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Le Thème de L'emancipation

Le roman 'Une si longue lettre' de Mariama Bâ explore la condition des femmes dans une société patriarcale à travers les expériences de Ramatoulaye et Aïssatou, mettant en lumière leurs luttes pour l'émancipation. Il critique les traditions oppressives, notamment la polygamie et les pressions sociales, tout en soulignant l'importance de l'éducation et de la solidarité féminine comme leviers de changement. Cette œuvre emblématique offre une réflexion sur les défis et aspirations des femmes africaines en quête de liberté et d'égalité.

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Le Thème de L'emancipation

Le roman 'Une si longue lettre' de Mariama Bâ explore la condition des femmes dans une société patriarcale à travers les expériences de Ramatoulaye et Aïssatou, mettant en lumière leurs luttes pour l'émancipation. Il critique les traditions oppressives, notamment la polygamie et les pressions sociales, tout en soulignant l'importance de l'éducation et de la solidarité féminine comme leviers de changement. Cette œuvre emblématique offre une réflexion sur les défis et aspirations des femmes africaines en quête de liberté et d'égalité.

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Introduction

Mariama Bâ, autrice sénégalaise, a marqué la littérature africaine avec Une si longue lettre,
publiée en 1979. Ce roman épistolaire explore la condition des femmes dans une société
patriarcale à travers le regard de Ramatoulaye, une veuve qui écrit à son amie Aïssatou. L’œuvre
est une critique sociale qui met en lumière les luttes, les aspirations et les efforts des femmes pour
leur émancipation face à des traditions oppressives.
I. La condition féminine dans une société patriarcale
1. La place des femmes dans la tradition
Dans le roman, Mariama Bâ illustre les défis auxquels les femmes sont confrontées dans une
société dominée par des normes culturelles et religieuses. Les mariages polygamiques, les
attentes de soumission et les sacrifices imposés aux femmes montrent leur statut secondaire.
Exemple : Ramatoulaye accepte la polygamie lorsque son mari, Modou Fall, épouse une jeune
femme, Binetou, bien qu'elle en souffre profondément.
Citation : « Et pourtant, je lui avais tout donné : je l’avais élevé à la dignité d’un époux comblé. Il
savait ma fidélité, il admirait ma sérénité, il appréciait l’intelligence de mes conseils. »
Ces mots de Ramatoulaye soulignent son désarroi face à la trahison de Modou, qui prend une
seconde épouse malgré tout ce qu’elle a sacrifié pour lui.
Aïssatou, quant à elle, rejette cette situation en quittant son mari Mawdo, refusant ainsi d’accepter
un mariage qu’elle juge humiliant.
2. Les pressions sociales et familiales
Le rôle de la femme est souvent défini par son utilité pour les hommes et la famille. La société
exerce une pression constante pour que les femmes acceptent ces rôles, même si cela va à
l'encontre de leur bonheur personnel.
Citation : « Être femme, c’est supporter stoïquement les injustices infligées par les hommes. »
Cette réflexion met en lumière la résignation imposée aux femmes, qui doivent supporter des
situations oppressives au nom de la tradition.
II. Les figures de l’émancipation dans le roman
Mariama Bâ présente des femmes qui, malgré les contraintes, cherchent à s'affranchir de ces
normes oppressives.
1. Aïssatou : le refus de l’oppression
Aïssatou est le symbole de la femme émancipée. Elle choisit de quitter son mari après qu'il a pris
une seconde épouse, préférant la dignité et l’éducation à une vie de compromis. Son choix reflète
son indépendance et son courage.
Exemple : Aïssatou poursuit ses études et construit une carrière, démontrant que les femmes
peuvent réussir sans dépendre des hommes.
Citation : « Je ne pouvais pas accepter ce que ma raison réprouvait et ma dignité refusait. »
Cette décision illustre la capacité des femmes à prendre leur destin en main, même si cela
implique d’aller à l’encontre des attentes sociales.
2. Ramatoulaye : entre tradition et modernité
Ramatoulaye représente une femme tiraillée entre les valeurs traditionnelles et les aspirations
modernes. Elle choisit de rester dans son mariage polygame, mais utilise cette expérience pour
réfléchir à la nécessité du changement.
Sa décision d’élever seule ses enfants après la mort de son mari montre sa force et son
autodétermination.
Citation : « Je resterai debout. Je refuserai d’être le jouet du destin. » Ramatoulaye représente un
modèle de résilience, montrant qu’une femme peut s’affirmer tout en respectant certaines valeurs
traditionnelles.
III. Les thèmes liés à l’émancipation
1. L’éducation : une clé pour la libération
