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Rapport ADEOYE Adénikè Bernice E. & MADINDE Paul Minsmin - Compressed

Ce document présente un mémoire de recherche sur la détection des trophozoïtes de Plasmodium chez des donneurs de sang au Poste de Transfusion Sanguine de Djougou, réalisé par Bernice E. ADEOYE et Paul Minsmin MADINDE. Il est soutenu dans le cadre de l'obtention d'une licence professionnelle en analyses biomédicales à l'Université d'Abomey-Calavi. Le travail est encadré par des enseignants et des professionnels du domaine, et inclut des remerciements et des dédicaces aux personnes ayant contribué à la réalisation de ce projet.

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Rapport ADEOYE Adénikè Bernice E. & MADINDE Paul Minsmin - Compressed

Ce document présente un mémoire de recherche sur la détection des trophozoïtes de Plasmodium chez des donneurs de sang au Poste de Transfusion Sanguine de Djougou, réalisé par Bernice E. ADEOYE et Paul Minsmin MADINDE. Il est soutenu dans le cadre de l'obtention d'une licence professionnelle en analyses biomédicales à l'Université d'Abomey-Calavi. Le travail est encadré par des enseignants et des professionnels du domaine, et inclut des remerciements et des dédicaces aux personnes ayant contribué à la réalisation de ce projet.

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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

¤¤¤¤¤¤¤¤¤
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
UNIVERSI TÉ D’ ABO MEY -C AL AVI
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY -CALAVI
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE
Option : Analyses Biomédicales

POUR L’OBTENTION DU

DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE

Thème
Recherche de trophozoïtes de Plasmodium chez les
donneurs bénévoles et anonymes de sang au Poste de
Transfusion Sanguine de Djougou.

Présenté et soutenu par :

Adénikè Bernice E. ADEOYE & Paul Minsmin MADINDE

Membres du jury :
Président : Pr. Hospice SECLONDE
Membre 1: Dr. Nicolas AÏKOU
Membre 2: Dr. Pascal S. ATCHADE

Sous la direction de :
Tuteur: Superviseur:
M. Martial HOUNDEVE Dr. Pascal S. ATCHADE
Ingénieur Biotechnologiste Enseignant chercheur
UAC/EPAC

Année académique: 2012-2013


Sixième Promotion de Licence Professionnelle
Recherche de trophozoïtes de Plasmodium chez les donneurs bénévoles et anonymes de
sang au Poste Transfusion Sanguine de Djougou

REPUBLIQUE DU BENIN
***********

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
***********

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
************

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI


************

DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE


******* *****

DIRECTEUR : Professeur Félicien AVLESSI

DIRECTEUR ADJOINT : Professeur Clément BONOU

CHEF DEPARTEMENT : Docteur Julien SEGBO

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LISTE DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE


HUMAINE (GBH)
(Année académique 2010-2013)

I- ENSEIGNANTS PERMANENTS

N° Nom et Prénoms Matières enseignées

01 ADISSODA Cyrille Anglais

02 AHOYO Théodora Angèle Microbiologie générale et Microbiologie


médicale.
03 AÏKOU Nicolas Biochimie générale et Biochimie clinique.

04 AKPOVI Casimir Biologie et Physiologie cellulaire –


Biochimie des lipides.
05 ALITONOU Guy-Alain Chimie générale et organique

06 ANAGO Eugénie Biochimie structurale et Biologie


moléculaire
07 ANAGONOU Sylvère Education physique et sportive

08 ATCHADE Pascal Parasitologie générale et Mycologie-


Diagnostic de laboratoire
09 AVLESSI Félicien Chimie générale et organique

10 BANKOLE Honoré Bactériologie générale et appliquée et


Virologie
11 DOSSOU Cyriaque Techniques d’Expression et Méthodes de
Communication
12 HOUNSOSSOU Hubert Biométrie et Anatomie générale

13 LOKO S. Frédéric Biochimie générale et clinique

14 LOZES Evelyne Immunologie générale et Equipements


biomédicaux
15 SECLONDE Hospice Immuno-hématologie et Transfusion
sanguine et Esprit de leadership
16 SEGBO A. G. Julien Biologie moléculaire et Biochimie
métabolique
17 TOPANOU Adolphe Hématologie et Hémostase

18 YANDJOU Gabriel Techniques d’Expression et Méthodes de


Communication
19 YOVO Kokou Paulin Physiologie générale, Pharmacologie et
Toxicologie

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II- ENSEIGNANTS VACATAIRES

N° Nom et Prénoms Matières enseignées

01 ABLEY Sylvestre Déontologie Médicale

02 ADOMOU Alain Physique

03 AGBANGLA Clément Génétique Moléculaire

04 AGOSSOU Gilles Législation et Droit du Travail

05 AKOGBETO Martin Entomologie Médicale

06 BINAZON Claude César Soins Infirmiers et Phlébotomie

07 DARBOUX Raphaël Histologie Spéciale

08 DESSOUASSI Noël Biophysique

09 DOSSEVI Lordson Techniques Instrumentales

10 FOURN Léonard Santé Publique

11 HOUNNON Hyppolite Mathématiques

12 KOFFI Aristide Anglais

13 MASLOKONON Vincent Histologie Générale

14 SENOU Maximin Histologie Spéciale

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Bernice

DEDICACE
Minsmin

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A Dieu

Eternel et tout puissant, dispensateur de toute grâce

qui a fait de nous ce que nous sommes à travers

nos parents et pour toutes les merveilles qu’il accompli

chaque jour de notre vie.

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Bernice

REMERCIEMENTS
Minsmin

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Tous mes remerciements vont à l’endroit des personnes qui, de près ou de loin ont
participé à la réalisation de cette œuvre, en particulier :
 A mon père Félix ADEOYE

Toi pour qui l’évolution de tes enfants n’est que ton cheval de combat, accepte ce
travail comme l’un des fruits de cette minuscule graine que tu as semée, arrosée et vue
grandir. Pusse l’éternel t’accorder une longue vie pour que tu en jouisses davantage.

 A ma maman chérie Françoise DOSSA

Le présent travail ne saurait combler tant d’années de souffrance pour ton rôle noble de
mère. Pusse le Seigneur permettre que tu jouisses pleinement des fruits de l’arbre que tu as
planté. Que le Seigneur veille sur toi et te protège.

 A mes frères et sœurs, en particulier Henri et Victor ADEOYE


Pour les nombreux sacrifices consentis à mon égard, que ce mémoire soit pour vous un
élément de satisfaction.

 A mes tantes et oncles en particulier Adèle DOSSA, Junior DOSSA et


Emmanuel ADEOYE

Pour votre affection et votre soutien. Que Dieu vous bénisse.

 A monsieur Minsmin MADINDE

Votre soutien a été un grand appui pour ce travail. Toutes mes gratitudes.

 A monsieur Léandre LAOUROU et son épouse Félicienne

Pour m’avoir toujours soutenue. Que le seigneur vous comble d’avantage de ses
merveilles.

 A vous mes amis, frères et camarades en occurrence, Olaïtan MOUSTAPHA,


Josline LAOUROU et Eugène GOUDJO

Pour votre soutien, que Dieu nous garde toujours unis dans son amour.

Bernice

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Je dois satisfaire à un agréable devoir, celui de témoigner ma gratitude à tous ceux qui
de près ou de loin ont participé à l’élaboration de cette œuvre :

 A mon épouse, Elodie F.V. HOUNKPATIN

Brave et digne femme que le Seigneur m’a donné. Tu m’as soutenu et encouragé
durant ces trois années académiques. Les mots me manquent pour te remercier. Que
l’Eternel nous unisse à jamais.

 A mes enfants Marie-Jorès, Loïck Constant, Paterne Maxime

Que ce travail soit pour vous un modèle à suivre. Vous êtes ma plus grande joie de
vivre. Pusse l’Eternel vous aider à aller plus loin à votre tour.

 A mon feu père Gaston MADINDE

Malgré que tu aies quitté prématurément ce monde, tu es resté constamment présent


dans mon cœur. Repos éternel à ton âme.
 A ma mère Agnès AÏZOUN
Ton souci primordial a toujours été la réussite de tes enfants. Puisse Dieu t’accorde la
paix, une parfaite santé et une longue vie pour jouir des fruits de tes efforts.
 A tous mes frères et sœurs, Brigitte, Joséphine (In memorium), Annick,
Apollinaire, Stanislas, Pierre, Isabelle

Pour votre sollicitude et vos sacrifices pour mon épanouissement de tous les jours. Que
le Seigneur vous bénisse et nous unisse davantage. Amen!
 A ma belle famille

Recevez ici toute ma reconnaissance. Merci pour votre soutien indéfectible.

 A la famille DEDO en particulier Anatole, Alain et Sylvie DEDO

Pour votre affection et votre soutien. Que Dieu vous bénisse.

 A mes amis, frères et camarades Augustin KPEMASSE, Paul BONI, Cédrick


MARTIN, Julien KOUHANGNI, Flora SEWAÏ, Bernice ADEOYE, Sorel
TCHIAKPE et Salwane AGNIDE

Je vous dis infiniment merci. Minsmin

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C’est aussi le lieu de manifester nos sincères et profondes reconnaissances :

 A notre superviseur, Docteur Pascal S. ATCHADE


Votre disponibilité à diriger ce travail avec sollicitude et grande rigueur scientifique
nous laissent muets d’admiration. Vos conseils et votre amour pour le travail bien fait ont
été pour nous une source d’inspiration.
Pusse l’Eternel vous accorder la longévité et faire de vous une référence pour les
générations futures.
 A notre tuteur, Martial HOUNDEVE, responsable du laboratoire du centre de
santé de la commune de Djougou

Votre dévouement et vos sages conseils, nous ont émerveillés. Que le Seigneur vous
fortifie et vous élève davantage.

