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Ile Des Esclaves Partie2 408

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L'ILE DES ESCLAVES de Marivaux

Musique, Deuxième tableau


Lorsque les répliques sont soulignées, elles sont dites à plusieurs voix

SCÈNE V
Arlequin, Iphicrate, qui ont changé d'habits, Trivelin.
Arlequin : Etienne loin côté jardin, Louis au fond de la salle et au centre,
Edouard loin côté cour
Trivelin : Laurel
Iphicrate : Diae au fond de la scène et au centre, Djibril assis bord de scène
côté jardin, Ismaïl assis bord de scène côté cour

ARLEQUIN.
Les trois Arlequin arrivent en chantant vers le centre de la scène :
Tirlan, tirlan, tirlantaine ! Tirlanton !
Louis : Camarade, le vin de la République est merveilleux.
Edouard : Que le ciel conserve la vigne, le vigneron, la vendange
Etienne : et les caves de notre admirable République !

TRIVELIN. Laurel arrive par le fond de la scène derrière les 3 Arlequin


Laurel : Êtes-vous content d'Arlequin ?

ARLEQUIN.
Louis : Oui,
Etienne : c'est un bon enfant ;
Edouard : j'en ferai quelque chose.
Il prend son maître par la main et danse.
Tala rara la la...

TRIVELIN. Laurel au centre de la scène


Laurel : Vous me réjouissez moi-même. Je suis charmé de vous voir satisfait d'Arlequin.
Vous n'aviez pas beaucoup à vous plaindre de lui dans son pays apparemment ?

ARLEQUIN. Chacun désigne son Iphicrate (Louis  Djibril – Etienne  Diae –


Edouard  Ismaïl)
Louis : Eh ! Là-bas ? Je lui voulais souvent un mal de diable, car il était quelquefois
insupportable ; Etienne : mais à cette heure que je suis heureux, tout est payé ;
Edouard : je lui ai donné quittance.

TRIVELIN, à Iphicrate.
Laurel : Instruisez-moi d'une chose. Comment se gouvernait-il là-bas, avait-il quelque
défaut d'humeur, de caractère ?

ARLEQUIN. Louis va à côté de Djibril – Etienne à côté de Diae – Edouard à côté


d’Ismaïl et les Arlequin manipule les Iphicrate chacun à leur tour :
Louis : Eh bien, extravagance et misère, voilà son paquet ; Étourdi par nature, étourdi
par singerie, parce que les femmes les aiment comme cela, un dissipe-tout ;
Edouard : vilain quand il faut être libéral, libéral quand il faut être vilain ; bon
emprunteur, mauvais payeur ;

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Etienne : honteux d'être sage, glorieux d'être fou ; un petit brin moqueur des bonnes
gens ; un petit brin hâbleur ; avec tout plein de maîtresses il ne connaît pas : voilà mon
homme. Est-ce la peine d'en tirer le portrait ?

TRIVELIN.
Laurel : Cette ébauche me suffit.

Les 3 Iphicrate sont poussés vers le centre par leur Arlequin


À Iphicrate.
Laurel : Vous n'avez plus maintenant qu'à certifier pour véritable ce qu'il vient de dire.

IPHICRATE.
Moi ?

TRIVELIN.
Laurel : Vous-même ; la dame de tantôt en a fait autant ; elle vous dira ce qui l'y a
déterminée. Croyez-moi, il y va du plus grand bien que vous puissiez souhaiter.

IPHICRATE.
Djibril : Du plus grand bien ? Si cela est, il y a là quelque chose qui pourrait assez me
convenir d'une certaine façon.

ARLEQUIN.
Prends tout ; c'est un habit fait sur ta taille.

TRIVELIN.
Laurel : Il me faut tout, ou rien.

IPHICRATE.
Voulez-vous que je m'avoue un ridicule ?

ARLEQUIN.
Qu'importe, quand on l'a été ?

TRIVELIN.
Laurel : N'avez-vous que cela à me dire ?

IPHICRATE.
Va donc pour la moitié, pour me tirer d'affaire.

TRIVELIN.
Laurel : Va du tout.

IPHICRATE.
Soit.
Arlequin rit de toute sa force.

