FAO 2002 Sur La Sécurité Mondiale de L'alimentation
FAO 2002 Sur La Sécurité Mondiale de L'alimentation
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2002 LA SITUATION
ISSN 0251-1460
MONDIALE DE
L’ALIMENTATION
ET DE
L’AGRICULTURE
L’AGRICULTURE
ET LES BIENS
COLLECTIFS
MONDIAUX
10 ANS APRÈS LE
SOMMET DE LA
PLANÈTE TERRE
LA SITUATION MONDIALE
DE L’ALIMENTATION ET DE L'AGRICULTURE 2002
Collection FAO: Agriculture No 34
ISSN 0251-1460
LA SITUATION
MONDIALE DE
L’ALIMENTATION
ET
DE L’AGRICULTURE
2002
iii
Rédaction, mise en page, graphiques et édition électronique
Groupe de l’édition
Division de l’information de la FAO
ISBN 92-5-204762-X
Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent
n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs
autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Dans certains tableaux, les désignations
«pays développés» et «pays en développement» sont utilisées pour des raisons de commodité
statistique et n’expriment pas nécessairement un jugement quant au niveau de développement
atteint par tel ou tel pays ou région.
Tous droits réservés. Les informations ci-après peuvent être reproduites ou diffusées à des fins
éducatives et non commerciales sans autorisation préalable du détenteur des droits d’auteur à
condition que la source des informations soit clairement indiquée. Ces informations ne peuvent
toutefois pas être reproduites pour la revente ou d’autres fins commerciales sans l’autorisation
écrite du détenteur des droits d’auteurs. Les demandes d’autorisation devront être adressées au
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© FAO 2002
iv
Avant-propos
Il n’est pas possible de faire un bilan de l’année écoulée sans évoquer les attentats tragiques
du 11 septembre et les événements consécutifs, qui nous ont fait prendre conscience de la
fragilité de notre sécurité. Ils ont montré qu’à l’heure de la mondialisation, la sécurité ne
peut être elle aussi que mondiale. Ils auront, nous l’espérons, renforcé notre conscience
du fait que l’avenir de l’humanité est bien un avenir partagé, et que les défis auxquels celle-
ci est confrontée requièrent le plus souvent des solutions communes.
Aujourd’hui bon nombre de ces principaux défis semblent être au centre de l’attention,
ce qui nous permet de nourrir de nouveaux espoirs pour l’avenir. L’un de ces défis, et non
le moindre, est l’éradication de la faim et de la pauvreté – deux phénomènes et fléaux de
l’humanité intimement liés.
En 1996, les dirigeants du monde entier, réunis à Rome pour le Sommet mondial de
l’alimentation, se sont engagés à éradiquer la faim. D’abord et avant tout, ils sont convenus
de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d’ici à 2015. Malheureuse-
ment, d’après les informations les plus récentes dont nous disposons, les progrès réalisés
ces dernières années n’ont pas été assez rapides. C’est pour accélérer ce processus que j’ai
résolu d’inviter les dirigeants mondiaux à se réunir à nouveau à Rome, cette année en juin.
En effet, si nous voulons réaliser les objectifs que nous avions fixés il y a cinq ans, il faudra
renforcer la volonté politique et mobiliser les ressources financières nécessaires. Il reste
encore beaucoup à faire, malgré quelques exemples éclatants de progrès dans certains
pays et communautés. D’ailleurs, ces réussites viennent justement renforcer notre convic-
tion que les objectifs fixés à Rome en 1996 peuvent être atteints.
D’autres événements internationaux de premier plan qui ont eu lieu récemment, ou se
tiendront prochainement, auront des répercussions importantes pour notre avenir
commun. A Monterrey, du 18 au 22 mars 2002, le Mexique a accueilli la Conférence
internationale sur le financement du développement, qui s’est penchée sur l’enjeu de la
mobilisation de ressources financières adéquates pour atteindre les objectifs de dévelop-
pement convenus au niveau international, notamment ceux énoncés dans la Déclaration
du Millénaire des Nations Unies. A l’occasion de cette conférence, les trois institutions des
Nations Unies basées à Rome (la FAO, le Fonds international de développement agricole
[FIDA] et le Programme alimentaire mondial [PAM]) ont lancé un appel conjoint par
lequel elles invitaient à accroître les ressources destinées à la réduction de la faim et au
développement agricole et rural. Des signes encourageants indiquent que cette confé-
rence pourrait marquer un tournant décisif – un renversement de la tendance à la baisse
de l’aide au développement, et notamment pour la lutte contre faim et en faveur de
l’agriculture, enregistrée dans le passé.
Dix ans après la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développe-
ment – le Sommet de la planèteTerre – tenue à Rio de Janeiro, l’Afrique du Sud accueille
le Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg, en août-septembre
2002. A cette occasion, l’attention sera concentrée sur un certain nombre d’enjeux
fondamentaux pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable qui avaient
été convenus à Rio en 1992.
Non moins important pourrait être l’accord conclu lors de la quatrième Conférence
v
ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, à Doha (Qatar) en novembre
2001, pour le lancement d’un nouveau cycle de négociations commerciales multilatérales
globales. Un résultat particulièrement encourageant a été la place importante donnée
dans la Déclaration ministérielle de Doha à la nécessité de veiller à ce que les besoins en
matière de développement et de sécurité alimentaire des membres les plus vulnérables de
l’Organisation ne soient pas négligés. Nous espérons que ce nouveau cycle de négociations
commerciales continuera à mettre en relief les problèmes et les besoins des pays en
développement et qu’il aboutira à la mise en place d’un système commercial international
plus juste et plus équitable dans l’intérêt réel de tous.
Parmi cette profusion d’événements internationaux importants, je tiens à souligner en
particulier le rôle central de l’alimentation, de l’agriculture et du développement rural
dans les efforts que nous déployons pour assurer un développement durable et éradiquer
la faim et la pauvreté. Les trois quarts des pauvres vivent en milieu rural et tirent leurs
moyens d’existence de l’agriculture ou d’activités rurales liées à l’agriculture. La pauvreté
urbaine est en grande partie la conséquence des privations et du déclin économique dans
les zones rurales, qui entraînent un exode de détresse vers les villes. Le renforcement de
l’agriculture et du développement rural est essentiel pour assurer une croissance écono-
mique générale et la réduction de la pauvreté dans la plupart des pays en développement.
La tendance à la baisse des ressources financières consacrées à l’agriculture et au
développement rural doit être renversée. D’autre part, nous devons souligner l’impor-
tance des débouchés commerciaux pour les pays en développement. Les pays développés
peuvent donner une grande impulsion à l’éradication de la pauvreté et à l’essor écono-
mique dans les pays en développement, en ouvrant leurs marchés aux produits de ces
pays – notamment aux produits agricoles – et en les aidant à tirer parti de ces nouveaux
débouchés commerciaux.
Le caractère central de l’alimentation, de l’agriculture et du développement rural
pour la réduction de la pauvreté et l’éradication de la faim, sous-tend la plus grande
partie du rapport sur La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2002. Je tiens
toutefois à souligner un aspect qui figure particulièrement en bonne place dans ce
rapport. Il s’agit de la reconnaissance du fait que l’agriculture, les pêches et les forêts
revêtent une importance qui dépasse celle de nous apporter les aliments et les matières
premières nécessaires à notre survie et à notre bien-être, et d’assurer des moyens
d’existence aux agriculteurs, aux pêcheurs et aux forestiers du monde entier; les
populations qui travaillent dans ces secteurs jouent un rôle dans la gestion de ressources
dont les bienfaits vont bien au-delà de leurs propres moyens d’existence personnels.
Grâce à l’aménagement de ces ressources, les agriculteurs, les pêcheurs et les forestiers
fournissent à d’autres une série de bienfaits, tels que la sauvegarde du paysage, la
protection des bassins versants, la conservation de la biodiversité, la stabilité de
l’écosystème et l’entretien des stocks de poissons. Ce sont lesdits biens collectifs, des biens
qui profitent à une grande partie de la population – à l’échelon local, régional et national
– mais dont on ne peut s’attendre à ce qu’ils soient dispensés gratuitement. Certains de
ces biens collectifs sont mondiaux de par leur nature même; ils profitent à l’humanité
tout entière. Des exemples évidents sont la conservation de la biodiversité et le piégeage
du carbone assurés par les forêts et l’agriculture grâce à l’adoption de pratiques
d’utilisation des terres plus durables.
vi
Ces faits sont largement reconnus, mais je souhaite néanmoins en souligner les
répercussions au niveau des flux financiers en faveur de l’agriculture, des pêches et des
forêts. Il est en effet parfaitement justifié de destiner des flux financiers internationaux
adéquats à ces secteurs pour encourager des pratiques durables qui assurent la production
de ces importants biens collectifs mondiaux. Un autre enjeu est celui de mettre au point
des mécanismes qui puissent à la fois fournir une compensation pour la production de ces
biens et contribuer à la réduction de la pauvreté. Le rapport sur La situation mondiale de
l’alimentation et de l’agriculture 2002 invite à accroître les flux financiers internationaux en
faveur de l’agriculture et des zones rurales afin d’encourager la production de biens
collectifs mondiaux. Il examine également l’un des nouveaux mécanismes possibles pour
le financement de la production de biens collectifs mondiaux: le Mécanisme de dévelop-
pement propre (MDP), issu du Protocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques. Une attention particulière est donnée à l’utilisation
potentielle de ce mécanisme comme instrument tant pour favoriser le piégeage du carbone
grâce à de nouveaux modes d’utilisation des terres que pour réduire la pauvreté rurale.
Comme dans les éditions précédentes, le rapport sur La situation mondiale de l’alimentation
et de l’agriculture 2002 s’efforce à la fois de donner une vue d’ensemble de la situation
actuelle et de proposer une réflexion sur certaines des principales difficultés liées à
l’élimination de la faim et de la pauvreté dans le monde et à l’utilisation durable de nos
ressources naturelles. Compte tenu de la reconnaissance croissante de bon nombre de ces
défis dans le monde entier, je suis certain que nous avons raison d’être optimistes pour
l’avenir. Mais il est nécessaire d’éviter toute complaisance et de rester solidement attachés
aux objectifs que nous avons fixés. A cet égard, la FAO continuera pour sa part à jouer le
rôle que ses membres et la communauté internationale attendent de nous.
Jacques Diouf
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA FAO
vii
Table des matières
Avant-propos v
Remerciements xvi
Sigles et abréviations xvii
Note explicative xx
CHAPITRE I
Situation mondiale
NOTES 48
CHAPITRE II
Situation par region
I. AFRIQUE 51
Vue d’ensemble 51
Situation économique générale 51
Situation de l’agriculture 54
Productivité des agricultrices en Afrique subsaharienne 57
Introduction 57
Rôle et importance des agricultrices 57
Ecart de productivité agricole selon le sexe et contraintes auxquelles doivent
faire face les agricultrices 62
ix
Remarques finales et incidences politiques 64
Lutte contre la mouche tsé-tsé et la trypanosomose 65
Introduction 65
Incidence directe de la trypanosomose 65
Conséquences indirectes de l’épizootie 66
Rapports coûts/avantages de la lutte contre la mouche tsé-tsé 68
Conclusions 69
Vue d’ensemble 72
Situation économique générale 72
Situation de l’agriculture 73
L’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce
et ses conséquences pour les politiques agricoles du pays 77
L’évolution du rôle du secteur agricole dans l’économie chinoise 78
La politique agricole au cours de la période de réforme 81
Les engagements pris par la Chine en vue de son accession à l’OMC
et les dispositions concernant l’agriculture 85
Les récents aménagements de la politique et les changements probables
liés à l’accession de la Chine à l’OMC 88
Conclusions 97
Vue d’ensemble 98
Situation économique générale 98
Situation récente de l’agriculture 99
Evolution de la structure du commerce des produits agricoles 103
Importance croissante du commerce des produits agricoles
par rapport à la production 103
Déclin du rôle de l’agriculture dans le commerce total des marchandises 105
Stabilité de la part de la région dans le commerce mondial
des produits agricoles 106
Diversification de la composition du commerce des produits agricoles 106
Diversification géographique des marchés 109
Solde et importance économique des échanges agricoles 113
Le facteur prix 119
Conclusions 121
x
La sécheresse: un phénomène structurel récurrent au Proche-Orient
et en Afrique du Nord 132
Les problèmes de l’eau et des ressources foncières 135
Impact des sécheresses récentes sur la production agricole et l’élevage 135
Impact sur les conditions de vie de la population rurale, les revenus
des ménages et la pauvreté rurale 136
Impact de la sécheresse sur l’environnement 138
Mesures officielles de prévention de la sécheresse et de secours aux groupes
affectés dans la région 139
De la gestion à postériori de la crise à la prévention des risques pour l’agriculture 141
NOTES 166
CHAPITRE III
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans
après le sommet de la planète «Terre»
Introduction 177
Notion économique de biens collectifs locaux et mondiaux 178
Biens collectifs liés au volet «Terre» d’Action 21 179
xi
Progrès de la fourniture de biens collectifs mondiaux depuis le Sommet de Rio 180
Financement des biens collectifs mondiaux 185
Accroître la coopération financière internationale pour promouvoir
les biens collectifs mondiaux 187
Conclusions 190
Introduction 191
Changements climatiques et utilisation des terres: causes et effets 192
Les changements climatiques et les éléments du problème 192
Le piégeage du carbone à travers l’utilisation des terres pour atténuer
les changements climatiques 194
Le Mécanisme de développement propre et les programmes de paiement
du carbone pour favoriser le changement d’affectation des terres 194
Pauvreté et utilisation des terres 197
La foresterie et les modes d’utilisation des terres influant sur les puits
de carbone en surface 198
Les modes d’utilisation des terres qui influent sur l’absorption du carbone par le sol 199
Les utilisateurs pauvres des terres en tant que fournisseurs de crédits
de carbone 200
A quelles conditions les pauvres seraient-ils prêts à participer à des programmes
de fixation du carbone? 202
Changements d’affectation des terres comportant une modification
de la source de moyens d’existence 202
Changements d’affectation des terres influant sur les sources de moyens
d’existence du moment 203
A quelles conditions les pauvres pourraient-ils être des prestataires
concurrentiels de services de piégeage du carbone? 205
Conception du marché du carbone, coûts d’opération et utilisateurs pauvres
des terres 207
Continuité 208
Incertitude et conception du contrat 209
Coûts d’opération 210
Conclusions 211
NOTES 213
Tableau annexe
Pays et territoires utilisés à des fins statistiques 219
xii
Encadrés
1. L’évaluation des ressources forestières mondiales 2000 36
2. Eléments de terminologie de l’OMC 44
3. Autres aspects du programme de travail adopté à DOHA présentant
des conséquences pour l’agriculture 46
4. Le manioc et le rôle des femmes 58
5. Le programme de lutte contre la trypanosomose africaine 67
6. Méthodes de lutte contre la mouche tsé-tsé 70
7. Le soja en Argentine et au Brésil 110
8. Afghanistan 132
9. Indicateurs OCDE du soutien 163
10. Agriculture de conservation 182
11. Nouvelles possibilités de financement des biens collectifs liés au volet
«Terre» d’Action 21 188
Tableaux
1. Croissance de la production économique mondiale 38
2. Volume du commerce mondial des biens 40
3. Prix des échanges et termes de l’échange à l’échelle mondiale 40
4. Indices des prix des produits de base en dollars EU 41
5. Taux de croissance annuelle du PIB en termes réels, Afrique subsaharienne 51
6. Taux de croissance net de la production, Afrique subsaharienne 55
7. Nombre moyen d’heures journalières consacrées aux activités agricoles
et non agricoles, ventilation par sexe,1994 61
8. Effectif du bétail, bétail à risque et bétail non conservé par suite
d’infestations de mouches tsé-tsé 66
9. Taux de croissance annuel du PIB en termes réels dans des pays
sélectionnés de l’Asie en développement 72
10. Taux de croissance net de la production dans les pays en développement
d’Asie et du Pacifique 73
11. Taux de croissance annuel de l’économie chinoise, 1970-2000 79
12. Evolution structurelle de l’économie de la Chine, 1970-2000 80
13. Chine: barèmes nominaux de protection des céréales, 1978-début 2000 84
14. Chine: barèmes nominaux de protection du coton et des produits animaux,
1997-1999 84
15. Chine: barèmes tarifaires en vigueur pour les principaux produits
agricoles assujettis à une protection exclusivement tarifaire 85
16. Chine: engagements d’accès au marché des produits forestiers assujettis
à contingents à barème tarifaire 86
17. Taux de croissance annuel du PIB, en termes réels, en Amérique latine
et dans les Caraïbes 99
18. Taux de croissance net de la production en Amérique latine
et dans les Caraïbes 102
19. Amérique latine et Caraïbes: part des principaux produits agricoles
d’exportation dans l’ensemble des exportations agricoles, période
de référence 1970-1972 107
xiii
20. Amérique latine et Caraïbes: part des principaux produits agricoles
d’exportation dans le total des exportations agricoles, 1997-1999 109
21. Destination régionale des exportations de produits agricoles en
provenance d’Amérique latine et des Caraïbes 112
22. Importations agricoles d’origine régionale de l’Amérique latine
et des Caraïbes 113
23. MERCOSUR: destination des exportations agricoles 114
24. MERCOSUR: origine des importations agricoles 115
25. Amérique latine et Caraïbes: exportations et importations des produits
agricoles exprimées en coefficient du volume total des échanges 118
26. Taux de croissance annuel du PIB, en termes réels,
pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord 129
27. Taux net de croissance de la production au Proche-Orient
et en Afrique du Nord 129
28. Nombre de sécheresses subies au Maroc entre les XIVe et XXe siècles 135
29. Incidence de la sécheresse sur le revenu et les dépenses annuelles
des ménages dans une région semi-aride du Maroc 138
30. Taux de croissance annuel du PIB, en termes réels, dans les pays
en transition d’Europe centrale et orientale et dans la CEI 145
31. Taux de croissance net de la production agricole pour les pays
d’Europe centrale et orientale et de la CEI 145
32. Caractéristiques des relations foncières dans les pays en transition
d’Europe centrale et orientale et de la CEI 151
33. Part des terres agricoles en régime d’exploitation individuelle
en Europe centrale et orientale et dans la CEI 153
34. Part des terres agricoles occupées et dimension moyenne
des exploitations agricoles individuelles aux Etats-Unis, en Union européenne
et dans une sélection de pays d’Europe centrale et orientale et de la CEI 155
35. Taux net de croissance de la production dans les économies
de marché développées 161
36. Indicateurs OCDE: équivalent subvention à la production (ESP)
et estimation du soutien total (EST) à l’agriculture 162
37. Biens collectifs associés au volet «Terre» d’Action 21, et étendue
de leurs retombées 179
Figures
1. Population sous-alimentée, par région, 1997-1999 4
2. Proportion de personnes sous-alimentées dans les pays en développement,
par région 5
3. Nombre de personnes sous-alimentées dans les pays en développement
par rapport à l’objectif du somment mondial de l’alimentation 5
4. Evolution de la production agricole et de la production animale 7
5. Evolution de la production agricole et de la production animale, par région 8
6. Production céréalière mondiale 14
7. Production et utilisation céréalières à l’échelle mondiale, 1991/92 à 2001/02 15
8. Stocks céréaliers mondiaux et coefficient stocks-utilisation 15
xiv
9. Engagements d’aide extérieure à l’agriculture 18
10. Engagements d’aide extérieure à l’agriculture, par principales régions
récipiendaires 18
11. Engagements d’aide extérieure à l’agriculture pour 1999, par grands
domaines 19
12. Récipiendaires de livraisons d’aide alimentaire céréalière 20
13. Récipiendaires de livraisons d’aide alimentaire non céréalière 21
14. Evolution des cours des denrées 24
15. Production piscicole mondiale 31
16. Commerce des produits de la pêche 32
17. Exportation des produits de la pêche, par catégorie 32
18. Production des principaux produits forestiers 34
19. Valeur à l’exportation des principaux produits forestiers 35
20. Afrique subsaharienne: sélection d’indicateurs 52
21. Afrique subsaharienne: productivité et ventilation par sexe
de la main-d'œuvre du secteur agricole en 2000 62
22. Asie et Pacifique: indicateurs choisis 74
23. Chine: balance du commerce agricole, ventilation par intensité
factorielle des produits 81
24. Amérique latine et Caraïbes: indicateurs choisis 100
25. Amérique latine et Caraïbes: volume de la production et du commerce
agricoles 104
26. Amérique latine et Caraïbes: production et commerce céréaliers 104
27. Amérique latine et Caraïbes: commerce des produits de l’agriculture,
des pêches et des forêts 105
28. Amérique latine et Caraïbes: part régionale des exportations mondiales
de produits agricoles 106
29. Amérique latine et Caraïbes: part régionale des importations mondiales
de produits agricoles 107
30. Amérique latine et Caraïbes: balances commerciales agricoles 116
31. Amérique latine et Caraïbes: quantité, valeur et valeur unitaire
des exportations agricoles 119
32. Amérique latine et Caraïbes: termes de l’échange des produits agricoles 120
33. Proche-Orient et Afrique du Nord: indicateurs choisis 126
34. Indice des prix du pétrole 128
35. Modification de la production céréalière globale dans les pays
du Proche-Orient et d’Afrique du Nord touchés par la sécheresse, 1989-2001 137
36. Europe centrale et orientale et CEI: indicateurs choisis 144
37. Indices de volume net de production agricole pour l’Europe centrale
et orientale et la CEI 146
38. Pays développés à économie de marché: indicateurs choisis 158
39. Cadre conceptuel des décisions concernant la gestion des terres 201
Carte
1. Pays affectés par des pénuries d’approvisionnements alimentaires
et nécessitant une aide exceptionnelle 12
xv
Remerciements
La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2002 a été préparée
par une équipe de la Division de l’analyse du développement agricole
et économique dirigée par Jakob Skoet et composée de André
Croppenstedt, Annelies Deuss, Fulvia Fiorenzi et Slobodanka
Teodosijevic. La saisie du texte a été assurée par Stella Di Lorenzo et
Paola Di Santo. La supervision générale des travaux a été confiée à
Kunio Tsubota.
Les contributions et les documents de base ayant servi à la prépara-
tion du chapitre sur la situation mondiale ont pour auteurs Adrian
Whiteman, Département des forêts (Production et commerce des
produits forestiers); Adele Crispoldi, Rebecca Metzner et Stefania
Vannuccini, Département des pêches (Produits de la pêche: captures,
utilisations et échanges); Pratap Narain et Mohammed Barre, Divi-
sion de la statistique (Aide extérieure à l’agriculture); Terri Raney,
Division des produits et du commerce international (Répercussions
de la quatrième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale
du commerce sur l’agriculture, les pêches et les forêts). Les sections
consacrées aux pénuries alimentaires et aux situations d’urgence, à la
situation du marché céréalier et aux flux d’aide alimentaire ont été
préparées par le personnel de la Division des produits et du commerce
international, sous la direction de Ali Gürkan et Mwita Rukandema.
Les exposés et documents de base ayant servi à la rédaction du
chapitre sur la situation par région ont été préparés par Floribert
Ngaruko (Afrique), Jikun Huang et Scott Rozelle (Asie et Pacifique),
Fernando Zegarra (Amérique latine et Caraïbes), Tayeb Ameziane
(Proche-Orient et Afrique du Nord), David Sedik (Europe centrale et
orientale et Communauté des Etats indépendants). La section sur les
pays développés à économie de marché s’appuie sur des informations
fournies par la Direction Agriculture, alimentation et pêcheries de
l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Le texte sur le rôle de l’agriculture et de la terre pour la production
de biens collectifs mondiaux est basé sur un document de référence
préparé par Dirgha Tiwari, tandis que la section intitulée Tirer parti
du piégeage du carbone moyennant un changement d’affectation des
terres: une issue au problème de la pauvreté rurale? a été préparée par
Leslie Lipper et Romina Cavatassi, de la Division de l’analyse du
développement agricole et économique.
xvi
Sigles et abréviations
ADPIC Aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce
CT contingent tarifaire
xvii
GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat
xviii
UE Union européenne
xix
Note explicative
Signes conventionnels
Les signes conventionnels suivants sont utilisés:
- = néant ou négligeable (dans les tableaux)
... = non disponible (dans les tableaux)
$ = dollars des Etats-Unis
Dates et unités
Les années ou groupes d’années sont indiqués comme suit:
1996/97 = campagne agricole ou commerciale ou exercice à
cheval sur deux années civiles
1996-97 = moyenne pour les deux années civiles
Statistiques
Dans les tableaux statistiques, les totaux sont arrondis et ne corres-
pondent donc pas nécessairement à l’addition des unités. Les varia-
tions annuelles et les pourcentages de variations sont calculés en
tenant compte des décimales.
Indices de la production
Les indices FAO de la production agricole indiquent le niveau relatif
du volume total de la production agricole de chaque année par
rapport à la période de base 1989-1991. Ils sont fondés sur la somme
des quantités pondérées par les prix des différents produits agricoles
après déduction des quantités utilisées comme semences ou aliments
pour animaux (pondérées de la même façon). Le total qui en résulte
représente par conséquent la production disponible pour toute autre
utilisation que les semis ou l’alimentation animale.
La formule utilisée pour le calcul de tous les indices, aux niveaux
national, régional ou mondial, est celle de Laspeyres. La production
de chaque produit est pondérée par la moyenne des cours
internationaux du produit pendant la période 1989-1991 et les
quantités produites chaque année sont additionnées. Pour obtenir
l’indice, on divise la production totale pour une année donnée par la
production moyenne pour la période de base 1989-1991.
xx
Indices du commerce
Pour les indices du commerce des produits agricoles, la période de
base est également 1989-1991. Tous les produits et tous les pays
figurant dans l’Annuaire FAO du commerce sont pris en compte. Les
indices du total des produits alimentaires comprennent exclusive-
ment les denrées alimentaires.
Tous les indices prennent en compte l’évolution de la valeur
courante des exportations (franco à bord [f.o.b.]) et des importations
(coût, assurance et fret [c.a.f.]), exprimée en dollars des Etats-Unis.
Quand les pays évaluent leurs importations sur une base f.o.b., les
chiffres sont ajustés à leur valeur c.a.f. approximative.
Les indices relatifs au volume et à la valeur unitaire des produits
échangés entre les pays indiquent l’évolution des quantités pondérées
par les prix et celle de la valeur unitaire pondérée par le volume. Les
coefficients de pondération sont, respectivement, les prix et les
volumes moyens de 1989-1991, période de base de tous les indices
calculés actuellement par la FAO. La formule utilisée pour le calcul
des indices est celle de Laspeyres.
xxi
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
CHAPITRE I
SITUATION MONDIALE
1
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
I. La situation actuelle de
l’agriculture – faits et chiffres
1.TENDANCES CONCERNANT
LA SOUS-ALIMENTATION
• Des progrès substantiels ont été accomplis au cours des deux dernières
décennies, et l’incidence de la sous-alimentation dans les pays en
développement est tombée de 29 pour cent en 1979-1981, à 17 pour
cent en 1997-1999.
