE ET ECRITE.
CONTENU
Ière PARTIE : EXPRESSION ORALE.
1. Les facteurs constitutifs de la communication linguistique.
2. La phonétique
2.1. L’alphabet phonétique
3. Problèmes de prononciation du français
3.1. Considérations théoriques
3.1.1. Difficultés de problèmes
3.1.2. Quelques points de repère
3.1.2.1. Prononciation de consonnes
3.1.2.2. Prononciation de voyelles
3.1.2.3. Prononciation de semi-voyelle
1. LES FACTEURS CONSTITUTIFS DE LA COMMUNICATION
LINGUISTIQUE.
L’information part d’un émetteur ou locuteur, ou encore encodeur, qui destine
son message à un récepteur (ou destinataire, auditeur, décodeur).
La mise en forme du message par le locuteur qui recourt à tous les procédés
lexicaux, grammaticaux que lui propose la langue s’appellera l’encodage.
La transformation de cette forme linguistique en un contenu doué de
signification pour le récepteur sera appelé le décodage.
Pour passer de l’émetteur au récepteur, le message doit choisir un moyen de
transport, un canal ou contact.
Il s’agit soit de l’air qui vibre pour la propagation des ondes sonores, soit de
la bande magnétique ou de la plume et du papier.
Ce canal est indispensable pour établir et maintenir le contact au cours de la
communication.
Mais tout cela ne suffit pas pour que l’information soit correctement reçue par
son destinataire.
Il faut encore que le message renvoie à une réalité identique connue de deux
interlocuteurs.
Exemple : prenons le cas d’un étudiant nouvellement inscrit à l’université et à qui on
demande de diminuer lors de la bleusaille.
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Ce dernier ne comprenant pas langage académique, le message ne sera pas
capté et compris.
Ces précisions indispensables constituent le contexte que l’on analyse en
contexte référentiel qui se rapporte au référent, au monde des réalités et le contexte
situationnel qui précise le temps et le lieu.
Schéma de communication linguistique.
Emetteur Information Récepteur
Encodeur Code Auditeur
Locuteur Message Destinataire
Destinateur Canal Décodeur
Je Référentiel Tu
Contexte
Nous situationnel Vous
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2. LA PHONETIQUE.
La phonétique d’une langue, c’est la description de la manière variable, dont
sont prononcés réellement les phonèmes (sons).
Ces derniers sont des éléments plus petits qui n’ont pas de sens par eux-
mêmes, mais qui servent à former des mots ou des morphèmes significatifs.
[r] Par exemple, est un phonème du français.
Il peut être prononcé de manière très différente selon les régions : le
[R] parisien est très différent du [r] italien mais tous les deux constituent cependant le
même phonème parce que l’emploi de l’un ou de l’autre ne permet jamais d’opposer deux
mots différents.
La phonologie d’une langue, c’est la description de différents phonèmes
d’une langue.
Exemple : Fer
[F] =est une consonne fricative
[ɛ] =est une voyelle e ouverte
[R] = est une consonne liquide uvulaire
2.1. L’ALPHABET PHONETIQUE INTERNATIONAL.
1. Voyelles orales simples.
[i] :si, pyjama
[e] :Férié, été
[ɛ] : Ouvert, être, crème, mais
[a] : (Antérieur) patte
[ɑ] : (Postérieur) apte, pâte
[ɔ] : (Ouvert) or
[o] : (Fermé), pot, faux
[u] : ou est le U français mais le son est ou (moule,foule)
2. Voyelles orales composées.
[y] : (= [U]) pour les lèvres : tu, mur
[ø] : = eu pour les lèvres) bleu, pneu
[œ] :(= [eu] pour les lèvres) heure, cœur
3. E dit « Muet «, » caduc «, » instable »
[ə] : Premier
4. Voyelles nasales.
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[ɛ] : vin
[ɑ] : champ
[ɔ] : son
[œ] : brun
5. Consonnes.
[b] : bas
[ ] : dur
[f] : fort, phare.
[ɡ] : gant
[ʒ] : Jeune
[k] : Corps, cinq, qui, kilo, écho
[I] : le
[ ] : me
[ ] : ni
[p] : papa
[r]: or
[s]: se, ce, clix
[t]: tu, théâtre
[v]: vous
[z]: disons, zéro
[ʃ]:chat, schémas
6. Semi-voyelles.
[w] : oui, ouate
[ɥ]:lui
[j] : pied
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3. PROBLEMES DE PRONONCIATION DU FRANÇAIS.
3.1. Considérations théoriques.
3.1.1. Difficultés de problèmes.
Il s’agit ici de mettre en évidence quelques problèmes difficiles qui
concernent la prononciation du français.
La question intéresse évidemment au plus haut point les pédagogues.
Il reste pourtant important de lui donner les réponses toutes faites et ce, pour
plusieurs raisons :
- La graphie du français reposant le plus souvent sur des bases étymologiques, n’a
pas de guide en la matière.
Exemple : comparez la prononciation de l’x dans les mots six [s], exact [GZ],sixième [z],
texte [ks].
- La prononciation du français diffère selon les régions où il est parlé.
A toutes ces difficultés,on doit encore ajouter celle de niveau de
prononciation.
Des individus de milieux socioculturels différents ne prononcent pas de la
même façon un son pourtant identique. Le même individu aura par ailleurs tendance â
faire varier sa prononciation en fonction du contexte dans lequel il se trouve.
Il n’est pas sûr que vous surveillez la vôtre dans une conversation à bâtons
rompus avec des collègues comme il vous arrive devant votre supérieur hiérarchique.
Considérons par exemple la phrase :
Jeleluiaidit: [ʒə/ə/ɥiɛdi],[ʒə//ɥiɛdi][ʒə//ɥiɛdi][ʒiɛdi][ʒiedi]
On voit clairement qu’il ne s’agit pas essentiellement de phonèmes différents
mais d’une réduction de nombre de phonème utilisés, le locuteur ayant tendance à
économiser ses efforts.
On s’aperçoit que la dernière transcription met en évidence un seuil au-delà
duquel le sens du message ne peut plus être compris.
On considère généra1ement que la prononciation correcte du français est celle
du parisien cultivé.
