EMG1-Poly2024-2025 3
EMG1-Poly2024-2025 3
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Table des matières
Introduction générale 5
0.1 Philosophie du cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.2 Supports - Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.3 Connaissances et compétences attendues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.4 Pré-requis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1 Bases de l’électrostatique 9
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.1 Le champ électromagnétique et ses sources . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.2 Constitution de la matière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.1.3 Les interactions fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.1.4 Modélisation des distributions de charges . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.1.5 Intégration des densités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.2 Champ électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.2.1 Loi de Coulomb et principe de superposition . . . . . . . . . . . . . . 16
1.2.2 Champ et densité de charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.2.3 Propriétés du champ électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.2.4 Le théorème de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.3 Potentiel électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4 Bilan et équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4.1 L’équation de poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4.2 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3 Bases de la magnétostatique 37
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.2 Champ magnétostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3
Electromagnétisme 1 TABLE DES MATIÈRES
4 Énergie électrostatique 43
4.1 Énergie potentielle d’interaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.1.1 Énergie potentielle d’une charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.1.2 Énergie potentielle d’un système de charges . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.2 Énergie emmagasinée dans les conducteurs chargés . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.3 Localisation de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.4 Électrostatisme dans les milieux diélectriques (traité en TD) . . . . . . . . . . 47
4
Introduction générale
Ce cours traite donc également d’analyse vectorielle, et l’objectif est que vous puissiez
comprendre la signification physique des opérateurs utilisés, mener des calculs intégrales
de manière efficace, et savoir passer d’une description à l’échelle locale à une description à
l’échelle macroscopique. Les compétences développées dans le cadre de ce cours pourront être
utilisées dans de nombreux autres domaines de la physique et de l’ingénierie.
Le cours n’est vraiment complet qu’avec les explications fournies en amphi, et référencées
tout au long du poly par cette indication :
Pour approfondir les notions que nous allons découvrir ensemble, de très bons ouvrages
sont disponibles, notamment à la bibliothèque universitaire :
5
Electromagnétisme 1 0.4. Pré-requis
Voici une liste (exhaustive) des savoir-faire sur lequel vous pourrez être interrogés :
— Utilisation des opérateurs vectoriels (divergence, gradient) si les formules sont données
— Utilisation du théorème de superposition
— Calcul d’une charge par intégration d’un distribution de charge (linéïque, surfacique
ou volumique)
— Utilisation des symétries et des invariances pour déterminer la forme (dépendance aux
variables et vecteur directeur) du champ électrique
— Application du théorème de Gauss sur une géométrie classique
— Calcul direct du champ électrique ou du potentiel électrique par intégration de la loi
de Coulomb sur la distribution de charge
— Utilisation des discontinuités à la traversée d’une surface portant des charges surfa-
ciques
— Calcul d’une tension à partir du champ électrique
— Calcul de la capacité d’un condensateur
— Calcul d’un courant par intégration d’un distribution de courant (surfacique ou volu-
mique)
— Utilisation des symétries et des invariances pour déterminer la forme (dépendance aux
variables et vecteur directeur) du champ magnétique
— Application du théorème d’Ampère sur une géométrie classique
— Calcul direct du champ magnétique par intégration de la loi de Biot et Savart sur la
distribution de courant
— Utilisation des discontinuités à la traversée d’une surface parcourue par des courants
surfaciques
0.4 Pré-requis
Avant d’aborder ce cours il est vivement conseillé de maîtriser le repérage d’un point
dans les 3 repères de projection cartésien, cylindrique et sphérique. La notion de déplace-
ment élémentaire dans ces différents repère est également primordiale, car c’est à partir de
6
Electromagnétisme 1 0.4. Pré-requis
cette notion que seront construits les vecteurs surfaces élémentaires nécessaires aux calculs
de flux, ainsi que les volumes élémentaires nécessaires à l’intégration de densités volumiques
de charges.
Ces notions ont été abordées en phase d’accueil. Des animations ont néanmoins été pro-
duites pour vous aider à visualiser ces notions.
Pour les différents repères de projection et la généralisation de la notion d’intégrale à
plusieurs variables voici le lien des supports numériques :
7
Electromagnétisme 1 0.4. Pré-requis
8
Chapitre 1
Bases de l’électrostatique
1.1 Introduction
1.1.1 Le champ électromagnétique et ses sources
L’interaction entre des charges fixes dans un référentiel Galiléen donne lieu à l’étude
des phénomènes électrostatiques. Si ces mêmes charges sont en mouvement mais de façon
permanente (courants établis permanents), on parle de phénomènes magnétostatiques. Ces
phénomènes dits statiques sont l’objet du cours EMG1 au semestre 3. Ils nous permettront
de nous familiariser avec les notions de champs et d’énergie électromagnétique dans un cadre
simple où il n’y a pas de dépendance temporelle.
