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Mballo Thiam Cours Procédure Civile

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UNIVERSITE ALIOUNE DIOP DE BAMBEY

UFR ECOMIJ
LICENCE 3 DROIT DES AFFAIRES
COURS DE PROCEDURE CIVILE
DR MBALLO THIAM

Le droit judiciaire privé encore appelé procédure civile a tendance à aborder des
questions intéressant à la fois les modalités de saisine du juge, le déroulement du
procès, son dénouement ainsi que les voies d'exécution. La procédure civile, dans
sa conception restrictive, se limite à des formalités, à des actes. Mais limiter la
procédure civile à cette étape procédurale peut porter atteinte à la finalité
recherchée par le justiciable en s'adressant au juge. La procédure civile se
distingue de la procédure pénale sur l'idée de violence ou de menace. Elle est
symbolisée par la civilité du devoir de vivre ensemble au sein de la société. Elle
se distingue de la procédure administrative non seulement à travers les acteurs
mais aussi la demande.
Elle est considérée comme une matière difficile à cerner et complexe. Mais cette
conception ne doit pas occulter son intérêt dans la gestion des relations entre les
justiciables. La procédure renvoie à une marche en avant du latin ''procédéré'' ;
c'est à dire qu'il faut accomplir certains actes pour obtenir une décision et la
faire exécuter. En ce sens, la procédure est un gage pour l'équité sociale
puisqu'elle permet de faire vérifier par une tiers, le juge, la régularité de la
situation. En outre, elle offre la possibilité de s'adresser à un juge. Le droit
procédural demeure proche au droit subjectif. La procédure civile présente un
certain caractère, c'est un droit formaliste, il s'entend à la protection contre
l'arbitraire du juge mais aussi contre l'abus de justice matérialisé par des
poursuites abusives des parties. Elle est aussi impérative, c'est à dire qu’elle vise
la protection de l'intérêt général, ce caractère est en principe variable. En effet,
tout ce qui touche à l’ordre public et à l’action est en principe frappé par des
considérations d’ordre public. Par contre, pour certaines règles de compétence,
ce caractère s’affaiblit, nous pouvons citer les règles sur la compétence
territoriale. Aujourd'hui on tend vers la conceptualisation de la procédure civile.
Une autre caractéristique de la procédure demeure son utilité et sa noblesse du
fait de l'apparition du droit processuel. Cette connotation va autoriser la
procédure civile à accéder au rang de la science du procès. Aujourd'hui on
assiste à un accroissement ou un élargissement du rôle du juge. On passe donc
d'un juge passif à un juge actif.
Les Sources de la Procédure civile
Elles sont prévues dans les articles 67 et 76 de la constitution.
Ces textes déterminent le domaine de la loi et du règlement. La procédure civile
n'a pas été référenciée dans le premier texte, le législateur renvoie à l'article 76
abordant les matières relevant du domaine réglementaire. Ainsi, par le décret
N°64 - 572 du 30 juillet 1964 portant code de procédure civile, le législateur
Sénégalais pose les grandes orientations de la procédure civile. Ce texte initial
fut reformé et renforcé par d'autres textes de même nature. D'abord le décret
2001-1/51 du 31 décembre 2001, lequel ayant introduit des principes directeurs,
de l'instauration du juge de la mise en état dont la mission essentielle consiste à
mettre à terme les lenteurs et l'encombrement des juridictions. Ce texte de 2001
à aussi instauré l'exécution provisoire, l'exception d’incompétence, la
péremption d'instance et la procédure de référé. Ce vent de réforme va se
poursuivre avec un décret 2013-10/71 modifiant le décret de juillet 1964. Les
principales innovations sont d'abord l'instauration du rôle d'attente (pour les
affaires non urgentes), la rationalisation des rôles, la sanction des procédures
dilatoires. La nature réglementaire de la procédure civile n'est pas absolue, de
nombreuses lois interviennent pour compléter les règles de la procédure civile.
Il s'agit de loi du 2 février 1984 fixant l'organisation judiciaire au Sénégal,
modifié par une loi du 3 novembre 2014. Il y'a aussi la loi du 17 janvier 2017
abrogeant et remplaçant la loi organique du 8 Aout 2008 sur la cour suprême.
Les objectifs de cette loi sont : la maitrise des délais de traitement des affaires,
la simplification des procédures. A côté de ces sources nationales nous pouvons
noter des sources internationales et communautaires. Pour les premières, nous
pouvons citer la charte africaine des droits de l'homme et des peuples, le
règlement de procédures de la CCJA et son règlement d’arbitrage pour les
seconds. Ces différentes sources de la procédure civile abordent les différentes
phases de la procédure civile, en l'occurrence, l'action, l'instance et la
juridiction. Les voies d'exécution complètent ces différentes étapes du droit
judiciaire privé. Elles sont prévues dans l'acte uniforme portant procédure
simplifiées de recouvrement et les voies d'exécution. L'objet de ce cours serait en
principe d'examiner les différentes phases du droit judiciaire privé :
- L'action
- La juridiction
- L'instance
- Les voies d'exécution
La juridiction et les voies d'exécution ayant déjà fait l'objet d'une étude, nous
allons articuler notre réflexion autour de l'action et l'instance sans toutefois
méconnaitre les règles juridictionnelles et celles issues des voies d'exécutions.
CHAPITRE 1 : L'ACTION EN JUSTICE

Le législateur Sénégalais, contrairement à son homologue Français, ne définit


pas l'action en justice. Il se contente d'énumérer les conditions requises pour
pouvoir saisir le juge. Il est définit dans l'article 30 du Code de Procédure civile
Français comme étant :'' le droit pour l'auteur d'une prétention d'être entendu
sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise le bien ou mal fondée de sa
prétention ''. L'action en justice présente un certain nombre de critères
permettant de la distinguer d’autres mécanismes juridiques.

