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L'Astrosophie, 1936-07, Vol. XV, No. 1

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REVUE M ENSUELLE D 'A S T R O LO G IE ET

DES SCIENCES PSYCHIQUES ET OCCULTES

A Nos Ain»s L«se Lt Rédaction


P réd ictio ns RérJ
H oroscope mens
E lém en is favorables : J u ille t- A o û t................
Le J a rd in de l'id é a lis m e . Francis Rolt-Wheelnr.
La M agie de la M e r . . . A. Si Georges Ralhborne.
La R adiesthésie E s o té riq u e .. Hugh J. Whîtaker.
Q ui é c riv it les lettres des M ahatm as ?
Harold E. Hare et W. Loitus Hare.. . .
S p iritis m e et O c c u ltis m e , V ...0 io n Fortune...
Le Zodiaque C h in o is ............ A. Volguino........
N otre Rayon de Livres : Summ a A strolo gicæ
- L 'A tla n tid e - O c c u ltis m e et A strologie
E nvou teurs.G uérisseurs & M ages- L 'A rc h e r
tira n t c o n tre le s o le il - M ystique C hinoise
et P eintu re M oderne - A s trolo gie Lunaire
- The P sychic P ow ers of C h r is t................
L 'A s tro lo g ie N ationale et Inte rn a tio n a le .
P ré d ic tio n s ........... '..........................................
L’A s tro lo g ie E sotérique, X VII . F. R-W..............
Le T a ro t M édiéval, X I I I .......... . Christian Loring..

Avenus du Roi Albert - Cap-ds-CroIx - NICE (A.-M.)

Vol. XV- N° 1 - JUILLET 1936 - Prix 3 fr. 50


L IB R A IR IE S
Notre revue est en vente dans les librairies suivantes s

PARIS. Ohacornao Frères, 11, Quai Saint-Michel ( 5 " ') .


Nlclaus, 34, Rue Saint-Jacques ( 6 m a ).
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Vient de Paraître, 35, Rue Poussin (1 6 “ a ).
Picart, 59, Boulevard 8aint-Miohel.
Editions Vega, 175, Boulevard Saint-Germain <3
Cafîin, 80, Ruo Saint-Lazare (IX 0 ).
Libr. Paul Leymaric, 42, Rue Sainc-Jacquoa (U ).
Dupire, 143, avenue do Vllliers (1 7·).
Edit. Adyar. 4, Square Rapp ( V II e).
AUBUSSON _. Redouté, 31, Grande Rue.
AVIGNON....... Dallhe, 10 bis, Rue de la République.
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MARSEILLE Flammarion, 84, Rue Paradis.
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M E T Z .................. Libr. Bettenfold, 39 bis, Place de Ohambre.
i> ........................ Libr. Gillet, 2, En Chaplerue.
MONTE-CARLO Libr. Clermont, 22, Boulevard Princesse-Charlotte.
NANCY .............. Henry, 164, rue de Montet.
NANTES .......... De la Presse, 13-15, Rue de la Fosse.
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Lemoult, 63, Rue de France.
Le Nain Bleu 38, Avenue de la Victoire.
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ROUEN........... Lestringaut, 11. rue Jeanne-d’Aro.
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SAIGON . . . . . Albert Portail, 185-18 9, rue Catinat.
STRASBOURG Libr. des Arts, 5, Rue des Francs-Bourgeois.
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Rebuffa et Rouard, 21, Rue d'Alger.
TOULOUSE .............. Librairie Moderne, 52, rue d’Alsace-Lorralne.
TOURS ......................... La Reliure d’Art, 3 bis, Rue du Lucé.
TUNIS (T u n isie) . . . Saliba, Avenue de France.
1 / A S T R O S< ) 1’ 111 E
REVUE MENSUELLE D’ASTROLOGIE,
DES SCIENCES PSYCHIQUES ET D’OCCULTISME

F o n d a te u r e t D ir e o te u r

F R A N C IS R O L T -W H E E L E R
Docteur en Philosophie

L£eEl·'. Ron. Académie des Sciences d’A'mérlque ; Mem. Hou. Association


AnthropOioKtc d’Amérique ; Mem. Hon. Société Royale de la Géographie
(Angleterre)

Secrétaire de la rédaction : Y, BtLAZ

ABONNEMENT ANNUEL
Franco et Colonleo ................................................ 35 fr.
Etranger (dans l’accord postal) .......................... 40 fr.
Pays en dehors de l’accord postal (Angleterre,
Italie, Etats-Unis) ................................... 45 fr.

F » r lx c iN u m é r o : 3 F r. 5 0
P r ix à l’E t r a n g o r : 4 R r a r io s

Cette Revue a le privilège de présenter, en français, les


articles et les comptes rendus de nos grands astrologues,
psychistes et occultistes contemporains, ' Anglais et Américains,
dont les droits de traduction, pour un très grand nombre, nous
ont été accordés. Nous avons, aussi, la collaboration de maints
spécialistes français, belges et suisses.

Numéro Spécimen envoyé gratuitement sur demande

A D M IN IS T R A T IO N

L ’A S T R O S O P H I E
Avenue.Roi Albert — Capde-Croix — NICE
France
L ’A S T R O S O P H I E
La plus grande revue en langue française de ¡'Astrologie,
des Sciences Psychiques et de ¡’Occultisme.

Franc· et Colonial ........................ S8 fr.

1 Dan· l’aocord postal ....................


Dehor· l’aocord postal ...............
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demeurant

déclare souscrire à un abonnement à L ’A ST R O SO P H IE pour un an,

partant du mois de........... .....................

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A le, 198 .

SIGNATURE |

(Parmi Im pays dan· raccord postal · · trouvant l'Allemagne, la Belgique,


l'Kepaon·, la Holland·, I · Portugal et la Suisse. Psrml Im pays on dehors de
l'aooord postal ee trouvent l’Angleterre, Im Etats-Unis et l'Ita lie).

PRIERE D’ENVOYER NUMÉRO SPÉCIMEN

à Μ-----------------------------------

et à Μ ---------------
Heprodliction interdite. Christian Loring pinxil.

^arot Xléinéual
ARCANE d3
Le Squelette Faucheur - La Mort
( L l in terp réta tio n de cet A rea ne se trouve sur
P a va n t-d ern ière p a g e de ce num éro)
LASTROSOPHIE
Revue Mensuelle d’Astrologie, des Sciences Psychiques
et d’Occultisme
Fondateur et Directeur.: Francia ROLT-WHEELER, Docteur en Philosophie, Membre
Honoraire de ¡'Académie des Sciences d’Amérique et do ¡’Association Anthropolo­
gique d’Amérique ; Sociétaire de la Société Royale de Géographie (Angleterre).
Secrétaire de Rédaction : Y. BÊLA Z

Rédaction et Administration :
Avenue du Roi-Albert, Cap-de-ÇroIx, NICE (A .-M .)

Abonnements Annuels. — France et colonies : 35 fr. Pays étrangers dans l'aocord


postal : 40 fr. Pays étrangers en dehors de l'accord postal (Angleterre, Etata-
Unls, Italie) : 45 fr. Chèques ou mandats payables au nom du Dr. Franols ROLT-
WHEELER. Les abonnés sont priés d'envoyer le montant de leur abonnement à la
fin du terme pour leur éviter les frais do recouvrement, se montant A 8 francs.

Vol. XV, Numéro 1 JU IL L E T 1838 Prix : 3 fr. 0 0

A nos Amis Lecteurs

E S M E D E C IN S M IL IT A IR E S s’accordent à dire que

L les races primitives, telles que les nègres, ont moins de


maladies obscures et chroniques que les races anciennes
et dégénérées, telles que les races Indo-Chinoises, mais
que leur résistance à la maladie est inférieure. Pendant le temps
des voiliers, les marins des longs cours avaient une santé de fer, mais
la plus petite maladie les emportait en quarante-huit heures. Cette
constatation n’est pas sans importance pour nous, aujourd’hui, car
elle indique que les rapports entre l’homme et la maladie ne sont
pas les mêmes en différentes ères, dans les différentes classes de la
société. La mentalité se reflète dans la maladie.
Ce serait aller trop loin que de dire que nous pouvons régler
notre résistance aux maladies ou que nous pouvons maîtriser nos
maux entièrement par un simple acte de raison. Mais il est certain
que nous pouvons influencer notre santé à un très grand degré, et
que la matière physique du corps est assujettie à ses forces psychiques
à un degré infiniment plus grand que nous le réalisons. Les guérisons
hypnotiques, magnétiques et spirituelles trouvent leur explication
dans ce fait psychique ; une pilule de quinine donnée par un docteur
qui inspire confiance peut arrêter la fièvre, quand la même pilule,
2 L’ASTROSOPHIE

donnée au même malade, par un docteur hésitant, préoccupé, ou qui


n'inspire pas confiance n'aura aucun effet sur la température.
T out récemment, nous avons eu entre nos mains les rapports
sur des cas traités par cinq guérisseurs de grande renommée et d’un
parfait désintéressement. Leurs méthodes de guérison n'étaient pas
les mêmes, et leurs guérisGïis étaient efficaces en différents degrés
selon la nature de la maladie. Mais ce qui est frappant dans la
comparaison de ces cinq rapports est que quatre de ces Maîtres-
Guérisseurs ont exigé des malades guéris qu’ils s’abstiennent des
mauvaises pensées et paroles, autrement la guérison ne serait pas
permanente.
Les indications qui nous viennent de l’Au-Delà, en corrobo­
ration à l’enseignement occulte, nous donnent un autre point de vue
sur ce problème de l’origine mentale des maladies. Il est évident que
nos mauvaises pensées agissent directement sur notre sub-conscient,
indirectement sur notre conscient et seulement en troisième lieu sur
notre corps physique. Quand la sensibilité psychique est grande
— cdmme chez les races primitives — l’effet est foudroyant et une
pensée maléfique peut être fatale. Aucun médecin ne peut guérir
un nègre qui est convaincu qu’il va mourir, et, en Polynésie, de briser
un tabu (par exemple d ’avoir marché sur l’ombre du chef, ou d’avoir
éternué dans la> maison où il y a un nouveau-né) crée une crainte si
terrible que neuf fois sur dix, le coupable meurt avant le soir.
Il ne faut pas supposer que, parce que les hommes civilisés sûtit
moins psychiques et moins sensibles aux effets physiques de leurs
mauvaises pensées que ces puissantes forces mentales sont sans effet!
Bien au contraire, les résultats de la malveillance deviennent pires
s’ils ne trouvent pas moyen de s’extérioriser sur le plan physique. Ce
n’est pas le corps qui devient malade, en ce cas, c’est l’âme. Le mal
doit aller quelque part, car, dans le monde psychique comme dans
le monde physique, la loi de la conservation d ’énergie règne suprême
et rien ne se perd.
Quelques maladies de l’âme peuvent agir directement sur le corps
physique, mais elles sont assez rares. Pour la plupart, elles constituent
les maladies astrales qui affligent les corps astraux dans l’Au-Delà,
c’est-à-dire, ce sont des souffrances de caractère purgatoriel.
Très souvent elles deviennent une triste partie de l’héritage que
l’âme doit donner au double éthérique quand ce dernier s’apprête à
son incarnation suivante, dans le sein de la mère. Le double éthérique
lès transmet nécessairement au corps physique qui se forme sur lui.
Il y a plusieurs groupes de ces maladies dites « karmiques ». Ce sont:
1°) les maladies astrales (le cancer semble appartenir à ce groupe) ;
A NOS AMIS LECTEURS 3

2°) les maladies éthériques (parmi lesquelles on classe la tubercu­


lose) ; 3°) les maladies héréditaires prédispositives (telles que la
goutte et la folie) ; 4°) les maladies strictement héréditaires (telle
que l’hémophilie).
Les malformations congénitales ont une autre origine. Sans
compter les raisons purement physiques de la part de la mère, telles
que les procédés restrictifs ou les essais d ’avortement, la révolte
intérieure de la femme pour l’enfant non désiré, ses pensées d ’ennui
d’avoir été « attrapée », la crainte pour l’enfantement, et les soucis
pour sa liberté perdue, agissent sur l’être qu’elle porte; une malfor­
mation en est parfois le résultat. A part la mère, les origines psychi­
ques des malformations peuvent être classées ainsi: 1°) une âme sï
primitive et si peu développée (venant d’une âme-groupe) que la.
période de la gestation est tout ce qu’elle peut supporter pour sa
première vie individuelle; 2°) un <( karma » de mauvaise vie qui
produit cet effet par la nécessité inévitable; 3°) une naissance Voühie
pour repayer, d ’un coup, une dette ancienne, afin de permettre un plus
rapide avancement spirituel.
Il est surtout important de noter le lien qui existe entre les mau­
vaises pensées et la maladie. L a haine, l’envie, la jalousie, la colère,
la malveillance sont des causes de maladies aussi définitives que le
bacille de Koch ou le spirochète de la syphilis. Le désir excessif pour
le plaisir, la luxure, la gloutonnerie et la paresse, sont aussi nets
comme sources de mal que le pneumococcus ou le micro-organisme de
l’encéphalite. Parfois on peut résister à la contagion, mais pas tou­
jours, et en gardant ces foyers d ’infecticta en nous, notre propre résis­
tance s’affaiblit et la maladie nous prend. Ceci pourra arriver pen­
dant notre vie terrestre, dans l’Au-Delà, ou dans une autre vie ici ou
ailleurs, mais elle viendra sûrement. T out se repaie et la mauvaise
pensée est aussi dangereuse que la mauvaise action. Ce n’est pas la
main de l’assassin qui fait le meurtre, mais sa pensée; c’est l’intention
qui s’enregistre sur le sub-conscient. La femme qui lance un scandale
fera un mal temporaire à sa voisine, mais la gangrène qu’elle a mis
dans sa propre âme durera longtemps.
E n même temps, l’élimination des mauvaises pensées donne de
la santé. L ’optimisme, l’espoir et la foi sont plus puissants que n’im­
porte quel remède de la pharmacopée. Le courage est un admirable
tonique. La gaieté de cœur est un véritable stimulant. L ’équilibre
d’esprit est un puissant fébrifuge. Le contentement est le plus doux
sédatif et le bonheur est le meilleur docteur. Il faut entrer dans
l’Au-D elà avec un sourire sur les lèvres et une chanson dans le
cœur! F. R.-W.
— 4—

