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These Anne Lenoble

La thèse d'Anne Lenoble présente une caractérisation optique et une étude de la stabilité d'un procédé de fibrage du verre. Elle aborde des concepts tels que la diffusion électromagnétique par des fibres, la modélisation de la réponse d'interféromètres, et les facteurs influençant la performance des fibres. Ce travail a été soutenu en mars 2004 à l'Université de Provence et a reçu le soutien de Saint-Gobain Recherche et de l'ADEME.

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These Anne Lenoble

La thèse d'Anne Lenoble présente une caractérisation optique et une étude de la stabilité d'un procédé de fibrage du verre. Elle aborde des concepts tels que la diffusion électromagnétique par des fibres, la modélisation de la réponse d'interféromètres, et les facteurs influençant la performance des fibres. Ce travail a été soutenu en mars 2004 à l'Université de Provence et a reçu le soutien de Saint-Gobain Recherche et de l'ADEME.

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Caractérisation optique et étude de la stabilité d’un

procédé de fibrage du verre


Anne Lenoble

To cite this version:


Anne Lenoble. Caractérisation optique et étude de la stabilité d’un procédé de fibrage du verre.
Physique [physics]. Université de Provence - Aix-Marseille I, 2004. Français. �NNT : �. �tel-00287935�

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
UNIVERSITE DE PROVENCE (AIX-MARSEILLE I)
Institut Unviversitaire des Systèmes Thermiques Industriels
C.N.R.S. UMR 6595
Ecole Polytechnique Universitaire de Marseille
(Départment Mécanique-Energétique)

THESE
présentée pour obtenir le grade de

Docteur l’Université de Provence


Ecole Doctorale ”Mécanique, Physique et Modélisation”

Discipline : Mécanique-Energétique

par

Anne LENOBLE

Caractérisation optique et étude de la

stabilité d’un procédé de fibrage du verre

Soutenue le 19 Mars 2004, devant la commission d’examen composée de :

– Dr. Alain Cartellier (Rapporteur), Directeur de Recherche au CNRS, LEGI-Grenoble


– Dr. Gérard Gréhan (Rapporteur), Directeur de Recherche au CNRS, CORIA-Rouen
– Dr. Paul-Henri Guering, Chef de Service, Saint-Gobain Recherche, SGR-Aubervilliers
– Dr. Fabrice Onofri (Directeur de thèse), Chargé de Recherche au CNRS, IUSTI-Marseille
– Dr. Daniel Maystre (Président), Directeur de Recherche au CNRS, Institut Fresnel-Marseille
– Dr. Lounès Tadrist, Directeur de Recherche au CNRS, IUSTI-Marseille
2
UNIVERSITE DE PROVENCE (AIX-MARSEILLE I)
Institut Unviversitaire des Systèmes Thermiques Industriels
C.N.R.S. UMR 6595
Ecole Polytechnique Universitaire de Marseille
(Départment Mécanique-Energétique)

THESE
présentée pour obtenir le grade de

Docteur l’Université de Provence


Ecole Doctorale ”Mécanique, Physique et Modélisation”

Discipline : Mécanique-Energétique

par

Anne LENOBLE

Caractérisation optique et étude de la

stabilité d’un procédé de fibrage du verre

Soutenue le 19 Mars 2004, devant la commission d’examen composée de :

– Dr. Alain Cartellier (Rapporteur), Directeur de Recherche au CNRS, LEGI-Grenoble


– Dr. Gérard Gréhan (Rapporteur), Directeur de Recherche au CNRS, CORIA-Rouen
– Dr. Paul-Henri Guering, Chef de Service, Saint-Gobain Recherche, SGR-Aubervilliers
– Dr. Fabrice Onofri (Directeur de thèse), Chargé de Recherche au CNRS, IUSTI-Marseille
– Dr. Daniel Maystre (Président), Directeur de Recherche au CNRS, Institut Fresnel-Marseille
– Dr. Lounès Tadrist, Directeur de Recherche au CNRS, IUSTI-Marseille
2

Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier les membres du jury pour avoir accepter de juger ce travail, et tout
spécialement les rapporteurs.
Je remercie également le groupe Saint-Gobain Recherche, à travers Paul-Henri Guering, et l’ADEME,
pour avoir financer ce travail de thèse.
J’exprime toute ma gratitude à Fabrice Onofri, pour avoir diriger ce travail de thèse.

J’adresse également tout mes remerciements aux personnes qui m’ont aidée au cours de ce travail, par
leur travail ou leurs conseils, et notamment :

– Hervé Bultynck, pour mon encadrement à Saint-Gobain Recherche durant les deux dernières années
de thèse.
– Nicolas Marsault, Arnaud d’Aubigny et Pierre Deleplace, de Saint-Gobain Vetrotex-Chambéry, pour
leurs conseils avisés et pour la mise en route de la filière.
– Ouamar Rahli, et mes parents, pour la relecture de ce manuscrit.
– Fabrice Rigollet, pour les tests de caractérisation des fibres par Microscopie à Force Atomique.
– Scott A. Schaub (Mission Research Corporation, USA) et Amir Naqwui (Univ. Minesota, USA),
pour les validations dans le cas d’une fibre homogène.
– Stefan Radev (Académie des Sciences de Bulgarie) ainsi que Richard Saurel et Eric Daniel pour
leurs conseils sur l’étude de l’écoulement du verre.
– Roland Faure, Jean-Claude Morellini, Jean Lequéré et Paul Cervetti, ingénieurs et techniciens du
laboratoire, pour leur contribution à la réalisation des parties les plus techniques de ce travail.

Un grand merci à Christophe Le Niliot et le personnel de l’IUT GTE.


Et enfin, je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidée et soutenue pendant ces trois ans, Christophe,
Vincent, David pour sa patience, et tous mes collègues, et amis.
Table des matières

Introduction générale 11

I Diffusion électromagnétique par une fibre et granulométrie optique 15


1 Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche 17
1.1 Théorie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.1.1 Expressions des champs TM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.1.2 Récurrence ascendante sur les coefficients internes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.1.3 Expressions des champs TE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.2 Formulation pour le calcul numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.2.1 Reformulation analytique n◦ 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.2.2 Reformulation analytique n◦ 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.2.3 Profil et troncature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.2.4 Calculs des dérivées logarithmiques et rapports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.2.5 Récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.3 Calcul des sections efficaces et fonctions d’amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.4 Validations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.4.1 Cas limite du cylindre homogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.4.2 Analogie avec la sphère stratifiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.4.3 Stabilité numérique : cas d’une fibre optique à gradient d’indice . . . . . . . . . . . 29
1.5 Sur la complexité des processus de diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.5.1 Diagrammes de diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.5.2 Résonances Morphologico-Dépendantes (MDRs) et Ondes de Surface . . . . . . . . 32
1.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

2 Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS” 39


2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.2 Modélisation de la réponse de l’interféromètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.2.1 Modèle basé sur la théorie électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.2.2 Modèle et interprétations basés sur l’optique géométrique . . . . . . . . . . . . . . 43
2.3 Principe du fonctionnement en mode N-faisceaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.3.1 Le mode N-paires de faisceaux incohérentes entre elles . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.3.2 Le mode 3-faisceaux cohérents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.4 Optimisation numérique de la réponse de l’interféromètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.4.1 Principe d’inversion des phases et calcul d’erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.4.2 Simulation de l’erreur sur la mesure du diamètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.5 Sensibilité à divers paramètres et effets physiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.5.1 La transmission des optiques de collection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.5.2 L’angle d’inclinaison de la fibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.5.3 L’indice et la température résiduelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.5.4 L’influence du taux de refroidissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.5.5 La tension de fibrage et la biréfringence uniaxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

3
4 Table des matières

2.5.6 Les fibres creuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58


2.6 Mesure de la tension de fibrage par la méthode de la corde vibrante . . . . . . . . . . . . 62
2.6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.6.2 Principe de la mesure simultanée de la tension et du diamètre . . . . . . . . . . . . 63
2.7 Perspectives sur l’amélioration de l’inversion des phases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.7.1 Méthode des distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.7.2 Méthode des Densités de Probabilité Jointes (DPJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.7.3 Utilisation d’une source de grande largeur spectrale . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

3 Développement de l’interféromètre FIBS 73


3.1 Caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.1.1 Générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.1.2 Optique d’émission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
3.1.3 Optiques de collection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.1.4 Electronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.2 Principe du traitement des signaux Doppler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
3.3 Logiciel d’acquisition et de traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
3.4 Validations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
3.4.1 Mesure par estimation du débit initial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
3.4.2 Mesure par pesée de la bobine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.4.3 Mesure à partir du débit théorique de la filière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.4.4 Microscopie électronique à balayage (MEB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.4.5 Microscopie optique : diamètre filamentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.4.6 Diffractométrie haute résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.4.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

4 Diffractomètre Haute Résolution HIREDI 91


4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.2 Montage expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
4.2.1 Eléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
4.2.2 Procédure de calibration du système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.3 Méthode d’inversion des diagrammes de diffraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.3.1 Quasi-périodicité des diagrammes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.3.2 Principe de la méthode d’inversion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.3.3 Utilisation de la continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.3.4 Paramètres de contrôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.4 Logiciel d’acquisition et de traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.5 Exemples de résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.6 Conclusions et Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

II Etude de l’hydrodynamique du procédé 103


5 Bibliographie sur la modélisation du fibrage 105
5.1 Les aspects du procédé les plus étudiés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
5.2 Les différentes méthodes de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
5.3 Stabilité théorique de la filière monotéton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

6 Modélisation physique de l’écoulement 111


6.1 Les équations générales de conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.2 Le modèle développé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.2.1 Les équations de conservation pour un modèle 1D axi-symétrique . . . . . . . . . . 112
6.2.2 Relations de fermeture pour le procédé de fibrage du verre . . . . . . . . . . . . . . 113
6.2.3 Normalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
6.2.4 Discrétisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Table des matières 5

6.2.5 Méthodes de Résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116


6.3 Validations et exemples de résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
6.3.1 Comparaison avec d’autres résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
6.3.2 Cas instationnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

7 Etude expérimentale de la stabilité du procédé 123


7.1 Dispositif expérimental et procédure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
7.2 Régimes stationnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
7.2.1 Diamètre moyen, D̄ = f (T0 , Vf ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
7.2.2 Amplitude et fréquence des oscillations, σD = f (t, T0 , Vf ) . . . . . . . . . . . . . . 126
7.2.3 Tension de fibrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
7.3 Régimes transitoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
7.3.1 Rampes de la vitesse de fibrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
7.3.2 Rampes de la température de fibrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
7.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

A Formulation Intégrale du système 145

B Discrétisation des équations 149

C Jacobienne du système 153

D Validations pour un jet isotherme 159

Bibliographie 160
6 Table des matières
Nomenclature

Diffusion de la lumière et systèmes optiques :

an ou anII coefficients de diffusion externe, incidence normale, composante parallèle,


cylindre indifféremment : homogène ou multicouche.
bn ou bnI cylindre de diffusion externe, incidence normale, composante perpendiculaire,
cylindre indifféremment : homogène ou multicouche.
Da , Db Détecteurs de l’interféromètre
D, D̄ Diamètre de la fibre, diamètre moyen
E champ électrique
F tension de fibrage
H champ magnétique
m partie réelle de l’indice de réfraction de la fibre homogène
m⊥ , m partie réelle de l’indice de réfraction : ordinaire et extraordinaire
Pa , Pb Piedestal des signaux Doppler
k partie imaginaire de l’indice de réfraction de la fibre
k, k vecteur d’onde, k = 2π/λ
r, r vecteur et coordonnée radiale
S, S vecteur de Poynting ou intensité des signaux Doppler
TE Transversal Electrique
TM Transversal Magnétique
t temps
V Visibilité des signaux Doppler
Vy Composante de vitesse de la fibre suivant Y
X coordonnée, axe optique
Y coordonnée, axe transverse, perpendiculaire au réseau de franges
Z axe de la fibre

α demi-angle entre les faisceaux laser


 permittivité électrique
δa , δb angle des polariseurs/z
δ1 , δ2 angle de polarisation des ondes incidentes/z
Φab déphasage entre les détecteurs a et b
Ψa = Ψ1 angle d’élévation (dans le plan de diffusion) du détecteur Da
Ψb = Ψ2 angle d’élévation (dans le plan de diffusion) du détecteur Db
φ phase
ϕ phase
Ω demi-angle d’ouverture des détecteurs
ω, ωD pulsation de l’onde, pulsation Doppler
λ longueur d’onde
µ perméabilité magnétique
ν fréquence
ν1 fréquence des vibrations forcées de la fibre, mesure de la tension
νD fréquence Doppler
νosc fréquence des oscillations de la PDRS, en µm−1
θ angle de diffusion
σD écart-type sur le diamètre

7
8 Table des matières

Lin
σD résolution moyenne de FIBS à 1 − σD , PDRS linéaire
n
σD résolution moyenne de FIBS à 1 − σD , PDRS polynomiale (n > 1)
FFT
σD résolution moyenne de FIBS à 1 − σD , PDRS filtrée par FFT

Modèle hydrodynamique et procédé :


Le système de coordonnées :
(er , eθ , ez ) repère cylindrique
r coordonnée radiale
θ coordonnée azimutale
z coordonnée axiale
x coordonnée axiale adimensionnée
(n, s) repère local
t coordonnée temporelle

Les notations latines et grecs :


A matrice équation
A surface adimensionnée de la fibre
B vecteur second membre
D diamètre de la fibre
E module d’Young
F1 fonction définie à partir de l’équation de conservation de la masse
F2 fonction définie à partir de l’équation de la quantité de mouvement
F3 fonction définie à partir de l’équation de l’énergie
Fc fréquence de rotation du bobinoire
G moment d’élasticité transverse
I intensité lumineuse
J moment quadratique
L longueur de la fibre
M masse
Mt moment de force
Nu nombre de Nusselt
Pr nombre de Prandtl
Q flux de chaleur
R rayon de la fibre
Rc rayon du bobinoire
Rrz rayon de courbure de la fibre dans le plan (n, ez )
Rnθ rayon de courbure de la fibre dans le plan (n, eθ )
e nombre de Reynolds
S section de la fibre
T température
Tg température de la transition vitreuse
T0 indifféremment : température du four, de fibrage ou du bulbe
Tair , Tf ilm température de l’air près de la fibre
Tamb température ambiante
T∗ température caractéristique de l’environnement radiatif
T contrainte
Vf vitesse de fibrage
W vitesse adimensionnée
X vecteur des inconnues adimensionnées (A, W , Θ)
cp capacité calorifique
g accélération de pesanteur
h coefficient de convection
p la pression statique
q, q r , q c les transferts de chaleur, radiatifs et conductifs
t temps
v vecteur vitesse
Table des matières 9

u, v, w vitesse radiale, vitesse azimutale et vitesse axiale

Φ flux de chaleur débit


Θ température adimensionnée
Θf ig température de figeage
Θa température ambiante près de la fibre
Θ∗ température de l’environnement radiatif
 émissivité du verre
ε valeur intermédiaire dans le calcul du Nusselt
φ scalaire
λ diffusivité thermique du verre longueur d’onde
λair diffusivité thermique de l’air
µ viscosité du verre
ν coefficient de Poisson
ρ masse volumique
σ tension de surface
σ̃ constante de Stefan Boltzmann
τ épaisseur optique de la fibre
τa cisaillement de l’air
τij composantes du tenseur des contraintes

Les opérateurs, les indices et les exposants :


gras vecteur
I tenseur (unité)
D/Dt dérivée particulaire
∇ opérateur gradient
()0 valeur à l’extrusion
()L valeur au bobinage
()i valeur au pas d’espace i
()n valeur au pas de temps n

Abréviations :
CSDW Fonction interspectre à fenêtre glissante
F IBS Interféromètre : FIBER SIZER
HIREDI Diffractomètre : HIGH RESOLUTION DIFFRACTOMETER
P DRS Relation phase-Diamètre (Phase-Diameter RelationShip)
M EB Microscopie Electronique à Balayage
T LM Théorie de Lorenz-Mie

Codes de calcul et logiciel Développés :


F ibs Logiciel d’acquisition et traitement de l’interféromètre
F ibs Cyl Code de calcul de la réponse de l’interféromètre : fibre homogène
F ibs M Cyl Code de calcul de la réponse de l’interféromètre : fibre homogène et multicouches
Hiredi Logiciel d’acquisition et traitement du diffractomètre
M odF ib Code de calcul de l’écoulement de verre, Méthode : 1) Substitution 2) Newton-Rhaphson
Dif f M Cyl Code de calcul des diagrammes de diffusion et sections efficaces d’un cylindre multicouches
10 Table des matières
Introduction générale

Contexte de l’étude

Les «fibres» sont des objets qui tendent vers l’unidimensionnalité et qui relient la matière à différentes
échelles, notamment le monde microscopique (par leur section) au monde macroscopique (par leur lon-
gueur).
Cette propriété d’échelle confère à la matière, ainsi mise en forme, des propriétés spécifiques. La
Nature utilise largement les «fibres», les matériaux «fibreux», et ceci, pour essentiellement trois types
de fonctions : pour l’isolation thermique (fourrures, plumages...), pour le transport de la matière et
de l’information (radicelles, systèmes vasculaires, nerfs...), et pour leurs propriétés mécaniques (fibres
musculaires, fibres ligneuses,...)
Par mimétisme, très certainement, l’industrie utilise également depuis longtemps les fibres et ceci, à
quelques exceptions près, pour les mêmes fonctions que la Nature : pour l’isolation thermique (tissus,
fourrure synthétique, laine de roche,...), pour le transport de la matière (fluides moléculaires, électrons...)
et de l’immatériel (photons), et pour améliorer les propriétés mécaniques des matériaux (fibres de verre,
tresses métalliques, nano tubes de carbone...).

Fig. 1 – Les fibres dans la Nature et l’industrie.

L’utilisation toujours croissante des fibres dans l’industrie concourt au développement de nombreux
travaux de recherche sur leur procédé de fabrication et sur leur utilisation. Ainsi durant ces dernières
années, au sein du laboratoire, l’IUSTI-UMR CNRS n◦ 6595, différentes études mettant en jeux des
milieux fibreux ont été conduites : compaction d’enchevêtrements de fibres, sédimentation de suspensions
de fibres, hydrodynamique et transfert thermique dans les milieux fibreux ou dans les capillaires, les
micro-canaux...
Ce travail de thèse porte, quant à lui, sur les fibres de verre utilisées pour les applications de renfort,
et plus spécifiquement, sur le développement des outils nécessaires à l’étude du domaine de stabilité d’un
procédé industriel de fabrication de ces fibres. Ce travail a été effectué en collaboration avec le Groupe
Saint-Gobain (Saint-Gobain Recherche & Saint-Gobain Vetrotex) et a été soutenu financièrement par
l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maı̂trise de l’Energie).
12 Introduction générale

Le procédé de fibrage étudié


La fabrication industrielle des fibres de renforcement est réalisée essentiellement en quatre étapes. Dans
un premier temps on réalise une composition qui regroupe près d’une dizaine de matières premières1
finement broyées et malaxées. Cette composition est ensuite introduite dans un four à ≈ 1500◦C où
elle passe progressivement à l’état fondu. L’homogénéité de la composition est assurée par un brassage
hydrodynamique (bouilleurs). Une partie du verre fondu est alors dirigée vers des «filières». Ces dernières
prennent la forme de plaques (alliage de platine, de rhodium...), percées de tétons, par lesquels le verre
s’écoule par gravité. Au sortir de ces tétons, après quelques millimètres, le verre se fige rapidement. Il est
alors étiré à grande vitesse par bobinage. Les filaments de verre ainsi formés, ou «fibres», ont un diamètre
qui varie entre 5 et 35 micromètres. Lors d’une étape intermédiaire, les fibres subissent un traitement
de surface : l’ensimage. Celui-ci consiste à déposer sur les fibres, juste avant le bobinage, par capillarité
ou pulvérisation, une solution aqueuse contenant certains additifs. Après séchage, ces additifs confèrent
aux fibres des propriétés de surface nécessaires aux manipulations et aux transformations ultérieures. Les
filières industrielles peuvent comporter plusieurs dizaines à plusieurs milliers de tétons, suivant la nature
et la qualité du produit désiré 2 .

Fig. 2 – Analyse par Microscopie électronique des éléments présents dans le verre-E : Silicium, Oxygène,
Aluminium, Calcium, Magnésium, Bore, Sodium...

La problématique de l’étude
Bien que le procédé industriel de fabrication de ces fibres de renforcement soit opérationnel, le groupe
Saint-Gobain souhaite l’optimiser en vue notamment de : i) augmenter la tirée des filières (i.e. une vitesse
de bobinage maximale) pour accroitre la productivité du procédé ; ii) obtenir un diamètre de fibre le plus
constant possible (propriétés spécifiques du produit constantes) ; iii) réduire l’occurrence des fibres creuses
qui posent problèmes pour les applications électroniques ; iv) réduire l’occurrence de la ”casse” des fibres
en cours de fibrage. En effet, lors d’une casse, pendant les quelques minutes nécessaires aux opérateurs
pour redémarrer le procédé, le verre continue à s’écouler du four. Du fait de l’ensimage, ce verre ne
peut être refondu dans le bain de la composition initiale. Il est donc placé en décharge. La casse induit
donc des pertes à plusieurs niveaux : matière première, énergie, transport et stockage des déchets. En
France, la quantité de déchets verriers ainsi produits s’élève à plusieurs milliers de tonnes par an pour
une production annuelle de plus de 590 000 tonnes de fibres de verre3 .
L’optimisation du procédé de fibrage nécessite d’étudier son domaine de stabilité. Cependant, les
mécanismes physiques qui peuvent conduire à sa déstabilisation sont a priori nombreux et variés :
- instabilités inertielles et capillaires qui se développent le long du jet visqueux,
- interaction rayonnement/hydrodynamique, renforcée par la nature semi transparente du verre et les
hautes températures nécessaires au fibrage du verre ; perturbations radiatives et convectives externes
(casse d’autres fibres, turbulences induites par le bobinage...),
- inhomogénéités dans la composition de verre (température/viscosité, bulles de gaz...),
1 sous
forme d’oxydes : Silice, Potasse, Alumine...
2 La
figure 7.1 illustre le principe de fonctionnement d’une filière de laboratoire, mono-téton, et l’instrumentation mise
en place pour son étude.
3 en 1998
Introduction générale 13

- fluctuations de la vitesse de bobinage et perturbations mécaniques introduites par le bobinoir, l’envi-


ronnement industriel...
Expérimentalement, que ce soit sur filière de laboratoire ou sur filière industrielle, très peu de données
nous sont accessibles pour qualifier l’état de stabilité du procédé. Le paramètre fondamental pour ce
type d’étude, le diamètre de la fibre produite, est généralement déterminé indirectement, à partir de la
connaissance des conditions de fonctionnement de la filière : température du bulbe et mesure de la tirée
de la filière. Il peut également être déterminé, in fine, par pesage des bobines produites. En fait, ces
”mesures” sont trop globales pour permettre l’étude des conditions de stabilité du procédé. De plus, en
production, la méthode de pesée ne permet d’évaluer, qu’a posteriori, la conformité du produit. Ce qui
conduit immanquablement à la production de déchets.
La condition préalable à toute étude de la stabilité du procédé est donc de disposer d’un système de
mesure capable de déterminer en temps réel l’évolution du diamètre des fibres en cours de production. Le
faible diamètre des fibres, l’importance de la vitesse de bobinage, l’environnement industriel (température,
encombrement) imposent que ce système de mesure soit un système optique, compact. Dans ce travail de
thèse, nous avons donc mis en oeuvre de nombreux travaux théoriques et expérimentaux pour la mise au
point et la valididation d’un tel système.

Organisation du mémoire
Conformément à la problématique de cette étude, ce manuscrit se compose de deux parties. La
première partie présente les modèles de diffusion de la lumière et les travaux expérimentaux qui ont
été nécessaires au développement d’un granulomètre laser capable de suivre en temps réel le diamètre des
fibres en cours de production. La seconde partie présente nos travaux de modélisation de l’hydrodyna-
mique du procédé de fibrage ainsi que les résultats expérimentaux préliminaires obtenus sur la stabilité
d’une filière de laboratoire.

Partie 1 : Diffusion électromagnétique par une fibre et granulométrie optique


Le développement d’un système de mesure optique performant nécessite de disposer au préalable de
modèles théoriques rigoureux de sa réponse. Dans le cadre de notre étude, ces modèles ne pouvaient pas
être basés sur des théories asymptotiques comme l’optique géométrique, la diffraction de Fraunhofer . . .
En effet, le faible diamètre des fibres de renfort, l’absorption quasi-nulle du verre dans le visible et la
nécessité d’effectuer des mesures en rétrodiffusion, conduisent à l’obtention de diagrammes de diffusion
extrêmement complexes, dont l’inversion nécessite une résolution exacte du problème de diffusion.
Le chapitre 1 décrit la théorie que nous avons développé pour simuler la diffusion de la lumière
par une fibre multicouche éclairée sous incidence normale par une onde harmonique plane. Cette théorie
électromagnétique utilise une méthode de séparation des variables (i.e. Théorie de Lorenz-Mie) pour
résoudre l’équation d’onde en coordonnées cylindriques. Un travail important a été consacré à l’améliora-
tion de la stabilité des algorithmes numériques. Les codes Fortran implémentés permettent notamment
de calculer les sections efficaces et les diagrammes de diffusion d’un cylindre de grand paramètre de taille,
finement stratifié.
Le chapitre 2 présente le modèle de la réponse de l’interféromètre Phase Doppler (FIBS) développé
pour la mesure des fluctuations du diamètre d’une fibre en cours de production. Des résultats numériques
sont également présentés. Ils portent sur l’optimisation globale de la configuration optique du capteur et
sa réponse à différents effets propres au procédé de fibrage : la biréfringence uni-axe induite par la tension
de fibrage, la dépendance de l’indice avec les conditions de refroidissement, l’existence de fibres creuses...
Cet interféromètre permet également de mesurer la tension de fibrage.
Le chapitre 3 détaille les caractéristiques de l’interféromètre FIBS ainsi que celles de son logiciel
d’acquisition et de traitement des données, les méthodes d’inversion des mesures de phases actuellement
utilisées, ou celles envisagables à plus long terme. La réponse de cet intéféromètre y est également com-
parée à celle d’autres techniques de mesure : Microscopie Electronique à Balayage, Microcopie optique
de coupes polies, pesée, diffractomètrie...
14 Introduction générale

Le chapitre 4 présente les caractéristiques du diffractomètre haute résolution (HIREDI) et de sa


technique originale d’inversion des diagrammes de diffusion. Ce système a été développé pour valider la
réponse de l’interféromètre (FIBS).

Partie 2 : Etude de l’hydrodynamique du procédé de fibrage


Lorsque nous avons démarré cette étude, nous ne disposions d’aucun modèle hydrodynamique du
procédé de fibrage. Or, disposer de ce type de modèle, même simple, permet d’obtenir des ordres de gran-
deurs de paramètres qui sont difficilement mesurables, comme par exemple : le profil axial de température
ou le profil de contraction du jet de verre. Nous avons pu ainsi valider certaines des hypothèses faites
dans la première partie de ce travail (au point de mesure, la fibre est assimilable à un cylindre infini de
section circulaire, on peut négliger les effets de la température résiduelle).
La modélisation physique du procédé est bien sûr intéressante par elle-même et notamment pour
tester certaines des équations de fermeture utilisées dans la littérature. Il est bien entendu, qu’à terme,
ce type de modèle doit également permettre l’optimisation du procédé de fibrage.
Le chapitre 5 expose les éléments de bibliographie que nous avons collecté sur la modélisation de
différents procédés de fibrage.
Le chapitre 6 détaille les caractéristiques du modèle physique hydrodynamique. Il s’agit d’un modèle
physique axisymétrique, à une dimension, stationnaire et instationnaire. Il prend en compte le rayonne-
ment, la forte dépendance de la viscosité avec la température, la convection forcée... Il permet de décrire
les caractéristiques de l’écoulement du jet de verre en sortie de téton (avant la zone de figeage). Les
prédictions de ce modèle sont comparées avec celles d’autres modèles hydrodynamiques, ainsi qu’avec des
données expérimentales.
Le chapitre 7 présente les résultats expérimentaux, préliminaires, obtenus sur la stabilité du procédé.
Deux cas sont distingués : la stabilité propre du procédé et sa stabilité vis-à-vis de perturbations im-
posées. Dans le premiers cas, cette stabilité est étudiée, en régime stationnaire, pour différentes vitesses
et températures de fibrage. Dans un deuxième temps, on étudie la réponse du procédé à des régimes
transitoires (rampes de la vitesse et de la température de fibrage).

Au terme de ce manuscrit, nous dresserons un bilan des principaux résultats obtenus et prolongerons
la réflexion en ouvrant des perspectives possibles à ce travail.
Première partie

Diffusion électromagnétique par une


fibre et granulométrie optique

15
Chapitre 1

Diffusion électromagnétique par un


cylindre multicouche

Dans ce chapitre nous présentons le formalisme et les algorithmes numériques qui ont été spécifiquement
développés au cours de ce travail, pour simuler les propriétés de diffusion de la lumière d’un cylindre mul-
ticouche.
Les résultats théoriques et numériques de ce chapitre seront utilisés pour simuler la réponse de l’in-
terféromètre (Chapitre 2) et du diffractomètre (Chapitre 4) à la mesure des fibres de renfort.

Z
Onde Y
Plane D/2


er
ez
i

r
ϕ
k ext m1
Ez
i Z X
m2
...
mj
...
mL
mext
ω rL ... r j ... r2 r1
λ 0 /m ext

Fig. 1.1 – Géométrie du modèle de diffusion par un cylindre multicouche.

1.1 Théorie
On considère un cylindre infini de section circulaire, composé de L-couches concentriques avec
1/2
j = 1, 2, . . . , L − 1, L. Chaque couche est caractérisée par son indice de réfraction complexe mj = (εj ) ,
par sa constante de perméabilité magnétique µj et par son rayon rj , voir la figure 1.1.
Ce cylindre, placé dans un milieu d’indice réel mext , est éclairé par une onde plane harmonique de
vecteur d’onde k = kex = (2πmext /λ) ex . La géométrie du modèle et les conventions sont les mêmes que
celles introduites par Bohren et Huffman pour un cylindre homogène [10].
Le problème se ramène à la résolution de l’équation d’onde (∇2 Ψ + k 2 Ψ = 0) pour les conditions
limites du problème : décroissance des champs diffusés en 1/r (champ lointain) ; les champs internes,
incidents et diffusés, sont de dimension finie au centre de la particule ; la continuité des composantes
tangentielles des champs (électriques et magnétiques) à la traversée de la surface externe de la particule
et de chaque couche interne j.

17
18 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

L’équation d’onde scalaire s’écrit en coordonnées cylindriques :


 
1 ∂ ∂ψ 1 ∂2ψ ∂2ψ
r + 2 2
+ + k2 ψ = 0 (1.1)
r ∂r ∂r r ∂ϕ ∂z 2
cette équation peut être résolue par une méthode de séparation des variables (i.e. Théorie de Lorenz-Mie).
Les solutions sont alors de la forme [10] :

ψn (ρ, ϕ, z) = Zn (ρ) einϕ eihz (n = 0, ±1, ..., ∞) (1.2)


avec pour un cylindre éclairé sous indice normale : ρ = kr et h = 0.
La fonction radiale Zn est solution de l’équation de Bessel :
 
d dZn  
ρ ρ + ρ2 − n 2 Z n = 0 (1.3)
dρ dρ

Les solutions de l’ équation 1.3 sont les composantes des harmoniques cylindriques [10] :

(p) (p)
Mn = −kZn (ρ) einϕ eϕ
(p) (p) (1.4)
Nn = kZn (ρ) einϕ ez

où ρ ∈ C, k = 2πm/λ est le vecteur d’onde.


Toute combinaison linéaire des harmoniques cylindriques est une solution de l’équation (1.3). Classique-
ment, les fonctions Z (p) 1 sont égales à :
(p=1)
Zn (ρ) = Jn (ρ)
(p=2)
Zn (ρ) = Yn (ρ)
(p=3) (1) (1.5)
Zn (ρ) = Hn (ρ) = Jn (ρ) + iYn (ρ)

où les Jn (ρ) sont les fonctions de Bessel[1] d’ordre entier (n ∈ Z) et du premier ordre ; les Yn (ρ) sont les
fonctions de Bessel du second ordre (ou encore fonction de Neumann) ; les Hn (ρ) sont les fonctions de
Hankel correspondantes.

1.1.1 Expressions des champs TM


On s’intéresse ici au cas d’une onde incidente plane harmonique, linéairement polarisée, Transversale
Magnétique (TM) (i.e. champ électrique parallèle à l’axe de la fibre : z ).

Champs incidents : ETi M , HTi M


Les champs incidents doivent être de dimension finie au centre de la particule. Ceci conduit à éliminer
la fonction de Bessel du second ordre 2 de la combinaison linéaire des solutions possibles de l’équation
(1.3). Le système (1.4) se réduit donc à :



(1)
EiT M = En Nn
n=−∞

∞ (1.6)
−ikext (1)
HiT M = ωµext En Mn
n=−∞

avec pour le vecteur d’onde de l’onde incidente : kext = 2πmext /λ0 où λ0 est la longueur d’onde de
n
l’onde incidente «dans l’air». En = E0 (−i) /kext où E0 est l’amplitude du champ incident [10]. Les
composantes des harmoniques se réduisent alors à :
(1) 
Mn (mext xL ) = −kext Jn (mext xL ) eϕ
(1) (1.7)
Nn (mext xL ) = kext Jn (mext xL ) ez
Ce qui donne pour les composantes des champs électriques et magnétiques à la surface de la particule :

1 les dérivées correspondantes sont notées : Z (p)
2Y
n (ρ → 0) → −∞
1.1. Théorie 19



Ezi (mext xL ) = kext En Jn (mext xL )
n=−∞
Hzi (mext xL ) =0
(1.8)
Eϕi (mext xL ) =0
i(kext )2 
∞ 
Hϕi (mext xL ) = ωµext En Jn (mext xL )
n=−∞

Champs diffusés : EsT M , HsT M


Dans le cas du champ diffusé ρ  r, seule la fonction de Hankel peut être retenue comme solution3
de l’Eq. (1.3) et le champ diffusé se propage depuis la surface de la particule (ρ = mext xL ) vers l’infini :



(3)
EsT M = − En bnI Nn
n=−∞

∞ (1.9)
ikext (3)
HsT M = ωµext En bnI Mn
n=−∞

En introduisant le paramètre de taille du cylindre : xL = 2πrL /λ0 , les composantes des harmoniques
s’écrivent sur la surface externe :

(3) (1)
Mn (mext xL ) = −kext Hn (mext xL ) eϕ
(3) (1) (1.10)
Nn (mext xL ) = kext Hn (mext xL ) ez
Ce qui donne pour les composantes tangentielles des champs diffusés :



(1)
Ezs = −kext En bnI Hn (mext xL )
n=−∞
Hzs = 0
(1.11)
Eϕs = 0
−i(kext )2 

(1)
Hϕs = ωµext En bnI Hn (mext xL )
n=−∞

Ces dernières expressions, pour le champ électrique et le champ magnétique, sont strictement iden-
tiques à celles obtenues pour un cylindre homogène [10]. Seule l’expression du coefficient de diffusion
externe bnI diffère (voir plus loin).

(j) (j)
Calcul des champs internes : ET M , HT M
Nous utilisons ici la méthode de résolution par récurrence introduite par Wu et al. [109] pour le cas
de la sphère stratifiée éclairée par une onde plane et qui a été étendue par Onofri et al. [71] pour une
onde incidente de forme arbitraire [37].

Pour une onde incidente TM, les expressions du champ électrique et du champ magnétique internes
à la couche j sont de la forme :


∞  
(j) (j) (1) (j) (2)
ET M = En cn Nn − en Nn
n=−∞

∞   (1.12)
(j) (j) (1) (j) (2)
HT M ikext
= ωµext
En c n M n − e n M n
n=−∞

(j) (j)
Les coefficients de diffusion internes cn , en sont a priori non nuls. Les composantes des harmoniques
s’écrivent avec kj = 2πmj /λ0 et ρ = mj xj :

(p) (p)
Mn (ρ) = −kj Zn (ρ) eϕ
(p) (p) (1.13)
Nn (ρ) = kj Zn (ρ) ez
En fait, dans le cas du cylindre homogène, pour la même raison que pour le champ incident, la fonction
de Bessel du second ordre, Yn , ne peut être solution de l’Eq. (1.3). Dans le cas du cylindre multicouche,
3I (r) ∝ Hn (r) H̄n (r) → α/r, r→∞
20 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

la condition de dimension finie n’est critique que pour la première couche (qui est en fait un cylindre
homogène), j = 1. Pour les autres couches, j = 2 . . . L, cette restriction n’a pas lieu d’être. C’est pourquoi
on doit exprimer les champs internes, pour chaque couche j, comme une combinaison linéaire des deux
(1)
fonctions de Bessel, Jn , Yn , avec ρ = mj xj et pour le cas particulier de la première couche : en = 0. On
obtient ainsi :


∞  
(j) (j) (j)
En,z = kj En cn Jn (mj xj ) − en Yn (mj xj )
n=−∞
(j)
Hn,z = 0
(j) (1.14)
En,ϕ = 0

∞  
(j) i(kj )2 (j)  (j) 
Hn,ϕ = ωµj En cn Jn (mj xj ) − en Yn (mj xj )
n=−∞
Avec pour le cas particulier de la couche externe du cylindre, j=L, ρ = mL xL


∞  
(L) (L) (L)
En,z = kL En cn Jn (mL xL ) − en Yn (mL xL )
n=−∞
(L)
Hn,z = 0
(L) (1.15)
En,ϕ = 0

∞  
(L) i(kL )2 (L)  (L) 
Hn,ϕ = ωµL En cn Jn (mL xL ) − en Yn (mL xL )
n=−∞

Le calcul des champs TM internes nécessite, a priori, la détermination de 2n (L − 1) coefficients : les


(j) (j)
cn et les en .

1.1.2 Récurrence ascendante sur les coefficients internes


Conditions de continuité des champs internes
Les champs internes ne nous intéressent pas dans le cadre de ce travail. Nous souhaitons uniquement
déterminer les coefficients de diffusion externes. La méthode de résolution par récurrence conduit, dans
un premier temps, a écrire les équations de continuité des composantes tangentielles des champs TM et
TE à la traversée des interfaces j − 1 → j :
(j) (j−1)
VΘ (mj xj−1 ) = VΘ (mj−1 xj−1 )
(1.16)
avec Θ = ϕ et z; V = E et H
Ce qui donne, en remplaçant dans l’Eq. (1.16) les champs TM par leurs expressions données par l’Eq.
(1.14) et en simplifiant :

 
(j) (j−1)
en en
mj c(j)
n Jn (mj xj−1 ) − Y (mj xj−1 ) =
(j) n
mj−1 c(j−1)
n Jn (mj−1 xj−1 ) − (j−1)
Yn (mj−1 xj−1 )
cn cn
(1.17)

 
(j) (j−1)
(mj )2 (j)  en  (mj−1 )2 (j−1)  en 
cn Jn (mj xj−1 ) − (j) Yn (mj xj−1 ) = cn Jn (mj−1 xj−1 ) − (j−1) Yn (mj−1 xj−1 )
µj cn µj−1 cn
(1.18)
Plutôt que de calculer les 2n (L − 1) coefficients internes on peut se limiter au calcul des n (L − 1)
(1)
quotients suivants ( avec Bn = 0) :
(j)
en
(j)
Bn(j) = (1.19)
cn
Ce qui permet, avec le calcul du rapport Eq. (1.18)/Eq.(1.17), d’éliminer une série d’inconnues :


 (j)   (j−1) 
Jn (mj xj−1 ) − Bn Yn (mj xj−1 ) µj mj−1 Jn (mj−1 xj−1 ) − Bn Yn (mj−1 xj−1 )
(j)
= (j−1)
(1.20)
Jn (mj xj−1 ) − Bn Yn (mj xj−1 ) µj−1 mj Jn (mj−1 xj−1 ) − Bn Yn (mj−1 xj−1 )
1.1. Théorie 21

On introduit la fonction ou quotient intermédiaire :

 (j−1) 
(j−1) Jn (mj−1 xj−1 ) − Bn Yn (mj−1 xj−1 )
Hb,n = (j−1)
(1.21)
Jn (mj−1 xj−1 ) − Bn Yn (mj−1 xj−1 )

L’équation Eq. (1.20) devient alors :

  µj mj−1 (j−1)  
Jn (mj xj−1 ) − Bn(j) Yn (mj xj−1 ) = Hb,n Jn (mj xj−1 ) − Bn(j) Yn (mj xj−1 ) (1.22)
µj−1 mj

(j)
De cette dernière expression on peut tirer la forme récurrente du quotient Bn :

(j−1) 
mj−1 µj Jn (mj xj−1 ) Hb,n − mj µj−1 Jn (mj xj−1 )
Bn(j) = (j−1)
(1.23)
mj−1 µj Yn (mj xj−1 ) Hb,n − mj µj−1 Yn (mj xj−1 )

Conditions de continuité à la traversée de la surface externe

La condition de continuité des composantes tangentielles des champs électriques et magnétiques, TM


et TE, à la traversée de la surface externe de la particule s’écrit :

VΘi (mext xL ) + VΘs (mext xL ) = VΘL (mL xL ) ,


(1.24)
avec Θ = ϕ et z; V = E et H

En remplaçant dans l’équation (1.24) les champs par leur expression sur la surface externe, et en
simplifiant, on obtient le système suivant :

i (kext )
2   
 i (k )2   
(L) 
En Jn (mext xL ) − bnI Hn(1) (mext xL ) = c(L)
L
n En Jn (mL xL ) − Bn Yn (mL xL ) (1.25)
ωµext ωµL

   
kext En Jn (mext xL ) − bnI Hn(1) (mext xL ) = kL c(L) (L)
n En Jn (mL xL ) − Bn Jn (mL xL ) (1.26)

Le calcul du rapport des Eqs. (1.25)/ (1.26) permet d’éliminer les inconnues suivantes : le coefficient
(L)
de diffusion interne cn et la constante En , d’où :

 (1)  (L) 
kext Jn (mext xL ) − bnI Hn (mext xL ) kL Jn (mL xL ) − Bn Yn (mL xL ) kL L
= = H (1.27)
µext Jn (mext xL ) − bnI Hn(1) (mext xL ) µL Jn (mL xL ) − Bn(L) Jn (mL xL ) µL b,n

L
Dans le second membre de l’expression précédente on reconnaı̂t l’expression du rapport Hb,n introduite
L
par l’Eq. (1.21). En remplaçant Hb,n par son expression et en simplifiant on obtient :

 
kext µL Jn (mext xL ) − kext µL bnI Hn(1) (mext xL ) = kL µext Hb,n
L
Jn (mext xL ) − kL µext Hb,n
L
bnI Hn(1) (mext xL )
(1.28)
De cette dernière équation on peut tirer l’expression du coefficient bnI :


L
mL µext Hb,n (mext xL ) Jn (mext xL ) − mext µL Jn (mext xL )
bnI = (1) (1)
(1.29)
ext xL ) Hn (mext xL ) − mext µL Hn
L (m
mL µext Hb,n (mext xL )
22 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

1.1.3 Expressions des champs TE


Pour le cas d’un champ électrique incident orienté perpendiculairement à l’axe z, onde Transversale
Electrique (TE), on procède de manière identique au cas d’une onde incidente TM :

- Champs incidents sur la surface externe :



(1)
EiT E = −i En Mn
n=−∞
∞ (1.30)
kext (1)
HiT E = ωµext En Nn
n=−∞

soit sur la surface externe de la particule et en remplaçant par les composantes des harmoniques cylin-
driques :
Ezi (mext xL ) = 0
(kext )2 

Hzi (mext xL ) = ωµext En Jn (mext xL )
n=−∞

∞ 
(1.31)
Eϕi (mext xL ) = ikext En Jn (mext xL )
n=−∞
Hϕi (mext xL ) = 0

- Champs diffusés :



(3)
EsT E = i En anII Mn
n=−∞

∞ (1.32)
(3)
HsT E = − ωµ
kext
ext
En anII Nn
n=−∞

soit à la surface de la particule et en remplaçant par les composantes des harmoniques cylindriques :

Ezs = 0
2 

(1)
Hzs = − (kext )
ωµext En anII Hn (mext xL )
n=−∞

∞ (1.33)
(1)
Eϕs = −ikext En anII Hn (mext xL )
n=−∞
Hϕs = 0

- Champs internes :


∞  
(j) (j) (1) (j) (2)
ET M = En dn Mn − fn Mn
n=−∞

∞   (1.34)
(j) (j) (1) (j) (2)
HT M ikext
= ωµext
E n d n N n − f n N n
n=−∞

(1)
la condition de «dimension finie» des champs impose pour la première couche : fn = 0.