• Cependant, ces progrès ont été très inégaux. Ainsi, dans la région Asie
et Pacifique, le pourcentage a été réduit de moitié depuis 1979-1981. En
revanche, en Afrique subsaharienne, le recul de la sous-alimentation
durant la même période n’a été que marginal. Si l’on tient compte de la
croissance démographique rapide dans cette région, il faut en déduire
que le nombre total des personnes sous-alimentées en Afrique
subsaharienne a augmenté de façon marquée. En Amérique latine et
dans les Caraïbes, l’incidence de la malnutrition est moins prononcée
qu’en Asie, même si les progrès enregistrés au cours des deux dernières
décennies ont été plus lents. La région du Proche-Orient et de l’Afrique
du Nord est celle qui présente l’incidence la plus faible de sous-
alimentation; toutefois, aucune réduction n’y a été enregistrée au cours
des deux dernières décennies.
3
Situation mondiale
Figure 1
POPULATION SOUS-ALIMENTÉE,
PAR RÉGION, 1997–1999
En millions
Asie et Pacifique
26 11
32
Afrique subsaharienne
54 497
Amérique latine
194
et Caraïbes
Proche-Orient
et Afrique du Nord
Pays en transition
Pays développés à
économie de marché
Source: FAO
4
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 2
PROPORTION DE PERSONNES SOUS-ALIMENTÉES
DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, PAR RÉGION
1990–1992 Pays en
développement
1997–1999
Afrique
subsaharienne
Asie
et
Pacifique
Amérique latine
et
Caraïbes
Proche Orient
et
Afrique du Nord
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Source: FAO
Figure 3
NOMBRE DE PERSONNES SOUS-ALIMENTÉES
DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT PAR
RAPPORT À L'OBJECTIF DU SOMMET MONDIAL
DE L’ALIMENTATION
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Source: FAO
5
Situation mondiale
6
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 4
ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION AGRICOLE
ET DE LA PRODUCTION ANIMALE
1971–80
1981–90
1991–96
Source: FAO
7
Situation mondiale
Figure 5
ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION AGRICOLE ET DE LA PRODUCTION
ANIMALE, PAR RÉGION
3 3
2 2
1
1
0
-1 0
01* 01*
1961–70
1971–80
1981–90
1991–96
1961–70
1971–80
1981–90
97 98 99 00 1991–96 97 98 99 00
AMÉRIQUE LATINE
ET CARAÏBES
Pourcentage d’évolution annuelle
6
0
01*
1961–70
1971–80
1981–90
1991–96
97 98 99 00
* Estimation provisoire
8
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
-4 -6
-6 -8
01*
1961–70
1971–80
1981–90
1991–96
01* 97 98 99 00
1961–70
1971–80
1981–90
1991–96
97 98 99 00
1971–80
1981–90
1991–96
97 98 99 00
9
Situation mondiale
demeure pas moins que l’on peut discerner une tendance analogue à une
croissance ralentie au cours des cinq dernières années, relativement au
quinquennat précédent et aux années 80; ce phénomène, bien que
moins prononcé, intéresse tout le reste de l’Asie.
10
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
11
Situation mondiale
Carte 1
PAYS AFFECTÉS PAR DES PÉNURIES D'APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES
ET NÉCESSITANT UNE AIDE EXCEPTIONNELLE*
12
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
13
Situation mondiale
Figure 6
PRODUCTION CÉRÉALIÈRE MONDIALE
10
-2
-4
-6
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
Source: FAO
14
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 7
PRODUCTION ET UTILISATION CÉRÉALIÈRES
À L’ÉCHELLE MONDIALE, 1991/92 À 2001/02**
En millions de tonnes
Production* 1 950
Utilisation
1 900
1 850
1 800
1 750
2001/02**
de la première année illustrée
1991/92
1993/94
1995/96
1997/98
1999/00
** Prévision
Source: FAO
Figure 8
STOCKS CÉRÉALIERS MONDIAUX
ET COEFFICIENT STOCKS-UTILISATION*
En millions de tonnes
Stocks céréaliers 1 000 40
Coefficient
875 35
750 30
625 25
500 20
375 15
15
Situation mondiale
16
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
17
Situation mondiale
Figure 9
ENGAGEMENTS D’AIDE EXTÉRIEURE
À L’AGRICULTURE*
(prix constants de 1995)
En milliards de dollars EU
Engagements bilatéraux
10
Engagements multilatéraux 8
2
* Définition large
** Provisoire 0
*** Donnés incomplètes
1996 1997 1998 1999** 2000***
Source: FAO
Figure 10
ENGAGEMENTS D’AIDE EXTÉRIEURE
À L’AGRICULTURE, PAR PRINCIPALES RÉGIONS
RÉCIPIENDAIRES
(prix constants de 1995)
En milliards de dollars EU
Amérique latine
15
et Caraïbes
Afrique
12
Asie
Pays en transition
9
Autres*
18
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 11
ENGAGEMENTS D’AIDE EXTÉRIEURE
À L’AGRICULTURE POUR 1999,
PAR GRANDS DOMAINES
Agriculture –
définie de façon étroite
2% 1%
(à l’exclusion des pêches 2%
et de la foresterie) 4%
6% 53%
Développement/infrastructure
du secteur rural
8%
Protection de
l’environnement
Recherche, formation
et vulgarisation
Pêches
Foresterie
Source: FAO
19
Situation mondiale
Figure 12
RÉCIPIENDAIRES DE LIVRAISONS D’AIDE
ALIMENTAIRE CÉRÉALIÈRE
(en équivalent céréales)
En millions de tonnes
Afrique
12
Asie
10
Amérique latine
et Caraïbes
8
Fédération de Russie
Autres* 6
2
* Pays en transition compris
Note: Une année se définit comme
une période de 12 mois allant
de juillet à juin 0
** Estimation provisoire
1996/97 1997/98 1998/99 1999/00 2000/01**
Source: PAM
20
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
la CE, ont également marqué un net recul en 2000/01, tandis que les
livraisons provenant du Japon ont plus que doublé, pour atteindre
720 000 tonnes.
Figure 13
RÉCIPIENDAIRES DE LIVRAISONS D’AIDE ALIMENTAIRE
NON CÉRÉALIÈRE
(en équivalent céréales)
En millions de tonnes
Afrique
2,0
Asie
1,6
Amérique latine
et Caraïbes
Fédération de Russie
1,2
Autres*
0,8
0,4
21
Situation mondiale
22
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
• Entre mai 1996 et janvier 2000, l’indice FAO des prix des denrées
alimentaires a reculé d’environ 38 pour cent. Après avoir atteint, en
1996, son niveau de crête pour les années 90, il était tombé en 2000 à son
niveau plancher pour la décennie. L’indice, qui s’était stabilisé en 2000
et 2001, a poursuivi son déclin en janvier 2002.
23
Situation mondiale
Figure 14
ÉVOLUTION DES COURS DES DENRÉES
PRODUITS ALIMENTAIRES
(Indice 1990-92 = 100)
Indice Indice
140 140
120 120
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
CÉRÉALES
(Indice 1990-92 = 100)
Indice Indice
160 160
140 140
120 120
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
VIANDE
(Indice 1990-92 = 100)
Indice Indice
140 140
120 120
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
1995–2001 2001
24
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
PRODUITS LAITIERS
(Indice 1990-92 = 100)
Indice Indice
160 160
140 140
120 120
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
HUILES/MATIÈRES GRASSES
(Indice 1990-92 = 100)
Indice Indice
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
95 96 97 98 99 00 01 Déc.
SUCRE
(Prix moyen de l’AIS, moyenne hebdomadaire)
$EU/tonne $EU/tonne
350 350
300 300
250 250
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
1995–2001 2001
25
Situation mondiale
CAFÉ
(Prix moyen de l’OIC, moyenne hebdomadaire)
$EU/tonne $EU/tonne
3 500 3 500
3 000 3 000
2 500 2 500
2 000 2 000
1 500 1 500
1 000 1 000
500 500
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
CACAO
(Prix quotidien de l’ICCO, moyenne hebdomadaire)
$EU/tonne $EU/tonne
2 000 2 000
1 500 1 500
1 000 1 000
500 500
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
THÉ
(Volume total, cours des enchères de Mombasa, lundi)
$EU/tonne $EU/tonne
2 500 2 500
1 875 1 875
1 250 1 250
625 625
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
1995–2001 2001
26
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
COTON
(Cotlook, indice «A»1–3/32, vendredi)
$EU/tonne $EU/tonne
2 500 2 500
2 000 2 000
1 500 1 500
1 000 1 000
500 500
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
CAOUTCHOUC
(RSS1, transaction au comptant – Londres, mercredi)
$EU/tonne $EU/tonne
2 000 2 000
1 500 1 500
1 000 1 000
500 500
0 0
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
95 96 97 98 99 00 01
1995–2001 2001
Source: FAO
27
Situation mondiale
2001, toutefois, ils devaient fléchir de façon substantielle par rapport aux
niveaux relativement élevés de 2000. Après avoir reculé pendant les
premiers mois de 2001, ils devaient rester stables à compter du mois
d’avril.
• Après le café, c’est le coton qui a subi le déclin le plus prononcé avec,
en 2001, les prix moyens représentant 50 pour cent de leur niveau de
1995, et un déclin constant au cours des dernières années. Une fois
l’étiage atteint en décembre 1999, ils devaient se redresser quelque peu
courant 2000, mais reprendre leur déclin en 2001. En dépit d’un
redressement limité, amorcé en octobre 2001, on ne s’attend guère à une
appréciation substantielle dans un avenir rapproché.
• Les cours du sucre ont augmenté depuis 1999, année durant laquelle
ils étaient tombés à moins de la moitié de ceux de 1995. Pour 2001, la
tendance a été à la baisse avec, toutefois, une légère reprise vers la fin de
l’année.
28
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
29
Situation mondiale
30
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 15
PRODUCTION PISCICOLE MONDIALE
En millions de tonnes
Total de la production mondiale 160
Aquaculture 120
Captures
80
40
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000*
En millions de tonnes
Production totale, 100
Chine et reste du monde
80
Chine 60
Monde, à l’exclusion
40
de la Chine
20
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000*
En millions de tonnes
Production aquacole, 40
Chine et reste du monde
30
Chine
20
Monde, à l’exclusion
de la Chine
10
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000*
En millions de tonnes
Volume des captures, 100
Chine et reste du monde
80
Chine 60
Monde, à l’exclusion 40
de la Chine
20
* Estimation provisoire
0
Source: FAO 1995 1996 1997 1998 1999 2000*
31
Situation mondiale
Figure 16
COMMERCE DES PRODUITS DE LA PÊCHE
Exportations 40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
94 95 96 97 98 99 00 94 95 96 97 98 99 00
Source: FAO
Figure 17
EXPORTATIONS DES PRODUITS DE LA PÊCHE,
PAR CATÉGORIE
Evolution en pourcentage
Evolution en pourcentage de la
valeur, 1995-2000
Evolution en pourcentage Crustacés
et mollusques
du tonnage, 1995-2000
Crustacés
et mollusques:
conserves
Poisson:
conserves
Poisson:
séché, salé
ou fumé
Poisson: frais,
surgelé ou congelé
Farines
Huiles
Total
(toutes catégories
de produits)
-40 -20 0 20 40 60
Source: FAO
32
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
• Les marchés mondiaux des produits forestiers ont poursuivi leur redres-
sement en 2000, grâce à la croissance de l’économie mondiale. Dans
l’ensemble, la production mondiale de bois rond a augmenté de 1,9 pour
cent, pour s’établir à 3 milliards 352 millions de mètres cubes. Dans les pays
en développement, qui représentent près de 60 pour cent de la production
totale de bois rond, la production n’a augmenté que de 0,3 pour cent,
tandis que celle des pays développés progressait de 4,3 pour cent.
33
Situation mondiale
Figure 18
PRODUCTION DES PRINCIPAUX PRODUITS
FORESTIERS
1 000
500
300
200
148 145 135 133
126
100
300
200
100 88 88 96 101
83
34
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 19
VALEUR À L’EXPORTATION DES PRINCIPAUX
PRODUITS FORESTIERS
Pays en développement
TOTAL
En milliards de dollars EU
Pays développés
150
120 116
108 108 106 111
90
60
30 23 23 20 21 23
6 5,4 5,5
5,1 5,1
4,6
4
2,8 2,6 2,7
2,2
2 1,9
80
60
40
20 20 18 19 21
20
* Pâte et papier et carton à base de bois,
sciages et traverses et panneaux 0
à base de bois
1996 1997 1998 1999 2000
Source: FAO
35
Situation mondiale
Encadré 1 Depuis 1947, la FAO effectue, nète sont couverts par des
avec une périodicité d’ordre dé- forêts, dont 47 pour cent
L’ÉVALUATION DES cennal, une évaluation des res- de forêts tropicales, 9 pour
RESSOURCES sources forestières mondiales. cent de forêts subtropicales,
FORESTIÈRES L’Evaluation des ressources fo- 11 pour cent de forêts tem-
MONDIALES 20001 restières mondiales 2000 (ERF pérées et 33 pour cent de
2000) a été entreprise conjointe- forêts boréales.
ment par la FAO, ses pays mem-
bres et de nombreux autres par- • Au cours des années 90, la
tenaires. On propose, ci-dessous, conversion des forêts natu-
une synthèse des principaux ré- relles de la planète à d’autres
sultats. utilisations des terres s’est
poursuivie à un rythme très
• Il existe, dans le monde, en- élevé. On estime à 16,1 mil-
viron 3 milliards 870 mil- lions d’hectares la superficie
lions d’hectares de forêts, de forêts naturelles perdues
dont 95 pour cent de forêts chaque année du fait du dé-
naturelles et 5 pour cent de boisement (14,6 millions
plantations forestières. d’hectares par la déforesta-
Cette estimation du couvert tion et 1,5 million d’hectares
forestier mondial est plus par la conversion en planta-
élevée que celle proposée tions forestières). Près de
par les deux évaluations pré- 15,2 millions d’hectares des
cédentes des ressources fo- superficies forestières per-
restières (Evaluation des dues sont situés dans les tro-
ressources forestières mon- piques. Cette perte est en
diales 1990 [ERF 1990] et partie compensée par un gain
Evaluation intérimaire de de 3,6 millions d’hectares
1995). Cependant, cette dif- résultant de l’expansion na-
férence ne traduit pas une turelle des forêts, si bien que
augmentation réelle de la la perte nette est de 12,5
superficie forestière, mais millions d’hectares. Une
reflète plutôt l’utilisation, bonne partie des gains con-
pour la première fois, d’une cernant les superficies fo-
définition commune de tou- restières naturelles provient
tes les forêts à l’échelle de l’occupation naturelle par
mondiale, ainsi que l’incor- la forêt de terres agricoles
poration de nouvelles don- abandonnées. L’expansion de
nées d’inventaire forestier. la superficie forestière est
en cours depuis plusieurs dé-
• Près de 30 pour cent de la cennies dans de nombreux
surface terrestre de la pla- pays développés.
36
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
37
Situation mondiale
Tableau 1
CROISSANCE DE LA PRODUCTION ÉCONOMIQUE MONDIALE
38
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
39
Situation mondiale
Tableau 2
VOLUME DU COMMERCE MONDIAL DES BIENS
(Evolution en pourcentage)
Commerce mondial 10,5 4,6 5,6 12,8 0,2
Exportations
Economies avancées 10,8 4,3 5,1 11,8 -0,9
Pays en développement 12,6 4,8 4,7 15,4 2,3
Imports
Economies avancées 9,9 5,9 8,5 11,8 -1,0
Pays en développement 10,0 0,5 0,8 16,4 3,5
1
Projections.
Source: FMI. 2001. Perspectives économiques mondiales. Décembre. Washington.
Tableau 3
PRIX DES ÉCHANGES ET TERMES DE L’ÉCHANGE À L’ÉCHELLE MONDIALE
(Evolution en pourcentage)
Cours mondiaux2
Produits manufacturés -8,0 -1,9 -1,8 -5,1 -1,7
Pétrole -5,4 -32,1 37,5 56,9 -14,0
Produits de base autres que combustibles -3,0 -14,7 -7,0 1,8 -5,5
Termes de l’échange
Economies avancées -0,6 1,6 - -2,6 -0,2
Pays en développement -0,9 -6,6 4,7 7,0 -3,0
Exportateurs de combustibles 0,2 -26,2 30,4 40,5 -10,9
Exportateurs de produits autres que combustibles -1,1 -1,3 -0,5 -1,3 -0,5
1
Projections.
2
En dollars EU.
Source: FMI. 2001. Perspectives économiques mondiales. Décembre. Washington.
40
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 4
INDICES DES PRIX DES PRODUITS DE BASE EN DOLLARS EU1
41
Situation mondiale
42
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
A la Conférence de Doha, les S’agissant du commerce des produits agricoles, les membres de l’OMC,
ministres sont convenus par la Déclaration ministérielle de Doha, conviennent d’entreprendre
d’entreprendre des «des négociations de large portée visant à obtenir: des améliorations
négociations de large portée substantielles de l’accès au marché; la réduction, en vue de leur
sur les questions agricoles, élimination progressive, de toutes les formes de subventions aux
de manière à améliorer exportations; et des réductions substantielles des mesures nationales de
l’accès au marché et à soutien entraînant une distorsion du commerce». Ils s’engagent en
réduire les subventions aux outre à accorder un traitement particulier et différencié aux pays en
exportations, ainsi que les développement, de manière à leur permettre de prendre réellement en
mesures nationales de compte leurs besoins en développement. Les considérations non liées au
soutien entraînant une commerce, telles que la sécurité alimentaire et la nécessité de protéger
distorsion du commerce. l’environnement, doivent également être prises en considération. La
Déclaration de Doha prend acte des progrès déjà réalisés lors des
négociations sur les questions agricoles entamées en mars 2000 en vertu
de l’Article 20 de l’Accord sur l’agriculture.
Lors de la première phase de ces négociations, analysées en détail dans
le document La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2001,
44 propositions de négociations ont été déposées et appuyées par un total
de 125 membres de l’OMC. La première phase a été considérablement
rehaussée par une large participation des pays en développement. La
deuxième phase des négociations, qui couvrait la période allant de mars
2001 à mars 2002, était axée sur un travail plus approfondi portant sur
toutes les questions et options ayant trait à la réforme des politiques, tel
qu’énoncé dans les propositions des membres durant la première phase,
avec possibilité d’approfondissement selon les besoins.
Les pourparlers concernant La troisième phase des négociations, qui durera jusqu’au 31 mars
l’approfondissement de la 2003, prévoit la recherche d’un accord sur les «modalités» de réformes
libéralisation du commerce ultérieures; ces dernières énonceront de façon spécifique les procédures
agricole sont en cours depuis que les pays doivent suivre pour réformer leurs politiques commerciales
un certain temps, et ils sont agricoles, telles que la formule et le calendrier de réduction des
destinés à se poursuivre. barrières tarifaires. Les membres de l’OMC auront jusqu’à la cinquième
Conférence ministérielle de l’Organisation, laquelle doit se tenir avant
la fin de 2003, pour élaborer leur projet de «listes d’engagement». La
phase finale des négociations comportera un débat, ainsi qu’un
processus de vérification et d’adoption des engagements dans leur
forme finale. Les négociations portant sur l’agriculture se concluront
dans le cadre des négociations élargies, que l’on prévoit de clôturer
d’ici le 1er janvier 2005.
L’accès au marché
Différentes approches en Les discussions portant sur l’accès au marché ont principalement traité
matière de réductions des réductions tarifaires et de l’administration des quotas à barème
tarifaires des produits tarifaire. S’agissant de la réduction des tarifs, deux écoles de pensée
agricoles sont en cours de recueillent, à ce jour, l’essentiel des suffrages. La première souhaite que
discussion. l’on répète la formule du Cycle d’Uruguay, selon laquelle il convient
d’appliquer une réduction minimale par ligne tarifaire, parallèlement
43
Situation mondiale
44
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
à une réduction moyenne générale applicable, elle, à tous les tarifs. Lors
du Cycle d’Uruguay, la réduction minimale était de 15 pour cent (10
pour cent pour les pays en développement) et la réduction moyenne
était de 36 pour cent (24 pour cent pour les pays en développement).
Aucune réduction n’était exigée des pays les moins développés. Cette
approche donne aux pays membres une certaine souplesse lors de la
réduction des barrières tarifaires par produit de base.
La deuxième démarche, dite démarche «panachée», consisterait à
combiner une réduction à pourcentage forfaitaire pour tous les tarifs
avec des réductions supplémentaires sur les tarifs plus élevés. L’approche
«panachée» prévoirait également l’expansion de contingents tarifaires
et l’octroi d’un traitement spécial aux pays en développement. Cette
démarche pourrait contribuer de façon efficace à réduire l’effet de
dispersion tarifaire entre les pays et entre les catégories de produits, y
compris sous forme de réduction de la progressivité des tarifs.
S’agissant de l’administration des contingents tarifaires (CT), il ne semble
pas qu’un accord général soit imminent. L’on craint principalement, en
effet, que la méthode d’allocation d’un contingent tarifaire n’agisse
davantage comme une barrière que comme une ouverture facilitant
l’accès au marché. La difficulté consiste à assurer un accès équitable au
marché à tous les membres de l’OMC, tout en protégeant les intérêts des
fournisseurs traditionnels.
Les mesures en vue d’un En ce qui concerne le domaine de l’accès au marché, des mesures en
«traitement particulier et vue d’un traitement particulier et différencié sont à l’étude pour les pays en
différencié» à l’intention des développement, les nouveaux membres de l’OMC et les économies en
pays en développement sont transition. Certains pays en développement considèrent que leur tarif
à l’étude en matière d’accès doit être lié à la réduction, par les pays développés, des mesures nationales
au marché. de soutien et des subventions aux exportations entraînant une distorsion
au commerce. Les petits exportateurs «à produit unique» demandent que
le régime préférentiel dont ils bénéficient auprès des pays développés soit
préservé et renforcé, tandis que certains pays observent que les régimes
préférentiels établissent parfois une discrimination injuste à l’encontre
d’autres pays en développement. Les membres de l’OMC conviennent
généralement que l’érosion des préférences constitue un problème et que
des mesures de transition appropriées pourraient être requises.
45
Situation mondiale
46
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
47
Situation mondiale
NOTES
1 Le présent rapport est basé sur les informations disponibles au plus tard en mars 2002.
On pourra trouver des informations actualisées dans le rapport bimensuel de la FAO
intitulé Cultures et pénuries alimentaires.
2 Le présent rapport est basé sur les informations disponibles au plus tard en février 2002.
On pourra trouver des informations actualisées sur le marché céréalier dans le rapport
bimensuel de la FAO intitulé Perspectives de l’alimentation.
3 Les informations intéressant cette section proviennent de la banque de données de la
FAO concernant les engagements pris par les donateurs bilatéraux et multilatéraux.
L’analyse est basée sur les données obtenues auprès de l’OCDE, sur le Rapport annuel
de la Banque mondiale et sur des données communiquées par d’autres organisations et
par des banques de développement régionales. Ces données excluent certains donateurs
et banques régionales pour lesquels on ne dispose pas de données. Elles ne comprennent
pas non plus l’aide alimentaire et la coopération technique fournies en nature.
4 La définition étroite du concept d’agriculture ne comprend que l’agriculture (cultures et
élevage), les pêches, les forêts, les services agricoles et la fourniture d’intrants, et la mise
en valeur des ressources en terres et en eau. La définition élargie de l’agriculture
comprend également, par ordre déclinant d’importance: le développement et
l’infrastructure du monde rural, la protection de l’environnement, la recherche, la
formation et la vulgarisation, la mise en valeur des régions et des bassins fluviaux, la
production d’intrants et l’agro-industrie.
5 Pour des statistiques plus détaillées sur les livraisons d’aide alimentaire céréalière et non
céréalière, consulter le site: apps.fao.org/page/collections
6 Les rapports concernant les livraisons céréalières vont de juillet à juin, tandis que ceux
concernant l’aide alimentaire non céréalière sont publiés sur la base du calendrier.
7 Les statistiques concernant la production provenant des captures et de l’aquaculture
fournies dans cette section sont basées sur des équivalents de poids vif et s’appuient sur
les données préliminaires disponibles à la FAO au moment de la rédaction.
8 Crustacés et mollusques; crustacés et mollusques – en conserve; poissons – frais,
congelés ou surgelés; poissons – en conserve; poissons – séchés, salés ou fumés; farines;
et huiles.
9 Les volumes d’exportation, exprimés en tonnes, se rapportent au poids net des denrées
et sont basés sur le poids du produit.
10 Les valeurs en dollars concernant l’exportation et l’importation sont des valeurs franco
de bord (f.o.b.) et coût, assurance, fret (c.a.f.), respectivement.
11 Sauf indication contraire, les estimations et les projections macroéconomiques contenues
dans cette section proviennent du document du FMI Perspectives économiques mondiales
2001, décembre. Washington.
12 Ibid.
13 OCDE. 2001. Perspectives économiques OCDE n° 70, décembre. Paris.
14 Banque mondiale. 2002. Les perspectives économiques mondiales et les pays en
développement. Paris.
15 Ibid (p. 40-41).
16 Pour un aperçu général, voir FAO. 2001. La situation mondiale de l’alimentation et de
l’agriculture 2001. Rome.
48
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
CHAPITRE II
SITUATION PAR RÉGION
49
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
I. Afrique
VUE D’ENSEMBLE
Situation économique générale
Légère augmentation de la La croissance économique de l’Afrique subsaharienne pour l’année 2000
croissance économique en a atteint 3 pour cent, ce qui constitue une légère amélioration par rapport
2000 et 2001. à 1999. En 2001, le PIB réel devrait augmenter de 3,5 pour cent malgré
le ralentissement de l’économie mondiale1. On estime que la croissance
s’est accélérée dans les principaux pays de la région. Pour 2002, les
projections du Fonds monétaire international (FMI) placent le taux de
croissance économique à 4,2 pour cent. De nombreux pays subsahariens
souffrent encore d’un important déficit extérieur, dû en partie à la
faiblesse des prix des produits autres que les combustibles, et d’un service
de la dette toujours élevé.
Dès lors que les exportations représentent plus d’un tiers du PIB
régional, le ralentissement mondial touche le secteur des échanges
commerciaux de marchandises, notamment le commerce avec l’Union
européenne (UE), qui absorbe environ 40 pour cent des exportations de
la région2.
La situation locale continue toutefois de jouer un rôle déterminant
dans les perspectives économiques de la plupart des pays africains. En
particulier, l’investissement privé, la diversification économique et la
croissance à long terme ont un avenir en général plus prometteur dans
les pays ayant appliqué une politique macroéconomique et structurelle
équilibrée (tels que le Botswana, le Cameroun, le Mozambique, la
République-Unie de Tanzanie et l’Ouganda). En revanche, les résultats
médiocres des politiques adoptées par un certain nombre de pays,
Tableau 5
TAUX DE CROISSANCE ANNUELLE DU PIB EN TERMES RÉELS,
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
(Pourcentage)
Cameroun 5,1 5 4,4 4,2 5,3 4,6
Côte d’Ivoire 6,2 5,8 1,6 -2,3 -1,5 2,8
Ghana 4,2 4,7 4,4 3,7 4,0 4,0
Kenya 2,1 1,6 1,3 -0,2 1,1 1,4
Nigéria 3,1 1,9 1,1 3,8 4,2 1,8
Ouganda 5,1 4,6 7,9 4,4 5 5,2
République-Unie de Tanzanie 3,5 3,7 3,5 5,1 4,6 4,2
Afrique du Sud 2,5 0,7 1,9 3,1 2,2 2,3
Afrique subsaharienne2 3,7 2,6 2,5 3,0 3,5 4,2
1
Projections.
