LES VIOLENCES
SEXUELLES ET
CONJUGALES Dr Enora GAUBE
Docteur Junior en médecine légale
Le 9 février 2024
LES VIOLENCES
SEXUELLES
Définitions : quelques notions pénales…
Source : Légifrance (Code pénal)
Le consentement
Source : arretonslesviolences.gouv.fr
Larousse : action de donner son accord à une action, à un projet.
Le refus et le non consentement peuvent être exprimés notamment par des paroles, par
des silences, des attitudes, des écrits.
Le consentement doit être réciproque et mutuel :
◦ Le consentement peut être formulé par des propos, des comportements ou les deux.
◦ Le silence ne vaut pas acceptation.
◦ Le consentement est temporaire. Il peut être donné puis retiré.
◦ Le consentement concerne un acte sexuel et non tous les actes sexuels.
◦ Si une personne n’est pas en état de donner son consentement, c’est donc qu’elle refuse.
Les violences sexuelles
Source : lettre n°18 de l’observatoire national de la violence faite aux femmes « Les violences au
sein du couple et les violences sexuelles en France en 2021 »
◦ Les violences sexuelles désignent tous actes sexuels (attouchements, caresses,
pénétrations…) commis avec violence, contrainte, menace ou surprise ainsi que les
actes relevant du harcèlement sexuel. Ces violences portent atteinte à l’intégrité
physique et psychique de la victime. Elles visent à prendre le pouvoir et à dominer
l’autre.
Agression sexuelle
Agression sexuelle :
◦ Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou
surprise ou, dans les cas prévus par la loi, commise sur un mineur par un majeur.
◦ Le viol et les autres agressions sexuelles sont constitués lorsqu'ils ont été imposés à la victime dans les
circonstances prévues par la présente section, quelle que soit la nature des relations existant entre
l'agresseur et sa victime, y compris s'ils sont unis par les liens du mariage.
◦ Lorsque les agressions sexuelles sont commises à l'étranger contre un mineur par un Français ou par une
personne résidant habituellement sur le territoire français, la loi française est applicable.
Contrainte :
◦ La contrainte prévue peut être physique ou morale.
◦ Lorsque les faits sont commis sur la personne d'un mineur de (moins de) quinze ans, la contrainte morale
ou la surprise sont caractérisées par l'abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du
discernement nécessaire pour ces actes.
Viol
◦ Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la
personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.
◦ Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle (20 ans si sur mineur, incestueux, contre rémunération, mutilation,
vulnérabilité, sur une prostituée, devant un mineur, avec soumission chimique… ; perpétuité si actes de torture).
◦ Constitue également un viol tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout acte
bucco-génital commis par un majeur sur la personne d'un mineur de (moins de) quinze ans ou commis
sur l'auteur par le mineur, lorsque la différence d'âge entre le majeur et le mineur est d'au moins cinq
ans.
➔ PAS DE NOTION DE CONSENTEMENT !!!
o La condition de différence d'âge prévue au premier alinéa du présent article n'est pas applicable si les faits sont
commis en échange d'une rémunération, d'une promesse de rémunération, de la fourniture d'un avantage en
nature ou de la promesse d'un tel avantage.
Viol : récap
Tout acte de pénétration ou tout acte bucco-génital
Tout acte de pénétration ou tout acte bucco-génital
Commis avec contrainte, menace, violence, ou surprise
OU
OU
Par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans
Par un majeur
Avec sur un d’âge
différence mineurd’au
de moins
moinsde 15 ans
5 ans
Avec différence d’âge d’au moins 5 ans
(Exemple : 14 ans – 20 ans)
Dans les autres cas (mineur de plus de quinze ans, mineurs entre eux…), la contrainte,
menace, violence ou surprise doit être prouvée pour qualifier l’agression sexuelle/viol
Exemples
14 ans – 20 ans ?
=
Viol systématiquement
14 ans – 18 ans ?
=
Viol si non consenti
13 ans – 17 ans ?
=
Viol si non consenti
16 ans – 22 ans ?
=
Viol si non consenti
Atteinte sexuelle
◦ Désigne tout attouchement de nature sexuelle (avec ou sans pénétration) effectué par
un majeur à l'encontre d'un mineur de moins de 15 ans, sans qu'il y ait violence,
contrainte, menace ou surprise (articles 227-25 et 227- 26 du Code pénal).
