Activites Physiques Et Sportives Sedentarite Addictions Onaps Octobre 2023
Activites Physiques Et Sportives Sedentarite Addictions Onaps Octobre 2023
SEDENTARITE, ADDICTIONS
REVUE DE LITTERATURE
SYNTHESE DE LA REVUE DE
LITTERATURE
Les maladies non transmissibles sont en perpétuelle augmentation dans le monde et le mode
de vie est un facteur d’influence majeur de la santé. Parmi elles, les troubles liés à l’usage de
l’alcool, du tabac et d’autres substances psychoactives (produits qui modifient l'état de
conscience) constituent un problème de santé publique. Les addictions sont des pathologies
d’ordre cérébral caractérisées par une dépendance à une substance ou à une activité avec
des conséquences délétères. L’objectif de ce travail était donc de faire une synthèse des
connaissances sur le lien entre les conduites addictives et la pratique d’activité physique.
Sur cette thématique, des études ont montré que la pratique d’activités physiques aurait
tendance à réduire les consommations d’alcool, de tabac et des autres substances
psychoactives (les personnes physiquement actives étant moins susceptibles de consommer
des cigarettes ou des drogues illicites). De plus, des effets positifs telle que l’augmentation de
l’abstinence sont observés dans le cadre d’une prise en charge dans la plupart des études.
Enfin, même si la balance bénéfices-risques semble pencher en faveur de l’activité physique,
il faut tout de même garder en mémoire qu’elle pourrait également, pour certaines populations
ou dans certaines conditions, favoriser l’entrée dans des consommations ou les augmenter.
PREAMBULE
L’activité physique (AP) comprend tous les mouvements corporels produits par la contraction
des muscles squelettiques entraînant une augmentation de la dépense énergétique au-dessus
de la dépense de repos. Elle est déterminée par différents paramètres : sa durée, son intensité,
sa fréquence, son type et son contexte (professionnel, de déplacement, domestique ou de
loisir).
Concernant le type d’activité, nous pouvons notamment distinguer les activités développant :
Les recommandations d’activité physique pour une population d’adulte ne présentant pas de
pathologies sont :
- Pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’activité physique développant les aptitudes
cardio-respiratoires à une intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité
physique développant les aptitudes cardio-respiratoires à une intensité élevée ou une
combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée et élevée par semaine
pour en retirer des bénéfices substantiels sur le plan de la santé (WHO, 2021).
- Pratiquer une activité physique régulière (WHO, 2021). Pour cela, l’Anses
recommande de fractionner ce temps global par semaine en au moins 30 minutes d’AP
5 jours dans la semaine (Anses, 2016).
- Pratiquer des activités de renforcement musculaire d’intensité modérée ou plus
soutenue faisant travailler les principaux groupes musculaires deux fois par semaine
ou plus (WHO, 2021).
Un comportement sédentaire est une « situation d’éveil caractérisée par une dépense
énergétique proche de la dépense énergétique de repos en position assise ou allongée ». Elle
correspond ainsi au temps passé en position assise ou allongée dans la journée, hors temps
de sommeil ; que ce soit sur le lieu de travail ou à l’école, lors des déplacements en transports
motorisés, ou lors des loisirs, notamment devant les écrans.
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Pour les adultes, concernant la sédentarité, les recommandations pour maintenir une bonne
santé sont les suivantes :
Pour contribuer à réduire les effets néfastes de la sédentarité, les adultes devraient viser à
dépasser les niveaux recommandés d’activité physique d’intensité modérée à soutenue, et à
remplacer la sédentarité par une activité physique de tout niveau d’intensité (y compris de
faible intensité) (WHO, 2021).
Il est tout de même important de souligner que chaque minute d’activité physique
supplémentaire et de sédentarité en moins compte, et ce, même si elle ne permet pas
d’atteindre les recommandations indiquées ci-dessus.
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INTRODUCTION
Les troubles liés à l'usage de l'alcool, du tabac et d’autres substances psychoactives
constituent un problème majeur de santé publique (Gmel et al., 2003).
