Coaching, mentorat, tutorat… Quelle est la différence?
Par Michel Nadeau, ACC et Danielle Labre CRHA
Les entreprises investissent de plus en plus dans le développement de leurs ressources et
ce développement s’articule souvent autour de trois stratégies, soit le coaching, le
mentorat et le tutorat.
Plusieurs auteurs ont écrit sur la définition du coaching, du mentorat et du tutorat. Nous
vous proposons d’illustrer ces définitions à travers trois questions que l’accompagnateur
– soit le coach, le mentor ou le tuteur – peut poser à la personne qui a besoin d’être
accompagnée.
Commençons par le thème le plus utilisé, mais aussi le plus mal interprété dans les
organisations, soit le coaching. La question pourrait être la suivante : « Comment puis-je
vous être utile dans votre recherche de devenir meilleur dans votre organisation? »
La position du coach dans la réponse à cette question n’est donc pas d’être l’expert dans
le contenu à développer, mais plutôt d’être l’expert dans le processus de développement
de la personne face à ses difficultés. L’art du coaching est d’amener le coaché à faire les
prises de conscience nécessaires afin de faire émerger les axes de réussite, de
performance, les incohérences possibles et les problématiques clés souvent cachées, mais
éminemment stratégiques dans son développement. Cet accompagnement est structuré
autour d’objectifs précis de développement ainsi que d’indicateur de résultats
préalablement convenus avec le coaché et son supérieur immédiat. C’est donc un
accompagnement de développement à partir du potentiel actuel du coaché sans lui fournir
la recette.
Le mentorat pourrait être envisagé de la façon suivante : « Comment puis-je vous aider à
progresser dans l’organisation? »
C’est donc une relation d’échange qui vise le transfert de connaissances, d’expériences
pour permettre d’avancer tant sur le plan personnel que professionnel. Contrairement au
coaching, la notion de « mesurable » n’est pas le but de cette stratégie. C’est davantage
une relation d’aide où le mentor transmet ses savoirs, conseille au mieux de sa
connaissance, ce qu’il a accumulé comme expertise, expérience et connaissance de
l’organisation.
Quant au tutorat, il pourrait être abordé sous l’angle suivant : « Comment pouvons-nous
nous entraider? »
C’est une relation bilatérale d’entraide et de coopération spontanée entre des personnes
de même niveau, visant l’acquisition d’une formation particulière ou complémentaire.
Cette relation de tutorat s’instaure sur la base d’une envie commune de se faire progresser
mutuellement.
Comme on peut le constater, ces trois approches de développement sont appropriées à
trois besoins différents :
Le coaching : Apprendre à apprendre, à identifier et à mettre en action ses propres
solutions en tenant compte de ses forces, capacités et zones de vulnérabilité, le tout
encadré avec des indicateurs de résultats dans le but de mesurer une progression, une
amélioration de la performance. « On ne peut rien enseigner à autrui. On ne peut que
l’aider à le découvrir lui-même. »- Galilée
Le mentorat : Apprendre d’un maître comment faire (savoir, culture, comportement).
Être guidé par un modèle qui a de l’expérience, du savoir et de la sagesse.
Le tutorat : Apprendre ensemble comment faire, s’entraider à maîtriser des savoirs.
Ces trois approches requièrent de l’accompagnateur des connaissances et des expertises
bien différentes. Le coaching exige une grande capacité d’écoute pour identifier les
opportunités de développement et les zones d’inconfort de façon à faire émerger, à
travers des questions, les vrais enjeux de développement et les pistes de solution qui
seront choisies par le coaché.
Le mentorat exige une relation de confiance et un intérêt réel envers son protégé ou sa
protégé dans la transmission de ses savoirs, pris dans son sens large, à l’individu aidé. À
notre avis, bien des gens prétendent faire du coaching alors qu’ils sont plutôt des mentors.
Nous espérons que ces quelques lignes permettront aux lecteurs de choisir l’approche
appropriée aux besoins des individus qu’ils souhaitent aider dans leur développement.
Par Michel Nadeau, ACC
Danielle Labre, CRHA
Associés principaux
Vézina Nadeau Labre