Revue Ecosystèmes et Paysages, 2024, 4 (1) : 1-17

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ISSN Online: 2790-3230

Dynamique spatio-temporelle de la mangrove du Parc

National du Delta du Saloum (PNDS), Sénégal

Spatio-temporal dynamics of Saloum Delta National

Park (PNDS) mangrove, Senegal
Diop Alioune Badara1*, Samb Cheikh Oumar2, Barry Mamadou3, Ndour Amadou Abou3, Cissé Ousmane1,
Mukenza Médard Mpanda1, Sambieni Kouagou Raoul1, Mweru Jean-Pierre Mate1, Diansambu Makanua
Isaac1, Bogaert Jan4
1Ecole Régionale Post-Universitaire d’Aménagement et de Gestion Intégrés des Forêts et Territoires Tropicaux (ERAIFT), Kinshasa, RD
Congo, BP.15.373,
2Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA), Thiès, Sénégal, BP. 967
3Institut Supérieur de Formation Agricole et Rurale (ISFAR), Bambey, Sénégal, BP. 54
4Unité Biodiversité et paysage, Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège, 5030 Gembloux, Belgique

(*) Auteur correspondant : [email protected]

ORCDI des auteurs

Diop Alioune Badara : https://orcid.org/0009-0009-1547-8350 ; Samb Cheikh Oumar : https://orcid.org/0000-0002-9877-5431 ; Barry Mama-
dou : https://orcid.org/0009-0002-5458-434X ; Ndour Amadou Abou : https://orcid.org/0009-0006-7326-9141 ; Cissé Ousmane : https://or-
cid.org/0009-0009-3942-9692 ; Mukenza Médard Mpanda : https://orcid.org/0009-0001-9310-0144 ; Sambieni Kouagou Raoul : https://or-
cid.org/0000-0001-5062-0791 ; Mweru Jean-Pierre Mate : https://orcid.org/0009-0002-1362-3445 ; Diansambu Makanua Isaac : https://or-
cid.org/0009-0005-6302-3431 ; Bogaert Jan : https://orcid.org/0009-0007-9596-496X

Comment citer l’article : Diop Alioune Ba- Résumé

dara, Samb Cheikh Oumar, Barry Mamadou,
Ndour Amadou Abou, Cissé Ousmane, Mu- La mangrove du Saloum joue un rôle très important sur les plans socio-économique et
kenza Médard Mpanda, Sambieni Kouagou écologique. Toutefois, elle subit une dégradation due aux effets conjugués de plusieurs
Raoul, Mweru Jean-Pierre Mate, Diansambu paramètres qui, jusque-là, n’ont pas fait l’objet d’études. L’objectif de cette étude est
Makanua Isaac, Bogaert Jan (2024b) Dyna-
d’évaluer la dynamique spatio-temporelle de la mangrove du Saloum. Pour ce faire, une
mique spatio-temporelle de la mangrove du
Parc National du Delta du Saloum (PNDS), analyse diachronique entre 2008 et 2022 a été réalisée sur des images satellitaires LAND-
Sénégal. Revue Écosystèmes et Paysages SAT 7 et 8 à l’aide du logiciel QGIS. La classification supervisée par maximum de vrai-
(Togo), 4 (1) : 1-17. e-ISSN (Online) : 2790- semblance a été appliquée. Cette dynamique a été couplée à des enquêtes socio-écono-
3230
miques pour caractériser les facteurs anthropiques. Les résultats ont montré 5 classes
Doi: https://doi.org/10.59384/reco- d’occupation du sol telles que la mangrove, les tannes, l’eau, les zones habitées et les
pays.tg4102 autres (forêts/ zones de culture). En général, la mangrove présente une stabilité remar-
quable avec un indice de 13,05. Quant aux classes, l’eau s’est montrée plus stable suivie
de la mangrove mais les tannes et les zones habitées ont été instables. La mangrove a
Reçu : 1 mars 2024 connu une régression avec un taux d’évolution de -7,47% dans la période étudiée au
Accepté : 15 juin 2024
profit des tannes et des zones habitées qui ont vu leur superficie relative doublée passant
Publié : 30 juin 2024
respectivement de 5,95 à 10,49% et 0,02 à 0,04%. Ces tendances évolutives sont expli-
quées par les activités anthropiques qui ont été peu intenses. En effet, la classification
ascendante hiérarchique a permis d’identifier trois types d’acteurs : les exploitants de
bois, les ramasseurs de crevettes et les pêcheurs. En revanche, ces activités à petite
échelle ont été compensées par la participation de la population à la restauration de la
Copyright: © 2023 by the authors. Submitted
for possible open access publication under the mangrove. En outre, les enquêtés ont affirmé la prépondérance des facteurs naturels sur
terms and conditions of the Creative
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Diop et al. (2024b) Revue Ecosystèmes et Paysages, 2024, 4 (1) : 1-17