1. Voir par exemple "Falcão et al, Wave energy utilization : A review of the technologies, Renewable and
Sustainable Energy Reviews 14, 899-918 (2010)"
9
Electromagnétisme 1 1.1. Introduction
→
− →
−
équations de Maxwell, mettant bien en évidence le couplage entre E et B :
⃗ = ρ
⃗ ·E
∇ ε0 Maxwell-Gauss
⃗ ·B
⃗ =0
∇
Maxwell-Flux
⃗ ×E
∇ ⃗ = − ∂ B⃗ Maxwell-Faraday
∂t
⃗ ⃗ ⃗
∇ × B = µ0⃗ȷ + µ0 ε0 ∂∂tE
Maxwell-Ampère
Moyennant quelques opérations sur ces équations (voir cours d’optique ondulatoire cor-
→
− → −
respondant sur l’équation de d’Alembert), on peut démontrer que le couple { E , B } vérifient
des équations dites de propagation, décrivant le phénomène de propagation à la vitesse v de
l’énergie de l’onde correspondante :
⃗
⃗ − 12 ∂ 2 E
∆E
v ∂t2
=0
2B⃗ (1.1)
⃗ − 2
∆B 1 ∂
=0
v ∂t2
En physique des particules, on distingue des particules élémentaires et des particules com-
posées (hadrons) comme les nucléons (protons ou neutrons, formés à partir de quarks).
La masse et la charge électrique ont des équivalents "classiques", à savoir que la propriété
d’un système à l’échelle macroscopique représente la somme des propriétés élémentaires (ici
masse ou charge) des particules qui composent le système étudié. Le spin n’a pas d’équivalent
"classique". Il est toutefois souvent assimilé au moment cinétique ou à la rotation d’un astre
sur lui-même, comme dans l’expression « résonance spin-orbite ». Enfin, le moment cinétique
intrinsèque (de spin) et le moment magnétique intrinsèque (de spin) sont tous deux confon-
dus sous le terme de « spin ». Comme d’autres observables quantiques, sa mesure donne des
valeurs discrètes.
10
Electromagnétisme 1 1.1. Introduction
Electrons : e−
Chargés
Muon : µ−
(charge -1)
Tauon : τ −
Leptons
Electronique :
Neutrinos νe
(charge=0) Muonique : νµ
Fermions
Tauonique : ντ
up : u
Charge +2/3 Charm : c
Top : t
Quarks
down : d
Charge -1/3 Strange : s
Particules
Bottom : b
élémentaires
Interaction
électromagné- Photon : γ
tique
Bosons de
Boson Z 0
jauge Interaction
Bosons Boson W −
faible
Boson W +
Interaction
Gluon
forte
Interaction
Autres gravitation- Graviton
bosons nelle
Interaction Boson de
électro-faible Higgs
11
Electromagnétisme 1 1.1. Introduction
La valeur de cette charge élémentaire, dans le système SI, est donnée par :
Comme nous le verrons par la suite, l’interaction électromagnétique interviendra sur les
corps chargés électriquement. Les protons (hadrons), particules elles-mêmes composées de
quarks (fermions), compose en partie le noyau des atomes et possèdent une charge électrique
non nulle. Cependant à l’échelle de l’atome (stable et non ionisé) cette charge est exactement
compensée par la charge des électrons (fermions). Afin qu’un atome possède une charge élec-
trique non nulle, il faut donc qu’il perde ou gagne des électrons ou des protons. La cohésion
du noyau est assurée par l’interaction forte qui, comme nous le verrons par la suite, est très
importante et empêche, dans presque tous les cas, le gain ou la perte de proton. Une charge
non nulle sera donc le fruit du gain ou de la perte d’électrons au niveau des atomes du sys-
tème étudié.
Finalement la charge totale Q d’un atome sera donnée par la relation : Q = e(Np − Ne ),
avec e la charge élémentaire, et Np et Ne le nombre de protons (fixe) et d’électrons (variable)
de l’atome.
12
Electromagnétisme 1 1.1. Introduction
du même ordre de grandeur. On pense que les quatre forces avaient la même puissance aux
énergies extrêmement élevées qui étaient en jeu juste après le Big Bang.
