Rwanda Environmental Policy - French
Rwanda Environmental Policy - French
2003
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AVANT-PROPOS.
Les préoccupations environnementales datent d‟il y a longtemps et ont poussé le pays à prendre
des mesures destinées à protéger l‟environnement. Différentes initiatives ont été adoptées à
différentes époques. Ainsi, des programmes de conservation, de création et de mise en réserve
des aires protégées et d‟autres ont débuté à l‟époque coloniale et se sont poursuivis après
l‟indépendance.
Face à cette situation, le Gouvernement d‟Union Nationale, a jugé nécessaire et urgent de doter le
pays d‟une politique en matière d‟environnement apte à améliorer le bien-être humain en vue
d‟assurer l‟utilisation durable des ressources naturelles et la protection des écosystèmes vitaux
pour les générations présentes et futures.
La politique Nationale de l‟Environnement propose des objectifs globaux et spécifiques ainsi que
les principes fondamentaux pour une meilleure gestion de l‟environnement, tant au niveau central
qu‟au niveau local conformément à la politique de décentralisation et de bonne gouvernance en
cours dans notre pays.
Elle propose également des réformes institutionnelles et juridiques en vue de fournir au pays un
cadre cohérent et harmonieux de coordination des politiques sectorielles et transversales. Elle
contient aussi des innovations dont entre autres, la création d‟un Office Rwandais de Gestion de
l‟Environnement et des Comités Provinciaux et de Districts ou Villes chargés de la protection de
l‟environnement.
Elle fournit en outre des bases solides à la mise en place d‟un cadre juridique pour une meilleure
gestion de l‟environnement ainsi que des principes favorables à la participation de la population
en général, et des femmes et des jeunes en particulier.
La présente politique est le fruit d‟une large consultation menée par le Ministère des Terres, de la
Réinstallation et de l‟Environnement. La préparation du document a impliqué à toutes ses étapes
les Institutions de l‟Etat, les Agences des Nations Unies, les Organisations non-gouvernementales
et la Société Civile.
Le Ministère exprime également sa profonde gratitude à tous les experts nationaux et à tous ceux
qui ont contribué d‟une façon ou d‟une autre à la préparation de cette politique. Il interpelle enfin
tout un chacun à participer activement dans sa mise en œuvre.
Chapitre 1.INTRODUCTION
L‟Environnement est l‟ensemble des éléments physiques, chimiques, biologiques et des facteurs
socio-économiques, culturels, esthétiques, intellectuels susceptibles d‟avoir un effet direct ou
indirect, immédiat ou à terme sur le développement du milieu, des êtres vivants et des activités
humaines. L‟environnement est un domaine transversal et doit être intégré dans la croissance
économique et le développement social avec lesquels il constitue les trois piliers du
développement durable. La lutte contre la pauvreté, la planification à long terme ,la protection
ainsi que la gestion des ressources naturelles sont les objectifs essentiels de la politique nationale
de l‟environnement en vue du développement durable.
En effet, c‟est en 1920, qu‟ont commencé les travaux de reboisement. Ensuite furent créés
respectivement le Parc Albert en 1925, la mise en réserve de la Forêt Naturelle de Nyungwe en
1933 et le Parc National de l‟Akagera en 1935. Ces initiatives en faveur de l‟environnement furent
également accompagnées par une vaste campagne de conservation des sols initiée par l‟INEAC
(devenu par après l‟Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR) depuis 1937 d‟abord
dans les stations de recherche avant de l‟étendre à l‟ensemble du pays où en 1947 les travaux de
conservation des sols ont été rendus obligatoires par la législation coloniale. Cette politique fut
abandonnée au moment de l‟indépendance, car elle était ressentie comme une corvée.
Après l‟indépendance et surtout dès l‟année 1977, des programmes d‟actions à caractère
environnemental furent lancés dans le cadre des thèmes annuels : habitat (1977), élevage (1978),
protection et conservation des sols (1980), hydraulique rurale (1981), lutte anti- érosive (1982),
reboisement (1983). Egalement en 1983 au sein du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales
fut créée une Division d‟Hygiène et d‟Environnement. Ce même Ministère organisa en 1985 le
premier séminaire national sur l‟environnement .
Il faut également signaler que pendant la même année, le Rwanda a participé au Sommet Planète-
Terre à Rio de Janeiro et fut institutionnalisée la Semaine Nationale de l‟Environnement qui
s‟ajouta aux autres initiatives telles que la création de l‟Office National de la Population (1981), la
Journée de l‟Arbre (1980), la Journée de l‟Eau (22 mars), Journée de la Météorologie (23 mars),
Journée de la Biodiversité (22 mai), etc. L‟année 1992 fut également marquée par la mise en
chantier du Projet de Loi sur l‟Environnement.
Le génocide et les massacres de 1994 ont paralysé les initiatives déjà entreprises et leur relance fut
opérée par le Gouvernement d‟Union Nationale. C‟est dans ce cadre qu‟il faut situer la ratification
des Conventions Internationales comme :
Bien plus, au cours de l‟année 2001, le Ministère a été renforcé par la création d‟un Secrétariat
d‟Etat chargé de la Protection de l‟Environnement opérationnel depuis Août 2001 jusqu‟au 15
Novembre 2002 et la création de l‟Office Rwandais de Gestion de l‟Environnement ou Rwanda
Environment Management Authority (REMA) est en cours de finalisation pour servir d‟organe
d‟exécution des politiques et lois en rapport avec l‟environnement.
La protection et la gestion de l‟environnement comptent parmi les piliers de la vision 2020. D‟ici
l‟an 2020, le Gouvernement veut bâtir une nation où la pression sur les ressources naturelles
essentiellement les terres, l‟eau, la biomasse, la biodiversité, s‟est sensiblement allégée et le
processus de pollution et de dégradation de l‟environnement s‟est inversé. La gestion et la
protection de ces ressources et de l‟environnement sont plus rationnelles et bien réglementées,
pour préserver et léguer aux générations futures le patrimoine de base nécessaire au
développement durable.
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Dans la réalisation de cet objectif, une attention particulière sera accordée à l‟intégration de
l‟aspect environnemental dans toutes les politiques et programmes d‟éducation, de sensibilisation
et de développement et à tous les niveaux de prise de décision. Il s‟agira également de
promouvoir la participation des communautés de base dans la gestion de l‟environnement avec
une attention particulière aux femmes et aux jeunes. Toutes les actions seront guidées par les
principes de l‟égalité des générations et des genres, de précaution et de pollueur-payeur pour bien
distinguer et établir les responsabilités individuelles et collectives.
La mise en application des lois et réglementations, l‟adoption ainsi que la diffusion des
technologies favorables à l‟environnement constitueront une haute priorité du Gouvernement
central et local. Enfin, la coopération régionale et internationale sera promue et renforcée pour
contribuer effectivement à la protection et la gestion de l‟environnement.
La lutte contre la pauvreté passe par une croissance économique soutenue et il convient
d‟identifier les apports potentiels de l‟environnement à cette croissance économique. Or,
l‟exploitation des ressources naturelles a une incidence directe sur la qualité de l‟environnement .
Les liens entre la dégradation de l‟environnement et la réduction de la pauvreté sont clairement
établis. En effet, les pauvres dépendent directement des ressources et des services naturels pour
leurs moyens de subsistance et ils sont souvent plus touchés par la dégradation de
l‟environnement notamment la pollution de l‟eau et de l‟air, l‟exposition aux produits chimiques
toxiques, etc. Bien plus, les pauvres sont particulièrement vulnérables aux risques naturels comme
les inondations, la sécheresse dans les régions de l‟Est et du Sud-Est, les éruptions volcaniques et
les conflits liés au contrôle sur les ressources naturelles notamment les ressources foncières.
