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Thèse: Docteur de La Communauté Université Grenoble Alpes

Cette thèse de Thibaut Esence, soutenue le 07 novembre 2017 à l'Université Grenoble Alpes, porte sur l'étude et la modélisation des systèmes de stockage thermique régénératif solide/fluide. Dirigée par Benoit Stutz et codirigée par Arnaud Bruch et Jean-François Fourmigué, elle s'inscrit dans le domaine de l'énergétique et du génie des procédés. Le document comprend des remerciements, une introduction, une étude bibliographique et des sections détaillées sur les résultats expérimentaux et la modélisation des systèmes étudiés.

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Thèse: Docteur de La Communauté Université Grenoble Alpes

Cette thèse de Thibaut Esence, soutenue le 07 novembre 2017 à l'Université Grenoble Alpes, porte sur l'étude et la modélisation des systèmes de stockage thermique régénératif solide/fluide. Dirigée par Benoit Stutz et codirigée par Arnaud Bruch et Jean-François Fourmigué, elle s'inscrit dans le domaine de l'énergétique et du génie des procédés. Le document comprend des remerciements, une introduction, une étude bibliographique et des sections détaillées sur les résultats expérimentaux et la modélisation des systèmes étudiés.

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THÈSE

Pour obtenir le grade de


DOCTEUR DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITÉ
GRENOBLE ALPES
Spécialité : Énergétique et Génie des Procédés
Arrêté ministériel : 25 mai 2016

Présentée par

Thibaut ESENCE

Thèse dirigée par Benoit STUTZ, Professeur à l’Université


Savoie Mont Blanc, et
codirigée par Arnaud BRUCH, Docteur au CEA/LITEN, et
Jean-François FOURMIGUÉ, Ingénieur de recherche au
CEA/LITEN

préparée au sein du CEA/LITEN


dans l'École Doctorale SISEO

Étude et modélisation des systèmes de


stockage thermique de type régénératif
solide/fluide

Thèse soutenue publiquement le 07 novembre 2017,


devant le jury composé de :
M. Jean-Pierre BÉDÉCARRATS
Professeur, LATEP - Université de Pau et des Pays de l’Adour, Président
M. Jean-Jacques BÉZIAN
Ingénieur de recherche, RAPSODEE - Mines Albi-Carmaux, Rapporteur
M. Xavier PY
Professeur, PROMES - Université de Perpignan, Rapporteur
M. Quentin FALCOZ
Maître de conférences, PROMES - Université de Perpignan, Examinateur
M. Philippe MARTY
Professeur, LEGI - Université Grenoble Alpes, Examinateur
M. Benoit STUTZ
Professeur, LOCIE - Université Savoie Mont Blanc, Directeur de thèse
M. Arnaud BRUCH
Docteur, CEA/LITEN, Encadrant
M. Jean-François FOURMIGUÉ
Ingénieur de recherche, CEA/LITEN, Co-Encadrant
Remerciements

Remerciements
Ces trois années de labeur ont été un enrichissement scientifique et professionnel, mais
surtout une expérience humaine très forte. Je tiens donc à remercier tous ceux qui ont rendu
cette expérience non seulement possible, mais également très riche.

Je veux tout d’abord remercier les membres de mon jury de thèse qui ont pris soin d’évaluer
le résultat de ces trois années d’effort. Merci à Jean-Pierre Bédécarrats de m’avoir fait l’honneur
de présider le jury de thèse. Merci à Xavier Py et Jean-Jacques Bézian qui, en tant que
rapporteurs, ont pris la peine de critiquer minutieusement mon mémoire. Merci également à
Quentin Falcoz pour avoir examiné soigneusement mon travail et avec qui j’ai eu la chance de
collaborer. Enfin, merci à Philippe Marty qui a évalué mon travail à l’issue de la thèse et durant
son déroulement.

Je tiens également à remercier ceux qui m’ont guidé durant la réalisation de ces travaux.
Merci donc à Benoit Stutz, mon directeur de thèse, pour sa direction rigoureuse. Travailler avec
toi fut agréable et enrichissant, et cette thèse n’aurait pas été de cette qualité sans ta contribution.
Merci également à Jean-François Fourmigué, qui n’a jamais été avare de son temps pour
m’aiguiller dans les choix importants et lors des moments difficiles. Ton aide et ton expérience
furent précieuses. Enfin, un grand merci à Arnaud Bruch, qui a encadré cette thèse au quotidien.
Je mesure la chance d’avoir travaillé avec toi. Je te considère comme un excellent chercheur et,
aujourd’hui, surtout comme un ami.
Je veux par ailleurs remercier Raphael Couturier pour m’avoir chaleureusement accueilli
dans son laboratoire et pour m’avoir conseillé durant ces trois ans. Merci également à Olivier
Lemaire pour l’accueil dont j’ai bénéficié dans son service, et à Patrice Tochon, grâce à qui
cette thèse a été rendue possible au sein de son département.

Merci à Jérôme Pouvreau pour les multiples discussions que nous avons eues et pour avoir
pris le temps de répondre à mes questions. Merci également à Sylvie Rougé qui m’a permis de
progresser grâce au regard critique et attentif qu’elle a porté sur mon travail.
Je tiens par ailleurs à remercier Thomas Fasquelle, avec qui j’ai pris grand plaisir à
collaborer. Nous avons soutenu nos thèses presque en même temps, sur des sujets proches, dans
deux institutions qui ont parfois du mal à se parler. Alors que d’aucuns auraient vu là une source
de rivalité, grâce à toi nous avons pu mener une coopération fructueuse. J’espère que nous
saurons renforcer les liens professionnels et personnels que nous avons commencé à tisser.
Merci à Rocío Bayón pour son naturel chaleureux et sa bonne humeur, et avec qui j’ai eu
la chance de travailler. Merci à Esther Rojas, grâce à qui cette collaboration fut possible.
Muchas gracias.
Merci à Kévin Attonaty, avec qui j’ai pris plaisir à échanger sur le stockage régénératif. Je
te souhaite bon courage pour la fin de thèse et bon vent pour la suite. Et merci à Tristan Desrues,
que je n’ai pas eu la chance de rencontrer, mais sur le travail de qui j’ai pu m’appuyer.
Merci à tous ceux avec qui j’ai travaillé et qui m’ont apporté leur concours à un moment
ou l’autre : Gilles Matringe, Olivier Soriano, Marion Chandesris, Pierre Coste, Frédéric Ducros,
Pierre Dumoulin, Monique Sabate, Julie Deguet-Morin…
Je veux également remercier les collègues avec qui j’ai partagé de bons moments en salle
café ou autour d’un verre : Arnaud Landelle, Violette Turon, Franck Mastrippolito, Stéphane
Ollivier, Laura Guimard, Aude-Claire Doiseau, Christel Fritsch, Zoé Minvielle, Pham Quynh
Trang, Jérôme Bentivoglio, Amélie Maisse, Stéphane Collasson, Philippe Bandelier, Fabrice
Bentivoglio, Nicolas Tauveron, Rasmey Try, Isabelle Champon, Alban Chappaz, Michel Jouve,
Grégoire Bellenot, Clément Beust...
Merci à Valéry Vuillerme et Estelle Le Baron, que j’ai eu la chance de rencontrer à l’autre
bout du monde, et avec qui j’ai partagé d’excellents moments.

i
Remerciements

Merci à ceux qui ont fait germer en moi l’idée de faire une thèse, ou qui ont appuyé ce
projet : Fabien Jouot, Sandrine Amblard, Éric Auzenet, Xavier Moch et Aïssa Ould-Dris.

Si j’ai gagné en compétence et en maturité durant ces trois années, j’ai surtout gagné des
amis. À ce titre, je souhaite remercier Davy dont j’ai partagé bien plus que le bureau. Tu as été
un excellent parrain et atterrir dans le légendaire bureau 410 fut le début d’une véritable amitié.
Je tiens également à remercier Rémi, que je n’ai croisé que trop brièvement, et dont je me suis
efforcé d’être le digne successeur dans ce bureau mythique.
Merci bien sûr à Matthieu et Audrey (et Leeloo !). Sans vous, ces trois années à Grenoble
auraient été bien plus fades, au sens propre comme au figuré ! Nous avons partagé les hauts et
les bas (je parle là de nos pérégrinations sur les cimes et en souterrain), des journées de glisse
et de grimpe, des ripailles chaleureuses, des débats enflammés et j’en passe. Je ne doute pas
que nous aurons l’occasion de partager bien plus encore.
Merci également à Adèle, l’autre membre du bureau des blonds. Ton naturel enjoué et nos
pétages de plombs ont illuminé ma première année de thèse. Derrière la reine des potins à qui
on ne peut rien cacher, se trouve une grande professionnelle et surtout une chti au grand cœur.
Je tiens à remercier tout particulièrement Sophie qui, avant de devenir une amie, fut
également une excellente collègue. Même si tu refuses de l’admettre, ton travail a beaucoup
contribué à la réussite de cette thèse. Après ton départ, j’ai pris soin de STONE du mieux que
j’ai pu… Merci également à Yann, dont le travail m’a permis de m’évader vers d’autres contrées
et grâce à qui je regarderai le mobilier urbain d’un autre œil. Je vous souhaite à tous les deux le
meilleur pour la suite.
Merci à Nahia, ma collègue de bureau, pour sa gentillesse et ses « petites questions » qui
ont égayé un quotidien laborieux en fin de thèse. Partir en conférence avec toi à l’autre bout du
monde fut un plaisir… malgré quelques péripéties ! Je compte sur toi pour maintenir haut
l’étendard du bureau 410.
Merci à Odin, notre maître Jedi, pour sa verve et sa fantaisie inénarrables. Il faut de la
rigueur, de la curiosité, mais aussi un grain de folie pour faire avancer la science. Tu possèdes
toutes ces qualités. Merci à Cristina pour sa profonde gentillesse et à Anthony pour m’avoir mis
la tête dans les étoiles. Merci à Quentin, qui a débuté sa thèse bien trop tard à mon goût. Nous
n’aurons pas été collègues longtemps, mais cela ne nous empêchera pas de partager de bons
moments. Merci à Clément, que j’ai eu la chance de rencontrer non pas au D4, mais en
Finlande ! Avant que nous nous retrouvions à Grenoble. On ne le dira jamais assez : le monde
est petit. Et c’est très bien ainsi.
Enfin, que seraient ces remerciements si je n’évoquais les irréductibles du D4, avec qui j’ai
tissé des liens plus personnels que professionnels. Merci donc à Mathieu pour sa grande
sollicitude. C’est avec les meilleurs amis que l’on partage les meilleurs repas. En cela tu n’as
jamais failli. Merci à Pierre pour sa profonde générosité. J’ai passé d’agréables moments en ta
compagnie et j’ai toujours pris beaucoup de plaisir à échanger avec toi. Merci à Greg, notre roi
de la fête et des plans loufoques. Tu sais semer la gaité et la bonne humeur sur ton passage.
Enfin, merci à Seb. Ta jovialité et ta créativité n’ont d’égal que ton amour des frometons.

Je tiens également à remercier ici les gens qui ont jalonné ma vie grenobloise. Merci donc
à Audrey et Maryse avec qui j’ai passé d’excellents moments à crapahuter en montagne ou à
festoyer. Merci à Jérôme Sakalian et Sevan Awakian, grâce à qui j’ai évolué durant ces trois
années sans jamais oublier mes racines. Merci enfin à Nicolas, Stéphanie, Carole et Fanny qui
m’ont permis de faire le vide quand c’était dur et de progresser sur les tatamis.

Bien sûr, un grand merci à tous mes amis, notamment à mes potes de toujours : Etienne,
Stéphane et Julien. Enfin, un immense merci à ma famille : mes parents, mon frère, mes cousins
et cousines, et mes oncles et tantes. Vous m’avez toujours soutenu, même de loin, parfois sans
le savoir, et rien n’aurait été possible sans cela.

ii
Extrait de Gaston, La saga des gaffes, © 1982 by Franquin and Editions Dupuis.
L’histoire ne dit pas si Gaston Lagaffe s’engagea dans une thèse sur le stockage d’énergie
pour résoudre son problème…

iii
iv
Table des matières

Table des matières


REMERCIEMENTS ................................................................................................................................................................ I

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................................................ III

NOMENCLATURE .............................................................................................................................................................. IX

INTRODUCTION ET CONTEXTE............................................................................................................................................ 1

ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................................................................. 5

I.1. RESULTATS EXPERIMENTAUX ET COMPORTEMENT GENERAL ............................................................................................................. 5


I.1.1. Résultats expérimentaux ......................................................................................................................................... 5
I.1.2. Comportement et pilotage des systèmes de stockage thermique régénératif....................................................... 10
I.1.2.1. Principe de fonctionnement ................................................................................................................................................ 10
I.1.2.2. Circulation du fluide ............................................................................................................................................................. 12
I.1.2.3. Stabilité de décharge ........................................................................................................................................................... 12
I.1.2.4. Rendement .......................................................................................................................................................................... 14
I.1.2.5. Fonctionnement en cyclage ................................................................................................................................................. 14
I.1.3. Dimensionnement du réservoir .............................................................................................................................. 16
I.1.4. Fluide caloporteur .................................................................................................................................................. 18
I.1.5. Solide de remplissage ............................................................................................................................................ 19
I.2. MODELISATION DES SYSTEMES DE STOCKAGE THERMIQUE REGENERATIF ........................................................................................... 20
I.2.1. Modèles négligeant le gradient thermique dans les solides .................................................................................. 20
I.2.1.1. Modèle de Schumann et modèles monodimensionnels à deux équations .......................................................................... 21
I.2.1.2. Modèles monodimensionnels à une équation : réduction du modèle de Schumann .......................................................... 25
I.2.1.3. Modèle de perturbation ...................................................................................................................................................... 27
I.2.1.4. Modèles monodimensionnels à trois équations .................................................................................................................. 28
I.2.1.5. Modèles bidimensionnels .................................................................................................................................................... 28
I.2.2. Modèles tenant compte du gradient thermique dans les solides........................................................................... 30
I.2.2.1. Modèles monodimensionnels de conduction intra-solide ................................................................................................... 30
I.2.2.2. Modèles bidimensionnels de conduction intra-solide ......................................................................................................... 31
I.2.3. Comparaison des modèles ..................................................................................................................................... 34
I.2.3.1. Temps de calcul ................................................................................................................................................................... 34
I.2.3.2. Études paramétriques .......................................................................................................................................................... 35
I.3. PROPRIETES PHYSIQUES DES MILIEUX POREUX ............................................................................................................................. 36
I.3.1. Coefficient de transfert thermique entre le fluide et les solides ............................................................................. 37
I.3.1.1. Méthodes de détermination ................................................................................................................................................ 37
I.3.1.2. Comparaison des corrélations sélectionnées ....................................................................................................................... 38
I.3.1.3. Coefficient d’échange thermique effectif ............................................................................................................................ 39
I.3.2. Coefficient de transfert thermique entre le fluide et la paroi................................................................................. 41
I.3.2.1. Comparaison des corrélations sélectionnées ....................................................................................................................... 41
I.3.2.2. Coefficient d’échange thermique effectif ............................................................................................................................ 42
I.3.3. Conductivité thermique effective ........................................................................................................................... 44
I.3.3.1. Phénomènes participant à la diffusion de la chaleur ........................................................................................................... 44
I.3.3.2. Conductivité thermique effective en condition de fluide stagnant ...................................................................................... 44
I.3.3.3. Contribution du mélange et des turbulences du fluide ........................................................................................................ 47
I.3.3.4. Intégration de la conductivité thermique effective dans les modèles ................................................................................. 48
I.3.4. Pertes de charge .................................................................................................................................................... 52
I.3.4.1. La loi d’Ergun ....................................................................................................................................................................... 52
I.3.4.2. Modifications et ajustements de la loi d’Ergun .................................................................................................................... 52
I.3.4.3. Aspects spécifiques aux lits de roches ................................................................................................................................. 54
I.3.4.4. Comparaison des corrélations sélectionnées ....................................................................................................................... 55
I.4. BILAN ............................................................................................................................................................................... 58

DEVELOPPEMENT ET REDUCTION DU MODELE ........................................................................................... 61

II.1. ÉQUATIONS ET HYPOTHESES GENERALES ................................................................................................................................... 61


II.1.1. Équation de continuité .......................................................................................................................................... 61
II.1.2. Équation de conservation de l’énergie .................................................................................................................. 62
II.2. PROLEGOMENES ................................................................................................................................................................ 63
II.2.1. Modélisation des solides ....................................................................................................................................... 63

v
Table des matières

II.2.1.1. Milieu poreux continu ......................................................................................................................................................... 64


II.2.1.2. Modèle analytique de conduction intra-solide ................................................................................................................... 64
II.2.1.3. Modèle numérique de conduction intra-solide .................................................................................................................. 68
II.2.1.4. Comparaison des approches ............................................................................................................................................... 68
II.2.2. Échange convectif entre le fluide et les solides ..................................................................................................... 72
II.2.2.1. Granulométries simples ...................................................................................................................................................... 72
II.2.2.2. Granulométries doubles ..................................................................................................................................................... 74
II.2.3. Échange convectif entre le fluide et la paroi ......................................................................................................... 75
II.2.4. Coefficients de diffusion ........................................................................................................................................ 76
II.3. DEVELOPPEMENT DU MODELE ............................................................................................................................................... 77
II.3.1. Principe ................................................................................................................................................................. 77
II.3.2. Équations principales ............................................................................................................................................ 77
II.3.3. Convention d’écriture............................................................................................................................................ 79
II.3.4. Schéma de discrétisation ...................................................................................................................................... 79
II.3.4.1. Schéma de discrétisation temporelle .................................................................................................................................. 79
II.3.4.2. Schéma de discrétisation spatiale des termes diffusifs ....................................................................................................... 80
II.3.4.3. Schéma de discrétisation spatiale des termes d’advection ................................................................................................. 80
II.3.5. Conditions aux limites ........................................................................................................................................... 80
II.3.5.1. Équation de continuité ....................................................................................................................................................... 80
II.3.5.2. Équation d’énergie du fluide ............................................................................................................................................... 81
II.3.5.3. Équation d’énergie des solides et de la paroi ..................................................................................................................... 81
II.3.6. Développement des équations .............................................................................................................................. 82
II.3.6.1. Équation de continuité ....................................................................................................................................................... 82
II.3.6.2. Équation d’énergie du fluide ............................................................................................................................................... 82
II.3.6.3. Équation d’énergie des solides ........................................................................................................................................... 83
II.3.6.4. Équation d’énergie de la paroi ............................................................................................................................................ 83
II.3.7. Méthodes de résolution ........................................................................................................................................ 84
II.3.7.1. Systèmes liquide/solide ...................................................................................................................................................... 84
II.3.7.2. Systèmes gaz/solide ............................................................................................................................................................ 85
II.4. REDUCTIONS DU MODELE ..................................................................................................................................................... 87
II.4.1. Modèle à deux équations d’énergie : réduction de l’équation de paroi ................................................................ 87
II.4.1.1. Hypothèses de départ et considérations préliminaires....................................................................................................... 87
II.4.1.2. Reformulation de la dérivée spatiale de la température de paroi ...................................................................................... 88
II.4.1.3. Reformulation de la température de paroi ......................................................................................................................... 89
II.4.1.4. Fusion des équations de fluide et de paroi ......................................................................................................................... 90
II.4.1.5. Résultat final ....................................................................................................................................................................... 91
II.4.2. Modèle à deux équations d’énergie : réduction de l’équation des solides ............................................................ 92
II.4.3. Réduction à une équation ..................................................................................................................................... 93
II.5. BILAN .............................................................................................................................................................................. 94

ÉTUDE NUMERIQUE ................................................................................................................................... 95

III.1. HALLET ET GERVAIS, 1977 .................................................................................................................................................. 95


III.1.1. Test 32 ................................................................................................................................................................. 95
III.1.2. Test 35 ................................................................................................................................................................. 98
III.1.3. Test 36 ............................................................................................................................................................... 100
III.2. SYSTEME DE STOCKAGE DE LA CENTRALE SOLAR ONE ............................................................................................................... 102
III.2.1. Mode 5 ............................................................................................................................................................... 102
III.2.2. Mode 6 ............................................................................................................................................................... 104
III.3. PACHECO, SHOWALTER ET KOLB, 2002 ............................................................................................................................... 105
III.4. JONES ET HILL, 1979 ....................................................................................................................................................... 107
III.5. CASCETTA ET AL., 2016.................................................................................................................................................... 109
III.6. RECAPITULATIF DES MODELISATIONS .................................................................................................................................... 112
III.6.1. Valeurs caractéristiques des essais modélisés ................................................................................................... 112
III.6.2. Validité de la réduction du modèle .................................................................................................................... 112
III.6.3. Contribution de l’échange thermique à la dé-stratification ............................................................................... 115
III.6.4. Temps de calcul.................................................................................................................................................. 117
III.7. BILAN ........................................................................................................................................................................... 118

VALIDATION DU MODELE ET ETUDES EXPERIMENTALES .......................................................................... 119

IV.1. ÉTUDE DE DEUX SYSTEMES GAZ/SOLIDE : LA BOUCLE CLAIRE .................................................................................................... 119


IV.1.1. Régénérateur à plaques..................................................................................................................................... 121

vi
Table des matières

IV.1.1.1. Présentation du régénérateur à plaque ........................................................................................................................... 121


IV.1.1.2. Méthode de modélisation du régénérateur à plaques .................................................................................................... 124
IV.1.1.3. Résultats numériques et expérimentaux du régénérateur à plaques .............................................................................. 128
IV.1.1.4. Bilan des modélisations du régénérateur à plaques ........................................................................................................ 132
IV.1.2. Régénérateur à graviers .................................................................................................................................... 132
IV.1.2.1. Présentation du régénérateur à graviers ......................................................................................................................... 132
IV.1.2.2. Méthode de modélisation du régénérateur à graviers .................................................................................................... 135
IV.1.2.1. Résultats numériques et expérimentaux du régénérateur à graviers .............................................................................. 138
IV.1.2.2. Bilan des modélisations du régénérateur à graviers ........................................................................................................ 141
IV.2. ÉTUDE EXPERIMENTALE D’UN SYSTEME HUILE/ROCHE : LA BOUCLE STONE .................................................................................. 142
IV.2.1. Présentation de la boucle STONE ....................................................................................................................... 142
IV.2.2. Hétérogénéités thermiques et répétabilité ........................................................................................................ 145
IV.2.3. Détermination de la température d’entrée du lit .............................................................................................. 150
IV.2.4. Détermination du coefficient de pertes thermiques du réservoir ...................................................................... 151
IV.2.5. Influence de la température .............................................................................................................................. 152
IV.2.5.1. Étude expérimentale ....................................................................................................................................................... 152
IV.2.5.2. Validation du modèle ...................................................................................................................................................... 153
IV.2.5.3. Étude numérique ............................................................................................................................................................. 154
IV.2.6. Influence de la vitesse du fluide caloporteur ..................................................................................................... 156
IV.2.6.1. Étude expérimentale ....................................................................................................................................................... 156
IV.2.6.2. Validation du modèle ...................................................................................................................................................... 159
IV.2.6.3. Étude numérique ............................................................................................................................................................. 162
IV.2.7. Influence du taux d’extraction de la thermocline .............................................................................................. 165
IV.2.7.1. Étude expérimentale ....................................................................................................................................................... 165
IV.2.7.2. Étude numérique ............................................................................................................................................................. 168
IV.2.8. Caractéristiques du cyclage ............................................................................................................................... 171
IV.2.8.1. Stabilisation ..................................................................................................................................................................... 174
IV.2.8.2. Perturbations ................................................................................................................................................................... 174
IV.2.8.3. État initial ........................................................................................................................................................................ 178
IV.2.9. Vers un modèle analytique ................................................................................................................................ 181
IV.2.9.1. Diffusion de la thermocline ............................................................................................................................................. 181
IV.2.9.2. Durée des cycles et énergies ........................................................................................................................................... 183
IV.2.9.3. Perspectives..................................................................................................................................................................... 185
IV.3. BILAN ........................................................................................................................................................................... 186

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES .................................................................................................................................... 189

LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................................................... 195

LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................................................... 203

ANNEXES ....................................................................................................................................................................... 205

ANNEXE A – FORMES CONSERVATIVE ET NON CONSERVATIVE ............................................................................................................ 205


ANNEXE B – RELATION ENTRE LES DIAMETRES DES SPHERES EQUIVALENTES ........................................................................................... 206
ANNEXE C – REDUCTION DE L’EQUATION DES SOLIDES ..................................................................................................................... 207
ANNEXE D – REDUCTION DU MODELE DE TROIS A UNE EQUATION ....................................................................................................... 209
ANNEXE E – PARAMETRES DE MODELISATION DES SYSTEMES DE LA LITTERATURE .................................................................................... 211

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................................................................... 217

vii
viii
Nomenclature

Nomenclature

Variables (lettres latines)


A constante du terme visqueux de la loi d’Ergun
Ac surface externe de solide (m2)
ac surface externe de solide par unité de volume du lit fixe (m2·m-3), cf. équation (5)
Al surface externe du lit fixe (m2)
al surface externe du lit fixe (ou de la paroi interne du réservoir) par unité de volume
du lit fixe (m2·m-3), al = Al ⁄Vl = Ap,int⁄Vl
Ap,ext surface de paroi externe du réservoir (m2)
ap,ext surface de paroi externe du réservoir par unité de volume de paroi du réservoir
(m2·m-3), ap,ext = Ap,ext⁄Vp
A,int surface de paroi interne du réservoir (m2)
ap,int surface de paroi interne du réservoir par unité de volume de paroi du réservoir
(m2·m-3), ap,int = Ap,int⁄Vp
B constante du terme inertiel de la loi d’Ergun ou facteur de déformation des solides
dans la corrélation de conductivité effective de Zehner et Schlünder, 1970 (et dans
les corrélations apparentées)
Bi nombre adimensionnel de Biot, cf. équation (2)
Bi' nombre adimensionnel de Biot tel que défini par Votyakov et Bonanos, 2014,
Bi’ = h · ac · L2 ⁄λeff
Co nombre adimensionnel de Courant, cf. équation (111)
cp capacité calorifique massique (J·kg-1·K-1)
c̅p (T) capacité calorifique massique moyenne entre la température de référence et la
température T (J·kg-1·K-1), cf. équation (110)
D diamètre (m)
E effusivité thermique (J·K-1·m-2·s-1/2), E = √ρ · cp · λ
e épaisseur (m)
ℯ écart relatif
f terme de tortuosité défini dans Cheng et Hsu, 1998
fk coefficient de perte de charge, fk = ∆P · Dc · ε3 /[L · ρf · u2sup · (1 − ε)]
Fo nombre adimensionnel de Fourier, Fo = αc · ∆t/(Vc /Ac )2
g accélération de la pesanteur, g = 9,81 m · s−2
H enthalpie massique (J·kg-1) ou dimension latérale des canaux du régénérateur
structuré (m)

ix
Nomenclature

h coefficient de transfert de chaleur (W·m-2·K-1)


Hg nombre adimensionnel de Hagen, Hg = ρf · ∆P · D3c /(L · μf 2 )
hv coefficient volumique de transfert de chaleur (W·m-3·K-1)
I énergie interne par unité de masse (J·kg-1)
L dimension du lit fixe dans la direction de l’écoulement (m)
l dimension latérale des lits fixes parallélépipédiques (m)
m masse (kg)
ṁ débit massique (kg·s-1)
N nombre de volumes élémentaires du domaine discrétisé
Nu nombre adimensionnel de Nusselt, Nu = h · Dc /λf
P pression (Pa)
Pe nombre adimensionnel de Péclet tel que défini par Votyakov et Bonanos, 2014,
Pe = u · L/αeff
Pr nombre adimensionnel de Prandtl, Pr = μf · cpf /λf
Q énergie (J)
Q* énergie adimensionnelle, Q∗ = Q/ [(ρ · cp ) · Vl · (Tmax − Tmin )]
eff

Q̇ puissance thermique (W)


q flux thermique surfacique (W·m-2)
R rayon (m)
r coordonnée radiale (m)
Re nombre adimensionnel de Reynolds, Re = ρf · ε · u · Dc /μf
Ri nombre adimensionnel de Richardson, Ri = g · β · ∆T · ∆z⁄u2
T température (°C, K)
T* température adimensionnelle, T ∗ = (T − Tmin )⁄(Tmax − Tmin )
t temps (s)
t* temps adimensionnel relatif, t ∗ = t/t tot
tséj temps de séjour du fluide, t séj = L/u
Uf/∞ coefficient global de perte de chaleur entre le fluide et l’extérieur (W·m-2·K-1)
Up/∞ coefficient global de perte de chaleur entre la paroi et l’extérieur (W·m-2·K-1)
u vitesse interstitielle du fluide (m·s-1), u = ṁ/(ρf · ε · π · R2l )
usup vitesse superficielle du fluide (m·s-1), usup = ε · u
V volume (m3)

x
Nomenclature

w vitesse de front thermique (m·s-1), cf. équation (11) ou équation (122)


xc fraction volumique de solides dans le lit fixe (seulement les gros solides en cas de
granulométrie double), xc = Vc⁄Vl
xp fraction volumique de paroi par rapport au lit fixe, xp = Vp ⁄Vl
xs fraction volumique de sable dans le lit fixe, xs = Vs ⁄Vl
y longueur adimensionnelle du modèle de Schumann, y = hv · z⁄(ε · ρf · cpf · u)
y’ temps adimensionnel du modèle de Schumann,
y′ = hv · (t − z⁄u)⁄[(1 − ε) · ρc · cpc ]
z coordonnée longitudinale (dans la direction de l’écoulement) (m)
z* coordonnée longitudinale adimensionnelle, z ∗ = z⁄L

Variables (lettres grecques)


α diffusivité thermique (m²·s-1), α = λ/(ρ · cp )
β coefficient d’expansion thermique (°C-1)
γ rapport entre la capacité calorifique volumique (ρ·cp) du fluide ou du solide et la
capacité calorifique volumique du lit fixe (c’est-à-dire du fluide et du solide)
δ rayon du front thermique au sein d’un solide (m)
δϴ différence adimensionnelle de température entre le fluide et le solide
ε porosité, c’est-à-dire, dans le cas général, fraction volumique de fluide dans le lit
fixe, ε = Vf ⁄Vl
ϵ émissivité
ζ distance au point d’inflexion de la thermocline ou demi-épaisseur de la
thermocline (m)
Λ coefficient adimensionnel de diffusion tel que défini par by Votyakov et Bonanos,
2014, Λ = 1 + (γc · γf · Pe)2⁄Bi′
λ conductivité thermique (W·m-1·K-1)
μ viscosité dynamique (Pa·s)
ν viscosité cinématique (m2·s-1)
ν0 viscosité cinématique à l’interface avec les solides (m2·s-1)
ν∞ viscosité cinématique en écoulement libre (m2·s-1)
Ξ exergie (J)
ρ masse volumique (kg·m-3)
σ constante de Stephan-Boltzmann, σ = 5,67 · 10−8 W · m−2 · K −4
τ temps adimensionnel tel que défini par Votyakov et Bonanos, 2014,
τ = t⁄(L2 ⁄αeff )
Φ terme source de l’équation de conservation de l’énergie (W·m-3)

xi
Nomenclature

φ flux thermique volumique (W·m-3)


Ψ sphéricité (surface de la sphère de même volume divisée par la surface réelle),
2
Ψ = Deq,a ⁄Deq,V = (Deq,V ⁄Deq,S )

Indices
0 relatif au centre des solides
∞ relatif à l’ambiance extérieure ou en condition libre
adv relatif à l’advection
c relatif au solide (seulement les gros solides en cas de granulométrie double)
ch relatif à la charge
cond relatif à la conduction (et à ce qui est modélisé comme telle)
conv relatif à la convection
déch relatif à la décharge
e électrique
eff valeur effective
enth relatif à la température moyenne enthalpique (cf. équation (157))
eq relatif à/calculé avec le diamètre équivalent
eq,A relatif à/calculé avec le diamètre de la sphère de même surface, cf. équation (42)
eq,a relatif à/calculé avec le diamètre de la sphère de surface spécifique équivalente, cf.
équation (39)
eq,V relatif à/calculé avec le diamètre de la sphère de volume équivalent, cf. équation
(40)
ext relatif à la surface externe des parois
f relatif au fluide
global valeur globale
h hydraulique
i numéro du volume élémentaire
ini relatif à la condition initiale
int relatif à la surface interne des parois
k numéro de l’itération
l relatif au lit fixe (le lit fixe comprend les solides et le fluide)
max valeur maximale
min valeur minimale
mix relatif au mélange et aux turbulences

xii
Nomenclature

N relatif au dernier volume élémentaire


p relatif aux parois
pertes relatif aux pertes thermiques
r relatif à la direction radiale (orthogonale à l’écoulement du fluide)
Rc relatif au rayon externe des solides
ref relatif aux conditions de référence
s relatif au sable
th thermique
tot valeur totale
z relatif à la direction longitudinale (direction de l’écoulement du fluide)

Exposants
0 avec la contribution de la conduction dans chaque phase (conductivité thermique
effective en condition de fluide stagnant)
C avec la contribution de la conduction à travers les surfaces de contact entre solides
hc avec la contribution de la non-idéalité de l’échange thermique entre le fluide et les
solides
hp avec la contribution de la non-idéalité de l’échange thermique entre le fluide et la
paroi
n numéro de pas de temps
R avec la contribution du transfert thermique par rayonnement

Opérateurs
D ∂ ∂ ∂ ∂
D/Dt dérivée particulaire, Dt = ∂t + ux · ∂x + uy · ∂y + uz · ∂z
∂fy
div divergence, div(𝐟) =
∂fx
+ +
∂fz
∂x ∂y ∂z
∂ ∂ ∂
grad gradient, 𝐠𝐫𝐚𝐝 = ∂x · 𝐢 + ∂y · 𝐣 + ∂z · 𝐤

xiii
Introduction et contexte

Introduction et contexte
Dans le cadre des objectifs de réduction des émissions anthropiques de gaz à effet de serre,
une bifurcation du modèle de production et de consommation d’énergie s’avère nécessaire.
Outre les enjeux climatiques et environnementaux (GIEC, 2013), cette transition est également
susceptible de répondre à des problématiques d’ordre économique et politique comme le coût
de l’énergie, les insécurités d’approvisionnement, les conflits pour l’accès aux ressources, etc.
(GIEC, 2014a). Elle devra vraisemblablement se caractériser par une réduction de la
consommation d’énergie finale, par l’optimisation de la gestion et de la distribution de
l’énergie, et par le développement des systèmes de production d’énergie renouvelable (GIEC,
2014b).

Dans ce contexte, les systèmes permettant de stocker puis de restituer de l’énergie ont
vocation à se développer. Les systèmes de stockage ont pour rôle principal de déphaser la
production et la consommation d’énergie. Cette caractéristique permet notamment de gérer
l’intermittence, qu’elle soit liée à la production ou à la consommation. Les procédés industriels
discontinus, les pics de demande sur le réseau électrique et la production fluctuante des
systèmes solaires ou éoliens en sont autant d’exemples. Ainsi, dans les procédés discontinus,
les systèmes de stockage permettent de stocker l’énergie temporairement excédentaire en vue
d’une valorisation ultérieure. En jouant le rôle de tampon, ils sont par ailleurs capables de lisser
la production et la consommation, ce qui permet de valoriser au mieux l’énergie produite et
d’optimiser le dimensionnement des équipements puisque ceux-ci fonctionnent plus
régulièrement dans leurs conditions nominales. En permettant d’optimiser les performances et
la flexibilité de l’ensemble de l’infrastructure énergétique, les systèmes de stockage constituent
ainsi un levier important de la transition énergétique.

L’énergie peut être stockée sous différentes formes. Les principales sont de type chimique
(combustibles), gravitaire (barrages hydrauliques), thermique, électrochimique (batteries),
mécanique (air comprimé), cinétique (volants d’inerties) et magnétique. Le stockage thermique
est particulièrement avantageux lorsque l’énergie est produite ou consommée sous forme de
chaleur car la conversion n’est alors pas nécessaire. C’est également un type de stockage
relativement efficace et compétitif lorsque les quantités d’énergie en jeu dépassent plusieurs
centaines de MWh (Philibert, 2011). Pour ces différentes raisons, le stockage thermique est une
solution technique particulièrement adaptée pour les besoins domestiques, les unités de
production électrique à partir de chaleur comme les centrales solaires thermodynamiques, et
l’industrie lourde utilisatrice de chaleur (sidérurgie, verrerie, papeterie, etc.). Intégré à un cycle
thermodynamique adapté, c’est également une solution prometteuse pour des applications telles
le stockage d’énergie électrique par pompage thermique (Desrues et al., 2010) ou par
compression d'air adiabatique.

Il est possible de stocker la chaleur sous trois formes : sensible, latente et thermochimique
(Gil et al., 2009). Le stockage de chaleur sensible consiste à échauffer puis refroidir un matériau
et se traduit par un changement de température sans qu’il n’y ait ni changement d’état ni
modification chimique. La densité de stockage (c’est-à-dire la quantité d’énergie stockée par

1
Introduction et contexte

unité de volume) dépend directement de l’écart de température. Technologiquement, ce type de


stockage thermique est le plus simple à mettre en œuvre et est relativement bien maîtrisé.
Le stockage de chaleur latente consiste quant à lui à modifier l’état physique du matériau
de stockage. La transition la plus communément envisagée et la plus étudiée est la transition
liquide/solide, principalement car la variation de volume lors du changement de phase est faible.
Ce type de stockage thermique offre une densité de stockage relativement élevée et permet une
restitution de l’énergie à température constante. En revanche, il nécessite le plus souvent des
échangeurs adaptés, car la résistance de conduction dans le matériau à l’état solide pénalise
l’échange de chaleur.
Enfin, le stockage thermochimique met à profit des réactions chimiques exothermiques et
endothermiques réversibles. Cette solution permet d’atteindre des densités de stockage
potentiellement très élevées, de restituer la chaleur à température contrôlée (en adaptant les
conditions opératoires de la réaction chimique) et de stocker de l’énergie sur le très long terme.
Elle nécessite toutefois un échangeur réacteur capable de gérer les réactifs et les produits, et de
maintenir les conditions propices à la réaction chimique.
Malgré leurs atouts évidents, le stockage de chaleur latente et le stockage thermochimique
ne sont pas encore technologiquement matures pour des applications de grande échelle
(plusieurs centaines de MWh). Le stockage massif de chaleur sensible est en revanche déjà
largement répandu.

Pour les applications à haute température comme dans les centrales solaires
thermodynamiques, le stockage de chaleur sensible à deux réservoirs de sels fondus est
communément utilisé. Cette technologie consiste à stocker et à récupérer la chaleur par
échauffement et refroidissement d’un fluide constitué de sels fondus. Les sels fondus chauds et
froids sont stockés dans deux réservoirs distincts qui peuvent faire plusieurs milliers de mètres
cubes chacun (par exemple, dans la centrale solaire thermodynamique Andasol en Espagne :
deux réservoirs de 14 250 m3 chacun pour 1 010 MWh de stockage, soit 7,5 heures de
fonctionnement). Lors de la charge, les sels fondus du réservoir froid sont chauffés et envoyés
dans le réservoir chaud, et réciproquement en décharge (Fig. 1). Les sels fondus sont choisis
comme matériau de stockage car ils restent liquides à haute température et possèdent une
capacité calorifique volumique relativement élevée. Ils sont cependant corrosifs, ce qui
nécessite d’adapter les équipements. De plus, ils cristallisent à relativement haute température
(238 °C pour les sels fondus utilisés dans la centrale solaire Andasol), ce qui nécessite de
maintenir l’ensemble du système à haute température ou de vidanger les équipements lors des
périodes d’arrêt. Enfin, les ressources naturelles de nitrate de sel aujourd’hui utilisées pour
produire les sels fondus sont limitées et ne permettraient pas de répondre à une forte croissance
de la demande en systèmes de stockage (García-Olivares et al., 2012).

Fig. 1. Principe de fonctionnement des systèmes de stockage thermique à deux réservoirs de


sels fondus.

Afin de pallier ces problématiques, le stockage de chaleur sensible de type régénératif est
une alternative prometteuse à court et moyen termes. Ce principe de stockage thermique a

2
Introduction et contexte

notamment été introduit au milieu du XIXème siècle avec le régénérateur breveté par Edward
Alfred Cowper (Cowper, 1857). Le stockage régénératif consiste à stocker la chaleur sensible
non pas dans un fluide, mais dans un matériau solide constituant un lit fixe contenu dans un
réservoir unique. La chaleur est chargée et déchargée par l’intermédiaire d’un fluide caloporteur
circulant dans le réservoir en contact direct avec le solide de stockage (Fig. 2). Lors des phases
transitoires (charge ou décharge), une zone chaude et une zone froide cohabitent dans le même
réservoir. Elles sont séparées par une zone de gradient thermique appelée thermocline. C’est
pourquoi ce type de stockage thermique est également appelé stockage de type thermocline.

Fig. 2. Principe de fonctionnement des systèmes de stockage thermique régénératif.

L’utilisation de systèmes de stockage régénératif plutôt que de systèmes à deux réservoirs


de sels fondus présente plusieurs avantages. Le fluide ayant avant tout un rôle de caloporteur et
non plus de matériau de stockage, il existe une plus grande flexibilité dans le choix du fluide.
Il est ainsi possible d’utiliser des fluides n’ayant pas les inconvénients des sels fondus et dont
les caractéristiques correspondent davantage au procédé dans lequel s’intègre le système de
stockage. Par ailleurs, de grandes quantités de fluide peuvent être remplacées par des matériaux
solides peu couteux. Alors que dans le système à deux réservoirs, l’équivalent du volume d’un
réservoir est systématiquement vide, avec le stockage régénératif, la totalité du réservoir est
utilisée ce qui conduit à une densité de stockage potentiellement plus élevée lorsque celle-ci est
calculée en termes de volume de réservoir. Grâce à ces atouts, les systèmes régénératifs
permettent de réduire jusqu’à 35 % le coût des infrastructures de stockage thermique (Brosseau
et al., 2005 ; Libby, 2010).
En revanche, alors que les performances des systèmes à deux réservoirs de sels fondus
dépendent peu des conditions opératoires (notamment de la puissance de charge/décharge), ce
n’est pas le cas des systèmes régénératifs. Le comportement thermique des systèmes
régénératifs est en effet régi par divers phénomènes physiques en interaction les uns avec les
autres : échanges thermiques entre le fluide caloporteur et le solide de stockage, diffusion de la
chaleur dans le lit fixe, influence thermique de la paroi du réservoir, pertes de chaleur vers
l’extérieur, distribution du fluide caloporteur, pertes de charge du lit de solides, etc. Ces divers
phénomènes affectent la puissance de charge/décharge et la qualité de la chaleur disponible
(exergie). Or ces aspects revêtent une importance croissante dans la mesure où les systèmes de
stockage ont vocation à s’intégrer dans une infrastructure énergétique de plus en plus contrainte
et répondant à des critères de performance de plus en plus exigeants.

Dans ce cadre, il est nécessaire de simuler le fonctionnement des systèmes régénératifs afin
d’optimiser leur dimensionnement et de prédire leurs performances. Il existe donc un intérêt à
disposer d’un modèle numérique suffisamment robuste et général permettant de simuler les
systèmes régénératifs dans une large gamme de configurations et de conditions opératoires. Le
développement et la validation d’un tel modèle, ainsi que l’étude de certains phénomènes
propres aux systèmes de stockage thermique régénératif est l’objectif du travail présenté dans
ce mémoire. Une attention plus particulière est portée aux systèmes dont le lit fixe est constitué
d’un milieu granulaire, car ceux-ci semblent les plus communément envisagés.

3
Introduction et contexte

Le présent mémoire s’attache tout d’abord à exposer les principaux systèmes régénératifs
qui ont été construits, étudiés et présentés dans la littérature. Les principales approches de
modélisation numérique, ainsi que les corrélations permettant de modéliser les différents
phénomènes physiques à l’œuvre dans les systèmes régénératifs sont également présentées.
Sur cette base, un modèle numérique monodimensionnel relativement complet est proposé
et développé. Ce modèle fait ensuite l’objet d’une procédure de réduction visant à restreindre
le nombre d’équations d’énergie nécessaire à son calcul. Cela vise à simplifier sa mise en œuvre
et à réduire le temps de calcul requis pour son exécution.
Une première validation du modèle est réalisée grâce aux résultats expérimentaux les plus
représentatifs de la littérature. Ces validations sur divers systèmes sont par ailleurs mises à
profit pour étudier le comportement du modèle numérique et de ses différents degrés de
réduction.
En raison des informations souvent parcellaires disponibles dans la littérature, ces
validations sont relatives. C’est pourquoi une validation plus complète est proposée grâce à
l’étude de trois systèmes de stockage régénératif conçus et exploités par le Commissariat à
l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA) (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014
; Desrues, 2011). De par leurs spécificités, ces systèmes permettent d’éprouver les limites du
modèle numérique. De nombreux essais expérimentaux réalisés sur l’un de ces systèmes
permettent par ailleurs d’étudier des phénomènes propres aux systèmes régénératifs, et ce,
particulièrement en cyclage, c’est-à-dire lors de la réalisation de plusieurs cycles successifs de
charges et de décharges thermiques. Cette étude permet notamment de mettre en lumière le rôle
prépondérant que joue la diffusivité effective dans le comportement et les performances des
systèmes régénératifs. L’utilisation de ce paramètre ouvre la voie à une modélisation analytique
des systèmes de stockage thermique régénératif.

4
Chapitre I - Étude bibliographique

Étude bibliographique
Ce chapitre expose les principaux résultats disponibles dans la littérature concernant les
systèmes de stockage thermique régénératif. Une première partie présente les résultats des
installations expérimentales et les principales lois de comportement qui en ont été induites. Les
différents modèles numériques développés dans la littérature pour rendre compte du
comportement thermique des systèmes de stockage thermique régénératif sont ensuite passés
en revue. Enfin, la troisième partie s’attache à présenter les lois et les corrélations permettant
de déterminer les paramètres thermo-physiques propres aux milieux poreux et nécessaires au
dimensionnement et à la modélisation numérique des systèmes de stockage régénératif.

I.1. Résultats expérimentaux et comportement général


Cette partie présente l’état de l’art des systèmes de stockage thermique régénératif. Les
résultats expérimentaux les plus significatifs ainsi que les retours d’expérience sur le
comportement, le pilotage, les performances et la conception de ces systèmes sont abordés. La
plupart des analyses présentées sont empiriques et directement issues des résultats
expérimentaux. Des résultats de simulations ou de modélisations numériques de la littérature
sont également invoqués pour étayer certaines observations.

I.1.1. Résultats expérimentaux

Les principaux systèmes de stockage thermique régénératif sont présentés dans le Tableau
1 et le Tableau 2. Le Tableau 1 présente les systèmes à caloporteur liquide, tandis que le Tableau
2 présente les systèmes à caloporteur gazeux. La vitesse interstitielle (u) du fluide caloporteur
avec laquelle les résultats expérimentaux publiés ont été obtenus n’est pas toujours indiquée
directement par les auteurs. Dans ce cas, la vitesse indiquée dans le tableau est déduite des
données disponibles. Les valeurs calculées à partir de données complètes sont signalées par
l’exposant a, tandis que les valeurs estimées à partir de données incomplètes sont signalées par
l’exposant b.

Le premier système de stockage thermique régénératif de taille commerciale sur lequel des
résultats d’étude ont été publiés a été mis en œuvre en 1982 pour des applications de stockage
de chaleur dans la centrale solaire thermodynamique Solar One, en Californie (Faas et al., 1986
; McDonnell Douglas Astronautics Company, 1986). Solar One était une centrale solaire à tour
d’une puissance de 10 MWe fonctionnant avec de l’eau comme fluide caloporteur (génération
directe de vapeur). Le système de stockage était de type indirect, ce qui signifie que le fluide
caloporteur du champ solaire et celui du système de stockage étaient séparés par un échangeur
de chaleur. Le système de stockage possédait un volume de plus de 3 000 m3 pour une capacité
nominale de stockage de 182 MWhth (7 MWe pendant 4 heures). Il se composait d’un lit fixe
de roches et de sable et fonctionnait entre 200 °C et 290 °C avec de l’huile comme fluide
caloporteur. Le système de stockage fut rapidement mis hors service (en 1986) suite à

5
Chapitre I - Étude bibliographique

l’admission accidentelle d’eau dans le réservoir provoquant une augmentation brutale de


pression et des dommages irréversibles sur la cuve.
Préalablement à la mise en place du système de stockage de Solar One, un système
prototype de 5,7 MWhth avait été testé et caractérisé (Hallet et Gervais, 1977). Seules des
données partielles et peu de retours d’expérience sont disponibles dans la littérature à propos
de ces deux installations.
Les résultats obtenus par Pacheco, Showalter et Kolb, 2002, sur un prototype expérimental
de 40 m3 et 2,3 MWhth sont largement cités et font référence dans le domaine du stockage
régénératif. Le système en question était composé d’un lit fixe de roches et de sable et
fonctionnait avec des sels fondus montant jusqu’à 390 °C. Ces résultats sont aujourd’hui
largement utilisés pour la validation des modèles numériques (Bayón et Rojas, 2013 ;
Flueckiger et al., 2014 ; Van Lew et al., 2011 ; Xu et al., 2012). Cependant, les conditions
opératoires utilisées durant les essais n’ont pas été intégralement publiées et les profils de
température disponibles sont particulièrement bruités (Fig. 5), ce qui rend les validations
incertaines.

Outre les trois principaux résultats mentionnés ci-avant, d’autres systèmes de stockage
thermique régénératif ont été mis en œuvre et testés.
Zanganeh et al., 2012, ont caractérisé un système de stockage air/roche de 6,5 MWhth
fonctionnant jusqu’à 500 °C. Le réservoir présente la particularité d’être de forme tronconique
et enterré. Cela vise à contrecarrer les efforts mécaniques exercés par la contraction/dilatation
thermique du lit de roches sur les parois du réservoir. Les résultats expérimentaux furent utilisés
pour valider un modèle numérique qui a servi notamment à dimensionner un système de taille
commerciale destiné à la centrale solaire thermodynamique d’Aït-Baha (Maroc). Cette centrale
de 3,9 MWth, inaugurée en 2014 (Airlight Energy ; Zanganeh et al., 2014), est la première à
disposer d’un système de stockage thermique régénératif depuis Solar One. Mais à ce jour,
seules la construction du système et des simulations numériques préliminaires ont été publiées.
Kuravi et al., 2013, ont testé un lit fixe structuré (c’est-à-dire constitué d’un agencement
organisé de solides réguliers) de 0,1 m3 composé de briques et utilisant de l’air jusqu’à 530 °C
comme fluide caloporteur. Les essais ont permis de valider un modèle numérique et de
confirmer la viabilité des lits structurés en termes de distribution du fluide et de stratification
thermique.
Les études réalisées par le Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives
français (Bruch et al., 2014 ; Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014 ; Rodat et al., 2015) ont
permis de caractériser deux systèmes de stockage constitués d’un mélange de roches et de sable
de 2,4 m3 et 30 m3 fonctionnant avec de l’huile jusqu’à 300 °C. Les essais réalisés en cyclage
(c’est-à-dire en procédant à des charges et des décharges successives, généralement pilotées de
manière identique) ont notamment permis de mettre en lumière un fonctionnement aisément
contrôlable à travers les conditions opératoires et à la fois stable, répétable et résistant aux
perturbations.
Un tel comportement fut également observé par Cascetta et al., 2015, sur un système de
0,5 m3 composé d’un lit de sphères en alumine et fonctionnant avec de l’air jusqu’à 240 °C. Les
auteurs ont notamment étudié l’influence sur les performances du stockage du facteur de forme
(c’est-à-dire du rapport entre la hauteur et le diamètre du lit), du débit de fluide caloporteur, du
niveau de température et de l’inertie de la paroi du réservoir (mise en évidence par les profils
transversaux de température).

Il existe d’autres résultats expérimentaux dans la littérature. Cependant, la plupart d’entre


eux proviennent de systèmes de petite échelle, dont les dimensions sont souvent inférieures au
mètre (Fig. 3). Bien que ces installations permettent d’étudier certains phénomènes, elles sont
rarement représentatives du fonctionnement global des systèmes de taille commerciale
(plusieurs centaines à plusieurs milliers de mètres cubes).

6
Chapitre I - Étude bibliographique

En effet, les pertes thermiques sont proportionnellement plus importantes pour les
réservoirs de petite taille en raison de leur compacité plus faible. Malgré les dispositions prises
pour isoler thermiquement les réservoirs, plusieurs systèmes de petite taille souffrent de pertes
thermiques significatives affectant les résultats expérimentaux (Hoffmann et al., 2016 ; Klein,
Roos et Sheer, 2013 ; Kuravi et al., 2013 ; Okello, Nydal et Banda, 2014 ; Shewen et al., 1978).
Par exemple, le système étudié par Okello, Nydal et Banda, 2014, (environ 0,05 m3) perd
l’équivalent de 25 % de sa capacité de stockage en 18 h, tandis qu’à des niveaux de température
équivalents, le système de stockage de Solar One (plus de 3 000 m3) ne perdait que l’équivalent
de 2,5 % de sa capacité de stockage en 20 h (Faas et al., 1986).
D’autre part, les dimensions absolues et relatives du réservoir et des solides composant le
lit fixe affectent les profils de vitesse de fluide, l’échange thermique et la stratification au sein
du lit. Les effets de bord sont notamment plus marqués sur les systèmes de petite taille. En
outre, les passages préférentiels du fluide près de la paroi sont liés au rapport entre la taille du
réservoir et celle des solides.
Des effets d’échelle peuvent également affecter les systèmes de petite taille. Ainsi, la
hauteur occupée par la thermocline influe sur le comportement et les performances du système
de stockage. Or elle est proportionnellement plus faible dans les systèmes de grande taille. En
effet, de nombreux résultats issus de réservoirs de petite taille montrent une thermocline
occupant la quasi-totalité du réservoir (Anderson et al., 2014 ; Bhavsar et Balakrishnan, 1990 ;
Mawire et Taole, 2011 ; Meier, Winkler et Wuillemin, 1991 ; Shitzer et Levy, 1983 ; Yang, Qin
et Jiang, 2014). Cela est peu représentatif du fonctionnement attendu pour les systèmes de taille
commerciale.
Pour ces différentes raisons, les résultats expérimentaux issus des systèmes de petites
dimensions (typiquement inférieures au mètre) doivent être exploités avec précaution, car le
comportement et les performances de ces systèmes peuvent être notablement différents de ceux
des systèmes de taille commerciale.

Faas et al., 1986


(Solar One)
Hallet et Gervais, 1977

Pacheco, Showalter et Kolb, 2002


Échelle commerciale
Rodat et al., 2015
Zanganeh et al., 2014
Zanganeh et al., 2012
Bhavsar et Balakrishnan, 1990
Prototype
Jones et Hill, 1979
Hollands, Sullivan et Shewen, 1984
Échelle laboratoire

Fig. 3. Dimensions des systèmes de stockage thermique régénératif référencés.

7
Sources (par date) Solides Fluides Dl [m] L [m] Dc [mm] ε Dl/Dc T [°C] u Mesures de température
Hallet et Gervais, Galets fluviaux (granite) Fluide
Caloria HT 43 (huile) 3,2 12,2 25 / 1,5 0,25 128 218 - 302 0,3 – 3,3 mm/s a
1977 et sable de silice Longitudinal / Transversal
Faas et al., 1986 ;
McDonnell Douglas Fluide
Roches et sable (NC) Caloria HT 43 (huile) 18,3 13,7 25 / NC 0,22 732 200 - 290 NC
Astronautics Longitudinal
Company, 1986
Bhavsar et Fluide / Solide
Roches (NC) HP Hytherm 500 (huile) 2,2 2,0 50 0,30 44 230 - 247 0,4 mm/s a
Balakrishnan, 1990 Longitudinal / Transversal
Pacheco, Showalter Roches de quartzite et Fluide
NaNO3-KNO3, 50-50 %m 3,0 6,1 19 / 1,5 0,22 158 290 - 390 2,6 mm/s b
et Kolb, 2002 sable de silice Longitudinal / Transversal
Mawire et al., 2009 ;
Mawire et
Fluide
McPherson, 2009 ; Roches (NC) CALFLOTM LT (huile) 0,29 0,3 5 0,42 58 20 - 240 0,04 – 0,12 mm/s a
Longitudinal
Mawire et Taole,
2011
Fluide
Mawire et al., 2010 Billes en verre de silice Shell Thermia Oil B (huile) 0,035 0,45 3 0,42 12 30 - 160 10 – 19 mm/s a
Longitudinal
Yang, Qin et Jiang, Hitec® (KNO3-NaNO2-NaNO3, Fluide
Sphères en céramique 0,263 0,55 30 NC 8,8 280 - 355 3 mm/s b
2014 53-40-7 %m) Longitudinal
Bruch et al., 2014 ;
Roches de silice et sable Fluide / Solide
Bruch, Fourmigué et Therminol® 66 (huile) 1,0 3,0 30 / 3 0,27 33 50 - 250 0,7 – 1,9 mm/s
de silice Longitudinal / Transversal
Couturier, 2014
Roches de silice et sable Fluide / Solide
Rodat et al., 2015 Therminol® 66 (huile) 2,5 6,0 30 / 3 0,27 83 100 - 250 0,5 – 1,7 mm/s
de silice Longitudinal / Transversal
Fluide
Hoffmann et al., 2016 Roches de quartzite Huile de colza 0,4 1,8 40 0,41 4,5 160 - 210 0,5 mm/s a
Longitudinal / Transversal
Fluide
Fasquelle et al., 2017 Billes d’alumine Jarysol® (huile) 1,28 2,64 20 0,485 64 220 - 300 1,7 mm/s
Longitudinal / Transversal
Tableau 1. Caractéristiques principales de quelques systèmes de stockage liquide/solide de la littérature.

NC : non connu
a
: valeur calculée
b
: valeur estimée à partir de données partielles
Sources (par date) Solides Fluides Dl [m] ou l×l [m²] L [m] Dc [mm] ε Dl/Dc T [°C] u Mesures de température
Fluide
Jones et Hill, 1979 Galets fluviaux lavés Air 1,8 × 1,8 2,0 38 – 50 NC 36 – 47 24 – 63 16 – 32 cm/s a
Longitudinal
Hollands, Sullivan et
Fluide / Solide
Shewen, 1984 ; Galets fluviaux Air 1,8 × 1,8 0,38 – 1,82 18,1 0,42 99 20 - 67 15 – 30 cm/s b
Longitudinal / Transversal
Shewen et al., 1978
Coutier et Farber, Fluide / Solide
Roches (NC) Air 0,57 0,84 18 – 28 NC 20 – 32 NC NC
1982 Longitudinal / Transversal
Fluide / Solide
Shitzer et Levy, 1983 Roches « broyées » Air 1,0 2,45 18 – 45 0,34 22,2 – 55,6 30 - 75 20 – 46 cm/s b
Longitudinal
Beasley et Clark, Sphères de verre sodo- Fluide / Solide
Air 0,375 0,62 12,6 0,364 30 25 - 70 40 – 300 cm/s b
1984 calcique Longitudinal / Transversal
Meier, Winkler et Air Fluide
Sphères de porcelaine 0,15 1,20 20 0,40 7,5 25 - 550 90 cm/s
Wuillemin, 1991 Longitudinal
Fluide
Zanganeh et al., 2012 Roches sédimentaires Air 2,5 – 4 2,9 20 - 30 0,342 83 - 200 20 - 500 3,0 cm/s b
Longitudinal
Klein, Roos et Sheer, Fluide / Solide
Billes de céramique Fumées / air 0,40 0,62 19 0,39 21 25 - 900 90 – 140 cm/s b
2013 Longitudinal / Transversal
50,8 × 203 Fluide / Solide
Kuravi et al., 2013 Briques Air 0,508 × 0,203 1,07 0,20 NC 20 - 530 510 – 590 cm/s b
× 178 Longitudinal / Transversal
Okello, Nydal et 0,40 0,40 12 cm/s b Fluide
Roches « broyées » Air 14,6 0,38 27 20 - 350
Banda, 2014 0,40 0,90 22 cm/s b Longitudinal
Fluide
Anderson et al., 2014 Sphères d’alumine Air 0,0572 3,05 6 0,40 9,5 25 - 120 485 – 975 cm/s a
Longitudinal
Fluide
Zanganeh et al., 2014 Roches (NC) Air 5–6 4,0 NC NC NC 250 - 550 NC
Longitudinal / Transversal
Fluide
Cascetta et al., 2015 Billes d’alumine frittée Air 0,58 1,80 7-9 0,39 64,5 – 83,0 38 - 239 90 – 225 cm/s b
Longitudinal / Transversal
Tableau 2. Caractéristiques principales de quelques systèmes de stockage gaz/solide de la littérature.

NC : non connu
a
: valeur calculée
b
: valeur estimée à partir de données partielles
Chapitre I - Étude bibliographique

I.1.2. Comportement et pilotage des systèmes de stockage thermique régénératif

I.1.2.1. Principe de fonctionnement

La charge et la décharge d’un système de stockage régénératif consistent à faire circuler le


fluide caloporteur à travers le lit fixe de solides de manière à déplacer les zones chaude et froide
au sein du réservoir. Pour des raisons d’efficacité liées à l’exergie, une forte stratification
thermique doit être conservée dans le réservoir. Cela signifie qu’il est préférable que le système
possède des zones chaude et froide bien distinctes séparées par un fort gradient thermique et
donc une thermocline fine (Haller et al., 2009; Qin et al., 2012). Plus la stratification thermique
est importante, plus les quantités de fluide chaud et de fluide froid sont importantes au détriment
du fluide « tiède » constituant la thermocline (Fig. 4). Une stratification élevée implique une
durée de fonctionnement aux températures nominales accrue pour les procédés sources et les
procédés puits et donc une meilleure capacité exergétique du stockage. Cela signifie que la
chaleur mise en jeu est de meilleure qualité, autrement dit qu’elle est mécanisable avec un
meilleur rendement. Par exemple, dans le cas d’une centrale solaire thermodynamique, le
procédé source correspond à la production de chaleur à partir des récepteurs solaires, tandis que
le procédé puits correspond à la production d’électricité par conversion thermodynamique.
Du fait des différences de masse volumique entre le fluide chaud et le fluide froid cohabitant
dans le réservoir, la poussée d’Archimède peut jouer un rôle significatif, notamment au repos
(c’est-à-dire lorsqu’aucune circulation forcée n’est imposée au fluide). Ce phénomène est
exploité de manière à favoriser la stratification thermique : le fluide chaud est injecté et extrait
par le haut, tandis que le fluide froid est injecté et extrait par le bas (Close, 1965 ; Zanganeh et
al., 2012).

Fig. 4. Différents degrés de stratification pour une même quantité d’énergie stockée : (a)
stratification forte, (b) stratification modérée (Haller et al., 2009).

Durant la charge et la décharge, la thermocline se déplace respectivement vers le bas et vers


le haut du réservoir. Le fluide caloporteur circulant en amont de la thermocline génère alors une
zone à température relativement uniforme. Au cours du processus, la thermocline a
généralement tendance à s’épaissir en raison de la non-idéalité du transfert thermique entre le
fluide et le solide, de la diffusion de chaleur provoquée par la présence d’un gradient thermique
et du mélange du fluide. Ce comportement typique a été observé expérimentalement et prédit
théoriquement par de nombreux auteurs (Anderson et al., 2014 ; Beasley et Clark, 1984 ;
Bhavsar et Balakrishnan, 1990 ; Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014 ; Cascetta et al., 2015 ;
Coutier et Farber, 1982 ; Hallet et Gervais, 1977 ; Klein, Roos et Sheer, 2013 ; Kuravi et al.,
2013 ; McDonnell Douglas Astronautics Company, 1986 ; Meier, Winkler et Wuillemin, 1991
; Okello, Nydal et Banda, 2014 ; Pacheco, Showalter et Kolb, 2002 ; Shewen et al., 1978 ;
Shitzer et Levy, 1983 ; Van Lew et al., 2011 ; Yang, Qin et Jiang, 2014 ; Zanganeh et al., 2012).
Quelques résultats représentatifs issus d’installations de tailles, de matériaux et de niveaux de
température divers sont présentés de la Fig. 5 à la Fig. 7. En Fig. 6, les profils sont exprimés en

10
Chapitre I - Étude bibliographique

température adimensionnelle T*, laquelle est définie de manière à prendre la valeur 0 à la


température minimale du procédé et la valeur 1 à la température maximale (cf. nomenclature).

Fig. 5. Profils de température mesurés au cours de la décharge d’un système de stockage de


43 m3 constitué d’un lit de roches et de sable fonctionnant avec des sels fondus (Pacheco,
Showalter et Kolb, 2002).

Fig. 6. Profils de température adimensionnels au cours de la décharge d’un système de


stockage de 2,4 m3 constitué d’un lit de roches et de sable fonctionnant avec de l’huile (Bruch
et al., 2014).

Fig. 7. Profils de température mesurés et simulés au cours de la décharge d’un système de


stockage de 0,08 m3 constitué d’un lit de billes en céramique fonctionnant avec de l’air
(Klein, Roos et Sheer, 2013).

11
Chapitre I - Étude bibliographique

I.1.2.2. Circulation du fluide

Le procédé idéal de circulation du fluide dans le réservoir est l’écoulement piston


(caractérisé par une vitesse de fluide uniforme dans chaque section de passage) puisqu’il permet
d’éviter le mélange du fluide et la dé-stratification thermique (Hollands, Sullivan et Shewen,
1984). Pour cette raison, une distribution homogène du fluide évitant les effets de jet en entrée
du lit fixe est essentielle pour assurer l’efficacité exergétique du stockage. Par ailleurs, grâce
aux pertes de charge qui lui sont associées, le lit fixe renforce l’homogénéisation de la
distribution du fluide et limite le développement de la convection naturelle qui conduit au
mélange du fluide et à la dé-stratification thermique (Gil et al., 2009; Yang, Qin et Jiang, 2014).
Une vitesse de circulation faible tend généralement à améliorer la stratification thermique
en réduisant le mélange du fluide, en réduisant les effets d’inertie dans les solides et en
rapprochant le procédé de l’idéalité (succession d’états d’équilibre). L’influence en ce sens de
la vitesse du fluide a été étayée par des simulations numériques de systèmes liquide/solide et
gaz/solide (Durisch, Frick et Kesselring, 1986 ; Motte, Bugler-Lamb et Falcoz, 2015 ; Votyakov
et Bonanos, 2015 ; Yang et Garimella, 2010b) et par des résultats expérimentaux issus de
systèmes gaz/solide (Anderson et al., 2014 ; Cascetta et al., 2015). Cependant, puisque la
réduction de la vitesse de circulation du fluide tend à accroître le temps de séjour, l’affirmation
selon laquelle une vitesse faible améliore l’efficacité du stockage n’est vraie que tant que les
phénomènes conduisant à la dé-stratification et qui dépendent du temps restent de second ordre.
Ces phénomènes sont principalement la diffusion thermique et les pertes de chaleur du réservoir
(Yang et Garimella, 2010a, Votyakov et Bonanos, 2015) : plus le temps de séjour est long, plus
les pertes de chaleur et la diffusion thermique ont le temps d’œuvrer à la dé-stratification du
système. Cela fut observé expérimentalement sur un système air/roche par Jones et Hill, 1979,
et sur un système huile/roche par Bruch et al., 2014 : en-deçà d’une certaine limite, la réduction
de la vitesse conduit à une diminution du taux d’utilisation du système de stockage via
l’augmentation du temps de séjour et donc des pertes de chaleur du fluide. Le taux d’utilisation
est défini comme le rapport entre l’énergie effectivement stockée puis récupérée et la capacité
de stockage théorique du système. Ceci est possible car, contrairement au temps de séjour qui
est inversement proportionnel à la vitesse du fluide, l’évolution du coefficient d’échange
convectif interne (entre le fluide caloporteur et la paroi du réservoir) avec la vitesse du fluide
est moins marquée et tend à s’annuler à faible vitesse (cf. I.3.2). De plus, le transfert de chaleur
entre le réservoir et l’extérieur étant essentiellement gouverné par la conduction dans l’isolant
thermique, l’influence de la convection interne est relativement faible.