En théorie quantique des champs, ces forces sont décrites par l’échange de bosons virtuels
(voir les schémas ci-dessous) : le modèle standard décrit les interactions forte, faible et élec-
tromagnétique, mais une théorie quantique des champs n’a pas encore pu être élaborée pour
la gravitation (bien que les ondes gravitationnelles aient été mise en évidence récemment, le
boson virtuel serait alors un graviton).
— Gravitationnelle
— Très longue portée
— Agit sur tous types de corps
— Electromagnétique
— Très longue portée
— Agit sur tous les corps chargés
— 1037 fois plus forte que l’interaction G
— Forte
— Très courte portée (10−15 m)
— Agit sur les quarks (cohésion du noyau)
— 100 fois plus forte que l’interaction EM
— Faible
— Très courte portée (10−17 m)
— Agit entre quarks et leptons (radioactivité)
— 105 fois plus faible que l’interaction forte
L’objet de ce cours est l’étude de l’interaction électromagnétique, s’appliquant à l’en-
semble des corps chargés, se traduisant par une force électromagnétique. On introduira alors
la notion de champ électromagnétique permettant de traduire en tout point de l’espace, l’effet
de l’interaction électromagnétique sur un corps chargé.
13
Electromagnétisme 1 1.1. Introduction
— Mésoscopique
— échelle intermédiaire (locale) permettant un lissage de la
valeur d’une grandeur (ex la charge) variant continument
— Description en terme de milieux continus
— Macroscopique
— Inhomogénéités non prises en compte
— adaptée à notre échelle
Notion de densité Si l’on cherche à décrire la répartition des charges dans un volume V
(échelle macroscopique, non infinitésimale), nous allons utiliser un point P afin de pouvoir
décrire les éventuelles inhomogénéités au sein du volume V , comme illustré sur la figure ci-
dessous.
Si l’on regarde exactement au point P (échelle microscopique), il ne peut y avoir que trois
cas. Soit il n’y a pas de charge (cas le plus probable), soit il y a une charge élémentaire
positive +e, soit il y a une charge élémentaire négative −e. A l’échelle du point P il n’est
donc pas possible de savoir si, localement, il a plus ou moins de charges qu’à un autre point
P ′ du volume V .
Pour remédier à ce problème, nous allons prendre un volume infinitésimal d3 V (échelle mé-
soscopique) dans lequel nous allons faire la somme des charges élémentaires positives +qp et
négatives qn présentes au sein de ce volume. Il est à noter que toutes les charges positives (ou
négatives) n’ont pas nécessairement la même valeur et dépendent de l’état de charge local
de l’atome en question. Cette quantité de charges élémentaires présente au sein du volume
infinitésimal d3 V se nomme la charge infinitésimale δ 3 q.
Nous pourrions donc décrire la distribution de charge par un champ scalaire qui à tout point
P renverrait la quantité de charge infinitésimale δ 3 q(P ). La plupart des physiciens préfèrent
décrire la distribution de charge à l’aide d’un autre champ scalaire appelé densité volumique
de charge, désignant la teneur en charges dans un volume infinitésimal centré au point consi-
déré. Elle s’exprime en [C.m−3 ]. Cette grandeur, comme nous le verrons par la suite, est très
utile pour remonter à la charge totale contenue dans un volume V par simple intégration sur
l’ensemble des points du volume V .
14
Electromagnétisme 1 1.1. Introduction
A retenir
A une échelle macroscopique les distributions de charges sont modélisées à l’aide d’une
grandeur lissée (moyennée) à une échelle mésoscopique → la densité de charge ρ,
permettant la description des charges en terme de milieux continus.
δ 3 q(P )
ρ(P ) =
d3 V
Cas des distributions surfaciques ou linéïques : Dans certains cas, lorsque une ou
deux des dimensions de la distributions deviennent négligeables (devant la ou les autres di-
mensions de l’espace) on pourra modéliser la distribution sous forme de densité surfacique
ou linéïque. Cela permettra de simplifier certains calculs mais introduira également des di-
vergences en certains points !