Néanmoins, la réduction de la pauvreté ne pourrait pas réussir sans la prise en compte effective et
réelle de la dimension environnementale. C‟est pourquoi, l‟environnement fait partie du premier
domaine prioritaire identifié par la Stratégie de Réduction de la Pauvreté au Rwanda et figure au
premier rang des programmes fondamentaux retenus au sein de la transformation agricole et le
développement rural.
La transformation agricole et le développement rural doivent être accompagnés par des activités
de protection de l‟environnement telles que le terrassement, le reboisement, la gestion des eaux et
l‟utilisation rationnelle des zones humides. La Stratégie de Réduction de la Pauvreté préconise
également des actions dans le secteur de l‟énergie en encourageant de façon toute particulière
l‟utilisation rationnelle du bois et la promotion des énergies alternatives. Elle soutient aussi
l‟approvisionnement en eau aussi bien que les actions de nature à encourager la collecte et
l‟utilisation des eaux de pluie dans les agglomérations et les villages « imidugudu ».
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2.1.1.1 Le Relief
Le relief rwandais présente des variétés. D‟Est vers l‟Ouest, l‟altitude oscille entre 1000 et 4500m.
Le décor de ce relief se compose essentiellement à l‟Est de basses terres ; au centre de collines et
à l‟Ouest de hautes montagnes.
a. La Crête Congo-Nil : C‟est une chaîne de montagnes dont l‟altitude varie de 2500 à 3000m.
Surplombant le lac Kivu, elle divise les eaux du Rwanda en deux parties : les eaux qui se
déversent dans le bassin du fleuve Congo à l‟Ouest et les eaux qui se déversent dans le Nil
à l‟Est. La crête Congo-Nil est dominée au Nord-Ouest par la chaîne des volcans
constituée de cinq massifs dont le plus élevé est le Karisimbi avec une altitude de 4507m.
c. Les basses terres de l’Est : Les basses terres sont dominées par une dépression au relief
généralement ondulé de 1500 à 1100m d‟altitude.
d. Les basses terres du Sud-Ouest dans la plaine du Bugarama : Faisant partie intégrante d‟une
dépression tectonique du rift africain, son altitude est de 900m.
2.1.1.2 Le Climat
Le Rwanda jouit d‟un climat tropical continental tempéré. Le rythme thermique est relativement
constant. Au cours de l‟année, les températures varient entre 16 et 17°C dans la région de haute
altitude, entre 18 et 21°C pour la région du Plateau Central et entre 20-24°C pour les Basses
Terres de l‟Est et de l‟Ouest. Les précipitations annuelles varient entre 700 et 1400mm dans les
Basses Terres de l‟Est et de l‟Ouest, entre 1200 et 1400mm dans la région du Plateau Central et
de 1400 à 2000mm dans la région de haute altitude.
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Le régime pluviométrique influence fortement le régime hydrologique. Les crues sont enregistrées
pendant la grande saison des pluies aux mois de mars à mai et les décrues pendant la grande
saison sèche aux mois de juin à septembre.
Le Rwanda fait de plus en plus face à des périodes de sécheresse prolongée qui tend à être
cyclique et persistante surtout dans les régions de l‟Est et du Sud-Est. Ces changements
climatiques seraient en relation directe avec ceux enregistrés à l‟échelle mondiale dus notamment
au réchauffement global de la planète.
2.1.1.3 L’Hydrographie
Le Rwanda possède un abondant réseau de cours d‟eau situé à cheval sur deux bassins
hydrographiques à savoir celui du Congo et celui du Nil. Le bassin du Congo comprend des
cours d‟eau de faible longueur et importance qui se jettent dans le Lac Kivu. La rivière Rusizi
constitue le débouché du Lac Kivu. Son principal affluent, la Ruhwa, sert de limite entre le
Rwanda et le Burundi dans la partie Ouest de leur frontière commune alors que la Sebeya au
Nord se jette dans le Lac Kivu au Niveau de Gisenyi.
Le bassin du Nil couvre l‟essentiel du territoire. La plupart des rivières, à savoir la Nyabarongo et
l‟Akanyaru ainsi que leurs nombreux affluents forment, en aval du lac Rweru, la rivière Akagera
sont intimement liées avec de vastes marais et avec de nombreux lacs peu profonds qui allongent
ces rivières.
2.1.1.4 La Végétation.
La végétation varie en fonction du relief et de la répartition des précipitations. Toute une diversité
végétale s‟observe de la forêt dense des montagnes de l‟Ouest à la savane semi-aride de l‟Est.
La terre constitue au Rwanda une ressource d‟une valeur inestimable. Elle occupe une place de
premier ordre dans l‟économie nationale puisque l‟exploitation des terres emploie plus de 90% de
la population active et contribue à environ 93% des exportations. Néanmoins, sur une superficie
totale de 26.338km2, seulement 52% sont utilisables soit environ 1.385.000 hectares. Les marais à
vocation agricole ajouteraient à cette superficie environ 165.000 hectares. La ressource terre est
donc très limitée et partant convoitée.
En 1998, la superficie cultivée était estimée à 825.000 hectares, soit 60% de la superficie
cultivable. Actuellement, la terre cultivable disponible par exploitation agricole familiale est
d‟environ 0,60 ha par ménage et cela entraîne la surexploitation et souvent la mauvaise utilisation
des terres avec des conséquences néfastes sur les ressources foncières elles-mêmes et sur
l‟environnement en général.
1. Les sols dérivés des formations schisteuses, de grès et de quartzites : ils forment
environ 50% des sols rwandais ;
3. Les sols dérivés des roches basiques intrusives couvrent à peine 10% du territoire
national rwandais ;
4. Les sols dérivés des matériaux volcaniques récents occupent 10% du territoire
national ;
5. Les sols dérivés de matériaux volcaniques anciens occupent 4% du territoire
national ;
Le Sous-sol rwandais contient des gisements de minerais tels que la cassitérite, le wolfram, la
colombo-tentalite, l‟or, exploités artisanalement. Il a également des substances minérales
industrielles et des matériaux de construction également exploités artisanalement. De 1999 à
2001, le secteur minier a joué un rôle important dans l‟économie nationale . Il a contribué aux
recettes d‟exportation dans les proportions suivantes :1999 : 5,9% ; 2000 : 12,58% ; 2001 :
42,64%. En 2001, il a occupé la deuxième position après le café.
Les zones humides du Rwanda sont constituées de marais, de lacs et rivières et cours d‟eau et
représentent environ 14,9% du territoire national dont 6,3% pour les marais et 8,6% pour les lacs,
les cours d‟eau et les mares d‟eau douce permanents ou saisonniers.
Dans les hautes altitudes au Nord-Ouest, se trouvent les lacs de Bulera et Ruhondo ainsi que le
marais de la Rugezi. Au Centre et dans l‟Est du pays, les grands marais sont ceux de la
Nyabarongo et de l‟Akanyaru et de l‟Akagera. Plusieurs lacs de cuvelle communiquent avec ses
rivières et la plupart d‟entre eux sont situés dans le Parc National de l‟Akagera. Du Sud-Est au
Nord-Ouest, l‟on trouve les lacs Cyohoha Sud, Mugesera, Rweru, Sake, Cyambwe, Ihema,
Milindi, Rwanyakizinga, Kivumba, etc.
Les zones humides assurent plusieurs fonctions et fournissent de nombreux services à l‟homme.
Entre autre fonctions, les zones humides assurent la maîtrise des eaux de crues et la recharge des
eaux souterraines et constituent aussi des réservoirs de la diversité biologique.
Les aires protégées du Rwanda sont constituées de la Forêt Naturelle de Nyungwe, du Parc
National des Volcans et du Parc National de l‟Akagera, tandis que les réserves naturelles du
Rwanda sont constituées par la forêt naturelle de Mukura ainsi que des forêts de Cyamudongo,
Busaga et les savanes de l‟Est. Il est à signaler que la Forêt naturelle de Gishwati a pratiquement
disparu.
