La spermatogenèse
La spermatogenèse est un processus biologique dont le but est
de produire les gamètes mâles, les spermatozoïdes.
Les spermatozoïdes ne contiennent que 23 chromosomes car ils
sont le produit d'une cellule souche sexuelle (la spermatogonie)
ayant subi une méiose.
I) Rappels sur l'appareil génital masculin
I.1-Les organes génitaux externes
Les organes génitaux externes comprennent le pénis et le
scrotum.
a) Le pénis
Encore appelé verge est l'organe qui assure l’éjection du
sperme, appelée éjaculation, au moment du rapport sexuel, il
permet aussi l'évacuation de l'urine.
Le pénis est principalement constitué de 2 corps caverneux et
d’un corps spongieux.
Lorsque l’homme est excité sexuellement, ces organes se
gonflent de sang et le pénis se durcit : c’est l’érection.
(Impuissance = dysfonction érectile, Priapisme = érection
permanente et douloureuse)
b) Le scrotum
C’est un sac de peau plus ou moins plissée, généralement plus
pigmentée que La peau du corps (plus foncée), couvert de poils.
Le scrotum se divise en deux compartiments, les bourses
contenant chacune un testicule, lieu de production des
spermatozoïdes. La localisation des testicules dans le scrotum
est impérative pour une spermatogénèse normale.
CRYPTORCHIDIE : absence de migration d’un testicule dans le
scrotum
I. 2 Les organes génitaux internes
Ils sont composés par : les testicules, les épididymes, les
canaux déférents, l’urètre, les glandes (vésicules séminales,
prostate, glandes de Cowper).
a) les testicules
Chaque testicule est entouré de 2 tuniques : la vaginale
(externe) et l’albuginée (interne). Un épanchement au niveau
de la vaginale provoque l’Hydrocèle
b) l’épididyme:
C’est un renflement qui prend naissance au sommet du
testicule et qui se termine dans un autre canal : le canal
déférent.
L’épididyme est le lieu où mûrissent les spermatozoïdes
(acquisition de leur mobilité et de leur capacité fécondant), où
ils se renouvellent naturellement et où ils sont détruits s’il n’y a
pas de rapports sexuels.
c) le canal déférent:
Long de 45 cm environ, prolonge celui de l’épididyme et assure
le transit des spermatozoïdes jusqu’à l’urètre.
d) l’urètre:
C’est le canal unique où se jettent les 2 canaux déférents, cette
partie terminale, commune au système urinaire et au système
génital, achemine selon les circonstances, l’urine ou le sperme
à l’extérieur de l’organisme.
e) Les glandes annexes
Il s’agit des 2 vésicules séminales, de la prostate et des glandes
de Cowper
Les vésicules séminales situées au voisinage de la vessie,
produisent plus de la moitié du liquide séminal.
Les glandes de Cowper fabriquent quant à elles un liquide
lubrifiant au moment de l’excitation sexuelle.
La prostate située au-dessous de la vessie, fabrique un liquide
qui active les spermatozoïdes.
II)Anatomie des testicules
Pendant la vie fœtale, les testicules sont localisés dans
l’abdomen, avant la naissance ou immédiatement après, ils
quittent leur position pour descendre dans les bourses car la
température du corps est trop élevée pour permettre la
production de spermatozoïdes.
La localisation du scrotum donne une température entre 34 et
35 degrés.
Des pantalons trop isolants (comme les pantalons de ski
produisant une température trop élevée) ou trop serrés (jeans),
ainsi que l'exposition prolongée à une source de chaleur
(batterie d'ordinateur portable par exemple) sont une cause
fréquente de stérilité transitoire.
Chaque testicule est composé de 200 à 300 lobules testiculaires
séparés par une cloison conjonctive et chaque lobule comprend
1 à 4 tubes séminifères, il y a donc environ 500 tubes
séminifères par testicule.
Les tubes séminifères font environ 70 cm de long pour
350 μm de diamètre. Ils sont entourés d'un tissu conjonctif
contenant des cellules de Leydig sécrétant la
testostérone.
Deux types de cellules occupent la paroi des tubes séminifères:
les cellules de Sertoli grandes et coniques forment
l'épithélium.
Fonctions des cellules de Sertoli :
− La nutrition des spermatocytes
− Sécrétion de liquides dans la lumière du tube séminifère
(pour emporter les spermatozoïdes)
− Site d’action de la testostérone et de la FSH pour réguler la
spermatogenèse
− Sécrétion de l’inhibine
les cellules germinales: La multiplication des cellules
souches se fait à la périphérie des tubes séminifères, en
remontant vers la lumière du tube, les cellules filles
maturesprogressent et se transforment en spermatozoïdes
une fois arrivées dans la lumière.
Fonctions des testicules
La fonction des testicules :
-La sécrétion d’hormones androgènes
-La spermatogenèse
III) Le déroulement de la spermatogenèse
La spermatogenèse se déroule dans les tubes séminifères et
comporte 3 étapes :
1) La phase de multiplication
Elle concerne les spermatogonies, cellules souches diploïdes
(2n) localisées à la périphérie du tube. Ces cellules subissent
une succession de mitoses (maintien du pool de
spermatogonies), dont la dernière aboutit à la formation de
spermatocytes primaires, également diploïdes
2) La phase de maturation
Elle correspond à la méiose(formation de cellules haploïdes)et
concerne les deux générations de spermatocytes (primaires I ou
secondaires II).
Un spermatocyte I à 2n chromosomes subit la première division
de méiose et donne ainsi 2 spermatocytes II à n chromosomes.
