Cours Droit Communautaire
Cours Droit Communautaire
PLAN
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I- Les règlements
I- Les avis
- Les rapports entre les différentes règles communautaires (hiérarchie des normes
communautaires)
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INTRODUCTION
Le droit communautaire africain est l’ensemble des règles juridiques régissant la création et le
fonctionnement des organisations africaines à vocation d’intégration économique ou juridique. C’est
donc, le droit des organisations internationales d’intégration, qu’elles soient continentale, régionales
ou sous régionales ou même transrégionales. Il n’est pas le droit des seules communautés
économiques. En effet, le qualificatif communautaire est dérivé du substantif communauté ; mais, ce
terme est synonyme d’union, de conférence, d’organisation, d’autorité, etc. Le droit communautaire
est, donc, plus un contenu qu’un contenant.
Le régionalisme africain a été marqué par la réalisation de l’unité du continent africain autour de
l’affirmation d’une identité commune et de l’institution d’un cadre unique pour une action collective
en Afrique et dans les relations avec le reste du monde. C’est sur cette base que l’organisation de
l’unité africaine (OUA) créée le 25 Mai 1963 a joué un rôle déterminant et précieux dans la libération
du continent.
Le mouvement régionaliste africain a également permis, de relever les défis multiformes auxquels
sont confrontés le continent et les peuples dans le contexte mondial de grands bouleversements
sociaux-économiques et politiques. Ce mouvement a aussi montré la nécessité de promouvoir le
développement socio-économique de l’Afrique et de faire face de manière plus efficace aux défis de
la mondialisation. Comme ce fût le cas avec l’accélération du processus de mise en œuvre du traité
instituant la communauté économique africaine (AEC) en 1980.
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Comme pour l’Europe, la construction communautaire africaine a suscité des questions concernant le
modèle communautaire approprié. Certains ont proposé un modèle de type fédéraliste, là où
d’autres ont penché pour un modèle confédéraliste ou encore fonctionnaliste. C’est ce dernier
modèle qui a été finalement retenu et qui a été à l’origine de la construction communautaire en
Afrique.
Le fédéralisme est une forme d’organisation politique qui regroupe plusieurs Etats autour d’une
institution fédérale régie par le droit constitutionnel (droit interne ou droit national). Alors que, la
confédération est une union d’Etat basée sur une coopération autour de certaines questions
communes et repose sur le droit international. Mais, ce modèle appartient aujourd’hui au passé.
Le fonctionnalisme quant à lui est un modèle moins politique que technocratique (comme pour
l’Europe de l’acier et du charbon). Pour ce modèle communautaire, le problème n’est pas de savoir
quelle forme idéale devrait avoir la communauté, mais plutôt de savoir quelle est la fonction
essentielle que le système devrait assurer. Ce modèle est flexible, car le degré et l’intensité de
l’intégration varient en fonction de la volonté des Etats de céder des parts de souveraineté. Tantôt
c’est la simple coopération, tantôt c’est l’harmonisation ou encore l’uniformisation. Le modèle
fonctionnaliste global (fonctionnalisme partiel) repose essentiellement sur l’économie (qui est le
moteur de l’intégration). Et même si, les objectifs fixés par les traités constitutifs ne sont pas encore
atteints, la communauté elle, existe en tant que communauté de droit. C’est-à-dire faite de règles
générales, impersonnelles et abstraites dont l’existence ne dépend pas de la réalité matérielle. La
communautarisation est donc, un phénomène fondamentalement juridique. En effet, on est dans
une communauté de droit qui a verrouillé les acquis et consacré l’irréversibilité de la construction
communautaire.
Le droit communautaire africain bien que s’inspirant du modèle européen présente des spécificités
propres à l’Afrique.
Le droit communautaire africain est une mosaïque relevant d’une dynamique à géométrie
variable. Mais, il présente un certain nombre de caractéristiques communes à toutes les
organisations d’intégration africaine.
C’est un droit présentant un caractère de système complexe, c’est-à-dire un ensemble
d’éléments contradictoires qui sont en interaction dynamique et qui présente à un niveau
plus subtil une cohérence ou unité. Ce qui conduirait à envisager ce droit dans une optique
holistique (globaliste ou systémique), consistant à dégager d’un côté des éléments
structurels invariants et de l’autre côté un ordre juridique pluriel.
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L’évolution du DCA a été fortement marquée par l’héritage colonial qui a favorisé un morcellement
du continent et le clivage des cultures juridiques. Cette réalité a émaillé tout le processus de
construction du droit communautaire, même si la mondialisation et le régionalisme ont amoindri le
clivage devant la nécessité de se regrouper dans des instances plus puissantes pour faire face aux
nouveaux et multiples défis.
La première étape de l’évolution du droit communautaire africain a été la naissance de l’OUA avec la
charte du 23 mai 1963 (devenu UA en 2001). Puis, sous l’égide de celle-ci la création de la
communauté économique africaine (AEC) par le traité du 03 juin 1991, qui a favorisé la création de
communautés économiques régionales et sous-régionales comme la CEDEAO en Afrique de l’ouest
(créée par traité du 28 mai 1975, révisé le 24 juillet 1993) ou encore l’UMOA (créée traité du 14
novembre 1973, révisé le 20 janvier 2007).
La deuxième étape a vu la naissance, dans les années 90 d’un type d’intégration plus économique et
financière, très efficace dans les zones d’histoire coloniale commune comme l’UEMOA (traité du 10
mai 1996 révisé le 29 janvier 2003). Cette étape a été également marquée par la naissance
d’organisations d’intégration juridique comme l’OHADA (traité du 17 janvier 1993, révisé le 17
octobre 2008) ou la CIMA (traité du 12 juillet 1992). C’est, en outre, la période de l’autonomisation
des organisations communautaires. Ce qui a créé un souci de rationalisation et d’harmonisation de
l’ensemble communautaire.
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Le droit communautaire est un ensemble de dispositions contenues dans les différents traités
constitutifs d'une organisation internationale d'intégration (droit primaire) et dans les textes
élaborés par les institutions communautaires de cette structure (droit dérivé).Ces normes
interviennent dans des domaines aussi variés que les transactions économiques, la consommation,
l'environnement, la politique sociale (sécurité sociale, droit du travail...),la formation, les droits des
citoyens, etc.
Ce sont les traités fondateurs des organisations communautaires et des actes annexés aux traités
(en vertu de ces mêmes traités). Les traités fondateurs ou traités de base dépendent du droit
international classique. Les protocoles additionnels et les annexes aux traités ont la même force
juridique que ces derniers. Ils complètent les traités sans toutefois les modifier.
En plus des traités constitutifs, il existe d’autres catégories de traités dans le droit primaire comme
les traités d'élargissement ou d'adhésion des pays tiers et les traités de révisions des Traités
constitutifs.
Le respect des règles du droit primaire s'impose aux organes de l'Union ainsi qu'aux autorités des
Etats membres.
Les traités constitutifs ou fondateurs d’organisation internationale communautaire sont des accords
internationaux conclus par écrit entre Etats (désignés dans les traités africains comme les hautes
parties contractantes) et régis par le droit international (article 2 Convention de Vienne sur le droit
des traités internationaux de 1969). Le terme traité est générique. Il peut avoir des dénominations
particulières comme Acte constitutif (EX UA), Charte (OUA), Constitution etc.
Article 2 / Convention de Vienne sur le droit des traités : L'expression «traité» s'entend d'un
accord international conclu par écrit entre Etats et régi par le droit international, qu'il soit consigné
dans un instrument unique ou dans deux ou plusieurs instruments connexes, et quelle que soit sa
dénomination particulière;
La convention des Nations unies sur le droit des traités internationaux adoptés le 23 mai 1969
entrée en vigueur en 1980, s’appliquent à la définition des droits et obligations des Etats membres
aux termes des traités constitutifs des organisations communautaires. (Exemple du traité CEDEAO
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article 92).
Sans être une constitution le traité joue dans la communauté le même rôle que la constitution dans
l’ordre interne. En effet, il énonce les principes fondamentaux de l'ordre juridique et social sur lequel
va reposer un groupe humain déterminé, reconnaît un certain nombre de droits fondamentaux au
profit des individus et organise le pouvoir politique au sein de la société.