Mariama Bâ insiste sur l'importance de l’éducation des femmes comme levier d’émancipation.
L’éducation permet aux femmes de comprendre leurs droits et d’accéder à des opportunités
économiques et sociales.
Exemple : Aïssatou utilise son éducation pour devenir indépendante. Ramatoulaye, quant à elle,
insiste sur l’éducation de ses enfants, notamment ses filles.
Citation : « L’école ouvre la porte qui mène au monde. » Ce message est particulièrement visible
dans le parcours d’Aïssatou, qui, grâce à ses études, parvient à devenir financièrement et
émotionnellement indépendante.
2. Le féminisme et la solidarité féminine
Le roman met en avant la solidarité entre femmes comme un moyen de résister à l’oppression. La
correspondance entre Ramatoulaye et Aïssatou montre le soutien mutuel, essentiel dans leurs
combats personnels.
Citation : « Une amitié vécue dans la plénitude, où l’on échange sans restriction, où l’on se donne
sans calcul. » Cette solidarité leur permet de surmonter les épreuves et de trouver un équilibre
dans un monde dominé par les hommes.
IV. Critique des traditions oppressives
Mariama Bâ critique ouvertement les traditions qui limitent les femmes. À travers des personnages
comme Modou et Mawdo, elle expose l’égoïsme des hommes dans une société patriarcale et
montre que certaines pratiques, comme la polygamie, sont souvent utilisées pour maintenir le
contrôle sur les femmes.
Citation : « La société et ses injustices légalisées, ses lois hypocrites, condamnées d’avance les
mères célibataires. » L’auteure dénonce une société qui punit les femmes pour des fautes qui ne
sont pas les leurs, tout en glorifiant les hommes.
Dans Une si longue lettre de Mariama Bâ, la critique des traditions oppressives constitue un
thème central. À travers la voix de Ramatoulaye, la narratrice, Mariama Bâ dénonce des pratiques
culturelles et sociales qui perpétuent l'injustice, notamment à l'égard des femmes. Voici les
principaux aspects de cette critique :
1. La polygamie et ses conséquences
La polygamie, bien que légale et culturellement acceptée dans certaines sociétés africaines, est
dénoncée pour son caractère oppressif et ses répercussions émotionnelles. Lorsque Modou Fall,
le mari de Ramatoulaye, prend une seconde épouse sans son consentement, cela engendre un
profond sentiment de trahison et met en lumière l'inégalité dans les rapports de pouvoir au sein du
mariage.
Exemple dans le texte :
Ramatoulaye exprime son chagrin et sa solitude face à cette décision imposée, soulignant
l'absence de considération pour ses sentiments en tant que première épouse.
2. Les pressions sociales liées au mariage
Le mariage est présenté comme une institution souvent instrumentalisée pour contrôler les
femmes. À travers le personnage d’Aïssatou, qui refuse d’accepter la polygamie et choisit de
divorcer, Mariama Bâ met en lumière la résistance face aux normes traditionnelles oppressives.
Cette décision courageuse illustre une remise en question des attentes sociales imposées aux
femmes, notamment l’obligation de se sacrifier pour préserver une unité familiale.
3. Le rôle des femmes dans une société patriarcale
Le roman critique la place secondaire des femmes dans une société patriarcale où elles sont
souvent définies par leurs relations avec les hommes (épouses, mères, filles). Les traditions
limitent leur éducation et leur autonomie financière, les confinant à des rôles subordonnés.
Mariama Bâ prône l’émancipation des femmes par l’éducation et la solidarité féminine.
Exemple dans le texte :
Ramatoulaye valorise l’éducation de ses enfants, en particulier ses filles, et encourage leur
indépendance, contrairement aux attentes traditionnelles.
4. Les funérailles et les rituels patriarcaux
La gestion des funérailles de Modou Fall expose l’asymétrie des rôles entre hommes et femmes
dans les pratiques traditionnelles. Ramatoulaye subit des pressions pour se conformer aux rituels
religieux et sociaux, mais elle reste critique envers les pratiques qui ignorent ses besoins et son
deuil personnel.
5. L’éducation comme arme contre l’oppression
Mariama Bâ souligne que l’éducation est un moyen clé pour combattre les traditions oppressives.
Aïssatou, par son choix d’étudier et de devenir indépendante, incarne cette lutte pour l’autonomie
et la modernité.
Conclusion
Dans Une si longue lettre, Mariama Bâ offre une réflexion profonde sur l’émancipation des
femmes dans un contexte africain. À travers des personnages comme Aïssatou et Ramatoulaye,
elle montre que l’émancipation est un processus complexe qui demande du courage, de
l’éducation et une remise en question des traditions. Ce roman reste une œuvre incontournable
pour comprendre les défis et les aspirations des femmes en quête de liberté et d'égalité.

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