Soit pour les champs internes à la couche j et en remplaçant par les composantes des harmoniques
cylindriques :

(j)
En,z = 0

∞  
(j) kj (j) (j)
Hn,z = ωµj En dn Jn (mj xj ) − fn Yn (mj xj )
n=−∞

∞   (1.35)
(j) (j)  (j) 
En,ϕ = kj En dn Jn (mj xj ) − fn Yn (mj xj )
n=−∞
(j)
Hn,ϕ = 0
1.2. Formulation pour le calcul numérique 23

avec pour la dernière couche :


(L)
En,z = 0

∞  
(L) (kL )2 (L) (L)
Hn,z = ωµL En dn Jn (mL xL ) − fn Yn (mL xL )
n=−∞

∞   (1.36)
(L) (L)  (L) 
En,ϕ = ikL En dn Jn (mL xL ) − fn Yn (mL xL )
n=−∞
(L)
Hn,ϕ = 0

-Coefficients de diffusion externe TE :


La condition de continuité équation (1.16), à la traversée de la surface, j − 1 → j, permet d’introduire
(1)
le quotient des coefficients de diffusion interne (avec An = 0) :
(j)
fn
A(j)
n = (j)
(1.37)
dn
et le quotient intermédiaire :
 (j) 
(j) Jn (mj xj ) − An Yn (mj xj )
Ha,n = (j)
(1.38)
Jn (mj xj ) − An Yn (mj xj )
(j)
on obtient ainsi la forme récurrente de An :
(j−1) 
mj µj−1 Jn (mj xj−1 ) Ha,n − mj−1 µj Jn (mj xj−1 )
A(j)
n = (j−1)
(1.39)
mj µj−1 Yn (mj xj−1 ) Ha,n − mj−1 µj Yn (mj xj−1 )

Au final la condition de continuité, équation (1.24), permet d’obtenir la forme du coefficient de diffusion
externe pour une onde Transversale Electrique (TE), anII :

L
mext µL Ha,n (mext xL ) Jn (mext xL ) − mL µext Jn (mext xL )
anII = (1) (1)
(1.40)
ext xL ) Hn (mext xL ) − mL µext Hn
L (m
mext µL Ha,n (mext xL )

1.2 Formulation pour le calcul numérique


Le calcul des fonctions de Bessel pour de grands arguments complexes et pour de grands ordres pose
de nombreux problèmes numériques. Une façon de limiter le développement d’instabilités numériques est
de reformuler les expressions précédentes en faisant apparaı̂tre les dérivées logarithmiques et des rapports
des fonctions de Bessel plutôt que les fonctions elles-mêmes [10].

1.2.1 Reformulation analytique n◦ 1


Nous introduisons les trois dérivées logarithmiques suivantes :
  (1)
Jn (ρ) Yn (ρ) Hn (ρ)
Dn(1) (ρ) = , Dn(2) (ρ) = , Dn(3) (ρ) = (1)
(1.41)
Jn (ρ) Yn (ρ) Hn (ρ)
Ainsi que les deux nouveaux rapports de fonctions de Bessel suivants :

Jn (ρ) Jn (ρ)
Dn(0) (ρ) = (1)
, Dn(x) (ρ) = (1.42)
Hn (ρ) Yn (ρ)

Il convient ensuite de faire apparaı̂tre ces dérivées et ces rapports dans les équations précédentes. Pour
les champs TM, par exemple, on peut reformuler l’équation (1.23) comme suit :

(j−1) J (m x )
Jn (mj xj−1 ) mj−1 µj Hb,n − mj µj−1 Jn (mj xj−1 )
n j j−1

Bn(j) =  (1.43)
Yn (mj xj−1 ) mj−1 µj H (j−1) − mj µj−1 Yn (mj xj−1 )
b,n Yn (mj xj−1 )
24 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

ce qui peut se réécrire sous la forme :


(j−1) (1)
mj−1 µj Hb,n − mj µj−1 Dn (mj xj−1 )
Bn(j) = Dn(x) (mj xj−1 ) (j−1) (2)
(1.44)
mj−1 µj Hb,n − mj µj−1 Dn (mj xj−1 )

(j)
En procédant de même pour An on obtient :
(j−1) (1)
mj µj−1 Ha,n − mj−1 µj Dn (mj xj−1 )
A(j) (x)
n = Dn (mj xj−1 ) (j−1) (2)
(1.45)
mj µj−1 Ha,n − mj−1 µj Dn (mj xj−1 )

(j)
Pour le rapport Hb,n , on cherche à faire apparaı̂tre les dérivées définies par l’équation(1.41) et les
rapports explicités par l’équation(1.42) en partant de l’expression :
 (j) 
(j) Jn (mj xj ) − Bn Yn (mj xj )
Hb,n = (j)
(1.46)
Jn (mj xj ) − Bn Yn (mj xj )

 (j) 
(j) Jn (mj xj ) Bn Yn (mj xj )
Hb,n = (j)
− (j)
(1.47)
Jn (mj xj ) − Bn Yn (mj xj ) Jn (mj xj ) − Bn Yn (mj xj )
 
Jn (mj xj ) (j) Yn (mj xj )
(j) Jn (mj xj ) Jn (mj xj ) Bn Yn (mj xj )
Hb,n = Jn (mj xj ) (j)
− Jn (mj xj ) (j)
(1.48)
Yn (mj xj ) − Bn Yn (mj xj ) − Bn
Yn (mj xj )

Au final on obtient pour les deux coefficients :


(1) (2) (j)
(j) Dn (mj xj ) Dn (mj xj ) Bn
Hb,n = Dn(x) (mj xj ) (x) (j)
− (x) (j)
(1.49)
Dn (mj xj ) − Bn Dn (mj xj ) − Bn

(1) (2) (j)


(j) Dn (mj xj ) Dn (mj xj ) An
Ha,n = Dn(x) (mj xj ) (x) (j)
− (x) (j)
(1.50)
Dn (mj xj ) − An Dn (mj xj ) − An
En procédant de même avec l’expression du coefficient de diffusion externe donnée par l’Eq. (1.29),
on obtient : 
(L) Jn (mext xL )
Jn (mext xL ) mL µL Hb,n − mext µext Jn (mext xL )
bnI = (1) (1)
(1.51)
Hn (mext xL ) mL µL H (L) − mext µext Hn(1) (mext xL )
b,n Hn (mext xL )

avec au final :
(L) (1)
mext µL Hb,n − mL µext Dn (mext xL )
anII = Dn(0) (mext xL ) (L) (3)
(1.52)
mext µL Hb,n − mL µext Dn (mext xL )

(L) (1)
mL µext Hb,n − mext µL Dn (mext xL )
bnI = Dn(0) (mext xL ) (L) (3)
(1.53)
mL µext Hb,n − mext µL Dn (mext xL )

Cette formulation est formellement identique à celle obtenue pour la sphère multicouche [109, 71] en
faisant les correspondances équations (1.88-1.89) avec µj = 1, j = 1 . . . L + 1 et mext = 1.

Une première version du code fortran Diff MCyl a mis en évidence une instabilité du calcul et no-
(x)
tamment au niveau du calcul du rapport Dn et ceci, même pour des particules de faible diamètre et de
quelques couches.
Dans le paragraphe suivant, nous reformulons les équations précédentes en transposant la modification
introduite par Wu et al. [110] pour le cas de la sphère multicouche.
1.2. Formulation pour le calcul numérique 25

1.2.2 Reformulation analytique n◦ 2


(x)
Une façon d’éliminer le problème de l’instabilité du calcul de Dn consiste à calculer le rapport
de cette fonction pour deux arguments très proches. On essaie donc de faire apparaı̂tre un rapport de
(x)
fonctions Dn dans les expressions précédentes :
 
Jn (mj xj ) (j) Yn (mj xj )
(j) Jn (mj xj ) − Bn Jn (mj xj )
Hb,n = (j) Yn (mj xj )
(1.54)
1− Bn Jn (mxj )
On introduit la nouvelle fonction :

Yn (mj xj )
βn(j) = Bn(j) (1.55)
Jn (mj xj )
et l’on obtient :
 
Jn (mj xj ) (j) Jn (mj xj ) Yn (mj xj )
(j) Jn (mj xj ) − βn Yn (mj xj ) Jn (mj xj )
Hb,n = (j)
(1.56)
1 − βn
avec au final :
(1) (j) (2)
(j) Dn (mj xj ) − βn Dn (mj xj )
Hb,n = (j)
(1.57)
1 − βn
(x)
dans cette dernière équation, le rapport Dn a été éliminé implicitement. On opère de même pour la
(j)
fonction βn :

(j−1) J (m x )
Yn (mj xj ) Jn (mj xj−1 ) mj−1 µj Hb,n − mj µj−1 Jn (mj xj−1 )
n j j−1

βn(j) =  (1.58)
Jn (mj xj ) Yn (mj xj−1 ) mj−1 µj H (j−1) − mj µj−1 Yn (mj xj−1 )
b,n Yn (mj xj−1 )

(x) (j)
On introduit alors le rapport de deux fonctions Dn à travers la nouvelle fonction Rn :
(x)
Yn (mj xj ) Jn (mj xj−1 ) Dn (mj xj−1 )
Rn(j) = = (x)
(1.59)
Jn (mj xj ) Yn (mj xj−1 ) Dn (mj xj )
Au final on obtient :
(j−1) (1)
mj−1 µj Hb,n − mj µj−1 Dn (mj xj−1 )
βn(j) = Rn(j) (j−1) (2)
(1.60)
mj−1 µj Hb,n − mj µj−1 Dn (mj xj−1 )
En procédant de même pour une onde TE, on obtient :
(1) (j) (2)
(j) Dn (mj xj ) − αn Dn (mj xj )
Ha,n = (j)
(1.61)
1 − αn
(j−1) (1)
mj µj−1 Ha,n − mj−1 µj Dn (mj xj−1 )
α(j) (j)
n = Rn (j−1) (2)
(1.62)
mj µj−1 Ha,n − mj−1 µj Dn (mj xj−1 )

1.2.3 Profil et troncature


Le profil d’indice du cylindre multicouche est introduit sous la forme d’un profil en rayon, adimen-
sionnalisé par le rayon externe du cylindre rL , et d’un profil d’indice complexe (indice du matériau pour
λ0 ) :

r1 /rL [Re (m1 ) , Im (m1 )]


r2 /rL [Re (m2 ) , Im (m2 )]
(1.63)
...
rL /rL [Re (mL ) , Im (mL )]
26 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

Ce profil est pris en compte dans le calcul en dimensionnant ce profil : xj = 2π (r1 /rL ) / (λ0 /mext ).
On pose par ailleurs mL+1 = mext , mext ∈ R.

De manière classique maintenant [10] (voir section 1.5.2), comme pour une particule homogène (sphère
ou cylindre), les séries infinies peuvent être tronquées a partir de :
1/3
nstop = xL + 4xL + 2 (1.64)

où xL = 2πrL /λ est le paramètre de taille de la particule.

1.2.4 Calculs des dérivées logarithmiques et rapports


(1)
Dérivée : Dn

Cette dérivée est calculée par récurrence descendante a partir de la relation suivante :

n 1
Dn(1) (ρ) = − (1) (1.65)
ρ Dn+1 (ρ) + n+1
ρ

(1)
avec n = nmax , nmax − 1 . . . 0. Pour la valeur initiale on pose : Dn=max (ρ) = 0 + 0i, avec :

nmax = M ax (nstop , |mj xj | + 15, j = 1 . . . L) (1.66)

L’argument ρ peut prendre les deux séries de valeurs suivantes :

ρ = mj xj−1 , j = 2...L + 1
(1.67)
ρ = mj xj , j = 1...L

(2) (3)
Dérivées : Dn , Dn
(2) (3)
Les dérivées logarithmiques Dn et Dn sont calculées par récurrence ascendante à partir de la relation
(n = 0, 1, · · · nstop − 1) :

(p) 1 n+1
Dn+1 (ρ) = (p)
− (1.68)
n/ρ − Dn (ρ) ρ

(2)
Dans le cas de Dn , ces calculs sont effectués pour chaque couche (ρ = mj xj ) et avec comme valeurs
initiales :


(2) Y (ρ) −Y1 (ρ)
D0 (ρ) = 0 = (1.69)
Y0 (ρ) Y0 (ρ)
(3)
Dans le cas de Dn , ces calculs sont effectués uniquement pour l’interface externe (ρ = mext xL ) et avec
comme valeur initiale :


(1)
(3) H (mext xL ) J1 (mext xL ) + iY1 (mext xL )
Dn=0 (mext xL ) = 0 =− (1.70)
H0 (mext xL ) J0 (mext xL ) + iY0 (mext xL )
En pratique, pour initialiser les récurrences, les fonctions de Bessel J0 , J1 , Y0 et Y1 sont calculées à
l’aide des routines proposées par la référence [16]. Des détails sur les relations de récurrence entre les
fonctions de Bessel et leurs dérivées sont disponibles dans les références [1, 10]. Les prédictions de ces
routines ont été comparées avec celles des routines de Numerical Recipies [90], les données tabulées de
la référence [1] et des calculs effectués avec MAPLE et MATHCAD. Il est important de noter qu’un
manque significatif de précision a été constaté pour les routines de Numerical Recepies et les calculs sous
MATHCAD.
1.2. Formulation pour le calcul numérique 27

(0)
Rapport : Dn

Ce rapport de fonctions de Bessel peut être calculé à partir de la relation de récurrence ascendante :
(1)
(0) n/ρ − Dn (ρ)
Dn+1 (ρ) = Dn(0) (ρ) (3)
(1.71)
n/ρ − Dn (ρ)

Il est calculé uniquement pour l’interface externe (ρ = mext xL ) à partir de la valeur initiale :

(0) J0 (mext xL ) J0 (mext xL )


Dn=0 (mext xL ) = (1)
= (1.72)
H0 (mext xL ) J0 (mext xL ) + iY0 (mext xL )

(x) (j)
Rapports : Dn , Rn
(j)
En remplaçant les dérivées à l’ordre n + 1 en fonction de leur valeur à l’ordre n, Rn peut se calculer
par récurrence ascendante avec n = 1, . . . nstop − 1 et j = 2, 3, . . . , L :
  
(1) (2)
n
− Dn (mj xj−1 ) mnj xj − Dn (mj xj )
(j) mj xj−1
Rn+1 = Rn(j)    (1.73)
(2) (1)
n
mj xj−1 − Dn (mj xj−1 ) mnj xj − Dn (mj xj )

Avec comme valeurs initiales (n = 0, j = 2, 3, . . . , L) :

(x)
(j) D0 (mj xj−1 ) J0 (mj xj−1 ) Y0 (mj xj )
R0 = (x)
= (1.74)
Dn=0 (mj xj ) Y0 (mj xj−1 ) J0 (mj xj )

1.2.5 Récurrence
La reformulation analytique n◦ 2 s’est révélée beaucoup plus stable que la première formulation. Dans
ce qui suit, nous présentons l’algorithme développé, pour le calcul des coefficients externes de diffusion,
à partir de la reformulation n◦ 2.
Algorithme :
Toutes les dérivées logarithmiques et autres rapports des fonctions de Bessel cylindriques sont cal-
culés au préalable. Les coefficients externes de diffusion peuvent alors être déterminés par récurrence
ascendante :

- Etape n◦ 1/Couche n◦ 1/Initialisation de la récurrence :

α(1) (1)
n = βn = 0.0 + i0.0 (1.75)
(1) (1)
Ha,n = Hb,n = Dn(1) (m1 x1 ) (1.76)

- Etape n◦ 2/Couche n◦ 2 :
(1) (1)
(2) (2) m2 µ1 Ha,n −m1 µ2 Dn (m2 x1 )
αn = Rn (1) (2)
m2 µ1 Ha,n −m1 µ2 Dn (m2 x1 )
(1) (1) (1.77)
(2) (2) m1 µ2 Hb,n −m2 µ1 Dn (m2 x1 )
βn = Rn (1) (2)
m1 µ2 Hb,n −m2 µ1 Dn (m2 x1 )

(1)
(2) Dn (m2 x2 )−α(2) (2)
n Dn (m2 x2 )
Ha,n = (2)
1−αn
(2) (1)
Dn (2) (2)
(m2 x2 )−βn Dn (m2 x2 )
(1.78)
Hb,n = (2)
1−βn

- Etape n◦ j/Couche n◦ j :
j−1 (1)
(j) (j) mj µj−1 Ha,n −mj−1 µj Dn (mj xj−1 )
αn = Rn j−1 (2)
mj µj−1 Ha,n −mj−1 µj Dn (mj xj−1 )
(j)
j−1 (1)
(j) mj−1 µj Hb,n −mj µj−1 Dn (mj xj−1 )
(1.79)
βn = Rn j−1 (2)
mj−1 µj Hb,n −mj µj−1 Dn (mj xj−1 )
28 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

(1)
j Dn (mj xj )−α(j) (2)
n Dn (mj xj )
Ha,n = (j)
1−αn
j (1)
Dn (j) (2)
(mj xj )−βn Dn (mj xj )
(1.80)
Hb,n = (j)
1−βn
- Dernière étape/Etape n◦ L/Couche n◦ L :
L−1 (1)
(L) (j) mL µL−1 Ha,n −mL−1 µL Dn (mL xL−1 )
αn = Rn L−1 (2)
mL µL−1 Ha,n −mL−1 µL Dn (mL xL−1 )
(L)
L−1 (1)
(j) mL−1 µL Hb,n −mL µL−1 Dn (mL xL−1 )
(1.81)
βn = Rn L−1 (2)
mL−1 µL Hb,n −mL µL−1 Dn (mL xL−1 )
(1)
(L) Dn (mL xL )−α(L) (2)
n Dn (mL xL )
Ha,n = (L)
1−αn
(L) (1)
Dn (L) (2)
(mL xL )−βn Dn (mL xL )
(1.82)
Hb,n = (L)
1−βn
(L) (L)
Au final, les Eqs. (1.52) et (1.53) et l’évaluation des fonctions Ha,n et Hb,n , permettent de déterminer
les deux coefficients externes de diffusion : anII et bnI .

1.3 Calcul des sections efficaces et fonctions d’amplitude


Nous sommes à présent en mesure de calculer des quantités intégrales comme les sections efficaces
de diffusion ainsi que les fonctions d’amplitude d’un cylindre multicouche. Pour cela, il faut simplement
remplacer les coefficients externes de diffusion du cylindre homogène [10] par ceux que nous venons de
dériver pour le cylindre multicouche.

Coefficients des sections efficaces de diffusion

   
2 2 ∞
2 2 ∞
Qsca
I = x |b0I | + 2 |b0I | , QextI = x Re b 0I + 2 b 0I
 n=1   n=1  (1.83)
2 2 ∞
2 2 

Qsca
II = x |a0II | + 2 |a0II | , QI = x Re a0II + 2
ext
a0II
n=1 n=1

avec pour l’absorption : Qabs


I = Qext
I − Qsca
I et Qabs
II = Qext
II − Qsca
II

Expression des champ diffusés et fonctions d’amplitude :


Dans le champ lointain (kr >> n2 ), on a pour les champs diffusés :
 s    i 
Ez (r, θ, t) 3πi 2 T1 (θ) 0 E0,z
= exp exp [kext r − ωt] (1.84)
Eϕs (r, θ, t) 4 πkr 0 T2 (θ) i
E0,ϕ
avec pour les éléments non nuls de la matrice des amplitudes complexes :

+∞ 
+∞
T1 (θ) = bnI exp [−inθ] = b0I + 2 bnI cos (nθ)
−∞ n=1

+∞ 
+∞ (1.85)
T2 (θ) = anII exp [−inθ] = a0II + 2 anII cos (nθ)
−∞ n=1

où θ = π − ϕ, est l’angle de diffusion calcul à partir de l’axe optique.

1.4 Validations
1.4.1 Cas limite du cylindre homogène
(L) (L)
Dans le cas d’une couche unique nous avons : Hb,n = Ha,n = Dn1 (mL xL ). Pour un cylindre de
paramètre de taille xL = x placé dans un milieu défini par mext = m et µL = µext , l’équation (1.54)
devient :  
J (mx) J (x)
Jn (x) m Jnn (mx) − Jnn (x)
bnI = (1)   (1) (1.86)
Hn (x) mL Jn (mx) − Hn(1) (mx)
Jn (mx) Hn (mx)
1.4. Validations 29

Expression que l’on peut remettre sous la forme :


 
Jn (mx) Jn (x) − mJn (mx) Jn (x)
bnI = (1) (1)
(1.87)
Jn (mx) Hn (x) − mJn (mx) Hn (x)

Cette dernière expression est strictement identique à celle donnée par la référence [10] dans le cas du
cylindre homogène. On trouve le même accord pour anII .

1.4.2 Analogie avec la sphère stratifiée


Intuitivement on peut penser que le problème du calcul des coefficients externes de diffusion pour le
cylindre multicouche est formellement identique à celui de la sphère multicouche. La comparaison des
résultats analytiques peut être faite en faisant la correspondance entre les fonctions de Ricatti-Bessel
de la sphère avec les fonctions de Bessel cylindriques utilisées pour le cylindre. En procèdant ainsi nous
avons obtenu l’analogie suivante entre ces fonctions :

Sphère Cylindre
ψn → Jn
(1.88)
χn → Yn
(1)
ξn → Hn

et pour les dérivées logarithmiques :

Sphère Cylindre
 

Dn1 = ψn
ψ Jn
→ Jn
n
 

Dn2 = χn
χ Yn
→ Yn
n
 (1) (1.89)
Dn3 = ξn
ξ Hn
→ (1)
n Hn
(0)
Dn = ψ χn
n
→ Jn
(1)
Hn
(x)
Dn = ψ n
χn → Jn
Yn

En utilisant ces correspondances, il est facile de montrer que les expressions des coefficients de diffu-
sion externe TM et TE du cylindre multicouche, équations (1.52-1.53), sont effectivement formellement
identiques à celles obtenues pour la sphère [109, 71].

1.4.3 Stabilité numérique : cas d’une fibre optique à gradient d’indice


Nous avons tout d’abord vérifier que, pour un cylindre homogène (L couches de même indice), les
prédictions du code Diff MCyl étaient bien strictement identiques à celles obtenues avec un code pour
cylindre homogène. Dans le cas d’un cylindre multicouche, nos résultats sont en bon accord avec ceux
des références [108, 44].

La figure 1.2 présente une simulation du profil d’indice du coeur d’une fibre multimode Corning à
gradient d’indice et de diamètre de coeur : 85 µm ; indice du milieu extérieur mext = 14 . La figure 1.3
présente l’évolution des deux sections efficaces lorsque l’on raffine la discrétisation du profil (augmentation
du nombre de couches) : L = 2 → 5000. L’épaisseur d’une couche dr est également donnée en fraction
de la longueur d’onde moyenne λ/dr = 2 → 50. On constate que les sections convergent rapidement vers
une même valeur. Pour un incrément en dr = λ/10 la différence est inférieure à 0.1%, pour dr = λ/40,
la différence est de moins de 0.006%. La figure 1.4 montre les diagrammes de diffusion calculés pour une
fibre optique multimode Corning SX+ complète (coeur et cladding), placée dans l’air.

La stabilité des algorithmes développés est telle que, en discrétisant finement le profil d’indice, on
peut simuler les propriétés de diffusion d’un cylindre à profil d’indice continu.

4 Le cladding n’est donc pas simuler ici, voir plus loin pour sa prise en compte.
30 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

1,51
<m>=1.48663
1,50 mmax=1.5 <λ>=λ0/<m>=0,425661
Max{dm/dr}=0.00188
1,49

Indice de réfraction, m 1,48 2


m(r)=1.5(1-1.0675*r )

1,47

1,46 mmin=1.46

1,45

1,0
-50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50
Rayon [µm]
Fig. 1.2 – Profil d’indice d’une fibre optique multimode «Corning» à gradient d’indice avec 82µm de diamètre
de coeur.

Fig. 1.3 – Evolution des coefficients de diffusion en fonction du nombre de couches (raffinement de la
discrétisation du profil.)

1.5 Sur la complexité des processus de diffusion


1.5.1 Diagrammes de diffusion
• La complexité des processus mis en jeux lors de la diffusion de la lumière par une fibre transparente,
même homogène, est clairement mise en évidence par l’évolution angulaire de l’intensité diffusée par
cette fibre, voir la figure 1.5. En abscisse, on trouve l’angle de diffusion, qui évolue de 150 à 180 degrés
et en ordonnée : le diamètre de la fibre, qui évolue de 0.02 à 45 micromètres. Les courbes de niveau ont
été normalisées par l’intensité maximale obtenue pour chaque diamètre. Ce calcul a été effectué pour la
polarisation perpendiculaire, une longueur d’onde de 0.6328 µm et un indice de réfraction de 1.555-0i.
Les diagrammes obtenus sont extrêmement complexes. On distingue cependant plusieurs structures, ou
”franges”, plus ou moins périodiques, à haute et moyenne fréquence, ainsi qu’une évolution basse fréquence
(due au phénomène d’arc-en-ciel). Compte tenu de ces évolutions, il est clair que la caractérisation des
fibres de renfort, au moyen de l’outil ”optique”, ne peut que poser de sérieuses difficultés !
• Pour la polarisation parallèle, figure 1.6 à gauche, les diagrammes sont encore plus complexes. En
effet, pour cette polarisation, l’intensité des rayons rétractés, à l’origine de l’arc-en-ciel, est beaucoup plus
faible (voir le §2.2.2).
1.5. Sur la complexité des processus de diffusion 31

Fig. 1.4 – Profil d’indice d’une fibre multimode à gradient (Corning type Sx+) : coeur et cladding, et évolutions
des diagrammes de diffusion correspondants. Le profil d’indice du coeur a été discrétisé en 3000 couches.
32 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

• Pour une fibre absorbante (i.e. métallique par exemple), figure 1.6 à droite, les diagrammes ont
une structure beaucoup plus simple. C’est la transparence des fibres de verre-E, dans le visible, qui est à
l’origine de la complexité des diagrammes obtenus.
• La figure 1.7 présente les même évolutions que précédemment mais pour la zone de diffraction
(diffusion avant : 0 < θ < 15◦ ) et la polarisation perpendiculaire. L’ intensité est normalisée par la valeur
obtenue à 0◦ (1er lobe de diffraction) ; avec à gauche, une fibre de verre-E homogène et à droite, une fibre
métallique.
Là encore, il est clair que la transparence des fibres de verre induit une grande complexité des diagrammes
de diffusion.

1.5.2 Résonances Morphologico-Dépendantes (MDRs) et Ondes de Surface


Préambule : le point de vue de l’approximation localisée
On considère une fibre de verre homogène, de diamètre 10.7235µm et d’indice m = 1.555 − 0.0i. Celle-
ci est éclairée par une onde plane de longueur d’onde λ = 0.633µm et de polarisation perpendiculaire.
Le paramètre de taille de cette fibre, placée dans l’air, est donc de x = 53.218. Conformément à ce
qui a été décrit précèdemment, le calcul du champ diffusé par la fibre est effectué par sommation des
contributions des différents termes d’expansion des champs. Dans la figure 1.8, le bord externe de cette
fibre est schématisé par un cercle en gras alors que les termes d’expansion sont schématisés par des cercles
en grisé.
Compte tenu de l’état de polarisation de la lumière incidente, on s’intéresse uniquement aux coefficient
externes de diffusion bn . L’expansion du champ incident est réalisé sur l’intervalle n = 1, 2, . . . , nstop ,
avec pour le cas présent nstop = 70. Selon le principe de l’approximation localisée [105], chaque terme
de l’expansion peut être associé à un ”rayon” parallèle qui impact à une distance d du coeur de la fibre
avec :
1 λ
d = (n + ) (1.90)
2 2π
Tout ”rayon” associé au terme de l’expansion, n, tel que n + 1/2 > x, n’impacte donc pas sur la fibre ( i.e.
tous les rayons correspondant aux termes 54, 55, . . . , 70). Le coefficient externe de diffusion b61 correspond
donc à un de ces rayons.
• La figure 1.9 présente l’évolution de l’intensité diffusée dans la direction θ = 162.5◦ , par une fibre
dont le diamètre évolue de 10µm à 11µm. Deux cas sont présentés : i) lorsque les champs sont calculés,
de façon habituelle, en sommant les différents termes de l’expansion, de n = 1, 2, . . . , nstop et ii) lorsque
la sommation est effectuée en posant arbitrairement comme égal à zéro le terme b61 = 0.0 + 0.0i. Cette
procédure, introduite par Kiehl et al. [17], permet ”d’évaluer” la contribution des différents termes de
l’expansion au champ total diffusé. On remarquera que :
- Dans les deux cas l’intensité diffusée est modulée par une basse fréquence que nous attribuons à
l’interférence entre les différents modes de diffusion classiques : réflexion spéculaire (p = 0), réflexion
internes multiples ((p = 2, 3...) voir le §2.2.2)... on parle de ”Résonances Morphologico-dépendantes
(MDRs)”.
- A ces MDRs se superpose une structure de résonances beaucoup plus fine. Cette dernière se ca-
ractérise par des variations brutales de l’intensité diffusée. La largeur de ces résonances est de l’ordre de
quelques centièmes à quelques millièmes de micromètres... On constate que certaines de ces résonances
ont disparu de l’évolution calculée avec la série ”tronquée” (i.e. b61 = 0.0 + 0.0i). D’après le principe de
l’approximation localisée, tel qu’il est schématisé par la Figure 1.8, le terme b61 correspond à un ”rayon”
dont le paramètre d’impact se situerait à près de ≈ 1.24λ (i.e. 780nm) de la surface externe de la fibre.
Selon l’optique géométrique il ne devrait pas interagir avec la fibre. En fait, tout ce passe comme si, l’onde
associée au b61 avait orbité autour de la fibre avant d’être diffusé par celle-ci dans la direction θ = 162.5◦.
• Pour un diamètre donné [17], on peut facilement détecter les ordres de l’expansion qui sont respon-
sables des résonances de surface. Pour cela, on peut tracer, pour une fibre donnée, l’évolution de la partie
réelle et imaginaire des coefficients bn . La figure 1.10 présente cette évolution pour le coefficient b61 . On
observe, pour deux valeurs particulières du diamètre, un changement de signe de la partie imaginaire de ce
coefficient et un maximum pour sa partie réelle. Pour ces deux diamètres particuliers, l’onde caractérisée
par le coefficient b61 va engendrer une résonance.
1.5. Sur la complexité des processus de diffusion 33

Fig. 1.5 – Evolution angulaire de l’intensité diffusée par une fibre de verre-E, homogène, éclairée sous incidence
normale. En abscisse, l’angle de diffusion évolue de 150 à 180◦ de gauche à droite. En ordonnée, le diamètre
de la fibre évolue de 0.02 à 42 micromètres de bas en haut. Les courbes de niveau représentent le logarithme de
l’intensité diffusée, normalisée par la valeur maximale, pour la polarisation perpendiculaire.
34 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

Fig. 1.6 – Idem figure précédente excepté : à gauche, pour la polarisation parallèle et, à droite, pour une fibre
métallique.
1.5. Sur la complexité des processus de diffusion 35

Fig. 1.7 – Idem figures précédentes excepté que l’angle de diffusion évolue de 0 à 15◦ (≈ zone de diffraction), la
polarisation est perpendiculaire et l’intensité est normalisée par la valeur obtenue à 0◦ (pic de diffraction) ; avec
à gauche, une fibre de verre-E homogène, et à droite, une fibre métallique.
36 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

Fig. 1.8 – Schéma de principe sur ”les ondes de surface” : le bord externe d’une fibre de diamètre 10.7235µm est
tracé en gras, l’ordre d’expansion des champs est schématisé par la stratification en grisé.

Fig. 1.9 – Comparaison de l’intensité diffusée calculée pour la série complète et lorsque l’on pose égale à
0 le coefficient de diffusion externe b61 .

1.0 10.124 10.126 10.128


Passage par zéro
de la partie
0.8
Coefficient externe de diffusion, b61

imaginaire
0.0

0.6

0.4 -0.2

0.001µm
0.2 zoom

0.0

-0.2
Re(b61)
-0.4 0.03µm
Im(b61)
-0.6
10.1 10.2 10.3 10.4 10.5 10.6 10.7 10.8
Diamètre [µm]
Fig. 1.10 – Evolution de la partie réelle et imaginaire du coefficient b61 .
1.6. Conclusion 37

• Comme la figure 1.9, la figure 1.11 présente l’évolution de l’intensité du champ diffusé en fonction
du diamètre de la fibre. Mais, dans ce dernier cas, les séries sont tronquées de façon encore plus brutale :
a) en haut, la série est complète ; b) au milieu, tous les termes correspondant aux ondes de surfaces sont
annulés bn = 0.0 + 0.0i, n >= x ; c) en bas, tous les termes qui correspondent à des rayons qui impactent
sur la fibre sont annulés, bn = 0.0 + 0.0i, n < x. Pour des raisons de lisibilité de la figure, l’intensité du
cas c) a été multipliée par un facteur 10. Les évolutions obtenues sont cohérentes :
- Le cas b) montre une évolution, périodique à basse fréquence, caractéristique des ’basses fréquences’.
- Le cas c) semble rassembler l’essentiel des contributions des ondes de surface.
En fait, même visuellement, l’addition des évolutions b) et c) ne correspond que qualitativement à
l’évolution a). On peut avancer comme explication à cela que les termes bn tels que n = int(x) ± 1
rendent compte très vraisembablement à la fois des ondes externes et des ondes internes près de la sur-
face. La troncature que nous avons utilisé plus haut, dissocie trop ”violament” des processus qui sont
nécessairement couplés près de la surface (i.e. continuité des composantes tangentielles des champs).
Une analyse par la méthode de décomposition de Debye, plus rigoureuse, peut également aider à la
compré- hension de ces mécanismes [68].
• Toujours pour les mêmes paramètres, la figure 1.12 présente l’évolution de l’intensité du champ
diffusé en fonction du diamètre pour : i) une fibre homogène et différents indices de réfraction : m =
1.555, 1.55499, 1.5549; ii) une fibre avec un gradient d’indice, dont le profil linéaire m = 1.55, . . . , 1.555
est discrétisé en 1000 couches. Il semble qu’une variation légère de l’indice ne contribue qu’à faire glisser,
ou décaler, la structure de résonance, sans en changer fondamentalement la forme ou l’amplitude. Les
MDRs sont quant à elles beaucoup plus sensibles aux gradients internes, ce qui se comprend aisément.
• La figure 1.13 montre l’évolution de l’intensité du champ diffusé par une fibre à coeur, en fonction de
son diamètre et de la taille relative du coeur : 0, 10, 30, 60 et 90 % du rayon externe de la fibre. L’indice
de réfraction du coeur est pris égal à 1. On constate que, bien que les évolutions à basse fréquence soient
assez différentes, la position des résonances semble ne pas trop varier pour un coeur atteignant jusqu’à
60% du rayon externe de la fibre. Ici encore, ce résultat s’accorde avec la nature des résonances de surface.

1.6 Conclusion
Dans ce chapitre nous avons résolu le problème de la diffusion d’une onde électromagnétique plane,
harmonique, de polarisation linéaire, par un cylindre de section circulaire, d’extension infinie, composé de
L couches concentriques d’indice de réfraction complexe. Pour ce faire, nous avons utilisé une méthode
de séparation des variables (i.e. théorie de Lorenz-Mie) et une méthode de récurrence pour le calcul des
champs internes. L’onde incidente est d’incidence normale. Les algorithmes numériques et les codes de
calcul développés sont très stables. Les propriétés de diffusion de cylindres de grand paramètre de taille
(α > 1000), composés de plusieurs milliers de couches, peuvent ainsi être calculées. Ces travaux seront
largement utilisés pour simuler la réponse de l’interféromètre (Chapitre 2) et du diffractomètre (Chapitre
4) lors de la mesure des fibres de renfort.
De façon plus générale, ces travaux permettent également de simuler les propriétés de diffusion de
”particules” cylindriques rencontrées dans les laboratoires et l’industrie :
– Homogènes : fibres de verre, polymères, carbone, métalliques ; jets liquides axi-symétriques...
– A saut d’indice : fibres creuses (UV, IR, ”air-line”), fibres optiques à saut d’indice (coeur-cladding),
jets liquides enrobés, capillaires...,
– Stratifiées en indice (gradient discret ou continu) : fibres optiques , jets liquides et capillaires soumis
à un choc thermique, en cours d’évaporation, avec mélange diffusif, etc.
Ils s’appliquent également à d’autres domaines de longueurs d’ondes (ondes radar, infra-rouge loin-
tain...) et pourraient être généralisés dans le cas d’un éclairement par un faisceau gaussien [73, 36].
38 Chapitre 1. Diffusion électromagnétique par un cylindre multicouche

Fig. 1.11 – Calcul de l’intensité diffusée par une fibre lorsque l’expansion des champs est complète,
tronquée vers le bas ou vers le haut.

Fig. 1.12 – Effet de la partie réelle de l’indice de réfraction sur la structure de résonance (ondes de
surface) de l’intensité diffusée par une fibre homogène et une fibre à gradient d’indice.

Fig. 1.13 – Mise en évidence de l’effet d’un coeur d’air (bulle de gaz) sur la structure de résonance (ondes
de surface) de l’intensité diffusée par une fibre.
Chapitre 2

Modélisation de la réponse de
l’interféromètre ”FIBS”

Nous venons de résouldre le problème de la diffusion d’une onde plane par un cylindre multicouches.
Dans ce chapitre, le modèle ainsi développé va nous permettre de simuler la réponse de l’interféromètre
afin de l’optimiser, d’étudier sa sensibilité à divers paramètre et effets.

2.1 Introduction
Contraintes pour la mesure du diamètre des fibres de renfort
Nous avons établi au début de cette étude, d’un commun accord avec Saint-Gobain Recherche, qu’un
système de mesure et de contrôle en ligne, de la granulométrie des fibres de renfort, doit satisfaire aux
contraintes suivantes : i) La résolution sur le diamètre des fibres doit être telle que σD < 0.5µm pour
des fibres dans la gamme de taille D = 5 − 30µm ; ii) La résolution longitudinale/spatiale du système
doit pouvoir atteindre 1mm pour une fibre défilant à 50m/s, c’est-à-dire un taux d’acquisition de 50 000
mesures/s ; iii) Le système de mesure doit être compact afin de pouvoir être utilisé sur une filière de
laboratoire ou industrielle (place disponible très réduite). iv) La mesure doit être effectuée à grande
distance de la fibre pour ne pas perturber les conditions de fibrage.
Nos recherches bibliographiques [23, 51] sur les techniques de mesure du diamètre des fibres (optique,
polymère, renfort...), ont montré qu’il n’existait pas sur le marché1 de système de mesure capable de
satisfaire à toutes les contraintes précèdentes.

Choix de l’interférométrie Phase Doppler


L’Interférométrie Phase Doppler (IPD) ou Phase Doppler Anemometry (PDA) est une technique
laser qui a été développée dans les années 1975-1984[27, 5] pour la mesure simultanée de la vitesse (1 à 3
composantes) et du diamètre de particules sphériques et homogènes en écoulement. La gamme des vitesses
mesurables peut atteindre ±300m/s pour les diamètres de 0.5µm à 2mm. S’ajoutent à ces mesures : la
mesure des flux et de la concentration locale de l’écoulement en particules [3]. Depuis l’introduction de son
principe, l’IPD a trouvée diverses applications dans le domaine industriel pour l’étude : de la combustion
dans les moteurs, de la cavitation ou des écoulements en Lit Fluidisé Circulant. . . Différentes améliorations
ont par ailleurs été apportées au principe originel de cette technique : i) la correction des mesures de flux
par la prise en compte de la distribution gaussienne d’intensité du volume de mesure [38, 2, 111, 102] ;
ii) la possibilité de mesurer le diamètre de particules hétérogènes, contenant une suspension [69, 55], un
cœur ou un gradient radial d’indice [71, 92, 70]) ; iii) la mesure de l’indice complexe de réfraction de
particules sphériques homogènes (i.e. composition ou température des particules [72]) ; iv) la mesure de
particules non sphériques : cylindriques [83, 58, 59, 94, 77], oblates/prolates [58], rugueuses [61, 67], ect.
L’IPD répond à toutes les contraintes imposées pour la mesure des fibres de renfort : la haute résolution
temporelle et spatiale, la mesure à grande distance, la possibilité théorique de mesurer en rétrodiffusion,
1 C’est toujours le cas à l’heure actuelle...

39
40 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

un traitement des données réduit au calcul d’une FFT... De ce fait, et compte tenu de notre expérience
dans le développement de cette technique, nous avons opté pour le développement d’un système de mesure
des fibres de renfort qui utilise le principe de l’IPD. La condition préalable à la réalisation expérimentale
d’un tel système est de modéliser théoriquement, et d’optimiser numériquement, sa réponse lors de la
mesure des fibres de renfort.

2.2 Modélisation de la réponse de l’interféromètre


2.2.1 Modèle basé sur la théorie électromagnétique
Dans le repère (Oxyz) lié au laboratoire, la fibre est considérée comme un cylindre infini de section
circulaire, homogène ou multicouche, de diamètre D et d’axe Z, voir la figure 2.1. Un système de coor-
données locales (Ox1 y1 z) est défini tel que le faisceau incident 1, de vecteur d’onde k1 , se propage suivant
(Ox1 ) avec k1 =−k1 ex1 . Ce faisceau est considéré comme étant une onde plane harmonique, linéairement
polarisée, de fréquence ν1 et de longueur d’onde λ. Le repère (Ox1 y1 z) se confond avec le repère (Oxyz)
par une simple rotation autour de l’axe z, d’angle α. Le vecteur champ électrique E1 est décomposable en
une composante E ez parallèle au plan (x1 z) et une composante −Ey1 perpendiculaire au plan (x1 z). δ1
est l’angle de polarisation du champ incident, c’est-à-dire l’angle entre l’axe z et la direction du vecteur
E1 . Pour tenir compte du faisceau n◦ 2, de polarisation δ2 et de fréquence ν2 , on définit un second système
de coordonnées locales (Ox2 y2 z), voir la figure 2.1.

êz E//1 E1 E//s Es
êz
δ1 z δa P
êy1 E 1 E s
k1.êx=-k k.ê r=k êϕ
1 1

P
Da
E1

k1 Ω ψa>0 2
êx1
x α O
E2 α ψb<0
ϕ êz 1
k2 r êϕ Ω
êy1
êr Db
y

VZ

Fig. 2.1 – Géométrie du modèle de calcul de la réponse de l’interféromètre.

On considère ici que les dimensions du volume de mesure, formé par le croisement des deux faisceaux,
sont très supérieures au diamètre de la fibre. On peut alors utiliser les résultats établis dans le chapitre
précédent, pour des ondes planes. De manière classique, on suppose également que les faisceaux laser sont
décalés en fréquence (de la quantité νs ) par des cellules de Bragg ou par un réseau de diffraction tournant
[26].
On peut alors calculer le champ total diffusé par la fibre sur la surface d’un détecteur Da , d’angle
de polariseur δa , placé dans le plan (Oxy) à une grande distance r de la fibre, et dont l’axe optique fait
un angle ”d’élévation” ψa avec l’axe −x, voir la figure 2.1. Dans ces conditions, le détecteur collecte la
lumière diffusée aux angles de diffusion : faisceau n◦ 1, θ1 = ψa + α et pour le faisceau n◦ 2, θ1 = ψa − α :

Es (ψa ) = Es1 (ψa + α) + Es2 (ψa − α) ez + [E⊥s1 (ψa + α) + E⊥s2 (ψa − α)] eϕ (2.1)

Classiquement, ν1 /ν2 ≈ 1 avec pour la fréquence moyenne ν = (ν1 + ν2 ) /2. Le vecteur de Poynting total
2.2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre 41

s’écrit alors :
k  2  2  
Ss = E//s1  + E//s2  + |E⊥s1 |2 + |E⊥s2 |2 + 2Re E//s1 E//s2
∗ ∗
+ E⊥s1 E⊥s2 (2.2)
2µ0 ν
On peut le reformuler sous la forme suivante :
k
Ss = (G + Re {Hexp [−iωD (t)]}) (2.3)
2µ0 ω
avec  2  2
G = E//s1  + E//s2  + |E⊥s1 | + |E⊥s2 |
2 2
(2.4)
 
∗ ∗
H = 2 E//s1 E//s2 + E⊥s1 E⊥s2 (2.5)
νD = (k1 − k2 ) · r + νs = −4VY (t) sin (α) /λ + νs (2.6)
Dans les équations (2.4) et (2.5) les expressions des champs peuvent être explicitées à partir des
résultats du chapitre précèdent. Pour le faisceau 1 et pour le détecteur Da , on a par exemple :
3πi 2 
E//s1 = exp cos2 δa T1 (ψa + α) E1 cosδ1 + sinδa cosδa T2 (ψa + α) E⊥1 sinδ1
4 πkr
(2.7)
3πi 2 
E⊥s1 = exp sinδa cosδa T1 (ψa + α) E1 cosδ1 + sin2 δa T2 (ψa + α) E⊥1 sinδ1
4 πkr
Dans l’équation (2.6) le produit scalaire (k1 − k2 ) .r a été réécrit sous une forme qui dépend explicite-
ment du temps. Quand la fibre se déplace dans le plan (Oxy), le produit scalaire varie proportionnellement
à la composante de vitesse Vy (t) de la fibre. Lors du fibrage, toute variation de la «fréquence hétérodyne
Doppler» νD pourra être associée à une fluctuation de la position de la fibre suivant l’axe y. De plus,
du fait du décalage en fréquence des faisceaux, νs = (ν1 − ν2 ) > 0, la lumière diffusée par la fibre est
modulée dans le temps même lorsqu’elle est fixe dans le volume de mesure.