Il est clair que l’expression reste ambiguë et il faudrait encore préciser ce que
l’on entend exactement par cultivé.
Quelques points de repère sont proposés ci-dessous mais ils sont insuffisants.
3.1.2 .Quelques points de repère.
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3.1.2.1. La prononciation de consonnes.
Le système de consonnes du français est stable et leur prononciation ne
soulève guère de problèmes.
On prendra cependant garde à la graphie double consonne. Contrairement à
l’opinion courante, la double consonne se prononce comme la simple correspondance.
Exemples: terrible, homme, pomme.
On prononce la double consonne dans certains cas.
1er cas : lorsqu’on se trouve devant un cas de préfixation.
Exemples: surréalisme
Irradier
ème
2 Cas : lorsque la double consonne au sein d’une forme verbale sert à opposer un
imparfait et un conditionnel présent.
Exemple : courait, courrait
Il courait beaucoup de risque en fréquentant ce garçon.
Vous imaginez le risque qu’il courrait s’il était parti?
3ème Cas : lorsque deux consonnes identiques sont mises en rapport sur le plan oral par la
suite de la chute d’un e muet.
Exemples : Tu me mens Tu mens
Tu le lui as dit Tu lui as dit
Remarque:
Le h n’est jamais prononcé en français même quand il est dit aspiré. Dans ce dernier cas,
il interdit devant lui toute liaison et toute élision.
Exemples :
L’homme
Le haricot
3 .1.2.2. La prononciation de voyelles.
De gros problèmes se posent ici.
Ces problèmes sont dus d’une part au e muet et d’autre part aux voyelles à double timbre.
Le e muet
On l’appelle e instable.
Cette expression souligne parfaitement les problèmes qu’il pose.
D’une manière générale, il se reconnaît aisément car il est toujours graphie e
ou en désinences(es, ent).
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Sa fréquence dans la langue orale prouve à quel point il est effectivement
instable. Il peut se trouver en toute position dans un mot ou dans un groupe accentuel.
Nous indiquerons simplement quelques points de repère en précisant dès
maintenant qu’on doit se soucier de la place du e non pas dans le mot mais dans le groupe
accentuel auquel il appartient :
Il peut être au début d’un groupe accentuel.
Exemples: je taille une pièce
Que faites-vous?
La prononciation du e muet est nécessaire dans le pronom interrogatif que, dans le mot
dehors et derrière deux consonnes prononcées pour aider ou faciliter l’articulation.
Exemple : prenez
Sa prononciation est facultative dans les autres cas. Exemple : Il vient de m’acheter une
voiture.
-Il peut être à la finale d’un groupe accentuel.
Exemples : - le président est brave
- Chassez-le.
Dans ce cas, sa prononciation est donc superflue sauf dans les mots le, parce que, ce,
lorsqu’ils sont accentués.
- Il peut être à l’intérieur d’un groupe accentuel.
Dans ce cas, sa prononciation dépend du niveau adopté par le locuteur.
Exemple : Il lui a offert un cheval de course.
Généralement la prononciation du e muet est nécessaire quand elle aide à la
bonne articulation du groupe.
Les voyelles à double timbre [a]-[ɑ], [ɛ]-[e], [ɔ]-[o]
Voyelles En syllabe accentuée En syllabe inaccentuée
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[a]-[ɑ] La distinction n’est pratiquement plus La voyelle est toujours
respectée. antérieure sauf quand elle est
Exemples : - ananas orthographiée â :bâtard
- Palabre
[o] -[ɔ] A la finale absolue, elle est toujours La voyelle tend à s’ouvrir.
fermée. Exemples : pot, peau, entrepôt, Exemple : Collier
dépôt. Elle est fermée quand elle est
Devant une consonne prononcée, elle orthographiée ô, au.
tend à s’ouvrir. Exemples : hôtel, auditoire
Exemples : porte, méthode. Elle est aussi fermée devant
Elle est fermée devant [z] Exemple : [ ]
rose. Exemple : rosier
Elle est aussi fermée quand elle est
orthographiée au, ô
Exemples : Pause, hôte
[e]-[ɛ] A la finale absolue, la voyelle est La voyelle tend à se fermer
toujours fermée quand elle est Exemple :Expédition.
orthographiée : é,ez, ed, er, ef Elle est ouverte :
Exemples : vérité, nez, pied, clef, manger Devant la double consonne rr
Elle est ouverte devant une consonne Exemple : Serrure
prononcée. Devant deux consonnes
Exemples : Messe prononcées
Fer Exemple : servitude
Elle est aussi ouverte quand elle est Quand elle est
orthographiée ai, è, ê. orthographiée :
Exemples : Paix, bête, crème ai= paisible
ei=enseignement
ê=bêtement
3.1.2.3. La prononciation de semi-voyelles.
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On risque constamment de confondre la semi-voyelle avec la voyelle
correspondante surtout lorsqu’on adopte la graphie habituelle.
Exemple : U ruer[ɥ]ou-nouer[w]
i nier[j]
Dans ce cas-là, nous avons toujours à faire à des semi-voyelles sauf quand le
nombre de consonnes qui précède est trop important pour que la semi-voyelle puisse
permettre une bonne articulation du groupe.
On a souvent alors : voyelle + semi-voyelle Exemple : lier [lje] crier [krije]
Fier [fjɛr] Prière [prijɛr]
En Conclusion, la règle simple pour ce cas-ci, est qu’on a à chaque fois une
semi-voyelle plus la voyelle correspondante quand son emploi rend impossible la
prononciation.
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DEUXIEME PARTIE: EXPRESSION ECRITE
IIème PARTIE : EXPRESSION ECRITE.
1. Les altérations orthographiques
1.1. Les altérations orthographiques liées aux homophones grammaticaux et lexicaux.
1.2. Les altérations orthographiques par analogie.
2. Les figures de rhétorique et la stylistique.
3. Les techniques de rédaction
4. L’argumentation
5. La dissertation
6. La correspondance
6.1. La lettre
6.2. Le procès-verbal et le compte rendu
1. LES ALTERATIONS ORTHOGRAPHIQUES.
En parlant des altérations orthographiques, nous faisons allusion aux
modifications de l’orthographe de mots français.
