UNIVERSITE DE NGAOUNDERE FACULTE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE FACULTY OF ARTS, LETTERS AND SOCIAL SCIENCES
B.P /PO. Box 454 NGAOUNDERE B.P/PO. Box 454 NGAOUNDERE
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
DEPARTMENT OF GEOGRAPHY
GEE335: BIODIVERSITE ET SEQUESTRATION
DU CARBONE
AC 2023/2024
6 Crédits Cours de cycle Licence Formation en CM : 20h
Licence3 présentielle, TD/TP : 10h
semi-distance TPE : 10h
et distance
Département de Géographie
ENSEIGNANTS
Pr BRING
Dr ANABA BANIMB Robert C.
CHAPITRE 3. LES ECOSYSTEMES TERRESTRE ET AQUATIQUE :
STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT
3.1. Notion d'écosystème
Introduction
Un écosystème, ou système écologique, est un système fonctionnel qui inclut une
communauté d’êtres vivants et leur environnement. Un écosystème est une unité relativement
stable et intégrée qui repose sur des organismes photosynthétiques. Il est considéré comme
une sorte d’entité collective, faite d’individus transitoires. Certains de ces individus peuvent
vivre jusqu’à plusieurs milliers d’années (les grands arbres, par exemple), par contre certains
micro-organismes ne peuvent vivre que quelques heures, voire quelques minutes.
L’écosystème, dans son ensemble, a tendance à rester stable, sans être, toutefois, statique.
Une fois son équilibre est atteint, il peut durer des siècles sans se modifier (sauf en cas
d’accidents naturels majeurs ou d’interventions violentes de l’Homme).
3.2. Structure de l'écosystème
L’écosystème est composé de deux éléments : un biotope et une biocénose.
A) Le biotope
Le biotope est caractérisé par un certain nombre de facteurs qui sont essentiellement des
facteurs abiotiques (qui ne dépendent pas des êtres vivants), parmi lesquels on distingue des
facteurs physiques et d’autres chimiques :
Facteurs physiques
Facteurs climatiques :
Précipitations, Température,
Luminosité,
Vents,
Humidité relative,
Facteurs géographiques,
Facteurs édaphiques.
Facteurs chimiques
*Teneur en oxygène,
*Teneur en sels minéraux,
*PH, …
Certains de ces facteurs sont périodiques : (comme la luminosité, la température, la
pluviosité), d’autres ne le sont pas (comme les orages, les cyclones, les incendies, etc.).
Facteurs abiotiques non climatiques
En milieu aquatique : l'eau va intervenir par plusieurs caractères :
Par sa tension superficielle qui va permettre le déplacement de certains animaux.
Par son pH près de la neutralité, mais on trouve des endroits où le pH varie de 5 à 9.
Par ses gaz dissous : CO2, O2, H2S qui peut empoisonner certaines espèces
animales.
Par les sels minéraux : dans l’eau de mer, la moyenne des sels minéraux est de 34,48
g/kg d’eau, mais cette moyenne est très variable : de 33 pour mille à 37 pour mille.
La Mer Rouge en contient 41 pour mille, la Mer Baltique 12 pour mille.
La salinité est due essentiellement à NaCl pour 72% et au MgCl2 pour 12%, les autres
sels sont beaucoup moins importants.
Dans le sol: les facteurs abiotiques importants sont :
L’eau : indispensable pour la faune et la flore,
La texture et la structure du sol : la nature du substrat et la taille des particules
interviennent dans la nutrition et l’aération des plantes,
La salinité ou quantité de sels est très variable et est importante dans la détermination
d’une flore caractéristique (halophytes, nitrophytes, psammophytes, etc.),
Le pH dépend de la nature du sol mais aussi de l’humus (acide humique)
B) La Biocénose
Elle est composée de trois catégories d’êtres vivants : les producteurs, les
consommateurs et les décomposeurs.