2
Y compris l’Afrique du Sud.
Source: FMI.
51
Situation par région
Figure 20
AFRIQUE SUBSAHARIENNE: SÉLECTION
D’INDICATEURS
Valeur 140
Quantité 100
80
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00
Indice
Importations agricoles 180
(Indice: 1989-1991 = 100)
160
Valeur 140
120
Valeur unitaire
100
Quantité
80
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00
Indice
Termes nets de l’échange 180
entre produits agricoles
160
et recettes
(Indice: 1989-1991 = 100) 140
Recettes 100
80
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
52
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Pourcentage
PIB réel 6
(Evolution en pourcentage par rapport
5
à l’année précédente)
4
3
2
1
0
-1
-2
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
kcal
Disponibilité énergétique 2 250
alimentaire
(Kcal par habitant/jour) 2 200
2 150
2 100
2 050
2 000
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
Indice
Production agricole 140
(Indice: 1989-1991 = 100)
130
120
Production agricole totale
110
Production alimentaire
par habitant 100
90
80
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01*
* Estimation provisoire
53
Situation par région
Situation de l’agriculture
Les résultats agricoles ont On enregistre un tassement très marqué des résultats de l’agriculture de
été médiocres en 2000 et un l’Afrique subsaharienne en 2000. La production agricole totale a dimi-
redressement modéré était nué de 0,3 pour cent en 2000, après avoir augmenté de 3,7 et de 1,9 pour
prévu pour 2001. cent en 1998 et 1999, respectivement. La production agricole a baissé de
1 pour cent, et la production vivrière s’est contractée de 0,3 pour cent. La
production céréalière a chuté de 3,2 pour cent, pour la deuxième année
consécutive. L’augmentation de la production de racines et tubercules
n’a été que de 0,5 pour cent, alors qu’elle avait atteint 4,2 et 5,5 pour cent
en 1999 et 1998, respectivement. La croissance de 1,4 pour cent de la
production animale reflète un ralentissement par rapport aux deux
années précédentes. Les estimations préliminaires pour 2001 laissent
prévoir des résultats décevants pour l’agriculture de la région puisque les
productions agricoles ne devraient pas dépasser 1 pour cent, avec une
croissance de 0,9 pour cent de la production agricole et de 0,5 pour cent
de la production animale.
54
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 6
TAUX DE CROISSANCE NET DE LA PRODUCTION, AFRIQUE SUBSAHARIENNE1
(Pourcentage)
1992–96 3,9 4,4 5,8 2,4 2,6 3,7
1997 0,5 0,2 -4,2 2,0 1,4 0,3
1998 3,7 4,1 4,1 5,5 2,6 3,9
1999 1,9 1,8 -0,6 4,2 2,5 2,5
2000 -0,3 -1,0 -3,2 0,5 1,4 -0,3
20012 0,8 0,9 2,4 0,7 0,5 0,6
1
Afrique du Sud exclue.
2
Chiffres provisoires.
Source: FAOSTAT.
55
Situation par région
56
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
57
Situation par région
58
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
crème et des pâtisseries. Par vés au râpage et au broyage, où la importante. Le rôle des hommes
ailleurs, la fécule de manioc est farine et le manioc râpé sont pla- est encore primordial dans la
utilisée dans divers secteurs in- cés dans des sacs et empilés dans préparation des terres et le la-
dustriels, tels que la fabrication des dispositifs traditionnels per- bourage, mais les femmes four-
du papier ou les produits cosmé- mettant l’écoulement de la fécule. nissent le gros de la main-d’œuvre
tiques et pharmaceutiques. Actuellement, ce sont en général utilisée pour le désherbage, la
Le rôle des femmes dans la encore les femmes et les jeunes récolte, le transport et la trans-
culture du manioc est de plus en filles qui s’occupent du grillage et formation. Elles s’occupent éga-
plus manifeste. Ce sont elles qui du tamisage du gari. lement des étapes ultérieures:
réalisent la majorité des opéra- Une étude récente3 montre transport, traitement et com-
tions de transformation, telles que que la participation des femmes mercialisation.
l’écorçage, le lavage, le transport aux travaux de production de- L’intensification de la produc-
jusqu’aux emplacements réser- vient également de plus en plus tion commerciale de manioc à
Hommes 90
80
Femmes
70
60
50
40
30
20
10
Labours
Ensemen-
cement
Désherbage
Récolte
Transport
Transfor-
mation
59
Situation par région
FAO/18293/P. CENINI
des racines de manioc
Le manioc est une partie
importante de l’alimentation
d’un grand nombre
d’habitants pauvres de
l’Afrique
laquelle on assiste depuis peu outre, les femmes manquent en- sibles à la parité hommes-fem-
accentuera encore l’importance core de pouvoir décisionnel. Les mes, et des changements tech-
du rôle des femmes, puisque décisions du ménage sont prises nologiques et institutionnels spé-
c’est dans les activités après ré- en général par le chef de famille cialement axés sur les femmes
colte que l’utilisation de la main- qui, lorsqu’une part importante permettrait d’améliorer la pro-
d’œuvre féminine est prédomi- des produits est destinée à la ductivité dans ce secteur.
nante (voir la figure). vente, décide de l’usage qu’il sera L’autonomisation des femmes est
Il y a cependant des excep- fait de l’argent gagné. Les fem- essentielle pour le succès de l’éco-
tions. Ainsi, le râpage et le pres- mes ne sont autorisées à gérer nomie du manioc.
sage, qui ont été mécanisés au que les ventes mineures de ma-
Ghana et au Nigéria, sont effec- nioc qui leur permettront d’ache-
tués principalement par des ter les produits familiaux de pre-
hommes4. Au Nigéria, la trans- mière nécessité, comme le sa-
formation est réalisée à parts von, les allumettes et le sel.
égales par les hommes et les Le manioc continue de gagner
femmes. Les restrictions d’ac- en importance dans de nombreux
cès à la propriété pour les fem- pays subsahariens, aussi bien 1
Le manioc fournit 286 kilocalories (kcal)/
mes peuvent expliquer cette comme denrée de base que personne/jour, sur un total de 2 198 kcal/
personne/jour.
répartition des tâches. Selon comme culture de rapport. Le 2
Tropical Manioc Selection Varieties.
l’étude susmentionnée, les hom- niveau de participation de la main- 3
Il s’agit de l’Etude collaborative du manioc
mes possèdent deux fois plus de d’œuvre féminine dans la pro- en Afrique (COSCA) réalisée par l’Institut
international d’agriculture tropicale de 1989
machines de transformation des duction, la récolte, le transport à 1997 à partir de données obtenues dans
aliments que les femmes, bien et la transformation du produit 281 villages répartis dans 6 pays africains
que celles-ci puissent disposer est déjà élevé et tend à augmen- (F.I. Nweke, D.S.C. Spencer et J.K. Linam.
2002. The cassava transformation: Africa’s
de ce matériel aussi bien que les ter. L’application de mesures ci-
best-kept secret. Michigan State University
hommes. blées dans le domaine du crédit, Press, East Lansing, Etats-Unis).
Dans de nombreux cas, en des services de vulgarisation sen- 4
Ibid.
60
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 7
NOMBRE MOYEN D’HEURES JOURNALIÈRES
CONSACRÉES AUX ACTIVITÉS AGRICOLES ET NON
AGRICOLES,VENTILATION PAR SEXE, 1994
(Heures)
Burkina Faso 7,0 8,3 1,7 6,0
Kenya 4,3 6,2 3,8 6,1
Nigéria 7,0 9,0 1,5 5,0
Zambie 6,4 7,6 0,8 4,6
Source: K.A. Saito, H. Mekonnen et D. Spurling. 1994. Raising productivity of women farmers in
sub-Saharan Africa. Document de séance no 230, Banque mondiale. Washington.
61
Situation par région
Figure 21
AFRIQUE SUBSAHARIENNE: PRODUCTIVITÉ ET
VENTILATION PAR SEXE DE LA MAIN-D’ŒUVRE
DU SECTEUR AGRICOLE EN 2000
1
Production par ouvrier
10
6
5
1 0
Population active du secteur agricole.
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8
Source: FAOSTAT
Ratio hommes-femmes de la main-d'œuvre1
62
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Dans l’agriculture, La productivité comparée des hommes et des femmes dans l’agricul-
la productivité des femmes ture africaine subsaharienne a fait l’objet de nombreuses analyses. Les
est inférieure à celle des conclusions indiquent que la productivité inférieure chez les agricultrices
hommes. est fréquemment causée par un accès insuffisant aux ressources. La faible
productivité des femmes apparaît également dans la figure 21: la produc-
tion moyenne par agriculteur tend12 à être plus basse dans les pays où la
part des femmes dans la main-d’œuvre agricole dépasse celle des hommes.
Les analystes s’accordent pour reconnaître que les femmes ne sont pas
moins efficaces que les hommes dans l’utilisation des ressources13, et que
la faible productivité observée semble plutôt déterminée par un manque
d’intrants complémentaires.
Au Burkina Faso, on constate qu’au sein d’une même famille, les
femmes obtenaient par rapport aux hommes des rendements de 30 pour
cent inférieurs à la moyenne sur les mêmes cultures et au cours de la
même campagne14. Cet écart provient d’une utilisation inférieure de
main-d’œuvre masculine et enfantine sur les parcelles cultivées par les
femmes et de l’accumulation de la quasi-totalité des engrais sur les
parcelles cultivées par les hommes. On a estimé qu’une réaffectation des
facteurs variables de production des parcelles cultivées par des hommes
aux parcelles cultivées par des femmes entraînerait une augmentation de
la production des ménages de 10 à 20 pour cent. L’une des principales
conclusions de cette étude est d’avoir mis en évidence le fait que la logique
de comportement des familles est différente de celle des individus, et
qu’une modélisation appropriée du processus décisionnel complexe des
foyers est indispensable pour améliorer les orientations politiques.
La productivité inférieure Au Kenya, on a découvert que la valeur brute de la production par
des femmes semble hectare des parcelles cultivées par des hommes était supérieure de 8 pour
provenir de l’inégalité de cent à celle des femmes15. Selon les estimations, la productivité des
l’accès aux ressources et à femmes augmenterait d’environ 22 pour cent si elles utilisaient les mêmes
l’éducation. ressources que les hommes. L’étude concluait que, l’éducation des
femmes, plus que celle des hommes, permettrait d’intensifier l’usage des
nouvelles technologies. Il ressort d’une autre étude que si l’on fournis-
sait aux femmes le même capital physique et humain qu’aux hommes,
les rendements augmenteraient de 7 à 9 pour cent 16, et que la
formation scolaire des femmes a plus d’incidence sur la production
agricole que celle des hommes dans la mesure où, lorsque ces derniers
reçoivent une éducation plus poussée, ils ont tendance à rechercher un
emploi en dehors de l’exploitation, et ont plus de chances de le trouver
et de le conserver. Les femmes trouvent rarement du travail extérieur.
De nombreux facteurs permettent d’expliquer la faible productivité
obtenue par les femmes dans l’agriculture. Elles ont, en qualité comme
en quantité, moins accès aux informations, à la technologie, à la terre,
aux intrants et au crédit. Les décideurs, hommes d’affaires, agents et
participants aux services de soutien agricole sont généralement de sexe
masculin et ne se rendent pas toujours compte des problèmes et des
besoins particuliers des agricultrices. Il s’ensuit que les services d’infor-
63
Situation par région
64
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
65
Situation par région
Tableau 8
EFFECTIF DU BÉTAIL, BÉTAIL À RISQUE ET BÉTAIL NON CONSERVÉ PAR SUITE
D’INFESTATIONS DE MOUCHES TSÉ-TSÉ1
(Milliers de têtes)
Afrique subsaharienne 196 196 45 343 90 743
1
Sur la base de données de 1997.
Source: FAOSTAT; PAAT; M. Gilbert, C. Jenner, J. Pender, D. Rogers, J. Slingenbergh et W. Wint. 1999. The development and use of the
Programme Against African Trypanosomiasis Information System. Etude établie pour la Conférence du Comité scientifique international de
recherches et de lutte contre la trypanosomiase (CSIRTC), 27 septembre-1er octobre 1999. Mombasa, Kenya.
66
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
67
Situation par région
d’implanter, dans les zones exposées, certaines espèces qui seraient bien
adaptées à la traction animale. C’est ainsi que l’on utilise peu le zébu ouest-
africain et le cheval dans les zones semi-arides humides et sub-humides
sèches de l’Afrique de l’Ouest en raison du risque de trypanosomose
animale africaine.
L’utilisation réduite de la traction animale en Afrique subsaharienne,
même dans les zones non atteintes par le trypanosome, signifie que des
mesures complémentaires – formation, crédit et infrastructure – sont
nécessaires pour tirer tout le profit de la lutte contre la mouche tsé-tsé.
Parmi les effets néfastes de la trypanosomose, il faut également
mentionner la diminution de l’efficacité du recyclage des éléments
nutritifs, de la diversification des revenus et de l’accès au crédit. En outre,
l’introduction de vaches laitières non trypanotolérantes pourrait appor-
ter une augmentation très substantielle de la production de lait (qui
pourrait être décuplée)32.
68
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
CONCLUSIONS
La lutte contre la glossine, ou l’éradication de ce ravageur, semble donc
souhaitable et réalisable dans certaines circonstances, si les conditions sont
favorables, et s’il est possible de garantir des avantages à long terme pour
l’agriculture. De nombreuses méthodes ont été et continuent d’être
appliquées, notamment la chimiothérapie, la trypanotolérance, la lutte
contre le vecteur ou son éradication, et la TIS. Les produits et les
méthodes à appliquer, leur efficacité à long terme, demeurent toutefois
l’objet de controverses au sein de la communauté scientifique.
Il peut être intéressant d’examiner ici la campagne mise en œuvre pour
éradiquer la maladie de Chagas (trypanosomose américaine) d’Amérique
du Sud. Avec un domaine d’action de plus de 6 millions de kilomètres
carrés et une durée de 10 ans, l’Initiative dite du cône Sud contre la
maladie de Chagas est l’un des programmes de lutte antiparasitaire les
plus ambitieux qui ait jamais été mis en place. Il vise l’élimination de la
transmission de l’agent pathogène Trypanosoma cruzi en Argentine, en
Bolivie, au Brésil, au Chili, au Paraguay et en Uruguay. Lancé officielle-
ment en 1991, le programme est une remarquable réussite puisque la
transmission a été interrompue en Uruguay dès 1997. Le même résultat
69
Situation par région
devrait être obtenu dans les autres pays dans les prochaines années. Plus
récemment, les initiatives andine et centraméricaine ont été mises en
route dans le même but.
Il semble ressortir de cette analyse que la concertation entre les pays
touchés et les organismes internationaux est indispensable pour éradi-
quer l’épizootie. C’est dans cet esprit que le PLTA (voir encadré 5)
cherche à combiner les efforts de la FAO, de l’OMS, de l’AIEA et de
l’Organisation de l’unité africaine (OUA)/Bureau interafricain pour les
ressources animales (BIRA) afin de mettre en place une lutte intégrée
70
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Des essais de traitement au sol et d’évaluations à grande échelle. Le dessus de l’île d’Unguja
de pulvérisation séquentielle ont coût de cette méthode de lutte (1 500 km2) de 1995 à 1997.
été réalisés sur le terrain en Afri- est difficile à comparer avec celui Une fois que le ravageur a été
que du Sud, au Nigéria et au des autres formules, dans la me- maîtrisé ou éradiqué, le maintien
Zimbabwe avec des résultats va- sure où il est proportionnel à la du niveau de vie ainsi obtenu
riables. Ces essais ont cependant charge de bétail au kilomètre rend nécessaire une lutte perma-
été globalement positifs du point carré. Toutefois, lorsque l’on dis- nente contre la recolonisation.
de vue technique. pose des bassins nécessaires, l’uti- En partant de très bas niveaux
En réponse aux préoccupations lisation d’animaux vivants en guise d’infestation, on estime que
croissantes concernant l’impact d’appâts constitue invariablement la population de glossines est
des mesures de lutte sur l’envi- la méthode de lutte antiglossinaire en mesure de se régénérer en
ronnement, et grâce aux progrès la plus appropriée. quatre ans. Dans la pratique, la
scientifiques récents, les cher- La TIS est très sophistiquée et, principale menace de
cheurs ont conçu divers systè- dans certaines conditions, peut recolonisation provient de l’ex-
mes d’appâts, tels que des pièges être d’une grande efficacité. Elle térieur de la zone traitée.
de différents types et des cibles est aussi relativement onéreuse
munies d’appâts olfactifs et im- et risque donc de n’être rentable
prégnées d’insecticide. Les tech- que si elle est mise en œuvre sur
niques utilisant des appâts artifi- une assez grande échelle et de
ciels sont intéressantes en raison façon organisée. Cette méthode
de leur coût réduit, de leur sou- a été appliquée avec succès con-
plesse, du faible facteur de pollu- tre la lucilie bouchère aux Etats-
1
tion et d’un apport local relative- Unis, dans la Jamahiriya libyenne, J.C.M. Trail, K. Sones, J.M.C. Jibbo, J.
Durkin, D.E. Light et M. Murray. 1985.
ment élevé. Toutefois, l’obliga- au Mexique et en Amérique cen- Productivity of Boran cattle maintained by
tion de continuer à supprimer les trale, ainsi que contre la mouche chemoprophylaxis under trypanosomiasis risk.
glossines afin d’éviter la du fruit dans les pays du bassin ILCS Research Report No. 9. Centre
international pour l’élevage en Afrique,
recolonisation génère des coûts méditerranéen, au Proche-Orient
Addis-Abeba.
récurrents qui font obstacle à la et en Amérique du Sud. La TIS a 2
FAO. 1987. Trypanotolerant cattle and
généralisation de ce type de tech- été utilisée avec succès contre la livestock development in West and Central
Africa. Vol. 1. International supply and
nique. L’utilisation d’animaux mouche tsé-tsé à Zanzibar où
demand for breeding stock. Par A.P.M. Shaw
d’élevage traités avec des insecti- l’éradication a été obtenue grâce et C.H Hoste. Etude FAO: Production et
cides fait actuellement l’objet au lâcher de mâles stérilisés au- santé animales, no 67/1. Rome.
71
Situation par région
Tableau 9
TAUX DE CROISSANCE ANNUEL DU PIB EN TERMES RÉELS DANS DES PAYS
SÉLECTIONNÉS DE L’ASIE EN DÉVELOPPEMENT
(Pourcentage)
Bangladesh 5 5,3 5 5,4 6 4,7 3,2
Chine 9,6 8,8 7,8 7,1 8 7,3 6,8
Inde 7,3 4,9 5,8 6,8 6 4,4 5,2
Indonésie 8 4,5 -13,1 0,8 4,8 3,2 3,5
Malaisie 10 7,3 -7,4 6,1 8,3 0,3 2,5
Pakistan 2,9 1,8 3,1 4,1 3,9 3,7 4,4
Philippines 5,7 5,2 -0,6 3,4 4 2,9 3,2
Thaïlande 5,9 -1,5 -10,8 4,3 4,4 1,5 2
Viet Nam 9,3 8,2 3,5 4,2 5,5 4,7 4,8
Asie en développement 8,3 6,5 4 6,2 6,8 5,6 5,6
1
Projections.
2
Chine, à l’exclusion de la Région administrative spéciale de Hong Kong et de Taïwan Province de Chine.
Source: FMI. 2001. Perspectives de l’économie mondiale, décembre. Washington.
72
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 10
TAUX DE CROISSANCE NET DE LA PRODUCTION DANS LES PAYS EN
DÉVELOPPEMENT D’ASIE ET DU PACIFIQUE
(Pourcentage)
1992–96 4,9 4,1 2,5 7,3 5,3 0,0
1997 4,0 1,6 0,2 7,4 4,0 4,4
1998 2,6 1,5 1,9 5,7 3,3 -8,1
1999 3,3 3,4 3,1 2,1 3,5 -0,1
2000 1,7 0,3 -3,6 4,6 1,7 2,6
20011 1,1 -0,7 -2,3 3,8 0,9 3,6
1
Chiffres provisoires.
Source: FAO.
Situation de l’agriculture
Après une croissance La croissance générale de la production agricole de la région est tombée
relativement lente de la à 1,7 pour cent en 2000, poursuivant ainsi la tendance au déclin graduel
production agricole en 2000, de la croissance, observée au cours des dernières années. Cette réduc-
le déclin semble s’être tion des performances a été entièrement attribuable à la croissance
poursuivi en 2001. moins rapide de la production agricole, qui est tombée à 0,3 pour cent
après une expansion de 3,4 pour cent en 1999. La production céréalière
a reculé de 3,6 pour cent en 2000, la majeure partie du déclin étant liée
à la chute de la production céréalière chinoise. En revanche, la produc-
tion animale de la région a progressé de 4,6 pour cent, contre 2,1 pour
cent l’année précédente.
D’après les estimations préliminaires pour 2001, la croissance de la
production agricole régionale devrait ralentir encore jusqu’à environ
1 pour cent, avec une contraction de près de 1 pour cent de la production
agricole, parallèlement à une expansion prévue d’à peine moins de
4 pour cent de la production animale. Quant à la production céréalière,
elle devrait, toujours selon les prévisions, reculer de 2,3 pour cent, par
73
Situation par région
Figure 22
ASIE ET PACIFIQUE: INDICATEURS CHOISIS
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
74
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Pourcentage
PIB réel 10
(Evolution en pourcentage par rapport
à l’année précédente) 8
0
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
kcal
Disponibilité énergétique 2 800
alimentaire
(Kcal par habitant/jour)
2 600
2 400
2 200
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
Indice
Production agricole 160
(Indice: 1989-1991 = 100)
140
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01*
* Estimation provisoire
75
Situation par région
76
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
77
Situation par région
78
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 11
TAUX DE CROISSANCE ANNUEL DE L’ÉCONOMIE CHINOISE, 1970–2000
(Pourcentage)
Produit intérieur brut 4,9 8,5 9,7 8,2
Agriculture 2,7 7,1 4,0 3,4
Industrie 6,8 8,2 12,8 9,6
Services n.d. 11,6 9,7 8,2
79
Situation par région
Tableau 12
ÉVOLUTION STRUCTURELLE DE L’ÉCONOMIE DE LA CHINE, 1970–2000
(Pourcentage)
Part du PIB
Agriculture 40 30 28 27 20 16
Industrie 46 49 43 42 49 51
Services 13 21 29 31 31 33
Part de l’emploi
Agriculture 81 69 62 60 52 50
Industrie 10 18 21 21 23 22.5
Services 9 13 17 19 25 27.5
produits de la terre vendus en vrac, tels que les céréales, les graines
oléagineuses et les cultures sucrières, a chuté, tandis que les exportations
de produits à forte intensité de main-d’œuvre et à valeur plus élevée,
tels que les produits horticoles et animaux (dont l’aquaculture), ont
augmenté. Au cours des années 90, le pourcentage des exportations
céréalières, qui s’établissait à environ 20 pour cent, a été inférieur de
moitié à celui du début des années 80. A la fin des années 90, les
produits horticoles, animaux et aquatiques représentaient environ 80
pour cent des exportations agricoles43.
Il semble, d’après l’examen de ces tendances, que la Chine se soit
déjà engagée vers un schéma de production et d’échanges
commerciaux plus adapté à ses ressources intérieures et à son avantage
comparatif, à savoir autoriser l’entrée d’une quantité croissante de
produits à forte utilisation des terres agricoles, tout en stimulant les
exportations de cultures à forte intensité de main-d’œuvre. Son
adhésion à l’OMC aura pour effet principal une accentuation des
évolutions déjà esquissées.
80
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 23
CHINE: BALANCE DU COMMERCE
AGRICOLE, VENTILATION PAR INTENSITÉ
FACTORIELLE DES PRODUITS
En millions de $EU
Produits à forte intensité 6 000
1
d’utilisation de main-d’œuvre 4 000
1
Les produits à forte intensité d’utilisation de main-d’œuvre comprennent
principalement: les animaux vivants, les poissons et crustacés et les autres invertébrés
aquatiques; les produits laitiers, les œufs de volatiles, le miel naturel et autres produits
comestibles d’origine animale; les arbres vivants et autres plantes, les bulbes, racines,
etc.; les fleurs coupées et feuillages ornementaux; les légumes comestibles et quelques
racines et tubercules; les fruits et noix comestibles, peaux d’agrumes ou de melons; le
café, le thé, le maté et les épices; les produits du broyage, le malt, les amidons et le
gluten de blé; les plantes à usage industriel et médicinal; la paille et le fourrage de riz;
les laques; les gommes, les résines et autres sèves et extraits végétaux; les matériaux
Source: J. Huang et C. Chen. 1999. de tressage végétaux; les produits végétaux non spécifiés ou inclus dans d’autres
Effects of trade liberalization on rubriques; les graisses et cires d’origine animale; la soie grège et la laine brute.
agriculture in China: institutional
2
and structural aspects. Centre CGPRT Les produits à forte intensité d’utilisation des terres sont principalement: les
de la CESAP des Nations Unies, céréales, les graines oléagineuses végétales et les fruits oléagineux, les huiles végétales
Bogor, Indonésie comestibles; le coton brut et les autres fibres textiles végétales.
81
Situation par région
82
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
FAO/22265/A. PROTO
83
Situation par région
Tableau 13
CHINE: BARÈMES NOMINAUX DE PROTECTION DES CÉRÉALES, 1978 – DÉBUT 2000
Riz Blé Maïs Soja Riz Blé Maïs Soja Riz Blé Maïs Soja
(Pourcentage)
1978–79 -42 15 12 2 -6 72 65 22 10 89 92 40
1980–84 -43 -3 -15 13 2 50 28 25 9 58 46 44
1985–89 -30 4 -13 -13 -5 34 17 15 -4 52 37 39
1990–94 -37 -14 -35 -32 -16 14 -7 7 -7 30 12 26
1995–97 -23 -12 -14 -22 -4 6 3 8 -1 19 20 19
1998–00 -3 10 22 33 -16 9 19 39 -6 26 32 49
1998 2 16 33 8 -16 5 26 37 -6 22 40 37
1999 -6 22 30 53 -19 12 20 59 -9 30 33 67
2000 -4 -7 2 38 -13 9 11 21 -2 26 23 44
Note: Les prix à la frontière sont les prix moyens à l’exportation (riz et parfois maïs) ou à l’importation (blé, soja et parfois maïs) pour des
variétés comparables aux céréales produites par le pays. Les données concernant 2000 ont été relevées au début de l’année. La conversion
des prix à la frontière a été effectuée au moyen de taux de change officiels.
