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ABRAHAM IBN EZRA - Fondements Astrologiques

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Abraham Ibn Ezra

Le livre des
fondements astrologiques
précédé de

Le commencement
de la sapience
des signes

© Arbre d’Or, Genève, février 2005


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Tous droits réservés pour tous pays
AVANT-PROPOS

Parmi les explications excogitées par l’homme afin de se situer dans un univers qui
l’écrase et aussi pour pratiquer une percée peut-être illusoire à travers les murs de sa pri-
son, la science des « corps célestes » figure en bonne place dans plus d’une aire de culture.
Et l’on sait aussi que, pendant longtemps, cette « science » s’est proposé deux buts d’une
part, construire un modèle mathématique et physique de l’univers, d’autre part, rendre
compte du destin individuel et collectif de l’homme, et même prévoir ce destin. Ce savoir
continue à subsister, scindé en deux branches : l’une, l’astronomie, reconnue de tous, à
travers sa progression, comme ayant valeur de connaissance ; l’autre, l’astrologie, contes-
tée depuis longtemps, est perdue de réputation aux yeux des « scientifiques » à l’époque
actuelle.
Quoi qu’il en puisse être et j’avoue franchement que je considère l’astrologie et ses
postulats comme purement imaginaires, sans leur reconnaître la moindre efficacité co-
gnitive – rêveries ou non, les caractères et les influences dont certains courants de pensée
dotent les astres constituent une donnée de civilisation qu’il est utile et légitime d’étudier
en tant que telle. Or il est de fait que les croyances astrologiques sont présentes dans la
civilisation juive et qu’elles y occupent une place sans doute variable selon les époques et
les milieux, mais non négligeable, qu’on les envisage du point de vue du folklore, des idées
scientifiques reçues à l’intérieur de la communauté, et même dans leur application à la
vie religieuse et à la symbolique mystique.
L’un des représentants les plus illustres de l’astrologie dans le Judaïsme fut sans
conteste Rabbi Abraham Ibn Ezra, mort en 1167, qui sut assimiler, de façon critique,
l’astrologie gréco-arabe mêlée d’éléments iraniens et indiens, dont il admettait la vérité
foncière, et qui s’entendit à formuler les résultats de ces travaux en hébreu, langue lit-
téraire de sa confession, les mettant ainsi à la portée du public cultivé de ses coreligion-
naires. De plus, comme ce fut généralement le cas des acquisitions « scientifiques » de son
siècle et des siècles précédents, son œuvre en science astrale connut une diffusion dans les
aires de culture voisines, quelles que fussent par ailleurs les oppositions confessionnelles et
(entre l’islam et la chrétienté) également politiques qui dressaient des murs de séparation
entre elles.
Aussi doit-on apprécier les efforts de M. Jacques Halbronn, expert en astrologie,
qui s’est donné la peine de se familiariser suffisamment avec la langue et la civilisa-
tion hébraïques pour être à même de recourir directement aux sources juives intéres-

3
AVANT-PROPOS

sant cette discipline, et en particulier les traités et opuscules astrologiques d’Ibn Ezra.
L’adaptation qu’il a faite en français moderne de la version française médiévale d’un
ouvrage de l’auteur juif, et sa traduction personnelle de l’original hébreu d’un autre sont
des contributions dignes d’attention et d’estime à l’histoire de la civilisation.

GEORGES VAJDA

4
INTRODUCTION

Le lecteur constatera promptement que la substance des deux ouvrages


que nous publions est plus vaste et plus complexe que celle de l’œuvre de
Claude Ptolémée1.
Abraham Ibn Ezra ou Aven Ezra ou Abenezra (vers l092-1167) men-
tionne souvent cet auteur, mais il le situe par rapport à de nombreux autres
qu’il juge souvent non moins importants. Avec ce diptyque, nous possé-
dons une somme, une encyclopédie, qui recense tout le savoir qu’un astro-
logue médiéval érudit pouvait rassembler au point de rencontre de toutes
les traditions orientales et occidentales.
Il faudrait, pour épuiser l’intérêt de ces deux ouvrages complémentaires
que sont Le Commencement de la Sapience des Signes et le Livre des Fondements,
un commentaire qui serait probablement plus long que les textes eux-mê-
mes.
Comme pour notre analyse des Remarques astrologiques de Morin de
Villefranche, on se contentera de souligner les passages les plus frappants,
les plus inattendus, ceux qui touchent un nœud important pour l’histoire
de la pensée astrologique.
Cette édition est la première qui ait été réalisée d’un traité d’astro-
logie médiévale. Bien que l’auteur du diptyque soit un juif espagnol du
XIIe siècle, il n’est pas étranger à la France et, plutôt qu’une simple tra-
duction en français moderne du Commencement de la Sapience des Signes, nous
avons préféré adapter une traduction du XIIIe siècle, en langue romane,
par Hagin le Juif (1273).
Cependant, comme il n’existe pas, à notre connaissance du moins, de
traduction en roman du Livre des Fondements (ou des Raisons astrologiques)
nous l’avons traduit, sous la direction du professeur Georges Vajda, de
l’hébreu médiéval en français moderne. La différence de vocabulaire entre
le traité en langue ancienne et l’ouvrage en langue moderne se révèle des
plus intéressantes et autorisera des réflexions sur l’évolution de la termino-
logie astrologique en France, entre le XIIIe et le XXe siècle.
1
Cf. Ptolémée, Tetrabible (Paris, éd. Retz, 1972).

5
INTRODUCTION

Pour montrer à quel point ces deux textes sont bien documentés, il suf-
fira de signaler l’étonnement de Pierre Duhem2 : « Dans un de ses livres
d’astrologie, le Liber rationum » (Livre des Raisons), Ibn Ezra s’exprime en ces
termes : “Ce n’est pas une mince discorde entre les savants que de savoir si
Vénus et Mercure sont au-dessus ou au-dessous du Soleil. Une autre cause
est celle-ci : ces trois astres ont des excentriques égaux. Mais à mon avis,
les deux propositions sont également vraies ; ces planètes sont tantôt au-
dessus du Soleil et tantôt au-dessous ; vous auriez besoin à ce sujet d’une
longue explication.” »
Cette explication, Aven Ezra ne la donne pas, d’ailleurs, à son lecteur ;
celui-ci, cependant, aurait le droit d’être embarrassé par les perpétuelles
variations du savant rabbin. Dans son Liber Luminarium, il place le Soleil
en la seconde sphère, c’est-à-dire qu’il situe Mercure et Vénus au-dessus
de cet astre ; en maintes autres circonstances, conformément aux théories
de Ptolémée, il met Vénus et Mercure entre la Lune et le Soleil. Comment
Aven Ezra avait-il eu connaissance de l’hypothèse d’Héraclide du Pont ?
Aucun auteur Juif ou arabe, autant que nous sachions, n’en avait fait men-
tion avant lui. Il est permis de supposer qu’il l’a connue par la lecture
du Commentaire du Timée, de Chalcidius, car il connaissait cet ouvrage. En
son Liber de mundo vel saeculo, qui fut composé en 1147 et traduit par Henri
Baie en 1281, Abraham écrit à propos de la musique céleste : « Platon en
parle au Timée et ailleurs ; Chalcidius en parle également, avec une infinité
d’autres philosophes » (p. 120-121).
Voilà qui montre la dimension d’Ibn Ezra : un homme qui a tout lu et
qui a voulu ne laisser rien se perdre.

La célébrité de l’auteur

Le fait qu’une traduction en roman ait vu le jour au XIIIe siècle, quelques


décennies après la mort d’Abraham Ibn Ezra, suffit à montrer la renom-
mée de l’auteur à une époque où le latin régnait en maître. Le Kalendrier des
Bergers est un des rares textes à jouir de ce privilège.
Voilà ce que l’historienne britannique Ellen MacCaffery3 écrit sur l’en-

2
Duhem (P.), Le système du monde (Paris, Hermann, 1958, t. III, pp. 126-127).
3
MacCaffery (E.), Astrolog y and its Influence on the western World (New York, éd. Samuel
Weiser, 1970).

6
INTRODUCTION

vergure de l’astrologue juif : « Parfois appelé Avenard, Abenezra semble


avoir été la coqueluche de l’Europe et y avoir acquis une renommée per-
sistante puisque, de son époque à celle où Robert Browning l’utilise pour
un de ses poèmes dramatiques, ses livres ont été lus et sa personnalité a
survécu. Maîtrisant toutes sortes de langues, l’hébreu, l’espagnol, l’arabe,
l’araméen et le latin, il fut mathématicien, astronome, astrologue et poète.
Et il connaissait, en outre, la médecine […]. Il visita l’Angleterre en 1158 et
il donna des conférences à Londres et peut-être à Oxford. Ensuite, il par-
courut la France, la Provence, la Lombardie, l’Afrique du Nord, l’Égypte,
la Palestine, l’Italie, Mantoue et Rome […]. Dans ses ouvrages médicaux,
Abenezra fournit la liste des diverses herbes en relation avec les influences
planétaires. C’est à partir de traités semblables que Nicolas Culpeper et
d’autres ont puisé leur compréhension des herbes. »
On se souvient des jugements sévères portés par Thorndike au sujet de
Morin4 ; voici ce qu’écrit Graetz, l’historien du judaïsme, à propos d’Ibn
Ezra : « Il combinait en sa personne des contrastes irréconciliables […].
Son esprit mesuré, qui lui faisait examiner l’origine de chaque phénomène,
ne l’empêcha pas d’errer dans le crépuscule du mysticisme. Bien que plein
d’une foi en Dieu, en les mains duquel il remettait sereinement son sort,
il croyait en l’influence des astres de laquelle aucun être humain ne pou-
vait se retrancher. Ainsi Ibn Ezra était à la fois un critique inexorable, un
esclave de la lettre de la Loi, un rationaliste et un mystique, un homme
profondément religieux, mais aussi un astrologue. Ces contradictions ne
marquèrent pas des étapes successives de sa vie, mais elles dominèrent
toute son existence5. »
Ce qui souligne l’intérêt offert par Abenezra pour un historien de l’as-
trologie, c’est précisément que ce Maître de Tolède n’est pas seulement un
astrologue. Alors que Morin est resté avant tout célèbre dans les milieux
astrologiques, Abraham Ibn Ezra, en revanche, est un des plus respectés
commentateurs du Pentateuque et figure dans les éditions classiques aux
toutes premières places, aux côtés de Rashi, le Maître juif de Troyes, qui
vécut un siècle avant lui.
On s’étonnera qu’un homme qui s’est illustré dans des domaines si di-
vers ait consacré tant d’attention à l’astrologie. Certains tenteront de mi-

4
Cf. Morin (J.-B.), Remarques astrologiques (Rééd. arbredor.com, 2004).
5
Thorndike, History of the Jews (Philadelphie, 1894).

7
INTRODUCTION

nimiser son intérêt à ce sujet, comme on s’y est efforcé pour Johannes
Kepler, mais ces deux ouvrages témoignent, de façon décisive, de l’impor-
tance de l’astrologie pour Abenezra. Bien plus, ses poèmes et ses commen-
taires bibliques sont fréquemment teintés d’astrologie, et c’est la raison
pour laquelle les textes que nous présentons ont été édités en Israël depuis
la dernière guerre mondiale, car il devenait nécessaire de retrouver, dans
les œuvres proprement astrologiques, la source de l’exégèse d’Abraham
ben Meir Ibn Ezra.

L’astrologie dans la poésie et l’exégèse d’Abenezra

Voici un fort beau poème autobiographique :

Sur ma dure étoile

Les planètes et les étoiles ont vacillé


Quand j’ai vu le jour.
Si j’étais marchand de chandelles,
Le soleil brillerait chaque nuit.
Je m’efforce de me reprendre, mais impossible,
Car les sphères du Ciel s’opposent.
Si j’étais marchand de linceuls,
On ne verrait, je suppose, pas un mort.

L’auteur invente des paraboles saisissantes pour décrire l’attitude de


l’homme à l’égard des astres : « Pense que la conjoncture des étoiles a dé-
terminé qu’un fleuve doit engloutir une ville de sorte que ses habitants
mourront. Mais voilà qu’un prophète apparaît et les conjure de se tourner
vers Dieu de tout leur cœur, de se rendre hors des limites de la ville pour
implorer Dieu. Cela fait, le torrent se gonfle soudain, comme cela s’est
souvent vu, et anéantit la cité. Le décret divin n’a pas été levé, mais le pro-
phète les a sauvés. »
Un autre exemple qui met fin aux accusations d’un aveugle détermi-
nisme :
« Imagine-toi que les serviteurs célestes courent sur une piste, pareils
à des chevaux, sans l’intention de causer le bien ou le mal, mais simple-
ment parce qu’ils procèdent ainsi. Représente-toi à présent qu’un aveugle

8
INTRODUCTION

se trouve sur cette piste, sans prendre garde alors que les coursiers tour-
nent à droite ou à gauche et qu’un homme doué de vue le protège, car il
connaît leur chemin. Ce dernier veillera sur l’aveugle et, chaque fois, le
conduira hors de la trajectoire des chevaux. Certes, celle-ci ne se verra
pas modifiée et cependant l’aveugle sera sauvé. C’est pourquoi, disent nos
Sages : “L’astre n’a pas de pouvoir sur les fils d’Israël aussi longtemps qu’ils
observent la Loi. Mais s’ils venaient à ne pas la respecter, alors l’astre ré-
gnerait sur eux...” »
Abraham Ibn Ezra, dans le poème que nous avons cité, ainsi que par
la rédaction de ses multiples traités astrologiques, semble considérer que
l’époque où Israël se tenait au-delà des lois astrales est révolue. A une phi-
losophie astrologique de la Terre de Canaan se superpose désormais une
philosophie astrologique de l’Exil.
Voyons, à présent, comment l’astrologie nourrit l’exégèse abenezrienne.
David Rosin, dans une série d’articles6, soulignait, à la fin du siècle
dernier, les grandes lignes de l’interprétation de notre auteur : « Pour Ibn
Ezra, il faut opposer le statut du grand prêtre qui recourt à l’astrologie à
celui du prophète qui bénéficie de l’inspiration divine. Le pectoral, porté
par le grand prêtre, et orné de ses douze pierreries, aurait servi à mettre en
place une véritable carte du ciel (Exode, 28/6). Quant aux urim et tumin7, ils
font, eux, apparaître le nombre sept et concentrent les planètes et non le
zodiaque comme c’est le cas du pectoral. »
Les passages réputés symboliques, qui campent le Serpent d’airain et le
Veau d’Or, renvoient, pour Ibn Ezra, à une polarité astrologique. Le Veau
d’Or (Exode, XXXII, 1) ne serait autre que le signe du Taureau et rem-
placerait un Moïse alors disparu dans la montagne. Il en serait de même
pour les Pénates que Rachel vole à son père et qui ont pour fonction de
recueillir les forces célestes (Genèse, XXXI, 19). Sur sa lancée, Ibn Ezra
passe à la circoncision qui fait revivre le nombre sept car, au huitième jour,
un enfant né un mardi, par exemple, subira la circoncision également un
mardi8.
Il ne faut pas croire, néanmoins, qu’Abraham Ibn Ezra – qui est certai-
nement l’un des initiateurs de la foule de relations « découvertes » ou entre-

6
Rosin (D.), Die Religions philosophie Abraham Ibn Ezra’s.
7
Ornements liturgiques à usage divinatoire.
8
Voir Halbronn (J.), Clefs pour l’astrologie (Paris, Seghers, 1976).

9
INTRODUCTION

vues entre astrologie et judaïsme en Europe depuis le Moyen Age – cons-


titue une exception parmi les commentateurs juifs9.
Mais, plutôt que de greffer des légendes sur le texte biblique, Ibn Ezra
traduit en langage astrologique les termes mêmes de l’Écriture. Toutefois,
il ne s’agit pas, dans son cas, d’un simple recours à l’imagerie astrologique
qui ne serait sous-tendue par aucune connaissance approfondie du sujet.
A l’arrière-plan d’un recours au symbolisme se dresse ce qu’on a nommé
l’Encyclopédie astrologique d’Ibn Ezra.

9
Halbronn (J.), La formulation astrologique du judaisme (en préparation).

10
INTRODUCTION

IBN EZRA
ET LA TRADITION ASTROLOGIQUE

Le projet d’Ibn Ezra est extrêmement ambitieux et le choix du terme


Reshit Hokhmah10, rivalise quelque peu avec le premier mot de la Genèse
(Bereshit). Il y a, en tout cas, une ambiguïté délibérée dans l’usage de ce
terme, et ce titre même du premier traité d’Ibn Ezra, Reshit Hokhmah, prê-
te aisément à un contresens. En effet, traduire ce titre par « Beginning of
Wisdom » ou par « Commencement de Sapience » ou encore par « Comenchal
de la Sagesse » n’est pas absolument satisfaisant. Et l’on peut finalement se
demander pourquoi un traité d’astrologie s’intitule ainsi.
Il suffit pourtant de mentionner la phrase suivante pour être averti de
l’intention de l’auteur : « Sera mon livre enterin et n’ara mestier de nul
autre livre avec li eh l’accomençal de ceste sapience. » (Fin du premier
chapitre). Reshit Hokhmah signifie tout simplement « introduction », « initia-
tion » (sous-entendu : « à l’astrologie »), « entrée en matière », et c’est ainsi, à
vrai dire, qu’il faudrait rendre l’expression hébraïque.
Cette même phrase d’Ibn Ezra signale clairement l’objet de l’auteur : il
veut réaliser une « Somme » qui évite d’aller consulter d’autre ouvrage que
le sien : c’est dire qu’Ibn Ezra s’engage entièrement dans la voie astrologi-
que.

L’ « Encyclopédie astrologique », selon l’expression de I. Fleischer, est


constituée de huit parties :
– Reshit Hokhmah : l’introduction,
– Sefer ha-teamin : traité des Raisons, des Fondements ou, mieux des
Explications (traité, plutôt que « livre ») ;
– Sefer ha-moledoth : traité des Nativités ;
– Sefer ha-sheeloth : traité des Interrogations ;
– Sefer ha-mivharim : traité des Élections (et non des sélections comme le
proposent Lévi et Cantera, ce dernier terme n’étant pas coutumier) ;
– Sefer ha-meoroth : traité des Luminaires ;
10
Titre hébraïque du Commencement de Sapience.

11
INTRODUCTION

– Sefer ha-Olam : traité d’Astrologie mondiale ;


– Sefer Keli-ha-Mehoshet : traité de l’Astrolabe.

Ces titres de traités sont parfaitement classiques, renvoient chacun à un


secteur astrologique bien précis et possèdent une certaine autonomie.
Ainsi le Sefer ha-moledoth est-il un traité d’astrologie généthliaque, c’est-
à-dire permettant d’étudier les facteurs astrologiques présents lors de la
naissance.
Le Sefer ha-sheeloth renvoie à l’astrologie horaire, en grande partie : com-
ment répondre à une question qui se pose à un moment donné ? On dresse
la figure pour ce moment là comme s’il s’agissait d’un individu qui vient
de naître, selon le principe que le temps où la question est posée n’est pas
indifférent. Cette technique évite de connaître le moment de la naissance.
Certains principes d’interprétation et de valorisation des planètes peuvent
sensiblement différer, en particulier dans l’astrologie indienne.
Le Sefer ha-mivharim : il s’agit de choisir une date bénéfique pour entre-
prendre une action ; on se rend alors chez l’astrologue pour qu’il fixe le
moment d’un mariage, d’un voyage, etc. L’astrologue doit envisager les
diverses configurations astrales et choisir – « élire » celles qui, dans un cer-
tain laps de temps, souvent assez court, sont les moins mauvaises, ou bien
les plus conformes à la nature de l’entreprise.
Le Sefer ha-meoroth : il s’agit des révolutions solaires et lunaires qui sont
effectuées, les unes annuellement, les autres, mensuellement, lorsque le
Soleil revient à la position natale ou lorsqu’il s’agit de la Lune (lunaisons).
Cela permet d’effectuer des prévisions pour une période donnée, c’est-à-
dire jusqu’au prochain « retour » du luminaire.
Le Sefer ha-Olam : ce traité d’ « astrologie mondiale » – telle est l’expression
actuellement en vigueur – aborde la question des événements, de leur loca-
lisation, de leur périodicité, en mettant l’accent sur la répétition de certaines
configurations, surtout entre Jupiter et Saturne (la « Grande Conjonction »),
les planètes qui, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle (1781), seront considérées
comme les planètes les plus éloignées, donc les plus lentes.
Le Sefer Keli-ha-mehoshet : traité qui vise à permettre à l’astrologue de réu-
nir toutes les informations dont il a besoin d’un point de vue cosmogra-
phique. Aujourd’hui, l’astrologue bénéficie de documents qui facilitent et
simplifient grandement ce travail préliminaire, indispensable à l’interpré-
tation.

12
INTRODUCTION

Reste un dernier problème : il concerne le « Livre des Raisons ». En ef-


fet, il existe deux versions de cet ouvrage ou, si l’on préfère, deux livres
portant le même nom chez Ibn Ezra. Nous avons traduit celui qui est
considéré comme le pendant du Commencement de Sapience : on notera qu’au
premier chapitre du Commencement de Sapience, Ibn Ezra fait allusion à un
Livre des esplanemens des Raisons qui parachèvera le premier ouvrage. Le tex-
te que nous avons choisi, en effet, offre l’intérêt d’être présenté en dix
chapitres, calqués sur ceux du Commencement de Sapience tandis que l’autre
Livre des Raisons est uniquement une suite de paragraphes assez courts. Ce
deuxième ouvrage, certes, n’est pas sans intérêt ; en particulier, il contient
une explication astrologique des événements de l’histoire d’Israël (comme
le fait, à une plus grande échelle, dans le Meguilat Hamegalé, un Abraham
Bar Hiya). 1270 est une année qu’il faut, selon Ibn Ezra, attendre avec
beaucoup de crainte : Significavit mortem magni viri (selon la traduction latine
de Pierre d’Abano de Padoue du XIVe siècle). Assez curieusement, c’est
l’année où meurt saint Louis, mais ce ne semble pas avoir été une date
si importante pour le peuple juif. Voilà comment Ibn Ezra fait corres-
pondre planètes et événements saints selon l’ordre inverse des jours de la
semaine :

Saturne : la Création
Vénus : le jardin d’Éden
Jupiter : la Tour de Babel
Mars : le Premier Temple
Lune : le Second Temple
Soleil : les Temps messianiques.

Abraham Ibn Ezra, en n’hésitant pas – comme d’ailleurs la plupart de


ses contemporains – à user de l’astrologie pour fixer la date du Messie,
pourrait être responsable du coup d’arrêt porté à l’astrologie par son con-
temporain Maïmonide (1135-1204).
Lorsque l’on se réfère à l’épisode qui a marqué l’histoire de l’astrologie
française, on songe aussitôt à l’édit de Colbert de 1666, dont nous avons
dit, dans notre Introduction aux Remarques astrologiques, ce que l’on pouvait
en retenir. De même, lorsqu’il est question des rapports qu’entretient le
judaïsme à l’égard de l’astrologie, le nom de Maïmonide est mentionné
aussitôt, bien que sa condamnation date seulement des premières années
du XIIIe siècle.

13
INTRODUCTION

On fera simplement remarquer, sans vouloir conclure, que Morin de


Villefranche, avec son immense Astrologia gallica, cette si ambitieuse « as-
trologie française », précéda de fort peu les temps où l’astrologie fut « mise
hors la loi » en France et, par voie de conséquence, dans toute une partie
de l’Europe. Quant à Abraham Ibn Ezra, auteur d’un ouvrage tout aussi
remarquable et non moins vaste dans son propos, il appartient à la généra-
tion qui précède celle de Maïmonide. Serait-ce l’excès de zèle de ces deux
géants de l’astrologie qui aurait provoqué ces réactions brutales ?
En fait, la condamnation de Maïmonide dans sa Lettre aux rabbins proven-
çaux n’eut pas d’effet immédiat. Il serait superficiel de s’imaginer que, dès
cette date, les Juifs ne pratiquèrent plus l’astrologie qu’en cachette et avec
une mauvaise conscience. Ce sont des historiens hostiles qui écriront ainsi
l’histoire : plus d’astrologie française après 1666 ; plus d’astrologie juive
après 1204. Or, toute la composition du Zohar, si nourrie de références
astrologiques, est postérieure à Maïmonide.

Une astrologie démythologisée

Pourtant, que de différences entre l’œuvre d’Abraham Ibn Ezra et celle


de Jean-Baptiste Morin ! Morin est l’homme de la simplicité, de la mise
en ordre. Il écarte tout ce qui lui paraît caduc, inutile, suspect, dans la
perspective de quelque jardin à la française, et il nous dispense de nombre
d’hésitations ; l’astrologie – malgré quelques polémiques d’arrière-garde –
est en voie de cristallisation.
Avec Ibn Ezra, on se trouve devant un « bouillon de culture ». L’esprit
talmudique a préservé consciencieusement chaque controverse sans tou-
jours statuer : avant tout, il faut conserver, informer, transmettre aux géné-
rations suivantes. Les morceaux du puzzle s’emboîtent mal, mais certaines
corrélations simplificatrices n’ont pas encore force de loi. L’exemple le plus
frappant est celui des maisons astrologiques. Henri Selva a souligné11 le
rôle que joue Ibn Ezra dans l’histoire de cette technique. Il nous faut in-
sister ici sur la séparation absolue entre « maisons » et « signes ».
Pour Ibn Ezra, la signification de chaque « maison » n’est liée en aucune
manière, comme on peut le lire aujourd’hui, au signe qui porte le même
numéro d’ordre (maison I, Bélier ; maison II, Taureau ; etc.). La réflexion
11
Selva (H.), La domification (Paris, Vigot, 19l7).

14
INTRODUCTION

sur les maisons relève d’une observation du mouvement diurne et non pas
des figures zodiacales.
Dès lors, on peut penser que le syncrétisme qui a mêlé les deux structu-
res a provoqué un fléchissement aussi bien du sens médiéval des maisons
que de celui des signes12. D’ailleurs, bien des attributions des maisons res-
tent mal explicitées par la seule référence aux signes, et le lecteur trouvera
dans le Livre des Raisons, qui veut justifier les causes de telle ou telle pra-
tique astrologique fournie par le Commencement de la Sapience des Signes, des
considérations entièrement inédites.
Un autre exemple, qui surprendra également le lecteur moderne averti
d’astrologie, est la féminité de Mars. Là encore, l’introduction aujourd’hui
familière de la mythologie, une fois de plus, en tant que clef de l’astrologie,
date d’une époque postérieure, et l’influence mythologique reste canton-
née au monde des constellations qui reste marginal.
Certes, Mars, pris comme dieu de la Guerre, est une force mâle, mais
Ibn Ezra ne propose aucun rapprochement entre la planète Maadim (en
hébreu) et le dieu gréco-romain. La terminologie hébraïque ou arabe n’in-
dique pas la corrélation ou en a perdu la trace. Néanmoins, selon la logi-
que du système astrologique, sinon mythologique, on conçoit que Mars
soit une planète féminine13.
On peut ainsi reconstituer ce processus, car on a divisé les planètes
en bonnes « étoiles » Vénus et Jupiter, et en mauvaises « étoiles » Mars et
Saturne, soit l’alternance bonne-mauvaise au sein du système solaire : Vénus
(bonne) – Mars (mauvaise) et Jupiter (bonne) – Saturne (mauvaise).
Ensuite, pour distinguer les deux bonnes planètes entre elles, on a dé-
cidé que l’une serait masculine, l’autre féminine, afin de constituer un
couple. Vénus sera une bonne étoile féminine et Jupiter une bonne étoile
masculine ; Mars, la planète rapide du groupe des mauvaises planètes, sera
une mauvaise étoile féminine et Saturne une mauvaise étoile masculine.
Voilà donc une disposition qu’Ibn Ezra nous remet en mémoire. Les
astrologues modernes ont reçu des traditions sur les planètes bénéfiques
et maléfiques sans savoir quel procédé leur avait donné cette répartition.
Et pourtant, nous le signalions, la mythologie n’est pas absente de l’En-

12
Cf. Halbronn (J.), Clefs pour l’astrologie, op. cit., p. 38.
13
Cf. Ullmann (M.), Die Natur und Geheimniswissenschaften (Leiden, éd. Brill, 1972,
pp. 271 à 358) travaux sur l’astrologie arabe.

15
INTRODUCTION

cyclopédie d’Abraham ibn Ezra. Le monde des 48 constellations est en-


core plus manifeste que chez Manilius14.
Le chapitre II, un des plus touffus du Commencement de la Sapience des
Signes, passe en revue tous les décans. Georges Muchery, dans son traité,
a fourni des images saisissantes des 36 décans ; en effet, les symboles des
décans sont empruntés à plusieurs constellations. On a le sentiment que
l’on a divisé avec un compas la sphère des constellations, constituant ainsi
des bandes pourvues d’un bras issu de telle constellation, d’une tête de
chien, d’une queue d’ours, etc. Par la suite, les commentateurs ont essayé
de trouver une unité à ces membres épars. On se demande si l’origine de
certains monstres n’est pas due à la superposition de structures géométri-
ques sur un ensemble de figures humaines ou animales.
On voit donc qu’Ibn Ezra ne favorise guère l’approche mythologique15,
on dira même qu’il réagit contre elle puisqu’il préfère les dispositifs ré-
guliers au baroque d’un symbolisme luxuriant16. C’est là une volonté ca-
ractéristique que l’on retrouve de nos jours où plus d’un astrologue tente
de remplacer un recours à la pensée mythique par un recours draconien
à des processus astronomiques ou cosmographiques (Jean-Pierre Nicola,
Daniel Verney en France).
Bien entendu, Ibn Ezra ne confond pas signes et constellations. A plus
d’une reprise, lorsqu’il mentionne une étoile, il précise que c’est sa position
actuelle « au temps d’orendroit » et que, plus tard, les données qu’il fournit
devront être révisées. Avec Ibn Ezra s’amorce nettement un mouvement
qui se désolidarise d’un passé mythologique pour fonder les diverses bran-
ches du savoir astrologique.
A propos de cosmographie, notons l’intérêt très marqué d’Ibn Ezra
pour la rétrogradation. Ces ralentissements et ces accélérations apparentes
de la planète par rapport au zodiaque lui semblent très utiles. Voilà qui
montre les limites de cette approche « moderniste » d’Ibn Ezra, qui risque
14
Cf. Les Astrologiques, Paris, éd. Retz, coll. « Bibliotheca Hermetica »).
15
Dans la lignée des stoïciens qui réagirent contre le mythe en se servant justement de
l’astrologie pour détrôner les dieux.
16
Bibliographie pour l’histoire des étoiles et de leurs noms : Hinckley (Richard),
Allen Stars Names ; their Lore and Meaning, New York, Dover Publications, 1899 ; Robson
(Vivian), The fixed Stars and Constellations in Astrolog y, New York, The Aquarium Press,
1969 ; Boudineau (André), Les étoiles fixes, Paris, Éd. traditionnelles ; Ambelain (Robert),
Les étoiles fixes, les comètes, les éclipses, Paris, éd. Betmalle, 1936 ; Klefesta (Josef) et Rükl
(Antonin), Constellations, Hamlyn Publishing Group, 1975.

16
INTRODUCTION

de se greffer sur un savoir voué à être dépassé avec la révolution coperni-


cienne et surtout képlerienne qui sonnera le glas des épicycles.
Enfin, à force de démembrer l’astrologie, on peut constater que certains
chapitres traitent des signes, d’autres des planètes, sans qu’il soit indiqué
en aucune façon comment combiner ces deux types d’information. Ne
serait-on pas confronté à deux courants parallèles de la pensée astrologi-
que ? Voilà qui nous amène à souligner l’aspect éminemment théorique de
la pensée astrologique médiévale. Certes, Ibn Ezra écrit fréquemment que
tel principe a été « éprouvé », mais la naïveté de certaines descriptions, bien
trop précises et détaillées pour ne pas risquer un prompt démenti, montre
à quel point cette astrologie ne voit pas le monde tel qu’il est, mais tel qu’il
devrait être.

Les mutations au sein de la terminologie astrologique

Nous l’avions fait remarquer : l’intérêt de préserver autant que faire se


peut le texte roman du Commencement de Sapience autorise plus d’une obser-
vation inédite17.
Il est deux termes qui prêtent constamment à confusion, comme on le
verra dans notre critique des diverses traductions proposées de l’œuvre. Il
s’agit d’ « étoile » et de « maison ».
Hagin emploie indistinctement « étoile » pour traiter des planètes et des
étoiles. D’ailleurs, le terme « étoile fixe » révèle qu’une planète est souvent
qualifiée d’étoile (non fixe). Pour le lecteur non averti, il est des passages
absolument incompréhensibles où les planètes supérieures se mélangent à
telle ou telle étoile issue d’une constellation. Pourquoi cette ambiguïté dans
le vocabulaire sinon parce que l’on voit converger, une fois de plus, deux
astrologies, l’une essentiellement fondée sur les constellations et l’autre sur
les planètes et qui, revendiquant un même texte originel, recourent à un
même mot ?
Il en va exactement ainsi avec le terme de « maison » qui tantôt signifie
une division du mouvement diurne, tantôt une division du zodiaque18.
17
Consulter Raynaud de Lage (G.), Introduction à l’ancien français, Paris, Sté d’Éd. de
l’Enseignement supérieur, 1975.
18
Les actuelles maisons solaires qui permettent de tenir les rubriques horoscopiques
dans les quotidiens sont fondées sur l’assimilation maison-signe. L’astrologie indienne
accorde à cette analogie une importance nettement plus marquée que l’astrologie oc-
cidentale.

17
INTRODUCTION

Aujourd’hui, le terme « demicile » pour désigner le signe qui convient pour


une planète vise à distinguer de façon fonctionnelle, au sens de la linguis-
tique d’André Martinet, « maison » et « signe ». Avec Morin de Villefranche,
ces doubles emplois ont presque totalement disparu : le lecteur de Morin
n’est plus confronté avec ces divergences au sein de la pensée astrologique :
la compétition entre deux solutions s’est soldée par un partage du terrain.
Le texte français du XIIIe siècle confère aux douze signes zodiacaux des
noms différents de ceux qu’il confère aux constellations. Ces différences
sont minimes dans la plupart des cas, mais visent à éviter la confusion.
Voilà qui montre un processus de différenciation qui, lui, en revanche,
sera abandonné puisque aujourd’hui constellations et signes ont retrouvé
des qualificatifs identiques, ce qui crée plus d’une confusion bien que le la-
tin soit souvent utilisé pour désigner les seules constellations zodiacales.
Ainsi, dans le texte roman, « agneau » (agnel ) désigne la constellation
Aries et « mouton », le signe du Bélier. On a recouru à ces équivalents qui
n’existent aucunement dans le texte hébreu.
D’une manière générale, le texte roman utilise un vocabulaire popu-
laire sans s’embarrasser d’une terminologie savante. Pourquoi, par la suite,
assiste-t-on à une latinisation partielle des noms des signes, ce qui con-
fère aux listes françaises actuelles un ton si éclectique avec, d’un côté, des
termes français comme Bélier, Taureau, Lion, Vierge, Balance, Scorpion,
Poissons, de l’autre, des termes latins (parfois couverts d’un léger vernis) :
Cancer, Capricorne, Sagittaire, Gémeaux.
Alors qu’en Angleterre les termes latins sont les seuls admis et qu’en
Allemagne ils ont tous été traduits, la France, elle, semble relever d’un
courant latinisant et d’un courant mettant l’accent sur le vernaculaire : ces
deux tendances ont subsisté en occupant chacune un certain nombre de
positions.

LES TRADUCTIONS ANTÉRIEURES

Voici quelques observations sur les traductions qui ont précédé la nô-
tre : celle d’Hagin le Juif, en 1273, celle de Lévi et Cantera, ainsi que celle
de I. Fleischer. De nombreuses erreurs ou omissions sont caractéristiques
de l’ambiguïté du texte original. Pour réaliser une traduction correcte, il
importe de ne pas être simplement un bon hébraïsant, mais aussi, à l’ins-

18
INTRODUCTION

tar de Gad ben Ami Tsafarti et de mon maître Georges Vajda, de fournir
l’effort de pénétrer au sein de la pensée astrologique.
Nous avons réuni à la fin de ce volume en un glossaire quatre colonnes
permettant de confronter le roman, l’hébreu et le français moderne. Après
le lexique français-latin de notre édition de Morin et ce lexique roman-hé-
breu, nous espérons, à l’occasion d’une édition de l’œuvre de l’astrologue
Varahamihira (VIe siècle de notre ère), fournir prochainement un lexique
français-sanskrit-anglais.
Quant à la traduction d’Hagin précisément – du moins dans le texte re-
produit par Lévi et Cantera – on constate un certain nombre d’erreurs qui
n’ont pas été relevées. Signalons que c’est un des textes clefs du Dictionnaire
de l’ancien français de Godefroy qui le cite à chaque page.
Tout d’abord, parmi les 120 aphorismes du chapitre VIII, on ne trouve
pas les aphorismes 27, 28, 45, 66 et 76. Quant au chapitre VI, pour le pa-
ragraphe qui traite des 16 voies qui concernent les planètes supérieures
(étoiles souveraines), la neuvième voie n’est pas mentionnée dans le texte
français ou, plus exactement, ce qu’on appelle « neuvième voie » corres-
pond, en fait, à la huitième voie.
Encore au chapitre VIII, pour l’aphorisme 76 dont nous avons signalé
l’absence, l’aphorisme 75 est un curieux mélange des textes des deux apho-
rismes, « miloenneté » appartenant visiblement à l’aphorisme 76.
Enfin, signalons en bas de la page 94 (de l’édition de Lévi et Cantera), à
la fin du chapitre V, qu’un morceau de phrase manque : « Et de même pour
le Soleil sauf s’il est en maison neuvième, qui est la maison de sa joie. »
Assez curieusement, cela donne l’occasion à Lévi et Cantera de commettre
un lourd contresens : the same is true of the sun unless it is in the sextile (sic) house,
which is the house of its happiness19. Or l’hébreu et la théorie astrologique sont
formels (cf. ch. LII de leur édition) : Vekakha Hashemseh raq im hayita bebayit
hatishi ki hi bayit simhata. En effet, la maison IX est considérée comme étant
« la maison de la joie du Soleil », c’est-à-dire la maison qui lui est favorable
tout comme le domicile pour le signe (chap. IV, Livre des Raisons). Qu’est-ce
donc qu’une « maison sextile », selon Lévi et Cantera ?
Signalons enfin une erreur de traduction d’Hagin, car il en est peu,
quand il traduit kadmon par « ancien » au lieu d’ « oriental ». En effet, cette
racine hébraïque possède cette double signification : ce qui vient avant,
19
Trad. Lévi et Cantera, p. 204.

19
INTRODUCTION

l’endroit où le Soleil commence à se lever20. Mais il est possible, en définiti-


ve, que ce terme « ancien » ait pu, à l’époque, signifier « oriental », bien que
l’expression « oriental » apparaisse presque toujours dans le texte roman.
C’est à partir de l’édition de 1939 de Raphaël Lévi et Francisco Cantera
que nous avons effectué notre adaptation du Commencement de Sapience, ce
qui nous a épargné un travail sur manuscrits et des comparaisons diffici-
les d’éditions, de recherches sur les noms de lieu, de plantes, de remèdes,
etc., et, à ce sujet, nous renvoyons le lecteur à l’ouvrage de ces deux émi-
nents savants qui ont consacré à l’œuvre astrologique d’Ibn Ezra un autre
ouvrage plus général : Astrological Works of A. Ibn Ezra.
Néanmoins, leur travail ne donne pas toute satisfaction : aucune étude
de contenu n’est effectuée, leur propos est uniquement d’ordre linguisti-
que : il s’agit d’établir des lexiques. Avec le Commencement de Sapience, nous
nous trouvons, en effet, devant l’un des premiers textes écrits en roman
et nous le devons à la popularité de l’astrologie qui a peut-être incité à la
littérature et à la culture toute une classe de curieux.
Bien plus, même sous l’angle linguistique, les auteurs (et nous pensons
aux lacunes de Selva et de Hiéroz au sujet de Morin) n’ont pas su identifier
l’originalité de la terminologie astrologique, dans la mesure où ils n’en
saisirent pas les nuances. Nous soulignerons, d’ailleurs, le grand avantage
d’aborder la traduction romane d’Ibn Ezra en français et non en anglais.
Les francophones ont la chance de parler une langue qui a joué son rôle à
l’époque médiévale aux côtés de l’arabe, de l’hébreu et du latin. Dans leur
lexique, au lieu de retrouver l’expression se rapprochant le plus de celle du
texte de Hagin le juif, le traducteur d’Ibn Ezra, Lévi et Cantera proposent
un terme français très éloigné. C’est là une erreur de méthode.
Quant à la traduction anglaise qui est proposée, elle est souvent ma-
ladroite ou défaillante, en particulier dans la traduction de termes tech-
niques. Ce qui fait le propre d’un terme technique est le caractère systé-
matique et répétitif de son emploi : en recourant chaque fois à un terme
différent face à la même expression technique, on trahit l’esprit du texte et
l’on veut faire, à bon marché, œuvre littéraire.
Ainsi, le roman « enseigne » fait-il partie du vocabulaire technique de
l’astrologie médiévale (on dirait aujourd’hui « signifie »).

20
Voir chapitre X : « Toute estoile qu’est la meson de s’onneur ancienne encontre le
signe de l’Engnel ». Cf. trad. Lévi et Cantera, p. 124.

20
INTRODUCTION

Pourtant, dans un paragraphe où ce terme apparaît douze fois, la ver-


sion anglaise emploie douze verbes différents.
Encore « enseigner » ne se réfère-t-il pas directement à une réalité phy-
sique. L’hébreu Qav Hetsi Hashamaim est traduit en l’espace d’une seule
et même page par quatre expressions différentes : meridian of the heavens,
meridian of the planets, meridian of the celestial bodies, center of the celestial bodies.
En fait, l’expression équivalente en anglais moderne est midheaven (milieu
du ciel) et les traducteurs auraient dû prendre la peine d’ouvrir un manuel
d’astrologie, quelle que soit leur opinion à ce sujet.
On fera la même remarque pour l’hébreu tsoura qui, à quelques lignes
d’intervalle, est traduit par « figure » et par « form » : il fallait traduire par
« constellation », puisqu’à un moment donné, à la page 174 de leur édition,
ils emploient le terme « horoscop » dans le sens moderne du terme.
Mais il existe également de véritables contresens : page 190, Lévi et
Cantera traduisent par « degré » le terme mazel en pensant probablement à
remplacer le zayin par le ayin21. En fait, il s’agit bien des signes et non des
degrés, comme le montre le texte que nous proposons.
Un peu plus bas, les auteurs ignorent totalement la notion d’ « antisce » ;
ils escamotent les conjonctions de coordination : au lieu d’écrire Aries,
Pisces, Virgo, Libra, etc., il aurait fallu mettre Aries and Pisces, Virgo and Libra,
etc., signes symétriques par rapport à l’axe Bélier-Balance. Enfin, on voit
nisraf traduit par scintillates, alors que cela renvoie à la notion de planète
« combuste », brûlée par le Soleil en raison de sa proximité trop grande sur
le zodiaque.
Les auteurs se sont confiés à leur érudition en matière de textes et ne se
sont guère aidés de traités d’astrologie et d’astronomie22. Ainsi, leur étude
des constellations ne se réfère-t-elle même pas à l’Almageste de Ptolémée, ce
qui leur aurait permis de constater le parallèle saisissant entre l’ordre des
constellations selon Ptolémée et celui que nous transmet Ibn Ezra. Grâce
à cette observation, Lévi et Cantera eussent été en mesure – ce qui n’est
pas le cas – de retrouver la correspondance entre les constellations clas-
siques – telles que nous les connaissons encore – et les constellations que
mentionne Abraham de Tolède. Bien d’autres flottements du texte eussent

21
(signe) (degré)
22
A la différence, par exemple, de l’étude de Gad Ben Ami Tsarfati, Introduction à la
Baraita Mazaloth (Tel Aviv, 1965).

21
INTRODUCTION

pu être réglés autrement que par des recoupements de textes qui, à eux
seuls, ne constituent pas une méthode infaillible.
Bien entendu, les ambiguïtés que nous signalions plus haut au sujet de
mazal, de kokhab, de bayit n’ont pas été aperçues par Lévi et Cantera : on est
donc en droit de se demander comment – jusqu’à ce jour – on ne trouve
pas plus de spécialistes, dans le cadre d’un institut de recherche, qui vien-
draient au secours de leurs collègues quand un passage obscur ou une
absence de textes décisifs laissent place à la perplexité.
Néanmoins, on se demandera pourquoi Lévi et Cantera ont décidé
d’omettre une phrase essentielle du premier paragraphe du Commencement
de Sapience : « Et quand partira l’âme de son corps, elle le fera hériter vie de
siècle. » Ce passage est omis, en effet, dans la traduction anglaise.

L’édition de I. L. Fleischer (Kiriat Hasefer, 1928).

Cet auteur a laissé subsister de graves incohérences. Nous en signale-


rons trois :
Au chapitre IX, il admet l’expression goral hamits’ade (l’apostrophe fi-
gurant un ayin), alors qu’il s’agit de tsad sans ayin, qui signifie « support »,
comme le confirme le texte d’Hagin le juif en roman pour le même chapi-
tre IX. Avec le ayin, le support devient un « pas » (p. 82 de son édition).
Mais c’est au chapitre II que la confusion devient plus grave : l’auteur
oublie de signaler la chute de Saturne en Bélier (p. 40) dans la liste des
dignités et débilités. Même si le texte sur lequel Fleischer travaillait était
défectueux, quelque connaissance de la théorie astrologique eût conduit à
une note explicative.
Plus délicate est la critique que nous effectuerons au sujet des trigono-
craties : Fleischer place Saturne comme coadjuteur du Soleil et de Mars
pour la triplicité de feu. Or Saturne ne saurait dominer cette triplicité étant
donné qu’il n’entretient aucune relation avec elle23.
Il semble néanmoins que cette erreur figure également dans le
Commencement de Sapience (p. 158, de Lévi et Cantera) : « Et leur copain de
23
Voir Boulainviller (H. de), Pratique abregée des jugements astronomiques sur les nativités,
1717 (Paris, rééd. 1947, éd. du Nouvel Humanisme), qui fournit un tableau des triplici-
tés : Ignée : Soleil, Mars, Jupiter. Aqueuse : Jupiter, Lune, Mars. Aérienne : Saturne, Vénus,
Mercure. Terrestre : Mercure, Vénus. On constate que Saturne domine les triplicités
d’air et de terre de par son domicile en Capricorne (signe de terre) et son exaltation en
Balance (signe d’air).

22
INTRODUCTION

jour et de nuit, c’est Saturne. » Mais, dans ce cas, on comprend mal cer-
taines incohérences de la page 41 du texte de Fleischer où il est écrit :
« Saturne a été choisi parce qu’il est froid et que le signe est chaud et sa
nature se consolide. » Plus bas, on trouve : « Et ils ont exclu Mars en rai-
son de l’abondance de sa chaleur. » C’est là qu’on devrait pouvoir lire : « Et
que le signe est chaud et sa nature se consolide. » Le texte nous semble
corrompu, mais il faudrait situer cette corruption à une époque reculée,
ce qui entraîne par la suite une uniformisation de cette bévue à d’autres
textes, au prix de manipulations grossières et maladroites.

Abraham Ibn Ezra, alchimiste ?

Si Le Livre des fondements astrologiques est le jumeau du Commencement de


Sapience, il existe un autre texte – et cela de façon bien incertaine qui ferait
pendant au grand traité astrologique d’Abraham Ibn Ezra. Selon Serge
Hutin (La vie quotidienne des alchimistes. Éd. Hachette, 1977, pp. 168-169), le
Livre d’Abraham le Juif qui ouvrit à l’alchimiste Nicolas Flamel (né en 1330)
les portes du Grand Œuvre, pourrait être attribué à Ibn Ezra, connu aussi
sous le nom d’Abraham Judaeus.
Le Livre d’Abraham le Juif comportait, outre le texte (lequel mêlait au
français des caractères dont Flamel dit : « il m’était impossible de les dé-
chiffrer », mais qui étaient sans doute des lettres hébraïques) – lequel con-
sistait sans doute en une version française d’un original hébreu – une série
de figures symboliques. Sur le premier feuillet, il était inscrit : « Abraham le
Juif, prince prestre, lévite, astrologue et philosophe, à la gent des Juifs, par
l’ire de Dieu dispersée aux Gaules ». Il serait séduisant d’imaginer qu’Ibn
Ezra ait été l’auteur de deux sommes, l’une astrologique, l’autre alchimi-
que, toutes deux traduites en roman. Mais il existe un autre Abraham le
juif (dit Savasorda, ayant été ministre de la Sûreté) connu sous le nom
d’Abraham bar Hiyya Hanassi (c’est-à-dire le Prince) mort vers 1136, éga-
lement grand astrologue et qui précéda Ibn Ezra dans ses contacts avec la
France.
Mais ce qui nous intéresse ici, c’est que la légende d’Ibn Ezra se poursuit.
Nous espérons que la publication de ces deux traités d’Abraham Ibn
Ezra apportera un élément de réflexion au sein de la polémique astrologie-
judaïsme. D’aucuns veulent trouver des parallèles frappants entre les deux
traditions ; d’autres rejettent toute tentative de liaison.

23
INTRODUCTION

Dès lors, cet ouvrage s’inscrit avant tout dans l’histoire de la pensée
astrologique. Certes, il existe quelques allusions aux lettres de l’alphabet
hébreu, mais elles ne s’accompagnent d’aucun commentaire. Seule l’in-
troduction pose le problème de la crainte de Dieu, mais le problème est
résolu en un paragraphe. On a le sentiment qu’Ibn Ezra a voulu seulement
rassembler pour le lecteur juif, puisqu’il écrit en hébreu, toute l’astrologie
de son temps, de la Perse à l’Espagne, de l’Inde à la Grèce, espérant ainsi
inclure au sein de la culture du juif pieux cette partie vitale de l’ésotérisme
en le laissant seul juge des rapprochements éventuels. Il est caractéristique
de l’attitude d’Abraham Ibn Ezra de ne pas s’en tenir à des conclusions
commodes, mais de confronter son lecteur avec une masse parfois con-
fuse mais vivante.

JACQUES H ALBRONN

24
LE COMMENCEMENT
DE LA SAPIENCE
DES SIGNES
Adapté du roman
par Jacques Halbronn
PROLOGUE

Commenchal de sapience, c’est crainte de Dieu et c’est châtiment (ensei-


gnement), car quand un homme ne cherche pas après ses yeux ni après son
cœur pour accomplir son dessein, alors se reposent les sens dedans lui, et
encore la crainte de Dieu le garde des coutumes des cieux et de leur destin
tous les jours de sa vie, et quand partira l’âme de son corps, elle le fera hé-
riter vie de siècle (éternelle). Et je commencerai à retracer la coutume des
cieux en la voie des jugements qu’ont éprouvés les anciennes générations
les unes après les autres, et après que j’aurai ajusté ce livre, j’ajusterai un
livre des esplanements des raisons et que Dieu m’aide à parfaire. Amen.
Ce livre est réparti en dix chapitres. Le premier chapitre est de la sem-
blance de la sphère et de ses parties et de ses signes et de ses figures (cons-
tellations) et des sept étoiles errables et de leur montement et de leur force
et de tout leur mouvement et de leur puissance. Le second, de la force des
signes et de leur montement et de leur œuvre et du mêlement des étoiles et
de leurs formes. Le tiers est sur le regard (aspect) des degrés et la force de
leur conjoignement et leur changement et leur amour et leur haine et les
parties des quartiers du cercle et les douze maisons. Le quart est du mêle-
ment des sept planètes et de leur force et de tout ce qu’elles enseignent sur
toutes les créatures qui sont sur terre. Le quint, de l’affaire des planètes
quand croît leur force et quand elle rapetisse. Le sixième, en la force des
planètes mêmes, selon qu’elles sont devant le Soleil ou derrière. Le sep-
tième, du regard des planètes et de leur conjonction et de leur départ et de
la règle de leur affaire, comment se mêlent leurs forces l’une avec l’autre,
sur ce qu’elles enseignent. Le huitième, sur le jugement des planètes dans
les demandes (questions) et dans les nativités et dans les révolutions. Le
neuvième est sur les parts des planètes et les parts des maisons et autres
parts qu’ont mentionnées les Sages des signes. Le dixième, sur l’éclat de la
clarté des sept planètes et la voie de leur manière et leur mouvement et les
degrés de la sphère et toute leur affaire.
Tout Sage qui veut chercher ce sens se doit avertir du mouvement des
sept planètes, qui sont hâtives en leur allure et en leur mouvement, sur les
degrés de la sphère haute et observer quand elles seront à l’encontre des

26
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

étoiles hautes qui sont sur le cercle des signes, ainsi que tous ces mouve-
ments qui sont vers le centre, et c’est la Terre qui est le point dedans la
roue. Alors il éprouvera en son cœur que si les mouvements mentionnés
de même que ces mouvements sont égaux et droits, leur œuvre se changera
selon les régions. Et cette chose est sue de par les degrés de la sphère et ses
figures méridionales et septentrionales, et pour connaître les sept planètes
et leurs natures communes et particulières et toutes leurs œuvres.

27
CHAPITRE I

Chapitre de la division de la sphère en 48 figures et en ses parties

La sphère est répartie en 360 parties communes et pour cela se sont


accordés les avis de tous les Anciens et des derniers (Sages), car par ce
compte il y a toutes les fractions jusques à 10 sauf le 7. Ainsi est-elle ré-
partie en 12 parties et elles sont appelées signes et chaque signe a 30 grés
droits, et en chaque gré il y a 60 minutes, et en chaque minute 60 secondes
et ainsi jusqu’aux dixièmes ou plus. Et les noms des signes sont le Mouton,
le Taureau, les jumeaux, l’Écrevisse, le Lion, la Pucelle, les Balances, le
Scorpion, la Sagaie, le Chevreau, le Seau, les Poissons24. Et puis il y a
ceux qui sont en la haute sphère qui est la huitième avec les figures se-
nestres (septentrionales) et méridionales et l’ensemble est de 48 figures et
le compte de leurs étoiles est de 1 022 selon la pensée des Anciens et de
Barthélemy (Ptolémée). Et il y a dans les figures des signes 346 étoiles.
La première, qui est celle de l’Agneau, et ses étoiles sont 13 et là sont
les cornes et le ventre comme leur compte, et au signe du Bœuf il y a 33
étoiles et Kima (Les Pléiades) sur leur dos, et au signe des jumeaux 18
étoiles et en l’Écrevisse 9 étoiles, et au Lion 27 étoiles et en les Balances
8, et en Scorpion 32 et en l’Arc 31, et au Chevreau 28 et dans le Seau 42,
et en Poissons 34.
Et les figures méridionales sont 15 et leurs étoiles 316 :
La première, c’est le Lion de mer (Baleine) et il en est qui l’appellent
Ours, et ses étoiles sont 22. Et la figure seconde, le Chien fort (Orion) et
ses étoiles sont 38 ; et la tierce, le Fleuve (Éridan) et ses étoiles sont 34.
Et le quart, le Lièvre et ses étoiles 13 ; et la quinte, le Grand Chien et ses
étoiles 18. Et la sixième, le Petit Chien et ce sont 2 étoiles. Et la septième,
la Nef (navire Argo) et ses étoiles sont 45. Et la huitième, la Bête (Hydre
femelle) et ses étoiles sont 23. Et la neuvième, le Hanap (la Coupe ou le
Vase) et ses étoiles sont 7. Et la dixième, le Corbeau et ses étoiles sont 7. Et
la onzième, celle qui porte le Lion, et elle est la moitié en figure d’homme
24
Voir Glossaire à la fin de ce volume.

