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UNITE D’ENSEIGNEMENT 2 :
DROITS ET DEVOIRS DU FONCTIONNAIRE
ENSEIGNANT
INTRODUCTION
La connaissance de ses droits, de ses devoirs et l’éthique de sa profession permet au fonctionnaire enseignant d’agir en toute
légalité dans l’exercice de ses fonctions. Le système scolaire est régi par des droits, des devoirs et des règles de bonne conduite
issues des valeurs morales. Cela doit amener tout futur enseignant à s’en approprier pour mieux se défendre dans l’exercice
de sa profession. Tout manquement à ces règles, conduit directement l’enseignant devant le « conseil de discipline » où il se
verra appliqué des sanctions. Ainsi, ces règles permettent au futur enseignant de devenir un modèle aux yeux de ses apprenants.
Ce cours se subdivise en trois (3) parties. La première parlera des droits et devoirs du fonctionnaire en général, la seconde
portera sur les droits et devoirs du fonctionnaire en particulier. Enfin, la dernière partie décrira l’éthique de la profession
enseignante.
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PARTIE I : DROITS ET DEVOIRS DU FONCTIONNAIRE
I : LES DROITS DU FONCTIONNAIRE
1- LE DROIT A LA REMUNERATION
En retour de son activité, le fonctionnaire a droit à la perception d'une rémunération.
La rémunération a un caractère légal et réglementaire. C'est pourquoi seul le règlement peut y porter atteinte. Aussi aucune
convention particulière ne permet à l'Administration de verser au fonctionnaire une rémunération supérieure ou inférieure à
ce que les textes prévoient.
En outre, le fonctionnaire n'a de droit acquis au montant de sa rémunération, les textes qui déterminent la rémunération peuvent
être modifiés sans que le fonctionnaire puisse s'y opposer à référence du salarié du secteur privé.
Selon certains auteurs, l'explication d'une telle situation réside dans le fait que la rémunération est censée assurer au
fonctionnaire une vie décente d'autant plus que son statut général lui interdit toute activité lucrative.
La rémunération du fonctionnaire comprend différentes composantes :
-le traitement principal fixé de manière impersonnelle en fonction des grades et de l'échelon.
-le supplément familial ou accessoire. Avec ce dernier, le traitement plus personnalisé.
-l'indemnité de résidence qui prend en compte les différences qui peuvent exister entre le coût de la vie et des loyers dans
différentes localités.
-Enfin, diverses indemnités instituées par les textes, statuts particuliers et qui sont liés à une fonction. Exemple : I' « indemnité
de sujétion » pour les policiers.
*La rémunération est versée après services fait, Cette notion de service est difficile à définir, La date d'appréciation du
service est la fin du mois. La date de service fait ne tient pas compte de la qualité, mais de la réalité du service.
Si le fonctionnaire a droit au traitement, il peut avoir pour certains fonctionnaires, adjonction d'avantages matériels :
*C'est ainsi par exemple qu'en Côte d'Ivoire, les corps en tenue ont droit au logement gratuit et au transport gratuit pour les
besoins du service. De même leurs conjoints et leurs enfants ont droit aux consultations gratuites des services médico-
sanitaires.
*De même, les enseignants du primaire qui servent dans les lieux enclavés bénéficient d'une « indemnité pour poste déshérité
d'un montant de 10 000 f CFA/ mois.
En outre, depuis la suppression des baux administratifs en 1983, des indemnités de logement (dont le montant varie en fonction
des catégories considérées) sont allouées à certains fonctionnaires : enseignants, magistrats, médecins etc....)
2- LE DROIT AUX CONGES
Un congé annuel, des autorisations spéciales d'absence et des permissions spéciales pour événements familiaux ; des congés
de maladie, des congés de maternité et des périodes de repos pour allaitement, dans les conditions fixées par la législation du
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travail s'agissant des femmes fonctionnaires. Dans la pratique, les dispositions suivantes sont appliquées aux congés :
2.1. Congés annuels
Le fonctionnaire en activité a droit à un congé annuel d'une durée de trente (30) jours avec rémunération
2.2 Congés de maladie ;
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-Le congé de maladie dure au maximum 06 mois renouvelable une seule fois. Il est accordé au vu d’un certificat médical
mais l’administration peut contrôler ce dernier et demander une contre - expertise. Pendant ce congé le fonctionnaire perçoit
l’intégralité de sa rémunération.
- Le congé de longue maladie Il est accordé après un congé de maladie renouvelé. Il dure 36 mois y compris la durée du
congé maladie. Le fonctionnaire non rétabli perçoit l’intégralité de sa rémunération pendant les 06 premiers mois puis la
moitié les autres mois.
- Le Congé exceptionnel de maladie Il dure au maximum 60 mois. Il est accordé à un fonctionnaire victime d’un accident
ou d’une maladie professionnelle dans l’exercice de ses fonctions. Pendant toute la durée du congé l’enseignant perçoit
l’intégralité de sa rémunération. Celle-ci s’accompagne du remboursement des honoraires et frais médicaux occasionnés par
la situation puis si possible d’une allocation temporaire d’invalidité dont les conditions sont fixées en conseil de Ministres.
C’est l’établissement qui fait la déclaration et s’occupe de toutes les démarches administratives.
2.3 Congé de maternité et périodes de repos
Ce droit est accordé aux enseignantes enceintes et aux enseignantes devenues mères. Il accorde aux enseignantes enceintes
08 semaines de repos avant l’accouchement et aux enseignantes devenues mères 06 semaines pour allaitement.
L’enseignante perçoit l’intégralité de sa rémunération pendant cette durée.
2.4- Le congé de formation syndicale C’est un droit accordé aux responsables syndicaux pour participer à une
formation syndicale.
2.5. Autorisations spéciales d’absence.
Ce droit s’exerce pour les enseignants :
-candidats à des concours ou à des examens professionnels,
-candidats à des postes politiques électifs ou faisant partie d’un comité de campagne d’élection à des postes politiques électifs.
Ces autorisations d’absence durent tout le long des évènements qui les occasionnent.
2.6. Permissions spéciales d’absence
Ce droit s’exerce pour les enseignants dans des durées variables en fonction de l’évènement qui l’occasionne. Ces
évènements et la durée de la permission sont relatifs aux motifs suivants :
-Décès d’un ascendant ou d’un descendant en ligne directe
-Mariage de l’agent ou d’un enfant de l’agent
-Naissance survenue au foyer de l’agent
-Durée de la permission (en jours)
3- LE DROIT A LA PROTECTION
Du fait de leurs fonctions, les fonctionnaires se trouvent exposés à des risques particuliers leur législateur a prévu à leur profit
des mécanismes de protection assurés par l'Administration.