3.2.1. Quelques caractéristiques structurales
3.2.1.1. Tailles d’écosystèmes
Si on considère le critère taille, on distingue trois catégories d’écosystèmes :
Un micro-écosystème : une souche d’arbre par exemple ;
Un méso-écosystème : une forêt ou une prairie par exemple ;
Un macro-écosystème : océan, savane, désert, etc.
Si on considère les biocénoses :
La synusie : correspond au micro-écosystème : biocénose temporaire et
indépendante,
La communauté : correspond au méso-écosystème : c’est une biocénose durable et
autonome,
Le biome est la communauté d’êtres vivants spécifique à un macro-écosystème.
La productivité est la quantité de matière organique fabriquée par l’écosystème : ceci est lié
au flux d’énergie, eau, éléments minéraux, CO2, etc.
3.2.1.2. Étendue
Dans la nature, les limites de l’écosystème sont difficile à obtenir, parce qu’il existe un
gradient entre deux écosystèmes voisins, d’où un effet de lisière ou écotone. Les écotones
sont particulièrement riches en faune dont les espèces ne se mélangent pas.
3.2.1.3. Types d’écosystèmes actuels
Les écosystèmes actuels ne sont pas les écosystèmes originels parce qu’ils ont été modifiés
par l’Homme surtout en ce qui concerne la biocénose :
biocénose originelle : très rare : exemple : forêts vierges ;
biocénose potentielle : une biocénose redevient originelle ou presque, si toute action de
l’Homme cesse, elle retrouverait une espèce d’équilibre ou climax ;
biocénose réelle : c’est celle qui existe dans son état actuel.
3.2.2. Variabilité des écosystèmes
Les écosystèmes méditerranéens sont caractérisés par de grandes diversités physiques et
physionomiques. Ces variabilités éco-systémiques engendrent des structures et des
typologies très diversifiées résultant de la variabilité des facteurs physiques du Milieu comme
le sol, l’orographie et la topographie, des facteurs climatiques (pluviosité, température,
luminosité, vents, etc.) et de la composition spécifique de la biocénose.
L’architecture d’ensemble constitue le premier paramètre de distinction des écosystèmes
méditerranéens, cette architecture est donnée par les végétaux dominants qui restent les
meilleurs indicateurs du Milieu, (Aidoud, ).
3.2.2.1. Les types biologiques de la végétation
Les espèces végétales peuvent être classées en fonction de leur mode d’adaptation aux
rigueurs d’hiver, (Godron, 1984) :
Les phanérogames : ce sont les plantes les plus résistantes : les arbres dont les bourgeons
résistent suffisamment au froid pour que les jeunes feuilles soient prêtes à s’épanouir
dès les premières chaleurs du printemps. Ces plantes sont dites phanérophytes par
analogie avec les phanérogames (plantes dont le système reproducteur se développe de
manière très apparente). La hauteur est supérieure à 2 m.
Les chaméphytes : ce sont les plantes dont les bourgeons sont moins résistants au froid
; elles restent près du sol, abritées sous la neige (chamé = près de la terre). Ce sont de
petits ligneux.
Les hémicryptophytes : les bourgeons sont au ras du sol.
Les cryptophytes : plantes dont les bourgeons sont enterrés, près d’une réserve de substances
nutritives (souvent concentrée dans des tubercules, des rhizomes, des bulbes, etc.), qui leur
donnera les forces suffisantes pour percer au printemps, la couche de terre où ils sont
ensevelis.
Les thérophytes : plantes qui échappent aux rigueurs de l’hiver en se mettant sous
forme de graines (ou plus généralement, de diaspores).
Les épiphytes : petits organismes qui vivent sur les arbres ou les roches (exemple : les
mousses).
Le spectre biologique dépend essentiellement des conditions climatiques. Il est exprimé en
% du couvert végétal. On peut définir la végétation par son aspect : exemples :
Pelouse : elle comprend essentiellement une végétation herbacée ; elle peut être
obtenue suite à un défrichement total d’un terrain boisé.