◦ L’atteinte sexuelle inclut également tout attouchement de nature sexuelle (avec ou
sans pénétration) effectué par un majeur à l’encontre d’un mineur de plus de 15 ans,
sans qu’il n’y ait violence, contrainte, menace ou surprise, et ce, si le majeur auteur
était l’ascendant de la victime, s’il avait sur le mineur victime une autorité de droit ou
de fait ou si le majeur a commis les faits en abusant de l’autorité conférée par ses
fonctions (article 227-27 du Code pénal).
Cas de l’alcool et autres
substances…
◦ Est puni des peines suivantes le fait pour une personne d'avoir consommé volontairement,
de façon illicite ou manifestement excessive, des substances psychoactives en ayant
connaissance du fait que cette consommation est susceptible de la conduire à mettre
délibérément autrui en danger, lorsque cette consommation a entraîné un trouble
psychique ou neuropsychique temporaire sous l'empire duquel elle a commis un viol dont
elle est déclarée pénalement irresponsable en application du premier alinéa de
l'article 122-1 :
1° Dix ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende, si le viol a été commis avec des tortures ou des actes
de barbarie ou s'il a entraîné la mort ;
2° Sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende dans les autres cas.
◦ Le fait d'administrer à une personne, à son insu, une substance de nature à altérer son
discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre à son égard un viol ou une
agression sexuelle est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende.
Le harcèlement sexuel
◦ I. - Le harcèlement sexuel est le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos
ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui soit portent atteinte à sa dignité en
raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation
intimidante, hostile ou offensante.
◦ L'infraction est également constituée :
1° Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime par plusieurs
personnes, de manière concertée ou à l'instigation de l'une d'elles, alors même que chacune de
ces personnes n'a pas agi de façon répétée ;
2° Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime, successivement, par
plusieurs personnes qui, même en l'absence de concertation, savent que ces propos ou
comportements caractérisent une répétition.
◦ II. - Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user de toute forme de pression
grave dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit
recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers.
Statistiques
Source : lettre n°18 de l’observatoire national de la violence faite aux femmes « Les
violences au sein du couple et les violences sexuelles en France en 2021 » 2012-2021
Statistiques
Source : enquête Genèse 2021
Le traitement judiciaire des violences
sexuelles
Source : lettre n°18 de l’observatoire national de la violence faite aux femmes « Les violences au
sein du couple et les violences sexuelles en France en 2021 » 2012-2021
Le traitement judiciaire des violences
sexuelles
Source : lettre n°18 de l’observatoire national de la violence faite aux femmes « Les violences au
sein du couple et les violences sexuelles en France en 2021 » 2012-2021
Le traitement des affaires de
violences par le Parquet en 2021
Affaires non
poursuivables
6%4%
0% Poursuites
21%
Compositions pénales
AP + CSS
69%
CSS
Peines prononcées pour Peines pour AS en 2021
viol en 2021
Emprisonnement
Emprisonnement 15% ferme
3% ferme 1%
0% 35% Emprisonnement
15% Emprisonnement avec sursis
avec sursis
Amende
Amende
49% Autre peine
82%
Autre peine
Peines pour harcèlement
sexuel en 2021
Emprisonnement
ferme
17% 8% Emprisonnement
4% avec sursis
Amende
71%
Autre
Les Mutilations sexuelles féminines
(MSF)
Source : lettre n°11 de l’observatoire : les mutilations sexuelles féminines
◦ On estime qu'au début des années
2010, la France comptait
environ 125 000 femmes adultes
ayant subi des mutilations
sexuelles.
◦ On estime que plus de 200 millions
de jeunes filles et de femmes,
toujours en vie, ont été victimes de
mutilations sexuelles pratiquées
dans 30 pays africains, du Moyen
Orient et de l'Asie où ces pratiques
sont concentrées.
