Thème : L'ETHIQUE ET LA DEONTOLOGIE DEL'ENSEIGNANT

Objectif général: cette formation vise à offrir des connaissances déontologiques

aux participants et en même temps leur assurer une solide formation morale et
professionnelle.

Objectifs spécifiques :
A l'issue de cette formation, le participant devrait être capable de :
- Maîtriser les concepts de l'éthique et de la déontologie ;
- Dégager l'importance de la conscience professionnelle ;
- Maîtriser les éléments de la conscience professionnelle ;
- Elever la conscience professionnelle du participant à traversses droits et
devoirs.

PLAN DE L'EXPOSE
Introduction
I. Définition des concepts
II. La conscience professionnelle
III. L’importance de la conscience professionnelle
IV. Les composantes de la conscience professionnelle
V. Les qualités de l'éducateur
VI. Les droits et devoirs de l’éducateur

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 L'ETHIQUE ET LA DEONTOLOGIE
Introduction
Tout métier exige une formation professionnelle préalable. Tout métier est régi par des règles
morales et d'obligations. Il en est de même de la profession enseignante. Le métier d'enseignant
est contraignant et rebutant pour certains jeunes. Les intellectuels universitaires ont tendance à
penser que«plus on est instruit, plus on est apte à enseigner». Or la profession enseignante
requiert effectivement en sus des performances intellectuelles et l'intégrité physique, des
hautes qualités humaines au nombre desquelles, l'amour du prochain, le courage, la probité, le
sens du devoir bien accompli. Ainsi, opter faire profession d'enseignant dans le seul but de
garantir un gagne-pain, serait se leurrer soi-même et rendre un mauvais service à la nation. Le
choix du métier d'enseignant se fait par vocation, ou par orientation au regard des compétences
professionnelles découlant d'une formation ou de dispositions naturelles constatées chez le sujet.
Dans ce contexte actuel où la profession enseignante connaît un discrédit, une dévalorisation
dans la société à cause d'un certain comportement des enseignants, parler de l'éthique et de la
déontologie est un impératif catégorique.

I- DEFINITION DES CONCEPTS : ETHIQUE ET DEONTOLOGIE

II convient de définir les deux concepts : éthique et déontologie
Au sens étymologique, le mot éthique vient du mot grec « ethikos » qui signifie morale ou
«ethos» qui veut dire mœurs. L'éthique peut également être définie comme une étude de la
morale sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable, en
d'autres termes, une étude de la morale pour promouvoir les comportements souhaitables. Quand
on parie de morale et d'éthique, on touche la sphère des valeurs et des principes moraux qui
sont : la justice, la loyauté, le désintéressement, l'équité, l'impartialité etc...Ces idéaux
supérieurs auxquels, on croit important d'obéir.
Déontologie tire son origine du grec «Déon» ou «deontos» qui signifie devoir et « logos » qui
signifie parole ou discours. La déontologie est l'ensemble des règles ou des devoirs régissant la
conduite à tenir pour les membres d'une profession ou pour des individus chargés d'une
fonction dans une société. Qu'elle soit improvisée ou non par la loi, elle constitue la morale
d'une profession. C'est le cas par exemple de la déontologie du médecin (le serment
d'Hippocrate), du journaliste (la charte de Munich) etc....
L'éthique c'est une norme qui détermine comment devraient agir les personnes intégrant une
société, elle suggère ce qui souhaitable ( le bien) et condamne ce qui ne doit pas se faire (le mal)
tandis que les règles déontologiques servent de code de conduite visant à éclairer l'enseignant