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teurs naturels sur l’évolution de la mangrove.
Mots clés : Mangrove, PNDS, dynamique spatio-temporelle, activités anthropiques,
occupation du sol.
Abstract
The Saloum mangrove plays a very important socio-economic and ecological role. How-
ever, it is undergoing degradation due to the combined effects of several parameters
which, until now, have not been studied. The aim of this study is to assess the spatio-
temporal dynamics of the Saloum mangrove. To this end, a diachronic analysis between
2008 and 2022 was carried out on LANDSAT 7 and 8 satellite images using QGIS soft-
ware. Maximum likelihood supervised classification was applied. These dynamics were
coupled with socio-economic surveys to characterize anthropogenic factors. The results
showed 5 land-use classes: mangrove, tannes, water, inhabited areas and others (for-
ests/cultivated areas). In general, mangroves were remarkably stable, with an index of
13.05. In terms of classes, water was the most stable, followed by mangroves, but tannes
and inhabited areas were unstable. Mangrove regressed, with a rate of change of -7.47%
over the period studied, to the benefit of tannes and inhabited areas, which saw their
relative surface area double from 5.95 to 10.49% and 0.02 to 0.04% respectively. These
trends can be explained by the low intensity of human activity. The bottom-up hierar-
chical classification identified three types of stakeholders: timber harvesters, shrimp
gatherers and fishermen. On the other hand, these small-scale activities were compensed
by the population's participation in mangrove restoration. Furthermore, the respondents
affirmed the preponderance of natural factors in the degradation of the ecosystem. It
would therefore be interesting to study the influence of natural factors on mangrove evo-
lution.
Keywords: Mangrove, PNDS, spatio-temporal dynamics, anthropogenic activities,
land use

1. Introduction
Les écosystèmes mangroves sont classés parmi les écosystèmes les plus productifs et les plus importants biologiquement dans
le monde (Giri et al. 2011). Ils couvrent environ 152000 km2, soit 75 % du littoral mondial, moins de 0,4 % des superficies
forestières (Spalding et al. 2011 ; MEA et FAO, 2018). L’Afrique, à elle seule, possède plus de 3,2 millions ha de mangroves
réparties comme suit : 49 % au littoral atlantique occidental, 14% au littoral atlantique central et 37 % au littoral de l’océan
Indien (FAO, 2009 ; Lebigre, 2010 ; Andriamanantena, 2015). Au Sénégal, la mangrove s’étend sur environ 200 000 ha soit
environ 8 % des superficies forestières (ADG, 2011 ; Le Partenariat, 2019). La mangrove du Saloum, le site de l’étude, occupe
une superficie de 80 000 ha, soit 40% de la superficie totale des mangroves du Sénégal (Pritchard, 1967 ; Marius, 1979 ; Diop
et al. 1997).
L’estuaire du Saloum abrite des formations végétales de mangrove à la base de multiples fonctions qui englobent la fixation des
côtes par le piégeage des sédiments, la reproduction de la faune ichtyologique, l’approvisionnement en produits variés (bois,
huîtres, poissons, arches, tiges, fibres, feuilles) (Dièye et al. 2013b). A ces fonctions s'ajoutent la purification de l'air et de l'eau,
ainsi que la lutte contre le changement climatique à travers la séquestration du carbone (Ajonina et al. 2014).
Bien que la dynamique spatiale de la mangrove au Sénégal reste le plus souvent influencée par des facteurs naturels, les actions
anthropiques demeurent aussi non négligeables (Giulia, 2009 ; Diéye et al. 2013a ; Solly et al. 2018 ; Soumaré et al. 2020). Ces
dernières créent une forte pression à cause de l’intensification des activités de la population qui est toujours à la recherche de
bois de palétuviers et d’espaces à bâtir, à cultiver, à exploiter sur le plan touristique (Diédhiou et al. 2021 ; Folega et al. 2023).
Tous ces facteurs réunis seraient à l’origine d’une baisse de l’étendue et de la qualité de la mangrove mais aussi de la recrudes-
cence des phénomènes éoliens (Moreau, 2004 ; Ndour, 2005 ; Ackermann et al. 2007 ; Andrieu et al. 2013). En effet au Saloum,
les pressions sur la mangrove ont entrainé une diminution de sa superficie de 25 % (Diéye et al. 2013b). Ainsi une bonne con-
naissance de l’importance de la mangrove est donc nécessaire pour mettre en œuvre des stratégies de gestion durable de ces
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écosystèmes. Toutefois, des informations manquent sur l’état de l’évolution actuelle de la mangrove et les facteurs influençant
sa dynamique pour une gestion durable. L’objectif général de cette recherche est d’évaluer la dynamique spatio-temporelle de la
mangrove du Saloum. Il s’agit spécifiquement d’estimer le taux de déforestation de la mangrove et d’identifier l’impact des
facteurs anthropiques sur la déforestation de la mangrove. L’étude assume l’hypothèse selon laquelle les activités anthropiques
sont les principaux facteurs de la régression de la mangrove.

