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L'autoconsommation dans le tertiaire et l'industrie

Note technique pour les installations photovoltaïques


principalement de puissance supérieure à 36 kVA
________________________

Table des matières


L'autoconsommation dans le collectif, dans le tertiaire et l'industrie................................................1
Glossaire...................................................................................................................................................3
1. Contexte : l'autoconsommation totale n'est pas la bonne solution pour relancer le
photovoltaïque.......................................................................................................................................5
Des objectifs de développement ambitieux mais des conditions tarifaires insuffisantes........................5
Un coût de l'électricité maintenu artificiellement bas................................................................................5
2. Retours d'expériences......................................................................................................................6
Cas types.....................................................................................................................................................6
Focus sur les bâtiments de bureaux..........................................................................................................9
Points de vigilance....................................................................................................................................10
3. Distinction entre injection et vente..................................................................................................10
Présentation des différents schémas de raccordement..........................................................................11
Demande de raccordement......................................................................................................................13
Vente de la totalité avec injection du surplus ..........................................................................................14
Cas particulier d'une production BT et d'un site en consommation HTA..............................................16
4. Limitation de la puissance injectée.................................................................................................17
Quand limiter l'injection?..........................................................................................................................17
Solution technique : écrêtement statique de la production....................................................................18
Solution technique : écrêtement dynamique en autoconsommation.....................................................19
5. Conclusion.......................................................................................................................................22
Annexes...................................................................................................................................................23
1. Demande de raccordement............................................................................................................23
Puissance maximale installée...................................................................................................................23
Options de vente.......................................................................................................................................23
Puissance de raccordement.....................................................................................................................24
2. Monotone de puissance..................................................................................................................24
Caractéristiques d'une monotone de puissance photovoltaïque...........................................................24
Pas de temps.............................................................................................................................................25
Comparaison entre écrêtement statique et réduction de la puissance installée...................................26

Marine JOOS – Chargée de projet réseaux intelligents


Anne-Claire FAURE – Chargée de projet photovoltaïque

Décembre 2015

HESPUL • ENERGIES RENOUVELABLES ET EFFICACITE ENERGETIQUE


14, place Jules Ferry / F-69006 LYON • Tel : +33 (0)4 37 47 80 90 • www.hespul.org
-1-
Cette note technique s'appuie sur la note de décryptage et de positionnement publié par HESPUL en
janvier 2014 : elle a pour objectif, sur la base des notions définies et des recommandations émises
dans la précédente note, d'informer l'ensemble des acteurs des retours d'expérience collectés par
HESPUL.
Les solutions présentées dans cette note n'ont pas toutes été mises en oeuvre : leur présentation a
également pour vocation d'inciter des porteurs de projet à développer des projets dans ces nouvelles
configurations.
Pour rappel, l'autoconsommation peut se définir au sens physique et/ou au sens économique.
Les retours d'expérience, présentés au début de cette note, ne se préoccupent pas de savoir quel est
le mode de valorisation économique de la production (vente de la totalité, vente du surplus,
autoconsommation totale) : il s'agit d'un retour de taux d'autoconsommation et de taux
d'autoproduction physique pour différents profils types.
Les schémas de raccordement, présentés par la suite, illustrent la différence entre injection (flux
physique) et vente (flux économique). En particulier, est détaillée une solution d'autoconsommation
physique avec vente de la totalité de la production et valorisation économique d'une partie de
l'autoproduction.
Enfin, la dernière partie propose de s'interroger sur les raisons objectives de limiter l'injection physique
et de trouver des solutions à moindre coût pour augmenter la capacité d'accueil du réseau.

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Glossaire

Les définitions présentées ci-dessous ont été développées par Hespul. Elles ne sont en aucun cas les
seules définitions possibles. Cependant, elles permettent d'établir un langage commun.

Le taux d’autoconsommation : Le taux d’autoconsommation correspond à la part de production


d’électricité photovoltaïque qui est consommée sur place instantanément. Ce taux sert à représenter
la part non-injectée sur le réseau public.
Autoconsommation (%) = Production consommée sur place / production totale

Le taux d’autoproduction : Le taux d’autoproduction correspond à la part de consommation


d’électricité qui est produite instantanément sur place par l’installation photovoltaïque. Ce taux sert à
évaluer la réduction de la quantité d'énergie soutirée grâce à l'approvisionnement sur site.
Autoproduction(%) = Consommation produite sur place / consommation totale

La consommation produite sur place est égale à la production consommée sur place (partie hachurée
en rouge dans le graphique ci-dessous).

Figure 1: Exemple de taux d'auconsommation et d'autoproduction - Source : HESPUL

Le taux de couverture : Le taux de couverture correspond au rapport entre la production annuelle et


la consommation annuelle. Ce taux permet notamment de rendre compte de l'atteinte des objectifs
d'un bâtiment à énergie positive. Ce taux ne reflète donc pas l’autoconsommation physique : il est
l’objet uniquement d’un bilan énergétique.
Couverture (%) = Production annuelle/consommation annuelle

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Injection : part physique de la production injectée au réseau public de distribution, au point de
connexion. L'injection est égale à la production uniquement dans le cas de la vente en totalité avec
compteur au point de livraison. Ainsi, dans les autres configurations que nous pouvons nommer d'une
manière générale« raccordement indirect »1 (l'installation de production est raccordée indirectement au
réseau public de distribution), l'injection est égale à la production totale à laquelle est soustraite la part
consommée sur place (part d'autoconsommation) :
Injection = production totale - production consommée sur place

Soutirage : part physique de la consommation soutirée du réseau public de distribution, au point de


connexion. De même, le soutirage, dans une configuration de raccordement indirect, est égal à la
consommation totale du site à laquelle est soustraite la part produite sur place (part d'autoproduction) :

Soutirage = consommation totale – consommation produite sur place

Vente, la part d'énergie produite mesurée au point de comptage. Celle-ci peut être différente de la part
mesurée au point de livraison.

