Vérité et Politique – Hannah Arendt
Introduction :
Résumé :
Chapitre 1 :
Arendt affirme d’abord que la politique est davantage liée au mensonge qu’à la vérité, et qu’il en a toujours été ainsi à travers l’histoire. Cela
l’interroge : quels sont les rapports entre politique et vérité ? le mensonge est-il dangereux ? le pouvoir est-il toujours trompeur ? et si tel est le cas, la
vérité est-elle toujours impuissante face au pouvoir ? Pour répondre à ces questions, Arendt montre tout d’abord qu’en politique, certains
principes ont plus de valeur que la vérité. Par exemple, le philosophe Spinoza montre que la sécurité d’une communauté est un principe politique
qui prime sur toute autre principe (comme la justice ou la vérité). Arendt ajoute que le mensonge peut justement être un moyen non violent de
préserver cette sécurité. Et paradoxalement, en garantissant la sécurité, le mensonge assure les conditions de vie qui permettent la recherche de la
vérité.
Cependant, Arendt précise qu’il serait inacceptable de vivre dans un monde sans vérité (où l’on ne pourrait pas dire ce qui est). Or, les diseurs de
vérité ont souvent été menacés par le pouvoir politique au cours de l’histoire. Platon évoquait déjà le danger auquel s’exposait celui qui défendait
la vérité contre l’ignorance. Bien plus tard, Hobbes affirmait que la vérité n’est menacée que si elle s’oppose au profit, au plaisir ou au pouvoir
des hommes ; ainsi une vérité mathématique ne dérange personne. Mais comme l’a montré Galilée, il y a aussi des vérités scientifiques qui mettent
en danger leurs défenseurs.
Toutefois, Arendt ne montre là que le côté émergé de l’iceberg : celui des « vérités rationnelles », qui concernent le champ de la pensée et de la
théorie. Car il y a aussi les « vérités de fait », celles des événements réels de l’histoire : ces vérités-là sont beaucoup plus vulnérables. La politique
s’attaque peu aux vérités rationnelles mais falsifie beaucoup les faits. En effet, les vérités rationnelles concernent peu les affaires publiques, à la
différence des faits qui dérangent et parasitent l’action politique. De plus, il est plus facile de déformer ou d’oublier un fait compte tenu du
déroulement très mouvant de l’histoire, que de remettre en question une vérité mathématique immuable.
Chapitre 2 :
Arendt note une autre différence entre « vérité rationnelle » et « vérité de fait » :
● Le contraire d’une vérité rationnelle est « l’erreur », «l’ignorance», « l’illusion » ou « l’opinion ».
● Le contraire d’une vérité de fait est le mensonge
Arendt note également que le conflit entre vérité et politique remonte à l’Antiquité. Ce conflit viendrait de l’opposition entre le philosophe (du
côté de la vérité) et le citoyen (du côté de l’opinion) :
● Le philosophe cherche une vérité immuable sur les choses. Alors que le citoyen a une opinion toujours changeante sur les
choses.
● Ainsi, la vérité a été associée au solide raisonnement du philosophe, tandis que l’opinion a été associée à un discours
trompeur. Or, celui qui emploie le mieux ce discours pour tourner l’opinion à son avantage et assouvir son pouvoir, c’est le démagogue (=
politicien qui manipule le peuple par de belles promesses).
En passant en revue la position de certains philosophes au cours de l’histoire, Arendt montre que l’antagonisme vérité/opinion s’est progressivement
effacé. Notamment parce qu’à partir de la philosophie des Lumières (au XVIIIème siècle), il fut admis que la raison avait ses limites et qu’il fallait
partager sa pensée publiquement pour s’assurer de sa validité (vérité => validation par l’opinion). Kant affirme ainsi qu’il faut communiquer
ses pensées, ce qui n’est possible que si le pouvoir accorde la liberté d’expression… En tout cas, si une idée « vraie » résulte d’un « solide
raisonnement » personnel, elle gagne toujours en validité lorsqu’elle est partagée par le plus grand nombre (c’est bien le cas en science par exemple).
