DROIT DE LA SECURITÉ SOCIALE
IUA
ANNEE 2024-2025
Dr. Armel KONAN
Le besoin de protection sociale ne date pas de nos jours. Certes, les hommes ont
un goût du risque, mais celui-ci ne les empêche pas d'avoir besoin, pour eux et
pour leur famille, d'une protection minimale face aux aléas de la vie. Cette
protection a pu, dans les sociétés traditionnelles, être partiellement assurée par les
familles étendues, à travers des entraides locales, professionnelles ou religieuses.
Les mutations sociales ne permettent plus aujourd'hui, à ces formes anciennes,
dont l'efficacité a toujours été imparfaite, de garantir une sécurité suffisante. Ces
mutations ont conduit à l’instauration du droit de la sécurité sociale. Avant
d’étudier la substance de cette matière (droit de la sécurité sociale), un chapitre
introductif sera consacré à une généralité sur la sécurité sociale.
CHAPITRE INTRODUCTIF : GENERALITE SUR LA SECURITE SOCIALE
Ce chapitre introductif rappelle le contexte de la protection sociale, présente le cadre
de définition et de l’évolution de la protection sociale (Section 1). Dans un second
temps, les différents régimes et dispositifs de protection sociale seront passés en revue
(Section 2).
SECTION 1 : Définition, l’objet, l’historique, les sources et les caractères du droit
de la sécurité sociale
Nous étudierons la définition et l’objet (Paragraphe 1) l’historique du droit de la
sécurité sociale (Paragraphe 2), les sources du droit de la sécurité sociale (Paragraphe
3) et les caractères (Paragraphe 4).
Paragraphe 1 : Définition et objet de la sécurité sociale
La définition de la sécurité sociale nous permettra d’appréhender le droit qu’elle incarne
avant d’aboutir à son objet.
A- Définition de la sécurité sociale
Le terme même est nouveau, voire émergent. Il fait l’objet de plusieurs définitions (OIT,
BIT, AISS, Banque Mondiale, Union Européenne, UNICEF… Il paraît avoir été inventé
par Simon BOLIVAR. Selon ses propres termes : « le système de gouvernement le plus
parfait est celui qui engendre la plus grande somme de bien- être, la plus grande somme
de sécurité sociale et la plus grande somme de sécurité politique».
L’expression « sécurité sociale» est l’ensemble des régimes assurant la protection
de la population contre les risques sociaux : maladie, maternité, invalidité, vieillesse,
décès, accidents du travail et maladies professionnelles, charges familiales.
Les risques sociaux ci-dessus ont en commun d’atteindre la sécurité économique des
individus soit en réduisant ou en supprimant leur capacité à faire face à leurs besoins
(arrêt de travail pour maladie, accident de travail, retraite, chômage), soit en accroissant
les charges qu’ils supportent (soins, maternité, charge de famille).
B- L’objet de la sécurité sociale
De prime à bord, il faut dire que la protection sociale est une nécessité humaine, sociale
et économique. Une nécessité humaine dans la mesure où elle apparaît comme un droit
humain inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme. Une nécessité
sociale pour réduire la pauvreté. Une nécessité économique pour accroître les niveaux
de productivité.
La sécurité sociale peut se présenter comme un ensemble de mesures publiques et
privées (ayant une mission d’intérêt public) visant à :
- Réduire la vulnérabilité des populations aux risques et à l’impact des chocs ;
- Éviter l’emploi de stratégies d’adaptation néfastes ;
- Garantir des niveaux minima de dignité humaine.
Paragraphe 2 : L’historique de la sécurité sociale
L'homme éprouve une angoisse existentielle face au futur, à son devenir depuis la nuit
des temps. Dans sa tentative d'annihilation, du moins, de réduction de ces risques,
l'homme a mis en œuvre différents moyens. Ce qui explique le recours aux voyants,
devins et marabouts réputés diseurs de bonne vérité qui pullulent dans la société.