1 La CRE, dans ses recommandations pour le développement des réseaux intelligents, désigne le raccordement indirect au sens
large. Cependant, ERDF définit le raccordement indirect de manière plus restreinte puisque cela concerne uniquement la
configuration dans laquelle une installation de production est raccordée indirectement au réseau via un réseau privé appartenant à
une entité juridique différente du producteur. Nous préciserons dans la suite du document si il s'agit d'un raccordement indirect au
sens large ou un raccordement indirect avec entité juridique différente.

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1. Contexte : l'autoconsommation totale n'est pas la bonne solution pour
relancer le photovoltaïque.

Des objectifs de développement ambitieux mais des conditions tarifaires insuffisantes


Pour rappel, la France doit atteindre 27 % de couverture de la consommation d'électricité par les EnR
d'ici 2020 : les objectifs sommés des SRCAE (Schémas Régionaux Climat Air Energie) s'élèvent à 15
GW à 2020.
Les conditions tarifaires actuelles ne sont pas suffisantes pour le développement de projets
photovoltaïques raccordés au réseau avec vente de la production en France :
– les tarifs d'achat sont trop bas, en dehors des installations intégré au bâti (IAB) dont la
puissance est égale ou inférieure à 9kWc,
– les appels d'offres erratiques introduisent un risque élevé pour les porteurs de projets,
– les coûts de raccordement sont peu prévisibles et de plus en plus élevés.
Dans ces conditions, les producteurs pourraient être tentés d'opter pour un schéma de raccordement
en « autoconsommation totale » afin d'obtenir un coût de raccordement nul en contrepartie d'un
engagement à autoconsommer toute l'électricité produite (pas de tarif d'achat pour la partie
éventuellement injectée sur le réseau).

Un coût de l'électricité maintenu artificiellement bas


Dans le contexte actuel, l’autoconsommation ne peut en aucun cas offrir une alternative crédible aux
tarifs d’achat garantis. En effet, le modèle économique sur lequel elle repose est inopérant à cause
d’un prix de l’électricité de détail maintenu artificiellement trop bas, malgré la baisse constante du coût
du matériel photovoltaïque2. La rentabilité de l'autoconsommation dépendra de l'atteinte de la parité
réseau dans les différentes secteurs (résidentiel, tertiaire bureaux, autre tertiaire, industriel), de leur
régime de fiscalité (exonération ou non de la TVA et du taux d'autoconsommation.

Le rapport de la DGEC à ce sujet publié en février 20153 n'indique aucune intention de


développer un mécanisme de soutien à l'autoconsommation dans le segment résidentiel. Par
contre, il annonce des appels d'offres à venir pour l'autoconsommation dans les secteurs
tertiaire et industriels et rappelle la nécessité d'améliorer les solutions de raccordement.

2 Lorsque la prime à l'autoconsommation en Allemagne a été lancée en 2009 (supprimée depuis en 2012), le prix de
l'électricité en Allemagne était de 20c€/kWh HT et le tarif d'achat de l'électricité PV de 28,74c€/kWh, un écart de
8,74c€/kWh que la prime à l'autoconsommation compense en s'élevant à 12,36c€/kWh. En France, le prix de
l'électricité pour les particuliers s'élève à 9,09c€/kWh HT (option base) et le tarif d'achat à 26,57c€/kWh, soit un
écart de 17,48 c€/kWh.
3 Rapport sur l'autoconsommation et l'autoproduction de l'électricité renouvelable, Décembre 2014
(http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_autoconsommation.pdf). Hespul a participé au
groupe de travail qui a mené à la publication de ce rapport.

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2. Retours d'expériences

Hespul a effectué un certain nombre d'études en autoconsommation/autoproduction pour différents


types de bâtiments4. Ces études ont pour but de représenter quelques cas types mais ne peuvent pas
être généralisées, chaque cas présentant des caractéristiques uniques.
Lorsque l'on parle d'autoconsommation, on est face à une contradiction importante : les secteurs
tertiaire/industriel présente les taux d'autoconsommation les plus importants (50-100%) mais aussi le
prix final d'électricité en €/kWh le plus bas (exonération d'une part des TCFE pour les professionnels5,
CTA très faible pour les sites raccordés à RTE, etc.) ; à l'inverse le secteur résidentiel présente des
taux d'autoconsommation bas (20-30%) mais un prix final d'électricité plus élevé que le secteur
tertiaire/industriel.

Cas types
On présente ici quelques cas types pour donner quelques ordres de grandeur pour plusieurs profils
types mais rappelons que chaque cas est unique. Chaque cas type est illustrée par une courbe de
charge hebdomadaire au mois de mars et une au mois d'août, correspondant à des périodes où des
contraintes peuvent apparaître (faible consommation, forte production), du lundi au dimanche. Les
taux d'autoconsommation et d'autoproduction sont calculés à l'année au pas de temps 10 min ou
horaire (spécifié dans la légende). Pour chaque cas type, deux simulations d'autoconsommation/
autoproduction ont été effectuées en utilisant d'une part, la puissance crête maximale qui peut être
installée en toiture considérant les caractéristiques du site (encombrements de la toiture, etc.) et,
d'autre part, la puissance crête maximale pouvant être installée pour atteindre un taux
d'autoconsommation de 100 %.
En France, le schéma en autoconsommation totale impose de consommer l'intégralité de la
production sur site (injection = 0). On admet ici une tolérance inférieure à 0,5 % de la production
annuelle qui est injectée sur le réseau (en énergie). En effet, la figure 2 montre qu'une tolérance de cet
ordre peut permettre d'installer une puissance crête 30 % supérieure à ce qui aurait du être installé si
l'on recherchait un taux d'autoconsommation de 100,0 %. Cette figure permet également de
représenter le compromis à trouver entre autoconsommation et autoproduction : plus la puissance
crête augmente, plus le taux d'autoconsommation baisse et le taux d'autoproduction (et de
couverture) augmente.