I.1.2.3. Stabilité de décharge

La température de sortie du système de stockage est constante tant que la thermocline reste
dans le réservoir (cf. Fig. 4). Cela fut illustré par des résultats expérimentaux en charge par
Pacheco, Showalter et Kolb, 2002 (Fig. 8), et en décharge par Bruch et al., 2014 (Fig. 9). La
Fig. 8 montre l’évolution en fonction du temps des températures en entrée et en sortie du
système de stockage lors d’une charge. Tandis que la température d’entrée est
approximativement constante (excepté lors d’un phénomène transitoire au tout début du
procédé), la température de sortie est constante dans un premier temps, puis croît à la fin de la
charge à mesure que la thermocline est extraite du réservoir. Le même phénomène peut être
observé sur la Fig. 9. Celle-ci montre les évolutions de l’énergie déchargée et des températures
adimensionnelles d’entrée et de sortie lors de la décharge à débit constant présentée sous forme
de profils de température en Fig. 6. Dès lors que la thermocline atteint le haut du stockage
(ε·t/tséj ≅ 1,45 sur la Fig. 6), la température de sortie ainsi que la puissance de décharge
(matérialisée par la dérivée temporelle de l’énergie déchargée) chutent.

12
Chapitre I - Étude bibliographique

Fig. 8. Température des sels fondus mesurée en entrée et en sortie du réservoir durant une
charge (Pacheco, Showalter et Kolb, 2002).

Fig. 9. Évolutions durant une décharge de la température adimensionnelle du fluide en entrée


et en sortie du réservoir et de l’énergie adimensionnelle extraite (Bruch et al., 2014).

Afin de ne pas pénaliser les procédés liés à la charge et à la décharge du système de


stockage, il est généralement préférable de les alimenter aux niveaux de température nominaux.
Pour cette raison, il est préférable de ne pas extraire la thermocline du réservoir.
Cependant, si la thermocline n’est jamais extraite, le volume correspondant à son épaisseur
n’est pas exploité, ce qui peut conduire à une baisse significative de la capacité de stockage du
système. De plus, en régime de cyclage, ne pas extraire au moins une partie de la thermocline
en fin de charge ou de décharge conduit irrémédiablement à son épaississement par dé-
stratification (cf. I.1.2.5). Au bout de plusieurs cycles, la thermocline finirait par occuper toute
la hauteur du réservoir, ce qui priverait ce dernier de sa capacité de stockage aux températures
nominales de charge et de décharge (Bayón, Rivas et Rojas, 2013).
De ce fait, il existe un compromis entre d’une part l’optimisation du rendement des
procédés sources et puits, et d’autre part la préservation de la capacité de stockage à long terme
du système.

13
Chapitre I - Étude bibliographique

I.1.2.4. Rendement

Il est possible d’évaluer l’efficacité des systèmes de stockage régénératif par l’intermédiaire
d’un rendement exergétique tenant compte la qualité thermodynamique de la chaleur stockée
puis récupérée. Ainsi, Anderson et al., 2014, proposent un rendement exergétique défini comme
le rapport entre l’exergie totale du fluide sortant du réservoir en décharge et l’exergie totale du
fluide entrant dans le réservoir en charge. L’exergie d’un courant de fluide de débit massique
𝑚̇ à la température Tf durant un intervalle de temps t est alors définie d’après l’équation (1) (T∞
étant la température de plus basse énergie, par exemple la température ambiante).

t Tf Tf c
p
Ξ = ∫ ṁ · [∫ cp · dT − T∞ · ∫ · dT ] · dt (1)
0 T∞ T∞ T

Cependant, dans la plupart des cas, un simple rendement énergétique est utilisé : la quantité
d’énergie déchargée au-dessus d’un niveau de température arbitrairement fixé est rapportée à
la quantité d’énergie préalablement chargée dans le système. Le seuil de température est
généralement exprimé de manière adimensionnelle : il est nul lorsqu’il correspond à la
température nominale froide (système intégralement déchargé jusqu’à ce que la température de
sortie atteigne la température d’entrée) et il vaut 1 lorsqu’il correspond à la température
nominale chaude (système déchargé tant que la température de sortie reste constante).
Lors des essais pilotes réalisés préalablement à la mise en service de la centrale solaire
thermodynamique Solar One, Hallet et Gervais, 1977, ont atteint des rendements énergétiques
de 87 % sur un système huile/roche d’environ 100 m3 en imposant un seuil adimensionnel de
température de 0,9. Dans les conditions d’exploitation, le système de stockage de la centrale
Solar One (système huile/roche de plus de 3 000 m3) présentait un rendement de 92 % (Faas et
al., 1986). Plusieurs auteurs obtiennent des rendements énergétiques similaires à travers des
simulations numériques. Libby, 2010, parvient à un rendement énergétique de 89 % en
modélisant des systèmes de stockage sels fondus/roche de 2 000 à 2 500 m3 avec un seuil
adimensionnel de température de 0,95. Les simulations numériques réalisées par Van Lew et
al., 2011, sur un système huile/roche de 580 m3 présentent des rendements énergétiques de 90
à 95 % en fonction du facteur de forme du réservoir, de la taille des solides et de la porosité du
lit fixe. Différentes configurations de systèmes huile/roche aboutissant à des rendements
énergétiques de 75 à 95 % ont été modélisées par Yang et Garimella, 2010b. Avec un seuil
adimensionnel de température de 0,8, les calculs réalisés par Xu et al., 2012, sur un système
sels fondus/roche de 200 m3 présentent un rendement énergétique de 90 %. Enfin, même en
incluant les dépenses énergétiques de pompage du fluide, Zavattoni et al., 2014, obtiennent un
rendement de 92 % en simulant le fonctionnement d’un système air/roche de taille industrielle.
Ainsi, il existe un large consensus autour de l’efficacité énergétique des systèmes de
stockage thermique régénératif. Toutefois, les rendements présentés sont systématiquement
calculés sur des charge/décharge simples. Aussi, rien ne permet de préjuger des performances
des systèmes de stockage lorsque de nombreuses charges et décharges sont opérées
successivement.

I.1.2.5. Fonctionnement en cyclage

Le cyclage consiste à procéder de manière répétée à des charges et décharges, le plus


souvent réalisées avec des conditions opératoires identiques d’un cycle à l’autre. Le
fonctionnement à long terme en cyclage des systèmes de stockage thermique régénératif a été
peu étudié jusqu’à présent. La plupart des études réalisées s’appuient sur des simulations
numériques.
Comme cela a été mentionné en I.1.2.3, Bayón, Rivas et Rojas, 2013, ont ainsi montré que
la thermocline doit être extraite du réservoir au moins en partie à la fin de chaque charge et/ou

14
Chapitre I - Étude bibliographique

de chaque décharge afin de contrecarrer la dé-stratification thermique et garantir une capacité


de stockage pérenne au fur et à mesure des cycles. Zanganeh et al., 2012, et Zavattoni et al.,
2015, ont mené à bien des analyses s’appuyant respectivement sur le premier et le second
principe de la thermodynamique en modélisant des systèmes air/roche à haute température en
cyclage. Ils montrent notamment qu’après une phase transitoire de quelques cycles dépendant
de l’état thermique initial du système, ce dernier présente un comportement et des performances
constants d’un cycle sur l’autre (si les conditions opératoires sont conservées). Ainsi, il existe
un processus de stabilisation. À partir d’études numériques, Mertens et al., 2014, montrent que
ce régime de cyclage stabilisé est relativement résistant aux perturbations : les fluctuations des
conditions opératoires de charge et de décharge sont en partie compensées par l’énergie stockée
dans le système durant les cycles de préchauffe réalisés au début du cyclage. Ainsi, le cyclage
conduit à un régime stabilisé qui se caractérise par un comportement répétable capable de
supporter des perturbations.
Sur le plan expérimental, de nombreux cycles de charge/décharge ont été réalisés par
Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014, sur un système huile/roche. Comme cela fut prévu
numériquement par Zanganeh et al., 2012, lorsque le système est soumis à des conditions
cycliques de débit, de température d’entrée et de seuil adimensionnel de température en fin de
charge et de décharge, les essais montrent l’établissement d’un régime stabilisé. Le régime
stabilisé est régi par les seuils adimensionnels de temprétaure en fin de charge et de décharge,
réprésentés par ΔT1* et ΔT2* en Fig. 10 et Fig. 11. Ces seuils correspondent à la part de
thermocline extraite du réservoir à la fin de chaque cycle. Plus la thermocline est extraite en fin
de charge ou de décharge, plus la capacité effective de stockage est importante, et plus la
stabilisation est rapide, à la fois en termes de nombre de cycles et de temps (car alors les cycles
n’ont a priori pas la même durée). La capacité effective de stockage peut être représentée par la
différence des intégrales des profils de température de fin de charge et de fin de décharge d’un
même cycle. Elle est illustrée par les aires grisées en Fig. 10 et Fig. 11.
La stabilisation en cyclage fut également étudiée expérimentalement par Cascetta et al.,
2015, sur un système air/alumine. Les résultats obtenus par les auteurs confirment les
conclusions de Bayón, Rivas et Rojas, 2013, dans la mesure où la thermocline est plus fine
lorsqu’elle est davantage extraite du réservoir en fin de charge et de décharge. Cependant,
comme cela a déjà été mentionné, une extraction accrue de la thermocline conduit à une
température de sortie plus froide en fin de décharge et plus chaude en fin de charge, ce qui peut
être préjudiciable aux procédés tributaires du système de stockage et dont les performances
dépendent du niveau de température.

Fig. 10. Profils de température adimensionnels en fin de charge et de décharge lorsque la


thermocline est faiblement extraite du réservoir (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014).

15
Chapitre I - Étude bibliographique

Fig. 11. Profils de température adimensionnels en fin de charge et de décharge lorsque la


thermocline est largement extraite du réservoir (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014).

D’autre part, Bruch et al., 2014, démontrent que le comportement de leur système
liquide/solide est avant tout régi par le seuil adimensionnel de température en fin de charge, en
fin de décharge ou les deux. En cyclage, le régime stabilisé est en effet peu affecté par le débit
de fluide et le niveau de température. Dans la gamme étudiée, le débit, qui est varié d’un facteur
2,5 environ, n’a qu’une légère influence sur les profils de température stabilisés en fin de charge
et de décharge. Cette légère influence est principalement imputée aux pertes thermiques par
l’intermédiaire du temps de séjour du fluide. De la même manière, tant que les propriétés
physiques du fluide restent du même ordre de grandeur, le niveau de température n’a
d’influence sur les résultats que par l’intermédiaire des pertes thermiques du réservoir. Par
ailleurs, conformément aux prédictions de Mertens et al., 2014, les résultats montrent que le
régime stabilisé n’est pas affecté par des perturbations ponctuelles matérialisées par des charges
partielles : au cours du cyclage, une des charges est considérablement écourtée par rapport aux
autres cycles (jusqu’à 63 % de réduction du temps de charge). Malgré cela, si le cycle suivant
est réalisé « normalement », le système revient immédiatement à l’état stabilisé sans repasser
par un long processus de stabilisation.
En conclusion, la stratégie de pilotage influe directement sur le comportement et les
performances des systèmes de stockage thermique régénératif. Le système ne peut donc être
évalué indépendamment du procédé global dans lequel il s’inscrit. La stratégie de pilotage du
système de stockage doit être conçue de manière à répondre aux exigences du procédé dans sa
globalité (Biencinto et al., 2014).

I.1.3. Dimensionnement du réservoir

Afin de limiter les pertes de chaleur du système de stockage vers l’extérieur, les réservoirs
sont généralement isolés thermiquement. Lorsque le fluide caloporteur est constitué de sels
fondus, le réservoir peut également être tracé de manière à compenser les pertes thermiques et
éviter la cristallisation des sels durant les périodes de repos (Pacheco, Showalter et Kolb, 2002).
Les essais au repos, (c’est-à-dire sans circulation imposée du fluide) réalisés par plusieurs
auteurs (Faas et al., 1986 ; Kuravi et al., 2013 ; McDonnell Douglas Astronautics Company,
1986 ; Okello, Nydal et Banda, 2014 ; Pacheco, Showalter et Kolb, 2002 ; Shewen et al., 1978)
montrent que les pertes de chaleur surviennent principalement dans la partie haute du réservoir.
Cela est dû à la différence de température plus élevée entre cette partie du réservoir (partie

16
Chapitre I - Étude bibliographique

chaude) et l’extérieur, et éventuellement à la convection naturelle. Étant donné que la partie


haute du réservoir contient l’énergie thermique utile, elle doit donc être isolée avec soin.
Les réservoirs ont généralement des dimensions longitudinales et transversales de même
ordre de grandeur (Fig. 3), car cela favorise la compacité du système et permet de limiter les
pertes thermiques (Brosseau et al., 2005 ; Zanganeh et al., 2012). Par ailleurs, à débit fixé (choisi
par exemple pour des raisons de puissance de charge et de décharge), la section et la hauteur du
réservoir affectent le temps de séjour du fluide et par conséquent les pertes thermiques auquel
il est sujet.
La plupart des réservoirs sont de forme cylindrique. Cette forme supporte relativement bien
les contraintes mécaniques, par exemple en termes de tenue à la pression (Melanson et Dixon,
1985), permet de minimiser la surface latérale du réservoir pour une section donnée et favorise
une répartition homogène du débit sur la section en évitant les effets de coin. Certains auteurs
ont étudié des réservoirs de section rectangulaire, soit pour mettre en œuvre des lits fixes de
type structuré (c’est-à-dire constitués de solides réguliers disposés de manière organisée) tels
Kuravi et al., 2013, soit pour utiliser des matériaux bon marché, telles des planches en bois,
pour fabriquer les parois du réservoir (Hollands, Sullivan et Shewen, 1984 ; Jones et Hill, 1979
; Shewen et al., 1978). Zanganeh et al., 2012, ont quant à eux étudié un réservoir de forme
tronconique (avec la grande section en haut). Cette forme fut choisie pour minimiser les efforts
mécaniques exercés sur les parois du réservoir par les contractions et les dilations thermiques
du lit de solides.
La gamme de vitesses de fluide étant limitée pour de raisons de distribution et de perte de
charge, la section du réservoir a une incidence sur la gamme de débits et donc de puissances de
charge et de décharge. Lorsque la vitesse du fluide est limitée, une section plus importante
permet une puissance thermique accrue.
Le facteur de forme du réservoir affecte la stratification thermique et donc les performances
du stockage (Haller et al., 2009). La stratification est directement liée à la hauteur relative
occupée par la thermocline et peut être évaluée par l’intermédiaire du rendement énergétique
tel que défini en I.1.2.4. Pour une vitesse de fluide et une taille de solides fixées, la hauteur
relative occupée par la thermocline diminue lorsque la hauteur du réservoir augmente.
Abstraction faite des pertes thermiques (liées à la compacité du réservoir), cela signifie qu’un
rapport hauteur sur diamètre élevé favorise la stratification et le rendement du stockage
(Cascetta et al., 2015 ; Mertens et al., 2014 ; Pacheco, Showalter et Kolb, 2002 ; Yang et
Garimella, 2010b). De plus, lorsque le lit fixe possède une perméabilité homogène sur la
section, un rapport hauteur sur diamètre élevé permet de réduire les hétérogénéités de débit
éventuellement introduites par le système de distribution (Szekely et Poveromo, 1975).
Cependant, un rapport hauteur sur diamètre élevé tend à accroître les pertes de charge du
système, ce qui peut pénaliser son efficacité énergétique globale notamment lorsque le fluide
est fortement compressible (Mertens et al., 2014). De plus, d’un point de vue technique, la
hauteur des cuves est en pratique limitée à 16 m pour des raisons mécaniques (Libby, 2010 ;
Pacheco, Showalter et Kolb, 2002). Par ailleurs, le phénomène de cliquet thermique doit
également être pris en compte lors du dimensionnement du réservoir. Le phénomène de cliquet
thermique consiste en la déformation plastique du réservoir provoquée par la dilatation
différentielle cyclique des parois et du lit de solides, et la réorganisation des solides (Flueckiger,
Yang et Garimella, 2013) : en charge, les parois se dilatent généralement davantage que les
solides composant le lit fixe (car elles sont le plus souvent métalliques) ; sous l’effet de la
gravité, l’espace ainsi créé est occupé par effondrement du lit de solides ; lors de la décharge
suivante, la paroi n’est donc plus libre de se contracter pour retrouver ses dimensions initiales ;
si la contrainte ainsi exercée provoque une déformation plastique, le diamètre et l’épaisseur de
la paroi sont irrémédiablement modifiés. Sur le long terme, une succession de tels cycles peut
conduire à des dommages considérables pouvant aller jusqu’à l’effondrement total du réservoir
(Dogangun et al., 2009). Jusqu’à présent, le phénomène de cliquet thermique a été relativement
peu étudié. Cependant, des études numériques montrent qu’un rapport hauteur sur diamètre
élevé a tendance à accroître les contraintes exercées par le phénomène de cliquet thermique

17
Chapitre I - Étude bibliographique

(Charlas et al., 2010). D’ailleurs, le système de stockage de Solar One, qui est à ce jour le seul
réservoir de très grande taille à avoir fonctionné, possédait un rapport hauteur sur diamètre
inférieur à un (0,75).
En résumé, le dimensionnement des réservoirs de stockage thermique régénératif est en
compromis entre des problématiques liées à la mécanique, à la distribution du fluide, aux pertes
de charge, à la puissance thermique, aux pertes de chaleur et à la stratification thermique. De
manière générale, il est préférable d’adopter une forme cylindrique avec un rapport hauteur sur
diamètre légèrement supérieur à l’unité. Cependant, il n’existe pas de modèle universel et
chaque installation doit être spécifiquement adaptée.

I.1.4. Fluide caloporteur

Le plus souvent, les caloporteurs liquides sont constitués d’huile thermique ou de sels
fondus, tandis que l’air est utilisé comme caloporteur gazeux. Pour des fonctionnements à très
haute température ou des procédés thermodynamiques spécifiques, des fumées de combustion
ou des gaz rares peuvent également être utilisés (Desrues et al., 2010). Le Tableau 3 présente
les propriétés physiques de certains fluides caloporteurs aux températures typiques de
fonctionnement (50 °C pour l’eau, 250 °C pour les huiles, 400 °C pour les sels fondus et 700 °C
pour l’air). La capacité calorifique volumique (ρ·cp) permet notamment d’évaluer la densité
volumique de stockage des matériaux, tandis que l’effusivité E permet d’évaluer leur aptitude
à échanger de la chaleur.
Comparativement aux gaz, les caloporteurs liquides possèdent une conductivité thermique
et une capacité calorifique élevées. Cela permet aux systèmes liquide/solide de fonctionner à
faible vitesse de fluide tout en conservant un coefficient d’échange convectif fluide/solide
élevé, ce qui tend à améliorer la stratification. À l’inverse, en raison de la faible capacité
calorifique volumique des gaz, les systèmes gaz/solide sont généralement contraints de
fonctionner à haute vitesse, sinon la charge et la décharge du système de stockage seraient trop
longues. De plus, les gaz ont une viscosité faible par rapport aux liquides, ce qui signifie que le
nombre adimensionnel de Reynolds est généralement beaucoup plus élevé. Étant donné que le
mélange du fluide est plus important à haut nombre de Reynolds (Yang et Garimella, 2010b),
cela pénalise encore davantage la stratification dans les systèmes gaz/solide par rapport aux
systèmes liquide/solide. En outre, un fonctionnement à haute vitesse tend à accroître les pertes
de charge, or les coûts énergétiques de pompage peuvent être rédhibitoires dans le cas des
fluides compressibles (Kuravi et al., 2013).
Cependant l’air, qui est utilisé quasi-systématiquement comme caloporteur gazeux,
présente l’avantage d’être gratuit, non toxique et non inflammable, ce qui peut réduire
significativement les coûts et les risques inhérents au système de stockage. De plus, l’air est
chimiquement stable et, contrairement à la plupart des liquides, permet de fonctionner à très
haute température, ce qui peut considérablement accroître la densité de stockage du système et
le rendement de conversion thermodynamique correspondant. De plus, la compatibilité
chimique à long terme de l’air avec les solides composant le lit fixe est généralement moins
problématique que pour les huiles ou les sels fondus.

18
Chapitre I - Étude bibliographique

Tmin/Tmax ρ cp λ μ ρ·cp E
Fluides
[°C] [kg·m-3] [J·kg-1·K-1] [W·m-1·K-1] [Pa·s] [kWh·m-3·K-1] [J·K-1·m-2·s-1/2]
Eau 0 / 100 990 4180 0,64 5,5·10-4 1,15 1630
Caloria HT 43 0 / 315 695 2700 0,16 6,8·10-4 0,52 547
Therminol 66 0 / 345 845 2380 0,10 5,7·10-4 0,56 451
Jarysol 0 / 350 870 2350 0,11 5,1·10-4 0,57 469
Solar salt 220 / 600 1835 1510 0,52 1,8·10-3 0,77 1200
Hitec 142 / 535 1790 1560 0,33 1,8·10-3 0,78 960
Hitec XL 120 / 500 1990 1445 0,52 6,3·10-3 0,80 1224
Air -/- 0,5 1075 0,05 3,4·10-5 1,5·10-4 5,3
Tableau 3. Propriétés physiques de quelques fluides caloporteurs usuels au niveau de
température moyen typique.

I.1.5. Solide de remplissage

Les propriétés physiques de quelques matériaux de remplissage sont présentées dans le


Tableau 4. Les valeurs sont estimatives dans la mesure où elles peuvent varier en fonction de
la provenance et de la qualité des matériaux.
Les lits fixes utilisés pour le stockage thermique régénératif peuvent être structurés ou non.
Les lits structurés se caractérisent par un agencement organisé de solides réguliers. Ils sont donc
généralement plus couteux à mettre en place que les lits non structurés, tels les lits de roche. Le
lit de solides est principalement caractérisé par sa porosité, qui correspond à la fraction
volumique du lit qui n’est pas occupée par le solide (et qui est donc généralement occupée par
le fluide).
Les lits non structurés composés de sphéroïdes de taille uniforme disposées en vrac
possèdent une porosité généralement comprise entre 0,3 et 0,4 (Nellis et Klein, 2009). Une
porosité de 0,25 peut être atteinte en utilisant des solides de deux tailles différentes, par exemple
en mélangeant des roches et du sable (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014 ; Faas et al., 1986
; Hallet et Gervais, 1977 ; Pacheco, Showalter et Kolb, 2002). Une faible porosité permet
d’augmenter la part occupée par le solide au détriment de celle occupée par le fluide. Dans les
systèmes liquide/solide, où le fluide est généralement plus cher que le solide, cela permet de
réduire les coûts. Dans les systèmes gaz/solide, où le solide possède une capacité calorifique
volumique bien supérieure à celle du fluide, cela permet d’accroître la densité de stockage du
système. Cependant, la réduction de la porosité induit une réduction de la section de passage
du fluide et donc une augmentation des pertes de charge, ce qui peut être prohibitif dans le cas
des fluides caloporteurs compressibles (c’est-à-dire gazeux). Des solides en matériau de
synthèse, tels la céramique, le verre ou l’alumine, peuvent être utilisés pour fonctionner à très
haute température ou pour s’affranchir des interactions chimiques entre le fluide et les solides.
Les solides de petite taille permettent d’améliorer la stratification thermique en augmentant
la surface globale d’échange fluide/solide et en réduisant le nombre adimensionnel de Biot des
solides (Van Lew et al., 2011 ; Yang et Garimella, 2010b). En effet, pour favoriser la
stratification, le nombre de Biot, qui caractérise la résistance de conduction au sein des solides
par rapport à la résistance de convection, doit être le plus petit possible de manière que
l’échange de chaleur soit avant tout régi par la convection (Adeyanju et Manohar, 2009). Cette
influence de la taille des solides sur la stratification a été démontrée par des études
expérimentales (Anderson et al., 2014) et numériques (Durisch, Frick et Kesselring, 1986 ;
Mertens et al., 2014 ; Yang et Garimella, 2010b). D’autre part, tant que la fluidisation est évitée,
la réduction de la taille des solides tend à améliorer l’homogénéité de la distribution du fluide
via l’augmentation des pertes de charge (Hollands, Sullivan et Shewen, 1984) et la limitation
des passages préférentiels près de la paroi. Dans les réservoirs cylindriques remplis de solides
sphéroïdaux, ce phénomène peut-être contenu en respectant un rapport minimum d’environ 30
à 40 entre le diamètre du réservoir et le diamètre des solides (Meier, Winkler et Wuillemin,
1991; Rose et Rizk, 1949). Dans les réservoirs de section rectangulaire, le rapport entre le plus

19
Chapitre I - Étude bibliographique

petit côté de la section et la taille des solides doit être supérieur à 50 pour éviter les passages
préférentiels près de la paroi (Hollands, Sullivan et Shewen, 1984).
Les solides réguliers telles les briques ou les plaques permettent de structurer
rationnellement le lit fixe. Bien que cela soit généralement plus couteux que d’utiliser un lit en
vrac (en raison des coûts de fabrication et mise en place des matériaux), cela permet d’optimiser
la géométrie du lit en termes d’échange convectif, de nombre de Biot des solides et de pertes
de charge. Les lits structurés permettent d’atteindre des porosités très basses (0,2 dans le cas de
Kuravi et al., 2013) tout en maintenant des pertes de charge acceptables. De plus, les lits
structurés peuvent permettre de s’affranchir des passages préférentiels près de la paroi. Ils
peuvent également être conçus de manière à empêcher la réorganisation du lit au cours des
cycles thermiques, ce qui permet de traiter efficacement les problématiques liées au phénomène
de cliquet thermique. Pour toutes ces raisons, les lits structurés sont particulièrement
intéressants pour les systèmes gaz/solide fonctionnant à haute température.

Solides ρ [kg·m-3] cp [J·kg-1·K-1] λ [W·m-1·K-1] ρ·cp [kWh·m-3·K-1] E [J·K-1·m-2·s-1/2]


Quartzite 2600 850 5,5 0,61 3486
Basalte 2900 900 2,0 0,73 2285
Béton 2200 850 1,5 0,52 1675
Brique 3200 800 1,6 0,71 2024
Céramique 3550 900 1,3 0,89 2038
Alumine 4000 900 11 1,0 6293
Tableau 4. Ordres de grandeur des propriétés physiques de quelques solides de remplissage.

I.2. Modélisation des systèmes de stockage thermique régénératif


De nombreux modèles de stockage thermique régénératif ont été présentés et résumés par
Ismail et Stuginsky, 1999. La totalité d’entre eux s’appuie sur l’équation de conservation de
l’énergie appliquée aux composants du système de stockage et postule l’absence de réaction
chimique et de production de chaleur au sein du système. L’échange de chaleur par convection
entre le fluide et les solides de remplissage est supposé proportionnel à la différence de
température (loi de Newton). Les propriétés physiques des matériaux peuvent être supposées
constantes et uniformes ou non selon le cas étudié et les hypothèses simplificatrices. Les
hypothèses supplémentaires et les simplifications qui en découlent (Tableau 5) permettent de
distinguer les différents types de modèle. En premier lieu, les modèles peuvent être distingués
selon que le gradient thermique au sein des solides est négligé ou non. Puis, les modèles peuvent
être classés selon le nombre de dimensions pris en compte (monodimensionnel, bidimensionnel
et tridimensionnel). Enfin, ils se distinguent par le nombre de phases (fluide, solides, parois)
prises en compte dans une équation d’énergie distincte.

I.2.1. Modèles négligeant le gradient thermique dans les solides

Ce type de modèle est utilisé lorsque le solide peut être qualifié de thermiquement mince,
c’est-à-dire lorsque la résistance de conduction des solides est négligeable devant la résistance
de convection du fluide (Saez et McCoy, 1982). Cette hypothèse peut être évaluée grâce au
nombre adimensionnel de Biot des solides défini par l’équation (2) (Bergman et al., 2011).

h · Vc /Ac
Bi = ≤ 0,1 (2)
λc

20
Chapitre I - Étude bibliographique

I.2.1.1. Modèle de Schumann et modèles monodimensionnels à deux équations

Le modèle de Schumann est le modèle de référence sur lequel se sont appuyé nombre
d’auteurs. Ce modèle de transfert de chaleur au sein d’un milieu poreux fut développé par
Schumann, 1929. C’est un modèle monodimensionnel à deux équations d’énergie qui modélise
le lit fixe comme un milieu poreux continu et homogène. Il se compose de deux équations
d’énergie exprimées sous forme volumique, l’une pour le fluide (3), l’autre pour le solide (4),
reliées par un terme d’échange convectif.
∂Tf ∂Tf
ε · ρf · cpf · ( +u· ) = h · ac · (Tc − Tf ) (3)
∂t ∂z

∂Tc
(1 − ε) · ρc · cpc · = h · ac · (Tf − Tc ) (4)
∂t

Du fait de la forme volumique des équations, le terme ac représente la surface de solide par
unité de volume du lit et s’exprime en m2·m-3. Le volume de lit s’entend ici comme la somme
du volume de solide et du volume de fluide. La surface spécifique d’échange peut être
déterminée avec l’équation (5) grâce au diamètre de la sphère de même surface spécifique que
les solides (Deq,a). Ce diamètre (cf. équation (39)) permet en effet de respecter la surface de
solide par unité de volume de lit quelle que soit la forme des solides.

Ac,tot 6 · (1 − ε)
ac = = (5)
Vl Deq,a

Le modèle de Schumann est valide dans certaines conditions présentées dans le Tableau 5
(p. 33). Ce modèle possède une solution analytique proposée par Schumann lui-même sous
forme d’abaques (Fig. 12 et Fig. 13). Cette solution analytique est valable à condition que la
capacité calorifique volumique du fluide soit négligeable devant celle du solide (c’est-à-dire
pour les systèmes gaz/solide), que le solide soit initialement uniformément à la température
adimensionnelle zéro et que les propriétés physiques des matériaux, la température d’entrée et
le débit de fluide soient constants.
Shitzer et Levy, 1983, ont simplifié l’écriture de la solution analytique proposée par
Schumann et ont étendu sa validité aux cas où la température d’entrée du fluide varie.

Tc*

y’
Fig. 12. Solution analytique du modèle de Schumann pour la température du solide en
fonction du temps adimensionnel y’ et de la longueur adimensionnelle y (Schumann, 1929).

21
Chapitre I - Étude bibliographique

Tf*

y’
Fig. 13. Solution analytique du modèle de Schumann pour la température du fluide en
fonction du temps adimensionnel y’ et de la longueur adimensionnelle y (Schumann, 1929).

Le modèle de Schumann peut être complété en tenant compte de phénomènes


supplémentaires jusqu’alors négligés.
Les pertes thermiques vers l’extérieur peuvent être non négligeables et doivent être prises
en compte notamment dans les systèmes faiblement isolés, présentant une compacité faible ou
pour modéliser des fonctionnements à haute température ou au repos. En s’appuyant sur des
comparaisons entre les résultats expérimentaux et numériques sur des systèmes aux échelles
laboratoire, prototype et commerciale, Hoffmann et al., 2016, ont montré que les pertes doivent
être prises en compte pour simuler efficacement le fonctionnement des systèmes d’échelle
laboratoire. Pour les systèmes d’échelles prototype et commerciale, cela n’est pas nécessaire
car l’influence des pertes est plus faible. Étant donné que la surface de contact entre les solides
et la paroi est généralement faible par rapport à la surface de contact entre le fluide et la paroi,
le terme correspondant aux pertes de chaleur est généralement négligé dans l’équation d’énergie
des solides. Cependant, dans le cas des systèmes gaz/solide, le transfert de chaleur entre les
solides et la paroi peut être non négligeable en raison du transfert par rayonnement (Klein, Roos
et Sheer, 2013), et ce, particulièrement pour les systèmes fonctionnant à haute température,
c’est-à-dire au-delà de 200 à 300 °C (Balakrishnan et Pei, 1979b ; Krupiczka, 1967 ; Kunii et
Smith, 1960 ; Schröder, Class et Krebs, 2006). En revanche, dans les systèmes liquide/solide,
le rayonnement est négligeable en raison de l’opacité du fluide (Kunii et Smith, 1960).
Les pertes thermiques peuvent être modélisées grâce à un coefficient d’échange global
(Uf/∞) tenant compte des résistances thermiques de convection interne et externe, et de la
résistance de conduction dans la paroi et dans l’isolant. Ce coefficient d’échange surfacique
doit être associé à la surface spécifique d’échange du lit (al) qui correspond à la surface
d’échange entre l’intérieur et l’extérieur du réservoir rapportée au volume du lit (Ismail et
Stuginsky, 1999).
Le modèle de Schumann peut également être complété par un terme de diffusion thermique
modélisant les phénomènes conduisant à la dé-stratification du système de stockage. Ce terme
s’appuie généralement sur une conductivité thermique effective permettant d’appliquer la loi
de Fourier (Weidenfeld, Weiss et Kalman, 2004). Il convient de remarquer que le modèle
original de Schumann modélise déjà la dé-stratification liée à la non-idéalité du transfert de
chaleur entre le fluide et les solides, puisque le coefficient d’échange n’est pas infini (Hollands,
Sullivan et Shewen, 1984). Lorsque le fluide circule, la dé-stratification liée à la diffusion est
généralement de second ordre par rapport à celle provoquée par la non-idéalité de l’échange
thermique entre le fluide et les solides. En revanche, la prise en compte de la diffusion devient
essentielle pour modéliser l’épaississement de la thermocline durant les périodes de repos
(Gunn et Vortmeyer, 1982 ; Handley et Heggs, 1969). Les phénomènes de dé-stratification et
leur modélisation sous forme de conductivité effective sont plus largement abordés en I.3.3.

22
Chapitre I - Étude bibliographique

La capacité thermique des parois du réservoir peut avoir une influence non négligeable,
particulièrement dans les systèmes de petite taille (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014 ;
Hoffmann et al., 2016). Il est possible de tenir compte de cette influence dans un modèle de
type Schumann en utilisant une masse volumique effective pour les solides (ρc,eff). Cela revient
à modifier la capacité calorifique volumique des solides de manière à y inclure artificiellement
l’inertie de la paroi (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014). Cette masse volumique effective
peut être exprimée par l’équation (6).

mp · cpp
ρc,eff = ρc + (6)
(1 − ε) · cpc · Vl

Pour résumer, si les pertes thermiques, les conductivités effectives du fluide et des solides,
et la capacité thermique des parois sont ajoutées au modèle de Schumann, un modèle
monodimensionnel à deux équations plus général peut être obtenu et s’exprime selon les
équations (7) et (8). Les termes modifiés ou ajoutés sont signalés en gras. Ce modèle est plus
complet que celui proposé originellement par Schumann, 1929, en revanche, contrairement à
ce dernier, il ne possède pas de solution analytique. Il doit donc être résolu par méthode
numérique.

∂Tf ∂Tf 𝛛 𝛛𝐓𝐟


ε · ρf · cpf · ( +u· )= · (𝛌𝐞𝐟𝐟,𝐟 · ) + h · ac · (Tc − Tf ) + 𝐔𝐟/∞ · 𝐚𝐥 · (𝐓∞ − 𝐓𝐟 ) (7)
∂t ∂z 𝛛𝐳 𝛛𝐳

∂Tc 𝛛 𝛛𝐓𝐜
(1 − ε) · 𝛒𝐜,𝐞𝐟𝐟 · cpc · = · (𝛌𝐞𝐟𝐟,𝐜 · ) + h · ac · (Tf − Tc ) (8)
∂t 𝛛𝐳 𝛛𝐳

La validation expérimentale d’un modèle consiste le plus souvent à comparer les profils de
température mesurés dans une installation à ceux calculés par le modèle. Deux exemples de
validation de modèles numériques monodimensionnels à deux équations d’énergie sont
présentés en Fig. 14 et Fig. 15.
La Fig. 14 illustre la validation du modèle numérique proposé par Bruch, Fourmigué et
Couturier, 2014, sur leur installation expérimentale huile/roche (cf. Tableau 1). Le modèle
correspond aux équations (7) et (8). La Fig. 14 représente les profils adimensionnels de
température en fin de charge et de décharge au cours d’un cyclage (répétition de cycles opérés
dans des conditions identiques). Les courbes correspondant aux résultats numériques
permettent de retrouver avec un bon accord les mesures expérimentales illustrées par les points,
notamment lorsque le régime est stabilisé. Parmi celles répertoriées dans la littérature, cette
validation expérimentale est la seule à avoir été réalisée sur plusieurs cycles successifs.

23
Chapitre I - Étude bibliographique

Fig. 14. Validation du modèle numérique monodimensionnel à deux équations proposé par
Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014, avec les résultats expérimentaux des auteurs (Bruch,
Fourmigué et Couturier, 2014).

Un modèle similaire a été développé et validé par Meier, Winkler et Wuillemin, 1991, grâce
à des mesures sur un système constitué de sphères de porcelaine fonctionnant avec de l’air (cf.
Tableau 1). Cependant, les auteurs furent confrontés à des effets de bord non négligeables dans
leur installation : en raison du faible rapport entre la taille des solides et celle du réservoir, les
passages préférentiels du fluide près de la paroi du réservoir sont non négligeables. Aussi, le
débit de fluide alimentant effectivement le lit de solide et contribuant réellement à l’échange de
chaleur s’en trouve réduit. Or le modèle utilisé étant monodimensionnel, il est inapte à rendre
compte d’une telle hétérogénéité transversale. Par conséquent, afin de tenir compte de ce
phénomène, le débit de fluide utilisé pour la modélisation numérique est réduit de 25 % par
rapport au débit mesuré. Sur la Fig. 15, les résultats numériques obtenus avec le débit mesuré
correspondent aux courbes supérieures, tandis que les résultats numériques obtenus avec le
débit corrigé correspondent aux courbes inférieures. Les résultats expérimentaux sont quant à
eux représentés par les points qui sont compris entre les deux calculs numériques. Cela tend à
conforter le diagnostic des auteurs concernant les passages préférentiels du fluide près de la
paroi.

24
Chapitre I - Étude bibliographique

Fig. 15. Profils de température expérimentaux (points) et numériques (courbes) obtenus par
Meier, Winkler et Wuillemin, 1991. Les courbes inférieures correspondent à la modélisation
avec le débit corrigé (- 25 %) et les courbes supérieures à la modélisation avec le débit mesuré
(Meier, Winkler et Wuillemin, 1991).

I.2.1.2. Modèles monodimensionnels à une équation : réduction du modèle de


Schumann

Les modèles à une équation dérivent directement du modèle développé par Schumann, et
ont été introduits par les travaux de Vortmeyer et Schaefer, 1974. Ils consistent à modéliser le
système de stockage à l’aide d’une unique équation d’énergie. Lorsque l’ensemble des
hypothèses est respecté, la température que permet de calculer cette unique équation correspond
à la température des solides (Vortmeyer, 1989). Deux types de modèle à une équation,
impliquant des hypothèses et des simplifications différentes selon la nature du fluide
caloporteur (liquide ou gazeux) peuvent être distingués.
Lorsque le fluide caloporteur est gazeux, il est raisonnable de supposer que son énergie
interne est négligeable devant celle des solides puisque les volumes de fluide et de solides au
sein du système sont de même ordre de grandeur et la capacité calorifique volumique du fluide
est inférieure de plusieurs ordres de grandeur à celle des solides (ρf·cpf ≪ ρc·cpc). Par conséquent,
un modèle de type Schumann équivalent aux équations (3) et (4) dans lesquelles des termes de
diffusion sont ajoutés, mais où le terme temporel de l’équation (3) est négligé, peut être
considéré. À partir de ce modèle, Vortmeyer et Schaefer, 1974, démontrent qu’il est possible
de parvenir à un modèle à une équation (9). Pour cela, seule l’hypothèse selon laquelle les
dérivées spatiales secondes des températures du fluide et du solide sont égales est nécessaire
(∂²Tc/∂²z = ∂²Tf/∂²z). Or, dans la plupart des systèmes cette hypothèse est réaliste (Vortmeyer et
Schaefer, 1974). Telle qu’elle est formulée par les auteurs, la méthode utilisée pour réduire le
modèle à une équation suppose également que les propriétés physiques sont uniformes.

2
∂Tc ∂Tc (ε · ρf · cpf · u) ∂²Tc
(1 − ε) · ρc · cpc · + ε · ρf · cpf · u · = [λeff,c + λeff,f + ]· (9)
∂t ∂z h · ac ∂z²

Lorsque le fluide caloporteur est liquide, son énergie interne ne peut être raisonnablement
négligée devant celle des solides. Dans ce cas, Vortmeyer et Schaefer, 1974, se sont appuyé sur
un modèle de type Schumann équivalent aux équations (3) et (4) dans lesquelles des termes de

25
Chapitre I - Étude bibliographique

diffusion sont ajoutés. À partir de ce modèle, et en supposant que les dérivées spatiales et
temporelles des températures du fluide et des solides sont égales (∂Tc/∂t = ∂Tf/∂t et
∂Tc/∂z = ∂Tf/∂z), les auteurs ont développé le modèle à une équation décrit par l’équation (10).

∂Tc ∂Tc
[(1 − ε) · ρc · cpc + ε · ρf · cpf ] · + ε · ρf · cpf · u ·
∂t ∂z
2
[(1 − ε) · ρc · cpc · w] ∂²Tc
= [λeff,c + λeff,f + ]· (10)
h · ac ∂z²
3
(1 − ε) · ρc · cpc · w · λeff,c ∂ Tc
+ · 3
h · ac ∂z

Dans l’équation (10), le dernier terme est généralement petit et peut être négligé puisqu’il
s’agit d’une dérivée du troisième ordre. Le terme w représente la vitesse du front thermique
(c’est-à-dire du centre de la thermocline) exprimée en m/s. Il découle directement des
hypothèses réalisées sur les dérivées de température que cette vitesse w est supposée identique
pour la température du fluide et celle des solides. À moins de mesurer expérimentalement la
vitesse du front thermique, il est possible de l’estimer à l’aide d’un bilan d’énergie. La vitesse
du front thermique s’exprime alors comme suit :

ε · ρf · cpf
w= ·u (11)
(1 − ε) · ρc · cpc + ε · ρf · cpf

L’équation (11) s’appuyant sur un bilan d’énergie, elle suppose mécaniquement que le
fluide et les solides sont à l’équilibre thermique. Par conséquent, si cette équation est utilisée
pour estimer w, le modèle est restreint aux systèmes dans lesquels la différence de température
entre le fluide et les solides est faible.

Il convient de remarquer que dans les deux modèles à une équation, la dé-stratification liée
à la non-idéalité de l’échange convectif entre le fluide et les solides est prise en compte sous
forme de diffusion. Ainsi, les hypothèses simplificatrices nécessaires à l’établissement des
modèles à une équation permettent de réduire le temps de calcul (car il n’y a plus qu’une
équation à résoudre), mais ne permettent pas, en toute rigueur, de se dispenser du calcul du
coefficient d’échange entre le fluide et les solides.

Bayón et Rojas, 2013, ont développé un modèle simplifié à une équation qui correspond à
l’équation (10) dans laquelle sont négligés la dérivée tierce et le terme de diffusion lié à la non-
idéalité de l’échange convectif entre le fluide et les solides. Ce modèle monodimensionnel à
une équation fut comparé aux mesures effectuées sur le réservoir de la centrale Solar One, sur
l’installation de Pacheco, Showalter et Kolb, 2002 (cf. Tableau 1), et sur un système de stockage
fonctionnant uniquement avec du liquide (sans solides de remplissage : Zurigat, Liche et
Ghajar, 1991). La comparaison aux résultats obtenus par Pacheco, Showalter et Kolb, 2002,
(système sels fondus/roche) est présentée en Fig. 16. L’état thermique initial du réservoir
n’étant pas connu, le premier profil expérimental de température est utilisé pour initialiser les
calculs numériques. Sur la Fig. 16, le modèle numérique montre un bon accord avec les données
expérimentales malgré la forte dispersion de ces dernières.

26
Chapitre I - Étude bibliographique

Fig. 16. Profils de température expérimentaux (points) mesurés sur le système sels
fondus/roche de Pacheco, Showalter et Kolb, 2002, comparés aux résultats numériques
(courbes) obtenus avec le modèle monodimensionnel à une équation de Bayón et Rojas, 2013.
(Bayón et Rojas, 2013)

I.2.1.3. Modèle de perturbation

Le modèle de perturbation fut à l’origine développé par Kuznetsov, 1995, et fut par la suite
appliqué au stockage thermique régénératif par Votyakov et Bonanos, 2014. Ce modèle dérive
de celui de Schumann, auquel sont préalablement ajoutés les termes de diffusion thermique
pour le fluide et les solides. Le principe sous-jacent au modèle de perturbation est l’hypothèse
selon laquelle, bien que supposées différentes, les températures du fluide et des solides sont
jugées relativement proches l’une de l’autre par rapport à la température de référence utilisée
pour adimensionner les équations. De ce fait, la température du solide peut être assimilée à une
perturbation dans le champ de température du fluide. Ainsi, la température du fluide peut être
calculée uniquement à l’aide de l’équation adimensionnelle (12). Dans cette équation, tout
comme dans les modèles à une équation, la dé-stratification est prise en compte sous forme de
diffusion (à travers le paramètre Λ). À partir de la température du fluide, la température des
solides peut être obtenue à l’aide de l’équation (13).

∂Tf∗ ∂Tf∗ ∂2 Tf∗


+ γf · Pe · ∗ = Λ · ∗ 2 (12)
∂τ ∂z ∂z

γc · γf · Pe ∂Tf∗
Tc∗ = Tf∗ + δθ = Tf∗ + · ∗ (13)
Bi′ ∂z

Le modèle de perturbation est plus réaliste que les modèles à une équation puisqu’il permet
de calculer distinctement les températures du fluide et des solides. Par ailleurs, lorsque le débit
et la température d’entrée sont constants, ce modèle possède une solution analytique. Une
solution semi-analytique fut également proposée dans les cas où le débit et la température
d’entrée varient en fonction du temps (Mabrouk, Kheiri et Feidt, 2015). Cependant, ce modèle
ne permet pas de tenir compte des pertes de chaleur vers l’extérieur.

27
Chapitre I - Étude bibliographique

I.2.1.4. Modèles monodimensionnels à trois équations

Afin de tenir compte finement de l’influence de la paroi, celle-ci peut être modélisée à
l’aide d’une équation d’énergie dédiée (Beasley et Clark, 1984 ; Hoffmann et al., 2016). Cette
équation permet de tenir compte de la capacité thermique et de la conduction longitudinale de
chaleur dans la paroi. En complétant de la sorte le modèle de type Schumann présenté à travers
les équations (7) et (8), le modèle monodimensionnel à trois équations exprimé par les équations
(14) à (16) peut être obtenu. Dans ce modèle, le coefficient d’échange convectif entre le fluide
et la paroi interne (hp,int), et le coefficient d’échange global entre la paroi et l’extérieur (Up/∞)
sont associés aux facteurs de forme de la paroi calculés respectivement avec la surface interne
et externe (ap,int et ap,ext).

∂Tf ∂Tf
ε · ρf · cpf · ( +u· )
∂t ∂z (14)
∂ ∂Tf
= · (λeff,f · ) + h · ac · (Tc − Tf ) + 𝐡𝐩,𝐢𝐧𝐭 · 𝐚𝐥 · (𝐓𝐩 − 𝐓𝐟 )
∂z ∂z

∂Tc ∂ ∂Tc
(1 − ε) · ρc · cpc · = · (λeff,c · ) + h · ac · (Tf − Tc ) (15)
∂t ∂z ∂z

𝛛𝐓𝐩 𝛛 𝛛𝐓𝐩
𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · = · (𝛌𝐩 · ) + 𝐡𝐩,𝐢𝐧𝐭 · 𝐚𝐩,𝐢𝐧𝐭 · (𝐓𝐟 − 𝐓𝐩 ) + 𝐔𝐩/∞ · 𝐚𝐩,𝐞𝐱𝐭 · (𝐓∞ − 𝐓𝐩 ) (16)
𝛛𝐭 𝛛𝐳 𝛛𝐳

I.2.1.5. Modèles bidimensionnels

Pour prendre en compte des effets de bord, tels les hétérogénéités de distribution du fluide
ou le gradient thermique transversal dû à des pertes de chaleur latérales significatives, un
modèle bidimensionnel est nécessaire. Les paramètres, telles la température, la vitesse du fluide
ou la porosité, sont alors susceptibles de prendre des valeurs différentes sur la section du
réservoir. Les modèles bidimensionnels permettent également de prendre en compte une
éventuelle anisotropie dans la conductivité thermique effective du lit de solides, ce qui peut être
particulièrement utile pour modéliser des lits structurés. Cependant, pour qu’un tel modèle soit
pertinent, la variabilité transversale de ces paramètres doit être connue, ce qui n’est pas toujours
aisé.
Étant donné que l’échange thermique entre l’intérieur et l’extérieur du réservoir (ou bien
ses parois) survient uniquement aux limites, ce phénomène est modélisé par l’intermédiaire des
conditions aux limites, le plus souvent de Neumann, c’est-à-dire portant sur la dérivée de la
variable (en l’occurrence la température). Bien que cela ne soit pas nécessaire, si une équation
de paroi est utilisée, celle-ci peut également être bidimensionnelle (Klein, Roos et Sheer, 2013).
La version bidimensionnelle du modèle présenté par les équations (14) à (16) est exprimée en
coordonnées cylindriques par les équations (17) à (19). Dans ce modèle, la composante radiale
de la vitesse du fluide est négligée (ce qui est le cas dans la plupart des modèles de ce type).

∂Tf ∂Tf
ε · ρf · cpf · ( +u· )
∂t ∂z (17)
∂ ∂Tf 𝟏 𝛛 𝛛𝐓𝐟
= · (λeff,f,z · ) + · (𝐫 · 𝛌𝐞𝐟𝐟,𝐟,𝐫 · ) + h · ac · (Tc − Tf )
∂z ∂z 𝐫 𝛛𝐫 𝛛𝐫

28
Chapitre I - Étude bibliographique

∂Tc
(1 − ε) · ρc · cpc ·
∂t (18)
∂ ∂Tc 𝟏 𝛛 𝛛𝐓𝐜
= · (λeff,c,z · ) + · (𝐫 · 𝛌𝐞𝐟𝐟,𝐜,𝐫 · ) + h · ac · (Tf − Tc )
∂z ∂z 𝐫 𝛛𝐫 𝛛𝐫

∂Tp ∂ ∂Tp 𝟏 𝛛 𝛛𝐓𝐩


ρp · cpp · = · (λp,z · ) + · (𝐫 · 𝛌𝐩,𝐫 · ) (19)
∂t ∂z ∂z 𝐫 𝛛𝐫 𝛛𝐫

Des modèles bidimensionnels plus complets peuvent être mis en œuvre, notamment à l’aide
de logiciels de mécanique des fluides numérique, tel le code commercial Ansys® Fluent (Chang
et al., 2015 ; Yang et Garimella, 2010b). Grâce à ce type de logiciel, les équations de continuité
et de conservation de la quantité de mouvement peuvent être facilement mises en œuvre et
permettent par exemple de tenir compte de phénomènes tels que le travail de compression par
contraction/dilatation du fluide, les effets de viscosité ou de variation de l’énergie cinétique.
Toutefois, ces phénomènes ont le plus souvent une influence marginale (Chang et al., 2015).

Deux exemples de validation de modèles bidimensionnels à trois équations (fluide, solide


et paroi) sont présentés en Fig. 17 et Fig. 18.
La Fig. 17 illustre la validation du modèle développé par Beasley et Clark, 1984, sur le
système air/roche de Jones et Hill, 1979 (cf. Tableau 1). Le modèle bidimensionnel permet de
tenir compte d’un profil de vitesse non uniforme sur la section. Pour estimer la répartition
transversale de porosité, les auteurs s’appuient sur les profils adimensionnels typiques de
vitesse mesurés dans les lits de coke. À partir du profil de porosité, le profil de vitesse est calculé
par le modèle à l’aide d’une forme vectorisée de la loi d’Ergun, laquelle permet de déterminer
la perte de charge d’un milieu poreux (cf. I.3.4).

Fig. 17. Profils de température numériques (courbes) obtenus par Beasley et Clark, 1984, avec
un modèle bidimensionnel comparés aux profils de température expérimentaux (points)
obtenus par Jones et Hill, 1979, sur un système air/roche. Les profils correspondent à l’axe
central du lit. (Beasley et Clark, 1984)

Enfin, un exemple de validation expérimentale du modèle bidimensionnel à trois équations


proposé par Cascetta et al., 2016, sur leur système air/alumine (cf. Tableau 1) est présenté en
Fig. 18. Dans ce modèle, le profil transversal de porosité dans le lit est déterminé grâce à une

29
Chapitre I - Étude bibliographique

corrélation. Le profil de vitesse qui en résulte est déterminé par une équation de conservation
de la quantité de mouvement se fondant sur la loi d’Ergun pour le calcul de la perte de charge
(cf. I.3.4). La Fig. 18 (a) montre les profils adimensionnels axiaux de température du fluide,
tandis la Fig. 18 (b) montre les profils de température transversaux et la température externe de
paroi.

(a) (b)
Fig. 18. Profils expérimentaux (points) et numériques (courbes et cercles) obtenus par
Cascetta et al., 2016, sur un système air/alumine. (a) profils axiaux, (b) profils transversaux et
température de paroi. (Cascetta et al., 2016)

I.2.2. Modèles tenant compte du gradient thermique dans les solides

Le critère de solide thermiquement mince exprimé par l’équation (2) peut ne pas être
rempli, notamment si les solides sont de grande taille, possèdent une conductivité thermique
faible ou si le coefficient d’échange convectif entre le fluide et les solides est très élevé. Dans
ce cas, la température au sein des solides ne peut être raisonnablement supposée uniforme. Dans
la littérature, il existe deux approches permettant de traiter ce problème : soit le profil de
température au sein des solides est calculé en adaptant spécifiquement les équations du modèle,
soit les modèles présentés précédemment sont utilisés avec un coefficient d’échange
fluide/solide effectif. Ce coefficient effectif permet d’étendre l’hypothèse de solide
thermiquement mince. En pratique, cela revient à abaisser le coefficient d’échange en fonction
de la résistance de conduction interne des solides. La première approche est présentée dans cette
partie, tandis que la seconde est abordée en I.3.1.3 en même temps que les corrélations de
coefficient d’échange convectif entre le fluide et les solides.

I.2.2.1. Modèles monodimensionnels de conduction intra-solide

Ce type de modèle tenant compte du gradient thermique au sein des solides fut introduit
par Handley et Heggs, 1969. Les solides sont modélisés comme des sphères de même volume
(Fig. 19). Dans chaque couche élémentaire, le modèle permet de calculer la température du
fluide et le profil de température au sein d’un solide représentatif. Le comportement global du
système est supposé monodimensionnel. Par rapport au modèle de Schumann, deux autres
hypothèses sont nécessaires : le comportement thermique des solides est supposé concentrique
(c’est-à-dire obéissant à une symétrie centrale) et la température du fluide ainsi que le
coefficient d’échange sont supposés uniformes autour de chaque solide. Ces conditions sont
exprimées par des conditions aux limites de Neumann.

30
Chapitre I - Étude bibliographique

couche
n=1
n=2
n=3 Rc rc

n=N

Fig. 19. Principe du modèle de conduction intra-solide. Schéma reproduit à partir de Meier,
Winkler et Wuillemin, 1991.

Lorsque les pertes thermiques et la diffusion dans le fluide, ainsi que l’influence des parois
du réservoir sont ajoutées au modèle originel de Handley et Heggs, 1969, le modèle
monodimensionnel à trois équations qui en résulte peut être exprimé par les équations (20) à
(22). Dans l’équation des solides de ce type de modèle, l’échange convectif entre le fluide et
les solides est exprimé par des conditions aux limites de Neumann. La diffusion thermique liée
aux solides est prise en compte dans l’équation du fluide grâce à l’hypothèse que les dérivées
spatiales secondes des températures du fluide et des solides le long du réservoir sont proches et
que le transfert thermique entre le fluide et les solides prédomine par rapport au transfert
thermique au sein de chaque phase (hypothèse du modèle de Schumann). Ainsi, la conductivité
effective globale du système (λeff) est utilisée dans l’équation du fluide (Wakao, Kaguei et
Funazkri, 1979).

∂Tf ∂Tf ∂ ∂Tf


ε · ρf · cpf · ( +u· ) = · (λeff · ) + h · ac · (𝐓𝐜,𝐑𝐜 − Tf ) + hp,int · al · (Tp − Tf ) (20)
∂t ∂z ∂z ∂z

𝛛𝐓𝐜 𝟏 𝛛 𝛛𝐓𝐜
𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · = · (𝐫𝐜𝟐 · 𝛌𝐜 · ) (21)
𝛛𝐭 𝐫𝐜 ² 𝛛𝐫𝐜 𝛛𝐫𝐜

∂Tp ∂ ∂Tp
ρp · cpp · = · (λp · ) + hp,int · ap,int · (Tf − Tp ) + Up/∞ · ap,ext · (T∞ − Tp ) (22)
∂t ∂z ∂z

I.2.2.2. Modèles bidimensionnels de conduction intra-solide

Il semble qu’aucun auteur n’ait explicitement proposé un modèle bidimensionnel de


conduction intra-solide dans la littérature. Cependant un tel modèle peut facilement être déduit
du précédent. Il s’exprimerait alors d’après les équations (23) à (25).

31
Chapitre I - Étude bibliographique

∂Tf ∂Tf
ε · ρf · cpf · ( +u· )
∂t ∂z (23)
∂ ∂Tf 𝟏 𝛛 𝛛𝐓𝐟
= · (λeff,z · ) + · (𝐫 · 𝛌𝐞𝐟𝐟,𝐫 · ) + h · ac · (Tc,Rc − Tf )
∂z ∂z 𝐫 𝛛𝐫 𝛛𝐫

∂Tc 1 ∂ ∂Tc
ρc · cpc · = · (rc2 · λc · ) (24)
∂t rc ² ∂rc ∂rc

∂Tp ∂ ∂Tp 𝛌𝐩 𝛛 𝛛𝐓𝐩


ρp · cpp · = · (λp · ) + · (𝐫 · ) (25)
∂t ∂z ∂z 𝐫 𝛛𝐫 𝛛𝐫

32
Schumann 1D 1 équation 1D 1 équation Modèle de Conduction Conduction
Schumann 1D 3 équations 2D 3 équations
Hypothèses / Conditions complété (gaz) (liquide) perturbation intra-solide 1D intra-solide 2D
(3), (4) (14), (15), (16) (17), (18), (19)
(7), (8) (9) (10) (12), (13) (20), (21), (22) (23), (24), (25)
Gradient thermique
négligeable dans les solides X X X X X X X
(Bi < 0,1)
Milieu poreux homogène X X X X X X X
Système 1D fonctionnant
X X X X X X X
selon un écoulement piston
Système adiabatique avec
une influence des parois X X X X
négligeable
Diffusion négligeable par
X
rapport à la convection
Dérivées spatiales secondes
des températures de fluide X X X
et de solide proches
Capacité calorifique
volumique du fluide
X
négligeable par rapport à
celle des solides
si w est calculé
avec (11) (sinon
par rapport à la
Températures du fluide et seulement les
température de
des solides proches dérivées
référence
temporelles et
spatiales)
γc · γf · Pe
≪1 X
Bi′
Coefficient d’échange
convectif uniforme autour
des solides et profil de X X
température concentrique
dans les solides
Tableau 5. Hypothèses et simplifications relatives à chaque modèle.
Chapitre I - Étude bibliographique

I.2.3. Comparaison des modèles

Dans la littérature, il existe peu de comparaisons exhaustives entre différents modèles


dédiés aux systèmes de stockage thermique régénératif. La plus complète est probablement
celle proposée par Ismail et Stuginsky, 1999. Les auteurs ont comparé plusieurs types de modèle
en termes de résultats et de temps de calcul.

I.2.3.1. Temps de calcul

Ismail et Stuginsky, 1999, ont comparé le temps de calcul de différents modèles numériques
sur un système eau/roche possédant à chaque fois les mêmes conditions initiales et finales de
fonctionnement, et la même discrétisation (nombre de mailles et pas de temps). Sauf mention
contraire, tous les modèles testés tiennent compte de la diffusion thermique dans le fluide et les
solides, et des pertes de chaleur du réservoir. Les résultats obtenus par les auteurs sont comparés
en Fig. 20.

Modèle Temps de calcul

1D 1 équation 1

1D 2 équations sans diffusion 4

1D 2 équations 7

2D 1 équation 20

1D conduction intra-solide 81

2D 2 équations 180

Fig. 20. Comparaison des temps de calcul de différents modèles (base 1 pour le modèle
monodimensionnel à une équation). Reproduit à partir d’Ismail et Stuginsky, 1999.

Ces résultats sont difficiles à exploiter dans la mesure où les conditions de validité des
modèles ne peuvent être vérifiées, puisqu’aucune condition opératoire n’est fournie par les
auteurs (températures, débit, taille des solides, propriétés des matériaux, nombre de Biot, etc.).
De plus, la discrétisation radiale pour le modèle bidimensionnel et la discrétisation des solides
pour le modèle de conduction intra-solide ne sont pas fournies. Nonobstant, ces résultats
permettent d’estimer le temps de calcul additionnel lié à la prise en compte de chaque
phénomène. Ainsi :
 le temps de calcul est 7 à 9 fois plus important pour les modèles à deux équations par
rapport aux modèles à une équation ;
 le temps de calcul est 20 à 25 fois plus important pour les modèles bidimensionnels par
rapport aux modèles monodimensionnels ;
 la prise en compte de la diffusion thermique multiplie le temps de calcul par un facteur
1,7 ;
 la prise en compte du gradient dans les solides multiplie le temps de calcul par un facteur
11.

34
Chapitre I - Étude bibliographique

I.2.3.2. Études paramétriques

Si les conditions de validité d’un modèle sont correctement remplies, les résultats obtenus
numériquement doivent normalement être proches des résultats expérimentaux et des résultats
obtenus avec un modèle numérique moins simplifié et donc plus réaliste. Cependant, même si
un modèle relativement simple donne de bons résultats, son utilisation à des fins d’étude
paramétrique peut être trompeuse.
Par exemple, Ismail et Stuginsky, 1999, ont étudié l’influence de la taille des solides d’un
système eau/roche à l’aide de trois modèles différents :
 un modèle de milieu poreux continu à une équation qui néglige la résistance de
convection fluide/solide et le gradient thermique au sein des solides ;
 un modèle de milieu poreux continu à deux équations qui néglige le gradient
thermique au sein des solides (modèle de type Schumann) ;
 un modèle à deux équations de conduction intra-solide tenant compte des deux
phénomènes précités.
Du fait des hypothèses inhérentes au modèle de milieu poreux continu à une équation, celui-
ci ne décèle aucune influence de la taille des solides sur le comportement thermique du système
(Fig. 21 (a)).
Dans le modèle de milieu poreux continu à deux équations, l’augmentation de la taille des
solides conduit à une légère baisse du transfert de chaleur entre le fluide et les solides (Fig. 21
(b)). Cela est dû principalement à la réduction de la surface d’échange totale entre le fluide et
les solides.
Dans le modèle de conduction intra-solide à deux équations, la réduction du transfert de
chaleur entre le fluide et les solides provoquée par l’augmentation de la taille des solides est
plus marquée (Fig. 21 (c)). En effet, outre la réduction de la surface d’échange totale entre le
fluide et les solides, ce modèle tient compte également de l’augmentation de la résistance de
conduction au sein des solides.
Dans cet exemple, alors que le modèle de milieu poreux continu à une équation donne de
bons résultats pour des solides de petit diamètre, il ne permet pas d’évaluer pertinemment
l’influence de la taille des solides. Cela est dû au fait que certains phénomènes impliqués dans
cette influence sont négligés. Toutefois, ces tests de comparaison doivent être appréhendés avec
précaution car les modèles ne peuvent être raisonnablement comparés que dans leur domaine
de validité. Or les débits et les nombre de Biot des solides qui permettraient de vérifier la
validité des modèles ne sont pas fournis.

Fig. 21. Influence du diamètre des solides sur l’évolution de l’énergie stockée évaluée avec
différents modèles : (a) monodimensionnel à une équation, (b) bidimensionnel à deux
équations et (c) monodimensionnel avec conduction intra-solide ; les courbes en ligne
continue et en pointillés correspondent respectivement à des diamètres de solide de 25 mm et
de 50 mm (Ismail et Stuginsky, 1999).

35
Chapitre I - Étude bibliographique

En conclusion, divers types de modèles ont été développés dans la littérature. Ils découlent
tous de l’équation de conservation de l’énergie appliquée aux différents composants du système
de stockage. Le modèle doit être choisi en fonction du système modélisé, des simplifications
possibles, des phénomènes étudiés, du niveau de réalisme voulu et des moyens de calcul
disponibles. Même si les résultats numériques obtenus sont cohérents avec la réalité
expérimentale, il convient de garder à l’esprit que la plupart des modèles négligent certains
phénomènes, ce qui les limite à un domaine de validité restreint. De plus, les données
expérimentales disponibles dans la littérature et permettant de valider les modèles ont
généralement été obtenues dans des conditions de fonctionnement restreintes. Par conséquent,
l’influence de chaque phénomène et le domaine de validité de chaque hypothèse ne sont pas
connus précisément. Les modèles numériques doivent de ce fait être utilisés avec précaution
lorsqu’ils sont employés pour réaliser des extrapolations ou des études paramétriques.

I.3. Propriétés physiques des milieux poreux


Comme illustré en Fig. 22, de nombreux phénomènes physiques régissent le comportement
des systèmes de stockage thermique régénératif. Pour mettre en œuvre les modèles numériques
et dimensionner les installations, certains paramètres doivent être connus ou au moins estimés :
le coefficient d’échange convectif entre le fluide et les solides et entre le fluide et la paroi du
réservoir, la conductivité thermique effective du milieu et les pertes de charge du système. Cette
partie vise à présenter les approches et les corrélations permettant d’appréhender ces
phénomènes.

Fig. 22. Schéma des principaux phénomènes impliqués dans le comportement des systèmes
de stockage thermique régénératif.