L’homme a eu recours à la technologie pour se défendre contre certaines forces, la loi
pour lutter contre les incertitudes causées par le comportement des hommes, la religion
pour se défendre contre les autres types d'incertitudes plus métaphysiques. Enfin un
certain nombre de techniques sont utilisées pour prévenir ces risques sociaux ou en
réparer les conséquences. On distingue les anciennes solidarités (l'assistance sociale,
l'entraide familiale, la charité...) et les solidarités collectives (la mutualité, les assurances
sociales, etc
Paragraphe 3 : Les sources du droit de la sécurité Sociale
Le droit ivoirien de la sécurité sociale a deux grandes sources : en premier lieu, des
sources internationales (A), en second lieu, des sources nationales (B).
A- Les sources internationales
Au lendemain de la première guerre mondiale, la communauté internationale estimait
que la mise en danger de "la paix et de l'harmonie universelles" serait évitée par
l'amélioration des conditions de travail. La création, en 1919, de l'Organisation
internationale du Travail (OIT) témoignait de la volonté de charger une institution
internationale d'établir des normes du travail au niveau international. Les conditions de
travail incluaient, notamment, la lutte contre le chômage, la protection des travailleurs
contre les maladies générales ou professionnelles et les accidents du travail, les pensions
de vieillesse et d'invalidité, la protection des enfants et même la défense des intérêts des
travailleurs occupés à l'étranger. Le besoin de garantir une protection contre certains
risques sociaux était donc reconnu dès 1919 dans la Constitution de l'OIT, comme
faisant partie intégrante des conditions de travail.
La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée le 10 décembre 1948, est
reconnue généralement comme étant le fondement du droit international relatif aux
droits de l'homme. Pour la première fois, le droit à la sécurité sociale apparaît en tant
que droit de l'homme, garanti à toute personne en tant que membre de la société.
B- Les sources nationales
Les sources nationales de la sécurité sociale sont de deux ordres ; d’abord, le droit
interne d’origine étatique, ensuite, le droit interne d’origine privée.
1- Le droit interne étatique
Se retrouvent ici les sources traditionnelles du droit : la loi fondamentale, c’est-à-dire la
constitution, les lois ordinaires, les règlements, la jurisprudence et enfin la doctrine.
Les sources privées jouent elles aussi un rôle non négligeable, à côté des sources
publiques ou étatiques.
2- Les sources privées ou non étatiques
Elles sont l’œuvre des partenaires sociaux, c’est-à-dire les organisations
professionnelles d’employeurs et celles des travailleurs. Cette œuvre normative
d’origine privée est destinée, en général, à permettre une meilleure adaptation des règles
légales étatiques à tel ou tel secteur professionnel, sinon à édicter des dispositions plus
favorables aux salariés.
Les sources privées les plus connues sont : les usages et les négociations collectives.
Paragraphe 4 : Les caractères du droit de la sécurité sociale
On reconnaît au droit de la sécurité sociale une pluralité de caractères qui précisent
son originalité et sa finalité par rapport aux autres disciplines du droit. Il entretient des
rapports, parfois complexes, avec les autres branches du droit (droit civil, droit
économique, droit administratif, droit des finances publiques, droit du travail).
Le droit de la sécurité sociale comporte plusieurs caractéristiques majeures qui sont les
suivantes : un caractère impératif et d’ordre public, une logique statutaire, un caractère
de territorialité, un caractère mixte et un caractère protecteur.
SECTION 2 : Les institutions sociales en Côte d’Ivoire
Lors de son accession à l'indépendance, en matière de création de la prévoyance sociale,
la Côte d’Ivoire s’est inspirée du système Français. Le droit de la prévoyance sociale va
progressivement se développer dans le système ivoirien, dont le fondement reste
cependant la notion d'assurance. Elle est basée sur quatre (4) principes que sont
l'assurance, la solidarité, la mutualisation des risques, et l'égalité de tous les citoyens
devant les charges en fonction de leurs revenus.