Modélisation de la distribution sous forme de densité (attention les notations sur les sché-
mas sont moins rigoureuses que ce que nous utilisons) :
— Charges volumiques
— δ 3 q = ρd3 V
— ρ[C.m−3 ]
— Charges surfaciques
— δ 2 q = σd2 S
— σ[C.m−2 ]
15
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
— Charges linéïques
— δq = λdl
— λ[C.m−1 ]
δ 3 q(P )
Or, la charge infinitésimale est liée à la notion de densité par la relation ρ(P ) = d3 V
, on a
donc :
3
Q= δ q= ρ(P ).d3 V
D P ∈V
Exemple uniforme : Considérons un cylindre de rayon R et de hauteur H chargé unifor-
mément avec une densité volumique de charge ρ0 . La charge totale contenue dans le cylindre
est de :
R 2π H
r2 R 2π H R2
Q= ρ0 rdrdθdz = ρ0 rdr dθ dz = ρ0 [ ]0 [θ]0 [z]0 = ρ0 2πH
Vcyl 0 0 0 2 2
Q = ρ0 πR2 H
Il utilisa une balance de torsion (voir Fig.1.1) pour modéliser cette force, l’angle de torsion
entre les deux boules chargés étant proportionnel à l’intensité de la Force (en N).
Charles-Augustin Coulomb donne son nom à l’unité dérivée du SI pour la charge élec-
trique. Le coulomb est la quantité d’électricité traversant une section d’un conducteur par-
couru par un courant d’intensité de un ampère pendant une seconde, 1C = 1A.s, et équivaut
à 6, 24.1018 charges élémentaires.
16
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
Figure 1.1 – Charles-Augustin Coulomb (à gauche), et sa balance de torsion lui ayant permis
de mettre en évidence expérimentalement la force fondamentale d’interaction électrique entre
deux charges
Modélisation mathématique :
−−→ q1 q2
F1/2 = k × ×−
u→
12
A1 A22
−−→
F1/2 : force exercée par la charge 1 sur la charge 2
en Newton (N).
k = 4πϵ 1
= 9 × 109 SI : constante de Coulomb.
0
ϵ0 : permittivité du vide.
q1 , q2 : charge électrique en Coulomb (C).
distanceA1 A2 entre les charges en mètre (m).
−−−→
−
u→ A1 A2
12 = A A : vecteur unitaire qui permet de donner la direction
1 2
de la force d’interaction.
−−→ −−→
Cette force obéit au principe d’action et de réaction de Newton. Alors : F1/2 = −F2/1
−−−→
On introduit la notion de champ électrique E(M ). Cette grandeur, vectorielle, va per-
mettre de traduire, là où elle est définie, la force que subirait une charge test q au point M
considéré. Ce champ contient dans son expression, l’origine de la force subie par la charge test,
ici la charge ponctuelle Q. On parle de source du champ (et de la force électrique associée).
17
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
⃗ (M ) =1 qQ ⃗
F ⃗uP M = q E(M )
4πϵ0 P M 2
⃗ Q ⃗uP M
E(M )= [V/M]
4πϵ0 P M 2
⃗ Q u⃗r
E(M )=
4πϵ0 r2
⃗ (M ) = Pn → −
F
Pn ⃗ ⃗
i=1 Fi (M ) = q i=1 Ei = q E(M )
⃗ Qi ⃗uPi M
) = ni=1
P
E(M
2
4πϵ0 Pi M
18
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
En réutilisant la formule du champ créé par une charge ponctuelle, chacun de ces ensembles
de charges donnera lieu à un champ :
⃗ i (M ) = ∆Qi ⃗uPi M
E
4πϵ0 Pi M 2
n n
⃗
X
⃗ i (M ) =
X ∆Qi ⃗uPi M
E(M )= E
i=1 i=1
4πϵ0 Pi M 2
On comprend aisément que cette manière de procéder donnera des résultats "satisfaisant"
si le volume ∆Vi centré sur le point Pi n’est pas trop grand, si bien que l’ensemble des
charges contenues dans ce volume donneront lieu à un champ élémentaire porté par un
vecteur unitaire "proche" de ⃗uPi M .
En réalité, si nous voulons être rigoureux, ce volume doit tendre vers un point à l’échelle
macroscopique, et ce n’est qu’à l’échelle mésoscopique que ce point deviendra un petit volume
(cas de la section suivante).
Nous reprenons le cas précédent mais en faisant tendre les volumes ∆Vi vers des volumes
infinitésimaux d3 V :
19
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
⃗
On peut introduire le champ infinitésimal δ 3 E(M ) créé au point M par la charge
3
infinitésimale δ q(P ) en P :
−−→
⃗ δ 3 q(P ) ⃗uP M δ 3 q(P ) P M
δ 3 E(M )= =
4πϵ0 P M 2 4πϵ0 P M 3
On peut également réutiliser la notion de densité volumique de charges :
Le champ total résulte de l’intégration de tous les champs infinitésimaux sur le volume
(généralisation de la notion de somme), finalement :
−−→
⃗ )= ⃗ ρ(P )d3 V ⃗uP M ρ(P )d3 V P M
E(M δ 3 E(M )= =
P ∈V P ∈V 4πϵ0 P M 2 P ∈V 4πϵ0 P M 3
Pour vous aider à visualiser comment est construit le champ électrique et à quoi il peut
ressembler, vous pouvez visualiser des animations sur ces supports numériques :
20
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
−−−→
Attention le champ E(M ) n’est pas défini en un point des sources si ces sources sont
modélisées par une densité surfacique ou linéïque de charge.