Mattoral : c’est une étape de dégradation de la forêt. Il s’agit d’un maquis sur sol acide
Garrigue : c’est un maquis sur sol calcaire.
Fruticée : formation végétale de petits ligneux sur sol acide (exemple : formation de
cistes).
3.2.2.2. Groupes phyto-écolgiques
La végétation naturelle peut être classée par groupes selon le facteur écologique dominant
qui caractérise le plus ce groupe :
groupes climatiques,
groupes édaphiques,
groupes orographiques,
groupes anthropozoïques (où l’Homme et l’animal interviennent pour dégrader le
milieu naturel).
3.3. Fonctionnement d'un écosystème
Introduction
Un écosystème se présente comme une unité intégrée (avec ses différentes composantes
abiotiques et biotiques) qui fonctionne et ce, malgré l'entrée en compétition d'un grand
nombre d'organismes pour les ressources. Tout être vivant, même les plus petits (bactérie,
champignons, etc.) constitue une source de nourriture pour un autre organisme vivant, ce qui
constitue ce qu'on appelle la chaîne trophique ou chaîne alimentaire et consiste en un transfert
de matière et d'énergie d'un niveau trophique à un autre.
3.3.1. Circulation d'énergie
L’énergie solaire constitue la source essentielle de la matière sur Terre. Elle est estimée à
13*1023 calories. Environ 30% de cette énergie solaire est immédiatement réfléchie vers
l’espace sous forme de lumière, 20% environ est absorbée par l’atmosphère terrestre. La plus
grande partie des 50% restants est absorbée par la terre elle-même et transformée en chaleur.
Une partie de l'énergie absorbée sert à l'évaporation des eaux des océans et à la formation des
nuages qui, à leur tour, donnent la pluie et la neige. L'énergie solaire, combinée à d'autres
facteurs est aussi responsable des mouvements de l'air et de l'eau qui participent à
l'établissement de différents types de climats sur toute la surface terrestre.
Les plantes vertes et d’autres organismes photosynthétiques captent moins de 1% d’énergie
solaire. Ces êtres transforment cette énergie en énergie chimique, électrique et mécanique
utilisée par ces mêmes organismes (dits autotrophes) et par tous les autres êtres vivants, dits
hétérotrophes, et assurant ainsi leur nutrition et donc leur survie et leurs diverses activités.
Ce flux d’énergie est l’essence de la vie.
Ainsi, pour les êtres vivants, l'énergie est la capacité d'accomplir un travail. Ce travail peut
être produit au niveau de la cellule (synthèse de molécules, déplacement des organites et des
chromosomes d'un endroit à un autre, transport de substances, etc.), du tissu, de l'organe, de
l'individu, du peuplement, de la communauté, de l'écosystème et de la Biosphère.
Tout être vivant doit, donc, recevoir de l'énergie parce qu'il en dépense pour différentes
fonctions :
La maintenance : entretien de l'organisme ou métabolisme basal et activités courantes
(mouvements) ;
La croissance de l’organisme (augmentation en taille, en poids et en volume).
La reproduction : production de gamètes et de graines ;
L’accumulation de réserves glucidiques et lipidiques. Il y a donc un flux d’énergie
d’un niveau trophique à un autre.
L’énergie captée par les plantes vertes est, ainsi, transférée d’une manière très organisée à
travers les différents niveaux de la chaîne trophique avant de se dissiper.
La principale source d'énergie est d'origine solaire. L'Homme, à l'heure actuelle, l'utilise peu,
si ce n'est par l'intermédiaire des végétaux. Si on compare ces êtres vivants à des machines,
on peut parler donc de rendement de production et de productivité. L'énergie d'origine solaire
parvenant au sol est estimée en moyenne, pour les régions tempérées ou tempérées chaudes
à dix milliards de kcal par hectare et par an. La production annuelle d'un champ de blé, en
matière sèche, est d'environ une dizaine de tonnes par Ha, celle d'une forêt feuillue de 5 à 6
tonnes, ce qui représente approximativement 50 millions de kcal/ha/an. Cette valeur,
comparée à celle plus haut (10 milliards de kcal) donne le rendement des végétaux (de l'ordre
de 1%). Expérimentalement, l'Homme est arrivé à améliorer ce rendement et a pu atteindre
les 5% pour certains végétaux.