 Au Docteur Sourakatou SALIFOU coordonnateur de la zone sanitaire


Djougou-Ouaké-Copargo et Médecin-chef du Centre de Santé de la Commune
de Djougou

Pour nous avoir acceptés comme stagiaires dans votre centre, nous vous exprimons
toutes nos gratitudes.

 A tout le personnel du centre de santé de la commune de Djougou, en


particulier celui du laboratoire

Merci pour l’accueil et la bonne ambiance de travail.

 Aux autorités de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, en particulier celles


du département de Génie de Biologie Humaine : Docteur Julien SEGBO et ses
collaborateurs, les enseignants et encadreurs du département
Vous vous êtes échinés pour la réussite de notre formation. Merci et que Dieu vous
bénisse.
 A la sixième promotion de licence professionnelle en Génie de Biologie
Humaine

Pour l’esprit de fraternité et de solidarité dont elle a fait preuve durant son cursus à
l’EPAC.

Bernice
&
Minsmin

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HOMMAGES

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 A son Excellence, le Président du Jury


C’est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de présider notre Jury de
soutenance du rapport de fin de formation.
Nous vous rassurons que vos apports et critiques seront les bienvenus pour son
amélioration.
Que Dieu vous bénisse ainsi que toute votre famille. Amen !
Soyez comblés.

 Aux Honorables membres du Jury


Nous sommes touchés par l’honneur que vous nous faites en acceptant de siéger dans le
Jury de soutenance de notre rapport de fin de formation.
Vos remarques et suggestions contribueront à l’amélioration de la qualité scientifique
de ce travail.
Veuillez trouver ici, l’expression de notre profonde gratitude et de nos sincères
considérations. Que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles respectives. Amen !
Soyez fortifiés.

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LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET SYMBOLES

ADN : Acide désoxyribonucléique

AKOP : Amibes, kystes, œufs, parasites

ARN : Acide ribonucléique

ASLO : Anti- streptolysine O

BAAR : Bacille acido-alcoolo résistant

CRP : C Reactive Protein

ECB-LCR : Examen cytobactériologique du liquide céphalo-rachidien

ECBU : Examen cytobactériologique des urines

FS : Frottis Sanguin

g/dl : Gramme par décilitre

GE-DP : Goutte épaisse et densité parasitaire

GS-Rh : Groupage Sanguin et facteur rhésus

HCV : Virus de l’hépatite C

VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine

IST : Infection sexuellement transmissible

ml : Millilitre

NFS : Numération formule sanguine

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

P : Plasmodium

PEV : Programme Elargie de Vaccination

PCR : Polymerase chain reaction

SDW : Sérodiagnostic de Widal et Félix

TC/TS : Temps de coagulation/ Temps de saignement

TE : Test d’Emmel

µl : Microlitre

°C : Degré Celsius

% : Pourcentage

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LISTE DES FIGURES


Figure 1 : Moustique femelle du genre Anopheles se gorgeant du sang ......... 7
Figure 2 : Cycle de vie des plasmodies .......................................................... 10
Figure 3: Biotope favorable à la prolifération des anophèles ....................... 19
Figure 4: Schéma descriptif du laboratoire du CSC Djougou ....................... 22
Figure 5 : Résultat de la recherche des plasmodies........................................ 34
Figure 6 : Prévalence des donneurs parasités en fonction de leur âge. .......... 35
Figure 7: Prévalence d’utilisation de moustiquaire par les donneurs ............ 37

LISTE DES TABLEAUX


Tableau I : Répartition des donneurs selon le sexe et l’âge........................... 33
Tableau II : Répartition des donneurs en fonction de leur profession ........ 333
Tableau III : Répartition des donneurs parasités en fonction du sexe .......... 34
Tableau IV : Répartition des donneurs parasités en fonction du poste de
prélèvement ..................................................................................................... 35
Tableau V : Répartition de la parasitémie chez les donneurs parasités ......... 36
Tableau VI : Répartition des donneurs de sang prélevés selon la température
corporelle et le résultat de la recherche des plasmodies ................................. 36
Tableau VII: Répartition des donneurs selon l’utilisation de moustiquaire et
ceux parasités .................................................................................................. 37
Tableau VIII : Répartition des donneurs parasités en fonction de la période
de prélèvement ................................................................................................ 38

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RESUME/abstract

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RESUME

La découverte des groupes sanguins a considérablement limité les


risques liés à la transfusion sanguine. Toutefois, le risque de contracter
certaines maladies tropicales telles la trypanosomiase, la tréponématose, la
leishmaniose, le paludisme par cet acte salvateur est élevé lorsque des
précautions ne sont pas prises. C’est dans ce cadre que le présent travail a été
réalisé au Laboratoire du Centre de Santé de la Commune de Djougou du 29
mars au 31 mai 2013. Il a eu pour objectif général de contribuer à
l’amélioration de la qualité du sang transfusé aux malades.

Au terme de cette étude, 337 donneurs de sang bénévoles, d’âge


compris entre 18 et 58 ans ont été prélevés. La majorité des donneurs étaient
de sexe masculin (89,02%); les deux principales catégories professionnelles
étant les élèves (42,43%) et les artisans (36,20%). Les parasites du paludisme
ont été détectés sur une goutte épaisse et identifiés sur un frottis sanguin. Sur
les 337 lames lues, 58 (17,21%) étaient positives à Plasmodium falciparum.
La densité parasitaire dans le sang est comprise entre 100 à1200 parasites par
microlitre de sang. La plupart des donneurs positifs avaient de faibles
parasitémies (100 à 400 parasites par microlitre).

Cette prévalence prouve l’existence du risque du paludisme post-


transfusionnel. Il est donc nécessaire de rendre systématique la recherche des
plasmodies dans le sang des donneurs ou de poursuivre les recherches afin de
trouver des techniques plus adaptées pour éliminer les plasmodies des poches
de sang.

Mots clés : Transfusion sanguine ; Plasmodium ; Paludisme post-


transfusionnel

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sang au Poste Transfusion Sanguine de Djougou

ABSTRACT

The discovery of the blood types limited the risks bound to the blood
transfusion considerably. However, the risk to contract some such tropical
illnesses the trypanosomes, the treponematose, the leishmaniose, the malaria
by this act that save is raised when some precautions are not taken. It is in this
setting that the present work has been achieved to the Laboratory of the
Center of Health of the Township of Djougou of March 29th to 31st of May,
2013. He had for general objective to contribute to the improvement of the
blood quality transfused to the patients.

At the end of this survey, 337 voluntary blood givers have been taken.
The age of the givers has changed between 18 and 28 years old (52.53%).
Most of the givers were essentially masculine gender (89.02%); with two
particular professional steps who were the students (42.43%) and the craftmen
(36.29%). The parasite of malaria have been detected on a thick of blood and
identified on a blood smear. With 337 blades identified, 58 (17.21%) were
positive at falciparum Plasmodium. The parasite density in the blood was
located in the band from 100 up to 1200 parasites per microlitre of blood.
Most of positive givers had weak parasitemies (100 to 400 parasites per
microlitre). .

This prevalence proves the existence of the risk of the post -


transfusionnel malaria. It is therefore necessary to make systematic the
searches for some plasmodies in the blood of the donors or to pursue the
research in order to find some techniques more adapted to eliminate the
plasmodies of the blood pockets.

Key words: Blood transfusion; Plasmodium; Post - transfusionnel malaria.

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SOMMAIRE
INTRODUCTION

1. Généralités sur le paludisme

1.1. Définition

1.2. Agent pathogène

1.3. Vecteur

1.4. Cycle biologique des plasmodies

1.5. Mode de transmission

1.6. Manifestations cliniques

1.7. Diagnostic biologique

1.8. Traitement et Prophylaxie

2. Cadre et méthode d’étude

2.1. Cadre de travail

2.2. Méthode de travail

3. Résultats et discussion

3.1. Résultats

3.2. Discussion

CONCLUSION

SUGGESTIONS

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

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INTRODUCTION

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Les méthodes de transfusion sanguine ont beaucoup évolué grâce à la


découverte en 1900 des groupes sanguins A B O par Karl Landsteiner.
Toujours bénéfique lorsqu’elle est pratiquée dans le respect strict des règles
immunologiques et d’asepsie mais elle n’est pas dénuée de risques [1]. Les
progrès de la technique ont permis de réduire considérablement les risques de
la transfusion sanguine et d’éviter bon nombre d’accidents si fréquents dans le
passé. Mais la transfusion sanguine reste grever d’un risque encore difficile à
prévenir : celui de la transmission par le sang de maladies tropicales (les
tréponématoses, les trypanosomiases, les leishmanioses, le paludisme…).
Parmi ces maladies tropicales transmises par la transfusion sanguine, le
paludisme représente à lui seul la quasi-totalité des cas [2].