En Côte d'Ivoire, le système de protection sociale est composé de régimes généraux faits
en faveur des fonctionnaires et agents de l’État gérés par l'IPS-CGRAE, la MUGEFCI
et en faveur des travailleurs du secteur privé, à travers l’IPS-CNPS. Il y a aussi des
mutuelles corporatistes ou d'entreprise tels que le Fonds de prévoyance de la police
nationale (FPPN), le Fonds de prévoyance militaire (FPM), les assurances privées et les
associations à but social ou des structures spécialisées qui figurent également au nombre
des éléments qui composent le système de la protection sociale en Côte d'Ivoire. Cette
protection est en train de s'étendre à toutes les couches de la population Ivoirienne, à
travers l’institution en 2014 de la Couverture Maladie Universelle (CMU).
Les différents acteurs du système ivoirien de sécurité sociale peuvent être regroupés en
deux(02) grandes catégories.
D’une part, les organismes de sécurité sociale du secteur public et parapublic
(Première partie), d’autre part, les organismes de sécurité sociale du secteur privé et
assimilés (Deuxième partie).
PREMIERE PARTIE : LES ORGANISMES DE LA SECURITE SOCIALE DU
SECTEUR PUBLIC ET PARAPUBLIC
Les principaux organismes sont l’Institution de Prévoyance Sociale- Caisse
Générale de Retraite des Agents de l’Etat (IPS-CGRAE), la Mutuelle Générale des
Fonctionnaires et Agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (MUGEF-CI), le Fonds de
Prévoyance Militaire(FPM), le Fonds de Prévoyance de la Police Nationale (FPPN), et,
aujourd’hui la Couverture Maladie Universelle (CMU) puis son organe de pilotage
l’Institution de Prévoyance Sociale- Caisse Nationale d’Assurance Maladie (IPS-
CNAM). Le premier organisme fera l’objet d’étude. Les étudiants seront invités à faire
des exposés sur les autres organismes.
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CHAPITRE 1- LES DISPOSITIONS GENERALE
SECTION 1- Historique
À son accession à l’indépendance, l’Etat de Côte d’Ivoire ayant succédé à l’Etat
français, a opté en ce qui concerne la gestion de la retraite, pour le maintien des caisses
de retraite mises en place par l’administration coloniale. En 1962, la loi n°62-405 du 7
novembre 1962 fut votée pour instituer le régime des pensions civiles géré par les
services des pensions de Côte d’Ivoire. La gestion de ce régime fut par la suite confiée
de 1964 à 1977 au Ministère des Affaires Economiques et du Plan, précisément au
Trésor public.
Compte tenu de l’accroissement de la population des retraités et l’augmentation
de la charge de travail, il est apparu nécessaire de créer une structure différente du
Trésor Public, investie d’une mission de service public. C’est ainsi que fut créée la
CGRAE. L’ordonnance n° 77-206 du 5 avril 1977, ratifiée par la loi n° 77-496 du 29
juin 1977, fait de la CGRAE un Etablissement Public Administratif (EPA). Elle fut par
la suite érigée en Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) par
le décret n° 92- 47 du 29 janvier 1992. Mais très rapidement, son nouveau statut va
connaître des limites eu égard à sa forte dépendance de la grande Administration
(Ministère de la Fonction Publique, Trésor, Budget, Solde…) et qui ne lui permettait
pas d’atteindre ses objectifs. Dans le but de rendre l’Institution plus opérationnelle
et de lui conférer une autonomie fonctionnelle et financière ainsi qu’une souplesse de
gestion, la CGRAE a été transformée en Société d’Etat (SODE) par le décret n° 97-614
du 03 décembre 1997.
Apres un déficit chronique de la Société d’Etat, CGRAE, le Gouvernement a adopté
en avril et juillet 2012, un ensemble de textes de réforme relatifs aussi bien à la gestion
des pensions publiques qu’au statut juridique de la CGRAE.
Depuis le 18 avril 2012 donc, par décret n° 2012-366, apparaît la dissolution de la
société d’Etat dénommée Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (CGRAE-
SODE). C’est dire que la CGRAE cesse d’être une société d’Etat et devient, désormais,
une institution de prévoyance sociale de la caisse générale de retraite des agents de l’Etat
(IPS-CGRAE) par décret n° 2012-367 du 18 avril 2012.