TRIVELIN.
Laurel : Vous avez fort bien fait, vous n'y perdrez rien. Adieu, vous saurez bientôt de
mes nouvelles.

Tous retournent dans la salle sauf Diae et Ismaïl

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______________________MUSIQUE______________________

3
SCÈNE VI

Cléanthis, Arlequin, Iphicrate, Euphrosine


Cléanthis : Maïa puis Margaux
Arlequin : Romain puis Nathan
Iphicrate : Ismaïl (cour) et Diae (jardin)
Euphrosine : Rayna (cour) et Léontine (jardin)

CLÉANTHIS.
Maïa : Seigneur Iphicrate, peut-on vous demander de quoi vous riez ?

ARLEQUIN.
Romain : Je ris de mon Arlequin qui a confessé qu'il était un ridicule.
Par ma foi, Savez-vous bien ce que je pense ?

CLÉANTHIS.
Maïa : Quoi ?

ARLEQUIN.
Romain en montrant Diae et Ismaïl : Comment trouvez-vous mon Arlequin ?

CLÉANTHIS.
Maïa en montrant Rayna et Léontine : Fort à mon gré. Mais que dites-vous de ma
suivante ?

ARLEQUIN.
Romain : Qu'elle est friponne !

Romain et Maïa reculent pour laisser la scène à Margaux et Nathan

CLÉANTHIS.
Margaux : J'entrevois votre pensée.

ARLEQUIN.
Nathan : Voilà ce que c'est, tombez amoureuse d'Arlequin, et moi de votre suivante ;
nous sommes assez forts pour soutenir cela.

CLÉANTHIS.
Margaux : Cette imagination-là me rit assez. Ils ne sauraient mieux faire que de nous
aimer, dans le fond.

ARLEQUIN.
Nathan : Ils n'ont jamais rien aimé de si raisonnable, et nous sommes d'excellents
partis pour eux.

CLÉANTHIS.
Margaux : Soit. Inspirez à Arlequin de s'attacher à moi ; faites-lui sentit l'avantage qu'il
y trouvera dans la situation où il est ; qu'il m'épouse, il sortira tout d'un coup
d'esclavage ; cela est bien aisé, au bout du compte.
Je vais appeler Cléanthis, je n'ai qu'un mot à lui dire : éloignez-vous un instant.

CLÉANTHIS.

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Margaux : je vais dire un mot à Cléanthis ;

ARLEQUIN.
Nathan : Vantez mon mérite, prêtez m'en un peu, à charge de revanche... Laissez-moi
faire.

CLÉANTHIS.
Margaux : Cléanthis ?
Elle appelle Euphrosine.
Rayna avance vers Maïa devant et Léontine vers Margaux au fond
Les garçons vont se rasseoir dans la salle.

______________________MUSIQUE______________________

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SCÈNE VII

Cléanthis, Euphrosine
Cléanthis : Maïa
Euphrosine : Rayna et Léontine

CLÉANTHIS.
Maïa : Approchez, et accoutumez-vous à aller plus vite, car je ne saurais attendre.

EUPHROSINE.
Rayna : De quoi s'agit-il ?

CLÉANTHIS.
Maïa : Venez çà, écoutez-moi : un honnête homme vient de me témoigner qu'il vous
aime ; c'est Iphicrate.

EUPHROSINE.
Rayna : Lequel ?

CLÉANTHIS.
Maïa : Lequel ? Y en a-t-il deux ici ? C'est celui qui vient de me quitter.

EUPHROSINE.
Rayna : Eh que veut-il que je fasse de son amour ?

Léontine apporte une chaise au centre de la scène, Rayna s’y asseoit.

CLÉANTHIS.
Maïa, en tournant autour de Rayna :…Je vous destine à lui, il fera votre fortune ici,
et vous aurez la bonté d'estimer son amour, et vous y serez sensible, entendez-vous ;
vous vous conformerez à mes intentions, je l'espère.

EUPHROSINE.
Rayna, accablée : Où suis-je ! Et quand cela finira-t-il ?

Rayna se lève et retourne dans la salle, Léontine s’assoit à sa place.