Quoi qu’il en soit, Arendt remarque qu’à notre époque, la vérité rationnelle n’entre plus (ou peu) en conflit avec l’opinion et les affaires publiques. Par
exemple, les vérités philosophiques émises à propos de Dieu coexistent avec diverses opinions sur la religion et ne sont plus considérées comme
dangereuses. En revanche, la vérité de fait serait plus que jamais menacée : certaines vérités de fait peuvent être considérées comme des sujets
tabous, voire reléguées au rang d’opinion. Par exemple, dans l’Allemagne hitlérienne, il était moins dangereux de parler d’antisémitisme
(d’énoncer cette vérité philosophique sur le régime) que de parler de l’existence des camps de concentration (d’énoncer cette vérité de fait).
Arendt distingue encore vérité « rationnelle » philosophique et vérité « de fait » :
● Par nature, une vérité philosophique ne peut pas faire l’unanimité parmi les hommes : transposée du monde de l’esprit
(où elle s’impose comme vraie) au monde des affaires publiques, elle est comme transformée en une simple opinion qui peut être adoptée ou
rejetée.
● A l’inverse, la vérité de fait ne vient pas de l’esprit mais du monde réel. Elle existe justement parce qu’elle est vécue et
partagée par les hommes, elle est « politique par nature ». En cela, elle devrait donc faire l’unanimité, ce qui pourtant n’est pas le cas : défendre
une vérité de fait peut même être perçu comme une attitude antipolitique. Comme si la politique avait toujours tendance à nier ou déformer la
vérité…
Arendt ajoute que la vérité de fait est la source de l’opinion libre et réfléchie : c’est elle qui devrait nourrir le débat politique. Toute opinion devrait
s’appuyer sur la vérité de fait. Une telle vérité ne devrait donc pas s’opposer à l’opinion ni devenir elle-même une opinion.
La philosophe ajoute enfin qu’une vérité de fait est par essence irréfutable et semble indémontable. Qui pourrait affirmer que l’Allemagne n’a pas
déclaré la guerre en 1914 ? Il faudrait dominer le monde entier pour faire croire ce mensonge... Et pourtant, le pouvoir peut tenter d’écraser la
vérité de fait pour protéger ses intérêts. D’autant plus s’il n’y a aucun contre-pouvoir qui s’oppose à lui.
Chapitre 3 :
Arendt souligne maintenant un point commun entre vérité «rationnelle» et « de fait », par opposition à l’opinion :
● Une opinion est validée ou invalidée selon la force de persuasion qui est déployée pour l’instaurer, et selon le nombre de
personnes qui y adhèrent.
● En revanche, une vérité n’a pas à susciter l’accord ou le consentement. Elle ne tient pas compte de l’opinion et n’a pas à
persuader : elle est vraie, point final. Elle est donc «despotique», au sens où elle s’impose de façon indiscutable. En cela, le pouvoir politique la
considère comme un contre-pouvoir extérieur qui s’oppose à sa volonté.
À la différence d’une opinion, on ne peut donc pas remettre en cause une vérité ni la contrôler, si ce n’est par le mensonge. De plus, la vérité n’étant
pas discutable, elle s’oppose au processus politique. En effet, la pensée politique s’appuie sur la diversité des opinions pour devenir une « pensée
représentative » : elle doit construire une opinion valide (c’est-à-dire juste, impartiale, désintéressée) en adoptant le plus de points de vue différents.
Il s’agit d’étudier tous les aspects d’une question pour l’éclaircir et aboutir à un jugement impartial. La vérité est en dehors d’un tel processus.