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dans l'exercice de sa fonction en lui donnant des points de repères pour décider s'orienter, et agir
dans le contexte du travail. La déontologie est la morale professionnelle dès lors qu'elle traite des
devoirs à remplir.
- L'homme vit au milieu de ses semblables ne peut se permettre n'importe quel acte ; il ne
peut agir selon sa fantaisie ou ses instincts. Consciemment ou non il obéît à des règles.
Sans règle, la vie en société est impossible. La morale professionnelle permet à chacun de
prendre conscience de ses responsabilités, ses devoirs vis-à-vis de sa profession, de sa
famille et de son pays. L'enseignant, pour accomplir de son mieux sa mission, doit
connaître les règles déontologiques qui lui permettront de s'acquitter de sa tâche avec
succès.. Vous êtes sans ignorer que, nous assistons ces derniers temps à l'agonie de notre
système éducatif truffée d'agent véreux, sans niveau requis, sans conscience, paresseux,
mais près au gain indigne, improductifs parce que régulièrement absents. Cette politique
éducative basée sur le clientélisme et le népotisme risque de tuer le système. Il nous faut
un sursaut de conscience. Car la vocation et la conscience professionnelle vont de pair,
elles font parties de la morale professionnelle. Pour faire carrièredans l'enseignement,
il faut avoir une conscience professionnelle solide. Ainsi,ladéontologie de l'enseignant
prend en compte sa conscience professionnelle.

II- LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE

Qu'entend-on par conscience professionnelle ?
La conscience professionnelle c'est un sentiment interne, un état d'esprit, qui pousse l'individu à
réussir dans sa mission, à s'acquitter honnêtement de son travail suivant les régies déontologiques
et éthiques (avec ou sans contrôle). La conscience professionnelle chez l'enseignant est une sorte
de tension permanente vers le meilleur accomplissement de sa tâche. C'est aussi, une voix
intérieure qui dicte à l'enseignant sa conduite à bien s'acquitter de son travail. La conscience
professionnelle exige ainsi un respect de l'engagement, la probité requise, le soin, le sérieux, et
l'application volontaire que l'on met dans l'exécution de son travail. Avoir la conscience
professionnelle, c'est être dévoué à son métier, c'est d'avoir une conscience morale particulière. La
conscience professionnelle chez l'enseignant est indispensable et se traduit par une recherche des
moyens propres à améliorer la qualité de son enseignement. A la vocation, il faut ajouter la
détermination à toujours bien faire et mieux faire. Cette conscience professionnelle va se
manifester dans l'action quotidienne de l'enseignant, à sa manière de préparer et conduire sa
classe, de collaborer avec les autres enseignants et les partenaires de l'éducation, au suivi et au
soutien des enfants qu'il forme en tenant compte de leurs forces et faiblesses.

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 III- L'IMPORTANCE DE LA CONSIENCE PROFESSIONNELLE
L'enseignant dont la noble mission est de former et d'éduquer des ressources humaines de
qualité capables de participer au développement de leur pays, doit impérativement avoir une
conscience professionnelle. Plus concrètement, l'importance de la conscience professionnelle
chez l'enseignant se traduit par l'implication qu'il a pour son travail, c'est d'assurer ses
responsabilités, c'est de réussir à être autonome tout en respectant les règles déontologiques,
c'est de considérer son métier comme un sacerdoce, une vocation et non un gagne-pain, c'est
d'adopter un comportement positif et constructif .d'avoir la motivation et l'engagement, de savoir
prendre des initiatives, d'avoir l'estime de soi et surtout avoir les valeurs intrinsèques à la bonne
foi , à la morale professionnelle et au respect de la législation scolaire.
De la conscience professionnelle va découler certaines responsabilités que le bon enseignant
assume sans rechigner.

IV- LES COPOSANTES DE LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE

La conscience professionnelle est particulièrement exigeante pour l'enseignant parce que son
métier ne peut se séparer de sa vie même. C'est pourquoi on affirme que « la profession
enseignante fait corps avec sa condition humaine » La conscience professionnelle s'observe à
travers cinq composantes importantes qui sont : l'honnêteté professionnelle, le dévouement,
l'amour du métier, la dignité de la vie privée et la culture de l'enseignant.
3.1L'honnêteté professionnelle : les tâches obligatoires
Exercer un métier, c'est avant tout s'astreindre à accomplir au quotidien un certain nombre de
tâche. La vertu du travail, c'est qu'il est obligatoire. Une mission précise vous a été confiée
moyennant une rétribution financière. Vous l'avez acceptée, la remplir est une question
d'honnêteté et d'obligation. Parents d'élèves, supérieurs hiérarchiques sont en droit d'exiger de
l'enseignant un certain rendement. Sachons le bien, les tâches indispensables à l'efficacité du
travail ne peuvent s'accommoder ni à l'absentéisme ni à la paresse même momentanée, ou
encore à la fantaisie. La conscience professionnelle implique pour l'enseignant
l'accomplissement des tâches obligatoires qui sont:
- L'assiduité etla ponctualité: l'enseignant conscient est en poste aux heures et
jours ouvrables. Il n'arrive ni en retard, ni ne part avant l'heure. Ses absences sont
justifiées ;
- Le respect de l'emploi du temps conforme aux horaires officiels. Les modifier est une
erreur ;
- Le respect d'une répartition mensuelle ou trimestrielle et une progression