Remarque : Il peut être utile d’analyser le degré de polarisation linéaire de la lumière diffusée par la fibre
(cas d’une fibre biréfringente : § 2.5.5). Pour ce faire, une partie de la lumière qui est diffusée par la fibre
doit traverser un polariseur linéaire avant d’être focalisée sur l’élément photo détecteur. Sur la figure 2.1,
pour le détecteur Da , l’axe optique du polariseur P fait un angle δa avec ez . Au final, le champ diffusé et
collecté s’écrit après la traversée du polariseur linéaire :
    
Es cos2 δa sinδa cosδa Es
= (2.8)
E⊥s P sinδa cosδa sin2 δa E⊥s

Pour un détecteur réel, l’équation (2.3) doit être intégrée sur l’angle solide Ω de collection du détecteur.
Sous incidence normale, le calcul se réduit à une intégration sur le domaine angulaire [ψa − Ω/2, ψa + Ω/2].
Si la réponse du détecteur est linéaire (i.e. signal électrique proportionnel au signal optique), le signal
électrique produit par ce détecteur est de la forme 2 :

I (t) = |Ss (t)|dψ (2.9)

Cette dernière expression peut être réécrite comme suit :


     
k 2 2 −1
I (t) = GΩ + 2 Hi ψ + Hr ψ cos tan Hi ψ / Hi ψ − 2πνD t (2.10)
2µ0 ω
avec les quantités intégrales : 
GΩ = Gdψ
Ω

Hr Ω = Re {H} dψ (2.11)


Ω
Hi Ω = Im {H} dψ

2 Dans le cas ou la transmission des optiques dépendant de l’angle de collection, on écrira plutôt : I (t) =
 √
T r(ψ) |Ss (t)|dψ, voir §3.1.3

42 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

Fig. 2.2 – Exemple de simulations des caractéristiques des signaux Doppler produits par des fibres de
verre-E homogènes : déphasage, visibilités et piedestal (intensité diffusée) des deux signaux.

Nous introduisons à présent les quantités caractéristiques des signaux Doppler : le Piedestal P, la
Visibilité V et la phase φ[62] :
P = k GΩ / (2µ0 ω) (2.12)

V = 2 Hi 2Ω + Hr 2Ω / GΩ (2.13)
φ = tan−1 (Hi Ω / Hr Ω ) (2.14)
Finalement, l’équation (2.10) peut être mise sous la forme caractéristique d’un signal Doppler laser :

I (t) = P [1 + V cos (2πνD t + Φ)] (2.15)

La phase φ est une phase absolue, elle ne peut pas être mesurée directement. C’est pourquoi, dans le
principe de la technique de l’IPD, deux détecteurs Da et Db ou plus (voir également [79, 82]) sont utilisés
pour mesurer la différence de phase ∆φab = φa − φb entre deux signaux Doppler Ia (t) et Ib (t). Ces
derniers sont obtenus à l’aide de deux détecteurs placés à des angles de diffusion différents ψa et ψb :
Ia (t) = Pa [1 + Va cos (2πνD t + φa )]
(2.16)
Ib (t) = Pb [1 + Vb cos (2πνD t + φb )]
La dépendance de la différence de phase avec le diamètre de la particule diffusante, φab = φa − φb , sera
appelée PDRS3 dans ce qui suit. D’après le principe de l’IPD, le diamètre de la particule (la fibre dans
3 Phase Diameter RelationShip
2.2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre 43

le cas présent) est déduit de la mesure de la différence de phase ∆φab et de la connaissance «théorique/
numérique» de la PDRS. La figure 2.2 montre, à titre d’exemple, l’évolution du déphasage, de la visibilité
et du piedestal des signaux Ia et Ib , pour différents diamètres de la fibre. La fibre est ici homogène et
son diamètre varie entre D = 0.01µm et D = 70µm . Le déphasage φab évolue de manière plus ou moins
linéaire, par morceaux. Cette linéarité chute de concert avec la visibilité des signaux. Le premier saut du
déphasage (modulo 2π) apparaı̂t pour D ≈ 23µm. La visibilité évolue de manière beaucoup plus complexe
( i.e. ≈ fonction de Bessel). Elle passe par un minimum pour D ≈ 44µm. Le piedestal évolue de manière
plus ou moins linéaire. Ces évolutions ont été calculées pour les paramètres optiques suivants : α = 1.11◦ ,
Ω/2 = 5.15◦ , m = 1.555, ψa = 162.5◦ , ψb = −166.73◦, λ = 0.6328µm et une polarisation perpendiculaire
(système F IBS).

La validation des modèles précédents a été réalisée en 3 étapes. Premièrement, nous avons comparé les
valeurs numériques obtenues pour un cylindre homogène avec celles obtenues pour une sphère [62, 71]. Les
résultats étaient cohérents, compte tenu des différences prévisibles. Deuxièmement, nous avons comparé
nos résultats avec ceux de la littérature (fibres homogènes et d’indice inférieur) : ceux de Schaub et
al. [94], basés sur la Théorie de Lorenz-Mie, et ceux de Mignon et al., basés sur l’optique Géométrique
[58]. Nos résultats concordaient parfaitement avec ceux de Schaub et al. L’accord avec les prédictions
de l’optique géométrique n’était que très qualitatif, voir à ce propos le § 2.2.2. Au final, différents tests
expérimentaux ont démontré la validité de nos modèles de diffusion (§ 3.4).

2.2.2 Modèle et interprétations basés sur l’optique géométrique


L’optique géométrique est une théorie asymptotique (valide notamment si D >> λ) qui rend compte
de l’aspect corpusculaire de la lumière. Elle décompose en ”rayons lumineux” l’onde incidente sur la
particule [105] et suit leur interaction avec la particule, à l’aide des lois de Descartes. La figure 2.3
schématise le parcours d’un rayon lumineux intéragissant avec une particule réfractante (indice relatif
m > 1). Ce rayon subit une première réflexion (p = 0) sur la surface externe de la particule, avec un
angle de diffusion de θ0 , ce rayon subit également une réfraction (p = 1), avec émergence à l’angle θ1 ,
ainsi qu’une première réflexion interne (p = 2) avec émergence à l’angle θ2 et ainsi de suite... L’angle de

p=2 θ2

τ ,
τ
r

h
,
τ , p=1
, τ τ
y1 r h τ θ1
,
τ τ
,
τ
L
p=0 θ0

Fig. 2.3 – Optique géométrique : parcours des rayons lumineux à travers une particule réfractante.
diffusion θp du rayon p, par rapport à la direction incidente, s’écrit [105] :

θp = 2τ − 2pτ  + 2kπ, (2.17)

τ et τ  (figure 2.3) sont reliés par la relation de Descartes/Debye [105] :

m cos(τ  ) = cos(τ ) (2.18)

L’énergie véhiculée par les différents rayons peut être calculée au moyen des coefficients de Fresnel. Ces
coefficients en amplitude s’écrivent, pour les deux polarisations, perpendiculaire et parallèle :
sin τ − m sin τ  m sin τ − sin τ 
r⊥ = r = (2.19)
sin τ + m sin τ  m sin τ + sin τ 
44 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

Fig. 2.4 – Optique géométrique : suivi des rayons qui intéragissent avec une fibre dans le plan.

Pour les différents rayons, on obtient les amplitudes suivantes :


– Pour p=0, ⊥, = r⊥,
2
– Pour p=1, ⊥, = (1 − r⊥, ),...
2
– Pour p=2, ⊥, = r⊥, (1 − r⊥, )
– ...
Au final, l’énergie véhiculée par chaque rayon s’écrit :

I0 D2 2⊥ γ I0 D2 2 γ
I⊥ (θ) = I (θ) = (2.20)
r2 r2
où r est la distance des détecteurs au point de mesure ; I0 est l’intensité de référence de l’onde incidente ; γ
est un facteur qui rend compte de la dispersion de l’énergie du rayon incident et qui est liée à la courbure

locale de la surface de la particule, avec γ = sinτ /| dθ dτ |. La figure 2.4 montre le résultat du suivi d’une
centaine de rayons incidents, parallèles, qui impactent sous incidence normale sur une fibre de verre-E de
diamètre 100µm. Dans cette simulation, pour des raisons de clarté de la figure, le parcours des rayons n’a
été suivi que jusqu’à la deuxième réflexion interne (i.e. p = 3). Différents phénomènes sont remarquables :
point de focalisation vers l’avant, rayons ayant subi une seule réflexion spéculaire (p = 0), présence de
caustiques à l’intérieur de la particule, zones de localisation du premier4 (p = 2) et second arc-en-ciel
(p = 3)... La figure 2.5 montre l’évolution de l’intensité de ces rayons en fonction de la distance qu’ils ont
parcourue à l’ intérieur de la particule. On constate que leur intensité décroı̂t rapidement mais qu’il existe
aussi, des périodicités, des plages de distances ou ”bandes” interdites, qui sont à l’origine de certaines
des périodicités observées dans les diagrammes de diffusion et notamment des MDRs (voir les sections
1.5.1).

Modélisation de la réponse de l’interféromètre


La simulation de la réponse de l’interféromètre laser peut être effectuée à l’aide du modèle introduit
dans la section 2.2.1, seuls les champs diffusés seront calculés différemment. A titre d’exemple, pour les
rayons réfractés (p = 1), le champ de composante parallèle qui est diffusé et collecté par le détecteur Da
s’écrit5 :  
E//s1 (ψa ) = I//1 (ψa + α)e−jϕ1 + I//2 (ψa − α)e−jϕ2
(2.21)
avec ϕ1 = 2πm
λ0 L1 et ϕ2 = λ0 L2
2πm

4 Les optiques de collection de l’interféromètre FIBS sont situées dans cette région, voir le chapitre suivant
5 On néglige ici la dépendance temporelle et le déphasage dû à la distance particule-détecteur
2.2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre 45

1.0 réflexion, p=0


0.91
0.9
réfraction, p=1
0.8
0.7

Intensité diffusée
0.6
0.5
réfraction, p=2
0.4 1er Arc-en-Ciel
0.3 réfraction, p=3
2eme Arc-en-Ciel...
0.2
0.15
0.1
0.06 0.04...
0.0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Bandes interdites... Parcours des rayons dans la fibre [en équivalent diamètre]
Fig. 2.5 – Optique géométrique : évolution de l’intensité des différents rayons diffusés en fonction de la
distance géométrique qu’ils ont parcourue à l’intérieur de la fibre.

600 Théorie de Mie


Optique géométrique
500

]g 400
eD
[es 300
ah
P 200
100

0
0 10 20 30 40 50
Diamètre[µm]
Fig. 2.6 – Comparaison de la relation phase diamètre prédite par la théorie électromagnétique et par
l’optique géométrique (uniquement les rayons p = 2), pour ψa = −ψb = 165◦ , α = 0.855◦ et Ω = 3.13◦ .

où ϕ1 et ϕ2 représentent le déphasage des rayons réfractés (par rapport à un rayon non dévié par la
particule) du fait de leur parcours optique à l’intérieur de la particule (i.e. mL1 et mL2 ). La figure 2.6
compare la relation phase diamètre prédite par la théorie électromagnétique et l’optique géométrique
(uniquement les rayons p = 2), pour ψa = ψb = 165◦ , α = 0.855◦ et Ω = 3.13◦ . On constate que l’optique
géométrique ne prédit que très approximativement la pente de la relation phase-diamètre.

Pour tenter de prédire les oscillations haute fréquence de la PDRS, avec l’optique géométrique, il
conviendrait de sommer les contributions de tous les rayons qui sont susceptibles d’être diffusés dans la
direction ψa (i.e. pour p = 0, 1, 2...∞) et de prendre en compte les effets dus aux points focaux. Cependant,
il est important de noter que cette approche sera limitée par les limites mêmes de l’optique géométrique
[105]. Des effets purements ondulatoires comme la diffraction, le phénomène comme d’arc-en-ciel ou les
ondes de surface... ne seront jamais, ou que très grossièrement, décrits par l’optique géométrique.

La figure 2.7 présente l’évolution de la fréquence des oscillations de la PDRS, calculée avec la théorie
électromagnétique, pour différentes valeurs du rapport λ/m et pour la géométrie IPD correspondant à la
figure 2.6. Tous les points sont alignés suivant une droite de pente ≈ 1/2. Ces oscillations proviennent en
fait de l’interférence entre les rayons p ≥ 2. L’amplitude des oscillations est maximale lorsque ces rayons
sont déphasés entre eux de la quantité : ≈ n2 λm0 (la fibre se comporte comme une cavité résonnante).
46 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

Fig. 2.7 – Evolution de la fréquence des oscillations (hautes fréquences) de la PDRS, en fonction du
paramètre : longueur d’onde/indice réfraction.

2.3 Principe du fonctionnement en mode N-faisceaux


2.3.1 Le mode N-paires de faisceaux incohérentes entre elles
Une des limites de l’IPD réside dans l’indétermination à 2π près des mesures de déphasage. Dans
les sytèmes commerciaux actuels, ce phénomène bien connu ”des sauts de phase” est compensé par
l’utilisation d’un troisième détecteur. Ce dernier permet d’obtenir une seconde PDRS, de plus faible
pente que la première, qui est utilisée pour la détection des sauts de phase.
Lors de nos travaux, nous avons introduit et validé le principe d’une nouvelle méthode de mesure de
ces sauts de phase. Cette méthode originale s’avère également très prometteuse pour la caractérisation
des particules rugueuses [67] et la mesure de plusieurs composantes de vitesse à partir d’une source laser
monochromatique [78].
En fait, le système FIBS (voir le chapitre suivant) n’utilise pas cette nouvelle méthode mais une
méthode dérivée dont le principe est détaillé dans la section suivante. C’est pourquoi, pour plus de
détails, le lecteur est invité à consulter l’article publié sur ce sujet [79].

Fig. 2.8 – Repère supplémentaire pour le modèle 3-faisceaux cohérents.

2.3.2 Le mode 3-faisceaux cohérents


Dans ce mode de fonctionnement original, trois faisceaux laser cohérents, de même polarisation, sont
focalisés afin de former le volume de mesure. Expérimentalement, ceci peut être facilement réalisé en
utilisant une source laser monochromatique de fréquence ω et les ordres de diffraction −1, 0 et +1 issus
d’un réseau de diffraction tournant (voir le chapitre suivant et la figure 2.3.1). Le faisceau −1 est alors
décalé en fréquence de la quantité +ωs ; le faisceau direct 0 n’est pas décalé en fréquence ; le faisceau
−1 est décalé de la quantité −ωs . En assimilant ces faisceaux à des ondes planes harmoniques, le champ
résultant au niveau du volume de mesure est de la forme :

ET (y, z, t) = E+1 ej[k+1 .r−(ω+ωs )t] + E−1 ej[k−1 .r−(ω−ωs )t] + E0 ej[k0 .r−ωt] (2.22)
2.3. Principe du fonctionnement en mode N-faisceaux 47

avec pour les vecteurs d’ondes respectifs exprimés dans le repère (Oyz) :
     
0 −sinα sinα
k0 = k k1 = k k−1 = k (2.23)
1 cosα cosα

Le vecteur de Poynting permet le calcul de la distribution d’intensité correspondante :


k
I (y, z, t) ∝ Re {ET ET∗ } (2.24)
2µ0 ω
En posant E−1 = E+1 et après quelques calculs, on obtient la relation suivante pour la distribution
d’intensité :
4E1
I (y, z, t) ∝ 2E12 [1 + cos (2Ay − 2ωs t)] + E02 1 + cos (Ay − ωs t) cosBz (2.25)
E0∗

avec k=2π/λ, et pour les deux constantes A et B :

A = ksinα, B = k (cosα − 1) (2.26)

Fig. 2.9 – Simulation de la distribution d’intensité dans un volume de mesure, type Doppler laser, formé
par l’interférence de trois faisceaux cohérents.

La figure 2.9 montre la distribution d’intensité dans le plan (Oyz), obtenue avec l’équation (2.25)
pour α = 1.11◦ et λ = 0.6328µm (i.e. les paramètres de l’interféromètre FIBS). Nous avons posé ici,
t = 0 et E0 = E1 . On constate que les franges sont toujours rectilignes mais qu’elles présentent une
modulation d’amplitude suivant l’axe optique (elles semblent apparaı̂tre, disparaı̂tre...). L’analyse de la
figure précédente et de l’expression (2.25) montre que le volume de mesure présente désormais trois
(1) (2)
périodicités spatiales : deux suivant l’axe y, avec des interfranges de δy = π/A et δy = 2π/A ; et une
périodicité suivant l’axe optique z avec une modulation spatiale de pas δz = 2π/B. Pour les paramètres
(1) (2)
de la figure 2.9 nous obtenons : δz ≈ 843µm, δy ≈ 8.15µm et δy ≈ 16.3µm.
(1)
Le réseau de franges de pas δy est identique à celui produit par un système à deux faisceaux (−1, +1)
(2)
d’angle total 2α. Le réseau de franges de pas δy est dû à la superposition des deux réseaux de franges
produits par les faisceaux (−1, 0) et (0, +1). Ce dernier réseau correspond approximativement à celui qui
serait produit par des faisceaux (−1, +1) qui se croisent avec un angle total α. La modulation suivant
l’axe optique ne peut pas être reproduite avec un système classique à deux faisceaux.
La figure 2.10 a) illustre l’évolution du profil d’intensité correspondant à la figure 2.9 en fonction de
y et pour z = 0, 0.2δz , 0.4δz , · · · , 1.0δz . En fait, ces évolutions simulent la forme d’un signal Doppler qui
serait produit par une fibre qui se déplace suivant y 6 . Les signaux Doppler sont maintenant bi-fréquence.
(1) (2)
La figure 2.10 b) présente l’évolution du profil d’intensité suivant l’axe z, pour y = δy et y = δy . On
observe que les modulations suivant z, des deux réseaux de franges, sont de même période mais déphasées
spatialement de 2δz .
6 ou qui est immobile si les franges défilent avec t > 0
48 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

La figure 2.10 c) montre l’évolution du rapport de modulation des deux réseaux de franges :
 
(1)
I δy , z, t
R (z, t) = R (∀y, z, t) =   (2.27)
(2)
I δy , z, t

Ce rapport est indépendant de y et il est périodique suivant z, de période δR = 4δz .

Application à la mesure de la position suivant l’axe optique


La mesure du rapport de modulation R (z, t) permet de déduire la position de la fibre le long de
l’axe optique. On remarquera cependant que, du fait de la périodicité de R (z, t), cette position ne peut
être déterminée sans ambiguı̈té que sur un intervalle restreint : z ∈ [0 − 2δz ]. La figure 2.10 d) présente
l’évolution du rapport de modulation pour le cas du montage FIBS (paramètres identiques excepté que
E0 ≈ E1 /10). La périodicité du rapport de modulation est la même, mais sa modulation d’amplitude est
plus faible.
Expérimentalement, pour mesurer ce rapport de modulation, il suffit de calculer le rapport des puissances
spectrales correspondant aux deux réseaux de franges (i.e. 2 fréquences Doppler présentes dans le signal).
C’est cette procédure qu’utilise l’interféromètre FIBS pour détecter les mouvements de la fibre suivant
l’axe optique et, en phase de réglage, pour positionner la fibre au centre du volume de mesure.

Application à l’extension de la dynamique sur les phases mesurables


(1) (2)
Les réseaux de franges de pas δy et δy correspondent à des angles entre faisceaux différents, res-
pectivement : 2α et α. Ils donnent donc deux PDRS de pentes différentes (rapport 2 : 1). Le principe
de l’extension de la dynamique sur les phases (i.e. diamètres) mesurables repose donc sur la mesure du
(1)
déphasage pour la fréquence Doppler associée à δy et du déphasage pour la fréquence Doppler associée
(2)
à δy . Pour une fibre sans déplacement transverse, ces fréquences sont également dans un rapport : 2 : 1.
(1)
La phase associée à δy permet de déterminer le déphasage avec une meilleure résolution mais modulo 2π.
(2) (1)
La phase associée à δy permet de déterminer si la phase associée à δy se situe dans l’intervalle [0, 2π] ou
[2π, 4π]. La résolution (ou la dynamique) totale du système est ainsi multipliée par 2. Le système FIBS
utilise cette propriété pour mesurer sans ambiguı̈té des diamètres dans la gamme D ∈ [0 − 21 − 42µm].

Le calcul théorique des PDRS en mode 3-faisceaux cohérents


Pour simuler rigoureusement les deux PDRS obtenues, il faut calculer le champ d’interférence produit
par les trois faisceaux. Théoriquement, le formalisme introduit précédemment (i.e. interférence de deux
faisceaux) n’est donc plus valide. La figure 2.11 compare : (a) la PDRS produite par la paire de faisceaux
(−1, +1) calculée rigoureusement 7 ; b) la PDRS, produite par les paires (−1, 0) + (0, +1), calculée rigou-
reusement ; (c) la PDRS produite par les paires (−1, 0) + (0, +1) en faisant l’hypothèse que le problème
se ramène au calcul d’une seule PDRS, classique, pour des faisceaux (−1, +1) et d’angle α. La figure (d)
présente la différence entre la PDRS (b) et la PDRS (c).
Les différences entre le calcul rigoureux et le calcul simplifié sont faibles. Cependant, le calcul simplifié
ne permet pas de prédire correctement la forme des contributions des MDRs.

En guise de conclusion sur cette technique d’interférométrie à trois faisceaux, nous dirons qu’elle
présente deux avantages essentiels : elle permet d’étendre la dynamique de mesure d’un facteur 2 et
de mesurer la position de la fibre le long de l’axe optique. Sa résolution sur z est contrôlée par l’angle
entre les faisceaux, ce qui rend très aisé la production d’intervalles de modulation de seulement quelques
dizaines de micromètres (i.e. 2δz ≈ 80µm pour α = 5◦ ). Cette technique originale devrait trouver d’autres
applications (caractérisation des couches limites, des écoulements en micro canaux...) en permettant la
mesure ”instantanée” de profils de vitesse.

7 Nous avons complètement reformulé le problème de diffusion [82]


2.3. Principe du fonctionnement en mode N-faisceaux 49

Fig. 2.10 – Profils d’intensité dans un volume de mesure formé par trois faisceaux cohérents et évolution
du rapport de modulation suivant z, t = 0.

Fig. 2.11 – Evolution des relations phase-diamètre en mode 3-faisceaux cohérents : (a, b), calcul rigoureux ;
(c) calcul simplifié et (d) différence entre les deux méthodes de calcul.
50 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

2.4 Optimisation numérique de la réponse de l’interféromètre


2.4.1 Principe d’inversion des phases et calcul d’erreur
L’optimisation numérique de la configuration optique d’un IPD doit répondre à deux objectifs : i)
réduire l’amplitude des résonances de la PDRS, afin d’améliorer la résolution sur la mesure du diamètre
des fibres ; ii) réduire l’ encombrement du montage optique, afin de satisfaire aux contraintes industrielles.
Cette optimisation est clairement une étude paramétrique car de nombreux paramètres influencent
la réponse de l’IPD. Ces paramètres sont de deux types : les paramètres ”optiques” λ, δ 1 , δ 2 , α, ψ a ,
ψ b , Ω, δ a , δb et les propriétés de la fibre : D, composition, F, T0 . Tous ces paramètres n’ont a priori pas
la même importance, de sorte que nous avons besoin de définir un critère pour quantifier l’influence de
chacun d’eux, sur la PDRS.
Nous avons adopté pour la démarche suivante : • Le code de calcul Fibs Cyl est utilisé pour simuler la
PDRS théorique, Φab (D), en fonction des différents paramètres évoqués plus haut. Ceci pour la gamme
des tailles : D = 5 − 30µm et D = 5 − 45µm.
• Une procédure de filtrage est alors utilisée pour obtenir une PDRS bijective (à une phase mesurée
ne peut correspondre qu’un diamètre de fibre). Trois types de fonctions ont été considérés :
– une relation linéaire de pente b et d’ordonnée a, φLin
ab (D) = a + bD ;

n
– un polynôme de degré n > 1 avec : φnab (D) = γq Dq ;
0
– un filtrage passe-bas de la PDRS théorique avec une fréquence de coupure légèrement inférieure à
celle des résonances : φF
ab
FT
(D) = T F −1 [T F [Φab (D)] ∗ |H (νD − νDcut−of f )|]. Pour la Figure 2.12,
par exemple, la fréquence de coupure doit être de νDcut−of f =1/0.210.
• L’écart-type entre la PDRS théorique et chaque PDRS filtrée est alors calculé avec, par exemple,
 
pour la PDRS linéaire : σab−φ Lin
= f Φab (D) − φLin
ab (D) . Dans ce cas, cet écart-type rend compte de
l’écart à la linéarité de la PDRS théorique 8 et de l’amplitude des résonances. Dans le cas de la figure
2.12, on trouve : σab−φLin
= 9.03◦, σab−φ
n=9
= 5.60◦ et σab−φ
FFT
= 5.51◦ .
• Finalement, ces écart-types en différence de phase sont convertis en écart-types en diamètre. Ceci,
afin de quantifier l’erreur moyenne qui est faite, sur l’estimation du diamètre des fibres, lorsqu’on néglige
la structure de résonance ou les évolutions basses fréquences de la PDRS théorique. Dans le cas de la
Lin
PDRS linéaire, on a : σab−D =σab−φ /b. Pour la figure 2.12, on trouve : σab−D = 0.541µm, a = −27.67◦,
b = 16.75◦/µm, σab−D
n=9 FFT
= 0.354µm et σab−D = 0.352µm.

De manière générale, et dans le cas particulier de la figure 2.12, les meilleurs résultats sont obtenus
avec la PDRS basée sur un filtrage FFT et par polynôme d’ordre élevé (N.B. n = 9 donne les même
résultats que la méthode de filtrage).

Cette procédure d’optimisation, des considérations sur la dynamique du système et sur les contraintes
expérimentales 9 , nous ont permis de fixer : pour le demi-angle entre les faisceaux, la valeur α = 1.11◦ ;
et pour l’ouverture des détecteurs, la valeur Ω/2 = 5.1◦ . Ces valeurs correspondent à celles utilisées par
le système FIBS et sont imposées dans ce qui suit.

2.4.2 Simulation de l’erreur sur la mesure du diamètre


La Figure 2.14 montre une carte des iso valeurs σab−D Lin
, pour D = 5 − 30µm, en fonction de l’angle
d’élévation des deux détecteurs et de l’état de polarisation des faisceaux incidents : perpendiculaire (en
haut à gauche), parallèle (en bas à droite).
Quatre zones correspondant à une erreur minimum peuvent être identifiées dans cette figure. Elles corres-
pondent à quatre configurations optiques : A, B, C et D, voir la figure 2.13. Afin d’améliorer la lisibilité
de la figure 2.14, l’écart-type a été fixé comme négatif lorsque le processus de diffusion principale était
du type réflexion (p=0) et positif dans les autres cas (processus de réfraction, p=1,2,3,. . .).

8 linéarité que l’on recherche toujours


9 encombrement, aberrations sphériques des lentilles de collection...
2.4. Optimisation numérique de la réponse de l’interféromètre 51

• Configuration A, polarisation parallèle, les deux détecteurs sont localisés en diffusion avant, de
part et d’autre de l’axe optique. L’optimum est obtenu pour ψa = 75.8◦ et ψb = −72.8◦. Dans ce cas, le
Lin
processus de diffusion principal est la réfraction du premier ordre (p=1) et l’on a σab−D = 0.091µm avec

b = 22.09 /µm.
• Configuration B, un détecteur est localisé dans la région du premier arc-en-ciel ψa = 163.0◦ (p=2,
une reflexion interne) et le second est localisé vers l’avant ψb = −33.0◦ (p=1). Cette configuration est
Lin
particulièrement encombrante et présente un résolution faible avec σab−D = 0.37µm et b = 19.33◦ /µm.
• Configuration C, les deux détecteurs sont légèrement vers l’arrière, de façon plus ou moins
symétrique par rapport à l’axe optique. Ces régions angulaires correspondent à la ”zone noire d’Alexan-
der” (p=0, réflexion spéculaire dominante), ψa = 125.6◦ et ψb = −115.3◦. Cette configuration est celle
Lin
qui offre la moins bonne résolution : σab−D = 0.75µm avec b = −15.27◦/µm.
• Configuration D, les deux détecteurs sont localisés vers l’arrière, dans la région de l’angle d’arc-en-
ciel, de façon plus ou moins symétrique. Cette configuration est de loin la plus compacte avec ψa = 162.5◦
et ψb = −166.7◦, et elle offre une résolution acceptable : σab−D Lin
= 0.37µm, σab−D Lin
= 0.54µm avec

b = 16.75 /µm.

Fig. 2.12 – Evolution de la PDRS du système FIBS, configuration (D) optimisée, et des PDRS filtrées :
linaire, polynôme d’ordre n = 9 et par FFT.

(A) (B) (C) (D)

Fig. 2.13 – Schéma de principe des quatre configurations optiques ”intéressantes”. Les configurations A
et D ont été testées expérimentalement.
52 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

180

165
(D)
150 (B) +0.37
+0.37
135
(C)
120 -0.75

105
Perp.
σ ab-D
ψ1 90
0.75
0.40
0.25
[deg] 75 0.10
-0.91
60 (A) [µ m]
+0.091
45
Paral.
30

15

0
0 15 30 45 60 75 90 105 120 135 150 165 180
−ψ2 [deg]
Fig. 2.14 – Simulation des isovaleurs de l’erreur estimée en fonction de l’angle d’élévation de chacun des
détecteurs (ψa = ψ1 , ψb = ψ2 ), pour les polarisations perpendiculaire et parallèle.

42 0 .4
0
0.30 0.35
39
Diametre superieur [ µ m]

36
0.26
33
0.22
30
0.18

σ FFT
0.30

27
ab-D
24 0.60
0 .3

0.50
0.35

21 0.40
0.35
18
0 .4 0

0.26 0.30
15 0.26
0.22
0.

12 0.18
50

[ µ m]
0.

9
55

0.60
6
6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42
Diametre inferieur [ µ m]
Fig. 2.15 – Simulation des isovaleurs de l’erreur estimée en fonction de la gamme des diamètres
considérés. Cette carte a été calculée pour le système FIBS.
2.5. Sensibilité à divers paramètres et effets physiques 53

800
260
700

600 255

Différence de Phase [deg]


500 250

400 N
Φ (D)
17.0 17.1 Trans
Zoom Φ (D)
300

200
N Trans
100*(Φ (D)- Φ (D))
100

0
σ=0.28°
-100
10 15 20 25 30 35 40
D [µm]
Fig. 2.16 – Système FIBS : influence sur la PDRS de la fonction de transmission anglulaire des optiques
de collection.
Du fait des résonances, la résolution attendue sur les diamètres dépend également de la gamme des
tailles considérées10. La Figure 2.15 présente une carte des iso valeurs de l’erreur estimée σab−D
NF F T
pour
une configuration optique de type D11 , en fonction des valeurs du diamètre minimum et du diamètre
maximum. La largeur maximale de la distribution est de D = 5−45µm. A titre d’exemple, on peut déduire
FFT
de cette carte que l’erreur moyenne sur les diamètres est égale à σab−D = 0.30µm, 0.26µm, 0.30µm et
0.35µm pour des fibres dont le diamètre évolue linéairement sur les intervalles [Dmin , Dmax ] ∼ : [12, 14],
[12, 17], [12, 30], [12, 42] [µm, µm].

2.5 Sensibilité à divers paramètres et effets physiques


2.5.1 La transmission des optiques de collection
La figure 2.16 compare la réponse simulée de l’interféromètre FIBS lorsqu’on utilise les fonctions
de transmission déterminées expérimentalement (paragraphe 3.1.3) et lorsqu’on utilise seulement des
grandeurs moyennes déterminées expérimentalement : ψa , ψb , Ωa , Ωb avec une transmission prise égale
à T r(ψ) = 1. Les petites imperfections sur la transmission des optiques, figure 3.6, n’ont en fait que très
peu d’influence sur la réponse du système. En effet, l’écart-type entre les deux réponses est de 0.28◦ , ce
Lin
qui conduit à une erreur moyenne sur les diamètres de l’ordre de σab−D = 0.017µm. L’influence sur les
MDRs est visible, elle s’apparente à une variation d’amplitude, elle reste cependant très faible.

2.5.2 L’angle d’inclinaison de la fibre


Dans ce manuscript nous considérons toujours que l’axe de la fibre est perpendiculaire au plan des fais-
ceaux de l’interféromètre (i.e. axe z). Cependant, dans ce paragraphe, nous faisons une brève disgression
sur l’influence de l’inclinaison de la fibre sur la réponse de l’interféromètre FIBS.
La figure 2.17 schématise l’influence de cette inclinaison sur la forme du cône de lumière diffusée par
la fibre. Lorsque la fibre est dans le plan Oxz, inclinée d’un angle γ, et qu’elle est éclairée par un seul
faisceau, l’axe du cône est aligné avec celui de la fibre, avec un angle d’ouverture 2γ 12 . La figure 2.18
montre l’influence de cet angle sur les caractéristiques du signal Doppler Ia collecté par le détecteur Da .
Pour tenir compte de cet angle, nous avons utilisé les expressions des champs diffusés donnés par Bohren
et Huffman [10] et nous avons considéré que le détecteur est de hauteur infini suivant Z. En fait, la
10 Intervalle : Dmin < D < Dmax
11 i.e.
interféromètre FIBS
12 En fait pour chacun des faisceaux laser on obtient un cône qui se superpose aux autres (i.e. 3 cônes en mode 3-faisceaux

cohérents !).
54 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

Fig. 2.17 – Schéma de principe très simplifié sur l’influence des angles d’inclinaison de la fibre, γ et τ ,
sur la forme adoptée par le cône de diffusion.

hauteur angulaire réelle des détecteurs de l’interféromètre FIBS est de seulement ±0.7◦ (i.e. les fibres
inclinées de plus de 2γ = 0.7◦ ne peuvent donc pas être détectées).
Pour des fibres métalliques, tout ce passe comme si le ”diamètre” de la fibre diminuait avec l’angle
d’inclinaison γ. Une régression sur les variations de la phase montre que cette décroissance est en cosinus
de l’angle γ. Pour les fibres de verre, les tendances sont les mêmes. Cependant, du fait des MDRs, les
évolutions sont plus complexes. Pour des angles d’inclinaison inférieurs à γ ≈ 1◦ , les variations de la
phase sont extrêmement faibles. C’est pourquoi, pour l’interferomètre FIBS, on peut négliger l’influence
de cet angle d’inclinaison.
La figure 2.17 schématise également les effets de l’angle d’inclinaison τ (la fibre est dans le plan Oyz).
Dans ce cas, le cône de lumière difusé par la fibre prend la forme d’une nappe plane, comme pour la
figure 2.1, mais cette nappe est inclinée par rapport au plan des faisceaux Oxy. Expérimentalement, nous
avons constaté que cet angle d’inclinaison pouvait être facilement détecté en comparant la visibilité des
signaux mesurés à celle prédite pour une fibre non inclinée (§ 3.3). C’est pourquoi, nous pouvons négliger
cet effet d’inclinaison dans ce qui suit.
Ces angles d’inclinaison n’ont pas de répercution significative sur la résolution du système F IBS. En
revanche, lorsqu’ils sont excessifs, du fait de fortes vibrations de la fibre par exemple, ils entraı̂nent une
forte chute du taux de validation du système.

2.5.3 L’indice et la température résiduelle

Le verre utilisé pour produire les fibres de renfort est un produit de qualité ”industrielle”. La com-
position du verre, de même que la température de la fibre au point de mesure, peuvent être sujets à des
modifications ou à des variations importantes. Ces dernières peuvent influer sur l’indice de réfraction du
verre et donc, sur la mesure du diamètre.
Deux options sont alors possibles : soit on néglige l’influence de ces effets sur la réponse du système
FIBS, soit on recalcule la PDRS pour le nouvel indice supposé de la fibre. La figure 2.19 simule l’évolution
Lin
de l’erreur σab−D pour ces deux cas de figure. Au premier ordre, les différences sont minimes. La réponse
moyenne de l’interféromètre est très peu modifiée pour des indices compris entre m = 1.52 et m = 1.56.
L’erreur augmente significativement en dehors de ce domaine. Ce dernier point s’explique par le fait que
les détecteurs de l’interféromètre ont été placés dans la région de l’angle d’arc-en-ciel produit par des
fibres d’indice m = 1.555 et dont le diamètre est inférieur à D < 35µm.
Des variations de la température de la fibre, au point de mesure, n’auront donc que très peu d’influence
sur la réponse moyenne du système FIBS. En effet, une variation de température de ∆T = 100◦ C
n’entraı̂ne qu’une variation de ∆m ≈ ±0.0001 de l’indice13 .

13 Ordre de grandeur de la sensibilité de l’indice du verre avec la température : (∆m/∆T ≈ 10−6 K −1 ).


2.5. Sensibilité à divers paramètres et effets physiques 55

Fig. 2.18 – Simulation de l’influence de l’angle d’inclinaison γ sur les propriétés du signal Doppler Ia
produit par des fibres de diamètre D = 14µm, 17µm, 20µm : métalliques et constituées de verre-E, pour
Ω/2 = 5.15◦ , ψa = 165◦ , α = 1.11◦ .

Fig. 2.19 – Sensibilité du système FIBS à une variation de l’indice de réfraction de la fibre mesurée.

2.5.4 L’influence du taux de refroidissement


Les propriétés mécaniques et optiques des fibres ne dépendent pas uniquement de la composition
chimique du mélange initial, mais aussi des conditions de formation et principalement, des conditions
de refroidissement. Corpus et al. [18, 41] ont ainsi développé un modèle qui permet de relier l’indice de
réfraction des fibres aux conditions de refroidissement. Ce modèle est basé sur les trois considérations
suivantes :
56 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

– L’indice réel des fibres m dépend de la température fictive du verre Tf


– La température fictive du verre Tf dépend de son taux de refroidissement q
– Le taux de refroidissement q est inversement proportionnel au carré du diamètre D.

Corpus et al. [18] ont trouvé un bon accord entre les prédictions de leur modèle et des données
expérimentales obtenues pour des fibres composées d’un verre NBS-170 ”soda-lime-silica”. A partir de
ce travail, on peut dériver une formule analytique pour la dépendance de l’indice de réfraction avec le
diamètre de la fibre (taux de refroidissement) :


βT (θT + 2) ln (D) + αT (θT + 2) − 1
m (D)T = (2.28)
βT (θT − 1) ln (D) + αT (θT − 1) − 1

Pour estimer les valeurs des coefficients αT , βT et θT pour le verre-E, nous avons utilisé les données
expérimentales de Clementin-de-Leusse [19]. Une procédure de moindres carrés a été utilisée pour ”fitter”
les données expérimentales avec l’équation théorique précédente. Ce qui nous a permis d’obtenir les valeurs
suivantes : αT = 119.68047, βT = −82.49331 et θT = 3.10733. La figure 2.20 a) montre l’évolution de
l’indice de réfraction prédite par l’Eq. 2.28. Il varie ainsi de m = 1.5407 → 1.55573 pour une fibre dont
le diamètre évolue de D = 5 → 45µm.

1.556 1.5550
a) b)
1.554 1.55573 1.55497
Indice de réfraction, partie réelle [-]

1.5549

1.552 m=+0.0143 m//=+0.0008 1.5548

1.550 1.5547

1.548 m=f(D) m//=f(F) 1.5546


m =1.5550
1.546 1.5545

1.544 1.5544

1.5543
1.542 1.54071 1.55421
1.5542
5 10 15 20 25 30 35 40 45 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Diametre, D [µm] Diametre, D [µm]
Fig. 2.20 – Evolution de l’indice de réfraction du matériau de la fibre : a) en fonction de la tension et b)
en fonction du taux de refroidissement.

L’influence du taux de refroidissement sur la réponse du système FIBS peut être évaluée à l’aide de
la figure 2.12. Cette figure illustre la PDRS obtenue lorsque l’équation 2.28 est utilisée ΦTab (D), ou non
ΦN T N
ab (D) (indice de réfraction constant, m=1.5550). La différence entre les deux réponses,Φab (D)−Φab (D),
est également présentée. Pour la gamme des tailles, D = 5 − 43µm, l’écart-type de la différence de phase

ΦTab (D) − ΦNab (D) est de 3.99 . Ce qui signifie que, si l’on néglige la dépendance de l’indice de réfraction
Lin
avec le taux de refroidissement, on ajoute une erreur moyenne de ∆σab−D = 0.24µm à l’estimation du
diamètre moyen de la fibre.
La dépendance de l’indice de réfraction avec le diamètre semble avoir une forte influence sur la
structure des résonances : un décalage en fréquence (qui semble être un décalage de phase) est observé
pour les diamètres D < 12µm et D > 30µm, voir la figure 2.12. Pour de faibles diamètres, cette évolution
s’explique par la forte évolution de l’indice correspondant. Pour les grands diamètres, on peut avancer que
l’augmentation de l’épaisseur optique des particules compense la décroissance de l’évolution de l’indice
avec le diamètre. Pour les diamètres intermédiaires, les différences sont plus faibles. Une explication
plausible est que les structures de résonances (des deux détecteurs) sont quasiment ”en phase” pour ces
diamètres.
2.5. Sensibilité à divers paramètres et effets physiques 57

En conclusion, pour simuler la réponse de l’interféromètre FIBS, nous prendrons désormais en compte
la dépendance de l’indice avec le diamètre, dû au taux de refroidissement.

2.5.5 La tension de fibrage et la biréfringence uniaxe


Durant le fibrage, la fibre formée est soumise à une forte tension mécanique d’étirement, F . A titre
d’exemple, cette tension peut atteindre F = 0.497g et F = 0.36g pour des fibres de diamètre respec-
tivement de D = 5µm et D = 10µm. C’est-à-dire une pression de l’ordre de 632kg/cm2à 115kg/cm2.
Cette tension peut d’ailleurs être accrue pour certaines conditions de fibrage ou de bobinage (trainée
aérodynamique, frottement de l’embarrage, § 7.2.3). Pour de telles contraintes, on peut s’attendre à ce
que le matériau des fibres adopte une structure biréfringente. Comme il est schématisé dans la figure 2.21,
cette biréfringence est supposée uniaxe (axe optique suivant l’axe de la fibre) du fait de la symétrie du
procédé. Cette biréfringence doit être prise en compte pour prédire les propriétés réelles de diffusion de
la lumière des fibres durant leur formation.
Compte tenu des remarques précédentes, le tenseur des permittivités électriques du matériau de la
fibre doit être de la forme :
    
DX ε⊥ 0 0 EX
 DY  =  0 ε⊥ 0   EY  (2.29)
DZ 0 0 ε EZ

où ε⊥ et ε sont deux constants diélectriques (égales lorsque la fibre est coupée) et DX , DY et DZ les
trois composantes du vecteur déplacement électrique.
En négligeant l’absorption du verre dans le domaine visible, l’indice extraordinaire de la fibre m et
son indice ordinaire, m⊥ , peuvent être simplement reliés aux constantes diélectriques par :
 1/2
m⊥ = (µε⊥ /µ0 ε0 )1/2 , m = µε /µ0 ε0 (2.30)
 
Pour de faibles contraintes on peut considérer que la biréfringence de la fibre m − m⊥ est proportion-
nelle à la tension appliquée, ce qui permet d’écrire :
 
m⊥ σ (T0 ) F
m − m⊥ = −1.29 104 (2.31)
D2

où F est la tension d’étirement de la fibre, en grammes ; σ (T0 ) le coefficient de stress optique, en MPa −1 ;
D représente le diamètre de la fibre, en micromètres. σ (T0 ) et F dépendent des conditions de fibrage et
principalement de la température de fibrage qui influent fortement sur la viscosité du verre. Dans le cas
du fibrage du verre E, une température de fibrage de T0 = 1200◦C, le coefficient de stress optique vaut
σ (T ) ≈ 6.1×10−7M P a−1 [41]. En utilisant l’Eq. (2.31) on trouve que la différence entre les deux indices,
 0 
m − m⊥ , est de 2.4 × 10−4 et 4.3 × 10−5 pour des fibres de D = 5µm et D = 10µm. Théoriquement,
la prise en compte de cette biréfringence est réalisée en remarquant que (§ 2.2.1) le champ électrique
diffusé Es dépend uniquement du coefficient externe de diffusion bnI et, E⊥s dépend uniquement du
coefficient externe de diffusion anII . C’est pourquoi, la prédiction des propriétés de diffusion d’une fibre
biréfringente uniaxe peut être obtenue au moyen des équations introduites dans le chapitre 1 et dans la
 
section 2.2.1, en posant bnI λ, D, m = m et anII (λ, D, m = m⊥ ).
La figure 2.20 b) présente l’évolution de l’indice extraordinaire m en fonction du diamètre (i.e. m⊥ =
cte = 1.555 − 0.0i). Elle indique que l’effet de la tension est plus important pour les fibres de faible
diamètre(D < 15µm). Le changement de l’indice de réfraction est de l’ordre de ∆m = +0.0008 pour des
fibres dans la gamme D = 5 − 45µm.
L’influence de la tension de fibrage sur la PDRS du système FIBS peut être estimée à partir de la figure
2.22. Cette figure présente l’évolution de la différence entre : la PDRS calculée en utilisant l’équation 2.35
(fibre sous tension, i.e. durant le procédé de fibrage) et la PDRS calculée sans tension (fibre coupée, i.e.
mesure en laboratoire) : ΦTab (D) − ΦN ab (D). Pour cette gamme de diamètres, D = 5 − 7µm, on observe
des pics importants. La différence de phase varie entre +24◦ et -45◦ . Ces pics apparaissent pour des
couples très particuliers (indice, diamètre). L’écart type moyen total est de 3.29◦ . Ce qui signifie que,
en négligeant les effets de la tension sur les propriétés optiques de la fibre, on surestime l’écart-type
58 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

Ε//1 z
ε//
x
ε O
Ε ε
1
y
Faisceau
Laser

F
Fig. 2.21 – Géométrie du modèle de diffusion par un cylindre biréfringent.