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Dominant les rives du lac Kivu au Sud-Ouest du Rwanda, la forêt de Nyungwe contiguë au Parc
National de Kibira au Burundi est vraisemblablement la forêt ombrophile de montagne la plus
étendue de toute l‟Afrique avec une superficie de 924 km2 en 2000
Elle s‟étend sur une altitude allant de 1600 à 2950 m et héberge un complexe mosaïque de types
de végétations. Cette variété riche de la flore est également accompagnée d‟une variété de la faune
dont plusieurs espèces d‟oiseaux et de primates.
La forêt naturelle de Nyungwe est également un des châteaux d‟eau du Rwanda : elle contribue à
raison de 60% aux eaux du pays. En plus la source du Nil se trouve dans cette même forêt.
Le Parc National des Volcans s‟étend sur la partie Sud de la chaîne des volcans qui fait la
frontière du Rwanda avec la République Démocratique du Congo et l‟Uganda. Il est caractérisé
par une végétation afro-alpine de haute altitude, des précipitations élevées et des températures
fraîches. Le Parc des Volcans est le sanctuaire du Gorille de montagne (Gorilla Gorilla Beringei).
On y trouve d‟autres espèces endémiques et d‟autres internationalement protégées par la CITES.
Il abrite plusieurs espèces de plantes, de mammifères, d‟oiseaux, de reptiles, d‟amphibiens et
d‟arthropodes.
Les forêts relictes situées autour du Parc de l‟Akagera renferment une gamme d‟espèces
endémiques et rares pour la plupart utilisées en médecine traditionnelle.
b. Les boisements
Les boisements artificiels ont été créés entre 1920 et 1948 et sont principalement constitués
d‟Eucalyptus mais des essences agro-forestières telles que le Grevillea, cedrella, calliandra gagnent de
plus en plus du terrain.
c. Agro-écosystème
L‟espace agro-pastoral couvre plus de 70% du pays. Toutes les terres arables sont exploitées dans
l‟agriculture et l‟élevage. Elles portent des cultures en permanence et des espèces et variétés
diverses. L‟on trouve surtout au Rwanda les cultures vivrières et les cultures industrielles ou
d‟exportation.
Les espèces locales sont encore trouvables dans l‟agro-écosystème mais la plupart des espèces et
variétés cultivées sont d‟origine ou importées de l‟étranger. Quant à l‟élevage, il reste pour la
grande part extensif et traditionnel et se pratique dans le cadre familial. Toutefois parmi les races
élevées au Rwanda figurent les races allochtones aussi bien pour les bovins que pour les caprins.
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2.1.2.4 Biodiversité
La biodiversité du Rwanda est riche et variée. L‟on y trouve une variété d‟espèces de végétaux et
d‟animaux dont certaines figurent sur la liste des espèces internationalement protégées par la
convention de Washington communément connue sous le nom de CITES (Convention on
International Trade of Endangered Species).
(i) Dans la Forêt de Nyungwe, l‟on trouve 1250 espèces végétales dont 50 espèces de
fougères, 133 espèces d‟orchidées, 275 espèces d‟oiseaux dont 24 endémiques.
(ii) Dans le Parc National des Volcans, l‟on rencontre 245 espèces de plantes dont 13
orchidées internationalement protégées, 115 espèces de mammifère dont le gorille de
montagne estimé à plus de 650 individus, 187 espèces d‟oiseaux, 27 espèces de
reptiles et d‟amphibiens, 33 espèces d‟arthropodes.
(iii) Dans le Parc National de l‟Akagera, l‟on dénombre 900 espèces de plantes dont 6
orchidées, 500 espèces d‟oiseaux, 9 espèces d‟amphibiens, 23 espèces de reptiles.
(iv) Dans les forêts galeries, l‟on y trouve des espèces endémiques et rares notamment,
celles utilisées dans la médecine traditionnelle et dans la pharmacopée moderne.
(v) Dans les zones humides, l‟on trouve environ 104 espèces floristiques et plusieurs
espèces de faune.
La satisfaction des besoins énergétiques du Rwanda est couverte par plusieurs sources
d‟importance variable. Cependant, la biomasse constitue la principale source énergétique
puisqu‟elle couvre 94% des besoins nationaux. L‟utilisation des combustibles ligneux et des
résidus végétaux se retrouve tant au niveau de la cuisson qu‟à celui des industries et de l‟artisanat
comme sources d‟énergie primaire.
La mise en valeur du gaz méthane du lac Kivu représente une option primordiale parce qu‟elle
permettra la substitution des énergies traditionnelles, bois, charbon de bois, ainsi que la
production d‟engrais azotés. Le pays dispose des réserves de tourbe estimées à 155 millions de
tonnes qui peut être utilisée également pour remplacer le bois, le charbon de bois et le fuel-oil.
Quant à l‟énergie solaire, le pays a un ensoleillement suffisant qui constitue une source
intéressante pour l‟électrification rurale et les besoins de séchage. Le potentiel éolien n‟a pas fait
l‟objet d‟une évaluation jusqu‟à ce jour ; le recours à la biomasse de substitution, principalement
le papyrus, se heurte à la concurrence avec les exigences d‟intensification agricole. Le pays
dispose de nombreux cours d‟eau favorables à la construction de micro-centrales.
Le Rwanda compte actuellement 8.162.715 habitants pour une superficie de 26.338 km2 , soit une
densité physique de 309 hab/ km2 (Recensement de la population et de l‟habitat, Août 2002),
l‟une des densités les plus fortes en Afrique dans un pays dépourvu de ressources naturelles et
dont le niveau technologique est encore bas.
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En tenant compte du fait que la surface effectivement utile n‟est que de 18.740 km 2, la densité
physiologique est de 433 hab/ km2.
Le Rwanda est donc parmi les pays les plus peuplés d‟Afrique où la croissance démographique
exerce une pression énorme sur les ressources naturelles, en particulier, sur les terres arables et les
forêts et où le taux d‟alphabétisation est encore très bas, le niveau de santé faible et les
infrastructures de base comme l‟eau, l‟électricité, les moyens de transport et communications, les
centres de santé encore insuffisantes.
Sur le plan économique, le Rwanda est l‟un des pays les plus pauvres du Monde. Son économie
est essentiellement agricole. Plus de 90% de la population vivent d‟une agriculture paysanne de
subsistance qui contribue pour 40% au PIB estimé à 210 US$ en 2000 et pour 90% des recettes
d‟exportation. Le secteur industriel quant à lui est encore à ses débuts.
Le secteur secondaire emploie 2% de la population active dont 0,2% de femmes. Le secteur des
services n‟occupe que 6,6% de la population dont 4,1% des hommes et 2,5% des femmes. Le
secteur informel représente 79,80% des emplois et le secteur public et parastatal ne représente
que 2,4% dans la Ville de Kigali. Le taux de chômage augmente et les sources de revenu
monétaire deviennent de plus en plus rares. Les conditions économiques de la population se
détériorent et la pauvreté monte en flèche.
Les infrastructures physiques essentielles pour le développement global du pays sont constituées
par les établissements humains. Au Rwanda, l‟on distingue l‟habitat rural et l‟habitat urbain tous
deux caractérisés par une occupation non planifiée de l‟espace.
a. Habitat rural.
L‟habitat rural au Rwanda a été depuis longtemps et reste dispersé dans certaines régions au pays.
Il a été caractérisé depuis longtemps par l‟occupation anarchique de l‟espace portant ainsi atteinte
à l‟environnement par le gaspillage des terres et l‟érosion des sols. Cependant, en décembre 1996
le Gouvernement Rwandais a adopté la politique nationale de l‟habitat visant l‟établissement d‟un
modèle d‟habitat rural amélioré et regroupé en agglomérations communément appelées
IMIDUGUDU qui répondent aux critères de viabilité environnementale à travers la
réorganisation de l‟espace national, la réforme foncière, l‟amélioration de la qualité des logements,
etc.
b. Habitat urbain.
Sur le plan juridique et institutionnel, autant dire qu‟il n‟existe pas une loi sur l‟environnement.
