PLAN DU COURS DE MECANISATION AGRICOLE
PREMIERE PARTIE : MECANISATION AGRICOLE
INTRODUCTION
CHAPITRE I : LES GENERALITES
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS
1.1.1 Motorisation agricole
1.1.2. Mécanisation agricole
1.2. HISTORIQUE DE LA MECANISATION AGRICOLE
1.2.1. Technologie des outils à main
1.2.2. Technologie de la traction animale
1.2.3. Technologie mécanique
1.2.3.1. Situation mondiale des équipements agricoles
1.2.3.2. Choix de la motorisation agricole d’un pays.
CHAPITRE II : LA MECANISATION DU LABOUR
2.1. DEFINITIONS
2.2. EXECUTION DU LABOUR
2.2.1. Labour en planches
2.2. 2. Labour à plat
CHAPITRE III : LA MECANISATION DU TRANSPORT AGRICOLE
3.1. POIDS A DEPLACER
3.2. VOLUME A DEPLACER
3.2.1. Cycle et temps d’exécution des travaux
3.2.2. Production et rendement
CHAPITRE IV : L’ECONOMIE DE LA MECANISATION AGRICOLE
4.1. GENERALITES
4.2. CALCUL DU PRIX DE REVIENT HORAIRE PREVISIONNEL DU
TRAVAIL DES ANIMAUX DE TRAIT
4.2.1. Cas de travail en exploitation familiale
2.2.1.1.Frais fixes
2
2.2.1.2. frais variables sous certaines conditions
2.2.1.3.Frais essentiellement variables.
4.2.2. Cas de travail en exploitation industrielle
4.2.2.1. Frais du capital
4.2.2.2. Dépenses de nourriture
4.2.2.3. Dépenses d’entretien
4.2.2.4. Frais de conduite
4.2.2.5. Frais généraux
4.3. CALCULS ECONOMIQUES DE L’UTILISATION DES
MACHINES EN MOTOCULTURE
4.3.1. Prix de revient prévisionnel
4.3.1.1. Frais fixes
4.3.1.2. Frais variables sous certaines conditions
4.3.1.3. Frais essentiellement variables
4.3.2. Prix de revient réel
DEUXIEME PARTIE : LA MECANISATION DES
PRINCIPALES CULTURES CONGOLAISES.
CHAPITRE I : PLANTES RACINES ET TUBERCULES
1.1. LE MANIOC (Manihot esculenta CRANTZ)
1.1.1. Généralités
1.1.2. Ecologie
1.1.3. Systèmes de culture
1.1.4. Mécanisation de la culturale
1.1.4.1. Préparation du sol
1.1.4.2. Plantation
1.1.4.3. Epandage d’engrais
1.1.4.4. Entretien.
1.1.4.5. Récolte
1.1.4.6. Chargement et transport
1.1.4.7. Transformation
CHAPITRE II : LES CEREALES
2.1. LE MAÏS (Zea mays L.)
2.1.1. Généralités
2.1.2. Écologie
2.1.2.1. Climat et sols
3
2.1.2.2. Morphologie de la plante
2.1.3. Systèmes de culture
2.1.3.1. Culture associée ou pure
2.1.4. Mécanisation de la culture
2.1.4.1. Préparation du sol
2.1.4.2. Semis
2.1.4.3. Entretien de la culture
2.1.4.4. Récolte
2.1.4.5. Transformation
2.2. Le Riz (Oryza sativa)
2.2.1. Généralités
2.2.2 Ecologie
2.2.2.1. Climat et sols
2.2.3. Morphologie de la plante
2.2.4. Systèmes de culture
2.2.4.1. Riziculture sans submersion
2.2.4.2. Riziculture aquatique
2.2.5. Mécanisation de la riziculture sans submersion
2.2.5.1 Aménagement des parcelles
2.2.5.2. Préparation des sols
2.2.5.3. Epandage d’engrais
2.2.5.4. Semis
2.2.5.5. Entretien et protection de la culture
2.2.5.6. Récolte et battage
2.2.6. Petite mécanisation en riziculture irriguée
2.2.6.1. Nivelage et préparation des sols submergés
2.2.6.2. Repiquage
2.2.6.3. Entretien et protection de la culture
2.2.6.4. Récolte
2.2.7. Motorisation conventionnelle en riziculture irriguée
2.2.7.1. Nivelage
2.2.7.2. Préparation des sols
2.2.7.3. Semis
2.2.7.4. Récolte et battage
2.2.8. Riziculture partiellement motorisée
2.2.8.1. Nivelage et préparation des sols
2.2.8.2. Récolte et battage
2.2.8.3. Séchage et transformation
CHAPITRE III : LEGUMINEUSES
3.1. L’Arachide
3.1.1. Ecologie
3.1.2. Les systèmes de culture
4
3.1.3. La mécanisation des opérations culturales
3.1.3.1. La préparation des sols
3.1.3.2. Le semis
3.1.3.3. La fertilisation des cultures
3.1.3.4. L'entretien des cultures
3.1.3.5. La protection phytosanitaire des cultures
3.1.3.6. La récolte
3.1.3.7. Le séchage au sol ou ressuyage
3.1.3.8. La coupe des fanes
3.1.3.9. Le fanage des andains
3.1.3.10. Le battage
3.1.3.11. La transformation
3.2. Le Soja (Glycine max L. Merrill)
3.2.1. Écologie
3.2.2. Les systèmes de culture
3.2.3. La mécanisation des opérations culturales
3.2.3.1. La préparation du sol
3.2.4. Le semis
3.2.5. La fertilisation et les amendements
3.2.6. L’entretien des cultures
3.2.7. La protection des cultures
3.2.8. La récolte
CHAPITRE IV : PLANTE SACCHARIFERE
4.1. La Canne à sucre (Sacharum sp.)
4.1.1. La production de sucre de canne
4.1.2. Ecologie
4.1.3. Les systèmes de production
4.1.4. Les modes de culture et les structures de production
4.1.5. Les contraintes majeures de production
4.1.6. La situation de la mécanisation et les facteurs d’évolution
4.1.7. Les aménagements pour la motorisation et l’irrigation
4.1.8. Les aménagements spéciaux: l'épierrage
4.1.9. Le drainage et I'irrigation
4.1.10. La mécanisation des opérations culturales
4.1.11. La mécanisation partielle de la plantation
4.1.12. La mécanisation totale de la plantation
4.1.13. L'entretien de la culture
4.1.14.Récolte
5
INTRODUCTION
Le machinisme agricole est l’application du machinisme à la production
agricole. Il est un fait de plus en plus évident que le progrès technique
transforme constamment ce secteur d’activité agricole et le marque de
son empreinte.
En effet, en matière de machinisme agricole, comme d’ailleurs pour les
matériels convenant aux autres secteurs de production, le progrès
technique se caractérise par une intensification croissante faisant appel
à une constante augmentation que l’on observe indiscutablement.
La mécanisation agricole assure, en effet, un confort accru et réduit de
plus en plus la peine physique des travailleurs, au fur et à mesure
qu’elle s’améliore, elle augmente la productivité du travail et de la terre
en accroissant ainsi, le revenu monétaire des exploitants agricoles. Nous
pouvons donc affirmer que le machinisme agricole est certainement le
secteur agricole dont dépend, actuellement et sans aucun doute, le
développement des nations qu’il libère de beaucoup des contraintes et
des soucis majeurs de notre génération.
Le cours de mécanisation agricole complète celui de moteurs et
machines agricoles qui figure au programme de 2 ième Graduat en
sciences agronomiques. Il traite de l’utilisation des machines en
agriculture, un accent particulier étant mis sur les opérations agricoles
les plus mécanisées en République Démocratique du Congo. Ce cours
est divisé en 6 chapitres détaillés comme suit :
- les généralités
- la mécanisation du labour
- la mécanisation du transport agricole
- l’économie de la mécanisation agricole
- la mécanisation des principales cultures congolaises.
Les travaux pratiques qui complètent les enseignements théoriques
présentés dans les pages suivantes, comprennent des visites de
chantiers de mécanisation agricole, des projections de diapositives et
des démonstrations des travaux mécanisés : le labour, le transport
agricole et, la résolution des exercices de prix de revient d’utilisation des
animaux de trait, des tracteurs et machines agricoles motorisées.
6
PREMIERE PARTIE : LA MECANISATION AGRICOLE
CHAPITRE I : GENERALITES
1.1 DEFINITION DES CONCEPTS
1.1.1 Motorisation agricole
La motorisation agricole est l'ensemble de tout ce qui concerne l'emploi
des moteurs pour effectuer les travaux agricoles, à savoir :
- les tracteurs avec les équipements et les machines automotrices;
- les motoculteurs et autres engins spécialisés;
- les moteurs pour entraîner les machines utilisées à poste fixe, ou
portées à dos d'homme.
1.1.2. Mécanisation agricole
Le concept ‘’ mécanisation ‘’ n’est pas perçu de la même façon par tout
le monde. Pour une majorité de personnes, la mécanisation de
l’agriculture est synonyme d’agriculture réalisée sur de grandes
étendues et utilisant de gros tracteurs et d’autres grosses machines
sophistiquées tel que les moissonneuses-batteuses. Pour d’autres, la
mécanisation agricole est tout simplement synonyme de ‘’ motorisation
‘’ ou mieux de l’utilisation d’un tracteur agricole ; le terme motorisation
signifiant le recours à une source d’énergie motorisée.
Dans le cadre de ce cours retenons que la mécanisation agricole est la
combinaison de différents facteurs comme cela se dégage dans la
définition de concepts repris ci-dessus et retenue par la F.A.O., à savoir
que, « la mécanisation agricole englobe la fabrication, la distribution et
l’exploitation de tous les types d’outils, instruments, machines et
matériels utilisés pour aménager et cultiver la terre, pour la récolte et
pour la transformation primaire des produits agricoles ». Elle fait appel à
trois sources d’énergie qui sont : humaine, animale et mécanique.
1.2. HISTORIQUE DE LA MECANISATION AGRICOLE
En remontant le cours de l’histoire jusqu’aux origines même de
l’humanité, on découvre le point de départ obligé du processus de
mécanisation de l’agriculture : l’absence totale de mécanisation. A partir
de cette origine se sont développées plus ou moins rapidement d’autres
étapes présentant chaque fois une amélioration sensible par rapport à la situation antérieure, comme
repris dans le tableau ci-dessous.
TABLEAU I : LES ETAPES DE LA MECANISATION AGRICOLE
ETAPE 1 2 3 4 5 6 7
Exemple- Arrachag Sarclage à Binage Moissonna Moissonna Tracteur Ventilation
type e de la houe à avec une ge-liage ge-liage et charrue automatiq
l’herbe à main houe à avec avec de ue
la main cheval traction traction motoculture
animale animale et
moteur
auxiliaire
Interventio Directe, Directe, Partiellemen Partiellement Partiellement Partiellement Totalement
pénible et t indirecte, indirecte, indirecte, indirecte, mais indirecte,
n de pénible
astreignant mais mais mais permanente, très
l’homme et permanent, permanente permanente, plus
astreigna intermittent
marche à marche à pied plus confortable
pied pénible pénible confortable (surtout e,
nt spécifiquem
(siège intellectuel)
possible) ent
intellectuell
e
Mécanisme Néant Outils Outils Machines Machines Matériels de Matériels de
s utilisés manuels trainés à de traction de traction motoculture motoculture
traction animale animale plus
animale simples ou avec organes de
dérivés coordination
des outils
évoluées moteurs automatiqu
manuels (roue auxiliaires e en
motrice) fonction du
programme
préétabli
Productivit La plus Un peu Améliorati Nouvelle Nouvelle Amélioration Amélioratio
é du travail basse améliorée on brutale, amélioration amélioration brutale, dans n brutale,
de dans le dans les le rapport de dans le
l’homme rapport de rapports de 5 à 1 (par rapport de 3
7 à 1 (par 1 à 2 ( par rapport à 4) à 1 (par
8
(Indice : P.m rapport à rapport rapport à 6)
base 1 à 2) 1 2) à 3) 20 70
14 210 ( ?)
7
Pénibilité Moyenne Moyenne Faible/ Minimale
du travail Maximale Légère Encore apparition presque dans l’état
de amélioration importante du siège suppression actuel de
l’homme totale de nos
l’effort connaissanc
physique es
Cout Gratuité, Cout très Cout Cout Cout Cout Cout
en dehors réduit faible moyen moyen important important
de
l’homme
lui-même
Etat Point de Premier Stade Deuxième Stade de Troisième Dernier
d’avancem départ aboutissem préparato aboutisseme transition et aboutissem aboutissem
ent dans ent ire nt apparent, système ent ent
l’échelle du apparent, tout le hybride apparent, Prévisible
possible est
progrès tout le tiré de
tout le
possible est l’animal de possible est
tiré de trait utilisé tiré du
l’homme seul moteur
inanimé
Bien que ces étapes ont apparues successivement dans l’ordre indiqué dans ce tableau, la situation à une
époque déterminée n’a jamais été clairement tranchée, même à l’heure actuelle, les exploitations
agricoles
font généralement appel à des équipements qui se rattachent à la fois à
plusieurs étapes différentes de la mécanisation.
Au point de vue agrotechnique étendue et en vue d’une meilleure
compréhension des concepts, on peut situer plusieurs degrés de
combinaisons de mécanisation agricole, à savoir :
- la technologie des outils à main
- la technologie de la traction animale
- la technologie mécanique, comme détaillé dans la partie
consacrée à cet aspect de nos enseignements.
1.2.1. Technologie des outils à main
Dans la technologie des outils à main, l’homme est la principale source
d’énergie. Il fournit normalement un travail de 7 à 10 kgm/seconde. En
travail continu l’homme produit environ 8 kgm/seconde, soit
approximativement une puissance d’un dixième de cheval. L’homme
peut produire pendant de courtes périodes 0,4 cheval de puissance. La
force moyenne que peut exercer un homme est à peu près égale au
dixième de son poids.
Si plusieurs hommes travaillent ensemble, en chaîne, l’énergie moyenne
de chacun d’eux diminue légèrement, car l’énergie totale est
déterminée par l’ouvrier le plus lent de la chaîne. Un homme exerce sa
force physique soit directement en marchant, poussant, tirant, pressant,
levant, portant, jetant, soit indirectement, au moyen d’outils qui
transmettent et accroissent son effort d’innombrables façons.
Etant donné la nécessité d’accroître le rendement du travail manuel, on
recommande un certain nombre d’adaptations des outils à l’homme.
L’amélioration de l’outillage doit donc tenir compte des habitudes
locales et se préoccuper de préserver la santé des agriculteurs.
Signalons, toutefois, que des recherches récentes ont montré que les
travaux exécutés à la main ou à l’aide d’animaux de trait présentent
moins de danger pour la santé que ceux qui sont exécutés à l’aide de
machines à moteur. Quoi qu’il en soit, l’évolution de la mécanisation
agricole réside dans l’utilisation d’autres sources d’énergie que celle
fournit par les forces musculaires humaines. Pour cette raison, nous ne
nous étendons pas beaucoup sur la technologie des outils à main.
1.2.2. Technologie de la traction animale
10
Les animaux de trait peuvent servir, en agriculture, pour effectuer les
travaux suivants : la traction des outils de préparation du sol et des
façons superficielles ainsi que de la charrette. Ils peuvent aussi servir à
porter les charges, à actionner un système de puisage de l'eau (Noria)
ou à faire fonctionner les manèges.
Principale fonction assurée par les animaux de trait
La traction est la principale fonction assurée par les animaux de trait.
Elle est possible, à condition que soient assurées les trois conditions
suivantes :
- l'axialité de la traction
- le parallélisme de l'organe de trait au sol porteur
- le parallélisme de la force de traction à l'axe de la voie.
a)Axialité de la traction
L'axialité de la traction varie selon la disposition des animaux dans
l'attelage. On distingue :
- la traction axiale
- la traction péri-axiale
- la traction semi-axiale ou quasi- péri- axiale.
La traction axiale correspond à la disposition des animaux dans
l'attelage en ligne ou fil indienne. La traction péri-axiale est obtenue
lorsque les animaux sont tous attelés par paires. La traction semi-axiale
correspond à la disposition des animaux à la volée ou mixte. Dans cette
disposition, l'axe de traction correspond à l'axe de symétrie de certains
animaux et passe à côté d'autres.
b)Parallélisme de l'organe de trait au sol porteur
La traction est facilitée si l'organe de trait ( Exemple : le timon ) est
parallèle au sol porteur. Sinon, l'animal perd beaucoup d'énergies pour
assurer ce parallélisme indispensable.
c)Parallélisme de force de traction à l 'axe de la voie
En courbure, la traction est rendue difficile étant donné l'impossibilité de
faire correspondre l'axe de traction à celui de la route comme cela est
le cas sur un trajet droit.
11
Facteurs déterminant l'effort de traction attendu d'un attelage
L'effort de traction attendu d'un attelage varie en fonction de (du) :
- nombre des animaux attelés
- la disposition des animaux dans l'attelage
- poids et puissance des animaux
- la nature du terrain sur lequel se déroule le travail
- l'altitude du lieu où se déroule le travail.
Le tableau ci-dessous montre comment évolue le rendement en fonction
du nombre d'animaux attelés.
L'efficacité d'un attelage diminue avec le nombre d'animaux attelés.
Cela s'explique par le fait que quand les animaux travaillent ensemble, à
plus d'un, le rendement est déterminé par l'animal le plus lent. Ce
tableau montre entre autres que le rendement qui est égal à 100 % est
de plus que 77 % lorsqu'on travaille avec un attelage de 4 animaux.
TABLEAU 2 : TRAVAIL UTILE DE L'ATTELAGE D'APRES LE NOMBRE
D'ANIMAUX
Nombre de bêtes Rendement Travail utile de
l'attelage
1 1,00 1,00
2 0,93 1,86
3 0,85 2,55
4 0,77 3,08
5 0,70 3,50
6 0,63 3,79
7 0,56 3,92
8 0,49 3,92
Source : C.E.E.M.A.T (1975)
En rapport avec la disposition des animaux attelés, on observe un gain
net de la force de traction en cas d'attelage par paire par rapport à
l'attelage des animaux en ligne.
En cas d'attelage multiple, il convient chaque fois que c'est possible,
d'atteler les animaux de front par paire, ainsi l'utilisation de la force de
traction est bien meilleure qu'avec une attelée en file.
12
Dans le cas d'un attelage en file, il faut chercher à fixer les traits dans
l'axe de traction. Dans le cas inverse on aura une déperdition de la force
de traction du limonier (ou premier cheval dans la file).
Dans le cas de traction d'une charrette, l'extrémité des brancards des
charrettes est généralement ferrée (est renforcée ou couvert par une
moufle) et porte un anneau, dispositif qui sert à accrocher les traits du
cheval qui est placé dans les brancards. Dans le cas de deux animaux
attelés en file, par exemple, pour un travail de sarclo-binage, on aura
ainsi intérêt à atteler chaque animal avec une paire de traits le reliant
directement à la charrette. Il faut prévoir dans tous les cas une suspente
(ou dossière) réglée en longueur. Le principal inconvénient de l'attelage
en file se fait sentir lors des virages.
Fonctions secondaires
Outre la traction, les animaux de trait exécutent les fonctions suivantes :
- l'équilibrage de l'engin tracté
- le freinage
- le recul et le portage.
Ces fonctions citées ci-dessus, nécessitent l'utilisation des types
particuliers d'organes de liaison dont : l'avaloir, le timon plus le
palonnier avant. Le freinage peut être assuré aussi bien par l'animal que
par la charrette elle-même. Il faut noter qu'il est généralement plus
agréable pour un animal de tirer légèrement dans une descente que de
retenir le véhicule, surtout pour les femelles gravides. Dans ce cas, on
aura avantage à rouler avec les freins légèrement serrés. En ce qui
concerne l'influence du poids et de la puissance des attelages, à la
lumière des expériences du C.E.E.M.A.T effectuées dans différents pays
tropicaux, on estime que les bovins peuvent fournir un effort continu,
équivalent au 1/7 de leur poids, pendant 6 heures maximum et par jour.
Les ânes, plus nerveux ainsi que les chevaux et les mulets peuvent
atteindre 1/4 à 1/6 de leur poids en effort continu pendant 3 heures et
demie à 4 heures au maximum et par jour. Les résultats de ces
expériences ont, en outre, permis d'établir le tableau ci-dessous.
13
TABLEAU 3 : PUISSANCE DISPONIBLE EN CHEVAUX DES ANIMAUX DE
TRAIT
Espèce et Poids moyen Force de Vitesse Puissance en Puissance
origine des en traction moyenne kgm/seconde en cheval
animaux kilogramme en de travail en au travail
kilogramme mètre / seconde
(1)
Boeuf
de Madagascar 350 45 0,6 30,0 0,40
Boeuf
de Burkinafaso 300 37 0,6 22,2 0,30
Cheval
du Sénégal 300 45 0,7 35,0 0,46
Ane lourd 150 25 0,6 15,0 0,20
Ane léger 100 15 0,5 7,0 0,10
Chameau 500 50 0,5 25,0 0,36
( 1 ) Données moyennes pour un travail de longue durée pour l'epèce considérée
Le tableau III montre que, pratiquement, avec deux animaux, la
puissance unitaire peut être multipliée par le coefficient 1,8, comme
signalé précédemment.
L'influence du terrain sur lequel s'effectue le travail
L'effort de traction est déterminé par l'animal (le poids, l'endurance et la
vitesse de travail) facteurs qui sont fonctions eux-mêmes du potentiel
génétique (l'âge, la conformation et le tempérament de l'animal) et par
l'environnement (la nourriture et l'état de santé, la conduite et le
dressage, la résistance du sol et le type de harnais). En effet, la
nourriture et l'état de santé influencent le poids de l'animal. La conduite
et le dressage agissent sur le tempérament et donc l'endurance de
l'animal. La résistance du sol influence la vitesse de travail. On peut
calculer l'effort de traction à l'aide de la formule suivante :
F : P x Coefficient de traction
F : Effort de traction en kilogramme
P : Poids de l'animal en kilogramme
Le coefficient de traction : 0,60 en terre meuble
0,55 en terre ferme.
L'effort de traction est influencé par l'altitude. Il permet avec, la vitesse
de travail, de calculer la puissance disponible (Ch) d'après la formule
F .V
suivante : 75
14
F : effort de traction (kg)
V : vitesse (m/sec).
En traction animale, la vitesse de travail varie de 2,3 à 2,9 km/heure
pour le labour et les travaux d'ameublissement. Elle atteint 6 km/h pour
les autres travaux. En cas d'effort de traction exercé sur une charrette
ou machines à roues, la puissance est limitée par la résistance au
roulement qui est la force qui s'oppose au mouvement des roues. On
peut calculer la résistance au roulement d'après la formule suivante :
R.R = P x Coefficient de résistance au roulement
R.R : la résistance au roulement s’exprime en kilogramme
P : Poids sur roues s’exprime en tonne. Le coefficient de
résistance au roulement s’exprime en kg/tonne
TABLEAU 4 : COEFFICIENT TYPE DE RESISTANCE AU ROULEMENT
COEFFICIENT DE RESISTANCE
NATURE DU SOL AU ROULEMENT
Revêtement routier dur, sans pénétration des pneus
(ciment, macadam ) 20 kg / tonne ou 2 %
Sol ferme cédant légèrement sous le poids du véhicule.
Empierrement de gravier 32,5 kg / tonne ou 3 %
Route et piste à sol stabilisé cédant sous le poids du véhicule. Béton
d'argile (pneus enfoncées : 2 à 3 cm ) 50 kg / tonne ou 5 %
Piste en terre molle non stabilisée
( pénétration 10 à 15 cm ) 75 kg / tonne ou 7,5 %
Sol boueux ou sablonneux 100 à 200 kg / tonne 10 à 20 %
Pour une charrette chargée, le '' poids sur roues'' de la formule sera
composé par le poids de la charrette (Tare) et le poids de la charge utile
(poids net), le tout exprimé en tonne. La résistance au roulement est à
son tour influencée par la pente. En effet, la pesanteur tend à ralentir un
véhicule gravissant une pente et à accélérer la vitesse d'un véhicule
descendant une pente. L'action de la pesanteur sur un véhicule qui
gravit une pente s'appelle la'' résistance due à la pente''(R.P). Elle
s'appelle ''aide due à la pente''(A.P). L'action de la pesanteur est
estimée être égale à 10 kg/tonne/1e pourcentage de la pente dans le
sens de déplacement. Cela a pour conséquence qu'en pente, la formule
soit :
R.P : (Pc + Pch) x R.P ou A.P selon qu'on monte ou qu'on
descend
Pc : poids de la charrette en tonne
Pch : poids du chargement en tonne
R.P : résistance due à la pente = 10kg/tonne/% pente
15
A.P : aide à la pente = 10 kg/tonne/% pente
Compte tenu de ce qui précède, la résistance totale à calculer, en
montant, sera égale à :
Rt : R.R + R.P. En descente, la formule devient Rt : R.R -
A.P
En terrain plat, la résistance totale est, uniquement, la résistance au
roulement que l'on calcule comme dit précédemment. Outre ce qui
précède, il faut savoir qu'en cas de travail avec les machines de travail
du sol, le sol oppose une résistance dite résistance spécifique, laquelle
est estimée à :
28 kg / dm2 sur une terre sableuse
63 à 84 kg/dm2 sur une terre argileuse moyenne
112 kg/dm2 sur une terre argileuse lourde.
On tient compte de cette résistance spécifique dans le calcul de la
puissance de traction en cas de travaux du sol tels que les labours et les
façons superficielles.
EXEMPLE : Puissance à la barre
Données
Calculer la puissance nécessaire pour effectuer avec une paire de bœufs
pesant chacun 250 kg avec une charrue trisoc, un labour de 20 cm de
profondeur, 25 cm de largeur dans une terre de moyenne résistance
(Résistance spécifique 60 kg/dm2) effort nominal individuel 400 kg,
vitesse de travail 6,5 km par heure.
Solution
- section de labour : 2,0dm x 2,5 dm x 3 = 15 dm2
- effort de traction : 60 kg/dm2 x 15 dm2 = 900 kg
- vitesse de travail en m/sec : 6500 m : 3600 = 1,80 m/sec
900 kg×1 , 80 m /sec
= 21,6 ch
- puissance nécessaire : 75
- effort de traction fourni par une paire de bœufs :
400 kg x 2 x 0,93 = 744 kg
744 kg×1 , 80 m /sec
= 17,8 ch
- puissance disponible : 75
16
- différence de puissance : 21,6 ch – 17,8 ch = 3,8 ch.
Conclusion : Cette paire de bœufs n’est pas capable d’effectuer un tel
travail.
1.2.3. Technologie mécanique
En République Démocratique du Congo, très peu des travaux sont
effectués en traction motorisée. Nous présentons dans les pages
suivantes les grandes questions soulevées en rapport avec cette
technologie.
1.2.3.1. Situation mondiale des équipements agricoles
En 1994, plus de 80% des 26 millions de tracteurs agricoles étaient
utilisés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie (Tableau 5). L’Afrique
et l’Amérique du Sud n’en comptaient que 1,7 millions (6 %), comme
illustré au tableau ci-dessous.
TABLEAU 5 : EFFECTIFS MONDIAUX DE TRACTEURS
Zone Milliers de tracteurs
concernée 1974- 1980 1985 1990 1994
1976
Europe 7.190 8.465 9.374 10.39 10.15
8 0
Amérique du 5.936 5.621 5.600 5.814 5.800
Nord
Asie 1.895 3.550 4.657 5.614 5811
Ex –Urss 2.333 2.563 2.798 2.666 2023
Amérique du 575 660 1.156 1.125 1220
Sud
Afrique 402 455 509 545 540
Océanie 429 429 410 400 540
Total mondial 18768 2174 2450 26.56 25.94
2 4 2 5
Source: FAO Yaearbook, 1975 Vol 29, 1980 Vol 39, 1990 Vol 44, 1995 vol 49
En Afrique, les tracteurs, à 2 ou 4 roues motrices, sont essentiellement
des modèles standard importés, parfois assemblés, mais rarement
conçus localement. Leur nombre a plus que doublé en Afrique du Nord
en 30 ans. Leurs effectifs augmentent peu en Afrique subsaharienne, et
diminuent en Afrique du Sud (Tableau 6)
17
TABLEAU 6 : EFFECTIFS DE TRACTEURS EN AFRIQUE
Milliers de tracteurs 1975 1980 1985 1990
1994
Total Afrique 402 455 509 545 540
Afrique du Nord 118 152 191 246 280
Afrique du Sud 177 108 184 168 130
Afrique subsaharienne 107 123 134 131 130
Source: FAO Yaearbook, 1975 Vol 29, 1980 Vol 39, 1990 Vol 44, 1995 vol 49
Les tracteurs dits de motorisation intermédiaire de faible puissance (25
à 30 ch) sont peu répandus. Environs 1.400 unités sont utilisées
essentiellement en côte d’Ivoire, au Cameroun et au Mali.
Les machines de récolte automotrices utilisées en Afrique, sont
principalement, des moissonneuses-batteuses (40 000 unités en 1994),
dont 90 % sont utilisées en Afrique du Nord et en Afrique du Sud.
Le motoculteur, peu utilisés dans les pays africains, n’est pas pris en
compte dans cette série de statistiques. Par contre, l’emploi de moteurs
sur des machines utilisées à poste fixe, ou portées à dos d’homme, est
très développé. Leur utilisation est facilitée par la diffusion de cellules
autonomes, compactes et légères, faciles à déplacer tant pour les
travaux au champ (irrigation, broyage…). Le nombre de moteurs ainsi
utilisés est nettement supérieur au nombre de tracteurs. A titre
d’exemple, au Sénégal, il y a environs 500 tracteurs et plus de 5.000
moteurs utilisés à poste fixe pour le pompage, le battage, le décorticage
et la mouture.
En Afrique subsaharienne, la motorisation concerne, à des degrés
variables, les travaux de défrichement et d’aménagement des terres,
plusieurs pratiques culturales, la récolte, les travaux post-récolte, les
apports en eau, en éléments fertilisants et en produits de traitements
phytosanitaires et les transports.
Selon la banque mondiale (1987), les opérations culturales motorisées
peuvent être regroupées en deux catégories :
- les opérations à la forte intensité d’énergie, exigeant de la
puissance (Exemple : le broyage, la mouture, le transport, les
préparations du sol, le battage)
- les opérations à forte technicité et faisant d’avantage appel au
jugement de l’homme (Exemple : le semis, le désherbage, les
contrôles phytosanitaires, le vannage et la récolte de produits
fragiles comme les fruits.)
18
Les raisons économiques expliquent la tendance à motoriser, en
premier lieu, les opérations les plus pénibles, exigeant les fortes
puissances.
La motorisation des opérations culturales s’est développées après la fin
de la seconde guerre mondiale grâce aux interventions de projets, de
structures publiques et parapubliques, des fermes d’Etat, et des
complexes agro-industriels. Les projets et structures étatiques ont subi
de nombreux revers techniques et économiques, mais ont continué
jusque dans les années 80, dans bon nombre de pays, à réaliser de
travaux pour leur compte ou pour celui des agriculteurs.
Depuis une trentaine d’années, avec la politique d’ajustement structurel
et le désengagement des Etats, la motorisation a été reprise par les
entrepreneurs fournissant des prestations de service et par des
producteurs pour leurs exploitations, mais sans entraîner une évolution
sensible du parc (Tableau 7)
TABLEAU 7 : PAYS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE COMPORTANT PLUS DE
2 000 TRACTEURS
Pays 1975 1980 1985 1990 1994
Zimbabwe 19 000 20 500 20 300 20 400 19 500
Kenya 6 063 6 600 7 000 14 000 14 000
Nigeria 7 500 8 800 10 300 11 500 11 900
Angola 9 267 10 400 10 250 10 290 10 300
Soudan 8 767 11 600 18 000 9 182 10 500
Tanzanie 18 100 18 720 18 550 6 800 6 600
Botswana 1 850 2 200 2 155 5 900 6 000
Zambie 4 500 4 650 4 380 5 900 6 000
Mozambiqu 5 483 5 820 5 750 5 750 5 750
e
Ouganda 1 710 2 200 3 650 4 500 4 700
Ghana 3 183 3 550 3 750 4 000 4 100
Namibie 2 300 2 600 2 800 3 050 3 150
Ethiopie 3 600 4 150 3 900 3 900 3 000
Cote 2 133 3 200 3 300 3 550 3 700
19
d’Ivoire
Swaziland 2 094 2 710 3 800 3 530 4 040
Madagascar 2 400 2 680 2 780 2 890 2 920
R.D.Congo 1 400 2 000 2 250 2 400 2 400
Source: FAO Yaearbook, 1975 Vol 29, 1980 Vol 39, 1990 Vol 44, 1995 vol 49
En culture tropicale, la motorisation concerne principalement les travaux
du sol. Les autres façons culturales sont réalisées manuellement et en
traction animale. Les combinaisons d’opérations mécanisées et
manuelles, ainsi que l’utilisation à poste fixe de quelques matériels
spécifiques comme la batteuse à mil, les égreneuses à maïs ou les
décortiqueuses à riz, est originale.
La mécanisation des petites unités de production agricoles implique la
mise en route des structures de conseils et d’informations des
exploitants agricoles.
Dans les structures de gestion des unités de matériels motorisés, les
tâches des responsables chargés de la mécanisation étaient auparavant
très techniques (organisation de la maintenance et des chantiers, choix
des matériels) et les aspects économiques étaient rarement traités. Ces
structures ont disparu progressivement.
Des entrepreneurs de travaux agricoles, des producteurs et des
organisations paysannes deviennent aujourd’hui les principaux
utilisateurs de la mécanisation.
Sur des exploitations de plus grande taille et de structures divers, la
tâche principale des responsables de la mécanisation devient le conseil,
aussi bien sur le choix des équipements que sur le mode d’intervention
et de gestion. Il est nécessaire de connaître les effets des travaux
mécanisés dans des conditions diverses d’utilisation.
Dans le pays du sud de Sahara, l’acquisition de chaînes motorisées
complètes est souvent hors de portées technique et financière des
agriculteurs. Le travail à l’entreprise ou en coopérative permet aux
exploitations de petite taille d’y avoir accès, au moins pour les taches
les plus pénibles.
20
Pour étudier les besoins de mécanisation d’une communauté, il faut
porter sa réflexion sur plusieurs niveaux se rapportant aux unités
utilisatrices, les machines et les cultures.
Il est nécessaire de préciser, dans un premier temps, les conditions
générales pour que le recours à la motorisation soit intéressant. Pour
cela, la prise en compte de l’environnement technico-économique, des
équipements disponibles et des compétences des utilisateurs est
indispensable. Il faut s’informer des mesures précises en matières des
politiques agricoles sur les équipements et les produits, des moyens et
des infrastructures d’entretien et de maintenance permettant
l’utilisation et la reproductibilité de cette motorisation ; et enfin des
programmes de formation. Le suivi et l’évaluation des solutions retenues
font partie des taches importantes de ces services utiles pour améliorer
l’efficacité du conseil.