30
]
g
e
25 Φab (D)-Φab N (D) )
F

σ (Φab (D)-Φab (D) )


d F N
[
) 20
D
(
N ba 15
Φ

-
)
D
(
10
F ba
5
Φ

°
9
e
s
a
h
0 .2
3
=
p
σ

e
d
-5
e
-10
c
n
e
r
e
f
f
i
-46
D

5,0 5,2 5,4 5,6 5,8 6,0 6,2 6,4 6,6 6,8 7,0
Diametre, D [µm]
Fig. 2.22 – Comparaison de l’ évolution de la PDRS du système FIBS lorsque l’on prend ou non en
compte la dépendance de l’indice de réfraction avec la tension (biréfringence uniaxe).

Lin
moyen sur le diamètre de près de ∆σab−D = 0.20µm. Cette surestimation n’est plus, en moyenne, pour
D = 5 − 43µm, que de ∆σab−D = 0.06µm (i.e. écart-type moyen de la différence de phase : 0.94◦ ).
Lin

En conclusion, pour simuler la réponse de l’interféromètre, on pourra ou non prendre en compte la


dépendance de l’indice avec la tension de fibrage.

2.5.6 Les fibres creuses


Problèmatique
La composition initiale du verre contient généralement un certain taux de bulles de gaz. Plusieurs
phénomènes peuvent être à l’origine de la formation de ces bulles : dégazage des produits entrant dans
la composition du verre, piégeage d’une partie du gaz utilisé pour homogénéiser la composition... La
forte viscosité du verre, même à la température du four, rend très difficile l’élimination de ces bulles.
2.5. Sensibilité à divers paramètres et effets physiques 59

Expérimentalement, on constate que les bulles observées au niveau du bulbe sont évacuées avec le verre
et donc ”fibrées”... Elle conduisent de ce fait à la formation de fibres creuses. Ces fibres creuses posent
différents problèmes et notamment pour les applications de renforcement des cartes électroniques. En
effet, les fibres creuses peuvent induire la formation de ponts électriques (court-circuits). Les fibres
creuses ont également un indice de réfraction ”effectif” très différent de celui des fibres homogènes. Cette
différence d’indice peut être problématique pour les applications qui nécessitent des fibres ”invisibles”
(i.e. index-matching). On peut également penser que ces bulles perturbent l’écoulement au sein du bulbe,
qu’elles fragilisent le fil de verre et donc au final, qu’elles induisent des ”casses”. C’est pourquoi, si l’on
cherche à minimiser le taux de formation/présence de bulles, il faut pouvoir les détecter, les compter, et
éventuellement les caractériser (section, longueur d’étirement...) .

Simulations
Si l’on considère une bulle initialement sphérique, de diamètre Ds , entrainée par l’écoulement de verre
fondu à travers le téton, on peut envisager deux cas de figure : i) le débit diphasique (gaz+verre) est
conservé et la section totale de la fibre ne change pas, ii) seul le débit de verre est conservé. La figure
2.26 illustre les profils auxquels on peut s’attendre une fois la fibre figée14 . Nous avons alors :
– i) le diamètre externe De reste constant et le diamètre interne Di évolue ”d’une certaine façon”.
Dans ce qui suit nous imposerons arbitrairement une évolution sinusoı̈dale du profil (voir plus loin).
– ii) De et Di évoluent simultanément. A nouveau deux cas se présentent : on impose arbitrairement
le profil d’évolution de Di ou celui de De (ces deux profils sont reliés par la conservation du débit)
avec pour une fibre de diamètre initial, D0 : 

2 2
De (t) = D0 + Di (t) Di (t) = De2 (t) − D02 (2.32)

La figure 2.25 montre l’évolution simulée du profil d’une fibre creuse lorsque :
– Profil n◦ 1 : Le débit diphasique est constant (i.e. diamètre externe est constant, le diamètre interne
varie sinusoı̈dalement.) ;
– Profil n◦ 2 : Le débit de verre est constant avec un profil interne sinusoı̈dal ;
– Profil n◦ 3 : Le débit de verre est constant avec un profil externe sinusoı̈dal.

Fig. 2.23 – Photographie du bulbe lors du passage d’une bulle de gaz (en bas, sur le côté droit), qui va
entraı̂ner la formation d’une fibre creuse.

Pour chacun des profils, 9 cas (i.e. bulles) sont considérés. On augmente sucessivement de 11% le diamètre
maximal. Par exemple, pour le Profil n◦ 1, Di évolue de 0.11D0 à 0.99D0 . Le diamètre initial de la fibre
homogène est pris égal à D0 = 8.24µm. En abscisse on trouve le paramètre d’itération, qui est assimilable
à un temps. La dilatation ou la contraction de l’échelle de ce paramètre permet donc de rendre compte
14 Nous ne disposons d’aucune information sur la nature réelle du profil ou la loi de conservation suivie par le débit

diphasique. Cependant, des observations qualitatives, sur l’écoulement de jets visqueux isothermes, semblent indiquer qu’au
passage d’une bulle le diamètre externe du jet augmente et que la bulle adopte un profil type sinoı̈dal (une seule période).
60 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

de vitesses de fibrage différentes et/ou de bulles initiales de plus ou moins grande dimension. En fait, les
observations expérimentales montrent que les bulles ont un rapport d’aspect beaucoup plus important
(i.e. plus allongées/étirées) [77].
L’intégration du profil de chaque bulle permet de déduire le diamètre de la bulle sphérique correspondante.
A titre indicatif, pour la 5eme bulle du Profil n◦ 2, on trouve Ds ≈ 106, 226, 285µm en faisant l’hypothèse
qu’elle est étirée sur une longueur de 0.1, 1 ou 2m.

Fig. 2.24 – Schéma de principe sur l’évolution du profil de la fibre creuse lorsque l’on utilise une hypothèse
de : (a) conservation du débit diphasique (diamètre externe fixe) ; (b) conservation du débit de verre
(diamètre externe et diamètre interne variables.)

8 Profil n°1: Débit diphasique constant


"Bulle" Diamètre initial: D0=8.24 µm
4
0
D0=8.24 µm
-4
Verre
Profil interne et externe, R [µm]

-8
8 Profil n°2: Débit verre constant, profil interne sinusoidale
4
0
D0=8.24 µm
-4
-8
8 Profil n°3: Débit verre constant, profil externe sinusoidale
4
0
-4
D0=8.24 µm
-8
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
Evolution "temporelle" [U.A]
Fig. 2.25 – Simulation de différents profils de fibres creuses (i.e. bulles).

La figure 2.26 présente le résultat de la simulation de la réponse de l’interféromètre FIBS lors de


la détection de ces fibres creuses : (a) évolution du déphasage et (b) évolution de l’intensité du signal
Doppler Ia . L’indice du coeur de la fibre (gaz) a été pris égal à m1 = 1.0 − 0.0i et celui du verre-E, à
m2 = 1.555 − 0.0i.
Que ce soit pour l’intensité ou le déphasage, la présence d’une bulle se traduit par de fortes fluctuations
de la grandeur correspondante. L’intensité des signaux Doppler semble plus sensible à la présence des
petites bulles (les variations relatives au cas homogènes sont plus importantes). Pour les deux premiers
2.5. Sensibilité à divers paramètres et effets physiques 61

630 Profil n°1 Déphasage initial: 0D


=98.5 °
540
450
360
270
180
90
0
630 Profil n°2
540
Déphasage [deg]

450
360
270
180
90
0
630 Profil n°3
540
450
360
270
180
90
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
Evolution "temporelle" [U.A]
(a)
2.0 Profil n°1
1.5
1.0
0.5
Intensité des signaux, Normalisée

0.0
2.0 Profil n°2
1.5
1.0
0.5
0.0
2.0 Profil n°3
1.5
1.0
0.5
0.0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
Evolution "temporelle" [U.A]
(b)
Fig. 2.26 – Simulation de la réponse de l’interferometre FIBS pour les différents profils de fibres creuses
(i.e. bulles). (a) Déphasage et (b) Intensité des signaux Doppler.
62 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

profils, les fluctuations du déphasage ne deviennent très importantes que pour des fibres creuses dont le
diamètre interne est supérieur à 0.4-0.5 fois le diamètre externe. Le déphasage pour le profil n◦ 3 est lui
très sensible à la présence d’une bulle (même ”petite”).
La détection de fluctuations de ce type, dans une série temporelle, doit donc permettre de détecter
les fibres creuses.

2.6 Mesure de la tension de fibrage par la méthode de la corde


vibrante
2.6.1 Introduction
La tension de fibrage est un des paramètres clefs du procédé puisqu’elle peut entraı̂ner une casse si
elle est excessive. Elle est également intéressante parce qu’elle dépend d’autres paramètres importants15
dont certains sont mal connus : conditions de refroidissement du bulbe, traı̂née aérodynamique de la fibre,
tension induite par l’embarrage.
Optiquement, la façon la plus élégante de mesurer la tension de fibrage consisterait à mesurer la
birefringence uni-axe de la fibre [114]. Cependant, du fait des Résonances Morphologico Dépendantes
(MDRs), cela ne semble pas possible avec l’interféromètre FIBS (voir la section 2.5.5).

E-glass melt composition at T0


2r0
V0
nozzle
high temperature
liquid jet
glass fire vibrating
at ambient temperature
F measuring region

L y Valve

Chopper Air
supply
2a
2-fix points
-F x

winding z

Vf : drawing velocity

Fig. 2.27 – Dispositif pour la mesure simultanée du diamètre et de la tension de fibrage.

Une autre technique bien connue, pour la mesure de la tension, est celle de la corde vibrante. Cette
technique, valable pour une fibre de longueur L et aux extrémités fixes, consiste à mettre en vibration
transverse la fibre puis à mesurer sa fréquence de vibration :

νn = nc/ (2L) (2.33)



où c = F/ρL est la vitesse de propagation des perturbations ; ρL = πD2 ρV /4 et ρV représentent la
densité linéı̈que de la fibre et la densité volumique de son matériau ; n = 1, 2 . . . est l’ordre de l’harmonique.
Lorsque la fibre est soumise à un mouvement longitudinal, du fait de la vitesse de bobinage, l’équation
précédente doit être corrigée [4] :
 
2
νn = nc 1 − (Vf /c) / (2L) (2.34)

15 la composition du verre...
2.6. Mesure de la tension de fibrage par la méthode de la corde vibrante 63

On obtient alors la relation suivante pour la tension de fibrage :


    
2
 2  2
πρV D  Lνn 1 + 1 + V 2 / Lνn  + Vf2 
F (L, D, ρV , Vf , νn ) = 2 f (2.35)
4 n 2

Expérimentalement, on observe principalement la fréquence fondamentale νn=1 car l’amplitude des


harmoniques d’ordre élevé νn>1 tend à décroı̂tre très rapidement (amortissement et convection des pertur-
bations en dehors de la zone délimitée par les points fixes). Aussi, avec l’équation (2.35), en connaissant
a priori la densité du matériau de la fibre ρV et la longueur de corde L, la tension de la fibre peut
être déterminée, en ligne, à partir de la mesure des quantités suivantes : la fréquence de vibration ν1 ,
le diamètre D et la vitesse de bobinage Vf . La vitesse de bobinage peut être déduite des conditions
opératoires du bobinoir (rayon et vitesse de rotation). Chose très importante : avec l’interféromètre FIBS
le diamètre de la fibre nous est accessible, c’est là un point déterminant de notre approche. Il reste à
déterminer la fréquence de vibration. Des calculs d’erreurs sur l’équation (2.35) montrent que la précision
sur la mesure de la tension est contrôlée par l’incertitude des paramètres, classés par ordre décroissant
d’importance : D, L, Vf , ρV .

2.6.2 Principe de la mesure simultanée de la tension et du diamètre


Dans un but de concision, on se référera directement au schéma de principe de l’expérience présenté
dans la figure 2.27. Le profil d’intensité de la sonde de mesure est gaussien suivant les axes x er y, avec

pour l’axe y : I (y) = I (0) exp −2y 2 /ωy2 . Pour simplifier on suppose ici que la fibre vibre uniquement
dans le plan yz et suivant son mode fondamental ν1 . Les signaux Doppler produits par cette fibre (§
2.2.1) sont de la forme :
S (t) = P (y) [1 + V cos (2πνD t + φ)] (2.36)
avec pour la fréquence Doppler νD :

sinα dy (t)
νD (t) = νs − 4π (2.37)
λ dt
V, φ sont indépendants de la position de la fibre dans le volume de mesure alors que, pour des fibres
telles que D ωy , le piédestal dépend fortement de cette position et peut être modélisé simplement :
P (y) = P (0) I (y). Si la position transverse de la fibre est fixe dans le volume de mesure, nous avons
νD = νs et P (y) = cte, et l’on peut déduire le diamètre de la fibre de manière classique (§ 2.2.1).
Le principe de la mesure de la tension repose sur l’utilisation du profil gaussien d’intensité dans le
volume de mesure et notamment suivant y. Suivant nos hypothèses, lorsque la fibre vibre, sa position dans
le plan xy est donnée au temps t par y (t) = A1 cos (2πν1 t) + y0 (avec x = 0). A1 > 0 et y0 représentent
son déplacement maximal et sa position moyenne suivant l’axe y. Ce qui donne au final pour l’équation
du signal Doppler produit par cette fibre :

S (t) ∝ I (0) P (0)


   
× 1 + V cos 2π νs + 8π2 A1 ν1 sinαsin (2πν1 t) /λ t + φ (2.38)
2
×exp − 2(A1 cos(2πν
ω2
1 t)−y0 )
y

La dépendance temporelle de ces signaux est plutôt complexe. En fait, nous n’avons pas pu obtenir une
expression analytique pour la transformée de Fourier : S (ν) = T F [S (t)]. Dans l’équation (2.38) on peut
cependant remarquer que le premier terme ne dépend pas du temps ; le second terme correspond à des
évolutions à haute fréquence (du fait de la présence du décalage en fréquence νs ) dont l’influence devrait
être négligeable sur le spectre basse fréquence des signaux(ν1 νs ) ; le troisième terme correspond à des
évolutions à basse fréquence, autour de ν1 . Pour ce troisième terme, il est cependant difficile d’évaluer,
intuitivement, la contribution du terme exponentiel. C’est pourquoi, la figure 2.29 présente les résultats
du calcul numérique de S (ν) pour trois signaux Doppler simulés à l’aide de l’équation (2.38) et pour les
paramètres suivants : a) α = 0◦ et y0 = ωy /2 ; b) α = 0◦ et y0 = 0 ; c) α = 1.10◦ et y0 = ωy /2, avec
pour les trois cas : A1 = ωy /2, P (0) = V = 1, φ = 0 et ν1 = 200Hz. Il est à noter que, pour calculer
ces transformées de Fourier, nous avons utilisé les mêmes paramètres de traitement que pour analyser les
signaux expérimentaux, à savoir : νs = 90kHz, une fréquence d’échantillonnage de νdigit = 2048Hz et
64 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

N = 1024 échantillons. On remarquera également que, pour la mesure de la tension, les signaux Doppler
sont largement sous échantillonnés : ν1 νdigit νD . Les cas pour lesquels α = 0◦ correspondent
à un système optique à un seul faisceau (i.e. il n’y a pas de ”franges” dans le volume de mesure). Le
pic correspondant, dans le spectre de Fourier, est très facilement identifiable. Cependant, si la position
moyenne de la fibre se situe au centre du volume de mesure y0 = 0, la détermination de la fréquence
ν1 est biaisée (la fréquence mesurée est double de celle attendue), voir la figure 2.29 b. En fait, pour les
mesures de tension, on doit s’assurer que les oscillations de la fibre ne se produisent que dans une zone
où l’évolution du piédestal est monotone, figure 2.28. La position moyenne optimale correspond au points
d’inflexion de P (y), à savoir : y0 = ±ωy /2 avec A1  ωy /2 . Si cette condition est remplie, l’interféromètre
FIBS (i.e. α > 0) permet de déterminer sans biais cette fréquence de vibration. La contribution de la
fréquence de décalage νs se réduit alors à un bruit de fond qui ne pénalise pas la mesure, voir la figure
2.29 c).

Fig. 2.28 – Schéma de principe pour la mesure de tension : la fibre vibre suivant le profil gaussien
d’intensité de la sonde optique.

Fig. 2.29 – Module de la transformée de Fourier de trois signaux Doppler simulés.


2.7. Perspectives sur l’amélioration de l’inversion des phases 65

Expérimentalement, différentes façons d’exciter la fibre ont été testées (perturbations mécaniques,
acoustiques...). La méthode la plus simple s’est révélée être une technique de perturbation par un jet
d’air pulsé qui se propage suivant l’axe y. Dans notre montage, la vitesse du jet d’air, au niveau de
la fibre, est de l’ordre de 2m/s pour une durée de ≈ 50ms. Pour les plus petites fibres, D < 15µm,
l’efficacité de cette méthode décroı̂t rapidement. Il y a deux raisons à cela : la surface d’interaction
air/fibre décroı̂t et la vitesse de bobinage croı̂t (les perturbations sont plus rapidement «convectées» en
dehors de la zone d’étude L). Une façon de résoudre ce problème consiste à perturber la fibre avec un jet
d’air modulé en fréquence. Ceci peut être réalisé en hachant le jet d’air, initialement continu, à l’aide d’un
choppeur (optique dans notre cas). Le moteur du chopper est alors alimenté par une rampe de tension afin
d’augmenter progressivement sa vitesse de rotation et donc, la fréquence de modulation du jet d’air. La
fréquence d’oscillation de la fibre est alors associée à la fréquence d’excitation pour laquelle l’amplitude de
modulation des signaux Doppler est maximale (i.e. le pic le plus énergétique dans le spectre de Fourier).
La mesure simultanée du diamètre et de la tension de la fibre peut donc être réalisée à partir de la
séquence suivante :
- (1) Le diamètre de la fibre est mesuré, classiquement, à partir de la mesure du déphasage entre deux
signaux Doppler. La fréquence de décalage choisie ici est de νD = νs = 90kHz.
- (2) La vitesse de bobinage est mesurée par l’interféromètre au moyen de l’analyse fréquentielle du
signal de sortie du bobinoir (équipé d’une roue codeuse).
- (3a) D  15µm, un jet d’air pulsé est généré.
- (3b) D < 15µm, le jet d’air est mis en route et la rampe en fréquence du chopper démarre. Cette
rampe balaie un domaine de fréquence autour de la fréquence d’oscillation attendue. Cette rampe dure
approximativement ≈ 60s.
- (4) L’interféromètre numérise le signal de sortie d’un des deux détecteurs sur une période de 0.25 à
2s. Ce temps d’acquisition, plutôt long, est nécessaire si l’on veut déterminer avec une bonne précision
la fréquence de vibration de la fibre (basses fréquences).
- (4a) La numérisation démarre avec un retard de l’ordre 200ms, afin de s’assurer que le mode dominant
est bien le mode fondamental. En effet, les autres harmoniques s’atténuent rapidement.
- (4b) La numérisation est effectuée de manière périodique, par blocs, tout au long de la rampe du
chopper. Les spectres des signaux Doppler sont alors cumulés pour obtenir une fonction de transfert.
- (5) Cette procédure peut être répétée avec une cadence maximale de l’ordre de : une mesure simul-
tanée par seconde pour D  15µm et une mesure simultanée par minute dans le cas ou D < 15µm

2.7 Perspectives sur l’amélioration de l’inversion des phases


Dans sa version actuelle, le système FIBS utilise, pour l’inversion des phases mesurées, une PDRS qui
est rendue bijective par le calcul d’une regression polynomiale ou un filtrage par FFT. Cette méthode
d’inversion limite la résolution du système car elle néglige la structure de résonance (due aux MDRs et
aux ondes de surface) de la PDRS réelle.
Dans ce qui suit, nous introduisons le principe de trois nouvelles procédures originales pour l’inversion
des phases.

2.7.1 Méthode des distributions


Cette méthode vise uniquement à corriger, des effets des MDRs, les deux premiers moments statis-
tiques d’une série temporelle D(t) : le diamètre moyen D̄ et l’écart type σD 16 .
Le principe de la ”méthode des distributions” consiste à rechercher simultanément les deux moments
théoriques (D̄T , σDT ) qui rendent le mieux compte des moments mesurés : (Φ̄0 , σΦ̄0 ). Cette méthode
repose sur deux hypothèses importantes : à un couple (Φ̄0 , σΦ0 ) ne correspond qu’un seul couple (D̄T ,

16 Remarque : avec la procédure d’inversion par régression linéaire, ces grandeurs sont liées linéairement aux moments

statistiques des phases mesurées : Φ̄0 et σΦ0 . Pour une PDRS théorique linéarisée ΦT = aDT + b, on obtient en effet
D̄ = (Φ0 − b)/a) et σD = σΦ0 /a.
66 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

σDT ) et la loi de probabilité des fluctuations du diamètre de la fibre est gaussienne (voir la figure 7.5) :
  2
1 1 D̄ − D
P (D) = √ exp − (2.39)
σD 2π 2 σ̄D

On définit un estimateur de type ”moindres carrés”17, où κ est un facteur de pondération qui permet
de privilègier la moyenne ou bien l’écart-type :
     2    2
Γ D̄T , σDT = Φ̄ D̄T , σDT − Φ̄0 + κ σΦ D̄T , σDT − σΦ0 (2.40)

En connaissant la PDRS théorique de l’appareil et la forme supposée de la distribution réelle des


 
diamètres (équation 2.39), on peut calculer la valeur de l’estimateur Γ D̄T , σDT . On recherche alors,
 
par itération, le couple (D̄T , σDT ) pour lequel l’estimateur Γ D̄T , σDT est minimum. Au terme de
l’itération, on pose simplement : D̄ = D̄T et σD = σDT .

Fig. 2.30 – Séries temporelles centrées sur D̄ = 15µm : a) évolutions temporelles ; b) distributions des
diamètres, pour 3 cas : 1Hz, 0.5Hz et 0.1Hz.

Fig. 2.31 – Différence entre le diamètre moyen théorique et celui obtenu par inversion avec la méthode
linéaire et la méthode des distributions : a) Sans erreur de phase ; b) avec une erreur de phase de +1◦
et/ou une erreur sur l’écart-type de la phase de +0.5◦.

Pour tester cette méthode d’inversion, nous avons utilisé une série expérimentale filtrée passe-bas à
1Hz, 0.5Hz et 0.1Hz, figure 2.30. Avec le filtre à 1Hz les fluctuations du diamètre sont importantes et
17 L’ajout de moments d’ordre supérieur n’apporte pas d’avantages significatifs
2.7. Perspectives sur l’amélioration de l’inversion des phases 67

Fig. 2.32 – Différence entre l’écart-type du diamètre théorique et celui obtenu par inversion avec la
méthode linéaire et la méthode des distributions : a) sans erreur de phase et b) avec une erreur de phase
de +1◦ et/ou une erreur sur l’écart-type de la phase de +0.5◦ .

les distributions sont plutôt de forme gaussienne. Avec le filtre à 0.1Hz, l’évolution du diamètre apparaı̂t
”quasi-périodique” et la distribution des diamètres s’écarte significativement de la forme gaussienne (ce
qui affaibli notre hypothèse...) 18 . Ces séries temporelles sont ensuite ”décalées” de manière à obtenir un
diamètre moyen centré sur D̄ = 10µm, 12.5µm, 15µm, 17.5µm, 20µm et 22.5µm. On simule ainsi 3 × 6
séries temporelles pour lesquelles on peut calculer les moments statistiques réels. La figure 2.30 présente :
a) les séries centrées sur D̄ ≈ 15µm et b) les distributions correspondantes.
La figure 2.31 compare les résultats obtenus, sous la forme |D̄reel − D̄T |, lorsque la phase simulée
est inversée : a) directement, et b) pour simuler une erreur systématiqueon ajoute un décalage de phase
de +1◦ et/ou un décalage sur l’écart-type de 0.5◦ . La figure 2.32 présente les résultats obtenus pour les
écart-types, |σDreel − σDT |.
La méthode des distributions donne de meilleurs résultats que la méthode d’inversion linéaire, excepté
pour quelques rares cas pour lesquels la distribution réelle des diamètres diffère trop d’une distribution
gaussienne.

2.7.2 Méthode des Densités de Probabilité Jointes (DPJ)


Cette méthode vise à inverser directement les séries temporelles et non plus seulement les moments
statistiques associés. L’approche est de type probabiliste.
Expérimentalement, du fait du bruit de mesure, la phase réelle associée au diamètre D(t) ne nous est
pas directement accessible. On fait ici l’hypothèse que le bruit de mesure est gaussien. Ainsi, à la phase
mesurée φ0 (t) on associe un ensemble de valeurs possibles, centrées sur φ0 (t) et d’écart-type σφ , de loi
de probabilité :   2
1 1 φ0 (t) − φ(t)
P {φ(t)} = √ exp − (2.41)
σφ 2π 2 σφ
Connaissant la PDRS théorique du système, à chacune de ces phases on peut associer plusieurs diamètres
avec une loi de probabilité du ”type” :

P {t, DT (i)i=1,2...N } ∼ P {φ(t)} P DRS {φT (i)i=1,2...N , DT (i)i=1,2...N } (2.42)

où les DT (i)19 représentent les diamètres théoriques associés à la phase φ(t) par la PDRS de l’appareil.
On peut maintenant calculer, à chaque instant, la probabilité d’occurence du diamètre DT (i) dans la
série expérimentale.
18 N.B.La PDF d’une variable harmonique n’est absolument pas gaussienne !
19 La PDRS est calculée pour i = 1, 2...N diamètres. L’incrément sur le diamètre conditionne nécessairement la résolution
de cette méthode d’inversion.
68 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

Cône dépendant de la pente


diamètre

Diamètre [ m]

Cône initial

Temps [s]
Fig. 2.33 – Schéma de principe : formes du ”cône” limitant la variation maximale autorisée pour le
diamètre autour du temps t.

On pose, comme autre hypothèse, que le diamètre de la fibre évolue de manière continue (i.e. la résolution
temporelle du système de mesure doit être suffisante). On introduit alors la fonction de Densité de
Probabilité Jointe (DPJ) suivante :

!
j=+n/2
DP J {t, DT (i)i=1,2...N } = P {t + j∆t, DT (i)i=1,2...N } (2.43)
j=−n/2

où ∆t est l’intervalle de temps entre deux points de mesure consécutifs et n, le nombre de points de
mesure, ou voisins, pris en considération pour le calcul de la DPJ au temps t.
Au final, au temps t, le diamètre le plus probable pour la fibre est pris égal au diamètre théorique DT (i)
tel que la fonction de DPJ est maximale :

D (t) = DT (i/M ax [DP J {t, DT (i)i=1,2...N }]) (2.44)

On peut améliorer significativement la résolution de cette méthode en fixant la variation maximale


autorisée pour le diamètre entre deux points de mesure voisins. Pour ce faire, on définit un domaine de
variation maximale qui prend la forme d’un ”cône”, voir la figure 2.33. L’ouverture du cône est fixée ou
bien calculée à partir de la dérivée du diamètre estimé (après un premier calcul).
La figure 2.34 compare l’évolution temporelle obtenue avec la DPJ et la régression linéaire, pour une
fibre dont le diamètre moyen est centré sur (D̄ ≈ 15µm) et en appliquant les trois filtres : 1Hz, 0.5Hz
et 0.1Hz (l’erreur introduite sur la phase est ici nulle). Les résultats obtenus avec la DPJ peuvent être
qualifiés ”d’excellents”...
La figure 2.35 compare les valeurs de |σDreel − σDT | obtenues avec la DPJ (±1, ±2 ou ±5 voisins) et
la régression linéaire, pour une fibre dont le diamètre croı̂t linéairement : Dreel (t) = 7.5, 7.501...32.5µm.
Ces évolutions20 sont tracées en fonction de l’écart-type de l’erreur de phase introduite sur la phase qui
serait ”mesurée” : Err(σφ ) = 0, 0.05, ...18◦ (simulation d’un bruit de mesure).
Avec la régression linéaire, σD tend à augmenter linéairement avec Err(σφ ). Il est toujours supérieur à
celui obtenu avec la DPJ. Il vaut ici σD ≈ 0.38µm même lorsque l’erreur introduite sur les phases est
nulle Err(σφ ) = 0◦ . Avec la DPJ, σD −→ 0 lorsque Err(σφ ) −→ 0. Le σD obtenu avec la DPJ est près
de 5 fois inférieur à celui donné par la méthode linéaire lorsque Err(σφ ) ≈ 1◦21 .

Conclusion sur ces deux méthodes d’inversion


Les travaux préliminaires réalisés ici montrent que la méthode des distributions et la DPJ permettent
20 Ellesont été lègèrement ”lissées” pour des questions de visibilité de la figure.
21 Lesexpériences réalisées avec l’interféromètre FIBS montrent que sa résolution sur la mesure de la phase est typiquement
de l’ordre de Err(σφ ) ≤ 1◦ (Cette erreur n’est pas due au traitement des signaux mais à une légère instabilité du réseau de
diffraction... L’erreur due au traitement du signal électrique est typiquement Err(σφ ) ≤ 0.05◦ ...
2.7. Perspectives sur l’amélioration de l’inversion des phases 69

d’améliorer significativement la résolution sur les diamètres mesurés. Ceci, en inversant tout ou en partie
les contributions des MDRs. Elles présentent cependant deux inconvénients importants : i) les calculs sont
très lourds (surtout la DPJ), ce qui ne permet d’utiliser ces techniques que pour le post-traitement des
données brutes ; ii) ces méthodes d’inversion nécessitent une connaissance précise de la PDRS théorique
de l’appareil. Elles requièrent donc une connaissance très précise des paramètres optiques de l’appareil et
la prise en compte des effets de la tension de fibrage, du taux de refroidissement... L’analyse d’échantillons
de fibres par MEB (§ 3.4.4) devait nous aider à déterminer plus précisément ces paramètres. Cela n’a pas
été le cas, bien au contraire ! Nous avons donc dû stopper le développement de ces techniques d’inversion
afin de développer un appareil de référence : le diffractomètre haute résolution...

Fig. 2.34 – Comparaison des séries temporelles obtenues avec la méthode d’inversion linéaire, la DPJ, et
la série réelle (l’évolution obtenue avec la DPJ est pratiquement confondue avec l’évolution réelle).

Fig. 2.35 – Ecart-type entre la valeur théorique du diamètre et celle déduite par inversion : avec la méthode
linéaire et la méthode des DPJ en fonction de l’écart-type σφ introduit sur les phases.

2.7.3 Utilisation d’une source de grande largeur spectrale


Principe et simulations
Dans le paragraphe 2.4, nous avons cherché à réduire l’amplitude des oscillations de la PDRS en
optimisant la position des détecteurs et des autres paramètres optiques. Physiquement, cette démarche
70 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”

revient à déterminer les paramètres optiques pour lesquels un processus de diffusion est dominant et pour
lesquels les oscillations sont en opposition ”de phase” (pour chacun des détecteurs).
Une autre solution possible, pour lisser ces oscillations, est d’éclairer la fibre avec une source de lumière
à spectre plus large. En effet, nous avons vu que la périodicité des oscillations dépend fortement de λ,
on peut donc s’attendre à ce qu’un spectre plus large de longueurs d’onde permette de moyenner ces
oscillations.

Fig. 2.36 – Spectres en longueur d’onde des différentes sources simulées.

Afin de tester cette solution, nous avons calculé la réponse du système de type D pour 1000 longueurs
d’onde dans la gamme : λ ∈ [0.59, 0.69]µm. Pour simuler l’effet de la largeur spectrale de la source nous
avons alors simplement sommé de manière incohérente les différentes PDRS22 . La figure 2.36 illustre les
différents cas considérés : les sources émettent un spectre de forme gaussienne, centré sur la longueur
d’onde d’un laser HeNe λ = 623.8nm, et dont la largeur spectrale à mi-hauteur ∆λF W HM , varie de 0 à
28nm.
La figure 2.37 montre l’évolution des PDRSs correspondantes. On constate que plus la largeur spectrale
de la source augmente plus la PDRS est lissée. Dans le cas limite, ∆λF W HM = 28nm, les oscillations ont
complètement disparu...
La figure 2.38 présente, pour chaque source, l’évolution de l’écart-type entre la PDRS ainsi obtenue
et celle obtenue par filtrage FFT des oscillations : σφF F T .
L’efficacité de cette solution décroı̂t rapidement avec la largeur spectrale de la source. Cependant, par
rapport à une source parfaitement monochromatique, ∆λF W HM = 0, l’écart-type σφF F T décroı̂t d’un
facteur 10 lorsque la largeur spectrale de la source atteint 11.5nm (i.e. 1.8% de la longueur d’onde). La
FFT
résolution sur le diamètre de la fibre évolue dans le même sens : source monochromatique σD ≈ 0.32µm,
source de largeur spectrale ∆λF W HM = 11.5 : σD FFT
≈ 0.032µm. Dans ce dernier cas, cette solution
permet d’augmenter d’un ordre de grandeur la résolution sur le diamètre.
En fait, plus que la largeur spectrale absolue de la source, c’est sa largeur spectrale relative à la
périodicité des oscillations de la PDRS qui est importante. Ainsi, à indice constant (hypothèse forte),
on peut s’attendre à des résultats similaires pour une source centrée sur 380nm et de largeur spectrale
∆λF W HM = 6.9nm, ou bien une source centrée sur 780nm et de largeur ∆λF W HM = 14.2nm...

Limites pratiques de cette approche


Bien que cette solution semble très performante, elle pose des problèmes pratiques et théoriques
importants :
- Les sources laser visibles ”classiques” (laser HeNe, Diode laser, mini-Yag...) ont le plus souvent une
largeur spectrale très inférieure à 1 − 2nm. Nos recherches bibliographiques montrent que l’obtention
22 Compte tenu de la ”faible” largeur spectrale considérée et de notre méconnaissance de la dispersion spectrale du verre-E,
la variation de d’indice de la fibre avec la longeur d’onde a été négligée dans ce calcul.
2.7. Perspectives sur l’amélioration de l’inversion des phases 71

Fig. 2.37 – Evolution de la PDRS en fonction de la largeur spectrale de la source. Pour les besoins de la
figure, les PDRS ont été décalées artificiellement.

Fig. 2.38 – Evolution de l’écart-type de l’amplitude des oscillations des PDRS par rapport à la PDRS
correspondante filtrée par FFT, en fonction de la largeur spectrale de la source.

d’une largeur spectrale supérieure à quelques nanomètres implique de se tourner vers des sources du type
diodes électroluminescentes, ou lampes spectrales. Il est bien évident que l’emploi de ces sources pose de
gros problèmes : divergence/collimation, puissance, polarisation...
- La longueur de cohérence (i.e. cohérence temporelle) de la source doit être suffisante pour obtenir un
volume de mesure dont les dimensions ne soient pas trop petites (i.e. du fait des mouvements transverses
de la fibre). De plus, cette longueur de cohérence doit être, a priori, supérieure au diamètre de la fibre. La
longueur de cohérence d’une source polychromatique est estimée, classiquement, à partir de la relation
suivante :
λ2
L0 ≈ (2.45)
∆λF W HM
Une simple application numérique montre que, pour ∆λF W HM = 11.5nm et λ = 632.8nm, on obtient
une longueur de cohérence extrémement faible, L0 ≈ 35µm ; ce qui peut rendre très problématique
l’utilisation d’une source à large spectre.
72 Chapitre 2. Modélisation de la réponse de l’interféromètre ”FIBS”
Chapitre 3

Développement de l’interféromètre
FIBS
La figure 3.1 présente une photographie1 du premier interféromètre développé [23]. Cette version
fonctionnait avec des optiques de collection placées en diffusion avant (i.e. configuration de type A §2.4.2).
Ce système, bien que doté d’une très bonne résolution, a été jugé trop encombrant pour mener des études
sur site industriel. C’est pourquoi, nous avons opté pour le développement d’un nouvel interféromètre
(figure 3.2), plus compact, basé sur une configuration de type D. Nous détaillons dans ce qui suit les
caractéristiques techniques de ce système.

Fig. 3.1 – Interférométre de type A lors de son implantation sur le site de Saint-Gobain Recherche, à
Aubervilliers.

3.1 Caractéristiques
3.1.1 Générales
L’interféromètre Phase Doppler FIBS (i.e. FIBRE SIZER) se compose essentiellement de trois éléments :
une tête optique, des composants électroniques d’alimentation et de contrôle, et un ordinateur équipé
d’une carte de numérisation.
La tête optique renferme le système d’émission des faisceaux laser (§ 3.1.2), deux optiques de collection
(§ 3.1.3) et une partie de l’électronique du système (§ 3.1.4), voir la figure 3.2. Le schéma de principe
correspondant est présenté par la figure 3.3.
Elle prend la forme d’un boı̂tier rectangulaire de dimensions L∗P ∗H = 330mm∗330mm∗100mm et d’un
poids d’environ 9kg. Sa face avant (A) est fermée par un hublot (H), en verre borosilicate, transparent
à la longueur d’onde laser et absorbant dans l’infrarouge. Ce hublot est lui-même fixé sur une plaque en
aluminum ajourée qui joue le rôle d’un masque optique. Cet ensemble (hublot+masque) permet de laisser
1 lors de son implantation sur le site d’Aubervilliers de Saint-Gobain Recherche

73
74 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

Fig. 3.2 – Photographie de l’interféromètre rétrodiffusion : FIBS.

passer les faisceaux émis par le système ainsi qu’une partie de la lumière rétrodiffusée par la fibre, tout
en limitant l’entrée du rayonnement de sources parasites comme la lumière naturelle ou le rayonnement
thermique du four. La face arrière du boı̂tier (AR) permet le passage des câbles électriques. Ce boı̂tier est
lui-même fixé sur deux platines de translation et deux platines de contrôle de l’inclinaison dans le plan
horizontal. Ces déplacements permettent de positionner avec précision le volume de mesure sur la fibre à
analyser. Pour des mesures sur site industriel, l’ensemble du système peut être placé sur un trépied photo
muni de réglages de position supplémentaires, voir la figure 3.8.

3.1.2 Optique d’émission


Composants
Le dispositif d’émission des faisceaux laser se compose :
- D’un mini laser Helium-Néon (HeNe) (L) linérairement polarisé, de longueur d’onde λ = 0.6328µm
et d’une puissance de 2.5mW . D’après le constructeur, sa longueur de cohérence est de l’ordre de L0 ≈
200mm et le diamètre du faisceau en sortie de la cavité est de 2ωL = 0.52 mm.
- Le faisceau issu du laser est focalisé sur un réseau de diffraction par une lentille plan-convexe (L1 )
de focale f1 = 100mm ; avec pour un diamètre au col de : 2ω1 ≈ 145µm.

2λf1
ω1 = (3.1)
πωL
- Le réseau de diffraction par transmission (R) est un disque de verre sur lequel trois réseaux concen-
triques ont été gravés. Ces trois ”pistes” p = 1, 2, 3 ont des pas ( ∆1 = 4µm, ∆2 = 8µm, ∆3 = 16µm)
et un nombre de traits (N1 = 23483, N2 = 12527 et N3 = 6627) différents. Les faisceaux diffractés par le
réseau, autres que les ordres ±1 et 0, sont bloqués (S). L’angle de diffraction des ordres ±1 s’écrit :
λ
θp = ±sin−1 (3.2)
∆p
avec θ1 = 9.10◦ , θ2 = 4.54◦ et θ3 = 2.27◦ .
Le réseau est fixé sur l’arbre d’un moteur électrique (M ). La vitesse de rotation de ce dernier, Rmot ,
permet de contrôler la fréquence de rotation du réseau et, en conséquence, celle du décalage entre les
faisceaux νs (elle se ramène à la fréquence Doppler des signaux dans le cas d’une fibre sans mouvement
suivant l’axe y) :
νD = νs = Np ∗ Rmot (3.3)
3.1. Caractéristiques 75

(A) (H)
L4
L5 L3
(L)
(D)
(B)

(T) (+1)
(0)
(P)
(-1)
L2 (APDs)
(F1) L1
Z (F2)

X
Y (S) (R) (M) (AR)
(BNCs) (//)
Fig. 3.3 – Schéma de principe de la tête de l’interféromètre FIBS.

- Le moteur est lui-même fixé à une platine de translation. Ce dispositif permet de choisir la piste du
réseau utilisée pour la production des faisceaux diffractés.
- Les faisceaux ±1 et 0 sont collimatés par une lentille plan-convexe (L2 ) de focale f2 = 100mm, avec
un diamètre au col, dans le plan image de cette dernière, de : ω2 ≈ 1040µm.
- Trois miroirs, m2 , m3 , m4 sont utilisés pour réaliser un parcours optique de longueur f2 + f3 . Ce
montage ”focale à focale”, bien qu’encombrant, permet d’assurer, avec une bonne précision, que le col
des faisceaux est bien situé dans le volume de mesure final.
- En fin de parcours, juste avant la lentille de transmission L3 , les faisceaux passent à travers une
lame demi-onde (D). Cette lame permet de contrôler l’angle de polarisation des faisceaux (et notamment
les effets de polarisation dus aux miroirs).
- La lentille de transmission L3 , une achromate de focale f3 = 400mm, forme le volume de mesure par
focalisation des trois faisceaux ±1 et 0. Le volume de mesure est formé à 340mm de la face avant de la
tête optique et son diamètre à 1/e2 est de : 2ω0 ≈ 620µm. Ce dernier dépend comme suit des paramètres
optiques précèdents :
2λf3 f1
ω0 = (3.4)
πω0 f2
Après la lentille de transmission, les faisceaux diffractés 0, ±1 ont un demi-angle d’intersection :

θp f 2
αp /2 = (3.5)
f3

avec α1 = 1.147◦, α2 = 0.568◦ et α3 = 0.283◦. Pour les fibres de renfort, nous utilisons exclusivement la
piste p = 1 soit α1 = 1.147◦ .

Observation des faisceaux incidents


En plaçant un analyseur de faisceau2 en amont du volume de mesure, on peut analyser l’intensité
relative des faisceaux laser. La figure 3.4 présente le profil d’intensité en mode 3-faisceaux. Les deux
distributions gaussiennes latérales correspondent aux faisceaux ±1. Ces dernières sont très similaires. La
2 Analyseur analogique 1D à couteau tournant.
76 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

distribution centrale correspond à l’ordre 0. Sa faible intensité est due au réseau de diffraction qui a été
optimisé par le constructeur pour concentrer 80% de l’énergie initiale dans les faisceaux ±1.
Cette différence d’intensité pourrait être minimisée, voire annulée, par l’emploi d’un réseau de diffrac-
tion optimisé à cet effet. Des réseaux de ce type existent sur le marché, mais pas sous la forme de réseaux
tournants.

Fig. 3.4 – Profil d’intensité des faisceaux laser incidents suivant Y avec X = 0, Z ≈ −30mm, mode 3
faisceaux.

Observation des franges du volume de mesure


La figure 3.5 montre l’évolution du profil d’intensité dans le volume de mesure suivant Y (i.e. perpen-
diculairement aux ”franges”, X = Z = 0), lorsque le système est utilisé en mode (a) 2 faisceaux et (b) 3
faisceaux. On trouve pour le diamètre du volume de mesure 2ω0 ≈ 695µm. Les profils sont clairement :
(a) mono-fréquence et (b) bi-fréquence. Il est à noter que la faible visibilité des franges d’interférence est
due à la résolution limitée de notre analyseur.

C(a) (b)
Fig. 3.5 – Profil d’intensité du volume de mesure suivant Y, X=Z=0. (a) en mode 2 faisceaux et (b) en
mode 3 faisceaux.