28
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

et la moitié en figure de cheval (le Centaure) et ses étoiles sont 36. Et


la douzième, le Léopard (le Loup) et ses étoiles sont 5. Et la treizième,
c’est l’Encensoir (l’Autel) et ses étoiles sont 7. Et la quatorzième, c’est la
Couronne méridionale (australe) et ses étoiles sont 13. Et la quinzième,
c’est le Poisson méridional (austral) et ses étoiles sont 11.
Les figures septentrionales sont 21, et leurs étoiles 360. L’une est As et
ses enfants (Petite Ourse ou Cynosure) et ses étoiles sont 7. La seconde,
c’est le Grand Ours (Grande Ourse) et ses étoiles sont 17. La tierce, c’est
le Dragon et ses étoiles sont 31. La quarte, c’est la Dame de la flamme
(Céphée) et ses étoiles sont 11. La quinte, c’est le Chien aboyant (Bouvier)
et ses étoiles sont 22. La sixième, c’est la couronne sénestre (boréale) et
ses étoiles sont 8. La septième, celui qui va sur les genoux (Hercule) et ses
étoiles sont 28. La huitième, l’Aigle chéant (la Lyre) et ses étoiles sont 10.
La neuvième, la Poule (le Cygne) et ses étoiles sont 17. La dixième, celui
qui s’assied sur le siège (Cassiopée) et ses étoiles sont 13. La onzième, celui
qui porte la tête du diable (Persée et la tête de Méduse) et ses étoiles sont
26. La douzième, c’est le Pasteur (Cocher) qui a en sa main le frein et ses
étoiles sont 14. La treizième, c’est celui qui retient la Bête (Ophiucus) et
ses étoiles sont 24. La quatorzième, c’est la Bête (le Serpent) et ses étoiles
sont 18. La quinzième, c’est la Flèche (le Renard) et ses étoiles sont 5.
La seizième, c’est l’Aigle volant (le Vautour) et ses étoiles sont 9. La dix-
septième, le Poisson de mer (le Dauphin) et ses étoiles sont 10. La dix-
huitième, c’est la tête du Cheval (Petit Cheval) et ses étoiles sont 55. La
dix-neuvième, c’est le Cheval qui a des ailes (Pégase) et ses étoiles sont 20.
La vingtième, c’est la femme qui n’a pas eu de mari (Andromède) et ses
étoiles sont 23. Et la vingt et unième, c’est le Triangle (Triangle boréal ou
Deltoton) et ses étoiles sont 425.

Chapitre de la division des étoiles en six ordres (magnitudes)

Maintenant est parfait le compte des étoiles mentionnées qui sont 1


022, et les Anciens les ont réparties en six degrés. Car toute étoile dont
la clarté est grande, ils l’ont appelée de l’honneur premier et celle qui est
moindre en clarté, ils l’ont appelée de l’honneur second et ainsi de suite
25
L’ordre dans lequel les constellations sont ordonnées est approximativement celui
de Ptolémée, au point que l’on peut penser qu’il est inspiré par l’astronome-astrologue
grec.

29
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

selon l’amoindrissement jusqu’au degré sixième où il n’est nul plus bas


qu’elle. Et des étoiles de l’honneur premier, il y en a 15 et de l’honneur
second 48 et de l’honneur tiers 208 et du quart 474 et du quint 217 et du
sixième 49 et trois étoiles obscures qui sont semblables aux nuées.

Chapitre des 7 planètes

Et les 7 planètes sont Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure et


la Lune. Et la plus haute de toutes, c’est Saturne, car elle est en la sphère
septième de la Terre, et après elle Jupiter et ainsi jusqu’à la Lune au cercle
premier qui est près de la Terre. Et les signes sont répartis en 4 parties se-
lon les 4 natures, 3 signes pour une nature. L’Agneau, le Lion et l’Arc sont
chauds et secs comme la nature du feu. Et le Bœuf, la Pucelle et le Chevreau
sont froids et secs comme la nature de la poudre (terre). Les Jumeaux, les
Balances et le Seau sont chauds et moites (humides) comme la nature de
l’air. L’Écrevisse, le Scorpion et les Poissons sont froids et moites comme
la nature de l’eau. Saturne est froid et sec. Et Jupiter chaud et moite. Et
Mars est chaud et sec ardent. Et le soleil est chaud et sec, Vénus est froide
et moite. Mercure est tournant (neutre), car sa nature est comme la nature
de l’étoile qui est avec lui, la Lune est froide et moite. Et il y a parmi ces
5 telles qui sont mâles et telles qui sont femelles. Et telles d’entre elles qui
sont étoiles de jour et telles qui sont étoiles de nuit. Et il y en a de bonnes
et de mauvaises, ce sont les deux luisernes (luminaires) et deux bonnes et
deux mauvaises et une mêlée tournante selon chaque nature. Et l’une des
luisernes, c’est le Soleil, et sa force est de jour, et il est mâle. Et la seconde
est femelle, c’est la Lune, et sa force est de nuit. Et une des bonnes étoi-
les est mâle, des étoiles de jour et c’est Jupiter, et la seconde est femelle,
des étoiles de la nuit, et c’est Vénus. Et une des mauvaises est mâle et des
étoiles du jour et c’est Saturne et la seconde est femelle et des étoiles de la
nuit et c’est Mars. Et Mercure est mêlé car il se tourne à être des fois mâle
et des fois femelle, des fois des étoiles du jour et des fois des étoiles de la
nuit et des fois bon et des fois mauvais selon la nature de l’étoile qui est
avec lui en conjonction ou en regard, ainsi que je l’expliquerai plus avant
au lieu qui conviendra. Et la nature des 5 Planètes et de la Lune même qui
se meut selon l’éloignement du Soleil ainsi que je l’expliquerai encore. Et
encore ont-elles un autre mouvement, ou montée ou descendre, car des
fois elles sont vers le senestre (septentrion) et des fois elles sont vers le

30
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

dextre (midi). Et quand l’étoile est au degré haut du cercle excentrique qui
n’est pas au centre de la Terre et le convers (contraire) quand elle est au
lieu de sa bassesse. Et leur dragon (les nœuds) est au lieu de l’ajustement
du cercle de l’étoile qui ressemble au cercle des signes avec son cercle
pendant, et la tête du dragon c’est le commencement du senestre et la
queue c’est le commencement du dextre, et quand l’étoile ou la Lune est
avec la tête ou avec la queue, alors elle sera au pourtour de l’imagination
du cercle des signes (écliptique) et, dans les autres lieux, elle aura largeur
(latitude) à senestre ou à dextre selon son éloignement des deux points. Et
aux planètes il y a la poesté (puissance) dans le cercle. Elles ont puissance
de maison (domicile) et puissance d’honneur (exaltation) et puissance de
triplicité (trigonocratie) et puissance de termine (terme) et puissance de
faces (décans et non aspects), mais la puissance de maison est de 5 forces
et la puissance d’honneur est 4 et la puissance de triplicité est 3 et la puis-
sance de termine est 2 et la puissance de faces est 1. Et l’étoile, quand elle
est en signe qui est sa maison, elle a force en tout le signe, et ainsi pour le
signe qui est la maison de son honneur, mais toutefois dans les degrés de
l’honneur (degrés d’exaltation), l’étoile a plus grande force qu’elle n’a dans
les autres degrés du signe. Et je mentionnerai en ce livre tout ce sur quoi se
sont accordés les sens des Anciens des Babyloniens et des Sages de Perse
et d’Inde et de Grèce qui ont pour chef Barthélemy (Ptolémée), et je men-
tionnerai les novaines et les douzaines et les grés éclaircissants ou obscurs
et là où il n’est rien, et les mâles et les femelles et les degrés des puits des
étoiles et les degrés qui accroissent grâce et honneur et les lieux peuplés
d’étoiles qui sont au cercle des signes, et leur longueur et leur largeur et le
mêlement des grandes étoiles jusqu’à ce que mon livre soit entier et qu’il
n’y ait besoin de nul autre livre en sus pour le Commencement de cette
Sapience (pour cette initiation).

31
M AINTENANT COMMENCE
LE SECOND CHAPITRE

Le second chapitre parle des signes et de leur montement et de leurs


œuvres et du mêlement des étoiles hautes qui y sont.
Sache que sur les 12 signes, il y en a 6 senestres à la ligne droite (au nord
de l’Équateur) et c’est du commencement des Balances jusqu’à la fin des
Poissons.

L’Agneau

Il est de la nature du feu et il est mâle et de la nature du jour et oriental


et du temps de chaleur et très tournant (cardinal, mobile), car le temps se
tourne en lui et en son commencement est égal le jour à la nuit et com-
mence le jour à croître et la nuit rapetisse et ses heures sont accrues sur
les droites (droit = moyen) et ses ascensions s’amoindrissent, car il monte
en tous lieux moins qu’il ne monte sur la ligne droite en la Terre et il est
tordu et tout entier il enseigne (il régit) sur la nature du chaud qui doit
croître et en lui est le mouvement des créatures et il est des signes bons,
délicieux et il enseigne sur le tonnerre et l’éclair. A son commencement, il
est le pluvieux seigneur des vents et, en son milieu, il est mêlé, et sa fin est
chaude avec tourbillon, et, s’il est à sénestre (au nord), il fait naître chaleur
avec moiteur, et s’il est méridional, il refroidit et il est sur une figure qui a
4 pieds qui a plante (sabot) et ses membres taillés, car ils passent en cercles
tordus (obliques) et il enseigne sur 2 couleurs et 2 figures et il a demi-voix
et son cœur est oriental et son vent est oriental et sa partie des quatre
éléments est le feu, et sa chaleur est tempérée, et des humeurs est sienne
le sang, et des saveurs toute chose douce, et des couleurs le rougeâtre et
toutes manières de safrans, et des bêtes les ouailles (ovins) et toute bête
qui a sabot, et du métal l’or et l’argent et le fer et le cuivre, et aussi est en
sa partie le tiers climat et la terre de Babylonie et d’Ardeka, et Palestine et,
des lieux de la Terre, les champs et le lieu de la pâture des ouailles et les
lieux du feu et les manoirs des dérobeurs et toute maison avec travées. Et
selon l’avis de Barthélemy, en sa partie les maisons de prières et les lieux

32
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

de Jugements. Et les Anciens ont dit qu’il a, des lettres, aleph et noun, et ses
années sont 15 et ses mois 15 et ses jours 37 et demi et ses heures 4. Et il
montera en ses faces premières (premier décan) une figure de femme, c’est
l’éclaircissante, et la queue du Poisson de mer en semblance de serpent et
la tête du triangle et la forme du bœuf. Et disent les hommes d’Inde que
là est la tête en forme de chien, en sa main dextre une chandelle et en sa
main senestre une clef. Et dit Kunka, qui est leur Sage, celui qui monte en
ses faces (décans) est un Maure et ses yeux sont noirs et ses sourcils droits
et il est des géants et il se vante lui-même et il est enveloppé d’un grand
manteau blanc et sur lui il a une ceinture de corde et il est irrité et debout.
Et, selon le sens de Barthélemy, il monte en ses faces le dos de la femme
qui est assise sur le siège (Cassiopée) et ses genoux et sa main senestre et la
moitié du dos de la femme qui n’a point de mari (Andromède), avec le cul
et le cou et les ourlets de son vêtement et le second Poisson et une partie
des fils de lin. Et il monte avec les faces secondes le Poisson de la mer et le
milieu du triangle et la moitié de la Bête et une femme qui a peigne en sa
tête et haubert de cuivre et tête du diable. Et dirent les hommes de l’Inde
qu’il y monte une forme de femme qui s’enveloppe dans ses draps et en un
manteau et elle a un seul pied et sa forme est forme de jument. Et, selon
le sens de Barthélemy, il y monte celui qui sied sur le siège (Cassiopée) et
celui qui porte la tête du diable (Persée) et sa paume dextre et les bords de
la femme qui n’a point de mari (Andromède) et ses pieds et le triangle et la
tête de l’Agneau et ses cornes et le reste des fleurs de lin. Et il montera en
ses faces tierces un bachelier (jeune homme) qui sied sur un siège ; sur lui
il y a une couverture et en sa main des terafim (pénates) et un homme qui
baisse sa tête en bas et demande mercy à Dieu, et aussi il monte en lui le
ventre du Poisson et son chef (tête) et la fin du triangle et la moitié seconde
de la Biche (bête). Et disent les hommes d’Inde qu’il y montera un homme
roux et son poil rougeâtre, et il est irrité, allant en dureté, et en sa main un
bout de bûche et une verge et ses habits sont rouges et il est forgeur de fer
et sa volonté est à faire le bien et il ne peut. Et il y monte, selon le sens de
Barthélemy, celui qui porte la tête du diable et le corps de l’Agneau.
Et celui qui est né (sous ce signe), son corps sera tempéré et sa face sera
longue et ses yeux grands et il regardera vers la terre fortement et son cou
sera épais et ses oreilles molles et il aura beaucoup de poil, ses cheveux
seront bouclés, ses jambes seront tendres et son parler avenant et il parlera
plus que de raison et il désirera manger beaucoup et il sera irritable et juste

33
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

amant et sa voix ne sera pas forte. Et si la Lune est en ce signe ou son


sort (sa part de fortune) avec une des étoiles mâles, cela enseigne sur la
rogne mâle et sur la lèpre et sur la surdité d’oreille et la calvitie et le front
dégarni. Et celui qui sera né en face première (décan premier), il sera roux
et son ventre étroit, petit en chair et il aura sur son pied senestre un signe
et au coude de son bras gauche, et ses amis seront nombreux et il haïra le
mal. Et celui qui est né en ses faces secondes, il aura en lui noirceur avec
beauté de face et son corps tempéré, il se hâtera au courroux et il ne gar-
dera pas colère et il est haut de cœur avec savoir intègre et clair, et ses en-
nemis seront plusieurs. Et celui qui sera né en faces tierces, il sera roux et
aussi safran, seul parmi les hommes. Et la partie de ce signe est la tête et la
face et la prunelle de l’œil et les oreilles. Et ses maladies sont la maladie de
quoi on chie, si on ne prend garde et la douleur des oreilles et des narines
et les dents et les yeux et les taches qui ressemblent à des plaies. Et, selon
le sens des Sages d’Égypte, la maladie que Saturne donne (à ce signe), c’est
au pis (poitrine) et Jupiter au cœur et Mars à la tête et le Soleil aux mem-
bres de la génération et Vénus aux pieds et Mercure aux jambes et la Lune
aux genoux. Et en la partie de ce signe des gens, ce sont les rois qui sont
rois justes et larges et les seigneurs de bataille et le feu et la tuerie (occire)
et le sang et ceux qui vont par les chemins. Et c’est la maison (domicile)
de Mars et l’honneur (exaltation) du Soleil en 19 grés et la honte (chute) de
Saturne à 21 grés et la haine de Vénus et la bassesse de Mercure à 25 grés à
notre époque qui est l’année 4908 depuis la création d’Adam26.
Et les seigneurs de la triplicité (trigonocratie) de jour, c’est le Soleil
et leur copain de jour et de nuit, c’est Saturne. Les faces premières (dé-
can), selon les Sages d’Égypte et les plus sages des autres peuples, sont
à Mars et la seconde au Soleil et la tierce à Jupiter et, selon le sens des
Sages de l’Inde, les premières faces sont à Mars, les secondes au Soleil et
les tierces à Vénus. Et voici les termes selon le sens des Égyptiens et des
Babyloniens : à Jupiter, 6 grés et à Vénus 6 et à Mercure 8 et à Mars 5 et à
Saturne 5. Et, selon le sens de Barthélemy, à Jupiter 6, au commencement
et le second à Vénus, 8, et le tiers à Mercure, 7 et le quart à Mars, 5 et le
quint à Saturne, 4. Et la première novaine à Mars et la seconde à Vénus
et la tierce à Mercure et la quarte à la Lune et la cinquième au Soleil et la
sixième à Mercure, la septième à Vénus et la huitième à Mars et la neu-
26
C’est-à-dire l’an 1148 de notre ère.

34
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

vième à Jupiter. Et la neuvième du signe est 3 grés et le tiers d’un, et toute


la novaine est comme la nature du signe et le sire du signe. Et la force des
douzaines : la première à Mars, la seconde à Vénus, la tierce à Mercure, la
quatrième à la Lune et la quinte au Soleil, et la sixième à Mercure et la sep-
tième à Vénus et la huitième à Mars et la neuvième à Jupiter et la dixième
et la onzième à Saturne et la douzième à Jupiter. Mais Énoch (Hermès) et
les Anciens disent que la force des douzaines est sur une autre voie, car ils
disent que le gré premier est sur la nature du signe même et le gré second
est de la nature du signe qui vient en second et donc le gré 13 et le gré 25
retourneront à la nature du signe même. Et disent les Sages de l’Inde, car
du commencement du signe jusqu’à 3 grés, les grés sont moyens, ni clairs
ni obscurs, et après eux 8 grés moyens et après eux 4 clairs et après eux 4
obscurs et après eux 5 clairs et puis 1 gré obscur. Et les 7 premiers grés
sont mâles et après deux grés femelles et après 6 grés mâles et après 7 grés
femelles et après 8 grés mâles. Et voici les puits des étoiles27, les grés 6, 11
et 17, 23. Et le gré qui accroît grâce et honneur est le 19 et il y a des étoi-
les grandes qui sont du premier honneur, l’étoile qui est appelée la fin du
fleuve (Éridan) et elle est aujourd’hui28 au 16e gré du signe de l’Agneau et
sa largeur (latitude) est méridionale à 13 grés et demi et sa nature est mêlée
de Jupiter et de Vénus.

Le Bœuf

Le Bœuf est des signes de la nature de la terre, femelle, des signes de la


nuit, de la saison du chaud, et il est sur une voie et ses heures sont plus que
les droites moyennes et ses ascensions vont en diminuant et il est tordu
(oblique) et parmi les signes bons, il est délicieux et il enseigne sur la fruc-
tification et l’accroissement, et il est mêlé de chaud et de froid et sa moiteur
est plus grande que sa sécheresse, et son commencement enseigne sur le
vent et l’obscurité, et son milieu est froid et moite et sa fin enseigne sur la
tourmente et le feu et l’éclair, et l’éclat et ce qui de lui est vers la sénestre
(nord) est mêlé et vers le dextre (sud) est ardent, et il est sur une figure
27
Ces « puits » sont des degrés maléfiques. On retrouve cette notion dans le Jeu de
l’oie et dans les jours, ou degrés critiques Cf. Gouchon, Dictionnaire astrologique (Paris,
Dervy, 1035). Cf. l’appendice sur les classifications désuètes.
28
Notez le « aujourd’hui » qui indique clairement le décalage entre constellations et
signes.

35
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

qui a quatre pieds et sabots et ses membres sont manquants, séparés, et


il a une demi-voix et en sa partie dextre le midi et le vent de midi ; et sa
nature est froide et sèche, un peu mêlée et sienne est la colle (bile) noire
qui est peu tempérée et des complexions (caractères) le plus droit (moyen
ordinaire) et des saveurs, la douceur, avec aussi l’aigreur et rétention et,
de l’apparence des couleurs, le vert et le blanc, et des bêtes tout ce qui a
quatre pieds et l’ongle fendu, et en sa partie des choses qui germinent
(végétaux) les arbres hauts et tout arbre qui fait fruit et tout arbre qui n’a
besoin que de très peu d’eau et tout arbre qui est en montagne là où il y
a valeur (utilité) en son fruit et tout arbre planté dont la saveur et l’odeur
sont bonnes ; et en sa partie (les climats, le cinquième et la terre d’Éthio-
pie et Mehen et Hameden et Elwerath et Afrique, et de Haquiroen jusqu’à
Tarabulus et Kufa et Bogra, Assouan, l’Égypte.
Et il y a des campagnes toute terre où on laboure, le bétail, et l’ivoire et
les jardins et les vergers et le lieu de tout bourgeon qui a bonne odeur et
tout lieu où la fange chaude est mêlée ; en sa partie des lettres, le daleth et le
samekh et ses années sont 8 et le compte de ses mois aussi, et les jours, 20,
et les heures, 16. Et il monte en la première face (décan) un fort qui a un
glaive en sa main sénestre et en sa main dextre un bâton et sur ses épaules
deux chandelles et encore il montera une grande nef avec un lion et là un
homme nu assis, et sous la nef la moitié du corps d’une femme morte et
il montera encore la forme d’un homme. Et les hommes de l’Inde disent
que c’est une dame chevelue qui a un fils et elle est vêtue d’habits brûlés en
partie. Et il monte, selon le sens de Barthélemy, la moitié de celui qui porte
la tête du diable et la queue de l’Agneau et le versement de l’eau qui est
la fin du fleuve. Et il montera en la face seconde une nef et là un homme
nu qui porte à la main une clef, et aussi il montera la moitié seconde du
corps de la femme morte. Et disent les sages de l’Inde qu’il y montera un
homme qui ressemblera par sa face et par son corps à l’Agneau et il a une
femme qui ressemble au Bœuf et ses doigts ressemblent à la plante d’une
Chèvre, et cet homme est moult chaud et il mange et ne donne pas de re-
pos à son âme et il cultive la terre et tire le bœuf pour labourer et semer ;
et il monte encore une belle forme et en sa main dextre une verge et sa
main sénestre est haute.
Et il monte, selon Barthélemy, les genoux de celui qui porte la tête
du diable et ses jambes et ses pieds et le dos du bœuf et ses cornes et ses
mains et son ventre et la tête du fleuve et son milieu. Et en la face tierce,

36
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

il montera la fin du corps qui ressemble à une tête de chien et un homme


debout, et à la main une bête ; et il a deux charrettes, sur elles un bachelier
(jeune homme) assis et deux chevaux tirant les charrettes (cocher) et en
la main du bachelier un mouton. Et les sages d’Inde disent qu’il y monte
un homme dont les pieds blancs et aussi les dents et elles sont si longues
qu’elles passent outre les lèvres ; et la couleur de ses yeux est rouge et aussi
son poil et son corps ressemble à un corps d’ivoire et à un lion, et il est
assis sur la draperie et il monte (apparaît) aussi un cheval et un petit chien.
Et il monte, selon le sens de Barthélemy, le pied droit de celui qui tient en
sa main le frein et son chef (tête) et ses genoux, et en sa main senestre et
la fin du bœuf et le commencement du fleuve.
Et celui qui sera né là, sa stature sera droite et sa face allongée et ses
yeux grands et soir cou épais et court et son front large et ses narines
aiguisées et le poil de sa tête bouclé ; et il aura entremêlement dans ses
paroles et aussi dans son savoir, et son poil est noir, et ses membres dé-
faillants et ses désirs grands et il est mangeur et endurci. Et celui qui est
né en un des degrés de kima (Pléiade) du 13e au 15e, il aura maladie de
l’œil. Et celui qui est né dans les premières faces, il sera court de stature
et ses yeux seront grands et ses lèvres épaisses et il aura un signe au cou
et un autre en son membre mâle, et il est grand de cœur et ses amis seront
nombreux et il se réjouira de moult délices. Et celui qui est né en faces
secondes, sa face sera ronde et son ventre large et ses yeux beaux et sort
arme libre et il sera averti et il aura du poil sur les épaules et enseigne (si-
gne) sur les longes (reins) ; certains auront douleur dans les veines. Et celui
qui est né en faces tierces, il sera beau en soit corps et en sa face et, sur
son œil senestre, il y aura un signe, et il sera homme travaillant et n’aura
pas d’heure (bonheur) avec les femmes. Et celui qui sera né à la fin de ce
signe sera écouillé sans fer et naturellement, ou bien hermaphrodite. Et en
sa partie du corps de l’homme, le cou et la gorge et toutes les maladies qui
adviennent en ces lieux, comme la maladie des écrouelles et les crampes
du cou et de la gorge. Et, sur le sens des maîtres d’Égypte, la maladie de
Saturne en ce signe est au cœur et de Jupiter au ventre et de Mars au cou,
et du Soleil aux genoux et de Vénus au chef et de Mercure aux pieds et de
la Lune aux jambes. Et il est des signes de maladie comme l’Agneau. Et en
sa partie des hommes, les moyens et tous ceux qui désirent la coucherie et
ceux qui aiment manger et boire et danser et faire joie. Et c’est la maison
de Vénus et l’honneur de la Lune au troisième degré du signe. Et le chef du

37
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

dragon (tête du dragon, nœud ascendant) de Mars est au troisième degré


et c’est la maison de la haine.
Et les seigneurs de la triplicité de jour, c’est Vénus, puis la Lune après
elle et de nuit la lune avant et après elle Vénus, et leur copain de jour et
de nuit c’est Mars. Et les faces (décans) premières, selon le sens des Sages
d’Égypte et de Perse, sont à Vénus, les secondes à la Lune et les troisièmes
à Saturne. Et, selon les Sages des Indes, la première face est à Vénus et la
seconde à Mercure et la troisième à Saturne. Et voici les ternies selon le
sens des Sages d’Égypte et tous les Sages des signes : à Vénus jusqu’à 8 grés
et après elle, à Mercure, 6, et après, à Jupiter, 8, et après à Saturne, 5, et
après à Mars, 3. Et, selon le sens de, Barthélemy, à Vénus, 8, et à Mercure,
7, et à Jupiter, 7, et à Saturne, 6. Et le commencement de la Force des no-
vaines et la seconde novaine sont à Saturne, la tierce à Jupiter, la quarte à
Mars, la quinte à Vénus et la sixième à Mercure, et la septième à la Lune
et la huitième au Soleil et la neuvième à Mercure. Et le commencement
des douzaines est à Vénus et le second à Mercure et le tiers à la Lune et le
quart au Soleil, et le cinquième à Mercure et le sixième à Vénus et le sep-
tième à Mars et le huitième à Jupiter et le neuvième et le dixième à Saturne
et le onzième à Jupiter et le douzième à Mars. Et du commencement du
signe jusqu’à la fin, trois grés sont mêlés et après 2 clairs, et après 2 où il
n’y a rien, et après 8 clairs et après 5 où il n’y a rien et après six clairs et
après deux mêlés. Et du commencement des signes jusqu’à 7 degrés ils
sont mâles et après 8 femelles et après 15 mâles. Et le puits des étoiles est
au degré quint et au douzième et au dix-huitième et au vingt-quatrième
et au vingt-cinquième et au vingt-sixième ; et le gré qui accroît grâce et
honneur, c’est le troisième et le quinzième, et le vingt-septième et le tren-
tième. Et il y a, en ce signe (du Taureau) des étoiles souveraines, le dos du
lépreux, c’est au gré 14 et sa largeur (latitude) est septentrionale à 22 grés
et 20 minutes et de l’honneur second et du mélange de Vénus et la tête du
diable est au gré 15 et sa largeur senestre est 23 grés et 3 minutes, et elle est
de l’honneur (magnitude) second du mélange de Jupiter et de Saturne ; et
il y a une étoile éclaircissante qui est appelée l’œil du bœuf septentrional
(Aldébaran) et elle est au gré 28 et sa largeur méridionale est 5 grés et demi
et elle est de l’honneur premier ; du mélange de Mars et de Vénus et elle
est une des étoiles qui occisent quand le seigneur de la puissance de la vie
l’atteint. Et en lui parmi les étoiles obscures, l’étoile du 10e gré et sa largeur
septentrionale est 20 grés et 40 minutes ; et il y a une autre étoile obscure

38
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

comme elle au 12e gré et sa largeur est septentrionale à 70 grés et demi et


elle est une qui occit.

Les jumeaux

Les jumeaux sont de la nature de l’air, mâles, des signes de jour, occi-
dental, du temps du chaud et il a deux corps (bicorporé) ; ses heures sont
accrues sur les moyennes et, en sa fin, le jour le plus long de tous les jours
de l’an ; et il enseigne sur une nature droite qui fait croître et qui accroît en
nombre et qui parfait et tout ce qui vaut des vivants et des germinants (vé-
gétaux) et son ensemble est mêlé et son commencement est moite et son
milieu est trempé et sa fin tournante ; et ce qui est de lui au midi fait naître
le tourbillon et il est de forme d’homme et ses membres sont entiers, et il
est stérile et en sa partie la droite de l’Occident et le vent d’Occident et son
commencement est chaud et moite et en sa partie est le sang et sa saveur
est très douce et de la vision des couleurs toute couleur qui se tourne en
beaucoup de couleurs et en sa partie des vivants (animaux) sont l’homme
et le singe et l’oiseau qui a beau chant, et en sa partie des germinants les
arbres hauts et communément il enseigne sur toute chose haute comme
les cieux et l’air et les vents ; et en sa partie des climats, le sixième et la
terre d’Iran et l’Arménie et l’Inde la grande Gilan, et Biriand et Barkah
et Holwan et Barka et la terre d’lsraël et l’Égypte et Ispahan et Kerman ;
et en sa partie tout mont très haut et les lieux où on chasse les oiseaux et
là où on joue aux dés et là où l’on entend la musique. Et les Lettres sont
le guimel et le ayin et ses années 20 et aussi ses mois et ses jours 50 et ses
heures 4. Et il monte, en sa face première, la queue de la forme dont la tête
ressemble à une tête de chien (Petit Chien) et un homme a en sa main une
verge (Cocher) et il montera en eux vers le midi deux charrettes tirées par
cieux chevaux et sur eux est assis un homme qui les mène et aussi montera
la tête de la Licorne. Et disent les Sages de l’Inde qu’il y montera une belle
femme, étant en l’air, et elle sait bien coudre. Et il y montera, selon le sens
de Barthélemy, la tête de celui qui tient en sa main la bride et son pied dex-
tre et la corne du Bœuf et l’épaule du Chien et soir pied sénestre et la tête
du Lièvre et ses mains. Et il montera dans les faces secondes (deuxième
décan) un homme qui a un instrument (le chant en or et il joue sur lui et
il montera une bête debout et un loup qui a une enseigne (un signe). Et
disent les Sages de l’Inde qu’il y montera un Maure et sa tête est liée de

39
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

plomb et en sa main une armure et un chapeau de fer en son chef et sur


le chapeau une couronne de soie et en sa main arc et flèches, et il aime la
raillerie et la moquerie, et il va en un jardin où il y a fleurs et arbres et en sa
main des balances : il les porte dans ses mains et il joue d’un instrument.
Et il monte en lui (en ce signe), selon le sens de Barthélemy, la paume de
celui qui tient en sa main la bride et un des pieds du dernier bœuf et la
main du fort (Orion) et sa tête et son épaule et son et son pourtour et son
genou et son pied et le ventre du Lièvre et sa queue. Et il montera en la
face tierce (troisième décan) la forme d’un homme ébahi, une coiffe sur
sa tête et en sa main un instrument de chant à cordes d’or ; et il y montera
un chien aboyant et le Poisson qui est appelé dauphin et un semblant de
singe et un écheveau de couturier, et la première moitié est le Petit Ours et
la queue de la Licorne qui s’enveloppe sur la racine de la Pucelle. Et disent
les Sages de l’Inde qu’il y montera un homme qui quiert armure et avec
lui arc et carquois et en sa main des flèches, et des draps et parements d’or
ou d’argent, et il vient chanter et jouer et se moquer en toutes manières
de moqueries. Et il montera en lui (ce signe), selon le sens de Barthélemy,
l’épaule dit dernier Jumeau et sa main et son pied droit et son membre
mâle et la queue du Lièvre et la bouche du Chien et sa main et ses pieds de
droite et le premier aviron de la Nef et une partie du second aviron.
Et l’homme qui sera né en ce signe, sa stature sera droite et son ventre
large et la forme de son corps belle et aussi sa figure, et il sera généreux,
et ses épaules larges et ses yeux beaux et le poil de sa tête cerclé et il sera
ménestrel (artisan) en son ouvrage et ménestrel en toutes œuvres. Et il
sera de ceux qui sont écrivains et seigneurs du compte (mathématiciens)
et astronomiens et grands Sages, et il sera homme véritable et droit dans
sa crainte de Dieu. Et celui qui est né dans les premières faces, son corps
sera beau et avenant ainsi que ses yeux et son poil, et il aura un signe en sa
tête ou en ses joues et sa vue sera aiguisée, et il n’est pas irascible et il est
travailleur et n’a pas de bonheur en femmes. Et celui qui est né dans les
faces secondes, il sera court de stature et noir et dessous son coude une en-
seigne noire et sa parole est avenante et c’est un homme de châtiment (de
principe), beau de forme, magnanime, se mêlant aux rois ; et celui qui est
né en faces tierces, sa face sera menue et ses yeux petits et il sera homme
soupirant la débauche, et il dira des paroles qui ne seront pas raisonnables
et il sera menteur. Et en sa partie du corps de l’homme l’épaule et les bras
et les mains et les épaules. Et ses maladies, ce sont toutes maladies par le

40
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

sang et toute maladie qui advient dans les membres mentionnés. Et, selon
les Sages d’Égypte, la maladie de Saturne (en ce signe) est au ventre et de
Jupiter aux longnes (reins) et de Mars dans les épaules et du Soleil les jam-
bes et de Vénus le cou et de Mercure la tête et de la Lune les pieds ; et en sa
partie des hommes, les rois, les Grands et les forts et les sorciers et les sei-
gneurs des terafim (pénates) et les figures et les colifichets et toute chose
de raillerie et de chant et œuvre des mains et tout métier délicat. Et c’est
la maison de Mercure et l’honneur (exaltant) de la tête du Dragon au tiers
degré et la maison de haine de Jupiter et le lieu de l’augment lu soleil et de
Vénus à 27 grés aujourd’hui et lieu de la basseté de Saturne à 12 grés. Et
les seigneurs de la triplicité de jour sont Saturne et après lui Mercure et de
nuit Mercure et après lui Saturne et leur copain Jupiter de nuit et de jour.
Et les faces premières, selon le sens des Égyptiens et des Babyloniens, sont
à Jupiter, et les secondes à Mars et les troisièmes au Soleil. Et, selon le sens
des hommes d’Inde, les premières sont à Mercure, les secondes à Vénus
et les troisièmes à Saturne. Et voici les termes selon le sens des Égyptiens
et des Sages des signes : à Mercure 6 grés, à Jupiter 6 grés et à Vénus 5 grés
et à Mars 7 et à Saturne 6. Et, selon le sens de Barthélemy, à Mercure 7
et à Jupiter 6 et à Vénus 7 et à Mars 6 et à Saturne 4. Et le commence-
ment de la force des novaines est à Vénus, le second à Mars, le troisième à
Jupiter ; le quatrième à Saturne, le cinquième aussi, le sixième à Jupiter et
le septième à Mars et le huitième à Vénus et le neuvième à Mercure. Et le
commencement de la force des douzaines est à Mercure et le second à la
Lune et le tiers au Soleil et le quatrième à Mercure et le cinquième à Vénus
et le sixième à Mars et le septième à Jupiter et le huitième et le neuvième
à Saturne et le dixième à Jupiter et le onzième à Mars et le douzième à
Vénus. Et du commencement du signe jusqu’à la fin, 6 (grés) sont femelles
et après eux 4 grés mâles, et après eux 3 grés femelles. Et les grés des puits
des étoiles, ce sont le second, le douzième, le dix-septième et le seizième, le
vingt-sixième et le trentième. Et le gré qui accroît grâce et honneur, c’est le
onzième. Et il a en lui une étoile sur le pied des jumeaux sénestre (Pollux)
à 15 degrés et sa largeur (latitude) est au midi de 31 grés et 40 minutes, et
elle est de l’honneur premier du mêlement de Mars et de Vénus. Et il y a
une étoile sur l’épaule senestre (Castor) à 5 grés de lui et sa largeur est mé-
ridionale de 17 grés et demi, et elle est de l’honneur second du mêlement
de Mars et de Mercure et là est l’étoile de celui (lui tient en sa main la bride
(Capella) et il est au dixième gré et sa largeur est senestre à 16 grés et elle

41
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

est de l’honneur premier du mêlement de Saturne et de Jupiter. Et là est


le milieu du pourtour, et il est au quinzième gré et sa largeur est méridio-
nale de 24 grés et 45 minutes et elle est de l’honneur second, du mêlement
de Jupiter et de Saturne, et là est l’épaule du jumeau au seizième gré, sa
largeur est méridionale et elle est de l’honneur premier, du mêlement de
Mars et de Mercure et là est le pied du jumeau dextre au 24e gré, sa largeur
méridionale de 11 grés et demi et elle est de l’honneur premier, du mêle-
ment de Mercure, et de Vénus. Il y a aussi le Chien appelé Alsaeri Alhahud
et des étoiles obscures, il y a celle qui est sur la tête du fort, à 12 grés et sa
largeur est méridionale de 13 grés et 50 minutes et elle occit.

L’Écrevisse

L’Écrevisse est des signes d’eau, femelle, des signes de nuit et elle est
senestre, des signes de terre et tournante, car le temps tourne en elle, et à
son commencement commencera à rapetisser le jour et à croître la nuit et
ses heures sont plus longues que les moyennes, et il est droit en ses ascen-
sions et ses ascensions sont croissantes et communément il enseigne sur la
froidure et la moiteur qui sont tempérées, qui fructifieront et qui croîtront,
et il a en lui des degrés chauds et moites ; et son commencement, est sec, et
desséchant et son milieu est en son mêlement et sa fin est moite ; et quand
il est à senestre (au nord) il échauffe et est ardente et quand il est au midi il
est moite ; et il est en la forme des bêtes de l’eau ; et en sa partie est le cœur
de l’angle senestre et le vent du septentrion ; et sa nature est froide et moite
et il enseigne sur le flegme qui est chez les gens et sur tout mêlement de
froid et de moite et un peu droit, et sa saveur est aigre et salée ; et la vue des
couleurs est le, blanc et la couleur de la poudre et ainsi les couleurs fumées
et ce qui leur ressemble, et en sa partie des vivants toutes les bêtes de l’eau
et la vermine et les petits des poissons et les bêtes de sécheresse et les scor-
pions et ce qui rampe et communément il enseigne sur l’eau qui a grand
mouvement et sur tout germinement qui vient après l’eau, et les eaux de
pluie et toutes les eaux douces ; et il a des climats le septième et la terre
d’Arménie et ce qui est derrière Samarcande et Adrianople et l’Orient de
Kourassa et la Chine et une partie de la terre d’Afrique et Balkh ; et en sa
partie, les mares et le rivage de la mer et toute rivière de flux et les arbres
moyens en hauteur. Et des lettres le daleth et le péh. Et ses années sont 25
et autant ses mois et les jours sont 5 et les heures autant. Et il montera

42
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

en ses premières faces la moitié du Grand Ours, la dernière et une figure


entière qui s’enveloppe de draps, et elle est après la figure qui chante ; et il
montera un porc de fer et son chef est de cuivre et une jeune fille pucelle
et encore, disent les Sages de l’Inde, qu’il montera un bachelier de belle
forme, vêtu de drap et avec lui des parements d’or ou d’argent et en sa face
et son dos un peu de crampe et son corps ressemble au corps du Chevreau
et à l’ivoire, et ses pieds sont blancs et sur son corps sont suspendus des
ornements en ressemblance d’arbres, et il est assis dans un jardin où il
croît des vergers de piment. Et il monte, selon le sens de Barthélemy, la
face du Grand Ours et la tête des jumeaux, de celui qui est devant et de
celui qui est derrière, et la queue du jumeau devant et ses mains, et le Petit
Chien et ce qui était demeuré du Grand Chien à monter et le ventre de la
Nef. Et il montera dans les faces secondes une jeune pucelle qui semble
être nue, et aussi il montera la moitié du Chien et la moitié des oreilles
de l’âne senestre (Cancer). Et les hommes de l’Inde disent qu’il montera
une femme belle de parole et sur son chef une couronne de myrte et en
sa main un bâton de bois, et elle quiert du vin et du chant. Et il montera
en elle, selon le sens de Barthélemy, la tête du Grand Ours et le côté de
l’Écrevisse qui est le dernier, et le ventre de la Nef. Et il montera dans les
faces tierces une jeune pucelle et elle va parfois vers l’Orient, parfois vers
l’Occident, et aussi il montera le dernier jumeau et la moitié seconde de
l’oreille de l’âne senestre et aussi l’âne second méridional. Et les Sages de
l’Inde se disent qu’il y montera un homme qui a un pied qui ressemble au
pied d’une bête et sur son corps une bête, et son désir est d’entrer dans la
nef pour aller par mer pour apporter or et argent pour faire des anneaux
à ses femmes. Et il montera en lui, selon le sens de Barthélemy, le cou du
Grand Ours et sa main (patte) dextre et les cornes de l’Écrevisse et la tête
du fort bataillant et la fin de la Nef.
Et celui qui est né en ce signe, partie de ses membres seront épais et
son front sera grand et ses dents séparées et il est muet et sourd, aimant
les créatures et il est honoré et la nativité des femmes n’est pas bonne,
c’est pour choses dures. Et celui qui est né dans les faces premières sera
avenant en son corps et en son poil et les sourcils de ses veux seront rap-
proches et ses narines longues et ses épaules larges, et il aura un signe sous
le coude ou dessous son bras dextre, et son âme sera bonne et ses amis
plusieurs et il sera savant et ingénieux. Et celui qui est en faces secondes,
il sera vermeil et court de stature et imberbe et il aura un signe noir sur

43
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

ses yeux, et il sera aimé des créatures. Et celui qui est né en faces tierces,
il sera gras et court de stature, et il aura beaucoup de poil sur ses sourcils
et son ventre sera large et sa panse grande et il sera fort, et parfois il pren-
dra douleur au cœur et moult travaillera de lui-même. Et celui qui est né
à la fin du signe, il n’aura pas d’heure (bonheur). Et sa partie du corps de
l’homme est le pis et les mamelles et le ventre haut et les côtes et la rate et
le poumon ; et en sa partie des maladies tout ce qui advient aux membres
et aussi il a lourdeur d’yeux et au degré de l’étoile de nuée, cela enseigne
sur les maladies des yeux et la blessure qui y sera. Et communément de ce
signe enseigne sur le grattement, le frottement, la lèpre et le pointillement
de la face et la calvitie et le peu de barbe. Et en sa partie des hommes tout
homme de peu et les gens de la terre et ceux qui vont par les chemins. Et,
selon le sens d’Enoch, ce signe est le signe du monde. Et, selon le sens des
Sages d’Égypte, la maladie de Saturne est entre les reins et Jupiter dans les
parties laides et Mars au ventre souverain et le Soleil aux pieds et Vénus
dans les mains et Mercure au cou et la Lune à la tête. Et c’est la maison
de la Lune et l’honneur de Jupiter au 15e gré et la honte de Mars au 28e gré
et la maison de la haine de Saturne et la tête du dragon de Jupiter à 9 grés
et la tête du dragon (Saturne) au gré 19. Et le seigneur de la triplicité est
Vénus et après Mars et de nuit Mars et après Vénus et leur copain de jour
et de nuit est la Lune. Les faces premières, selon le sens des Égyptiens et
des Babyloniens, sont à Vénus et les secondes à Mercure et les tierces à la
Lune. Et, selon le sens des Sages de l’Inde, les premières sont à la Lune
et les secondes à Mars et les troisièmes à Jupiter. Et voici les termines
(termes) selon le sens des Égyptiens et les Sages des signes : à Mars 7, et à
Vénus 6, et à Mercure 6, et à Jupiter 7, et à Saturne 4. Et le commencement
de la novaine à la Lune et la seconde au Soleil et la tierce à Mercure et la
quarte à Vénus et la cinquième à Mars et la sixième à Jupiter et la septième
à Saturne et aussi la huitième, et la neuvième à Jupiter. Et le commence-
ment de la force des douzaines (dodécatémories) à la Lune et la seconde
au Soleil et la tierce à Mercure et la quarte à Vénus et la cinquième à Mars
et la sixième à Jupiter et la septième et la huitième à Saturne, et la neu-
vième à Jupiter et la dixième à Mars et la onzième à Vénus et la douzième
à Mercure. Et, du commencement du signe jusqu’à 7, les grés sont mêlés,
et après il y a 5 clairs et après 2 mêlés et après 4 clairs et après 2 obscurs.
Et, du Commencement du signe jusqu’à la fin, il y a 2 grés qui sont mâles
et après 6 qui sont femelles et puis 2 qui sont mâles et après 2 femelles et

44
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

après 11 mâles et après 4 femelles et après 3 mâles. Et les puits des étoiles
sont au gré 12 et au 17 et au 23 et au 26 et au 30. Et le gré qui accroît grâce
et honneur, c’est le premier et le second et le tiers et le quatorzième et le
quinzième. Et il y a en lui des étoiles souveraines comme le Chien qui est
appelé alsaeri alshabor (Canicule) et elle est au gré tiers à présent et sa lar-
geur est méridionale de 39 grés et 10 minutes et il est de l’honneur premier,
du mêlement de Jupiter et de Mars. Et encore il y a la tête du jumeau qui
est devant et elle est à 8 grés aujourd’hui et sa largeur (latitude) est senestre
(Septentrionale) de 9 grés et 40 minutes et elle est de l’honneur second,
du mêlement de Jupiter et de Mercure. Et la tête du dernier jumeau est au
12e gré aujourd’hui et sa largeur est senestre à 6 grés et 15 minutes et elle est
de l’honneur second, de la nature de Mars seul. Et là est le Chien qui est
appelé alsaeri alguemissa (le Petit Chien) au gré quinzième aujourd’hui et
sa largeur est méridionale de 16 grés et 10 minutes et elle est de l’honneur
premier, du mêlement de Mars et de Mercure. Et là il y a 4 étoiles qui sont
bien près du Grand Ours ; l’un est au degré 12 aujourd’hui et sa largeur
senestre est 22 grés et 50 minutes ; et le second est au gré 16 aujourd’hui et
sa largeur est de 22 grés et 2 minutes ; et le tiers est au gré 27 aujourd’hui
et sa largeur est senestre de 22 grés et 45 minutes ; et le quart est à la fin
du signe, sa largeur senestre est de 20 grés et aussi il y a une étoile sur son
ventre au gré 26 et sa largeur senestre est de 6 minutes.

Le Lion

Le Lion est des signes du feu, mâle, des signes du jour, oriental, des
signes de l’été, étant sur une voie, car le temps se maintient en lui ; et ses
heures sont plus longues que les moyennes ; il est droit en ses ascensions et
ses ascensions sont longues ; et sa nature est chaude ardente et décimante
et son commencement est un peu chaud et son milieu est fort, décimant,
faisant naître des maladies et sa fin fait naître les vents ; et quand il est
senestre il est chaud ardent et s’il est méridional il est moite ; et il est sur
une figure qui a 4 pieds avec plante et il marche et ses membres sont taillés
et il a une demi-voix et en partie senestre l’Orient et le vent d’Orient et
sa nature est chaude et sèche ; et, des humeurs, sienne est la colle rouge
(bile jaune) et ses saveurs l’amer et le fort ; et des visions le safran et le
roux tournant au rouge ; et des bêtes, les lions et les léopards et les ours et
les loups ; et du métal, l’or et l’argent et les pierres chères et la pierre qui

45
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

perce les pierres chères qui est appelée diamant et la pierre qui retient le fer
(aimant) et albuadi et toute œuvre du feu ; et en sa partie des régions, la qua-
trième, Bagdad et la Perse et la terre de Turquie jusqu’à la fin du monde
habitable et Naisabur et Tarsus et tout lieu dur à monter et toute terre se
brisant et les manoirs des rois et les forteresses fortes et tout mont haut et
en forme de montagne et tout lieu à ciel ouvert et en sa partie des lettres,
le hé et le qof et ses années sont 19 et aussi ses mois et ses jours sont 47 et
demi et ses heures 23. Et il montera en ses faces premières l’ours et un
chien sur son dos, un arc et une demi-nef et là sont des matelots ramant
et la tête d’une bête noire et la tête d’un cheval et la tête d’un âne. Et di-
sent les Sages d’Inde qu’il y montera un arbre grand avec sur ses branches
un chien et l’oiseau qui est appelé vautour et un homme qui a vêtu des
vêtements convoités mais qui sont souillés et son courroux est à frapper
son père ; et aussi il montera le sire du cheval qui regarde vers la senestre
(nord). Et il montera, selon le sens de Barthélemy, le cou du Grand Ours
et sa main senestre et la tête du Lion et le cou du fort et la moitié de la Nef.
Et il montera dans les faces secondes une figure, ses mains levées vers le
haut et il crie avec une grande voix et il joue d’un instrument et danse ; et
aussi il y montera deux vaisselles de vin, et un hanap (gobelet) de poivre
et un instrument de chant en corne de cerf et la moitié seconde de la Nef
et l’œil de Biche et le milieu du cheval et le milieu de l’âne. Et disent les
Sages de l’Inde qu’il y montera un homme aux narines déliées et sur sa
tête un semblant de couronne de myrte blanche et en sa main un arc, et
il est irrité. Il ressemble au lion en son courroux et de la couleur du lion.
Et il montera, selon le sens de Barthélemy, l’épaule du Grand Ours et son
pied dextre et le cou du Lion et le milieu du fort et la tête de la Nef. Et
il montera en ses faces tierces (troisième décan) la forme d’un bachelier
(jeune homme) ; son métier est de mener ses bêtes de sa main et il tire une
charrette où il y a un homme assis et un petit enfant avec lui, du drap dans
sa main senestre. Et il y montera le Corbeau et la moitié de la Biche (bête)
noire (hydre) et la fin du cheval et la fin de l’âne (Cancer). Et disent les
Sages d’Inde qu’il y montera un Maure laid et travaillant et il est averti et
en sa bouche des ornements et de la chair dans sa main. Et il y montera
selon le sens de Barthélemy la figure du Grand Ours et le milieu et une
partie du fort bataillant.
Celui qui sera né en lui, son corps sera beau et vermeil et ses yeux
comme yeux de chat et il sera fort et irascible et sa vision tranchante et

46
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

ses jambes menues et il sera homme de principe et ingénieux et aimant


coucher et magnanime et ayant une parole, grand en douleur, s’avisant
soi-même des périls, allant en dureté, et sa nature est celle de l’hyène,
désirant tout manger et en la nativité des femmes, il (ce signe) enseigne la
simplicité (modestie). Celui qui est né dans les faces premières, il sera beau
en son corps et en sa face et la couleur de son apparence sera rougeâtre et
ses yeux bien rendus et son pis (poitrine) droit et aussi ses jambes ; il aura
maladie au ventre supérieur et il sera connu entre les hommes simples et se
mêlera aux rois. Et celui qui est né dans les faces secondes, son corps sera
beau et son pis large et ses couillons et ses jambes menus ; et il sera chauve
et il prendra maladie en son diaphragme et sera honoré en son peuple et
il sera haut de cœur. Et qui est né en faces tierces sera un peu court de
stature et il aura blancheur et vermeil et sa voix sera forte et il sera aimant
les femmes et il aura plein d’amis et d’ennemis et plein de maladies. Et
celui qui est né à la fin du signe, il sera laid et plein de mal. Et en sa partie
du corps de l’homme le pis et le cœur et le ventre souverain (supérieur)
et le diaphragme et le dos et les reins et les côtes et l’échine et le fond du
ventre supérieur. Et ses maladies sont les maladies qui adviennent dans
les membres mentionnés. Et en sa partie d’homme les rois et les seigneurs
et les princes et la richesse de l’œuvre de l’or et de l’argent et des pierres
précieuses et tout métier de valeur. Et c’est la maison du Soleil et la maison
de la haine de Saturne, et il n’y a en lui ni honte ni honneur à nul planète
et là est le lieu de l’augment de Mars à 12 grés, aujourd’hui. Et le seigneur
de la triplicité de jour est le Soleil et après lui Jupiter et de nuit Jupiter, et
après lui le Soleil et leur copain de jour et de nuit est Saturne. Les faces
premières, selon le sens des Égyptiens et des Babyloniens, sont à Saturne
et les secondes à Jupiter et les tierces à Mars. Et ce sont les termes selon
les sens des Égyptiens et les Sages des signes : à Jupiter 6 grés et à Vénus 6
et à Mercure 6 et à Saturne 7 et à Mars 6. Et, selon le sens de Barthélemy,
à Saturne 6 et à Mercure 7 et à Vénus 6 et à Mars 6 et à Jupiter 5. Et le
commencement des novaines (navamsas) est à Mars, le second à Vénus, et
le tiers à Mercure et le quart à la Lune et le quint au Soleil et le sixième
à Mercure et le septième à Vénus et le huitième à Mars et le neuvième à
Jupiter. Et le commencement de la force des douzaines il est au Soleil et le
second à Mercure et le tiers à Vénus et le quart à Mars et le quint à Jupiter
et le sixième et le septième à Saturne et le huitième à Jupiter et le neuvième
à Mars et le dixième et le onzième à Mercure et le douzième à la Lune. Et

47
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

du commencement du signe jusqu’à la fin, il y a 5 grés mâles et après eux


2 femelles et après eux 6 mâles et après eux 10 femelles et après eux 2 fe-
melles et après eux 6 mâles et après eux 10 femelles et après eux 7 mâles.
Et les puits des étoiles est le gré 6 et le 13 et le 15 et le 22 et le 23 et le 28.
Et les grés qui accroissent grâce et honneur sont le second et le cinquième
et le septième et le dix-septième. Et il y a des étoiles hautes le cou du ba-
taillant et il est au degré 16 aujourd’hui et sa largeur (latitude) méridionale
de 20 grés et demi et elle est de l’honneur second du mêlement de Saturne
et de Vénus. Et là est le cœur du Lion et il est au degré 28 aujourd’hui et sa
largeur est senestre de 10 minutes et il est de l’honneur premier du mêle-
ment de Mars et de Jupiter et elle est des étoiles qui occisent, et là il y a une
étoile qui est appelée le dos du Lion et elle est à la fin du signe aujourd’hui
et sa largeur est senestre de 13 grés et 40 minutes et elle est de l’honneur
second, du mêlement de Saturne et de Vénus.

La Pucelle (la Vierge)

Elle est des signes de la terre, femelle, des signes de la nuit, méridionale,
des signes de l’été ; elle a deux corps et ses heures sont plus longues que
les normales et en sa fin s’unissent le jour et la nuit en tous les climats, et
il est droit en ses ascensions et ses ascensions sont longues, et sa nature
est d’enseigner sur la destruction par le plus de sécheresse, mais en son
commencement il y a moiteur et il est tourmentant et son milieu est mêlé
et sa fin sèche ; et quand il est senestre, il fait naître vents, et quand il est
méridional il est mêlé ; et il est de forme d’homme et de forme d’oiseau ; et
il a la voix forte et sa partie est la dextre méridionale et le vent méridional ;
et sa nature est froide et sèche, et il fait naître la mélancolie noire et ses sa-
veurs, la gale et la constipation ; et la vision de ses couleurs est le blanc et le
pourpre et la couleur de poudre ; et en sa partie des vivants sont l’homme
et l’oiseau et des germinants (végétaux), tout germinement petit qui n’a
de jambe comme le froment et l’orge et les fèves et toute manière de se-
maine ; et il a des climats le second et en sa partie des terres Aljeremica et
le fleuve d’Euphrate et le Bosphore et la terre de Grèce et des lieux toute
terre semée et les maisons des femmes et les vergers. Et ses lettres sont
le vav et le zayin, et ses années sont 20 et autant ses mois et ses jours 7 et
ses heures 4. Et il montera dans ses faces premières une belle pucelle et,
son poil sera long et, en sa main 2 épis et elle est assise sur un siège ; et elle

48
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

nourrit un petit enfant et elle l’allaite et le fait manger ; et aussi il y mon-


tera un homme qui s’assied sur ce siège même ; et aussi il montera l’étoile
qui est appelée le dernier épi de la Biche (bête, hydre) et le chef (tête) du
Corbeau et le chef du Lion. Et disent les Sages de l’Inde qu’il y monte une
Pucelle qui s’enveloppe en un manteau et vêt du drap vieux et en sa main
un récipient et elle est dans le myrte et sa volonté est d’aller chez son père.
Et il y montera, selon le sens de Barthélemy, une partie de la queue du
dragon, le derrière de l’Ours et ses pieds et sa queue et le Hanap (gobelet,
la coupe) qui est près de la tête du combattant et une partie du corps du
combattant. Et il montera dans les faces secondes une figure battant des
paumes et elle chante ; et aussi il y montera un homme qui a demi-figure
et son chef est comme la tête du Bœuf et en sa main un demi-homme nu
(?) et aussi il y montera une demi-poutre et en son chef une crénure, et
il aura en lui la terre et aussi il monte la queue de la Bête noire (hydre) et
le milieu du Lion. Et disent les Sages de l’Inde qu’il y montera un Maure
tout plein de poil ; sur lui 3 draps, l’un de cuir, le second de soie, le troi-
sième d’esclavine (tissu) rouge ; et en sa main une table pour compter ; et il
y montera, selon le sens de Barthélemy, une partie de la queue du dragon
et la queue du Grand Ours et la tête de la Pucelle et son épaule et la tête
du Corbeau et son bec et ses ailes. Et il montera dans les faces tierces la
moitié qui reste de la moitié de la figure et la moitié seconde de l’homme
nu et la moitié seconde de la poutre et la queue du Lion et deux bœufs et la
moitié d’un homme pasteur. Et disent les Sages de l’Inde qu’il y montera
une femme blanche qui se vante elle-même et elle a vêtu une esclavine
teinte et ses mains sont lépreuses et elle prie Dieu. Et il montera, selon le
sens de Barthélemy, une partie de la queue du dragon et la fin de la queue
de l’Ours Grand et l’épaule du singe méridional et une partie de son ven-
tre et le ventre du Corbeau et le pied de la Biche.
Et l’homme qui sera né alors, sa stature sera avenante et son corps droit
et beau et il sera savant et averti et son poil ne sera pas cerclé et il sera
aimant le juste et sa voix sera forte et il sera stérile et son âme sera bonne
et sa face belle et il sera écrivain et sachant le nombre. Et celui qui est né
dans les faces secondes, il sera de belle apparence et ses yeux petits et ses
narines (nez) belles et il sera homme éduqué et simple et de bon cœur et il
aimera qu’il soit loué. Et celui qui sera né en faces tierces, il sera beau d’ap-
parence et homme éduqué (chaste) et de bon sens et simple et sage). Et en
sa partie du corps de l’homme le ventre et les boyaux et le diaphragme.

