Le Droit Des Suretés
Le Droit Des Suretés
C’est une matière qui vient protéger les créancier l’insolvabilité des débiteurs puisque les suretés sont des mécanismes
offre aux créanciers pour garantir le paiement des créances dont elles sont titulaires sans cette garantie si le débiteur est
insolvable le créancier va avoir du mal à obtenir paiement de sa créance puisque le simple état de créancier ordinaire
(chirographaire) ne va pas suffire.
Pour se prévaloir des suretés spé on a 2 types ; suretés personnelles dont une personne se porteras garante / caution et des
suretés réelles dont la garantie se porte sur un bien surtout une hypothèque.
Les arts 2284 et 2285 c civ prévoient le droit de gage générale, c’est une sureté de dc qui appartient à tous les créanciers
sans aucune formalité requise par effet de la loi, le créancier est titulaire d’un droit de gage générale, qui permet à tout
créanciers d’avoir pour gage commun les biens mobilier et immob présents et à venir du débiteur.
Q prq un créancier peut tirer avantage d’un droit de gage général ??
Avantages, elle offre une protection légale : En l’absence de garanties spécifiques (sûretés spéciales), le droit de gage
général permet au créancier de se faire rembourser en saisissant les biens du débiteur et indivisibilité du patrimoine ce
droit s’applique à l’ensemble du patrimoine du débiteur, qu’il s’agisse de biens meubles (objets, argent) ou immeubles
(maisons, terrains). Néanmoins des Limites se posent Tous les créanciers ne sont pas égaux un créancier
chirographaire (sans garantie spéciale / ordinaire) est en position défavorable, car il sera payé après les créanciers
préférentiels, qui ont des droits prioritaires. Le droit de gage général offre une protection de base mais reste limité face à
des créanciers disposant de sûretés spéciales. En somme, le droit de gage général est une solution par défaut pour les
créanciers, mais elle n’est pas toujours suffisante dans les cas de concurrence entre créanciers.
Le concours des créanciers chirographaires est une situation où plusieurs créanciers ordinaires (sans garanties
spécifiques) cherchent à récupérer leurs créances auprès du même débiteur. Dans ce cas il y a une absence de droit de
suite et de préférence le créancier chirographaire n’a pas ni le droit de suite donc Il ne peut pas suivre les biens du
débiteur si ces derniers changent de propriétaire (ce droit est souvent réservé aux créanciers ayant des hypothèques ou
autres sûretés réelles) ni le droit de préférence, Il n’est pas prioritaire sur les autres créanciers. Lorsqu’il y a une
pluralité de créanciers ou ils se trouvent en concurrence, une procédure de saisie est lancée pour partager les biens du
débiteur. Il y existe des règles à respecter dont les créanciers doivent se manifester pendant la procédure néanmoins si
un créancier ne se déclare pas à temps, il perd son droit de participer au paiement de sa créance. On fait application de la
Règle du “prix de la course” Les créanciers qui se manifestent en premier (avant l’ouverture de la procédure) ont une
chance d’être servis, ceux qui arrivent après la saisie perdent leur droit au paiement, ainsi on fait une répartition
proportionnelle (au marc le franc) donc une fois la saisie effectuée, le montant disponible est
partagé proportionnellement entre les créanciers qui se sont déclarés. Chaque créancier reçoit une part en fonction de la
proportion de sa créance par rapport à la dette totale du débiteur (actif/passif).
L’incertitude sur le patrimoine du débiteur ; Lorsque le créancier souhaite récupérer sa créance, il peut saisir les biens
du débiteur tels qu’ils existent au moment de la saisie. Cependant, le droit de gage général ne protège pas contre
l’insolvabilité du débiteur, ce qui représente une limite importante. Si le débiteur n’a pas suffisamment de biens ou s’il a
organisé son insolvabilité, le créancier est désavantagé. Pour remédier à ces limites, le créancier peut utiliser 2 types
d’actions soit L’action paulienne elle est prévue par l’art 1341-2 du C civ, elle s’applique en cas de fraude donc si le
débiteur effectue des actes frauduleux (par exemple, vendre ou transférer des biens pour échapper à ses dettes), le
créancier peut demander que ces actes soient déclarés inopposables. Cela signifie que ces biens peuvent être saisis
comme s’ils n’avaient jamais été transférés, soit l’action oblique elle est prévue par l’art 1341-1 du C civ, elle intervient
en cas de négligence donc si le débiteur ne réclame pas ce qui lui est dû auprès de ses propres débiteurs (i.e. sous-
débiteurs), le créancier peut agir à sa place pour récupérer ces sommes. Cependant, ces actions ne sont pas toujours
efficaces, car elles dépendent de la présence d’une fraude ou d’une négligence, ce qui n’est pas systématique. Ce n’est pas
parce qu’on est titulaire d’une sûreté spéciale qu’on est exclu du droit de gage général. Un créancier titulaire d’une sûreté
spéciale (comme une hypothèque) peut également utiliser le droit de gage général pour récupérer ce qui dépasse la valeur
garantie par la sûreté. Cependant, dans ce cas le créancier reste préférentiel uniquement pour le bien couvert par la sûreté
et pour le reste du patrimoine, il redevient un créancier chirographaire, sans priorité particulière.
Cad d’entrepreneur individuel et son patrimoine : Ici on évoque le patrimoine du l’entreprise. Cette notion de
patrimoine a connu deux évolutions la création de l’EURL ou on doit faire une déclaration qui permettait de protéger ses
biens personnels en cas de dettes professionnelles, mais elle nécessitait des démarches administratives et juridiques puis
elle a été remplacer en 2022 par le statut d’entrepreneur individuel: Depuis le 15 mai 2022, l’entrepreneur individuel
dispose automatiquement de 2 patrimoines distincts Patrimoine professionnel qui regroupe les biens nécessaires à son
activité professionnelle et le patrimoine personnel qui inclut les biens privés, protégés des créanciers professionnels.
Cependant, cette séparation n’est pas absolue. Elle connaît 3 exceptions :
Art L526-22 al 6: Si le patrimoine personnel est insuffisant pour rembourser les créanciers personnels, ces
derniers peuvent se tourner vers le patrimoine professionnel, mais seulement dans la limite des bénéfices réalisés.
Art L526-24: En cas de fraude ou de violations graves des obligations fiscales, les 2 patrimoines peuvent être
saisis.
Renonciation volontaire : L’entrepreneur peut choisir de renoncer à la séparation entre ses patrimoines.
De plus, un entrepreneur individuel ne peut pas se porter caution pour une dette dont il est le débiteur principal (art
L526-22 al 3). Alors cette distinction de patrimoine sert comme mécanisme qui interdit l’auto-cautionnement, un
mécanisme qui protégerait ses biens personnels. Donc la q qui se pose est si un entrepreneur qui souhaiterait obtenir un
crédit pour développer son activité professionnelle pourrait-il prendre une sûreté réelle sur son patrimoine personnel –
par exemple une hypothèque ? /// Un entrepreneur souhaitant financer son activité pourrait-il hypothéquer un bien de son
patrimoine personnel ? Théoriquement NON, car cela irait à l’encontre de la séparation des patrimoines. Cependant, la loi
reste ambiguë, et la doctrine juridique est divisée sur ce point.
CAS PRATIQUE 1 ;
Cas Pratique : La Résolution de la Cession d'un Fonds de Commerce et la Délégation
I. Les Faits :
Mme Camille, propriétaire d'un fonds de commerce, conclut un contrat de cession avec M. Thomas, cessionnaire, pour la
vente de son fonds de commerce. Comme prix de vente, M. Thomas accepte de reprendre le prêt contracté par Mme
Camille auprès de la banque, l’établissement bancaire étant informé de cette reprise. La banque accepte cette proposition
de M. Thomas de prendre en charge la dette.
Cependant, quelques mois plus tard, la vente du fonds de commerce est annulée (résolue) en raison de l’inexécution d’une
des parties. La question se pose alors : quelle sera l’incidence de cette résolution de la cession sur les relations entre la
banque (délégataire) et M. Thomas (délégué) ?
II. La Délégation et son Rôle dans l'Obligation :
Concept de Délégation : La délégation est un mécanisme juridique où une personne (le délégant) transfère une
obligation de paiement à une autre personne (le délégué) envers un créancier (le délégataire).
o Mme Camille (cédant) : le délégant, qui devait initialement rembourser le prêt.
o M. Thomas (cessionnaire) : le délégué, qui accepte de reprendre la dette de Mme Camille et de
rembourser la banque.
o La Banque (établissement bancaire) : le délégataire, qui accepte la nouvelle obligation de M. Thomas à
sa place.
Nature de la Délégation :
o Délégation parfaite : La banque accepte que M. Thomas prenne entièrement en charge la dette, et Mme
Camille est libérée de son obligation. C’est la situation qui semble s’appliquer ici.
o Délégation imparfaite : Mme Camille et M. Thomas resteraient tous deux responsables devant la
banque, mais ici, il semble qu’il s’agisse bien d’une délégation parfaite, car la banque a accepté que M.
Thomas reprenne la dette.
III. Problématique juridique :
La cession du fonds de commerce a été résolue en raison de l’inexécution du contrat. Cela soulève plusieurs questions
juridiques :
1. La résolution de la vente a-t-elle une incidence sur l’obligation de M. Thomas envers la banque
(délégataire) ?
2. Le cessionnaire peut-il opposer la résolution de la vente de fonds de commerce à la banque, et si oui, dans
quelle mesure ?
IV. Analyse juridique :
1. La Distinction entre Résiliation et Résolution :
Résiliation : Lorsque le contrat est annulé pour l’avenir, mais les effets passés restent valables. Cela n’aurait donc
pas d’incidence rétroactive sur les obligations déjà exécutées.
Résolution : Le contrat est annulé rétroactivement. Cela signifie que le contrat est censé n’avoir jamais existé. En
cas de résolution de la cession, la question est de savoir si cela remet en cause les effets de la délégation,
notamment l’obligation de M. Thomas envers la banque.
2. L'impact de la résolution sur la Délégation :
La délégation crée une nouvelle obligation entre le délégué (M. Thomas) et le délégataire (la banque). Le rapport initial
entre le cédant (Mme Camille) et la banque est donc nouvellement organisé par la délégation, et la résolution du contrat
de cession n’impacte pas directement ce rapport.
Conformément à l'article 1336 alinéa 2 du Code civil, le délégué (M. Thomas) ne peut pas opposer au délégataire (la
banque) des exceptions qui relèvent des rapports entre le délégant (Mme Camille) et lui. Autrement dit, même si la
cession du fonds de commerce est résolue, cela n’affecte pas l’obligation de M. Thomas envers la banque, sauf stipulation
contraire dans le contrat de délégation.
En résumé :
Délégation parfaite : M. Thomas est seul responsable envers la banque, et la résolution du contrat de cession de
fonds de commerce n’annule pas sa dette envers la banque. M. Thomas doit continuer à rembourser la banque.
3. Le créancier du délégant (M. Arapède) peut-il agir contre M. Thomas ?
Le créancier de Mme Camille (M. Arapède), qui est un fournisseur impayé, pourrait vouloir saisir le montant de la
créance de Mme Camille. Cependant, il ne peut pas agir directement contre M. Thomas, car il n’a pas de lien contractuel
direct avec lui.
Il pourrait, cependant, utiliser une saisie-attribution, un mécanisme permettant de saisir les créances de son débiteur
(Mme Camille) détenues par un tiers (M. Thomas dans ce cas). Mais la saisie-attribution ne peut pas concurrencer le
droit exclusif de la banque à récupérer la somme due par M. Thomas.
La banque, en tant que délégataire, a un droit exclusif au paiement par M. Thomas, comme l’indique l’arrêt de la
Cassation (14 février 2006). Ce droit exclut la possibilité pour un créancier de Mme Camille d’intervenir dans les
paiements effectués à la banque, tant que la banque n’a pas exercé son droit au paiement.
Le créancier de Mme Camille (M. Arapède) pourrait, si un reliquat demeure après le paiement de la dette à la banque,
saisir ce reliquat, mais cela uniquement si la dette de M. Thomas envers la banque est inférieure à la créance
d’Arapède.
V. Conclusion :
1. Impact de la résolution de la cession : La résolution du contrat de cession de fonds de commerce n’a pas
d’incidence sur l’obligation de M. Thomas envers la banque, car la délégation a créé une nouvelle relation
contractuelle distincte.
2. Action du créancier de Mme Camille (M. Arapède) : M. Arapède ne peut pas agir directement contre M.
Thomas tant que la banque n’a pas exercé son droit exclusif au paiement. Il pourra intervenir seulement s’il y a un
reliquat après le paiement à la banque.
TD 2 – La formation du C de cautionnement
Surface :
Les sûretés spéciales sont des garanties mises en place pour protéger le créancier contre le risque d’insolvabilité du
débiteur. Ces sûretés se divisent en deux catégories : les sûretés personnelles et les sûretés réelles.
On commence par les sûretés personnelles, où c’est une personne tierce qui se porte garante du paiement d’une dette en
cas de défaillance du débiteur principal. Un exemple typique de sûreté personnelle est le cautionnement. Le contrat de
cautionnement est un accord par lequel une personne, appelée la "caution", s'engage à payer la dette du débiteur principal
si ce dernier n'est pas en mesure de le faire. Exemple de cautionnement :
Dans le cadre d’un bail immobilier, le propriétaire d’un bien peut demander au locataire de fournir une caution. Cette
caution garantit au propriétaire que le loyer sera payé même si le locataire se trouve dans l'incapacité de régler la somme
due. En cas de défaut de paiement du locataire, la caution prend la responsabilité du paiement.
Il existe deux types de cautionnement :
Le cautionnement simple, où la caution s’engage à payer uniquement si le débiteur principal fait défaut. Le
créancier doit d’abord essayer d’obtenir le paiement du débiteur principal avant de se tourner vers la caution.
Le cautionnement solidaire, qui est plus avantageux pour le créancier. Ici, le créancier peut demander
directement le paiement à la caution sans attendre que le débiteur principal fasse défaut. La caution est donc
responsable dès le début, ce qui facilite la procédure pour le créancier.
NBBB !! En droit civil, la solidarité dans un cautionnement n'est pas présumée et doit être expressément mentionnée
dans le contrat, à la différence du droit commercial où la solidarité est souvent présumée. Si la solidarité n'est pas
précisée, on considère le cautionnement comme simple.
Autres types de contrats de cautionnement :
Le sous-cautionnement permet à une sous-caution de se porter garante du paiement à la place de la caution
principale, notamment pour garantir les actions que la caution principale pourrait entreprendre contre le débiteur
principal après avoir payé.
Le certificat de caution est un contrat qui garantit le créancier contre la défaillance de la caution elle-même,
garantissant ainsi un paiement si la caution ne respecte pas son engagement.
