European Journal of Accounting, Auditing and Finance Research

Vol.10, No. 12, pp.29-61, 2022

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Economie paysanne et conditions de vie des ménages en territoire de Masisi, RDC

Maniragaba Nyandera Olivier

Université Adventiste de Goma

Citation : Olivier M.N.(2022) Economie paysanne et conditions de vie des ménages en territoire de Masisi, RDC,
European Journal of Accounting, Auditing and Finance Research, Vol.10, No. 12, pp.29-61

RESUME : Les ménages ruraux connaissant des difficultés à améliorer leurs conditions de vie, faute
de la désarticulation de l’économie paysanne ; nous nous sommes proposés d’identifier les facteurs de
l’économie paysanne entrant en ligne de compte de l’amélioration des conditions de vie des ménages
en territoire de Masisi, en évaluer l’effet sur les conditions de vie et mettre sur pied des politiques
économiques appropriées. Ainsi, pour aboutir aux faits concluants, l’Analyse en Correspondance
Multiples faite sur base des données collectées sur terrain auprès des ménages, nous a servi. En effet,
les résultats révèlent que l’économie paysanne a un effet significatif sur les conditions de vie des
ménages et les facteurs dont la quasi-absence des routes de dessertes agricoles praticables,
l’inutilisation de la technologie de l’information et communication pour la plupart des ménages, la non
mélioration du revenu agricole, la quasi-absence des marchés agricoles et la difficulté à écouler les
produits ; sont des facteurs ne permettant pas l’amélioration des conditions de vie des ménages en
territoire de Masisi. Partant, l’une des premières politiques économiques consiste à construire de
nouvelles routes de dessertes agricoles pour les villages desservis et améliorer celles existantes en vue
du décloisonnement, connecter les localités aux marchés et doter les zones rurales d’infrastructures de
transport adéquates permettant l’écoulement des produits agricoles, promouvoir le recours des
ménages à la Technologie de l’Infrmation et Communication tout en raccordant ces derniers en énergie
électrique, eau, hygiène et assainissement et, regrouper les petits villages en centres en vue de la
construction des infrastructures d’intérêt commun. Outre ces politiques, il sied aussi de consolider
progressivement l’industrie naissante en vue de la compétitivité des produits.
MOTS CLES : économie paysanne, conditions de vie, ménage

ABSTRACT: Rural households experiencing difficulties in improving their living conditions, due to
the lack of disarticulation of the peasant economy; we aimed to identify the factors of the peasant
economy taking into account the improvement of the living conditions of the households in the territory
of Masisi, by evaluating the effect on the living conditions and to set up improved economic policies.
Thus, to arrive at conclusive facts, the Multiple Correspondence Analysis made on the basis of the data
transported on the ground to the households, served us. Indeed, the results obtained that the peasant
economy has a significant effect on the living conditions of households and the factors including the
virtual absence of practicable agricultural service roads, the non-use of information and communication
technology for most household products, the lack of improvement in agricultural income, the virtual
absence of agricultural markets and the difficulty in selling them; are factors that do not allow the
improvement of the living conditions of households in Masisi territory. Therefore, one of the first
economic policies consists in building new agricultural service roads for the villages served and
improving the existing ones with a view to decompartmentalization, connecting localities to markets and
providing rural areas with adequate transport infrastructure allowing the sale of agricultural products,
promote household use of Information and Communication Technology while connecting them to
electrical energy, water, hygiene and sanitation, and group small villages into centers with a view to
building common interest. In addition to these policies, it is also appropriate to succeed in the infant
industry with a view to product competitiveness.
KEYWORDS: peasant economy, living conditions, househol

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INTRODUCTION

Problématique
L’économie paysanne étant liée à l'ensemble des structures ou réseaux physiques permettant le
déroulement des activités économiques et sociales, les structures ne sont pas des fins en soi,
mais des moyens pour atteindre les objectifs plus larges de réduction de la pauvreté et de
croissance économique (Banque Mondiale., 2001). Les infrastructures rurales contribuent à
l'atteinte de ces buts en assurant les services essentiels tels l'eau et l'assainissement, l'énergie
pour la cuisine, le chauffage, l'éclairage ainsi que les activités commerciales génératrices
d'emplois, le transport des biens et des personnes, la transmission et la communication du savoir
et des informations. Les défis inhérents aux infrastructures rurales dont la faible productivité,
l’excédent commercial de la part des petits exploitants et manque de transports motorisés
fiables, l’absence du courant électrique et la petite industrie transformant les produits agricoles
en bien manufacturés et longtemps conservables, rendent les conditions de vie des ménages
précaires (Banque Mondiale, Idem).

L'amélioration de l'accès des agriculteurs à des intrants importants tels que les variétés de
semences et les engrais ne dépend pas uniquement de l'augmentation du nombre total d'agro
vendeurs dans une région. Les décideurs politiques et les autres parties prenantes désireux de
comprendre l'adoption des intrants par les agriculteurs doivent plutôt tenir compte de la
répartition géographique de ces distributeurs agricoles et de la longueur de leurs chaînes de
distribution. Les agriculteurs plus éloignés des centres de consommation peuvent donc être
confrontés à une augmentation des prix des intrants et à une diminution des choix d'intrants,
après avoir contrôlé le temps de trajet vers le centre urbain le plus proche (Gustafson, 2022).

Malgré les avantages potentiels que présentent, à long terme, les infrastructures, les
gouvernements africains et leurs partenaires de développement ont considérablement réduit, au
cours des années 1980 et 1990, la part des ressources qui leur sont consacrées en raison des
programmes d’ajustement structurel adoptés par la plupart des pays africains conformément
au consensus de Washington. Le manque d’infrastructures qui caractérise aujourd’hui l’Afrique
par rapport à d’autres régions du globe résulte, en partie, de cette évolution. De plus, la hausse
de l’accumulation de capital amorcée au début des années 2000 n’a pas été suffisante pour
combler le retard de l’Afrique en matière d’infrastructures. D’après de nouvelles estimations
de la Banque Africaine de Développement (BAD), 130 à 170 milliards de dollars seraient
nécessaires au développement infrastructurel du continent, avec un besoin de financement de
l’ordre de 67,6 à 107,5 milliards de dollars. Mais il n’est pas nécessaire pour les pays africains
de combler ce déficit avant de procéder à leurs transformations économiques (Banque Africaine
de Développement, 2011).Une des premières étapes dans l’amélioration de l’accès des petits
exploitants agricoles au marché est d’assurer que les zones rurales disposent d’infrastructures
de transport adéquates pour déplacer les cultures des fermes vers les marchés. Des routes rurales
améliorées, le raccordement en énergie électrique, eau, hygiène et assainissement ensemble
avec la petite industrie, peuvent réduire non seulement le coût des transports et le coût des
intrants agricoles, mais aussi donner une certaine valeur ajoutée aux produits et augmenter ainsi
la productivité agricole (Kularatne, 2006).

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En RDC, les études montrent que de 2000 à 2010, la pauvreté en milieu rural s’accentue et la
situation nutritionnelle est dramatique. Les enquêtes nutritionnelles menées en juillet 2009 par
le programme national de nutrition avec l’appui de l’Unicef et du PAM, révèlent la gravité de
la situation nutritionnelle dans nombre de provinces de la RDC. Plus de 700 enfants de moins
de 5 ans meurent chaque jour dans ces provinces. Les femmes sont aussi mal nourries, l’accès
à la nourriture et sa disponibilité se sont détériorés à la suite de la chute de la production agricole
pourtant l’état nutritionnel des enfants reflète leur état de santé général. Lorsque les enfants ont
accès à un approvisionnement alimentaire adéquat, ne sont pas exposés à des maladies répétées
et sont bien soignés, ils atteignent leur potentiel de croissance et sont considérés comme bien
nourris. Les enfants souffrant de malnutrition ont plus de risques de mourir de maladies
infantiles courantes et ceux qui survivent souffrent souvent de maladies récurrentes et d’une
croissance ralentie (Institut National des Statistiques, 2019).

L’accès à l’eau potable pose problème pourtant la République Démocratique du Congo est
située au sein d’une zone climatique de type équatorial avec une pluie annuelle de plus de
1600mm d’eau. En plus, le pays dispose en premier lieu d’un réseau hydrographique
extrêmement dense formant le grand bassin du Congo. L’eau en question, même si elle est
potentiellement disponible, s’avère de mauvaise qualité en milieu rural pour certains habitants,
et quasiment inaccessible pour d’autres. En effet, en milieux ruraux congolais, le taux de
desserte en eau potable s’avère inférieur, plus particulièrement du fait de l’insuffisance des
infrastructures adéquates et de la distance entre les villages par rapport à tous les points d’eau
(CTB, 2016). Il est vrai que les pratiques des habitants des zones rurales en matière d’hygiène
ainsi que d’assainissement participent grandement à la fragilisation de ces derniers, plus
particulièrement les enfants qui sont en principe exposés à différents types de maladies
hydriques.

Les régions reculées sont devenues encore plus isolées en raison de la précarité et du
délabrement des infrastructures. En outre, depuis des décennies, le secteur agricole et rural
stagne, faute de moyens à la mesure de ses ambitions. Le sous financement chronique de ce
secteur maintient près de 70 % de la population congolaise dans la pauvreté absolue et la faim
sévère. Les enfants, les jeunes et les femmes en sont les premières victimes. En dépit des succès
probants de quelques programmes, les études, rapports et témoignages des acteurs de terrain
indiquent que les activités du secteur agricole et rural ne sont pas adéquatement financées. Les
infrastructures d’appui à la production, et celles de transport (routes, rail, fleuve) sont dégradées
et peu opérationnelles. La part du secteur agricole oscille entre 0 et 2 % du budget national. De
plus, le taux de décaissement n’atteint guère 20 %. Les projets cofinancés (gouvernement-
partenaires) n’ont pas reçu la contrepartie du gouvernement. En conséquence : « la RDC
importe de plus en plus de nourriture » (Gene, 2011).

Le développement des infrastructures rurales en RDC pourrait solutionner de nombreux

problèmes : la baisse de la production agricole et l’insécurité alimentaire chronique,
l’enclavement, la faible structuration rurale, etc. Par ailleurs, les milieux ruraux de la
République Démocratique du Congo connaissent d’énormes défis structurels eu égard au
cloisonnement des entités rurales, l’absence de routes de desserte agricole, de marchés
agricoles, la quasi absence des infrastructures à la fois scolaires, sanitaires, en eau, hygiène et
assainissement, mais aussi, la petite industrie devant transformer les matières premières en

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produits finis, en vue de la compétitivité des produits ruraux à l’échelle internationale. Ce qui
influe négativement sur les revenus et l’épargne des exploitants agricoles ruraux avec beaucoup
d’effets néfastes sur les investissements en infrastructures et capital humain. En effet, la
précarité est une réalité criante en RDC, surtout en milieu rural (Ngalamulume, 2016) ; en dépit
du potentiel incontestable que le pays possède en termes de ressources naturelles.