Prédictions Réalisées

Pendant les périodes où les conditions politiques sont incertaines


ou troublantes, il est parfois intéressant d ’accentuer les Prédictions
Réalisées qui n’ont rien à faire avec la politique. U n exemple assez
frappant d ’une prédiction de ce caractère touche « le ruban bleu
de l’Atlantique ». Dans notre numéro de mai (paru le 25 avril, page
237), en parlant de la lunaison 20 mai-19 juin, nous avions dit :
A N G L E T E R R E . — Les indications suggèrent que le nouveau
transatlantique, le « Queen M ary », ne battra pas le record du
« Normandie » dans son premier voyage. L a prédiction semblait
un peu hasardeuse, car il est bien connu que le « Queen M ary »
possède des machines plus puissantes que celles du « Normandie »,
et que ses lignes plus élancées sont destinées à lui donner une plus
grande vitesse. Les conditichs météorologiques ont déterminé l’exacti­
tude de notre prédiction. Le « Queen M ary » commença son trajet
à une vitesse légèrement inférieure au <( Normandie » mais, après
12 heures, il augmenta sa vitesse. A la fin du premier jour un mille de
différence seulement séparait les deux records, et la vitesse du bateau
Anglais allait en augmentant. Mais le troisième jour, le grand paque­
bot rencontrait un brouillard qui le força à naviguer pendant onze
heures à vitesse réduite. Il arrivait à New-York le 2 juin, avec un
retard de quelques heures sur le transatlantique français. Pour le
premier voyage, au moins, comme nous l’avons dit, les honneurs du
« ruban bleu » restent au « Normandie ».
U ne autre de nos prédictions — celle-ci de caractère attristant —
s’est réalisée avec une exactitude parfaite. Nous avions dit:
F R A N C E . — M ort de deux académiciens dans le même mois. Il y
a des années qu’un tel deuil ne s’est produit. Le 12 mai est
décédé M . Henri Robert, bâtonnier, un des plus grands avocats de
France, très connu comme grand écrivain dans une série d’ouvrages
intitulés « Les Grands Procès de l’Histoire ». Le 24 mai venaient
les nouvelles de la mort de Henri de Régnier, qui laisse une place
inoubliable parmi les grands poètes français contemporains.
E n ce qui concerne les questions financières, nous avions touché
juste. Nous avions dit (pages 236 et 284) : Pour 1'Ouest de l'Europe
il y a lieu d'anticiper une hausse de Bourse, mais des perturbations
dans les changes. Les indices pour un retour de confiance ne seront
pas si faciles à trouver. L a condition la plus frappante pendant le
PREDICTIONS RÉALISÉES 5

mois de mai, directement après les élections et dans les premiers jours
de mai fût l’arrêt brusque de tout commerce et toute opération finan­
cière. La fuite de l’argent de la Banque de France et de la Caisse
d’Epargne était alarmante. Pourtant, très curieusement, malgré les
effarants pronostics de certains journaux, il n’y a pas eu une grande
baisse. Même dans quelques départements une hausse s’est produite.
Mais dans les changes, il y a eu des « perturbations », car le franc
Suisse et le franc Français ont fléchi ou, plus exactement, la livre
sterling et le dollar sont montés aux dépens de la monnaie des pays
de l’étalon or.
Nous avions dit: « Très mauvaise lunaison pour l'aviation, avec
la chute d'un avion en mer ». Malheureusement, les mois de M ai
et Juin ont été extrêmement désastreux pour l’aviation. Dans une
trentaine de jours, plus de vingt accidents fatals furent enregistrés.
U n des accidents les plus remarqués eut lieu le 15 mai, quand, au
cours d ’un essai de vol en piqué, un avion se disloqua au-dessus
de la rade de Fréjus-Saint-Raphaël et plongea comme une pierre au
fond de la mer. Le pilote, Jean Decaux, rivé à son siège par les
sangles et bloqué dans la carlingue, n’avait aucune chance de se
sauver. Ceci est le troisième accident à Saint-Raphaël en 13 mois.
Le jour même, un avion militaire à Marignane entra en collision
avec un avion appartenant à un particulier, qui fut tué sur le coup.
L ’aviateur militaire se sauva avec son parachute.
Pour la Suisse nous avions dit (page 285) : Accident ou nau­
frage sur un des lacs Suisses, avec la mort ou la menace de mort d'une
personne bien connue. Le 20 mai, sur le Lac de Neuchâtel, à cause
d ’un orage subit, un petit bateau à voile sombrait subitement, et trois
de ses occupants furent noyés, deux jeunes gens et une jeune fille, de
familles bien connues dans le Canton. Une Anglaise réussit à se
sauver à la nage, après un effort héroïque pour secourir ses hôtes.
Sur la même page, nous avions dit: E S P A G N E . — Assassinai
d'un des chefs d'Etat, tragédie pendant une visite diplomatique.
Heureusement cette prédiction ne s’est pas entièrement réalisée. Le
25 mai, la police de M adrid arrêtait un étudiant nommé Fernando
Becker, d ’origine autrichienne, pour complicité dans un attentat contre
le nouveau chef du gouvernement, le Président Asana. Cinq pistolets
mitrailleurs, des munitions et les projets pour l’attaque — pendant
que le Président sortait de la salle où il prenait les vœux d’office —
furent trouvés sur la terrasse, à côté de la chambre de Becker.
D E R N I E R E H E U R E . — L ’assassinat d ’un des chefs du
Parti Agrarien a eu lieu le 13 juin.
{Voir suite page 18).
— 1—

NOTRE HOROSCOPE MENSUEL


M onsieur V A N ZEELAND
Premier Ministre du Conseil de la Belgique
Cet horoscope differe notamment des horoscopes ¡des hommes
d’Etat et des politiciens. Il est vrai que le signe des Gémeaux est un des
signes qui régit la politique, il se trouve sur le Mi-Ciel, mais faible, ne con­
tenant rien, la planète! Neptune rétrograde, et sérieusement affligé par
Mercure et la Lune. Il est bien entendu qu’il est utile pour un politicien
de pouvoir dire une chose quand il pense d’une manière exactement
opposée, et « cacher son jeu » est un des éléments de la diplomatie. Ce
n’est pas toujours certain que ceci donne une renommée durable.
En se rappelant que M. van Zeeland s’est mis en avant, en Belgi­
que, par sa politique de dépréciation du franc belge, il est extrêmement
curieux de noter que le Soleil, Uranus, Mars et la Part de Fortune se
trouvent dans la Maison de Finance. En toute impartialité, il faut admet­
tre que le Mi-Ciel est en fort et puissant trigone avec Mars dans la
Balance et aussi avec la Part de Fortune. Que M. van Zeeland gagnera
en réputation et en bourse par des manipulations financières est hors
de doute. L ’opposition de Mercure à Neptune, dans ces conditions, est
invariablement pris dans les manuels d’astrologie comme une indica­
tion d’un scandale financier, ayant affaire avec la position du natif.
Selon l’Astrologie, Saturne, Mars, Uranus et Neptune sont les quatre
planètes maléfiques. Saturne, Mars et Uranus sont dans la Maison de
Finance (Saturne, juste sur la cuspide), et nous avons déjà indiqué les
afflictions à Neptune. Le premier de Belgique doit sa renommée — et
avec raison — à une politique financière, et il est parfaitement certain
qu’avec un tel horoscope sa tournure d’esprit sera vers la dépréciation
ou l’inflation et non vers la déflation. C’est, en toute probabilité, une
conviction, et sincère. L’horoscope n’est pas trop bluffeur, mais M. van
Zeeland possède le don de se faire apprécier même par les personnes
qui sont ses ennemis, et ceci par le fait qu’il se persuade lui-même que
tout ce qu’il fait est bien. Le principe de cette auto-suggestion n’est pas
sans raison, elle donne une certaine confiance en soi-même qui impres­
sionne la foule.
Progression pour 1936-1937
Une extraordinaire position se présente dans la Progression, elle
doit attirer l’attention de tout étudiant en astrologie. Au moment où
Hitler réoccupait militairement la zone démilitarisée du Rhin, la Lune
progressée, dans la Progression de vari Zeeland, dans la Maison des
Pays Etrangers, était en opposition exacte à Vénus dans la Maison du
Foyer. Ceci indique une politique de temporisation, une politique lu­
naire, insuffisante pour forcer un pays belliqueux «de battre en retraite.
Dans les aspects pour l’avenir, l’horoscope progressé est sans puis­
sance. Sans être catastrophique, il semble que l’étoile du premier de Bel­
gique commence à pâlir. Pendant l’été de 1936, on ne peut pas compter
sur des actions puissantes du premier. En pouvoir ou hors de pouvoir, il
commencera à être mis à l’ombre par un homme plus fort et plus con­
servateur. Dans l’automne, surtout dans les mois entre. septembre et
novembre, M. van Zeeland se mettra encore dans l’avant-garde, mais ce
ne sera que pour une période brève, et le1 destin ne semble pas lui réser­
ver un rôle important pour l’année 1937.
— 8—

Eléments Favorables J uillet- Août

Nota. — Etant donné la demande réitérée, les analyses des dates favo- -
râbles ont été classées ci-après. Il s'agit d’un classement d’ensemble ; les
dates spécialement favorables à chaque personne peuvent être calculées sui­
vant leur horoscope. Pour toutes indications antérieures à Juillet 1936, voir le
numéro de Juin de < L'Astrosophle ».

OUR LES CONDITIO NS GENERALES. — Jours et heures favo­


rables. — Le Soleil, la Lune et les planètes en bons aspects;

P les jours les plue favorables seront : la matinée du 5 ju illet,


toute la journée du 13, toute la journée du 17, la matinée' du 18,
la matinée du 20, l ’après-midi du 27 et toute la journée du 7 août.
Jours et· heures défavorables. — La matinée kiu 3 juillet, la soirée du 4,
l’après-midi et le soir du 1.1, l’après-midi du 15, la matinée du 23, la matinée?
du 2-5, la matinée du 27, la matinée du 3 août et l ’après-midi du 5.
FIANÇAILLES ET MARIAGES. — Jours et heures favorables aux affaires
de cœur. — Le meilleur Jour pour un homme : le 29 juillet. Autre bon Jour :
le 14 juillet. Le meilleur Jour pour une femme : le 13 ju illet. Autre bon Jour :
1(* 29 juillet.
Jours et heures défavorables. — Le plus mauvais Jour pour un homme :
le 11 ju illet. Autre mauvais Jour: le 25 ju illet. Le plus mauvais jour pour
uno femme: le 11 ju illet. Autre mauvais jour: le? 25 ju illet.
AFFAIRES ET FINANCES. — Le meilleur Jour pour la finance : le 29
ju illet. Autre mauvais Jour: le 20 juillet. Le meilleur Jour pour les affaires :
le 11 juillet. Autres bons Jours: le 15 et le 20 juillet. Le meilleur Jour pour
les nouvelles entreprises et les spéculations: le 9 juillet. Autre bon Jour :
le 13 juillet.
Jours et heures défavorables. — Le plus mauvais jour pour la finance :
le 25 ju illet. Autre mauvais Jour : le 9 juillet. Le plus mauvais Jour pour les
affaires: le 4 ju illet. Le plus mauvais Jour pour les nouvelles entreprises et
les spéculations, le *28 ju illet. Autre mauvais Jour : le 25 ju illet.

GRANDS VOYAGES. — Le Jour le plus favorable pour un départ : le


16 ju illet. Autre bon Jour : le 18 ju illet. Le plus mauvais Jour pour le départ :
le 25 et le 15 ju illet.
OPERATIONS CHIRURGICALES. — Les faire si posible du 1'9 ju ille t
au 2 août. Le m eilleur Jour et la meilleure heure : le 20 ju illet, à 3 h. 15 m.
du matin.
— 9—

Le Jardin de l’idéalisme
É T U D E O C C U L T E

Francis ROLT-WHEELER
(Docteur en Philosophie)

(Les lecteurs ne doivent pas oublier que Uoccultisme est


rigoureusement tenu en dehors de la politique et des questions
ecclésiastiques. Seuls, quelques grands principes peuvent être admis).

’ID E A L IS M E n’est pas une plante ayant des fleurs toujours


de la même espèce; il se compare mieux à un jardin. Les
aspirations humaines, comme les plantes, ont leurs saisons
de floraison; elles ont aussi leurs hivers. Parfois les fleurs
de ce jardin sont rouges, quand l’idéalisme prend la forme d’héroïsme,
telles que les roses rouges des Croisades, ou les coquelicots des Flan­
dres de la Grande Guerre. Parfois elles sont les fleurs blanches de
la sincérité, comme les pâquerettes et autres « fioretti » de Saint
François d ’Assise, ou les lys de Sainte Catherine de Sienne. Elles
éclatent, parfois, dans les cours des rois et des reines avec la couleur
flamboyante des pivoines et des tulipes; mais ceux qui savent cher­
cher ne manqueront pas de trouver à leur saison le myosotis, la perce-
neige et la pimprenelle, car l’idéalisme s’exprime dans de modestes
fleurettes autant (et peut-être plus) que dans la hauteur de l’arum,
l’audace du salvia écarlate ou la fantaisie des orchidées.
Ce qui fut l’idéal d’une génération ne peut pas être l’idéal de
la génération suivante. La vieillesse regarde en arrière, la jeunesse
regarde en avant. Le conservatisme était le phare pour les voiliers
d ’autrefois, le progrès est une lueur inconnue sur l’horizon pour un
canot automobile moderne. Il est bien possible que le phare demeure
un symbole de sécurité et la lueur un feu follet de destruction, mais
seul, l’avenir décidera.
Nous avons dit que l’idéalisme a ses saisons. L ’histoire de la
civilisation répète cette leçon maintes fois. Parfois les graves seigneurs
freinent le char de l’évolution qui ne s’avance qu’à pas de tortue,
comme dans le Moyen A ge; parfois les jeunes enthousiastes saisissent
les rênes, et le pauvre char va cahotant sur le terrain non encore
défriché — encore moins préparé en chemin — comme dans la
descente des Goths sur Rome ou dans la Révolution Française. Pour
le moment nous ne discutons pas si M arat ou A ttila furent des chefs
admirables ou néfastes ou si le doigté psychologique de Saint Thomas
10 L’ASTROSOPHIE

d’Aquin et Moïse Maimonide eut été préférable dans les temps


de crise. Il suffit de dire que le poncif d ’une ère n’est pas toujours
applicable à une autre.
Dans les vingt ans passés — une période extrêmement courte
et fièvreusement active — nous avons vu naître cinq différentes formes
d ’idéalisme dans cinq différents pays. Nous disons « idéalisme » et
nous accentuons le mot, car l’élément politique n’entre pas en jeu
dans cette revue. De plus, nous ne touchons que la partie idéale de
ces cinq mouvements, sans entreprendre de les critiquer, de les approu­
ver ou de les démolir.
L'Idéalisme Russe. — A yant son origine dans le Nihilisme des
nobles, passant par la révolte des intelligentzia, par la Douma, et
par le zemstvo, la Révolution Russe — quand elle éclata finalement
pendant la grande guerre — cherchait à mettre fin au régime Tsariste
qu’elle regardait comme autocratique, tyrannique et corrompu. L a
libération des serfs n’était que le commencement. Les Russes étaient
conscients que l’état des ouvriers et des paysans était moins heureux
chez eux que dans les pays occidentaux; le prolétariat souffrait du
favoritisme accordé à certaines classes de marchands. Dans le pays
le plus illettré en Europe, primitif, avec une force brutale nullement
affaiblie par la civilisation, ne sachant absolument rien que du travail
mal payé, il n’était pas étonnant que Lénine ait pu soulever une
vague mystique, même héroïque, qui avait pour base le thème que
« le travailleur produit tout, et qu’il doit posséder tout ». La plus
grande évidence que ce sentiment est sincère se trouve dans l’inten­
sité de la propagande Bolcheviste et Soviétique. Les Russes et les
Communistes sont des fanatiques, des sectaires, des révolutionnaires,
mais ils sont aussi des missionnaires; ce n’est pas exagéré de dire que
certains parmi eux regardent leur devoir de faire connaître la
« bonne; nouvelle » du Communisme comme un apostolat. A u moins
c’est sincère, et de la sincérité il en ressort toujours quelque chose
de bien, quoique souvent méconnaissable des fondateurs.
L'Idéalisme Italien. — A yant son origine dans un socialisme
corporatif, le mouvement Mussolinien et Fasciste trouva son heure
en Italie dans une attaque rapide et décisive contre le communisme.
L ’occupation des usines par les ouvriers — une action syndicaliste
non entièrement inconnue en France — fut justement la chose qui
déclencha le Fascisme. L ’Italien, au fond, est très différent du
caractère russe ; le Slave et le Latin ne se ressemblent pas. Il
n’y avait pas en Italie une tyrannie contre laquelle il fallait lutter,
mais il y avait un esprit qui dormait. L ’inertie de l’Italie depuis
la Renaissance était un phénomène extraordinaire dans la psychologie
des peuples. L a mendicité était devenue l’état normal du pays. Le
« dolce farniente » prenait l’autorité d’un proverbe. Vivre en parasite
LE JARDIN DE L’IDEALISME 11