Le cautionnement est donc une garantie précieuse pour le créancier, car il offre une sécurité supplémentaire en cas de
défaillance du débiteur principal. Il s'agit d'une obligation accessoire à l'obligation principale, ce qui signifie que les
actions qui s’appliquent à l'obligation principale s'appliquent aussi à la caution. Cela permet au créancier d’être protégé
contre l’insolvabilité du débiteur sans avoir à recourir à des procédures longues et complexes.
Précautions et protections pour la caution : Cependant, le cautionnement est un engagement risqué pour la caution.
Afin de protéger cette dernière, surtout lorsqu’elle est profane (c’est-à-dire qu'elle n'a pas de connaissance juridique), la
loi a longtemps exigé une mention manuscriteobligatoire. Cela signifiait que la caution devait inscrire à la main certaines
informations spécifiques pour garantir qu’elle comprenait l’étendue de son engagement.
Avant la réforme du droit des sûretés, le Code de la consommation imposait cette mention manuscrite pour assurer la
validité du contrat de cautionnement, mais seulement dans le cas où une personne physique non professionnelle
s’engageait envers un créancier professionnel. Cette exigence ne s'appliquait pas lorsque le contrat était passé devant un
notaire, car ce dernier agissait comme garant des droits de la caution.
Depuis le 1er janvier 2022, une nouvelle loi a modifié cette protection. La mention manuscrite n'est plus requise dans le
cadre des contrats conclus par acte authentique (par exemple, devant notaire). Toutefois, pour les contrats signés avant
cette date, la mention manuscrite reste exigée. En cas de non-respect de cette mention, le contrat peut être annulé, sauf si
l’erreur ou l’omission n'affecte pas la portée de l'engagement de la caution. Par exemple, une omission de terme, comme «
biens », dans la mention manuscrite pourrait limiter l’engagement de la caution à ses seuls revenus, excluant ses biens
personnels, mais ne remettrait pas en cause la validité du contrat.
Importance de la signature : Enfin, la signature de la caution est essentielle. Elle doit toujours suivre les mentions
manuscrites, car elle prouve que la caution accepte pleinement l’engagement. Si la signature manque, cela remet en
question l'existence même du contrat, rendant ainsi celui-ci nul.
Notes du cours ;
Le cautionnement est un contrat accessoire par lequel une personne, appelée caution, s’engage auprès d’un créancier à
garantir l’exécution de l’obligation d’un débiteur principal. L’obligation de la caution est étroitement liée à celle du
débiteur : si la dette principale disparaît, l’engagement de la caution s’éteint également. Ce mécanisme, bien que
protecteur pour le créancier, est encadré par des dispositions légales strictes visant à préserver les droits de la caution,
notamment après la réforme de 2021.
En fonction de sa nature, le cautionnement peut prendre différentes formes. Dans un cautionnement simple, le créancier
doit d’abord poursuivre le débiteur principal avant de se retourner contre la caution. En revanche, dans un cautionnement
solidaire, le créancier peut exiger directement le paiement de la caution sans avoir à prouver la défaillance du débiteur. Par
ailleurs, le cautionnement peut être civil ou commercial, selon le contexte dans lequel il est conclu. Le cautionnement
commercial, souvent utilisé dans les affaires, est soumis à des règles plus souples, notamment en ce qui concerne la
preuve de l’engagement et la présomption de solidarité entre les cocautions.
Certaines formes spécifiques de cautionnement méritent également d’être mentionnées. Le cautionnement peut être
indéfini, c’est-à-dire sans limitation de montant, ou encore dit "omnibus", couvrant toutes les dettes actuelles et futures du
débiteur envers le créancier. De plus, il existe des cautionnements conventionnels, résultant d’un accord entre les parties,
ainsi que des cautionnements légaux ou judiciaires, imposés respectivement par la loi ou par décision d’un juge.
Enfin, certaines figures particulières enrichissent la notion de cautionnement. Par exemple, le sous-cautionnement est une
garantie donnée par une seconde personne pour sécuriser l’engagement de la caution elle-même. De même, le certificat de
caution est un document attestant de la solvabilité de la caution ou de son engagement vis-à-vis du créancier. Ces
variantes renforcent la protection du créancier tout en tenant compte des spécificités des engagements pris.
FORMATION DU C DE CAUTIONNEMENT
Règles communes
Le cautionnement, étant un contrat, suit les règles générales qui régissent tous les contrats. Cela inclut la question des
vices du consentement, comme l'erreur.
- L'erreur : Une erreur dans le cadre du cautionnement peut rendre un contrat nul. Par exemple, si une caution se
trompe sur la solvabilité du débiteur (c'est-à-dire sa capacité à payer), cela ne rend pas automatiquement le contrat
nul, sauf si cette solvabilité était une condition déterminante de l'engagement de la caution. En d'autres termes, si
la caution a décidé de s'engager en raison de la solvabilité du débiteur et peut le prouver, l'erreur pourrait annuler
l'engagement.
- La cause du cautionnement : La "cause" d'un contrat fait référence à la raison pour laquelle une personne
s'engage dans ce contrat. Dans le cas du cautionnement, certains estiment que la cause se trouve dans les relations
entre la caution et le débiteur (par exemple, la volonté de la caution d'aider le débiteur, ou un avantage qu'elle
reçoit en échange). D'autres pensent que la cause réside dans la relation entre le créancier (la personne à qui l'on
doit de l'argent) et le débiteur, car la caution s'engage pour que le débiteur obtienne un avantage, comme un crédit.
Si cet avantage n'est pas accordé, le cautionnement pourrait être annulé.
Le formalisme ;
Le formalisme du contrat de cautionnement a évolué, en particulier avec la réforme de 2021. Cette évolution se distingue
entre deux types de formalisme : le formalisme probatoire et le formalisme ad validitatem. Le premier vise à prouver
l’existence de l’engagement, tandis que le second, plus strict, impose des conditions de validité, afin de protéger la caution
en attirant son attention sur la gravité de son engagement.
1. Avant la réforme du 15 septembre 2021
Avant la réforme, le cautionnement était principalement soumis à un formalisme probatoire, avec des règles qui
garantissaient que l’engagement pouvait être prouvé en cas de litige. Cependant, des préoccupations concernant la
protection des cautions ont entraîné l’introduction d’un formalisme supplémentaire pour garantir la validité du
contrat
a – La mention issue du Code civil : L'article 1376 du Code civil (ancien article 1326) imposait une mention
spécifique pour que l’acte sous signature privée constitue une preuve littérale. Cette mention, indiquant la somme
en chiffres et en lettres, était exigée à des fins probatoires. La Cour de cassation a jugé que l'absence de cette
mention n’entraînait pas la nullité du contrat, mais empêchait sa valeur probatoire, le qualifiant de simple
commencement de preuve par écrit.
b – Les mentions issues du Code de la consommation
Le Code de la consommation a introduit des exigences supplémentaires pour protéger la caution, notamment dans
les contrats de crédit à la consommation ou immobilier souscrits par une personne physique. L’article L. 314-5
impose que le contrat de cautionnement soit précédé de certaines mentions manuscrites. Par exemple, la caution
doit indiquer, avant sa signature, un certain nombre de précisions sur son engagement (montant garanti, durée,
nature de l’obligation). Ces mentions sont obligatoires sous peine de nullité relative, mais la nullité peut être levée
si l'acte est confirmé par une exécution volontaire.
c – La mention manuscrite dans le bail d’habitation
Pour un bail d’habitation, la loi du 6 juillet 1989 impose que la caution rédige et signe une mention manuscrite
faisant apparaître le montant du loyer et les conditions de révision, ainsi qu’une affirmation claire de la nature et
de l’étendue de l’engagement. L’absence de cette mention entraîne la nullité du contrat de cautionnement.
2. Après la réforme du 15 septembre 2021
La réforme de 2021 a modifié certaines exigences et clarifié la nature du formalisme pour la validité du
cautionnement, avec un renforcement de la protection de la caution. Par exemple :
Les règles de mention manuscrite ont été précisées, exigeant que l'engagement de la caution soit clairement défini,
notamment le montant garanti et la durée de l’engagement.
Certaines irrégularités dans la rédaction des mentions, si elles ne modifient pas la portée ou le sens de
l'engagement, ne sont plus systématiquement sanctionnées par la nullité du contrat. La jurisprudence a également
adapté l’étendue de l’engagement de la caution en fonction des erreurs matérielles (par exemple, omission de
certains mots ou termes).
Donc La réforme du droit des sûretés, introduite par l'ordonnance du 15 septembre 2021, modifie profondément
les exigences formelles du contrat de cautionnement pour les cautions personnes physiques. Voici les principaux
apports de cette réforme
Unification des mentions manuscrites : La réforme unifie les règles relatives aux mentions manuscrites,
imposant désormais que la caution appose elle-même une mention spécifique sur le contrat de cautionnement, tel
que défini à l’article 2297 du Code civil. Cette mention doit préciser que la caution s’engage à payer ce que le
débiteur doit au créancier en cas de défaillance, avec un montant exprimé à la fois en chiffres et en toutes lettres.
En cas de différence entre les deux, la somme en toutes lettres prime.
Extension du champ d’application : Tous les contrats de cautionnement pour les personnes physiques, quelle
que soit la qualité du créancier (professionnel ou non), sont désormais soumis à cette exigence de mention
manuscrite.
Évolution du contenu de la mention : La mention ne doit plus obligatoirement suivre un modèle pré-rédigé,
contrairement aux règles antérieures. La rédaction est désormais plus libre, bien que la somme en principal et
accessoires doive impérativement être indiquée à la fois en chiffres et en lettres. L'exigence d'une durée
d'engagement disparaît.
Possibilité de mention électronique : La mention, auparavant manuscrite, peut désormais être apposée sous
forme électronique. Cela marque la suppression de l’exception prévue par l’article 1175 du Code civil, qui
permettait une dérogation pour les sûretés.
Renonciation aux bénéfices de discussion et de division : La caution peut renoncer aux bénéfices de discussion
(l’obligation pour le créancier de poursuivre d’abord le débiteur) et de division (l’obligation de partager les
poursuites entre plusieurs cautions). Si cette renonciation est faite, elle doit être clairement mentionnée dans le
contrat, conformément aux nouvelles dispositions de l’article 2297, alinéa 2, du Code civil.
Le devoir de mise en garde
1. Avant la réforme du 15 septembre 2021
La jurisprudence a progressivement imposé un devoir de mise en garde de la caution. Ce devoir, qui incombe aux
créanciers professionnels, est destiné à protéger les cautions non averties. La caution avertie, c’est-à-dire celle ayant
les compétences nécessaires pour évaluer la gravité de son engagement, n’est pas concernée par ce devoir. Il revient
au créancier de prouver que la caution est avertie.
Pour déterminer si la caution est avertie, la jurisprudence prend en compte divers éléments tels que la compétence en
matière de financement, la durée des fonctions exercées dans l'entreprise cautionnée et l'implication dans le
financement de l'entreprise. La simple fonction de dirigeant ne suffit pas à qualifier une caution d’avertie.
La Cour de cassation a précisé que le devoir de mise en garde ne s’applique que lorsque, au moment de l’engagement,
l’obligation contractée par la caution est inadaptée à ses capacités financières, ou lorsqu’un risque d’endettement
existe en raison de l’octroi du prêt. Toutefois, ce devoir de mise en garde ne concerne pas l’opportunité ou les risques
de l’opération financée (Cass. com., 11 mars 2020, n° 19-11.151). La caution doit prouver que son engagement n’était
pas adapté à ses capacités financières ou qu’il existait un risque d’endettement lié à l’octroi du prêt (Cass. com., 5
févr. 2020, n° 18-21.444 ; Cass. com., 10 juillet 2024, n° 22-22.643).
En cas de manquement au devoir de mise en garde, la responsabilité civile du créancier peut être engagée pour réparer
le préjudice subi par la caution. Ce préjudice est généralement constitué de la perte de la chance de ne pas avoir
contracté ou d'avoir contracté à des conditions plus favorables.
2. Après la réforme du 15 septembre 2021
L’article 2299 du Code civil consacre le devoir de mise en garde de la caution physique. Ce devoir s’applique
spécifiquement aux créanciers professionnels lorsque l'engagement du débiteur est inadapté à ses capacités
financières. La réforme supprime la nécessité de démontrer si la caution est avertie ou non : toutes les cautions
physiques sont désormais créancières de ce devoir.
La déchéance de droit est la sanction en cas de manquement à ce devoir, mais elle ne s'applique qu’à hauteur du
préjudice subi par la caution. Cette sanction est en accord avec la jurisprudence antérieure concernant le devoir de
mise en garde.
D – Le pouvoir de conclure le cautionnement
1. Les règles du droit des régimes matrimoniaux
Dans le cadre d’un cautionnement donné par un époux commun en biens, l'article 1415 du Code civil impose que
l'autre époux donne son consentement express, faute de quoi seul l’époux caution engage ses biens propres et ses
revenus, à l'exclusion des biens communs.
Si les deux époux sont caution dans le même acte, le consentement est implicite, et la restriction des biens communs
ne s'applique pas. En revanche, si chaque époux signe séparément, le cautionnement de l’un engage uniquement ses
biens propres et ses revenus.
Il est important de noter que l’époux ayant donné son consentement express n’a droit à aucune protection particulière :
il ne bénéficie pas des devoirs d’information ou de mise en garde applicables à la caution.
2. Les règles issues du droit des sociétés
Les règles du cautionnement doivent également être analysées selon la forme de la société. Dans les sociétés à risque
limité (SARL, sociétés par actions), l’acte de cautionnement engage la société, même si l’acte dépasse l’objet social, à
moins qu’un tiers de bonne foi puisse prouver le contraire.
En revanche, dans les sociétés à risque illimité (SNC, sociétés civiles), un acte de cautionnement qui dépasse l’objet
social n’engage pas la société, sauf si l’acte a été autorisé par une décision unanime des associés ou s'il existe une
communauté d’intérêts suffisante entre la société et la caution.
Concernant l’intérêt social, la jurisprudence montre que dans les sociétés à risque limité, la méconnaissance de
l’intérêt social n’entraîne pas la nullité du cautionnement (Cass. com., 12 mai 2015, n° 13-28.504), alors que dans les
sociétés à risque illimité, une telle méconnaissance peut entraîner l’annulation de l’acte de cautionnement (Cass. com.,
6 janvier 2021, n° 19-15.299).
Les sociétés anonymes doivent obtenir une autorisation du conseil d'administration ou du conseil de surveillance pour
valider un cautionnement (C. com., art. L. 225-35, al. 4). Si cette procédure n’est pas respectée, le cautionnement
devient inopposable à la société.
NB :
Les articles L. 331-1 et L. 331-2 du Code de la consommation expliquent les règles pour protéger les personnes qui se
portent caution pour un emprunteur.
Article L. 331-1 : Si une personne se porte caution pour un débiteur, elle doit signer un document précisant clairement
son engagement. Elle doit indiquer qu’elle s’engage à rembourser la dette du débiteur si celui-ci ne paye pas, en utilisant
ses revenus et ses biens. Cette mention aide la caution à comprendre la responsabilité qu’elle prend.