Certaines altérations orthographiques sont volontaires, d’autres par contre, le
sont par ignorance.
Dans la poésie française par exemple, on trouve de nombreuses libertés prises
avec l’orthographe, dans les œuvres poétiques classiques, puis romantiques en appui de
permissivité sur les classiques. Il est clair, lorsqu’on examine plusieurs cas, souvent avec
des similitudes de procédé d’un auteur à l’autre, que ces fautes ne devaient rien à
l’étourderie ou à la négligence, non plus qu’à des erreurs d’éditeurs ou d’imprimeurs, qui,
bien au contraire, remuent ciel et terre pour honorer la lettre native. Il s’agit donc
d’altérations orthographiques volontaires.
A titre d’exemple, nous pouvons citer un extrait de la tragédie de Pierre
Corneille «le cid» :(…) on l’a pris tout bouillant encor de sa querelle ;
La simplification phonique de encor pour régler à bon compte et rondement
le problème des pieds est une pratique généralisée en poésie.
On trouve autant d’«encor» que d’«encor» et lorsqu’on est bien pris dans
l’élan poétique, c’est dans «encore» que l’on finit par trouver le plus d’anomalie.
Les altérations orthographiques par ignorance sont dues, d’une part aux
homophones lexicaux ou grammaticaux, d’autre part à l’analogie.
1.1. Les altérations orthographiques liées aux homophones.
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Certaines altérations orthographiques sont dues à la confusion des homophones
grammaticaux ou lexicaux.
1.1.1. Les homophones grammaticaux.
Ce sont des mots qui se prononcent de la même façon et que la connaissance
des règles de la grammaire permet de différencier. Souvent, ils n’appartiennent pas à la
même classe grammaticale (nature).
a-à
ça - sa
ce - se
ces - ses - c’est - s’est - sais - sait
dans - d’en
davantage - d’avantage
du - dû
la – là - l’as/l’a
leur (s)-leur
ma-m’as/m’a - mon - m’ont - ta - t’a – ton - t’ont
mes - m’est -mets-met-mais-mets
ni-n’y ; ou-où
on - on n’- ont
par ce que-parce que
peu-peux-peut ; peut être –peut-être
près-prêt
qu’en-quant-quand
quelque-quelque (s)-quel (s) que-quelle (s) que-quel (s)-quelle (s)-qu’elle (s)
quelquefois-quelques fois
s’en-sens-sent-sans
t’en-tends-tend-tant-temps
s’y-si-ci
son-sont
1.1.1.2. Homophones grammaticaux de même catégorie.
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Aussitôt-aussi tôt ; bientôt-bien tôt ; plutôt-plus tôt ;
Quoi que-quoique.
1.1.2. Les homophones lexicaux.
Ce sont des mots qui se prononcent de la même manière mais qui n’ont pas
du tout le même sens et qui ne s’écrivent pas pareil.
1.1.2.1. Quelques homophones lexicaux.
Air-ère-aire, erre
Bar-barre
Cour-cours-court courre
Saut-sot
Ver-vers-vert-verre
Pin-pain
Porc-port-pore
Accro-accroc
Fond-fonds
Suggestion-sujétion
Côte-cote
voix-voie
satyre-satire
tache-tâche
il croit-il croît
1.2. Les altérations orthographiques par analogie.
L’analogie est une ressemblance partielle et non essentielle entre deux choses,
voilà pourquoi certaines personnes raisonnent par analogie.
Raisonner par analogie est un mode de pensée ou de raisonnement consistant à associer
des idées ou des choses de nature différente.
Denis Diderot a dit : «Ce que l’esprit comprend, il le comprend par assimilation, ou par
comparaison, ou par analogie».
Georges Perec, lui, a parlé de «la séduction trompeuse du raisonnement analogique».
Exemples d’altérations orthographiques par analogie.
1. La terminaison des verbes du premier groupe à l’indicatif présent, à la deuxième
personne singulier étant-es, plusieurs personnes ont tendance à employer la même
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terminaison pour ces verbes à la deuxième personne du singulier de l’impératif
présent alors qu’il n’en est pas le cas.
Par exemple : le verbe remonter
Indicatif présent Impératif présent
Tu remontes Remonte √ vrai
Remontes X : faux
Il nous arrive également de confondre les terminaisons du passé simple des
verbes du deuxième groupe et ceux du troisième groupe en - ir avec celles des verbes du
premier groupe.
Par exemple :
Verbe sauter Verbe partir
Je sautai Je partai : faux
Tu sautas Tu partas : faux
c’est plutôt :
Je partis √
Tu partis
2.LES FIGURES DE RHETORIQUE ET LA STYLISTIQUE.
Introduction.
La rhétorique est à la fois la science (au sens d’étude structurée) et l’art (au
sens de pratique reposant sur un savoir éprouvé) qui se rapporte à l’action du discours sur
les esprits. Par principe, la rhétorique s’occupe de l’oral, mais il est évident qu’elle s’est
très tôt intéressée aussi au discours écrit, dans la mesure où celui-ci est, de manière plus
ou moins étroite, une transcription ou une mimésis de l’oral. Bref, dans une acception
générale la rhétorique est l’art de bien parler. De façon plus précise, c’est l’ensemble des
moyens d’expression propres à persuader ou à émouvoir.
Les figures de rhétorique sont des procédés spécifiques utilisés pour
convaincre séduire, impressionner, transmettre une vision du monde. Ces figures ont été
classées suivant leur construction et suivant l’effet qu’elles visent à atteindre.
Ainsi, un classement courant les répartit en : figures de l’analogie, de la
substitution, de l’opposition, de l’amplification, de l’atténuation, et de la
construction.
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2.1. Les figure de l’analogie.
a)La comparaison.
Elle établit un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant), à partir
d’un élément qui leur est commun. Trois éléments sont nécessaires dans l’énoncé : le
comparé, l’outil de comparaison et le comparant. Cependant, on peut y ajouter le point
commun :
Le comparé, qui est la réalité ;
Le comparant, l’élément qui fait image ;
L’outil de comparaison (comme, pareil à tel que, ressembler à, plus…que, etc).
Exemple : la lampe brille comme une étoile.