Lignes de champs
En M soit :
— Champ nul (point d’arrêt)
— Champ non défini (présence charge ponctuelle
ou surface ou ligne chargée)
21
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
Principe de Curie
Le principe de Curie est un principe que l’on retrouve dans de nombreux domaines de la
Physique et qui facilite l’étude de nombreux phénomènes.
Principe de Curie
Dans une expérience les effets présentent au moins les symétries des causes
Le calcul intégral, à partir des formules précédentes, peut vite devenir très pénible. L’enjeu
est alors d’étudier les symétries et les invariances des sources, afin d’en tirer des informations
et des simplifications dans l’expression du champ électrique induit par ces sources.
Symétries élémentaires
−−−→
— Plan de symétrie : E(M ) appartient à tout plan de symétrie de la distribution
passant par M
−−−→
— Plan d’anti-symétrie : E(M ) est perpendiculaire à tout plan d’anti-symétrie de la
distribution passant par M
Invariances élémentaires
−→
— Invariance par translation suivant un axe Oz : Le champ (ses coord.) devient
indépendant de la coord. z
−→
— Invariance par rotation autour d’un axe Oz : Le champ devient indépendant de
la coord. angulaire θ (en cylindrique)
22
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
Circulation
Nous introduisons ici la circulation du champ électrostatique. Nous verrons par la suite
que cette grandeur est étroitement liée à une autre grandeur physique bien connue : le poten-
tiel électrique. Nous remarquerons que la circulation d’un vecteur, opération mathématique
consistant à intégrer point par point le long d’un chemin le produit scalaire de ce vecteur par
le vecteur déplacement élémentaire, a déjà été vu en mécanique. En effet la circulation d’un
vecteur force se nomme travail.
Définition
B→
− →
−
Circulation : CAB = A E . dl
Nous avons vu précédemment que le champ électrique n’était pas défini au niveau des
surfaces portant des charges modélisées par une densité surfacique σ. Une conséquence est
que de part et d’autre de cette surface chargée, le champ électrique est différent. On parle de
discontinuité à la traversée d’une surface chargée, le champ est bien non défini sur la surface.
−−−−−→ −−−−−→
Appelons E2 (M2 ) et E1 (M1 ) les champs électrostatiques de part et d’autre d’une
surface chargée (modélisée par une densité surfacique de charge σ(M )), au voisinage
de cette surface (On a M1 → M et M2 → M ), alors :
23
Electromagnétisme 1 1.2. Champ électrostatique
— δq représente les charges contenues à la fois dans la distribution de charge
P ∈D∩VSG
et dans le volume VSG intérieur à la surface fermée de Gauss SG . On parle de charges
intérieures (Qint ) à la surface de Gauss, mais on intègre uniquement sur les points du
volume de Gauss où il y a effectivement des charges ;
→
−
— Les charges extérieures à la surface n’interviennent pas dans l’expression du flux de E
sortant de SG , cela ne signifie pas qu’elles n’interviennent pas sur le champ lui-même.
— Le théorème de Gauss est une méthode classique pour le calcul du champ électro-
statique, mais il faut faire des choix judicieux de surfaces SG dans un système de
coordonnées adéquat avec au préalable une étude des symétries et des inva-
riances.
— Le théorème de Gauss permet de déterminer le champ électrique créé par une distri-
bution source. Le champ électrique est donc l’inconnue et il n’est donc pas possible
de déterminer une primitive de la fonction le décrivant. La fonction M → E(M ⃗ )
décrivant le champ électrique ne doit donc nécessairement dépendre que
d’une variable spatiale au maximum afin de pouvoir la sortir de l’intégrale double
(flux).
