Jonas
Texte biblique de la Bible Version Segond 21
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La parole de l’Éternel fut adressée à Jonas, fils d’Amitthaï : « Lève-
toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle, car sa méchanceté
est montée jusqu’à moi. »
Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la présence de l’Éternel.
Il descendit à Jaffa, et il trouva un bateau qui allait à Tarsis. Il paya le
prix du transport et s’embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis,
loin de la présence de l’Éternel.
L’Éternel fit souffler sur la mer un vent impétueux, et il s’éleva
sur la mer une si grande tempête que le bateau menaçait de faire
naufrage. Les marins eurent peur ; ils implorèrent chacun leur dieu,
et ils jetèrent dans la mer les objets qui étaient sur le bateau afin de
l’alléger. Jonas était descendu au fond du bateau, s’était couché et
dormait profondément.
Le capitaine s’approcha de lui et lui dit : « Pourquoi dors-tu ? Lève-
toi, fais appel à ton Dieu ! Peut-être voudra-t-il penser à nous et nous
ne mourrons pas. » Puis ils se dirent l’un à l’autre : « Venez, tirons au
sort pour savoir qui nous attire ce malheur. »
Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas. Alors ils lui dirent :
« Dis-nous qui nous attire ce malheur. Quelle est ton occupation et
d’où viens-tu ? Quel est ton pays et de quel peuple es-tu ? »
Il leur répondit : « Je suis hébreu et je crains l’Éternel, le Dieu du
ciel, qui a fait la mer et la terre. »
Ces hommes furent saisis d’une grande crainte et lui dirent : « Pour-
quoi as-tu fait cela ? »
Ils surent en effet qu’il fuyait loin de la présence de l’Éternel parce
qu’il le leur déclara. Ils lui dirent : « Que te ferons-nous pour que la
mer se calme envers nous ? »
En effet, la mer était de plus en plus déchaînée. Il leur répondit :
« Prenez-moi et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers
vous, car je sais que c’est moi qui attire sur vous cette grande tem-
pête. »
Ces hommes ramèrent pour gagner la terre ferme, mais ils ne
purent pas y arriver parce que la mer était toujours plus déchaînée
contre eux.
Alors ils s’adressèrent à l’Éternel et dirent : « Éternel, ne nous fais
pas mourir à cause de la vie de cet homme et ne nous charge pas du
sang innocent ! En effet toi, Éternel, tu fais ce que tu veux. »
2
Puis ils prirent Jonas et le jetèrent dans la mer. Et la fureur de la
mer s’apaisa.
Ces hommes furent saisis d’une grande crainte de l’Éternel. Ils
offrirent un sacrifice à l’Éternel et firent des vœux.
L’Éternel fit venir un grand poisson pour avaler Jonas, et Jonas
fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson. Du ventre du
poisson, Jonas pria l’Éternel, son Dieu, en disant :
« Dans ma détresse j’ai fait appel à l’Éternel,
et il m’a répondu.
Du milieu du séjour des morts j’ai appelé au secours,
et tu as entendu ma voix.
Tu m’as jeté dans l’abîme,
dans les profondeurs de la mer,
et les courants m’ont environné ;
toutes tes vagues et tous tes flots sont passés sur moi.
Je disais : ‘Je suis chassé loin de ton regard’,
mais je verrai encore ton saint temple.
L’eau m’a couvert jusqu’à m’enlever la vie.
L’abîme m’a enveloppé,
les algues s’enroulaient autour de ma tête.
Je suis descendu jusqu’aux racines des montagnes.
Les verrous de la terre m’enfermaient pour toujours,
mais tu m’as fait remonter vivant du gouffre,
Éternel, mon Dieu !
Quand mon âme était abattue en moi,
je me suis souvenu de l’Éternel,
et ma prière est parvenue jusqu’à toi,
dans ton saint temple.
Ceux qui s’attachent à des idoles sans consistance
éloignent d’eux la bonté.
Quant à moi, je t’offrirai des sacrifices
avec un cri de reconnaissance,
j’accomplirai les vœux que j’ai faits.
Le salut vient de l’Éternel. »
L’Éternel parla au poisson, et le poisson vomit Jonas sur la terre.
3
La parole de l’Éternel fut adressée à Jonas une deuxième fois :
« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et fais-y la proclamation que
je t’ordonne. »
Jonas se leva et alla à Ninive, conformément à la parole de l’Éternel.
Or Ninive était une immense ville : il fallait trois jours de marche
pour en faire le tour. Jonas fit d’abord dans la ville une journée de
marche ; il proclamait : « Dans 40 jours, Ninive sera détruite ! »
Les habitants de Ninive crurent à Dieu. Ils proclamèrent un jeûne
et s’habillèrent de sacs, depuis les plus grands jusqu’aux plus petits.
Le roi de Ninive apprit la nouvelle. Il se leva de son trône, retira son
manteau, se couvrit d’un sac et s’assit sur la cendre.
Et il fit faire dans Ninive cette proclamation : « Par ordre du roi
et de ses grands, que les hommes et les bêtes, les bœufs et les brebis
ne goûtent de rien, ne mangent pas et ne boivent pas d’eau ! Que les
hommes et les bêtes soient couverts de sacs, qu’ils crient à Dieu avec
force, et qu’ils renoncent tous à leur mauvaise conduite et aux actes
de violence dont leurs mains sont coupables ! Qui sait si Dieu ne se
ravisera pas et ne reviendra pas sur sa décision, s’il ne renoncera pas
à son ardente colère, de sorte que nous ne mourions pas ? »
Dieu vit ce qu’ils faisaient, il vit qu’ils renonçaient à leur mauvaise
conduite. Alors Dieu regretta le mal dont il les avait menacés et ne le
fit pas.
Jonas le prit très mal et fut irrité. Il pria l’Éternel en disant : « Ah !
Éternel, n’est-ce pas ce que je disais quand j’étais encore dans mon
pays ? C’est ce que je voulais éviter en fuyant à Tarsis. En effet, je
savais que tu es un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère
et riche en bonté, et qui regrettes le mal que tu envoies. Maintenant,
Éternel, prends-moi donc la vie, car mourir vaut mieux pour moi que
vivre. »
L’Éternel répondit : « Fais-tu bien de t’irriter ? »
Jonas sortit de la ville et s’assit à l’est de la ville. Là il se fit une
cabane et s’y tint à l’ombre en attendant de voir ce qui arriverait dans
la ville. L’Éternel Dieu fit pousser une plante qui s’éleva au-dessus de
Jonas pour donner de l’ombre à sa tête et le délivrer de son mal. Jonas
éprouva une grande joie à cause de cette plante, mais le lendemain à
l’aurore, Dieu fit venir un ver qui la rongea, et la plante sécha.
Au lever du soleil, Dieu fit souffler un vent chaud d’est, et le soleil
frappa la tête de Jonas au point qu’il tomba en défaillance.
4
Il demanda la mort en disant : « Il vaut mieux pour moi mourir
que vivre. »
Dieu dit à Jonas : « Fais-tu bien de t’irriter à cause de la plante ? »
Il répondit : « Je fais bien de m’irriter jusqu’à la mort. »
L’Éternel dit : « Tu as pitié de la plante qui ne t’a coûté aucune
peine et que tu n’as pas fait pousser, qui est née une nuit et qui a
disparu l’autre nuit, et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande
ville, dans laquelle se trouvent plus de 120 000 êtres humains inca-
pables de distinguer leur droite de leur gauche et un grand nombre
d’animaux ! »