3.1.3 Optiques de collection


Composants
Le boı̂tier comprend deux optiques de collection. Chacune de ces optiques est composée des six éléments
principaux suivants (voir la figure 3.3) :
- Deux doublets achromatiques, L4 et L5 de focales f4 = 400mm et f5 = 200mm, sont utilisés pour
collecter et focaliser sur une fente optique (T ) une partie de la lumière rétrodiffusée par la fibre.
- La fente optique (T )3 est fixée à l’aide d’un barillet devant l’ouverture d’une fibre optique, (F1 ) ou
3 En mode 3-faisceaux, l’utilisation des fentes optiques n’est plus nécessaire, nous les avons donc retirer du système final.
3.1. Caractéristiques 77

(F2 ). Cet ensemble est lui même fixé sur une platine de micro-translation (P ) à 2 axes (≈ X, Y ). Cette
platine est le seul élément qui permette de compenser les problèmes éventuels de décentrage des optiques
du système. Ce nouvel ensemble est fixé sur un rail optique qui autorise des déplacements le long de
l’axe optique ≈ Z et donc, l’ajustement de la position de la fente avec celle de la tache de focalisation
des deux achromates. La fente optique a une largeur de 200µm et une hauteur de 3mm. Le filtre spatial
ainsi réalisé permet de limiter les dimensions du champ observé par les optiques de collection et donc,
les dimensions effectives du volume de mesure. Ce filtrage permet de renforcer l’hypothèse de ”détecteur
lointain”, chapitre 2.
La fibre optique, F1 ou F2 , est une fibre optique polymère de 1mm de coeur, 2m de longueur et
d’ouverture numérique d’environ N.A. ≈ 0.5. Ces fibres transmettent vers les diodes Photo-
Avalanche (AP D) la lumière collectée par les optiques de collection. Il est à noter que l’utilisation de
fibres optiques simplifie grandement la caractérisation des optiques et les réglages.

Transmission des optiques de collection


La transmission et l’ouverture numérique des optiques de collection a été déterminée à l’aide d’un
montage goniométrique. Dans ce montage, le faisceau d’ordre zéro est envoyé sur un miroir plan fixé sur
deux platines de translation. A l’aide de ces deux platines de translation, l’axe de rotation du miroir
est positionné avec précision au centre du volume de mesure nominal. L’ensemble constitué des miroirs
et des platines est fixé sur un berceau goniométrique de précision (résolution : 0.01◦ ). La rotation du
goniomètre permet au faisceau d’ordre zéro de balayer le plan de diffusion et notamment l’ouverture
des deux détecteurs. On enregistre alors la réponse d’un photodétecteur, placé en bout de chaque fibre
optique, en fonction de l’angle de rotation. Cette réponse nous donne accès au facteur de transmission
des deux optiques en fonction de l’angle d’élévation, voir la figure 3.6.
1.0

0.8
Intensité transmisse

Da Db
0.6
< -5.09°  5.11° > < -5.15°  5.14° >
0.4

 a=162.50°  b=166.73°
0.2

0.0
-168 -166 -164 -162 -160 -158 162 164 166 168 170 172
 [deg]  [deg]
Fig. 3.6 – Intensité transmise par les optiques de collection : achromates et fibres optiques.
De ces mesures on peut ainsi déduire :
- La fonction de transmission angulaire T r(ψ), introduite dans le chapitre 2, que l’on utilise pour les
simulations numériques.
- L’angle d’ouverture équivalent de chaque détecteur, 2Ωa = 10.20◦, 2Ωb = 10.29◦
- Et par intégration, l’angle moyen d’élévation de chaque détecteur ψa = +162.50◦, ψb = −166.73◦

Champ observé par les optiques de collection


Si l’on déconnecte l’extrémité d’une fibre optique initialement réliée à une APD, pour la connecter à une
seconde source HeNe, on transforme l’optique de collection en optique d’émission. En plaçant l’analyseur
de faisceau au niveau du volume de mesure, on peut enregistrer la distribution d’intensité correspondante
et donc, en quelque sorte, la ”forme du champ observé” par l’optique de collection.
78 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

La figure 3.7 montre, pour l’optique Db , les profils d’intensité correspondants : (a) suivant X et (b)
suivant Z. On peut ainsi déterminer la dimension latérale du champ observé : Lx ≈ 540µm et la dimension
longitudinale Lz ≈ 2600µm. Ces dimensions sont ”compatibles” 4 avec les dimensions de l’image projetée
du couple (filtre spatial, fibre optique) : sur X ≈ 420µm et sur Z ≈ 2040µm.
Le fait que 2ω0 < Lz permet de conclure que, dans le système FIBS, c’est le diamètre des faisceaux qui
impose la résolution longitudinale (i.e. axe de la fibre) de la mesure. La résolution suivant l’axe optique
est déterminée par les capacités du mode 3-faisceaux cohérents.

C(a) (b)
Fig. 3.7 – Profil d’intensité correspondant au ”champ d’observation” de l’optique Db suivant : (a) X et
(b) Z (axe de la fibre).

3.1.4 Electronique
Composants
- Le laser est alimenté en haute tension par son alimentation d’origine, placée à l’extérieur de la tête
optique.
- Le réseau de diffraction est mis en mouvement par un mini moteur électrique à courant continu,
sans broches, équipé d’un réducteur planétaire sans jeu et d’une roue codeuse. Sa tension d’alimentation,
comprise entre 0.5-12V, permet de faire varier sa vitesse de rotation et celle du réseau dans la plage
≈ 0.5 − 5tr/s. Le contrôle de la tension d’alimentation du moteur est assuré par un boı̂tier de commande
et d’alimentation (BCA) externe à la tête optique. Ce boitier est relié à la tête obtique par un connecteur
parallèle (//), voir les figures 3.3- 3.8
- Les diodes photoavalanches (APDs) sont équipées d’un étage de préamplification, de bande passante :
[0.1 − 10M hz]. Elles sont placées à l’intérieur de la tête optique. Leur alimentation électrique est controlée
à partir du boı̂tier (BCA). Le gain des deux APDs est réglable manuellement. Chaque APD restitue
un signal de tension proportionnel au signal optique. Ce signal électrique sort de la tête optique par
l’intermédiaire de câbles BNC blindés, (BN Cs) .
- Le boı̂tier de commande et d’alimentation (BCA) a été réalisé au laboratoire. Il assure l’alimentation
des APDs et le contrôle de la vitesse de rotation du moteur du réseau. Ce boı̂tier est commandé via le
port parallèle du PC.

Carte de numérisation et PC
- Les signaux de tension issus des APDs sont envoyés vers un boı̂tier de connexion et de synchroni-
sation (BCS). Ce boı̂tier permet le conditionnement les signaux Doppler avant leur numérisation par
une carte PCI implantée dans un PC. Ce boı̂tier permet également de recueillir des signaux logiques de
synchronisation (i.e. TTL, externes/internes).
4 Dimensions
physiques de la fente (200µm × 3mm) qui sont a multiplier par le grandissement de l’optique de collection
(×2) et un facteur de projection dû à l’angle d’élévation (1/cosψ2 ≈ 1.04)
3.2. Principe du traitement des signaux Doppler 79

Fig. 3.8 – Les principaux éléments de l’interféromètre Fibs : a) Alimentation et contrôle du réseau, b)
PC et carte de numérisation, c) Alimentation du laser, d) Tête optique montée sur trépied, e) Boı̂tier de
connexion et synchronisation et f ) Tête optique implantée sur la filère mono-téton.

- La carte de numérisation, 12 bits, a un taux d’échantillonnage maximale de 2.5 M/s pour deux voies,
1.25 M/s pour quatre voies...
- L’ordinateur utilisé est un PC, blindé, équipé de 128M o de mémoire et d’un processeur type P III
cadencé à 350M Hz.

3.2 Principe du traitement des signaux Doppler


Les signaux Doppler recueillis Ia (t) et Ib (t) lors de la mesure d’une fibre ont typiquement la forme
de sinusoides ”infinies” mono-fréquence (Mode deux faisceaux) ou bifréquence (Mode trois faisceaux). Le
déphasage entre les deux signaux évolue avec le diamètre de la fibre.

Calcul du déphasage :
L’extraction de l’évolution temporelle du déphasage est réalisée à l’aide du calcul de la fonction inter-
spectre des deux signaux, Gab :
Gab (ν) = Cab (ν) + jQab (ν) (3.6)
80 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

où Cab (ν) correspond au spectre de coı̈ncidence des deux signaux et où Qab (ν) correspond à leur spectre
en quadrature. En notation exponentielle nous avons :

Gab (ν) = Gab (ν)e−jθab (ν) (3.7)

où Gab  est le module de Gab (ν), et θab (ν) son angle de phase, avec :
1
2
Gab (ν) = (Cab (ν) + Q2ab (ν)) 2 (3.8)

Qab (ν)
θab (ν) = tg −1 (3.9)
Cab (ν)
Dans le spectre en fréquence du module de Gab la fréquence Doppler commune aux deux signaux est
identifiée par un pic caractéristique de forme ”gaussienne”. A partir de là et avec l’équation (3.9), on
peut déterminer le déphasage entre les signaux. Dans le cas du mode trois faisceaux on observe deux pics
caractéristiques et l’on détermine les deux déphasages correspondants. En pratique, les signaux Doppler
sont numérisés, Ia (n∆t) et Ib (n∆t) :

2∆t ∗
Gab (νk ) = [i (νk ).ib (νk )] (3.10)
N a
k
νk = (3.11)
N ∆t
où,
– n = 0, 1, 2, . . . , N − 1 et k = 0, 1, 2, . . . , N − 1
– ia (νk ) et ib (νk ) sont les transformées discrètes des deux séries, Ia (n∆t) et Ib (n∆t).
– N correspond au nombre d’échantillons compris dans la fenêtre d’analyse.
– ∆t est égal à l’inverse de la fréquence d’échantillonnage des signaux.

Fig. 3.9 – Principe de l’extraction de l’évolution temporelle du déphasage avec la fonction interspectre à
fenêtre glissante.

Analyse temporelle :
- L’évolution temporelle du déphasage est déduite du calcul de la fonction interspectre : sur une fenêtre
d’analyse de N échantillons, que l’on fait glisser généralement de N/2 échantillons à chaque pas d’analyse
(résolution temporelle ≈ N ∆t/2), voir la figure 3.9.
- La résolution sur la mesure du déphasage dépend principalement de la largeur temporelle des fenêtres
d’analyse (soit de N, à fréquence d’échantillonnage constante) [66]. La résolution temporelle/spatiale de
la mesure décroı̂t avec la largeur des fenêtres d’analyse.

Quelques particularités de l’algorithme développé :


- Afin d’atténuer l’amplitude des lobes secondaires dans le spectre en amplitude de Gab (νk ), les séries
Ia (n∆t) et Ib (n∆t) sont pondérées par une fonction de Hanning.
3.3. Logiciel d’acquisition et de traitement 81

- Une Transformée de Fourier Rapide est utilisée pour le calcul des transformées discrètes ia (νk ) et
ib (νk ). N doit être une puissance de 2.
- La résolution en fréquence est améliorée par l’utilisation d’un fittage des pics caractéristiques par
une fonction gaussienne.
- En mode 3 faisceaux, on extrait les déphasages correspondant aux deux fréquences Doppler.

3.3 Logiciel d’acquisition et de traitement


Le logiciel d’acquisition et de traitement des données est une application Windows développée sous
Delphi (Pascal objet).

Acquisition
Le système dispose de trois modes d’acquisition des signaux Doppler (signaux de tension issus des
APDs) :
- Le mode Temps Réel réalise : i) l’acquisition simultanée de signaux sur une durée réduite à une seule
fenêtre d’analyse, ii) le traitement de ces deux signaux et iii) l’affichage de la mesure correspondante. Ce
mode permet de suivre en temps réel l’évolution du diamètre de la fibre sans conduire à la saturation des
disques. Le nombre de mesures réalisées est de l’ordre de 80 à 200 mesures/s, suivant le type de données
et les statistiques affichées. La résolution temporelle/spatiale de ce mode d’acquisition est cependant
limitée (100 à 250mm pour une vitesse de défilement de Vf = 20m/s). Il est à noter que ce mode est très
utile pour la phase de réglage de l’interféromètre.
- Le mode Continu DMA permet de remplir la mémoire du PC jusqu’à ”saturation”. Les données sont
ensuite post-traitées. Ce mode permet d’atteindre une très haute résolution temporelle/spatiale. Dans ce
mode, la carte de numérisation permet d’atteindre un taux d’échantillonnage maximal de 2.5M ech/s par
voie. En pratique, ce mode d’acquisition permet d’atteindre une résolution de 1.3mm sur une fibre défilant
à 50m/s, c’est à dire ≈ 50000 mesures/s. Le nombre d’échantillons que l’on peut acquérir est cependant
limité par la mémoire du PC à 2 × 21M ech. A titre indicatif, le temps nécessaire au post-traitement de
toutes ces données est inférieur à 16s.
- Le mode Continu sur Disque gère l’acquisition en continue des données sur le disque dur du PC.
Les données sont ensuite post-traitées. Dans ce mode, le taux de transfert des données vers le disque est
limité à 2 × 0.25M ech/s. En pratique, ce mode d’acquisition permet d’atteindre une résolution de 5mm
sur une fibre défilant à 20m/s et cela, sur plusieurs dizaines de kilomètres.

Chacun de ces modes peut-être déclenché manuellement (à partir du PC) ou à partir d’un signal de
synchronisation externe (TTL) relié au boı̂tier (BCS). En début et en fin d’acquisition le système peut
également produire un signal de synchronisation sortant. Ces fonctionnalités permettent de synchroniser
le système avec un événement particulier ou d’autres appareils de mesure...
Le système peut également numériser de manière synchrone deux signaux analogiques supplémentaires :
signal de vitesse du bobinoire, mesure de la température du bulbe, etc.
Les paramètres entrant en compte dans la qualité du traitement des signaux Doppler sont très nom-
breux. Afin de simplifier le réglage du système nous avons développé deux algorithmes d’optimisation
de ces paramètres en fonction des paramètres du procédé de fibrage. Ainsi, en fonction de la résolution
spatiale souhaitée, ou du nombre de mesures par seconde et de la vitesse de bobinage, le système ajuste
automatiquement : la fréquence de rotation du réseau tournant, la fréquence d’échantillonnage et la
banque passante des filtres, la largeur et le recouvrement des fenêtres d’analyse, le gain de la carte de
numérisation, etc.

Affichage et sauvegardes
Dans sa version actuelle le logiciel dispose de 5 écrans d’affichage principaux :
- Acquisition des données : sur cet écran on visualise les signaux Doppler, l’évolution temporelle du
diamètre de la fibre, l’histogramme correspondant, ainsi que différentes statistiques et aides aux réglages,
et notamment, le positionnement de la fibre par le mode 3 faisceaux, voir la figure 3.10.
82 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

- Séries temporelles : sur cet écran on visualise l’évolution temporelle du diamètre de la fibre, de la
fréquence Doppler des signaux (mouvements transverses de la fibre ou instabilités du réseau), du rapport
signal sur bruit, de la visibilité ou de l’inclinaison de la fibre. Ces trois dernières quantités sont des aides
au contrôle du bon fonctionnement du système.
- Paramètres du système : cet écran rassemble tous les paramètres de réglages non optiques du
système. Il regroupe également toutes les fonctionnalités de sauvegarde ou d’importation des données
et paramètres, voir la figure 3.10.
- Calcul de Diffusion : cet écran permet de calculer la réponse théorique de l’appareil (PDRS), en
fonction des différents paramètres optiques du système et des propriétés de la fibre.
- Mesure de la Tension : cet écran gère l’acquisition et le traitement des signaux Doppler pour la
mesure en ligne de la tension de fibrage.

3.4 Validations
Valider un nouveau système de mesure est une tache particulièrement ardue lorsque l’on ne dispose
pas de mesures de référence.
Dans ce qui suit, nous détaillons le principe et comparons les résultats obtenus avec différentes tech-
niques ”classiques” de mesure du diamètre des fibres. Ces techniques se sont révélées peu fiables et peu
précises.

3.4.1 Mesure par estimation du débit initial


Le diamètre de la fibre formée varie en fonction du débit de la filière Q, de la vitesse de bobinage v
et de la masse volumique du verre ρ (qui est supposée ici constante). Le débit dépend lui-même de la
hauteur de verre dans le creuset h0 et de sa viscosité µ0 . On peut donc estimer le diamètre de fibre à
partir de la connaissance de Q, de même que l’incertitude sur cette mesure. On peut également estimer
la dérive du diamètre de la fibre due à la diminution du débit avec le temps (le creuset se vide...).
Le diamètre des fibres est défini par l’équation du débit :

Q
D=2 (3.12)
πρv

La valeur théorique du débit de verre peut-être estimée en faisant un bilan hydrodynamique [41] :
πR04 ρ(∆p + ρgL0 ) h
Q=   = Q 0
3πR0 µ 0
8µ0 L0 1 + 8L0

avec R0 et L0 les longueurs caractéristiques du téton, ∆p = ρg(h0 − L0 ), et log(µ0 ) = a + b/(T − Tf ig ) =


−1.89823+3538.73/(T −766.88). Pour de petites variations du débit et de la vitesse de fibrage, l’incertitude
sur la mesure du diamètre vaut :
 
∆D 1 ∆h0 ∆µ0 ∆v
= + + (3.13)
D 2 h0 µ0 v
Expérimentalement nous avons remarqué que, pour des temps inférieurs à une dizaine de minutes, la
température varie très peu (on pose ici ∆T < 1◦ C), ce qui donne :
∆µ0 b∆T
= ≈ 1.5%
µ0 (T − Tf ig )2
La variation de hauteur du bain peut être calculée de deux manières équivalentes soit en fonction de
la quantité de verre qui s’est écoulée soit en fonction de la quantité de verre à rajouter :
∆h0 tQ Nbille/s ∗ Vbille t
= = ≈ 6.10−6t
h0 ρh0 Sbain h0 ∗ Sbain
La variation totale de débit est alors de :
∆Q ∆µ0 ∆h0
= + ≈ 1.5% + 6.10−6 t (3.14)
Q µ0 h0
3.4. Validations 83

Fig. 3.10 – Copie de deux écrans du logiciel FIBS : en haut, l’écran pour l’acquisition et en bas, l’écran
des paramètres.
84 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

Fig. 3.11 – Copie de l’écran du logiciel FIBS pour le calcul de la réponse théorique de l’interféromètre à
l’aide du modèle électromagnétique.

La vitesse de fibrage dépend principalement de la vitesse de rotation et du diamètre du bobinoire :


v = Nt ∗ 2πRc =20m/s. Dans une moindre mesure, elle dépend aussi l’épaisseur de la galette ou nappe5 .
Si l’on prend comme largeur de la galette Lnappe , Nf ibre/couche × df ibre = 10mm, on obtient pour la
variation de la vitesse d’étirage :

∆v ∆Rc Nt df ibre tFt df ibre t20 × 2.10−5


= = = = ≈ 1.10−5 t (3.15)
v Rc Rc × Nf ibre/couche Rc × Nf ibre/couche 0.1 × 500

Au total, on estime que pour une expérience de durée t[mn], l’évolution relative du diamètre de la
fibre est de :
∆D
≈ t[s]1.10−5
/s + 0.8% ≈ t[mn]0.06% + 0.8% (3.16)
D
Exemple : entre le début et la fin d’une expérience, d’une durée t = 10mn, le diamètre moyen d’une
fibre de D ≈ 20µm diminue de ≈ 0.3µm si le creuset n’est pas réapprovisionné en verre (voir le § 7.1).

3.4.2 Mesure par pesée de la bobine


On peut également estimer le diamètre moyen de la fibre produite à partir de la mesure de sa longueur
et de sa masse : 
1 2M
D= (3.17)
π ρFt tRc
avec, pour de petites fluctuations :
 
∆D 1 ∆M ∆ρ ∆Ft ∆t ∆Rc
= + + + + (3.18)
D 2 M ρ Ft t Rc
5 Forme prise par la fibre lors de son enroulement sur le tambour du bobinoir
3.4. Validations 85

Fig. 3.12 – Evolution de la tirée de la filière avec la température selon différentes méthodes de calcul.

La masse M de la bobine est connue à une incertitude ∆M = 5.10−5 kg, sachant que M = Qt =
1.10−5t kg/s. La densité ρ est de 2600kg/m3 avec une incertitude, d’après Gupta, de ∆ρ = 30kg/m3 (
d’après nos mesures elle est plutôt de l’ordre de ∆ρ = 100kg/m3). L’influence de la variation du rayon
du bobinoire Rc a déjà été prise en compte. L’incertitude sur la fréquence de rotation, Fc est estimée à
1%. Celle sur le temps, t, est de l’ordre de 1s. Ce qui donne au final :

∆D 300% 5%
≈ 2.5% + ≈ 2.5% + (3.19)
D t[s] t[min]

La figure 3.13 présente l’évolution de cette erreur relative en fonction du temps. Il existe un durée
d’expérience optimale pour minimiser l’incertitude sur le diamètre : t = 6 − 8mn pour une incertitude de
≈ 4.5%.
8
Dérive du diamètre au cours du temps
Erreur estimée pour la mesure de pesée
6 Somme des deux erreurs

]%
[d 4
/d

0
0 2 4 6 8 10 12 14
Temps [mn]
Fig. 3.13 – Evolution temporelle de l’incertitude sur le diamètre déduit par pesée.
86 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

3.4.3 Mesure à partir du débit théorique de la filière


Saint-Gobain Vetrotex a développé un logiciel (sous Excel) qui permet d’estimer le débit théorique de
la filière mono-téton à partir : de la mesure de la température du bulbe et d’une pesée. Nous estimons
l’incertitude sur la mesure de la température du bulbe (mesurée avec le pyromètre à dispersion de filament)
à ∆T ≈ 10◦ C et celle sur hauteur de verre dans le creuset à ∆h ≈ 2mm (§ 7.1). Au premier ordre, la
température est le paramètre dominant. A partir des équations du débit définies précédemment, on obtient
une incertitude sur le diamètre égale à :

∆D b∆T
= (3.20)
D 2.(T − Tf ig )2

Une autre façon d’estimer cette incertitude est de déterminer les diamètres minimums et maximums de
la fibre pour différentes conditions de fibrage, voir la figure 3.14. L’incertitude relative sur le diamètre
diminue avec la température de fibrage. Les deux méthodes donnent des résultats légèrement différents,
par la suite, on utilisera les résultats obtenus par la seconde méthode (maximums et minimums).
La figure 3.16 compare les résultats obtenus avec l’interféromètre, la pesée, l’estimation hydrodyna-
mique et la mesure filamentaire (voir plus loin). Les mesures sont plus ou moins en accord. L’estimation
hydrodynamique semble sous-estimer le diamètre de la fibre formé. La mesure filamentaire semble le
sur-estimer.

11,5

] ∆D/D = 2.8+22exp(-T/200)
%
[
11,0

é 2
∆D/D = 3538*10/(2(T-766) )
im
10,5

ts
ee 10,0

rt
è 9,5

m
ai 9,0

de
lr 8,5

us
ed
8,0

uti 7,5

tr
ec 7,0

nI 6,5

1160 11 80 1200 12 20 1240 126 0

Température du Bulbe [°C]


Fig. 3.14 – Evolution de l’incertitude relative sur l’estimation hydrodynamique (code Vetrotex) du diamètre
de la fibre en fonction de la température de fibrage.

3.4.4 Microscopie électronique à balayage (MEB)


Dans beaucoup de domaines, la Microscopie Electronique à Balayage (MEB) est considérée comme
une technique de référence en matière, notamment, de granulométrie de particules microniques.
Nous avons de ce fait prélever différents échantillons de fibres pour les faire analyser par deux centres
de Miscroscopie Electronique6 . Pour l’analyse MEB, les échantillons étaient au préalable métallisés par
dépôt (épaisseur de quelques Angstroms à quelques nanomètres) d’or ou de platine. Au final, pour chaque
échantillon (2-3 cm), nous avons ainsi pu mesurer le diamètre de la fibre en deux ou trois points : avec
l’interféromètre FIBS, le diffractomètre HIREDI et par MEB.
La figure 3.17 présente deux photographies typiques obtenues par MEB. Les bords de la fibre ne sont
pas toujours très nets, ceci nous à poser de gros problèmes pour estimer le diamètre réel de la fibre.
La table 3.1 présente quelques unes des mesures obtenues pour différents échantillons. Pour un même
6 Celui de Saint-Gobain Recherche et celui de l’Université de Provence
3.4. Validations 87

Fig. 3.15 – Comparaison pour différentes températures des mesures obtenues par interféromètrie laser et
par estimation hydrodynamique.

Fig. 3.16 – Comparaison des mesures obtenues par interféromètrie laser, pesée, estimation hydrodyna-
mique et microscopie optique (mesure filamentaire).

échantillon de fibre on obtient des variations importantes du diamètre (0.1µm à 1µm). Nous les attribuons
à la mesure par MEB et non pas à des variations du diamètre de la fibre !
En fait, nous avons été très déçu des résultats obtenus par MEB : les résultats se font attendre
plusieurs semaines à plusieurs mois... et semblent peu fiables7 .
Cette technique permet cependant de visualiser l’état de surface des fibres8 . La figure 3.20 présentes
quatre photographies de fibres atypiques. a) la surface de cette fibre présente des variations de contraste
importantes. Nous n’avons pas d’explication très claire à ce dernier phénomène (métallisation non ho-
mogène, un début de corrosion due à l’humidité de l’air ?). b) la surface de cette fibre est très irrégulière
7 Outre les problèmes de délai, de représentativité des échantillons... il faut savoir que, le facteur de grandissement des

MEB utilisés n’est que très rarement étalonné...


8 et la composition du matériau des fibres.
88 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

Diamètre mesuré [µm]


Echantillon n◦ 1 n◦ 2 n◦ 3
n◦ 1 10 10.2 10.3
n◦ 2 13.3 13.3 13.5
n◦ 3 19.9 21.0 21.0
n◦ 4 27 27.9 28.1
n◦ 5 34.8 36.0 36.2
n◦ 6 43.2 43.6 -

Tab. 3.1 – Exemples de mesures obtenues par MEB.

Fig. 3.17 – Microscopie électronique : à gauche D ≈ 10µm, et à droite D ≈ 24µm.

et semble contaminée par quelques particules (i.e. cette fibre était stockée dans du papier kraft depuis
plus de deux ans)9 . c) et d) le diamètre de cette fibre semble varier brusquement. Sur une centaine
d’échantillons analysés, c’est la seule fois où nous avons observé ce phénomène. Il ne nous est pas possible
de dire s’il s’agit d’une variation réelle du diamètre de la fibre ou un effet optique du à la remontée de
l’adhésif carbone 10 .
La figure 3.18 compare les résultats obtenus avec cette méthode, l’interféromètre et le diffractomètre11
pour différents échantillons de fibres coupées. L’accord global est bon. On constate cependant que pour
certains diamètres la réponse de l’interféromètre semble davantage ”fluctuer” (i.e. la procédure actuelle
d’inversion des phases de l’interféromètre néglige les contributions des MDRs).
La figure 3.19 compare les résultats obtenus par MEB, sur des échantillons de fibres coupées, avec
la réponse moyenne (et l’écart-type) de l’interféromètre ontenue sur plusieurs centaines de mètres de
fibre, l’estimation hydrodynamique. L’accord FIBS-MEB est à mieux que 5% sur toute la gamme. Les
contributions des MDRs sont ici ”lissées” (du fait de la largeur de la distribution) la moyenne obtenue avec
l’interféromètre fluctue donc moins. Le diamètre prédit avec l’estimation hydrodynamique est relativement
correct, excepté quelques écarts. Cet ecart est surtout dû aux bulles.

3.4.5 Microscopie optique : diamètre filamentaire


Saint-Gobain Vetrotex a développé une procédure standard pour estimer la dispersion du diamètre de
fibres bobinées. Cette procédure consiste à immergé dans une résine expoxy un échantillon de nappe de
fibres, puis a en polir une coupe pour l’analyser par microscopie optique. Les images sont ensuite traitées
pour obtenir le diamètre de chaque ”disque”, figure 3.21.
Nous ne connaissons pas l’incertitude de cette technique. Cependant, du fait de la numérisation et
des limites inhérentes à la microscopie optiques (diffraction, résolution du capteur...), nous savons qu’elle
ne peut pas être ”très élevée”. Elle présente cependant l’avantage de restituer une valeur moyenne et un
9 La
référénce [67] donne une idée de l’influence d’une rugosité de surface sur la réponse d’un IPD
10 Pour l’analyse MEB, les fibres sont collées sur un plot en aluminium recouvert d’un adhésif dopé en carbone
11 voir le chapitre suivant
3.4. Validations 89

Fig. 3.18 – Comparaison des mesures obtenues par interféromètrie, diffractométrie et microscopie
électronique pour des échantillons de fibres coupées.

Fig. 3.19 – Comparaison des mesures obtenues avec l’interféromètre et le modèle hydrodynamique, sur
des fibres en cours de production (t = 4 min), et celles obtenues par microscopie électronique sur des
échantillons de fibres coupées.

écart-type (même si le nombre d’échantillons est limité à ≈ 50).


La figure 3.16 compare les résultats obtenus avec différentes techniques et nos mesures : par pesée, par
estimation hydrodynamique et par interféromètrie.

3.4.6 Diffractométrie haute résolution


Compte tenu du peu de précision des résultats obtenus avec ces techniques classiques, nous avons
décidé de développer un diffractomètre haute résolution. Ce système, dont le principe est détaillé dans
le chapitre suivant, permet en effet d’obtenir des mesures d’une grande précision : sur fibre coupée ou
en cours de production. Les mesures obtenues avec ce système se sont révélées en très bon accords avec
celles obtenues avec l’interféromètre, voir les figures 4.8-4.9.
90 Chapitre 3. Développement de l’interféromètre FIBS

3.4.7 Conclusion
Les prédictions des techniques classiques : pesée, estimation hydrodynamique, microscopie optique
et électronique ont pu être comparées entre-elles et avec celles de l’interféromètre et du diffractomètre.
Les techniques classiques se sont révélées lourdes d’emploi et peu fiables comparées à celles que nous
avons développé. Cependant, nous avons validé la réponse de l’interférométre FIBS et du diffractomètre
HIREDI, que ce soit pour une fibre coupée ou en cours de production.
Globalement, nous dirons que l’incertitude de mesure sur le diamètre est de l’ordre de : ≈ 8% avec
l’estimation hydrodynamique et ≈ 5% avec la pesée. La résolution de l’interféromètre est conforme à ce
que nous avions prédit numériquement.

Fig. 3.20 – Microscopie électronique : photographies de fibres atypiques... a) la surface de cette fibre
présente des variations de contraste importantes ; b) la surface de cette fibre, stockée depuis plus de deux
ans, est très irrégulière ; c) et d) Fibre dont le diamètre semble varier brusquement.

Fig. 3.21 – Microscopie optique : image de la coupe polie d’une nappe de fibres.
Chapitre 4

Diffractomètre Haute Résolution


HIREDI

4.1 Introduction
Nous avons vu dans le chapitre précédent que les méthodes classiques de mesure du diamètre des fibres
se sont révélées trop peu précises pour valider la réponse de l’interféromètre FIBS. Nous avons donc dû
développer un autre système de mesure de référence doté d’une bonne résolution spatiale et temporelle.
Ce système, nécessairement optique, est un diffractomètre laser à haute résolution (HIgh REsolution
DIffractometer, HIREDI) [76].

Fig. 4.1 – Photographie du diffractomètre haute résolution.

On trouve dans la littérature de nombreux travaux sur la granulométrie par diffraction de particules
métalliques, absorbantes, ou d’un ensemble de particules transparentes ou non (suspension, pulvérisa-
tion, . . .). Ces travaux contournent en fait un problème difficile : la prise en compte des Résonances
Morphologico-Dépendantes (MDRs). En effet, les MDRs n’existent pas, ou sont très fortement atténuées,
pour de telles particules (voir le cas des fibres métalliques, figure 1.7) ou bien elles sont lissées, moyennées
(distribution granulométrique). Nombre de ces travaux utilisent la théorie de Fraunhofer pour inverser
les diagrammes de diffraction. Souvent, parce qu’elle est simple et rapide d’emploi, et dans certains cas,
parce qu’elle permet de prédire relativement simplement la diffusion par des particules de forme complexe
(particules irrégulières, cristaux,. . .). Au final la résolution obtenue avec ces systèmes, en laboratoire, sur
des fibres de verre, dans la gamme D = 5 − 30µm, n’excède pas 2 à 3 µm [54, 49, 84].
Dans ce qui suit, notre choix a donc été d’utiliser la théorie de Lorenz-Mie (avec prise en compte
des effets de biréfringence, taux de refroidissement. . .) pour calculer les diagrammes théoriques des fibres

91
92 Chapitre 4. Diffractomètre Haute Résolution HIREDI

à mesurer et, d’inverser les MDRs en définissant un estimateur de corrélation entre les diagrammes
théoriques et expérimentaux. Dans un souci de concision, nous mettrons principalement l’accent sur les
originalités de notre travail, sans revenir sur le principe bien connu de la diffractométrie.

Y
(13)
Ff (10)
(3) (2) (1)

Z
X
O

(4) (5) (6) (8) (9) (11)


FfCyl
(7) (12)

Fig. 4.2 – Schéma de principe du diffractomètre HIREDI vu de haut.

4.2 Montage expérimental


4.2.1 Eléments
Une photographie du diffractomètre est reproduite dans la figure 4.1 et, son schéma de principe, par
la figure 4.2.
Ce système est constitué des éléments suivants :
- (1) Un laser He-Ne (λ = 0.6328µm). Cette source a été préférée à une diode laser pour sa stabilité
en longueur d’onde.
- (2) Un coupleur pour fibre optique monomode. Ce montage permet de déporter la source laser et de
contrôler l’intensité du faisceau d’éclairage en jouant sur l’efficacité du couplage. Cette dernière possibilité
est indispensable en phase de réglage.
- (3) Une fibre optique monomode. Elle permet d’éviter le speckle et permet une bonne collimation
du faisceau d’éclairage.
- (4) Une optique de collimation du faisceau en sortie de fibre optique. Cette optique est standard,
sans réglages.
- (5) Une optique d’expansion/collimation du faisceau. La collimation du faisceau en sortie de (4)
n’est pas parfaite. De plus, il est souhaitable d’obtenir un grand volume de mesure.
- (6) Un polariseur linéaire. En effet, la fibre monomode utilisée ne conserve pas la polarisation...
- (7) Une lentille cylindrique. Elle focalise le faisceau dans le plan (XOY), fcyl = 500mm. La fibre à
mesurer, placée au point (8), est donc éclairée par une feuille laser de grand ”axe” de ∆X = 2mm, et de
petit ”axe” : ωz ≈ 50µm. Des tests expérimentaux ont montré que la position angulaire1 des extremums
des diagrammes de diffraction (franges) est invariante avec celle de la fibre dans le volume de mesure
pour ∆X ≈ ∆Y ≈ ±1mm. Les effets éventuels induits par la divergence du faisceau sont négligeables.
Le rôle de la lentille cylindrique (7) est en fait double : focalisation du faisceau d’éclairage suivant Z et
augmentation de la hauteur de la nappe diffractée au niveau de la ligne CCD.
- (8) La position nominale de l’objet à mesurer. Lorsque la fibre est placée en (8), elle est exactement
dans le plan objet de la lentille de collection (9).
- (9) La lentille de collection (de Fourier). Il s’agit d’une achromate de 25mm de diamètre et de
focale f = 50mm. Elle permet de relier simplement l’angle de diffusion à une distance spatiale (pixels,
micromètres...). Il est à noter que seule la lumière diffractée correspondant à des angles de diffraction
tels que θ > 0 est «imagée» sur le capteur CCD. Nous n’utilisons donc pas la symétrie du diagramme de
diffusion.
1 ce n’est pas le cas pour l’intensité ou la forme de ces maximums
4.3. Méthode d’inversion des diagrammes de diffraction 93

- (10) Le point de focalisation du faisceau direct. Il est localisé à quelques centaines de micromètres
de la zone sensible du CCD. Ceci permet d’éviter la saturation du capteur. En phase de réglage, après
diminution de l’efficacité du couplage (2), la tâche de focalisation du faisceau direct peut être observée
en déplaçant la caméra suivant Y à l’aide de (13).
- (11) Une caméra linéaire numérique. La fréquence de ligne (i.e. d’acquisition) de cette caméra 8 bits
peut être ajustée dans la gamme : 70-43000 Hz. Elle dispose de 1024 pixels carrés (∆y = ∆z = 10 µm).
Le signal numérique issu de cette caméra est transféré dans la mémoire d’un PC via par une carte vidéo
numérique au format LDVS.
- (12) La ligne CCD. Elle se situe dans le plan image de la lentille de Fourier (9).
- (13) Deux micro-déplacements. Ils permettent d’ajuster la position de la caméra dans le plan (YOZ).
La figure 4.3 présente un enregistrement des figures de diffraction successives, enregistrées à une
cadence de 1.024 kHz, lorsque la fibre est soumise à une rampe de vitesse croissante. On remarquera
la complexité des évolutions, de même que la présence d’un bruit périodique (réflexions parasites des
optiques) 2 . Ces dernières remarques justifient, en partie, pourquoi l’intensité des lobes de diffraction,
même relative, n’est pas utilisée pour l’inversion.
Le passage de bulles (ou fibres creuses) se caractérise par une brusque variation de l’intensité diffusée,
figure 4.3 a. Ces passages sont aisément détectables, à l’oeil, ou par un logiciel de traitement d’images,
en recherchant les discontinuités.
Toute évolution du diamètre de la fibre est également aisément repérable. La figure 4.3 b met l’accent
sur une évolution ”rapide” et la figure 4.3 c), sur une évolution plus ”lente” 3 . La figure 4.9 présente le
résultat de l’analyse de ces diagrammes.

4.2.2 Procédure de calibration du système


La calibration du système est réalisée en trois étapes :
- On utilise tout d’abord les paramètres nominaux du système (focales des lentilles, longueur d’onde
du laser...). L’ajustement de la focale de la lentille de collection se fait simplement par recherche de la
tache focale de section minimale. Ce réglage est effectué par translation la lentille de collection suivant
la direction (OX), en ayant pris soin, au préalable, de réduire l’efficacité du couplage (2).
- L’étalonnage angulaire de la caméra est affiné en plaçant un réseau de diffraction par transmission à
la place de l’objet à mesurer. La connaissance du pas du réseau et la mesure des distances (en pixels), entre
chaque ordre de diffraction, permet d’étalonner l’ensemble du système. Cette procédure est automatisée
par le logiciel HIREDI.
- La troisième étape sert à valider la chaı̂ne d’acquisition. On fixe au niveau du point de mesure une
fibre de verre préalablement analysée au MEB. On enregistre alors son diagramme de diffraction. Ce
diagramme est alors comparé de manière itérative aux diagrammes théoriques.

4.3 Méthode d’inversion des diagrammes de diffraction


4.3.1 Quasi-périodicité des diagrammes
Les diagrammes de diffraction théoriques obtenus pour des fibres transparentes sont extrêmement
complexes, voir la figure 1.7. On remarquera que les structures observées (”franges” de diffractions)
présentent une certaine périodicité avec le diamètre de la fibre.
La figure 4.4 montre l’évolution de la position angulaire des extrémums (”franges” brillantes et franges
”sombres”) correspondant à l’analyse de la figure 1.7. Figure 4.4, en haut : le diamètre est dans l’intervalle
5 < D < 50µm et l’angle de diffusion est dans l’intervalle 0.7 < θ < 15◦ . Figure 4.4, en bas : le diamètre
est dans l’intervalle réduit 20 < D < 25µm et l’angle de diffusion : 1 < θ < 11◦ . Les couleurs (ou le
dégradé de gris...) symbolisent l’ordre d’apparition de l’extrémum. Il clair que la détermination biunivoque
du diamètre des fibres nécessite une analyse très fine de la position des extrémums ...
2 Du fait de leur haute fréquence spatiale elles n’ont pas d’incidence sur la mesure de nos fibres.
3 On remarquera que le cas (b) correspond à une vitesse de bobinage plus faible que le cas (c). La perturbation (c) est
donc considérablement plus étalée spatialement.
94 Chapitre 4. Diffractomètre Haute Résolution HIREDI

4.3.2 Principe de la méthode d’inversion


On crée une base de données contenant tous les diagrammes de diffusion, pour des fibres de diamètre
DT = 5, 5.01 . . . 45 µm, et sur le domaine angulaire θ = 0, 0.01 . . . 15deg. Ces calculs4 sont effectués, une
seule fois, à l’aide de la théorie de Lorenz-Mie (voir le chapitre 1), et pour les paramètres de l’expérience :
λ, P, m (T0 , D, F ) (voir le chapitre 2).
On détermine alors, pour chacun des diagrammes théoriques i, avec i = 1, 2 · · · nT , le nombre
d’extrémums de la figure de diffraction correspondante, kT− (i) , kT+ (i), et la position angulaire θT− (i) , θT+ (i)
de ceux-ci :
"  
θT+ i, jT+ , jT+ = 1, . . . , kT+ (i)
DT (i) →   (4.1)
θT− i, jT− , jT− = 1, . . . , kT− (i)
avec, pour les maximums locaux (”franges brillantes”), l’exposant +, et pour les minimums locaux
(”franges sombres”), l’exposant −. C’est cette procédure qui permet d’obtenir les résultats de la figure
4.4 à partir de l’analyse de la figure 1.7 de gauche.

De même, pour une acquisition expérimentale de nE diagrammes successifs n, avec n = 1, 2, . . . , nE ,


on peut déduire pour chaque diagramme la position des extrémums locaux :
" + +
 + +
θE n, jE , j = 1, 2, . . . , kE
DE (n) → −
 −
 E − − (4.2)
θE n, jE , jE = 1, 2, . . . , kE

ou DE (n) est le diamètre réel de la fibre, que l’on cherche à déterminer.

En principe, pour un diamètre donné, le nombre des extremums trouvés pour un diagramme expérimental
+
devrait être égal à celui obtenu pour le diagramme théorique correspondant, i.e. kE (n) = kT+ (i) et
− −
kE (n) = kT (i). En pratique, en raison du bruit optique et électronique, et du fait du peu de contraste de
+
certains extremums, ces nombres sont souvent différents même s’ils restent proches : kE (n) ≈ kT+ (i) , kE

(n) ≈
kT− (i).
S’ils sont très différents, c’est que le diagramme associé au diamètre théorique DT (i) est très différent
du diagramme expérimental mesuré pour le diamètre DE (n), i.e. DT (i) = DE (n). On introduit alors un
coefficient de discrimination δk (i) tel que :
"  +   − 
0, pour kE (n) − kT+ (i) > σk (i) ou 
k (n) − k − (i) > σk (i)
E T 
δk (i, n) = (4.3)
1, pour kE +
(n) − kT+ (i)  σk (i) et k − (n) − k − (i)  σk (i)
E T

où σk (i) est un paramètre de contrôle qui quantifie l’écart maximum toléré, entre le nombre d’extré-
mums d’un diagramme théorique et d’un diagramme expérimental, pour que ceux-ci correspondent à une
fibre ayant les mêmes caractéristiques.
Pour une large plage de variation du diamètre des fibres, le nombre d’extrémums correspondant varie
beaucoup (i.e. 0  kT+  9, pour 5  D  35µm). Ce nombre est plus important pour les ”grosses”
fibres, ceci peu générer un biais de la procédure d’inversion, au détriment des fibres les plus petites. Afin
d’éviter ce biais, on introduit la fonction de pondération ou de «normalisation» suivante :

δk (i, n)
∆K (i, n) = (4.4)
kT+ (i) kT− (i) + 1

Cette dernière est maximale pour les petites fibres et décroı̂t avec leur taille. Elle est nulle si le nombre
d’extrémums trouvés pour le diagramme expérimental n, diffère trop de celui du diagramme théorique, i.

L’écart angulaire absolu entre la position théorique et la position expérimentale de chacun des
extrémums s’écrit :    +  +  
∆θ+ i, n, jT+ , jE
+
= θT i, jT − θE+
n, jE+ 
      (4.5)
∆θ− i, n, jT− , jE

= θT− i, jT− − θE
− − 
n, jE

4 assez lourds
4.3. Méthode d’inversion des diagrammes de diffraction 95

q=1-11±

a)Signature d’une fibre creuse (bulle)

Zoom s

b)Evolutions tem porelles rapides:passage d’une


perturbation probablem entsym étrique m ais à vitesse
variable.

c)Evolutions tem porelles lentes,fibre de faible diam -


ètre:les franges sontm oins nom breuses etd’intensité
très faible
Fig. 4.3 – Exemple d’évolution des diagrammes expérimentaux (en fausses couleurs) pour une fibre sou-
mise à une rampe de vitesse.
96 Chapitre 4. Diffractomètre Haute Résolution HIREDI

Fig. 4.4 – Evolution de la position angulaire des extrémums, θT+ (i), θT− (i), en fonction du diamètre de la
fibre (i.e. analyse de la figure 1.7 gauche).

Pour chaque couple d’extrema (Expérience/Théorie) on peut alors associer un estimateur de ”corrélation” :

  σθ (i)
∆P + i, n, jT+ , jE
+
= ∆θ + (i,n,jT+ +
,jE )+1

 − −
 σθ (i) (4.6)
∆P i, n, jT , jE = ∆θ − (i,n,jT− −
,jE )+1

où σθ (i)  1 est un second paramètre de contrôle. Il représente l’écart angulaire maximum toléré,
entre la position d’un extremum théorique et d’un extremum expérimental, pour que ceux-ci puissent être
   
considérés comme identiques. ∆P + i, n, jT+ , jE +
et ∆P − i, n, jT− , jE

décroissent linéairement lorsque
l’écart angulaire croı̂t et, il sont inférieurs à 1 si l’écart angulaire dépasse la valeur du paramètre de
contrôle correspondant.