La lampe : le comparé
Brille : le point commun
Comme : l’outil de comparaison
Une étoile : le comparant
La comparaison a une double valeur :
elle explique par une image ;
elle met en relation deux univers ;
b) La métaphore.
Elle établit une assimilation entre deux termes. Une métaphore peut être annoncée,
directe ou filée :
Dans la métaphore annoncée, le comparé et le comparant sont rassemblés dans
un même énoncé sans terme ou outil de comparaison.
Exemple : un gros serpent de fumée noire.
(Guy de Maupassant)
Un gros serpent : le comparant
Dans la métaphore directe, seul le comparant est exprimé.
Exemple : une étoile brille derrière une vitre.
La métaphore filée est une suite de métaphores sur le même thème.
Exemple : Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse/Qu’accompagne l’immense orgue
des vents grondeurs/De cette fonction sublime de berceuse ? (Charles
Baudelaire).
Comme la comparaison, la métaphore a une valeur d’illustration. La
correspondance qu’elle établit entre deux objets, deux sensations, deux idées va jusqu’à
l’identité. La métaphore du «serpent» précise la forme de la fumée. Mais, bien plus, la
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fumée ne devient serpent, ce qui lui donne une connotation inquiétante. La métaphore est
une métamorphose.
c)L’allégorie.
Elle représente de façon imagée (par des éléments descriptifs ou narratifs) les
divers aspects d’une idée, qu’elle rend moins abstraite.
Exemple : l’Angleterre est un vaisseau. Notre île en a la forme : la proue tournée au Nord,
elle est comme à l’ancre au milieu des mers, surveillant le continent.
(Alfred de Vigny).
Dans cet extrait de chatterton, la domination de l’Angleterre sur les mers est rendue
sensible par l’allégorie du vaisseau.
d) La personnification.
Elle représente une chose ou une idée sous les traits d’une personne.
Exemple : Vivez, froide nature, et revivez sans cesse.
(Alfred de Vigny).
La personnification de la nature accentue sa dureté envers l’homme faible et
éphémère.
2.2. Les figures de la substitution.
a. La métonymie
C’est un procédé de symbolisation qui permet une concentration de l’énoncé.
On ne nomme pas l’être ou l’objet mais on utilise un autre nom qui lui est proche parce
qu’il s’agit de son contenant, sa cause…les deux termes entretiennent des relations de
proximité :
Contenant/Contenu
Exemple : C’est un émissaire du Vatican
= un émissaire du pape.
Effet/Cause
Exemple : Socrate a bu la mort = le verre de poison qui le fera mourir.
Origine/Objet
Exemple : Fumer des havanes = des cigares qui viennent de la Havane.
Instrument/Utilisation
Exemple : C’est une bonne raquette = un bon joueur de tennis.
Symbole/Réalité
Exemple : C’est l’alliance de la faucille et du marteau = des paysans et des
ouvriers.
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b) La synecdoque.
Figure proche de la métonymie : les mots y sont liés par une relation
d’inclusion (la partie pour le tout, la matière pour l’objet).
Exemple :
Voici venir la saison des roses pour désigner l’été.
Les voiles au loin descendent vers Harfleur. (Victor Hugo).
Voiles= Navires.
c) La périphrase.
Elle consiste en ce que l’on désigne des objets non par leur dénomination
habituelle, mais par un tour plus compliqué, généralement plus noble, présentant
l’objet sous une qualité particulière. C’est tout l’environnement culturel qui fait
traduire.
Elle explicite le contenu d’un terme, attire l’attention sur une qualité du terme
remplacé.
Exemple : - Le pays des cèdres (pour parler du Liban).
Le roi de son cœur (pour dire que c’est son amant).
d) L’antonomase.
L’antonomase est une variété de métonymie-synecdoque. Le cas le plus
simple apparaît dans des phrases comme Napoléon est le stratège, ou X est vraiment pour
nous le poète ; ce qui veut dire «le type même ou le plus grand» des stratèges ou des
poètes. Il y a à la fois sélection de l’attribut essentiel et choix de la valeur d’excellence
d’un individu parmi tous ceux de la série.
2.3. Les figures de l’opposition.
Ce sont des figures qui comportent deux termes qui peuvent se substituer l’un
à l’autre.
a) L’antithèse.
Elle oppose très fortement deux termes ou deux ensembles de termes.
Exemple : Un noble, s’il vit chez lui dans sa province, il vit libre mais sans appui, s’il vit
à la cour, il est protégé mais il est esclave. (Jean de la Bruyère).
L’antithèse oppose vigoureusement la vie du noble en province et sa vie à la
cour.
b) L’antiphrase.
Elle exprime une idée par son contraire dans une intention ironique.
Exemple : Quel courage !(peut en fait dénoncer la lâcheté de quelqu’un).
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c) L’oxymore
C’est la réunion surprenante dans une même expression de deux termes
contradictoires. L’oxymore sert de support éventuel à l’antithèse.
Exemple : Cette obscure clarté qui tombe des étoiles.
(Pierre Corneille).
d) Le chiasme.
Le chiasme joue sur au minimum quatre termes. Ces termes d’une double
formulation y sont inversés AB/B’A.’
Exemple :
Et ce champ me faisait un effet singulier ;
Des cadavres dessous et dessus des fantômes ;
Quelques hameaux flambaient : au loin brûlaient les chaumes. (Victor Hugo).
A B
Des cadavres Dessous
Et
B’ A’
Dessus des fantômes
Le chiasme, dans cet exemple, rapproche des termes (B/B’) ou renforce l’opposition.
2.4. Les figure de l’amplification.
Ce sont l’hyperbole, l’anaphore, la gradation, la répétition, l’accumulation et
la paronomase.
a) L’hyperbole.
Elle amplifie les termes d’un énoncé afin de mettre en valeur un objet ou une idée.
Elle procède donc de l’exagération et de l’emphase.
On la trouve souvent dans des textes épiques.
Exemple : Dans des ruisseaux de sang Troie ardente plongée. (Jean Racine).
L’image hyperbolique donne une dimension épique aux horreurs de la guerre.
b) L’anaphore.
Procédé d’amplification rythmique. Elle consiste à reprendre plusieurs fois le même mot
en tête de vers successifs ou de phrases.