Par ailleurs, la vérité de fait est d’autant plus dérangeante qu’elle est dotée d’une « désolante contingence ». Autrement dit, un fait aurait très bien
pu ne pas exister, ou se dérouler différemment. Il n’y a pas de cause à effet dans le déroulement des événements et des faits : ils n’ont donc aucune
raison objective d’être là ! Ainsi, la vérité de fait semble arbitraire et hasardeuse. La vérité de fait n’est donc pas plus évidente que l’opinion, il est
donc facile pour les teneurs-d’opinion de rejeter la vérité de fait au même titre qu’un opinion. Le pouvoir politique a donc bien du mal à s’appuyer sur
les faits pour justifier la cohérence de ses idées…
En effet, la vérité de fait est seulement confirmée par des témoignages, qui ne constituent pas eux-mêmes des preuves irréfutables. C’est la
majorité qui (même si c’est une majorité de faux témoignages), au même titre que lors d’un conflit d’opinion décide d’imposer quelque chose comme
une vérité de fait. Alors, il est tentant d’opposer l’opinion du plus grand nombre contre les témoins d’un fait pour rejeter « l’évidence contraignante
de la vérité ».
Puis, Arendt prend l’exemple d’une proposition philosophique de Socrate pour montrer comment une vérité rationnelle peut s’imposer ou non dans la
sphère politique : « il vaut mieux subir le mal que faire le mal ». En effet, cette idée pourrait avoir une implication politique puisqu’elle propose un
« mode de conduite » en société.
→ Cependant, la vérité est impuissante face à la politique : Arendt commence par montrer que l’application de cette vérité rationnelle (d’ordre
éthique ou philosophique) n’est possible que d’un point de vue personnel. Au niveau collectif et du point de vue du citoyen, cette proposition ne tient
plus : qui accepterait de subir le mal et de mettre en danger toute une communauté en permettant « aux méchants de faire autant de mal qu’il
leur plaît » ?
Seule notre éthique personnelle peut nous contraindre à adopter la conduite préconisée par Socrate. Arendt en déduit que ce type de vérité ne
concerne que l’homme en tant qu’individu (= dans sa sphère privée ≠ l’homme en tant que citoyen = sphère publique). Dans le domaine public,
elle est « impuissante » à s’imposer. Elle ne peut pas coller au fonctionnement des relations humaines ni s’imposer comme une norme de conduite.
→ La vérité peut cependant exister en politique : Arendt montre qu’il est néanmoins possible d’introduire la vérité en politique.
Ainsi, les États-Unis ont été fondés politiquement en admettant pour vérité (dans leur Déclaration d’indépendance) que « tous les hommes sont créés
égaux ». Mais Arendt précise une chose : aucune vérité, même celle-ci, ne s’impose comme une évidence au sein d’une communauté. Il faut
d’abord qu’elle suscite l’accord des gens, qu’elle soit validée par l’opinion.
En tant que citoyen, nous n’acceptons pas la vérité en tant que telle : nous intégrons seulement ses implications utiles en société. En l’occurrence,
l’égalité est un principe que nous préférons partager parce que nous sommes persuadés qu’elle est profitable à nos relations dans la sphère publique.
D’une autre manière, il faut admettre que la vérité rationnelle de Socrate (« il vaut mieux subir le mal que faire le mal ») est bien mise en pratique
dans certains comportements publics. Pour cela, Arendt dit qu’il a fallu que cette vérité nous persuade par l’exemple : Socrate a accepté sa
condamnation à mort (= de subir le mal), donnant ainsi l’exemple de son principe éthique. Il aurait alors inspiré des comportements similaires dans la
sphère publique. Bien qu’elle soit impuissante en soi, la vérité rationnelle peut inspirer et être adoptée par l’action exemplaire qu’on en donne.
Mais le problème de la vérité de fait, c’est qu’elle n’a pas pour objet un principe à défendre, ni une conduite à proposer. Aucune action,
aucun exemple ne prouve qu’un fait a eu lieu ou qu’il est vrai.
Chapitre 4 :
Arendt répète cette distinction entre vérité « rationnelle » et « de fait » :
● Le contraire de la vérité rationnelle est l’erreur. Si j’affirme une équation mathématique fausse, on ne dira pas que je mens,
mais que je me suis trompé. Cela n’a aucune incidence politique.
● Le contraire de la vérité de fait est le mensonge : si j’affirme que l’Allemagne n’a pas déclaré la guerre en 1914, je mens
délibérément pour « changer le récit de l’histoire ». Cela peut avoir un but politique.