Cependant, différents textes légaux éparpillés ici et là protègent et définissent le cadre de gestion
de certains domaines de l‟environnement. C‟est dans ce contexte que se situe la législation en
matière des bois et forêts, trois articles du Code Pénal Rwandais relatifs à la gestion des
ressources naturelles comme l‟eau, la terre et le bois ; la loi sur la conservation des sols, la loi sur
les établissements dangereux et incommodes, la loi sur la pêche, la loi sur la pollution et la
contamination des sources, lacs, cours d‟eau et parties de cours d‟eau. Il existe également des
textes relatifs à la protection et à la gestion des aires protégées, réserves naturelles et un code
minier. Il faut toutefois noter que cet état de choses va certainement changer avec la Nouvelle
Constitution adoptée au Référendum du 26 mai 2003 qui consacre clairement dans son article
49 la protection et la conservation de l‟environnement.
Des projets de loi existent aussi. Il s‟agit notamment du projet de loi sur l‟eau, le projet du Code
d‟Assainissement, le projet de loi portant création du Parc National de Nyungwe, le projet de loi
portant régime foncier, le Projet de loi portant révision des limites du Parc National de l‟Akagera,
le Projet de loi sur la mise en valeur des terres des marais, les Projets de loi sur l‟Industrie et le
Commerce.
Les conventions internationales en rapport avec l‟environnement ont été signées et ratifiées et
d‟autres le seront incessamment. Le Rwanda participe aussi aux initiatives régionales en matière
de protection et de gestion de l‟environnement telles que l‟Initiative du Bassin du Nil, le Marché
Commun de l‟Afrique Orientale et Australe (COMESA), le Programme de la Biodiversité du Lac
Victoria (Lake Victoria Biodiversity Programme) et le Nouveau Partenariat pour le
Développement en Afrique (NEPAD).
Les problèmes environnementaux du Rwanda sont principalement liés à la mauvaise gestion des
ressources naturelles notamment les terres, les forêts et l‟eau. Il y a également les problèmes
causés par les activités industrielles, de commerce et l‟habitat ainsi que les pollutions diverses. La
génération et la gestion des déchets constituent aussi un défi à la qualité de l‟environnement
particulièrement dans le milieu urbain.
Le déséquilibre entre la population et les ressources naturelles a créé une pauvreté constamment
croissante au sein de la population. En 1993, la proportion des ménages vivant en dessous du
seuil de la pauvreté atteignait 53%. Elle s‟est accrue fortement après la guerre et le génocide de
1994. Les enquêtes de 2001 ont montré qu‟au niveau national 60% des ménages vivent en
dessous du seuil de la pauvreté.
La dégradation des terres rwandaises se produit à un rythme inquiétant. La situation actuelle est
alarmante. Plusieurs causes expliquent cette dégradation. Il y a d‟abord des causes naturelles
et/ou structurelles et en second lieu les causes anthropiques.
De par leur pédogenèse, les sols rwandais sont fragiles donc vulnérables et très sensibles à
l‟érosion.
Le Rwanda est caractérisé par un relief accidenté avec une configuration physiographique formée
de fortes pentes exposées à l‟érosion.
L‟exploitation des terres dans le cadre de l‟agriculture occupe plus de 93% de la population.
Actuellement, les densités de la population rwandaise sont de l‟ordre de 309 habitants au km 2
pour la densité physique alors que la densité s‟élève à plus de 430 habitants au km2 pour la densité
physiologique.
Suite à la forte pression démographique , l‟on assiste à une diminution rapide de la taille de
l‟exploitation agricole familiale. Cette pénurie des terres a conduit à l‟occupation et à la mise en
valeur des terres impropres à l‟agriculture. Les cultures occupent des pentes allant jusqu‟à plus de
80% sur les terres réputées plus marginales , les terres des marais et des aires protégées.
L‟érosion due à la mise sous culture des terres sans techniques de lutte anti-érosive et de gestion
et conservation des sols et des eaux ainsi que leur surexploitation exposent les sols rwandais à la
dégradation continue. Les pertes en terres sont considérables et elles ont été estimées entre 0 et
557 tonnes /ha par an.
Le mode d‟habitat dispersé prédominant au Rwanda est source de gaspillage des terres supposées
aptes aux activités agropastorales.
Bien plus, l‟habitat dispersé favorise l‟érosion suite à la multiplicité des chemins reliant les
ménages et à l‟absence des systèmes de collecte et d‟évacuation des eaux usées et des eaux de
pluies.
Le morcellement excessif des terres suite à l‟héritage foncier a contribué à la miniaturisation des
parcelles si bien que les exploitants ne pratiquent plus la jachère et ne parviennent plus à
subvenir à leurs besoins nutritionnels de base. Cette situation de crise contribue à l‟épuisement de
la ressource foncière et accélère sa détérioration et par ricochet la dégradation de
l‟environnement.
Les méthodes et techniques utilisées dans la conservation des sols ont privilégié la protection des
sols au détriment de l‟amélioration ou restauration de la fertilité des sols collinaires. Cette
insuffisance des méthodes culturales modernes d‟aménagement foncier et de gestion rationnelle
des ressources foncières entraîne une érosion effrayante.
Concernant les terres des marais, une analyse approfondie de la problématique des zones
humides du Rwanda montre qu‟elles sont en général mal gérées et exploitées de façon anarchique
à des fins agricoles, d‟exploitation de carrière sans étude préalable de l‟impact sur les ressources
en eau et la santé humaine.
La destruction des rives des lacs et cours d‟eau a donné naissance au phénomène de sapement
des berges. L‟envasement s‟en est suivi et l‟inversion des sols par l‟apport de nouveaux matériaux
déposés par l‟érosion hydrique en provenance des bassins versants environnants.
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L‟exploitation des mines et carrières menée dans différentes parties du pays affecte les sols des
collines et des marais. Elle contribue à aggraver l‟érosion sur les collines où les carrières sont
laissées béantes et l‟assèchement des marais, lacs et rivières.
La destruction des biotopes résulte des défrichements opérés sur les habitats de la biodiversité
notamment les Forêts naturelles, les aires protégées et les zones humides pour des raisons
diverses. Elle est conséquente des activités agricoles, pastorales, des prélèvements des espèces à
des fins artisanales, médicinales et autres.
La destruction des biotopes entraîne une modification dans la flore et la faune des écosystèmes
affectés. Certaines plantes et espèces animales disparaissent carrément, d‟autres diminuent de
façon remarquable. Lorsque la réduction des biotopes est accompagnée des actes de braconnage,
des incendies, la situation s‟empire. La réduction spatiale des biotopes est alarmante car le
Rwanda a perdu plus de 50% de ses forêts naturelles sur une période de 40 ans soit de 1960 à
1999. Le taux de régression est de 69% au niveau national. Le taux de couverture forestière est de
l‟ordre de 18% (MINAGRI,2002) avec un taux de boisement de l‟ordre de 1/20 d‟hectare par
habitant pendant qu‟à l‟échelle mondiale il faut au moins un hectare de boisements par habitant.
C‟est ainsi que le léopard a disparu du Parc National des Volcans et de la Forêt de Nyungwe
depuis 1971 ; l‟hyène, l‟éléphant et le buffle jadis nombreux dans le Parc National des Volcans
(PNV) et la Forêt Naturelle de Nyungwe sont devenus très rares aujourd‟hui, l‟hylochère et le
chat sauvage et le Lycaon ont disparu du Parc National de l‟Akagera ; le bambou régresse
rapidement au pied des volcans, les essences forestières à haute valeur économique deviennent
rares. Les recherches actuelles ont montré que 115 espèces végétales sont menacées d‟extinction
au Rwanda.
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A titre d‟exemple, la présence de la jacinthe d‟eau sur l‟ensemble de toute l‟étendue des zones
humides constitue une menace sérieuse sur leurs ressources biologiques.