◦ Elles sont pratiquées avant 15 ans
le plus souvent
Causes et conséquences
Source : OMS (05/02/24) (https://www.who.int/fr/news-room/fact-
sheets/detail/female-genital-mutilation)
◦ Pourquoi ? ➔ Facteurs culturels et sociaux :
◦ Convention sociale, tradition culturelle : crainte du rejet, pratique universelle non contestée
◦ Normes éducatives : préparation âge adulte, mariage
◦ Croyances : sexuelles (« pureté », découragement de relations extra-conjugales), valeurs (féminité,
modestie, hygiène)
◦ Fonctionnement sociétal : encouragé par autorités, religions…
◦ Conséquences :
◦ Sanitaires : décès, douleurs, hémorragies, infections, problèmes sexuels, risques à l’accouchement,
PTSD, dépression…
◦ Economique : coûts des complications = 1,5 milliards d’€/an dans le Monde (augmentation de 68 % si
inaction)
◦ Ethiques : violation du droit des femmes, du droit à l’intégrité physique, du droit d’être à l’abri des
tortures et traitements cruels…
◦ « Elles sont le reflet d'une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme
extrême de discrimination à l'égard des femmes »
Les Mutilations sexuelles féminines (MSF)
Classification de l'Organisation mondiale de la santé :
• Type I : ablation partielle ou totale du clitoris et/ou du prépuce
(clitoridectomie).
– Type I A : ablation du capuchon clitoridien ou du prépuce uniquement.
– Type I B : ablation du clitoris et du prépuce.
• Type II : ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans
excision des grandes lèvres.
– Type II A : ablation des petites lèvres uniquement.
– Type II B : ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres
– Type II C : ablation partielle ou totale du clitoris, des petites lèvres et des
grandes lèvres.
• Type III : rétrécissement de l'orifice vaginal avec recouvrement par l'ablation et
l'accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres, avec ou sans excision
du clitoris (infibulation).
– Type III A : ablation et accolement des petites lèvres.
– Type III B : ablation et accolement des grandes lèvres.
• Type IV : toutes les autres interventions nocives pratiquées sur les organes
génitaux féminins à des fins non thérapeutiques, telles que la ponction, le
percement, l'incision, la scarification et la cautérisation.
Les Mutilations sexuelles féminines (MSF)
Prise en charge :
– psychologique/sexologique ;
– chirurgicale : reconstruction clitoridienne (prise en
charge par la Sécurité sociale) ;
– chez la femme enceinte : surveillance rapprochée,
information et réassurance (possibilité d'accouchement
par voie basse, interdiction de réinfibulation
en post-partum) ;
– information préoccupante ou signalement judiciaire
selon les situations.
Source : arretonslesviolences.gouv (https://arretonslesviolences.gouv.fr/sites/default/files/2020-04/msf_2019_plaquette_parcours_0.pdf)
Recos OMS 2018
Prise en charge des violences
sexuelles
AS = urgence judiciaire et médicale
Interrogatoire :
• Antécédents médicaux :
o Vulnérabilité : antécédents psychiatriques, handicap physique
o Gynécologiques : contraception, date des dernières règles…
• Histoire de l'agression :
o Circonstances de l'agression : lieu des faits allégués, date et heure nombre d'agresseurs,
menaces ou usage d'armes, contentions, violences associées sur le plan physique et
psychologique
o Les faits : localisation des pénétrations, type de pénétration (doigt, sexe, objet…), prise de
toxiques, usage de préservatif, éjaculation, douleurs, saignements…
o Date du dernier rapport sexuel avant les faits et depuis les faits
o Toilette intime, changement de vêtements (à mettre sous kraft)
Prise en charge des violences
sexuelles
◦ Examen physique (tout médecin) :
◦ Lésions physiques (description précise)
◦ Zones à forte connotation sexuelle : bouche, seins, cou, pubis, face interne des
cuisses, fesses → ecchymoses, morsures, dermabrasions (griffures)…
◦ Evaluation psychologique
Urgence médicale :
◦ Instauration d’une trithérapie antirétrovirale (STRIBILD 150
mg/150mg/200mg/245mg pendant 4 jours)
◦ Indications
◦ Pénétration pénienne vaginale ou anale < 48 heures (jusqu’à 72 heures à
envisager)
◦ Pénétration buccale < 48 heures, uniquement si éjaculation
◦ Modalités
◦ Le plus tôt possible
◦ Voie orale en une prise par jour (au cours d’un repas ou avec une
collation)
◦ Rapports sexuels protégés recommandés jusqu’à la fin du suivi (2 mois)
Prise en charge des violences
sexuelles
◦ Contraception d’urgence (Ulipristal (ELLAONE) 30 mg)
◦ Indications
◦ Pénétration pénienne vaginale non protégée et absence de contraception
◦ Délai < 5 jours
◦ Modalités
◦ Le plus tôt possible
◦ A n’importe quel moment du cycle menstruel
◦ Prise unique par voie orale
◦ Bilan MST (Recherche d'IST : écouvillons vaginaux pour bactériologie, Chlamydiae trachomatis, mycoplasme, gonocoque.