sur les touristes était une suprême ambition. Le don de Mussolini


fut d ’éveiller le patriotisme dormant dans ¡’Italien, de lui briser son
complexe d’infériorité, de le rendre conscient de lui-même, de lui
donner le pouvoir d ’agir pour son pays et finalement de restaurer un
empire. L a conquête de l’Ethiopie — à cause des tergiversations
diplomatiques des puissances Européennes — est une évidence mani­
feste que cet éveil était dans la destinée de l’Italie; nous n’avons pas
à passer sur la question morale, ni de l’Italie, ni des autres pays.
L'Idéalisme Allemand. — Si l’idéalisme Russe est un éclat
de liberté contre la tyrannie et l’idéalisme Italien est un élan atavique
qui souleva un pays hors de son inertie et sa paresse, l’idéalisme
allemand est une protestation contre une apparente injustice. Nous
ne jugeons pas si le Traité de Versailles était un document béni,
parfait et infaillible ou non; ce n’est pas notre devoir de discuter si
le crime de Serajevo, la mobilisation militaire Russe, la mobilisation
navale anglaise ou l’impatience des Junkers pour une guerre décidée
trois mois plus tôt frjt la cause déterminative de l’invasion de la
Belgique par l’Allemagne le 1°r août 1914. Le fait demeure que
la jeunesse allemande depuis 1918 (presque vingt ans!) a été nourrie
sur des thèses que tout le monde se ligua injustement contre l’A lle­
magne en 1914 et que le Traité de Versailles était un arrangement
de banditisme international et d ’économie tyrannique, visant la servi­
tude perpétuelle de leur pays. Si l’Italien avait le complexe d ’infério­
rité, l’Allemand avait (et il a encore) une condition psycho-patholo­
gique également néfaste et beaucoup plus dangereuse: il possède la
mégalomanie ou le complexe de supériorité. Il pense (c’est étonnant,
mais c’est ainsi) que la race nordique doit être maître du monde, que
l’allemand est supérieur à l’homme de toute autre nationalité, qu’il
est impossible pour un être humain d’avoir de la valeur s’il n’est pas
allemand et que Shakespeare, Dante, Homère, Orphée, A dam et
le Christ étaient des allemands. Pour peu de chose il ajouterait
Mahomet, Bouddha et Confucius — mais pas Moïse. L a défaite
de l’Allemagne en 1918, selon la jeunesse allemande Nazi, n’était
possible qu’en raison de ce que la race Nordique n’avait plus le
sang pur, et, évidemment, la plus grande contamination était le sang
oriental. La frénésie anti-sémite de l’Hitlérisme n’a pas d’autre cause.
L ’idéalisme allemand ne se concentre pas sur une mysticité révolu­
tionnaire comme le russe, ni un rêve d ’un empire historique comme
¡’italien, mais sur une croyance absolument barbare dans la dominance
des cheveux blonds et des yeux bleus.
L'Idéalisme Anglo-Saxon. — Depuis quelques siècles l’A ngle­
terre, dans son « isolation splendide », se regardait comme la maî­
tresse des Sept Mers et imprenable. Les américains — n’ayant
jamais eu l’occasion de voir la question mise à l’épreuve — appellent
12 L’ASTROSOPHIE

les Etats-Unis « le pays de Dieu » (« God’s country ») et invul­


nérable. L ’Anglais est sentimental sous sa froideur, l’Américain est
un sentimentaliste invétéré. Le féminisme prit racine facilement dans
ces deux pays. La grande guerre souleva dans les pays anglo-saxons
(qui ne la voyait que de loin) une protestation sentimentale contre
toute guerre. Enfermés dans leurs idées imaginaires et irréalistes, les
pays anglo-saxons poussèrent l’idéalisme aux limites extrêmes du
Pacifisme. Ils croyaient, actuellement, que, grâce à Genève, « le
lion se coucherait au côté de l’agneau, le loup deviendrait l’ami fidèle
de la brebis et un enfant (ayant les créances de la Société des
Nations) serait leur guide ». L ’idéalisme anglo-saxon est touchant et
surtout naïf. Il est basé sur une croyance virginale sur la valeur des
paroles, des traités, de la publicité, des commissions et sous-com­
missions, des coulisses parlementaires et des conventions diploma­
tiques. Ces deux pays se sont bercés pour un rêve humanitaire dans
le berceau du Désarmement et, dans leurs moments de réveil, ils
se répètent, selon le système de Coué — « il n’y aura plus de guerre,
il n’y aura plus de guerre! » Malheureusement il y a une différence
entre l’auto-hypnotisme et la réalité.
L'Idéalisme Japonais. — Ceci tient de la nature du prodige. Le
progrès Japonais appartient au domaine du miracle. C ’est à ne pas
croire qu’en 1861 aucun bateau étranger, pas même un voilier, n’avait
touché les côtes du Japon. Ce n’est pas avant 1880 qu’il y eût un
vrai commerce avec un pays Européen. Il n’y avait pas une seule
usine antérieure à 1900. Maintenant, en soixante-quinze ans, un pays
de purs barbares est devenu une puissance mondiale. L ’idéalisme
Japonais se trouve dans la conviction absolue que leur pays est destiné
à être maître de l’Orient et que l’Orient va reprendre la suprématie
avec le déclin prochain de l’Occident. Pour le Japon, l’Europe
n’existe plus; l’avenir est entre lui et l’Amérique. Il ne faut pas
oublier que pendant la période de la (( paix », soutenue par la Société
des Nations, l’Italie a saisi un territoire trois fois plus grand que
la France et le Japon a saisi un territoire aussi grand que toute
l’Europe occidentale. Déjà le temps est passé où le Japonais avait
besoin de l’éducation et l’instruction de Paris, Londres ou Berlin.
L ’idéalisme du pays du Mikado est commercial et économique plutôt
que national, mais sa foi en sa destinée est plus arrogante encore que
celle de l’Allemagne.
L'Idéalisme Français. — Nous l’attendons. D ’un jour à l’autre
une belle fleur s’ouvrira dans le Jardin de l’idéalisme. Nul homme,
sauf peut-être le Jardinier, ne sait quelle sera la couleur de cette
fleur.
— 13 —

La Magie de la Mer
A. St. George RATHBORNE

E S V A G U E S caressaient doucement le corps bronzé du

L nageur, le portant dans leur forte étreinte loin de la


plage. Sous l’attouchement de l’eau, le nageur était trans­
formé. Ce qui en lui était purement humain s’enfuyait
rapidement, et le flux de la marée battait dans ses veines. II était
vaguement conscient qu’il accomplissait son destin, mais il se deman­
dait si ce destin ne serait pas une transfiguration, une perte du trivial
pour atteindre l’immesurable. Devrait-il changer le microcosme contre
le macrocosme?
L ’appel de la mer l’avait impérieusement saisi à Londres. Toute
la journée, au-dessus du bourdonnement monotone du travail, ses
oreilles entendaient le roulement sonore des vagues sur une plage de
galets ; en lui résonnait cette pulsation océanique qui hante les coquil­
lages à jamais. L a nuit, la Lune, regardant dans sa chambre, lui
apportait des nouvelles de la mer ; elle attendit qu’il dorme pour
lui faire revoir en vision « la gloire qui fut la Grèce ». Elle le
transporta en rêve où il pouvait voir les colonnes avec leurs chapi­
teaux Ioniques en silhouette contre le bleu tyrien d’un ciel d’Egée, et,
dans le lointain, la splendeur des ombres pourprées du M ont-
Hermettus, d ’où vient le nectar pour les dieux de l’Olympe.
A h! Ces divinités de l’Olympe étaient ses dieux, à lui! P o u r
lui, ils vivaient encore et toujours. A toutes ces divinités il rendait
un hommage ardent, mais surtout à Dionysios, celui qui porta la
mort à celle qui lui donna naissance.
Le rêve ne pâlit pas à son réveil. Les colonnes, la mer Egéenne,
les montagnes étaient devant ses yeux!...
Sans un mot d ’explication, oubliant son travail et ses amis, sans
même se rendre compte lui-même de ce qu’il faisait, il prit train,
avion et finalement le vapeur pour Athènes. La présence de la mer
lui servait de compagne.
La Lune était dans toute la plénitude de sa majesté pour
l’accueillir. Elle faisait du Parthenon un envoûtement de beauté. A
chaque pas, le mystère le pénétrait; il se sentait une des divinités
anciennes. Dans cet étrange élan, il lui semblait que les temples
avaient été érigés en son seul honneur! *
14 L’ASTROSOPHIE

L a vérité corrigeait cette fugitive impre-sion. Les templec,


l’Acropole, toute cette beauté n’était pas pour lui, mais pour la
Grande Déesse, la Mer, cette mer qui entourait passionnément toutes
les îles de la Grèce. Il sentait cet hommage en lui, car il était un
enfant de la M er et non de la Terre.
Depuis sa plus tendre enfance, la mer lui avait suggéré l’amour
maternel, et son influence protectrice avait été toute sa consolation.
Pendant les années de son enfance, la mer n’avait jamais manqué de
lui donner du courage. Toute la période de son adolescence, quand
tout est tremblant et incertain, ses désirs enflammés et ses terreurs
morbides ne pouvaient le vaincre à cause de la saine puissance de
la mer.
Une fois, cherchant les abîmes profonds et obscurs, ayant les
eaux du Léthé pour son seul but, il se trouvait sur une falaise, la
mer cent mètres au-dessous de lui. Pendant plusieurs heures, il resta
assis au bord extrême de la falaise, avec les pentes de genêts derrière
lui et les mouettes qui volaient au-dessus de sa tête ou qui plongeaient
vers les rochers et le tentaient en lui offrant une fin immédiate à
toutes ses détresses. Tout d’un coup, la splendeur et la poésie de
la mer et du ciel le saisit dans un rythme irrésistible, il sauta sur
ses pieds, guéri de sa mélancolie et rempli de vigueur.

E n Espagne, pendant un dîner, devenu furieux par une petite


indignité sians importance et qu’il avait méritée, il s’enfuit de table,
traversa comme un fou les jardins de palmiers et de magnolias et se
jeta dans la mer. Les douaniers espagnols, le prenant pour un contre­
bandier, tiraient sur lui, mais ses amis arrivèrent à temps: « Il est
fou, mais il n’est pas dangereux! » crièrent-ils, et le tir s’arrêta.
Effectivement, quelques minutes plus tard, il retournait vers les
rochers de la plage, sa colère passée et son esprit parfaitement serein.

Devenu homme, visitant des amis en France et en Italie, l’appel


de la mer le tenait toujours. De nombreuses fois, il nageait lau large,
même dans des endroits dangereux, en dépit des ordres péremptoires
des gardes côtes et de la police. Malgré son désir de ne pas déplaire à
son hôte, doux et indulgent, et qu’il aimait bien, une fois dans l’eau
il ne pouvait plus contrôler ses désirs; l’horizon l’attirait comme un
enchantement et il s’en allait vers l’inconnu et l’illimité ¿ans aucune
pensée de retour jusqu’à ce que son corps soit raidi par le froid et
l’épuisement total. Cette impulsion était en lui, mais pas de lui, comme
la perle dans l’écaille d ’huître. L a mer avait besoin de lui, et elle
était toujours prête à dépenser sur lui ses réserves inépuisables de
force. T oute la puissance de la mer était pour lui, il n’‘a vait qu’à
demander. 1
LA MAGIE DE LA MER 15

Sur terre il se sentait un étranger; parmi les autres hommes et


femmes, il se comportait comme un intrus. Dans la vie courante, tout
lui a fait défaut: son destin et les circonstances, sa famille et ses
amis et tous les événements qui se tordent pour faire le fil de l’exis-
tence. Sur terre il avait peur de la guerre, il tremblait devant la
crainte qu’il pourrait devenir pauvre, ou que l’infortune l’attendait.
L a mer le libérait de toutes ses craintes. Avec le clapotement des
petites vagues sur le sable, ou le tonnerre des lames de fond sur un
récif, toutes les formes-pensées terrestres disparaissaient, la confiance
et le calme renaissaient de nouveau en lui.
Les angoisses du bonheur — car le bonheur possède aussi
ses angoisses — subissaient également la magie guérissante de la mer.
Aucune sensation ne lui donnait un contentement comparable au
moment où il mettait son corps dans la protection de la mer, et ce
sens de sécurité montait jusqu’à l’extase, en fort contraste avec le
sens d ’inachèvement que lui donnaient les villes et les plaines. Dans
la mer il s’y trouvait en harmonie parfaite et l’ombre de la peur qui
harcelait ses pas sur terre ne pouvait pas laisser ses empreintes sur
les eaux.
A certaines personnes, la mer semble être un vaste vide qui crée
l’éloignement et la séparation; d ’autres craignent le dragon coléreux
et insatiable qui se cache dans ses profondeurs. Si leurs amis traver­
sent la mer, ils les regardent presque comme des morts.
Pour lui, c’était tout autrement. La mer était un lien aux cœurs
humains qu’il n’arrivait pas à comprendre sur terre. Il ne pouvait
rien sentir de la paix que trouvent les enfants de la Terre dans les
lieux où les arbres donnent un lourd ombrage, ou dans les jardins
gazonnés et fleuris de toute beauté. Il ne trouvait pas l'a liberté
d’esprit dans les déserts, ni dans les prairies. Pour lui, le sentier
de la Terre au Ciel partait de la mer. L ’échelle du coucher du Soleil
se trouvait sur la ligne de l’horizon, et les échelons des étoiles étaient
dressés par cette grande ensorceleuse, la Nuit, seulement quand elles
brillaient sur les eaux, la Lune les attirait vers elle par les mêmes
rayons d ’argent qu’elle emploie pour diriger ses coursiers, les marées.
Le tout était en harmonie avec l’Esprit Infini, et, quand il nageait,
il pouvait chanter en son âme les psaumes de reconnaissance à la
Nature, ce qui lui était impossible sur Terre.

Il nageait toujours.
Une fois, seulement, le nageur jeta un coup d’œil à la côte
derrière lui. Des colonnes d’un temple Ionique partait un éclat où
le rayon de soleil frappait leur marbre blanc ; des cyprès solitaires
faisaient une tache vert sombre contre le ciel. Les montagnes étaient
pourpres, sauf où l’herbe les touchait d ’un vert tendre, où les pentes
I/A S T R O S O Ï^ ï e
16

d'oliviers faisaient vibrer une note a r 8e n t é e . Ce n’était pas encore


le coucher, mais la lumière avait de a translucidité, la terre et la
mer révélaient ce mélange de transpar e hce e t opacité qu’on retrouve
parfois dans l’opale. ,
Il nageait toujours, sans fatigue. L a sensation de la fuite du
temps n’existait plus. Les heures n étaient que des minutes, les
minutes formaient une éternité.
Il savait avec certitude qu’il réalisait sa destinée ; il remplis­
sait un devoir mystérieux ; il satisfaisait une faim spirituelle qui
n’avait jamais été rassasiée. Il brassait a v e c toute sa force ; ses
efforts dépassaient ses vrais pouvoirs et il sentait que la mer nageait
avec lui. Son but lui était inconnu, son avenir indéterminé. Une
chose, seule, était certaine : qu’il arriverait !
La translucidité tournait en gloire, le soleil touchait l’horizon,
passait dessous le rebord du monde, et jetait au zénith les couleurs
de sa passion.
Le nageur glissait sur les eaux qui miroitaient cette gloire
céleste.
La main douce du crépuscule éteignait tendrement la brillance
du coucher, et, sous son geste calme et tranquille, les eaux s’apai­
sèrent pour dormir.
Le nageur maintenait le rythme de sa nage sous le crépuscule.
Il faisait de plus en plus sombre. Le nageur entrait dans le
domaine de la Nuit. Lui, la mer, le silence et les étoiles. C ’était
tout.
La Lune se levait, rapidement ; il lui semblait, presque d ’un
bond. Bas sur l’horizon, pleine — comme il l’avait vue la nuit pré­
cédente sur l’Acropole — sa lumière d ’or indiquait la côte presque
invisible derrière lui, et touchait la crête de chaque vague avec un
point d ’or. Il faisait complètement nuit, maintenant, et toutes les
constellations se trouvaient à leur place, au delà de la Lune. Il les
reconnaissait toutes. Pour chacune de ses vieilles amies, le cœur
du nageur avait un cri d ’accueil. Sa joie {aurait été complète, sauf
qu’il sentait en lui l’angoisse d ’avoir à vivre, un sentiment objectif,
impérieux, et qui ne venait pas de son vrai « lui ». De son. E tre
Intérieur s’élançait une réponse à une aspiration qui. s’approchait de
lui — le désir d ’un Elémental d’acquérir une âme, ou, au moins, de
commencer sur la Voie de l’immortalité.
Il nageait toujours, toujours plus loin, vers l’horizon nocturne
et indéfini.
Il n’était plus seul. Là, dans le lointain, encore invisible, un
être poussait un cri de solitude qui frappa le cœur du nageur d ’une
angoisse poignante. Ce cri était inarticulé, non humain, et toutefois
LA MAGIE DE LA MER 17