Les traités fondateurs correspondent à cette notion de Constitution pour la Cour de Justice des
Communautés Européenne (arrêt du 23 Avril 1986 « Parti Ecologiste es Vert »).
Les traités sont au sommet de la hiérarchie communautaire. Ils priment sur les actes de législation
dérivés mais aussi sur les accords que la communauté peut conclure avec les pays tiers.
- Objectifs
Les objectifs généraux du droit communautaire africain sont fixés par l’Acte constitutif de l’Union
africaine qui a repris les principes fondamentaux de l’OUA.
réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les
peuples d'Afrique ;
1) la libéralisation des échanges par l'élimination entre les Etats Membres, des droits de douane à
l'importation et à l'exportation des marchandises et l'abolition entre les Etats Membres, des
barrières non tarifaires en vue de la création d'une zone de libre-échange au niveau de la
Communauté ;
2) l'établissement d'un tarif extérieur commun et d'une politique commerciale commune à l'égard
des pays tiers ;
3) la suppression entre les Etats Membres des obstacles à la libre circulation des personnes, des
biens, des services et des capitaux ainsi qu'aux droits de résidence et d'établissement.
(e) la création d'une Union économique par l'adoption de politiques communes dans les domaines de
l'économie, des finances, des affaires sociales et culturelles et la création d'une Union monétaire ;
(f) la promotion d'entreprises communes par les organisations du secteur privé et les autres
opérateurs économiques notamment avec la conclusion d'un accord régional sur les investissements
transfrontaliers ;
(g) l'adoption de mesures visant à promouvoir l'intégration du secteur privé, notamment la création
d'un environnement propre à promouvoir les petites et moyennes entreprises ;
(i) l'harmonisation des codes nationaux des investissements aboutissant à l'adoption d'un code
communautaire unique des investissements ;
(k) la promotion d'un développement équilibre de la région en accordant une attention aux
problèmes spécifiques de chaque Etat Membre, notamment à ceux des Etats membres sans littoral et
des Etats Membres insulaires ;
(m) l'adoption d'une politique communautaire en matière de population qui prenne en compte la
nécessite d'établir un équilibre entre les facteurs démographiques et le développement socio-
économique ;
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(0) toutes autres activités que les Etats Membres peuvent décider d'entreprendre conjointement à
tout moment en vue d'atteindre les objectifs de la Communauté.
- Principes
Les principes généraux du droit communautaire africain sont fixés par l’Acte constitutif de l’Union
africaine. Les principes sont les suivants :
Principes CEDEAO
Les traités sont des instruments du droit international classique ouvert à la signature et à la
ratification des Etats membres de l’organisation communautaire conformément à leurs procédures
constitutionnelles respectives.
Tout Etat membre peut adhérer au traité, après son entrée en vigueur, en déposant ses instruments
d'adhésion auprès du chef de l’exécutif communautaire. Exemple : Président de la Commission pour
l’UA.
Ces traités sont ratifiés ou approuvés par le Président de la République éventuellement sur
autorisation de l’Assemblée nationale (donc par Décret).
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Ces traités sont ratifiés ou approuvés si le traité est conforme à la constitution ou en cas de non-
conformité si la constitution est révisée. Ils ont une autorité supérieure à celle des lois dès leur
publication au journal officiel (règle de publication comme pour les lois) et de leur application par
l’autre partie au traité (règle de la réciprocité).
b) Les traités énumérés à l’article 96 : les traités de paix, de commerce, relatifs à l’organisation
internationale, ceux qui engagent les finances de l’Etat et les traités de cession, d’échange ou
adjonction de territoire et les traités conclus par le Sénégal avec tout Etat africain comprenant un
abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine.
Ces traités obéissent aux mêmes règles que les premiers, mais leur ratification ou approbation ne
peuvent être faite que par une loi (donc par l’Assemblée).
- Entrée en vigueur
L’organe dépositaire remet les copies certifiées conformes du traité à tous les Etats membres et leur
notifie les dates de dépôt des instruments de ratification et d’adhésion.
Les annexes aux traités encore appelés actes additionnels ou encore protocoles additionnels sont des
accords internationaux au sens des traités. Ils se distinguent des traités de base par le fait qu’ils sont
connexes à ceux-ci, car étant contenus dans un instrument différent de celui du traité.
Les actes additionnels sont annexés au Traité. Ils complètent celui-ci sans toutefois le modifier. Ils ont
la même force juridique obligatoire que les traités.
Ce sont les organes et institutions créés par les traités constitutifs et par leurs protocoles
additionnels, et qui produisent les règles du droit communautaire dérivé.
Les Institutions de la Communauté exercent leurs fonctions et agissent dans les limites des pouvoirs
qui leur sont conférés par les Traités et par les Protocoles y afférents.
La Conférence est composée des Chefs d’Etat et de Gouvernement ou de leurs représentants dûment
accrédités.
Dans l’UA
La Conférence se réunit au moins une fois par an en session ordinaire ou session extraordinaire à la
demande d'un Etat membre et sur approbation des deux tiers des Etats membres.
Les Décisions de la Conférence sont prises par consensus ou, à défaut, à la majorité des deux tiers
des Etats membres de l'Union. Toutefois, les décisions de procédure, y compris pour déterminer si
une question est de procédure ou non, sont prises à la majorité simple.
Le quorum est constitué des deux tiers des Etats membres de l'Union pour toute session de la
Conférence.
La Conférence peut déléguer certains de ses pouvoirs et attributions a l'un ou l'autre des organes de
l'Union.
Dans la CEDEAO
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La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement des Etats Membres est l'Institution Suprême de
la Communauté.
Elle est chargée d'assurer la direction et le contrôle général de la Communauté et de prendre toutes
mesures nécessaires en vue du développement progressif de celle-ci et de la réalisation de ses
objectifs.
La Conférence se réunit en session ordinaire au moins une (1) fois par an. Elle peut être convoquée
en session extraordinaire à l'initiative de son Président ou à la demande d'un Etat Membre, sous
réserve de l'approbation de cette demande par la majorité simple des Etats Membres.
La présidence de la Conférence est assurée chaque année par un Etat Membre élu par la Conférence.
La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement définit les grandes orientations de la politique
de l'Union. Elle se réunit au moins une fois par an (traité de l’UEMOA). Pour son fonctionnement le
traité de l’UEMOA renvoie au traité de L’UMOA.
La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement : - définit les grandes orientations de la politique
de l’UMOA ; - décide de l'adhésion de nouveaux Etats membres ; de l'exclusion d’un membre de
l’UMOA ; et prend acte du retrait d’un membre ; fixe le siège de l’Institut d’émission commun ;
tranche toute question n'ayant pu trouver une solution par accord unanime du Conseil des Ministres
de l’UMOA et que celui-ci soumet à sa décision.
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OHADA
La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement est présidée par le Chef de l’Etat ou de
Gouvernement dont le pays assure la présidence du Conseil des Ministres.
Elle se réunit en tant que de besoin, sur convocation de son Président, à son initiative ou à celle du
tiers des Etats parties.
La Conférence ne délibère valablement que si les deux tiers des Etats parties sont représentés.
Le Conseil des ministres est composé des ministres des Affaires étrangères (Conseil exécutif de l’UA)
ou des ministres dont les charges se rapportent à l’objet de l’organisation communautaire ou de
tous autres ministres ou autorités désignés par les gouvernements des Etats membres.
Dans l’UA
Le Conseil exécutif se réunit en session ordinaire au moins deux fois par an ou en session
extraordinaire à la demande d'un Etat membre et sous réserve de l'approbation des deux-tiers de
tous les Etats membres.
Le quorum est constitué des deux tiers de tous les Etats membres pour toute session du Conseil
exécutif.
Les Attributions du Conseil exécutif sont : assurer la coordination et décider des politiques dans les
domaines d'intérêt communs pour les Etats membres, notamment les domaines suivants :
Commerce extérieur; Energie, industrie et ressources minérales ; Alimentation, agriculture,
ressources animales, élevage et forets ; Ressources en eau et irrigation Protection de
l'environnement, action humanitaire et réaction et secours en cas de catastrophe ; Transport et
communication ; Assurances ; Education, culture et santé et mise en valeur des ressources
humaines; Science et technologie ; Nationalité, résidence des ressortissants étrangers et questions d
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Le Conseil exécutif est responsable devant la Conférence. II se réunit pour examiner les questions
dont il est saisi et contrôler la mise en œuvre des politiques arrêtées par la Conférence.