4 Les courbes de charge en consommation sont issues de campagnes de mesure sur ces bâtiments réalisées par le
bureau d'études Enertech. Les courbes de production ont été générées par Hespul en utilisant des données
d'irradiation (satellite) et un modèle électrique (développé par sa filiale EPICES Energie et utilisé à des fins de
supervision de sites photovoltaïques), et des données réelles de production issue de la base de données d'EPICES.
5 Sont classés en consommation « non-professionnelles» les kWh consommés par les Particuliers et les sites
appartenant à l’Etat, aux collectivités territoriales et aux établissements publics.

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Figure 2: Pourcentage d'autoconsommation en fonction de la puissance crête d'une installation sur
un bâtiment de bureaux
Le tableau 1 présente des résultats de simulation ainsi que les caractéristiques de chaque type de
bâtiment qui permettraient d'envisager une exploitation de l'installation PV en autoconsommation ( « +
») ou au contraire qui tendent à décourager ce type de schéma (« - »).

1. Secteur : Tertiaire - bureaux (avec climatisation électrique)


+ Taux d'autoconsommation
assez élevé (taux
d'autoconsommation de l'ordre
de 50 à 100% en fonction de la
surface de la toiture et des
usages)
+ Présence d’un exploitant
sur site
+ Équipements de
programmation et pilotage
existants (plus ou moins
fonctionnels)
+ Gisement de flexibilité
important côté consommation
(climatisation, la ventilation,
etc.)

Figure 3: Profil hebdomadaire de consommation d'électricité et production PV pour un


bâtiment de bureaux (abonnement de 110kVA) au pas 10 min, au mois d'août (haut) et mars
(bas). 2 cas : une installation de 58,8kWc qui correspond au potentiel maximal de la toiture
(taux d'autoconsommation = 60 %, taux d'autoproduction = 37,5 %) et une de 15kWc,
dimensionnement permettant d'atteindre un taux d'autoconsommation de 99,8% sur l'année.

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2. Secteur : Tertiaire - bureaux très basse consommation (sans climatisation ni chauffage
électrique)
Voir ci-dessus – Tertiaire -
bureaux

Figure 4: Profil hebdomadaire de consommation d'électricité et production PV pour un


bâtiment de bureaux à très faible consommation d'énergie (abonnement de 42kVA) au pas
horaire, au mois d'août (haut) et mars (bas). 2 cas : une installation de 38kWc qui correspond
au potentiel maximal de la toiture (taux d'autoconsommation = 50 %, taux d'autoproduction =
38 %) et une de 3kWc, dimensionnement permettant d'atteindre un taux
d'autoconsommation de 99,9 % sur l'année.

3. Secteur : Tertiaire avec charges frigorifiques importantes (stockage de produits frais)


+ Taux d'autoconsommation
très élevé (taux
d'autoconsommation de
l'ordre de 90 à 100% en
fonction de la surface de la
toiture et des usages)

Les autres caractéristiques


sont les mêmes que pour un
site tertiaire de bureaux.

Figure 5: Profil hebdomadaire de consommation d'électricité et production photovoltaïque


pour un site commercial avec charges frigorifiques importantes, au pas horaire, au mois
d'août (haut) et mars (bas). Avec une installation de 330kWc qui correspond au potentiel
maximal de la toiture, le taux d'autoconsommation est de 99,7 % à l'année (taux
d'autoproduction = 20 %).

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4. Secteur : Tertiaire éducation – Crèche
+ Taux d'autoconsommation moyen
(taux d'autoconsommation de 50 %
observé sur un cas – peu de retour
d'expériences)
+ Contrat d'exploitation et
maintenance

- Fermeture en été
- Efforts de MDE importants à réaliser
sur les veilles (l'autoconsommation ne
doit pas cautionner une
surconsommation en été)
- Peu de charges flexibles
- Pas de moyens existants de pilotage
de la consommation

Figure 6: Profil hebdomadaire de consommation d'électricité et production


photovoltaïque pour une crêche de 1700m2, au pas 10 min, au mois d'août (haut)
et mars (bas). 2 cas : une installation de 40kWc qui correspond au potentiel
maximal de la toiture (taux d'autoconsommation = 50 %, taux d'autoproduction =
40,4 %) et une de 5kWc, dimensionnement permettant d'atteindre un taux
d'autoconsommation physique de 99,6% à l'année.

Tableau 1: Résultats de simulation d'autoconsommation et autoproduction

Focus sur les bâtiments de bureaux


Département 26 26 38 69
2- très basse
consommation sans 1- avec climatisation
Voir cas types correspondants (cf Tableau 1) - -
climatisation ni électrique
chauffage électrique
Production
Puissance PV max en toiture (kWc) 28,3 37,8 58,8 65
Inclinaison 18° 18° / 30° 2° 5°
Orientation 200° 200° / 180° n/a 300° / 120° (50-50)
Consommation
Les usages principaux de l’électricité dans le Bureautique – Eclairage Bureautique – Eclairage Bureautique –
Bureautique - Eclairage
bâtiment – Climatisation - Climatisation Eclairage- Climatisation

La puissance d’abonnement électrique 36kVA hiver - 84kVA été 42kVA 110kVA -


Pmax soutirée (kW) 34 24 26 284
Mois d'occurrence de la pointe Décembre Décembre Février Septembre
Pmoyenne appelée 9 8 11 114
Consommation électrique / m2 (kWh/m2) 66 24 58 76
Consommation-Production à Pmax
Taux d'autoconsommation 56% 50% 60% 100%
Taux d'autoproduction 23% 38% 38% 7%
Taux de couverture 40% 76% 62% 7%
Pmax injectée en % de la Pcrête installée 82% 77% 62% 31%
Pmax pour atteindre 100% d'autoconso (kWc) 1 3 20 n/a