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 conforme auxprogrammes officiels ;
- L'application des consignes pédagogiques émanant des chefs hiérarchiques (chefs
d'établissement, conseillers et inspecteurs pédagogiques qui visitent les classes. Leurs
avis ouconseils, s'ils sont observés, aident l'enseignant à s'améliorer ;
- La préparation journalière de la classe : le métier de l'enseignant est exigeant.
L'enseignantdoit préparer sa classe au jour le jour. Pour cela, il tient à jour ses fiches
pédagogiques, sonjournal de classe, les documents pédagogiques supports de ses
exposés ou de sesdémonstrations. Il faut préparer ses cours même si on maîtrise sa
matière ;
- L'évaluation du travail des apprenants : elle permet de s'assurer de la
compréhension deson cours, d'apprécier le niveau des apprenants. Il faut rappeler que
pendant les heures decours, l'enseignant est responsable des enfants qui lui sont confiés.
3.2Le dévouement
L'éducation par son contact humain est plus subtile, plus délicate qu'un travail matériel.
L'honnêteté ne suffit pas dans ce métier pour mériter l'épithète de consciencieux. Il faut y
ajouter le dévouement. Le métier d'enseignant est pour celui qui l'embrasse implique un
engagement total, un dévouement sans limite, d'indispensables qualités de cœur, d'esprit et de
caractère. L'enseignant doit travailler avec zèle c'est à dire accomplir chaque jour sa tâche de
manière désintéressée, sans arrière-pensée et sans attendre une récompense en retour. Il ne
se plaint pas ; ne cherche pas de prétexte pour ne pas s'acquitter de sa tâche. Il est inadmissible
de voir des enseignants quitter délibérément leur poste pour vaquer ailleurs sans aucune
autorisation administrative et continuer de gagner leur salaire. Qu'il sache que le salaire est la
contrepartie d'un travail accompli.
3.3 L'amour du métier
La conscience professionnelle dérive de l'amour de la profession. Platon disait « pour enseigner,
il faut de l'EROS ». L'Eros est un mot grec qui signifie Amour. L'enseignant ou l'éducateur
doit témoigner de l'amour pour son métier. Seule la flamme de l'amour qu'il porte à son œuvre
le maintiendra au-dessus de certains aléas. Pour donner aux élèves le goût du travail bien fait,
l'enseignant doit aimer son métier. On dit tantôt « on accomplit bien que ce qu'on aime ».
3.4Ladignité de la vie privée
L'article 13 du décret 477/PR/MENJS/92 du 16 Septembre 1992 dit que « la vie privée de
l'enseignant est liée à sa profession. Par conséquent, il est tenu d'avoir un comportement
exemplaire et en harmonie avec sa mission ».On n'embrasse pas le métier d'enseignant pour
devenir riche. La vie de l'enseignant est transparente. Faits et gestes de l'enseignant sont observés