Ces mécanismes sont prévus et aménagés par les articles 19 et 20 du statut général de 1992.
Le législateur a prévu deux types de protection du fonctionnaire vis-à-vis des administrés :
- une protection pénale
- une protection civile.
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3.1 Protection Pénale du Fonctionnaire
Elle est prévue par l'Article 20 du statut général. Elle couvre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou
outrage dont les fonctionnaires pourraient être victimes dans l'exercice de leurs fonctions. Il s'agit donc d'une obligation pour
la collectivité publique d'assurer la protection pénale de l'agent : le fondement de cette disposition est clair : dans l'exercice
de ses fonctions, l'agent peut être exposé à des délits émanant des administrés. Il est donc normal que la collectivité publique
pour le compte de laquelle il s'agit, puisse le protéger.
3 2 Protection civile du Fonctionnaire :
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Elle est prévue par l'Article 19 du statut de 1992. Ainsi, au terme de cet article, l'Administration sera responsable des
condamnations prononcées à l’encontre de l'agent. Cette responsabilité ne joue qu'en cas de faute de service. Elle ne joue pas
en cas de faute personnelle de l'agent détachable du service.
4- LES DROITS POLITIQUES
Poser le problème des droits politiques revient à répondre à la question suivante : le fonctionnaire est-il un citoyen comme les
autres ?
La liberté d'opinion du fonctionnaire : d'après la déclaration de 1789 « Nul ne peut être lésé dans son travail en raison de
ses opinions ou de ses croyances ».
Cela est renforcé par l'article 16 du statut de 1992 qui dispose : « La liberté d'opinion est reconnue aux fonctionnaires. Aucune
distinction ne peut être faite ceux-ci en raison de leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses.
Toutefois, l'expression de ces opinions ne peut mettre en cause les principes affirmés par la Constitution et par le présent
statut.
« Elle ne peut être faite qu'en dehors du service, avec la réserve appropriée fonctions qu'exerce l'intéressé ».
Ainsi cette liberté si elle est consacrée par les textes, est difficile à mettre en œuvre car le fonctionnaire est d'abord et avant
tout, un employé de l'Etat, et en Afrique parfois celui d'un régime. Il y a donc parfois des difficultés certaines pour concorder
l'opinion du fonctionnaire, avec les idéologies du régime qui l'emploie.
On se trouve ici au cœur d'un débat dont la solution n'est pas évidente : ainsi, le fonctionnaire est nommé pour mettre en œuvre
le programme Gouvernemental. Ce lien entre le fonctionnaire et le gouvernement n'atténue-t-il pas la portée de la liberté
d'opinion ? La loi elle-même répond à cette question : l'alinéa 3 de l'article 92 dispose à cet effet : « ...Elle ne peut être faite
qu'en dehors du service avec la réserve appropriée aux fonctions qu'exerce l'intéressé. « Ainsi au terme de la loi, la liberté de
l'agent est liée aux fonctions qu'exerce l'intéressé.
On distingue traditionnellement dans la fonction publique les emplois supérieurs et les emplois subalternes.
Emplois supérieurs sont des emplois « à la discrétion des pouvoirs publics ».
En Côte d'Ivoire, leur régime est fixé par la loi du 3 août 1970 qui donne la liste de l'emploi.
Il s'agit en ce qui concerne les emplois civils de conseillers à la Cour Suprême , des chefs de mission diplomatique, de chef
de service autonome, de contrôleur financier, de directeur général et de directeur d'établissement public et de sociétés d'Etat,
de doyen de faculté, d'inspecteur d'académie, d'inspecteur général de ministère, d'inspecteur de services judiciaires, des préfets
et sous-préfets, de Premier Président et du Procureur Général de la Cour d'Appel, de Président et du Procureur de la République
du Tribunal de 1ereinstanœ, secrétaire général du conseil économique et social, de secrétaire de la grande chancellerie et de
secrétaire général de préfecture.
En ce qui concerne les emplois militaires de chef d'Etat-major et de sous-chef d'Etat-major, de commandant de la gendarmerie,
d'adjoint au commandant de la gendarmerie, de commandant militaire départemental, d'inspecteur de gendarmerie,
d'inspecteur général des Forces Armées.
Les titulaires de ces emplois sont nommés par décret en conseil des ministres. Peuvent-ils avoir une opinion à celle du
gouvernement ?
La réponse semble être que s'agissant des fonctions au sommet de la hiérarchie, (dites « à la discrétion du gouvernement) sous
la dépendance directe du gouvernement, il doit avoir de la part du fonctionnaire une obligation de loyalisme à l'égard de ce
gouvernement. Le loyalisme apparaissant comme la fidélité du fonctionnaire aux décisions prises par le gouvernement.
D'ailleurs, le fonctionnaire peut démissionner s'il estime qu'en son âme et conscience, il n'est pas en mesure d'appliquer la
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politique du gouvernement.
Ainsi, la liberté d'opinion du fonctionnaire est inversement proportionnelle à l'importance des fonctions : plus la fonction est
importante, moins elle est grande et inversement.
5-LE DROIT SYNDICAL
Le droit syndical est le droit d'appartenir de ne pas appartenir à une organisation syndicale, étant entendu que l'organisation
syndicale a un double but :
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- Disposer du pouvoir de négociation à l'échelon général.
- Défendre les intérêts des membres du syndicat.
En France le droit pour les fonctionnaires d'appartenir à un syndicat est relativement récent. En effet, pendant longtemps, la
liberté syndicale ne s'étendait pas aux agents publics. On leur reconnaissait seulement le droit de former des associations. La
justification résidait dans le fait que le syndicat était considéré comme représentant les droits des particuliers alors que le
fonctionnaire au service de l'Etat représente les intérêts généraux. A cela s'ajoutait le fait qu'on considérait que lorsque le
fonctionnaire acceptait un emploi, il acceptait de même coup les obligations résultant du service public. Ce n'est qu'à partir de
1946 que les fonctionnaires vont avoir le droit d'appartenir à un syndicat.
En Côte d'Ivoire le droit syndical a été reconnu par le statut de 1964, Article l 3) et réaffirmé par le nouveau statut de 1992
(article 17). La loi prescrit que les syndicats peuvent rester en justice devant toute juridiction : ils peuvent attaquer aussi bien
les actes réglementaires que les décisions individuelles portant atteinte aux droits collectifs. La seule exigence de la loi résulta
dans le deuxième alinéa de l'Article 17 qui dispose : « Toute organisation syndicale de fonctionnaires est tenue d'effectuer
dans le mois de sa création, le dépôt de ses statuts et la liste de ses administrateurs, auprès du Ministre chargé de l'Intérieur.