______________________MUSIQUE______________________

6
SCÈNE VIII

Arlequin, Euphrosine
Arlequin : Sacha
Euphrosine : Léontine sur la chaise et au fond de la scène Margaux-Mila-
Asmae-Olivia-Loucia-Clara, Manon

Arlequin arrive en saluant Cléanthis qui sort. Il va tirer Euphrosine par la manche.

EUPHROSINE.
Léontine : Que me voulez-vous ?

ARLEQUIN.
Sacha, se met à genoux et essaie d’être romantique : Vous me trouvez un peu
nigaud, n'est-il pas vrai ? Mais cela se passera ; c'est que je vous aime, et que je ne sais
comment vous le dire.

EUPHROSINE.
Léontine : Vous ?

ARLEQUIN.
Sacha : Eh pardi oui ; qu'est-ce qu'on peut faire de mieux ? Vous êtes si belle, il faut
bien vous donner son cœur, aussi bien vous le prendriez de vous-même.
si vous aviez la charité d'être tendre aussi, oh ! Je deviendrais fou tout à fait.

EUPHROSINE.
Léontine : Tu ne l'es déjà que trop.

ARLEQUIN.
Sacha : Je ne le serai jamais tant que vous en êtes digne.

EUPHROSINE.
Léontine : Je ne suis digne que de pitié́.

ARLEQUIN.
Sacha, en se rapprochant de la chaise de Léontine, un bras puis la jambe : Vous
êtes digne de toutes les dignités imaginables : un Empereur ne vous vaut pas ni moi non
plus ; mais me voilà, moi, et un Empereur n'y est pas ; et un rien qu'on voit, vaut mieux
que quelque chose qu'on ne voit pas. Qu'en dites-vous ?
Sacha s’assoit et Léontine se lève offusquée côté cour.

EUPHROSINE.
Léontine se tourne vers Sacha assis : Arlequin, il me semble que tu n'as point le
cœur mauvais.

ARLEQUIN.
Sacha : Oh il ne s'en fait plus de cette pâte-là ; je suis un mouton.

EUPHROSINE.
Léontine : Respecte donc le malheur que j'éprouve.

ARLEQUIN.

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Sacha : Hélas ! Je me mettrais à genoux devant lui.

EUPHROSINE.
Léontine en criant sur Sacha qui se protège avec les bras : Ne persécute point
une infortunée, parce que tu peux la persécuter impunément. Vois l'extrémité où je suis
réduite
Léontine reprend sa place sur la chaise et chasse Sacha côté jardin;
et si tu n'as point d'égard au rang que je tenais dans le monde, à ma naissance, à mon
éducation,

Margaux-Mila-Asmae-Olivia-Loucia-Clara- Manon se sont avancées

Margaux : du moins que mes disgrâces,


Mila : que mon esclavage, que ma douleur t'attendrissent :
Asmae : tu peux ici m'outrager autant que tu le voudras ;
Olivia : je suis sans asile et sans défense,
Loucia : je n'ai que mon désespoir pour tout secours,
Clara : j'ai besoin de la compassion de tout le monde,
Manon : de la tienne même, Arlequin ;
Margaux : voilà l'état où je suis,
Mila : ne le trouves-tu pas assez misérable ?
Asmae : Tu es devenu libre et heureux,
Olivia : cela doit-il te rendre méchant ?
Manon :Je n'ai pas la force de t'en dire davantage :
Clara : je ne t'ai jamais fait de mal ; n'ajoute rien à celui que je souffre.

ARLEQUIN, abattu et les bras abaissés, et comme immobile.


Sacha : J'ai perdu la parole.

______________________MUSIQUE______________________

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SCÈNE IX
Iphicrate, Arlequin
Arlequin : Loïs assis + Romain, Gabriel, Diae, Nathan
Iphicrate : Yani

IPHICRATE.
Yani : Cléanthis m'a dit que tu voulais t'entretenir avec moi ; que me veux-tu ?

ARLEQUIN.
Loïs : Je n'ai rien à te dire, mon ami, sinon que je voulais te faire commandement
d'aimer la nouvelle Euphrosine : voilà tout. À qui diantre en as-tu ?

IPHICRATE.
Yani : Peux-tu me le demander, Arlequin ?