2. Matériel et Méthodes
2.1 Description du milieu d’étude
L’estuaire du Saloum est situé dans la Petite Côte, centre ouest du Sénégal, entre les latitudes 13°35’ et 14°10’ Nord et les
longitudes 16°50’ et 17°00’ Ouest. Le Saloum, qui fonctionne en estuaire inverse (Diop et al. 2024), est un véritable bras de mer
délimité par une végétation de mangrove. L’étude a été conduite dans cinq (05) villages : Missirah (13°40’ ; 16°30’), Djinack
(13°36’ ; 16°32’), Massarinko (13°35’ ; 16°28’), Bettenty (13°40’ ; 16°37’) et Bagadadji (13°39’ ; 16°29’) polarisés par le PNDS
et situés dans la commune de Toubacouta (Figure 1).

Figure 1. Localisation de la zone du PNDS et des villages d’étude

La commune de Toubacouta s’étend sur une superficie de 170 km² avec une population de 37 529 habitants, soit 220 habitants.
Km-² (PCD Toubacouta, 2016). La population de la commune est composée essentiellement de jeunes avec comme activités
principales l’agriculture, la pêche, l’élevage, la cueillette de produits forestiers, le tourisme, l’artisanat, l’extraction du sel et
l’exploitation des coquillages. Le climat y est de type tropical, soudano-guinéen marqué par l’alternance d’une saison pluvieuse
(3 mois allant de juillet à septembre) et une saison sèche (9 mois allant d’octobre à juin). Les vents dominants sont l’alizé
continental et la mousson (PAG du PNDS, 2020). Les températures moyennes annuelles oscillent de 20,6 à 36,8°C avec des
pluviométries allant de 600 à 900mm (ANACIM, 2022). Le territoire communal est marqué par la présence de cinq types de
sols. Des sols tropicaux ferrugineux appelés « sols Dior » sont meubles et perméables. Des sols argileux-sableux de types
meubles, stables et riches en matières organiques. Des sols hydromorphes, « Deck » très riches en éléments minéraux et matières
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organiques. Les tannes, acides et salées, impropres à l’agriculture représentent 5% des terres (PDC Toubacouta, 2020). La végé-
tation varie des forêts galeries aux savanes arborées en passant par des savanes boisées et arbustives et une strate herbacée
clairsemée dans les zones exondées mais aussi des écosystèmes mangroves. Le réseau hydrographique de la commune de Tou-
bacouta est très dense avec les eaux de ruissellement et la présence d’au moins 151 bas-fonds (PDC Toubacouta, 2020).
2.2. Collecte des données
2.2.1. Acquisition des images
La carte de la zone d’étude a été extraite à partir de deux images Landsat 7 et 8 (30 m de résolution spatiale) prises en saison
sèche sur la période de 2008-2022. Ces images, téléchargées dans le site United States Geological Survey (USGS), ont été
choisies principalement selon leur disponibilité, la saisonnalité et l’objectif de l’étude (Barima et al. 2010).

2.2.2. Enquêtes
Les enquêtes semi-structurées auprès des populations ont permis d’appréhender la pression anthropique sur la mangrove (Figure
2). A cet effet, la base de données du recensement administratif de la commune de Toubacouta a été exploitée. Un questionnaire
d’enquête a été aussi élaboré. Les thématiques abordées ont porté essentiellement sur les activités de production, d’exploitation
des ressources, les pressions anthropiques, les reboisements et les stratégies de conservation. Les principales cibles ont été les
personnes ressources intervenant aussi bien dans l’exploitation et la transformation de la mangrove (pêcheurs, les ramasseurs de
bois et de fruits de mer et transformateurs des produits halieutiques) que la gestion de la mangrove (collectivités territoriales,
comité de gestion de la mangrove, et Groupement Intérêt Economique) (Diéye et al. 2013b). Un échantillonnage aléatoire simple
a été effectué. La taille de l’échantillon a été calculée à l’aide de la formule 1 de Fisher et al. (1994). Ainsi, sur une population
totale de 11953 habitants, 100 personnes ont été enquêtées, soit un taux de sondage de 0,84% (tableau 1).
𝐧
𝐧𝐟 = 𝐧 (𝟏)
𝟏+
𝐍

• n = 1/d² nf = taille de l’échantillon ;