49
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Et en sa partie des maladies, tout ce qu’il advient en ces membres et toute


maladie qui a sa racine dans la mélancolie. Et en sa partie des enfants
d’homme les intermédiaires et les écrivains et les sages et les seigneurs
des nombres et des mesures et les femmes et les châtrés et les seigneurs
de tous ceux qui aiment les agapes. Et c’est la maison de Mercure et aussi
son honneur à 15 grés et la maison de haine de Jupiter et là est le lieu de
sa hauteur à 23 grés. Et le seigneur de la triplicité de jour est Vénus et leur
copain de jour et de nuit est Mars. Les faces premières, selon le sens des
Égyptiens, sont au Soleil, les secondes à Vénus et les tierces à Mercure. Et,
selon le sens des hommes de l’Inde, les premières sont à Mercure et les se-
condes à Saturne et les tierces à Vénus. Et tels sont les termes selon le sens
des Égyptiens et des Sages des Signes : à Mercure 7, à Vénus 10, à Jupiter 4
et à Mars 7 et à Saturne 2. Et, selon le sens de Barthélemy, au Soleil 7 et à
Vénus 6. Le commencement des novaines est à Saturne et aussi la seconde
est sienne et la troisième est à Jupiter et la quatrième à Mars et la cinquiè-
me à Vénus et la sixième à Mercure et la septième à la Lune et la huitième
au Soleil et la neuvième à Mercure. Le commencement de la force des dou-
zaines est à Mercure et la seconde à Vénus, et la tierce à Mars et la quarte
à Jupiter et la cinquième et la sixième à Saturne et la septième à Jupiter et
la huitième à Mars et la neuvième à Vénus et la dixième à Mercure et la
onzième à la Lune et la douzième au Soleil. Et du commencement du signe
jusqu’à la fin, 5 grés sont mêlés et après eux 4 clairs et après eux 2 où il n’y
a rien, et après eux 9 clairs et après eux 10 mêlés. Et du commencement
du signe jusqu’à la fin, 7 grés sont femelles et après eux 5 mâles et après
eux 8 femelles et après eux 10 mâles. Et le puits des étoiles est le 8, le 13 et
le 16 et le 21 et le 25. Et les grés qui accroissent grâce et honneur, c’est le
second et le cinquième et le 17 et le 20. Et il y a des étoiles hautes, la queue
du Lion au dixième gré aujourd’hui et sa largeur senestre est 11 grés et elle
est de l’honneur premier, du mêlement de Saturne et de Vénus, et aussi il
y a une étoile au gré mentionné, mais sa largeur senestre est de 25 grés et
elle est de l’honneur second, du mêlement de Saturne et de Vénus. Et il y a
deux étoiles obscures entre l’Ours et le Lion, l’un est au gré 11 aujourd’hui
et sa largeur senestre est 20 grés et 40 minutes.

Les Balances

Il est des signes d’air, mâles, des signes de jour, occidentaux, des signes

50
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

de l’hiver (ici automne) et tournant (mobile) ; et en son commencement


s’uniront le jour et la nuit et commencera la nuit à allonger et le jour à
raccourcir et ses heures sont plus courtes que les normales ; et il est droit
en ses ascensions et ses ascensions sont longues et sa nature est moite et
chaude, mais elle n’est pas tempérée de bon tempérament, et il enseigne
sur tout air épais et entremêlement avec vent et nue montante qui décime
les vivants ; et communément il est en mue, mais son commencement et
son milieu sont meilleurs que sa fin et, quand il est à senestre, il fait naître
la moiteur ; et il est à forme d’homme et en sa partie est le cœur occidental
et le vent méridional ; et sa nature est chaude et moite et sien est le sang
et sa saveur est douce et l’apparence de sa couleur est le vert et la couleur
de poudre et, en sa partie des vivants, est l’homme et tout oiseau grand
et, des germinants, les arbres hauts et des climats le cinquième, et la terre
d’Edom, de Rome jusqu’à l’Afrique et une partie de la terre d’Éthiopie et
la mer de Barka et Sistan et Cabul et Tibériade et Balkli et Hamadan ; et
en sa partie tout ce qui est semé en tête de mont et toute terre qui n’est
pas forte et tout lieu haut et lieu des marchés et des marchandises ; et ses
lettres sont le hé et le sin, et ses années sont 8 et autant ses mois et les jours
20 et les heures 16. Et il montera en ses faces premières la forme d’un
homme irritable, en sa main senestre, une balance et en sa main dextre le
livre des kethoubim (hagiographes) et il montera après lui un homme qui
chevauche sur un cheval ; et il montera la tête du dragon et le commence-
ment de la mer d’or, et les Sages de Perse l’appellent l’Ours Grand et il y
montera une partie de la Nef. Et, selon les Sages de l’Inde, il y montera un
homme dans une échoppe au marché, en sa main des balances, qui veut
acheter et vendre. Et il montera selon le sens de Barthélemy, le milieu de
l’Ours Grand et la moitié du corps de la Pucelle et sa paume senestre où
il y a l’épi et la queue du Corbeau et une partie de la queue (fin) du com-
battant et une partie de la queue du cheval et son derrière. Et il monte en
faces secondes un homme qui mène une charrette et en elle un homme,
en sa main une verge et avec lui un homme qui vêt vêture de soie et il est
assis sur un lit ; et aussi il montera un petit enfant et le milieu de la Nef et
le milieu de l’Ours Grand et le milieu du dragon et aussi il montera une
fontaine d’eau. Et disent les Sages de l’Inde qu’il y montera un homme à
forme d’aigle et il est nu et assoiffé et en sa pensée de voler en l’air. Et il
montera, selon le sens de Barthélemy, la queue du dragon et une partie de
la queue du Grand Ours et le fond de la Pucelle. Et il montera en faces

51
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

tierces la fin de la Nef et la fin de la mer d’or et la tête d’un homme nu et sa


main sur sa, tête ; et il y a une couronne sur la tête de deux hommes et à la
tête de chaque homme deux cornes. Et aussi il montera, selon le sens des
Sages de l’Inde, un homme dont la face ressemblera à la face d’un cheval
et en sa main arc et sagaie. Et aussi il montera, selon le sens de Barthélemy,
une partie de la queue du dragon et ses mains et ses bras et son genou
dextre et une partie des bords de la Pucelle et ses pieds.
Et communément qui naît en ce signe d’enfant d’homme, ses membres
seront droits et sa parole avenante et il sera homme de savoir et de prin-
cipe et aimant les femmes, et ses mains appareillées à faire tout métier, et
il se sert d’instruments de chant et il sait trouver les gammes (montées) de
chant et aime à chasser (veneur) ; il est entier de cœur, magnanime et son
corps est plus net que sa face et il en est qui sont noirs. Et celui qui est né
en faces premières, il sera de belle forme et en son chef une plaie et sur sa
main ou sur son pied une brûlure ; et il sera travaillant et simple et homme
de chasti (éducation). Et celui qui est né dans les faces (décan) secondes, il
sera beau de face et en son corps et en son état ; et il aura mal aux yeux et
aux flancs ; et il est de grand cœur, homme de compagnie. Et celui qui est
né en faces tierces, aussi il sera beau de corps et aura beauté en sa face et
mal à ses yeux et il sera connu et honoré de son peuple. Et celui qui sera
né à la fin de ce signe sera « tumtum » ou androgène. Et en sa partie du
corps de l’homme est ce qui est au bas du ventre, près de la laideur. Et ses
maladies sont aussi comme la rétention d’urine et le sang qui descend par-
dessous et aussi l’obscurcissement des yeux. Et en sa partie des enfants
d’homme (des hommes, des fils d’Adam) les hommes du marché et les
juges et les sires du nombre et tous ceux qui chantent sur des instruments
et les marchands et les entremetteurs en manger et en boire.
Et c’est la maison de Vénus et l’honneur de Saturne à 21 grés et la honte
du Soleil à 19 et la maison de la haine de Mars et là est le haut de Mars à
24 grés aujourd’hui. Et, selon le sens des Sages d’Égypte, la maladie de
Saturne (dans ce signe) est aux genoux et la maladie de Jupiter aux jambes
et de Mars dans les dessous du ventre et du Soleil dans les mains et de
Vénus les reins et de Mercure le cœur et de la Lune le pis. Et les seigneurs
de la triplicité : de jour c’est Saturne et après lui Mercure et la nuit Mercure
et après lui Saturne et leur compagnon de jour et de nuit est Jupiter. Et,
selon le sens des Sages de l’Inde, les premiers sont à Vénus et les seconds
à Saturne et les tiers à Mercure. Et ce sont les termes, selon le sens des

52
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Égyptiens et des Sages des signes : à Saturne 6 et à Mercure 8 et à Jupiter


7 et à Vénus 7 et à Mars 2. Et, selon le sens de Barthélemy, à Saturne 6 et
à Vénus 5 et à Jupiter 8 et à Mercure 5 et à Mars 6. Le commencement de
la novaine est à Vénus et la seconde à Mars et la tierce à Jupiter et la quarte
et la quinte à Saturne et le sixième à Jupiter et la septième à Mars et la hui-
tième à Vénus et la neuvième à Mercure. Et le commencement des forces
des douzaines à Vénus ; le second à Mars, le tiers à Jupiter, et le quart et le
quint à Saturne et le sixième à Jupiter et le septième à Mars et le huitième
à Vénus et le neuvième à Mercure et le dixième à la Lune et le onzième au
Soleil et le douzième à Mercure. Et du commencement du signe jusqu’à
son emploi (sa fin), 5 grés sont clairs et après eux 5 sont mêlés et après eux
8 clairs et après eux 3 mêlés et après eux 7 clairs et après eux 2 où il n’y a
rien. Et le commencement du signe jusqu’à son emploi, 5 grés sont mâles
et après eux 5 femelles et après eux 11 mâles et après eux 7 femelles et
après eux 2 mâles. Et le puits des étoiles : le gré premier et le 7 et le 23. Et
le degré qui accroît grâce et honneur est le 3 et le 5 et le 21. Et des étoiles
hautes il y a le support (soupoie) qui n’est pas armé (pas entouré) et qui est
appelé samach alazel (l’Épi de la Vierge) et elle est au degré 12 aujourd’hui
et sa largeur est méridionale de 2 grés et elle est de l’honneur premier du
mêlement de Vénus et de Mercure ; et il y a la lance qui est appelée samach
alremaih (Arcturus) et elle est au gré 13 aujourd’hui et sa largeur est sep-
tentrionale (senestre) de 31 grés et demi et elle est de l’honneur premier,
du mêlement de Mars, et il y a une étoile éclaircissante à la fin du signe
et sa largeur septentrionale est 44 grés et demi et elle est de l’honneur se-
cond, du mêlement de Vénus et de Mercure.

Le Scorpion

Le Scorpion est des signes de l’eau, femelle, des signes de la nuit, sep-
tentrional, des signes de l’hiver et il est sur une voie ; et ses heures sont
plus courtes que les moyennes et il est droit en ses ascensions et ses ascen-
sions sont longues et il enseigne sur la moiteur qui n’est pas ordinaire ; il
a en lui un changement de saveur qui ne vaut pour un vivant qu’en petite
quantité. Et communément, il fait tonner et tomber la foudre, et son com-
mencement est moite et mutable et son milieu mêlé et sa fin tourmentant ;
et quand il est senestre, il est moite, et quand il est méridional il est froid ;
et il a figure de scorpion et en sa partie est la senestre de septentrional et le

53
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

vent septentrional et le flegme qui a force sur l’homme ; et sa saveur toute


salée ou toute fade, et la vision qu’il offre de sa couleur est rouge et vert et
couleur de poudre ; et en sa partie des vivants les scorpions et les bêtes et
la vermine de la terre et tout germinant (végétal) qui est dans l’eau comme
les coraux et des germinants les arbres moyens en hauteur, et en sa partie
des climats le tiers et la terre Sheba et l’Arabie et Sanah et Chypre ; et il a
part dans les vignes et les vergers de poireaux et en tout lieu où il y a puan-
teur et en tout lieu désert ; et ses lettres sont le teith et le shin ; et ses années
sont 15 et autant ses mois, et les jours 37 et demi et les heures 4. Et il mon-
tera dans les faces premières le cul d’un cheval et le derrière d’un bœuf et
un homme noir, en sa main un bâton. Et disent les Sages d’Inde qu’il y
montera la forme d’une femme belle, au corps rouge et elle mange [...] Et,
selon le sens de Barthélemy, la main (patte de l’Ours Grand et la tête du
Chien en son bras (jambe) dextre et la moitié des Balances. Et il montera
dans les faces secondes un homme nu et le milieu d’un cheval et le milieu
du Bœuf. Et disent les Sages d’Inde qu’il y montera une femme ; elle est is-
sue de sa maison nue et elle n’a rien et elle entre en la mer. Et il y montera,
selon le sens de Barthélemy, la fin de la main (patte) du Petit Ours et une
partie de la queue du dragon et la couronne septentrionale et les couillons
des Balances (du porteur) et ses pieds et la couronne du Scorpion. Et il
montera dans les faces tierces la tête du cheval et celui qui porte le Lièvre
et la tête du Bœuf. Et disent les Sages d’Inde qu’il y montera un chien et
deux porcs et un grand léopard et son poil blanc et manière de gibier. Et
il montera en lui, selon le sens de Barthélemy, la forme de l’Ours Petit et
le pied de celui qui va sur ses genoux (Hercule) et son épaule et son bras
dextre et le ventre du Scorpion et la tête de l’Encensoir (Autel).
Et celui qui est né dans ce signe d’un homme sera un peu noir, grand de
poil et de haute tête qui sera vermeille au regard des étoiles de sa nativité et
ses yeux normaux, mais petits, et ses jambes longues et ses pieds grands ;
et il sera courant et léger dans son allure ; et sa face grande et son front
étroit et ses épaules larges, et il sera laid et n’aura pas parole avenante ; et
il aura beaucoup d’enfants et sera décimant, buvant, irritable, et menteur
et accuseur et sire de douleur ; et il est volontaire et sire d’éducation (bien
éduqué) et plein d’ingéniosité avec les gens. Et celui qui est né en faces
premières, il sera un peu beau et aura enseigne sur son chef, et ses yeux
seront comme des yeux de chat, sa poitrine large et il est tel qui enseigne
sur son pied senestre ou sur sa main dextre ; et il est homme d’éducation et

54
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

plein de bon sens et hâtif à parler. Et celui qui est né en faces secondes, sa
tête sera garde et il aura un peu de belle forme et aura signe sur sa verge ou
sur son dos, et il sera homme éduqué, accroissant en paroles. Et celui qui
sera né en faces tierces, il sera court de stature et ses yeux torves, aimant à
manger, aimant les femmes, grand en douleur. Et celui qui est né à la fin
du signe, il est fils de femmes gaies (de mauvaise vie) ou il a deux sexes. Et
en sa partie des lieux de honte, le lieu caché du corps et les parties laides
des mâles et des femelles ; et il est des signes mauvais qui enseignent sur
le mal en l’œil et sur la teigne et sur le mal qui est appelé cancre et sur la
rogue et la lèpre et la pointelure de la face et la calvitie et la nativité des
femmes en ce signe n’est pas bonne : et de 21 grés jusqu’à 24, il enseigne
sur le mal des yeux. Et en sa partie des humains, tout homme félon et pi-
toyable ; et c’est la maison de Mars et la honte de la Lune au tiers gré et la
maison de haine de Vénus. Et les seigneurs de la triplicité : de jour Vénus
et après elle Mars et en la nuit Mars et après lui Vénus et leur compagnon
de jour et de nuit la Lune. Et, selon le sens des Sages d’Égypte, la maladie
de Saturne (en ce signe) est les jambes et la maladie de Jupiter les pieds,
la maladie de Mars le lieu de laideur du corps, la maladie de Vénus les
boyaux, la maladie de Mercure le ventre, et la maladie de la Lune le ventre
supérieur. Et, selon le soirs des Sages d’Égypte et des Babyloniens, les fa-
ces premières sont à Mars et les secondes au Soleil et les tierces à Vénus. Et
voici les termines (termes) : à Mars 7 grés et à Vénus 4 et à Mercure 8 et à
Jupiter 5, à Saturne 6. Et, selon le sens de Barthélemy, à Mars 6, à Mercure
6, à Jupiter 7 et à Vertus 6 et à Saturne 5. Le commencement de la novaine
à la Lune et la seconde au Soleil, la tierce à Mercure, la quarte à Vénus,
la quinte à Mars, la sixte à Jupiter, la septième et la huitième à Saturne,
la neuvième, à Jupiter. Et le commençal de la force des douzaines Mars,
la seconde à Jupiter, la tierce et la quarte à Saturne, la quinte à Jupiter, la
sixte à Mars, la septième à Vénus, la huitième à Mercure, la neuvième à la
Lune, la dixième au Soleil, la onzième à Mercure, la douzième à Vénus. Et
du commencement du signe jusqu’à la fin, 3 grés sont mêlés, et après eux
5 clairs et après eux 2 obscurs et après eux 3 mêlés. Et du commencement
du signe jusqu’à 4 grés, ce sont des mâles, et après eux 6 femelles et après
eux 4 mâles et après eux 5 femelles et après eux 8 mâles et après eux 3
femelles. Et le puits des étoiles est le gré 9 et le 10 et le 17 et le 22 et le 23
et le 27. Et le gré qui accroît grâce et honneur, c’est le 7 et le 12 et le 2o. Et
il y a des étoiles souveraines, la corne du Scorpion au gré 7 aujourd’hui et

55
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

sa largeur septentrionale 8 grés et demi et elle est de l’honneur second, du


mélange de Jupiter et de Vénus ; et il est une étoile qui est appelée le pied
de la Biche (bête) et elle est au gré 16 aujourd’hui et sa largeur est méridio-
nale à 41 grés et 10 minutes et elle est de l’honneur premier, du mélange de
Mars et de Jupiter ; et on y a le cœur du Scorpion au gré 28 aujourd’hui, sa
largeur méridionale est 3 grés et elle est de l’honneur du mélange de Mars
et de Jupiter.

L’Arc (le Sagittaire)

L’Arc est des signes de feu, mâle, des signes du jour, oriental, des signes
de l’hiver et il a deux corps et ses heures sont plus courtes que les droites ;
et, à sa fin, se retourne le temps d’accroître les heures de la nuit en toutes
les régions ; et il est droit en ses ascensions et ses ascensions sont longues
et sa nature est chaude et sèche qui détruit les vivants et les germinants.
Et communément il est sire des vents et son commencement est moite
et froid et neigeux, et son milieu est mêlé et sa fin chaude comme le feu ;
et quand il est senestre, il est sec et au midi moite, et il a deux formes, sa
moitié en forme d’homme et son autre moitié en forme de cheval. Et en sa
partie la dextre de l’orient et le vent d’est ; et en sa partie des vivants le fils
de l’homme et le cheval et l’oiseau et les bêtes et la vermine de la terre, et
en sa partie des métaux le plomb et des pierres celle qui est appelée éme-
raude ; et des climats le second et la terre de Rager et d’Ispahan et tous les
monts ; et il a partie dans les vergers et en tout lieu d’abreuvement (irriga-
tion) et le lieu des chevaux et des bœufs et toute pierre suave. Et ses lettres
sont le iod et le thav. Et ses années sont 12 et autant ses mois et les jours
30 et les heures 12. Et il montera dans les faces premières la forme d’un
homme nu et il est tourné, et sur son chef un corbeau et aussi il montera le
corps d’une putain et une tête de chèvre. Et disent les Sages d’Inde qu’il y
montera un homme nu ; de sa tête jusqu’au nombril en forme d’homme et
de son nombril en aval en forme de cheval et en sa main arc et flèches et
il crie. Et il y montera, selon le sens de Barthélemy, le cou de l’Ours Petit
et une partie de la queue du dragon et le croupion de celui qui va sur ses
genoux (Hercule) et s’échine et son chef et l’emploi (la fin) du Scorpion
et les liens qui sont en la queue et le corps de l’Encenseur (Autel). Et il
montera dans les faces secondes une forme qui tient en sa main dextre
les cornes du Chevreau et aussi il montera la tête du loup et la moitié du

56
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Lièvre et la moitié de la Nef et la première moitié du Poisson qui est appelé


Dauphin et la moitié du lézard. Et disent les Sages d’Inde qu’il y montera
la forme d’une femme belle, grande de poil (chevelure), vêtue de drap et
des anneaux à ses oreilles et devant elle une huche (une armoire) ouverte,
avec parements et ornements. Et il y montera, selon le sens de Barthélemy,
le ventre de l’Ours Petit et une partie du corps dur dragon et une partie de
sa tête et le genou de celui qui va sur ses genoux et soir pied et son bras et
une partie du corps de la Biche (serpent) et la flèche et son carquois et une
partie de la couronne méridionale. Et il montera dans les faces tierces la
forme d’un chien et l’emploi (la fin) du corps du loup et le corps du Lièvre
et la réminiscence du corps du Lion et la moitié seconde de la Nef et ce
qui est demeuré du Poisson qui est appelé Dauphin et la queue du lézard
et la moitié du Grand Ours. Et disent les Sages de l’Inde qu’il y montera
un homme qui offre une vision d’or et en sa main un semblant d’anneaux
d’oreilles de rois et il se couvre d’un manteau qui est fait d’écorce de bû-
che. Et il y montera, selon le sens de Barthélemy, le milieu du corps de
l’Ours Petit et une partie du corps du dragon et sa tête et une partie du
corps de l’Aigle chéant et le chef de l’Archer et son épaule et son pied.
Et celui qui est né en lui d’enfant d’homme, sa stature, sera droite et il
est clair et sa verge et ses couillons sont longs et ses jambes épaisses et il
est homme joyeux et fort et de bon vouloir, et son front est aigu et aussi sa
barbe, et son poil menu et son ventre grand, et il est léger au saut et aimant
les chevaux et sage et mesuré, sire d’enseignement et ne se tient pas sur
une voie et sa voix est basse et ses enfants ne croîtront pas. Et celui qui
sera né dans ses faces premières, il sera de belle forme et de belle vision et
de stature droite et aimant le bien et se mêlant avec les rois et les grands.
Et celui qui sera né dans ses faces secondes, son corps sera avenant, mais
sa face sera couleur de safran et ses sourcils dressés et il aura un signe
sur son pis (poitrine). Et celui qui est né en faces tierces, il sera long et
sa face belle et ses yeux comme des yeux de chat et son pis large et il est
fort et aura enseigne sur sa jambe senestre, et il sera simple et conseilleur
et homme éduqué. Et celui qui est né à la fin du signe sera débauché. Et
communément ce signe enseigne sur un homme juste. Et en sa partie du
corps de l’homme, la verge et les couillons et tout membre en surcroît (tel
un doigt) en surplus. Et des maladies l’aveuglement et la fièvre et la chute
d’un lieu haut et les maladies qui viennent de par les mauvaises bêtes et
par le taillement des membres. Et du gré 15 jusqu’au 18 il enseigne sur les
maux des yeux. Et en sa partie des enfants d’homme (des hommes), les

57
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

juges et ceux qui servent Dieu et ceux de bon vouloir et les hommes de
miséricorde et les expliqueurs de songes et les archers et les marchands.
Et c’est la maison de la haine de Mercure et lieu du haut de Saturne à
12 grés au temps d’aujourd’hui. Et, selon les Sages d’Égypte, la maladie de
Saturne (dans ce signe) est aux pieds et la maladie de Jupiter à la tête et de
Mars aux couillons, et la maladie du Soleil au cœur et la maladie de Vénus
aux parties laides et la maladie de Mercure aux boyaux et la maladie de la
Lune au ventre.
Et les seigneurs de la triplicité de jour : le Soleil et après lui Jupiter et de
nuit Jupiter et après lui le Soleil et leur copain de jour et de nuit est Saturne.
Et les faces premières, selon le sens des Égyptiens et des Babyloniens,
sont à Mercure et les secondes à la Lune et les tierces à Saturne. Et, selon
le sens des Sages de l’Inde, les faces premières (premier décan) sont à
Jupiter, les secondes à Mars et les tierces au Soleil. Et voici les termes des
Égyptiens et des Sages des signes : à Jupiter 12 grés, à Vénus 5 et à Mercure
4, à Saturne 5 et à Mars 4. Et, selon le sens de Barthélemy, à Jupiter 8, et
à Vénus 6 et à Mercure 5 et à Saturne 6 et à Mars 5. Et le commencement
des neuvaines est à Mars, la seconde à Vénus, la tierce à Mercure, la quarte
à la Lune, la quinte au Soleil, la sixte à Mercure, la septième à Vénus, la
Huitième à Mars, la neuvième à Jupiter. Et le commencement de la force
des douzaines est à Jupiter, la seconde et la tierce à Saturne, la quatrième
à Jupiter, la cinquième à Mars, la sixième à Vénus, la septième à Mercure,
la Huitième à la Lune, la neuvième au Soleil, la dixième à Mercure, la
onzième à Vénus, la douzième, à Mars. Et, du commencement du signe
jusqu’à son emploi, 2 grés sont mâles et après eux 3 femelles et après eux 7
mâles et près eux 12 femelles et après eux 6 mâles. Et du commencement
du signe jusqu’à la fin, 9 grés sont clairs et après eux 3 sont mêlés et après
eux 7 clairs et après eux 4 obscurs et après eux 7 où il n’y a rien. Et le puits
des étoiles est le gré 7 et le 12 et le 15 et le 24 et le 27 et le 30. Et les grés
qui accroissent grâce et honneur, c’est le 13 et le 20. Et il est des étoiles
obscures, l’étoile qui est après la queue du Scorpion au gré 16 aujourd’hui
et sa largeur (latitude) méridionale est 6 grés et 20 minutes et là est l’étoile
qui est appelée l’œil de l’Archer et elle est à la fin du signe aujourd’hui et
sa largeur senestre (septentrionale) est 45 minutes.

Le Chevreau (le Capricorne)

Le Chevreau est des signes de la terre, femelle, des signes de la nuit et

58
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

méridionale des signes des jours du froid, et il est tournant et en lui com-
mence à accroître les heures du jour et amenuiser les heures de la nuit et
ses heures sont plus courtes que les moyennes et sa nature est froide et
sèche, détruisante, et son commencement est à la ressemblance du chaud
et du moite, et son milieu est mêlé et sa fin pluvieuse, qu’elle soit senestre
ou méridionale ; et il est tordu et ses ascensions sont courtes et il défaille
en ses affaires ; et il a deux figures et deux natures et sa moitié première
est à forme de sec qui a sabot et sa moitié seconde est en forme de bête
d’eau et eu sa partie la mélancolie, et sa saveur est amère et de galle, et
la vision qu’il offre de sa couleur est le noir et la couleur de la poudre
(poussière) et, en sa partie des vivants, tout ce, qui a 4 pieds avec sabot
et une partie des bêtes de l’eau et en sa partie les vers et les puces et les
mouches ; et des germinants, les oliviers et les noyers et le caroubier et la
galle et tout arbre qui a épines en nombre et ce qui est aux environs des
mares comme les cannes et les roseaux et en sa partie des climats le pre-
mier et la terre de Cus (Éthiopie), Habcan, Amman et Sind et Alhenas et
Alhoage (Indes) ; et à la fin du termine (frontière) de la terre d’Edom ; et
en sa partie les jardins et toute terre d’abreuvement et les fontaines et les
fleuves et les réservoirs et les lieux des chiens et des goupils, et les mai-
sons des prisonniers et des serfs, et le lieu où le feu s’éprend après qu’il
a été éteint, et le lieu du paissement des ovins et tout lieu de mortier où
il ne germine rien ; et ses lettres sont hav et heith. Et ses années sont 27 et
ses mois autant et ses jours 300 et 7 et demi et ses heures 4. Et il montera
dans les faces premières la moitié seconde du Grand Ours et la forme d’un
joueur d’organe de musique et la tête du grand Poisson et la fontaine d’une
eau mauvaise et le corps d’un singe et sa tête ; une tête de chien. Et disent
les Sages d’Inde qu’il y montera un Maure irascible et son corps comme
le porc gras, sire de poil grand, et ses dents aiguisées et longues comme
la longueur de poutres et il a avec lui l’aiguillon du bétail et il est veneur
de poissons (pêcheur). Et il montera en lui, selon le sens de Barthélemy, le
milieu de l’Ours Petit et son cou et la fin du corps de l’Aigle chéant. Et il
montera dans les faces secondes la femme qui sied sur son lit et avec elle
la vigne et un grand poisson et une demi-charrette. Et disent les Sages
d’Inde qu’il y montera une femme noire qui se couvre d’un manteau et elle
est à cheval. Et il y montera, selon le sens de Barthélemy, la fin du Petit
Ours, une partie du corps du dragon et l’aile dextre de la Poule (Cygne) et
son cou et son chef et le corps de l’Aigle volant, et les cornes de la Chèvre

59
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

et sa tête et les ourlets de l’Archer. Et il montera en faces tierces la queue


du Poisson et la fin du bois de l’aiguillon et la fin du singe et la moitié se-
conde de la charrette et une demi-figure sans chef (tête), car son chef est
en sa main. Et disent les Sages de l’Inde qu’il y montera une femme belle,
mais qu’elle est noire, prête à faire toutes ses œuvres et ouvrages de soie.
Et aussi il montera, selon le sens de Barthélemy, une partie du dragon et la
fin du corps de la gelinotte (Cygne) et son pied dextre et son aile senestre
et le Poisson qui est appelé Dauphin et le milieu du corps du Chevreau et
la queue du Poisson.
Et celui qui est né en lui d’enfant d’homme, son corps sera avenant et
sa stature droite, mais il sera sec et sa tête petite et ses joues épaisses et
sa barbe aiguisée et il n’aura point de poil sur le pis (poitrine) et sa voix
sera déliée et il est irascible et destructeur et sire d’éducation et ingénieux
et grand de douleur et aimant le commerce des femmes (gisement) et la
débauche et accroissant des enfants ; il aura des jumeaux et ses œuvres
seront mauvaises et sa force petite ; il aura richesse de par les rois et il lui
adviendra aventure grave de par les femmes. Et celui qui est né dans les
faces premières, son corps sera avenant et son pis large et il aura enseigne
noire dessous le coude et il sera savant et simple et homme éduqué et de
bon vouloir. Et celui qui est né en faces secondes, aussi il sera beau et ses
narines longues et ses yeux beaux et son désir mauvais, et il est irascible
et homme de science. Et celui qui est né dans les faces tierces aussi, il sera
beau en son corps mais sa face sera safran, et il aura un signe sur son bras
senestre ou sur sa verge (malin), hantant au courroux et abhorrant le mal
et aimant les femmes et homme d’éducation et aimant les compagnons. Et
celui qui est né à la fin du signe, il est soucieux de fornication. Et commu-
nément ce signe n’est pas bon en la nativité des femmes. Et en sa partie du
corps de l’homme, la verge et toutes les maladies qui y adviennent. Et de
ses maladies sont la rogne et le prurit (frotture) et la lèpre et le mutisme, et
la surdité et la fièvre et l’obscurcissement des yeux et le sang qui descend
par aval (en bas). Et de 22 grés jusqu’à 25, il enseigne sur le mal en l’œil.
Et en sa partie des enfants d’hommes, ceux qui labourent la terre et les
nautoniers et les intermédiaires et ceux qui paissent l’ouaille. Et c’est la
maison de Saturne et l’honneur de Mars à 28 grés et la honte de Jupiter à
15 grés et la maison de la haine de la Lune, et il y a le chef du dragon de
Mercure au gré 26. Et le seigneur de la triplicité de jour est Vénus et après
elle la Lune et de nuit la Lune et après elle Vénus, et leur compagnon de

60
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

jour et de nuit c’est Mars. Et, selon le sens des Égyptiens, la maladie de
Jupiter (en ce signe) est le cou, et les maladies de Mars sont les genoux et
la maladie du Soleil le ventre et la maladie de Vénus les couillons et la ma-
ladie de Mercure les parties laides et la maladie de la Lune les boyaux. Et
les faces premières, selon le sens des Égyptiens et des Babyloniens, sont à
Jupiter, les secondes à Mars et les tierces au Soleil. Et, selon le sens des sa-
ges de l’Inde, les premières sont à Saturne, les secondes à Vénus et les tier-
ces à Mercure. Et voici les termes des Égyptiens et des Sages des signes : à
Mercure 7 grés et à Jupiter 7 et à Saturne 6 et à Mars 5 et à Vénus 5. Et le
commencement de la novaine à Saturne et aussi la seconde est sienne et la
tierce à Jupiter et la quatrième à Mars et la cinquième à Vénus et la sixième
à Mercure et la septième à la Lune et la huitième au soleil et la neuvième à
Mercure. Et le commencement de la force des douzièmes est à Saturne et
aussi la seconde est à lui et la tierce à Jupiter et la quarte à Mars et la quinte
à Vénus et la sixième à Mercure et la septième à la Lune et la huitième au
Soleil et la neuvième à Mercure et la dixième à Vénus et la onzième à Mars
et la douzième à Jupiter. Et du commencement du signe jusqu’à la fin,
7 grés sont mêlés et après eux trois clairs et après eux 5 obscurs et après
eux 4 clairs et après eux 2 mêlés et après eux 4 où il n’y a rien, et après eux
5 clairs. Et du commencement du signe jusqu’à la fin, 11 grés sont mâles
et après eux 11 femelles. Et le puits des étoiles est le gré second et le 17 et
le 22 et le 24 et le 28. Les grés qui accroissent la grâce et honneur sont le
13, le 14 et le 20. Et des étoiles hautes (les étoiles et non les planètes), il y
a l’Aigle chéant au gré trois et sa largeur est de 62 grés senestre et elle est
de l’honneur premier, du mélange de Vénus et de Mercure et il y a l’Aigle
volant à 19 grés aujourd’hui et (au temps d’orendroit) et sa largeur senestre
est de 29 grés et 10 minutes, et elle est de l’honneur second de la nature de
Jupiter et il y a des étoiles nuées de 7 à 13 degrés.

La Seille (le seau) (Le Verseau)

La Seille est des signes de l’air, mâle, des signes du jour, et sa nature est
chaude, moite, desséchante ; il enseigne sur tout air décimant les vivants et
tout vent détruisant et empêchant ; et son commencement est fort moite
et son milieu mêlé, et sa fin fait naître les vents ; et quand il est senestre, il
fait neiger et quand il est méridional, il fait les nuages ; et il est en forme,
d’homme, et en sa partie senestre l’occident et sien est le vent de mer, et

61
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

en sa partie est le sang et sa saveur est douce et la vision qu’offre sa couleur


est le vert et le safran et la couleur de poudre. Et en sa partie est l’homme
et les princes et tout homme laid ; et en sa partie des climats le second et
la terre de Cus (Éthiopie) et Kufa et Alnqriza et l’Égypte ; et en sa partie
sont les eaux courantes et les mers et les lieux de voirie et les lieux où on
vend le vin, et toute terre qui est en monts et tout abreuvement et demeu-
res de débauche (houliers). Et en sa partie toute vaisselle qui tient l’eau,
et ses lettres sont lamed et daleth. Et ses années 30 et autant ses mois et ses
jours sont 75 et les heures 6. Et il montera en ses faces premières la tête
de celui qui tient en sa main le cheval et un oiseau dont la tête est noire
et il est veneur (chasseur) de poissons. Et disent les Sages d’Inde qu’il y
montera un Maure qui est artisan (menestrel) sur cuivre. Et il y montera,
selon le sens de Barthélemy, la fin de la queue de l’Ours Petit et le pied
(patte) de la galline (Cygne) et la tête du premier cheval et le croupion du
Chevreau et sa queue. Et il montera dans les faces secondes le corps du
(cheval) et l’aile de l’oiseau qui est veneur de poissons. Et disent les Sages
d’Inde qu’il y montera un Maure moult noir, et sa barbe est longue et en
sa main un arc et des flèches, et du drap avec des pierres chères et de l’or.
Et il montera en lui, selon le sens de Barthélemy, la queue du Petit Ours et
le corps du second cheval et sa tête et le commencement de la Seille (seau)
et le milieu du ventre du Poisson méridional. Et il montera dans les faces
tierces la poule (le Cygne) et le derrière de celui qui a en sa main le cheval
et la fin de l’oiseau qui chasse des poissons. Et disent les Sages d’Inde qu’il
y montera un Maure irascible et tricheur et qui a du poil en ses oreilles et
sur lui une couronne de feuilles d’arbre, et il tourne de lieu en lieu. Et il
montera, selon le sens de Barthélemy, la queue de l’Ours Petit et le corps
du cheval et la fin du Seau et la tête du Poisson méridional.
Et celui qui sera né en lui d’enfant d’homme, il sera court de stature
et sa tête grande et ses jambes l’une plus épaisse que la seconde et bon
de cœur et beau de forme et se vantant soi-même, et toute sa volonté est
d’accroître son avoir, et il est stérile et ses enfants peu nombreux. Et celui
qui est né dans les faces premières sera beau en son corps et en sa face et il
aura un signe sur son pis ou sur son pied senestre, et il est homme éduqué,
aimant les compagnons. Et celui qui est né dans les faces secondes sera
long et sa face rouge et il aura un signe sur son dos et sous son coude et,
tous ses jours, il sera en douleur. Et celui qui sera né dans les faces tierces,
il sera court de stature, et il sera beau en son corps et vermeil en sa face, et

62
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

il aura enseigne sous ses coudes et aimera les femmes. Et celui qui sera né
en la fin du signe sera déguisé en sa forme et en toutes ses affaires. Et en
sa partie du corps de l’homme sont les jambes et toutes les maladies qui y
adviennent, et la mélancolie noire et la jaunisse noire et le taillement des
veines et de 20 grés jusqu’à 25 ; cela enseigne sur un défaut des yeux. Et
en sa partie des hommes (enfants (d’homme) tout homme piteux et sire
de douleur et les nautoniers et les tanneurs de cuivre. Et c’est la maison de
Saturne et la maison de la haine (exil) du Soleil, et il n’y a en lui ni honneur
(exaltation) ni honte (chute) à nulle des planètes et là est le lieu de la bas-
seté de Mars au gré 12 aujourd’hui. Et, selon le sens des Égyptiens, la ma-
ladie de Saturne (en ce signe) est au cou et de Jupiter aux mains et de Mars
aux jambes et du Soleil aux boyaux et de Vénus aux genoux et de Mercure
aux couillons et de la Lune aux parties laides (génitales). Et le seigneur de
la triplicité de jour, c’est Saturne, et après lui Mercure, et de nuit Mercure
et après lui Saturne, et leur compagnon de nuit et de jour est Jupiter. Et
les faces premières, selon le sens des Égyptiens et des Babyloniens, sont à
Vénus et les secondes à Mercure et les tierces à la Lune. Et, selon le sens
des Sages d’Inde, les premiers à Saturne, les seconds à Mercure et les tiers
à Vénus.
Voici les termines des Égyptiens et des Sages des Signes : à Mercure
7 grés, à Vénus 6, à Jupiter 7, à Mars 5, à Saturne 5. Et, selon le sens de
Barthélemy, à Saturne 6, à Mercure 6 et à Vénus 8, à Jupiter 5, à Mars 5.
Et le commencement de la novaine est à Vénus et le second à Mars, et le
tiers à Jupiter et le quart et le quint à Saturne, et le sixième à Jupiter et le
septième à Mars et le huitième à Vénus et le neuvième à Mercure. Et le
commencement de la force des douzaines à Saturne, et le second à Jupiter
et le tiers à Mars et le quart à Vénus et le cinquième à Saturne et le sixième
à la Lune, et le septième au Soleil et le huitième à Mercure et le neuvième
à Vénus et le dixième à Mars et le onzième à Jupiter et le douzième à
Saturne. Et, du commencement du signe jusqu’à la fin, 4 grés sont obscurs
et après eux 5 clairs et après eux 4 mêlés, et après 4 où il n’y a rien et après
eux 5 clairs. Et du commencement du signe jusqu’à la fin, 5 grés sont mâ-
les et après eux 7 femelles et après eux 6 mâles et après eux 7 femelles et
après eux 5 mâles. Et le puits des étoiles est le gré premier et le 12 et le 17
et le 22 et le 29. Et les grés qui accroissent grâce et honneur, c’est le 7 et le
16 et le 17 et le 20. Et des étoiles hautes (c’est-à-dire les étoiles et non les
planètes), la bouche du poisson méridional et il est au gré 23 aujourd’hui et

63
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

sa largeur méridionale est de 23 grés et 20 minutes et elle est de l’honneur


premier, de la complexion de Vénus et de Mercure ; et une autre étoile qui
est appelée Alradaf et qui est en la queue de la galline et elle est au 25e gré
au temps d’orendroit (de notre temps) et sa largeur est senestre à 6 grés, et
elle est de l’honneur second et de la complexion de Vénus et de Mercure ;
et il y a 4 étoiles obscures qui sont à la tête du cheval et elles sont entre 12
et 14 grés.

Les Poissons

Les Poissons est des signes de l’eau, femelle, des signes de la nuit, senes-
tre, des signes du froid, et il a 2 corps ; en sa fin s’unit le jour et la nuit et
ses heures sont plus courtes que les moyennes et il est tordu en ses ascen-
sions, et ses ascensions sont courtes, et ses membres taillés, et il fait naître
froideur et moiteur, décimant les vivants et les germinants, et il enseigne
sur toute eau puante, et communément il fait accroître le vent et son com-
mencement est mêlé et son milieu froid et sa fin un peu chaude. Et quand
il est senestre, il fait naître les vents et quand il est méridional il fait l’eau.
Et il est en figure de poisson et en sa partie est dextre du septentrion et le
vent septentrional qui est entre senestre et orient ; et sa nature est froide et
moite et il fait naître le mauvais flegme (mucosité) au corps de l’homme ;
et sa saveur est salée et fade, et la vision qu’offre sa couleur est verte et
blanche et couleur déguisée. Et en sa partie des êtres vivants sont les bêtes
de l’eau et tout germinement qui s’y trouve, et le cristal et les coraux et les
pierres d’onyx ; et en sa partie des climats, le climat second et la terre de
Sheba et Tibériade et la terre senestre de la terre de Gira. Et la part en la
terre d’Idumée et en la terre d’Alexandrie ; et en sa partie sont les maisons
d’assemblée et les rivages de tout fleuve et les mares ; et ses lettres sont le
mem et le tsadé.
Et ses années sont 12 et autant ses mois, et les jours sont 30 et les heures
12, et il est muet et faisant des enfants. Et il montera en ses faces premiè-
res un demi-cheval qui a 2 ailes et le commencement du fleuve (Éridan)
et la queue du poisson qui est appelé Altamessaih (crocodile, Baleine). Et
disent les Sages de l’Inde qu’il montera en ses faces premières un homme
qui a vêtu un drap convoité et en sa main de la vaisselle de fer, et il va en
sa maison. Et il y montera dans les faces secondes la moitié du fleuve et la
seconde moitié de celui qui va sur ses genoux. Et disent les Sages de l’Inde

64
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

qu’il y montera une femme blanche, et elle sied sur une nef en mer et veut
être à sec.
Et il y montera, selon le sens de Barthélemy, la queue du Petit Ours et la
main de celle qui sied sur le siège et l’épaule de la femme qui ne fut jamais
à mari et la tête de celle qui s’ajoute au Cheval et le derrière du premier
Poisson. Et il montera dans les faces tierces la fin du fleuve et la fin du
Poisson qui est appelé Altemessaih (crocodile) et ce qui était demeuré de
celui qui va sur ses genoux. Et disent les Sages de l’Inde qu’il y montera
un homme nu, il a mis son pied sur son ventre et en sa main une lance
et il crie de peur des dérobeurs et du feu. Et il montera, selon le sens de
Barthélémy, la fin de la queue de l’Ours Petit et le milieu du dos de celle
qui sied sur le siège et qui ne fut oncques à mari, et une partie des fleurs
de lin et le derrière du serpent.
Et l’homme, qui est né en ce signe, son corps sera droit et tempéré et la
vision qu’il donne blanche et aussi sa face et sa poitrine large et sa barbe
belle et son front clair et noir et noirs ses yeux, plus que blancs, et il y aura
tel à qui faillira un membre et il aime dormir et gloutonner et s’enivrer, et
il aura enseigne sous son coude ou son pied. Et celui qui est né en faces
secondes, il sera court de stature, beau de vision, et sa barbe noire et il sera
sire de poil (poilu) et aura enseigne sous son coude, et allant en dureté
avec les hommes. Et celui qui est né en faces tierces, il sera clair et ses yeux
beaux et il sera grand de maladies. Et celui qui sera né en la fin du signe,
il s’occira soi-même (suicidera). Et en sa partie du corps de l’homme, les
pieds et leurs doigts et toutes les maladies qui y adviennent, et il fait naître
la maladie de paralysie et de la grattelle et de la lèpre ; et communément,
il est des signes de maladies. Et en sa partie des hommes, les pitoyables et
les veneurs de poissons. Et les Égyptiens disent que la maladie de Saturne
(en ce signe) est dans les mains, et Jupiter au ventre souverain, et Mars aux
pieds, et le Soleil dans les parties laides, et Vénus aux jambes, et Mercure
aux genoux, et la Lune aux couillons.
Et c’est la maison (domicile) de Jupiter et l’honneur (exaltation) de
Vénus à 27 grés et la honte (chute) de Mercure à 15 et c’est la maison de sa
haine (exil). Et la basseté de Jupiter à 23 grés aujourd’hui. Et les seigneurs
de la triplicité : de jour Vénus et après lui Mars, et en la nuit à rebours. Et
leur partenaire, de jour et de nuit, c’est la Lune. Et les faces premières,
selon le sens des Égyptiens et des Babyloniens, sont à Saturne et les secon-
des à Jupiter et les tierces à Mars. Et, selon le sens des Sages de l’Inde, les

65
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

premières sont à Jupiter, et les secondes et les tierces à Mars. Et voici les
termines (termes), selon le sens des Égyptiens et des Babyloniens : à Vénus
12, à Jupiter 4, à Mercure 3, à Mars 9, à Saturne 2. Et selon le sens de
Barthélemy, à Vénus 8, à Jupiter 6 et à Mercure 6 et à Mars 5 et à Saturne
5. Et le commencement de la novaine est à la Lune et le second au Soleil
et le tiers à Mercure et le quart à Vénus et le quint à Mars et le sixième à
Jupiter, et le 7 et le 8 à Saturne, et le neuvième à Jupiter. Et le commence-
ment de la force des douzaines est à Jupiter et le second à Mars et le tiers à
Vénus, le quart à Mercure, le quint à la Lune, le sixte au Soleil, le septième
à Mercure, le Huitième à Vénus, le neuvième à Mars, le dixième à Jupiter,
le onzième et le douzième à Saturne. Et du commencement du signe jus-
qu’à la fin, 10 grés sont mâles et après eux 10 femelles et après eux 3 mâles
et après eux 3 femelles et après eux 2 mâles. Et le puits des étoiles est au
gré 4 et au 9 et au 24 et au 27 et au 25. Et les degrés qui accroissent grâce
et honneur sont les grés 18 et 28. Et il y a des étoiles hautes : l’épaule du
Cheval et elle est au gré 18 aujourd’hui et sa largeur est senestres à 31 grés
et est de l’honneur second, de la complexion de Mars et de Mercure.
Les étoiles que j’ai attentionnées sont avec la nativité de l’homme au gré
germinant (ascendant) ou au gré qui est la moitié des cieux (milieu du ciel)
qui est le commencement de la maison 10 ou à un gré avec le Soleil de jour
ou avec la Lune de nuit ou avec le gré du sort de la Lune qui est appelé le
sort bon (part de fortune), alors le né sera à un degré plus grand que ses
pères et qu’il ne viendra à l’esprit (cœur) d’un homme, mais les avis de tous
les Anciens se sont accordés sur ce que sa fin sera mauvaise. Encore pire
si l’enseigneur est sur une des étoiles qui est mélange d’étoiles (planètes)
mauvaises.

Chapitre de la complexion des étoiles

Et maintenant je parlerai de la complexion des étoiles qui sont au pour-


tour de l’imagination du cercle (zodiaque) et des figures senestres et mé-
ridionales. Voilà ce qu’ont dit les Anciens, que les étoiles, qui sont sur
la bouche de l’Agneau (Bélier), elles sont en la nature de Mercure, et un
petit peu en la nature de Saturne et l’étoile qui est sur son pied (du Bélier),
elle est de la nature de Mars. Les étoiles qui sont sur le lieu taillé (coupé)
du Bœuf sont de la nature de Vénus et elles sont un peu de la nature de
Jupiter, et Kima (Pléiades) est du mêlement de Mars et de la Lune, et les

66
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

étoiles qui sont sur la tête du Bœuf sont de la nature de Saturne et un peu
de la nature de Mercure. Et en leur ensemble est la grande étoile, c’est l’œil
du Bœuf qui est appelée Aldébaran, et elle est de la nature de Mars ; et
celles qui sont sur les cornes du Bœuf aussi sont en sa nature. Et celles qui
sont sur le pied des Jumeaux sont de la nature de Mercure et un peu de la
nature de Vénus ; et celles qui sont aux couillons des Jumeaux sont de la
nature de Saturne et les deux claires qui sont à la tête celle qui est devant
est de la nature de Mars. Les étoiles qui sont sur le pied de l’Écrevisse
sont de la nature de Mercure et un peu de la nature de Mars, et celles qui
sont en sa queue sont du mêlement de Saturne et de Mercure, et celles qui
sont sur son ventre ce sont les ennuagées. Et celles qui sont sur la tête du
Lion sont de la nature de Saturne et un peu de la nature de Mars, et celles
qui sont en son col sont de la nature de Saturne et un peu de la nature de
Mercure. Et celles qui sont sur la tête de la Pucelle, sur son giron dextre
sont de la nature de Mercure et un peu de Mars, et celles qui sont sur les
longues (reins) sont de la nature de Vénus, et celles qui sont sur l’aile se-
nestre de la Vierge sont du mêlement de Saturne et de Mercure. Et l’étoile
qui est appelée Scimac alaesal est de la nature de Vénus et un peu de la na-
ture de Mercure. Et les étoiles qui sont sur ses pieds sont de la nature de
Mercure et un peu de Mars. Les deux étoiles qui sont sur la paume de la
Balance, sont du mêlement de Jupiter et de Mercure. Et l’étoile qui est sur
les cornes du Scorpion est de la nature de Saturne et un peu de Mercure
et de Mars ; et les étoiles claires qui sont sur le dos du Scorpion sont de la
nature de Mars et un peu de Saturne, et son cœur est de la nature de Mars
et un peu de Jupiter, et ce qui est en sa queue est de la nature de Saturne
et un peu de Vénus ; et les étoiles ennuées qui y sont sont du mêlement de
Mars et de la Lune. Et les ennuées qui sont en l’arc sont du mêlement de
Mercure et de la Lune et celles qui sont sur le dos du Tireur à l’arc sont
de la nature de Jupiter et un peu de Mercure, et les pieds du cheval sont
du mêlement de Jupiter et de Saturne. Et les étoiles qui sont sur la bouche
du Chevreau sont de la nature de Mars et un peu de Vénus ; et celles qui
sont sur son ventre sont du mêlement de Mars et de Mercure ; et celles qui
sont sur sa queue sont du mêlement de Saturne et de Mercure. Et celles
qui sont sur l’épaule de celui qui verse le Seau et sa main senestre sont du
mêlement de Saturne et de Mercure, et sur ses narines sont de la nature de
Mercure et un peu de Saturne, et celles qui sont sur le versement de l’eau
sont de la nature de Saturne et un peu de Jupiter. Et les étoiles qui sont sur

67
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

la tête du Poisson sont de la nature de Mercure et un peu de Saturne, et sur


son ventre du mêlement de Jupiter et de Mercure, et celles qui sont en son
ventre vers la senestre sont de la nature de Jupiter et un peu de Vénus.
Et celles qui sont en la fin des Poissons sont de la nature de Mars et un
peu de Mercure.
Et voici les étoiles hautes qui sont vers la senestre du pourceint de l’ima-
gination (écliptique). Les claires qui sont en l’Ours Petit sont du mêlement
de Saturne et un peu de Vénus. Et celles qui sont en l’Ours Grand, que
c’est aeis (?) et ses enfants sont du mêlement de la Lune et de Vénus et les
claires qui sont avec le Dragon sont du mêlement de Saturne et de Mars.
Et les étoiles du flamboyant sont du mêlement de Jupiter et de Saturne et
celles qui sont au lit à l’armé (le Bouvier ?) sont du mêlement de Saturne et
de Mercure. Et celle qui est claire en la couronne senestre est du mêlement
de Vénus et de Mercure, et celui qui va sur ses genoux est de la nature de
Mercure, et la claire de l’Aigle chéant (la Lyre) est du mêlement de Vénus
et Mercure. Et l’étoile claire qui est appelée Galline (Cygne) et celles aussi
qui sont avec celle qui sied sur le siège (Cassiopée) sont du mêlement de
Vénus et de Saturne. Et celles qui sont avec le chevalier qui porte la tête
du diable (Persée) sont du mêlement de Saturne et de Jupiter, et celles qui
sont sur son glaive. Et la claire qui est appelée Alhaioc est du mêlement de
Mars et de Mercure. Et les étoiles du Poisson qui est appelé Dauphin sont
du mêlement de Mars et de Mercure. Et les étoiles qui sont avec la femme
qui ne fut oncques à mari (Andromède), de la nature de Vénus. Et celles
qui sont avec le Triangle sont de la nature de Mercure.

Et voici les étoiles méridionales au pourtour de l’imagination. La claire


qui est en la bouche du Poisson méridional est du mêlement de Vénus et
de Mercure. Et celle qui est avec le Soleil est de la nature de Saturne. Et
celle qui est sur l’épaule du Fort est du mêlement de Mars et de Mercure,
et les autres claires sont du mêlement de Mars et de Mercure, et les autres
claires sont du mêlement de Saturne et de Jupiter. Et les étoiles du fleuve
(Éridan, le Pô) sont du mêlement de Saturne et de Jupiter. Et les étoiles
qui sont vers le dernier Chien sont du mêlement de Vénus et de Mercure.
Et celles qui sont sur la bouche du Chien, c’est Alsaeri algemania (Procyon)
qui est de la nature de Jupiter et un peu de Mars.
Et les étoiles du Combattant sont de la nature de Saturne. Et celles qui
sont en la Nef sont de la nature de Saturne et de Mars. Et la claire qui est

68
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

appelée Kesil est de la nature de Jupiter et de Saturne. Et les deux obscures


sont du mêlement de Vénus et de Mercure. Et celles qui sont sur la forme
du cheval sont du mêlement de Vénus et de Jupiter. Et les claires qui sont
sur sa gorge sont de la nature de Vénus et un peu de Mars. Et celles qui
sont en la Couronne méridionale sont de la nature de Mercure. Et les étoi-
les du Loup sont du mêlement de Saturne et de Mercure. Et les étoiles de
l’Encenseur (Autel) sont de la nature de Jupiter et un peu de Mercure. Ce
sont les étoiles qu’ont éprouvé les Anciens.