Section 1 : La théorie de l'action en justice

La théorie de l'action permet d'aborder sa nature et son autonomie par rapport


aux autres techniques juridiques.

I - La nature de l'action en justice


Si son caractère libéral ne fait pas l'objet de discussion, sa nature de droit
fondamental est souvent critiquée.

A- L'Action en justice, une liberté


Le droit d'agir en justice ne doit pas en principe être considéré comme étant une
faute. Il en est de même de la perte d'un procès. Toutefois, les abus seront
sanctionnés à l'image du droit d'ester en justice. Les sanctions prévues à cet effet
sont pour une bonne partie de nature civile (amende, dommage et intérêt.) tels
que prévu par l'article 49 de la loi organique sur la cour suprême. Au Sénégal,
deux conditions sont requises afin de constater l'abus de droit :
- L'intention de nuire ;
- Le détournement du droit de son objectif,
C'est ce qui ressort de l'article 122 du cocc

B - L'action en justice, un droit fondamental


Classiquement, on distingue les libertés fondamentales, les libertés publiques, les
droits de l'homme et les droits fondamentaux. Quelle que soit la conception
retenue, le caractère fondamental tire à la fois ses sources dans la nature du texte
et dans le contenu des droits protégés. L'action en justice est fondamentale parce
que consacrée par des textes internationaux qui confèrent une protection aux
droits de l’homme auxquelles le Sénégal fait référence dans le préambule de sa
constitution.
II - L'autonomie de l'action en justice
Une telle autonomie peut être appréciée d'abord vis à vis de la demande en justice
et ensuite au regard du droit substantiel.

A - L'action en justice et la demande en justice


L'action en justice renvoie au droit de saisir le juge, alors que la demande en
justice est l'acte de procédure conformément à l'article 1-1 du décret de 2001. En
droit Français, la demande initiale est définie comme celle par laquelle un
plaideur prend l'initiative d'un procès en soumettant au juge ses prétentions. La
différence entre l'action et la demande se trouve au niveau de la recevabilité qui
concerne l'action en justice et la validité relativement à la demande en justice ou
l'acte juridique. Il peut s'agir d'une assignation, d'une requête simple ou
conjointe, d'une conclusion ou d'une déclaration au greffe.
L'action en justice peut exister dans certaines situations en l'absence de toute
demande en justice. C'est le cas notamment, lorsque la demande est irrégulière
ou lorsqu'on choisit tout simplement de ne pas saisir le juge. En tout état de cause,
c'est pour distinguer la manifestation de volonté de son objet et du contenu de
l'acte. La demande en tant qu'acte de procédure obéit à des conditions de fond et
de forme.

B - L'action en justice et le droit substantiel


Cette question fait couler beaucoup d'encre entre ceux qui estiment que l'action
en justice et le droit substantiel sont identiques, considérée comme la théorie
unitaire ou unilatéraliste et ceux qui estiment le contraire, c'est à dire la théorie
dualiste. A l'analyse de l'évolution du débat doctrinal, on peut remarquer que les
arguments avancés dans la théorie dualiste sont plus conformes à la réalité. En
effet, il peut y'avoir action en justice sans droit personnel. C'est le cas lorsque le
ministère public agit en justice et saisit le juge pour défendre un droit prévu par
la loi. Il peut y'avoir un droit sans action (ex : l’obligation naturelle).
Section 2 : les conditions de l'action en justice
Le caractère libéral de l'action en justice ne doit pas occulter l'encadrement d'une
telle liberté. Le législateur, en imposant des conditions, permet de contrôler
l'action en justice à travers ses conditions d'accès ou de recevabilité mais aussi
l'exercice de ce droit.

I - Les conditions de recevabilité de l'action en justice


Ces conditions renvoient à l'intérêt et à la qualité à agir. Elles sont appréciées en
tenant compte des considérations relatives aux parties. C'est pourquoi elles sont
qualifiées de conditions subjectives. A côté des dites conditions, il existe aussi des
conditions objectives.

A - L'intérêt à agir
L'intérêt à agir renvoie à l'avantage espéré en saisissant le juge. Autrement dit,
c'est l'utilité où le profit que l'action est susceptible de procurer au plaideur. Un
tel profit peut avoir des natures différentes : matérielle, morale… L'intérêt
comme condition d'accès à l'action doit présenter un certain nombre de
caractères : Il doit être né et actuel, légitime et personnel.

1 : l’intérêt actuel

L'intérêt ne doit être ni éventuel, ni hypothétique ; autrement dit, une personne


ne peut saisir le juge pour un dommage qui ne s'est pas encore réalisé.
L’appréciation de ce caractère doit être faite le jour de l'introduction de la
demande. Il en est ainsi des actions préventives à l'image de l'action
interrogatoire qui consiste à contraindre une personne qui dispose d'un délai
pour agir, de le faire immédiatement à défaut de renoncer à jamais à la dite
action. De l'action provocatoire qui consiste à pousser une personne prétendant
avoir un droit, d'apporter la preuve de ses prétentions, sinon elle doit se taire.
L'action déclaratoire qui a pour objet de faire constater l'existence ou l'étendu
d'une situation juridique. Il y'a cependant des hypothèses ou la loi permet la mise
en œuvre de certaines actions en l'absence d'un intérêt né et actuel. C'est le cas
d'une action possessoire admise en présence de troubles éventuels. Une telle
action est prévue par la loi du 30 mars 2011 portant régime de la propriété
foncière. C'est également le cas de l'article 248 de la loi de 2001 disposant que
même en présence d'une contestation sérieuse, le juge des référés peut prescrire
des mesures conservatoires afin de prévenir un dommage imminent (référé in
futurum).