personnel pour lui. L ’appel n’était pas fait à l’humanité en général,


aux hommes, mais seulement à lui, et le nageur savait que sa des­
tinée se révélerait en réponse à ce cri.
Le message venait de la mer, il était de la mer même. L ’esprit
des profondeurs de la mer était en tourment.
L a vitesse du nageur n’avait rien de la nage humaine, il sem­
blait dans une extase, dans une demi-transe ; avec une force élé-
mentale que la mer lui donnait, libre de tout sentiment de la lour­
deur terrestre, son corps se lançait sur les flots comme une flèche.
Il s’arrêta subitement. Le moment était venu.
Une opacité verdâtre montait lentement à travers l’eau, opa­
line, changeante. Il semblait que le nageur regardait dans un miroir,
mais qu’il voyait à travers la glace. Il ne pouvait pas donner une
forme définitive à cette nébulosité dans l’eau, mais c’était de là
que venait le cri d ’aspiration, ce cri qui avait percé le sub-conscient
de son cœur, qui tenait l’appel magique qui l’avait attiré là, au
large, sous le ciel de minuit.
L ’aspiration qui montait de cette vibrance nébuleuse était aussi
un désir ; l’appel n’était pas seulement spirituel, mais élémental,
également.
Le nageur savait instinctivement qu’on lui demandait son
amour, mais pas la passion de l’homme pour la femme, ni les liens
de la camaraderie. Il y avait de l’envoûtement inconscient, de l’amour
latavique, de la magie élémentale dans cet amour qui lui était offert ;
mais pour lui il fallait l’abandon, la renonciation, le sacrifice.
L ’appel était à son âme, venant d ’une créature qui n’avait
pas d ’âme. Il connaissait sa destinée. Lui, un humain, mais enfant
de la mer, pouvait faire monter sur l’échelle de l’évolution spiri­
tuelle, un être, non-humain, n’ayant pas une âme. Perdrait-il, lui-
même, son droit à l’immortalité ? Il ne savait pas. Mais on n’ose
pas hésiter, quand il y a un sacrifice à offrir.
Dans la nébulosité, une forme commençait à se dessiner. L a
silhouette était floue et incertaine, mais.plutôt féminine. Lentement,
la forme s’accusait dans l’eau, le corps ayant une lueur comme
les vagues qui scintillent au soleil, les cheveux ayant des reflets
d ’argent.
D e sa présence s’exhalait un sentiment de désolation, de vide,
d’un être incomplet, ce que le nageur reconnaissait être l’émanation
d ’un élémental, éternel, mais non immortel, cherchant à évoluer,
mais sans âme. Cet étrange sens du vide spirituel était accompagné
par une puissance de pouvoir et de majesté, séduisante mais non
humaine.
L a forme se dessinait plus nettement. Elle montait comme à
travers le miroir. Son visage était à la fois tourmenté et accueillant,
18 L’ASTROSOPHIE

dans ses yeux se montrait non seulement une expectation ardente,


mais aussi la confiance et l'amour.
Ce visage n’était pas inconnu du nageur et, encore une fois,
il lui semblait qu’il regardait dans un miroir ; là, il voyait une
reflection de lui-même, et, en même temps, il voyait un autre être
qui n’était pas lui. Quel était le lien entre eux ? Etait-il, lui-même,
un élémental d ’Eau, qui avait pu gagner une âme dans une incar­
nation précédente, et qui avait acquis le droit de sauver son aller
ego d ’une existence précédente ? Certainement, il n’était pas comme
les autres hommes, et dans cette forme qui montait à la surface de
la mer il n’y avait rien de mortel.
L ’opacité diminuait. Il n’y avait plus qu’une, aura autour de
celle qui l’attendait.
Il accepta sa destinée et ne regretta pas le sacrifice de son
âme.

Prédictions réalisées (Suite)

Dans notre numéro de janvier (page 43 ), parmi les prédictions


pour différents pays pendant l’année 1936, nous avions dit pour
l’Autriche: Il ÿ aura un changement de gouvernement « et le prince
von Siahremberg perdra beaucoup de son prestige ». Suivant de
graves différends entre le Chancelier Schuschnigg et le Prince von
Starhemberg, chef du Heimwehren, à propos de la politique inté­
rieure, le gouvernement a démissionné le 14 mai et, quelques heures
plus tard, le chancelier a formé un nouveau gouvernement en élimi­
nant Starhemberg de toute participation. Le nouveau gouvernement
est moins nationaliste et davantage socialiste, ce qui est indiqué par
la présence de M . Resch, ministre de la prévoyance sociale. Quelques
jours plus tard, le château du Prince fut attaqué par une équipe de
pompiers qui se sont organisés en bande nazi. Les gendarmes défen­
dirent le château et tuèrent deux des bandits.
Il est assez rare que nous ayons besoin d ’une oie pour indiquer
nos prédictions réalisées! Mais nous avions dit, dans les prédictions
pour l’année, en janvier: A M E R I Q U E . — Nouvelle découverte
d'or en Alaska. Le 15 mai elle fut annoncée par une femme habitant
un ranch à Quesnel (Colombie Britannique), sur la rivière Fraser,
la vieille route pour l’Alaska, qui, ayant tué une oie, trouva plusieurs
pépites d ’or dans le gosier de la volaille. Cette découverte provoqua
une véritable ruée vers l’or dans toute la région.
— 19 —

La Radiesthésie Esotérique

Hugh S. WHITAKER

La Science de la Radiesthésie est devenue importante pendant les


dix ans passés, surtout en France. De nombreuses revues et périodiques
se sont spécialisés dans celle matière. L’Astrosophie ne cherche pas
à se mettre sur cette ligne. Toutefois, la radiesthésie touche des éléments
psychologiques, psychiques et spirituels qui appartiennent au domaine
de l’occultisme et, à ce titre, ils trouvent place dans les colonnes de
notre revue. Les recherches et les découvertes du distingué radies­
thésiste, auteur de cet article inédit, touchent un point d’expérimentation
inconnu jusqu’à ce jour. L a D ir e c t io n .

E C A R A C T E R E E S S E N T IE L de la Radiesthésie,

L autant que je puis le définir sans vouloir paraître dogma­


tique, semble se diviser en quatre facteurs fondamentaux:
I o tous les objets émettent des vibrations qui partent en
ondes ; 2° le corps humain est sensible à ces ondes ; 3° certaines per­
sonnes sont plus sensibles que d ’autres, et cette sensibilité peut être
augmentée et développée; 4° il est possible de trouver et d’employer
des moyens techniques pouvant amplifier les vibrations captées par
le récepteur humain afin de les étudier et les classifier plus faci­
lement.
Il s’ensuit que tout travail radiesthésique doit s’occuper de ces
quatre facteurs : les corps qui projettent ces vibrations ; la nature
de ces vibrations; le moyen par lequel ces vibrations sont transmi­
ses ; le récepteur humain et les instruments qui servent à la récep­
tion, tels que la baguette et le pendule.
Il est universellement admis que les procédés usités dans la
radiesthésie suffisent à la découverte des courants et nappes d’eau.
Quelques cas très nets ont été publiés montrant que la baguette ou
le pendule sont utilisés pour vérifier des veines de métal assez pro­
fondes. L a possibilité de la découverte de trésors cachés semble
plus douteuse, mais pas vaine. De nombreux succès ont été enregis­
trés dans la recherche des ruines souterraines. T out ceci nous permet
de conclure que les objets émettent des vibrations qui envoient des
ondes pouvant être captées par les sourciers.
20 L’ASTROSOPHIE

Dans le paragraphe précédent, nous avons parlé exclusivement


des objets dans lesquels la faculté était matérielle. On peut aussi
admettre que, dans les mains d ’un radiesthésiste expert, la baguette
ou le pendule donnera une diagnose en l’approchant du corps d’un
malade ou de son aura. O n arrive aussi à faire un diagnostic à l’aide
d’une photographie du malade ou même au moyen d ’un papier por­
tant sa signature, et il y a une assez grande probabilité que cette
méthode pourra être développée par une recherche systématique.
Jusqu’à présent, toutefois, les recherches n’ont pas été faites sur
les plans supérieurs; on a simplement essayé de trouver un contact.
Je suis convaincu qu’il y a des découvertes à faire dans ce domaine,
et que, au moyen de la radiesthésie, il sera possible de faire un
diagnostic du caractère et du développement de la force spirituelle
d’une personne sous observation.
Depuis quelques temps j ’ai fait quelques études et des expéri­
mentations pour la diagnose par le moyen de la radiesthésie, en coo­
pération avec plusieurs médecins. Ces recherches doivent être faites,
bien entendu, exclusivement dans un but scientifique et sans la moin­
dre pensée égoïste. Dans mes expériences, j’ai employé une techni­
que assez traditionnelle, mais avec des modifications spéciales. Je
me sers presque exclusivement de l’écriture de la personne sous
considération, avec l’aide de quelques échantillons de soie de diver­
ses couleurs, et un pendule sydérique.
Bref, le procédé est celui-ci : avec la main gauche, je prends les
échantillons de soie, les uns après les autres, dans une succession
de couleurs régulières, tandis que dans la main droite, qui doit être
bien appuyée, je tiens un pendule au-dessus de l’écriture de la per­
sonne malade. (Il n’est d ’aucune nécessité que cette personne soit
elle-même présente). Le pendule que j ’emploie pour ces expériences
est une boule d ’ébène, suspendue à un cordon noir. Si la boule
s’agite en mouvement circulaire, elle m’indique que la personne dont
l’écriture est devant moi est atteinte de la manière pathologique qui
se trouve en rapport avec la couleur de la soie que je tiens dans ma
main gauche; si le pendule se balance· verticalement, la personne n’a
pas cette maladie ; si le pendule se balance diagonalement, c’est une
indication que la personne a eu récemment cette maladie ; et si le
pendule balance horizontalement, l’indice est que la maladie se
trouve dans son aura et pourra s’emparer d’elle. (Après de longues
expériences et des exercices de Yoga, il est possible d’agir ainsi sans
avoir les soies de couleur sous la main, mais seulement en se repré­
sentant les couleurs).
Il n’est pas possible de préciser ou de limiter les instructions
définitives pour tous les radiesthésistes, toutefois, dans mes expérien­
ces, j ’ai employé les couleurs suivantes avec de bons résultats.:
LA RADIESTHESIE ESOTERIQUE 21

LES "CH A KR AS", OU LES CENTRES PSYCHIQUES DE L’HOMM E

Selon l’enseignement de la Yoga des Hindous, il y a sept centres


psychiques en l’homme, et il est possible de sublimer ces centres ou
« chakras t> en centres spirituels. Commençant en bas, ils sont numé­
rotés ainsi : 1°) Le chakra 'lombaire, le « lotus à quatre pétales a (le
siège du Kundalini ou serpent-feu); 2°) Le chakra génital, à six pétales;
3e ) Le chakra ombilical ou solaire, À dix pétales ; 4*) Le chakra
cardiaque, à douze pétales ; 5°) Le chakra laryngé ou de la gorge, avec
seize pétales; 6°) Le chakra frontal, ou du troisième œil, avec quatre-
vingt seize pétales; 7°) Le chakra coronal, ou le sommet de la tête, avec
972 rayons, intitulé « le lotus à mille pétales >.

(D’après les dessins, en couleur, d’Avalon : «’ The Serpent Power »)


22 L ’ASTROSOPHIE

Pour éliminer les couleurs primaires, je me sers du noir.


Primaires :
Violet : la débilité, l’anémie, la faiblesse.
Bleu : les troubles cardiaques et circulatoires.
Vert : les troubles de l’estomac, du foie, de la rate et des in­
testins.
Jaune : les tumeurs, les abcès, les cancers.
Ecarlate : les maladies tuberculeuses.
Secondaires :
Daim : maladies du système nerveux.
Orange : maladies du système génito-urinaire.
Rouge sombre : un excès de sexualité.
Brun : la folie et la démence.
En plus, pour découvrir le médicament ou la diète indiquée pour
le malade, je me sers d’un pendule en platine, métal très sensible
à l’émanation de l’écriture du malade. Ce pendule donne trois mou­
vements : 1° circulaire, positif, dans le sens d’une horloge, effet
salutaire ; 2° circulaire, négatif, contre le sens de l’horloge, effet
nuisible ; 3° vertical, effet neutre.
. U n grand expert dans la science de la radiesthésie, après un
examen de cette technique, me disait :
« Le facteur principal qu’on doit observer dans l’action d’un
pendule est la manière dont il suit les lignes du champ magnétique
de tout objet au-dessus duquel il se trouve placé. Cette action sem­
ble ressembler à celle de la Boîte d’Abrams, connue à bien des per­
sonnes, mais il faut bien remarquer que ni le pendule ni la boîte
n’agiront sans l’élément humain.
« Le pendule suit non seulement les lignes de force, dans le
champ magnétique d ’un objet, mais aussi les lignes de force dans
le champ magnétique qui émane du cerveau de l’opérateur ; ce
deuxième facteur est susceptible de multiples variations.
« II est possible de produire un troisième champ magnétique
en tenant un objet dans la main.
« L ’emploi des trois champs magnétiques se trouve clairement
indiqué quand une diagnose a été obtenue et quand le médicament
ou la diète est soumis à l’expérience par le pendule pour déterminer
l’effet de cette substance par rapport à l’individu sous examen.
D ans ce dernier cas, l’écriture du malade constitue un champ magné­
tique, la couleur présente ou imaginée constitue le deuxième champ ;
et le médicament, ou le comestible qu’on est en train d’examiner,
constitue le troisième champ magnétique dont nous avons parlé. »
LA RADIESTHESIE ESOTERIQUE 23

Le "C h a k ra " lombaire — Le "lo tu s " à quatre pétales

Le " Chakra” genital — Le "Lotus à six pétales"

(D’après les dessins, en couleur, d’Avalon : «’ The Serpent Power »)


24 L’ASTROSOPHIE

U n jour, en parlant à un amî, le Révérend Père P..., d ’une


grande célébrité en psychothérapie et en psychanalyse, attaché à
une institution pour les maladies de nerfs et les cas mentaux dans
l’Oucst de l’Angleterre, il me demanda d ’expérimenter sur l’écri­
ture de quelques malades dans l’hôpital où il pourrait contrôler
plus tard en consultant le journal du malade. Nous réussîmes à
trouver plusieurs cas où l’origine de la maladie se trouvait dans les
glandes défectueuses.
Il me suggéra ensuite de travailler sur les cartes colorées des
chakras, ou centres psychiques dans l’homme, au lieu des cartes
purement anatomiques ou psychologiques, car, me dit-il, les condi­
tions pathologiques de caractère mental pourraient bien être les
résultats des dérangements sur le plan spirituel.
— Je suis d’accord, lui répondis-je, mais comment agir avec un
pendule sur un état spirituel ?
— C ’est facile. Les états mentaux et spirituels sont indiqués
dans les chakras, de même que la maladie de Bright se trouve dans
les reins, ou la tuberculose dans les poumons.
— Les chakras ? Parlez-vous des sept centres psychiques et spi­
rituels qui jouent un si grand rôle dans les systèmes de Yoga de
l’Inde ?
— Oui, certainement.
Je réfléchis un moment.
— Eh bien, mon père, ce n’est pas impossible. Essayons en
tout cas !
D ’un rayon de sa bibliothèque, il sortit un grand in-quarto :
The Serpent Pou)ert par A rthur Avalon, le livre le plus important
sur le sujet, et contenant, en couleur, les illustrations des symbo­
les des chakras. D ’un tiroir, il prit une lettre venant d’une personne
souffrant d ’un dérangement mental, la posa devant moi, ouvrit le
livre d ’Avalon montrant l’illustration des chakras, et me dit sim­
plement : « Commencez ! ».
Les quelques expériences que nous fîmes ensemble cet après-
midi-là me convainquirent non seulement que la radiesthésie peut
être employée pour la diagnose des dérangements mentaux et des
troubles spirituels, mais qu’elle peut être utile dans le traitement à
employer.
Pour bien comprendre ce nouveau développement de la radies­
thésie, je donnerai dans la deuxième partie de cet article certains
renseignements sur la nature des chakras.
(A suivre.)

L ’habitude de la négation est néfaste au progrès : on n’avance


pas dans une perpétuelle marche en arrière.
— 25 —

Qui écrivit les lettres des Mahatmas?


Rapport critique sur la fameuse collection de lettres
adressées à M. A. P. Sinnett par "M aître Koot Hoomi *'
et '‘ Maître M orya” du Thibet.