La répartition de l'énergie au niveau des producteurs et des consommateurs peut être
schématisée ainsi :
La répartition de l'énergie au niveau des producteurs et des consommateurs
Toute l’énergie non utilisée est reprise par décomposition ; l’énergie de respiration (R1,
R2, R3) sera perdue.
La quantité d’énergie disponible diminue, donc, tout le long de la chaîne trophique.
La plante n’absorbe que de 1 à 5% de l’énergie reçue. Les herbivores utilisent en moyenne
1% de l’énergie fixée par les aliments qu’ils ont consommés : PS1/PB =1%. Pour les
carnivores, le rendement est plus fort : PS2 / PS1 = 10%.
Dispersion de l'énergie
L’énergie emmagasinée par les producteurs se disperse donc d’un niveau trophique à un
autre. Pour donner un aperçu général de ce phénomène, prenons par exemple le niveau
consommateur primaire. Tout organisme qui se nourrit d’une espèce végétale doit
sélectionner sa nourriture : certains végétaux ou des parties de végétaux ne sont pas utilisés,
d’où la perte d’une partie des calories emmagasinées par les plantes. Cette perte varie avec
les espèces consommatrices, c’est ainsi, par exemple que les troupeaux d’Ongulés sauvages
sont susceptibles d’utiliser la majeure partie des herbes qui poussent, ce qui n’est pas le
cas pour le cheptel introduit par l’Homme.
D’autre part, les calories ingérées par l’herbivore ne sont pas toutes transformées en
matière animale, 80 à 90% d’entre elles sont utilisées pour les phénomènes de respiration,
d’évapotranspiration, d’excrétion, etc.
Exemple :
dans une prairie : 1 m² fixe 1000kcal / jour, la production de cette superficie sera
mangée par un herbivore qui va obtenir 10 kcal ; le carnivore mange l'herbivore et
aura une masse de tissu correspondant à 1 kcal ; le carnivore II consomme le carnivore
I et aura seulement 0,1 kcal.
3.3.2. Circulation de matière
Les relations, souvent compliquées, entre les différents organismes vivants, quelque soit
leur position dans la chaîne, et entre ceux-ci et leur milieu inerte, sont à l’origine d’un
cycle bien organisé d’éléments tels que l’azote, le carbone, le phosphore, etc. ces éléments
suivent un circuit parmi les organismes, reviennent au sol où ils sont décomposés par les
bactéries et les champignons et sont recyclés par les plantes vertes, en présence de lumière,
pour reconstituer la matière organique.
Ce cycle est dit cycle de la matière qui concerne trois grands ensembles d'êtres vivants, à
savoir les Producteurs, les Consommateurs et les Décomposeurs.
3.3.2.1. Les Producteurs
C’est l’ensemble des végétaux chlorophylliens qui vont fixer l’énergie de la lumière
solaire (photosynthèse).
Il y a en moyenne 1 à 5% de l’énergie solaire qui est captée par les plantes.
3.3.2.2. Les Consommateurs
Tous les végétaux et les animaux consomment de la matière organique des producteurs
pour obtenir l’énergie nécessaire à leur métabolisme. Cette production d’énergie s’effectue
essentiellement à partir de la dégradation par voie oxydative (respiration) de la matière
organique (catabolisme). Ensuite, il y aura édification de la propre matière (organique) de
ces consommateurs (anabolisme). On distingue plusieurs catégories de consommateurs
selon le régime alimentaire :
- Les herbivores : ce sont les consommateurs des végétaux : par exemple : les Cétacées
consomment les phytoplanctons ; les algues sont mangées par les gastéropodes , les tortues
marines, etc. ; les lichens constituent la nourriture des gastéropodes terrestres, les
myriapodes terrestres, etc. ; en ce qui concerne les végétaux supérieurs, tous les organes
peuvent être consommés (herbes et feuilles de ligneux, par les Vertébrés et les Insectes,
les fruits et les graines, par les Oiseaux et autres Vertébrés ; etc.)