Le paludisme est un véritable problème de santé publique en Afrique


subsaharienne. Plus de 300 millions de nouveaux cas et environ deux millions
de décès surviennent chaque année [3]. Il concerne près de 40 % de la
population mondiale dans plus de 90 pays [4]. Au Bénin, le paludisme reste
une endémie stable dans tout le pays, avec des pics en saisons pluvieuses.
C’est une érythrocytopathie fébrile provoquée par des protozoaires du genre
Plasmodium et transmise par la piqûre d’un insecte vecteur, l’anophèle
femelle [5]. Le parasite du paludisme (l’hématozoaire) se trouvant dans les
hématies du sang circulant, se reproduit par division asexuée. Lorsqu’il trouve
des conditions favorables, il se multiplie indéfiniment ou tout au moins
jusqu’au traitement ou à la mort du patient. Alors l’inoculation à un sujet de
sang contenant des hématies parasitées pourrait provoquer chez le receveur un
paludisme aigue.

Pour apporter notre modeste contribution au diagnostic de trophozoïtes


de Plasmodium chez les donneurs de sang, nous avons choisi le thème
intitulé : «Recherche de trophozoïtes de Plasmodium chez les donneurs

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sang au Poste Transfusion Sanguine de Djougou

bénévoles et anonymes de sang au Poste de Transfusion Sanguine de


Djougou». Ainsi nous nous sommes fixés les objectifs suivants :
Objectif général :
Contribuer à l’amélioration de la qualité du sang transfusé aux malades.

Objectifs spécifiques :

- Déterminer la prévalence de portage asymptomatique de Plasmodium


chez les donneurs de sang.

- Prouver le risque du paludisme transfusionnel au Poste de Transfusion


Sanguine de Djougou.

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1- Généralités sur le
paludisme

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sang au Poste Transfusion Sanguine de Djougou

1.1. Définition
Le mot paludisme vient du latin palus, paludis qui signifie « marais ».
Anglais et Italiens l’appellent également malaria qui désigne « mauvais air ».
C’est une parasitose due à des hématozoaires du genre Plasmodium, transmise
par des moustiques du genre Anophèles [6].

1.2. Agent pathogène


Il existe de très nombreuses espèces de Plasmodium (plus de 140),
touchant diverses espèces animales mais seulement cinq de ces espèces sont
retrouvées en pathologie humaine. Il s’agit de, Plasmodium vivax,
Plasmodium ovale, Plasmodium malariae, Plasmodium knowlesi et
Plasmodium falciparum. Les cinq espèces diffèrent par des critères
biologiques, cliniques et leur répartition géographique.

1.2.1. Plasmodium vivax


Très largement répandu en Amérique du Sud et en Asie, il est beaucoup
plus rarement observé en Afrique. Sa période d’incubation est de 11 à 13
jours. Il est responsable des rechutes (accès de reviviscence) 3 à 4 ans après la
contamination.
L’affection par P. vivax est classiquement considérée comme bénigne
(fièvre tierce bénigne) et est responsable d’anémie chez les enfants. Ce
parasite commence par développer quelques résistances médicamenteuses.

1.2.2. Plasmodium ovale


Il sévit en Afrique intertropicale du Centre et de l’Ouest (et dans
certaines régions du Pacifique) et provoque une fièvre tierce bénigne, comme
P. vivax dont il est très proche. Son incubation est de 15 jours au minimum
mais peut-être beaucoup plus longue, jusqu’à 4 ans. Son évolution est bénigne

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sang au Poste Transfusion Sanguine de Djougou

mais on peut observer, comme avec P. vivax, des rechutes tardives (5 ans).
Schématiquement on dit que P. ovale remplace P. vivax là où cette dernière
espèce n’existe pas [6].

1.2.3. Plasmodium malariae


Il sévit en Afrique, de manière beaucoup plus sporadique. Il se
différencie des autres espèces par une incubation plus longue (15 à 21 jours),
par une périodicité différente de la fièvre (cycle érythrocytaire de 72 heures
responsable d’une fièvre quarte) et surtout par sa capacité à entraîner des
reviviscences très tardives (jusqu’à 20 ans après le retour de la zone
d’endémie). Les mécanismes physiopathologiques responsables de ces
reviviscences tardives ne sont pas totalement élucidés. L’infection est bénigne
mais P. malariae peut parfois entraîner des complications rénales.

1.2.4. Plasmodium knowlesi


Plasmodium knowlesi était seulement un parasite simien (macaque) de
l'Asie du Sud-est. Actuellement, plusieurs centaines de cas ont été rapportés
chez l'homme dont entre autre, 5 cas au Philippines, dont 4 mortels.
Au microscope, P. knowlesi ressemble au conventionnel P. malariae,
mais le confondre pourrait être gravissime car, contrairement à ce dernier, il
peut être létal pour l'homme. Le seul point positif, est qu’il est à ce jour,
sensible à la simple chloroquine (qui constitue le traitement habituel de l'accès
à P. malariae) [6].

1.2.5. Plasmodium falciparum


C’est l’espèce la plus répandue à travers le monde. Dans les régions
équatoriales, il est transmis toute l’année avec des recrudescences en saisons
pluvieuses. Dans les régions sub-tropicales, il ne survient qu’en période

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sang au Poste Transfusion Sanguine de Djougou

chaude et humide (Afrique sub-saharienne, Asie, Océanie Amérique Centrale


et Sud). Sa période d’incubation est de 7 à 15 jours. Plasmodium falciparum
est l’espèce la plus dangereuse, responsable d’une fièvre tierce maligne. Il
développe des résistances aux antipaludiques et est responsable des formes
cliniques potentiellement mortelles [6].

1.3. Vecteur
Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique
culicidé du genre Anopheles au moment de son repas sanguin (figure 1).
Seule la femelle, hématophage transmet la maladie. Elle ne pique qu’à partir
du coucher du soleil avec un maximum d’activités entre 23 heures et 6 heures.
Cela explique que l’utilisation des moustiquaires est le moyen de prévention
individuelle le plus efficace.
Les larves d’anophèles se développent dans les collections d’eau. La
nature des sols, le régime des pluies, la température, l’altitude, la végétation
naturelle ou l’agriculture, rendent les collections d’eau propices au
développement des espèces vectrices. Certaines espèces ont ainsi pu s’adapter
à des milieux particuliers comme le milieu urbain. Le développement et la
longévité des anophèles dépendent de la température avec un optimum entre
20 et 30°C pour une durée de vie de l’ordre de 30 jours.

Figure 1 : Moustique femelle du genre Anopheles se gorgeant du sang

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1.4. Cycle biologique des plasmodies


Le cycle biologique des plasmodies se déroule successivement chez
l’homme : l’hôte intermédiaire (phase asexuée ou schizogonie) et chez
l’anophèle : l’hôte définitif (phase sexuée ou sporogonie) (figure 2).

1.4.1. Phase asexuée ou schizogonie


Chez l’homme le cycle est lui-même divisé en deux phases :
- La phase hépatique ou pré-érythrocytaire : elle correspond à la phase
d’incubation, cliniquement asymptomatique.
- La phase sanguine ou érythrocytaire : elle correspond à la phase clinique de
la maladie.

1.4.1.1. Phase hépatique ou pré-érythrocytaire


Les sporozoïtes inoculés par l’anophèle femelle lors de son repas
sanguin restent pendant une trentaine de minutes maximum dans la peau, la
lymphe et le sang. Beaucoup sont détruits par les macrophages mais certains
parviennent à gagner les hépatocytes. Ils se transforment en schizontes
hépatiques ou ≪ corps bleus ≫ (formes multi nucléées) qui, après quelques
jours de maturation, éclatent et libèrent des milliers de mérozoïtes dans le
sang (10 000 à 30 000 mérozoïtes en fonction des espèces).
Dans les infections à P. Vivax et P. ovale, une schizogonie hépatique
retardée (hypnozoïtes) peut entrainer la libération dans le sang de mérozoïtes
plusieurs mois après la piqûre du moustique infecté, expliquant ainsi les
reviviscences tardives observées avec ces 2 espèces. Les hypnozoïtes
n’existent pas dans l’infection à P. falciparum.

1.4.1.2. La phase sanguine ou érythrocytaire


Les mérozoïtes libérés après éclatement des schizontes hépatiques,
pénètrent dans les globules rouges. La pénétration d’un mérozoïte dans un
érythrocyte et sa maturation en trophozoïte puis en schizonte prend 48 ou 72
heures (en fonction de l’espèce). Ainsi le globule rouge hôte est détruit et

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libère 8 à 32 nouveaux mérozoïtes. Ces mérozoïtes pénètrent dans de


nouveaux globules rouges et un nouveau cycle de réplication débute. Cette
partie du cycle correspond à la phase clinique : la parasitémie s’élève, le sujet
devient fébrile : c’est l’accès palustre. En l’absence de traitement, tous les
parasites évoluent progressivement au même rythme (on dit qu’ils deviennent
synchrones). Tous les schizontes érythrocytaires arrivent à maturation au
même moment, entrainant la destruction d’un grand nombre de globules
rouges de manière périodique, toutes les 24 heures (pour P. Knowlesi), 48
heures (fièvre tierce de P. falciparum, P. vivax ou P. ovale) ou toutes les 72
heures (fièvre quarte de P.malariae).
Après un certain nombre de cycles érythrocytaires, certains mérozoïtes
subissent une maturation en 10 jours, accompagnée d’une différenciation
sexuée : ils se transforment en gamétocytes mâles et femelles.
A la suite d'une nouvelle piqûre par une Anophèle, les gamétocytes
mâles et femelles sont ingérés avec le repas sanguin [7].