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et commentés. Tout ce que fait l'enseignant est observé à la loupe. L'enseignant ne peut se
permettre n'importe quoi. Dans sa classe ou dans la rue, il doit se poser en modèle. Dû à la
perception que font les gens pour l'enseignant, la moindre contradiction serait fatale pour toute
sa carrière. Il doit veiller à sa conduite susceptible à rehausser ou ruiner toute sa carrière. Cela
veut dire que l'enseignant n'a pas de vie privée.il est jugé à travers ses agissements. Il doit éviter
certains comportements : par exemple, s'injurier entre enseignants ou injurier les élèves sont des
fautes graves. L'enseignant doit éviter les vices tels que l'arrogance envers autrui, la mendicité,
l'alcoolisme. Il doit être calme, sans prétention c'est-à-dire avoir une idée vaniteuse de sa
personne. Il ne saurait être autoritaire encore moins tyrannique, mais il doit être une source
d'inspiration, un guide, II doit être l'exemple de la simplicité et de la sobriété, l'exemple à
suivre dans la société.
Somnoler en classe devant les apprenants, dire des grossièretés, pratiquer le trafic des notes
ou d'influence, fumer en classe sont là desactes propres à discréditer l'enseignant. Comme la vie
privée de l'enseignant se confond à sa vie publique ou professionnelle, il doit faire des efforts
pour s'observer afin de mieux se connaître sur le plan physique et moral( qualités et défauts) et
quel genre d'homme ou de femme il est ( bon, méchant passif, coléreux etc...) pour y remédier
dans l'intérêt des élèves.Ilfaut qu'il adopte certains comportements positifs durant toute sa
carrière. De la conduite de l'enseignant dépendl'honneur de rétablissement, de toute la
corporation. En définitive, l'enseignant doit avoir un sens élevé de la dignité dans ses manières
d'agir et aussi de communiquer à ses élèves ou d'autres personnes. L'apparence d'un enseignant
doit être en tout lieu et tout moment d’une présentation, d'une propreté et d'une dignité
irréprochables. Sa personne doit pouvoir inspirer le respect non seulement des élèves mais de
tous.
Comme on disait tantôt, le métier de l'enseignant est un sacerdoce, instruire ou enseigner un
enfant est une tâche difficile à plus d'un titre. L'enseignant a besoin d'apprendre et de se
perfectionner. L'enseignant doit se cultiver.
3.5La culture de l'enseignant
Le devoir de se cultiver s'impose à tout enseignant eu égard aux exigences de la
profession. La culture facilite l'acquisition de toutes les connaissances et techniques qui
gravitent autour du métier. « Un routinier est un analphabète de retour» disait un pédagogue.
Pour atteindre la perfection, l'enseignant doit rompre avec la routine.
La culture est le seul remède contre la routine. Ne dit-on pas que « malheur à
l'enseignant qui n'a qu'un seul livre». Il faut fertiliser son enseignement. Se documenter
constamment, à travers la lecture, les collègues, la radio, la télévision, participer aux

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réunions, conférences-débats, utiliser ['internet sont là des moyens pour rompre la routine.
L'enseignant est un perpétuel chercheur, il doit posséder une documentation importante et
variée. Ainsi l'enseignant doit savoir plus que ce qu'il enseigne, Son travail ne s'arrête pas
seulement à l'école, on peut lui faire appel dans la collectivité pour communiquer aux autres le
désir de comprendre, de faire toujours mieux, de savoir plus. C'est pourquoi on dit que
l'enseignant est un homme à tout faire et il a 22 rôles à jouer : ilest un guide, un conseiller, un
organisateur, un promoteur, un rénovateur, une source d'inspiration, un superviseur, une
personne ressource etc...D'où l'exercice de la fonction enseignante exige un bagage
intellectuel en sus des qualités physiques et morales. L'éducateur à tout intérêt à se cultiver
davantage. La culture est donc une affaire personnelle qu'on impose à soi-même.

V- LES QUALITES DE L'EDUCATEUR

L'exercice de la fonction enseignante exige de l'éducateur les qualités physiques et extérieures,
des qualités intellectuelles et professionnelles et des qualités morales appropriées à la tâche.
5.1 Les dualités physiques
L'enseignant doit jouir d'une bonne santé, avoir des bons poumons, un bon système nerveux
compte tenu de l'exiguïté de la salle de classe ou souvent d'un effectif pléthorique. Cela exige
une bonne hygiène, une alimentation saine, un sommeil suffisant, un contrôle sanitaire régulier.
5.2Les qualités intellectuelles
Elles concernent les valeurs de l'esprit humain. L'enseignant doit avec intelligence être au-
dessus de la moyenne, avoir le goût de l'étude, et des œuvres d'esprit (la culture). Il doit
dominer samatière, maîtriser les techniques d'enseignement et avoir une honnêteté intellectuelle.
5.3Les qualités professionnelles
Les qualités professionnelles de l'éducateur découlent de ses fonctions. Une bonne connaissance
des savoirs enseignés est une condition nécessaire de l'enseignement. L'enseignant doit avoir
une connaissance approfondie et une maîtrise des questions inscrites aux programmes.
L'enseignant est un spécialiste de sa ou ses disciplines.A ce titre, il est capable d'assurer
l'apprentissage de sesélèves dans le cadre d'un enseignement collectif. Pour cela ; il maîtrise la
didactique scolaire et il est capable de mettre en œuvre des approches pluridisciplinaires.
L'enseignant connaît les processus d'apprentissage et les obstacles que peuvent rencontrer les
élèves et la manière d'y remédier; il est capable de planifier et de répartir les apprentissages dans
le temps.
5.4 Les qualités morales
Les qualités morales décrivent les valeurs humaines affectives socialement admises. L'enseignant