Article L. 331-2 :Si la caution accepte un cautionnement solidaire (où elle s’engage à payer immédiatement le créancier
sans attendre que celui-ci demande au débiteur de payer), elle doit aussi signer une mention indiquant qu’elle renonce à
demander au créancier de poursuivre d’abord le débiteur principal. Cela signifie que la caution paiera directement si le
débiteur ne paye pas.
Docs ;
Doc. n° 2 : Cass. civ. 1ère, 10 avril 2013, n° 12-18.544
Cet arrêt porte sur un litige concernant un contrat de cautionnement. M. X... s’était porté caution pour une société, mais la
mention manuscrite qu'il avait rédigée pour garantir sa responsabilité n’était pas tout à fait conforme aux exigences
légales des articles L. 341-2 et L. 341-3 du C de la consom. Ces arts précisent que la caution doit écrire de manière
précise et complète certains éléments, tels que le montant garanti et la durée. Dans ce cas, bien que des erreurs aient été
relevées dans la rédaction, la Cdc a estimé que les erreurs n'affectaient pas l’intention de la caution ni la portée de son
engagement. Par conséquent, la Cour a annulé la décision de la cour d’appel qui avait jugé le contrat de cautionnement
nul.
Cas 1 :
Rappel des faits → un couple marié qui dirige une société qui se sont portés caution dans des actes différents.
Il y avait 2 contrats de cautionnement distincts : un contrat de cautionnement sous seing privé et un contrat de
cautionnement par acte authentique (passé devant le notaire). La banque va assigner la caution quelque fois plus tard.
Donc, quelles sont les moyens de défense que ces derniers peuvent invoquer pour se libérer de leur engagement ??
Au titre de moyens de défense, on va se poser sur le q de la validité du contrat de cautionnement qui a été conclu par les
époux
En principe, tout couple marié est soumis à un régime matrimonial. A ce propos, la loi leur donne le choix du régime
matrimonial. Si les époux font ce choix, ils concluent un contrat de mariage. A défaut de choix, la loi leur applique à titre
supplétif de volonté le régime de la communauté légale réduite aux acquêts (on l’abrège en communauté légale). Dès lors
que les époux sont mariés sous le régime de la communauté légale réduite aux acquêts, l’art 1415 du C civ dispose que
lorsqu’un époux conclu un contrat de cautionnement, il n’engage que ses biens propres et ses revenus. Sauf à ce que
l’autre époux donne son consentement exprès a l’acte, auquel cas il engagera les biens communs. i.e. lorsqu’un époux
seul conclut un contrat de cautionnement, sans le consentement de son conjoint, les créanciers donc pourront engager les
biens propres et les revenus de l’époux caution. Les biens propres ce sont les biens qui ont été acquis avant le mariage,
ainsi que tous les biens acquis pendant le mariage à titre gracieux ou gratuit (succession, les objets accessoires
personnelles…). Les revenus sont les revenus d'une activité professionnelle ou d'un bien qui appartient proprement à
l’époux.
Donc, le gage des créanciers se limite aux biens propres et aux revenus de l’époux caution, sauf si le conjoint donne son
consentement exprès. S’il donne son consentement exprès, à ce moment-là, l’assiette du gage des créanciers s’étend aux
biens communs, c'est-à-dire aux biens qui ont été acquis à titre onéreux pendant le mariage. Néanmoins, l’arrêt Cass.
com, 5 fév. 2013, n° 11-18.644 est venu préciser que le fait pour des époux de conclure des actes de cautionnement de
manière séparée n’emporte pas consentement exprès du conjoint. Ce n’est pas parce que deux époux ont conclu chacun
d’entre eux un contrat de cautionnement de manière séparée, que ça emporte consentement exprès de l’acte de
cautionnement réalisée par le conjoint.
- En l’espèce, le couple marié, sous un régime légal, va conclure séparément deux contrats de cautionnement
distincts. Autrement dit, les époux ne sont pas intervenus sur un seul et même acte, chacun a donné son
consentement sur un contrat distinct, l’un pour un acte sous seing privé, l’autre pour un acte authentique. De sorte
que le consentement exprès du conjoint, au sens de l’art 1415 du C civ, ne peut pas être présumé. A défaut de
consentement exprès, le gage des créanciers ne pourra jamais s’étendre aux biens communs. Par conséquent, si
les créanciers doivent saisir les garants (?) de la caution, ils ne pourront saisir que les biens propres et les revenus
de chaque époux, les biens communs sont exclus du gage des créanciers.
Maintenant, les époux veulent essayer de trouver les moyens de défense pour éviter de payer la banque qui demande le
paiement. Le moyen de défense qui leur est offert c'est le respect des mentions manuscrites. Le prb qui se pose ici est
de savoir si le non-respect des mentions manuscrites entraine la nullité du contrat de cautionnement conclu par les époux ?
Alors, la mention manuscrite est une mention qui est exigée pour tous les contrats qui sont conclus avant le 1 er janvier
2022, dont les contrats qui sont conclus entre caution p phy et un créancier professionnel dans un acte sous seing privé.
C'est l’ancien art L.331-1 du C de la consom qui prévoit la mention manuscrite qui est exigée de peine de nullité, avant
la réforme. L’arrêt Cass. civ. 1ère, 9 juillet 2009, n° 08-15.910, est venu préciser que le créancier professionnel, « c'est
le créancier dont la créance est née dans l'exercice de sa profession ou se trouve en rapport direct avec l'une de ses
activités professionnelles ». En l’occurrence, on peut exclure l’acte authentique conclu par l’épouse, puisque la mention
manuscrite ne s’applique pas à l’acte authentique par l’intervention du notaire. Donc, la question de la mention manuscrite
va plus se poser pour le contrat de cautionnement qui a été conclu par l’époux. Donc, pour savoir si l’époux sera tenu en
qualité de caution vis-à-vis de banque ou pas, il faut savoir si la mention manuscrite s’applique à lui ou pas.
En l’occurrence, on est face à une p phy qui s’est portée caution vis-à-vis d'un créancier professionnel, puisque c'est un
établissement bancaire, et l’acte étant sous seing privé. Donc, la mention manuscrite exigée par l’ancien C de la consom
s’applique (parce qu’on est avant la réforme). Sur ce point, il fallait apprécier la mention. Là, la mention n’est pas fidèle
au mot pour mot, à la mention prévue par C de la consom. Ecq ces subtilités portent affectent la validité du contrat de
cautionnement ?
La réponse est non, puisque la Cdc, dans son arrêt Cass. civ. 1ère, 9 nov. 2004, n° 02-17.028, s’est toujours portée garante
du fait que le contrat de cautionnement n’est pas nul dès lors que les différences n’affectent ni le sens ni la portée de la
mention manuscrite, cad qu’a partir au moment où les différences observées entre la mention sur contrat de cautionnement
et la mention prévue par la loi n’affectent ni le sens ni la portée de l’engagement, ça n’entraine pas la nullité de
l’engagement. Ça va simplement en limiter la portée, cad que s’il n’a que le terme « revenus », et il a omis le terme «
biens », ça limite la portée de l’engagement de la caution aux seuls revenus, le créancier ne pourra pas poursuivre les
biens. Aussi si on a prévu le principal, et on a oublié d’indiquer les intérêts, notre obligation se tient au principal, ne sera
pas englobées les intérêts. Donc, le créancier ne pourra pas nous réclamer en tant que caution les intérêts. Ce pour éviter
de mettre en cause systématiquement la validité des contrats de cautionnement pour simple différence observée.
- En l’espèce, la mention rédigée aurait indiqué les revenus de la caution, ainsi que les intérêts pénalités et intérêts
de retard. Il en résulte, que le gage des créanciers se limitera aux biens de la caution. Ça n’englobera pas les
revenus. De la même manière, ça se limite au principal, et ça n’englobera pas les intérêts de pénalités et les
intérêts de retard. cad, que la banque ne pourra pas réclamer à la caution que le principal sur ces biens.
Néanmoins, il reste de s’interroger sur la signature de la caution. Soit on dit que la signature n’était pas indiquée,
elle était omise. L’omission de la signature compromet la portée de l’engagement, ça entraine la nullité de
l’engagement, soit on dit que la signature peut figurer dans le contrat intégral, donc on présume que la signature
est là, et que le contrat est valable. Mais le principe est que, normalement, la Cdc, dans l’arrêt Cass. com., 22 janv.
2013, n° 11- 25.887, a précisé que la signature devait suivre la mention manuscrite. Si la signature ne suit pas la
mention manuscrite, il y a nullité de l’engagement.
En définit, le défaut de signature entrainerai la nullité du contrat de cautionnement. Après la réforme, la réforme a
simplement supprimé la mention manuscrite, c'est-à-dire qu’elle a abrogé la mention manuscrite du Code de la
consommation. Désormais, la mention manuscrite n’est pas exigée. Alors, la caution n’est engagée qu’à hauteur de son
engagement. Donc, la, on retrouve les mêmes solutions (s’il n’y a que les revenus, elle ne sera tenue qu’à hauteur de ses
Revenus, s’il n’y a que ses biens, elle ne sera engagée que par ses biens, s’il n’y a pas la mention des intérêts de pénalités
et de retards, le créancier ne peut pas réclamer les intérêts de pénalités et de retards). La réforme a justement élargi le
champ parce que désormais elle s’applique à tous les créanciers, même profanes. C'est-à-dire, indépendamment de la
qualité du créancier, toute personne physique conclut un contrat sous seing privé se voit imposée la réforme, peu importe
le statut de créancier.
Cas 2 :
Rappel des faits → une société qui se porte caution pour une autre société. Donc, on a une personne morale qui va se
porter caution pour garantir les dettes d'une autre personne morale. Quels sont les moyens de défense qu’on peut
invoquer ?
Déjà, il y a l’obligation d’information du banquier. Il y a aussi la durée du contrat de cautionnement, sur la capacité de
résiliation du contrat de cautionnement. Il y a eu une distinction doctrinale entre l’obligation de couverture et l’obligation
de règlement. Normalement, un contrat de cautionnement reste un contrat, et comme tout cautionnement, on distingue 2
types de contrats en droit : le contrat à durée déterminée CDD, et le contrat à durée indéterminée CDI.
- Les contrats à durée déterminée ce sont les contrats qui comportent un terme. La conséquence est qu’on est
obligé de respecter le terme, on ne peut pas résilier le contrat avant.
- Dans les contrats à durée indéterminée, on est face au principe selon lequel les contrats perpétuels sont prohibes
en droit, les parties doivent conserver la faculté de résilier unilatéralement le contrat tout moment sous réserve de
respecter un délai de préavis. C'est l’art 1211 du C civ Tout ça pour dire que pour un CDI, il y a la faculté de
résiliation. En résiliant un contrat, va forcément intervenir la distinction entre l’obligation de couverture et
l’obligation de règlement. Parce qu’en fait, la durée de contrat c'est l’obligation de la couverture.
o Ex : si on est caution et engage de payer toutes les dettes de quelqu'un jusqu’au décembre 2025, ça
voudrait dire que l’obligation d’ouverture couvre jusqu’à décembre 2025. En décembre 2025, l’obligation
de couverture cesse, c'est-à-dire qu’on cesse de couvrir toutes les dettes qui naitrait après décembre 2025.
o Ex: Sur l’obligation de règlement, il y a des dettes qui peuvent naitre mais qui ne sont pas forcément
exigibles au moment de la naissance. Admettant que des dettes naissent pendant l’obligation de
couverture, mais qu’elles deviennent exigibles après l’extinction de l’obligation de couverture, est-ce
qu’on est tenu par cette obligation de règlement ? Oui, parce que les dettes sont nées pendant la période
de couverture. Donc, en fait, la caution est tenue par toutes les dettes qui sont nées pendant la période de
couverture et qui seraient exigibles après la période de couverture, parce qu’elle est tenue par une
obligation de règlement. Mais, son obligation de couverture cesse soit au terme fixé par les parties, soit
par la résiliation unilatérale par les parties. qui rappelle que les contrats à durée indéterminée notamment,
sur le pouvoir de résilier de manière unilatérale, sous réserve de respecter un délai de préavis.
Dans le cas pratique, ce n’est pas mentionné la durée, on est dans le principe qu’on est dans un contrat à durée
indéterminée. Si le contrat est à durée indéterminée, ça voudrait dire que la caution peut mettre fin au contrat à tout
moment sous réserve de respecter un délai de préavis, mais elle sera tenue après cette résiliation des dettes qui seront nées
avant la résiliation (pendant la période de couverture). Déjà, ça limite pour la société l’étendue de son engagement. Son
engagement ne vaut que pour toutes les dettes nées pendant la période de couverture (avant la résiliation). Donc, la
résiliation limiterait en fait son obligation de couverture, mais elle sera tout de même tenue de l’obligation de règlement
des dettes nées pendant la période de couverture. Donc, pour les dettes nées pendant la période de couverture, est-ce
qu’elle peut invoquer les moyens de défense ? Oui, elle peut invoquer les règles de droit des sociétés : l’objet social et
l’intérêt social (est-ce qu’ils sont respectés ?).
Le principe c'est que dans les sociétés a risque illimitée (SNC, société civile), c'est que le dépassement de l’objet sociale
n’engage pas la société. Ce qui veut dire que la société dans le cas s’est portée caution, donc elle ne sera pas tenue de
payer auprès de la banque, à moins que l’acte soit autorisé par une décision unanime des associés. Or, la, en l’espèce, rien
n’est mentionné à ce sujet-là, de sorte qu’on ne peut pas se prononcer pour savoir si l’objet social est respecté ou pas.
Par ailleurs, il y a un autre moyen de défense qui est l’intérêt social, puisque l’intérêt social s’applique aussi aux sociétés
a risque illimité. Si l’acte de cautionnement méconnait l’intérêt social, en particulier, lorsque l’acte risque de mettre en
péril l’existence de la société, il s’agit alors d'une cause de nullité. Une décision unanime là, est indifférente,
contrairement à l’objet social. C'est un rappel de l’arrêt Cass. com., 6 janv. 2021 dès lors qu’il porte atteinte à l’intérêt
social. Or, la, en l’espèce, rien n’est précisé à ce sujet, de sorte que faute d’indiction particulière de droit des sociétés ne
permet pas à la société en qualité de caution de pouvoir mettre en cause son engagement. Donc, le droit civil qui va
permette à la caution de pouvoir se défendre notamment avec l’obligation qui dispose que : « Le créancier professionnel
est tenu, avant le 31 mars de chaque année et à ses frais, de faire connaître à toute caution personne physique le montant
du principal de la dette, des intérêts et autres accessoires restant dus au 31 décembre de l'année précédente au titre de
l'obligation garantie… ». C'est l’obligation annuelle, c'est-à-dire que chaque année au 31 décembre, la banque doit
informer toutes les cautions de ce qu’il reste à payer. Par ailleurs, l’autre obligation, c'est ce qu’en outre, le créancier
professionnel est tenu à ses frais sous la même sanction de rappeler à tous les personnes physiques le terme de leur
engagement, ou si le cautionnement est à durée indéterminée, sa faculté de résiliation à tout moment peut être exercée.