ARLEQUIN.
Loïs : Eh pardi oui je le peux, puisque je le fais.

IPHICRATE.
Yani : On m'avait promis que mon esclavage finirait bientôt, mais on me trompe, et c'en
est fait, je succombe ; je me meurs,

ARLEQUIN.
Loïs : Ah ! Il ne nous manquait plus que cela. Écoute, je te défends de mourir

IPHICRATE.
Yani : Les dieux te puniront, Arlequin.

ARLEQUIN.
Loïs : Eh de quoi veux-tu qu'ils me punissent, d'avoir eu du mal toute ma vie ?

IPHICRATE.
Yani : De ton audace et de tes mépris envers ton maître, je croyais que tu m'aimais, et
cela m'attachait à toi.

ARLEQUIN, pleurant.
Loïs : Et qui est-ce qui te dit que je ne t'aime plus ?

IPHICRATE.
Yani : Tu m'aimes, et tu me fais mille injures ?

Yani tombe au sol et Romain, Diae, Gabriel, Nathan le relèvent peu à peu

ARLEQUIN.
Loïs : Parce que je me moque un petit brin de toi ; cela empêche-t-il que je ne t'aime ?
Gabriel : Tu m'as battu par amitié, puisque tu le dis, je te le pardonne ;
Diae : je t'ai raillé par bonne humeur, prends-le en bonne part, et fais-en ton profit.
Nathan :Je parlerai en ta faveur à mes camarades, je les prierai de te renvoyer, et s'ils
ne le veulent pas, je te garderai comme mon ami ;
Romain : car je ne te ressemble pas, moi, je n'aurais point le courage d'être heureux à
tes dépens.
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IPHICRATE, s'approchant d'Arlequin.
Yani : Mon cher Arlequin ! Fasse le ciel, après ce que je viens d'entendre, que j'aie la joie
de te montrer un jour les sentiments que tu me donnes pour toi ! Va, mon cher enfant,
oublie que tu fus mon esclave, et je me ressouviendrai toujours que je ne méritais pas
d'être ton maître.

ARLEQUIN.
Loïs : Ne dites donc point comme cela, mon cher patron, si j'avais été votre pareil, je
n'aurais peut-être pas mieux valu que vous :
Gabriel : c'est à moi à vous demander pardon du mauvais service que je vous ai
toujours rendu. Quand vous n'étiez pas raisonnable, c'était ma faute.

Romain, Diae, Nathan retournent s’asseoir dans la salle

IPHICRATE, l'embrassant.
Yani, prend Loïs et Gabriel sous chaque bras: Ta générosité me couvre de
confusion.

ARLEQUIN.
Loïs : Mon pauvre patron, qu'il y a de plaisir à bien faire !

Après quoi, il déshabille son maître.

IPHICRATE.
Yani : Que fais-tu, mon cher ami ?

ARLEQUIN.
Gabriel : Rendez-moi mon habit, et reprenez le vôtre ; je ne suis pas digne de le porter.

IPHICRATE.
Yani : Je ne saurais retenir mes larmes. Fais ce que tu voudras.

______________________MUSIQUE______________________

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SCÈNE X
Cléanthis, Arlequin, Iphicrate, Euphrosine
Arlequin : Louis
Iphicrate : Yani assis au centre
Cléanthis : Siham au fond de la scène, au centre + Rose, Oumeilkheir, Rania
Euphrosine : Jade assise au centre

CLÉANTHIS, en entrant avec Euphrosine qui pleure


Siham : Qu'est-ce que cela signifie, Seigneur Iphicrate ; pourquoi avez-vous repris votre
habit ?

ARLEQUIN, tendrement.
Louis : C'est qu'il est trop petit pour mon cher ami, et que le sien est trop grand pour
moi.
Il embrasse les genoux de son maître.

CLÉANTHIS.
Siham : Expliquez-moi donc ce que je vois ; il semble que vous lui demandiez pardon ?

ARLEQUIN.
Louis : C'est pour me châtier de mes insolences.

CLÉANTHIS.
Siham : Mais enfin, notre projet ?