En effet, les maladies non transmissibles sont en augmentation dans le monde et le mode de
vie est un facteur d'influence majeur. Par exemple, le tabac est une cause majeure de
maladies, associé à un très fort impact sanitaire sur la santé des populations. C’est la première
cause de mortalité évitable, avec plus de 75000 décès estimés par an, soit environ 13% des
décès survenant en France métropolitaine. En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt
des conséquences de son tabagisme (Santé Publique France, 2020). C’est un facteur de
risque important pour les cancers, les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires
et de nombreuses autres pathologies (Doll et al., 2004).
L’alcool est un produit psychoactif. Il modifie la conscience et les perceptions, et de ce fait le
ressenti et le comportement de l’individu. Les effets immédiats dépendent surtout de la
quantité d’alcool ingérée, de son taux dans le sang : l’alcoolémie. En France, 41000 décès par
an sont attribuables à l’alcool. En effet, la consommation d’alcool est la cause de
développement de nombreuses pathologies: cancers, maladies cardiovasculaires et
digestives, maladies du système nerveux et troubles psychiques... (Santé Publique France,
2020). L’alcool peut également être à l’origine d’autres troubles (fatigue, hypertension, troubles
du sommeil, problèmes de mémoire ou de concentration, etc.).
L’activité physique est définie comme « tout mouvement corporel produit par la contraction
des muscles squelettiques entrainant une dépense énergétique supérieure à celle de repos »
(Anses, 2016). Elle est caractérisée par sa durée, son intensité, sa fréquence, sa modalité de
pratique et peut être effectuée dans le cadre de loisirs, sur le lieu de travail, pour se déplacer
ou lors des activités de la vie domestique (le sport n’en représente donc qu’une faible partie).
La marche, le vélo, le jeu actif, la pratique sportive, le ménage, le jardinage, le bricolage, sont
des exemples d’activités physiques.
L’activité physique est reconnue comme un déterminant majeur de la santé, ayant amené les
sociétés savantes à établir des recommandations en activité physique pour le maintien et
l’amélioration de la santé globale. Chez les adultes, elles sont d’au moins 150 à 300 minutes
par semaine d’intensité modérée à élevée. A l’inverse, l’inactivité physique est la non-atteinte
de ces recommandations.
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Sur le plan physiologique, l'activité physique active la même voie de récompense que les
drogues, par l'augmentation des concentrations de dopamine et la liaison aux récepteurs de
la dopamine (Greenwood et al., 2011 ; MacRae et al., 1987). Ces effets peuvent être
particulièrement bénéfiques pour prévenir la consommation de drogues et réduire la
vulnérabilité initiale à ces consommations. De leur côté, Chaouloff et son équipe ont initié des
travaux pour décrypter les mécanismes neurobiologiques qui s’activent lors de la pratique
d’une activité physique. Ils ont montré que l’activité physique fait partie des récompenses
naturelles régulées par le système endocannabinoïde. Ce système occupe lui aussi une place
importante dans le plaisir ressenti lors de la pratique d’une activité physique (Rivière, 2013).
Attention cependant aux différences existantes selon les sexes. En effet, les hormones
produites par les femmes et les hommes n’interagissent pas de la même manière selon les
drogues absorbées. Par exemple, l’œstrogène endogène favorise le comportement de
récompense induit par la drogue chez les femmes. Ainsi, les femmes sont plus vulnérables
face à la dépendance aux drogues (dépendance rapide, rechutes plus fréquentes) et les effets
de l’activité physique vont donc être différents chez les hommes sur l’organisation des
synapses, des neurones et des facteurs de transcription. Des études complémentaires sont
nécessaires pour confirmer ces éléments (Zhou et al., 2016).