La RDC disposerait d’environ 75 à 80 millions d’hectares de terres arables, dont seulement

presque 10 % sont effectivement exploitées, avec environ 3,5 millions d’hectares pour
l’agriculture et 4,5 millions d’hectares pour l’élevage. De plus, presque tout le territoire national
bénéficie de conditions agro climatiques particulièrement favorables aux activités agricoles.
Une réelle diversification des productions agropastorales est ainsi envisageable grâce à la
position du pays, situé de part et d’autre de l’équateur (Ministère du Commerce, 2010). Ces
terres théoriquement abondantes posent d’énormes problèmes en pratique.

Par ailleurs, en RDC, plus de 70% de personnes habitent le monde rural et s’occupent pour la
plupart d’activités agricoles et connexes : cultures vivrières, élevage, pêche, chasse, cueillette,
ramassage, etc. Les outils de production sont encore rudimentaires, les rendements sont donc
faibles, et les revenus que les populations en tirent réduits. Leur situation se complique
davantage avec l’absence ou l’insuffisance d’infrastructures : localités enclavées, difficulté
d’écouler la production dans les centres de consommation, avarie des produits vivriers, etc.
Alors que la charge de nourrir des citadins de plus en plus nombreux leur incombe, les paysans
pauvres ne bénéficient pas d’attention particulière des pouvoirs publics pour les aider à
améliorer leurs conditions de vie et de travail. Pire, ils sont en butte à diverses tracasseries
fiscales, policières et administratives de pouvoirs publics censés les protéger (Ngalamulume T.
, 2011).

En RDC, la proportion de ménages utilisant de l’eau de boisson salubre (provenant d’une source
améliorée) est passée de 46 % en 2007 à 49 % en 2013. En milieu rural, cette proportion est
passée de 24 % à 32 % et en milieu urbain de 80 % à 85 %. L’accès à des installations sanitaires
améliorées, qui est un des Objectifs du Millénaire pour le Développement, reste limité en RDC
: seulement 18 % des ménages (21 % en milieu urbain et 17 % en milieu rural) utilisent des
toilettes améliorées non partagées. Seulement 14 % des ménages (42 % en milieu urbain contre
0,4 % en milieu rural) ont de l’électricité dans leur logement. En outre, par rapport à
l’instruction, il s’observe une disparité parmi les personnes de 6 ans et plus, 19 % de femmes
et 8 % d’hommes n’ont aucun niveau d’instruction. Dans l’ensemble, 80 % des enfants de 6-11
ans fréquentent l’école primaire ; cette proportion est plus élevée chez les garçons (82 %) que
chez les filles (79 %) et en milieu urbain (87 %) qu’en milieu rural (77 %) (Mistre de la santé
publique, 2014).

Cependant, la pauvreté absolue, la misère et la précarité, reste l’une des caractéristiques des
paysans ruraux congolais en général, ceux de la Province du Nord-Kivu, territoire de Masisi en
particulier, pourtant, l’agriculture jouerait un rôle central dans l’amélioration des conditions de
vie des ménages dans la mesure où la majorité des habitants du pays tirent essentiellement leurs
subsistances du sol. En outre, la croissance du secteur agricole a un effet disproportionné sur la
réduction de la pauvreté, puisque plus de la moitié de la population du pays vit dans les zones
rurales où la pauvreté est la plus répandue. La sous-alimentation persistante et l’ampleur de la

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pauvreté, en particulier rurale, à l’échelle mondiale, donnent toute sa signification au texte de
G. MYRDAL : « C’est dans le secteur agricole que la bataille pour le développement
économique à long terme sera gagnée ou perdue. » (Myrdal K., 1998). En effet, la dégradation
des conditions de vie frappe d’abord les agriculteurs, eu égard aux problèmes de débouchés
agricoles et de dégradation des infrastructures rurales. Ce faisant, le territoire de Masisi se
heurte à des défis institutionnels et structurels énormes ayant entravé l’amélioration des
conditions de vie des ménages depuis la nuit de temps ; ce qui en effet justifie notre attention
soutenue dans le cadre de la présente étude sur le territoire de Masisi.
Ce faisant, notre étude se propose principalement d’évaluer l’incidence de l’économie paysanne
sur les conditions de vie des ménages en territoire de Masisi. En effet, nous nous proposons de
répondre aux préoccupations suivantes :
- Quel est l’effet de l’économie paysanne sur les conditions de vie de ménages en
territoire de Masisi ?
- Quels sont les facteurs de l’économie paysanne qui déterminent les conditions de vie
des ménages ?
- Quelles politiques économiques faut-il mettre en place pour améliorer les conditions de
vie des ménages ?

Objectif de la recherche
Au regard de ce qui précède, la présente étude se propose principalement, d’évaluer l’incidence
de l’économie paysanne sur les conditions de vie des ménages en territoire de Masisi et il sera
spécifiquement question :
 D’évaluer l’effet de l’économie paysanne sur les conditions de vie des ménages ;
 Identifier les facteurs de l’économie paysanne entrant en ligne de compte de
l’amélioration des conditions de vie des ménages ;
 Mette en place des politiques économiques orientées vers l’amélioration des conditions
de vie des ménages.
Partant des préoccupations ci-haut, nous pouvons formuler les hypothèses comme suit :
considérant la quasi-absence et la dégradation des infrastructures rurales, le cloisonnement du
territoire, l’accès difficile aux soins de santé, le type de logement détenu, ect., nous estimons
que :
En territoire de Masisi, l’économie paysanne a un effet négatif significatif sur l’amélioration
des conditions de vie des ménages ;
Les facteurs de l’économie paysanne dont l’existence des routes dans les localités du territoire,
l’utilisation de la technologie de l’information et communication par les ménages,
l’amélioration du revenu agricole, l’existence au sein de la localité du marché agricole et de la
facilité à écouler les produits ; sont des facteurs détermiant les conditions de vie des ménages
en milieux ruraux du territoire de Masisi ;
En effet, les politiques orientées vers le décloisonnemet du territoire en construisant de
nouvelles routes dans les localités encalvées et aménageant celles existantes impraticables, le
regoupement des petites villages en centres ; le racordement des ménages ruraux en courant
électrique, eau, hygiène, assainissement et autres services sociaux; l’utilisation des TIC
ensemble avec la cosntruction des marchés dans les diférentes localités et la consolidation
progressive de la petite industrie naissante ; permettraient l’amélioration des conditions de vie
des ménages en territoire de Massi.

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La présente œuvre scientifique se subdivise en trois volets, outre l’introduction et la conclusion.
Le premier porte sur la revue de littérature ; le deuxième brosse essentiellement sur la
méthodologie de l’étude ; le troisième en fin, fait l’évaluation de l’incidence de l’économie
paysanne sur les conditions de vie des ménages en territoire de Masisi à partir de l’analyse des
données collectées sur terrain.

Approche relationnelle entre l’économie paysanne et les conditions de vie des ménages

Qu’est-ce qu’une économie paysanne

Pour comprendre la notion d’économie paysanne, il sied impérieux d’avoir d’abord une
appréhension du concept « paysan ». Ainsi, le paysan est défini avant tout par son appartenance
à une société paysanne relativement autonome par rapport à une société englobante dominée
par la ville. Les sociétés paysannes valorisent leur travail dans le cadre d'exploitations familiales
et se réfèrent à la tradition, le fameux ordre éternel des champs, selon une logique de
reproduction qui s'oppose à la rationalité économique moderne (Catherine, 2006).

En effet, l’économie paysanne étant liée à l'ensemble des structures ou réseaux physiques à
l'intérieur desquels se déroulent les activités sociales ou économiques, pour comprendre
l'histoire des structures économiques de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine, des
vocables, tels que féodalité », « subsistance », « société asiatique » ne sont pas appropriés, et
représentent plus une gêne qu'un secours. Le moment est donc venu d'élaborer des concepts
meilleurs, tant en ce qui concerne les États qu'en ce qui concerne les unités économiques
individuelles ou familiales. Dans le présent travail nous nous limitons au cadre des économies
territoriales. Ce faisant, nous proposerons et tâcherons de définir le concept ď « économie
paysanne ». Nous appellerons «économie paysanne », l'économie d’une entité territoriale
décentralisée donnée si, et seulement si, elle satisfait aux cinq critères suivants
(https://www.persee.fr/authority/212426 consulté le 13/03/2022 à 8h52’ :

1) la moitié, ou plus, de la production totale est agricole,

2) la moitié, ou plus, de la population active est engagée dans l'agriculture,
3) il y existe une puissance publique organisée (par opposition à une structure tribale lâche
ou à une féodalité décentralisée),
4) il existe une différence marquée entre la ville et la campagne, donc des agglomérations
importantes, ou au moins un minimum de population urbaine,
5) la moitié, ou plus, de la production agricole résulte du travail de ménages paysans,
cultivant leurs terres principalement avec le concours des membres de leur famille,
Nous nous occupons ici des aspects de l'économie paysanne du territoire de Masisi, Province
du Nord-Kivu en RD Congo. Il sera question d’analyser et étudier le mode de production, la
distribution, le type de main d’œuvre et bien d’autres éléments d’ordre structurel inhérents à la
distribution, notamment, les routes de dessertes agricoles, etc. Nos unités seront de la taille de
chefferies ou secteur. Le territoire est composé de 4 collectivités (2 chefferies et 2 secteurs)
divisés en 19 groupements (CENI, 2018). Les lignes ci-contre nous en donnent plus des détails :

 la collectivité chefferie de Bahunde, à travers ses 6 groupements,

 la collectivité chefferie de Bashali, avec ses 2 groupements,
 le secteur Katoyi, avec ses 6 groupements ;

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 et en fin, le secteur Osso Banyungu, avec ses 5 groupements.

De ces entités administratives décentralisées, la collectivité chefferie de Bahunde ensemble

avec le Secteur Osso Banyungu, ont attiré notre attention et feront objet de nos enquêtes. Nous
n'exclurons pas pour autant les cités et les centres urbains constituant le territoire de Masisi. Un
grand nombre d'entre eux (tels Sake, Rubaya, Ngungu, Karuba, Masisi centre, etc.) ont connu
des économies paysannes, et quelques-uns ont conservé ce caractère jusqu'à nos jours.