Exemple :
Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri.
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(Louis Aragon).
c)La gradation.
Elle donne les termes d’un énoncé selon une progression croissante ou décroissante.
Ainsi, de son nez que Cyrano décrit en ces termes :
C’est un roc, c’est un pic, c’est un cap.
Qui dis-je c’est un cap, c’est une péninsule. (Edmond Rostand).
d) La répétition.
On répète plusieurs fois le même mot.
Exemple : Oh/cèdres du Liban, cèdres de nos délires/cèdres de notre extase et de notre
fierté. (Charles Corm).
e)L’accumulation.
On fait succéder plusieurs termes soit pour approfondir la pensée, soit pour l’enrichir ou
l’agrandir.
Exemple : Devant eux, sur de petites tables carrées ou rondes, des verres contenant des
liquides rouges, jaunes, verts, bruns, de toutes les nuances.
(Guy de Maupassant, Bel-Ami).
f) La paronomase.
Elle consiste à employer dans le même segment des termes (deux au moins) de sens
différents et de parenté phonique, de manière à créer un effet assez saisissant.
Exemple : Pâles membres de perle, et ces cheveux soyeux.
(Paul Valéry).
Entre pâles et perle, on a plus le sentiment de l’identité que celui de la différence ce qui
aboutit à y ressortir une sorte de répétition.
2.5. Les figure de l’atténuation.
Ce sont la litote et l’euphémisme.
a)La litote.
C’est une figure qui exprime le plus de sens en disant le moins de mot,
souvent à la forme négative.
Exemple :
Va, je ne te hais point ainsi dit Chimène dans le Cid (Pierre Corneille) à Rodrigue pour
donner à entendre qu’elle l’aime envers et contre tout.
La litote permet implicitement d’exprimer beaucoup plus qu’il n’est dit.
b) L’euphémisme.
Il atténue l’expression d’une idée ou d’un sentiment, souvent pour en voiler le
caractère déplaisant.
Exemple : On dira «rendre le dernier soupir» pour éviter le mot mourir.
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2.6. Les figures de la construction.
Ce sont le parallélisme, l’ellipse, l’anacoluthe, l’asyndète et l’interrogation
oratoire.
a)Le parallélisme.
On utilise une syntaxe semblable pour deux énoncés pour rythmer la phrase
ou pour orner le discours. Le parallélisme peut être rapproché de la comparaison car on
compare généralement deux objets en les approchant l’un de l’autre pour mieux faire
sentir leur valeur relative, leurs rapports, leurs oppositions.
Exemple : Que la vie est belle ! Que la nature est tendre !
b) L’ellipse.
Ce mot signifie «omission». On supprime des termes qui cependant peuvent
se deviner.
Exemple : Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ?
(Jean Racine).
(…qu’aurais-je fait si tu avais été fidèle ?)
c) L’anacoluthe.
On provoque un écart par rapport à la syntaxe courante.
Exemple :
Sur le sol au milieu des huées, ses ailes de géant l’empêchent de marcher. (Charles
Baudelaire).
d) L’asyndète.
Elle consiste en une absence systématique d’outils de liaison (conjonctions ou
adverbes) entre les groupes ou entre les propositions (ou même entre les phrases).
Exemple : Le jour tombait. La terre devenait grisâtre. J’attendais, l’œil fixé sur la ligne
des arbres ou l’un des deux chemins conduisait tout droit. J’étais inquiet. (Henri Bosco).
e)L’interrogation oratoire (ou rhétorique).
L’interrogation comme procédure oratoire est une figure de rhétorique qui
ressort du pathétique.
On peut s’en servir pour exprimer toutes les passions vives, pour presser,
convaincre, réduire et confondre l’adversaire.
Exemple : Achille parle à Agamemnon pour Iphigénie qui lui a été promise :
Juste ciel ! Puis-je entendre et souffrir ce langage ?
(…)
Qu’ai-je à me plaindre ? Où les pertes que j’ai faites ?
21
Je n’y vais que pour vous, barbare que vous êtes. (Jean Racine, Iphigénie)
La stylistique.
Qu’est-ce que la stylistique, le style ?
Le terme «style» vient du latin stilus et signifiait autrefois le «poinçon pour écrire».
Style s’emploie pour toutes les formes d’art et désigne la manière originale dont travaille
un artiste à une époque donnée.
Style s’emploie pour désigner une caractéristique d’un texte selon le type d’expression :
On peut parler de style lyrique, épique, etc.
Style désigne aussi la manière dont un écrivain met en œuvre la langue (sa langue).
L’écrivain peut aussi s’inspirer du style d’autres écrivains. (ou propres à d’autres
époques).
L’étude stylistique d’un texte permet de mettre en évidence les moyens mis en œuvre par
un auteur, dans un cadre générique déterminé, pour faire partager une vision spécifique
du monde (c’est-à-dire ce qui est dit, raconté).
La stylistique est l’étude des particularités d’écriture d’un texte. Il s’agit d’une discipline
issue de la rhétorique et de la linguistique.
3. TECHNIQUES DE REDACTION.
3.1. Pourquoi une méthode de rédaction ?
Vous est-il déjà arrivé de lire un article, une note, un e-mail, un rapport, d’en
comprendre chaque mot, mais de vous demander «Mais où veut-il en venir ? » ou «c’est
bien beau, mais concrètement : que dois-je faire ?».
Lorsque vous devez rédiger une lettre, un billet de blog, un communiqué de
presse, une offre, une page web, vous arrive-t-il de ne pas savoir par où commencer ou de
déplorer le temps consacré à relire et modifier maintes fois votre texte ?
Ces deux réactions d’exaspération du lecteur, le découragement du rédacteur
ont une même cause : le rédacteur manque d’une méthode efficace de rédaction.
Acquérir une méthode de rédaction pour les écrits utilitaires (administratifs et
professionnels) est bénéfique tant pour le rédacteur que pour le lecteur :
le rédacteur disposera d’une méthode claire lui permettant de rédiger vite et bien.
Le lecteur recevra des textes clairs qu’il comprendra sans difficulté et grâce
auxquels il saura tout de suite ce qu’il doit faire.