Au final, on construit un estimateur de corrélation entre le diagramme théorique i et le diagramme


4.3. Méthode d’inversion des diagrammes de diffraction 97

expérimental n, de la façon suivante :


+ + − −
!
kT
!
kE
  !
kT
!
kE
 
P (i, n) = ∆K (i, n) ∆P i, n, jT+ , jE
+ +
∆P + i, n, jT− , jE

(4.7)
+ + − −
jT =1 jE =1 jT =1 jE =1

Le diamètre de la fibre, DE (n) , n = 1, 2 · · · nE , est alors posé égal au diamètre théorique donnant un
estimateur de corrélation maximum :

DE (n) = DT (i/M ax {P (i, n) , i = 1, 2 · · · nT }) (4.8)

Afin de réduire les temps de calcul, si l’on connaı̂t a priori la plage de variation du diamètre de la
fibre, Dmin  D  Dmax , il est souhaitable de limiter le nombre de P (i, n) à l’intervalle :
P (i = imin , imin + 1 · · · imax , n) où DT min = D (imin ) et DT max = D (imax ).

La figure 4.5 présente une évolution typique de P (i, n), obtenue pour une fibre de diamètre DE ≈
DT = 23.38µm. L’estimateur P (i, n) est infiniment petit en dehors de l’intervalle considéré. De plus,
on constate que l’amplitude du maximum est très supérieure à celle des maximums locaux. Ces derniers
correspondent à des diamètres de fibres, DT = 22.39 et DT = 24.32µm, qui donnent des diagrammes de
diffraction très «semblables» à celui d’une fibre de DT = 23.38µm (périodicités).
1

Diam ètreleplusprobable
23.38µm

facteur:80
0.1
P(i,n)

Spectressim ilaires...

22.39µm
24.32µm
0.01

1E-3
22.25 22.50 22.75 23.00
23.25 23.50 23.75 24.00 24.25 24.50
Diametre[µm]
Fig. 4.5 – Exemple d’évolution de l’estimateur P (i, n).

4.3.3 Utilisation de la continuité


Nous n’avons pas encore utilisé le fait que, si la fréquence d’échantillonnage est suffisante, deux mesures
consécutives du diamètre de la fibre doivent être très semblables (continuité). Pour prendre en compte
cette hypothèse, il faut calculer l’estimateur de corrélation centré sur i et de largeur ±m :
# $m %&
!
DE (n) = DT i/M ax P (i, n + m), i = 1, 2 · · · nT (4.9)
−m

La valeur de m joue cependant sur la résolution spatiale et donc temporelle de la mesure.

4.3.4 Paramètres de contrôle


Les valeurs des paramètres de contrôle σk (i) , σθ (i) dépendent du diamètre de la fibre. L’analyse
des diagrammes expérimentaux nécessite d’introduire d’autres paramètres de traitement. Ainsi, la re-
98 Chapitre 4. Diffractomètre Haute Résolution HIREDI

cherche des extremums requière également de définir la largeur (et le type) de la fenêtre de lissage des
diagrammes5 , la distance minimale entre deux extremums...
Au terme d’une analyse paramétrique nous avons déterminé, une fois pour toute, les valeurs optimales
pour ces paramètres. Pour les fibres de verre-E et le système HIREDI, dans sa version actuelle, elles sont
données par la figure 4.7. Ces valeurs sont données en fonction du nombre de maximums du diagramme
correspondant (et non pas du diamètre de la fibre, que l’on cherche à déterminer...), avec : Filtering :
la largeur totale de la fenêtre de lissage en centièmes de degré, Width : la distance angulaire minimum
entre deux extremums consécutifs, Neighb. correspond à σk et Sigma correspond à σθ .
En mode auto adaptatif, le logiciel HIREDI adapte automatiquement ses filtres et les autres pa-
ramètres d’analyse, en consultant cette table, pour chaque diagramme mesuré.

4.4 Logiciel d’acquisition et de traitement


La figure 4.6 présente une copie de l’écran principal du logiciel HIREDI. Ce logiciel est une applica-
tion Windows développée avec Delphi (i.e. Pascal Objet). Il permet de régler les paramètres de la caméra
numérique et le paramètrage de la procédure d’analyse des diagrammes. Dans l’état actuel, la durée
des acquisitions est limitée en temps à 32 secondes (c’est-à-dire, par exemple, 32000 diagrammes à une
fréquence d’acquisition de 1kHz).

La figure 4.7 présente quelques unes des autres fenêtres du logiciel :


– a) Calibration automatique du système : Cette fenêtre permet, entre autres, la recherche automa-
tique de la position des pics qui correspondent aux différents ordres de diffraction formés par un
réseau. La répartition de ces pics sur la matrice CCD est utilisée pour calibrer angulairement le
système (i.e. non linéaire).
– b) Création de la table des extrémums prédits par la théorie de Lorenz-Mie. Cette table est créée,
une fois pour toute.
– c) Modification des paramètres de contrôle.

4.5 Exemples de résultats


La figure 4.9 présente un résultat type obtenu simultanément avec le diffractomètre HIREDI et l’in-
terféromètre FIBS. Il s’agit ici du résultat de l’analyse des diagrammes de la figure 4.3 : le procédé est
soumis à une rampe de la vitesse de fibrage Vf = 5 − 40ms−1 à T0 = 1200C ◦. Cette série temporelle
correspond à peu près à 800m de fibre.
On peut juger de la finesse des détails mesurés par le diffractomètre : aucune erreur d’inversion n’est
visible. En effet, dans le cas contraire, on observerait des discontinuités, des sauts, de ±1µm environ.
Les bulles sont facilement identifiables dans l’image comme dans la série : elles apparaissent comme des
discontinuités. Bien que la réponse de l’interféromètre apparaisse un peu plus bruitée, les deux réponses
sont très similaires. Les statistiques obtenues sont également très similaires pour les moyennes, D̄dif f ≈
18.68µm, D̄int ≈ 18.76µm et les écart-types σ (Ddif f ) ≈ 5.94µm, σ (Dint ) ≈ 6.23µm. La différence entre
les réponses moyennes n’est que de ∼ 0.08µm. L’écart-type moyen entre la réponse instantanée des deux
systèmes est de σ (Dint. − Ddif f ) ≈ 0.29µm. Cette dernière valeur correspond assez précisément à la
résolution limite que l’on peut attendre de l’interféromètre pour cette gamme de tailles. Cependant, la
résolution du diffractomètre est très clairement supérieure à celle de l’interféromètre. Ceci s’explique par
le fait que ce dernier n’inverse pas, dans sa version actuelle, les contributions des MDRs.
Le zoom n◦ 2, de la figure 4.9, compare la réponse brute du diffractomètre avec sa réponse filtrée. Cette
dernière a été obtenue en appliquant un filtre de Fourier glissant sur la série brute. La largeur du filtre
correspond a 20 échantillons (i.e. 20ms). La réponse du diffractomètre apparaı̂t légèrement bruitée. On
peut estimer la résolution de ce dernier6 comme étant égale à l’écart-type de sa réponse brute par rapport
à sa réponse filtrée : σ = σ (Ddif f − F iltered {Ddif f }) = 0.02µm. Ce résultat est compatible avec les
remarques précédentes. Différents tests expérimentaux ont montré que cette résolution est obtenue pour
une gamme de tailles de l’ordre de D ≈ 8 − 42µm.

5 nécessairepour le traitement des signaux bruités


6 Comme nous l’avons déjà fait pour la réponse de l’interféromètre
4.5. Exemples de résultats 99

Fig. 4.6 – Ecran principal du logiciel HIREDI. On voit une partie des diagrammes en cours de traitement,
un diagramme brut et sa version filtrée, diverses données sur le nombre d’extrémums détectés, le diamètre
mesuré...
100 Chapitre 4. Diffractomètre Haute Résolution HIREDI

(a) Ecran pour la


calibration du
système

(b) Ecran pour la création de la base de


données des extremums théoriques.

(c) Table des paramètres de contrôle utilisés


en mode manuel ou auto-adaptatif.

Fig. 4.7 – Quelques unes des autres fenêtres du logiciel HIREDI.

4.6 Conclusions et Perspectives


Le diffractomètre HIREDI présente différents avantages et inconvénients par rapport à l’interféromètre
FIBS, en résumé nous remarquerons que :
Avantages : HIREDI/FIBS
- Le diffractomètre est beaucoup moins sensible que l’interféromètre à la position de la fibre dans le
volume de mesure, voire insensible. Son volume de mesure est par ailleurs beaucoup plus important, ce
qui facile grandement les réglages et rend possible la mesure de fibres avec un mouvement transverse
important.
- Sa résolution, en terme de mesure du diamètre, est supérieure à celle de l’interféromètre. Elle est de
4.6. Conclusions et Perspectives 101

l’ordre de σD ≈ 0.02µm, contre σD ≈ 0.3−0.4µm pour l’interféromètre (suivant la gamme des diamètres).
Cette différence vient de ce que le diffractomètre inverse les contributions des MDRs, ce qui n’est pas le
cas de l’interféromètre.
- Les diagrammes obtenus sont très... ”visuels”. Les perturbations, tout comme les bulles, sont aisément
détectables, même à l’oeil nu, alors que les signaux Doppler de l’interféromètre ne sont pas interprétables
visuellement.
Avantages : FIBS/HIREDI
- L’interféromètre est beaucoup plus compact et dispose de tous les réglages de position et d’inclinaison.
Il ne nécessite qu’un seul accès optique. La mesure est effectuée à plus grande distance de la fibre (340 mm
au lieu de moins de 50mm pour le diffractomètre). Il est donc mieux adapté à des mesures sur site
industriel.
- L’interféromètre permet l’enregistrement de séries expérimentales beaucoup plus longues et avec une
meilleure résolution temporelle. Le traitement des données brutes est beaucoup plus rapide (traitement
de signaux 1D au lieu de signaux 2D). Il est donc mieux adapté aux études statistiques, sur de grands
échantillons.
Perspectives de développement du système HIREDI
Le système HIREDI a été conçu pour réaliser des expériences de validation, sur une filière de la-
boratoire. Sa configuration opto-mécanique actuelle n’est pas adaptée à la réalisation de campagnes de
mesures sur une filière industrielle. Cependant, nous disposons à présent de tous les outils nécessaires
pour envisager une miniaturisation de ce système.
La procédure d’inversion, originale, fonctionne parfaitement. Si bien que d’autres diagnostics sont
envisageables avec ce système :
- Mesure de l’indice de réfraction des fibres. Des tests préliminaires ont montré que la résolution du
système est telle que l’on pouvait déduire l’indice m en plus du diamètre D (en entrant dans le calcul des
P (i, n) une inconnue supplémentaire : l’indice)...
- La caractérisation des fibres creuses ou bulles est envisageable si elles sont axi-symétriques (en entrant
dans le calcul des P (i, n) une inconnue supplémentaire : le diamètre interne)... Les tests préliminaires
n’ont pas été concluants.
- La mesure d’autres gammes de tailles (en changeant la lentille de Fourier) ou d’autres types de fibres
(polymère, carbone, métallique,...) ne pose a priori pas de difficultés.

Fig. 4.8 – Autres zooms de la figure 4.9.


102 Chapitre 4. Diffractomètre Haute Résolution HIREDI

15
Diffractometre
3.1

Interferometre

14
13
Interferometre (i.e. MDRs)

3.0

12
+

11
Bulle

2.9

10
9
2.8
Bulles

Temps [s]
8
27.5

27.0

26.5

26.0

25.5

7
6
Zoom n˚2
Zoom n˚1

5
Filtrée
Brute

4
5.2
Bulle

3
Diffractometre seul:

2
5.0

1
0
9
30

27

24

21

18

15

12

Diametre [µm]
Fig. 4.9 – Comparaison des résultats obtenus avec l’interféromètre FIBS et le diffractomètre HIREDI
lorsque le procédé est soumis à une rampe de la vitesse de fibrage.
Deuxième partie

Etude de l’hydrodynamique du
procédé

103
Chapitre 5

Bibliographie sur la modélisation du


fibrage

Depuis les années 60, de nombreuses études ont été publiées sur la modélisation du fibrage, du verre
[65, 32, 22, 15, 85, 112, 43, 42, 91] ou des polymères [39, 46, 47, 48, 12]. On peut trouver une synthèse
d’une partie de ces travaux dans les ouvrages suivants : [11, 114].
Vers la fin des années 80, Gupta [11] a proposé un modèle hydrodynamique pour le fibrage des fibres
de renfort, qui fait encore référence. Ce modèle, non-isotherme et instationnaire, prend en compte de
nombreux effets : la forte thermo-dépendance de la viscosité du verre, les transferts radiatifs, la trainée
aérodynamique de la fibre, les effets de la tension superficielle... Cependant, comme c’est le cas dans la
plupart des travaux sur le fibrage, ce modèle suppose l’axi-symétrie du jet de verre et que ce dernier peut
être considéré comme étant 1D (voir le chapitre suivant).

5.1 Les aspects du procédé les plus étudiés


Vitesse de bobinage et stabilité du procédé :
D’après une étude expérimentale publiée 1966 [9], la variable la plus significative, pour connaı̂tre l’état
de stabilité du procédé de fibrage du verre, est le rapport entre la vitesse de fibrage et la vitesse débitante
du verre en sortie de téton : E = Vf /V0 [13, 20].
A la suite de ces résultats, de nombreuses études analytiques ont été réalisées sur la stabilité du
procédé de fibrage du verre [56, 31, 96, 24, 29, 88, 30, 107, 14, 112, 113]. Elles utilisent une méthode de
perturbation des équations linéarisées1 de l’hydrodynamique des jets visqueux. Des études similaires ont
été réalisées pour les fibres polymère (fluides non-newtoniens) [97, 89, 87].
En suivant cette approche, Shah et Pearson [97] ont montré qu’il existe une valeur critique du pa-
ramètre E au delà de laquelle le procédé est instable. Pour un fluide isotherme, cette valeur critique
est constante Ecrit ≈ 20, alors que, pour un fluide non-istotherme, cette valeur dépend du nombre de
Stanton, du nombre de Weber et du nombre de Reynolds [96].
Le procédé de fibrage du verre est alors stable si :
S > 0.6 − 1.0 et E < 1000
∀S et E < 25
où S est une fonction de la viscosité à travers la constante k̄ et le nombre de Stanton St, S = k̄St e−St ,
voir la figure 5.2 et le paragraphe § 5.3. Ces auteurs ont également pu montrer que, pour des perturbations
importantes, la position du point de solidification de verre est instable ; et que, pour stabiliser le procédé,
il faut faire un compromis entre augmenter la viscosité (température de fibrage faible) et augmenter le
débit de la filière (température de fibrage élevée).
1 suivant les auteurs, les équations sont plus ou moins simplifiées...
106 Chapitre 5. Bibliographie sur la modélisation du fibrage

Fig. 5.1 – Evolution du paramètre de stabilité S en fonction de la température.

Le taux de refroidissement :
Lors du fibrage du verre, à haute température, les transferts thermiques par convection et par rayon-
nement sont très importants2 . Le taux de refroidissement des fibres de renfort peut en effet atteindre
−100 000◦ /s. Cependant, les études expérimentales [53] montrent qu’augmenter le taux de refroidisse-
ment des fibres (i.e. échanges thermiques entre l’air et la fibre) stabilise le procédé.
D’après Glicksman [34, 33], les transferts radiatifs sont dominants dans la partie supérieure du jet
z < R0 , et ils deviennent rapidement négligeables devant les transferts convectifs, en aval du jet z > 3R0 .
Cet auteur a également introduit un nombre de Nusselt qui rend compte de la stratification en température
(gradient) de l’air ambiant près de la surface du jet.
Pour les transferts radiatifs, les modèles utilisent pratiquement toujours un coefficient d’échange qui
prend la forme non linéaire de la loi Stephan-Boltzman (voir par exemple Gupta [11]).
Cependant, plus récemment, Song. et al.[98] ont proposé d’utiliser un modèle radiatif à deux dimensions
où la trajectoire des photons ”thermiques” est prise en compte par une méthode des ordonnées discrètes.
Ce modèle introduit une dépendance de la distance parcourue par les photons avec l’absorptivité spectrale
du verre. Ceci permet de simuler les effets ”optiques” induits par la courbure du profil du jet de verre
sur la propagation du rayonnement thermique. Le tableau 5.1 donne quelques ordres de grandeurs des
distances qui sont ainsi parcourues.

λCN [µm] TCN [◦ C] k Λ [mm]


0.5 5530 2.2e-6 360
1.5 1660 1e-5 235
2.2 1045 1.05e-5 330
3.2 633 1.5e-4 34
4.6 360 4e-3 2

Tab. 5.1 – Evolution de la distance parcourue Λ (à 1/e2 ) par les photons en fonction de la partie imagi-
naire de l’indice du verre E (l’absorptivité : K = 2πk/λ) pour différentes longueurs d’onde. La température
correspondante du corps noir (CN) est donnée à titre indicatif.

Effets capillaires :
Donnelly et al [25] ont étudié l’influence de la tension superficielle sur la stabilité du procédé. Cette
étude a été développée par Geyling et al[32], avec la prise en compte des effets visqueux. Entov et Yarin [28]
2 Dansle cas du fibrage des polymères, les transferts radiatifs sont négligeables, mais les réactions de polymérisation son
exothermiques...
5.2. Les différentes méthodes de résolution 107

ont également étudié l’influence des forces de tension superficielle en déterminant un taux de croissance
pour les petites perturbations. Pour les fibres de renfort, les études concluent généralement que les effets
capillaires sont négligeables par rapport aux effets inertiels3 .
Bechtel et al. ont étudié, théoriquement et numériquement, les effets de torsion sur la stabilité du procédé
[7]. Effets que nous avons nous-mêmes observés expérimentalement [74].

Composition initiale et propriétés des fibres


Différents travaux ont été consacrés à l’étude de l’influence de la composition initiale sur la stabilité
du fibrage : les effets de la température de chauffe, de la taille des grains de sable, du type et de la
concentration de l’agent de raffinement, de la taille de la zone de stagnation et des propriétés du gaz
permettant l’homogénéisation de la composition [64, 103, 106]. Ces études concluent que le procédé est
plus stable lorsque les grains de sable sont fins, qu’il vaut mieux séparer les processus de fusion du verre
et d’affinage et, qu’enfin, il faut brasser en permanence la composition.
D’autres travaux proposent des données expérimentales ou des modèles sur les caractéristiques : i)
thermophysiques ou rhéologiques du verre (son enthalpie de relaxation [45] ou sa viscosité [60]) pour
différents compositions, ii) les propriétés optiques et mécaniques des fibres produites [6, 18, 86] ou des
polymères dans lesquels les fibres sont incorporées in fine [12, 40].

Bulles et fibres creuses :


Le brassage de la composition par des bulles de gaz peut également poser problème. En effet, certaines
de ces bulles peuvent perturber l’hydrodynamique du procédé de fibrage et même, être ”fibrées”. Les
études réalisées portent sur la dynamique de ces bulles ainsi que sur leur taux de croissance en fonction
de la concentration de la composition en CO2 et N2 [63, 8, 104, 93, 99].
En règle générale, ces études concluent que le taux de croissance des bulles augmente avec la température.
Yarin et al. [112, 28] ont publié une étude sur la production de fibres creuses4 à l’aide d’une préforme,
dans un cas stationnaire et non isotherme. Les études de stabilité ont été réalisées dans un second temps
[35].

5.2 Les différentes méthodes de résolution


Les équations qui régissent le mouvement du fluide sont connues sous le nom d’équations de continuité
(§6.1) [11, 32]. Suivant les objectifs de l’étude, ce système d’equations peut être explicité sous différentes
formes. Dans certains cas, il peut être résolu analytiquement, comme pour les jets isothermes ou l’étude
du domaine de stabilité par la méthode des perturbations... Dans le cas général, ce système d’équations
doit être résolu numériquement et notamment, pour un jet non-isotherme, lorsqu’il s’agit de déterminer
son profil de contraction ou de température. Dans ce qui suit, nous présentons brièvement les principales
méthodes de résolution utilisées.

La simulation numérique directe des équations de continuité


Eq. + C.L.5 −→ Discrétisation −→ Résolution numérique
L’avantage principal de cette méthode est qu’elle est directement programmable. Elle permet également
de modifier, de manière relativement aisée, les différents termes du système d’équations pour, par exemple,
vérifier ou invalider une hypothèse ou une loi de fermeture. Son inconvénient principal réside dans la dif-
ficulté d’évaluer ”physiquement” les contributions des différents paramètres du procédé (le nombre de
Reynolds, le du nombre de Nusselt...). De plus, elle nécessite des temps de calculs beaucoup plus longs
que les autres méthodes.
Elle a été utilisée, par exemple, pour modéliser le profil de vitesse du verre dans le creuset [106].

3 pourla filière mono-téton, T0 = 1140 − 1250◦ C, nous avons (Re/W e)z=0 < 0.28 avec W e(z = 0) = 2R0 V02 ρ/σ
4 Fibresoptiques.
5 Equations de Bilan (Eq.), Conditions Limites (C.L.)
108 Chapitre 5. Bibliographie sur la modélisation du fibrage

La méthode analytique
Eq. + C.L. −→ Simplication −→ Résolution analytique
Cette méthode nécessite l’identification des différentes contributions mécaniques et énergétiques pour
pouvoir simplifier les équations de continuité. Elle permet donc d’avoir une bonne compréhension des
phénomènes physiques.
Elle a été utilisée dans le cas du fibrage isotherme, puis non-isotherme, ainsi que pour étudier la stabilité
du procédé soumis à de petites perturbations du rayon [97]. radiale de

La méthode intégrale à une ou deux dimensions


Eq. + C.L. −→ Intégration suivant r−→ Résolution
Cette méthode nécessite une étude analytique préalable du système d’équations. Elle respecte parfai-
tement les conditions aux limites.
Toutiri [101], comme nous-mêmes (voir le chapitre suivant et la référence [52]), avons utilisé cette méthode
dans le cas d’un jet de dimension 1D.
Yarin et al [35] ont également utilisé cette méthode mais avec modèle semi 2D (l’application concernait
les fibres optiques creuses).

La méthode de développement asymptotique


Eq. + C.L. −→ Développement asymptotique−→ Résolution
Cette méthode consiste à développer en séries de Taylor toutes les variables du système d’équations.
A l’ordre zéro, on obtient alors un système qui ne dépend que de la variable z. Aux ordres supérieurs,
le système obtenu dépend des deux variables : r et z. Cette méthode permet le développement de codes
de calcul relativement simples à mettre en place, robustes ; mais elle nécessite un travail analytique très
important.
Il semble que cette méthode donne une bonne approximation de la dépendance de la vitesse et de la
température avec la coordonnée radiale [42].

5.3 Stabilité théorique de la filière monotéton


A partir des travaux de Shah et Pearson[95], nous avons essayé de reconstruire leur diagramme de
stabilité du procédé afin d’y placer nos points expérimentaux obtenus sur la filière mono-téton, voir le
chapitre 7.

Calcul du coefficient k̄ et du nombre de Stanton St


Ces auteurs utilisent une loi de dépendance de la viscosité avec la température de type ”Arrhénus” :
µ = µa exp −k∆T , ∆T = T − Tamb . En fait, cette relation n’est valable que pour T >> Tf ig . Il nous
faut donc trouver une régression linéaire telle que : log(µ) = ln(µ)/ ln(10) = A + B∆T . Pour un petit
intervalle de température, on peut assimiler la valeur de k à la tangente à la courbe de stabilité obtenue
par Shah et Pearson [95]. On obtient alors que :
k ∂1/(T − Tf ig ) 1
≈b = −b
ln(10) ∂∆T (∆T − ∆Tf ig )2
Pour être sûr de la stabilité du procédé, il faut minimiser la valeur de k et donc maximiser la température
T . On prendra donc T = T0 , d’où :
b ln(10)
k̄ = × (T0 − Tamb )
(T0 − Tf ig )2
Le nombre de Stanton est défini par St = N u/(ReP r). Les nombres de Nusselt, Reynolds et Prandtl,
sont définis dans le chapitre suivant. Pour ce calcul on se place en z = 3r0 .
Le tableau 5.3 donne quelques ordres de grandeur de k̄, St et S. On remarque que k̄ et St diminuent
avec la température [95]. Le procédé est stable pour des températures6 comprises entre 1005◦C et 1340◦ C.
La figure 5.1 montre l’évolution du paramètre S en fonction de la température. Il existe une température
TSmax = 1075◦C pour laquelle S est maximum. Pour des températures inférieures à TSmax , S diminue
très rapidement, le procédé devient rapidement instable. Pour des températures supérieures à TSmax , S
décroı̂t plus lentement.
6 N.B. : Ces températures sont données à titre indicatif, il reste en effet des incertitudes pour le calcul de k̄ et St.
5.3. Stabilité théorique de la filière monotéton 109

T k̄ St S stabilité si S > 0.6 ∼ 1


1000 30.3 6.0 0.46 instable
1100 23.4 0.8 8.4 stable
1200 18.9 0.2 2.9 stable
1300 15.7 0.06 0.9 stable-instable
1400 13.5 0.03 0.3 instable

Tab. 5.2 – Ordre de grandeur du paramètre de stabilité de Shah et Pearson pour différentes températures
de fibrage.

Positionnement de nos points de mesure


La figure 5.2 montre la position de nos points de mesure (voir le chapitre 7) dans le diagramme de
stabilité de Shah et Pearson [95] et plus particulièrement, le taux de fluctuation relatif du diamètre des
fibres : σD /D [%]. Ces mesures correspondent à des fibres produites pour des températures et des vitesses
de fibrage de Tf = 1140 − 1245◦C et Vf = 5 − 65m/s, et dont le diamètre est de D = 5 − 35µm. Dans
ces conditions, nous avons 103 < E < 105 et 1 < S < 5.
Il ressort de cette figure que tous nos points de mesure sont dans le domaine ”stable” prédit par le
modèle de Shah et Pearson7. Le fait est que, expérimentalement, en dehors du domaine que nous avons
étudié, le fibrage est extrêmement difficile, voir impossible, car il y a trop de ”casses” ou il très difficile
d’amorcer le fibrage, voir le chapitre 7.

Fig. 5.2 – Positions de nos points de mesure dans le diagramme de stabilité théorique de Shah et Pearson.

7 Nous avons du prolonger le calcul de Shah et Pearson jusqu’à E 1/2 = 250


110 Chapitre 5. Bibliographie sur la modélisation du fibrage
Chapitre 6

Modélisation physique de
l’écoulement

Dans ce chapitre, nous détaillons les hypothèses et le formalisme du modèle ”physique” que nous
avons développé pour simuler l’hydrodynamique de l’écoulement du jet de verre en sortie du téton (avant
la zone de figeage). Les prédictions de ce modèle sont ensuite comparées à celles obtenues avec d’autres
modèles hydrodynamiques et des solutions analytiques, ainsi que des données expérimentales.

(r, θ, z), repère cylindrique


u, vitesse radiale
v, vitesse tangentielle azimutale
w, vitesse axiale
R(t, z), profil de la fibre en rayon
L, longueur entre le bulbe et le point de
solidification
R0 , rayon du jet en z = 0
w0 , vitesse du fluide en z = 0
T0 , température de la fibre en z = 0
wL , vitesse d’étirement
n, vecteur normal à la surface du jet
s, vecteur tangent à la surface du jet

Fig. 6.1 – Schéma de principe de l’écoulement du verre et des repères utilisés pour sa modélisation.

La figure 7.26 présente des images du jet de verre produit par une filière mono-téton, pour différentes
températures de fibrage. On oberseve que le jet de verre est axi-symétrique et que, sous l’action de la
tension imposée par la vitesse du bobinoir, il se contracte fortement pour former, en aval, une fibre de
verre ∼ 1D dont le diamètre varie de D = 5 à 40µm.
112 Chapitre 6. Modélisation physique de l’écoulement

6.1 Les équations générales de conservation


Les équations de bilan de l’hydrodynamique et de la thermique du jet prennent, dans le repère cylin-
drique (r, θ, z), les formes suivantes [101] :
∂ρ 1 ∂(ρru) 1 ∂(ρv) ∂(ρw)
0 = + + + (6.1)
∂t r ∂r r ∂θ ∂z
Du 1 ∂(rτrr ) ∂τzr 1 ∂(τθr ) ρu2 τθθ
ρ = + + + + (6.2)
Dt r ∂r ∂z r ∂θ r r
Dv 1 ∂(τθθ ) ∂τzθ 1 ∂(rτrθ ) ρvu τrθ
ρ = + + − +2 (6.3)
Dt r ∂θ ∂z r ∂θ r r
Dw ∂(τzz ) 1 ∂(rτrz ) 1 ∂(τθz )
ρ = + + + ρg (6.4)
Dt ∂z r ∂r r ∂θ 
DT 1 ∂(rqr ) 1 ∂qθ ∂qz
ρcp = Φ− + + (6.5)
Dt r ∂r r ∂θ ∂z
où ρ est la densité du verre, cp sa capacité calorifique, q les transferts de chaleurs radiatifs et convectifs,
l’équation (6.1) exprime la conservation du débit (équation de continuité) pour un jet, les équations (6.2-
6.4) expriment la conservation du moment projeté sur les 3 axes, l’équation (6.5) exprime la conservation
de l’énergie, τ définit les contraintes (6.6), Φ le flux de chaleur (6.8).
Pour un fluide newtonien, les différents éléments du tenseur des contraintes sont définis par les relations
suivantes :
∂u 2
τrr = −p + 2µ − µ(∇.v)
∂r
 3 
1 ∂v u 2
τθθ = −p + 2µ + − µ(∇.v)
r ∂θ r 3
∂w 2
τzz = −p + 2µ − µ(∇.v)
∂z 3 
1 ∂u ∂v v
τrθ = τθr = µ + −
r ∂θ ∂r r
 
∂w ∂u
τrz = τrz = µ +
∂r ∂z
 
1 ∂w ∂v
τzθ = τθz = µ + (6.6)
r ∂θ ∂z
avec pour les opérateurs :
Dφ ∂(ρφ) 1 ∂(ρruφ) 1 ∂(ρvφ) ∂(ρwφ)
ρ = + + +
Dt ∂t r ∂r r ∂θ ∂z
1 ∂(ru) 1 ∂v ∂w
∇.v = + + (6.7)
r ∂r r ∂θ ∂z
Le flux de chaleur dû à la dissipation visqueuse s’écrit :
   2  2
2
∂u 1 ∂v u ∂w
Φ = 2µ + + + +
∂r r ∂r r ∂z
 2  2  2
∂  v  1 ∂v ∂w ∂u ∂v 1 ∂w
µ r + + + + + (6.8)
∂θ r r ∂θ ∂r ∂z ∂z r ∂θ

Le transfert de chaleur q est plus complexe à définir. On peut le décomposer en la somme de deux
termes, un terme radiatif q r , et un terme conductif q c , soit q = q c + q r .

6.2 Le modèle développé


6.2.1 Les équations de conservation pour un modèle 1D axi-symétrique
Les équations générales de conservation peuvent être simplifiées en posant comme hypothèse que le
jet de verre est axisymétrique, v = 0 et ∂/∂θ = 0, voir la figure 6.1.
6.2. Le modèle développé 113

Les conditions initiales et limites du problème sont les suivantes :


– Il n’y a pas de flux de masse à travers la surface du jet, soit :
∂R ∂R
+w = u pour r = R(t, z)
∂t ∂z
– en z = 0, le diamètre, les vitesses axiale et radiale du jet, ainsi que la température de la composition,
sont fixés :

R(t, 0) = R0 (t) ; u(t, 0, r) = u0 (t, r) ; w(t, 0, r) = w0 (t, r) ; T (t, 0, r) = T0 (t, r)

– en z = L, on impose la vitesse d’étirement après solidification et la température de la fibre :

w(t, L, r) = wL (t, r) ; T (t, L, r) = TL (t, r) = T∞

– en r = R(t, z), à l’interface, certains travaux négligent la friction de l’air et la pression atmosphérique.
Seule la force de capillarité [57] est prise en compte :
 
1 1
(T.n).s = 0 ; (T.n).n = σ +
Rzz Rnθ
– en t = 0, on s’intéresse aux solutions stationnaires du problème :

R(0, z) = Rt0 (z) ; u(0, z, r) = ut0 (z, r) ; w(0, z, r) = wt0 (z, r) ; T (0, z, r) = Tt0 (z, r)

τθθ , τrz ... Autres hypothèses simplificatrices adoptées :

– Le verre est incompressible, ρ = constante, donc ∇.v = 0.

– La fibre est de petit diamètre R r v


L << 1 =⇒ L << 1 et u << 1, de ce fait, dans les équations
(6.1-6.2), la dépendance radiale des variables u, p, T peut être négligée.

– La viscosité dynamique ne dépend que de la température qui elle-même ne dépend que de la coor-
donnée axiale z, µ(T ) = µ(z).

– La dépendance de la viscosité avec la température suit une loi de type Arrhenius.

– Il est à noter que nous avons négligé le rayonnement volumique interne qui est, d’après Glicksman
[34, 33], très faible par rapport au rayonnement surfacique et à la conduction longitudinale, pour
des températures inférieures à 1100◦ C. Le terme de rayonnement devient q r = σ(T ∗4 − T 4 ).

Les équations utilisées dans notre modèle sont définies ci-dessous Eqs. (6.9-6.11). Des détails sur
l’obtention de ces équations sont apportés dans l’annexe A.
∂S
+ Sw = 0 (6.9)
∂t  
∂wS ∂w2 S ∂ ∂w √ √
ρ + = 3Sµ + σ πS − 2 πSτa + ρgS (6.10)
∂t ∂z ∂z ∂z
∂T S ∂T wS √
ρcp + = λair πN u(Ta − T ) + 2 πSσ̃(T ∗4 − T 4 )
∂t ∂z
 2  
∂w ∂ S∂T ∂(Sqzr )
+3µS +λ − (6.11)
∂z ∂z ∂z ∂z

6.2.2 Relations de fermeture pour le procédé de fibrage du verre


Caractéristiques prises pour l’environnement :
– La température ambiante est posée égale à Tamb = 25◦ C, soit 298◦ K ;
– La température du film de verre ou encore de l’air près de la fibre suit une loi du type [19] :
z+L
Tair = Tf ilm (z)T ∗ = 298 + [T0 − 298]e zc

où L est une longueur introduite par Ph. Demont [21]. Elle est mesurée entre le fond de filière et le
bas du téton ; zc est une longueur caractéristique ajustable zc ∼ 3mm.
114 Chapitre 6. Modélisation physique de l’écoulement

– Nous utilisons la loi d’évolution de la conductivité thermique de l’air introduite par D. Lemmonier
[19] :
λair (z) = 2, 92.10−4[Tf ilm ]0,8
– Pour la viscosité cinématique de l’air [50] :
 1,72
Tf ilm
νair (z) = 1.58.10−5
300

– Pour le nombre de Nusselt, nous prenons celui introduit par Glicksman [33].
   
1 3 4νair z
N u(z) = 4, 3 − 3 avec ε = max 3, ln
ε ε w0 R02
Caractéristiques prises pour le verre-E :
– Pour le couplage mécanique/thermique, nous prenons une viscosité qui dépend de la température
selon la loi expérimentale de Tamman-Vogel-Fulcher :

log(µ) = aµ + (6.12)
T − Tf ig

où µ est exprimé en Poises, et T en Kelvin, aµ , bµ , Tf ig varient avec le verre utilisé avec pour un
verre-E ”classique” : aµ = −1.65, bµ = 3140 et Tf ig = 790 + 273◦ K,
– La chaleur spécifique est prise comme constante tant que la température du verre est supérieure à
la température de transition vitreuse T g (T g = 731 + 273◦K soit µ = 1013 P oise) :

cp = 1238J/kg/K

– La masse volumique est posée égale à :

ρ = 2450 − 2600kg/m3

– La tension de surface est fixée à :


σ = 0.3N/s
– La conductivité thermique est posée égale à :

λ = 1, 8W/m/K

– La dépendance avec la température de l’émissivité du verre, corps semi-transparent dans le visible,


est définie par :
 = 0 [1 − τ (z) ]
D’après les résultats expérimentaux de Ph. Demont [21] obtenus sur une filière monotéton, nous
posons 0 = 0, 92 et pour l’épaisseur optique du verre τ :
−4
τ (z) = (7.774 + 5.49.10−3T (z))(2R(z))0.175+2.10 T (z)

6.2.3 Normalisation
Les équations 6.9 à 6.11 sont adimensionnées de manière à réduire les ordres de grandeur entre les
différents termes des équations et à mettre en évidence les paramètres de similitude.
∗ Choix des paramètres caractéristiques :
– la longueur, R0 ,
– la température, T0 ,
– la viscosité, µ0 ,
– le temps, R0 /w0 ,
– la masse volumique, ρ.
∗ Nombres caractéristiques sans dimensions :
– le nombre de Reynolds, e = ρw0 R0 /(3µ0 ),
6.2. Le modèle développé 115

– le nombre de Nusselt, N u (eq. 6.12)


– le nombre de Prandt, P r = (3µ0 cp )/λ ,
– le nombre de Stanton, St = N u/(eP r).
∗ Variables sans dimension :
– la longueur, x = z/R0 ,
– la température, Θ = T /T0 ,
– la viscosité, M = µ/µ0 ,
– le temps, t = w0 t/R0 ,
– la surface, A = S/(πR02 ),
– la vitesse, W = w/w0 ,
– le flux radiatif suivant z, Qr .
Remarque : la viscosité adimensionnée équivaut à (Eq. 6.12) :
1−Θ
log M = bµ
(1 − Θf ig )(Θ − Θf ig )

avec Θf ig = Tf ig /T0 .
∗ Conditions extérieures sans dimension :
– la température ambiante près de la fibre, Θa ,
– la température de l’environnement radiatif, Θ∗ ,
∗ Grandeurs adimensionnées des différents termes de l’équation :
– le coefficient d’échange thermique (convection libre), H = (λf N u)/(ρcp w0 R0 ),
– le coefficient d’échange radiatif, E = (2σ̃T03 (x))/(ρcp w0 ),
– la tension de surface, Ω = σ/(3µ0 w0 ),
– le terme de convection forcée, C1 = e,
– le cisaillement de l’air, C2 = 2R0 τa /(3µ0 w0 ),
– la gravité, C3 = ρgR02 /(3µ0 w0 ),
– la diffusion visqueuse, D1 = 3µ0 w0 /(ρcp T0 R0 ),
– la conduction, D2 = λ/(ρcp w0 R0 ),
– la transfert radiatif suivant z, D3 = σT03 /(ρcp w0 ).

∗ On obtient au final les équations adimensionnées suivantes :


∂A ∂(W A)
+ =0 (6.13)
∂t  ∂x   
∂W ∂W √ ∂ ∂W √
C1 A + AW + C2 A − C3A = MA +Ω A (6.14)
∂t ∂x ∂x ∂x
 2  
∂Θ ∂Θ √ ∂W ∂ ∂Θ
A + AW = H(Θa − Θ) + E A(Θ∗4 − Θ4 ) + D1M A + D2 A
∂t ∂x ∂x ∂x ∂x
∂(AQr )
−D3 (6.15)
∂x

∗ Ainsi que les conditions aux limites :


– la surface : A0 = 1.
– la vitesse : W0 = 1. et WL = wL /w0
– la température T0 = 1.
∗ Conditions initiales : Pour le calcul de la solution stationnaire les conditions initiales dépendent de
la méthode de résolution utilisée. Elles sont définies dans le paragraphe 6.2.5. Pour étudier la réponse du
système à de petites perturbations, on part de la solution stationnaire, quelle que soit la méthode utilisée.

6.2.4 Discrétisation
Les équations (6.13-6.15) sont discrétisées par la méthode des différences finies. La discrétisation de
l’équation de conservation de la masse se fait au pas d’espace i − 1/2 et au pas de temps n + 1/2, celle
116 Chapitre 6. Modélisation physique de l’écoulement

de la quantité de mouvement au pas d’espace i et au pas de temps n + 1/2, et celle de l’énergie au pas
d’espace i et au pas de temps n + 1/2. Le pas d’espace est égal à ∆x avec ∆x = L/(N bR0 ), Nb étant le
nombre de points du maillage. L’erreur spatiale est d’ordre 2. Le pas de temps sera défini ultérieurement.
Les schémas sont présentés en détail dans l’annexe B. On considère deux schémas distincts : le schéma
implicite et le schéma semi-implicite.
- le schéma implicite :
On se place au temps n+1. La stabilité du schéma est bonne mais l’erreur temporelle du schéma est
d’ordre 1.
- Le schéma semi-implicite :
De manière à augmenter la précision temporelle, nous avons choisi de développer un schéma de Cranck-
Nicolson linéarisé. On pose X n+1/2 = (1 − β)X n + βX n+1 avec β compris entre 0 et 1, dans le schéma
semi-implicite on pose, β = 0.5. Pour le schéma implicite on pose β = 1, pour un schéma explicite β = 0,
ce dernier cas pose des problèmes de stabilité. L’erreur temporelle du schéma est d’ordre 2.

6.2.5 Méthodes de Résolution


Après discrétisation des équations, on obtient un système matriciel de la forme A(X) = B, avec A
la matrice dépendant des variables (A,W ,Θ), X le vecteur (A,W ,Θ) et B le vecteur second membre
dépendant des variables.
Dans un premier temps, nous avons choisi de résoudre le système de façon itérative, avec inversion de
matrice, sans prendre en compte les problèmes de convergence liés aux non-linéarités. Pour augmenter le
domaine de convergence, nous nous sommes intéressés aux problèmes de stabilité, dus aux non-linéarités,
en résolvant le système par la méthode de Newton-Raphson itérative.
Equations linéarisées :
Nous choisissons arbitrairement une solution initiale, la solution isotherme. A partir de cette solution
nous déduisons la matrice A et le vecteur B, ce qui nous donne un premier approché X1. Ce premier
approché va nous permettre de calculer de nouveau A et B, et un nouvel approché. Et ainsi de suite...
jusqu’à la convergence de ces approchés. Pour réduire les temps de calcul nous avons choisi de traiter
le problème par un système tri-diagonal. Le premier approché est donné par la solution du système
dans le cas isotherme, soumis seulement à la dissipation visqueuse, soit W (x) = exp(x/l ln(wL /w0 )),
A(x) = 1/W (x), Θ(x) = 1.
Développement limité : méthode de Newton-Raphson :
On pose le système f (X) = A(X) − B = 0. Soit X = X 0 + ∆X, X 0 un approché de X, on a :
f (X) = f (X 0 ) + ∆Xf  (X)X=X 0 = 0. Alors on peut en déduire X. Par une méthode itérative le vecteur
va converger petit à petit vers la solution. Le premier approché est quelconque. On a choisi la solution
d’un jet droit isotherme Soit W = 1 ; A = 1 ; Θ = 1 (voir l’annexe C).

Fig. 6.2 – Comparaison des résultats analytiques et numériques obtenus pour un jet isotherme lorsque :
cas 1, la viscosité est dominante ; cas 2, la viscosité et les forces d’inertie sont dominantes.
6.3. Validations et exemples de résultats 117

6.3 Validations et exemples de résultats


6.3.1 Comparaison avec d’autres résultats
Le code de calcul Fortran que nous avons développé sur la base du modèle introduit précédemment
est dénommé dans ce qui suit : Modfib. Ce code de calcul a été validé en comparant ses prédictions avec
les résultats : obtenus avec une solution analytique, d’autres codes hydrodynamiques développés par ou
pour Saint-Gobain, et des données expérimentales.
• Comparaison avec une solution analytique obtenue pour un jet isotherme
Un exemple simple de solution analytique est obtenu pour le cas d’une fibre isotherme. Lorsque i) la
viscosité est dominante, la solution analytique de la vitesse est de la forme w(z) = w0 exp(z/L ln(wL /w0 )) ;
ou lorsque ii) la viscosité et l’inertie sont dominantes, la solution analytique de la vitesse est de la forme
 −1
w(z) = C1 C2 exp(−C1z) − 3η ρ
avec C1 = 193.39 et C2 = 201447[41].
La figure 6.2 montre que l’accord est parfait entre les résultats numériques obtenus avec M odf ib et les
résultats analytiques, voir également l’annexe D.
• Comparaison les résultats numériques d’autres codes, des données expérimentales
- Expérience n◦ 1/Modeft/Modfib
La figure 6.3 compare le profil de température du jet obtenu avec Modfib-subtitution, le code Modeft
(Let-Poitier/Saint-Gobain Vetrotex) et des données expérimentales de C. Clémentin-de Leusse1 [19].
Conditions aux limites prisent pour ce calcul : T0 = 1141◦C , w0 = 9, 6.10−4m/s , wL = 18, 4m/s.
Les températures données par notre modèle diffèrent de moins de ±2 − 8◦ C des valeurs déterminées
expérimentalement. Le profil expérimentale semble cependant décroı̂tre plus rapidement pour Z < 10mm.

Fig. 6.3 – Comparaison des profils de température obtenus avec Modfib-substitution, Modeft et les points
expérimentaux de l’expérience n◦ 1 de Clementin-de-Leusse.