- Les saprophages : consomment des végétaux et des animaux morts, leur rôle est en
quelque sorte de recycler la matière organique avant d’être déminéralisée par les
décomposeurs. Il existe plusieurs types de saprophages :
Les détritivores : consomment les débris végétaux et animaux.
Les coprophages : se nourrissent des excréments de divers animaux : ce sont surtout
des insectes.
Les nécrophages : se nourrissent de cadavres : ce sont des oiseaux et des insectes
(charognards).
- Les carnivores : se nourrissent d’autres animaux dont ils vont digérer la matière
organique ; on les appelle aussi les prédateurs : on en distingue trois catégories :
Prédateurs de premier ordre : qui mangent les herbivores : (chacal, lion, etc.).
Prédateurs de 2° ordre qui mangent les prédateurs de 1° ordre (serpents, etc.).
Prédateurs de 3° ordre : (les rapaces qui mangent les serpents, etc.).
On constate donc un transfert d’énergie d’un niveau trophique à un autre :
photosynthèse → matières organiques végétales → matière organique herbivore →
matière organique carnivore I → matière organique carnivore II → matière organique
carnivore III. , etc.
La chaîne trophique ne va pas s’allonger indéfiniment, en principe elle va s’arrêter au
niveau du carnivore III parce qu’il y a perte d’énergie d’un niveau à un autre.
L’étude des carnivores appelle à quelques remarques :
Il existe des êtres animaux qui sont capables de tout consommer : ils sont dits
omnivores ou diversivores (Homme, Sanglier, Hérisson, etc.).
En ce qui concerne les parasites : il existe des parasites qui sont fixés en divers points
de la chaîne : exemple : l'olive a deux parasites : un parasite primaire (dacus) et un
parasite secondaire (opius).
Les chaînes de parasites contiennent des éléments de tailles décroissantes tandis que les
prédateurs sont, en général, de tailles croissantes.
Si on considère la chaîne trophique essentielle et qu’on veut considérer les chaînes de
parasites, de saprophages, etc., on obtient un écosystème très compliqué.
3.3.2.3. Les Décomposeurs
Ce sont surtout des bactéries et des champignons. Ils se nourrissent de la matière organique
morte (cadavres, litières, etc.). Leur rôle est de décomposer la matière organique ou la
minéraliser (en CO2, NH3, H2S, etc.). Ces éléments minéraux seront repris par d’autres
bactéries :
par exemple : bactéries nitrifiantes → nitrates, bactéries sulfurantes → sulfates, etc.
Les nitrates et les sulfates sont mieux assimilés par les plantes. Le processus de
décomposition est aussi important que celui de production dans un écosystème donné. La
quantité de matière organique qui retourne au sol dans les écosystèmes terrestres, sous
forme de feuilles, de racines ou de bois mort, peut aller, chaque année, de quelques tonnes
à quelques dizaines de tonnes par hectare. Un nombre important d'espèces agissent plus
ou moins rapidement sur cette matière pour la recycler, en la fractionnant, la transformant,
la décomposant et la minéralisant. Elle redevient disponible pour les producteurs et
utilisable pour la synthèse de nouvelles molécules organiques.
En conclusion on peut dire que les décomposeurs jouent un rôle essentiel dans le cycle
biogéochimique.
En conclusion on peut dire que les décomposeurs jouent un rôle essentiel dans le
cycle biogéochimique.
3.3.3. Les relations entre les êtres vivants dans un écosystème
L'écologie (1) est la science qui étudie les interactions au sein des écosystèmes (2). Dans un
écosystème, les relations trophiques (3) décrivent les relations alimentaires. Cependant, il existe
de nombreux autres types d'interactions (ou de relations) (4) entre les êtres vivants.