Nous utilisons les cinq critères énoncés plus haut pour déterminer si l'économie d'ensemble
d’une entité, ou d'une vaste aire doit être considérée comme une économie paysanne. Tous les
cinq doivent se rencontrer pour que l'économie mérite d'être appelée paysanne. Nos deux
premiers critères se rapportent à la production et à la population active. Ils sont destinés à
permettre la distinction entre économies paysannes et économies industrialisées, qu'elles soient
capitalistes ou socialistes. Nous poserons que, dans une économie paysanne, la moitié, en gros,
de la production totale doit être agricole ; et plus de la moitié de la population active doit être
occupée par l'agriculture. En un mot, nous dirons que, pour être appelée « paysanne », une
économie doit en premier lieu être agricole. Nous posons que, dans les économies « paysannes»,
des villes existent et qu'elles sont nettement différenciées des campagnes voisines, tant sur le
plan politique qu'économique, social et culturel. En pratique et dans la mentalité courante, les
paysans sont tenus pour une classe inférieure ou « assujettie », dont le rôle est d'être exploité
par tous ; en termes sociaux, cette situation est jugée comme relevant de l’« ordre naturel ».
Mais nous ne considérons une économie comme « paysanne » que si elle comporte un nombre
marquant de villes offrant un modèle précis de vie urbaine, spécifiquement différent de celui
des campagnes. L'activité majeure des ménages de paysans est la culture de leurs terres. Ils
peuvent également se livrer à d'autres travaux ; par exemple, l'artisanat, les activités
transformatrices ou même le petit commerce. Certains membres de la famille peuvent travailler
(ou sont dans l'obligation de travailler) de temps en temps en dehors du foyer. Celui-ci peut
comporter un ou plusieurs esclaves, des serviteurs domestiques ou du personnel salarié. Mais
en ce qui concerne le travail agricole, la contribution de personnes étrangères à la famille sera
bien plus faible que la contribution des membres de la famille. Dans une économie paysanne,
la moitié, ou plus, de toutes les récoltes sera produite par de telles exploitations paysannes
s'appuyant principalement sur la force de travail fournie par les familles. Dans une économie
paysanne, la première préoccupation des unités productives est de produire pour leur propre
consommation. Mais cela ne peut être leur seule préoccupation. Par définition, elles vivent dans
le cadre d'un Etat et sont liées aux régions urbaines. Bon gré mal gré, elles sont obligées de
soutenir l'Etat, les villes, les seigneurs locaux. Par conséquent, d'une manière ou d'une autre,
elles doivent abandonner à d'autres ou bien leur vendre une partie de leur production vivrière.
Bien que les conditions d'échange soient telles qu'en général les paysans donnent plus qu'ils ne
reçoivent, ils peuvent se procurer en retour un peu de fer, du sel, des épices, peut-être un habit
de fête pour un mariage (Catherine, 2006).

Pour nous résumer, nous définissons l'économie paysanne par la prépondérance de

l'agriculture, à la fois dans la production totale et dans la population active ; par l'existence d'un
Etat territorial et la séparation entre ville et campagne ; par cette unité de production spécifique
qu'est la famille paysanne, avec une double orientation, à savoir vers sa propre subsistance et
vers le monde plus vaste qui entoure le village. Aucun de ces éléments isolés répétons-le, ne

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peut suffire à déterminer si une économie donnée est ou non une économie paysanne. Tous ces
traits doivent se trouver réunis, et se rapporter à l'économie de toute l’entité territoriale
(Thorner, 1964).

Ménages et conditions de vie en milieux ruraux de la République Démocratique du Congo

La notion de ménage
La notion de ménage se rencontre fréquemment dans la littérature économique contemporaine.
Emprunté de la statistique et la comptabilité nationale, il désigne une unité de consommation et
simplement cela. Peu importe par exemple de parler des individus ou des ménages si le pouvoir
de décision des sujets économiques est limité au choix entre la consommation et l’épargne ou
si on raisonne exclusivement en termes globaux. Partant, Un ménage, désigne l'ensemble des
occupants d'un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des
liens de parenté (Vincens, 2018). Le ménage s’entend parfois de toutes les personnes vivant
ensemble dans une unité de logement (Nations Unies, 1999). Notion d’unité d’habitation. Une
définition plus courante repose sur la notion de ménage-foyer. C’est celle qui est recommandée
pour le programme de recensements de 2000 (Nations Unies N. , 1998), le ménage y étant défini
comme suit:
Les ressources des ménages sont principalement constituées des salaires perçus, des revenus
de la propriété (intérêts, dividendes, revenus fonciers, …), de recettes provenant de leur
production marchande et de prestations sociales. Les statistiques des revenus des ménages
peuvent être considérées du point de vue de leur utilisation à des fins d’analyse des politiques
comme le meilleur indicateur indirect du bien-être économique des individus et des ménages,
c’est-à-dire en termes des recettes qui contribuent au bien-être économique des individus en
augmentant leurs possibilités de consommation ou d’épargne. L’accent est alors mis sur les
recettes dont les individus considèrent qu’elles leur confèrent un avantage direct et sur la
répartition du revenu entre les ménages (SCN, 1993). Ainsi, dans ces directives, le revenu n’est
considéré que du point de vue des recettes des individus et de leurs ménages indépendamment
de la cohérence avec les coûts correspondants pour les sources produisant le revenu.

Les membres des ménages ont des besoins personnels qu’ils satisfont directement en
consommant des biens et services issus d’activités productives au sens économique du terme
(SCN 1993, idem). Ces biens et services sont appelés biens et services de consommation et leur
valeur respective est définie comme étant la dépense de consommation au titre de ce bien ou
service. La dépense de consommation du ménage représente la valeur des biens et services de
consommation acquis (utilisés ou payés) par un ménage pour satisfaire les besoins de ses
membres :
a) Soit par des achats monétaires directs sur le marché ;
b) Soit par le biais du marché mais sans utiliser d’argent en tant que moyen de paiement
(troc, revenu en nature) ;
c) Soit par l’autoproduction au sein du ménage (production propre)

La dépense d’un ménage est la somme de ses dépenses de consommation et de ses dépenses
de non-consommation. La dépense d’un ménage est la mesure du total de décaissements qu’il
doit effectuer au titre de ses dépenses de consommation propre et de ses paiements obligatoires.
La résolution existante inclut une référence à cet agrégat qu’elle définit de la même façon.

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La dépense des ménages s’obtient en additionnant les dépenses de consommation du ménage
et ses dépenses de non-consommation pour :
- Les transferts courants faits sous forme de biens et services destinés à des entités
extérieures tels d’autres ménages ou des institutions à but non lucratif et effectués sous forme
de dons, de virements, de pensions alimentaires, de contributions à l’entretien des enfants, de
contributions faites de façon non régulière à des institutions à but non lucratif, ainsi que d’autres
transferts pratiquement obligatoires ;
- Les transferts obligatoires aux administrations publiques tels l’impôt sur le revenu ou
d’autres impôts directs (par exemple l’impôt sur la fortune), les redevances obligatoires et les
amendes ;
- Les cotisations au titre de la pension de retraite et de la sécurité sociale.

Conditions de vie des ménages en milieux ruraux de la République Démocratique du

Congo
En milieux ruraux de la RDC, les conditions de vie des ménages sont telles que ces derniers
éprouvent des difficultés énormes en ce qui concerne l’accès de la population à des services liés
au logement, des services dont l’absence influe sur la division du travail au sein de la famille et
sur son état sanitaire : l’eau potable, raccordement au réseau d’égout et d’électricité, ramassage
des ordures ménagères même dans certaines zones riches en termes de production agricole ou
minérale. En ce qui relève du type de logement détenu, les études ont montré qu’il s’agit
essentiellement de l’auto construction, et souvent, la population fait recours à des matériaux
locaux (terres, pierre et végétaux) et à des formes de construction différentes : en paille, en
boue, en planche, en dur, … plus souvent, des logements non cimentés. L’accès difficile aux
services sociaux de base étant beaucoup plus lié à la faiblesse de revenus. Ainsi, le problème
de l’accès à la route se pose avec acuité que ça soit dans des zones de montagne, des plaines et
surtout dans celle d’habitat dispersé. Des localités sont souvent inaccessibles pour les véhicules
ou souffrent de l’enclavement saisonnier ou permanent. Ce qui plongent les exploitants
agricoles dans l’incapacité des réaliser de bons revenus sur base des produits agricoles vendu
sur des marchés lointains moins compétitifs et presqu’inexistants, faute de l’enclavement.
Considérant cette impasse, difficilement les ménages ruraux pourraient assurer la scolarité des
enfants, voire, faire face à certaines maladies liée à la malnutrition et l’eau (Tchomba, 2019).
Le type de logement détenu et son mode d’occupation, la source de l’eau, le type de toilettes la
source d’énergie utilisée, l’état nutritionnel ensemble avec la diminution des maladies liées à
l’eau et à la malnutrition, ect. En effet, les études ont montré qu’en RD, la population rurale
compte pour 55,5% des habitants du pays (plus de 47 millions de personnes). La plus grande
partie de cette population habite dans des maisons vernaculaires construites avec des matériaux
locaux. 95,3% des ménages dans le milieu rural ont des sols en terre et/ou en sable, le reste de
matériaux (ciment et autres) étant très minoritaires. Plus de 80% des ménages ont des toitures
en chaume ou en paille, contre 11% en tôle galvanisée et 6,5% en tôle récupérée. La plupart des
maisons dans le milieu rural continuent donc à être construites avec des matériaux locaux et
des techniques constructives locales et maîtrisées par la population (Gutiérrez, 2019).