Le Conseil exécutif peut déléguer tout ou partie de ses pouvoirs et attributions aux Comités
techniques spécialisés.
Dans la CEDEAO
Le Conseil des Ministres est formé par les Ministres en charge des Affaires étrangères ou de tout
autre Ministre désigné par les Etats membres.
Le Conseil se réunit au moins deux fois par an en session ordinaire. L'une de ses sessions précède
immédiatement la session ordinaire de la Conférence. Il peut être convoqué en session
extraordinaire à l'initiative de son Président ou à la demande d'un Etat Membre, sous réserve de
l'approbation de cette demande par la majorité simple des Etats Membres.
La présidence du Conseil est assurée par le Ministre chargé des Affaires étrangères de l'Etat membre
élu président de la Conférence.
Dans l’UEMOA/UMOA
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Le Conseil des Ministres assure la mise en œuvre des orientations générales définies par la
Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement. Il se réunit au moins deux (2) fois par an.
Par dérogation à l'article 6 alinéa 2 du Traité de l'UMOA, pour l'adoption des décisions ne portant pas
principalement sur la politique économique et financière, le Conseil réunit les Ministres compétents.
Les délibérations ne deviennent définitives qu'après vérification, par les ministres en charge de
l'Economie, des Finances et du Plan, de leur compatibilité avec la politique économique, monétaire
et financière de l'Union.
Pour les questions politiques et de souveraineté, les Ministres des Affaires Etrangères siégeront au
Conseil des Ministres de l'UEMOA.
Pour l'adoption d'un acte juridique par le Conseil sur proposition de la Commission, le Conseil ne
peut faire d'amendement à cette proposition qu’en statuant à l'unanimité de ses membres.
Les délibérations du Conseil sont préparées par le Comité des Experts, composé de représentants des
Etats membres. La Commission est représentée aux réunions de ce Comité. Celui-ci adopte à la
majorité de ses membres présents des avis qu'il transmet au Conseil.
Le Conseil arrête le règlement intérieur du Comité des Experts à la majorité des deux tiers (2/3) de
ses membres.
Le Conseil des ministres assure la direction de l'Union Monétaire (traité de l’UMOA). Chacun des
Etats membres est représenté au Conseil par deux Ministres et n'y dispose que d'une voix exprimée
par son Ministre chargé des Finances.
Le Conseil choisit l'un des Ministres chargés des Finances de l’UMOA pour présider ses travaux.
Le Président du Conseil des Ministres convoque et préside les réunions du Conseil. Il veille à la
préparation des rapports et des propositions de décisions qui lui sont soumis et à la suite qui leur est
donnée.
La présidence du Conseil est assurée à tour de rôle par les Ministres chargés des Finances de l’UMOA
pour une durée de deux ans.
Le Conseil des Ministres de l’UMOA peut convier à participer (avec voix consultative) à ses travaux ou
délibérations, les représentants dûment accrédités des institutions internationales ou des Etats avec
lesquels un accord de coopération a été conclu par les Gouvernements des Etats membres de
l’UMOA, et selon les modalités fixées par cet accord. Le Conseil peut également inviter des experts
ou personnes ressources à participer (avec voix consultative) à ses travaux ou délibérations.
Le Conseil des Ministres se réunit au moins deux fois l'an sur convocation de son Président, soit à
l'initiative de celui-ci, soit à la demande d’un Ministre chargé des Finances représentant un Etat
membre, soit à celle du Gouverneur de la BCEAO. En cas d'urgence, le Président du Conseil des
Ministres peut consulter à domicile les autres membres du Conseil par une procédure écrite.
Le Conseil des Ministres assure le suivi de la mise en œuvre des orientations générales et décisions
de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Il est chargé de définir l’environnement
réglementaire de l’activité du système bancaire et financier et de la politique de change de l’UMOA,
en concertation avec le Gouverneur de la BCEAO et sous réserve de respecter les engagements
internationaux contractés par les Etats membres de l'UMOA. Il met en place un Comité de change qui
l’assiste et dont il définit la composition et les modalités de fonctionnement.
Le Conseil arrête les projets de textes, préparés à son initiative ou à celle de la Banque Centrale,
concernant les matières énumérées à l’article 34 du Traité de l’UMOA et consent aux dérogations
jugées nécessaires à leur adaptation aux conditions spécifiques des Etats membres.
membre ayant notifié sa décision de se retirer de l’UMOA ; décide de la conduite par la Banque
Centrale (dans le respect de l’équilibre monétaire) de projets ou missions spécifiques ainsi que de la
création par la BCEAO, ou la participation de celle-ci à la constitution de tout fonds spécial,
organisation ou institution, qui concourent à l’amélioration de l’environnement de la politique
monétaire, à la diversification ainsi qu’au renforcement du système financier de l’UMOA et des
capacités techniques et professionnelles dans le secteur bancaire et financier ; définit les orientations
de nature à conforter l’intégration monétaire et financière, dans le cadre de la surveillance
multilatérale des politiques et performances macroéconomiques des Etats membres.
CIMA
Le Conseil des Ministres est l'organe directeur de la CIMA. Il est composé des Ministres chargés du
secteur des assurances dans les États membres. Chaque État membre est représenté par un Ministre.
- Missions
Il assure la réalisation des objectifs. A cette fin il adopte la législation unique des assurances (code
des assurances), la modifie et la complète par voie de règlement ; définit la politique de la CIMA en
matière de formation dans le secteur des assurances ; veille à l'application de la législation unique
par les États membres et à l'exécution par eux des obligations découlant du Traité de la CIMA ; fixe
par voie de règlement les informations dont la transmission incombe aux Etats membres et adopte à
leur intention des recommandations portant sur toute question ayant une incidence sur le bon
fonctionnement du secteur des assurances ; statue sur les questions qui lui sont soumises dans le
cadre de la procédure mentionnée à l'article 46 alinéa 3 du Traité ; constitue l'unique instance de
recours contre les sanctions disciplinaires prononcées par la Commission Régionale de Contrôle des
Assurances ; fixe son règlement intérieur, les statuts des organes de la CIMA et des institutions
spécialisées ainsi que le statut du personnel; adopte le règlement intérieur du Comité des Experts ;
définit de nouveaux pouvoirs et missions aux organes de la CIMA lorsque la réalisation des objectifs
l’exige.
Dans l'intervalle des réunions du Conseil, une procédure écrite de décision (spécificité de la CIMA)
peut être mise en œuvre par son président à son initiative ou à l’initiative d'au moins deux États
membres. Cette procédure est exclue pour les cas d'adoption ou de modification de la législation
unique des assurances, d'exercice du recours contre les décisions de la Commission ou d'application
des dispositions de l'article 7 Traité.
- réunions
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Il se réunit et délibère valablement si les trois quarts au moins de ses membres sont présents ou
représentés. La présidence du Conseil est exercée à tour de rôle par chaque État membre pour une
durée d'un an selon l'ordre suivant : Congo, Centrafrique, Sénégal, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Gabon,
Bénin, Burkina, Cameroun, Togo, Tchad, les Comores, Guinée Equatoriale. En cas d'absence ou
d'empêchement du président en exercice lors d'une réunion du Conseil, la présidence est exercée
par le doyen d'âge des membres présents.
Le Conseil se réunit deux fois par an en session ordinaire en marge de la réunion des Ministres de la
zone franc. Il se réunit en session extraordinaire sur convocation de son Président à l'initiative de
celui-ci ou à la demande d'au moins deux de ses membres.
L'ordre du jour des réunions du Conseil est fixé par son Président en tenant compte des propositions
transmises par les États membres. L'ordre du jour comprend de plein droit l'examen des propositions
et avis transmis par le Secrétaire Général de la Conférence.
Les délibérations du Conseil sont acquises à l'unanimité des membres présents ou représentés.