Face à ces constats, de nombreux auteurs ont proposé des pistes de recherches et d’actions
pour réduire la vulnérabilité face à l’entrée dans la consommation et les usages réguliers de
substances psychoactives. Ce document s’intéresse aux données de la littérature relatives à
l’activité physique comme facteur de protection ou de risque de consommations de produits,
mais aussi du recours à l’activité physique dans la prise en charge des addictions. Il ne traite
pas de l’addiction au sport, ni de l’influence de la manière dont la présence de substances
psychoactives dans les environnements ou évènements sportifs peuvent agir sur les
consommations des sportifs eux-mêmes ou des spectateurs.
LA SEDENTARITE
La sédentarité est définie comme une « situation d’éveil caractérisée par une dépense
énergétique proche de la dépense énergétique de repos en position assise ou allongée ». Elle
correspond ainsi au temps passé en position assise ou allongée dans la journée, hors temps
de sommeil ; que ce soit sur le lieu de travail ou à l’école, lors des déplacements en transports
motorisés, ou lors des loisirs, notamment devant les écrans (Anses, 2016).
Le temps passé assis et devant les écrans sont les indicateurs les plus utilisés pour évaluer
les niveaux de sédentarité. Il existe très peu d’études qui ont évalué l’impact de la sédentarité
sur la consommation des différentes substances psychoactives, et celles qui existent tendent
à montrer qu’il n’y aurait pas d’associations significatives entre les deux (O'Donoghue et al.,
2016). Une seule équipe de recherche a tout de même trouvé que la sédentarité était
positivement associée à des consommations d’alcool plus importantes (Hallgren et al., 2021).
Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour obtenir des conclusions plus
solides.
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Dans le même sens, une étude réalisée en 2015 et menée auprès d’adolescents polonais a
montré l’association entre l’activité physique et la consommation de substances
psychoactives. Les résultats soulignaient que la pratique d’au moins une heure d’activité
physique modérée quatre fois par semaine augmentait significativement de 2 à 4 fois
l’abstinence de consommation de cigarettes et de cannabis chez les garçons (Tabak et al.,
2015). Il n’y avait cependant pas de différence significative observée chez les filles. Aussi,
certaines études ont trouvé une association inverse entre l'usage du tabac et l'activité
physique, suggérant que les personnes qui sont physiquement actives sont moins
susceptibles de fumer (Charilaou et al., 2009 ; Dunn, 2014). Par ailleurs, une étude de 2013 a
quant à elle regardé l’efficacité de deux types d’intervention sur les comportements liés à la
consommation de substances psychoactives. La première intervention était basée uniquement
sur la prévention des substances psychoactives, et la deuxième intervention comprenait cette
même prévention à laquelle s’additionnait un module d’information sur la balance énergétique.
Le groupe qui a suivi la deuxième intervention a montré une consommation de tabac et d’alcool
significativement plus faible que le premier groupe, ce qui montre l’importance de traiter aussi
les sujets transverses dans la prévention (Velicer et al., 2013).
une stratégie utile pour le maintien à long terme du sevrage tabagique (Marcus et al., 1991 ;
1995). C’est le cas d’une étude réalisée auprès de 281 femmes adultes fumeuses montrant
qu’un programme de 12 semaines (30 à 40 minutes d’activité physique par semaine)
permettait d’atteindre des niveaux significativement plus élevés d’abstinence continue à la fin
du programme (mais aussi à 3 mois et à 12 mois), d’améliorer leur consommation maximale
d’oxygène (VO2 max), et d’avoir une prise de poids réduite (Marcus et al., 1999). Une seconde
étude de 2008, d’une durée 8 semaines et réalisée chez des femmes fumeuses, a montré
qu’une prise en charge par l’activité physique (30 minutes, 3 fois par semaine) permettait un
taux d’abstinence significativement plus élevé à la fin de l’intervention, accompagné d’une
prise de poids plus faible (Chaney and Sheriff, 2008). Les mêmes résultats sont mis en avant
dans une étude de 2011 qui proposait un programme d’activité physique de 12 semaines, avec
deux séances d’une heure d’activité de résistance par semaine (Ciccolo et al., 2011). De
même, les bénéfices de l'activité physique sur la réduction des symptômes de manque, sur le
craving[1] ou encore sur les affects négatifs liés au sevrage ont été démontrés dans l’étude d
eNagaya et al., en 2007. Parallèlement, l’activité physique peut aussi être efficace pour
moduler l’envie de fumer mais le mécanisme par lequel ces effets se produisent reste incertain.
