Cours Hépato-Gastro-Enterologie, Prof Tonny SHINDANO
Cours Hépato-Gastro-Enterologie, Prof Tonny SHINDANO
PLAN DU COURS
I. Pathologie œsophagienne
V. Proctologie
VI. Hépatologie
3. Manométrie œsophagienne
4. PH-métrie de 24h
Enregistrement continu du pH dans l’œsophage distal pendant 24 heures
4
I. 3 PATHOLOGIES
A. LES MALFORMATIONS CONGENITALES
Diagnostic :
Anténatal : Atrésie
- Hydramnios
- non visualisation de l’estomac à l’échographie
- IRM fœtale : dilatation du pharynx et de l’œsophage proximal
A la naissance : Atrésie
- Absence de perméabilité œsophagienne lors du contrôle post-natal
- Rejet du lait maternel lors de la première tété
- Rx TOGD
Post-natal :
- Sténose : suspicion clinique lors du sevrage au lait
- Fistule oeso-trachéale : fausses routes à répétition, toux et cyanose lors
des premières tétés. Chez l’enfant, infections respiratoires à répétition
- Confirmation par Rx TOGD
Traitement : chirurgical
Etiopathogénie :
- Traction de l’estomac vers le thorax (raccourcissement de l’oesophage)
- Déformation de la région hiatale (relâchement des structures de fixation)
- Pulsion de l’estomac vers le thorax
Clinique : ++ types I et II
- pyrosis - régurgitation
- accès de toux
- douleurs retro-sternales, dyspnée, palpitations (++ type II)
Complications :
- Ulcère de CAMERON
- Œsophagite par reflux
- Hémorragies digestives
- Volvulus ou étranglement (II)
Diagnostic : Rx TOGD, Endoscopie
Traitement : - cfr RGO
Si sévère ou complications : Opération de NISSEN
C. TROUBLES MOTEURS
L’ Achalasie
2 phénomènes caractérisent cette pathologie:
- Apéristaltisme œsophagien
- Trouble de relaxation du sphincter œsophagien inférieur (SOI)
Conséquence : contraction du SOI (cardiospasme) et accumulation des aliments dans
le corps (=Méga-œsophage)
Etiopathogénie :
- primitive
- secondaire : cancers locaux, Maladie de Chagas, Sclérodermie,…
→ destruction des cellules ganglionnaires et dégénérescence du nerf vague
Clinique :
- dysphagie (capricieuse ou parfois paradoxale)
- régurgitation, halitose, amaigrissement
Diagnostic : TOGD, Manométrie
Complications : mycose, pneumonie d’inhalation, cancérisation
Traitement :
- médical : inhibiteurs calciques, dérivés nitrés
- local : toxine botulinique
- instrumental : dilatation pneumatique
- chirurgical : opération de Heller (+Nissen)
8
D. LES ŒSOPHAGITES
Traitement :
Identifier la nature de l’agent (base?, acide?) - Rien per os
Au stade précoce :
- Stabilisation hémodynamique
- Oxygénation si dyspnée
- 1er degré et 2A : TD au repos, IPP IV
- Degrés 2B et 3 : TD au repos avec nutrition parentérale, IPP IV, ATB à
large spectre (C3G)
- 4ie degré : Oesophagectomie d’emblée
RGO = passage à travers le cardia vers l’œsophage d’une partie du contenu gastrique
Physiologique ><pathologique (si symptômes ou lésions muqueuses)
15-45 % de la population et ↑ avec l’âge
Physiopathologie : déséquilibre entre facteurs pro- et anti-reflux
I. Facteurs anti-reflux
Sphincter œsophagien inférieur = Facteur le plus important
- Cancers épidermoïdes : ++
Facteurs prédisposant :
- Exogènes : Alcool, Tabac, aliments pauvres en fibres, en vitamines et
minéraux, aliments fumés, Asbeste,…
- Endogènes : Achalasie, œsophagite caustique, Syndrome de Plummer
VINSON
- Adénocarcinomes (10%) : secondaire à l’œsophage de Barrett
Clinique des cancers d’œsophage :
Dysphagie (++) de type classique
Douleurs retrosternales, hypersialorrhée, halitose
Amaigrissement, dénutrition,..
Extension vers les ganglions régionaux et à distance (Foie, poumons, os,…)
Diagnostic : Endoscopie, Rx TOGD, Bilan d’extension (Rx thorax, Echo
abdominale, scanner)
Traitement :
Chirurgie : oesophagectomie + curage ganglionnaire.
Si inopérable: Sonde gastrique d’alimentation, prothèse, dilatation pneumatique
Rx-chimiothérapie (traitement adjuvant)
12
L'estomac est une poche en forme de « J » du tube digestif, située directement en dessous
du diaphragme, dans sa partie médiane. Sa partie supérieure est un prolongement de
l'œsophage tandis que la partie inférieure s'ouvre sur l'intestin grêle.
L'estomac se divise en quatre régions :
- le cardia: entoure l'orifice supérieur de l'estomac
- le fundus: partie arrondie au-dessus et à gauche du cardia
- le corps : grande partie centrale sous le fundus
- et le pylore : partie inférieure de l'estomac qui se rattache au duodénum
Du point de vue histologique, l’estomac est tapissé par un épithélium cylindrique riche
en mucus et comportant des ouvertures (cryptes) au fond desquelles s’ouvrent des
glandes.
Le cardia est une zone de transition entre l’épithélium de l’œsophage et l’épithélium
gastrique.
Le fundus contient 4 types de cellules :
- Les cellules principales localisées au fond des glandes et qui sécrètent le
pepsinogène
- Les cellules pariétales (=cellules oxyntiques ou cellules bordantes) localisées
au niveau du corps des glandes et qui sécrètent l’acide chlorhydrique ainsi
que le facteur intrinsèque.
- Les cellules à mucus (++ au niveau des collets)
- Les cellules neuroendocrines (cellules G)
Les cellules antrales sont constituées de :
- cellules à mucus
- cellules à gastrine
- cellules à somatostatine
- cellules à VIP
- cellules ECL sécrétant l’histamine
L'innervation de l'estomac est assurée par le système nerveux parasympathique
représenté par le nerf vague qui stimule la motricité et la sécrétion gastrique avec
comme médiateur l’Acétylcholine. Le système nerveux sympathique, représenté par le
nerf splanchnique (plexus cœliaque) a une action inverse via l'adrénaline et la
noradrénaline. Le SN parasympathique est en communication avec le SN sympathique
ainsi qu’avec les plexus nerveux myentériques.