6- LE DROIT DE GREVE
6.1 Principe
L'article 18 du statut de 1992 dispose : le droit de grève est reconnu au fonctionnaire pour la défense de leurs intérêts
professionnels individuels et collectifs. Il s'exerce dans le cadre défini par la loi.
6.2 Caractéristiques pénales de la grève
La grève se caractérise comme une cessation du travail. Un premier problème se pose : l'exécution anormale du service
constitue-t-elle une grève ? Pour répondre à cette délicate question, il faut se reporter aux obligations de service du
fonctionnaire. C'est par rapport à elles qu'on pourra qualifier l'exécution du service d'anormale ou pas.
Un second problème : la cessation individuelle du travail constitue-t-elle une grève ? Pour la jurisprudence ce n'est pas
une grève, c'est un abandon de poste qui à ce titre, expose son auteur à une sanction disciplinaire. Il a été jugé également
que ne constituait pas une grève l'interruption du travail par un délégué syndical pour tenir une réunion. Pour le juge, il
s'agit d'un acte de désinvolture, ce qui constitue une faute disciplinaire qui mérite sanction.
La grève doit avoir un caractère professionnel, c'est-à-dire qu'elle ne peut s'exercée que pour la défense des intérêts
collectifs d'ordre professionnel. A contrario, les grèves politiques sont interdites. Dans la réalité, il n'est pas facile de
distinguer les grèves professionnelles des grèves politiques.
6.3 Evolution du droit de grève
Pendant longtemps, le droit de grève a été interdit aux fonctionnaires pour les raisons
suivantes :
• La grève dans les services publics est incompatible avec les notions de commandement et d'obéissance hiérarchique ;
Le principe de continuité du service public s'oppose à l'interruption des activités de l'Administration sous prétexte de grève.
Le droit de grève s'il était admis ferait prévaloir l'intérêt particulier des grévistes sur l'intérêt général.
En se fondant sur ces 3 raisons, la grève était déclarée illicite. Le caractère ne concerne pas que les fonctionnaires proprement
dits, il concernait les agents des services publics qu'ils soient gérés directement par l'Administration ou concédés.
• Il faut préciser que le droit de grève des fonctionnaires n'est pas un droit absolu. Ainsi, certains statuts particuliers
contiennent des dispositions interdisant aux fonctionnaires concernés, de faire grève en raison de la nature de leur fonction. Il
en est ainsi :
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• Des magistrats a « qui il est interdit notamment toute action concertée de nature à entraver le fonctionnement des
juridictions » (article 17 de la loi n°78- 662 du 4/8/1978).
• Des fonctionnaires de la Sûreté Nationale (article 7 du décret 68-18 du 9 janvier 1968).
• Du personnel des services extérieurs des services des administrations pénitentiaires (article 22 du décret n° 68-7 du 2
février 1968).
• De certains agents de la R.T.I. (article 52 du décret 68-2 de janvier 1968).
• Des inspecteurs du travail.
Si le droit de grève est reconnu au fonctionnaire par le statut général, la loi n°92-571 a subordonné sa mise en œuvre à
l'observation de formalité et de procédures strictes. Il faut préciser que la loi du 11/9/1992 relative aux modalités de la grève
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dans les services publics, ne s'applique pas qu'aux fonctionnaires, elle s'applique également au personnel des « entreprises,
d'organismes et des établissements publics ou privés lorsque ces entreprises, organismes ou établissements sont chargés de la
gestion d'un service publics » (article 1er de la loi précitée). Ceci étant précisé, à l'analyse de la loi on se rend compte que
plusieurs étapes doivent être observées avant d'aboutir à la grève.
-1ere étape : Au terme de la loi, les différents collectifs qui pourraient naître entre les personnels assujettis à la loi et les
organismes ou services employeurs doivent faire obligatoirement l'objet d'une tentative de conciliation en liaison avec les
services compétents du Ministère de la Fonction Publique.
-2eme étape : Si aucune solution n'est trouvée à la première étape, les deux parties doivent saisir le Ministre de la Fonction
Publique.
-3eme étape : En cas d'échec de la tentative de conciliation par les deux ministres avec les parties en conflit, on sollicite
l'arbitrage du chef du gouvernement.
-4eme étape : Si malgré l'intervention du chef du gouvernement la conciliation a abouti à un échec, les personnels qui veulent
se mettre en grève doivent respecter un préavis. Le préavis ne peut être donné que par des organisations syndicales
régulièrement constituées.
Il doit préciser les motifs du recours à la grève, et être déposé à la fois auprès de la direction de l'organisme intéressé, et auprès
du Ministre de la Fonction Publique qui délivre un récépissé de dépôt de préavis de grève. Même déposé, le préavis n'empêche
pas la poursuite des négociations en vue du règlement du conflit.
-5eme étape : Lorsque la grève a lieu, l'heure de début de la grève et l'heure de la reprise du travail ne peuvent différer pour les
diverses catégories professionnelles et pour les divers membres du personnel intéressé.
En outre, la loi interdit les grèves tournantes : elles consistent pour les services publics d’arrêter le travail les uns après les
autres.
6.4- Les Conséquences du droit de grève dans la Fonction Publique
La grève entraîne pour le fonctionnaire plusieurs conséquences :
- Si elle est interdite dans le service (exemple police, magistrature), elle constitue pour les agents grévistes une faute
disciplinaire qui entraine des sanctions.
- Les personnes qui ne respecteraient pas les différentes durées prescrites par la loi et qui se mettent en grève encourent des
sanctions lourdes par le statut général de la Fonction Publique (pour ce qui concerne les fonctionnaires) et le code du travail
(pour les non fonctionnaires).
- La grève, si elle est régulière (respect des formalités et durées prescrites) va entraîner pour l'agent des conséquences
pécuniaires. En effet, en vertu du principe du service fait, l'Administration va opérer des retenues sur traitement de l'agent et
les accessoires du traitement (en dehors des allocations familiales) correspondant au nombre de jours de grève. Dans les
retenues, la loi fait à l'Administration d'utiliser la règle de comptabilité publique dite du « 30erne divisible » : cette règle prévue
par l'alinéa 2 de l'article 8 stipule qu'en cas de grève on ne peut retenir une fraction inférieure à une journée, c'est-à-dire que
si l'agent fait grève pendant une heure, on lui retiendra le traitement correspondant à une journée de travail.
La loi a prévu la mise en place en cas d'une grève d'un service minimum dans les secteurs et selon les modalités qui
seront fixées par décret. Le service minimum signifie que les agents bénéficient du droit de grève, mais leurs organisations
syndicales doivent assurer, en raison du service considéré (par exemple services hospitaliers) un minimum de continuité du
service public.
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Au total, on peut dire que le fonctionnaire bénéficie du droit de grève. Mais son exercice est soumis par la loi n°92-571
à des conditions telles qu'on peut considérer que dans la pratique la pratique, la grève dans les services publics est sinon
possible, à tout le moins difficile à mettre en œuvre.