En effet, rédiger vite et bien veut dire :
Avancer avec confiance dans sa tâche de rédaction ;
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Répartir de manière constructive son énergie entre les tâches de :
1. Réflexion (identification du public cible et de l’objectif à atteindre, collecte et tri
des informations, structuration du contenu).
2. Rédaction (du brouillon quand c’est utile puis d’un texte clair et convivial pour le
lecteur) ;
3. Révision (mise en page au service de la lecture rapide et relecture/correction),
Fournir au lecteur des informations qui lui sont pertinentes, dans un langage qu’il
comprend aisément.
3.2. Une méthode en sept étapes.
Vous apprendrez donc à rédiger vite et bien en passant par les sept étapes
suivantes :
1. Objectif et public cible.
Identifiez la situation qui vous amène à rédiger ce texte :
A qui vous adressez-vous ?
Quel est l’objectif à atteindre auprès de votre public cible ?
2. Collecte et sélection des informations.
Rassemblez les informations à transmettre à l’aide d’un outil tel que les cartes
mentales (Mindmapping) ou les 7 questions (Quoi ? Qui ? Quand ? Où ?
Pourquoi ? Comment ? Combien ?).
Sélectionnez ensuite ces informations, en ne gardant que celles utiles pour
atteindre votre objectif auprès de votre public cible.
3. Structuration du contenu.
Choisissez un plan adapté à votre objectif de communication (celui-ci peut être :
informer, dire de faire, expliquer, convaincre).
Structurez les informations sélectionnées selon le plan choisi.
4. Brouillon.
Pour les textes dont l’enjeu est important, rédigez un brouillon, à la main.
Cela vous obligera à reformuler (lors de l’étape 5) et vous encouragera ainsi à être plus
clair.
23
5. Rédaction.
Rédigez votre texte en veillant à être clair et convivial pour votre public
cible :
Utilisez un vocabulaire qu’il comprend ;
Construisez des phrases courtes et logiques ;
Regroupez vos idées en paragraphes cohérents et reliez-les par des connecteurs
logiques ;
Soyez concis : éliminez tout mot ou information inutiles ;
Choisissez des formulations conviviales, qui attirent l’attention du lecteur et
l’incitent à l’action ;
Adaptez un style actuel, débarrassé des formules ampoulées du style administratif
traditionnel ;
Utilisez une langue correcte (grammaire, orthographe, ponctuation).
6. Mise en page.
Donnez à votre texte une mise en page qui facilite la lecture rapide, la
compréhension et la mémorisation de votre lecteur.
7. Relecture et correction.
Relisez-vous au moins deux fois :
Une première relecture «dans la peau du lecteur» pour vérifier que vous donnez
au lecteur toutes les informations nécessaires, formulées clairement ;
Une deuxième relecture «correction» : vérifiez et corrigez toute erreur
grammaticale ou orthographique.
Si l’enjeu de votre texte est important, faites-le relire et évaluer par un destinataire
potentiel à l’aide de la «grille d’évaluation du lecteur»
Améliorez enfin votre texte grâce à la «Grille de remèdes du rédacteur».
24
4. L’ARGUMENTATION.
L’argumentation est l’action de convaincre et pousser ainsi l’autre à agir.
Contrairement à la persuasion, elle vise à être comprise de tous et rechigne à
utiliser des arguments fallacieux.
L’argument est en logique et en linguistique, l’ensemble des prémisses
données en support à une conclusion.
Une argumentation est composée d’une conclusion et d’un ou de plusieurs
«éléments de preuve», que l’on appelle des prémisses ou des arguments, et qui
constituent des raisons d’accepter cette conclusion. On distingue trois grands groupes :
L’art de démontrer (on s’appuie sur des faits, des preuves, une loi incontestable).
L’art de persuader (l’émetteur fait appel au sentiment des destinataires (émouvoir,
rire ou encore provoquer).
L’art de convaincre (l’auteur fait appel à la raison du destinataire, mais sans
utiliser de faits scientifiques).
Une argumentation convaincante peut bien souvent consister à simplement
énoncer un fait afin de permettre à l’interlocuteur d’en avoir connaissance. Un argument
n’est ni une démonstration, ni une preuve :
La démonstration est une conclusion logique. Démontrer, c’est établir la vérité
d’une phrase abstraite par des moyens strictement logiques.
La preuve est une évidence concrète, empirique. Prouver, c’est montrer un objet
ou causer un événement.
Argumenter, c’est exhorter une personne à agir, en montrer que les
conséquences de cette action causent un bien éthique, matériel, physique, psychologique,
économique ou autre, accepté par l’opinion générale. Par exemple, on peut démontrer que
l’inflation nuit à la croissance économique, on peut prouver que la Terre ronde. Ces
conclusions deviennent des arguments quand (1) elles sont rattachées à un conseil pour
déterminer une action ou (2) quand elles déterminent une action, une décision.
Une démonstration change la connaissance et la perception ; un argument
change une décision d’agir.
Persuader ou convaincre, c’est modifier la décision d’agir d’une personne par
des arguments.
25
Ce sont les prêtres, dans les sermons, les avocats, dans les plaidoyers, les
politiciens dans les discours, les compagnies dans les messages publicitaires, qui
emploient des arguments.
S’abstenir du péché et faire le bien, faire absoudre un accusé, gagner des
suffrages, vendre la marchandise sont les actions souhaitées par ces communicateurs.
L’argumentation désigne également l’échange discursif effectif par lequel des
interlocuteurs tentent de défendre une position ou de faire accepter un point de vue.
Plus largement, l’argumentation est un champ d’études à la fois descriptif et
critique qui s’intéresse à la mise en forme des arguments (oralement ou par écrit) en vue,
notamment de la persuasion d’un auditoire.
En ce sens, l’argumentation est une branche de la rhétorique.
5. LA DISSERTATION.
5.1. Comment faire une dissertation ?
La dissertation est un exercice d’argumentation répondant à des exigences
précises.
Elle demande de mener une réflexion organisée sur une question d’ordre littéraire.
Le sujet peut prendre plusieurs formes :
Citations d’auteur, question, affirmation à commenter. Le plus souvent, il soulève une
problématique. La dissertation doit envisager les divers aspects du problème, confronter
les différentes réponses, opérer des choix parmi ces réponses.