1.2.3.2. Choix de la motorisation agricole d’un pays.
A l’échelle d’un pays, le choix de la motorisation agricole pose des
problèmes qui dépassent largement le cadre du choix technique et du
coût des équipements. Il s’agit de :
- choisir les formules les plus appropriées pour atteindre les objectifs
économiques de développement,
- prendre en compte l’environnement dans lequel sera utilisée cette
motorisation,
- évaluer l’intérêt de son introduction,
- étudier les conditions de sa mise en œuvre et
- de proposer les niveaux de puissances et les équipements qui
semblent les plus adaptés.
A. L’appréciation de l’Environnement de la motorisation agricole à
choisir
L’appréciation de l’Environnement de la motorisation, tient compte de
quatre aspects importants :
- l’approvisionnement en équipements,
- les infrastructures,
- les moyens financiers et la compétence des différents
intervenants.
Les possibilités d’approvisionnement en équipements varient
énormément suivant les pays. Rares sont les pays africains subsahariens
qui disposent d’unités de fabrication industrielle des matériels agricoles.
Quelques-uns possèdent des unités de montage ou d’assemblage pour
21
un nombre restreint de matériels. Les pays Africains sont donc
fortement dépendants des conditions d’approvisionnement en machines
et pièces détachées (problèmes de devises, de délais d’acheminement,
de disparité des marques et des modèles). Le marché de l’occasion, issu
du parc de réforme des matériels des pays industrialisés, offre de
nouvelles perspectives, mais les circuits ne sont pas encore très
organisés et ne permettent pas le plus souvent, le contrôle de qualité.
Les infrastructures d’entretien et de réparations s’organisent assez
rapidement aux abords des grands centres urbains et commerciaux,
mais restent quasi inexistantes dans les zones rurales éloignées.
La maintenance est fortement pénalisée par l’impossibilité de
s’approvisionner rapidement en pièces détachées d’usure courante qui
sont importées à la demande. Elle est rendue difficile par le manque
d’infrastructures techniques de qualité pour les réparations et les
contrôles ; et par la rareté ou le manque de compétence des
mécaniciens. Ces derniers sont souvent contraints de procéder à du
bricolage avec du matériel de récupération.
La motorisation coûte relativement cher à l’achat et en fonctionnement.
Le recourt aux emprunts est fréquent. Des mesures d’accompagnement
entier de fiscalité et de crédit favorisent l’introduction des équipements.
Dans certaines situations ; les producteurs sont contraints de réaliser
des prestations de service pour les liquidités nécessaires au
fonctionnement.
La compétence du personnel chargé d’utiliser et de gérer des matériels
aussi coûteux est impérative et trop souvent négligée.
Pour les utilisateurs, la formation s’opère le plus souvent «sur le tas »
par approche progressive. Trop souvent, cette formation insuffisante se
traduit par une mauvaise utilisation pénalisant la qualité du travail ou
du produit ; le rendement et la durée de vie de la machine et
finalement génère un coût de fonctionnement exagérément élevé et
une diminution des recettes.
Les compétences sont différentes pour les mécaniciens, les chauffeurs
et les responsables ; mais elles doivent se compléter.
Les mécaniciens ; chargés de l’entretien et des réparations ; doivent se
compléter. Les mécaniciens chargés de l’entretien et des réparations
doivent posséder un minimum de notions sur les conditions d’utilisation
et les différents réglages des machines pour en assurer le bon
fonctionnement.
22
Les chauffeurs doivent connaître la conduite de leur machine avec leurs
matériels d’accompagnement ainsi que tous les réglages et les
entretiens courants.
Les responsables, qu’ils soient propriétaires, présidents ou
gestionnaires d’organisations paysannes, doivent avoir des notions sur
la conduite et l’entretien des matériels pour être en mesure de
dialogueur avec les chauffeurs et les réparateurs. Ils doivent aussi
posséder un minimum de connaissances sur les conditions
d’intervention pour apprécier, contrôler et faire rectifier les réglages
permettant d’améliorer la qualité du travail et la rentabilité de la
machine.
Généralement, on se préoccupe peu des responsabilités des
programmes de formation technique, et pourtant, ce sont souvent eux
qui décident de la nécessité ou non d’effectuer des entretiens. Ceci
suppose l’organisation de formations pratiques décentralisées dans les
conditions d’utilisation des matériels.
En regard des sommes importantes engagées dans l’acquisition des
matériels agricoles, les responsables doivent recevoir des formations de
base en gestion :
(- crédit ;- comptabilité,- facturation,- calculs des coûts…) en
programmation et organisation des chantiers : (-choix des clients, -
contrats,- connaissances des performances). Ces besoins ont été mis en
exergue avec le désengagement des Etats et l’acquisition de matériels
par des paysans et des entrepreneurs, et il existe peu des programmes
de formation approprié pour y répondre. Ces compétences en
programmation et organisation des chantiers sont indispensables pour
avoir une bonne maîtrise technique de la motorisation, préalable
indispensable à la maîtrise économique.
B. Les conditions de la mise en œuvre de la mécanisation agricole
Les conditions de la mise en œuvre de la mécanisation agricole sont
déterminées par plusieurs éléments parmi lesquels le type de
mécanisation à adopter. De plus, le développement de la mécanisation,
en question implique la maitrise de :
- la demande des produits agricoles,
- l’offre et les coûts de la main d’œuvre,
- le volume et le coût des capitaux disponibles et
- le coût d’exploitation des machines.
23
Il est fréquent que les choix retenus combinent l’utilisation de divers
types de mécanisation.
Les principaux Facteurs préalables à l’utilisation de la motorisation
agricole sont déterminés par le niveau de mécanisation atteint. Par
exemple : le défrichement et le dessouchage sont indispensables à
l’utilisation des tracteurs.
En effet, contrairement à la traction animale, les tracteurs ne peuvent se
satisfaire d’un dessouchage partiel, sous peine de détérioration rapide
des matériels. C’est pourquoi l’utilisation du tracteur concerne
principalement les savanes herbeuses, fonds de vallées et les plaines
inondables dépourvues des souches.
La motorisation permet généralement d’augmenter de façon importante
la productivité du travail ; elle répond à des besoins d’augmentation de
la production ou des surfaces cultivées, de remplacement ou de
complément d’une main-d’œuvre insuffisante ou non disponible.
L’avantage le plus tangible de l’utilisation de nouvelles machines est de
réduire le coût de production en substituant la nouvelle technique à la
main-d’œuvre, à des animaux de trait ou à de vieilles machines.
Selon la banque mondiale (1987), les principaux facteurs qui influent sur
l’utilisation de tracteurs sont :
- l’intensification de l’agriculture, souvent associée à une extension
des superficies irriguées ;
- la croissance des capitaux disponibles et l’amélioration des routes.
Les conditions favorables à l’utilisation de la motorisation agricole
évoluent parfois très rapidement. Dans le conseil en équipement, il faut
donc tenir compte des perspectives d’évolution, au moins, sur les durées
prévisibles d’amortissement. Les différents cas de motorisation
d’opérations culturales sont les suivants :
- simple substitution de la machine à la main d’œuvre sans
changement de technique
- emploi de machine nécessitant un changement comme la récolte
de l’arachide ;
- emploi d’une chaîne de machines interdépendantes utilisées pour
des opérations culturales différentes comme le semis, l’entretien
et la récolte à écartement constant entre rang.
24
Motoriser une succession de travaux agricoles signifie que le choix d’un
type de motorisation pour une opération donnée est lié à l’ensemble des
opérations mécanisées du système étudié. Cela implique, d’une part,
l’utilisation d’équipements adaptés au type et à la puissance de la
cellule motrice, et d’autre part, la nécessité d’exécuter les opérations
avec méthode et avec du matériel approprié.
C. Les facteurs et les conditions du choix des matériels
Les facteurs et les conditions du choix des matériels sont liés au
contexte déterminé de mécanisation choisi. Celui qui est considéré
comme représentant une solution motorisée adaptée à l’environnement
économique et social, permettant de satisfaire les exigences de
production, des superficies à mettre en culture, des calendriers
culturaux, du parcellaire, des variétés cultivées et des conditions de
transformation post récolte.
Globalement, les choix techniques, fortement conditionnés par les
contraintes du milieu et de la plante s’articule sur deux axes : les
niveaux des puissances et les type de motorisation.
Les économies d’échelle favorisaient autrefois le choix de gros
matériels. Seules les grandes exploitations pouvaient en acquérir.
Actuellement, grâce aux innovations techniques et aux possibilités de
localisation ; la motorisation peut aussi s’appliquer aux petites
exploitations, soit partiellement pour une opération culturale, soit quasi
totalement pour la majorité des opérations.
La mécanisation agricole doit tenir compte du milieu naturel où elle est
pratiquée et du type de plantes à mettre en culture.
Le milieu naturel concerne les caractéristiques fondamentales du climat
qui sont essentiellement : la pluviométrie, la température et la durée du
jour. Ces éléments climatiques déterminent la carte des spéculations
agricoles à l’échelle d’un pays ou du globe. Selon les cas, les excès de
l’un ou de l’autre de ces paramètres peuvent être corrigés. La réalisation
d’aménagements en casiers hydro agricoles et les dispositifs d’irrigation
et de drainage en sont des exemples. Des ajustements du calendrier
agricole, une sélection variétale et l’utilisation de matériels agricoles
adaptés sont souvent nécessaires.
Le sol est plus déterminant selon les cultures. La motorisation, grâce à la
puissance des tracteurs disponibles et à la grande largeur des engins
d’accompagnement tractés ou portés, permet d’exécuter les opérations
25
très rapidement et à une plus grande profondeur, mais ne se traduit pas
forcément par un meilleur travail du sol.
Une mauvaise utilisation de la motorisation dans certaines terres
susceptibles d’érosion peut avoir de graves conséquences.
Heureusement, certaines contraintes liées au sol pourront être levées
par des aménagements antiérosifs ou de mise en défens, ou par le
calage du calendrier agricole (choix des périodes favorables
d’intervention), et par la mise en œuvre de façons culturales
mécanisées variées.
La récolté mécanique requiert des variétés à maturité relativement
groupée. Elle est facilitée par les variétés qui ne versent pas ou peu. Le
choix par les producteurs des outils et des machines est un compromis
entre les coûts, la rapidité d’exécution, la qualité et l’efficacité du travail
et, éventuellement, la polyvalence (utilisation sur différentes
spéculations).
Le milieu et la plante déterminent donc le calendrier de travail pendant
lequel les opérations motorisées sont possibles. Il s’agit du calage des
dates d’interventions sur le terrain, sur le type d’assolement ou de
rotation, sur les superficies cultivées et sur l’emploi du temps du
producteur. Les contraintes de respect du calendrier cultural sont
accentuées avec le double, voire la triple culture sur une même parcelle.
Les goulots d’étranglement sont résolus ou atténués par la diminution
des temps de travaux due à une motorisation plus puissante et à
l’utilisation d’outils adaptés, et par la réduction des façons culturales au
minimum, par exemple des semis directs ou des aménagements
temporaires.
En rapport avec le contexte socio-économique, il importe de savoir que
les choix adaptés techniquement doivent être rentables. Trois éléments
économiques sont fondamentaux :
- la valeur marchande des produits,
- le coût des opérations motorisées et celui de la main-d’œuvre.
En général, la motorisation se développe avec les hausses du coût de la
main-d’œuvre. Mais il est nécessaire que le prix de vente de la
production soit suffisamment élevé pour favoriser l’investissement et
couvrir les différentes charges d’exploitation à surface cultivée égale.
La diffusion de la motorisation est freinée, généralement, dans les pays
en développement par la faiblesse des revenus des exploitants. Elle doit
26
viser la réduction des coûts de production et l’amélioration de la
productivité du travail.
Les choix du type de mécanisation agricole doivent tenir compte des
modes d’utilisation des machines qui diffèrent surtout en fonction de la
personne physique ou de la morale du propriétaire de matériels. En
petite exploitation agricole, le matériel appartient en général à
l’exploitant mais il peut être aussi prêté ou loué.
La motorisation de la transformation des produits agricoles existe en
milieu rural (investissement des paysans ou d’organisations villageoises)
mais la majorité des équipements se trouvent dans les centres urbains
et sont la propriété de fonctionnaires, de commençants à des
particuliers, paysans ou non, mais aussi à des collectivités (organisation
de producteurs) et à des entreprises.
De nombreux projets d’utilisation en commun de matériels, de type
Cuma (coopératives d’utilisation de matériels agricoles en commun)
mais appelés, suivant les zones, groupements mécanisés » ou
groupement d’intérêts économiques, ont été mis en route mais n’ont
pas eu le développement attendu, l’utilisation en commun de matériels
agricoles peut s’avérer intéressante dans certaines situations.
D. Choix des chaînes d’équipement,
Le choix des chaînes d’équipement tient compte de la puissance des
tracteurs à choisir et celle de sa prise de force. En effet, cette notion est
de plus en plus employée avec la multiplicité des outils animés (Houes
rotatives, semoirs pneumatiques, batteuses…).
Il faut savoir néanmoins que les puissances annoncées par les
constructeurs (SAE, DIN, OCDE) sont presque toujours des puissances au
moteur, en général 10% plus élevées que les puissances à la prise de
force. La puissance SAE est supérieure à la puissance DIN, elle-même
supérieur à la puissance OCDE.
Pour les outils tractés et ainsi que cela a été dit ci-haut, le facteur
limitant est l’effort de traction. Celui-ci dépend notamment du poids du
tracteur, de l’adhérence et du nombre de roues motrices. En terrain
agricole, l’effort de traction ne représente en moyenne que 60% du
poids d’un tracteur à deux roues motrices. Ce faible rendement et la
réduction des poids des tracteurs expliquent le développement de
l’utilisation des outils entraînés par la prise de force.
En travail de sol, la puissance requise par un même matériel peut varier
dans de grandes proportions suivant les conditions d’utilisation : nature
27
du sol, humidité, état de surface, réglages des machines… De plus, la
puissance du tracteur réellement disponible en fonction des outils
utilisés, des conditions d’adhérence et des pertes dans les
transmissions. Aussi, les tableaux 4 et 9 ne donnent que des ordres de
grandeur. La largeur de travail et le nombre d’éléments annoncés dans
une catégorie de la puissance doivent être ajustés aux conditions de
travail spécifique à chaque cas. Il ne peut y avoir de recette type
utilisable partout et il appartient aux services compétents dans le
domaine de la mécanisation de proposer des matériels uniquement
après une analyse détaillée des conditions dans lesquelles ils seront
utilisés.
Les critères techniques de choix de la puissance sont liés aux conditions
d’utilisation des équipements habituellement rencontrées, quatre
catégories de puissance sont arbitrairement retenues :
- moins de 30 ch,
- de 30 à 60,
- de 60 à 90ch, et
- plus de 90 ch.
Les tracteurs, les motoculteurs et les autos motoculteurs de moins de 30
ch. (22 KW) correspondent à la motorisation employée en riziculture en
Asie. Ils n’existent plus dans les pays développés que pour les matériels
d’espaces verts, de maraîchage et de viticulture. Des tentatives ont
cependant été faites avec des tracteurs de faible puissance dans la zone
cotonniers d’Afrique francophone.
Les tracteurs de 30 à 60 ch (22 à 44 KW) sont en général des tracteurs à
deux roues motrices. Semis, épandages d’engrais, traitement … ils
disparaissent de plus en plus ? Dans les pays en développement, ces
tracteurs servent habituellement au transport. Les tracteurs et
automoteurs de 60 à 90 ch (44 à 66 KW) sont les mieux représentés
dans les exploitations moyennes des pays industrialisés. Les modèles à
quatre roues motrices sont les plus nombreuses.
Dans les pays en développement, ils sont la propriété d’entrepreneurs
de travaux agricoles et de certaines grandes exploitations. Ils réalisent
les travaux du sol et parfois les transports quand des remorques
adaptées existent.
Les automoteurs sont des moissonneuses-batteuses, des pulvérisateurs,
des récolteuses à mais (corn pickers). Seules les moissonneuses-
batteuses sont utilisées de façon significative dans les pays en
développement.
28
Les tracteurs de plus de 90 ch. (66 KW) sont répandus dans les
entreprises de travaux agricoles des pays industrialisés et dans les
grandes exploitations. Dans les pays en développement, ils
appartiennent à quelques grosses entreprises de travaux agricoles et
aux agro-industries. Ils servent principalement aux travaux
d’aménagement, aux travaux du sol et aux transports. Les automoteurs
sont des moissonneuses-batteuses, des récolteuses chargeuses, par
exemple pour la canne à sucre.
Chaque fois que c’est possible, on a intérêt à utiliser des « équipements
que l’on peut adapter aux conditions de travail, par exemple en faisant
varier la largeur de travail de certains outils. On peut par exemple
passer de 3 à 2 socs sur une charrue ou de 6 à 4 éléments sur un
semoir. Pour utiliser un même matériel avec des tracteurs différents, les
systèmes d’attelage et les vitesses de prise de force doivent être
compatibles.
En effet, il existe trois catégories de systèmes d’attelage :
- pour les petites puissances jusqu’à 45-50 ch. (33-36 KW),
- pour les puissances moyennes jusqu’à 90 ch. ( 66 KW)
environ
- pour les fortes puissances supérieures à 90ch (66 KW) Ces
derniers sont les mieux représentés dans les exploitations
moyennes des pays industriels.
Actuellement, les modèles à quatre roues motrices sont les plus
nombreux. Les tracteurs à plus de 90 ch(66 KW) sont répandus dans les
entreprises de travaux agricoles des pays industrialisés et dans les
grandes exploitations agricoles des pays en développement.
Chaque fois que c’est possible, tenir compte de la capacité du
relevage ; c'est-à-dire du poids maximum autorisé. Il faut chercher des
prises de force normalisées ; c'est-à-dire s’assurer de la position (haute
ou basse), des dimensions et de la vitesse de rotation. Pour une vitesse
de 540 tours/minute, la prise de force compte 6 cannelures ; elle a un
diamètre de 34 mm pour un tracteur de moins de 45 ch. (33 KW) et de
45 mm dans les autres cas. Pour une vitesse de 1 000 tours/minutes, la
prise de force compte 21 cannelures et a un diamètre de 34 mm.
Par ailleurs, les matériels doivent être livrés montés et en état de
marche avec les livrets de conduite et d’entretien ; ce qui permettra de
s’assurer de leur bon fonctionnement. Une meilleure maîtrise des
réglages ; surtout dans le cas d’une première introduction.
29
Dans le choix des chaînes d’équipements, il importe de préciser
quelques particularités.
En effet, les matériels à retenir doivent avoir une largeur de travail
compatible avec celle des autres machines. C’est le cas d’une bineuse
sarcleuse utilisée après un semis en ligne. Avec la largeur de travail de 6
rangs, la bineuse devra permettre de travailler en un seul passage 6,3,2
ou 1 rang, C'est-à-dire : un nombre de rangs égal au nombre de rangs
semés au semoir, ou un sous-multiple. Il faut choisir des matériels
travaillant sur une largeur au moins égale à celle du tracteur pour éviter
de rouler sur un sol déjà travaillé.
Avec les grandes puissances et pour les matériels qui exigent technicité
et précision, tels que les semoirs en ligne et les bineuses, il est parfois
plus intéressant de limiter le nombre de rangs et augmenter la vitesse
que de prévoir une largeur plus grandes à vitesse réduite. Dans certains
chantiers, il est même parfois indiqué d’employer un tracteur moins
puissant. C’est pourquoi les capacités théoriques évoquées dans les
tableaux 8 et 13 pour chaque chaine de mécanisation doivent être
adaptées aux conditions locales.
Une attention particulière doit être accordée aux matériels dont
l’utilisation inconsidérée risque d’augmenter les phénomènes érosifs,
tels les cultivateurs rotatifs et les pulvériseurs à disques. Les sols à
textures légère, dénudé ou en pente sont particulièrement sensibles. Il
est souvent recommandé de laisser les résidus végétaux à la surface du
sol, mais cela pose des problèmes pour les semis – Il faut alors utiliser le
semoir à disque ouvert – et pour la lutte mécanique contre les
adventices.
On préfère, dans ce cas, les outils à dents, comme le chisel ou le
cultivateur, qui permettent aussi de détruire les semelles. Les semelles
sont des horions durcies en sol humide provoqué par les outils à
disques, à lames rotatives ou par des charrues.
Dans les pays tropicaux, les conditions climatiques n’autorisent le plus
souvent qu’une période utile réduite pour la préparation du sol et le
semis. Il faut travailler vite en utilisant, soit des outils à dents larges, à
grande vitesse dont le travail est moins profond, moins retourné avec
une charrue, soit des outils combinés qui permettent de réduire le
nombre de passage, par exemple le travail du sol et le semis. Dans
certaines situations, il est possible de travailler le sol en sec avec des
dents. Ceci permet d’étaler la période de travaux.
Exemple de chaîne de mécanisation :
30
Les tableaux 8 à 13 ne présentent pas l’ensemble de caractéristiques,
options et accessoires de matériels. Selon les machines, seules une ou
deux caractéristiques principales liées à la puissance sont indiquées : la
largeur du travail, le nombre des pièces travaillantes, le volume. Pour
clarifier la présentation, les matériels ont été regroupés par grandes
opérations culturales : nettoyage des parcelles, préparation du sol,
semis, repiquage, fertilisation, entretien de cultures, récolte et battage,
transport.
a)Nettoyage des parcelles
Par nettoyage d’une parcelle on entend le broyage et l’enfouissement de
matières organiques aux conditions illustrées au tableau ci- dessous :
TABLEAU 8 : MATERIELS DE NETTOYAGE DES PARCELLES
Opérations Matériel < 30 ch 30 à 60 60 à 90 > 90 ch
ch ch
Broyage Rotobroyeu Porté Porté Porté Porté
r léger léger 1,5 à 2 m > 2m
<1m 1 à 1,5 m
Gyrobroyeu Porté Porté Porté
r léger double 2 X 2
lame lames
1 X 1,5 1,5 à 2 m > 2m
m
Enfouissemen Pulvériseur Tandem Offset Offset
t des résidus 12/16 16/20 > 20
disques disques disques
à 460 à 560 à 610
mm mm mm
Cultivateur Porté Porté Porté Porté
Rotatif < 1,2m 1 à 1,5 m 1,5 à 2,5 > 2,5 m
m
b) Les préparations du sol incluent le sous-solage, les ameublissements
en conditions pluviales, en sol ressuyé (culture irriguée) et le malaxage
ou le pudding sur sol boueux, comme repris au tableau ci-dessous.
TABLEAU 9. MATERIELS DES PREPARATIONS DU SOL :
OPERATION MATERIEL PUISSANCE RECQUISE
31
<30 ch 30 à 60 ch 60 à 90 ch >90 ch
Sous-solage sous-soleuse Portée portée Portée
1 corps 1 à 3 corps >3 corps
Ameublissement Charrue 1 disque 2à4 3à4 >disques
en conditions 660 mm disques disques
pluviales 660 mm 660/710
mm
Charrue 1 soc 2à4 3à4 >4 socs
10’’ disques disques 12 à 16’’
10 à 12’’ 12 à 14’’
Pulvériseur semi-porté semi-porté semi-porté
12/16 16/20 >20
disques disques disques
460 mm 560 mm 610 mm
Cultivateur Porté Porté Porté Porté
3 à 5 dents 3 à 7 dents 7 à 12 >12 dents
dents
Chisel Porté Porté Porté Porté
2 à 3 dents 3 à 5 dents 5à6 > 6 dents
dents
Herse Porté Porté Porté Porté
2à3m 3à5m >5 m >5m
Roues squelettes
Cultivateur Porté Porté Porté Porté
Rotatif 1m 1 à 1,5 1,5 à 2 m >2 m
m
Rouleau Trainé Trainé Trainé Trainé
Croskill 2à 3m 3à 5m >5 m >5 m
32
Ameublissement Cultivateur Porté Porté Porté Porté
sur sol ressuyé Rotatif 1m 1à 1,5 m 1,5 à 2 m >2 m
(culture irriguée)
Rouleau
Trainé Trainé Trainé Trainé
Croskill
2à 3m 3à 5m >5 m >5 m
Malaxage ou Houe Roues cages
puddlage sur rotative Porté Porté Porté Porté
sol boueux <1,5 m 1,5à 2 m 2 à 2,5 m >2,5 m
Herse Porté Porté Porté
« espagnole » < 2m 2à 3 m 3à5m
c) Semis, le repiquage et la fertilisation
Les matériels de semis sont très variés. Ils sont adaptés à diverses
conditions du sol et à diverses techniques de mise en place de cultures.
Seul le grand type des semoirs sont présentés dans le tableaux dix.
C’est très nettement insuffisant pour choisir un semoir. En effet, il faut
accorder une très grande importance aux organes d’enterrage et de
recouvrement, qui sont très différents selon la qualité de la prestation du
lit de semences.
TABLEAU 10. MATERIEL DE SEMIS, REPIQUAGE ET D’EPANDAGE
D’ENGRAIS
Opération Matériel <30 ch 30 à 60 60 à 90 ch >90 ch
ch
Repiquage Repiqueuse Portée ou Portée ou
sur sol à riz Automotric Automotric
boueux e e
2 à 8 rangs 4 à 8 rangs
Semis Semoir Porté Porté Porté Porté ou
en ligne 1m 2à 4m 4 à 6m semi-porté
>6m
33
Semoir porté porté Porté ou Trainé ou
Centrifuge 200 l 200 à 400 l traine automotrice
<12m < 16m 400 à 1000l > 1000 l
<24 m < 24 m
Semoir porté porté porté Porté ou
Monograine 2 à 4 rangs 2 à 6 rangs 4 à 10 rangs Semi-porté
Semis direct porté porté
3à4m >4m
Matériel porté porté
Combiné 3à4m >4m
Travail du sol Porté Porté
et semis
3à4m >4m
Plantation Planteuse Porté Porté Porté ou
d’igname 1 rang 2 rangs 3 rangs
Planteuse des Porté Porté Porté ou
boutures 1 rang 2 à 3 rangs >3 rangs
Manioc, canne
à sucre
Agrumes à 35 cm porté porté porté
avec tarière à35-40 cm à 40-80 cm à 40-80 cm
Epandage Epandeur en Train Trainé Trainé Trainé
Engrais nappe 2m 2à4m > 4m 4m
Epandeur porté porté porté Semi-porté
centrifuge 200 l 200 à 400 l 400 à 1000 l >1000 l
<6 m <8m < 12 m < 24 m
Epandeur porté porté Porté ou Semi-porté
pneumatique 200 I 200 à 400 l Semi-porté >1000 l
<12 m < 16 m 400 à < 24 m
1000 l
< 24 m
Localisate Adaptable
ur sur semoir
d) Entretien de culture
Avec les tracteurs conventionnels, l’utilisation du matériel de
désherbages est rapidement limitée par la hauteur de végétation. Les
tracteurs enjambeurs et les automoteurs qui ont une garde au sol
supérieur peuvent intervenir sur une végétation de plus grande taille. Le
34
buttage est pratiqué sur certaines cultures comme le cotonnier ; le mais
et la canne à sucre
TABLEAU 11 : MATERIEL D’ENTRETIEN DES CULTURES
Opération Matériel <30 ch 30 à 60 60 à 90 >90 ch
ch ch
Désherbag Sarcleur Porté
e roulant 3à5
mécanique dans la ligne rangs
Bineuse à Portée Portée Portée Portée
dents 2à4 2à6 4à 10 > 10 rangs
ou rotative rangs rangs rangs
Buteuse Portée Portée Portée Portée
Billonneuse 1à3 2à5 5à8 > 8 corps
corps corps corps
Désherbag Pulvérisateur Portée Portée Portée Portée
e 200 à 300 à Semi - Semi - porté
chimique 300 l 600 l porté Automoteu
Rampe 6 à 12 m 600 à r
6m 1000 l > 1000 l
12 à 24 > 20 m
m
e. Récolte et le battage
Dans le domaine de la récolte et du battage, il n’existe pas de matériels
adaptés à la majorité des cultures comme pour le travail du sol.
De nombreuses machines de récolte sont spécifiques d’une ou de deux
cultures Beaucoup de modèles utilisés sont automoteurs. Les tracteurs
sont utilisés principalement pour le transport et le chargement des
produits récoltés.
Le choix des matériels de récolte doit tenir compte de l’organisation des
chantiers.
35
En effet, ces matériels sont rarement utilisés seuls, mais en combinaison
avec des matériels de chargement, de manutention et du transport. Les
débits de récoltes et le conditionnement de produit, doivent être
adaptés au chargeur et remorque utilisées. Par exemple, on choisira une
moissonneuse batteuse avec ensacheur si le transport et le stockage
sont prévus en sacs.
Les matériels de récolte et conditionnement de fourrages ne sont pas
présentés dans les tableaux 12, car ils sont encore très peu rependus
dans les pays en développement.
TABLEAU 12 : MATERIEL DE RECOLTE ET DE BATTAGE
Opération Matériel <30 30 à 60 ch 60 à 90 ch >
90ch
Récolté céréales Faucheuse Automotrice Automotrice Automotrice
ou portée ou portée ou traînée
1m à 1,5m 1,5m à 3m <2,5m
Faucheuse Automotrice Automotrice Automotrice
lisse ou portée ou portée ou traînée
1m à 1,5m 1,5m à 3m <2,5m
Moissonneuse Automotrice Automotrice Automotrice
Automotrice
Batteuse <1m <3m <3 ,6m
< 6m
Récolte maïs Cueilleur Semi-porté Semi-porté
automoteur
Dépanouilleur automoteur
(corn-picker) 1 rang 2 à 4 rang
>4 rang
Récolte Semi-porté Semi-porté
automoteur
Egreneuse Automoteur
(corn-sheller) 1 rang 2 à 4 rang >4
rang
36
Récolte et récolteuse portée
automotrice
Chargement andalouse 1 rang 1à2
rangs
canne à sucre
Chargeur discontinu ou continu
Porté ou automoteur
Récolteuse chargeuse
automotrice
>200 ch
Récolte arachide Souleveuse porté porté semi-porté
1rang 2 à 4 rangs 2 à 6 rang
Arracheuse porté porté semi-porté
andaineuse 1rang 2 à 4 rangs 2 à 6 rang
ramasseuse semi-porté semi-
porté
batteuse 2 à 6 rang 2à6
rang
Récolte igname Souleveuse portée, 1rang
Gyrobroyeur plus arracheuse renforcée
Récolte manioc Souleveuse aligneuse porté
1 rang
Récoleuse chargeuse semi-portée
1 rang broyeur avant
Récolte coton cueilleur automoteur
automoteur
1 à 2 rang
2 à 3rangs
Battage batteuse à porte fixe à porte fixe
<2t/h <4t/h
Egreneuse mil à porte fixe
37
<2t/h
egreneuse maîs à porte fixe à porte fie
<2t/h <4t/h
f. Matériels de transport
Le choix d’une remorque ne peut se faire uniquement sur la capacité en
tonnes. En effet, il existe de nombreux modèles à deux roues, à quatre
roues, à deux essieux, qui permettent de s’adapter aux différentes
conditions de transport.
TABLEAU 13 : MATERIEL DE TRANSPORT
Opérations Matériels <30 ch 30à 60ch 60 à
90 ch >90ch
Remorque Epandeurs à fumier semi-porté semi-porté semi-
porté semi-porté
2 à 3t 3 à 5t 5
à 8t >8t
Dives semi-porté semis-porté semi-
porté semis-porté
2 à 3t 3 à 5t 5
à 8t >8t
Citernes lisier, eau semi-porté semis-porté semi-porté
semis-porté
2 à 3000l 3 à 5000 l 5 à 8000l
>8000l
g. Effets de la motorisation
Les effets de la motorisation sont généralement difficiles à évaluer. Le
plus important est celui sur la réduction de la main d’œuvre. La
motorisation augmentant la productivité du travail, peut favoriser
l’exode rural. C’est pour la préparation de la terre que la réduction des
aires de travail est la plus marqué. La motorisation est un puissant outil
de modernisation de l’agriculture. Elle rend possible la mise en culture
38
des zones nouvelles, difficiles, voir impossible à cultiver manuellement
ou en traction animale.
La motorisation permet d’accroître la production par l’augmentation de
superficies cultivées quand des surfaces sont disponibles. Elle crée de
fait un surcroît de travail, voir une augmentation de besoins en main-
d’œuvre certains, comme pour la récolte du coton, par exemple. Cette
augmentation de production peut aussi provenir de l’intensification.
La motorisation, par la puissance quelle fournit, permet de réaliser des
opérations culturales d’intensification, ou plus généralement de gestion
de fertilité difficile à mettre en œuvre ou avec la traction animale. On
peut citer le broyage de résidus de récolte et leur enfouissement, ainsi
que la manutention et l’épandage de fumure organique.
Dans la littérature, on attribue souvent à la motorisation, à tort, un effet
néfaste sur le milieu alors que c’est la mécanisation mal utilisée par
l’utilisation d’une forte puissance qui provoque de dégradations
importantes : érosions ou diminution de la fertilité par la réduction de la
jachère.
L’utilisation du tracteur a, en général, peu d’effets sur le rendement.
Ceux-ci ne peuvent croître que si la qualité du travail se trouve
améliorée. En outre, l’utilisation du tracteur modifie souvent les
systèmes de culture et les assolements des exploitations. Il entraîne
parfois l’abandon de cultures peu productives et à faible valeur
marchande difficilement mécanisable.
Socialement, la motorisation s’accompagne de changements aux seins
de villages et des communautés. Elle entraîne, entre autre, l’émergence
de nouveaux métiers qualifiés – chauffeur, mécanicien, responsable, qui
modifie les rapports sociaux entre individus. Elle permet dans certaines
situations de retenir plus facilement les jeunes lettrés au village. Elle
s’accompagne aussi de modifications parcellaires (remembrement), de
création des routes et des pistes d’accès.
Les effets sur le niveau de vie de travailleurs sont difficiles à évaluer.
Ceux relatifs à la répartition de revenue sont plus clairs. Les revenues de
propriétaires de terres et de possesseurs de capitaux croisent plus
rapidement que les revenus des ceux qui tirent leur moyens d’existence
de leur travail. Cette tendance est souvent accentuée par l’octroi de
subventions pour l’achat des tracteurs et l’octroi de crédits à des
conditions favorables.
La motorisation est installée, en priorité, sur les grandes exploitations et
tend à augmenter quand de réserves de terre existent. Mais le degré de
39
motorisations (investissement en matériel par hectare) peut être très
élevé sur les petites exploitations en culture intensive. Dans le cas de
saturation foncière des pays industrialisés, la motorisation a favorisé
l’accroissement de superficies par la disparition des exploitations les
moins performantes. Dans ces régions, la motorisation peut être
considérée comme un avantage important permanent permettant de
cultiver la terre plus vite entre les saisons et aussi d’intensifier les
cultures. Ce dernier point n’est pas toujours évident à démontrer.
CHAPITRE II : LA MECANISATION DU LABOUR
2.1. DEFINITIONS
Le labour consiste théoriquement à découper une bande de terre de
section rectangulaire A,B,C,D et à la retourner dans une position A,’B,’C,’
40
et D’ placée environ à 45° ; cette position pouvant d’ailleurs varier
beaucoup dans la pratique selon le rapport largeur x profondeur du
labour (Fig.1).