En outre, la loi n°63-4 du 17 janvier 1963 relative à « l'utilisation des personnes en vue d'assurer la promotion
économique et sociale de la Nation », autorise le gouvernement à réquisitionner les grévistes pour assurer un service minimum.
Le Gouvernement a utilisé la loi de 1963 pour réquisitionner en 1991 les enseignants de l'Université en grève.
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7- LE DROIT A LA MISE EN DISPONIBILITE
Article. 45. - La disponibilité est la position du fonctionnaire dont l'activité est suspendue temporairement, à sa demande,
pour des raisons personnelles.
Article. 46. - Le fonctionnaire en disponibilité n'a droit à aucune rémunération. Il cesse également de bénéficier de ses droits
à l'avancement et à la retraite.
Article. 47. - La disponibilité ne peut être accordée que dans les cas suivants :
- Accident ou maladie grave du conjoint ou d'un enfant. Dans ce cas la durée de la disponibilité ne peut excéder une année ;
mais elle est renouvelable, après avis du Conseil de Santé ;
- Pour suivre un conjoint fonctionnaire en service ou affecté à l’étranger ; la durée est également d'une année renouvelable à
la demande motivée de l'intéressé ;
- Pour suivre un conjoint non fonctionnaire ; la durée est alors d’un an renouvelable une seule fois ;
- Pour convenances personnelles, la durée est d'un an renouvelable une seule fois.
Article. 48.- La femme fonctionnaire, chef de famille placée en disponibilité, pour accident ou maladie d'un enfant perçoit la
totalité des allocations familiales.
Article. 49. - Un décret en Conseil des ministres détermine les modalités de la mise en disponibilité et de la réintégration des
fonctionnaires intéressés.
8- LE DROIT A L’AVACEMENT
Article. 54. - L'avancement des fonctionnaires comprend l'avancement d'échelon et l'avancement de classe qui ont lieu de
façon continue d'échelon à échelon et de classe à classe, à l'intérieur de l'échelle de traitement. L'avancement d'échelon est
fonction à la fois de l'ancienneté et de la notation. L'avancement de classe a lieu uniquement au choix au profit de
fonctionnaires inscrits à raison de leur mérite à un tableau annuel d'avancement après avis de la Commission administrative
paritaire. La hiérarchie des classes, le nombre d'échelons dans les différentes échelles de traitement ainsi que l'ancienneté
moyenne exigée pour l'avancement sont fixés par décret en Conseil des ministres.
Article. 55. - La durée moyenne de l'avancement d'échelon peut être :
a) Réduite en faveur des fonctionnaires particulièrement méritants ;
b) Majorée pour les fonctionnaires qui reçoivent au cours d'une des deux années de référence une note inférieure à un niveau
fixé par décret. Le fonctionnaire qui reçoit pendant les deux années consécutives une note inférieure à un niveau fixé par
décret ne peut bénéficier d'avancement.
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9- LE DROIT A LA NOTATION
Article. 52. - Il est attribué chaque année à tout fonctionnaire en activité ou en service détaché, une note chiffrée, suivie d'une
appréciation générale exprimant sa valeur professionnelle. Le pouvoir de notation appartient au ministre ou au directeur de
l'établissement dont dépend l'intéressé. Un exemplaire du bulletin de notation est remis au fonctionnaire.
Article. 53 - Les modalités de notation des fonctionnaires sont fixées par décret en Conseil des ministres.
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10- LE DROIT A LA PROMOTION
Article. 57. - La promotion est le passage du fonctionnaire de son grade à un grade immédiatement supérieur. Elle est faite
par voie de concours internes, sauf dérogations prévues par décret
Article. 58. - Les modalités des concours qui doivent prendre en compte l'ensemble des éléments d'appréciation de la valeur
professionnelle du fonctionnaire, sont fixées par voie réglementaire.
Article. 59. - L'acquisition d'un diplôme, titre, ou attestation par un fonctionnaire en cours de carrière n'emporte pas
automatiquement son reclassement dans le grade supérieur.
1.1- LE DROIT AUX DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Article. 60. - Les fonctionnaires méritants peuvent recevoir une distinction honorifique. Les conditions d'attribution de cette
distinction sont précisées par décret en Conseil des ministres.
1.2. DROIT DE L'AFFILIATION À LA CAISSE GÉNÉRALE DE RETRAITE
Article. 72. - Le fonctionnaire est d'office affilié à la Caisse générale de Retraite des Agents de l'Etat. Il supporte, par
prélèvement sur son traitement, les retenues prévues par les règlements en vigueur, pour le régime des pensions civiles et
exigibles en vue de la constitution du droit à pension.
II : LES DEVOIRS DU FONCTIONNAIRE
Il y a quatre obligations principales : l'obligation de servir, l'obligation (ou devoir) d'obéissance, l'obligation de
désintéressement et enfin, les obligations de discrétion et de secret professionnel et de réserve.
1- L'OBLIGATION DE SERVIR
Elle est prévue et aménagée par l'article 23 du statut de 1992. Cette obligation comprend une sous distinction :
-l'obligation d'exercer
-l'obligation d'exclusivité
1.1. L'obligation d'Exercice
Le fonctionnaire doit occuper effectivement l'emploi et le poste auquel il est affecté. Cette obligation est rappelée chaque fois
que le fonctionnaire est absent de son poste ou qu'il refuse de le rejoindre. Cette obligation est si importante que sa
méconnaissance est qualifiée d'abandon de poste. L'abandon de poste. On l'a vu, est une faute disciplinaire grave pouvant
entraîner de lourdes sanctions allant jusqu'à ¡a révocation.
Un autre aspect de l'obligation d'exercice est que le fonctionnaire doit exercer ses fonctions personnellement. Ainsi, un
fonctionnaire qui déléguerait l'ensemble de ses fonctions, n'exercerait plus effectivement ses fonctions ; dans le droit de la
Fonction Publique, les délégations sont permises mais elles ne peuvent être que partielles.
1.2. L'obligation d'Exclusivité 8
Cela signifie qu'en principe, un fonctionnaire doit consacrer toute son énergie uniquement à l'Administration, ce qui entraîne
pour lui, l'interdiction d'exercer d'autres activités. La première justification de l'obligation d'exclusivité, c'est qu'on veut que
le fonctionnaire donne son temps prioritairement, voire exclusivement à l'Administration.
La deuxième justification c'est qu'on veut faire en sorte que le fonctionnaire ait une totale indépendance, une totale impartialité.
La troisième raison est qu'il ne faut pas permettre au fonctionnaire de concurrencer l'Administration.