• d = degré d’erreur =10%;
• N = nombre total d’acteurs
Tableau 1. Nombre d’acteurs enquêtés par village (Recensement administratif, 2021)

Villages Effectifs Nombre d’acteurs enquêtés

Bettenty 7486 64
Massarinko 686 6
Bagadadji 196 4
Djinack 618 5
Missirah 2978 24
Total 11953 100
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Figure 1. Enquête auprès de la population riveraine

2.3. Traitements et Analyse des données

2.3.1. Cartographie et télédétection
Classification des images
• Classification non supervisée

A partir des compositions colorées, une classification non supervisée des images Landsat a été réalisée pour le regroupement des
classes d’occupations du sol dans le paysage. La classification non supervisée permet d’analyser l’ensemble des signatures spec-
trales de tous les pixels de l’image et de déterminer des groupements naturels, c’est-à-dire regrouper les pixels sur la base de
signatures spectrales similaires.

• Classification supervisée
Après téléchargement, des corrections radiométriques avec deux capteurs ETM+ et TM, ont été effectuées. Les prétraitements
des images ont été réalisés avec ENVI 5.3 et ArcGIS 10.2.2 à l’aide de Gap mask.
Les images ont été ensuite géoréférencées en utilisant WGS-84 dans le référentiel UTM Zone 28N. Enfin, le mosaïquage a été
réalisé uniquement avec deux scènes d’images Landsat pour chaque année de l’étude afin de couvrir l’ensemble de la zone
d’étude.
A partir des compositions colorées, une classification non supervisée des images Landsat a été réalisée pour le regroupement des
classes d’occupation du sol dans le paysage.
Une classification supervisée des images Landsat appuyée sur l’algorithme du maximum de vraisemblance, a été exécutée après
avoir défini les zones d’entrainements avec un GPS Garmin 64s. Pour une représentativité effective des classes de l’occupation
du sol, les zones d’entraînements ont été choisies, à raison d’au moins 35 polygones par occupation du sol. Cinq classes d’occu-
pation du sol ont été retenues suite à la classification supervisée, à savoir la « mangrove », les « tannes », les « autres (forêts/
zones de culture) », l’« eau » et les « zones habitées ».
La validation des classifications s’est appuyée sur la visite de 120 points GPS, indépendants de ceux utilisés pour la classification
supervisée. Les points ont été répartis de façon régulière sur l’ensemble des classes d'occupation issues de la classification de
l'image de 2022 pour la construction de la matrice de confusion. La fiabilité de la classification a été vérifiée par le calcul de la
précision globale et l’indice de Kappa (κ). Ainsi, une classification est recevable lorsque l’indice de Kappa évalué est supérieur
à 61 % (Landis et Koch, 1977 ; Jessen et al. 1994 ; Pontius, 2000).

Analyse de la dynamique
Diop et al. (2024b) Revue Ecosystèmes et Paysages, 2024, 4 (1) : 1-17

Pour l’évaluation des pertes ou des gains, une matrice de transition des classes d’occupation du sol entre 2008 et 2022 a été
établie.
Les variations ou évolutions (E) ont été calculées selon la formule 2 (Bidossessi et al. 2018) : la dynamique de chaque catégorie
d’occupation a été appréciée en calculant le taux d’évolution (𝑖,) des superficies d’occupation du sol de la façon
suivante : Soit Si la superficie d’une catégorie d’occupation du sol de l’année i et Sk, celle d’une catégorie d’occupation du sol
de l’année k, avec k > i. E (𝑖, 𝑘) est égale à :

𝐒𝐤 − 𝐒𝐢
𝐄 (𝒊, 𝒌) = ∗ 𝟏𝟎𝟎 (𝟐)
𝐒𝐢
Si E (𝑖, 𝑘) = 0, on conclut qu’il y a stabilité de cette catégorie d’occupation du sol ; Si E (𝑖, 𝑘) < 0, on conclut qu’il y a régression
de cette catégorie ; Si E (𝑖, 𝑘) > 0, il y a extension ou évolution de cette catégorie. Cet indice est calculé pour toutes les catégories
d’occupation du sol. Il permet d’apprécier l’évolution des différentes catégories d’occupation du sol entre deux périodes.
L’indice de stabilité d’une classe d’occupation du sol a été évalué par le rapport de la valeur de la diagonale et de la somme des
valeurs hors diagonales de la matrice de transition (formule 3) (Bogaert et al. 2014).