24
Electromagnétisme 1 1.3. Potentiel électrostatique
⃗:
Le théorème d’Ostrogradski nous dit que quel que soit le vecteur A
A(P ⃗=
⃗ )d2 S ⃗ )d3 V
div A(P
P ∈S P ∈V
On a alors :
⃗ 2S
⃗= ⃗ )d3 V = ρ(P ) 3
Ed div(E(P d V
P ∈S P ∈V P ∈V ε0
Par identification il vient ∀M de l’espace (ou P ou tout autre lettre bien sûr !) :
⃗ ρ(M )
Équation de Maxwell-Gauss : div E(M )=
ε0
25
Electromagnétisme 1 1.3. Potentiel électrostatique
Remarques :
— Le potentiel V est une fonction scalaire : elle permet donc l’utilisation d’additions et
de soustractions.
— Sa valeur n’est définie qu’à une constante près qui dépend du choix du point de
référence. Par contre, les différences de potentiel sont, elles, parfaitement définies, la
référence n’intervenant plus.
— La plupart du temps, on choisit V∞ = 0 s’il n’y a pas de charges à l’infini, alors :
M
− →
→ −
V (M ) = − E · dl
∞
26
Electromagnétisme 1 1.4. Bilan et équations
Propriétés :
→
− ρ
div E = (1.2)
ε0
→
− −−→
E = −gradV (1.3)
−−→ ρ
(2) → (1) ⇒ div −gradV =
ε0
−−→
or div gradΦ = ∇ · (∇Φ) = ∆Φ
Remarque : L’équation de Poisson est une expression locale sous forme différentielle du
potentiel électrostatique.
∆V = 0
Pour résoudre ces équations, les conditions aux limites doivent être connues.
27
Electromagnétisme 1 1.4. Bilan et équations
1.4.2 Bilan
Équations locales Équations intégrales
(→
− −−→
E (M ) = −gradV (M ) n B→
−
→
− ⇒ V (A) − V (B) = ⃗
E (M ) · dl
⃗
dV = − E (M ) · dl A
→
− ρ(M ) − −−
→ → ρ 3
div E (M ) = ⇒ S E · d2 S = V d V
ε0 ε0
ρ(M )
∇2 V (M ) = −
ε0
28
Chapitre 2
Conducteurs en équilibres
électrostatique
2.1 Modélisation
Définition
Les conducteurs (parfaits) sont des milieux où existent des charges libres, c’est à dire
pouvant être mise en mouvement sous l’action d’un champ électrique.
Les isolants (parfaits) sont des milieux dans lesquels les charges sont fixes.
En réalité :
— Bons conducteurs (métaux, électrolytes)
— Mauvais conducteurs (diamant, plastique, verre, air, eau pure)
— Semi-conducteurs (silicium, germanium)
29
Electromagnétisme 1 2.2. Propriétés des conducteurs en équilibre
⃗ 1) = σ
⃗2 − E
Nous avons également vue que : ⃗n12 · (E
ε0
⃗ à la surface d’un conducteur répond
Ces deux propriétés permettent de conclure que E
au critère suivant :
Pression électrostatique
Lignes de champ
électrique
-
-
-
+
-
E=0
- +
V = cst +
-
-
ρ=0 +
+
- +
30
Electromagnétisme 1 2.2. Propriétés des conducteurs en équilibre
→
− −−→ −−→
De plus, E = −grad(V ) et Eint = ⃗0.
+
+ -
+
+
-
+ +
+ Q2 = 0
Q1 > 0 +
- +
+
+ +
-
+ +
+
+ -
+
Définition :
On nomme tube de champ l’espace délimité par deux lignes de champ
⃗ ⊥ Slat et E
Le flux sortant d’un tube de champ est nul (E ⃗ int = ⃗0). Le théorème de Gauss
permet de conclure que les charges contenues de part et d’autre d’un tube de champ sont
égales et opposées.
Ici l’influence est dite partielle car seule une partie des lignes de champ issues du
solide 1 aboutit au solide 2.
+
-
+
-
-
-
+
-
Q1 < 0 -
-
+
+ - -
+
-
-
-
Q2 = 0
-
31
Electromagnétisme 1 2.3. Applications
2.3 Applications
2.3.1 Effet de pointe
Quel est le principe du paratonnerre ?
Pour simplifier le problème on néglige l’influence entre les boules et ce qui se passe dans
le conducteur.
On a V1 = V2 = V .
V
A la surface des sphères de rayon Ri , le champ vaut : Ei =
Ri
32
Electromagnétisme 1 2.3. Applications
2.3.3 Condensateurs
Capacité d’un conducteur isolé
+ +
+
+
+
+
+
+
+ +
+ +
+ +
Si un conducteur
est porté au potentiel V, il apparait alors à sa surface une charge q
définie par : q = S σdS
Cette capacité dépend de la géométrie du conducteur (ce qui entraine que seuls quelques
cas simple peuvent être résolus analytiquement)
Définition :
On nomme condensateur l’assemblage de deux conducteurs en influence totale.