Arendt distingue ensuite la position du « diseur de vérité de fait » de celle du menteur :
● Le diseur de vérité de fait n’a pas vraiment sa place dans la politique. En effet, il peut difficilement chercher à convaincre
l’opinion sans que l’on doute de sa bonne foi. Il risque de faire douter de l’intégrité même de la vérité qu’il prétend défendre. Il ne peut pas agir. De
plus, la vérité risque d’être moins convaincante que le mensonge car elle peut être surprenante et dérangeante. Elle peut sembler moins
plausible qu’un mensonge.
● Au contraire, le menteur est au centre de la scène politique. En effet, il ment parce que son but est de changer la réalité
pour l’accorder à sa volonté. Il est un homme d’action. De plus, le mensonge peut être plus convaincant que la vérité. Le menteur cherche à
plaire et peut rendre son mensonge parfaitement logique.
Puis, la philosophe note que la capacité à mentir confirme « l’existence de la liberté humaine » : le mensonge montre que nous pouvons transformer
le monde dans lequel nous vivons (alors que dire la vérité montre seulement que nous savons ce qu’est le monde). Ainsi, nous sommes libres de dire
que « le soleil brille » alors qu’il pleut. Attention, cela ne veut pas dire que l’exercice de la liberté passe toujours par le mensonge. Cela montre
en revanche que le politicien sera toujours tenté d’employer le mensonge pour déguiser les faits si cela lui donne la liberté d’agir comme il veut.
Par la suite, Arendt distingue le « mensonge traditionnel » du « mensonge moderne » employé par les dirigeants au cours de l’histoire. Elle note deux
différences essentielles :
● La manière de mentir : le « mensonge traditionnel » consistait à « cacher » les choses (les données comme les intentions).
→ À notre époque est apparu le « mensonge moderne » organisé : il consiste à construire des « images » et à « détruire » les faits qui portent
atteinte à cette image. Ainsi, afin de construire sa propre image du communisme, Staline a fait tuer son opposant Trotski et détruit toutes les archives
le concernant pour l’effacer de l’histoire.
● La limitation du mensonge : le mensonge traditionnel ne visait pas à tromper tout le monde mais seulement l’ennemi, en
modifiant certains détails dans le « tissu des faits ». Seuls les hommes d’État étaient concernés et ne perdaient jamais de vue la vérité qu’ils
dissimulaient.
→ Le mensonge moderne a changé d’échelle : il remplace tous les faits par une autre réalité, on ne cache pas on détruit et on remplace. Il prend une
telle ampleur que le menteur finit par être influencé par la foule et croire à son propre mensonge. Le pire, c’est que le menteur qui croit à son
mensonge est d’autant plus crédible !
La philosophe insiste donc sur le problème de l’ampleur actuelle de la propagande d’État. En effet, la propagande emploie les méthodes de la société
de consommation (comme la publicité) pour diffuser son image mensongère. Elle finit donc par influencer, non plus seulement l’ennemi, mais
l’appareil d’État voire la nation tout entière, si bien que les gens banalisent ce mensonge sans s’en rendre compte. Les citoyens qui résistent à
l’influence et qui rappellent la vérité sont vivement critiqués… La propagande crée donc des divisions internes dans le pays.
Malgré cette ampleur, il serait impossible que la propagande d’un État s’impose de manière absolue au monde entier. Elle ne peut pas recouvrir
toute la réalité avec son image mensongère, ni persuader tout le monde. En effet, cette image est constamment remise en cause, que ce soit par
des images adverses, ou par des faits qui viennent la contredire ou l’effriter. Même au sein d’un régime totalitaire fermé, l’image donnée par
l’État reste vulnérable. Car il lui faut sans cesse retravailler les mensonges offerts comme « substituts de l’histoire réelle » au fil de cette histoire.