- Expérience n◦ 2/Modeft/GY/Modfib
La figure 6.4 compare le profil de température du jet obtenu avec ModFib-substitution et ModFib-
Newton Raphson, les codes Modeft et Gy (Saint-Gobain Recherche), des données expérimentales de C.
Clémentin-de Leusse [19]. Conditions aux limites prisent pour ce calcul : T0 = 1184◦C, w0 = 1, 6.10−3m/s,
wL = 22, 4m/s.
Les prédictions de notre modèle sont ”correctes”. Il semble cependant que la version ModFib-Newton
Raphson donne de meilleurs résultats. En ce qui concerne le profil du bulbe, figure 6.5, il semble que
notre modèle sur-estime la contraction du jet (pour ce cas, le code Modeft ne congerge pas)2 .
1 Obtenues par spectroscopie Brillouin, précision attendue ≈ ±5◦ C
2 Rigoureusement, les modèles 1D comme Modeft, Gy et Modfib, ne sont valides que pour des distances z > 3R0 ...
L’intérêt de ces comparaisons est donc limité... Cependant, elles nous permettent de comparer nos résultats avec ceux
d’études antérieures.
118 Chapitre 6. Modélisation physique de l’écoulement

Fig. 6.4 – Comparaison des profils de température obtenus avec Modeft, Gy et Modfib et les points
expérimentaux de l’expérience n◦ 2 de Clementin-de-Leusse.

• Test de la stabilité de Modfib sur un cas ”défavorable”


Dans ce paragraphe on s’intéresse à la consistance de notre schéma en le testant sur un cas, peu favorable,
où le code Modeft ne semble pas converger (cas 11F [19]). La figure 6.5 présente l’évolution du profil du
bulbe pour deux conditions différentes de fibrage donnant le même diamètre. Nous avons comparé ces
valeurs aux valeurs expérimentales obtenues par C. Clémentin[19]. Les conditions aux limites sont les
suivantes : i) cas 11C, T0 = 1150◦C , w0 = 1.3.10−3m/s , wL = 50m/s ; ii) cas 11F, T0 = 1060◦C ,
w0 = 3.7.10−4m/s , wL = 14.5m/s. A diamètre de fibrage constant, plus la température de fibrage est
élevée, plus le bulbe est ”gros”. Pour le cas 11C [19], le bulbe est 5 fois plus long que dans le cas 11F.
Il est clair ici que le code Modfib converge. Il semble que celui-ci sous-estime la contraction du jet. Ce-
pendant, cet écart pourrait tout aussi bien provenir d’un problème de calibration du dispositif d’imagerie
du bulbe !

Fig. 6.5 – Evolution du rayon de la fibre dans un cas ”défavorable” : cas 11 [19].

• Influence de la température de l’air ambiant :


La figure 6.6 compare l’évolution du profil de température du jet de verre lorsque la température de l’air
ambiant, au niveau du téton, est prise ègale à celle du verre, Tamb. (z = 0) = T0 , ou bien à la moitié de
cette température, Tamb. (z = 0) = T0 /2.
Les profils obtenus sont similaires. La différence de température du jet, entre les deux cas, est de l’ordre
d’une dizaine de degrés pour z = 5cm.
6.3. Validations et exemples de résultats 119

Fig. 6.6 – Influence de la température de l’air ambiant sur le refroidissement de la fibre.

• Temps de calculs
Dans le tableau ci-suivant, nous comparons les temps de calcul de ModFib3 , pour un cas stationnaire et
les deux méthodes de résolution.
La méthode de Newton-Raphson nécessite des temps de calcul beaucoup plus longs. Cependant, si
pour un cas stationnaire les temps de calculs nécessaires avec la méthode de Newton-Raphson ne sont
par prohibitifs, ils le deviennent pour un cas instationnaire (le calcul du cas présenté dans la figure 6.8
nécessite déjà 8 heures avec la méthode de substitution). C’est pourquoi, dans ce qui suit, les études en
instationnaire ont été effectuées avec la version de ModFib qui utilise la méthode de substitution.

méthode de résolution taille du maillage nombre d’itérations temps de calcul


Subtitution 200 pts 376 3s
Newton-Raphson 200 pts 46 7s
Subtitution 400 pts 383 12s
Newton-Raphson 400 pts 60 1mm50s

6.3.2 Cas instationnaires


Nous considérons ici, à partir de quelques exemples, les effets qui peuvent résulter d’une perturbation
des paramètres de fibrage.

Rampe de la vitesse de fibrage


Les figures 7.20, 7.21 et 7.22 comparent les évolutions simulées avec Modfib et nos données expérimentales,
lorsque l’on impose une rampe sur la vitesse de fibrage, voir le § 7.3.1. Les données expérimentales ont
été obtenues, au laboratoire, avec l’interféromètre FIBS et le diffractomètre HIREDI.
L’accord est très bon. Cependant, Modfib ne semble pas rendre compte des petites fluctuations du diamètre
mesuré. On peut avancer deux explications à cela : le débit de la filière mono-téton n’est pas réellement
constant (il oscille)4 , ou bien, en aval, il existe des ”perturbations” ou ”d’instabilités” qui ne sont pas
prisent en compte par notre modèle.

Perturbation convective
On considère ici que le jet de verre est soumis à une perturbation convective qui prend la forme d’un
écoulement d’air axisymétrique dirigé perpendiculairement à l’axe de la fibre. Ce flux d’air va entraı̂ner
une modification des échanges convectifs entre la fibre et l’air ambiant. Pour simuler numériquement cette
3 Les calculs ont été effectués sur un Pentium II à 266Mhz et avec 64Mo de RAM.
4 Alors que notre modèle le suppose constant.
120 Chapitre 6. Modélisation physique de l’écoulement

perturbation, nous prenons pour le nombre de Nusselt une loi d’évolution du type N u(t) = C(t)Re(t))en(t)
où C(t) et n(t) dépendent du nombre de Reynolds de l’écoulement d’air [100]. L’évolution temporelle du
2
profil de vitesse de l’écoulement d’air est supposé gaussien avec vair = vmax e−(t−t0) /σ .
La figure 6.7, présente l’évolution du diamètre de la fibre formée dans ces conditions, avec vmax = 0.05m/s

et ≈ 4 σ = 0.4s. Le flux d’air entraı̂ne un fort accroissement du diamètre de la fibre (i.e. le bulbe rétrécit)
puis, après relaxation, le diamètre terminal de la fibre revient à sa valeur initiale. Cette évolution est
assez conforme avec nos observations expérimentales [77].

Fig. 6.7 – Evolution du diamètre de la fibre produite lorsque le jet est soumis à une perturbation convective.

Fig. 6.8 – Perturbation radiative : évolution du diamètre de la fibre produite lorsqu’on augmente bruta-
lement, à t=0, la température de rayonnement du milieu ambiant.

Perturbation radiative
On simule ici l’effet d’une perturbation radiative externe sur le jet de verre. La perturbation prend
la forme d’une augmentation de la température de rayonnement du milieu ambiant5 . Cette perturbation
est maintenue [52].
Les figures 6.8 à 6.11 présentent les évolutions obtenues pour : le diamètre de la fibre produite, le profil
radiale du jet de verre et son profil longitudinal de température, la tension de fibrage dûe à la viscosité.
On peut tenter d’interpréter les résultats obtenus en se rappelant que, dans notre modèle, le débit
de la filière est posé comme constant. L’augmentation de la température du milieu ambiant induit un
allongement du bulbe. L’accumulation de verre, au niveau du bulbe, implique alors une diminution du
diamètre de la fibre produite. Une fois que le nouveau régime est établi, le diamètre de la fibre reprend
sa valeur initiale.
5 dû fait de la casse d’une autre fibre par exemple...
6.3. Validations et exemples de résultats 121

Fig. 6.9 – Perturbation radiative : évolution du profil axial du jet : avant et après l’application de la
perturbation.

Fig. 6.10 – Perturbation radiative : évolution du profil axial de température du jet de verre.

Fig. 6.11 – Perturbation radiative : évolution du la tension de fibrage dûe à la viscosité.


122 Chapitre 6. Modélisation physique de l’écoulement
Chapitre 7

Etude expérimentale de la stabilité


du procédé
Ce chapitre présente différents résultats expérimentaux sur les fluctuations du diamètre d’une fibre
produite par une filière mono-téton1, pour des régimes stationnaires (température du four et vitesse
d’étirage fixées) et pour des régimes transitoires (rampes de la vitesse d’étirage ou de la température de
fibrage).

Fig. 7.1 – Dispositif expérimental mis en place pour l’étude de la stabilité du procédé.

7.1 Dispositif expérimental et procédure


La figure 7.1 présente un schéma de principe du dispositif expérimental mis en place2 pour étudier les
conditions de stabilité de la filière mono-téton :
1 Développée
par Saint-Gobain Vetrotex, elle a été implantée au sein du laboratoire à l’occasion de ce travail.
2 Le
système d’excitation nécessaire aux mesures de tension, de même que la régulation en température (thermocouple,
automate, transformateur, circulation d’eau...) ne sont pas représentés ; pour les mesures de tension, voir la figure 2.27.

123
124 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

– Le creuset céramique est alimenté en verre à l’aide de billes dont la masse est de l’ordre de 15g. Bien
que la filière soit dotée d’un système d’alimentation automatique en billes, nous n’avons pas utilisé
ce système. En effet, il n’est pas synchronisable et il génère un bruit électrique/électromagnétique
qui perturbe les autres systèmes de mesure.
– La température du bain de verre est contrôlée par un automate programmable. La régulation est
basée sur une mesure de la température du bain par thermo-couple.
– La hauteur h du bain de verre est contrôlée en immergeant une tige d’acier inoxidable dans le
creuset. La hauteur de ”mouillage” de la tige nous permet d’en déduire la hauteur de verre dans le
creuset. De la mesure de cette hauteur et de la température du bulbe on peut déduire la tirée (i.e.
débit de la filière).
– La température du bulbe est contrôlée à l’aide d’un pyromètre à dispersion de filament (lecture
”manuelle” uniquement). La mesure de luminance est effectuée pour une longueur d’onde de λ ≈
0.6µm et pour un angle d’inclinaison dans le plan vertical d’approximativement 45◦ . Ce pyromètre
a été calibré à l’aide d’un corps noir et sa mesure a été comparée avec celle du système PyroVerre
de Saint-Gobain Recherche (mesure à λ ≈ 5µm). La figure 7.26 indique la zone du bulbe où la
luminance est mesurée.
– Les mouvements d’oscillation de la fibre sont atténués au moyen de deux crayons en graphite (i.e.
embarrage).
– La vitesse de fibrage Vf est déduite de la mesure de la vitesse de rotation du bobinoir. Cette dernière
est elle-même déduite de l’analyse de la fréquence du signal produit par une roue codeuse, fixée à
l’arbre du moteur du bobinoir, à l’aide d’un fréquence-mètre ou du système F IBS (utilisation de
la troisième voie de numérisation et analyse par CSDW).
– Le bobinoir est fixé sur un profilé motorisé (moteur pas à pas). Ceci permet d’assurer une meilleure
homogénéité de l’enroulement de la fibre sur le bobinoir. Ce système de chariotage est contrôlé
par un PC. La vitesse de chariotage est typiquement de 10mm/s pour une course de 20mm (i.e.
fréquence : 2Hz).
– L’interféromètre FIBS est positionné d’un côté de la fibre (voir le chapitre 3). Il est contrôlé par
un PC. Ce dernier numérise les signaux Doppler mais aussi le signal de vitesse du bobinoir, il est
également synchronisé avec le diffractomètre et le système d’imagerie du bulbe.
– Le diffractomètre HIREDI est positionné de part et d’autre de la fibre, voir le chapitre 4.
– Un système d’imagerie vidéo permet d’enregistrer la forme du bulbe au cours du temps, voir la
figure 7.26.
– Un boı̂tier de synchronisation permet de générer un signal de déclenchement vers les trois systèmes
de mesure et donc, la réalisation de mesures synchrones : Diamètre interféromètre, Diamètre dif-
fractomètre, Images du Bulbe et Vitesse d’étirage.
– L’alimentation en verre, la mesure de la hauteur du bain de verre et de la température du bulbe
sont réalisées manuellement...

60

50
Vitesse [m/s]

40

30

20

10

1150 1175 1200 o 1225


Temperature [ C]
Fig. 7.2 – Points de mesure et maillage du plan [T0 , Vf ] par élements finis.
7.2. Régimes stationnaires 125

7.2 Régimes stationnaires


Domaine de l’étude et mode opératoire
Les vitesses et températures de fibrage étudiées se situent dans les gammes Vf ≈ 5 − 65m/s et T0 ≈
1145 − 1245◦ C. La figure 7.2 présente le maillage (éléments finis) des points de mesure réalisés pour les
études de stabilité3 . Les fibres produites ont un diamètre compris dans l’intervalle D = 10-35µm. Les
limites du domaine de cette étude correspondent à des zones pour lesquelles le fibrage est très difficile,
voir impossible, avec la filière mono-téton :
– Pour des températures plus faibles (< 1145◦C), le bulbe n’est pas totalement formé (il n’est pas
attaché de manière symétrique aux bords du téton, voir la figure 7.3). La fibre vibre également
beaucoup, certains auteurs expliquent ce phénomème par le fait que, pour ces températures, le
verre n’est pas suffisamment homogène [64].
– Pour des températures plus importantes (> 1245◦C), le débit de verre devient très important (la
viscosité du verre décroı̂t fortement avec la température). Il devient alors très difficile de maintenir
ce dernier constant (i.e. faible contenance du creuset et alimentation ”manuelle”) et de réarmocer
le fibrage en cas de casse. De plus, pour ces températures, les vitesses de fibrage deviennent très
importantes (≈ 60m/s pour produire une fibre de D ≈ 13µm). Le bobinoir génère alors beaucoup
de vibrations qui ne sont pas souhaitables pour des études de stabilité.

Fig. 7.3 – Photographie du bulbe à faible température de fibrage : il n’est pas axisymétrique, on observe
également le passage d’une bulle.

La figure 7.4 montre une évolution temporelle typique obtenue pour les paramètres de fibrage suivants :
(T0 , Vf ) = (1187, 28.0) [◦ C, m/s] et h = 139mm4. Le diamètre moyen de cette fibre est centré sur
D = 13.87µm.
En bas de la figure 7.4 on trouve également la densité spectrale de puissance (DSP) correspondant à
la série temporelle. Cette DSP a été calculée par une méthode classique de moyenne de spectres. Son
évolution indique que les ”fluctuations” ou ”oscillations” du diamètre de la fibre sont quasi-périodiques,
de fréquence moyenne : νosc. ≈ 0.75Hz.
La distribution obtenu pour les diamètres est présentée par la figure 7.5. Elle est approximativement de
forme gaussienne 5 . L’amplitude des fluctuations pour une valeur de l’écart-type (1 − σD ), ou 2 valeurs
(2 − σD ) atteint ≈ 0.29µm et ≈ 0.58µm.
La figure 7.6 montre la distribution correspondante du taux de fluctuation du diamètre, en fonction du
temps : dD(t)/dt, et en fonction de la longueur de fibre : dD(L)/dL6 . Pour un interval de confiance de
2 − σD ce taux atteint ≈ 3.8µm/s et ≈ 0.14µm/m, soit une variation relative de ≈ 27%/s et ≈ 1%/m.
A travers cet exemple on constate que, même pour des conditions stationnaires, le diamètre de fibrage
3 Sauf précision, ces mesures ont été obtenues avec le diffractomètre HIREDI, en effet le taux de fluctuation du diamètre
des fibres est de l’ordre de grandeur de l’écart-type de la réponse de l’interféromètre FIBS.
4 Pour tous les résultats présentés ici nous avons essayé de maintenir constante cette dernière valeur.
5 Pour des temps d’acquisition plus courts, du fait de la quasi-périodicité des oscillations, elle diffère significativement de

la forme gaussienne.
6 Nous avons simplement utilisé le fait que dL = V dt
f
126 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

Fig. 7.4 – Régime stationnaire : évolution temporelle du diamètre et Densité Spectrale de Puissance
(DSP) ; Diamètre moyen et écart-type : D = 13.87µm et σD = 0.29µm, conditions de fibrage : (T0 , Vf ) =
(1187, 28.0) [◦ C, m/s] et h = 139mm.

fluctue de manière assez importante. Dans ce qui suit, nous nous intéressons successivement à l’évolution
de la valeur moyenne puis à l’écart-type du diamètre des fibres produites, pour différentes conditions de
fibrage. Nous assimilerons l’amplitude moyenne des fluctuations du diamètre à l’écart-type de la série
temporelle.

7.2.1 Diamètre moyen, D̄ = f (T0 , Vf )


La figure 7.7 présente une carte des iso-valeurs des diamètres moyens mesurés en fonction des valeurs
du couple (T0 , Vf ).
Le diamètre augmente avec la température et diminue avec la vitesse. On remarquera que la plage de
variation de la température n’est ici que de ±3% alors que la vitesse varie dans un rapport 0.1 à 2
(i.e. par rapport aux valeurs moyennes). Le procédé est donc plus sensible aux variations relatives de la
température7 de fibrage qu’à celles de la vitesse de fibrage, voir également la figure 7.8.

7.2.2 Amplitude et fréquence des oscillations, σD = f (t, T0 , Vf )


Amplitude
La figure 7.9 présente l’évolution de l’amplitude de ces oscillations en fonction des valeurs du couple
(T0 , Vf ) : σD = f (T0 , Vf ). Cette carte correspond à l’écart-type associé aux valeurs moyennes de la figure
7.7. La figure 7.10 présente le même type de résultats mais pour le couple (T0 , D). L’écart-type évolue
un peu de la même façon que le diamètre moyen avec T0 et Vf . Il est cependant minimum pour les fibres
dont le diamètre est inférieur à ≈ 13µm et pour les températures inférieures à ≈ 1165◦C.
La figure 7.11 illustre l’évolution de l’amplitude relative des oscillations en fonction des valeurs du
couple (T0 , Vf ) : σD /D̄ = f (T0 , Vf ). Cette amplitude relative se situe dans une gamme approximative
de 1.8 − 3.7%. C’est-à-dire une évolution dans un rapport ≈ 1 : 2. D’une manière générale, l’amplitude
des oscillations décroı̂t lorsque la vitesse de fibrage augmente. De plus, il semble exister deux domaines
de température privilégiés pour lesquels l’amplitude des oscillations est minimale : i) T < 1175◦C et ii)
T > 1230◦C. Le minimum absolu σD /D ≈ 1.8% est obtenu pour ≈ (1145 − 1175, 18 − 45) [◦ C, m/s].
7 Industriellement, pour produire des fibres de diamètre donné, il faudra donc contrôler/réguler très précisément ce
paramètre.
7.2. Régimes stationnaires 127

Fig. 7.5 – Distribution statistique du diamètre de la fibre produite pour (T0 , Vf ) = (1187, 28.0) [◦ C, m/s]
et h = 139mm.

Fig. 7.6 – Distribution statistique du taux de fluctuation spatiale et temporelle du diamètre de la fibre
produite pour (T0 , Vf ) = (1187, 28.0) [◦ C, m/s] et h = 139mm.

Fréquences temporelle et spatiale


La fréquence temporelle mise en évidence, à partir de l’exemple de la figure 7.4, ne dépend quasiment
pas de la vitesse de bobinage de la fibre. En revanche, elle croit de manière assez significative avec la
température de fibrage (et donc le diamètre de la fibre), voir la figure 7.15. La fréquence des oscillations
augmente ainsi de νosc. ≈ 0.5Hz à 0.9Hz pour des températures allant de T0 = 1140◦C à 1250◦C. La
longueur du bulbe Lz , telle qu’ elle est définie par le schéma de la figure 7.23, augmente également avec
la témpérature. On peut montrer, qu’au premier ordre, on a L2z /νosc. ≈ cte, ∀T0 .
Ces fluctuations temporelles induisent des fluctuation spatiales/longitudinales du diamètre de la fibre.
A titre d’exemple, pour une vitesse de fibrage de Vf = 20 m/s, le diamètre de la fibre produite fluctue
avec une périodicité spatiale8 , de λosc. ≈ 40 m à 22.2 m pour des températures allant de T0 = 1140◦ C à
1250◦C.

8 Assimilable à une longueur d’onde, λosc. = Vf νosc.


128 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

Fig. 7.7 – Diamètre moyen en fonction de la température et de la vitesse de fibrage.

Fig. 7.8 – Evolution du diamètre moyen en fonction de la vitesse de fibrage et pour trois températures de
fibrage.
7.2. Régimes stationnaires 129

Fig. 7.9 – Ecart-type absolu du diamètre en fonction de la température et de la vitesse de fibrage.

Fig. 7.10 – Ecart-type absolu du diamètre en fonction de la température de fibrage et du diamètre moyen.
130 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

Fig. 7.11 – Ecart-type relatif du diamètre en fonction de la température et de la vitesse de fibrage.

Fig. 7.12 – Ecart-type relatif du diamètre en fonction de la température de fibrage et du diamètre moyen.
7.2. Régimes stationnaires 131

Fig. 7.13 – Ecart-type absolu du diamètre en fonction de la vitesse de fibrage et du diamètre moyen.

Fig. 7.14 – Ecart-type relatif du diamètre en fonction de la vitesse de fibrage et du diamètre moyen.
132 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

Fig. 7.15 – Variation de la fréquence temporelle des fluctuations du diamètre en fonction de la température
de fibrage (pour différentes vitesses de fibrage).

Oscillations du bulbe
La figure 7.16 compare l’évolution du diamètre de la fibre et les variations relatives de la hauteur du
centroı̈de de l’image du bulbe9 , pour un régime stationnaire (T0 , Vf ) = (1170◦C, 9.0 m/s). Le diamètre de
la fibre oscille10 , tout comme la hauteur du centroı̈de du bulbe. Ces fluctuations ne semblent pas corrélées...
Les Densités Spectrales de Puissance (DSP) montrent que les variations de hauteur du centröide se font
principalement à des fréquences autour de 0.50 − 0.68Hz alors que, pour le diamètre, la fréquence des
oscillations est plutôt de 0.60 − 0.78Hz. On peut s’étonner de trouver des gammes de fréquences si proches
et pourtant distinctes... On remarquera cependant qu’elles se recouvrent en partie et que leur largeur
est la même : 0.18 Hz. Si, comme nous l’intuitons, les fluctuations du diamètre de la fibre sont dues aux
oscillations du bulbe, il semble que les fréquences générées par le bulbe soient ”filtrées” : puisque l’on
passe de à 0.50 − 0.68 → 0.60 − 0.78Hz.
Dans l’état actuel, il nous est difficile d’établir l’origine de ces oscillations car plusieurs mécanismes
couplés entrent probablement en jeux. Sans être exhaustifs on peut remarquer que :
- En amont du téton, les forts gradients thermiques induisent probablement des recirculations et donc,
des fluctuations de la viscosité du verre, des variations du diamètre de la fibre formée. Avec les trans-
ferts conductifs et convectifs, on s’attend à ce que les perturbations correspondantes soient de très
basse fréquence. Cependant, dans cette zone de l’écoulement, les transferts radiatifs sont généralement
considérés comme prépondérants. Les perturbations ”thermiques” peuvent donc se propager ”instan-
tanément”, en amont comme en aval, et sur des distances importantes11 .
- Les gradients thermiques sont encore plus marqués dans la zone d’écoulement aval : la zone du
bulbe. Les dimensions du bulbe sont relativement faibles, l’inertie thermique de ce volume fluide est donc
d’autant réduite. Les effets évoqués précédemment devraient donc être plus prononcés dans cette zone.
A ces effets pourraient s’ajouter les effets capillaires liés à la présence de l’interface air-verre (bien que,
généralement, on les considère comme négligeables...).
9 Dans l’exemple de la figure 7.16, le centroı̈de est indiqué par une petite croix.
10 On remarquera également les nombreuses signatures du passage de bulles : brusques variations du ”diamètre” mesuré.
Nous avons dénombré pas moins de 20 bulles en 32 s !
11 Le libre parcours moyen des photons ”thermiques” de longueur d’onde λ = 2.2µm (i.e. ≈ 1045◦ C) est de ≈ 330mm...
7.2. Régimes stationnaires 133

- Les vibrations mécaniques de la fibre formée pourraient également influer sur l’écoulement visqueux
amont, de manière directe ; ou à travers le rayonnement thermique (modification de la forme du guide
d’onde)...

Fig. 7.16 – Comparaison de l’évolution temporelle et de la densité spectrale de puissance : du


diamètre de la fibre et de la hauteur du centroı̈de de l’image du bulbe. Régime stationnaire (T0 , Vf ) =
(1170◦C, 9.0 m/s). Fréquence dominante : 0.68Hz pour le diamètre et 0.60Hz pour le bulbe.

7.2.3 Tension de fibrage


Des mesures préliminaires de la tension de fibrage ont été effectuées à l’aide de l’interféromètre (FIBS).
Pour le principe de la mesure voir le § 2.6 et la figure 2.27.
Les conditions opératoires de la filière étaient les suivantes : T0 = 1170◦C, R0 = 0.838mm, V0 =
3.12mm/s, Vf = 5 − 40m/s, L = 332.5mm , β < 3◦ .

La figure 7.17 présente l’évolution de la fréquence de vibration en fonction du diamètre de la fibre


produite. Du fait de la difficulté de stabiliser le débit de verre, sur une longue période, les statistiques
134 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

ont été effectuées sur moins de 100 mesures. Les barres d’erreurs correspondent aux écart-types obtenus :
pour le diamètre (instabilité naturelle du procédé et résolution de l’interféromètre) et pour la fréquence
(fluctuations du diamètre et de la mesure de ν1 ).

En utilisant l’équation 2.35 et les points expérimentaux de la figure 7.17, on peut déterminer l’évolution
correspondante de la tension d’étirage, voir la figure 7.18. Les barres d’erreur sur la tension rendent compte
des fluctuations du diamètre de la fibre et de l’écart-type sur les autres grandeurs mesurées : ν1 et Vf
(résolution ≈ 1%). Dans les figures 7.17 et 7.18, la fréquence de vibration et la tension semblent suivre une
loi du type exponentielle décroissante. Ce résultat est en accord avec les résultats que l’on peut obtenir
à partir de considérations sur hydrodynamique du procédé [34].
Les résultats expérimentaux donnent des tensions relativement importantes. Ceci s’explique par la re-
lative faiblesse de la température de fibrage et par le fait que l’embarrage introduit, très certainement,
une tension additionnelle (par frottement). En utilisant alternativement, deux puis trois crayons pour
l’embarrage, on doit pouvoir mesurer cette tension additionnelle.

Fig. 7.17 – Evolution de la fréquence de vibration avec le diamètre de la fibre.

Fig. 7.18 – Evolution de la tension de fibrage avec le diamètre de la fibre.


7.3. Régimes transitoires 135

7.3 Régimes transitoires


7.3.1 Rampes de la vitesse de fibrage
La figure 7.19 présente l’évolution temporelle du diamètre d’une fibre produite à T0 = 1200◦C, lorsque
l’on diminue la vitesse de fibrage par paliers successifs. Cette dernière passe ainsi de Vf = 33m/s → 3m/s.
Dans ces conditions, le diamètre de la fibre augmente de D = 11µm → 31µm.
L’histogramme des diamètres est de forme multimodale. Il résulte simplement de la superposition de la
distribution obtenue pour chacun des paliers (≈ distribution monomodale de type ”Gaussienne”). La
durée de l’expérience (≈ 7min) fait que l’on peut considérer que le procédé est à tout instant dans un
régime quasi-stationnaire.

Fig. 7.19 – FIBS : (a) Evolution temporelle et (b) statistique du diamètre mesuré lorsque la vitesse de
fibrage est diminuée par paliers successifs.

On peut forcer d’avantage encore le procédé en imposant des rampes sur la vitesse de fibrage, continues,
et avec une des accélérations plus élevées. Expérimentalement, ceci peut se faire en freinant énergiquement
le bobinoir.
Les figures 7.20, 7.21 et 7.22, présentent les résultats obtenus pour trois décélérations γ = −5.4m/s2,
−7.4m/s2, −20.0m/s2 et pour, respectivement, des températures de fibrage de 1170◦C, 1200◦C et
1220◦C. Les évolutions tracées sont : le diamètre mesuré avec l’interféromètre et le diamètre prédit
numériquement12 , la vitesse de fibrage et l’accélération associée, le débit instantané déduit de la mesure
du diamètre et de la vitesse instantanée de fibrage.
On remarque que les effets induits par les rampes de la vitesse de fibrage sont assez faibles. Pour la
rampe n◦ 3, le débit instantané de la filière oscille. En fait, le diamètre de la fibre oscille autour de la
valeur prédite par le code ModFib. Or, ce dernier est basé sur une hypothèse de débit constant pour la
filière. Le procédé semble donc toujours être dans un régime quasi-stationnaire.
La figure 7.23 présente, pour une rampe de vitesse très comparable à la rampe n◦ 3, l’évolution du
diamètre de la fibre produite, du débit de verre associé, de la vitesse de fibrage et de deux dimensions
du bulbe. La dimension latérale du bulbe LD est mesurée à 1.17mm de l’orifice de sortie du téton. La
dimension longitudinale du bulbe LZ correspond à la distance entre l’orifice de sortie du téton et la zone
sombre, caractéristique, en bas du bulbe. Les images correspondantes du bulbe sont présentées par la
figure 7.24.

12 Avec notre code ModFib


136 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

Fig. 7.20 – Evolution du diamètre et du débit instantané lorsque la vitesse de fibrage est diminuée rapi-
dement, la décélération moyenne est ici de γ ≈ −5.4m.s−2 .

Fig. 7.21 – Idem figure précédente pour une décélération moyenne de γ ≈ −7.4m.s−2 .

Fig. 7.22 – Idem figure précédente pour une décélération moyenne de γ ≈ −20.0m.s−2 .
7.3. Régimes transitoires 137

Fig. 7.23 – Comparaison de l’évolution de la forme du bulbe (dimensions latérale et axiale) avec le
diamètre de fibrage et le débit instantané. Rampe de vitesse d’accélération maximale : γ = −20.7m/s et
T0 = 1220◦C.
138 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

Fig. 7.24 – Evolution de la forme du bulbe pour la rampe n◦ 3 de vitesse. Les prises de vues sont espacées
de ≈ 1/10s.
7.3. Régimes transitoires 139

Les prises de vues de la figure 7.24 sont espacées de ≈ 1/10s et l’instant de prise de vue est déduit
du numéro de l’image par l’expression : Timage = −12.36 + 0.108 ∗ F rame. Ces données ont été obtenues
de manière synchrone, pour T0 = 1220◦C, et pour une rampe de vitesse de décélération maximale :
γ = −20.7m/s2.
Au regard de la figure 7.23, les corrélations entre la forme du bulbe, ses dimensions, et les autres grandeurs
mesurées, ne sont pas évidentes...13 . LZ semble légèrement osciller, comme nous l’avions déjà observé pour
les régimes stationnaires.
On remarquera qu’à partir du temps t ≈ 3.7s, le diamètre de la fibre n’est plus mesuré. En fait, comme
le montre la figure 7.24 pour Frame ≥ 154, il est manifeste que la fibre a cassé : le verre tend à former
une goutte de verre qui va finir par tomber.

Fig. 7.25 – Evolution du diamètre de la fibre produite lorsque l’on impose une rampe de température, avec
pour i) ∆T = +12◦ C/mn, Vf = 25m/s ; ii) ∆T = −37.5◦C/min et Vf = 20m/s.

Fig. 7.26 – Images du bulbe pour différentes valeurs de la température de fibrage.

7.3.2 Rampes de la température de fibrage


On peut également imposer des rampes de température au procédé, à l’aide de l’automate program-
mable. Le taux de diminution ou d’augmentation de la température est cependant limité par l’inertie
thermique du bain de verre et nos capacités de mesure de la température T0 .
La figure 7.25 présente deux séries temporelles obtenues pour Vf = 20m/s et Vf = 25m/s, et respecti-
vement deux rampes de température : la température de fibrage diminue (∆T = −37.5◦C/min) et elle
13 Même en intégrant le fait que les fluctuations du diamètre sont mesurées en aval du bulbe et donc, avec un certain
temps de retard
140 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

augmente de (∆T = +12◦ C/min). L’évolution correspondante de la forme du bulbe est présentée par la
figure 7.26, pour T0 = 1145 −→ 1245◦C.
Les valeurs obtenues pour le diamètre de la fibre sont similaires à celles obtenues pour des conditions
stationnaires, voir la figure 7.7. Nous sommes donc, ici encore, dans un régime quasi-stationnaire.

7.4 Conclusion
Dans ce chapitre nous avons réalisé une étude préliminaire, sur la stabilité de la filière mono-téton en
fonction des deux paramètres principaux de contrôle du procédé : la température et la vitesse de fibrage
avec (T0 , Vf ) ∈ (1145 − 1245, 5 − 65) [◦ C, m/s]. Sur ce domaine, le diamètre de la fibre varie entre 10µm
et 35µm.

Pour des conditions de fibrage stationnaires, le diamètre de la fibre fluctue de manière assez im-
portante. En assimilant l’amplitude des fluctuations à l’écart-type des séries temporelles, on trouve que
l’amplitude des fluctuations est comprise entre ±1.8 et ±3.7% (i.e. ±3.6 et ±7.4% pour 2 − σD ). Il
existe deux domaines de température pour lesquels l’amplitude relative des fluctuations est minimale :
i) T < 1175◦ C et ii) T > 1230◦C. Le minimum absolu σD /D ≈ 1.8% est observé pour le domaine
(T0 , Vf ) ∈ (1145 − 1175, 18 − 45) [◦ C, m/s] et des fibres dont le diamètre est inférieur à ≈ 15µm. Ces
fluctuations, ou ”oscillations”, sont quasi-périodiques. Leur fréquence augmente de 0.5Hz à 0.9Hz pour
des températures allant de 1145◦C à 1245◦C. Pour une fibre de D ≈ 14µm produite pour (1187, 28.0)
[◦ C, m/s], le taux des fluctuations temporelle et spatiale du diamètre atteint ±1.9µm/s et ±0.07µm/m à
1 − σD . Nous intuitons que ces perturbations trouvent leur origine au niveau du bulbe. Ce dernier oscille
également, à des fréquences proches de celles mesurées pour le diamètre de la fibre. L’origine réelle de
l’instabilité du bulbe nous est cependant inconnue.

Nous avons également étudié la réponse du procédé à des conditions transitoires de fibrage : rampes
de la vitesse ou de la température de fibrage. Nous avons constaté que, à chaque instant, le diamètre de
la fibre ainsi produite est très similaire à celui que l’on obtient pour le régime stationnaire correspondant.
En fait, tout se passe comme si le procédé était toujours dans un régime quasi-stationnaire (même pour
des décélérations de la vitesse de fibrage de près de −20m/s2 ).

La réponse du procédé à des perturbations singulières (perturbation convective, bulles dans la compo-
sition...) n’a pas été abordée dans ce manuscrit, faute de temps. Cependant, différents tests expérimentaux
ont montré que l’interféromètre FIBS, tout comme le diffractomètre HIREDI, pouvaient être utilisés pour
étudier la réponse du procédé à ces diverses perturbations [77, 76].
Conclusion générale
Au terme de ce travail, différents outils théoriques, numériques et expérimentaux ont été développés
pour permettre l’étude des conditions de stabilité, mais également le contrôle en ligne, d’un procédé de
fabrication de fibres de verre utilisées pour des applications de renfort. Ce travail a été réalisé au sein
de l’UMR CNRS 6595-IUSTI, à Marseille, et il a été financé par le groupe Saint-Gobain Recherche et
l’ADEME. Il concilie de ce fait des aspects de recherche fondamentale, une problématique industrielle et
une problématique environnementale. Ce travail revêt également un caractère pluridisciplinaire, de part
la physique du procédé et les outils mis en place pour son étude : hydrodynamique et thermique des
jets visqueux, électromagnétisme, instrumentation scientifique. . . De manière synthétique, les résultats
obtenus peuvent être classés en trois catégories :

Electromagnétisme : diffusion par une fibre non homogène


Conclusions :
Une théorie de la diffusion de la lumière par une fibre multicouche, éclairée sous incidence normale par une
onde plane harmonique, a été formulée. Cette théorie électromagnétique utilise une méthode de séparation
des variables (i.e. Théorie de Lorenz-Mie) pour résoudre l’équation d’onde exprimée en coordonnées
cylindriques. Un travail important a été consacré à l’amélioration de la stabilité de l’algorithme récursif
utilisé pour le calcul des coefficients de diffusion externe14 . Les modèles développés prennent également en
compte des propriétés spécifiques aux fibres de renfort : la biréfringence uni-axe induite par la tension de
fibrage, la dépendance de l’indice avec les conditions de refroidissement, l’existence de fibres creuses... A
partir de ces travaux, différents codes Fortran ont été développés pour permettre le calcul des diagrammes
de diffusion, des section efficaces, la réponse d’un interféromètre phase Doppler et d’un diffractomètre
haute résolution.
Perspectives :
Ces outils peuvent être utilisés pour simuler les propriétés de diffusion d’autres types d’objets cylin-
driques : les fibres optiques à saut d’indice ou à gradient d’indice, les fibres polymères en cours d’étirage
(grâce notamment au modèle de biréfringence), des fibres métalliques, des capillaires ou micro canaux de
section cylindrique, des jets liquides en phase d’évaporation ou subissant un choc thermique, des cibles
radar... Ce travail devrait donc trouver d’autres applications. Enfin, il pourrait également être généralisé
pour prendre en compte un éclairement par un faisceau gaussien [73, 36].

Instrumentation scientifique :

Conclusions :
Un Interféromètre phase Doppler (FIBS) a été développé spécifiquement pour ce travail [74, 75, 80, 77].
Ce système, par ses fonctionnalités, son encombrement et sa résolution, répond au cahier des charges défini
au début de cette étude avec le groupe Saint-Gobain Recherche. Il a été optimisé pour la caractérisation
des fibres de verre-E (indice élevé, m ≈ 1.555). Sa résolution est de l’ordre de σD ≈ 0.35µm sur la
gamme de tailles D = 5 − 42µm avec un taux d’acquisition qui peut atteindre ≈ 50kHz (i.e. une mesure
tous les millimètres pour Vf = 50m/s). Ce système a été testé sur une filière mono-téton implantée
au laboratoire et sur deux filières semi-industrielles implantées sur le site de Saint-Gobain Recherche à
Aubervilliers. Entre autres originalités, cet interféromètre utilise trois faisceaux cohérents pour former le
volume de mesure [78, 79, 82], ce qui permet d’étendre sa dynamique sur les tailles mesurables mais aussi
14 Pour de grand paramètres de taille et plusieurs milliers de couches

141
142 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

de déterminer la position de la fibre le long de l’axe optique. Ce système permet également de déterminer
la tension de fibrage, en ligne, au moyen de la technique de la «corde vibrante» [81].
Un diffractomètre haute résolution (HIREDI) a été développé afin de valider la réponse de l’in-
terféromètre [76]. Ce système et son algorithme original de traitement permettent d’inverser les contribu-
tions des Résonances Morphologico-Dépendantes (MDRs). Sa résolution est de l’ordre de σD ≈ 0.02µm
pour une gamme de tailles de D = 8 − 40µm avec un taux maximal d’acquisition de 43kHz. Cependant,
du fait de son encombrement et de la distance de mesure15 , ce diffractomètre est difficilement utilisable
sur site industriel, dans sa version actuelle.
Perspectives :
Ces deux systèmes optiques peuvent être utilisés pour caractériser d’autres types de fibres : polymère,
carbone, métalliques, etc. d’autres gammes de tailles.
Dans leur version actuelle, ils ne permettent pas de mesurer le diamètre de fibres d’orientation incon-
nue. Cependant, ils peuvent détecter les fibres inclinées et donc permettre de déterminer la granulométrie
de fibres pour des angles d’inclinaison donnés.
La résolution de l’interféromètre laser pourrait être augmentée en déconvoluant, ou en atténuant, les
contributions des MDRs. Plusieurs solutions ont été proposées : déconvolution des distributions, utilisation
de probabilités jointes, utilisation d’une source de plus grande largeur spectrale. Il conviendrait d’explorer
plus en détail ces différentes solutions.
Le diffractomètre laser pourrait être miniaturisé afin de permettre des mesures sur site, il présente en
effet une résolution élevée.

Modélisation physique du procédé et résultats expérimentaux


Conclusions :
Un modèle physique a été développé pour simuler l’hydrodynamique et la thermique du jet de verre
visqueux qui est étiré sur une filière mono-téton [52]. Ce modèle, axisymétrique, unidimensionnel, prend
en compte de nombreux aspects du procédé : écoulement, rayonnement, convection forcée, etc. Deux
codes Fortran ont été écrits sur la base de ce modèle : l’un résout le problème en stationnaire et l’autre
en instationnaire. Ils permettent de simuler l’évolution de grandeurs comme le profil longitudinal de
température ou de contraction du jet...
De nombreux résultats expérimentaux ont été obtenus sur une filière mono-téton développée par
Saint-Gobain Vetrotex. En régime stationnaire, nous avons mis en évidence que la stabilité du procédé
est maximale pour des températures de fibrage de T0 = 1145 − 1175◦C et des fibres dont le diamètre
est inférieur à ≈ 15µm. Cependant, même dans ces conditions, le diamètre de la fibre produite fluctue
périodiquement, il oscille, avec une amplitude moyenne de l’ordre de σD /D̄ ≈ 1.8%. La fréquence de ces
oscillations croı̂t avec la température de fibrage : νosc = 0.5 → 0.9Hz pour T0 = 1145 → 1250◦C. Le taux
moyen des fluctuations du diamètre est de l’ordre de dσD /dt ≈ 1.9µms−1 et dσD /dL ≈ 0.07µm−1 (pour
Vf = 20m/s).
Les conditions de stabilité du procédé, déterminées expérimentalement, apparaissent comme un sous
domaine du domaine de stabilité établi théoriquement par Shah et Pearson [88].
Nous avons également étudié la réponse du procédé à des conditions transitoires de fibrage : rampes
de la vitesse ou de la température de fibrage. Nous avons constaté qu’à chaque instant, le diamètre de la
fibre ainsi produite est très similaire à celui que l’on obtient pour le régime stationnaire correspondant.
En fait, tout se passe comme si, le procédé était toujours dans un régime quasi-stationnaire (même pour
des décélérations de la vitesse de fibrage de près de −20m/s2 ).
Perspectives :
De part les hypothèses qui le sous-tendent, le modèle que nous avons dérivé n’est valide que pour des
écoulements quasi-stationnaires (hypothèse de débit initial constant et température initiale constante) et
loin de l’orifice de sortie du jet de verre (hypothèse d’unidimensionnalité, Z > 3R0 ). La simulation des
régimes fortement instationnaires nécessiterait donc de coupler notre modèle à un modèle d’écoulement
du verre dans le creuset et le canal du téton. De plus, le modèle radiatif que nous avons utilisé (de même
que la plupart des études publiées sur ce sujet) est probablement trop simple pour rendre compte des
15 (≈ 25mm, au lieu de 350mm pour FIBS)
7.4. Conclusion 143

effets instationnaires (la fibre se comporte comme un guide d’onde pour les photons thermiques émis par
le four). Une solution possible, et à moindre coût, consisterait à développer un modèle radiatif 2D, du
type Monte Carlo, qu’il conviendrait de coupler de manière itérative à notre modèle d’écoulement.
Suite aux résultats expérimentaux obtenus, il nous est apparu que la filière mono-téton n’est pas suf-
fisamment contrôlée et instrumentée pour que l’on puisse développer beaucoup plus en avant les études
de stabilité. Pour les études avenir, il conviendrait de modifier cette filière afin notamment : i) de mieux
contrôler son débit (par ajout en continu d’une poudre de verre préchauffée) ; ii) d’améliorer l’isola-
tion du bulbe vis-à-vis des perturbations externes (vibrations mécaniques induites par le transformateur
électrique, convection, turbulence induite par le bobinage...) ; iii) de mesurer avec plus de précision la
hauteur de bain de verre et la température du bulbe.
144 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé
Conclusion générale
Au terme de ce travail, différents outils théoriques, numériques et expérimentaux ont été développés
pour permettre l’étude des conditions de stabilité, mais également le contrôle en ligne, d’un procédé de
fabrication de fibres de verre utilisées pour des applications de renfort. Ce travail a été réalisé au sein
de l’UMR CNRS 6595-IUSTI, à Marseille, et il a été financé par le groupe Saint-Gobain Recherche et
l’ADEME. Il concilie de ce fait des aspects de recherche fondamentale, une problématique industrielle et
une problématique environnementale. Ce travail revêt également un caractère pluridisciplinaire, de part
la physique du procédé et les outils mis en place pour son étude : hydrodynamique et thermique des
jets visqueux, électromagnétisme, instrumentation scientifique. . . De manière synthétique, les résultats
obtenus peuvent être classés en trois catégories :

Electromagnétisme : diffusion par une fibre non homogène


Conclusions :
Une théorie de la diffusion de la lumière par une fibre multicouche, éclairée sous incidence normale par une
onde plane harmonique, a été formulée. Cette théorie électromagnétique utilise une méthode de séparation
des variables (i.e. Théorie de Lorenz-Mie) pour résoudre l’équation d’onde exprimée en coordonnées
cylindriques. Un travail important a été consacré à l’amélioration de la stabilité de l’algorithme récursif
utilisé pour le calcul des coefficients de diffusion externe14 . Les modèles développés prennent également en
compte des propriétés spécifiques aux fibres de renfort : la biréfringence uni-axe induite par la tension de
fibrage, la dépendance de l’indice avec les conditions de refroidissement, l’existence de fibres creuses... A
partir de ces travaux, différents codes Fortran ont été développés pour permettre le calcul des diagrammes
de diffusion, des section efficaces, la réponse d’un interféromètre phase Doppler et d’un diffractomètre
haute résolution.
Perspectives :
Ces outils peuvent être utilisés pour simuler les propriétés de diffusion d’autres types d’objets cylin-
driques : les fibres optiques à saut d’indice ou à gradient d’indice, les fibres polymères en cours d’étirage
(grâce notamment au modèle de biréfringence), des fibres métalliques, des capillaires ou micro canaux de
section cylindrique, des jets liquides en phase d’évaporation ou subissant un choc thermique, des cibles
radar... Ce travail devrait donc trouver d’autres applications. Enfin, il pourrait également être généralisé
pour prendre en compte un éclairement par un faisceau gaussien [73, 36].