Sérologies Chlamydia, TPHA-VDRL, hépatites B et C, VIH1 et 2 et HTLV. Il sera recontrôlé à 1 mois (PCR VIH, sérologie VIH) et à 3
mois (sérologies Chlamydia, TPHA-VDRL, hépatites B et C, VIH1 et 2 et HTLV)
◦ β-hCG (si doute sur grossesse déjà en cours)
◦ Prise en charge psychologique (éviter les benzodiazépines et les hypnotiques…)
Prise en charge des violences
sexuelles
Urgence judiciaire : constatation des lésions et prélèvements ADN
◦ Indications de l’examen médico-judiciaire
◦ En urgence (24h/7j)* :
- Pénétration pénienne vaginale < 5 jours,
- Pénétration pénienne anale < 48 heures,
- Pénétration pénienne buccale < 24 heures,
- Pénétration digitale et/ou attouchements tégumentaires < 24 heures,
- Soumission chimique < 72 heures.
◦ En semi-urgence (rendez-vous aux heures ouvrables) :
- Agression sexuelle inférieure à 10 jours hors indication de prélèvement en urgence,
- Retentissement psychologique nécessitant l’avis technique urgent d’une psychologue.
*Délais variables selon les centres
Prise en charge des violences
sexuelles
◦ Examen génito-anal (légiste)
◦ Vulve
◦ Hymen Orienté en fonction puberté, ATCD gynéco, contexte…
+/- utilisation d’une sonde à ballonnet ou d’un spéculum
◦ Vagin
◦ Anus
◦ Prélèvements ADN : écouvillons en nombre pair
◦ +/-PSA check
◦ Recherche de toxiques (soumission chimique) : sang, urines
(cheveux), en double
Cadre de l’examen médico-légal
◦ Sur réquisition :
◦ La victime a porté plainte
◦ Prélèvements scellés
◦ Rapport médico-légal envoyé directement aux forces de l’ordre
◦ Hors réquisition :
◦ La victime se présente spontanément
◦ Prélèvements conservés 3 ans avant destruction (congélateur, réfrigérateur max 3 jours)
◦ Rapport conservé jusqu’au dépôt de plainte
◦ Signalement :
◦ Vulnérabilité → à rechercher à l’interrogatoire
◦ Victime mineure
LES VIOLENCES
CONJUGALES
(violences entre partenaires intimes)
Définition
Source : collège de médecine légale
◦ La violence domestique (ou violence intra-familiale) concerne les violences ayant lieu
dans la sphère privée du foyer.
◦ Elle inclut :
◦ Les violences entre partenaires intimes (la violence conjugale),
◦ Les maltraitances à enfant et personnes âgées,
◦ De façon générale toutes les violences se déroulant dans le cadre du lieu privé de vie.
◦ Elle peut inclure des violences physiques, sexuelles, psychologiques, des négligences et des
privations.
◦ La violence domestique présente plusieurs spécificités :
◦ Elle se déroule principalement dans l'intimité (non public)
◦ Elle est généralement chronique et tend à s'aggraver au cours du temps
◦ Il existe un lien émotionnel fort entre victime et auteur
Définition
Physique
Sexuelle
Psychologique
(ex-) Partenaires intimes
Économique
◦ Les violences conjugales, bien que pouvant toucher les hommes, sont considérées
comme faisant partie des violences faites aux femmes, du fait :
• de leur fréquence, largement majoritaire chez les femmes ;
• de leur gravité plus importante chez les femmes victimes ;
• de la gravité plus importante de leurs conséquences chez les femmes en termes économiques
et de santé notamment.