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doit agir et penser selon les valeurs morales. Il doit être honnête, intègre et vertueux non
seulement envers ses élèves mais aussi ses collègues et les autres membres de la société. Il
doit évaluer ses élèves avec justice et équité, les récompenser et les punir sans préférence ni
partialité. L'enseignant doit aimer et respecter les élèves. Il ne doit être ni méchant ni
autoritaire pour se faire craindre ; mais la rigueur et la bonté doivent le caractériser. Il doit
faire preuve d'une loyauté, de prudence, de discrétion, de politesse, de chasteté et de
compréhension envers ses collègues, il doit avoir des bonnes relations et respecter sa hiérarchie.
L'enseignant doit combattre tous les maux qui profanent ou gangrènent le milieu éducatif, il
s'agit entre autres : la corruption, le trafic de notes contre de l'argent ou des considérations
ethniques ou tribales, le harcèlement sexuel, l'absentéisme, le retard, l'insoumission à la
hiérarchie.
Disons en somme que les qualités exigées à l'enseignant sont nombreuses et certaines se
présentent sous forme des devoirs.

VI- LES DROITS ET DEVOIRS DE L’EDUCATEUR

Beaucoup d'enseignants ne connaissent pas leurs droits et ignorent leurs devoirs. Les
connaître aiderait à poser des actes cohérents. La manifestation des qualités d'un enseignant
passe la reconnaissance de ses droits mais aussi, par sa connaissance et l'accomplissement de
ses devoirs. Mais on est plus à l'aise de revendiquer son droit que quand on a le sentiment
d'accomplir son devoir.
Essayons de définir de manière simple les mots : droits et devoir.
Le droit c'est l'ensemble des règles fixées par la loi, les conventions qui régule les relations
sociales.
Le devoir c'est ce qu'on est obligé de faire selon les règles morales ou les lois. C'est une
obligation particulière imposée par la morale, la loi, c'est la tâche à accomplir.
En tant qu'agent public, l'enseignant a des droits en même temps qu'il est soumis à des
obligations c'est-à-dire des devoirs.
6.1- Les droits de l'éducateur
L'enseignant a des droits reconnus tout d'abord en tant qu'être humain, puis en tant que
travailleurfonctionnaire et enfin en tant qu'enseignant proprement dit.
Les droits reposent sur les principes et pratiques des droits humains et syndicaux consacrés par
les textes nationaux (la loi 17, loi 16, Décret 477), la constitution du Tchad, et les textes
internationaux (les conventions N° 87 et 98 de l’OIT).
En tant qu'être humain, l'enseignant jouit de tous les droits reconnus à tout homme vivant