Source: J. Huang et S. Rozelle. 2001. La nature et l’étendue des distorsions concernant les mesures incitatives du secteur agricole en Chine. Document
présenté à la deuxième réunion d’accession à l’OMC, Réforme des politiques et réduction de la pauvreté en Chine, Mission permanente de la
Banque mondiale, Beijing, 26–27 octobre 2001.
Tableau 14
CHINE: BARÈMES NOMINAUX DE PROTECTION DU COTON ET DES PRODUITS
ANIMAUX, 1997–1999
(Pourcentage)
1997 20 -19 -2 -34
1998 11 -25 -10 -37
1999 4 -17 24 -30
1997–99 12 -20 4 -33
Note: Les prix à l’exportation de la viande de porc, de bœuf et de poulet, ainsi que les prix d’importation du coton, sont utilisés comme prix
à la frontière. Les prix intérieurs sont ceux pratiqués sur les marchés de gros urbains. Le prix de gros du coton est estimé selon la formule:
prix d’achat par l’Etat multiplié par 1,25. La conversion des prix à la frontière a été effectuée au moyen de taux de change officiels.
Source: J. Huang et S. Rozelle. 2001. La nature et l’étendue des distorsions concernant les mesures incitatives du secteur agricole en Chine. Document
présenté à la deuxième réunion d’accession à l’OMC, Réforme des politiques et réduction de la pauvreté en Chine, Mission permanente de la
Banque mondiale, Beijing, 26–27 octobre 2001.
84
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Dans le cadre de son accord Les engagements pris par la Chine en vue de son accession
d’accession à l’OMC, la Chine à l’OMC et les dispositions concernant l’agriculture
s’est engagée à libéraliser Il est possible de classer en trois catégories principales les engagements pris
encore ses échanges par la Chine en matière agricole: l’accès au marché, le soutien à la
commerciaux agricoles. production intérieure et les subventions à l’exportation. En ce qui concerne
Tableau 15
CHINE: BARÈMES TARIFAIRES EN VIGUEUR POUR LES PRINCIPAUX PRODUITS
AGRICOLES ASSUJETTIS À UNE PROTECTION EXCLUSIVEMENT TARIFAIRE
2002 2004
(Pourcentage)
Orge 114 (3)1 3 3
Graine de soja 32 3 3
Agrumes 40 20 12
Autres fruits 30–40 13–20 10–13
Légumes 30–50 13–29 10–15
Viande de bœuf 45 23,2 12
Viande de porc 20 18,4 12
Viande de volaille 20 18,4 10
Produits laitiers 50 20–37 10–12
Vin 65 45 14
Tabac 34 28 10
1
L’orge a été assujettie à un régime de licence et à un contingent d’importation; le barème tarifaire a été fixé à 3 pour cent pour les
importations contingentées, et à 114 pour cent pour les importations hors-contingent – dont le volume a été nul en 2001.
2
Le barème tarifaire, qui atteignait 114 pour cent avant 2000, a été abaissé à 3 pour cent début 2000.
Source: Protocole d’accès de la Chine à l’OMC, novembre 2001.
85
Situation par région
Tableau 16
CHINE: ENGAGEMENTS D’ACCÈS AU MARCHÉ DES PRODUITS FORESTIERS
ASSUJETTIS À CONTINGENTS À BARÈME TARIFAIRE
(Pourcentage) (Pourcentage)
Riz 0,24 (100)1 3,76 (50) 5,32 (50) 19 1 74 71 65
Blé 0,87 (100) 8,45 (90) 9,64 (90) 8 1 71 68 65
Maïs 0,0 (100) 5,70 (67) 7,20 (60) 13 1 71 68 65
Coton 0,05 (100) 0,82 (33) 0,89 (33) 5 1 54,4 47,2 40
Laine2 0,30 0,34 0,37 5 1 38 38 38
Huiles
comestibles3 1,79 (100) 5,69 (40) 6,81 (10) 15 9 75 71,7 68,3
Sucre4 0,64 1,68 1,95 8 20 90 72 50
1
Les chiffres entre parenthèses représentent le pourcentage du commerce non étatique à l’intérieur du contingent d’importation.
2
Echanges désignés pour la période 2002–04, puis élimination progressive.
3
Le régime des contingents à barème tarifaire sera éliminé progressivement d’ici 2006. En 2005, les contingents d’importation s’élèveront à
7,27 millions de tonnes, à raison de 9 pour cent pour les tarifs contingentés et 65 pour cent pour les tarifs hors contingent.
4
Contingent à élimination progressive pour le commerce d’Etat.
Source: Protocole d’accès de la Chine à l’OMC, novembre 2001; State Statistical Bureau. 2001. China Statistical Yearbook. China Statistical
Publishing House, Beijing.
86
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
87
Situation par région
88
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
89
Situation par région
90
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
FAO/22495/M. TRAMAGNINI
91
Situation par région
le pays. Dès la fin des années 90, seuls les céréales, le coton et, dans une
certaine mesure, les cocons de ver à soie et le tabac, restaient assujettis
à des interventions sur les prix. Même dans de tels cas, les marchés
concernés, notamment ceux des céréales, sont devenus de plus en
plus concurrentiels, intégrés et efficaces au fil des années 60.
La réforme des marchés Malgré ces progrès, la Chine reste confrontée à des tâches nombreuses
agricoles intérieurs doit liées à la poursuite des réformes du marché aux termes du régime de
également être approfondie. l’OMC. Elle devra, et c’est là un autre défi de taille, améliorer l’efficacité
des marchés intérieurs, tout en amortissant les perturbations causées
par la libéralisation des échanges. Le cas des céréales peut être vu comme
illustrant la direction prise par les réformes du marché. Au cours des
deux dernières décennies, les responsables du commerce d’Etat des
céréales n’ont cessé de fournir des performances médiocres sous l’effet
de mesures incitatives mal conçues et souvent conjuguées au fardeau
fiscal. En dépit des efforts tendant à réformer le système, de nombreuses
sociétés céréalières d’Etat restaient déficitaires à la fin des années 90. Par
ailleurs, les pratiques de commercialisation de la Chine avaient suscité
des critiques à l’échelle internationale. Les négociateurs de l’OMC ont
souvent mis en relief les effets de distorsion du marché liés au système
traditionnel chinois d’établissement des prix des denrées alimentaires.
Pour d’autres, le régime préférentiel accordé aux entreprises d’Etat
céréalières constituait une violation des principes de traitement national
prônés par l’OMC.
Confrontée à ces pressions et à ces préoccupations, la Chine a lancé,
en 2000, un nouvel ensemble de réformes. A titre de première mesure,
le gouvernement a progressivement renoncé à son contrôle sur le
commerce des céréales de qualité inférieure (telles que le riz précoce
indica et le maïs en Chine du Sud, le blé de printemps en Chine du Nord
et l’ensemble du blé cultivé en Chine du Sud). Cette politique a eu pour
effet quasi immédiat un ajustement des schémas de variétés de cultures
dans certaines régions, où l’on a vu les producteurs commencer à
planter de meilleures variétés afin d’améliorer la qualité des récoltes.
Compte tenu des bons résultats obtenus grâce à cette réforme touchant
les variétés de céréales en 2000, le gouvernement a aujourd’hui entrepris
de libéraliser officiellement le marché des céréales. L’opération a tout
d’abord été entreprise dans un sous-ensemble de provinces côtières
déficitaires en céréales – Zhejiang, Jiangsu, Shanghai, Fujian, Guangdong
et Hainan –, et l’on prévoyait de l’étendre en 2002 à toutes les provinces
déficitaires en céréales.
En réponse à l’accession à l’OMC, le gouvernement a également
élaboré des plans ambitieux pour intensifier les investissements dirigés
vers l’infrastructure des marchés. Il existe, en effet, un besoin reconnu
de créer un réseau efficace d’information des marchés à l’échelle
nationale. Le Ministère de l’agriculture s’efforce de normaliser les
produits agricoles au plan de la qualité et de promouvoir leur
commercialisation par les agriculteurs. On envisage, dans cette
92
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
93
Situation par région
94
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
95
Situation par région
96
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
CONCLUSIONS
La Chine a déjà entrepris de s’adapter au contexte dans lequel elle
évoluera après son accession à l’OMC. Les barèmes tarifaires ont été
abaissés; de nombreux textes législatifs et réglementaires ont été amendés;
les priorités en matière d’investissement ont été réaménagées; et les
stratégies politiques ont évolué. Le gouvernement dispose d’un large
éventail d’options. Même si le protocole de l’OMC auquel la Chine a
adhéré impose des restrictions à ses initiatives, les autorités chinoises
peuvent encore soutenir de façon active le secteur agricole. Certaines
initiatives dans ce domaine paraissent incontournables, telles que
l’intensification du soutien par le biais d’investissements destinés à
stimuler la productivité et auxquels l’OMC n’impose aucune restriction,
telles aussi que les dépenses en matière de recherche agricole, de
construction de réseaux routiers ou de création de réseaux d’information
d’envergure nationale, parallèlement au renforcement du potentiel des
barrières techniques aux échanges commerciaux, et des mesures et
normes sanitaires et phytosanitaires.
Cependant, même une fois de tels investissements effectués, la Chine
disposera d’une certaine latitude, compte tenu des limites de ses moyens
budgétaires, pour promouvoir certains secteurs. Même si les secteurs à
forte utilisation de terre risquent de rencontrer des difficultés, la Chine
dispose d’un avantage comparatif pour de nombreux produits –
cultures horticoles, fruits, bétail et aquaculture – en mesure de rivaliser
avec les produits d’importation, voire d’être exportés.
Enfin, et c’est l’aspect le plus important, l’attitude du Gouvernement
chinois à l’égard de l’OMC implique l’adoption d’un paradigme
entièrement nouveau, puisque l’on passe d’une implication directe du
gouvernement dans l’économie à un rôle réglementaire à caractère plus
indirect. Cette réorientation exige la création d’institutions permettant
la production et la gestion efficace des biens publics, ainsi que la
régulation des marchés afin d’en rectifier les déviations. Si le
gouvernement sait adopter une politique efficace et diversifiée, la Chine
pourra alors exploiter au mieux les avantages de la situation, tout en
atténuant le coût de conséquences inévitables.
97
Situation par région
98
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
tassent aussi, mais plus lentement que les exportations, si bien que le
déficit commercial de la région devait se creuser en 2001. Le déficit des
opérations courantes devrait passer de 47 milliards de dollars en 2000
à 58 milliards de dollars en 2001, ce qui représente 3 pour cent du PIB
de la région. Compte tenu du niveau projeté du solde des opérations
courantes et des opérations de capital, le transfert net de ressources
vers la région sera presque nul en 2001. En fait, pour la troisième
année consécutive, les entrées brutes de capitaux devront être em-
ployées entièrement pour l’amortissement de la dette et le règlement
des services facteurs.
Tableau 17
TAUX DE CROISSANCE ANNUEL DU PIB, EN TERMES RÉELS, EN AMÉRIQUE
LATINE ET DANS LES CARAÏBES
(Pourcentage)
Argentine 8,1 3,8 -3,4 -0,5 -2,7 -1,1
Brésil 3,3 0,2 0,5 4,4 1,8 2,0
Chili 7,4 3,9 -1,1 5,4 3,3 3,0
Colombie 3,4 0,6 -4,1 2,8 1,4 2,4
Mexique 6,8 5,0 3,7 6,9 0 1,2
Pérou 6,7 -0,5 0,9 3,1 0,2 3,7
Venezuela 6,4 0,2 -6,1 3,2 2,7 1,8
Amérique latine et Caraïbes 5,3 2,3 0,1 4,1 1,0 1,7
1
Projections.
Source: FMI. 2001. Perspectives économiques mondiales, décembre. Washington.
99
Situation par région
Figure 24
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES:
INDICATEURS CHOISIS
100
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Pourcentage
PIB réel 6
(Evolution en pourcentage par
rapport à l’année précédente) 5
4
3
2
1
0
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
kcal
Disponibilité énergétique 2 900
alimentaire
(Kcal par habitant/jour) 2 850
2 800
2 750
2 700
2 650
2 600
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
Indice
Production agricole 140
(Indice: 1989-1991 = 100)
130
120
Production agricole totale
110
Production alimentaire
par habitant 100
90
80
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01*
* Estimation provisoire
101
Situation par région
On s’attend à une certaine cent, même si cela reste inférieur à la tendance (sur la période 1991-
augmentation de la 2001, le taux de croissance moyen était d’environ 2,9 pour cent). Les
production agricole globale conditions climatiques et la situation du marché ont eu des effets très
en 2001. différents sur les différents produits et pays en 2001. En particulier:
• La progression de 2,7 pour cent de la production globale est l’effet
conjugué d’une expansion supérieure à la moyenne pour les
cultures (4,6 pour cent globalement et 7,8 pour cent dans le cas des
céréales) et inférieure à la moyenne pour l’élevage (1,8 pour cent).
• La bonne tenue de la production agricole a été due essentiellement
à l’accroissement des récoltes dans les deux grands producteurs de
la région: l’Argentine (+4,4 pour cent) et le Brésil (+6,8 pour cent).
• Dans la plupart des autres pays de la région, sauf au Chili et au
Paraguay, l’augmentation de la production végétale en 2001 a été
inférieure à la tendance. La production de l’Amérique centrale a
augmenté de moins de 2 pour cent, tandis que dans les Caraïbes
et plusieurs pays andins la croissance a été nulle, voire négative.
• La production céréalière a augmenté dans des proportions esti-
mées à 7,8 pour cent, ce qui est le meilleur résultat enregistré dans
la région depuis 10 ans. Toutefois, cela s’explique avant tout par
la récolte exceptionnelle du Brésil, après une mauvaise année. Le
Chili, le Paraguay et le Pérou ont aussi contribué, dans une
moindre mesure, à la forte hausse de la production de céréales.
• En revanche, l’année 2001 a été mauvaise pour la récolte de
céréales des autres grands producteurs de la région (Argentine,
Colombie, Mexique et Venezuela).
• Le taux de croissance de la production animale a diminué dans
toutes les sous-régions, alors qu’il avait été relativement élevé les
deux années précédentes. Au Brésil, en Colombie, au Mexique et
au Venezuela, la production animale a diminué et, en Argentine
et en Uruguay, elle a stagné ou très légèrement diminué en raison
de foyers de fièvre aphteuse.
Tableau 18
TAUX DE CROISSANCE NET DE LA PRODUCTION EN AMÉRIQUE LATINE
ET DANS LES CARAÏBES
(Pourcentage)
1992–96 2,9 2,5 4,5 3,6
1997 3,3 3,7 3,3 1,9
1998 1,7 2,6 -2,4 1,1
1999 5,4 4,5 4,8 6,3
2000 2,1 0,6 2,6 4,4
20011 2,7 4,6 7,8 1,8
1
Chiffres provisoires.
Source: FAO.
102
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
103
Situation par région
Figure 25
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: VOLUME DE LA
PRODUCTION ET DU COMMERCE AGRICOLES
1964-66
1967-69
1970-72
1973-75
1976-78
1979-81
1982-84
1985-87
1988-90
1991-93
1994-96
Figure 26
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: PRODUCTION
ET COMMERCE CÉRÉALIERS
Tonnes
Production céréalière 0,30
par habitant 0,25
Importations céréalières 0,20
par habitant (y compris 0,15
l'aide alimentaire)
0,10
0,05
0,00
-0,05
Source: FAO 61–65 66–70 71–75 76–80 81–85 86–90 91–95 96–99
104
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 27
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: COMMERCE
DES PRODUITS DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHES
ET DES FORÊTS
1965–66
1969–70
1973–74
1977–78
1981–82
1985–86
1989–90
1993–94
1997–98
1999
agricoles en pourcentage de
toutes les exportations
Source: FAO
105
Situation par région
Figure 28
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES:
PART RÉGIONALE DES EXPORTATIONS
MONDIALES DE PRODUITS AGRICOLES
En pourcentage
25
20
15
10
0
1991–93
1961–63
1964–66
1967–69
1970–72
1973–75
1976–78
1979–81
1982–84
1985–87
1988–90
1994–96
1997–99
Source: FAO
106
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 29
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES:
PART RÉGIONALE DES IMPORTATIONS
MONDIALES DE PRODUITS AGRICOLES
En pourcentage
15
10
1991–93
1961–63
1964–66
1967–69
1970–72
1973–75
1976–78
1979–81
1982–84
1985–87
1988–90
1994–96
1997–99
Source: FAO
Tableau 19
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: PART DES PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES
D’EXPORTATION DANS L’ENSEMBLE DES EXPORTATIONS AGRICOLES, PÉRIODE
DE RÉFÉRENCE 1970–1972
(Pourcentage)
Café vert 24,0 19,8 12,2 13,8
Sucre (centrifugé, brut) 17,5 19,4 11,3 5,3
Coton fibre 6,2 3,0 2,3 0,8
Bananes 5,2 3,7 7,4 5,5
Viande de bœuf et de veau 4,7 1,1 0,6 0,3
Maïs 4,2 2,7 1,5 2,5
Viande de bœuf et de veau désossée 3,6 2,3 2,5 2,3
Préparations à base de viande de bœuf 2,1 1,7 1,6 1,0
Bétail 2,0 0,8 1,2 0,6
Graines de cacao 1,6 1,3 0,7 0,3
Feuilles de tabac 1,4 2,0 2,9 2,5
Blé 1,3 2,5 2,1 2,5
Tomates 1,3 0,7 0,9 1,1
Tourteaux de soja 1,2 6,2 7,9 7,6
Sucre raffiné 1,2 2,5 1,4 2,0
Total 77,5 69,6 56,6 48,0
Source: FAO.
107
Situation par région
108
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 20
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: PART DES PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES
D’EXPORTATION DANS LE TOTAL DES EXPORTATIONS AGRICOLES, 1997–1999
109
Situation par région
110
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
(Pourcentage)
Argentine 0,1 4,2 8,8 13,4
Brésil 3,5 15,7 18,4 20,4
(Pourcentage)
Argentine 0,0 5,7 15,0 16,8
Brésil 3,8 17,5 21,2 22,3
111
Situation par région
Tableau 21
DESTINATION RÉGIONALE DES EXPORTATIONS DE PRODUITS AGRICOLES EN
PROVENANCE D’AMÉRIQUE LATINE ET DES CARAÏBES
(Pourcentage)
Pays développés 60 66 64 63
Union européenne 30 34 32 32
Etats-Unis et Canada 24 25 24 24
Pays en développement 20 27 33 33
Amérique 10 12 17 18
Afrique 3 4 3 3
Proche-Orient 3 5 4 4
Asie et Pacifique 4 6 9 9
112
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
n’était que de 10 à 15 pour cent du total dans les années 80, est montée
jusqu’à un quart environ ces dernières années. De même, la part des
exportations de produits agricoles du Brésil absorbée par les autres
pays du MERCOSUR, qui était à l’origine négligeable, atteint aujourd’hui
près de 10 pour cent. Cette tendance à la concentration du commerce
intrarégional s’observe aussi pour l’importation, comme le montre le
tableau 24. En particulier, la part des produits de la région dans les
importations du Brésil est passée de 27 à 45 pour cent environ. Dans le
cas du Paraguay et de l’Uruguay, qui importaient déjà beaucoup des
autres pays du MERCOSUR, cette orientation s’est renforcée durant la
période.
Tableau 22
IMPORTATIONS AGRICOLES D’ORIGINE RÉGIONALE DE L’AMÉRIQUE LATINE
ET DES CARAÏBES
(Pourcentage)
Pays développés 70 61 57 56
Union européenne 14 17 16 12
Etats-Unis et Canada 52 40 39 41
Pays en développement 26 34 41 42
Amérique 22 28 37 38
Afrique 1 1 1 1
Proche-Orient 0 0 0 0
Asie et Pacifique 4 6 9 9
113
Situation par région
L’excédent du commerce des qu’un quart du total des importations de produits agricoles. Néanmoins,
produits agricoles s’explique presque tous les ans, il y a dans toute la région des pays en excédent
essentiellement par les agricole, les exceptions notables étant la sous-région des Caraïbes, qui est
excédents de l’Argentine et du importatrice nette de produits agricoles depuis le début des années 90,
Brésil, mais la plupart des et le Mexique (figure 30).
sous-régions sont aussi Pour évaluer l’importance de la balance commerciale agricole, il faut
excédentaires. étudier, d’une part, l’importance économique des exportations de
produits agricoles et, d’autre part, le coût des importations de produits
agricoles. On trouvera au tableau 25 un certain nombre d’indicateurs
qui illustrent ces aspects essentiels du commerce des produits agricoles.
Pour l’ensemble de la région, les exportations de produits agricoles
représentent environ 23 pour cent du total des exportations de marchan-
dises, contre 29 pour cent au début des années 80, tandis que la part des
importations de produits agricoles est restée assez stable, 10 à 12 pour cent
du total des importations au cours des trois dernières décennies.
Toutefois, ces moyennes cachent des situations très disparates entre les
sous-régions et les pays.
Tableau 23
MERCOSUR: DESTINATION DES EXPORTATIONS AGRICOLES
(Pourcentage)
Argentine 13.1
1986 12,1 0,2 0,8 11,8
1990 11,0 0,3 0,5 21,3
1994 18,1 1,9 1,3 23,1
1998 19,9 1,6 1,6
Brésil
1986 0,0 0,0 0,0 2,8
1990 0,5 0,4 1,0 1,9
1994 3,6 2,2 0,9 6,6
1998 4,8 3,1 1,6 9,5
Paraguay
1986 13,5 42,3 2,3 58,2
1990 5,6 33,3 1,0 39,9
1994 4,1 47,4 0,8 52,3
1998 12,8 35,8 2,0 50,6
Uruguay
1986 2,5 37,1 0,3 39,9
1990 2,0 30,3 0,2 32,5
1994 4,6 29,1 1,0 34,6
1998 8,2 44,9 6,3 59,4
Source: FAO.
114
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 24
MERCOSUR: ORIGINE DES IMPORTATIONS AGRICOLES
(Pourcentage du total)
Argentine 31.8
1986 21,7 6,7 3,4 34,9
1990 23,6 8,0 3,4 37,0
1994 31,8 1,4 3,9 34,8
1998 27,3 3,2 4,3
Brésil
1986 15,7 4,1 7,6 27,4
1990 29,0 9,1 10,1 48,2
1994 32,4 5,7 8,2 46,3
1998 33,4 3,7 8,1 45,3
Paraguay
1986 12,9 20,2 2,3 35,4
1990 13,2 19,9 1,7 34,8
1994 31,0 14,5 3,5 49,1
1998 19,5 49,3 7,7 76,5
Uruguay
1986 16,6 25,1 6,3 47,9
1990 19,2 27,6 3,6 50,5
1994 28,8 29,6 1,1 59,6
1998 36,3 24,1 0,4 60,7
Source: FAO.
115
Situation par région
Figure 30
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES:
BALANCES COMMERCIALES AGRICOLES
Exportations
ARGENTINE
Importations
En milliards de dollars EU
14
12
10
8
6
4
2
0
81 83 85 87 89 91 93 95 97 99
BRÉSIL
En milliards de dollars EU
16
12
0
81 83 85 87 89 91 93 95 97 99
MEXIQUE
10
En milliards de dollars EU
81 83 85 87 89 91 93 95 97 99
116
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Exportations
CARAÏBES
Importations
En milliards de dollars EU
8
0
81 83 85 87 89 91 93 95 97 99
0
81 83 85 87 89 91 93 95 97 99
14
12
10
8
6
4
2
0
81 83 85 87 89 91 93 95 97 99
Source: FAO
117
Situation par région
Tableau 25
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS
DE PRODUITS AGRICOLES EXPRIMÉES EN COEFFICIENT DU VOLUME TOTAL
DES ÉCHANGES
(Pourcentage)
Argentine
Exportations agricoles/total des exportations 69,9 69,6 56,7 46,7
Importations agricoles/total des importations 6,6 5,6 5,4 5,4
Importations agricoles/total des exportations 7,0 4,4 2,7 6,2
Brésil
Exportations agricoles/total des exportations 44,3 40,8 26,9 29,6
Importations agricoles/total des importations 10,2 8,8 11,1 9,1
Importations agricoles/total des exportations 12,0 8,3 7,5 10,9
Mexique
Exportations agricoles/total des exportations 12,8 6,9 11,3 10,0
Importations agricoles/total des importations 14,0 15,0 14,1 10,1
Importations agricoles/total des exportations 18,4 11,7 17,9 12,4
Caraïbes
Exportations agricoles/total des exportations 23,6 28,4 37,9 17,8
Importations agricoles/total des importations 9,7 10,8 15,3 13,0
Importations agricoles/total des exportations 11,3 13,6 24,7 26,8
118
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Le facteur prix
En raison de leurs effets immédiats sur les recettes d’exportation et
la facture d’importation, les fluctuations des prix des produits
primaires ont souvent une influence déterminante sur les cycles de
prospérité et de dépression de nombreux pays de la région. Pour
l’ensemble de la région, l’indicateur des prix unitaires à l’exportation
des produits agricoles (en dollars courants) a stagné ou eu tendance
à décliner au début des années 80, cette baisse étant interrompue
de sursauts temporaires comme en 1979-1981 et 1995-1997
(figure 31).
La région a compensé le Malgré cette évolution généralement défavorable des prix, la
déclin des prix des produits région a réussi à accroître ses recettes d’exportation de produits
d’exportation agricoles en agricoles, notamment au cours de la dernière décennie, par une forte
accroissant les volumes expansion du volume exporté. Alors que la valeur unitaire des
exportés. produits d’exportation agricoles a diminué d’environ 10 pour cent
entre 1989-1991 et 1999, la valeur globale de ces exportations a
augmenté de 50 pour cent durant la même période.
On peut observer des tendances similaires au niveau des différents
produits. L’augmentation assez régulière du volume des exporta-
tions, même durant les périodes de crise, confirme que les cours
internationaux ont eu un effet déterminant sur les résultats de
l’agriculture à l’exportation.
Figure 31
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: QUANTITÉ,
VALEUR ET VALEUR UNITAIRE DES EXPORTATIONS
AGRICOLES
119
Situation par région
Figure 32
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES:TERMES
DE L’ÉCHANGE DES PRODUITS AGRICOLES
120
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
FAO/20420/G. BIZZARRI
Emballage des produits volume des exportations de produits agricoles a progressé de près de
d’exportation au Venezuela 70 pour cent. La hausse des recettes d’exportation agricoles qui en
Différents aspects de la résulte aurait permis d’acheter 56 pour cent de produits manufactu-
préparation et de l’emballage
des plantains destinés à rés de plus78.
l’exportation: le pesage des
caisses de fruits CONCLUSIONS
Il faut replacer les différents aspects du commerce des produits
agricoles examinés dans cette section dans leur cadre institutionnel
caractérisé, en particulier depuis le milieu des années 80, par une
libéralisation croissante du commerce extérieur et des changes. Cette
nouvelle orientation s’est traduite par une réduction des interven-
tions de l’Etat et par des efforts visant à accroître la compétitivité
internationale en donnant un plus grand rôle au secteur privé. De
nombreux pays ont remplacé des régimes de taux de change préfé-
rentiels ou fixes par le flottement pur ou par divers systèmes d’enca-
drement. La moyenne des droits de douane et leur dispersion ont
considérablement diminué. Les obstacles administratifs et non tarifai-
res au commerce ont été démantelés.