◦ Types de violences conjugales :
• Terrorisme intime
• Résistance violente ou violence réactionnelle
• Violence situationnelle
• Contrôle mutuel
Le cycle de Walker (1979)
◦ Emprise = ascendance/rapport de
domination d'un individu sur un autre.
◦ Contrainte morale rendant impossible pour
la victime de s'extraire d’une situation de
violence.
◦ Phénomène graduel qui peut résulter :
◦ d'un climat de violence physique et
psychologique,
◦ d'un isolement de la victime,
◦ d'un contrôle des activités habituelles de la
victime,
◦ d'un rabaissement des choix et des convictions
de la victime,
◦ d'une dépendance économique…
Épidémiologie
Source : enquête cadre de vie et sécurité (CVS), 2011-2018
Épidémiologie
Source : enquête Genèse, 2021
Épidémiologie
Source : Santé publique France, 2016
Récapitulatif
300 000 victimes par an
1 femme sur 6
72 % de femmes 1 homme sur 18
Au cours de la vie
14 % déposent plainte
Violences physiques 66 %
Violences psychologiques 30 %
2,5 milliards € par an
Le traitement judiciaire des violences
conjugales
Choix du Parquet en Sanctions 2021
2021
Poursuites
Emprisonnement
Compositions 4%7% ferme
pénales 30% Sursis
36% 36%
Classement sans Amende
suites après AP
59% Autre peine
7% 3%
18% Classement sans
suites pour
inoportunéité
Signalement
◦ « La révélation d'une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire
soit par état ou par profession, soit en raison d'une fonction ou d'une mission temporaire, est
punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
◦ (…) N'est pas applicable dans les cas où la loi impose ou autorise la révélation du secret.
◦ (…) N'est pas applicable : au médecin ou à tout autre professionnel de santé qui porte à la
connaissance du procureur de la République une information relative à des violences
exercées au sein du couple relevant de l'article 132-80 du présent code, lorsqu'il estime en
conscience que ces violences mettent la vie de la victime majeure en danger immédiat et
que celle-ci n'est pas en mesure de se protéger en raison de la contrainte morale résultant
de l'emprise exercée par l'auteur des violences. Le médecin ou le professionnel de santé
doit s'efforcer d'obtenir l'accord de la victime majeure ; en cas d'impossibilité d'obtenir cet
accord, il doit l'informer du signalement fait au procureur de la République ».
◦ Article 226-13 et 226-14-3 du code pénal.
Procédure de signalement
Source : circulaire 2021 relative au déploiement des dispositifs d’accueil et d’accompagnement des
victimes de violences conjugales, intrafamiliales et/ou sexuelles au sein des établissements de santé
Source : vademecum 2020 Secret médical et violences
au sein du couple
1. Le signalement doit être fait personnellement par le
médecin ou tout professionnel de santé au Procureur de
la République, sans qu’il ne comporte, ni agent, ni moyen
intermédiaire ;
2. Le signalement doit être réalisé, tout de suite ou sur le
champ, juste après avoir constaté un danger imminent
et juste avant qu’il puisse se réaliser.
◦ Danger imminent :
◦ Pas seulement dû aux violences
◦ Prise en compte de l’auteur (dépression, addiction,
ATCD de violences…)
◦ Du contexte des violences (séparation, menaces de
mort…)
◦ Repérer les victimes de violences au sein du couple est un acte
médical
◦ Les médecins sont en première ligne pour repérer les femmes
victimes de violence.
◦ Il est urgent que chacun d’entre eux soit en mesure de repérer
les patientes subissant des violences au sein de leur couple.
◦ Penser systématiquement à questionner pour permettre la
parole de la victime
◦ La haute autorité de santé recommande au médecin
d’aborder systématiquement la question des violences avec
chacune de ses patientes, afin de permettre à celles d’entre
elles qui sont victimes de violence de parler si elles le souhaitent.
◦ Favoriser un climat de confiance et en adopter une attitude
bienveillante, permet de faire savoir aux victimes qu’elles
disposent d’un interlocuteur à leur écoute, sensibilisé aux
situations de violences au sein du couple et donc de libérer la
parole sur le sujet, lors de cette première consultation ou peut-
être d’une consultation ultérieure.