1.4.2. Phase sexuée ou sporogonie


Les gamétocytes, ingérés par le moustique lors de son repas sanguin sur
un sujet infecté, se transforment en gamètes mâles et femelles qui fusionnent
en un œuf libre, mobile appelé ookinète. Cet ookinète quitte la lumière du
tube digestif, se fixe ensuite à la paroi externe de l’estomac et se transforme
en oocyste. Les cellules parasitaires se multiplient à l’intérieur de cet oocyste,
produisant des centaines de sporozoïtes qui migrent ensuite vers les glandes
salivaires du moustique. Ces sporozoïtes sont les formes infestantes prêtes à
être inoculées avec la salive du moustique, lors d’un nouveau repas sanguin
sur un hôte vertébré. La durée du développement sporogonique des
Plasmodies varie en fonction des conditions climatiques: entre 9 et 20 jours

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pour P. falciparum entre 20°C et 30°C, un peu plus rapide pour P. vivax à la
même température, mais plus long pour P. malariae.

Source : [8]

Figure 2 : Cycle de vie des plasmodies

Stomachwall: muqueuse gastrique. Salivary gland: glande salivaire. Liver: foie.


Gametocytes taken up by mosquito: gamétocytes absorbés par le moustique. Fertilization:
fertilisation. Growth stages of oocyst : stades de croissance des oocystes. Ruptured
oocyst : rupture des oocystes.

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1.5. Mode de transmission


La connaissance du cycle biologique des plasmodies permet de
comprendre le mode de transmission du paludisme. Le paludisme est
transmis, pendant la nuit, par la piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle.
La phase sanguine du cycle rend possible d’autres modes de
transmission: transmission congénitale, transfusionnelle, par greffe d’organe
ou transmission accidentelle chez des personnels de santé manipulant du sang
contaminé.

1.6. Manifestations cliniques


Les signes cliniques sont divers et complexes, le plus caractéristique est
constitué par un ensemble de trouble d’apparition brutale et de courte durée
connu sous le nom de crise ou d’accès palustre. Le paludisme débute par une
période d’incubation suivie d’une période d’invasion, puis s’installe le
paludisme grave.

1.6.1. Période d’incubation


Elle s’étend du moment de la piqûre infestante à l’apparition des
premiers signes cliniques. Ce qui correspond au cycle exoérythrocytaire et au
début du cycle érythrocytaire jusqu’à ce que la parasitémie atteigne un seuil
pathogène. On note parfois quelques malaises mal défini, de fatigues
inexpliquées, de céphalées et d’état nauséeux.

1.6.2. Période d’invasion ou accès palustre simple


L’accès palustre simple comprend généralement un syndrome fébrile
avec asthénie, céphalées et embarras gastrique. Cet état est lié à l’éclatement
des hématies parasitées et à la libération de substances pyrogènes. L’évolution
est favorable en quelques jours sous traitement convenable [9].

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1.6.3. Paludisme grave


Le paludisme grave est complexe et touche plusieurs organes. Il se
manifeste habituellement par un ou plusieurs des signes suivants: anémie
sévère hypoglycémie, acidose métabolique, insuffisance rénale aigue ou
œdème aigu du poumon, coma (neuropaludisme). A ce stade de la maladie, et
en absence de traitement, un paludisme grave est presque toujours mortel.
L’anémie sévère correspond aux faibles taux d’érythrocytes et ou
d’hémoglobine de moins de (5 g/dl) avec le plus souvent une parasitémie
élevée. Le taux de mortalité est d’environ 1%.
La détresse respiratoire est la manifestation clinique la plus apparente de
l'acidose métabolique avec le taux de mortalité le plus élevé d’environ 24%
Le paludisme cérébral indique une atteinte neurologique. Les manifestations
vont d’une simple prosternation à des troubles de conscience et au coma. Le
taux de mortalité est autour de 7%.

1.6.4. Paludisme transfusionnel


La transfusion d’un sang parasité peut provoquer chez le receveur un
paludisme post transfusionnel. Il se manifeste par les troubles classiques du
paludisme avec une phase d’incubation de courte durée à cause de l’absence
du cycle exoérythrocytaire.

1.7. Diagnostic biologique


Une prise en charge efficace de la maladie requiert un diagnostic posé
sans délai. Le diagnostic du paludisme repose sur la suspicion clinique et la
recherche des hématozoaires par l’examen microscopique qui certifie ce
diagnostic par la mise en évidence du parasite dans le sang circulant. Il existe
différentes méthodes de diagnostic.

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1.7.1. Diagnostic microscopique direct par frottis sanguin (FS) et goutte


épaisse (GE)
L’examen microscopique du FS et de la GE est la technique de
référence préconisée par l’OMS. Il permet un diagnostic rapide et un contrôle
de l’efficacité du traitement antipaludique par le suivi de la parasitémie. C’est
un examen peu coûteux et demeure la technique la plus utilisée. Cependant,
ses performances en termes de sensibilité et de fiabilité dépendent directement
de l’expérience du microscopiste et du taux de la parasitémie du sujet infecté.
Le frottis sanguin permet un meilleur examen de la morphologie des parasites
et des hématies, donc un diagnostic d’espèce plasmodiale plus aisé. Il permet
en outre, de calculer la parasitémie. Le seuil de détection du FS est de 100
parasites/μl de sang. Cependant sa sensibilité est beaucoup plus faible que la
GE qui permet de détecter de faible parasitémie (50 parasites/ μl de sang). Le
diagnostic microscopique peut également se heurter à des difficultés
d’identification d’espèce particulièrement en présence de parasites altérés par
un traitement présomptif ou en cas de très faibles parasitémies[10, 11].

1.7.2. Détection d’antigènes plasmodiaux par les tests de diagnostic


rapide (TDR)
Les TDR reposent sur le principe de l’immunochromatographie. En
effet, l’utilisation des bandelettes sensibilisées par des anticorps monoclonaux
spécifiques permet de détecter des antigènes plasmodiaux. Ils sont réalisés
avec une goutte de sang déposée sur une bandelette et ne nécessitent aucun
appareillage. Les TDR sont d’exécution rapide et de lecture facile pouvant
être réalisés par un personnel moyennement formé. Ils sont indiqués
particulièrement dans les structures non spécialisées lorsque l’examen
microscopique n’est pas disponible. Leurs performances dépendent
essentiellement de la parasitémie. Ils sont également moins performants avec
les espèces autres que P. falciparum, particulièrement P. ovale.

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Les TDR doivent être complémentés par d’autres méthodes de


diagnostic. Leurs résultats doivent être vérifiés et complétés si possible par
l’examen microscopique. Leur positivité permet une prise en charge rapide
des patients. En revanche, leur négativité ne doit pas écarter la poursuite du
diagnostic [11].

1.7.3. Le QBC Malaria test ou Quantitative Buffy Coat


Le principe de cette technique microscopique de fluorescence repose
sur l’utilisation d’un fluorochrome (l’acridine orange) capable de se fixer sur
le noyau du parasite. La recherche du Plasmodium se fait dans 50μl de sang
recueilli dans un tube à hématocrite, après centrifugation et lecture au
microscope à fluorescence.
La sensibilité de cette technique serait comparable à celle de la GE pour
des infections supérieures à 100 parasites/μl. Elle varie de 41% à 93% pour
des parasitémies inférieures à 100 parasites/μl. La spécificité pour P.
falciparum est élevée (93-98%) mais chute à environ 50% pour les infections
causées par les autres espèces. Le QBC Malaria test est d’usage facile et de
réalisation rapide ; il constitue actuellement le meilleur test de dépistage pour
des biologistes non spécialisés et pour les structures traitant un grand nombre
de tests de Plasmodium. Malheureusement, son emploi nécessite un matériel
et des réactifs coûteux ce qui limite son utilisation. Il ne permet pas non plus
le diagnostic d’espèce et le calcul de la parasitémie [8].

1.7.4. Détection des acides nucléiques par les techniques d’amplification


génique
L’amplification génique par PCR est la technique la plus utilisée en
zone non endémique. C’est la technique la plus sensible qui permet de
détecter de très faibles parasitémies de l’ordre de 0,3 parasite/μl de sang avec

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une possibilité de quantification de l’ADN plasmodial en utilisant la PCR


quantitative. L’amplification du gène codant pour la petite sous unité 18S de
l’ARN ribosomal du plasmodium permet aussi l’identification des espèces en
cause en utilisant une PCR niché. En dépit de ses avantages, la biologie
moléculaire ne peut remplacer en pratique courante les méthodes classiques
de diagnostic du paludisme en raison du temps de réalisation relativement
long.
La PCR est essentiellement indiquée pour la détection des faibles
parasitémies en cas de forte suspicion et de difficulté de confirmation
microscopique notamment chez les voyageurs sous chimioprophylaxie. Elle
est également d’un apport appréciable dans l’identification des espèces
plasmodiales, le suivi post-thérapeutique et l’étude des gènes impliqués dans
la résistance aux antipaludiques. Ses exigences en matériel et son coût font
qu’elle est encore réservée aux laboratoires spécialisés.