L'abstention des membres présents ou représentés ne faisant pas obstacle à la manifestation de
l'unanimité, sauf si le nombre des abstentions est supérieur à celui des votants. Si l'unanimité des
membres présents ou représentés n'a pas été réunie sur un ou plusieurs points figurant à l'ordre du
jour d'une session du Conseil, les délibérations reprennent sur ces points lors de la session suivante
et sont alors acquises à la majorité qualifiée des deux tiers.
Lorsque le Conseil prend un acte en application des articles 6 alinéa e, 22, 23, 32, 34, 36, 37, 39 alinéa
b, 46 alinéa 3, 48, 50, 55, 57 et 58, du Traité, ses délibérations sont acquises à la majorité qualifiée
des deux tiers des membres présents ou représentés.
Dans le cadre de l'instruction des propositions et des dossiers qui seront soumis au Conseil, le
Secrétaire Général de la Conférence prend l'avis technique d'un comité des experts qui a en outre
pour tâche de préparer les travaux du Conseil et de donner l'avis prévu à l'article 50 alinéa 1 Traité.
Chaque membre du Conseil désigne un expert national du secteur des assurances pour siéger au
comité des experts. Celui-ci comprend par ailleurs le Directeur Général de l'IIA, le Directeur Général
de la CICA-RE et deux représentants de la FANAF.
OHADA
Le Conseil des Ministres est composé des ministres chargés de la Justice et des Finances des Etats
parties.
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La présidence du Conseil des Ministres est exercée à tour de rôle et par ordre alphabétique, pour une
durée d’un an, par chaque Etat Partie.
Le Président du Conseil des Ministres est assisté par le Secrétaire Permanent. Les Etats adhérents
assurent pour la première fois la présidence du Conseil des Ministres dans l’ordre de leur adhésion,
après le tour des pays signataires du Traité. Si un Etat partie ne peut exercer la présidence du Conseil
des Ministres pendant l’année où elle lui revient, le Conseil désigne, pour exercer cette présidence,
l’Etat venant immédiatement après. Le Président du Conseil des Ministres arrête l’ordre du jour du
Conseil sur la proposition du Secrétaire permanent.
Le Conseil des Ministres se réunit au moins une fois par an sur convocation de son Président, à
l’initiative de celui-ci, ou du tiers (1/3) des Etats-Parties. Il ne peut valablement délibérer que si les
deux tiers au moins des Etats-Parties sont représentés.
Les décisions du Conseil des Ministres autres que celles prévues à l’article 8 du traité sont prises à la
majorité absolue des Etats-Parties présents et votants. Chacun des Etats dispose d’une voix.
UA
Elle est composée du Président, du ou des vice-présidents et des commissaires. Ils sont assistés par le
personnel nécessaire au bon fonctionnement de la Commission.
La structure, les attributions et les règlements de la Commission sont déterminés par la Conférence.
CEDEAO
Le Secrétariat Exécutif de la Communauté est dirigé par un Secrétaire Exécutif assisté de Secrétaires
Exécutifs Adjoints ainsi que du personnel nécessaire au bon fonctionnement de la Communauté.
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Le Secrétaire Exécutif est nommé par la Conférence pour une période de quatre (4) ans renouvelable
une seule fois pour une autre période de quatre (4) ans. Il ne peut être relevé de ses fonctions que
par la Conférence, sur sa propre initiative ou sur recommandation du Conseil des Ministres.
Les Secrétaires Exécutifs Adjoints et les autres fonctionnaires statutaires sont nommés par le Conseil
des Ministres sur proposition du Comité ministériel de sélection et d'évaluation au terme d'une
évaluation parmi les trois (3) candidats présentés par les Etats membres respectifs auxquels les
postes sont attribués. Ils sont nommés pour une période de quatre (4) ans renouvelable une seule
fois pour une autre période de quatre (4) ans.
Le Secrétaire Exécutif est chargé de : l'exécution des décisions de la Conférence et l'application des
règlements du Conseil; la promotion des programmes et projets de développement communautaires
ainsi que des entreprises multinationales de la Région ; la convocation, en cas de besoin, de réunions
de Ministres sectoriels pour examiner les questions sectorielles qui contribuent à •la réalisation des
objectifs de la Communauté ; l'élaboration des projets de programmes d'activités et de budget de la
Communauté et de la supervision de leur exécution après leur approbation par le Conseil ; la
présentation d'un rapport sur les activités de la Communauté à toutes les réunions de la Conférence
et du Conseil ; la préparation des réunions de la Conférence et du Conseil et la fourniture des
services techniques nécessaires ainsi que des réunions des experts et des Commissions techniques ;
le recrutement du personnel de la Communauté et la nomination aux postes autres que ceux des
fonctionnaires statutaires conformément au Statut et Règlement du Personnel ; la soumission de
propositions et l'élaboration d'études qui peuvent aider au bon fonctionnement et au
développement harmonieux et efficace de la Communauté ; l'élaboration de projets de textes à
soumettre à la Conférence ou au Conseil pour approbation.
UEMOA
La Commission est composée de membres appelés Commissaires, ressortissants des Etats membres.
Les Commissaires sont désignés par la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement sur la base
des critères de compétence et d'intégrité morale.
Le mandat des membres de la Commission est de quatre (4) ans, renouvelable. Durant leur mandat,
les membres de la Commission sont irrévocables, sauf en cas de faute lourde ou d’incapacité.
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Le Président de la Commission est désigné parmi les membres de celle-ci par la Conférence des Chefs
d'Etat et de Gouvernement pour un mandat de quatre (4) ans, renouvelable. Cette désignation se
fera de manière à appeler successivement à la présidence de la Commission tous les Etats membres.
Toutefois, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement peut inviter la Commission à lui
présenter sa démission, à la suite du vote d’une motion de censure par le Parlement.
La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement peut également modifier le nombre des
membres de la Commission.
Les membres de la Commission exercent leurs fonctions en toute indépendance dans l'intérêt
général de l'Union. Ils ne sollicitent ni n'acceptent d'instructions de la part d'aucun gouvernement ni
d'aucun organisme. Les Etats membres sont tenus de respecter leur indépendance.
Lors de leur entrée en fonction, les membres de la Commission s'engagent, par serment devant la
Cour de Justice, à observer les obligations d'indépendance et d'honnêteté inhérentes à l'exercice de
leur charge. Pendant la durée de leur mandat, ils n'exercent aucune autre activité professionnelle,
rémunérée ou non.
La Commission exerce, en vue du bon fonctionnement et de l'intérêt général de l'Union, les pouvoirs
propres que lui confère le Traité de l’UEMOA. A cet effet, elle : transmet à la Conférence et au
Conseil les recommandations et les avis qu'elle juge utiles à la préservation et au développement de
l'Union ; exerce, par délégation expresse du Conseil et sous son contrôle, le pouvoir d'exécution des
actes qu'il prend ; exécute le budget de l'Union ; recueille toutes informations utiles à
l'accomplissement de sa mission ; établit un rapport général annuel sur le fonctionnement et
l'évolution de l'Union qui est communiqué par son Président au Parlement et aux organes législatifs
des Etats membres ; élabore un programme d’actions qui est soumis par son Président, à la session
ordinaire du Parlement, qui suit sa nomination ; assure la publication du Bulletin officiel de l'Union ;
arrête son règlement intérieur.
Les délibérations de la Commission sont acquises à la majorité simple de ses membres. En cas de
partage, la voix du Président est prépondérante.
Le Gouverneur de la BCEAO participe de plein droit, avec voix consultative, aux réunions de la
Commission. Il peut se faire représenter. Il peut demander l'inscription d'un point à l'ordre du jour ou
suggérer au Conseil d'inviter la Commission à prendre une initiative dans le cadre de sa mission.
23
CIMA
A cette fin, le Secrétariat Général assure la préparation, l'exécution et le suivi des travaux du Conseil
et de la Commission ; fait, s'il l'estime nécessaire, au Conseil toutes propositions tendant à modifier
ou à compléter la législation unique et donne tous avis relatifs à la réalisation des objectifs du
présent Traité; arrête les règlements d'application des actes établis par le Conseil ; effectue, de sa
propre initiative ou sur instruction de la Commission, le contrôle des sociétés d'assurances et de
réassurance agréées sur le territoire des États membres ; transmet au Conseil les dossiers soumis par
le Directeur Général de l'IIA et le Directeur Général de la CICA-RE ; transmet au Conseil un rapport
annuel sur l'exécution de ses missions, sur l'activité de la CIMA et sur la situation du secteur des
assurances ; établit l'organigramme des services du Secrétariat Général et pourvoit aux emplois dans
la limite des effectifs autorisés par le budget de la Conférence.