Harold E. HARE et.W . Loftus HARE

(Compte rendu du rapport par F. R.-W.)

E M Y S T E R E sur l’origine des « Lettres des Mahatmas »

L à Sinnett n’a jamais été résolu. Plus exactement, aucune


investigation impartiale n’a été faite sur ces Lettres pen­
dant les cinquante ans où les doctrines de ces Maîtres
ont formé la base de tout l’enseignement de la Société Théoso­
phique. Malgré leur autorité, et bien que l’existence des Maîtres
soit un dogme dans l’Ecole Esotérique de cette Société, tous les
grands chefs de la Théosophie ont mis en doute l’authenticité de
ces Lettres. Dans un livre récemment paru (1) ce problème vient
d ’être tranché.
Les « Lettres des Mahatmas » à A . P . Sinnett, éditées
après sa mort, ont été éditées plusieurs fois en Angleterre ; elles
sont également connues aux Etats-Unis, en Australie et aux Indes.
Elles n’ont jamais été traduites en français. Ce nouveau livre, qui
donne les résultats d’une investigation serrée sur ce sujet, ne sera
certainement pas traduit en français, non plus. Pourtant, nous
ne voyons aucune raison de garder le silence sur ce mystère si
intrigant, et encore moins d ’empêcher les Français de juger par
eux-mêmes sur des faits répandus partout ailleurs dans le monde.
Le Directeur de cette revue (qui écrit ce compte rendu)
connaît bien ces « Lettres )) et la littérature théosophique en général.
Il n’a jamais été membre de la Société Théosophique, tout en ayant
de l’admiration pour une certaine proportion de son enseignement ;
son rôle est donc impartial. Il trouve qu’il est d ’un intérêt capital,
pour les lecteurs français — théosophes ou non — d’avoir un
éclaircissement sur ces « Mahatmas Mystérieux ».

(1) « Who Wrote the Mahatma Letters ? », par Harold Edward Hare
et William Loftus Hare, avec deux portraits, en dessin, des Maîtres Koot
Hoomi et Morya. Prix : 45 fr. Editeurs : Williams et Norgate, Great Rus­
sell St., Londres (Texte en anglais).
26 V ASTROSOPHIE
Disons d ’abord, pour mettre les choses au point, que les deux
auteurs de ce rapport sur l’investigation des Lettres semblent avoir
raison dans leurs conclusions techniques, mais ils ont dépassé toute
mesure dans les conclusions générales qu’ils formulent à la fin du
livre. Ajoutons que cette analyse détaillée a été faite par M M . Hare
dans les conditions les plus ouvertes et les plus honorables, avec les
lettres originales devant leurs yeux, permission formelle leur ayant été
donnée par l’exécuteur de feu M . Sinnett et par M . A . Trevor-Barker,
le rédacteur de l’édition des Lettres.
Que furent les Lettres des Mahatmas ? — Ces communications
n’ayant jamais été traduites en français, bien que leur renommée soit
mondiale, il nous semble nécessaire de donner quelques précisions sur
leur caractère. Sans considérer la question purement théosophique, les
« Lettres des Mahatmas » forment un des plus curieux problèmes
littéraires de notre époque.
Dans l’année 1.880, Mme Helena Petrovna-Blavatsky, une
Russe, un des fondateurs de la Société Théosophique (en Amérique,
en 1875) visitait les Indes. Ses dons médiumniques, y inclus la télé-
kinésie et même des apports, firent sensation. Parm i les hommes dis­
tingués qui furent attirés par la personnalité remarquable de
Mme Blavatsky, se trouva M. A .-P . Sinnett, un Anglais cultivé et
même érudit, directeur d ’un grand journal : « T he Pioneer » d’A lla ­
habad. M. Sinnett, trop éclairé pour être épris par les phénomènes
médiumniques seulement, remarquait que les dons psychiques de
Mme Blavatsky n’étaient rien en comparaison avec « son pouvoir
magnifique de maintenir une télégraphie psychologique avec ses amis
occultes (1). P a r cette phrase: « amis occultes », M . Sinnett faisait
référence aux « Maîtres Thibétains » dont Mme Blavatsky avait
parlé dans son livre « Isis Dévoilée », édité en 1877. Ces « M aî­
tres Thibétains » intriguaient M . Sinnett et il demanda à Mme Bla­
vatsky s’il ne serait pas possible pour lui d’être mis en correspondance
lavée les Maîtres.
Mme Blavatsky l’informa qu’elle pourrait arranger l’affaire.
« Quelques jours plus tard, dit M. Sinnett, je trouvai sur mon
écritoire la première lettre envoyée par mon nouveau correspondant »
( I ) . Les lettres suivirent en succession rapide. Elles étaient générale­
ment longues, et les premières lettres étaient fort savantes et belles.
Les huit premières lettres ont servi à M . Sinnett comme base pour son
premier livre : « Le M onde Occulte » (The Occult W orld), et per-

(1) Dans cet article, toutes les références en guillemets sont des tra­
ductions des citations directes, des Lettres de Mahatmas, des lettres de
Mme Blavatsky ou des œuvres de M. Sinnett. Cela prêterait à confusion
de donner des douzaines de renvois aux livres édités seulement en
anglais. — F. R.-W.
LES LETTRES DES MAHATMAS 27

sonne ne niera la valeur ni l’envergure de ce livre. Les seize lettres


qui suivirent formèrent la base du deuxième livre de M. Sinnett : « Le
Bouddhisme Esotérique » (Esoteric Buddhism).
Pendant quelques années, soit dans l’Inde, soit en Angleterre,
M . Sinnett continuait à recevoir ces lettres, par des moyens les plus
mystérieux. Elles n’étaient pas toutes d’un caractère élevé, mais très
mélangées, souvent politiques, personnelles ou triviales. Elles se trou­
vent toutes, sans le moindre changement, dans la collection éditée par
M . Barker.
L a question morale de leur édition. — En quatorze différentes
places, dans le cours de ces lettres, les « Mahatmas » répétaient que
cette correspondance n’était pas destinée pour la publication, mais
devait être gardée strictement privée. Le « Mahatma » Koot
Hoomi dit lui-même : « Bref, ces lettres n’étaient pas écrites dans le
but de publication, ni pour faire la base de commentaires publics, et
ni M orya ni moi ne donneront notre assentiment à ce traitement ».
Pendant sa vie, M. Sinnett garda précieusement les lettres, n’en
ayant publié que quelques extraits dans ses livres. Les lettres furent
léguées à ses héritiers avec ses biens. La Société Théosophique ne fit
aucune recherche pour la publication de cette correspondance. Com­
ment arrivait-il donc que ces lettres secrètes des Mahatmas mysté­
rieux furent éditées quarante ans après leur réception ?
La question est épineuse, car nous n’avons aucun désir de froisser
les sentiments des théosophes de nos jours, ni aucun désir de cacher la
vérité.
La Société Théosophique, fondée par Mme Blavatsky et le
colonel Olcott, en Amérique, en 1875, ayant son enseignement dans
les deux livres de Mme Blavatsky : « Isis Dévoilée » et « La Doc­
trine Secrète » et les deux livres de Sinnett : « Le Monde Occulte »
et « Le Bouddhisme Esotérique », demeura fidèle aux principes des
fondateurs pendant la vie de Mme Blavatsky et pendant les pre­
mières années de la présidence de Mme Annie Besant. Les scissions
commencèrent avec M . Leadbeater. U n scandale éclata, que nous
pouvons passer sous silence, mais qui éloigna de la Société mère les
branches allemandes et la branche de Londres. Ensuite vinrent la
découverte de « Krishnamurti » comme Instructeur du Monde, l’Or-
dre de l’Etoile, la Co-Maçonnerie féminine, l’Eglise Catholique Li­
bérale, l’annonciation de Mme Besant comme la M ère du Monde
(the W orld-M other), etc..., et de nombreux théosophes de la vieille
souche trouvèrent que les principes originaux étaient noyés par ces
nouvelles activités. Chacun de ses projets donnait naissance à une
nouvelle scission.
Avec le désir de faire valoir l’enseignement original des
Mahatmas et de Mme Blavatsky, il fut décidé en 1923 par les exé-
28 L’ASTROSOPHIE

cuteurs de M. Sinnett de publier les fameuses Lettres, sans coupure


ou changement d ’aucune sorte. Malgré son importance, le livre
fut reçu avec froideur par la Société Théosophique, et « T he Theo-
sophist », l’organe officiel de la Société, refusa de le mentionner
dans ses colonnes. Dans la revue « Theosophy », un petit compte
rendu exprima les regrets que ces Lettres n’avaient pas été léguées à
la Société, car, en tel cas, elles n’auraient jamais été livrées au
public.
La « Précipitation » des Lettres, — A u commencement, il fut
annoncé par Mme Blavatsky que ces lettres avaient été « préci­
pitées », une phrase inédite dans cette signification, mais qui voulait
dire que leur transmission était surnaturelle, ou, au moins, sur­
normale. Dans une des Lettres (n° V ) le M aître Koot Hoomi écrit:
« Il faut se rappeler que ces lettres, de moi, ne sont pas écrites, mais
impressionnées ou précipitées et toutes les erreurs corrigées ». M.
Sinnett, dans « Le Monde Occulte », écrit: « L ’écriture était créée
ou précipitée par un correspondant humain et vivant ».
M. Jinarajadasa, vice-président actuel de la Société Théoso­
phique, lui-même destinataire de nombreuses lettres des Mahatmas,
donne la description suivante de ce mode bizarre de transmission :
« Le procédé adopté par les Maîtres semble être approximati­
vement celui-ci : Ces lettres n’étaient pas écrites à la main, mais
« précipitées », c’est-à-dire non écrites à la main, mais l’écriture
était matérialisée sur le papier par un processus employé par les
Adeptes, ce qui nécessite l’emploi de l’Espace en Quatre Dimensions
(fourth dimensional space). Dans les lettres précipitées, il n’y a
aucun caractère qui leur permet d ’être différenciées d’une lettre écrite
à la main, il n’y a aucune différence dans l’écriture. Chaque M aître
possède son écriture bien à lui, comme nous. Mais le fait remar­
quable est que bien que cette écriture soit personnelle à un Maître,
elle est aussi comparable à une écriture caractéristique d’un bureau,
c’est-à-dire d ’un bureau particulier avec un chef particulier. Ainsi,
quelques élèves des Maîtres Morya et Koot Hoomi reçurent la per­
mission de précipiter les lettres dans l’écriture officielle des Maîtres.»
Cette explication n’explique rien.
M algré les indications plusieurs fois répétées de cette <( préci­
pitation », les Maîtres se plaignaient souvent de leur « mauvaise
écriture ». M aître Koot Hoomi emploie la phrase onze fois. Maître
M orya se plaint de sa plume et de l’encre. Les deux Mahatmas ont
eu de la difficulté à trouver du papier, et les 150 lettres sont écrites
avec des matériaux d ’une variété extraordinaire : sur papier de riz,
papier d ’emballage, papier à lettres bleu, papier officiel, papier à
lettres rose, derrière des enveloppes adressées à d ’autres personnes,
et sur papier mince. E n chaque cas, l’action de la plume ou du
LES LETTRES DES MAHATMAS 29

crayon est visible sur le papier et le mot (( impression » ou « préci­


pitation » n’est pas applicable. Les lettres sont écrites en encre, noire,
en encre rouge, en encre bleue, en encre jaune et en
encre verte, aussi au crayon bleu et au crayon rouge.
Le compostage des Lettres ajoute encore un problème à cette
question de précipitation. Une lettre du Mahatma Koot Hoomi,
écrite à Tzigadze, Thibet, fut mise à la poste près de Londres ;
Mme Blavatsky étant à Londres à ce moment-là. Une autre lettre,
se disant écrite « dans les profondeurs d ’une vallée inconnue, parmi
les pics et les glaciers de Terich-Mir, en Thibet », fut mise à la
poste à Nantes, en France.
Même avant cette investigation faite par Messieurs Hare, les
chefs de la Théosophie n’insistaient plus sur la « précipitation ».
Le 12 juillet 1894, Mme Annie Besant écrivait que : « H . P . B.
(Mme Blavatsky) avait adopté une écriture pour ses communications
avec les Maîtres », les messages étant reçus d ’une manière psychique.
Le 25 février 1912, M. Leadbeater écrivait : « Les lettres à Sinnett
et à Hume ne furent pas écrites ni dictées directement par un Maître,
comme nous l’avions pensé, mais elles étaient les travaux des élèves
qui faisaient valoir (carried out) les instructions générales qui leur
étaient données par les Maîtres, ce qui est tout à fait différent ».
Le coup final à la question de « précipitation » fut donné
par M . Sinnett lui-même, à la fin de sa vie. Il écrivit un livre :
« Les Premiers Jours de la Théosophie en Europe », dont la publi­
cation fut posthume. Dans ce livre il dit :
« Je devrais expliquer — ce que je viens de réaliser moi-même
seulement ces dernières années — le vrai caractère de cette corres­
pondance. Ces Lettres n’étaient pas ce que je supposais autrefois,
elles n’étaient pas des lettres écrites par les Maîtres et envoyées
par des moyens occultes à Mme Blavatsky, ou mises quelque part
dans la maison où je pouvais les trouver. Elles étaient certainement
inspirées pan Koot Hoomi, mais pour la plupart du temps — si non
toujours — elles étaient des dictées à un amanuensis, clairaudient
et compétent, et Mme Blavatsky était presque toujours cet
amanuensis ».

L a Nature des Mahalmas. — Selon les indications données


dans les Lettres, Maître Koot Hoomi et M aître M orya ne sont
pas des Thibétains, mais des Hindous. Sinnett leur accorde de
« l’omniscience ». Ils se proclament membres d ’une Grande Frater­
nité Asiatique, ayant son centre en Thibet. Ils sont des êtres vivants,
non des esprits, mais il ont des connaissances sur-humaines, grâce
à leur pouvoir de lire dans les « Records Akashiques » inscrits sur
l’éther. Bien qu’ils aient le don de se transporter dans leur corps
astral, normalement, ils voyagent à cheval. Ils vivent sous les ordres
30 L’ASTROSOPHIE

d ’un M aître Supérieur, le « Chohan », lui-même assujetti à un


« Maha-Chohan ». Ils acceptent le D alaï-Lam a du Thibet comme
leur « prêtre-roi ».
Il est extrêmement curieux que cette organisation soit totalement
inconnue dans l’Inde. Elle est inconnue du Brahmanisme, du Boud­
dhisme et du Lamaïsme. La Loge Blanche est si secrète que l’Orient
n’en a jamais entendu parler. Son existence a été révélée à l’Occident
par Mme Blavatsky, et la seule information sur ce sujet se trouve
dans ses propres livres et dans les Lettres des Mahatmas.
Il est également assez difficile de déterminer, par ces Lettres,
à quelle religion appartiennent les Mahatmas. Ils disent, plusieurs
fois, qu’ils ne sont pas des Védantistes ou des Advaités, mais ils
emploient, dans leur enseignement, les termes Védantiques en leur
donnant une signification spéciale (et incorrecte). Ils se disent Boud­
dhistes, mais ils refusent d ’enseigner les Saintes Ecritures Bouddhi­
ques pour la raison qu’elles « étaient écrites pour les masses supersti­
tieuses ». Ils se disent des Bouddhistes Lamaïstes, mais leur organi­
sation n’est pas du caractère d ’une lamaserie et leurs coutumes sont
en opposition avec les règlementation: de la vie au Thibet. U n seul
exemple suffit : il est défendu de fumer en Thibet, et le Maître
Morya parle constamment de sa pipe.