En effet, une étude qui avait pour objectif d’évaluer l’effet de l’exercice sur l’activation cérébrale
régionale en réponse à des images liées au tabagisme et pendant une absence temporaire de
nicotine, a montré une envie de fumer moindre suite à la vision d’images de fumeurs lorsque
le patient a effectué de l’activité physique. Les fumeurs qui n’ont pas effectué d’activité
physique et qui ont visionné ces mêmes images ont été beaucoup plus sujets à l’envie de
fumer que les autres (Janse Van Rensburg et al., 2012).
et 8% pour le groupe médicaments). Le qi gong pourrait donc être une alternative efficace pour
traitement de la dépendance à l'héroïne, sans effets secondaires, contrairement aux
médicaments (Li et al., 2002).
Plusieurs études ont également confirmé l’intérêt de l’activité physique dans la prise en charge
des conduites addictives, en complément ou non d’une approche médicamenteuse. C’est le
cas d’une étude de 2011 portant sur les effets d’un programme de course sur tapis chez des
adultes dépendants au cannabis ne souhaitant pas de traitement médicamenteux. Durant le
programme d’activité physique, la consommation quotidienne de cannabis a ainsi diminué,
tout comme l’état de manque (Buchowski et al., 2011). Une étude danoise a observé des effets
similaires et complémentaires de l’activité physique sur le traitement de la dépendance aux
opioïdes : amélioration de la VO2 max et de la qualité de vie, niveau d’énergie plus important,
meilleure image corporelle et réduction de la consommation de drogues illicites pendant le
programme (Roessler et al., 2010). Néanmoins, il est important de souligner que, seulement
53% des participants ont terminé le protocole, mettant en lumière la difficulté d'observance de
cette population et la nécessité de proposer des prises en charge individualisées et adaptées
en fonction des besoins, et l'importance d'un accompagnement rapproché des personnes
suivies. Les conclusions sont tout de même encourageantes et montrent que l’activité
physique peut apporter un soutien important dans le traitement de la dépendance, et permettre
de se rétablir à long terme.
Malgré ces résultats encourageants, une récente méta analyse (24 études) observant la
réduction des symptômes de sevrage, les envies de fumer et la stabilisation de la prise de
poids, a conclu qu’il n’existait pas de preuve significative concernant l’aide au sevrage
tabagique apportée par l’activité physique additionnée à un programme d’accompagnement
(programme de sevrage). Les biais des études étant importants, de futurs essais devraient
nuancer ces conclusions (Ussher et al., 2019).
Quoi qu’il en soit, l’adoption de comportements actifs dans le traitement des dépendances,
notamment les troubles de l’usage de l’alcool, pourrait offrir des avantages certains aux
individus. L'activité physique améliore la santé et le bien-être psychique ; les bienfaits
physiologiques de l'activité physique sur la santé ont été bien documentés dans la population
générale mais aussi chez les personnes souffrant de troubles de l’usage à l’alcool (Peterson
et al., 1995). L'activité physique présente également l’avantage d'être flexible et accessible ;
de nombreuses formes d'exercices peuvent être pratiquées seules, à la maison ou à
l'extérieur, et les coûts associés sont susceptibles d'être minimes. Enfin, l'activité physique a
des effets secondaires mineurs par rapport au traitement pharmacologique (Broocks et al.,
1998). Avec l'utilisation de précautions appropriées pour la prévention des blessures
(American College of Sports Medicine, 2000), l'activité physique entraîne beaucoup moins de
risques d'événements indésirables que l'utilisation de médicaments psychotropes. Une étude
a justement montré que les personnes consommant de l’alcool régulièrement et qui
pratiquaient une activité physique régulière avaient significativement moins d’altérations des
fonctions cognitives et motrices que les personnes ne pratiquant pas d’activité physique
(Karoly et al., 2013).