2 - L'intérêt légitime
Il est qualifié de légitime lorsqu'il est reconnu par la loi et tire ses fondements
dans celle-ci. Lorsque la situation juridique soumise au juge ne bénéficie pas
d'une protection de la loi, elle sera déclarée irrecevable. L'intérêt légitime
s'oppose à l'intérêt immoral où contraire à l'ordre public ou aux bonnes mœurs.

3 - L'intérêt personnel
Ce critère apparait dans l'article 29 du code de procédure civile Sénégalais qui
dispose : '' Nul ne plaide par procureur''. Ce principe pose la règle de la
représentation en procédure civile. En effet, le terme procureur est dérivé du mot
procuration qui renvoie au contrat de mandat. L'admission de la représentation
légale et conventionnelle devant les juridictions civiles et commerciales ne donne
pas naissance à une exonération où une irresponsabilité à l'égard des parties au
procès. Le mandataire légal ou conventionnel ne doit pas subir la décision rendue
par le tribunal. En droit judiciaire privé, la représentation est organisée par une
loi du 8 juillet 2009 portant modification de la loi du 4 janvier 1984 portant
création de l'ordre des avocats, notamment en son article 5 donnant pouvoir aux
avocats de plaider, postuler, assister et représenter les parties en toute matière.

B - La qualité pour agir


Au-delà de l'intérêt à agir, il y'a la qualité qui peut être définie comme étant le
titre juridique en vertu duquel une personne peut saisir le juge. Le législateur
distingue deux types d'action en tenant compte de la qualité pour agir. D'abord,
l’action banale et l’action attitrée, ensuite l'action orientée vers un intérêt général,
l'intérêt collectif et l'intérêt d'autrui.

1 - La défense de l'intérêt personnel du demandeur


A ce niveau, nous pouvons constater un cumul de l'intérêt et de la qualité. En ce
sens, celui qui a intérêt à agir a aussi la qualité pour le faire. L'article 1-2 du décret
de 2001 dispose '' tous ceux qui justifient d'un intérêt légitime peuvent saisir le
juge''.
Toutefois, la loi réserve cette qualité à certaines personnes à travers l’action dite
attitrée ou réservée. C'est l'exemple des dirigeants de société qui, du fait de leur
comportement suspect, la loi autorise les associés représentant au moins un
dixième du capital social.

2 - La défense de l'intérêt autre que personnel


Il s'agit de l'intérêt général, de l'intérêt collectif et de l'intérêt d'autrui.

a - La défense de l'intérêt général


La défense de l'intérêt général est confiée au ministère public. Ce dernier peut
intervenir sous deux casquettes différentes. Soit à titre principal, soit à titre joint.
C'est le cas en matière de nationalité où il peut revêtir tant la qualité de demandeur
que celle de défendeur. Cet intérêt met en évidence l'intervention du ministère
public dans le procès civil. A titre de partie jointe, toutes les causes lui sont
communiquées.
b - L'intérêt collectif
C'est un intérêt qui n'est ni personnel ni général. Il vise un groupe de personne ou
une collectivité identifiable dans la protection de l'intérêt de ses membres et que
la loi confère à une personne déterminée pour leur défendre. C'est l'exemple de
l'action des groupements, notamment des syndicats et les associations. L'intérêt
collectif constitue l'objet social du groupement. En la matière, il existe une
différence entre la situation juridique des syndicats et celle des associations. En
effet, les syndicats professionnels ont un pouvoir général d'agir prévu à l'article
L.15 du Code du Travail. Dans tous les cas, il faut une atteinte à la profession
et à l'intérêt collectif. Si le code du travail permet aux syndicats d'agir en justice
pour défendre les intérêts matériels et moraux de leurs membres, tel n'est pas le
cas des associations où aucune disposition de portée générale ne leur confère ce
droit. En la matière, les textes sont épars. En ce sens, il faut une habilitation
spéciale ou créer l'action en représentation conjointe ; c'est à dire l'association
doit être représentative sur le plan national. A travers le code de l'environnement,
notamment à son article L. 107, le législateur Sénégalais permet aux associations
de défense de l'environnement et de la nature de saisir les tribunaux administratifs
ou de droit commun lorsqu'elles sont agrégées ou agréés par l'Etat pour faire
cesser le trouble causé à l'environnement. En droit Français, la classe action est
prévue à l'article L. 423-1 du code de la consommation. Au-delà des personnes
morales, une personne physique peut défendre l'intérêt d'une collectivité. C’est le
cas des syndics qui représentent les créanciers dans la masse en matière de
procédure collectives.