Le Secrétaire Général et les deux Secrétaires Généraux Adjoints sont désignés par le Conseil des
ministres pour une durée de cinq ans renouvelable une fois. Ils doivent justifier d'une compétence
technique et avoir assuré des responsabilités dans le domaine des assurances. Ils exercent en pleine
indépendance les pouvoirs propres qui lui sont dévolus.
Le Conseil peut mettre fin, à tout moment, au mandat du Secrétaire Général ou de ses adjoints. Les
secrétaires généraux peuvent recevoir délégation de pouvoir de la part du Secrétaire Général.
Le Secrétaire Général transmet au Conseil pour information, les projets de règlements d'application
mentionnés à l'article 31 alinéa c du Traité. Leur adoption définitive ne peut avoir lieu que dans un
délai de trois mois à compter de la date de transmission au Conseil.
OHADA
Le Secrétariat Permanent est l’organe exécutif de l’OHADA. Il est dirigé par un Secrétaire Permanent
nommé par le Conseil des Ministres pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois.
UA
24
Les statuts, la composition et les pouvoirs de la Cour de justice sont définis dans un protocole y
afférent.
CEDEAO
Le statut, la composition, les compétences, la procédure et les autres questions concernant la Cour
de Justice sont définis dans le Protocole y afférent.
Dans l'exercice de ses fonctions, la Cour de Justice est indépendante des Etats Membres et des
Institutions de la Communauté.
Les arrêts de la Cour de Justice ont force obligatoire à l'égard des Etats Membres, des Institutions de
la Communauté, et des personnes physiques et morales.
Le statut, la composition, les pouvoirs, les régies de procédure et les autres questions relatives au
Tribunal d'arbitrage sont énoncés dans un Protocole y afférent.
UEMOA
Le statut, la composition, les compétences ainsi que les règles de procédures et de fonctionnement
de la Cour de Justice et de la Cour des Comptes sont énoncés dans le protocole additionnel n°I qui
fait partie intégrante du Traité de l’UEMOA.
OHADA
Il y a une Cour Commune de Justice et d’Arbitrage. Elle est composée de neuf juges, dont le nombre
peut être augmenté par le Conseil des Ministres (compte tenu des nécessités de service et des
possibilités financières).
Les Juges de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage sont élus pour un mandat de sept ans non
renouvelable, parmi les ressortissants des Etats Parties. Ils sont choisis parmi : 1° les magistrats ayant
acquis une expérience professionnelle d’au moins quinze requises pour l’exercice dans leurs pays
respectifs de hautes fonctions judiciaires ; 2° les avocats inscrits au Barreau de l’un des Etats parties,
25
ayant au moins quinze années d’expérience professionnelle ; 3° les professeurs de droit ayant au
moins quinze années d’expérience professionnelle.
Un membre au moins de la Cour doit appartenir aux catégories des magistrats ou avocats. La Cour ne
peut comprendre plus d’un ressortissant du même Etat. Les modalités d’application de ces critères
sont précisées par règlement du Conseil des ministres.
Les membres de la Cour sont élus au scrutin secret par le Conseil des Ministres sur une liste de
personnes présentées à cet effet par les Etats-Parties. Chaque Etat Partie peut présenter à la cour
deux candidats au plus, dans un délai d’au moins quatre mois avant les élections.
Après leur élection, les membres de la Cour font la déclaration solennelle de bien et fidèlement
remplir leurs fonctions en toute impartialité.
Le Président de la Cour nomme le Greffier en chef de la Cour après avis de celle-ci, parmi les greffiers
en chef ayant exercé leurs fonctions pendant au moins quinze ans et présentés par les Etats Parties. Il
nomme également le Secrétaire Général chargé d’assister la Cour dans l’exercice de ses attributions
d’administration de l’arbitrage, selon les critères définis par un règlement du Conseil des Ministres. Il
pourvoit, sur proposition, selon les cas, du Greffier en chef ou du Secrétaire Général, aux autres
emplois.
UA
Le Parlement panafricain est créé en vue d'assurer la pleine participation des peuples africains au
développement et à l'intégration économique du continent.
La composition, les pouvoirs, les attributions, l'organisation du Parlement panafricain sont définis
dans un protocole y afférent.
CEDEAO
UEMOA
26
Le Parlement fait l’objet d’un Traité spécifique et permet d’assurer le Contrôle démocratique des
organes de l’Union.
Le Parlement participe au processus décisionnel et aux efforts d’intégration de l’Union dans les
domaines couverts par le Traité de l’Union.
Le Parlement se réunit en deux sessions ordinaires par an, sur convocation de son Président. La
deuxième session ordinaire du Parlement est une session budgétaire.
Le Parlement peut également se réunir en session extraordinaire, sur un ordre du jour précis. Le
Parlement adopte son Règlement Intérieur, à sa session inaugurale.
UMOA
- La Commission Bancaire
Elle est un organe de l’UMOA, chargé de veiller notamment à l’organisation et au contrôle des
établissements de crédit. La Commission Bancaire est régie par une Convention spécifique signée par
les Etats membres de l’UMOA.
27
Il est un organe de l’UMOA chargé, d’une part, d’organiser et de contrôler l’appel public à l’épargne
et, d’autre part, d’habiliter et de contrôler les intervenants sur le marché financier régional.
Il est régi par une Convention spécifique signée par les Etats membres de l’UMOA.
CIMA
- Organisation et fonctionnement
Article 23
1°) Sont membres de la Commission : a)un jurisconsulte ayant une expérience en matière
d'assurance nommé par le Conseil ; b) une personnalité ayant exercé des responsabilités dans le
secteur des assurances, choisie pour son expérience du marché africain des assurances et nommée
par le Conseil ; c)une personnalité ayant acquis une expérience des problèmes du contrôle des
assurances en Afrique dans le cadre de l'aide technique fournie par les États tiers ou les organisations
internationales, nommée par le Conseil ; d)six représentants des Directions Nationales des
Assurances nommés par le Conseil ; e)le Directeur Général de la CICA-RE ; f) une personnalité
qualifiée dans le domaine financier désignée d'un commun accord par le Gouverneur de la BEAC et le
Gouverneur de la BCEAO.
Le Conseil nomme le Président de la Commission parmi les personnalités désignées aux alinéas
précédents.
Pour chacun des membres visés aux a), b), c), d), e) et f) ci-dessus, le Conseil nomme, selon des
critères identiques, un membre suppléant. Le Directeur Général de la CICA-RE peut se faire
représenter par le Directeur Général Adjoint de la CICA-RE.
2°) Siègent à la Commission sans voix délibérative : – le Président de la FANAF, à l'exception des cas
où l'ordre du jour d'une réunion appelle une délibération intéressant l'entreprise d'assurance à
laquelle il appartient ; – le Secrétaire Général de la Conférence ; – le Directeur Général de l'IIA ; – un
28
représentant du Ministre en charge des assurances dans l'État membre où opère chaque société
faisant l'objet d'une procédure disciplinaire ou sollicitant un octroi d'agrément.
Le mandat des membres de la Commission ne siégeant pas es qualité est fixé à trois ans
renouvelable, à l'exception de ceux visés à l'article 23 alinéa d ) dont le mandat est renouvelable par
rotation.
En dehors des renouvellements réguliers et des décès, les fonctions de membre de la Commission
prennent fin par démission volontaire ou d'office.
Tout membre de la Commission ayant manqué à ses obligations peut être déclaré démissionnaire par
le Conseil.
• Mission de contrôle
L'exécution des contrôles sur place et la mise en œuvre des sanctions revêtent un caractère
contradictoire.
Le contrôle sur pièces et sur place des sociétés d'assurances et de réassurance opérant sur le
territoire des États membres, qui peut être étendu aux sociétés mères, aux filiales des sociétés
contrôlées, à tout intermédiaire, ou expert technique. Ce contrôle se fait avec le corps de contrôle du
Secrétariat Général (les commissaires contrôleurs) et avec les informations détenues par les
Directions Nationales des Assurances lors des constatations utiles à l'exercice de leurs missions de
contrôle.