𝑺𝒖𝒑𝒆𝒓𝒇𝒊𝒄𝒊𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒅𝒊𝒂𝒈𝒐𝒏𝒂𝒍𝒆
𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é = (𝟑)
𝑺𝒖𝒑𝒆𝒓𝒇𝒊𝒄𝒊𝒆 𝒉𝒐𝒓𝒔 𝒅𝒊𝒂𝒈𝒐𝒏𝒂𝒍𝒆

2.3.2. Analyses des données d’enquêtes

Les données d’enquêtes ont été soumises à une Classification Ascendante Hiérarchique (CAH), à l’aide du logiciel R 4.3.1, afin
de dégager les différents groupes socioéconomiques d'utilisation de la mangrove. Le tableur Excel a permis de calculer les dif-
férentes proportions et de concevoir les graphiques.
3. Résultats
3.1. Précision de la classification des images satellitaires
Les classifications supervisées des images Landsat appuyées sur l’algorithme du maximum de vraisemblance ont donné des
précisions globales de 98,42 et 91,05 %, avec des valeurs de Kappa (κ) allant de 97,99 à 88,55% respectivement en 2008 et 2022.
Ces classifications ont révélé l’existence de cinq classes d’occupation du sol. Par ailleurs, l’observation comparée des cartes
diachroniques montre une régression continue de la mangrove dans tous les sens, au profit des tannes et des zones habitées qui
ont enregistré une expansion spectaculaire (Figure 3).
Diop et al. (2024b) Revue Ecosystèmes et Paysages, 2024, 4 (1) : 1-17

Figure 2. Occupation du sol entre 2008 et 2022

3.2. Occupation du sol entre 2008 et 2022

Le Tableau 2 montre les superficies des classes d’occupation du sol de la mangrove entre 2008 et 2022, les gains de superficie
et les taux d’évolution des classes. Il ressort de l’analyse que la classe eau a enregistré la plus grande superficie en 2008 (609,
38 km2 ; soit 80,3%), suivie des forêts/zones de culture (60,74 km2 ; soit 8%), des mangroves (45,77 km2 ; soit 6%) et des tannes
(45,32 km2 ; soit 5,95%). La classe zones habitées occupe la plus petite superficie (0,19 km2 ; soit 0,02%). En 2022, les tannes et
les zones habitées ont connu une augmentation de leurs superficies aux détriments des autres classes avec des gains de superficie
respectifs de 4,45% (soit un taux d’évolution de 76,19%) et de 0,02% (soit un taux d’évolution de 80,21%). Cependant, l’eau et
la mangrove ont légèrement régressé avec des pertes de superficies respectives entre 2008 et 2022 de 0,44% (soit un taux d’évo-
lution de -7,47%) et de 2,44% (soit un taux d’évolution de -3,06%).
 Diop et al. (2024b) Revue Ecosystèmes et Paysages, 2024, 4 (1) : 1-17

Tableau 2. Dynamique des classes d’occupation du sol entre 2008 et 2022

Classes d’occupa- Superficie en 2008 Proportion en Superficie en 2022 Proportion en Gain (%) Taux d’évolution
tion du sol (km2) 2008 (%) (km2) 2022 (%) (%)
Tannes 45,32 5,95 79,85 10,49 4,54 76,19
Mangroves 45,77 6,00 42,35 5,56 -0,44 -7,47
Eau 609,38 80,03 590,75 77,59 -2,44 -3,06
Zones habitées 0,19 0,02 0,35 0,04 0,02 84,21
*Autres 60,74 8,00 48,10 6,32 -1,68 -20,81
Total 761,4 100 761,4 100
*Autres : Forêts/zones de culture
3.3. Matrice de transition
La matrice de transition construite à partir des classes d’occupation du sol de 2008 et de 2022 (Tableau 3) a permis d’appréhender
les changements d’occupation du sol intervenus au sein de chaque classe. Ainsi la classe eau a subi une transformation plus
marquée de 22,01% en tannes, 0,12% en zones habitées et 0,01% en mangroves. Les forêts/zones de culture (autres) s’en suivent
avec une conversion de 16,16% de leur superficie en tannes. La superficie de la mangrove s’est amenuisée de 5,38 et 1,08%
respectivement au profit des tannes et de classe eau. La superficie des zones habitées a augmenté de 0,01 et 0,16% respectivement
aux détriments de la classe eau et des tannes. Il ressort aussi de cette matrice de transition une conversion de 3,03% de mangroves,
2,42% de la classe eau, 0,20% des zones habitées et 3,52% des forêts/zones de culture (autres) en tannes.
Toutefois, l’analyse de l’indice de stabilité (IS) révèle une très grande stabilité de la mangrove du PNDS (IS=13,05) qui cache
des variations au sein des classes. En effet, l’eau a été plus stable (IS=22,89) suivie de la mangrove (IS=6,08) tandis que les
tannes et les zones habitées ont été très instables avec des indices respectifs de 0,68 et 0,04.