Par ailleurs, dans la campagne, près de la totalité des ménages cuisinent avec des combustibles
solides, dont 91% avec du bois. Près de 40% des ménages cuisinent à l’intérieur de la maison,
tandis que 1/3 le fait à l’extérieur et le reste dans un bâtiment séparé. Près de 3/4 des ménages
possèdent des terres agricoles et 55% des animaux de ferme. Au fil des années, la maison rurale

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s’est agrandie, on l’a surélevée, on a soigné la toiture et élargie la véranda (le cas échéant), on
y a ajouté des fenêtres et des portes en bois. Selon la taille et les moyens de la famille, il est
possible de trouver des maisons formées par une seule construction ou des concessions formées
le plus souvent de plusieurs constructions. La maison unique peut ne comprendre qu’une seule
pièce. Cette pièce sert à la fois de chambre à coucher, de cuisine, de grenier à provisions et de
remise à matériel. Les constructions peuvent avoir plus de chambres selon la taille et les
moyens de la famille. Plusieurs constructions servent à loger différents membres de la famille
et à stocker les biens, à recevoir les invités, à cuisiner (Gutiérrez, 2019), etc. En outre, Certains
types de revêtement du sol peuvent faciliter la propagation de certains germes, responsables de
maladies. En RDC, les résultats montrent que la majorité des ménages (81%) vivent dans un
logement où le sol est en terre/sable. En milieu rural, c’est la quasi-totalité des ménages (95 %)
qui vivent dans ces conditions comparativement au milieu urbain où cette situation concerne
près d’un ménage sur deux (49 %. La proportion des ménages ruraux qui vivent dans un
logement où le sol est en ciment n’est que de 2 %, contre 46 % dans les ménages urbains et 16
% dans l’ensemble des ménages. En milieu rural congolais, près de (68 %) de ménages
s’approvisionnent auprès d’une source non améliorée, principalement des sources non
protégées (49 %) et 12 % consomment de l’eau de surface. En 2007, la proportion de ménages
ruraux qui s’approvisionnaient auprès d’une source d’eau non améliorée était de 76 % et il
s’agissait principalement de sources non protégées (53 %) et dans 19 % des cas, les ménages
utilisaient pour boire de l’eau de surface. Il est indiqué également que (51 %) ménages
congolais s’approvisionne en eau auprès de sources non améliorées, en particulier les sources
non protégées (36 %) et 9 % boivent de l’eau de surface.

L’amélioration de la qualité de l’eau au moyen de certains traitements peut contribuer à réduire

les risques de contracter des maladies liées à une mauvaise qualité de l’eau. Au cours de l’EDS-
RDC II, des questions ont été posées aux membres des ménages pour savoir si l’eau de boisson
était traitée et quel traitement était utilisé pour assainir l’eau. Les résultats indiquent que la
quasi-totalité des ménages (96 %) ne traitent pas l’eau qu’ils consomment. Cette proportion est
plus élevée en milieu rural (99 %) qu’en milieu urbain (91 %). Seulement 0,7% ont de l’eau sur
place. 21,2% de la population urbaine utilise des toilettes améliorées non partagées contre
17,1% des habitants ruraux. Des toilettes améliorées partagées sont utilisées par 34,9% des
citadins contre 14,9% de la population rurale. Seulement 14 % des ménages ont accès à
l’électricité, avec un taux extrêmement bas de 0,4 % en milieu rural (Gutiérrez, 2019). Dans la
foulée, l’élimination inadéquate des excréments humains est associée à un risque accru de
contracter des maladies dont les maladies diarrhéiques et la poliomyélite. Les installations
sanitaires considérées comme adéquates sont les toilettes à chasse d’eau reliées à un système
d’égouts, à une fosse septique ou à une fosse d’aisances, les fosses d’aisances améliorées
ventilées, les fosses d’aisances avec dalle et les toilettes à compostage. Pour être considérées
comme améliorées, ces types de toilettes ne doivent être utilisées que par les membres du
ménage et donc non partagées. Les résultats concernant l’utilisation de toilettes par les ménages.
On observe que, dans l’ensemble, deux ménages sur trois (67 %) utilisent soit des toilettes non
améliorées (46 %), soit des toilettes adéquates mais partagées par deux ou plusieurs ménages
(21 %). Dans la majorité des cas, il s’agit d’une fosse d’aisances sans dalle (45 %). Les résultats
sur le logement en RDC révèlent également que 15 % des ménages n’ont pas de toilettes.
L’absence de toilettes est plus fréquemment observée en milieu rural (20 %) qu’en milieu urbain
(4 %). De même, la proportion de ménages qui utilisent des toilettes non améliorées est plus

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élevée en milieu rural (48 %) qu’en milieu urbain (40 %). Ainsi, dans l’ensemble, seulement
18 % des ménages, 21 % en milieu urbain et 17 % en milieu rural, utilisent des toilettes
améliorées et non partagées. Il s’agit principalement de fosse d’aisances avec dalle (16 %).
Concernant le nombre de pièces utilisées pour dormir, on observe qu’un peu plus des deux tiers
des ménages (69 %) utilisent, pour dormir, moins de 3 pièces (Mistre de la santé publique,
2014). Aucune différence importante n’est observée entre le milieu rural (70 %) et le milieu
urbain (67 %). Les enfants d’âge scolaire peuvent être utilisés comme indicateur de l’état
nutritionnel des ménages. Les enfants dont l’âge est compris entre 6 et 10 ans sont beaucoup
plus prédisposés au risque de malnutrition aigüe en milieu rural. Il en résulte des troubles
énergétiques graves dus au carence en iode, dont le goitre et bien d’autres maladies y relatives.
La République démocratique du Congo (RDC) a enregistré une augmentation de 25 % par
rapport à l'année dernière du nombre de personnes en phase 3 et plus de l'IPC, passant de 21,8
millions à 27,3 millions de personnes. Cette hausse est en partie expliquée par l'évaluation de
communautés supplémentaires. L'insécurité alimentaire en milieu rural atteindra un pic entre
novembre 2021 et 2022, eu égard à l’épuisement des stocks de nombreuses familles de petits
exploitants agricoles. La malnutrition infantile est très préoccupante. Près de 19 millions
d'enfants souffrent d'un retard de croissance dans la région, soit un sur trois. La prévalence des
retards de croissance est classée comme élevée ou très élevée par l'OMS. Les communautés en
situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle ont besoin d'une aide urgente sous forme de
transferts alimentaires et/ou monétaires. Les programmes de protection sociale et les filets de
sécurité sociale adaptés aux chocs doivent être renforcés, en tenant compte de la dimension du
genre (SADC, 2021).

Economie paysanne et conditions de vie des ménages en territoire de Masisi

Milieu d’étude
Le territoire de Masisi est une entité administrative déconcentrée de la province du Nord-Kivu
en République démocratique du Congo. Superficie : 4 734 km2 ; Coordonnées : 1° 24′ sud, 28°
48′ est ; Nombre de députés : 8 ; Province : Nord-Kivu. Le territoire de Masisi comprend deux
chefferies (Bahunde et Bashali); deux secteurs (Osso/Banyungu et Katoyi); cinq cités ou
grandes agglomérations (sake, Masisi centre, Kitshanga, Ngungu, Rubaya et Nyabiondo); dix-
neuf groupements repartis dans les différents secteurs et chefferies; et cent quatre (104)
villages (source : rapport 2014 de l’AT).
Principalement, les activités économiques en territoire de Masisi, sont les suivantes :
- Agriculture, Elevage (principalement de vaches), petit commerce, exploitation
artisanale des minerais, etc.
- Vivrière: Haricots, Manioc, Maïs, Pommes de terre, colocases, Patates douces,
Arachides, sorgho, Ananas, Paddy, Taro, petit pois,……
- Pérennes : Bananiers, Palmiers, caféier, Théier, quinquina ayant respectivement pour
noms scientifiques Musa so, Elaeis guinensis, cofea, Thea camelia, Chinconia officinalis.
L‘accès au tarritoire de Masisi se fait par voie routière. Le territoire est traversé par la route
nationale en terre et en moyen état qui part de la ville de Goma jusqu’à Minova (plus ou moins
50km). IL existe également des routes provinciales (221 km) et de routes de dessertes
agricoles (1289km) en terre et en très mauvais état.

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Les routes des dessertes agricoles (1289 km de voiries en terre) du territoire de Masisi sont en
très mauvais état et ne permettent pas l’évacuation des produits du bassin de production aux
centres de consommations.
La réhabilitation de la RN2, de routes provinciales, de routes de dessertes agricoles et de routes
vitales, faciliterait un échange commercial du territoire de Masisi avec les territoires voisins.
La motivation de producteurs en termes d’augmentation de leur niveau de production en dépend
substantiellement.
Le territoire de Masisi compte trois zones de santé (Masisi, Kirotshe et Mweso). Le territoire
compte trois hôpitaux de références (HGR de Masisi, HGR de Kirotshe et HGR de MWeso).
Ces trois hôpitaux fonctionnent par le financement des partenaires dont les principaux sont
MSF-Hollande, MSF-Belgique, ... L’accès aux soins de santé est gratuit à l’HGR de Mweso et
de Masisi. Tous les grands villages du territoire de Masisi ont au moins un centre de santé. La
distance moyenne entre les domiciles des ménages et les structures de santé est de 31 km.
Dans tout le territoire de Masisi, seule la partie sake, shasha, Bweremana et Kimoka est
alimentée en électricité. Seuls 816 ménages ont accès à l’électricité sur un total estimé à 151
293 ménages. Il existe également des ménages alimentés par de micro turbine hydroélectrique.
Toutes fois, il y a des projets en cours de construction d’une centrale hydroélectrique de Wau,
de Mweso et l’électrification de l’axe sake-kilolirwe-Matanda.
Chaque zone de santé du territoire de Masisi dispose d’un service d’hydraulique rural. Ainsi,
55% de ménages ont accès à l’eau potable dont 35% sont réellement desservis.
Sources d’approvisionnement : sources aménagées, fontaines et adductions gravitaires. Le
nombre de ménages qui ont accès diminue d’une année à une autre car il y a certaines fontaines
qui tombent en panne sans être réparées.
La plupart des cases sont en planches dans des grandes agglomérations. Cependant, il y a un
boom immobilier en dur qui s’observe ce dernier temps dans certaines grandes agglomérations
du territoire de Masisi (https://www.caid.cd/index.php/donnees-par-province-
administrative/province-de-nord-kivu/territoire-de-masisi/?secteur=marche, consulté le
03/04/2022 à 10h35’).

METHODOLOGIE

La présente étude se propose d’évaluer les conséquences de la variation d’une ou plusieurs

variables explicatives sur les conditions de vie des ménages. Si la variation ΔX d’une variable
(X) entraîne la variation ΔY les conditions de vie (Y), alors Y est une fonction de X et on a
𝑌 = 𝑓(𝑋). Ainsi, les conditions de vie de ces ménages (Y) est une fonction, entre autre, des
variables indépendantes (Xi) suivantes : Existence des routes de desserte agricole, état des
routes de dessertes agricoles, Type de production, Type de main d’œuvre pour produire ;
Revenu agricole, Prix des produits agricoles, Existence des machines pour labourer, récolter et
transformation des produits primaires en produits manufacturés ; Existence des coopératives
agricoles et d’octroi des crédits ; existence des écoles primaires, secondaires et universitaires
dans l’entité ; le raccordement de l’entité en énergie électrique, eau ; existence des structures
sanitaires ; l’usage de TIC, etc.