Parmi les méfaits de la jacinthe d‟eau, l‟on cite la dégradation de la qualité de l‟eau, car elle couvre
l‟eau et entraîne une baisse de la quantité d‟oxygène dissous, du PH et de la température avec
pour conséquence directe la diminution et la disparition de la biodiversité des zones humides
attaquées. Le lac Mihindi est actuellement à l‟étape ultime d‟envasement et d‟assèchement.
Lanthana camara (Umuhengeri) a envahi les champs cultivés surtout dans l‟Est du pays.
La biomasse est la source d‟énergie la plus utilisée au Rwanda. En effet, 97% des ménages
utilisent la biomasse sous forme de bois, de charbon, d‟arbustes, d‟excréments d‟animaux et de
résidus de végétaux pour la cuisson et l‟éclairage. Le bois-énergie est également utilisé dans les
écoles, les usines à thé et autres établissements publics.
L‟eau devient de plus en plus rare au Rwanda. Les régions d‟Umutara, Kibungo, Mayaga,
Bugesera et des volcans sont très pauvres en sources et la consommation journalière y est en
moyenne d‟environ 5 litres par habitant, donc inférieure à la moyenne nationale estimée à 8,15
litres par habitant et elle même de loin inférieure à la norme internationale d‟au moins 20 litres
par jour et par habitant.
La destruction du couvent végétal, le mauvais drainage des marais ont entraîné la réduction de la
capacité ainsi que le temps de rétention de l‟eau, le tarissement des sources et l‟assèchement des
lacs. A cela s‟ajoutent les perturbations climatiques de plus en plus fréquentes, une progressive
diminution des réserves naturelles en eau dans le pays, le faible niveau de maîtrise des techniques
de gestion de l‟eau.
19
Tous ces facteurs rendent la ressource eau de moins en moins disponible étant donné que durant
les saisons pluvieuses, l‟eau constitue un danger et cause des dégâts importants suite à l‟absence
des techniques de collecte et de conservation des eaux de pluies.
Le bois-énergie reste la source d‟énergie la plus utilisée au Rwanda. Cet état de choses est
préjudiciable à l‟environnement car l‟utilisation excessive du bois et du charbon de bois provoque
et/ou accélère la déforestation et la mise à nu des sols ainsi exposés à l‟érosion. Le bilan
énergétique est fortement déficitaire d‟autant plus que les produits pétroliers sont importés et
l‟électricité n‟est pas répandue au pays et les énergies nouvelles et renouvelables restent
inaccessibles à la majorité de la population.
Des eaux usées et des déchets solides en provenance notamment des fosses septiques, des
latrines, des déchets animaux et immondices infestent l‟eau, l‟air et le sol. Quand bien même les
industries du Rwanda ne sont pas nombreuses, elles sont presque toutes installées dans ou à
proximité des zones humides et rejettent tous leurs effluents et sous produits dans l‟eau sans
traitement préalable. Les industries dégagent également les fumées dans l‟atmosphère et polluent
l‟air.
Les activités agro-pastorales impliquent l‟utilisation des engrais et l‟application des pesticides et
herbicides souvent toxiques envers l‟eau, l‟air et le sol . Quant à la jacinthe d‟eau, la Pistia et
d‟autres mauvaises herbes aquatiques, elles ont envahi une grande partie des écosystèmes
aquatiques du Rwanda où elles sont responsables de la dégradation de la qualité de l‟eau.
Enfin, la préparation des minerais qui utilise beaucoup d‟eau constitue également un polluant
majeur des eaux courantes au Rwanda.. L‟exploitation des mines et des carrières produit des rejets
en masse qui apparaissent dans la nature sous forme d‟ énormes tas de terres et de roches que
l‟érosion par les eaux pluviales charrie vers les vallées où les cours d‟eau sont comblés et
recouverts par des masses minérales stériles hostiles à toute végétation.
3.4. Catastrophes
Une catastrophe se définit comme un bouleversement total de la société causant des pertes en
vies humaines, matérielles, économiques et environnementales et qui dépasse les capacités de la
société touchée à y faire face avec ses propres ressources. On distingue deux types de
catastrophes portant atteinte à l‟environnement à savoir les catastrophes naturelles et les
catastrophes anthropiques.
Les catastrophes naturelles sont celles dues aux perturbations climatiques ou sismo-volcaniques.
Elles sont une menace permanente pour notre pays et comprennent notamment la sécheresse, les
pluies torrentielles, les inondations, les glissements de terrain, les tremblements de terre, les
éruptions volcaniques.
20
Les catastrophes anthropiques résultent des activités humaines et sont principalement les feux de
brousse, les conflits et les guerres, la déforestation et autres.
Au Rwanda les feux de brousse sont très fréquents pendant la saison sèche surtout dans les
régions de l‟Est et Sud-Est (Umutara, Kibungo et Bugesera).
Les parcs et les aires protégées sont les plus visés pour des raisons pastorales, de braconnage,
exploitation minière, carbonisation, etc. Ce phénomène est responsable de la dégradation des
terres, de la déforestation, de la perte de la biodiversité, etc.
Le Rwanda a connu depuis 1959 des conflits et des crises sociales qui ont provoqué des pertes en
vies humaines. Le cas le plus récent et le plus flagrant est celui de la guerre qui a endeuillé le
Rwanda depuis 1990, laquelle a été suivie par le génocide et les massacres de 1994 qui ont eu
pour conséquences la dégradation de l‟environnement en général; des déplacements massifs de la
population qui ont entraîné une dégradation et une modification des écosystèmes; la perte des
compétences dans les domaines de l‟environnement et la diminution des aires anciennement
protégées.
c. La déforestation.
Bien que ce phénomène ne soit pas considéré comme une catastrophe d‟une façon générale,
pour le cas du Rwanda, il constitue une catastrophe anthropique majeure.
L‟exemple de la forêt Gishwati le montre à suffisance.
Certains produits chimiques ont la propriété d‟exploser sous l‟effet de la température élevée
quand ils sont mal conservés et/ou périmés. C‟est le cas du Mancozeb qui a brûlé dans les
entrepôts à Gikondo. Il faut également mentionner l‟usage abusif des produits toxiques, les
incendies d‟origines diverses notamment ceux liés aux Stations pétrolières, aux Garages, aux
Industries et Usines ; les accidents de roulage et les mauvaises installations électriques, etc.
21
Au Rwanda on connaît le transport terrestre utilisant les véhicules automobiles sur les axes
routiers et les pistes carrossables. Le paysage est recouvert d‟un dense réseau de sentiers de pistes
et de routes. L‟omniprésence des voies de transport fait de ce secteur un facteur d‟environnement
notamment au niveau des travaux de construction des routes, des produits pétroliers utilisés dans
la locomotion, l‟entretien et réparation et au niveau des émissions des gaz à effet de serre.
Les effets négatifs les plus marquants des grandes routes sur l‟environnement concernent souvent
leurs zones bordières, à savoir :
- les talus parfois très hauts sont souvent sujets à de fortes érosions, des éboulements et des
glissements de terrains. Il est ainsi fréquent que des routes deviennent impraticables en
saisons de pluies suite aux effets cités ci-dessus.
- Les zones en bas des routes occupées par des déblais non stabilisés et très érodables au
point de constituer une menace permanente pour les habitations, les cultures et les
végétations situées en contrebas.
- Les passages d‟eau aménagés sous les routes et qui déversent dans les paysages de grandes
masses d‟eaux chargées de matières minérales (boues, sables et cailloux). Ces eaux
creusent de grandes crevasses sur leur parcours vers les zones basses et les marais en y
provoquant un comblement rapide suite à une forte sédimentation.
- Les grandes carrières ayant servi à la construction des routes et qui sont abandonnées
sans aménagement ni reboisement. Elles défigurent les paysages et constituent des prises
très faciles pour l‟érosion.