Tableau 2. Matrice de transition des superficies (km2) des classes d’occupation du sol de la mangrove entre 2008 et 2022 et indice de
stabilité

2022
2008 Tannes Mangroves Eau Zones habitées *Autres Total 2008
Tannes 36,15 3,03 2,42 0,20 3,52 45,32
Mangroves 5,38 39,32 1,08 0,00 0,00 45,77
Eau 22,01 0,01 587,24 0,12 0,00 609,38
Zones habitées 0,16 0,00 0,01 0,02 0,00 0,19
*Autres 16,16 0,00 0,00 0,00 44,58 60,74
Total 2022 79,85 42,35 590,75 0,35 48,10 761,40
Indice de stabilité 0,68 6,08 22,89 0,04 2,27 13,05
*Autres : forêts et zones de cultures
3.4. Typologie des enquêtés selon leur activité dans la mangrove
La CAH a permis de faire une typologie des acteurs de la mangrove. Le dendrogramme révèle trois types de villages : le premier
est constitué de Djinack, le deuxième groupe de Bettenty et le troisième de Massarinko, Missirah et Bagadadji. Les exploitants
de bois sont localisés principalement à Bettenty et Djinack. Les ramasseurs de fruits de mer se trouvent à Bettenty et à Missirah.
Les pêcheurs de poissons et de crevettes sont localisés à Massarinko, Missirah et Bagadadji (Figure 5).
Diop et al. (2024b) Revue Ecosystèmes et Paysages, 2024, 4 (1) : 1-17

0.30
Hierarchical Clustering

0.15
0.00
Click to cut the tree
inertia gain
0.35
0.30
0.25
0.20
Height

0.15
0.10

G3 G2 G1
0.05
0.00

Bagadadji
Massarinko

Missirah

Bettenty

Djinack

Figure 3. Dendrogramme de la typologie des villages selon les activités de leurs populations respectives dans la mangrove

3.5. Facteur de Dégradation et de restauration de la mangrove

De l’avis des populations, les menaces qui pèsent sur la mangrove sont plus d’ordre naturel (57,14%) telles que la sécheresse
(19,05%), le déficit pluviométrique (19,05%), l’érosion (14,29%) et la salinisation (4,76%) que d’ordre anthropique notamment
la récolte de bois avec 42,86% des cas (Figure 6).
Diop et al. (2024b) Revue Ecosystèmes et Paysages, 2024, 4 (1) : 1-17

42,86

Pourcentage des enquêtés 40,00

35,00
30,00
25,00
19,05 19,05
20,00
14,29
15,00
10,00
4,76
5,00
0,00
Coupe de bois Sécheresse Déficit Erosion Salinisation
pluviométrique
Facteurs Facteurs naturels
anthropiques
Facteurs

Figure 6. Facteurs de dégradation de la mangrove

La Figure 7 met en exergue la perception des populations sur les facteurs de restauration de la mangrove du Saloum. Ces facteurs
sont d’ordres naturels et anthropiques. Le reboisement (18,18%) et la préservation (1,01%) sont les facteurs anthropiques les
plus déterminants. Les facteurs naturels se limitent selon 1,01% des enquêtés à la volonté divine. Cependant 79,80% des enquêtés
n’ont aucune explication sur l’évolution positive de la mangrove (Figure 7).

80,00 79,80

70,00
Proportion des enquêtés en %

60,00

50,00

40,00

30,00
18,18
20,00

10,00
1,01 1,01
0,00
Aucune idée Reboisement Préservation Volonté divine
Néant Facteurs anthropiques Facteurs naturels
Facteurs

Figure 4. Facteurs de restauration de la mangrove

4. Discussion
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4.1. Dynamique des classes d’occupation du sol entre 2008 et 2022

Depuis l’avènement de la télédétection/cartographie, les mangroves sénégalaises font l’objet d’une évaluation perpétuelle par la
communauté scientifique. Celle du Saloum a fait l’objet de ce travail. La méthodologie adoptée a permis de voir les différentes
unités d’occupation du sol ainsi que leurs transformations dans le temps et dans l’espace. Ces différentes unités d’occupation du
sol sont regroupées en cinq classes d’occupation du sol : les tannes, la mangrove, les zones habitées, l’eau et les forêts/zones de
culture (autres). Une mutation des différentes classes d’occupation du sol a été observée entre 2008 et 2022. La même méthodo-
logie a été adoptée par Seou (2016), Takou (2016), Kazimna (2021) et Seou (2022). Les classifications des images satellitaires
Landsat de 2008 et 2022 ont donné des précisions globales respectives de 98,42 et 91,05 % et des indices de kappa respectifs de
97,99 et 88,55%. Les résultats de la classification d’une image satellite sont considérés comme fiables et exploitables, si l’indice
de kappa de cette classification est supérieur à 50% (Pointius et al. 2004). Les classifications effectuées dans le cadre des présents
travaux ont des indices de kappa largement supérieurs à 50% et sont donc de bonne qualité. Ces résultats rejoignent ceux de
Seou et al. (2022) selon qui, ces classifications permettent de faire l’état des lieux de l’occupation du sol des différentes années
et ainsi de percevoir les différents changements.