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 dans la société libre et démocratique. Ce sont le droit à la liberté publique, à la justice, à la
sécurité. Il a laprotection de l'Etat contre les menaces, outrages, violences, injures ou
diffamation.
En tant que fonctionnaire, il a droit au recours gracieux, en cas de faute professionnelle ou
personnelle commise dans l'exercice ou l'occasion de l'exercice de ses fonctions. Le droit de
défense. L'enseignant a aussi d'autres droits liés à sa qualité de fonctionnaire ou agent
contractuel de l'Etat : le droit à la rémunération après service effectif Je droit à la liberté
d'expression,d'opinion idéologique, politique et religieuse, le droit à l'adhésion syndicale, le droit
à la grève dans le respect de la réglementation, le droit à une visite médicale, le droit aux congés
réguliers, maladie, courte durée,longue durée, maternité, convenances personnelles.
En tant qu'enseignant, il jouit également des droits liés à sa profession tels que le droit aux
affectations et mutations, le droit aux indemnités spécifiques liées aux contraintes particulières
de son métier (article 22 du Décret 477). Le droit d'exiger des élèves assiduité et ponctualité car
il a le pouvoir d'informer et de sanctionner.
6.2Les devoirs de l'éducateur
L'enseignant n'a pas que des droits mais aussi des devoirs qu'il doit respecter scrupuleusement.
Ces droits sont observés aussi bien envers l'élève que la famille ou l'Etat qui est son employeur.
a) Devoirs envers l'élève
A part le savoir qu'il dispense aux apprenants, l'enseignant doit:
- aider les élèves à se libérer de l'ignorance et des maux tendant à les asservir ;
- connaître ses élèves aussi bien sur le plan physique, physiologique et intellectuel ;
- observer le comportement des élèves afin de mieux percevoir leurs désirs et leurs craintes ;
- manifester de l'attachement pour ses élèves mais surtout à l'endroit des élèves qui ont
desdifficultés ;
- se préoccuper du bien-être physique de ses élèves en leur apprenant l'hygiène corporelle ;
- Eviter d'heurter certaines valeurs fondamentales des élèves du fait de leurs origines sociales.
b)Devoirs envers la famille : la collaboration
Entre l'enseignant et la famille doit exister un climat de confiance, car les deux ont pour souci la
réussite de l'enfant d'où une nécessaire collaboration. Cette collaboration ne signifie nullement
une subordination de l'enseignant vis-à-vis des parents. L'enseignant doit éviter de heurter la
sensibilité familiale ou de décourager les parents vis-à-vis de leur enfant. Il doit plutôt amener
les parents à redoubler d'attention pour les mauvais élèves.
c)Devoirs de l'éducateur envers l'Etat : servir avec loyauté
L'enseignant est le mandataire de l'Etat, c'est donc lui qui met en œuvre l'exécution des textes

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et décisions pris sous forme de programme d'enseignement. L'enseignant du fait du contrat qui le
lie avec l'Etat (ou un tiers), doit se soumettre à des obligations spéciales qui diffèrent de celles du
commun des citoyens. Ces obligations prescrites sont :
- Assurer le service : être présent à son poste de travail et assurer lui-même les tâches qui
sontconfiées ;
- Respecter la hiérarchie : l'obéissance de la hiérarchie se manifeste dans l'exécution
correcte etloyale des ordres reçus ;
- Faire preuve de réserve et de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les
faits et informations dont il a connaissance dans l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice de ses fonctions. Dans le même sens, il ne doit ni soustraire des pièces ou des
documents du service, ni les communiquer ou les reproduire pour les besoins des tiers ;
- S'abstenir d'exercer à titre professionnel une activité privée lucrative, en dehors
de laproduction littéraire agricole et pastorale, à condition d'abord d'informer son
ministère detutelle. Cette activité ne doit nuire ni à sa disponibilité ni au secteur
dans lequel il opère.Certaines obligations ou devoirs de l'enseignant relèvent de la
morale. L'enseignant est tenu àl'impartialité, l'indépendance, à la sérénité du jugement.
Dans le domaine de sa profession, ildoit s'abstenir de toute propagande pour ou contre
un parti politique, une confession religieuse.Il doit pratiquer l'équité qui consiste à
reconnaître ce qui revient de droit à chacun sansconsidération discriminante.

CONCLUSION
L'enseignant est le maître d'œuvre de la formation intellectuelle, morale et civique des
citoyens. A ce titre, il doit dans l'exercice de sa mission tenir compte, des droits mais surtout des
devoirs vis-à-vis de l'élève de la famille et de l'humanité toute entière. Sa responsabilité dans la
société est lourde qu'il doit être doté d'une bonne conscience et morale professionnelle qu'il
incarne dans sa manière de vivre dans la société. La conscience professionnelle n'étant pas
innée, son éducation, sa culture et sa volonté l'aideront à bien accomplir sa tâche et garantir sa
réussite professionnelle.

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