D'une part, l’article 2302 du Code civil parle du cautionnement qui impose à un créancier professionnel et une personne
physique, mais ces obligations sont également applicables au cautionnement souscrit par une personne morale, dès lors
que cette caution personne morale s’est portée caution vers un établissement de crédit ou une société de financement
garanti d'un concours financier a une entreprise, qui dit que le fait qu’une décision unanime des associés approuvant le
cautionnement est indifférent d’information. C'est l’article 2302 du Code civil
Donc, à partir du moment où on est en relation avec un établissement de crédit, même une personne morale bénéficie de la
même protection de la personne physique. D’autre part, cette obligation s’applique à tous les contrats y compris les
contrats qui ont été conclus avant la réforme, parce que c'est la seule obligation qui s’applique à titre rétroactif. La, en
l’espèce, il y a une personne morale qui s’est portée caution, normalement, la protection qui est prévue s’étend également
aux personnes morales. Ça ne pose aucun problème dès lors qu’elles aient portées caution envers un établissement
financier.
Néanmoins, ce contrat a été conclu avant la réforme, mais là encore, ça ne pose pas de problèmes, puisque l’obligation
d’information annuelle s’applique à tous les contrats, même les contrats qui sont conclus avant la réforme, puisque la loi
s’applique de manière rétroactive pour l’obligation d’information annuelle.
Donc, quelle est la sanction si la banque n’applique pas son obligation d’information annuelle ? A défaut d’information
annuelle, la sanction qui sera applicable à la banque c'est la déchéance des intérêts et pénalités, jusqu’à la
communication de la nouvelle information. Ça voudrait dire que la banque ne pourra pas demander à la caution le
paiement des intérêts et des pénalités jusqu’à qu’elle finalement respecte son obligation d’information annuelle.
En l’espèce, la SCI n’a jamais reçu l’information annuelle, donc la banque n’a pas rempli son obligation d’information
annuelle. Par conséquent, la banque ne pourra pas demander à la caution le paiement des intérêts et des pénalités jusqu’au
respect de la nouvelle obligation.
Nbb :
CDD (durée déterminée) : La résiliation n’est pas possible avant le terme prévu.
CDI (durée indéterminée) : La caution peut résilier unilatéralement, en respectant un délai de préavis. Cependant, elle
reste responsable des dettes nées pendant la période de couverture (avant la résiliation).
Distinction entre obligation de couverture et obligation de règlement :
NB : L’obligation de couverture désigne l’engagement de la caution à garantir les dettes du débiteur principal qui
naissent pendant la période de validité du contrat de cautionnement. Quand prend-elle fin ? Au terme prévu dans le
contrat (dans le cas d’un contrat à durée déterminée). Donc Lors de la résiliation unilatérale du contrat par la caution, si
le contrat est à durée indéterminée (sous réserve de respecter un préavis). Effet de la fin de l’obligation de couverture,
Les dettes nées après la fin de cette obligation ne sont plus couvertes par la caution. Exemple :
Une caution s’engage pour garantir les dettes d’une société jusqu’au 31 décembre 2025.
o Toute dette née avant cette date est couverte.
o Toute dette née après cette date n’est plus couverte, même si elle est liée au débiteur principal.
Obligation de règlement : elle correspond à l’obligation de la caution de payer les dettes couvertes (celles qui sont nées
pendant la période de couverture), même si elles deviennent exigibles après la fin de cette période. Pourquoi ? Parce
que la dette existe déjà juridiquement. L’exigibilité (moment où le créancier peut en demander le paiement) peut survenir
après la fin de l’obligation de couverture, mais la dette elle-même est née pendant cette période. Exemple :
1. Une caution garantit les dettes d’une société jusqu’au 31 décembre 2025.
o Une dette est contractée le 30 décembre 2025 (elle est donc couverte).
o Cette dette devient exigible le 15 janvier 2026.
o La caution est tenue de régler cette dette, même si elle est devenue exigible après la fin de l’obligation de
couverture, car elle est née pendant la période de couverture.
Lien entre les deux obligations :
Obligation de couverture : Encadre la naissance des dettes couvertes par la caution. A tandis que l’Obligation
de règlement : Encadre le paiement des dettes qui ont été couvertes (même si leur exigibilité est postérieure).
Points essentiels à retenir : Durée de l’obligation de couverture : Définie par la durée du contrat de cautionnement
(CDD ou CDI). Étendue de l’obligation de règlement : Inclut toutes les dettes nées pendant la période de couverture,
même si elles deviennent exigibles après sa fin. Et l’Importance pratique : La fin de l’obligation de couverture limite les
nouvelles dettes garanties. L’obligation de règlement perdure pour les dettes déjà couvertes.
Td 3 et 4 –
Le contrat de cautionnement est un contrat particulier, on a vu qu’il y a une mention manuscrite qui est requise pour le
contrat a titre de validité. La forme de cette mention diffère selon si on est avant ou après la réforme de 15 septembre
2021. Là, aujourd’hui on va voir la mise en œuvre du contrat de cautionnement et plus précisément son exécution. Donc,
quand il s’agit d’exécuter, quand le créancier appelé en garantie la caution face à la défaillance du débiteur principal, la
question qui se demande est est-ce que le créancier va pouvoir exiger de la caution l’exécution de son engagement. Sur ce
point on va voir un certain nombre de principes qui sont poser par la loi dans le but de protéger la caution car si le contrat
de cautionnement reste un contrat qui est en faveur du créancier puisqu’il lui offre une garantie du paiement du débiteur
principal et donc il garantit l’insolvabilité du débiteur principal. Il reste que pour la caution, le contrat de cautionnement
reste un engagement avec des conséquences dangereuses. C’est la raison pour laquelle le législateur vient protéger la
caution par les mentions manuscrites, sur l’exécution, il protège la caution avec un principe phare, qui est le principe de
proportionnalité. Ce principe indique que c’est hors de question pour la caution pour s’engager pour n’importe quel
montant, quand la caution s’engage elle doit être en mesure de faire face à son engagement. Donc, s’il s’avère que
l’engagement de la caution est disproportionné par rapport à ses facultés contributives, la loi impose des sanctions. On
verra que la donne va changer si on se trouve avant ou après la réforme puisque selon la loi qui est imposée au litige, la
sanction n’est pas la même. Il est pertinent donc se préciser que l’appréciation même de la proportionnalité à changer
(cette réforme de l’ordonnance du 15 Septembre 2021 qui est en vigueur depuis le 1er janvier 2022, tous contrats conclus
à partir de cette date ce voit appliquer cette réforme, tous contrats conclus antérieurement à cette date, reste soumis au
droit antérieur par exception aux obligations d’information qui s’appliquent de manière rétroactive aux situations
ancienne). Dans le cadre de cette proportionnalité, La défaillance est la situation où la caution avait un engagement
proportionnel et qui est devenu a un 2 moment donné, elle n’est plus en mesure de répondre à son engagement. Mais, la
disproportion existe dès même la conclusion de contrat (dès l’engagement même). Avant la réforme (sous legis du droit
ancien) —> c’est prévu que quand la caution est engagée elle doit être engager par rapport à ses facultés contributives et
ses facultés sont apprécies à deux moments : Au moment de la conclusion du contrat de cautionnement. Soit Au
moment de l’appel en garantie du créancier, soit le jour de l’assignation. On se place à ses 2 moments pour apprécier la
proportionnalité de l’engagement.
- Avant la réforme on estime que quand la caution avait une situation financière disproportionner au moment de
son engagement mais il y avait un retour a une meilleure fortune au moment de l’appel en garantie, le retour a
une meilleure fortune faisait de l’engagement de la caution, un engagement valable. On disait que peut importe de
la disproportionnalité de l’engagement au moment de la conclusion du contrat s’il y avait retour a une meilleure
fortune.
- Depuis la réforme, la situation a changer, on prend en considération uniquement le moment de la conclusion du
cautionnement. On apprécie la disproportion dès le moment de la conclusion du cautionnement, on ne prend
plus en considération le moment de l’appel en garantie par le créancier. Cad que depuis la réforme, le retour a une
meilleure fortune est devenu indifférent. On apprécie alors la proportionnalité de l’engagement de la caution a ses
facultés contributives au moment de la conclusion du cautionnement. Cette appréciation est importante car s’il
s’avère que l’engagement de la caution est disproportionner, des sanctions vont être appliquer.
La sanction a été réformée.
- Avant la réforme = la décharge totale de la caution, c’est-à-dire que la caution ne peut pas être appelée en garantie
par le créancie
- Après la réforme = on n’est plus sur une décharge totale, on est sur une réduction judiciaire de l’engagement a
hauteur des facultés contributives de la caution D’ou l’importance de savoir si one est avant ou après la réforme
car la règle pour la sanction va différée.
Il existe plusieurs principes qui permettent en cas de non respect de la caution d’être parfois déchargée, notamment par
rapport a la disproportion. On a vu par rapport aux régimes matrimoniaux que le créancier puissent saisir les biens
communs des époux, il y a besoin du consentement du conjoint pour étendre l’assiette du gage des créanciers pour passer
des actes du des biens communs. Aujourd’hui on aborde d’autres règles qui abordent le fonctionnement du contrat de
cautionnement, notamment on va voir que dans le contrat de cautionnement notamment quand la caution est la dirigeante
d’une société (dont elle garantie les dettes), parfois cette dirigeante / ce dirigeant peut cesser ses fonctions. Lorsqu’il y a
cessation des fonctions de dirigeant, est-ce que cette cessation va affecter l’engagement de ce dirigeant en qualité de
caution ? On de demande alors si la cessation des fonctions d’un dirigeant emporte des conséquences sur les cautions
conclues ?
Notes du cours ;
Le créancier a une obligation d'informer la caution tout au long de la durée du contrat de cautionnement, même après sa
signature. Cette information est cruciale car elle permet à la caution de connaître l'évolution de sa responsabilité et de
prendre conscience des risques liés à l'engagement. En effet, au début du contrat, la caution ne paye rien au créancier et
peut oublier son engagement avec le temps, d’où l’importance de lui rappeler régulièrement certaines informations.
- Avant la réforme de 2021, les obligations d'information étaient dispersées entre plusieurs codes juridiques (CMF,
C civ, C de la consom). Ces informations concernaient notamment le montant de la dette, les intérêts, les
commissions et la date limite de l'engagement. La sanction du manquement à ces obligations pouvait entraîner la
déchéance des intérêts ou des accessoires de la dette non payés.
Par exemple, un créancier devait informer la caution sur le montant de la dette chaque année, au plus tard le 31
mars, et les créances et accessoires (intérêts, frais, etc.) pouvaient être supprimés si l'information n'était pas
communiquée. De même, si le débiteur principal était en défaillance, la caution devait en être informée, et la non-
information entraînait la déchéance des intérêts et pénalités dus.
- La réforme de 2021 a simplifié et clarifié ces obligations d'information. Désormais, 2 types d'informations doivent
être transmises à la caution :
Le montant de la dette (principal, intérêts, accessoires), et la durée de l'engagement : cette information doit
être donnée chaque année avant le 31 mars, et elle concerne aussi bien les cautions physiques que morales.
L'incident de paiement du débiteur principal : dès le premier incident de paiement, le créancier doit informer
la caution de la défaillance. Cette information doit être communiquée dans le mois suivant l’incident de paiement.
Si ces informations ne sont pas fournies dans les délais, la garantie des intérêts et pénalités peut être annulée. De plus, la
réforme précise que si la caution transmet les informations reçues à une sous-caution, elle doit également respecter cette
obligation dans un délai d’un mois.
Lorsque le débiteur remplit ses obligations, la caution est libérée, bien que son rôle ait permis au débiteur d’obtenir un
avantage (comme un crédit). Si le débiteur est défaillant, le créancier peut se tourner vers la caution, dans les limites de la
dette du débiteur et de l'engagement de la caution. Si le créancier a accordé une remise de dette au débiteur, cela diminue
l’engagement de la caution, en raison de son caractère accessoire.
Cependant, l'exigibilité de la dette principale ne suffit pas à rendre immédiatement exigible la dette de la caution. Par
exemple, les délais de grâce accordés au débiteur (comme le prévoient les art du C civ sur la prescription) ne s’appliquent
pas à la caution. Toutefois, les délais volontairement accordés par le créancier peuvent être invoqués par la caution, mais
celle-ci peut craindre une aggravation des difficultés du débiteur, ce qui pourrait compromettre son recours en
remboursement. Ainsi, la caution peut choisir de payer et se retourner contre le débiteur ou demander des mesures
conservatoires sur le patrimoine du débiteur.
La déchéance du terme de l’obligation principale n'entraîne pas nécessairement une exigibilité anticipée de l’obligation de
la caution, sauf clause contraire dans le contrat de cautionnement.
1. Subsidiaire : La caution est généralement tenue de payer que si le créancier n'a pas pu recouvrer sa créance
auprès du débiteur principal. Le créancier doit d'abord poursuivre ce dernier.
2. Recours en remboursement : Après avoir payé, la caution peut se retourner contre le débiteur pour recouvrer les
montants payés.
Bénéfice de discussion : La caution simple (non solidaire) peut demander au créancier de poursuivre d’abord le
débiteur principal. La caution doit indiquer les biens du débiteur susceptibles d'être saisis. Si le créancier omet de
saisir ces biens, il sera responsable de l’insolvabilité de ceux-ci à hauteur de la valeur des biens indiqués.
Bénéfice de division : Si plusieurs cautions garantissent la même dette, elles peuvent invoquer la division des
poursuites, ce qui oblige le créancier à diviser son action entre les cautions. Ce bénéfice ne s'applique pas aux
cautions solidaires. Il est aussi applicable lorsque les héritiers d’une caution décédée sont poursuivis, ou si le
créancier a déjà divisé ses poursuites. Si une caution est insolvable, sa part est répercutée sur les autres cautions
solvables.
Détermination de l’étendue : En principe, le cautionnement couvre les intérêts, frais de justice et autres
accessoires liés à l'obligation principale, sauf disposition contraire. Cela inclut les intérêts, les frais de
recouvrement et d’acte, les dommages-intérêts, etc.
Restriction de l’étendue :
o Comportement de la caution : La caution qui dissimule des éléments dans sa fiche patrimoniale peut
voir son engagement réévalué en fonction des éléments non mentionnés. Le créancier a l'obligation de
vérifier la situation patrimoniale de la caution.
La sanction pour un cautionnement disproportionné ne conduit pas à la nullité du contrat, mais elle empêche le créancier
de se prévaloir de l’engagement disproportionné, en fonction des conditions légales établies.
Il faut aborder les différentes causes qui peuvent entraîner l’extinction de l’obligation de la caution. Elle distingue deux
types d’extinction : l’extinction accessoire et l’extinction autonome du cautionnement.