Lorsque les routes ne sont pas revêtues, leur tracé est toujours enrobé en saisons sèches par des
nuages de poussières qui recouvrent les alentours. Les échappements des véhicules automobiles
constituent également une source de pollution de l‟environnement, d‟autant plus que les
carburants utilisés sur place contiennent des substances nocives comme le plomb et le soufre.
a. Le Commerce.
qualité de l‟environnement. Le pays n‟est pas doté de moyens suffisants pour contrôler le
commerce international des produits chimiques particulièrement ceux utilisés dans l‟agriculture et
les industries susceptibles de nuire à la santé humaine et à l‟environnement.
b. L’industrie.
Bien que l‟industrialisation au Rwanda soit récente et peu développée, elle embrasse plusieurs
sous-secteurs dont les principaux sont entre autres l‟Agro-industrie, les Industries textiles, les
Industries de bois, les Industries chimiques, les Industries de la construction, les Industries
extractives, les Industries métallurgiques, les Industries mécaniques, les Imprimeries et les
industries du papier.
La presque totalité de ces industries est concentrée dans la ville de Kigali. L‟ordonnance Nº
41/78 du 28 mai 1956 classe les industries et les ateliers parmi les “ établissements dangereux,
insalubres et incommodes” de par leurs effets négatifs pour la santé humaine et pour
l‟environnement. De ce fait, les cas de pollution de l‟environnement se situent au niveau du
travail et du milieu environnant.
L‟examen du système d‟implantation des industries, des garages et des autres établissements
similaires fait apparaître qu‟ils se retrouvent partout, implantés dans un ordre anarchique. D‟une
part, la cohabitation non contrôlée des établissements industriels et la non-séparation des zones
résidentielles menacent la santé humaine et l‟environnement. Par ailleurs, la presque totalité des
industries, garages et ateliers sont installés dans les vallées ou dans les marais bordés par les zones
densément habitées. Certains établissements se retrouvent même dans les maisons d‟habitation.
c. Tourisme
Cela est d‟autant plus vrai qu‟il est incontestable que les principaux attraits touristiques du pays
sont axés essentiellement sur les parcs nationaux et les forêts naturelles. C‟est dans ces zones que
les impacts environnementaux seront les plus visibles si la fréquentation devient intensifiée et que
les mesures de précaution se sont pas prises pour encadrer correctement les touristes.
En effet, la loi-cadre sur le tourisme se fait attendre et cela handicape la bonne marche des
activités touristiques. L‟Office Rwandais du Tourisme et des Parcs Nationaux consacre plus
d‟efforts à l‟exploitation touristique qu‟ à la conservation des aires protégées et d‟autres sites
touristiques. Ce comportement est souvent lié au manque de moyens humains, matériels et
23
financiers adéquats si bien que le tourisme actuel ne favorise pas un tourisme de masse ni non
plus un tourisme de qualité respectueux de la qualité de l‟environnement.
a. Education environnementale
Les lacunes observées dans ce domaine se situent à tous les niveaux d‟enseignement liées à la
faible intégration de l‟Education environnementale dans les programmes d‟enseignement tant au
primaire, secondaire qu‟au supérieur et au manque d‟enseignants spécialisés dans l‟éducation
environnementale.
Des efforts et des initiatives pour l‟éducation environnementale sont dispersés.
Il n‟existe pas une plate-forme ou un forum de dialogue et d‟harmonisation des activités
d‟éducation environnementale.
b. Information.
Au Rwanda, les moyens les plus utilisés pour l‟information de la population sont la radio, la
presse, les affiches, les films-vidéos. Actuellement, le rôle de l‟information est dévolu à l‟Office
Rwandais de l‟Information (ORINFOR).
Les services publics et privés chargés de l‟information ne reçoivent pas toujours des fonds
suffisants pour la production de certains messages jugés efficaces par le biais des films, des livres
et des articles sur l‟environnement. Il en est également des journalistes qui diffusent ces messages
relatifs à l‟environnement. Ce ne sont en général que des amateurs préoccupés par les questions
relatives à l‟environnement.
c. Recherche
Quelques activités de recherche se déroulent également dans des bureaux d‟études de quelques
Ministères et des Offices Publics. Cependant, les activités menées par ces Institutions ne
couvrent que certains secteurs, comme les secteurs agricole, médical, énergétique et biologique.
Les thèmes relatifs à la gestion de l‟environnement sont abordés d‟une façon disparate suite à
l‟absence d‟un programme national de recherche en matière d‟environnement ainsi que la non
disponibilité des cadres. Bien plus, l‟étude menée en 1992 avait déterminé les thèmes prioritaires
pour la recherche en environnement mais elle n‟est plus d‟actualité.
24
3.5.4.1. Habitat
Le milieu rural reste dominé par l‟habitat dispersé. Des espaces inappropriés sont utilisés à des
fins agricoles, des bas-fonds et autres terres à vocation agricole sont boisés, des bassins versants
et des terres humides fragiles sont exploitées de manière anarchique suite à l‟absence d‟un
Schéma Directeur d‟Aménagement des terres et d‟une politique foncière explicite et de loi
régissant le foncier ainsi que les établissements humains. Les conséquences de cette gestion sont
la dégradation des terres, la diminution des ressources en eau, les crues dévastatrices, etc.
Dans le milieu urbain, la population urbaine est passée de 7% en 1993 à 18% de la population
totale en 2002. L‟hypothèse réaliste estime que la population urbaine du pays sera 30% en l‟an
2020. Les besoins annuels urbains sont importants en termes de logements, d‟infrastructures et
en équipements au Rwanda.
3.5.4.2. Santé
L‟analyse du secteur santé montre un niveau de santé encore faible dans le pays que ce soit en
matière de lutte contre les maladies infantiles, de santé de reproduction, de malnutrition, d‟accès
aux soins de santé et le paludisme.
En milieu rural, dans les villes et dans les agglomérations, on trouve encore des détritus dans les
rues et les domiciles. Les eaux usées sont souvent déversées dans la cour. Cette situation montre
qu „en matière d‟attitudes et de pratiques d‟hygiène et d‟assainissement, la population n‟est pas
suffisamment informée ou sensibilisée.
Beaucoup d‟habitations du milieu rural hébergent des parasites divers, des rongeurs et d‟autres
vecteurs de maladies. Les précautions de protection de l‟eau à boire ne sont pas prises et la
consommation des eaux impropres est à la base de nombreuses maladies d‟origine hydrique. Les
constructions anarchiques dans les villes sans prévisions d‟évacuation des eaux domestiques et de
pluie aggravent les problèmes d‟assainissement. Ces eaux détruisent les voies publiques et
stagnent pour constituer des milieux propices au développement des moustiques et d‟autres
vecteurs de maladies de l‟homme et des animaux.
L‟économie du Rwanda s‟est depuis longtemps basée sur l‟agriculture et l‟élevage dont la
production est directement liée aux fluctuations des conditions climatiques. Les principales
questions qui se posent sont la recherche des meilleurs moyens d‟augmenter le revenu par la
maîtrise des facteurs pour produire plus ; l‟assurance de la stabilité macro-économique à travers la
25
Les problèmes environnementaux sont partagés par tous les pays du monde entier. Parmi ces
problèmes, il y en a qui sont les plus saillants et exigent la mobilisation des efforts et la
collaboration des nations en vue de trouver ensemble des solutions adéquates. Les plus communs
de ces problèmes sont liés aux changements climatiques et à la destruction de la couche d‟ozone.
Depuis les années 80, le monde est confronté au problème de réchauffement global. Les activités
humaines particulièrement les industries et les moyens de transports émettent des gaz à effet de
serre qui, à leur tour, provoquent le réchauffement de la planète. Pour résoudre ce problème, les
pays du monde ont négocié et signé la Convention des Nations Unies sur les Changements
Climatiques depuis juin 1992.