La nature des programmes d’accompagnement proposés aux personnes prises en charge est
également un facteur pouvant influencer leurs résultats. En effet, il a déjà été montré que les
interventions incluant l’activité physique peuvent être utiles en complément du traitement des
troubles de l’usage de l’alcool (Tkachuk and Martin, 1999), même si elles n’ont été que
relativement peu testées. Dans une étude de 2014, des patients dépendants à l’alcool et
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physiquement sédentaires ont été randomisés entre une intervention de conseils sur l’activité
physique et un programme d’intervention basé sur des exercices d’endurance cardio-
respiratoire de 12 semaines. Les résultats ont montré que les individus qui ont participé au
programme d’activité physique ont signalé beaucoup moins de jours de consommation d’alcool
(et de consommation excessive), par rapport à l’autre groupe. Une intervention avec un
programme d’activité physique peut donc être un complément efficace au traitement des
troubles de l’usage de l’alcool (Brown et al., 2014). L’amélioration de l’adhésion au programme
pourrait même renforcer ses effets bénéfiques sur la consommation d’alcool.
De nombreuses études suggèrent que l'activité physique peut être un traitement d'appoint
efficace pour les troubles liés à l'usage de substances. Il a été suggéré que les améliorations
induites par l'activité physique dans le contrôle inhibiteur peuvent réduire le besoin impérieux
de consommer (Tkachuk and Martin, 1999). Cependant, ce mécanisme potentiel a rarement
été étudié.
De manière générale, des effets positifs sont observés dans la plupart des études, mais des
conclusions sur le long terme ne peuvent être établies, la durée de suivi ne dépassant pas
trois mois (Prapavessis et al., 2007). Des études plus poussées avec des suivis prolongés
seraient pertinentes.
Par exemple, une étude réalisée aux États-Unis auprès d'adolescents âgés de 14 à 18 ans
(Audrain-McGovern and Rodriguez, 2015) a montré que l'association entre le tabagisme et le
sport variait selon le type de sport pratiqué. Les auteurs ont divisé les sports en 2 catégories :
les sports négativement associés au tabagisme comme les sports de raquette, la course, la
natation, le soccer et les sports positivement associés au tabagisme comme le patinage, le
vélo, les sports de combat et la lutte en compétition. Ils ont suggéré que le type de sport pouvait
avoir un impact plus important sur la consommation de tabac que sa fréquence ou son intensité
(Audrain-McGovern and Rodriguez, 2015).
De la même manière, une étude finlandaise menée auprès de jeunes hommes (Mattila et al.,
2012), a mis en avant une association entre la consommation de « snus » (tabac à sucer), le
type de sport et l'intensité de l'activité physique, avec un effet dose-réponse. Un taux de
tabagisme plus faible est retrouvé chez les jeunes hommes qui pratiquaient un sport à haute
intensité par rapport à ceux qui ne pratiquaient pas de sport. Les auteurs suggèrent aussi que
les personnes qui pratiquent un sport d'équipe ont une consommation de tabac plus élevée
que celles qui participent à un sport individuel (Mattila et al., 2012 ; Rolandsson et al., 2014).
11
Une étude similaire a quant à elle montré l’association entre le type et l’intensité de la pratique
sportive et la consommation de tabac ou de nicotine chez des jeunes adultes suisses. Les
résultats ont montré que ceux qui pratiquaient une activité physique régulière affichaient un
taux de tabagisme inférieur, mais un taux de consommation de « snus » supérieur. Dans cette
étude, les jeunes qui pratiquaient un sport individuel étaient moins susceptibles d’utiliser du
tabac à sucer et à priser, mais plus susceptibles de vapoter ; les jeunes qui pratiquaient des
activités à haute intensité avaient une probabilité plus faible de fumer des cigarettes (Gossin
et al., 2020).