A – L’extinction accessoire
Le cautionnement est dit accessoire car il dépend directement de l’obligation principale qu’il garantit. En d’autres termes,
le cautionnement ne peut pas survivre à l’extinction de l’obligation principale. Cette caractéristique accessoire du
cautionnement justifie que la caution puisse opposer au créancier toutes les exceptions affectant l’obligation principale.
En vertu de l’ancien art 2313 du C civ, la caution pouvait ainsi opposer « toutes les exceptions qui appartiennent au
débiteur principal, et qui sont inhérentes à la dette ». Cela implique que la caution bénéficie de la même protection que
le débiteur principal, et que toute situation ayant pour effet d’éteindre l’obligation principale se répercute
automatiquement sur l’obligation de la caution.
La caution peut invoquer plusieurs exceptions liées à l’obligation principale. Parmi celles-ci, on trouve :
1. Le paiement de l’obligation principale : La caution peut invoquer le paiement de la dette principale, mais des
règles d’imputation des paiements doivent être respectées. En effet, si le cautionnement ne garantit qu’une partie
de la dette, il ne sera éteint que lorsque l’intégralité de la dette a été acquittée. Les paiements partiels sont
d’abord imputés sur la portion non cautionnée de la dette, sauf disposition contraire. Cela a été confirmé par la JP
(Cass. com., 28 janv. 1997).
2. La novation de l’obligation principale : Si l’obligation principale est novée, c’est-à-dire modifiée ou remplacée
par une nouvelle obligation, la caution peut également opposer cette novation pour éteindre son obligation.
3. Les remises de dette consenties par le créancier au débiteur : Si le créancier accorde une remise de dette au
débiteur principal, cela libère la caution et les autres cofidéjusseurs à concurrence de la part de la caution ayant
bénéficié de cette remise. L’art 1350-2 du C civ précise que cette remise affecte aussi les autres cautions
solidaires.
4. La confusion : Lorsque la qualité de créancier et de débiteur se confondent dans la même personne, cela entraîne
l’extinction de l’obligation de la caution. Cette situation peut se produire, par exemple, dans le cas d’une fusion
entre une société créancière et une société débitrice (C. civ., art. 1301).
5. La compensation : La caution peut également invoquer la compensation de ce que le créancier doit au débiteur
principal, conformément à l’art 1347-6 du C civ.
Précisions sur la résolution d’un contrat de prêt ; Il est important de noter que la résolution ou l’annulation d’un
contrat de prêt a des effets particuliers. Si un contrat de prêt garanti par un cautionnement est résolu, la q se pose de savoir
si la caution doit toujours garantir la restitution des sommes au prêteur, étant donné que la résolution du contrat
anéantit rétroactivement les obligations qui en découlaient. En principe, les sûretés ne disparaissent pas avec la
résolution du contrat, car elles sont attachées à la créance garantie et non au contrat en lui-même. L’art 1352-9 du C civ,
modifié par la réforme de 2021, dispose que les sûretés continuent de garantir l’obligation de restitution, même après
la résolution du contrat de prêt. La caution ne peut être libérée tant que l’obligation de restitution n’est pas éteinte.
Avant la réforme de 2021, la JP avait introduit des exceptions à la règle selon laquelle la caution peut invoquer toutes
les exceptions du débiteur. Par exemple, la Cdc avait jugé que la caution ne pouvait pas opposer certaines exceptions
purement personnelles au débiteur, comme la nullité relative d’un contrat en raison du dol commis par le créancier au
préjudice du débiteur. Cette JP était critiquée car elle semblait contredire le caractère accessoire du cautionnement.
Cependant, Après, la réforme du 15 septembre 2021 a modifié cette approche. Désormais, l’art 2298 du C civ dispose
que la caution peut opposer toutes les exceptions, qu’elles soient personnelles ou inhérentes à la dette, qui
appartiennent au débiteur. Toutefois, deux limites sont désormais posées :
1. La capacité de contracter du débiteur principal : Si la caution s’engage à garantir une Pphy qui ne possède pas
la capacité de contracter, elle reste tenue de son engagement. Cette situation est régie par l’art 2289 du C civ, al
2.
2. Les mesures légales ou judiciaires dont bénéficie le débiteur : La caution ne peut invoquer certaines mesures,
comme les délais de grâce accordés au débiteur en vertu de l’art 1343-5 du C civ, sauf disposition contraire.
B – L’extinction autonome
§ II – La créance
Le droit de rétention suppose que le créancier détienne une créance certaine (elle ne doit pas être contestée dans son
principe) et exigible (à moins qu’il ne s’agisse d’un droit conventionnel). Par ex, un garagiste ne pourra pas exercer ce
droit sans devis accepté préalablement. Dans certains cas, une créance non encore née ou non exigible peut justifier un
droit de rétention, si ce droit est expressément prévu par un contrat.
§ III – La connexité
La connexité établit un lien entre la créance et le bien retenu. Elle peut prendre plusieurs formes :
Connexité matérielle : lorsque la créance découle directement de la détention ou de la conservation du bien
(exemple : frais de réparation).
Connexité juridique : lorsque la créance et la détention résultent d’un même contrat ou ensemble contractuel.
Connexité conventionnelle : introduite par la réforme de 2006, elle découle d’un accord explicite entre les
parties.
La connexité vise à limiter l’usage abusif du droit de rétention et encadre la puissance qu’il confère au créancier.
1. Le droit de rétention : Qu’est-ce que c’est ? Le droit de rétention est une garantie juridique qui permet à une
personne (le créancier) de retenir un bien appartenant à une autre personne (le débiteur) tant qu’une dette n’est pas réglée.
Exemple courant : Un garagiste peut garder une voiture en réparation tant que le propriétaire ne paie pas la facture. Bien
qu’il ne soit pas une sûreté réelle comme un gage ou une hypothèque, il est considéré comme une garantie puissante.
2. Évolution du droit de rétention : il a été initialement limité : Dans le Code civil de 1804, il s’appliquait à des cas
spécifiques (vente, bail, dépôt). Cependant il y a eu une extension progressive : La JP et la législation ont élargi son
champ d’application. Désormais, il peut s’appliquer non seulement sur des biens corporels (physiques) mais aussi sur des
biens incorporels (comme des droits ou créances). Donc on parle d’une nouvelle portée : Le créancier peut même
exercer ce droit sans détenir physiquement le bien.
3. L’opposabilité du droit de rétention. Une garantie forte : Si les conditions sont remplies, le créancier peut opposer
son droit à tous, y compris aux autres créanciers et au propriétaire du bien. Limites : Une q importante est de savoir si le
créancier peut toujours opposer son droit au véritable propriétaire, surtout si ce dernier n’est pas le débiteur.
4.jurisprudence
- Affaire 1 (2006) :
Une société de garage a retenu une voiture pour non-paiement des frais de réparation. Décision : Le garage pouvait exiger
le paiement même d’une autre personne que le propriétaire initial, car la créance était liée à la voiture retenue.
-Affaire 2 (2019) :
Un droit de rétention a été exercé sur une maison, même si elle n’était pas occupée directement par les créanciers mais par
leur fille. Décision : Le droit de rétention est valide, car les créanciers ont conservé un contrôle indirect sur le bien.
5. Procédures collectives:
Le droit de rétention reste efficace même en cas de liquidation judiciaire. Il peut être reporté sur le prix de vente du bien si
ce dernier est vendu dans le cadre de la procédure.
Le droit de rétention est un mécanisme qui permet à un créancier de retenir un bien en sa possession jusqu’au paiement
intégral d’une créance par le débiteur. Il s’applique aussi bien dans le cadre du dc que dans celui des sûretés. Il ne s’agit
pas d’une sûreté spé comme le cautionnement, mais d’un droit général qui peut intervenir dans divers domaines
juridiques.
En droit commun, l’art 2286 du C civ prévoit que le droit de rétention classique peut être exercé dans des situations
comme celle d’un garagiste retenant un véhicule jusqu’au paiement des réparations. Cependant, ce droit ne confère pas
de privilège ou de droit de préférence face à d’autres créanciers en cas d’insolvabilité du débiteur. Il s’agit davantage
d’un moyen de pression pour obtenir le paiement. Dans le domaine des sûretés spéciales, le droit de rétention peut
s’appliquer au gage et au nantissement. Le gage concerne des biens mobiliers et peut être avec ou sans dépossession.
Dans le gage sans dépossession, bien que le créancier ne détienne pas matériellement le bien, un droit fictif de rétention
est reconnu pour renforcer sa position. Quant au nantissement, qui porte sur des biens incorporels comme des créances ou
des titres, la réforme du 15 septembre 2021 a renforcé le droit de rétention en précisant qu’un créancier nanti peut
exercer ce droit même sans possession matérielle du bien. Pour qu’un droit de rétention soit valide, 3 conditions doivent
être remplies.
1e le créancier doit détenir légitimement le bien. Si ce dernier s’en dessaisit volontairement, il perd son droit.
2e la créance doit être certaine et fondée. Par exemple, un garagiste ne peut exercer son droit de rétention si le propriétaire
du véhicule a refusé le devis de réparation.
3e il doit exister un lien de connexité entre la créance et le bien retenu. Cette connexité peut être matérielle, comme dans le
cas des frais de gardiennage, juridique, lorsque la créance et la détention résultent d’un même contrat, ou conventionnelle,
si les parties l’ont expressément convenu.
Ainsi, le droit de rétention, bien que soumis à des conditions strictes, joue un rôle important dans le droit commun et les
sûretés en offrant au créancier un moyen de pression efficace et, dans certains cas, une garantie renforcée.
Cas Pratique ;
CAS PRATIQUE 1
Au terme de l’art 2286 du C civ qui prévoit le droit de rétention classique plusieurs conditions doivent être satisfaites pour
qu’un créancier puisse se prévaloir valablement de son droit de rétention, il ne s’agit pas de dire que j’ai la possession
matérielle de la chose. Ces conditions sont les suivantes : Une première condition relative à la détention du bien, le
créancier doit en principe exerce une main mise physique sur la chose que celle-ci soit mobilière ou immobilière, c'est à
dire que le
Dessaisissement volontaire du créancier rétenteur éteint son droit de rétention.
En l’espèce le garagiste entend exercer son droit de rétention sur 2 véhicules, le problème qu’un se trouve en sa
possession et l’autre a été restitué. Au regard de la première condition le droit de rétention ne pourra être exercer que sur
le véhicule sur lequel il a une main mise, le véhicule restitué ne peut faire l’objet d’un droit de rétention. Puisque en se
dessaisissant volontairement du véhicule, il a éteint son droit. Le droit de rétention ne pourra s’exercer que sur un seul
véhicule. La deuxième condition tient à la créance, c'est à dire que la créance du rétenteur doit être certaine en son
principe, c'est à dire que la jurisprudence ici en l’espèce a exclu qu’un garagiste puisse se prévaloir d’un droit de rétention
alors que le propriétaire des véhicules avait refusé les devis de réparation proposés par le garagiste. Donc dans le droit de
rétention on exige que la créance soit certaine par principe, c'est à dire elle ne doit pas avoir fait l’objet d’un refus de la
part du propriétaire du bien faisant l’objet de la rétention, sinon la rétention ne sera pas valable.
En l’espèce, l’un des devis n’a pas été accepté, on part du principe que normalement le droit de rétention ne pourra pas
s’effectuer sur le véhicule dont le devis n’a pas été accepté. C’est une condition relative à la connexité, autrement dit il ne
suffit pas de détenir un bien pour bénéficier du droit de rétention. En effet, il faut qu’il existe entre la créance et la
détention un rapport de connexité matérielle, c'est à dire lorsque la créance du rétenteur est née à l’occasion de la
détention de la chose, on dit alors qu’il y a une connexité matérielle. Mais elle peut être aussi juridique, c'est à dire que la
créance et la détention naissent d’un même rapport juridique (ex : le contrat de dépôt est à l’origine de ce droit de
rétention et donc là il y a une connexité juridique). La connexité est soit matérielle soit juridique, mais ne peut pas être les
deux en même temps.
En l’espèce, le droit de rétention exercé par le garagiste sur le véhicule présente tant une connexité matérielle parce que la
rétention est liée à la réparation réalisée sur la chose mais on retrouve également une connexité juridique car elle résulte
du contrat de dépôt conclu entre la société et le garagiste (il n’y a pas une nécessité de trouver les deux). Le droit de
rétention est donc valable à condition que ce véhicule qui se trouve entre ses mains ne soit pas concerné par le devis
refusé sinon le droit de rétention n’est pas valable. Due au fait qu’il n’y a pas de précision dans le cas pratique, on part du
principe qu’il est valable à condition que ce véhicule ne soit pas concerné par le refus du devis.
Maintenant, le droit de rétention au sein des sûretés.
Il y a une question souvent posée : est-ce que le rétenteur peut-il, en toutes circonstances, opposer son droit au véritable
propriétaire du bien ? La réponse est donnée par Arrêt de la chambre commerciale du 3 Mai 2006 qui retient qu’à partir
du moment où les frais sont inhérents à la chose, le propriétaire se voir opposer le droit de rétention. Donc, on a vu que le
droit de rétention est opposable au propriétaire du bien, il peut être exercer par n’importe quel créancier a condition
CAS PRATIQUE 2
Un conflit entre 2 créanciers titulaires respectivement d’un gage avec dépossession et d’un gage sans dépossession sur un
seul et même bien. Mais il y a un rétenteur d’un bien l’autre a une rétention fictive sur la chose et non pas une rétention
matérielle Le problème qui concourt ente créanciers gagistes va surtout tourner autour de questions de publicité qui va
commander l’ordre de paiement des créanciers.
En effet, selon l’art 2340 al.2 du C civ, le concours entre créanciers gagistes ne se fait pas normalement au regard de la
rétention exercée sur la chose, ce n’est pas parce que vous avez la rétention matérielle de la chose que vous êtes prioritaire
se fait par la publicité du gage et donc par l’ordre de classement qui se fait par la publicité (celui qui publie en premier
sera servi en premier). Le législateur n’a pas voulu faire prévaloir le gage avec dépossession, il va indiquer que ce n’est
pas la rétention matérielle qui va distinguer les créanciers gagistes mais c’est l’ordre de publicité qui va faire que oui ou
non un créancier va être payer en priorité par rapport à l’autre. En fait, le gage avec dépossession c’est le gage dans lequel
le constituant va se dessaisir du bien et le créancier va avoir la rétention matérielle. Quand on est en concours entre un
gagiste avec et sans dépossession, le législateur est parti du principe que le concours va être résolu par l’ordre des
publicités. Cependant, pour que vous puissiez opposer ce gage il faut en faire la publicité prévue par l’art 2337 al.1er du C
civ. La sûreté doit être publier au registre des sûretés mobilières, la formalité doit être avec un bordereau qui va être
enregistrer sur le registre des sûretés mobilières. A défaut de publication de la sûreté, l’ordre des gagistes sera déterminé
en fonction de l’orde de la publicité qui va rendre opposable le droit de rétention. Un gage qui n’est pas publié n’est pas
un gage nul mais simplement un gage non opposable et donc là le droit de rétention du gagiste avec dépossession sera
prioritaire et privilégié.