Les arrangements commerciaux Cette évolution s’est faite en dépit de la lenteur de la libéralisation
régionaux ont joué un rôle du commerce des produits agricoles et des politiques de soutien
important mais se heurtent à appliquées par de nombreux partenaires commerciaux de la région.
des obstacles considérables. Les pays industriels ont préservé une forte protection, particulière-
ment dans l’agriculture79. Outre les obstacles tarifaires traditionnels,
de nombreux obstacles non tarifaires tels que des règlements sanitai-
121
Situation par région
122
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Les agriculteurs et les Malgré les progrès accomplis, on est encore loin de l’intégration
gouvernements de la région complète. L’expérience récente a montré (notamment dans le cas du
ont encore fort à faire. MERCOSUR) qu’en période de tension économique, il est parfois
difficile de concilier les objectifs régionaux et les intérêts nationaux.
Pour l’avenir, il faudra préserver l’élan de l’intégration et l’élargir à
d’autres pays, sans détourner les échanges et de façon non discrimina-
toire. L’équité sociale doit également être une considération majeure.
Comme l’a dit la Commission économique pour l’Amérique latine et les
Caraïbes (CEPALC), l’intégration sociale au niveau des pays doit com-
pléter l’intégration régionale, au moyen de politiques visant à réduire
la marginalisation et à faire mieux bénéficier chacun des gains de
compétitivité internationale81.
Pour terminer, nous avons vu que la composition des produits
échangés évolue rapidement et que les produits transformés, différen-
ciés ou spécialisés prennent de plus en plus d’importance. Ce phéno-
mène, qui est particulièrement prononcé dans la région Amérique
latine et Caraïbes, implique que l’influence des dotations de ressources
naturelles sur l’avantage comparatif tend à diminuer. Par conséquent,
il faudra de plus en plus agir sur les plans de la technologie et des
compétences de gestion et de commercialisation, appliquées à un large
éventail de produits diversifiés et à forte valeur ajoutée. Le secteur
public a aussi un rôle important à jouer en créant un environnement
macroéconomique et réglementaire favorable au développement de
l’agro-industrie, en rationalisant le marché du crédit et en investissant
dans les infrastructures de commercialisation, l’information et la re-
cherche appliquée82.
123
Situation par région
124
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Situation de l’agriculture
La sécheresse a lourdement Le principal facteur qui a affecté l’agriculture dans la région en 2000
pénalisé la production a été la sécheresse. La production agricole a stagné après un recul de
agricole de la région, qui a 4,2 pour cent en 1999. La production de céréales a diminué pour la
stagné en 2000 après avoir deuxième année consécutive. La sécheresse a persisté en 2001 dans
diminué l’année précédente. de nombreux pays, pour la troisième année dans le cas de plusieurs
De nombreux pays en d’entre eux, et l’on estime que la production agricole a encore
souffraient toujours en 2001. diminué de 2 pour cent. Les résultats auraient été encore plus
catastrophiques si l’irrigation ne permettait pas d’atténuer les effets
de la sécheresse.
En Afrique du Nord, la production agricole n’a augmenté que de
0,6 pour cent en 2000, après avoir progressé de 2 pour cent en 1999
et de 7,1 pour cent en 1998. La production végétale a baissé de
0,7 pour cent et la récolte de céréales de 9,7 pour cent, alors qu’elle
avait déjà baissé l’année précédente. En revanche, la production
animale a augmenté de 2,4 pour cent. Selon les projections relatives
à 2001, la production agricole devrait légèrement augmenter, de
0,7 pour cent. On prévoit une hausse de 0,8 pour cent de la produc-
tion des cultures et une augmentation particulièrement marquée de
la récolte de céréales, qui progresserait de 14 pour cent.
Au Maroc, la production agricole a baissé de 3,7 pour cent en 2000,
après un déclin de 10,5 pour cent l’année précédente. La sécheresse
a durement touché les céréales, dont la récolte a encore chuté de
51,8 pour cent après une baisse de 46,7 pour cent en 1999. Si la
production agricole a stagné dans les années 90, c’est essentiellement
125
Situation par région
Figure 33
PROCHE-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD:
INDICATEURS CHOISIS
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00
Indice
Importations agricoles 140
(Indice: 1989-1991 = 100)
130
120
Valeur
110
Valeur unitaire 100
Quantité 90
80
70
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00
Indice
Termes nets de l’échange 160
entre produits agricoles
et recettes 140
(Indice: 1989-1991 = 100)
120
Termes nets de l’échange
100
Recettes
80
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
126
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Pourcentage
PIB réel* 6
(Evolution en pourcentage
par rapport à l’année précédente) 5
4
3
2
1
0
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
kcal
Disponibilité énergétique 3 150
alimentaire
(Kcal par habitant/jour)
3 050
2 950
2 850
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
Indice
Production agricole 140
(Indice: 1989-1991 = 100)
130
127
Situation par région
Figure 34
INDICE DES PRIX DU PÉTROLE*
128
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
céréales a augmenté de 3,7 pour cent après avoir chuté de 10,3 pour
cent en 1999. Dans ce pays, la production vivrière dépend à près de
100 pour cent de l’irrigation par les eaux du Nil et des nappes
phréatiques, et est donc moins vulnérable en cas de sécheresse.
Néanmoins, on s’attend à ce que la production agricole diminue de
1,1 pour cent en 2001 et la production céréalière de 6 pour cent.
Dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) 85, la
production agricole a diminué de 1 pour cent en 2000. La produc-
tion agricole a baissé de 1,7 pour cent et la production céréalière de
10 pour cent. La production animale a légèrement augmenté, de
0,8 pour cent. D’après les projections, en 2001, la production agri-
Tableau 26
TAUX DE CROISSANCE ANNUEL DU PIB, EN TERMES RÉELS, POUR LE PROCHE-
ORIENT ET L’AFRIQUE DU NORD
(Pourcentage)
Algérie 3,8 1,1 5,1 3,2 2,4 3,6 3,4
Egypte 5,0 5,3 5,7 6,0 5,1 3,3 3,3
Iran, Rép,, islamique d’ 5,9 2,7 3,7 3,1 5,8 5,0 4,8
Maroc 12,2 -2,2 6,8 -0,7 0,8 6,1 4,4
Arabie saoudite 1,4 2,0 1,7 -0,8 4,5 2,3 1,6
Turquie 6,9 7,6 3,1 -4,7 7,2 -6,1 4,1
Proche-Orient et
Afrique du Nord2 5,1 5,1 4,1 1,1 5,9 1,8 3,9
1
Projections.
2
Cette rubrique comprend les pays suivants: Arabie saoudite, Bahreïn, Chypre, Egypte, Iraq, Jamahiriya arabe libyenne, Jordanie, Koweït,
Liban, Malte, Oman, Qatar, République arabe syrienne, République islamique d’Iran, Turquie et Yémen.
Source: FMI. 2001. Perspectives économiques mondiales, décembre. Washington.
Tableau 27
TAUX NET DE CROISSANCE DE LA PRODUCTION AU PROCHE-ORIENT ET
EN AFRIQUE DU NORD
(Pourcentage)
1992–96 3,3 3,3 3,7 3,4 2,9 3,1
1997 -2,7 -12,1 -6,4 -3,3 6,0 8,2
1998 9,0 16,8 11,0 9,8 3,3 -2,1
1999 -4,2 -17,7 -6,4 -4,3 1,7 -1,8
2000 0,0 -6,1 -0,2 -0,1 0,0 1,8
20011 -1,9 2,8 -2,6 -1,9 -0,4 -1,7
1
Chiffres provisoires.
Source: FAOSTAT.
129
Situation par région
Le Proche-Orient et l’Afrique
du Nord sont marqués par la
rareté et l’irrégularité des
précipitations. La sécheresse
est un phénomène récurrent
dans l’ensemble de la région
130
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
131
Situation par région
132
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
La sécheresse est un Des données historiques corroborées par l’analyse des cernes du bois
phénomène récurrent dans la en Afrique du Nord montrent clairement que la sécheresse est un
région Proche-Orient et phénomène récurrent dans cette partie du bassin méditerranéen. En
Afrique du Nord. Selon Tunisie, on a repéré des épisodes de sécheresse remontant jusqu’en
certains observateurs, la 707 et, dans la seule période 1907-1997, on a observé 23 années sèches.
fréquence et la gravité des Au Maroc, sur 1 000 ans, le nombre d’épisodes de sécheresse a varié
épisodes de sécheresse se sont selon les siècles, la moyenne étant de 22 années sèches par siècle 87.
accrues, mais les données Sur les 22 années de sécheresse enregistrées durant le XX e siècle,
dont on dispose à cet égard 10 se sont produites au cours des deux dernières décennies, dont
ne sont pas concluantes. trois consécutives en 1999, 2000 et 2001.
La sécheresse est aussi un événement récurrent au Proche-Orient.
Par exemple, la Jordanie est un pays à dominante aride qui subit des
133
Situation par région
AFGHANISTAN
CÉRÉALES: SUPERFICIE TOTALE RÉCOLTÉE
En millions d'hectares
4,0
3,5
3,0
2,5
0
Source: FAOSTAT 61 63 65 67 69 71 73 75 77 79 81 83 85 87 89 91 93 95 97 99
134
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 28
NOMBRE DE SÉCHERESSES SUBIES AU MAROC
ENTRE LES XIVe ET XXe SIÈCLES
Quatorzième 31
Quinzième 25
Seizième 12
Dix-septième 22
Dix-huitième 16
Dix-neuvième 19
Vingtième 22
Source: J. Morton et C Sear. 2001. Challenges for drought management in West Asia and North Africa. Document établi pour la Réunion
ministérielle sur les perspectives d’investissement durable dans les régions de cultures pluviales d’Asie occidentale et d’Afrique du Nord,
Rabat, Maroc, 25-26 juin 2001.
135
Situation par région
136
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 35
MODIFICATION DE LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE
GLOBALE DANS LES PAYS DU PROCHE-ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD TOUCHÉS PAR LA
SÉCHERESSE1, 1989-2001
En millions de tonnes
15
10
5
0
1 –5
Afghanistan, Algérie, Iraq, Jordanie,
Maroc, République arabe syrienne,
–10
République islamique d’Iran, Tunisie,
Yémen. –15
Source: FAOSTAT 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
137
Situation par région
Tableau 29
INCIDENCE DE LA SÉCHERESSE SUR LE REVENU ET LES DÉPENSES
ANNUELLES DES MÉNAGES DANS UNE RÉGION SEMI-ARIDE DU MAROC
Dimension de l’exploitation
($EU)
Revenu du ménage 2 186 933 8 984 1 777
Revenu de l’exploitation agricole 1 633 115 6 824 -111
Cultures 420 -105 3 134 -510
Elevage 1 213 220 1 850 399
Revenu hors-exploitation 553 818 2 060 1 888
138
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
FAO/18029/I. BALDERI
139
Situation par région
Alors que les sécheresses sont Les méthodes concrètes appliquées en Afrique du Nord (Maroc),
assez récurrentes dans la au Proche-Orient (Jordanie) et en Asie occidentale (Iran) illustrent
région, on met l’accent sur trois types de politiques mis en œuvre dans la région en réponse aux
les opérations de secours, qui récentes sécheresses prolongées. Dans ces trois pays (comme pour la
sont très coûteuses. plupart des pays de la région), lorsqu’il y a une sécheresse à l’échelle
nationale, on lance un programme national qui doit être suivi par un
comité intergouvernemental. Ce comité, qui a un pouvoir de déci-
sion, est dirigé par le Ministère de l’agriculture et il propose un
ensemble de mesures d’urgence à mettre en œuvre dans tout le pays.
Il existe aussi des comités régionaux et provinciaux chargés de
contrôler l’exécution des mesures planifiées au niveau central. On
libère des fonds afin d’atténuer les effets de la sécheresse et d’aider les
populations rurales affectées à résoudre les problèmes d’eau de
boisson, de protéger les animaux d’élevage, de créer des emplois et
d’alléger l’impôt agricole ou les dettes.
En 2000/01, le Maroc a Au Maroc, le gouvernement a affecté quelque 650 millions de
affecté quelque 650 millions dollars EU aux secours et aides aux victimes de la sécheresse sur la
de dollars EU à des activités période avril 2000-juillet 2001. Cela représentait le tiers du budget
de secours et d’aide aux d’équipement annuel du pays. Le montant a été réparti de la façon
victimes de la sécheresse, ce suivante: 9,4 pour cent pour l’eau de boisson, 19,4 pour cent pour
qui représentait environ le l’alimentation et le nettoyage des animaux, 60,5 pour cent pour la
tiers de son budget création d’emplois en zone rurale, 4,5 pour cent pour la stabilisation
d’équipement annuel. du prix des céréales, 3,8 pour cent pour la lutte contre la dégradation
des forêts, 1,8 pour cent pour des abandons de créances agricoles, et
le solde, soit 0,5 pour cent, pour la communication et la sensibilisa-
tion du public94. Pour ce qui est du niveau de l’investissement, de la
durée de mise en œuvre et des résultats préliminaires, ce programme
a été jugé assez efficace, mais on n’a pas encore fait d’étude détaillée
de son impact réel95.
En Jordanie, l’aide officielle débloquée pour le programme de
secours contre la sécheresse de 1999 représentait environ 58 millions
de dollars, de même qu’en 2000. La perte totale de production
estimative pour 2000 a atteint 160 millions de dollars 96. Le pro-
gramme national mettait l’accent sur la distribution d’eau et d’ali-
ments fourragers aux éleveurs d’ovins, le subventionnement de l’orge
et des autres céréales fourragères, l’assouplissement de l’importation
de produits pour l’alimentation des animaux et de l’exportation
d’animaux vivants, et l’introduction de mécanismes pour étaler le
remboursement ou annuler les dettes agricoles de la population la
plus touchée. En outre, l’Etat a distribué de l’eau et une aide
alimentaire à la population nomade qui vit dans la zone la plus sèche
du pays, les Bédouins de la steppe d’Al-Baddia, et dans d’autres
régions particulièrement affectées du pays.
Le Gouvernement iranien a alloué quelque 138 millions de dollars
en 2000 et 500 millions de dollars en 2001 à la lutte contre les effets
de la sécheresse persistante. Plus de la moitié des crédits 2001 ont été
140
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
En Iran, les pertes des cultures affectés à la Banque agricole pour qu’elle puisse accorder des prêts
et de l’élevage dues à la afin de financer des projets d’atténuation des effets de la sécheresse,
sécheresse en 2001 sont dans des domaines tels que la conservation du sol et de la terre sur les
estimées à 2,6 milliards de exploitations, la distribution d’eau, l’entretien des canaux d’irriga-
dollars. tion traditionnels endommagés et la gestion des bassins versants.
L’autre moitié a été affectée à des activités de préparation et a servi à
accroître le capital du Fonds d’assurance des produits agricoles. Les
crédits approuvés pour 2002 représentent environ 20 pour cent du
montant estimatif des dommages subis par l’agriculture et l’élevage
en 2001, qui se chiffre à quelque 2,6 milliards de dollars 97.
141
Situation par région
142
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
V. Europe centrale et
orientale et Communauté
des Etats indépendants
VUE D’ENSEMBLE
Tendances macroéconomiques et situation
de l’agriculture
Les pays en transition ont Les pays en transition d’Europe centrale et orientale et de la Commu-
enregistré un taux de nauté des Etats indépendants98 (CEI) ont obtenu un taux de croissance
croissance très satisfaisant très satisfaisant pour la troisième année consécutive en 2001 99. Leur
pour la troisième année PIB a progressé de 4,9 pour cent, ce qui est toutefois un peu moins que
consécutive en 2001, même si l’année précédente (6,3 pour cent). Comme les deux années précé-
légèrement en baisse par dentes, la sous-région qui a enregistré les meilleurs résultats est celle
rapport à celui de 2000. de la CEI, avec un taux de croissance estimé à 6,1 pour cent (5,8 pour
cent pour la Fédération de Russie et 6,8 pour cent pour les autres
pays), tandis que le taux de croissance des pays d’Europe centrale et
orientale est estimé à 3 pour cent. Ce léger fléchissement est dû
essentiellement à la baisse du taux de croissance des principaux
producteurs de gaz et de pétrole de la région (Azerbaïdjan, Kazakhs-
tan, Fédération de Russie et Turkménistan), ainsi qu’au ralentisse-
ment de la croissance en Pologne, qui est le poids lourd économique
de l’Europe centrale et orientale. Néanmoins, les pays dont l’économie
a crû le plus rapidement en 2001 sont surtout des producteurs de
pétrole et de gaz comme l’Azerbaïdjan et le Turkménistan.
La production agricole a La production agricole nette (culture et élevage) des pays en
fortement augmenté en 2001 transition a augmenté plus que le PIB en 2001 (5,9 pour cent) 100. Les
pour la première fois après mauvaises récoltes enregistrées dans la plupart de ces pays en 2000,
10 ans de déclin et de et particulièrement en Europe centrale et orientale, expliquent en
stagnation. partie cette amélioration. La production agricole des pays de l’ex-
Union soviétique a été en hausse pour la troisième année consécutive
en 2001; en Europe orientale, elle a augmenté alors qu’elle avait
diminué les trois années précédentes. Les pays dans lesquels la
production agricole a progressé le plus vite sont le Turkménistan
(38 pour cent), l’Azerbaïdjan (25 pour cent), la Hongrie (17 pour
cent), la Roumanie (16 pour cent) et la Géorgie (13 pour cent).
Sur le plus long terme, l’évolution récente du taux de croissance du
PIB et de la production agricole nette est assez prometteuse. Au
cours des huit dernières années (1993-2001), le PIB des pays en
transition avait diminué en moyenne de 0,4 pour cent et leur
production agricole de 1,9 pour cent par an. En 1999, après plu-
sieurs années de récession due à la transition, la croissance a retrouvé
un rythme assez soutenu dans la plupart des pays de la région.
Cependant, pour le redressement de la production agricole, il a fallu
143
Situation par région
Figure 36
EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE ET CEI:
INDICATEURS CHOISIS
-5
-10
-15
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
kcal
Disponibilité énergétique 3 500
alimentaire
(kcal par habitant/jour) 3 300
3 100
2 900
2 700
144
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 30
TAUX DE CROISSANCE ANNUEL DU PIB, EN TERMES RÉELS, DANS LES PAYS EN
TRANSITION D’EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE ET DANS LA CEI
(Pourcentage)
Europe centrale et orientale 2,6 2,3 2,0 3,8 3,0 3,2
Tableau 31
TAUX DE CROISSANCE NET DE LA PRODUCTION AGRICOLE POUR LES PAYS
D’EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE ET DE LA CEI
(Pourcentage)
1992–1996 -5,1 -3,3 -6,0 -7,2
1997 1,4 7,9 32,5 -5,1
1998 -6,7 -14,1 -27,2 -0,1
1999 0,5 2,4 6,9 -2,5
2000 -0,1 2,6 -3,5 -1,0
20011 5,9 13,4 34,2 1,1
1
Chiffres provisoires.
Source: FAOSTAT.
145
Situation par région
Figure 37
INDICES DE VOLUME NET DE PRODUCTION
AGRICOLE POUR L’EUROPE CENTRALE ET
ORIENTALE ET LA CEI
146
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
147
Situation par région
les producteurs, tant en ce qui concerne le rôle que l’Etat peut jouer
dans l’économie que les tâches et les responsabilités des producteurs.
Des droits de propriété et Trois grands aspects de la réforme foncière et agricole ont été
d’utilisation de la terre particulièrement importants pour la création d’une agriculture de
garantis, clairs et marché. Le premier est l’établissement de droits de propriété et d’utilisa-
transférables sont essentiels tion de la terre garantis, clairs et transférables. Ces droits sont notamment
pour une agriculture le droit d’utiliser la terre comme on le juge bon sans intervention de
de marché. l’Etat, le droit de tirer un rendement de la terre sans subir une fiscalité
confiscatoire, et le droit d’acheter et de vendre la terre. Pour garantir
les droits de propriété et d’utilisation de la terre, qui sont essentiels
pour la transparence et l’efficacité du marché de la terre et des
capitaux, il faut avoir un système judiciaire fiable afin de faire
respecter les contrats et un système d’enregistrement des titres. La
garantie des droits liés à la terre est un signe de transformation
radicale des relations entre l’Etat et les producteurs.
De même, il faut une Le deuxième aspect pour que la réforme foncière et agricole
structure efficiente de contribue à créer une agriculture de marché, est la mise en place
propriété et de gestion des d’une structure de propriété et de gestion efficiente des exploitations
exploitations agricoles. agricoles, Cette structure devant réduire les coûts de transaction et
attribuer clairement les droits de propriété sur la terre, l’équipement
et le revenu de l’exploitation. Une structure de gestion efficiente
permet de produire au moindre coût.
Mais on a compris que la Tous les pays d’Europe centrale et orientale et la plupart des pays
privatisation ne suffit pas ... de la CEI ont fini par admettre que les fermes coopératives, collectives
et la création d’exploitations ou d’Etat de la période socialiste avaient une structure de propriété
familiales est devenue un inefficiente, qui ne permettait pas de produire au moindre coût. Sauf
objectif important. dans quelques pays de la CEI, cette prise de conscience a conduit à
privatiser les exploitations agricoles.
Toutefois, dans les pays d’Europe centrale et orientale, dans la
région du Caucase et en République de Moldova, on a aussi compris
que la privatisation en elle-même ne déboucherait pas sur la création
d’une structure de propriété transparente (et donc efficiente). Les
fermes «privées» issues des anciennes fermes d’Etat ou fermes collec-
tives ont trop souvent continué de fonctionner de la même façon que
celles qui les avaient précédées. Elles ont continué de recevoir des
subventions publiques, notamment sous forme de crédits bancaires
rarement remboursés, et de fonctionner avec un excédent de main-
d’œuvre. En résumé, la privatisation des exploitations agricoles ne
suffit pas à résoudre le problème du «laxisme financier».
Ce constat, s’ajoutant à la volonté de restituer l’agriculture à des
exploitations familiales, a incité la plupart des pays d’Europe centrale
et orientale et quelques pays de la CEI à démanteler les grandes
fermes à structure socialiste pour restituer la terre à ses propriétaires
précédents ou à la distribuer aux salariés agricoles. La création d’une
agriculture familiale a donc été un des objectifs importants de la
réforme agricole dans ces pays.
148
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
149
Situation par région
FAO/20951/R. FAIDUTTI
Petite exploitation agricole Il faut faire une distinction entre le principe de la privatisation et la
en Hongrie stratégie de sa mise en œuvre. Différentes stratégies ont été adoptées
La parcelle, d’environ 5 ha, selon les pays104. Les pays d’Europe centrale et orientale, à l’exception
ainsi que le tracteur sont la
propriété de l’agriculteur. de l’Albanie, ont opté pour la restitution des terres aux anciens
Aujourd’hui, la majeure partie propriétaires ou pour une stratégie associant restitution et distribu-
des terres agricoles d’Europe tion. Les pays de la CEI qui ont privatisé ont tous opté pour la
centrale et orientale est
cultivée par des exploitants distribution aux travailleurs agricoles.
individuels Deux mécanismes ont été employés pour distribuer la terre aux
travailleurs agricoles. Dans les pays d’Europe centrale et orientale,
dans les pays du Caucase et en Moldova, la terre et les équipements
ont été divisés en lots qui ont été distribués aux membres de la ferme
collective en tant que propriété privée. Dans les autres pays de la CEI,
on a distribué des parts représentant un droit sur une portion de
l’ensemble des terres et des équipements de la ferme.
Certains pays ont mieux En conséquence, la privatisation des fermes et des terres agricoles
réussi que d’autres à créer n’a pas nécessairement débouché sur un droit de faire-valoir clair et
des droits de faire-valoir garanti. Dans beaucoup des pays où les terres agricoles ont été
clairs et garantis. distribuées sous forme d’actions et non de lopins, la privatisation n’a
pas créé un tel droit. Les colonnes 3 et 4 du tableau 32 illustrent ces
différences. En Ukraine et en Fédération de Russie, les propriétaires
d’actions représentant un titre sur la terre peuvent difficilement les
échanger contre des lopins, et il est improbable qu’ils puissent les
négocier105.
150
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 32
CARACTÉRISTIQUES DES RELATIONS FONCIÈRES DANS LES PAYS EN
TRANSITION D’EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE ET DE LA CEI
Europe centrale
et orientale
Albanie Tout le domaine foncier Distribution Parcelles Achat/vente, location
Bulgarie Tout le domaine foncier Restitution Parcelles Achat/vente, location
République tchèque Tout le domaine foncier Restitution Parcelles Achat/vente, location
Estonie Tout le domaine foncier Restitution Parcelles Achat/vente, location
Hongrie Tout le domaine foncier Restitution +
distribution Parcelles Achat/vente, location
Lettonie Tout le domaine foncier Restitution Parcelles Achat/vente, location
Lituanie Tout le domaine foncier Restitution Parcelles Achat/vente, location
Pologne Tout le domaine foncier Vente des
terres de l’Etat Néant Achat/vente, location
Roumanie Tout le domaine foncier Restitution +
distribution Parcelles Achat/vente, location
Slovaquie Tout le domaine foncier Restitution Parcelles Achat/vente, location
CEI
Arménie Tout le domaine foncier Distribution Parcelles Achat/vente, location
Azerbaïdjan Tout le domaine foncier Distribution Parcelles Achat/vente, location
Bélarus Parcelles familiales Néant Néant Droits d’utilisation non
exclusivement: transférables; achat/vente
de parcelles familiales
peu probable
Géorgie Tout le domaine foncier Distribution Parcelles Achat/vente, location
Kazakhstan Parcelles familiales Néant Parts Droits d’utilisation non
exclusivement transférables; achat/vente
de parcelles familiales
peu probable
Kirghizistan1 Néant Néant Parts Droits d’utilisation
transférables
République de Moldova Tout le domaine foncier Distribution Parcelles Achat/vente, location
Fédération de Russie Tout le domaine foncier Distribution Parts Location, achat/vente
de parcelles familiales
peu probable
Tadjikistan Néant Néant Parts Droits d’utilisation
transférables
Turkménistan Tout le domaine foncier Néant Location Droits d’utilisation
interne non transférables
à l’exploit.
Ukraine Tout le domaine foncier Distribution Parts Location, achat/vente
peu probable
Ouzbékistan Néant Néant Location Droits d’utilisation
interne non transférables
à l’exploit.
1
Le Kyrgyzistan a autorisé la propriété privée de la terre suite au référendum de juin 1998; toutefois, la législation correspondante n’est
toujours pas appliquée intégralement.
Source: C. Csaki, Z. Lerman et S. Sotnikov. 2000. Farm sector restructuring in Belarus: progress and constraints. World Bank Technical Paper
No. 475. Europe and Central Asia Environmentally and Socially Sustainable Development Series. Banque mondiale, Washington.
