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Diaporama Cours Morale

Le document explore la contribution de Marivaux à la tradition morale et philosophique à travers ses critiques des mœurs de son temps et son style littéraire. Il met en lumière la richesse de ses portraits critiques, sa réflexion sur la nature humaine et son dialogue avec d'autres penseurs comme La Rochefoucauld et Pascal. Marivaux est présenté comme un moraliste qui, tout en dénonçant les vices, cherche à établir une morale sage et une compréhension profonde de l'homme.

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Le document explore la contribution de Marivaux à la tradition morale et philosophique à travers ses critiques des mœurs de son temps et son style littéraire. Il met en lumière la richesse de ses portraits critiques, sa réflexion sur la nature humaine et son dialogue avec d'autres penseurs comme La Rochefoucauld et Pascal. Marivaux est présenté comme un moraliste qui, tout en dénonçant les vices, cherche à établir une morale sage et une compréhension profonde de l'homme.

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L’ancrage dans la tradition morale et

philosophique : dialogue, emprunt, écart

« petit livre riche de suc », F. Deloffre et M. Gilot, notice du Cabinet du philosophe

Marivaux contre les « faiseurs de système » (Le Spectateur


français, 21e Feuille)
• Marivaux moraliste ?

« Theophraste moderne, rien n’a échappé à vos portraits critiques. L’orgueil du courtisan,
l’impertinence des petits maîtres, la coquetterie des femmes, la pétulance de la jeunesse, la
sotte gravité des importants, la fourberie des faux dévots : tout a trouvé en vous un Peintre
fidèle & un Censeur éclairé. Tantôt sous l’écorce d’une parabole, tantôt sous les avantures
d’un Roman, vous avez dévoilé les passions malignes & intéressées qui dévorent le cœur de la
plupart des hommes, & qui rendent leur Société toute polie qu’elle est, plus dangereuse que
les forêts où les tigres habitent, & où les voleurs exercent leurs brigandages. Ceux qui ont lû
vos Ouvrages, racontent que vous avez peint sous diverses images la licence immodeste des
mœurs, l’infidélité des amis, les ruses des ambitieux, la misère des avares, l’ingratitude des
enfans, la bisarre austérité des pères, la trahison des Grands, l’inhumanité des riches, le
libertinage des pauvres, le faste frivole des gens de fortune : Que tous les états, tous les
sexes, tous les âges, toutes les conditions, ont trouvé dans vos peintures le tableau fidèle de
leurs défauts, & la critique de leurs vices : Que creusant plus avant dans le cœur humain, vous
en avez tiré au grand jour les vertus hypocrites, & ce fond d’orgueil & de vanité qui enveloppe
& cache les vices de ceux que le monde trompé appelle de grands Hommes, & qui souvent
sont au fond de vrais monstres. Le célèbre La Bruyère paroît, dit-on, ressusciter en vous, &
retracer sous votre pinceau ces portraits trop ressemblans, qui ont autrefois démasqué tant de
personnages & déconcerté leur vanité. »
Réponse de Languet de Gergy, archevêque de Sens au discours de réception à l’Académie de
Marivaux, février 1743
« Savez-vous bien, Monsieur, que quand on aurait à présent autant de génie que les
hommes de cet ordre, on n’irait jamais jusqu’à gagner leur nom, ou la valeur de l’idée
qu’on a d’eux. […] Moi qui n’y prétends rien ; moi qui n’y peux rien prétendre ; moi dont
tous les petits ouvrages sont nés du caprice ; moi qui, sans m’embarrasser des lecteurs
qu’ils auraient, voulus me satisfaire en les faisant, et n’eus d’autre objet que moi-même, je
me trouve chargé du poids d’un nom qui compromet, avec le public, le peu que j’ai de
forces. »
Marivaux, « Lettre écrite par M. de Marivaux à l’auteur du Mercure », octobre 1717

« j’ai appris même que vous paraissiez vous proposer pour terme une morale sage et
ennemie du vice ; mais qu’en chemin vous vous arrêtiez souvent à des aventures tendres et
passionnées ; que, tandis que vous voulez combattre l’amour licencieux, vous le peignez
avec des couleurs si naïves et si tendres, qu’elles doivent faire sur le lecteur une impression
toute autre que celle que vous vous proposez ; et qu’à force d’être naturelles, elles
deviennent séduisantes. La peinture trop naïve des faiblesses humaines est plus propre à
réveiller la passion qu’à l’éteindre ».
Réponse de Languet de Gergy, archevêque de Sens au discours de réception à l’Académie de
Marivaux, février 1743
• La littérature morale dans Le Cabinet du
philosophe
- La convocation de références morales et philosophiques
. La Rochefoucauld
. Montaigne
. La Bruyère
. Pascal