1.8. Traitement et Prophylaxie

1.8.1. Traitement
Un traitement antipaludique doit être efficace, accessible, bien toléré et
peu onéreux car les populations majoritairement concernées ont de faibles
revenus avec un accès au soin limité. La prise en charge thérapeutique du
paludisme dépend de plusieurs facteurs notamment de l’espèce en cause, de la
gravité de l’infection, de l’âge de la personne atteinte et du profil de résistance
aux médicaments antipaludéens dans la région.

1.8.1.1. Cibles plasmodiales


Le parasite dispose pour son développement intra érythrocytaire d’un
métabolisme et des moyens de défenses spécifiques qui constituent autant de
cibles aux antipaludiques. Nous distinguerons :

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Une vacuole digestive du parasite qui est le siège de la digestion de


l’hémoglobine, de la cristallisation de l’hème et où des moyens de défense
spécifiques contre le stress oxydatif sont retrouvés.
Un cytoplasme comportant le cytosol et deux organites essentiels, les
mitochondries et l’apicoplaste. Ils sont nécessaires à la biosynthèse des acides
nucléiques.
Une membrane plasmique, constituée de phospholipides, des canaux
calciques et parasitophores ; c’est le siège du trafic nutritionnel.
Les antipaludiques peuvent être classés selon leur mode d’action en
schizonticides actifs sur la phase asexuée érythrocytaire, et gamétocyticides
actifs sur la phase sexuée érythrocytaire. Les amino-8-quinoléines
(tafénoquine et primaquine) sont des molécules actives sur la phase hépatique
du parasite. Du fait de leur index thérapeutique faible, leur usage exige une
surveillance clinique rapprochée.

1.8.1.2. Molécules antipaludiques


 Les schizonticides
Ce groupe comprend les dérivés quinoléiques (chloroquine,
amodiaquine) et les dérivés de l’artémisinine (méfloquine, halofantrine,
luméfantrine). Ces molécules interfèrent avec la digestion de l’hémoglobine
dans la vacuole nutritive en inhibant la formation de l’hémozoïne. Les dérivés
de l’artémisinine (artésunate, artéméther, etc.) de type peroxyde interfère
aussi dans la digestion de l’hémoglobine, par libération de radicaux libres,
toxiques pour le parasite.
Les dérivés de l’artémisinine ont une action gamétocyticide, qui réduit la
transmission et limite les risques de voir émerger des résistances [12].
 Les inhibiteurs des acides nucléiques ou antimétaboliques
Ils bloquent la division du noyau de l’hématozoaire. Ce groupe
comprend les anti-folates, les naphtoquinones et les antibiotiques.

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Les anti-folates sont répartis en deux familles, les anti-foliques


(sulfamides, dont la sulfadoxine et sulfone) et les anti-foliniques (proguanil et
pyriméthamine). Ils agissent au niveau de la voie de synthèse des folates, qui
sont essentiels à la biosynthèse des acides nucléiques du parasite.
Les naphtoquinones : l’atovaquone est un inhibiteur puissant des
fonctions mitochondriales en bloquant la chaîne de transfert d’électrons au
niveau de son enzyme-clé, la dihydroorotate déshydrogénase. Elle a peu
d’impact thérapeutique lorsqu’elle est utilisée seule.
Les antibiotiques : les tétracyclines (doxycycline), les macrolides
(érythromycine, azythromycine, clindamycine) peuvent inhiber la synthèse
protéique par inhibition de certaines fonctions de l’apicoplaste.
 Les associations d’antipaludiques
Les nouveaux antipaludiques qui ont fait l’objet de développements
récents sont tous associés, au moins en bithérapie. Certaines associations sont
fixes: l’atovaquone-proguanil, l’arthéméther-luméfantrine et la
chlorproguanil-dapsone. D’autres associations sont libres, associant toujours
un dérivé de l’artémisinine.
Vu la rapidité d’action, l’impact sur la transmission et l’absence de
chimiorésistance de P. falciparum sont souvent observés dans les
associations : artésunate-méfloquine, artésunate-amodiaquine, artéméther-
proguanil et artésunate-sulfadoxine-pyriméthamine [12].

1.8.2. Prophylaxie
La lutte contre le paludisme repose en partie sur le contrôle des
vecteurs qui vise à supprimer ou à limiter le contact homme-vecteur pour
prévenir l’infection par des plasmodies. Elle est complémentaire de la lutte
contre le parasite lui-même par la chimioprophylaxie, les traitements
préventifs intermittents ou les traitements curatifs. Une évaluation

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entomologique est cependant indispensable pour vérifier et surveiller


l’efficacité des interventions anti vectorielles.

1.8.2.1. La lutte antivectorielle

 La lutte contre les anophèles au stade adulte


- Moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII)
Dans l’attente d’un vaccin et face au phénomène de la chimiorésistance
de Plasmodium falciparum aux médicaments antipaludiques, la lutte anti
vectorielle demeure de nos jours une des composantes majeures de la lutte
contre le paludisme en prévenant ou en réduisant la transmission de
l’infection plasmodiale. Les moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII)
offrent une bonne protection mécanique pour limiter le contact entre les
vecteurs et les humains. Lorsqu’une proportion importante d’une population
humaine dort sous des MII, les anophèles cherchant à les piquer sont
fortement exposés à l’insecticide et ont une durée de vie diminuée. La
transmission des plasmodies peut alors être diminuée pour l’ensemble de la
communauté humaine; il s’agit de l’effet de masse.

- Pulvérisations intra domiciliaires d’insecticides à effet rémanent


Les pulvérisations intra-domiciliaires à l’aide d’insecticides à effet
rémanent agréés par l’OMS (y compris le DDT : dichloro-
diphényltrichloroéthane) constituent encore l’une des principales
interventions de lutte anti vectorielle destinées à réduire ou interrompre la
transmission du paludisme dans tous les contextes épidémiologiques [12].
 La lutte contre les anophèles au stade larvaire
Les moyens de lutte contre les larves permettent d’empêcher la
prolifération des moustiques. La lutte contre les larves peut prendre plusieurs
formes : éliminer les lieux de ponte, rendre les lieux de ponte inaccessibles

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aux moustiques adultes, introduire dans les lieux de ponte des poissons
larvivores ou d’autres prédateurs, épandre des larvicides et des inhibiteurs de
croissance des insectes.

Figure 3: Biotope favorable à la prolifération des anophèles [6]

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2- Cadre ET METHODe
d’etude

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2.1. Cadre de travail


Le présent travail a été réalisé dans le laboratoire du Centre de Santé de
la Commune (CSC) de Djougou qui abrite aussi un Poste de Transfusion
Sanguine (PTS).

2.1.1. Présentation du Centre


Le Centre de Santé de la Commune de Djougou est situé dans le
département de la Donga, à 559 km de Cotonou plus précisément sur la voie
de Djougou-N’Dali, devant l’hôpital de zone en construction.
Ce centre est structuré de la manière suivante :
 Une équipe administrative constituée d’un médecin chef, d’un
comptable et d’un secrétaire.
 Des services techniques qui sont :
 Dispensaire
 Maternité
 Pharmacie/Caisse
 Service d’Hygiène et d’Assainissement de base
 Centre de Dépistage, de Prise en Charge des IST /VIH et de
Planning Familial
 Service du Programme Elargie de Vaccination
 Laboratoire d’Analyses Biomédicales- PTS

2.1.2. Présentation du cadre de travail : le laboratoire


Le laboratoire du CSC de Djougou est un laboratoire de biologie
médicale multidisciplinaire.

Situé entre le bureau de zone et le dispensaire, il est constitué d’une


salle d’attente, d’une salle de prélèvement, d’un vestiaire, d’un bureau du
responsable, d’une salle de toilettes et d’une salle de manipulation (Figure 4).
La salle de manipulation est subdivisée en trois sections :

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 Section Biochimie
 Section Sérologie et Immuno-hémotologie
 Section Bactériologie, Hématologie et Parasitologie.
On y trouve les appareils et matériel utilisés pour réaliser les
examens de laboratoire tel que : spectrophotomètre, centrifugeuse, bain-
marie, microscope, réfrigérateur, pipettes de précision, distillateur.

Notons aussi que le laboratoire dispose d’un équipement nécessaire


pour la collecte, la conservation et la cession des poches de sang (Blood
Bank, fauteuil de prélèvement, panneaux solaire, balance de précision…).

Légende

Evier Paillasse Entrée

Figure 4: Schéma descriptif du laboratoire du CSC Djougou

2.1.3. Personnel et les différentes activités du laboratoire


Le personnel du laboratoire est constitué de quatre (04) agents:
- Trois (03) Biotechnologistes de catégorie A,

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-Un (01) Aide laboratoire.


Les différents examens biologiques réalisés par sections sont :

Section biochimie :

- La glycémie : Elle est dosée pour connaître le taux de


glucose dans le sang et permet le diagnostic du diabète.

- L’azotémie ou l’urémie : pour doser l’urée sanguine. Il


permet de diagnostiquer les troubles rénaux.

- La créatininémie : pour observer les cas des troubles


rénaux.

L’azotémie et la créatininémie sont souvent demandées de


façon conjointe.

- La magnésémie: Elle est dosée au cours d’une diarrhée


chronique et/ou d’insuffisance rénale.

- La calcémie : Elle est dosée en cas de soupçon


d’insuffisance rénale ou de tétanie et de surdosage ou de
carence en vitamine D.
- Les transaminases : Elles sont dosées dans le but de pouvoir
faire des explorations cardiaques et hépatiques.