36
Chapitre I - Étude bibliographique

I.3.1. Coefficient de transfert thermique entre le fluide et les solides


Le coefficient d’échange convectif entre le fluide et les solides a une influence
prépondérante sur le comportement thermique du système. La puissance de charge et de
décharge ainsi que la stratification thermique dépendent en grande partie de ce paramètre. Il
peut être exprimé sous forme volumique (hv en W·m-3·K-1) ou plus classiquement sous forme
surfacique (h en W·m-2·K-1). Ces deux formes sont reliées par la surface spécifique d’échange
du lit de solides ac définie par l’équation (5) (Chandra et Willits, 1981) :

hv Ac,tot
= ac = (26)
h Vl

I.3.1.1. Méthodes de détermination

Il existe plusieurs manières de déterminer le coefficient d’échange de chaleur entre le fluide


et les solides. Comme l’ont souligné Balakrishnan et Pei, 1979a, la méthode utilisée influe sur
les modes de transfert thermique inclus dans le coefficient d’échange. Lorsque la méthode ne
permet pas d’isoler la convection entre le fluide et les solides des autres modes de transfert de
chaleur (comme la conduction dans les solides et le rayonnement entre les solides), le
coefficient d’échange obtenu correspond à l’échange total de chaleur. Étant donné que le
transfert total de chaleur dépend de nombreux paramètres souvent propres au système, les
corrélations ainsi établies ne peuvent bien souvent pas être généralisées et sont restreintes au
système à partir duquel elles ont été développées.
La première méthode de détermination consiste à utiliser un bilan d’énergie et des mesures
de température du fluide et des solides. Cette méthode, qui inclut tous les modes de transfert de
chaleur, fut introduite par Furnas, 1930, et reprise par plusieurs auteurs (Achenbach, 1995 ;
Inaba et Fukuda, 1984 ; Schröder, Class et Krebs, 2006 ; Singh, Saini et Saini, 2006).
La deuxième méthode de détermination consiste à comparer les résultats expérimentaux et
les résultats issus d’un modèle numérique. Le coefficient d’échange du modèle est alors ajusté
de manière à faire correspondre les résultats expérimentaux et numériques. Avec cette méthode,
les modes de transfert thermique inclus dans le coefficient d’échange dépendent des
phénomènes pris en compte par le modèle : l’influence des phénomènes non pris en compte
distinctement dans le modèle est de fait imputée au coefficient d’échange. Cette méthode
introduite par Furnas, 1932, et reprise par de nombreux auteurs s’appuie le plus souvent sur le
modèle de Schumann (Alanís, Saravia et Rovetta, 1977 ; Chandra et Willits, 1981 ; Handley et
Heggs, 1968 ; Löf et Hawley, 1948 ; Morgan, 1980 ; Sagara et Nakahara, 1991). Des modèles
plus complets furent utilisés par Coutier et Farber, 1982, et Beasley et Clark, 1984. Un modèle
de conduction intra-solide à deux équations, c’est-à-dire un des modèles les plus complets, fut
utilisé par Wakao, Kaguei et Funazkri, 1979, pour corréler un grand nombre de données
expérimentales de la littérature. Cette corrélation fait aujourd’hui référence.
La troisième méthode de détermination s’appuie sur l’analogie de Chilton-Colburn qui relie
le transfert de chaleur par convection et les phénomènes de transfert de masse à travers la
caractérisation de la couche limite. Plusieurs auteurs utilisèrent cette méthode (Acetis et
Thodos, 1960 ; Achenbach, 1995 ; Beek, 1962 ; Gupta et Thodos, 1962 ; Khan, Beasley et
Alatas, 1991 ; Satterfield, Resnick et Wentworth, 1954), mais certains d’entre eux (Acetis et
Thodos, 1960 ; Satterfield, Resnick et Wentworth, 1954) obtinrent des coefficients de transfert
de chaleur par convection supérieurs aux coefficients de transfert de masse correspondants, ce
qui est en contradiction avec l’analogie de Chilton-Colburn. D’après Balakrishnan et Pei,
1979a, cela est dû à l’interférence de modes de transfert de chaleur supplémentaires et à des
problèmes méthodologiques. Ces biais furent corrigés par Gupta et Thodos, 1962, qui obtinrent

37
Chapitre I - Étude bibliographique

des coefficients de transfert de chaleur et de transfert de masse très similaires, ce qui laisse
supposer que la corrélation ainsi développée est générale.
Outre les trois méthodes principales présentées ci-avant, d’autres approches ont été
développées. Galloway et Sage, 1970, utilisèrent des mesures locales de température et de
vitesse dans un lit de sphères et corrélèrent leurs résultats en adaptant empiriquement un modèle
de couche limite autour d’une sphère isolée. Whitaker, 1972, and Gunn, 1978, utilisèrent une
méthode statistique pour corréler un grande nombre de résultats de mesures de la littérature et
déterminer l’influence de plusieurs paramètres. Ranz, 1952, et Pfeffer, 1964, estimèrent le
transfert de chaleur dans un lit de sphères en s’appuyant sur les corrélations connues pour le
transfert de chaleur autour d’une sphère isolée. Martin, 2005, utilisa la théorie de Lévêque,
1928, qui relie les transferts de masse et de chaleur aux pertes de charge frictionnelles, afin
d’établir une corrélation générale de coefficient d’échange convectif dans les lits fixes
composés de solides de diverses formes.

I.3.1.2. Comparaison des corrélations sélectionnées

En fonction de leur méthode de détermination, certaines corrélations de la littérature ont


été sélectionnées et détaillées dans le Tableau 6. La plupart des corrélations sont exprimées
sous forme de nombre adimensionnel de Nusselt avec pour longueur caractéristique la taille
nominale des solides (Nu) ou le diamètre de la sphère équivalente (Nueq), sans que soit toujours
spécifié selon quel paramètre de référence (surface, volume ou surface spécifique). La colonne
« domaine de validité » du Tableau 6 indique uniquement les conditions explicitement
spécifiées par les auteurs des corrélations, et ce, indépendamment des conditions
expérimentales à partir desquelles elles ont été établies.
Les corrélations sont comparées en Fig. 23 sur un cas d’étude correspondant à un lit fixe
de sphères de taille uniforme fonctionnant avec de l’huile thermique. Pour des raisons de
lisibilité, seules les corrélations les plus représentatives sont tracées. Hormis la corrélation de
Löf et Hawley, 1948, qui a été développée spécifiquement pour les lits de roche (et qui n’est
donc pas pertinente dans ce cas d’étude avec des sphères), toutes les corrélations du Tableau 6
donnent des résultats situées dans l’enveloppe formée par les corrélations tracées. La Fig. 23
montre que le nombre de Nusselt augmente avec le nombre de Reynolds (Re). Ainsi, toutes
choses égales par ailleurs, le coefficient d’échange thermique entre le fluide et le solide
augmente avec la vitesse du fluide. Cet accroissement est cependant inférieur à la
proportionnalité. Des tendances similaires sont observés lorsque des cas d’étude avec des sels
fondus ou de l’air comme fluide caloporteur sont considérés. La corrélation de Wakao, Kaguei
et Funazkri, 1979, a été développée à partir d’un grand nombre de données expérimentales de
la littérature corrigées à l’aide d’un modèle de conduction intra-solide, ce qui permet de corréler
le transfert de chaleur convectif indépendamment des autres modes de transferts de chaleur. De
plus, cette corrélation est relativement facile à mettre en œuvre, elle est très largement reprise
dans la littérature et elle se trouve dans la moyenne des corrélations sélectionnées. Elle semble
donc pertinente pour estimer le coefficient d’échange convectif entre le fluide et des solides de
taille relativement uniforme.

38
Chapitre I - Étude bibliographique

Fig. 23. Influence du nombre de Reynolds sur une sélection de corrélations de nombre de
Nusselt correspondant à l’échange thermique entre le fluide et les solides d’un lit de sphères.

I.3.1.3. Coefficient d’échange thermique effectif

Comme cela fut mentionné en I.2.2, lorsque le gradient thermique au sein des solides n’est
pas négligeable, il peut être pertinent d’utiliser un coefficient d’échange thermique effectif.
Celui-ci permet d’étendre l’hypothèse de solide thermiquement mince en tenant compte de la
résistance de conduction dans les solides. Cette méthode fut introduite par les travaux de Stuke,
1948. Le coefficient d’échange thermique effectif se calcule de la manière suivante :

1 1 Dc
= + (27)
heff h λc · k

Dans l’équation (27), la constante k dépend de la forme des solides : elle vaut
respectivement 10, 8 ou 6 pour les sphères, les cylindres et les plaques. Dc représente alors le
diamètre des sphères ou des cylindres, ou l’épaisseur des plaques (Dixon et Cresswell, 1979).
Lorsqu’elle est comparée à une solution analytique exacte, la méthode du coefficient d’échange
effectif donne de très bons résultats, même pour des nombres de Biot allant jusqu’à 100 (Xu,
Li et Chan, 2012). Cette méthode permet d’élargir le domaine de validité des modèles de milieu
poreux continu. Dans ce cas, la température des solides calculée par les modèles correspond à
la température moyenne.
En revanche, cette méthode n’est pas pertinente si le coefficient d’échange thermique tient
déjà compte de la résistance de conduction dans les solides. C’est notamment le cas lorsque le
coefficient d’échange est déterminé à l’aide de corrélations empiriques incluant tous les modes
de transfert de chaleur. L’influence de la résistance de conduction dans les solides serait alors
prise en compte deux fois, à tort.

39
Sources Corrélations Domaine de validité Méthode de détermination
 Lits air/roche avec des graviers de
0,7 construction standards
Löf et Hawley, ρf · usup Analyse de résultats expérimentaux sur des lits
hv = 652 · ( )  35 °C < T < 120 °C
1948 Deq,V air/roche à l’aide du modèle de Schumann.
 5 mm < Dc < 40 mm
 0,07 kg·m-2·s-1 < ρf·usup < 0,4 kg·m-2·s-1
Corrélation entre le coefficient d’échange dans un lit
de sphères (mesuré par Gamson, Thodos et Hougen,
Ranz, 1952 Nu = 2 + 1,8 · Re0,5 · Pr1/3  Lits de sphères uniformes
1943) et le coefficient d’échange autour d’une sphère
seule (corrélation de Frössling, 1938).
Corrélation des résultats expérimentaux de transfert
Beek, 1962 Nu = 3,22 · (Re · Pr)1/3 + 0,117 · Re0,8 · Pr0,4  Re > 40
de masse obtenus par Thoenes et Kramers, 1958.
Corrélation de nombreux résultats expérimentaux de
Gupta et Re · Pr1/3 0,929  Lits de sphères uniformes
Nu = · (0,0108 + 0,58 )  Re > 20
transfert de masse et de chaleur provenant de la
Thodos, 1962 ε Re − 0,483 littérature.
 Nombre de Péclet « élevé »
1/3 Modèle théorique assimilant le lit fixe à un
1 − (1 − ε)5/3  Nombre de Reynolds « faible » (sans
Pfeffer, 1964 Nu = 1,26 · [ · Re · Pr] assemblage de solides indépendants possédant leur
2 − 3 · (1 − ε)1/3 + 3 · (1 − ε)5/3 − 2 · (1 − ε)2 plus de précision mais validé avec
propre couche limite de fluide.
Re < 74)
ν∞ 0,16 Re0,5 · Pr1/3
Nu = 2 + [0,5483 · ( ) + [0,1212 · αt · (αt − 0,04595) + 0,001656] · Re0,5 · Pr1/6 ] · Théorie des couches limites en régime turbulent
ν0 (ε − εb )0,5
Galloway et autour d’un cylindre et d’une sphère. Les constantes
avec αt le niveau apparent de turbulence et εb la porosité des zones mortes près de la paroi ; -
sont déterminées empiriquement par des mesures
Sage, 1970
ces deux paramètres peuvent être déterminés graphiquement dans l’article original et valent locales de transfert thermique dans un lit de sphères.
tous deux approximativement 0,2 pour les lits aléatoires de sphères avec ε = 0,4

(1 − ε) · Pr1/3 Reeq,a 0,5 Reeq,a 2/3  Lits non structurés Analyse statistique de nombreuses données
Whitaker, 1972 Nueq,a = · [0,5 · [ ] + 0,2 · [ ] ]  Solides non cubiques
ε 1−ε 1−ε expérimentales issues de la littérature.
Gupta, Chaube
Pr1/3 Analyse statistique de nombreuses données
et Upadhyay, Nueq = · [2,876 + 0,3023 · Reeq 0,65 ]  Reeq > 10
expérimentales issues de la littérature.
1974 ε
 Lits de sphères uniformes
Analyse statistique de nombreuses données
Gunn, 1978 Nu = (7 − 10 · ε + 5 · ε2 ) · (1 + 0,7 · Re0,2 · Pr 1⁄3 ) + (1,33 − 2,4 · ε + 1,2 · ε2 ) · Re0,7 · Pr1/3  Re < 105
expérimentales issues de la littérature.
 0,35 < ε < 1,0
Wakao, Kaguei  Uniquement destiné aux modèles dans Données expérimentales de la littérature analysées et
et Funazkri, Nu = 2 + 1,1 · Re0,6 · Pr1/3 lesquelles la diffusion thermique dans corrigées à l’aide d’un modèle de conduction intra-
1979 le lit est prise en compte solide.
1/3
4 ε
Nu = 0,4038 · [ · xf · Hg · Pr · ]
3 (1 − ε)2/3

avec Application de la théorie de Lévêque, 1928, qui corrèle


Martin, 2005 0,78 - les transferts de masse et de chaleur dans la couche
0,4 (1 − ε)
Hg = ( ) · Re · [150 · (1 − ε) + 1,75 · Re] · limite aux pertes de charge frictionnelles.
ε ε3
et xf la part frictionnelle des pertes de charge totales qui dépend de la forme des solides
(sphères : 0,45 ; selles : 0,34 ; anneaux : 0,28 ; cylindres : 0,25 cubes : 0,20)
Tableau 6. Corrélations de coefficient d’échange thermique entre le fluide et les solides d’un lit fixe.
Chapitre I - Étude bibliographique

I.3.2. Coefficient de transfert thermique entre le fluide et la paroi

Afin de déterminer l’influence de la paroi sur le comportement thermique du système


(pertes de chaleur, capacité thermique et conduction longitudinale dans les parois), il est
nécessaire de connaître le coefficient de transfert thermique entre le lit et les parois.
Comme pour le coefficient d’échange thermique entre le fluide et les solides, le coefficient
d’échange thermique entre le fluide et la paroi peut être déterminé grâce à des mesures de
température (Chu et Storrow, 1952 ; Colburn, 1931 ; Leva, 1947 ; Leva et al., 1948 ; Leva, 1950
; Leva et Grummer, 1948 ; Yagi et Kunii, 1960), l’analogie de Chilton-Colburn (Beek, 1962 ;
Dixon, DiCostanzo et Soucy, 1984 ; Kunii et Suzuki, 1968 ; Li et Finlayson, 1977 ; Yagi et
Wakao, 1959) ou des approches plus théoriques (Tsotsas et Schlünder, 1990).

I.3.2.1. Comparaison des corrélations sélectionnées

Certaines corrélations de la littérature ont été sélectionnées et présentées dans le Tableau 7.


Pour la totalité d’entre elles, le nombre de Nusselt est calculé avec le diamètre des solides. La
colonne « domaine de validité » indique uniquement les préconisations explicites des auteurs
des corrélations. Les corrélations sont comparées sur un cas d’étude en Fig. 24. Malgré l’écart
parfois important entre les corrélations, la figure montre une tendance générale de croissance
du nombre de Nusselt inférieure à la proportionnalité par rapport au nombre de Reynolds. Les
résultats de la comparaison sont similaires dans des cas d’étude impliquant des sels fondus ou
de l’air. Bien que Dixon, DiCostanzo et Soucy, 1984, aient établi leur corrélation pour de faibles
rapports entre le diamètre du réservoir et le diamètre des solides, cette corrélation se situe dans
la moyenne des corrélations présentées (même pour des rapports de diamètre élevés). En
première approche, cette corrélation peut donc être utilisée pour estimer le coefficient
d’échange entre le fluide et la paroi.

Fig. 24. Influence du nombre de Reynolds sur une sélection de corrélations de nombre de
Nusselt pour l’échange thermique entre le fluide et la paroi.

41
Chapitre I - Étude bibliographique

I.3.2.2. Coefficient d’échange thermique effectif

De la même manière que pour l’échange thermique avec les solides, il est possible de tenir
compte de la résistance de conduction radiale dans la paroi en étendant l’hypothèse de solide
thermique mince. Pour cela, Xu, Li et Chan, 2012, ont notamment développé une équation
permettant de calculer le coefficient d’échange thermique effectif pour un tube à l’intérieur
duquel circule le fluide et dont les parois externes sont supposées adiabatiques. Le coefficient
d’échange effectif est donc applicable à la paroi interne du réservoir, c’est-à-dire située à
l’intérieur de l’isolation thermique du système. Il s’exprime d’après l’équation (28).
Dans le cas d’un réservoir parallélépipédique, la paroi est plane et le coefficient d’échange
effectif peut être calculé d’après l’équation (27) en prenant k = 6 et l’épaisseur de la paroi
comme dimension caractéristique.

3 2 2 4 ep
1 1 1 R l · [4 · (R l + ep ) − R l ] + R l · (R l + ep ) · [4 · ln (1 + R l ) − 3]
= + · 2
(28)
heff h λp 2
4 · [(R l + ep ) − R l 2 ]

42
Sources Corrélations Domaine de validité Méthode de détermination

Nup = 0,6 · Pr1/3 · Re0,5  1 < Re < 40


Yagi et
Corrélation de résultats expérimentaux de
Wakao,
transfert de masse.
1959
Nup = 0,2 · Pr1/3 · Re0,8  40 < Re < 2 000

 Lit de sphéroïdes
Nup = 0,203 · Pr1/3 · Re1/3 + 0,220 · Pr0.4 · Re0.8  Re > 40
Adaptation de corrélations d’échange thermique
Beek, 1962
 Lits de solides assimilables à des entre le fluide et les solides à la zone pariétale.
Nup = 2,58 · Pr1/3 · Re1/3 + 0,094 · Pr0,4 · Re0,8 cylindres
 Re > 40
0,06
Kunii et Nup = · Pr1/3 · Re0,75  Lit de sphères Corrélation de résultats expérimentaux de
Suzuki, εp 2
 Re > 100 transfert de masse.
1968 avec εp² = 0,5 pour les lits de sphères (Dixon, 1968)
Dixon,
DiCostanzo Dc 1,5 Corrélation de résultats expérimentaux de
Nup = [1 − 1,5 · ( ) ] · Pr1/3 · Re0,59  3,0 < Dl/Dc < 12
et Soucy, Dl transfert de masse.
1984
Tsotsas et 0,5
1−ε  Caloporteur gazeux Calcul de la couche limite thermique supposée
Schlünder, Nup = (1,75 · · Re)  Nombre de Péclet « élevé » équivalente à la couche limite dynamique.
1990 ε3
Tableau 7. Corrélations de coefficient d’échange thermique entre le fluide et les parois d’un lit fixe.
Chapitre I - Étude bibliographique

I.3.3. Conductivité thermique effective

Lorsque le fluide circule dans le système, la diffusion thermique est généralement un


phénomène de second ordre par rapport à l’échange convectif entre le fluide et les solides.
Cependant, dans certains cas, notamment lorsque le transfert thermique par rayonnement est
présent (dans les systèmes gaz/solide à haute température), la diffusion thermique peut devenir
non négligeable. Par ailleurs, durant les périodes de repos (c’est-à-dire sans circulation forcée
du fluide), la diffusion thermique devient, avec les pertes de chaleur, un phénomène de premier
ordre gouvernant la dé-stratification thermique du système. Dans ces cas, la diffusion thermique
dans le lit, exprimée à l’aide d’une conductivité thermique effective, doit être évaluée et
éventuellement prise en compte.
La conductivité thermique effective des lits fixes a été étudiée avec des approches diverses
par de nombreux auteurs. Des études bibliographiques relativement exhaustives existent dans
la littérature (Kaviany, 1995 ; Tsotsas et Martin, 1987 ; Van Antwerpen, Du Toit et Rousseau,
2010 ; Wakao et Kaguei, 1982). Cette partie vise à en résumer les principales conclusions et les
aspects clef. Certaines corrélations sont présentées et une méthode d’intégration de la
conductivité dans les modèles est proposée.

I.3.3.1. Phénomènes participant à la diffusion de la chaleur

La conductivité effective (λeff) d’un lit fixe peut être exprimée comme la somme de trois
contributions principales (Bauer, 1990) : la première tient compte de la conductivité thermique
effective du lit fixe en condition de fluide stagnant (λeff0,C,R), la deuxième tient compte de
l’advection à petite échelle provoquée par le mélange et les turbulences du fluide (λmix) et, de
manière similaire, la dernière tient compte du déplacement des solides. Cette dernière
contribution n’est pas traitée ici dans la mesure où les solides sont supposés immobiles dans les
lits fixes.
La conductivité effective en condition de fluide stagnant (λeff0,C,R) intègre elle-même quatre
modes principaux de transfert de chaleur (Van Antwerpen, Du Toit et Rousseau, 2010) : la
conduction au sein des solides, la conduction dans le fluide, la conduction à travers les surfaces
de contact des solides adjacents et le rayonnement thermique entre les solides. La conduction
dans chacune des phases (λeff0), la conduction à travers les surfaces de contact (λeffC) et le
rayonnement (λeffR) peuvent être sommés conformément à l’équation (29) pour déterminer la
conductivité thermique effective en condition de fluide stagnant (IAEA, 2000).

λeff = λ0,C,R 0 C R
eff + λmix = (λeff + λeff + λeff ) + λmix
(29)

Les quatre termes présents dans cette équation sont illustrés en Fig. 22.

I.3.3.2. Conductivité thermique effective en condition de fluide stagnant

Diverses corrélations existent pour déterminer la conductivité effective en condition de


fluide stagnant dans les lits fixes isotropes constitués de sphéroïdes.
Les plus simples négligent le rayonnement et la conduction à travers les surfaces de contact.
Ainsi, seule la conduction dans les deux phases (λeff0) est prise en compte. Ces corrélations
permettent d’estimer la valeur ou bien les limites de conductivité effective en fonction de la
conductivité thermique des matériaux et de la porosité du lit. La théorie des milieux effectifs
dérivée des travaux de Maxwell, 1873, permet de calculer des limites hautes et basses lorsque
λc/λf ≥ 1. Des limites moins restrictives peuvent être déterminées grâce aux corrélations de

44
Chapitre I - Étude bibliographique

Deissler et Boegli, 1958, en supposant le fluide et le solide agencés parallèlement (limite haute)
ou en série (limite basse) par rapport à la direction du flux de chaleur. Une corrélation simplifiée
de Nield, 1991, permet d’estimer la conductivité thermique effective grâce à une moyenne
géométrique des conductivités du fluide et du solide en fonction de la porosité du lit.
Il existe également des corrélations plus complètes, mais négligeant toujours le
rayonnement et la conduction à travers les surfaces de contact. L’une d’elles, développée par
Krupiczka, 1967, pour les lits de sphères, est une équation semi-empirique s’appuyant sur des
modélisations numériques du transfert de chaleur perpendiculaire à un faisceau de cylindres.
Zehner et Schlünder, 1970, calculèrent la conductivité thermique effective d’une cellule
élémentaire constituée de fluide et de solide et utilisèrent des résultats expérimentaux de
transfert de masse pour corréler l’influence de la porosité. Ce modèle, noté ZS, fait aujourd’hui
référence et est largement repris dans la littérature. Hadley, 1986, utilisa la limite supérieure de
Maxwell et introduisit empiriquement l’influence de la porosité à partir de résultats
expérimentaux obtenus sur des lits fixes de disques et de poudres. De manière similaire, Gonzo,
2002, corréla empiriquement l’influence de la porosité et de la conductivité des matériaux à
partir des limites de Maxwell.
Le transfert par rayonnement est négligeable lorsque le fluide caloporteur est liquide (en
raison de l’opacité du fluide), mais il peut devenir non négligeable avec les caloporteurs gazeux,
particulièrement à haute température lorsque les solides sont de grande taille (Kunii et Smith,
1960). Cette contribution (λeffR) fut prise en compte et étudiée par plusieurs auteurs. Ainsi, la
corrélation de conductivité thermique effective développée par Kunii et Smith, 1960, tient
compte du transfert par rayonnement entre les solides adjacents et entre les pores adjacents
(c’est-à-dire entre des solides qui ne sont pas directement en vis-à-vis). Breitbach et Barthels,
1980, et Sih et Barlow, 1995, reprirent la méthode de la cellule unitaire utilisée par Zehner et
Schlünder, 1970, pour établir des corrélations de transfert thermique par rayonnement sous
forme de conductivité thermique effective.
La contribution de la conduction à travers les surfaces de contact (λeffC) est négligeable
lorsque λc/λf < 103 (Hsu, Cheng et Wong, 1994), ce qui est le cas dans la plupart des lits fixes
de stockage thermique régénératif. Il existe quelques corrélations permettant d’évaluer cette
contribution. Bauer et Shlünder, 1978, complétèrent le modèle ZS en ajoutant non seulement la
contribution du rayonnement, mais également celle de la conduction à travers les surfaces de
contact. Le modèle de Zehner, Bauer et Schlünder (ZBS) ainsi obtenu est fondé sur un
paramètre empirique caractérisant la part des surfaces de contact et permet de déterminer la
conductivité effective globale en condition de fluide stagnant λeff0,C,R. Hsu, Cheng et Wong,
1994, proposèrent également une amélioration du modèle ZS de cellule unitaire en incluant des
surfaces de contact caractérisées à l’aide de facteur de déformation empirique (c’est la
déformation des solides qui transforme les points de contact en surface de contact). Kaviany,
1995, développa une corrélation pour estimer la contribution additionnelle liée aux surfaces de
contact. Tandis que le rayon des surfaces de contact est calculé en supposant un contact de
Hertz, le nombre de surfaces de contact est déterminé en assimilant les lits aléatoires de solides
à une combinaison de différents arrangements (cubique, cubique corps centrés ou cubique faces
centrées) en fonction de la porosité. Hsu, Cheng et Wong, 1995, développèrent trois modèles
différents de cellule unitaire constituée de parallélépipèdes, de cylindres ou de cubes, avec des
plaques ou des colonnes de connexion modélisant les surfaces de contact. Les auteurs
montrèrent que le modèle de cube est le plus représentatif des données expérimentales pour les
lits de sphères. Certaines corrélations sont relativement complexes à mettre en œuvre et
requièrent une connaissance relativement fine du lit de solides. Aussi seules la corrélation de
Hsu, Cheng et Wong, 1994, et le modèle cubique de Hsu, Cheng et Wong, 1995, sont
développés ici. Les autres corrélations donnent des résultats similaires (Van Antwerpen, Du
Toit et Rousseau, 2010).
Toutes les corrélations mentionnées jusqu’ici furent développées pour la région centrale du
lit et peuvent être utilisées lorsque les effets de bord sont négligeables (modèles
monodimensionnels). Pour les modèles bidimensionnels, une corrélation tenant compte de la

45
Chapitre I - Étude bibliographique

variation radiale de conductivité effective due aux effets de bord a été développée par Van
Antwerpen, Rousseau et Du Toit, 2009. Cette corrélation permet de tenir compte du transfert
par rayonnement et de la conduction à travers les surfaces de contact.

Les corrélations mentionnées ci-avant sont présentées dans le Tableau 8. Les corrélations
qui négligent le transfert par rayonnement (c’est-à-dire permettant de déterminer λeff0 ou λeff0,C)
sont comparées en Fig. 25. Les corrélations de Kunii et Smith, 1960 (lorsque la contribution du
rayonnement est supprimée) et de Krupiczka, 1967, ne sont pas tracées pour des raisons de
lisibilité mais donnent toutes deux des résultats similaires au modèle ZS. Les résultats
expérimentaux de la littérature collectés par Kaviany, 1995, sont également reportés. La Fig.
25 montre ainsi que les corrélations sélectionnées et la plupart des données expérimentales se
situent dans les limites établies d’après Maxwell, 1873, et Deissler et Boegli, 1958. Pour les
rapports λc/λf inférieurs à 103, toutes les corrélations tracées sont proches des points
expérimentaux. Pour des rapports λc/λf supérieurs à 103, les corrélations ne tenant pas compte
de la conduction à travers les surfaces de contact, telles celles de Zehner et Schlünder, 1970, et
Gonzo, 2002, s’écartent des données expérimentales. À l’inverse, les corrélations qui tiennent
compte de la conduction à travers les surfaces de contact comme celles de Hsu, Cheng et Wong,
1994, et Hsu, Cheng et Wong, 1995, conservent un bon accord avec les données expérimentales.
Il est intéressant de constater que la corrélation de Hadley, 1986, parvient à reproduire les
résultats expérimentaux à haut rapport λc/λf alors que la conduction à travers les surfaces de
contact n’est a priori pas prise en compte (puisqu’elle dérive des limites de Maxwell). Cela peut
être dû à l’approche très empirique utilisée qui a « capturé » la contribution des surfaces de
contact. En résumé, le modèle ZS, qui est relativement simple et largement reconnu, peut être
préconisé pour les rapports λc/λf inférieurs à 103, tandis que des corrélations tenant compte de
la conduction à travers les surfaces de contact doivent être utilisées pour des rapports λc/λf plus
élevés. Dans la plupart des lits fixes de roche, le rapport λc/λf va de l’unité à quelques dizaines
pour les caloporteurs liquides, et de quelques dizaines à quelques centaines pour l’air.

Fig. 25. Comparaison de corrélations de conductivité thermique effective sans rayonnement


en condition de fluide stagnant dans un lit de sphères (la contribution des surfaces de contact
est incluse ou non selon les corrélations).

46
Chapitre I - Étude bibliographique

La contribution relative du transfert par rayonnement dans diverses conditions est illustrée
en Fig. 26. Divers cas dans lesquels chaque paramètre est varié un à un (toutes choses égales
par ailleurs) sont comparés à un cas de référence. Cette étude paramétrique est réalisée à l’aide
de la corrélation de Breitbach et Barthels, 1980. Les corrélations de Sih et Barlow, 1995, et
Kunii et Smith, 1960, aboutissent à des tendances similaires (sauf que celle de Kunii et Smith,
1960, est insensible à la conductivité du solide). La Fig. 26 montre que la contribution du
rayonnement est avant tout fortement dépendante de la taille des pores (et donc des solides) et
du niveau de température. La porosité du lit, la conductivité du solide et l’émissivité du solide
affectent également la contribution du rayonnement mais leur influence est moindre dans la
mesure où ces paramètres sont peu sujets à des variations importantes. Les courbes Dc = 5 mm
et 10 mm correspondent à des configurations typiques de système de stockage régénératif. Or
la contribution du rayonnement à la conductivité effective n’est pas négligeable dans ces cas de
figure.

Fig. 26. Influence de différents paramètres sur la contribution relative du transfert par
rayonnement sur la conductivité thermique effective d’après la corrélation de Breitbach et
Barthels, 1980.

I.3.3.3. Contribution du mélange et des turbulences du fluide

La contribution de l’advection à petite échelle du fluide (λmix) peut être additionnée à la


conductivité thermique effective en condition de fluide stagnant (λeff0,C,R). Cette contribution
n’est pas la même dans les directions parallèle (λmix,z) et perpendiculaire (λmix,r) à celle de
l’écoulement global. Elle s’exprime (Wakao et Kaguei, 1982) :
λmix,z
= 0,5 · Re · Pr (30)
λf

λmix,r
= 0,1 · Re · Pr (31)
λf

47
Chapitre I - Étude bibliographique

Dans les modèles bidimensionnels, l’inhibition de cette contribution près des parois du
réservoir doit être prise en compte. Cette inhibition est liée à la vitesse moindre du fluide (due
à la porosité locale relativement élevée et à la couche limite dynamique de la paroi) et à
l’absence de mouvements latéraux du fluide (du fait de la présence de la paroi). Par conséquent,
la contribution radiale du mélange du fluide près de la paroi est jugée dix fois inférieure à celle
existant au sein du lit. Ainsi, à une distance inférieure à l’équivalent d’un rayon de solide des
parois, le coefficient 0,1 peut être remplacé par 0,01 dans l’équation (31) (Baddour et Yoon,
1961). L’influence de la paroi sur la contribution longitudinale n’est quant à elle pas claire,
mais il semble que l’équation (30) puisse s’appliquer à l’ensemble de la section du réservoir
(Tsotsas et Schlünder, 1990).
D’après les équations (30) et (31), la contribution du mélange du fluide dans certains
systèmes peut être jusqu’à plusieurs dizaines de fois supérieure à la conductivité du fluide.
Cependant, cette contribution n’existe que lorsque le fluide circule, c’est-à-dire alors même que
la diffusion est un phénomène de second ordre devant la convection entre le fluide et les solides.
Pour cette même raison, la contribution du mélange du fluide peut également être
artificiellement imputée au coefficient d’échange entre le fluide et les solides lorsque des
corrélations de coefficient d’échange empiriques sont utilisées (Balakrishnan et Pei, 1979a).
C’est pourquoi, dans de nombreux modèles numériques de la littérature, la contribution du
mélange du fluide est omise.

I.3.3.4. Intégration de la conductivité thermique effective dans les modèles

Les corrélations de conductivité thermique effective permettent de déterminer la


conductivité du lit dans son ensemble. Cela convient par conséquent aux modèles de conduction
intra-solide (équations (20) et (23)) puisque ceux-ci requièrent la conductivité thermique
effective globale (λeff) (cf. I.2.2.1). Cela est également adapté aux modèles à une équation
(équations (9) et (10)), dans lesquels les dérivées spatiales secondes des températures du fluide
et des solides sont supposées égales. La conductivité thermique effective globale peut par
conséquent être supposée équivalente à la somme des conductivités thermiques effectives du
fluide (λeff,f) et des solides (λeff,c) :

λeff = λeff,f + λeff,c (32)

Pour les modèles à deux équations (ou plus), deux approches existent. Étant donné que les
dérivées spatiales secondes des températures du fluide et des solides peuvent être supposées
proches dans la plupart des systèmes, la première méthode consiste simplement à utiliser la
conductivité thermique effective globale (λeff) dans un terme de diffusion présent soit dans
l’équation du fluide, soit dans celle des solides (Gunn et Vortmeyer, 1982). Cette approche est
en réalité identique à celle proposée par Wakao, Kaguei et Funazkri, 1979, pour traiter la
problématique de la diffusion dans les modèles de conduction intra-solide.
La seconde méthode consiste à répartir les contributions à la conductivité thermique
effective entre le fluide et les solides. Lorsqu’elles sont prises en compte, les contributions du
rayonnement (λeffR) et de la conduction à travers les surfaces de contact (λef,C) doivent être
incluses dans la conductivité thermique effective des solides (λeff,c), puisqu’elles dépendent du
gradient thermique du lit de solides. Réciproquement, la contribution du mélange du fluide
(λmix) doit être incluse dans la conductivité thermique effective du fluide. En revanche, la
conduction dans les deux phases modélisée par λeff0 est plus difficile à répartir puisqu’elle
correspond à l’association des conductions dans le fluide et dans le solide. Comme cela a été
montré par Cheng et Hsu, 1998, la conduction seule dans chaque phase peut être exprimée de
la manière suivante :

48
Chapitre I - Étude bibliographique

λ0eff,f = ε · λf + f · λf (33)

λ0eff,c = (1 − ε) · λc − f · λc (34)

Le coefficient f, qui dépend de nombreux paramètres, correspond à la tortuosité du lit, c’est-


à-dire au fait que le transfert de chaleur « ondule » à travers les interfaces entre le fluide et les
solides. Sur la Fig. 25, ce terme peut être illustré comme l’écart entre la conductivité effective
observée expérimentalement et la limite haute de conductivité effective déterminée d’après la
corrélation de Deissler et Boegli, 1958 (agencement en parallèle). Le terme de tortuosité peut
être utilisé pour répartir la conductivité thermique effective du lit due à la conduction dans les
deux phases. Étant donné que l’équation (32) peut raisonnablement être supposée vraie même
pour les modèles à deux équations, alors :

(λ0eff,f + λ0eff,c ) − ε · λf − (1 − ε) · λc λ0eff − ε · λf − (1 − ε) · λc


f= ≅ (35)
λf − λc λf − λc

Par conséquent, les conductivités effectives de chaque phase peuvent être exprimées
comme :

λeff,f ≅ [ε · λf + f · λf ] + λmix (36)

λeff,c ≅ [(1 − ε) · λc − f · λc ] + λReff + λCeff (37)

Ainsi le coefficient f peut être déterminé à l’aide de l’équation (35) et de λeff0 calculée à
l’aide de corrélations comme le modèle ZS. La contribution du mélange du fluide (λmix) peut
être calculée avec les équations (30) ou (31) en fonction de la direction considérée. La
contribution du rayonnement (λeffR) peut être déterminée grâce aux corrélations de Sih et
Barlow, 1995, ou Breitbach et Barthels, 1980. Il convient de noter que la contribution du
rayonnement (λeffR) disparaît de l’équation (37) si le fluide caloporteur est liquide (car le milieu
est opaque). La contribution de la conduction à travers les surfaces de contact entre les solides
(λeff0,C) peut être déterminée grâce à la corrélation de Kaviany, 1995, ou, plus simplement, en
retranchant λeff0 de λeff0,C (déterminée avec une corrélation telle que celles de Bauer et Shlünder,
1978, Hsu, Cheng et Wong, 1994, ou Hsu, Cheng et Wong, 1995).
Les deux méthodes ici présentées pour l’intégration de la conductivité dans les modèles à
deux équations doivent normalement conduire à des résultats similaires puisque l’échange
thermique entre le fluide et les solides prévaut généralement sur le transfert de chaleur au sein
de chaque phase, comme cela fut supposé par Schumann, 1929, pour établir son modèle.

49
Modes de transfert pris
Sources Corrélations Méthodes de détermination / Remarques
en compte
λ
λ0 2·ε+ λc ·(3−2·ε)
eff f
Limite basse : = λ
λf 3−ε+ε· c
Maxwell, λf  Conduction dans les
2 Théorie des milieux effectifs.
1873 λ λ
2·(1−ε)·( c) + (1+2·ε)· c
deux phases
λ0
eff λf λf
Limite haute : = λ
λf (2+ε)· c +1−ε
λf

Agencement parallèle : λ0eff = ε · λf + (1 − ε) · λc


Deissler et  Conduction dans les
ε (1−ε) −1 Fluide et solides agencés en parallèle ou en série.
Boegli, 1958 Agencement perpendiculaire : λ0eff = [ + ] deux phases
λf λc
Équation semi-empirique issue de simulations numériques
λc de transfert de chaleur à travers un faisceau de cylindres et
Krupiczka, λ0eff λc 0,280−0,757·log(ε)−0,057·log( λf )  Conduction dans les
de nombreuses données expérimentales de la littérature.
1967 =( ) deux phases
λf λf La corrélation approche 76 % de 165 données de la
littérature avec une erreur inférieure à ± 30 %.
λf Modèle théorique de cellule unitaire complété avec des
λ0eff 2 · √1 − ε (1 − λc ) · B λc B+1 B−1 résultats expérimentaux en transfert de masse pour corréler
= 1 − √1 − ε + · 2 · ln (B · λ ) − − l’influence de la porosité. Le modèle est supposé valide
λf λf 2 λ
Zehner et 1 − · B (1 − λf · B) f 1− f ·B pour 0,2 < ε < 0,6 et 10-3 < λc/λf < 104.
λc [ λc λc ]  Conduction dans les
Schlünder, Le facteur de forme C vaut respectivement 1,25, 1,4 et 2,5
C·(1−ε)10/9 deux phases pour les sphères, les solides broyés et les anneaux de
1970 Avec le facteur de déformation des solides, B =
ε Raschig. Pour les sphères, Hsu, Cheng et Wong, 1994,
λf λ0
eff 1+2·B3 −3·B2 proposèrent C = 1,364 et un exposant de 1,055 au lieu de
Si ( · B) = 1 alors = 1 − √1 − ε + √1 − ε ·
λc λf 3·(B−1)2 10/9.

 Conduction dans les


Breitbach et √1 − ε B + 1 1 solides
Adaptation du modèle ZS de cellule unitaire en assimilant
Barthels, λReff = (1 − √1 − ε) · ε + · · · 4 · σ · T 3 · Dc les surfaces de base des cellules à des corps noirs.
2 B 1  Rayonnement entre les B est défini de la même manière que dans le modèle ZS.
1980 −1 1+
ϵc 2 λc solides
( − 1) ·
[ ϵc 4 · σ · T 3 · Dc ]
λ λ 2 λ
λ0eff ε · f0 + c · (1 − ε · f0 ) 2 · ( c ) · (1 − ε) + (1 + 2 · ε) · c
λf λf λf
= (1 − α0 ) · + α0 ·
λf λc λc
1 − ε · (1 − f0 ) + · ε · (1 − f0 ) (2 + ε) · + 1 − ε
λf λf Amélioration de la limite haute de Maxwell en incluant
 Conduction dans les
Hadley, 1986 log(α0 ) = −4,898 · ε si 0 ≤ ε ≤ 0,0827 empiriquement l’influence de la porosité à partir de mesures
deux phases expérimentales sur des lits fixes de disques et de poudre.
log(α0 ) = −0,405 − 3,154 · (ε − 0,0827) si 0,0827 ≤ ε ≤ 0,298
log(α0 ) = −1,084 − 6,778 · (ε − 0,298) si 0,298 ≤ ε ≤ 0,580
f0 = 0,8 + 0,1 · ε
Suite sur la page suivante.
λ0,C
eff λc 1 2 · √1 − ε
= (1 − √1 − ε ) + · √1 − ε · (1 − )+
λf λf (1 + α · B)2 λf λ
1 − · B + (1 − f ) · α · B
λc λc
λ
(1 − f ) · (1 + α) · B
λc 1+α·B B+1+2·α·B
· · ln −  Conduction dans les
λ λ
2 λ
(1 + α) · B · f 2 · (1 + α · B)2 Amélioration du modèle ZS de cellule unitaire par l’ajout
Hsu, Cheng [1 − f · B + (1 − f ) · α · B] [ λc ] deux phases
[ λc λc de surfaces de contact entre les solides. L’influence des
et Wong,  Conduction à travers surfaces de contact est prise en compte à l’aide d’un
1994 (B − 1) les surfaces de contact coefficient empirique de déformation noté α.
− entre solides
λf λ
[1 − · B + (1 − f ) · α · B] · (1 + α · B)
λc λc ]
B2
avec α = 0,002 et B tel que : 1 − ε − (1−B)6 ·(1+α·B)2 · [(B 2 − 4 · B + 3) + 2 · (1 + α) ·
(1+α)·B 2
(1 + α · B) · ln [ ] + α · (B − 1) · (B 2 − 2B − 1)] = 0
1+α·B
 Conduction dans les
λ0,C
eff λc γa 2 − γc 2 · γa 2 2 · (γc · γa − γc · γa 2 ) Modèle de cellule unitaire dans lequel les solides sont
Hsu, Cheng = 1 − γa 2 − 2 · γc · γa + 2 · γc · γa 2 + γ c 2 · γa 2 ·
+ + deux phases
et Wong, λf λf [1 − γ + γ · λf ] [1 − γ · γ + γ · γ · λf ]  Conduction à travers
assimilés à des cubes et les surfaces de contact entre solides
a a λ c a c a λ à des colonnes parallélépipédiques dont les dimensions (γa
c c
1995 les surfaces de contact
avec γc = 0,13 et γa tel que : (1 − 3. γc ) · γa + 3 · γc · γa − (1 − ε) = 0
2 3 2 2 et γc) sont déterminées empiriquement.
entre solides
 Conduction dans les
2 Ajout dans le modèle ZS d’un terme de transfert par
Sih et solides
λReff = [(1 − √1 − ε) · ε + √1 − ε] · 4 · ( ) . σ · T3 · Dc rayonnement d’après Damköhler, 1937, avec un facteur de
Barlow, 1995 2  Rayonnement entre les forme calculé d’après Wakao et Kato, 1969.
ϵc
− 0,264 solides
Limites de Maxwell auxquelles sont ajoutées
λ0eff 1 + 2 · β · (1 − ε) + (2 · β3 − 0,1 · β) · (1 − ε)2 + (1 − ε)3 · 0,05 · exp(4,5 · β) empiriquement l’influence de la porosité et de la
=  Conduction dans les
Gonzo, 2002 λf 1 − β · (1 − ε) conductivité. Le modèle est supposé valide pour
λc −λf deux phases 0,15 < ε < 0,85 et 10-3 < λc/λf < 104. Par rapport à 35
avec β = données expérimentales de la littérature, la corrélation
λc +2·λf
affiche un écart moyen de 10,6 % (+ 55 % / - 23 %).
Tableau 8. Corrélations de conductivité thermique effective dans les lits fixes en condition de fluide stagnant.
Chapitre I - Étude bibliographique

I.3.4. Pertes de charge

La circulation du fluide au sein du lit fixe est soumise à des pertes de charge qu’il peut être
nécessaire de connaître, notamment dans le but d’estimer les coûts de pompage et dimensionner
les éléments de distribution fluidique. Cette problématique est particulièrement importante pour
les caloporteurs gazeux, puisque les coûts de pompage des fluides compressibles sont bien plus
élevés que ceux des fluides incompressibles (c’est-à-dire liquides). Ces coûts de pompage
peuvent affecter le rendement énergétique global du système de stockage.

I.3.4.1. La loi d’Ergun

La loi d’Ergun, 1952, est le modèle de référence permettant de calculer les pertes de charge
à travers un milieu poreux. Cette loi associe d’une part l’équation de Kozeny-Carman qui fut
développée par Carman, 1937, à partir des travaux de Kozeny, 1927, pour les milieux
faiblement à modérément poreux, et d’autre part l’équation de Burke et Plummer, 1928, qui fut
développée pour les milieux hautement poreux. La loi d’Ergun s’exprime comme la somme de
deux termes : un terme visqueux correspondant à l’équation de Kozeny-Carman et un terme
inertiel correspondant à l’équation de Burke-Plummer. Ces termes correspondent
respectivement aux termes de gauche et de droite de l’équation (38). Chacun d’eux correspond
au comportement asymptotique de la loi d’Ergun et leur association permet de traiter aussi bien
les cas intermédiaires.

∆P (1 − ε)2 μf · usup (1 − ε) ρf · usup 2


=A· · + B · · (38)
L ε3 Dc 2 ε3 Dc

A et B sont des constantes empiriques déterminées par Ergun :

A = 150 B = 1,75

I.3.4.2. Modifications et ajustements de la loi d’Ergun

Pour les lits fixes de sphères, la validité de la loi d’Ergun est confortée par plusieurs auteurs
(Lakota, Levec et Carbonell, 2002 ; Nemec et Levec, 2005). Grâce à un modèle de cellule
unitaire, Du Plessis et Woudberg, 2008, confortent théoriquement la loi empirique d’Ergun pour
les lits de sphères de taille uniforme et élargissent sa validité à toute la gamme de porosités (de
zéro à un). Cependant, plusieurs auteurs remirent en question les valeurs des constantes A et B
définies par Ergun, en particulier lorsque les solides ne sont pas sphériques. Certains auteurs
ajustent empiriquement les valeurs des constantes à partir de résultats expérimentaux (Handley
et Heggs, 1968 ; Lakota, Levec et Carbonell, 2002 ; Yu et al., 2002), tandis que d’autres
proposent des corrélations pour calculer A et B en fonction de divers paramètres (Achenbach,
1995 ; Foumeny et al., 1996 ; Hicks, 1970 ; Macdonald et al., 1979 ; Nemec et Levec, 2005).
En particulier, le terme inertiel B semble dépendre de la forme des solides, étant donné qu’il
correspond aux pertes de charge liées à la tortuosité de l’écoulement (Handley et Heggs, 1968
; Lakota, Levec et Carbonell, 2002). Cette affirmation fut étayée par plusieurs résultats
expérimentaux (Achenbach, 1995 ; Allen, von Backström et Kröger, 2015 ; Foumeny et al.,
1996 ; Macdonald et al., 1979). Par ailleurs, certaines corrélations spécifiques aux lits de roches
ont été développées (Allen, von Backström et Kröger, 2015 ; Chandra et Willits, 1981 ; Dunkle
et Ellul, 1972 ; Hollands et Sullivan, 1984), mais elles sont susceptibles d’être limitées aux
conditions dans lesquelles elles ont été établies du fait de leur nature souvent très empirique.

52
Chapitre I - Étude bibliographique

En accord avec ce que propose Ergun, 1952, lorsque les solides sont non sphériques et/ou
non uniformes en taille, la plupart des auteurs utilisent le diamètre de la sphère de même surface
spécifique Deq,a tel qu’exprimé en équation (39) (Allen, von Backström et Kröger, 2015 ; Du
Plessis et Woudberg, 2008 ; Foumeny et al., 1996 ; Hollands et Pott, 1971 ; Lakota, Levec et
Carbonell, 2002 ; Macdonald et al., 1979 ; Martin, 2005 ; Nemec et Levec, 2005 ; Rose et Rizk,
1949). Cependant, pour les solides non réguliers tels que les roches, la surface externe des
solides peut être difficile à mesurer. C’est pourquoi certains auteurs utilisent alors le diamètre
de la sphère de même volume Deq,V (40), qu’il est possible de mesurer par immersion dans un
fluide (Allen, von Backström et Kröger, 2015 ; Chandra et Willits, 1981 ; Dunkle et Ellul, 1972
; Singh, Saini et Saini, 2006). Une approche alternative, représentée par l’équation (41) et
s’appuyant sur la masse des solides, fut proposée par Hollands et Sullivan, 1984. D’après les
auteurs, ce diamètre représentatif Deq,a’ est similaire au diamètre de la sphère de même surface
spécifique Deq,a défini par l’équation (39), bien qu’il soit altéré pour faciliter son calcul à partir
de simples pesées. Outre les diamètres des sphères de même volume et de même surface
spécifique, il est également possible de définir le diamètre de la sphère de même surface Deq,A
conformément à l’équation (42) (Kasaoka, Hiramatsu et Hamazaki, 1975). Dans l’idéal, les
sommes dans les équations (39), (40), (41) et (42) doivent être réalisées sur l’ensemble des
solides du lit, mais en pratique, elles peuvent être réalisées sur un échantillon statistiquement
représentatif (Hollands et Pott, 1971).

∑N
i Vc,i
Deq,a =6· N (39)
∑i Ac,i

1/3
6 ∑N
i Vc,i
Deq,V =( · ) (40)
π N

6 1 1/3 ∑N i mc,i
D′eq,a =( · ) · N (41)
π ρc ∑i mc,i 2/3

1/2
1 ∑N
i Ac,i
Deq,A =( · ) (42)
π N

Une version de la loi d’Ergun adaptée aux lits composés de solides de deux tailles très
différentes (au moins un ordre de grandeur d’écart) fut proposée par Bruch, Fourmigué et
Couturier, 2014 (équation (43)). Cette loi est donc particulièrement utile pour traiter les lits
constitués de roches et de sable (c’est-à-dire dont les pores entre les roches sont intégralement
occupés par un lit de sable). Pour ce faire, les auteurs font l’hypothèse que les roches et le sable
affectent tous deux la vitesse interstitielle (usup/ε) du fluide en réduisant la section de passage,
mais que seul le sable est directement responsable des pertes de charge. Par conséquent, la
vitesse interstitielle est calculée à l’aide de la porosité globale (εglobal) du lit, tandis que la
porosité du sable seul (εs) est utilisée dans l’équation d’Ergun. La porosité du sable seul
correspond au volume occupé par le fluide rapporté au volume occupé par le sable et le fluide.
Sans ajustement des constantes A et B, les résultats de l’équation (43) permettent de prédire les
pertes de charge expérimentales d’un lit fixe constitué de roches de 30 mm et de sable de 3 mm
de diamètre avec une erreur inférieure à +5 %/-15 %.

53
Chapitre I - Étude bibliographique

2
∆P (1 − εs )2 μf usup (1 − εs ) ρf usup
=A· · 2 · ( ) + B · · · ( ) (43)
L εs 2 Ds εglobal εs Ds εglobal

La loi d’Ergun et les équations apparentées ne permettent pas de tenir compte des effets de
bord dus notamment à la porosité relativement élevée à proximité de la paroi et qui affectent
les pertes de charge globales du lit fixe. Afin de tenir compte de ces effets de bord, Rose et
Rizk, 1949, établirent un diagramme (Fig. 27) permettant de déterminer le facteur de correction
à appliquer aux pertes de charge d’un lit infini. Ce facteur de correction dépend du nombre
adimensionnel de Reynolds et du rapport des diamètres entre le réservoir et les solides (comme
évoqué en I.1.5).
Facteur de correction par rapport à un lit infini

Dl/Dc
Fig. 27. Facteur de correction permettant de tenir compte de l’influence des effets de bord sur
les pertes de charge d’un lit fixe en fonction du nombre de Reynolds et du rapport des
diamètres entre le réservoir et les solides. Établi pour des lits de sphères mais valide pour
d’autres formes de solide d’après les auteurs (Rose et Rizk, 1949).

I.3.4.3. Aspects spécifiques aux lits de roches

Hollands et Sullivan, 1984, pointent l’influence des poussières sur les pertes de charge d’un
lit air/roche : les pertes de charge mesurées sur un lit constitué de roches non lavées sont plus
de deux fois supérieures à celles d’un lit dans lequel les roches ont été préalablement lavées et
débarrassées des poussières. La présence de poussières doit par conséquent être prise en compte
et peut être à l’origine des écarts parfois importants observés entre les résultats de la littérature.
De plus, bien que lavées, les roches peuvent produire elles-mêmes des poussières du fait de la
friction provoquée par les sollicitations thermomécaniques liées au cyclage thermique.

54
Chapitre I - Étude bibliographique

D’autre part, Allen, von Backström et Kröger, 2015, montrent l’influence de la direction
dans laquelle le lit de roches est mis en place dans le réservoir par rapport à la direction de
l’écoulement. Lorsque les roches ne sont pas parfaitement sphériques, elles ont naturellement
tendance à s’agencer parallèlement au fond du réservoir dans lequel elles sont versées. Par
conséquent, lorsque la direction de l’écoulement est parallèle à la direction de versement des
solides (configuration co/contre-courant), les pertes de charge peuvent être jusqu’à 80 % plus
élevées que lorsque la direction de l’écoulement est perpendiculaire à la direction de versement
(configuration courant croisé). De plus, les données expérimentales des auteurs tendent à
montrer que le réarrangement des roches dû à leurs contractions/dilatations thermiques peut
modifier de manière irréversible les pertes de charge du lit (à hauteur d’environ 15-20 %).

I.3.4.4. Comparaison des corrélations sélectionnées

Quelques corrélations de perte de charge dans les lits fixes sont présentées en Tableau 9.
Afin de simplifier l’écriture et la comparaison des corrélations, celles-ci sont présentées sous
forme de coefficient de perte de charge (fk). La colonne « domaine de validité » indique
uniquement ce qui est explicitement préconisé par les auteurs des corrélations. Certaines
corrélations sont tracées en fonction du nombre de Reynolds en Fig. 28. La figure montre que
la loi d’Ergun et la corrélation de Du Plessis et Woudberg, 2008, (qui se veut une généralisation
théorique de la loi d’Ergun), donnent des résultats très similaires dans le cas ici considéré
(ε = 0,4). Les corrélations d’Achenbach, 1995, de Lakota, Levec et Carbonell, 2002, et de Yu
et al., 2002, ne sont pas présentées mais donnent des résultats similaires.
La quasi-totalité des corrélations développées pour les lits de solides non sphériques aboutit
à des coefficients de perte de charge supérieurs à ceux issus de la loi d’Ergun. La corrélation
de Chandra et Willits, 1981, pour les lits de roches (non tracée) donne des résultats très
similaires à ceux de la corrélation de Dunkle et Ellul, 1972. Les corrélations de Lakota, Levec
et Carbonell, 2002, pour des cylindres poreux et des anneaux de Raschig donnent des résultats
compris entre ceux correspondant à des extrudats poreux et ceux de la loi d’Ergun.
Il convient de noter que la Fig. 28 compare les différentes corrélations seulement pour une
valeur de porosité fixée (ε = 0,4). D’après la loi d’Ergun, toutes choses égales par ailleurs, les
pertes de charge augmentent lorsque la porosité baisse. Cette tendance est suivie par toutes les
corrélations, mais selon des degrés divers. Seule la corrélation de Dunkle et Ellul, 1972, est
indépendante de la porosité, ce qui semble peu réaliste.
En résumé, la loi d’Ergun permet d’estimer les pertes de charge des lits fixes possédant une
porosité « classique » (0,35 < ε < 0,5) et constitués de solides sphériques de taille uniforme.
Lorsque la forme des solides est très éloignée de la sphère, les corrélations fournies par
Macdonald et al., 1979, peuvent être mises à profit dans la mesure où elles ont été éprouvées
sur diverses géométries de solide. Enfin, lorsque les solides sont de deux tailles très différentes,
l’approche développée par Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014, peut être adoptée.

55
Chapitre I - Étude bibliographique

Fig. 28. Comparaison de plusieurs corrélations de perte de charge dans les lits fixes.

56
Sources Corrélations Domaine de validité Méthodes de détermination / Remarques
Association des équations de Kozeny-Carman et de
Burke-Plummer. Détermination empirique des
1−ε coefficients A et B à partir de 640 résultats
Ergun, 1952 fk = 150 · ( ) + 1,75 -
Reeq,a expérimentaux obtenus avec des sphères de tailles
diverses, du sable, du charbon broyé, et du CO 2, du N2,
du CH4 et du H2.
Dunkle et ε3 1750  Lits de roche
fk = ·( + 21) Données expérimentales sur des lits air/roche.
Ellul, 1972 1 − ε Reeq,V  1 < Reeq,V < 105
Résultats expérimentaux avec de l’air et des sphères,
Solides « lisses » : fk =
180
·(
1−ε
)+
1.8 des cylindres, du sable et des fibres (0,123 < ε < 0,919
ε0,6 Reeq,a ε0,6
 Milieux poreux « non
Macdonald et et 18,3·10-3 mm < Deq,a < 65,8 mm).
consolidés » (non
al., 1979 180 1−ε 4.0 Prédiction des résultats expérimentaux avec une erreur
Solides « rugueux » : fk = ·( )+ défini)
ε0,6 Reeq,a ε0,6 de ± 50 % sur une large variété de milieux poreux
« non consolidés » (non défini).
Résultats expérimentaux avec de l’air et des galets
ε0,4 185 fluviaux lavés et du granite broyé (0,38 < ε < 0,46 et
Chandra et  0,3 < ε < 0,5
fk = ·( + 1,7) 9,9 mm < Deq,V < 26,9 mm).
Willits, 1981 1 − ε Reeq,V  1 < Reeq,V < 1000
Erreur moyenne de 8 % entre les résultats
expérimentaux et la corrélation.
1−ε
Sphères : fk = 150 · ( ) + 1,75 Résultats expérimentaux avec de l’air et des sphères,
Reeq,a

1−ε
des cylindres, des extrudats et des anneaux de Raschig
Lakota, Cylindres poreux : fk = 150 · ( )+3
Reeq,a
(0,375 < ε < 0,580 et 3 mm < Deq,a < 6 mm).
Levec et
- Écart moyen entre les résultats expérimentaux et la
Carbonell, 1−ε
2002 Extrudats poreux : fk = 150 · ( ) + 7,4 corrélation compris entre 5,3 % et 10,5 % pour les
Reeq,a
sphères, et entre 4,4 % et 15,3 % pour les autres
1−ε formes.
Anneaux de Raschig : fk = 150 · ( )+6
Reeq,a

Du Plessis et ε2 ε · (1 − ε)1⁄3 Modélisation du lit par une cellule unitaire


 Sphères de taille
Woudberg, fk = · [25,4 · + 0,95] représentative constituée d’un volume de fluide
2008 [1 − (1 − ε) ]
2⁄ 3 2 Reeq,a · [1 − (1 − ε)1⁄3 ] uniforme
partiellement occupé par un solide cubique.
Co/contre-courant (cf. I.3.4.3) avec 9 mm < Deq,V < 49 mm:
0,08 Résultats expérimentaux avec de l’air et de la roche
1−ε 1−ε
fk = 310 · ( ) + 6,85 · ( )  Roche broyée
broyée en configuration co/contre-courant et courant
Allen, von Reeq,V Reeq,V croisé (0,38 < ε < 0,46 et 9 mm < Deq,V < 49 mm).
Backström et  Effet de tirage
Courant croisé (cf. I.3.4.3) avec 9 mm < Deq,V < 30 mm: Par rapport aux résultats expérimentaux des auteurs, le
Kröger, 2015 thermique négligeable
0,14 coefficient de détermination (R²) vaut 0,93 en
1−ε 1−ε co/contre-courant et 0,96 en courant croisé.
fk = 300 · ( ) + 6,15 · ( )
Reeq,V Reeq,V
Tableau 9. Corrélations de coefficient de perte de charge dans les lits fixes.
Chapitre I - Étude bibliographique

I.4. Bilan
Les études expérimentales de la littérature sur le comportement et les performances des
systèmes de stockage thermique régénératif dessinent un comportement commun, que les
systèmes soient de type liquide/solide ou gaz/solide. De manière générale, les systèmes de
stockage thermique régénératif se caractérisent par un lit fixe de solides dans lequel la chaleur
est stockée sous forme sensible par échange convectif avec un fluide caloporteur. Dans un
même réservoir coexistent alors (au moins temporairement) une région chaude et une région
froide séparées par une zone de transition nommée thermocline. Les systèmes de stockage
régénératif sont régis par une multitude de phénomènes physiques en interaction les uns avec
les autres. Dans les installations de petite taille (moins de quelques mètres cubes), certains
phénomènes, telles les pertes thermiques, l’inertie de la paroi ou les hétérogénéités de
distribution du fluide caloporteur, ont une influence de premier ordre qui affecte le
comportement global du système. Cela n’est pas le cas dans les installations de taille
commerciale de plusieurs mètres cubes à plusieurs milliers de mètres cubes. Or il existe peu
d’études expérimentales sur des installations qui, de par leur taille, sont pleinement
représentatives des systèmes de taille commerciale. De plus, les quelques résultats disponibles
sur des installations répondant à ces critères sont souvent parcellaires.
Outre les pertes thermiques vers l’extérieur, les performances thermodynamiques des
systèmes de stockage thermique régénératif sont essentiellement régies par l’épaisseur relative
de la thermocline. Plus la thermocline est fine, plus le système est efficace d’un point de vue
thermodynamique. En effet, lorsque le réservoir est fortement stratifié thermiquement, la
charge et la décharge s’opèrent essentiellement aux températures chaude et froide nominales
ce qui, d’après le second principe de la thermodynamique, est favorable à l’efficacité globale
du système. Cela peut se traduire au travers soit d’un rendement exergétique, soit d’un
rendement énergétique tenant compte de seuils de température. Si l’épaisseur de la thermocline
régit l’efficacité thermodynamique du système, la réciproque est également vraie : plus les
modes de transferts de chaleur s’approchent de l’idéalité, meilleure est la stratification
thermique. Ainsi, la thermocline est d’autant plus fine que le profil de vitesse du fluide est
transversalement uniforme (écoulement piston), car cela limite les transferts de chaleur
transversaux. La qualité du transfert de chaleur par convection entre le fluide caloporteur et
les solides, ainsi que la résistance de conduction interne des solides (tous deux quantifiables à
travers le nombre adimensionnel de Biot) ont également une incidence sur la stratification
thermique du stockage. Plus l’échange de chaleur entre le fluide et le solide est important, plus
la distance que le fluide doit parcourir dans le lit pour céder ou extraire de la chaleur est
réduite, ce qui limite l’épaississement de la thermocline. Ainsi, les solides de petites tailles,
offrant une faible résistance de conduction interne et une large surface spécifique d’échange,
sont propices à la stratification thermique du stockage. Enfin, la vitesse du fluide, dont
l’influence a été relativement peu étudiée sur le plan expérimental, semble avoir une influence
paradoxale sur la stratification thermique. D’une part, une vitesse de fluide élevée conduit à
des durées de charge et de décharge réduites, ce qui limite l’importance relative de la diffusion
thermique et des pertes de chaleur vers l’extérieur qui sont toutes deux sources d’inefficacité.
D’autre part, cela suppose que l’échange de chaleur s’éloigne de l’idéalité thermodynamique
caractérisée par une succession d’états d’équilibres. Les corrélations de coefficient d’échange
thermique entre le fluide et les solides permettent d’illustrer ce phénomène : tandis que le
coefficient d’échange (c’est-à-dire la puissance d’échange) croît proportionnellement moins
que la vitesse du fluide (exposant du nombre de Reynolds inférieur à un), le temps de séjour du
fluide au contact des solides décroît quant à lui proportionnellement à la vitesse. Si bien que
l’énergie totale échangée entre le fluide et les solides sur une distance donnée tend à décroître
avec la vitesse du fluide, conduisant ainsi à un épaississement accru de la thermocline. Ainsi,
la vitesse nominale du fluide doit faire l’objet d’un compromis pour optimiser l’efficacité
énergétique du système. Il en va par exemple de même pour le rapport d’aspect du réservoir,

58
Chapitre I - Étude bibliographique

d’autant que dans ce cas, outre les considérations thermique et énergétique, des considérations
liées à la distribution du fluide et à la mécanique du réservoir sont à prendre en compte.
L’interaction de tous les mécanismes de transfert de chaleur et leurs influences combinées
rendent l’étude des systèmes de stockage thermique régénératif relativement complexe. C’est
pourquoi la modélisation numérique se révèle pertinente pour tenir compte de tous les
phénomènes à l’œuvre. Tous les modèles numériques de la littérature répertoriés dans ce
chapitre s’appuient principalement sur l’équation de conservation de l’énergie appliquée aux
composants du système de stockage. Les différents modèles se distinguent par les hypothèses
simplificatrices dont ils sont issus (quant à la diffusion thermique, à la résistance de conduction
interne des solides, à l’influence de la paroi du réservoir, etc.). Ces simplifications dépendent
du système étudié et font l’objet d’un compromis entre le niveau de réalisme exigé et les moyens
de calcul disponibles. La plupart des modèles ont été validés par comparaison à des
installations expérimentales. Cependant, chaque modèle n’a bien souvent été validé que sur
des installations précises ou dans des gammes de fonctionnement relativement restreintes.
Presque aucun modèle n’a été validé expérimentalement sur du cyclage à long terme, alors
même que c’est le régime de fonctionnement normalement attendu pour un système de stockage.
De plus, les modèles doivent être utilisés avec précaution lorsqu’ils sont employés à des fins
d’extrapolation ou d’étude paramétrique : le domaine de validité des hypothèses
simplificatrices n’est pas connu précisément et l’influence du phénomène négligé, lorsqu’elle
cesse d’être de second ordre, est rarement connue avec précision. Par ailleurs, il convient de
noter qu’il n’existe pas de modèle tenant compte explicitement des particularités des systèmes
de stockage constitués de solides de deux tailles très différentes (par exemple les systèmes
composés d’un mélange de roches et de sable), et ce, alors qu’ils sont communément envisagés
du fait de leurs avantages comparatifs (faible porosité, faible coût). Pour toutes ces raisons, il
est intéressant de disposer d’un modèle numérique suffisamment robuste, général et réaliste
permettant le dimensionnement, l’étude comparative et l’optimisation des systèmes de stockage
thermique régénératif dans diverses configurations et sur une large gamme de conditions
opératoires.
Pour cela, les différents phénomènes physiques à l’œuvre doivent être modélisés
indépendamment les uns des autres de la manière la plus générale possible. Dans ce chapitre,
plusieurs corrélations de la littérature ont été présentées et comparées afin de déterminer celles
qui semblent répondre le mieux à ces critères.