Chaque spermatocyte II subit la deuxième division de méiose et
donne 2 spermatides à n chromosomes.
Un spermatocyte I a donc donné 4 spermatides à la fin de la
méiose.
3) La phase de différenciation
Appelée aussi spermiogénèse, cette phase ne comporte pas
de division mais une différenciation des spermatides en
spermatozoïdes (mise en place de l'acrosome, du flagelle), qui
seront libérés dans la lumièredu tube séminifère.
IV) La spermiogénèse :
Cette phase ne comporte pas de division cellulaire mais
seulement des transformations nucléaires et cytoplasmiques
des spermatides.
Ces transformations, vont intéresser à la fois le noyau et le
cytoplasme de la spermatide et consistent-en:
La formation de l’acrosome à partir de l’appareil de Golgi
la formation du flagelle
La condensation du noyau : La chromatine se condense
progressivement pour donner un noyau compact très
dense de forme allongée.
Formation du manchon mitochondrial
V)Émission des spermatozoïdes
Les gamètes sont modifiés tout au long de leur trajet dans les
voies génitales.
- Dans l’épididyme,sous l’action des androgènes (en
particulier de la testostérone) sécrétés par les cellules de
Leydig, les spermatozoïdes acquièrent leur mobilité (les
spermatozoïdes produits au niveau des testicules sont très peu
ou pas du tout mobiles).
- Dans l’épididyme, les protéines responsables de la fixation à
l'ovocyte(de la femme) deviennent fonctionnelles : les
spermatozoïdes acquièrent leur aptitude à se fixer sur la zone
pellucide de l’ovocyte, étape nécessaire à la fécondation.
- Les spermatozoïdes peuvent être stockés dans l’épididyme et
y survivre jusqu’à trois semaines environ.
- On peut détailler la constitution de la phase liquide du sperme
comme suit :
5 % de sécrétions épididymaires,
65 % de sécrétions issues des vésicules séminales,
30 % de sécrétions prostatiques
Un éjaculat est constitué d’environ 2 à 5 ml de sperme et
contient environ 60 millions de spermatozoïdes par ml.
VI) Le spermatozoïde :
La structure du spermatozoïde est adaptée à sa fonction.
La tête est épaisse et contient un noyau haploïde (23
chromosomes) = (n).
Ce dernier est recouvert d’une structure appelée l’acrosome
(des enzymes qui permettent au spermatozoïde de pénétrer
dans l’ovule).
Derrière la tête du spermatozoïde, on retrouve plusieurs
mitochondriesqui fournissent l’ATP (énergie) nécessaire au
mouvement de la partie distale du spermatozoïde, cette
dernière est appelée : la queue (ou flagelle).
VII) Contrôle neuro-endocrinien :
Schéma du contrôle
Hypothalamus →GnRH
GnRH stimule hypophyse →FSH, LH
FSH stimule cellule Sertoli→activation
spermatogenèse
LH stimule cellule Leydig→testostérone
L’inhibine intervient sur la sécrétion de FSH par
l’hypophyse alors que la Testostérone régule sa
production au niveau hypothalamique par inhibition de la
sécrétion de GnRH et au niveau hypophysaire par la
sécrétion de LH.
Effets de la testostérone :
− Nécessaire à la spermatogenèse
− Entraîne la différenciation cellulaire et assure la fonction
des organes génitaux annexes
− Détermine l’apparition des caractères sexuels
secondaires masculins
− Stimule l’anabolisme des protéines
− Maintient les impulsions sexuelles et augmente le
comportement agressif
− Exerce une inhibition par rétroaction sur la sécrétion de
LH.
1) Anomalies de la spermatogenèse
Les anomalies de la gamétogenèse sont beaucoup plus faciles à
mettre en évidence chez l’homme que chez la femme du fait de
la plus grande accessibilité des gamètes mâles pour les
analyses cytologiques.
a) Le spermogramme
Le spermogramme représente l'examen de première intention à
réaliser chez l'homme en casd'hypofertilité du couple.
Différents paramètres vont alors être étudiés:
-la viscosité
-Le volume: Le volume de l'éjaculat doit normalement être
compris entre 2 et 6 ml.
Le pH: (ou degré d'acidité du sperme): entre 7,2 et 8
La numération des spermatozoïdes: Le nombre de
spermatozoïdes, est normalement de 20 à 40 millions par
millilitre.
La proportion de spermatozoïdes vivants: Elle doit être de
75% minimum.
-La mobilité : Le pourcentage de spermatozoïdes mobiles doit
être supérieur à 50%
-La forme: Le pourcentage de spermatozoïdes de forme
normale doit être au moins de 30%
b) Les causes liées aux anomalies de la
spermatogenèse
Chez l’homme, les anomalies de la gamétogenèse se traduisent
le plus souvent par des anomalies au spermogramme. Il s’agit
de :
Azoospermie sécrétoire:Absence de productionde
spermatozoïdes mâtures
Oligospermie:Production d’un faible nombrede
spermatozoïdes
(< 20 millions de spermatozoïdes / ml de sperme)
Asthénospermie:anomalie de la mobilitétouchant plus de
50% des spermatozoïdes.
La tératospermie:perturbation de la morphologietouchant
plus de 70% des spermatozoïdes.
La Nécrospermie:production d’un taux élevé (>25%) de
spermatozoïdesmorts.
NB :Ces anomalies du spermogramme peuvent exister de
manière isolée ou associée. Elles peuvent avoir des étiologies
diverses (troubles endocriniens, anomalies du caryotype ou
encore anomalies génétiques)