33
Electromagnétisme 1 2.3. Applications
Pour une différence de potentiel ∆V entre les deux conducteurs (armatures) on définit :
Q
C= [F ]
∆V
C1 C2 C3
+Q -Q +Q -Q +Q -Q
V1 V2 V3
V
La charge se conserve d’un condensateur à l’autre. Chaque condensateur aura une arma-
ture avec une charge +Q et l’autre avec une charge -Q.
⇒ V1 + V2 + V3 = V
Q Q Q Q
On en déduit que + + =V =
C1 C2 C3 C
1 1 1 1
d’où = + +
C C1 C2 C3
En généralisant le raisonnement précédent on obtient la formulation suivante :
1 P 1
Assemblage en série : = ni
C Ci
34
Electromagnétisme 1 2.3. Applications
Q1 Q2 Q3
C1 C2 C3
V
⇒ Q = C1 V + C2 V + C3 V
On en déduit que C = C1 + C2 + C3
En généralisant le raisonnement précédent on obtient la formulation suivante :
Assemblage en parallèle : C = Σi Ci
35
Electromagnétisme 1 2.3. Applications
36
Chapitre 3
Bases de la magnétostatique
3.1 Introduction
Un peu d’histoire : Les propriétés magnétiques de certains matériaux (aimant) sont
connues depuis au moins Thalès de Millet (600 av. J-C) :
La magnétite (oxyde de fer), est une pierre "abondante" près de la ville de Magnésie, en
Grèce antique.
On ne fait pas grand chose de ces aimants jusqu’en 1044 où la boussole (de navigation)
est inventée (Chine).
Ce n’est qu’en 1819 que Oersted (Danois) découvre un lien entre le magnétisme et
l’électricité.
Définition : Magnétostatique
Nous nous limiterons à l’étude des champs magnétiques créés par des courants
F⃗e = q E,
⃗ la force électrique et E
⃗ le champ électrique.
F⃗m = q⃗v ∧ B,
⃗ la force magnétique et B ⃗ le champ magnétique.
37
Electromagnétisme 1 3.2. Champ magnétostatique
⃗ B)
L’ensemble (E, ⃗ forme le champ électromagnétique.
Wm = F⃗m · ⃗v dt = q⃗v ∧ B
⃗ · ⃗v dt
Wm = 0
||⃗v || = cst
Force de Laplace : ⃗ :
Autre manifestation du champ B
Force de Laplace
⃗ ),
Nous postulons que l’expression de la contribution d’un élément de courant δ C(P
−−−→
situé au point P, au champ total B(M ) créé en M par une distribution de courants est
donnée par la loi de Biot et Savart :
−−→
−−−−→ µ0 ⃗ PM
δB(M ) = δC(P ) ∧
4π PM3
38
Electromagnétisme 1 3.3. Théorème d’Ampère
−−−→ µ0 −−−−→
— Distribution volumique : B(M ) = ⃗ )d3 V ∧ uP →M
j(P
4π D PM2
−−−→ µ0 −−−−→
— Distribution surfacique : B(M ) = j(P⃗ )d2 S ∧ uP →M
4π D PM2
−−−→ µ0 ⃗ − u−−−→
P →M
— Distribution filiforme : B(M ) = I dl ∧
4π D PM2
−−−→ ⃗ ⃗
Equation des lignes de champ : dOM ∧ B =0
39
Electromagnétisme 1 3.3. Théorème d’Ampère
Tout comme le théorème de Gauss, ce théorème est exploitable que dans les problèmes
comportant un haut niveau de symétrie et d’invariance qu’il faudra étudier préalablement.
Le théorème d’Ampère peut être écrit sous sa forme locale en exploitant le théorème de
Stokes.
Théorème d’Ampère - forme locale
−→ ⃗
rotB(M ) = µ0⃗j(M )
I
B M
r
c
⃗ = − µ0 I ⃗eθ
B
2πr
Exercice d’application : Boucle de courant
Calcul du champ magnétique généré un solénoide infini.
I
L
M c
B
40
Electromagnétisme 1 3.4. Bilan
5. B ⃗ = BL
⃗ · dl
C
6. µ0 ⃗ = µ0 IN
⃗j.dS
S
⃗ = − µ0 IN ⃗ez
B
L
⃗
div B(M )=0
3.4 Bilan
Ce concept est transposable au champ magnétique, a ceci près que B ⃗ est un pseudo
⃗
vecteur. On exploite alors la propriété div B = 0 pour construire un champ de vecteur,
appelé potentiel vecteur, noté A : B⃗ =− →⃗
rotA
On peut démontrer que l’équation suivante permet de calculer A.