L'obligation d'exclusivité est un principe d'application générale, qui souffre cependant de quelques exceptions :
Ainsi, le fonctionnaire peut produire des œuvres de l'esprit (littérature, peintre, sculpture).
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De la même façon, le fonctionnaire peut enseigner. Mais s'il peut cumuler les enseignements, il ne peut pas en principe cumuler
les traitements.
Un fonctionnaire peut faire des expertises des consultations. Mais il ne doit pas se trouver dans une situation qui l'amène à
plaider contre l'Etat.
2- L'OBLIGATION D'OBEISSANCE DU FONCTIONNAIRE
Cette obligation est prévue et aménagée par l'article 28 du statut de 1992. Elle signifie que le fonctionnaire doit assurer le
service conformément aux instructions et ordre transmis par son supérieur hiérarchique. Ces prescriptions peuvent être d'ordre
général (circulaire, directive) ou individuel.
Le fondement de l'obligation d'obéissance est le pouvoir hiérarchique 'article 28 alinéa 1). La désobéissance expose le
fonctionnaire à des sanctions disciplinaires. En outre, le devoir d'obéissance se double d'un devoir de déférence envers le
supérieur même en dehors du service.
3- L'OBLIGATION DE PROBITE ET DE DESINTERESSEMENT
Elle est prévue et aménagée par les articles 24 et 25 du statut général de 1992.
La loi réprime tous les agissements des fonctionnaires qui sont contraires à la probité. Il y a plusieurs façons pour un
fonctionnaire d'être malhonnête.
La façon la plus grossière consiste à puiser de l'argent dans les caisses de l'Etat. C'est ce qu'on appelle le « détournement de
deniers publics » qui est sévèrement puni par le code pénal. Ce délit est relativement fréquent dans l'Administration ivoirienne.
C'est pourquoi le législateur a renforcé en édictant des règles exceptionnelles en droit pénal telles que la présomption de
culpabilité de bénéficier des circonstances atténuantes ou du sursis.
Un autre manquement particulièrement grave à la probité (article 25 du statut de 1992) consiste pour l'agent à demander ou à
accepter des dons pour faire ou ne pas faire un acte qui relève de sa compétence. C'est le délit de corruption également réprimé
par le Code pénal.
Il est également interdit aux fonctionnaires (article du statut de 1992) de prendre pour lui-même ou par personne interposée
(prête nom) dans une entreprise soumise au contrôle de l'Administration à laquelle il appartient ou en relation avec cette
dernière, des intérêts de nature à compromettre son indépendance. Cette interdiction de l'article 24 qui vise dans les faits à
sauvegarder l'incompatibilité et dépendance du fonctionnaire, constitue le délit d'ingérence réprimé par le code pénal.
Le fonctionnaire peut également demander et obtenir des usagers du service public, des dons non pas pour procurer lui-même
un avantage à ceux-ci, ... pour intervenir auprès de l'autorité compétente à l'effet de faire obtenir cet avantage. Il n'y a pas ici
corruption mais trafic d'influence.
Les tentatives de corruption existent dans ces domaines beaucoup plus que d'autres.
Au total, il est interdit aux fonctionnaires de fixer directement ou indirectement un avantage personnel dans l'exercice de leurs
fonctions. Ils ne doivent ni monnayer les services qu'ils rendent ni subordonner ceux-ci au paiement de droits non prévus par
les textes.
4- L'OBLIGATION DE SECRET ET DE DISCRETION PROFESSIONNELLE
Certains secteurs de l'activité administrative requièrent le secret ou tout au moins la discrétion (Défense nationale, Affaires
Etrangères., Sécurité).
Les obligations de secret et de discrétion professionnels qui résultent de cette exigence trouvent leurs sources à la fois dans le
Code pénal et dans le statut général de la Fonction Publics.
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4.1. L'obligation de secret
Elle est prévue à la fois par le statut général de 1992 (article 26 alinéa 1er) et par code pénal en son article 388 qui dispose : «
tout dépositaire par état par profession ou par fonction temporaire ou permanente d'un secret qu'on lui confie, qui, or le cas où
la loi oblige ou autorise à se porter dénonciateur, révèle ce secret est puni d'un emprisonnement d'un à six (6) mois et d'une
amende de 50.000 F à 500.000F. Est puni d'un (1) à 3 mois d'emprisonnement et d'une amende de 10.000F à 100.000 F celui
qui, sans autorisation, révèle un fait secret par nature ou déclaré secret par la juridiction ou l'autorité saisie, parvenue à sa
connaissance au cours d'une procédure judiciaire ou administrative à laquelle il a assisté soit comme partie, soit comme témoin,
interprète ou représentant d'une des parties.
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Cette obligation concerne les agents publics qui dans l'exercice de leurs fonctions, reçoivent des renseignements confidentiels
concernant les personnes ou les intérêts privés, les avocats les notaires, les médecins etc. sont soumis à cette obligation. Pour
ce qui est des fonctionnaires, elle ne s'impose qu'à ceux qui reçoivent les secrets des particuliers dans l'exercice de leurs
fonctions : agents des PTT, fisc, magistrats, etc.
L'obligation de secret protège à la fois le particulier et l'Administration. Pour les particuliers, la raison est évidente. Pour ce
qui concerne l'Administration, il y a des secteurs où ses intérêts sont à préserver au plus haut point en matière diplomatique,
en matière de défense nationale.
L'obligation de secret est une obligation à caractère absolue, ce qui signifie que le fonctionnaire doit conserver le secret même
vis-à-vis de son supérieur hiérarchique. Le fonctionnaire peut aussi l'imposer à la justice sauf dans les cas expressément prévus
par la loi.
4.2. La discrétion professionnelle
Elle est prévue par l'article 26 alinéa 3 qui dispose : « Le fonctionnaire doit faire preuve de discrétion professionnelle pour
tous les faits ; informations ou documents dont il a connaissance dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions.
Il s'agit donc d'une interdiction faite aux fonctionnaires de communiquer au public ou à leurs collègues, sans que cela soit
justifié par l'intérêt du service les faits. Informations ou documents dont ils ont connaissance.
Au terme de l'Article 14, en dehors des cas prévus par les textes et notamment la liberté d'accès aux documents administratifs,
le fonctionnaire ne peut être délié de cette obligation que par le Ministre dont il relève. En plus de cette exception de I Article
26 alinéa 4 du statut de 1992. Le décret n°65-16 son article 59 prévoit une limite à l'obligation de discrétion professionnelle :
-Elle ne s'applique pas à la dénonciation dans les conditions prévues par la loi pénale, des crimes et délits dont les
fonctionnaires ont pu avoir connaissance dans l'exercice de leurs fonctions, aux témoignages qu'ils peuvent être appelés à
porter à la demande d'une autorité judiciaire.