SECTION 2 : Statut juridique et Mission de l’IPS- CGRAE
L’Institution de Prévoyance Sociale-Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat
(IPS-CGRAE) est une personne morale de droit privé, de type particulier, investie d’une
mission de service public à vocation sociale.
L'IPS-CGRAE est un organisme de prévoyance sociale affilié à la Conférence
Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES) et est membre de l’Association
Internationale de la Sécurité Sociale (AISS).
La Caisse Générale de Retraite des Agents de l’État a pour objet ou pour mission la
gestion au profit des bénéficiaires, des régimes obligatoires de pension, des régimes
complémentaires ou spéciaux, obligatoires ou volontaires de pension, le recouvrement
des cotisations et la gestions des fonds collectés au titre des différents régimes
mentionnés.
SECTION 3 : le financement, la population couverte et les prestations de l’IPS-
CGRAE
Le financement
Les régimes gérés par l’IPS-CGRAE sont financés par des contributions du travailleur
affilié à hauteur de 8,33% et de son employeur à raison de 16,67% ; soit un total de 25%.
Les personnes couvertes par les régimes gérés par l’IPS-CGRAE sont :
• les fonctionnaires civils ;
• les militaires, gendarmes et policiers ;
• les agents temporaires des administrations et établissements publics de l’État ;
• les membres du Gouvernement et assimilés ;
• les membres du Conseil Economique, Social, environnemental et Culturel ;
• les magistrats ;
• les membres du corps préfectoral ;
• les ambassadeurs ou les membres du corps diplomatique.
Et leurs ayants cause en cas de décès en activité ou à la retraite.
Les prestations
Les prestations directes
• Pension de retraite
• Allocation viagère
• Solde de réforme
• Remboursement des cotisations
Les prestations indirectes
• Pension de conjoint survivant
• Pension temporaire d’orphelin
• Réversion d’allocation viagère
• Remboursement des cotisations
SECTION 4 : L’organisation administrative de l’IPS-CGRAE
Conformément à son statut, l’organisation de l’IPS-CGRAE repose sur deux structures
essentielles : - Le Conseil d’Administration - La Direction Générale.
Paragraphe 1 : Le Conseil d’Administration
La gouvernance de l’IPS-CGRAE est assurée par deux organes distincts :
Un organe d’administration : le Conseil d’Administration
Un organe de gestion : la Direction Générale.
Le Conseil d’Administration de l’IPS-CGRAE est composé selon le modèle tripartite
prescrit par la loi n° 99-476 du 02 août 1999 susvisée, qui prévoit trois collèges (l’Etat,
l’employeur et le travailleur). Ce Conseil d’Administration comprend douze membres
(4 par collège) nommés par décret.
Paragraphe 2 : La Direction Générale
La Direction Générale est chargée de la gestion quotidienne de la Caisse et veille à la
mise en œuvre des délibérations et recommandations du Conseil d’Administration.
Sous la supervision du Directeur Général, le fonctionnement de l’institution est assuré
au quotidien par 5 directions à travers lesquelles se trouve réparti le personnel de l’IPS-
CGRAE.
Il s’agit de :
La Direction des Pensions.
La Direction Financière et Comptable. - La Direction de la Planification et du
Développement.
La Direction des Ressources Humaines.
La Direction des Systèmes d’Information.
SECTION 5 : Relations de l’IPS-CGRAE avec l’extérieur
L’analyse de l’environnement externe de l’IPSCGRAE nous permet de mettre en
évidence des liens fonctionnels très importants avec des organismes d’Etat
notamment:
Les ministères de tutelle ; Le Ministère de la Fonction Publique et les organismes
affiliés.
Paragraphe 1 : Les ministères de tutelle
L’IPS-CGRAE est placée sous une double tutelle ; technique et financière.
A- La tutelle technique
La tutelle technique est assurée par le Ministère de l’Emploi et de la protection Sociale.
Elle est représentée au Conseil d’Administration de la CGRAE qui compte douze(12)
membres.
Les Administrateurs représentant l'Etat sont désignés par les premiers responsables des
hautes Institutions de la République et des Ministères ci-dessus.