Figure 1 : Géométrie du labour
La distance AB représente la profondeur du labour. La distance BC
représente la largeur du labour ; sa valeur est généralement exprimée
en pouces (1 pouce = 25,4 mm), c’est ainsi qu’on dira qu’un corps de
charrue travaille en 10, 12, 14 pouces, etc. Le plan déterminé par la
ligne AB se nomme généralement « muraille » quelquefois « frayon »,
celui qui est déterminé par la ligne BC s’appelle « fond de raie » ou
« jauge ».
La surface du rectangle ABCD se nomme « section du labour » et
s’exprime généralement en dm2.
Le type de matériel utilisé pour réaliser le labour permet de diviser les
charrues en deux grandes catégories, à savoir : les charrues qui versent
la terre d’un seul coté telles que la charrue à soc de traction animale et
la charrue à disques et les charrues qui versent la terre alternativement,
d’un coté puis de l’autre vues au cours de moteurs et machines
agricoles. L’utilisation de l’une ou l’autre de ces charrues aboutit à
l’obtention, d’une part, des « labours en planches » et d’autre part, des
«labours à plat ».
2.2. EXECUTION DU LABOUR
2.2.1. Labour en planches (Fig. 2 )
Le labour en planches est exécuté, soit partant des rives d’un champs
pour labourer en revenant vers le centre (labour dit «en refendant »),
soit en partant du milieu de ce champ pour labourer en tournant autour
de cette médiane (labour dit «en adossant »).
41
Figure 2 : Labour en planches
2.2. 2. Labour à plat (Fig.3)
Le labour à plat est celui qui est effectué de sorte que la terre soit
versée, par rapport au champ toujours du même coté, c’est-à-dire que la
charrue doit pouvoir verser alternativement à droite et à gauche en
faisant des allers et retours jointifs. Le labour obtenu ne comporte
qu’une enrayure, une dérayure et aucun ados.
Figure 3 : Labour à plat
Dans tous les cas, il faut limiter les trajets en fourrières à 50 mètres au
maximum afin d’éviter de trop grandes pertes de temps. Si le champ à
labourer est de dimension supérieure, il faut le diviser en autant de
parcelles qu’il y a de fois 50 mètres dans sa largeur. On obtient, une
série de « planches » séparées par un « ados » ou une «dérayure ».
Dans tous les cas, il faut limiter les trajets en fourrières à 50 mètres au
maximum afin d’éviter de trop grandes pertes de temps. Si le champ à
labourer est de dimension supérieure, il faut le diviser en autant de
parcelles qu’il y a de fois 50 mètres dans sa largeur. On obtient, une
série de « planches » séparées par un « ados » ou une «dérayure ».
Signalons, par ailleurs que l’on peut exécuter avec des charrues de
labour en planches un type de labour dit « en tournant » ou à la
« Fellemberg »(Fig.4). Ce type de labour était réalisé autrefois en
tournant autour des champs, le travail commençant par un de ses cotés
pour terminer en son centre. Cette méthode n’était applicable que sur
de très grandes parcelles et son exécution présentait quelques
difficultés dans les virages et au centre. Actuellement, le labour à la
Fellembert est réservé aux travaux de déchaumage. D’après le genre de
culture que l’on désire installer, on peut choisir la profondeur et le type
de labour à effectuer. D’une manière générale, on classe les labours en
quatre catégories, à savoir :
42
- le labour de défoncement dont la profondeur atteint plus de 35 cm
voire 1 mètre
Figure 4 : Labour« en tournant » ou à la « Fellemberg »
- le labour profond dont la profondeur atteint de 25 cm à 35 cm
- le labour moyen dont la profondeur atteint de 12 cm à 25 cm
- le labour superficiel dont la profondeur atteint de 8 cm à 12 cm.
Pour réaliser un labour idéal, il faut exposer à l’air une surface de terre
maximum. On obtient cette exposition en inclinant la bande de terre
retournée à 45° ; cela correspond à une largeur de raie 1,4 fois plus
grande que la profondeur. Dans la pratique cependant, d’autres
considérations peuvent déterminer ce rapport entre la profondeur et la
largeur de travail de la charrue ; c’est ainsi que l’on distingue encore
deux types de labour :
- les labours fortement inclinés à 25° dans lesquels la largeur
travaillée est égale à plus ou moins 3 fois la profondeur (Fig.5).
Ces genres de labours sont recommandables en terrains
inclinés si on verse la terre vers le haut.
43
Figure 5 :Labour fortement incliné à 25° ( L = 3 P)
Figure 6 : types de labours en planches
- les labours faiblement inclinés à 45° (Fig.7) dans lesquels la
largeur travaillée ne dépasse pas 1,25 fois la profondeur.
Cette pratique peut se rencontrer lors des labours profonds
laissant une terre creuse.
Figure 7 : Labours faiblement inclinés à 45° (L = 1,4P)
44
L’exécution des virages à la sortie du labour avec un tracteur portant
une charrue sur une étendue étroite est une opération délicate.
Lorsque l’on dispose d’une place suffisante en bout de champ, on peut
exécuter le virage par un demi-tour circulaire (a). Lorsqu’on doit limiter
la fourrière au minimum, on peut employer une des méthodes
suivantes : soit en boucle en huit (c) sur le guéret, soit un demi-tour en
marche arrière(b) (Fig. 8).
Figure 8 : L’exécution des virages à la sortie du labour
La vitesse avec laquelle on exécute des travaux avec un tracteur change
avec la nature de l’opération agricole à réaliser. Par ailleurs, il faut
savoir que la puissance et le rendement de travail en mécanisation
agricole dépendent de sources d’énergie utilisée comme illustré dans les
tableaux ci-dessous.
45
TABLEAU 14: VITESSES MOYENNES POUR L’EXECUTION DES
TRAVAUX AGRICOLES COURANTS AVEC LE TRACTEUR
46
TABLEAU 15 : PUISSANCES MOYENNES NECESSAIRES POUR
L’EXECUTION DES TRAVAUX AGRICOLES COURANTS AVEC DIFFERENTS
MOYENS DE TRACTION ET EQUIPEMENTS
47
48
TABLEAU 16 : RENDEMENTS PRATIQUES MOYENS DE CERTAINS
MATERIELS COURANTS DE MOTOCULTURE
49
CHAPITRE III : LA MECANISATION DU TRANSPORT
AGRICOLE
En mécanisation agricole, le transport est assuré par des charrettes,
remorques, dumpers, camions etc.… Deux facteurs principaux
déterminent la charge à transporter. Il s’agit de poids et de volume à
déplacer.
3.1. POIDS A DEPLACER
A la base de tout calcul de traction, il faut une estimation consciencieuse
des poids mis en jeu. Ces poids comprennent la charge utile et la tare des
engins de transport, c’est-à-dire leur poids à vide . On trouve, pour ce
dernier, des valeurs approximatives dans les tableaux qui accompagnent
la description des engins. Pour la détermination de la charge utile, le
tableau ci-dessous indique le poids spécifique de différentes matières à
déplacer.
TABLEAU 17 : POIDS SPECIFIQUES DES MATIERES LES PLUS UTILISEES
DANS LES PROBLEMES DE TERRASSEMENT
NATURE DE LA MATIERE POIDS EN TONNES
PAR m3
Moyen Limites
Argile fraîchement excavé - 1,67 – 1,85
Argile mouillée (ou compacte) 1,90 -
Argile sèche - 1,50 – 1,60
Argile en morceaux 1,01 -
Boue 1,65 1,65 – 1,75
Basalte 2,90 2,70 – 3,00
Basalte concassé 1,65 -
Béton moyen 2,15 -
Béton prêt à couler 2,37 -
Boue sèche compacte - 1,28 – 1,72
Calcaire 2,40 2,30 – 3,00
Calcaire venant de carrière 2,00 -
Calcaire concassé (ballast) 1,39 -
Calcaire concassé fin 1,45 -
(gravillon)
Cendres - 0,56 – 0,62
Charbon de bois 0,41 -
Chaux 0,48 0,40 -
0,56
Ciment en poudre comprimé 1,85 1,40 – 1,92
Ciment de Portland 1,51 -
Ciment en poudre désagrégé 1,20 0,90 - 1,35
Eboulis (roche) 1,80 -
50
Huile de graissage ou 0,90 -
carburant
Pétrole 0,67 -
Pierraille et sable 1,65 1,50 - 1,80
Sable humide (sable de 1,80 1,70 - 1,90
rivière)
Sable mouillé 2,00 1,95 - 2,05
Sable sec (Sable de carrière) 1,50 1,40 - 1,65
Granit concassé (ballast) 1,43 -
T Terre commune comprimée 2,10 2.00 - 2,20
fraîche
Terre commune comprimée 1,80 1,60 - 1,92
sèche
Terre commune désagrégée 1,40 -
fraîche
Terre commune désagrégée 1,20 1,12 - 1,28
sèche
Terre de remblayage mouillée 1,65 -
Terre glaise mouillée 2,00 -
Terre glaise sèche 1,60 -
Tourbe sèche - 0,245 - 0,30
Tourbe humide - 0,55 - 0,65
Minerai de fer a 50% 4.01 -
Le poids spécifique varie avec :
- l’humidité de la matière considérée
- la texture (granulométrie)
- la porosité
- la densité.
Exemples :
- le bois vert pèse 20 à 50% de plus que le bois sec ;
- le poids spécifique d’une matière désagrégée dépend de la
proportion des vides qu’elle renferme.
- le rocher fraîchement abattu a généralement une certaine humidité.
Il la perd rapidement après une exposition au soleil (4 à 10%). Mieux
la pierre est fragmentée, plus vite elle perd son humidité.
3.2. VOLUME A DEPLACER
En général, les travaux de terrassement et de transport sont confiés
évalués en volume de matière « en place », avant d’être désagrégée. Ce
volume signifie charge effective ou play-load en anglo-américain.
Après excavation, au moment du transport par exemple, la même matière
a subi, à poids égal, une augmentation de volume due au foisonnement.
Le rapport entre le volume de la matière foisonnée et celui de la matière à
51
l’état primitif, ou play- load, est le coefficient de foisonnement. Le
rapport inverse du précédent est le coefficient de retrait.
Le tableau ci-dessous donne les valeurs de ces deux coefficients pour
différents matériaux.
TABLEAU 18 : COEFFICIENT DE FOISONNEMENT ET DE RETRAIT DE
DIFFERENTS MATERIAUX.
COEFFICIENT
De foisonnement De retrait
MATERIEL
Sable et gravier propre, sec 1,07 à 1,15 0,93 à 0,87
Sable et gravier propre, mouillé 1,09 à 1,18 0,92 à 0,85
Terre de surface 1,11 à 1,20 0,90 à 0,84
Terre commune 1,20 0,84
Marne sableuse 1,18 0,85
Marne argileuse 1,25 0,80
Terre marneuse 1,20 0,84
Boue, terre commune 1,24 à 1,35 0,81 à 0,74
Argile avec sable ou gravier 1,30 à 1,45 0,77 à 0,69
Argile molle, friable, dense 1,35 à 1,55 0,74 à 0,65
Argile dure, tenace 1,42 à 1,50 0,70 à 0,67
Argile dure, mélangée de roches
et de racines 1,62 0,62
Rocher friable mou 1,50 à 1,73 0,67 à 0,58
Rocher dur, bien brisé 1,56 0,64
Rocher dur, mal brisé en gros 1,98 0,50
morceaux
En réalité, la détermination du degré de foisonnement ou de compacité des
matières à transporter est complexe, et des erreurs à ce propos sont fréquentes.
En effet, la compacité d’une charge est fonction du mode et de la hauteur de
chargement. Ainsi, un élévateur grader, déversant à faible hauteur, charge une
terre aérée, à foisonnement élevé. Une pelle ou une dragline arrachant d’un seul
coup une masse importante de terre et la laissant tomber de haut fait que le
foisonnement de celle-ci soit moindre. Quant au scraper, son procédé de
chargement favorise à tel point la compacité qu’il prend, à capacité nominale
égale, dans certains terrains, une charge de 10 à 15% supérieure à celle que
manipulerait une pelle ou un élévateur grader.
52
Les constructeurs désignent souvent un engin par sa capacité nominale ;
sauf indication contraire, c’est le volume géométrique du contenu, à ras
bord, auquel on ajoute le chapeau, dont la valeur dépend de la matière
avec laquelle on remplit l’engin ; en effet, le volume du chapeau est
fonction du talus d’éboulement, qui varie de 1 : 1 à 1 : 3, ou plus encore.
La capacité doit donc être indiquée avec précision : capacité à ras bord
(struck capacity) ou capacité avec chapeau (heaped capacity), mais on
doit alors mentionner la nature – ou mieux encore l’angle d’éboulement –
de la matière chargée.
53
Figure 9 : Types de remorques agricoles
54
Figure 10 : remorque à basculement arrière et à basculement latéral
La capacité avec chapeau est la plus usitée, parce qu’elle correspond au
chargement réel de l’engin. Le payement en play-load (charge effective)
étant d’usage, il faut exprimer la capacité de l’engin en fonction de cette
valeur, à l’aide de cette formule :
C'
C=
f où C : capacité en play - load ; C’ : capacité effective de l’engin
(avec chapeau) et f : coefficient de foisonnement de la matière
Figure 11 : Le dumper
transportée. Outre ce qui précède, il faut tenir compte de la charge utile
maximale de l’engin transporteur. Celle-ci est exprimée en tonnes ou en
kilogrammes. Cette donnée est toujours signalée en plus de la capacité,
pour les dumpers (Fig. 11) et les wagons - remorques.
55
3.2.1. Cycle et temps d’exécution des travaux
Le travail avec les machines de terrassement exige une bonne gestion du
temps. En effet, l’entrepreneur est tenu de savoir :
- le temps qu’il faut pour exécuter un travail donné
- le temps qu’il faut à une machine pour faire un aller – retour entre le
chantier et la carrière, par exemple.
Le temps complet aller et retour est celui que l’on appelle la « durée du
cycle ».
Un cycle est divisé en 2 temps :
- le temps fixe, celui qui regroupe tous les temps de travail autres que
ceux consacrés au parcours en charge ou à vide, c’est-à-dire :
chargement, vidange ou épandage, accélération, ralentissement. Ces
temps ne varient pas tellement quelle que soit la longueur du parcours (L).
- le temps variable, celui qui est consacré au transport proprement dit,
c’est- à- dire, le temps nécessaire pour effectuer le parcours en charge et
à vide. Cela varie en fonction de la distance et de la vitesse de marche des
engins.
On peut donc calculer la durée du cycle en appliquant la formule
suivante :
Durée du cycle : temps fixes + temps variables
Dist (m). 60
Temps variables (en minutes) : Vit(km /h ).1000
Comme les parcours à vide ou en charge diffèrent, on aura :
Aller( m). 60 Retour(m ). 60
+
Temps variables (min) : Vit(km /h ).1000 vit (km /h ).1000
Les temps fixes, pour certaines machines, peuvent être relevés sur les
notices mais, à titre indicatif. Il conviendrait de vérifier certains d’entre
eux, les délais d’attente, les difficultés de circulation, l’encombrement de
certaines sections de routes à emprunter… pourraient fausser les temps
fixes donnés par les performances de la notice.
Il est possible de diminuer les temps fixes, en procédant comme suit :
56
- organiser le travail à la zone d’excavation de façon à charger en pente
descendante.
- éliminer les attentes en employant suffisamment de pousseurs pour le
nombre de scrapers à charger
- les tracteurs « pousseurs » peuvent aussi être munis de riper. Dans
certains
cas, il est indispensable de désagréger le sol ou la roche au préalable
- utiliser un matériel possédant la puissance nécessaire, en particulier pour
pousser.
Pour diminuer les temps variables, il faut :
- étudier soigneusement la disposition des pistes de circulation sur le
chantier et le meilleur itinéraire sur routes. La ligne droite est la
distance la plus courte entre deux points mais, parfois, en terrain
accidenté, il est plus avantageux de contourner une butte ou une
colline.
- entretenir soigneusement les pistes de circulation. Dès que le
chantier est assez important, on peut y affecter une niveleuse en
permanence. Le temps consacré à l’entretien des pistes sera
largement regagné par la vitesse plus élevée des unités de transport
3.2.2. Production et rendement
Le nombre de cycles par heure et les mètres cubes chargés par voyage
(exprimé en m3 de terre en place) donnent la production des matériaux de
terrassement.
Pour obtenir un bon rendement du matériel, il faut pouvoir déplacer de
gros cubages de déblais au prix de revient le plus avantageux.
Matériel et conducteurs ne travaillent pas 60 minutes par heure, mais il
faut tenir compte du facteur efficience dans toute évaluation de la
production connaissant la durée du cycle, qui est le total des temps fixes
et des temps variables, il est facile de calculer le nombre de cycles par
heure :
60 min
Nombre de cycles par heure = Dur .Cycle( min )
On considère l’efficience des tracteurs selon que ces derniers sont à pneus
ou à chenilles. On admet qu’un tracteur à pneus travaille en moyenne
pendant 45 minutes par heure et le tracteur à chenilles 50 minutes par
57
heure et les facteurs d’efficience leur correspondant sont respectivement
0,75 et 0,83. Dans ce cas, on peut calculer le cycle/heure, comme suit :
45 min
- cas de tracteurs à pneumatiques: Dur .Cycle( min )
50 min
- cas de tracteurs à chenilles: Dur .Cycle( min )
Etant donné les difficultés de déterminer l’efficience, il est conseillé de
prendre 60 min/heure. La formule suivante permet d’évaluer la
production horaire réelle :
Production horaire : m3/cycle x cycle/heure x facteur d’efficience.
58
CHAPITRE IV : ECONOMIE DE LA MECANISATION
AGRICOLE
4.1. GENERALITES
La mécanisation agricole est une activité économique génératrice de
revenu. Dans certaines conditions il peut être question de déterminer la
rentabilité de travaux mécanisés soit à titre prévisionnel ou réel.
4.2. CALCUL DU PRIX DE REVIENT HORAIRE
PREVISIONNEL DU TRAVAIL DES ANIMAUX DE TRAIT
Les animaux de trait peuvent être utilisés en exploitation familiale ou en
exploitation industrielle. Dans tous les cas, les principaux postes de calcul
du prix de revient prévisionnel d’utilisation horaire de ces animaux,
sont regroupés comme suit :
- frais fixes
- frais variables sous certaines conditions
- frais essentiellement variables.
4.2.1. Cas de travail en exploitation familiale
Les calculs concernent :
2.2.1.1.Frais fixes
Les frais fixes sont constitués par les frais du capital à
savoir :
l’intérêt du capital investi
l’assurance
l’amortissement
2.2.1.2. frais variables sous certaines conditions
Les frais variables sous certaines conditions sont
constitués par
Le harnachement.
2.2.1.3.Frais essentiellement variables.
Les frais essentiellement variables concernent :
dépense pour la ration de qualité
(de travail)
Salaire du conducteur
En détails, les calculs se font comme repris ci-dessous :
59
A. frais Fixes :
- l’intérêt du capital investi : 75% P.A T.I
- l’assurance: 80% P.A
coeff.assurence (1)
Valeuràamortir
Duréeàam
- l’amortissement
4.2.2. Cas de travail en exploitation industrielle
Les calculs concernent :
- les frais du capital
- les dépenses de nourriture
- les dépenses d’entretien
- les frais de conduite
- les frais généraux
4.2.2.1. Frais du capital
Les frais du capital comprennent l’amortissement et l’intérêt du capital.
A. Amortissement
L’amortissement se calcule sur base de la valeur à amortir et de la durée
d’amortissement des animaux.
a)Valeur à amortir
La valeur à amortir se calcule sur base de la formule suivante :
Prix d’achat de l’animal – Prix de vente de l’animal en fin carrière
b). Durée d’amortissement
La durée d’amortissement des animaux correspond à la durée de leur
utilisation ; laquelle est estimée comme suit :
- 6 ans pour le bœuf
- 7 à 8 ans pour le cheval
- 8 à 10 ans pour l’âne.
Le calcul de l’amortissement se fait à partir de la formule suivante :
Valeur à amortir
Amortissement :Durée d'amortissement
1
Le coefficient de frais d’assurance : 8 %
60
B. Intérêt du capital
L’intérêt du capital représente 6 % de 75 % du prix d’achat des animaux
dressés et aptes au travail. Ce qui revient à appliquer la formule :
Intérêt du capital = Prix d’achat x 0,06 x 0,75
4.2.2.2. Dépenses de nourriture
La nourriture est assurée sous forme de ration d’entretien complétée par
la ration de travail.
La ration d’entretien est constituée par les aliments grossiers (le fourrage
etc.) et la ration de travail par les aliments de qualités (concentrés etc.).
En Afrique, les aliments grossiers ne coûtent rien en exploitation familiale.
Par contre, les aliments de qualité coûtent cher. En exploitation
industrielle, on tient compte de besoins énergétiques des animaux de
trait. Ces besoins sont déterminés comme détaillé ci-dessous.
A. Détermination des besoins énergétiques journaliers
Le besoin énergétique des animaux à couvrir par la ration d’entretien
dépend de leur poids vif. Ainsi :
- pour un bœuf de 300 kg, il faut 2,60 U.F/jour
- pour un bœuf de 200 kg, il faut 1,95 U.F/jour
- pour un bœuf de 250 kg, il faut 2,30 U.F/jour
- pour un bœuf de 350 kg, il faut 2,95 U.F/jour
- pour un bœuf de 400 kg, il faut 3,25 U.F/jour
- pour un bœuf de 450 kg, il faut 3,55 U.F/jour
- pour un bœuf de 500 kg, il faut 3,85 U.F/jour.
En supplément, on prévoit apporter la ration de qualité susceptible de
couvrir, selon l’importance du travail à effectuer, les besoins en énergie
comme suit:
- pour le travail léger : 1,40 U.F
- pour le travail moyen : 2,60 U.F
- pour le travail lourd (soutenu) : 4,00 U.F.
B. Détermination de la valeur fourragère des aliments
Pour déterminer la valeur fourragère des ressources alimentaires locales,
on se rapporte aux tableaux de référence publiés par les institutions de
recherches agrostologiques. A partir de la valeur fourragère des aliments,
on peut estimer les dépenses qui seront occasionnées par la nourriture.
C. Estimation de dépenses de nourriture
61
Etant donné que seuls les aliments de qualité (grains de maïs, sorgho,
racine de manioc) sont achetés, en Afrique, les dépenses de nourriture
concernent uniquement cette catégorie d’aliment. L’estimation se fait par
référence au prix de vente réel de ces denrées alimentaires sur le marché
local.
La quantité d’aliment de qualité à prévoir dépend des heures de travail
que doivent effectuer les animaux.
Les dépenses de nourriture se calculent à partir de la détermination de
besoins énergétiques des animaux, comme suit:
a) Besoin annuel des animaux en unités fourragères
Besoin annuel en U.F = Nombre de jours que compte une année x
nombre
d’U.F/jour/animal x nombre d’animaux
b) Valeur annuelle des U.F. nécessaires :
Prix des U.F. nécessaires au cours de l’année = Nombre U.F. annuelles x Prix
unitaire de l’U.F.
4.2.2.3. Dépenses d’entretien
Les dépenses d’entretien sont celles qui couvrent les frais de :
- Pansage et soins divers
- Amortissement de harnachement
- Ferrures
- Soins vétérinaires.
Les ferrures sont rarement effectuées et les soins vétérinaires sont
souvent gratuits, en Afrique, sauf en cas d’exploitation industrielle.
A. Calcul de frais de pansage et soins divers
Les frais de pansage et soins divers sont calculés, en Afrique, uniquement
en cas d’exploitation industrielle. Cela, d’après la formule suivante :
Frais de pansage et soins divers = Nombre d’heures de travail/an ( N.B : ¼
hr/jour : 125 heures) x Nombre d’animaux x prix de pansage et soins divers
B. Calcul des frais d’amortissement de harnachement
Selon le type de harnais utilisé, ce dernier peut être amorti en 1 ou 5
années.
62
L’amortissement peut donc être calculé d’après la formule suivante :
Amortissement de harnachement :
Pr ixd ' achat du harnais
Durée d'amortissement du harnais
C. Calcul des frais de ferrure
Comme cela a déjà été signalé ci-dessus, les ferrures sont rarement
effectuées en Afrique. On ne les calcule donc pas.
D. Calcul des frais vétérinaires
Ces frais se calculent, en Afrique, uniquement en cas d’exploitation
industrielle. La formule appliquée est, Frais vétérinaires : Prix d’achat des
soins vétérinaires x 0,08
4.2.2.4. Frais de conduite
Les frais de conduite comprennent le salaire (journalier ou horaire) + les
charges sociales + les congés payés. Ces frais concernent même la main-
d’œuvre familiale.
Le calcul se fait d’après la formule suivante : Frais de conduite = Nombre
d’heures de travail/an x salaire horaire.
4.2.2.5. Frais généraux
Les frais généraux sont : le logement et l’assurance des animaux.
A. Frais de logement
Les frais de logement ne varient pas avec le nombre d’heures de travail
par an. Il est par conséquent, le même au cours de toute l’année.
Généralement, en Afrique, le logement étant construit en matériaux semi-
durable, il est amortit en 2 ou 4 ans.
B. Frais d’assurance
En Afrique, l’assurance des animaux n’existe pas. Sinon, on prend 8/10 du
prix d’achat des animaux avec un taux annuel de 8 %. Pour cela, les frais
d’assurance se calculent comme suit : Frais d’assurance = Prix d’achat
des animaux X 0,8 x 0,08.
63
PRIX DE REVIENT PREVISIONNEL D’UTILISATION HORAIRE DES
ANIMAUX DE TRAIT :
F . du capital+D. de nourriture+D . d'entretien + D . de conduite + F . généraux
N d'heures de travail par an
Exemple chiffré : Cas d’une exploitation familiale
Données
Calculez le coût horaire d’utilisation d’une paire de bœufs pesant chacun
350 kg, dont le prix d’achat est de 32.000 Fc et que l’on peut revendre à
20.000 Fc, sachant que le travail est à réaliser en exploitation familiale :
- la durée d’utilisation de ces animaux est de 6 ans
- le taux d’intérêt annuel est de 6%
- l’U.F de maïs coûte 10 Fc
- le joug de garrot à utiliser coûte 1.500 Fc et peut être amorti en 2
ans
- les frais de pansage et soins divers sont de 35 Fc
- le salaire horaire y compris les charges diverses est de 30 Fc
- le nombre d’heures de travail est de 6 heures par jour
- le nombre d’heures de travail par an est de 250 heures.
Solution
Frais Du Capital
32 .000 Fc - 20. 000Fc
=2. 000 Fc
a) Amortissement : 6
b) Intérêt du capital : 32.000 x 0,75 x 0,06 = 1.440 Fc
Dépenses de Nourriture
Calcul de la ration de travail (aliment de qualité)
250
= 42 jours
a) Nombre de jours de travail par an : 6
b) Coût annuel des aliments de travail : 42 x 3 x 15 x 2 = 3 .780 Fc
Dépenses d’entretien
1. 500
=750 Fc
Amortissement du harnais : 2
Frais de conduite
64
Salaire annuel du conducteur : 250 x 30 = 7 .500 Fc
Frais généraux
Assurance : 32.000 x 0,8 x 0,08 = 2.048 Fc
3. 440 + 3 . 780 +750 +7 .500+2 . 048
=70 Fc
COUT HORAIRE: 250 par heure.
Exemple chiffré : Cas d’une exploitation industrielle
Données
Calculez le coût horaire d’utilisation d’une paire de bœufs pesant chacun
350 kg, dont le prix d’achat est de 32.000 Fc et que l’on peut revendre à
20.000 Fc, sachant que le travail est à réaliser en exploitation industrielle :
- la durée d’utilisation de ces animaux est de 6 ans
- le taux d’intérêt annuel est de 6%
- l’U.F de maïs coûte 15 Fc
- l’U.F du fourrage coûte 5 Fc
- le joug de garrot à utiliser coûte 1.500 Fc et peut être amorti en 2
ans
- les frais de pansage et soins divers sont de 35 Fc
- le salaire horaire y compris les charges diverses est de 35 Fc
- le coût annuel du logement est de 5.000 Fc
- le nombre d’heures de travail est de 6 heures par jour
- le nombre d’heures de travail par an est de 250 heures.
Solution
Frais du capital
32 .000 Fc - 20. 000Fc
=2. 000 Fc
a) Amortissement : 6
b) Intérêt du capital : 32.000 x 0,75 x 0,06 = 1.440 Fc
Dépenses de nourriture
A. Calcul de la ration de travail (aliment de qualité)
250
= 42 jours
a) Nombre de jours de travail par an : 6
b) Coût annuel des aliments de travail : 42 x 3 x 15 x 2 = 3 .780 Fc
B. Calcul de la ration d’entretien (aliment grossier) : 365 x 3 x 2 x 5 = 10 .950 Fc
65
Dépenses d’entretien
1. 500
=750 Fc
a) Amortissement du harnais : 2
b) Frais de pansage et soins divers : 250 x 35 = 8 .750 Fc
c) Frais vétérinaires : 32.000 x 0,008 = 2.560 Fc
Frais de conduite
Salaire annuel du conducteur : 250 x 35 = 8 .750 Fc
Frais généraux
Logement : …………………… = 5.000 Fc
Assurance : 32.000 x 0,8 x 0,08 = 2.048 Fc
COUT HORAIRE:
3. 440 + 14 . 730 +750 +8 . 750+2. 560+8 . 750+5 . 000+2. 048
=184 Fc
250 par heure
4.3. CALCULS ECONOMIQUES DE L’UTILISATION DES
MACHINES EN MOTOCULTURE
Le coût d’utilisation d’un matériel agricole se calcule en tenant compte
des charges de natures différentes, qu’il s’agisse d’un coût prévisionnel
estimé ou d’un coût constaté après l’utilisation. En théorie, le prix de
revient de travaux mécanisés est facile à calculer lorsque toutes les
dépenses effectuées sont enregistrés. Ceci est malheureusement,
rarement, le cas dans le pays en développement ; dans ce paragraphe
nous nous appuyons sur trois exemples des calculs du plus simple au plus
complexe : une machine seul, un tracteur ou un automoteur, et chantier,
c'est-à-dire une machine et son tracteur.
4.3.1. Prix de revient prévisionnel
Les prix de revient prévisionnel sont indiqués par matériel à l’heure ou à
l’hectare ou encore en nombre de remorques ou de ballots de paille. Dans
ce cours on s’intéressera au cas le plus général : le coût horaire de
l’utilisation des engins agricoles. Les autres coûts peuvent le plus souvent
en être déduits. Ce coût horaire ne peut être qu’estimatif car il fait appel à
des coefficients, des moyennes, des prévisions d’utilisation…Toute fois, il
permet d’avoir une idée sur l’opportunité d’un achat éventuel sur les tarifs
de location à appliquer pour les matériels d’utilisation collective et sur le
choix du type de matériel. Ces calculs sont indispensables à un organisme
66
de prêts ou aux concessionnaires vendant à crédit ou encore à l’Etat pour
les opérations importantes de financement d’investissement. Il existe
plusieurs méthodes de calcul suivant les pays, les conditions d’utilisation
de matériel…Nous reprendrons une méthode simple qui distingue les frais
fixes, les frais variables sous certaines conditions et les frais
essentiellement variables.
4.3.1.1. Frais fixes
Les frais fixes sont indépendants de la durée annuelle d’utilisation des
matériels.
En pays industrialisés, les frais fixes sont constitués par : l’intérêt du
capital investi (en général le taux d’intérêt pratiqué par les caisses
locales des prêts aux agriculteurs à moyen terme) les primes
d’assurances, les charges d’abri et, éventuellement, les impôts et
les taxes.
Dans le pays en développement, on ne considère que les intérêts du
capital investi (rémunération du capital immobilisé) ; les assurances ne
sont prises en compte que pour des achats à crédit des gros matériels car
elles sont rendues obligatoires par l’organisme de prêts. Les paysans ou
groupements qui investissent dans des bâtiments pour abriter leurs
matériels sont très rares.
Les frais fixes sont habituellement les suivants :
L’intérêt du capital (moitié du taux moyen des prêts à moyen
terme de l’organisme de prêts) ;
Assurances (incendie, recours de tiers) : 0,5 à 1 % du prix d’achat
ou bien les tarifs pratiqués par les compagnies ;
Abri : 0,5 à 1 % du prix d’achat ;
Impôt sur la vente de matériel, taxes, cartes grise.
4.3.1.2. Frais variables sous certaines conditions
Les frais variables sous certaines conditions comprennent : les charges
d’amortissement et les dépenses de réparation du matériel.
L’amortissement consiste à répartir le prix d’achat sur la durée de vie de
manière à reconstituer le capital nécessaire au renouvellement du
matériel. Il ne faut pas confondre l’amortissement (perte de valeur d’un
équipement) et le remboursement de capitaux empruntés pour
l’acquisition du matériel.
Il est admis que si l’utilisation annuelle prévisible en heure du travail est
plus grande que le rapport « Durée totale d’amortissement en heures de
67
travail / Nombre d’années d’utilisation », l’amortissement doit être porté
en frais variables. En deçà, il est mis au compte de frais fixes. En
pratique, cela correspond à une utilisation faible et à une dépréciation due
essentiellement au vieillissement technique ou aux intempéries.
Dans les pays en développement, on amortit le prix d’achat (la valeur de
revente est considérée comme nulle), augmenté des frais de transport, de
manutention, d’installation et de mise en route.
Par contre, dans les pays industrialisés, la valeur d’amortissement est
égale au prix d’achat, moins la valeur estimée de revente. La durée
d’amortissement s’exprime en quantité de travail / heures ou hectares) et
en Nombre d’années d’utilisation. Pour un organisme de prêt, la
durée d’amortissement ne peut en aucun cas être inférieure à la durée du
prêt accordé. Le calcul d’amortissement peut être linéaire ou dégressif.
Dans notre exemple nous utilisons l’amortissement linéaire, plus simple
et satisfaisant en pays en développement, vu le manque d’informations
sur les performances des matériels.
Les frais de réparation comprennent de dépenses de main-d’œuvre et les
pièces détachées. On les exprime, en général, par rapport à la valeur
d’achat, à l’aide des coefficients calculés à partir d’enquêtes auprès de
constructeurs et réparateurs des pays développés. Les informations
concernant les pays tropicaux sont rares. A défaut, nous prenons en
compte les mêmes coefficients ; les frais des pièces sont peut être plus
élevés, mais la main-d’œuvre est moins chère.
TABLEAU 19. ESTIMATION DE LA DUREE DE VIE DES MATERIELS ET DES
COEFFICIENTS DE REPARATION
Matériels Durée d’utilisation Coefficient de réparation
possible % du prix neuf
Années Heures
Motoculteurs 8 1000 60
Tracteurs à roues 10 8000 100
Tracteurs à chenilles
15 10.000 80
Matériels de travail du
sol 10 2500 120
Matériels de semis et
épandage 10 1000 100
Batteuse 10 5000 100
Matériels de récoltes et 8 2000 60
automoteurs
Remorques 10 5000 20
Décortiqueuses et 10 2000 50
moulins
68
Note : Ces chiffres sont donnés à titre indicatif car ils sont sujets à des
variations très sensibles suivant les contextes d’utilisation.