A l’inverse des études précédentes, certaines ont rapporté que la participation à des sports
d’équipe peut avoir à la fois des effets de risques et de protection sur la consommation d'alcool
et de drogues illicites chez les adolescents. Par exemple, bien que les taux de tabagisme et
de consommation de drogues illicites soient généralement plus faibles chez les adolescents
qui participent à des sports d'équipe (Escobedo et al., 1993 ; Pastor et al., 2003 ; Martinsen
and Sundgot-Borgen, 2012), ces personnes signalent également des taux similaires ou même
plus élevés de consommation d'alcool et de « snus » (Pate et al., 2000 ; Terry-McElrath et al.,
2011).
En parallèle, des taux plus élevés de consommation d'alcool ont été signalés chez les athlètes
féminines pratiquant des sports extrascolaires mixtes, tels que le skateboard, la gymnastique
et la danse, et chez les athlètes masculins pratiquant des sports à prédominance masculine à
l'école, comme le football et la lutte (Moore et Werch, 2005 ; Rainey et al., 1996). Ces résultats
indiquent que le type d'exercice et/ou les interactions psychosociales associées à certaines
formes d'exercices/sports peuvent également influencer l'initiation à la consommation de
drogues.
L’ensemble de ces études pourrait aider à mieux cibler la prévention des consommations à
risque chez les jeunes. Néanmoins, des études plus poussées semblent nécessaires puisque
certains résultats d’études restent contradictoires.
Dans l’ensemble, l’activité physique montre un effet protecteur sur les différentes
consommations de substances psychoactives. De plus, l’activité physique semble avoir des
effets prometteurs sur de nombreuses variables associées au rétablissement des patients
ayant une dépendance aux drogues illicites et à l’alcool. Cependant, on retrouve tout de même
dans la littérature de nombreuses contradictions.
Une récente méta analyse a identifié les effets de l’activité physique sur les troubles mentaux,
la qualité de vie, l’abstinence et le craving et a aussi mené une comparaison des effets de
l’activité physique selon le type de programme réalisé (Gimenez-Meseguer et al., 2020). Au
total, 59 études ont été inclues. Elles mesuraient les effets à court et long termes de l’activité
physique sur des patients ayant les critères d’une addiction à l’alcool ou à d’autres substances.
Un effet de l’activité physique sur les troubles mentaux et sur la qualité de vie a été retrouvé.
Des analyses en sous-groupes ont aussi été effectuées et ont montré un effet de l’activité
physique sur le craving, le stress, l’anxiété et la dépression. De plus, les résultats montrent
que les activités physiques de relaxation et d’assouplissement et les activités d’endurance ou
de renforcement ont des résultats similaires autant sur les troubles psychiques, que la qualité
de vie. Les preuves disponibles dans cette méta analyse montrent donc que l’activité physique,
quelle que soit sa nature, peut améliorer les troubles mentaux, le craving et la qualité de vie
des patients ayant une addiction aux drogues (Gimenez-Meseguer et al., 2020).
Ainsi, le tableau de synthèse 3 ci-dessous recense les principaux résultats d’études issus de
la littérature scientifiques, qui ont permis de composer cette revue.