59
60
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Développement et réduction du modèle


Ce chapitre présente le développement d’un modèle numérique de stockage thermique
régénératif. Le modèle développé a pour objectif de permettre la modélisation du comportement
thermique de systèmes de différentes tailles, utilisant différents fluides caloporteurs (liquides
ou gazeux) et constitués de différents types de remplissage. Le modèle est principalement
destiné à traiter les lits fixes constitués d’un milieu granulaire. Il doit notamment permettre de
traiter efficacement les lits constitués d’un mélange de roches et de sable, car ces systèmes sont
communément envisagés, mais aucun modèle de la littérature n’a été spécifiquement développé
pour tenir compte d’une telle répartition granulométrique. Bien que relativement général,
robuste et réaliste, le modèle doit également minimiser les ressources de calcul nécessaires à
son exécution. Pour atteindre cet objectif, le modèle combine plusieurs approches développées
dans la littérature et présentées dans l’étude bibliographique. Dans un premier temps, les
équations et les hypothèses générales sur lesquelles est fondé le modèle sont présentées.
Différentes approches permettant de modéliser les phénomènes de transfert (conduction dans
les solides, diffusion dans le lit fixe, convection du fluide avec les solides de remplissage et les
parois du réservoir) sont ensuite détaillées. À partir de ces éléments, le développement du
modèle est présenté, tant sur le plan des équations, que de la discrétisation et des méthodes de
résolution numérique. Le modèle de référence ainsi établi fait enfin l’objet d’une réduction qui
consiste à réduire le nombre d’équations du modèle afin de limiter le temps de calcul. Selon les
hypothèses simplificatrices formulées, deux degrés de réduction sont proposés. La validation
du modèle, de ses différents degrés de réduction et des hypothèses qui les sous-tendent est
traitée dans un chapitre ultérieur.

II.1. Équations et hypothèses générales

II.1.1. Équation de continuité


La première équation régissant le système est l’équation de continuité qui garantit la
conservation de la masse au sein du système :
∂ρ
+ div(ρ · 𝐮) = 0 (44)
∂t

Grâce à la dérivée particulaire, elle peut également s’exprimer sous la forme :



+ ρ · div(𝐮) = 0 (45)
Dt

Cette équation est appliquée et résolue pour le fluide (liquide ou gazeux) au sein du
système. Elle se simplifie pour les solides (tels la paroi et les solides de remplissage) puisque,
par hypothèse, ceux-ci sont supposés immobiles, incompressibles et indilatables. Ainsi, la
vitesse des solides est supposée nulle et leur masse volumique constante.

61
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

II.1.2. Équation de conservation de l’énergie


Le modèle s’appuie également sur un bilan d’énergie. Les développements suivants
décrivent la démarche et les hypothèses utilisées pour parvenir à l’équation de conservation de
l’énergie appliquée aux éléments du système. La démarche s’appuie sur les travaux de Bird,
Stewart et Lightfoot, 2002.
En premier lieu, le bilan d’énergie utilisé néglige l’énergie atomique, l’énergie
électromagnétique, l’énergie radiative, l’énergie chimique, l’énergie cinétique, le travail des
forces visqueuses, la production irréversible de chaleur par dissipation visqueuse et le travail
des forces de pression externe au système. Bien que négligés à ce stade, les transferts de chaleur
liés à l’énergie radiative peuvent être réintroduits a posteriori sous la forme d’un terme diffusif
linéarisé en fonction de la température (cf. I.3.3.2), ce qui permet de simplifier les équations. À
partir de ces hypothèses, l’équation de conservation de l’énergie interne pour un système
monophasique (sans changement de phase) peut s’exprimer sous la forme :
DI
ρ· = −div(𝐪) − P · div(𝐮) + Φ (46)
Dt

L’enthalpie massique H telle que I = H - P/ρ est introduite, ce qui implique que les lois de
l’équilibre thermodynamique sont supposées applicables à des systèmes qui ne sont localement
pas à l’équilibre. En utilisant cette définition et l’équation de continuité (45), il est possible de
parvenir à l’équation (47). Introduite dans l’équation (46), celle-ci permet alors d’exprimer
l’équation de conservation de l’énergie à l’aide de l’enthalpie selon l’équation (48) :
DI DH DP
ρ· =ρ· − − P · div(𝐮) (47)
Dt Dt Dt

DH DP
ρ· = −div(𝐪) + +Φ (48)
Dt Dt

L’enthalpie est considérée comme une fonction exclusive de la température et de la


pression. Cependant, dans les systèmes gaz/solide, le fluide est assimilé à un gaz parfait car les
niveaux de pression considérés sont relativement faibles (proche de la pression atmosphérique).
Or pour un gaz parfait, l’enthalpie ne dépend que de la température. Pour les systèmes
liquide/solide, la variation d’enthalpie massique du fluide avec la pression est supposée
négligeable. De la même manière, et à plus forte raison, l’enthalpie de tous les éléments solides
du système ne dépend que de la température. Ainsi, dans le cadre du modèle, la variation
d’enthalpie liée au travail des forces de pression est négligée.
À partir de cette considération, et en admettant que le flux de chaleur peut s’écrire d’après
la loi de Fourier, l’équation d’énergie sur laquelle est fondée le modèle peut être exprimée selon
l’équation (49). L’enthalpie est calculée en fonction de la température d’après l’équation (50).
En pratique, l’enthalpie de référence Href correspondant à la température de référence Tref est
considérée comme nulle.
DH
ρ· = div[λ · 𝐠𝐫𝐚𝐝(T)] + Φ (49)
Dt

T
H(T) − Href = ∫ cp · dT (50)
Tref

62
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Le modèle est fondé sur l’hypothèse d’après laquelle les systèmes étudiés ont un
comportement thermique essentiellement monodimensionnel. Cette hypothèse ne signifie pas
que les phénomènes thermiques intervenant aux limites du système, telles l’influence de la paroi
ou les pertes thermiques latérales, sont négligés, mais que leurs effets peuvent être modélisés
comme ayant un effet moyen sur toute la section transversale. Appliquée à l’équation (49), cette
hypothèse permet de parvenir à l’équation (51). Pour cela, l’équation de continuité (44) est
également mise à contribution afin de parvenir à une forme conservative (aussi dite forte) de
l’équation d’énergie (cf. Annexe A). De gauche à droite, les termes de l’équation (51)
correspondent à la variation temporelle d’enthalpie, à l’advection, à la diffusion thermique et
au terme source.
∂(ρ · H) ∂(ρ · uz · H) ∂ ∂T
+ = (λ · ) + Φ (51)
∂t ∂z ∂z ∂z

Dans certains cas, il peut être intéressant d’exprimer l’équation d’énergie en température.
Les hypothèses considérées permettent décrire l’égalité (52) grâce à laquelle l’équation (51)
peut, de manière parfaitement équivalente, être exprimée en température d’après l’équation
(53). Cependant, lorsque la capacité calorifique cp est supposée variable, la forme en
température n’est pas nécessairement la plus commode à mettre en œuvre lors de l’intégration
et de la discrétisation des équations.
DH DH DT DT
= | · = cp · (52)
Dt DT P Dt Dt

∂(ρ · T) ∂(ρ · uz · T) ∂ ∂T
cp · + cp · = (λ · ) + Φ (53)
∂t ∂z ∂z ∂z

II.2. Prolégomènes
Préalablement au développement du modèle, cette section présente la manière dont sont
appréhendés les différents phénomènes modélisés. Les résultats présentés ici s’appuient
largement sur les informations et les considérations exposées dans l’étude bibliographique.

II.2.1. Modélisation des solides

L’étude bibliographique a montré qu’il existe plusieurs manières d’appliquer l’équation de


conservation de l’énergie (51) aux solides constituant le lit fixe. Les différentes approches se
distinguent notamment par la manière avec laquelle la résistance thermique des solides est prise
en compte.
Le lit de solides peut être modélisé comme un milieu poreux continu, homogène et isotrope.
Dans ce cas, les solides sont de fait supposés à température uniforme dans chaque volume
élémentaire, ce qui nécessite qu’ils soient thermiquement minces (TM). Il est possible d’étendre
la validité de cette hypothèse à des nombres adimensionnels de Biot supérieurs à la limite
classique de 0,1 à l’aide d’un coefficient d’échange effectif entre le fluide et les solides. Dans
le cadre de l’hypothèse de solide thermiquement mince étendue (TME), le coefficient
d’échange effectif tient compte non seulement de la résistance thermique de convection, mais
également de la résistance de conduction interne des solides (cf. I.3.1.3).
Les solides peuvent également être modélisés de manière discrète. Dans ce cas, dans chaque
volume élémentaire, un solide représentatif est modélisé et le profil de température en son sein
est calculé (cf. I.2.2.1). Ce modèle de conduction intra-solide permet de traiter les solides qu’ils

63
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

soient thermiquement minces ou non et paraît plus réaliste que les modèles de milieu poreux
continu. Il est en revanche relativement coûteux en temps de calcul (cf. I.2.3.1) puisqu’il est
résolu de façon numérique en discrétisant les solides.
Afin de pallier cet inconvénient, un modèle analytique de conduction intra-solide a été
développé. Plutôt que de calculer le profil de température au sein des solides par discrétisation
puis résolution numérique, le profil est calculé de manière analytique. En termes de temps de
calcul et d’exactitude, ce modèle a pour objectif d’être une solution intermédiaire entre
l’approche continue (TM ou TME) et le modèle numérique de conduction intra-solide.
Ainsi quatre approches sont ici considérées : milieu poreux continu avec hypothèse de
solides thermiquement minces (TM), milieu poreux continu avec hypothèse de solides
thermiquement minces étendue (TME), modèle analytique de conduction intra-solide et modèle
numérique de conduction intra-solide. Afin de sélectionner une des quatre approches, celles-ci
sont comparées sur un cas d’étude consistant à observer la réponse thermique d’un volume
élémentaire isolé de solide (c’est-à-dire sans échange thermique avec d’éventuels volumes
élémentaires adjacents) lorsque celui-ci est exposé à une température de fluide et un coefficient
de convection imposés. Dans le cas d’étude, le solide est supposé parfaitement sphérique et ses
propriétés physiques sont supposées constantes et uniformes.

II.2.1.1. Milieu poreux continu

Dans le cas d’étude considéré, le solide est supposé immobile et isolé, ce qui signifie que
les termes d’advection et de diffusion de l’équation d’énergie sont nuls. Par conséquent, le
modèle de milieu poreux continu revient à appliquer l’équation (54). Discrétisée selon le
schéma temporel implicite (cf. II.3.4.1), elle permet d’aboutir à l’équation (55).

∂T̅c
ρc · cpc · Vc · = hc · Ac · (Tf − T̅c ) (54)
∂t

Soit écrite sous la forme discrétisée en temps :


n−1
n T̅c + Bi · Fo · Tf n
T̅c = (55)
1 + Bi · Fo

αc ·∆t
avec Fo = (V 2 (56)
c ⁄Ac )

Pour passer de l’approche TM à l’approche TME, il suffit de remplacer le coefficient


d’échange hc par un coefficient effectif hc,eff tel que décrit par l’équation (27).

II.2.1.2. Modèle analytique de conduction intra-solide

Dans cette approche dérivée de l’équation (54), la température de solide utilisée pour
calculer le flux convectif ne correspond plus à la température moyenne 𝑇̅𝑐 , mais à la température
de paroi 𝑇𝑐,𝑅𝑐 conformément à l’équation (57). Le processus est traité de manière
monodimensionnelle, ce qui signifie que le profil de température au sein du solide est
radioconcentrique et que les conditions aux limites sont uniformes autour du solide (cf. Fig.
29).

64
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

∂T̅c
ρc · cpc · Vc · = hc · Ac · (Tf − Tc,Rc ) (57)
∂t

Soit écrite sous la forme discrétisée en temps :


̅cn = T
T ̅cn−1 + Bi · Fo · (Tfn − Tc,R
n
) (58)
c

hc

Rc

Tf

Fig. 29. Schéma du modèle de conduction intra-solide et des conditions aux limites associées.

Afin de calculer analytiquement le profil de température au sein du solide, la température


est supposée uniforme à l’instant initial.
Après le début du procédé (t > 0), le solide passe par deux périodes successives. Lors de la
première période, le centre du solide reste à la température initiale tandis que les couches
externes sont progressivement affectées par l’environnement thermique du solide (cf. Fig. 30).
Ainsi, le rayon du front thermique δ diminue au cours du temps. Les couches externes du solide
situées en rc > δ se caractérisent par un profil de température supposé quadratique. Les
coefficients a, b et c régissant ce profil quadratique tel que Tc(rc) = a·rc² + b·rc + c sont
déterminés grâce à une condition de Dirichlet et deux conditions de Neumann : condition de
raccord entre les deux parties du profil de température (température imposée et flux nul en
rc = δ) et condition de flux imposé par la convection à la paroi du solide. La valeur prise par le
rayon du front thermique δ est quant à elle régie par l’équation de conservation de l’énergie
(58).

Tc

Tc,ini

0 rc
0 δ Rc

Fig. 30. Schéma de principe et conditions aux limites du profil de température dans les solides
lors de la première période (cas d’une décharge).

65
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

La seconde période (cf. Fig. 31) débute lorsque le front thermique est parvenu au centre du
solide (δ = 0). Elle se caractérise donc par un profil de température supposé quadratique dans
l’ensemble du solide. Contrairement à la première période, la température au centre du solide
Tc,0 varie au cours du temps. Le profil quadratique de température est également régi par une
condition de Dirichlet et deux conditions de Neumann : température au centre permettant de
respecter la variation de température moyenne calculée grâce à l’équation de conservation de
l’énergie (58), condition de flux nul au centre (condition de symétrie) et condition de flux
imposé par la convection à la paroi du solide.

Tc

Tc,0

0
Rc rc
0
δ=0
Fig. 31. Schéma de principe et conditions aux limites du profil de température dans les solides
lors de la seconde période (cas d’une décharge).

Les conditions aux limites exposées ci-dessus conduisent aux équations (59), (60) et (61).
Ces équations expriment les valeurs prises à chaque pas de temps par les coefficients a, b et c
régissant la partie quadratique du profil de température dans les solides tel que
Tc(rc) = a·rc² + b·rc + c.

hc · (Tf − Tc,0 )
a= (59)
(R c − δ) · [2 · λc + hc · (R c − δ)]

−2 · hc · (Tf − Tc,0 ) · δ
b= (60)
(R c − δ) · [2 · λc + hc · (R c − δ)]

hc · (Tf − Tc,0 ) · δ2
c = Tc,0 + (61)
(R c − δ) · [2 · λc + hc · (R c − δ)]

Les équations (59), (60) et (61) sont valables aussi bien en première qu’en seconde période :
en première période, Tc,0 est connue (Tc,0 = Tc,ini) et δ est calculé par l’intermédiaire de
l’équation de conservation de l’énergie des solides (58) ; à l’inverse, en seconde période, δ est
connu (valeur nulle) et Tc,0 est calculé par l’intermédiaire de l’équation (58). Pour cela, il suffit,
selon la période considérée, de déterminer la valeur de l’un ou l’autre de ces paramètres
permettant d’égaliser la température moyenne du solide calculée par l’équation (58) d’une part
et la moyenne volumique du profil de température respectant les conditions aux limites
exprimées par l’intermédiaire des équations (59), (60) et (61) d’autre part. Cette moyenne
volumique est calculée d’après l’équation (62) en considérant une géométrie sphérique. Cela
conduit à l’équation (63).

66
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

δ Rc
1 ∂Vc ∂Vc
T̅c = · (∫ Tc,0 · · drc + ∫ Tc (rc ) · · drc ) (62)
Vc ∂rc ∂rc
0 δ

hc · (Tf − Tc,0 )
[− ] · δ5 + [hc · R c 3 · (Tf − T̅c )] · δ2
10
3 · hc · R c 4 · (Tf − Tc,0 )
+ [2 · R c 3
· (λc + hc · R c ) · (T̅c − Tc,0 ) − ]·δ (63)
2
3 · hc · R c 5 · (Tf − Tc,0 )
+[ − R c 4 · (2 · λc + hc · R c ) · (T̅c − Tc,0 )] = 0
5

En première période, la température au centre du solide (Tc,0) est connue et correspond à la


température initiale. L’équation (63) est donc une équation polynomiale du cinquième degré
ayant le rayon du front thermique δ pour inconnue. Étant donné qu’en première période, la
température de paroi 𝑇𝑐,𝑅𝑐 apparaissant dans l’équation (58) dépend du rayon du front thermique
δ, et qu’il n’existe pas d’expression générale permettant de calculer la solution d’une équation
polynomiale du cinquième degré (Abel, 1824 ; Galois, 1831), l’équation (58) doit être résolue
par itérations. Parmi les cinq racines du polynôme, la solution physique correspond à la racine
réelle appartenant à l’intervalle [0 ; δn-1], sachant qu’au premier pas de temps, le rayon du front
thermique correspond au rayon du solide (δini = Rc).
S’il n’existe aucune racine répondant à ce critère, alors le front thermique a atteint le centre
du solide (δ = 0). Dans ce cas, le solide entre en seconde période, l’équation (63) aboutit à
l’équation (64) et la température centrale Tc,0, devenue variable, constitue l’inconnue qu’il
convient de déterminer. Puisqu’il existe une expression de la température centrale Tc,0, il n’est
pas nécessaire de procéder par itérations pour résoudre l’équation (58) en seconde période (car
dans le cas d’étude les propriétés physiques sont supposées constantes et uniformes). Il suffit
de remplacer la température de paroi 𝑇𝑐,𝑅𝑐 par son expression à l’aide des équations (59), (60),
(61) et (64), en sachant que 𝑇𝑐,𝑅𝑐 = a·Rc² + b·Rc + c. Cela permet d’aboutir à l’équation (65).

3 · hc · R c
(2 · λc + hc · R c ) · T̅c − · Tf
Tc,0 = 5
(64)
h ·R
2 · (λc + c c )
5
Soit :
n−1 Bi
T̅c + 3 · Bi · Fo · Tf
n

1+
n
T̅c = 5 (65)
Bi
1+ 3 · Bi · Fo
1+
5

L’équation (65) équivaut donc à l’équation (55) dans laquelle le nombre de Biot classique
serait remplacé par un nombre de Biot effectif Bieff tel qu’exprimé par l’équation (66). Ce
résultat est conforme à ce qui a été établi par Xu, Li et Chan, 2012, dans le cadre du modèle
TME. Cela signifie qu’à partir de la seconde période, pour le calcul de la température moyenne,
le modèle analytique de conduction intra-solide équivaut au modèle TME.

67
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Bi
Bieff =
3 · Bi (66)
1+
5

II.2.1.3. Modèle numérique de conduction intra-solide

Le modèle numérique de conduction intra-solide reprend le problème tel qu’illustré en Fig.


29. À la différence de l’approche analytique, le problème est cette fois traité par discrétisation
de l’équation de la chaleur en géométrie sphérique. Lorsque les propriétés physiques sont
supposées uniformes et constantes, l’équation de la chaleur s’exprime selon la loi de Fourier
d’après l’équation (67). Une fois discrétisée selon la méthode des volumes finis avec un schéma
temporel implicite, l’équation (67) permet d’aboutir aux équations (68), (69) et (70)
correspondant respectivement au volume élémentaire central, aux volumes intermédiaires et au
volume externe du solide (avec l’indice i allant de 1 à N du centre vers la périphérie). Dans
l’équation (70) correspondant au volume externe, la température de surface du solide est
déterminée par extrapolation linéaire de la température des deux derniers volumes élémentaires.

∂Tc λc ∂ ∂Tc
ρc · cpc · = · (rc2 · ) (67)
∂t rc ² ∂rc ∂rc

n n−1 n n
Tc,1 − Tc,1 3 3 2
Tc,2 − Tc,1
ρc · cpc · · (rc,1+1/2 − rc,1−1/2 ) = 3 · λc · rc,1+1/2 · (68)
Δt Δrc

n n−1
Tc,i − Tc,i
ρc · cpc · · (rc,i+1/2 3 − rc,i−1/2 3 )
Δt (69)
n n n n
2
Tc,i+1 − Tc,i 2
Tc,i − Tc,i−1
= 3 · λc · rc,i+1/2 · − 3 · λc · rc,i−1/2 ·
Δrc Δrc

n n−1
Tc,N − Tc,N
ρc · cpc · · (R c 3 − rc,N−1/2 3 )
Δt
3 n 1 n
= 3 · R c 2 · hc · (Tfn − · Tc,N + · Tc,N−1 ) − 3 · λc · rc,N−1/2 2 (70)
2 2
n n
Tc,N − Tc,N−1
·
Δrc

II.2.1.4. Comparaison des approches

Dans le cas d’étude permettant de comparer les différentes approches, le solide et le fluide
sont supposés à la température adimensionnelle nulle à l’instant initial. Le solide est ensuite
soumis à un coefficient de convection et à une température de fluide variant progressivement
avec le temps à l’image de ce que subirait un solide situé dans un système de stockage
régénératif : les données permettant de constituer le cas d’étude sont issues de la modélisation
d’un système de stockage liquide/solide. Le nombre adimensionnel de Biot est cependant
artificiellement accru par abaissement de la conductivité thermique afin d’accentuer le gradient
thermique dans les solides (Bi ≫ 1).
La Fig. 32 représente l’évolution de la température adimensionnelle du fluide et du
coefficient de convection (exprimé sous forme de nombre adimensionnel de Biot) en fonction

68
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

du temps (exprimé sous forme de nombre adimensionnel de Fourier). Les légères fluctuations
du nombre de Biot en fonction du temps sont dues aux fluctuations du débit de fluide et donc
du coefficient d’échange convectif lors de l’essai ayant servi à constituer le cas d’étude. Les
résultats restitués par les différentes approches pour la température moyenne, la température
centrale et la température surfacique du solide sont respectivement représentés par les Fig. 33,
Fig. 34 et Fig. 35. Dans le cas des modèles de milieu poreux continu (TM et TME), ces trois
températures sont identiques puisque le solide est supposé être uniformément à la température
moyenne. Les profils adimensionnels de température des modèles analytique et numérique de
conduction intra-solide sont représentés en Fig. 36 (les modèles de milieu poreux continu
permettent quant à eux de calculer uniquement des profils plats qui ne sont par conséquent pas
représentés).

Fig. 32. Évolution de la température adimensionnelle du fluide et du nombre de Biot


(convection adimensionnelle) en fonction du nombre de Fourier (temps adimensionnel) dans
le cas d’étude du modèle de conduction intra-solide.

Fig. 33. Évolution de la température adimensionnelle moyenne en fonction du nombre de


Fourier prédite par les quatre modèles.

69
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Fig. 34. Évolution de la température adimensionnelle au centre du solide en fonction du


nombre de Fourier prédite par les quatre modèles.

Fig. 35. Évolution de la température adimensionnelle à la surface du solide en fonction du


nombre de Fourier prédite par les quatre modèles.

70
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Fig. 36. Profils adimensionnels de température au sein du solide à différents nombres de


Fourier prédits par les modèles numérique et analytique de conduction intra-solide.

Pour les comparaisons, le modèle numérique de conduction intra-solide constitue le modèle


de référence puisque cette méthode nécessite moins d’hypothèses simplificatrices que les
autres. Les approches sont comparées sur cette base en Tableau 10, où les écarts moyens de
température adimensionnelle sont calculés d’après l’équation (71).

1 ∑ni=1|Ti − Tref,i |
ℯ̅ = · (71)
n (Tref,max − Tref,min )

Écart moyen de Écart moyen de Écart moyen de


Écarts de temps
Modèles température température température de
de calcul
moyenne centrale surface
Analytique 1,5 % 9,7 % 0,1 % -28,3 %
TME 1,6 % 44,2 % 18,9 % -49,7 %
TM 21,5 % 77,2 % 0,9 % -49,2 %
Tableau 10. Comparaison des différentes approches de modélisation du solide par rapport au
modèle numérique de conduction intra-solide.

La comparaison montre que les modèles tenant compte de la résistance de conduction dans
les solides (modèle TME et modèles numérique et analytique de conduction intra-solide)
aboutissent tous les trois à des températures moyennes très proches (moins de 2 % d’écart
moyen). La température de solide calculée à l’aide du modèle TM correspond en revanche
davantage à la température de surface, ce qui est cohérent avec le fait que ce modèle ne tient
pas compte de la résistance de conduction dans les solides.
Bien que le modèle TME permette de déterminer la température moyenne avec presque
autant d’exactitude que les modèles de conduction intra-solide, il ne permet pas de calculer la
température au centre ou à la paroi du solide puisque celui-ci est supposé thermiquement
uniforme. À l’inverse, le modèle analytique de conduction intra-solide permet de déterminer
avec exactitude (à 0,1 % près) la température de paroi et d’estimer correctement (avec un écart
moyen de 10 %) la température centrale.

71
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Les modèles de milieu poreux continu (TM et TME) permettent de réduire


considérablement le temps de calcul (environ -50 %) par rapport au modèle numérique de
conduction intra-solide pour lequel le solide a été discrétisé en 75 volumes élémentaires
(discrétisation optimisée de sorte que l’erreur moyenne due à la discrétisation ne dépasse pas
0,1 % sur les différentes températures considérées). Le gain de temps de calcul est sensiblement
inférieur avec le modèle analytique de conduction intra-solide (-28 %).
Ainsi, en termes de temps de calcul et de résultat, le modèle analytique de conduction intra-
solide apparaît bien comme un compromis entre le modèle numérique de conduction intra-
solide et le modèle TME. Cependant, le modèle TME, qui nécessite presque deux fois moins
de temps de calcul, est tout aussi performant pour calculer la température moyenne, laquelle
régit le stockage d’énergie dans le système. De plus, contrairement au cas d’étude, les systèmes
réels sont généralement dimensionnés de sorte que le nombre de Biot s’éloigne peu de la limite
thermiquement mince (Bi < 0,1), ce qui réduit d’autant les avantages que peut présenter un
modèle de conduction intra-solide. Ainsi, même s’il peut être utile de connaître la température
de paroi des solides, par exemple pour estimer le transfert thermique par rayonnement entre les
solides, il reste généralement raisonnable de la prendre égale à la température moyenne. Si
malgré tout, il s’avère que le système modélisé présente un nombre de Biot élevé (Bi ≫ 1), la
Fig. 35 montre qu’il est possible si besoin d’utiliser la température du fluide pour estimer celle
de la paroi. Enfin, les modèles de milieu poreux continu (TM ou TME) permettent de tenir
compte de la diffusion liée au lit de solides dans l’équation des solides. Cela n’est pas le cas
des modèles de conduction intra-solide, dans lesquels la diffusion à travers le lit est uniquement
modélisée par l’intermédiaire de l’équation du fluide, ce qui introduit une hypothèse
supplémentaire (cf. I.2.2.1).
Pour ces différentes raisons, le modèle de milieu poreux continu TME est retenu pour la
suite des travaux.

II.2.2. Échange convectif entre le fluide et les solides

Pour mettre en œuvre le modèle, il est nécessaire de calculer le coefficient d’échange


convectif hc entre le fluide et les solides.

II.2.2.1. Granulométries simples

Lorsque le lit est un milieu granulaire constitué de solides dont les tailles sont de même
ordre de grandeur, la corrélation de Wakao, Kaguei et Funazkri, 1979, rappelée en équation
(72) est appliquée. Cette corrélation fait en effet référence dans la littérature et permet de
déterminer l’échange purement convectif indépendamment de l’influence de la diffusion
thermique à travers le lit et de la résistance de conduction au sein des solides, puisque ces
phénomènes furent pris en compte séparément lors de l’établissement de la corrélation (cf.
I.3.1.1).

Nu = 2 + 1,1 · Re0,6 · Pr1/3 (72)

Lorsque les solides constituant le milieu granulaire possèdent une géométrie régulière
permettant de calculer leur surface, les diamètres des sphères équivalentes définis par les
équations (39), (40) et (42) peuvent aisément être déterminés. Ainsi, afin d’appliquer la
corrélation de Wakao, Kaguei et Funazkri, 1979, le nombre de Reynolds est calculé à l’aide du
diamètre de la sphère de même surface spécifique Deq,a conformément à ce qui est préconisé
par de nombreux auteurs (cf. I.3.4.2). À partir du nombre de Nusselt, le coefficient d’échange
convectif hc peut alors être calculé à l’aide du diamètre de la sphère de même surface Deq,A. La

72
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

surface est en effet la dimension pertinente pour caractériser la couche limite thermique, et donc
la relation entre le nombre de Nusselt et le coefficient d’échange convectif. Le coefficient
d’échange effectif heff,c peut ensuite être déterminé à l’aide de l’équation (27) appliquée avec la
géométrie adéquate (sphères, cylindres ou plaques, cf. I.3.1.3). À défaut de géométrie adaptée,
l’équation (27) est appliquée en supposant une sphère de même volume (c’est-à-dire avec
k = 10 et Dc = Deq,V). Enfin, dans les équations du modèle, le coefficient d’échange effectif est
couplé à la surface spécifique d’échange des solides ac déterminée à l’aide du diamètre de la
sphère de même surface spécifique Deq,a conformément à l’équation (5) (cf. I.2.1.1).
Naturellement, lorsque le lit est constitué de sphères de tailles uniformes, toutes les équations
précitées sont simplement appliquées avec le diamètre des sphères.
Lorsque les solides constituant le milieu granulaire sont irréguliers, comme dans le cas des
lits de roches, la surface des solides ne peut être aisément déterminée. Dans ce cas, seul le
diamètre de la sphère de même volume Deq,V est calculable à l’aide de l’équation (40) en
mesurant le volume des solides (par exemple par immersion dans un fluide). Afin d’estimer les
diamètres des sphères de même surface et de même surface spécifique à partir du diamètre de
la sphère de même volume, la sphéricité Ψ des solides est utilisée. Définies par Wadell, 1932,
comme étant la surface de la sphère de même volume divisée par la surface réelle du solide, la
sphéricité permet de relier les diamètres des différentes sphères équivalentes (cf. Annexe B).
La sphéricité peut être estimée visuellement grâce au diagramme de Krumbein et Sloss, 1963,
représenté en Fig. 37. Ce diagramme permet par ailleurs de déterminer l’indice d’émoussé
(« roundness ») des solides (non utilisé ici) défini comme le rayon de courbure moyen des
arrêtes et des coins divisé par le rayon de la plus grande sphère inscrite (Krumbein et Sloss,
1963).
Les démarches suivies pour les solides réguliers et irréguliers sont récapitulées en Tableau
11.

Solides réguliers Solides irréguliers


Deq,a, Deq,V et Deq,A calculés grâce aux Deq,V calculé grâce à l’équations (40)
équations (39), (40) et (42) et Ψ estimée grâce à la Fig. 37.
ρf · ε · u · 𝐃𝐞𝐪,𝐚 ρf · ε · u · 𝚿 · 𝐃𝐞𝐪,𝐕
Re = Re =
μf μf
Nu · λf Nu · λf · √𝚿
hc = hc =
𝐃𝐞𝐪,𝐀 𝐃𝐞𝐪,𝐕
1 1 𝐃𝐞𝐪,𝐕
= +
heff,c hc 10 · λc
6 · (1 − ε) 6 · (1 − ε)
ac = ac =
𝐃𝐞𝐪,𝐚 𝚿 · 𝐃𝐞𝐪,𝐕
Tableau 11. Récapitulatif des différentes dimensions caractéristiques utilisées pour modéliser
les milieux granulaires constitués de solides réguliers (dont la surface est calculable) et de
solides irréguliers (dont la surface n’est pas aisément mesurable).

73
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Fig. 37. Diagramme permettant d’estimer visuellement la sphéricité (« sphericity ») et l’indice


d’émoussé (« roundness ») des solides (Krumbein et Sloss, 1963).

II.2.2.2. Granulométries doubles

Afin de réduire la porosité du lit fixe, certains systèmes sont constitués de solides de deux
tailles différentes. Cela est obtenu le plus souvent en mélangeant du sable et des roches dont les
tailles diffèrent d’environ un ordre de grandeur (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014 ; Faas et
al., 1986 ; Hallet et Gervais, 1977 ; Pacheco, Showalter et Kolb, 2002 ; Rodat et al., 2015).
Dans ce cas, les corrélations usuelles pour des granulométries simples ne sont pas adaptées et
une approche différente est adoptée pour calculer le coefficient d’échange entre le fluide et les
solides.
Le lit de solides est modélisé comme un faisceau de tubes remplis de petits solides (sable).
Les parois des tubes représentent les parois des gros solides (roches). Ainsi, le coefficient
d’échange entre le fluide et les roches est calculé grâce à des corrélations de coefficient
d’échange entre le fluide et les parois d’un tube rempli par un lit de solides, en l’occurrence le
sable. Le diamètre caractéristique des tubes, correspondant au diamètre moyen des pores entre
les roches, est supposé égal au rayon des roches (cf. Fig. 38).

Fig. 38. Principe de modélisation des systèmes à granulométrie double pour déterminer le
coefficient d’échange convectif entre le fluide et les gros solides.

74
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Les nombres de Reynolds et de Nusselt sont calculés grâce au diamètre des grains sable Ds
et à la porosité du lit de sable εs (équations (73) et (74)). À partir de ces données, la corrélation
de Dixon, DiCostanzo et Soucy, 1984, rappelée en équation (73) est utilisée. Cette corrélation
est en effet adaptée pour les petits rapports de diamètre de lit sur diamètre de solides et se situe
dans la moyenne des différentes corrélations répertoriées (cf. I.3.2.1).

1,5
hc · Ds Ds
Nu = = [1 − 1,5 · ( ) ] · Pr1/3 · Res 0,59 (73)
λf Deq,V,c /2

ρf · u · Ds ε ρf · u · Ds
Res = εs · = · (74)
μf ε + xs μf

Le coefficient d’échange effectif heff,c est calculé conformément à ce qui est décrit en
Tableau 11 avec le diamètre de la sphère de même volume que les roches Deq,V,c, car c’est bien
la résistance de conduction au sein des roches qu’il s’agit de prendre en compte. La surface
spécifique d’échange des roches ac est déterminée selon l’équation (75) dans laquelle est utilisée
la porosité du lit de roches εc définie par l’équation (76).
Comme cela est expliqué ultérieurement, le calcul du coefficient d’échange convectif entre
le fluide et le sable n’est pas nécessaire.

6 · (1 − εc ) 6 · (1 − εc )
ac = ou ac = (75)
Deq,a,c Ψ · Deq,V,c

Vf + Vs Vf + Vs
εc = = = ε + xs (76)
Vf + Vs + Vc Vl

II.2.3. Échange convectif entre le fluide et la paroi

Le coefficient d’échange convectif entre le fluide et les parois du réservoir est déterminé
grâce à la corrélation de Dixon, DiCostanzo et Soucy, 1984, conformément aux conclusions
tirées de l’étude bibliographique (cf. I.3.2.1). Dans le cas d’un lit à granulométrie simple, le
diamètre du lit correspond au diamètre hydraulique interne du réservoir Dl. Le nombre de
Nusselt permettant de déterminer le coefficient d’échange convectif avec la paroi se calcule
alors d’après l’équation (77).

hp · Dc Dc 1,5
Nup = = [1 − 1,5 · ( ) ] · Pr1/3 · Re0,59 (77)
λf Dl

Dans le cas d’un lit à granulométrie double, en reprenant l’analogie décrite par la Fig. 38,
le coefficient d’échange convectif avec la paroi hp est identique au coefficient d’échange
convectif avec les gros solides hc. Il se calcule donc de la même manière (équations (73) et
(74)).
La paroi est supposée thermiquement mince dans son épaisseur. Afin d’étendre cette
hypothèse aux parois épaisses ou peu conductrices, l’approche TME est utilisée. Pour cela, le
coefficient d’échange effectif heff,p est calculé d’après les formules proposées par Xu, Li et
Chan, 2012. Ainsi l’équation (78) est appliquée dans le cas des réservoirs cylindriques, tandis

75
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

que l’équation (79) est appliquée dans le cas des réservoirs dont la paroi est plane (réservoirs
prismatiques). L’équation (79) est l’adaptation de l’équation (27) pour des plaques (c’est-à-dire
avec k = 6) en prenant le double de l’épaisseur de la paroi comme dimension caractéristique :
la paroi n’est en effet soumise à la convection du fluide que sur une face, l’autre étant presque
adiabatique du fait de l’isolation thermique.
Ces approches supposent que l’isolation thermique entre la paroi et l’extérieur est suffisante
pour que la paroi apparaisse comme thermiquement mince vis-à-vis de l’extérieur (résistance
de conduction de l’isolant bien supérieure à la résistance de conduction interne de la paroi).

3 2 2 4 ep
1 1 1 R l · [4 · (R l + ep ) − R l ] + R l · (R l + ep ) · [4 · ln (1 + R l ) − 3]
= + · 2
(78)
heff,p hp λp 2
4 · [(R l + ep ) − R l 2 ]

1 1 ep
= + (79)
heff,p hp 3 · λc

II.2.4. Coefficients de diffusion

La diffusion thermique liée aux différents modes de transfert de chaleur décrits en I.3.3.1,
est modélisée sous la forme d’une conductivité thermique effective calculée d’après les
équations (36) et (37). Toutefois, la contribution de la conduction à travers les surfaces de
contact entre solides λeffC est négligée dans la mesure où le rapport des conductivités thermiques
des solides et du fluide n’excède pas 103.
Le facteur de tortuosité f est déterminé grâce à l’équation (35). Pour cela, la conductivité
effective globale en condition de fluide stagnant λeff0 est calculée à l’aide de la corrélation de
Zehner et Schlünder, 1970. Si le lit est constitué de roches, la corrélation est appliquée avec le
coefficient correspondant à des solides broyés (cf. Tableau 8). Lorsque le lit possède une
granulométrie double, la conductivité effective globale est obtenue en appliquant cette
corrélation deux fois, comme illustré en Fig. 39 : une première fois pour déterminer la
conductivité effective du fluide et des petits solides (sable), puis une seconde fois en assimilant
cette même conductivité à celle d’un fluide effectif baignant les gros solides (roches).

Fig. 39. Principe de calcul de la conductivité effective globale en condition de fluide stagnant
dans le cas d’un lit à granulométrie double.

La conductivité effective liée au mélange et aux turbulences du fluide λmix est calculée
d’après l’équation (30).
Enfin, dans les systèmes gaz/solide, la contribution du transfert thermique par rayonnement
λeff est calculée d’après la corrélation de Breitbach et Barthels, 1980 (cf. Tableau 8).
R

Conformément aux considérations exposées en II.2.1.4, la température moyenne des solides est

76
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

utilisée pour estimer la température de paroi des solides, car la totalité des systèmes modélisés
présente un nombre de Biot relativement faible.

II.3. Développement du modèle

II.3.1. Principe

Le modèle monodimensionnel développé s’appuie sur plusieurs approches issues de la


littérature. Il comporte trois équations permettant de calculer distinctement la température du
fluide, des solides de remplissage et de la paroi. Le terme de paroi désigne ici uniquement la
paroi interne, le plus souvent métallique, située à l’intérieur de l’isolation thermique (l’isolant
n’est quant à lui modélisé que sous la forme d’une résistance thermique entre le système et
l’extérieur).
Comme dans les modèles numériques classiques à trois équations présentés dans l’étude
bibliographique (cf. I.2.1.4), les équations sont couplées par des termes sources modélisant
l’échange de chaleur entre les différentes phases du système (fluide, solides et paroi).
Afin de traiter le cas des lits fixes à granulométrie double (mélange de roches et de sable),
une approche similaire à celle utilisée dans les modèles à une équation est utilisée. En raison de
leur petite taille, les grains de sable possèdent une très faible résistance de conduction interne
et une surface spécifique d’échange très élevée. Le sable peut donc être raisonnablement
supposé à l’équilibre thermique avec le fluide. Ainsi, une seule équation d’énergie permet de
modéliser le comportement thermique du fluide et du sable. Lorsque les solides sont de tailles
relativement uniformes, ils sont uniquement modélisés à l’aide de l’équation d’énergie des
solides et le terme de variation d’énergie interne correspondant au sable dans l’équation
d’énergie du fluide est nul. L’équation du fluide modélise alors uniquement le comportement
du fluide comme c’est le cas dans les modèles classiques à deux ou trois équations.
Ainsi, dans le cas d’un milieu granulaire constitué d’un mélange de roches et de sable, la
décomposition du système opérée par le modèle proposé peut être schématisée par la Fig. 40.

Fig. 40. Schéma de principe du modèle numérique proposé dans le cas d’un lit fixe constitué
d’un mélange de roches et de sable.

II.3.2. Équations principales


Afin de parvenir à un tel modèle, l’équation (51) de conservation de l’énergie est appliquée
aux phases du système.
Les phases solides (solides de remplissage, sable et paroi) sont supposées immobiles, ce
qui implique que le terme d’advection est nul.

77
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Pour chaque phase, le terme source Φ est explicité comme suit :


 Pour le fluide : échange convectif avec les solides et échange convectif avec la
paroi ;
 pour les solides : échange convectif avec le fluide ;
 pour la paroi : échange convectif avec le fluide et échanges de chaleur avec
l’extérieur (pertes thermiques).
Comme cela fut mentionné en 0, l’échange de chaleur entre les solides et la paroi est
négligé. Cette simplification est justifiée par le fait que la surface de contact entre les solides et
la paroi est généralement négligeable devant la surface de contact entre le fluide et la paroi. De
plus, la paroi échange de la chaleur avec les solides par conduction, tandis qu’elle échange de
la chaleur avec le fluide par convection, ce qui conduit à des transferts souvent bien plus
importants. Ainsi, l’intégralité de la paroi interne du réservoir est supposée en contact avec le
fluide avec lequel elle échange par convection.

Exprimées en enthalpie, les équations (80), (81) et (82) correspondent respectivement au


fluide (associé au sable si le volume correspondant Vs est non nul), aux gros solides et à la paroi.
Dans l’équation (80), l’enthalpie massique du sable Hs est calculée avec la même température
que celle du fluide puisque le fluide et le sable sont supposés être à l’équilibre
thermodynamique, donc à la même température. D’autre part, la température Tc désigne ici et
pour la suite des travaux la température moyenne des gros solides conformément à l’approche
adoptée à l’issue de l’étude II.2.1.4. C’est avec cette température qu’est calculée l’enthalpie
massique des solides Hc. Les interactions entre les différentes phases telles qu’elles sont
modélisées sont schématisées en Fig. 41 (les couleurs permettent d’identifier les différents
termes des équations).

∂(ρf · Hf ) ∂(ρs · Hs ) ∂(ρf · uf · Hf )


Vf · + Vs · + Vf ·
∂t ∂t ∂z (80)
∂ ∂Tf
= Vl · (λeff,f+s · ) + heff,c · Ac,tot · (Tc − Tf ) + heff,p · Ap,int · (Tp − Tf )
∂z ∂z

∂(ρc · Hc ) ∂ ∂Tc
Vc · = Vl · (λeff,c · ) + heff,c · Ac,tot · (Tf − Tc ) (81)
∂t ∂z ∂z

∂(ρp · Hp ) ∂ ∂Tp
Vp · = Vp · (λp · ) + heff,p · Ap,int · (Tf − Tp ) + Up/∞ · Ap,ext · (T∞ − Tp ) (82)
∂t ∂z ∂z

Fig. 41. Schéma de l’interaction thermique entre les différentes phases du système modélisé.

78
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

À l’exception de la masse volumique des solides de remplissage et de la paroi, les propriétés


physiques sont supposées variables en fonction de la température. Les réservoirs modélisés sont
cylindriques ou prismatiques (c’est-à-dire de section transversale uniforme) et leur composition
volumique est supposée uniforme et constante.
Le modèle s’appuie également sur l’équation de continuité (44) qui permet de calculer le
champ de vitesse du fluide.

II.3.3. Convention d’écriture


Les équations sont discrétisées grâce à la méthode des volumes finis. Par convention, l’axe
z est orienté dans le sens de circulation du fluide (de sorte que le vecteur de la vitesse du fluide
soit positif). Les termes des équations discrétisées sont indicés selon la convention d’écriture
schématisée en Fig. 42. Les indices i-1/2 et i+1/2 correspondent respectivement aux interfaces
amont et aval des volumes élémentaires i.

Fig. 42. Discrétisation du domaine d’étude.

Les équations sont exprimées sous forme volumique (rapportées au volume du lit pour les
équations du fluide et des solides, et au volume de paroi pour l’équation de paroi) et pour alléger
leur écriture, les termes ε, xc, xp, xs, ac, al, ap,ext et ap,int sont introduits (cf. nomenclature). De
plus, les paramètres sont implicitement évalués à la position i et/ou au pas de temps n lorsqu’ils
ne sont pas indicés en espace et/ou en temps.

II.3.4. Schéma de discrétisation

II.3.4.1. Schéma de discrétisation temporelle

Les termes temporels des équations sont discrétisés selon la méthode d’Euler implicite : la
dérivée temporelle d’une variable entre le temps n-1 et le temps n est calculée à l’aide de la
valeur de cette variable au pas de temps n (contrairement à la méthode explicite qui consiste à
utiliser la valeur de la variable au pas de temps n-1). Dans le cas de la dérivée temporelle d’une
variable x s’exprimant comme la fonction de plusieurs variables (a, b, c…), ce schéma peut
s’exprimer d’après l’équation (83). Cela implique que le système d’équation doit être résolu par
itérations.

79
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

∂𝑥 𝑥 n − 𝑥 n−1
= 𝑓(𝑎, 𝑏, 𝑐 … ) ⇔ = 𝑓(𝑎n , 𝑏 n , 𝑐 n … ) (83)
∂t Δt

II.3.4.2. Schéma de discrétisation spatiale des termes diffusifs

Le schéma centré est classiquement utilisé pour la diffusion, il en effet conservatif et donne
de bons résultats. Ainsi, pour calculer le flux diffusif entre deux volumes élémentaires
adjacents, les dérivées spatiales de température et de conductivité thermique effective aux
frontières sont calculées par différence centrée :

λi−1 + λi λi + λi+1
λi−1/2 = λi+1/2 = (84)
2 2

∂T Ti − Ti−1 ∂T Ti+1 − Ti
( ) = ( ) = (85)
∂z i−1/2 ∆z ∂z i+1/2 ∆z

II.3.4.3. Schéma de discrétisation spatiale des termes d’advection

Pour calculer le flux d’advection, l’enthalpie massique aux frontières des volumes
élémentaires est estimée par interpolation quadratique selon le schéma de QUICK (Quadratic
Upstream Interpolation for Convective Kinematics). Ce schéma est conservatif et, par rapport
aux schémas centré, amont ou hybride, il limite la diffusion numérique et donne des résultats
relativement bons même lorsque la discrétisation du domaine d’étude est grossière (Versteeg et
Malalasekera, 1995). Ainsi, étant donné que le fluide circule selon l’axe z dans le sens
croissant :

1 6 3 1 6 3
Hi−1/2 = − · Hi−2 + · Hi−1 + · Hi Hi+1/2 = − · Hi−1 + · Hi + · Hi+1 (86)
8 8 8 8 8 8

II.3.5. Conditions aux limites

II.3.5.1. Équation de continuité

Dans chaque volume élémentaire, la masse volumique initiale du fluide est déterminée en
fonction de la température initiale, ce qui permet d’initialiser l’équation de continuité (44).
Le débit de fluide caloporteur entrant dans le système est connu. Ainsi, dans le premier
volume (i = 1) :
ṁentrée
(ρf · uf )1−1/2 = (87)
ε · Sl

80
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

II.3.5.2. Équation d’énergie du fluide

À l’instant initial, la température, et donc l’enthalpie massique du fluide dans chaque


volume élémentaire du système est fixée.
L’enthalpie massique du fluide caloporteur entrant dans le système est connue et la frontière
amont du premier volume élémentaire est supposée adiabatique. Ainsi, dans le premier volume
(i = 1) :

Hf,1−1/2 = Hf (Tf,entrée ) = Hf,entrée (88)

∂Tf
( ) =0 (89)
∂z 1−1/2

Afin d’appliquer l’équation (86) et calculer l’enthalpie massique du fluide à la frontière


amont du deuxième volume élémentaire (i = 2), un volume fictif dont l’enthalpie de fluide
équivaut à l’enthalpie imposée en entrée est supposé en amont du premier volume :

Hf,2−2 = Hf,entrée (90)

Enfin, pour le dernier volume élémentaire (i = N), un schéma de discrétisation amont est
appliqué pour estimer la valeur de l’enthalpie massique à la frontière de sortie du système,
laquelle est par ailleurs supposée adiabatique :

Hf,N+1/2 = Hf,N (91)

∂Tf
( ) =0 (92)
∂z N+1/2

II.3.5.3. Équation d’énergie des solides et de la paroi

À l’instant initial, la température des solides et de la paroi dans l’ensemble des volumes
élémentaires du système est fixée.
La frontière amont du premier volume élémentaire est supposée adiabatique. Ainsi, dans le
premier volume (i = 1) :

∂Tc ∂Tp
( ) =( ) =0 (93)
∂z 1−1/2 ∂z 1−1/2

De même, la frontière aval du système (i = N) est supposée adiabatique :

∂Tc ∂Tp
( ) =( ) =0 (94)
∂z N+1/2 ∂z N+1/2

81
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

II.3.6. Développement des équations


Lorsque le schéma de discrétisation et les conditions aux limites exposés précédemment
sont appliqués aux équations principales présentées en II.3.2, cela permet de parvenir aux
équations détaillées ci-après.

II.3.6.1. Équation de continuité

Premier volume (i = 1) :

ṁentrée ρf n − ρf n−1
(ρf · uf )1+1/2 − + · ∆z = 0 (95)
ε · Sl ∆t

Volumes quelconques (i ≠ 1) :

ρf n − ρf n−1
(ρf · uf )i+1/2 − (ρf · uf )i−1/2 + · ∆z = 0 (96)
∆t

II.3.6.2. Équation d’énergie du fluide

Premier volume (i = 1) :
(ρf · Hf )n − (ρf · Hf )n−1 Hsn − Hsn−1
ε· + x s · ρs ·
∆t ∆t
ε ṁentrée
+ · [(ρf · uf )1+1⁄2 · (−Hf,entrée + 6 · Hf,1 + 3 · Hf,2 ) − 8 · · Hentrée ] (97)
8 · ∆z ε · Sl

(λeff,f+s,1 + λeff,f+s,2 ) · (Tf,2 − Tf,1 )


= + heff,c · ac · (Tc − Tf ) + heff,p · al · (Tp − Tf )
2 · ∆z 2

Deuxième volume (i = 2) :
(ρf · Hf )n − (ρf · Hf )n−1 Hsn − Hsn−1
ε· + x s · ρs ·
∆t ∆t
ε
+ · [(ρf · uf )2+1⁄2 · (−Hf,1 + 6 · Hf,2 + 3 · Hf,3 ) − (ρf · uf )2−1⁄2 · (−Hentrée + 6 · Hf,1 + 3 · Hf,2 )]
8 · ∆z (98)
(λeff,f+s,2 + λeff,f+s,3 ) · (Tf,3 − Tf,2 ) (λeff,f+s,1 + λeff,f+s,2 ) · (Tf,2 − Tf,1 )
= − + heff,c · ac · (Tc − Tf )
2 · ∆z 2 2 · ∆z 2
+ heff,p · al · (Tp − Tf )

82
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Volumes intermédiaires (i ≠ {1 ; 2 ; N}) :

(ρf · Hf )n − (ρf · Hf )n−1 Hns − Hn−1


s
ε· + x s · ρs ·
∆t ∆t
ε
+ · [(ρf · uf )i+1⁄2 · (−Hf,i−1 + 6 · Hf,i + 3 · Hf,i+1 ) − (ρf · uf )i−1⁄2 · (−Hf,i−2 + 6 · Hf,i−1 + 3 · Hf,i )]
8 · ∆z (99)
(λeff,f+s,i + λeff,f+s,i+1 ) · (Tf,i+1 − Tf,i ) (λeff,f+s,i−1 + λeff,f+s,i) · (Tf,i − Tf,i−1 )
= − + heff,c · ac · (Tc − Tf )
2 · ∆z 2 2 · ∆z 2
+ heff,p · al · (Tp − Tf )

Dernier volume (i = N) :
(ρf · Hf )n − (ρf · Hf )n−1 Hsn − Hsn−1
ε· + x s · ρs ·
∆t ∆t
ε
+ · [(ρf · uf )N+1⁄2 · 8 · Hf,N − (ρf · uf )N−1⁄2 · (−Hf,N−2 + 6 · Hf,N−1 + 3 · Hf,N )] (100)
8 · ∆z
(λeff,f+s,N−1 + λeff,f+s,N ) · (Tf,N − Tf,N−1 )
=− + heff,c · ac · (Tc − Tf ) + heff,p · al · (Tp − Tf )
2 · ∆z 2

II.3.6.3. Équation d’énergie des solides

Premier volume (i = 1) :

Hcn − Hcn−1 (λeff,c,1 + λeff,c,2 ) · (Tc,2 − Tc,1 )


x c · ρc · = + heff,c · ac · (Tf − Tc ) (101)
∆t 2 · ∆z 2

Volumes intermédiaires (i ≠ {1 ; N}) :


Hcn − Hcn−1
x c · ρc ·
∆t
(102)
(λeff,c,i + λeff,c,i+1 ) · (Tc,i+1 − Tc,i ) (λeff,c,i−1 + λeff,c,i ) · (Tc,i − Tc,i−1 )
= − + heff,c · ac · (Tf − Tc )
2 · ∆z 2 2 · ∆z 2

Dernier volume (i = N) :

Hcn − Hcn−1 (λeff,c,N−1 + λeff,c,N ) · (Tc,N − Tc,N−1 )


x c · ρc · =− + heff,c · ac · (Tf − Tc ) (103)
∆t 2 · ∆z 2

II.3.6.4. Équation d’énergie de la paroi

Premier volume (i = 1) :
Hpn − Hpn−1 (λp,1 + λp,2 ) · (Tp,2 − Tp,1 )
ρp · = + heff,p · ap,int · (Tf − Tp ) + Up/∞ · ap,ext · (T∞ − Tp ) (104)
∆t 2 · ∆z 2

83
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Volumes intermédiaires (i ≠ {1 ; N}) :


Hpn − Hpn−1
ρp ·
∆t
(λp,i + λp,i+1 ) · (Tp,i+1 − Tp,i ) (λp,i−1 + λp,i ) · (Tp,i − Tp,i−1 ) (105)
= − + heff,p · ap,int · (Tf − Tp )
2 · ∆z 2 2 · ∆z 2
+Up/∞ · ap,ext · (T∞ − Tp )

Dernier volume (i = N) :
Hpn − Hpn−1 (λp,N−1 + λp,N ) · (Tp,N − Tp,N−1 )
ρp · =− + heff,p · a p,int · (Tf − Tp ) + Up/∞ · a p,ext · (T∞ − Tp ) (106)
∆t 2 · ∆z 2

II.3.7. Méthodes de résolution

Le modèle codé sous le logiciel MATLAB est résolu numériquement. Deux méthodes de
résolution sont utilisées selon le cas considéré.

II.3.7.1. Systèmes liquide/solide

Lorsque le système est de type liquide/solide, les propriétés physiques du fluide varient peu
avec la température et la vitesse du fluide est relativement faible (quelques millimètres par
seconde). Ainsi, les variables varient relativement lentement dans le temps. Dans ce cas, le
système d’équations est presque linéaire en fonction de la température. Il peut donc être traité
à l’aide d’une méthode de résolution linéaire en procédant par itérations. Ainsi, le système est
résolu grâce à la méthode de Cramer, établie par le mathématicien suisse Gabriel Cramer (1704
– 1752). Cette méthode permet de résoudre un système d’équations linéaires (107) en
regroupant les coefficients, les inconnues et les seconds membres du système d’équations
(respectivement a, x et c) sous forme matricielle (108). La solution prend alors la forme d’un
quotient de déterminants (109), avec Aj correspondant à la matrice A dans laquelle la colonne j
est remplacée par le vecteur C (Polyanin et Manzhirov, 2007).

a1,1 · x1 + a1,2 · x2 + ⋯ + a1,N · xN = c1


a2,1 · x1 + a2,2 · x2 + ⋯ + a2,N · xN = c2
(107)

aN,1 · x1 + aN,2 · x2 + ⋯ + aN,N · xN = cN

a1,1 a1,2 ⋯ a1,N x1 c1


a2,1 a2,2 ⋯ a2,N x2 c2
[ ⋮ ⋮ ⋱ ⋮ ]·[ ⋮ ]=[ ⋮ ]⇔𝐀·𝐗 =𝐂 (108)
aN,1 aN,2 ⋯ aN,N xN cN

det(𝐀 𝐣 )
xj = ⇔ 𝐗 = 𝐀−1 · 𝐂 (109)
det(𝐀)

Dans le cas présent, la température constitue l’inconnue. Pour utiliser les équations telles
qu’elles ont été développées en II.3.6, cela signifie que l’enthalpie doit être exprimée comme
une variable pseudo-linéaire de la température. Conformément à l’équation (110), l’enthalpie
massique est donc simplement reformulée comme le produit de la capacité calorifique moyenne

84
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

entre la température de référence et la température traitée, et l’écart à la température de


référence.

T
H(T) ∫T cp · dT
H(T) = · (T − Tref ) = ref · (T − Tref ) = c̅p (T) · (T − Tref ) (110)
T − Tref T − Tref

Dans un premier temps, les coefficients et les seconds membres du système d’équations
sont déterminés grâce aux valeurs de température du pas temps précédent, comme cela serait
fait avec la méthode d’Euler explicite. La solution obtenue permet alors de réévaluer les
coefficients et les seconds membres et de calculer une nouvelle solution. La procédure est itérée
jusqu’à obtenir une solution variant suffisamment peu d’un calcul à l’autre. Ainsi, en débutant
par un calcul obéissant à la méthode d’Euler explicite, la procédure de résolution permet de
converger vers une solution obéissant à la méthode d’Euler implicite. Cette méthode ne permet
toutefois de converger vers la solution que lorsque le système d’équations possède un
comportement quasi-linéaire. Cela dépend notamment de la variabilité des propriétés physiques
et de la discrétisation, qui peut être caractérisée par le nombre de Courant exprimé par
l’équation (111). En l’occurrence, celui-ci ne doit pas être très supérieur à 1.

u · ∆t
Co = (111)
∆z

II.3.7.2. Systèmes gaz/solide

Dans les systèmes gaz/solide, la vitesse de fluide est généralement élevée (de l’ordre de
quelques mètres par seconde). Respecter un nombre de Courant suffisamment faible pour
permettre de faire converger la méthode de Cramer exposée précédemment supposerait donc
soit d’augmenter considérablement le pas d’espace, ce qui conduirait à une discrétisation
spatiale grossière, soit de réduire considérablement le pas de temps, ce qui conduirait à des
temps de calcul excessifs. Ceci est d’autant plus vrai que les propriétés physiques des gaz
varient généralement davantage avec la température que celles des liquides, ce qui tend à
accroître l’instabilité du système.
Par conséquent, pour les systèmes gaz/solide, le système d’équations est résolu grâce à la
méthode de Newton-Raphson, établie par les mathématiciens anglais Isaac Newton (1643 –
1727) et Joseph Raphson (1648 – 1715). Cette méthode, illustrée en Fig. 43 pour une seule
équation, permet de converger vers la racine d’une fonction f grâce au calcul de sa dérivée f’.
Ainsi, conformément à l’équation (112), la solution issue de l’itération k+1 est obtenue à partir
de la solution issue de l’itération précédente k. Pour cela, la dérivée de la fonction est calculée
en un point initial (b sur la Fig. 43). La tangente ainsi calculée permet d’obtenir une première
approximation x1 de la solution qui sert de valeur de départ pour répéter l’opération. Afin de
converger vers la solution finale (c sur la Fig. 43), la procédure est itérée jusqu’à ce que la
solution xk+1 obtenue soit jugée suffisamment proche de la solution précédente xk (Polyanin et
Manzhirov, 2007).

85
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

Fig. 43. Principe de la méthode de résolution de Newton-Raphson (Polyanin et Manzhirov,


2007).

f(xk )
xk+1 = xk − (112)
f′(xk )

Dans le cas d’un système d’équations (113), l’équivalent matriciel de l’équation (112) peut
être exprimé grâce à la matrice jacobienne J (114). Les éléments de la matrice jacobienne sont
calculés par différences finies conformément à l’équation (115). Il convient de remarquer que
la majorité des éléments de la matrice jacobienne sont nuls, car chaque inconnue ne dépend que
de quelques autres inconnues qu’il est aisé d’identifier grâce à la fonction vectorielle F. Ainsi,
seuls les éléments supposément non nuls sont effectivement calculés afin d’économiser du
temps de calcul.

f1 (x1 , x2 , … , xN ) = 0
f2 (x1 , x2 , … , xN ) = 0
(113)

fN (x1 , x2 , … , xN ) = 0
−1
x1 x1 ∂f1 ⁄∂x1 ∂f1 ⁄∂x2 ⋯ ∂f1 ⁄∂xN f1 (x1 , x2 , … , xN )
x2 x2 ∂f ⁄∂x1 ∂f2 ⁄∂x2 ⋯ ∂f2 ⁄∂xN f (x , x , … , xN )
[⋮] =[ ⋮ ] −[ 2 ] ·[ 2 1 2 ]
⋮ ⋮ ⋱ ⋮ ⋮ (114)
xN k+1 xN k ∂fN ⁄∂x1 ∂fN ⁄∂x2 ⋯ ∂fN ⁄∂xN k fN (x1 , x2 , … , xN ) k
⇔ 𝐗 𝐤+𝟏 = 𝐗 𝐤 − 𝐉(𝐗 𝐤 )−𝟏 · 𝐅(𝐗 𝐤 )

∂fi fi (x1 , x2 , … , xj + ∆x, … , xN ) − fi (x1 , x2 , … , xj , … , xN )


≅ (115)
∂xj ∆x

Bien que plus générale, la méthode de Newton-Raphson nécessite davantage de temps de


calcul que la méthode de Cramer pour les systèmes liquide/solide. C’est pourquoi il a été choisi
de la réserver aux systèmes gaz/solide. La comparaison des deux méthodes de résolution sur un
système liquide/solide confirme qu’elles parviennent à des résultats identiques (l’écart est du
même ordre de grandeur que la tolérance fixée pour arrêter les itérations de calcul).

86
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

II.4. Réductions du modèle


Le modèle développé précédemment est un modèle à trois équations d’énergie. L’étude
bibliographique a montré qu’il existe des modèles comportant une ou deux équations d’énergie
seulement : une équation pour l’ensemble du système, ou bien une équation pour le fluide et
l’autre pour le solide. Cette partie vise à établir de tels modèles en prenant pour point de départ
le modèle à trois équations. Dans tous les cas, l’équation de continuité est conservée et les
méthodes de discrétisation et de résolution sont inchangées par rapport au modèle principal. La
réduction du modèle nécessite plusieurs hypothèses dont la validité et le bien-fondé seront
évalués lors de la validation expérimentale des différentes versions du modèle. La démarche de
réduction utilisée se fonde sur les travaux de Vortmeyer et Schaefer, 1974.

II.4.1. Modèle à deux équations d’énergie : réduction de l’équation de paroi

Dans la plupart des modèles développés dans la littérature, l’influence de la paroi est
négligée, ou du moins ne fait-elle pas l’objet d’une équation d’énergie spécifique. Le modèle
se réduit alors à deux équations d’énergie : une pour le fluide, l’autre pour le solide. La paroi
peut être prise en compte par l’intermédiaire d’une des équations restantes. C’est par exemple
ce qui est mis en œuvre dans le modèle proposé par Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014, à
travers l’utilisation d’une masse volumique de solide équivalente (cf. équation (6)). Dans ce
cas, l’inertie de la paroi est arbitrairement rattachée au lit de solides.
Afin de parvenir à un modèle à deux équations d’énergie, le modèle à trois équations
développé précédemment est reformulé en température par les équations (116) à (118) sous
forme non conservative. Comme cela fut montré en II.1.2 avec l’équation (53), l’expression en
température est strictement équivalente à l’expression en enthalpie dans le cadre des hypothèses
générales formulées lors de l’établissement du modèle, et la forme non conservative est
strictement équivalente à la forme conservative puisque le système respecte l’équation de
continuité (cf. Annexe A). Par ailleurs, l’équation d’énergie de la paroi est multipliée par la
fraction volumique de paroi xp qui est uniforme (puisque le modèle se limite aux réservoirs dont
la composition volumique est uniforme), en sachant que par définition xp·ap,int = al. À ce stade,
aucune hypothèse supplémentaire n’est donc introduite par rapport au modèle à trois équations
développé précédemment.

∂Tf ∂Tf
(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · + ε · c pf · ρf · u f ·
∂t ∂z (116)
∂ ∂Tf
= (λeff,f+s · ) + heff,c · ac · (Tc − Tf ) + heff,p · al · (Tp − Tf )
∂z ∂z

∂Tc ∂ ∂Tc
x c · ρc · c pc · = (λeff,c · ) + heff,c · ac · (Tf − Tc ) (117)
∂t ∂z ∂z

∂Tp ∂ ∂Tp
x p · ρp · c pp · = (xp · λp · ) + heff,p · al · (Tf − Tp ) + xp · Up/∞ · ap,ext · (T∞ − Tp ) (118)
∂t ∂z ∂z

II.4.1.1. Hypothèses de départ et considérations préliminaires

Afin de réduire le modèle de trois à deux équations, plusieurs hypothèses sont nécessaires.
La première, formulée par l’équation (119), consiste à considérer que les dérivées spatiales et
temporelles de la température du fluide et de la paroi sont équivalentes.

87
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

∂Tf ∂Tp ∂Tf ∂Tp


≅ et ≅ (119)
∂t ∂t ∂z ∂z

La seconde hypothèse de départ, exprimée par l’équation (120), stipule que la résistance
thermique entre le fluide et la paroi est négligeable devant la résistance thermique entre la paroi
et l’ambiance extérieure (au rapport de surface près). Cette hypothèse est généralement
respectée puisque les parois sont le plus souvent métalliques, donc relativement fines et
conductrices, et recouvertes d’isolant thermique.

Ap,ext
heff,p ≫ ·U (120)
Ap,int p⁄∞

La propagation du front thermique dans le système de stockage peut être décrite au premier
ordre en négligeant la diffusion. En introduisant la vitesse de front thermique w, l’évolution de
la température peut donc s’exprimer d’après l’équation (121). De l’hypothèse exprimée par
l’équation (119), il découle naturellement que la vitesse de front thermique est identique pour
le fluide et la paroi. Cette vitesse de front thermique peut être estimée grâce à l’équation (122),
qui n’est autre que la transposition de l’équation (11) proposée par Vortmeyer et Schaefer, 1974.
Cependant, pour que cette équation soit valable, il est nécessaire que l’ensemble des phases
possèdent une vitesse de front thermique similaire. Cela revient par conséquent à étendre à
l’ensemble des phases la première hypothèse exprimée par l’équation (119).

∂T ∂T ∂T ∂T
+w· = 0⇔ = −w · (121)
∂t ∂z ∂t ∂z

ε · ρf · cpf ε · ρf · cpf
w= ·u= ·u (122)
(ρ · cp ) xc · ρc · cpc + ε · ρf · cpf + xs · ρs · cps + xp · ρp · cpp
eff

II.4.1.2. Reformulation de la dérivée spatiale de la température de paroi

Cette étape vise à reformuler la dérivée spatiale de la température de paroi. Pour cela,
l’équation (118) est simplifiée en supposant que le comportement thermique de la paroi est régi
au premier ordre par l’échange convectif avec le fluide. Ainsi, dans cette partie du
raisonnement seulement, la conduction thermique longitudinale au sein de la paroi est négligée.
Les pertes thermiques de la paroi vers l’extérieur sont quant à elles négligées devant l’échange
entre le fluide et la paroi du fait de l’hypothèse (120). Cela permet de réduire l’équation (118)
à l’équation (123) :

∂Tp
xp · ρp · cpp · = heff,p · al · (Tf − Tp ) (123)
∂t

L’équation (121), permettant d’exprimer la dérivée temporelle en fonction de la dérivée


spatiale et de la vitesse de front thermique, est ensuite introduite dans l’équation (123) pour
parvenir à l’équation suivante :

88
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

xp · ρp · cpp · wp ∂Tp
Tp = · + Tf (124)
heff,p · al ∂z

Cette dernière est alors dérivée :

∂Tp ∂ xp · ρp · cpp · wp ∂Tp ∂Tf


= ( · )+ (125)
∂z ∂z heff,p · al ∂z ∂z

II.4.1.3. Reformulation de la température de paroi

Cette étape vise à reformuler la température de paroi dans le terme correspondant aux pertes
de chaleur vers l’extérieur. À l’échelle du réservoir, du fait des conditions aux limites (93) et
(94) (parois adiabatiques à leurs extrémités), l’intégralité de la chaleur transférée du fluide vers
la paroi est soit accumulée dans la paroi soit perdue vers l’extérieur. Lorsque la paroi est
relativement fine et conductrice (comme c’est généralement le cas pour les parois métalliques),
un régime pseudo-permanent s’établit rapidement et, par conservation du flux thermique,
permet d’établir l’équation (126), de laquelle découle l’équation (127). Cette hypothèse revient
à considérer que le déphasage provoqué par la capacité thermique que représente la paroi entre
le fluide et l’extérieur peut être négligé.