Tableau 2: Autoconsommation et autoproduction de différents bâtiments de bureaux

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Points de vigilance
Les principaux écueils à inviter lorsque l'on étudie une offre en autoconsommation (ou en vente du
surplus) sont nombreux. Nous listons les plus importants ci-dessous.
1. Éviter de tuer le gisement de la production photovoltaïque: éviter de sous-dimensionner
largement une installation PV pour atteindre un pourcentage élevé d'autoconsommation (au
détriment du taux d'autoproduction et du taux de couverture qui pourtant sont cruciaux pour
améliorer le bilan énergétique d'un bâtiment). Dans le tableau 1 ci-dessus on observe des
réductions très importantes de puissance crête lorsque l'on cherche à atteindre 100 %
d'autoconsommation dans les bâtiments de bureaux.
2. Etre vigilant à ne pas inciter à la surconsommation : se focaliser sur le taux
d'autoconsommation a tendance à encourager la surconsommation pendant les heures
d'ensoleillement, seule possibilité de valorisation de l'électricité solaire dans le cas
d'autoconsommation totale.
3. Assurer la rentabilité des projets : l'autoconsommation par définition est plus imprévisible
comme système de valorisation que la vente de la totalité, puisqu'elle contient une incertitude
sur la corrélation instantanée de la production et de la consommation.
4. Limiter l'injection du PV sur le réseau seulement si les contraintes du réseau local le
justifie : Pour peu que l’on adapte à la marge les règles et les pratiques actuelles de
dimensionnement, la capacité d’accueil du réseau en injection pure est considérable,
notamment en zone urbaine, et ne justifie en aucune manière, et pour encore longtemps, que
l’on cherche à tout prix à la limiter (voir le chapitre dédié). Dans le cas de coûts de
raccordement importants, on pourra recourir au raccordement indirect avec vente de la totalité
(voir le chapitre dédié) pour diminuer les coûts de raccordement, en fonction du projet, ou
chercher à optimiser la demande de raccordement en diminuant la puissance nominale de
l'onduleur (possibilité de demander une pré-étude à ERDF pour évaluer les gains).
5. Éviter les études de faisabilité complexes et coûteuses : Une première expertise rapide
(bilan des charges, observation du TGBT, utilisation de cas types, etc.) peut permettre d'évaluer
un temps de retour sur investissement, et comparer l'autoconsommation totale à d'autres
solutions de raccordement (vente du surplus, vente de la totalité – raccordement direct et
indirect). Si celui-ci semble être intéressant dans le cas de l'autoconsommation, alors une étude
plus poussée peut être lancée.
Les données de consommation sont les plus complexes à récupérer ou à simuler, et ceci d'autant plus
que le pas de temps est fin. En faisant la même analyse d'autoconsommation en utilisant deux jeux de
données à des pas de temps différents, le taux d'erreur introduit par l'utilisation de données horaires
par rapport à des données 1 min est négligeable : une légère baisse du taux d'autoconsommation (de
13 à 12,23%), correspondant à 0,8 % de la production annuelle. De plus, la consommation d'électricité
peut être encore plus variable d'une année sur l'autre, surtout si l'électricité couvre des usages
thermiques dépendant de la température extérieure (climatisation, chauffage). Il ne paraît donc pas
indispensable de faire des études à la minute.
Pas de temps des données de
Taux d'autoconsommation Taux d'autoproduction
production et de consommation
1 min 12,23 % 10,26%
60 min 13 % 10,9 %
Tableau 3: Taux d'autoconsommation et d'autoproduction en fonction du pas de temps des courbes de charges utilisées.

3. Distinction entre injection et vente


Du point de vue de la physique, l’électricité suit toujours le chemin le plus court de moindre résistance

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pour aller du point où elle est produite vers le point de consommation le plus proche. Lorsqu'un
système photovoltaïque produit de l'électricité, ce sont toujours les appareils en fonctionnement au
même moment à proximité immédiate qui seront alimentés en priorité, indépendamment du type de
raccordement et de l'existence ou non d'un contrat d'achat.
Il importe de bien distinguer de ce qui relève de la vente de la production (aspect économique), de
ce qui relève de l'injection contractuelle (caractéristiques d'injection déclarées au gestionnaire de
réseau) et de l'injection physique au réseau public de distribution (injection en puissance et en
énergie mesurée au point de livraison).

Présentation des différents schémas de raccordement


Afin de mieux comprendre ces différences, sont présentés ci-dessous les différents schémas de
raccordement possibles :

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Les schémas (source Hespul) ont été volontairement simplifiés6 afin de présenter le plus clairement possible la distinction entre injection/soutirage et vente.
VENTE / INJECTION Injection de la totalité de l'énergie Injection du surplus d'énergie Pas d'injection d'énergie
Vente de la totalité

Le plus courant Très rare


Possible depuis peu pour les installations > 36 kVA
Vente du surplus

Communément «Vente du surplus »


Sans vente

« Autoconsommation totale » - rare


Configuration non autorisée actuellement

Tableau 4: Schémas de raccordement possibles

6 Les flèches noires représentent les flux économiques (et ne sont pas toujours représentatives des données comptabilisées au compteur) ; les flèches rouges et bleues, les flux physiques.
En vert est représentée l'installation privée ; en rouge, le réseau public de distribution.

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Demande de raccordement
C'est lors de la demande de raccordement que le producteur choisit l'option de raccordement de
son installation et déclare la puissance de raccordement en injection, qui sera prise pour référence
dans les études de dimensionnement par le gestionnaire de réseau (voir l'annexe 1).
Les tableaux ci-dessous listent les différentes options de raccordement possible selon chaque
schéma présenté ci-dessus, et l'intérêt qu'elles peuvent avoir pour diminuer certains coûts de
raccordement.
VENTE / INJECTION Injection de la totalité de Injection du Pas d'injection
l'énergie produite surplus d'énergie produite
Vente de la totalité Option : « La vente totale de Option «La vente totale de Idem qu'injection du surplus
la production» la production » avec
demande du compteur posé
dans l'installation intérieure
(ou raccordement indirect
au sens d'ERDF si entités
juridiques différentes).
Vente du surplus NA Option « La vente du NA
surplus de la production
(déduction faite de la
consommation) »
Sans vente NA Option inexistante Option : « L'électricité
aujourd'hui : obligation produite sera entièrement
d'avoir contractuellement un consommée sur le site »
responsable d'équilibre pour
les kWh injectés