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Tableau 1. Effet de l’activité physique en prévention primaire de la dépendance à des substances psychoactives
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Substances
Articles Populations Interventions Effets
psychoactives
Femmes adultes 30 à 45mn/sem d’endurance • Maintien du sevrage tabagique à 3 mois et 12 mois post-
Marcus et al., 1991 Tabac
(n=20) pendant 1 an prise en charge
Collingwood et al., Tout type de • Diminution de la consommation des drogues illicites
Adolescents (n=74) 3*1h30/sem pendant 8 à 9 semaines
1991 produits pendant le programme
Programme de sevrage tabagique • L’activité physique régulière favorise l’arrêt à court terme
Femmes adultes
Marcus et al., 1995 Tabac de 12 semaines et programme et peut s’avérer une stratégie utile pour le maintien à long
(n=20)
d’activité physique de 15 semaines terme de l’arrêt du tabac
• L’activité physique associée à un programme de sevrage
3 séances d’AP/sem pendant 12 tabagique facilite le sevrage à court et long terme chez les
Femmes adultes
Marcus et al., 1999 Tabac semaines en complément d’un femmes
(n=291)
programme de sevrage tabagique • Prise de poids réduite après l’arrêt du tabac par rapport au
groupe ne bénéficiant pas d’activité physique
• Thérapie efficace pour réduire la dépendance à l’héroïne
Hommes adultes Pratique quotidienne du Qi gong • L’arrêt de consommation de l’ensemble des participants
Li et al., 2002 Héroïne
(n=86) pendant 10 jours au Qi gong a été noté dès le 5ème jour alors que ceux qui
n’y participaient pas ont arrêté à partir du 9ème jour
• Le groupe de participants avec patch et programme
Prapavessis et Nicotine et Femmes adultes Activité physique avec et sans patch
d’activité physique avait significativement plus
al.,2006 tabac (n=142) de nicotine pendant 12 semaines
d’abstentionnistes que le groupe sans patch
• L’activité physique réduit les symptômes de manque et de
Nagaya et al., 2007 Tabac Adultes (n=750) Activité physique quotidienne
craving
Par rapport au groupe ne bénéficiant pas d’une activité
Programme de sevrage tabagique et physique :
Chaney et Sheriff., Femmes adultes
Tabac d’activité physique pendant 8 • Abstinence significativement plus élevée à la fin du
2008 (n=101)
semaines programme
• Prise de poids réduite après l’arrêt du tabac
2 à 3*20 à 40mn/sem pendant 12 • Maintien de l’abstinence sur un suivi de 3 mois
Brown et al., 2009 Alcool Adultes (n=19)
semaines • Amélioration de la condition physique et de l’IMC
15
Tableau 2. Effet de l’activité physique en prévention secondaire de la dépendance à des substances psychoactives
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Substances
Articles psychoactive Populations Questionnement Effets
s
Tendances de • Les adolescents sportifs sont plus susceptibles de consommer du snus que les
Rainey et al., Alcool et Adolescents consommation chez adolescents inactifs
1996 tabac (=7846) les adolescents • Les adolescents sportifs boivent plus fréquemment de l’alcool mais des quantités
sportifs moins importantes que les adolescents inactifs
Pastor et al., Alcool et Adolescents Sports collectifs et • Consommation de snus et drogues illicites plus faible pour les adolescents qui
2003 tabac (n=1038) individuels pratiquent un sport collectif
• Les collégiens présentent un risque plus faible de consommer une substance
Moore et Chad Drogues Collégiens Pratique scolaire et quand ils pratiquent dans un cadre extrascolaire plutôt que scolaire
Werch, 2004 illicites (n=891) extrascolaire • Les collégiennes présentent un risque plus faible de consommer une substance
quand elles pratiquent dans un cadre scolaire plutôt qu’extrascolaire
Adolescents et
Terry-McElrath Alcool et Sports collectifs et • Consommations d’alcool et de tabac à fumer et à priser plus élevées
jeunes adultes de
et al., 2011 tabac individuels comparativement aux adolescents pratiquant un sport individuel
26 ans (n=11741)
• Les lycéens athlètes ont des consommations d’alcool, de snus et de cigarettes plus
Martinsen et Lycéens athlètes
Sports de faibles que les lycéens témoins
Sundgot- Tabac et lycéens
Borgen, 2012
compétition • La consommation de drogues légales est moins courante chez les lycées athlètes
témoins(n=1098)
que les lycéens témoins
• Consommation de snus plus élevée que ceux qui pratiquent un sport à faible