La dissertation prend donc la forme d’un débat où s’affrontent des thèses divergentes ou
opposées.
Elle propose des arguments et des exemples permettant de valider les différentes thèses
en présence : il s’agit d’apporter la conviction du lecteur.
5.1. L’analyse du sujet de dissertation.
L’analyse du sujet constitue une étape majeure de la réponse : elle cerne à
viser précisément les exigences du libellé.
Elle porte sur les termes essentiels figurant dans le libellé.
Elle doit permettre de dégager le ou les problèmes posés par le sujet et de
délimiter le domaine concerné par le sujet.
5.2. La construction du plan de la dissertation.
Le plan est évidemment variable en fonction du libellé du sujet et de ses exigences. Le
plan pourra prendre les formes suivantes :
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Opposition de deux thèses.
1. Exposé argumenté d’une thèse.
2. Réfutation de cette thèse.
3. Exposé argumenté de la thèse que vous soutenez.
Concession.
1. Reconnaissance argumentée du bien-fondé d’une thèse.
2. Adoption d’une thèse adverse que vous soutenez.
Démarche dialectique
1. Exposé argumenté d’une thèse.
2. Exposé argumenté de la thèse adverse.
3. Synthèse (dépassement de la contradiction).
5.3. La rédaction de la dissertation.
5.3.1. L’introduction.
Elle ne doit pas être trop longue (10 à 15 lignes). Elle est censée s’adresser à
un lecteur qui est supposé ignorer le sujet proposé.
Elle doit comporter :
Un préambule ou entrée en matière permettant de préparer le lecteur à l’énoncé du
sujet.
L’énoncé du sujet s’il est constitué d’une citation, la citation doit figurer dans
l’introduction avec le nom de l’auteur.
La reformulation du sujet.
La problématique
L’annonce du plan du devoir.
5.3.2. Le développement.
Le développement comporte deux ou trois parties, nettement séparées les
unes des autres.
Il faut sauter une ligne après l’introduction, entre chaque partie et avant la conclusion.
Chaque partie est divisée en trois ou quatre paragraphes qui s’articulent autour d’un
argument ou d’une idée directrice.
Tout argument doit être illustré par un exemple littéraire qui donne lieu à une analyse
permettant au lecteur d’apprécier leur pertinence.
Chaque partie s’achève sur une phrase de conclusion.
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5.3.3. La conclusion.
Elle se livre à une brève synthèse du développement en indiquant nettement
la réponse à la question posée dans l’introduction.
6. LA CORRESPONDANCE
6.1. La lettre
6.1.1. Introduction
Le moyen de communication le plus courant qui est à la portée de tout le
monde est la lettre.
Il faut donc respecter les grands principes qui régissent la correspondance
moderne c’est-à-dire les habitudes et les convenances en usage dans la correspondance,
les formules courantes à employer. Nous pouvons distinguer différents types de
correspondance :
La correspondance amicale ;
La correspondance administrative ou officielle ;
La correspondance commerciale ;
La correspondance diplomatique.
Avant d’écrire nous devons savoir que la parole s’en va, l’écrit reste.
Il faut bien écrire pour être lu et compris
Quand nous écrivons, la politesse s’impose, la lettre est une arme dangereuse qui peut se
retourner contre son auteur : il faut donc bien choisir les mots.
La lettre doit être avant tout personnelle. On se moque de vaniteux et de snobs dans la
correspondance.
Pour cela, ne jamais écrire sous l’effet de la colère ou de la pression.
Nous devons du respect aux supérieurs, de l’affection aux parents et amis, de la
bienveillance aux inférieurs et de l’honnêteté intellectuelle.
6.1.2. L’écriture.
Une lettre écrite aux parents, et aux inferieurs doit être écrite â la main. La
machine à écrire est réservée à la correspondance officielle.
Si vous avez une écriture horrible, difficilement lisible, vous devez de grâce
recourir à la machine.
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La composition d’une lettre.
Il y a:
Le lieu et la date.
l’en-tête
le corps ou le développement
La formule finale et la signature
a) Le lieu et la date.
Ils s’inscrivent en haut et à droite de la feuille.
Quelques fois on peut les placer â la fin de la lettre après la signature de l’auteur
b) L’en-tête.
Elle s’écrit à la partie droite de la feuille à une certaine distance en-dessous de la date.
En ce qui concerne les militaires on dit :
Mon Général, mon colonel
Pour les ministres, on dit :
A son Excellence Monsieur le Ministre
Pour les religieux :
Au Révérend père
Au Révérend frère
Au Révérend pasteur
A la Révérende sœur
C) Le corps de lettre.
On juge quelqu’un sur la valeur de ses écrits (sur le plan du fond et de la forme).
Avant d’écrire, il faut mettre toutes les idées en ordre auxquelles vous imposez toute la
logique au raisonnement.
Eviter d’employer le je ou le moi, éviter également la flatterie, éviter de donner des titres
flous et pompeux, éviter des termes compliqués trop savants.
Donc, écrivez simplement, correctement et naturellement.
Une lettre bien composée comporte trois parties qui sont:
L’introduction
Le développement
La conclusion
L’introduction dans laquelle on pose le sujet et le problème.
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Le développement c’est le développement de l’idée annoncée dans
l’introduction à laquelle on ajoute tous les détails.
La formule finale.
Une lettre se termine normalement par une formule finale.
Pour les supérieurs :
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mon profond respect, ou
encore
Veuillez agréer, l’expression de mes sentiments distingués, ou de ma haute
considération; ou encore, Veuillez croire Monsieur, à l’expression de ma profonde
gratitude.
Pour les dignitaires :
Daignez agréer l’expression de mon profond attachement.
A son égal:
Recevez cher ami, l’assurance de mes sentiments les meilleurs ;
Croyez cher ami à mon profond amour, à ma profonde affection ;
Je te prie cher ami de ne point douter de mon amitié.
A une femme :
Je vous prie d’agréer, chère Madame, mes respectueux hommages ;
Veuillez accepter Madame, avec mes hommages, l’expression de ma respectueuse
sympathie.