4.3.1.3. Frais essentiellement variables
Les frais essentiellement variables sont proportionnels à la durée
d’utilisation annuelle : dépense de carburant, du lubrifiant, de conduite et
d’entretien. La consommation en carburant s’exprimé de la manière
suivante : 0,19 l par cheval et par heure pour le moteur à essence, 0,09 à
0,10 l par cheval et par heure pour le moteurs diesel. Ce sont de
coefficients moyens qui sont utilisables à défaut d’information plus
précises. Ils varient en fonction de travaux réalisés (des puissances
demandées aux moteurs) et de la méthode de relever de temps de
travaux. Il est assez aisé de les vérifier sur le terrain si l’on souhaite une
grande précision. Le tableau 20 présente quelques données relevées au
Sénégal.
TABLEAU 20 : CONSOMMATION ET CHARGES DE MONTEURS OBSERVEES
DANS LES PERIMETRES IRRIGUES DE LA VALLEE DU FLEUVES SENEGAL
Matériel Tracteur avec cover crop
Moissonneuse batteuse
Puissance moteur (ch) 100
120
Consommation horaire (l/h) 11
12
Consommation spécifique ( l/ch/h) 0,11
0,10
Coefficient de charge 0,45
0,4
La consommation en lubrifiant est estimée à partir de la consommation du
moteur, et pour les tracteurs et machines automotrices, il faut prendre
en compte les vidanges de boite, de pont et de systèmes hydrauliques. En
moyenne on peut retenir les valeurs suivantes 2,5 l/100 l de combustible
pour les moteurs seul, 4,5 l/100 l de combustible pour le tracteur et les
automoteurs.
Les précisions sur quelques éléments de calcul
La situation des amortissements est le point central de la reproductivité
des opérations mécanisées beaucoup des ces opérations sont disparues
car elles n’ont pas été capables de constituer de réserves suffisantes pour
le renouvellement des matériels. On tente de contourner de difficultés :
En empruntant systématiquement les sommes nécessaires au
renouvellement et en remboursant les emprunts et les intérêts,
69
c'est-à-dire en faisant face à l’amortissement financier sans se
soucier de l’amortissement technique ;
En réalisant l’amortissement financier et partiellement
l’amortissement technique, ce qui permet d’avoir un
autofinancement partiel au renouvellement ; ce second cas est
séduisant sur le plant théorique, mais particulièrement difficile à
réaliser.
Les prévisions d’utilisation annuelle sont très importantes pour un
tracteur, on admet généralement 1000 heures, mais l’utilisation peut être
plus faible. Les éléments de base permettant de calculer cette utilisation
sont les temps nécessaires à la réalisation des différentes opérations
avec les matériels considérés et les superficies cultivées.
4.3.2. Prix de revient réel
Le prix de revient réel s’établit après une opération en fin de campagne ou
d’amortissement. Il faut faire attention aux erreurs dues à l’augmentation
de réparations avec l’âge et la valeur des dépenses réelles lorsque la
monnaie est instable. Le prix de revient réel est déterminé à partir des
dépenses réelles et ne prend la valeur que par rapport aux références
dans lesquelles il a été établit. La méthode de calculs est la même que le
prix de revient prévisionnelle. On donne tout simplement les valeurs
réellement constantes durant la période de référence. Ces valeurs doivent
être relevées dans le carnet de bord et de suivis.
Le carnet de bord suit le matériel dans ces déplacements. Il prend en
compte le type et les caractéristiques de travaux à effectuer, leur
importance (superficie, poids, distance) la durée du travail les
consommations en carburant et lubrifiant et la réparation et l’entretien
(durée, temps, produit utilisé).
Le carnet de suivis (ou registre) reste au niveau de l’exploitation ou de
l’entreprise et raflette la vie des matériels. Il comprend :
Les renseignements généraux, c'est-à-dire la date et le prix
d’achat, les frais de mise en route, la valeur du stock des pièces,
l’adresse du fournisseur… ;
Les relevés de travaux par campagne (ou par année) : réparation,
carburant, lubrifiant, main d’œuvre, transport ou frais divers,
recette pour la prestation rémunérée.
Exemple de calcul
Les exemples suivants, basés sur des prix estimatifs de 1990, doivent être
considérés comme une présentation de méthodes de calculs. Les données
et les résultats présentés ne sont pas transposables en l’état à de cas
précis. On s’intéressera au cas d’une machine seule (un offset), d’un
tracteur ou d’un automoteur (une moissonneuse batteuse) et d’un
70
chantier (un tracteur et une charrue). Dans tous les cas nous prenons
l’amortissement comme une charge variable, fonction du nombre d’heures
travaillées annuellement.
a. Cas d’une machine seule
Comme hypothèse de travail, nous prenons le cas d’un pulvériseur sur
chassies autoporteur de 24 disques (12 crénelé à l’avant, 12 lisses à
l’arrière) acquit et fonctionnant dans les conditions ci-dessous. Les coûts
d’utilisation horaire sont présentés dans le tableau 21.
Les modalités d’acquisition :
- Prix d’achat, y compris les frais de mise en route = Pa……………40
000FF
- La machine n’est pas assurée = Kas……………………Pm (pour
mémoire)
- Aucun abris spécifique n’est construit= Ka………………………………
Pm
- Taux d’intérêt pratiqué = Ti ……………………………………………..15 %
Les caractéristiques de fonctionnement
- Durée de vie = Dvie……………………………………..4 000 heures
- Frais de réparation, en % du prix d’achat =Kr…………………..50%
Les performances annuelles et aux champs :
- Temps de travail annuel en jours……………………………………100
jours
- Temps de travail journalier en heures ………………………………8
heurs
- Temps de travail en heure = Han……………………………………
800heures
- Performance au travail ……………………………………………….1 h/ha.
TABLEAU 21 : EXEMPLE DU COUT HORAIRE D’UN PULVERISEUR.
Détail des charges Formules
Montant (FF/ h)
Frais fixes Intérêt capital (Pa x Ti) / (2X
Han) 3,75
Primes d’assurances (Kas x Pa) /Han Pm
Charges d’abri (Ka x Pa) / Ha Pm
Impôts et taxe Pm
Frais variables Amortissement Pa / Dvie
10,00
Entretien et réparations (Pa x Kr) Dvie 5,00
Frais généraux frais divers
71
Pm
Prix de revient horaire (FF)
18,75
b. Cas d’un automoteur
Prenons le cas d’une moissonneuse-batteuse appartenant à une
organisation de producteurs. Cette machine de 120 ch. et 4,2 m de larguer
de travail a été acquise et est utilisée dans les conditions présentées ci-
dessous. Le coût d’utilisation horaire est présenté dans le tableau 13.
Les modalités d’acquisition :
- prix d’achat, y compris les frais de mise en route = Pa ………500 000
FF
- La machine est assurée en pourcentage du prix d’achat/ année :
Kas…..1%
- Aucun abri spécifique n’est construit = Ti …………………………….15%
Les caractéristiques de fonctionnement :
- puissance moteur = Pu …………………………………………………..120
ch.
- Prix du gasoil = Pg…………………………………………………………5 FF/ l
- Consommation en gasoil = Cg = Pu x 0,12 l / ch/ h……………………
14,4 l/h
- Prix moyen des lubrifiants = Pl…………………………………………..20 FF
/:
- 5 personnes pour les fonctionnements = Sp…………………………
200 FF / j(Chauffeur, apprenti, mécanicien, pointeur, gestionnaire)
- frais de réparation sur la durée de vie en pourcentage du prix
d’achat…50%
- durée de vie = Dvie………………………………………………………3 500
h
- frais divers : déplacements personnels, matériels
d’accompagnement = Fg…100FF/J
Les performances :
- temps de travail annuel en
jours…………………………………………………………………….80 jours
- durée de fonctionnement par jour en heures……………………… 6
heures
- temps de travail annuel en heure= Han………………………………..480
h
- performances au champ en ha / heure…………………………….. 0,4
ha/ h
72
TABLEAU 22 : EXEMPLE DE CALCUL DU COUT HORAIRE PREVISIONNEL
D’UNE MOISSONNEUSE BATTEUSE
Détail des charges formules
montant ( FF/ h)
Frais fixes intérêt capital ( Pa x Ti) / (2xhan)
78,12
Primes d’assurances (kas x Pa)/Han
10,42
Charges d’abri (Ka x Pa)/ han
Pm
Impôts et taxes
Pm
Frais variables amortissement pas/ Dvie 142,26
Etretien et réparation (PaxKr)/Dvie 71,43
Carburant Pu x 0,12 l/ch/h x Pg 72,00
Lubrifiants Cg x0,045 x Pl 12,96
Personnel : salaires annuels versé sur le nombre d’heures d’utilisation Sp / Han ;
33,33
Frais généraux Fg 0,20 prix de revient horaire (FF)
421,32
Pour déduire le prix de revient par hectare, on divise le prix horaire par la
performance (0,4 ha/heure dans notre cas), ce qui donne un prix de
reviens par hectare de 1053,30 FF.
c. Cas d’un chantier
Prenons un tracteur avec un pulvériseur appartenant à un entrepreneur.
Le tracteur de 100 ch n’est utilisé qu’avec un Cover crop de 24 disques.
Pour les modalités d’acquisition du Cover crop, voir le cas de l’achat d’une
machine seule. Les hypothèses ci-dessous ne concernent que le tracteur.
Le cout horaire est présenté dans le tableau 24.
73
Les modalités d’acquisition du tracteur :
- prix d’achat y compris les frais de mise en route : Pa……… 250.000
FF
- Lies matériels ne sont assurés : Kas…………………………………….. Pm
- Aucun abri spécifique n’est construit : Ka…………………………….. Pm
- Taux d’intérêt pratiqué : Ti …………………………………………….. 15 %
Les caractéristiques de fonctionnement :
- Puissance moteur diesel :Pi :……………………………………………100ch
- Prix du gasoil : Pg …………………………………………………… 5 FF/Litre
- Consommation en gasoil : Cg = Pu x 0,12L/ch/…………..……… 12 L/h
- Prix moye n des lubrifiants : PL ……………………..…………….. 20 FF/L
- Deux personnes pour le fonctionnement : Sp………………… 100 FF/J
(Chauffeur et mécanicien)
- Frais de réparation : % du prix d’achat du tracteur sur la durée de
vie = Kr ………………………………………………………………………………
50%
- Durée de vie = Dvie …………………………………………………… 6.000
h
- Frais divers : déplacements personnels,
Matériels d’accompagnement = Fg …………………………………50 FF/J
Les performances annuelles et au champ :
- temps de travail annuel en jours ……………………………………… 100 j
- durée de fonctionnement par jour en heures …………………………. 8
h
- temps de travail annuel en heures =Han ………………………….. 800
h
TABLEAU 24 : CALCUL DES COUTS PREVISIONNEL D’UN CHANTIER DE
TRAVAIL DU SOL
Détails Formule Montant ff /heure
des Tracteu Cov Ensembl
charges r er e
crop
Frais Intérêt du (PaxTi)/ 23,43 3,75 27,28
fixes capital (2XHan)
Primes (KasxPa)/Han Pm Pm Pm
d’assurances
Charges d’abri (KaxPa)/Han Pm Pm Pm
Impôts et taxes Pm Pm Pm
Frais Ammortissemen Pa/Hvie 41,67 10,00 51,67
variable t
s Entretien,
74
réparations Pax Kr/Hvie 20,93 5,00 25,83
Carburant Pu x 60,00 0 60,00
0,12L/ch/hx Pg
Lubrifiants Cgx0,045xPL 10,80 0 10,80
Salaires annuels
Versés Sp/Hj 12,50 0 12,50
Frais généraux Fg 0 0 0
Prix de revient horaire 169,23 18,75 188,08
Le prix de revient par hectare est égal au cout horaire divisé par le
rendement du chantier (1ha/heure, dans notre cas), soit un prix de revient
par hectare de 169,23 FF
75
DEUXIEME PARTIE : LA MECANISATION DES CULTURES
CONGOLAISES
CHAPITRE I : PLANTES RACINES ET TUBERCULES
1.2. LE MANIOC (Manihot esculenta CRANTZ)
1.1.4. Mécanisation de la culturale
Les opérations culturales sont indépendantes les unes des autres.
Cependant, en cas de récolte mécanique, une plantation en ligne et à une
profondeur constante est préférable pour minimiser les pertes. On aura
alors le choix entre un billonnage mécanique associé à une plantation
manuelle, ou l’utilisation d’une planteuse mécanique.
1.1.4.1. Préparation du sol
La préparation du sol a pour objet de limiter le développement des
adventices, l’amender le profil dans lequel vont se développer les racines
assimilatrices et les racines de réserves, et d’affiner le sol en surface pour
assurer un bon contact entre la terre et les boutures.
Le sous – solage est utile quand il est nécessaire d’améliorer le drainage
des horizons superficiels du sol, ou encore dans ceux où, à cause de
techniques culturales antérieures ou de conditions naturelles, le sous – sol
s’oppose à la pénétration des racines.
On limite généralement le labour aux sols lourds, dans des conditions
hydriques et/ou minérales défavorables. Il pourra être adopté en cas
d’enherbement important. Dans les autres cas, le travail peut être réduit
au minimum (désherbage, lit de plantation, incorporations diverses),
généralement obtenu par un ou plusieurs passages d’offset. L’emploi
d’outils à dents est souvent préférable dans le cas de sols à dominance
argileuse, afin d’éviter la constitution d’une semelle de labour. On plantera
sur billon si le sol est mal drainé, de texture lourde et si le climat est
fortement pluvieux. Dans le cas de stress hydrique très marqué, la
76
plantation pourra se faire dans le creux des billons ou dans des sillons
profonds. A noter que le billonnage, s'il facilite la récolte, peut provoquer
des diminutions de production. Dans les conditions normales, on préférera
la plantation à plat qui est moins coûteuse, quel que soit le système de
culture.
1.1.4.2. Plantation
Les boutures de manioc sont prélevées dans une ancienne culture.
Chaque branche récoltée peut fournir 3 ou 4 boutures de 20 à 25 cm. Un
hectare de manioc permet de planter au moins 10 hectares.
Les boutures sont généralement coupées et tronçonnées à la main. ll
existe cependant des coupe-boutures qui débitent les tiges récoltées. Si le
gain de temps est appréciable, le problème est de retrouver le sens des
boutures quand on les ramasse. En effet, dans le cas de boutures
positionnées de façon plus ou moins verticale, une plantation inversée
provoque une chute de rendement importante pouvant aller jusqu'à 30 %.
En position verticale, une seule longue tige se développe généralement à
I’ extrémité apicale, alors que les positions inclinées provoquent le
développement de plusieurs tiges courtes. Les boutures non
complètement enterrées sont plus sujettes à dessiccation et de moins
bonne reprise dans des conditions de pluviométrie limites. A l’inverse, en
plantation à plat, sur sol pouvant être engorgé par des fortes pluies, les
boutures verticales sont préférables.
L'optimum de densités se situe entre 10 000 et 20 000 pieds à l’hectare
selon la vigueur de la variété et les conditions de milieu ou de culture.
L’écartement entre lignes varie entre 1 m et l, 2 m, et celle sur la ligne
entre 0,80 m et I m.
Traditionnellement les paysans plantent le manioc au début de la saison
des pluies, mais dans certains cas, les plantations sont étalées toute I’
année. Dans les systèmes mécanisés où un certain étalement des
bouturages est nécessaire et où les récoltes doivent être effectuées toute
l’année, on peut recommander de grouper une partie des bouturages à la
période la plus favorable pour les parcelles à récolte précoce, et à une
époque plus tardive pour celles dont la durée de végétation doit être plus
longue. Les expériences de mécanisation des plantations sont limitées et
une solution simple consiste à ouvrir mécaniquement un sillon dans le sol ;
les boutures y sont déposés et recouvertes manuellement.
Les premiers matériels utilisés pour la plantation du manioc ont été des
replanteuses à alimentation manuelle, à pinces ou à disques, conçues
pour le repiquage des plants de légumes. Bien que ces appareils donnent
satisfaction, leur manque de robustesse pour les pays tropicaux, où la
préparation du sol n’est pas aussi poussée, cela a conduit à mettre au
point des appareils spécifiques.
On trouve deux types de planteuses de manioc :
77
- les planteuses déposant les boutures à plat au fond du sillon;
- les planteuses déposant les boutures verticalement ou de
façon
inclinée.
Les planteuses déposant les boutures à plat au fond du sillon
Les planteuses déposant les boutures à plat au fond du sillon sont issues
des planteuses de cannes à sucre (figure 1). Les boutures placées
manuellement dans le barillet tombent directement dans le sillon ouvert
par un soc. Elles sont recouvertes, ensuite, par un jeu de disques placé à
l'arrière de la machine.
Figure 1. Planteuse brésilienne de boutures de manioc à plat.
Le barillet est entraîné par les roues porteuses; la quantité distribuée est
donc directement proportionnelle à l'avancement .Le réglage de la densité
s'effectue en jouant sur la vitesse de rotation du barillet. Il s'obtient par le
choix de jeux de pignons appropriés. Les temps de travaux pour une
planteuse deux rangs se situent autour de 2 h/ha.
Les planteuses déposant les boutures verticalement ou de façon
inclinée
Les planteuses déposant les boutures verticalement ou de façon inclinée
utilisent le principe de repiqueuses de plants maraîchers (figure 2) : les
boutures sont déposées tête en bas des alvéoles placées sur un disque en
rotation. Elles sont maintenues en place par un carter qui s’efface à la
partie inférieur, la bouture tombe dans le sillon avec l’inclination qu’avait
l’alvéole au moment de la chute. Un système de roues plombeuses
maintient la bouture en place tassant le sol de côté. On joue sur la
profondeur de travail du sillonneur pour fixer la partie de la bouture qui va
78
chuter dans le sillon, jouant sur la position du carter de maintien des
boutures dans les alvéoles. Disque portant les alvéoles sont entraînés par
les roues plombeuses. Nous avons à faire, ici aussi, à une distribution
proportionnelle à l’avancement l’inconvénient de ce type de planteuse qui
est l’obligation de repérer le sens de bouture de façon à bien la
positionner dans le sillon pour éviter des baisses le rendement. Les temps
de travaux tournent autour de 5-7 h/ha. Enfin, les planteuses peuvent être
équipées d’un système de distribution de l’engrais.
Figure 2. Planteuse de bouture de manioc en position verticale.
1.1.4.3. Epandage d’engrais
Bien que le manioc réponde peu à la fertilisation, le principe de restitution
des exportations est à respecter. On apporte ainsi le phosphore et la
potasse au moment de la préparation du sol ou de la plantation ; l’azote
sera répandu plus tard (2 à 3 mois). On épand ce dernier généralement
sur toute la surface du sol ; des appareils classiques (porté, centrifuges ou
pendulaire) peuvent être employés quand la topographie et la végétation
le permettent
1.1.4.4. Entretien.
Le mode de plantation à plat ou en billons conditionne les techniques de
désherbages ultérieurs lorsque celles-ci sont mécaniques. On peut utiliser,
selon les cas, des lames sarcleuses ou des bineuses à lames ou à disques.
IL faut se rappeler qu'un tracteur ne pourra plus entrer dans un champ de
manioc au delà du troisième mois environ. ll en est d'ailleurs de même
pour les traitements herbicides quand ils sont appliqués en cours de
végétation. IL existe cependant des herbicides de prélevée qui sont
épandus juste après la plantation. IL est conseillé, à ce moment, de ne pas
butter les plants pour éviter de déplacer I 'herbicide vers les pieds de
manioc et de réduire ainsi son action dans l'interligne. Enfin, il faut
rappeler qu'après 3 ou 4 mois, le feuillage de manioc couvre tout le sol, et
79
que s'il a été maintenu propre jusqu'à cette période, il le restera en grande
partie jusqu'à la récolte.
Les appareils utilisés sont des pulvérisateurs classiques pour l'épandage
sur sol nu. Dans le cas de traitement en cours de végétation, il sera
nécessaire de se servir de systèmes de localisation du produit afin de ne
pas toucher les feuilles. Cependant, c’est Un cas de figure rarement
rencontré, les traitements en cours de végétation étant le plus souvent
effectués avec des appareils à dos.
1.1.4.5. Récolte
La récolte peut être largement étalée dans le temps : elle s'effectuera
entre 10 et 20 mois en moyenne après la plantation. Dans des conditions
normales, les racines ne se conservent que 24 à 48 heures. L'époque de la
récolte est donc essentiellement déterminée par la destination de cette
récolte ; Ie processus de récolte comprend quatre opérations:
l'enlèvement des tiges et feuilles, le soulevage des racines, la séparation
de la terre, le chargement et le transport.
a. Tiges et feuilles
L’enlèvement des tiges et des feuilles est généralement effectué à la main
en utilisant un coupe-coupe. Les tiges peuvent être utilisées comme
boutures pour une nouvelle plantation. Des broyeurs forestiers peuvent
réaliser l’opération. Ils laissent le sol un tapis de particules une n’en
trouvant pas le soulevage mécanique ultérieur. C’est un point important à
considérer car l’utilisation de broyeurs de type « gyrobroyeur laissent des
morceaux importants après le passage et gêne l’opération suivante de
soulevage de plus ces morceaux se comportent comme une bouture et
s'enracinent, ce qui amène des perturbations pour la culture suivante.
Les temps de travaux sont de I'ordre de 3 à 4 heures/hectare.
L'utilisation de broyeurs frontaux, dont le rotor tourne en « échappant »
et est muni de fléaux type en cuiller, lourds, a été testé avec succès et
peut être Conseillé pour motoriser cette opération.
b. Soulevage des racines
Les premiers essais de mécanisation du soulevage ont eu lieu avec des
charrues lourdes; la technique nécessitait une reprise manuelle de
secouage et d'alignement des racines. Des sous-soleuses à ailes ont aussi
été utilisées. Ces techniques, bien que rudimentaires, évitaient, en terrain
lourd, l'emploi de main-d'oeuvre pour une opération pénible et longue.
c. Séparation de la terre
La séparation de la terre est effectuée après le soulevage. Elle consiste à
sortir les racines du sol et à les aligner en regroupant plusieurs rangs pour
80
faciliter le ramassage ultérieur. Actuellement, des constructeurs proposent
des matériels spécifiques effectuant le soulevage et le secouage.
On trouve trois types de Machines :
- Les machines à barres secoueuses à mouvement alternatif
- Les souleveuses à tapis secoueurs
- Les machines à courroies.
Les machines à barres secoueuses à mouvement alternatif sont
composées d'une lame prolongée par des barres mises en mouvement par
la prise de force. Les racines sont soulevées puis séparées de la terre
avant d'être déposées sur le sol, derrière la machine (figure 3).
Figure 3. Souleveuse Cmd (Card. - Mouzon - Delfosse)
Les souleveuses à tapis secoueurs issues de récolteuses de pommes de
terre fonctionnent sur le même principe que les machines à barres
secoueuses, la réalisation étant plus solide. Les racines, une fois
soulevées, sont reprises par un tapis à barrettes qui permet de dégager la
terre (figure 4), elles sont ensuite déposées à l’arrière de la machine
directement sur le sol avant la reprise pour chargement. Si, dans des
conditions de récolte normales, ces machines laissent assez peu de restes
en terre, elles ont l’inconvénient de blesser les racines, ce qui interdit leur
utilisation en frais ce qui oblige à une transformation rapide. C’est pour
pallier à ce défaut que l’université de Leipzig a conçu une machine
permettant de soulever les racines sans les blesser.
81
Figure 4. Souleveuse Api (Agri Projects International Ltd).
Les machines à courroies utilisent le principe des récolteuses de légumes:
les tiges sont coupées 20-25 cm du sol, la récolteuse soulève légèrement
le pied de manioc en éclatant la terre, et à ce moment les tiges sont
pincées entre deux courroies inclinées. Les racines sont extraites de la
terre et déposées à I’ arrière de la machine (figure 5). La qualité des
racines équivaut à celle de la récolte manuelle. Le problème qui persiste à
l’heure actuelle est l’impossibilité d'utiliser des machines pour le broyage
des parties aériennes, le système de récolte nécessitant la présence d’une
seule tige pour que la préhension, au niveau des courroies, s’effectue sans
problème. Le rendement de chantier pour une machine 1 rang sont
sensiblement identiques pour les trois types : 5 à 7 heures / hectare.
Figure 5. Souleveuse de I'Itl (lnstitut fÜr Tropische
Landwirtschaflt)
82
1.1.4.6. Chargement et transport
Il n’y a pas de matériel spécifique pour l’opération de chargement. On
peut imaginer que, pour des complexes industriels, des équipements
betteraviers puissent donner satisfaction. En ce qui concerne les
transports, les remorques classiques sont tout à fait adaptées.
Un constructeur brésilien (Lorenz) propose, à l’instar des équipements
betteraviers, une Souleveuse - chargeuse traînée derrière un tracteur, à
l’avant duquel est placé un broyeur. Dans les meilleures conditions de
travail, elle récolte et charge un hectare en 4heures. Ce matériel est
exclusivement destiné à des complexes agros – industriels.
1.1.4.7. Transformation
Dans la quasi – totalité des pays producteurs, excepté la Thaïlande, le
manioc est utilisé principalement pour l’alimentation humaine. Dans ces
pays généralement humides, il est une source importante d’aliments
glucidiques dont les formes de consommation sont diverses : le manioc est
consommé cru ou cuit ou après transformation. Les procédés de
transformations sont variés, ils font généralement intervenir les opérations
suivantes:
- épluchage souvent associé au lavage ;
- râpage ;
- essorage;
- émiettage et défibrage ;
- broyage;
- séchage.
Le traitement de la pulpe par rouissage ou par cuisson est nécessaire dans
le cas de manioc dits « amers » qui contiennent des composés
cyanogénétiques. Le rouissage consiste en une fermentation en milieu
aqueux. Il permet la dégradation des produits toxiques qui sont alors
évacués soit dans l'eau environnante soit dans le jus de presse.
Les matériels mis au point et utilisés pour la production artisanale (par
opposition
à la production Industrielle), sont souvent issus de matériels manuels. Le
Brésil et l’Afrique centrale, notamment le Ghana et le Nigeria, ont été les
premiers à développer des matériels à moteurs. On trouvera
principalement des râpe permettant le traitement des racines crues
épluchées. Les presses pour le jus fermenté sont encore actionnées
manuellement. Il existe des modèles motorisés mais ils ont plutôt une
vocation semi - industrielle et industrielle.
Des tamis animés par moteur existent dans certaines régions, ils sont
quelquefois, associés à d'autres machines (émietteurs ou broyeurs).
83
a. Epluchage - lavage
Peu de produits de transformation utilisent les racines de manioc sans les
éplucher.
Les opérations d’épluchage et de lavage sont rarement mécanisées. La
qualité de l'épluchage conditionne généralement celle du produit fini. Si
l’épluchage doit être parfait, il n'y a pas de machine artisanale utilisable.
Récemment, des matériels issus de machines industrielles ont été
proposés, mais ils restent chers et de plus, dangereux. L’éplucheuse
construite par Bertin est un tambour cylindrique conçu sur le principe de
la machine à faire les frites (figure 6). Lorsque la qualité de l’épluchage
n’est pas un critère recherché, les traditionnels tambours – laveurs –
éplucheurs sont utilisables.
Figure 6. Machine à éplucher motorisée (document Unifem)
b. Râpage
Les râpes sont employées pour réduire les tubercules de manioc après
épluchage et avant leur mise en fermentation (fabrication du gari, de la
farina…).
Leur conception sur lequel on vient appuyer les racines de manioc. Ce
dernier est progressivement déchiqueté. Dans les modèles plus élaborés,
un
84
Figure 7. Râpe à tambour (document ceremat)
Système de pression permet le maintien de la racine sur la râpe. Il existe
certains modèles dont le tambour est remplacé par un disque (figure 8).
Ce dernier type peut être construit plus facilement par les artisans locaux.
Figure 8 : râpes à disque (document CEEMAT)
c. Essorage
L’essorage artisanal s’effectue avec des manuels « évoluées». Il s’agit
souvent d’un cric hydraulique qui permet de compresser le produit humide
sans gros effort (figure 9). Certains matériels semi – industriels ont été mis
au point par des constructeurs européens, mais ils restent très peu
employés.
85
Figure 9. Presse hydraulique (document CEEMAT)
d. Emiettage et défibrage
Les machines d'émiettage et de défibrage ont pour objet d’émietter le
« gâteau » obtenu. L’émiettage se fait après pressage et dans le but d'en
extraire les fibres. L’émiettement est réalisé par un tambour rotatif sur
lequel le gâteau est pressé (figure 10). Le produit tombe ensuite sur un
tamis qui sépare la farine des fibres et des morceaux. Ce tamis est
généralement actionné par un système bielle - manivelle à partir d’un
moteur. L'astuce consiste, lorsque l’on utilise un moteur thermique, à
solidariser le tamis au moteur par une pièce adéquate pour le mettre en
action. On utilise ainsi parfois un moteur, mais on s’affranchit surtout du
système Bielle - manivelle toujours délicate.
86
Figure 10. Défibreur associé à un moteur diesel (Document CEEMAT).
e. Broyage
Le broyage de produits solides est réalisé avec des matériels classiques
tels que
Les broyeurs à marteaux (préparation du foufou).
CONCLUSION
Le manioc est avant tout une culture destinée à être autoconsommée en
production paysanne. Cependant, on peut penser que dans un premier
temps, Ie besoin d'alimenter les villes induira une mécanisation et une
motorisation de certains postes de la filière. Les matériels de
transformation des produits sont déjà en cours de développement. Si la
demande continue à s’accroître, l’intervention de matériels agricoles dans
le processus de production peut s'imaginer. ll s'agira d’abord et surtout
d'équipements « standard » déjà utilisés sur d’autres cultures (charrue,
billonneuse…). L’utilisation d’équipement spécifique est difficilement
imaginable hors d'un complexe agro – industriel, pour des raisons de
rentabilité. Néanmoins, la pratique des paysans associés qui livrent une
partie de leur production à l’usine, en échange de prestations de service
motorisées, permet d'envisager l'utilisation de ces matériels à l’échelle
des paysans. Ce type de complexes se développera avec des produits des
exportations issus du manioc. ll est difficile d'évaluer aujourd'hui I'avenir
de ce marché.
87
CHAPITRE II : LES CEREALES
2.1. LE MAÏS (Zea mays L.)
2.1.4. Mécanisation de la culture
A partir des situations existantes, on peut distinguer deux grands types de
motorisation de la culture du maïs. Le premier concerne les systèmes
entièrement motorisés avec des équipements de motorisation
conventionnels, où le recours à la main d'œuvre est extrêmement limité.
C'est le cas dans les systèmes intensifs des pays industrialisés, dans les
très grandes exploitations, les projets et agro-industries de certains pays
en développement. Le second type prend en compte les systèmes mixtes
où I'on rencontre différentes combinaisons entre les opérations réalisées
manuellement, avec la traction animale et la motorisation. C'est souvent
le cas dans les exploitations traditionnelles des pays en développement .
Traiter séparément ces deux cas amènerait beaucoup de répétitions. Par
contre, à l'intérieur de ces systèmes, des itinéraires distincts, faisant appel
à des matériels spécifiques, sont intéressants à aborder séparément:
- la mise en place et l'entretien de la culture, c'est-à-dire les travaux
de préparation du sol, la fertilisation, le semis et les traitements
phytosanitaires ;
- la récolte, le battage et le stockage ;
- la transformation.
2.1.4.1. Préparation du sol
Le maïs est sensible à la structure du sol. On cherchera donc avec le
travail du sol à réaliser une structure grumeleuse. On évitera la formation
de semelles de labour, la prise en masse du sol en profondeur dans les
sols limoneux, et la formation de terres soufflées qui perturbent la
croissance des racines. Avec les façons superficielles, la présence de terre
trop fine est déconseillée. Elle risque de provoquer une battance
superficielle très dangereuse lors de la levée.
Deux types d’itinéraires peuvent être mis en évidence. Le premier est un
labour
suivi d'une ou plusieurs reprises d'affinage du lit de semences en vue du
semis mécanique. La seconde repose sur un travail minimum du sol (soit
sur toute la surface, soit sur la ligne de semis) suivi d'un semis direct. Ce
travail minimum est le plus souvent réalisé au moment du semis. Le non
travail du sol n'est possible que sous certaines conditions: couvert végétal
réduit, pas d’enfouissement de matière organique, traitement herbicide
préalable...
a. Enfouissement de matière organique
88
Très utilisée dans les zones d’élevage, la fumure organique est épandue
avant les préparations du sol avec des épandeurs pour les solides (fumiers
pailleux par exemple) et avec des citernes pour les liquides (lisiers, purins)
b. Préparation du sol
Rencontre des préparations du sol profondes à base de labour ou de
travail au chisel, et des préparations superficielles à base d’outils à
disques (cover crop) ou de cultivateurs.
En préparation profonde du sol, on cherche un labour motteux à environ
25 cm de profondeur. Un profil cultural approprié s'obtient assez
facilement pour les parties superficielles retravaillées, mais plus
difficilement pour les couches intermédiaires et profondes. Le labour est
recommandé dans le cas d'enfouissement de matière organique. On utilise
soit des charrues à socs avec de préférence des versoirs hélicoïdaux, soit
des charrues à disques, mais en choisissant un angle d'entrure faible et
une vitesse d'avancement réduite pour limiter l’émiettement. Le labour
devra être dressé, notamment lorsqu'on enfouit beaucoup de résidus
végétaux, pour éviter de former en profondeur une couche de matière
organique continue qui gênerait d'une part la pénétration des racines,
d'autre part qui risquerait de les asphyxier.
Le travail au chisel à environ 25-30cm de profondeur permet de briser
d'éventuelles semelles de labour et donne un aspect motteux en surface.
Il est surtout intéressant quand le sol est nu en surface. Il peut dans
certaines conditions de sols précéder un labour.
La surface motteuse laissée par un labour ou un passage de chisel doit
être affinée. On utilise des cultivateurs rotatifs qui procurent à la fois
nivellement et émiettement, ou des cultivateurs à dents souples suivis
éventuellement de passage de herses et de rouleaux. Avec les cultivateurs
rotatifs à axe horizontal, la taille des mottes et l’émiettement dépendent
de la dimension des bêches, de leur nombre par flasque, de la vitesse de
rotation de l'arbre et de la vitesse du tracteur : 150 à 200 tours/mn pour
l'arbre et une vitesse de 2 à 4 km/h donnent un émiettement fin, tandis
qu'une vitesse de 4 à 6 km/h donne un émiettement plus grossier. Sur les
modèles à axe vertical (herses rotatives), les dents travaillent la terre
sans déplacement longitudinal. Une séparation entre les mottes de
différentes grosseurs s'effectue naturellement, les plus petites venant se
placer entre les plus grosses : une herse roulante, située derrière le
cultivateur, finit d’éclater les mottes les plus grosses afin de réaliser un lit
de semences à structure homogène. Combinés avec un semoir, ils
permettent de diminuer le nombre de passages, donc d'éviter un
tassement excessif. Les combinaisons d'outils sont de plus en plus
utilisées (figure 11).