L e Langage des Lettres. — Les Lettres des Mahatmas ont été


écrites en anglais avec de nombreuses tournures de phrases françaises
et beaucoup d ’argot américain. Il n’y a pas une trace de paroles ou
de pensées Asiatiques dans les Lettres, Maître Morya emploie le
même langage que M aître Koot Hoomi et le style des deux est paral­
lèle à celui de Mme Blavatsky. Les Messieurs H are nous rappellent
que Mme Blavatsky parlait bien le français, qu’en écrivant (en
anglais) <( Isis Dévoilée » et ses lettres contemporaines aux Lettres
des Mahatmas en Anglais, elle pensait en français, et qu’Isis était
écrit à New-York.
Quelques exemples suffiront. Les auteurs de l’investigation nous
indiquent, dans les Lettres des Mahatmas le mot « the profanes »
(les profanes) qui n’existe pas en Anglais ; le mot « melomans » (les
mélomanes) qui n’est pas anglais, non plus; et la phrase extraordi­
naire « makes a violence to his feelings » (une traduction littérale
de « faire violence à ses sentiments ») lequel est un parfait non-sens
en Anglais. Il ne sera pas utile de donner beaucoup d’exemples
d ’argot américain dans un compte rendu français, mais on peut noter:
« y ou mean business », « look out sharp », « the almighty smash »,
et « what a Yankee would call a blazing cock-a-hoop ». C ’est de
l’argot pur, et de l’argot de la période du séjour de Mme Blavatsky
à New-York.
D e l’autre côté, Messieurs H are citent que les références des
LES LETTRES DES MAHATMAS 31

Mahatmas à la géographie du Thibet, dans leurs Lettres, sont sou­


vent erronées. Les distances sont fausses. L ’orthographe des noms des
montagnes n’est pas correcte. La même difficulté se présente dans
le fait que ces Maîtres Asiatiques ne connaissaient pas les langues
Asiatiques. Leur traduction des manuscrits orientaux sont des plagiats
de traductions en anglais éditées plusieurs années plus tôt. Les mots
écrits dans la langue Devanagari (même la signature de Koot Hoomi,
lui-même) sont incorrectement écrits; les seuls caractères Chinois qui
se trouvent dans les textes sont si mal faits que les Sinologistes les
déclarent « incompréhensibles » et « illisibles ».
O n est donc forcé de se trouver en accord avec Mme Besant,
avec M . Leadbeater, avec M. Sinnett et avec les auteurs de l’inves­
tigation que les Lettres des Mahatmas furent écrites par Mme Bla-
vatsky. Il n’y a pas vraiment une autre conclusion à tirer. Le travail
des Messieurs H are est convaincant jusqu’à ce point.
Mais c’est tout! Nous ne pouvons pas accepter les conclusions
exagérées avec lesquelles ces auteurs terminent leur volume. C ’est
erroné de dire que la Théosophie ne tient que sur cette question d’écri­
ture. C ’est l’inspiration qui compte, c’est l’enseignement qui porte
la valeur et c’est l’élan spirituel qui plane au-dessus de tout. .
Sur ces grandes lignes, — et ce sont les lignes qui sont les plus
importantes — le livre de Messieurs H are est faible et leurs argu­
ments manquent de poids. Autant dire que l’Evangile de Saint-Jean
n’a aucune valeur ou aucun enseignement parce qu’il ne fut pas écrit
par Saint Jean; que les poèmes de Homère et les tragédies de
Shakespeare doivent être rayés de la littérature mondiale parce que
nous ne savons pas comment ces œuvres furent écrites ou qui furent
leurs auteurs.

L'Inspiration des Lettres. — Ce livre, avons-nous dit, ne touche


que la partie superficielle de la question. Supposant que M m e’Bla-
vatsky écrivit les lettres en amanuensis, soit consciemment, soit en
état de sub-conscient, soit en demi-transe médiumnique dans laquelle
les meilleurs chapitres de « La Doctrine Secrète » furent écrits, sous
la direction des Maîtres, ceci explique-t-il d’où vint l’inspiration de
ces Lettres? D ’où vint un enseignement qu’un homme cultivé comme
Sinnett trouva « une philosophie sublime »? Quelle fut l’origine
d’une cosmologie si puissante qu’elle s’est déjà enracinée dans une
grande partie de la pensée occidentale? O ù devons-nous chercher
pour la source d ’un élan éthique et spirituel qui fut la doctrine, la
croyance et la consolation de millions de personnes pendant un demi-
siècle?
Supposer, avec Messieurs Hare, que tout ceci n’est qu’un men­
songe d ’une femme hystérique avide de gloire ne serait qu’un enfan­
tillage ou une mesquinerie. Aucun jugement impartial ne pourra
32 L’ASTROSOPHIE

attribuer un si vaste mouvement psychologique à une petite vanité


féminine. Personne ne pourra écrire l’histoire de la psychologie
d'Europe pendant les cinquante ans passés sans tenir compte de
l'influence bienfaisante de la Théosophie, influence qui dépasse infi­
niment les frontières de la Société Théosophique.
Il est une vérité incontestée dans l’histoire de l’humanité que
les grands mouvements psychologiques viennent au moment où le
monde en a besoin, et les personnes qui ont été choisies pour diriger
ces mouvements ne sont que rarement celles que le monde aurait
élues. Nous ne parlons pas du Christ, mais n’oublions pas que les
apôtres n’étaient que de simples pêcheurs, que Pierre l’Ermite n’arri­
vait pas à lire son bréviaire et que Jakob Boehme était un cordonnier.
« Il n’y a pas de religion au-dessus de la Vérité ». C ’est la
devise de la Société Théosophique. Mais une parcelle de la Vérité
n’est pas toute la Vérité, et il n’esi que trop facile de présenter cette
parcelle de telle façon qu’elle cache ce qu’elle devrait révéler. Les
Messieurs H are nous ont dit la vérité en petit, mais d’une manière
à obscurcir la Vérité en grand.
Nous acceptons que Mme Blavatsky fut la scriptrice des Lettres
des Mahatmas. Mais quelle fut la force derrière Mme Blavatsky?
Quelle fut la puissance qui donna vie à la Société Théosophique ?
Quels Maîtres se dressent derrière les « Maîtres » ? O ù cherchons-
nous l’origine de ces lueurs de splendeur, de ces idéals, et de ces
buts nobles qu’on aperçoit, de temps en temps, dans la H aute
Théosophie? Ce n’est pas en comparant l’encre, le papier et les
fautes de grammaire qu’on peut répondre à ces questions !
Pourtant, la réponse est facile. Les Lettres des Mahatmas et
l’enseignement qui se trouve dans « La Doctrine Secrète », comme
toutes les grandes œuvres qui ont eu une influence spirituelle sur
l’humanité, ont été écrites par les Forces Supérieures, par les Diri­
geants de l’Evolution Spirituelle de ce monde, par les Agents du
Travail Divin. Mme Blavatsky y joua son rôle, avec peine et diffi­
culté, avec force et courage, souvent malade, souvent surexcitée et
toujours incomprise. Mais ce n’est pas en elle qu’on doit chercher
la vraie origine des « Lettres des Mahatmas ». C ’est parmi les
Hiérarchies Célestes, à nous encore inconnues, qui guident l’huma­
nité par diverses Voies dans sa recherche pour la Lumière. Rien que
la cécité ou la présomption pourra nous empêcher de constater que
la Théosophie est une de ces Voies.

L a vie n’est pas toujours un progrès graduel, parfois elle avance


par sauts et il faut oser briser avec le passé.
— 33 —

Spiritisme et Occultisme

D io n FO R TU N E
Warden : Fraternity of the Inner Light

V . — La Réincarnation et les Désincarnés

N D E S C U R IE U X P R O B L E M E S que soulève le

U Spiritisme est celui qui touche la question de la réin­


carnation. Les désincarnés et les Entités supérieures
qui communiquent avec les occultistes nous confirment
la réalité de la réincarnation (en employant le mot avec sa plus
grande signification) ; les désincarnés qui communiquent avec les
médiums spirites ne sont pas toujours d ’accord, et même certaine
proportion parmi eux nie cet enseignement.
A première vue, on pourrait croire qu’une contradiction si
frappante que celle-ci peut mettre en doute toute la question de la
survie et la possibilité de communication avec les esprits désincarnés.
U n examen plus attentif de ce sujet nous permet de voir que cette
contradiction n’est qu’apparente. Les deux groupes d’entités dont il
est question nous parlent selon leurs propres expériences, et ces diffé­
rences de témoignage sont une confirmation de la survie et non un
démenti. (Peut-être que l’exemple le plus simple serait de supposer
que les chenilles désirent communiquer avec leurs « morts » ; il
est évident que la description de la vie donnée par une chrysalide
dans son cocon, et la description donnée par un papillon libre dans
les airs, ne seront pas du tout pareilles. La chrysalide ne connaît
rien de la vie ailée qui l’attend, et le papillon aurait une difficulté
énorme à se souvenir de ses sentiments quand il était chrysalide (1).
II peut sembler paradoxal que deux lignes de témoignage, appa­
remment contradictoire, puissent servir à renforcer l’hypothèse
occulte, mais l’explication se voit facilement une fois qu’on a saisi
les doctrines ésotériques concernant la vie après la mort. Nous nous
proposons de les expliquer brièvement, comme suite aux enseigne­
ments concernant les Etapes de la Mort, que nous avons traité dans
les précédents articles de cette série (2).

(1) Les passages entre parenthèses ont été ajoutés par le traducteur.
F. R.-W.
(2) L'Astrosophie, mars, avril, mai et juin 1936.
34 L’ASTROSOPHIE

L ’âme, après s’être définitivement séparée du corps physique,


entre dans la deuxième phase de son existence comme esprit désin­
carné. Cette séparation — nous l’avons déjà expliqué en détails —
ne synchronise pas avec la mort apparente du corps physique, mais
elle vient avec la mort éthérique, laquelle doit arriver, normalement,
trois jours plus tard. Dans cette seconde phase de son existence en
esprit désincarné, la conscience de l’âme (ou l’âge) est celle de sa
plus grande vigueur pendant la vie terrestre, car l’âme retient tout
ce qu’elle a gagné de sa dernière incarnation et elle n’est plus en­
travée dans son expression par la nécessité d ’employer des organes
physiques fatigués ou usés.
L ’organisme de l’âme se compose, pendant cette phase, des
parties suivantes : I °) L ’Etincelle Divine qui est le noyau de toute
existence humaine; 2°) La nature spirituelle, qui se compose de
toutes les qualités spirituelles qui ont été acquises; 3°) La pensée
abstraite, parfois appelée la mentalité supérieure ; 4°) L a pensée
concrète, ou la mentalité inférieure; 5°) La nature émotive.
Il est extrêmement important de réaliser que ces cinq parties ne
sont pas des segmentations d ’une seule unité,, mais que chaque partie
est une entité en elle-même, ayant une organisation à elle, avec un
système particulier de forces actives et des pouvoirs de réaction.
Normalement, dans cette phase, chaque partie de l’âme fonctionne
en harmonie avec les autres, mais, dans certaines conditions, elle peut
fonctionner indépendamment. *
Le lecteur remarquera que l’Ego ne possède que cinq parties
ou corps, au lieu des sept parties qui composaient son corps humain
pendant la vie terrestre. Deux des systèmes organisés (ou corps) :
1°) Le matériel dense; 2°) l’éthérique, ont déjà terminé leurs acti­
vités; le premier est « mort » à la mort physique, le deuxième à la
mort éthérique. L ’Ego garde, encore, cinq corps subtils, ou cinq
aspects de son être. Il possède une conscience humaine complète,
mais sans un corps physique. Il manque les organes de sensation
matérielle par lesquelles il est possible d ’établir un contact avec le
plan de la matière dense (et également les organes éthériques pour
vitaliser ces organes) : en compensation, des organes de sensation
subtiles se sont mis à fonctionner après la disparition des organes plus
grossiers. (Nous pouvons, peut-être, comparer ceci à la main gantée
d ’un aveugle un jour froid. Quand il est dehors, ses gants le protègent
de la neige ou du froid, mais quand il rentre chez lui et désire lire
l’écriture Braille, il faut qu’il enlève ses gants pour que les sensations
délicates d’attouchement qu’il a cultivé au bout de ses doigts puissent
suivre le relief des lettres). Agissant par ces nouveaux organes de
sensations subtiles, le plan de conscience de l’âme est entièrement
changé. L ’âme n’est plus consciente de ce qui se passe sur le plan
SPIRITISME ET OCCULTISME 35

terrestre comme tel, mais, ayant encore la nature émotive, elle est
consciente de ce qui se passe dans les sentiments des personnes avec
lesquelles elle est encore en rapport émotif.
Pendant une période plus ou moins longue, l’âme demeure sur
ce plan, essayant de s’accoutumer à un « corps » ayant cinq modes
d ’expression au lieu de sept, mais ayant ces cinq modes plus aiguisés
et plus subtils; il faut qu’elle fasse tous les ajustements nécessaires
à cette nouvelle phase de l’existence. Elle maintient un souvenir
absolument complet de sa vie terrestre (retenant la pensée abstraite
et la pensée concrète), et ce n’est qye graduellement qu’elle se déta­
che de ses intérêts dans la vie passée. (Ceci explique la préoccupation
de certains esprits désincarnés concernant une tâche non finie ou un
testament non trouvé, la persistance de la mémoire du sub-conscient
explique le pouvoir des désincarnés de donner des messages éviden-
tiels ayant rapport aux tous petits événements oubliés par le souvenir
conscient). On pourrait dire que l’âme jette un coup d’œil derrière
elle, même en avançant lentement. Graduellement, ses intérêts maté­
riels diminuent, la vie terrestre s’éloigne, les souvenirs ne reviennent
au conscient que rarement. De nouvelles occupations attirent son
attention, la conscience de l’âme dans cette deuxième phase de son
existence s’efforce à s’adapter aux nouvelles conditions de sa vie.
Ce plan où l’âme se trouve, s’appelle, dans l’enseignement éso­
térique: « L ’Antichambre d’Osiris ». Ce n’est pas une « place »
proprement dite — car il n’y a pas de (( places » dans le sens géogra­
phique sur les plans subtils — mais un état de conscience. Cet état
de conscience est commun à toutes les âmes qui se trouvent dans
cette phase, d ’une manière non différenciée physiquement, car l’âme
— bien que consciente et indépendante — ne possède plus la limita­
tion du corps physique qui accentue le pouvoir séparateur. C ’est
pendant cette phase que ceux qui cherchent à établir des commu­
nications entre les vivants et les morts peuvent parvenir à atteindre
l’âme du désincarné. Toutefois, des conditions très spéciales gou­
vernent l’existence dans l’Antichambre d ’Osiris ; nous en parlerons
dans l’article suivant.
(A suivre).

Il ne faut pas avoir trop d’amis — ni trdp peu.

Celui qui trouve les jours trop longs montre que son intelligence
est trop courte.