Nous avons réalisé notre enquête à l’aide d’un questionnaire administré aux ménages. Nous
nous sommes entretenus exclusivement avec les Chefs de ménages, qui, généralement
pourraient fournir les informations nécessaires concernant l’économie paysanne et le
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développement du territoire, et qui, toutefois, font face à la pauvreté absolue ayant détérioré la
situation socio-économique des exploitants agricoles. Par ailleurs, les données récoltées ont
fait l’objet d’un contrôle de cohérence avant d’être exploitées.

Le questionnaire administré aux ménages comportait les rubriques suivantes : identification de

l’enquêté, description de l’économie paysanne et conditions de vie des ménages en territoire
de Masisi.
Les rubriques identification de l’enquêté, description de l’économie paysanne et développement
du territoire de Masisi, nous ont permis d’évaluer l’incidence de l’économie paysanne sur les
conditions de vie des ménages.
La rubrique structure de l’économie a été envisagée pour bien appréhender la situation actuelle
des conditions de vie des ménages ruraux. Nous avons à ce niveau, beaucoup plus été préoccupé
par les variables indépendantes telles que présentées précédemment.

Réalisation de l’enquête
L’enquête proprement dite a été effectuée du 20 Avril au 20 Mai 2022 par nous-mêmes. Quant
à elle ; la population de l’étude est constituée des chefs des ménages, agriculteurs opérant en
territoire de Masisi. Ces derniers, en plus d’être agriculteurs, pourraient exercer bien d’autres
activités pour de raison de survie. Par ailleurs, la taille de l’échantillon sera limitée à 192
ménages tirés de manière aléatoire et répartis sur la collectivité chefferie de Bahunde et le
secteur Osso Banyungu, considérant que tout le monde a les mêmes caractéristiques et chances
d’être sélectionné et se retrouver dans l’échantillon. En effet, considérant que l’activité
économique paysanne est à prédominance agricole, il a été avantageux de sélectionner un
échantillon représentatif des exploitants agricoles au sein de chaque entité. Nous avons divisé
la population en groupes homogènes appelés groupements qui sont mutuellement exclusifs,
puis avons sélectionné dans chaque strate des échantillons indépendants. Nous nous sommes
ainsi proposés de tirer aléatoirement 32 enquêtés par groupement. A noter que l’enquête porte
sur les 3 groupements de la collectivité chefferie de Bahunde, c’est-à-dire 96 ménages ; et les
3 groupement du secteur Osso Banyungu, soit 96 ménages enquêtés. Précisons que par
groupement, avons-nous enquêté les villages répartis de la manière suivantes.

Dans le Secteur Osso Banyungu, en groupement Biiri, les localités qui suivent ont été
enquêtés : Tunda et Kalinga, où nous avons administré 32 protocoles, soit 16 par localité. Par
ailleurs, en groupement Bapfuna, avons enquêté Miancha et Busike et y avons enquêté par
localité 16 ménages, soit 32 pour l’ensemble du groupement. En fin, en groupement Banyungu,
Miano et Burora, sont là les localités enquêtées et y avons enquêté par localité 16 ménages.
Par ailleurs, en ce qui concerne la collectivité chefferie de Bahunde, nous avons enquêté en
groupement Matanda les localités dont Matanda/Bitonga (Kinduzi, Nyakajanga, Gatovu et
Gasiza) et Nyamirazo où avons administré par localité 16 protocoles. En groupement
Muvunyi/Shanga, les localités dont Kiluku (Bitaba, Busheke) et Kabase ont été visité et y avons,
par localité, enquêté 16 ménages . Il en est en fin de même pour le groupement Ufamundu 1er,
où avons enquêté 32 ménages à Ngungu.

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La figure ci-contre nous en donne plus d’aperçu par rapport aux localité visitées.

Figure 1: Localités enquêtées en territoire de Masisi

En effet, l’échantillon a été fixé sur base de la formule reprise dans les lignes qui suivent
(Giezendanner François Daniel, 2012). En effet, le nombre de ménages pour tout le territoire
𝑍 2 (𝑝.𝑞)
n’étant pas connu, nous avons retenu la formule ci-contre (Anderson et ali, 2010) : 𝑛 ≥ 𝛼 𝑒 2
Avec 𝑛 : Taille de l’échantillon ; 𝑍𝛼 , le paramètre lié au risque d’erreur et qui est égal à 1,96
pour un risque d’erreur de 5% ,p est la prévalence attendue des personnes présentant
l’événement ; 𝑞 = 1 − 𝑝; est le complément à l’unité de p ; 𝑒, la précision absolue souhaitée
(Marge d’erreur que l’on se donne pour la grandeur que l’on veut estimer, par exemple on veut
connaître la proportion réelle à 7,1% près : cette marge d’erreur a été prise sur la base des coûts
de l’enquête) et ; 𝑝, la prévalence attendue de l’événement dans la population (lorsque p est
inconnue, on utilise p = 0.5) (Surveymonkey, 2022).
Ainsi donc,
(1,96)2 (0,5)(1−0,5)
𝑛≥ ≥ 191 ≈ 192
(0,071)2
Il convient de mentionner que pour une bonne répartition de l’échantillon sur notre milieu
d’étude avons arrondi notre échantillon à 192 et, pour collecter les données inhérentes à notre
étude, nous avons d’abord fait la pré-enquête et l’enquêté proprement dite. La pré-enquête avait
pour visée de procéder au pré-test du questionnaire. Par la suite, le questionnaire a été simulé
auprès de 30 agriculteurs pour s’assurer du niveau de compréhension du questionnaire. Cette
étape a permis la reformulation, suppression et/ou ajout de certaines questions. Les enquêteurs
ont été formés et ont effectué une seconde préenquête avant l’enquête proprement dite. Le pas
de sondage pour contacter les enquêtés était de 10. Cette technique nous a permis de ne pas
interroger les gens d’une même famille ayant la même information, situation qui réduirait la
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variabilité. A défaut de trouver le chef du ménage, son épouse pouvait répondre au
questionnaire. Ensuite, une enquête transversale a ainsi été menée grâce à des entretiens directs
par questionnaire d'enquête structuré et par groupe de discussion avec les producteurs. Mais
aussi par une observation libre et participante des champs de producteurs et autres unités de
production des ménages.

Ce faisant, deux types de données ont été collectés : les données primaires et les données
secondaires. La collecte des données primaires a été menée à l’aide d’un questionnaire
d’enquête, les entretiens se déroulaient au sein des ménages des agriculteurs, leur concession
comme en dehors de celles-ci, en se servant d’un questionnaire d’enquête. Par ailleurs, les
données secondaires ont été collectées par rapport à certaines observations ayant retenu
l’attention du chercheur.

Partant, avec les producteurs agricoles et autres agents économiques, il a été question
d’identifier des aspects relatifs aux caractéristiques sociodémographiques, l’importance
socioéconomique de la production des différentes exploitations, les conditions de vie des
ménages agricoles eu égard aux services sociaux auxquels accèdent les populations rurales
enquêtées. Les données primaires concernaient les caractéristiques structurelles du territoire,
dont l’existence et l’état des routes de dessertes agricoles dans l’entité, le mode de transport de
la production agricole, la conservation de la production agricole ensemble avec l’existence des
marchés agricole dans l’entité, la vente des produits agricoles, le type de production et la main
d’œuvre, la transformation des produits primaires en biens manufacturés avec l’industrie, les
machines, l’existence des coopératives agricoles, les institutions de microfinance à même de
donner des crédits aux agriculteurs, l’existence des écoles primaires, secondaires et
universitaires dans l’entité, le type de structure sanitaire existant dans l’entité. Le
développement supposant non seulement la transformation des structures, il suppose également
l’amélioration des conditions de vie des ménages ; en effet, les caractéristiques socio-
économiques des ménages ont beaucoup plus aussi retenu notre attention. De ces
caractéristiques socio-économiques, notons, la Taille du ménage, le nombre d’actifs agricoles,
l’âge, le niveau d’instruction, l’accès aux crédits et autres services techniques, etc, l’éducation
des enfants, les investissements durables ; le revenu des exploitants agricoles, la conservation
de la production agricole, le type de logement détenu, l’utilisation des TIC (Technologie de
l’Information et Communication).

Les variables de l’étude

L’évaluation de l’effet de l’économie paysanne sur les conditions de vie des ménages en
territoire de Masisi donne l’information sur la probabilité que les conditions de vie des ménages
s’améliorent eu égard aux effets d’entrainement de la nature de l’économie paysanne du
territoire. Partant, la démarche a consisté en la détermination d’abord des variables explicatives
de l’amélioration des conditions de vie des ménages, considérant la significativité des variables
pour les différents facteurs considérés. Rappelons que les variables explicatives ont été
regroupées en six facteurs, dont les facteurs sociodémographiques, la structure de l’économie
paysanne, l’accès aux services essentiels, les activités commerciales et transport des biens et
personnes, le niveau de cloisonnement des villages, la force de travail. La significativité des
variables a été décidée sur base de la probabilité associée à la statistique du chi2 égale à 0,05
pour l’ensemble du modèle au seuil de 95%. Les variables retenues pour chaque groupe de

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questions, ont au moins un (P>|z|), c’est-à-dire, un terme d’erreur inférieur ou égal à 0,05 au
seuil de 95%. Par la suite, les variables significatives pour chaque groupe de question (facteur),
ont fait objet d’une régression multinomiale. En fin, une régression « backward » a été faite en
vue de l’obtention d’un modèle expert pour lequel le coefficient d’AKAIKE est le plus faible.
Ce coefficient est un indice statistique permettant de mesurer la bonté d’un modèle
économétrique. Mieux, c’est quand ce coefficient est faible. Après, avons procédé au retriait
des variables moins significatives une après une en vue de la réalisons du modèle optimal.