- Les cholestérols : Ils permettent d’explorer en général les


maladies cardio-vasculaires et l’hypertension artérielle en
particulier.

- Les triglycérides : Ils sont dosés afin de bien suivre


l’évolution d’une hypertension artérielle.

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Section Sérologie, Immuno-hématologie :

- TPHA (Treponema Pallidum Hemaglutination Assay) : pour le


dépistage de la syphilis.

-VDRL (Venereal Diseases Research Laboratory): pour le


dépistage de la syphilis, des pians et des pinta.

- CRP : pour déceler la présence d’un foyer infectieux ou d’un


syndrome inflammatoire chez le patient.

- SDW : pour le diagnostic de la fièvre typhoïde.

- AgHBs: pour la recherche des antigènes Australia et donc de


dépister l’hépatite virale B.

- HCV : pour le diagnostic de l’hépatite virale C.

- Sérologie HIV : pour le dépistage de l’infection par le virus du


SIDA.

- ASLO : pour diagnostiquer les affections post streptococciques


comme le rhumatisme articulaire aigu.
- GS-Rh : pour la recherche du groupe sanguin dans le système

ABO et Rhésus.

Section Bactériologie, Hématologie, Parasitologie

Bactériologie

- ECBU: pour le diagnostic des infections urinaires.

- ECB-LCR: pour le diagnostic de la méningite

- la recherche des BAAR dans les crachats : pour le diagnostic de


la tuberculose.

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- le Spermogramme : pour évaluer la fertilité masculine.

- le Prélèvement Urétral : pour le diagnostic la blennorragie


- le Prélèvement Vaginal : pour diagnostiquer différents types
d’infections vaginales.
Hématologie
- NFS : pour signaler une anémie ou une infection.
- TE : pour la recherche des hématies falciformes dans le
diagnostic de la drépanocytose.

- TS et TC : pour connaître les temps de saignement et de


coagulation du patient afin de prendre les précautions nécessaires
avant toute intervention chirurgicale.

- VS : dont l’augmentation est signe d’infections et d’anémie.

Parasitologie

- AKOP : pour la recherche des Amibes, Kystes, Oeufs et


Parasites intestinaux dans les selles.

- Recherche d’œufs de schistosomes : pour diagnostiquer la


bilharziose.

- GE/DP : pour la recherche des trophozoïtes de Plasmodium


dans le diagnostic biologique du paludisme.

2.1.4. Autres activités du laboratoire du CSC de Djougou

Le laboratoire du CSC Djougou abrite aussi un Poste de Transfusion


Sanguine (PTS). A ce titre on y prélève les donneurs, qualifie les poches de
sang prélevées et procède à la cession des produits sanguins labiles. Des
séances de sensibilisation sur le don de sang, de collecte de sang en équipe

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mobile sont aussi effectuées. Cette activité de transfusion sanguine suit


certaines étapes à savoir :

 Le remplissage du questionnaire pré-don par le donneur. Cette fiche


renseigne sur le nom, prénoms, âge, sexe, profession, adresse et les
antécédents médicaux du donneur.
 La sélection médicale au cours de laquelle l’état de santé du donneur
est contrôlé par la prise de la tension artérielle, du poids, de la
température et la vérification de la couleur des muqueuses.
 Le prélèvement du donneur dans une poche contenant de
l’anticoagulant, dans un tube sec et un autre tube contenant l’EDTA
pour la qualification biologique.
 La qualification biologique de la poche de sang : sur chaque poche est
réalisé le groupage sanguin rhésus, le TPHA, la recherche d’antigène
HBs, d’anticorps HCV et la sérologie HIV.
 La cession de poches de sang qualifiées aux services demandeurs après
réalisation du test de compatibilité au laboratoire.

2.2. Méthode de travail

2.2.1. Echantillonnage

Tous les donneurs de sang venus au PTS pour le don de sang et ceux
reçus lors des collectes en équipe mobile pendant la période du 29 mars au 31
mai sont inclus dans notre étude. Après les avoir soumis au questionnaire pré
don et à une fiche de renseignement (Annexe1), les constantes cliniques sont
prises (Poids, Tension artérielle, Température). Les échantillons de sang sont
ensuite prélevés dans une poche contenant de l’anticoagulant qui est du
Citrate Phosphate Dextrose Adénine (CPDA) et dans un tube contenant de
l’anticoagulant : Ethylène Diamine Tétra Acétique (EDTA).

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Un numéro est attribué à la poche du donneur et le même numéro est


inscrit sur le tube de prélèvement. Au total 337 donneurs de sang ont été
prélevés.

2.2.2. Matériel

- Tubes contenant l’anticoagulant EDTA

- Lames porte-objet

- Lame rodée

- Pipette Pasteur

- Eprouvette graduée 50 ml

- Support pour coloration

- Râtelier

- Marqueur

- Crayon à papier

- Microscope

- Huile à immersion

- Minuterie

- Thermomètre

- Appareil à tension

- Pèse personne

- Garrot

- Coton

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- Aiguilles

- Alcool

- Gants

- Agitateur

- Compteur manuel

- poubelle

- Boîte de sécurité

2.2.3. Réactifs

- Solution de GIEMSA diluée à 10%

- Méthanol

- Eau minérale de Possotomè

- Eau distillée

2.2.4. Démarche technique

Sur chaque échantillon de sang nous avons réalisé sur une même lame
porte-objet un frottis sanguin mince et une goutte épaisse. Après avoir laissé
sécher, la lame est colorée suivant les différentes étapes de la coloration au
Giemsa à 10% (Annexe 2).

2.2.4.1. Confection d’un frottis sanguin mince et de la goutte épaisse

 Confection d’un frottis sanguin mince

- Déposer à l’aide d’une pipette Pasteur, une première goutte (3µl) de


sang à environ 2cm d’une extrémité de la lame et une autre plus petite
goutte à 1cm de la première

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- Tenir la lame d'une main par l’extrémité libre, avec l’autre main, poser
le bord de la lame rodée juste en avant de la petite goutte de sang.
- Faire glisser la lame rodée inclinée à 45° jusqu'à ce qu'elle touche la
goutte de sang
- Laisser le sang s’étendre par capillarité le long du bord de la lame
rodée.
- Tirer la lame rodée en avant, d’un mouvement rapide et régulier sans
trop appuyer, en maintenant la même inclinaison. Tout le sang doit être
étalé avant que l'on atteigne le bout de la lame. Un bon frottis est
mince, régulier, n’atteint pas les bords de la lame et se termine si
possible par une extrémité arrondie.
Il ne doit pas présenter de stries transversales ou horizontales, ni être
trop long et trop épais [13].
 Réalisation d’une goutte épaisse :

- Etaler la grosse goutte de sang avec le coin de la lame rodée en faisant


de petits cercles excentriques jusqu'à obtenir un épaississement
uniforme de 2cm de diamètre environs.
- Inscrire au bout de la lame, à côté de la goutte épaisse le numéro de la
poche de sang au marqueur puis au crayon sur le frottis
- Laisser sécher à l’air pendant au moins 10 minutes sur la paillasse tout
en protégeant les étalements contre les mouches et la poussière.
2.2.4.2 Méthode de coloration des lames

La coloration d’une lame comprend trois étapes : la fixation du frottis


sanguin, la déshémoglobinisation de la goutte épaisse et la coloration
proprement dite.

 Fixation du frottis sanguin

- Fixer le frottis au méthanol pendant 30-45 secondes

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- Laisser sécher à l'air complètement


 Déshémoglobinisation de la goutte épaisse
- Disposer la lame sur le support pour coloration
- Recouvrir la goutte épaisse d’eau distillée
- Laisser pendant 3 minutes environs
- Enlever l’eau de la goutte déshémoglobinisée

 Coloration de la lame
- Recouvrir la lame de la solution de Giemsa à 10%
- Laisser agir pendant 10 à 15 minutes
- Prendre la lame à l’aide de la pince à lame,
- Rincer à l’eau de robinet
- Laisser sécher à l’air en position inclinée sur le râtelier

2.2.4.3. Technique d'examen des gouttes épaisses


- Mettre une goutte d'huile à immersion sur la goutte épaisse.
- Amener l'objectif à immersion x100 au-dessus de la zone
sélectionnée de la goutte épaisse.
- Abaisser l'objectif jusqu'à ce qu'il entre en contact avec l'huile.
- S'assurer que la zone choisie a bien la qualité requise et examiner la
lame sur 100 champs avec l'objectif à immersion. Ne déplacer la
lame que d'un champ à la fois.
- Corriger la mise au point fine avec la vis micrométrique.
- Utiliser un compteur manuel pour compter le nombre de parasites et
le nombre de leucocytes [14].

2.2.4.4. Calcul de la densité parasitaire sur goutte épaisse


Le calcul de la densité parasitaire est établit par rapport aux leucocytes.
Il suffit de compter le nombre de parasites que l’on voit et de compter au

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moins 200 leucocytes. On estime que le nombre moyen de leucocytes est de


6000 par μl de sang. Si le nombre de parasites comptés est inférieur à 10 pour
200 leucocytes, la numération est effectuée par rapport à 500 leucocytes. La
parasitémie est exprimée par microlitre de sang.
Le calcul du nombre de parasites par μl est :

6 x Nombre de parasites comptés


Nombre de parasites par μl
Nombre de leucocytes comptés

2.2.4.5. Expression du résultat

Le résultat tient compte des éléments ci-après :


 Genre : Plasmodium
 Espèces identifiées : falciparum, vivax, ovale, malariae, knowlesi
 Stades de développement observés : trophozoïtes, Schizontes,
gamétocytes
 Densité Parasitaire (DP) : Nombre de parasites par microlitre de sang

- Cas de résultat négatif


Absence de trophozoïte de Plasmodium

- Cas de résultat positif


Présence de trophozoïtes de Plasmodium (espèce). DP= (Nombre de parasites
par microlitre de sang).