Fonction de l’estomac :
- Motrice : brassage et homogénéisation des aliments
- Sécrétoire : sécrétion de suc gastrique
13
II.3 PATHOLOGIES
A. MALFORMATIONS CONGENITALES
B. ANOMALIES ACQUISES
Diverticule gastrique
Volvulus gastrique : facteurs favorisant = anomalie anatomique (agénésie du lobe
gauche du foie, Hernie hiatale)
→ Echo , Rx TOGD
→ Traitement : Réduction et gastropexie
Corps étrangers (BEZOARDS) : favorisé par un trouble moteur ou mental
14
C. TROUBLES MOTEURS :
LES GASTROPARESIES
D. TROUBLES FONCTIONNELS :
LA DYSPEPSIE FONCTIONNELLE
Traitement :
- Anti-sécrétoires
- Prokinétiques
- Antidépresseurs
- Eradication d’Helicobacter pylori
15
E. LES GASTRITES
Plusieurs définitions :
- Populaire : trouble dyspeptique
- Clinicien : dyspepsie + sensibilité épigastrique
- Endoscopie : lésion macroscopique (érythème, érosion, pétéchies,..)
- Histologie: modifications inflammatoires de la muqueuse
Etiopathogénie : multifactorielle et repose sur un déséquilibre entre facteurs de
protection muqueuse et facteurs d’agression
Facteurs de protection
- Couche de mucus
- HCO- 3
- Revêtement épithélial
Facteurs d’altération muqueuse
- Helicobacter pylori :
BGN flagellée localisée au niveau des cellules antrales
Transmission : féco-orale (++ PVD), gastro-orale, gastro-gastrique
Pathologies associées :
- Gastrites aigues et chroniques
- Ulcères gastro-duodénaux
- Dyspepsies chroniques
- Lymphomes gastriques de type MALT
- Adénocarcinome gastrique
- Agents corrosifs (acides, bases, alcool, médicaments, AINS,..)
- ↓ production de mucus (↓ irrigation)
- ↓ production de HCO- 3 (inhibition des PG)
- Ischémie muqueuse (Ulcère de stress)
- Agression par les sels biliaires et pancréatiques
16
Diagnostic :
Endoscopie, TOGD
Biologie: anémie, hypoalbuminémie
Traitement :
Pas de traitement spécifique
Correction des carences
Si HP→ éradication
Si formes sévères : gastrectomie
Ulcère gastrique
- Siège : épigastrique sous-forme de crampe ou sensation de faim calmée par le
repas mais parfois dorsal (ulcère de la face postérieure)
- Peut être asymptomatique ou se révéler par une complication
- Rythme : apparait 1 à 2 h après le repas
- Périodicité : périodes douloureuses de 2 à 8 semaines se succédant à intervalles
réguliers de quelques mois à quelques années
19
Ulcère duodénal
- Siège : Epigastrique avec irradiation sous-costale ou hypochondre droit
- Rythme : 3-5 h après le repas et persiste jusqu’au repas suivant (rythme à 3 temps
: Repas- bien être -repas)
- Périodicité : chaque jour aux mêmes heures par périodes de poussées
intercurrentes entre lesquelles il n y a généralement aucune plainte
Diagnostic :
Endoscopie
Classification des UG selon la localisation (JOHNSON) :
- Type I = siège antral (+++ et souvent associé à H.p)
- Type II= antral mais faisant suite ou coexistant avec un UD
- Type III= péri-pylorique
N.B : les UG sur AINS sont de localisation atypique
85 % des UD sont de localisation bulbaire
Rx TOGD
Recherche d’H.p :
Histologie
Sérologie (Anticorps sériques, Antigènes dans les selles)
Test rapide à l’uréase
Test respiratoire à l’urée marquée
20
Prise en charge :
Mesures hygiéno-diététiques : suppression des aliments ou médicaments gastro-
toxiques
Traitement médical :
- Anti-acides, cytoprotecteurs, Anti-sécrétoires
- Eradication d’Helicobacter pylori
Recommandations de Maastricht III :
Schéma de 1ére ligne : Trithérapie de 7 à 10 jours
Inhibiteur de la pompe à protons (2x20 mg) + Amoxicilline (2x 1000
mg) + Clarithromycine (2x 500 mg) : 70 à 80 % de succès
2éme ligne : Trithérapie de 14 jours
Inhibiteur de la pompe à protons (2x20 mg) + Clarithromycine (2x 500
mg) + Metronidazole (2x 500 mg) : 90 % de succès
Recommandations de Maastricht IV (2012) :
Traitement séquentiel :
IPP + Amoxicilline pendant 5 jours puis IPP + Clarithromycine +
Imidazolé pdt 5 jours (˃ 94%)
Traitement combiné :
IPP +Amoxicilline+ Clarithromycine+ Imidazolé pendant 10 jours (90%)
Maastricht V (2016) :
1° Trithérapie orientée de 10 à 14 jours et
2° : Quadrithérapie. ou en fonction de l’antibiogramme
Complications chirurgicales :
- Ulcère du moignon
- Syndrome de l’anse afférente
- Formation de Bézoards
- Troubles bilio-pancréatiques
- Dumping syndrom
G. TUMEURS GASTRIQUES
G.1 Tumeurs bénignes
Tumeurs épithéliales : ++ polypes asymptomatiques mais avec risque d’érosion
- Polypes hyperplasiques : bénins mais à risque de dégénérescence. Ils sont
associés à une gastrite chronique atrophique.
Traitement = exérèse et éradication H.p
- Polypes glandulo-kystiques : bénins et associés à une P.A.F
- Polypes adénomateux : risque de dégénérescence si >2 cm
Traitement = exérèse
Tumeurs conjonctives : ex. léiomyomes, neuro-fibromes,..
Ne dégénèrent jamais
Examens morphologiques :
- Endoscopie haute, jéjunoscopie (entéroscopie), iléo-colonoscopie
- Vidéocapsule
- Rx transit intestinal ( ± entéroclyse)
Bilan de malabsorption :
- Dosage des graisses fécales (Normal : <7 g)
- Test au D-xylose
- Dosage des folates et test de SCHILLING
III.3 PATHOLOGIES
A. LE DIVERTICULE DE MECKEL
Anomalie congénitale de la persistance du canal omphalo-mésentérique (= reliquat
embryonnaire du canal omphalo-mésentérique).