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PARTIE II : LES DROITS ET DEVOIRS PARTICULIERS DES
ENSEIGNANTS FONCTIONNAIRES
I- LES DROITS PARTICULIERS DES ENSEIGNANTS FONCTIONNAIRES
Dans le cadre professionnel, l’enseignant bénéficie de droits liés aux missions qu’il exerce. Ces droits sont les suivants :
1.LE STATUT PARTICULIER
Chaque enseignant relève d’un statut particulier propre à son corps d’appartenance et fixé par décret n0 76-22 du 09 janvier
1976. Ce statut a une incidence sur sa rémunération et ses avantages sociaux.
2- LE DROIT DE GRÈVE
Aucune limitation légale sur le droit de grève ne concerne le statut des personnels de l’Éducation nationale, de ce fait les
enseignants ne sont pas réquisitionnables, ils ne sont pas personnels d’autorité, contrairement aux chefs de bureaux, et chefs
d’établissements.
3- LE DROIT AUX CONGÉS
L’enseignant en activité a droit à plusieurs types de congés. Ils correspondent au calendrier établi par le ministère de
l’Éducation nationale. Les enseignants sont dispensés de leur service d’enseignement durant les périodes de vacance des
classes prévues au calendrier scolaire national triennal, arrêté par le ministre. Celui-ci fixe également la date de rentrée scolaire
des enseignants, laquelle précède d’une journée celle des élèves. Cette prérentrée est le moment où l’emploi du temps est
remis à chaque professeur. C’est également lors de cette journée que les ultimes mises au point concernant l’organisation des
enseignements durant l’année scolaire sont réalisées. Le calendrier scolaire prévoit enfin que les enseignants appelés à
participer aux opérations liées aux examens demeurent en service jusqu’à la date retenue pour la clôture de ces épreuves.
4- LE DROIT À LA FORMATION
La formation des personnels enseignants joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre de toutes les politiques pédagogiques.
Elle peut être académique ou continue. La formation continue est offerte à tous par la DPFC par l’entremise des structures
d’encadrement. Ces structures sont les APFC, les coordinations disciplinaires, les unités pédagogiques et les conseils
d’enseignement. Les formations académiques sont dévolues aux structures de l’enseignement supérieur où l’enseignant à la
latitude de s’inscrire selon son profil.
5-DROIT À la RÉMUNÉRATION « APRÈS SERVICE FAIT »
Le service fait est un service que l’enseignant effectue pour l’employeur hors du cadre de sa fonction. De tels services lui sont
rémunérés.
6-DROIT DE RETRAIT :
L’enseignant a la latitude de se retirer d’une situation de travail et de cesser le service si celui-ci devient dangereux. Il doit
avoir un motif raisonnable et nécessaire, les conditions d’un danger grave et imminent. Il en informe sa hiérarchie
II- LES DEVOIRS PARTICULIERS DES ENSEIGNANTS FONCTIONNAIRES 11
L’obligation ou le devoir est ce à quoi l’on est obligé par la loi et la morale. En contrepartie de tous les droits que lui garantit
l’Etat ivoirien, l’enseignant à l’instar des autres fonctionnaires a effectivement des devoirs envers l’Etat et la société. La Loi
n° 95-696 du 7 septembre 1995 détermine les principes fondamentaux qui régissent le service public de l'Enseignement. En
son Article 14, elle relève succinctement les devoirs de l’enseignant comme suit : « Les enseignants sont tenus d'assurer
l'ensemble des activités d'apprentissage qui leur sont confiées. Ils apportent une aide au travail des élèves et des étudiants, en
assurent le suivi et procèdent à son évaluation. Ils jouissent dans l'exercice de leurs fonctions, d'une entière liberté de pensée
et d'expression, dans le strict respect de la liberté de conscience et d'opinion des élèves et des étudiants. Cette liberté ne doit
en aucun cas aller à l'encontre des objectifs assignés aux établissements et des principes de tolérance et d'objectivité. » Ces
obligations peuvent être présentées en cinq parties.
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1 - LES DEVOIRS D’ORDRE GÉNÉRAL :
L’obligation d’assurer le service : l’enseignant doit être physiquement présent à son poste de travail, (en classe) et consacrer
son temps à assurer son service et non à régler ses affaires personnelles, à recevoir des visites, ou à lire des journaux -
l’obligation du remplissage, au début de chaque année scolaire, du certificat de reprise de service qui atteste qu'il démarre ou
poursuit ses activités dans l'établissement. L’obligation d’obéissance hiérarchique : il doit obéir à ses supérieurs hiérarchiques
et exécuter les ordres qui émanent d’eux. Il doit se conformer aux instructions de son chef. (Cependant, l’enseignant peut
refuser d’exécuter un ordre qu’il juge illégal ou dont l’exécution peut constituer une infraction pénale)
-l’obligation d’obéissance à la loi ;
- l’obligation de réserve
-l’obligation de désintéressement (aucun intérêt propre)
-le devoir de respect des Institutions
Le devoir de participation aux affaires publiques
-l’obligation de probité (bonté et honnêteté)
-l’obligation d’amour de la patrie
L’obligation d’être ponctuel et assidu au travail.
2 - LES DEVOIRS D’ORDRE ACADÉMIQUE
- l’obligation d’accepter l'emploi du temps confectionné d'abord en tenant compte de l'intérêt bien compris de l'élève
- l’obligation du respect des horaires d'enseignement, du programme en vigueur et de la progression annuelle
- l’obligation du respect des calendriers des évaluations : devoirs et interrogations ;
- l’obligation de participer effectivement aux réunions d'Unité Pédagogique, aux Conseils d'Enseignement et aux Conseils de
Classe
-l’obligation de se présenter, s'il est élu, aux réunions du Conseil Intérieur et du Conseil de Discipline.
3 - LES DEVOIRS D’ORDRE PÉDAGOGIQUE
Le professeur est chargé de dispenser aux élèves des connaissances dans la discipline de sa spécialité et de l'éducation générale
de ces jeunes qui lui sont confiés. Pendant son cours, il est entièrement responsable de chacun d'eux. Pour cela, il doit :
- contrôler à chaque cours la présence de chaque élève en faisant l'appel et en visant le cahier de présence et d'absence
(arrêté n° 2471/ AP du 27 juillet 1968).
- veiller à une tenue correcte du cahier de textes qui est un véritable cahier de bord attestant qu'il a effectivement assuré
sa tâche suivant toutes les directives pédagogiques. Tenir à jour le cahier de notes, document indispensable pour le Chef
d'établissement chaque fois qu'il rencontre un parent d'élève.
- remplir correctement les bulletins et les livrets scolaires avant les conseils de classes (ne pas y faire des ratures ou des
surcharges) en y donnant des appréciations judicieuses.