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3- RESULTATS ET
DISCUSSION

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3.1 Résultats

Notre étude a porté sur 337 échantillons de sang prélevés chez les
donneurs de sang. A l’issue de cette étude, les résultats obtenus sont
consignés au niveau des figures et tableaux suivants :

Tableau I : Répartition des donneurs selon le sexe et l’âge


Sexe

Âge Masculin Féminin Total

[18- 28ans] 151 44,81% 26 7,72% 177 52,53%

] 28-38ans] 92 27,30% 06 1,78% 98 29,08%

] 38-48ans] 45 13,35% 03 0,89% 48 14,24%

] 48-58ans] 12 3,56% 02 0,59% 14 4,15%

Total 300 89,02% 37 10,98% 337 100%

Les donneurs recensés étaient composés de 89,02% de sexe masculin et


10,98% de sexe féminin. Plus de la moitié (52,53%) de ces donneurs avaient
un âge compris entre 18 et 28 ans.

Tableau II : Répartition des donneurs en fonction de leur profession

Profession Effectif Prévalence (%)

Artisans 122 36,20

Elèves 143 42,43

Autres 72 21,37

Total 337 100

Les deux principales catégories professionnelles de donneurs de sang


prélevés sont les élèves (42,43%) et les artisans (36,20%).

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De l’analyse de la figure 5, il ressort que 17,21% de recherches de


trophozoïtes de plasmodium sont avérés positives.

17,21%

Négatifs
82,79% Positifs

Figure 5 : Résultat de la recherche des plasmodies

Tableau III : Répartition des donneurs parasités en fonction du sexe

Résultat

Sexe Positif Prévalence (%)

Masculin 51 87,93

Féminin 07 12,07

Total 58 100

Les donneurs de sexe masculin étaient les plus parasités (87,93%).

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La tranche d’âge la plus parasitée est celle des donneurs âgés de 18 à 28


ans (Figure 6).

200 Effectifs
177
180

160

140

120
98
100 Effectifs

80 Résultats positifs

60 48
39
40

20 12 14
5 2
0
[18-28 ans] ]28-38 ans] ]38-48 ans] ]48-58 ans] Âge

Figure 6 : Prévalence des donneurs parasités en fonction de leur âge.

Tableau IV : Répartition des donneurs parasités en fonction du poste de


prélèvement
Prélèvement Recherche positive Prévalence (%)

Poste fixe 36 62,07

Poste mobile 22 37,93

Total 58 100

Parmi les donneurs reçus, ceux prélevés au poste fixe sont les plus
parasités.

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Tableau V : Répartition de la parasitémie chez les donneurs parasités

Parasitémie Effectif Prévalence (%)

[100 - 400[ 54 93,10

[400 - 800[ 01 1,72

[800 -1200[ 01 1,72

[1200- 1600[ 02 3,46

Total 58 100

La parasitémie obtenue dans notre étude varie de 100 à 1200 parasites


par microlitre de sang. 93,10% avaient une parasitémie comprise entre 100 et
400 parasites par microlitre de sang.

Tableau VI : Répartition des donneurs de sang prélevés selon la température


corporelle et le résultat de la recherche des plasmodies
Température Positifs Négatifs Total
(°C)

[36-37,5[ 33 14,60% 193 85,40% 226 100%

[37,5-38,5[ 25 22,52% 86 77,48% 111 100%

Total 58 17,21% 279 82,79% 337 100%

14,60% des donneurs ayant une température corporelle comprise entre


36°C et 37,4°C sont parasités et 22,52% de ceux dont la température
corporelle est comprise entre 37,5°C et 38,5°C sont aussi parasités.

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La figure 7 montre que 37,4% des donneurs dorment sous moustiquaire


tandis que 47,77% ne dorment pas sous moustiquaire. 14,83% ne dorment
pas toujours sous moustiquaire imprégnée d’insecticides.

14,83%

37,4%

Oui
Non
47,77%
Pas toujours

Figure 7: Prévalence d’utilisation de moustiquaire par les donneurs

Tableau VII: Répartition des donneurs selon l’utilisation de moustiquaire et


ceux parasités

Utilisation de Effectif Parasités


moustiquaire

Oui 126 37,77% 04 6,90%

Pas toujours 50 14,83% 18 31,03%

Non 161 47,77% 36 62,07%

Total 337 100% 58 100%

Parmi les donneurs parasités, 62,07% ne dorment pas sous moustiquaire


imprégnée et 31,03% ne dorment pas toujours sous moustiquaire.

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Tableau VIII : Répartition des donneurs parasités en fonction de la période


de prélèvement
Période Effectifs Résultats positifs

[29 mars-30 avril] 113 33,53% 13 22,41%

[1ermai-31mai] 224 66,47% 45 77,59%

Total 337 100% 58 100%

Le pourcentage le plus élevé de donneurs infectés (77,59%) a été


recensé durant le mois de mai (début de saison pluvieuse).

3.2. Discussion

La transfusion sanguine doit être un acte sans risque pour le receveur,


donc le dépistage des agents pathogènes chez les donneurs doit être assuré.
Cette étude rappelle une fois de plus la part non négligeable de la
transmission du paludisme par la voie sanguine dans la commune de
Djougou.

La répartition des 337 donneurs de sang bénévoles selon le sexe, a


donné une prédominance masculine (89,02%). Cette fréquence élevée
s’expliquerait par le fait que les hommes donnent le sang quatre fois dans
l’année tandis que les femmes ne donnent que trois fois.

L’âge des donneurs a varié entre 18 et 58 ans. La plupart se situant


dans la tranche de 18 à 28 ans (52,53 %). La même observation a été faite par

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GUIGUEMDE T.R.et al., 1995 qui avaient signalé une prévalence de (50,7%)
chez les donneurs âgés de 15 à 24 ans à Bobo-Dioulasso.

Les deux principales catégories professionnelles ont été les élèves


(42,43%) et les artisans (36,20%).

14,60% des donneurs ayant une température corporelle comprise entre


36°C et 37,4°C sont parasités ; traduisant le caractère asymptomatique du
paludisme chez ces donneurs. Alors que 22,52% de ceux dont la température
corporelle est comprise entre 37,5°C et 38,5°C sont aussi parasités. Ce qui
expliquerait le fait que la température élevée n’est pas seulement due à la
présence de trophozoïtes mais pourrait être liée à d’autres infections. D’où la
nécessité d’exclure les donneurs ayant une température corporelle supérieur à
37,4°C.

La recherche des plasmodies a révélée que 17,21% de donneurs de


sang sont porteurs de trophozoïtes de Plasmodium. Ce résultat est similaire à
celui de KOANGA MOGTOMO et al., 2009 qui ont estimés à 12,82% la
prévalence des donneurs de sang porteurs de Plasmodium à Douala au
Cameroun [15]. Aussi KINDE-GAZARD et al., 2000 avaient reconnu que
33,5% de donneurs hébergeant de trophozoïtes de Plasmodium à Cotonou
[16].

La distribution de la densité parasitaire varie entre 100 et 1200 parasites


par microlitre de sang ; 93,10 % des donneurs infectés ont une parasitémie
comprise entre 100 et 400 parasites/µl de sang. Ces faibles densités
parasitaires obtenues expliquent le fait que les sujets prélevés soient
apparemment normaux.

L'évolution du paludisme post-transfusionnel est imprévisible mais


survient chez des malades déjà fragilisés par la maladie (anémie

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décompensée, intervention chirurgicale, malnutrition, etc.). Une surveillance


particulière doit permettre de prendre en charge rapidement les cas de
paludisme grave à Plasmodium falciparum, espèce la plus incriminée.

Le paludisme transfusionnel peut survenir avec une densité parasitaire


faible. Une parasitémie de 100 parasites par microlitre, considérée comme
faible, représente chez un receveur transfusé avec 500 ml de sang, un
inoculât d'environ 50 000 000 parasites, plus souvent pathogènes chez un
sujet déficient [16].

L'existence de parasites chimio résistants complique la prise en charge


des donneurs et receveurs. L'encouragement à l'utilisation de méthodes
simples pour se protéger du vecteur reste une arme à développer. Dans une
étude NIYIBAHO. et al., 1998 avaient estimé que 81 % d'adultes, mères ou
personnes en charge des enfants âgés de moins de 4 ans, font le lien entre le
moustique et le paludisme à Cotonou. Ainsi les donneurs sont en mesure
d'adhérer à la lutte contre les moustiques et de suivre les conseils du
Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) qui comprend un
important volet de prévention par l'utilisation des moustiquaires imprégnées
insecticides [17].