151
Situation par région
152
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 33
PART DES TERRES AGRICOLES EN RÉGIME D’EXPLOITATION INDIVIDUELLE
EN EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE ET DANS LA CEI
(Pourcentage)
Europe centrale et orientale
Albanie 4 100 ...
Bulgarie 13 52 ...
République tchèque 5 38 26
Estonie 6 63 79
Hongrie 6 54 41
Lettonie 5 95 94 1
Lituanie 9 67 94
Pologne 77 82 ...
Roumanie 12 67 85
Slovaquie 5 11 13
Slovénie 92 96 ...
CEI
Arménie 4 33 100 1
Azerbaïdjan 3 9 ...
Bélarus 7 12 12
Géorgie 7 24 66
Kazakhstan 0,2 20 29
Kirghizistan 1 23 ...
République de Moldova 9 27 50
Fédération de Russie 2 11 12 1
Tadjikistan 2 7 ...
Turkménistan 0,2 0 ...
Ukraine 7 17 18 1
Ouzbékistan 2 4
1
= 1999.
Sources: 2000: Bureaux nationaux de la statistique; 1990 et 1997: C. Csaki, Z. Lerman et S. Sotnikov. 2000. Farm sector restructuring in Belarus:
progress and constraints. World Bank Technical Paper No. 475. Europe and Central Asia Environmentally and Socially Sustainable
Development Series. Banque mondiale, Washington.
153
Situation par région
154
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
CONCLUSIONS
Les pays d’Europe centrale et orientale, les pays du Caucase et la
Moldova semblent avoir fait plus de progrès vers la mise en place
d’une structure agricole viable dans une économie de marché que les
autres pays de la CEI. Les stratégies de distribution choisies par ces
Tableau 34
PART DES TERRES AGRICOLES OCCUPÉES ET DIMENSION MOYENNE DES
EXPLOITATIONS AGRICOLES INDIVIDUELLES AUX ÉTATS-UNIS, EN UNION
EUROPÉENNE ET DANS UNE SÉLECTION DE PAYS D’EUROPE CENTRALE ET
ORIENTALE ET DE LA CEI
CEI
Arménie 1999 100 1 0
Bélarus 2000 12 1 88 3 130
Géorgie 2000 66 1 34 100
Kazakhstan 2000 29 15 71 11 248
Kirghizistan 1996 9 6 91 6 423
République de Moldova 2000 50 1 50 917
Fédération de Russie 1999 12 1 88 5 593
Ukraine 1999 18 1 82 1 850
1
UE (10).
Note: Compte tenu de la diversité des sources, la part des terres agricoles représentée par les exploitations individuelles peut s’écarter des
chiffres du tableau 33.
Source: Bureaux statistiques nationaux. Commission européenne. 2001. Situation de l’agriculture dans l’Union européenne: rapport 1999.
Commission européenne, Bruxelles.
155
Situation par région
FAO/20956/R. FAIDUTTI
Dans une ferme de propriété derniers n’ont pas débouché sur un régime de droits fonciers garan-
individuelle, des femmes
tis, clairs et transférables, ni sur une structure efficiente de propriété
préparent des sacs d’oignons
qui seront vendus au marché et de gestion des exploitations agricoles. Bien que tous les pays de la
central de Budapest région aient renforcé les droits de faire-valoir direct et créé davantage
La réforme agraire, en créant de fermes familiales, il faut une réforme plus ambitieuse dans beau-
une catégorie d’exploitations
coup d’entre eux, notamment dans ceux de la CEI.
agricoles de dimension
moyenne, contribue de façon Pour construire une agriculture marchande compétitive et viable
importante à développer une dans une économie post-socialiste, il faut créer l’environnement
agriculture de marché politique et les institutions de l’économie de marché, et encourager la
formation de nouvelles exploitations commerciales capables de ré-
pondre aux signaux du marché et de produire et de vendre de façon
à faire des bénéfices. La privatisation à elle seule n’a pas permis
d’obtenir ce résultat.
La privatisation à elle seule L’expérience montre au contraire que l’établissement de droits de
ne crée pas une économie de propriété et d’utilisation de la terre clairement définis, la mise en
marché efficace; elle doit place d’une structure de propriété et de gestion efficiente et la
être complétée par des création d’une couche d’exploitations commerciales de taille moyenne
politiques actives. sont le fruit de politiques plus globales. Ces politiques consistent
notamment à transférer la terre et les autres biens de production à des
exploitants individuels, à faciliter le fonctionnement du marché de la
location de la terre, et à mettre en place un cadre qui permette aux
exploitations de s’adapter à l’évolution du marché, au lieu de soutenir
d’anciennes structures non compétitives.
156
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
157
Situation par région
Figure 38
PAYS DÉVELOPPÉS À ÉCONOMIE DE MARCHÉ:
INDICATEURS CHOISIS
30
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00
Indice
Importations agricoles 150
(Indice: 1989-1991 = 100)
Valeur 120
Valeur unitaire
90
Quantité
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00
Indice
Termes nets de l’échange 150
entre produits agricoles
et recettes
(Indice: 1989-1991 = 100) 120
Termes nets de l’échange
Recettes 90
60
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
158
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Pourcentage
PIB réel 5
(Evolution en pourcentage par rapport
à l’année précédente) 4
0
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
kcal
Disponibilité énergétique 3 500
alimentaire
(Kcal par habitant/jour) 3 400
3 300
3 200
3 100
3 000
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
Indice
Production agricole 120
(Indice: 1989-1991 = 100)
110
Production agricole totale
Production alimentaire
par habitant 100
90
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01*
* Estimation provisoire
159
Situation par région
Situation de l’agriculture
L’année 2000 a été une La croissance de la production agricole a été, en 2000, relativement lente
année de croissance dans les économies de marché développé, la production n’augmentant
relativement lente de la que de 0,9 pour cent, après avoir atteint 2,1 pour cent l’année précé-
production agricole. dente. Le ralentissement a été particulièrement prononcé pour la
production animale, qui n’a augmenté que de 0,4 pour cent, alors que
la production agricole progressait de 1,4 pour cent.
S’agissant des sous-régions d’économie de marché développées, seule
l’Amérique du Nord a connu une croissance significative de la produc-
tion en 2000, avec une augmentation totale de la production estimée à
2 pour cent, soit un progrès marginal par rapport au 1,8 pour cent de
croissance atteint en 1999. Ce résultat reflète une expansion de 2,2 pour
cent aux Etats-Unis, et de 0,5 pour cent seulement au Canada – après
une croissance de la production supérieure à 6 pour cent au cours des
deux années précédentes.
Dans les pays de l’UE, la production agricole est demeurée pratique-
ment stagnante en 2000, avec même une contraction de 0,2 pour cent.
Cette contre-performance est le résultat direct du recul de 1,3 pour cent
de la production animale et de l’augmentation de 1,4 pour cent de la
production agricole. La plupart des grands pays de l’Union ont enregis-
tré des taux de croissance négatifs, découlant dans la plupart des cas
d’une performance médiocre de la production tant dans le secteur
agricole que dans celui du bétail. En Allemagne, en France, en Italie et
au Royaume-Uni, le recul de la production agricole a varié de 0,5 à
3 pour cent. L’Espagne, la Finlande et la Grèce ont, quant à elles,
enregistré une croissance relativement vigoureuse de la production,
dans une fourchette allant de 3 à 9 pour cent.
Le Japon, pour sa part, a connu un déclin modéré de la production
agricole, soit environ 0,5 pour cent en 2000, tandis que les pays dévelop-
pés à économie de marché de l’Océanie ont enregistré une augmentation
de la production agricole atteignant à peine 0,6 pour cent en 2000, après
avoir progressé de 3,4 pour cent en 1999. Ce ralentissement était
intégralement attribuable au fléchissement de la production en Austra-
lie. En Nouvelle-Zélande, la production a augmenté de 5,8 pour cent, se
redressant après un déclin de 5,2 pour cent en 1999.
Selon les estimations Les estimations préliminaires concernant 2001 font prévoir une
préliminaires, la contraction de près de 2 pour cent de la production agricole globale
production agricole dans les pays développés à économie de marché. Cette contraction
aurait décliné en 2001. découle en grande partie d’une réduction de la production d’environ
2,5 pour cent dans l’UE, s’accompagnant d’un déclin substantiel de la
production céréalière. La production de blé de l’UE a reculé de plus de
12 pour cent par suite d’une réduction des emblavures et de mauvaises
conditions météorologiques. La chute de la production ne devrait pas
avoir épargné ni l’orge, ni l’avoine. Les mauvaises conditions météoro-
logiques ont nui à la production céréalière, notamment à la récolte de blé
en Espagne, en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. La sécheresse
160
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 35
TAUX NET DE CROISSANCE DE LA PRODUCTION DANS LES
ÉCONOMIES DE MARCHÉ DÉVELOPPÉES
(Pourcentage)
Economies de marché
développées
1992-1996 1,5 2,6 4,0 1,6 0,9
1997 1,6 2,1 -2,1 1,5 0,9
1998 0,7 -0,1 2,9 1,2 1,9
1999 2,1 2,0 -2,7 2,0 1,7
2000 0,9 1,4 3,9 1,0 0,4
20011 -1,9 -3,8 -8,0 -2,2 -0,4
CE
1992-1996 0,3 1,3 1,6 0,3 0,0
1997 0,3 1,2 -0,7 0,2 -0,1
1998 0,2 -0,8 3,4 0,2 1,7
1999 2,4 3,5 -4,6 2,3 0,6
2000 -0,2 1,4 6,9 -0,1 -1,3
20011 -2,6 -4,1 -7,2 -2,6 -1,1
Amérique du Nord
1992-1996 3,0 3,8 5,8 3,1 2,4
1997 3,1 3,6 -1,8 3,2 1,3
1998 1,3 0,6 3,9 2,3 2,5
1999 1,8 0,2 -2,8 1,4 3,3
2000 2,0 1,5 1,4 2,2 2,0
20011 -1,7 -3,2 -7,1 -2,3 -0,2
Océanie2
1992-1996 2,9 11,0 20,5 4,9 0,6
1997 2,1 -2,9 -10,7 1,2 4,6
1998 3,3 7,6 5,2 4,3 1,8
1999 3,4 9,5 8,7 4,2 0,5
2000 0,6 0,5 4,9 0,1 1,8
20011 1,3 -6,7 -16,3 1,0 2,6
Japon
1992-1996 -0,4 -0,2 3,9 -0,3 -0,7
1997 0,2 1,4 -2,6 0,1 -0,7
1998 -4,4 -8,1 -10,4 -4,3 -0,7
1999 1,4 2,7 2,8 1,4 -0,1
2000 -0,5 -0,6 4,0 -0,5 -0,6
20011 -1,2 -1,2 -4,3 -1,2 -0,9
1
Chiffres provisoires.
2
Australie et Nouvelle-Zélande.
Source: FAO.
161
Situation par région
Tableau 36
INDICATEURS OCDE: ÉQUIVALENT SUBVENTION À LA PRODUCTION (ESP) ET
ESTIMATION DU SOUTIEN TOTAL (EST) À L’AGRICULTURE1
ESP
Milliards de $ EU 239 248 273 242 231
Pourcentage ESP 38 33 35 32 31
EST
Milliards de $ EU 302 330 357 321 311
Pourcentage EST 2.3 1.3 1.4 1.3 1.3
1
Tous les pays de l’OCDE.
2
Estimations.
Source: OCDE. 2002. Les politiques agricoles dans les pays de l’OCDE: suivi et évaluation. Paris
162
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
que très peu évolué dans ces domaines, même si l’on enregistre, dans
quelques pays, des remaniements institutionnels reflétant la priorité
accrue donnée aujourd’hui à l’innocuité des produits alimentaires et au
développement rural.
Les niveaux de soutien, ainsi que l’étendue de la protection des
marchés ont régressé pour certaines denrées; toutefois, aucune nou-
velle initiative visant à réduire ou à éliminer graduellement les prix de
soutien aux producteurs agricole n’a été annoncée. Certains pays ont
même augmenté les prix de soutien de certaines denrées, et d’autres
ont introduit ou élargi les mesures de soutien visant à réduire les coûts
pour certains produits, tandis que l’Australie, le Canada et les Etats-
Unis mettaient en œuvre ou étendaient des mesures de soutien aux
agriculteurs confrontés à une réduction de leurs revenus agricoles.
Dans les pays développés à économie de marché, le niveau de
soutien à l’agriculture, ainsi que le degré de protection du secteur
fournis à travers différents instruments de politique, sont demeurés
élevés, bien que variant largement selon les pays et les denrées.
163
Situation par région
Les mesures de soutien à En 2000, le soutien global à l’agriculture enregistré pour l’ensemble
l’agriculture ont quelque peu des pays de l’OCDE, tel que mesuré par l’estimation du soutien total
décliné en 2000 et 2001; de cette organisation (voir encadré 9), s’est élevé à 321 milliards de
elles restent toutefois élevées, dollars EU, soit environ 1,3 pour cent du PIB. Ce chiffre traduit un
avec des variations déclin relativement à l’année précédente; en outre, exprimé en pour-
marquées selon les pays centage représenté par l’estimation du soutien total, il est très large-
et les denrées. ment inférieur à la moyenne de 2,3 pour cent du PIB enregistrée en
1986-1988. En 2001, l’estimation du soutien total calculée pour la
zone OCDE a décliné, s’établissant à 311 milliards de dollars EU.
Le soutien direct fourni au producteurs agricoles dans tous les pays
de l’OCDE, tel que mesuré par l’estimation du soutien à la production
(ESP) de cette organisation (voir encadré 9), est passé de 271 milliards
de dollars EU en 1999 à 242 milliards de dollars EU en 2000. En 2001,
l’ESP aurait poursuivi son déclin, tombant à 231 milliards de dollars
EU. Cet affaissement du volume de soutien au cours des deux dernières
années a été principalement lié au rétrécissement de l’écart entre les
prix perçus par les agriculteurs et les cours mondiaux. L’ESP, exprimée
FAO/13383/A. LOMBARDI
164
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
165
Situation par région
NOTES
1
Sauf indication contraire, les projections et les estimations macroéconomiques de
cette section proviennent du FMI. 2001. Perspectives de l’économie mondiale,
décembre. Washington.
2
FMI. 2001. Perspectives de l’économie mondiale, octobre. Washington.
3
Banque mondiale. Indicateurs du développement dans le monde 2001. Washington.
4
Si l’on inclut l’Afrique du Sud, les ratios d’investissement et d’épargne diminuent
pendant les années 90 par rapport aux années 80.
5
Op. cit., note 1.
6
Communiqué de presse de la FAO, mai 2000.
7
FAO. 1994. Women, agriculture and rural development, a synthesis report of the Africa
region. Rome.
8
FAO. 1998. Rural women and food security: current situation and perspectives. Rome.
9
K.A. Saito, H. Mekonnen et D. Spurling. 1994. Raising productivity of women farmers
in sub-Saharan Africa. Document de travail de la Banque mondiale, no 230.
Washington.
10
Op. cit., note 8.
11
Op. cit., note 9; et F. Orivel, 1995. Education primaire et croissance économique en
Afrique Sub-Saharienne: les conditions d’une relation efficace. Revue d’Économie
du Développement,1.
12
Spécifiquement: par personne économiquement active dans l’agriculture.
13
C. Udry, J. Hoddinott, H. Alderman et L. Haddad.1995. Gender differentials in
farm productivity: implications for household efficiency and agricultural policy. Food
Policy, 20(5): 407-423; C. Udry. 1996. Gender, agricultural production, and the
theory of the household. Journal of Political Economy, 104(5): 1010-1046; P. Moock.
1976. The efficiency of women as farm managers: Kenya. American Journal of
Agricultural Economics: Proceedings Issue, 58(5): 831-835; et op. cit., note 9.
14
C. Udry, J. Hoddinott, H. Alderman et L. Haddad. 1995. Gender differentials in
farm productivity: implications for household efficiency and agricultural policy. Food
Policy, 20(5): 407-423; et C. Udry. 1996. Gender, agricultural production, and the
theory of the household. Journal of Political Economy, 104(5): 1010-1046.
15
Op. cit., note 9.
16
P. Moock. 1976. The efficiency of women as farm managers: Kenya. American
Journal of Agricultural Economics: Proceedings Issue, 58(5): 831-835.
17
Op. cit., note 9.
18
M. Rekha. 1995. Women, land and sustainable development: barriers to women’s access
to land. Rapports et publications du Centre international de recherche sur les
femmes (ICRW), Washington.
19
Op. cit., note 8.
20
A.R. Quisumbing. 1996. Male-female differences in agricultural productivity:
methodological issues and empirical evidence. World Development, 24(10): 1579-95.
21
FAO. 1989. Report on the global consultation on agricultural extension. Rome.
22
On trouvera une étude sur les aspects économiques de la maîtrise/éradication de
la mouche tsé-tsé dans L.T. Budd. 1999. DFID-funded tsetse and trypanosomosis
166
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
research and development since 1980. Vol. 2 Economic Analysis. Avant-projet préalable
à la publication. DFID; et dans CIPEA/LIRMA. 1988. Livestock production in tsetse
affected areas of Africa. Compte rendu d’une réunion qui s’est tenue du 23 au
27 novembre 1987, à Nairobi, Kenya. Deux volumes. On trouvera également des
renseignements très variés sur le site Internet du PLTA (www.fao.org/paat/html/
home.htm).
23
La trypanosomose transmise par la mouche tsé-tsé (ou glossine) se présente
uniquement en Afrique, mais d’autres organismes du genre trypanosome
produisent des maladies hors du continent africain. Il existe trois types principaux
de trypanosomoses transmises par la mouche tsé-tsé, et plus de 20 espèces de
mouches tsé-tsé. Entre 2 et 10 pour cent des mouches tsé-tsé sont porteuses de
trypanosomes infectieux pour les animaux, alors qu’environ 0,1 pour cent
seulement portent des trypanosomes infectieux pour l’homme.
24
J.C.M. Trail, K. Sones, J.M.C. Jibbo, J. Durkin, D.E. Light et M. Murray. 1985.
Productivity of Boran cattle maintained by chemoprophylaxis under trypanosomiasis risk.
ILCS Research Report No. 9. International Livestock Centre for Africa, Addis-
Abeba.
25
OMS. Rapport sur la santé dans le monde, 2000. Genève. La maladie, qui avait
pratiquement disparu entre 1960 et 1965, renaît aujourd’hui. Pour plus
d’informations concernant la maladie du sommeil, voir www.who.int/health-topics/
afrtryps.htm
26
A partir d’une prévalence de la trypanosomose de 30 pour cent, l’agriculture mixte
(culture-élevage) devient pratiquement impossible. Voir: B.S. Hursey et
J. Slingenbergh. 1997. The tsetse fly and its effects on agriculture in sub-Saharan
Africa. Revue mondiale de zootechnie, 84/85: 67-73.
27
B. Swallow. 1999. Impacts of trypanosomiasis on African agriculture. International
Livestock Research Institute, Nairobi.
28
L.T. Budd. 1999. DFID-funded tsetse and trypanosomosis research and development
since 1980. Vol. 2 Economic Analysis. Avant-projet préalable à la publication. DFID,
Londres.
29
M. Kamuanga, C. Antoine, A.-S. Brasselle, B.M. Swallow, G.D.M. d’Ieteren et
B. Bauer. 1999. Impacts of tsetse control on migration, livestock production,
cropping practices and farmer-herder conflicts in the Mouhoun Valley of southern
Burkina Faso. Exposé présenté à la 25e réunion du Comité scientifique
international de recherches et de lutte contre la trypanosomose (CSIRTC),
Mombasa, Kenya. Cité dans Budd, 1999. (Op. cit., note 28).
30
M. Gilbert, C. Jenner, J. Pender, D. Rogers, J. Slingenbergh et W. Wint. 1999. The
development and use of the Programme Against African Trypanosomiasis Information
System. Exposé préparé pour la conférence du Comité scientifique international de
recherches et de lutte contre la trypanosomose (CSIRTC), 27 septembre –
1er octobre 1999, Mombasa, Kenya.
31
FAO. 1998. Le coût de la trypanosomiase. Agriculture 21. Rome.
32
Q. Jihui et T. Tisue. 2000. Achievable breakthrough: viewpoint on the challenge of
creating tsetse-free zones in sub-Saharan Africa. IAEA Bulletin, 41/1. 47-50.
33
F.E. Brandl. 1988. Economics of trypanosomiasis control in cattle. Farming systems and
167
Situation par région
168
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
53
T. Sicular. 1988. Le plan et le marché dans le commerce agricole de la Chine.
Journal of Political Economy 96 (2): 383-87. Avril.
54
Op. cit., note 52.
55
L’Accord du Cycle de l’Uruguay sur l’agriculture prévoyait la réduction graduelle,
avec des taux différents pour les pays développés et pour les pays en
développement, sans élimination, toutefois, des subventions à l’exportation. Les
pays les moins développés sont exemptés des engagements concernant la
réduction des subventions à l’exportation.
56
W. Martin. 2002. Implication of reform and WTO accession for China’s
agricultural policies. Economies en transition. (à paraître)
57
Op. cit., note 43.
58
Op. cit., note 56.
59
Op. cit., note 50.
60
Op. cit., note 52; A. Park, H. Jin, S. Rozelle et J. Huang. Market emergence and
transition: transition costs, arbitrage, and autarky in China’s grain market. American
Journal of Agricultural Economics. (à paraître)
61
Bureau national de la statistique de Chine.
62
L. Brandt, J. Huang, G. Li et S. Rozelle. Les titres fonciers en Chine: faits, fictions et
problèmes. China’s Economic Review. (à paraître)
63
Ministère de l’agriculture. 2001. Rapport sur le développement agricole en Chine.
China’s Agricultural Press, Beijing.
64
L. Zhang, Y. Zhang, J. Huang et S. Rozelle. 2001. L’évolution des titres fonciers en
Chine au XXIe siècle. Document de travail. Centre des politiques agricoles de la
Chine, Académie des sciences de Chine, Beijing.
65
Op. cit., note 63.
66
M. Shen. Financial reforms and China’s rural economic performance. Dissertation,
Dept. of Economics, Université de Stanford, Stanford, Californie, Etats-Unis.
(thèse)
67
J. Huang et H. Ma. 1998. The 20-year reform and the role of agriculture in China:
capital flow from rural to urban and from agriculture to industry. Reform, 5: 56-63.
68
J. Stigliz et A. Weiss. 1981. Le rationnement du crédit dans le marché à carence
d’information. American Economic Review, 71(3): 393-410. Juin.
69
Cheng montre que, pour l’ensemble de la décennie 90, la mesure globale de
soutien (MGS) de la Chine a été négative. Voir G. Cheng. 2000. Impacts of WTO
Agreement on Agriculture on China’s agricultural development. China Economic Press,
Beijing. Ma soutient que les subventions fournies par le gouvernement à
l’agriculture, de la production à la consommation et à la commercialisation, ont été
inférieures à 2,3 pour cent de la production agricole en 1999. Il convient de noter
que la majeure partie de ces subventions servaient à maintenir un régime coûteux
d’achats contingentés de céréales et de coton de production intérieure, ainsi que
des subventions à l’exportation pour le maïs et le coton. Le régime d’achat fait
l’objet d’une élimination progressive, tandis que les subventions aux exportations
ont été éliminées le 1er janvier 2002. Même le plafond imposé sur la MGS pourrait
ne pas être contraignant, car il est peu probable que la Chine puisse se permettre
des dépenses bugétaires élevées au titre des subventions agricoles. Voir M. MA.
169
Situation par région
2001. Agricultural subsidies: the last stumbling block to China’s entry to the WTO.
Document de travail. Deutsche Bank, Région administrative spéciale de Hong-Kong.
70
Op. cit., note 52.
71
J. Huang et R. Hu. 2002. Les options de financement de la recherche agricole en
République populaire de Chine. Rapport de projet, Département du secteur agricole
et social, Banque asiatique de développement, Manille.
72
Ministère de l’agriculture. Rapport sur le développement agricole de la Chine, 2000.
China’s Agricultural Press, Beijing.
73
Sauf indication contraire, les estimations et projections macroéconomiques de
cette section proviennent du FMI. Perspectives de l’économie mondiale, décembre.
Washington.
74
Néanmoins, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes sont beaucoup moins
tributaires des importations de produits alimentaires que la plupart des autres pays
en développement: la part des produits agricoles dans le total des importations est
actuellement d’environ 25 pour cent en Afrique subsaharienne, 18 pour cent au
Proche-Orient et en Afrique du Nord et 8 pour cent dans la région Asie et
Pacifique.
75
La part de l’ensemble des pays en développement dans les exportations
mondiales de produits agricoles a chuté d’environ 35 pour cent dans les années
70 à 25 pour cent ces dernières années. Seules les régions Asie et Pacifique et
Amérique latine et Caraïbes ont réussi à préserver ou à accroître leur part du
marché mondial. La contrepartie de la diminution de la part de marché des pays en
développement a été une forte augmentation de celle des pays industriels, en
particulier l’UE. Au début des années 70, l’UE (15) exportait environ 30 pour cent
des exportations mondiales de produits agricoles et cette part est montée à
quelque 40 à 45 pour cent. L’essentiel de l’augmentation est dû à l’intensification
des échanges entre les pays membres de l’UE. Toutefois, même si l’on exclut le
commerce intrazone, les exportations de l’UE (15) représentent toujours 18 pour
cent du total mondial.
76
La présente analyse porte avant tout sur les produits primaires, mais la
diversification des exportations a été plus prononcée dans le cas des produits à
plus forte valeur ajoutée (voir La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture
1997, Chapitre spécial). Ce chapitre montre que dans la région Amérique latine et
Caraïbes, le ratio production agro-industrielle/PIB agricole était d’environ 40 pour
cent au milieu des années 90, contre 20 pour cent environ pour les autres régions
en développement. Une grande partie de cette production est destinée à
l’exportation. La région fournissait environ 12 pour cent des exportations
mondiales et absorbait environ 4 pour cent des importations mondiales de
produits alimentaires transformés en 1994. On y trouve des exemples
remarquables d’essor agro-industriel et d’expansion du commerce. Par exemple, la
production de jus de fruits tropicaux au Brésil a été multipliée par plus de 20 entre
le milieu des années 80 et le milieu des années 90. Dans le cas exemplaire du Chili,
la création d’une agro-industrie tournée vers l’exportation s’est appuyée non
seulement sur l’exportation de fruits frais, mais aussi sur la production de produits
transformés comme le vin et les conserves. L’industrie agroalimentaire argentine a
170
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
171
Situation par région
172
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Agricultural Policy Project discussion paper. Kiev, Ukraine, Iowa State University,
Institute for Policy Reform.
106
C. Csaki, Z. Lerman et S. Sotnikov. 2001. Farm debt in the CIS: a multi-country study
of the major causes and proposed solutions. World Bank Discussion Paper No. 424.
Washington.
107
Les estimations et projections macroéconomiques proviennent du FMI: World
Economic Outlook, décembre. Washington.
108
Les données fournies dans cette section proviennent de l’OCDE. Agricultural
Policies in OECD Countries: Monitoring and Evaluation. 2002.Paris.