Les mesures suivantes sont prises : la Commission enjoint la société concernée de prendre les
mesures de redressement qu'elle désigne. L'absence d'exécution des mesures de redressement dans
les délais prescrits est passible des sanctions disciplinaires ou financières.
Les sanctions financières sont : les amendes et le transfert d'office du portefeuille des contrats. Ces
décisions doivent être motivées (exigence de la motivation pour des mesures d’une haute gravité).
Elles ne peuvent être prononcées qu'après que les responsables de la société en cause aient été
invités à formuler leurs observations soit par écrit, soit lors d'une audition. Les mises en cause
peuvent aussi requérir l'assistance d'un représentant de leur Association Professionnelle.
Toutes les sanctions sont exécutoires dès leur notification aux intéressés (principe). Pour le retrait
d'agrément, celle-ci n'intervient qu'à l'expiration d'un délai d'un mois (prorogé en cas de saisine du
Conseil selon la procédure prévue à l'article 22 du traité CIMA) à compter de la communication de la
décision au Ministre en charge du secteur des assurances (exception).
Les injonctions et les sanctions prononcées par la Commission prennent la forme de décisions.
En outre, l'octroi par le Ministre en charge du secteur des assurances de l'agrément demandé par
une société d'assurances est subordonné à l'avis conforme de la Commission qui dispose d'un délai
30
maximum de deux mois pour se prononcer. L'absence de réponse à l'expiration de ce délai vaut
acceptation.
Les décisions de la Commission ne peuvent être frappées de recours que devant le Conseil des
ministres et dans un délai de deux mois à compter de leur notification. Le Conseil a la faculté
d'annuler les décisions de la Commission. Les recours n'ont pas de caractère suspensif. Toutefois,
quand elle prononce le transfert d'office du portefeuille des contrats ou le retrait d'agrément, la
Commission peut, sur la demande du Ministre en charge du secteur des assurances dans l'État
membre concerné, autoriser sous conditions précisées par elle la poursuite de l'activité de la société
pendant une durée maximale de six mois à compter de la notification de la décision et dans l'attente
de la décision du Conseil sur un éventuel recours.
Les décisions et avis de la Commission de Contrôle sont notifiés aux entreprises intéressées et au
Ministre chargé du secteur des assurances dans l'État membre concerné. Les décisions sont
exécutoires dès leur notification.
UA
L’Union africaine est dotée des institutions financières suivantes, dont les statuts sont définis dans
des protocoles y afférents :
CEDEAO
Le statut, les objectifs et les attributions du Fonds sont définis dans le protocole y afférent.
UEMOA
Il s’agit d’institutions spécialisées autonomes pour le traité de l’UEMOA et d’institutions pour le traité
de l’UMOA : la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et la Banque Ouest
Africaine de Développement (BOAD) sont des institutions spécialisées autonomes de l'Union.
31
Sans préjudice des objectifs qui leur sont assignés par le Traité de l'UMOA, la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)
concourent en toute indépendance à la réalisation des objectifs du présent Traité.
- La Banque centrale
Elle a l’institut d'émission commun qui a le pouvoir exclusif d'émission monétaire sur le territoire de
chaque Etat membre de l’UMOA (article 26 traité de l’UMOA).
Elle est régie par les Statuts annexés au Traité de l’UMOA dont ils font partie intégrante.
La Banque Centrale jouit sur le territoire de chacun des Etats membres de l'UMOA des privilèges et
immunités habituellement reconnus aux institutions financières internationales, dans les conditions
fixées par le Protocole relatif aux privilèges et immunités de la BCEAO annexé au Traité de l’UMOA
dont il fait partie intégrante.
Les signes monétaires émis dans chacun des Etats membres de l’UMOA par la Banque Centrale ont
cours légal et pouvoir libératoire dans l’ensemble des Etats membres de l’UMOA.
Les modalités de l’identification des billets émis par la Banque Centrale peuvent être arrêtées par le
Conseil des Ministres de l’UMOA.
La Banque Centrale peut établir, pour chaque Etat membre de l’UMOA, une situation distincte de
l'émission monétaire et de ses contreparties.
La Banque Centrale tient une situation : - des disponibilités extérieures des Trésors publics,
établissements, entreprises et collectivités publics des Etats membres de l’UMOA, - de la part des
disponibilités extérieures des établissements de crédit établis dans l’UMOA correspondant à leur
activité dans les Etats membres de l’UMOA. En cas d'épuisement de ses disponibilités extérieures, la
Banque Centrale peut demander cession à son profit, contre monnaie de son émission, des
disponibilités extérieures en devises détenues par tous organismes publics ou privés ressortissant
des Etats membres de l’UMOA. En proportion des besoins prévisibles, elle peut limiter cet appel aux
seuls organismes publics et banques et y procéder en priorité dans les Etats membres dont la
situation de l'émission monétaire fait apparaître une position négative au poste des disponibilités
extérieures.
La Banque Centrale tient informés le Conseil des Ministres de l’UMOA et les Ministres chargés des
Finances des Etats membres du flux des mouvements financiers et de l'évolution des créances et
dettes entre ces Etats et l'extérieur.
32
C’est une banque de développement créée dans le cadre de l’UMOA. La BOAD a pour objet de
promouvoir le développement équilibré des Etats membres de l’UMOA et de contribuer à la
réalisation de leur intégration économique.
Elle est régie par un Accord spécifique signé par les Etats membres de l’UMOA.
Dans l’UA
Les Comités techniques spécialisés sont responsables devant le Conseil exécutif. Les Comités
techniques spécialisés sont composes des ministres ou des hauts fonctionnaires chargés des secteurs
relevant de leurs domaines respectifs de compétence.
Ils sont au nombre de sept (7) : le Comité chargé des questions d’économie rurale et agricoles ; le
Comité chargé des affaires monétaires et financières ; le Comité chargé des questions commerciales,
douanières et d’immigration ; le Comité chargé de l’industrie, de la science et de la technologie, de
l'énergie, des ressources naturelles et de l’environnement ; le Comité chargé des transports, des
communications et du tourisme ; le Comité chargé de la santé, du travail et des affaires sociales ; le
Comité chargé de l'éducation, de la culture et des ressources humaines.
La Conférence peut, si elle le juge nécessaire, restructurer les Comités existants ou en créer de
nouveaux.
Les attributions des Comités techniques spécialisés sont pour chacun des comités, dans le cadre de sa
compétence : préparer des projets et programmes de l'Union et les soumettre au Conseil exécutif ;
assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des décisions prises par les organes de l'Union ;
assurer la coordination et l'harmonisation des projets et programmes de l'Union ; présenter des
rapports et des recommandations, au Conseil exécutif, soit de sa propre initiative, soit à la demande
du Conseil exécutif, sur l’exécution des dispositions du présent Acte ; et s'acquitter de toute tâche qui
pourrait lui être confiée, en application des dispositions du présent Acte.
Sous réserve des directives qui peuvent être données par le Conseil exécutif, chaque Comité se réunit
aussi souvent que nécessaire et établit son Règlement intérieur qu'il soumet au Conseil exécutif,
pour approbation.
CEDEAO
33
Il s’agit de commissions techniques. Chaque Commission comprend des représentants de chacun des
Etats Membres. Ils sont au nombre de 8 : Alimentation et Agriculture; Industrie, Science et
Technologie, et Energie ; Environnement et Ressources Naturelles; Transports, Communications et
Tourisme; Commerce, Douanes, Fiscalité, Statistique, Monnaie et Paiements ; Affaires Politiques,
Judiciaire et juridique, Sécurité régionale et Immigration; Ressources Humaines, Information, Affaires
Sociales et Culturelles ; Administration et Finances. La Conférence peut, si elle le juge nécessaire,
restructurer les Commissions existantes ou en créer de nouvelles. Et les Commissions peuvent, si
nécessaire, créer pour l'aider dans l'accomplissement de leurs fonctions, des Sous-commissions dont
elles déterminent la composition.