89
Figure 11. Outil combiné de travail du sol et de semis.
Le travail superficiel du sol est réalisé par des outils à disques (cover
crop) ou des cultivateurs rotatifs qui travaillent à moins de 15 cm de
profondeur. Ils ne permettent pas d’effectuer un bon enfouissement de la
fumure organique. Ce travail préliminaire est parfois suivi d’un travail
d’émiettage effectué avec un cultivateur rotatif à axe horizontal (type
rotavator) ou à axe vertical (herses rotatives), ou encore avec une
herse animée (herse alternative). Le tassement, souvent nécessaire est
réalisé avec des rouleaux cages. Les travaux superficiels consistent
d’abord à niveler le sol par un passage de cultivateurs légers à dents
rapprochées, travaillant très superficiellement (moins de 10 cm),suivi d’un
tassement effectué soit avec un croskill ou un cultipacker (tassement
jusqu’à 10cm) ou avec une croskillette (tassement limité à quelques
centimètres seulement). Dans certaines terres très sensibles au
tassement, il peut être important de travailler avec des tracteurs équipés
de roues jumelées ou de roues-cages.
c. Fumure minérale
Les engrais minéraux sont épandus avant le semis pendant les
préparations de sol avec des épandeurs centrifuges ou pneumatiques
portés sur tracteurs pour les engrais pulvérulents et granulés ternaires.
Une partie de la fumure azotée est distribuée au moment du semis avec
des localisateurs montés sur les semoirs. Des compléments d’azote sont
parfois apportés en cours de culture avec des épandeurs centrifuges ou
pneumatiques. La hauteur de la culture limite rapidement le passage des
tracteurs.
2.1.4.2. Semis
90
Contrairement aux céréales à paille, le maïs ne talle pas. A chaque grain
correspond, si la levée est correcte, une tige et une seule. La densité de
semis conditionne donc la population finale. L'objectif à atteindre est un
peuplement optimal pour un rendement par hectare maximum. La densité
dépend de nombreux facteurs : richesse du sol, climat, mais aussi variété
et système de culture, en sec ou en irrigué.
En culture sèche, les peuplements vont de 40 000 pieds/ha pour les
variétés tardives à 75 000 pieds/ha pour les variétés précoces. En culture
irriguée, ils vont 55 000 pied/ha pour les variétés tardives à 90 000
pieds/ha pour les variétés précoces. En culture fourragère (ensilage), ils
sont plus élevés (plus de 100 000 pieds/ha). L’écartement des rangs est
compris entre 70 et 100 cm. Le poids de semences est compris entre 15 et
25 kg/ha pour des densités comprises entre 45 000 et 50 000 pied/ha.
Dans le cas de semis en poquets (qui ne sont pratiquement jamais réalisés
en motorisation), on place 3 à 4 grains par poquets que l'on démariera par
la suite pour ne laisser qu'une plantule.
Pour réaliser un semis monograine à profondeur constante, à écartement
régulier sur la ligne et entre rangs, on utilise en culture à plat des semoirs
mécaniques (à disques et à doigts) ou pneumatiques (à disques ou à
doigts) à éléments séparés.
Dans ce dernier cas, le disque distributeur est le plus près possible du sol
afin de réduire la hauteur de chute des graines dans un souci
d’amélioration de la précision. Ces semoirs sont parfois combinés à des
outils de reprise pour réduire le nombre passages de tracteurs.
Avec ces semoirs, les grains sont distribués un à un et placés en ligne de
semis avec des écartements constants. Cette régularité de placement
n'est possible qu’avec un lit de semis sans trop de mottes ni de débris
végétaux. Sur les modèles mécaniques, les plus anciens encore utilisés
dans les pays en développement et particulièrement en traction animale,
il faut adapter les éléments de distribution au calibre des semences : on
peut avoir plusieurs disques adaptés à des graines de calibres différents.
Avec ces matériels, il est conseillé de ne pas dépasser 4 à 5 km/h, sous
peine d’affecter la régularité de distribution. Les modèles pneumatiques
assurent un travail comparable en rendant possible le semis de graines
irrégulières. Ces semoirs peuvent travailler correctement jusqu’à 6-7km/h.
Les semoirs décrits délivrent la semence au fond de sillons parallèles, à
profondeur constante pour lui conférer les conditions optimales de
germination. On rencontre parfois des semoirs monograines à trémie
centralisée et à transport pneumatique des graines, mais ils sont moins
précis.
2.1.4.3. Entretien de la culture
91
Avec l'amélioration de la précision des semoirs et de la qualité des
semences, le démariage a disparu dans les pays industrialisés, mais il est
encore fréquent dans les pays en développement après des semis
mécaniques réalisés avec des disques non appropriés et des semences de
mauvaise qualité.
Le désherbage chimique se généralise avec des pulvérisateurs portés sur
tracteur ou automoteurs, et peut être réalisé en pré ou en post-
émergence. Les interventions en cours de cultures sont rapidement
limitées par la taille du maïs.
La dimension des interlignes permet le désherbage mécanique avec des
bineuses attelées sur tracteur. Dans les pays en développement, le
désherbage mécanique est très répandu en traction animale, soit à plat
avec des houes, soit en billons avec des corps butteurs.
Les traitements phytosanitaires contre les vers sont réalisés au semis, en
localisé dans la ligne de semis avec des microgranulateurs, ou en
association avec le traitement herbicide de pré-émergence.
a. Travail minimum du sol
Préparation du sol localisée
Sur sol propre (pas de végétation ni de fumier à enfouir), le travail du sol
est réalisé sur le rang. En un seul passage, les outils réalisent
l'émiettement (cultivateurs rotatifs à axe horizontal), le tassement
(herses roulantes), et le semis, voire même l'épandage des engrais. Ces
matériels autorisent des semis directement sur un ancien maïs dont les
tiges ont été préalablement broyées ou sur une prairie désherbée
chimiquement. Ils peuvent aussi être utilisés derrière un labour.
b. Semis direct
Le semis direct peut être mis en œuvre si I’humidité du sol est suffisante.
Un traitement herbicide préalable est souvent nécessaire pour détruire la
végétation en place.
Les semoirs utilisés sont équipés de disques ouvreurs plats ou gaufrés
(figure 12). Ces disques créent une fente dans laquelle tombe le grain. En
sol sec, la fente sera remplie par des petites mottes de 2 à 3 cm et d'un
peu de terre fine qui va recouvrir la semence. En sol trop humide, les
semences ne sont pas toujours recouvertes et peuvent être attaquées par
les oiseaux. Il faut éviter avec ces matériels de travailler en conditions
trop humides les sols argileux, car les disques ouvreurs provoquent un
lissage des parois préjudiciable à la levée et à l'enracinement.
92
Figure 12. Eléments de semis direct.
2.1.4.4. Récolte
Suivant le mode de récolte du maïs, les chaînes d'équipements pour le
battage, la transformation et les installations pour le séchage et le
stockage sont spécifiques. Si l’on récolte la plante entière en vert comme
fourrage pour I’ alimentation animale (mécanisée). Elle est peu détaillée
dans ce manuel car elle est très rarement pratiquée dans les pays en
développement. La récolte en épis est une technique très répandue dans
les pays en développement. Elle régresse dans les pays industrialisés au
profit de la récolte en grain.
a. Récolte en vert
La conservation des fourrages par voie humide, ou ensilage, cherche à
favoriser les fermentations lactiques anaérobies qui acidifient fortement le
milieu, en limitant les autres fermentations nuisibles. Le matériel de
récolte utilisé et l'organisation des chantiers ont une incidence très nette
sur la qualité du produit final. Pour cela, il faut éliminer le plus d'air
possible du silo en tassant le produit récolté avec des tracteurs. Cette
opération est facilitée si le produit est haché en brins courts de quelques
centimètres.
Une ensileuse, traînée par un tracteur ou automotrice, réalise les
opérations de coupe et de hachage des tiges de maïs et est équipée d’une
puissante soufflerie pour projeter le produit dans les remorques qui
suivent l'ensileuse. Le transport du champ au silo est réalisé par des
remorques de grande capacité car la densité de I'ensilage est faible (200 à
300 kg/m3). Pour éviter d'arrêter l'ensileuse, une attention particulière doit
être apportée à l'organisation du chantier: il faut utiliser un nombre
suffisant de remorques pour le transport et du matériel adapté pour la
confection du silo.
93
b. Récolte en épis
b.1. Récolte et le stockage des épis
La récolte est réalisée manuellement dans la plupart des situations
rencontrées dans les pays en développement. La présence de la rafle sur
les grains empêche l'humidité de descendre à 12%, taux nécessaire à une
bonne conservation. Dans certains cas, les épis sont déspathés,
manuellement ou avec des épanouilleuses à poste fixe à moteur. Ils sont
ensuite consommés directement ou stockés en sacs ou dans des
structures spéciales (cribs) qui permettent la circulation de l'air entre les
épis.
Sur une épanouilleuse, les épis à effeuiller subissent une action de
frottements sur une table constituée de rouleaux de 0,8 à 1,20 m de long
et de 5 à 7 cm de diamètre Ces rouleaux sont au nombre de 6 à 8, jusqu'à
16 sur les grosses machines. Les rouleaux tournent en sens inverse les
uns par rapport aux autres et présentent un dessin de surface qui va
happer les spathes entre deux rouleaux voisins. Sur la table
d’épanouillage, des dispositifs de palettes, d'étoiles ou de brosses en
caoutchouc vont améliorer l'opération en appuyant les épis contre les
rouleaux et en les maintenant parallèles à ceux-ci au cours de leur
progression dans la machine.
Des essais de mécanisation de la récolte ont eu lieu avec des récolteuses-
épanouilleuse (corn-picker) 1 rang en Afrique de l'Ouest, mais sans
succès. Dans les pays industrialisés, sur culture à plat, la récolte et le
stockage en épis, très répandus il y a quelques années encore, ont laissé
la place à la récolte en grains sauf pour les semences.
La récolte est réalisée avec des cueilleurs-épanouilleurs (corn-picker)
portés ou attelés à un tracteur ou encore automoteurs. Ces machines
assurent :
- le ramassage des épis; les tiges de maïs, guidées par des diviseurs sont
prises entre deux collecteurs et maintenues entre deux rouleaux cueilleurs
par des chaînes parallèles à doigts;
- l'épanouillage ou élimination des spathes (tuniques de l’épis);
- le convoyage et le transport des épis vers une trémie d'attente ou une
remorque suiveuse.
Pour un maximum d’efficacité et pour limiter les risques de bourrage, la
vitesse des chaînes doit être légèrement supérieur à la vitesse
d’avancement pour éviter d’arracher les tiges et de les casser lorsqu'elles
sont sèches ou issues des variétés fragiles. Les épis récoltés seront
ensuite placés dans des cribs pour y être séchés et stockés.
94
Egrenage
Dans les pays en développement, l'égrenage est souvent manuel, mais on
utilise parfois des égreneuses manuelles que certains constructeurs ont
motorisées (figure 13). Les débits sont compris entre 100 et 300 kg/h.
Figure 13. Egreneuse à maïs.
Plusieurs types de machines, fonctionnant à poste fixe et entraînées par
moteur en prise de force de tracteur, sont utilisés pour l’égrenage du
maïs: des batteuses à céréales et des égreneuses spécifiques.
Les batteuses à céréales sont équipées d'accessoires et d'options
adaptées. Les modèles les plus répandus dans les pays en développement
ont des débits entre 500 et 1 500 kg/h.
Les égreneuses ont été conçues spécialement, telles la Bamby de
Bourgoin (figure 14) d'autres mises au point pour l'égrenage d’épis de
maïs, de sorgho et de mil comme la Bamby de Bourgoin (cf. chapitre sur le
mil). L’égrenage est assuré par friction ; en conséquence, l’alimentation
doit être régulière pour obtenir un égrenage correct.
95
Figure 14. Egreneuse Bamby de Bourgoin.
c. Récolte en grains
La récolte en grains est réalisée dans les pays industrialisés et sur
certaines grosses exploitations des pays en développement par des
moissonneuses-batteuses à céréales et des cueilleurs-égreneurs (corn
sheller).
Les moissonneuses-batteuses sont équipées d'accessoires et de réglages
spécifiques du maïs (becs cueilleurs, grilles, vitesse du batteur, de la
ventilation,…). Cette solution peut être intéressante quand les superficies
de maïs ne sont pas suffisantes pour investir dans un matériel spécifique.
Mais ces machines sont moins performantes que les corn-sheller car elles
cassent plus.
Les cueilleurs-égreneurs ou corn-sheller sont constitués d'un cueilleur-
ramasseur d'épis, d’un dispositif d'égrenage dérivé d'égreneuses, d’un
système de nettoyage et d'une trémie de stockage des grains avant leur
vidange dans une remorque. Certains modèles spécialement adaptés pour
le maïs restent cependant performants sur les autres céréales : l’Axial flow
de International Harvester, leTwin rotor et le Twin flow de New Holland, le
système multi-cylindres de Claas. Sur ces corn-sheller, l’égrenage est une
opération délicate lorsque l’humidité au moment de la récolte varie de 25
à 40%.
L'égrenage par cylindres munis d’aspérités est le procédé généralisé. Le
ou les cylindres sont placés longitudinalement dans le sens de
l'avancement. lls ont une longueur de 1 à 1,3 m et un diamètre de 0,2 à
0,25 m, et leur vitesse de rotation est comprise entre 450 et 1 100
tour/mn. Eventuellement, il est possible d'équiper ces machines de
broyeurs de pailles placés sous la table de coupe pour faciliter
96
l’incorporation des résidus de récolte dans le sol et hâter leur
décomposition.
2.1.4.5. Transformation
En alimentation animale et humaine, le maïs peut être consommé en
grain, mais le plus souvent il est valorisé sous forme de farine, et dans
certaines situations en grain décortiqué (expérience du « riz de maïs» au
Sénégal).
a. Mouture
Pour passer du grain à la farine, le maïs doit être décortiqué (on enlève le
péricarpe et le germe, environ 20% du produit), puis broyé. Ces opérations
se font traditionnellement manuellement et en humide dans les pays
africains. La première opération qui a été motorisée est la mouture,
reconnue comme la plus difficile par les femmes. Les matériels les plus
utilisés, entraînés par des moteurs thermiques ou électriques, et de débits
compris entre 150 et 350 kg/h, sont des moulins à meules et des broyeurs
à marteaux qui transforment des produits secs.
La mécanisation du décorticage est plus récente et fait appel à des
équipements spécifiques à meules et à des disques, entraînés par des
moteurs électriques ou thermiques de débit compris entre 1 00 et 200
kg/h.
2.2. Le Riz (Oryza sativa)
2.2.5. Mécanisation de la riziculture sans submersion
Pour la culture sans submersion on utilise les matériels classiques pour
céréales. La présentation qui suit s'appuie sur des exemples au Brésil et
quelques projets en Afrique où ce type de riziculture est peu motorisé.
2.2.5.1 Aménagement des parcelles
Les premiers travaux importants permettant la motorisation sont le
dessouchage et la réalisation de parcelles de dimensions adaptées aux
niveaux de mécanisation choisis.
Les aménagements concernent surtout les terrains en pente. Il s'agit de
faciliter le passage des matériels, et de limiter les dégâts dûs à l’érosion à
laquelle les sols tropicaux sont sensibles. Depuis les années 80, la mise en
défens des sols contre l'érosion peut être réalisée mécaniquement dans
l'exploitation avec du matériel qui permet de confectionner des cordons
antiérosifs. Auparavant, il fallait recourir à des entreprises de travaux
publics. Divers modèles sont préconisés en fonction du sol et de la pente.
On distingue :
97
- les cordons à base étroite de 0,2 à 0,4 mètre de large; ils ne
sont pas cultivés ;
- les cordons à base moyenne de 0,4 à 0,6 mètre de large ; ils
peuvent être cultivés dans les parties inférieures ;
- les cordons à base large de 0,9 à 1,2 mètre (terrasses) ; toute la
surface du billon est cultivée.
En motorisation conventionnelle, ces cordons peuvent être confectionnés
avec une charrue à disques classique ou avec un terraceador (billonneuse
disques pour billons à base très large).
Avec une charrue à disques, il est nécessaire de réaliser jusqu’à dix
passages en adossant sur des pentes compris entre 18% et t 20. A une
vitesse comprise entre 6 et 9 km/h, on réalise de 700 à 1 000 m de cordon
en une heure.
Le terraceador est un équipement relativement nouveau sur le marché
brésilien (figure 2). Cet outil, porté ou traîné, est constitué de disques
montés sur un châssis en V dont la partie centrale est plus élevée que les
extrémités. Il est possible de régler l’angle des porte-disques soit par des
moyens mécaniques, manivelles ou clavettes, soit par des dispositifs
d'assistance hydrauliques tels que les vérins. Les modèles portés
permettent de travailler une largeur de 3 à 6 mètres. Il faut alors 6 à 12
passages au même endroit avec un tracteur de 44 à 66 kW pour réalise
700 à 1 000 m de cordon à base large en une heure. Les modèles traînés,
adaptés à des tracteurs de plus de 66 kW, et à réglage hydraulique des
angles du châssis par rapport au sol et à l'avancement, peuvent atteindre
une largeur de travail de 10 mètres. Dans la plupart des cas, il est
nécessaire de finir ce cordon avec un billonneur classique ou une charrue
pour en dresser correctement les bords.
Figure 16. « Terraceador »
98
2.2.5.2. Préparation des sols
Deux types d'itinéraires sont généralement pratiqués: le premier à base
de labour et le second à base de travail superficiel du sol.
a. Labour suivi d'une reprise
Le labour permet d'enfouir des résidus de culture, de la fumure organique
ou encore de reprendre le sol « abîmé » lors de la récolte à la
moissonneuse-batteuse.
Le labour est le plus souvent réalisé à la charrue à disques. Mais on peut
aussi trouver des modèles à socs avec versoirs à claire-voie pour des
terrains très argileux.
On recommande un labour à environ 18 cm de profondeur pour un bon
enfouissement des chaumes et de la fertilisation organique. Le nombre et
le type des reprises sont fonction des conditions de culture du riz (type de
sol et mode d'implantation). On cherche un sol pulvérisé et raffermi pour
maintenir des conditions d'humidité propres à assurer une germination et
une levée rapide et homogène de la culture. Ces reprises peuvent être
réalisées par :
- un pulvériseur tandem à disques plus légers de 18 à 20 pouces de
diamètre (460 à
510 mm) ;
- un cultivateur, puis une herse à dents rigides et un rouleau packer.
b. Travail superficiel du sol
Le travail avec des outils à disques est suffisant quand la végétation à
enfouir est peu développée et le sol peu « abîmé ». La préparation du lit
de semences est moins fine que sur le labour, mais la mise en œuvre de
cette technique est plus rapide et moins onéreuse.
L’utilisation de pulvériseurs lourds équipés de disques de diamètre de 32
ou de 36 pouces (810 ou 910 mm) est la plus répandue. Ces pulvériseurs
peuvent travailler dans les terrains récemment défrichés, pour fragmenter
les restes de bois et incorporer les amendements.
Suivant les situations et les sols, le chisel suivi d'une ou plusieurs reprises
est parfois utilisé. Dans certains sols légers, I’emploi des outils animés à
axe rotatif horizontal (rotavator) ou vertical (herses rotatives) est
intéressant. Mais ces matériels ont tendance à trop pulvériser la surface
du sol et à ne pas enfouir suffisamment les engrais. Cela rend difficile
I’enracinement des plantules et peut accroître les pertes d'engrais azotés
appliqués avant le semis.
2.2.5.3. Epandage d’engrais
99
Les engrais complets sont souvent épandus avant le semis. L’azote peut
être appliquée au semis avec des semoirs combinés, et après les semis,
éventuellement en plusieurs passages pour le fractionnement. Celui-ci
tient compte du stade végétatif de la plante, et de la conduite de
I'irrigation quand elle est pratiquée. Les matériels utilisés dépendent du
conditionnement des produits et de la précision recherchée.
Avant semis, des pneumatiques larges améliorant la portance peuvent
être utilisés pour des conditions plus humides. Qu'ils soient granulés ou
liquides, les engrais sont épandus avec du matériel classique ou par avion.
Dans certaines situations, les fertilisations fractionnées en cours de culture
sont apportées par avion et en mélange avec un produit phytosanitaire s'il
y a compatibilité des produits et nécessité de traitement.
2.2.5.4. Semis
En pluvial, le semis est fortement mécanisé aussi bien en culture attelée
qu’en mécanisation. Il est généralement réalisé en ligne. En mécanisant le
semis, il faut viser l’uniformité de la distribution des semences, une mise
en place des graines favorisant la régularité de la levée et la lutte contre
les adventices. La levée dépend de la température du sol, des conditions
d’humidité, de la méthode de mise en place de la culture et de la qualité
de la préparation du sol. Le riz a des fortes capacités de tallage, aussi le
resemis n’est pas conseillé, à moins que les densités soient inférieures à
100 plants/m2 . L’expérience montre qu’un semis superficiel est préférable
pour un bon démarrage de la culture.
Lorsque la maitrise des adventices est assurée par des produits chimiques,
on recherche des écartements entre rangs voisins de 20 cm.
L’utilisation du sarclage mécanique nécessite des écartements entre rangs
importants. Dans ces conditions, on retient des écartements de 40 à 60
cm entre les rangs pour des densités recherchées de 50 plants au mètre
linéaire. On peut utiliser les mêmes semoirs que précédemment en
bouchant des goulottes de sortie des graines sur le semoir.
Les semoirs peuvent être équipés de fertiliseurs et de distributeurs de
pesticides, ce qui permet de combiner plusieurs opérations en un seul
passage.
Les semoirs en ligne classiques, à distribution à cannelures, sèment à des
profondeurs de 3 à 5 centimètres des doses de semences de 50 à 60
kg/ha. Ce sont les plus fréquemment employés. Leurs caractéristiques de
construction permettent de semer à des écartements réduits à 16
centimètres environ.
Les semoirs monograines, adaptés à la culture du mais, peuvent être
utilisés sur le riz. La régularité est moins bonne qu’avec les semoirs en
100
ligne. Il est difficile, pour des raisons techniques liées au matériel, de
réduire les interlignes à moins de 30 cm.
Les semoirs de semis direct réalisent le semis sans travail du sol préalable,
mais après un traitement herbicide de la végétation préexistante. Ces
semoirs sont équipés de systèmes d’enterrage adaptés au semis du mais,
du soja et du riz sur mulch qui forme une couverture morte protectrice. Le
système le plus classique consiste en un disque gaufré à l’avant pour
ouvrir le sol devant deux jeux de deux disques jumelés de diamètres
différents. Le premier ouvre un sillon pour la semence et le second ferme
le sillon et recouvre les grains (figure 17).
Figure 17 : Semoir de semis direct.
Les premières machines pour le semis direct du riz sont apparues sur le
marché brésilien en 1973. Actuellement, plus d’un million d’hectares sont
mis en culture de cette façon au Brésil.
2.2.5.5. Entretien et protection de la culture
Suivant les zones, les opérations d’entretien peuvent être motorisées avec
des matériels conventionnels utilisés sur les céréales. Elles sont souvent
réalisées manuellement ou avec des pulvérisateurs à dos.
a. Désherbage
Le désherbage mécanique est possible pour des semis en ligne à
écartement supérieur à 35 cm, mais il est peu pratiqué.
Le désherbage chimique, parfaitement au point, se développe de plus en
plus. En cours de végétation, on utilise généralement des pulvérisateurs
conventionnels ayant une largeur multiple de celle des semoirs, sur
101
lesquels on bouche des trous permettant de matérialiser le passage des
roues de tracteurs. Avec les pulvérisateurs à dos, le jalonnage est rare et
la pulvérisation approximative.
Dès que les superficies sont importantes, l’épandage aérien est fréquent,
car il utilise peu de bouillie par hectare avec des conditionnements
spéciaux. Cette technique de traitement a été de précision en métal ou en
alumine fritée. La vulgarisation des buses à miroir en métal Berthoud en
est un bon exemple. Un homme peut traiter un hectare en une heure avec
un pulvérisateur à dos et la buse BV 50 à basse pression.
L’introduction d’herbicides (suphonyl urée) efficaces à des très faibles
doses de matière active (60 grammes à l’hectare), et les applications en
présemis (oxadiazon) font évaluer les techniques d’application. Les
équipements doivent être adaptés pour épandre plus précisément des
doses de matière active toujours plus faibles. Les pulvérisateurs ULV (Ultra
Low Volume) manuels, du même type que ceux utilisés avec des
insecticides sur coton en Afrique se rencontrent de plus en plus en
traitement herbicide.
b. Protection phytosanitaire
Dans certains cas, les insectes peuvent causer des dégâts importants par
action directe (foreurs, défoliants…) ou comme vecteurs de maladies
virales. En Asie, en général, le pulvérisateur à moteur est utilisé, mais on
ne travaille qu’à de faibles doses par hectare de granulés ou de bouillies.
2.2.5.6. Récolte et battage
La récolte et le battage peuvent être réalisés simultanément à l’aide de
moissonneuses-batteuses du même type que celles utilisées avec les
autres céréales. Le conditionnement du paddy se fait généralement en
vrac. Cette technique est pratiquée au Brésil. La récolte et le battage
peuvent aussi être mécanisée séparément. Le conditionnement du paddy
se fait alors en sacs. Cette situation est fréquente en Afrique.
a. Récolte à la moissonneuse-batteuse
Les modèles de moissonneuses-batteuses utilisés couramment dépassent
75 kW. Avec des largeurs de travail de plus de 3m, les temps de travaux
sont souvent inférieurs à 2h/ha.
L’intérêt de réaliser la récolte et battage simultanément réside dans un
gain de main-d’œuvre et un dégagement plus rapide des parcelles. En
contrepartie, les exigences sont plus strictes sur les conditions de récolte
(en particulier l’humidité du grain) et sur la succession des opérations
ultérieures. Les contraintes se situent dans l’organisation du chantier en
fonction de la destination de la récolte et de la paille. Le transport en vrac
par tracteurs et camions vers des silos de stockage équipés de vis de
récupération se généralise. Il faut prévoir, en fonction des distances, un
102
nombre suffisant de remorques pour ne pas arrêter le travail de la
moissonneuse-batteuse. Le conditionnement en secs, exigeant en main-
d’œuvre pour l’ensachage et la manutention, disparaît progressivement.
Le seul avantage du conditionnement en sac sur la machine est de rendre
indépendantes les opérations de récolte et de transport, sous réserve
d’avoir suffisamment de sacs. L’organisation de chantier s’en trouve
simplifiée. Sur la moissonneuse-batteuse, on montera un broyeur si la
paille est enfouie, un andainneur si elle est conditionnée.
b. Récolte et battage séparés
Les techniques manuelles de récolte et de battage prédominent, mais le
battage mécanisé se développe. Par contre, il est rare que la récolte soit
mécanisée avec des faucheuses ou des faucheuses-lieuses.
b.1. Récolte
Dans tous les cas, la récolte débute à la maturité du paddy. La récolte
mécanique peut être réalisée par trois types de machines. Elles se
distinguent par les besoins en main-d’œuvre pour ramasser et stocker le
paddy. Ces besoins sont de moins en moins importants en passant des
faucheuses aux moissonneuses-lieuses.
Les faucheuses simples
Les faucheuses simples déportées sur le coté des tracteurs ou tirées par
des animaux de trait (utilisation de moteur auxiliaire éventuellement) ne
sont pratiquement pas utilisé en riziculture. Pourtant elles sont moins
couteuses à l’achat que les autres modèles. Mais elles présentent
l’inconvénient de nécessiter un détourage des parcelles pour que le
tracteur (ou des animaux) ne foulent pas le premier tour. De plus,
l’utilisation d’un moteur auxiliaire pour l’entrainement de la faucheuse en
traction animale est délicat. Les animaux, non habitués, sont gênés par le
bruit et les vibrations occasionnées par le moteur.
Les faucheuses automotrices
Les faucheuses automotrices sont, en général, de petites machines. Sur
certains modèles, l’opérateur marche derrière la machine. Sur d’autres, il
est assis. Les largeurs de travail les plus fréquentes sont comprises entre
0,30 m et 1,50. La puissance des moteurs est souvent inférieure à 15 kw.
On trouve principalement les faucheuses et faucheuses-andaineuses de
fabrication italienne qui enjambent le rang coupé.
Les Moissonneuses-lieuses
Les Moissonneuses-lieuses sont des faucheuses équipées d’un système de
liage pour faire des gerbes de 6 à 10 kg. Les manutentions ultérieures
nécessaires pour la mise en meules se trouvent réduites. La reprise des
gerbes pour l’alimentation des batteuses est facile. Mais le système de
liage fragilise ces machines. La position de ce système ne permet pas
103
toujours de lier les variétés trop courtes ou trop hautes et la ficelle coute
cher. Les performances de ces machines en fonction des modèles, varient
généralement de 6-7 h/ha à 20 h/ha.
La coupe est suivie ou après un léger séchage, de la mise en moyettes.
Celles-ci sèchent plus ou moins longtemps au soleil (1 à 3 jours) en
fonction des conditions climatiques et de l’humidité du paddy. Elles sont
ensuite regroupées en meules de formes diverses suivant les zones. Il faut
veiller à aligner les gerbes dans des meules pour en faciliter la reprise au
moment du battage. Ces sont le plus souvent confectionnées sur les
parcelles à même le sol ; parfois elles sont surélevées si le sol est humide
et s’il y a des risques importants d’attaques par des déprédateurs. Quand
il est nécessaire de dégager rapidement les parcelles pour implanter une
autre culture, ces meules sont réalisées sur des aires de battage situées
en bordure des parcelles ou dans l’exploitation. Le paddy peut rester ainsi
stocké en meules de quelques jours à plusieurs mois, si les conditions
climatiques le permettent et si le lieu de stockage est bien abrité et
protégé.
b.2.Battage
Le chantier de battage se déroule en plusieurs opérations. Les gerbes de
paddy sont reprises dans les meules. Elles sont ensuite étalées en couches
de faible épaisseur en vue du battage manuel, ou déposées sur la table
d’alimentation d’une batteuse.
Le battage mécanique est réalisé le plus souvent avec des batteuses
absorbant pailles et panicules, dont les débits sont compris entre 600 et
1500 kg/h de paddy. Ces machines comprennent un cylindre batteur, un
contre-batteur, et, sur les modèles les plus évolués, des dispositifs de
nettoyage et d’ensachage. Il existe deux grands types de batteuses qui
diffèrent par le trajet de la récolte par rapport au batteur. Dans le système
le plus ancien, la récolte passe perpendiculairement par rapport au
batteur. Dans celui développé par l’IRII, la récolte suit un trajet hélicoïdal
autour du batteur (type axial flow). Toutes les machines sont maintenant
équipées de batteurs et de contre-batteurs à boucle ou à dents droites ou
en forme de sabres (figure 18).
104
Figure 18. Vue
Figure 18 : Vue éclatée d’une batteuse classique
Les organes de nettoyage, lorsqu’ils existent, sont classiques. Ce sont
généralement des secoueurs et de grilles associés à un ventilateur. Ils
peuvent être limités à un système de ventilation sur certains modèles
comme la votex (figure 19).
Figure 19. Batteuse votex
Normalement, après battage, le vannage n’est pas nécessaire avec des
batteuses équipées de séparateurs et de nettoyeurs, mais le mauvais état
des machines et des réglages inappropriés permettent rarement d’obtenir
105
des produits propres. C’est pourquoi le produit obtenu est vanné
manuellement par les femmes avant la mise en sacs et le transport.
2.2.6. Petite mécanisation en riziculture irriguée
La petite mécanisation en riziculture irriguée a été développée au japon
dans des conditions très particulières de production. En effet, les
exploitations sont très petites (90 % font moins de 2 ha) et les parcelles
sont de petite dimension. La main-d’œuvre est rare. Le travail dans la
boue et repiquage mécanique sont généralisés. Pour ces conditions, une
mécanisation sophistiquée de faible puissance adaptée au travail dans la
boue et au parcellaire a été mise au point. Pour ne pas abimer la paille qui
est valorisée pour partie dans l’artisanat, des matériels de récolte et de
battage ont également été adaptés.
Cette mécanisation sophistiquée, adaptée à une riziculture japonaise
intensive, évolue progressivement avec pour objectif de réduire les couts
de production :
-par augmentation de la taille des parcelles ;
-par réduction du nombre de passages en travail du sol ;
-par introduction et développement du semis en pré germé ;
-par augmentation du nombre de moissonneuses-batteuses de type
conventionnel, mais de petite capacité. Dans cet exemple ne seront
développées que les opérations mécanisées avec du matériel spécifique.
2.2.6.1. Nivelage et préparation des sols submergés
Le nivelage et la préparation des sols visent à la mise en boue en vue du
repiquage. Ils peuvent être effectués sur sol sec ou humide avec des
matériels de préparation des sols classiques. Ils sont suivis d’une mise en
eau puis de la mise en boue par malaxage. Il est aussi fréquent que la
mise en eau ait lieu avant les préparations du sol. On utilise alors des
outils rotatifs. Le malaxage dans la boue sur des parcelles de petite
dimension nivèle aussi le sol lorsque le planage n’a pas été trop dégradé
lors des récoltes du précédent cultural.
106
Figue 20 : Modèle de charrue japonaise adaptable au
motoculteur
Pour la préparation du sol, des charrues dites japonaises sont aussi
utilisées (figure 20). Les motoculteurs sont équipés de modèles monosoc
et les microtracteurs de moins de 20 kW de modèles bisoc. Les charrues
ont un soc triangulaire et un versoir à claire voie. Elles peuvent travailler
entre 12 et 18 cm de profondeur sur terrain sec ou humide, en planche ou
à plat (simples ou réversibles). Quelques charrues sont munies de coutres
circulaires lisses ou gaufrés leur permettant de travailler dans des sols
encombrés de résidus végétaux.
Le malaxage (puddlage, piétinage) a pour but d’obtenir une boue plus ou
moins fluide et profonde, suivant la technique de plantation retenue. Il est
réalisé avec des fraises et des roues cages. Pour les semis en pré germé
sur boue, seule la zone superficielle a besoin d’être malaxée. A l’opposé,
le repiquage demande un travail plus en profondeur et une boue plus
fluide et homogène.
Les fraises sont utilisées avec des motoculteurs ou des tracteurs. Les
tracteurs, de 10 à 15 kW, se vendent mieux car ils sont mieux adaptés aux
petites parcelles (100 x 30) des rizières. Les fraises travaillent l’épaisseur
minimum de boue nécessaire au repiquage en gardant un sous sol
portant. Le capot de protection de l’outil est conçu pour entretenir ou
façonner le planage. Ces outils à axe horizontal ont des pièces
travaillantes (lames) différentes suivant les conditions du terrain. Elles
sont minces et effilées pour le terrain dur et mince et une partie cintrée et
aiguisée pour les autres cas. Ces cintrages des lames, dans plusieurs
plans, donnent des formes plus ou moins hélicoïdales et permet un
brassage efficace tout en limitant les phénomènes de lissage (figure 21).