Sports de
Mattila et al., 16 à 20 ans intensité
Tabac compétition à haute
2012 (n=16 746) • Consommation de cigarettes plus faible que ceux qui pratiquent un sport à faible
intensité
intensité
Rolandsson et Sports collectifs et • Expérimentation de la consommation de tabac plus fréquente pour ceux qui sont
Tabac 15-24 ans (n=791)
al., 2014 individuels engagés dans une activité sportive collective
• Le type d’activité physique des adolescents semble être important dans l’initiation
Audrain- Types et intensités
Adolescents à la cigarette
McGovern et Tabac des activités
Rodriguez, 2015
(n=1356) • Les activités les plus liées au tabagisme sont les sports d’intensité faible à modérée
sportives
(marche, renforcement musculaire, patinage, danse sociale…)
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• Les activités les moins liées au tabagisme sont les sports à haute intensité (football,
course, natation…)
Gossin et al., Tabac et 15-25 ans • Les jeunes et jeunes adultes qui pratiquent un sport individuel sont plus
Sports individuels
2020 vapotage (n=5414) susceptibles de vapoter que ceux qui pratiquent un sport collectif
Tableau 3. Effets de l'AP dans l’entrée dans une consommation de substances psychoactives
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CONCLUSION
Si la littérature scientifique fait état de peu d’études en matière d’activité physique comme
facteur de protection, il en existe davantage portant sur son intérêt dans la prise en charge de
la dépendance. Certains auteurs ont ainsi convenu que les facteurs d'amélioration du mode
de vie, tels que l'activité physique, peuvent jouer un rôle important dans la prévention et le
traitement des troubles de l’usage (Tkachuk and Martin, 1999). Il faut tout de même garder
en tête qu’il existe des différences selon le sexe. Les effets de l’activité physique dans le cadre
d’une dépendance peuvent en effet varier, du fait d’un fonctionnement hormonal différencié
(Zhou et al., 2016).
L’adoption de comportements actifs dans le traitement des dépendances pourrait donc offrir
des avantages certains. L'activité physique offre en effet la possibilité d'améliorer la santé et
le bien-être ; les bienfaits physiologiques de l'exercice sur la santé ont été bien documentés
dans la population générale mais aussi chez les personnes ayant un trouble de l’usage à
l’alcool (Peterson et al., 1995). Enfin, l'activité physique a des effets secondaires mineurs par
rapport au traitement pharmacologique (Broocks et al., 1998).
L’ensemble de ces données suggèrent que l’activité physique peut permettre de diminuer
l’initiation ou le maintien de la consommation de tabac, d’alcool et de drogues illicites, mais
ces effets ne sont souvent pas maintenus dans le temps. Des études complémentaires pour
questionner un effet causal mais aussi les différents effets de l’activité physique, selon son
intensité et sa durée, en fonction des différents profils des individus, seraient nécessaires. A
ce titre, certaines études animales qui peuvent contrôler les facteurs psychosociaux ainsi que
le type et la durée d’exercice pourraient aussi être utiles.
Ce nécessaire engagement dans de nouvelles études est d’autant plus important que l’activité
physique peut sensibiliser la voie de la récompense et potentiellement augmenter la
vulnérabilité de l’individu à une pratique addictive dans certaines conditions. Par ailleurs, il
existe souvent des biais importants de méthodologie qui entrainent des résultats parfois
contradictoires et/ou qui ne perdurent pas dans la durée lorsque les programmes prennent fin.
La compréhension complète des paramètres d’activité physique produisant une réponse
19
REFERENCES
Les études comprises dans ce document ont été sélectionnées sur la base de recherches
dans Pub Med, Web of Science et Science Direct en utilisant les mots clés exercice, activité
physique, sédentarité, tabagisme, nicotine, tabac, héroïne, cocaïne,
consommation/abus/dépendance de drogues illicites, marijuana et alcool. Dans les cas où des
études méta-analytiques étaient disponibles, ces revues ont été discutées de préférence aux
études individuelles. D’autres informations ont aussi été trouvées dans les différents rapports
de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du
travail).
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