3.3.3.1. Qu'est-ce que l'écologie ?
L'écologie est une science qui est née au XIXe siècle et s'est structurée en discipline scientifique
au cours du XXe siècle.
Le mot écologie est dû à Ernst Haeckel (1866).
Le premier traité d'écologie est écrit à la fin du XIXe siècle par Eugène Warming.
C'est la science qui étudie les relations entre les êtres vivants eux-mêmes et avec leur
environnement. En un mot, c'est la science des interactions :
- interactions entre les êtres vivants et leur environnement (autoécologie),
- interactions entre les êtres vivants eux-mêmes (synécologie)
Remarque : depuis les années 1970, l'écologie désigne aussi une forme d'engagement personnel,
politique ou associatif, qui traduit une préoccupation relative à l'impact des activités humaines
sur la planète.
3.3.3.2. Qu'est-ce qu'un écosystème ?
Le terme a été proposé en 1935 par le botaniste anglais Arthur Tansley, le concept s'est structuré
à partir des années 1940.
L'écosystème est un ensemble relativement homogène et stable (en l'absence de perturbations)
constitué par une communauté d'êtres vivants (animaux, végétaux, champignons, microbes)
appelée biocénose, en relation avec un biotope (facteurs physicochimiques déterminés par le
climat, la topographie, la nature du sol, l'humidité, etc.).
Ecosystème = biocénose + biotope
Un écosystème évolue, en l'absence de perturbation d'origine naturelle ou humaine, vers un état
d'équilibre appelé climax.
Cependant, la plupart des écosystèmes terrestres ou aquatiques sont perturbés par les activités
humaines. On parle de perturbation d'origine anthropique.
3.3.3.3. Les relations trophiques
Les relations trophiques (du grec trophê se nourrir) concernent les relations alimentaires entre
les êtres vivants d'un écosystème. Elles sont structurées à partir de chaînes formant des
réseaux. Exemples : réseau trophique d'un étang, réseau trophique d'une prairie, réseau
trophique d'une forêt.
A) Chaînes trophiques (alimentaires)
La place d'un être vivant dans une chaîne trophique représente son niveau trophique. Il en existe
trois :
- le niveau des producteurs, ou producteurs primaires
- le niveau des consommateurs (consommateur 1, consommateur 2, consommateur 3, etc.)
- le niveau des décomposeurs.
Les producteurs primaires sont les végétaux chlorophylliens. Ils utilisent l'énergie lumineuse
pour transformer la matière minérale (eau, ions minéraux, dioxyde de carbone) en matière
organique : c'est le processus de photosynthèse. Les producteurs primaires sont autotrophes. Ils
sont à la base de la production de matière organique.
Les consommateurs se nourrissent de matière organique. Ils dépendent donc entièrement des
producteurs, soit directement dans le cas des phytophages (consommateurs primaires), soit
indirectement dans le cas des zoophages (consommateurs secondaires ou d'ordre supérieur).
Les consommateurs sont hétérotrophes.
Les décomposeurs utilisent la matière organique morte (provenant des producteurs et des
consommateurs morts), dont ils assurent la transformation en matière minérale. Il s'agit de la
minéralisation. On peut distinguer d'une part les détritivores (vautours, bousiers, vers de terre)
qui consomment des cadavres et des excréments, d'autre part les transformateurs (bactéries,
moisissures, champignons) qui terminent la décomposition de la matière organique jusqu'à sa
minéralisation. Ceci permet le recyclage de la matière.
B) Les réseaux trophiques (alimentaires)
Dans un écosystème, un être vivant peut faire partie de plusieurs chaînes alimentaires.
L'ensemble de ces chaînes forment un réseau.
Les représentations de type chaîne ou réseau sont qualitatives, elles permettent d'identifier les
espèces concernées, de préciser leur niveau trophique, mais elles ne donnent aucune indication
sur la taille des populations. Ils s'agit de représentations qualitatives.