107
Figure 21 : Rotor de houe rotative équipée de lames cintrées
La forme des dents a été étudiée pour aboutir à la mise au point et à la
diffusion du modèle nata-zume qui réalise un bon malaxage de la paille et
de la terre en un seul passage. Les japonais se sont rendus compte que la
profondeur de travail n’influe pas le rendement, et qu’une mise en boue
sur 12 à 14 cm d’épaisseur est suffisante.
Les roues cages et roues métalliques se montent sur les motoculteurs et
tracteurs. Elles sont utilisées seules ou en complément au travail de la
fraise (figure 22).
Figure 22 : Roues métalliques et roues cages
2.2.6.2. Repiquage
Par rapport au semis, cette technique présente certains avantages. La
maitrise de l’eau n’a pas besoin d’être aussi poussée. Elle permet des
économies de semences : 30 à 40 kg au repiquage pour 100 à 150 kg en
semis à la volée. Les plants à repiquer sont choisis, c’est-à-dire que les
plants chétifs sont éliminés. La pression de l’enherbement est moindre,
car les plants repiqués ont de l’avance sur les adventices. De plus, lorsque
le repiquage est effectué en lignes à des écartements d’au moins 30 cm,
la lutte contre l’enherbement est plus facile, car il est possible de pousser
108
des houes entre les lignes. Les gains de temps sont appréciables ; 5 à 6
j/ha suffisent avec des houes manuelles alors qu’il faut 20 à 30 j/ha à la
main. En cas de succession de cultures, les pépinières peuvent être
implantées avant la récolte de la première culture ce qui permet de
gagner quelques jours.
Mais le repiquage présente aussi des inconvénients par rapport au semis.
Il est beaucoup exigeant en main-d’œuvre : 20 j/ha avec des plants de 30
à 50 jours en repiquage manuel. Les plants subissent un stress lors du
repiquage qui se traduit par un allongement du cycle. Mais, globalement,
un riz repiqué reste moins longtemps sur la parcelle qu’un riz semé du fait
du temps passé en pépinière.
On appelle que la mécanisation du repiquage nécessite un sous-sol ferme,
une boue fluide, homogène, avec un travail plus profond pour le repiquage
que pour le semis, et la production de plants homogènes et jeunes. Pour
ce faire, les pépinières qui, occupent de 1/20 e à 1/30e de la rizière, sont
réalisées en petites planches bien planées et soignées où le contrôle de
l’eau est parfait. Il faut y semer du riz traité et pré germé. Enfin, il faut que
la rizière soit prêtée pour le repiquage à 15 -20 jours de pépinière.
Les repiqueuses choisies sont différentes suivant la préparation des plants
(figure 9). Ceux-ci peuvent être issus de pépinières Dapog pure (le riz est
semé dans une lame d’eau sur une bâche plastique ou dans des plateaux
spéciaux), ou Dapog modifiée( le riz est semé sur une bâche plastique
avec une petite lame d’eau et 1 cm de terre environ. Les repiqueuses
fabriquées au japon dans les années 70 utilisaient les plants lavés. Elles
sont aujourd’hui remplacées par des machines pour plants spéciaux
produits industriellement hors sol et achetés par les paysans. Ces
repiqueuses autotractées ou autoportées de 2 à 8 rangs doivent travailler
sur un sol boueux parfaitement plané à plus ou moins 2,5 cm.
Les performances actuelles avec une repiqueuse 8 rangs sont d’environ
0,4 ha/h. Ces machines peuvent etre équipées de fertiliseurs et de
distributeurs de pesticides. La vitesse moyenne d’avancement varie entre
0,2 et 0,75 m/s. La densité de repiquage est d’environ 18 à 28 plants/m 2
2.2.6.3. Entretien et protection de la culture
Le désherbage mécanique est facilité par le repiquage en ligne. Celui-ci
permet de mettre en place des plants de riz sur un sol non enherbé (sans
adventices) et d’utiliser une houe rotative manuelle connue dans le monde
entier sous le nom de « houe japonaise ». Le désherbage mécanique
demande normalement 7 jours de travail à l’hectare alors qu’il faut 20 à
30 journées de travail pour un désherbage manuel. La motorisation de la
houe japonaise, en couplant un moteur au bout d’un axe et en protégeant
les fraises par des capots à l’autre extrémité, a été vulgarisée (figure 24).
109
Plusieurs passages dans une mince lame d’eau, de 1 à 3 cm, dès qu’une
levée de mauvaise herbes apparait, permettent de maintenir la rizière
propre jusqu’au tallage. Des désherbages manuels sont quelquefois
nécessaires.
Figure 23 : type de repiqueuses asiatiques
Le désherbage chimique a remplacé progressivement la houe. Certains
herbicides tels que l’oxadiazon sont appliqués dans une mince couche
d’eau juste après le repiquage avec un flacon doseur que l’opérateur
secoue à chaque pas lorsqu’il avance dans la rizière. Les autres herbicides
sont appliqués après un assèchement de la rizière pour faciliter les
passages des tracteurs, par pulvérisation liquide avec des appareils
110
conventionnels portés sur tracteurs équipés de roues squelettes pour
travailler sur terrain humide voire boueux.
Figure 24 : houe rotative portée manuellement et entrainée par un moteur
Actuellement, les agriculteurs utilisent principalement les appareils à
moteur portés sur le dos et capables de projeter uniformément les
poudres sur 40 m les granulés et les engrais sur 30 m et les liquides sur 10
mètres. Dans ces conditions l’opération traite à partir des diguettes sans
pénétrer dans la rizière. Ces techniques sont adaptées à des parcelles de
taille réduite.
Le traitement aérien par hélicoptère se développe. Dans le domaine de la
protection phytosanitaire, on note au Japon une préférence certaine pour
les formations poudreuses des pesticides. Pour les formations granulées
ou liquide ces produits sont aussi épandus avec les pulvérisateurs à dos à
moteur depuis les diguettes.
2.2.6.4. Récolte
En ce qui concerne la récolte, l’originalité réside dans le gabarit des
équipements et les principes de battage. On rencontre surtout la récolte à
la moissonneuse-batteuse avec conditionnement en sacs, tandis que la
coupe et le battage séparés avec conditionnement en sacs sont de moins
en moins pratiques.
a. Moissonnage-battage
Les moissonneuses-batteuses sont équipées de batteurs à paille tenue.
Elles sont, en général, montées sur chenilles et équipées d’ensacheurs.
Elles travaillent sur des largeurs voisines de 1 m et sont entrainées par
des moteurs de faible puissance (moins de 30 kW). Les sacs sont
transportés dans des remorques de motoculteurs et de tracteurs Les
111
performances sont de 15 h/ha pour des machines à deux rangs.
L’utilisation de petits modèles de moissonneuse-batteuse conventionnelle
s’accentue.
b. Récolte et battage séparés
Dans le cas d’une coupe et d’un battage séparé, les machines sont de
petit gabarit. Elles sont adaptées aux petites parcelles et ont des principes
de fonctionnement différents de celles utilisées en culture sans
submersion ; en particulier, elles coupent rang par rang et prennent soin
de la paille. La coupe est généralement réalisée avec des automotrices,
faucheuses andainneuses-lieuses.
b.1.Faucheuses-andaineuses
Les Faucheuses-andaineuses sont constituées par l’association d’une
barre de coupe et d’un système de convoyage à chaines chargé d’éjecter
et d’aligner le produit coupé sur le coté de la machine. La largeur de
coupe varie de 30 cm (1 rang) à plus de 1m (4 rangs). L’IRRI a développé
un matériel simplifié d’après des machines chinoises, dont la largeur est
voisine de 1 mètre. Avec ces machines, le recours à la main-d’œuvre est
important pour la fabrication de gerbes, liées ou non, et la mise en meule
sur la parcelle ou en dehors.
Figure 25 : Faucheuse Asiatique à décharge latérale.
b.2. Moissonneuses-lieuses
Les Moissonneuses-lieuses sont constitués d’une barre de coupe et d’un
système de liage pour les gerbes (figure 26). Les machines qui travaillent
sur deux rangs ont des performances comprises entre 10 et 15 h/ha.
Globalement, la récolte à la faucheuse-andaineuse et à la moissonneuse-
lieuse est en régression pour plusieurs raisons : développement des
112
moissonneuses-batteuses, augmentation du cout de la main-d’œuvre,
pertes de grains par vibrations, cout de la ficelle pour les moissonneuses-
lieuses. Enfin, elles ont de mauvaises performances dans les récoltes
versées. Dans certains contextes, elles peuvent permettre le séchage
entre la récolte et le battage.
Le battage est réalisé par des batteuses qui ne froissent pas la paille, car
celle-ci ne passe pas dans la machine. Le fait de séparer les opérations de
récolte et de battage et de stocker les meules en dehors des parcelles
permet de reporter cette opération de battage, de la réaliser dans de
meilleures conditions d’humidité de paddy, et éventuellement de réduire
les couts de séchage ultérieurs.
Les batteuses à paille tenue à la main doivent dériver directement des
modèles de batteuses à pédale, sur lesquels on a ajouté un moteur et
parfois un dispositif de nettoyage et un ensacheur (figure 27). Leurs
rendements varient de 90 kg/h à 400 kg/H de paddy suivant la dimension
du batteur. On estime que les plus petits modèles (moteurs de 4 kW)
permettent de battre la production de 0,2 à 0,3 ha/jour avec 4 hommes.
Les plus gros (moteurs de 15 kW) battent la production de 0,7 à 0,8
ha/jour avec 8 personnes.
Figure 26 : Moissonneuse-lieuse asiatique à trois rangs à décharge
latérale.
Les batteuses à paille tenue sont dites à alimentation automatique quand
la gerbe de riz est tenue par sa base entre une chaine et un support et
comprimée par un ressort. L’alimentation en gerbes se fait depuis une
table d’alimentation, avec un certain angle par rapport à la chaine. Cette
dernière convoie la gerbe et présente la panicule seule devant le batteur à
boucles, parallèle au circuit de la paille qui est ejectée après avoir
parcouru toute la longueur du batteur. Les grains battus passent à travers
le contre- batteur et sont soumis à l’action du ventilateur. Les grains
113
propres sont ensachés et les débris évacués derrière la machine. Ces
machines ont des débits compris entre 500 et 1.500 kg/h.
Figure 27 : Batteuse automatique à paille tenue.
2.2.7. Motorisation conventionnelle en riziculture irriguée
La motorisation conventionnelle concerne principalement les périmètres
irrigués des pays industrialisés. Ces périmètres sont occupés par des
exploitations de taille importante (de quelques hectares à plusieurs
milliers d’hectares). Un fréquent planage mécanisé des parcelles permet
de conserver un parcellaire de grande dimension, de un à plusieurs
hectares. Ce parcellaire permet l’utilisation de matériels agricoles
classiques avec des accessoires pour travailler en conditions humides. Le
désherbage chimique et le semis en ligne et à la volée ont été généralisés.
Dans des nombreuses situations, les semis, les épandages et les
traitements sont réalisés par des avions ou des hélicoptères.
Dans cet exemple, nous ne présenterons que les opérations utilisant du
matériel non décrit dans les deux précédents cas : le nivelage des rizières,
la préparation du sol et le semis.
2.2.7.1. Nivelage
Pour le nivelage, on cherche à réaliser un compromis entre le cout des
opérations, la taille des parcelles et la maitrise de l’eau. Les opérations de
planage sont indispensables pour étendre la surface des parcelles et
éliminer des diguettes croisées en surnombre. On utilise des bouteurs
d’une puissance de 100 à 150 kW, souvent associés à des décapeuses
(scrapers), pour les chantiers importants, là où les distances concernés
sont supérieures à 150-200 mètres. Le planage permet aussi de remettre
en place la couche arable du sol décapée lorsque la profondeur de la
couche de sol à enlever excède 50 cm. Il permet enfin d’avoir une bonne
maitrise de l’eau (tolérance de plus ou moins 5 cm), indispensable avec
des variétés à paille courte et qui ont une phase de germination moins
114
vigoureuses. En Italie et aux Etats-Unis les opérations de nivelage sont
effectuées régulièrement au moment de la préparation des sols, à peu
près tous les 3 à 5 ans, avec des équipements individuels complets
(niveleuse et équipement laser) pour la réalisation du planage et son
entretien dans les rizières
Les parcelles qui porteront le riz sont toutes correctement nivelées, avec
une légère pente (minimum 0,02%) vers les canaux de drainage afin de
faciliter les vidanges des rizières au moment de la récolte. Les petites
imperfections sont corrigées à l’aide des tracteurs agricoles de 100 à 120
kW de puissance, attelés à des niveleuses équipées d’une lame de 3 à 4
mètres de large. Ces niveleuses peuvent être montées sur un châssis
automoteur, sur un châssis trainé (Land plane) ou sur l’attelage trois
points d’un tracteur suivant les modèles. Elles sont ajustables pour
adapter le travail aux conditions de sol et aux puissances disponibles. Les
meilleurs résultats de planage sont obtenus par guidage au laser. La
plupart des récepteurs permettent d’obtenir une précision de plus ou
moins 8 millimètres sur une distance de 300 mètres (figure 28).
Figure 28 : Niveleuse à guidage laser
Le planage est précédé par un labour léger ou un passage de cover-crop
(pulvériseur à disques) et, en moyenne avec une lame de 4 mètres, il faut
2 ou 3 heures à l’hectare.
Dans des nombreuses situations, les diguettes sont refaites chaque année
avec un équipement spécial dérivé des billonneuses, au moment de la
préparation des sols pour la culture. Une fraise pulvérise le sol derrière le
billonneur et projette la terre sur le tracé de la diguette où elle est
appuyée par un rouleau spécial qui forme le profil de la diguette.
En Guyane, après mise en eau des parcelles deux passages croisés sont
réalisés avec un rouleau à lame de fabrication locale. Le diamètre est de
70 cm, la largeur est de 3 m. Ce travail avec le rouleau à lames effectue la
mise en boue et enfouit les chaumes restants et les adventices levées. Il
permet par la suite un entretien du planage, un surfaçage, grâce au
passage d’un simple tronc d’arbre équarri. Les exploitations rizicoles
utilisent des chenillards à tuiles marais, place des bulldozers pour les
préparations du sol ; ils travaillent plus vite, sont plus commodes et
115
reviennent moins chers à l’entretien. Le changement des galets des
chenilles reste une opération longue et couteuse.
2.2.7.2. Préparation des sols
La préparation des sols est effectuée le plus souvent en sec avec des
matériels de préparation du sol classique : cover crop et reprise à la herse,
mais aussi utilisation d’outils rotatifs et de herse alternative. Il faut
privilégier les techniques qui ne dégradent pas le planage.
Les contraintes se révèlent dès qu’il faut déplacer les machines sur des
sols très humides, saturés ou submergés. La mobilité est limitée par la
couche supérieure du sol, plastique, qui se déforme et se déplace lors de
l’avancement des machines. Cela se traduit par un patinage, favorisé par
un une faible cohésion du sol, un faible frottement interne dans le sol et la
lubrification apportée par l’eau libre, par l’adhérence de la boue sur les
pneus et les jantes, et par des frottements éventuels de parties de l’engin
sur le sol. Pour permettre le déplacement et le travail sur les sols mouillés
(boueux) des rizières, on dispose des solutions suivantes : s’appuyer sur
une couche profonde plus portante (semelle), « flotter » sur la boue, ou
trouver des solutions intermédiaires pour des sols moins boueux.
a. Appui sur une couche profonde portante
L’appui sur une couche profonde est réalisé avec des roues métalliques
pour les préparations du sol, les semis et les épandages. Ces roues
peuvent s’adapter sur tous les tracteurs, mais présentent quelques
inconvénients majeurs : elles sont peu adaptées aux déplacements
routiers, elles entretiennent une fatigue certaine des ponts arrières et
présentent un danger de cabrage des tracteurs. Ces roues métalliques
sont de plusieurs types : les roues métalliques simples, les roues cages et
les roues squelettes.
a.1.Les roues métalliques simples
Les roues métalliques simples ne comportent qu’une seule frette et se
montent à la place de la roue d’origine du tracteur. Elles sont
essentiellement utilisées pour les déplacements en rizières lorsqu’il existe
une semelle solide sous la boue. Elles laissent des empreintes étroites, ce
qui permet de les utiliser en cours de végétation (pulvérisations,
épandages).
a.2. Les roues cages
Les roues cages sont de diamètre égal à celui de la roue qu’elles
remplacent. Elles ont un double rôle : déplacement de l’engin dans des
terrains humides et submergés, et utilisation pour le malaxage des terres
et pour la mise en boue.
116
a.3.Les roues squelettes
Les roues squelettes proviennent du jumelage de deux roues métalliques
simples. Elles sont prévues pour le déplacement dans la boue et pour
l’enfouissement des pailles.
B. « Flottement » sur la boue
Le flottement est réalisé par des équipements qui exercent une très faible
pression au sol qui leur permet de peu s’enfoncer dans la boue. Ce sont
des chenilles et semi-chenilles qui équipent aussi bien les tracteurs que les
automoteurs (faucheuses et moissonneuses- batteuses). Ces chenilles
sont de différents types. Les tuiles à arêtes simples pénètrent bien (tuile
agricole). Les modèles de grande taille sont mieux adaptées aux travaux
en terrains usants. Les tuiles dites Lplg, à très basse pression au sol, sont
préférées en terres collantes.
C. Solutions intermédiaires en sols moins boueux
Des pneus spéciaux et des dispositifs montés en parallèle des pneus
standards sont utilisés en préparation des sols secs à humides (mais non
boueux) pour réduire le tassement. Ils réduisent la pression au sol en
augmentant la surface de contact par une bande de roulement plus large.
Ces solutions pourraient être utilisées sur riz.
Les pneus spéciaux basse pression ont des largeurs de boudin
importantes. On les trouve sur les matériels de transport, automoteurs ou
tractés. Ils sont souvent sans barrettes et montrent des reliefs simplifiés
ou de type routier. Les déplacements sont assez faciles, mais l’usure peut
être très rapide.
Les pneus élargis, larges et extra-larges ont une bande de roulement plus
large que les pneus normaux. Ils permettent de réduire la pression de
gonflage jusqu’à 0,4 bar sur les pneus extra-larges.
Les dispositifs montés en parallèle des pneus standards peuvent être une
cage métallique, un autre pneu, une roue cage. On rencontre parfois des
semi-chenilles. Ces sont des chenilles souples, enroulées autour des pneus
et d’une roue pneumatique située entre les roues avants et arrières des
tracteurs et jouant le rôle de tendeur de chenille. Un bras support de la
roue tendeur est fixé au pont arrière du tracteur. Un ressort puissant relié
au pont arrière d’une part, au bras tendeur d’autre part, permet de
maintenir la roue-tendeur en contact avec le sol.
2.2.7.3. Semis
On ne note pas d’avantage déterminant sur le rendement entre un semis
effectué en ligne au semoir classique et un semis à la volée, ni entre un
semis à sec et un semis dans l’eau, si les conditions de mise en place sont
117
respectées. Le traitement des semences avec des mouillants donne
d’excellents résultats aussi bien au semis en sec que sous lame d’eau.
Les techniques les plus utilisées sont le semis en sec (cfr.culture sans
submersion) et le semis à la volée. Celui-ci peut être effectué dans une
lame d’eau avec des semoirs centrifuges portés sur des tracteurs équipés
de roues métalliques, ou par avion. Par rapport au semis en ligne, la
précision de cette technique est bonne (distribution moins précise,
repérage difficile dans l’eau, la réalisation est plus rapide, mais les doses
de semences nécessaires sont plus élevées (80 à 100 kg par hectare). En
raison de leurs capacités de tallage supérieures, on peut diminuer ces
doses pour les variétés semi-naines, mais un lit de semences bien préparé
reste un impératif.
Dans certaines régions, les semences peuvent être semées à la volée sur
un lit de semences grossier et motteux si le semis est suivi
immédiatement de la submersion de la parcelle. L’eau va alors désintégrer
les mottes et recouvrir partiellement les grains.
Dans d’autres régions, on pratique un semis à sec suivi d’un passage de
herse à dents rigides pour recourir les grains. Il faut aussi inonder la
parcelle assez vite derrière pour que la levée soit régulière. Là encore, les
conditions sont réunies pour une levée homogène.
A noter les expériences en Camargue avec un semoir en ligne à poquets
en sec ou sur sol boueux (figure 29). Le semis en poquets aura un intérêt
avec des semences traitées avec des produits mouillants lorsque des
semences hybrides seront disponibles.
Figure 29 : Semoir à poquets.
118
2.2.7.4. Récolte et battage
La réalisation de moissonneuses-batteuses à chenilles spécifiques du riz
est répandue (figure 30) et le conditionnement du produit se fait
entièrement en vrac, d’où une organisation du chantier nécessairement
très rigoureuse. Le recours à la main-d’œuvre est extrêmement réduit.
Figure 30 : Moissonneuse-batteuse équipée de chenilles.
En contre partie, il faut disposer d’un équipement important et spécifique
comprenant :
- des camions et des tracteurs pour le transport du paddy vers
l’exploitation et l’usine
- des équipements et des infrastructures individuelles ou
collectives pour la manutention (vis), le stockage (silos) et le
séchage du paddy à la ferme ; celui-ci est rendu indispensable la
plupart du temps car le séchage au champ n’existe plus.
Les chenilles des moissonneuses-batteuses se présentent sous la forme
d’un triangle dont le sommet est occupé par le barbotin, et les deux autres
extrémités par des roues-tendeurs. Le nombre de galets porteurs dépend
de la dimension de la chenille. L’espacement entre les tuiles doit
permettre un débourrage constant, le mélange de la boue avec la paille
étant très collant. Les plus souvent, une remise en eau est réalisée au
moment de la récolte pour assurer l’auto nettoyage des chenilles. Cet
équipement pose des problèmes de déplacement, généralement effectués
sur des porte-chars.
2.2.8. Riziculture partiellement motorisée
119
On entend par « riziculture partiellement motorisée» une succession
d’opérations plus ou moins mécanisées combinant éventuellement
traction animale, motorisation et travaux manuels.
Les périmètres irrigués d'Afrique de l'Ouest ayant fortement recours à la
main-d’œuvre en sont un exemple. Les exploitations de petite taille
travaillent de petites parcelles. L'emploi de la motorisation peut se faire
par le biais de prestations de service, le plus souvent pour l’entretien des
aménagements, le travail du sol et le battage. Les semis, le repiquage, les
entretiens des cultures et la récolte sont généralement manuels.
2.2.8.1. Nivelage et préparation des sols
Généralement, le planage est réalisé au moment de la réalisation de
l'aménagement. Il est entretenu à I' aide de la traction animale dans la
boue, ou en motorisation avec des lames niveleuses portées sur tracteur
en sec ou dans la boue. Il peut être corrigé en augmentant le nombre de
diguettes intermédiaires qui réduisent la dimension des parcelles.
La préparation des sols est réalisée en sec avec des covercrops traînés par
des tracteurs, parfois précédée d'un labour à la charrue à disques ou à
socs, et sur sol ressuyé en traction animale avec un labour ou un passage
d'outils à dents.
Dans les zones très sèches, ce mode de préparation nécessite une pré-
irrigation et donc des charges supplémentaires.
Les reprises sont fonctions du mode d'implantation de la culture:
- mise en boue et planage dans le cas d'un repiquage;
- pas de reprise dans le cas d'un semis à la volée en pré germe
dans la
boue.
2.2.8.2. Récolte et battage
Trois systèmes coexistent du plus répandu au moins utilisé:
- récolte et battages manuels ou dépiquage;
- récolte manuelle et battage mécanisé;
- récolte à la moissonneuse-batteuse, type européen en vrac; les
ensacheuses n'existent pratiquement plus et sont construites sur option.
Dans tous les cas, la mise en sac est généralisée, ce qui facilite
I'organisation des chantiers de récolte et de battage, car les opérations de
transport, manutention et stockage du produit battu peuvent être
effectuées indépendamment du battage.
La récolte à la faucille et le battage sur fûts ou au bâton sont les
techniques les plus répandues. Le dépiquage est pratiqué dans un bon
nombre de pays d'Afrique et d'Asie. L'aire de travail doit avoir 15 mètres
de diamètre autour de la meule. Les gerbes sont jetées au fur et à mesure
120
sur le parcours du tracteur ou du véhicule. Au fur et à mesure, les gerbes
sont foisonnées avant les passages successifs. Les rendements sont de
l'ordre de 600 kg/ha.
La récolte manuelle, suivie d'un battage mécanique, s’est développée ces
dernières décennies avec I'introduction de plusieurs types de batteuses
utilisées à poste fixe et qui absorbent la paille et les panicules (voir le
chapitre sur le riz sans submersion). Les contraintes d'organisation des
chantiers sont très importantes:humidité à la récolte et séchage en
meules, confection et localisation des meules, reprise des meules et
battage.
En fonction des niveaux d'intensification de la production et
particulièrement dans le cadre de la double culture de riz, il faut dégager
rapidement la récolte pour implanter la seconde culture. Dans certains
cas, des aires de battage surélevées ont été prévues sur les parcelles pour
permettre une implantation rapide de la seconde culture. Les avis des
producteurs sont partagés sur ces aires de battage, car pour certains elles
réduisent d'autant les superficies cultivables.
Pour le battage, I’organisation du chantier est importante et utilisatrice de
la main d'oeuvre.
On trouve couramment cinq à six personnes pour alimenter la machine,
évacuer la paille et le produit battu. Les machines étant souvent dans un
état moyen et mal réglées, il est nécessaire de vanner le produit fini ; ce
travail est en général réalisé par les femmes. Dans un tel contexte
d’utilisation, le système de nettoyage de ces machines n'apporte rien.
Malgré un système de nettoyage peu performant, la votex est
parfaitement adaptée à ces conditions de travail.
Le moissonnage-battage est très peu répandu. Les machines utilisées sont
du type de celles utilisées en Europe, mais les contraintes d'organisation
des chantiers et de choix de matériels adaptés ne sont pas résolues. La
vidange de la machine a lieu en bout de champ sur une aire ou une bâche
et le besoin en main-d'œuvre est encore important à I'ensachage, car le
conditionnement en vrac n'est pas pratiqué et les installations nécessaires
n'existent pas (matériels de pesée, vis de reprise et silos de stockage du
paddy).
Le système d'égrenage sur pied (stripper), dans lequel la paille n’est plus
coupée, a été testé mais n'est pas diffusé pour le moment (figure 31). Les
panicules sont peignées par un batteur spécial. Le batteur peut être
transversal ou parallèle à I'avancement.
2.2.8.3. Séchage et transformation
On s'intéresse ici aux échelles de I’exploitation et des villages dans les
pays en développement. Pour les descriptions techniques détaillées voir le
Manuel de conservation des grains en régions chaudes (CEEMAT, 1988).
121
Figure 31 : Stripper à riz.
A. Séchage
Le séchage est nécessaire ou non selon les conditions de récolte et le
climat. Il est parfois trop important dans certaines zones sèches d'Afrique
tropicale.
Le séchage au champ en gerbes avant battage, puis celui du paddy sur
une aire se rencontre principalement dans les pays en développement.
Autrefois, dans les pays développés, le paddy était séché sur des «
perroquets » installés sur les diguettes des rizières ou sur des aires de
séchage. Mais depuis une cinquantaine d'années, le séchage forcé de la
récolte est devenu nécessaire avec I'augmentation de la production et
donc des volumes à sécher, et avec I'accroissement de I'intensité culturale
par la pratique de la double récolte annuelle qui implique que la récolte
soit évacuée rapidement. Alors, le séchage au champ n'est plus possible.
Le paddy, qui est récolté à plus de 13 ou 14 % d’humidité, doit être séché
pour se conserver dans de bonnes conditions.
Des séchoirs de petite à moyenne capacité équipent aujourd'hui de
nombreuses exploitations. Les séchoirs sont des investissements à long
terme, coûteux en fonctionnement. Ils ont beaucoup évolué ces trente
dernières années.
Les premiers, utilisant la combustion du charbon, ont été remplacés par
des modèles dont I'air est chauffé par du fuel enflammé. Ils sont ensuite
devenus verticaux; l’air réchauffé et pulsé remonte une masse de paddy
statique. Dans les suivants, apparus depuis le début des années 80, le
122
paddy est en mouvement et descend à travers un flux d'air chaud pulsé.
Le séchage a lieu en continu.
A la même époque, pour diminuer l'énergie consommée et importée, les
japonais ont diffusé le séchage sous serre plastique équipée de simples
ventilateurs, dont I'air est réchauffé par « l'effet de serre ». Le paddy suit
un cheminement forcé en fonction de I'architecture du séchoir utilisé.
B.Transformation
La transformation « artisanale » du paddy en riz est pratiquée à l'échelle
des exploitations, des villages, des groupements de producteurs et des
privés dans les pays en développement. Le décorticage est une opération
qui enlève les glumes (appelées balles) du grain de paddy et donne le riz
cargo. Celui-ci est ensuite blanchi (on enlève le son) dans les proportions
moyennes suivantes, très variables selon les situations et les qualités de
paddy : 65 à 70% de riz entier et brisé, 12 à 15% de son, 18 à 20% de
balles.
Le choix et l'organisation des matériels sont imposés par la qualité du
paddy (propreté, mélanges variétaux...), les quantités à transformer
(clientèle d’autoconsommation, commerçants...), la qualité du produit fini
désiré et les possibilités de valorisation des sous-produits. La recherche
d'un produit blanc non brisé de haute qualité a imposé le décorticage au
rouleau (figure 32). De très nombreuses marques et modèles de capacités
différentes existent en Asie. La consommation dans certains pays de riz
brisé, au Sénégal particulièrement, n’entraîne pas d'exigence stricte sur la
qualité du paddy au moment de l'usinage. Le réglage et le type de
machines ont moins d'importance. Dans ce pays et dans de nombreux
autres en Afrique, les décortiqueurs sont des Engelberg (figure 19). La
valorisation séparée des sons et de la balle dans certaines situations
amènent I'utilisation de matériels dont les décortiqueurs et blanchisseurs
sont séparés.
123
Figure 32. Décortiqueur à rouleaux
Quel que soit le matériel, le fonctionnement est optimal avec:
- un produit propre et calibré; le décortiqueur à rouleau est
particulièrement sensible
au calibrage;
- un paddy non clivé à 12-14% d'humidité.
Figure 33 : Décortiqueur Engelberg
124
En fonction de ces considérations, différentes propositions d'équipement
peuvent être faites. Une chaîne de transformation est composée d'un pré-
nettoyeur (éventuellement épierreur), d’un décortiqueur (table
densimétrique éventuellement), d’un blanchisseur et d'un trieur. C'est une
petite usine que certains privés acquièrent maintenant en Afrique. Quand
il n'y a pas d'exigences particulières sur la qualité du produit fini, trié par
les femmes avant consommation, les machines se réduisent à un
décortiqueur (à rouleau ou engelberg), éventuellement combiné à un
blanchisseur.
125
CHAPITRE III : LEGUMINEUSES
3.1. L’arachide
3.1.3. La mécanisation des opérations culturales
La mécanisation de la production s'est développée différemment selon les
systèmes de production. Une motorisation intégrale, à I'image des
modèles appliqués sur les grandes exploitations américaines ou dans
d'autres pays industrialisés (Israël, Australie) est rare. Une attention
particulière doit être accordée aux matériels de semis, de récolte et de
traitement après-récolte. Le semis, facteur important de rendement,
nécessite l'emploi de semoirs adaptés à des graines assez fragiles. La
récolte (arrachage, séchage et battage), ainsi que les conditions
écologiques et variétales (faible dormance) posent des problèmes
techniques et d'organisation de chantiers. Enfin, le conditionnement après
récolte varie suivant les modes de commercialisation, les types de marché
et la destination des produits. Ainsi, pour I'exportation et la production de
semences, qui absorbent près de 10% de la production dans les pays de la
zone soudano-sahélienne, il est nécessaire de respecter certaines normes
de qualité.
3.1.3.1. La préparation des sols
La culture de l'arachide s'intègre généralement soit en début, soit en fin
d'assolement, par exemple : arachide-mil, arachide-sorgho-mil, maïs-
sorgho-coton-arachide. Derrière une jachère, elle nécessite un nettoyage
préalable du sol, en général par gyrobroyage, avec enfouissement des
résidus.
La préparation du sol proprement dite consiste en un ameublissement
moyen mais un bon affinage superficiel.
En sol léger, sableux ou sablo-argileux, sans résidus superficiels, le
scarifiage par passages successifs avec des matériels à dents est
suffisant. Le labour à la charrue, à disques ou à socs est réservé à
I'enfouissement de jachères ou d'autres résidus de récolte importants ; il
permet d'améliorer la structure du sol et d'agir favorablement sur le
rendement.
En sol lourd, le labour profond est préconisé (25 à 30 cm avec
enfouissement de tous les résidus de récolte préalablement hachés), suivi
du passage d'un matériel à disques ou à dents rigides (herse-cultivateur
équipé de socs de scarifiage) pour I'ameublissement superficiel.
Les travaux de reprise après un labour de fin de cycle, avec enfouissement
de jachère ou d'engrais vert, s'effectuent à I'aide d'un matériel à disques
126
(pulvériseur offset lourd) ou des engins à dents, qui réduisent les mottes
sans ressortir les matières enfouies.
Les modes de préparation des sols avant culture varient suivant les types
de sols, les conditions pluviométriques, les possibilités d'irrigation ou
drainage, les variétés cultivées, et aussi le degré de mécanisation
adoptées pour les travaux de récolte :
Culture à plat en sols légers, peu accidentés, dans les zones à faible
pluviométrie ;
Culture en planches larges correspondant à la voie du tracteur,
facilitant les travaux de récolte mécanisée ;
Culture sur billons dans les zones à forte pluviométrie, ou en irrigué,
avec cloisonnement des billons pour limiter l’effet d'érosion.
L'épandage d'engrais de fond est réalisé en surface ou au moment de la
préparation du lit de semences, avec éventuellement application de
produit herbicide. Un passage de herse légère à dents souples ou rigides
favorise la pénétration des produits tout en procédant à un affinage et un
nivellement superficiel du sol avec la destruction des adventices à l’état
de plantule.
3.1.3.2. Le semis
A. La qualité des semences
La qualité des semences est un élément essentiel de la productivité
arachidière. Les chercheurs estiment que l'emploi de semences
sélectionnées intervient pour 35 % dans le gain de productivité escompté.
La qualité se caractérise par :
La pureté variétale, premier objectif de la production semencière ;
La faculté germinative obtenue par une récolte à maturité complète
dans de bonnes conditions, et une conservation des gousses évitant
les dégâts dus aux moisissures et aux insectes;
La valeur culturale représentant le poids de semences en coques
nécessaire à I'hectare pour obtenir une bonne levée à la densité
préconisée pour la variété considérée.
Avec un rendement au décorticage de 70%, et un rendement en graines
de 50%, il faut 100 à 150 kg de gousses d'arachides suivant les variétés
pour ensemencer un hectare. Par rapport à la production attendue dans
les zones de culture d'Afrique, le poids en semences en représente 10 à 20
%, d’où L'attention importante à y accorder.