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CONCLUSION

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Dans les zones d'endémicités palustres, constituant la ceinture la plus


pauvre du globe, les tests de détection des plasmodies ne sont pas faits sur les
poches de sang car le risque de transmission de trophozoïtes de Plasmodium
est très souvent sous-estimé. En effet, 17,21 % des donneurs de sang du Poste
de Transfusion sanguine de Djougou, sont parasités. Cette prévalence
constitue un risque potentiel de contamination des receveurs. Il est donc
impératif de rendre systématique la recherche des plasmodies dans le sang des
donneurs ou de protéger le receveur. La recherche de l'hématozoaire peut se
faire par des techniques simples peu onéreuses, mais non adaptées au
dépistage de masse. Des réflexions doivent se poursuivre pour arriver à une
stratégie applicable.

En attendant l'amélioration diagnostique, tous les malades transfusés


devraient bénéficier d'un traitement présomptif antipalustre. Dans le même
temps, les donneurs de sang doivent être sensibilisés à l'utilisation de la
moustiquaire imprégnée d'insecticides.

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SUGGESTIONs

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Nous suggérons à l’endroit :

 Des techniciens de laboratoire, exclure du don, les donneurs ayant


une température corporelle supérieure à 37,4°C.
 Des biologistes, la poursuite des recherches afin de trouver des
techniques adaptées au dépistage des plasmodies dans le sang des
donneurs.
 Des cliniciens, adjoindre un traitement antipalustre systématique à
tous les malades transfusés.
 Des donneurs de sang, observer les précautions individuelles de
prévention contre les piqûres des moustiques en plaçant des
grillages anti-moustiques aux ouvertures des chambres et en
utilisant des moustiquaires imprégnées d’insecticides.

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Références bibliographiques

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B. Problèmes transfusionnels dans le service de pédiatrie et génétique
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2.- SCHNEIDER J. Les maladies tropicales transmises par la transfusion


sanguine. Faculté de Médecine de Paris, Chaire de pathologie exotique
1963 ; 4 : 407-409.

3- DIOP S, NDIAYE M, SECK M, CHEVALIER B, JAMBOU R et coll.


Prévention du paludisme post-transfusionnel en zone d’endémie. Elsevier
Masson 2009 ; 16 : 454-459.

4- TARANTOLA A, RACHLINE A, KONTO C, HOUZE S et coll.


Paludisme à P. falciparum après accident exposant au sang (AES) : à
propos d’un cas, une revue de la littérature et considérations pour la
chimioprophylaxie post exposition. BEH. 2003 ; 7 : 43-44.

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6- ASSOCIATION FRANÇAISE DES ENSEIGNANTS DE


PARASITOLOGIE ET MYCOLOGIE, Paludisme, Université
Médicale Virtuelle Francophone, Support de cours, 2010-2011, 5- 10.

7- GUIGUEMDE TR, SANOU MA, OUEDRAOGO JB, COULIBALY


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8- DOUAMBA Z. Paludisme asymptomatique chez la femme enceinte au


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Biologie moléculaire, Université de Ouagadougou 2012 : 5-24.

9- ATCHADE S P. Fascicule de Cours : le Paludisme. GBH/EPAC/UAC


2011, 31.

10- MOODY A. Rapid diagnostic tests for malaria parasites. Clinical


Microbiologie Reviews 2002 ; 15 : 66-78.

11- ROGIER C, HENRY M-C ET TRAPE J-F. Evaluation


épidémiologique du paludisme en zone d'endémie. Médecine Tropicale
2009 ; 69.

12- NJOMNANG-SOH P. Recherche de nouveaux composés à activité


antipaludique à partir de différentes pharmacopées traditionnelles. Thèse
de l’Université de Toulouse, 2008.

13- ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (OMS). Paludisme:


lutte antivectorielle et protection individuelle. Rapport d’un groupe
d’étude de l’OMS, 2006 ; 80.

14- RASON M A, MENARD D, le diagnostic biologique du paludisme par


microscopie. 6ème édition de l’Atelier Paludisme Session2008, Unité de
Recherche sur le Paludisme Institut Pasteur de Madagascarhttp://www.
pasteur.mg/Atelier-Palu/ 5-10. Consulté le 04 avril 2013.

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15- KOANGA MOGTOMO M L, LOUANDJI FOMEKONG S, et coll.


Détection des agents infectieux dans les banques de sang de
Douala.Cahiers Santé 2009 ; 19 : 6-8.

16- KINDE-GAZARD D, OKE J, GNAHOUI I, MASSOUGBODJI A.


Le risque de paludisme transfusionnel à Cotonou. Bénin,
Parasitologie/FSS, Cahier d’étude et de recherches francophones/Santé.
2000;10: 89-90.

17- NIYIBAHO D. Influence de l'environnement urbain sur le paludisme:


cas de la ville de Cotonou. Thèse de médecine, Cotonou 1998, 785; 105
p.

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ANNEXES

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Annexe 1 :

FICHE DE RENSEIGNEMENT N°

NOM :……………………………………………………

Prénom :………………………………………………….

Age : ……..…ans

Sexe : M F

Profession :………………………………………………

Adresse :…………………………………………………

Température :……..…°C

Poids :………………..Kg

Tension artérielle : ………………….

Statut du donneur : Occasionnel Bénévole

Nouveau donneur Ancien Nouveau

Le donneur dort-il sous moustiquaire : Oui Non

Pas toujours

Traitement antipalustre : Oui Non

Si oui quelle(s) molécule(s) ………………………………………………

Date du dernier traitement ………………………………………………..

Date du don :………………………………………………….................

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Annexe 2 : Préparation du Giemsa à 10 %

- Mettre dans l’éprouvette graduée 45 ml d’eau de Possotomé


- Ajouter 5 ml de colorant de Giemsa à l’aide d’une pipette Pasteur
- Mélanger à l’aide d’un agitateur
NB : La solution de Giemsa à 10 % ne se conserve que 2 jours

Annexe 3 : Plasmodium falciparum sur goutte épaisse

Annexe 4 : Plasmodium falciparum sur frottis sanguin

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TABLE DES MATIERES Pages


LISTE DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE GENIE DE
BIOLOGIE HUMAINE (GBH) ........................................................................ ii
I- ENSEIGNANTS PERMANENTS ................................................................ ii
II- ENSEIGNANTS VACATAIRES ............................................................... iii
DEDICACE ...................................................................................................... iv
REMERCIEMENTS ........................................................................................ vi
HOMMAGES.................................................................................................... x
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET SYMBOLES .......................... xii
RESUME/abstract .......................................................................................... xiv
RESUME ......................................................................................................... xv
SOMMAIRE ................................................................................................. xvii
INTRODUCTION ......................................................................................... xvii
1. Généralités sur le paludisme ..................................................................... xvii
1.1. Définition ............................................................................................... xvii
CONCLUSION ............................................................................................. xvii
SUGGESTIONS............................................................................................ xvii
INTRODUCTION ............................................................................................. 1
1- Généralités sur le paludisme ......................................................................... 4
1.1. Définition ............................................................................................. 5
1.2. Agent pathogène................................................................................... 5
1.2.1. Plasmodium vivax ......................................................................... 5
1.2.2. Plasmodium ovale ......................................................................... 5
1.2.3. Plasmodium malariae ................................................................... 6
1.2.4. Plasmodium knowlesi .................................................................... 6
1.2.5. Plasmodium falciparum ................................................................ 6
1.3. Vecteur ................................................................................................. 7
1.4. Cycle biologique des plasmodies ......................................................... 8
1.4.1. Phase asexuée ou schizogonie ...................................................... 8
1.4.1.1. Phase hépatique ou pré-érythrocytaire.................................. 8
1.4.1.2. La phase sanguine ou érythrocytaire .................................... 8
1.4.2. Phase sexuée ou sporogonie.......................................................... 9
1.5. Mode de transmission ........................................................................ 11
1.6. Manifestations cliniques .................................................................... 11
1.6.1. Période d’incubation ................................................................... 11
1.6.2. Période d’invasion ou accès palustre simple .............................. 11
1.6.3. Paludisme grave .......................................................................... 12

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Recherche de trophozoïtes de Plasmodium chez les donneurs bénévoles et anonymes de
sang au Poste Transfusion Sanguine de Djougou

1.6.4. Paludisme transfusionnel ............................................................ 12


1.7. Diagnostic biologique ........................................................................ 12
1.7.1. Diagnostic microscopique direct par frottis sanguin (FS) et goutte
épaisse (GE) .......................................................................................... 13
1.7.2. Détection d’antigènes plasmodiaux par les tests de diagnostic
rapide (TDR) ......................................................................................... 13
1.7.3. Le QBC Malaria test ou Quantitative Buffy Coat ...................... 14
1.7.4. Détection des acides nucléiques par les techniques
d’amplification génique ........................................................................ 14
1.8. Traitement et Prophylaxie .................................................................. 15
1.8.1. Traitement ................................................................................... 15
1.8.1.1. Cibles plasmodiales ............................................................. 15
1.8.1.2. Molécules antipaludiques .................................................... 16
1.8.2. Prophylaxie ................................................................................. 17
1.8.2.1. La lutte antivectorielle ......................................................... 18
2- Cadre et méthode d’etude ........................................................................... 20
2.1. Cadre de travail .................................................................................. 21
2.1.1. Présentation du Centre ................................................................ 21
2.1.2. Présentation du cadre de travail : le laboratoire .......................... 21
2.1.3. Personnel et les différentes activités du laboratoire ................... 22
3- RESULTATS ET DISCUSSION ............................................................... 32
CONCLUSION ............................................................................................... 41
Références bibliographiques ........................................................................... 45
ANNEXES ...................................................................................................... 49
TABLE DES MATIERES .............................................................................. 52

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