Dans son domaine de compétence, chaque Commission a pour mandat : de préparer des projets et
programmes communautaires, et de les soumettre à l'approbation du Conseil par l’intermédiaire du
Secrétariat Exécutif, soit sur sa propre initiative, soit à la demande du Conseil ou du Secrétaire
Exécutif ; d'assurer l'harmonisation et la coordination des projets et programmes communautaires ;
de suivre et faciliter l'application des dispositions du présent Traité et des protocoles relevant de son
domaine de compétence ; d'accomplir toute autre tâche qui pourrait lui être confiée en application
des dispositions du présent Traité.
Sous réserve des directives qui peuvent être données par le Conseil, chaque Commission se réunit
aussi souvent que nécessaire. Elle établit son Règlement Intérieur qu'elle soumet au Conseil pour
approbation.
UA
Il est composé des représentants des différentes couches socio-professionnelles des Etats membres
de l'Union.
CEDEAO
C’est le Conseil Economique et Social dont le rôle consultatif. Il est composé des représentants des
différentes catégories d'activités économiques et sociales.
34
La composition, les attributions et l'organisation du Conseil Economique et Social sont définies dans
un protocole y afférent.
UEMOA
Il s’agit de la Chambre Consulaire Régionale qui est un organe consultatif regroupant les chambres
consulaires des Etats membres. Ces modalités de fonctionnement seront fixées par voie d'acte
additionnel de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement.
D'autres organes consultatifs pourront être créés, en tant que de besoin, par voie d'acte additionnel
de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement.
OHADA
L’établissement est dirigé par un Directeur Général nommé par le Conseil des Ministres pour un
mandat de quatre ans renouvelable une fois.
UA
Les organes de l'Union sont les suivants :
a. La Conférence de l'Union b. Le Conseil exécutif ; c. Le Parlement panafricain ; d. La Cour de
justice ; e. La Commission; f. Le Comité des représentants permanents; g. Les Comités
techniques spécialisés; h. Le Conseil économique, social et culturel; i. Les institutions
financières.
CEDEAO
1. Les institutions de la Communauté sont les suivantes :
(a) La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement; (b) Le Conseil des Ministres;(c) Le
35
Le droit communautaire dérivé est le droit produit par les organes communautaires et qui confère
aux particuliers des droits qu'ils peuvent invoquer en justice, éventuellement à l'encontre d'une règle
nationale ne respectant pas la règle communautaire. En effet, le droit communautaire est un
système juridique supra-national qui se situe entre le système juridique interne et le système
juridique international. Arrêt du 15 Juillet 1964 « COSTA » de la Cour de Justice des Communautés
Européennes qui va esquisser une définition de l'ordre juridique européen : « c'est un ordre juridique
propre, spécifique, distinct à la fois de l'ordre juridique interne et de l'ordre juridique international. »
Les instruments du droit communautaire dérivé sont des actes juridiques unilatéraux qui tirent leur
force juridique des traités dont ils constituent des actes d'application. Par conséquent, ils entrent en
vigueur dès leur adoption sans aucunes procédures internes d'approbation ou de ratification d’une
part, et d’autre part ils sont subordonnés aux traités et ne doivent pas les violer sous peine
d'annulation.
I- Les règlements
Les règlements ont un caractère impersonnel et général (par opposition aux décisions individuelles).
Ils ont une portée générale et une valeur obligatoire (par opposition aux avis et recommandations
ainsi qu’à la directive qui, elle n'est que partiellement obligatoire).
Les règlements ont un effet direct et par conséquent sont opposables non seulement à l'égard des
Etats mais aussi à l'égard des simples particuliers.
Les particuliers peuvent demander l'application des règlements soit par leur administration nationale
soit par leur juridiction, soit dans leurs rapports avec les autres particuliers.
Les règlements de base se bornent à fixer les Principes Généraux de la matière traitée. Ils sont
adoptés selon les procédures plus rigides.
Les règlements d'exécution précisent les modalités de mise en œuvre de la norme législative. Ils sont
adoptés selon des procédures simplifiées.
37
Par ailleurs, il ne faut pas confondre les règlements qui ne le sont que de nom. Comme les
règlements du conseil des ministres de l’OHADA qui ont la valeur des protocoles ou annexes au
traité (donc de droit primaire). Dans l’OHADA les règlements au vrai sens du terme sont appelés
Actes uniformes.
II - Les décisions
Les décisions peuvent avoir une portée générale ou individuelle. Elles ont un caractère obligatoire,
mais n’ont pas d’effet direct.
Les décisions individuelles visent à régir des situations particulières. Elles désignent concrètement
leur destinataire.
Ces décisions sont obligatoires dans tous leurs éléments, donc pas de distinction entre buts et
moyens.
-Les décisions qui ont pour destinataire des entreprises, des particuliers.
-Les décisions qui ont pour destinataire des Etats dont, le caractère individuel peut s'estomper car
elles peuvent être adressées à un seul Etat, ou à quelques-uns, voir à l'ensemble.
Ces décisions adressées aux Etats n'ont pas en principe d'effet direct. Néanmoins, lorsqu'elles sont
nettes et précises elles peuvent se voir reconnaître le caractère d'effet direct.
UA
Les Décisions du Conseil exécutif sont prises par consensus ou, à défaut, à la majorité des deux
tiers des Etats membres de l’Union. Toutefois, les décisions de procédure, y compris pour
déterminer si une question est de procédure ou non, sont prises à la majorité simple.
OHADA
Les décisions de la Conférence sont prises par consensus ou, à défaut, à la majorité absolue des
Etats présents.
CEDEAO
1. Les actes de la Conférence sont dénommes décisions.
2. Sauf dispositions contraires du présent Traité ou d'un protocole, les décisions de la Conférence
sont prises selon les matières à l'unanimité, par consensus, à la majorité des deux tiers des Etats
38
Membres.
3. Les matières visées au paragraphe ci-dessus sont définies dans un Protocole. Les décisions de la
Conférence sont adoptées par consensus jusqu'a l'entrée en vigueur dudit protocole.
4. Les décisions de la Conférence ont force obligatoire à l'égard des Etats Membres et des
Institutions de la Communauté, sous réserve des dispositions du paragraphe (3) de l'Article 15 du
présent Traité.
5. Le Secrétariat Exécutif est tenu de procéder à la publication des décisions trente (30) jours après
la date de leur signature par le Président de la Conférence.
6. Ces décisions sont exécutoires de plein droit soixante (60) jours après la date de leur publication
dans le Journal Officiel de la Communauté.
7. Chaque Etat membre public les mêmes décisions dans son Journal Officiel dans les délais prévus
au paragraphe 5.
Les Directives ont un caractère partiellement obligatoire puisqu'elles lient ses destinataires (seuls les
Etats en sont les destinataires) quant aux objectifs à atteindre mais laissent le libre choix des moyens
à ceux-ci.
Les directives ont des incidences sur le droit national dont elles modifient la législation. C’est pour
cela, il y a une volonté communautaire de ménager la souveraineté des Etats par leur participation
au processus législatif communautaire.
Elles ont une portée générale, mais n'ont pas d'effet direct. Par conséquent, elles ne génèrent pas de
droits ni d'obligations pour les particuliers qui ne peuvent donc pas les invoquer en justice. Les
particuliers ne bénéficieront de la directive que lorsque la directive sera transposée, c’est-à-dire mise
en œuvre par les Etats dans leur ordre juridique interne.
Cette transposition passe par des textes nationaux (lois ou règlements) par lesquels les Etats
adaptent leur législation à la norme communautaire.
La seule limite est le respect du Principe Général du Droit du droit communautaire de Sécurité
Juridique, selon lequel l’acte de transposition doit être suffisamment clair et précis pour ne pas
induire en erreur les justiciables, les citoyens.
I- Les avis
39
Les avis sont des actes juridiques, mais dont le caractère est non obligatoire.
Les recommandations comme les avis sont des actes juridiques, mais dont le caractère est non
obligatoire.
Les recommandations ressemblent aux directives mais ne sont pas obligatoires. Contrairement à ces
dernières elles peuvent être adressées aussi bien aux Etats membres qu'aux entreprises. Il ne faut
pas les confondre, également, avec les recommandations du Droit International.