69
M AINTENANT COMMENCE
LE TROISIÈME CHAPITRE

Le troisième chapitre est sur les regards (aspects) des degrés du cercle
et leur amour et leur haine et toutes les affaires des quartiers de l’orbe et
quant à ce qu’ils enseignent sur lui à toute heure. Les regards sont sur qua-
tre voies, et ce sont les regards sixième (sextile), le regard quart (carré), le
regard tiers (trigone), le regard opposite (opposition). Et les signes du re-
gard29 sont 7 : le tiers, le quatrième, le cinquième, le septième, le neuvième,
le dixième et le onzième. Le regard qui est au tiers et au onzième, c’est
le regard sixième ; et le regard quart qui est au quart et au dixième, c’est
le regard quart. Et le regard au cinquième et au neuvième, c’est le regard
tiers. Et le regard au septième, c’est celui qui est appelé regard opposite. Et
le regard qui est au tiers et quart et au quint, il est senestre (septentrional)
et le regard au neuvième, au dixième et au onzième, il est méridional. Et
le regard sixième, c’est le sixième du cercle, ce sont 60 grés. Et le regard
quart, c’est le quartier du cercle, ce sont 90 grés. Et le regard tiers, c’est
le tiers du cercle, ce sont 120 grés et le regard opposite, c’est la moitié du
cercle, ce sont 180 grés.
Et en semblance de quoi, si le signe germinant est au commencement
de l’Agnel (Bélier), son regard sera sixième senestre au commencement
des Jumeaux et son regard sixième dextre au commencement de la Seille
(Verseau) et son regard quart dextre au commencement de la Chèvre
(Capricorne) et son regard quart senestre au commencement de l’Écre-
visse (Cancer). Et son regard tiers senestre au commencement du Lion
et son regard tiers dextre au commencement de l’Arc (Sagittaire). Et le
regard opposite est au commencement des Balances.
Et le plus fort de tous les regards, c’est le regard opposite, et après lui en
force est le regard quart et, après le regard quart, est fort le regard tiers, et
le plus faible de tous les regards est le regard sixième. Et le regard oppo-
site, c’est haine parfaite, et le regard quart, c’est demi-haine. Et le regard
tiers, c’est amour parfaite, et le regard sixième, c’est demi-amour.
29
Par rapport au signe pris comme référence.

70
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Et les signes où il n’y a entre eux de regard sont quatre, et ce sont le


second, le sixième, le huitième et le douzième. Et des signes, il y en a qui
sont ennemis en regard et amants en voie autre, parce qu’ils sont sur voie
d’un compte en ascensions ou en force au pourtour de l’imagination. Et
ceux dont les ascensions sont égales (antisces) l’Engnel et les Poissons,
la Pucelle et les Balances, le Bœuf et le Seau, le Lion et le Scorpion, les
Jumeaux et le Chevreau, l’Écrevisse et l’Arc.
Et ceux qui sont en une seule force, c’est tout signe dont les heures sont
tordues (obliques), sont communes comme l’Écrevisse et les Jumeaux, le
Bœuf et le Lion, l’Agneau avec la Pucelle, les Poissons avec les Balances, le
Seau avec le Scorpion, le Chevreau avec l’Arc. Et l’étoile qui est en un des
signes droits est appelée le seigneur, et celle qui est en l’encontre de son
gré en un des signes tordus est le sergent (serviteur).
Et les signes qui sont au pourtour de l’imagination (zodiaque) sont tous
deux signes qui sont les maisons (domiciles) d’une seule étoile, comme
l’Agneau et le Scorpion à Mars, le Bœuf et les Balances à Vénus, les Jumeaux
et la Pucelle à Mercure, l’Archer et les Poissons à Jupiter, le Chevreau et le
Seau à Saturne et tout de même que la Lune a une maison et au Soleil une
maison seulement. Toutefois, comme tous deux sont puissants, leurs mai-
sons sont prises comme si elles étaient à une seule et même puissance.
Et l’Agneau et les Balances, le Chevreau et l’Écrevisse, la Pucelle et les
Poissons, même s’ils sont d’une nature qui œuvre dans la même voie, il y
a toutefois entre eux haine de par le regard opposite.

La division de l’orbe en quatre parties

Et l’orbe se répartit en chaque point des points de l’heure en quatre


parties.
Car le quart de l’orbe qui va de la moitié des cieux jusqu’au gré ascen-
dant est oriental, mâle et allant en avant ; et ce qui lui ressemble des quatre
éléments, c’est l’air, et du corps de l’homme, le sang ; et des termes de l’an,
le printemps ; et des parties des quartiers du jour et de la nuit, la première
partie ; et de l’âge de l’homme, le temps de l’enfance ; et de la vue des cou-
leurs, le blanc.
Et le quartier qui est de la ligne de la moitié des cieux (milieu du ciel)
jusqu’au degré inclinant (descendant) et il est méridional et faible comme
femelle et ses œuvres sont à rebours ; et ce qui lui ressemble des quatre élé-

71
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

ments, c’est le feu ; et des termines (saisons) de l’an, l’été ; et des quartiers
du jour et de la nuit, la seconde partie ; et du corps de l’homme, la colle
rouge (bile jaune) ; et du terme de ses années la bachèlerie (jeunesse) ; et la
couleur de sa vue est rouge.
Et le quartier qui est de l’inclinant (descendant) jusqu’au degré d’abîme
(fond du ciel) est occidental, en force de mâle et il va en avant ; et ce qui
lui ressemble dans les éléments, c’est la terre ; et des termes de l’an wains
(automne) ; et des quartiers du jour et de la nuit le quartier tiers ; et du corps
de l’homme la mélancolie et de ses années, quand il est près de quarante
ans et la vue de la couleur est noire. Et le quartier qui est de la ligne d’abî-
me (fonds du ciel) jusqu’au gré ascendant, il est senestre (septentrional) à
la ressemblance d’une femelle, allant en arrière ; et ce qui lui ressemble des
éléments, c’est l’eau ; et des termes de l’an, l’hiver ; et des quartiers du jour
et de la nuit, le dernier ; et du corps de l’homme, le froid qui s’entremêle
avec la moiteur, et de ses années, les jours de la vieillesse ; et la couleur de
sa vue, c’est le vert. Et il est appelé dextre quand ce qui est de l’orbe est
sur la Terre, du gré ascendant jusqu’au gré inclinant, et est appelé senestre
quand il est sous la Terre. Et aussi sont appelés les deux quartiers qui sont
mâles, dextres, et ceux qui sont en ressemblance de femelle, senestres.
Et sont appelés la moitié de l’orbe montante, les deux quartiers qui
sont de la ligne de la moitié des cieux jusqu’au gré ascendant, et du gré
ascendant jusqu’à la ligne d’abîme. Et sont appelés la moitié du cercle qui
descend, l’autre moitié, de la ligne d’abîme jusqu’au gré inclinant et du gré
inclinant jusqu’à la moitié des cieux.
Et l’orbe se répartit en chaque point en douze parties ou nombre de
signes et elles sont appelées maisons. Et quatre d’entre elles sont appelées
par un seul et même nom. Ce sont la première maison et la quatrième et
la septième et la dixième qui sont appelées chevilles (angulaires), car elles
sont en ressemblance de points. Et la maison seconde et la cinquième et
la huitième et la onzième sont appelées par un nom, ce sont les soupoies
(appuis) (succédentes) aux chevilles ; et la maison tierce et la sixième et la
neuvième et la douzième sont appelées en un nom, ce sont les faibles ou
chéantes (cadentes). Et les chevilles sont plus fortes que les soupoies et
les soupoies plus fortes que les faibles. Et les plus fortes chevilles sont la
première et la dixième, et les plus fortes des soupoies, la cinquième et la
onzième et les fortes des faibles c’est la tierce et la neuvième.
Et en chaque point (minute) les maisons de l’orbe ressemblent aux qua-

72
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

tre éléments, et je vous donnerai un exemple des chevilles. Car quand le


signe germinant (ascendant) est en l’Agneau, qui est de la nature du feu,
le Chevreau sera en la ligne de la moitié des cieux, il est de la nature, de la
Terre et le signe inclinant sera les Balances qui est de la nature de l’air, et la
ligne d’abîme sera l’Écrevisse qui est de la nature de l’eau. Et de même est
la voie des maisons soupoies et faibles. Et ces douze, maisons sont racines
en la nativité de l’homme et dans les élections et aussi dans les jugements
du siècle (monde) communément.
La première maison est celle qui monte du commencement de la ligne
d’orient et elle enseigne sur la vie et sur le corps et sur le parler et sur le
savoir et sur le croissement et le commencement de toutes œuvres, et ce
qu’il y a en la pensée de l’homme et des années de l’homme. Elle enseigne
sur le commencement.
Et le sire de la triplicité première (premier décan) enseigne sur la vie et
sur la nature du né et du demandeur et de ses désirs et ce qu’il adviendra de
bien ou de mal au commencement de sa vie. Et le sire de la triplicité seconde
enseigne sur le corps et sur la force et sur le milieu des années de l’homme.
Et le sire de la triplicité tierce, c’est le partage qui relève des deux autres sur
ce qu’ils enseignent, et il enseigne sur la fin de l’âge de l’homme.
La maison seconde enseigne sur l’avoir et l’acquisition et le prêt et le
don et le manger et les aides et ceux qui tournent à son commandement,
et les témoins et les clefs et les trésors. Et le sire de la triplicité première
enseigne sur l’avoir au commencement de l’âge de l’homme. Et le sire de
la triplicité seconde enseigne sur le milieu des années. Et le tiers (troisième
décan) enseigne sur la fin.
La maison tierce enseigne sur les frères et sur les sœurs et les prochains
et les genres et le sens et la simplicité et les chartes et les nouvelles. Et le
sire de la triplicité première enseigne sur les grands frères, et le second sur
les moyens, et le troisième sur les petits.
La maison quarte enseigne sur le père et les terres et les maisons et les
champs et les pays et l’eau et la retraite, et toute chose cachée. Et le sire de
la triplicité première enseigne sur le père, et le second sur les terres, et le
tiers sur la fin de toute chose.
La maison quinte enseigne sur les fils et la délectation et les présents
et les messages et les blés et les trésors du père. Et le sire de la triplicité
première enseigne sur les enfants, et le second sur la délectation, et le tiers
sur les messages.

73
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

La maison sixième enseigne sur toute maladie qui est durable et aussi,
par aventure, et les serfs et les servantes et le menu pécule et la maison
d’arrêt et le mensonge et l’accusation. Et le sire de la triplicité première
enseigne sur les maladies et sur les infirmités. Et le maître de la seconde
sur les sergents, et de la tierce s’ils voudront ou le dommageront.
La maison septième enseigne sur les femmes et le couchement et la
bataille et le combat, et les dérobeurs, et le partage, et la marchandise. Et
le sire de la triplicité30 première enseigne sur les femmes et les seconds sur
les batailles et les tiers sur les partages.
La maison huitième enseigne sur la mort et sur l’héritage et les dépôts
et le sevrage, et la crainte, et la douleur et la perte. Et le sire de la triplicité
première enseigne sur la mort, et le second sur toute chose ancienne, et le
tiers sur l’héritage.
La maison neuvième enseigne sur le souffle (esprit) et sur les voies et
sur tout ce qui se tourne de son gré, et sur le sens et la croyance et servir
Dieu, et les messages et les nouvelles et les songes et les serments et les
jugements et les signes et les merveilles.
Et le sire de la triplicité première enseigne sur la mère, et le second sur
son degré, et le tiers sur sa croyance.
La dixième maison enseigne sur les rois et les œuvres et la grandeur
et l’exaltation et le royaume et la mémoire et sur les mères, et la gloire et
la louange et les choses enlevées ou ôtées, et les juges et les princes et les
prélats, et elle enseigne sur la moitié des ans de la vie. Et dit Alendezgor
que le sire de la triplicité première enseigne sur l’œuvre et l’exaltation, la
hauteur de siège et la maison très haute ; le second enseigne sur les voies de
commandement et la hardiesse en cela, le tiers signifie stabilité et durée.
La onzième maison enseigne sur l’honneur et sur la grâce et la renom-
mée et l’espérance et les amis et les compagnons, et les princes du roi et les
seigneurs de ses trésors, et du vêtement. Et le sire de la triplicité première
enseigne sur l’espérance de la pensée, et le second sur les compagnons, et
le troisième sur ceux qui sont bons ou mauvais.
La douzième maison enseigne sur la douleur et la pauvreté et l’envie
et la haine et la crainte et les engins (les ingénieuses ruses), et la garde et
30
Le terme « triplicité » apparaît ici sans aucun lien avec les quatre éléments qu’on
qualifie souvent de triplicités. Il s’agit là d’une division en trois de chaque raison, paral-
lèlement à ce qui a été effectué pour les signés avec les décans. Cette notion est tombée
largement en désuétude.

74
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

sur les maisons de prison et d’esclavage et toute honte et coups, et sur les
bêtes qui sont à chevauchure d’homme. Et le sire de la triplicité première
enseigne sur la douleur, et le second sur la maison d’arrêt, et le tiers sur
les ennemis.

75
M AINTENANT COMMENCE
LE QUART CHAPITRE

Le quart chapitre est mêlement des sept planètes, leur force et ce qu’el-
les enseignent sur lui. Et je commencerai à expliquer Saturne parce qu’il
est le plus souverain de tous, car il est en l’orbe septième, (cercle) de la
Terre. Saturne, est froid et sec, mauvais, méchant, il enseigne sur le désa-
chèvement et le désert et la mort et les pleurs et la douleur et les cris et les
choses anciennes. Et en sa partie de l’âme de l’homme, est la force et la
pensée et sien est le premier climat qui est la terre d’Inde. Et en sa partie
des gens, sont les Maures, les Juifs et les Barbares et la communauté (l’en-
semble) de tous les séniles, les laboureurs de la terre, et tous les tanneurs
de cuir et ceux qui nettoient les chambres courtoises, et les serfs et les es-
pions et les dérobeurs et les creuseurs de puits et de fossés et les preneurs
des ensevelissements des morts. Et en sa partie des métaux de la Terre
sont le plomb noir et le fer là où il a en lui de la rouille, et les pierres noires
et tout marbre noir, et la pierre qui fait des traits, et toute pierre pesante
et noire. Et en sa partie de la Terre, les grottes et les puits, et les maisons
d’arrêt et tout lieu d’obscurité qui n’est qu’à moitié habité et les lieux des
cimetières. Et des bêtes, les ivoires (éléphants) et les camées (chameaux)
et toute bête qui est grande et laide, ainsi que les porcs et les ours et les
singes et les chiens noirs et les chats noirs. Et en sa partie des oiseaux, tout
ce qui a un grand corps, dont le cou est long, comme l’autruche et l’aigle et
le vautour, et tout oiseau dont la vite est noire. Et des bêtes rampantes, les
puces et les punaises et les mouches, et les souris et toute bête desséchante
et puante qui est dans la terre. Et en sa partie des arbres, tout arbre, à gale
et le caroubier et le piment appelé balot, et les cormes et tout arbre qui a
des épines méchantes et n’a pas de fruits, et les lentilles et le pain de mil.
Et des manières de médecine l’alsabar (cactus) qui est appelé alve (alvés) et
l’alhalileg et l’alkalil et l’almaleg, ceux qui ont la ressemblance des prunes et
qui viennent de la terre d’Inde, et tout arbre où il y a poisons de mort ;
toute chose amère aussi, comme l’absinthe et l’ensemble des germinants
noirs. Et sa nature est froide et sèche et sa saveur âcre, et il serre la langue
et sa saveur n’est pas suave et son odeur est puante. Et des manières de

76
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

piments, l’alkassat, qui est la cannelle, le cassis fistula qui sont les écorces du
bois et le laurier aromatique, et almia qui sont la gomme. Et des draps, le
manteau et les draps de laine et les tapis et tout drap épais. Et en sa partie
de la nature de l’homme est la pensée et peu de paroles et les ruses et la
solitude parmi les fils d’homme (hébraïsme) et la puissance de domination
et sa vaillance (valeur) est petite et son dessèchement est grand ; et à la-
bourer la terre et à creuser jusqu’à l’eau et à extraire les métaux et à quérir
les choses cachées ; et à fuir et à gagner dans les choses de mort et toute
chose qui s’étend sur des années. Et son métier est tout métier qui travaille
beaucoup et qui vaut peu et toutes œuvres répulsives aussi, comme tailler
les pierres et nettoyer les puits et tout métier souillant. Et il enseigne sur
les pères et les pères des pères et les morts et les pleurs, et le départ et le
mouvement, et la pauvreté et la bassesse et les voies lointaines là où il y a
péril et point profit en toute chose. Et s’il est en la nativité d’un homme
prince sur lui, il lui donnera de la nature tout le bien qui y sera s’il est en
bon lieu de par le Soleil, de par les parties du Soleil et des parties de l’orbe
et des parties de l’heure aussi, comme je l’expliquerai. Et s’il est à rebours
(rétrograde), il donnera toute chose répulsive, et quand il est en degré où
il y a mêlement avec une bonne étoile (planète), alors il tournera toutes
choses à bien si l’étoile est bonne en son haut degré (apogée) et, si elle est
basse (périgée), la vaillance sera petite, et si l’étoile est mauvaise en son
mêlement et que toutes les deux sont en leur force, alors cela enseignera la
victoire, et il n’y aura plus grande qu’elle ; et si l’étoile est mauvaise et n’est
que moitié en sa force, alors elle lui donnera toute chose répulsive et basse
avec honte et turpitude, et tout cela j’expliquerai au Livre des nativités. Et
si Saturne, est seul au sujet de la forme de l’homme, alors sa stature sera
droite et sa vue (couleur) moyenne, entre blanc et noir, et il sera simple et
enchérissant et fort et son poil sera noir et bouclé, et sa nature froide et
sèche. Et le principe est qu’il enseigne sur la laideur en qualité et en vue
(apparence) et il aura poil grand en son corps, et ses narines seront épais-
ses et aussi ses lèvres et ses dents, son odeur sera puante. Et en sa partie
du corps de l’homme sont les os et la rate et l’oreille dextre et le lieu de
l’urine et la colle rouge (bile jaune). Et ses maladies sont l’enragement,
l’hébétement, le tremblement et aussi l’hémiplégie et la maladie qui fait
taire l’homme, et la lèpre et la maladie des pieds, et toute maladie, qui dure
beaucoup de jours, et toute maladie froide et sèche qui vient de la froideur
et de la sécheresse. Et en sa partie des années de l’homme est la vieillesse

77
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

et la fin. Et des parties, il a l’Orient ; et de la vue des couleurs, il a le noir et


la couleur de la poussière ; et des jours, le samedi ; et des nuits, celle dont le
mercredi est après et des heures de ces jours, la première et la huitième et
des lettres le péh et le ayin et le sin, et il y en a qui disent aussi le noun et des
figures ces deux-ci :
Et ses années les très grandes sont 256 et les grandes 57 et les moyen-
nes 43 et demi et les petites 30 et les années de la partie qui est appelée
alphardar (alfridaire) sont 11. Et la force de son corps, 9 grés devant lui et
autant derrière lui31

Jupiter

Il est dessous Saturne, car il est en l’orbe sixième à l’encontre de la


Terre, et il est chaud et moite, droit en son mêlement, et il est la meilleure
des planètes, et il enseigne sur la vie et sur tout accroissement de bien
et fructifiement et accroissement et parole juste et droiture et en sa par-
tie l’âme germinante. Et en sa partie des climats, le second qui est ap-
pelé terre de Sheba et elle est appelée Algemen (Yémen) et la terre de
Dalchigese et c’est la Terre d’Assur (Assyrie) et Messa et des gens (peuples)
les Babyloniens et les Perses, et des enfants d’homme les juges et les Sages
et les servants de Dieu et les simples et les magnanimes et les justes, et en
la partie du métal de la Terre, l’étain et ce qui est appelé tutia et la pierre
qui est appelée iacot (hyacinthe) et le blanc et le safran et le saphir et l’onyx
et le cristal, et toute pierre blanche éclaircissante là où il y a en elle valeur,
et en sa partie sont les maisons de prière, et le lieu du service de Dieu et
les lieux nets. Et des bêtes, toutes celles qui ont l’ongle fendu, comme la
brebis et comme les cerfs et toute bête belle qui a belle apparence et qui
ne fait que peu de dommage, et, des oiseaux, les paons et les poules et les
colombes et l’ensemble des oiseaux qui mangent du grain qui vaut pour
l’homme ; et en sa partie de la Terre, tout ce qui vaut et il ne dommage pas
comme le ver à soie. Et en sa partie des arbres, les noyers et les amandiers,
et le fruit qui est appelé pistache et benzac et aussi satuar, qui est une fève, et
l’ensemble de ce à quoi on ôte l’écorce qui est dehors et où l’on mange ce
qu’il y a dedans, et en sa partie, le froment et l’orge et l’ivraie et le mil, et
31
La force du corps se nomme aujourd’hui orbe qui désignait initialement un cercle ;
c’est en quelque sorte son aire de rayonnement.

78
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

des bourgeons celui qui est appelé albahar et algocemin (jasmin) et almanegas
et ce qui leur ressemble. Et des manières de médecines, tout ce dont le
mélange est droit et a bonne odeur et bonne saveur, aussi comme le musc
et l’alkafor, c’est le canfre et le sucre et l’albasselassa et l’alennabar (ambre) et
ce qui lui ressemble, et des draps les beaux comme les draps de coton et
tout manteau délicat. Et en sa partie de la nature de l’homme, la cherté et
la justesse et la paix et la croyance et le simplement aller, et le bon renom
et la volonté du cœur et la franchise de l’âme à parler vérité et se tenir au
firmament (pacte) et sa face est riante et aimant le bien, haïssant le mal. Et
communément, il haïra toute chose qui n’est pas ni par coutume ni par ju-
gement, et il aime à parler beaucoup et requiert que l’enseignent les hom-
mes et le pli de sa pensée est de chercher à avoir et à amasser et à quérir et
à vaincre en toute chose, mais que tout soit en voie droite, et il veut savoir
les lois et les jugements et les explications des songes, et à servir dans les
synagogues, et aussi il enseigne sur les enfants et les enfants des enfants,
et communément il enseigne sur leur bonté et leur grâce et leur honneur et
s’il est seul en la nature de l’homme, il lui donnera de sa nature toute chose
honorée, et à rebours de la chose si elle n’est pas en sa force.
Et les planètes croissent et rapetissent quand elles s’ajoutent ensemble
ou sont en conjonction ou en regard, et si les étoiles sont mauvaises, elles
rapetissent son bien, et si elles sont bonnes, elles accroissent son bien. Et
il enseignera, au sujet de la forme de l’homme, s’il est orientale une stature
avenante et une apparence blanche avec une rougeur, et son poil est petit
et ses yeux beaux ; et s’il est occidental, son corps sera droit mais sa blan-
cheur ne sera pas nette et le poil de sa tête en rebours de crêpé et chauve,
et croîtra en lui la moiteur (humidité).
Et communément, il enseigne sur l’homme qui a âme bonne et talent
bon et bel œil et barbe belle et poil délié. Et en sa partie du corps de
l’homme, le foie et l’oreille senestre et les côtes, et aussi tout le sang et ses
maladies, et aussi toute maladie légère qui est ôtée en hâte ; et des années
de l’homme, le terme qui est entre la bachèlerie et la vieillesse ; et de la
vision des couleurs, le blanc et le vert et le safran et la couleur droite et
toute couleur éclatante, et des angles le senestre, et des jours, le jeudi, et
des nuits, la nuit dont le lundi est après ; et des heures la première et la hui-
tième ; et des lettres heith et samekh et beith, et telle est sa figure :

Et de ses années, les très grandes sont 427, et les grandes sont 79, et les

79
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

moyennes sont 45 et demie et les petites 12, et les années de l’alphardar sont
12, et la force de son corps (orbe) 12 grés devant lui et autant derrière lui.

Mars

Il est chaud et sec, ardent, dommageant et désachevant ; il enseigne sur


les dégâts et la cherté et les accès de feu et la rébellion et le sang et l’occi-
ment (la tuerie) et les batailles et les tensions et les coups et le départ ; et
en sa partie des climats de la Terre le tiers, comme l’Égypte et Alexandrie,
et des peuples qui sont siens, les hommes d’Angleterre et ceux qui servent
le feu. Et en sa partie d’homme, tous les hommes de bataille et les prévôts
de l’ail et les dérobeurs et les ménestrels (artisans) du feu et les forgerons
et les faiseurs de lances et de glaives et les seigneurs de sang, et les serveurs
de bêtes et ceux qui les rassemblent. Et des métaux de la Terre, le fer et
le cuivre rouge, et le soufre et le naphte, et la vaisselle de verre et ce qui
est armure et toute pierre rouge. Et en sa partie sont les forteresses et les
tours, et les fours et les forges. Et des bêtes, le loup, les chiens et le léo-
pard et, des oiseaux, albussia, c’est l’autour. Et des bêtes rampantes tout ce
qui est dommageant (maléfique) comme le serpent et le scorpion et tout
seigneur (porteur, hébraïsme) de venin de mort. Et des arbres, l’épine et
les champs et celui qui est appelé albacas, qui est un bois avec lequel on
teint, et aussi alafor (safran) et alpuva (garance) et tout arbre qui a épine,
et le poivre et la moutarde et le cumin et la rave et les poireaux et l’ail et
hassedaale, c’est le rode. Et des manières de médecine estorberos (lavande) et
tarebasse et carebinague (épinards) et l’eau de fleurs d’orange, et l’euphorbe et
la scammonée et perassian et le plantain et tout arbre dommageant mainte-
nant et tout ce dont la saveur est chaude et aiguisée et n’est pas suave. Et
du piment (la bergamote), altendaal et zaeferen qui est safran, et des draps
la peau de lièvre, la zibeline, et les draps qui sont teints en écarlate. Et
en sa partie de la nature de l’homme, la hâte et la force et la victoire et
les tensions et le combat et le pillage et le courroux ; et il accroît la turpi-
tude et la malédiction et les mensonges et les calomnies et la débauche et
l’effronterie, et ne tient pas parole et accroît les serments de fausseté, et
l’assaut à l’homme défendu en loi et le larcin, et toute œuvre mauvaise et
la cruauté et la peine grande, et pousse à aller de lieu en lieu, à entrer en
péril et à affliger les gens et à frapper et à emprisonner et à asservir et à
prendre l’avoir, et à fouir les parois et à ouvrir les huis et à découvrir toute

80
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

chose cachée et, communément, tout en lui est mal et il n’y a en lui point
de bien et il enseigne sur les frères et les causeurs de tensions, et à tailler
l’enfant au ventre de sa mère et à faire avorter la femme et toute chose
mauvaise qui arrive soudainement, et tous dégâts et tout bris. Et s’il est
sur la nativité, il lui donnera de sa nature le bien qui est, s’il est en sa force
et si le regardent de bonnes étoiles (planètes) ; et à rebours de la chose, s’il
n’est pas en sa force et que s’entremêlent à lui de mauvaises étoiles. Et s’il
est oriental au Soleil, le né sera long et son apparence blanche tournant à
la rougeur, et il aura beaucoup de poils sur son corps ; et s’il est occiden-
tal, il sera court de stature et son apparence rouge, et sa face ronde et ses
yeux petits et son poil rouge et qui n’est pas bouclé, et la nature de son
corps est sèche. Et, communément, il enseigne sur celui dont l’apparence
est rouge et ses yeux comme les yeux du chat, et son apparence laide et
il a des signes et des marques sur la face, et ses œuvres sont en hâte et
en dureté et en enragement, et en sa partie du corps de l’homme la colle
(bile) et la narine dextre et les nerfs et les rognons et le membre (viril) et
en sa partie la colle rouge et le sang de poitrine, et de ses maladies la fièvre
aiguë et l’échauffement et les pustules rouges qui sont issues du corps de
l’homme, et la peur et l’encagement et la cuisson. Et des années des jours
de l’homme, la bachèlerie jusqu’à la fin de la bachèlerie. Et la couleur de
son apparence rouge fort, et des angles l’occidental, et des jours le mardi,
et des nuits avant le samedi, et des heures la première et la huitième. Et des
lettres de la parole, le tsadé et le qoph et le iod. Et des figures celle-ci : et
il y en a qui disent celle-ci :

Et ses années, les très grandes sont 284, et les grandes 66, et les moyen-
nes 40 et demie, et les petites 15. Et des années de la partie qui est appelée
alphardar sont 7 ans, et la force de son corps (orbe) est 8 grés devant et aussi
derrière lui.

Le Soleil

Il est chaud et sec et fait bien et mal, et sienne est la clarté et l’âme
sensitive, et en sa partie des climats, le quart comme la terre de Babylone
et Alaerac (Iraq) et la terre d’Israël et les gens d’Edom et Thorach
(Trachtonitis) Dilala (Dilam). Et des hommes, les rois et les princes et
les conseillers ; et des métaux de la Terre, l’or et aussi les pierres chères

81
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

comme alemas (diamant) et en sa partie, le sel rouge et almarcasite qui res-


semble à l’or et alsardane (thématite) et toute pierre brillante ; et en sa partie
les marrons et les maisons des rois. Et des vivants, l’homme et les chevaux
et les lions et les grands moutons, les agneaux. Et des oiseaux, alaeukevan,
c’est aozenia (faucon) et suranic 32, et des bêtes de la Terre, les grandes, les
meurtrières ; et des arbres, le bois des dattiers et les vignes et les oliviers
et les pommiers et les mûriers, have almeloc, ce sont les cerisiers, et les
figues, et en sa partie la rose et allebia (haricot), et la soie. Et des manières
de piment espic mardi (le nard) et alkarmese olach, et tout ce qui est chaud en
sa nature et à la saveur forte ; et en sa partie toute complexion honorable.
Et de la nature de l’homme, le savoir et l’intelligence et la beauté, et la
force et la quête de degrés hauts et l’ajustement de la communauté et les
pères et les frères moyens ; et, selon sa force, il donnera de sa nature et s’il
est sien sur sa forme, il sera gras et son apparence sera blanche et ses yeux
moyens et son poil menu et il aura beauté de face. Et en sa partie du corps
de l’homme, le cœur et l’œil dextre de jour, et à rebours de nuit, et le cer-
veau de la tête et les conduits et la moitié dextre de tout le corps. Et aussi
il enseigne sur la colle rouge et ses maladies sont celles qui adviennent en
la bouche. Et de ses années, le terme de la bachèlerie et l’apparence de sa
couleur est rouge droit et apparence de safran. Et sa saveur est forte et,
des angles, le siens est l’Orient. Et des lettres de parole, le alef, le daleth et
le lamed, et des figures celle-ci :

Et des jours, le dimanche, et des nuits celle dont le jeudi est après, et
de leurs heures la première et la huitième ; et ses années les très grandes
sont 1461, et les grandes sont 120, et les moyennes sont 39 et demie, et les
petites 19, et les années d’alphardar sont 10 ; et la force de son corps est
15 grés devant lui et autant derrière lui.

Vénus

Vénus est froide et moite, mêlée, bonne et droite, et c’est une étoile
bonne et apprêtée, et en sa partie l’âme désirante et la fructification et
l’accroissement ; et, en sa partie des climats, le cinquième qui est l’Espa-

32
Il faudrait effectuer une recherche sur le sens de ces termes arabes si nombreux en
botanique et en zoologie et qui ne connaissent pas d’équivalents en roman.

82
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

gne et une partie de la terre d’Edom et des peuples arabes et tout ce qui
croît en la loi des Sarrasins. Et des hommes, les jeunes et les châtrés, et
les femmes et les joueurs et les musiciens et les poètes liturgiques. Et en
sa partie des métaux, tout ce qui est du centre de la Terre, le cuivre safran
et allazuras (lapis lazuli) et la magnésie et almaretach (litharge), ennussedae
(sel ammoniac) et allogerar (mercure), c’est le vitriol et ennetmar (orpiment)
et tous les joyaux et parements et les anneaux de femme. Et en sa partie
de la Terre, les vergers et les jardins et les lieux des hezasim (myrtes) et les
boutons (sur les plants) et les lieux des gemmes et de breuvage et les lits ; et
en sa partie des bêtes sauvages, les cerfs et toute bête de belle apparence ;
et des oiseaux, alhogal, c’est le coucou, et les tourterelles et les oiseaux ; et
des bêtes de la Terre, l’araignée et les fourmis. Et aussi en sa partie, les
grenouilles ; et des arbres, les pommiers et les grenadiers et tout fruit qui
a bonne odeur et dont le manger est doux. Et en sa partie, le baume et
tout ce qui est gras. Et des vêtures, toute œuvre de broderie et tout beau
drap. Et de la nature de l’homme, la netteté et l’amour et la raillerie et la
joie et la danse et le commerce des femmes et le trémerel (jeu des 3 dés)
et la volonté et l’accroissement du désir pour toute chose ; et le fait de ju-
rer faussement et d’aimer l’ivresse et l’accroissement de couchement, soit
celui qui est par nature, soit celui qui est hors de nature, et d’aimer les
enfants et les marchés et, communément, d’aimer la justice et les maisons
du service de Dieu. Et des métiers, toute chose de teinture et de couture ;
et elle enseigne, sur toutes, manger et boire, et sur la mère et les filles et la
petite sœur ; et selon que sa force sera en la nativité, sa nature sera vue en
l’homme. Et si elle est seule en la nativité de l’homme et orientale, il sera
gras et son apparence blanche et sa stature belle et ses yeux noirs et il sera
long. Et s’il est occidental, il sera court de stature et la blancheur de sa face
ne sera pas nette ni son poil bouclé, et il sera chauve. Et, communément, il
enseigne sur tout homme beau de forme dont la face est ronde et les yeux
noirs et qui est joueur. Et en sa partie du corps de l’homme, la chair et la
moelle et le foie et la semence de l’homme, et sienne est la moiteur. Et ses
maladies sont ce qu’il advient dans les rognons et en la laideur. Et de ses
années sont la jeunesse, c’est-à-dire celle qui est passé 13 ans et la vision
de sa couleur est blanche et tournant un peu à la verdeur ; et sa saveur est
douce et fade ; et des angles, l’oriental ; et des lettres de la parole, le theith et
le daleth. Et des figures celle-ci :

83
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Et des jours le vendredi. Et des nuits, celle où le mardi est après et de


leurs heures la première et la huitième. Et de ses années, les très grandes
1150, et ses grandes 82, et les moyennes sont 45, et les petites 8. Et les an-
nées de la partie qui est appelée alphardar sont 8. Et la force de son corps
est 7 grés devant lui et autant derrière lui.

Mercure

Mercure est mêlé et tournant, car il se mue à la nature des autres pla-
nètes et aussi à la nature des signes, et sa nature se tourne un peu à la
fraîcheur et à la sécheresse. Et en sa partie de l’âme de l’homme, la force
de celui qui est averti ; et en sa partie des climats, le climat sixième et des
gens (peuples) Gog et Magog et les hommes de l’Inde. Et des enfants
d’homme, les philosophes et les Sages et les écrivains, et les physiciens et
les nombreurs et les Sages des mesures et les marchands et seigneurs de
tout métier qui est de colifichet et de portrait. Et en sa, partie des métaux,
le vif-argent et toute monnaie et les pierres de colifichets. Et en sa partie,
les marchés et les maisons des écoles et les maisons de tous métiers et les
fontaines des eaux et les fleuves. Et en sa partie, l’homme et les goupils et
les ânes sauvages et toute biche (bête) qui est agile à sauter. Et des oiseaux,
l’étourneau, et les abeilles en sa partie, et tout oiseau léger à voler. Et, de
ce qui serpente dans la Terre, les vers. Et des arbres, le cédrat, et il a en
sa partie les grenadiers, les noyers, les thuyas, le coton et le lin, et en sa
partie est toute manière de gomme. Et en sa partie est le gingembre, le
gandabadastar, et des dents de la bête qui est trouvée en Angleterre, qui a
sa queue en semblance de poisson ; et le pyrethrum, le malobathrum, l’asarum,
le schoinuanthos, le zedoary, le schitarach, la gentiane, et tout ce qui est aigre
en sa saveur. Et des draps, les draps de lin et tout ce qui a en lui broderie.
Et en sa partie de la nature de l’homme sont la parole de l’homme et la
pensée et l’enseignement, et le sens (bon) et le sens des étoiles et le savoir
des sorts et toute manière de devinaille, et le parler congru, et le langage
pointilleux, et la hâte de la parole, et savoir les oraisons et faire rimes et
savoir caché et secret, la prophétie ; la pitié et le fait de chérir, et se tourner
du mal et savoir les organements (instruments) de musique, et aimer toute
chose petite et prêter et recevoir, et tension en parole sans œuvre de mains
(sans en arriver aux mains) et toute manière d’ingéniosité et tricherie et
écriture de chartes fausses ; et sa main à tout métier est appareillée ; et il

84
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

est grand de désir à toute œuvre et à amasser de l’avoir et à le perdre ; sa


nature est selon la nature de tout homme. Et aussi il enseigne sur les petits
frères et sur les petits enfants ; sa nature se montre selon sa force. Et s’il
est seul en la figure de l’homme et oriental, il sera court de stature et sa
tête petite et ses yeux beaux ; et s’il est occidental, sa couleur sera moyenne
entre noire et blanche ; et il est maigre, ses yeux petits et la sécheresse en
lui sera renforcée. Et, communément, il enseigne sur l’homme dont le
front est au-dehors et ses narines sont longues et il est maigre de chair et
vide de barbe, et les doigts de ses mains sont longs, et il est homme d’en-
seignement et de savoir. Et en sa partie, du corps de l’homme, la langue et
la bouche et les nerfs, et il a partie au sang. Et de ses maladies, les maladies
de l’âme comme plein de pensées et douleur et toute chose de soupçon. Et
des âges de l’homme, l’enfance. Et la vision de sa couleur est perse et aussi
toute couleur où il y a, des couleurs entremêlées ; et sa saveur est aigre et,
des angles, le senestre (nord). Et des lettres de la parole, le vav et le tav et le
resh et le mem et les lettres de l’allongement et cette figure :

Et des jours, les jours du mercredi. Et la nuit dont le dimanche, est


après, et de leurs heures la première et la huitième. Et ses armées, les très
grandes sont 480, et les grandes 76, et les moyennes 48, et les petites 20, et
les années d’alphardar sont 13, et la force de son corps est 7 degrés devant
lui et autant derrière lui.

La Lune

Elle est froide et moite, elle a en elle un peu de chaleur et elle pourrit
tout le corps et le moisit. Et quand elle est sur l’opposite du Soleil, elle
fait mourir tous les fruits. Et en sa partie, la force de la nature. Et en sa
partie des climats, le septième climat qui est la fin de l’habitable et des
gens Alcevara (Tsabuma). Et des hommes, les rimeurs et ceux qui vont en
voyage et les messagers et les servantes. Et en sa partie des métaux, l’argent
et l’onyx et la chaux. Et en sa partie, les mers et les fleuves et les viviers ; et
des bêtes, les mules et les ânes et le bétail et le lièvre et les poissons et, des
oiseaux, tout oiseau blanc. Et des bêtes rampantes, tout ce qui est blanc ;
et des arbres, les saules des torrents et les pêchers et toutes manières de
poireaux et de courges et les pastèques et les concombres et en sa partie al-
carpa, qui est la cannelle et daarpilpel (poivrons) et daarcini (laurier) et toute

85
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

chose dont la nature est froide et moite et la saveur salée, et son apparence
blanche avec un peu de verdeur. Et en sa partie, des manières de piments,
alsaose (galangal ), et en sa partie encore du vêtement, les nappes. Et en sa
partie de la nature de l’homme, le plus (l’excès) de pensées et la parole de
l’âme avec défaillance de savoir et plus d’oubli et beaucoup de pleurs et
insouciance de cœur et découvrement de secret et amour de la joie et de la
victoire ; et sa face est ronde et ses sourcils aussi, comme se touchant, et
il est hâtif en son mouvement et en son allure, et du commencement du
mois jusqu’à la moitié, elle enseigne sur la blancheur et, de la moitié jus-
qu’à la fin, elle enseigne sur un peu de noirceur. Et en sa partie du corps
de l’homme, de jour, l’œil senestre et, de nuit, à rebours ; et le poumon et
la gorge et le ventre souverain et le pis et le côté senestre de tout le corps.
Et ses maladies, toute maladie qui est accroissement de flegme.

Et savoir l’ensorcellement, et savoir les histoires et le mensonge et la


calomnie et beaucoup de pourritures. Et, communément, elle se tourne
selon toutes les natures. Et elle enseigne sur les ans du sevrage et sur la
mère et sur ses sœurs et les grandes sœurs et les femmes et sur toute fem-
me ancienne ; et, selon sa force en la nativité, elle montrera sa forte nature
et, si elle est seule en la nativité de l’homme33, sa stature sera droite et son
apparence, blanche, avec un peu de jauneur. Et des années de l’homme,
la jeunesse, quand l’homme est alaitant. Et la vision de sa couleur est la
couleur de poudre et la verte, et ses saveurs le salé. Et des angles, le dextre
d’occident. Et des lettres de la parole, le zayin et le ayin, et des figures celle-
ci :

Et des jours, le lundi, et des nuits, la nuit dont le vendredi est après. Et
de leurs heures est la première et la huitième, et ses années les très grandes
sont 520, et les grandes 108, et les moyennes 39 et demie, et les petites 25.
Et les années de la partie qui est appelée alphardar sont 9 ; et la force de son
corps 12 grés devant lui et autant derrière lui.

33
Ibn Ezra précise prudemment « si l’astre est seul en la nativité de l’homme ». Voilà
qui limite singulièrement le caractère excessivement détaillé, et précis de ses descrip-
tions puisqu’il s’agit là, finalement, de descriptions idéales. Si l’astre n’est pas « seul », la
définition s’en trouvera infléchie.

86
LE CHAPITRE CINQUIÈME
EN LA BONTÉ DES PLANÈTES
ET LEUR MÉCHANCETÉ
ET LEUR FORCE
ET LEUR FAIBLESSE

S’il est des planètes en conjonction avec une bonne étoile ou sur son
regard sixième ou quart ou tiers que ne regardent pas les mauvaises étoiles
ou ne sont pas avec lui ou que cette étoile se sépare d’une bonne étoile et
se conjoint avec une bonne étoile ou qu’elle soit au milieu de deux bonnes
étoiles ou en conjonction de syzygie ou avec le Soleil ou avec son regard
tiers ou sixième ou avec le regard de la Lune avec de bonnes étoiles ou que
l’étoile soit hâtive en son action ou sa clarté accrue et aussi son nombre
ou qu’elle soit dans les lieux de sa puissance comme sa maison (domicile)
ou la maison de son honneur (exaltation) ou en la maison de sa triplicité
(trigonocratie) ou en son terme ou en ses faces (décans) ou au lieu de sa
hauteur ou en gré clair ou qu’elle soit reçue ou qu’elle soit en sa ressem-
blance34. Et les deux luisernes (luminaires) quand ils sont en lieu de puis-
sance des bonnes étoiles doivent être comptés comme s’ils étaient en leur
propre puissance. Et aussi les étoiles bonnes quand elles sont au lieu de la
puissance des étoiles. Et quand une des planètes est sur les voies que j’ai
mentionnées, alors se renforcera sa nature et elle enseignera sur tout bien
qui est selon sa nature. Et si elle est à rebours de ce que j’ai mentionné, sa
nature s’affaiblira. Et si s’ajoutent au bien deux choses ou trois ou plus, il
y aura alors plus de bien enseigné et plus fort. Et le bien des étoiles est sur
trois voies : un bien est double, le second bien entier et le troisième bien
moyen. Le double, c’est quand s’ajoutent à l’étoile deux ou trois biens ;
ainsi comme Mercure, s’il était au signe de la Pucelle, aurait deux biens,
l’un parce qu’il est en sa maison, le second parce qu’il est en la maison de
son honneur, et s’il est en son terme, alors il aura trois biens. Et le bien
entier, c’est quand l’étoile est en sa maison conforme à sa nature comme
34
Cf. chapitre VII. Pédagogiquement, il y a incohérence, à introduire dans le chapi-
tre V ce qui ne sera explicité que dans le chapitre VII.

87
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Saturne dans le Seau (Verseau) et Jupiter en l’Arc (Sagittaire) et Mars dans


le Scorpion et Vénus au Bœuf (Taureau) et Mercure en la Pucelle et les lui-
sernes en leurs maisons. Et le bien moyen, quand l’étoile est en maison qui
n’est pas conforme à sa nature, comme Saturne en Chevreau (Capricorne)
et Jupiter en Poissons et Mars en l’Agneau et Vénus dans les Balances et
Mercure dans les Jumeaux. Et la force de l’étoile et quand elle monte vers
la senestre (nord) ou qu’elle est montante au cercle de sa hauteur (apogée)
ou de sa bassesse (périgée), c’est que son centre est loin du centre de la
Terre ou en sa position seconde ou issu de dessous la clarté du Soleil ou
en une des chevilles (angles) ou dans les soupoies (succédentes) ou que
les trois étoiles souveraines (supérieures) qui sont Saturne, Jupiter et Mars
sont orientales au Soleil et si elles sont avec lui en regard sixième (sextile),
alors il y a du bien pour elles, ou bien qu’ils soient en un des quartiers
(quadrants) mâles et en signes mâles et aussi le Soleil sauf quand il est au
signe des Balances (sa chute).
Et la force des trois étoiles basses (inférieures), qui sont Vénus, Mercure
et la Lune, est quand elles sont occidentales au Soleil ou dans les quartiers,
et la faiblesse de l’étoile est quand elle est tardive en son allure ou quand
elle est en l’étage premier (point stationnaire) ou retournant en arrière (ré-
trograde) ; et est plus grave le retournement en arrière pour les étoiles bas-
ses que pour les souveraines et encore plus si elles sont ardentes (brûlées,
combustes) de par le Soleil ou que l’étoile soit dessous la clarté du Soleil
ou dans les degrés obscures ou au rebours de sa ressemblance35 ou en la
maison de sa honte ou descendant vers le midi ou méridional ou en une
des maisons chéantes (cadentes) ou en la voie de l’arson (voie, ardente ou
combuste) qui va du 19e degré des Balances jusqu’au 3e degré du Scorpion
ou qui est en la maison de sa haine ou qu’elle s’ajuste (se conjoint) avec
une autre étoile qui retourne en arrière (rétrograde) ou qu’elle est en la
maison de sa honte (chute) ou cri maison chéante ou que l’étoile n’est pas
reçue ou étrangère en son lieu ; et c’est plus grave si l’étoile (planète) ne la
regarde (aspecte) pas ou que les trois étoiles souveraines sont occidentales
au Soleil ou en un des quartiers femelles, et de même pour le Soleil, sauf
s’il est en maison IX, qui est la maison de sa joie. Et la faiblesse des étoiles
basses (inférieures) est quand elles commencent à l’Orient et quand elles
sont dans des quartiers (quadrants) mâles. Et le mal des étoiles sera dans
35
Cf. chapitre VII.

88
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

l’ajustement des étoiles méchantes ou opposées, ou en regard quart ou


tiers ou sixième, quand, entre la méchante et l’étoile basse, il y a moins
que le terme d’une étoile ou qu’elle soit dans le terme d’une méchante ou
dans sa maison ou qu’une des méchantes s’élève au-dessus et soit en la
dixième maison ou en la onzième, selon le lieu de l’étoile ; et c’est plus mal
si ce n’est pas la méchante qui reçoit l’étoile et que les méchantes sont en
la conjonction du Soleil ou en regard quart ou opposite ou que l’étoile soit
avec le chef de son dragon ou avec sa queue ou avec le chef du dragon de la
Lune ou avec sa queue, et qu’il y a entre eux moins de 12 grés, et la dureté
est grande pour la Lune quand elle est ainsi et la dureté est sur le Soleil
quand l’éloignement est de 4 grés devant ou derrière lui. Et les Anciens di-
sent que la nature du chef du dragon est à accroître et la nature de la queue
à rapetisser, et alors les étoiles bonnes avec le chef accroîtront le bien et les
mauvaises accroîtront le mal. Et si les bonnes sont avec la queue, leur bien
rapetissera, et si les méchantes sont avec lui, leur mal faiblira.
Certains Sages d’Inde ont dit sur ce point que le chef est bon avec les
bons et mauvais avec les mauvais, et que la queue est mauvaise avec les
bons et bonne avec les mauvais. Et la pauvreté des étoiles est que l’étoile
soit entre deux méchantes ou bien en regard, comme je l’expliquerai en-
core. Et la malice de la Lune est sur 11 faces. L’une, c’est quand elle est
éclipsée ; la seconde, quand elle est sous la clarté du Soleil et entre eux
deux à moins de 12 degrés et elle va à lui ou se sépare de lui. Et la tierce,
c’est quand elle est en conjonction avec les méchants ou en regard. La
quarte, quand elle est en la force de la douzième de Saturne ou de Mars. La
quinte, quand elle est en la force de la douzième de Saturne ou de Mars. La
sixième, quand elle est avec le chef ou la queue et qu’il y a entre eux moins
de 12 grés. La septième, quand elle est méridionale, ou descendant en lui.
La huitième, quand elle est en la voie de l’arson (combuste). La neuvième,
quand elle est en la fin du signe, car là sont les termines (termes) des mé-
chants. Et la dixième, quand elle est tardive en son allure, et tu pourras
savoir quand son allure en un jour est moindre que son allure moyenne
qui est écrite dans les Tables. Et la onzième, quand elle est en la maison
neuvième, car elle est contraire à la maison de sa joie.

89
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

LE CHAPITRE SIXIÈME
DE L’AFFAIRE DES PLANÈTES
EN ELLES-MÊMES
ET DE LEUR AFFAIRE
PAR LE SOLEIL

Et l’affaire (le comportement) des planètes en elles-mêmes est sur beau-


coup de voies. Soit la planète est au milieu de son cercle et c’est quand
il y a entre elle et sa hauteur 90 grés uniment (également) à droite ou à
senestre, soit elle est montante au cercle de la hauteur ou descendante du
milieu de son orbe à sa bassesse, ou qu’elle est montante de sa bassesse au
milieu de son cercle, ou qu’elle soit au lieu de sa très grande bassesse, ou
que son allure croît et aussi sa clarté et la force de son corps, ou qu’elle
soit défaillante en toutes ces choses, ou qu’elle soit moyenne sans crois-
sance et sans amoindrissement, ou que son compte soit accru ou défaillant
ou moyen, ou que sa largeur soit senestre, montante ou descendante ou
méridionale, montante ou descendante, ou que sa largeur (latitude) soit
grande ou petite, ou qu’il n’y ait point de largeur. Et la planète est loin du
commencement de son haut (apogée) de 90 grés et il va à lui ou il monte
et il est faiblissant en son aller et en sa clarté et en la force de son corps, et
quand il est à moins de 90 grés du lieu de son haut, alors c’est la défaillance
de tout. Et quand elle descend du commencement de son haut à la moitié
de son cercle, alors elle accroît en son allure et en sa clarté et en la force de
son corps ; et quand elle est descendante de la moitié de son cercle à son
lieu bas, alors elle est accrue, et quand elle est en son lieu très bas, alors elle
est accrue de tout, et aussi, comme il est dit de la Lune, il est dit des étoiles
souveraines (planètes supérieures), car quand elle est loin du lieu du Soleil
de 12 grés, il est dit qu’elle est accrue en sa clarté jusqu’à ce qu’elle soit à
l’opposite du Soleil et de là jusqu’à ce qu’elle s’ajuste (entre en conjonction)
au Soleil une autre fois, sa clarté rapetisse. Et si tu veux savoir quand
l’étoile est accrue en son compte, regarde quand tu entreras en son compte
en rangées de degrés droits : si elle est la première, elle est accrue et si elle
est la seconde, elle est amoindrie et s’il n’y a point de compte, elle n’est
ni accrue ni amoindrie. Et quand tu accroîtras (ajouteras) le nombre de la

90
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

division sur son lieu moyen, à la fin de sa division (appareillement) alors


elle est appelée croissante en son nombre et si tu rapetisses (soustrais) la
division, elle sera défaillante en son nombre, et si tu n’accrois ni ne rape-
tisses, alors l’étoile est au pourtour de l’imagination du cercle (écliptique).
Et Vénus, quand tu rapetisses la division du Soleil de l’allure moyenne, il
ne demeurera pas reste ou il demeurera à 180° alors il y aura entre elle et
le Soleil un gré.
Et les étoiles souveraines, si leur allure est un jour de plus que leur al-
lure moyenne, alors elle est prompte en son allure et si elle est moindre,
elle est tardive. Mais pour Vénus et Mercure, regarde si leur allure est
moindre que l’allure du Soleil moyen, alors ils sont tardifs en leur allure,
et s’il est plus, alors ils sont hâtifs, et s’il est comme l’allure, moyenne du
Soleil, alors ils ne sont ni tardifs ni hâtifs. Et quand la largeur (latitude)
de l’étoile est senestre (nord), c’est qu’elle est au chef du dragon jusqu’à
90 grés, alors elle est senestre montante et de là jusqu’à la queue senestre
descendante, et de la queue jusqu’à 90 grés méridionale descendante, et de
90 grés jusqu’au chef du dragon méridionale montante. Et quand elle est
jusqu’à une longueur (longitude) de 90 grés du chef du dragon ou de sa
queue, là est toute sa largeur, et plus elle est près du chef ou de la queue,
plus sa largeur est petite, et quand elle est avec le chef ou avec la queue,
alors elle est au pourtour de l’imagination du cercle (écliptique).
Et les manières des planètes de par le Soleil sont sur maintes voies, car
quand s’adjoignent les trois souveraines avec le Soleil, partie sur partie
(minute pour minute), en un gré, jusqu’à ce qu’elles soient à l’opposite du
Soleil, elles sont à sa dextre. Et de l’heure de l’opposite jusqu’à ce qu’elles
se conjoignent avec lui, elles sont à sa senestre.
Mais Mercure et Vénus, dès qu’ils se séparent du Soleil et retournant en
arrière jusqu’à ce qu’ils soient droits (directs) en leur allure, ils vont après
lui et l’atteignent et s’attachent à lui : alors ils sont à sa dextre. Et du temps
qu’ils se séparent de lui et ils sont droits en leur allure et vont à l’Occident
jusqu’à ce qu’ils soient en leur étage (point stationnaire) et retournent en
arrière et le Soleil les atteint, alors ils sont à sa senestre. Et aussi la Lune
dès le temps qu’elle se sépare du Soleil avec lequel elle est en opposite,
elle est senestre, et de l’opposite jusqu’au temps de sa conjonction, elle est
dextre au Soleil.
Et sache que les trois étoiles souveraines sont à mutation du Soleil sur
16 voies. L’une que les étoiles soient avec le Soleil en un gré et en une

91
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

partie (minute), et alors l’étoile est appelée empressée, elle enseigne sur
tout bien en toutes choses. Et si l’étoile est plus loin des parties (minutes)
mentionnées jusqu’à ce qu’elle soit éloignée de 6 degrés et elle est orientale
alors elle est ardente (combuste) et il en est de Saturne et de Jupiter. Mais
Mars est appelé ardeur jusqu’à ce qu’il soit éloigné de 10 grés, et c’est la
seconde voie. Et quand ils sont à plus de 6 grés et Mars à plus de 10 grés,
jusqu’à ce qu’ils soient éloignés de 15 grés, ils sont appelés sous la clarté,
et c’est la tierce voie. Et quand l’étoile est arse (combuste) elle n’a point
de force. Et quand elle est dans les termes de l’arson (voie combuste) et
elle est sous la clarté, alors la force lui reviendra et plus elle sera loin, plus
elle sera bonne. Et les Anciens ont dit qu’ils ont vu que quand Mars est
éloigné de 18 grés, alors il est dessous la clarté et alors moyen en force en
toutes leurs affaires et elles sont appelées orientales sauf jusqu’à ce qu’elles
soient éloignées du Soleil d’un regard sixième (sextile), et alors l’étoile est
en sa grande force, et c’est la voie quarte. Et de là jusqu’à ce qu’elles soient
éloignées du Soleil d’un regard quart, la force de leurs rayons s’affaiblira,
et c’est la voie cinquième. Et delà jusqu’à son étage premier (point station-
naire dans le parcours de l’épicycle), alors il parfera toute sa force, et c’est la
voie septième. Et quand il retourne en arrière jusqu’à l’opposite du Soleil,
c’est la voie huitième. Et il enseigne sur toute confusion et expérience qui
ne sera pas claire. Dans la neuvième voie, il est à l’opposite avec le Soleil ;
il enseigne sur la confusion et l’espérance qui ne sera pas satisfaite. Et dès
qu’ils se séparent de l’opposite du Soleil, c’est la voie dixième ; alors il lui
sera vu un peu de force jusqu’à ce qu’il soit en son étage second (point
stationnaire) et c’est la voie onzième et alors lui reviendra toute la force. Et
de là jusqu’à ce qu’il soit éloigné du Soleil de 90 grés et occidental, alors sa
force s’affaiblira, et c’est la voie douzième. Et de là, il va s’affaiblissant jus-
qu’à ce qu’il soit loin du Soleil d’un regard quart, et c’est la voie treizième.
Et puis il va s’affaiblissant jusqu’à ce qu’il soit à regard sixième, c’est la voie
quatorzième, alors il ne lui est point demeuré de force. Et quand il est sous
la clarté, c’est la voie quinzième, et sous l’arson, c’est la voie seizième.
Et Vénus et Mercure sont sur d’autres voies, car quand ils sont avec le
Soleil en une partie ou moins des parties dites et ils sont orientaux, compte
deux voies, car ils sont ardents jusqu’à ce que soit l’éloignement entre eux
et le Soleil 7 grés. Et quand ils sont loin du Soleil, jusqu’à 12 grés, ils sont
dessous la clarté et de là leur force croîtra et aux orientaux jusqu’à ce qu’ils
soient en l’étage premier, et c’est la voie cinquième, et alors leur force s’af-

92
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

faiblira jusqu’à ce qu’ils soient près du Soleil et qu’il ait entre eux et entre
lui 12 grés, et puis ils seront dessous la clarté. Et si l’éloignement est 7 grés,
alors il sera au termine (à la limite) de l’arson (combustion) jusqu’à ce qu’ils
soient empressés (joints) au Soleil. Et du temps de leur séparation d’avec le
Soleil et s’ils sont occidentaux, ils sont au termine de l’arson jusqu’à 7 grés,
et de là jusqu’à 12 grés dessous la clarté. Et quant ils sortiront de la clarté,
leur force s’accroîtra tant qu’ils seront droits en leur allure, jusqu’à ce qu’ils
commencent à être en leur étage et retournant en arrière. Alors il s’ôtera
de leur force jusqu’à ce qu’ils soient près du Soleil de moins de 15 grés, et
de là ils seront dessous la clarté et après dessus l’arson.
Et la Lune a du Soleil 16 voies. L’une, quand elle est jointe avec lui ou
devant le Soleil ou après, à 16 minutes, c’est une voie. La voie seconde,
quand elle est loin de 6 grés et qu’elle est occidentale et alors commencera
sa force un petit peu. La voie tierce, quand elle est loin de 12 grés, dès lors
sa force croîtra jusqu’à ce que son éloignement soit de 45 grés, et alors ce
sera son quart éclaircissant et de là jusqu’à 90 grés aussi croîtra sa force et
donc ce sera sa moitié éclaircissante et de là jusqu’à ce qu’il y ait entre elle
et le Soleil 135 grés36 : alors ce seront les trois quarts (quartiers) clairs et de
là jusqu’à son éloignement de l’opposite du Soleil soit de 12 grés, alors elle
est en sa force et, en l’heure de l’opposite, en sa très grande force. Et son
éloignement de son opposite de 12 grés, c’est la voie dixième.
Et de là jusqu’à ce qu’il y ait 45 grés près du Soleil depuis l’opposite,
alors il faiblira de sa clarté le quart. Et de là jusqu’à ce que soit l’éloigne-
ment de l’opposite 90 grés, alors il demeurera en son corps la moitié de sa
clarté. Et de là jusqu’à ce qu’il soit entre lui et le Soleil 45 grés, il demeurera
en son corps le quart de sa clarté. Et de là jusqu’à ce que soit l’éloignement
de 12 grés, sa force s’affaiblira ; alors elle est entièrement sous la clarté
(sous les rayons) et de 6 grés, elle est sous l’arson (combuste). Et sache que
quand tu ôteras deux fois dessous la clarté et deux fois dessous l’arson,
il demeurera 12 voies, et elles sont appelées les clefs de la Lune, et il est
grand métier (besoin) d’elles pour savoir les choses des pluies.