En l’espèce, rien n’est indiqué en sujet de l’inscription du gage sans dépossession et par conséquent soit le gage sans
dépossession a fait l’objet des formalités de publicité et sera opposable au gagiste avec dépossession et donc l’ordre des
publicités qui sera prise en considération, soit il n’a pas inscrit sa sûreté et à ce moment-là c’est le gagiste avec
dépossession qui se prévalera de la rétention effective matérielle de la chose pour exercer son privilège. D'où la nécessité
pour le rétenteur fictif de procéder aux mesures de publicité notamment lorsqu’il est en concours avec un gage avec
dépossession. Le droit de rétention au sein des procédures collectives, le débiteur est en difficulté.
CAS PRATIQUE 3
Le premier problème qui se pose en l’occurrence c’est de savoir si l'administrateur judiciaire d’une société placée en
redressement judiciaire peut exiger la restitution d’un bien retenu par un créancier du débiteur. En l’occurrence, il faut
savoir que le droit de rétention est opposable à la procédure collective normalement c'est à dire que le détenteur peut
refuser de restituer le bien au débiteur tant qu’il n’a pas été payé puisque normalement la procédure collective n’enfreint
pas l’opposabilité du droit de rétention. Mais par exception l’art L.622-7 du C de commerce permet au juge commissaire
d’autoriser le débiteur ou l'administrateur judiciaire de payer le créancier qui retiendrait légitimement le bien parce que
c’est une atteinte portée aux règles de procédure collective.
Normalement, dans le cadre d’un redressement judiciaire, c’est une période d’éviter la faillite et la liquidation judiciaire
et donc normalement il s’agit d’interdire le paiement des créanciers mais par exception l’article autorise
l'administrateur judiciaire ou le débiteur à payer un créancier qui serait rétenteur d’un bien qui appartiendrait au
débiteur mais à la condition que ce bien soit nécessaire pour la poursuite de l’activité de la société ou de l’entreprise, car
le but est de redresser la société.
En l’espèce, l'administrateur judiciaire peut exceptionnellement payer le créancier détenteur dans la mesure où ces biens
sont nécessaires à la poursuite de l’activité de l’entreprise en vertu de l’art L.622-7 du C de commerce. le juge
commissaire va pouvoir autoriser l’administrateur judiciaire à payer le garagiste pour obtenir le retour des biens
nécessaires à la poursuite de l’activité. Le retour du bien entre les mains du débiteur est essentiel pour la poursuite de
l’activité.
Parenthèse : il faut préciser (hors sujet mais pour notre connaissance) cette règle est transposable à la liquidation
judiciaire, art L.641-3 du code de commerce.
Dernière question portant sur le gage sans dépossession dans le cadre confronté à la procédure collective du débiteur, c'est
à dire un gagiste mais sans dépossession c'est à dire que le bien est entre les mains du débiteur sauf que le débiteur fait
l’objet d’une procédure collective. Dans le gage sans dépossession la détention du gagiste est fictive, il confère un droit de
détention fictif a son débiteur qui n’a pas la possession matérielle. Dans le cadre de la procédure collective l'efficacité de
ce droit est variable selon la procédure (liquidation, redressement, sauvegarde,). Le droit de rétention fictif est inopposable
à la procédure collective comme prévoit l'art L.622-7 al.2 du C de commerce. En revanche, en liquidation judiciaire le
droit de rétention fictif est opposable à la procédure c’est l’art L.641-3 al.1er du C de commerce puisque due à la
disparition de l’entreprise et donc il s’agit de désintéresser les créanciers et donc le créancier gagiste titulaire d’une
rétention fictive va pouvoir exercer son droit vis à vis des autres créanciers
TD 6 - LE GAGE DE MEUBLES CORPORELS ET LE NANTISSEMENT DE CRÉANCES
Le gage est une sûreté réelle mobilière utilisée pour garantir une dette. Historiquement, il implique une dépossession du
débiteur : ce dernier remet un bien mobilier au créancier afin de sécuriser son paiement. Cette dépossession présente
l’avantage de protéger efficacement le créancier, qui n’a plus à craindre que le débiteur dilapide ses biens. Cependant,
cette pratique comporte des limites. D'une part, le créancier n’a souvent pas d’intérêt à utiliser ou conserver le bien reçu.
D'autre part, le débiteur, en étant privé de son bien, peut voir son activité économique freinée. Cela explique pourquoi le
gage traditionnel était parfois considéré comme une sûreté réservée aux riches, ne portant que sur des biens superflus.
Face à ces limites, des évolutions législatives ont introduit le gage sans dépossession. Ce mécanisme permet au débiteur
de conserver l’usage du bien tout en le mettant en garantie pour sa dette. Cette innovation a été intégrée dans le droit
commun par la réforme du 23 mars 2006, créant ainsi 2 formes distinctes de gage dans le C civ : le gage avec
dépossession et le gage sans dépossession. Cette dernière forme se montre plus adaptée à la réalité économique, car elle
permet au débiteur d’exploiter le bien tout en offrant des garanties au créancier.
La réforme du 15 septembre 2021 a marqué une nouvelle étape en simplifiant le système des sûretés réelles. Elle a
supprimé de nombreux gages spéciaux pour laisser place au gage de droit commun, jugé suffisamment large et adaptable.
Ce dernier, défini à l’art 2333 du C civ, repose sur une convention par laquelle le débiteur accorde au créancier un droit
préférentiel sur un bien mobilier corporel, présent ou futur. Cette définition unifiée vise à rationaliser le régime des sûretés
et à en faciliter l’usage dans des situations variées, tout en maintenant une protection efficace pour les créanciers.
1-Formation du gage
A. Condition de constitution : La constitution d’un gage repose sur plusieurs conditions essentielles.
Le constituant, cad celui qui met un bien en gage, doit en être le propriétaire. L’art 2335 du C civ affirme ce principe en
précisant que « le gage d’un bien appartenant à autrui est nul. Cette nullité est relative : seul le créancier, s’il ignorait que
le constituant n’était pas propriétaire du bien, peut demander l’annulation du gage ». Ce mécanisme protège les créanciers
de bonne foi, tout en limitant les abus. De plus, si le créancier est déjà en possession du bien gagé alors que celui-ci
appartient à un tiers (gage a non-domino), L’art 2276 du C civ lui permet de le conserver, sous réserve qu’il ait ignoré
l’absence de propriété du constituant, protégeant ainsi la sécurité des transactions.
Le bien mis en gage doit être mobilier et corporel. Peu importe qu’il soit présent ou futur, fongible ou non, le gage reste
valable. Dans le cas d’un bien futur, le gage prend effet dès que le bien entre dans le patrimoine du constituant, sans
nécessiter de formalité supplémentaire. Un gage peut également porter sur un ensemble de biens, comme des stocks.
Depuis la réforme du 15 septembre 2021, cette sûreté peut même s’étendre aux immeubles par destination, offrant une
plus grande flexibilité.
Quant à la créance, elle doit exister pour que le gage soit valable, car celui-ci en est l’accessoire. Toutes les créances,
qu’elles soient présentes ou futures, peuvent être garanties, à condition qu’elles soient déterminables. Cela permet une
grande souplesse dans l’utilisation du gage comme mécanisme de sûreté.
Enfin, le gage doit être conclu par écrit, une exigence essentielle pour prévenir les fraudes. L’écrit doit préciser la
créance garantie et le bien mis en gage, en identifiant clairement leur nature, quantité, ou espèce, conformément au
principe de spécialité (spé de la créance, de l’assiette). Ce principe exige une détermination précise, tant de la créance que
de l’assiette de la sûreté. Cette précision protège non seulement le créancier mais aussi les tiers, en assurant une
transparence et une sécurité juridique accrues. La date de l’acte écrit joue également un rôle capital pour établir la priorité
entre plusieurs créanciers éventuels.
B. Condition d’opposabilité
Les conditions d’opposabilité du gage sont aujourd’hui structurées autour de 2 mécanismes distincts : la dépossession et
l’inscription. Ils premettent de rendre le gage opposable aux tiers, en assurant une forme de publicité adaptée à la nature
du gage concerné.
La dépossession constitue la méthode traditionnelle pour rendre un gage opposable aux tiers, conformément à l’art
2337, al 2, du C civ. Ce mécanisme repose sur la remise matérielle du bien gagé au créancier ou à un tiers convenu
(entiercement). Cette remise doit être réelle, apparente, et dépourvue d’équivoque, afin de garantir la publicité de la
sûreté. La JP impose que les biens soient clairement identifiés et isolés pour informer les tiers qu’ils ne font plus partie du
patrimoine du constituant, rendant ainsi le bien insaisissable par d’autres créanciers. Cependant, des q se posent lorsque la
dépossession prend fin. Si le constituant récupère frauduleusement ou par surprise le bien gagé, le créancier peut en exiger
la restitution, tout en opposant son droit aux autres créanciers. À l’inverse, si le créancier se dessaisit volontairement du
bien, la sûreté devient inopposable aux tiers, sauf lorsque le bien est remis temporairement pour des besoins spécifiques,
tels que des réparations ou des soins particuliers. Ce cadre JP assure une certaine stabilité dans les relations entre
créanciers et constituants, tout en maintenant la publicité du gage.
L’inscription. Depuis la réforme du 23 mars 2006, elle est devenue une alternative moderne à la dépossession pour
assurer l’opposabilité du gage. Ce mécanisme repose sur une mesure de publicité réalisée dans un registre dédié, géré
par le greffier du tribunal de commerce. La localisation de l’inscription dépend du lieu d’immatriculation ou, à défaut, du
domicile ou de la résidence du constituant. Les modalités d’inscription, définies par le décret n° 2006-1804 du 23
décembre 2006, exigent un bordereau annexé à l’acte constitutif de la sûreté, contenant des informations précises :
1. L’identité du constituant et du créancier.
2. La date de l’acte constitutif.
3. Les caractéristiques de la créance garantie, y compris son montant, sa date d’exigibilité, le taux d’intérêt, et,
éventuellement, la présence d’un pacte commissoire.
4. La description du bien gagé, incluant sa nature, sa situation, ou ses caractéristiques spécifiques (marque, numéro
de série, etc.).
5. Pour les sociétés, les détails sur les parts nanties, telles que leur forme, leur valeur nominale, et leur
immatriculation.
6. La catégorie du bien gagé selon une nomenclature établie.
7. La possibilité, le cas échéant, pour le constituant d’aliéner des biens fongibles gagés dans les limites de l’art 2342
du C civ.
L’inscription prend effet à sa date et conserve sa validité pour une durée de 5 ans.
Elle doit être renouvelée avant l’expiration de ce délai pour éviter sa péremption. Ce mécanisme d’inscription permet
également la coexistence de plusieurs gages sur un même bien, avec une priorité entre créanciers déterminée par la date
d’inscription (C. civ., art. 2340).
L’art 2340 prévoit également un cas spécifique : lorsqu’un gage sans dépossession inscrit est suivi d’un gage avec
dépossession, le 1e conserve son efficacité et reste opposable au créancier disposant du second. Cette disposition garantit
l’utilité du gage sans dépossession, en empêchant un gage ultérieur avec dépossession de prévaloir automatiquement sur
celui inscrit en 1e. Ce cadre protège ainsi l’équilibre entre les droits des créanciers et l’efficacité des mécanismes de
sûreté.
2- effet du gage
SS1- Avant la défaillance du constituant
Les parties liées par un contrat de gage ont certaines obligations concernant la conservation du bien gagé. Selon le type de
gage, le bien peut être conservé par différentes personnes :
**le créancier lui-même (gage avec dépossession), **le constituant (gage sans dépossession)
Ou un tiers convenu (gage avec entiercement).
Dans tous les cas, le détenteur du bien gagé doit veiller à sa conservation et le traiter avec soin, comme un "bon père de
famille". Ce principe implique que le bien ne doit pas être utilisé à des fins personnelles par celui qui le détient.
Par exemple, lorsque des choses fongibles (celles qui peuvent être remplacées par d'autres de même nature et quantité)
sont données en gage, le créancier doit veiller à ce que ces biens soient séparés de ses autres biens du même type.
Toutefois, le contrat peut prévoir que le créancier n’a pas à faire cette distinction et qu’il peut disposer des biens gagés,
tout en s’engageant à restituer une quantité équivalente de biens de même nature (art 2341 du C civ). Une convention peut
aussi autoriser le constituant à vendre les biens fongibles, sous condition qu’il les remplace par d’autres de même quantité.
Si le constituant conserve les biens fongibles gagés, la réforme du 15 septembre 2021 permet désormais au constituant
de vendre ces biens, tant qu’il les remplace par une quantité équivalente, sauf convention contraire (art 2342 du C civ).
En cas de manquement à l’obligation de conservation, le créancier peut demander des dommages-intérêts ou même la
déchéance du terme (art2344 du C civ). Si le gage est avec dépossession, et que le créancier néglige son obligation de
conservation, le constituant peut demander la restitution du bien.
Lorsque la dette garantie est remboursée, le créancier a l’obligation de restituer le bien gagé au constituant et de faire
radier toute inscription de gage enregistrée.
En outre, un gage peut donner au créancier un droit de rétention sur le bien gagé. Ce droit existe naturellement
lorsque le créancier détient physiquement le bien (gage avec dépossession) ou lorsqu'un tiers détient le bien pour le
compte du créancier (gage avec entiercement).
Cependant, un cas particulier se présente avec le gage sans dépossession. Même si le créancier n’a pas le bien en sa
possession, il peut bénéficier d’un droit de rétention "fictif". Ce droit fictif a été introduit par l’art 2286 du C civ en
2008. Bien qu’il ne soit pas totalement clarifié, ce droit permet au créancier de se prévaloir d’une priorité sur les autres
créanciers, en cas de procédure collective (sauvegarde ou redressement judiciaire), bien qu'il soit inopposable dans ce
cadre. i.e., ce droit fictif donne au créancier une priorité de 1 e rang pour la récupération du bien gagé, même s'il ne le
détient pas directement.
SS2 La réalisation du gage en cas de défaillance du constituant
Lorsque le constituant ne parvient pas à honorer sa dette, le créancier peut mettre en œuvre différentes techniques pour
récupérer le bien gagé.
- La 1e option est la vente judiciaire du bien. Cela consiste à faire vendre le bien gagé par l’intermédiaire de
procédures légales, telles que la saisie de meubles corporels. Une fois le bien vendu, le créancier est payé en
priorité sur le produit de la vente, avant tout autre créancier. Ce mécanisme est ce qu'on appelle le droit de
préférence du créancier, qui est un avantage principal du gage. Cependant, dans le cas d’un gage commercial, un
régime simplifié de vente peut s’appliquer. Selon le C de com, en cas de non-paiement à l'échéance, le créancier
peut procéder à une vente publique du bien gagé 8 jours après une simple notification faite au débiteur. Depuis
la réforme de 2021, les règles ont été assouplies, et la vente peut être réalisée par un notaire, huissier,
commissaire-priseur ou courtier, selon les circonstances.