173
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
CHAPITRE III
L’AGRICULTURE ET LES BIENS
COLLECTIFS MONDIAUX
10 ANS APRÈS LE SOMMET
DE LA PLANÈTE TERRE
175
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
I. Le rôle de l’agriculture et
de la terre dans la fourniture
de biens collectifs mondiaux
INTRODUCTION
Dix ans après le Sommet de Dix ans après la Conférence des Nations Unies sur l’environnement
la terre à Rio de Janeiro, le et le développement (CNUED) – également appelée «Sommet de la
Sommet mondial sur le planète Terre» ou «Rio 92» –, qui s’est tenue à Rio de Janeiro en
développement durable fera 1992, l’Afrique du Sud accueillera le «Sommet mondial sur le déve-
le point sur l’application loppement durable» à Johannesburg. Au Sommet de Rio, les diri-
d’Action 21. geants du monde entier ont adopté le programme Action 21 pour
parvenir à un développement durable au XXI e siècle. Au sommet de
Johannesburg, qui se tiendra en août-septembre 2002, l’attention
portera sur les principaux problèmes que pose à la communauté
mondiale la mise en application des différents chapitres d’Action 21,
et sur les principaux résultats qu’elle peut en attendre.
La FAO est l’organisme de coordination des travaux concernant
quatre chapitres d’Action 21, qui sont: Planification et gestion des
terres (Chapitre 10), Lutte contre le déboisement (Chapitre 11), Mise
en valeur durable des montagnes (Chapitre 13), et Développement
agricole et rural durable (Chapitre 14). Elle est aussi acteur principal
de la mise en œuvre de plusieurs autres chapitres du plan d’action,
notamment: Lutte contre la désertification et la sécheresse (Chapitre
12), Préservation de la diversité biologique (Chapitre 15), Océans et
mers (Chapitre 17), Eau douce (Chapitre 18) et Substances chimiques
toxiques (Chapitre 19), de même que pour la mise en œuvre de
certains accords multilatéraux sur l’environnement issus du Sommet
de Rio. Parmi ces accords, citons la Convention-cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Convention
sur la diversité biologique (CDB) et la Convention sur la lutte contre
la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse
et/ou la désertification, en particulier en Afrique 1.
Le concept de biens collectifs Un concept a pris de l’importance dans les débats sur le dévelop-
mondiaux prend de pement durable, qui ont préludé au Sommet de Johannesburg, celui
l’importance dans le débat des biens collectifs mondiaux, considéré de plus en plus comme un
sur le développement concept utile pour aborder les problèmes mondiaux d’environne-
durable. ment, et renforcer la volonté politique et le financement afin de
mieux coordonner les actions au niveau mondial. Une documenta-
tion abondante s’est constituée récemment sur divers aspects de ces
biens collectifs tels que la santé, le savoir, l’héritage culturel, la
stabilité financière, la paix et la sécurité 2, mais on a moins parlé de
leur importance dans le cadre de l’agriculture et des ressources
naturelles.
177
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
178
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Tableau 37
BIENS COLLECTIFS ASSOCIÉS AU VOLET «TERRE» D’ACTION 21, ET ÉTENDUE
DE LEURS RETOMBÉES
179
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
180
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
FAO/20565/M. MARZOT
Les forêts luxuriantes d’Homs intensité et des effets ressentis plus particulièrement dans de nombreux
en République arabe syrienne pays à faible revenu. Une fois régénérés, ces sols pourraient permettre
exigent une gestion et un
d’accroître la fixation du carbone et améliorer les conditions de vie des
contrôle judicieux
L’entretien des écosystèmes personnes menacées.
forestiers contribue à la
protection de la flore et de la Création de zones protégées d’importance mondiale. Les efforts pour
faune, à la diversité biologique
préserver la biodiversité ont principalement consisté à créer des zones
et à l’atténuation des
changements climatiques grâce protégées et des réserves. Selon des estimations récentes, les réserves du
à la fixation du carbone patrimoine naturel d’importance mondiale seraient passées à 131 mil-
lions d’hectares dans les pays développés et à 133 millions d’hectares
dans les pays en développement. Ces zones ont cependant été créées en
transformant des forêts naturelles d’arbres ou d’arbustes en réserves
plutôt qu’en remettant en état des terres dégradées.
181
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
182
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
• économie d’argent et de tra- du temps, et parce que les enne- exploitées, les terres agricoles
vail par l’absence de labou- mis des cultures ne sont plus peuvent restituer ce carbone au
rage; éliminés par le labour, les agri- sol sous forme de matière orga-
• réduction du ruissellement, culteurs qui adoptent cette mé- nique, par un processus que l’on
des inondations et de la pol- thode emploient au départ da- appelle piégeage ou fixation du
lution chimique des cours vantage d’herbicides, au lieu d’en carbone.
d’eau; utiliser moins. Après quelques
• meilleure approvisionne- années, cependant, l’améliora-
ment local en eau grâce à la tion des rendements doit nor-
réduction du ruissellement; malement compenser ces dé-
• réduction de l’ensablement penses supplémentaires. Finale-
des cours d’eau. ment, la lutte intégrée contre les
Le passage à l’agriculture de ravageurs leur permet de ré-
conservation oblige les agricul- duire considérablement l’emploi
teurs à acheter un matériel d’en- des herbicides, voire d’y renon-
semencement spécial ou à adap- cer complètement.
ter le matériel existant. Cette L’agriculture de conservation
méthode requerrant un emploi a encore un effet bénéfique. Les
minime de pesticides chimiques, végétaux sont constitués par une
les agriculteurs doivent appren- grande part de carbone et déga-
dre à lutter contre les ravageurs gent, lorsqu’ils se décomposent
et les maladies par les techni- ou brûlent, du dioxyde de car- 1
On trouvera un complément
ques de protection (PI) intégrée bone, le gaz à effet de serre qui d’information sur l’agriculture de
conservation à l’adresse Internet suivante:
qui font appel aux ennemis natu- contribue le plus, pris isolément, www.fao.org/ag/AGS/AGSE/agse_e/
rels des ravageurs. Cela prend au changement climatique. Mieux Main.htm
183
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
Des progrès ont été faits Développement des bases de connaissances. La constitution d’une
dans la connaissance et la documentation et l’enregistrement du savoir des agriculteurs sur la
préservation de la diversité diversité agrobiologique pourraient être considérés comme un autre
biologique exemple de bien collectif mondial. Les déclarations des Etats à la CDB
font penser qu’environ deux tiers des pays ont réalisé des études de
cas de ce genre (par exemple sur la pollinisation, les biotes des sols, la
12
gestion intégrée des paysages et les systèmes agricoles) .
184
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Exemple de technique
agricole de conservation dans
FAO/30003/T. FRIEDRICH
185
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
186
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
187
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
188
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
189
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
CONCLUSIONS
Dans le débat général sur les biens collectifs mondiaux, il convient de
s’intéresser davantage à ceux qui concernent la terre, au même titre
qu’à d’autres aspects qui ont jusqu’ici fait l’objet d’une attention plus
soutenue tels que la santé, le savoir, l’héritage culturel, la stabilité
financière, la paix et la sécurité. En raison du caractère mondial de ces
biens collectifs relatifs à la terre, il est justifié de leur consacrer des
moyens de financement accrus et de créer de nouveaux mécanismes
financiers à cet effet. Pour faire une place plus importante aux biens
collectifs mondiaux et coordonner les efforts à l’échelle mondiale pour
réduire la pauvreté, il faudrait créer des instruments, des politiques et
des programmes qui, tout en permettant la mise en œuvre effective du
volet «Terre» d’Action 21, contribuent à réduire la pauvreté.
On trouvera dans la section qui suit une étude plus approfondie du
nouveau mécanisme de financement de la fourniture de biens collectifs
mondiaux: le mécanisme pour un développement propre (MDP), issu
du Protocole de Kyoto sur le changement climatique mondial.
190
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
191
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
192
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
o
réchauffement de la planète d’environ 2 C, avec une zone d’incer-
titude entre 1 oC et 3,5 oC23. Sans une diminution des émissions de
gaz à effet de serre, le réchauffement de la planète se poursuivra.
Un nouveau rapport de l’Académie des sciences des États-Unis
énonce que le réchauffement dû à l’effet de serre et autres altérations
du système climatique causées par l’homme pourraient faire aug-
menter la possibilité d’événements climatiques importants et sou-
dains, à l’échelle régionale ou mondiale, dont les effets sont très
difficiles à estimer mais qui seront certainement irréversibles 24.
25
L’agriculture et la foresterie Le secteur de l’agriculture joue un rôle de premier plan dans les
contribuent aux changements changements climatiques – s’agissant à la fois de l’une des sources du
climatiques et en subissent problème et d’un destinataire de ses répercussions. Même sur la base
o
l’influence. des prévisions les plus modérées indiquant une hausse de 1,4 C de
la température, les conséquences prévisibles au niveau de l’infras-
tructure physique et socioéconomique, et pour l’agriculture, seront
graves, avec notamment:
• une diminution des disponibilités en eau pour les populations
situées dans les régions où les ressources en eau sont très limitées
(surtout dans les régions subtropicales);
• des dégâts aux établissements humains et aux structures bâties
par l’homme, dus à des précipitations beaucoup plus intenses et
à une élévation du niveau de la mer, avec notamment la
submersion des zones côtières et autres dégâts causés par des
tempêtes et des inondations;
• des risques pour la vie et la santé avec, par exemple, une
incidence accrue des maladies tropicales, la migration de maladies
tropicales vers des climats plus tempérés, une augmentation des
maladies transmises par l’eau et un accroissement de la mortalité
par stress dû à la chaleur.
Les effets des changements climatiques se feront probablement
sentir principalement dans les pays en développement en raison de
leur position géographique et de leur dépendance accrue vis-à-vis
du secteur agricole, particulièrement sensible aux conditions cli-
matiques.
Les concentrations croissantes de gaz à effet de serre sont liées
principalement à la combustion de combustibles fossiles et à la
production de ciment, activités concentrées en grande partie dans les
pays industrialisés. On estime en effet que ces pays sont responsables
d’environ 70 pour cent de toutes les émissions de gaz à effet de serre
produites par l’homme.
Les émissions agricoles sont, elles aussi, importantes, représentant
selon les estimations de 12 à 40 pour cent des émissions dues aux
26
activités anthropiques . Selon les estimations du GIEC, l’agriculture
et les pratiques forestières produisent environ 50 pour cent du
méthane total, 70 pour cent de l’oxyde d’azote et 20 pour cent du
27
dioxyde de carbone .
193
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
194
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Le Protocole de Kyoto appelle à abaissées, soit en réduisant le taux d’émission de gaz à effet de serre
la fois à une réduction des dans l’atmosphère, soit en augmentant le rythme auquel ces gaz sont
émissions de gaz à effet de serre retirés de l’atmosphère grâce à leur absorption par les puits, ces deux
et à une absorption accrue moyens étant considérés comme complémentaires. Le captage accru
dans les forêts et les sols. de carbone est donc reconnu comme un moyen grâce auquel les pays
peuvent compenser leurs émissions, par le biais de divers mécanis-
mes. Le plus intéressant, aux fins de la réduction de la pauvreté, est
le Mécanisme pour un développement propre (MDP).
Le MDP est un système établi à l’article 12 du Protocole de Kyoto,
par lequel les investisseurs des pays de l’Annexe B (pays industrialisés
ayant pris des engagements juridiquement contraignants en matière
de réduction des émissions) dont les émissions de gaz à effet de serre
sont supérieures aux niveaux d’engagement, peuvent obtenir des
crédits de carbone des pays en développement qui, en retour rédui-
sent leurs émissions ou renforcent leurs puits de carbone par exem-
ple par des mesures de conservation des forêts ou des investissements
dans des technologies propres35. En principe, le MDP favoriserait les
investissements des pays industrialisés dans des projets visant à
Exemple d’agroforesterie: la
culture du millet sous Acacia promouvoir le développement durable et le piégeage du carbone
albida au Mali dans les pays en développement36. Les coûts de réduction des
Les activités agroforestières émissions de carbone sont nettement moins élevés dans les pays en
contribuent à la fixation du développement que dans les pays industrialisés, ce qui est la base
carbone, tout en permettant
souvent d’améliorer les pour l’établissement du marché. Il est prévu que les paiements
revenus agricoles effectués aux pays en développement en contrepartie des droits
FAO/15859/R. FAIDUTTI
195
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
Aux termes du MDP, les pays en d’émission puissent être utilisés pour financer le développement
développement peuvent recevoir durable, bien que les règles d’un tel mécanisme ne soient pas encore
une compensation pour la clairement définies.
réduction des émissions de gaz à L’établissement du MDP a été controversé, tout comme le fait de
effet de serre et le piégeage accru permettre que la fixation résultant d’un changement d’affectation des
du carbone. terres puisse compenser les émissions de carbone en général. Les
principales objections ont été les suivantes:
• Il a été affirmé que ces compensations continueront à permettre
aux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de poursuivre
leurs pratiques polluantes, tout en freinant la croissance dans les
pays en développement.
• L’atténuation des changements climatiques par le biais de
nouveaux modes d’utilisation des terres favorisant le piégeage du
carbone est bien plus complexe et incertaine que les résultats
susceptibles d’être obtenus grâce à une réduction des émissions.
• Le carbone séquestré est volatil (il peut, par exemple, être rejeté
à nouveau dans l’atmosphère), tandis qu’une réduction des
émissions en permet une diminution permanente.
• Les activités de fixation sont difficiles à contrôler.
• Les activités de fixation donnent des résultats moins certains en
termes de réduction finale du carbone, car elles sont sujettes à des
facteurs naturels, autant qu’aux interventions humaines.
Les mécanismes du MDP Malgré les problèmes inhérents aux activités de piégeage basées sur
pour la compensation de la un changement d’affectation des terres, la recherche de moyens
fixation du carbone basée permettant d’atténuer les changements climatiques suscite un intérêt
sur l’utilisation des terres ne considérable, notamment en raison des faibles coûts en jeu et de la
sont pas encore clairement possibilité offerte de renforcer la durabilité des pratiques d’utilisation
définis, mais le reboisement des terres. En novembre 2001, les Accords de Marrakech ont été
et le boisement donnent signés par 178 pays; ils ont fixé les règles de base du fonctionnement
actuellement droit à du MDP et confirmé l’admissibilité des activités de reboisement et de
compensation. boisement, en excluant toutefois la conservation des forêts (déboise-
ment évité) et la séquestration du carbone dans le sol résultant
d’activités agricoles, du moins pour la première période d’engage-
ment s’achevant en 2012. Les Accords ont également fixé un plafond
à la limite maximale des crédits de réduction des émissions pouvant
être obtenus grâce à la fixation du carbone, soit environ 175 mégaton-
nes en équivalent dioxyde de carbone37.
Les événements récents montrent qu’au final la demande de crédits
d’émissions de carbone au titre du MDP pourrait être largement
inférieure aux prévisions initiales. Le retrait des Etats-Unis du Proto-
cole de Kyoto a réduit la demande potentielle de 40 à 55 pour cent,
selon les estimations. Un autre problème important susceptible de
faire fléchir la demande de réductions d’émissions de carbone tient à
la mesure dans laquelle la Fédération de Russie accédera au marché
en qualité de fournisseur, et à quel moment. Une arrivée pleine et
immédiate de ce pays sur le marché pourrait abaisser les prix d’un
196
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
197
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
La compensation du activités. Ces questions revêtent une grande importance sachant que
piégeage de carbone basé sur la plupart des pauvres de la planète sont des ruraux, dont la survie
l’utilisation des terres au est liée à des activités d’utilisation du sol. Pour comprendre quel
titre du MDP peut-elle pourrait être l’impact des programmes de paiement du carbone sur
également contribuer à la ces 800 millions de ruraux pauvres, il est nécessaire de considérer les
réduction de la pauvreté? modes d’utilisation des terres associés aux utilisateurs pauvres et
leurs répercussions en termes d’émissions de carbone, ainsi que les
coûts et les bienfaits privés et sociaux potentiellement liés à l’adoption
de pratiques favorisant la réduction des émissions et la séquestration
du carbone.
La relation entre la pauvreté et la gestion des ressources naturelles
a été largement étudiée et longuement débattue. La notion de
pauvreté comme cause première de la détérioration des ressources,
sous forme de déboisement et de dégradation des forêts et des sols
était à la base de bon nombre des accords issus du Sommet de la
CNUED en 1992. Toutefois, la recherche et l’expérience acquise ces
10 dernières années dans la mise en œuvre de programmes de ce
type ont montré qu’il n’existait pas de corrélation ou de lien de cause
à effet, clairs et sans équivoque, entre la pauvreté et la dégradation
des ressources.
Aux fins de l’analyse ci-après, les pratiques d’utilisation des terres
peuvent être distinguées entre celles qui ont un impact sur les puits
de carbone en surface, et notamment sur les forêts, et celles qui
influent sur l’absorption du carbone par le sol. Actuellement, au vu
42
des événements récents concernant le MDP, les activités forestières
ont pris un plus grand relief, même si le piégeage du carbone par le
sol est encore considéré comme important. Le cadre institutionnel et
les règles pour la gestion mondiale des changements climatiques sont
encore en pleine évolution, et le captage du carbone par le sol
pourrait donner droit à des crédits au titre du MDP dans les
prochaines périodes d’engagement.
198
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
199
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
Les paiements pour réduction de la pauvreté. Lorsque la fixation du carbone est basée sur
le piégeage du carbone l’utilisation des terres, ces paiements n’intéresseront pas nécessaire-
basé sur l’utilisation des ment les utilisateurs pauvres des terres; dans bien des cas, par
terres n’intéresseront pas exemple, les pauvres ne seront ni les plus compétitifs, ni les mieux
nécessairement les pauvres, placés parmi ceux qui sont susceptibles de pourvoir au piégeage du
à moins que des efforts carbone par le biais d’un changement d’affectation des terres. Toute-
spécifiques ne soient faits fois, l’inverse est vrai dans certains pays et dans certaines situations,
pour les identifier et les mais il s’agira de les définir plus clairement pour pouvoir élaborer des
faire entrer en jeu. programmes efficaces qui puissent permettre d’atteindre à la fois les
objectifs de séquestration de carbone et de développement. Pour cela,
il sera nécessaire de mieux comprendre les facteurs qui détermine-
ront la réponse potentielle des utilisateurs pauvres des terres et qui
renforceront leur compétitivité potentielle en tant que pourvoyeurs.
200
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
Figure 39
CADRE CONCEPTUEL DES DÉCISIONS CONCERNANT LA GESTION DES TERRES
Paramètres
socioéconomiques:
• Intégration des
Moyens d’existence: stratégie
marchés
• Technologies Activités
disponibles
• Infrastructure
• Droits de Utilisation
Utilisation des terres Production sans
propriété des terres pour
• Prix pour les services utilisation
la production
• Politiques environnementaux des terres
privée
Facteurs
environnementaux:
• Climat RÉSULTATS
• Qualité des sols
• Disponibilité de
l’eau Avantages privés Services
• Topographie
pour les ménages agricoles environnementaux
201
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
202
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
203
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
terres d’accroître leur productivité par des mesures dont ils étaient
jusque là dans l’ignorance ou qu’ils n’avaient pas la capacité d’adop-
ter. En alternative, ces paiements pourraient fournir aux utilisateurs
une compensation en cas de baisse de productivité liée à l’adoption de
pratiques favorisant le piégeage de carbone.
Dans d’autres cas, le Dans le premier cas, il pourrait s’agir de l’adoption de pratiques de
piégeage du carbone ne culture sans labour ou à faible labour. Avec le temps, l’aboutissement
comporte pas de changement est souvent une productivité agricole accrue et des revenus nets plus
au niveau des moyens élevés pour les agriculteurs. Dans ce cas, les agriculteurs tirent un
d’existence, mais requiert double avantage des pratiques de piégeage: ils bénéficient à la fois des
simplement l’adoption de paiements reçus pour procéder aux changements et de l’améliora-
pratiques différentes, par tion des conditions du milieu dans lequel ils opèrent – celle-ci
exemple de nouvelles déterminant une meilleure productivité des terres. Une raison im-
pratiques agricoles ou portante, pour laquelle les agriculteurs démunis ne prennent pas
forestières. de telles mesures, est leur incapacité d’effectuer des investissements
comportant des coûts à brève échéance pour des bénéfices à long
terme. Dans les groupes à faible revenu, le coût de l’accès au capital
par diverses formes de crédit est généralement supérieur à celui que
les groupes à revenu élevé doivent supporter, ce qui ne leur permet
pas d’opérer les investissements voulus. Les paiements des services de
piégeage du carbone constituent un moyen intéressant pour réduire
le coût du capital pour les utilisateurs des terres à faible revenu. Ici
encore, la question clé est la mesure dans laquelle les paiements sont
structurés pour permettre aux producteurs de surmonter cet obsta-
cle à l’investissement. Les paiements, qui n’apportent pas un capital
suffisant pendant la phase initiale d’adoption de pratiques de pié-
geage par l’utilisation des terres, risquent d’être dénués d’intérêt
pour les producteurs défavorisés.
Le paiement compensatoire L’adoption de nouvelles pratiques de gestion des terres se traduit
du piégeage de carbone peut souvent par une augmentation des besoins en main-d’œuvre, soit au
permettre aux agriculteurs de niveau de l’apport global, soit en termes de localisation dans le temps.
surmonter leurs contraintes Le coût de substitution des effectifs est un autre élément déterminant
en capital en adoptant des de la disponibilité des utilisateurs à effectuer des changements
pratiques plus durables dont d’affectation des terres à des fins de piégeage du carbone. Ceux-ci
ils tireront avantage à longue pourraient être peu disposés à adopter de telles pratiques, même s’ils
échéance. en obtiennent un accroissement global de productivité, s’ils ne sont
pas en mesure de satisfaire les besoins en effectifs ou si les bénéfices
qu’ils tirent de cet engagement de main-d’œuvre sont inférieurs à
ceux qu’ils pourraient obtenir ailleurs. Quant aux implications pour
les utilisateurs pauvres des terres, les effets pourraient être contradic-
toires. D’un côté, pour les démunis, les coûts de substitution relatifs
à la main-d’œuvre pourraient être plutôt faibles, considérant le
potentiel limité en effectifs à engager dans des activités hautement
productives. Cela indiquerait que les utilisateurs pauvres des terres
seraient disposés à consacrer de la main-d’œuvre à des activités de
piégeage, à un moindre coût. De l’autre, ces usagers pauvres auront
204
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
205
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
FAO/17523/G. BIZZARRI
Travailleurs dans une pépinière ses. Un modèle de simulation des coûts différentiels de réduction du
forestière au Pakistan carbone par le biais de changements d’affectation des terres, établi par
En plantant des arbres sur des Mc Carl et al., révèle que les stratégies les moins onéreuses prévoient en
terres dégradées, les
agriculteurs peuvent s’assurer premier lieu la séquestration du carbone et, dans une certaine mesure,
44
des revenus supplémentaires le reboisement, la fertilisation et l’utilisation de fumier .
si cette pratique génère des Les coûts de réduction du carbone varient aussi en grande partie
crédits de carbone négociables
selon les différents types de changements d’affectation des terres.
Pour le piégeage du carbone par la voie de la foresterie, en Amérique
latine, les coûts estimatifs vont de moins de 1 dollar EU la tonne à
45
30 dollars EU la tonne . Parmi les activités fondées sur la foresterie,
celles qui prévoient la plantation d’essences à croissance rapide en
peuplements homogènes dans des conditions agroclimatiques favo-
rables ont généralement le meilleur potentiel de production de
bénéfices en termes de séquestration à bas coût et à brève échéance.
Cela a fait naître quelques inquiétudes quant à la capacité potentielle
des programmes de paiement du carbone de stimuler des projets de
plantation forestière à grande échelle, qui pourraient mettre à l’écart
les petits utilisateurs des terres et avoir des répercussions négatives
sur d’autres services environnementaux, notamment ceux touchant
46
la biodiversité . Ce risque a toutefois été spécifiquement pris en
compte au moment de l’élaboration du MDP, qui prescrit des objectifs
de développement durable et l’atténuation des changements climati-
ques. Les règles du MDP devraient donc mettre en évidence l’impor-
tance de l’identification et de la promotion d’activités d’utilisation des
terres qui produisent des bienfaits croisés avec d’autres services
206
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
207
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
Continuité
Le carbone emmagasiné peut La continuité de la fixation du carbone comme moyen pour atténuer
être rejeté par effet du les changements climatiques constitue un sujet de préoccupation
déboisement ou à la suite parce que les changements d’affectation des terres effectués à des fins
d’un retour aux anciennes de piégeage du carbone sont réversibles, et que le carbone capturé
pratiques d’utilisation des peut être rejeté si les pratiques de gestion sont modifiées par la suite.
terres. La continuité du En outre, les écosystèmes ont une capacité de stockage du carbone
piégeage constitue un sujet limitée – ils atteignent un point de saturation au-delà duquel le
de préoccupation. carbone ne peut plus être emmagasiné. D’après les estimations, pour
le carbone capturé dans le sol par le biais de changements dans les
façons culturales, le seuil de saturation est généralement atteint au
bout d’une vingtaine d’années, tandis qu’en cas de fixation axée sur
la forêt le délai de saturation est plus long. Le potentiel de réversibilité
et de saturation des activités de séquestration pourrait constituer une
sorte de facteur de réduction appliqué au prix payé pour ces services,
selon la durée de la période précédant la saturation et le risque perçu
49
d’un renversement de tendance . D’autre part, ces facteurs soulè-
vent des questions importantes quant à la façon dont les paiements
devraient être structurés pour favoriser le maintien des stocks de
carbone dans les zones saturées, ou pour empêcher un renversement
de tendance par des changements dans les pratiques d’utilisation des
terres. Une fois que les utilisateurs des terres auront atteint le point
de saturation du piégeage, ils cesseront probablement de soumettre
ces zones à un régime d’utilisation des terres favorisant la fixation du
carbone, à moins qu’ils n’en tirent des avantages privés suffisants pour
justifier les coûts supportés. Dans le cas contraire, soit des paiements
pour le stockage seront demandés, soit le montant de la contrepartie
pour la fixation du carbone sera considérablement réduit. De la
même façon, la valeur des efforts de piégeage comportant un risque
de renversement de tendance élevé sera probablement considérée
comme inférieure.
Les inquiétudes concernant la continuité du piégeage pourraient
déterminer un abaissement des paiements prévus pour les services de
séquestration assurés par les pauvres, si ceux-ci sont considérés
comme susceptibles d’abandonner les pratiques de fixation. Cela
pourrait bien être le cas, sachant que la nécessité pour les pauvres de
se prémunir contre les risques de consommation est majeure, et leur
capacité d’y parvenir plus limitée. Comme on l’a vu plus haut, la
liquidation des actifs naturels est un moyen couramment utilisé pour
faire face aux situations de crise imprévues, et les prestataires de
services de fixation du carbone sont donc davantage susceptibles
d’abandonner les pratiques de piégeage en l’absence d’autres méca-
nismes d’assurance. Cela pourrait se traduire par un abaissement des
paiements versés aux pauvres pour le piégeage du carbone, ou par
leur exclusion du marché en tant que prestataires de ce service.