Les semences doivent être traitées avec un produit fongicide-insecticide.
Cette opération se réalise au moyen d'un appareil mélangeur (tonneau
incliné rotatif) entraîné manuellement ou par un petit moteur. Les graines
sont fragiles et, pour un semis mécanique, il est indispensable d'une part
d’avoir des lots homogènes (graines triées ou calibrées), et d'autre part de
127
veiller au réglage du système de distribution pour éviter les brisures ou
blessures.
La date du semis est capitale pour la réussite de la culture. Elle dépend de
la longueur du cycle végétatif de la variété utilisée et de la pluviométrie.
La maturité de l’arachide doit coïncider avec la fin de la saison pluvieuse.
B.La profondeur de semis
La profondeur de semis varie avec la nature du sol et avec la date de
semis par rapport au régime des pluies (en l’absence d’irrigation). En
général, plus on avance en saison, plus il faut semer superficiellement
pour favoriser une germination rapide. Dans les sols sableux, la
profondeur préconisée est de 5-6 cm. Le semis trop profond entraîne un
développement chétif des plants et une levée irrégulière. Par ailleurs, la
profondeur est liée à I'utilisation d’herbicide (surtout développée aux
Etats-Unis) :
Pour un traitement en prélevée, la profondeur préconisée est de 7 à
8 cm en sols sableux et 6 à 7 cm en sols argileux ;
L'emploi d'herbicide de post-levée ou la pratique d’un désherbage
mécanique imposent de ne pas dépasser 4 à 5 cm quel que soit le
terrain.
C. La densité de semis et les espacements
La densité varie essentiellement en fonction des variétés cultivées et des
conditions agro climatiques, mais aussi en fonction d'autres facteurs plus
techniques comme l’écartement entre les lignes de semis, le type
d'irrigation et la grosseur des graines.
Pour les variétés hâtives, l’espacement optimal est de 40 x l5 cm. Soit une
densité de 166 000 pieds/ha.
Pour les variétés plus tardives, la densité est réduite à 100 000 ou l20 000
pieds/ha (60 x 15 cm).
Pour la production d'arachide de bouche, comme au Sénégal dans la zone
de pluviométrie comprise entre 400 et 800 mm, l’optimum recherché est
variable suivant les variétés :
Variété type « Virginia » à grosses graines : 80 000 pieds/ha ;
Variété type « Runner » à graines moyennes : 135 000 pieds/ha.
En culture mécanisée, il est nécessaire d’adapter ces densités/hectare de
façon à tenir compte :
Des modes de culture (semis à plat ou sur billons, en culture pluviale
ou avec irrigation) ;
Des pertes au semis ou en cours de levée ;
128
Des possibilités d’utiliser des machines pour les désherbages
mécaniques ;
Des modes de récolte (lignes jumelées pour les souleveuses) ;
Du recouvrement du sol par les plantes qui doit être le plus
important possible pour limiter les phénomènes d’érosion.
Par exemple :
Semis à plat en lignes simples (espacement = 60 cm) ou en lignes
jumelées (espacement = 80-20 cm ou 90 -15 cm) ;
Semis en bande de 2 lignes (espacement = 90 – 71cm) ou de 4
lignes (espacement = 82-33-36 ou 86-33-41-31 cm) ;
Semis sur billon en lignes simples ou jumelées (écartement entre
billons : 80-90 ou 100cm) ;
Semis sur la ligne tous les 7-10 cm de façon à obtenir à la levée un
écartement moyen de 15 cm.
c.1. Les semoirs
Le semoir monograine est le plus utilisé (figure 34):
Semoir à un rang en culture attelée asine ou bovine légère (avec
parfois une adaptation par Ie couplage de deux semoirs) ;
Figure 34. Semoir mécanique monograine (Ebra)
Un ou deux éléments de semoirs adaptés derrière un motoculteur ;
Deux à huit éléments ou plus, de semoirs montés sur une barre
porte-outils derrière un tracteur agricole.
Sur ce type de semoir, chaque élément comporte:
129
1
Un dispositif d'ouverture du sillon, en forme de coutre cintré en 2
lune, de disque simple ou double, accompagné le plus souvent d’un
contrôle de la profondeur ;
Un mécanisme de distribution de type mécanique, le plus près
possible du sol pour améliorer la précision (plateau alvéolé ou
cranté, incliné, entraîné en rotation et puisant les graines au fond de
la trémie), ou de type pneumatique (disque vertical et perforé, sur
lequel s'appliquent les graines en face des trous, sous I'effet d'une
dépression provoquée par une turbine);
Un dispositif de fermeture du sillon composé de rasettes (ou
raclettes), placées derrière I'organe d'enterrage, qui affleurent le sol
et repoussent la terre foisonnée sur la graine tombée dans le sillon ;
Un organe de tassement composé de roues plombeuses montées à
I'arrière du bâti, qui termine le recouvrement et assure le tassement
sur la ligne de semis. Ces roues sont formées de deux ou plusieurs
flasques métalliques, indépendantes, avec parfois un revêtement
caoutchouc utilisé en terre collante pour faciliter le débourrage.
Le mécanisme de distribution est entraîné soit par la roue plombeuse
arrière, au moyen de chaînes métalliques, soit par des roues latérales
métalliques ou à pneumatiques crantés, avec un mécanisme sous carter-
étanche. La plupart des semoirs sont polyvalents et utilisés pour le semis
d'autres cultures en remplaçant le distributeur (maïs, sorgho, soja ou
haricot).
La vitesse de travail influe fortement sur la régularité du semis. Avec les
semoirs à disques distributeurs obliques (inclinés à 60° par rapport à
l’horizontale), les graines ont tendance à « décrocher » au cours des
chocs, pour retomber au fond de la trémie en créant des manques ; la
vitesse ne doit pas excéder 3 à 4km/heure. Les semoirs à distribution
pneumatique ne présente pas ces défauts, mais la vitesse préconisée ne
doit pas dépasser 7-8 km/h.
3.1.3.3. La fertilisation des cultures
En sols pauvres, la fumure minérale est nécessaire, mais les doses
appliquées sont souvent faibles en Afrique. La formule la plus courante
consiste en un apport d'engrais ternaire au moment du semis. Selon la
présentation des produits (granulés, pulvérulent), les épandeurs à engrais
courants sont utilisés, mais les appareils pneumatiques sont plus précis.
En sols acides, un amendement alcalin est recommandé. Le produit solide,
présenté en général sous une forme broyée, est épandu au moyen d'un
épandeur à distribution mécanique, pendulaire ou centrifuge.
3.1.3.4. L'entretien des cultures
La lutte contre le développement des adventices s'opère à divers stades
de la culture :
130
Immédiatement après le semis, mais avant l'apparition des jeunes
plantes, pour détruire les adventices à l’état de plantules : c’est
l’opération de « radou » ;
Après l'apparition des plantes, en évitant toutefois un passage dans
les 8 à 10 jours suivant la levée, période pendant laquelle le plan
d'arachide est fragile : c'est le sarclage ;
en cours de culture, par un ou deux passages dans les interlignes,
complétés éventuellement d'un désherbage manuel sur la ligne le
plus tôt possible, avant que la plante ne recouvre entièrement le sol.
L’emploi de produit herbicide est rare sur la culture de I'arachide dans les
exploitations africaines. Et même aux Etats-Unis, sur de grandes
exploitations, l’entretien mécanique est associé, voire remplace le
traitement herbicide.
A. L’opération de « radou »
L’opération de radou est réalisée sur toute la surface avec une herse
légère à dents souples (Weeder) dans les 48 heures après le semis. Le
radou permet de détruire les adventices entre la phase de germination et
celle de l’enracinement. Cette opération ne peut s’appliquer qu’en culture
à plat. Elle doit être superficielle (1 à 2 cm), en évitant de blesser ou
d’arracher les jeunes plants d’arachide et de remonter des résidus mal
enfouis. Elle est menée en général à grande vitesse (7 à 10Km/h), mais
son action est totalement inefficace sur les adventices enracinées.
B. Le sarclage
Deux types de matériels sont utilisés pour détruire les adventices qui se
développent dans les interlignes : les matériels à dents souples ou rigides
équipés de socs, appelés sarclobineuses, et les matériels rotatifs appelés
bineuses rotatives ou « rotary-hoes ».
c.1. Les sarclobineuses
Des dents rigides ou flexibles équipées de socs étroits sont montés sur un
châssis pour le travail dans un ou plusieurs interlignes :
- Bâti monopoutre ou en triangle équipé de 3 ou 5 dents pour le
travail d’un interligne en culture attélée ;
- Bati cadre rigide ou déformable pour le travail sur plusieurs
rangs ;
- Elements indépendants adaptés aux interlignes et montés sur
un bati par des parallélogrammes déformables permettant de
travailler à grande vitesse avec un tracteur.
Pour des semis en lignes jumelées, seul le grand interligne est travaillé. La
profondeur de travail est limitée à 3-5 cm pour assurer le déracinement
des adventices. En général, deux passages sont nécessaires avec les
131
variétés érigées pour lutter efficacement contre le développement des
mauvaises herbes dans les interlignes.
c.2. Les bineuses rotatives
Les bineuses rotatives sont surtout utilisées aux Etats-Unis, en Australie et
en Afrique du Sud. Les dents, réunies en forme de disque autour d’un axe,
sont entraînées en rotation au cours de l’avancement, tout en pénétrant
légèrement dans le sol (1 à 3 cm). L’extrémité taillée en forme de cuillère
lèvre des copeaux de terre tout en détruisant les tigelles et radicules des
mauvaises herbes (figure 57). Les éléments réunis pour travailler sur un
ou plusieurs interlignes sont traînés à grande vitesse (8 Km/h). Un double
passage améliore le travail, mais reste insuffisant pour détruire les
adventices bien enracinés.
Sur les rotoculteurs, les disques ont une orientation oblique par rapport au
sens de l’avancement et le travail est plus efficace.
C.3. Le billonnage et le chaussage
En culture à plat, le dernier sarclage est parfois remplacé par un léger
buttage favorable à la fructification et qui facilitera l’arrachage.
En culture sur billon, le passage d’un corps billonneur détruit les
adventices dans le sillon, et ralentit le développement des mauvaises
herbes, latéralement, en les recouvrant de terre.
3.1.3.5. La protection phytosanitaire des cultures
Depuis les années1970, le développement d'une maladie virale, la
« rosette », a conduit à la quasi-éradication de la culture de l'arachide
dans certaines zones à forte pluviométrie (Nigeria). Grâce aux résultats de
la recherche, des variétés résistantes sont disponibles qui ne nécessitent
aucun traitement.
Des maladies d'origine fongique peuvent apparaître encours de
végétation. La rouille et les cercosporioses sont les plus importantes. Elles
entraînent parfois des pertes de rendement importantes. D'autres
affections (attaques de nématodes, de myriapodes, de cryptogames
divers) sévissent avec une intensité variable.
Quelques traitements nématicides ont été faits en motorisation et en
culture attelée au Sénégal. L'injection de produit dans le sol est réalisée à
l'aide d'appareils portés sur tracteur ou d’un appareil porté sur tracteur ou
d’un appareil monté sur semoir à traction animale.
3.1.3.6. La récolte
La récolte est soumise à deux contraintes importantes. Tout d'abord, il
importe de récolter l'arachide à maturité très précise, d'une part pour
garantir une semence de qualité, ou un rendement optimal en huile, et
132
d'autre part pour éviter, la germination des graines en terre en cas de
retard, pour des variétés où le phénomène de « dormance » est faible
(variétés de type spanish). Ensuite, le durcissement prématuré du sol peut
entraîner un fort pourcentage de restes en terre et une usure très rapide
des outils. Or, la détermination de la maturité est délicate car aucun
symptôme bien caractéristique n'existe permettant de la déterminer sans
erreur. Pour les variétés de type Virginia, c'est l'aspect des feuilles tirant
sur le jaune et la couleur brune de l'intérieur de la coque qui sont les
meilleurs indicateurs.
Les deux principales techniques de récolte de I'arachide sont le soulevage
et l'arrachage.
Au soulevage, la racine pivotante est coupée juste au-dessous du plateau
formé par les gousses; la terre est plus ou moins ameublie autour du pied
et ce dernier est dégagé du sol.
A l'arrachage, l’arachide est sortie de terre et déplacée, éventuellement
mise en andain. Après une période de séchage sur le champ, les arachides
sont regroupées en tas ou en andains suivi directement du battage
(égoussage en vert) ou d’un séchage prolongé avec battage ultérieur à
poste fixe.
A. Le soulevage
En Afrique, le soulevage manuel est réalisé à l'aide d'un outil simple (l'iler
ou la daba) nécessitant en moyenne 20 journées de travail par hectare.
Cette méthode relativement pénible est pratiquée pour la récolte sur des
petites parcelles.
a.1.Les souleveuses
La récolte mécanisée s'est développée en même temps que I’
accroissement des surfaces cultivées, mais avec plus ou moins de succès
selon les pays ou les régions, les systèmes de production, la destination et
le prix d'achat des produits.
En culture attelée, des lames ont été adaptées sur les machines
polyvalentes pour le soulevage des arachides semées en lignes. Les plus
courantes sont:
- Les lames en pointe de flèche convenant à tous les types de sol ; ce type
de lame, fixé par boulons sur un étancon fortement galbé ne bourre
pratiquement jamais.
- Les lames de fabrication artisanale, ayant la forme d'une grande iler et
dont l'utilisation se développe actuellement.
La traction équine (un seul cheval) ou bovine légère (une paire de boeufs)
suffit pour le soulevage d'un rang. L'effort nécessaire ne dépasse pas 50
kg, et le temps de travail 2 à 3 jours/ha (13 à 15 heures de travail). Mais
133
cet effort croît rapidement quand le sol durcit, avec une augmentation
importante des pertes de gousses restées en terre.
En petite motorisation, une lame de soulevage en forme de pointe de
flèche est adaptée derrière le motoculteur, avec un montage sur un
étançon coudé en col, le cygne pour faciliter le débourrage.
Des lames de soulevage ont été conçues pour s'adapter sur un bâti monté
sur le relevage arrière des tracteurs. De forme et de conception proches
de celles employées en culture attelée, mais plus robustes, leur largeur
est adaptée au soulevage de deux rangs. Le modèle le plus utilisé est la
lame oblique avec un angle d'attaque voisin de 30°, boulonnée à
l'extrémité antérieure, sur une palette solidaire de l'étançon. La lame
droite à un ou deux étançons est pratiquement abandonnée.
Un tracteur de puissance de 25 à 30 ch suffit pour le soulevage de 2 rangs
espacés de 60 cm ou de 2 lignes jumelées avec un temps moyen de
récolte de 3 heures par hectare. Avec un tracteur de plus grande
puissance (45 à 50 ch), le montage à 2 lames permet de récolter 4 rangs,
en travaillant sur une largeur d'environ 1,5 m à 2 m. Des barres
métalliques en forme de doigts, fixées à l’arrière de la lame, assurent un
certain secouage avec élimination partielle de la terre. Les étançons
placés latéralement limitent le phénomène de bourrage. Les principaux
réglages portent sur :
- la profondeur de travail, en modifiant la position des roues de contrôle.
- l'entrure, en agissant sur la longueur du bras de 3 point du relevage;
- la largeur de travail, en choisissant la lame adéquate.
a.2. Les souleveuses vibreuses
Un matériel dérivé d'une récolteuse de légumes a été expérimenté pour la
récolte de l'arachide au cours des années 80, assurant le secouage des
pieds et favorisant de ce fait le séchage au sol. Il s'agit d'une arracheuse
de carottes, de marque Simon (figure 35), s’adaptant derrière des
tracteurs de faible puissance (20 ch). Elle se compose d'une lame droite,
fixée à chaque extrémité par deux étançons, et prolongée à l'arrière par
un tablier vibrant à doigts, entraîné par la prise de force. Plusieurs
réglages sont possibles: profondeur, entrure, largeur de travail (lames de
0,90 -1,2 m ou 1,4 m), amplitude de vibration du tablier, permettant de
s'adapter aux différentes conditions de travail et de sol. Avec la lame de
0,90 m, un tracteur de faible puissance (à partir de 20 ch) suffit pour
tracter une souleveuse à 2 rangs,à raison de 4 heures par hectare. Ce
matériel de conception simple est encore peu utilisé.
134
Figure 35. SouIeveuse-vibreuse Simon.
B. L'arrachage
L’arrachage direct qui consiste à extraire le pied du sol en tirant sur le
feuillage est la technique la plus ancienne. Des machines ont été conçues
dans ce sens avec un dispositif assurant un ameublissement préalable du
sol de façon à limiter les pertes.
b.1. Les arracheuses par pincement
Sur les premières arracheuses, des lames souleveuses étaient placées
sous le tracteur, et deux chaînes agricoles entraînées en rotation à
l'arrière jouaient le rôle d’arracheuse. Sur les machines actuelles, les
chaînes sont remplacées par des roues à pneumatiques. Des lames
souleveuses équipées de dispositifs de sécurité effacement en cas
d’obstacle, sont montées sous le tracteur ou sur le bâti à l'avant de la
machine. L'arrachage se fait par pincement des fanes entre les
pneumatiques, entraînés en rotation par la prise de force dans un plan
quasi horizontal.
Ces machines sont principalement utilisées en Australie où elles ont été
mises au point; elles sont conçues pour la récolte sur 2 rangs et
comportent 7 roues à pneumatiques. Ceux-ci, gonflés à basse pression
gardent une certaine souplesse et restent en contact. Les pieds d'arachide
guidés par des déflecteurs métalliques sont rassemblés à l’arrière en un
seul andain. Ces machines sont utilisées essentiellement dans des terres
très sableuses et souples à la récolte.
b.2. Les arracheuses-secoueses-andaineuses
Les arracheuses-secoueuses-andaineuses ont été conçues pour les
systèmes de production en grandes cultures entièrement mécanisées et
sont largement utilisées dans les pays industrialisés (Etats-Unis, Afrique du
sud, Australie...). Plusieurs marques et modèles sont présents sur le
marché, s’adaptant sur le relevage arrière d'un tracteur pour la récolte de
135
2 rangs (1,20 à 1,70m) ou de 4 rangs (2,50 à 3 m). La principale différence
de conception réside dans le système de secouage :
- à rouleaux avec plusieurs rangées de disques crantés ;
- à tablier incliné, formé de barres métalliques hérissées de dents, en
mouvement.
Les machines sont dotées :
D’un équipement de soulevage à l'avant comportant en général 2
lames obliques sur lesquelles sont fixés des doigts métalliques;
D’un système élévateur assurant en même temps le secouage de
pieds d’arachide pour retirer le maximum de terre ;
Eventuellement, d’un dispositif andaineur composé de déflecteurs
métalliques assurant la formation d'un andain regroupant plusieurs
rangs et facilitant la reprise pour le battage.
b.3. Les arracheuses-secoueuses à rouleaux
Dans les arracheuses-secoueuses à rouleaux, le système secoueur est
formé de plusieurs rangées de disques crantés, entraînés en rotation à
vitesse lente par l’intermédiaire d’une transmission (pigeons-cardans-
chaines) à partir de la prise de force, assurant une progression des plants
par saccade, qui subissent un secouage avant de retomber en vrac à
I'arrière. Mais ce genre de machine est de moins en moins utilisé.
b.4. Les arracheuses-secoueuses à tablier
Des lames souleveuses placées à l'avant de la machine sont prolongées
de doigts métalliques fixes, mais qui peuvent être animés d’un
mouvement saccadé par un système de bielle sur certains modèles. Le
secoueur est constitué d'un tablier incliné formé de barres métalliques
hérissées de dents et montées sur deux chaînes sans fin. L'entraînement
se fait par la prise de force avec une transmission par cardan et courroies
trapézoïdales sur les modèles les plus courants. Deux déflecteurs arrières
assurent la formation d’un andain (figure 37). Les principaux réglages
portent :
Sur la profondeur de travail en modifiant la position des roues ;
Sur l’entrure des lames en agissant sur la longueur du 3 points;
Sur la largeur de travail par changement de lame ;
Sur l’inclinaison du tablier qui fait en même temps fonction de pick
up ;
Sur la largeur de l’andain à l’aide des déflecteurs.
136
Figure 36. Arracheuse-secoueuse-andaineuse à tablier (Liltiston,
Etats-Unis).
Ces machines sont actuellement les plus utilisées. La puissance nécessaire
est fonction de la largeur de travail et de la dureté des sols au moment de
la récolte. Par exemple, avec un tracteur de puissance moyenne (50 ch)
en terre légère, la récolte de 4 rangs (largeur de 1, 5 m à 2 m) se fait à
raison de 1h 30 à 2 h par hectare. Mais la qualité des travaux antérieurs
(ameublissement du sol, régularité du semis) conditionne en grande
partiel la facilité de la récolte. Il est impératif que le terrain soit
entièrement dessouché sous risque d’endommagement grave du matériel.
Certains modèles présentent différents éléments complémentaires comme
:
Un coutre circulaire placé à I'avant pour couper les tiges rampantes
juste avant l'arrachage;
Un rouleau plombeur arrière pour tasser la terre sur laquelle
reposera l’andain
Différents dispositifs de réglages d’inclinaison et d’orientation du
tablier secoueur;
Parfois, une combinaison des deux systèmes de secoueurs (tablier et
rouleaux) de façon à obtenir un secouage plus énergique.
3.1.3.7. Le séchage au sol ou ressuyage
Au moment de l’arrachage, le feuillage de l’arachide contient 60 à 80%
d’eau, et les gousses sont encore à 35% d’humidité. En conditions
climatiques relativement sèches, le séchage au sol en 2 ou 3 jours ramène
le taux d’humidité des gousses à 20-25 %, favorable au battage
mécanique. En conditions climatiques plus humides, le séchage est
retardé, entraînant des risques de moisissures voire de pourrissement des
137
coques, et plusieurs techniques sont préconisées, comme la coupe des
fanes ou le fanage des andains.
3.1.3.8. La coupe des fanes
La coupe préalable des fanes par fauchage de la partie aérienne, un ou
deux jours avant la récolte par soulevage, permet de d'éliminer les
feuilles, facilitant le séchage ultérieur ; mais dans le cas d’arrachage
mécanique, il est nécessaire de conserver le maximum de tiges. Cette
méthode, préconisée pour la récolte en zone humide, a été appliquée dans
certaines régions des Etats-Unis en utilisant des faucheuses de type
débroussailleuse à couteaux horizontaux. Cependant, elle n'est pas
recommandée pour certaines variétés d'arachide de bouche.
3.1.3.9. Le fanage des andains
Pour accélérer le séchage, les Américains pratiquent la méthode dite des
« andains retournés » qui consiste à placer les gousses vers le haut.
Celles-ci ne prennent pas I'humidité du sol et les pertes au ramassage des
ramasseuses-batteuses sont réduites. Le fanage des andains se fait au
moyen de machines dont, les plus courantes sont dérivées des récolteuses
à tablier, auxquelles on aurait retiré le dispositif de soulevage avant. Sur
les secoueuses-andaineuses à tablier, un rouleau plombeur arrière retasse
la terre favorisant la reprise du nouvel andain pour le battage. Conditions
plus humides, le séchage au champ se fait sur perroquet, complété
éventuellement par un séchage artificiel des gousses à poste fixe après
battage.
Toutes ces techniques (fauche, fanage, secouage) entraînent un
effeuillage important des tiges, qui déprécie la qualité d'un fourrage très
recherché dans certaines régions.
3.1.3.10. Le battage
Le battage consiste à séparer les gousses des fanes. Il peut se faire :
après ressuyage, il s'agit alors du battage en vert préconisé dans
certains cas pour obtenir des arachides de bouche de qualité ;
après un séchage prolongé, c'est le battage en sec.
Le battage traditionnel au fléau à main demande beaucoup de temps.
Voici par exemple les temps de travaux en battage traditionnel au
Sénégal:
Mise en meule : 10 h/ha ;
Battage : 70 h/ha ;
Vannage : 70 ha/ha ;
Total : 150 h, soit 20 jours par hectare
138
La battage mécanique est effectué soit à post fixe avec des batteuses,
déplacées sur le champ pour travailler à proximité des arachides
rassemblées en meules, soit en continu par ramassage direct des andains
au moyen de ramasseuses- batteuses traînées par un tracteur.
A. Les batteuses
Les batteuses à arachide, utilisées actuellement à poste fixe, sont des
machines de conception relativement simple et de faible capacité (moins
d'une tonne/heure).Elles sont mobiles et utilisées par des exploitants ou
des groupements de petits producteurs. Ces machines se composent:
Du dispositif de battage (batteur et contre-batteur) séparant les
coques et fragmentant les tiges en bâtonnets;
Du système de nettoyage par ventilation avec éventuellement des
grilles séparatrices;
du dispositif de reprise des coques pour I'acheminement vers la
bouche d'ensachage.
Les moyettes sont déposées sur une table d'alimentation placée en avant
du batteur. Un ou deux servants démêlent les paquets de végétation pour
faciliter le battage. Les tiges fragmentées, coques vides et autres résidus
légers sont expulsés vers l'arrière, formant un tas relativement compact,
pouvant être utilisé comme fourrage pour les animaux.
Les modèles les plus légers, d'origine asiatique, sont de faible capacité
(100 à 150 kg /heure). Ils sont entraînés par des petits moteurs (1 à 2 ch)
et facilement transportable. Des modèles plus lourds ont une plus grande
capacité (500 à 800 kg/heure). Ils sont semi-mobiles, c'est-à-dire montés
sur un essieu avec des roues pneumatiques, entraînés par un moteur
auxiliaire de 8 à 10 ch. Ils peuvent être déplacés à I'aide d’une paire de
bœufs ou tracteur. Ce dernier entraîne parfois ces batteuses par la prise
de force.
a.1. Les ramasseuses-batteuses
Le travail en continu sur andain se fait au moyen de ramasseuses-
batteuses semi-portées derrière un tracteur et entraînées par la prise de
force. Au travail, le tracteur chevauche l'andain qui a subi un pré-séchage.
Celui-ci est ramassé par un pick-up dont la hauteur au sol est réglable. Le
cylindre d'alimentation équipé des dents métalliques fines et souples
canalise le produit vers le système de battage où s'opère une séparation
progressive des gousses. Les gynophores sont coupés en fin de séparation
(figure 38).
Le dispositif de battage est composé de plusieurs cylindres sur lesquels
sont montées des barres équipées de dents jumelées fines et souples. A
chaque cylindre correspond un contre-batteur formé de grilles ajourées, à
petites mailles pour les premières et à mailles plus larges en arrière, au
travers desquelles passent les gousses.
139
Figure 38. Principe de fonctionnement d’une ramasseuse-batteuse
(Lilliston)
Le dispositif de séparation des fanes et des gousses après battage est
constitué de pales séparatrices, équipées de dents souples avec des
contres-pales formées par des grilles à mailles larges. Sur d'autres
modèles, la séparation se fait sur des secoueurs articulés, assurant en
même temps l'évacuation des fanes vers I'arrière.
Le dispositif de nettoyage, situé sous les pales séparatrices (ou sous les
secoueurs) est composé:
D’un jeu de grilles animées d'un mouvement alternatif pour le triage
des gousses;
D’un ventilateur pour l'évacuation des déchets légers;
D'une table à 3 rangées de scies à gynophores.
Le système de stockage des gousses se compose:
D’une vis d'alimentation transversale à la sortie des grilles;
Du convoyeur pneumatique alimenté par un ventilateur;
D'une trémie de réception de grande capacité, avec un dispositif de
vidange.
Les fanes sont évacuées à I'arrière et abandonnées sur le terrain.
140
La vitesse de travail préconisée varie de 3 à 7 km/h. Le rendement de ces
machines est élevé (plus d'une tonne/heure, avec un tracteur de
puissance supérieure à 50 ch), mais nécessite une organisation de
chantier de façon à faire synchroniser le soulevage et le battage. Elles
permettent aussi bien la récolte en vert (après ressuyage) que le battage
en sec, moyennant certaines modifications des réglages. En fait, la qualité
du travail dépend en grande partie de la précision de ces réglages,
conditionnés par l'état du produit au moment du battage (humidité des
gousses, abondance des fanes...). Pour la production d'arachide de
bouche, il est indispensable d'avoir le maximum de bonnes gousses
intactes et qui ne soient pas marquées par la batteuse (qualité 1èr choix
exportable). Par contre, pour la production d'arachide d’huilerie, le battage
peut être plus énergique avec un rendement plus élevé. Les gousses sont
ensuite séchées ou stockées suivant leur état d'humidité.
a.2.Les moissonneuses-batteuses modifiées
Certains modèles de moissonneuses-batteuses à céréales comportent une
adaptation pour la récolte des arachides: pick-up, cylindre de battage.
Mais ces machines automotrices à grand rendement sont d'un
investissement élevé, ne pouvant se justifier qu’en polyculture très
évoluée,ou en équipement collectif traitant des céréales et autres
oléagineux.
B. Les arracheuses-batteuses
Des machines ont été mises au point pour la récolte directe en vert,
combinant l'arrachage suivi immédiatement de l'égoussage. Le principe
est le suivant: à l'avant, une lame assure le soulevage (en général 2 rangs
jumelés); puis, l’arrachage et le convoyage se font par pincement des
fanes entre 2 courroies ; en aval, un batteur assure l'égoussage ; enfin, le
nettoyage des gousses séparées se fait sur des grilles ventilées. Cette
technique de récolte à fort taux d’humidité est encore peu répandue.
3.1.3.11. La transformation
Dans certains pays d'Afrique, les femmes transforment les graines pour
pouvoir vendre l'huile sur le marché. La transformation d'une quantité
importante est possible lorsqu'elles peuvent utiliser le moulin qui sert pour
les graines de céréales (type à disques rotatifs). Il faut cependant que le
meunier accepte, car le moulin s'encrasse facilement lors du traitement de
ce type de graines.
CONCLUSION
La culture de I'arachide s'est développée sur des exploitations familiales
en Afrique dans les années 60. La production d'huile et de tourteau est
principalement destinée à la consommation alimentaire. Une partie
141
seulement est réservée à la commercialisation pour la transformation
industrielle ou l’exportation. Les modes de culture sont très variés et les
structures de production se prêtent difficilement à la mécanisation de tous
les travaux.
En agriculture traditionnelle, le niveau de mécanisation reste faible,
dépassant rarement le stade de la culture attelée, avec emploi d’un
multiculteur. D’un semoir monorang et d'une lame souleveuse, et
quelquefois d’une batteuse. Cet équipement simple et peu coûteux est
actuellement difficile à renouveler compte tenu du contexte économique
local et de la faible rémunération tirée de cette culture,dont les produits
sont principalement autoconsommés, et les excédents commercialisés à
un prix relativement bas. Ces conditions difficiles ne permettent pas
l'emploi d'engins motorisés, spécifiques de la culture de l'arachide
(machines de récolte). La culture pratiquée actuellement sur des petites
exploitations dans quelques pays africains (Sénégal, Malawi) est peu
motorisée, voire difficilement motorisable, compte tenu de la taille des
parcelles et des structures d’exploitations.
A l'opposé,dans des pays industrialisés comme les Etats-Unis ou Israël,la
culture orientée vers la production d’arachide de bouche et de confiserie
est entièrement mécanisée depuis longtemps. Les techniques culturales,
préparation des sols, qualité des semis, entretien des cultures, sont
identiques. Mais des variétés différentes (à grosses graines) nécessitent
toutefois un plus grand soin à la récolte (égoussage en vert, triage et
protection des gousses). Le produit de premier choix est acheté au
producteur à un prix plus élevé. Les refus sont envoyés à I'huilerie(y
compris ceux contaminés par I'aflatoxine, éliminée au cours du processus
de raffinage).
La production de fourrage - à partir des fanes au moment de la récolte –
est intéressante pour I'alimentation animale dans les régions à climat sec.
Elle constitue un revenu d'appoint non négligeable pour les producteurs. Il
est possible de la commercialiser sur les marchés locaux. Dans certaines
zones très sèches, l’arachide est cultivée pour les fanes et elle est récoltée
avant maturité pour disposer de fanes de qualité. Enfin, dans les unités
industrielles, les coques sont utilisées comme source énergétique pour
produire de la vapeur.
3.2. Le Soja (Glycine max L. Merrill)
3.2.3. La mécanisation des opérations culturales
3.2.3.1. La préparation du sol
La préparation du sol est une opération primordiale bien qu'elle ne
nécessite ni technique particulière, ni matériel spécifique. En terrain sec, il
est préférable de .travailler avec des outils à dents rigides provoquant un
éclatement du sol en profondeur (25-30 cm), donc un terrain motteux
142
favorable à la pénétration des premières pluies, suivi d'une opération de
reprise avec des outils à dents souples (vibroculteur) ou d'engins à
disques (cover-crop) pour détruire les adventices développées en surface.
En terrain humide,le labour à la charrue à soc est conseillé, sous condition
d'un décompactage profond périodique avec une sous-soleuse. Le labour
est généralement repris par un ou plusieurs passages d'outils à dents de
type chisel.
En conditions pluvieuses difficiles, le labour est déconseillé. ll est
préférable de s'orienter vers des techniques de semis direct avec une
préparation minimum du sol (travail superficiel sur la ligne de semis), ou
un ensemencement direct sans travail du sol, avec conservation des
résidus de récolte constituant une protection efficace contre l'érosion
(mulch). Dans ce cas, la maîtrise de I'enherbement doit être assurée
séparément avec I'application d'un traitement herbicide approprié.
3.2.4. Le semis
La qualité du semis (régularité de la répartition sur la ligne et en
profondeur, densité, recouvrement des graines...), lié étroitement à la
qualité du lit de semences, conditionne en grande partie la réussite de la
culture et la facilité de récolte.
A. La profondeur
L’optimum se situe vers 3cm. A cette profondeur, la semence est
maintenue dans un milieu humide favorable à la germination et n'a qu'une
faible épaisseur de sol à soulever pour que la plantule émerge. Avec un
semis trop superficiel, la graine est soumise à des alternances de
dessèchement et d'humidification, ainsi qu'à des températures trop
élevées, défavorables à sa germination.
a.1. La densité de peuplement
La tige principale est la plus fructifère. Pour obtenir les meilleurs
rendements, on cherche à réaliser un peuplement assez dense: 300 000 à
500 000 pieds/ha, selon les variétés et les conditions pédoclimatiques. Les
besoins en semences varient de 3 5 à 80 kg/ha (moyenne : 50 kg/ha; poids
de 1 000 graines: 100 à 200 g suivant les variétés).
En culture mécanisée, le semis est réalisé à plat, en lignes simples ou
jumelées dont les écartements de 50 à 60 cm permettent le sarclage
mécanique. En culture sur billon (non mécanisée), la densité préconisée
est en général plus faible. En employant des herbicides, l’écartement peut
être réduit (variable suivant les types de semoirs), garantissant une
meilleure exploitation et un recouvrement plus rapide du sol par la plante.