C - La défense de l'intérêt d'autrui


En principe, un syndicat ne peut défendre l'intérêt personnel d'un de ses membres,
mais la loi lui permet de mettre en mouvement l'action en substitution prévue à
l'article L.98 du code du travail Sénégalais. C'est ainsi que les syndicats des
travailleurs peuvent agir en justice pour défendre un intérêt personnel d'un
travailleur qui a été licencié, pourvu que cette action soit prévue dans la
convention collective ou un accord d'entreprise, que l'intéressé soit averti et qu'il
ne s'y oppose pas. L'action de substitution existe également en droit des sociétés
commerciales à travers l'action ut singuli exercée par des actionnaires d'une
société en lieux et places de celle-ci contre les dirigeants coupables ou
responsables de faute de gestion. Il faut préciser que le législateur Sénégal n'a ni
prévu l'action de groupe ni la class action (action de groupe du système anglo
saxon introduite en France en 2014 par la loi Hamon).
II - Les conditions objectives de l'action

Les conditions subjectives sont certes capitales mais pas exclusive dans le
processus de mise en œuvre de l'action en justice. D'autres conditions dites
objectives vont devoir accompagner les premières avant l'examen au fond. Les
conditions objectives renvoient à la cohérence de l'action d'une part et de l'impact
du temps et des délais, d'autre part

A - La cohérence de l'action
La procédure civile a connu une évolution, laquelle est matérialisée par des
changements allant des sources de la procédure, des conditions de l’instance et
des modalités d'exécution. Les considérations morales occupent une place
considérable à toutes les étapes de la procédure. La cohérence apparait à plusieurs
niveaux et peut se matérialiser par des modalités diverses et variées. Mais nous
allons mettre l'accent sur l'extinction de l'action et l'autorité de la chose jugée.

1 - L'extinction de l'action
Il ressort de l'article 1-2 in fine du Code de Procédure Civile que le droit
d'agir s'éteint par le désistement d'action, l'acquiescement, la transaction… Il
ressort de ce texte que le législateur a prévu plusieurs modes d'extinction de
l'action. Ces derniers peuvent être volontaires ou involontaires. Quel que soit le
procédé où la nature, une action éteinte va perdre la condition objective de
recevabilité. L’action d'agir s'éteint par l'acquiescement de la demande, la
transaction ou le désistement.
Le désistement d'action signifie que le demandeur abandonne au profit de son
adversaire les prétentions qu'il avait sur le droit, objet du litige. L'article 44 du
règlement de la CCJA prévoit cette possibilité pour le demandeur mais pour
mettre fin à l'instance, encore faut-il que le défendeur accepte la demande de son
adversaire.

b- L'autorité de la chose jugée


(Force de la chose jugée après épuisement ou fermeture de toutes les voies de
recours)
L'autorité de la chose jugée constitue une présomption de vérité attachée à la
décision rendue. Elle ne signifie pas impossibilité de remise en cause de celle-ci.
Elle signifie que les mêmes parties ne peuvent pas revenir devant le même juge
pour le même objet et la même cause. L'autorité de la chose jugée n'est pas
absolue puisque non seulement elle ne vise que les parties au procès mais
également ne concerne que le dispositif de la décision. Ainsi en présence d'une
autorité de la chose jugée, on peut soulever une fin de non-recevoir.

B - Le temps de l'action

Le temps occupe une place considérable en droit processuel en général et en


procédure civile en particulier. En la matière, les auteurs distinguent le temps de
la procédure et le temps dans la procédure. La première renvoie à la phase
préalable à l'action et la seconde, après l'action. Si le temps est un instrument de
célérité pour l'une des parties, il est aussi un outil de sérénité pour le tribunal ou
le juge. Les différents délais pour agir peuvent renvoyer au délai d'ajournement,
d'enrôlement, de communication, de recours, bref, délai de prescription ou de
forclusion.

I - La prescription
Parmi les caractéristiques de la procédure civile, nous pouvons indiquer son
formalisme prenant en compte toutes les formalités, même les délais. Le délai est
un laps de temps fixé par la loi, le juge où la convention, soit pour interdire, soit
pour imposer d'agir avant l'expiration de ce délai. Le délai de prescription
sanctionne l'inaction du bénéficiaire du droit ou le non usage de celui-ci. Le délai
de prescription est un délai au-delà duquel l'action n'est plus recevable. Ce délai
peut être suspendu ou interrompu. Son régime juridique est abordé à la fois dans
l'article 218 du Cocc et l'article 16 portant droit commercial général. On a
tenté de distinguer le délai de procédure du délai de prescription mais la
différence reste fine pour ne pas dire inexistante.

2 - La forclusion
Elle est une échéance fixée par la loi. L'article 17 de l'acte uniforme portant
droit commercial général instaure un critère de distinction tenant à la
computation de délai (Comment calculer un délai en prenant compte des délais
francs et calendaires). Le délai court, en ce qui concerne la forclusion, à compter
de l'événement que la loi détermine pour la forclusion. Un autre critère demeure
la suspension, la renonciation par le débiteur car le délai de prescription comme
la forclusion peut être interrompu.
III - Les conditions d'exercice de l'action en justice

Il s'agit de la capacité d'exercice et du pouvoir de représentation

A - La capacité d'exercice

Elle est visée dans l'article 1-3 du décret de 2001, elle renvoie à la capacité d'agir
en justice. Pour pouvoir exercer l'action en justice, il faut être capable et par
conséquent les mineurs non émancipés et les majeurs incapables ne peuvent ester
en justice que par personnes interposées. Il s'agit de la capacité d'exercice, mais
celle-ci ne méconnait pas la capacité de jouissance. Que faire lorsqu'un
groupement dépourvu de la personnalité juridique saisit le juge ? En droit
Français les positions sont opposées au sein des différentes chambres de la Cour
de Cassation en ce qui concerne la sanction. Pour la deuxième chambre civile de
la cour de cassation, l'irrégularité d'une procédure intentée par une personne
dépourvue de la personnalité juridique doit être sanctionnée au fond. Par contre,
la chambre commerciale de la même Cour sanctionne une telle irrégularité par
une fin de non-recevoir. La seconde solution semble être plus cohérente au regard
de l'importance de la personnalité juridique.