36
La mention d’un aspect de 135° puis de 45°, soit le sesqui-carré et le semi-carré,
montré que Kepler ne fut pas celui qui les introduisit comme il est souvent affirmé.

93
LE SEPTIÈME CHAPITRE
DE L’AFFAIRE DES PLANÈTES
DONT IL Y EN A TRENTE, ET LES VOICI

L’approchement, le conjoignement, le mêlement, le regard, le départ,


l’aller seul, l’ataisement (le silence), le remuement, l’amassement (union)
et le retournement de clarté, le don de force et le don de puissance et le
don de deux natures. Et la droiture, et la voie torte et l’empêchement et le
retournement à bien et le retournement à mal. Et le disturbement. Et l’ac-
cident. Et la perte et la coupure de clarté. Et la suavité et la récompense.
Et le reçoivement. Et la volonté. Et la semblance et la médiation. Et le
prinçoiement.

L’approche, c’est quand deux étoiles sont en un (même) signe et qu’elles


sont droites en leur aller et que les grés de l’étoile légère soient moindres
que les grés de l’étoile plus pesante qu’elle, et tant que ses degrés sont
moindres elle est appelée approchante. Et quand elle est en un (même)
gré avec lui, alors son approchement est parfait. Et le commencement de
rapprochement est quand il y a entre eux moins de 13 grés, et moins sont
les grés, plus fort ce qu’elle enseigne sur lui et sur cette voie ; de cette voie
est l’approchement dans les rayons de la clarté que sont les sept regards
(aspects) ainsi que nous avons mentionné.

La conjonction est quand deux étoiles sont en un même signe et que cha-
cune est en la force (orbe) du corps de l’autre ; alors elles sont appelées
conjointes et quand elles sont en une même partie (minute), alors leur
force est entière quant à ce qu’elles enseignent. Et si l’une est en la force de
l’autre et que la seconde n’est pas en la force du corps de la première, alors
elle n’est pas entière, car elle n’enseigne sur elle que près de la moitié37.
Et en semblance de quoi (par exemple) : soit l’éloignement entre la Lune
et Saturne qui est de 8 grés devant ou derrière et donc chacun d’eux sera
37
L’orbe de chaque planète est ici distinct contrairement à ce qui se passe en astrolo-
gie moderne où l’orbe est le même pour toutes les planètes.

94
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

en la force du corps de l’autre. Et s’il y a entre eux 10 grés, alors Saturne


sera en la force du corps de la Lune et non la Lune en la force du corps
de Saturne. Et plus l’étoile légère va en conjonction de la pesante, plus sa
force est grande que quand elle se sépare d’elle, même si elle est en la force
de son corps.
Et si les deux planètes sont en deux signes et chacune d’elles en la force
du corps de l’autre, il ne doit pas être dit sur elles qu’elles sont conjointes,
parce qu’elles sont en signes divers : c’est le sens des Anciens. Et Abraham
Even Azre qui a ajusté ce livre dispute cette idée, comme je l’expliquerai
au Livre des Nativités. Et aussi les Anciens n’ont pas mentionné pour les
étoiles souveraines qui sont en l’orbe des signes de combien est la mesure
de leur force, sinon que Doronius (Dorothée) dit que c’est le quart du si-
gne. Et le sens de ceux qui sont précis en cette science est qu’il est comme
la mesure de la force du corps de la planète soit l’étoile souveraine de
l’honneur (magnitude) premier ou second. Et la raison de la conjonction
est quand deux étoiles ou plus se conjoignent, chacune d’elles ayant son
orbe plus bas de l’orbe de son compagnon et quand il y a entre eux un gré
et une partie (minute) vers l’orbe (cercle) des signes, alors l’étoile légère
cachera la pesante à l’œil, car elle est rencontrée sous elle, s’il n’y a pas en-
tre eux de largeur (latitude) au pourtour de l’imagination (écliptique) et je
parlerai encore sur cela.

Le mêlement est quand une étoile se conjoint avec une autre et ce sont des
planètes, alors il naîtra de la nature des deux étoiles une autre nature, ainsi
pour Saturne et Mars, chacun d’eux est méchant (maléfique) ; quand ils se
conjoignent, les Anciens ont dit qu’ils enseignent sur le bien. Et le vrai est
que chacun perturbe l’œuvre de son compagnon et par là le né sera garanti
des dommages. Et donc ils enseignent sur le bien du fait qu’ils ne dom-
magent pas. Et Jupiter avec Saturne, c’est la grande conjonction, parce
qu’ils sont deux souverains, et selon la force de chacun d’eux se montrera
sa nature. Et Mars avec Vénus : leur conjonction est mêlée aussi, comme
je l’expliquerai. Et la conjonction des planètes avec le soleil est méchante
pour eux, et la plus grave de toutes est pour Vénus et la Lune. Et Saturne
et Mars sont aussi méchants pour le Soleil quand ils se conjoignent avec
lui. Et Jupiter et Vénus bonigent et ne malignent pas. Et Mercure, par
le nombre de ses mouvements et du fait qu’il est près du Soleil toujours,
peu le dommagera quand il est dessous le Soleil ou dessus la termine de

95
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

l’arson et quand l’étoile est empressée avec le Soleil, selon le sens des
Anciens, elle a grande force, à tel point qu’ils ont dit, quand il en est ainsi
avec Mercure, deux Mercures sont au ciel. Et Bertelmieu (Ptolémée) les
tance, et il a raison. Et la conjonction de la Lune avec Saturne et Mars est
dommageante. Et si la conjonction est avec Saturne et que la Lune est au
défaut de sa clarté (éclipse), alors c’est plus mal, et si s’accroît sa clarté, elle
allégera le dommage, et le rebours de la chose si elle est conjointe à Mars.
Et si la Lune est en force, ils rapetissent sa force et ne l’endommageront
pas grandement.

Le regard, soit regard sixième ou tiers ou opposite comme je l’ai expliqué


au tiers chapitre de ce livre et quand il est éloigné du regard de 12 grés. Et
Bertelmieu dit 6, alors il est en la force (dans l’orbe) du regard.
Et je te donnerai un exemple : s’il y a entre l’étoile et une autre 54 grés, il
est en la force du regard sixième. Et quand l’éloignement entre eux est de
60 grés, alors il y a regard entier, et il enseigne parfaitement de toute chose
qu’il enseigne pour lui et ainsi des autres regards.

Le départ est quand l’étoile légère dépasse l’étoile pesante d’1 gré ou en
conjonction ou en regard, et c’est sur deux voies car si c’est la légère qui
se conjoint et se sépare d’une autre étoile, en conjonction ou en voie de
l’un des regards, alors son mêlement sera avec l’autre étoile. Et si elle ne
se conjoint pas à une autre étoile ni ne la regarde et s’il y a entre elle et la
pesante en conjonction moins que la force de son corps, elle est encore en
son mêlement, et en sus de cela le mêlement se sépare. Et tu dois regarder
toujours les degrés qui sont droits (égaux) en ascensions. Et l’exemple est
une étoile à 10 grés de l’Agneau (Bélier) (Constellation) et la seconde à
20 grés des Poissons, l’éloignement des deux de la ligne droite (équateur),
et donc il doit en être ainsi comme s’ils étaient conjoints. Et une autre
voie aussi quand ils sont en 1 gré que leurs heures tordues (obliques) sont
égales comme 16 du Lion jusqu’à 14 du Bœuf. Et cette raison est parce
que l’éloignement du chef de l’Agneau ou des Balances est égal. Et ils
sont appelés conjonction droite. Et ceux dont l’éloignement est égal du
point de septentrion et de midi que sont le chef de l’Écrevisse et le chef
du Chevreau sont appelés conjonctions contraires (tropiques du Cancer et
Capricorne).

96
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

L’aller seul est quand l’étoile se sépare de son compagnon de 15 grés en


conjonction ou en regard sixième et elle ne se conjoint avec nulle autre
étoile tant qu’elle est en ce signe ou que nulle étoile ne la regarde tant qu’il
est après un regard entier, quelque regard que ce soit.

L’ataisement (position fèrale) : la planète se « tait ». C’est quand l’étoile est


en un signe et qu’aucune étoile ne la regarde ni qu’elle se sépare d’aucune
étoile, et à la Lune il arrivera ainsi par la hâte de son allure.

Le remuement est sur deux voies, l’une quand l’étoile légère se sépare de
l’étoile pesante et se conjoint avec une autre étoile ou la regarde et donc
elle translatera (transmettra) la force de la première étoile à la dernière
étoile. Et la voie seconde, quand une étoile légère se conjoint avec une
autre plus pesante qu’elle et une pesante avec une plus pesante qu’elle, et
donc la planète moyenne translatera la clarté de la légère à la plus pesante
qu’elle.

L’amassement (union) est quand deux étoiles ou plus se conjoignent avec


une étoile, et donc l’étoile plus pesante prend tout.

Le retournement de la clarté est sur 2 voies : quand une étoile ne se con-


joint pas avec une étoile ni que l’une ne regarde l’autre mais qu’elles se
conjoignent toutes deux ou regardent une autre étoile et cette étoile re-
garde la maison dont elle est maîtresse ou l’étoile qui est requise, alors sa
clarté retournera à celle qui est requise.
Et la voie seconde, que le sire (maître) du signe germinant ne se conjoint
pas avec le sire de la chose requise ou qu’ils ne se regardent pas l’un l’autre
ou qu’ils se séparent l’un de l’autre, et la lumière part de l’un à l’autre, ainsi
est-ce compté comme si c’était une conjonction.

Et donner la force est que son étoile est en sa maison ou en la maison de


son honneur (exaltation) ou de sa triplicité ou en son termine (terme) ou
en ses faces (décans) et se conjoint avec une autre étoile ou la regarde, elle
donnera sa force même à l’autre.

Et donner la puissance, c’est qu’une étoile regarde une autre étoile d’un
regard d’amour parfaite (trigone) ou de demi-amour (sextile), alors leur
mêlement à toutes deux sera droit.

97
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Et donner la nature, c’est quand l’étoile se conjoint avec le sire du signe


qui est là ou le sire de la maison de son honneur ou le sire de son termine
ou le sire de ses faces ou le sire de la triplicité, alors il donnera à l’étoile sa
nature.

Et donner les deux natures est sur deux voies l’une quand l’étoile est en un
signe qui est à lui en prinçoiement (maîtrise) ou le regarde aussi comme
Vénus avec Jupiter quand il est en Poissons. Et la voie seconde, quand
l’étoile se conjoint avec l’étoile qui est de sa nature : les seigneurs de jour
avec les seigneurs du Our, et les seigneurs de la nuit avec les seigneurs de
la nuit.

Et la droiture, c’est-à-dire l’étoile qui est en la grandeur de son degré, et


c’est une des chevilles (angles) ou une des soupoies (maisons succéden-
tes).

L’obliquité (la voie tordue) est quand l’étoile est en une des chéantes (ca-
dentes).

Le déviement (l’empêchement) est sur deux voies, l’une quand trois étoi-
les sont en un signe et que leurs degrés sont divers et que l’étoile pesante
(lente) a plus de degrés, que la moyenne empêche la légère (rapide), que
ses degrés sont moindres, de s’ajouter à la pesante jusqu’à ce qu’elle ait dé-
passé, et après cela Vénus se conjoindra avec lui. Et la voie seconde par le
regard qu’ont deux étoiles en un signe et la légère est conjointe avec la pe-
sante et jusqu’à ce qu’il ait dépassé, et après cela Vénus se conjoindra avec
elle. Et la voie seconde de par le regard qu’ont deux étoiles en un signe,
et la légère est conjointe avec la pesante et une autre étoile regarde cette
étoile pesante de quelque regard que ce soit et donc l’étoile qui est avec
elle obstruera (déviera) l’étoile regardante et détruira son affaire si l’on
convient que leurs grés soient égaux, mais si les grés de l’étoile regardante
(aspectante) soient plus près du regard, le conjoignant ne pourra obstruer
la regardante.

Et le retournement au bien. Sache que le retournement au bien est tel


qu’une étoile se conjoint à une étoile qui est sous la clarté du Soleil, et donc
le Soleil ne pourra recevoir la clarté par sa pauvreté et donc il retournera ;

98
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

et encore une autre voie est qu’il se conjoint avec une autre étoile bonne
par l’arrière et donc elle lui retournera ce qu’elle a reçu. Et le retournement
au bien est en trois voies l’une qui est celle qui est retournée en recevant
le donneur. Et la seconde que la plus légère soit droite en son aller et la
pesante ardente ou sous la clarté ou allant en arrière (rétrogradant). Et la
tierce que ce soit l’étoile qui fait retourner en une des maisons chéantes
et l’étoile dont la clarté lui est retournée en une des chevilles ou des sou-
poies.

Et le retournement à mal est le rebours des trois voies susdites.

Et le perturbement est que soit une étoile est en la force du corps de l’autre
et avant qu’elle ne soit avec lui en une partie (minute) elle retourne en ar-
rière (rétrograde).

Et l’accident est que trois étoiles sont en un signe, l’une est légère et ses
degrés nombreux, et la seconde est plus pesante et ses degrés sont peu
nombreux, et la tierce est plus légère que la première et se conjoint à la
pesante et la légère se retourne la première, ses degrés sont nombreux en
arrière et elle se conjoindra avec la pesante.

Et la déperdition est si l’étoile allant à se conjoindre est avec une autre


étoile en un signe et avant que se conjoigne avec lui, la pesante se meut du
signe, et se conjoint avec elle une autre étoile.

Et le taillement de la clarté est sur trois voies. L’une qui est l’étoile légère
conjointe à une plus pesante qu’elle et les deux sont en un même signe, et
l’étoile tierce en un second signe, et avant que l’étoile légère se conjoigne
avec la pesante, l’étoile qui est au signe second retournera en arrière et
entrera dans le signe où est la pesante et se conjoindra avec elle. Et donc
elle taillera sa clarté de l’étoile première. Et la voie seconde qui est l’étoile
légère conjointe à une étoile plus pesante qu’elle, et les deux sont en un
même signe ; ainsi cette étoile pesante se conjoindra avec une autre étoile
plus pesante qu’elle et, avant que la première n’atteigne la seconde, la se-
conde se conjoindra avec la tierce et la dépassera et tranchera la clarté de
la première. Et la voie tierce que se conjoint une étoile qui n’est pas métier
(nécessaire).

99
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Et la suavité est que soit l’étoile est en puissance ou en bassesse et que


avec une autre étoile se conjoint avec elle ou elle se conjoint avec l’autre
et avec cette étoile est son ami ou sire de sa maison, ou il a pouvoir sur ce
signe et lui transmettra sa puissance ou sa bassesse et le rendra suave.

Et la récompense (don de guerre) : cette étoile qui a transmis à la première


son pouvoir ou sa bassesse, elle les retransmettra à l’autre étoile.

Et le reçoivement est quand l’étoile en conjonction ou en regard est avec


une étoile qui est sire de sa maison ou sire de la maison de son honneur
ou sire de la maison de sa triplicité ou de sa termine ou de ses faces, et
elle reçoit cette étoile. Ou que se conjoint l’étoile avec une étoile et que la
seconde étoile est en la maison qui donne la force ou en la maison de son
honneur, c’est aussi le reçoivement ; mais si elle est en la maison de sa tri-
plicité ou en sa termine ou en ses faces, elle ne recevra pas de reçoivement
parfait. Mais si les deux pouvoirs se conjoignent, la triplicité avec le terme
ou avec les faces et le regard tiers ou sixième, c’est aussi un reçoivement.
Et aussi s’ils sont dans les degrés des signes qui sont égaux en leur ascen-
sion.
L’étoile bonne reçoit la bonne, parce que leur nature est droite. Et Mars
et Saturne se reçoivent l’une l’autre, si elles sont en regard sixième ou
tiers et non dans les autres regards. Et il y a un reçoivement fort, moyen
et faible : le reçoivement fort est toujours la Lune avec le Soleil, car elle le
reçoit dans tous les signes parce que sa clarté vient de lui, mais avec l’op-
posite (opposition) elle sera en travail et douleur et s’il est en un signe où
elle n’a point de pouvoir, alors ce sont deux reçoivements ; et ainsi comme
Mercure, quand il reçoit l’étoile du signe de la Pucelle, parce que c’est sa
maison et la maison de son honneur ; donc ce reçoivement est entier. Et le
reçoivement de maison, c’est le moyen. Et le reçoivement de triplicité ou
de faces, c’est le faible.

La libéralité est quand il y a deux étoiles, chacune d’elles en la maison


de son compagnon ou en la maison de son honneur ou en la maison de
son pouvoir. Mais cependant l’une ne se conjoint pas avec l’autre ni ne la
regarde, il y aura (cependant) entre eux reçoivement.

Et la ressemblance, c’est l’étoile mâle, de jour, sur la Terre, en signe mâle

100
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

et en degrés mâles, et l’étoile femelle, de nuit, sous la Terre et en signes


femelles et en degrés femelles. Et si la chose est à rebours, ce qu’enseignera
l’étoile n’est pas advenu.

Et la mitoyenneté est quand une étoile se sépare d’une étoile méchante en


conjonction ou en regard, ou qu’il y ait une étoile bonne ou mauvaise en
signe qui est devant elle et une autre étoile en signe qui est derrière elle et
si le Soleil regarde l’étoile située entre les deux endommageants, il allégera
beaucoup le dommage.

Et le prinçoiement (dignité), ce sont les trois étoiles souveraines qui sont


orientales au Soleil depuis l’heure qu’il commence à être vu par l’œil ; alors
elles sont en leur prinçoiement vaillant jusqu’à ce qu’il y ait entre elles et le
Soleil un regard sixième et de là jusqu’au regard quart le degré de leur prin-
çoiement rapetissera, et de là jusqu’à l’étage (station) suivant, elles n’ont
pas de prinçoiement. Et si ces étoiles sont orientales au Soleil et occiden-
tales à la Lune, il n’existe pas de plus haut prinçoiement. Et pour les trois
étoiles basses, leur prinçoiement commence dès qu’elles sont vues à l’Oc-
cident, après le coucher du Soleil, et la force du prinçoiement de Vénus et
de Mercure dure jusqu’à ce qu’ils retournent en arrière, et s’ils sont, quand
ils sont orientaux au Soleil, occidentaux à la Lune, il n’est pas de plus
haut prinçoiement. Et Bertelmieu dit que si la proportion du signe où est
l’étoile au signe où sont le Soleil ou la Lune est comme la proportion de
leurs maisons à leurs propres maisons, selon leur départ, alors l’étoile aura
grande force (c’est la notion de « trône » dans La Tétrabible).

101
LE HUITIÈME CHAPITRE
DE CE LIVRE
EST EN LA COMMUNAUTÉ
DES QUESTIONS

Les jugements sont en nativité et en révolution et en demandes cent


vingt.

1. L’un, parce que la Lune est près de la Terre et hâtive en son aller et
accroît le mêlement avec les étoiles car elle leur donne la force et nulle
étoile ne lui donne sa force et elle transmet la clarté de l’une à l’autre et elle
ressemble au né car sa clarté croît petit à petit jusqu’à ce qu’elle soit entière,
et après cela elle rapetisse petit à petit jusqu’à ce qu’elle ne soit point vue
et soit ôtée du siècle (monde). Sur cela les Anciens ont dit qu’elle est sur
toute chose pensée et au commencement de toute œuvre, et si elle est en sa
force et si ses affaites sont bonnes, toute chose profitera que commencera
l’homme en cette heure. et à rebours de la chose, si elle est avec les mé-
chantes (maléfiques). Et il a dit que tu regardes pour le demandeur le signe
qui monte et son seigneur et pour la chose qui est demandée du signe sep-
tième et de son seigneur et toujours mets la Lutte participant avec lui.

2. Si la Lune va seule, cela enseigne sur toute chose vide et qui ne pourra
être des choses que demande le demandeur.

3. Le conjoignement de l’étoile (planète) avec laquelle se conjoint la


Lune ou qu’elle regarde enseigne sur toute chose attendant à être et tout
ce qu’espérera le demandant, et si c’est une étoile bonne, c’est bon et si elle
est mauvaise, c’est mal.

4. Le départ de la Lune enseigne sur les choses qui sont passées et si,
elle s’est départie de la conjonction ou du regard d’une étoile bonne, il fut
bien et si elle est mauvaise, il fut mal.

5. Si l’étoile à laquelle la Lutte donne la force est en sa force, alors la


chose sera faite convenablement, et à rebours si elle est faible.

102
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

6. Aussi toute étoile qui donne la force à une autre, selon la force du
recevant sera la chose.

7. Au jour où la Lune est avec les méchants (maléfiques), toute chose


qu’on demandera n’adviendra pas entièrement s’il y a une étoile au signe
germinant (ascendant) et si la Lune est en une des chevilles (angles), c’est
donc plus mal car cela enseigne sur la peur en l’âme et la maladie du corps,
et si elle fut en maisons chéantes, cela enseigne sur la peur et non sur la
maladie.

8. Les étoiles sont sur deux faces, bonne l’une, mauvaise l’autre, et en
tout lieu où tu trouveras l’étoile bonne, dis bien ; et à rebours, dis à re-
bours.

9. Les étoiles bonnes et droites valent ou reçoivent ou ne reçoivent pas,


et si elles reçoivent, plus est bon et les méchantes détruisent par leur na-
ture, et si l’étoile est reçue par l’un d’eux, elle allégera sa malice, et aussi si
son regard à lui est regard sixième (sextile) ou tiers (trigone).

10. L’étoile ne sera pas appelée domagée (maléficiée) jusqu’à ce que


soient les rayons de la méchante sur elle, selon la force de son corps et
si elle est moins que cela, elle n’enseignera que sur un petit dommage et
après que se sépare l’étoile du né, de 1 gré et encore mieux s’il y a plus, cau-
sera une peur qui ne viendra pas à œuvre, et ainsi est la voie de la bonne
étoile et l’étoile qui enseigne sur toute chose qui viendra à œuvre et qui
sera, si elle ne regarde pas le signe germinant (ascendant), l’espérance du
requérant ne sortira pas à clarté.

11. Les étoiles bonnes, si elles regardent (aspectent) les étoiles mauvai-
ses, rapetissent leur malice.

12. Les bonnes toujours enseignent sur le bien et les méchantes sur le
mal, mais si la méchante était en sa grande force, elle enseignerait sur le
bien, mais il viendrait par travail et par douleur.

13. Si les bonnes sont en leur maison de honte (chute) ou en leur maison
de haine (exil) ou en maisons chéantes et qu’il n’y a point de regard entre
elles et le signe germinant (ascendant), il ne vaudra rien du tout.

103
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

14. Aussi, les méchants (maléfiques) s’ils sont de la sorte, ils ne domma-
geront ni ne détruiront que peu.

15. Si l’étoile est bonne en sa force et est seule en la puissance du né,


alors son bien s’accroîtra.

16. Si Jupiter regarde celle qui le regarde, il tournera sa nature au bien et


Vénus ne peut ôter la malice de Saturne que par l’aide de Jupiter, et Jupiter
ôte le dommage de Saturne et Vénus ôte le dommage de Mars mieux que
Jupiter.

17. Si les étoiles bonnes et mauvaises sont en mauvais lieux ou ardentes


(combustes), elles ne font ni bien ni mal de par leur faiblesse.

18. Si la méchante est orientale au Soleil, en sa force, en signe où elle a


pouvoir et que l’autre méchante ne la regarde pas, elle est meilleure que
l’étoile bonne qui est ardente ou retournant en arrière (rétrograde).

19. Si les méchants sont seigneurs de la chose requise et que se conjoint


avec elles le sire du signe germinant et que la Lune est de regard quart ou
opposite, la chose requise adviendra, sa fin sera au mal.

20. Si la méchante est au signe germinant et n’y a aucun pouvoir, sa


malice s’allégera, et s’il est retournant en arrière, alors le mal s’ajoutera au
mal.

21. Si la méchante regarde en regard quart, elle faillira en son bien.

22. Si la méchante est dans le lieu de son pouvoir et en une des chevilles
(angles) ou des soupoies (succédentes), sa force sera comptée comme la
force des étoiles bonnes.

23. Si la méchante est étrangère en son lieu, alors s’accroîtra sa malice.

24. Si la méchante est en une des chevilles ou endommage l’étoile de


regard quart (carré) ou opposite, alors sa malice sera parfaite, et encore
mieux si elle est plus forte que l’étoile ; mais de regard tiers ou sixième,
s’allégera sa malice.

104
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

25. Si la méchante est le seigneur de la chose requise, cela enseigne sur


le retard de la chose et sur ce qu’elle ne viendra qu’avec douleur et lamen-
tation.

26. Si la méchante donne sa force à une méchante, alors accroîtra mal


sur mal, et si la bonne le fait à une bonne, elle accroîtra bien sur bien, et
si une mauvaise à une bonne, la chose se muera de mal en bien, et si à
rebours, à rebours.

27. Si une étoile, bonne ou méchante, est dans sa maison, dans la mai-
son de son honneur (exaltation), il en viendra toujours du bien.

28. Toute étoile au commencement d’un signe est pensée faible jusqu’à
ce qu’elle se soit éloignée de cinq grés. Tout de même, si l’étoile est à moins
de cinq grés de l’une des maisons, elle est dite dans la force de la maison,
et si davantage, elle sort de la force de la maison.

29. Toute étoile qui est au commencement de la maison jusqu’à 15 grés


a grande force.

30. Si l’étoile est avec une des chevilles (angles) et si elle se sépare de
son regard de 1 gré, elle causera la peur, mais elle ne sortira pas (cela n’ira
pas plus loin).

31. Si l’étoile est en la maison de sa honte, cela enseigne sur la douleur,


l’angoisse et la détresse.

32. L’étoile qui retourne en arrière enseigne sur la rébellion et la des-


truction de ce qui est pensé.

33. L’étoile qui est en son premier étage (point stationnaire avant la
rétrogradation) est comme un homme qui ne sait ce qu’il fera et sa fin est
à mal, et si elle est en son étage second (deuxième point stationnaire) elle
est aussi comme un homme qui espère une chose, et son espérance ne sera
pas perdue.

34. Si l’étoile est tardive en son allure, la chose tardera soit en bien soit

105
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

en mal, et si Jupiter ou Saturne sont en signes tournants (cardinaux mobi-


les), ils hâteront la chose.

35. Si l’étoile est en la fin du signe, la force du premier signe est perdue


et toute sa force est au signe où elle entrera, et si l’étoile est au 29e gré du
signe, sa force est encore au signe où elle est, car en 3 grés, l’étoile a force,
au degré où elle est, et au gré devant elle et au gré après elle.

36. Si une étoile va se conjoindre avec une seconde et qu’avant que cel-
les-ci soient empressées (conjointes), la seconde sort dans un second signe
et que l’étoile première la poursuive (la chasse) et l’atteint et ne se conjoint
pas avec elle avant qu’elle n’atteigne une autre (tierce) étoile, la chose re-
quise sera parfaite après avoir désespéré.

37. Si l’étoile regarde une seconde étoile qui est mue de son lieu avant
que ne l’atteigne l’étoile légère, elle ne l’endommagera pas, car le regard ne
perturbe pas la conjonction des corps.

38. Si l’étoile est comme sa nature, sa force s’accroîtra et, si elle est à
rebours de sa nature, elle affaiblit ainsi que Saturne en maison froide et
sèche.

39. L’étoile qui est reçue, si elle est bonne, accroît sa force et si elle est
méchante, elle allégera de son mal.

40. L’étoile, si elle n’est pas en un des lieux de son pouvoir et si elle est
en maison sixième ou douzième, alors ce sera bon.

41. L’étoile, si elle est au-dessous de la clarté et est une des souveraines
(supérieures) n’a point de force et aussi pour les étoiles basses (inférieures),
si elles retournant en arrière, il n’est pas de pareil mal que celui-là.

42. Si l’étoile qui enseigne sur la chose est retournant en arrière (rétro-
grade) et que son allure se redresse, alors elle enseigne qu’une partie de
la chose sera et aussi si elle est dessous la clarté du soleil et qu’elle sort de
dessous sa clarté.

106
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

43. Si l’étoile est en un des puits, si c’est une étoile bonne, elle faillira en
son bien, et si elle est mauvaise, alors le mal croîtra sur le mal.

44. Si une étoile bonne est en la maison 8, elle n’enseigne ni sur le bien
ni sur le mal et si c’est une des méchantes qui y est, elle enseigne sur un
mal parfait.

45. Si l’étoile se prépare à retourner en arrière (rétrogradation), cela


enseigne sur la faiblesse du consultant et sur la difficulté et la perte, et si
elle devient droite en son allure, cela enseigne sur le bien de la chose et sa
force et sa justice.

46. Si la force (orbe) de 12 grés de l’étoile est en un lieu bon, alors elle
accroîtra le bien.

47. Si l’étoile est en signe étant (fixe), elle enseigne sur toute chose qui
s’arrêtera, qui s’affermit et, si elle est en signe très tournant (mobile) se
tournera la chose et, si elle est en signe qui a deux corps (bicorporé, com-
mun), elle enseigne qu’une partie seulement de la chose s’affermira ou
modifiera la chose deux fois.

48. Si l’étoile reçoit la force en un lieu mauvais, elle enseigne sur le


mal.

49. Si le sire du signe germinant (ascendant) est la maison de sa haine,


elle n’a pas volonté entière en la chose qui est demandée.

50. Si l’étoile est conjointe avec les bonnes et qu’il y a aussi des mauvai-
ses, il doit être vu la nature de la plus forte.

51. Si le sire du signe germinant donne la force au sire de la maison re-


quise, la chose sera requise en toute sa volonté, et s’il est à rebours, alors
la chose sera requise sans peine.

52. S’il y a une étoile déviante (empêchante) entre elles, cela enseigne
sur l’homme qui séparera de la chose requise.

107
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

53. Si c’est le sire du signe germinant qui sépare du sire de la chose re-
quise, c’est qu’il ôtera son désir.

54. Si nulle étoile ne regarde la Lune, cela enseigne sur la paresse.

55. S’il y a beaucoup d’étoiles qui regardent (aspectent) la Lune, ceux


qui aideront à satisfaire la chose seront beaucoup.

56. Si une étoile translate du sire du signe germinant au sire de la chose


requise, ce sera par main de moyen (intermédiaire).

57. Si le sire du germinant est en la maison de sa triplicité et que les sei-


gneurs des signes de la triplicité le regardent, les aides seront plusieurs.

58. Si l’étoile est sur la voie que nous avons mentionnée de retourner la
clarté, cela enseigne que la chose sera après avoir perdu espoir.

59. Si l’enseigneur (significateur) est en la manière de donner la force,


cela enseigne que la chose sera parfaite comme sa volonté.

60. Si le seigneur est en la voie de donner la puissance, cela enseigne que


la chose en fera découvrir une autre.

61. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de donner la na-


ture, enseigne sur grande joie en la chose.

62. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de donner les


deux natures, cela enseigne sur la joie du requérant et sur celui de qui est
requise la chose.

63. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de droiture, cela


enseigne sur une fin bonne en toute chose que l’on requiert.

64. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière tortueuse, cela


enseigne qu’il laissera la chose.

65. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de déviement,


cela enseigne que sera détruite la chose après espérance.

108
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

66. Le témoignage de l’enseigneur (significateur), s’il est en manière de


retournement à mal, cela enseigne que le demandeur se repentira de sa
demande.

67. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de perturbement,


cela enseigne que viendront des choses qui détruiront la chose.

68. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière d’accident, cela


enseigne qu’il lui adviendra une chose qui le retranchera de sa demande.

69. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de perdition, cela


enseigne que le demandant requerra un autre conseil.

70. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de détaillement


de clarté, cela enseigne sur l’homme qui empêchera sa requête.

71. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de suavité, cela


enseigne sur l’homme qui lui fait du bien.

72. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de don, cela en-


seigne qu’encore il fera du bien aux autres.

73. Le témoignage du recevement (réception mutuelle) des enseigneurs


l’un à l’autre, cela enseigne sur une chose qui préparerait la chose qui n’est
pas montée sur son cœur.

74. Le témoignage de l’enseignant, s’il est en manière de libéralité, cela


enseigne que le requérant et le requis s’aimeront l’un l’autre.

75. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de ressemblance,


cela enseigne sur tout bien qui se prépare à être.

76. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de mauvaise mi-


toyenneté, il enseigne sur les prisonniers et les infortunés, mais s’il est à
lieu de bonne mitoyenneté, il enseigne sur tout bien et il n’y a pas plus
grand que lui38.
38
Cf. chapitre VII.

109
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

77. Le témoignage de l’enseigneur, s’il est en manière de prinçoiement,


cela enseigne sur tout degré bon et sur la grandeur.

78. Les 7 planètes en leurs lieux de l’orbe rendent témoignage. Si une


étoile est en sa maison, c’est comme un homme dans sa maison.

79. L’étoile qui est en la maison de son honneur est comme l’homme en
la grandeur de son degré.

80. L’étoile en son terme est comme un homme en son siège.

81. L’étoile qui est en la maison de sa triplicité (trigonocratie) est comme


un homme qui est auprès de ses parents.

82. L’étoile qui est en sa face (décan) est comme un homme en sa pa-
rure et en sa vêture.

83. L’étoile, si elle est en augment, c’est comme un homme sur son
cheval.

84. L’étoile qui est en sa ressemblance est comme un homme qui est en
manière avenante.

85. L’étoile qui est au rebours de sa semblance est comme un homme


qui est en manière qui ne lui est pas avenante.

86. L’étoile qui est en la maison de sa haine est comme un homme qui
est en controverse avec lui-même.

87. L’étoile qui est au lieu où elle n’a point de seigneurie est comme un
homme qui n’est pas sur sa terre.

88. L’étoile en la maison de sa bassesse est comme un homme qui tom-


be de sa grandeur.

89. L’étoile qui est sous la clarté du Soleil est comme un homme en la
maison des chartres (prison).

110
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

90. L’étoile qui est ardente est comme un homme qui penche à mourir.

91. L’étoile qui va retourner en arrière est comme un homme ébahi et


doutant des maux qui lui adviennent.

92. L’étoile qui retourne en arrière est comme un homme virevoltant.

93. L’étoile en son second étage (point stationnaire) est comme un


homme qui espère un bien.

94. L’étoile qui est tardive en son allure est comme un homme las qui
n’a pas force d’aller.

95. L’étoile hâtive en son allure est comme un homme jeune courant.

96. L’étoile orientale est comme un homme lié à accomplir son désir.

97. L’étoile occidentale est comme un homme paresseux.

98. L’étoile qui est empressée avec le Soleil est comme un homme qui
s’assied avec le roi sur un siège.

99. L’étoile qui regarde est comme un homme qui requiert sa liberté.

100. L’étoile qui se sépare est comme un homme qui se repent d’une
chose.

101. L’étoile sur une cheville (angle) est comme un homme étant en son
lieu.

102. L’étoile en soupoie est comme un homme qui espère.

103. L’étoile en maison chéante est comme un homme qui se meut de


son lieu.

104. Les étoiles empressées sont comme deux hommes s’accompa-


gnant.

111
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

105. Les étoiles se regardant en regard sixième (sextile) sont comme


deux hommes qui requièrent l’amour l’un de l’autre.

106. Les étoiles, quand elles sont en regard tiers (trigone), sont comme
deux hommes aux natures unies.

107. Les étoiles, quand elles sont en regard quart, sont comme deux
hommes qui requièrent chacun seigneurie pour soi-même.

108. Les étoiles quand elles sont en regard opposite sont comme deux
hommes bataillant l’un l’autre fortement.

109. L’étoile qui est au signe germinant (ascendant), qui est la première
maison, est aussi comme le né qui sort du ventre de sa mère ou la chose
qui est en son bonheur.

110. L’étoile qui est en la maison seconde est comme un homme qui
s’arrête dans la maison de ceux qui l’aident.

111. L’étoile qui est en la maison tierce est comme un homme visitant
ses frères.

112. L’étoile en la maison quarte est comme un homme en la maison de


ses pères ou sur sa terre.

113. L’étoile en la maison cinquième est comme un homme en sa mar-


chandise et en sa joie.

114. L’étoile en la maison sixième est comme un homme faible fuyant.

115. L’étoile en la maison septième est comme un homme prêt à la ba-


taille.

116. L’étoile en la maison huitième est comme un homme sur qui ont
chu la peur et la crainte.

117. L’étoile en la maison neuvième est comme un homme exilé de son


lieu ou comme un homme à qui sa grandeur est ôtée.

112
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

118. L’étoile en la maison dixième est comme un homme en sa puis-


sance et en sa grandeur et en son métier.

119. L’étoile en la maison onzième est comme un homme en la maison


de ses amis.

120. L’étoile en la maison douzième est comme un homme en maison


d’arrêts.

113
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

LE NEUVIÈME CHAPITRE
DE CE LIVRE
EST DU SORT DES PLANÈTES
ET DES MAISONS
ET ILS SONT 97 SORTS

Le sort de la Lune : soustrais le lieu du Soleil en son signe en grés droits


du lieu de la Lune en son signe et le surcroît qui sera entre eux, ajoute-le
au gré germinant, et au lieu qui sortira se trouve le sort. Celui-ci est ap-
pelé le bon sort (part de fortune) ; ainsi dois-tu faire avec le né de jour,
et si c’est un né né de nuit soustrais le lieu de la Lune du lieu du Soleil, et
le surcroît ajoute-le au gré germinant et là se trouvera le bon sort ; c’est la
pensée des Anciens. Mais Barthélemy les tance, car il dit que toujours on
doit soustraire le lieu du Soleil du lieu de la Lune, soit de jour, soit de nuit,
et il a raison, car ainsi la proportion du signe germinant au Soleil, ainsi la
proportion du bon sort à la Lune ; c’est pour cela que le sort est appelé le
germinant (ascendant) de la Lune. Et un des Sages de l’Inde, Mashallah,
en son Livre des Essais, dit que le sort du recèlement (mystère) de nuit est
plus fort que le bon sort et il reprend la pensée de Barthélemy et il ne s’est
pas aperçu de la chose. Et ce bon sort enseigne sur le corps et sur la vie et
sur l’avoir et sur le profit et le bon renom et au commencement de toutes
les œuvres et sur ce qui est en la pensée de l’homme.

Le sort du Soleil : soustrais le lieu de la Lune du jour du lieu du Soleil et


ajoute le surcroît au degré germinant, alors tu trouveras le lieu du sort, et
c’est appelé le sort du recèlement ; et s’il est né de nuit, soustrais le lieu du
Soleil du lieu de la Lune et ajoute le surcroît au degré germinant et alors
tu trouveras le sort : c’est le sens des Anciens. Et Barthélemy a dit qu’il en
est de même de jour et de nuit, et c’est vrai. Et ce sort enseigne sur l’être
et sur le service de Dieu et sur toute chose cachée et recelée.

Le sort de Saturne : prends l’éloignement qu’il y a entre le lieu de Saturne


et le gré du bon sort et ajoute-le au gré germinant si la nativité est de jour,
et si c’est de nuit, la chose est à rebours. Et ce sort enseigne sur la profon-

114
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

deur de la pensée et sur le labour de la terre et sur la perte et sur le larcin


et la pauvreté et la prison et la captivité et la mort.

Le sort de Jupiter : prends de jour l’éloignement entre le sort de recèle-


ment et Jupiter et ajoute-le au germinant, et là est le sort, et de nuit c’est à
rebours. Et ce sort enseigne sur la vérité et la miséricorde et le bon sens et
l’honneur et le bon renom et l’avoir.

Le sort de Mars : prends de jour l’éloignement qu’il y a entre la planète et


le bon sort et ajoute-le au gré germinant ; et de nuit à rebours, et là est le
sort. Et il enseigne sur la force et sur la vaillance et le courroux et la hâte
et les ruses et l’embarras.

Le sort de Vénus : prends l’éloignement, de jour, qu’il y a entre le sort bon


et le sort de recèlement, et de nuit à rebours, et ajoute-le au gré germinant
et là est le sort. Et il enseigne sur l’amour et la joie et les délices et le man-
ger et le boire et le désir et la coucherie.

Le sort de Mercure : prends de jour l’éloignement qu’il y a entre le sort du


recèlement et le sort bon, et de nuit à rebours, et ajoute-le au germinant.
Et ce sort enseigne sur la pauvreté et la haine et tout bail (don) et reçu et
prêt (négociation) et tout savoir de clerc et bon sens.

Et voici les sorts des maisons, dont il est 12.

La maison première a 3 sorts. L’un, le sort de la vie est pris de l’éloigne-


ment qu’il y a entre Jupiter et entre Saturne et de nuit à rebours et il est
tiré depuis le germinant. Et le second est sort de support et de beauté, il
est pris de jour du sort bon au sort de recèlement et de nuit à rebours, et
il est tiré du germinant. Et le tiers est le sort de la vie, est pris de Jupiter à
Saturne et est tiré de l’ascendant.

La maison seconde a 3 sorts. L’un, le sort de l’avoir est pris de jour comme
de nuit du sire de la maison seconde au commencement de la maison se-
conde selon la latitude de la Terre et il est tiré du germinant. Et le second
est le sort du prêt, il est pris de jour et de nuit du sort de Saturne à Mercure

115
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

et est tiré de l’ascendant. Et le tiers est le sort de la trouvaille ; il est pris de


jour de Mercure à Vénus et de nuit à rebours, et il est tiré du germinant.

La maison tierce a 3 sorts. L’un, le sort des frères est pris de jour et de
nuit de Mercure à Saturne et est tiré du germinant. Et le second, le sort du
nombre des frères est pris de jour et de nuit de Mercure à Saturne et est
jeté (tiré) de l’ascendant. Et le tiers, le sort de la mort des frères est pris de
jour du Soleil au degré de la moitié de la ligne des cieux selon la latitude de
la Terre, et de nuit à rebours et est tiré de l’ascendant.

La maison quarte a 7 sorts. L’un, le sort du père, est pris de jour du Soleil
à Saturne et de nuit à rebours, et est tiré de l’ascendant. Et si Saturne est
sous la clarté du Soleil, il est pris de jour du Soleil à Jupiter et de nuit à
rebours, et est tiré de l’ascendant. Le second, le sort de la mort du père est
pris de jour de Saturne à Jupiter et de nuit à rebours, et est tiré de l’ascen-
dant. Le tiers, le sort du père du père, est pris de jour de Saturne à Jupiter
et de nuit à rebours et est tiré du germinant. Si le Soleil est en sa maison
(domicile) ou en une des maisons de Saturne, il est pris de jour du Soleil et
de nuit à rebours, et il est tiré du germinant, et il ne te chaut point qu’il soit
sous la clarté du Soleil. Le quart est sort de noblesse de parenté, il est pris
de jour de Saturne à Mars et de nuit à rebours, et est tiré de l’ascendant. Le
quint, le sort des terres, est pris de jour et de nuit de Saturne à la Lune, et
est tiré de l’ascendant. Le sixième, le sort du labour de la terre, est pris de
jour et de nuit de Vénus à Saturne, et est jeté de l’ascendant. Le septième,
le sort de la fin, de jour comme de nuit est pris de Saturne à la maison de
la conjonction des luisernes (luminaires) si le né est né dans la première
moitié du mois, et au sire de la maison de l’opposite si le né le fut en la
dernière moitié, et il est tiré du germinant.

La maison quinte a 5 sorts. L’un, le sort du fils, est pris de jour de Jupiter
à Saturne et de nuit à rebours, et il est tiré du germinant. Le second, du
temps que sera né son enfant s’il est mâle ou femelle, il est pris de jour ou
de nuit de la Lune à Jupiter, et il est tiré de l’ascendant. Le quart, le sort des
filles est pris de jour et de nuit de la Lune à Vénus et est tiré de l’ascendant.
Le quint, le sort de la demande s’il est mâle ou femelle, est pris de jour du
sire de la maison du Soleil à la Lune et est tiré du germinant.

116
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

La maison sixte a 3 sorts. L’un, le sort des maladies et des blessures, est
pris de jour de Saturne à Mars et de nuit à rebours, et est tiré du germi-
nant. Et le second, le sort des serfs, est pris de jour du sire de la maison de
Mercure à la Lune et est tiré du germinant. Et le tiers, le sort de la prison
et de l’esclavage, est pris de jour du sire de la maison de la Lune à la Lune
et est tiré du germinant.

La maison septième a 13 sorts. L’un, le sort du commerce entre mâles et


femelles, il est pris de jour et de nuit de Vénus au gré couchant (descen-
dant) et est tiré du germinant. Et le second, le sort du commerce charnel
en la nativité des mâles, selon Hénoch, est pris de jour comme de nuit
de Saturne à Vénus et est tiré du germinant. Et selon le sens de Veelin
(Hermès), il est pris de jour du Soleil à la Lune et est jeté du germinant.
Et le tiers, le sort des femmes, est pris de jour de Saturne à Vénus et de
nuit à rebours et est tiré du germinant. Le quart, le sort de l’abondance
des rapports de chair, est pris de jour et de nuit du Soleil à la Lune, et est
tiré du gré de Vénus. Le nom du sort cinquième, c’est le nom du sort de la
modestie de la femme : il est pris de jour et de nuit de la Lune à Vénus et
est tiré de l’ascendant. Le sixième, le sort de la puterie des femmes, est pris
de jour et de nuit du Soleil à Vénus et est tiré de l’ascendant. Le septième,
le sort de la ruse des mâles, est pris de jour et de nuit du Soleil à Vénus
et est tiré de l’ascendant. Le huitième, le sort de la ruse des femmes, est
pris de jour comme de nuit du Soleil à Vénus et est tiré de l’ascendant. Le
dixième, le sort du Louchement, est pris de jour et de nuit de la Lune à
Mars et est tiré de l’ascendant. Le onzième, le sort de l’amour, est pris de
jour et de nuit de la Lune à Mars et est tiré de l’ascendant. Le douzième,
le sort des tensions, est pris de jour et de nuit de Mars à Jupiter et est tiré
de l’ascendant.
Le treizième, le sort des gendres, est pris de jour et de nuit de Saturne à
Vénus et est tiré de l’ascendant.

La maison huitième a 5 sorts. L’un, le sort de la mort, est pris de jour et de


nuit du gré de la Lune au commencement de la maison huitième équatée
(calculée), selon la latitude de la Terre et est tiré du lieu de Saturne, et là est
le sort. Et le second, le sort de l’étoile qui occit, est pris de jour du sire du
gré germinant à la Lune et de nuit à rebours, et il est tiré du germinant. Le
tiers, le sort de l’année de péril, est pris de jour comme de nuit de Saturne

117
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

au sire de la maison de la conjonction des luisernes si le né est né en la


première moitié du mois, ou au sire de la maison de l’opposite si le né est
né en la moitié dernière, et il est tiré de l’ascendant. Le quart, le sort de la
maladie, est pris de jour de Saturne à Mars et de nuit à rebours, et il est
jeté depuis le lieu de Mercure, et là est le sort. Le cinquième, le sort de la
détresse, est pris de jour de Saturne à Mercure et de nuit à rebours et est
tiré du germinant.

La maison neuvième a 7 sorts. L’un, le sort de l’aller (voyage à pied), est pris
de jour et de nuit du sire de la maison neuvième au commencement de la
maison neuvième ; il est calculé selon la latitude de la Terre et est tiré du
germinant. Le second, le sort du voyage par eau, est pris de jour de Saturne
jusqu’à 15 grés de l’Écrevisse et de nuit à rebours, et il est tiré depuis le
germinant et si Saturne est au gré mentionné le sort sera au germinant. Le
tiers, le sort de la simplicité, est pris de jour de la Lune à Mercure et de nuit
à rebours et est tiré depuis le germinant. Le quart, le sort du bon sens, est
pris de jour de Saturne à Jupiter et de nuit à rebours et est jeté du lieu de
Mercure, et là est le sort. Le cinquième, le sort du savoir, est pris de jour
de Saturne à Jupiter et de nuit à rebours et est tiré depuis le germinant. Le
sixième, le sort des annoncements (présages), est pris de jour du Soleil à
Jupiter et de nuit à rebours, et il est tiré du germinant. Le septième, le sort
de la chose, savoir si elle est vérité ou mensonge, est pris de jour comme
de nuit de Mercure à la Lune et est tiré du germinant.

La maison dixième a 11 sorts. L’un, c’est le sort de la royauté : il est pris de


jour de Mars à la Lune et de nuit à rebours et il est tiré du germinant. Le
second, le sort de la victoire, est pris de jour du Soleil à Saturne et de nuit
à rebours et il est jeté à partir du germinant. Le tiers, le sort du conseil,
est pris de jour de Mercure à Jupiter et de nuit à rebours et il est tiré du
germinant. Le quart, le sort de la libéralité est pris de jour comme de nuit
de Mercure au Soleil, et il est jeté du germinant. Le cinquième, le sort du
prinçoiement, est pris de jour de Saturne au bon sort (part de fortune) sort
et de nuit à rebours et il est tiré depuis le germinant. Le sixième, le sort de
l’œuvre des mains, est pris de jour de Mercure à Vénus et de nuit à rebours
et il est tiré du germinant. Le huitième, le sort de l’œuvre qui doit être
faite, est pris de jour du Soleil à Jupiter et de nuit à rebours et il est tiré de
l’ascendant. Le neuvième, le sort des marchandises, est pris de jour du sort

118
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

du recèlement au sort bon et de nuit à rebours, et il est jeté de l’ascendant.


Le dixième, le sort de la grandeur, est pris de jour du Soleil au gré de son
honneur et de nuit de la Lune au gré de son honneur et, si le Soleil est de
jour, au gré de son honneur ou la Lune de nuit, au gré de son honneur, le
sort se trouve au gré de l’ascendant. Le onzième, le sort de la mère, est pris
de jour de Vénus à la Lune et de nuit à rebours et il est tiré du germinant.

La maison onzième a 10 sorts. L’un, le sort de l’aimé est pris de jour du bon
sort au sort du recèlement et de nuit à rebours et il est jeté du germinant.
Le second, le sort de l’intelligence de l’homme, est pris de jour du bon
sort au Soleil et de nuit à rebours et il est tiré de l’ascendant. Le tiers, le
sort du profit est pris de jour du sort bon à Jupiter et de nuit à rebours et
il est tiré du germinant. Le quart, le sort de l’espérance, est pris de jour de
Saturne à Vénus et de nuit à rebours et il est tiré depuis le germinant. Le
cinquième, le sort de l’accroissement au lieu (au foyer), est pris de jour et
de nuit de la Lune à Mercure et est jeté du germinant39. Le sixième, le sort
de la franchise de l’âme, est pris de jour de Mercure à Jupiter et de nuit à
rebours, et il est jeté du germinant. Le septième, le sort de louange, est pris
de jour de Jupiter à Vénus et de nuit à rebours et il est tiré du germinant.
Le huitième, le sort du désir, est pris de jour du sort bon au recèlement
et de nuit à rebours et il est tiré du germinant. Le neuvième, le sort du
retournement, est pris de jour et de nuit du sort du recèlement à Mercure,
et il est tiré du germinant. Le dixième, le sort des compagnons, est pris de
jour et de nuit de Mercure à la Lune et il est tiré du germinant.

La maison douzième a 2 sorts. L’un, celui des ennemis, est pris de jour et
de nuit du sire de la maison douzième au commencement de la maison
douzième, égale selon la latitude de la Terre et il est tiré du germinant. Le
sort second est pris, selon le sens d’Hénoch, de jour de Saturne à Mars et
de nuit à rebours et il est tiré du germinant. Et l’ensemble des sorts des
maisons susdites est de 71.

Les sorts qui sont par eux-mêmes sont 9.

L’un, le sort du compte de la vie : regarde si le né est né dans la première


moitié du mois et prends l’éloignement du degré des conjonctions des lui-
39
Cette technique qui tenait compte de ce que la naissance avait eu lieu de jour ou de
nuit n’existe plus en astrologie moderne.

119
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

sernes sur la Lune en l’heure de la nativité et tire-le du germinant ; et s’il


est né en la moitié dernière, il est pris du degré de l’opposite des luisernes
à la Lune et tire-le du germinant.
Le second, le sort de la blessure au corps, est pris de jour du bon sort à
Mars et de nuit à rebours et il est tiré du germinant.
Le tiers, le sort de l’attardement, est pris de jour et de nuit du degré de
Mars au commencement de la maison tierce selon la latitude de la Terre,
et il est tiré du germinant. Et Hénoch dit que le plus avenant est qu’il soit
pris du sort de l’amour à Mercure et il est tiré du lieu du Soleil, et là est le
sort.
Le quart, le sort d’ingéniosité, est pris de jour de Mercure au sort de
réception et de nuit à rebours et il est tiré du germinant.
Le quint, le sort du lieu requis, est pris de jour et de nuit de Saturne à
Mars et il est tiré du lieu de Mercure.
Le sixième, le sort du guet, est pris de jour de Mars au Soleil et de nuit
à rebours et il est tiré du germinant.
Le septième, le sort de la vérité, est pris, de jour, de Mercure à Mars
et, de nuit, à rebours, et il est tiré du germinant. Le huitième, le sort de la
force, est pris de jour de Saturne à la Lune et de nuit à rebours et il est tiré
du germinant. Le neuvième, le sort du fait d’occire, est pris de jour du sire
du germinant à la Lune et de nuit à rebours et il est tiré du germinant.
Ces sorts ont métier (sont nécessaires) en la révolution de l’année de la
conjonction grande pour savoir les choses des rois, combien de temps ils
régneront. Parmi eux, est le sort qui est appelé le sort du royaume, qui est
nécessaire pour les années (à vivre). Il est pris de jour de Mars à la Lune
et il est tiré du germinant en la révolution de l’année de la conjonction qui
enseigne sur les changements du peuple. Et il y en a qui tracent ce sort
selon une autre voie ; il est pris du degré germinant en la conjonction de
l’année de la révolution au degré de la conjonction et il est tiré du gré ger-
minant en la révolution de l’an. Et il y en a qui le tracent selon une autre
voie ; il est pris du degré de la ligne de la moitié des cieux (milieu du Ciel)
selon le lieu du Soleil à la ligne de la moitié des cieux selon la révolution de
l’année et il est tiré du lieu de Jupiter.
Le sort du compte des jours des rois est pris en l’année de l’élévation
du roi du Soleil à 15 grés du Lion et il est tiré du lieu de la Lune, et encore
il est pris du lieu de la Lune à 15 grés de l’Écrevisse et il est tiré du lieu du
Soleil. Et sache que ces sorts sortiront dans des maisons qui sont à une

120
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

autre étoile et si le sort est en la maison d’une luiserne, il sortira le sort se-
cond en la maison de la luiserne seconde. Le sort en l’année de l’élévation
du roi est pris de jour de Jupiter à Saturne et à rebours de nuit, et il est tiré
depuis le germinant en la révolution de l’an. Et si Jupiter est en un signe
qui a 2 corps et que la révolution soit de jour et que Jupiter soit en maison
chéante, il est pris de Saturne à Jupiter et accrois (ajoute) à l’éloignement
30 grés et il est tiré du germinant. Et si Saturne est à l’encontre de Jupiter
et tous deux en maisons chéantes, il est pris la moitié de l’éloignement qui
est entre eux et tiré du germinant. Et si Jupiter est en la maison de son
honneur, la révolution se fait de nuit, le sort est pris de lui à Saturne et tiré
du germinant.