Une telle instabilité du discours politique est le signe qu’on cherche à cacher quelque chose…
→ Sur le long terme, le mensonge est donc voué à s’autodétruire. Cela serait lié au fait que la réalité est contingente (= elle aurait pu être
autrement) : son déroulement étant imprévisible, elle ne peut pas être contenue dans l’explication définitive que prétend offrir le mensonge.
Cette contingence des faits est à la fois le point fort et le point faible du mensonge :
● Certes, le mensonge permet de réinventer un fait de mille manières différentes justement parce que la réalité est
contingente. En effet, il est facile de prétendre qu’un fait a eu lieu d’une manière plutôt qu’une autre, puisque tout aurait pu potentiellement se
dérouler autrement : il y avait un nombre incalculable de possibilités avant que le fait ne survienne. Le mensonge peut naviguer entre toutes ces
possibilités et inventer une réalité alternative.
● Mais en même temps, une fois que le fait est survenu, il a mis fin à toutes les autres possibilités. Il « fixe » la réalité sur un
chemin qui était imprévisible. En cela, Arendt dit que le fait est stable car il a mis un terme à l’aléatoire et à la potentialité qui le précèdent. C’est
là où la contingence nuit au mensonge : car le menteur ne pouvait pas anticiper tous les faits possibles à venir. Le menteur est donc « surpris »
par le fait et doit sans cesse ajuster son discours : au fil des événements présents qui rendent son mensonge incohérent, il doit réinventer ce qu’il
affirmait sur le passé. Ainsi, à la grande différence du fait, le mensonge est instable.
La philosophe montre là une chose essentielle : alors que le mensonge est censé aider le politique à agir, il peut finalement nuire à son action.
Car en voulant déformer les faits (c’est-à-dire le passé et le présent), le menteur détruit la base stable à partir de laquelle il pourrait construire le
futur. En effet, on ne crée pas à partir de rien, mais à partir d’un socle de réalités passées et présentes. Si le politique veut diriger l’avenir, il doit déjà
montrer une direction cohérente sur la base stable du passé et du présent. Le mensonge enferme donc le politique dans une « fuite en avant » : sans
cesse rattrapé par le présent, il déforme encore et encore les faits, détruisant la stabilité qui lui permettrait d’agir sur l’avenir.
Chapitre 5 :
Arendt présente ce dernier chapitre comme une conclusion : la vérité semble impuissante face au pouvoir qui peut la détruire par la persuasion
ou la violence. Mais elle a néanmoins une force : elle ne peut jamais être définitivement remplacée par le mensonge. Quant au diseur de vérité, il
doit rester en dehors du domaine politique. S’il cherche à persuader ou à imposer la vérité, il risque de perdre sa crédibilité et nuire à la vérité qu’il
défend. Mais cela ne veut pas dire que cette position « hors politique » n’a pas de lien ou d’importance par rapport au monde politique.
Au contraire :
● L’État cultive le champ de la vérité : les métiers du «dire-la-vérité» (philosophe, savant, artiste, juge, journaliste…) doivent
se faire en dehors du champ politique. Autrement, ils risqueraient de se compromettre car ils exigent une forme d’impartialité, de désintéressement,
ou de non-engagement. Mais cela n’empêche pas les États de droit de reconnaître et de soutenir ces terrains d’impartialité : l’administration
judiciaire est protégée par le pouvoir, de même que dans les universités, les sciences sociales sont libres d’établir des vérités de fait pourtant
dérangeantes pour le pouvoir. C’est aussi le cas de la presse libre.
● Le diseur de vérité a une fonction politique : en racontant les faits et en leur donnant du sens, l’historien (par exemple)
nous permet de comprendre et de juger les choses telles qu’elles sont. Or, c’est par ce jugement que l’on se forge une opinion politique, ces
dernier sont donc des piliers indispensables à la politique.
Enfin, Arendt avoue n’avoir présenté la politique que sous un certain jour : comme si « toutes les affaires publiques étaient gouvernées par
l’intérêt et le pouvoir ». Mais il y a aussi une part de la vie politique intègre : celle où les citoyens échangent dans le domaine public pour discuter
et construire.