Leur portée est limitée à un rappel des obligations aux Etats, à un rappel à l'ordre ou une mise en
demeure. Même si elles ne sont pas obligatoires leur esprit et leur intérêt doivent au moins être
respectés (selon le juge communautaire européen).
Elles peuvent aussi avoir une valeur interprétative (voir arrêt du 13/12/1989, GRIMALDI, Cour de
justice des communautés européennes).
UMEOA/UMOA
Article 15 du traité
Pour l’accomplissement de ses missions et dans les conditions prévues par le présent Traité, le
Conseil des Ministres peut prendre des décisions et formuler des avis et/ou recommandations. Le
Conseil des Ministres arrête à l’unanimité les décisions dans les matières dévolues à sa
compétence par les dispositions du présent Traité et des Statuts de la BCEAO qui lui sont annexés,
ainsi que dans toutes celles que les Gouvernements des Etats membres de l’UMOA conviendraient
de soumettre à son examen ou de remettre à sa décision. Ces décisions doivent respecter les
engagements internationaux contractés par les Etats membres de l’UMOA.
Dans certains cas, le droit communautaire complète le droit interne, dans d'autres cas, il le remplace,
soit pour harmoniser les législations nationales, soit pour les coordonner.
Ce n'est pas une question propre au Droit Communautaire, mais la question est plus cuisante en
Droit Communautaire qu'en Droit International en raison du caractère supra national et à vocation
40
plus fédéraliste du Droit Communautaire. Ensuite parce que les motifs de conflits entre le Droit
Communautaire et le Droit interne sont beaucoup plus nombreux qu’entre le Droit International et le
droit interne.
Cette consécration est une nécessité logique le droit communautaire pour être efficace doit primer
sur le droit interne des Etats membres.
Cependant cette consécration n’est pas formelle. Elle découle de l’interprétation de formules
générales contenues dans les traités de base et de la jurisprudence.
Dans les traités on a les formules comme « Aucune mesure susceptible de mettre en péril la
réalisation des buts du présent traité » ; « caractère directement applicable des règlements».
La jurisprudence considère que le droit communautaire est un ordre juridique qui prime sur les droits
nationaux (Cour de Justice des Communautés Européennes, arrêt du 15/07/1964, COSTA CONTRE
ENEL).
La primauté du droit communautaire est absolue et bénéficie à toutes les normes communautaires,
qu'il s'agisse des traités mais aussi du Droit Communautaire dérivé ou des accords externes conclus
avec les pays tiers les normes nationales antérieurs ou postérieurs, normes réglementaires,
législatives ou constitutionnelles.
Elle a mis en place une doctrine dans un arrêt du 9/03/1978, SIMMENTHAL. Il résulte de la doctrine
que la loi contraire à la primauté du Droit communautaire doit être considérée comme paralysée. Il
est fait obligation aux juridictions comme aux administrations nationales de ne plus appliquer la loi
contraire au Droit Communautaire.
Ils doivent informer, par la voie officielle les services compétents et les administrés (circulaires, notes
de service…) que la loi nationale est devenue inapplicable. Ils doivent aussi prendre des mesures
normatives nécessaires pour abroger cette loi litigieuse ou pour la faire disparaître de
l'ordonnancement juridique.
Les rapports entre le droit communautaire et le droit national se caractérisent également par le fait
que les ordres juridiques de la communauté et des États membres se heurtent quelquefois. On parle
alors de conflit entre les uns et les autres. C'est toujours le cas lorsqu'une disposition du droit
communautaire crée pour les citoyens des droits ou des obligations directs en contradiction avec une
41
norme du droit national, problème apparemment simple, qui pose néanmoins deux questions
fondamentales sur l'organisation de la communauté, mettant en cause l'existence même de l'ordre
juridique communautaire: l'applicabilité immédiate du droit communautaire et la primauté du droit
communautaire sur le droit national qui lui est contraire.
En instituant les Communautés, les États membres ont limité leurs pouvoirs législatifs souverains et
ont créé un ensemble juridique autonome qui les lie, tout comme leurs ressortissants, et qui doit
être appliqué par leurs tribunaux.
L'autonomie de l'ordre juridique communautaire est fondamentale pour la communauté, car c'est
elle qui empêche que le droit national ne vide le droit communautaire de sa substance et qui permet
son application uniforme dans tous les États membres. C'est ainsi que, grâce à l'autonomie de l'ordre
juridique communautaire, les notions juridiques communautaires sont toujours définies en fonction
des nécessités du droit communautaire et des objectifs de la communauté.
C'est un problème qui se pose dans tous les systèmes juridiques : On y observe l'existence de règles
très générales, vagues qui par conséquent ne peuvent pas s'appliquer à leurs destinataires sans que
des mesures d'exécutions, de mise en œuvre, soient adoptées.
Le droit communautaire et notamment les traités se présentent sous la forme de l'effet direct, très
différent du Droit International. Il y a qualitativement une vocation du droit communautaire à
produire de l'effet direct.
Cette vocation vient de ce que l'ordre juridique communautaire, n'a pas seulement comme
destinataire les Etats membres, mais aussi l'ensemble des individus placés sous la juridiction de ceux-
ci.
Cette vocation à produire de l'effet direct a très tôt été reconnue par la Cour de Justice des
Communautés Européennes dans son célèbre arrêt, moult fois cité, du 5/02/63 VAN GEND & LOSE
(Phonétique orthographe à vérifier…)
En droit communautaire, les normes sont plus d'effet direct : Traités, normes de législation dérivées,
accords externes conclus par la communauté avec les pays tiers.
42
La notion d'effet direct permet aux particuliers de bénéficier de droits et obligations qu'ils vont
ensuite pouvoir faire valoir devant leur juridiction nationale.
Droits et devoirs qu'ils vont pouvoir invoquer dans leurs rapports particuliers.
La norme possède à la fois un effet direct vertical, le particulier peut invoquer cette norme par
rapport aux Etats devant les juridictions nationales, et d'autre part l'effet horizontal, qu'il peut
invoquer devant les particuliers.
Autre particularisme du droit communautaire : pour son application, sa mise en œuvre, il donne des
compétences importantes aux Etats membres, qui se trouvent dans une situation de dédoublement
fonctionnel : administrations nationales sont aussi des agents de l'ordre communautaire.
Les États membres s'abstiennent de toute intervention normative dans les domaines de compétence
des organes communautaires.
L'exécution juridique et matérielle des actes établis par les organes communautaires, est assurée par
les États membres.
Les États membres assurent leur concours à la réalisation des objectifs communautaires en adoptant
toutes mesures internes propres à assurer l'exécution de leurs obligations. Ils s'abstiennent de toute
mesure susceptible de faire obstacle à l'application des Traités et des actes établis par les organes.
Dans le cadre de l'obligation de collaboration, les États membres veillent à ce que les organes
étatiques servent de relais à l'action communautaire.
Les Etats membres qui ne se conformeraient pas aux décisions et politiques communautaires
peuvent être frappés de sanctions, notamment dans les domaines politique et économique.
C’est une conséquence de l’application directe des règles communautaires. Le juge national doit
donc les appliquer.
Les juridictions nationales appliquent les dispositions des Traités et les actes établis par les organes
communautaires, nonobstant toute disposition nationale contraire antérieure ou postérieure à ces
textes.
Le juge national doit écarter la loi au profit du Droit Communautaire. Il peut même la suspendre
quand bien même le sursis à exécution de la loi n'existerait pas dans l'ordre interne.
Le juge national peut engager la responsabilité de l'Etat pour violation du Droit Communautaire.
Quand bien même, en droit interne la responsabilité de l'Etat législateur serait impossible ou très
difficile à mettre en œuvre.
Il y a une tendance à confiner le juge communautaire dans un rôle consultatif. Il faut les conditions
d’accès au juge communautaire en lui donnant la possibilité de connaitre tout le droit
communautaire. Les avis des juridictions ne sont pas toujours suivis et cela pour des raisons
politiques. Les juges nationaux rencontrent des difficultés par rapport à la compétence et la mise en
conformité. La portée abrogatoire des dispositions communautaires pose problème et même les avis
donnés par les juges communautaires ne suffisent pas souvent à résoudre les conflits entre normes
internes et normes communautaires. Ce qui crée un problème de sécurité juridique.