- Devenir propriétaire du bien gagé ; Une autre option pour le créancier est de devenir propriétaire du bien gagé
en vertu de l'attribution judiciaire. Cela permet au créancier de demander au tribunal que le bien lui soit attribué
en paiement de la dette. Si la valeur du bien dépasse la dette, la différence est soit restituée au débiteur, soit mise
en dépôt pour les autres créanciers gagistes. Cette procédure donne au créancier un droit exclusif sur le bien, ce
qui est un avantage notable, mais elle est généralement utilisée lorsque les autres moyens de récupération n’ont
pas fonctionné.
- Le pacte commissoire est une autre méthode permettant au créancier de devenir propriétaire du bien en cas de
défaut du débiteur. Contrairement à l’attribution judiciaire, il s'agit d'une convention préalable ou postérieure
à la constitution du gage, par laquelle le débiteur accepte que le créancier devienne propriétaire du bien si la
dette n’est pas payée. Cette pratique a été progressivement autorisée, bien que des protections aient été mises en
place pour éviter l'enrichissement injustifié du créancier, comme l’évaluation du bien par un expert au moment du
transfert. Cependant, le pacte commissoire est exclu pour les crédits à la consommation, afin de protéger les
consommateurs d’éventuelles abus. De plus, il est interdit d'inclure une clause de voie parée, qui permettrait au
créancier de vendre directement le bien sans passer par les procédures légales d’exécution.
- Le droit de rétention Le créancier peut aussi décider de retenir le bien pour garantir le paiement de la dette
grâce à un droit de rétention. Cela signifie qu'il peut bloquer la restitution du bien jusqu'à ce qu’il soit payé. Ce
droit est plus facile à exercer lorsqu'il s'agit d'un gage avec dépossession, car le créancier détient déjà le bien. En
revanche, dans un gage sans dépossession, où le bien reste entre les mains du débiteur, le créancier bénéficie
d’un droit de rétention fictif depuis la réforme de 2008. Ce droit est toutefois limité, car le créancier ne possède
pas physiquement le bien. En cas de procédure collective, ce droit peut être limité encore davantage, car il n’est
pas applicable pendant la procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Cependant, en cas de
liquidation judiciaire, il reste opposable, ce qui permet au créancier gagiste d'être payé avant les autres
créanciers.
- Le droit de suite Le créancier gagiste bénéficie également d’un droit de suite, ce qui signifie qu’il peut faire
valoir sa créance même si le bien gagé est vendu à un tiers par le débiteur. Ce droit permet au créancier de
s'opposer à la vente si elle se fait à un autre acquéreur, en faisant valoir que le bien est gagé. Cependant,
l'efficacité de ce droit est limitée. Si la publicité du gage a bien été réalisée, elle ne peut empêcher les sous-
acquéreurs (ceux qui achètent le bien par l’intermédiaire du débiteur) de l’acquérir, car ces derniers ne sont pas
nécessairement informés de l’existence du gage. Cela pose un problème de localisation des meubles (biens
mobiles), qui est plus difficile à identifier que les immeubles (biens immobiliers).
Le nantissement, depuis la réforme du 23 mars 2006, désigne une forme de sûreté réelle portant sur des biens
incorporels, cad des biens qui n'ont pas de forme physique. Avant cette réforme, le terme "nantissement" incluait
également des concepts comme le gage et l'antichrèse, qui concernaient des biens corporels. Désormais, le nantissement
se limite aux biens incorporels tels que des comptes bancaires, des polices d'assurance, des brevets, ou encore des parts
sociales, qui sont considérés comme des richesses pouvant être affectées en garantie d'une obligation.
Le nantissement de créances, en particulier, est régi par les arts 2355s C civ. Il consiste à affecter une créance ou un
ensemble de créances (qu'elles soient présentes ou futures) en garantie d'une dette principale. Concrètement, il s'agit
pour un débiteur de donner, en garantie de sa propre dette, des créances qu'il détient contre un tiers, appelé "sous-
débiteur". Par exemple, un propriétaire peut nantir les créances qu'il détient de ses locataires, cad les loyers dus par ces
derniers.
Le nantissement de créances est ainsi une forme de sûreté sur des créances dont le débiteur est titulaire contre des tiers.
Bien qu'il s'agisse d'une sûreté réelle, certains aspects du nantissement de créances le rapprochent d'une sûreté
personnelle, car il engage directement la responsabilité du débiteur.
Cas pratique ;
1. NANTISSEMENT DE CRÉANCE
On commence a voir des garanties qui portent sur des biens, ceux sont des sûretés réelles. Puisque ceux sont des sûretés
réelles, on a le gage et le nantissement et l’hypothèque mais on s’intéresse uniquement au gage et le nantissement
aujourd’hui puisque les deux se rapprochent quant a la nature du bien gagé / garantie. Qu’il s’agit d’un gage ou d’un
nantissement, les deux portent sur un bien meuble. Véritablement, le point qui fait la différence est que le gage s’intéresse
aux biens meubles corporelles tandis que le nantissement s’intéresse aux biens meubles incorporels (nantissement de titre,
nantissement de créance). C’est sur ce point que la séance va porter, quand on parle du gage ou du nantissement, quand on
apporte une sûreté, se pose toujours la question de sa validité et son efficacité.
Fait : Par un acte daté du 1er juillet 2022, une banque accorde a un constituant (Mme chichi) un credit qui lui permet
l’acquisition d’un immeuble. Mais pour garantir le remboursement de ce prêt, elle va nantir une créance qu’elle possédait
au bénéfice de son propre débiteur. Là, on a un nantissement accordé sur une créance que le constituant détenait contre
son propre débiteur. Donc, ce débiteur est un tiers par rapport au créancier nanti. Le problème est qu’on indique que le
remboursement ne se fait pas au jour de l’exécution du remboursement (c’est-à-dire au moment où la somme devient
exigible) mais selon que la créance est exigible le 1er Aout 2022 ou le 15 septembre 2022.
A ce propos, on doit se poser la question des pouvoirs qui incombent au créancier nanti vis-à-vis de la défaillance du
constituant, mais avant cela on se pose la question de la validité du nantissement.
I. LA VALIDITÉ DU NANTISSEMENT
Est-ce que le nantissement conclu en l’espèce est valable ou pas. Parce qu’en tant de garantie, il y a des conditions de
forme qui sont poses par le législateur pour assurer la validité de l’acte avant même de se poser la question de son
efficacité vis-à-vis des tiers.
Sur la validité, c’est l’art 2356 du code civil qui pose les conditions de validité formelles puisqu’il dispose qu’à peine de
nullité, le nantissement de créance doit être conclu par écrit. Donc, on observe que pour le nantissement soit valable il doit
être constater par un écrit, il n’y a pas une forme nécessaire d’un écrit qui est imposé aux parties puisqu’on applique
tant les actes authentiques tant que les actes sous seing privé. Le tout est d’avoir un écrit qui est daté et signé. La
signature montre que c’est le consentement du constituant et daté car la date joue un rôle primordial dans l’opposabilité
des actes vis-à-vis des tiers. Donc, il faut un acte écrit qui est daté et signé.
Au-delà de ses conditions de forme, on a des conditions de fond qui conditionnent la validité du nantissement : a ce titre
nous avons l’article 2356 al.2 du code civil qui prévoit la condition de l’individualisation des créances nanties et
garanties. Elle doit être individualiser dans l’acte. Après il y a une liberté contractuelle laisser pour formuler la manière
dont ils désignent (il n’y a pas une forme de mention manuscrite imposée). Donc, certes il n’y a pas de mention
manuscrite imposée mais c’est nécessaire d’avoir une individualisation des créances.
Donc, si toutes ces conditions sont réunies, le nantissement est viable sur la forme et sur le fond.
En l’espèce, le cas constate la présence d’un acte écrit qui est daté, on a la désignation de la créance nantie et de la créance
garantie de sorte qu’au regard de ses conditions énumérées,
Il semble que le nantissement a été valablement conclu et qu’il n’y a pas de difficultés sur les conditions de fond et de
forme relatives au contrat de nantissement. Mais en réalité, si cela ne pose pas un problème, ce qui pose des problèmes est
l’efficacité du nantissement (II).
En l’occurrence, rien ne précise que le nantissement a fait l’objet d’une notification de la part du créancier nanti. Face à
l’absence de notification on peut envisager deux hypothèses :
• Absence de notification. S’il n’y a pas eu de notification, c’est l’art 2362 al.2 du C civ prévoit que seul le constituant
reçoit valablement le paiement de la créance nantie à défaut de notification. Concrètement, le débiteur du constituant
pourra valablement payer le constituant et donc le créancier nanti perd son droit exclusif de paiement (il n’a plus
d’exclusivité sur le paiement). En revanche, cette absence de notification ne prive pas le créancier nanti de sa garantie, cad
qu’il pourra tjrs profité de sa garantie auprès du constituant, mais à ce moment, il risque d’entrer en concurrence avec les
autres créanciers du constituant.
Donc, le paiement entrer dans le patrimoine du constituant sera valable et ne pourra pas être remis en cause.
• Présence de notification. Si la notification a été faite, le débiteur du constituant est obligé de payer exclusivement le
créancier nanti. La notification rend la sûreté plus efficace, cette efficacité est prévue à l’art 2363 du C civ qui dispose
qu’aptes notifications, le créancier nanti bénéficie d’un droit de rétention sur la créance donnée en nantissement et a seul
le droit à son paiement. Et alors le créancier nanti a 2 droits :
1. Droit de rétention sur la créance.
2. Droit exclusif au paiement (il peut prioritairement et exclusivement demander le Paiement de sa créance auprès du
débiteur du constituant). Il dispose d’un statut d’exclusivité par rapport au débiteur du constituant qui est lui obliger de
payer au créancier nanti après la notification)
- Dans ce cas, le paiement ne sera pas valable s’il est passé dans le patrimoine du constituant.
L’attribution judiciaire est une possibilité mais le créancier nanti n’aura pas une mainmise physique sur la chose
Au-delà de l’efficacité de la garantie, il y a 2 situations à envisager qui sont la situation du créancier nanti selon que la
créance nantie arrive à échéance avant ou après la créance garantie Selon les situations, le créancier va devoir soit
attendre, soit il y a des règles spécifiques / spéciales à observer.
On a vue que le nantissement été une sûreté réelle portant sur un bien meuble corporel, nous avons d’autre part le gage qui
est une sûreté réelle portant sur un bien meuble incorporel. Dans le gage, il y a la distinction entre
- Le gage avec dépossession le constituant va se dessaisir du bien au profit du créancier qui va avoir un droit de
rétention effectif sur le bien
- Le gage sans dépossession le propriétaire du bien conserve le bien et le créancier n’a qu’un droit fictif qui est
conditionné à des mesures de publicité.
Néanmoins, il reste qu’en l’espèce il y a un gage avec dépossession qui a été constituer sur ses marchandises. Donc, on
peut dire que sur l’état du gage sans dépossession, en vertu de l’art 2335 du C civ, le gage de la chose d’autrui est nulle et
c’est au créancier gagiste qui lorsqu’il ignorer que la chose gagée n’appartenait pas a son débiteur, il peut demander
l’annulation du contrat. Attention, seul le créancier gagiste peut demander l’annulation du contrat s’il découvre qu’en
réalité, la chose gagée n’appartient pas à son débiteur.
D’ailleurs, il faut savoir que la JP a toujours retenue que le créancier gagiste n'a aucune obligation lors de la constitution
de la sûreté, de vérifier que les biens ne sont pas déjà grever d’une clause de réserve de propriété. C’est-à-dire que le
créancier gagiste n’a pas à vérifier si le bien gagé appartient véritablement a autrui, c’est niais que prévoit l’arrêt de la
chambre commerciale le 11 Septembre 2012 autrement dit, il faut dire que le créancier gagiste est rarement de mauvaise
foi.
Or, en l’espèce, c’est indiquer que le débiteur (la société) a constitué un gage sur des biens alors que les biens appartenait
au créancier réservataire de la propriété des biens, il s’agit d’un gage portant sur la chose d’autrui, qui pourra faire l’objet
d’une demande en annulation par le créancier gagiste qui ignorait que la chose est appropriée par autrui.
Normalement, le créancier gagiste peut demander la nullité puisqu’il ignorait que la chose gagée appartenait a autrui.
Mais, toujours reste-il a dire que le créancier gagiste est protéger par l’art 2296 du C civ: “en faits de meuble, la
possession vaut titre”. En fait, la jurisprudence considère que le gagiste qui est entrer en possession du bien (puisque
lorsque la créance est entrer en possession, il est entré en possession des biens). Que le gagiste entrer en possession des
meubles de bonne foi, peut se prévaloir de l’art 2296 et repousser l’action du créancier réservataire. Grâce à cet art, le
créancier gagiste pourra faire échec a l’action du créancier réservataire. Nous avons l’arrêt de la chambre commerciale
du 28 Novembre 1989 qui précise que le créancier gagiste de bonne foi peut faire échec a l’action du créancier
réservataire.
En l’espèce, le créancier gagiste peut outre la nullité a demander sur le fondement du gage de la chose d’autrui, il peut
faire échec à l’action du créancier réservataire de par la mise en œuvre de l’art 2296 du C civ, mais cela ne vaut que pour
le créancier gagiste avec dépossession parce qu’il a la possession matérielle de la chose et sans cette mainmise physique il
ne peut pas mettre en œuvre cet article.
II. LES CONDITIONS DE LA DEPOSSESSION
On a vu que le gage avec dépossession est possible ce qui permet au créancier d’avoir un droit de rétention sur la chose.
Mais, pour que le gage avec dépossession soit effectif il faut que cette dépossession remplie les conditions suivantes:
- La dépossession doit être faite par la remise du bien haga par le créancier
- Soit que la dépossession se fait pas la technique de l’entiercement.
L’entiercement implique que la remise de l’objet par une tierce personne qui le tient sous le contrôle du créancier gagiste
qui agit en son nom et pour son compte. Mais, l’hypothèse, de l’entiercement, il faut savoir que le bien doit être placée
sous la garde effective d’un tiers. C’est-à-dire que la dépossession dans cette hypothèse ne soit pas être équivoque. Parce
que si la dépossession peut être organisée au sien du local du constituant, il faut savoir que les biens gagés ne doivent pas
être accessible au personnel du constituant ni accessible au constituant lui même et que cet accès soit fait par une
autorisation préalable du créancier gagiste. Sans cela, on ne peut pas parler de dépossession. Il ne s’agit pas de dire qu’on
soumet le bien a tiers qui va lui laisser le constituant s’en prévaloir et avoir la mainmise, ce tiers doit être indépendant et
le constituant ne doit si lui ni son personnel avoir accès au bien gagé. Pour qu’aux yeux des tiers on puisse distinguer que
c’est un bien faisant l’objet d’un gage et qu’il n’appartient pas au débiteur constituant. A ce propos, un arrêt très important
rendu par la chambre commerciale le 8 Avril 2015 qui nous illustre ses propos. là, on avait des marchandises qui faisaient
l’objet de gage avec dépossession mais malgré ce gage le constituant continuait a avoir une mainmise sur les biens gagés
et que le personnel du constituant avait lui aussi accès aux biens gagés. La Cour de cassation est donc intervenue en disant
qu’il suffit pas pour caractériser la dématérialisation de dire que la marchandise été sous l’égide d’un tiers dans la mesure
où dès lors de la marchandise, le constituant gardait la maîtrise de la marchandise et qu’il pouvait utiliser la marchandise
sous simple déclaration et non pas une autorisation, on considère ixi que les conditions de la dépossession n’étaient pas
remplies puisqu’on considère que le constituant avait accès aux biens gagés.