Variable dépendante
Notre étude retient une seule variable dépendante composite, il s’agit des conditions de vie des
ménages. Celle-ci, est une variable composite réalisée sur base d’une carte factorielle,
regroupant dix-huit dimension des composantes qui suivent : « Maladies liées à l’eau, maladies
liées à la nutrition, l’état nutritionnel, l’occupation du logement, les sources d’énergies, les
sources de l’eau, le type de logement détenu et le type de toilettes. Le premier axe du plan
factoriel nous en restitue près de 16 % d’inerties de l’ensemble des variables prises en compte
pour la construction de l’index composite « conditions de vie ». Par rapport à la construction
de l’index, les coordonnées des individus, constituent les scores de notre variable conditions
des vies des ménages. Ces scores prenant les valeurs aussi bien négatives que positives, l’index
a été subdivisé en 5 classes d’amplitude égale avec pour modalités : la plus basse, la seconde,
la moyenne, la quatrième et la plus élevée. En effet, cet index cherche à expliquer la probabilité
que les conditions de vie des ménages s’améliorent. Notons ici que les conditions de vie tiennent
à la satisfaction des besoins fondamentaux (alimentation, santé, éducation), une réduction des
inégalités, de la pauvreté, ect. comme François Perroux l’a montré (Brasseul J. e.-M., 2016).
L’Analyse en Correspondances Multiples (ACM) est un cas particulier de l’analyse factorielle.
L’objectif de cette méthode est de mettre en évidence et de décrire des associations entre des
variables catégorielles (nominales ou ordinales), entre des modalités de différentes variables et
ultimement, entre des individus ou des unités statistiques (Benzécri, 1973). En fait, l’ACM est
aux variables qualitatives ce que l’Analyse en Composantes Principales est aux variables
quantitatives. Généralement, une ACM est réalisée à partir d’un tableau disjonctif complet ou
d’un tableau de Burt. Techniquement, l’ACM permet de projeter et donc de représenter un
nuage de points situé initialement dans un espace de très grande dimension dans un sous-espace
optimal de dimension inférieure en ne conservant que l’essentiel de l’information. Elle permet
aussi d’élaborer des variables quantitatives que sont les coordonnées des individus sur les
principaux axes de l’analyse, dont l’interprétation est guidée par les variables actives qui y
contribuent le plus. Par rapport à nos objectifs, l’ACM va permettre d’estimer les coefficients
de pondération des modalités des différents indicateurs retenus et les coordonnées prédites pour
chaque individu sur les axes choisis (Greenacre, 2007). Elle permet en effet d'aboutir à des
cartes de représentation sur lesquelles on peut visuellement observer les proximités entre les
catégories des variables qualitatives et les observations.

Construction de l’index conditions de vie des ménages

En vue de de la construction de l’index conditions de vie des ménages, la procédure tient à la
démarche initiale qui suggère de créer des assises théoriques ou conceptuelles pour l’indicateur
synthétique jusqu’à la validation de celui-ci en le mettant en lien avec d’autres variables. En
effet, les études ont montré qu’un solide cadre théorique constitue le point d’ancrage pour la
création d’un index. Il convient d’avoir une bonne définition du concept utilisé et une

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détermination claire des dimensions qui le composeront et des critères de sélection des
indicateurs. Plus particulièrement, la définition adoptée doit bien rendre compte de ce qu’on
cherche à mesurer, mais aussi être en lien avec la ou les théories interpellées par l’objet et les
dimensions et indicateurs retenus.

Dans son rapport sur les enquêtes démographiques et de santé, le ministère de santé publique
en République Démocratique du Congo (Mistre de la santé publique, 2014), présente les
approches qui permettent de mesurer le concept « conditions de vie des ménages ». Il ressort
que celle-ci est mesurée par la source d’approvisionnement en eau selon que celle-ci est
protégée ou non dans le logement où elle est privée ou publique ; le Types de toilettes utilisées,
considérant que l’élimination inadéquate des excréments humains est associée à un risque accru
de contracter des maladies. Pour être considérées comme améliorées, ces types de toilettes ne
doivent être partagées. Par ailleurs, la mesure retient aussi les Caractéristiques des logements
détenu par le ménage. Les conditions de vie pour en être améliorées, le ménage doit être
propriétaire du logement et avoir accès à l’électricité comme source d’énergie. Certains types
de revêtement du sol peuvent faciliter la propagation de certains germes, responsables de
maladies. Pour être considéré comme amélioré, le type de revêtement du sol des logements doit
être en ciment. En outre, la mesure des conditions de vie tient à l’amélioration de l’état
nutritionnel, à la diminution des maladies liées à la malnutrition et à l’eau. Partant, certains
critères entrent en ligne de compte de la détermination de l’index. Ces derniers doivent ainsi
permettre d’identifier les indicateurs qui rendent compte correctement du phénomène étudié
(OCDE, 2008). En outre, ce qui est important, selon nous, est le fait que les indicateurs retenus
doivent mesurer réellement les caractéristiques des conditions de vie des ménages en milieu
rural.

Partant, les lignes qui suivent renseignent sur les indicateurs retenus dans le cadre de la
construction de l’index.
Ci-dessous, le plan factoriel de la variable dépendante :

Figure 2: Carte factorielle de l'ACM sur la construction de l'index composite des conditions de
vie des ménages

D’après cette carte factorielle, nous constatons que les variables Maladies liées à l’eau, maladies
liées à la nutrition, l’état nutritionnel, le statut du logement ainsi que les sources d’énergies sont
plus corrélés au premier axe qu’au deuxième alors que les autres variables de cette carte en

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l’occurrence les sources de l’eau, Occupation de logement détenu, types de toilettes sont plus
corrélées au deuxième facteur qu’au premier. Le premier axe restitue près de 16 % d’inerties
de l’ensemble des variables prises en compte pour la construction de l’index composite
« conditions de vie ».

Dans la construction de l’index, les coordonnées des individus, constitueront les scores de notre
variable conditions des vies des ménages. Ces scores prenant les valeurs aussi bien négatives
que positives, cet index a été subdivisé en 5 classes d’amplitude égale avec pour modalités : la
plus basse, la seconde, la moyenne, la quatrième et la plus élevée ; comme dit précédemment.
De façon détaillée, La carte factorielle se présente comme suit :

Figure 3: Biplot de l'ACM dans la construction de la variable conditions de vie des ménages
On se rend compte que plusieurs individus se concentrent sur le premier axe. Ce qui traduit que
le premier axe retourne plus d’informations (ici représentées par l’inertie) ; ce qui permet de
construire notre index couché sur ledit axe.

Pour illustration, on se rend aussi compte que le deuxième axe oppose les ménages utilisant les
sources d’eau non protégées des sources protégées. En effet, il ressort que les ménages utilisant
les toilettes communes ou faisant leurs besoins dans la nature, utilisent aussi les bois comme
sources d’énergie et ces derniers sont pour la plupart des cas locataires ou ont un statut
d’affermage. Ils sont généralement en désaccord par rapport à la diminution des maladies liées
à l’eau, à la nutrition et à l’amélioration de leur état nutritionnel.

Par ailleurs, les ménages utilisant des sources d’eau protégées, ont le panneau solaire et
l’électricité pour source d’énergie, ils sont propriétaires des logements et ont des WC et latrines
améliorées privées. En outre, il ressort du même plan factoriel que ces mêmes ménages
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détiennent des logements soit en planche ou en dur et sont d’accord de l’amélioration de leur
état nutritionnel et de la diminution des maladies liées à l’eau et à la malnutrition.

Variables indépendantes
En vue de l’appréciation des conditions de vie des ménages en territoire de Masisi, les variables
utilisées sont de six natures : les facteurs sociodémographiques, la structure de l’économie,
l’accès aux services essentiels, les activités commerciales et transport des biens et personnes,
le niveau de cloisonnement des villages, la force de travail. Ces facteurs renferment des
indicateurs de divers natures. Les uns sont catégoriels, d’autres ordinaux et d’autres quantitatifs.
Les lignes ci-dessous donnent une vue globale sur les variables exogènes. Ces variables sont
entre autre liées à la collectivité de l’enquêté, l’âge de l’enquêté, le genre, l’occupation
principale, le statut matrimonial du chef ménage, la taille du ménage, le niveau d’étude le plus
élevé dans le ménage, la religion, l’existence des routes des dessertes agricoles dans le village,
l’état des routes des dessertes agricoles, l’entretien des routes dans le village, le regroupement
en coopératives agricoles, l’existence des écoles dans l’entité, la perception de la performance
des élèves par les parents et estimation de la qualité des écoles, l’augmentation et/ou
amélioration des structures scolaires ces cinq dernières années dans le village, le type de
structure sanitaire dans le village, la suffisance des structures sanitaires existantes dans l’entité
pour les différents cas de maladie, l’utilisation de la Technologie de l’Information et
Communication (TIC, consommation internet, etc.), les facteurs déterminant la désarticulation
des structures économiques, la suffisance de la Superficie du terrain agricole, le temps mis pour
aller s’approvisionner en eau en minutes, l’amélioration du revenu agricole, l’amélioration du
revenu global, la manière dont les produits agricoles sont transportés du village vers le marché,
le coût de transport pour aller au marché, la conservation des produits agricoles, l’existence des
marchés agricole dans l’entité, l’appréciation de l’écoulement des produits agricoles, le type de
production, la possession des machines pour labourer ( récolter et/ou transformer les produits
agricoles), le lieu où les produits agricoles sont généralement écoulés, la pourriture des produits
agricoles, l’accès au crédit, le donateur du crédit, le temps mis pour accéder au Marché, le temps
mis pour accéder à l’hôpital en minutes, la chute des Prix des produits agricoles dans
l’ensemble, la satisfaction par rapport aux prix agricoles dans le village, la vente de la
production agricole, la main d’œuvre pour produire, le coût de la main d’œuvre annuelle, la
main d’œuvre pour les exploitations agricoles annuelles.

Outils d’analyse et traitement des données

Dans le courant de la présente étude, après dépouillement avec SPSS 26, les données ont été
traitées et analysées sur base du logiciel R et l’analyse statistique uni et bi-variée,
économétrique ont été mises à contribution.

L’analyse statistique
L’analyse statistique a essentiellement permis de décrire l’ensemble des données en présentant
des tableaux pour nos différentes analyses uni et bi-variées ayant porté sur les variables
qualitatives et en dégageant les mesures de tendance centrale et de dispersion (moyenne,
médiane, écart type, …) et pour les variables quantitatives, évaluer la possibilité que l’économie
paysanne classe le ménage dans le quintile conditions de vie élevées. Par ailleurs, le test de Khi-
deux a été appliqué.

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L’analyse économétrique
Cette étude vise, entre autres, à évaluer les déterminants de l’amélioration des conditions de vie
des ménages à partir de l’économie paysanne. L’analyse économétrique a en effet permis
d’identifier les variables importantes entrant en ligne de compte de l’explication du phénomène
étudié qu’est, les conditions de vie des ménages.