= Défaut de fermeture de la communication entre intestin moyen et la vésicule
ombilicale
Siège : dernier 1/3 du grêle (60-80 cm de la jonction iléo-caecale)
Il existe une possibilité d’hétérotopie gastrique au sein de ce diverticule.
Clinique :
- souvent asymptomatique et de découverte fortuite
- Peut se révéler par une complication : pseudo-appendicite, hémorragie,
péritonite par perforation, hernie diverticulaire, occlusion par invagination
Paraclinique : Rx par lavement baryté, Scintigraphie au Technicium 99
Traitement : résection chirurgicale
24
Troubles circulatoires liés à une inadéquation entre besoins et apports en oxygène dans
un territoire entéro-colique irrigué par le tronc cœliaque (TC) ou une des 2 artères
mésentériques (AMI, AMS).
Il existe en principe un système de collatéralité efficace entre les trois territoires artériels
abdominaux
- L’artère gastro-duodénale et les arcades duodéno-pancréatiques assurent
des collatéralités entre le TC et l’AMS.
- L’arcade de Riolan assure des collatéralités entre l’AMS et l’AMI.
- Les branches hémorroïdales distales et proximales assurent des
collatéralités entre le système iliaque et mésentérique inférieur.
Physiopathologie :
- L’ischémie s’installe si PA < 40 mmHg
- Nécrose si ischémie > 6 h
- Loi de MIKKILSEN : l’ischémie dans le territoire de l’AMS ne s’installe
que si occlusion concomitante du TC ou de l’AMI
Etiologies
- Causes occlusives : embolies, thrombose artérielle, thrombose veineuse
(usage de contraceptifs oraux ++)
- Causes non occlusives : bas débit, choc, AINS, cocaïne, efforts physiques
Formes cliniques
Traitement :
Eviction des aliments contenant du gluten
Supplémentation en Fer, acide folique et Vitamines
Sprue tropicale
Maladie de WHIPPLE : causé par Tropherima whippleii
Les résections grêles (risque élevé en cas de résections longues, récentes ou
sur intestin pathologique) et les exclusions anatomiques (fistules entériques, by
pass,…)
IV. 3 PATHOLOGIES
A. LA DIVERTICULOSE COLIQUE
Pathologie souvent de la personne âgée et caractérisée par la présence des petites hernies
de la muqueuse et la s/muqueuse à travers les 2 couches musculaires.
C’est l’anomalie acquise la plus fréquente en occident (facteurs alimentaires ++).
Etio-pathogénie : 2 mécanismes
- hyperpression intraluminale
- ↓ de la force contractile des fibres musculaires de la paroi ou ↓ résistance
Formes cliniques
Diverticulose colique non compliquée
Asymptomatique en dehors de quelques troubles digestifs (douleurs abdominales,
constipation)
Diagnostic : Colonoscopie, Rx lavement baryté
Traitement : aucun, régime riche en fibres
Diverticulose colique compliquée
- Sigmoïdite diverticulaire : elle est la conséquence de phénomènes
physiopathologiques : la coprolithe et la pullulation bactérienne
clinique: Douleur FIG, troubles de transit, nausées, vomissements, Fièvre -
Diagnostic : ASP (perforation?), scanner, Rx LABA, colonoscopie
29
Traitement :
ATB à large spectre (C3G ou Ciprofloxacine +Métronidazole)
Mise au repos du tube digestif
Analgésiques et antispasmodiques
Chirurgie si récidives (sigmoïdectomie)
Abcès péri-diverticulaires : par perforation d’une sigmoïdite infectée
Diagnostic : scanner
Traitement : incision, drainage, ATB
Autres complications : hémorragie, perforation, fistulisation
B. COLOPATHIE FONCTIONNELLE
= Sd de l’intestin irritable= colon irritable= colopathie spastique =névrose
colique,..
Traitement :
Rôle important de la relation médecin-malade
Régime diététique : ↑fibres, ↓graisses, régularisation des repas,…
Psychothérapie
Médicaments :
Antispasmodiques neurotropes
Laxatifs si constipation
Loperamide si diarrhées
Antidépresseurs (ex. Amitryptilline)
Clinique
Paraclinique et complications
Traitement
Mesures générales, repos, régime pauvre en résidus, correction hydro-électrolytique
Critère d’AMSTERDAM :
« membre d’une famille ayant les caractéristiques suivantes :
- existence de 3 cancers chez des individus liés au premier degré
- repartis sur deux générations successives
- dont au moins l’un est survenu avant 50 ans »
Prise en charge: surveillance endoscopique tous les 2 ans
Traitement :
- Traitement endoscopique si tumeur isolée et superficielle (polypectomie)
- Traitement chirurgical (colectomie)
- Chimiothérapie adjuvante (Stade C de Dukes ou tous T avec N1 ou N2 ) :
5-Fluorouracyl+ acide folinique
- Radiothérapie de « Down staging »
- Prévention :
Hemoccult à partir de 50 ans
Surveillance endoscopique à partir de 50 ans (Tous les 3 à 5 ans si population
à risque)
Surveillance endoscopique des cancers familiaux
35
CHAP V. PROCTOLOGIE
Le canal anal est la partie terminale du tube digestif qui traverse le périnée postérieur.
La jonction entre le rectum et le canal anal forme un angle de 90 ° assurant la continence
Le sphincter anal est composé de fibres lisses (sphincter interne) et de fibres striés
(sphincter externe).
Vascularisation :
AHS : branche de l’AMI
AHM : branche de l’hypogastrique
AHI : branche de la honteuse interne
Principale fonction : continence et défécation
V.3 PATHOLOGIES :
B. FISSURE ANALE
C. LA MALADIE HEMORROÏDAIRE
Clinique :
Crise hémorroïdaire interne :
Rectorragies de sang rouge à la fin des selles
Procidence intermittente ou permanente
Normalement, pas de douleurs en dehors d’une thrombose
Classification clinique en 4 stades (rectoscopie).