En cas de situation jugée grave (HAS)
◦ Hospitaliser sans délai après un appel au 15 ou mettre en sécurité en centre d’hébergement d’urgence.
◦ Conseiller de déposer plainte auprès de la police ou de la gendarmerie.
◦ lnformer du droit de quitter le domicile conjugal avec les enfants, en le signalant à la police (main courante) ou
à la gendarmerie.
◦ lnformer du droit de saisir en urgence le juge aux affaires familiales, même sans dépôt de plainte, pour
demander une ordonnance de protection (pour cette demande la victime peut être informée par un juriste
d’une association du réseau CIDFF (Centre départemental d'information sur les droits des Femmes et des
Familles) ou France victime.
◦ Décider une hospitalisation des enfants pour protection et évaluation.
◦ Réaliser un signalement auprès du procureur de la République pour la mise en œuvre en urgence de mesure de
protection des enfants.
◦ Faire une information préoccupante à la CRIP (cellule de recueil des informations préoccupantes), si, sans avoir
vu les enfants en consultation, le médecin estime qu’ils peuvent être en danger.
◦ Si besoin faire un signalement :
● avec l’accord de la victime, pour porter à la connaissance du procureur de la République les sévices ou privations
constatés, sans nommer l’auteur des faits ;
● mais cet accord n’est pas nécessaire si la victime est un mineur, une personne vulnérable ou un majeur en danger
immédiat et placé dans l’incapacité de se protéger en raison de la contrainte morale résultant de l'emprise exercée
par l'auteur des violences (article 226-14 du code pénal)1,2.
En cas de situation à risque élevé
Conseiller à la victime de prévoir des mesures de sécurité pour se protéger en cas
d’urgence sous la forme d’un Plan de sécurité à préparer de façon anticipée.
◦ Une liste des numéros d’urgence.
◦ La photocopie des documents personnels.
◦ Un double des clés et de l’argent de côté.
◦ Un sac contenant des effets de première nécessité (et les mettre en lieu sûr).
◦ Identifier à l’avance un lieu où se réfugier (dans la famille, chez des amis ou au sein
d’une association).
◦ Convenir avec de la famille ou des amis de confiance d’un message codé destiné à
les alerter en cas de danger imminent.
TAKE HOME
MESSAGE
Take Home Message
◦ Victimes = Femmes +++/Auteurs = Hommes +++
◦ 17 % des femmes et 3 % des hommes se déclarent victimes de violences sexuelles par non
partenaire
◦ 16 % des femmes et 6 % des hommes se déclarent victimes de violences physiques ou
sexuelles par partenaire
◦ Définition du viol : tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout
acte bucco-génital commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par
violence, contrainte, menace ou surprise
◦ Absence de consentement pour des rapports sexuels entre un majeur et un mineur de moins
de 15 ans si différence d’âge supérieure ou égale à 5 ans
◦ Rôle des médecins :
◦ Dépistage des violences, notamment dans le couple
◦ Accompagnement/soutien médical, psychologique → lien avec psy, assos
◦ Judiciaire : CMI, signalements
◦ Santé : contraception, prophylaxie VIH, dépistage IST
Ressources
◦ CAUVA : 05 56 79 87 77
◦ Du lundi au vendredi de 9h à 19h
◦ 3919 : ligne dédiée aux professionnels de santé
◦ Signalement :
◦ TJ Bordeaux : [email protected]
◦ TJ Libourne : [email protected]
◦ À adresser à la DSDEN 24 par mail à l’adresse : [email protected] qui se chargera de la transmission auprès du
tribunal judiciaire de Bergerac ou de Périgueux et d’envoyer une copie à la CRIP, selon la situation.
◦ CRIP Gironde :
◦ Plateforme Accueil téléphonique : 05 56 99 33 33
◦ Du lundi au jeudi de 8h15 à 17h15 et le vendredi de 8h15 à 16h45
◦ Plateforme Accueil Autonomie : 05 56 99 66 99
◦ Du lundi au jeudi de 9h à 17h15 et le vendredi de 9h à 13h30
CONTACT
Mail :
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