« Est-il donc vrai qu’on ne puisse plus rien inventer de nouveau ? Plusieurs Auteurs me le
disent ; si Monsieur de La Rochefoucauld et Monsieur Pascal me l’eussent dit, je l’aurais cru.
Celui qui peut imaginer vivement et qui pense juste est original dans les choses mêmes
qu’un autre a pensé avant lui : par le tour naturel qu’il y donne et par l’implication nouvelle
qu’il en fait, on juge qu’il les eut pensées avant les autres, si les autres ne fussent venus
qu’après lui.
Les pensées de Monsieur de la Rochefoucauld et de Monsieur Pascal sont autant de
brillants d’esprit mis en œuvre par le bon goût et par la raison ; à force de les retailler pour
les déguiser, les petits ouvriers les ternissent ; mais tout ternis qu’ils sont, on ne laisse de
les reconnaître, et ils effacent encore tous les faux brillants qui les environnent. »
Dufresny, « Premier amusement », Amusements sérieux et comiques (1707)
- Des formes et discours moraux

. Maximes

. Portraits

. Saynètes

. Dispositifs rhétoriques : art de la distinction


- Des topoï moraux entre reprise et déplacement : l’exemple du
theatrum mundi

« all the world’s a stage », Shakespeare, As You


Like It, II, 7

Montaigne : « Il faut ôter le masque aussi des choses et des personnes. » (Essais, I, 19)
Pascal : « le dernier acte est sanglant quelque belle que soit la comédie en tout le reste. On
jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. » (Pensées, Sellier 197)

La Bruyère, au sujet des Caractères : « vise moins à rendre [les hommes] savants qu’à les
rendre sages » (« Discours sur Théophraste »)
Anne-Thérèse de Lambert
« Les femmes pourraient dire : “Quelle est la tyrannie des hommes !
Ils veulent que nous ne fassions aucun usage de notre esprit ni de nos
sentiments. Ne doit-il pas leur suffire de régler tout le mouvement de
notre cœur, sans se saisir encore de notre intelligence ?” »
Réflexions sur les femmes, ou Métaphysique d’amour (1727)
« On les destine à plaire ; on ne leur donne jamais des leçons de vertu
ni de force. Il y a une injustice, ou plutôt une folie à croire qu’une
pareille éducation ne tourne pas contre elles. »
Avis d’une mère à sa fille (1728)
« nous sommes coquettes d'accord, mais notre coquetterie même est un prodige. »
« il y entre plus de profondeur d'esprit qu'il n'en faudrait pour gouverner deux
mondes comme le nôtre, et tant d'esprit est en pure perte. »
« à nous qui les avons polis, qui leur avons donné des mœurs, qui avons corrigé la
férocité de leur âme ; à nous, sans qui la terre ne serait qu'un séjour de sauvages,
qui ne mériteraient pas le nom d'hommes. »
Marivaux, La Colonie, scène 9

« Voyez que de choses capables de débrouiller mon esprit et mon cœur, voyez quelle
école de mollesse, de volupté, de corruption, et par conséquent de sentiment ; car
l’âme se raffine à mesure qu’elle se gâte. »
Marivaux, Le Paysan parvenu
• L’éthos d’un moraliste ? La figure morale et philosophique du
Cabinet du philosophe
Une longue tradition « qui va au moins […] du VIe siècle avant notre ère, avec
Pythagoras, en passant par l’auteur des Essais, jusqu’à Marivaux, créateur (à la suite
d’Addison et Steele) d’un “Spectateur français” », Louis van Delft, La Bruyère ou du
Spectateur.

Marivaux, « l’espion et le délateur du genre humain », Alexandre Vinet Histoire de la


littérature française au XVIIIe siècle, 1853.
- Pourquoi « philosophe » ? Un philosophe des
Lumières ?

« il ouvrait la voie à la philosophie des Lumières dans un esprit déjà anti-


philosophique. » Henri Coulet et Michel Gilot, Marivaux, un humanisme expérimental.

- Risque et refus de la misanthropie

« le moraliste, lui-même, en tant que spectateur anonyme et tout-puissant, retiré


et le disant, analyste qui perce à jour, dénonce, accuse la vanité des autres, c’est-
à-dire de tout sujet, développe une misanthropie, qui, pour abonder en
dénégation de philosophie et de vanité, n’en comporte pas moins le péril d’une
sorte de supériorité “divine” », Michel Deguy, La Machine matrimoniale ou
Marivaux.
• Morale, philosophie et religion : l’actualité d’une
pensée
« je ne sache rien qui pût mieux établir la religion, rien qui servît tant à la foi, que de faire
prêcher à un docteur de cette espèce-là son incrédulité même », Le Spectateur français, 15e
feuille

- Une religion du cœur

Marivaux « théologien du cœur » (Jean Sgard)


La « persuasion de la charité » (ouvrage sur Marivaux de Pierre
Jacoebée, 1976)
- Pascal, Marivaux et Voltaire

Pascal : « rien n’est important que cela, et on ne néglige que cela » (Pensées,
Sellier, 684).

Marivaux : « que de choses faut-il savoir que nous ne savons pas, dont la première est Nous,
qui sommes une énigme à nous-mêmes ! », « nous sommes nous-mêmes le prodige dont il est
question » (Cabinet du philosophe, 3e feuille)

Pascal : l’homme « est à lui-même le plus prodigieux objet de la nature » (Pensées, Sellier,
230).
Voltaire : « l’homme n’est point une énigme, comme vous vous le figurez, pour avoir le
plaisir de la deviner » (Lettres philosophiques)

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