208
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
209
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
Coûts d’opération
51
Les coûts de la mise en Le niveau élevé des coûts d’opération associés à des prestataires
œuvre et du suivi des pauvres de services de fixation du carbone constitue un obstacle
programmes de fixation du notable à leur participation aux marchés du carbone. Ces coûts
carbone augmentent lorsque tiennent à la faible échelle à laquelle les utilisateurs pauvres des terres
des petits exploitants opèrent et à un degré d’incertitude plus élevé concernant leurs droits
pauvres sont concernés. de propriété sur les terres. Ces utilisateurs sont en effet souvent
dépourvus de droits sûrs et inaliénables sur leurs actifs fonciers, ou
bien opèrent dans le cadre de systèmes de gestion collective qui
requièrent une capacité de coordination de groupe pour pouvoir
introduire des changements. D’autre part, les droits de propriété
applicables à une terre donnée peuvent être de divers types, avec par
exemple des droits sur les arbres, sur les ressources en eau et sur le
ramassage des résidus de récolte. Les pauvres peuvent n’avoir accès
qu’à un seul de ces droits de propriété pour une parcelle de terre
donnée, et souvent uniquement à titre officieux. Ces facteurs se
traduisent par des coûts bien plus élevés pour l’introduction de
changements d’affectation des terres à des fins de piégeage du
carbone et par un degré d’incertitude accru quant à la capacité de
fournir des services de fixation du carbone.
Les coûts relatifs à l’identification, à la négociation, à l’établissement
d’un contrat et l’exécution des paiements pour les services de pié-
geage sont bien entendu bien plus élevés lorsqu’il s’agit de petits
producteurs, géographiquement dispersés et opérant dans des con-
ditions agroécologiques et institutionnelles hétérogènes. La réduc-
tion des coûts d’opération associés au paiement de la fixation du
carbone (ou d’un autre type de service environnemental) est une
question importante qui doit être résolue pour que les pauvres
puissent tirer parti de ces programmes.
Il sera nécessaire de coordonner et de renforcer la fourniture de
services de fixation du carbone au niveau des groupes de propriétai-
res fonciers pauvres afin que ceux-ci puissent participer efficacement
aux marchés du carbone. Les transactions de carbone peuvent être
210
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
CONCLUSIONS
La participation des La présente analyse laisse à penser que les utilisateurs pauvres des
pauvres requiert des efforts terres ne sont pas susceptibles de devenir les bénéficiaires de paie-
particuliers, mais peut ments pour des crédits de carbone, sans des efforts concertés en
contribuer à la réalisation termes de renforcement des capacités institutionnelles et de l’infor-
des objectifs d’Action 21. mation. Même là ou de telles mesures sont prises, les paiements pour
des changements d’affectation des terres à des fins de piégeage du
211
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
212
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
NOTES
1
Dans la présente section, on parlera du volet «Terre» pour désigner les Chapitres
10 à 15 d’Action 21.
2
Voir, par exemple, I.Kaul, I. Grunberg et M.A. Stern. 2000. Global public goods,
Oxford University Press, Oxford, Royaume-Uni. Cet ouvrage accorde peu de place
aux biens collectifs mondiaux se rapportant à l’agriculture et à la sécurité
alimentaire, à l’exception d’une brève description de Geoffrey Heal dans un
chapitre consacré aux ressources naturelles et aux biens collectifs mondiaux.
3
La fumée émise par une usine est un exemple d’externalité négative, tandis que
pour un arboriculteur, la pollinisation de ses arbres par les abeilles d’un apiculteur
voisin serait une externalité positive.
4
L’éclairage public et les forces armées sont deux exemples classiques de biens
collectifs.
5
L’œuvre de Paul Samuelson qui a fait école. «La théorie pure des dépenses
publiques» (Review of Economics and Statistics, novembre 1954, p. 387-389) contient
les bases d’une définition des biens collectifs. Samuelson a défini en premier lieu
deux des caractéristiques des biens collectifs: la non-exclusion et la non-rivalité. La
non-exclusion signifie qu’une fois le bien produit, ses avantages sont indivisibles et
les personnes qui ne paient pas ne peuvent être exclues de sa consommation. On
pourrait citer à titre d’exemple les services récréatifs qu’offrent les paysages
ruraux. La non-rivalité indique que la consommation d’un bien collectif par une
personne ne diminue pas les possibilités de consommation par d’autres personnes.
6
Op. cit., note 1.
7
Voir dans La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2001, le
développement concernant les aspects économiques des ravageurs des plantes et
des maladies animales transfrontières.
8
Programme des Nations Unies pour l’environnement. 2000. Perspectives mondiales
en matière d’environnement 2000 (disponible sur: www.grid.unep.ch/geo2000/
english/index.htm).
9
National Center for Environmental Research.1999 Progress Report: Estimating the
cost of carbon sequestration in global forest (disponible sur: http://es.epa.gov/ncerqa/
progress/grants/98/deci/sohngen99.html).
10
Is international agricultural research a global public good? (La recherche agricole
internationale est-elle un bien collectif mondial?) Discours de Robert Picciotto,
Directeur général, Operations Evaluation, Banque mondiale. Washington
(disponible sur: www.worldbank.org/html/cgiar/publications/icw00/rpspeech.pdf).
11
Ruttan, V.W. 2000. The Continuing Challenge of Food Production, Environment,
42: 25-30.
12
UNEP/CBD/COP/5/INF/10 (disponible sur: www.biodiv.org/doc/meetings/cop/cop-
05/information/cop-05-inf-10.en.pdf).
13
Esquinaz-Alcazar, P. 1998. Farmers’ rights. Dans R.E. Evenson, D. Gollin et
V. Santaniello, éds. Agricultural values of Plant Genetic Resources; CABI, Wallingford,
Royaume-Uni.
14
Accord conclu pour la protection des ressources phytogénétiques, FAO, L’actualité,
Rome (disponible sur: www.fao.org/nouvelle/2001/0010703-f.htm).
213
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
15
Commission des Nations Unies pour le développement durable, 2000 (disponible
sur: www.un.org/documents/ecosoc/cn17/2000/ecn172000-2.htm).
16
Panayotou, T. 2000. Globalisation and environment. Centre pour le
développement industriel (CDI) Document de travail n° 53, juillet 2000, Harvard
University, Cambridge, Massachusetts.
17
Nations Unies. 2002. Projet de conclusions et décisions de la Conférence
internationale sur le financement du développement, Consensus de Monterrey,
Assemblée générale des Nations Unies, 30 janvier 2002, A/AC.257/L.13.
18
W. Beckerman. 1995. Small is stupid – blowing the whistle on the greens. Duckworth,
Londres; The state of humanity. J. L. Simon. 1995. Blackwell, Cambridge,
Massachusetts, Etats-Unis.
19
P.R. Ehrlich et A.H. Ehrlich. 1996. Betrayal of science and reason – how anti-
environmental rhetoric threatens our future. Island Press, Washington; N. Meyers et
J. Simon 1994. Scarcity or abundance? A debate on the environment. W.W. Norton,
New York, Etats-Unis.
20
Committee on Abrupt Climate Change, Ocean Studies Board, Polar Research
Board, Board on Atmospheric Sciences and Climate, National Research Council.
2001. Abrupt climate change: inevitable surprises. National Academy Press,
Washington; National Research Council (NRC). 2001. Climate change science: an
analysis of some key questions. National Academy Press, Washington; Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). 2001. The science
of climate change 2001. Rapport du Groupe de travail I (disponible sur:
www.usgcrp.gov/ipcc/default.html).
21
Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ). 2001. On track
towards climate protection. Eschborn, Allemagne.
22
Troisième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC), 2001. Climate change 2001: impacts, adaptations, and
vulnerability. Rapport du Groupe de travail II (disponible sur: www.usgcrp.gov/ipcc/
default.html).
23
Op. cit., note 21.
24
Op. cit., note 20.
25
Par agriculture, selon la définition de la FAO, on entend à la fois la production
agricole, les forêts et les pêches.
26
J.M. Antle et B. McCarl. 2001. The economics of carbon sequestration in
agricultural soil. Dans T. Tietenberg et H. Folmer. International yearbook of
environmental and resource economics, Vol. VI. Cheltenham, Royaume-Uni, et Edward
Elgar Publishing, Northampton, Massachusetts, Etats-Unis.
27
Op. cit., note 22.
28
Ibid.
29
R. Lal, J.M. Kimble, R.F. Follett et C.V. Cole. 1998. The potential of US cropland to
sequester carbon and mitigate the greenhouse effect. Ann Arbor Press, Chelsea,
Michigan, Etats-Unis.
30
R. Tipper. 1997. Mitigation of greenhouse gas emissions by forestry: a review of
technical, economic and policy concepts. Document de travail, Institute of Ecology and
Resource Management, Université d’Edinburgh, Ecosse. Une étude des pratiques
d’aménagement des sols susceptibles d’accroître la fixation du carbone dans le sol
214
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2002
figure dans Soil carbon sequestration for improved land management practices. Rapport
sur les ressources en sols du monde no 96, FAO. 2001.
31
R.K. Dixon, J.K. Winjum, K.J. Andrasko, J.J. Lee et P.E. Schroeder. 1994. Integrated
systems: assessment of promising agroforest and alternative land-use practices to enhance
carbon conservation and sequestration. Climatic Change, 27: 71–9.
32
Op. cit., note 29.
33
R. Tipper, éd.1998. Assessment of the cost of large scale forestry for CO2 sequestration:
evidence from Chiapas, Mexico. International Energy Authority Greenhouse Gas &
R&D Programme (disponible sur: www.eccm.uk.com/climafor/publication.html).
34
M. Grubb, C. Vrolijk et D. Brack. 1999. The Kyoto Protocol: A guide and assessment.
Earthscan, Londres.
35
L. Olsson et J. Ardö. 2001. Soil carbon sequestration in degraded semiarid agro-
ecosystems – perils and potentials. Ambio. (sous presse)
36
K. Brown et D.W. Pearce, éds. 1994. The causes of deforestation, UCL Press,
Londres.
37
Un montant égal à 1 pour cent des émissions de l’année de référence (1990) des
pays de l’Annexe B, multiplié par cinq. Black-Arbelaez. 2002. Applying CDM to
biological restoration projects in developing nations: key issues for policy makers and
project managers (disponible sur: www.gefweb.org/documents.pdf).
38
Op. cit., note 37.
39
R. Nasi, S. Wunder et J.J. Campos. 2002. Forest ecosystem services: can they pay our
way out of deforestation? Document de travail préparé pour la Table ronde du FEM
sur la foresterie, New York, 11 mars 2002 (disponible sur: www.gefweb.org/
documents.pdf); S. Bass, O. Dubois, J. Ford, P. Moura-Costa, M. Pinard, R. Tipper
et C. Wilson. 1999. Rural livelihoods and carbon management. An issue paper. Rapport
du Workshop on the implication of carbon offset policies for the rural poor and
landless, Edinburgh, Royaume-Uni, 20-21 septembre 1999 (disponible sur:
www.ecosecurities.com ou www.ecce.uk.com).
40
Pour de plus amples informations, voir le projet sur le site Web
(www.eccm.uk.com/scolelte/index.html).
41
Communication personnelle, Louise Aukland Ecosecurities.
42
Les notions de boisement et de reboisement n’ont pas encore été définies aux
termes du MDP, et pourraient donc couvrir des activités telles que la réversion de
la dégradation des forêts ou l’expansion des superficies consacrées à
l’agroforesterie.
43
S. Wunder. 2001. Poverty alleviation and tropical forests-what scope for synergies? World
Development, 29(11): 1817–1833.
44
B.A. McCarl et B.C. Murray. 2001. Harvesting the greenhouse: comparing biological
sequestration with emissions offsets. Department of Agricultural Economics, Texas
A&M University, College Station, Texas, Etats-Unis.
45
Op. cit., note 37.
46
Ibid.
47
Op. cit., note 26.
48
FAO. 2001. Two essays on socio-economic aspects of soil degradation. Etude FAO:
Développement économique et social no 149. Rome.
49
Op. cit., note 44.
215
L’agriculture et les biens collectifs mondiaux 10 ans après le Sommet de la planète Terre
50
Op. cit., note 26.
51
Les coûts d’opération sont les coûts d’établissement d’un contrat et couvrent à la
fois les frais relatifs à la rencontre entre les acheteurs et les vendeurs, les frais de
négociation et les frais de suivi et d’exécution du contrat.
216
TABLEAU
ANNEXE
La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2001
219
Tableau Annexe
220
Chapitres spéciaux
La situation mondiale de l’alimentation
et de l’agriculture
La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture présente chaque année, depuis 1957,
après ses rapports de conjoncture mondiale et régionale, une étude spéciale sur un ou
plusieurs sujets permanents relevant du domaine de la FAO. Les thèmes traités sont les
suivants:
221
Tableau Annexe
1971 La pollution des eaux et ses effets sur les ressources biologiques aquatiques et sur
les pêches
1972 éducation et formation en matière de développement
Comment accélérer la recherche agricole dans les pays en développement
1973 L’emploi agricole dans les pays en développement
1974 Population, approvisionnement alimentaire et développement agricole
1975 La Deuxième décennie des Nations Unies pour le développement: examen et
évaluation à mi-terme
1976 Energie et agriculture
1977 Situation des ressources naturelles et de l’environnement au regard de
l’alimentation et de l’agriculture
1978 Problèmes et stratégies des régions en développement
1979 La foresterie et le développement rural
1980 Les pêches maritimes à l’ère des nouvelles juridictions nationales
1981 Le paupérisme rural dans les pays en développement et les moyens d’y remédier
1982 La production animale: aperçu mondial
1983 La femme dans le développement agricole
1984 Urbanisation, agriculture et systèmes alimentaires
1985 Consommation d’énergie en agriculture
Aspects écologiques de la production alimentaire et agricole
Commercialisation
1986 Le financement du développement agricole
1987-88 Nouvelles priorités de la science et de la technologie agricoles dans les pays en
développement
1989 Développement durable et aménagement des ressources naturelles
1990 Ajustement structurel et agriculture
1991 Politiques et problèmes agricoles: leçons des années 80 et perspectives pour les
années 90
1992 Pêches maritimes et droit de la mer: 10 ans de mutation
1993 Politiques de l’eau et agriculture
1994 Développement forestier et grands dilemmes
1995 Le commerce agricole: à l’aube d’une ère nouvelle?
1996 Les dimensions macroéconomiques de la sécurité alimentaire
1997 Les industries agroalimentaires et le développement économique
1998 Les revenus ruraux non agricoles dans les pays en développement
2000 L’alimentation et l’agriculture dans le monde: enseignements des 50 dernières
années
2001 Impact économique des ravageurs des plantes et des maladies animales
transfrontières
222
TITRES CHOISIS
223
Tableau Annexe
TITRES CHOISIS
115 Design of poverty alleviation strategy in rural areas (R. Gaiha, 1993)
110 Agricultural sustainability: definition and implications for agricultural and trade policy
(T. Young, 1992)
107 Land reform and structural adjustment in sub-Saharan Africa: controversies and guidelines
(J.-Ph. Platteau, 1992). Version française: Réforme agraire et ajustement structurel en Afrique
subsaharienne: controverses et orientations
105 The role of public and private agents in the food and agricultural sectors of developing countries
(L.D. Smith et A. Thomson, 1991)
104 Structural adjustment policy sequencing in sub-Saharan Africa (L.D. Smith et N. Spooner, 1991)
103 The impact of structural adjustment on smallholders (J.-M. Boussard, 1992)
100 Structural adjustment and household welfare in rural areas - a micro-economic perspective
(R. Gaiha, 1991)
99 Agricultural labour markets and structural adjustment in sub-Saharan Africa (L.D. Smith, 1991)
98 Institutional changes in agricultural products and input markets and their impact on agricultural
performance (A. Thomson, 1991)
90 The impact of stabilization and structural adjustment policies on the rural sector - case-studies of
Côte d’Ivoire, Senegal, Liberia, Zambia and Morocco (P. Salin et E.-M. Claassen, 1991)
Autres titres
• Pespectives on agriculture in transition: analytical issues, modelling approaches and case study results
(W.R. Poganietz, A. Zezza, K. Frohberg et K.G. Stamoulis, eds., 2001)
• Food, agriculture and rural development: current and emerging issues for economic analysis and
policy research (K.G. Stamoulis, éd., 2001)
• Integration of sustainable agriculture and rural development issues in agricultural policy. Proceedings
of FAO/Winrock Workshop, May 1995. (S.A. Breth, ed., Winrock International, 1996)
• Halting degradation of natural resources Is there a role for rural communities? (J.-M. Baland et
J.-P. Platteau, FAO-Oxford University Press, 1996)
Mél.: [email protected]
Tél.: (39) 06 57051
Télécopie: (39) 06 5705 3360
224
SÉRIE DE DONNÉES CHRONOLOGIQUES POUR
SOFA 2002 – CD-ROM
Mode d’emploi
La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2002 est publiée avec un cédérom
qui contient des séries de données chronologiques concernant plus de 150 pays; un
logiciel FAOSTAT TS permet d’accéder à ces données.
FAOSTAT TS
Le logiciel FAOSTAT TS permet un accès rapide et simple aux bases de données de
séries chronologiques, agencées par année. Toute personne, même lorsque l’ordinateur
ne lui est pas familier, peut se servir de FAOSTAT TS. Aucun tableur, aucun autre
programme de traitement de graphiques ou de bases de données n’est requis. FAOSTAT
TS est piloté par des menus qui ne sont soumis à aucune commande spéciale. Les
utilisateurs peuvent consulter et imprimer graphiques et tableaux, tracer des graphiques
multilignes, ajuster des courbes de tendance et exporter des données vers d’autres
programmes. FAOSTAT TS est trilingue (anglais, espagnol et français) et propose des
menus standard.
Le logiciel FAOSTAT TS appartient au domaine public et peut être distribué
gratuitement. Cependant, les fichiers de données qui accompagnent le logiciel sont la
propriété de la FAO, les utilisateurs sont donc tenus de citer la source FAO. La FAO ne
peut fournir qu’une aide très limitée aux utilisateurs et ne peut, en aucun cas, répondre
aux utilisateurs qui modifieraient le logiciel ou les données. La FAO dégage toute
responsabilité quant aux adaptations qui pourraient être faites du logiciel ou des
données.
Installation
Avant d’exploiter FAOSTAT TS, il faut installer le logiciel et les fichiers des données sur
le disque dur et ouvrir une session DOS.
• Pour installer le fichier D: dans le fichier C:
- insérer le cédérom dans l’unité de lecture D
225
Tableau Annexe
Accès à FAOSTAT TS
• Pour démarrer le logiciel FAOSTAT TS lorsque l’on n’est pas déjà à l’intérieur du
fichier C:\SOFA02 (ce qui est automatique lorsqu’on vient de compléter l’installation):
- Il convient d’appeler ce fichier (en tapant CD SOFA02 puis ENTRÉE).
- Devant l’invite du répertoire du SOFA02, taper SOFA02 et ENTRÉE.
On verra apparaître un titre graphique, suivi du menu principal.
Si le logiciel FAOSTAT TS ne démarre pas, ou si le graphique ne se forme pas correctement,
ou encore si les menus sont difficiles à lire, l’ordinateur utilisé pourrait ne pas être
compatible avec les fonctions implicites de FAOSTAT TS. L’adoption d’une ligne de
commande peut être utile. On peut essayer de faire démarrer FAOSTAT TS avec le
paramètre-E pour désactiver son recours à la mémoire commutée (taper SOFA02-F). On
peut aussi commander l’utilisation d’un mode particulier de graphique ou de texte en
tapant le nom qui servira de paramètre (par exemple, EGA imposera l’utilisation de
graphiques sur le mode EGA).
Choix de la langue
• La langue initiale de FAOSTAT TS est l’anglais. Pour passer à la langue française ou
espagnole, il faut:
- aller au menu FICHIER (File);
- sélectionner LANGUE (language) à l’aide de la touche flèche (↓) et appuyer sur
ENTRÉE;
- sélectionner la langue choisie et appuyer sur ENTRÉE.
La langue choisie restera la langue implicite du logiciel, jusqu’à ce que l’utilisateur en
sélectionne une autre.
226
Touche Action
Aide
• Une aide relative au contexte apparaît en bas de l’écran pour chaque image.
Appuyer sur F1 pour plus de détails sur une option choisie grâce au curseur
lumineux.
• Sélectionner AIDE dans le menu principal pour accéder aux informations. Le menu
AIDE donne accès, à son tour, à des informations préliminaires sur le logiciel, sur les
différentes aides et sur le sommaire d’À PROPOS.
• Les options du menu AIDE ouvrent les mêmes fenêtres d’aide que lorsqu’on appuie
sur la touche F1, sur une image quelconque du menu:
- l’option FAOSTAT TS visualise la page d’aide introductive;
- l’option SUJETS fournit la table des matières des aides;
- l’option À PROPOS visualise des informations succinctes sur le programme.
227
Tableau Annexe
228
et sélectionner l’imprimante dans le menu. L’impression est seulement une copie de
l’écran; par conséquent, sa qualité est limitée.
• Pour sauver un graphique et l’imprimer par la suite, ou pour le visualiser, taper S.
L’image graphique sera enregistrée dans le format bitmap PCX. On peut employer
le programme PRINTPCX ou d’autres logiciels pour visualiser ou imprimer par la
suite des images multiples. PRINTPCX permet également de convertir en noir et
blanc les images PCX en couleurs pour une insertion appropriée dans un document
de traitement de texte.
Point de vue
• Si l’on veut passer de l’affichage d’une série chronologique à l’affichage d’un profil
de pays ou de rubriques pour une année déterminée, sélectionner POINT DE VUE
dans le menu GRAPHIQUE. Si l’on sélectionne VISUALISE dans le menu GRA-
PHIQUE, le profil sera tracé. Le profil initial affiché correspond aux données de la
dernière année enregistrée. Pour changer l’année, utiliser les touches (↑↓). Pour
l’aide, appuyer sur F1.
• Pour obtenir le tableau d’un profil (profil de données de pays), on peut choisir soi-
même les tableaux ou bien laisser FAOSTAT TS classer les pays selon les données
correspondantes en ordre décroissant.
Un profil peut montrer au maximum 50 rubriques. En sélectionnant ÉLÉMENTS
SUPÉRIEURS au lieu d’ÉLÉMENTS SÉLECTIONNÉS, FAOSTAT TS classera les
données chiffrées contenues dans le fichier en tableaux ou en colonnes.
Visualisation de tableaux
• Le menu TABLEAU permet de visualiser des données en tableaux et de définir des
sous-ensembles de tableaux qui pourront être sauvés et exportés vers d’autres
programmes:
229
Tableau Annexe
Séries de données
• L’option DONNÉES des AXES dans le menu TABLEAU visualise la dernière série
de données sélectionnées, y compris le sommaire des statistiques. Cette série est
utilisée pour tracer un graphique. Pour modifier les séries, on doit effectuer une
nouvelle sélection dans le menu DONNÉES.
• Les DONNÉES peuvent être également incorporées dans un graphique en tapant
la lettre A. Si l’on a tracé plus d’une série, la dernière seulement sera visualisée. Le
nombre d’années et de données chiffrées que l’on veut faire ressortir peut être
adapté grâce à l’option LIMITES dans le menu GRAPHIQUE.
• Pour visualiser des profils par pays ou par rubriques et des statistiques, sélectionner
POINT DE VUE dans le menu GRAPHIQUE. On peut rapidement afficher une
liste des tableaux qui présentent les données chiffrées les plus élevées (par exemple,
les pays où la consommation alimentaire est la plus forte) en sélectionnant un profil
de tableau dans POINT DE VUE et sélectionnant l’option ÉLÉMENTS SUPÉ-
RIEURS. On sélectionnera ensuite DONNÉES des AXES au menu TABLEAU pour
visualiser la liste, ou bien on sélectionnera VISUALISER au menu GRAPHIQUE
pour tracer un diagramme.
Données tendancielles
• Si, dans le menu DONNÉES, l’option ADAPTER a été sélectionnée pour tracer une
tendance chronologique, les données chiffrées indiquant la tendance pourront être
visualisées avec l’option DONNÉES DE TENDANCE. Les statistiques des séries
originelles et des tendances, ainsi que les valeurs résiduelles seront incluses. La liste
défile avec les TOUCHES FLÈCHES et on peut passer alternativement des données
d’axes aux données de tendance en tapant les lettres A et T.
Transfert de données
• L’option TRANSFERT dans le menu FICHIER permet d’exporter des données de
FAOSTAT TS vers des fichiers formatés différemment ou de créer des tableaux
personnalisés destinés à être visualisés ou imprimés. En sélectionnant TRANSFERT,
on passe immédiatement à un autre ensemble de menus.
• Pour sélectionner les tableaux et les colonnes que l’on veut examiner ou sauver,
passer au menu DONNÉES. Le choix des options s’effectue à l’aide de la touche +.
Pour annuler rapidement une sélection, choisir RÉTABLIR LES MARQUES.
• Pour disposer, visualiser, sauver ou imprimer des données, sélectionner l’option
dans TRANSFERT (au menu FICHIER):
- TABLEAU FAO: crée un tableau avec des données pour les quatre dernières
230
années pour lesquelles l’information relative est disponible.
- AFFICHAGE: affiche un fichier de texte provisoire des données sélectionnées.
C’est une manière pratique de visualiser un sous-ensemble de tableaux et de
colonnes dans un fichier FAOSTAT TS qui peut également être utilisé pour
visualiser les effets des sélections MISE EN PAGE avant d’exécuter les options
SAUVEGARDE ou IMPRESSION.
- SAUVEGARDE: affiche une liste de formats de fichiers permettant de sauvegar-
der les données choisies dans un fichier, auquel il faudra attribuer un nom. On
peut utiliser ce menu pour exporter des données FAOSTAT TS vers un pro-
gramme extérieur. Les sélections des fichiers formatés WK1 et DBF ne sont pas
affectées par l’option MISE EN PAGE (voir ci-dessous).
- IMPRESSION: imprime les tableaux et les sélections en colonnes (seulement avec
les imprimeurs compatibles). Beaucoup d’imprimantes ne peuvent pas imprimer
plus de cinq colonnes de données FAOSTAT TS. Sélectionner AFFICHAGE pour
contrôler la largeur du tableau avant l’impression.
- MISE EN PAGE: permet d’incorporer les années sur les lignes ou en bas des
colonnes. La disposition par défaut est en bas des colonnes.
• Pour revenir au menu principal de FAOSTAT TS, ou pour effacer les sélections
effectuées et créer d’autres tableaux, choisir l’option RETOUR.
231
Tableau Annexe
232
233
Vous trouverez dans ce numéro le CD-ROM
SOFA 2002 contenant des séries
chronologiques pour 150 pays, groupes de
pays et régions, en anglais, espagnol et
français, de même qu’un logiciel FAOSTAT TS
pour un accès et une utilisation plus aisés.
9 7 8 9 2 5 2 0 4 7 6 2 9
TC/P/Y6000F/1/7.02/1550