Tableau 5: Option de raccordement à sélectionner selon les différentes configurations - Source : HESPUL

Injection de la totalité Injection du surplus Pas d'injection


Puissance de Egale à la puissance Inférieure ou égale à la Déclarée nulle
raccordement : puissance maximale installée7 puissance maximale
injectée installée
Coûts de raccordement Branchement « totalité »et Branchement « surplus » et NA
(dimensionnement des extension, le cas échéant extension, le cas échéant
ouvrages)
Cadre contractuel de CARD-I CARD-I Convention d'exploitation
l'injection
TURPE Frais de gestion et de Frais de gestion et de NA
comptage comptage

Tableau 6: Comparaison de la puissance de raccordement à déclarer selon les trois modes d'injection

Dans le cas de l'injection du surplus, deux solutions sont possibles :


– la puissance de raccordement déclarée est égale à la puissance maximale installée.
Dans ce cas, la solution de raccordement technique ne différera de la vente en totalité que sur les
travaux de branchement : les éventuels travaux d'extension (création/remplacement d'ouvrages sur le
réseau) seront les mêmes (peu de réduction de coût de raccordement).
– la puissance de raccordement déclarée est inférieure à la puissance maximale installée.

7 Voir l'annexe 1.

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Dans ce cas, les coûts de raccordement sont susceptibles d'être réduits étant donné que le
dimensionnement ne sera réalisé que sur la puissance de raccordement. Il revient au producteur
(demandeur) de s'engager sur la puissance déclarée : tout dépassement de puissance en injection
pourrait être pénalisé contractuellement.

L'enjeu est donc de dimensionner au plus juste la puissance injectée afin d'éviter d'éventuels coûts
d'extension : c'est l'étude d'autoconsommation en puissance (et non uniquement en énergie) qui
va permettre d'identifier la puissance maximale injectée.

Vente de la totalité avec injection du surplus


Il est aujourd'hui possible de vendre la totalité de la production tout en n'injectant que le surplus sur le
réseau public de distribution.

Principe du schéma de raccordement « S4 »


Cette configuration est schématisée et nommée « S4 » dans la note présentant différents schémas de
comptage pour les installations supérieures à 36 kVA, publiée en décembre 2013 (ERDF-NOI-
RES_46E)

Figure 7: Schéma "S4" avec le compteur situé dans l'installation intérieure - Source : ERDF

Extrait de la note : Une fonction de comptage « P » est utilisée pour la mesure des énergies et
puissances fournies par l’outil de production. Cette fonction de comptage n’est pas assurée par les
comptages présents au Point de Livraison. Ce comptage donne lieu à l’établissement d’une prestation
complémentaire de comptage (P430) prévue au Catalogue des Prestations d’ERDF (coût équivalent la
composante annuelle de comptage du TURPE), qui doit être couplée avec une prestation de
paramétrage d'une synchrone de courbes de mesure ( P310), de 45,04 € TTC/mois.

Valorisation physique de l'autoconsommation et de l'autoproduction


Dans ce cas, l'autoconsommation et l'autoproduction sont valorisés physiquement, sans transiter par
le réseau public de distribution.

Les coûts de raccordement peuvent être réduits puisqu'ils ne seront dimensionnés qu'uniquement sur
la puissance injectée au réseau.

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Valorisation économique de l'autoproduction

La valorisation économique de l'autoproduction se perçoit au niveau de la facture de consommation,


uniquement sur la part variable du TURPE.

En effet, c'est bien la totalité de la consommation (consommation soutirée du réseau et consommation


produite sur place) que le fournisseur facturera au consommateur. Cependant, c'est uniquement sur la
part soutirée (part consommée au point de connexion avec le réseau public de distribution) que la part
variable du TURPE sera facturée au consommateur.

La valorisation économique de l'autoconsommation n'est pas existante, dans la mesure où il n'y a pas
de part variable du TURPE liée à l'injection (le seul TURPE facturé aux producteurs est un TURPE fixe
de gestion et de comptage).

Principe du schéma de raccordement indirect avec entité juridique différente


Le raccordement indirect avec entité juridique différente a été mis en place par ERDF suite à la
délibération de la CRE du 25 avril 2013. Il suit le même schéma de raccordement que le « S4 » mais en
diffère par le cadre contractuel.

Figure 8: Schéma de raccordement indirect - Source : HESPUL

Cadre contractuel du raccordement indirect avec entités juridiques différentes


ERDF a mis en place un cadre contractuel,qui semble assez contraignant et qui pourrait mériter une
simplification : en effet, plusieurs contrats vont être mis en place et vont engendrer des frais de
gestion, de comptage et de décompte (voir la prestation F370 du catalogue d'ERDF), non négligeables
à l'heure actuelle8 :

8 Frais de gestion, de comptage et de décompte (coût de décompte variable de 21,17 € TTC à 560,74 € TTC selon la configuration
des compteurs) pour le Contrat de Service de Décompte de l'hébergé ; Frais de gestion et de comptage pour le Contrat CARD-I
de l'hébergeur.

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Figure 9: Cadre contractuel du raccordement indirect - Source : HESPUL

Cas particulier d'une production BT et d'un site en consommation HTA


La mise en place du raccordement indirect permet de répondre de manière positive au cas particulier
d'une production BT et d'un site en consommation HTA. En effet, cela peut éviter sur un lycée par
exemple, ou un hôpital, que l'installation de production soit raccordée directement au réseau BT qui
peut être loin et avoir une faible capacité d'accueil : dans ce cas, l'installation est raccordée sur le
transformateur privé dont la capacité d'accueil est suffisante, étant donné les niveaux de puissance en
jeu.
Cependant, l'installation de production BT se trouvant raccordée indirectement au réseau public de
distribution HTA, cela pourrait impliquer des contraintes supplémentaires, liés à ce domaine de
tension. D'après le cadre contractuel proposé par ERDF, l'installation de production BT doit alors
respecter les conditions d'une convention de raccordement, d'un contrat d'accès au réseau et
d'une convention d'exploitation au domaine de tension HTA.
Une réflexion doit être menée sur la prise en compte dans le cadre réglementaire de ce cas spécifique
pour éviter que ne soient appliquées des contraintes trop fortes et non pertinentes à des installations
BT raccordées indirectement au réseau HTA.
D'une manière générale, cette demande ne concerne pas uniquement la configuration du
raccordement indirect avec entité juridique différente : elle concerne en effet toute configuration de
raccordement indirect (dont la vente du surplus) avec une installation de production BT et un site de
consommation HTA.