⃗
⃗ µ0 j(P ) 3
A(M )= −−→ d V
4π τ PM
41
Electromagnétisme 1 3.4. Bilan
E ⃗ =0
⃗ · dl B⃗ · d2 S
⃗=0
C S
−→ ⃗ ⃗ ⃗ =0
rotE = 0 div B
B
⃗ = VA − VB
⃗ · dl
E
A
⃗ = −−
E
−→
gradV ⃗ =−
B
→⃗
rotA
42
Chapitre 4
Énergie électrostatique
L’énergie potentielle d’un système physique est l’énergie liée à l’interaction d’une force
conservative, qui a le potentiel (d’où le nom) de se transformer en énergie cinétique.
Une charge isolée ne peut pas avoir d’énergie potentielle. Il lui faut nécessairement une
autre charge avec laquelle interagir.
M
ξq (M ) = ⃗ · d⃗l
−q E
∞
43
Electromagnétisme 1 4.1. Énergie potentielle d’interaction
M
ξq (M ) = q dV
∞
ξq (M ) = qV (M )
Plaçons q1 en M1 : W1 = 0
q1 q2 1
Plaçons q2 en M2 : W2 = k avec k =
M1 M 2 4πε0
q1 q2 q2 q3
Plaçons à présent q3 en M3 : W3 = k( + )
M1 M 3 M 2 M3
Arrêtons nous là et regardons l’expression de l’énergie :
Wtot = ξ = W1 + W2 + W3
q2 q3 q1 q3 q1
Ce qui peut s’écrire 2ξ = k[q1 ( + ) + q2 ( + ) + q3 ( +
M 1 M2 M 1 M3 M1 M 2 M2 M 3 M1 M 3
q2
)]
M2 M 3
1
ou encore ξ = (q1 V1 + q2 V2 + q3 V3 )
2
En généralisant on obtient :
Énergie d’un système de charges ponctuelles
n
1X
ξ= qi V i
2 i=1
Ce qui se traduit
1
En linéaire (dq = λdl) par ξ= V λdl
2 L
1
En surfacique (dq = σd2 S) par ξ= V σd2 S
2 S
1
En volumique (dq = ρd3 V ) par ξ= V ρd3 V
2 V
44
Electromagnétisme 1 4.2. Énergie emmagasinée dans les conducteurs chargés
Exercice d’application : Énergie d’une boule chargée Soit B1 une boule uniformé-
ment chargée.
1
ξ B1 = ρV d3 V
2 B1
ρR2 r2
Le potentiel à l’intérieur de la sphère est : V = [1 − ]
2ε0 3R2
en prenant d3 V = 4πr2 dr
1 ρ2 R2 R 2 r2
ξ B1 = 4π 0 r [1 − ]dr
2 2ε0 3R2
4π 2 5
d’où ξ B1 = ρ R
15ε0
dξ = CV dV
V
ξ = 0 1 CV dV
1 1 1 q12
ξ = CV12 = q1 V1 =
2 2 2C
1X
ξ= qi V i
2 i
45
Electromagnétisme 1 4.3. Localisation de l’énergie
1 1 1 q1 2
ξ = q1 (V1 − V2 ) = C(V1 − V2 )2 =
2 2 2 C
q = CV ⇒ dq = CdV
dξ = V dq = CV dV
Vf
1
ξ=C V dV = CVf2
0 2
On retrouve la formulation présentée précédemment.
Mais est-ce bien l’énergie qu’a fournie la source ?
D’un point de vue de la source, le potentiel à fournir reste constant et égale à Vf .
donc
dξ ′ = Vf dq
qf
′
ξ = Vf dq = CVf2 = 2ξ
0
46
Electromagnétisme 1 4.4. Électrostatisme dans les milieux diélectriques (traité en TD)
ε0 SV 2
ξ=
2e
V
Le champ électrique entre les armatures est E =
e
1
ξ = ε0 E 2 Se
2
Le volume du condensateur est V = Se.
Il est possible d’exprimer la densité volumique d’énergie, ω, entre les deux armatures.
Densité volumique d’énergie
dξ 1
ω= = ε0 E 2
d3 V 2
Ce résultat, établi ici pour un cas particulier, est vrai dans le cas général. On peut donc
associer une densité volumique d’énergie à tout point de l’espace.
47