Les Administrateurs représentant les fonctionnaires et agents de l'Etat à la retraite et les
fonctionnaires et agents de l'Etat en activité, sont désignés par les organisations
syndicales de fonctionnaires et les Associations de retraités les plus représentatives.
L'administrateur nommé en raison de ses compétences en matière de Sécurité Sociale,
est désigné par le Ministre en charge de la tutelle administrative et technique, en
l'occurrence, le Ministre en charge des Affaires Sociales.
La tutelle technique joue auprès de l’IPS-CGRAE un rôle de conseiller. C’est ainsi que
lui sont soumis tous les problèmes ponctuels qui surgissent dans les relations entre l’IPS-
CGRAE et les retraités. En outre, la tutelle sert de courroie de transmission des
informations relatives à l’IPS- CGRAE aux pouvoirs publics.
B- La tutelle financière
La tutelle financière est exercée par le Ministère de l’Économie et des Finances(MEF).
Elle est également représentée au Conseil d’Administration de la CGRAE.
Les rapports de l’IPS-CGRAE avec le MEF s’accomplissent essentiellement par le biais
de trois directions :
La Direction de la Solde
La Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique,
La Direction de la Participation et de la Privatisation
Paragraphe 2 : Le Ministère de la Fonction Publique.
Le Ministère de la Fonction Publique se présente comme l’un des principaux acteurs de
la gestion de la retraite en Côte d’Ivoire. Ses relations avec l’IPS-CGRAE s’exercent
par l’intermédiaire de l’un de ses services en l’occurrence la Direction des Pensions et
des Risques Professionnels des Personnels Civils de l’Etat.
En effet, aux termes du décret n°2007-469 du 15 mai 2007 portant organisation du
Ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi, c’est à la direction des pensions et des
risques professionnels des personnels civils de l’Etat que revient la charge de :
- Elaborer les actes d’admission à la retraite, de radiation pour cause d’invalidité
ou de décès en activité, d’autorisation d’octroi d’un capital décès, de pensions
de réversion, de remboursement éventuel des retenues pour pension,
d’allocation viagère, d’allocation temporaire d’infirmité et de rente viagère
d’invalidité ;
- Elaborer les actes de liquidation de pension et de rente autres que ceux qui
concernent les agents relevant du statut de la police nationale et des Forces
Républicaines de Côte d’Ivoire ;
- Transmettre les dossiers liquidés à l’IPSCGRAE pour paiement.
Paragraphe 3 : Les organismes affiliés
Les organismes affiliés sont les structures autres que le Ministère de la Fonction
publique qui emploient les fonctionnaires et agents de l’Etat. Les organismes affiliés
sont repartis en six grands groupes :
Les Etablissements Publics Nationaux (EPN)
Les Sociétés d'Economie Mixte (SEM)
Les Sociétés d'Etat (SODE)
Les Organismes Privés (OP)
Les Institutions Nationales (IN)
Les Organismes de la Défense (OD) Le nombre total d’organismes affiliés qui
cotisent au titre de la retraite pour le compte de leurs salariés varie au fil des années.
Les organismes affiliés constituent les dossiers de retraite de leurs agents et les
transmettent à l’IPSCGRAE qui procède à la liquidation des droits à pension.
Ces organismes paient leurs cotisations salariales et patronales directement à l’IPS-
CGRAE à l’exception des établissements publics nationaux (EPN).
CHAPITRE 2 : LE REGIME GENERAL DES PENSIONS CIVILES DE L’IPS-
CGRAE
Il se compose des :
Prestations directes
Prestations à paiement unique - Prestations de réversion
SECTION 1 : Les Prestations directes
Elles concernent la pension de retraite, les allocations viagères et la pension d’invalidité.
Paragraphe 1 : La pension de retraite
La pension de retraite est désormais unique et est déterminée sur la seule base des
années de service à l’issue de la réforme intervenue en 2012.
Toutefois, le bénéficiaire doit avoir exercé au moins quinze(15) ans de service.
Autrement dit, elle est acquise à la cessation définitive de fonction, après avoir atteint
l’âge limite de départ à la retraite ou avoir accompli au moins 15 ans de services.