Ce faisant, la variable à expliquer étant un indice composite du type de logement détenu par le
ménages, la source de l’eau, le type de toilettes, la source d’énergie, le mode d’occupation du
logement, l’amélioration de l’état nutritionnel, la diminution des maladies liées à l’eau, à la
malnutrition ; l’Analyse en Composantes Multiples est la méthode ayant permis d’évaluer
l’effet de l’économie paysanne sur les conditions de vie des ménages en territoire de Masisi.
Ainsi, celle-ci a, au travers de la régression logistique multinomiale, aussi permis d’en faire
l’analyse multi-variée explicative appropriée. En effet, la régression multinomiale est une
extension de la régression logistique aux variables qualitatives à trois modalités ou plus, la
régression logistique ordinale aux variables qualitatives à trois modalités ou plus qui sont
ordonnées hiérarchiquement. La régression logistique multinomiale est une extension de la
régression logistique aux variables qualitatives à trois modalités ou plus. Dans ce cas de figure,
chaque modalité de la variable d’intérêt sera comparée à la modalité de référence. Les odds
ratio seront donc exprimés par rapport à cette dernière (Barnier, 2013). Il s'agit de modéliser
l'effet d'un vecteur (x1, x2, …, xn) de variables sur une variable composite Y.

Dans le courant de la présente étude, la variable dépendante conditions de vie des ménages »
permet d’avoir une idée sur la vie socio-économique des ménages en milieu rural selon que les
facteurs de l’économie paysanne leur donnent la chance d’avoir des conditions de vie élevées.
Pour cette variable dépendante, les quintiles sont classés de la manière suivante : conditions de
vie « les plus basses, les secondes, moyennes, quatrièmes et les plus élevées », selon que
l’économie paysanne donne plus de chance ou pas aux ménages ruraux d’améliorer les
conditions de vie. Il est précisément question d’estimer l’effet des variables indépendantes
associées aux conditions de vie. Le modèle est donc l’outil que le modélisateur utilise lorsqu’il
cherche à comprendre et à expliquer des phénomènes. Pour ce faire, il émet des hypothèses et
explicite des relations (Bourbonnais Régis, 2015).

Dans le but de tester la validité du modèle (la qualité d’ajustement du modèle, le test de Hosmer
et Lemeshow a été utilisé. Plus ce test est significatif, plus on se réserve d’affirmer que la qualité
d’ajustement est bonne et quand il n’est pas significatif, on est poussé à dire que la qualité
d’ajustement est bonne. Ce test sera appuyé par la surface en dessous de la courbe ROC. Plus
cette surface est proche de 1, plus le modèle est bien ajusté. Dans le cas contraire, le modèle est
mal ajusté (Gujarati, 2003). Dans le courant de la présente étude, nous avons l’aire de la courbe
ROC permettant d’en évaluer la qualité du modèle.

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Figure 4: courbe ROC

L’aire de la courbe ROC étant de 0,79 supérieure à 0,7, les variables explicatives du modèle de
la régression logistique prédisent bien les conditions de vie des ménages. Par ailleurs, l’indice
de Gini étant de 0,6, il traduit une économie paysanne inégalitaire.

Tableau 1: Test de Lemershow sur la qualité de l’ajustement du modèle

Statistic 6.94677
degrees of freedom 7
p-value 0.43444
Étant donné que la P-value est supérieure au seuil de signification de 5%, nous adoptons
l’hypothèse nulle selon laquelle le modèle de prédiction est de bonne qualité. Cela implique
que nos variables explicatives expliquent les conditions de vie des ménages.

Partant, la régression étant logistique, la qualité de prédiction du modèle a été mise à

contribution afin de voir le pourcentage des données mieux classées. La littérature recommande
que ce pourcentage soit d’au moins 70% pour prétendre aux bons ajustements (Stafford et
Bodson, 2006). Sur cette base, la régression logistique a été mobilisée pour appréhendée la
relation entre l’économie paysanne les conditions de vie des ménages en territoire de Masisi.
Sous cet angle, le modèle est de la forme :

𝐘 = 𝜶𝟎 + 𝜷𝑿𝒊 + 𝜺 où 𝐘 représente les conditions de vie des ménages, 𝑋𝑖 les variables

indépendantes issues des différents facteurs de l’économie paysanne. Le modèle a été vérifié à
l’aide des effets directs. L’importance de chaque variable était liée directement à son p-value
ainsi qu’à la probabilité y relative.

Modèle économétrique
La présente section se propose de faire l’évaluation de l’effet de l’économie paysanne sur les
conditions de vie des ménages du territoire de Masisi. Il sera ainsi donc question de brosser sur
la régression multinomiale.

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Tableau 2: Modèle économétrique
Caractéristique OR1 95% IC1 p-valeur
Existe-t-il des routes de desserte agricole
dans votre village (EXISTENCROUT)?
Non — —
1,16 –
Oui 2,21 4,24 0,016
Utilisez-vous la technologie de l’information et
Communication (TIC, consommation internet, etc.)
(UTILISATECHNOLOG) ?
Non — —
1,31 –
Oui 2,96 6,88 0,01
Temps pour aller s’approvisionner en
eau en heures (minutes) (TEMPSEAU)
Moins_30 — —
0,31 –
plus_30 0,58 1,10 0,1
Amélioration de votre revenu agricole (REVENAGRI)
Non — —
3,07 –
Oui 6,58 14,6 <0,001
Existence des marchés agricole dans l’entité (MARCHAGRI)
Non — —
1,19 –
Oui 2,5 5,37 0,017
Appréciation de l’écoulement des produits agricoles
(ECOULPROD)
Difficile — —
1,29 –
Facile 3,15 7,86 0,012
Type de production (PRODUCT)
Agricole — —
Industrie 6,4 0,76 – 142 0,13
R² de Nagelkerke
0,51

Du tableau ci-haut, il ressort que, les facteurs de l’économie paysanne entrant en ligne de
compte de la détermination des condition de vie des ménages sont l’existence des routes de
desserte agricole dans le village (EXISTENCROUT), l’utilisation de la Technologie de
l’Information et Communication (UTILISATECHNOLOG) par le ménage, l’amélioration du
revenu agricole (REVENAGRI), l’existence des marchés agricole dans la localité
(MARCHAGRI) et l’appréciation que le ménage fait de l’écoulement des produits agricoles
(ECOULPROD). La significativité de ces variables dans l’explication des conditions de vie
des ménages tient à valeur de la p-value, valeur devant essentiellement être inférieure au seuil
de 5% en vue de l’explication du phénomène étudié.

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Ainsi, il ressort du modèle optimal que, l’existence des routes de dessertes agricoles dans un
village (EXISTENCROUT) en territoire de Masisi augmente de 2,21 fois la chance des
ménages à pouvoir améliorer leurs conditions de vie. Par ailleurs, les localités non connectées
aux réseaux routiers ont plus de probabilité à se retrouver dans une situation des conditions de
vie difficile. Pourtant, la route précède le développement », dit-on. Mais, en mauvais état, la
route devient un facteur limitant pour le développement. Généralement, les campagnes
attendent l'amélioration des pistes rurales pour les sortir de la pauvreté. En effet,
l'investissement en infrastructures routières s'est affaibli en milieux ruraux du territoire de
Masisi, considérant qu’un nombre non négligeable de ménages se situent dans des collectivités
sans voies routières (69 ménages enquêtés) et ceux connectés à ces dernières en ont en mauvais
états (101 ménages). Il ressort aussi des analyses que, l’entretien des routes qui se fait très
rarement (55 ménages) et parfois (32 ménages), empêche la circulation campagnes-villes, faute
de la dégradation avancée des routes. Ainsi, pour la plupart de cas, les villages souffrent de
l’impraticabilité des routes. En saison pluvieuse, il faut des journées aux camions pour parcourir
la distance Goma-Masisi et les autres centres de consommation. La traversée des nombreux
ponts en bois exige assez de patience et de sang froid aux transporteurs. Ce qui fait perdre des
journées aux automobilistes. Les impacts socioéconomiques sont considérables. Le rapport
entre la vulnérabilité actuelle de la population rurale et la dégradation avancée des routes est
une question cruciale considérant que la mobilité est un facteur primordial pour la mise en
valeur des territoires et pour tout dire du développement humain ». Mais, la dégradation avancée
des routes constitue aujourd'hui un frein aux relations normales entre Ville et les campagnes
(Abdou, 2011).

En outre, de la même étude, il ressort que l’utilisation de la Technologie de de l’Information et

Communication (UTILISATECHNOLOG) par le ménage, est explicative des conditions de
vie. En effet, le recourt à la Technologie de l’Information et Communication augmente 2,96
fois la chance du ménage rural en territoire de Masisi à pouvoir améliorer les conditions de vie,
eu égard aux infirmations diverses auxquelles accèdent celui-ci. Les TIC offrent un potentiel
incroyable pour faciliter la formation des populations agricoles et les aider dans leurs tâches
quotidiennes. Les gens peuvent avoir accès aux prix des produits agricoles et proposer des
offres d'achat ou de vente par SMS, l’information rapide et facile sur les maladies et leur
prévention, ect. (Roberge, 2009). En territoire de Masisi, l’étude révèle que 136 ménages sur
192, n’utilisent pas la technologie de l’information et communication. Seuls 56 ménages sur
l’ensemble de 192, utilisent la Technologie de l’Information et Communication. Ce qui réduit
la chance, pour la plupart des ménages, à améliorer les conditions de vie, pourtant, les
technologies pourraient aider à améliorer les conditions de vie, à maintenir et stimuler le
développement des activités en milieu rural, elles sont encore parfois moins accessibles et
surtout moins utilisées (Combaz, 2009).

En outre, de la régression ci-haut, il ressort que les conditions de vie des ménages dépendent
du revenu agricole (REVENAGRI) réalisé sur base des prix sur le marché. Les études ont
montré que le contexte social des régions rurales reste profondément marqué par la faiblesse de
revenus agricoles, l’extension du chômage et de la pauvreté (Bessaoud, 2006). Le territoire de
Masisi n’en étant pas épargné, l’accès difficile au marché et le cloisonnement des localités, ont
fait que, pour la plupart des ménages, les revenus agricoles ne connaissent pas des

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améliorations. Pourtant, au seuil de signification de 5%, les résultats de l’étude montrent que
les ménages ruraux, bien que minoritaires, ayant connu une amélioration du revenu, ont 6,58
fois la chance d’améliorer les conditions de vie sous ses déférentes dimensions telles que
présentées précédemment. Plus souvent, dans nombre de milieux ruraux africains, les revenus
agricoles ne permettent plus aux familles de subvenir à leurs besoins fondamentaux. Ainsi, face
à la menace d’insécurité alimentaire, aux besoins croissants de ressources monétaires
(éducation, santé, etc.), aux risques liés aux parcours de la vie et à l’exploitation agricole, les
ménages sont contraints de diversifier leurs sources de revenu. Pour avoir davantage de revenus
monétaires, ils vendent leur force de travail hors de l’exploitation familiale. Les modes
d’organisation économique se trouvent alors modifiés et les ménages doivent opter pour de
nouvelles stratégies à court, moyen ou long terme dans leurs activités productives
(Andrianantoandro., 2013). D’où la nécessité qu’il y a de mettre en place un cadre qui puisse
permettre à au ménages la réalisation des revenus signifiants en vue de leur bien-être d’abord,
du développement de l’entité ensuite.