Q̇pertes = Up/∞ · Ap,ext · (Tp − T∞ ) ≅ heff,p · Ap,int · (Tf − Tp ) (126)

Ap,ext
Up/∞ ·
heff,p Ap,int
Tp ≅ · Tf + ·T (127)
Ap,ext Ap,ext ∞
heff,p + Up/∞ · A heff,p + Up/∞ · A
p,int p,int

L’hypothèse (120) permet alors de parvenir à l’égalité (128). Elle est également utilisée
pour formuler le coefficient de perte de chaleur entre le fluide et l’extérieur conformément à
l’équation (129).

Tp ≅ Tf (128)

Ap,ext
Uf/∞ ≅ ·U (129)
Ap,int p/∞

Ainsi, le terme de pertes de chaleur du système vers l’extérieur peut être exprimé à l’aide
de la température du fluide :

xp · Up/∞ · ap,ext · (T∞ − Tp ) ≅ Uf/∞ · al · (T∞ − Tf ) (130)

89
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

II.4.1.4. Fusion des équations de fluide et de paroi

À l’aide des résultats et des hypothèses présentés ci-avant, il est possible de rendre compte
du comportement thermique du fluide et de la paroi à l’aide d’une seule équation. Pour cela, les
équations (116) et (118) sont sommées :

∂Tf ∂Tp ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · + x p · ρp · c pp · + ε · c pf · ρf · u f ·
∂t ∂t ∂z
(131)
∂ ∂Tf ∂ ∂Tp
= (λeff,f+s · ) + (xp · λp · ) + heff,c · ac · (Tc − Tf ) + xp · Up/∞ · ap,ext · (T∞ − Tp )
∂z ∂z ∂z ∂z

La dérivée temporelle de la température de paroi est ensuite exprimée sous forme de dérivée
spatiale grâce à l’équation (121) et le terme de pertes thermiques est exprimé conformément à
l’équation (130). Les termes résultant de cette opération sont signalés en gras :

∂Tf 𝛛𝐓𝐩 ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · − 𝐱 𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · 𝐰𝐩 · + ε · cpf · ρf · uf ·
∂t 𝛛𝐳 ∂z
(132)
∂ ∂Tf ∂ ∂Tp
= (λeff,f+s · ) + (xp · λp · ) + heff,c · ac · (Tc − Tf ) + 𝐔𝐟/∞ · 𝐚𝐥 · (𝐓∞ − 𝐓𝐟 )
∂z ∂z ∂z ∂z

L’introduction de l’équation (125) permet alors de parvenir à l’équation suivante :

∂Tf 𝛛 𝐱𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩 · 𝐰𝐩 𝛛𝐓𝐩
𝐩
(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · − 𝐱𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩 · 𝐰𝐩 · ( · ) − 𝐱𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · 𝐰𝐩
∂t 𝐩 𝛛𝐳 𝐡𝐞𝐟𝐟,𝐩 · 𝐚𝐥 𝛛𝐳
𝛛𝐓𝐟 ∂Tf
· + ε · cp · ρf · uf · (133)
𝛛𝐳 f ∂z
∂ ∂Tf ∂ ∂Tp
= (λ · ) + (xp · λp · ) + heff,c · a c · (Tc − Tf ) + Uf/∞ · a l · (T∞ − Tf )
∂z eff,f+s ∂z ∂z ∂z

À ce stade, une nouvelle hypothèse est formulée : la dérivée spatiale du produit 𝑐𝑝𝑝 · 𝑤𝑝 est
supposée suffisamment faible pour que l’erreur introduite en « incluant » ces termes dans la
dérivée du premier terme en gras de l’équation (133) soit suffisamment petite. Les paramètres
xp et ρp sont quant à eux uniformes, ce qui permet de procéder de même sans introduire d’erreur.
D’autre part, la dérivée spatiale de la température du fluide est exprimée sous forme temporelle
grâce à l’équation (121), aboutissant ainsi à l’équation (134).

∂Tf 𝐰𝐩 𝛛𝐓𝐟 ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · + 𝐱𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · · + ε · c pf · ρf · u f ·
∂t 𝐰𝐟 𝛛𝐭 ∂z
𝟐
∂ ∂Tf ∂ ∂Tp 𝛛 (𝐱𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · 𝐰𝐩 ) 𝛛𝐓𝐩 (134)
= (λeff,f+s · ) + (xp · λp · )+ [ · ] + heff,c · ac · (Tc − Tf )
∂z ∂z ∂z ∂z 𝛛𝐳 𝐡𝐞𝐟𝐟,𝐩 · 𝐚𝐥 𝛛𝐳

+ Uf/∞ · al · (T∞ − Tf )

90
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

En mettant à profit l’hypothèse d’après laquelle la dérivée spatiale et la vitesse de front


thermique de la température du fluide et de la paroi sont équivalentes, il est possible de parvenir
au résultat suivant :

∂Tf ∂Tf
(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs + xp · ρp · cpp ) · + ε · cpf · ρf · uf ·
∂t ∂z
2 (135)
∂ (xp · ρp · cpp · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + xp · λp + )· ] + heff,c · ac · (Tc − Tf ) + Uf/∞ · al · (T∞ − Tf )
∂z heff,p · al ∂z

II.4.1.5. Résultat final

Ainsi, le modèle à deux équations résultant de la réduction du modèle à trois équations peut
s’exprimer en enthalpie dans sa forme conservative d’après les équations d’énergie (136) et
(137). La première correspond à la paroi et au fluide, éventuellement associés au sable, tandis
que la seconde correspond aux gros solides. L’enthalpie de la paroi est alors calculée avec la
même température que celle du fluide.

∂(ρf · Hf ) ∂(ρs · Hs ) ∂(ρp · Hp ) ∂(ρf · uf · Hf )


ε· + xs · + xp · +ε·
∂t ∂t ∂t ∂z
2 (136)
∂ (xp · ρp · cpp · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + xp · λp + )· ] + heff,c · ac · (Tc − Tf ) + Uf/∞ · al · (T∞ − Tf )
∂z heff,p · al ∂z

∂(ρc · Hc ) ∂ ∂Tc
xc · = (λeff,c · ) + heff,c · ac · (Tf − Tc ) (137)
∂t ∂z ∂z

À la différence du modèle à trois équations, l’équation du fluide inclue ici la variation


d’énergie interne de la paroi et les pertes thermiques vers l’extérieur comme cela peut se
retrouver dans certains modèles à deux équations de la littérature, mais également un terme
supplémentaire correspondant à une conductivité effective. La première partie de ce terme
matérialise simplement la conduction thermique longitudinale au sein de la paroi. Cette
contribution est notée λeff,p0 :

λ0eff,p = xp · λp (138)

À la manière des modèles à une équation présentés dans l’étude bibliographique, la seconde
partie de ce terme supplémentaire traduit quant à elle la dé-stratification thermique provoquée
par la non-idéalité de l’échange de chaleur entre le fluide et la paroi. En effet, cette conductivité
effective croît selon le carré de la vitesse du fluide (par l’intermédiaire de la vitesse de front
thermique w) et proportionnellement à la résistance de convection entre le fluide et la paroi.
Cette contribution est notée λeffhp.

91
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

2
h (xp · ρp · cpp · w)
λeffp = (139)
heff,p · al

Ainsi, en plus des deux hypothèses générales formulées en II.4.1.1, deux hypothèses
supplémentaires ont été introduites « localement » pour permettre la réduction du modèle (en
II.4.1.2 et II.4.1.4). Contrairement à la solution adoptée par Vortmeyer et Schaefer, 1974, il
n’est pas nécessaire de supposer que les propriétés physiques sont constantes et uniformes pour
réduire le modèle de trois à deux équations. L’hypothèse (119) concernant les dérivées de
température du fluide et de la paroi est vraisemblablement la plus forte de celles utilisées ici.
C’est donc elle qui régit l’équivalence entre les modèles à deux et trois équations.

II.4.2. Modèle à deux équations d’énergie : réduction de l’équation des solides

Selon un principe similaire et à partir du même modèle de départ que précédemment


(équations (116) à (118)), il est possible de réduire le modèle à deux équations d’énergie, mais
cette fois en conservant l’équation de la paroi et en modélisant le comportement thermique du
fluide et des solides à l’aide d’une seule équation.
Pour cela, le fluide et les solides doivent avoir des dérivées de température similaires
conformément à l’équation (140).

∂Tf ∂Tc ∂Tf ∂Tc


≅ ≅ (140)
∂t ∂t ∂z ∂z

Comme en II.4.1.2 pour la paroi, afin de reformuler la dérivée spatiale de la température du


solide, cette dernière est considérée comme régie au premier ordre par l’échange thermique
avec le fluide, si bien que, pour cette étape, la diffusion est négligée. Cela permet d’établir
l’équation suivante :

∂Tc ∂ xc · ρc · cpc · wc ∂Tc ∂Tf


= ( · )+ (141)
∂z ∂z heff,c · ac ∂z ∂z

Le modèle à deux équations est alors obtenu en sommant les équations (116) et (117). En
suivant la même démarche qu’en II.4.1.4 (cf. Annexe C), le modèle à deux équations d’énergie
régi par les équations (142) et (143) en résulte.

∂(ρf · Hf ) ∂(ρs · Hs ) ∂(ρc · Hc ) ∂(ρf · uf · Hf )


ε· + xs · + xc · +ε·
∂t ∂t ∂t ∂z
2 (142)
∂ (xc · ρc · cpc · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + λeff,c + )· ] + heff,p · al · (Tp − Tf )
∂z heff,c · ac ∂z

∂(ρp · Hp ) ∂ ∂Tp
= (λp · ) + heff,p · ap,int · (Tf − Tp ) + Up/∞ · ap,ext · (T∞ − Tp ) (143)
∂t ∂z ∂z

92
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

De manière analogue à la réduction de l’équation de paroi, la réduction de l’équation des


solides fait apparaître dans l’équation du fluide non seulement un terme de variation d’énergie
interne des solides et un terme de conductivité effective du lit de solides, mais également un
terme traduisant la dé-stratification thermique liée à la non-idéalité du transfert de chaleur entre
le fluide et les solides. Cette contribution à la conductivité effective est notée λeffhc :

2
h (xc · ρc · cpc · w)
λeffc = (144)
heff,c · ac

Comme précédemment, l’équivalence entre le modèle de départ et le modèle réduit semble


avant tout régie par l’hypothèse (140) concernant les dérivées de température.

II.4.3. Réduction à une équation

Enfin, en combinant les deux méthodes exposées précédemment, il est possible de réduire
le modèle de trois à une équation. L’hypothèse d’équivalence des dérivées doit pour cela être
étendue à toutes les phases conformément à l’équation (145).

∂Tf ∂Tc ∂Tp ∂Tf ∂Tc ∂Tp


≅ ≅ ≅ ≅ (145)
∂t ∂t ∂t ∂z ∂z ∂z

Le modèle à une équation est obtenu en sommant les équations (116) à (118). Le modèle à
une équation exprimé par l’équation (146) en résulte (cf. Annexe D).

∂(ρf · Hf ) ∂(ρs · Hs ) ∂(ρc · Hc ) ∂(ρp · Hp ) ∂(ρf · uf · Hf )


ε· + xs · + xc · + xp · +ε·
∂t ∂t ∂t ∂t ∂z

2
2 (146)
∂ (xc · ρc · cpc · w) (xp · ρp · cpp · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + λeff,c + xp · λp + + )· ] + Uf/∞ · a l · (T∞ − Tf )
∂z heff,c · a c heff,p · a l ∂z

Tout comme pour la réduction à deux équations, l’équivalence entre les modèles à une et à
trois équations semble avant tout régie par l’hypothèse (145) concernant les dérivées de
température.

93
Chapitre II - Développement et réduction du modèle

II.5. Bilan
Un modèle numérique permettant de modéliser le comportement thermique
monodimensionnel des systèmes de stockage régénératif a été établi. Ce modèle se fonde sur
l’équation de continuité garantissant la conservation de la masse et sur l’équation de
conservation de l’énergie. Cette dernière est appliquée aux trois phases principales du système
que sont les solides de remplissage, le fluide caloporteur et les parois internes du réservoir.
Lorsque le lit de solides est partiellement constitué de solides de très petite taille, tel du sable,
ceux-ci sont supposés à l’équilibre thermique avec le fluide. La résistance de conduction interne
des gros solides de remplissage et de la paroi sont pris en compte à travers l’utilisation de
coefficients d’échange thermique effectif permettant d’étendre la validité de l’hypothèse de
solide thermiquement mince. Les modèles de conduction intra-solide sont en effet écartés au vu
de l’effort de calcul supplémentaire que nécessite leur exécution et au faible avantage
comparatif qu’ils représentent en termes de résultat. Un modèle analytique de conduction intra-
solide a toutefois été proposé et validé. En termes d’effort de calcul et de résultat, cette
approche constitue un compromis entre le modèle numérique de conduction intra-solide, tel
qu’il est classiquement proposé dans la littérature, et le modèle de milieu poreux continu avec
extension de l’hypothèse de solide thermiquement mince.
Tel qu’il a été formulé et développé, le modèle s’applique aux réservoirs cylindriques ou
prismatiques de composition volumique uniforme : l’aire de la section transversale est
supposée uniforme et la fraction volumique des différentes phases est la même dans chacune
des « tranches » du système.
Pour des raisons pratiques liées notamment à l’effort de calcul, la méthode de résolution
numérique du système d’équations constituant le modèle est adaptée selon que le système de
stockage modélisé est de type liquide/solide ou gaz/solide. La méthode de Cramer, relativement
simple et rapide, est préférée pour les premiers, tandis que la méthode de Newton-Raphson,
plus complexe, est nécessaire pour les seconds.
Deux niveaux de simplification du modèle à trois équations sont proposés : le modèle peut
être réduit à deux ou une équation. L’hypothèse majeure permettant la réduction du modèle est
l’équivalence des dérivées spatiale et temporelle de la température des phases réduites. Selon
la phase réduite, deux types de modèle à deux équations peuvent être obtenus : lorsque
l’équation de paroi est réduite, il ne subsiste plus qu’une équation d’énergie pour les gros
solides et une équation d’énergie pour le fluide et la paroi (et éventuellement le sable) ; à
l’inverse, lorsque l’équation des solides est réduite, il ne subsiste plus qu’une équation
d’énergie pour la paroi et une équation d’énergie pour le fluide et les solides. Le modèle à une
équation modélise quant à lui l’ensemble des phases à l’aide d’une seule équation d’énergie.
Dans tous les cas, l’équation de continuité est conservée.
Par la suite, l’objectif est de valider ou d’invalider le modèle principal et ses différents
degrés de simplification à l’aide de résultats expérimentaux. Le but est de s’appuyer sur des
systèmes et des cas de figure suffisamment variés pour permettre d’éprouver la généralité et la
robustesse du modèle proposé.

94
Chapitre III - Étude numérique

Étude numérique
Cette section vise à comparer les résultats de la modélisation numérique aux principaux
résultats expérimentaux disponibles dans la littérature. Cette démarche doit permettre une
première validation du modèle. Cependant, les données disponibles dans la littérature,
notamment les conditions opératoires, sont bien souvent partielles, ce qui peut être de nature à
limiter la portée de cette validation. Ces cas d’étude sont donc avant tout mis à profit pour
étudier la réduction du modèle numérique, notamment en termes d’équivalence des résultats et
de temps de calcul. Les cas d’étude ont été sélectionnés de manière à explorer ce qui, d’après
la littérature, constitue la gamme de configurations et de fonctionnements typique des systèmes
de stockage thermique régénératif. Les systèmes liquide/solide puis gaz/solide sont traités par
ordre chronologique de publication.

III.1. Hallet et Gervais, 1977


Comme mentionné dans l’étude bibliographique, préalablement à la construction du
système de stockage de la centrale solaire Solar One, Hallet et Gervais, 1977, ont réalisé des
mesures sur un prototype huile/roche dont les caractéristiques principales ont été présentées en
Tableau 1. Les auteurs présentent des graphiques figurant les profils de température mesurés au
sein du réservoir lors de plusieurs essais. Afin de mettre en lumière certains phénomènes et
valider le modèle numérique, trois essais relativement bien documentés sont sélectionnés : deux
décharges (nommées « test 32 » et « test 36 ») et une charge (« test 35 »). Les paramètres
utilisés pour la modélisation sont détaillés en Annexe E.

III.1.1. Test 32

Le premier essai modélisé (test 32) consiste en une décharge. Le débit utilisé n’est pas
explicitement fourni dans le document publié par les auteurs, cependant la puissance thermique
moyenne délivrée par le système au cours de la décharge est indiquée. À partir de cette
information et des températures nominales chaude et froide fournies, il est possible d’estimer
le débit moyen correspondant en appliquant l’équation (147).


ṁ = T (147)
∫T chaud cpf · dT
froid

La comparaison des résultats expérimentaux et numériques est présentée en Fig. 44. Le


profil de température au début de la décharge n’est pas publié, c’est pourquoi la modélisation
numérique est initialisée avec le premier profil de température connu (noté « 0 min »). Trois
versions du modèle sont présentées : le modèle de référence à trois équations d’énergie (cf.
II.3.2), le modèle réduit à une équation d’énergie (cf. II.4.3) et le modèle réduit à une équation
d’énergie dans lequel est négligée la dé-stratification liée à la non-idéalité des échanges
thermiques fluide/solide et fluide/paroi (λeffhc et λeffhp).

95
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 44. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la


décharge « test 32 » du système de Hallet et Gervais, 1977.

La Fig. 44 permet de constater que le modèle à trois équations parvient à modéliser


correctement le comportement thermique observé expérimentalement. D’un point de vue
énergétique, l’énergie déchargée calculée à l’aide du modèle numérique est seulement 6 %
inférieure à celle correspondant à la puissance moyenne indiquée par les auteurs et utilisée pour
estimer le débit moyen de fluide caloporteur (5,19 MWhth contre 5,53 MWhth). Ce léger écart
est principalement dû au fait que, pour la modélisation numérique, le débit est calculé en
supposant un écart de température nominal constant, conformément à l’équation (147). Or,
lorsque la thermocline commence à sortir du réservoir en fin de décharge, l’écart de température
chute. Ainsi, le débit moyen est en réalité légèrement supérieur à celui estimé à l’aide de
l’équation (147), ce qui peut expliquer l’écart d’énergie observé.
La Fig. 44 montre par ailleurs que les résultats du modèle à trois équations et du modèle
réduit à une équation (avec λeffhp,hc) sont presque identiques : sur les différents profils de
température, l’écart moyen exprimé en température adimensionnelle (c’est-à-dire calculé
d’après l’équation (71)) ne dépasse pas 0,16 % avec un écart maximum inférieur à 2,40 %. Les
modèles réduits à deux équations d’énergie ne sont pas tracés par souci de lisibilité, mais
donnent des résultats similaires puisqu’ils résultent d’approches intermédiaires qui nécessitent
moins d’hypothèses simplificatrices que le modèle réduit à une équation (par exemple, la
réduction de l’équation de paroi conduit à des écarts moyen et maximum respectivement
inférieurs à 0,05 % et 0,66 % par rapport au modèle à trois équations).
La validité de la réduction du modèle est avant tout régie par l’équivalence des dérivées
spatiale et temporelle de température des phases réduites (cf. II.4). Calculées à l’aide des
résultats du modèle à trois équations, ces dérivées sont illustrées et comparées en Fig. 45.

96
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 45. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la décharge « test
32 » du système de Hallet et Gervais, 1977. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de
décharge. Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

Pour chaque profil spatial ou temporel j, il est possible de calculer l’écart moyen entre les
dérivées de température des différentes phases d'après l’équation (148).

1 ∑ni=1|𝑥i,j − 𝑥i,j,ref |
ℯ̅𝑗 = · (148)
n (𝑥max,j,ref − 𝑥min,j,ref )

Par rapport au fluide, les dérivées spatiales et temporelles de la température des solides
présentent des écarts moyens inférieurs à 0,6 %, tandis que ces écarts sont respectivement
inférieurs à 1,8 % et 2,1 % pour la température de paroi. Ainsi, dans ce cas d’étude, les
hypothèses nécessaires à la réduction du modèle peuvent a priori être considérées comme
valides.
Cependant, lorsque la dé-stratification liée à la non-idéalité des échanges thermiques
fluide/solide et fluide/paroi n’est pas prise en compte, la Fig. 44 permet de constater que le
modèle à une équation d’énergie ne parvient pas à restituer correctement la forme des profils
de température (écarts moyen et maximum atteignant respectivement 2,1 % et 13,5 % par
rapport au modèle à trois équations). En exprimant chacun des phénomènes contribuant à la dé-
stratification sous forme de coefficient de diffusion, le modèle à une équation permet de
déterminer quels phénomènes ont une influence de premier ordre sur le comportement du
système. La Fig. 46 illustre ainsi la contribution relative de chaque phénomène au coefficient
de diffusion global (qui peut également être exprimé sous forme de diffusivité effective αeff)
dans le modèle à une équation d’énergie. Il apparaît que près de 78 % de la dé-stratification est
liée à la non-idéalité de l’échange entre le fluide et les solides. Le reste est essentiellement régi
par l’échange entre le fluide et la paroi (environ 10,5 %) et le mélange du fluide (environ 7,5 %),
tandis que la conduction pure ne contribue que de façon marginale (4 % au total).

97
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 46. Contributions relatives moyennes de chaque phénomène à la dé-stratification


thermique dans le cas du test 32 de Hallet et Gervais, 1977.

III.1.2. Test 35

Le test 35 mené par Hallet et Gervais, 1977, consiste en une charge à partir d’un réservoir
thermiquement stratifié : le stockage n’est pas à température uniforme, cependant la région
froide est toujours surplombée par la région chaude. Les températures chaude et froide du test
ne sont pas fournies par les auteurs, elles sont donc déterminées graphiquement pour les besoins
de la modélisation. À partir de cette information, de la même manière que pour le test 32, le
débit moyen est calculé d’après l’équation (147) grâce à la puissance moyenne de charge
indiquée dans la publication. La Fig. 47 montre que les deux premiers profils expérimentaux
de température (0 min et 44 min) sont très proches par rapport aux profils suivants. Cela est
probablement dû au fait que le débit met du temps avant d’atteindre sa valeur nominale. Aussi,
comme seul un débit moyen peut être estimé, la modélisation du test 35 n’est réalisée qu’à partir
de l’instant où le débit est supposé avoir atteint sa valeur nominale. Ainsi, la modélisation est
initialisée avec le profil de température à 44 min.

Fig. 47. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la


charge « test 35 » du système de Hallet et Gervais, 1977.

98
Chapitre III - Étude numérique

La comparaison des profils expérimentaux et numériques montre que le comportement


global du système est restitué par le modèle à trois équations. En effet, les derniers profils
expérimentaux et numériques (456 min) sont proches. Cependant, à certains instants, les profils
numériques et expérimentaux sont relativement éloignés (par exemple à 161 min et 404 min).
Cela est probablement dû au fait que, contrairement au cas numérique, dans la réalité, le débit
instantané n’est pas constant au cours de la charge. D’autre part, le modèle prédit une
thermocline plus fine que celle observée expérimentalement. Cela peut être lié au fait que,
contrairement à ce qui est modélisé, dans la réalité, la température d’entrée du réservoir n’atteint
pas immédiatement sa valeur nominale. Cela conduit à un épaississement de la thermocline qui
ne peut être modélisé puisque l’évolution temporelle de la température en entrée du réservoir
n’est pas connue.
L’énergie calculée par le modèle est 10 % supérieure à celle correspondant à la puissance
moyenne de charge indiquée par les auteurs (4,56 MWhth contre 4,12 MWhth). À l’inverse du
test 32, durant une partie du test 35, l’écart de température est supérieur à l’écart nominal
(notamment entre 44 min et 161 min). C’est pourquoi, le débit moyen est légèrement surestimé
par l’équation (147), ce qui explique l’écart d’énergie.
La Fig. 47 permet à nouveau de constater l’équivalence des modèles à trois équations et à
une équation : les écarts moyen et maximum de température adimensionnelle sont
respectivement inférieurs à 0,1 % et 1,5 %. Comme l’illustre la Fig. 48, les dérivées de
température des différentes phases sont en effet relativement proches : par rapport au fluide, les
dérivées spatiales et temporelles de la température des solides présentent des écarts moyens
respectivement inférieurs à 0,3 % et 0,5 %, tandis que ces écarts sont respectivement inférieurs
à 1,2 % et 3,9 % pour la température de paroi.

Fig. 48. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la charge « test
35 » du système de Hallet et Gervais, 1977. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de
charge. Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

D’autre part, dans le cas du test 35, négliger la non-idéalité des échanges thermiques
provoque une erreur plus faible que lors du test 32 (écarts moyen et maximum atteignant
respectivement 0,7 % et 6,7 % par rapport au modèle à trois équations). Comme le montre la
Fig. 49, cela s’explique par le fait que la dé-stratification liée à la non-idéalité des échanges
thermiques représente une part plus faible dans le coefficient de diffusion global (environ 74 %
pour le test 35 contre environ 89 % pour le test 32). Mais surtout, dans le cas du test 35, la
diffusion effective est un phénomène moins prépondérant que dans le cas du test 32 puisque la
diffusivité thermique effective y est d’environ 4·10-6 m2·s-1 contre environ 16·10-6 m2·s-1 dans
le cas du test 32. Ainsi, en négligeant la dé-stratification liée à la non-idéalité des échanges
thermiques, une erreur plus faible sur un phénomène plus marginal est commise dans le test 35
par rapport au test 32.

99
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 49. Contributions relatives de chaque phénomène à la dé-stratification thermique dans le


cas du test 35 de Hallet et Gervais, 1977.

III.1.3. Test 36
Le test 36 est une décharge réalisée à partir d’un système de stockage qui n’est pas tout à
fait stratifié thermiquement : le fond du réservoir est à une température plus élevée (~200 °C)
que la région qui le surplombe directement (~190 °C). De plus, lors de la décharge, la
température d’entrée du fluide (~215 °C) est supérieure à la température la plus basse présente
initialement dans le réservoir. Comme cela fut mentionné dans l’étude bibliographique, cette
configuration est généralement évitée car elle est de nature à provoquer de la convection
naturelle, source de dé-stratification thermique et donc d’inefficacité. Cette région plus froide
que la température de décharge forme ce qui pourrait être qualifié « d’anomalie froide » dans
le profil thermique.
Comme pour le test précédent, les températures chaude et froide sont déterminées
graphiquement et le débit moyen est calculé grâce à la puissance thermique moyenne indiquée
en appliquant l’équation (147). Les résultats sont présentés en Fig. 50.

Fig. 50. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la


décharge « test 36 » du système de Hallet et Gervais, 1977.

100
Chapitre III - Étude numérique

La Fig. 50 montre que le modèle parvient à restituer le comportement général du système.


Cependant, les mesures expérimentales montrent que ce qui a été qualifié d’anomalie froide
tend à se résorber rapidement au cours de la décharge. Ainsi, à l’exception de la thermocline
principale située au sommet du réservoir, le profil en fin de décharge (281 min) est
uniformément à la température de décharge. Ce comportement n’est pas correctement
modélisé : d’après les résultats numériques, l’anomalie froide ne se résorbe aucunement et
persiste jusqu’à la fin de la décharge. La résorption de l’anomalie froide est en effet très
probablement liée à la convection naturelle provoquée par la présence d’une région froide
(~190 °C) surplombant une région plus chaude (~215 °C) et qui brasse le fluide jusqu’à ce
qu’une stratification stable s’établisse. Or le modèle numérique n’intègre pas d’équation de
conservation de la quantité de mouvement tenant compte des forces d’Archimède entre fluides
chaud et froid. De plus, son caractère monodimensionnel rend impossible la modélisation de
boucles convectives qui sont, par nature, au moins bidimensionnelles. Le modèle est par
conséquent inapte à rendre compte de la convection naturelle. Le nombre adimensionnel de
Richardson, défini par l’équation (149), permet de comparer la convection naturelle à la
convection forcée.

g · β · ∆T · ∆z
Ri = (149)
u2
Pour un coefficient d’expansion thermique de 9·10-4 °C-1 (caractéristique des huiles
thermiques minérales), un écart de température de 25 °C (entre 190 °C et 215 °C), une longueur
caractéristique de 2 m (épaisseur caractéristique du gradient thermique entre l’anomalie froide
et la région à la température de décharge) et une vitesse interstitielle de fluide de 2 mm/s en
moyenne (d’après le débit calculé), le nombre de Richardson est de l’ordre de 105, donc très
supérieur à l’unité. Cela signifie qu’au niveau de l’anomalie froide, la convection naturelle est
prépondérante, ou du moins non négligeable. Cela accrédite l’hypothèse selon laquelle la
résorption de l’anomalie froide trouve sa cause dans la convection naturelle.
Comme pour le test 32, en fin de décharge, l’écart de température entre l’entrée et la sortie
du fluide est inférieur à l’écart nominal en raison de l’extraction de la thermocline. Le débit
moyen estimé à l’aide de l’équation (147) est par conséquent légèrement sous-estimé. C’est
probablement la raison pour laquelle l’énergie déchargée calculée par le modèle est inférieure
d’environ 6 % à l’énergie correspondant à la puissance moyenne indiquée par les auteurs
(2,65 MWhth contre 2,81 MWhth).
Par ailleurs, la réduction du modèle à une équation donne des résultats équivalents au
modèle à trois équations : les écarts moyen et maximum de température adimensionnelle sont
respectivement inférieurs à 0,1 % et 0,9 %. Comme l’illustre la Fig. 51, cela s’explique à
nouveau par l’équivalence des dérivées de température des phases réduites : par rapport au
fluide, les dérivées spatiales et temporelles de la température des solides présentent des écarts
moyens respectivement inférieurs à 0,4 % et 1,2 %, tandis que ces écarts sont respectivement
inférieurs à 1,5 % et 4,5 % pour la température de paroi.

101
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 51. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la décharge « test
36 » du système de Hallet et Gervais, 1977. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de
décharge. Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

D’autre part, tout comme pour le test 35, négliger la non-idéalité des échanges thermiques
provoque une erreur limitée (écarts moyen et maximum de température adimensionnelle
respectivement inférieurs à 0,9 % et 3,8 % par rapport au modèle à trois équations). Dans le test
36, la répartition des différentes contributions à la dé-stratification thermique est en effet très
similaire au test 35 (diffusivité effective de 5·10-6 m2·s-1 dont 78 % lié à la non-idéalité des
échanges thermiques).

III.2. Système de stockage de la centrale Solar One


Quelques résultats d’essais menés sur le système de stockage de la centrale solaire Solar
One ont été publiés par la McDonnell Douglas Astronautics Company, 1986. Les profils de
température lors d’une charge (« mode 5 ») et d’une décharge (« mode 6 ») sont notamment
disponibles. Les paramètres utilisés pour la modélisation sont détaillés en Annexe E.

III.2.1. Mode 5

Les profils de température au cours d’une charge (mode 5) sur une période de 7 heures (de
10h à 17h) sont publiés. Les auteurs du rapport indiquent qu’un bilan d’énergie réalisé sur le
système de stockage permet de conclure que 156 MWhth ont été chargés au cours de l’essai.
Cependant, il n’est pas indiqué explicitement à quelle durée de charge correspond cette énergie.
Elle peut ainsi correspondre à l’énergie chargée durant les 7 heures pour lesquelles les profils
de température sont publiés, ou bien à l’ensemble de la charge, par exemple depuis un état
thermiquement uniforme (réservoir complètement déchargé). La durée totale de la charge est
cependant inconnue. En supposant que l’énergie indiquée correspond à 7 heures de charge, il
est possible de déterminer une puissance thermique moyenne pour appliquer l’équation (147)
et calculer un débit moyen. D’après les résultats numériques, ce débit s’avère surévalué : les
profils numériques progressent plus vite que les profils expérimentaux. Cela laisse supposer
que l’énergie indiquée correspond en fait à l’énergie totale depuis un profil de température et
une heure qui ne sont pas connus. Pour les besoins de la modélisation, le débit précédemment
calculé est donc ajusté empiriquement en le réduisant de 10 %. Les résultats correspondant sont
présentés en Fig. 52.

102
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 52. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors d’une
charge (mode 5) du système de stockage de la centrale solaire Solar One.

Le modèle parvient à restituer correctement le comportement thermique général du


système, à l’exception d’une inflexion dans le dernier profil de température (à 17h). L’origine
de cette inflexion est inexpliquée. Elle pourrait par exemple être due à des phénomènes de
distribution du fluide dans le réservoir. L’inflexion est en effet située à environ 2 m d’altitude
dans le réservoir. Or, à cette hauteur, le système de stockage de la centrale Solar One possède
un distributeur auxiliaire (qui permet d’utiliser la partie à basse température du réservoir pour
des opérations de préchauffage et de mise en température de certains organes de la centrale).
La présence du distributeur peut éventuellement perturber l’écoulement du fluide à travers le
milieu poreux et être à l’origine de l’inflexion observée. En l’absence de données
supplémentaires, cette hypothèse n’est cependant pas vérifiable.
La Fig. 52 permet de constater l’équivalence des modèles à trois et à une équation. En effet,
comme l’illustre la Fig. 53, les dérivées de température des phases réduites sont proches. La
non-idéalité des échanges a par ailleurs une influence limitée (environ 78 % d’une diffusivité
effective relativement faible d’environ 4·10-6 m2·s-1), ce qui explique pourquoi la négliger
provoque une erreur faible.

103
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 53. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la charge du
système de la centrale Solar One. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge.
Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

III.2.2. Mode 6

Le mode 6 consiste en une décharge. Les profils de température correspondant à cet essai
sur une période de 7 heures sont publiés. Comme précédemment le débit moyen est déterminé
à l’aide de la durée de l’essai et de l’énergie totale déchargée indiquée dans la publication
(221 MWhth). Cette fois aucun ajustement du débit n’est opéré. Les résultats sont présentés en
Fig. 54.

Fig. 54. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors d’une
décharge (mode 6) du système de stockage de la centrale solaire Solar One.

La Fig. 54 montre qu’à partir de 17h, un décalage temporel relativement important apparaît
entre les profils numériques et expérimentaux. Cela est probablement dû à des variations de
débit lors de l’essai qui ne peuvent être prises en compte par le modèle faute d’information. La
forme du profil est correctement restituée jusqu’à 17h. Cependant, au-delà, les profils

104
Chapitre III - Étude numérique

expérimentaux changent radicalement de forme : des inflexions apparaissent (notamment à


19h) et la thermocline s’affine considérablement pour une raison inexpliquée. Il est probable
que les conditions opératoires aient varié lors de l’essai, mais aucune information à ce sujet
n’est publiée. Le modèle n’étant pas renseigné de ces éventuelles variations, il prédit un
comportement dans la continuité de ce qui est observé au début de la décharge.
À nouveau, les modèles à trois et à une équation donnent des résultats équivalents (Fig. 54)
du fait de la proximité des dérivées de température (Fig. 55). La non-idéalité des échanges a par
ailleurs une influence limitée, bien que légèrement supérieure au cas du mode 5 (environ 83 %
d’une diffusivité effective d’environ 7·10-6 m2·s-1).

Fig. 55. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la décharge du
système de la centrale Solar One. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de décharge.
Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

III.3. Pacheco, Showalter et Kolb, 2002


Le prototype étudié par Pacheco, Showalter et Kolb, 2002, est un système de stockage
constitué d’un lit de roches et de sable fonctionnant avec des sels fondus. Les résultats
expérimentaux obtenus au cours d’une décharge ont été publiés et sont largement repris dans la
littérature pour la validation de modèles numériques. Les profils de température disponibles
sont cependant particulièrement bruités et aucune information fournie par les auteurs ne permet
de calculer directement le débit de décharge utilisé.
Afin de pallier cela, Flueckiger et al., 2014, ont estimé le débit à partir des profils de
température. Pour cela, ils ont mesuré graphiquement la vitesse du front thermique et en ont
déduit la vitesse du fluide en entrée (selon l’équation (11)). La vitesse de fluide ainsi déterminée
permet de calculer le débit massique de fluide. Pour corréler la vitesse du fluide à celle du front
thermique, Flueckiger et al., 2014, ont pris en compte les capacités calorifiques du lit de solides
et du fluide, mais la capacité de la paroi du réservoir a été négligée. En outre, l’épaisseur de la
paroi n’est pas indiquée dans la publication de Pacheco, Showalter et Kolb, 2002. Pour ces
raisons, un modèle à deux équations d’énergie ne tenant pas compte de la paroi est ici considéré.
D’autre part, le prototype est tracé thermiquement afin de maintenir les sels à l’état liquide et
compenser les pertes thermiques. Ces dernières sont par conséquent supposées nulles. Dans la
réalité, un chauffage du réservoir par la paroi n’est pas à exclure. Il n’est toutefois pas pris en
compte dans la modélisation. Les informations utilisées sont détaillées en Annexe E. Les
résultats sont présentés en Fig. 56.

105
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 56. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors d’une
décharge du prototype de Pacheco, Showalter et Kolb, 2002.

Malgré l’aspect irrégulier des profils de température expérimentaux, le modèle à deux


équations d’énergie parvient à rendre compte du comportement thermique global du système.
C’est également le cas du modèle réduit à une équation du fait de la proximité des dérivées de
température (cf. Fig. 57) La diffusivité effective et la part que représente la non-idéalité de
l’échange thermique fluide/solide étant relativement faibles (respectivement 4·10-6 m2·s-1 et
42 %), le modèle à une équation ne tenant pas compte de cette contribution commet une erreur
limitée par rapport au modèle à deux équations. Cela concorde avec les résultats numériques
obtenus par Bayón et Rojas, 2013 (cf. Fig. 16). En effet, bien que leur modèle à une équation
ne tienne pas compte de la non-idéalité des échanges, il donne des résultats en accord avec les
mesures expérimentales de Pacheco, Showalter et Kolb, 2002.

Fig. 57. Dérivées des températures de fluide et de solides lors de la décharge du prototype de
Pacheco, Showalter et Kolb, 2002. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de décharge.
Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

106
Chapitre III - Étude numérique

III.4. Jones et Hill, 1979


Le prototype testé par Jones et Hill, 1979, (schématisé en Fig. 58) est constitué d’un
réservoir parallélépipédique en bois rempli de roches et fonctionne avec de l’air. Les profils de
température disponibles correspondent à une charge réalisée à partir d’un lit à température
uniforme.
Les parois en bois ont une masse volumique et une capacité calorifique relativement faibles
(entre 500 kg·m-3 et 700 kg·m-3, et environ 1 200 J·kg-1·K-1), ainsi qu’une conductivité
thermique proche des isolants usuels (environ 0,13 W·m-1·K-1). Pour cette raison, leur capacité
de stockage est jugée négligeable et, pour la modélisation, elles sont assimilées à l’isolation. Le
système est donc modélisé sans équation d’énergie pour la paroi.

Fig. 58. Schéma du système de stockage air/roches testé par Jones et Hill, 1979 (Jones et Hill,
1979)

D’après les auteurs, durant la charge, la température de l’air injecté est constante.
Cependant, le thermocouple placé à l’entrée du lit de roches (z = 2 m), et servant à tracer les
profils expérimentaux de température reproduits en Fig. 59, montre que la température de l’air
n’est pas constante : au bout d’une heure de charge, la valeur n’est pas encore tout à fait
stabilisée. Ainsi, bien que l’air fourni au système ait, d’après les auteurs, une température
constante, cela ne semble pas être le cas à l’entrée même du lit de roches. Cela peut être dû à
l’inertie thermique de certains éléments situés entre l’organe de chauffe et le lit (canalisations
d’entrée, volume libre en amont du lit, etc.), au fait que le thermocouple ne mesure pas la
température du fluide mais une température de film à la paroi des roches, ou à des phénomènes
de distribution. Le fluide est en effet injecté latéralement dans un volume de distribution de
section carrée (Fig. 58). Du fait de cette configuration, il est peu probable qu’en début de charge
la température du fluide soit homogène sur la section d’entrée. Et il est par conséquent peu
probable que la température mesurée par un unique thermocouple soit pleinement
représentative de la température moyenne sur la section.
En outre, la température de l’air en entrée du lit est mesurée avec une résolution temporelle
faible (toutes les heures). Notamment, son évolution est inconnue entre 0h et 1h, or c’est durant
cette période que la température d’entrée réalise 90 % de sa progression jusqu’à la valeur finale.
Pour la même raison, il semble raisonnable de considérer que la température d’entrée est
constante au-delà d’une heure de charge. Par conséquent, afin de s’affranchir des incertitudes
sur l’évolution de la température du fluide en entrée du lit de roches, la charge n’est modélisée
qu’à partir d’une heure en considérant une température d’entrée nominale constante. Le modèle
est ainsi initialisé à l’aide du profil de température correspondant.

107
Chapitre III - Étude numérique

La taille équivalente des roches n’est pas connue puisque les auteurs indiquent seulement
que le lit est constitué de roches de 3,8 mm à 5,0 mm de diamètre et la répartition
granulométrique n’est pas disponible. Aussi, pour la modélisation, une valeur moyenne de
4,4 mm est utilisée comme diamètre équivalent de sphère de même volume.
Les informations utilisées pour la modélisation sont détaillées en Annexe E. Les résultats
du modèle à deux équations et du modèle réduit à une équation sont comparés en Fig. 59.

Fig. 59. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la


charge du prototype de Jones et Hill, 1979.

La Fig. 59 montre que le modèle permet de restituer le comportement thermique global du


système de stockage. Le modèle numérique est cependant légèrement en avance sur les premiers
profils de température. Cela est lié à l’initialisation du modèle à l’aide du profil à 1h. À l’instant
initial, les solides sont en effet supposés à la même température que le fluide puisque c’est la
seule température disponible. Or, dans la réalité, étant donné que la charge est en cours, les
solides ne sont pas à l’équilibre thermique avec le fluide : ils sont légèrement plus froids. Les
supposer à la température du fluide revient donc à accroître l’énergie présente initialement dans
le système, ce qui explique l’avance du modèle.
Par ailleurs, la Fig. 59 permet de constater qu’il existe un écart relativement important entre
le modèle à deux équations d’énergie et sa réduction à une équation (écarts moyen et maximum
atteignant respectivement 4,5 % et 6,5 %). Cela est dû au fait que les hypothèses nécessaires à
la réduction du modèle ne sont pas correctement respectées. En effet, comme l’illustre la Fig.
60, les dérivées de température du fluide et des solides ne peuvent être considérées comme
parfaitement équivalentes : par rapport au fluide, les dérivées spatiales et temporelles de la
température des solides présentent des écarts moyens atteignant respectivement 9,3 % et 6,5 %.
Lorsque la non-idéalité des échanges n’est pas prise en compte, l’écart entre le modèle à
deux équations et sa réduction à une équation devient bien plus important (écarts moyen et
maximum atteignant respectivement 6,7 % et 15,8 %). La non-idéalité des échanges ne peut en
effet être négligée puisqu’elle représente 82 % d’une diffusivité effective de 13·10-6 m²·s-1 en
moyenne.

108
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 60. Dérivées des températures de fluide et de solides lors de la charge du système de
Jones et Hill, 1979. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge. Droite : dérivées
temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

III.5. Cascetta et al., 2016


Cascetta et al., 2016, ont conçu et exploité un prototype constitué d’un lit de billes
d’alumine fonctionnant avec de l’air. Les nombreux essais réalisés font l’objet de plusieurs
publications. L’un en particulier consiste en une charge à partir d’un état thermiquement
uniforme et suivie immédiatement d’une décharge. Le débit lors de l’essai est presque
parfaitement constant, tandis que l’évolution de la température du fluide à l’entrée du lit est
fournie (Fig. 61). Pour la modélisation, l’état final de la charge sert à initialiser la décharge
consécutive. La comparaison des résultats expérimentaux et numériques ainsi obtenus lors de
la charge et de la décharge sont respectivement présentés en Fig. 62 et Fig. 63.

Fig. 61. Évolution temporelle de la température du fluide à l’entrée du lit de solides au cours
de la charge et de la décharge consécutive du prototype de Cascetta et al., 2016.

109
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 62. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la


charge du prototype de Cascetta et al., 2016.

Fig. 63. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la


décharge du prototype de Cascetta et al., 2016.

La Fig. 62 montre un très bon accord entre les résultats expérimentaux et numériques lors
de la charge. Les résultats sont légèrement moins bons en Fig. 63 lors de la décharge car le
modèle prédit une thermocline moins fine que ce qui est observé expérimentalement. Cela est
peut-être dû à des phénomènes d’inertie thermique des solides ou de la paroi qui ne sont pas
correctement modélisés lors de la charge et qui influent sur la décharge consécutive.
Dans la publication de Cascetta et al., 2016, tous les résultats sont présentés en temps
adimensionnel. D’après la modélisation numérique, la charge et la décharge durent

110
Chapitre III - Étude numérique

respectivement 4 245 s et 2 795 s. La durée réelle des essais a été gracieusement communiquée
par M. Cascetta : en réalité, la charge et la décharge durent respectivement environ 3985 s et
2700 s. Ainsi, le modèle aboutit aux mêmes durées à 6,6 % et 3,5 % près.
Comme l’illustre la Fig. 64 lors de la charge, les dérivées de température du fluide et des
solides peuvent être considérées comme équivalentes, ce qui permet de réduire ces deux phases
dans une seule équation d’énergie (par rapport au fluide, les dérivées spatiales et temporelles
de la température des solides présentent des écarts moyens respectivement inférieurs à 1,4 % et
1,9 %). Les Fig. 62 et Fig. 63 montrent en effet que la réduction de l’équation d’énergie des
solides donne des résultats très proches du modèle à trois équations (écarts moyen et maximum
de température adimensionnelle respectivement inférieurs à 0,7 % et 2,7 %).
La Fig. 64 montre par ailleurs que la paroi possède un comportement thermique bien
distinct de celui des autres phases : par rapport au fluide, les dérivées spatiales et temporelles
de la température de paroi présentent des écarts moyens atteignant 10,3 %. Pourtant, comme
l’illustrent les Fig. 62 et Fig. 63, la réduction de l’équation de paroi dans un modèle à une
équation d’énergie provoque une erreur relativement faible : les écarts moyen et maximum de
température adimensionnelle sont respectivement inférieurs à 1,1 % et 6,1 % par rapport au
modèle à trois équations. En effet, bien que la paroi ait un comportement en théorie trop
différent des autres phases pour être réduite dans une même équation d’énergie, elle ne
représente qu’une faible part de la capacité de stockage totale du système (moins de 9 %). Ainsi,
même si l’erreur commise est importante, elle ne porte que sur une faible part du système de
stockage, ce qui explique pourquoi l’écart qui en résulte est finalement limité.

Fig. 64. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la charge du
prototype de Cascetta et al., 2016. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge.
Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

Concernant le processus de réduction du modèle, cet exemple montre ainsi que


l’équivalence des dérivées de température est un critère qui doit être pondéré par l’importance
relative qu’occupe la phase réduite dans le système. Si bien que la parfaite équivalence des
dérivées de température n’est pas toujours nécessaire pour obtenir des résultats proches du
modèle non réduit.

111
Chapitre III - Étude numérique

III.6. Récapitulatif des modélisations

III.6.1. Valeurs caractéristiques des essais modélisés

Le Tableau 12 synthétise quelques paramètres caractéristiques calculés à l’aide du modèle


numérique lors de la modélisation des systèmes de stockage de la littérature présentés ci-avant.
Pour les systèmes liquide/solide, la taille caractéristique du milieu granulaire est relativement
faible en raison de la présence de sable. La vitesse de fluide étant en outre relativement faible
(de l’ordre du mm/s), cela conduit à des nombres de Reynolds très faibles de l’ordre de l’unité.
Le nombre de Nusselt est par conséquent proche de l’unité, ce qui signifie qu’une part
importante de l’échange thermique entre le fluide et les solides s’effectue par conduction dans
le fluide. Pour autant, les propriétés physiques des liquides conduisent à des coefficients
d’échange convectif suffisamment élevés pour que le nombre de Biot des solides soit supérieur
à la limite classique de 0,1. En théorie, les solides ne sont donc pas thermiquement minces. Cela
ne constitue toutefois pas une limite du modèle numérique puisque celui-ci tient compte de la
résistance de conduction interne des solides par l’intermédiaire du coefficient d’échange effectif
(cf. II.2.1).
Les systèmes gaz/solide fonctionnent à plus haute vitesse de fluide avec des solides plus
gros (sans sable). Les nombres de Reynolds sont ainsi supérieurs de deux ordres de grandeur
par rapport aux systèmes liquide/solide et l’échange thermique entre le fluide et les solides
s’effectue majoritairement par convection. Cependant, soit le coefficient de convection étant
relativement faible (Jones et Hill, 1979), soit les solides étant particulièrement petits et
conducteurs (Cascetta et al., 2016), dans les deux cas gaz/solide modélisés, le nombre de Biot
qui en résulte est plus faible que dans les systèmes liquide/solide : les solides peuvent être
considérés comme thermiquement minces (Bi < 0,1).

u [m·s-1] Re Nu Bi
Test 32 4,5·10 -3
3,57 (2,40 – 5,02) 3,9 (3,4 – 4,4) 0,46 (0,44 – 0,50)
Hallet et
Test 35 1,6·10-3 0,90 (0,13 – 1,70) 2,1 (1,2 – 2,7) 0,24 (0,16 – 0,28)
Gervais, 1977
Liquides

Test 36 2,0·10-3 1,27 (0,78 – 2,20) 2,5 (2,1– 3,0) 0,28 (0,26 – 0,31)
Mode 5 1,8·10-3 1,46 (0,77 – 2,03) 2,5 (2,1 – 2,9) 0,27 (0,25 – 0,29)
Solar One
Mode 6 2,7·10-3 1,91 (1,21 – 2,96) 2,9 (2,6 – 3,4) 0,33 (0,31 – 0,37)
Pacheco, Showalter et
2,0·10-3 1,12 (0,78 – 1,50) 1,5 (1,4 – 1,6) 0,32 (0,29 – 0,35)
Kolb, 2002
Jones et Hill, 1979 0,33 275 (268 – 295) 30 (29– 31) 0,04 (0,04 – 0,04)
Gaz

Cascetta et al., 2016 2,1 274 (233– 306) 30 (28– 32) 0,005 (0,005 – 0,005)
Tableau 12. Valeurs caractéristiques des systèmes modélisés calculées d’après le modèle de
référence (c’est-à-dire à trois ou deux équations d’énergie selon la prise en compte de la
paroi). Valeurs moyennes en gras et valeurs extremums entre parenthèses.

III.6.2. Validité de la réduction du modèle

Pour les différents systèmes de la littérature modélisés, la Fig. 65 permet de comparer


l’écart moyen atteint par les dérivées spatiale et temporelle de température des solides par
rapport au fluide à l’écart de température adimensionnelle que la réduction de l’équation
d’énergie des solides provoque par rapport au modèle de référence.
Les écarts sont plus importants dans les systèmes gaz/solide que dans les systèmes
liquide/solide. Cela est principalement dû à la vitesse relativement élevée du fluide et/ou au
coefficient de convection relativement faible dans les systèmes gaz/solide, ce qui conduit à un

112
Chapitre III - Étude numérique

échange thermique entre le fluide et les solides plus éloigné de l’idéalité. Le fluide circulant
beaucoup plus lentement et avec un meilleur coefficient d’échange dans les systèmes
liquide/solide, le fluide et les solides sont plus proches de l’équilibre thermique. Les écarts sont
plus importants sur le système de Jones et Hill, 1979, que sur celui de Cascetta et al., 2016, car,
bien que la vitesse du gaz soit plus importante dans ce dernier, les solides y sont très petits et
thermiquement très conducteurs (8 mm de diamètre pour 30 W·m-1·K-1 contre 44 mm pour
2,5 W·m-1·K-1), ce qui favorise l’équilibre thermique entre le fluide et les solides.

Fig. 65. Écarts des dérivées spatiale et temporelle de température des solides par rapport au
fluide comparés aux écarts de température adimensionnelle provoqués par la réduction de
l’équation d’énergie des solides par rapport au modèle de référence (c’est-à-dire à trois ou
deux équations d’énergie selon la prise en compte de la paroi).

La Fig. 65 permet par ailleurs de constater qu’il existe une certaine corrélation entre
l’équivalence des dérivées de température du fluide et des solides, et l’équivalence du modèle
de référence et du modèle avec réduction de l’équation d’énergie des solides : plus l’écart des
dérivées est important, plus l’écart sur les résultats du modèle est élevé. Cela est clairement
visible sur la Fig. 66, qui trace l’écart moyen de température adimensionnelle entre le modèle
réduit et le modèle de référence en fonction de l’écart moyen des dérivées de température
(dérivées spatiales et temporelles confondues).

113
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 66. Écart moyen de température adimensionnelle entre le modèle avec réduction de
l’équation d’énergie des solides et le modèle de référence en fonction de l’écart moyen des
dérivées spatiales et temporelles de température des solides par rapport au fluide.

Comme l’attestent la Fig. 67 et la Fig. 68, un constat similaire est possible concernant la
réduction de l’équation d’énergie de la paroi. Les écarts de température adimensionnelle
résultant de la réduction de l’équation de paroi sont toutefois relativement faibles du fait de la
part que représente la paroi dans la capacité totale de stockage thermique du système. Cela est
particulièrement vrai sur le système de stockage de Solar One, dont la paroi à une influence très
faible du fait de la taille du réservoir. Pour tenir compte de ce phénomène, l’écart des dérivées
est pondéré par cette part de paroi en Fig. 68. En procédant de la sorte, il est possible de
remarquer que l’écart de température adimensionnelle causée par la réduction du modèle est du
même ordre de grandeur que l’écart pondéré des dérivées.

Fig. 67. Écarts des dérivées spatiale et temporelle de température de paroi par rapport au
fluide comparés aux écarts de température adimensionnelle provoqués par la réduction de
l’équation d’énergie de la paroi par rapport au modèle de référence (c’est-à-dire à trois
équations d’énergie).

114
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 68. Écart moyen de température adimensionnelle entre le modèle avec réduction de
l’équation d’énergie de la paroi et le modèle de référence en fonction de l’écart moyen des
dérivées spatiales et temporelles de température de la paroi par rapport au fluide pondéré par
la part que représente la paroi dans la capacité calorifique du système.

Pour conclure, cette étude corrobore l’hypothèse formulée en II.4 d’après laquelle l’erreur
commise par la réduction du modèle est régie au premier ordre par l’équivalence des dérivées
(spatiale et temporelle) de température des phases réduites. Cette erreur est toutefois à mettre
en regard avec l’importance relative que représente la phase réduite dans la capacité calorifique
globale du système de stockage.

III.6.3. Contribution de l’échange thermique à la dé-stratification

Comme l’illustre la Fig. 69, sur les différents cas modélisés, la dé-stratification du stockage
thermique au cours de la charge ou de la décharge est principalement due à la non-idéalité des
transferts de chaleur fluide/solide et fluide/paroi (αeffhc et αeffhp), tandis que les autres
phénomènes sont de second ordre. Cela explique pourquoi, dans la littérature, le modèle de
Schumann donne généralement de bons résultats alors qu’il ne tient pas compte de la diffusion,
mais seulement de la variation d’énergie interne et des transferts de chaleur entre le fluide et les
solides (cf. I.2.1.1).
En comparant les Fig. 69 et Fig. 70, il est possible de constater qu’il y a une forte corrélation
entre la diffusivité effective liée à la non-idéalité des échanges thermiques et l’erreur sur les
résultats du modèle causée par la négligence de ce phénomène. Cette considération est d’autant
plus vraie si les systèmes liquide/solide et gaz/solide sont considérés séparément. Les deux
types de systèmes ne sont en effet pas parfaitement comparables du fait du rôle légèrement
différent que joue le fluide dans chacun d’eux : tandis que dans les systèmes gaz/solide, le fluide
n’assure qu’une fonction de caloporteur (transport de la chaleur), dans les systèmes
liquide/solide, il assure également une partie non négligeable du stockage d’énergie.

115
Chapitre III - Étude numérique

Fig. 69. Contribution de chaque phénomène à la dé-stratification thermique du système de


stockage. Phénomènes exprimés sous forme de diffusivité effective.

Fig. 70. Écart moyen de température adimensionnelle entre le modèle complet à une équation
et le modèle à une équation négligeant la conductivité effective liée à la non-idéalité des
échanges.

En s’appuyant sur l’équation (144), il est possible d’analyser la diffusivité effective liée à
la non-idéalité des échanges thermiques fluide/solide (αeffhc). Pour ce qui concerne les différents
systèmes liquide/solide modélisés, il apparaît que les différences sont principalement dues à la
vitesse du fluide u (comme l’attestent les valeurs indiquées en Tableau 12) à laquelle la vitesse
du front thermique w est directement proportionnelle (cf. équation (122)). Tous les autres
termes sont quant à eux comparables d’un système ou d’un essai à l’autre : capacité calorifique

116
Chapitre III - Étude numérique

volumique des solides (𝑥𝑐 · 𝜌𝑐 · 𝑐𝑝𝑐 ), rapport entre la vitesse du fluide et la vitesse du front
thermique (w/u), coefficient effectif d’échange fluide/solide (heff,c), surface spécifique
d’échange du lit de solides (ac) et capacité calorifique volumique effective du système ((ρ·cp)eff).
Les deux systèmes gaz/solide modélisés se distinguent quant à eux en raison de l’échange
thermique fluide/solide : bien que la vitesse du front thermique w soit plus faible dans le
système de Jones et Hill, 1979, que dans celui de Cascetta et al., 2016, dans ce dernier, cette
différence est plus que compensée par la qualité de l’échange thermique fluide/solide (heff,c) et
par la surface spécifique d’échange (ac) élevée.

III.6.4. Temps de calcul

La Fig. 71 illustre le gain de temps de calcul réalisé grâce à la réduction du nombre


d’équations d’énergie utilisé par le modèle par rapport au modèle de référence comportant deux
ou trois équations selon la prise en compte de la paroi. Ce gain diffère selon la méthode de
résolution numérique utilisée (cf. II.3.7). Avec la méthode de Cramer, le passage de trois à deux
équations permet de diviser par deux environ le temps de calcul. Le passage de deux à une
équation d’énergie permet quant à lui de réduire le temps de calcul de 70 %. Au final, le passage
de trois à une équation permet ainsi de réduire le temps de calcul de presque un ordre de
grandeur (-86 % en moyenne).
Le gain de temps est moins substantiel lorsque la méthode de résolution de Newton-
Raphson est utilisée : les passages de trois à deux, et de deux à une équation permettent chacun
de réduire le temps de calcul de 10 % à 20 %. Ainsi, le passage de trois à une équation ne permet
au final de réduire le temps de calcul que de 35 % environ.
Ces considérations sont cependant indicatives, car le code de calcul développé et utilisé
pour parvenir à ces conclusions n’a pas fait l’objet d’une démarche exhaustive et rigoureuse
d’optimisation numérique. Après un tel travail, la « compressibilité » du temps de calcul liée à
la réduction du nombre d’équations d’énergie pourrait s’en trouver augmentée.

Fig. 71. Temps de calcul des modèles réduits exprimé en pourcentage du temps de calcul du
modèle de référence (c’est-à-dire à trois ou deux équations d’énergie selon la prise en compte
de la paroi).

117
Chapitre III - Étude numérique

III.7. Bilan
Malgré la diversité des systèmes modélisés et en dépit des informations souvent
parcellaires, le modèle numérique parvient à modéliser correctement le comportement
thermique des systèmes de stockage régénératif observé dans la littérature. La principale limite
du modèle mise en lumière par cette étude est son inaptitude à tenir compte des phénomènes
de convection naturelle. En effet, le modèle développé ici ne dispose pas d’équation de
conservation de la quantité de mouvement capable de rendre compte de l’influence des
différences de masse volumique entre les fluides chaud et froid. Il est en outre impossible de
modéliser des boucles convectives dans le cadre d’un modèle monodimensionnel. Une solution
envisageable serait de tenir compte de la dé-stratification liée à la convection naturelle à l’aide
d’une conductivité effective n’opérant que dans les régions où une zone froide surplombe une
zone chaude. Cela nécessiterait toutefois d’être en mesure de déterminer la valeur de cette
conductivité et la région dans laquelle elle s’applique. Sans cela, le modèle est limité aux
écoulements dans lesquels la convection naturelle est, si ce n’est inexistante, du moins
négligeable.
Les systèmes liquide/solide se caractérisent par des vitesses de fluide faibles mais un
coefficient d’échange thermique fluide/solide relativement élevé du fait des propriétés
physiques des liquides caloporteurs. À l’inverse, les systèmes gaz/solide se caractérisent par
des vitesses de fluide élevées visant à compenser les propriétés physiques des gaz caloporteurs.
Pour cette raison, le fluide et les solides sont souvent plus proches de l’équilibre thermique
et les différentes phases évoluent plus couramment selon une dynamique thermique similaire
dans les systèmes liquide/solide. Cela se traduit par une meilleure équivalence des dérivées de
température des différentes phases, or c’est le critère principal régissant la qualité de la
réduction du modèle.
En outre, du fait des méthodes de résolution numérique utilisées selon que le fluide est
liquide ou gazeux, la réduction du modèle permet d’économiser davantage de temps de calcul
pour les systèmes liquide/solide (jusqu’à 86 % de réduction lors du passage de trois à une
équation d’énergie). La réduction du modèle s’avère donc plus intéressante pour les systèmes
liquide/solide.
La réduction rigoureuse du modèle nécessite de calculer sous forme de conductivité
effective la dé-stratification liée à la non-idéalité des échanges thermiques. En exprimant la
majeur partie des phénomènes impliqués dans le comportement thermique du système sous
forme de conductivité effective (ou de diffusivité effective), il apparaît que la non-idéalité des
échanges doit être prise en compte pour améliorer l’équivalence entre le modèle complet et le
modèle réduit. Les échanges thermiques entre phases jouent en effet un rôle de premier ordre
dans la stratification du système de stockage. Cela est d’autant plus vrai pour les systèmes
gaz/solide, d’une part car les phases sont relativement éloignées de l’équilibre
thermodynamique, d’autre part car le fluide fait uniquement office de caloporteur (à l’inverse
des systèmes liquide/solide dans lesquels le fluide assure une partie non négligeable du
stockage de chaleur). Le rôle prépondérant des échanges thermiques entre phases a d’ailleurs
déjà été identifié par Schumann, 1929, lors de l’établissement de son modèle.
Des résultats expérimentaux plus complets obtenus sur des installations mieux connues
sont nécessaires pour valider le modèle numérique de manière plus approfondie et éprouver
ses limites. C’est en partie l’objet du chapitre suivant.

118
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Validation du modèle et études


expérimentales
Dans ce chapitre, le modèle numérique est comparé à des résultats expérimentaux obtenus
sur deux installations exploitées par le Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies
Alternatives (CEA). Cette comparaison vise à valider le modèle de manière plus approfondie
que cela n’est possible avec les résultats de la littérature.
La première installation étudiée, la boucle CLAIRE, est constituée de deux systèmes de
stockage thermique régénératif gaz/solide à haute température. Le premier système est
constitué d’un lit fixe structuré. L’exploitation des résultats expérimentaux obtenus sur ce
système vise à montrer que le modèle numérique, bien que principalement destiné aux systèmes
constitués d’un milieu granulaire, est capable de modéliser les lits fixes structurés moyennant
l’adaptation des corrélations d’échange thermique. Comme pour les milieux granulaires,
l’approche revient à modéliser le lit fixe structuré comme un milieu poreux homogène.
Le second système de stockage de la boucle CLAIRE est constitué d’un lit de roches confiné
par des parois en matériau réfractaire. De par leur épaisseur et leurs propriétés physiques, les
parois représentent une capacité de stockage potentielle non négligeable et présentent un
gradient thermique important dans l’épaisseur. Par ailleurs, le système de stockage présente
un comportement thermique relativement éloigné du comportement monodimensionnel idéal
caractérisé par un écoulement de type piston : les mesures de température au sein du lit révèlent
des effets de bord importants provoquant de fortes hétérogénéités thermiques transversales.
Par conséquent, l’exploitation des résultats obtenus sur ce système de stockage vise d’une part
à valider la méthode de modélisation des parois fondée entre autres sur l’approche
thermiquement mince étendue, d’autre part à montrer qu’il est possible de modéliser le
comportement monodimensionnel moyen d’un système dont le comportement n’est pas
strictement monodimensionnel.
La seconde installation exploitée par le CEA, la boucle STONE, est constituée d’un lit de
roches et de sable, et utilise de l’huile thermique comme fluide caloporteur. Cette installation
a fait l’objet de campagnes d’essais relativement exhaustives permettant d’étudier l’influence
de divers paramètres. Cette boucle permet notamment d’étudier le comportement du système
de stockage dans diverses configurations de cyclage thermique consistant en une succession de
charges et de décharges. L’exploitation des résultats obtenus sur cette boucle expérimentale
vise à montrer que le modèle numérique est capable de prendre en compte l’influence de
paramètres tels que le niveau de température et le débit de fluide caloporteur. Le modèle
numérique peut ainsi être utilisé afin d’approfondir les études paramétriques réalisées
expérimentalement. Ces études mettent notamment en lumière le rôle prépondérant joué par la
thermocline et son renouvellement au cours du cyclage. Enfin, une approche de modélisation
analytique est présentée dans le but de conforter cette analyse.

IV.1. Étude de deux systèmes gaz/solide : la boucle CLAIRE


Le modèle numérique a été confronté aux résultats expérimentaux obtenus par le
Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternative (CEA) sur un prototype

119
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

industriel de stockage thermique régénératif de type gaz/solide : la boucle CLAIRE. Cette


boucle expérimentale a été conçue et développée pour étudier le stockage de chaleur à haute
température (jusqu’à 1 200 °C). Cette installation (cf. Fig. 72) a fait l’objet de plusieurs
campagnes d’essais, dont l’une fut conçue, mise en œuvre et analysée par Tristan Desrues
durant et après sa thèse de doctorat (Desrues, 2011). Ce sont ces résultats qui sont ici mis à
contribution.
La boucle CLAIRE est constituée de deux systèmes de stockage régénératif de section
carrée. L’un est constitué d’un lit structuré composé de plaques en céramique, l’autre d’un lit
de roches. Les deux régénérateurs fonctionnent en parallèle : lorsque l’un est en phase de
charge, l’autre est en phase de décharge (cf. Fig. 73). Les cycles sont alternés selon un critère
de température : le premier des deux régénérateurs dont la température de sortie atteint la
consigne provoque le changement de régime.
Les charges sont réalisées à l’aide d’un brûleur au gaz naturel d’une puissance de 1,4 MW.
En charge, le lit est alimenté par les gaz de combustion du brûleur mélangés à de l’air ambiant
afin de maintenir la température des gaz entrant à 800 °C. Les décharges sont réalisées avec de
l’air ambiant préchauffé électriquement à 80 °C. Cette température de décharge a été choisie
au-dessus de la température de rosée afin d’éviter que l’eau contenue dans les gaz de
combustion ne se condense au contact des solides froids lors de la charge ultérieure.