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4. Limitation de la puissance injectée

Quand limiter l'injection?


Pour peu que l’on adapte à la marge les règles et les pratiques actuelles de dimensionnement, la
capacité d’accueil du réseau pour une installation injectant la totalité de la production est
considérable, particulièrement en zone urbaine, et ne justifie en aucune manière, et pour encore
longtemps, que l’on cherche à tout prix à la limiter. Il convient donc avant tout chose de se demander
pourquoi on irait limiter l'injection. Ceci peut être pour les raisons suivantes :

- l'installation est raccordée en autoconsommation totale : le producteur s'engage contractuellement


avec son GRD à ne pas injecter de production sur le réseau.

- l'installation est située dans un réseau contraint et le producteur s'attend en conséquence à un coût
de raccordement très élevé : dans ce cas, le producteur peut étudier les solutions 4 et 5 (présentées
ci-dessous) ou la solution du raccordement indirect (présentée précédemment).

- l'installation est en injection du surplus ou en injection de la totalité et se situe à proximité de


nombreux autres consommateurs : dans ce cas, le producteur s'engage seulement à ne pas injecter
au-delà d'une puissance déclarée dans sa demande de raccordement, et en ce sens, rien ne justifie
qu'il limite son injection à une puissance inférieure à ce seuil.

D'un point de vue physique, il est possible de limiter l'injection de puissance de diverses manières –
les deux dernières solutions techniques sont développées plus en détails :

1. limiter la puissance crête du système photovoltaïque : on va dans ce cas doublement à


l'encontre du but recherché de développement des énergies renouvelables à moindre coût,
puisque des systèmes plus petits produisent moins et coûtent plus cher.

2. augmenter le nombre et/ou la puissance des appareils en fonctionnement en période de


production (gestion de la demande): le risque de cette approche est d'encourager une logique
de surconsommation en cautionnant une consommation supplémentaire inutile d'électricité
sous prétexte que l'électricité doit être utilisée sinon elle sera perdue, et un coût du pilotage de
la demande élevé qui renchérit le coût de l'installation ;

3. stocker une partie de la production dans le bâtiment: se pose alors la question de


l'efficacité technique, économique et écologique des solutions disponibles à l'échelle
considérée (bâtiment), qui est loin d'être avérée dans l'état actuel des choses. Avec à peine
plus de 5 GW de puissance installée fin 2014 contre 34 GW en Allemagne, le
photovoltaïque ne génère pratiquement aucune contrainte sur le réseau de distribution
sauf dans des cas très particuliers d'installations photovoltaïques de taille importante en
bout de réseau, éloignées de tout point de consommation.
4. sous-dimensionner la puissance de l'onduleur à puissance crête constante : l'objectif
recherché est d'optimiser la demande de raccordement en diminuant la puissance nominale de
l'onduleur à puissance crête constante. Il est possible de demander une pré-étude à ERDF
pour évaluer les gains de cette solution en termes de coûts évités de raccordement. Cette
approche est vertueuse dans la mesure où elle optimise les capacités d'accueil sur le réseau et
permet au producteur d'accéder à une offre de raccordement moins cher moyennant une très
faible perte de production (voir section « Solution technique : écrêtement statique »).

5. limiter la puissance de l'onduleur à puissance crête constante en fonction de la


consommation sur site : sur un site où l'installation de production est raccordée sur le circuit

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intérieur, il est possible de commander le(s) onduleur(s) en temps réel pour diminuer la
puissance injectée sur le réseau le cas échéant. Cette solution peut faire sens dans un réseau
contraint pour préserver les capacités d'accueil, à condition que l'énergie non injectée ne
représente qu'une proportion négligeable de la production annuelle et/ou que les coûts évités
de raccordement compense largement la perte annuelle de production. Etant basé sur une
autoconsommation physique relativement imprévisible, ce pilotage introduit néanmoins une
incertitude sur le modèle économique de l'installation qu'il convient d'étudier. (voir section
« Solution technique : écrêtement dynamique en autoconsommation »).

D'un point de vue contractuel, dans le cas de coûts de raccordement importants, on pourra
recourir au raccordement indirect (voir chapitre précédent) avec vente de la totalité pour diminuer les
coûts de raccordement (on diminue ainsi la puissance déclarée en injection), en fonction du projet.

En Allemagne, la loi EEG de 2012 impose à toutes les installations PV de pouvoir écrêter de manière
statique (pour les installations de puissance inférieure ou égale à 30kWc) ou dynamique (sur envoi de
signaux du gestionnaire de réseaux en temps réel) à 70% de la puissance crête, et ce pour maximiser
la capacité d’accueil des réseaux. Aucune rémunération n’est fournie en contrepartie de ce service.

Solution technique : écrêtement statique de la production


L'écrêtement statique consiste à limiter par conception la puissance maximale en sortie
d'onduleur. Ainsi, lorsque que la production des modules dépasse la puissance de dimensionnement
de l'onduleur, ce dernier s'auto-régule pour délivrer sa puissance maximale.
Le dimensionnement de la puissance active de(s) onduleur(s) à 70% de la puissance crête (au
lieu de 85-100%) de l’installation induit entre 0,2 et 0,7% de pertes annuelles de production par
rapport à un dimensionnement à 100 % de la puissance crête pour une augmentation donc de
40% de la capacité d’accueil du réseau (Figure 16), et entre 8 et 12 % de pertes pour une
augmentation de 100% de la capacité d'accueil9.