Instrumentation scientifique :

Conclusions :
Un Interféromètre phase Doppler (FIBS) a été développé spécifiquement pour ce travail [74, 75, 80, 77].
Ce système, par ses fonctionnalités, son encombrement et sa résolution, répond au cahier des charges défini
au début de cette étude avec le groupe Saint-Gobain Recherche. Il a été optimisé pour la caractérisation
des fibres de verre-E (indice élevé, m ≈ 1.555). Sa résolution est de l’ordre de σD ≈ 0.35µm sur la
gamme de tailles D = 5 − 42µm avec un taux d’acquisition qui peut atteindre ≈ 50kHz (i.e. une mesure
tous les millimètres pour Vf = 50m/s). Ce système a été testé sur une filière mono-téton implantée
au laboratoire et sur deux filières semi-industrielles implantées sur le site de Saint-Gobain Recherche à
Aubervilliers. Entre autres originalités, cet interféromètre utilise trois faisceaux cohérents pour former le
volume de mesure [78, 79, 82], ce qui permet d’étendre sa dynamique sur les tailles mesurables mais aussi
14 Pour de grand paramètres de taille et plusieurs milliers de couches

141
142 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé

de déterminer la position de la fibre le long de l’axe optique. Ce système permet également de déterminer
la tension de fibrage, en ligne, au moyen de la technique de la «corde vibrante» [81].
Un diffractomètre haute résolution (HIREDI) a été développé afin de valider la réponse de l’in-
terféromètre [76]. Ce système et son algorithme original de traitement permettent d’inverser les contribu-
tions des Résonances Morphologico-Dépendantes (MDRs). Sa résolution est de l’ordre de σD ≈ 0.02µm
pour une gamme de tailles de D = 8 − 40µm avec un taux maximal d’acquisition de 43kHz. Cependant,
du fait de son encombrement et de la distance de mesure15 , ce diffractomètre est difficilement utilisable
sur site industriel, dans sa version actuelle.
Perspectives :
Ces deux systèmes optiques peuvent être utilisés pour caractériser d’autres types de fibres : polymère,
carbone, métalliques, etc. d’autres gammes de tailles.
Dans leur version actuelle, ils ne permettent pas de mesurer le diamètre de fibres d’orientation incon-
nue. Cependant, ils peuvent détecter les fibres inclinées et donc permettre de déterminer la granulométrie
de fibres pour des angles d’inclinaison donnés.
La résolution de l’interféromètre laser pourrait être augmentée en déconvoluant, ou en atténuant, les
contributions des MDRs. Plusieurs solutions ont été proposées : déconvolution des distributions, utilisation
de probabilités jointes, utilisation d’une source de plus grande largeur spectrale. Il conviendrait d’explorer
plus en détail ces différentes solutions.
Le diffractomètre laser pourrait être miniaturisé afin de permettre des mesures sur site, il présente en
effet une résolution élevée.

Modélisation physique du procédé et résultats expérimentaux


Conclusions :
Un modèle physique a été développé pour simuler l’hydrodynamique et la thermique du jet de verre
visqueux qui est étiré sur une filière mono-téton [52]. Ce modèle, axisymétrique, unidimensionnel, prend
en compte de nombreux aspects du procédé : écoulement, rayonnement, convection forcée, etc. Deux
codes Fortran ont été écrits sur la base de ce modèle : l’un résout le problème en stationnaire et l’autre
en instationnaire. Ils permettent de simuler l’évolution de grandeurs comme le profil longitudinal de
température ou de contraction du jet...
De nombreux résultats expérimentaux ont été obtenus sur une filière mono-téton développée par
Saint-Gobain Vetrotex. En régime stationnaire, nous avons mis en évidence que la stabilité du procédé
est maximale pour des températures de fibrage de T0 = 1145 − 1175◦C et des fibres dont le diamètre
est inférieur à ≈ 15µm. Cependant, même dans ces conditions, le diamètre de la fibre produite fluctue
périodiquement, il oscille, avec une amplitude moyenne de l’ordre de σD /D̄ ≈ 1.8%. La fréquence de ces
oscillations croı̂t avec la température de fibrage : νosc = 0.5 → 0.9Hz pour T0 = 1145 → 1250◦C. Le taux
moyen des fluctuations du diamètre est de l’ordre de dσD /dt ≈ 1.9µms−1 et dσD /dL ≈ 0.07µm−1 (pour
Vf = 20m/s).
Les conditions de stabilité du procédé, déterminées expérimentalement, apparaissent comme un sous
domaine du domaine de stabilité établi théoriquement par Shah et Pearson [88].
Nous avons également étudié la réponse du procédé à des conditions transitoires de fibrage : rampes
de la vitesse ou de la température de fibrage. Nous avons constaté qu’à chaque instant, le diamètre de la
fibre ainsi produite est très similaire à celui que l’on obtient pour le régime stationnaire correspondant.
En fait, tout se passe comme si, le procédé était toujours dans un régime quasi-stationnaire (même pour
des décélérations de la vitesse de fibrage de près de −20m/s2 ).
Perspectives :
De part les hypothèses qui le sous-tendent, le modèle que nous avons dérivé n’est valide que pour des
écoulements quasi-stationnaires (hypothèse de débit initial constant et température initiale constante) et
loin de l’orifice de sortie du jet de verre (hypothèse d’unidimensionnalité, Z > 3R0 ). La simulation des
régimes fortement instationnaires nécessiterait donc de coupler notre modèle à un modèle d’écoulement
du verre dans le creuset et le canal du téton. De plus, le modèle radiatif que nous avons utilisé (de même
que la plupart des études publiées sur ce sujet) est probablement trop simple pour rendre compte des
15 (≈ 25mm, au lieu de 350mm pour FIBS)
7.4. Conclusion 143

effets instationnaires (la fibre se comporte comme un guide d’onde pour les photons thermiques émis par
le four). Une solution possible, et à moindre coût, consisterait à développer un modèle radiatif 2D, du
type Monte Carlo, qu’il conviendrait de coupler de manière itérative à notre modèle d’écoulement.
Suite aux résultats expérimentaux obtenus, il nous est apparu que la filière mono-téton n’est pas suf-
fisamment contrôlée et instrumentée pour que l’on puisse développer beaucoup plus en avant les études
de stabilité. Pour les études avenir, il conviendrait de modifier cette filière afin notamment : i) de mieux
contrôler son débit (par ajout en continu d’une poudre de verre préchauffée) ; ii) d’améliorer l’isola-
tion du bulbe vis-à-vis des perturbations externes (vibrations mécaniques induites par le transformateur
électrique, convection, turbulence induite par le bobinage...) ; iii) de mesurer avec plus de précision la
hauteur de bain de verre et la température du bulbe.
144 Chapitre 7. Etude expérimentale de la stabilité du procédé
Annexe A

Formulation Intégrale du système

Pour un jet axisymétrique, ∂/∂θ = 0 et v = 0, les équations de bilan de l’hydrodynamique (6.1-6.5)


définies au paragraphe 6.1 s’écrivent :

∂ρ 1 ∂(ρru) ∂(ρw)
+ + = 0 (A.1)
∂t r ∂r ∂z
∂(ρu) 1 ∂(ρru2 ) ∂(ρwu) 1 ∂ (r(τrr − p)) ∂τzr ρu2 τθθ − p
+ + = + + + (A.2)
∂t r ∂r ∂z r ∂r ∂z r r
∂(ρw) 1 ∂(ρruw) ∂(ρw2 ) ∂(τzz − p) 1 ∂(rτrz )
+ + = + + ρg (A.3)
∂t r ∂r ∂z ∂z
 r ∂r 
∂(ρT cp ) 1 ∂(ρruT cp ) ∂(ρwT cp ) 1 ∂(rqr ) ∂qz
+ + = Φ− + (A.4)
∂t r ∂r ∂z r ∂r ∂z

Les différentes composantes du tenseur des contraintes et le flux de chaleur (6.6,6.8) deviennent :

 
∂u 2 1 ∂(ru) ∂w
τrr = +2µ − µ +
∂r 3 r ∂r ∂z
 
u 2 1 ∂(ru) ∂w
τθθ = 2µ − µ +
r 3 r ∂r ∂z
 
∂w 2 1 ∂(ru) ∂w
τzz = 2µ − µ +
∂z 3 r ∂r ∂z
 
∂w ∂u
τrz = τrz = µ +
∂r ∂z
   2  2
∂u
2  u 2 ∂w ∂w ∂u
Φ = 2µ + + +µ +
∂r r ∂z ∂r ∂z
(A.5)

On peut écrire les équations précédentes (A.1-A.4) sous une forme du type ’transport-diffusion’. Cette
forme sera utilisée ultérieurement pour faciliter l’intégration du système :

∂ρφ ∂ρwφ 1 ∂ρruφ ∂Az 1 ∂rAr


+ + = + + ρU (A.6)
' ∂t ∂z() r ∂r * '∂z r ()∂r *
(I) (II)

Avec φ remplaçant respectivement les quantités ρ, u, w et T dans les équations de A.1 à A.4, Az la
diffusion suivant z, Ar la diffusion suivant r, et ρU les forces conservatives
146 Annexe A. Formulation Intégrale du système

Conditions aux limites


A l’interface, il y a équilibre entre les forces intérieures et extérieures. Les projections des différentes
contraintes sont définies comme suit :
∂σ
τns = (Tint .n).s = (Text .n).s = −τa + (A.7)
∂s
   
1 1 1 1
τnn − p = (Tint .n).n − p = (Text .n).n − pa − σ + = −pa − σ +
Rzr Rnθ Rzr Rnθ
(A.8)

La projection du système d’axe (n, s) dans le référentiel de coordonnées cylindriques est :


  2 −1/2   2 −1/2
∂R ∂R ∂R
nz = −sr = − 1+ et n r = sz = 1 +
∂z ∂z ∂z

De ces projections, on peut alors déduire τn la contrainte sur la surface libre et ses projections dans
le repère (n, s) tangent à la surface de la fibre :

τn = (τrr nr + τrz nz ) er + (τzr nr + τzz nz ) ez


τn .n = τrr n2r + τrz nz nr + τzr nr nz + τzz n2z
  2 −1/2   2
∂R ∂R ∂R
= 1+ τrr − 2 τrz + τzz (A.9)
∂z ∂z ∂z
τn .s = −τrr nr nz − τrz n2z + τzr n2r + τzz nz nr
  2 −1/2  #  2 &
∂R ∂R ∂R
= 1+ (τrr − τzz ) + 1 − τrz
∂z ∂z ∂z
(A.10)

D’après les expressions précédentes A.8 et A.9, exprimant la contrainte de pression τnn (normale à la
surface libre), on peut déduire l’expression de la pression dans la fibre :
 
1 1
p = τnn + pa + σ +
Rzr Rnθ
  2 −1/2   2  
∂R ∂R ∂R 1 1
= 1+ τrr − 2 τrz + τzz + pa + σ + (A.11)
∂z ∂z ∂z Rzr Rnθ

Détermination de la dérivée tangentielle, à t donné :


∂R ∂R
dR = dz + dt
∂z t ∂t z
  2 1/2   2 −1/2
 ∂R ∂ ∂R ∂
⇒ 2 2
ds = dR + dz = 1 + dz ⇒ = 1+
∂z ∂s ∂z ∂z
Les échanges thermiques avec le milieu extérieur se font par transferts convectif q c et radiatif q r . Une
bonne approximation du terme de radiatif est donnée par la loi de Stefan-Boltzmann. Les transferts de
chaleur s’écrivent :

q = qc + qr
qnc = h(T − Ta )
qnr = σ̃(T 4 − T ∗4 ) (A.12)

On calcule le coefficient d’échange convectif h à l’aide du nombre de Nusselt N u par la loi suivante :
hL 2Rh
Nu = = (A.13)
λair λair
147

Intégration

Le théorème de Leibnitz est défini de la façon suivante :

 R  R
∂φ ∂ ∂R
dr = φdr − φ
0 ∂t ∂t 0 ∂t

Ce théorème permet d’intégrer sur la section de la fibre les deux membres de l’équation ’transport
diffusion’ (A.6), référencés par les chiffres (I) et (II) :

  R(z,t)
(I)dS = 2π (I)rdr
S(z,t) 0
 S  S  S
∂ρφ ∂ρwφ 1 ∂ρruφ
= dS + dS + dS
0 ∂t 0 ∂z 0 r ∂r
 s  s  
∂ ∂ ∂R ∂R
= ρφdS + ρwφdS − 2πRρφ + w + 2πRρφu
∂t 0 ∂z 0 ∂t ∂z
 s  s
∂ ∂
= ρφdS + ρwφdS (A.14)
∂t 0 ∂z 0
  R(z,t)
(II)dS = 2π (II)rdr
S(z,t) 0
 S  S  S
∂Az 1 ∂rAr
= dS + dS + ρU dS
0 ∂z 0 r ∂r 0
   s  S
∂R ∂
= 2πR Ar − Az + Az dS + ρU dS
∂z ∂z 0 0
 s  S

= n.AδS + Az dS + ρU dS (A.15)
∂z 0 0

  2
avec : δS = 2πR 1 + ∂R
∂z et A = (Ar , Az )

En remplaçant les expressions de (I) et de (II) dans les équations précédentes A.14 et A.15, par les
différents termes des équations de bilan (A.1-A.4) on obtient la formulation intégrale du modèle :

 S  S
∂ ∂
ρdS + ρwdS = 0 (A.16)
∂t 0 ∂z 0
 S  S  S  S
∂ ∂ ∂ τθθ
ρudS + ρwudS = τrz dS + τnr δS + dS (A.17)
∂t 0 ∂z 0 ∂z 0 0 r
 S  S  S  S
∂ ∂ ∂
ρwdS + ρw2 dS = τzz dS + τnz δS + ρgdS (A.18)
∂t 0 ∂z 0 ∂z 0 0
 S  S  S  S
∂ ∂ ∂
ρcp T dS + ρcp wT dS = − qz dS − q.nδS + ΦdS (A.19)
∂t 0 ∂z 0 ∂z 0 0
148 Annexe A. Formulation Intégrale du système

Simplifications
Si on considère maintenant le fluide incompressible (ρ = constante), le système unidimensionnel
( ∂φ
∂r 1) et une fibre de faible rayon de courbure ( ∂R
∂z 1), les expressions A.5 et A.11 deviennent :

1 ∂ru ∂w r ∂w
∇.v = + =0 ⇒ u=−
r ∂r ∂z 2 ∂z
σ ∂w
p = pa + − µ
R ∂z
σ
τrr − p = −pa −
R
σ
τθθ − p = −pa −
R
σ ∂w
τzz − p = −pa − + 3µ
R ∂z
 2
µr ∂w
τrz = − 1
2 ∂z
∂R  σ ∂σ
τnz δS = 2πR pa + − τa +
∂z R ∂z
 2 2
 2 2
∂w µr ∂ w
φ = 3µ −
∂z 4 ∂z 2
qn δs = 2πR(h(T − Ta ) + σ̃(T 4 − T ∗4 ))

En remplaçant ces expressions dans les équations A.16 à A.19, on obtient le système d’équations du
modèle qu’il nous faut résoudre :
∂S
+ Sw = 0 (A.20)
∂t   
∂wS ∂w2 S ∂ σ ∂w
ρ + = S −pa − + 3µ
∂t ∂z ∂z R ∂z
∂R  σ ∂σ
+2πR pa + − τa + + ρgS
∂z R ∂z
   
∂ ∂w ∂S ∂R ∂ σS
= 3Sµ − pa + 2πR pa + ρgS −
∂z ∂z ∂z ∂z ∂z R
 
∂R σ ∂σ
+2πR + − τa
∂z R ∂z
 
∂ ∂w √ √
= 3Sµ + σ πS − 2 πSτa + ρgS (A.21)
∂z ∂z
 2  2
∂cp T S ∂cp T wS ∂qz S ∂w µπR4 ∂ 2 w
ρ + = − + 3µS − − 2πRqn
∂t ∂z ∂z ∂z 16 ∂z 2
 2
√ ∂w
= λair πN u(Ta − T ) + 2 πSσ̃(T ∗4 − T 4 ) + 3µS
∂z
 
∂ S∂T ∂(Sqzr )
+λ −
∂z ∂z ∂z
(A.22)

Il est à noter qu’à l’intérieur de la fibre les échanges convectifs sont définis par la relation suivante :
 
∂(qzc S) ∂ ∂T
= −λ S (A.23)
∂z ∂z ∂z
Annexe B

Discrétisation des équations

Les équations de bilan sont discrétisées avec la méthode des différences finies. Nous utilisons un schéma
temporel purement implicite du premier ordre et une discrétisation spatiale du second ordre. Pour les
équations du mouvement et de l’énergie, nous avons choisi de prendre deux maillages distincts qui se
chevauchent (Fig.B.1) d’une demi-maille.

Fig. B.1 – Schématisation du maillage utilisé pour la discrétisation des équations bilan adimensionnées.

De manière à augmenter la précision temporelle, nous avons choisi de développer un schéma de Cranck-
Nicolson linéarisé, X n+1/2 = (1 − β)X n + βX n+1 avec β compris entre 0 et 1. L’erreur de calcul à chaque
itération donne la consistance du schéma.
On part des équations de bilan adimensionnées suivantes :

∂A ∂(W A)
+ = 0 (B.1)
 ∂t ∂x   
√ ∂W ∂W ∂ ∂W √
−C3A + C2 A + C1 A + AW = MA +Ω A (B.2)
∂t ∂x ∂x ∂x
∂Θ ∂Θ √
A + AW = H(Θa − Θ) + E A(Θ∗4 − Θ4 ) (B.3)
∂t ∂x
Avec, comme conditions aux limites en x = 0, A0 = W0 = Θ0 = 1, et en x = L, WN b+1 = WL

La conservation de la masse
La discrétisation de l’équation de conservation de la masse (eq. B.1) se fait au pas d’espace i − 1/2 et
au pas de temps n + 1/2, ce qui donne :
150 Annexe B. Discrétisation des équations

pour 1 < i ≤ N b :
(An+1
i − Ani + An+1
i−1 − Ai−1 )
n
0 =
∆t
(1 − β)(Win Ani − Wi−1
n
Ani−1 ) + β(Win+1 An+1
i − Wi−1
n+1 n+1
Ai−1 )
+ 2 (B.4)
∆x
pour i = 1 :
(An+1
1 − An1 ) (1 − β)(W1n An1 − 1) + β(W1n+1 An+1
1 − 1)
0= +2 (B.5)
∆t ∆x
L’erreur est de
 2 3  2 2    2 3
1 ∆t ∂ A 1 ∆x ∂ ∂A 1 ∆x ∂ WA
E1 = − 3
− 2

6 2 ∂t 2 2 ∂x ∂t 6 2 ∂x3
 2 2  
∆t ∂ ∂W A
− + o(∆x4 , ∆t4 , ∆x2 ∆t2 ) (B.6)
2 ∂t2 ∂x

La quantité de mouvement
La discrétisation de l’équation de conservation de la quantité de mouvement (eq. B.2) se fait au pas
d’espace i et au pas de temps n + 1/2, ce qui donne :
pour 1 < i < N b :
 
n
2(1 − β)(C2 An
i − C3A i ) + 2β(C2 An+1
i − C3An+1
i )
# &
n+1 n n n+1 n+1
n n+1 Wi − Win n n Wi+1 − Wi−1 n+1 n+1 Wi+1 − Wi−1
+C1 2((1 − β)Ai + βAi ) + (1 − β)Ai Wi + βAi Wi
∆t ∆x ∆x
n
(1 − β) n Wi+1 − Win Win − Wi−1
n n
Wi+1 − 2Win + Wi−1
n
= Mi+1 An
i+1
n
− Mi−1 An
i−1 + Min An
i
∆x ∆x ∆x ∆x
    
β n+1 n+1
+ Ω An i+1 − Ω Ani−1 + Ω Ai+1 − Ω Ai−1
∆x
n+1
n+1 n+1 Wi+1 − Win+1 n+1
n+1 n+1 Wi
n+1
− Wi−1 n+1
Wi+1 − 2Win+1 + Wi−1
n+1
+ Mi+1 Ai+1 − Mi−1 Ai−1 + Min+1 An+1
i
∆x ∆x ∆x
(B.7)

pour i = 1 :
 
n
2(1 − β)(C2 An 1 − C3A1 ) + 2β(C2 An+1
1 − C3An+1
1 )
 n+1 n n n+1 
n+1 W1 − W1 n W2 − 1 n+1 W2 −1
+C1 2((1 − β)An 1 + βA 1 ) + (1 − β)A n
1 W 1 + βA n+1
1 W 1
∆t ∆x ∆x
(1 − β) n
n n W2 − W1
n n
W1 − 1 n n
n n W2 − 2W1 + 1

= M2 A2 − + M1 A1 + Ω An 2 −Ω
∆x ∆x ∆x ∆x

β W2n+1 − W1n+1 W1n+1 − 1 n+1 n+1 W2
n+1
− 2W1n+1 + 1
+ M2n+1 An+1
2 − + Mi A 1 + Ω An+1
2 −Ω
∆x ∆x ∆x ∆x
(B.8)

pour i = N b :
 
n n+1
2(1 − β)(C2 An Nb − C3ANb ) + 2β(C2 An+1
Nb − C3ANb ) + C1
# n+1
&
n+1 n n
n n+1 WNb − WNb n n WL − WNb−1 n+1 n+1 WL − WNb−1
2((1 − β)ANb + βANb ) + (1 − β)ANb WNb + βANb WNb
∆t ∆x ∆x
n n n
(1 − β) n 7WL − 8WNb + WNb−1 WL − WNb−1
= MNb AnNb
n
+ (−4MNb−1 An n n
Nb−1 + 3MNb−2 ANb−2 )
2∆x 2∆x ∆x
      
β
+ 3Ω An Nb − 4Ω An Nb−1 + Ω AnNb−2 + 3Ω An+1
Nb − 4Ω An+1
Nb−1 + Ω An+1
Nb−2
∆x
n+1 n+1 n+1
n 7WL − 8WNb + WNb−1 WL − WNb−1
+ MNb An+1
Nb
n+1
+ (−4MNb−1 An+1
Nb−1 + 3M n+1
A n+1
Nb−2 Nb−2 ) (B.9)
2∆x 2∆x
151

L’erreur est de
 2 3  2 3  2 2  
1 ∆t ∂ W 1 ∆x ∂ WA ∆t ∂ ∂W
E1 = −C1A − C1AW − C1 AW
6 2 ∂t3 6 2 ∂x3 2 ∂t2 ∂x
 2 2  
∆t ∂ ∂W A
− + o(∆x4 , ∆t4 , ∆x2 ∆t2 ) (B.10)
2 ∂t2 ∂x

La conservation de l’énergie
La discrétisation de l’équation de l’énergie (eq. B.3) se fait au pas d’espace i et au pas de temps
n + 1/2, ce qui donne,
pour 1 < i < N b :

Θn − Θni−1 n+1 Θi+1 − Θi−1


n+1 n+1
Θn+1 − Θni
((1 − β)Ani + βAn+1
i ) i
+ (1 − β)(Ani Win ) i+1 + β(An+1
i Wi )
∆t  ∆x ∆x 
   
= H Θa − ((1 − β)Θi + βΘi )) + E (1 − β) Ai (Θ − Θi ) + β Ai (Θ − Θ4n+1
n n+1 n 4∗ n4 n+1 ∗4
i )

(B.11)

pour i = 1 :

Θn+1 − Θn1 Θn − 1 n+1


n+1 Θ2 −1
((1 − β)An1 + βAn+1
1 ) 1
+ (1 − β)(An1 W1n ) 2 + β(An+1
1 W1 )
∆t  ∆x ∆x 
   
4∗ ∗4 4n+1
= H Θa − ((1 − β)Θ1 + βΘ1 )) + E (1 − β) A1 (Θ − Θ1 ) + β A1 (Θ − Θ1
n n+1 n n4 n+1
)

(B.12)

pour i = N b :

N b − ΘN b
Θn+1 n
((1 − β)AnN b + βAn+1
Nb )
∆t
3Θ − 4ΘnN b1 + ΘnN b−2 n+1 3ΘN b − 4ΘN b1 + ΘN b−2
n n+1 n+1 n+1
+ (1 − β)(AnN b WNn b ) N b + β(An+1
N b WN b )
2∆x  2∆x 
   
4∗ ∗4 4n+1
= H Θa − ((1 − β)ΘN b + βΘN b )) + E (1 − β) AN b (Θ − ΘN b ) + β AN b (Θ − ΘN b )
n n+1 n n4 n+1

(B.13)

L’erreur est de
2 2
2 ∂ Θ 2 ∂ Θ
EΘ = Θ3 (∆t) 2
− 2Θ3 (∆x) 2
+ o(∆x4 , ∆t4 , ∆x2 ∆t2 )
∂t # ∂x
 2 2  2 3  2 2  &
∆x ∂ A ∂Θ 1 ∆t ∂ Θ ∆x ∂ ∂Θ
ErrΘ = − +A − −
2 ∂x2 ∂t 6 2 ∂t3 2 ∂x2 ∂t
#    2 2 &
2 2 √
1 ∆t ∂ Θ ∆x ∂ Θ
+H 2
+ 2
− E AEΘ + o(∆x4 , ∆t4 , ∆x2 ∆t2 )
6 2 ∂t 2 ∂x
152 Annexe B. Discrétisation des équations
Annexe C

Jacobienne du système

Soit le système d’équations F (X) = 0 avec F (X) = [f1 , f2 , . . . , fn ] et X = [x1 , x2 , . . . , xn ]. Si on


considère l’approximé X0 fixé arbitrairement avec la solution X = X0 + dX.
Un développement limité de F au premier ordre donne F (X) = F (X0 ) + F  (X)dXX=X0 = 0, soit
dX = −F −1 (F (X0 ))x=x0 . Connaissant X0 , on peut alors calculer dX et en déduire X.
La jacobienne du système F  se calcule de la façon suivante :
 
∂f1
 ∂x1
∂f1
∂x2 ... ∂f1
∂xn 
 
 
 ∂f2 ∂f2 

 ∂x1
∂f2
∂x2 ... 
∂xn 
 . .. .. 
 .. . . 
 
 
∂fn
∂x1
∂fn
∂x2
... ∂fn
∂xn
A partir des équations discrétisées (B.4-B.13), données dans l’annexe B, on calcule les fonctions
fi composantes du vecteur F . On pose alors F 1 l’équation définie à partir de la discrétisation de la
conservation de la masse, F 2 définie à partir de la discrétisation de la conservation de la quantité de
mouvement, et F 3 définie à partir de la discrétisation de la conservation de l’énergie. La relation qui lie le
vecteur F avec les vecteurs F 1, F 2 et F 3 est la suivante : F 1i = fi , F 2i = fi+N b et F 3i = fi+2N b . Celle
qui relie le vecteur X aux inconnues A, W et Θ est la suivante : Xi = A, Xi+N b = W et Xi+2N b = Θ. Il
en est de même pour les vecteurs X0 et dX. Dans la suite, nous partageons le domaine principal en trois
sous domaines : l’intérieur du domaine 1 < i < N b, le bord supérieur i = 1 et le bord inférieur i = N b du
domaine principal. Dans la suite, les fonctions F 1i , F 2i et F 3i , ainsi que leurs dérivées, sont représentées
en fonction de leur position dans le domaine (l’indice i est parfois omis pour simplifier l’écriture).
La viscosité dépend uniquement de la température par la relation suivante :
1−Θ
M = exp bµ (C.1)
(1 − Θf ig )(Θ − Θf ig )

On en déduit la dérivée par rapport à la température :


∂ dM ∂ 1 ∂
= = −bµ 2
M
∂Θ dΘ ∂M (Θ − Θf ig ) ∂M
Annexe C. Jacobienne du système

Pour 1 < i < N b on obtient :


∆x
F1 = (Ain+1 − Ain + Ai−1
n+1
− Ai−1
n
) + 2(1 − β)(Win Ain − Wi−1
n n
Ai−1 ) + 2β(Win+1 Ain+1 − Wi−1
n+1 n+1
Ai−1 )
∆t
2∆x2
F2 = − C1((1 − β)Ain + βAin+1 )(Win+1 − Win ) + (1 − β)
 ∆t    
i+1 (Wi+1 − Wi ) − Mi−1 Ai−1 (Wi − Wi−1 ) + Mi Ai (Wi+1 − 2Wi + Wi−1 ) + ∆x Ω Ai+1 − Ω Ai−1
n n n n n n n n n n n n n n n
Mi+1 A
  
2 2
−C1∆xAin Win (Wi+1n
− W i−1 ) + 2∆x (C3Ai − C2 Ai ) + β −C1∆xAi
n n n n+1
Wi
n+1
(Wi+1 − Wi−1 ) + 2∆x (C3Ai
n+1 n+1 n+1
− C2 A n+1
i )
   
n+1 n+1
Mi+1 n+1
Ai+1 (Wi+1 − Win+1 ) − Mi−1 Ai−1 (Win+1 − Wi−1
n+1 n+1 n+1
) + Min+1 Ain+1 (Wi+1
n+1
− 2Win+1 + Wi−1
n+1
) + ∆x Ω Ai+1n+1
− Ω Ai−1
n+1
∆x
F3 = ((1 − β)Ain + βAin+1 )(Θin+1 − Θin ) + (1 − β)(Ain Win )(Θi+1
n
− Θ n n+1
i−1 ) + β(Ai Wi
n+1
)(Θ i+1 − Θi−1 )
n+1 n+1
2∆t  
   
−H∆x Θa − (1 − β)Θin − βΘin+1 − E∆x (1 − β) Ain (Θ4∗ − Θin4 ) + β Ain+1 (Θ∗4 − Θ4n+1 i )
Pour i = 1 on obtient :
∆x
F1 = (A1n+1 − A1n ) + 2(1 − β)(W1n A1n ) + 2β(W1n+1 A1n+1 ) − 2
∆t
2∆x2    
F2 = − C1((1 − β)An + βAn+1 )(W n+1 − W n ) + M2n A2n (W2n − W1n ) − (W1n − 1) + M1n A1n (W2n − 2W1n + 1) + ∆x Ω A2n − Ω
1 1 1 1
∆t
  
−C1∆xAn W n (W n − 1) + 2∆x2 (C3An − C2 An ) (1 − β) + β −C1∆xAn+1 W n+1 (W n+1 − 1) + 2∆x2 (C3A1n+1 − C2 A1n+1 )
1 1 2 1 1 1 1 2
  
M2n+1 A2n+1 (W2n+1 − W1n+1 ) − (W1n+1 − 1) + Min+1 A1n+1 (W2n+1 − 2W1n+1 + 1) + ∆x Ω A2n+1 − Ω
∆x
F3 = ((1 − β)A1n + βA1n+1 )(Θ1n+1 − Θ1n ) + (1 − β)(A1n W1n )(Θ2n − 1) + β(A1n+1 W1n+1 )(Θ2n+1 − 1)
2∆t  
   
−H∆x Θa − (1 − β)Θ1n − βΘ1n+1 − E∆x (1 − β) A1n (Θ4∗ − Θ1n4 ) + β A1n+1 (Θ∗4 − Θ4n+1 1 )
154
Pour i = N b on obtient :

n n+1 n ∆x n+1 n+1 n+1


F1 = (An+1
N b − AN b + AN b−1 − AN b−1 ) + 2(1 − β)(WNn b AnN b − WNn b−1 AnN b−1 ) + 2β(WNn+1
b AN b − WN b−1 AN b−1 )
∆t
2∆x2  
n+1 n
F2 = − C1((1 − β)AnN b + βAn+1
Nb )(W Nb − W Nb ) + (1 − β) −C1∆xAnN b WNn b (WL − WNn b−1 ) + 2∆x2 (C3AnN b − C2 AnN b )
∆t
n n     
n n 7WL − 8WN b + WN b−1 n n n n WL − WNn b−1
+ MN b AN b + (−4MN b−1 AN b−1 + MN b−2 AN b−2 ) + ∆x 3Ω AnN b − 4Ω AnN b−1 + Ω AnN b−2
2 2
  n+1 n+1
n+1 n+1 2 n+1 n+1 n+1 n+1 7WL − 8WN b + WN b−1
+β −C1∆xAn+1 Nb WNb (W L − WN b−1 ) + 2∆x (C3A Nb − C2 A Nb ) + M Nb ANb
2
    
n+1 n+1 n+1 n+1 WL − WNn+1 b−1 n+1 n+1 n+1
+(−4MN b−1AN b−1 + MN b−2 AN b−2 ) + ∆x 3Ω AN b − 4Ω AN bi−1 + Ω AN b−2
2
∆x n+1 n n n n n n
F3 = ((1 − β)AnN b + βAn+1
N b )(ΘN b − ΘN b ) + (1 − β)(AN b WN b )(3ΘN b − 4ΘN b−1 + ΘN b−2 )/2
2∆t
n+1 n+1 n+1 n+1
+β(An+1
N b WN b )(3ΘN b − 4ΘN b−1 + ΘN b−2 )/2
  
  
−H∆x Θa − (1 − β)ΘnN b − βΘn+1 Nb − E∆x (1 − β) An (Θ4∗ − Θn4 ) + β An+1 (Θ∗4 − Θ4n+1 )
Nb Nb Nb Nb
155
156 Annexe C. Jacobienne du système

A partir des équations précédemment définies, on calcul les différents termes de la jacobienne, qui
sont pour 1 < i < N b :
∂F 1
= −2βWi−1
n
∂An+1
i−1
∂F 1
= 2βWin
∂An+1
i
∂F 1
n+1 = −2βAni−1
∂Wi−1
∂F 1
= 2βAni
∂Win+1
# &
∂F 2 ∆xΩ
= −β Mi−1
n
(Win − Wi−1
n
)+  n
∂An+1
i−1 2 Ai−1
# # &&
∂F 2 C2
= β Min (Wi+1
n
− 2Win + Wi−1
n
) − C1∆xWin (Wi+1
n
− Wi−1
n
) + ∆x2 2C3 −  n
∂An+1
i Ai
# &
∂F 2 ∆xΩ
= β n
Mi+1 n
(Wi+1 − Win ) +  n
∂An+1
i+1 2 Ai
∂F 2  n n 
n+1 = β Mi−1 Ai−1 + Min Ani + C1∆xAni Win
∂Wi−1
∂F 2  n n 
= −β Mi+1 Ai+1 + 2Min Ani + Mi−1
n
Ani−1 + C1∆xAni (Wi+1
n
− Wi−1
n
)
∂Win+1
∂F 2  n n 
n+1 = β Mi+1 Ai+1 + Min Ani − C1∆xAni Win
∂Wi+1
∂F 2 ∂M
= −βAni−1 (Win − Wi−1
n
)
∂Θn+1
i−1
∂Θ
∂F 2 ∂M
= βAni (Wi+1
n
− 2Win + Wi−1
n+1
)
∂Θn+1
i
∂Θ
∂F 2 ∂M
= βAni+1 (Wi+1
n
− Win )
∂Θn+1
i+1
∂Θ
# &
4n 4∗
∂F 3 E(Θ − Θ )
= β Win (Θni+1 − Θni−1 ) + i
 ∆x
∂An+1
i 2 Ani
∂F 3
= βAni (Θni+1 − Θni−1 )
∂Win+1
∂F 3
= −βAni Win
∂Θn+1
i−1
∂F 3 
= β(H + 4E Ani Θ3n
j )∆x
∂Θn+1
i
∂F 3
= βAni Win
∂Θn+1
i+1
157

en i = 1 on a :
∂F 1
= 2βW1n
∂An+1
1
∂F 1
= 2βAn1
∂W1n+1
# # &&
∂F 2 2 C2
= β M1n (W2n − 2W1n + 1) − C1∆xW1n (W2n − 1) + ∆x 2C3 −  n
∂An+1
1 A1
# &
∂F 2 ∆xΩ
= β M2n (W2n − W1n ) +  n
∂An+1
2 2 A1
∂F 2
= −β (M2n An2 + 2M1n An1 + 1 + C1∆xAn1 (W2n − 1))
∂W1n+1
∂F 2
= β (M2n An2 + M1n An1 − C1∆xAn1 W1n )
∂W2n+1
∂F 2 ∂M
= βAn1 (W2n − 2W1n + 1)
∂Θn+1
1 ∂Θ
∂F 2 ∂M
= βAn2 (W2n − W1n )
∂Θn+1
2 ∂Θ
# &
∂F 3 E(Θ4n 4∗
1 −Θ )
= β W1n (Θn2 − 1) +  ∆x
∂An+1
1 2 An1
∂F 3
= βAn1 (Θn2 − 1)
∂W1n+1
∂F 3 
= β(H + 4E An1 Θ3n
1 )∆x
∂Θn+1
1
∂F 3
= βAn1 W1n
∂Θn+1
2
158 Annexe C. Jacobienne du système

en i = N b on a :
∂F 1
= −2βWNn b−1
∂An+1
N b−1
∂F 1
= 2βWNn b
∂An+1
Nb
∂F 1
= −2βAnN b−1
∂WNn+1
b−1
∂F 1
= 2βAnN b
∂WNn+1
b
# &
∂F 2 ∆xΩ 1 n
= β  n + MN b−2 (WL − WNn b−1 )
∂An+1
N b−2 AN b−2 2
# &
∂F 2 4∆xΩ
−β 2MN b−1 (WL − WN b−1 ) +  n
n n
=
∂An+1
N b−1 AN b−1
# &
∂F 2 7W L − 8W n
+ W n
3∆xΩ
= β MN n
b
N b N b−1
+  n − C1∆xWNn b (WL − WNn b−1 )
∂An+1
Nb
2 AN b
# &
C2
+β∆x2 2C3 −  n
AN b
 
b−1 AN b−1 − MN b−2 AN b−2 + MN b AN b
n n n n n n
∂F 2 4MN
= β + C1∆xAnN b WNn b
∂WNn+1
b−1
2
∂F 2  
= −β 4MN
n
b AN b + C1∆xAN b (WL − WN b−1 )
n n n
∂WNn+1
b
∂F 2 1 n ∂M
= βA (WL − WNn b−1 )
∂Θn+1
N b−2
2 N b−2 ∂Θ
∂F 2 ∂M
= −2βAnN b−1 (WL − WNn b−1 )
∂Θn+1
N b−1
∂Θ

∂F 2 7W L − 8WNn b−1 + WNn+1


b−1 ∂M
= βAnN b
∂Θn+1
Nb
2 ∂Θ
# &
∂F 3 E(Θ4n 4∗
Nb − Θ )
= β WNn b (3ΘnN b − 4ΘnN b−1 + ΘnN b−2 )/2 +  ∆x
∂An+1
Nb 2 AnN b
∂F 3
= βAnN b 3ΘnN b − 4ΘnN b−1 + ΘnN b−2 )/2
∂WNn+1
b
∂F 3
= βAnN b WNn b /2
∂Θn+1
N b−2
∂F 3
= −2βAnN b WNn b
∂Θn+1
N b−1
 
∂F 3  3n 3 n n
= n
β (H + 4E Ai Θj )∆x + βAN b WN b
∂Θn+1
Nb
2
Annexe D

Validations pour un jet isotherme


Ces solutions analytiques sont tirées de la référence [41].

Dissipation visqueuse dominante


On obtient la solution suivante pour la vitesse w = w0 exp(z/l ln(Wl /W0 )).

18
valeur analytique
16
valeur numérique
14

12
Vitesse[m/s]

10

0
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05
z[m]
Fig. D.1 – Profil de vitesse avec dissipation visqueuse dominante : M odf ib/solution analytique.

Dissipation visqueuse et forces d’inertie dominantes


 −1
On obtient la solution suivante pour la vitesse w = C1 C2 exp(−C1z) − ρ
3η avec C1 = 193.39 et
C2 = 201447.
18
valeur analytique
16
valeur numérique
14

12
Vitesse[m/s]

10

0
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05
z[m]
Fig. D.2 – Idem figure précédente avec forces d’inertie incluses.
160 Annexe D. Validations pour un jet isotherme
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Titre : Caractérisation optique et étude de la stabilité d’un procédé de fibrage du verre.

Résumé : Dans ce travail de thèse différents outils théoriques, numériques et expérimentaux, ont été
développés afin d’étudier les conditions de stabilité d’un procédé de fibrage du verre-E.
Un interféromètre phase Doppler et un diffractomètre haute résolution ont été mis au point pour
mesurer, en temps réel, l’évolution du diamètre d’une fibre (D = 5 − 42µm) en sortie de filière (vitesses :
Vf = 5 − 65m/s). L’interféromètre permet également de mesurer la tension de fibrage. Les résolutions
obtenues avec ces systèmes (respectivement de 0.35µm et 0.02µm) l’ont été grâce au développement d’un
modèle rigoureux de diffusion de la lumière par un cylindre multicouche et en prenant en compte des
effets optiques propres à ce procédé : biréfringence uni-axe induite par la tension de fibrage, dépendance
de l’indice de réfraction avec les conditions de refroidissement, fibres creuses...
Le procédé de fibrage a été modélisé par l’étirage d’un jet visqueux à haute température, axisymétrique
et 1D. Ce modèle hydrodynamique, physique, permet notamment de prédire l’évolution du profil axiale
de température du jet, son profil de contraction... pour des régimes stationnaires et non stationnaires.
Les travaux expérimentaux réalisés sur une filière mono-téton ont montré que la stabilité du procédé
est maximale pour des températures de fibrage de T0 = 1145 − 1175◦ C et des fibres dont le diamètre est
inférieur à D ≈ 15µm. Cependant, même dans ces conditions, le diamètre de la fibre produite fluctue
périodiquement avec une amplitude moyenne de l’ordre de σD /D̄ ≈ 1.8%. La fréquence de ces oscillations
croı̂t avec la température de fibrage : νosc = 0.5 → 0.9Hz pour T0 = 1145 → 1250◦C. Le taux moyen des
fluctuations du diamètre est de l’ordre de dσD /dt ≈ 1.9µm/s et dσD /dL ≈ 0.07µm/m (pour Vf = 20m/s).

Mots clefs : Fibres de renforcement, hydrodynamique, instabilités, déchets verriers, tension, granu-
lométrie, interférométrie, diffractométrie, théorie de Lorenz-Mie, cylindre multicouche, biréfringence uni-
axe.

Title : Optical characterization and study of the stability of a glass fibre drawing process

Abstract : In this PhD work several theoretical, numerical and experimental tools are developed to
study the stability of a E-glass fibre drawing process.
A phase Doppler interferometer and a high resolution diffractometer have been developed to determine
the diameter of a fibre (D = 5 − 42µm) under drawing conditions (VelocityVf = 5 − 65m/s). These
systems allow high resolutions measurements (0.35µm and 0.02µm respectively) thanks to the derivation
of a rigorous model for the light scattering by a multilayered cylinder. This last model takes also into
account various particular properties of these fibres : single-axis birefringence induced by the drawing
stress, the refractive index dependence with the cooling rate, hollow fibres...
The process is modelled by the drawing of a one dimensional and axi symmetrical viscous jet at
high temperature. This model allows predicting various quantities such as the fibre’s temperature and
contraction profiles... under stationary or non stationary conditions.
Preliminary experimental results, performed on a single fibre drawing bench, have shown that the
stability of the drawing process is maximum for temperatures in the range T0 = 1145 − 1175◦C and for
fibres with a diameter bellow D ≈ 15µm. Nevertheless, even under such conditions, the fibre’s diameter
fluctuates periodically with a mean amplitude of σD /D̄ ≈ 1.8%. The frequency of theses oscillations in-
creases νosc = 0.5 → 0.9Hz with the temperature T0 = 1145 → 1250◦C. The mean rate of the diameter’s
fluctuations is about dσD /dt ≈ 1.9µm/s and dσD /dL ≈ 0.07µm/m (for Vf = 20m/s).

Key words : Reinforcement glass fibres, hydrodynamic, instabilities, glass wastes, sizing, tension, inter-
ferometry, diffractometry, Lorenz-Mie theory, multilayered cylinder, single-axis birefringence.

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