Elle est fixée à 1, 75% des émoluments de base par annuité liquidable selon la réforme
de 2012. Une annuité liquidable correspondant à 12 mois de services effectifs et de
cotisations réelles.
Quelles sont les conditions ?
La condition d’âge:
60 ans pour les fonctionnaires de la catégorie D à la catégorie A grade A3
65 ans pour les fonctionnaires de la catégorie A grade A4 à A7
La condition de durée de service
15 ans de services effectifs soumis à cotisation
La condition de cotisation Avoir régulièrement cotisé :
8,33% part Fonctionnaires
16,67% part Etat/ Employeur.
Paragraphe 2 : Les allocations viagères
Ce sont des paiements effectués en faveur des hautes personnalités de l’Etat
(Présidents de la République, Présidents d’institutions, Ministres, Ambassadeurs,
Conseillers économiques, sociaux et environnementaux …) et de certains agents
temporaires.
Paragraphe 3 : La pension ou la rente d’invalidité
C’est une indemnité versée à un agent (fonctionnaire, personnalités…) devenu
invalide en raison d’une maladie ou d’un accident survenu ou non, dans le cadre de
l’exercice professionnel.
Avoir été déclaré comme tel et admis à faire valoir ses droits à la retraite pour invalidité
par la commission de réforme.
Paragraphe 4 : Le remboursement de cotisations (8,33%)
Accordé au fonctionnaire ou agent de l’État qui arrête ses services sans pouvoir
prétendre à une pension de retraite, ses cotisations personnelles (8,33%) lui sont
remboursées sans intérêt.
Il est versé en faveur des agents qui quittent l’administration sans avoir totalisé 15
années de service. La somme payée correspond au remboursement de la part salariale
(cotisations de 8,33%) versé par l’agent au cours de sa carrière.
Paragraphe 5 : L’allocation temporaire d’invalidité
Accordée après avis de la commission de réforme aux agents de l’État, victime de
maladies ou d’accidents survenus dans l’exercice de leur fonction. Elle est accordée
pour un (1) an.
SECTION 2 : Les prestations pour ayants droit ou pension de réversion
Il s’agit :
Des pensions périodiques ;
Des pensions apériodiques
Paragraphe 1 : Les pensions périodiques
Il s’agit de la pension de conjoint survivant et de la pension de réversion d’orphelin.
Les dossiers des ayants-cause sont directement reçus à l’IPS-CGRAE contre un
récépissé de dépôt.
A- La pension de conjoint survivant
Cette pension est reversée au conjoint survivant du retraité décédé ou du
fonctionnaire décédé en fonction ayant totalisé au moins quinze années de services
effectifs.
En cas de décès d’un fonctionnaire retraité ou en activité, susceptible d’avoir droit à la
pension de retraite, le conjoint survivant légalement marié peut prétendre au bénéfice
d’une pension de conjoint survivant.
Les conditions d’acquisition
Le droit à pension de conjoint survivant est acquis à condition que le mariage ait été
contracté deux (2) ans au moins avant le décès du fonctionnaire. Cette durée est ramenée
à un (1) an lorsqu’au moins un enfant, qu’il soit mineur ou non, est issu des deux
conjoints. Toutefois, le conjoint survivant perd son droit à pension: S’il avait introduit
une demande de divorce qu’il n’a pas retirée avant le décès du fonctionnaire ; S’il est de
notoriété publique et dûment établi par voie judiciaire qu’il a cessé la vie conjugale, plus
de trois (3) ans avant le décès du fonctionnaire.
Le montant de la pension
Le montant de la pension de conjoint survivant est fixé à la moitié de la pension détenue
ou qu’aurait obtenue le fonctionnaire décédé.
La date de jouissance
La jouissance de la pension de conjoint survivant est immédiate.
Le droit à pension de conjoint survivant s’éteint en cas de remariage ou de décès.
B- La pension de réversion d’orphelin
En cas de décès d’un fonctionnaire retraité ou en fonction, susceptible d’avoir droit à la
pension de retraite, les orphelins mineurs du défunt peuvent prétendre au bénéfice d’une
pension temporaire d’orphelin.