- participer obligatoirement aux activités pédagogiques (journées pédagogiques, visites de classes, classes ouvertes,
stages,
- participer effectivement aux jurys d'examens, tâches normales du professeur auxquelles il ne saurait se soustraire
(circulaire n° 03/ MEN/ DGEI du 22 mars 1972).
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4 - LES DEVOIRS D’ORDRE MORAL
L’enseignant doit avoir une conscience professionnelle. La conscience professionnelle est le fait d’assumer ses devoirs
professionnels avec honnêteté, dévouement et dignité.
- L’honnêteté
L’enseignant a le devoir de faire son travail dans l’honnêteté à travers :
- la préparation effective des cours ;
- la correction des devoirs ;
- le respect des instructions officielles ;
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- Le renseignement régulier des documents de la classe ;
- le respect du contrat didactique.
-Le dévouement
L’enseignant doit exercer sa profession avec amour, joie et abnégation (sacrifice) en faisant preuve d’initiative et de créativité.
- La dignité
L’enseignant doit être dans sa parole, dans sa tenue, dans sa conduite et dans toute sa personnalité, un bon modèle pour l’enfant
dont l’éducation lui a été confié par l’Etat. Il doit être ouvert avec ses élèves tout en se gardant de toute familiarité.
Il doit avoir une moralité irréprochable, éviter la drogue, l’alcool, éviter de s’endetter et se quereller. Il ne doit pas fumer en
classe ni dans la cour de l’établissement.
Même en dehors de l’établissement, pour préserver son image de marque, de dispensateur de savoir, de formateur de la société,
il doit avoir toujours un comportement digne.
5- LES DEVOIRS D’ORDRE JURIDIQUE
Dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les Nations Unies ont proclamé que chacun peut se prévaloir de tous
les droits et de toutes les libertés, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion,
d’opinion politique ou toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
L’enfant en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux,
notamment d’une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance.
Ainsi la nécessité de cette protection spéciale va permettre la création de la convention Internationale des droits de l’enfant le
20 / 11 /1989. A ce jour 193 pays ont ratifié cette convention parmi lesquels figure la CÔTE D’IVOIRE depuis le 04 / 02
/1991.
L’enseignant a le devoir de connaître ces droits, notamment les articles 1-2-4 -14-19-28… afin d’agir en connaissance de
cause.
Le futur enseignant, soucieux de l’ordre moral devra appliquer les principes déontologiques directeurs suivants :
2.1. Respect de la dignité humaine :
- s’adresse aux apprenants et agit envers eux avec respect et dignité ;
- s’occupe d’eux de manière judicieuse en veillant constamment à respecter la sensibilité de chacun.
- respecte la dignité et les responsabilités de ses pairs, des chefs d’établissement, des parents d’élèves.
2.2. Respect de la confidentialité et de la vie privée :
- respecte le caractère confidentiel des informations sur les apprenants
- respecte le caractère confidentiel des informations sur l’équipe école
- Il est lié à l’obligation de discrétion professionnelle (conseil de classe, conseil de discipline, jury d’examen).
2.3. Respect de l’équité et de la neutralité :
- respecte et reconnaît le droit de chacun à un traitement équitable et juste ainsi que l’importance d’éviter tout conflit d’intérêt
; 13
- il doit cultiver l’esprit d’impartialité, de justice et d’équité.
2.4. Respect de la sécurité de l’apprenant :
L’enseignant respecte le droit de chacun à demander que le futur enseignant adopte des pratiques qui assurent la sécurité
physique, psychologique et émotionnelle de l’apprenant.
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PARTIE III : ETHIQUE DE LA PROFESSION ENSEIGNANTE
I- VALEURS MORALES ET ATTITUDES COMMUNES REQUISES
Article 3 : Tout membre des personnels des structures publiques et privées relevant du Ministère de l'Education Nationale et
de l'Enseignement Technique doit être :
1) de bonne moralité
2) aimable, attentionné ;
3) accessible et disponible ;
4) ponctuel et assidu au travail.
Article 4 : Tout membre des personnels des structures publiques et privées relevant du Ministère de l'Education Nationale et
de l'Enseignement Technique doit :
1) traiter l'élève avec respect ;
2) respecter l'intégrité physique et morale de l'élève en toute circonstance ;
3) privilégier la communication avec l'élève et tenir compte de son avis ;
4) avoir un langage décent avec l’élève ;
5) avoir un comportement exemplaire ;
6) faire preuve d'impartialité et d’équité ;
7) inspirer respect et confiance ;
8) veiller à établir une relation de confiance avec chaque élève ;
9) prendre en compte, en toute circonstance, les besoins de l'élève et tenir compte de son intérêt supérieur dans toute
décision le concernant.
II- COMPORTEMENTS INTERDITS
Article 5. Sont interdits et passibles à des sanctions disciplinaires :
1) toute tenue indécente, à caractère politique, religieux ou relative à une publicité non autorisée en milieu scolaire, ainsi
que les chaussures non fermées, les tatouages, les piercings et les dread,
2) tout prosélytisme à caractère politique ou religieux, de même que l'expression d'une opinion personnelle syndicale,
religieuse ou politique face aux élèves ;
3) l'absence au poste sans autorisation du supérieur hiérarchique
4) l'exclusion d'un élève des cours non conforme aux dispositions prévues dans le règlement intérieur de l'établissement,
5) toute tâche confiée à un élève en dehors d'un objectif pédagogique clairement défini par le Ministère, à fortiori
inadaptée à l'âge de l'élève,
6) toute forme de discrimination notamment celle basée sur l'ethnie, la religion, la race, la situation sociale, le genre et/ou
le handicap de l'élève ;
7) toute forme de propos à caractère insultant, humiliant, discriminatoire ou raciste à l'endroit de l'élève ;14
8) toute forme de menace sur l'élève ;
9) toute forme de punition physique, psychologique et humiliante à l'endroit de l'élève
10) l'introduction, la vente et/ou la consommation d'alcool et de tabac à l'intérieur et aux abords des établissements
scolaires et dans les administrations relevant du Ministère.
Article 6 Sont interdits et passibles de sanctions disciplinaires et/ou de poursuites judiciaires :
1) les relations sexuelles entre tout agent et les élèves ;
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2) toute forme de harcèlement sexuel sur les élèves ;
3) les attouchements sexuels sur les élèves ;
4) la divulgation de toute information confidentielle concernant la situation personnelle ou familiale d'un élève.
5) l'acceptation ou la sollicitation d'un avantage financier, matériel ou de quelque nature que ce soit, en contrepartie de la
notation, de la progression scolaire d’un élève ou d'un autre traitement particulier que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de
l'établissement scolaire ;
6) les coups et blessures volontaires sur les élèves ;
7) la consommation du tabac, la vente et la consommation de stupéfiants ou de toute autre substance psychotrope à
l'intérieur et aux abords des établissements scolaires et dans les administrations relevant du Ministère.