Fig. 72. Photographies des régénérateurs de la boucle CLAIRE (Desrues, 2011).

Fig. 73. Schéma de principe de la boucle CLAIRE (Desrues, 2011).

120
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

IV.1.1. Régénérateur à plaques


IV.1.1.1. Présentation du régénérateur à plaque

Le régénérateur structuré constitué de plaques en céramique (ici identifié sous le terme de


« régénérateur à plaques ») a été conçu par T. Desrues. Les plaques en céramique sont agencées
de manière à former des canaux corrugués par lesquels le gaz circule à travers le lit fixe (cf.
Fig. 74 et Fig. 75).

Fig. 74. Photographies des plaques en céramique constituant le régénérateur de la boucle


CLAIRE avant leur mise en place (Desrues, 2011).

Fig. 75. Photographie de l’intérieur du régénérateur à plaques. Vue de dessus lors des travaux
de démantèlement à l’issue de la campagne d’essais.

Grâce à des simulations numériques réalisées par Desrues, 2011, la géométrie et les
dimensions des plaques ont été choisies de manière à minimiser le volume de solide ainsi que

121
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

le volume de lit permettant de respecter un cahier des charges fixé (énergies et durées de charge
et de décharge, pertes de pression, etc.). La géométrie retenue est présentée en Fig. 76.

Fig. 76. Dimensions d’un motif élémentaire périodique formé par l’agencement des plaques
en céramique (Desrues, 2011).

Au total, le lit fixe est constitué de 14 étages de plaques. La section du lit est de 0,64 m²
(0,8 m × 0,8 m) pour 5 m de hauteur (cf. Fig. 77), soit un total de 3,2 m3 avec une porosité de
0,40. Le lit est isolé par l’intérieur à l’aide de 55 cm d’isolant fibreux d’une conductivité
thermique moyenne de 0,07 W·m-1·K-1.
La capacité théorique totale du régénérateur à plaques calculée entre les températures de
fonctionnement (80 °C à 800 °C) est de 1108 kWhth. Le coefficient de pertes thermiques entre
le fluide et l’extérieur est calculé en tenant compte de la résistance thermique de l’isolation et
de la résistance de convection externe (estimée à 0,13 m²·K·W-1). Les caractéristiques
principales du régénérateur à plaques sont récapitulées dans le Tableau 13.

Lit fixe
L [m] 5,0
l × l [m²] 0,8 × 0,8
ε 0,40
Plaques : Porcelaine cordiéritique
xc 0,60
ρc [kg·m ]
-3 2500
−9,1463 · 10−10 · T(°C)4 + 3,1601 · 10−6 · T(°C)3
cpc [J·kg-1·K-1]
−4,0216 · T(°C)2 + 2,4562 · T(°C) + 660,1069
λc [W·m-1·K-1] 1,0
Pertes thermiques
Uf/∞ [W·m-2·K-1] 0,13
T∞ [°C] 20
Tableau 13. Caractéristiques du régénérateur à plaques de la boucle CLAIRE.

122
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 77. Schéma du régénérateur à plaques (Desrues, 2011).

Le lit est instrumenté à l’aide de thermocouples (type K classe 1) répartis longitudinalement


et transversalement (cf. Fig. 78). Certains thermocouples sont situés au milieu des canaux afin
de mesurer la température des gaz, tandis que d’autres sont insérés dans les orifices des plaques
colmatés avec du ciment afin de mesurer la température du solide (cf. Fig. 79). Certains
thermocouples n’ont toutefois pas supporté les sollicitations thermiques et mécaniques lors des
essais et se sont rapidement révélés défectueux. La température correspondant à certains
thermocouples n’est donc pas toujours disponible pour l’ensemble des essais.

123
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 78. Répartition des thermocouples de gaz et de solide selon l’étage du régénérateur
(Desrues, 2011).

Fig. 79. Schéma d’implantation des thermocouples de gaz et des thermocouples de solide
(Desrues, 2011).

IV.1.1.2. Méthode de modélisation du régénérateur à plaques

Lors de la campagne d’essais réalisée sur l’installation CLAIRE, des cycles thermiques de
charges et de décharges ont été réalisés jusqu’à l’établissement d’un régime stabilisé, lequel se
caractérise notamment par des profils de température, des durées, des énergies chargées et
déchargées similaires d’un cycle à l’autre. De légères variations (cf. Fig. 86 et Fig. 88)
subsistent toutefois en raison des fluctuations des conditions opératoires, notamment de la durée
des charges/décharges. Seul le régime stabilisé est ici étudié, car la stabilisation en elle-même
est essentiellement le résultat de contraintes opératoires inhérentes à l’installation (mise en
route de la boucle, préchauffe du brûleur, conditions climatiques, etc.). La modélisation de tous
ces phénomènes particuliers serait donc à la fois complexe et peu pertinente dans le cadre de
cette étude. La stabilisation a été obtenue avec deux débits de fluide différents : un débit de
l’ordre de 0,3 kg/s (bas débit), et un débit de l’ordre de 0,6 kg/s (haut débit).
La connaissance du débit exact circulant dans le lit fixe lors des essais est toutefois
problématique. En effet, le débit est mesuré à l’aide de sondes de Pitot situées dans les
cheminées de sortie de chaque régénérateur (cf. Fig. 73). En raison des pertes de charge des
régénérateurs, la pression est plus faible à la sortie qu’à l’entrée des régénérateurs, c’est-à-dire
dans les cheminées. Or, les vannes permettant le basculement des cycles entre les régénérateurs
n’étant pas parfaitement étanches, une partie du fluide injecté vers le régénérateur a tendance à
fuir directement vers les cheminées (cf. flèches en pointillés sur la Fig. 73). De ce fait, le débit
mesuré par les sondes de Pitot dans les cheminées surestime celui circulant réellement dans le
lit fixe. En outre, les régénérateurs eux-mêmes sont le siège de fuites, ce qui complique d’autant
plus la mesure du débit.

124
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Pour la modélisation, le débit mesuré par les sondes de Pitot a donc été corrigé de manière
à satisfaire le bilan d’énergie : l’énergie chargée/déchargée dans le lit fixe calculée par le
modèle doit correspondre à l’énergie nette injectée/extraite dans le régénérateur via le fluide
caloporteur. La correction de débit consiste alors à appliquer un coefficient correctif en charge
et en décharge pour chaque débit (bas débit et haut débit). Le coefficient correctif est identique
pour tous les cycles d’un même essai. Pour le régénérateur à plaques, il y a donc au total quatre
coefficients correctifs : charge et décharge pour les deux débits testés (cf. Tableau 14).

Charge Décharge
Bas débit 0,952 0,848
Haut débit 0,988 0,810
Tableau 14. Coefficients correctifs appliqués aux débits mesurés par les sondes de Pitot
situées dans la cheminée du régénérateur à plaques.

Afin d’analyser les résultats d’essais, le régénérateur est appréhendé selon une approche
monodimensionnelle. Cela revient à considérer que chaque étage est uniformément à une
température moyenne. Cette température moyenne est assimilée à la moyenne arithmétique des
températures mesurées par les thermocouples de solide disponibles à chaque étage. Cette
approche est pertinente dans la mesure où les hétérogénéités transversales de température sont
limitées. Cela est illustré en Fig. 80 : lors d’un cycle thermique réalisé à haut débit, l’ensemble
des thermocouples de solide présents à une même altitude mesurent des températures similaires
(bien que par endroits, des écarts de près de 170 °C soient atteints au passage du front
thermique). Il est donc possible d’étudier le comportement thermique monodimensionnel du
système à l’aide de la température moyenne de chaque étage (tracée en noir sur la Fig. 80).

Fig. 80. Température mesurée par l’ensemble des thermocouples de solide disponibles à
différentes altitudes du système de stockage durant une charge puis une décharge à haut débit
(𝑚̇ ≅ 0,6 kg/s). Moyenne arithmétique des mesures de température par étage tracée en noir.

125
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Le modèle est initialisé grâce au profil de température moyenne de solide au début de la


charge du premier cycle. La modélisation consiste alors à imposer durant plusieurs cycles le
débit corrigé et la température mesurée à l’entrée du régénérateur en fonction du temps durant
exactement les mêmes durées que lors des essais expérimentaux. À la fin de chaque cycle, la
température à laquelle parvient le modèle sert d’état initial pour le cycle suivant.
La température d’entrée est estimée grâce à la température moyenne mesurée par les deux
premiers thermocouples de gaz, c’est-à-dire situés respectivement tout en haut et tout en bas du
lit en charge et en décharge (ces thermocouples sont situés à moins de 6 cm des extrémités du
lit fixe). Un exemple de l’évolution temporelle de la température d’entrée et du débit est illustré
en Fig. 81 pour une charge et une décharge à bas débit.

Fig. 81. Évolutions temporelles de la température d’entrée et du débit lors d’une charge
(gauche) et d’une décharge (droite) du régénérateur à plaques à bas débit.

Afin de modéliser le comportement thermique du régénérateur à plaques, il est nécessaire


de connaître le coefficient volumique de convection hv entre le fluide et le solide (exprimé en
W·m-3·K-1). Ce coefficient permet d’assimiler le lit fixe structuré à un milieu poreux homogène
et ainsi d’appliquer le modèle tel qu’il a été développé. D’après Desrues, 2011, ce coefficient
d’échange s’exprime selon l’équation (150) en fonction des paramètres géométriques indiqués
en Fig. 76. Il est possible de calculer le coefficient de convection surfacique (en W·m-2·K-1) à
partir de l’expression de la surface spécifique d’échange ac exprimée par l’équation (151) (dans
laquelle les dimensions correspondent à celles indiquées en Fig. 76).

126
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

9 · ε · λf · Nu
hv = hc · ac =
Lamp · Lr (150)
4 · H · (H − )
Lmotif

2 · (L · Lmotif − 2 · Lr · Lamp ) + 2 · H · Lmotif + 4 · H · Lamp


ac = (151)
Lmotif · (H + δ) · (L + δ)

Le nombre de Nusselt a été corrélé par Desrues, 2011, en fonction du nombre de Reynolds
hydraulique Reh grâce à des simulations numériques réalisées avec 75 < Reh < 2 000. Avec la
géométrie et les dimensions des plaques retenues pour les essais, le nombre de Nusselt
s’exprime selon l’équation (152). Le nombre de Reynolds hydraulique est quant à lui donné par
l’expression (153), où H représente la dimension indiquée en Fig. 76.

Nu = 1,616 + 0,01454 · Re0,9693


h (152)

ρf · u · (4 · H⁄3)
Reh = (153)
μf

Le coefficient d’échange convectif hc ainsi obtenu permet de calculer le coefficient


d’échange effectif heff,c tenant compte de la résistance thermique interne des plaques. Pour cela,
l’équation (154) valable pour des plaques (cf. I.3.1.3) est appliquée (dans cette équation, δ
représente l’épaisseur des plaques conformément à la Fig. 76).

1 1 δ
= + (154)
heff,c hc 6 · λc

Les propriétés physiques des gaz utilisées pour appliquer ces équations et mettre en œuvre
le modèle numérique sont présentées dans le Tableau 15.

Fluide de charge : Gaz de combustion


101325 · M⁄(8,3145 · T(K))
ρf [kg·m-3]
M = 0,029745 kg · mol−1
cpf [J·kg ·K ] −2,0832 · 10−7 · T(K)3 + 4,9188 · 10−4 · T(K)2 − 0,093549 · T(K) + 1078,41532
-1 -1

λf [W·m-1·K-1] 5,3424 · 10−12 · T(K)3 − 2,0605 · 10−8 · T(K)2 + 8,3753 · 10−5 · T(K) − 1,42685 · 10−3
μf [Pa·s] 7,6324 · 10−15 · T(K)3 − 2,7249 · 10−11 · T(K)2 + 6,04167 · 10−8 · T(K) + 1,8356 · 10−6
Fluide de décharge : Air
101325 · M⁄(8,3145 · T(K))
ρf [kg·m-3]
M = 0,028971 kg · mol−1
cpf [J·kg-1·K-1] −2,3397 · 10−7 · T(K)3 + 5,5136 · 10−4 · T(K)2 − 0,19523 · T(K) + 1019,9050
λf [W·m-1·K-1] 1,521 · 10−11 · T(K)3 − 4,857 · 10−8 · T(K)2 + 1,0184 · 10−4 · T(K) − 3,9333 · 10−4
μf [Pa·s] 8,3592 · 10−15 · T(K)3 − 2,9800 · 10−11 · T(K)2 + 6,2772 · 10−8 · T(K) + 2,0863 · 10−6
Tableau 15. Propriétés physiques des gaz utilisées pour la modélisation de la boucle CLAIRE.

Desrues, 2011, ayant montré que le rayonnement est négligeable dans les canaux par
rapport au transfert par convection, la contribution radiative à la conductivité effective est
négligée dans le modèle de régénérateur à plaques. La contribution liée au mélange du fluide et

127
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

aux turbulences est également négligée car le fluide est canalisé entre les plaques. Ainsi, la
conductivité effective est simplement calculée en pondérant la conductivité thermique du fluide
et du solide avec leur fraction volumique respective (équations (155) et (156)). Cela revient à
considérer que le coefficient de tortuosité f (cf. I.3.3.4) est nul et que la conduction thermique
s’effectue en parallèle dans chaque phase.

λeff,f = λ0eff,f = ε · λf (155)

λeff,c = λ0eff,c = xc · λc (156)

IV.1.1.3. Résultats numériques et expérimentaux du régénérateur à plaques

Lors des essais à bas débit, l’installation est parvenue à un régime relativement stable durant
une douzaine de cycles. Les profils de température numériques et expérimentaux lors de la
charge et de la décharge du premier cycle stabilisé sont respectivement présentés en Fig. 82 et
en Fig. 83. Ces figures montrent que, moyennant la correction des débits mesurés, le modèle
numérique parvient à restituer le comportement thermique observé expérimentalement.

Fig. 82. Profils thermiques expérimentaux et numériques au cours de la charge du premier


cycle stabilisé à bas débit du régénérateur à plaques. Modèle initialisé avec le profil thermique
de début de charge (t = 0 min).

128
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 83. Profils thermiques expérimentaux et numériques au cours de la décharge du premier


cycle stabilisé à bas débit du régénérateur à plaques. Modèle initialisé avec le profil thermique
obtenu numériquement à l’issue de la charge précédente (cf. Fig. 82).

Il est également possible de constater l’équivalence quasi-parfaite des températures


restituées par le modèle réduit à une équation d’énergie par rapport au modèle de référence à
deux équations. Pour les cyclages à haut et bas débit, la réduction du modèle permet d’abaisser
le temps de calcul de 28 % environ. Comme illustré en Fig. 84, la validité de la réduction est
liée à l’équivalence des dérivées spatiales et temporelles des températures de fluide et de solides
(bien que la dérivée temporelle de la température du fluide soit particulièrement bruitée du fait
des fluctuations du débit). Sur les différents profils testés, l’écart moyen des dérivées spatiales
et temporelles ne dépasse pas respectivement 3,3 % et 5,7 %.

Fig. 84. Dérivées des températures de fluide et de solides lors de la première charge à bas
débit du régénérateur à plaques (Fig. 82). Gauche : dérivées spatiales à différents temps de
charge. Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

Le modèle est également en accord avec les observations expérimentales à l’issue d’un
cyclage prolongé comme l’atteste la Fig. 85. Celle-ci présente les profils thermiques en fin de

129
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

charge et en fin de décharge au cours du cyclage à bas débit (par souci de lisibilité, seul le
modèle à deux équations d’énergie est représenté).

Fig. 85. Profils thermiques de fin de charge et de fin de décharge lors du cyclage thermique à
bas débit du régénérateur à plaques. Comparaison des résultats expérimentaux (symboles) et
numériques (courbes). Modèle initialisé avec le profil thermique en début de charge du
cycle 1.

À aucun moment lors du cyclage numérique les profils thermiques ne sont corrigés : une
fois le profil initialisé au début du premier cycle, l’évolution thermique du stockage calculée
par le modèle n’est que le fruit des conditions opératoires imposées au système. Or il est
possible de constater que le modèle ne diverge pas par rapport aux résultats expérimentaux au
cours du cyclage. Il est à même de rendre compte correctement des légères variations dues aux
fluctuations des conditions opératoires. Cela est illustré par la Fig. 86 qui montre l’évolution du
taux d’utilisation du régénérateur au cours des cycles. Pour chaque cycle, le taux d’utilisation
est défini comme l’énergie nette déchargée (calculée à l’aide des profils thermiques) rapportée
à la capacité théorique totale du régénérateur. Le fait que les taux d’utilisation expérimentaux
et numériques moyens correspondent n’a pas beaucoup de signification, puisque c’est le
principe même de la correction des débits. En revanche, le fait que le modèle parvienne à rendre
compte des fluctuations observées expérimentalement, alors même que le coefficient de
correction de débit est le même pour tous les cycles, montre que le modèle tient correctement
compte des phénomènes physiques à l’œuvre.

130
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 86. Évolution du taux d’utilisation au cours des cycles à bas débit sur le régénérateur à
plaques.

Un nombre plus important de cycles (28 cycles) avec des fluctuations plus prononcées a
été réalisé à haut débit. Le modèle est également à même de restituer le comportement
thermique observé durant ces essais et de tenir compte de l’influence des fluctuations des
conditions opératoires. Cela est d’autant plus significatif que les fluctuations observées à haut
débit entraînent des variations de comportement qui, contrairement à l’essai à bas débit, ne sont
pas monotones. Cela est illustré par la Fig. 87 et la Fig. 88.

Fig. 87. Profils thermiques de fin de charge et de fin de décharge lors du cyclage thermique à
haut débit du régénérateur à plaques. Comparaison des résultats expérimentaux (symboles) et
numériques (courbes). Modèle initialisé avec le profil thermique en début de charge du
cycle 1.

131
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 88. Évolution du taux d’utilisation au cours des cycles à haut débit sur le régénérateur à
plaques de la boucle CLAIRE.

IV.1.1.4. Bilan des modélisations du régénérateur à plaques

L’ensemble de ces résultats montre que le modèle numérique est capable de rendre compte
des phénomènes thermiques régissant le comportement d’un système de stockage régénératif
gaz/solide de type structuré. Ce type de lit fixe peut donc être modélisé comme un milieu
poreux. Par rapport au modèle numérique développé et présenté précédemment, cela nécessite
principalement d’adapter la méthode de calcul des coefficients d’échange thermique utilisés par
le modèle (coefficient d’échange convectif et conductivité effective).
Une correction du débit mesuré est par ailleurs nécessaire pour obtenir des résultats
numériques et expérimentaux concordants. Cette correction semble toutefois fondée au vu des
particularités de l’installation (emplacement du débitmètre et présence de fuites) et de l’aptitude
du modèle à reproduire les fluctuations expérimentales.

IV.1.2. Régénérateur à graviers


IV.1.2.1. Présentation du régénérateur à graviers

Le second régénérateur de la boucle CLAIRE (désigné sous le terme de « régénérateur à


graviers ») est constitué d’un lit de roches basaltiques de 3 m de haut et de 1,09 m de côté
(section carrée de 1,188 m²). Le lit fait donc 3,564 m3 et possède une porosité de 0,37. Il est
maintenu par un isolant rigide en matériau réfractaire de 4,3 cm d’épaisseur faisant office de
paroi interne. Cette paroi permet de protéger mécaniquement l’isolant fibreux (conductivité
thermique moyenne de 0,07 W·m-1·K-1) enveloppant le lit sur 36,2 cm d’épaisseur (cf. Fig. 89).

132
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 89. Schéma de coupe du régénérateur à graviers de la boucle CLAIRE (Desrues, 2011).

La masse volumique des roches a été mesurée par immersion dans un fluide sur un
échantillon de plus de 5 kg. La masse volumique moyenne obtenue permet d’estimer le volume
d’une roche à partir de sa masse et ainsi d’appliquer l’équation (40) afin de déterminer le
diamètre moyen des sphères de même volume. Ce diamètre moyen a été estimé à partir de la
pesée individuelle de 180 roches. Par comparaison au diagramme de la Fig. 37, la sphéricité
des roches (visibles en Fig. 90) est estimée à 0,7.

Fig. 90. Photographies de l’intérieur du régénérateur à graviers lors des travaux de


démantèlement à l’issue de la campagne d’essais.

La capacité théorique totale du régénérateur à graviers calculée entre les températures de


fonctionnement (80 °C et 800 °C) est de 1 414 kWhth (1 671 kWhth si la capacité calorifique de
la paroi interne constituée d’isolant rigide est incluse). Le coefficient de pertes thermiques entre
l’isolant rigide et l’extérieur est calculé en tenant compte de la résistance thermique de l’isolant
fibreux et de la résistance de convection externe (estimée à 0,13 m²·K·W-1). Les résultats de ces
mesures et les caractéristiques du régénérateur à graviers sont récapitulées dans le Tableau 16.

133
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Lit fixe
L [m] 3,0
l × l [m²] 1,09 × 1,09
ε 0,37
Roches : Basalte
xc 0,63
Deq,V,c [m] 0,0171
Ψ 0,7
ρc [kg·m-3] 2950
cpc [J·kg-1·K-1] 1,3193 · 10−6 · T(°C)3 − 2,3594 · 10−3 · T(°C)2 + 1,5697 · T(°C) + 747,166
λc [W·m-1·K-1] 1,5
Paroi interne : Isolant rigide en brique réfractaire (alumine 40 %)
ep [m] 0,043
ρp [kg·m ] -3 2200
cpp [J·kg-1·K-1] 1000
λp [W·m ·K ]
-1 -1 2,9 · 10−4 · T(°C) + 1,202
Pertes thermiques
Up/∞ [W·m-2·K-1] 0,19
T∞ [°C] 20
Tableau 16. Caractéristiques du régénérateur à graviers de la boucle CLAIRE.

Des thermocouples (type K classe 1) répartis dans le lit fixe permettent de suivre l’évolution
de la température du gaz et des roches lors des essais. Les thermocouples de roche (cf. Fig. 91
(a)) et de gaz (cf. Fig. 91 (b)) sont répartis conformément aux schémas de la Fig. 92. Des grilles
sont régulièrement disposées dans le lit de roches de manière à limiter le mouvement des solides
lié aux contractions/dilatations thermiques des solides et des parois (la grille située à z = 2,3 m
est visible en Fig. 90).

Fig. 91. Schéma d’implantation des thermocouples de roche (a) et de gaz (b) (Desrues, 2011).

134
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 92. Répartition transversale (gauche) et longitudinale (droite) des thermocouples de gaz
et de solide dans le régénérateur à graviers de la boucle CLAIRE.

IV.1.2.2. Méthode de modélisation du régénérateur à graviers

La modélisation du régénérateur à graviers nécessite de corriger les débits mesurés dans la


cheminée selon le même principe que pour le régénérateur à plaques (cf. IV.1.1.2). Les
coefficients de correction utilisés sont présentés dans le Tableau 17.

Charge Décharge
Bas débit 0,981 0,859
Haut débit 0,947 0,853
Tableau 17. Coefficients correctifs appliqués aux débits mesurés par les sondes de Pitot
situées dans la cheminée du régénérateur à graviers.

Le régénérateur à graviers est traité selon une approche monodimensionnelle. Cependant,


contrairement au régénérateur à plaques qui possède une température relativement uniforme sur
chaque section, le régénérateur à graviers présente des effets de bord particulièrement marqués
dans les coins. La Fig. 93 illustre ainsi l’évolution de la température mesurée par les
thermocouples de roche disponibles à différentes altitudes. Les températures mesurées dans les
coins (positions 9, 7, 11 et 13 sur la Fig. 92) sont tracées en pointillés.

135
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 93. Température mesurée par l’ensemble des thermocouples de roche disponibles à
différentes altitudes du stockage durant une charge puis une décharge à haut débit
(𝑚̇ ≅ 0,6 kg/s). Mesures des thermocouples situés dans les coins (positions 9, 7, 11 et 13 sur
la Fig. 92) tracées en pointillés. Moyennes (arithmétique ou pondérée) de chaque étage tracées
en noir.

Il apparaît nettement que les coins du régénérateur obéissent à une dynamique différente
par rapport au reste de la section de passage, notamment aux extrémités du lit de roches. Cela
est illustré en Fig. 94 grâce à des coupes thermiques réalisées par interpolation/extrapolation
des températures mesurées. Les coins du régénérateur semblent être le siège de passages
préférentiels importants. Du fait de l’influence de la paroi, la porosité est probablement plus
élevée dans les coins. La perméabilité du lit fixe s’en trouve localement accrue ce qui favorise
le passage du gaz à ces endroits. C’est pourquoi, comme le montre la Fig. 94, le front thermique
avance plus rapidement dans les coins.

Fig. 94. Coupes thermiques réalisées par interpolation/extrapolation des températures


mesurées à haut débit par les thermocouples de roches situés à une même altitude. Gauche :
coupe en z* = 0,66 au cours d’une décharge. Droite : coupe en z* = 0,083 au cours d’une
charge. Les flèches indiquent le sens de circulation du fluide.

136
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

En raison de ces effets de bord, une simple moyenne arithmétique de température est peu
représentative et peut être particulièrement trompeuse en fonction du nombre et de la répartition
des thermocouples encore disponibles. C’est pourquoi la température monodimensionnelle
considérée correspond à une moyenne pondérée par zone : les coins, le centre et la couronne
intermédiaire sont traités séparément. Comme le montre la Fig. 94, ces trois zones peuvent être
supposées suffisamment homogènes thermiquement pour qu’une moyenne arithmétique y soit
pertinente. Les moyennes arithmétiques des trois zones sont ensuite associées via une moyenne
pondérée en fonction de l’aire correspondante. Les thermocouples et la proportion de section
transverse associés à chacune des trois zones sont illustrés en Fig. 95. Selon les thermocouples
disponibles à chaque étage, cette moyenne pondérée peut s’avérer sensiblement différente de la
simple moyenne arithmétique (par exemple en z* = 0,917 sur la Fig. 93).

Fig. 95. Délimitation des zones permettant de pondérer la mesure des thermocouples de roche
sur la section.

Ainsi calculée, la température moyenne s’approche davantage de la véritable moyenne


surfacique de température définie comme l’intégrale surfacique de la température sur la section
divisée par l’aire de section totale. Elle permet donc d’appréhender le système de manière
monodimensionnelle et est en outre peu affectée par l’absence d’un thermocouple (par exemple
un thermocouple défectueux).
Pour la modélisation, la température à l’entrée du lit est estimée grâce à la température
moyenne mesurée par les thermocouples de gaz situés aux extrémités du lit (z = 0 m et z = 3 m,
cf. Fig. 92). Dans ce cas, une simple moyenne arithmétique est utilisée.
Dans le modèle, la température des solides et du fluide est initialisée grâce au profil de
température moyenne des solides mesuré au début de la charge du premier cycle. En revanche,
du fait de ses propriétés physiques, la paroi interne en isolant rigide possède un comportement
thermique distinct de l’intérieur du lit. Il n’est donc pas pertinent de l’initialiser avec les mêmes
valeurs de température, et il n’existe pas de mesures fiables de la température de paroi. Puisque
le premier cycle modélisé correspond à un régime déjà stabilisé, il est nécessaire de connaître
le profil thermique stabilisé de la paroi en début de charge. Pour cela, la stabilisation est obtenue
numériquement à partir d’un état initial quelconque en répétant autant de fois que nécessaire
les conditions opératoires du premier cycle. Le profil thermique de la paroi en début de charge
obtenu à l’issue de la stabilisation est alors utilisé comme condition initiale de paroi pour la
modélisation des essais.
Pour le régénérateur à graviers, le modèle numérique de référence tel qu’il a été établi et
développé est utilisé. En effet, contrairement au régénérateur à plaques qui se distingue par sa
géométrie structurée en canaux et qui nécessite par conséquent l’adaptation de certaines
corrélations (cf. IV.1.1.2), le régénérateur à graviers est constitué d’un milieu granulaire
« classique ». Pour la modélisation, les propriétés physiques des fluides déjà présentées dans le
Tableau 15 sont utilisées.

137
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

IV.1.2.1. Résultats numériques et expérimentaux du régénérateur à graviers

La charge et la décharge du premier cycle stabilisé réalisé à bas débit sont respectivement
présentées en Fig. 96 et en Fig. 97.

Fig. 96. Profils thermiques expérimentaux et numériques au cours de la charge du premier


cycle stabilisé à bas débit du régénérateur à graviers. Température de fluide et de solide
initialisée avec le profil thermique de solide en début de charge (t = 0 min).

Fig. 97. Profils thermiques expérimentaux et numériques au cours de la décharge du premier


cycle stabilisé à bas débit du régénérateur à graviers. Modèle initialisé avec les profils
thermiques obtenus numériquement à l’issue de la charge précédente (cf. Fig. 96).

138
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

La Fig. 96 et la Fig. 97 montrent que le modèle numérique modélise correctement le


comportement thermique observé expérimentalement. De plus, la réduction du modèle à deux
équations d’énergie (une équation pour le fluide et les solides, et une équation pour la paroi)
montre des résultats presque identiques au modèle à trois équations d’énergie. Le passage de
trois à deux équation d’énergie permet ici de réduire le temps de calcul de près de 18 %. La
réduction de l’équation de paroi n’est en revanche pas pertinente, car celle-ci possède un
comportement thermique bien distinct comme le montre la Fig. 98.

Fig. 98. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la première charge
à bas débit du régénérateur à graviers (Fig. 96). Gauche : dérivées spatiales à différents temps
de charge. Droite : dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir.

Le modèle parvient également à modéliser le système au cours du cyclage, que ce soit à bas
ou haut débit comme l’illustrent les figures ci-après. Sur la Fig. 99 et la Fig. 101, a également
été tracée la température de paroi prédite par le modèle numérique. Le nombre de Biot de la
paroi calculé grâce au modèle atteint 1,8. La paroi étant modélisée avec un coefficient
d’échange effectif tenant compte de sa résistance de conduction interne, la température de paroi
correspond à la moyenne sur l’épaisseur. Du fait de sa faible conductivité, la paroi ne suit pas
toute l’amplitude thermique des cycles sur l’intégralité de son épaisseur. Cela explique
pourquoi en fin de charge et en fin de décharge les profils de température moyenne de paroi
sont beaucoup plus rapprochés que ne le sont les profils de température des solides et du fluide.
Cela illustre également pourquoi l’initialisation de la température de paroi nécessite de procéder
numériquement (cf. IV.1.2.2).
Comme pour le régénérateur à plaques, la Fig. 100 et la Fig. 102 montrent que le modèle
parvient à tenir compte de l’influence des fluctuations des conditions opératoires. Ici, le taux
d’utilisation (calculé avec les profils de température) ne tient pas compte de la paroi : il
correspond à l’énergie du lit fixe rapportée à la capacité théorique totale du lit fixe. La
température des parois n’étant pas mesurée sur l’installation, il ne serait en effet pas possible
de calculer un taux d’utilisation expérimental si la paroi était prise en compte dans le calcul.

139
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 99. Profils thermiques de fin de charge et de fin de décharge lors du cyclage thermique à
bas débit du régénérateur à graviers.

Fig. 100. Évolution du taux d’utilisation (calculé sans la contribution de la paroi) au cours des
cycles à bas débit sur le régénérateur à graviers.

140
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 101. Profils thermiques de fin de charge et de fin de décharge lors du cyclage thermique à
haut débit du régénérateur à graviers.

Fig. 102. Évolution du taux d’utilisation (calculé sans la contribution de la paroi interne) au
cours des cycles à haut débit sur le régénérateur à graviers.

IV.1.2.2. Bilan des modélisations du régénérateur à graviers

Il est donc possible de modéliser de manière monodimensionnelle un système présentant


des effets de bords relativement importants. Seul le comportement moyen sur la section est
alors modélisé. C’est donc ce comportement moyen qui doit faire l’objet d’une comparaison
entre les résultats numériques et expérimentaux. Lors du post-traitement des résultats
expérimentaux, cela nécessite par conséquent de calculer une température moyenne la plus
proche possible de la véritable moyenne surfacique à chaque altitude. Dans le cas du

141
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

régénérateur à graviers, cela est réalisé au moyen d’une température moyenne pondérée par
zones (cf. Fig. 95).
D’autre part, les modélisations du régénérateur à graviers confortent la méthode de
modélisation de la paroi des régénérateurs fondée sur la corrélation de Dixon, DiCostanzo et
Soucy, 1984, couplée à l’approche thermiquement mince étendue. Bien que les parois du
régénérateur à graviers possèdent une résistance de conduction interne relativement importante
(nombre de Biot atteignant 1,8), l’utilisation d’un coefficient d’échange effectif entre le fluide
et la paroi permet d’aboutir à des résultats numériques et expérimentaux concordants. Cela est
d’autant plus significatif que la paroi représente potentiellement près de 15 % de la capacité
théorique totale du régénérateur à graviers.

IV.2. Étude expérimentale d’un système huile/roche : la boucle STONE

IV.2.1. Présentation de la boucle STONE

L’installation STONE, conçue et étudiée par Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014, a déjà
été évoquée dans l’étude bibliographique (cf. Tableau 1). Il s’agit d’une boucle expérimentale
visant à étudier le comportement d’un système de stockage régénératif fonctionnant avec de
l’huile thermique (Therminol® 66) et constitué d’un lit de roches (quartzite) et de sable (silice).
Des photographies du système de stockage sont présentées en Fig. 103. Le réservoir est raccordé
à une chaudière électrique et à des aéroréfrigérants permettant respectivement de charger et de
décharger thermiquement le système avec une température et un débit contrôlés (Fig. 104).
L’installation est conçue pour monter jusqu’à 300 °C. En pratique, les essais ne sont toutefois
pas réalisés au-delà de 250 °C afin de limiter le vieillissement de l’huile thermique.

Fig. 103. Photographies du système de stockage de la boucle STONE. (a) Réservoir vu de


dessus avant isolation thermique. (b) Remplissage du réservoir (lit de roches et de sable).

142
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 104. Schéma de principe de la boucle expérimentale STONE.

Le réservoir de stockage contenant le lit fixe est constitué de quatre viroles et de deux fonds
bombés en acier inoxydable solidarisés par des brides (visibles en Fig. 103). La paroi métallique
fait 5 mm d’épaisseur tandis que les brides font 70 mm de haut et 115 mm d’épaisseur. Du fait
de leur épaisseur, les brides ont une telle inertie qu’elles sont supposées ne pas avoir le temps
d’interagir thermiquement avec le stockage au cours des cycles. De plus, elles sont très
localisées. Ainsi, seuls les 5 mm de paroi sont pris en compte dans le modèle.
Le lit fixe est constitué de 80 % de roche et de 20 % de sable en fraction massique. Sachant
que les masses volumiques de la roche et du sable sont équivalentes, il en est de même des
fractions volumiques. La porosité du lit fixe calculée grâce à la quantité d’huile utilisée lors du
remplissage du réservoir est de 0,27.
D’après les documents du fournisseur, les grains de sable ont un diamètre moyen de 2,5 mm
et leur masse volumique est de l’ordre de 2600 kg·m-3. La masse volumique des roches a été
calculée par immersion avec un échantillon de plus de 5 kg : la valeur moyenne obtenue est de
2595 kg·m-3. Cette valeur est retenue pour les roches et le sable. En pesant une roche, il est
possible d’estimer son volume grâce à la masse volumique moyenne calculée précédemment.
Cela permet d’appliquer l’équation (40) et de calculer le diamètre de sphère de volume
équivalent. Grâce à la pesée individuelle de 150 roches, le diamètre moyen ainsi calculé est de
26,2 mm. Par comparaison au diagramme reproduit en Fig. 37, la sphéricité des roches (visibles
en Fig. 103) est estimée à 0,8. Les grains de sable sont quant à eux supposés sphériques.
La capacité calorifique des roches et du sable en fonction de la température a été mesurée
en laboratoire. Une corrélation a été établie par régression des mesures obtenues. D’après la
littérature, la conductivité thermique des roches de quartzite est de 5,5 W·m-1·K-1 (Hoffmann,
2015). Une conductivité identique est considérée pour le sable. Le récapitulatif des paramètres
du système de stockage est présenté en Tableau 18.

143
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Caractéristiques du système de stockage de la boucle STONE


Lit fixe
L [m] 3,0
Dl [m] 1,0
Fluide : Therminol® 66
ε 0,27
ρf [kg·m-3] −0,000321 · T(°C)2 − 0,614254 · T(°C) + 1020,62
cpf [J·kg-1·K-1] 8,970785 · 10−4 · T(°C)2 + 3,313 · T(°C) + 1496,005
λf [W·m-1·K-1] − 1,5 · 10−7 · T(°C)2 − 3,3 · 10−5 · T(°C) + 0,118294
νf [m²·s-1] exp[586,375⁄(T(°C) + 62,5) − 2,2809] · 10−6
Roches : Quartzite
xc 0,584
Deq,V,c [m] 0,0262
Ψ 0,8
ρc [kg·m-3] 2595
cpc [J·kg-1·K-1] 0,8841 · T(°C) + 795,9
λc [W·m-1·K-1] 5,5
Sable : Silice
xs 0,146
Ds [m] 0,0025
ρs [kg·m-3] 2595
cps [J·kg-1·K-1] 0,8841 · T(°C) + 795,9
λs [W·m-1·K-1] 5,5
Paroi : Acier inoxydable AISI 316L
ep [m] 0,005 (virole sans les brides)
ρp [kg·m-3] 7900
cpp [J·kg-1·K-1] 8 · 10−7 · T(°C)3 − 0,0011 · T(°C)2 + 0,6136 · T(°C) + 440,11
λp [W·m-1·K-1] 0,0125 · T(°C) + 11,0
Tableau 18. Récapitulatif des caractéristiques du système de stockage de la boucle STONE.

Le lit fixe est instrumenté à l’aide d’environ 250 thermocouples de type K étalonnés sur la
gamme 0-350 °C à ±2 °C près. Certains sont placés dans le lit et baignent dans le fluide, tandis
que d’autres sont insérés au centre de roches qui ont été forées puis colmatées à l’aide de ciment
thermique. Les thermocouples sont répartis longitudinalement et radialement dans le réservoir
sur 12 niveaux différents (cf. Fig. 105). Certains thermocouples (environ 15 %) n’ayant pas
résisté aux sollicitations thermomécaniques du lit de roches ne sont cependant plus disponibles,
surtout sur les deux niveaux du bas.

144
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 105. Schéma de l’instrumentation du système de stockage de la boucle STONE.

Dans le réservoir, le fluide circule de haut en bas en charge et de bas en haut en décharge.
Le fluide est distribué dans le lit par l’intermédiaire de fonds bombés dans lesquels le fluide est
injecté/extrait par une canalisation latérale. Le fonctionnement de la boucle est asservi à un
logiciel de régulation permettant de réaliser des cycles consécutifs de charge/décharge. Les
débits de charge et de décharge (mesurés à ±1 %) sont régulés à l’aide de vannes 3 voies de
recirculation (cf. Fig. 104). La chaudière (d’une puissance maximale de 115 kW) et les
aéroréfrigérants sont régulés par des thermocouples étalonnés à ±1 °C près situés dans les
canalisations d’entrée/sortie du réservoir.
Grâce au logiciel de régulation, il est possible de programmer chaque charge/décharge, soit
en définissant sa durée, soit en spécifiant un critère de température. En effet, sur les premier et
dernier niveaux de mesure de température du lit (z = 0,12 m et z = 2,87 m), deux des
thermocouples de roche situés sur le premier rayon de mesure (r = 0,25 m) sont mobilisés pour
renseigner le logiciel de régulation. Une charge régulée en température est arrêtée dès que la
moyenne des deux thermocouples de régulation du bas (z = 0,12 m) dépasse la consigne.
Réciproquement, une décharge régulée en température est arrêtée dès que la moyenne des deux
thermocouples de régulation du haut (z = 2,87 m) est inférieure à la consigne fixée. La méthode
de régulation en température s’apparente donc à ce qui est communément envisagé pour des
systèmes de stockage thermique régénératif en condition d’exploitation industrielle, c’est-à-
dire que la charge/décharge n’est prolongée que tant que les niveaux de température répondent
à certaines exigences.

IV.2.2. Hétérogénéités thermiques et répétabilité


Telle qu’elle est mise en œuvre sur la boucle STONE, cette méthode de pilotage soulève la
question de la représentativité de la température mesurée par les thermocouples de régulation
par rapport à l’ensemble de la section du réservoir, et plus largement de l’homogénéité

145
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

transversale de température (autrement dit du caractère monodimensionnel du système de


stockage). À relativement faible vitesse de fluide (u ≅ 1,5 mm/s) et haute température
(100 °C / 250 °C), le caractère essentiellement monodimensionnel du système de stockage a
déjà été démontré par Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014. Comme l’illustre la Fig. 106, bien
que la température ne soit pas parfaitement uniforme sur chaque section, au global, le système
a également un comportement monodimensionnel aux vitesses maximales de fluide
atteignables par l’installation (umax ≅ 4,0 mm/s en charge et umax ≅ 3,4 mm/s en décharge).

Fig. 106. Température mesurée par l’ensemble des thermocouples de roche disponibles à
différentes altitudes du stockage durant une charge puis une décharge réalisées respectivement
avec une vitesse de fluide d’environ 4,0 mm/s et 3,4 mm/s. Moyenne arithmétique des
mesures de température par niveaux tracée en noir et enveloppée de la marge d’incertitude
(±2 °C) en pointillés.

Comme l’illustre la Fig. 106, la dispersion des mesures de température n’est


significativement supérieure à l’incertitude qu’en phase transitoire, c’est-à-dire au passage du
front thermique. Cela signifie que la dispersion est principalement liée à des effets de
distribution du fluide dans les fonds bombés et/ou à des hétérogénéités de perméabilité
hydraulique dans le lit fixe (passages préférentiels).
Il n’existe pas de corrélation claire entre la position des points de mesure et les écarts de
température observés sur la section. La dispersion semble aléatoire, si bien qu’il n’est a priori
pas possible de parler d’effet de bord. Étant donné que les thermocouples (d’huile et de roche)
sont répartis de façon relativement homogène sur chaque section, il paraît pertinent d’étudier le
comportement monodimensionnel du stockage à l’aide de la moyenne arithmétique de la
température mesurée par l’ensemble des thermocouples sur chaque section (tracée en ligne
noire continue sur la Fig. 106).
De manière plus générale, il est possible d’appréhender l’état énergétique du stockage à
l’aide d’une température moyenne enthalpique Tenth. Celle-ci est définie comme la température
moyenne pondérée par la capacité calorifique volumique partielle de chaque phase (fluide,
roches, sable). En pratique, pour chaque niveau de mesure, la température moyenne des roches
𝑇̅𝑐 est obtenue en faisant la moyenne arithmétique de tous les thermocouples de roche

146
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

disponibles. La température moyenne du fluide 𝑇̅𝑓 est définie de la même manière avec tous les
thermocouples de fluide disponibles et le sable est supposé à la même température que le fluide.
La température moyenne enthalpique est alors définie d’après l’équation (157). Associée à la
capacité calorifique volumique effective du système de stockage, cette température permet de
calculer l’enthalpie globale du système (parois mises en à part).

ε · ρf (T̅f ) · Hf (T̅f ) + xs · ρs · Hs (T̅f ) + xc · ρc · Hc (T̅c )


Tenth = (157)
ε · ρf (T̅f ) · ̅̅̅̅(T
cp ̅f ) + xs · ρs · c̅̅̅̅(T
p
̅f ) + xc · ρc · ̅̅̅̅(T
cp ̅c )
f s c

Il est possible de caractériser les hétérogénéités thermiques à l’aide de l’écart-type maximal


entre les thermocouples de roche de chaque section (ceux de roche et non de fluide, car ils sont
plus nombreux et mieux répartis). L’écart-type maximal est atteint lors du passage du front
thermique et permet de caractériser les passages préférentiels (l’inertie propre des roches
instrumentées intervient également, mais elles furent choisies de manière à être de tailles et de
formes similaires). L’écart-type peut être adimensionné en le rapportant à la différence entre la
température chaude et la température froide du cycle. Du fait des invariances par translation et
par dilation de l’écart-type, cela revient à calculer un écart-type de température
adimensionnelle. L’écart-type adimensionnel permet de comparer les hétérogénéités
thermiques observées lors d’essais réalisés avec des écarts de température différents : il est par
exemple possible de comparer les écarts-types adimensionnels d’un essai réalisé entre 100 °C
et 150 °C avec ceux d’un essai entre 100 °C et 250 °C.
La comparaison des écarts-types adimensionnels maximaux obtenus au cours de différents
essais réalisés entre 100 °C et 250 °C tend à montrer que les hétérogénéités thermiques croissent
avec la vitesse du fluide (cf. Fig. 107). Cette tendance est en revanche beaucoup moins évidente
sur les essais réalisés entre 85 °C et 150 °C (cf. Fig. 108). Le niveau de température n’a quant
à lui pas d’influence claire sur la dispersion thermique, même si des températures élevées
semblent favoriser l’homogénéité thermique en charge (cf. Fig. 109). Ces tendances sont
toutefois peu significatives au vu des incertitudes de mesure (±2 °C).

Fig. 107. Dispersion des températures de roche lors de charges (gauche) et de décharges
(droite) entre 100 °C et 250 °C à différentes vitesses de fluide.

147
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 108. Dispersion des températures de roche lors de charges (gauche) et de décharges
(droite) entre 85 °C et 150 °C à différentes vitesses de fluide.

Fig. 109. Dispersion des températures de roche lors de charges (gauche) et de décharges
(droite) à 1,25 mm/s de vitesse de fluide à différents niveaux de température.

Pour le niveau 12 (z = 2,87 m), l’écart-type maximal dépasse rarement 5 %, ce qui signifie
que les passages préférentiels sont limités. Dans les faits, en fin de décharge, la température
moyenne calculée à l’aide de l’ensemble des thermocouples de roche disponibles sur la section
du haut s’avère équivalente à l’incertitude près à la consigne de température fixée pour la fin
de décharge, et ce, quelles que soient les conditions opératoires. Cela permet de conclure que
la moyenne mesurée par les deux thermocouples de régulation du haut est représentative de la
moyenne de température de l’ensemble de la section.
Le niveau 1 (z = 0,12 m) est en revanche plus problématique, car l’écart-type est
relativement important et peut dépasser 10 % (cf. Fig. 107), ce qui signifie que les passages
préférentiels sont significatifs. De plus, il reste peu de thermocouples disponibles sur ce niveau :
outre les deux thermocouples de régulation dont le signal, non dédoublé, est inaccessible (car
monopolisé par le logiciel de régulation), il ne reste que cinq thermocouples de roche et trois
thermocouples de fluide encore opérationnels, et qui plus est, assez mal répartis (cf. Fig. 110).

148
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 110. Thermocouples encore disponibles au premier niveau de mesure (z = 0,12 m).

Par conséquent, les deux thermocouples de régulation et les autres thermocouples restants
(trop peu nombreux et mal répartis) ne sont probablement pas représentatifs de la température
moyenne de l’ensemble de la première section de mesure (z = 0,12 m). Ces deux moyennes sont
d’ailleurs parfois relativement différentes l’une de l’autre, si bien que la température moyenne
calculée en fin de charge avec les thermocouples de roche disponibles correspond rarement à
la température de consigne. Puisque cette différence dépend des passages préférentiels, elle est
plus ou moins importante selon les conditions opératoires (débits, niveaux de température,
écarts de température, etc.) et de l’état d’avancement du front thermique. Il est donc parfois
difficile de respecter la condition de fin de charge voulue. Le seul moyen de pallier ce
phénomène pour obtenir des essais répétables et comparables quelles que soient les conditions
opératoires, est de corriger empiriquement la consigne de température renseignée dans le
logiciel de régulation pour les fins de charge. Cette correction empirique, qui, exprimée en
température adimensionnelle, peut atteindre près de 10 %, est d’autant plus importante que la
vitesse de fluide est élevée, ce qui corrobore la thèse d’après laquelle les passages préférentiels
sont accrus à fort débit. Une fois établie pour des conditions opératoires données, la correction
empirique est fixe. En effet, des essais réalisés dans des conditions opératoires identiques
conduisent à des résultats répétables (cf. Fig. 111). Cela laisse supposer d’une part que les
passages préférentiels évoluent peu dans le temps, et d’autre part qu’ils ne provoquent pas un
comportement chaotique.

Fig. 111. Profils de température de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation de


cyclages thermiques. Résultats de trois essais réalisés à plusieurs mois d’intervalle (T = 100-
250 °C ; ΔTch-déch* = 0,20-0,33 ; 𝑚̇𝑐ℎ−𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h).

149
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

En conclusion, le système de stockage de la boucle STONE peut raisonnablement être


appréhendé selon une approche monodimensionnelle. En balayant les gammes de températures
et de vitesses de fluide accessibles à l’installation, l’écart-type de température adimensionnelle
atteint en moyenne 3,3 % sur les différents niveaux de mesure. Cet écart-type atteint en
moyenne 6,5 % sur les niveaux de mesure les plus hétérogènes (les deux niveaux bas) avec des
pics à 11,5 % dans les conditions opératoires les plus défavorables (haute température, haute
vitesse de fluide). Étant donnée la procédure utilisée pour réguler les fins de charge en
température, les hétérogénéités thermiques au premier niveau de mesure (z = 0,12 m) sont
susceptibles d’affecter la régulation des cycles. Cela peut cependant être corrigé empiriquement
et ne nuit pas à la répétabilité des essais.

IV.2.3. Détermination de la température d’entrée du lit

Le débit de fluide caloporteur est mesuré avec précision (±1 %) par les débitmètres de
l’installation. Il est en revanche plus difficile de connaître la température de l’huile pénétrant
dans le lit de solides. En effet, la température mesurée dans la canalisation d’entrée du réservoir
n’est pas représentative de la température à l’entrée du lit. Cela est clairement visible sur la Fig.
112 : le pic de température mesuré dans la canalisation d’entrée en début de charge est
complètement absent du premier niveau de mesure dans le lit de solides. Ce pic, lié à la
régulation de l’installation, est intégralement amorti par l’inertie du fluide contenu dans le fond
bombé supérieur. Les premiers niveaux de mesure sont situés à environ 12 cm après le début
du lit de solides (z = 0,12 m et z = 2,87 m). Il serait possible d’utiliser la température mesurée
à ces altitudes pour ne modéliser le lit de solides qu’entre ces deux niveaux, mais cela exclut
environ 8 % du lit de la modélisation.

Fig. 112. Estimation de l’évolution de la température en entrée du lit de solides par


« décalage » temporel de la température mesurée au premier niveau (z = 2,87 m). Début d’une
charge à 150 °C avec une vitesse de fluide d’environ 4,0 mm/s.

L’approche adoptée consiste donc à utiliser la température moyenne d’huile mesurée au


premier niveau (z = 0,12 m en décharge et z = 2,87 m en charge) et à « décaler » le profil
temporel à proportion de la vitesse de front thermique (cf. Fig. 112). Cela revient à supposer

150
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

que les 12 premiers centimètres de lit de solides ne provoquent qu’un déphasage temporel du
profil de température, mais affectent peu sa forme. En comparant l’évolution de la température
mesurée au premier niveau à celle prédite à la même altitude par le modèle ainsi renseigné, il
est possible de vérifier le bien-fondé de cette méthode. Il s’avère qu’elle donne généralement
de bons résultats. La Fig. 112 permet toutefois de constater que, d’après le modèle, l’hypothèse
selon laquelle les 12 premiers centimètres de lit de solides n’affectent pas la forme du profil
temporel n’est pas tout à fait juste : ils provoquent un léger « lissage » du profil. L’erreur
commise est cependant faible et ne porte que sur les premiers instants de la charge/décharge.
Par ailleurs, cette méthode nécessite que la température moyenne calculée à l’aide des
thermocouples d’huile disponibles au premier niveau de mesure soit représentative de
l’intégralité de la section, ce qui est parfois problématique, notamment en z = 0,12 m pour les
décharges (cf. IV.2.2). L’erreur introduite reste négligeable sur des charges/décharges simples,
mais peut devenir significative lors des cyclages, quand elle s’accumule d’un cycle à l’autre.
Cela est particulièrement vrai avec des cycles courts, dont la phase transitoire en début de
charge/décharge représente une part importante et sur laquelle commettre une erreur peut
conduire à des écarts significatifs.

IV.2.4. Détermination du coefficient de pertes thermiques du réservoir

Le réservoir est isolé thermiquement à l’aide de 150 mm de laine de roche. Le coefficient


de pertes thermiques latérales, nécessaire à la modélisation des essais, particulièrement en
cyclage, peut être estimé par un calcul de résistance thermique tenant compte de l’épaisseur de
la paroi métallique (5 mm, 16 W·m-1·K-1), de l’isolant (150 mm, 0,2 W·m-1·K-1) et de la
résistance de convection externe (estimée à 0,04 m²·K·W-1). Le coefficient global de pertes
thermiques Uf/∞ ainsi obtenu est de 1,5 W·m-2·K-1. Cette valeur ne tient pas compte de
l’influence des brides qui sont susceptibles de jouer le rôle d’ailettes sur les parois du réservoir.
Il est également possible de caractériser empiriquement les pertes thermiques à l’aide de
charges stationnaires consistant à charger le réservoir jusqu’à l’établissement d’un profil de
température. La différence de température d’huile entre le haut et le bas du lit est ensuite utilisée
pour déterminer le coefficient de pertes thermiques à l’aide de la méthode des Différences de
Température Logarithmiques Moyennes (DTLM) conformément aux équations (158) et (159).
Des charges réalisées à 150 °C et 250 °C avec des vitesses de fluide de 0,5 mm/s, 1,0 mm/s et
2,0 mm/s aboutissent à des valeurs de Uf/∞ comprises entre 1,0 W·m-2·K-1 et 1,3 W·m-2·K-1,
donc du même ordre de grandeur que la valeur obtenue par calcul des résistances thermiques.
Les valeurs empiriques sont toutefois entachées d’incertitudes élevées en raison du faible écart
de température entre le haut et le bas du lit (entre 3 °C et 10 °C seulement).

ṁ · cpf · (Tf,sortie − Tf,entrée )


Uf/∞ = (158)
Al · DTLM

(Tf,sortie − T∞ ) − (Tf,entrée − T∞ )
DTLM =
T −T (159)
ln (Tf,sortie − T∞ )
f,entrée ∞

La valeur du coefficient de pertes thermiques a finalement été fixée grâce à la modélisation


d’un essai de cyclage thermique. En réalisant plusieurs cycles thermiques à la fin desquels la
thermocline est peu extraite du réservoir, il est possible d’observer l’influence des pertes de
chaleur sur la forme finale de la thermocline, c’est-à-dire à l’issue de la stabilisation des profils
de fin de charge et de décharge. Pour cela, la modélisation numérique est réalisée avec les
mêmes débits et les mêmes températures d’entrée (déterminées d’après la méthode décrite en

151
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

IV.2.3) pendant les mêmes durées que l’essai expérimental. L’ajustement du coefficient de
pertes thermiques dans le modèle revient alors à s’assurer que le bilan d’énergie parvient au
même équilibre que dans l’expérience : si les pertes sont trop faibles de l’énergie s’accumule
anormalement dans le réservoir et réciproquement (cf. Fig. 113). Le coefficient de pertes
thermiques Up/∞ dans le modèle à trois équations a ainsi été fixé à 1,55 W·m-2·K-1, soit un
coefficient Uf/∞ de 1,57 W·m-2·K-1 (cf. équation (129)), ce qui est en accord avec les valeurs
obtenues à l’aide des autres méthodes (notamment du calcul théorique des résistances
thermiques). Cette valeur de coefficient de pertes thermiques Up/∞ est adoptée quelles que soient
les conditions d’essai puisque les résistances thermiques de convection externe et des parois ne
sont pas supposées varier avec les conditions opératoires.

Fig. 113. Détermination du coefficient de pertes thermiques à l’aide de la modélisation d’un


essai de cyclage. Profils expérimentaux (points) et numériques (courbes) de fin de charge et
de décharge à l’issue de la stabilisation du cyclage (15 cycles, soit 66 heures).

IV.2.5. Influence de la température

IV.2.5.1. Étude expérimentale

Des essais ont été réalisés afin de déterminer l’influence de la température sur le
comportement adimensionnel du système de stockage. Pour cela, des cycles thermiques réalisés
avec un débit massique de fluide et un taux d’extraction de la thermocline identiques ont été
comparés. Pour chaque température, les profils obtenus en fin de charge et en fin de décharge
une fois le cyclage thermique stabilisé sont présentés en Fig. 114.

152
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 114. Profils thermiques adimensionnels de fin de charge et de décharge à l’issue de la


stabilisation du cyclage. Essais réalisés avec des consignes de fin de cycle identiques, mais
non corrigées (ΔTch* ≅ 0,20 ; ΔTdéch* = 0,33 ; 𝑚̇𝑐ℎ−𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h).

La Fig. 114 montre que sur la gamme de températures testée, le comportement thermique
adimensionnel stabilisé du stockage n’est que peu affecté par le niveau et l’écart de température.
Les légers écarts observés sur les profils de fin de charge sont principalement dus au fait
que les cycles ne sont pas arrêtés tout à fait à la même température adimensionnelle en
z = 0,12 m (taux d’extraction de la thermocline légèrement différents). En effet, lors de cette
campagne d’essais, les consignes de fin de charge renseignées dans le logiciel de régulation
n’ont pas fait l’objet de corrections empiriques (cf. IV.2.2).
Les différences observées sur les profils de fin de décharge sont quant à elles
principalement imputables à des fluctuations de la température d’entrée en décharge. Ces
fluctuations, parfois importantes, sont dues à des défauts de régulation des aéroréfrigérants.

IV.2.5.2. Validation du modèle

Les résultats du modèle numérique sont comparés en Fig. 115 aux résultats expérimentaux
obtenus avec les deux niveaux extremums de température de la Fig. 114 (75 °C / 175 °C et
150 °C / 250 °C). La modélisation a été réalisée en utilisant les conditions aux limites mesurées
sur l’installation : les mêmes températures d’entrée (déterminées d’après la méthode décrite en
IV.2.3) et les mêmes débits pendant les mêmes durées sont appliqués au lit fixe durant une
quinzaine de cycles.

153
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 115. Profils expérimentaux (symboles) et numériques (courbes) de fins de charge et de


décharge jusqu’à stabilisation à différents niveaux de température. Seuls les premier,
deuxième et dernier cycles sont présentés. Essais correspondant à ceux de la Fig. 114.

La Fig. 115 montre un bon accord entre le modèle et les résultats expérimentaux, et ce,
même à l’issue d’un grand nombre de cycles. Les profils numériques des cycles stabilisés (cycle
14 ou cycle 15) sont toutefois légèrement plus hauts en température que les profils
expérimentaux. Ce léger décalage peut être dû à une erreur sur la température d’entrée du fluide
fournie au modèle : si la température fournie est légèrement plus élevée que dans la réalité,
davantage d’énergie s’accumule dans le réservoir au fur et à mesure des cycles, ce qui aboutit
à un système globalement plus chaud (à l’image de ce qui a été observé pour les pertes
thermiques en Fig. 113). Comme cela a été évoqué en IV.2.3, il est en effet probable que la
température d’entrée moyenne sur la section ne soit pas correctement estimée du fait des
passages préférentiels et de la répartition des thermocouples disponibles (notamment en
z = 0,12 m pour la décharge). L’écart observé sur les profils stabilisés reste toutefois faible en
regard du grand nombre de cycles modélisés. Il est en outre possible de constater que le modèle
parvient à tenir compte des légères fluctuations de la température d’entrée (particulièrement
visibles sur l’essai à 150 °C / 250 °C) dues à la régulation des aéroréfrigérants. Ainsi, le modèle
peut raisonnablement être considéré comme validé sur la plage de température testée.

IV.2.5.3. Étude numérique

Une étude purement numérique sur l’influence de la température est par conséquent
pertinente. Cette étude permet notamment d’étendre la gamme de températures jusqu’à 350 °C
(température limite d’utilisation de l’huile) et de s’affranchir des limites de puissance ainsi que
des fluctuations de débit et de température en entrée de lit. Il s’agit donc d’une extrapolation
qui suppose que le modèle reste valide au-delà de la gamme de températures sur laquelle il a
été dûment validé par comparaison aux résultats de la boucle STONE. Cela semble toutefois
raisonnable puisque les phénomènes physiques en jeu sont identiques et la variation des
propriétés physiques des matériaux en fonction de la température est prise en compte par le
modèle. La température peut également avoir une légère influence sur le coefficient global de
pertes thermiques. Cette influence n’est pas prise en compte par le modèle, mais elle est
vraisemblablement faible.
Les simulations sont réalisées sur un système identique à celui de STONE (Tableau 18).
Les mêmes débits massiques sont appliqués, mais des échelons de débit et de température sont
modélisés en entrée de lit : le débit et la température atteignent immédiatement leur valeur
nominale, puis restent constants (tandis que sur l’installation expérimentale, il existe une
période transitoire avant que le débit et la température d’entrée n’atteignent leur valeur

154
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

nominale). Grâce à l’élargissement de la gamme de températures étudiée, la Fig. 116 montre


des différences plus nettes entre les différents niveaux de température.

Fig. 116. Comparaison des profils thermiques adimensionnels numériques de fin de charge et
de décharge à l’issue de la stabilisation du cyclage thermique. Échelons de température et de
débit en entrée de lit (ΔTch-déch* = 0,20-0,33 ; 𝑚̇𝑐ℎ−𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h).

Deux phénomènes principaux expliquent les écarts observés en Fig. 116 entre les différents
profils de l’étude numérique : l’échange convectif fluide/solide et les pertes thermiques. En
effet, la viscosité de l’huile chute lorsque la température augmente, ce qui, à débit massique
constant, conduit à un nombre de Reynolds plus élevé à haute température. Bien qu’en parallèle
la chute de viscosité abaisse le nombre de Prandtl, au global cela a pour conséquence
d’augmenter le nombre de Nusselt et donc l’échange convectif. Cela se traduit par une meilleure
stratification thermique du stockage. Par ailleurs, la température a une influence sur les pertes
thermiques, lesquelles sont proportionnellement plus importantes à haute température. Les
paramètres illustrant ces phénomènes sont détaillés en Tableau 19.

Rendement de
Température u [mm/s] Re Pr Nu Bi ac·hc [W·m-3·K-1]
cycle stabilisé
75 °C / 350 °C 1,36 2,76 42,5 3,39 0,09 2,25·104 96,2 %

250 °C / 350 °C 1,45 4,52 11,7 4,40 0,11 2,78·104 86,9 %

75 °C / 175 °C 1,25 0,92 56,9 2,48 0,07 1,84·104 93,4 %

Tableau 19. Paramètres moyennés sur l’ensemble des cycles et rendement du dernier cycle
(cycle stabilisé) issus des modélisations numériques correspondant à la Fig. 116 .

Sur la Fig. 116, l’influence des pertes thermiques est principalement visible sur les paliers
de température en haut du réservoir en fin de charge et en bas du réservoir en fin de décharge.
Au global, plus le niveau de température, et donc les pertes thermiques, est élevé, plus le palier
est « déclinant ». Ainsi, pour l’essai à haute température (250 °C / 350 °C), le palier de fin de

155
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

décharge est nettement inférieur (en température adimensionnelle) aux deux autres cas, pour
lesquels la décharge est réalisée à basse température (75 °C).
L’influence de l’échange convectif est quant à elle visible au niveau du gradient
adimensionnel de température : celui-ci est d’autant plus fort que le niveau de température est
élevé, car l’échange convectif est meilleur. Sur la Fig. 116, la thermocline est plus raide en fin
de charge/décharge lorsque celle-ci est réalisée à haute température.
Au global, le rendement, qui est défini comme l’énergie déchargée rapportée à l’énergie
stockée lors de la charge précédente, s’avère meilleur avec l’essai réalisé entre 75 °C et 350 °C.
Celui-ci constitue en effet un compromis puisque l’échange convectif est relativement
important (charge à haute température) et les pertes thermiques sont limitées (niveau global de
température intermédiaire).
Les différences sont toutefois relativement faibles et ces observations, aussi bien
expérimentales que numériques, confirment que la température adimensionnelle est une
variable pertinente. Le niveau et les écarts de température dans l’absolu ont en effet peu
d’influence sur le comportement adimensionnel du système.

IV.2.6. Influence de la vitesse du fluide caloporteur

IV.2.6.1. Étude expérimentale

Une campagne d’essais sur l’installation STONE a été réalisée dans le but d’étudier
l’influence de la vitesse du fluide caloporteur. Lorsque les niveaux de température du stockage
sont fixés par les contraintes opératoires du procédé, le débit de fluide caloporteur est le seul
paramètre permettant à l’opérateur de moduler la puissance thermique de charge/décharge du
stockage. La modification du débit est cependant susceptible d’affecter le comportement du
stockage. L’influence de la vitesse du fluide a déjà été en partie étudiée sur l’installation
STONE par Bruch et al., 2014, mais sur une plage de vitesses relativement réduite (de 0,7 mm/s
à 1,9 mm/s). L’étude présentée ici vise à étudier l’ensemble de la gamme de vitesses accessible
à l’installation STONE.
Pour mener à bien cette étude, des cycles de charge/décharge ont été réalisés avec plusieurs
vitesses de fluide, toutes choses égales par ailleurs. Les cycles sont réalisés jusqu’à stabilisation
des profils thermiques. Lors du cyclage, les charges et les décharges sont respectivement
arrêtées lorsque 20 % et 33 % de la thermocline est extrait. Cela permet de conserver presque
la moitié de la thermocline à l’intérieur du réservoir. Ne pas renouveler intégralement la
thermocline à chaque cycle et lui faire parcourir le réservoir plusieurs fois à différentes vitesses
jusqu’à la stabilisation de sa forme permet d’observer son évolution à long terme. Comme cela
a été décrit en IV.2.3, la consigne de fin de charge utilisée par le logiciel de régulation a été
corrigée empiriquement afin que pour chaque vitesse de fluide le taux d’extraction de la
thermocline en fin de charge soit effectivement identique.
Les essais ont été réalisés avec des niveaux et des écarts de température relativement faibles
(85 °C / 150 °C) afin de maximiser la plage de vitesses étudiée malgré les limites de
l’installation (puissances de la chaudière et des aéroréfrigérants, température limite de
fonctionnement des pompes, etc.). Pour obtenir les différentes vitesses de fluide du plan
d’expérience, le débit est modulé de 350 kg/h à 2800 kg/h. Pour chaque vitesse, 15 cycles
successifs sont réalisés pour parvenir à la stabilisation thermique.

156
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 117. Profils thermiques de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation du


cyclage avec différentes vitesses de fluide (T = 85-150 °C ; ΔTch-déch* = 0,20-0,33).

La Fig. 117 présente les profils de fin de charge et de décharge obtenus à l’issue de 15
cycles réalisés avec différentes vitesses de fluide. Les profils de l’essai à 0,5 mm/s de vitesse
de fluide correspondent toutefois au douzième cycle, car les suivants furent perturbés par des
défauts de régulation provoquant des fluctuations importantes de la température de décharge
(cf. Fig. 120). La vitesse maximale de fluide atteignable par l’installation n’est pas la même en
charge et en décharge, c’est pourquoi la vitesse de fluide en décharge ne dépasse pas 3,4 mm/s,
tandis qu’elle peut atteindre 4,0 mm/s en charge.
La Fig. 118 trace l’évolution des différents paramètres de cycle en fonction de la vitesse
nominale de fluide. Les énergies (Fig. 118 (b)) et le rendement (Fig. 118 (a)) sont calculés à
partir des températures d’entrée et de sortie du réservoir. L’énergie stockée dans le fluide des
fonds bombés est donc prise en compte. En revanche, pour le taux d’utilisation (Fig. 118 (d)),
qui est défini comme l’énergie récupérée lors de la décharge rapportée à la capacité théorique
du système de stockage (entre 85 °C et 150 °C), l’énergie déchargée est calculée grâce aux
profils de température dans le lit fixe. Cela permet d’exclure les fonds bombés du calcul et rend
ainsi la valeur obtenue comparable aux résultats numériques (puisque le modèle ne traite que
le lit fixe). En revanche, cette méthode de calcul ne permet pas de mettre en exergue l’influence
des pertes thermiques. Il est donc préférable d’analyser celles-ci grâce au rendement.