Pour un homme de la part d’une femme :
Croyez Monsieur, à mes sentiments les meilleurs ;
je vous embrasse tendrement.
6.2. Le procès-verbal et le compte-rendu.
a) Le procès-verbal.
Le procès-verbal en expression écrite n’est pas à confondre avec l’acte dressé
par une autorité compétente et qui constate un fait entraînant des conséquences
juridiques.
Ici, il s’agit d’une relation officielle écrite de ce qui a été dit ou fait dans une
réunion, une assemblée.
Un procès-verbal est le compte rendu par une personne qualifiée de la séance d’une
assemblée, d’une réunion, d’une session.
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Modèle de procès-verbal de la réunion du bureau d’une association.
Procès-verbal de la réunion du bureau (date)
Le (date) à (horaire), à (adresse), s’est réuni le bureau entrant en séance, ci-annexée.
(Identité du président de séance), préside la séance.
(Identité du secrétaire de séance), exerce les fonctions de secrétaire de séance.
La feuille de présence est certifiée exacte et sincère par le président de séance
et le secrétaire de séance.
Le président de séance met) la disposition des membres du bureau :
La feuille de présence certifiée exacte et sincère ;
Les pouvoirs des personnes représentées ;
Un support de présentation des questions figurant à l’ordre du jour ;
(Autres documents le cas échéant).
Puis il rappelle que le bureau est appelé à discuter sur l’ordre du jour indiqué ci-après :
(Ordre du jour)
Questions diverses
Pouvoirs
Le président de séance aborde successivement les questions figurant à l’ordre
du jour.
1. Première résolution (objet) (résolution).
Cette résolution est (adoptée ou rejetée) (à l’unanimité/par voix contre voix)
2. Question diverses.
Différentes questions qui n’appellent pas de vote du bureau sont discutées.
3. Pouvoirs.
Le bureau donne tout pouvoir au président de l’association pour prendre les
mesures nécessaires en application des présentes résolutions.
Cette résolution est (adoptée ou rejetée)(à l’unanimité/par voix contre voix)
L’ordre du jour étant épuisé et personne ne demandant plus la parole, la
séance est levée à ( (horaire) heures.
En foi de quoi a été dressé le présent procès-verbal paraphé et signé par le
président de séance et le secrétaire de séance.
31
b) Le compte-rendu de réunion.
1. Définition.
Le compte-rendu de réunion est un document professionnel qui rapporte des
faits, des activités, des propos échangés lors d’une réunion ainsi que les décisions prises à
cette occasion.
2. La rédaction du compte-rendu.
La rédaction du compte-rendu doit retranscrire avec fidélité, objectivité et
neutralité (sans donner d’avis personnel) les propos pris en notes lors de la réunion. Les
pronoms personnels «je» et «nous» sont à bannir. La voix passive est employée.
Le compte rendu est un texte de genre informatif et explicatif.
3. Les caractéristiques de présentation : la structure des informations.
Certains éléments doivent figurer sur le compte-rendu de réunion :
1. L’en-tête complet de l’entreprise ;
2. Le titre du document ;
3. La date de la réunion, l’heure de début et de fin de séance ;
4. La date de la réalisation du compte-rendu ;
5. L’objet de la réunion ;
6. Le nom et la fonction des personnes présentes, absentes et excusées ;
7. Le corps du texte mis en page avec titres et sous-titres ;
8. L’indication du signataire (rédacteur du compte-rendu) : nom et fonction.
4. Le contenu du compte-rendu.
Le plan le plus fréquemment utilisé est le suivant :
L’introduction précise l’heure d’ouverture de la réunion et annonce l’ordre du jour
(les différents thèmes abordés lors de la réunion)
Le développement expose les faits, restitue les débats dans un ordre
chronologique. Les échanges entre les intervenants sont reformulés, synthétisés ;
La conclusion présente les décisions éventuellement prises ou les votes. L’heure
de fin de la réunion est précisée. S’il y a lieu, la date, l’heure et le lieu de la
prochaine réunion sont indiqués.
5. Exemple de compte-rendu.
Compte-rendu de réunion du 15 janvier 2018
Date : 15/01/2018 Destinataires : à l’ensemble du personnel
Heure de début : 9h15 Heure de fin : 12h00
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Objet : Projet de plan de formation de l’année 2018 (consultation annuelle des
représentants du personnel).
Présents : Excusée :
M. Nlandu Sita Mme Mabika
Et les membres représentants
Mme Musungay
Mme Ndombe
Ouverture de la séance.
M. Nlandu Sita ouvre la séance à 9h15.
Il remercie les participants de leur présence et signale l’absence de Mme Mabika
représentante titulaire, actuellement en déplacement.
M. Nlandu Sita rappelle l’objectif de la réunion et le cadre réglementaire (consultation
annuelle du comité d’entreprise).
Il poursuit son discours introductif par la présentation de l’ordre du jour :
1. Besoins en formation définis par la Direction et le personnel.
1.1. Priorité de formation de la Direction.
La secrétaire remet aux participants des documents (annexes A à F).
1. Besoins en formation définis par la Direction et le personnel.
1.1. Priorité de formation de la Direction.
M. Nlandu Sita expose brièvement les raisons qui ont justifié le choix des actions de
société qui doit renouveler dans un court délai une grande partie de ses équipements. La
priorité est donc donnée aux agents qui doivent nécessairement être formés aux nouvelles
technologies.
1.2. Bilan sur les besoins de formation exprimés par les salariés.
La direction est attentive aux demandes de formation du personnel (actions 3, 4, 5)
présentées dans l’annexe B ;
M. Nlandu Sita précise que ces demandes sont justifiées et les besoins clairement
identifiés.
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2. Présentation du projet de plan de formation.
…………………………………………………………………….
Conclusion.
……………………………………………………………………
Rédactrice : Mampuya Nsona (Secrétaire de Direction)
6. La diffusion du compte-rendu.
Le compte-rendu doit être diffusé à l’ensemble des participants pour
validation. Après un délai de l’ordre d’une semaine, si des propositions de modifications
ont été faites, le compte-rendu final devra être à nouveau envoyé à l’ensemble des
participants.
La diffusion peut se faire sous forme écrite par envoi postal, inscription dans
le journal interne ou messagerie interne.