Le Rwanda a signé cette convention le 10 juin 1992 et l‟a ratifiée le 18 août 1998. Dans le cadre
de la mise en œuvre de cette convention, le Rwanda est en train d‟élaborer la première
communication nationale sur les changements climatiques avec l‟assistance technique et
financière du Fonds pour l‟Environnement Mondial. Une fois la communication initiale terminée,
le Programme d‟Action National aux fins d‟adaptations aux changements climatiques sera élaboré
et adopté pour contribuer à l‟atténuation des effets néfastes liés aux changements du climat.
En plus des activités agricoles, la femme rwandaise du milieu rural s‟occupe d‟autres activités
variées telles que les activités ménagères, l‟éducation et les soins aux enfants, l‟hygiène et
l‟assainissement du milieu. Tout comme la femme du milieu rural, la femme du milieu urbain
cumule les charges de production dans le secteur structuré ou non, les charges domestiques, la
procréation, l‟éducation et les soins aux enfants.
Toutes ces activités mettent la femme en contact direct et régulier avec l‟environnement. De par
ces activités, la femme joue un rôle crucial dans la gestion des ressources foncières, forestières et
hydrauliques. Pourtant, les moyens mis à sa disposition ne sont pas à la hauteur de ses lourdes
tâches. En effet, la pauvreté est féminisée, la majorité des pauvres sont des femmes qui sont
souvent sans abri ou habitent dans les logements inadéquats et vivent dans des conditions
précaires où elles luttent pour la survie sans penser à demain ni à la protection de
l‟environnement.
Des mesures doivent être prises pour relever le niveau de vie et de compréhension de cette
catégorie si importante de la population afin de permettre à la femme et à la jeunesse de jouer
pleinement leur rôle dans la gestion des ressources naturelles et de l‟environnement.
Sur le plan institutionnel et des capacités nationales, les principales contraintes pour une gestion
rationnelle de l‟environnement sont notamment l‟absence d‟une vision globale de la gestion de
l‟environnement dans la mise en place des structures, le cloisonnement et la duplication des
centres de décision avec émiettement des rôles et des responsabilités ; l‟absence de synergies au
niveau des actions sectorielles, la faible capacité en moyens matériels, humains et financiers et
l‟instabilité institutionnelle du département de l‟environnement ; l‟absence d‟une structure
technique permanente pour la coordination, le suivi-évaluation de la gestion de l‟environnement
et le manque d‟expérience des entités décentralisées dans la gestion de l‟environnement.
(i) Toute personne a le droit de vivre dans un environnement sain et équilibré, elle a
aussi l‟obligation de sauvegarder la salubrité de l‟environnement ;
(ii) La croissance économique du Rwanda doit être basée sur l‟utilisation plus rationnelle
des ressources et prendre en compte la dimension environnementale ;
(iv) Une attention particulière doit être portée aux programmes d‟éducation et de
sensibilisation à l‟environnement à tous les niveaux en impliquant davantage les
femmes et les jeunes ;
(vii) L‟impact environnemental doit être analysé lors de l „étude des projets de
développement;
(viii) Le principe de l‟égalité entre les générations et le partage équitable dans l‟utilisation
des ressources doivent être respectés ;
(ii) Intégrer les aspects environnementaux dans toutes les politiques de développement,
dans la planification et dans toutes les activités réalisées au niveau national, provincial
et local avec une pleine participation de la population ;
(vii) Garantir la satisfaction des besoins fondamentaux des Rwandais d‟aujourd‟hui et ceux
des générations futures ;
29
Compte tenu de l‟objectif global, des objectifs spécifiques et des principes généraux
susmentionnés, les options politiques à privilégier et les actions stratégiques à mener sont les
suivantes :
(i) Elaborer une politique rationnelle en matière de gestion de l‟espace en milieu rural ;
(ii) Elaborer ou actualiser les schémas directeurs et les plans particuliers d‟aménagement
en milieu urbain ;
a. Option politique.
Veiller à ce que la terre, principale ressource du pays, ne soit pas dégradée et ne fasse pas l‟objet
d‟une utilisation désordonnée.
b. Actions stratégiques
(iv) Veiller à protéger et à conserver les sols contre toute forme de dégradation
a. Option politique
Veiller à ce que l‟utilisation de l‟eau dans les différents secteurs économiques et sociaux se fasse
sans mettre l‟environnement en danger.
b. Actions stratégiques
(i) Prendre des mesures nécessaires pour maintenir en équilibre des processus hydro -
écologiques ;
(iii) Lutter contre la diminution progressive des réservoirs naturels d‟eau (couvert végétal -
forêts-marais) ;
(iv) Veiller à ce que les projets de développement comportent une étude préalable
d‟impact environnemental qui mettra en exergue les coûts et bénéfices de protection
des bassins versants et d‟autres écosystèmes sous- jacents ;
(v) Promouvoir une approche intégrée par les agences gouvernementales et non
gouvernementales concernées par la mise en œuvre des mesures de protection des
bassins versants pour réduire l‟érosion, l‟envasement, la pollution par les colluvions, la
déforestation et d‟autres facteurs nuisibles ;
(vii) Encourager les programmes de collecte, de stockage et d‟utilisation des eaux de pluie ;
(viii) Promouvoir la coopération régionale dans la gestion et utilisation équitable des eaux
transfrontalières ;
(ix) Veiller au respect de la réglementation sur la qualité de l‟eau et la gestion des rejets ;
a. Option politique
b. Actions stratégiques
(i) Mettre en place une politique et une loi sur la conservation et l‟utilisation des zones
humides ;
(ii) Elaborer un schéma directeur d‟aménagement et de conservation des zones humides ;
(v) Instaurer des mesures de protection des bassins versants en vue d‟éviter la
dégradation des marais ;
(vii) Maintenir tous les marais dans le domaine public et privé de l‟Etat et confier leur
gestion au Gouvernement.
a. Option politique
b. Actions stratégiques
(ii) Renforcer les programmes d‟élaboration des plans d‟aménagement et de gestion des
boisements ;
(iii) Encourager une meilleure utilisation et une valorisation des produits forestiers à
travers la promotion des unités de transformation du bois par l‟initiative privée ;
(iv) Utiliser les terres marginales pour promouvoir les programmes de reboisement en vue
de la protection et la conservation des collines dénudées ;
(vi) Etudier et mettre en place des mécanismes de prévention et de lutte contre les feux de
brousse ;
5.2.5. Biodiversité.
a. Option politique
(i) Inventorier les espèces autochtones endémiques et/ou moins connues d‟importance
économique ;
(vi) Mettre en œuvre les plans d‟actions de conservation de la biodiversité identifiés dans
la Stratégie Nationale de la Biodiversité.
(i) Veiller à la réhabilitation des sites après l‟exploitation des mines et carrières ;
a. Option politique.
b. Actions stratégiques.
(ii) Redynamiser les programmes nationaux d‟intrants agricoles en vue d‟augmenter la production
agricole tout en respectant l‟environnement ;
(iv) Désengorger le secteur agricole par la création des emplois non agricoles ;
(vi) Veiller à ce que l‟élevage ne dépasse pas la capacité de charge des pâturages ;
(viii) Développer les élevages hors sol autour des villes et le long des axes routiers ;
(ix) Réglementer l‟importation des races exotiques et les mouvements des animaux domestiques ;
(x) Réglementer et améliorer les techniques et les méthodes de pêche eu égard à l‟environnement.
5.3.2.Transports et communications.
a. Option politique.
b. Actions stratégiques.
(i) Veiller à ce que la réglementation du transport terrestre, lacustre et aérien minimise les
pollutions ;
(ii) Prévenir la pollution de l‟air et du sol par des émanations de gaz et de métaux lourds
provenant des engrains de transport ;
(vi) Promouvoir l‟utilisation des sources d‟énergie non polluantes dans les domaines
des communications (remplacer les piles, batteries…).
a. Option politique.
b. Actions stratégiques.