Figure 10 : Monotones de puissance d'installations photovoltaïques orientées plein sud à


différentes latitudes en France. Source : HESPUL

On peut noter que la même analyse à un pas plus fin procure les mêmes résultats. La monotone d'un
même site en utilisant des puissances moyennes au pas 10 mn ou moyennes au pas horaire est
équivalente sur la partie verticale de la monotone. Les pertes dues à l'écrêtement ne sont pas

9 Cette étude a été réalisée par Hespul sur la base de courbes de production réelle.

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significativement différentes pour un écrêtement à 70 % de la puissance crête mais différentes
pour un écrêtement à 50 % de la puissance crête (voir l'annexe 2).

Dans un réseau contraint, l'écrêtement statique peut représenter un gisement important de coût évités
pour le GRD et le producteur, moyennant une perte de production qui est, soit indolore pour le
producteur, soit à compenser en partie par le GRD, dépendant du seuil d'écrêtement choisi ; en cela,
cette solution de limitation de puissance constitue ainsi une solution à moindre coût global.
Enfin cette solution très simple peut être justifiée pour des installations basse tension qui ne dispose
pas de communication temps réel avec le gestionnaire de réseau ou interne au site.

Solution technique : écrêtement dynamique en autoconsommation


Dans le cas d'un raccordement sur le tableau du circuit intérieur 10, l'écrêtement dynamique
consiste à maintenir la puissance active injectée sur le réseau sous un certain seuil (% de la
puissance maximale installée des onduleurs) en modulant la puissance en sortie de l'onduleur en
fonction de la consommation sur site en temps réel. Cette démarche peut faire sens dans le cadre
d'un réseau contraint avec une forte pénétration d'énergie renouvelable. Les figures 18 et 19 ci-
dessous permettent permettent d'illustrer la différence entre les stratégies possibles de limitation de
l'injection.

Cas 1 : bâtiment de bureaux à très faible consommation d'énergie

Figure 11: Monotone de puissance de la production et l'injection sur le réseau dans un schéma d'injection totale, d'injection du surplus
et d'autoconsommation totale dans le cas d'un bâtiment de bureaux à très faible consommation d'énergie. Source : HESPUL

10pouvant correspondre aux configurations de raccordement suivantes : « raccordement indirect », « vente du


surplus », « autoconsommation totale », schéma de comptage S4 avec vente de la totalité

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Dans le cas de la figure 11, plusieurs configurations sont représentées :
– La monotone d'une puissance crête de 38 kWc :

Un écrêtement statique
(sous-dimensionnement de
l'onduleur) à 50 % (Pmax injectée =
50%Pcrête) génère 15 % de
pertes annuelles
(correspondant à 1313 heures
d'écrêtement).

En effet, l'écrêtement statique


va venir limiter la production
totale, en sortie onduleur.

Figure 12: Ecrêtement statique d'une installation de 38 kWc sur un bâtiment de bureaux
très performant - Source : HESPUL

Un écrêtement dynamique
(pilotage de la puissance
active en fonction de la
puissance consommée en
temps réel) à 50 % (Pmax injectée =
50%Pcrête) génère 3 % de
pertes annuelles
(correspondant à 366 heures
d'écrêtement) .

En effet, l'écrêtement
dynamique ne limite l'injection
de production que sur la part
non consommée sur place.

Figure 13: Ecrêtement dynamique d'une installation de 38 kWc sur un bâtiment de


bureaux très performant - Source : HESPUL

– La monotone d'une puissance crête de 3 kWc : pour atteindre un taux de 99,9 %


d'autoconsommation il faudrait installer une puissance de 3 kWc (au lieu des 38 kWc). Dans ce
cas, l'installation injecterait 9h/an, avec une valeur maximale de 1,7 % de la puissance crête.
Dans ce cas, l'installation va produire seulement 8% de la production annuelle par rapport à
une installation de 38kWc.
Dans cette configuration, il ne semble pas pertinent de privilégier une installation en
autoconsommation totale.

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Cas 2 : Plateforme logistique avec production de froid
La figure 24 illustre l'intérêt, dans ce cas précis, d'un raccordement indirect ou d'une vente de surplus
(injection du surplus) pour réduire la puissance de raccordement : l'écrêtement statique ou dynamique
à 50 % de la puissance crête n'est pas nécessaire dans le cas d'un raccordement indirect ou d'une
vente du surplus puisque Pmax injectée = 27%Pcrête

Figure 14 : Monotone de puissance de la production et l'injection sur le réseau dans un schéma


d'autoconsommation dans le cas d'une plateforme logistique
Source : HESPUL

En conséquence, dans le cas du bâtiment de bureaux (figure 11), une contrainte d'injection maximale
à 50% de la puissance maximale semble être envisageable sans que le modèle économique de
l'installation ne soit remis en cause. Dans le cas de tertiaire avec stockage froid (figure 14), une
contrainte d'injection maximale à 0 % de la puissance installée semble être envisageable sans que le
modèle économique de l'installation ne soit remis en cause.
Dans le cas d'un écrêtement dynamique, des compteurs de consommation et de production
communiquent des données en temps réel sur la consommation et la production à un automate
intégrant une partie logicielle qui déduit le point de fonctionnement adéquat de(s) onduleur(s) pour
limiter la puissance injectée à un certain seuil déclaré comme puissance de raccordement dans la
demande de raccordement. Des produits permettant de réaliser ce pilotage sont commercialisés à
l'heure actuelle (voir les onduleurs avec fonctionnalité de régulation de puissance active et le(s)
automate(s) nécessaire(s) ayant une fonctionnalité de régulation de l'injection - « feed-in regulation »).

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5. Conclusion

La question de l'autoconsommation n'est pas simple à traiter, dans la mesure où elle nécessite de
comprendre différentes notions dont :
– les notions physiques d'autoconsommation et d'autoproduction, ainsi que la question de
l'injection et du soutirage ;
– les différentes options possibles de vente et de valorisation économique de
l'autoconsommation et/ou de l'autoproduction ;
– le cadre contractuel du raccordement au réseau et les obligations techniques et
réglementaires.