Le marchand fait un inventaire annuel de sa marchandise, mais


pas toujours de sa vie.
— 36 —

Le Zodiaque Chinois
A. VOLGUINE

1 O T R E Z O D IA Q U E , comme la domification qui en


découle (car les 12 maisons ne sont que la transposition
1 microcosmique et individuelle des 12 signes), n’a pas été
créé d ’un seul coup. Sa formation a passé par plusieurs
stades dont les traces se retrouvent dans les anciennes civilisations
et le Zodiaque de 10 signes est le plus connu.
La possibilité de l’existence d ’autres systèmes de domification
n’est pas exclue par notre système de 12 maisons horoscopiques.
Il ne s’est formé lui aussi qu’au cours d ’une longue période de tâton­
nements pendant laquelle coexistèrent plusieurs systèmes de domi­
fication. Le système des 28 maisons lunaires qui a été perdu ou
rejeté au cours des siècles (1) (tout au moins en Europe) est longue­
ment décrit dans mon dernier livre sur VAstrologie Lunaire. Ici
nous étudierons le système des 8 maisons qui existaient en Chine,
en Grèce ainsi que d ’en d ’autres pays.
Dans tous les pays et jusqu’à nos jours le symbolisme religieux
en a perpétué le souvenir, car dans toutes les religions y compris
l’Islam et le Christianisme, existe l’image de la roue à 8 rayons et,
comme la roue, par sa forme, symbolise le monde manifesté, le
Cosmos et l’Univers, ce symbole ne peut être interprété, au point de
vue astrologique, que comme la division du Zodiaque en 8 parties.
L ’explication de ce système est simple: si les angles de l’horos­
cope correspondent aux points cardinaux qui marquent les saisons,
chacune de ces 8 maisons représente dans l’horoscope ce que les
demi-saisons sont dans l’année.
En Chine le Ciel était divisé en cinq Palais Célestes dont quatre
correspondant aux saisons et aux points cardinaux, et le Palais
Central (ayant pour centre le pôle), représente le Principe Immuable
des choses (2). D ’autre part, la polarité universelle d ’actif et de
passif, du jour et de la nuit, du Soleil et de la Lune, forme la
base même de l’Astrologie et de la Cosmographie Chinoises. Les
Palais (qui ne sont autre chose que la localisation des cinq éléments

(1) Employé couramment par ¡’Institut Astrologique de Carthage


depuis 1927 ; par Alan Léo, en Angleterre, depuis 1908 ; et par Sepharial,
depuis 1889.
(2) Voir l’Astrologie Lunaire, chapitre consacré à Quelques notes sur
le Système Chinois, p. 61 et suivantes.
LE ZODIAQUE CHINOIS 37

de F Extrême-Orient), sont pénétrés par ces deux principes : Yang,


symbole de l’unité et de l’actif, et Yn, symbole de la dualité et
du passif, sauf celui du Centre. Chacun des Palais Cardinaux esU
pour ainsi dire, scindé en deux parties par les équinoxes et les sols­
tices, et dans chacun de ces 8 demi-palais (ou demi-saisons) la
proportion de Yang ou de Yn se trouve inverse.
Donc, la division en 8 du Zodiaque Chinois se présente de
la manière suivante :
I. — De l’Equinoxe du printemps à la moitié du signe du
Taureau — Palais Occidental (1) — Yang, période active du
Tigre Blanc;
IL — De la moitié du signe du Taureau au solstice d’été.
Palais Septentrional — Y n — , période passive de la Tortue Noire ;
III. — Du solstice d’été à la moitié du signe du Lion — Palais
Septentrional — Yang — , période active de la Tortue Noire ;
IV. — Du milieu du signe du Lion à l’équinoxe d’automne.
Palais Oriental — Yn — , période passive du Dragon V ert;
V . — De l’équinoxe d ’automne au milieu du signe du Scorpion.
Palais Oriental — Yang — , période active du Dragon V ert;
V I. — Du signe du Scorpion au solstice d’hiver. Palais Méri­
dional — Yn — , période passive de l’Oiseau Rouge;
V IL — Du solstice au milieu du signe du Verseau. Palais
Méridional — Yang — , période active de l’Oiseau Rouge;
V III. — D u signe du Verseau à l’équinoxe du printemps.
Palais Occidental — Yn — , période passive du Tigre Blanc.
Chacune de ces divisions est symbolisée par une image. La
huitième, par exemple, est symbolisée par un bourgeon fermé, tandis
que la première est représentée par un bourgon ouvert.
Ajoutons pour être plus précis que quelquefois on divise égale­
ment le Palais Central en deux pour créer une série denaire en
attribuant à Yn la plaine et à Yang la montagne, mais ceci n’a aucun
rapport avec le Ciel et ne détruit pas le système de huit divisions
qui ne sont pas autre chose que les huit trigrammes de Fo-hi.
« Cette disposition de huit secteurs rangés autour d’un centre »,

(1) Les Palais portent le nom des points cardinaux opposés. Pour
nous — occidentaux —, le trait caractéristique du printemps est la
position du Solei'l au point vernal ; pour les Chinois, la saison est
surtout marquée par la pleine lune dans l’équinoxe d’automne.
38 L’ASTROSOPHIE

dit Léopold de Saussure (1), « se rencontre également dans la


division du firmament en neuf deux, qui ne sont pas des cieux con­
centriques suivant l’idée grecque, mais bien les régions équatoriales
groupées autour du pôle... »
Il est impossible de résumer dans un article tous les développe­
ments de 8 tsie-ki du Contour du Ciel en Chine. Son auteur présumé
est Chein-noug et la légende des 8 officiers de Chao hao préposés
aux huit dates tropicales, les huit cieux et les huit ouvertures des
esprits peut donner l’idée de l’importance de cette division dans le
système chinois.
Dans la tradition grecque, ces 8 divisions du Ciel se retrou­
vent dans les 8 lieux de Manilius.
Le premier de ces lieux correspond à la période active du Tigre
Blanc et porte le nom de Typhon — dieu du Feu.
Le second est la période passive de la Tortue Noire et est lié
avec la Lune, planète féminine, c’est-à-dire négative.
Le troisième n’est autre que la période active de la Tortue
Noire et s’appelle La Fortune.
Le quatrième est la Porte du Travail des grecs correspondant
à la période passive du Dragon Vert des chinois.
La cinquième est de nouveau Typhon, correspondant à la pé­
riode active du Dragon Vert.
Le sixième lieu est le Soleil qui occupe la période passive de
rOiseau Rouge. Ce rattachement d ’un astre positif et masculin à la
partie passive du Ciel peut étonner à première vue, mais il était
certainement dicté par l’analogie entre Deux Solus, d ’un côté, et la
nature religieuse, prophétique et initiatique du signe du Sagittaire
qui occupe les deux tiers de cette division.
Le septième lieu de Manilius est La Gloire et L a Fortune dont
l’analogie avec la X “e Maison horoscopique et son signe le Capri­
corne est évident. Ceci correspond à la période active de l'Oiseau
Rouge dans l’Astrologie de l’Extrême-Orient.
Enfin, le huitième lieu est de nouveau L a Porte du Travail
qui correspond à la période passive du Tigre Blanc.
Ce système était déjà abandonné au temps de Ptolémée, mais
une division en 16 qui n’est pas autre chose qu’une fragmentation
de ce système était usitée. Dans l’aphorisme 60 de son Centiloque,
C. Ptolémée dit, par exemple : « En cas de maladie, observez les
« jours critiques et la progression de la Lune dans une figure horos-
« copique à seize côtés. Si les angles sont bien influencés, ce sera
« bon signe pour le malade ; s’ils se trouvent mal influencés, ce

(1) « Les Origines de l’Astronomie Chinoise », Paris, 1930, p. 227.


LE ZODIAQUE CHINOIS 39

« sera un mauvais présage... » Tout nous porte à croire que les


16 cases de la Géomancie proviennent de ce dernier système.
L ’abandon de cette division du thème en 8 parties ne signifie
pas la non-valeur de ce système. Il semble au contraire, qu’il peut
donner des bons résultats étant employé simultanément avec la domi-
fication duodenaire courante.
En envisageant les douze maisons horoscopiques en rapport avec
la division en huit, nous trouvons donc que :
La I e maison (aptitudes, personnalité) et la première partie de
e
la II sont marquées comme actives, ce qui est facilement compré­
hensible, étant donné que la 1° maison, celle du caractère, influence
fortement l’activité (comme le caractère influence la destinée) et la
II 0 est, en quelque sorte, la maison des résultats pratiques de l’acti­
vité du sujet.
La deuxième partie de la 11° maison horoscopique a, selon la
tradition astrologique, une nature beaucoup moins caractérisée en
ce qui concerne les gains par les propres efforts que la première
moitié, ce qui peut être attribué justement à la division passive.
E n effet, le 16° degré de la 11° maison se rattache, selon la
tradition, aux prêts ; le 17°, aux pertes par la loi ; 18°, aux suites
financières des accidents; 19°, aux rapports pécuniaires avec les
amis; 20°, aux commissions; 21°, à la richesse du pays du sujet ;
22°, aux maladies du cou et de la gorge, etc... La « passivité » de
la IIP maison, celle de 1’ « ambiance » générale du sujet, de ses
frères, sœurs, voisins, etc. qu’il subit sans la provoquer est évidente.
La même division peut être facilement faite par chaque lecteur
pour les trois autres cadrans du thème horoscopique, et il nous sem­
ble que ce système archaïque est susceptible de préciser dans l’inter­
prétation les choses que le sujet provoque lui-même ou qu’il est
obligé de subir plus ou moins passivement à cause de la présence
des planètes en secteur Yn.

Dans les Revues Astrologiques

Les Etudes Mystérieuses. — Cette revue s’enracine. Notons parmi


les collaborateurs : M. G. Poinsot, un bon onomantiste avec un vrai
sens ésotérique ; Turenne, une autorité en radiesthésie ; Anne Osmont,
occultiste synthétiste de valeur et discrétion. ; Frichet, Jagot, Saint-
Eric et d’autres. La revue est intéressante et bien équilibrée sous la
•direction de M. Moncharmont.
Demain. — Cette revue belge nous demande d’annoncer un Con­
cours astrologique sur les systèmes des Directions. Des prix sont offerts
aux concurrents. Les conditions se trouvent dans le numéro de
juillet de cette revue.
— 40 —

^N otre R a v o n de L iv r e s

Summa Astrologicæ
(Tom© Premier et Tome Deuxième)
Francis ROLT-WHEELER
(Editions Astrosophie, Cap-dc-Croix, Nice — 350 frs par tome)
Les deux premiers tomes de la « Summa Astrologicæ » de cet
auteur, présentés sous forme de Cours par Correspondance, viennent
de paraître. Le troisième et dernicr tome paraîtra l’automne prochain.
Il ne serait pas de bon goût pour nous d'en donner un compte rendu
nous-même. Il suffit de dire que ces trois gros volumes constituent une
véritable a'Summa ». un enseignement astrologique sérieux, conscien­
cieux, complet et très détaillé. Cette œuvYc est destinée aux personnes
qui cherchent un cours à la fois scientifique et philosophique, et aux
professionnels qui veulent approfondir leur science ou parfaire leurs
connaissances, car toutes les branches de l’astrologie y sont traitées.
La «Summa Astrologicæ», en ces trois volumes, n’est que la pre­
mière partie d’une œuvre gigantesque du Docteur Roll-Wheclcr : les
c Prolégomènes d’OccuItisme », en vingt grands volumes. Le but de
celte imposante série est de fournir en une seule synthèse l’enseigne­
ment occulte le plus complet qui ait paru dans les temps modernes.
Ajoutons que chaque volume est numéroté et que chaque acheteur
a droit aux corrections des devoirs et à l’enseignement personnel.
L’autcur qui est mondialement connu, a déjà écrit plus d’une
soixantaine de livres, dont une œuvre en vingt volumes et une autre en
dix volumes, sont devenus des classiques. Son nouveau travail: « Prolé­
gomènes d’OccuItisme », sera la plus importante de scs œuvres. Deux
autres volumes sont sous presse et paraîtront incessamment.

L’Atlantide
Alexandre BESSMERTNY
(Editions Payot, Paris ·— 20 francs)
Ce livre est un exposé des hypothèses relatives à l’énigme de
l'Atlantide, traduit de l’Allemand par le Professeur Gidon; il est d’un
très grand intérêt pour tout lecteur s’occupant de la question atlan-
teenne. On pourrait même dire que ce livre est essentiel, sans, toutefois,
avoir la moindre utilité. L’œuvre de M. Bessmertny représente un
grand travail et une documentation sérieuse. C’est surtout une compi­
lation allemande, mais fauteur possède au moins une idée lui-même.
La voici : « L’analyse du Complexe-Atlantis des Atlantomanes et du
Complexe-Atlanlis de notre temps mériterait d’être l’objet d’une enquête
psychanalytique spéciale». Le Professeur Bessmertny ayant écrit un
livre sur ce sujet doit être un « Atlantomane » lui-même, et nous le psy-
NOTRE RAYON DE LIVRES 41

chanalyserons avec le plus grand plaisir! Un appendice écrit par le


Professeur Gidon, de Caen, est la» meilleure partie du livre. Les annexes
sont assez curieuses, surtout celles qui citent la controverse entre deux
sociétés françaises d’études Atlantéennes, dont un des arguments
employés était de jeter dans la salle des conférences « des récipients
contenant des gaz lacrymogènes l·»

Occultisme et (’Astrologie
"PAPU S"
(Editions Dangles, Paris — 40 francs)
Nous avons un trop grand respect envers « Papus » pour ne pas
soupçonner une rédaction — même une restauration — de ce livre, et
cela par une main peu heureuse. C’est bien regrettable; c’est même
malheureux. Ceci ne fait que diminuer la ¡haute renommée de « Papus ».
Néanmoins, il est facile de voir qu’il se trouve dans ce livre des sections
entières écrites par le maître occultiste; il y a 'beaucoup à apprendre
dedans car « Papus » était très fertile en idées et souvent il lançait
une théorie apparemment passagère qui cachait un véritable enseigne­
ment. La compilation astrologique est correcte, mais sans distinction ;
Papus n’aVait aucune prétention d’être astrologue. On doit posséder ce
livre pour sa bibliothèque et il faut passer les interpolations avec un
sourire indulgent.

Affinités
A. D. SERTILLANGES
(Editions Montaigne, Paris — 15 francs)
Nous aimons beaucoup le commencement de ice livre : « Nous
ne sommes loin de la Nature que par ignorance; nous ne sommes loin
de Dieu que par cécité ». Et encore : « On n’a jamais vu que la nuit
ait le pouvoir d’éteindre la moindre lumière ». L’aüteur intitule son
livre « Dix Minutes de Culture Spirituelle par jour », et le titre est juste.
Ces méditations pratiques sont écrites dans la meilleure tradition de
l’Eglise et elles sont imprégnées de l’esprit du Christ. C’est beaucoup
dire!

Envoûteurs, Guérisseurs et Mages


Teddy LEGRAND
\(Les Editions de France, Paris — 12 francs)
Toutes les personnes qui ne connaissent rien du tout de l’occul­
tisme s’accorderont à dire que l’auteur de ce livre possède une belle
imagination. Ceux qui possèdent quelques connaissances occultes recon­
naîtront en M. Legrand un auteur qui n’a pas peur de dire — ce qui
est parfaitement vrai — qu’il existe encore des milliers de personnes
qui marchent « dans les pas du diable » et que leur nombre augmente.
42 L’ASTROSOPHIE
Chaque occultiste pratiquant est au courant du travail des « Frères de
l’Ombre », non seulement dans la « sorcellerie » ou la « magic noire ».
mais par des moyens infiniment plus subtils d’empoisonner la menta­
lité du public dans les arts, dans les sciences, dans la vie journalière
et dans la psychologie religieuse et politique. Ce livre — assez sensa­
tionnel et écrit dans un style vif — ne touche la philosophie de ces
choses que par implication. On le lira comme un roman, presque
comme un roman1 policier. Mais, une fois la lecture terminée, le lecteur
doit essayer de se rendre compte de ce qui est vrai en ce qu’il a lu.

L'Archer tirant contre le Soleil


Toyohiko KAGAW A
Editions « Je Sers », Paris — 15 francs
■Cette «’ autobiographie romancée » du « Chrétien n° 1 » du Japon
doit être lu. L’avhnt-propos à l’édition française dit que 300.000 exem­
plaires ont été vendus au Japon et autant dans les pays Anglo-Saxons
et Nordiques. C’est possible. Mais l’appel au tempérament Latin sera
moindre. Kagawa est une petite « Armée du Salut » en elle-même, sans
organisation, sans le bon sens et sans la robustesse du seul homme que
1’Armée du Salut ait produit : son fondateur, le Général Booth. Ce réfor­
mateur Japonais est sans doute sincère, et il possède les belles vertus
de l’humilité, de la charité et de la résignation chrétienne. Son erreur
est de penser que le Christianisme doit être mièvre. On n’a pas
l’impression que le Protestantisme sectaire se greffe bien sur la tige
orientale. Le lecteur jugera par lui-même. (Le titre du livre est parfai­
tement déplacé, étant pris de la statue d’un Peau-Rouge en Amérique,
n’ayant absolument rien à faire avec l’auteur ni son sujet).

Mystique Chinoise et Peinture Moderne


Georges DUTHUIT
(Editions Chroniques du Jour, Paris__ 35 francs)
Il faut admettre que l’auteur est un homme prodigieusement talen­
tueux. Il a pu éditer ce livre et écrire le texte sans devenir fou. Car
il n’est pas fou. Que Joan Miro soit un déséquilibré et Picasso un
farceur sordide, ceci est universellement admis, mais M. Duthuit appelle
Picasso un Peintre Divin (av’ec des majuscules) et Miro un maître des
prodiges. Il faut voir les dessins sur les planches 56 ou 58 pour bien
apprécier l’humour de M. Duthuit! Même avec çà, il y a de la justesse
dans son argument. La peinture moderne peut très bien se comparer
à la mystique chinoise. Quelle est la mystique chinoise? M. Duthuit va
nous le dire: < Par de rapides tourbillons d ’encre, Mou-k’i, de Hang-
tcheou, essaya avec un indiscutable succès, de tenir les instants d’exal­
tation que lui procuraient le délire du vin, la stupeur du thé ou les
Vertiges de l’inanition... » « Tch’en Jon... lorsque le vin l’avait excité,
poussait une grande acclamation, et, s’emparant de son chapeau, s’en
servait comme un pinceau à peindre, barbouillant rudement son
dessin... » « Wang Hia plongeait sa tête dans un seau d’encre pour la
NOTRE RAYON DE LIVRES 43

frotter ensuite sur un morceau de soie où apparaissaient, comme par


miracle, des lacs, des arbres, des montagnes merveilleuses. » Si, la pein­
ture moderne ressemble à cette mystique Chinoise. M. Duthuit a raison.
Son livre est ahurissant et fascinant à la fois et les soixante planches
hors-tex;te, la plupart (heureusement) des Chinois, sont superbement
présentées.