Crise hémorroïdaire externe : thrombose =seule manifestation clinique
Douleurs anales aigues, intense, permanente, non pulsatiles, non rythmées par
la défécation et souvent contemporaine à une tuméfaction anale
A l’inspection, tuméfaction sensible de couleur bleu
Evolution : ulcération ou réduction spontanée (3-7jrs) en y laissant une marisque
Paraclinique
Recto-sigmoïdoscopie
Colonoscopie chez les patients à risque : âge avancé, MICI,..
Traitement
Mesures hygiéno-diététiques
Régulariser le transit : fibres, laxatifs
Eviter les irritants : épices, piments, alcool, café,…
Eviter les efforts de poussées
Lutte contre la sédentarité
Traitement médical :
Topiques locaux sous-forme de suppositoires ou de pommades
Veinotoniques
Traitement instrumental (HI): Injections sclérosantes, ligature, photo-coagulation à l’IR
Le foie est le viscère le plus volumineux de l’organisme et est situé sous le diaphragme, dans
la partie supérieure droite de la cavité abdominale. Il pèse environ 1,2-1,5 kgs chez l’adulte.
Il est l’organe le plus richement vascularisé (> 2L/min de sang).
L’unité fonctionnelle du foie est représentée par le lobule hépatique. Ce sont des structures
grossièrement hexagonales remplies de parenchyme hépatique et centrées par une veinule
terminale (= veine centro-lobulaire). A la périphérie des lobules se trouve des espaces portes à
chaque sommet du polygone. Chaque espace porte comprend une banche de la veine porte
(veinule porte), de l’artère hépatique (artériole hépatique) et des canaux biliaires interlobulaires.
Les hépatocytes représentent les cellules les plus nombreuses (60%) du lobule hépatique sont
disposés en travées radiaires. Les limites de ces travées séparent entre elles des espaces qui
contiennent les sinusoïdes = vaisseaux fénestrés reliant les branches de la veine porte à la veine
centro-lobulaire. Ces ouvertures se trouvant dans la paroi des sinusoïdes permettent le contact
des cellules du lobule hépatique avec le sang.
Dans la paroi des capillaires sinusoïdes, se trouve quelques cellules à fonction macrophagique
= cellules de Küpffer. L’espace de Disse est la zone séparant la paroi des sinusoïdes et les
hépatocytes. On peut y retrouver certaines cellules spécialisées dans le stockage de vitamine A
= Cellules stellaires (cellules de Ito=lipocytes).
Fonctions du foie :
- Rôle hémodynamique : il draine 25 % du débit cardiaque
- Métabolisme des principaux nutriments (glucide, protéine, lipides)
- Stockage : Glucogène, Vitamines A, D, Vit B12, oligo-élements, Fer
- Sécrétion biliaire
- Détoxification des déchets, des médicaments et des composés organiques
(Effet premier passage)
- Métabolisme de la bilirubine
- Fonction hématologique : facteurs de coagulation, hématopoïèse,
destruction des globules rouges
41
Marqueurs de cholestase
- GT : glutamyl transférase (rate, poumons, cœur, cerveau, voies biliaires,..) ; Cet
enzyme est aussi inductible par l’alcool
- Phosphatases alcalines: présentes au niveau des membranes des sinusoïdes, des
canalicules biliaires, os, rein et des globules blancs
- LAP (Leucine Amino-peptidase) : présente dans l‘épithélium biliaire
- Bilirubine conjuguée
Marqueurs de capacité de synthèse
- Albumine
- Temps de prothrombine : évalue la synthèse des facteurs I,II,V,VII,X Beaucoup de ces
facteurs dépendent aussi de la vitamine K à part le facteur V
Exploration fonctionnelle du foie :
Test à l'aminopyrine (marquée à l'isotope C13) : Mesure de la radioactivité de l'air expiré
("Breath test") après 1 heure (Normalement > 2% de la dose radioactive injectée)
Marqueurs d’éthylisme
- Ethylisme aigu : alcoolémie
- Ethylisme chronique :
VGM (macrocytose)
GT
CDT : carbohydrate déficiente en transferrine
Imagerie
Echographie
Scanner/IRM
Cholangiographie directe et rétrograde
Elastographie impulsionnelle à vibration contrôlée (FibroScan®) : mesure de l’élasticité du
foie
Histologie : après biopsie par voie transcutanée ou transjugulaire
42
VI. 3 PATHOLOGIES :
A. LES ICTERES
a) Pathologies hépatiques
Hépatites aigues : virus, alcool, médicaments, toxiques,…
Hépatites chroniques
Troubles d’excrétion biliaire
Syndrome de DUBIN JOHNSON : Maladie autosomique récessive liée à une
mutation du gène ABCC2 codant pour un transporteur membranaire apical ATP-
43
Diagnostic différentiel
Dubin Johnson Rotor
Histologie Foie d’apparence noire Normale
Coproporphyrine urinaire Normale ↑
Test à la BSP (Bromo- Pic biphasique (45 et 90 Clairance ↓↓↓(45 min)
sulfate phtaléine) min)
Imagerie :
Echo
Cholangiographie,
Scanner, IRM
Traitement :
Prise en charge des conséquences physiopathologies de la cholestase
a) Ictère
Talc mentholé
Anti-histamique H1
Résine échangeuse (Cholestyramine )
Sels biliaires de synthèse (cholérhétique)
Rifampicine : inhibition de la captation de la bilirubine non conjuguée
b) Syndrome de malabsorption
Correction des déficits
Administration des Triglycérides à chaine moyenne
Traitement de la cause : lever d’obstacle, prothèse des VB,…
Conséquences physiopathologiques :
Développement d’une circulation collatérale porto-cave
Groupe supérieur (1) = varices œsophagiennes ou gastriques
Groupe postérieur (2) = collatérales retro-péritonéales
Groupe antérieur (3) = Collatérales péri-ombilicales et tête de méduse
Groupe inférieur (4) = Varices rectales
Diagnostic
Clinique :
- Circulation collatérale superficielle
- Ascite et splénomégalie
- Reperméabilisation de la veine para-ombilicale → Tête de méduse +
souffle systolique de CRUVELHIER BAUMGARDEM
- Signes de cirrhose
Paraclinique : Echographie : splénomégalie, dilatation VP, ascite, ↑du lobe carré -
Endoscopie : présence de varices oesophagiennes ou gastriques
Complications :
Hémorragie digestive
Encéphalopathie hépatique
Risque infectieux
46
Traitement
Objectifs : contrôler l’hémorragie et prévenir les récidives
Contrôler l’hémorragie en cas d’hémorragie active
Mesures pharmacologiques :
Réanimation hémodynamique : remplissage, transfusion
Amines vaso-actives (Somatostatine et analogues :
OCTREOTIDE,GLYPRESSINE,…)
Prévention de l’encéphalopathie hépatique ( cfr chapitre)
Traitement endoscopique : en complément ou si échec des mesures
pharmacologiques
Ligature élastique
Injection produits sclérosants (sclérothérapie)
Sonde de tamponnement (BLACKMORE, LINTON) si hémorragie non
contrôlable
Hypertension portale non hémorragique
Traitement endoscopique
TIPSS
Traitement chirurgical : shunt porto-cave, dévascularisation œsophagienne,…
Prévention des récidives (prophylaxie secondaire) :
Mesures pharmacologiques β-bloquants non cardio-sélectifs (PROPRANOLOL,
NADOLOL)
→ vasoconstriction splanchnique
→ blocage des récepteurs adrénergiques myocardiques
Traitement endoscopique prophylactique :
Ligatures élastiques
Sclérothérapie
D. L’ ASCITE
Hypovolémie relative
↑ pression et
perméabilité capillaire → + système sympathique
→ + ADH
→ + SRAA
Retention hydrosodée
Suffusion lymphatique
Absence de
ASCITE compensation
121
Clinique
Ascite de petite abondance : découverte échographique
Ascite de moyenne abondance : ventre de batracien avec matité déclive
et mobilisable
Ascite de grande abondance : distension abdominale, ombilic déplissé,
signe de flot, signe de la glaçon en cas d’organomégalie.