C) Les pyramides écologiques
Les représentations sous la forme de pyramides écologiques permettent d'évaluer la diminution
de matière ou d'énergie mise à la disposition de chaque échelon suivant dans la chaîne
alimentaire. Chaque rectangle de la pyramide aura une surface proportionnelle au nombre
d'individus, à la masse totale d'individus d'une même catégorie ou à la quantité d'énergie.
Les pyramides écologiques permettent donc de quantifier les échanges entre les niveaux
trophiques ou d'évaluer la taille des populations concernées.
Il en existe trois catégories :
La pyramide des énergies représente la quantité d'énergie collectée à chaque niveau de la chaîne
alimentaire. Toute l'énergie solaire collectée par les végétaux n'est pas entièrement disponible
pour les herbivores : le rendement de la photosynthèse est faible, une partie de l'énergie est
utilisée pour répondre aux besoins de la plante elle-même. Le deuxième étage de la pyramide
est donc moins large que le premier. Il en est de même pour le troisième, où les zoophages de
premier ordre (les carnivores) ne récoltent pas toute l'énergie acquise par les herbivores, etc.
La pyramide des nombres représente le nombre d'individus à chaque niveau trophique. Dans
tout écosystème, ce nombre diminue en passant du niveau des proies à celui des prédateurs.
L'évaluation des populations fournit des indications sur l'état de l'écosystème et peut, par
exemple, expliquer des phénomènes d'extinction ou, au contraire, de pullulation.
La pyramide des biomasses fournit une évaluation de la masse des producteurs par rapport à
celle des consommateurs. La première étant toujours supérieure à la seconde.
3.3.3.4. Les autres interactions entre les êtres vivants
Au sein d'une biocénose, différents types d'interactions sont observés entre individus d'espèces
différentes (interactions interspécifiques) ou de la même espèce (interactions intraspécifiques).
Ces interactions peuvent être nuisibles, neutres ou bénéfiques.
Les principales interactions interspécifiques sont les suivantes :
- La symbiose : relation écologique obligatoire à bénéfices réciproques.
Exemples : l'association entre une algue et un champignon, formant les lichens ; l'association
entre les racines d'un arbre et d’un champignon (ex :bolet du chêne). Dans les deux cas, l'espèce
(algue, arbre) procure les sucres à l'hétérotrophe (champignon), qui lui procure l'eau et les ions
minéraux.
- Le mutualisme : association non obligatoire à bénéfices réciproques.
Exemple : le petit crabe qui vit dans la moule reçoit protection et nourriture, tandis que
l'intérieur de la moule est nettoyé par le crabe. Cependant, l'un et l'autre peuvent vivre séparés.
- Le commensalisme : association dont un seul tire profit, sans pour autant nuire à l'autre.
Exemple : le chacal vient se nourrir des restes de proie laissés par les lions.
- Le parasitisme est une association étroite entre deux espèces dont l'une, l'hôte, héberge la
seconde qui vit à ses dépens.
Exemples : certains parasites sont externes (la tique du chien) d'autres internes (le ténia).
Certains s'installent durablement, d'autres non.
- La compétition concerne deux espèces qui recherchent la même ressource, dans la même
niche écologique.
Exemple : la compétition des plantes herbacées pour la lumière en milieu forestier. -
- Le neutralisme, ou l'indifférence, est une absence d'interaction.
Exemple : les chamois, les bouquetins et les mouflons dans le Mercantour.
Les relations intraspécifiques s'établissent entre individus de la même espèce, formant une
population. Il s'agit de phénomènes de coopération ou de compétition, avec partage du territoire,
et parfois organisation en société hiérarchisée.
Cela recouvre bien sûr les comportements de reproduction, de protection et de nourrissage des
jeunes (notamment chez les oiseaux et les mammifères), la compétition pour les mêmes
ressources quand elles viennent à manquer, les comportements sociaux (exemple d'insectes
sociaux : abeilles, fourmis, termites).