Astrologie Lunaire
A. VOLGUINE
(Editions des Cahiers Astrologiques, Nice — 15 francs)
Ce petit livre est une condensation de l’Astrologie Sélénologique
des Arabes, des Astérismes Hindous, d’une Domification Orientale, et de
l’Astrologie Clünoise. La bibliographie n’est pas très étendue, mais une
grande documentation n’était pas nécessaire pour l’œuvre simple et
judicieuse de M. Volguine. Il y a quatre différentes méthodes pour
l’application de ces systèmes sélénologiques à l’horoscopie, mais —
probablement pour ne pas alourdir son volume — 1’auteur ne parle
que du système qui prend la conjonction des luminaires de la lunaison
précédente à la naissance comme point de départ pour les Maisons
Lunaires. La partie la plus intéressante du livre est le traitement par
M. Volguine des « Maisons de Hécate », bien -que ceci ne soit pas
Hécate des « marées occultes ». L’auteur est un astrologue très cons­
ciencieux, assez traditionnel pour ne pas être excentrique, assez pro­
gressif pour nous fournir de nouvelles suggestions. Tout ce qu’il écrit
est à lire.

The Psychic Powers of Christ


J. S. M. WARD
{Editeur : Williams et Norgate, Londres — 18 francs)
Tout récemment, le sujet des Pouvoirs Psychiques du Christ a fait
le thème central de nombreux livres. La plupart de ces livres sont
franchement mauv’ais, car ils cherchent à réduire le Christ au niveau
d’un médium spécialement doué. C’est autant malfaisant que c’est faux.
Mais Mgr Ward, Père Supérieur de l’Abbaye du Christ le Roi (de l’Eglise
Orthodoxe en Angleterre) dans son dernier livre, a réussi d’une façon
remarquable à donner aux « miracles » de Notre Seigneur leur vYai
caractère, lequel est miraculeux^, spirituel et psychique à la fois. Il
montre le Christ dans sa vraie hypostase de Fils de Dieu et Fils
d’Homme, en parfait accord avec la pensée moderne, et suivant les
données les plus exactes des Recherches Psychiques. Accentuons que
l’auteur donne des raisons cbnvaincantes — et modernes — pour
accepter, dans le sens traditionnel et révérencieux, la Naissance du
Christ d’une Vierge, et l’actua-lité de iSa Résurrection et Son Ascension.
Un très beau livre, dans lequel les recherches psychiques aboutissent
à la spiritualité au lieu de les déformer. (Texte en anglais).
— 44 —

Astrologie Nationolé et Internationale


Indications et Prédictions

Nouvelle Lune, 19 juin, 5 h. 15 m. le matin, Greenwich.


Nouvelle Lune, 18 juillet, 3 h. 20 m. l’après-midi, Greenwich.

Lunaison du 19 juin 1936 — Caractéristiques générales. —


(Citation de notre numéro de juin). — Lunaison mauvaise. Des
échauffements journalistiques, même des ultimatums, mais il est pro­
bable que la politique extrémiste produira une réaction. Scandale
dans la presse. La Société des Nations échappera à sa dissolution
immédiate. Malgré une bourse instable, les affaires reprennent.

Lunaison du 18 juillet. — Pour l’Ouest de l’Europe, cette


lunaison se trouve dans la Maison de la Mort, et, naturellement,
dans le Cancer. En comparaison aux très mauvaises conditions indi­
quées par la lunaison de juin (qui suggérait une prise soviétique
ou syndicaliste sur les industries de la France), cette lunaison est
légèrement plus favorable. Maison V III, la Maison de la Mort,
est aussi celle qui touche les assurances, les pensions, les héritages, etc.
Dans les deux pays qui ont eu un changement de gouvernement, avec
une forte poussée vers la gauche — la France et la Belgique —
cette lunaison indique de nouveaux impôts sur les fortunes et sur
les héritages, et accentuation des pensions et des assurances. II sera
difficile d ’éviter l’inflation, soit ouvertement, soit par un escomptage
forcé des crédits. Remaniement de la Société des Nations, mais avec
trois ou peut-être quatre nations qui donneront leur démission. Les
sanctions contre l’Italie· seront levées mais pas d’une manière
franche. La politique de l’Angleterre ne sera pas suivie par
ses colonies. Désastre sur un grand paquebot, les indications sug­
gèrent avarie de machines. Trombe d ’eau ou cyclone dans l’Océa­
nie. Les cartes pour le Proche Orient indiquent une désagrégation
des alliances dans les Balkans. M ort de deux chefs d ’Etat. T rou­
bles politiques en Tunisie, Algérie et au Maroc.

F R A N C E . — Les bons aspects de ces lunaisons sont assez


curieux pour la France. Le trigone à Saturne dans les Poissons
est favorable aux rapports avec la Russie et les Soviets, et Saturne,
une planète stable, pourra aider à adoucir l’élément révolutionnaire
chez les extrémistes. Le sextile à Vénus, qui vient de faire son entrée
dans le Signe du Lion, est aussi favorable à la France. La fin du
ASTROLOGIE NATIONALE ET INTERNATIONALE 45

mois sera mieux que le commencement. Les bouleversements dans le


« gouvernement secret » n’arriveront pas à empêcher l’isolation inter­
nationale du pays. L a dévaluation du franc ^st probable, avec
l’établissement d’une double devise : franc national et franc inter­
national.
A N G L E T E R R E . — Le désarroi dans la situation politique
s’apaise, mais la question des mandats créera de nouvelles difficul­
tés. Le yacht d’une notabilité, ou peut-être un bateau ayant à bord
un haut dignitaire naval, fera naufrage ou disparaîtra malgré la
saison d ’été. Des crimes nombreux et l’arrestation d’une femme.
A L L E M A G N E . — Intensification du travail de fortification.
Demande pour la restitution des colonies. La situation entre Paris
et Berlin deviendra plus tendue. Concentration des troupes alleman­
des sur la frontière de F Est. Mort d’un financier allemand.
A U T R IC H E . — Renouvellement de propagande en faveur de
l’Anschluss. Une nouvelle attaque contre von Stahremberg. Indi­
cation d ’une alliance tripartite avec l’Italie et l’Allemagne, mettant
ainsi la Petite Entente dans une position isolée.
IT A L IE . — Ce pays, ayant pu surmonter toutes les difficultés
indiquées dans sa carte pour les premiers six mois de 1936 (ce qui
réhausse le succès de Mussolini et Badoglio) doit entrer dans une
période prospère. T out nouvel effort militaire sera dangereux, mais
les indices suggèrent une nouvelle armée, sinon une mobilisation
actuelle. M ort d’un général (en Italie, pas en Afrique).· Proba­
bilité d ’une grande victoire diplomatique.
A S IE M IN E U R E . — L ’insurrection en Palestine sera tem­
porairement apaisée, mais nullement terminée. Il y aura une active
propagande dans les pays arabes pour forcer l’arrêt de l’immigration
Sioniste. L ’Angleterre renforcera ses garnisons en Palestine. Menace
de Guerre Sainte.
C H IN E . — Alliance entre l’Angleterre et les Etats-Unis pour
limiter les agressions japonaises.
IN D O -C H IN E . — Révoltes sérieuses contre l’administration
française. Renaissance du Caodisme. U n attentat par obus.
E T A T S -U N IS . — L a campagne de Norman Thomas (candi­
dat travailliste) aura un grand succès. Ce sera la sensation de l’année.
L a pauvreté croissante et les énormes frais des travaux pour les chô­
meurs assureront une chute de la popularité de Roosevelt aux élec­
tions. Une forte baisse de la Bourse fin juillet et le commencement
d ’août accentuera ce mouvement. Le chômage et la mendicité légale
atteindront le plus haut point dans l’histoire de ce pays.
— 46 —

Les Sciences Oraculaires

L'Astrologie Esotérique

L e Verseau. — Nous continuons notre analyse des Signes Z o ­


diacaux, selon les indications de l’Astrologie Esotérique. Le lecteur
se souviendra que les Signes sont traités dans l’ordre inverse, selon
l’ordre précessionnel.
E n Astrologie Esotérique, le Signe de Verseau, (du 21 janvier
au 20 février) est d ’un intérêt très spécial pour l’humanité pendant
cette ère, car nous sommes sur le seuil ou au commencement de
l’Age du Verseau, à cause de la Précession des Equinoxes. La
période du Christianisme traditionnel (les Poissons) commence à
se diriger vers une ère moins dogmatique, moins aristocratique et moins
ecclésiastique. Le Verseau est le Signe des masses et des démago­
gues. On peut noter que le Verseau est; aussi le Signe de la T .S .F .,
de la publicité et de l’aviation, trois facteurs qui sont devenus très
importants dans la vie moderne.
Pour le moment, c’est l’ésotérisme de ce Signe qui nous occupe.
Les Poissons, nous avons dit, est le Signe de 1*Adolescence. Le V er­
seau est le Signe qui régit la jeunesse active et progressive, pleine
de nouvelles idées et de projets, d’hasardeuses inventions, des no­
tions scolaires bizarres et inexpérimentées. Ce Signe donne une ten­
dance à briser avec les traditions, en gardant toutefois le sens d’obéis­
sance. Le Signe opposé au Lion, les personnes dominées par le V er­
seau acceptent la discipline à la condition que cette discipline soit
révolutionnaire, bouleversante, outrée. Il y a de la sociabilité de la
foule sportive, une camaraderie superficielle. Il faut remarquer le
sens imitatif et collectif du Signe toujours sur la base qu’il y a quel­
que chose de nouveau à faire. L ’animal associé avec le Verseau
est le Singe anthropoïde.
Cette indication est pleinement en accord avec la onzième M ai­
son de l’horoscope, celle des amitiés, des désirs et les espoirs. Ces
trois facteurs sont toujours à renouveler et c’est rare qu’ils ne ter­
minent pas en désillusion.
— 47 —

Le Tarot Médiéval
Étude Initiatique

Christian LORING Francis ROLT-WHEELER


(Illustrations) (Texte)

A R C A N E X III. — L E S Q U E L E T T E F A U C H E U R . —
L A M O R T . — Depuis les temps les plus anciens, le nombre 13 a
été associé avec l'infortune et le malheur. Dans le Cabbalisme, il
est en rapport avec le Chaos et la Nécromancie ; dans le Christia­
nisme, avec la présence de Judas Iscariot à la Sainte-Cène.
Le symbole nous montre un squelette avec une faulx qui fauche
un champ. Parmi le grain et les herbes folles devant sa lame tran­
chante, se trouvent des têtes humaines, dont une est couronnée, indi­
cation que la richesse et le rang ne comptent pas devant la faulx du
Faucheur. Derrière le Squelette dans le champ fauché où il a passé,
des mains et des pieds sortent de terre. Toutes les mains dans cette
Arcane prennent l’attitude d’amitié ou de bénédiction (pas une n’a
le poing fermé) ; tous les pieds sont nus et dans le symbolisme, le
pied possède la signification de service, et le pied nu, un service
humble. O ù la M ort a passé, il renaît des mains prêtes à servir et
bénir, et des pieds prêts à courir et secourir.

L A S IG N IF IC A T IO N IN IT IA T IQ U E . — Dans toutes les


Initiations du monde, la doctrine de la survivance a été le point cen­
tral de l’enseignement. Soit sous la forme des Jardins d’Osiris dans
l’Egypte ancienne, soit dans la « transmutation » en Hermétisme,
soit dans le tour de la Roue du Bouddhisme ou la « réincarnation »
du Brahmanisme, soit dans la «continuité» de Tao, ou dans le
« Paradis Céleste » du Christianisme traditionnel, la Survie a tou­
jours été une doctrine des Initiés. L ’idée superficielle que cette vie
terrestre est la fin de tout ne se trouve que parmi les Sophistes grecs,
une ou deux tribus de sauvages dégénérés, les Tziganes, les athées
poseurs du 18° siècle et les « hommes de science » du 19° siècle.
L a Survie n’est pas nécessairement (elle n’est que rarement) un
retour sur cette Terre. L a vie de l’homme sur Terre, n’est qu’une
étape dans la longue série de vies que l’Etincelle Divine passe
durant tous les cycles d’involution pour former un corps matériel,
et pendant tous les cycles d ’évolution pour spiritualiser à nouveau
ce corps matériel. Tous ces cycles, ensemble, ne sont qu’une étape
dans l’Evolution Spirituelle du Cosmos.
48 L’ASTROSOPHIE

L E S C O N C O R D A N C E S S Y M B O L IQ U E S . — La Mort
n’est que la porte à la Survie, autrement dit, à la Naissance. Ce
treizième Arcane est en correspondance avec la treizième lettre de
l'alphabet hébraïque : « Mem », qui signifie « la mère » ou « la
naissance », et aussi « la mer », la première manifestation maté­
rielle. « Mem », une des trois lettres-mères, suggère non seulement
Eve, mais aussi Lilith, ancêtre des démons et reine des enfers. Lilith
joue un grand rôle dans la nécromancie.
En Géométrie Occulte, le 1.3 est indiqué par le cercle zodiacal
divisé en 12 segments portant les 12 Signes zodiacaux, avec la
Terre comme centre, la Terre étant ainsi connue sous le titre « La
Planète de Tristesse », car c’est sur ce globe que les épreuves du
travail et du sacrifice sont les plus dures.
Dans le Mystère des Nombres, il est à noter que « l’appel » de
la Magie Noire est fait par les coups de l’isomorphe : 4 + 5 + 4
= 13 (ne pas d’employer imprudemment, ou le malheur viendra).
Notons les 13 mois lunaires dans une année de 12 mois solaires, et
les 13 hiérarchies des Qlippoth ou Forces Noires.
En Astrologie Exotérique, l’Arcane de la Mort est associé à la
planète Saturne, ou Cronos — toujours représenté avec une faulx.
Saturne est le Juge des vivants et des morts ; il est aussi « le Pont
qui traverse l’Abîme des Ténèbres ».
En Astrologie Esotérique, cet Arcane est en correspondance
avec la Triplicité d ’Eau, le plan du sub-conscient de la Personna­
lité, régi par le Cancer et la Lune.
Dans les applications magiques le nom de cet Arcane est « Le
Seigneur de la Porte de la M ort » et encore « L ’Enfant des Grands
Transformateurs ». La couleur pour les rites est le vert-bleu métal­
lique qui symbolise la corruption. L ’outil magique est un agent de
douleur, soit un bistouri, soit un fouet avec des pointes de fer, L ’en­
cens est l’opoponax, avec quelques grains de soufre. Les créatures
y attribuées sont le coléoptère, le scorpion et l’écrevisse ; la plante
est le cactus.

L A D IV IN A T IO N P R A T IQ U E . — Les Arcanes M a­
jeurs ne doivent être employés dans l’usage divinatoire qu’afin d’éta­
blir un principe ou une tendance. L a signification de cet Arcane est
« la mort », a la transmutation ».
Malgré la Tradition Initiatique, les devins du Moyen A ge
donnaient à cet Arcane les significations suivantes : « désillusion »,
« découverte » « fin », « séparation », « angoisse ». T iré dans une
combinaison défavorable ou renversée : « mort », « désastre » et
« nécromancie ».
ki i i i i i t i t i i n t i i i i i i t i i i t i i i i u i i i i t i i i i i i i i i i i i i i i i i i t n n i i i i i i i i i i i u iin u t im u u u i i i i t i i i i i u i t i i i · i n u iit t t i iii i n t i i i i i i i i i i i i i i i i i i u i t i i l i i i u t iit iii'i 'E

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