B - Le pouvoir de représentation
Il est prévu dans l'article 1-3 du décret de 2001. A la lecture de ce texte, la
personne représentée peut être une personne physique ou une personne morale. Il
dispose :'' lorsque le droit d'agir appartient à une personne morale ou à une
personne physique dépourvue de capacité d’ester en justice, il est exercé par le
représentant de l'une ou de l'autre. La procédure est sanctionnée par la nullité
pour irrégularité de fond toutes les fois que la demande est introduite par une
personne dépourvue de la capacité juridique ou du pouvoir d'assurer la
représentation en justice du titulaire du droit d'agir.''

Section 3 : Les modalités d'exercice de l'action en justice


La matérialisation de l'action en justice se manifeste par l'accomplissement d’un
certain nombre d'acte de procédure d'une part, d'autre part par l'existence des
moyens de défense mis à la disposition du défendeur.
I - La demande en justice
La demande en justice est l'acte juridique par lequel une personne soumet une
prétention au juge. Elle peut prendre la forme d'une assignation, d'une requête
simple ou conjointe ou d'une déclaration au greffe. Au plan juridique, étudier la
demande en justice permet de régler d'une part les différentes catégories de
demande et d'autre part les effets de celles-ci.

A - Les différentes catégories de demande


En droit judiciaire privé, on distingue deux types de demandes : La demande
initiale et les demandes incidentes.

a - La demande initiale
Elle est aussi appelée demande introductive d'instance. En ce sens, elle permet de
constater le point de départ de l'ouverture du procès. Elle marque aussi, pour la
première fois, le lien juridique d'instance.

b - Les demandes incidentes


Contrairement aux premières, les demandes incidentes sont introduites au cours
d'un procès déjà engagé (atteinte au principe d'immutabilité du litige). Parmi les
demandes incidentes, on retrouve la demande additionnelle, la demande
reconventionnelle (élargissement objectif du litige) et la demande en intervention
(élargissement subjectif).
La demande additionnelle est celle par laquelle une partie au procès ajoute à son
argument d'origine, d’autres éléments. Ainsi, la demande initiale est modifiée par
l'augmentation, la substitution ou la restriction d'éléments. C'est parce que la
partie dispose de plus en plus d'information qui lui donnent une conception
nouvelle sur ses droits. La demande additionnelle obéit à des conditions de
recevabilité. D'abord elle doit avoir un lien de connexité avec la demande initiale.
Une telle condition apparait dans l'alinéa 2 de l'article 1-4 du décret de 2001 à
travers l'expression ''lien suffisant''. Ensuite, la demande additionnelle ne doit pas
porter atteinte aux règles de compétence intéressant l'ordre public. La demande
reconventionnelle correspond à la situation dans laquelle le défendeur réclame
autre chose que le simple rejet de la prétention du demandeur, il essaye de
renverser la situation à son profit. Il va donc former une demande à son tour et se
défendre en attaquant. Exemple, la femme qui attrait son mari devant le juge pour
séparation de corps peut se retrouver dans une situation inconfortable si ce dernier
demande au juge de prononcer le divorce pour injures graves rendant intolérable
le maintien du lien matrimonial. Il y'a trois conditions de recevabilité la demande
reconventionnelle. D'abord, elle doit tendre à écarter la demande de l'adversaire,
ensuite obtenir la compensation judiciaire, et doit enfin avoir un lien suffisant
avec la demande initiale. Cette forme de demande est considérée comme une
défense au fond par certains, ce qui justifie sa nature controversée. L'intervention
est la situation dans laquelle un tiers prend part volontairement ou de manière
forcée à un litige qui est en cours. Il y'a deux sortes d'intervention volontaire :
principale et accessoire. L'intervention est principale ou agressive, lorsque le tiers
veut que son droit soit reconnu. Sa prétention est différente de celle dont la
juridiction est saisie.
L'intervention est accessoire lorsqu'elle appui les prétentions d'une partie.
L'intervention forcée ou appel en garantie est celle qui demeure une contrainte
pour le tiers. C'est l'exemple du conducteur d'automobile qui, condamné à la suite
d'un accident causé par lui-même, appelle en garantie son assureur. L'intervention
remet en cause le principe de l'effet relatif de la décision de justice, il s'agit d'une
modification du cadre subjectif du procès.

B - Les effets de la demande en justice


Les effets de la demande en justice s'apprécient tant à l'égard du juge qu’à l’égard
des parties. Les effets de la demande entrainent pour conséquence le fait que le
juge doive se prononcer sur l'affaire sous peine de déni de justice. Dans ce cas, il
peut se déclarer incompétent où déclarer la demande irrecevable ou la procédure
irrégulière. En outre, le juge ne doit statuer que sur ce qui lui a été demandé. A
l'égard des parties, la demande interrompt la prescription. Elle vaut aussi mise en
demeure au même titre que la sommation. Il faut également faire le cas de la
forme des demandes incidentes, elles peuvent être introduites à tout moment et
ce, jusqu'à la clôture de l'instruction et au renvoi de l'affaire à l'audience de
jugement. A titre de rappel, les effets procéduraux de la demande sont : la création
du lien d'instance, la saisine du juge et le cantonnement de la demande.