Paraclinique générale
Confirmation de l’ascite : échographie
Etiologie : Paracentèse et analyse du liquide
Aspect
Numération cytologique : GB, GR, FL
Dosages biochimiques : protéine, glucose, triglycérides, LDH,…
Recherche des cellules atypiques
Scanner/IRM dans les ascites extra-péritonéales
E. ENCEPHALOPATHIE HEPATIQUE
Trouble neuro-psychiatrique lié à une pathologie hépatique sévère et/ou un shunt porto-
systémique.
Physiopathologie :
Théorie ammoniacale : NH3= Neurotransmetteur inhibiteur
Théorie GABA-érgique : GABA = Neurotransmetteur inhibiteur
Théorie des faux neuro-transmetteurs (ex. octopamine)
Théorie de déséquilibre entre neuro-transmetteurs (AA aromatiques
>AA ramifiés)
↑ toxiques d’origine intestinale (mercaptan, phénols)
↑ perméabilité de la BHE
↑ neurotransmetteurs inhibiteurs
Altération du métabolisme énergétique cérébral
Effet des endotoxines, NO,…
Facteurs précipitants :
Hémorragie digestive haute
Déshydratation
Alcalose métabolique
Hypokaliémie
Constipation
Excès d’apport en protéines
Infections
Hypoxie
Urémie
Certains médicaments ex. benzodiazépine, Barbituriques
49
Circulation
NH3 SNC
mercaptans, phénols, endotoxines
Foie
NH3
NH3 métabolisme
glutamine urée
Reins
Hypertension portale
- shunts
Clinique :
Dans 30% des cas, elle est sub-clinique
Stade I :
- Inversion du rythme nycthéméral
- Irritabilité
- Troubles de personnalité
Stade II
- Désorientation temporo-spatiale
- Troubles de mémoire - Troubles de l’humeur - Astérixis (flapping
tremor)
Stade III :
- Somnolence
- Confusion évoluant vers le coma
- ↓ des reflexes
Paraclinique :
- Dosage de l’ammoniac : non utile
- EEG
- Tests neuro-psychiatriques : Potentiels auditifs et visuels évoqués
Traitement :
Identifier et corriger le facteur précipitant (anémie, hémorragie, stopper
sédatifs,…)
↓ la concentration d’ammoniac (↓ apports, ↓ production intestinale,↑
élimination)
Traitement pharmacologique :
Lactulose (30-160 mg/j) → 2 selles molles/j (per os ou en lavement)
Antibiotiques non résorbables (STREPTOMYCINE, NEOMYCINE,
RIFAMYCINE,…)
Antidotes des benzodiazépines (FLUMAZENIL)
50
Traitement
Traitement des complications de l’IHC
- Hypoglycémie : dextrose
- Œdème cérébral et encéphalopathie : surélévation de la tête, MANITOL,
LACTULOSE
- Prévention des infections
- Prévention de l’ulcère de stress
- Prévention des troubles de coagulation (facteurs de coagulation,
plaquettes, sang frais)
51
G. CIRRHOSE HEPATIQUE
Physiopathologie :
L’agression chronique du foie conduit inexorablement vers la destruction de celui-ci
(= nécrose hépatocytaire). Cette dernière s’accompagne d’un processus de réparation
du tissu détruit (fibrogénèse). La persistance chronique de l’agent étiologique finira
par induire un déséquilibre entre fibrogénèse et fibrolyse (Fibrogénèse > Fibrolyse). Ce
qui installera un état de fibrose par dépôt exagéré de tissu fibreux avec des nombreux
nodules de régénération.
Ce processus va aussi induire un changement de phénotype des cellules stellaires qui
prendront un profil myofibroblastique avec comme conséquences :
Dépôts de tissus conjonctifs dans les espaces péri-portaux et péri-sinusoïdaux
(→ → → Fibrose annulaire)
Désorganisation de l’architecture du foie par destruction et compression des
anciennes structures normales (lobules, sinusoïdes, espaces portes)
La conséquence finale de ce processus aboutit à une ↓ progressive du tissu fonctionnel
hépatique (insuffisance hépatique) et ↑ résistances vasculaires (hypertension portale).