III-SANCTIONS
Article 7 : Tout agent membre des personnels des structures publiques et privées relevant du Ministère de l'Education Nationale
et de l'Enseignement Technique qui enfreint les dispositions du présent code, s'expose à l'une des sanctions disciplinaires
prévues par le Statut général de la Fonction Publique. Ce sont :
1) sanctions du premier degré :
-l'avertissement
-le blâme
-le déplacement d'office.
2) sanctions du second degré.
la radiation du tableau d'avancement
la réduction du traitement dans la proportion maximum de 25% et pour une durée ne pouvant excéder trente (30)
jours
l'exclusion temporaire pour une durée ne pouvant excéder six (06) mois. Cette sanction entraîne la perte de toute
rémunération à l'exception des allocations familiales
l'abaissement d'échelon
l'abaissement de classe
la révocation avec ou sans suspension des droits à pension.
La prise des sanctions du second degré relève de la compétence du Ministre en charge de la Fonction Publique, après avis du
Conseil de Discipline.
Article 8 : Les sanctions disciplinaires applicables aux fonctionnaires stagiaires sont.
1) sanctions du premier degré :
L'avertissement, le blâme la réduction du traitement dans la limite maximum de 25 % et pour une durée ne pouvant excéder
trente jours.
2) sanctions du second degré l'exclusion définitive de l'emploi.
Article 9 : Le supérieur hiérarchique dont dépend le fonctionnaire mis en cause engage la procédure disciplinaire par une
demande d'explications écrite à lui adressée.
S'il y a lieu de saisir le Conseil de Discipline, le Ministre en charge de l'Education Nationale adresse un rapport circonstancié
des faits au Ministre en charge de la Fonction Publique. 15
Article 10 : Tout stagiaire d'une structure de formation initiale sous tutelle du Ministère de l'Education Nationale et de
l'Enseignement Technique qui enfreint aux dispositions du présent code, s'expose à une des sanctions disciplinaires prévues
par le règlement intérieur de ladite structure.
Article 11 : En cas de violation des dispositions du présent code par un stagiaire d'une structure de formation initiale sous
tutelle d'un autre Ministère, le Ministre de l'Education Nationale et de l'Enseignement Technique informe par écrit le Ministre
de tutelle en vue de la prise d'une sanction disciplinaire par ce dernier.
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Article 12 : Tout membre des personnels des structures relevant du Ministère de l'Education Nationale et de l'Enseignement
Technique, lié par un contrat de travail de droit privé qui enfreint aux dispositions du présent code, encourt l'une des sanctions
prévues par la Convention Collective Interprofessionnelle à savoir :
L'avertissement écrit
La mise à pied temporaire sans salaire, d'une durée de 1 à 3 jours ;
La mise à pied temporaire sans salaire, d'une durée de 4 à 8 jours ; le licenciement.
La sanction est prise par le chef d'établissement ou son représentant après que l'intéressé, assisté s'il le désire, d'un délégué du
personnel s'il y en a, aura fourni les explications écrites. La sanction est signifiée par écrit à celui-ci et ampliation de la sanction
est adressée à I 'Inspecteur du travail territorialement compétent.
Une copie de la sanction accompagnée des explications écrites de l'agent devra être adressée au Ministre de l'Education
Nationale et de l'Enseignement Technique par le chef d'établissement.
Article 13 : Lorsque l'agent fautif est un enseignant du secteur privé ou un Directeur des Etudes, il encourt soit l'une des
sanctions disciplinaires prévues à l'article 1 1, soit le retrait de son autorisation d'enseigner ou de diriger.
Si la faute est commise par un enseignant fonctionnaire dans le cadre d'une vacation sur un élève d'un établissement scolaire
privé, même en dehors de cet établissement, le mis en cause encourt l'une des sanctions prévues à l'article 7. Dans ce cas, le
chef de cet établissement privé adresse un courrier contenant les explications écrites du mis en cause au Ministre de l'Education
Nationale et de l'Enseignement Technique pour la prise de la sanction disciplinaire.
Article 14 : Lorsque les faits sont constitutifs d'une infraction pénale, notamment ceux indiqués à l'article 6, l'auteur est passible
d'une poursuite judiciaire.
Le Ministère de l'Education Nationale et de l'Enseignement Technique se réserve par ailleurs le droit de se constituer partie
civile.
Article 15 : Les ouvriers et les personnels contractuels des structures publiques du Ministère de l'Education Nationale et de
l'Enseignement Technique qui violent les dispositions du présent code s'exposent à la rupture de leur contrat de travail, à la
poursuite judiciaire selon la gravité des faits.
Article 16 : Tout membre des personnels des structures publiques et privées du Ministère de l'Education Nationale et de
l'Enseignement Technique qui a connaissance de faits ou agissements avérés contraires au présent code, que ce soit à l'intérieur
ou à l'extérieur de l'établissement scolaire, a obligation d'en informer sans délai, par écrit ou par voie orale, son supérieur
hiérarchique. S'il se garde de dénoncer les faits, il est passible d'une sanction.
Article 17 : Le supérieur hiérarchique informé des faits, a obligation de saisir l'autorité compétente pour ordonner une enquête
administrative interne et d'informer le Procureur de la République lorsque les faits sont constitutifs de délits ou de crimes
commis sur les élèves, conformément à l'article 40 alinéa 2 du Code de Procédure Pénale.
Article 18 : Il est interdit à toute autorité hiérarchique de divulguer l'identité de celui qui a fait la dénonciation des faits sous
peine de sanction disciplinaire.
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Article 19 : L'auteur d'une dénonciation de faits inexacts et mensongers encourt une sanction disciplinaire.
Article 20 : Le supérieur hiérarchique qui par son attitude entrave l'engagement d'une procédure ou fait obstacle à la poursuite
d'une procédure engagée est passible de sanction disciplinaire
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CONCLUSION
Le cours d’Administration Scolaire est enseigné aux futurs enseignants des centres de formation de l’enseignement technique
afin de leur permettre de connaître les droits et devoirs du fonctionnaire en général et en particulier ceux leur concernant. A
travers ce cours, il apprend à adopter un comportement exemplaire avec l’éthique de sa profession. Ces règles également lui
permettent de savoir comment l’on évolue dans l’enseignement et d’être épanoui dans sa vie. Cependant, enfreindre à ces lois
lui conduit à des sanctions disciplinaires voir pénales.
Nonobstant, l’école ivoirienne est en pleine mutation et cela doit amener nos autorités non seulement à les appliquer avec
rigueur mais aussi à les réviser pour un meilleur devenir du pays.
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