En l’espèce, il a été convenu que les biens gagés seront retenues pour le compte du créancier gagiste par les salariés du
débiteur constituant. Donc, le fait de laisser les biens entre les mains des salariés du débiteur n’est pas suffisant pour
marquer la dépossession puisque ses salariés auront une mainmise sur la chose il n y a pas une véritable dépossession et
donc le débiteur a toujours une mainmise sur les biens. A défaut de preuve de la dépossession, on risque de requalifier le
gage d’un gage avec dépossession a un gage sans dépossession. Or, un gage sans dépossession est opposable aux tiers dès
lors de la formalité de publicité sur les registres de sûretés mobilières. A défaut de publicité, le gage est inopposable aux
tiers et donc le créancier gagiste va entrer en conflit avec les autres créanciers. Pour qu’il y ait dépossession, il faut que le
débiteur soit complètement déposséder de la chose et que la maitrise de la chose soit contrôler par le créancier ou par un
mandataire du créancier.
TD 7 – L’hypothèque
L’hypothèque est une sûreté réelle qui, c/ à d’autres formes de sûretés, ne nécessite pas la dépossession du débiteur. Elle
permet au créancier bénéficiaire d’obtenir un droit de préférence sur la valeur d’un bien immobilier affecté en garantie
d’une créance. Ce droit de préférence lui donne priorité sur les autres créanciers en cas de saisie ou de vente de
l’immeuble. De plus, l’hypothèque offre un droit de suite, ce qui signifie que le créancier peut suivre le bien, peu importe
à qui il appartient, tant qu’il n’a pas été totalement réglé.
Une caractéristique importante de l’hypothèque est qu'elle n'affecte que la valeur du bien, permettant ainsi au débiteur
de conserver la jouissance et l’utilisation du bien immobilier. Ce principe distingue l’hypothèque de l'antichrèse, qui, elle,
entraîne la dépossession du bien. En antichrèse, le créancier prend possession de l’immeuble, ce qui n’est pas le cas pour
l’hypothèque. Le créancier hypothécaire ne peut se saisir du bien que dans des circonstances particulières, par exemple en
cas de non-paiement de la créance.
Les avantages de l’hypothèque sont multiples. Du côté du débiteur, il conserve la pleine utilisation de son bien
immobilier, ce qui lui permet de continuer à l’exploiter ou de l'utiliser pour d'autres crédits, tout en bénéficiant de la sûreté
pour garantir sa dette. En ce qui concerne les tiers, l’hypothèque bénéficie d’une publicité efficace, ce qui signifie qu'elle
est inscrite dans un registre public, permettant ainsi aux créanciers potentiels de connaître l'existence de l'hypothèque. Du
côté du créancier, l’hypothèque lui confère un droit de préférence qui lui donne une priorité lors de la vente du bien. Ce
droit est souvent élevé en rang, ce qui augmente la sécurité pour le créancier.
Comme pour toutes les sûretés réelles, l’hypothèque est un droit réel, c’est-à-dire qu’il affecte un bien spécifique et se
transmet avec ce bien, quelle que soit la personne à qui il appartient. Elle est aussi accessoire, car elle dépend d’une
créance principale, et indivisible, ce qui signifie que si la créance garantie par l’hypothèque est partiellement remboursée,
le créancier conserve son droit sur l’ensemble du bien immobilier.
L’hypothèque peut être conventionnelle lorsqu’elle est créée par un accord entre les parties, légale lorsqu’elle résulte
d’une disposition légale (comme dans le cas des impôts ou des créances de certaines administrations),
ou judiciairelorsqu’elle est imposée par une décision de justice pour garantir une créance.
- Bien hypothéqué ; Le bien grevé doit être un immeuble par nature. Avant la réforme de 2021, l’hypothèque sur
des biens futurs était interdite, sauf cas particuliers, comme l’insuffisance de biens présents, la perte ou la
dégradation d’un immeuble hypothéqué, ou encore lorsqu’un bien en cours de construction faisait l’objet de
l’hypothèque. La réforme du 15 septembre 2021 a inversé ce principe, permettant désormais l’hypothèque de
biens futurs de manière générale (C. civ., art. 2414).
L’hypothèque s’étend également à certains éléments accessoires du bien hypothéqué, tels que les servitudes, les
immeubles par destination, et les constructions. Par le mécanisme de la subrogation réelle, elle se reporte sur le
bien ou la somme qui remplace l’immeuble initialement grevé. Toutefois, les fruits civils, comme les loyers,
demeurent la propriété libre du constituant, car l’hypothèque ne restreint pas son droit de jouissance.
En ce qui concerne les biens indivis, les règles dépendent de la situation. Si tous les indivisaires consentent à
l’hypothèque, elle conserve son efficacité même après le partage ou si le bien est attribué à un autre
coindivisaire. Si l’hypothèque est consentie par un seul indivisaire, elle reste valable uniquement si celui-ci
obtient l’immeuble ou son prix après partage ou licitation. Ces solutions, consolidées par l’art 2412 du C civ
après la réforme de 2021, clarifient les effets des hypothèques sur les biens indivis.
En outre, divers droits immobiliers, tels que la nue-propriété ou l’usufruit, peuvent faire l’objet d’une
hypothèque. Cependant, dans le cas de l’usufruit, la sûreté demeure fragile, car elle s’éteint avec la fin de
l’usufruit, que ce soit à la mort de l’usufruitier ou à l’expiration du terme.
- La créance : Depuis la réforme du 23 mars 2006, les règles applicables aux créances garanties par une
hypothèque sont similaires à celles du gage. Une hypothèque peut garantir des créances présentes ou futures, à
condition que ces dernières soient déterminables. Cette exigence est prévue par l’art 2421 du C civ et vise à
assurer la sécurité juridique du créancier en identifiant clairement les créances garanties.
§ IV – L’extinction de l’hypothèque
Extinction accessoire ou autonome ; L’extinction de l’hypothèque peut être liée à l’extinction de la créance garantie
(extinction accessoire) ou découler d’une cause indépendante de la créance (extinction autonome).
Renonciation à l’hypothèque ; Le créancier peut décider de renoncer à l’hypothèque. Cet acte unilatéral repose
uniquement sur la volonté du créancier, sans nécessiter d’accord du débiteur.
La purge ; Comme vu précédemment, la purge est une cause d’extinction de l’hypothèque. Elle libère l’immeuble des
inscriptions en cas de paiement ou d’acquisition avec désintéressement des créanciers.
Résiliation de l’hypothèque pour créances futures ; Lorsque l’hypothèque est constituée en garantie de créances
futures, la résiliation de ces créances entraîne également l’extinction de l’hypothèque.
Perte du bien hypothéqué ; La destruction physique ou la disparition juridique du bien grevé peut entraîner l’extinction
de l’hypothèque. Cela inclut :
La destruction matérielle du bien, bien que ce cas soit rare.
La disparition juridique du droit hypothéqué, comme en cas d’extinction d’un usufruit, d’une emphytéose ou
d’un bail à construction. Toutefois, la renonciation volontaire du débiteur au droit hypothéqué reste inopposable
au créancier hypothécaire.
Anéantissement rétroactif des droits du constituant ; L’annulation, la caducité ou la résolution des droits du
constituant sur l’immeuble hypothéqué annule également l’hypothèque. Cependant, si cette disparition des droits découle
d’une clause particulière (ex. condition résolutoire) et non d’une cause légale, elle n’est opposable au créancier
hypothécaire que si cette clause a été publiée avant l’inscription de l’hypothèque.
Hypothèque en cas de résolution ou d’annulation du contrat de prêt ; Lorsque l’hypothèque garantit un prêt annulé ou
résolu, la question se pose de savoir si elle couvre l’obligation de restitution de l’emprunteur. La jurisprudence a répondu
favorablement à cette question, précisant que l’hypothèque subsiste tant que les parties ne sont pas remises dans leur état
antérieur (Cass. civ. 3e, 26 octobre 2022, n° 21-12.765).
Toutefois, si le contrat de vente est également résolu, les droits du créancier hypothécaire peuvent être remis en question.
En principe, le bien étant censé ne jamais avoir appartenu au constituant, le principe Nemo plus juris devrait empêcher la
sûreté de s’appliquer. Pourtant, la jurisprudence accepte cette situation sans justification explicite.
Radiation de l’inscription ; L’extinction de l’hypothèque peut également résulter de la radiation de son inscription,
qu’elle soit volontaire ou judiciaire. La radiation volontaire, ou mainlevée, intervient souvent après le paiement de la
créance ou la renonciation à l’hypothèque.
Les privilèges :
Les privilèges en droit sont des sûretés réelles qui permettent à certains créanciers de se faire payer avant d'autres
créanciers, quand ? lors de la liquidation des biens d'un débiteur. Ils sont attribués par la loi pour répondre à des raisons
sociales, économiques ou humanitaires. Par ex, un créancier peut être payé avant d'autres en raison de la nature de sa
créance (comme un salarié pour son salaire). Les privilèges sont différents des sûretés réelles conventionnelles qui sont
négociées entre le créancier et le débiteur.
Définition et Attributs des Privilèges
1. Le droit de préférence ; Le privilège donne un droit de préférence au créancier qui en bénéficie. Cela signifie
que lorsqu'il y a une liquidation des biens du débiteur, ce créancier sera payé avant les autres créanciers,
mais uniquement sur les biens du débiteur.
2. Le droit de suite ; À la différence de certaines autres sûretés, les privilèges ne donnent en règle générale pas
de droit de suite. Cela signifie que, si un bien qui bénéficie d’un privilège est vendu ou transféré, le privilège
peut ne pas suivre ce bien, sauf exception prévue par la loi. Toutefois, un privilège général peut être exercé sur
les autres biens du débiteur, même si ceux-ci ne sont pas spécifiquement attachés à la créance.
3. Interprétation stricte ; En droit, les privilèges doivent être interprétés strictement. Autrement dit, seuls les
privilèges expressément prévus par la loi peuvent s’appliquer. Cela signifie qu’on ne peut pas étendre les
privilèges à des créances non prévues par la loi.
Le privilège du vendeur de meubles est une sûreté légale qui permet au vendeur d'un meuble d'être préféré sur le prix de
vente en cas de non-paiement de l'acquéreur. Ce privilège est fondé sur l’idée que le vendeur a introduit une valeur dans le
patrimoine de l’acquéreur et cherche ainsi à garantir le paiement du prix de vente.
1. Créances garanties par le privilège ; elle vise principalement à garantir le prix de vente du meuble. Il concerne donc
uniquement les créances liées au paiement du bien vendu. En revanche, il ne couvre pas:
Les sommes dues en raison d'une action en responsabilité contractuelle.
Les montants liés à une clause pénale stipulée dans le contrat de vente.
Dans le cadre de la vente d’un fonds de commerce, un privilège spécial est accordé au vendeur, qui permet de protéger
plus spécifiquement le prix de vente, notamment en ce qui concerne les éléments qui constituent le fonds.
2. L’assiette du privilèg Le privilège du vendeur d’immeubles porte sur le prix de vente du meuble. Cependant, la
transformation du meuble ou son incorporation à un immeuble exclut l’exercice de ce privilège. En d’autres termes, si le
meuble vendu est modifié ou intégré dans une construction, le privilège ne peut plus être exercé.
En cas de perte du meuble, le privilège se reporte sur les indemnités d’assurance obtenues pour la perte du bien, par le
mécanisme de la subrogation réelle. Cela signifie que si le meuble est perdu (par exemple, à la suite d'un sinistre), le
vendeur peut exercer son privilège sur l’indemnité d’assurance, sous réserve que le bien n'ait pas été revendu par
l’acquéreur. Si l’acquéreur revend le meuble, le privilège ne pourra pas être exercé directement sur le meuble, car le sous-
acquéreur pourra invoquer l’art 2276 du Cciv, selon lequel "en fait de meubles, la possession vaut titre". Toutefois, le
droitde préférence du vendeur se reportera sur la créance de prix que l’acquéreur initial aurait contre le sous-acquéreur.
3. Attributs du privilège Le privilège du vendeur confère au vendeur un droit de préférence sur le prix de vente du
meuble en cas de non-paiement par l’acquéreur. Avant la réforme de 2021, le vendeur pouvait exercer une action en
revendication s’il n’avait pas été payé au comptant. Cette action permettait au vendeur de revendiquer les meubles qui
étaient encore en la possession de l’acquéreur et d’empêcher leur revente. Toutefois, pour que cette action soit recevable,
plusieurs conditions devaient être remplies :
Elle devait être exercée dans les huit jours suivant la livraison des meubles.
Les meubles revendiqués devaient être dans le même état que lors de la livraison.
Cependant, cette action en revendication a été supprimée par l'ordonnance n° 2021-1192 du 15 septembre 2021.
Désormais, l'action du vendeur impayé devra être fondée exclusivement sur les dispositions applicables en matière de
procédures civiles d’exécution, c'est-à-dire des procédures judiciaires classiques en cas de non-paiement.
C – La nature de la garantie
La réserve de propriété est un mécanisme hybride qui ne correspond pas exactement à une sûreté classique. Son
caractère suspensif, lié au paiement du prix, soulève plusieurs questions juridiques.
1. Qualification juridique : Certaines analyses suggèrent que la réserve de propriété pourrait être considérée
comme une condition suspensive, car elle dépend de l'événement incertain du paiement du prix. Cependant, la
plupart des juristes estiment qu'il s'agit d'une modalité suspensive de l'effet réel du contrat de vente, car le
transfert de propriété reste soumis au paiement complet de la créance.
2. Transmission avec la créance : L’un des enjeux de la réserve de propriété est la possibilité de la transmettre
avec la créance. Si la créance est cédée à un tiers, la clause de réserve de propriété suit la créance, assurant ainsi
la protection du vendeur, même en cas de changement de créancier.
En somme, la clause de réserve de propriété constitue une sûreté qui permet au vendeur de garantir le paiement de la
créance en maintenant la propriété du bien vendu, mais cette propriété est limitée dans son exercice. L’application
pratique et théorique de cette clause révèle des aspects complexes, notamment en ce qui concerne la procédure collective
et les droits du vendeur en cas de vente ou de transformation du bien.