52
Clinique :
Evolution en 2 phases
Phase asymptomatique : → 15 ans (aucune manifestation, parfois asthénie)
Phase symptomatique (phase de décompensation)
- Ictère
- Encéphalopathie hépatique
- Hémorragie digestive
- Ascite et OMI A l’examen physique :
- Foie cirrhotique: appréciation du volume, consistance, surface, bord
inférieur
- Signes d’IHC : ictère, gynécomastie, aménorrhée, trouble de
libido,…
- Signes d’HTP : splénomégalie, circulation collatérale, ascite,…
Paraclinique :
Bilan d’orientation
- IHC : Taux de prothrombine, facteur V, albumine
- Hypertension portale : échographie, endoscopie
- Examen du foie : échographie
Bilan étiologique
- Tests sérologiques (hépatites B, C, D)
- Dosage de cuivre
- Saturation de la transferrine
- Auto-anticorps
- Electrophorèse des protéines,…
Bilan de retentissement
- Endoscopie : varices?
- Echo/IRM/scanner : dégénérescence ?
- Marqueur tumoral : alfa-foeto-protéine
53
Pronostic
- Score de CHILD-PUGH
Traitement
Prise en charge des complications (EH, hémorragies,…)
Arrêter l’alcool et vaccination contre l’hépatite B
Traitement étiologique (hépatite virale, hépatite auto-immune,…)
Transplantation hépatique
1. HEPATITE A
Virus à ARN de la famille des picornavirus d’environ 27 nm de diamètre
Hépatite virale la plus répandue (dans les PVD: 70-95% de la population).
Multiplication dans le cytoplasme des hépatocytes et élimination fécale
Physiopathologie : hépatolyse par effet cytopathogène direct
Clinique :
Incubation : 2-4 semaines
L’infection aigue est asymptomatique chez 90 %
Hépatite aigue classique : évolution en 3 phases
phase prodromale : syndrome pseudo-grippal avec nausées,
vomissements, asthénie, fièvre, polyarthralgies
phase ictérique : l’ictère apparaît au décours de la fièvre
phase de résolution : disparition de l’ictère avec parfois persistance de
l’asthénie jusqu’à 4 semaines
54
Formes atypiques :
formes anictériques
formes cholestatiques : avec ictère prolongé et prurit (3 à 8 semaines)
formes biphasiques : réapparition de l’ictère
formes fulminantes : formes grave avec insuffisance hépatique sévère (0,1
– 0,2 %)
L’hépatite A ne présente jamais d’évolution chronique !
Résolution complète en 2-6 semaines
La guérison confère une immunité définitive
Diagnostic biologique
Elévation des transaminases
Détection des anticorps anti- VHA (types IgM ou IgG)
Prise en charge
Aucun traitement spécifique de la phase aigue
Mesures préventives : hygiène des mains
Immunisation passive : injection IM d’immunoglobulines (protection de 2 à 3
mois)
Immunisation active : injections IM (J 0 et J 30), 3ième injection après 6 à 12
mois (Havrix ®) (Protection : 10 ans)
2. HEPATITE B
Virus à ADN de 42 nm de la famille des Hepadnaviridae
10 génotypes (A-J)
Le génome viral est constitué de 4 régions codant pour différentes protéines virales :
Région S codant pour les polypeptides de l’Antigène de surface (Ag HBs)
Région C (core) codant pour 2 protéines : Ag HBc et Ag HBe
Région P code pour l’ADN polymérase qui est aussi une reverse transcriptase
Région x : code pour une protéine « transactivatrice » de fonction encore peu
comprise.
55
Epidémiologie :
360 millions porteurs chroniques du virus à travers le monde
Modes de Transmission du VHB :
o Verticale : Mère – Enfant (essentiellement au cours de l’accouchement)
o Horizontale : Enfant –Enfant, au sein de famille, Personnes à Personnes
Parentérale et percutanée : Transfusion sanguine, toxicomanie
I.V, accidents d’Exposition au Sang, activité professionnelle,
nosocomiale, tatouage, piercing,..
Sexuelle
Clinique
Incubation : 6 semaines à 6 mois
Hépatite aigue :
formes asymptomatiques ou anictériques : 70 % des cas
formes symptomatiques: 30 % des cas
formes fulminantes : 1 à 2 % des cas
Guérison en 2 à 6 semaines
Hépatite chronique : parfois asymptomatique, simple asthénie ou discrète
hépatomégalie
Portage sain : 1/3 des cas de portage chronique
Diagnostic
↑ des transaminases
Sérologie: 3 systèmes antigéniques
HBs : marqueur d’infection (Anticorps et Antigènes)
HBe : marqueur de réplication du virus sauvage (Anticorps et Antigènes)
HBc : marqueur de contact (ce système ne détecte que les anticorps!)
Anticorps de type Ig M : contact récent > < Ig G : ancien
Détection de l’ADN viral (PCR) : marqueur de réplication des virus sauvages et
mutés
Anti-HBc IgG
AgHBs
Concentration Relative
Anti-HBc IgM
Anti-HBs
AgHBe Anti-HBe
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Durée d’exposition (mois) H. LES HEPATITES VIRALES 152
57
anti HBc Ig G
Ag HBe
Prophylaxie :
o En pré-exposition : 3 injections IM à 0, 1, et 6 mois (10g/inj). (Engerix®,
Recombivax® )
o En post-exposition et nouveaux-nés des mères Ag HBs + :
Immunoglobulines spécifiques anti-hépatite B (100 à 200 UI) + Vaccination
Traitement curatif :
o Immunomodulateurs : Interféron
o Agents antiviraux : Lamivudine, Adéfovir, Ténofovir, Telbivudine,
Entecavir,…
3. HEPATITE C
Virus à ARN de la famille des flavivirus d’environ 30 à 60 nm
7 génotypes (1-7) : 1,2 et 3 ont une distribution mondiale. Afrique : 1,2 et 4(++)
170 millions de porteurs chroniques (3 % de la population mondiale)
Transmission parentérale (++), percutanée (++) sexuelle, materno-fœtale
(exceptionnelle)
58
Clinique
Incubation : 1 à 6 mois
Formes aiguës symptomatiques (très rares)
Formes chroniques (60 et 70 %) : asthénie, perte d’appétit, ictère et douleurs
abdominales.
Formes fulminantes exceptionnelles (ex. forme avec manifestations extra-
hépatiques (thyroïdite, glomérulonéphrite, Diabète sucré,..)