Les grands sorts sont deux.

L’un d’eux que tu regardes en l’année de l’élévation du roi, et tu donnes


à chacun 30 grés par an et à chacun deux grés et demi pour le mois ; et
quand tu sauras le gré qu’atteindra le compte, là tu obtiendras le premier
sort. Sache la révolution de l’année de l’élévation du roi et regarde Saturne
ou Jupiter pour savoir lequel d’entre eux est oriental au Soleil et prends
l’éloignement qu’il y a entre lui au commencement de la révolution de l’an
et entre le gré que je t’ai mentionné, car d’ici tu mesureras le sort, et trace
le surcroît du germinant au commencement de la révolution de l’année, et
là est le sort.
Et pour le sort second, tu regardes à Jupiter ou à Saturne pour savoir
lequel d’entre eux est occidental au Soleil à l’heure de la révolution de l’an
et prends le surcroît qu’il y a entre lui et le degré mentionné avec lequel
tu as préparé le sort premier et tire le surcroît du degré ascendant en la
révolution de l’an.

Le sort de la pluie : prends de jour depuis le degré de la conjonction des


luisernes jusqu’au degré de la Lune, et, de nuit, de la Lune au degré de la
conjonction, et trace depuis le signe germinant jusqu’au matin ou aux vê-
pres et, en quelque lieu que s’achèvera le compte, là sera le sort ; et si une
des étoiles basses (inférieures) est, avec ce sort en l’une des chevilles, sache
que quand la Lune atteindra le lieu de cette étoile, alors sera la pluie ; et
c’est en tout pays où a puissance sur lui le signe où se trouve la Lune. Et
Hénoch dit que soit pris chaque jour du lieu du Soleil au lieu de Saturne

121
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

et ce qui y sera, tire-le au matin du lieu de la Lune, et là est le sort, et cela


est éprouvé. Et si le sort est en une des maisons de Saturne, il fera froid,
et si c’est en une des maisons de Jupiter, le vent sera fort, et en la maison
de la Lune, il y aura nuage ou pluie, et si c’est en la maison du Soleil, l’air
sera net.

Le sort de la chose pour savoir si elle sera ou non : prends l’éloignement


qu’il y a entre le Soleil et le sire de l’heure selon la latitude de la Terre et
multiplie-le par 17 et la part ajoutée par 12, et, ce qui résultera de la divi-
sion, ajoute-le au gardé et l’ajouté de tout tire-le du lieu du sire de l’heure
et là sera le sort. Quant aux sorts en toute révolution pour savoir toute
chose si elle est chère ou vile, ainsi dois-tu faire : regarde le lieu du sort qui
est le sire de la maison, regarde s’il retourne en arrière ou s’il est ardent ou
en maison chéante selon le degré germinant en la révolution de l’an ; alors
sera vil ce qu’enseignera sur lui le sort. Et si le sire de la maison du sort
est en force et encore mieux s’il est en la ligne de la moitié des cieux, alors
cela sera cher. Et quand le sire de la maison du sort atteindra la maison de
son honneur, cela sera plus cher, et si en la maison de sa honte, la chose
est à rebours, et s’il regarde une des étoiles bonnes au sort, il y aura de la
chose qui enseignera sur le sort beaucoup et si regarde les méchantes, il y
en aura peu et cela détruira.

Le sort de l’eau est pris de la Lune à Vénus.


Et le sort du froment, du Soleil à Mars.
Le sort de l’orge, de la Lune à Jupiter.
Le sort des pois, de Vénus au Soleil.
Et le sort des lentilles, de Mars à Saturne.
Le sort des fèves, de Saturne à Mars.
Le sort de la crème, du Soleil à Vénus.
Le sort du miel, de la Lune au Soleil.
Le sort du mil, de Jupiter à Saturne.
Le sort des olives, de Mercure à la Lune.
Le sort des raisins, de Saturne à Vénus.
Le sort du coton, de Mercure à Vénus.
Le sort des pastèques, de Mercure à Saturne.
Le sort des saveurs aigres, de Saturne à Mars.
Le sort des saveurs douces, du Soleil à Vénus.

122
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Le sort des saveurs fortes, de Mars à Saturne.


Le sort des saveurs amères, de Mercure à Saturne.
Le sort des racines de médecine, de Mars à la Lune.
Le sort des poisons de mort, du chef du dragon à Saturne.
Et tous ces sorts sont tirés du degré ascendant.

Ces sorts que nous avons mentionnés, les Anciens les tracent pour deux
choses. L’une parce que le mêlement des planètes l’une avec l’autre est aus-
si en conjonction et en regard sur beaucoup de voles et donc se renouvelle
leur mêlement en bien et en mal en tous lieux et en toute heure.
Et plus la force du sort est montrée, c’est celui qui est pris de deux étoi-
les qui enseignent sur une chose, aussi comme Saturne et le Soleil qui tous
deux enseignent sur les pères, et donc il nous faut savoir l’éloignement
qui est entre eux en chaque point pour chercher l’affaire des pères. Et la
chose seconde, car toute chose qu’enseignent sur lui les étoiles ont besoin
de deux témoins ou de trois et donc peut être le témoin en soupçon quand
il y a une planète qui appartient aux étoiles de nuit et la seconde à celles
de jour, car alors le second sera plus fort que le premier. Ou bien il se peut
être que l’un enseigne sur le commencement de la chose et le second sur la
fin ; pour cela il nous faut tracer les sorts. Et le sort est sur trois manières,
deux de haut sont étants (fixes) en eux-mêmes toujours et le tiers est tour-
nant (mobile). Et l’un des étants est celui dont on prend le sort et le second
celui qui est pris à lui. Et le tiers celui qui est à l’encontre du degré germi-
nant et c’est le tournant, car chaque point se meurt. Et il nous faut tracer
les sorts du gré germinant parce qu’il enseigne sur le commencement des
œuvres. Et aussi on les tire du commencement de la maison qui ensei-
gne sur l’affaire et on trace ces sorts en grés égaux parce que les planètes
suivent la voie du cercle des signes (zodiaque), car quand on dit que telle
étoile est en tel signe et en tel degré et aussi tel germinant de tel signe, tous
sont en grés égaux et pour cela on trace ces sorts en grés égaux. Mais les
degrés d’ascension, parce que ce sont les degrés de l’orbe souveraine qui
est pardessus le cercle des signes sur 2 pôles, on compte tous les regards en
degrés égaux à l’encontre du cercle des signes ; et les Anciens ont éprouvé
ainsi pour les nativités et pour les demandes et les élections quand la Lune
donne la force à une des planètes en degrés égaux en force des regards
(aspects) et ils ont vu que leur jugement est vrai en toute heure en regard
quart ou tiers ou sixième, et sur cette voie nous avons aussi éprouvé nom-
bre de fois et cela est sorti à point.

123
LA PARTIE DIXIÈME DE CE LIVRE
DES REGARDS ET DES MÈNEMENTS

Sache que les regards et les mènements (directions) sont sur- deux
voies ; une voie, c’est le regard de la clarté avec le compte des ascensions
des signes répartis en chaque pays. La voie seconde ou compte des degrés
des signes et ils sont communs à chaque pays. Et si l’étoile est dans le
gré germinant, tu la dois mener (diriger) selon l’ascension des signes qui
est mutable en chaque lieu. Et si elle est au commencement de la maison
septième, tu la dois mener à rebours du degré de l’étoile, c’est-à-dire le gré
qui est opposite à son gré. Et si elle est au commencement de la ligne de
la moitié des cieux ou au commencement de la maison quarte, tu la dois
mener dans les ascensions des signes ou cercle de la droiture ; ainsi est la
pensée d’Hénoch. Et la voie seconde, selon le sens des Sages des Signes
(astrologues), est que tu dois mener toute étoile à tout sort (part) qu’il te
convient de mener en quelque lieu qu’elle soit en l’orbe (cercle), en grés
communs (égaux) à l’encontre du cercle des signes et non à l’encontre du
cercle de la droiture (équateur). Et ils ont éprouvé cette chose nombre de
fois sans fin et ont trouvé la chose vraie. Et donc le regard opposite sera
toujours à 80 degrés et le regard tiers cent vingt grés et le regard quart,
quatre-vingt-dix grés et le regard sixième soixante grés et tous les grés
communs, et on voit si l’étoile n’a pas de largeur (latitude) au pourtour de
l’imagination (écliptique) de l’orbe, et si elle a une petite largeur, elle dom-
magera peu et ainsi fit Albattoni dans son livre et tous les Anciens et ceux
qui venaient après eux. Et la raison de ces mènements est à dire quand tu
mèneras l’étoile au regard de sa clarté (orbe) pour savoir combien d’années
il y a entre eux et par les mènements (directions), il sera soit tout le bien,
soit tout le mal qui adviendra aux rois et le vainquement des royaumes de
gens à gens ou de gens à autres et les changements qui se remuent dans
le monde en choses communes et particulières du mal au bien ou du bien
au mal.
Les mènements sont sur 5 voies.
L’une pour savoir les affaires du siècle (monde) de façon commune ainsi
que les eaux du Déluge qui détruisirent le siècle, ou les choses des pays

124
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

comme les batailles et renouvellements des lois et le siècle sera en force


de chaque signe mille ans et la partie d’un an en ce mènement (direction),
une minute et quarante-huit secondes.
Et le mènement second est en dessous du mènement des mille années,
et il enseigne sur ce qu’il advient à chaque peuple et chaque angle et le siè-
cle en force de chaque signe, cent ans et la partie d’un an en ce mènement
est dix-huit parties.
Et la voie tierce est sous le mènement des cent et elle enseigne sur ce
qui se renouvelle en chaque pays et en chaque lignée, et sera le siècle, en
force de chaque signe, dix ans. Et ainsi chaque homme en force du signe,
dix ans, jusqu’à la fin de cent vingt ans et la partie d’un en ce mènement
est trois grés.
La voie quarte est le mènement qui est appelé alfridaire. Ainsi pour le
mènement des choses du siècle, elles commencent pour toute étoile dont
la maison de son honneur est levante (orientale) à l’encontre du signe de
l’Agneau. Mais pour les nés de jour, ils commencent avec le Soleil, et pour
les nés de nuit avec la Lune. Et communément, ce nombre du temps de
l’alphardar est soixante-quinze.
Et la cinquième est le mènement des unités des choses du siècle à savoir
ce qu’il adviendra pour chaque an, et aussi le né sera chaque an en la force
d’un signe et le signe qui retourne est appelé en carole (en cercle) et ce
mènement est parfait en douze ans et la partie d’un an est 30 grés qui sont
les grés d’un signe.
Et ainsi dois-tu mener la grande conjonction jusqu’à ce que translatent
Saturne et Jupiter de triplicité en triplicité jusqu’à ce qu’ils retournent à
leur premier lieu, et ce sera en 960 ans et la partie d’un an est 22 minutes
et 66 secondes et 5 tierces.
Et aussi tu dois mener la conjonction moyenne qui est la translation des
planètes mentionnées de triplicité en triplicité, et ce sera en 240 ans et la
partie d’un an est 1 degré et 29 minutes et 4 secondes.
Et aussi tu dois mener la conjonction petite en la translation des planè-
tes mentionnées de signe en signe dans les maisons de la triplicité, et ce
sera pour chacune 20 ans environ et la partie d’un an est 28 grés environ.
Et parmi les autres mènements, il y a encore la nativité de l’homme et les
révolutions d’année du monde, et c’est que tu dois mener du gré ascendant
au corps de l’étoile ou au regard de sa clarté au signe.

125
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Et le mènement des sorts et le rebours des signes est comme a men-


tionné Barthélemy au Livre du Fruit (Centiloque).

Maintenant sont finis les dix chapitres de ce livre. Louange au sire qui
étendit les airs. Amen.
Ici finit le livre du Commencement de Sapience que fit Abraham even
Azre ou Aezera que translata Hagin le Juif d’hébreu en roman et Obert
de Mondidier écrivit le roman et cela fut fait à Malines en la maison du
sire Henri Baie et fut fini en l’an de grâce 1273, au lendemain de la Saint-
Thomas l’Apôtre.

126
LE LIVRE
DES FONDEMENTS
ASTROLOGIQUES
Traduit du texte original par Jacques Halbronn
CHAPITRE I

La division du cercle

Les astrologues ont divisé le cercle en 360°, car ils n’ont pas trouvé de
nombre qui lui soit inférieur et qui possédât tous les diviseurs en dehors
du septième40 ; c’est pourquoi tu multiplieras ce nombre (360) par 7 et
trouveras une somme qui possède tous les diviseurs, c’est-à-dire 2 520. Ils
ont également choisi ce nombre, parce qu’il se rapproche du nombre de
jours du Soleil (365 j.) Et ils ont divisé les degrés du cercle en 12, parce
qu’ils n’ont pas trouvé de nombre inférieur avec autant de diviseurs, mais
aussi parce que, chaque année, il y a douze lunes et que chaque signe vaut
30 degrés ; ce chiffre possède plus de diviseurs que 12. Mais comme il ne
possède pas de quart en nombre entier, il fallut doubler ce nombre et on
a divisé les degrés en 60 minutes, et chaque minute en 60 secondes et cela
jusqu’aux dixièmes.

Signes et constellations

Les noms des signes (mazaloth) ont été déterminés d’après les constella-
tions visibles (tsouroth), constituées par les étoiles proches de l’écliptique.
Et il est exact que les parties propres à chaque signe soient égales bien
qu’on y trouve une constellation plus grande qu’une autre : ainsi celle du
Lion s’étend sur 400, tandis que celle du Bélier ne dépasse pas 70. Et, à
la fin du livre, je parlerai du problème de la précession des équinoxes, car
Ptolémée a dit que le cœur du Lion (étoile importante41 de la constellation
du Lion) se situait de son temps à 122° par rapport au point vernal (à 0°
Bélier42), soit 2° de plus que le début du Lion (à 120°), alors que de nos
jours, en l’an 4908 (soit 1148 de l’ère chrétienne), cette étoile se trouve à
18° du début du signe du Lion. Et Hénoch mentionne que cette étoile (de

40
Cf. note Fleischer, p. 25, n° 2.
41
C’est Régulus.
42
C’est Régulus.

128
LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

son temps) était à 25° du signe du Cancer. Et que faut-il penser de ce que
le nombre des étoiles se monte à 1 022 ? Ce sont celles qui sont visibles à
l’œil nu et, quant aux constellations septentrionales et méridionales, elles
sont fictives et conventionnelles. Ainsi la constellation de l’Aigle (non zo-
diacale) sera nommée par Ptolémée l’Amande, et l’on pourra modifier les
noms selon l’impression visuelle éprouvée à l’endroit des constellations
qui unissent une étoile à l’autre. Effectivement (cette convention est né-
cessaire) car le cercle, par essence même, n’acquiert de réalité que si son
commencement a été fixé en un point précis (même arbitraire). Dès lors,
on admettra les constellations mentionnées par les Anciens, à savoir les 48
constellations qui se trouvent sur la sphère supérieure, appelée sphère des
étoiles fixes (mazaloth, pris dans le sens d’astres).

Les sept sphères

Et en dessous, les sept sphères correspondant aux sept planètes (kokha-


vim) proches de la Terre, appelées errantes (en grec : planeta) parce que leurs
mouvements, à la différence des étoiles (elionim) se modifient ainsi que leur
hauteur et leur éclat par rapport à la Terre ; elles entrent en conjonction les
unes avec les autres, après qu’elles se sont séparées et en se séparant de la
conjonction. Elles sont l’image (par leur instabilité) de ce qui se produit
parmi les créatures terrestres. Et ces mouvements planétaires, se dérou-
lant aux alentours de l’écliptique, ne se mêlent pas aux constellations (non
zodiacales) septentrionales et méridionales.
Et en dessous des planètes, on trouve la Lune, et comme elle est proche
de la Terre plus que toute autre, elle enseigne sur le corps de l’homme ainsi
que tout commencement d’acte ou de pensée.

Prédominance d’une planète

Et les Anciens ont pu déterminer si une planète était plus importante


qu’une autre par deux moyens :
– lors de la conjonction de deux planètes, la planète inférieure (la plus
proche de la Terre) cache la planète supérieure et, selon ce principe, on
savait que Mercure était plus élevé que Vénus ;
– l’autre moyen tient au fait que la course de Saturne sur le zodiaque est
proche de 30 ans et celle de Jupiter de 12 ans et celle de Mars de 2 ans et

129
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

celle du Soleil de 1 an et de la Lune moins de 28 jours ; et voilà pourquoi


les courses de Vénus et de Mercure sont identiques à celle du Soleil (sur le
zodiaque), et la combinaison de l’une de ces planètes avec le Soleil ne peut
être observée par l’œil en raison de puissance de la lumière solaire. C’est
pourquoi il y a une controverse entre les Sages. Car il en est qui disent
que Vénus et Mercure sont au-delà du Soleil et certains disent le contraire.
Et d’autres encore ont dit que parfois elles étaient en dessous, parfois au-
dessus. Et ce livre-ci ne traitera pas de ces questions. Mais l’opinion de
tous les astrologues maîtres des jugements (qui pratiquent l’astrologie ju-
diciaire) était que ces deux planètes se trouvaient sous la sphère du Soleil,
jusqu’à ce que le Soleil se trouve au milieu de sa course.

La question des élongations

Les trois planètes supérieures s’éloignent du Soleil jusqu’à ce que se


forme un aspect d’opposition, alors que Vénus et Mercure ne s’éloignent
pas de lui du fait que l’élongation de Vénus est de 48° et celle de Mercure
de 28°. Et ces deux planètes sont comme collées au Soleil.

La lumière des planètes

Et la Lune qui est inférieure à tous les autres corps ne possède que la
lumière qu’elle tient du Soleil, ce qui n’est pas le cas des autres planètes in-
férieures ou des planètes supérieures qui possèdent leur propre lumière.

Signes et climats

Et quant à la raison pour laquelle, le Bélier, le Lion et le Sagittaire sont


de la nature du feu, il en est qui disent que cela est connu d’expérience,
et Yakub al Kindi soutient qu’il est connu que la chaleur et le froid sont
actifs et que la chaleur est l’agent le plus actif, et que le signe du Bélier
commence lorsque le temps se réchauffe. Dès lors, on dit que la nature de
ce signe est comme celle du feu et cet auteur a dit que le Cancer était le
commencement d’un changement de temps, car il se situe au nord. On a
dit que sa nature est celle du petit agent actif (donc le froid).
Et, selon moi, on a décidé que le Bélier était chaud et sec en raison des
constellations stellaires qui rappellent un Bélier. Et il en est de même pour

130
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

le Lion et le Sagittaire puisqu’on y trouve pour ce dernier la forme d’un


cheval (le Centaure).
Et on a dit au sujet du Taureau qu’il était froid et sec de par sa constel-
lation, et de même pour le Capricorne ; et comme la Vierge appartient à
la même triplicité (celle de l’élément terre), on a décidé que ce signe serait
froid et sec. Et la raison du trigone, je l’expliquerai quand il sera question
des aspects.
Et quant au fait que les Gémeaux, la Balance et le Verseau représentent
la forme d’un homme, c’est-à-dire un mélange de chaud et d’humide, on
a décidé que ces signes seraient de la nature de l’air.
Et parce que le Cancer, le Scorpion et les Poissons sont des constella-
tions froides et humides, on a décidé en conséquence du caractère de ces
signes (c’est-à-dire relevant de l’élément eau).

Planètes et climats

Et la raison du caractère des planètes inférieures est complexe et se


trouve dans le Tétrabible de Ptolémée qui dit que la Lune est froide et humi-
de en raison de la vapeur qui passe de la Terre vers elle et parce qu’elle est
inférieure au Soleil. Et Ptolémée a dit de même pour Mercure et Vénus ;
mais quand Mercure, en raison de sa vitesse et de son mouvement, entre
en conjonction avec le Soleil, il pénètre plusieurs fois par an dans l’aire de
combustion (du Soleil) : c’est pourquoi il est changeant de nature et parfois
il sera chaud (et non froid comme c’est le cas des planètes inférieures, en
général).
Quant à Mars, on dit que sa chaleur est brûlante parce qu’il est proche
du Soleil et que la lumière de celui-ci l’atteint. Et pour Saturne, qu’il est
froid, parce qu’il est loin du Soleil. Et comme Jupiter est intermédiaire en-
tre Mars qui est chaud et Saturne qui est froid, sa nature sera mélangée.
Et moi, Abraham, l’auteur (de ce livre), je dis que ce livre43 n’est pas
l’œuvre de Ptolémée, car il s’y trouve beaucoup de choses condamnées par
la pensée rationnelle comme par l’expérience ; je précise cela dans le Livre
des Nativités. Et d’autres ont dit que ces caractéristiques ont été détermi-
nées par l’expérience. La vérité est qu’il n’est pas de planète inférieure ou

43
Il s’agit du Centiloque. Littéralement « des quatres racines », mais peut être simple-
ment des quatre shearim (chapitres).

131
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

supérieure qui soit froide ou chaude, car les planètes sont formées d’éther,
comme l’a montré Aristote de façon décisive.

Aristote et les climats

Mais parce que le corps du Soleil est grand – il est 166 fois plus grand
celui de la Terre – et qu’il n’est pas très éloigné de la Terre, sa force se ma-
nifeste dans l’atmosphère et c’est en raison de ses mouvements que l’air
se réchauffe ; et parce que la Lune qui, bien qu’elle soit plus proche de la
Terre, possède un corps plus petit, et en raison de ses mouvements, elle
engendre dans l’air de l’humidité, car il est dans la nature de toute chose
de se dilater lorsqu’elle se réchauffe un peu. Comme la chaleur du soleil
est grande, il assèche immédiatement ; c’est pourquoi c’est la Lune qui
engendre l’humidité chez les végétaux et dans le cerveau, ce qui est chose
vérifiée. Le principe est qu’aucune planète n’engendre le froid, mais seu-
lement le chaud de par son mouvement et la nature de la lumière qui en
émane. Et on n’a pas déterminé que la Lune est froide uniquement parce
qu’elle n’engendre pas la chaleur comme il convient au tempérament de
l’homme, et c’est en vertu d’une considération similaire que les médecins
ont déterminé que la chair de bœuf est froide, alors qu’il est bien connu
que toute chair est chaude. Or, quand la température de l’homme est basse
(froide) ; celui-ci est en danger.
Et ainsi, pour saturne, qui est éloigné de la terre et possède un corps
moins grand que celui de Jupiter, on en a conclu qu’il était froid. Car
quand il domine chez un natif, il ne lui confère pas une chaleur suffisante
et présage la mort. Et on a décidé pour Jupiter qu’il était chaud et humide
comme la complexion de l’homme lui-même. Et pour Vénus qu’elle était
froide et humide, parce qu’elle est proche de la terre et que son corps est
plus petit que celui de la Terre, ainsi qu’il en est pour la Lune et pour
Mercure.
Et le corps de Mars est plus grand que ces deux derniers astres et rap-
proché de celui du Soleil. C’est pourquoi on a décidé qu’il était chaud et
rouge d’apparence ; et toute étoile qui est rouge, comme l’œil du Taureau
(Aldébaran) et le Cœur du Scorpion (Antarès), sera de même nature que
Mars,
Et on a décidé que le Soleil était masculin, car sa chaleur est grande
ainsi que la sécheresse qu’il engendre. Et pour la Lune, au contraire, elle

132
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

est féminine. Et on a dit que sa force réside dans la nuit, et c’est là chose,
avérée, alors que la force du Soleil est dans le jour, car il est en dessous de
la Terre pendant la nuit ; et on a décidé que Jupiter faisait partie des planè-
tes bénéfiques, comme j’en donnerai la raison quand j’arriverai à l’endroit
qui s’y prête, qu’il est masculin, car il engendre beaucoup de chaleur, et le
contraire pour Vénus.
Et on a décidé de Saturne qu’il était masculin et faisait partie des pla-
nètes diurnes, car sa nature est conforme à la chaleur du jour, et l’inverse
pour Mars. Et on a décidé qu’il était féminin et du groupe des planètes
nocturnes.
Quant à Mercure, il est variable à cause de la diversité de son mouve-
ment. C’est pourquoi on le dit tantôt masculin et tantôt féminin (neutre).
On parlera en son temps de la distance au Soleil exprimée par rapport à la
Terre, ainsi que du problème du Dragon.

133
CHAPITRE II

Il y a six signes nommés septentrionaux, car lorsque le Soleil les par-


court il se trouve au nord par rapport à l’équateur, ligne du juste, et l’in-
verse pour les signes méridionaux.

Le Bélier

Sa primauté
Beaucoup commencent leurs années à partir du début de l’entrée du
Soleil dans le signe du Capricorne, car alors les jours commencent à al-
longer après avoir atteint leur minimum. Et d’autres commencent leurs
années, du début de l’entrée du Soleil en Bélier, quand le jour et la nuit
sont égaux ; et beaucoup commencent leurs années avec l’entrée dans le
Cancer, car alors le Soleil se trouve proche des régions habitées44 (tropique
du Cancer) ; et beaucoup commencent avec la Balance, car c’est l’équinoxe
et qu’il est plus correct de commencer à partir de l’égalité des jours et des
nuits que d’autres localisations. Mais comme le Soleil, lorsqu’il pénètre en
Bélier (également équinoxial), s’approche des régions habitées et que le
monde recommence (à vivre, après l’hiver) et que c’est le contraire pour la
Balance (automne), il sera le premier de tous les signes.

Son lot

Et on a décidé qu’il était un signe de feu, comme je l’ai rappelé, et mas-


culin en raison de sa chaleur, et diurne car le jour est chaud, et oriental car
la région orientale (de la Terre) est chaude, et il est mobile (ou cardinal),
car les jours (lorsque le Soleil s’y trouve) commencent à s’allonger et la
nuit à diminuer. Et ses heures croissent en raison de la longueur de l’arc
diurne, et son pas diminue, ce qui est connu pour la sphère, et il est appelé
oblique en raison de la diminution de son pas, et il appartient aux bons
signes, car la force du Soleil y réside. Et il gouverne les tremblements de
44
Cf. Honijmann, Die sieben Klimata (Heidelberg, 1929).

134
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Terre et l’éclair, parce que le temps se modifie et que règle le froid et part
la chaleur. Et il est dit que s’il est septentrional, il fait naître la chaleur,
et s’il est méridional, le froid. Ce sont les paroles des Sages de l’Inde, et
Ptolémée se moque d’eux et dit que ce signe a une constellation formée
de quatre pattes qui le rendent semblable à un bélier. Et on dit que ses
membres sont coupés, car on ne les voit pas correctement les uns à côté
des autres. Et on dit qu’il règne sur les deux yeux du visage et sur les deux
profils, car ils se modifient.
Et il est dit qu’il a une moitié de voix, car il a la forme d’une bête et
non celle d’un homme, et on dit qu’il a le cœur à l’Orient (on parle de la
constellation), car il est chaud et que le jour et la nuit s’équilibrent. C’est
pourquoi (le printemps est en correspondance avec le lever du Soleil à
l’est) on dit que son cœur est oriental.
Et le Lion sera au nord-ouest et non à l’est45 ; le Soleil se trouve dans
l’hémisphère nord et de là le Sagittaire sera au sud-ouest et non est.
Et on dit que sa chaleur est modérée en raison du temps. Et, de même,
le sang relève de lui ; et quant aux goûts, le sucré lui revient et pour les cou-
leurs, le rouge et toutes sortes de teintes bigarrées, vu que l’œil se trouve
entre le blanc et le noir (qui font la synthèse de l’arc chromatique). Son lot
est le petit bétail, car ses étoiles ont la forme d’un agneau. Et quant aux
métaux, l’or, le fer, l’argent et le cuivre, car tous ceux-ci passent par le feu
et sa nature est feu.
Et on dit que le troisième climat est dans son lot, car sa chaleur est miti-
gée. Et on dit que son lot embrasse le pâturage, car la forme de ses étoiles
l’évoque, et pour ce qui est des endroits ignés46, car telle est sa nature. Et
il est favorable aux bandits, car c’est le domicile de Mars et que chaque do-
micile a sa raison d’être et, en l’occurrence, ce sont les bandits. Et les mai-
sons de prière, car il est au début du point vernal (référence à la prière du
matin, en correspondance avec le printemps). Et de même pour expliquer
qu’il régit les tribunaux. Et je ne sais pas la raison de ses lettres. Ses années
sont de quinze ans comme le nombre des petites années de Mars, comme
je l’expliquerai en son temps, et de même pour la raison de ses mois. Et la
raison des jours et des heures, je l’ai trouvée dans le livre d’Albumasar et
je l’ai éprouvée. Et de ce qu’on dit que s’y élevait (en Bélier) la forme d’une

45
Comme dans le texte de Fleischer.
46
Qui lui sont attribués au chapitre II du Reschit Hokhmah.

135
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

femme, la queue d’un poisson et la tête d’un triangle et la forme d’un tau-
reau, cela tient aux étoiles qui se lèvent et font penser à ces formes. Et il en
est pareillement pour tout ce que dit Ptolémée et qui vaut ici.
Mais tout ce que diront les gens de l’Inde et qui recèle, de toute façon,
une valeur, nous en ignorons le mystère.

Astrologie et anatomie

Et de ce qu’ils disent que le né aura le corps moyen et les oreilles faibles,


ce sont choses qui leur viennent de l’expérience. Et le Bélier, le Taureau, le
Cancer, le Scorpion, le Capricorne et les Poissons régissent les infirmités
et les cas de maladie. Et ce n’est pas ainsi pour les signes du Lion et du
Sagittaire, car leur chaleur est grande et sans moisissure (humidité, moi-
teur) : tout cela, ils l’ont tiré de l’expérience.
Il reste à parler des signes qui constituent l’homme-zodiaque et qui
régissent la santé du corps. Et on a affecté la tête à ce signe (du Bélier),
car c’est le premier de tous les signes et il régit le commencement ; puis
le Taureau règne sur le cou, les Gémeaux sur les épaules et les bras et les
mains, le Cancer sur les côtés et la poitrine, et le Lion sur le cœur et les
intestins (attribués généralement à la Vierge), la Vierge sur le ventre, la
Balance sur les hanches et le Scorpion sur les parties cachées ; le Sagittaire
sur les cuisses et le Capricorne sur les genoux et le Verseau sur les mollets
et les Poissons sur les pieds.

Les maladies

Les Sages d’Égypte ont dit que les douleurs de Saturne résidaient dans
la poitrine et celles de Jupiter dans le cœur. Et en voici la raison : on met-
tra le premier domicile de la planète face au signe du Bélier, car il est en
correspondance avec le Bélier. C’est pourquoi on dira que la douleur de
Jupiter est dans le Sagittaire (son domicile) qui est la première maison si
l’on prend son domicile comme point de départ (système de maisons par-
ticulier, « dérivé »). Comme le Bélier régit la tête, c’est pourquoi la douleur
de Mars dans le Bélier est la tête (le Bélier est un cas particulier puisqu’il
sert de référence), je veux dire son propre domicile.
Et ainsi comme les pieds sont le lot des Poissons jouxtant le Bélier,
c’est-à-dire que le début du Bélier est la fin des Poissons (dernier signe),

136
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

c’est pourquoi on dira que la douleur de Vénus, quand elle est située dans
le signe du Bélier, concerne les pieds, car le rapport du signe du Bélier à
son premier domicile, le Taureau, est analogue au rapport des Poissons au
Bélier (Poissons-Bélier-Taureau), c’est-à-dire que le début du Taureau part
du Bélier.
Et on a dit, d’après la répartition ainsi amorcée à partir du Bélier, que
le Cancer régissait la poitrine puisqu’il est quatrième à partir du Bélier (en
descendant le corps de l’homme) et comme le premier domicile de Saturne
est le Capricorne, qui est quatrième par rapport au Bélier : c’est pourquoi
on dira que la douleur de Saturne est dans la poitrine (Cancer également
à quatre signes du Bélier), et c’est la raison de chacune des douleurs dans
les signes.
Et de ce qu’on dit que dans une partie de ce signe (le Bélier) on trouve
le signe des rois, car la force du Soleil (exaltation) réside dans ce signe et
on dit qu’il régit les hommes de guerre et les massacres et le feu et le sang,
car c’est le domicile de Mars.

La théorie des domiciles

Et j’ai besoin de m’étendre à présent : j’ai déjà cherché dans les œuvres
des astrologues la raison des domiciles et je n’ai rien trouvé de correct,
si ce n’est qu’ils disent : « Ainsi veut l’expérience, le résultat auquel nous
sommes arrivés. » Je n’ai vu d’explication que chez Hénoch et c’est la sui-
vante :
Hénoch dit que le Cancer est le signe du monde, c’est-à-dire qu’il cul-
minait quand celui-ci fut créé. Car le Soleil se trouvait dans la moitié du
ciel au début du Bélier, au niveau de l’horizon, car il est crucial. Pour cette
raison, c’est dans ce signe que s’accomplissent les conjonctions de Saturne
et de Mars, pour chaque trigone, afin de connaître par leurs conjonctions
les choses du monde, comme je l’expliquerai dans le Livre des Conjonctions.
C’est pour cela que ce signe est septentrional et que la partie habitée
(oïkoumené) se situe dans la région au nord et que la force de toute planète
se manifeste du côté nord plus que dans tout autre signe. Comme la Lune
est proche de la Terre, on a fait de ce signe le domicile de la Lune, car c’est
le deuxième signe par rapport au Lion, domicile du Soleil, car sa force
apparaît dans toute la partie habitée plus fortement que dans les autres

137
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

signes (c’est le tropique du Cancer). Car alors la chaleur croît (en août) et
c’est pour cela qu’il s’agit des luminaires.
Et parce que ce sont les luminaires et que Saturne régit le contraire de la
lumière, c’est pourquoi ses domiciles sont opposés à ceux des luminaires,
c’est-à-dire en Capricorne et en Verseau, car c’est dans ces signes que le
froid augmente quand le Soleil (en janvier-février) y pénètre.
Et c’est pourquoi, vu que Jupiter lui est second pour la sphère, le do-
micile de Jupiter est second par rapport à celui de Saturne, c’est-à-dire le
Capricorne, et à celui de Jupiter, le Sagittaire qui vient avant, de sorte que
le rapport de l’un des domiciles de Saturne à son domicile est comme le
rapport du domicile de Jupiter à l’autre domicile de Saturne. Et le troisième
domicile à partir du domicile de Saturne, en avant et en arrière, devait re-
venir à Mars et le Bélier qui est avant, c’est-à-dire Verseau-Poissons-Bélier,
et le Scorpion qui vient après, c’est-à-dire Capricorne-Sagittaire-Scorpion,
qui est la troisième sphère par rapport à celle de Saturne.
Et parce que le Soleil, dans la quatrième sphère par rapport à Saturne,
envoie un aspect hostile (carré) comme je l’expliquerai quand on en arri-
vera aux aspects, il était normal que le domicile du Soleil entretienne un
aspect hostile (opposition) avec le domicile de Saturne.
Et parce que la Lune, dans la septième sphère se situe à l’opposé de la
sphère de Saturne et que la septième maison est celle des guerres, c’est
pourquoi le domicile de la Lune est opposé à celui de Saturne, et Hénoch
a dit : puisque nous savons que ces domiciles sont ceux des luminaires, on
a réparti les dix domiciles restants entre les planètes.

Le grand et le petit lot

Et à chaque planète il y avait attribué un domicile dans le lot du Soleil


et un domicile dans celui de la Lune, l’un devant et l’autre derrière. C’est
pourquoi les astrologues ont dit que, du Lion jusqu’à la fin du Capricorne,
c’est le lot du Soleil – le grand lot – et le Soleil a de la force dans son lot.
Et les planètes sont situées selon leur rang (en tant que sphères). Et de
même pour la Lune, dans le petit lot qui s’étend du Capricorne à la fin du
Cancer. C’est pourquoi, ont dit les Sages de l’Expérience, que toute chose
qu’achète un homme, lorsque la Lune est dans le petit lot, il la vendra plus
cher qu’il ne l’a achetée, et le contraire si elle est dans le grand lot.
Et quand tu réfléchiras sur le rapport existant entre la sphère de Saturne

138
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

et celle de Vénus, tu trouveras le même rapport du domicile de l’une au


domicile de l’autre, et le rapport du premier domicile de l’une au premier
domicile de l’autre sera le même que l’écart du deuxième domicile de l’un
au deuxième domicile de l’autre. Et de même pour Saturne avec Mercure.
Ceci est l’ordre des domiciles, et tu trouveras ainsi que les domiciles de
toutes les planètes équivalent à l’écart d’une sphère à l’autre, ce rapport
se retrouvant entre le premier domicile d’une planète et le premier domi-
cile de l’autre, tout comme entre le deuxième domicile d’une planète et le
deuxième domicile de l’autre.
Et c’est une chose avérée et il n’est pas nécessaire d’en dire plus. Et ainsi
les domiciles de Saturne sont en opposition avec les domiciles des lumi-
naires, car cette planète est en contradiction avec leur nature. Et l’un des
domiciles de Jupiter qui est dans le lot du Soleil (le Sagittaire) est en tri-
gone avec le domicile du Soleil, car sa nature s’y enrichit comme je l’expli-
querai. Et son deuxième domicile qui est dans le lot de la Lune se trouve
dans le même rapport avec le domicile de celle-ci. Et ainsi les domiciles de
Mars étant en carré avec les luminaires, car c’est une planète maléfique et
que le carré est hostile. Et les domiciles de Vénus sont en sextile avec les
domiciles des luminaires, car c’est une planète bénéfique. Mais elle n’est
pas un bénéfique parfait (c’est la « petite fortune » et non la « grande »), tout
comme le sextile est plus pauvre que le trigone, et le domicile de Mercure
est proche de celui du Soleil, car il n’est pas (dans le ciel) éloigné de lui.
Et Ptolémée a dit que si le lieu (dans le ciel) d’une planète se trouvait, du
lieu au Soleil ou de la Lune, dans le même rapport que son domicile l’est
du domicile des luminaires, alors cette planète acquiert une grande force.
Et c’est chose prouvée par l’expérience.

Son exaltation

Et ce signe (le Bélier dont il est traité malgré les digressions) est l’exal-
tation du Soleil, car il commence à tendre vers les régions habitées et
on voit sa force sur le monde. Et les Sages de l’Inde ont dit que le degré
d’exaltation est le dix-neuvième du signe, car là on y trouve une étoile qui
est un mélange de Vénus et de Jupiter, et s’il en est ainsi le degré change
(car l’étoile avance) comme j’en parlerai au sujet des degrés lumineux et té-
nébreux. Et ils ont dit que le Bélier est l’exil47 de Vénus, car il est en aspect

47
Terme technique ; en hébreu et en roman : maison de haine.

139
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

d’opposition à son domicile (en Balance), qu’il est la chute48 de Saturne


(qui a son domicile en aspect de quadrature avec le Bélier49) et le détriment
de Mercure, ce qui est une chose connue d’après le compte des mesures.
Et on a dit que les Maîtres des triplicités sont le jour le Soleil, car son
domicile et celui de Jupiter ont le même rapport avec le Bélier (trigone). Et
ils ont mis la force du Soleil le jour, car c’est le jour qu’apparaît sa force, et
ils ont placé Jupiter pour la nuit, car il peut se trouver au-dessus de la terre
(horizon) la nuit. Et toute planète qui est au dessus de la Terre a plus de
force que si elle se trouve sous la Terre. Et ils ont placé pour participant50
Mars, en raison de l’abondance de sa chaleur et que le signe est chaud et
que sa nature s’y consolide, et ils ont exclu Saturne, car il est froid. Et tu
dois savoir que ce que j’ai dit au sujet du froid et du chaud signifie ce que
la planète engendre (et non ce qu’elle est) et vise à faciliter la tâche des
étudiants.

Les décans

Et le premier décan, selon la connaissance des Sages d’Égypte, est à


Mars, car il est maître du signe, et le second décan (du Bélier) est au Soleil,
car son domicile est le deuxième (en suivant l’ordre des signes de feu) de
la triplicité, et le troisième à Jupiter, car il domine le troisième signe de la
triplicité. Et les gens de l’Inde ont commencé à distribuer les décans de-
puis Mars, le maître du signe, le deuxième décan au Soleil, comme c’est la
sphère qui vient avant Mars (par rapport à Saturne) et ainsi de suite pour
tous les décans jusqu’à ce que la fin des Poissons revienne à Mars, car la
série se reproduit plusieurs fois, et il y a un reste de 151. Et ainsi si tu dé-
sires savoir calculer les maîtres des décans d’un signe, sache quelle est la
distance de ce signe au début du Bélier et multiplie par trois. Et soustrais
la somme d’autant de fois sept qu’il est possible (congruence) et com-
mence à compter le reste à partir de Mars, maître du domicile dans l’or-
dre Saturne-Jupiter-Mars-Soleil-Vénus-Mercure-Lune ; alors tu trouveras

48
En hébreu : qalon, la honte.
49
« Qui a son domicile en aspect de quadrature avec le Bélier », phrase manquant chez
I. Fleischer, in Commencement de Sapience, ch. II).
50
Voir Boulainviller (H. de), Pratique abrégée des jugements astronomiques sur les nativités
(Éd. du Nouvel Humanisme, 1947 p. 8. Texte manuscrit de 1717).
51
Soit 5 x 7 = 35 sur 36 décans.

140
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

enfin le maître du décan, car celui qui suit selon l’ordre des sphères est le
maître du décan. Et quand tu parviendras à la Lune, commence toujours
avec Saturne.
On trouvera un exemple avec une naissance à 15° de la Vierge (pour le
Soleil). Nous savons déjà que les décans couvrent 10° et ici on se trouve
dans le deuxième décan du signe, et cinq signes ont passé depuis le Bélier.
Nous avons multiplié par trois (trois décans par signe), ce qui donne 15,
et nous avons ajouté 1 à cause du premier décan de la Vierge (on étudie
son deuxième décan), d’où un total de 16. Nous avons soustrait autant de
fois sept qu’il était possible et il reste 2. Nous commençons à compter à
partir de Mars, soit Mars et Soleil qui font deux, le décan en question doit
revenir à Vénus, car sa sphère est sous celle du Soleil.

Les termes et autres subdivisions du signe

Et quant aux termes qu’a signalés Ptolémée, il ne faut pas leur accor-
der crédit, car il dit simplement les avoir trouvés dans un texte antique.
Et les vrais sont ceux des Égyptiens, car ils sont éprouvés. Le nombre de
termes pour chaque signe est égal au nombre de planètes (donc cinq, en
dehors des luminaires) et a un rapport avec le nombre des grandes années.
Et comme la triplicité (de feu) se termine avec le neuvième domicile (le
Sagittaire), les Sages de l’Inde ont divisé le signe en neuf parties, appelées
neuvièmes (navamsas), et ainsi le 9 est la fin du nombre. Et ils ont attribué
les premiers navamsas au premier signe, le Bélier, et le deuxième navamsa au
Taureau et le neuvième navamsa au Sagittaire qui est le dernier de la tripli-
cité (de feu). Et si le signe ascendant est Lion ou Sagittaire, ils mettront le
premier navamsa au Bélier et le deuxième au Taureau, à la suite du Bélier,
car celui-ci est le début de la triplicité, et le principe est qu’on commence
toujours une triplicité avec un signe mobile (encore appelé cardinal) ; c’est
pourquoi le commencement de la triplicité (de terre) en Taureau com-
mence avec le Capricorne et se termine en Vierge. Et on commence la
triplicité (d’air) des Gémeaux avec la Balance, car c’est un signe mobile. Et
la dernière triplicité (de l’eau) avec le Cancer, signe mobile.
Et la raison de la force attachée au 12 est qu’on a divisé le signe sur la
base des 12 signes et que l’on a attribué la première partie au gouverneur
de l’ascendant et la deuxième partie au deuxième signe. Et une autre façon

52
Soit 2° 30 x 12 = 30°.

141
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

consiste à donner deux degrés et demi52 pour la force du premier signe


pour la façon évidente que voici : on a fait ainsi pour réaliser la force du
12 d’un signe. Et c’est correct, et c’est une grande force pour les cycles du
monde.

La question de l’Ayariamsa53

Les Sages de l’Inde ont dit qu’il y a des degrés lumineux et d’autres
sombres. Voilà leur explication : sache qu’il y a une grande controverse qui
dure jusqu’à ce jour entre astrologues. Il y en a qui mettent le début de l’an-
née quand le Soleil entre en Bélier, ce qui est bien pensé, et la cause tient
à l’entrée du Soleil dans la conjonction des deux grandes sphères (Jupiter
et Saturne). Alors, le jour et la nuit deviennent égaux54. Et Hipparque a
dit que l’année du Soleil était de 365 jours moins une fraction non définie
par eux. Et, selon Ptolémée, cette fraction est égale à une minute pour
300 jours. Les Sages arabes vérifièrent et trouvèrent qu’il manquait une
minute pour 110 jours. Et d’autres disent une minute pour 106 jours. Et
la vérité est que la perte est d’une minute pour 331 jours. Et les Sages de
l’Inde ne se préoccupent pas de la conjonction des deux grandes sphères.
Seulement, pour leurs années, ils tiennent compte de la conjonction du
Soleil avec une étoile jusqu’à la conjonction suivante (c’est un zodiaque
axé sur les constellations).

Et voici une deuxième controverse entre les Anciens. Il y en a qui disent


que les pôles de la sphère des signes montent et descendent de huit degré
et d’autres que deux cercles se trouvent au début du Bélier et de la Balance.
Et les Sages de l’Inde, selon leur technique, ont suivi un chemin correct,
car ils disent que les constellations ne bougent pas. Et les Anciens ont dit,
et Ptolémée avec eux, qu’en cent ans ils bougent d’un degré. Et les savants
qui ont ultérieurement vérifié leurs calculs ont trouvé que le mouvement
était d’un degré, pour 66 ans. Et la vérité est que le mouvement est d’un
degré pour 70 ans (72 exactement). Et s’ils ont eu raison quant au fait que
les étoiles se meuvent, le mouvement est déjà pris en (ligne de) compte
53
L’ayanamsa : écart angulaire entre le point vernal et le début de la constellation du
Bélier. Cet écart est diversement apprécié par les astrologues indiens qui hésitent entre
19° et 24°.
54
Cf. note Fleischer, p. 44.

142
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

dans l’année solaire de l’Inde. Et s’ils ne possédaient pas de mouvement


comme le soutiennent les tenants de la théorie des pôles, cela ne gêne-
rait pas les Sages de l’Inde. Et il faudrait un long commentaire pour ces
choses. Et le principe est que les Sages de l’Inde ont divisé les signes de
façon égale selon la vision des yeux. Et la raison en est que la forme chez
Ptolémée et ceux qui sont avec lui revient à la méthode argumentative. Et
dans le cas où un astrologue désire tracer le degré ascendant ainsi que la
position des planètes, il le fera selon les calculs des Tables établies par les
Sages de l’Expérience. Mais s’il voulait juger au moyen des constellations
et des degrés lumineux et obscurs ainsi que par les trous – car le fonde-
ment des étoiles les plus sombres est semblable à un homme qui tombe
dans un puits – il faut soustraire, pour l’année 4908, huit degrés entiers. Et
la position des grandes étoiles mentionnées pour chaque signe55 vient de
la façon de procéder des Maîtres de l’Expérience actuels.

Taureau

Du fait qu’il est froid, on a dit qu’il était féminin, nocturne. Et on a


décidé que c’était un signe debout, car le temps va dans un sens. Et ce
n’est pas la peine de rappeler tout ce qui a été dit en parlant du Bélier. Le
Taureau régit la fécondation et la multiplication, car il est le domicile de
Vénus et son principe est un mélange de chaud et de froid en raison de
sa nature et du temps. Il régit la bile noire, car il est froid et sec. Et parmi
les goûts, ce qui est sucré en raison du temps qui est chaud et humide, et
le goût âpre et la constipation en raison de sa nature, et il domine les chê-
nes élevés, car il est un signe de terre. Et il est le domicile de Vénus : c’est
pourquoi l’on a dit qu’il était utile pour les fruits et pour tout arbre dont
le goût et l’odeur sont bons. Et quant à sa domination des termes, on a
trouvé cela par expérience. Et ses années sont de 8 comme le nombre des
années de Vénus. Et on l’a appelé méridional, car c’est ce qu’on a constaté.
Et Ptolémée discute au sujet des Anciens et dit que les signes de feu relè-
vent du vent du nord et les signes d’eau du vent d’est. Mais il reconnaît que
les signes de terre sont méridionaux et ceux d’air occidentaux. Et Yakub
al Kindi soutient que les signes de feu sont orientaux et inclinent vers le
nord. Et c’est cela qui est juste.
55
Dans le Réshit Hokhmah.

143
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Gémeaux

On dit de ce signe qu’il a deux corps, car la première moitié est de la


nature du temps de chaleur et l’autre de celle d’été. Et c’est la raison qui
vaut pour le signe de la Vierge, celui du Sagittaire et celui des Poissons (ca-
tégorie des signes mutables). En raison de sa forme humaine, le signe des
Gémeaux n’a pas beaucoup d’enfants ; on dit qu’il est stérile et qu’il règne
sur tout ce qui est élevé et sur le ciel, car il est de nature aérienne et qu’il
se trouve du côté nord, lieu de la culmination du Soleil.

Cancer

On dit que ce signe est de longue ascension, car il dépasse 30° d’éten-
due (en mouvement diurne). Du début de ce signe à la fin du Sagittaire,
ce sont les signes de longue ascension et, du début du Capricorne à la fin
des Gémeaux, ce sont les signes de courte ascension où chacun couvre
moins de 30°. Et on a déjà expliqué pourquoi on a attribué la poitrine à ce
signe, car on a réparti le corps de la tête aux pieds. Ainsi a-t-on dit que le
Taureau dominait la gorge, les Gémeaux les mains et les bras, le Lion le
cœur. A ce sujet, Ptolémée a dit que chaque fois que Vénus à la naissance
se trouvait en Lion, le né aura grand besoin des femmes, et la raison en est
que Vénus domine la Fornication ; et il en est ainsi parce que ce signe régit
le cœur et il n’est pas besoin de parler des autres signes, car leurs raisons
sont analogues à celles du Bélier56.

Vierge

Et on a dit de la Vierge qu’elle régissait l’homme et l’oiseau, car elle


a ces deux formes. Et on a dit qu’elle régissait les petites plantes, car le
maître de ce signe est la plus petite planète (Mercure), et comme c’est le
domicile de Mercure on a dit que ce signe régissait la sagesse, le métier de
scribe et le travail de l’artisan.

Les exaltations

Et je vais parler des exaltations. On a dit que l’exaltation de la Lune est

56
Il arrête donc ici l’énumération systématique du caractère des douze signes.

144
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

au troisième degré du Taureau. C’est l’avis des Sages de l’Inde, et Ptolémée


dit que tout le signe constituait l’exaltation, et la cause en est que lorsque
la Lune est conjointe au Soleil, au commencement du monde, on la voit à
l’ouest de la Terre dans le signe du Taureau. Et les Sages de l’Inde disent
que cela tient à ce que la distance au lieu d’exaltation du Soleil est celle
qui permet de sortir de l’aire de lumière du Soleil. C’est pour cela que c’est
le troisième degré du Taureau. Et le degré de chute du Soleil est 19° de la
Balance. Et le degré de chute de la Lune est 3° du Scorpion. C’est le lieu de
l’incendie, et ils ont dit que la force de toute planète s’affaiblit ici et on l’a
appelé lieu de combustion, comme si la planète était brûlée par la lumière
du Soleil. Et on a dit que la Balance était le lieu d’exaltation de Saturne, car
sa nature est inverse de la nature du Soleil, et son lieu d’exaltation est le lieu
de débilité du Soleil, comme le lieu de chute de Saturne est l’exaltation du
Soleil. Et les Sages de l’Inde ont dit que l’exaltation de Saturne est à 21° de
la Balance, car c’est ce qu’ils ont constaté. Hénoch a dit que l’exaltation de
Saturne était à 2° de l’exaltation du Soleil, pour que le Soleil n’en souffre
pas trop. Et les Sages de l’Inde soutiennent que l’exaltation de la Tête
du Dragon (caput draconis) est à 3° des Gémeaux et la chute57 de la queue.
Et Ptolémée se moque d’eux, car la Tête du Dragon n’est pas une planète,
mais l’intersection de l’orbite de la Lune avec celle du Soleil (en fait, de
la Terre). Et il faut lui donner raison. Et ils ont dit au sujet de Jupiter que
son exaltation se trouve en Cancer, car Jupiter règne sur les vents du nord
quand il se trouve dans ce signe et il y multiplie les vents. Tout comme
Mars engendre des vents du sud et les fait se multiplier quand il demeure
dans le signe du Capricorne, et ils ont dit que c’était là l’exaltation de Mars.
Il a un aspect d’opposition à Jupiter tout comme Saturne par rapport au
Soleil, car la nature de Mars est inverse de celle de Jupiter. Et les Sages de
l’Inde ont dit que le degré d’exaltation est à 28° du Capricorne, car il s’y
trouve une étoile de sa nature. Et ils ont dit, au sujet de Vénus, que son
exaltation était en Poissons, car ainsi ont-ils trouvé. Et sa chute est en
Vierge, parce qu’elle régit toute fornication mauvaise, perverse. Et parce
que Vénus régit les plaisirs du monde et Mercure les choses de sagesse, on
dit que l’exaltation de Mercure s’opposait à celle de Vénus et que sa droite
est au contraire l’exaltation de son adversaire.

57
Et non l’or, comme le veut le texte de Fleischer, qui n’apporte pas de note.

145
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Si l’on dit des signes d’eau qu’ils n’ont pas de voix, cela tient à ceux qui
naissent dans l’eau (les Poissons).
Et la raison des domiciles de la triplicité de feu, je l’ai déjà mentionnée.
Et ils ont attribué la première maîtrise de la triplicité (de terre) pour le
jour, à Vénus pour les signes de terre, car le Taureau est le domicile de
Vénus. Et ils ont dit que la Lune est la maîtresse pour la nuit, car elle est
exaltée dans ce signe (du Taureau) et qu’on la voit plus la nuit que le jour.
Et Mars (exalté en Capricorne) leur est associé, car il régit les vents du sud
et que les signes de terre sont méridionaux. Et on a exclu Mercure (exalté
en Vierge) et Saturne (au domicile en Capricorne), car ils n’exercent pas
d’effet sur les vents du sud.
Et ils ont mis la première maîtrise de la triplicité d’air sous le contrôle
de Saturne (exalté en Balance), car c’est une planète masculine et diurne.
Et ils ont placé Mercure maître de la triplicité (trigonocrate), car il régit le
signe des Gémeaux, qu’il est plus nocturne que diurne, et on commence
avec lui le jour comme la nuit (Mercure est neutre). Et on a exclu Vénus
qui régit la Balance de la force de la triplicité, car elle régit les plaisirs du
monde. Et comme ces signes sont droits on a mis à sa place Jupiter (qui ne
régit aucun signe d’air), car sa nature est droite. Et on a attribué la dernière
trigonocratie (l’eau) à Vénus (qui ne régit aucun signe d’eau), car ces signes
ont une influence sur la fécondation et la croissance : comme telle est la
nature de Vénus. Et on commence avec elle le jour, et le deuxième maître
est Mars, maître du Scorpion, et on lui a associé la maîtresse du signe du
Cancer, la Lune. C’est la raison qu’ont donnée les Anciens. Et Ptolémée
est d’un avis différent. Nous avons déjà vérifié ses propos, mais le résultat
a été négatif. C’est pourquoi nous nous appuierons sur les Anciens, et je
te donnerai un principe : tout ce que tu trouveras chez Ptolémée au sujet
des sphères, cela est exact et rien ne le dépasse, mais il n’a aucune autorité
en astrologie judiciaire. En revanche, tout ce que tu trouveras en matière
de jugements chez le roi Dorothée ou chez Masshalah, qui vient de l’Inde,
repose-toi sur eux. Quant à ce qu’ont dit les Anciens sur la nature des étoi-
les qui forment les constellations zodiacales, ainsi ont-ils éprouvé. Mais
n’imagine pas que leur nature est complexe (composite) pour autant. Mais
c’est le fondement de leur nature de faire naître sur Terre une force analo-
gue à leur nature même.