II - La défense en justice
La loi a mis à la disposition du défendeur des moyens de défense qui sont au
nombre de 3 :
- La défense au fond
- Les exceptions de procédure
- Les fins de non-recevoir

C'est différents moyens de défenses permettent de distinguer l'irrégularité,


l'irrecevabilité et la demande mal fondée.

A - La défense au fond
C'est un moyen de défense qui tend à détruire le bienfondé de la prétention du
demandeur ou à réduire la portée du son droit. Par exemple : Un débiteur à qui
on réclame la somme de 1million de FCFA peut lui opposer le caractère non fondé
de sa demande au motif qu’il lui a déjà remboursé ce montant, donc la dette n'a
plus de fondement. La défense au fond peut être soulevée à tout Etat de cause et
à toutes les étapes de la procédure.

B - Les exceptions de procédure


Elles ont pour finalité de déclarer la procédure irrégulière. Il existe une variété
d'exception : l’exception de nullité et la péremption d'instance qui tendent à
suspendre le cours de la procédure. Mais les plus connues sont : l'exception
d'incompétence, l'exception de litispendance, l’exception de connexité, les
exceptions dilatoires. En soulevant une exception, le défendeur n'accepte pas le
débat au fond. Elles sont prévues à l'article 110 et suivant du Code de
procédure civile. L'exception de litispendance est la situation dans laquelle une
même affaire ayant le même objet, la même cause et les mêmes parties est
pendante entre deux juridictions compétentes. Si les juridictions sont de même
degré, celle saisie en second lieu doit se dessaisir au profit de l'autre à la demande
d'une partie ou d'office. Si les deux juridictions sont de degrés différents, le renvoi
est demandé à la juridiction inférieure. C'est ce qui est prévu par l'article 116-10
du décret de 2001.
L'exception de connexité est la situation dans laquelle deux affaires différentes
sont pendantes devant deux juridictions distinctes certes, mais ont un lien de telle
sorte qu'il soit indispensable, pour une bonne administration de la justice, de les
regrouper et les faire traiter par un seul juge. Si les juridictions sont de degrés
différents, le renvoi est nécessairement demandé à la juridiction de degré
inférieure. Dans l'hypothèse où les juridictions sont de même degré, il s'agit d'une
faculté accordée au juge.
L'exception d'incompétence est celle qui tend à denier à un juge toute compétence
pour se prononcer sur une affaire. En effet, le tribunal peut être incompétent du
fait de la situation géographique. Dans ce premier cas, le renvoi peut être
demandé en tout état de cause et si tel n'est pas le cas, le juge est tenu de renvoyer
devant la juridiction compétente. Lorsque l'exception d'incompétence est
soulevée, le tribunal peut se déclarer compétent ou incompétent. Si l'affaire est
en état, c'est à dire lorsque que la plaidoirie a été déjà entamée et que le juge saisi
d'une exception incompétence se déclare compétent, il va statuer à la fois sur
l'exception et le fond en même temps. L'exception de nullité est celle par laquelle
le défendeur estime par exemple que les actes de procédures ne contiennent pas
toutes les mentions obligatoires. Il s'agit de la nullité pour vice de forme. On peut
également soulever l'exception de nullité pour défaut de capacité ou de pouvoir.
Il s'agit d'une nullité pour vice de fond. Dans le cas de la nullité des actes de
procédure, il existe deux principes:
- Pas de nullité sans texte
- Pas de nullité sans grief
Il ne s'agit que des actes de procédures n'ayant aucun lien avec les voies
d'exécution.
L'exception de non versement de caution est une exception soulevée par un
défendeur Sénégalais contre un demandeur de nationalité différente. Pour garantir
l'exécution de la décision, on lui réclame de fournir une caution. Le motif de la
fourniture de cette caution est le recouvrement des dépends au cas où le
demandeur succomberait. Il faut remarquer que le juge ordonne la caution et fixe
la somme, laquelle est consignée. La sévérité du régime des exceptions est prévue
à l'article 129 du Code de Procédure Civile. Toutes les exceptions, demande
en nullité, fin de non-recevoir doivent être soulevées in limines litis. Il y'a un
ordre à respecter lorsque l'on soulève plusieurs exceptions. Ainsi la première
exception à présenter, c'est l'exemption de caution, ensuite l'exception
d'incompétence, enfin toute les autres exceptions doivent l'être simultanément.

C - Les fins de non-recevoir


La fin de non-recevoir est un moyen de défense qui tend à déclarer une demande
irrecevable sans examen au fond pour défaut de qualité, d'intérêt ou pour
extinction du droit d'agir ou encore l'autorité de la chose jugée.
Il y'a deux sortes de fin de non-recevoir :
- une fin de non-recevoir de fond qui peut être soulevée à toute auteur de la
procédure. Seulement, le juge peut condamner à verser des dommages et intérêt
la partie qui utilise ces exceptions à des fins dilatoires. En outre, le juge peut
soulever d'office une fin de non-recevoir basée sur le défaut de qualité et d’intérêt
ou de droit d'agir. Les fins de non-recevoir de fond peuvent être régularisées car
elles suivent le même sort que les défenses au fond.
- une fin de non-recevoir de forme qui doit être soulevée in limines litis.

La fin de non-recevoir est un obstacle définitif à l'action en justice. Elle se


distingue de l'exception de procédure qui est un obstacle temporaire à la
procédure. La fin de non-recevoir paralyse la demande sans l'examen au fond.