Certaines solutions présentées nécessitent encore des éclaircissements, notamment du gestionnaire


de réseau. Le dialogue avec ce dernier sera poursuivi, en particulier au regard des recommandations
de la CRE et de la DGEC :
La Commission de Régulation de l'Energie (CRE) a publié deux délibérations sur le développement
des réseaux intelligents en Basse Tension qui demandent à ce que les Gestionnaires de Réseau
inscrivent dans leur feuille de route l'analyse des solutions de raccordement indirect, définies au sens
large, analyse qui devra permettre :
– « - d’estimer le coût des différentes solutions de raccordement, pour le raccordement indirect
au réseau public de distribution d’une installation de production via une installation de
consommation ;
– de préciser les possibles évolutions des procédures de traitement des demandes de
raccordement et les moyens de collecte d’informations (fiches de collecte et interfaces
dématérialisées) en vue du raccordement indirect des installations de production ;
– d’identifier les évolutions du barème de facturation des opérations de raccordement pour les
nouveaux raccordements indirects d’installations de production en basse tension ;
– d’étudier les évolutions des modalités de sous-comptage de la consommation et de la
production du client et de leur affectation au périmètre d’un responsable d’équilibre, ainsi que
les éventuelles modifications à apporter au catalogue de prestations, afin que la prestation de
comptage en décompte ne constitue pas un frein au développement de l’autoproduction. »

Les recommandations de la DGEC, issues du rapport final sur l'autoconsommation et


l'autoproduction, rappellent par ailleurs qu'il faut :
« -Approfondir les réflexions sur les options d’écrêtement et de déconnexion en lien avec les
gestionnaires de réseaux et la profession ;
- Poursuivre le dialogue entre les gestionnaires de réseaux et les professionnels sur les règles de
dimensionnement technique et économique des raccordements et leur adaptation aux spécificités de
l'autoconsommation / autoproduction. »

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Annexes

1. Demande de raccordement

Si l'on se réfère à la fiche de collecte de demande de raccordement pour les installations supérieures à
36 kVA, c'est dans la partie sur les caractéristiques générales en injection qu'il faudra faire part du
schéma de raccordement souhaité.

Figure 15: Extrait de la fiche de collecte pour les installations supérieures à 36 kVA - Source : ERDF

Puissance maximale installée


Cette puissance correspond à la puissance minimum entre la puissance des panneaux et la puissance
maximale de l'onduleur, d'après le mode d'emploi d'ERDF des fiches de collecte »11. Elle correspond
dans la majorité des cas à la puissance de l'onduleur.
Cette puissance n'est pas dimensionnante pour le raccordement au réseau mais sert de référence
pour définir le domaine de tension du réseau public de distribution auquel l'installation doit être
directement raccordé.

Figure 16: Extrait de la fiche de collecte pour les installations supérieures à 36 kVA - Source : ERDF

Options de vente
Trois possibilités sont définies par ERDF pour la vente :

Figure 17: Extrait de la fiche de collecte pour les installations supérieures à 36 kVA - Source : ERDF

11 Mode d’emploi des fiches de collecte de renseignements pour une pré-étude (simple ou approfondie) et pour une offre de
raccordement, au réseau public de distribution géré par ERDF, d'une installation de production de puissance > 36 kVA
Identification : ERDF-OPE-RES_08E

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Puissance de raccordement
La puissance de raccordement en injection est la puissance sur laquelle se base l'étude de
raccordement et qui dimensionne donc les coûts de raccordement.

Figure 18: Extrait de la fiche de collecte pour les installations supérieures à 36 kVA - Source : ERDF

2. Monotone de puissance

Caractéristiques d'une monotone de puissance photovoltaïque

Les monotones de puissance12 d'installations photovoltaïques sont très caractéristiques du


fonctionnement des installations :
• Un nombre d'heures de fonctionnement à pleine puissance très limité (puissance de 70 à 100 %
de la puissance crête, atteinte peu d'heures dans l'année),
• Une partie quasiment linéaire entre 70% de la Pmax et 15-20% de la Pmax correspondant à la
plage de fonctionnement la plus rencontrée et, en conséquence, celle qui contribue le plus à la
production d’énergie annuelle d’une installation PV. (Figure 16)
• Aucune production (0 % puissance crête) au-delà de 4000 heures qui correspond aux périodes
nocturnes

12 La monotone de puissance permet de visualiser le nombre d'heures dans l'année pendant laquelle la production est inférieure à un
certain niveau de puissance. Elle correspond à l'ensemble des points d'une courbe de charge de production sur 1 an classés de
façon décroissante (et non pas de façon temporelle).

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Figure 19: Caractéristiques d'une monotone de puissance d'une installation de production photovoltaïque

Pas de temps
Sur un site spécifique observé en Rhône-Alpes, la différence due au pas de temps utilisé est présenté
dans le tableau 3 et les monotones correspondantes dans la figure 20. En conclusion, les études
d'écrêtement et d'autoconsommation au pas de temps horaire seront souvent suffisantes pour une
évaluation technico-économique.
Pertes dues à un écrêtement la Pertes dues à un écrêtement la
puissance de l'onduleur à 70 % de la puissance de l'onduleur à 50 % de la
puissance crête puissance crête
Courbe de production au pas 10 mn 1,09 % 12,31 %
Courbe de production au pas horaire 0,71 % 10,82 %

Tableau 7: Pertes annuelles en pourcentage de la production annuelle dues à un écrêtement de la puissance maximale de l'onduleur

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Figure 20: Monotone de puissance d'une installation PV en fonction du pas de temps
d'enregistrement de la courbe de charge. Source : HESPUL

Comparaison entre écrêtement statique et réduction de la puissance installée


L'écrêtement statique représente
une perte de 8 à 12% de
production totale sur l'année (en
fonction de la localisation de
l'installation).

La diminution de la puissance crête


de 330 à 165kWc (« injection totale
pour 165kWc ») permet d'atteindre
la contrainte de Pmax injectée =
50 %Pcrête mais signifie également
que l'installation va produire
seulement 50% de la production
annuelle par rapport à une
installation de 330kWc

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