146
CHAPITRE III

L’essentiel des jugements est fondé sur les aspects. Yakub al Kindi a dit
que puisque les signes sont au nombre de douze, on les divise par moitié
(par couples) et c’est l’opposition, puis par quart, puis par tiers et enfin par
sixième. Et on ne les divise en d’autres sortes. Et les Maîtres des Mesures
ont dit que le cercle ne se divisait qu’en ces seuls aspects. Et la preuve en
est que tout ce qui est circulaire est coupé par un diamètre d’un bout à
l’autre. Et comme tout cercle possède deux diamètres, on le divisera en
quatre parties égales. Chaque partie est à une extrémité d’un diamètre.
Et on les nomme angles, comme je l’expliquerai, et c’est l’aspect de qua-
drature. On peut aussi diviser le cercle en trois parties égales. Si tu places
un point dans trois des quatre quadrants diamétraux et traces l’arc des
deux côtés, alors le cercle se divise en trois parties égales, car on a ainsi
constitué un triangle équilatéral. Et la mesure de chaque triangle (il y en a
quatre) sera égale. Et on obtient le trigone. Si tu choisis un point dans un
des quadrants, cela donne un triangle équilatéral dont chaque côté est égal
à la moitié d’un diamètre. Et c’est le sixième du cercle, à savoir le sextile.
Moi-même, Abraham, j’ai cherché à comprendre le calcul des aspects.
Et il n’est point nécessaire de rappeler la raison de l’opposition, car elle
découle directement du cercle. Et je parlerai de son mode de calcul au
sujet de la septième maison. Quant aux autres aspects, le processus est le
suivant. Nous avons trouvé le 1 (du Bélier, signe de feu) avec le 5 (du Lion,
autre signe de feu) qui sont égaux, car ils se protègent mutuellement (tri-
gone). Et le 6 (de la Vierge, signe de terre) est semblable au 2 (du Taureau,
autre signe de terre), car ce sont des nombres pairs et qui se divisent en
nombres impairs (le 3 et le 1), et de même pour le 3 (des Gémeaux, signe
d’air) avec le 7 (de la Balance, signe d’air), car ils sont impairs et ont des
diviseurs impairs. Et le 4 (du Cancer, signe d’eau) avec le 8 (du Scorpion,
autre signe d’eau), et ainsi jusqu’à l’infini. Et commence avec le compte
que tu veux. Et la maison V doit être comme la maison I, tout comme la
maison IX, qui est comme la V, sauf qu’elle vient en dernier. C’est pour-
quoi le trigone implique un accord parfait.
Et il en est de même du 1 (du Bélier) et du 3 (des Gémeaux), tous deux

147
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

impairs mais non composés (sans racine), tout comme le 5 (du Lion) qui
ne l’est pas non plus. Et 2 (du Taureau) avec 4 (du Cancer), qui sont des
nombres pairs. Mais leur nature n’est pas parfaite, car l’un se divise en
nombres impairs (3 divisé par 3 et 1) et l’autre en nombres pairs (4, 2) et
c’est là le sextile. C’est pourquoi on dit de lui que c’est un demi-accord.
Et quant à 1 (du Bélier) avec 4 (du Cancer), ils ont un rapport curieux,
car l’un est une racine (1) et l’autre en a une (2, racine de 4). L’un est im-
pair et l’autre pair. Et de même pour 2 (du Taureau) et 5 (du Lion) et pour
toute combinaison analogue. C’est du carré qu’il s’agit, qui est un aspect
hostile.
Les géomètres ont longuement discouru sur les aspects et ce n’est pas le
lieu de rappeler ce qu’ils ont dit.

La force des aspects

Et l’aspect qui se forme avant la planète se nomme dextre comme c’est


la coutume chez les hommes. Quant à ce qu’on dit que l’aspect d’opposi-
tion était fort, c’est logique parce que c’est la moitié d’un cercle. Et le carré
est plus fort que le trigone même s’il est moindre de nombre (90° contre
120°), et cela du fait qu’il forme un angle. Et le sextile est le plus faible de
tous par la faiblesse de son nombre (60°), et ceux qui disent au sujet des
pas qu’ils sont égaux, ce n’est pas la peine de chercher un fondement car
c’est connu, et il en est de même pour chaque signe dont les heures obli-
ques sont égales. Et les signes de longue ascension sont bons pour toutes
choses et ont plus de force que ceux de courte ascension et on les nomme
commandants58.

Les quadrants

Le Bélier et la Balance, même s’ils sont tous deux chauds et équinoxiaux


et que leur nature soit active, ont entre eux des rapports d’hostilité en rai-
son de l’opposition. Et quant à ce qu’on a dit sur la division de la sphère à
tout instant en quatre parties, la règle veut que le quadrant qui s’étend de-
puis le milieu du ciel jusqu’au degré ascendant, qui est oriental, a la priorité

58
Passage suivant sauté (p. 54), sans aucun rapport avec le contexte ; il concerne les
conjonctions planétaires.

148
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

et est semblable à l’air, et le sang est en correspondance avec l’air et son


apparence est blanche car ce quadrant est le premier qu’aperçoit l’œil (le
matin). Et le quadrant qui s’étend entre le milieu du ciel et le descendant,
on a dit de lui que son action était rétrograde, car il appartient au demi-
cercle qui descend. Et son apparence est rouge en raison de sa grande
chaleur. Et ce n’est pas la peine de signaler les autres quadrants, car ils pro-
cèdent tous de la même façon. Et l’apparence est noire en raison du froid
et sec (pour le quadrant qui va du fond du ciel à l’ascendant) et vert ou
jaune en raison du froid et de l’humide (pour le quadrant qui va du fond
du ciel au descendant). Et on a nommé tout ce qui se situe au-dessus de la
Terre « droit » pour faire image, car cette moitié a plus de force que l’autre,
comme c’est le cas de la main droite par rapport à la main gauche. Et les
deux quadrants (compris dans ce demi-cercle) sont appelés droits, car ils
confèrent beaucoup de force. Et quant à ce qu’on a dit de la demi-sphère
montante que les pas des signes dans la moitié qui descend sont comme
les pas (distance parcourue en un jour) des signes qui sont à l’opposé dans
la demi-sphère qui monte, cela est connu et répandu. Abraham a dit : il y
a une controverse entre les Sages de cet art, car il en est qui disent que de
l’ascendant au fond du ciel, le quadrant est oriental et que, du milieu du
ciel à l’ascendant, le quadrant est méridional. Et ainsi du fond du ciel au
descendant le quadrant est septentrional, et du descendant au milieu du
ciel il est occidental. Les maîtres de l’Astrolabe ont divisé de la sorte, et
mon opinion tend vers eux.
Et sur les propos relatifs aux 12 maisons, je n’ai pas trouvé dans les li-
vres des Anciens de raisons à mentionner. Ils ont simplement dit qu’il ne
faisait pas de doute qu’à tout instant le cercle se divise en quatre parties,
tout comme les points obtenus à partir des diamètres d’un cercle. Et c’est
la vérité, car face au degré ascendant, par rapport à la Terre, on trouve un
autre degré, descendant, par rapport à elle. Et un troisième degré au milieu
du ciel et un quatrième au fond du ciel.
Et on a dit que chaque chose se divise en trois parties. Car cela com-
mence à croître, puis cela s’arrête, puis cela décline jusqu’à disparaître.
C’est pourquoi chacun des secteurs délimités par les quatre points a été
subdivisé en trois. Et on a appelé les quatre points des angles59. Et les
maisons qui les jouxtent deviennent à leur tour des angles : on les nomme
59
Et non des pôles, comme le propose Fleischer dans une note.

149
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

succédentes. Et elles ont une force moyenne, car les angles disposent de
la plus grande force. Et il est normal que la plus grande force soit accor-
dée à l’angle du milieu du ciel et au premier angle, celui de l’ascendant, et
Masshalah a dit que ce dernier est plus puissant que celui du milieu du
ciel. Et Ptolémée a dit le contraire, et la règle est avec lui. Et l’angle de la
maison VII est plus fort que l’angle de la maison IV et, parmi les maisons
succédentes, la XI est la plus forte, car elle jouxte l’angle des honneurs (la
X) et elle est au-dessus de la Terre et sextile à l’ascendant.
Vient ensuite la maison V ; même si celle-ci se trouve sous la Terre, elle
est en trigone avec le point ascendant. Ensuite la maison II, car elle n’a
pas d’aspect avec l’ascendant tout comme la VIII ; mais comme la maison
II est plus proche de I (angle des honneurs [X]) que du descendant (VII),
on a dit qu’elle était meilleure que la VIII. Et on a dit que la meilleure des
maisons cadentes (qui suivent les succédentes) était la maison IX, car elle
se trouve au-dessus de la Terre et en trigone avec l’ascendant et vient après
la maison II bien que située sous la Terre et qui a un sextile avec l’ascen-
dant. Restent deux maisons, la VI et la XII, pires que toutes les autres. Car
aucune d’elles n’a d’aspect avec l’ascendant, et la VI est plus mauvaise que
la XII car elle est située sous la Terre.
Abraham a dit : en raison du fait que l’ascendant sort sous la Terre, cela
évoque un nouveau-né qui sort du ventre de sa mère (par le bas). On a dit
que cette maison régissait la vie et le corps : de là les questions concernant
toute pensée cachée puis dévoilée. Et c’est le premier angle, et on trace
toujours une ligne (qui aboutit au descendant). Et on nommera les deux
(autres) angles, l’un le haut de la ligne (X) et l’autre le bas (IV). C’est pour-
quoi ces deux angles régissent les parents. Et les Anciens ont dit que la
maison IV concernait le père et la X la mère. Et Ptolémée dit le contraire,
et la règle est avec les Anciens, car le signe qui régit la mère doit être visible
alors qu’il n’y a pas de maison plus cachée que la IV. C’est pourquoi on dit
qu’elle domine les trésors cachés. Et comme c’est le dernier des angles, il
régit la fin des choses ainsi que sols et champs. Et on a dit que la maison X
régit la puissance et la domination, car il n’en est pas de plus élevée qu’elle.
Elle règne sur l’art qui porte son nom et qu’on évoque.
Et comme la maison VII est opposée à la I – l’une monte et l’autre
descend – , on a dit qu’elle régit ce qui est féminin, puisqu’elle s’oppose
au principe masculin (en I). Et comme sa marche est égale en tout point
à celle de la I, c’est pourquoi elle régit l’épouse qui ressemble à l’homme

150
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

sans un rapport avec la I et qu’elle régit les associés. Et comme elle est
opposée à la I, elle régit les guerres. Et comme la maison V est de la na-
ture de la maison I (elles correspondent à deux signes de feu), car elle est
en trigone et en accord parfait, c’est pourquoi elle régit la progéniture,
la boisson et l’habillement qui sont nécessaires à la vie de l’homme. Et
comme la XI vaut plus que les autres maisons succédentes, car elle fait un
sextile avec l’ascendant, sextile qui est un demi-accord, c’est pourquoi elle
régit les amis (un demi-amour). Et en raison de sa force, car elle jouxte la
maison des honneurs (X), elle régit grâce et honneur.
Et comme la maison II est située à proximité de l’angle I qui régit la
vie, c’est pourquoi on dit qu’elle est la maison de la richesse et de ceux
qui aident le né. Et comme la maison VIII est située près de l’angle VII,
opposé du I, et qu’elle n’échange pas d’aspect avec lui, c’est pourquoi on
dit qu’elle est la maison de la mort, et beaucoup ont dit que le maître de la
VII régissait la mort de l’homme, car c’est le contraire de la vie. Et c’est
l’avis d’Hénoch et de Dorothée, d’Haly et des Babyloniens. Et la règle est
avec eux.
Et comme la maison IX est cadente par rapport à l’angle, on a dit qu’elle
régit les chemins et celui qui quitte sa situation, car la sagesse de l’âme
est pareille à un homme qui cherche d’un lieu à un autre. Aussi a-t-on dit
qu’elle était la maison de la sagesse et aussi de la foi, car la foi est fille de
la sagesse.
Et de même a-t-on dit de la III qu’elle régit le sens commun, car elle
aspecte l’ascendant par un sextile (de médiocrité). On a dit qu’elle régit les
frères et les proches et ce qui est en correspondance avec eux. Et comme
la XII est cadente et sur le zodiaque, elle est totalement distincte de la
nature du signe ascendant (qui la jouxte) et dont la nature active est la
caractéristique principale.
C’est pourquoi elle régit les luttes et la chute et la honte. Car elle n’est
pas reliée avec l’ascendant. Elle régit la prison et comme il y a des parties
du signe qui se trouvent à l’ascendant à condition que l’ascendant ne tom-
be pas au tout début du signe, on a dit qu’elle régit les bêtes sauvages qui
sont combinées avec l’homme (Centaure, par exemple). Et il reste la VI, et
comme elle est sous la Terre, elle régit les guerres secrètes et les maladies,
les infirmités.
Et voici un principe pour tout ce qui est relatif aux maisons : les Sages
des Signes (les astrologues) disent que tout cela leur est venu de l’expé-

151
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

rience. Et pour ce qui relève des trigonocraties, je n’ai pas trouvé les rai-
sons dans les livres des Anciens, mais dans ceux d’Androzgar, fils de Zadi
Faroukh le juif, et il n’y avait pas dans sa génération de Sage comme lui en
matière de signes. Et les Sages de l’islam, qui vinrent après lui, le recon-
naissent.

152
CHAPITRE IV

Abraham (l’auteur) a dit (ajout du copiste) : j’ai déjà mentionné la rai-


son de Mars (plutôt que de Jupiter), de Saturne et des autres corps céles-
tes, pourquoi les a-t-on (Mars et Saturne) dits néfastes ? On a tiré cela
de la science des proportions (géométrie), car on a trouvé Saturne avec
un compte de 32, qui est extrait du rapport entre sa sphère à celle de la
Terre60. Et on a dit que Jupiter avait un compte de 24 et Mars de 20, le
Soleil de 18 et Vénus et Mercure de 16 et la Lune de 12. En effet, le rapport
du Soleil (18) à Jupiter (24) est d’une unité plus un tiers61 et c’est un rapport
noble. Quant au rapport de la Lune (12) à Jupiter (24), il est du double, et
c’est aussi un rapport (une proportion) noble. Et, de ce point de vue, les
luminaires n’entretiennent pas de rapports avec Saturne et Mars, et c’est
pourquoi ces derniers sont maléfiques.

Planètes et maisons

Et Abidmonia a dit que Saturne régnait sur le corps de l’homme comme


il le fait sur la première maison, et Jupiter règne sur l’argent dans la mesure
où c’est la deuxième sphère après Saturne. Mars règne sur les frères com-
me c’est le cas de la maison III, car sa sphère est la troisième par rapport
à Saturne. Et le Soleil règne sur le père, à l’instant de la maison IV, car sa
sphère vient en quatrième position. Et Vénus régit la reproduction et la
multiplication, car elle règne sur la maison V puisqu’elle est cinquième par
rapport à Saturne et Mercure, et sur les serviteurs, étant en rapport avec la
maison VI, puisque sixième à Saturne. Et la Lune règne sur les femmes,
étant en rapport avec la maison VII. Et voilà Saturne qui revient pour
servir en huitième maison. Ainsi règne-t-il sur la mort comme il domine
la maison VIII. Et le lot de Jupiter retombe sur la maison IX qui régit l’art
et le culte comme c’est la nature de Jupiter, et la maison X revient à Mars,
car, lui aussi, régit le pouvoir et la force ainsi que le gouvernement. On
60
Car plus une sphère est éloignée de la Terre, plus le rapport est considérable.
61
Soit : 18 + 6.

153
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

arrive à la maison XI pour le Soleil, car lui aussi régit la grâce et l’honneur
tout comme il régit la XI. Et reste la maison XII pour Vénus, qui régit par
sa nature les plaisirs, ceux-ci aboutissent à la honte et au mépris puisqu’elle
régit la maison XII.

Saturne

J’ai déjà mentionné pourquoi cette planète est froide et sèche. Et le prin-
cipal, dans la mort, c’est le froid et la sécheresse. C’est pourquoi il régit la
mort, la tristesse et le deuil ainsi que les choses anciennes, car c’est une
planète supérieure et son mouvement est lent. Et il a sous sa domination
l’Inde, car c’est le premier climat, et les Éthiopiens, car ils sont noirs, et
les juifs, car leur signe est le Verseau, et les vieux, car c’est une planète
supérieure, et les paysans, car la terre dépend de lui. De là, la partie du
corps humain qui lui correspond est la rate. Et les tanneurs, les vidangeurs
dépendent de lui, car la bile noire qui est sa nature régit la saleté. Et il lui
revient le plomb, car il est lourd et ne sert pas à grand-chose. Et parmi
les phénomènes terrestres, les cavernes et lieux obscurs, car la bile noire a
pour nature de s’isoler et de ne pas rester dans un lieu habité. Et Saturne
règne sur les bêtes de taille (le gros gibier), car il est un astre supérieur.
Et il gouverne la laideur, car la bile noire ne possède pas une belle forme,
et le chêne et la noix de galle lui reviennent par sa nature. Et toute chose
qui sécrète un poison mortel, car il régit la mort. Et il régit le froid, car il
s’y manifeste un arrêt. Et quant aux vêtements, tout vêtement épais, car la
nature de la bile noire est d’être épaisse et il n’aime que les choses épais-
ses. Sous son contrôle, les choses de l’intelligence, car il est supérieur, la
connaissance des secrets. On y trouve aussi le fait d’agir violemment, de se
fâcher, de s’affoler, car son être est néfaste, et il régit tous les métiers péni-
bles. Et il régit les voyages au loin, car il est supérieur et dans sa nature on
trouve les os, car ils sont froids et secs et constituent l’armature du corps.
Et dans son lot parmi les sept orifices de la tête reliés aux sept planètes,
où les yeux reviennent aux luminaires, les oreilles à Saturne, et Jupiter qui
sont des planètes supérieures, la langue avec la bouche à Vénus, et tous
les Sages ont éprouvé cette distribution et l’ont pratiquée avec succès. Et
Saturne régit la folie, car il est lié à la bile noire, ainsi que l’hémiplégie,
la lèpre, les douleurs chroniques, car sa marche est lente ; et il régit la
vieillesse comme l’explique Ptolémée, car la Lune correspond aux quatre

154
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

premières années, puis Mercure aux dix années suivantes, après Vénus
couvre 8 ans, le Soleil 19 ans, Mars 7 ans, Jupiter 12 ans et viennent enfin
les années de Saturne. Et de là on en déduit l’apparence des hommes selon
leur nature (planétaire).
Et déjà j’ai signalé que parce qu’il était froid, sa force se faisait valoir à
l’est. A ce sujet, on a dit qu’il était oriental, et tu dois savoir que le com-
mencement des jours est le dimanche (premier jour), car les astrologues
ont constaté que ce jour-là le Soleil est plus fort que les autres jours. Et
quand ils ont divisé le jour en douze heures, ils ont toujours attribué la
première heure au Soleil, maître du signe et de l’heure ; la deuxième heure
revient à Vénus dont la sphère se trouve en deçà de celle du Soleil (placé
entre Vénus et Mars). C’est pourquoi ils ont dit que le maître de la deuxiè-
me heure, pour le premier jour, est Vénus et elle accompagne le Soleil
porteur de vie, car elle y a beaucoup de force. Et ainsi de suite pour les
autres planètes. Et la huitième heure retombe sur le Soleil et de cette façon
le partage donne à Saturne le jour du sabbat et, pour les nuits, celle du
quatrième jour. Et quant à la question des lettres et des formes qui lui sont
attribuées, je n’y ai pas trouvé de raison pour ces années majeures. Est-ce
que c’est par ce nombre que Saturne revient à son point de départ, au dire
des Sages de l’Inde. Et la raison des grandes années, elles sont comme le
compte des termes de Saturne dans les signes, selon les Sages d’Égypte,
et la cause de ses petites années tient à ce qu’après 30 ans Saturne revient
à proximité de soit premier degré ; et la raison des années moyennes est
qu’on a pris la moitié des grandes années et ajouté la moitié des petites.
Et pour les années appelées alphridaires62, les Sages de Perse les ont men-
tionnées sans preuve ; et la raison que l’orbe de son corps est de 9° tient
à la grandeur de son corps, car il est proche de la taille de Jupiter et seul
le Soleil les surpasse tous deux. C’est pourquoi on a dit que la lumière du
Soleil s’étend à 15° devant comme derrière (en longitude) et que la Lune,
qui a sa lumière moindre que celle du Soleil, couvre 12°, et il n’est pas de
planète qui lui soit comparable en luminosité, à l’exception du Soleil. Et
du fait que le corps de Mars est plus petit que le leur, qu’il est proche de
la Terre, on lui a ôté un degré et sa lumière est de 8° tout comme celle de
Vénus et de Mercure est de 7°. Telle était l’opinion des Anciens après avoir
expérimenté et pratiqué.
62
Alfridaire, en français ; cf. Gouchon, Dictionnaire astrologique, p. 33.

155
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Jupiter

J’ai déjà parlé de sa nature. Et comme c’est une planète bénéfique, elle
régit l’accroissement du bien et tout ce qui croît ; et quant à son climat c’est
le deuxième puisqu’il est deuxième à Saturne ; et il régit les Perses, car
leur signe est celui des Poissons et les Babyloniens, car son exaltation (en
Cancer) est dans un lieu qui les domine. Et on lui a attribué tout lieu de
pureté ainsi que les maisons de prière comme je l’ai signalé pour sa nature ;
et, pour ce qui est des vêtements, ceux qui sont beaux en raison de leur
propreté, et l’apparence du corps blanche avec du rouge, car sa nature est
droite. Et dans son lot l’oreille gauche, je l’ai déjà signalé dans le paragra-
phe consacré à Saturne, et le sang, car c’est sa nature ; et pour les années,
entre la jeunesse et la vieillesse, car il est en dessous de Saturne ; et pour
les points cardinaux le nord, car il provoque les vents du nord, et la raison
de ses grandes années, je l’ai déjà expliquée.

Mars

J’ai déjà expliqué le fondement de sa nature. Et, de par son abondance


de chaleur, il régit la tuerie, les disputes, la guerre et la colère. Et son lot
est le troisième climat, car il est troisième à Saturne, et il gouverne les
habitants de l’Angleterre, selon l’avis d’Hénoch, et il n’en a pas apporté
la preuve ; et ce n’est pas la peine de rappeler la raison du feu, du rouge
et du soufre et de toutes les armes, ainsi que des reptiles venimeux, car
telle est sa nature, l’albacam (bois de Campêche), car il est rouge et de là le
poivre et la moutarde, car ils sont chauds et secs, et le vol car c’est un acte
de bandits, et j’ai déjà dit pourquoi il régissait les frères et pourquoi la na-
rine droite, et dans son lot la verge, car il régit la maison du Scorpion qui
domine cet organe. Et quant aux années de l’homme, ce sont celles de la
jeunesse, car il est troisième à Saturne ; et le point cardinal, l’ouest, car sa
nature s’y fait valoir, car il est froid et humide, et la cause de ses jours et
armées est du même ordre que pour Saturne.

Le Soleil

Albumasar a dit : il n’y a pas de planète plus nocive que le Soleil quand
il y a conjonction d’une planète avec lui, car il ne laisse aucune force à la

156
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

planète ainsi conjointe et même les planètes maléfiques (Mars et Saturne)


ne peuvent agir de la sorte. Le Soleil est (en revanche) plus favorable que
Jupiter et que Vénus en trigone, et en sextile. Il n’y a qu’avec la Lune qu’il
n’entretient que de bons aspects.
De sa part relève l’âme sensitive ; cela est connu par le Livre de l’âme
d’Aristote. Le quatrième climat lui revient, car il est quatrième à Saturne,
et les peuples d’Edom, car leur nature relève du signe du Lion qui est le
domicile du Soleil ; et, pour ce qui est des hommes, les rois, car il n’y a pas
de créatures plus grandes et meilleures qu’eux et que la vie de l’homme
en dépend63. C’est pourquoi il a en partage l’or et les pierres précieuses et
tout ce qui ressemble à l’or, et les chevaux, car il a sa trigonocratie dans
le Sagittaire qui a la forme du cheval (Centaure), et les lions en raison de
son domicile, et les grands ovins puisque le Bélier est le lieu de son exal-
tation.
Et il a la connaissance et l’intelligence en raison de la force de son âme
et il régit les doctrines et les lois comme Jupiter, ainsi que les ancêtres, car
il est le centre de tous les corps. Et les frères cadets qui sont plus âgés que
le jeune enfant et proches du père ; et dans son lot le cœur, car là se trouve
l’esprit, et l’œil droit, le jour, car c’est l’essentiel de la lumière, et le cerveau
de la tête, car là réside l’âme ; et la moitié droite du corps, car on a divisé
le corps entre les deux luminaires et on a donné au Soleil la partie forte.
Et, des points cardinaux, l’est, car là commence sa force (il se lève), et la
raison de sa correspondance avec le premier jour, je l’ai signalée, et celle
de ses années majeures, car par ce nombre il est conjoint à la Lune sans
ajout ni perte, selon les Sages de l’Inde, et la raison de ses grandes années,
car ce sont les années de vie de sa progéniture et la cause des petites, car
tous les 19 ans (Saros) la Lune est conjointe au Soleil et il n’y a alors entre
eux que quelques minutes d’écart, selon les Sages de l’Inde. Et la raison
de ses années moyennes est qu’on a pris le quart des grandes et ajouté la
moitié des petites. Ainsi ils ont dit et expérimenté, et on a déjà mentionné
la force de son corps.

Vénus

On a déjà parlé de sa nature, et l’expérience a prouvé qu’elle régissait


63
Cf. note Fleischer, p. 67.

157
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

l’âme concupiscente et qu’elle avait dans son lot le cinquième climat, car sa
sphère est la cinquième par rapport à Saturne. Et en partage, pour ce qui
est des peuples, elle a Ismaël, l’islam, parce que leur signe est le Scorpion
dans le climat de Vénus et que Saturne et Jupiter se trouvaient conjoints (à
la naissance de cette religion).
Comme elle régit les instincts, on a mis dans son lot de lieu les femmes.
Vénus régit l’apparence et la beauté, ainsi que les grenouilles, car elles sont
multicolores ; et, comme elle régit la concupiscence, on lui attribue toute
nourriture et toute boisson. Et la mère, car Vénus est d’essence féminine,
car sa nature est froide et humide et de là les filles et la sœur cadette, car
l’aînée dépend de la Lune dont le corps est plus grand que celui de Vénus.
Et des années de l’homme, l’adolescence ; elle a le troisième climat, car elle
est en troisième position par rapport à la Terre (Lune-Mercure-Vénus), et
les raisons des jours et des heures, on les a signalées. Aussi la force de son
corps et ses années majeures, car alors elle revient à sa place à une minute
près. Selon les Sages de l’Inde et quant à ses grandes années et ses moyen-
nes et aussi ses petites, il en est comme pour Saturne.

Mercure

Tous les Anciens ont dit que la Lune régit le corps de l’homme et sa
descendance. C’est pourquoi si elle se trouve à la naissance de l’homme
avec une planète maléfique, le né sera affecté d’une maladie chronique
selon l’endroit (le signe zodiacal) où a lieu la conjonction.
Et comme Mercure se trouve au-dessus de la Lune, il régit le savoir, la
parole et l’âme, et Aristote a dit que toute planète inférieure, quand elle
est proche de la Terre, régit plus les affaires de l’homme que lorsqu’elle
est éloignée. C’est pourquoi on dit qu’il n’existe pas sur la Terre de force
supérieure à celle du Soleil. Et on a vu tous les Anciens juger des choses
générales à partir de la conjonction des planètes supérieures, car celles-ci
les régissent plus qu’elles ne régissent les choses particulières. Et dans le lot
de Mercure, le sixième climat par rapport à Saturne, et dans son lot tout
oiseau léger, car c’est une petite planète, et il n’y a pas à rappeler la divina-
tion et le reste des choses, car tout est passé en proverbe. Et il régit les frè-
res puînés, car il n’y a pas de sphère plus petite que la sienne ; et, des années
de l’homme, l’enfance, car il est proche de la Terre ; et son goût l’aigre, car
il est froid et sec en majeure partie. Et il a déjà été question des jours.

158
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

La Lune

On a déjà parlé du fondement de sa nature. Elle consume tous les corps,


car la plupart sont humides, et son lot est le septième climat, car telle est
sa place par rapport à Saturne ; et parmi les peuples, les Sabéens, car leur
signe est le Cancer qui est son domicile, et les marins, car elle règne sur ce
qui est froid et humide, et les voyageurs, car elle est rapide dans sa course,
et de là les messagers et les serviteurs, car elle est en dessous des autres
planètes ; et l’argent, le cristal et la chaux à cause du blanc qu’il y a en elle ;
et les ânes, car c’est le plus vil des véhicules ; et les concombres, les pastè-
ques à cause de leur humidité, car ils poussent quand la Lune est croissante
et sont contrariés quand elle décroît. Et dans son lot, pour ce qui est de la
nature de l’homme, les pensées et les défaillances du savoir en ce qu’elle
n’a pas de lumières qui lui soient propres. Et ainsi la plupart des oublis
et des légendes, car elle correspond au sens commun. Et elle marque la
descendance, et elle est obscure et donne sa force à toutes les planètes. Et
quant aux années, elle domine l’enfant sevré, car elle est dans le premier
ciel par rapport à la Terre.
J’ai déjà signalé pourquoi elle intéressait la mère et les sœurs, et, dans
son lot, le poumon, car le Soleil régit le cœur. Et pour les points cardi-
naux, le sud-ouest, car de là sa lumière commence à croître. Et les jours
et les heures à l’instar des planètes. Et je n’ai pas trouvé la raison de ses
années majeures et grandes. Mais Albumasar a dit que la raison de ce que
les grandes années du Soleil sont de 120 est qu’on ne voit pas la Lune tant
qu’elle ne s’est pas éloignée de 12°, de même la différence de ses années
qui sont de 10864.
Et la raison de ses petites années n’est pas claire à mes yeux. C’est pour-
quoi je ne l’ai pas mentionnée. Et celle de ses années moyennes est comme
pour le Soleil, et je me suis déjà entretenu de la force de son corps.

Les lieux de joie du septénaire

Mercure dans la première maison, car tous deux (maison et planète) ré-
gissent l’âme, et la Lune dans la troisième maison, car tous deux régissent
les chemins proches et les opinions. Vénus va avec la cinquième maison,
64
Au lieu de 120 pour le Soleil ; voir introduction.

159
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

car toutes deux régissent l’amour. Mars va avec la sixième maison, car tous
deux régissent les maladies65 avec la neuvième maison, car tous deux régis-
sent les chemins éloignés et les croyances. Et Jupiter va avec la maison XI,
car tous deux correspondent à un bon signe, plein de grâce et de gloire.
Saturne est affecté à la maison XII, car tous les deux ont un rapport avec
la honte, la querelle et la prison.

Die Natur und Geheimwissen schalten in Islam


(B. N. Manuscrits orientaux, p. 271-358).

65
Passage confus chez I. Fleischer et que nous avons rectifié.

160
CHAPITRE V

Pour ce qui est mentionné au sujet du bon et du mauvais des planè-


tes, il n’est point besoin de chercher des explications, car ce sont choses
connues. Quant à la raison selon laquelle la force de Saturne réside dans
le Verseau plus que dans le Capricorne, ce devrait être le contraire, car le
Capricorne est froid et sec, alors que le signe du Verseau (air) est chaud et
humide, que sa nature se redresse et tourne vers le bien (phénomène de
compensation). Et ainsi de même pour la cause du domicile en Scorpion
pour Mars, car sa nature (feu) est chaude et sèche. S’il était dans son pre-
mier domicile, le Bélier, chaud et sec, il ajouterait douleur sur douleur,
alors que, dans le Scorpion, sa nature s’enrichit. En outre, Saturne est
plus favorable dans le Verseau, car c’est un signe masculin comme lui.
De même pour le Scorpion, qui est féminin à l’instar de Mars. Et c’est la
raison de la force de Vénus dans le Taureau et de celle de Mercure dans la
Vierge, qui est son exaltation (en sus d’être son domicile).
Et la raison de la force de la planète à venir du côté nord, car quand la
planète vient ou est au nord, alors elle renforce les rayons de sa lumière et
exerce une grande force sur la Terre. Et c’est le contraire pour le sud. Et
cela s’explique par la situation nord ou sud du Soleil. Et la raison en est que
la planète monte dans la sphère supérieure dont le centre est éloigné de la
Terre. Mais il y a une controverse entre les Sages de l’Inde et Ptolémée, car
ceux de l’Inde disent que le fait que la planète soit à son apogée évoque un
homme monté sur un cheval, alors que son périgée ressemble à un esclave
avançant à pied.
Et Ptolémée dit que lorsque la planète est proche de la Terre, alors
elle possède une grande force, et le contraire si elle est au sommet de sa
course. Et, selon moi, tout le monde a raison. Car quand la nature de la
planète est éloignée de celle de la Terre, alors elle reçoit beaucoup de force
de la part des étoiles, et si la planète est consacrée (dans l’horoscope du
né) aux choses de l’âme dont le caractère est élevé à l’image des étoiles, le
né recevra un surcroît de sagesse en toutes choses. Et si cette planète se
trouve en rapport avec les choses du corps, alors sa stature sera maigre et
courte et il ne jouira pas d’une force normale. En revanche, si la planète

161
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

se trouve au plus bas de sa course et est affectée à l’âme, alors le natif sera
sot et stupide. Et si la planète est en rapport avec le corps, son corps sera
grand et fort. Et je l’ai constaté plusieurs fois. Et la raison de ce qu’une pla-
nète a une force (un point) quand elle se trouve dans sa deuxième position,
car c’est de là qu’elle redevient droite. Et il n’est pas besoin de rappeler la
raison de la force des planètes masculines dans les signes masculins, car
il y a similitude entre eux, sauf pour la Balance par rapport au Soleil, car
c’est son signe de chute (bien qu’elle soit un signe masculin). Et quant au
mal dont il est fait mention lorsqu’une planète est conjointe avec la tête du
Dragon ou avec sa queue, c’est l’opinion des hommes de l’Inde et la vérité
est qu’avec la queue cela est mauvais, mais qu’avec la tête ce ne saurait être
que bon. Et ce qu’on a dit, au sujet de la tête du Dragon de la Lune (il
existe d’autres nœuds que celui de la Lune avec le Soleil) ou de sa queue,
n’est pas correct, et telle est l’opinion de Ptolémée. Et soutenir que ce qui
est maléfique dans l’intersection de l’orbite de la Lune avec l’écliptique
est semblable également pour l’intersection de l’écliptique avec n’importe
quelle planète, ce ne sont là que paroles vaines. Et, en fait, la tête du
Dragon de la Lune ne nuira pas, sauf en cas d’éclipse (qui s’effectue sur la
ligne de ses nœuds). Et ce qu’a dit un Sage de l’Inde que la tête est bonne
avec les bénéfiques est vrai, et le reste des choses est connu et n’exige pas
d’explication.

162
CHAPITRE VI

Celui qui a mentionné que la lumière d’une planète est l’indice d’une
augmentation et d’un grossissement de son corps contredit la perception
visuelle, car, en se rapprochant de la Terre, cette planète apparaît plus
grande que lorsqu’elle s’en éloigne. Et on peut savoir cela par la sphère
supérieure dont le centre est éloigné du centre de la Terre.
Et le reste des choses mentionnées est connu. Et la raison de ce que
la conjonction est inférieure à seize minutes tient à ce que ce nombre
est proche de la moitié du diamètre du Soleil66. Car quand la planète est
conjointe, minute pour minute, avec le Soleil, le point central de la pla-
nète est en rapport avec le point central du Soleil. Et cela n’arrivera pas à
l’une des planètes supérieures tant qu’elles n’ont pas atteint leur apogée sur
l’épicycle, car alors elle se trouvera éloignée de la Terre. Et si elle est dans
son apogée par rapport au déférent, alors elle se trouvera à la plus grande
distance de la Terre.

La combustion

Quant à ce qu’on dit que la planète est forte quand elle est conjointe
au Soleil, c’est l’opinion des Sages de l’Inde. Et Ptolémée se moque d’eux.
Mais j’ai vu dans un livre de Dorothée, qui est le premier des Maîtres des
jugements, qu’il a expérimenté les paroles des Sages de l’Inde, et il dit ainsi
dans son livre :
Si Mercure est conjoint au Soleil, il y aura sur le cercle deux Mercures
et la raison en est que sa force double. Et ainsi pour les autres planètes
inférieures. Et la raison de ce que Saturne et Jupiter ont une aire de com-
bustion de six degrés vient de la grandeur de leur corps. Et le corps de
Mars connaît le même sort. Ainsi ils ont affecté à Mars 10°. Et le reste des
choses est connu.

66
Qui est de 32 minutes ; cf. Liber rationum, 2e version, p. XXXVI.

163
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Conjonctions orientales et occidentales

Et le changement des jugements au sujet des planètes inférieures (au


Soleil) et des planètes supérieures tient à ce que les supérieures ont leur
force à l’est et les inférieures à l’ouest. Car le Soleil se presse dans sa course
plus que les supérieures, et quand il entre en conjonction avec elles, il les
distance, et ces planètes supérieures passent à l’est du Soleil.
Et alors, leur force croît en raison de la rapidité de leur course.
Et quant à la conjonction des planètes inférieures avec le Soleil, comme
elles sont plus rapides dans leur course que le Soleil, ce sont elles qui le
distancent et elles apparaissent à l’ouest de ce dernier. Et c’est alors que
leur force croît, car alors elles sont rapides dans leur course. Et il arrive à
Vénus et à Mercure un cas qui n’arrive pas aux autres planètes, car soit ils
sont conjoints au Soleil et droits dans leur course, soit ils sont conjoints à
lui, mais rétrogradent. Et il en est ainsi parce que ces planètes ne s’éloi-
gnent pas du Soleil de plus d’une certaine distance. Et cette distance tient
à l’épicycle. Seuls leurs déférents sont égaux. Et les clefs de la Lune, je les
présenterai dans le Livre du Monde.

164
CHAPITRE VII

L’application

Les astrologues ont dit le début de l’approche est de 10°, et Ptolémée


soutient que le début de l’approche dépend de la force de la lumière de la
planète avant et après (l’aspect). Et cela est juste à mes yeux. Et de là il
s’avère que la planète légère dissimule la planète lourde dans le cas d’une
conjonction égale en longitude et en latitude, et tout ce qui a été dit à ce
sujet est juste. Et ainsi procèderas-tu : demande-toi si les deux planètes se
trouvent sur l’écliptique, alors c’est une vraie conjonction et on l’appelle
exacte67 et la règle est que les deux planètes remplissent la même fonction.
Et si tu veux savoir à qui revient la force (le point) entre les deux corps
en conjonction, détermine quelle est la plus proche de son apogée : la plus
grande vaincra l’autre. Et cette victoire correspond à 4 forces (points), et
dans le cas où une planète est à son apogée, la plus petite vaincra l’autre,
et cela donne 3 points à celle qui est au nord de l’autre ; que l’autre soit sur
l’écliptique ou au sud, celle qui se trouve au nord vaincra.
Et si les deux planètes sont toutes deux au nord, celle qui l’est le plus
l’emportera. Et la raison en est comme je l’ai souligné, car plus la planète
est proche des régions habitées et plus elle a de force. Et si les deux planè-
tes sont au sud, celle qui a la plus faible latitude l’emportera sur celle qui a
la plus grande. Et si la différence de latitude entre elles est grande, l’effet
de la conjonction ne sera que de moins de la moitié et la victoire sera du
côté de celle qui a deux points et celle qui a le plus de gouvernement (maî-
trises par signes, par décans, par termes, par trigonocratie) aura un point.
Et si tu fais le compte des points, tu sauras qui est le vainqueur.
Et si les deux planètes sont en opposition et toutes deux placées sur
l’écliptique, l’aspect sera total, car entre elles il y a 180°. Mais si elles se
trouvent à une même latitude, soit au nord, soit au sud, cet aspect ne sera
pas parfait et la raison en est qu’il y a entre elles une différence de 108° en
raison de la latitude.
67
C’est une simple hypothèse ; cf. chapitre III, p. 54.

165
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Et si la latitude de l’une est au nord et celle de l’autre au sud, alors que


leur latitude (en degrés) est égale, c’est une opposition parfaite, car l’une
descend vers l’autre. Et s’il n’y a pas de latitude égale, ce ne sera pas un
aspect exact et la perte équivaudra à la différence de l’une à l’autre. Et si
l’une est sur l’écliptique et l’autre au nord ou au sud, il n’y aura pas d’as-
pect exact et la perte de valeur de l’aspect sera en raison de la latitude. Et
j’en parlerai encore dans le chapitre X sur les aspects. Et ce qu’on dit sur
les degrés qui seraient égaux dans leurs pas, il n’est pas besoin de cher-
cher une cause à cela, car c’est connu, et voilà les expressions : isolement,
position férale, déplacement, union, retour d’éclat, et le reste des choses
va à l’encontre du proverbe. Et Ptolémée reconnaît tout cela : « Hors de la
béatitude et de la sanction, quant à moi mon opinion n’est pas faite68. »

68
Jacob se réveillant après la vision de l’échelle.

166
CHAPITRE VIII

Tous les jugements mentionnés ici69, il n’y a pas à leur chercher de cause,
car ils sont connus ; quant à la raison de placer la Lune en compagnie du
signe ascendant70, elle tient à ce que celle-ci est proche de la Terre. Et sur
ce qu’on a dit du carré et de l’opposition qui sont mauvais par excellence,
c’est la règle, car ils régissent l’inimitié, et ce sont les aspects trigone et sex-
tile qui régissent l’amour et adoucissent le mal. Et c’est ce que j’ai dit : si le
maître de la chose souhaitée est maléfique, il provoquera le retard de cette
chose. C’est la vérité pour Saturne, car il est lent dans sa course, ce qui
n’est pas le cas de Mars. Et sur ce qu’on a dit qu’une planète était faible jus-
qu’à ce qu’elle parvienne à 5° du signe, c’est l’opinion des Sages de Perse.
Et Ptolémée se moque d’eux. Et la règle est avec lui, car les signes ne sont
pas isolés les uns des autres, car leur répartition s’effectue – d’un point de
vue purement conventionnel – depuis le début de la conjonction des deux
grandes sphères (Jupiter et Saturne en Bélier) ou d’un point donné à un
autre. Et d’une façon ou d’une autre, les signes ne sont pas isolés. Et pour
ce qu’on a dit qu’une planète située à la fin d’un signe perd sa force dans le
signe qu’elle quitte (le premier signe), cela est parole d’ignorant.
Nous avons déjà dit que les étoiles sombres, comme un homme dans
un puits, régissent le mal : c’est ce qu’ont dit les Sages de l’Inde. Et il en est
ainsi, de sorte qu’une planète bénéfique en huitième maison n’apporte ni
le bien ni le mal. La vérité est qu’elle n’accroît pas la vie ni la richesse. Mais
elle a du bon en ce qu’elle sauve d’une mort violente. Et les témoignages
signalés sont contradictoires. Et je parlerai dans le Livre des Nativités de ce
qui est admis à témoigner et de ce qui ne l’est pas.

69
Dans le chapitre VIII, parallèle du Commencement de Sapience.
70
Trutine d’Hermès, pour déterminer le moment de la conception.

167
CHAPITRE IX

Ptolémée dit que la part de Lune ou de fortune est seule valable, car
chercher le degré dont le rapport à la Lune, qui est proche de la Terre,
soit comme le rapport du degré ascendant au Soleil, c’est là la vérité. C’est
pourquoi j’ai dit qu’on prenait le jour comme la nuit à partir de la Lune (et
non du Soleil, le jour). On dit que la part de Soleil, qui est celle du mystère,
est plus forte la nuit. C’est la part de Lune de Ptolémée elle-même, lui qui
se moque des autres parts. Mais j’ai vu dans un des écrits de Dorothée à
leur sujet que la part de Saturne régit toute chose qui dépend de sa nature.
Et ainsi pour toute planète. Et la part de pauvreté est liée à Mercure, car
la nature de cette planète est de s’occuper de sagesse et non des choses du
monde. Et c’est pourquoi Jupiter régit l’argent, comme on l’a vu : de là on
dit que c’est la raison pour laquelle les domiciles de Mercure sont opposés
à ceux de Jupiter. C’est pourquoi les riches en savoir n’ont pas d’argent.
Et cela se rapproche, en effet, de la vérité, car pour tout signe qui se lève
à l’est au moment de la naissance, le né aura la nature du maître du signe,
même s’il est d’une famille qui n’a pas accès à un degré élevé.
Et cela est comparable à un homme préposé au four et qui a un fils. Et
si son signe ascendant est le Lion, même si le Soleil est mal placé, tu verras
dans la nature du né une domination qui lui donnera des serviteurs à diri-
ger. Et de même si Mercure est le maître de la géniture ; même si le né n’a
pas de Sages dans sa famille et que Mercure soit mal placé, il comprendra
les choses du monde. Mais si Mercure est bon, il sera un Sage, même si
son père n’en était pas un.
Et la cause des parts de maison suit le même principe que les maisons
elles-mêmes, car pour la maison I, le né acquiert sa part de vie71 et on ob-
tient cela par la distance qui sépare les deux planètes supérieures, car elles
sont essentielles. Et toute planète en dehors d’elles, si celle-ci est préposée
à la vie, donnera de la force à l’une d’elles. Et ainsi la part de support régit
la force du corps, ce qui est également régi par la maison I. On l’a tirée
de la distance qui sépare les parts des deux luminaires, car ils régissent le
71
Cf. Commencement de Sapience : les puits (sorts) de la maison I et de la maison IX.

168
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

corps, comme je l’ai mentionné. Car tout support nord relève du Soleil et
tout support sud de la Lune.
Également, la part de bon sens, qui est prise de la distance qu’il y a en-
tre Mercure et Mars, car Mercure régit la sagesse et Mars la rapidité, et de
même pour les autres parts et ce n’est pas la peine de les mentionner. Et
la part de royaume, les Sages de Perse la calculent tout comme ils le font
pour la durée de vie des rois, et Ptolémée n’est pas d’accord avec eux.
Et les deux parts que l’on détermine toujours pour des maisons régies
par une même planète (une planète a, hormis les luminaires, deux domici-
les), leur raison est connue par le calcul. J’ai déjà signalé que la distance du
domicile d’une planète au domicile de la Lune est semblable à la distance
de son autre domicile au domicile du Soleil.
Et il n’y a pas d’endroit où le rapport soit toujours égal si ce n’est à
15° des deux domiciles des luminaires, car si une planète est au début de
la Vierge dans les cinq premiers degrés, sa part se trouvera dans les cinq
derniers degrés du signe des Gémeaux, car la distance du milieu des do-
miciles des luminaires sera de 20°, et ainsi pour tout.
Et ce qu’a dit Hénoch sur la part de pluie pour chaque jour est juste, et
on a expliqué que la nature du signe est comme la nature de son maître.

169
CHAPITRE X

Abraham (l’auteur) a dit les Anciens et les Sages de notre génération,


tous se sont servis des aspects. Et nous avons trouvé sur les aspects chez
Hénoch des choses dont la gratuité apparaît avec certitude, et de même
pour la domification des douze maisons jusqu’à ce qu’apparaisse, pour
le cinquième climat (assez au nord) une maison de 60° et une autre de
30° (degrés pris sur l’écliptique). Et, selon moi, Hénoch n’a pas dit cela.

Les maisons

Également, nous avons trouvé dans le Tétrabible que Ptolémée disait


que si la planète se trouve a la cuspide (pointe) de la dixième maison, on
conférait à son aspect de quadrature (carré) 90° et à son trigone, dans les
degrés de l’ascension droite (et non plus pris sur l’écliptique) 120° et que
si la planète se trouvait à l’ascendant (maison I), on conférait à son tri-
gone 120° (comme pour la maison X) dans les pas (temps ascensionnels)
de la Terre. Et c’est une grave erreur, car si la latitude du lieu du né est de
48° et que l’ascendant se trouve au commencement du Capricorne, alors
son aspect de trigone, de cette façon (en ascension droite), tombera au
commencement du Cancer et il n’y a pas de doute, selon l’avis des Sages,
qu’il y aura alors opposition.
Et Masshalah a mentionné sur les aspects des choses qui ne sont pas
vraies. Et la vérité est ce que je te dis, car les aspects doivent être liés au
découpage des maisons72. Et ainsi a dit Yakub al Kindi, mais il n’a pas
donné la façon de les tracer.
Et à présent, concentre ton attention ; sache que la domification s’effec-
tue selon deux modes :
– Le premier mode, d’après les degrés de la sphère des signes (coor-
données écliptiques), qui sont droits, que l’ascendant se trouve au début
du Bélier ou en son milieu pour n’importe quelle latitude (terrestre), et le
72
La domification ; en d’autres termes, les aspects ne doivent pas être simplement pris
sur l’écliptique.

170
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

principe est que tu donneras à chacune des maisons 30° en commençant à


partir de l’ascendant (modus aequalis).
– Et le second mode est de tenir compte à la fois de l’étendue de la
Terre (avec les variations qui s’ensuivent) et des temps ascensionnels des
signes (courte ou longue ascension), car si l’ascendant (ou horoscope) est
au début du Cancer, sous le cinquième climat, il y aura toujours un milieu
du ciel qui tombera avant 15° des Poissons qui sont le neuvième signe (à
partir du Cancer). Et c’est le contraire (ce sera la Vierge) si l’ascendant
est au début du Capricorne, car ils sont (le Cancer et le Capricorne) tous
deux l’extrémité nord (tropique du Cancer) et l’extrémité sud (tropique
du Capricorne). Et tous les astrologues l’admettent, même les Maîtres de
l’Astrolabe (les astronomes), car il y a de nombreuses preuves à cela.
Et tous les astrologues se sont mis d’accord au sujet des quatre angles
qui sont les cuspides des maisons I, IV, VII et X. Et la controverse con-
cerne le tracé des quatre maisons que voici : II, III, V, VI, car les quatre
maisons qui leur font face, VIII, IX, XI et XII (différence de 6) au-dessus
de la Terre (de l’horizon) auront des degrés égaux (aux quatre maisons II,
III, V, VI), quel que soit le mode utilisé.

Les directions

Et également l’opinion de tous s’accorde sur les directions qui se réali-


sent selon deux modes :
La première direction, sur les signes de la sphère des signes droits, et la
deuxième direction est variable, car si le degré que tu désirais diriger – ou
bien si c’était un des luminaires qui sera là – sur la cuspide de la maison X
ou IV, tu dirigeras toujours dans les degrés de la sphère droite.
Et si le degré que tu désires diriger est l’ascendant (maison I), tu le diri-
geras sur les pas de la Terre ; et de même, si tu veux diriger le descendant
(VII), tu dirigeras toujours à l’opposé du degré ascendant.
Et si le degré que tu veux diriger ne se trouvait pas à l’un des angles,
calcule sa distance au milieu du ciel si le degré (à diriger) se trouve dans le
quadrant situé entre le milieu du ciel et l’ascendant. Et il n’est pas besoin
de rappeler ces directions-là, car Abraham Hanassi (Bar Hiya) l’a déjà fait
dans son livre.

171
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Les aspects

Et de même (que les maisons et les directions), les aspects sont sujets à
deux modes :
– Le premier, sur les degrés de la sphère des signes droits (ce qui don-
ne) : 60° pour le sextile, avant et après (la formation de l’aspect), 90° pour
le carré, avant et après également, 120° pour le trigone, avant et après. Et
Abraham Hanassi, déjà cité, a mentionné le mode pour tracer le degré de
la planète lorsque celle-ci possède une latitude73 ; celui qui veut diriger une
cuspide de maison à l’aspect d’une planète, qu’il parte de la maison divi-
sée en degrés droits et confère à chaque degré un an : et les aspects qu’il
obtiendra apparaîtront en degrés droits.
– Et l’autre mode consiste à calculer l’aspect selon la domification (em-
ployée), car si la planète se trouve à l’ascendant, son carré tombera à la fois
sur le milieu du ciel et sur le fond du ciel qui correspondent aux cuspides
de la X et de la IV, calculées selon les pas ascensionnels.
Et le principe est que si la planète se trouve au commencement d’un
angle, son aspect aux autres angles sera le carré et l’opposition, et si elle est
située au degré ascendant, elle aura un sextile avec le cuspide de la maison
III, et il sera senestre, alors qu’il sera dextre avec la cuspide de la maison
XI. Et son aspect trine (trigone) sera senestre avec la cuspide de la maison
V et dextre avec celle de la maison IX. Et le principe est que son aspect
trigone dextre sera opposé à son aspect sextile dextre. Et si la planète se
trouve au milieu de la maison (et non sur la cuspide), son aspect s’effec-
tuera avec le milieu de chacune des maisons (signalées), et la maison sera
tracée selon les pas.
Et je te donnerai un moyen de tracer les quatre maisons (II, III, V et
VI). Calcule combien de degrés égaux (sur l’écliptique) il y a entre l’ascen-
dant et le fond du ciel (il y a, de toute façon, 90° inégaux) et prends-en le
tiers et ajoute celui-ci au degré ascendant en degrés égaux et cherche dans
la Table d’ascendance les heures inégales inscrites en face du degré qu’a
donné le calcul et double les heures et les minutes et ajoute-les aux temps
ascensionnels qui se trouvent au regard du degré ascendant et cherche si
la somme qui est obtenue correspond au degré qu’a donné le calcul. Là est

73
Une latitude céleste, c’est-à-dire ne se trouve pas exactement sur l’écliptique ; cette
latitude ne peut dépasser 8° 30° nord ou sud.

172
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

la cuspide de la maison II. Et si la somme introduit plus de degrés que n’a


donné le calcul, soustrais 2 degrés ou 1. Et détermine combien il y a d’heu-
res inégales en face du degré qu’a donné le calcul après soustraction. Et
ainsi procéderas-tu jusqu’à ce que tu trouves le degré, ainsi que la minute
de la cuspide.
Et si la somme est moindre (en degrés), fais le contraire de ce qui a été
dit : ajoute au degré qu’a donné le calcul et procède de façon analogue.
Et il faut que la distance de la cuspide de la II à la cuspide du fond
du ciel, en degrés d’ascension droite (coordonnées équatoriales), soit de 4
heures inégales qui sont opposées au degré qui est le début de la maison,
et c’est la VIII74.
Et tu obtiendras, de cette manière, la cuspide de la III en ajoutant les
deux tiers mentionnés au degré ascendant et en ajoutant et retranchant
jusqu’à ce que tu trouves le degré et les minutes75, et la distance doit être
de la cuspide de la III jusqu’au degré ascendant de 4 heures inégales qui
sont à l’opposé du degré qui est sur la cuspide de la maison, et c’est la IX.
Et la distance depuis la cuspide de cette maison (III) au fond du ciel doit
être de 2 heures inégales sur les signes de la sphère droite (coordonnées
équatoriales).
Tu procéderas également de la sorte pour obtenir la cuspide de la V.
Détermine combien de degrés égaux se trouvent entre le fond du ciel
et le descendant et divise par trois et ajoute le tiers au degré du fond du
ciel (même procédé que pour le calcul de la II, à partir de l’ascendant) et
trouve le degré que donne le calcul, prends les heures inégales et leurs mi-
nutes qui sont en face du degré (sur la Table d’ascendance) et ajoute-les aux
degrés (35°, 37, par exemple) que tu trouveras dans la Table d’ascendance,
face au fond du ciel. Et si le calcul a donné le premier degré (proposé),
c’est là que se trouve la cuspide de la V ; sinon ajoute un peu ou retranche
jusqu’à ce que tu trouves le degré et la minute. Et le début de la maison
V doit être distant du descendant de 4 heures inégales qui se trouvent à
l’opposé du degré où commence la maison XI dans les pas de la Table
d’ascendance.
De la même manière, tu ajouteras les deux tiers mentionnés au fond du
ciel afin d’obtenir la cuspide de la VI, et il faut que celle-ci soit éloignée

74
Probablement une confusion dans le texte ; prendre modèle sur la phrase suivante.
75
Tehaleq pourrait être lu vehelqav.