Le semis est réalisé à l'aide de semoirs en ligne ou des semoirs
monograines. Les semoirs en ligne, équipés d'un dispositif de distribution
143
adapté au semis de grosses graines (distributeur à ergot), donnent une
répartition et une profondeur de semis assez irrégulières, mais leur emploi
est aisé. Le semoir monograine est préférable pour une meilleure
régularité du semis. Il est équipé d'une distribution mécanique par disque
horizontal ou incliné, disposé en fond de trémie, ou d'une distribution de
type pneumatique. Avec un dispositif mécanique, la taille des alvéoles et
l'épaisseur du disque doivent être adaptés à la grosseur des graines, qui
est variable suivant les variétés et augmente avec l'enrobage. Le dispositif
de type pneumatique supprime cette contrainte. Le choix du soc semeur
(étroit, incurvé, circulaire) dépend des conditions et de l'état du sol au
moment du semis, en particulier des risques de bourrage.
En semis direct, un disque circulaire de grand diamètre tranche la
végétation en surface et ouvre le sol avant le passage du soc. Le
recouvrement est nécessaire, mais sans tassement.
3.2.5. La fertilisation et les amendements
Généralement, aucune fumure minérale n'est appliquée. Toutefois, elle
peut être utile en double culture, surtout avec un enfouissement de
matière organique important (paille de riz). Elle permet de compenser une
« faim » d'azote au moment de la décomposition de la matière organique,
ou encore pour corriger certains déséquilibres phospho-potassiques.
En culture « continue », les sols tropicaux s’acidifient. Il est nécessaire
d’apporter périodiquement, et en grande quantité, des amendements
calciques et magnésiens. Ces produits sont épandus en surface au moyen
d’un épandeur d’engrais à distribution pendulaire ou centrifuge, puis
enfouis par un passage d’outil de travail superficiel du sol. Sur le périmètre
agro-industriel de Boumango au Gabon, par exemple, le faible pH du sol
(de l’ordre de 5,2 à est compensé par un apport de chaux magnésienne et
de dolomie de 0,5 t/ha par an, après 15 années de culture intensive en
continu.
3.2.6. L’entretien des cultures
La culture du soja est particulièrement sensible aux adventices, dont la
concurrence peut entrainer des pertes de rendement de 50 à 80 %. Il est
donc indispensable de maintenir la culture propre, au moins les 45
premiers jours du cycle végétatif. Le sarclage mécanique est possible dans
un semis en lignes simples ou jumelées, avec u grand
écartement(supérieurs à 50 cm). Sur un terrain bien préparé, deux
passages sont nécessaires pour une opération limitée à un travail
superficiel de binage. On emploie des sarcleuses ou de sarclo-bineuses
portées arrière, dont la largeur de travail est identique à celle du semoir.
Le désherbage par herbicide est souvent pratiqué en grande culture :
- soit en pré-levée, généralement, 48 heures après le semis, en
appliquant un produit qui bloque la germination des
144
adventices. Ce traitement peut être combiné, si nécessaire,
avec un herbicide de contact qui détruit les adventices déjà
enracinées :
- soit en post-levée avec application de produits anti-
dicotylédons et anti-graminées qui agissent sur les adventices
à l’état de plantule.
Les traitements ne sont pas systématiques et doivent être appliqués au
bon moment, avec des produits et des dosages appropriés. Les
traitements les plus courants se font au moyen d’un pulvérisateur à
rampe, porté ou trainé, ou éventuellement par avion.
3.2.7. La protection des cultures
Aucun traitement phytosanitaire n’est appliqué en général sur les cultures.
En cas d’infestation de bactéries ou cercosporioses, il est préconisé de
cultiver des variétés résistantes.
3.2.8. La récolte
La récolte est réalisée en 20 jours suivant la période de maturité, sans
risque de perte importante par déhiscence des gousses. Dans le cas d’une
production paysanne, la récolte est effectuée manuellement, les tiges et
gousses sont en meule en attendant le battage. Celui-ci est réalisé avec
des batteuses classiques du même type que celles utilisées pour les
céréales.
La récolte motorisée à la moissonneuse-batteuse équipée d’une barre de
coupe à céréales ne pose pas des problèmes particuliers, sous condition
d’apporter quelques réglages tenant compte de l’état de la plante arrivée
à maturité. La vitesse d’avancement est généralement plus lente que pour
les céréales (2 à 3 km/h). Elle est fonction de la hauteur d’insertion des
premières gousses sur la tige principale, qui ne doit pas être inférieure à
10 cm. La vitesse du batteur est réduite, et fonction de l’humidité des
graines. La ventilation doit être plus énergique.
Pour la récolte des plantes versées, il est utile d’adapter des doigts
releveurs devant la barre de coupe. Les plantes sont surtout importantes
sur les terrains mal nivelés, et en cas de récolte tardive. Plusieurs
constructeurs ont recherché à adapter des dispositifs sur la barre de
coupe pour limiter les pertes à la récolte :
- un système de coupe avancé qui sectionne les tiges à la base
sans que celles-ci ne subissent de secousses (pour limiter
l’égrenage);
145
- une barre de coupe flexible qui épouse les ondulations du
terrain, permettant de récolter plus facilement les gousses
basses.
Le choix des variétés adaptées aux conditions pédoclimatiques,
résistantes à la verse, avec un premier étage de gousses élevé (à plus de
10 cm), une densité de semis favorable au développement d’un port érigé,
et surtout un nivellement correct du sol au moment de la préparation des
terres, sont les conditions les plus importantes pour favoriser la récolte
mécanisée.
Dans certains pays, (Madagascar) le soja est cultivé ainsi comme plante
fourragère : le fourrage est consommé en vert, ou conservé en sec. La
coupe peut être réalisée à différents stades, la période optimale,
correspondant au stade grain pâteux qui permet un rendement en matière
sèche de plus de 5 tonnes/ha. On utilise le matériel classique de récolte
des fourrages : faucheuse, andaineuse, presse-ramasseuse.
CONCLUSION
Le soja est une plante annuelle facile à cultiver avec un choix de variétés
adaptées aux climats, aux sols et aux conditions de culture très diverses.
Les rendements sont élevés sous conditions d’approvisionnement en
graines inoculées. La culture pratiquée dans le cadre d'un assolement
avec des céréales, en mono-culture ou en double culture, peut être
mécanisée totalement sans nécessiter l’application de techniques
particulières, ou l'acquisition de matériels spécifiques. Toutefois, les
techniques actuelles vont dans le sens de la simplification des opérations
culturales, et des matériels ont été adaptés pour le semis direct sur
résidus de récolte ou tapis végétal et la récolte motorisée.
En système paysan, cette culture rentre en concurrence avec les autres
cultures traditionnelles (maïs, riz pluvial, sorgho, arachide) et ne présente
d'attrait pour le producteur que s’il y a un avantage monétaire réel. Le
soja, considéré comme culture vivrière, peut être valorisé sur place et
autoconsommé, mais l’introduction dans I'alimentation humaine est
encore faible en dehors des zones de culture traditionnelles. Enfin, la
transformation est possible dans beaucoup de pays disposant
d'équipements industriels (huilerie).
146
CHAPITRE IV : PLANTE SACCHARIFERE
4.1. La canne à sucre (Sacharum sp.)
4.1.6. La situation de la mécanisation et les facteurs d’évolution
Les principaux besoins en mécanisation concernent les activités de récolte
et de transport, qui génèrent des coûts de revient élevés. C'est là que se
situent les plus grandes possibilités de gain de temps, de réduction des
coûts et de la pénibilité du travail. Dans la majorité des situations, la
préparation des sols, le sillonnage et à un degré moindre, la protection de
la culture (pulvérisateurs à dos) sont souvent mécanisés parce que ces
opérations ne sont pas spécifiques à la canne à sucre. Par contre, la
plantation, la coupe, le ramassage, le chargement des remorques et le
transport de la récolte vers les sucreries sont moins mécanisés et posent
les plus gros problèmes. L'île Maurice et I'Afrique du Sud semblent être
dans cette phase de transition entre la culture intégralement manuelle et
la culture motorisée.
La canne à sucre est uniquement une culture de rente, la stabilisation des
surfaces cultivées est donc très liée au prix du sucre. Elle dépend d'autre
part des possibilités d'accès aux travaux motorisés. Des crédits et des
aménagements important ont donc été alloués par les Etats pour
maintenir une population importante de planteurs vivant de la canne, pour
soutenir une production insuffisante pour la consommation locale et pour
alimenter les industries agroalimentaires et rentabiliser les sucreries. Face
à la tendance d'évolution des systèmes de production de type (complexes
sucriers) vers des systèmes mixtes, de grands pays producteurs ont
développé des solutions spécifiques basées sur la motorisation. Ces
solutions consistent à mettre au point des matériels et des organisations
de chantiers, d’une part, associés à diverses formules de regroupement
des producteurs d'autre part (associations, régies, groupements au tour de
matériels, prestataires de services). Les solutions motorisées se
développent au fur et à mesure des mises au point de machines, des
possibilités de financement des équipements, et en fonction de la
désaffection de la main-d’œuvre.
4.1.7. Les aménagements pour la motorisation et l’irrigation
L'augmentation de la production de canne à sucre amène souvent des
modifications foncières et techniques importantes. La canne est
susceptible de valoriser ces modifications quand sa culture est pratiquée
ensuite de façon intensive avec la mécanisation. Cependant, pour passer
à la motorisation intégrale, il est nécessaire de procéder à I'aménagement
et à la préparation des sols qui permettront le travail des machines le plus
efficacement possible et sans risque de casse. Un bon nombre de travaux
147
mécanisés de la culture de la canne à sucre peuvent, sans grand
problème, être réalisés avec les matériels conventionnels.
Les pierres constituent un des obstacles les plus importants. Elles
conduisent à réaliser des opérations de grande ampleur et
éventuellement à créer des matériels spécifiques d'épierrage.
L'aménagement des sols pour la première mise en culture comprend les
opérations suivantes:
- défrichement et essouchage
- constitution de terrasses ou de billons antiérosifs
- mise en cour de niveau, contre l'érosion,
- correction de la pente du terrain et nivellement en vue d'une
irrigation
gravitaire;
- arasement de termitières;
- création d'un parcellaire, de pistes et d'ouvrages de
franchissement.
On réaménage aussi à I'occasion d'une replantation. De gros travaux sont
alors effectués pour accroître les performances des engins motorisés :
- remembrement ;
- élargissement ou renforcement de voies d’accès;
- épierrage fin ;
- remodelage;
- mise en défens des parcelles;
- amélioration du drainage, pose des équipements d'irrigation.
Ces aménagements sont assez classiques dans leur ensemble, sauf
l'épierrage, bien qu'il concerne un certain nombre de sites de productions
(Colombie, Argentine, Hawaï...).
4.1.8. Les aménagements spéciaux: l'épierrage
D'une façon générale, l'épierrage s'accomplit en deux phases: l’épierrage
grossier, effectué à I'aide de tracteurs à chenilles de forte puissance de
type Caterpillar D7 ou D8, et l'épierrage fin. A titre d'exemple, voici la
description de travaux réalisés à la Réunion en vue d'y développer la
plantation et la récolte mécaniques.
A. L'épierrage grossier
L'épierrage grossier, précédé d'un ébranlement du sol au décompacteur
Ripper, consiste à ratisser la surface avec un râteau de type Fleco ou
Rockland pour enlever les plus gros blocs (1 à 10 tonnes). Ceux-ci sont
déposés, en andains, en limite de parcelle et/ou en courbes de niveau,
148
pour contribuer à la protection des sols contre l'érosion et favoriser la
formation progressive de banquettes.
L'épierrage grossier laisse en surface des pierres dont le diamètre est
inférieur à 30/40 cm. La mécanisation de la récolte dans ces conditions est
encore impossible, à cause des risques de casse des organes de coupe,
mais la plantation mécanique peut être réalisée sous réserve de certaines
précautions.
Un second décompactage intervient avant un deuxième passage de
râteau poussé par un engin plus petit, type D6 Caterpillar. Cette phase de
finition de l'épierrage grossier est suivie par la préparation destinée à
l'épierrage fin : passage d'un chisel ou d'un pulvériseur lourd à disques,
traîné par un tracteur à roues, a fin de dégager les plus petits blocs et
d'ameublir le sol. Cette opération est nécessaire pour obtenir une bonne
finition de l'épierrage. En faire l’économie entraînerait des pannes graves
sur les épierreuses utilisées pour l’enlèvement des dernières pierres. En
outre, cela ne permettrait pas la coupe mécanisée en toute sécurité.
B.L'épierrage fin
L'épierrage fin est une nécessité pour envisager la mécanisation de la
récolte et I'amélioration des performances de production. Il est entrepris
partout (Mexique, Colombie, Argentine, Australie...) mais sa mise en
œuvre accuse globalement du retard à cause du manque de matériel
performant. Des possibilités existent cependant.
Les petits planteurs de la Réunion bénéficient de subvention et de
l’intervention d'organismes de type « régie de travaux ». A Maurice, c'est
une opération effectuée à titre individuel sur les grandes propriétés. Il
existe en effet deux solutions motorisées mises en œuvre pour éliminer
les pierres résiduelles après l'épierrage grossier, le broyage et le
ramassage. Le broyage vise à réduire les pierres en fragments d'une taille
compatible avec la mécanisation des opérations culturales. Dans les terres
volcaniques, en présence de basaltes très durs, le broyage se révèle très
difficile et trop coûteux, à cause de l'usure excessive et du coût de
remplacement des marteaux. Il est alors abandonné au profit du
ramassage.
Le ramassage s'opère à I'aide de machines dérivées des ramasseuses
classiques, à peignes ou à chaînes transporteuses, réétudiées et adaptées
aux contraintes locales (dimensionnement, puissance, robustesse...). Ces
machines exportent les pierres de diamètre supérieur à 5 cm hors de la
parcelle. Elles sont traînées derrière des tracteurs puissants de 120 à 150
ch, à roues, équipés de vitesses « rampantes » pour des avancements
limités entre 800 et 1000 m/h. Une transmission hydraulique assure
I'entraînement des chaînes, d’enlèvement, ce qui améliore à la fois la
souplesse de fonctionnement et la sécurité des organes lors des blocages.
149
Des ramasseuses basées sur un principe de peignes (Kirpy) ont été
testées, mais leur profondeur de travail est faible et il est nécessaire
d'andainer les pierres avant leur intervention. Elles sont reconnues pour
assurer un meilleur tamisage de la terre mais restent fragiles et sensibles
aux grosses pierres.
Les pierres enlevées sont, dans la quasi-totalité des situations, mises en
tas, ou mieux, alignées en andains, en mélange avec les blocs sortis lors
de l’épierrage grossier. On peut les broyer dans des stations de
concassage ou les réutiliser pour I’ empierrement des chemins.
4.1.9. Le drainage et I'irrigation
La canne à sucre ne peut survivre dans le milieu asphyxiant d'un sol gorgé
d'eau. Le drainage est donc souvent le complément de l’irrigation. Les
travaux d'aménagement dépendent de la situation de la nature des sols
ainsi que du système d’irrigation envisagé. On a donc recours soit à des
aménagements hydro – agricoles plus ou moins sophistiqués – ouvrages
de génie civil, barrages (Madagascar, Inde…) _, soit à des aménagements
pour l’irrigation – drainage à la raie (Louisiane, Thaïlande…).
En Louisiane, en raison des problèmes liés à la présence d’eau dans les
parcelles, la canne est cultivée sur des billons dont l’écartement est
conditionné par la voie des récolteuses utilisées.
4.1.10. La mécanisation des opérations culturales
Un grand nombre de travaux peuvent être réalisés sans grands problèmes
à partir des matériels conventionnels. La création de matériels spécifiques
a cependant été nécessaire pour la plantation.
A. La préparation des sols
La préparation des sols se fait avant la mise en place des boutures pour un
nouveau cycle de production (tous les 2 ans à Hawaï, 3 à 4 ans en
Australie, jusqu’à 6 à 8 ans et plus en Afrique). Les frais de première
préparation des sols, comme ceux de plantation, peuvent être amortis sur
toute la durée d’un cycle (de 2 à 8 ou 10 ans). Ils peuvent donc être en
théorie relativement élevés s’ils apportent un réel développement de la
production et, par la suite, des revenus.
Les travaux de préparation ont pour but de détruire les souches de cannes
anciennes et d’effacer les dégradations physiques du sol causés par le
cycle précédent : effets de tassement ou de modification de structures
dues aux pluies, à l’irrigation et aux passages d’engins. Il faut aussi
corriger, dans la mesure du possible, les défauts importants que
présenteraient les sols : manque de profondeur, manque d’aération ou de
porosité, l’existence de barrières (semelles de labours, discontinuités
chimiques ou texturales…).
150
La canne ne demande une terre finement travaillée que pour le « lit de
bouture », afin de favoriser l’enracinement. La préparation type d’un sol
comporte l’épandage des amandements, le sous-solage, le labour et la
reprise, précédés d’un éventuel brulage de pailles à l‘issue de la dernière
coupe.
B. L'épandage des amendements
L'épandage se fait à l'aide :
- d'un épandeur à chaux pour les pulvérulents ;
- d'un épandeur à fumier pour les écumes;
- d'un épandeur à lisier, équipé de rampes de pulvérisation ou
d’enfouisseurs
pour les déchets du type vinasses;
- d'un épandeur centrifuge, oscillant, pneumatique pour les granulés.
Les matériels mis en oeuvre ont les mêmes que ceux utilisés dans d’autre
productions agricoles, sans aménagements particuliers. Les vitesses,
d’avancement sont de I'ordre de 3,6 à 10 km/h suivant la pente et
I'encombrement des terres, soit environ 3 hectares par heure.
C.Le sous-solage
Si nécessaire, le sous-solage est effectué à une profondeur de 45 à 50 cm
et un écartement de 80 à 100 cm, avec un sous-soleur à 3 ou 5 dents,
selon la puissance disponible.
D. Le labour et la reprise
On regroupe souvent sous le terme de labour un ensemble de techniques
telles que; labour, pseudo-labour ou pulvérisage lourd avec des disques
crénelés. Le but est de brasser, de mélanger ou d'aérer le sol, plutôt que
de le retourner au sens strict. La reprise permet de défaire les mottes trop
importantes, d'éliminer les restes de végétation et d'égaliser le terrain. On
peut effectuer un pulvérisage moyen aux disques.
E. La plantation
La plantation est le résultat d'opérations successives et complémentaires:
- le sillonnage ;
- la préparation des boutures;
- le traitement des boutures (fongicide);
- la dépose des boutures dans le sillon;
- l'application d’engrais ;
- le recouvrement.
151
La mécanisation de la plantation peut concerner tout ou partie de ces
opérations.
Pendant longtemps, seul le sillonnage était mécanisé à cause de l’ampleur
et de la pénibilité du travail (près de 7 000 m/ha pour une plantation à 1,5
m d'écartement. Ce travail, hors des terres franches et à défaut
d’aménagement, était et est toujours réalisé avec des moyens lourds.
Il faut de 4 à 8 tonnes de boutures à l’hectare. Un hectare de pépinière
permet de replanter 8 à 15 hectares de culture.
4.1.11. La mécanisation partielle de la plantation
A. Le sillionnage mécanisé
Le sillonnage mécanisé est réalisé avec des corps – sillonneurs à
l’écoulement voulu, en général 1,50 m, mais celui – ci varie selon les
conditions de 0,9 à 1,8 m. il peut être fait en rangs jumelés de 1 m x 2 m
comme à Hawaï. Le principe de plantation en rangs jumelés permet de
réduire le nombre de tuyaux d’irrigation (1 ligne pour 2 rangs) mais pas de
récolter avec les récolteuses, à cause de la largeur de la tête de coupe.
B. Le traitement des boutures
Le traitement des boutures peut être fait par trempage ou par
pulvérisation à l’aide d’un appareil à dos, directement dans le sillon.
C.La pose manuelle des boutures
La technique la plus élémentaire consiste à faire passer une remorque au
dessus des sillons, à partir de laquelle les cannes entières sont jetées à la
main. Une équipe suit pour réaligner, éventuellement tronçonner et
recouvrir les cannes de terre. Une autre méthode consiste à distribuer des
tronçons de canne à partir d‘une remorque munie de trois goulottes avec
un serveur pour chacune.
D. L’application d'engrais et le recouvrement
L’application d’engrais et le recouvrement peuvent être effectués en
même temps. Un distributeur d’engrais apporte le fertilisant sur le rang et
le recouvrement est effectué par deux dents ou deux disques couplés au
distributeur.
4.1.12. La mécanisation totale de la plantation
C’est essentiellement le mode de préparation des boutures qui détermine
le type de matériel (tableau 45) : soit la machine utile des cannes entières
et tronçonne les boutures, soit elle met en place des boutures
préalablement tronçonnées. D’autres caractéristiques permettent de
différencier le type de matériel :
152
- le mode d’alimentation du système de tronçonnage (par gravité ou
dynamique) ;
- le système de mise en mouvement (pignons et chaîne) entraîné par roue
du tracteur ou par les propres roues de la machine. Les planteuses
peuvent être portées, semi-portées ou traînées.
Comme dans bien d'autres situations, les temps de travaux dépendent de
la bonne organisation des chantiers. Il faut veiller à la régularité de
I'alimentation : du chantier en cannes ou en boutures, ainsi qu'à la bonne
disposition des points de ravitaillement, en fonction de la capacité des
différentes réserves (cannes, boutures, engrais, fongicides) par rapport à
la longueur des parcelles.
Tableau 35. Classification des planteuses de canne à sucre.
Type de Puissance Vitesse de Temps de
planteus demandée (ch) travail travaux
e (km/h) (heures/ha)
Planteuse de
Cannes entières
Verticales (1 rang) 90 à 100 1à2 6à8
Planteuse de
Cannes entières
Horizontale 70 à 80 1, 5 à 2 3à4
s (1 rang) 110 à 120 3,5 à 4,5 1h30à2h
Planteuse de
Cannes
tronçonnées
(1 rang)
150 et plus 4à5 0h40à0h50
Planteuse de
Cannes
tronçonnées
(2 rangs)
A. Le sillonnage
Le corps sillonneur trace un sillon d'une vingtaine de centimètres de
profondeur dans lequel la bouture est déposée. Dans les terrains très
pierreux, le corps sillonneur peut être précédé d'un soc robuste sur lequel
sont ajoutées des ailes à claire-voie pour écarter les pierres et tamiser la
153
terre fine. La profondeur du sillon est obtenue par réglage des roues de
jauge ou des roues d’entraînement sur les planteuses portées ou semi-
portées. Pour les planteuses traînées, le réglage est effectué
hydrauliquement.
B. La préparation et le dépôt des boutures
Pour les planteuses de cannes entières (figure 39), les cannes sont
stockées dans des trémies, soit horizontalement, soit verticalement (Gmd
par exemple). Elles sont reprise est introduites manuellement dans les
ameneurs par un ou plusieurs opérateurs, assis sur la planteuse. Elles sont
ensuite serrées entre des rouleaux et tronçonnées à la longueur voulue
par un couteau dont le mouvement est commandé par l’avancement. Les
cannes utilisées peuvent être encore, éventuellement, chargées de
feuilles.
Figure 39. Planteuse de cannes entières (Gmd)
Après le tronçonnage, les cannes sont lâchées dans une goulotte et
tombent dans le sillon ouvert par le soc. La densité de distribution est
déterminée par une boite de vitesse. Sur certaines machines, la longueur
des boutures est contrôlée par variation de la vitesse de rotation des
couteaux par rapport à la vitesse des ameneurs. La régularité de la
154
distribution est directement dépendante de l'opérateur, assis sur la
planteuse qui alimente le système.
Pour les planteuses de cannes pré tronçonnées, la distribution des
boutures se fait au départ, à travers un barillet alvéolé en rotation autour
d'un axe vertical, et dans lequel on place une à une, à la main, les
boutures de 30 cm préparées (Sans). La distribution peut aussi être
rudimentaire. Une simple goulotte à la sortie de tapis, surveillée par un
ouvrier (planteuse John DEERE). Sur les machines récentes, |es boutures
tronçonnées sont déposées dans une trémie de grande capacité. Le
système d'alimentation est un convoyeur à palettes ou à chaîne auxquels
peuvent être adjoints des dispositifs permettant une meilleure
alimentation en cannes (tapis, rouleaux).
C. Le traitement des boutures.
Le produit fongicide peut être appliqué au cours de la chute avec des
buses (Gmd) ou par trempage dans un bain placé sur la trajectoire des
boutures (Massey-Ferguson, Bonel, Pionneer- figure 40). Un épandeur
d'engrais est souvent adapté sur la machine et dépose la dose d'engrais
préconisée sur les flancs des sillons à l'aide d'un distributeur avis. Ce
système permet de combiner les opérations en un seul passage.
Figure 40, Système de traitement fongicide sur planteuse Massey-
Ferguson.
D. Le recouvrement
Le système de recouvrement varie selon le terrain et le degré de la
préparation.
Il se compose de deux disques ou de deux dents. Une roue plombeuse
peut y être associée pour assurer un meilleur contact entre la terre et la
bouture.
155
4.1.13. L'entretien de la culture
A. La fertilisation
Tant que les cannes sont basses, tous les matériels conventionnels
peuvent être utilisés. Les quantités de fertilisants mises en jeu ne justifient
pas de systèmes spéciaux. On commence cependant à observer,
l’organisation de chantiers mécanisés performants, qui utilisent des
épandeurs avec des trémies de grande capacité (3 tonnes). Celles-ci sont
remplies à partir de silos mobiles, mis en place au centre des zones à
traiter. Ces zones peuvent regrouper les exploitations de plusieurs petits
planteurs. Ce type d’organisation est rendu possible grâce à la mise au
point de ponts bascules portables et mobiles. Ce matériel permet
l’épandage de fractions de trémies chez différents planteurs au cours
d’une même intervention et donc la facturation de l’engrais distribué pour
chacun.
B. L e désherbage
Désherbage est surtout manuel. Il peut cependant être motorisé en faisant
particulièrement attention aux jeunes repousses. Les sarclages mécanisés
sont souvent combinés avec d’autres opérations telles que distribution ou
incorporation de l’engrais, profilage ou apport d’une petite quantité de
terre sur la ligne de canne et aération du sol. On utilise de préférence des
disques crénelés (2 interlignes), mais aussi des dents plus ou moins
rigides (2 à 4 interlignes) portées à l’arrière de tracteurs légers (3 à 10
ha/jour).
Le désherbage chimique se développe. Le traitement se fait au
pulvérisateur à dos, au pulvérisateur porté sur tracteur ou par avion. En
cours de végétation, le travail est difficile et il existe peu de matériels
spécifiques.
L'emploi le plus courant des herbicides a lieu en pré-émergence sur la
ligne, juste après la plantation ou après la coupe. La rémanence de
l’herbicide est suffisante pour protéger la culture jusqu’à ce que les
feuilles de cannes soient suffisamment développées pour couvrir le sol et
empêcher le développement et la croissance des adventices.
C. L'irrigation
La mise en œuvre de l’irrigation demande de prendre en compte des
paramètres liés aux sols, au climat et à la variété. Leur connaissance est
nécessaire, non seulement pour le dimensionnement du réseau, mais
également pour en assurer un pilotage économiquement rentable.
Les besoins en eau ne sont pas constants tout au long du cycle de
croissance de la plante mais varient avec l'âge. Relativement faibles à la
période du tallage, ils atteignent leur maximum pendant la phase de
156
grande croissance, puis diminuent pendant la maturation. On préconise de
reconstituer la réserve utile des sols aussitôt après la récolte, ce qui
assure ainsi une végétation vigoureuse dès le départ. Il ne faut plus
irriguer dans les deux à quatre mois qui précèdent la coupe (sevrage
hydriques), suivant le degré de sécheresse en vue de favoriser la
maturation. Il existe plusieurs méthodes de pilotage de I'irrigation :
- doses et fréquences fixes, qui constituent la base de la technique et qui
ne sont pas forcément les plus économiques ni les plus sûres, mais les
plus faciles à mettre en oeuvre ;
- doses et fréquences variables; cette méthode nécessite un
bilan hydrique complet en partant des besoins de la culture
définis par ses coefficients de végétation ; elle est plus
complexe à mettre en œuvre mais les plus économe en eau.
Ces modes d’irrigation peuvent être employées.
- irrigation de surface ou à la raie : le s doses d’arrosage sont
fonctions de la nature des sols. En moyenne, 70 à 100 mm ou
1.000m3/ ha par tour d’eau.
- Irrigation par aspersion : les tours d’eau se donnent à un
intervalle de 7 à 10 jours pour une pluviométrie horaire de 5 à
15 mm (arroseurs fixes ou mobiles, pivot ou canon
enrouleur) ;
- Irrigation goutte à goutte : réseau superficiel ou enterré (en
développement à Hawaï).
4.1.15.Récolte
La récolte englobe la coupe , le chargement et le transport. Ce sont des
opérations les plus importantes pour lesquelles les couts sont les plus
élevés et le temps de travaux les plus longs. L’organisation de la récolte
coordonnée à la capacité de l’usine est fondamentale. De plus, le délai
entre la coupe et le broyage de la canne ne doivent pas dépasser 24
heures, si la canne est brulée et 48 heures, si elle est coupée en vert, sous
peine de perte de sucre. De nos jours, trois modes de récoltes sont
pratiqués :
- En cannes entières, manuelles ou Motorisées
- En cannes tronçonnées, manuelles ou Motorisée
- Entièrement motorisé : système hawaïen.
A. Récolte en cannes entières
157
La Récolte en cannes entières est facilitée par le brulage de la récolte
sur pied ou par le dépaillage manuel ou mécanisé (des travaux mettant
en œuvre des ventilateurs ont été effectués en Australie sur ce thème).
Le brulage permet aussi d’éliminer des champs tous les animaux
indésirables (guêpes fourmis et serpents...), il ne peut se faire sans
discernement car, s’il facilite le travail en supprimant les feuilles et en
dégageant les tiges, il désorganise la récolte lorsque les feux sont mal
maitrisés, accentuant les risques de propagation des incendies. De
plus, il précipite l’inversion du saccharose. Il devient dès lors urgent de
livrer les cannes à l’usine, avant une dégradation trop importante de
jus.
L’intérêt de la coupe en cannes entières, est de permettre,
quantitativement et techniquement, une évolution progressive de la
coupe naturelle vers la coupe mécanique, sans avoir à changer ce qui
existe en matière de chargement, de transport et de réception à
l’usine. Il est ainsi possible de faire face au problème de manque de
main-d’œuvre pour la coupe sans bouleversement majeur.
S’il est vrai que dans tous les cas, il est important d’organiser la coupe,
les coupeuses des cannes entières présentent quand même l’avantage
de scinder les opérations et de ne pas être totalement dépendant du
transport comme dans le cas des coupeuses tronçonneuses.
A.1. Coupe semi-mécanisée
Manuellement, la coupe réalise trois opérations fondamentales :
- la coupe de la canne à la base,
- l’écimage, éventuellement, le paillage et
- la mise en andains ou en tas.
La coupe semi-mécanisée comprend dans tous les cas la mécanisation
de la coupe proprement dite et celle de l’une ou l’autre des opérations
citées. Elle nécessite de ce fait, une reprise effectuée soit
manuellement, soit avec une autre machine.
158
Figure 41 : Ecimeuse portée trois points (dessin CEEMAT d’après Holdge)
A. 2. Quelques modèles de coupeuses
Des études ont été réalisées en Asie (Japon, Thaïlande) pour des machines
de très petite taille. D’autres études réalisées par la S.A.S.A (South
African Suga Association Esperiment Unit Station), aux Barbades et en
Australie ont débouché sur la conception des machines d’aide à la récolte
plus performantes. Ecimées ou non les cannes sont couchées sous le
tracteur dans le sens du rang. Il reste à les écimer, à les andeiner ou à les
mettre en tas, manuellement. C’est le cas de la Coupeuse Canequip
« Mantis » (Figure 42)
Figure 42 : Coupeuse Canequip « Mantis » (d’après Howard).
A.3.Récolteuses automotrices de canne entières
Les coupeuses andaineuses
159
Les coupeuses andaineuses sont les coupeuses de type « Cameco »
(Broussard, Thomson…) d’une puissance de 150 ch, originaires de
Louisiane, elles existent en un ou deux rangs. Les principaux éléments de
la machine sont , dans l’ordre d’entrée en fonction :
- un séparateur
- deux releveurs
- un écumeur
- un disque de coupe
- un convoyeur orientable (bras mobile pour l’andainage).
Figure 43 : Coupeuse-andaineuse Cameco 1 rang.
Les coupeuses – empileuses
Les coupeuses - empileuses du type austoft « Tiger » (Artioli « EG 500 MD
103 Super », Carib « Centirion », Legras «Rcl 4.000 »… ), d’une puissance
supérieure à 200 ch. Elle travaille sur un seul rang.
Les principaux éléments de la machine sont :
- deux releveurs/séparateurs
- un écimeur
- deux disques de coupe
- un convoyeur à rouleau ou à tapis
- une trémie de stockage
- un système de ventilation (Legras, Carib)
160
Figure 44 : Coupeuse Legras (Rcl 2000)
A.4. Chargement des cannes entières
Chargeurs discontinus
On distingue plusieurs types des chargeurs discontinus parmi lesquels
le Chargeur frontal sur tracteur, le Chargeur frontal automoteur, le
Chargeur à tourelle et les Remorques auto chargeuses
Le Chargeur frontal sur tracteur est un chargeur monté sur un tracteur
agricole par l’intermédiaire d’un bâti d’adaptation spécifique à chaque
type de tracteur. Il est constitué de :
- un cadre d’attelage, partie fixe reliée au bâti d’adaptation
- un bras ou brancard, mu par le vérin de levage
- un circuit hydraulique
- un grappin à cannes (mais aussi d’autres outils, ce qui le rend
polyvalent)
Figure 45 : Chargeur frontal automoteur
161
A.6. Transport et réception des cannes entières
Le type de transport est conditionné par la distance à l’usine. Ainsi de
plus en plus, le transport évolue vers un système mixte :
- par tracteurs et remorques agricoles pour les distances
inférieures à 10 kilomètres
- avec des remorques ou semi-remorques routières de grande
capacité ( 72 m3 )pour les distances plus longues, et la
livraison aux usines à partir des plates - formes intermédiaires
de regroupement.
A.7. Récolte en cannes tronçonnées
Récolteuses- tronçonneuses- chargeuses
Les Récolteuses- tronçonneuses- chargeuses assurent l’ensemble des
opérations y compris le chargement. La canne est coupée à la base puis
tronçonnée en morceaux de 20 à 40 cm et enfin chargée directement
dans une remorque qui accompagne la coupeuse. Ces Récolteuses-
tronçonneuses- chargeuses sont des machines de forte puissance montées
soit sur pneumatiques, soit sur des trains des chenilles en fonction du
terrain. C’est le moment où se fait le tronçonnage qui les différencient :
immédiatement après la coupe (tronçonnage bas) ou en fin de parcours
dans la machine (tronçonnage haut). Les principaux organes de la
machine sont décrits dans la figure 46 dans l’ordre de déplacement de la
canne.
162
Figure 46 : Coupeuse-tronçonneuse (Claas-Libertadora CC 1400)