157
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 118. Paramètres caractéristiques des cycles stabilisés en fonction de la vitesse nominale
du fluide (laquelle n’est pas toujours atteinte en décharge). Essais correspondant à la Fig. 117.

La comparaison des différents essais permet de mettre en lumière l’influence de la vitesse


à travers deux phénomènes principaux : les pertes thermiques et l’évolution temporelle de la
température en entrée de lit. La Fig. 117 montre que le système de stockage a un comportement
relativement indépendant de la vitesse du fluide entre 1,0 mm/s à 3,0 mm/s. En revanche, le
profil de fin de charge à 0,5 mm/s est significativement plus froid que les autres. Cela est dû au
temps de séjour élevé du fluide qui conduit à des pertes thermiques accrues et donc à une baisse
du rendement (cf. Fig. 118 (a)). À faible vitesse, il faut en effet injecter plus d’énergie dans le
réservoir pour atteindre la condition de fin de charge (cf. Fig. 118 (b)), car une part relativement
importante de l’énergie ne parvient jamais jusqu’en bas du réservoir. C’est aussi la raison pour
laquelle la durée des cycles n’est pas simplement inversement proportionnelle à la vitesse du
fluide (cf. Fig. 118 (c)).
Les profils de température à haute vitesse de fluide (3,5 mm/s et 4,0 mm/s) présentent une
thermocline nettement plus étalée. Le stockage est moins stratifié si bien qu’à 4,0 mm/s, la
thermocline occupe la quasi-totalité de la hauteur du réservoir. D’après la littérature,
l’augmentation de la vitesse au-delà d’une certaine limite conduit à la dé-stratification
thermique et à une baisse de l’efficacité du stockage (cf. I.1.2.2). Mais dans le cas des essais
présentés, c’est plus probablement l’effet de l’évolution temporelle de la température en entrée
de lit : du fait de la régulation, mais aussi de l’inertie thermique des canalisations et des fonds
bombés, l’évolution de la température d’entrée n’est pas un échelon parfait, mais comporte une
rampe de température. Or cette phase transitoire durant laquelle le fluide n’est pas injecté dans
le lit à température nominale est proportionnellement plus importante pour les essais de courte
durée, donc avec une vitesse de fluide élevée. Ceci est particulièrement marqué sur la phase de
charge (cf. Fig. 119). Ne pas injecter un échelon de température favorise naturellement la dé-
stratification du stockage. Cela se traduit par des énergies chargées et déchargées moindres à

158
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

haute vitesse et donc par une baisse du taux d’utilisation (cf. Fig. 118 (b) et (d)). Cependant,
avec les résultats expérimentaux, il est impossible de discerner d’une part l’effet intrinsèque de
la vitesse du fluide, et d’autre part l’influence de l’évolution de la température d’entrée.

Fig. 119. Comparaison des évolutions temporelles de température en entrée de lit lors des
cycles stabilisés à basse et haute vitesses de fluide (essais correspondant à la Fig. 117).
Gauche : dernière charge. Droite : dernière décharge. Profils déterminés d’après la méthode
décrite en IV.2.3.

IV.2.6.2. Validation du modèle

Le modèle numérique a été validé à l’aide des résultats expérimentaux présentés ci-avant
afin de s’assurer que l’influence de la vitesse est correctement prise en compte. La modélisation
a été réalisée en utilisant les conditions aux limites mesurées sur l’installation : les mêmes
températures d’entrée (déterminées d’après la méthode décrite en IV.2.3) et les mêmes débits
pendant les mêmes durées sont appliqués au lit fixe durant 15 cycles. La Fig. 120 montre que
le modèle parvient à tenir compte de l’influence de tous les phénomènes (pertes thermiques,
évolution de la température d’entrée, etc.) en plus de celle de la vitesse du fluide sur l’ensemble
de la gamme étudiée. Non seulement l’état stabilisé obtenu à l’issue du cyclage numérique
correspond à l’état observé expérimentalement (cf. profils thermiques lors des derniers cycles
(cycles 15) sur la Fig. 120), mais la dynamique de stabilisation est également très similaire,
comme permet de le constater l’évolution au cours du cyclage du taux d’utilisation calculé avec
les profils de température (cf. Fig. 121).

159
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

En outre, ces modélisations ont été mises à profit pour valider la réduction du modèle à une
équation d’énergie (cf. II.4). Les résultats du modèle réduit, représentés sur la Fig. 120 par des
lignes pointillées, sont à peine distinctes de ceux du modèle de référence à trois équations
d’énergie et ce, même après un grand nombre de cycles : sur les différents profils présentés,
l’écart de température adimensionnelle ne dépasse pas 1,3 %. Grâce au modèle à une équation,
le temps de calcul de ces modélisations est réduit d’environ 80 % par rapport au modèle à trois
équations, ce qui montre encore une fois l’intérêt que peut représenter un tel modèle.

Fig. 120. Comparaison des profils expérimentaux (symboles) et numériques (courbes) de fin
de charge et de décharge lors du cyclage avec différentes vitesses de fluide. Seuls les
premiers, deuxièmes et derniers cycles sont présentés. Essais correspondant à la Fig. 117.

160
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 121. Évolution du taux d’utilisation (défini comme l’énergie déchargée rapportée à la
capacité théorique totale du réservoir) au cours de cyclages réalisés à différentes vitesses.
Essais correspondant à la Fig. 117.

Les essais de sensibilité à la vitesse permettent par ailleurs d’illustrer l’intérêt du modèle
numérique tenant compte de la répartition granulométrique des solides. Mêmes lorsqu’ils visent
à modéliser des systèmes de stockage avec une granulométrie double (mélange de roches et de
sable), les modèles de la littérature appréhendent la totalité de la fraction solide selon une
granulométrie simple (tous les solides ont la taille des roches). Comme le montre la Fig. 122,
une telle approche est fructueuse à relativement basse vitesse, mais se révèle moins performante
à relativement haute vitesse.
Ainsi, sur les différents profils thermiques de fin de cycle à 1,0 mm/s de la Fig. 122, l’écart
moyen de température adimensionnelle (calculé d’après l’équation (71)) entre les profils
numériques et expérimentaux ne dépasse pas 1,7 % avec le modèle à double granulométrie
(modèle de référence) et 2,0 % avec le modèle à simple granulométrie. À basse vitesse, l’intérêt
du modèle à double granulométrie est donc relativement faible. En revanche, sur les profils de
fin de cycles à 4,0 mm/s, les écarts sont respectivement de 2,7 % et 4,7 %. Ainsi, la prise en
compte de la répartition granulométrique des solides est d’autant plus sensible que la vitesse est
élevée.

161
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 122. Comparaison des profils expérimentaux (symboles) et numériques (courbes) à basse
et haute vitesses obtenus avec le modèle de référence (tenant compte de la double
granulométrie) et un modèle à simple granulométrie. Haut : première charge. Bas : profils de
fin de cycles. Essais correspondant à la Fig. 117.

IV.2.6.3. Étude numérique

L’influence de la vitesse étant correctement prise en compte par le modèle, il est possible
de mener à bien une étude numérique indépendamment des phénomènes parasites, tels les effets
de régulation ou d’inertie de la boucle STONE. Les profils thermiques stabilisés de fin de
charge et de décharge obtenus numériquement sur un réservoir identique à celui de l’installation
STONE, mais avec des conditions d’entrée théoriques (échelons de débit et de température)
sont présentés en Fig. 123. La gamme de vitesses a été extrapolée jusqu’à 16 mm/s en supposant
que le modèle reste valide. De telles vitesses de fluide sont toutefois théoriques, car elles sont
particulièrement extrêmes pour un réservoir comme celui de STONE, principalement en raison
de ce qu’elles induiraient en termes de pertes de charge, de distribution du fluide, de puissance
thermique requise, etc. Par conséquent, les résultats numériques obtenus à de telles vitesses sont
probablement peu réalistes et l’extrapolation vise avant tout à exacerber l’influence de la vitesse
pour en étudier les effets.

162
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 123. Profils thermiques de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation du


cyclage à différentes vitesses de fluides. Échelons de température et de débit en entrée de lit
(T = 85-150 °C ; ΔTch-déch* = 0,20-0,33).

Fig. 124. Paramètres caractéristiques des cycles stabilisés en fonction de la vitesse nominale
du fluide. Étude numérique correspondant à la Fig. 123.

163
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

L’évolution des différents paramètres de cycle est tracée en Fig. 124. Sur cette figure, les
énergies correspondent uniquement au lit fixe (car les fonds bombés ne sont pas modélisés) et
le taux d’utilisation est calculé à l’aide des températures en entrée et en sortie de lit fixe. Par
conséquent, contrairement au cas expérimental (Fig. 118 (d)), ce taux d’utilisation est un critère
pertinent pour caractériser les pertes thermiques : il est sensiblement plus faible lorsque les
pertes thermiques augmentent.
La Fig. 123 confirme la relation entre la vitesse du fluide et les pertes thermiques. Comme
pour l’étude expérimentale, à basse vitesse (typiquement inférieure à 2,0 mm/s), le temps de
séjour accru du fluide dans le réservoir se traduit par des pertes thermiques relativement
importantes. Ces pertes se matérialisent par un palier de température déclinant sur les profils
thermiques, notamment sur le palier à haute température en fin de charge, car les pertes sont
plus importantes à haute température. Comme le montre la Fig. 124, à basse vitesse, du fait des
pertes thermiques, les charges nécessitent davantage d’énergie pour une même condition de fin
de cycle (elles sont donc plus longues), tandis qu’une moindre quantité d’énergie est
récupérable en décharge. Cela conduit mécaniquement à un rendement réduit.
À haute vitesse de fluide (supérieure à 2,0 mm/s), les profils thermiques sont moins
stratifiés. Contrairement à ce qui fut le cas dans l’étude expérimentale (cf. IV.2.6.1), l’évolution
temporelle de la température en entrée de lit n’est cette fois pas en cause, car des échelons
théoriques de débit et de température sont utilisés comme conditions aux limites. La dé-
stratification thermique du stockage à haute vitesse est ici essentiellement liée à la qualité de
l’échange thermique entre le fluide et les solides. En effet, si l’intensité de l’échange convectif
(exprimée en W·m-3·K-1) est plus important à haute vitesse, comme l’illustre l’évolution du
nombre de Nusselt moyen lors de la première charge en fonction de la vitesse (cf. Fig. 125 (a)),
la quantité d’énergie effectivement échangée entre le fluide et les solides par unité de volume
de lit décroît quant à elle avec la vitesse. En effet, la puissance échangée croît
proportionnellement moins que la vitesse du fluide : dans les corrélations de transfert convectif,
le nombre de Nusselt varie avec le nombre de Reynolds élevé à une puissance comprise entre
0,5 et 0,8 (cf. équations (72) et (73)). De plus, l’échange thermique entre le fluide et les solides
n’est pas uniquement de nature convective : une part de l’échange thermique est réalisé par
conduction dans les solides comme l’illustre le calcul du coefficient d’échange thermique
effectif heff,c (cf. Tableau 11). Par conséquent, une part du coefficient d’échange thermique
effectif ne croît pas avec la vitesse du fluide. Parallèlement, le temps de séjour du fluide, qui
caractérise la durée pendant laquelle une quantité donnée de fluide et les solides sont en contact
et peuvent échanger de la chaleur décroît proportionnellement à la vitesse du fluide. Au global,
à haute vitesse, le fluide doit donc parcourir une distance plus grande dans le lit avant de céder
ou d’extraire une quantité donnée de chaleur aux solides : la thermocline s’épaissit.

Fig. 125. Nombre de Nusselt (a) et diffusivités effectives (b) moyennés sur la première charge
en fonction de la vitesse du fluide. Étude numérique correspondant à la Fig. 123.

164
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Outre ce phénomène, les turbulences et le mélange du fluide, modélisés sous forme de


conductivité effective λmix,z, augmentent proportionnellement à la vitesse du fluide par
l’intermédiaire du nombre de Reynolds (cf. équation (30)), ce qui concourt à la dé-stratification
du stockage.
Pour illustrer ces phénomènes, il est possible de tracer l’évolution de la diffusivité effective
globale en fonction de la vitesse du fluide. La diffusivité effective correspond à la conductivité
effective divisée par la capacité calorifique volumique globale du système de stockage. Cette
conductivité effective telle qu’elle est calculée pour le modèle à une équation d’énergie, intègre
notamment une composante liée à la non-idéalité des échanges thermiques entre le fluide et la
paroi λeffhp (cf. équation (139)), et entre le fluide et les solides λeffhc (cf. équation (144)). La Fig.
125 (b) montre ainsi que les trois contributions précitées (λmix,z, λeffhp et λeffhc) augmentent avec
la vitesse du fluide, notamment celles liées à la non-idéalité des échanges thermiques. Ces
contributions augmentent proportionnellement plus que la vitesse et sont presque intégralement
responsables de la dé-stratification du stockage à haute vitesse.
L’analyse de la diffusivité effective ne tient cependant pas compte de l’influence des pertes
thermiques. Ainsi, contrairement à ce que pourrait laisser penser l’analyse de la seule Fig. 125
(b), réduire la vitesse n’est profitable à la stratification du stockage (autrement dit au taux
d’utilisation) que tant que l’influence des pertes thermiques reste de second ordre. Au global,
toutes choses égales par ailleurs, il existe donc une vitesse de fluide permettant de maximiser
le taux d’utilisation et qui correspond à un compromis entre les pertes thermiques et la qualité
des échanges de chaleur. Pour un système de stockage tel que celui de STONE fonctionnant
entre 85 °C et 150 °C, d’après le modèle numérique, cet optimum se situe à environ 2 mm/s
comme l’atteste la Fig. 124 (d). Dans les conditions modélisées, le taux d’utilisation atteint
alors 62,4 %.
Plus les pertes thermiques sont proportionnellement importantes (réservoir présentant une
compacité plus faible, fonctionnant à plus haute température, isolation thermique moins
importante, etc.), plus la vitesse maximisant le taux d’utilisation est élevée, et plus le taux
d’utilisation maximal est faible. Cela est illustré sur la Fig. 124 (d). Des modélisations ont été
réalisées en variant le coefficient de pertes thermiques d’un facteur 3 par rapport au cas de
référence. Lorsque les pertes thermiques sont triplées, le taux d’utilisation maximal atteint
seulement 59,3 % à 5 mm/s. À l’inverse, lorsque les pertes thermiques sont divisées par 3, le
taux d’utilisation maximal atteint environ 64,1 % à 1 mm/s.

IV.2.7. Influence du taux d’extraction de la thermocline

IV.2.7.1. Étude expérimentale

Comme cela a été évoqué dans l’étude bibliographique (cf. I.1.2.5), les profils thermiques
de fin de charge et de fin de décharge obtenus à l’issue de la stabilisation du cyclage sont
essentiellement régis par le taux d’extraction de la thermocline. Plus la thermocline est extraite,
plus le taux d’utilisation du stockage est important car la charge/décharge dure plus longtemps
et la thermocline est plus fine.
Une campagne d’essais a été réalisée sur l’installation STONE afin d’étudier l’influence du
taux d’extraction de la thermocline sur les profils thermiques stabilisés à l’issue du cyclage.
Pour cela, des cycles thermiques entre 100 °C et 250 °C à débit massique fixé (correspondant
à une vitesse moyenne de fluide de 1,25 mm/s environ) ont été réalisés avec différente
conditions de fin de charge et de fin de décharge jusqu’à stabilisation des profils thermiques.
Un exemple des profils thermiques ainsi obtenus en fin de charge et de décharge à l’issue de la
stabilisation est présenté en Fig. 126. Ces profils thermiques correspondent à une condition de
fin de charge (ΔTch*) fixe et à différentes conditions de fin de décharge (ΔTdéch*) à l’issue d’un
cyclage opéré à partir d’un réservoir initialement presque uniformément à température chaude.

165
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

La Fig. 126 montre bien que le taux d’utilisation (qui peut s’illustrer sur la figure par l’aire
entre les profils de fin de charge et de fin de décharge) augmente lorsqu’une part accrue de la
thermocline est extraite du réservoir.

Fig. 126. Profils thermiques de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation de


cyclages avec des conditions de fin de charge identiques et différentes conditions de fin de
décharge. État initial de chaque cyclage en noir (T = 100-250 °C ; 𝑚̇𝑐ℎ−𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h).

Fig. 127. Taux d’utilisation du stockage à l’issue de cyclages stabilisés avec différents taux
d’extraction de la thermocline en fin de charge et de décharge (T = 100-250 °C ;
𝑚̇𝑐ℎ−𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h).

Comme le montre la Fig. 127, il est possible de corréler le taux d’utilisation obtenu à l’issue
de la stabilisation des cycles aux taux d’extractions de la thermocline en fin de charge et de
décharge. Pour déterminer le taux d’utilisation, l’énergie déchargée est calculée grâce aux

166
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

profils de température. Il apparaît que, toutes choses égales par ailleurs, l’extraction d’une part
accrue de la thermocline en fin de charge ou de décharge conduit à l’augmentation du taux
d’utilisation.
En mettant de côté les essais réalisés avec les charges et les décharges les plus courtes
(extraction de 13 % et 20 % de la thermocline), il est possible d’analyser plus globalement les
résultats obtenus grâce au Tableau 20. Ce tableau classe les essais réalisés par taux d’utilisation
croissant. Il apparaît alors clairement que classer les essais par taux d’utilisation croissant
revient à les classer par taux d’extraction total croissant. Le taux d’extraction total de la
thermocline se calcule comme la somme du taux d’extraction en fin de charge et du taux
d’extraction en fin de décharge. Pour un même taux d’extraction total, le classement par taux
d’utilisation croissant équivaut le plus souvent à classer les essais par taux d’extraction en fin
de charge croissant (à l’exception d’un cas particulier signalé en gris). Comme l’illustre
également la Fig. 128, cela signifie qu’à taux d’extractions totaux identiques, il vaut mieux des
charges longues et des décharges courtes pour maximiser le taux d’utilisation.

Taux d’utilisation [%] ΔTch*+ ΔTdéch* ΔTch* ΔTdéch*


49,9 0,53 0,27 0,27
54,8 0,60 0,27 0,33
58,2 0,60 0,33 0,27
60,5 0,67 0,27 0,40
62,8 0,67 0,33 0,33
63,7 0,67 0,40 0,27
64,1 0,73 0,27 0,47
66,9 0,73 0,33 0,40
67,9 0,73 0,40 0,33
68,0 0,73 0,47 0,27
68,8 0,80 0,33 0,47
71,7 0,80 0,40 0,40
71,9 0,80 0,47 0,33
72,1 0,80 0,53 0,27
74,9 0,87 0,40 0,47
75,8 0,87 0,53 0,33
75,9 0,87 0,47 0,40
78,6 0,93 0,47 0,47
78,8 0,93 0,53 0,40
80,6 1,00 0,53 0,47
Tableau 20. Classement des essais correspondant à la Fig. 127 par taux d’utilisation croissant.
Les essais avec les charges/décharges les plus courtes (13 % et 20 % d’extraction de la
thermocline) sont exclus.

167
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 128. Taux d’utilisation en fonction du taux d’extraction total de la thermocline. Essais
correspondant à la Fig. 127 à l’exception des essais avec les charges/décharges les plus
courtes (13 % et 20 % d’extraction de la thermocline).

Cette asymétrie entre les charges et les décharges est probablement inhérente à l’installation
STONE. Les charges présentent en effet une période transitoire plus importante que les
décharges avant que la température de fluide à l’entrée du lit de solides n’atteigne sa valeur
nominale (cela est clairement visible sur la Fig. 119). Cela signifie que lorsque les charges sont
très courtes (taux d’extraction faible en fin de charge), une part relativement importante du
cycle n’est pas réalisée à température nominale, ce qui épaissit la thermocline et dégrade le taux
d’utilisation du stockage. Or cela est moins vrai en décharge, car la période transitoire y est
sensiblement plus courte, donc proportionnellement moins importante. Au global, en raison de
cette période transitoire sur la température d’entrée, les décharges courtes pénalisent moins le
taux d’utilisation que les charges courtes.
C’est aussi la raison pour laquelle il a fallu exclure de cette analyse les essais avec les
charges et les décharges les plus courtes (13 % et 20 % d’extraction) afin de parvenir à cette
conclusion. Ces charges/décharges sont en effet tellement courtes que les effets de l’évolution
de la température d’entrée surpassent l’influence du taux d’extraction de la thermocline.

IV.2.7.2. Étude numérique

Afin de s’affranchir de cette asymétrie entre charges et décharges due à l’évolution


temporelle de la température d’entrée, une étude numérique comparable a été réalisée sur un
système identique à celui de l’installation STONE. Des cyclages numériques entre 100 °C et
250 °C avec une vitesse moyenne de fluide de 1,5 mm/s ont été réalisés en considérant des
échelons de débit et de température en entrée de lit. Les profils thermiques stabilisés obtenus
en fonction des différents taux d’extraction de la thermocline sont illustrés en Fig. 129.

168
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 129. Profils thermiques de fin de cycles stabilisés obtenus avec différents taux
d’extraction de la thermocline en fin de charge et de décharge. Échelons de température et de
débit en entrée de lit (T = 100-250 °C ; 𝑚̇ = 1034 kg/h).

La Fig. 129 permet de constater que lorsque des échelons de température et de débit sont
utilisés comme conditions d’entrée, il existe une certaine symétrie entre les profils de fin de
charge et de fin de décharge correspondant à un taux d’extraction identique. Cette symétrie
n’est cependant pas parfaite, principalement en raison des pertes thermiques. L’évolution des
propriétés physiques du fluide avec la température participe également à cette dissymétrie, car
l’échange thermique fluide/solide et donc la stratification n’est pas tout à fait la même à haute
et basse température comme cela a été évoquée en IV.2.5.
Il est intéressant de constater que les résultats numériques conduisent à un renversement de
l’asymétrie charge/décharge observée expérimentalement sur l’installation STONE : le Tableau
21 permet en effet de constater qu’à l’inverse de ce qui a été observé avec les essais
expérimentaux, à taux d’extraction totaux identiques, il est préférable d’adopter des charges
courtes et des décharges longues pour maximiser le taux d’utilisation (qui est déterminé avec
l’énergie déchargée calculée à l’aide des températures d’entrée et de sortie du lit fixe). Cela
s’explique par l’influence des pertes thermiques comme le montre la colonne « rendement »
dans le Tableau 21. Dans les configurations étudiées, il y a en effet jusqu’à 0,8 point de
rendement d’écart pour un même taux d’extraction total. Les pertes thermiques étant plus
importantes à haute température, elles sont en moyenne plus élevées lorsque la charge (qui
s’opère à haute température) dure longtemps. Les charges longues favorisent donc les pertes
thermiques, lesquelles réduisent le taux d’utilisation. Cela est également illustré en Fig. 130.

169
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Taux d’utilisation [%] ΔTch*+ ΔTdéch* ΔTch* ΔTdéch* Rendement [%]


49,8 0,4 0,2 0,2 94,6
64,1 0,6 0,4 0,2 94,3
67,8 0,6 0,2 0,4 94,7
72,4 0,8 0,6 0,2 94,2
76,4 0,8 0,4 0,4 94,5
76,4 0,8 0,2 0,6 94,7
77,5 1,0 0,8 0,2 93,9
81,0 1,0 0,6 0,4 94,3
81,5 1,0 0,2 0,8 94,7
82,2 1,0 0,4 0,6 94,6
84,3 1,2 0,8 0,4 94,2
85,8 1,2 0,6 0,6 94,5
86,1 1,2 0,4 0,8 94,6
88,5 1,4 0,8 0,6 94,3
89,1 1,4 0,6 0,8 94,5
91,6 1,6 0,8 0,8 94,3
Tableau 21. Classement par taux d’utilisation croissants des essais numériques correspondant
à la Fig. 129.

Fig. 130. Taux d’utilisation en fonction du taux d’extraction total de la thermocline. Essais
correspondant à la Fig. 129.

Seul un cas signalé en gris dans le Tableau 21 contredit cette thèse. Il est possible de
remarquer que contrairement aux autres cyclages, celui-ci correspond à une configuration
particulièrement déséquilibrée : la thermocline est fortement extraite en décharge (à 80 %) et
relativement peu en charge (20 %). Un cas particulier du même type combinant des taux
d’extraction particulièrement déséquilibrés entre charge et décharge aboutissant à un taux
d’extraction total intermédiaire a été observé lors de l’étude expérimentale (valeur signalée en
gris dans le Tableau 20). Il semble donc que l’affirmation selon laquelle, pour maximiser le

170
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

taux d’utilisation, il faut privilégier des charges ou des décharges longues selon l’évolution de
la température d’entrée ou les pertes thermiques, soit invalidée pour des taux d’extraction très
déséquilibrés entre charge et décharge. Autrement dit, pour maximiser le taux d’utilisation, il
semble qu’il vaille mieux allonger le processus le plus favorable au détriment de celui qui l’est
moins, mais pas à outrance. L’origine exacte de ce phénomène reste inexpliquée. Le gain de
taux d’utilisation lié à l’équilibrage des taux d’extraction en charge et en décharge est cependant
minime vis-à-vis des autres phénomènes (taux d’extraction total, évolution de la température
d’entrée, pertes thermiques, etc.).

IV.2.8. Caractéristiques du cyclage

L’influence du taux d’extraction de la thermocline sur le cyclage thermique soulève la


question de la stabilisation : quel que soit le mode de pilotage adopté, lorsque des cycles de
charge/décharge successifs sont réalisés dans des conditions opératoires identiques pendant un
temps suffisant, le système parvient à un état stabilisé. Cet état se caractérise notamment par
des profils thermiques, des énergies chargées et déchargées, des taux d’utilisation et des
rendements identiques d’un cycle sur l’autre. Cette stabilisation existe que les cycles soient
régulés en temps (durée imposée) ou en température (taux d’extraction de la thermocline
imposé). Dans un cas comme dans l’autre, le paramètre non imposé (taux d’extraction ou durée)
tend vers une valeur unique au fur et à mesure des cycles, comme c’est le cas pour les énergies,
le rendement, etc. Sont ici majoritairement traitées les stabilisations résultant de l’imposition
du taux d’extraction de la thermocline. Mais comme cela est brièvement illustré par la suite (cf.
IV.2.8.3), la plupart des observations sont transposables aux cas où la durée des cycles est
imposée.
Des cyclages numériques ont été réalisés avec différents taux d’extraction de la thermocline
à partir d’un réservoir uniformément à température froide. Ces cyclages sont représentés en Fig.
131 par leur état initial et leur état stabilisé. La Fig. 132 illustre la stabilisation plus ou moins
rapide des paramètres caractéristiques de cycle lors de ces cyclages numériques. Il apparaît que
les performances (taux d’utilisation et rendement) sont d’autant moins bonnes et que la
stabilisation est d’autant plus longue que le taux d’extraction de la thermocline est faible (avec
un taux d’extraction de 10 %, 15 cycles ne sont d’ailleurs pas suffisants pour atteindre une
stabilisation complète).

Fig. 131. État initiaux et états stabilisés de cyclages numériques réalisés avec différents taux
d’extraction de la thermocline (T = 100-250 °C ; 𝑚̇ = 1034 kg/h).

171
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 132. Évolution des paramètres lors de cyclages numériques réalisés avec différents taux
d’extraction de la thermocline (essais correspondant à la Fig. 131). Sur les graphiques (a) et
(b), les symboles pleins correspondent aux charges et les vides aux décharges.

La Fig. 133 illustre la stabilisation des paramètres caractéristiques lors des cyclages
expérimentaux présentés précédemment en Fig. 126. Ces essais ont été réalisés avec différents
taux d’extraction de la thermocline en décharge à partir d’un réservoir presque uniformément à
température chaude (c’est pourquoi le cycle numéro 1 ne comporte pas de charge). Ces résultats
expérimentaux montrent là aussi clairement que les performances sont moins bonnes et la
stabilisation est plus longue lorsque le taux d’extraction de la thermocline diminue.

172
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 133. Évolution des paramètres lors de cyclages expérimentaux avec différents taux
d’extraction de la thermocline en fin de décharge et un taux d’extraction de 40 % en fin de
charge (essais correspondant à la Fig. 126). Sur les graphiques (a) et (b), les symboles pleins
correspondent aux charges et les vides aux décharges.

Il est possible d’analyser la stabilisation comme le résultat de la compétition de deux


phénomènes antagonistes conduisant à un état d’équilibre. Les deux phénomènes en question
sont d’une part l’épaississement de la thermocline par diffusion effective (conduction, non-
idéalité des échanges et mélange du fluide) et d’autre part son renouvèlement par extraction
totale ou partielle à l’issue de chaque charge/décharge. Ainsi, lorsqu’une faible part de la
thermocline est extraite (et donc renouvelée) à l’issue de chaque cycle, une large part de celle-
ci a la possibilité de se diffuser. Son état d’équilibre est par conséquent plus long à atteindre et
correspond finalement à un réservoir moins stratifié occupé en grande partie par la thermocline.
À l’inverse, si une grande partie de la thermocline est extraite (et donc détruite et renouvelée)
à chaque cycle, seule une petite partie de la thermocline peut se diffuser sur le long terme. La
stabilisation est alors atteinte dès que cette petite part de thermocline parvient à son état
d’équilibre, ce qui nécessite relativement peu de temps. Cette analyse est notamment corroborée
par trois phénomènes : la stabilisation immédiate des essais dont le taux d’extraction total de la
thermocline est au moins égal à 1, l’influence de perturbations ponctuelles lors du cyclage et
l’invariance de l’état stabilisé vis-à-vis de l’état initial du cyclage.

173
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

IV.2.8.1. Stabilisation

Concernant le premier élément, il est en effet possible de s’apercevoir sur la Fig. 132 et la
Fig. 133 que les paramètres caractéristiques atteignent leur valeur stabilisée dès le deuxième
cycle lorsque le taux d’extraction total est supérieur à 1 (ΔT* = 0,6 en Fig. 132, et ΔTdéch* = 0,53
en Fig. 133). Pour ces configurations, la totalité de la thermocline est extraite et renouvelée à
chaque cycle. Celle-ci n’a donc pas la possibilité de se diffuser au fur et à mesure des cycles :
dès le deuxième cycle, tous les cycles sont identiques (si tant est que les conditions opératoires
sont conservées d’un cycle sur l’autre). Si le taux d’extraction total de la thermocline est
inférieur à 1, au moins une partie de la thermocline séjourne dans le réservoir sans jamais être
extraite d’un cycle à l’autre. La stabilisation n’est donc atteinte que lorsque cette portion de
thermocline s’est diffusée jusqu’à son état d’équilibre et la stabilisation est plus longue s’il faut
qu’une large part de la thermocline se diffuse. Si une part très faible de la thermocline n’est
jamais extraite, il peut suffire de moins de la durée d’un cycle pour que la portion de thermocline
atteigne son état d’équilibre. C’est probablement ce qui explique pourquoi sur la Fig. 132,
l’essai correspondant à ΔT* = 0,4 atteint l’état stabilisé dès le deuxième cycle alors que le taux
d’extraction total n’est que de 80 % (ΔTch* + ΔTdéch* = 0,8) : la part de thermocline restante
(20 %) met probablement moins de la durée d’un cycle à se diffuser jusqu’à son état d’équilibre.

IV.2.8.2. Perturbations

Le deuxième argument à mettre au crédit de cette analyse est l’observation de la réponse


du système de stockage de l’installation STONE à des perturbations ponctuelles durant le
processus de cyclage. Le test consiste à réaliser des cycles thermiques identiques, puis à altérer
l’un d’eux en modifiant ponctuellement le taux d’extraction (ou la durée) d’une charge. Cette
perturbation peut être réalisée en écourtant la charge ou bien au contraire en la prolongeant,
parfois jusqu’à l’extraction complète de la thermocline (charge pleine). Les profils thermiques
correspondant au premier type de perturbation sont présentés en Fig. 134. Cette figure présente
l’état initial et l’état stabilisé d’un cyclage thermique, ainsi que les profils correspondant à des
cycles perturbés, c’est-à-dire dont la durée de charge a été plus ou moins écourtée par rapport
à la durée des charges stabilisées. L’évolution du taux d’utilisation lors de ce cyclage perturbé
(cf. Fig. 135) permet de constater qu’écourter les charges ne perturbe que ponctuellement le
cyclage. Celui-ci reprend son cours normal dès que les conditions de pilotage sont restaurées.

174
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 134. Profils thermiques expérimentaux de fin de charge et de décharge stabilisés et à


l’issue de perturbations ponctuelles matérialisés par des charges plus ou moins écourtées
(T = 100-250 °C ; ΔTch-déch* = 0,13-0,33 ; 𝑚̇𝑐ℎ−𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h).

Fig. 135. Évolution du taux d’utilisation au cours d’un cyclage expérimental perturbé par des
charges partielles (essai correspondant à la Fig. 134).

En revanche, lorsque des perturbations consistant à allonger la durée de certaines charges


/décharges sont introduites, un comportement différent apparaît. Cela est illustré par la Fig. 136.
Celle-ci montre l’évolution du taux d’utilisation au cours d’un cyclage ponctué de charges
pleines. Les conditions opératoires ne sont cependant pas tout à fait restaurées après chaque
perturbation puisqu’un taux d’extraction différent est adopté par la suite : l’essai correspond
aux profils thermiques présentés en Fig. 126 qui ont en fait été obtenus les uns à la suite des
autres au cours d’un même essai. Les charges pleines servent alors à réinitialiser le stockage
avant le démarrage d’un cyclage avec de nouvelles conditions d’extraction de la thermocline.

175
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 136. Évolution du taux d’utilisation au cours d’un cyclage expérimental dans lequel sont
introduites des charges pleines. Après chaque charge pleine, un taux d’extraction de la
thermocline plus important en fin de décharge est adopté (essais expérimentaux correspondant
à la Fig. 126).

Une étude numérique combinant les deux types de perturbation a été réalisée. Elle consiste
à modéliser un stockage identique à celui de STONE. Les cycles sont réalisés entre 100 °C et
250 °C avec une vitesse de fluide moyenne de 2,0 mm/s. Des échelons de débit et de
température en entrée de lit sont modélisés. Le taux d’extraction de la thermocline est de 15 %
en fin de charge et de décharge, sauf lors de perturbations ponctuelles. Dans certains cas, les
charges sont prolongées (taux d’extraction de 40 %, 60 % et 75 %) ou écourtées (taux
d’extraction de 1 %). Les profils thermiques et les paramètres caractéristiques correspondant à
ce cyclage perturbé sont illustrés respectivement en Fig. 137 et Fig. 138. Sur la Fig. 138, le
rendement n’est pas présenté car, tel qu’il est défini (énergie déchargée rapportée à l’énergie
chargée au cycle précédent), il a peu de signification lorsque des perturbations interviennent
dans le cyclage : à la suite d’une perturbation prolongeant la charge, le rendement tel qu’il est
défini dépasse 100 % car, du fait de la « re-stratification » du réservoir (visible en Fig. 137),
lors de la décharge suivante, le système mobilise une partie de l’énergie accumulée au cours
des cycles précédents.

176
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 137. Profils thermiques de fin de charge et décharge lors d’un cyclage numérique
perturbé par des charges écourtées ou prolongées (T = 100-250 °C ; 𝑚̇ = 1379 kg/h).

Fig. 138. Évolution des paramètres lors d’un cyclage numérique perturbé (essai correspondant
à la Fig. 137). Sur les graphiques (a) et (b), les symboles pleins correspondent aux charges et
les vides aux décharges.

L’ensemble de ces observations expérimentales et numériques montrent que le


raccourcissement d’une charge/décharge n’affecte pas à long terme le processus de stabilisation
du cyclage. En revanche, la stabilisation est perturbée et complètement ou partiellement

177
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

réinitialisée lorsque la charge/décharge est prolongée, c’est-à-dire lorsqu’une partie


supplémentaire de la thermocline est momentanément extraite du réservoir.
Ce constat conforte la thèse selon laquelle la stabilisation résulte d’un équilibre entre
renouvellement et diffusion de la thermocline. En effet, lorsque la charge (ou la décharge) est
écourtée, cela revient à extraire moins (voire pas du tout) la thermocline en fin de cycle. Celle-
ci a donc davantage la possibilité de se diffuser. Cependant la diffusion est un processus
relativement lent, et dès que les conditions de pilotage sont restaurées au cycle suivant, la part
supplémentaire de thermocline qui a pu se diffuser est détruite et renouvelée. Le système revient
donc presque immédiatement à son état d’équilibre antérieur.
À l’inverse, lorsque la charge (ou la décharge) est prolongée, une part de la thermocline qui
avait initié (voire finalisé) sa diffusion vers l’état d’équilibre est détruite et renouvelée. Lorsque
les conditions opératoires sont restaurées à la suite de cette perturbation, la part renouvelée se
diffuse à nouveau jusqu’à son état d’équilibre, ce qui prend un temps plus ou moins long selon
la diffusivité effective et la part de thermocline qui a été renouvelée : la stabilisation reprend
progressivement.

IV.2.8.3. État initial

Enfin, le dernier élément en faveur de cette analyse est l’observation d’après laquelle l’état
stabilisé obtenu à l’issue d’un cyclage est indépendant de l’état initial : des conditions de
pilotage identiques appliquées à des réservoirs dans des états différents conduisent au même
état stabilisé.
Cela est illustré expérimentalement en Fig. 139 : les profils de fin de cycles de deux essais
réalisés avec les mêmes conditions opératoires, mais depuis un état complètement chargé ou
complètement déchargé aboutissent aux mêmes profils de fins de charge et de décharge à l’issue
de la stabilisation du cyclage. L’évolution des paramètres caractéristiques de cycle est présentée
en Fig. 140. Il est possible de constater que, bien qu’ils diffèrent au début du cyclage, ils tendent
tous vers une même valeur.

Fig. 139. Profils thermiques expérimentaux de deux cyclages opérés dans les mêmes
conditions mais à partir d’états initiaux différents (T = 100-250 °C ; ΔT * = 0,27 ;
𝑚̇𝑐ℎ−𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h).

178
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 140. Évolution des paramètres lors de cyclages expérimentaux réalisés à partir d’états
initiaux différents (essais correspondant à la Fig. 139). Sur les graphiques (a) et (b), les
symboles pleins correspondent aux charges et les vides aux décharges.

Une étude numérique du même type a été réalisée sur un réservoir identique à celui de
l’installation STONE en considérant des échelons de débit et de température en entrée de lit.
Des cyclages thermiques ont été réalisés avec des conditions opératoires identiques depuis des
états initiaux différents. Contrairement aux cyclages expérimentaux, les cycles ne sont pas
régulés en température (imposition d’un taux d’extraction de la thermocline), mais en durée.
Dans le cas présent, les charges et les décharges ont une durée imposée de 1h30. Comme il est
possible de le constater sur la Fig. 141, les deux cyclages convergent vers le même état
thermique. C’est alors le taux d’extraction (et non la durée) qui se stabilise au fur et à mesure
des cycles (cf. Fig. 142).

179
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 141. Profils thermiques de deux cyclages régulés en temps opérés dans les mêmes
conditions mais à partir d’états initiaux différents (T = 100-250 °C ; t = 90 min ;
𝑚̇ = 1379 kg/h).

Fig. 142. Évolution des paramètres lors de cyclages numériques régulés en temps réalisés à
partir d’états initiaux différents (essais correspondant à la Fig. 141). Les symboles pleins
correspondent aux charges et les vides aux décharges.

Un comportement identique a été observé sur l’installation STONE, mais peu d’essais
significatifs de ce type ont été réalisés car la régulation des cycles en durée est jugée peu
représentative des conditions d’exploitation industrielles.

180
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

IV.2.9. Vers un modèle analytique


IV.2.9.1. Diffusion de la thermocline

Comme expliqué dans la partie précédente, la stabilisation résulte de la diffusion de la


thermocline vers son état d’équilibre, lequel dépend de la part de thermocline extraite et
renouvelée à chaque cycle. Être en mesure de calculer analytiquement la diffusion de la
thermocline ouvrirait par conséquent la voie à un modèle analytique de stockage régénératif.
Pour cela, il est nécessaire de connaître le coefficient de diffusion effective régissant l’évolution
du profil de température. Or, ce coefficient n’est autre que la diffusivité effective globale αeff
calculée grâce à la conductivité effective globale λeff utilisée dans le modèle réduit à une
équation d’énergie. Cette diffusivité effective se calcule selon l’équation (160) avec les
différentes composantes de la conductivité effective telles qu’elles ont été introduites et décrites
en I.3.3 et II.4.

hp h
λeff λ0eff,f + λ0eff,c + λeff,p + λmix + λReff + λeff + λeffc
αeff = = (160)
(ρ · cp ) ε · ρf · cpf + xs · ρs · cps + xc · ρc · cpc + xp · ρp · cpp
eff

Il est théoriquement possible de calculer la diffusion d’un échelon de température injecté


dans le réservoir et se diffusant progressivement au cours du cyclage en assimilant le
phénomène à la diffusion thermique dans un milieu semi-infini à partir d’un état thermiquement
uniforme. Ce type de problème classique obéit à l’équation (161) (Bergman et al., 2011). Dans
cette équation, ζ représente la distance au point d’inflexion de la thermocline, lequel correspond
à la température moyenne (T* = 0,5). Cette équation est valable pour une thermocline chaude
en haut et froide en bas : la température adimensionnelle de la moitié inférieure (froide) de la
thermocline se calcule en utilisant la valeur négative –ζ.

ζ
1 + erf ( )
T(ζ, t) − Tmin 2 · √̅̅̅̅̅
αeff · t (161)
T ∗ (ζ, t) = =
Tmax − Tmin 2

Cette équation analytique est valable pour une diffusivité effective constante et uniforme
(thermocline supposée symétrique). D’autre part, en modélisant la thermocline de la sorte, seule
la diffusion est prise en compte : l’influence des pertes thermiques et le renouvèlement de la
thermocline par extraction totale ou partielle ne sont pas pris en compte. Cette approche
analytique a été comparée aux résultats d’une modélisation numérique de cyclage sur un
réservoir identique à celui de STONE. Afin que les cas analytique et numérique soit
comparables, les propriétés physiques des matériaux sont supposées constantes, les pertes
thermiques sont supprimées et des échelons de débit et de température en entrée de lit sont
modélisés. De plus, le cyclage numérique, opéré avec une vitesse moyenne de fluide de
2,0 mm/s, a été réalisé avec un taux d’extraction de la thermocline fixé à 0,5 % seulement afin
de limiter son renouvèlement et la laisser se diffuser.

181
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 143. Profil adimensionnel de température calculé numériquement et analytiquement


(équation (161)) lors de son passage au centre du réservoir. Échelons de température et de
débit en entrée de lit (T = 100-150 °C ; ΔTch-déch* = 0,005 ; 𝑚̇ = 1434 kg/h).

La Fig. 143 compare les résultats numériques et analytiques. Les profils numériques
obtenus avec le modèle à trois équations d’énergie correspondent à des « photographies » de la
thermocline lorsque son point d’inflexion passe au centre du réservoir (z* = 0,5). Les profils
analytiques correspondent quant à eux aux résultats de l’équation (161) calculée aux mêmes
temps que les profils numériques en prenant pour état initial l’échelon figuré en noir. La
diffusivité effective utilisée (αeff = 9,07·10-6 m²·s-1) correspond à l’équation (160) calculée
conformément aux corrélations du modèle numérique.
La Fig. 143 montre que les modélisations numérique et analytique concordent. La légère
asymétrie de la thermocline numérique, tout juste visible sur le premier profil (t = 58,6 min),
est liée au fait que le haut de la thermocline est légèrement plus jeune que le bas, car lors de la
première charge, il est généré après. Il diffuse donc durant un temps moins long. Par ailleurs,
dans le cas numérique, 0,5 % de la thermocline est extrait et renouvelé à la fin de chaque
charge/décharge, ce qui finit par avoir une incidence sur sa forme et créer un écart croissant
entre les profils numériques et analytiques. Cet écart est particulièrement visible aux extrémités
du dernier profil (t = 403,7 min).

La même comparaison est présentée en Fig. 144 avec cette fois un taux d’extraction de la
thermocline fixé à 10 %. La première charge est identique au cas précédent. En revanche,
l’extraction partielle de la thermocline dès la fin de la première charge induit un écart entre les
profils de température numérique et analytique qui est déjà visible sur le bas du profil de
température lors de la première décharge (t = 140,3 min). Au fur et à mesure des cycles, les
comportements de la thermocline analytique et de la thermocline numérique divergent. Cela
illustre les limites de la modélisation analytique qui ne tient pas compte du renouvellement
partiel de la thermocline.

182
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 144. Profil adimensionnel de température calculé numériquement et analytiquement


(équation (161)) lors de son passage au centre du réservoir. Échelons de température et de
débit en entrée de lit (T = 100-150 °C ; ΔTch-déch* = 0,10 ; 𝑚̇ = 1434 kg/h).

IV.2.9.2. Durée des cycles et énergies

L’approche analytique exprimée par l’équation (161) permet de calculer grâce à l’équation
(162) le temps de cyclage nécessaire pour que la thermocline occupe la hauteur 2 ζ dans le
réservoir. Pour cela, il est nécessaire de définir le seuil ΔT* correspondant aux extrémités de la
thermocline. En définissant le début et la fin de la thermocline comme les altitudes
correspondant par à exemple à T* = 0,01 et T* = 0,99, alors ΔT* vaut 0,01 : la thermocline
débute et prend fin lorsque la température adimensionnelle s’écarte de plus de 1 % de la
température nominale chaude ou froide. Les équations (163) et (164) permettent de calculer
respectivement l’écart à la température nominale en fonction du temps et de la distance au point
d’inflexion, et la distance au point d’inflexion en fonction du temps et de l’écart adimensionnel
à la température nominale. Conformément à l’approche analytique ici développée, ces
équations ne tiennent pas compte des pertes thermiques et ne sont valables que tant que la
thermocline n’est pas extraite du réservoir.

2
∗)
1 ζ
t(ζ, ΔT = ·[ ] (162)
αeff 2 · erf −1 (1 − 2 · ΔT ∗ )
̅̅̅̅̅

1 ζ
ΔT ∗ (ζ, t) = · erfc ( ) (163)
2 2 · √̅̅̅̅̅
αeff · t

ζ(ΔT ∗ , t) = 2 · √̅̅̅̅̅
αeff · t · erf −1 (1 − 2 · ΔT ∗ ) (164)

183
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Grâce à ces équations, il est par exemple possible d’estimer analytiquement la durée de
chaque charge/décharge au cours d’un cyclage jusqu’à la stabilisation des profils de
température, à condition encore une fois que la thermocline ne soit pas extraite lors du cyclage.
Comme cela a déjà été évoqué, un cyclage thermique de ce type conduit à un réservoir
intégralement occupé par la thermocline, comme prédit par Bayón, Rivas et Rojas, 2013. Dans
ces conditions, la durée de charge/décharge tend à s’annuler au fur et à mesure des cycles. Ce
type de cyclage peut être modélisé d’après la Fig. 145.

Fig. 145. Schéma de principe du cyclage modélisé analytiquement. Gauche : première


charge/décharge (ici charge). Droite : n-ième charge/décharge (ici décharge).

Ainsi, le temps tn écoulé à l’issue de la n-ième charge/décharge s’exprime d’après


l’équation (165) qui, une fois résolue, aboutit à l’équation (166). Dans le cas illustré par la Fig.
145, l’initialisation est réalisée avec t0 et ζ0 nuls.

L − ζn−1 − ζn αeff · t n · erf −1 (1 − 2 · ΔT ∗ )


L − ζn−1 − 2 · √̅̅̅̅̅
t n = t n−1 + = t n−1 + (165)
w w

2
−1 (1 ∗)
αeff ·
̅̅̅̅̅ [erf −1 (1 −2· ΔT ∗ )]2 L − ζn−1 √̅̅̅̅̅
αeff · erf − 2 · ΔT
t n = [√ + t n−1 + − ] (166)
w2 w w

Les résultats de cette méthode analytique peuvent être comparés aux résultats du modèle
numérique. Pour cela, le cyclage numérique est réalisé avec des propriétés physiques
constantes, des pertes thermiques nulles et des échelons de débit et de température en entrée de
lit. Le taux d’extraction de la thermocline est fixé à 0,1 % et une discrétisation numérique
relativement fine est utilisée (Δz = 6 mm et Δt = 1 s).
Étant donné que le débit et les températures d’entrée et de sortie sont constants, la durée de
chaque charge/décharge n calculée à l’aide de l’équation (166) peut être utilisée pour déterminer
l’énergie stockée ou récupérée. Cette énergie peut être comparée à celle calculée par le modèle
numérique via l’enthalpie des différentes phases. Les comparaisons du temps écoulé à la fin de
chaque charge/décharge n et des énergies chargées et déchargées sont illustrées en Fig. 146.

184
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

Fig. 146. Résultats numériques (T = 100-150 °C ; ΔTch-déch* = 0,001 ; 𝑚̇ = 1434 kg/h)


comparés aux résultats analytiques issus de l’équation (166) (αeff = 9,07·10-6 m²·s-1).

La Fig. 146 permet de constater que l’équation (166) parvient à déterminer correctement la
durée, et donc l’énergie, des premiers cycles : l’énergie de la première charge est déterminée à
2 % près. En revanche, au fur et à mesure des cycles, les durées déterminées numériquement et
analytiquement divergent : l’écart excède 10 % à partir de n = 6. L’équation analytique (166)
tend plus rapidement vers des durées de cycle nulles. Les différences de température en jeu
étant très faibles, cela s’explique par l’écart même léger existant entre les thermoclines
analytique et numérique : dans le cas présent, 0,1 % de la thermocline représente seulement
0,05 °C. Malgré un taux d’extraction très réduit et une discrétisation numérique relativement
fine, avec un tel degré de précision requis, l’écart devient de plus en plus significatif à mesure
que les cycles raccourcissent.
Toutefois, l’écart ne devient significatif que lorsque la durée des cycles s’approche de zéro,
c’est-à-dire précisément lorsque le stockage n’est plus fonctionnel. La modélisation des
derniers cycles présente donc peu d’intérêt. Par ailleurs, l’équation (166) est valable pour la
première charge/décharge avec n’importe quel taux d’extraction de la thermocline (même très
élevé). Seulement, plus le taux d’extraction est élevé, plus cela affecte la forme de la
thermocline et compromet de ce fait le calcul de la durée des charges/décharges suivantes.
De plus, si la thermocline est fortement extraite, la température de sortie du stockage ne
peut plus être supposée constante. Le calcul d’énergie doit alors soit se fonder sur une
température de sortie de fluide moyennée sur la durée de la charge/décharge, soit sur un calcul
d’enthalpie avec l’intégrale des profils de température dans le stockage.

IV.2.9.3. Perspectives

Cela illustre les limites relativement fortes auxquelles est confrontée la modélisation
analytique des systèmes de stockage thermique régénératif : la variation des propriétés
physiques des matériaux et des conditions opératoires, les pertes thermiques et la déformation
de la thermocline due à son extraction sont impossibles à prendre en compte avec un simple
modèle de diffusion. De plus, l’approche analytique développée ici se fonde sur la diffusivité
effective globale du système de stockage. Or ce paramètre est pleinement représentatif du
comportement du système à condition que les dérivées de température des différentes phases
soient équivalentes (comme pour la réduction du nombre d’équations d’énergie régissant le
modèle numérique). Des développements supplémentaires sont par conséquent nécessaires
pour parvenir à une modélisation analytique suffisamment polyvalente pour être appliquée à
des cas industriels. De tels travaux ont notamment été engagés par l’organisme de recherche
espagnol CIEMAT (Bayón et Rojas, 2014).

185
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

L’approche analytique a pour principal intérêt de réduire considérablement le temps de


calcul nécessaire à la modélisation. Elle est donc particulièrement prometteuse pour réaliser des
simulations annuelles, par exemple pour prédire la production de centrales solaires
thermodynamiques intégrant un système de stockage.
La modélisation analytique simplifiée telle qu’elle a été présentée et mise en œuvre ici
permet de conforter l’analyse d’après laquelle la non-idéalité des échanges de chaleur entre
phases, qui est le phénomène majeur régissant la dé-stratification du stockage, peut être
modélisée comme un mécanisme diffusif obéissant à la loi de Fourier.

IV.3. Bilan
La modélisation des régénérateurs gaz/solide de la boucle CLAIRE permet de montrer que
l’approche consistant à traiter le lit fixe comme un milieu poreux homogène est applicable à
des lits structurés. Le modèle n’est donc pas limité aux milieux granulaires. Cela nécessite
toutefois d’adapter les paramètres d’échange thermique utilisés par le modèle. D’autre part,
la modélisation des parois fondée notamment sur l’approche thermiquement mince étendue
s’avère fructueuse même lorsque les parois constituent une part potentiellement élevée de la
capacité de stockage du système (15 % dans le cas de la boucle CLAIRE) et présentent une
résistance de conduction interne importante (nombre de Biot atteignant 1,8). En outre, le
modèle parvient à modéliser le comportement moyen de systèmes qui ne sont pas strictement
monodimensionnels, c’est-à-dire présentant des hétérogénéités thermiques transversales
importantes. Le comportement monodimensionnel moyen est accessible grâce à la moyenne
surfacique de la température sur chaque section du stockage. Pour les installations
expérimentales, cela nécessite de disposer de mesures de température réparties correctement
et avec une résolution spatiale suffisante, et de post-traiter les résultats de mesures de manière
à approcher au mieux la véritable moyenne surfacique de température.
Le système de stockage huile/roche de la boucle STONE a fait l’objet de nombreux essais
expérimentaux permettant d’étudier de manière relativement complète et dans diverses
conditions opératoires le comportement des systèmes de stockage liquide/solide à
granulométrie double (roche et sable). L’étude et la modélisation de ce système permet de
montrer que le modèle numérique proposé parvient à tenir compte de l’influence de divers
paramètres. À l’issue d’une étude préliminaire visant à définir le coefficient de pertes
thermiques du réservoir ainsi qu’une méthode permettant d’estimer la température du fluide à
l’entrée du lit fixe, le modèle s’avère capable de restituer l’influence du niveau de température
et du débit de fluide caloporteur. Ces deux paramètres affectent le comportement du stockage
principalement par l’intermédiaire de leur influence sur les pertes thermiques et sur l’échange
de chaleur entre le fluide et les solides. Les pertes thermiques sont proportionnellement plus
importantes à haute température et à faible vitesse de fluide. Du fait de l’évolution des
propriétés physiques de l’huile thermique, l’échange de chaleur entre le fluide et les solides
s’avère légèrement meilleur à haute température. Bien qu’une vitesse de fluide élevée améliore
le coefficient d’échange convectif entre le fluide et les solides, cela dégrade la qualité de
l’échange de chaleur, ce qui se traduit par une dé-stratification thermique accrue. Ceci est
principalement lié au fait que le coefficient d’échange convectif augmente proportionnellement
moins que la vitesse du fluide. L’augmentation de la puissance d’échange ne compense donc
pas la réduction du temps d’échange. Ce phénomène se matérialise par une diffusivité effective
liée à la non-idéalité des échanges croissante avec la vitesse du fluide. Au global, il existe donc
une vitesse de fluide optimale correspondant à un compromis entre les pertes thermiques et la
qualité des échanges de chaleur.
La boucle STONE permet également d’étudier différente configurations de cyclage
thermique, c’est-à-dire de succession de charges et de décharges. En cyclage, le comportement
et le taux d’utilisation du système de stockage sont principalement régis par le taux d’extraction
de la thermocline en fin de charge et de décharge. Il est possible de corréler le taux d’utilisation

186
Chapitre IV - Validation du modèle et études expérimentales

du système de stockage au taux d’extraction total, lequel correspond à la somme du taux


d’extraction de fin de charge et du taux d’extraction de fin de décharge. Globalement, plus le
taux d’extraction total est élevé, plus le taux d’utilisation du stockage est important. À taux
d’extraction total fixé, il est possible d’accroître légèrement le taux d’utilisation en prolongeant
le procédé (charge ou décharge) le plus performant au détriment du moins performant. Cela
dépend notamment des pertes thermiques et des conditions d’entrée. Bien évidemment, dans un
cas industriel, les taux d’extraction de la thermocline sont avant tout régis par les contraintes
du procédé dans lequel s’intègre le système de stockage.
Lorsque des cycles de charge et de décharge opérés selon des conditions identiques sont
réalisés, cela conduit à une stabilisation : d’un cycle sur l’autre, les paramètres de cycles sont
identiques (durées ou taux d’extraction de la thermocline, profils de température, rendement,
énergie, taux d’utilisation, etc.). Cela est vrai que les cycles thermiques soient régulés en durée
(durées de charge et de décharge imposées) ou en taux d’extraction de la thermocline (taux
d’extraction imposés en fin de charge et de décharge). La stabilisation est d’autant plus rapide
que le taux d’extraction de la thermocline est important. Cela est lié au fait que la stabilisation
résulte de l’équilibre entre diffusion et renouvellement (par extraction) de la thermocline. Cette
analyse est étayée par plusieurs observations. Tout d’abord, lorsque le taux d’extraction
adimensionnel total est au moins égal à 1 (toute la thermocline est renouvelée à chaque cycle),
il n’y a pas de stabilisation à proprement parler : le cyclage est stable dès le premier cycle car
il n’y a pas de diffusion de la thermocline sur le long terme. D’autre part, la stabilisation n’est
pas perturbée par le raccourcissement ponctuel d’un cycle, car la diffusion est un processus
lent, tandis que le renouvellement de la thermocline a un effet immédiat. À l’inverse, le
rallongement ponctuel d’un cycle durant ou à l’issue de la stabilisation provoque le
renouvellement de la thermocline, ce qui réinitialise au moins partiellement le processus de
stabilisation : la part de la thermocline qui a été renouvelée doit à nouveau se diffuser jusqu’à
son état d’équilibre. Enfin, l’état stabilisé étant uniquement le résultat de l’équilibre entre deux
phénomènes (diffusion et renouvellement de la thermocline), il est indépendant de l’état initial,
c’est-à-dire de l’état thermique du système avant le début du cyclage. Ce n’est toutefois pas le
cas du processus de stabilisation : si l’état stabilisé en lui-même est indépendant de l’état
initial, le chemin vers l’état stabilisé dépend lui fortement de l’état initial.
Le rôle prépondérant de la non-idéalité des échanges thermiques et sa modélisation sous
forme de diffusivité effective sont corroborés par des comparaisons entre le modèle numérique
(qui a été largement validé) et un modèle analytique de diffusion. Cette approche analytique
n’est cependant fructueuse que dans des conditions précises qui restreignent significativement
son utilisation. Des développements supplémentaires seraient nécessaires pour que la
modélisation analytique des systèmes de stockage régénératif parvienne à maturité et puisse
être utilisée dans des cas concrets. À ce stade, la réduction du nombre d’équations d’énergie
du modèle numérique semble être la méthode la plus performante pour réduire efficacement le
temps de calcul sans dégrader de façon rédhibitoire les résultats.

187
188
Conclusions et perspectives

Conclusions et perspectives
Les systèmes de stockage thermique de type régénératif permettent de stocker de la chaleur
sous forme sensible dans un lit fixe. La chaleur est chargée et déchargée au moyen d’un fluide
caloporteur liquide ou gazeux circulant en contact direct avec le solide. Le lit fixe peut être
constitué d’un milieu granulaire poreux (matériaux en vrac) ou structuré de manière à former
des canaux plus ou moins gros permettant la circulation du fluide caloporteur. Par rapport aux
systèmes de stockage à deux réservoirs de sels fondus, qui constituent à ce jour l’état de l’art
pour le stockage massif de chaleur à haute température, le stockage de type régénératif est plus
polyvalent. Les fonctions de stockage et de caloporteur étant assurées indépendamment par le
solide et le fluide, il est possible de sélectionner plus librement les matériaux utilisés pour
optimiser la densité de stockage, les niveaux de température, le coût, etc. Des matériaux peu
coûteux comme des roches ou des résidus industriels (laitiers sidérurgiques, mâchefer, amiante
vitrifié, etc.) peuvent être utilisés pour constituer le lit fixe. De plus, contrairement aux systèmes
à deux réservoirs de sels fondus dans lesquels l’équivalent du volume d’un des deux réservoirs
est systématiquement vide (pour permettre le transvasement du fluide), les systèmes
régénératifs ne nécessitent qu’un seul réservoir dont la quasi-totalité du volume est exploitée.
À capacité de stockage équivalente, les systèmes régénératifs peuvent ainsi être jusqu’à 35 %
moins chers que les systèmes à deux réservoirs de sels fondus.
En revanche, l’exploitation et le pilotage des systèmes régénératifs est relativement
complexe car une multitude de phénomènes physiques en interaction les uns avec les autres
régissent leur fonctionnement et leurs performances. Ces phénomènes sont rappelés en Fig.
147.

Fig. 147. Schéma des principaux phénomènes impliqués dans le comportement des systèmes
de stockage thermique régénératif.

189
Conclusions et perspectives

Afin de prendre en compte l’ensemble de ces phénomènes, un modèle numérique


monodimensionnel a été proposé. Celui-ci décrit le lit fixe comme un milieu poreux et comporte
trois équations d’énergie ainsi qu’une équation de continuité. Il s’exprime d’après les équations
suivantes.

∂ρf ∂(ρf · uf )
+ =0 (167)
∂t ∂z

∂(ρf · Hf ) ∂(ρs · Hs ) ∂(ρf · uf · Hf )


ε· + xs · +ε·
∂t ∂t ∂z (168)
∂ ∂Tf
= (λeff,f+s · ) + heff,c · a c · (Tc − Tf ) + heff,p · a p,int · (Tp − Tf )
∂z ∂z

∂(ρc · Hc ) ∂ ∂Tc
xc · = (λeff,c · ) + heff,c · a c · (Tf − Tc ) (169)
∂t ∂z ∂z

∂(ρp · Hp ) ∂ ∂Tp
xp · = xp · (λp · ) + heff,p · a p,int · (Tf − Tp ) + Up/∞ · a p,ext · (T∞ − Tp ) (170)
∂t ∂z ∂z

L’équation de continuité (167) assure la conservation de la masse du fluide. Les éléments


solides du système (solides de remplissage et parois) sont quant à eux supposés incompressibles
et indilatables. Leur masse volumique est donc supposée constante.
La principale originalité du modèle proposé tient à son traitement des systèmes constitués
d’un milieu granulaire à granulométrie double. Cette configuration, qui permet de réduire la
quantité de fluide caloporteur, est courante dans les systèmes à caloporteur liquide. Elle se
matérialise généralement par un lit fixe constitué d’un mélange de roches et de sable. Dans le
modèle, le sable est supposé à l’équilibre thermique avec le fluide. Cela se justifie par la très
grande surface spécifique d’échange et la très faible résistance de conduction interne des grains
de sable. Une température unique pour le fluide et le sable est donc considérée, et l’équation
d’énergie du fluide (168) comprend un terme relatif à l’énergie interne du sable. Lorsqu’il n’y
a pas de sable (granulométrie simple), la fraction volumique de sable xs est nulle et le terme
correspondant s’annule. L’équation du fluide comprend par ailleurs un terme de diffusion
caractérisé par une conductivité thermique effective permettant d’appliquer la loi de Fourier.
La conductivité effective modélise la conduction dans le fluide et dans le sable (si sable il y a),
ainsi que la diffusion thermique due aux turbulences et au mélange du fluide (advection à petite
échelle).
Les solides qui ne sont pas supposés à l’équilibre thermique avec le fluide possèdent une
équation d’énergie dédiée (169). Les équations du fluide et des solides sont liées par un terme
d’échange thermique. Comme l’équation du fluide, l’équation des solides comporte un terme
de conductivité effective. Ce terme tient compte de la conduction thermique dans les solides et
du transfert par rayonnement entre les solides (uniquement lorsque le fluide caloporteur est
transparent au rayonnement infrarouge).
Enfin, l’équation d’énergie (170) permet de tenir compte de la paroi du réservoir. Cette
équation modélise l’inertie de la paroi, qui peut être non négligeable dans les réservoirs de petite
taille, ainsi que la conduction thermique longitudinale dans la paroi. L’équation d’énergie de la
paroi est liée à celle du fluide et à l’ambiance extérieure (pertes thermiques) par des termes
d’échange de chaleur.

Outre la capacité thermique des différents constituants, le système de stockage est


essentiellement gouverné par l’échange thermique entre le fluide et les solides. Lors de la
charge et la décharge, ce mécanisme régit au premier ordre le comportement de la thermocline,
c’est-à-dire le gradient thermique séparant les zones chaude et froide. Cela fut déjà identifié par

190
Conclusions et perspectives

Schumann, 1929, lors de l’établissement de son modèle qui fait référence encore aujourd’hui.
Par conséquent, il est crucial de déterminer correctement le coefficient d’échange thermique
effectif entre le fluide et les solides (heff,c). Celui-ci est calculé à l’aide de corrélations
empiriques d’échange convectif fondées sur les nombres adimensionnels de Nusselt, de
Reynolds et de Prandtl.
Lorsque le milieu granulaire possède une granulométrie simple (tous les solides de tailles
similaires), le coefficient d’échange convectif est déterminé à l’aide de la corrélation de Wakao,
Kaguei et Funazkri, 1979. Cette corrélation est largement reprise dans la littérature et fait
référence.
Lorsque le milieu granulaire est constitué d’un milieu à granulométrie double (par exemple
un mélange de roches et de sable), l’échange convectif entre les roches et le fluide est modélisé
comme l’échange convectif entre le fluide circulant dans un milieu poreux (les pores remplis
de sable) et les parois délimitant le milieu poreux (les roches). Pour cela, la corrélation de
Dixon, DiCostanzo et Soucy, 1984, est utilisée. Pour les granulométries doubles comme pour
les granulométries simples, cette corrélation est également utilisée pour calculer le coefficient
d’échange convectif entre le fluide et la paroi du réservoir.
Le modèle est par ailleurs capable de traiter efficacement les lits fixes structurés en canaux.
Il est donc possible d’assimiler ce type de lit à un milieu poreux. Dans ce cas, des corrélations
spécifiques doivent toutefois être utilisées pour déterminer le coefficient d’échange convectif.
Dans le modèle, les coefficients d’échange convectif sont convertis en coefficients
d’échange effectif tenant compte de la résistance de conduction interne des solides et de la
paroi. Pour cela, l’approche thermiquement mince étendue développée par Xu, Li et Chan,
2012, est utilisée. Cette méthode permet de traiter efficacement les cas dans lesquels les solides
ou la paroi ne sont pas à proprement parler thermiquement minces (Bi > 0,1). Ce problème peut
également être traité à l’aide d’un modèle de conduction intra-solide permettant d’estimer le
profil de température à l’intérieur des solides. Une version analytique d’un tel modèle a été
proposée. Cependant, ce modèle de milieu granulaire ne présente un intérêt que lorsque le profil
de température à l’intérieur des solides doit être connu, car il est plus complexe et plus instable
d’un point de vue numérique, et nécessite davantage de temps de calcul que le modèle de milieu
poreux. Il est en outre moins polyvalent puisque, tel qu’il a été développé, il ne peut être
appliqué aux lits fixes structurés en canaux.