En effet, l’existence des marchés agricoles en milieu rural (MARCHAGRI) est au cœur de la
régulation du système agricole, étant donné l’isolement géographique et les faibles moyens
d’intervention de l’État. Il joue également un rôle central dans la gestion des crises alimentaires,
compte tenu du caractère aléatoire et limité des stocks en produits alimentaires (Janin, 2006).
On accorde une plus grande attention désormais aux inégalités individuelles d’accès au marché
au sein des ménages ruraux. Par ailleurs, l’accès au marché par les ménages en territoire de
Masisi est l’une des questions récurrentes et jonchée d’énormes contraintes. Des analyses
contenue dans le tableau ci-haut, il ressort que le marché joue un rôle crucial dans l’amélioration
des conditions de vie. Au p-value inférieure à 5% de significativité, de la régression
susmentionnée, il se réalise que les ménages ruraux ayant la chance d’accéder au marché
agricole, ont 2,5 fois la chance d’améliorer les conditions de vie comparativement à ceux n’y
accédant pas. En effet, si un paysan qui apporte sa production sur le marché n’a pas d’autre
option que de la vendre ou de la rapporter à la maison, son pouvoir de négociation s’en trouve
affaibli et il vendra presque à coup sûr à bas prix. Le marché agricole permet la possibilité de
stockage à court terme, à un prix très bas et les paysans peuvent donc mieux négocier avec les
marchands car ils savent que s’ils ne vendent pas, ils pourront toujours stocker leur récolte au
marché, revenir dans un jour ou deux et reprendre la négociation (Valleur, 2009). Ce qui permet
aux paysans d’améliorer durablement les conditions dans lesquelles sont commercialisés les
produits agricoles afin d’en obtenir une rémunération plus juste et obtenir un meilleur prix pour
les produits agricoles, une fois les infrastructures de marché proches de leurs exploitations et
apportant des services dont ils ont besoin, y développées.

En fin, l’étude révèle que la difficulté des ménages à écouler les produits agricoles
(ECOULPROD) sur un marché, réduit la chance d’améliorer les conditions de vie. En effet,
l’impraticabilité des routes des dessertes agricoles ensemble avec la quasi-absence des marchés,
ont des conséquences dévastatrices pour les petits exploitants agricoles dont la désorganisation
des chaînes d’approvisionnement, l’accès difficile aux semences, engrais et services,
empêchant les agriculteurs d’être prêts à temps pour les périodes de végétation. L’une des
conséquences majeures restent aussi l’écoulement de la production agricoles. Ce qui influe
cependant négativement sur les conditions de vie des ménages. En outre, ces restrictions
structurelles inhérentes à la distribution des produits, empêchent les paysans de se rendre sur

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les marchés pour écouler leurs produits. Les organismes publics et les agences de crédit privées
ont encore réduit leur aide, déjà limitée, aux petits exploitants. Pourtant, partant de la régression
susmentionnée, il ressort que les ménages écoulant facilement les produits agricoles, ont 3,15
fois la chance d’améliorer leurs conditions de vie comparativement à ceux en éprouvant des
difficultés. D’où, la nécessité qu’il y a de la part du gouvernement à aménager le circuit de
distribution des produits agricoles en milieux ruraux du territoire de Masisi.

De la régression ci-haut, le graphe ci-contre nous donne plus d’aperçu relatif à l’effet de
l’économie paysanne sur les conditions de vie des ménages.

Figure 5: Représentation graphique du modèle

Du graphe ci-aut, il ressort que les conditions de vie des ménages dépendent, au seuil de
signification de 5%, de l’existence des routes des dessertes agricoles dans les localités du
territoire, l’utilisation de la Technologie de l’Information et Communication par les ménages,
l’amélioration du revenu agricole, l’existence au sein de la localité du marché agricole et de la
facilité à écouler les produits. En effet, les politiques visant l’amélioration des conditions de vie
des ménages en tiendraient beacoup plus compte en vue du bien-être des ménages. Plus les
ménages cconnaissent des méliorations relatives aux divers facteurs précités, plus élevée seront
ses conditions de vie.

CONCLUSION

L’économie paysanne étant à prédominance agricole en territoire de Masisi, les conditions de

vie des ménages, en dépendent grandement. L’agriculture est un secteur déterminant des
activités économiques des ménages ruraux et un « refuge » pour les autres agents économiques
évoluant dans bien d’autres secteurs et recourant à l’agriculture en vue de la survie.

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Ce faisant, au terme de ce travail ayant porté sur « l’économie paysanne et conditions de vie
des ménages en territoire de Masisi », la question au centre de l’étude était d’évaluer l’incidence
de l’économie paysanne sur les conditions de vie des ménages ruraux. Il était spécifiquement
question de déceler les facteurs de l’économie paysanne entrant en ligne de compte de la
détermination des conditions de vie des ménages en vue de la formulation des politiques
économiques. Ainsi, pour aboutir aux faits concluants et vérifier nos hypothèses, l’approche
inductive appuyée par la technique documentaire, d’interview et questionnaire, nous a servi.
Après application des outils nous ayant servi pour l’analyse et traitement des données, dont
SPSS 26 et R, les résultats ci-après ont été réalisés :

 Des facteurs de l’économie paysanne déterminant les conditions de vie des ménages en
territoire de Masisi, entre ligne de compte l’existence des routes de dessertes agricoles,
l’utilisation de la Technologie de l’Information et Communication par les ménages,
l’amélioration du revenu agricole, l’existence au sein de la localité du marché agricole et la
facilité du ménage à écouler les produits. Il ressort de l’étude que 14% des ménages connectés
aux reseaux routiers ont des conditions de vie élevée comparativement à ceux qui en sont
déconnectés. Il en est de même pour 36% des ménages utilisant la Technologie de l’Information
et de Communication une fois comparés à ceux n’ayant pas accès à celle-ci. Par ailleurs, les
milieux ruraux du territoire étant à prédomiance de l’acitivité agricole, les conditions de vie est
élevée pour 27% des ménages dont le revenu agricole s’est amélioré, comparativement aux
autres ayant éprouvé des dificultés à pouvoir en améliorer le leur. En outre, des résultats de
l’étude, il se révèle que les conditions de vie sont élevées pour 33% des ménages des localités
ayant des marchés agricoles et 35% de ceux écoulant facilement les produits agricoles,
comparativement aux ménages des entités sans marchés agricoles et vendant difficilement les
biens agricoles produits.
 En fin, par rapport à l’effet de l’économie paysanne sur les conditions de vie des
ménages, la régression multinomiale y relative, révèle un effet positif significatif de l’économie
paysanne sur les conditions de vie des ménages. En effet, des résultats de l’étude, il se révèle
que l’existence des routes de dessertes agricoles dans la localité augmente de 2,21 fois la chance
des ménages à pouvoir améliorer leurs conditions de vie, comparativement à ceux sans routes
de dessertes agricoles. Comparativement aux ménages n’utilisant pas la Technologie de
l’Information et de Communication, les ménages recourant à celle-ci ont 2,96 fois la chance à
pouvoir améliorer leurs conditions de vie. Dans la foulée, l’amélioration du revenu agricole a
été retenu par le modèle comme révélateur des conditions de vie. En effet, les ménages ayant
connu l’amélioration de leurs revenus, ont 6,58 fois la chance d’améliorer les conditions de vie,
une fois comparés à ceux n’ayant pas connu d’amélioration. En outre, pour les localités où
existent des marchés agricoles, les ménages ont 2,5 fois la chance de voir leurs conditions de
vie s’améliorer comparativement à ceux n’y accédant pas. Par ailleurs, l’étude révèle que
comparativement aux ménages ayant la difficulté à écouler les produits agricoles, ceux en
écoulant facilement améliorent les conditions de vie de 3,15 fois.
Partant, nous avons confirmé nos hypothèses telles que formulées.
La question sur la contribution de l’économie paysanne à l’amélioration des conditions de vie
des ménages étant trop vaste , nous ne pensons pas avoir épuisé toutes les matières y relatives.
D’autres chercheurs pourraient nous compléter en développant des thèmes en souffrance dont
l’exploitation agricole et réduction de la pauvreté des ménages, impraticabilité des routes de

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dessertes agricoles et vie socio-économique des ménages, logement et vie socioéconomique en
milieux ruraux, ect.
Partant, dans les lignes qui suivent, nous recommandons les politiques économiques ci-dessous
en vue de l’amélioration des conditions de vie des ménages en territoire de Masisi:
 L’une des premières politiques économiques consiste à permettre l’accès
des petits exploitants agricoles au marché et faire en sorte que les zones rurales soient dotées
d’infrastructures de transport adéquates permettant l’écoulement des produits agricoles des
fermes vers les marchés.
 Construire de nouvelles routes de dessertes agricoles pour les villages
desservis et améliorer celles existantes en vue du décloisonnement du territoire entier et de la
compétitivité des produits locaux.
 Connecter les villages au reste du monde en mettant sur pied les
Technologies de l’Information et Communication et en les Raccordant en énergie électrique,
eau, hygiène et assainissement. L’habitat étant dispersé en milieu rural, la réussite de cette
politique passe par le regroupement de petits villages en centres en vue de la construction des
infrastructures d’intérêt commun.
 Consolider progressivement l’industrie naissante en vue de la compétitivité
des produits agricoles au niveau national, international, eu égard à la facilité qu’on en aura à
pouvoir assurer le transport de personnes et leurs biens, mais également donner une certaine
valeur ajoutée aux produits et augmenter ainsi la productivité agricole au travers de l’accès aux
intrants. Aussitôt les routes construites comme dit précédemment, les agents économiques
auront plus de chance d’importer des biens d’équipement et réaliser localement des produits
manufacturés compétitifs et permettant d’intégrer les marchés nationaux et régionaux plus
lucratifs, ce qui permet de générer un commerce plus important et de réduire les chocs de prix
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