Une forte stabilité de la mangrove du Saloum a été observée. L’analyse de la stabilité suivant les classes d’occupation du sol
montre que seules l’eau, la mangrove et les forêts/zones de culture se sont montrées stables aux détriments des tannes et zones
habitées qui ont connu une instabilité. Ces résultats rejoignent ceux de Ndour (2005) selon qui, sur la façade de l’océan Atlan-
tique, la mangrove est relativement stable de Joal à Toubacouta et particulièrement au niveau du PNDS. Ainsi, une légère ré-
gression de 7,47% de la mangrove a été notée de 2008 à 2022. Cette diminution s’est faite au profit des tannes qui ont connu une
augmentation de leur superficie. La régression de la mangrove s’expliquerait par la forte concentration de la salinité qui est
imputable à la faible pluviométrie, à l’ensablement des sources d’eau douce et à un déversement des eaux marines sur les bolongs
mais aussi à la pression anthropique. En ce sens que les recherches du CSE (2008) et de Dièye et al. (2013a) précisent que la
régression des mangroves du Saloum est due à l’importance de la faiblesse du bilan hydrique entrainant l’augmentation de la
salinité (Lombard et al. 2021). En effet, le débit de l’estuaire du Saloum est passé de 0,29 m 3.s-1 en 1976, à 0,03 m3.s-1 en 1981
(Diop, 1986 ; 1990). La progression des tannes au détriment de la mangrove a été mise en évidence par les études de Dièye et
al. (2013b) ; Andrieu et al. (2019) dans la même zone et le rapport du PAG (2020) de la commune de Toubacouta. Cette même
tendance a été observée dans la basse Casamance par Bassène, (2016) ; Solly et al. (2018) ; Sané et al. (2022) et Soumaré et al.
(2020) dans leurs études. Nos résultats corroborent ceux d’EPEEC (1989) ; Bassène (2016) ; Solly et al. (2018) ; Sow et Ba
(2020) ; Dieng et al. (2022) selon qui, la pression anthropique et le déficit pluviométrique ont joué un rôle important dans l’évo-
lution régressive des mangroves. En outre, la légère régression des surfaces de l’eau en faveur des tannes s’explique par l’ensa-
blement surtout des cours d’eau et le développement par endroits de la mangrove. Ces résultats sont en phase avec ceux trouvés
par Andriamanantena et al. (2021) qui stipulent que l’ensablement des eaux douces est dû à l’épaississement des dépôts de vase
provenant de l’érosion de la partie amont du marais maritime de Bombetoka en Madagascar. Quant aux zones habitées, leur
progression rapide est imputable à l’extension des villages, qui se situent dans le parc, due à l’augmentation des populations. En
effet, Dièye et al. (2013b) ont expliqué la dégradation des mangroves de Palmarin par la construction anarchique de cases qui
ont augmenté de 3400 en 10 ans, accompagnée d’une croissance importante de la population qui a presque doublé en passant de
6 700 en 1998 à 10 238 habitants en 2004.