ARLEQUIN.
Louis : Mais enfin, je veux être un homme de bien ; n'est-ce pas là un beau projet ? Je
me repens de mes sottises, lui des siennes ; repentez-vous des vôtres, Madame
Euphrosine se repentira aussi ; et vive l'honneur après ! cela fera quatre beaux repentirs,
qui nous feront pleurer tant que nous voudrons.

CLÉANTHIS.
Siham : Ah vraiment, nous y voilà, avec vos beaux exemples ;
Rania : voilà de nos gens qui nous méprisent dans le monde,
Oumeilkheir :qui font les fiers,
Rose : qui nous maltraitent,
Siham : qui nous regardent comme des vers de terre, et puis, qui sont trop heureux
dans l'occasion de nous trouver cent fois plus honnêtes gens qu'eux.
Rania : Fi, que cela est vilain,
Oumeilkheir : de n'avoir eu pour tout mérite que de l'or,
Rose : de l'argent et des dignités :
Siham : c'était aujourd'hui, si nous n'avions pas d'autre mérite que cela pour vous ?
Rania : Voyons, ne seriez-vous pas bien attrapés ?
Oumeilkheir : Il s'agit de vous pardonner ;
Rose : et pour avoir cette bonté-là,
Siham : que faut-il être, s'il vous plaît ?
Rania : Riche ? Non
Rose : noble ? Non ;
Siham : grand seigneur ? Point du tout. Vous étiez tout cela ; en valiez-vous mieux ? Et
que faut-il être donc ?
Ah ! Nous y voici.
Rania : Il faut avoir le cœur bon,
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Oumeilkheir : de la vertu et de la raison ;
Rose : voilà ce qu'il faut,
Siham : voilà ce qui est estimable,
Rania : ce qui distingue,
Oumeilkheir : ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre.
Rose : Entendez-vous, Messieurs les honnêtes gens du monde ?
Siham : Voilà avec quoi l'on donne les beaux exemples que vous demandez, et qui vous
passent :
Rania : Et à qui les demandez-vous ?
Oumeilkheir : À de pauvres gens que vous avez toujours offensés, maltraités,
Rose : accablés,
Siham : tout riches que vous êtes,
Rania : et qui ont aujourd'hui pitié de vous,
Oumeilkheir : tout pauvres qu'ils sont.
Rose : Estimez-vous à cette heure,
Siham : faites les superbes,
Rania : vous aurez bonne grâce !
Allez, vous devriez rougir de honte.

ARLEQUIN, pleurant.
Louis : Ah la brave fille ! Ah le charitable naturel !

IPHICRATE.
Yani : Êtes-vous contente, Madame ?

EUPHROSINE, avec attendrissement.


Jade, embrasse les 4 Cléanthis : Viens que je t'embrasse, ma chère Cléanthis.

EUPHROSINE.
Jade : La reconnaissance me laisse à peine la force de te répondre. Ne parle plus de ton
esclavage, et ne songe plus désormais qu'à partager avec moi tous les biens que les
dieux m'ont donné́, si nous retournons à Athènes.

Tous les 408 se lèvent dans la salle

SCÈNE XI
Trivelin et les acteurs précédents.
TRIVELIN.
Asmae : Que vois-je, vous pleurez,
Laurel : mes enfants, vous vous embrassez !
Léontine : c'est là ce que j'attendais.
Edouard : Si cela n'était pas arrivé, nous aurions puni vos vengeances,
Margaux : comme nous avons puni leurs duretés.
Ismaïl : Et vous Iphicrate, vous Euphrosine, je vous vois attendris,
Mila : je n'ai rien à ajouter aux leçons que vous donne cette aventure.
Clara : Vous avez été leurs maîtres,
Loucia : et vous en avez mal agi ;
Etienne : ils sont devenus les vôtres,
Romain : et ils vous pardonnent ;
Manon : faites vos réflexions là-dessus.
Nathan : La différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieux font sur nous :
Olivia : je ne vous en dis pas davantage.
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Gabriel : Vous partirez dans deux jours, et vous reverrez Athènes.
Laurel : Que la joie à présent,et que les plaisirs succèdent aux chagrins que vous avez
sentis,
Rose et Rayna : et célèbrent le jour de votre vie le plus profitable.

______________________MUSIQUE______________________

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