Les pertes thermiques vers l’extérieur jouent également un rôle important dans le
comportement et les performances du système de stockage, plus particulièrement sur les
systèmes peu isolés ou de faible compacité (de forme allongée ou de petite taille). Ainsi, c’est
principalement par l’intermédiaire de leur influence sur les pertes de chaleur et sur l’échange
thermique fluide/solide que le niveau de température et la vitesse de circulation du fluide
caloporteur affectent le comportement du système. Du fait de la combinaison de ces deux
influences, il existe pour chaque configuration une vitesse de circulation de fluide optimale
correspondant à un compromis entre les pertes de chaleur (et dans une moindre mesure la
diffusion) et la qualité de l’échange thermique entre le fluide et les solides.

Bien qu’il ne soit pas intrinsèque au système de stockage, un autre paramètre important à
prendre en compte est l’évolution de la température du fluide caloporteur à l’entrée du lit fixe.
Si lors de la charge ou la décharge, la température d’entrée évolue lentement vers sa valeur
nominale, cela épaissit d’autant la thermocline. À l’inverse, si un échelon de température est
injecté, cela favorise la stratification thermique du stockage. Ce mécanisme doit bien
évidemment être pris en compte par l’intermédiaire des conditions aux limites imposées au
modèle. De manière plus générale, cela souligne l’importance de la régulation et des conditions
opératoires du procédé global dont le système de stockage fait partie.

191
Conclusions et perspectives

Lorsque les constituants du système de stockage (fluide, solides ou parois) suivent une
dynamique thermique commune, c’est-à-dire lorsque leurs dérivées temporelle et spatiale de
température sont similaires, il est possible de modéliser le système avec une seule équation
d’énergie (171) au lieu de trois. Des degrés de réduction intermédiaires consistant à ne fusionner
que deux équations d’énergie sur les trois sont également possibles si l’un des constituants
possède un comportement thermique trop distinct. La réduction du nombre d’équations permet
de réduire substantiellement le temps de calcul (jusqu’à plus de 85 % dans les cas les plus
favorables) tout en conservant des résultats très proches du modèle à trois équations d’énergie.
En revanche, le modèle réduit à une équation ne permet pas de calculer séparément la
température de chaque constituant, mais seulement un profil de température unique
représentatif du niveau d’énergie du système de stockage. Dans le modèle réduit, l’influence
des échanges thermiques entre les différents constituants est prise en compte sous forme de
diffusion (conformément à la loi de Fourier) à l’aide d’un coefficient supplémentaire de
conductivité effective. Cette approche est corroborée par la comparaison entre le modèle
numérique à trois équations et une équation analytique de diffusion. Dans le modèle réduit, la
conductivité effective est d’autant plus importante que la vitesse du fluide est élevée et que le
coefficient d’échange thermique entre les constituants du système de stockage est faible : elle
correspond à la non-idéalité des transferts de chaleur responsable de la dé-stratification
thermique du stockage (épaississement de la thermocline).

∂(ρf · Hf ) ∂(ρs · Hs ) ∂(ρc · Hc ) ∂(ρp · Hp ) ∂(ρf · uf · Hf )


ε· + xs · + xc · + xp · +ε·
∂t ∂t ∂t ∂t ∂z

2
2 (171)
∂ (xc · ρc · cpc · w) (xp · ρp · cpp · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + λeff,c + xp · λp + + )· ] + Uf/∞ · a l · (T∞ − Tf )
∂z heff,c · a c heff,p · a l ∂z

Fig. 148. Profils thermiques adimensionnels de fin de cycle de trois systèmes de stockage
thermique régénératif différents. Résultats expérimentaux (symboles) comparés aux résultats
numériques obtenus avec le modèle de référence (courbes continues) et le modèle réduit à une
ou deux équations d’énergie selon les cas (courbes pointillées).

192
Conclusions et perspectives

La comparaison des résultats du modèle et de sa version réduite à ceux obtenus sur les
installations expérimentales du CEA (cf. Fig. 148) montre que le modèle proposé est capable
de décrire le comportement thermique de divers systèmes régénératifs. Les systèmes modélisés
sur la Fig. 148 diffèrent de par :
 la nature du fluide caloporteur (liquide ou gazeux) ;
 la constitution du lit fixe (milieux à granulométrie simple ou double, ou lits
structurés en canaux) ;
 la forme du réservoir (cylindrique ou parallélépipédique) ;
 le niveau de température (de 75 °C à 800 °C) ;
 la vitesse de fluide (moins d’un millimètre par seconde pour les liquides à plusieurs
mètres par seconde pour les gaz) et donc le nombre adimensionnel de Reynolds (de
l’ordre de l’unité à plusieurs centaines).
Bien que ce modèle soit monodimensionnel, il est en mesure de décrire le comportement
thermique moyen de systèmes qui ne sont pas strictement monodimensionnels, c’est-à-dire
présentant des effets de bord importants (hétérogénéités thermiques transversales non
négligeables). Dans ce cas, la température calculée correspond à la moyenne surfacique sur
chaque section du réservoir.
Ainsi, grâce à l’identification des phénomènes régissant le comportement des systèmes de
stockage thermique régénératif, le modèle proposé est suffisamment universel pour décrire une
grande diversité de configurations.

En revanche, le modèle est incapable de tenir compte de la convection naturelle pouvant


par exemple intervenir dans les réservoirs présentant une zone froide surplombant une zone
chaude. Cela est principalement dû à sa nature monodimensionnelle qui ne permet pas de
modéliser des boucles convectives. Ce problème pourrait être traité à l’aide d’une conductivité
effective dépendant du gradient thermique. Il faudrait cependant être en mesure de définir
correctement la région d’application et la valeur de cette conductivité effective.
Par ailleurs, l’aptitude du modèle à traiter les cas de repos dans lesquels le fluide caloporteur
ne circule pas n’a pas été éprouvée. Dans cette configuration, les pertes thermiques du réservoir
et dans une moindre mesure la conductivité effective du lit fixe sont les phénomènes principaux
régissant le comportement du système. Or le coefficient de pertes thermiques des réservoirs est
un paramètre souvent difficile à déterminer avec précision, surtout pour les systèmes de la
littérature pour lesquels les informations publiées sont généralement parcellaires. Les
installations du CEA exploitées durant cette étude sont bien connues mais ne permettent pas de
réaliser des essais au repos sans qu’il y ait de circulation du fluide par convection naturelle (les
réservoirs ne peuvent être isolés hydrauliquement). Sur cet aspect, le modèle numérique reste
donc à valider.

Une modélisation analytique des systèmes de stockage thermique régénératif a été initiée.
L’approche analytique permet de réduire considérablement le temps de calcul. Comme pour le
modèle réduit à une équation d’énergie, elle se fonde sur la conductivité effective globale tenant
compte de la non-idéalité des transferts de chaleur. Cette conductivité effective alimente une
équation analytique de diffusion permettant de calculer la dé-stratification thermique du
stockage. Tel qu’il a été développé, le modèle analytique possède toutefois des conditions
d’application trop restreintes pour être utilisé dans des cas industriels réels. En effet, il ne peut
tenir compte ni de la variation des propriétés physiques des matériaux avec la température, ni
de la variation des conditions aux limites du stockage (température et débit d’entrée), ni des
pertes thermiques, ni de l’influence du renouvellement partiel de la thermocline lors du cyclage.
Des travaux supplémentaires sont donc nécessaires pour que l’approche analytique soit
pleinement opérationnelle.
À ce stade, la réduction du nombre d'équations d’énergie régissant le modèle numérique
semble être le meilleur compromis entre temps de calcul et qualité des résultats. De par la
multiplicité des configurations possibles, les systèmes de stockage régénératif peuvent

193
Conclusions et perspectives

s'intégrer à des procédés divers : centrales solaires thermodynamiques, valorisation des rejets
de chaleur à très haute température (régénérateur) ou dans des procédés industriels discontinus,
stockage d'électricité par pompage thermique ou par compression d'air adiabatique, etc. Il est
donc intéressant de disposer d’un modèle suffisamment universel pour faire face à cette
multiplicité. Le modèle proposé est un pas dans cette direction. Grâce à la version complète à
trois équations d'énergie, il est possible de réaliser des simulations relativement fines permettant
par exemple de pré-dimensionner les installations ou de réaliser des études paramétriques
d'optimisation. La version réduite permet quant à elle de faire des simulations moins fines, mais
aussi moins gourmandes en temps de calcul, ce qui peut être intéressant dans le cas de
simulations de fonctionnement annuel ou pluriannuel, par exemple pour évaluer la rentabilité
économique d'un procédé.

194
Liste des figures

Liste des figures


Fig. 1. Principe de fonctionnement des systèmes de stockage thermique à deux réservoirs de sels fondus. ....... 2
Fig. 2. Principe de fonctionnement des systèmes de stockage thermique régénératif. ....................................... 3
Fig. 3. Dimensions des systèmes de stockage thermique régénératif référencés. ............................................... 7
Fig. 4. Différents degrés de stratification pour une même quantité d’énergie stockée : (a) stratification forte,
(b) stratification modérée (Haller et al., 2009). ............................................................................................ 10
Fig. 5. Profils de température mesurés au cours de la décharge d’un système de stockage de 4,3 m3 constitué
d’un lit de roches et de sable fonctionnant avec des sels fondus (Pacheco, Showalter et Kolb, 2002). ....... 11
Fig. 6. Profils de température adimensionnels au cours de la décharge d’un système de stockage de 2,4 m3
constitué d’un lit de roches et de sable fonctionnant avec de l’huile (Bruch et al., 2014). ........................... 11
Fig. 7. Profils de température mesurés et simulés au cours de la décharge d’un système de stockage de
0,08 m3 constitué d’un lit de billes en céramique fonctionnant avec de l’air (Klein, Roos et Sheer, 2013). . 11
Fig. 8. Température des sels fondus mesurée en entrée et en sortie du réservoir durant une charge (Pacheco,
Showalter et Kolb, 2002). ............................................................................................................................. 13
Fig. 9. Évolutions durant une décharge de la température adimensionnelle du fluide en entrée et en sortie du
réservoir et de l’énergie adimensionnelle extraite (Bruch et al., 2014). ....................................................... 13
Fig. 10. Profils de température adimensionnels en fin de charge et de décharge lorsque la thermocline est
faiblement extraite du réservoir (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014). .................................................... 15
Fig. 11. Profils de température adimensionnels en fin de charge et de décharge lorsque la thermocline est
largement extraite du réservoir (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014). ..................................................... 16
Fig. 12. Solution analytique du modèle de Schumann pour la température du solide en fonction du temps
adimensionnel y’ et de la longueur adimensionnelle y (Schumann, 1929). .................................................. 21
Fig. 13. Solution analytique du modèle de Schumann pour la température du fluide en fonction du temps
adimensionnel y’ et de la longueur adimensionnelle y (Schumann, 1929). .................................................. 22
Fig. 14. Validation du modèle numérique monodimensionnel à deux équations proposé par Bruch, Fourmigué
et Couturier, 2014, avec les résultats expérimentaux des auteurs (Bruch, Fourmigué et Couturier, 2014). 24
Fig. 15. Profils de température expérimentaux (points) et numériques (courbes) obtenus par Meier, Winkler et
Wuillemin, 1991. Les courbes inférieures correspondent à la modélisation avec le débit corrigé (- 25 %) et
les courbes supérieures à la modélisation avec le débit mesuré (Meier, Winkler et Wuillemin, 1991). ....... 25
Fig. 16. Profils de température expérimentaux (points) mesurés sur le système sels fondus/roche de Pacheco,
Showalter et Kolb, 2002, comparés aux résultats numériques (courbes) obtenus avec le modèle
monodimensionnel à une équation de Bayón et Rojas, 2013. (Bayón et Rojas, 2013) ................................ 27
Fig. 17. Profils de température numériques (courbes) obtenus par Beasley et Clark, 1984, avec un modèle
bidimensionnel comparés aux profils de température expérimentaux (points) obtenus par Jones et Hill,
1979, sur un système air/roche. Les profils correspondent à l’axe central du lit. (Beasley et Clark, 1984) .. 29
Fig. 18. Profils expérimentaux (points) et numériques (courbes et cercles) obtenus par Cascetta et al., 2016,
sur un système air/alumine. (a) profils axiaux, (b) profils transversaux et température de paroi. (Cascetta
et al., 2016) .................................................................................................................................................. 30
Fig. 19. Principe du modèle de conduction intra-solide. Schéma reproduit à partir de Meier, Winkler et
Wuillemin, 1991. .......................................................................................................................................... 31
Fig. 20. Comparaison des temps de calcul de différents modèles (base 1 pour le modèle monodimensionnel à
une équation). Reproduit à partir d’Ismail et Stuginsky, 1999. .................................................................... 34
Fig. 21. Influence du diamètre des solides sur l’évolution de l’énergie stockée évaluée avec différents modèles :
(a) monodimensionnel à une équation, (b) bidimensionnel à deux équations et (c) monodimensionnel avec
conduction intra-solide ; les courbes en ligne continue et en pointillés correspondent respectivement à des
diamètres de solide de 25 mm et de 50 mm (Ismail et Stuginsky, 1999). .................................................... 35
Fig. 22. Schéma des principaux phénomènes impliqués dans le comportement des systèmes de stockage
thermique régénératif. ................................................................................................................................. 36
Fig. 23. Influence du nombre de Reynolds sur une sélection de corrélations de nombre de Nusselt
correspondant à l’échange thermique entre le fluide et les solides d’un lit de sphères. .............................. 39

195
Liste des figures

Fig. 24. Influence du nombre de Reynolds sur une sélection de corrélations de nombre de Nusselt pour
l’échange thermique entre le fluide et la paroi. ........................................................................................... 41
Fig. 25. Comparaison de corrélations de conductivité thermique effective sans rayonnement en condition de
fluide stagnant dans un lit de sphères (la contribution des surfaces de contact est incluse ou non selon les
corrélations). ................................................................................................................................................ 46
Fig. 26. Influence de différents paramètres sur la contribution relative du transfert par rayonnement sur la
conductivité thermique effective d’après la corrélation de Breitbach et Barthels, 1980. ............................ 47
Fig. 27. Facteur de correction permettant de tenir compte de l’influence des effets de bord sur les pertes de
charge d’un lit fixe en fonction du nombre de Reynolds et du rapport des diamètres entre le réservoir et les
solides. Établi pour des lits de sphères mais valides pour d’autres formes de solide d’après les auteurs
(Rose et Rizk, 1949). ..................................................................................................................................... 54
Fig. 28. Comparaison de plusieurs corrélations de perte de charge dans les lits fixes. ...................................... 56
Fig. 29. Schéma du modèle de conduction intra-solide et des conditions aux limites associées. ....................... 65
Fig. 30. Schéma de principe et conditions aux limites du profil de température dans les solides lors de la
première période (cas d’une décharge). ....................................................................................................... 65
Fig. 31. Schéma de principe et conditions aux limites du profil de température dans les solides lors de la
seconde période (cas d’une décharge). ........................................................................................................ 66
Fig. 32. Évolution de la température adimensionnelle du fluide et du nombre de Biot (convection
adimensionnelle) en fonction du nombre de Fourier (temps adimensionnel) dans le cas d’étude du modèle
de conduction intra-solide. ........................................................................................................................... 69
Fig. 33. Évolution de la température adimensionnelle moyenne en fonction du nombre de Fourier prédite par
les quatre modèles. ...................................................................................................................................... 69
Fig. 34. Évolution de la température adimensionnelle au centre du solide en fonction du nombre de Fourier
prédite par les quatre modèles. .................................................................................................................... 70
Fig. 35. Évolution de la température adimensionnelle à la surface du solide en fonction du nombre de Fourier
prédite par les quatre modèles. .................................................................................................................... 70
Fig. 36. Profils adimensionnels de température au sein du solide à différents nombres de Fourier prédits par les
modèles numérique et analytique de conduction intra-solide. .................................................................... 71
Fig. 37. Diagramme permettant d’estimer visuellement la sphéricité (« sphericity ») et l’indice d’émoussé
(« roundness ») des solides (Krumbein et Sloss, 1963). ................................................................................ 74
Fig. 38. Principe de modélisation des systèmes à granulométrie double pour déterminer le coefficient
d’échange convectif entre le fluide et les gros solides. ................................................................................. 74
Fig. 39. Principe de calcul de la conductivité effective globale en condition de fluide stagnant dans le cas d’un
lit à granulométrie double. ........................................................................................................................... 76
Fig. 40. Schéma de principe du modèle numérique proposé dans le cas d’un lit fixe constitué d’un mélange de
roches et de sable. ........................................................................................................................................ 77
Fig. 41. Schéma de l’interaction thermique entre les différentes phases du système modélisé......................... 78
Fig. 42. Discrétisation du domaine d’étude. ....................................................................................................... 79
Fig. 43. Principe de la méthode de résolution de Newton-Raphson (Polyanin et Manzhirov, 2007). ................. 86
Fig. 44. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la décharge « test 32 »
du système de Hallet et Gervais, 1977. ........................................................................................................ 96
Fig. 45. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la décharge « test 32 » du système
de Hallet et Gervais, 1977. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de décharge. Droite : dérivées
temporelles à différentes hauteurs du réservoir. ......................................................................................... 97
Fig. 46. Contributions relatives moyennes de chaque phénomène à la dé-stratification thermique dans le cas
du test 32 de Hallet et Gervais, 1977. .......................................................................................................... 98
Fig. 47. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la charge « test 35 » du
système de Hallet et Gervais, 1977. ............................................................................................................. 98
Fig. 48. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la charge « test 35 » du système de
Hallet et Gervais, 1977. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge. Droite : dérivées
temporelles à différentes hauteurs du réservoir. ......................................................................................... 99
Fig. 49. Contributions relatives de chaque phénomène à la dé-stratification thermique dans le cas du test 35
de Hallet et Gervais, 1977. ......................................................................................................................... 100

196
Liste des figures

Fig. 50. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la décharge « test 36 »
du système de Hallet et Gervais, 1977. ...................................................................................................... 100
Fig. 51. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la décharge « test 36 » du système
de Hallet et Gervais, 1977. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de décharge. Droite : dérivées
temporelles à différentes hauteurs du réservoir. ....................................................................................... 102
Fig. 52. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors d’une charge (mode 5) du
système de stockage de la centrale solaire Solar One. ............................................................................... 103
Fig. 53. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la charge du système de la centrale
Solar One. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge. Droite : dérivées temporelles à
différentes hauteurs du réservoir. .............................................................................................................. 104
Fig. 54. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors d’une décharge (mode 6)
du système de stockage de la centrale solaire Solar One. .......................................................................... 104
Fig. 55. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la décharge du système de la
centrale Solar One. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de décharge. Droite : dérivées
temporelles à différentes hauteurs du réservoir. ....................................................................................... 105
Fig. 56. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors d’une décharge du
prototype de Pacheco, Showalter et Kolb, 2002. ........................................................................................ 106
Fig. 57. Dérivées des températures de fluide et de solides lors de la décharge du prototype de Pacheco,
Showalter et Kolb, 2002. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de décharge. Droite : dérivées
temporelles à différentes hauteurs du réservoir. ....................................................................................... 106
Fig. 58. Schéma du système de stockage air/roches testé par Jones et Hill, 1979 (Jones et Hill, 1979) ........... 107
Fig. 59. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la charge du prototype
de Jones et Hill, 1979. ................................................................................................................................. 108
Fig. 60. Dérivées des températures de fluide et de solides lors de la charge du système de Jones et Hill, 1979.
Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge. Droite : dérivées temporelles à différentes
hauteurs du réservoir. ................................................................................................................................ 109
Fig. 61. Évolution temporelle de la température du fluide à l’entrée du lit de solides au cours de la charge et de
la décharge consécutive du prototype de Cascetta et al., 2016. ................................................................ 109
Fig. 62. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la charge du prototype
de Cascetta et al., 2016. ............................................................................................................................. 110
Fig. 63. Comparaison des profils de température expérimentaux et numériques lors de la décharge du
prototype de Cascetta et al., 2016. ............................................................................................................ 110
Fig. 64. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la charge du prototype de Cascetta
et al., 2016. Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge. Droite : dérivées temporelles à
différentes hauteurs du réservoir. .............................................................................................................. 111
Fig. 65. Écarts des dérivées spatiale et temporelle de température des solides par rapport au fluide comparés
aux écarts de température adimensionnelle provoqués par la réduction de l’équation d’énergie des solides
par rapport au modèle de référence (c’est-à-dire à trois ou deux équations d’énergie selon la prise en
compte de la paroi). ................................................................................................................................... 113
Fig. 66. Écart moyen de température adimensionnelle entre le modèle avec réduction de l’équation d’énergie
des solides et le modèle de référence en fonction de l’écart moyen des dérivées spatiales et temporelles de
température des solides par rapport au fluide. .......................................................................................... 114
Fig. 67. Écarts des dérivées spatiale et temporelle de température de paroi par rapport au fluide comparés aux
écarts de température adimensionnelle provoqués par la réduction de l’équation d’énergie de la paroi par
rapport au modèle de référence (c’est-à-dire à trois équations d’énergie). ............................................... 114
Fig. 68. Écart moyen de température adimensionnelle entre le modèle avec réduction de l’équation d’énergie
de la paroi et le modèle de référence en fonction de l’écart moyen des dérivées spatiales et temporelles de
température de la paroi par rapport au fluide pondéré par la part que représente la paroi dans la capacité
calorifique du système. ............................................................................................................................... 115
Fig. 69. Contribution de chaque phénomène à la dé-stratification thermique du système de stockage.
Phénomènes exprimés sous forme de diffusivité effective. ........................................................................ 116
Fig. 70. Écart moyen de température adimensionnelle entre le modèle complet à une équation et le modèle à
une équation négligeant la conductivité effective liée à la non-idéalité des échanges.............................. 116

197
Liste des figures

Fig. 71. Temps de calcul des modèles réduits exprimé en pourcentage du temps de calcul du modèle de
référence (c’est-à-dire à trois ou deux équations d’énergie selon la prise en compte de la paroi). ........... 117
Fig. 72. Photographies des régénérateurs de la boucle CLAIRE (Desrues, 2011). ............................................ 120
Fig. 73. Schéma de principe de la boucle CLAIRE (Desrues, 2011). ................................................................... 120
Fig. 74. Photographies des plaques en céramique constituant le régénérateur de la boucle CLAIRE avant leur
mise en place (Desrues, 2011). ................................................................................................................... 121
Fig. 75. Photographie de l’intérieur du régénérateur à plaques. Vue de dessus lors des travaux de
démantèlement à l’issue de la campagne d’essais..................................................................................... 121
Fig. 76. Dimensions d’un motif élémentaire périodique formé par l’agencement des plaques en céramique
(Desrues, 2011). .......................................................................................................................................... 122
Fig. 77. Schéma du régénérateur à plaques (Desrues, 2011). .......................................................................... 123
Fig. 78. Répartition des thermocouples de gaz et de solide selon l’étage du régénérateur (Desrues, 2011). .. 124
Fig. 79. Schéma d’implantation des thermocouples de gaz et des thermocouples de solide (Desrues, 2011). 124
Fig. 80. Température mesurée par l’ensemble des thermocouples de solide disponibles à différentes altitudes
du système de stockage durant une charge puis une décharge à haut débit (𝑚 ≅ 0,6 kg/s). Moyenne
arithmétique des mesures de température par étage tracée en noir. ....................................................... 125
Fig. 81. Évolutions temporelles de la température d’entrée et du débit lors d’une charge (gauche) et d’une
décharge (droite) du régénérateur à plaques à bas débit. ......................................................................... 126
Fig. 82. Profils thermiques expérimentaux et numériques au cours de la charge du premier cycle stabilisé à bas
débit du régénérateur à plaques. Modèle initialisé avec le profil thermique de début de charge (t = 0 min).
.................................................................................................................................................................... 128
Fig. 83. Profils thermiques expérimentaux et numériques au cours de la décharge du premier cycle stabilisé à
bas débit du régénérateur à plaques. Modèle initialisé avec le profil thermique obtenu numériquement à
l’issue de la charge précédente (cf. Fig. 82)................................................................................................ 129
Fig. 84. Dérivées des températures de fluide et de solides lors de la première charge à bas débit du
régénérateur à plaques (Fig. 82). Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge. Droite :
dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir. ......................................................................... 129
Fig. 85. Profils thermiques de fin de charge et de fin de décharge lors du cyclage thermique à bas débit du
régénérateur à plaques. Comparaison des résultats expérimentaux (symboles) et numériques (courbes).
Modèle initialisé avec le profil thermique en début de charge du cycle 1. ................................................. 130
Fig. 86. Évolution du taux d’utilisation au cours des cycles à bas débit sur le régénérateur à plaques. .......... 131
Fig. 87. Profils thermiques de fin de charge et de fin de décharge lors du cyclage thermique à haut débit du
régénérateur à plaques. Comparaison des résultats expérimentaux (symboles) et numériques (courbes).
Modèle initialisé avec le profil thermique en début de charge du cycle 1. ................................................. 131
Fig. 88. Évolution du taux d’utilisation au cours des cycles à haut débit sur le régénérateur à plaques de la
boucle CLAIRE. ............................................................................................................................................ 132
Fig. 89. Schéma de coupe du régénérateur à graviers de la boucle CLAIRE (Desrues, 2011). .......................... 133
Fig. 90. Photographies de l’intérieur du régénérateur à graviers lors des travaux de démantèlement à l’issue
de la campagne d’essais. ............................................................................................................................ 133
Fig. 91. Schéma d’implantation des thermocouples de roche (a) et de gaz (b) (Desrues, 2011). ..................... 134
Fig. 92. Répartition transversale (gauche) et longitudinale (droite) des thermocouples de gaz et de solide dans
le régénérateur à graviers de la boucle CLAIRE. ......................................................................................... 135
Fig. 93. Température mesurée par l’ensemble des thermocouples de roche disponibles à différentes altitudes
du stockage durant une charge puis une décharge à haut débit (𝑚 ≅ 0,6 kg/s). Mesures des
thermocouples situés dans les coins (positions 9, 7, 11 et 13 sur la Fig. 92) tracées en pointillés. Moyennes
(arithmétique ou pondérée) de chaque étage tracées en noir. .................................................................. 136
Fig. 94. Coupes thermiques réalisées par interpolation/extrapolation des températures mesurées à haut débit
par les thermocouples de roches situés à une même altitude. Gauche : coupe en z* = 0,66 au cours d’une
décharge. Droite : coupe en z* = 0,083 au cours d’une charge. Les flèches indiquent le sens de circulation
du fluide. ..................................................................................................................................................... 136
Fig. 95. Délimitation des zones permettant de pondérer la mesure des thermocouples de roche sur la section.
.................................................................................................................................................................... 137

198
Liste des figures

Fig. 96. Profils thermiques expérimentaux et numériques au cours de la charge du premier cycle stabilisé à bas
débit du régénérateur à graviers. Température de fluide et de solide initialisée avec le profil thermique de
solide en début de charge (t = 0 min). ........................................................................................................ 138
Fig. 97. Profils thermiques expérimentaux et numériques au cours de la décharge du premier cycle stabilisé à
bas débit du régénérateur à graviers. Modèle initialisé avec les profils thermiques obtenus numériquement
à l’issue de la charge précédente (cf. Fig. 96). ............................................................................................ 138
Fig. 98. Dérivées des températures de fluide, de solides et de paroi lors de la première charge à bas débit du
régénérateur à graviers (Fig. 96). Gauche : dérivées spatiales à différents temps de charge. Droite :
dérivées temporelles à différentes hauteurs du réservoir. ......................................................................... 139
Fig. 99. Profils thermiques de fin de charge et de fin de décharge lors du cyclage thermique à bas débit du
régénérateur à graviers. ............................................................................................................................. 140
Fig. 100. Évolution du taux d’utilisation (calculé sans la contribution de la paroi) au cours des cycles à bas
débit sur le régénérateur à graviers. .......................................................................................................... 140
Fig. 101. Profils thermiques de fin de charge et de fin de décharge lors du cyclage thermique à haut débit du
régénérateur à graviers. ............................................................................................................................. 141
Fig. 102. Évolution du taux d’utilisation (calculé sans la contribution de la paroi interne) au cours des cycles à
haut débit sur le régénérateur à graviers. .................................................................................................. 141
Fig. 103. Photographies du système de stockage de la boucle STONE. (a) Réservoir vu de dessus avant isolation
thermique. (b) Remplissage du réservoir (lit de roches et de sable). .......................................................... 142
Fig. 104. Schéma de principe de la boucle expérimentale STONE. ................................................................... 143
Fig. 105. Schéma de l’instrumentation du système de stockage de la boucle STONE. ..................................... 145
Fig. 106. Température mesurée par l’ensemble des thermocouples de roche disponibles à différentes altitudes
du stockage durant une charge puis une décharge réalisées respectivement avec une vitesse de fluide
d’environ 4,0 mm/s et 3,4 mm/s. Moyenne arithmétique des mesures de température par niveaux tracée
en noir et enveloppée de la marge d’incertitude (±2 °C) en pointillés. ....................................................... 146
Fig. 107. Dispersion des températures de roche lors de charges (gauche) et de décharges (droite) entre 100 °C
et 250 °C à différentes vitesses de fluide. ................................................................................................... 147
Fig. 108. Dispersion des températures de roche lors de charges (gauche) et de décharges (droite) entre 85 °C
et 150 °C à différentes vitesses de fluide. ................................................................................................... 148
Fig. 109. Dispersion des températures de roche lors de charges (gauche) et de décharges (droite) à 1,25 mm/s
de vitesse de fluide à différents niveaux de température. .......................................................................... 148
Fig. 110. Thermocouples encore disponibles au premier niveau de mesure (z = 0,12 m). ............................... 149
Fig. 111. Profils de température de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation de cyclages
thermiques. Résultats de trois essais réalisés à plusieurs mois d’intervalle (T = 100-250 °C ; ΔTch-
déch* = 0,20-0,33 ; 𝑚𝑐ℎ − 𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h). ....................................................................................... 149

Fig. 112. Estimation de l’évolution de la température en entrée du lit de solides par « décalage » temporel de
la température mesurée au premier niveau (z = 2,87 m). Début d’une charge à 150 °C avec une vitesse de
fluide d’environ 4,0 mm/s........................................................................................................................... 150
Fig. 113. Détermination du coefficient de pertes thermiques à l’aide de la modélisation d’un essai de cyclage.
Profils expérimentaux (points) et numériques (courbes) de fin de charge et de décharge à l’issue de la
stabilisation du cyclage (15 cycles, soit 66 heures). ................................................................................... 152
Fig. 114. Profils thermiques adimensionnels de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation du
cyclage. Essais réalisés avec des consignes de fin de cycle identiques, mais non corrigées (ΔTch* ≅ 0,20 ;
ΔTdéch* = 0,33 ; 𝑚𝑐ℎ − 𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h). ........................................................................................... 153
Fig. 115. Profils expérimentaux (symboles) et numériques (courbes) de fins de charge et de décharge jusqu’à
stabilisation à différents niveaux de température. Seuls les premier, deuxième et dernier cycles sont
présentés. Essais correspondant à ceux de la Fig. 114. .............................................................................. 154
Fig. 116. Comparaison des profils thermiques adimensionnels numériques de fin de charge et de décharge à
l’issue de la stabilisation du cyclage thermique. Échelons de température et de débit en entrée de lit (ΔTch-
déch* = 0,20-0,33 ; 𝑚𝑐ℎ − 𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h). ....................................................................................... 155

Fig. 117. Profils thermiques de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation du cyclage avec
différentes vitesses de fluide (T = 85-150 °C ; ΔTch-déch* = 0,20-0,33). ........................................................ 157

199
Liste des figures

Fig. 118. Paramètres caractéristiques des cycles stabilisés en fonction de la vitesse nominale du fluide (laquelle
n’est pas toujours atteinte en décharge). Essais correspondant à la Fig. 117. .......................................... 158
Fig. 119. Comparaison des évolutions temporelles de température en entrée de lit lors des cycles stabilisés à
basse et haute vitesses de fluide (essais correspondant à la Fig. 117). Gauche : dernière charge. Droite :
dernière décharge. Profils déterminés d’après la méthode décrite en IV.2.3. ............................................ 159
Fig. 120. Comparaison des profils expérimentaux (symboles) et numériques (courbes) de fin de charge et de
décharge lors du cyclage avec différentes vitesses de fluide. Seuls les premiers, deuxièmes et derniers
cycles sont présentés. Essais correspondant à la Fig. 117. ......................................................................... 160
Fig. 121. Évolution du taux d’utilisation (défini comme l’énergie déchargée rapportée à la capacité théorique
totale du réservoir) au cours de cyclages réalisés à différentes vitesses. Essais correspondant à la Fig. 117.
.................................................................................................................................................................... 161
Fig. 122. Comparaison des profils expérimentaux (symboles) et numériques (courbes) à basse et haute vitesses
obtenus avec le modèle de référence (tenant compte de la double granulométrie) et un modèle à simple
granulométrie. Haut : première charge. Bas : profils de fin de cycles. Essais correspondant à la Fig. 117. 162
Fig. 123. Profils thermiques de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation du cyclage à différentes
vitesses de fluides. Échelons de température et de débit en entrée de lit (T = 85-150 °C ; ΔTch-déch* = 0,20-
0,33). .......................................................................................................................................................... 163
Fig. 124. Paramètres caractéristiques des cycles stabilisés en fonction de la vitesse nominale du fluide. Étude
numérique correspondant à la Fig. 123. ..................................................................................................... 163
Fig. 125. Nombre de Nusselt (a) et diffusivités effectives (b) moyennés sur la première charge en fonction de la
vitesse du fluide. Étude numérique correspondant à la Fig. 123. ............................................................... 164
Fig. 126. Profils thermiques de fin de charge et de décharge à l’issue de la stabilisation de cyclages avec des
conditions de fin de charge identiques et différentes conditions de fin de décharge. État initial de chaque
cyclage en noir (T = 100-250 °C ; 𝑚𝑐ℎ − 𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h). ............................................................... 166
Fig. 127. Taux d’utilisation du stockage à l’issue de cyclages stabilisés avec différents taux d’extraction de la
thermocline en fin de charge et de décharge (T = 100-250 °C ; 𝑚𝑐ℎ − 𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h). ................. 166
Fig. 128. Taux d’utilisation en fonction du taux d’extraction total de la thermocline. Essais correspondant à la
Fig. 127 à l’exception des essais avec les charges/décharges les plus courtes (13 % et 20 % d’extraction de
la thermocline). .......................................................................................................................................... 168
Fig. 129. Profils thermiques de fin de cycles stabilisés obtenus avec différents taux d’extraction de la
thermocline en fin de charge et de décharge. Échelons de température et de débit en entrée de lit (T = 100-
250 °C ; 𝑚 = 1034 kg/h). ............................................................................................................................. 169
Fig. 130. Taux d’utilisation en fonction du taux d’extraction total de la thermocline. Essais correspondant à la
Fig. 129. ...................................................................................................................................................... 170
Fig. 131. État initiaux et états stabilisés de cyclages numériques réalisés avec différents taux d’extraction de la
thermocline (T = 100-250 °C ; 𝑚 = 1034 kg/h). .......................................................................................... 171
Fig. 132. Évolution des paramètres lors de cyclages numériques réalisés avec différents taux d’extraction de la
thermocline (essais correspondant à la Fig. 131). Sur les graphiques (a) et (b), les symboles pleins
correspondent aux charges et les vides aux décharges. ............................................................................. 172
Fig. 133. Évolution des paramètres lors de cyclages expérimentaux avec différents taux d’extraction de la
thermocline en fin de décharge et un taux d’extraction de 40 % en fin de charge (essais correspondant à la
Fig. 126). Sur les graphiques (a) et (b), les symboles pleins correspondent aux charges et les vides aux
décharges. .................................................................................................................................................. 173
Fig. 134. Profils thermiques expérimentaux de fin de charge et de décharge stabilisés et à l’issue de
perturbations ponctuelles matérialisés par des charges plus ou moins écourtées (T = 100-250 °C ; ΔTch-
déch* = 0,13-0,33 ; 𝑚𝑐ℎ − 𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h). ....................................................................................... 175

Fig. 135. Évolution du taux d’utilisation au cours d’un cyclage expérimental perturbé par des charges partielles
(essai correspondant à la Fig. 134). ............................................................................................................ 175
Fig. 136. Évolution du taux d’utilisation au cours d’un cyclage expérimental dans lequel sont introduites des
charges pleines. Après chaque charge pleine, un taux d’extraction de la thermocline plus important en fin
de décharge est adopté (essais expérimentaux correspondant à la Fig. 126)............................................ 176
Fig. 137. Profils thermiques de fin de charge et décharge lors d’un cyclage numérique perturbé par des
charges écourtées ou prolongées (T = 100-250 °C ; 𝑚 = 1379 kg/h). ......................................................... 177

200
Liste des figures

Fig. 138. Évolution des paramètres lors d’un cyclage numérique perturbé (essai correspondant à la Fig. 137).
Sur les graphiques (a) et (b), les symboles pleins correspondent aux charges et les vides aux décharges. 177
Fig. 139. Profils thermiques expérimentaux de deux cyclages opérés dans les mêmes conditions mais à partir
d’états initiaux différents (T = 100-250 °C ; ΔT * = 0,27 ; 𝑚𝑐ℎ − 𝑑é𝑐ℎ = 847-956 kg/h). .......................... 178
Fig. 140. Évolution des paramètres lors de cyclages expérimentaux réalisés à partir d’états initiaux différents
(essais correspondant à la Fig. 139). Sur les graphiques (a) et (b), les symboles pleins correspondent aux
charges et les vides aux décharges. ............................................................................................................ 179
Fig. 141. Profils thermiques de deux cyclages régulés en temps opérés dans les mêmes conditions mais à partir
d’états initiaux différents (T = 100-250 °C ; t = 90 min ; 𝑚 = 1379 kg/h). .................................................. 180
Fig. 142. Évolution des paramètres lors de cyclages numériques régulés en temps réalisés à partir d’états
initiaux différents (essais correspondant à la Fig. 141). Les symboles pleins correspondent aux charges et
les vides aux décharges. ............................................................................................................................. 180
Fig. 143. Profil adimensionnel de température calculé numériquement et analytiquement (équation (161)) lors
de son passage au centre du réservoir. Échelons de température et de débit en entrée de lit (T = 100-
150 °C ; ΔTch-déch* = 0,005 ; 𝑚 = 1434 kg/h). ............................................................................................... 182
Fig. 144. Profil adimensionnel de température calculé numériquement et analytiquement (équation (161)) lors
de son passage au centre du réservoir. Échelons de température et de débit en entrée de lit (T = 100-
150 °C ; ΔTch-déch* = 0,10 ; 𝑚 = 1434 kg/h). ................................................................................................. 183
Fig. 145. Schéma de principe du cyclage modélisé analytiquement. Gauche : première charge/décharge (ici
charge). Droite : n-ième charge/décharge (ici décharge)........................................................................... 184
Fig. 146. Résultats numériques (T = 100-150 °C ; ΔTch-déch* = 0,001 ; 𝑚 = 1434 kg/h) comparés aux résultats
analytiques issus de l’équation (166) (αeff = 9,07·10-6 m²·s-1). .................................................................... 185
Fig. 147. Schéma des principaux phénomènes impliqués dans le comportement des systèmes de stockage
thermique régénératif. ............................................................................................................................... 189
Fig. 148. Profils thermiques adimensionnels de fin de cycle de trois systèmes de stockage thermique
régénératif différents. Résultats expérimentaux (symboles) comparés aux résultats numériques obtenus
avec le modèle de référence (courbes continues) et le modèle réduit à une ou deux équations d’énergie
selon les cas (courbes pointillées). .............................................................................................................. 192

201
202
Liste des tableaux

Liste des tableaux


Tableau 1. Caractéristiques principales de quelques systèmes de stockage liquide/solide de la littérature. ...... 8
Tableau 2. Caractéristiques principales de quelques systèmes de stockage gaz/solide de la littérature............. 9
Tableau 3. Propriétés physiques de quelques fluides caloporteurs usuels au niveau de température moyen
typique.......................................................................................................................................................... 19
Tableau 4. Ordres de grandeur des propriétés physiques de quelques solides de remplissage. ........................ 20
Tableau 5. Hypothèses et simplifications relatives à chaque modèle. ............................................................... 33
Tableau 6. Corrélations de coefficient d’échange thermique entre le fluide et les solides d’un lit fixe. ............. 40
Tableau 7. Corrélations de coefficient d’échange thermique entre le fluide et les parois d’un lit fixe. .............. 43
Tableau 8. Corrélations de conductivité thermique effective dans les lits fixes en condition de fluide stagnant.
...................................................................................................................................................................... 51
Tableau 9. Corrélations de coefficient de perte de charge dans les lits fixes. .................................................... 57
Tableau 10. Comparaison des différentes approches de modélisation du solide par rapport au modèle
numérique de conduction intra-solide. ......................................................................................................... 71
Tableau 11. Récapitulatif des différentes dimensions caractéristiques utilisées pour modéliser les milieux
granulaires constitués de solides réguliers (dont la surface est calculable) et de solides irréguliers (dont la
surface n’est pas aisément mesurable). ....................................................................................................... 73
Tableau 12. Valeurs caractéristiques des systèmes modélisés calculées d’après le modèle de référence (c’est-à-
dire à trois ou deux équations d’énergie selon la prise en compte de la paroi). Valeurs moyennes en gras et
valeurs extremums entre parenthèses. ...................................................................................................... 112
Tableau 13. Caractéristiques du régénérateur à plaques de la boucle CLAIRE. ............................................... 122
Tableau 14. Coefficients correctifs appliqués aux débits mesurés par les sondes de Pitot situées dans la
cheminée du régénérateur à plaques. ........................................................................................................ 125
Tableau 15. Propriétés physiques des gaz utilisées pour la modélisation de la boucle CLAIRE. ....................... 127
Tableau 16. Caractéristiques du régénérateur à graviers de la boucle CLAIRE. ............................................... 134
Tableau 17. Coefficients correctifs appliqués aux débits mesurés par les sondes de Pitot situées dans la
cheminée du régénérateur à graviers. ....................................................................................................... 135
Tableau 18. Récapitulatif des caractéristiques du système de stockage de la boucle STONE. ......................... 144
Tableau 19. Paramètres moyennés sur l’ensemble des cycles et rendement du dernier cycle (cycle stabilisé)
issus des modélisations numériques correspondant à la Fig. 116 . ............................................................ 155
Tableau 20. Classement des essais correspondant à la Fig. 127 par taux d’utilisation croissant. Les essais avec
les charges/décharges les plus courtes (13 % et 20 % d’extraction de la thermocline) sont exclus. .......... 167
Tableau 21. Classement par taux d’utilisation croissants des essais numériques correspondant à la Fig. 129.
.................................................................................................................................................................... 170

203
204
Annexes

Annexes
Annexe A – Formes conservative et non conservative
Cette section vise à démontrer l’équivalence des formes conservative et non conservative
de l’équation d’énergie telle qu’exprimée en équation (51) pour les systèmes respectant
l’équation de continuité. Ainsi :

∂(ρ · H) ∂(ρ · ux · H) ∂H ∂ρ ∂H ∂(ρ · ux )


+ =ρ· +H· + ρ · ux · +H· (A.1)
∂t ∂x ∂t ∂t ∂x ∂x

∂(ρ · H) ∂(ρ · ux · H) ∂H ∂H ∂ρ ∂(ρ · ux )


+ =ρ· + ρ · ux · +H·[ + ] (A.2)
∂t ∂x ∂t ∂x ∂t ∂x

Si le système étudié respecte l’équation de continuité telle que formulée par l’équation (44),
le membre de droite entre crochets est nul. Donc :

∂(ρ · H) ∂(ρ · ux · H) ∂H ∂H
+ =ρ· + ρ · ux · (A.3)
∂t ∂x ∂t ∂x

La démonstration ici présentée sur un cas monodimensionnel est transposable pour les cas
bi- ou tridimensionnels. Ainsi, pour tout système respectant l’équation de continuité, les formes
conservative et non conservative, correspondant respectivement aux membres de gauche et de
droite de l’équation (A.3), sont strictement équivalentes.
Cette équivalence est également valable pour l’équation d’énergie exprimée en
température :
∂(ρ · T) ∂(ρ · ux · T) ∂T ∂T
cp · + cp · = ρ · cp · + ρ · cp · ux · (A.4)
∂t ∂x ∂t ∂x

205
Annexes

Annexe B – Relation entre les diamètres des sphères équivalentes


Par définition, la sphéricité Ψ est la surface de la sphère de même volume divisée par la
surface réelle du solide (Wadell, 1932). Ainsi :

π · Deq,V 2
Ψ= (B.1)
π · Deq,A 2

𝐃𝐞𝐪,𝐕
𝐃𝐞𝐪,𝐀 = (B.2)
√𝚿

D’autre part, pour une sphère de diamètre D, la surface spécifique vaut 6/D. Par définition,
pour un solide quelconque, le diamètre de la sphère de même surface spécifique Deq,a est la
dimension permettant de retrouver la surface spécifique en appliquant la relation valable pour
une géométrie sphérique. Donc :
Ac 6
= (B.3)
Vc Deq,a

π · Deq,A 2 6
3 =
Deq,V Deq,a (B.4)
π· 6

En remplaçant Deq,A par son expression en fonction de Deq,V grâce à l’équation (B.2) :

Deq,V 2
π·( )
√Ψ 6
3 =D
(B.5)
Deq,V eq,a
π· 6

𝐃𝐞𝐪,𝐚 = 𝚿 · 𝐃𝐞𝐪,𝐕 (B.6)

206
Annexes

Annexe C – Réduction de l’équation des solides


Somme des équations (116) et (117) :

∂Tf ∂Tc ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · + xc · ρc · cpc · + ε · cpf · ρf · uf ·
∂t ∂t ∂z
(C.1)
∂ ∂Tf ∂ ∂Tc
= (λeff,f+s · ) + (λeff,c · ) + heff,p · al · (Tp − Tf )
∂z ∂z ∂z ∂z

La dérivée temporelle de la température des solides est exprimée sous forme de dérivée
spatiale grâce à l’équation (121). Les termes affectés sont signalés en gras :

∂Tf 𝛛𝐓𝐜 ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · − 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 · + ε · cpf · ρf · uf ·
∂t 𝛛𝐳 ∂z
(C.2)
∂ ∂Tf ∂ ∂Tc
= (λeff,f+s · ) + (λeff,c · ) + heff,p · al · (Tp − Tf )
∂z ∂z ∂z ∂z

L’introduction de l’équation (141) permet alors de parvenir à l’équation suivante :

∂Tf 𝛛 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 𝛛𝐓𝐜 𝛛𝐓𝐟


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · − 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 · ( · ) − 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 ·
∂t 𝛛𝐳 𝐡𝐞𝐟𝐟,𝐜 · 𝐚𝐜 𝛛𝐳 𝛛𝐳
(C.3)
∂Tf ∂ ∂Tf ∂ ∂Tc
+ε · cpf · ρf · uf · = (λeff,f+s · ) + (λeff,c · ) + heff,p · a l · (Tp − Tf )
∂z ∂z ∂z ∂z ∂z

La dérivée spatiale du produit 𝑐𝑝𝑐 · 𝑤𝑐 est supposée suffisamment faible pour que l’erreur
introduite en « incluant » ces termes dans la dérivée correspondante soit suffisamment petite.
Les paramètres xc et ρc sont quant à eux uniformes ce qui permet de procéder de même sans
introduire d’erreur. D’autre part, la dérivée spatiale de la température du fluide est exprimée
sous forme temporelle grâce à l’équation (121), aboutissant ainsi à l’équation suivante :

∂Tf 𝐰𝐜 𝛛𝐓𝐟 ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · + 𝐱𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · · + ε · c pf · ρf · u f ·
∂t 𝐰𝐟 𝛛𝐭 ∂z
𝟐 (C.4)
∂ ∂Tf ∂ ∂Tc 𝛛 (𝐱𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 ) 𝛛𝐓𝐜
= (λeff,f+s · ) + (λeff,c · )+ [ · ] + heff,p · al · (Tp − Tf )
∂z ∂z ∂z ∂z 𝛛𝐳 𝐡𝐞𝐟𝐟,𝐜 · 𝐚𝐜 𝛛𝐳

En mettant à profit l’hypothèse d’après laquelle la dérivée spatiale et la vitesse de front


thermique des températures du fluide et des solides sont équivalentes, il est possible de parvenir
au résultat suivant :

207
Annexes

∂Tf ∂Tf
(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs + xc · ρc · cpc ) · + ε · cpf · ρf · uf ·
∂t ∂z
2 (C.5)
∂ (xc · ρc · cpc · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + λeff,c + )· ] + heff,p · al · (Tp − Tf )
∂z heff,c · ac ∂z

Cette équation peut être exprimée en enthalpie sous forme conservative, telle que :

∂(ρf · Hf ) ∂(ρs · Hs ) ∂(ρc · Hc ) ∂(ρf · uf · Hf )


ε· + xs · + xc · +ε·
∂t ∂t ∂t ∂z
2 (C.6)
∂ (xc · ρc · cpc · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + λeff,c + )· ] + heff,p · al · (Tp − Tf )
∂z heff,c · ac ∂z

208
Annexes

Annexe D – Réduction du modèle de trois à une équation


Somme des équations (116) à (118) :

∂Tf ∂Tc ∂Tp ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · + x c · ρc · c pc · + x p · ρp · c pp · + ε · c pf · ρf · u f ·
∂t ∂t ∂t ∂z
(D.1)
∂ ∂Tf ∂ ∂Tc ∂ ∂Tp
= (λeff,f+s · ) + (λeff,c · ) + (xp · λp · ) + xp · Up/∞ · ap,ext · (T∞ − Tp )
∂z ∂z ∂z ∂z ∂z ∂z

Les dérivées temporelles de la température de solide et de paroi sont exprimées sous forme
de dérivée spatiale grâce à l’équation (121), et le terme de pertes thermiques est exprimé
conformément à l’équation (130). Les termes affectés sont signalés en gras :

∂Tf 𝛛𝐓𝐜 𝛛𝐓𝐩 ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · − 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 · − 𝐱 𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · 𝐰𝐩 · + ε · cpf · ρf · uf ·
∂t 𝛛𝐳 𝛛𝐳 ∂z
(D.2)
∂ ∂Tf ∂ ∂Tc ∂ ∂Tp
= (λeff,f+s · ) + (λeff,c · ) + (xp · λp · ) + 𝐔𝐟/∞ · 𝐚𝐥 · (𝐓∞ − 𝐓𝐟 )
∂z ∂z ∂z ∂z ∂z ∂z

L’introduction des équations (125) et (141) permet alors de parvenir à l’équation suivante :

∂Tf 𝛛 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 𝛛𝐓𝐜 𝛛𝐓𝐟


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · − 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 · ( · ) − 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 ·
∂t 𝛛𝐳 𝐡𝐞𝐟𝐟,𝐜 · 𝐚𝐜 𝛛𝐳 𝛛𝐳

𝛛 𝐱 𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · 𝐰𝐩 𝛛𝐓𝐩 𝛛𝐓𝐟 ∂Tf


−𝐱 𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · 𝐰𝐩 · ( · ) − 𝐱 𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · 𝐰𝐩 · + ε · cpf · ρf · uf · (D.3)
𝛛𝐳 𝐡𝐞𝐟𝐟,𝐩 · 𝐚𝐥 𝛛𝐳 𝛛𝐳 ∂z

∂ ∂Tf ∂ ∂Tc ∂ ∂Tp


= (λ · ) + (λeff,c · ) + (xp · λp · ) + Uf/∞ · a l · (T∞ − Tf )
∂z eff,f+s ∂z ∂z ∂z ∂z ∂z

Les dérivées spatiales des produits 𝑐𝑝𝑝 · 𝑤𝑝 et 𝑐𝑝𝑐 · 𝑤𝑐 sont supposées suffisamment faibles
pour que l’erreur introduite en « incluant » ces termes dans les dérivées correspondantes soient
suffisamment petites. Les paramètres xc, ρc, xp et ρp sont quant à eux uniformes ce qui permet
de procéder de même sans introduire d’erreur. D’autre part, les dérivées spatiales de la
température du fluide sont exprimées sous forme temporelle grâce à l’équation (121),
aboutissant ainsi à l’équation suivante :

∂Tf 𝐰𝐜 𝛛𝐓𝐟 𝐰𝐩 𝛛𝐓𝐟 ∂Tf


(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs ) · + 𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜 𝐩 𝐜 · · + 𝐱 𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · · + ε · cpf · ρf · uf ·
∂t 𝐰𝐟 𝛛𝐭 𝐰𝐟 𝛛𝐭 ∂z
𝟐
∂ ∂Tf ∂ ∂Tc ∂ ∂Tp 𝛛 (𝐱 𝐜 · 𝛒𝐜 · 𝐜𝐩𝐜 · 𝐰𝐜 ) 𝛛𝐓𝐜
= (λeff,f+s · ) + (λeff,c · ) + (xp · λp · )+ [ · ] (D.4)
∂z ∂z ∂z ∂z ∂z ∂z 𝛛𝐳 𝐡𝐞𝐟𝐟,𝐜 · 𝐚𝐜 𝛛𝐳
𝟐
𝛛 (𝐱 𝐩 · 𝛒𝐩 · 𝐜𝐩𝐩 · 𝐰𝐩 ) 𝛛𝐓𝐩
+ [ · ] + Uf/∞ · al · (T∞ − Tf )
𝛛𝐳 𝐡𝐞𝐟𝐟,𝐩 · 𝐚𝐥 𝛛𝐳

209
Annexes

En mettant à profit l’hypothèse d’après laquelle la dérivée spatiale et la vitesse de front


thermique des températures de toutes les phases sont équivalentes, il est possible de parvenir
au résultat suivant :

∂Tf ∂Tf
(ε · cpf · ρf + xs · cps · ρs + xc · ρc · cpc + xp · ρp · cpp ) · + ε · cp · ρf · uf ·
∂t f ∂z

2
2 (D.5)
∂ (xc · ρc · cpc · w) (xp · ρp · cpp · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + λeff,c + xp · λp + + )· ] + Uf/∞ · a l · (T∞ − Tf )
∂z heff,c · a c heff,p · a l ∂z

Cette équation peut être exprimée en enthalpie sous forme conservative, telle que :

∂(ρf · Hf ) ∂(ρs · Hs ) ∂(ρc · Hc ) ∂(ρp · Hp ) ∂(ρf · uf · Hf )


ε· + xs · + xc · + xp · +ε·
∂t ∂t ∂t ∂t ∂z

2
2 (D.6)
∂ (xc · ρc · cpc · w) (xp · ρp · cpp · w) ∂Tf
= [(λeff,f+s + λeff,c + xp · λp + + )· ] + Uf/∞ · a l · (T∞ − Tf )
∂z heff,c · a c heff,p · a l ∂z

210
Annexes

Annexe E – Paramètres de modélisation des systèmes de la littérature


Prototype de Hallet et Gervais, 1977 Sources
Lit fixe
L [m] 12,2 a
Dl [m] 3,2 a
Fluide : Caloria HT43 a
ε 0,23 a
ρf [kg·m-3] −0,6949 · T(°C) + 868,7454 b
cpf [J·kg-1·K-1] 3,7681 · T(°C) + 1741,7088 b
λf [W·m-1·K-1] − 0,00014 · T(°C) + 0,12560 b
μf [Pa·s] 0,000413 · 106,559 − 1,027 · ln(1,8 · T(°C) + 32) b
Roches : Galets fluviaux (granite) a
xc 0,51 a
Deq,V,c [m] 0,025 a
Ψ 0,8 Hypothèse
ρc [kg·m-3] 2656 a (à 250 °C)
cpc [J·kg-1·K-1] 0,79 · T(°C) + 798,00 a (régression linéaire)
λc [W·m ·K ]
-1 -1 2,2 c
Sable : Sable de silice a
xs 0,26 a
Ds [m] 0,0015 a
ρs [kg·m-3] 2586 a (à 250 °C)
cps [J·kg-1·K-1] 0,79 · T(°C) + 798,00 Identique aux roches
λs [W·m-1·K-1] 2,2 Identique aux roches
Paroi : Acier carbone A537 Class 2 a
ep [m] 0,01 Hypothèse
ρp [kg·m-3] 7850 c
cpp [J·kg-1·K-1] 0,35 · T(°C) + 440,60 c (régression linéaire)
λp [W·m ·K ]
-1 -1 −0,045 · T(°C) + 62,680 c (régression linéaire)
Pertes thermiques
Up/∞ [W·m-2·K-1] 0,79 d
T∞ [°C] 28 a
Conditions opératoire de la décharge « test 32 »
Tfroid [°C] 219 a
Tchaud [°C] 302 a
Q̇ [Wth] 1,30·106 a
ṁ [kg·s-1] 5,687 Calcul (équation (147))
Conditions opératoires de la charge « test 35 »
Tfroid [°C] 185 a (lecture graphique)
Tchaud [°C] 293 a (lecture graphique)
̇Q [Wth] 0,60·106 a
ṁ [kg·s-1] 2,114 Calcul (équation (147))
Conditions opératoires de la décharge « test 36 »
Tfroid [°C] 216 a (lecture graphique)
Tchaud [°C] 301 a (lecture graphique)
̇Q [Wth] 0,60·106 a
ṁ [kg·s-1] 2,619 Calcul (équation (147))
a : Hallet et Gervais, 1977
b : Faas, 1983
c : González et al., 2016
d : résistance thermique équivalente calculée avec les propriétés de l’isolant et le coefficient de
convection externe fournis

211
Annexes

Système de stockage de la centrale solaire Solar One Sources


Lit fixe
L [m] 12,0 a
Dl [m] 18,2 a
Fluide : Caloria HT43 a
ε 0,22 b
ρf [kg·m-3] −0,6949 · T(°C) + 868,7454 c
cpf [J·kg ·K ]
-1 -1 3,7681 · T(°C) + 1741,7088 c
λf [W·m-1·K-1] − 0,00014 · T(°C) + 0,12560 c
μf [Pa·s] 0,000413 · 106,559 − 1,027 · ln(1,8 · T(°C) + 32) c
Roches
xc 0,52 c
Deq,V,c [m] 0,025 d
Ψ 0,8 Hypothèse
ρc [kg·m-3] 2656 d
cpc [J·kg ·K ]
-1 -1
0,79 · T(°C) + 798,00 d
λc [W·m-1·K-1] 2,2 e
Sable
xs 0,26 c
Ds [m] 0,0015 d
ρs [kg·m-3] 2586 d
cps [J·kg ·K ]
-1 -1 0,79 · T(°C) + 798,00 Identique aux roches
λs [W·m-1·K-1] 2,2 Identique aux roches
Paroi : Acier carbone A537 Class 2 b
ep [m] 0,0149 b (en moyenne)
ρp [kg·m-3] 7850 e
cpp [J·kg-1·K-1] 0,35 · T(°C) + 440,60 e
λp [W·m-1·K-1] −0,045 · T(°C) + 62,680 e
Pertes thermiques
Up/∞ [W·m-2·K-1] 0,59 b
T∞ [°C] 13 b
Conditions opératoires du « mode 5 » (charge)
Tfroid [°C] 204 a
Tchaud [°C] 307 a
Q [Whth] 156·106 a
Δt [h] 7 a
ṁ [kg·s-1] 72,00 (80,00 corrigé de 10 %) Calcul (équation (147))
Conditions opératoires du « mode 6 » (décharge)
Tfroid [°C] 204 a
Tchaud [°C] 313 a (lecture graphique)
Q [Whth] 221·106 a
Δt [h] 7 a
ṁ [kg·s-1] 106,65 Calcul (équation (147))
a : McDonnell Douglas Astronautics Company, 1986
b : Faas et al., 1986
c : Faas, 1983
d : supposé identique au prototype de Hallet et Gervais, 1977
e : González et al., 2016

212
Annexes

Prototype de Pacheco, Showalter et Kolb, 2002 Sources


Lit fixe
L [m] 5,2 a
Dl [m] 3,0 a
Fluide : 50 %m NaNO3 + 50 %m KNO3 a
ε 0,22 a
ρf [kg·m-3] −0,636 · T(°C) + 2090,000 b
cpf [J·kg ·K ]
-1 -1 0,172 · T(°C) + 1443,000 b
λf [W·m-1·K-1] − 0,00019 · T(°C) + 0,44300 b
−1,474 · 10−10 · T 3 + 2,281 · 10−7 · T 2 − 0,12 · 10−3 · T
μf [Pa·s] +22,714 · 10−3
b
Roches : Quartzite a
xc 0,54 a
Deq,V,c [m] 0,019 a
Ψ 0,8 Hypothèse
ρc [kg·m ] -3 2500 c
cpc [J·kg-1·K-1] 830 c
λc [W·m ·K ]
-1 -1 5,0 c
Sable : Silice a
xs 0,24 a
Ds [m] 0,0015 a
ρs [kg·m ] -3 2500 Identique aux roches
cps [J·kg-1·K-1] 830 Identique aux roches
λs [W·m ·K ]
-1 -1 5,0 Identique aux roches
Conditions opératoires
Tfroid [°C] 290 a
Tchaud [°C] 396 a
(ε·u)entrée [m·s ]
-1 4,36·10-4 c
ṁ [kg·s ]
-1 5,873 Calcul
a : Pacheco, Showalter et Kolb, 2002
b : Nissen, 1982
c : Flueckiger et al., 2014

213
Annexes

Prototype de Jones et Hill, 1979 Sources


Lit fixe
L [m] 2,0 a
l × l [m²] 1,8 × 1,8 a
Fluide : air a
ε 0,42 b
101325 · M⁄(8,3145 · T(K))
ρf [kg·m-3]
M = 0,028971 kg · mol−1
cpf [J·kg-1·K-1] −2,3397 · 10−7 · T(K)3 + 5,5136 · 10−4 · T(K)2
−0,19523 · T(K) + 1019,9050
1,521 · 10−11 · T(K)3 − 4,857 · 10−8 · T(K)2
λf [W·m-1·K-1]
+1,0184 · 10−4 · T(K) − 3,9333 · 10−4
8,3592 · 10−15 · T(K)3 − 2,9800 · 10−11 · T(K)2
μf [Pa·s]
+6,2772 · 10−8 · T(K) + 2,0863 · 10−6
Roches : Galets fluviaux a
xc 0,58 a
Deq,V,c [m] 0,044 a
Ψ 0,8 Hypothèse
ρc [kg·m-3] 2652 a
cpc [J·kg ·K ]
-1 -1 880 a
λc [W·m-1·K-1] 2,5 b
ϵ 0,7 Hypothèse
Pertes thermiques
Uf/∞ [W·m-2·K-1] 1,83 a
T∞ [°C] 20 Hypothèse
Conditions opératoires
Tfroid [°C] 24,0 a
Tchaud [°C] 61,3 a
ṁ [kg·s ]
-1 0,495 a
a : Jones et Hill, 1979
b : Supposé identique à Shewen et al., 1978

214
Annexes

Prototype de Cascetta et al., 2016 Sources


Lit fixe
L [m] 1,80 a
Dl [m] 0,584 a
Fluide : Air a
ε 0,39 a
101325 · M⁄(8,3145 · T(K))
ρf [kg·m-3]
M = 0,028971 kg · mol−1
cpf [J·kg-1·K-1] −2,3397 · 10−7 · T(K)3 + 5,5136 · 10−4 · T(K)2
−0,19523 · T(K) + 1019,9050
1,521 · 10−11 · T(K)3 − 4,857 · 10−8 · T(K)2
λf [W·m-1·K-1]
+1,0184 · 10−4 · T(K) − 3,9333 · 10−4
8,3592 · 10−15 · T(K)3 − 2,9800 · 10−11 · T(K)2
μf [Pa·s]
+6,2772 · 10−8 · T(K) + 2,0863 · 10−6
Solides : billes d’alumine a
xc 0,62 a
Deq,V,c [m] 0,008 a
Ψ 1 a
ρc [kg·m-3] 3550 a
cpc [J·kg ·K ]
-1 -1 902 a
λc [W·m-1·K-1] 30 a
ϵ 0,8 b
Paroi : Acier carbone a
ep [m] 0,0075 c
ρp [kg·m-3] 7850 d
cpp [J·kg ·K ]
-1 -1
461 d
λp [W·m ·K ]
-1 -1 51 d
Pertes thermiques
Up/∞ [W·m-2·K-1] 0,55 e
T∞ [°C] 25 Hypothèse
Conditions opératoires de charge
Tentrée [°C] fonction du temps (cf. Fig. 61) a (lecture graphique)
ṁ [kg·s-1] 0,20 a
Conditions opératoires de décharge
Tentrée [°C] fonction du temps (cf. Fig. 61) a (lecture graphique)
ṁ [kg·s-1] 0,20 a
a : Cascetta et al., 2016
b : valeur standard pour de l’alumine
c : estimé graphiquement sur une coupe supposée à l’échelle (figure 2 dans Cascetta et al., 2016)
d : valeur standard pour de l’acier carbone (type P235GH)
e : calcul de résistance thermique avec 100 mm d’isolant (conformément à ce qu’indiquent
Cascetta et al., 2016) de conductivité supposée égale à 0,05 W·m-1·K-1 et une résistance de
convection externe prise égale à 0,13 m²·K·W-1

215
216
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224
Résumé
Cette étude porte sur les systèmes de stockage thermique régénératif dont le principe
consiste à stocker de l’énergie sous forme de chaleur sensible dans un lit fixe. Le système est
chargé et déchargé à l’aide d’un fluide caloporteur circulant à travers le lit fixe. Ce type de
système est prometteur pour réduire le coût des infrastructures de stockage, par exemple dans
les centrales solaires thermodynamiques. Cependant, le pilotage de ces systèmes est
relativement complexe car leur fonctionnement est régi par divers phénomènes et met en jeux
plusieurs modes de transfert de chaleur. Leur identification a permis de développer un modèle
numérique monodimensionnel constitué d’une équation de continuité et de trois équations
d’énergie : une pour le fluide caloporteur, une pour le solide du lit fixe et une pour les parois
du réservoir. Les études expérimentales réalisées sur trois systèmes différents (un système
huile/roches+sable, un système gaz/roches et un système gaz/céramique structuré en canaux),
ainsi que des résultats issus de la littérature ont permis de valider le modèle proposé dans une
large gamme de configurations. Le modèle s’avère notamment capable de traiter les fluides
caloporteurs liquides ou gazeux et les lits fixes structurés en canaux ou constitués de milieux
granulaires à granulométrie simple ou double.

Mots-clés : stockage thermique sensible, thermocline, milieu poreux, modélisation.

Abstract
This study deals with regenerative heat storage systems which aim to store sensible heat in
a packed bed. The system is charged and discharged thanks to a heat transfer fluid which
circulates through the packed bed. This kind of system is promising to reduce the cost of heat
storage facilities, for example in concentrated solar power plants. However, the operation of
these systems is relatively complex because their thermal behavior is governed by several
phenomena and heat transfer modes. Thanks to the identification of these mechanisms, a one-
dimensional numerical model consisting of one continuity equation and three energy
conservation equations has been developed. There is one energy equation for the heat transfer
fluid, one for the packed bed and one for the walls of the tank. The experimental studies carried
out on three different systems (an oil/rock+sand system, a gas/rock system and a structured
gas/ceramic system) and experimental results from the literature have enabled to validate the
model in various configurations. The model is able to deal with liquid or gaseous heat transfer
fluids and with structured packed beds with channels or granular packed beds with uniformly
sized particles or particles of two different sizes.

Keywords: sensible heat storage, thermocline, porous medium, model.

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