173
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

du fond du ciel, en degrés d’ascension droite, de 4 heures inégales qui se


trouvent à l’opposé du degré qui est sur la cuspide de la XII76. Et ainsi la
cuspide de la VI doit être éloignée, selon les pas des signes, sur la Table
d’ascendance, de 2 heures inégales (du descendant) qui sont en regard du
degré de la cuspide.
Nous avons divisé par les heures inégales qui se trouvent au regard du
degré où se tient la planète dans la Table d’ascendance. Et le reste est en
heures. Et s’il en subsiste qui ne puissent se diviser, multiplie-les par 60
(pour obtenir des minutes) et le reste multiplie-le une nouvelle fois par 60
(pour obtenir des secondes).
Et calcule les heures inégales et les minutes et place avec le reste les
minutes77 et divise par elles le premier compte, et le reste sera avec des
soixantièmes d’heure (c’est-à-dire des minutes), et tu devras ajouter à ces
heures et à leurs minutes, pour un sextile : quatre heures entières et, pour
un carré, six heures et, pour un trigone, huit heures.
Et si l’aspect obtenu est le sextile tombant dans le même quadrant que
la planète, cherche le degré que je t’ai signalé où l’aspect s’est formé, et
prends l’heure planétaire dans la Table d’ascendance (pour les climats) et
réfléchis à la distance au milieu du ciel dans les pas (ascensionnels) de la
sphère droite pour les heures de la planète ; et s’il y a 4 heures obtenues,
alors ton calcul est juste (effectué dans cette Table), car tel est l’aspect
(sextile). Et autrement, ajoute un ou deux degrés selon le besoin, car on ne
trouve pas tout de suite l’aspect.
Et si l’aspect est formé dans le quadrant qui est entre l’ascendant et le
fond du ciel, compte combien d’heures il faut de distance jusqu’au degré
ascendant. Et je te donnerai un exemple.
C’est comme si la planète était éloignée d’1 heure et 17 minutes (donnée
arbitrairement choisie). Et la distance du sextile au milieu du ciel, 5 heures
et 17 minutes78. Et comme si le carré était distant de l’ascendant, sur les
degrés de la Table d’ascendance, d’1 heure et 17 minutes79 en heures res-
tantes80 en regard du degré qui se trouve sur la Table d’ascendance.
Et le trigone sera distant de l’ascendant de heures et 17 minutes, selon le
76
Il semble qu’il faille bâtir cette phrase sur le modèle des précédentes.
77
Le mot maloth semble déplacé.
78
Soit les 4 heures du sextile plus 1 h 17 qui séparent la planète du milieu du ciel.
79
L’ascendant est séparé du milieu du ciel de 6 heures.
80
Après passage de la référence au milieu du ciel à celle de l’ascendant.

174
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

même principe que pour le carré que j’ai mentionné. Et il faut que le degré
où aboutit le trigone soit distant du fond du ciel de 2 heures et 43 minutes81
dans les pas de la sphère droite.

Également, il faut que tu prennes les pas qui sont opposés au degré
jusqu’à ce qu’il se lève. Et voilà le principe : il faut toujours prendre en
considération les pas, que ce soit pour l’arc diurne ou pour l’arc nocturne,
auquel cas on prendra l’inverse. Et, de la sorte, on prendra toujours les
heures inégales à partir des degrés qui sont au-dessus de la Terre (de l’ho-
rizon). Et j’ai déjà mentionné que si tu as un instrument juste, il n’est pas
nécessaire de prendre cette peine, comme je viens de le faire.
Et je te donnerai encore, dans le Livre des Nativités, sur les questions pro-
pres aux cycles, une autre méthode équivalant à celle dont il vient d’être
fait mention.
Et ainsi construiras-tu les aspects, et il n’est besoin que d’en obtenir
trois, qui sont ceux du nord : le sextile, le carré et le trigone (ce qui permet
d’obtenir les cuspides), et observe de combien de degrés égaux la planète
(considérée) est éloignée de la cuspide (de la maison où elle se trouve) et
multiplie par 30.
Et si, avec son degré (ou son nombre de degrés), on trouve des minutes,
s’il y en a plus de 30, ajoute un degré82, et s’il y en a moins, retranche-les83.
Et divise la somme par le nombre de degrés égaux de la maison qui se
trouve entre deux cuspides de maisons et garde le reste. Prends également
les degrés de la maison où aboutit l’aspect (quel qu’il soit) et détermine
combien de degrés il y a entre la cuspide de la maison (considérée) et celle
qui suit, et multiplie ce nombre par le résultat obtenu, et divise le total par
30, et ce qui reste ajoute-le à la cuspide de la maison où se forme l’aspect.
Alors tu trouveras le degré qui se rapproche de l’aspect, et ajoute ou re-
tranche jusqu’à ce que tu l’aies obtenu.
Et ainsi procéderas-tu : calcule, dans le cas où la planète se situe entre le
milieu du ciel et l’ascendant, de combien est la distance au milieu du ciel
en degrés se trouvant dans le tableau de la sphère droite, face aux degrés
qui se trouvent dans ce même tableau en regard de l’ascendant (plutôt que,

81
Soit : 2 heures = (2 h – 1 h 17) = 43 minutes.
82
On arrondit ; exemple : 18° 39’ = 19°.
83
Exemple : 18° 2’ = 18°.

175
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

encore une fois, le milieu du ciel), et ce qui se trouve entre ces deux points
se nomme distance (arc).
Mais les heures seront prises en regard du degré qui se trouve dans la
Table d’ascendance, car d’un angle à l’autre il y a toujours 6 heures inéga-
les84, et si la planète dont tu veux tracer l’aspect se trouve dans le quadrant
qui se trouve entre l’ascendant et le fond du ciel, calcule la distance de
cette planète à l’ascendant (son arc directionnel). Et ainsi procéderas-tu :
soustrais les degrés qui se trouvent dans la Table d’ascendance en face du
degré de la planète et divise le reste par les heures inégales qui apparais-
sent en face du degré de la planète tel que le donne la Table d’ascendance.
Et si elles correspondent aux heures de la distance, après ajout de l’aspect,
c’est là le véritable aspect. Et autrement, tu ajouteras un peu ou tu retran-
cheras, et alors tu trouveras immédiatement le degré de l’aspect.
Et j’ai déjà mentionné une méthode pour tracer les aspects dans le cas
où une planète ou bien l’un des luminaires se trouve dans un semi-arc
diurne. Mais si celle-ci se trouve dans le semi-arc nocturne, admets que la
planète se trouve à l’opposé de son degré et procède comme je t’ai montré.
Et alors tu obtiendras les aspects (dont tu as besoin) et la seule différence
tient à ce que les aspects senestres seront dextres et les aspects dextres
seront senestres, car tu as pris le degré opposé à la planète.
Et les directions que j’ai mentionnées85 en 1000, en 100 et en 10, c’est
l’avis des Sages de Perse et d’Inde, mais Ptolémée se moque d’eux bien que
la direction du temps appelée alfardar a été éprouvée.
Également, la direction d’un signe par an (appelée protection) est chose
connue et l’avis de tous les Anciens s’accorde là-dessus, et Ptolémée est du
nombre.
Et ce que nous avons dit au sujet des planètes supérieures (Jupiter et
Saturne) qui passent d’une triplicité à une autre en 960 ans n’est qu’ap-
proximatif, car parfois cela s’accroît, parfois cela diminue (de quelques
années). Il en est de même pour les 240 ans que j’ai mentionnés (980 : 4).
Et cela (ce décalage léger) se produira en raison de la rapidité de la course
des deux planètes supérieures ou de leur lenteur. Et j’explique cette ques-
tion dans le Livre du Monde, avec l’aide de Dieu.

84
Ainsi : 4 x 6 = 24.
85
Dans le Réshit Hokmah.

176
ANNEXES
GLOSSAIRE
(Lexique roman-français)

acommençal : commencement esplaneur : interprète


amassement : union essaement : essai
amerment : diminution essaucement : exaltation
amontement : ascension estage : position
ardre : brûler estande : stature
atrempement : mélange eur : bonheur

bacheler : jeune homme faillance : défaut


baisseté : nadir faiture : forme
barnage : puissance fame : femme
brehains : stérile firmament : alliance,
fleugme : flegme
ceint : zodiaque flun : fleuve
chasti : enseignement (a donné no- foibleté : faiblesse
tre châtiment) fust : bois
complexion : caractère
corage : avis geline : poule
cremance : crainte
joedi : jeudi
demacher : faire du mal
département : séparation laidure : parties génitales
derrein : dernier largece : latitude
destorbement : gêne levement : élévation
détaillement : action de trancher luiserne : luminaire
deveement : empêchement
devinaille : divination malice : influence maléfique
emploial : fin mansion : demeure
empressé : attaché méhaignant : défectueux
encentricle excentrique meinement : direction
enforcier : dominer mellement : conjonction
engin : ruse ménestrel : artisan
ennué : couvert de nuages merquidi : mercredi
entretenans : qui se touche mestier : besoin
équier : mesurer également miloenné : placé au milieu
escaitivement : captivité monteploier : multiplier

178
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

muable : variable senestrain : septentrional, nord


serpille : bête rampante
nef : navire siècle : monde (éternité)
noveine : division en 9 soupoie : soutien

ochiement : massacre tans : temps


oisel : oiseau tençon : dispute
onniment : également termine : limite
ouauillie : brebis tortece : obliquité
organement : musique instrumen- translacion : traduction
tale

pas : pays
parçonnier : participant
perdicion : perte
pesaritume : lourdeur
pis : poitrine
plait : jugement, procès (on plaide)
plenté : beaucoup
poeté : pouvoir
pointoiement : précision du langage
pourfitement : réussite
pourgisement : coït
pourtraiement : peinture
prinçoiement : dignité planétaire
pucele : vierge
pudre : terre
puterie : débauche

querre : chercher

recelement : mystère
retraite : raconter
robeur : voleur
rougiace : rougeâtre

saiete : flèche
sapience : sagesse
sellie : verseait (seau)

179
GLOSSAIRE II
Glossaire des termes hébreu, roman, français

Ce chapitre VIII du Commencement de Sapience se présente comme une suite


de 120 aphorismes et constitue à lui seul un ouvrage en tant que tel, qui
résume la plupart des notions astrologiques. C’est pourquoi nous avons
jugé intéressant de bâtir notre glossaire autour de ces 120 aphorismes. Il
apparaît que le français est la traduction littérale de l’hébreu dans la plu-
part des cas.

ROMAN NOTRE TERMES HÉBREU


ADAPTATION MODERNES D’IBN EZRA

nativité thème de naissance molad


révolution révolution tqoufa
demande question sheéla
hastive hâtive rapide mahir
aler allure marche halikha
force koah
translate la clarté meateq or
bonachans bénéfique tov
damaschans méchante maléfique maziq
demandeur consultant shoel
signe qui monte ascendant mazal olé
parçonnier participant suivant shotef
conjoignement conjonction hibour
regarde aspecte mabit
enseigne régit ioré
département départ séparation hefred
rebours à l’inverse héfekh
recevant récepteur meqabel
avenaument advenu arrivé kehogen
signe germinant ascendant mezal tsomeah
cheville angle ioted (coin)
mesan cheans maison chéante maison cadente bayit nofel
regard sixième sextile mabat shishit
regard tiers trigone mabat shishit
estoile étoile maléficiée mouzaq

180
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

ROMAN NOTRE TERMES HÉBREU


ADAPTATION MODERNES D’IBN EZRA

domagié endommagée
rais rayons influx nitsoutsim
meson de honte chute bayit qalon
meson de haine exil bayit sina
poesté pouvoir puissance koah
ars ardent combuste nisraf (brûlé)
foibleté faiblesse hilouch
orientaus oriental mizrahi
retornans retournant en rétrograde hozer
arueres arrière shoranit
segneur, sire seigneur, sire maître baal
regard quart carré mabat revihit
regard opposite opposition mabat nekhah
soup maison samoukh
succédente (appuyé)
donne sa force oten koho
commencement cuspide athalat bayit
de meson
estage premier point stationnaire maaumd rishon
estage secont point stationnaire maamad shéni
tardive lente mamfin
trestornans tournant mobile, cardinal mithafekh
gré gré degré maalah
desous la clarté sous la clarté sous les rayons tahat haor
souveraine souveraine supérieure elion
puis puits (notion oubliée) bor
estant état signe fixe mazal omed
signe qui a bicorporé, mazal she
deux cors mutable iesh lo shnéi
goufoth
maison de triplicité trigonocratie bayit shlishouth
tesmoing témoignage edouth
prinçoiement dignité srara
maison de maison exaltation bayit kavod
s’onnur d’honneur
termine terme gnevoul

181
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

ROMAN NOTRE TERMES HÉBREU


ADAPTATION MODERNES D’IBN EZRA

faces décan panim


auge augment hauteur guiva
samblance ressemblance dimion
maison de bassesse (notion oubliée) shefélouth
basseté
occidental maaravi
empressée conjointe doveq
retorner la clarté (expression désuète) hashavat haor
doner la poeté donner pouvoir tet hamenshalah
doner la nature tet hatoladoth
doner les 2 natures tet hashtei tola-
doth
manere de la inian
droiture hajosher
manere de tortece tortueuse inian evouth
manere de deviement inian menish
deveement
maniere de perturbement inian bitoul
destorbement (annulation)
manere de hashavath
retornement à mal haor
maniere d’accident derekh miqré
maniere de inian iboud
perdicion
manere de taillement inian kritouth
détaillement
manere de saveur inian hanoem
souvantume
manere de don de guerre inian tagmoul
guerredon (récompense)
manere de bienveillance inian
volentiveté (bon vouloir) nedivouth
manere de mitoyenneté inian
miloennetes haemtsiouth

182
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

SYSTÈME DE TRANSCRIPTION

Aleph : pas de caractère


Beith : B ou V
Guimel : G
Daleth : H ou pas de caractère
Vav : V
Zayin : Z
Heith : H
Teith : T
Iod : I, Y
Kaph : K ou KH
Lamed : L
Mel : M
Noun : N
Samekh : S
Ayin : pas de caractère ou ’
Péh : P ou PH
Tsadé : TS
Qoph : Q
Resh : R
Shin : SH ou S
Thav : TH ou T

183
GLOSSAIRE III
L’Évolution terminologique du vocabulaire astrologique

Les quatre angles

L’astrologie médiévale attachait une très grande importance aux quatre


quadrants, ce qui permettait de greffer d’autres structures quaternaires sur
le dispositif des maisons. Voici les quatre frontières :
L’ascendant (en roman : le « germinant ») est aussi désigné sous le nom d’ho-
roscope, qui ne prit qu’au XXe siècle le sens de représentation de l’ensem-
ble des facteurs astrologiques concernant l’individu. En hébreu, c’est qav
hatsomeah, soit la ligne germinante (en latin : ascendens ou horoscopus).
Le milieu du ciel (en roman : ligne de la moitié des cieux ; et en latin : medium
cœli). Qav Hetsi Hashamaïm a, en hébreu, exactement le même sens (notons
que shamaïm est un pluriel comme cieux).
Le descendant (en roman : l’ « inclinant »), à l’opposé de l’ascendant (en latin :
descendens), se dit, en hébreu, Maalah hashoqaat, degré qui décline.
Le fond du ciel (en roman, ligne d’abîme), parfois bas du ciel au XVIIe siècle,
se dit, en hébreu médiéval Qav Hatehoum soit la ligne abismale, le fond.

Planètes

Shemesh (ou Hamah) : Soleil (Sol)


Levana (ou Iareah) : Lune (Luna)
Kokhab Hamah : Mercure (Mercurrius)
Nogah (éclatante) : Vénus (Venus, génitif latin : Veneris)
Maadim (rougeoyant) : Mars (génitif latin : Martis)
Tsedeq (justice, droit) : Jupiter (génitif latin : Jovis)
Shabtaï (repos ou septième) : Saturne (Saturnus)

Une étude du sens des termes dans les diverses civilisations, de la Grèce
à la Babylonie, de l’Inde à la Chine, serait extrêmement féconde. Mais
contentons-nous ici de souligner l’originalité des formulations juives. Si
l’astrologie avait été un simple emprunt au monde extérieur pour les juifs,
on ne rencontrerait pas cet effort de traduction et d’adaptation, extrêment
rare par ailleurs, puisque la plupart des pays reprennent le nom des planè-
tes en ignorant totalement leur étymologie, comme des corps étrangers au
reste du savoir culturel.

184
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Essayons de réaliser pour l’hébreu les tableaux que Manfred Ullmann


accomplit pour l’arabe (cf Hand).

Commençons avec les signes et les planètes

Taleh (Agneau) donne aujourd’hui Bélier (Aries)


Shor (Bœuf) – Taureau (Taurus)
Teoumim (Jumeaux) – Gémeaux (Gemini)
Sartan (Crabe) – Cancer (Cancer)
Arieh (Lion) – Lion (Leo)
Betoulah (Jeune fille) – Vierge (Virgo)
Moznaim (Balances) – Balance (Libra)
Aqrab (Scorpion) – Scorpion (Scorpio)
Qeshet (Arc) – Sagittaire (Sagittarius)
Guedi (Chevreau) – Capricorne (Capricornus)
Deli (Seau) – Verseau (Aquarius)
Daguim (Poissons) – Poissons (Pisces)

Revenant, plus généralement, sur notre comparaison de la terminologie


romane et celle du français actuel, on constate que le « seau » vient de « deli »
alors que le verseau (verse-eau) vient du latin « aquarius » (conservé en an-
glais, langue qui n’a pas traduit en langage vulgaire le nom des signes). Le
terme roman jumiaus est parfaitement intégré dans l’ensemble roman alors
que Gémeaux est calqué sur le latin gemini), tout comme Sagittaire, qui
n’a aucun usage extra-astrologique en français, l’est sur sagittarius, l’archer.
Enfin, le Cancer est le seul signe qui conserve le nom latin, sans altération,
alors que, paradoxalement, l’écrevisse était le nom le plus francisé de tous
les signes. Au XVIIe siècle, on trouve une situation intermédiaire où Aries
et Libra sont plus souvent employés que Bélier et Balance.
Ainsi « Arc » n’est-il pas synonyme de « Saiete » puisqu’on les trouve uti-
lisés dans une même phrase : « Après ot archiers et serianz qui ars et saie-
tes portaient » (Altfranzösischer Wörterbuch Tobler Lammatzsch, 1973, Franz
Steiner Verlag). Cette distinction sémantique n’apparaît pas dans le texte
hébreu, ce qui montre bien que le traducteur en roman n’a pas docilement
traduit le texte hébreu, mais s’est servi d’un patrimoine français préexis-
tant.
Ainsi le nom des planètes reste parfaitement latin et il n’est pas question
pour Hagin de traduire littéralement la planète Tsédeq par « Juste », mais

185
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

bien par « Jupiter ». La tradition astrologique romane est donc globalement


inspirée des textes arabes et hébreux, mais avec ses particularismes com-
me le nom de Ptolémée transformé en Barthélemy (Bertelmieu), ce qui le
rend beaucoup plus familier.
Autre observation, à partir du roman, elle concerne les noms des signes
et des constellations. On a souvent reproché aux astrologues d’ignorer la
précession des équinoxes alors que Ptolémée distingue les notions (Livre
1, chapitre 12 : Des signes tropiques, équinoxiaux et bicorporels). Bien
plus, dans Le Commencement de Sapience, le nom des signes varie par rapport
à celui des constellations de façon que la confusion ne puisse vraiment ré-
gner : au chapitre premier du Réshit Hokhmah, on trouve, à quelques lignes
d’intervalle :

Les signes (mazaloth) Les constellations (tsouroth)

Mouton Agneau (Agnel)


Taureau (Toriau) Bœuf (Buef)
Jumeaux (Jumiaus) –
Escreveice (Écrevisse) –
Lions (Lion) –
Pucele (Pucelle) –
Balances (Balance) –
Escorpion (Scorpion) –
Saiete (Flèche) Arc
Chevrel (Chevreau) –
Sellie (Seau) –
Poissons –

186
R ÉFLEXIONS
SUR DES CLASSIFICATIONS
DÉSUÈTES

La pensée astrologique préside à un « partage du monde » qui veut in-


clure l’ensemble des phénomènes (végétaux, minéraux, couleurs, pays, etc).
Il serait difficile de retrouver l’explicitation de ces corrélations systémati-
ques. Contentons-nous ici d’éclairer quelques classifications proprement
internes et quelque peu oubliées.
Aujourd’hui les « termes » apparaissent encore dans de rares ouvrages
(ainsi les cartes du ciel publiées par Henri Gouchon), mais leur usage et
leur raison d’être ont cessé d’être perçus.
Abraham Ibn Ezra nous fournit une clef du principe des « termes » en
signalant qu’à la fin d’un signe on se trouve sous l’empire des planètes
maléfiques, car les derniers « termes » de chaque signe sont voués à ces
planètes.
En effet, une rapide étude des fréquences d’apparition permet de met-
tre sur pied le tableau suivant :

Termes 1er 2e 3e 4e 5e
Mercure 2 fois 4 fois 5 fois 1 fois 0 fois
Vénus 3 fois 5 fois 2 fois 2 fois 0 fois
Mars 2 fois 0 fois 1 fois 3 fois 6 fois
Jupiter 2 fois 3 fois 4 fois 2 fois 1 fois
Saturne 3 fois 0 fois 0 fois 4 fois 5 fois

Jupiter est la seule planète qui apparaisse dans les 5 colonnes de même,
la première colonne est la seule où chaque planète soit représentée. Cela ne
doit pas étonner car, comme pour Mercure qui se retrouve isolé dans une
structure dont le nombre de facteurs est impair (à côté de Mars-Vénus et
de Jupiter-Saturne (cf. Clefs pour l’astrologie, janvier 1976), ici, l’existence de
5 planètes et de 5 colonnes débouche sur le besoin d’une planète « neutre »

187
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

et d’une colonne « neutre ». En l’occurrence, c’est Jupiter qui semble jouer


ce rôle et non plus Mercure.
Si on étudie, d’une part, le groupe Mars-Saturne (les maléfiques) et,
de l’autre, le groupe Vénus-Mercure, on constate que les colonnes 4 et 5
fournissent un total de 9 pour Mars comme pour Saturne : 6 fois + 3 fois ;
5 fois et 4 fois. Quant aux colonnes 2 et 3, elles correspondent à l’autre
groupe Mercure-Vénus. Mercure totalise également 9 (5 fois + 4 fois). En
revanche, Vénus n’obtient que 7 (5 fois + 2 fois). La colonne 3 semble of-
frir une anomalie car Jupiter, ce qui ne se produit nulle part ailleurs, arrive
en deuxième position, juste après Mercure. Si l’on permutait les « fois » de
Jupiter avec celles de Vénus, on retrouverait ce total de 9 (5 fois + 4 fois).
Enfin, dans la première colonne, on notera que Mercure + Vénus = Mars
+ Saturne = 5 fois.

Une autre classification tombée en désuétude est celle des années de vie :
pour chaque planète, un certain nombre d’années était dévolu, si bien que
si l’on avait affaire, par exemple selon la technique arabe de l’Alcohoden à
un Jupitérien, on pouvait connaître, selon ce principe, la durée de sa vie.
Trois échéances étaient possibles selon que Jupiter était plus ou moins
affligé : une échéance courte (« mineure »), une échéance moyenne (« mé-
diocre »), une échéance longue (« majeure »). Cf. tableau ci-contre.

L’éternelle question est de s’interroger sur les fondements de pareil dis-


positif : origine empirique ou bien construction arbitraire ?
On observera que la moyenne obtenue pour les années mineures des
sept planètes classiques est autour de la vingtaine, pour les années médio-
cres, autour de 45 ans et, pour les années majeures, autour de 75 ans : soit,
somme toute, une analyse réaliste de l’existence humaine.
Ce qui est remarquable, c’est que si l’on prend les planètes par groupes
de deux : Soleil et Lutte, Mars et Saturne, Jupiter et Vénus, on obtient
autant de chassés-croisés. Ainsi, le Soleil a ses années mineures (19) moin-
dres que celles de la Lune (25), mais ses années majeures sont supérieures
(120 au lieu de 100), ce qui donne des années moyennes presque identiques
(les années moyennes sont la somme des années majeures et mineures di-
visée par deux), respectivement 69 et 66. De même, si Saturne a des an-
nées majeures de 57 ans et Mars de 66 ans, leurs années mineures sont de
30 ans pour Saturne et seulement 15 pour Mars, ce qui permet des années

188
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

moyennes également fort voisines, 43 et 45 ans respectivement. Enfin,


pour les deux « fortunes », Jupiter et Vénus, l’une a des années majeures
de 79 ans et l’autre de 82 ans mais c’est Jupiter qui a des années mineures
de 12 ans, tandis que Vénus n’a que des années de 8 ans. Dans ce cas, leurs
années moyennes sont tout simplement identiques 45 ans.
Les couples Mars-Saturne, Jupiter-Vénus, Soleil-Lune constituent pour
l’astrologie médiévale, on l’a déjà vu, les polarités masculin-féminin,
Mercure, le septième facteur, étant perçu comme neutre.
Albokali dit que les Astrologues s’accordent sur ce point qu’à défaut de
Hyleg, si Vénus ou Jupiter sont en l’As ou au MC, le né pourra vivre selon
ses moindres ans, pourvu que l’As ou la Lune ne soient pas affligés, ou que
Vénus ou Jupiter soit maître de VIII.
Le même assure que les maléfiques ne font point de mal et ne nuisent pas
à la vie quand ils sont dans l’As, ou simplement angulaires, ou bien quand,
étant en leurs dignités, ils protègent ces lieux par de bons rayons. Car les
Infortunes étant ainsi situées sont presque semblables aux Fortunes.

Ans

MAJEURS MÉDIOCRES MINEURS

Saturne 57 43 30
Jupiter 79 45 12
Mars 66 40 15
Soleil 120 69 19
Vénus 82 45 8
Mercure 76 48 20
Lune 108 68 25

Planètes Fortes Moyennes Faibles

La troisième division que nous voudrions étudier est celle des étoiles
fixes, à partir des listes de Vivian Robson, qui en dénombrent 110 (Ibidem).
Chaque étoile est mise en rapport avec une ou deux planètes qui servent
à cerner son caractère (par exemple Antarès, l’anti-Ares, est de la nature
de Mars et de Jupiter). Nous avons voulu observer si ces attributions s’ef-
fectuaient selon quelque principe ou tout à fait par hasard. Pour cela, il a
suffi, comme ce fut le cas pour les termes, d’effectuer un recensement des

189
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

différentes combinaisons – une statistique en quelque sorte. Or, certaines


associations reviennent régulièrement, tandis que d’autres sont systémati-
quement exclues.
Les plus marquantes sont :

Saturne-Jupiter : 11 fois
Saturne-Vénus : 14 fois
Satume-Mercure : 11 fois
Satume-Mars : 8 fois
Mars-Mercure : 13 fois
Mars-Luminaire (Soleil ou Lune) : 11 fois
Mercure-Vénus : 13 fois

Les autres combinaisons apparaissent entre 0 et 3 fois.


Le principe qui semble avoir présidé à cette sélection semble d’abord
avoir été le suivant :
Les couples Jupiter-Mercure, Mars-Vénus, Luminaires-Saturne, qui
sont fondés sur la théorie des domiciles planétaires, sont absents dans
la mesure où ils mettraient en présence des tendances incompatibles (on
note néanmoins que le rapprochement Mars-Vénus existe, selon Ptolémée,
pour la célèbre étoile de la Vierge, Spica – Épi –). D’une manière générale,
les luminaires ne participent pas à cette alchimie planétaire qui régit les
étoiles. La seule exception est le mélange Mars-Lune-Soleil.
Enfin, le groupe Jupiter-Vénus est très peu fréquent. Il s’agit de l’al-
liance de la Grande et de la Petite Fortune, ce qui est peu compatible avec
l’influence généralement maléfique que l’on confère au plus grand nombre
des étoiles fixes.
La très faible représentation des luminaires, comme dans le cas des
termes, montre bien la scission entre, d’une part, les cinq planètes et, de
l’autre, les deux luminaires, au Moyen Age.

Une classification jumelle est celle des degrés lumineux et des degrés
infernaux (cf Gouchon, Dictionnaire astrologique, Première édition 1935.
Premier tome) qui reprend les tableaux de Robert Fludd, Traité d’astrologie
générale, dans la traduction de Piobb, ouvrage qui marqua des générations
d’astrologues de langue française.

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Les textes en cette langue sont difficilement accessibles. Signalons simple-


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AUTOUR DE L’ASTROLOGIE JUIVE

A ma mère
(1913-2004)

Ce travail s’articule autour de la bibliographie de notre thèse de troisiè-


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sous le titre : Le Monde juif et l’Astrologie, Milan, 1985. Nous l’avons complété
sans prétendre aucunement à l’exhaustivité.
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207
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

LES JUIFS ET L’ASTROLOGIE

Un juif pratiquant peut-il recourir à l’astrologie ? On entend souvent dire dans les
milieux juifs que l’astrologie n’est pas pour les juifs et, cependant, les juifs ont un mot
particulier pour désigner ce domaine, c’est le MAZAL . Et lors des mariages juifs, on se
souhaite un MAZAL TOV, c’est à un dire un BON MAZAL . Comment expliquer une telle
contradiction ?
Dans la mesure où le judaïsme est né dans l’orbite de l’Égypte et de la
Mésopotamie, on peut raisonnablement supposer qu’il en a subi les in-
fluences, d’une façon ou d’une autre. Que le judaïsme ait pu chercher à
s’émanciper d’un tel environnement se conçoit tout aussi bien. Qu’il y ait
eu des tensions entre les pratiques populaires et les directives des respon-
sables religieux, également. Le Mazal Tov est une réminiscence de telles
croyances, même si l’expression a fini par ne plus signifier, en hébreu mo-
derne, que « bonne chance » alors que, littéralement, il s’agissait de « bon
astre », de bon « signe zodiacal », « bonne étoile » au sens de bonne planète
à moins qu’il ne faille entendre plutôt planète bien disposée, un astre pou-
vant être favorable ou non selon les conjonctures.
Or, si cette pratique n’avait pas sévi, à certaines époques, point n’aurait
été besoin de telles mises en garde que l’on trouve dans la Bible (Ancien
Testament). Mais dans le texte hébraïque (Deutéronome, notamment) est-
ce l’astrologie proprement dite qui est visée comme certaines traductions
n’hésitent pas à le dire ou bien diverses pratiques divinatoires et magi-
ques ?
Il convient également d’accepter l’hypothèse d’un certain élagage,
d’une censure, à une certaine époque, des textes bibliques et le rôle des
commentaires aurait été d’y remédier. Combien de textes ont pu se voir
dépouiller de leur connotation astrologique ? Force est donc de s’intéres-
ser à certains vestiges, à des traces comme dans le cas des Douze Tribus
qui renverraient aux douze signes du zodiaque. Il y a là une topologie que
l’on retrouve dans la description de Jérusalem. Le rôle des commentateurs
s’avère dès lors essentiel d’où l’importance incontournable de l’astrologie
dans le cadre exégétique. Combien de commentaires du texte biblique, en
effet, ont été marqués par une grille astrologique.
Il importe par ailleurs de ne pas confondre tout à fait astronomie et

208
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

astrologie. L’astrologie n’a pas le monopole du recours au zodiaque. Elle


est initialement un commentaire du ciel, tel qu’exploré et balisé par les as-
tronomes. Il ne faut pas non plus systématiquement assimiler le calendrier
à l’astrologie. Le fait qu’on trouve des documents faisant correspondre les
douze mois aux douze signes ne saurait suffire à justifier des conclusions
dans le sens d’un impact de l’astrologie sur la vie juive. On trouve certes
des synagogues, comme à Beth Alpha, en Galilée, qui sont ornées d’un
zodiaque, mais, encore une fois, le zodiaque appartient à l’astrologie mais
pas uniquement à elle.
Encore faut-il distinguer entre plusieurs formes d’astrologie : de nos
jours, on ne fait pas de différence et tout ce qui est astrologique est assimi-
lé à une seule et même pseudo-science. Il n’en a pas toujours été ainsi : on
avait, autrefois, l’habitude de distinguer une vraie d’une fausse astrologie.
L’astrologie relative à la médecine n’était pas visée de la même façon que
celle qui traitait de l’influence des astres sur le destin de l’homme. Seule
la seconde était réprouvée. Ce n’était pas tant l’astrologie en soi qui était
mise en cause, mais certaines de ses applications.
Un tel débat confond d’ailleurs arguments religieux et scientifiques.
L’astrologie est-elle fausse parce qu’interdite ou interdite parce que fausse ?
Le Talmud ne nie pas nécessairement la réalité de l’astrologie, mais affirme
que l’homme pieux peut vaincre son influence, ce qui est bien une façon
d’en reconnaître la réalité. Dès lors, on pourrait parler d’un « miracle »
consistant à empêcher les lois astrales – le mazal – de s’exercer. Mais est-
ce que la traversée de la Mer Rouge met en cause les lois générales de la
nature ? Or, à partir du moment où l’astrologie serait une pseudo-science,
ne s’agirait-il pas d’un pseudo-miracle que d’échapper à son influence ?
En fait, tant que l’astrologie a été considérée comme une science, elle a été
largement pratiquée par les Juifs et quand son image a décliné, elle a été
rejetée par eux, d’autant que le judaïsme se voyait reprocher, notamment
au XIXe siècle, son obscurantisme par des antisémites au fait du Talmud.
C’est ainsi que les sacrifices d’animaux, qui ont été abandonnés avec la
destruction du Temple de Jérusalem, en l’an 70 de notre ère, étaient très
probablement effectués sous certaines configurations astrales et d’ailleurs
tout semble indiquer que la vie religieuse juive a un rapport avec le ciel,
sorte de livre ouvert.
En tout état de cause, l’astrologie pose nettement le problème d’un sa-
voir laïc, car le Juif est aussi dans le monde. Longtemps, le judaïsme n’a

209
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

pas séparé science et religion, la science devant se conformer à la religion


et notamment au principe du monothéisme, censé s’opposer à un poly-
théisme astral. La question de la laïcité est celle d’une pratique qui n’aurait
pas de compte à rendre à l’autorité religieuse. Mais comme l’astrologie
a perdu son statut scientifique, elle est retombée sous l’empire du reli-
gieux. D’où son statut très particulier au sein du judaïsme. Il n’en reste
pas moins que l’astrologie symbolise fort bien la tension qui peut exister
entre les pratiques populaires juives et les principes des maîtres à penser,
des guides religieux, tel un Maïmonide. L’astrologie serait un enjeu que se
disputeraient les deux milieux, le laïc et le religieux, qui parfois, d’ailleurs,
la rejettent tous deux. En fait, selon que la cote de l’astrologie est bonne ou
mauvaise, le judaïsme adopte une attitude différente. Il est facile, en effet,
le cas échéant, de rejeter une influence dont, de toute façon, on conteste
la réalité par ailleurs. L’intérêt de croire en quelque chose est qu’on peut
cesser d’y croire.

Le recyclage des textes

Nombreux sont les commentateurs, avons-nous dit, qui puisent leur


inspiration dans l’astrologie, allant même jusqu’à faire de Dieu un astro-
logue. Dès qu’un passage est obscur ou invraisemblable, on met l’astro-
logie, en tant que pré-science, à contribution, en expliquant que l’avenir
rend compte rétrospectivement de ce qui s’est passé et que celui qui a agi
comme il a agi savait ce qu’il adviendrait.
D’ailleurs, bien des naissances comme celle de Moïse, revêtent un ca-
ractère dramatique du fait que la naissance d’un sauveur est annoncée par
les astrologues, ce qui conduit à faire mourir les nouveaux nés.
Il s’agit bien là d’un recyclage de récits appartenant à toute la région du
Croissant Fertile. Au judaïsme d’y apporter sa touche spécifique en rema-
niant les éléments existants.
L’historien des textes est souvent en mesure de retrouver des sources
plus anciennes mais qu’est-ce que cela signifie ? Ce n’est pas parce que l’on
peut montrer que tel texte est issu de tel autre qu’il joue le même rôle dans
les deux cas et qu’il revêt la même signification. D’un point de vue her-
méneutique, un texte peut signifier une chose et son contraire, pour peu
que l’on ajoute un mot ou que l’on en retire un. On peut ainsi récupérer le
texte d’un adversaire et le retourner contre lui. Il en est de même de cer-

210
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

taines fêtes païennes reprises par les Chrétiens pour leur propre liturgie. Il
faut être conscient que la marge d’innovation est plus faible au niveau du
signifiant que du signifié, c’est-à-dire que nous sommes condamnés à em-
ployer les mêmes expressions pour désigner des réalités et des intentions
différentes si bien qu’on est amené à faire du neuf avec du vieux.

La civilisation hébraïque n’a évidemment pas tout inventé et le cas de


l’astrologie, mais aussi du calendrier avec ses noms de mois babyloniens
en témoigne. Il existe des filiations sinon de fond du moins de forme.
Même le temps juif n’est pas original : on a assigné de nouvelles signi-
fications à une temporalité ancienne et antérieure, au sein d’un nouvel
espace structurel. On notera que le calendrier juif, comme le musulman
d’ailleurs, reste ancré sur les nouvelles lunes – le mois, en hébreu, étant le
Hodesh, c’est à dire ce qui est nouveau – tandis que le calendrier chrétien a
un rapport sensiblement plus vague avec le ciel, hormis le respect du cycle
des saisons.

Le problème, c’est que lorsqu’il y a emprunt, même purement formel,


tôt ou tard, il y a tendance à retourner à la source. Entendons par là que,
par la suite, des contacts peuvent avoir lieu avec les cultures dont on s’est
servi et cela permet à celles-ci de s’infiltrer. Le cas de l’astrologie est à ce
propos exemplaire : à partir du moment où la littérature judaïque compor-
te des références à l’astrologie, il est d’autant plus facile pour l’astrologie de
réintégrer des positions qu’elle avait dû quitter. Ce qui expliquerait pour-
quoi l’astrologie aura connu des fortunes si variées au cours de l’histoire
juive. Tantôt l’astrologie est évacuée en s’appuyant sur l’esprit du judaïsme,
tantôt elle retrouve une certaine place en soulignant l’existence de simili-
tudes formelles. Les deux positions ont leur légitimité.
Dans un cas, on essaie de démontrer que le judaïsme ne peut pas se
concilier avec la croyance astrologique, qui confère aux astres un pouvoir
qui ferait écran avec celui de Dieu, faisant ainsi abstraction de la pratique
juive sur le terrain, à travers les âges ; position quelque peu régressive en
ce qu’elle réduit le judaïsme à ses prémisses théologiques d’origine. Dans
l’autre, on s’appuie sur le recours à un certain langage, à certaines struc-
tures plus ou moins vidées de leur sens initial, pour parler d’un savoir
originel qui aurait été évacué abusivement. Dans les deux cas, l’on renvoie
à un stade primordial plus ou moins mythique.

211
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Les camps en présence

Le Talmud n’ignore pas l’astrologie. Les avis y sont partagés comme


sur la plupart des sujets qui y sont débattus, d’ailleurs. Certains rabbins
affirment qu’Israël a bien un mazal (« Iesh Mazal leIsrael ») et d’autres qu’il
n’en a pas (« Ein Mazal le Israel »)
A l’appui de la première thèse, on nous signale que même les juifs pra-
tiquants n’échappent pas pour autant à une certaine fatalité et que tout
ne peut pas être corrigé par une vie pieuse. Ce qui vient s’opposer à la
seconde thèse selon laquelle seule une vie observante des règles de vie
juive (« mitsvoth », d’où la « bar mitzva ») permet d’échapper aux menaces
célestes.
En fait, l’idée que la religion vient mordre sur les lois du monde phy-
sique fut longtemps populaire, notamment dans les milieux gnostiques ;
après que le Sauveur sera venu, le monde aura changé, les miracles se mul-
tiplieront. L’astrologie sert ainsi de repoussoir pour justifier l’avènement
d’une nouvelle religion, d’une nouvelle ère où les choses ne seront plus
comme avant.

La Kabbale et l’astrologie

Le livre de la Création (« Sefer Yetsira ») comporte notamment une cor-


respondance entre les lettres de l’alphabet hébraïque et les notions astro-
logiques telles que les planètes, les signes et surtout les éléments. Ces der-
niers, traditionnellement, au nombre de quatre (feu, terre, air, eau) ne relè-
vent déjà plus de la seule astronomie qui n’en aurait, a priori, que faire.
Un autre cas est celui de la Merkaba que l’on trouve dans le Livre d’Ezé-
chiel, largement commenté dans le Zohar. Il y est question de quatre Hayoth.
Or, le mot grec Zoon dans Zodiaque signifie comme le mot Haya (qui a
donné Eve) la vie : ces quatre êtres vivants sont le bœuf, le lion, l’aigle
et l’homme que l’on relie généralement aux quatre signes zodiacaux, le
taureau, le lion, le scorpion et le verseau, que l’on nomme signes « fixes »
en astrologie, car, situés au milieu de chacune des quatre saisons: on peut
évidemment trouver un lien avec les Quatre Éléments dont on parlé plus
haut. On retrouve cette combinaison dans le sphinx, mais aussi dans le
Nouveau Testament et dans l’arcane « Le Monde » du Tarot.
Existe-t-il pour autant une astrologie proprement hébraïque ? On notera

212
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

d’abord que les planètes ont reçu des noms spécifiques en hébreu, qui ont
d’ailleurs disparu en hébreu moderne. C’est ainsi que Saturne se dit Shabtaï
qui évoque le Sabbat ; par ailleurs, le mois de Shebat correspond au signe du
Verseau, signe situé à l’opposé du lion estival et attribué, dans l’Antiquité,
à Saturne. C’est le septième astre (shéva=sept) astre, le plus lointain dans
la représentation ancienne du ciel. Il est probable que les sept jours de la
Création se référent au cosmos qui comportait sept astres ou aux phases
de la lune dont chacune correspond à sept jours. Mais s’agit-il d’astrono-
mie, d’astrologie ou de calendrier (hémérologie) ? Ce changement de nom
des planètes permettait de ne pas utiliser les termes mythologiques habi-
tuels. Mais aujourd’hui, le débat semble dépassé et en Israël, c’est la forme
allemande des mois qui s’est imposée, parallèlement au maintien de la
forme babylonienne, à usage surtout religieux, et ce sans que les esprits se
déclarent choqués. Ce qui montre bien qu’à une époque comme la nôtre,
le débat a perdu de son acuité, beaucoup de juifs n’étant plus observants et
le monde environnant n’étant plus païen.

Les juifs comme traducteurs de textes astrologiques

Ce qui prouve que l’astrologie faisait partie intégrante de la culture laï-


que est le rôle joué par les Juifs dans la transmission de ce savoir. Les
Juifs ne se sont pas contenté de commenter les Écritures, au moyen de
l’astrologie ; parallèlement, il existe une littérature astrologique que l’on
peut qualifier, dans le contexte de l’époque, de scientifique. Et celle-ci va
notamment grâce aux Juifs passer du monde arabe au monde chrétien,
au Moyen Age, et ce non seulement vers le latin, mais également vers des
langues vernaculaires comme le français. Il est arrivé que des traductions
de l’hébreu vers le latin aient été réalisées à partir d’une traduction vers
le français. Ce ne sont plus des traductions, mais des adaptations d’une
langue latine vers une autre. On serait passé de l’arabe vers l’hébreu puis
de l’hébreu au français puis du français vers le latin. Le point de jonction
entre le monde sémitique et le monde chrétien se situerait au passage de
l’hébreu vers le français et en fait au sein du monde juif, entre les juifs vi-
vant en terre d’Islam et ceux vivant dans la Chrétienté. Parmi les auteurs
juifs de traités astrologiques, certains ne furent d’ailleurs probablement
que des adaptateurs de traités en lange arabe.

213
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

L’astrologue et le prophète

En fait, il semble que l’un des principaux reproches exprimés par les
juifs contre l’astrologie ait été son usage dans l’annonce d’événements à
venir, notamment de type messianique.
L’astrologie reste en effet à peu près incontournable dès qu’il s’agit
d’avancer des dates, encore que l’on puisse aussi faire des prédictions sur
la base du seul calendrier. N’allons-nous pas vers la fin du sixième millé-
naire selon le calendrier juif ? D’ailleurs, même l’approche de l’An 2000
peut frapper les esprits juifs, comme on le voit dans le film Kadosh d’Amos
Gitai, qui se déroule à Jérusalem.
L’astrologie provoquerait une certaine exaltation des esprits. Non seu-
lement chez les Juifs, mais plus encore chez les Chrétiens spéculant sur
l’avènement de l’Antéchrist et s’appuyant sur des dates à base astrologique,
mais aussi à partir de certains chiffres du Livre de Daniel. N’y aurait-il pas
quelque contradiction à rejeter l’astrologie et à louer le prophétisme. On ne
peut pas dire, en effet, que la projection vers le futur est étrangère au ju-
daïsme. Le prophète est bien un personnage central de l’épopée biblique !
En quoi se distingue-t-il de l’astrologue ? On dit souvent que le prophète
connaît l’avenir par la grâce de Dieu tandis que l’astrologue doit y accéder
par ses propres moyens, un peu comme un voleur. Mais Prométhée n’a-t-il
pas dérobé le feu aux dieux pour l’offrir aux hommes ?
En fait, il y a là un véritable dilemme : d’un côté, il était essentiel d’ali-
menter une certaine espérance en un avenir meilleur, en un retour à Sion,
cela permettait de mieux supporter les épreuves. Mais de l’autre, dès lors
que l’attente était déçue, cela ne faisait qu’augmenter le désarroi, le rap-
port névrotique du judaïsme à l’égard de toute prédiction, tant soit peu
précise et l’astrologie est concernée au premier chef par ce phénomène
d’attirance/répulsion.
Le prophétisme moderne est, au XVIe siècle, marqué par un Juif des-
cendant de convertis, d’une famille provençale, Michel de Nostredame,
dit Nostradamus. Il exerça le métier d’astrologue et publia des almanachs
et des pronostications, mais son œuvre la plus célèbre fut, en langue fran-
çaise, son livre de Prophéties, plus connu sous le nom de « Centuries »
rassemblant des quatrains. Depuis plusieurs siècles, additions et commen-
taires abondent et on a vu, récemment, à propos de l’Éclipse du mois
d’août 1999, le rapprochement avec un de ses quatrains comportant l’an

214
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

1999. Divers astrologues et voyants en ont profité pour annoncer les pires
catastrophes, en se trompant.
Le texte des Centuries est un des grands textes de l’époque moderne
et, toutes proportions gardées, il mérite autant d’attention, de la part de
l’historien des textes, que la Bible. Il existe une « critique » nostradamique
comme il existe une « critique » biblique, avec ses problèmes de source, ses
versions juxtaposées, ses contrefaçons, sa datation, son canon.

L’astrologie, c’est bon pour les autres

De nos jours, où l’on n’adore plus les étoiles, le risque que les Juifs
soient tentés de pratiquer le culte des astres est bien faible et on ne peut
tout de même pas assimiler la croyance en l’astrologie à un tel culte, sans
que l’on puisse exclure évidemment que l’astrologie puisse un jour servir
à développer une forme d’astrolâtrie, puisque les signifiants n’ont pas été
évacués.
Quant à soutenir qu’elle est incompatible avec la croyance monothéïsti-
que, cela ne tient pas : l’astrologie, bien au contraire, a trop souvent servi
pour rendre compte de la façon dont Dieu communiquait avec les hom-
mes. L’astrologie se trouve, en effet, au carrefour entre le Haut et le Bas,
entre le monde spirituel et le monde des hommes. Et d’ailleurs, si l’on ne
croit pas en l’astrologie, on peut aussi bien en arriver à ne plus croire en
Dieu !
Il reste que la rumeur veut que l’astrologie ne soit pas tout à fait kasher !
En fait, le judaïsme continue à assimiler l’astrologie à la Avoda Zara (idolâ-
trie, littéralement : culte étranger) et à considérer que ce qui est bon pour
les autres ne l’est pas pour les Juifs. On en est en définitive arrivé à ce que
l’on entende souvent dire que les Juifs échappent au pouvoir des astres,
qu’ils soient ou non observants. Par droit de naissance, si l’on peut dire.
On n’en est plus aujourd’hui à chercher à vouloir justifier les pratiques
religieuses par le fait que cela porte bonheur ! Ce serait en fait purement
et simplement une exception culturelle, une volonté de se distinguer des
autres peuples comme tel siècle veut se distinguer du précédent par tel ou
tel rejet, qui serait la meilleure explication pour un certain refus de l’as-
trologie.
En fait, toute la question est de savoir de quelle astrologie on parle : le
débat n’est pas entre accepter ou refuser l’astrologie, mais entre une astro-

215
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

logie adéquate ou non, tout comme les Juifs ne rejettent pas toute nour-
riture, mais ne se nourrissent pas n’importe comment. Selon nous, il doit
exister une astrologie « juive » offrant certaines caractéristiques, en phase
avec l’idée de monothéisme face à une astrologie d’inspiration plutôt po-
lythéiste ; c’est le choix entre une astrologie du temps et une astrologie
de l’espace. Un des dix Commandements n’est-il pas le respect du repos
hebdomadaire qui suppose un certain rapport au temps que l’on retrouve
dans le récit de la Création (Genèse) ? Ce qui gêne en revanche, au regard
de la pensée juive, c’est l’idée d’une société qui idolâtrerait ses différences
internes, au nom d’une typologie zodiacale ou planétaire, alors que la loi
doit s’imposer à tous et au même moment, il faut aller voir du côté du
Livre de l’Ecclésiaste (Ch. III), exposé de morale attribué fictivement au
roi Salomon : « Il y a un temps pour chaque chose. »

JACQUES H ALBRONN

216
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Table des matières

Avant-propos ................................................................................................................3
Introduction ..................................................................................................................5
La célébrité de l’auteur ...........................................................................................6
L’astrologie dans la poésie et l’exégèse d’Abenezra ...........................................8
IBN EZRAET LA TRADITION ASTROLOGIQUE ......................................11
Une astrologie démythologisée ...........................................................................14
Les mutations au sein de la terminologie astrologique ...................................17
LES TRADUCTIONS ANTÉRIEURES .............................................................18
L’édition de I. L. Fleischer (Kiriat Hasefer, 1928). ..........................................22
Abraham Ibn Ezra, alchimiste ? ..........................................................................23

LE COMMENCEMENT DE LA SAPIENCE DES SIGNES

Prologue.......................................................................................................................26
Chapitre I ...........................................................................................................28
Chapitre de la division de la sphère en 48 figures et en ses parties ...............28
Chapitre de la division des étoiles en six ordres (magnitudes) .......................29
Chapitre des 7 planètes ........................................................................................30
Maintenant commence le second chapitre .............................................................32
L’Agneau.................................................................................................................32
Le Bœuf ..................................................................................................................35
Les jumeaux ...........................................................................................................39
L’Écrevisse .............................................................................................................42
Le Lion....................................................................................................................45
La Pucelle (la Vierge) ............................................................................................48
Les Balances ...........................................................................................................50
Le Scorpion ............................................................................................................53
L’Arc (le Sagittaire) ...............................................................................................56
Le Chevreau (le Capricorne) ...............................................................................58
La Seille (le seau) (Le Verseau) ............................................................................61
Les Poissons ...........................................................................................................64
Chapitre de la complexion des étoiles................................................................66
Maintenant commence le troisième chapitre .........................................................70
La division de l’orbe en quatre parties ...............................................................71

217
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Maintenant commence le quart chapitre ................................................................76


Jupiter ......................................................................................................................78
Mars .........................................................................................................................80
Le Soleil ..................................................................................................................81
Vénus ......................................................................................................................82
Mercure ...................................................................................................................84
La Lune ...................................................................................................................85
Le chapitre cinquième en la bonté des planètes et leur méchanceté
et leur force et leur faiblesse .....................................................................................87
Le chapitre sixième de l’affaire des planètes en elles-mêmes
et de leur affaire par le soleil .....................................................................................90
Le septième chapitre de l’affaire des planètes
dont il y en a trente, et les voici ...............................................................................94
Le huitième chapitre de ce livre est en la communauté des questions............ 102
Le neuvième chapitre de ce livre est du sort des planètes
et des maisons et ils sont 97 sorts ........................................................................ 114
Et voici les sorts des maisons, dont il est 12.................................................. 115
Les sorts qui sont par eux-mêmes sont 9. ...................................................... 119
Les grands sorts sont deux. .............................................................................. 121
La partie dixième de ce livre des regards et des mènements ............................ 124

LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Chapitre I.................................................................................................................. 128


La division du cercle .......................................................................................... 128
Signes et constellations ...................................................................................... 128
Les sept sphères ................................................................................................. 129
Prédominance d’une planète ............................................................................ 129
La question des élongations ............................................................................. 130
La lumière des planètes ..................................................................................... 130
Signes et climats ................................................................................................. 130
Planètes et climats .............................................................................................. 131
Aristote et les climats......................................................................................... 132
Chapitre II ................................................................................................................ 134
Le Bélier............................................................................................................... 134
Sa primauté.......................................................................................................... 134
Son lot .................................................................................................................. 134

218
LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Astrologie et anatomie ...................................................................................... 136


Les maladies ........................................................................................................ 136
La théorie des domiciles.................................................................................... 137
Le grand et le petit lot ....................................................................................... 138
Son exaltation ..................................................................................................... 139
Les décans ........................................................................................................... 140
Les termes et autres subdivisions du signe .................................................... 141
La question de l’Ayariamsa ......................................................................... 142
Taureau ................................................................................................................ 143
Gémeaux ............................................................................................................. 144
Cancer .................................................................................................................. 144
Vierge ................................................................................................................... 144
Les exaltations .................................................................................................... 144
Chapitre III .............................................................................................................. 147
La force des aspects ........................................................................................... 148
Les quadrants ...................................................................................................... 148
Chapitre IV .............................................................................................................. 153
Planètes et maisons ............................................................................................ 153
Saturne ................................................................................................................. 154
Jupiter ................................................................................................................... 156
Mars ...................................................................................................................... 156
Le Soleil ............................................................................................................... 156
Vénus ................................................................................................................... 157
Mercure ................................................................................................................ 158
La Lune ................................................................................................................ 159
Les lieux de joie du septénaire ......................................................................... 159
Chapitre V ................................................................................................................ 161
Chapitre VI .............................................................................................................. 163
La combustion .................................................................................................... 163
Conjonctions orientales et occidentales ......................................................... 164
Chapitre VII ............................................................................................................. 165
L’application........................................................................................................ 165
Chapitre VIII ........................................................................................................... 167
Chapitre IX .............................................................................................................. 168
Chapitre X ................................................................................................................ 170
Les maisons ......................................................................................................... 170

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LE LIVRE DES FONDEMENTS ASTROLOGIQUES

Les directions ...................................................................................................... 171


Les aspects........................................................................................................... 172

ANNEXES

Glossaire ................................................................................................................... 178


(Lexique roman-français) .................................................................................. 178
Glossaire II............................................................................................................... 180
Glossaire des termes hébreu, roman, français ............................................... 180
Glossaire III ............................................................................................................. 184
L’Évolution terminologique du vocabulaire astrologique............................ 184
Les quatre angles ........................................................................................... 184
Planètes ........................................................................................................... 184
Commençons avec les signes et les planètes ............................................. 185
Réflexions sur des classifications désuètes ......................................................... 187
Ans ....................................................................................................................... 189
Bibliographies .......................................................................................................... 191
Astrologie et Judaïsme ....................................................................................... 191
Bibliographie sur Abraha Ibn Ezra astrologue ......................................... 193
Bibliographie autour de l’astrologie juive .................................................. 194
Les Juifs et l’astrologie ....................................................................................... 208
Le recyclage des textes ................................................................................. 210
Les camps en présence ................................................................................. 212
La Kabbale et l’astrologie ............................................................................ 212
Les juifs comme traducteurs de textes astrologiques .............................. 213
L’astrologue et le prophète .......................................................................... 214
L’astrologie, c’est bon pour les autres ........................................................ 215

© Arbre d’Or, Genève, février 2005


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Illustration de couverture : Zodiaque de la synagogue d’époque byzantine de Beit Alpha
(Khirbet Beit Ilfa, vallée de Beit Shéan – Ve-VIe siècles).
Composition et mise en page : © Athena Productions / DMi
Cet e-book est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits
voisins (LDA) et sa diffusion est interdite.

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