Section IV : La classification des actions


La classification varie en fonction de la nature du droit soulevé et selon la finalité
de l'action ou de l'objet recherché. En tenant compte de cette distinction, nous
pouvons exposer les actions personnelles et réelles d'une part et les actions
mobilières et immobilières d'autre part.

I - La classification en fonction de la nature du droit

Elle nous permet d'examiner les actions personnelles et réelles d'une part et les
actions mixtes d'autre part, sans oublier la précision de l'intérêt d'une telle
distinction.

A - L’action personnelle et réelle


L'action personnelle est celle qu'une personne intente à l'égard d'une autre pour
réclamer l'exécution d'une obligation. Nous pouvons citer l'action en
responsabilité ou encore l'exécution d'une obligation forcée.
L'action réelle est celle qu'une personne intente à l'égard d'une autre pour réclamer
la propriété ou pour revendiquer le respect de la possession d'un bien. Elle vise,
contrairement à l'action personnelle, la réalisation d’un droit réel. A côté de ces
deux variétés, il existe une catégorie intermédiaire dite action mixte.

B - L'action mixte
Elle est à la fois personnelle et réelle, nous pouvons citer l'action en résolution
d’une vente d'immeuble pour défaut de paiement où le fait qu'un acquéreur d'un
bien immobilier agisse en justice pour exiger l'exécution du contrat, de même que
la délivrance du bien. En la matière, le défendeur est assigné devant le tribunal
du lieu de situation de l'immeuble ou devant le juge du domicile du défendeur
(c'est ce que l'on appelle une option de compétence).
Dans une décision de justice, le juge Français a considéré que les actions mixtes
emportent tout à la fois contestation sur un droit personnel et sur un droit réel de
telle sorte que la décision qu'elle ont pour objet de provoquer en ce qui concerne
l'existence du droit personnel aura pour effet virtuel de résoudre la question de
l'existence du droit réel. De cette distinction apparait la compétence territoriale
renvoyant au tribunal du lieu de situation de l'immeuble s'il s'agit d'une action
réelle immobilière et le tribunal du domicile du défendeur pour l'action
personnelle et réelle mobilière. A ce niveau, il faut distinguer la compétence
d'attribution et la compétence territoriale. Pour la compétence d'attribution en
matière mobilière et personnelle, il y'a une compétence de principe (héritage) et
des compétences exclusives (divorce) notamment en matière d'Etat des personnes
conformément à l'article 202 du code de la famille.
Le deuxième intérêt tient la qualité de qui peut agir, c'est à dire le titulaire de
l'action en justice.
Dans l'action personnelle, c'est le titulaire de la créance tandis que dans l'action
réelle, C'est toute personne qui se prétend titulaire d’un droit réel qui peut intenter
une action en justice. Mais les actions personnelles sont plus nombreuses que les
actions réelles. L'explication c'est que en fait, en matière de meuble, la possession
vaut titre sauf si le possesseur est de mauvaise foi. En matière mobilière et
personnelle, la règle de compétence selon laquelle le tribunal compétent est celui
du domicile du défendeur connait des exceptions dans certaines situations. C'est
notamment en matière de succession où le tribunal compétent est celui du lieu
d'ouverture de la succession, notamment le dernier domicile du défunt. En outre,
le législateur a prévu des options de compétence en matière commerciale où le
demandeur peut assigner devant le tribunal du domicile du défendeur dans le
ressort duquel la promesse a été faite et la marchandise livrée ou devant le tribunal
dans le ressort duquel le paiement devrait être exécuté.

II - La classification en fonction de l'objet du droit

Cette classification permet de distinguer les actions mobilières et immobilières.


L'intérêt d'une telle distinction mérite d'être exposé.

A Les actions mobilières et immobilières

L'action mobilière a pour finalité de protéger un droit portant sur un meuble


contrairement à l'action immobilière dont l'objet est la protection d'un bien portant
sur un droit d'immeuble. Dans les actions réelles immobilières, il y'a l'action
pétitoire et l'action possessoire. L'action pétitoire et une action qui tend à
sanctionner un droit réel immobilier. Elle conduit le juge à déterminer l'existence
et/ou le titulaire du droit réel invoqué. Elle est matérialisée par l'action en
revendication, l'action conféssoire qui protège un droit réel démembré ou
accessoire, notamment un droit de servitude, d'usufruit où d'usage, l'action
négatoire qui tend à établir qu'un fond n'est pas grevé d'un droit d'usufruit, d'une
servitude ou d’usage.
L'action pétitoire est le droit de propriété ou ses démembrements protégés en la
matière par des règles procédurales. A la différence de l'action pétitoire, l'action
possessoire tend simplement à protéger la possession ou la détention d'un bien.
Autrement dit, on cherche à mettre fin à un trouble et le juge ne se prononce pas
sur le droit matériel.
L'action possessoire est prévue à l'article 2282 du Code Civil. Elle vise la
protection d'une situation de faite, notamment la possession ou la détention. Pour
protéger le détenteur ou possesseur, il faut que celui-ci détienne ou possède
paisiblement le bien, donc toute violence est exclue. En outre le trouble
possessoire peut être actuel ou futur. Il existe trois catégories d'action
possessoire : la complainte qui est une action ouverte à toute personne dont la
possession ou la détention est troublée par un tiers et qui souhaite obtenir la
cessation du trouble. La dénonciation de Diourbel œuvre est une action qui a pour
objet de prévenir un trouble éventuel.
La réintégration qui est une action ayant pour objet de faire cesser un acte de
violence ou une voie de fait.