Diagnostic biologique
↑ Transaminases
Sérologie : détection des Anticorps anti HCV
Détection de l’ARN viral
Détermination du génotype viral (intérêt thérapeutique)
Traitement
Prévention : dépistage systématique chez les donneurs de sang, précautions chez
le personnel soignant et dans certaines activités (piercing, tatouage,…)
Vaccin (en essai)
Traitement curatif :
- α-Interferon péguylé + Ribavirine (meilleure réponse pour les génotypes 2
et 3 où la durée du traitement peut être raccourci à 6 mois)
- Nouvelles molécules (Anti-viraux à action directe): Daclastavir, Simeprevir,
Sofosbuvir, Ledispavir. Ces molécules offrent un traitement plus raccourci
avec une efficacité de plus de 95%
59
4. HEPATITE D
Le virus de 36 nm à ARN défectif qui ne peut se répliquer qu’en présence du virus
B (famille des deltavirus)
Infection par co-infection VHB-VHD ou par surinfection VHD au cours d’un Hépatite
B
12% des personnes infectées par le virus HBV sont aussi porteuses du VHD.
Bassin méditerranéen, Afrique sub-saharienne, Amérique du Sud (++)
Mêmes voies de transmission que le virus B (toxicomanes ++)
Clinique
Incubation : 6 à 24 semaines
En cas de co-infection: tableau d’hépatite aigue B mais il s’y présente peu de formes
chroniques ou fulminantes
En cas de surinfection : évolution chronique ++
Diagnostic biologique :
- ↑ transaminases
- Sérologie : anticorps Delta
- Co-infection B et D : Ac anti-D+ Ac Ig M anti-HB c + Ag HBs
- Surinfection : Ac anti-D + Ag HBs
- Mise en évidence de l’ARN viral
Traitement :
Efficacité faible des antiviraux
La vaccination contre le VHB protège théoriquement contre le VHD
5. HEPATITE E
Virus à ARN de la famille des calicivirus
4 génotypes (1-4)
Transmission féco-orale
Foyers d’épidémie en Asie, Afrique du Nord et Amérique du Sud
Clinique
Incubation : 3 à 6 semaines
Evolution habituellement bénigne avec guérison spontanée ( cfr Hépatite A) sauf chez
la femme enceinte et les immunodéprimés
Formes fulminantes avec mortalité élevée
Parfois évolution chronique (immunodéprimés, transplantés ou patients sous
immunosuppresseurs) habituellement dans les génotypes 3 et 4
Diagnostic biologique : Anticorps anti-VHE et ARN viral
Traitement :
Symptomatique, mesures d’hygiène
Ribavirine chez les patients immunodéprimés
Un vaccin est disponible depuis 2012
60
Conséquences clinico-biologiques :
Atteintes aigues:
Hépatite cytolytique (ex. paracétamol, Amanite phalloïdes,…)
Hépatite cholestatique ou mixte (ex. Augmentin, chlorpromazine,
l'érythromycine, l'imipramine, contraceptifs oraux, œstrogènes, androgènes
anabolisants.)
Hépatite granulomateuse : ex. halothane, hydralazine, méthyldopa, papavérine,
isoniazide, nitrofurantoïne, chlorpromazine, carbamazépine, allopurinol,
aspirine, phénylbutazone
Stéatoses micro-/macro-vacuolaires : acide valproïque/Corticoïdes,
Tetracyclines
Atteintes chroniques :
Hépatite chronique ou cirrhose: Amiodarone, Méthotrexate, l'alpha métyl-dopa,
Nitrofurantoïne, la vitamine A.
Cholestases prolongées
61
Foie et alcool :
Toxicité liée aux effets de l’Acétaldéhyde (produit de l’oxydation de l’alcool) et des
radicaux libres dans les microsomes hépatiques par le cytochrome P 450 2E1 (voie
accessoire inductible)
Lésions :
Stéatose (accumulation de lipides)
↓ ↓
Stéato-hépatite (+ inflammation)
↓ ↓
Hépatite alcoolique (nécrose)
2. Hémochromatoses
Maladie de surcharge ferrique pouvant évoluer vers une cirrhose
Classification :
- Type 1 : mutation du gène HFE localisé sur le bras court du chromosome 6
(C282Y)++
- Type 2 (juvénile) : mutations des gènes de l’hémojuvéline (chrs 1=2A) ou de
l’hepcidine (chrs 19=2B)
- Type 3 : mutations du gène du récepteur de la transferrine de type 2 (RTf2)
- Type 4 : mutations du gène de la ferroportine (chrs 2)
- Type 5 : Mutations du gène de la céruloplasmine ↓ céruloplasmine et/ou de
son activité ferroxydase
63
Clinique :
- Atteintes hépatiques avec risque de cirrhose
- Atteinte cardiaque avec risque de cardiopathie dilatée et de troubles du
rythme
- Manifestations ostéo-articulaires : arthrite chronique
- Atteinte cutanée : mélanodermie
- Atteintes endocriniennes : diabète, insuffisance thyroïdienne,
hypogonadisme,…
Diagnostic :
- coefficient de saturation de la transferrine >45 %
- ↗↗ Ferritine
- Tests hépatiques
- Biopsie hépatique
- Mesure de la surcharge hépatique en fer par IRM quantitative
- Tests génétiques
Traitement :
Saignées
Erythraphérèse permet une soustraction plus importante d’hématies en une seule
fois
Chélation du fer (Déféroxamine)
3. Maladie de Wilson
Maladie génétique liée à une anomalie d'un gène qui intervient dans le métabolisme du
cuivre.
Physiopathologie :
Le gène ATP7B, code une protéine trans-membranaire de type ATPase régulant la
concentration cellulaire du cuivre et son excrétion dans la bile.
La déficience accumulation du cuivre dans les cellules.
Clinique
Atteinte hépatique : aigue (fulminante) ou chronique (avec risque de cirrhose)
Autres dépôts tissulaires :
SN : troubles neuro-psychiatriques (psychose, tremblements, ataxie,..)
Œil → anneau de Kayser-Fleischer (coloration marron clair au pourtour
extérieur de la cornée) - Cardiaque, rénale, articulaire,…
Diagnostic : ↓↓↓ céruloplasmine, Histologie
Traitement : chélateurs de cuivre (D-pénicillamine, Zinc,..)
64
A. Tumeurs bénignes
Kystes biliaires : très fréquentes. Ils sont sporadiques ou entrant dans le cadre
des maladies génétiques (Polykystose hépatique ou hépatorénale). Souvent
asymptomatiques et de diagnostic fortuit. Aucun traitement nécessaire.