4.2. Facteurs anthropiques de la dégradation de la mangrove

Les enquêtes ont montré une forte dépendance de la population riveraine à la mangrove à travers les nombreux produits de
subsistance qu’elle y tire. Ainsi, la classification ascendante hiérarchique (CAH) a montré trois types d’acteurs : les ramasseurs
de fruits de mer, les pêcheurs, les exploitants de bois. A Bagadadji, Missirah et à Massarinko, les populations s’activent plus
dans la pêche et le ramassage des fruits de mer que dans l’exploitation du bois. A Bettenty et Djinack, les populations sont
spécialisées dans l’exploitation du bois entrainant la dégradation des mangroves. Ces derniers villages situés à la périphérie,
contrairement aux premiers se localisant au centre à proximité du poste de contrôle, ont été plus touchés par cette pression sur la
mangrove. Ces multiples activités anthropiques ont été signalées par plusieurs auteurs tels que Okanga-Guay et al. (2019) ;
Orekan et al. (2019) ; Rogombe et al. (2022). Le ramassage de bois mort, des fruits de mer et des crevettes, n’est pas une très
grande menace puisqu’il est encadré par les agents du parc. Cependant, de l’avis des populations, les facteurs naturels sont plus
déterminants dans la dégradation de la mangrove. Ces résultats rejoignent ceux de Dièye (2007) ; Giulia (2009) ; Dièye et al.
(2011) selon qui, au Sénégal, la dégradation de la mangrove reste le plus souvent sous l’influence des facteurs naturels. Parmi
ces derniers, la sécheresse et le déficit pluviométrique ont été plus cités. Cela confirme le rapport de l’Agence Nationale de
l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM) (2022) dont l’analyse montre que la pluviométrie dans cette zone peine à
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franchir la barre des 1000 mm. La prépondérance du déficit pluviométrique, conjugué à la sécheresse, dans les facteurs naturels
a été signalée par Ndour (2005) ; Dieye et al. (2013a) ; Sané et al. (2022). Par ailleurs, les mangroves sont reconnues pour leur
capacité à jouer un rôle socioéconomique, écologique et régulateur du climat (Ndour et al. 2012 ; Pramova et al. 2012 ; Locatelli,
2013). Ces écosystèmes contribuent à entretenir une grande biodiversité de la flore et de la faune notamment halieutiques, four-
nissant ainsi des produits et services directs aux populations sous forme de bois de construction, bois-énergies, et tanins. Ils
participent à la protection du littoral et constituent des puits de carbone (Gordon et al. 1999 ; Stubbs et Saenger, 2002 ; Armah
et al. 2010 ; Kairo et Bosire, 2010). Cependant, cette faible pression est compensée par l’adoption des bonnes pratiques de récolte
des huîtres qui, selon Ottaviani (2021), participent à la conservation de la mangrove. En outre, beaucoup d’enquêtés ont affirmé
avoir participé aux activités de reboisement, contribuant ainsi à la restauration de l’écosystème. Cela est dû au fait que la popu-
lation s’est conscientisée ces dernières années de la nécessité de conserver cette précieuse ressource. Cette conscientisation a été
constatée par Dièye et al. (2013b) au Saloum (Sénégal) ; Bonou et al. (2019) au Bénin ; Sané et al. (2022) à Oussouye (Sénégal).
A cela s’ajoute la franche collaboration, existant entre les agents du PNDS et la population, qui est indispensable pour la conser-
vation des ressources naturelles (Moernaut, 2021). La participation massive aux activités de réhabilitation a été démontrée par
Ranaivojaona et Ranarijaona (2021) à Madagascar.

5. Conclusion
Ce travail a permis d’analyser la dynamique spatio-temporelle de la mangrove du Saloum entre 2008 et 2022. La classification
supervisée a permis de discriminer cinq classes d’occupation du sol dans la mangrove. Il s’agit des mangroves, des tannes, de
l’eau, des zones habitées et des autres (forêts/zones de culture). Globalement, une grande stabilité de la mangrove a été observée.
L’eau et la mangrove ont été les classes les plus stables et les plus instables ont été les tannes et les zones habitées. La mangrove,
l’eau et les forêts/zones de culture ont subi des régressions de leurs superficies au profit des tannes et des zones habitées qui ont
vu leurs superficies doublées entre 2008 et 2022. Même si les actions anthropiques restent déterminantes, les populations laissent
supposer que cette régression de la mangrove est principalement due aux facteurs naturels dont les plus prépondérants sont la
sécheresse et le déficit pluviométrique. La CAH a permis de classer les acteurs en ramasseurs de fruits de mer localisés à Bettenty
et à Missirah, en pêcheurs et exploitants de crevettes résidant à Massarinko, Missirah et Bagadadji et en exploitants de bois à
Bettenty et Djinack. En contrepartie, la population contribue beaucoup aux activités de restauration notamment le reboisement
et la préservation de l’écosystème. Donc l’hypothèse selon laquelle les activités anthropiques sont les principaux facteurs de la
régression de la mangrove n’est pas vérifiée. Pour une gestion durable de la mangrove, l’étude des facteurs naturels couplés à
ceux anthropiques devrait être entreprise.

Remerciement
Les auteurs remercient AGRINATURA et l’ERAIFT qui ont assuré le financement ainsi que les villageois pour la facilitation
du travail.
Contribution des auteurs
Rôle du contributeur Noms des auteurs
Conceptualisation Diop AB, Samb CO
Gestion des données Diop AB, Samb CO, Barry M, Ndour AA
Analyse formelle Diop AB, Samb CO, Barry M, Ndour AA, Cissé O, Mukenza MM
Enquête et investigation Diop AB, Barry M, Ndour AA
Méthodologie Diop AB, Samb CO
Supervision Validation Diop AB, Samb CO, Sambieni Kouagou R, Diansambu, Makanua I, Mewru JPM, Bogaert J
Écriture – Préparation Diop AB, Samb CO
Écriture – Révision Diop AB, Samb CO

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