B - L'intérêt de la distinction
Elle réside d'abord dans la détermination de la compétence juridictionnelle. Ainsi
en matière mobilière, le défendeur est assigné devant le tribunal de son domicile
tandis qu'en matière immobilière, l'affaire est portée devant le tribunal de la
situation de l'immeuble litigieux. L'autre intérêt de la distinction apparait dans la
capacité d'ester en justice. Si l'action immobilière est considérée comme un acte
de disposition, tel n'est pas le cas de l'action mobilière vue comme un acte
d'administration.

CHAP2 :L’INSTANCE

L'instance est le prolongement de l'action, c'est le moment d'examiner les


conditions de l'action et les conditions d'exercice de celle-ci. L'instance ne se
déroule pas toujours devant le tribunal. Le juge de la mise en état est souvent
saisi comme son nom l'indique pour mettre en Etat le dossier. Au terme de
l'article 54-2 du décret de 2001, si les affaires ne peuvent être jugées sur le
siège, elles sont renvoyées à l'audience du juge de la mise en Etat. Le renvoi se
fait à heure fixe pour éviter les pertes de temps.
Le juge de la mise en Etat a pour rôle de veiller au déroulement loyal de la
procédure. Il s'agit de la ponctualité, de l'échange des conclusions, de la
communication des pièces. Il peut statuer sur les exceptions de procédure, allouer
une provision pour le procès.
Cette prérogative sur la provision renvoie au pouvoir de juridiction du juge de la
mise en état. Pour avoir une idée précise des dites prérogatives, il faut se référer
à l'article 54-13 du décret de 2001. L'instance connait au même titre que l'action
plusieurs étapes : C'est l'instruction, la mise en état dans certaines situations et le
dénouement de l'instance (il s'agit de la décision du juge). L'instance est aussi
l'occasion de constater le respect des principes fondamentaux et directeurs du
procès, notamment le principe du contradictoire qui signifie qu'une partie ne peut
être jugée sans qu'on puisse l'entendre. Ce faisant elle doit être avertie de
l'introduction d'une procédure à son encontre et être en mesure de discuter les
prétentions de son adversaire. En abordant l'instance, l'accent sera mis sur les
procédures exceptionnelles, notamment l'ordonnance d'injonction qui méconnaît
le principe contradictoire et la procédure de référé qui, par soucis de célérité,
impose une exécution provisoire de plein droit nonobstant l'Appel.

Section 1 : La procédure de référé


La célérité, la rapidité matérialisée par l'utilisation de l'expression délai
raisonnable permet de transgresser certaines règles fondamentales connues en
droit procédurale. Le principe de la célérité suppose que le procès doive se
dérouler dans un délai raisonnable. Pour dire d’un procès qu'il s'est déroulé de
façon raisonnable, deux critères sont utilisés par la cour européenne des droits de
l'homme.
- La complexité de l'affaire
- Le comportement du juge et celui des parties
C'est ainsi que certaines procédures ont été instituées pour prendre en compte
l'idée de rapidité et de célérité. L'ordonnance sur pied de requête.

I - Les différentes formes de référé


Il y'a plusieurs catégories de référé :
- Le référé urgence : c'est une procédure en vertu de laquelle, le président
du tribunal est saisi d'une affaire urgente dépourvue de toute contestation sérieuse
qui justifie l'existence d'un différend. (NB : Dans le cas d'une contestation
sérieuse, le juge sursoit et fais passer l'affaire à un juge de fond par une procédure
de passerelle) ;
- Référé conservatoire : C'est une procédure en vertu duquel, le juge peut
prescrire des mesures conservatoires ou de remise en Etat et ce, même en cas de
contestation sérieuse, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire
cesser un trouble manifestement illicite ;
- Référé provision : c'est la procédure par laquelle le demandeur, lorsque
l'obligation du défendeur n'est pas sérieusement contestable, peut solliciter du
juge l'allocation d'une provision ou d'une somme d'argent avant que le fond de
l'affaire ne soit vidé. Le juge peut ordonner l'exécution de l'obligation même si
celle-ci est une obligation de faire ;
- Référé sur difficulté : C'est une procédure enclenchée lorsque le
défendeur éprouve des difficultés à exécuter une décision de justice ou un autre
titre exécutoire. Ce faisant, il va saisir le président du tribunal.

II - Les effets de l'ordonnance du juge des référés

L'ordonnance du juge des référés donne naissance à des effets faisant l'efficacité
et l'effectivité de celle-ci. Ainsi l'ordonnance du juge des référés n'a pas l'autorité
de la chose jugée au principal, elle est exécutoire par provision. Elle peut être
exécutoire sur minute (dès le prononcé). Les voies de recours admises, c'est
l'appel qui est de 15 jours à partir de la signification de l'ordonnance. D’autres
mécanismes symbolisant la célérité peuvent être utilisés, c'est le cas de ceux
consistant pour le juge de se prononcer sur les affaires pour lesquelles le
défendeur ne comparait pas. Si elles sont en état d'être jugées sur le fond, le juge
peut ordonner une assignation à jour fixe. L'exécution provisoire constitue le
caractère exceptionnelle de cette procédure mais il faut signaler que le défendeur
dispose de certains mécanismes lui permettant de contourner l'exécution
provisoire, il s'agit de la défense à exécution et du sursis à exécution.

Section II : La procédure d'injonction de payer

(Voir le cours de droit des suretés)

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