(iii) Mettre en place un système d‟information sur les produits prohibés, réglementés et les
produits potentiellement toxiques ;
(iv) Encourager l‟utilisation des produits d‟emballage biodégradables et le recyclage des déchets ;
(v) Réglementer le commerce des éléments de la faune et de la flore ainsi que leurs produits
dérivés ;
(vi) Contrôler l‟hygiène et la salubrité dans les marchés, les quartiers commerciaux et les sites
industriels ;
(vii) Promouvoir les technologies moins polluantes de transport, de stockage et
d‟élimination des produits et/ou déchets industriels ;
a. Option politique
Accroître l‟offre énergétique tout en minimisant les impacts négatifs sur l‟environnement et
veiller au respect de la dimension environnementale dans l‟exploitation des mines et carrières.
b. Actions stratégiques.
(iv) Veiller au respect des standards internationaux dans l‟émission des gaz à effet de serre
due à l‟utilisation de l‟énergie ;
(vi) Réglementer le traitement des rejets miniers afin de limiter ou éliminer si possible la
pollution des eaux ;
a. Option politique.
b. Actions stratégiques.
(i) Inclure les cours d‟environnement dans les programmes d‟enseignement au niveau du
primaire, du secondaire et du supérieur ;
a. Option politique
35
b. Actions stratégiques.
(ii) Formuler une stratégie nationale de gestion spécifique des produits chimiques et des
déchets biomédicaux et industriels ;
(iii) Etablir des normes de zones de protection entre les dépotoirs, les établissements
humains et les sources d‟eau ;
(v) Mettre en place un système approprié de canalisation et d‟évacuation des eaux usées
et de pluies dans les villes et dans les agglomérations « imidugudu » ;
a. Option politique.
b. Actions stratégiques.
(i) Tenir compte de l‟impact et des coûts environnementaux dans la planification socio-
économique ;
a. Options politiques.
(i) Participer à la mise en place d‟un cadre politique d‟alerte et de gestion des
catastrophes naturelles et/ou anthropiques ;
(ii) Contribuer à la mise en place d‟une politique et d‟une législation visant à suivre
régulièrement l‟évolution du climat et à réduire au strict minimum les substances qui
polluent l‟atmosphère.
b. Actions stratégiques.
a. Option politique.
b. Actions stratégiques.
(iv) Faciliter l‟accès de la femme aux ressources naturelles et lui donner la maîtrise de leur
gestion ;
(vi) Former et orienter les jeunes dans les emplois non agricoles afin d‟alléger la pression
sur les ressources naturelles et l‟environnement.
37
Bien plus, la mise en œuvre effective de la politique exigera la mobilisation des ressources
financières, humaines et matérielles et, pour être plus efficiente, elle se fera suivant le principe de
l‟approche participative et décentralisée.
Des lois en vigueur protègent certains domaines de l‟environnement. Cependant, la plupart des
textes de lois sont sectoriels, vieux et inappropriés. Ils ne sont donc pas en mesure d‟assurer la
sauvegarde de l‟environnement dans le contexte actuel. Cet état de choses influe négativement sur
la gestion des ressources naturelles et de l‟environnement.
Cette loi devra être compatible avec le cadre politique, socio-économique et culturel du pays de
façon à assurer une amélioration des conditions de vie de toute la population. Elle devra
également fournir un cadre de formulation, de révision et d‟actualisation des lois sectorielles pour
une meilleure protection de l‟environnement tant au niveau central qu‟au niveau local. Elle devra
enfin contribuer au renforcement des capacités et responsabilités des institutions existantes.
Néanmoins, la loi devra comporter certaines innovations notamment la création d‟un Office
Rwandais de Gestion de l‟Environnement ainsi que des Comités Provinciaux et de Districts ou
Villes chargés de la gestion de l‟environnement en conformité avec les nouvelles attributions des
Districts et/ou Villes selon la politique de décentralisation et de bonne gouvernance initiée au
pays depuis l‟année 2000.
Ainsi, la mise en œuvre de la politique sera alors confiée à l‟Office Rwandais de gestion de
l‟environnement ou Rwanda Environment Management Authority. Cet Office remplira entre
autres fonctions :
38
Le Gouvernement devra leur accorder une place de premier plan dans la mise en œuvre de la
politique nationale de l‟environnement dans le but ultime d‟atteindre les collectivités locales et les
organisations de base en contact régulier avec la population de tous les coins du pays. Une place
de choix devra être donnée au dialogue, à la discussion et à l‟échange de vues ; à la formation et
au renforcement des capacités.
Les questions environnementales ne connaissent pas de frontières : elles sont très complexes et
impliquent tout le monde entier. Le cadre de leur solution dépasse un pays, un continent et
s‟étend sur toute la planète. C‟est dans cette optique que le Rwanda doit s‟associer aux pays
limitrophes et éloignés pour maîtriser les mouvements transfrontaliers des déchets ; mieux gérer
les ressources en eau, et les aires protégées et d‟autres questions environnementales de portée
régionale et/ou internationale notamment celles liées au changement climatique, à la couche
d‟ozone et la lutte contre la désertification, la biotechnologie et d‟autres.
pas encore été ratifiés et leur mise en œuvre se fait toujours attendre. La politique
environnementale offre une occasion inégalée à la mise en œuvre effective des outils juridiques
auxquels le Rwanda a accédé et ceux auxquels il accédera dans l‟avenir.
Au cours de la mise en œuvre de la politique, le Rwanda aura besoin d‟une assistance multiforme
et variée de la part des organismes internationaux et régionaux de coopération ; des agences de
l‟ONU et des partenaires de développement.
Le Gouvernement prendra des mesures pour assurer une affectation judicieuse des ressources
budgétaires en vue de favoriser la prise en compte des préoccupations environnementales dans
les différents secteurs d‟activités. L‟Etat, les collectivités locales et les opérateurs économiques
privés sont appelés à participer aux coûts de la gestion de l‟environnement découlant de leurs
responsabilités en la matière.
Dans le souci de connaître et d‟évaluer l‟impact des actions menées dans le cadre de la mise en
œuvre de la politique, les actions de suivi et évaluation progressives seront réalisées. Les options
politiques et les actions stratégiques seront chaque fois que de besoin ajustées aux changements
dictés par diverses circonstances à enregistrer dans l‟avenir. Par ailleurs, il est important
d „évaluer l‟efficacité des stratégies proposées et les progrès accomplis dans leur mise en œuvre au
fur et à mesure que les moyens sont disponibles et les programmes et/ou projets de protection
de l‟environnement sont exécutés. Dans ce contexte, un système de suivi et d‟évaluation interne
est fondamental pour le fonctionnement efficient et effectif de l‟Office de Gestion de
l‟Environnement.
Pour ce faire, il faudra développer des systèmes de suivi et évaluation des performances de
l‟Office et s‟assurer que tous les programmes et activités de l‟Office disposent des systèmes
d‟information avec des données et des informations adéquates et à jour. Il faudra également
établir des indicateurs de progrès pour tous les programmes et activités et bien définir des
objectifs et des plans annuels.
Il sera également nécessaire de renforcer les capacités des Districts ou Villes et des communautés
locales en matière de suivi et évaluation.
les capacités requises afin de réaliser un développement qui accorde la priorité aux pauvres, assure
la promotion de la femme, protège et régénère l‟environnement et crée les possibilités nécessaires
pour l‟emploi et les autres moyens de subsistance.
Les Districts et les Villes sont responsables de l‟agriculture, de l‟élevage et des forêts. Ils sont
également responsables de l‟aménagement du territoire, de la planification urbaine, du nettoyage
des rues, de la fourniture de l‟eau, des dégoûts et sanitaires, du ramassage, du traitement et de la
destruction des déchets, de l‟entretien des espaces vert, des parcs et des espaces récréatifs ainsi
que de la protection et gestion de l‟environnement.
Les comités de Districts ou de Villes chargés de la gestion de l‟environnement sont prévus dans la
loi environnementale pour aider à la mise en œuvre des politiques et programmes de protection
de l‟environnement au niveau local.