Hyperplasie nodulaire focale : tumeur de la femme en âge de procréer.
Diagnostic : Imagerie, histologie
Aucun traitement nécessaire
Adénome : favorisé par la prise des contraceptifs oraux ou une
androgénothérapie. Transformation maligne possible si de grande taille
Hémangiome
B. Tumeurs malignes :
Evolution :
Métastase : os, poumons, péritoine, vasculaire (VP),…. - Rupture tumorale avec
hémopéritoine
Syndrome para-néoplasique :
Polyglobulie
Hypoglycémie
Hypercalcémie
65
Traitement
Résection pour les tumeurs uniques : tumorectomie, lobectomie,
hépatectomie,..
Imagerie interventionnelle : embolisation/chimio-embolisation, alcoolisation,
destruction tumorale par radio-fréquence,…
Transplantation hépatique
Chimiothérapie générale : Tamoxyfene, Sorafenib, anti-androgènes,..
Traitement de la cause
66
VII.3 PATHOLOGIES :
A. LA LITHIASE VESICULAIRE
Très fréquente dans les pays développés (10-15% de la population)
Formes pathogéniques :
Calculs à cholestérol : femmes obèses
→ liés à une hypersaturation de la bile
→ Calculs radio-transparents
Calculs pigmentaires : souvent calciques et donc radio-opaques
Calculs à bilirubinate de calcium (couleur brune)
Calculs des polymères de bilirubine (noirs)
Calculs mixte (cholestérol + polymère de bilirubine)
Clinique
Souvent asymptomatique
Crise de colique hépatique : vive douleur de l’HD irradiant vers l’omoplate droite
(douleur en « bretelles »); habituellement au cours de la première moitié de la nuit, au
décours d’un repas copieux
- Lithotritie
B. CHOLECYSTITE AIGUE
Diagnostic : Echographie
Complications : gangrène avec risque de perforation, angiocholite, iléus biliaire,
cholécystite chronique,…
Traitement :
Antibiothérapie (C3G, Quinolone, β-lactamines+ Métronidazole si origine infectieuse)
Traitement symptomatique : antispasmodique
Cholécystectomie à froid ( !)
68
VIII.3 PATHOLOGIES :
A. PANCREATITE AIGUE
Inflammation aigue du tissu pancréatique
L’alcoolisme et les lithiases d’origine biliaire constituent 80% des causes
Etiologies :
- Alcool
- Lithiase d’origine biliaire
- Médicaments : Quinolone, acide valproïque, thiazidiques, …
- Infections : CMV, HSV, Ascaris, hépatites virales, EBV,…
- Causes anatomiques : ampullome, malformations canalaires, pancréas annulaire,
pancréas divisum
- Causes héréditaires
- Pancréatites auto-immunes
- Causes métaboliques : hypercalcémie, hyperparathyroïdie,
hypertriglycéridémie,.
69
Physiopathologie :
- activation prématurée des enzymes pancréatiques
- Obstruction à l’écoulement des sécrétions pancréatiques (ex. calcul) - ↑Viscosité
des sécrétions pancréatiques (alcool, hypertriglycéridémie)
Formes cliniques:
- Œdémateuse : d’évolution favorable
- Nécrotico-hémorragique : gravissime
Clinique :
Douleurs abdominales de l’étage supérieur : épigastrique ou en barre, transfixiante,
s’aggravant progressivement et obligeant le patient à garder une position antalgique («
position de la prière mahométane »)
Signes d’accompagnement : vomissement, fièvre, déshydratation, choc,..
Dans les formes graves, coloration bleutée au niveau péri-ombilical (Signe de Cullen)
ou des flancs (Signe de Grey Turner)
Diagnostic :
- ↑ Amylases et lipases
- Echographie/scanner
Paramètres Valeurs
Age >55 ans
Globules blancs >16.000 éléments
LDH >350 UI/L
ASAT >250 UI/L
Glycémie >200 mg/dl
La pancréatite est considérée comme sévère en présence d’au moins 3 éléments
Traitement
Pancréatite aigüe œdémateuse
- Mise au repos du tube digestif
- Jeûne strict + perfusion hydro-électrolytique
- Alimentation parentérale dans les formes sévères
La réalimentation se fera progressivement en fonction du degré de la douleur
- Analgésie:
o Paracétamol/AINS
o Tramadol et autres opiacés
- Inhibition des secrétions digestives : anti-H2 ou IPP
70
Pancréatite nécrotico-hémorragique
- Mise au repos du tube digestif + Nutrition parentérale ou mise en place d’une
sonde jéjunale d’alimentation
- Réhydratation, perfusion d’albumine ou de plasma (si séquestration
liquidienne importante)
- Analgésie
- Aspiration gastrique si iléus
- Traitement de la cause : stop alcool, extraction du calcul,…
- Traitement des complications
- Prévention des récidives
Complications :
- Pseudokystes
- Diabète sucré après 5 ans d’évolution
- Wirsungorragie
- Dégénérescence maligne (<5%)
- Compression hépato-biliaire ou duodénale
Diagnostic
- Dosage amylase et lipases
- Signes biologiques d’insuffisance endocrine et exocrine
- Imagerie : ASP, Scanner, IRM
Traitement
Sevrage alcoolo-tabagique
Analgésie par paliers :
- 1er niveau : AINS/paracétamol
- 2ie niveau : dérivés morphiniques : Paracétamol+ codéine ou
tramadol
- 3ie niveau : morphiniques, anesthésie du ganglion cœliaque,
pompe à morphine
71
C. CANCERS DU PANCREAS
Il s’agit essentiellement d’adénocarcinomes
L’intoxication alcoolo-tabagique constitue le principal facteur favorisant
Clinique : âge >60 ans
Plusieurs présentations :
- Ictère nu
- Douleurs abdominales lancinantes avec altération de l’état général
- Signes de compression :ex. occlusion intestinale
Diagnostic :
- Imagerie : scanner, IRM
- Marqueur tumoral : CA 19-9
Traitement :
- Opération de WHIPPLE (tumeur de la tête) ou pancréatectomie caudale (queue)
- Chimiothérapie : GEMCITABINE+5-FU
- Radiothérapie dans les formes étendues
- - -- - - -- -- - - - - - - -- -- -- -- -
Prof Shindano Akilimali TB