L’acquisition du droit
Le droit à pension temporaire d’orphelin est acquis à condition que :
La filiation soit légalement établie à l’égard du fonctionnaire (enfant légitime, naturel,
reconnu, adopté) ;
L’orphelin ait moins de vingt et un (21) ans à la date du décès du fonctionnaire.
A l’orphelin mineur, est assimilé l’orphelin âgé de plus de vingt et un ans qui souffre, le
jour du décès de l’agent, d’une infirmité le mettant dans l’impossibilité de gagner sa vie.
La preuve de cette affection devra être faite par la production d’un certificat médical
délivré par un médecin spécialisé dans l’affection dont souffre l’enfant.
Le montant de la pension de réversion d’orphelin
Chaque orphelin mineur a droit à 10% du montant de la pension perçue ou qu’aurait dû
percevoir le fonctionnaire décédé, dans la limite de 50% du montant de cette pension.
Si le nombre d’orphelins est supérieur à cinq (5), le montant de 50% de la pension de
retraite est reparti équitablement à tous les orphelins.
La date de jouissance
La jouissance de la pension temporaire d’orphelin est immédiate. La prestation prend
fin à compter de l’atteinte de l’âge de la majorité civile (vingt et un ans), sauf pour
l’orphelin frappé d’une infirmité dûment constatée, empêchant l’exercice d’une activité
génératrice de revenus.
Avec le changement de l’âge de la majorité qui passe de 21 ans révolus à 18 ans, la
question qui se pose est celle de savoir si les organismes de sécurité sociale appliqueront
cette nouvelle donne.
C- La rente viagère
C’est une allocation pécuniaire versées aux ayants cause (conjoints ou descendants)
d'un fonctionnaire, agent de l’État, militaire, policier ou gendarme décédé en service.
- Des suites d’un évènement survenu du fait ou à l’occasion du service ;
- De l’aggravation d’une invalidité résultant d’un accident survenu du fait ou à
l’occasion du service ;
- De l’aggravation d’une invalidité résultant d’une maladie contractée du fait ou à
l’occasion du service.
Le montant de la rente viagère est fixé à 100 % de la solde afférente à l’indice moyen
du grade détenu par le militaire décédé. Ce montant est réparti à raison de 50% pour le
conjoint survivant et de 50 % pour les orphelins.
D- La rente viagère d’invalidité
La rente viagère d'invalidité est une pension cumulative avec la pension de retraite,
versée à un fonctionnaire suite à la cessation définitive de ses activités du fait d'une
maladie ou d'un accident entrainant son invalidité. Cette prestation est non réversible,
c'est à dire qu'à son décès, le versement de la rente prend fin et ne peut etre reversée aux
ayants-cause.
CHAPITRE 3 : LES PENSIONS PERIODIQUES MILITAIRES OU LE REGIME
MILITAIRE.
Le régime général des pensions militaires concerne : la pension de retraite et la solde
de réforme, la pension d’invalidité et la rente viagère d’invalidité
Ont droit au bénéfice des dispositions prévues par ce régime :
- Les militaires de tous grades des Forces
- Les policiers de la Police Nationale
- Les ayants cause de ces militaires et policiers.
SECTION 1 : La pension d’ancienneté et La pension proportionnelle
Le droit à pension d’ancienneté est acquis aux militaires de tous grades rendus à la vie
civile, lorsque se trouve remplie, à la cessation d’activité, la condition de vingt- cinq
années au moins de services militaires effectifs et civils dûment validés.
Le droit à pension proportionnelle est acquis aux militaires de tous grades, totalisant au
moins quinze années de services militaires effectifs et civils dûment validés ou, sans
condition de durée de services, aux militaires radiés des cadres pour invalidité imputable
au service ou décédés en service commandé.
La pension de retraite des militaires est fixée par annuités liquidables à 2 % de la solde
de base à laquelle s’ajoutent éventuellement les majorations pour enfants.
SECTION 2 : La solde de reforme
Le militaire rendu à la vie civile et n’ayant pas acquis de droit à pension de retraite est
admis au bénéfice d’une solde de réforme s’il accomplit un temps de service égal ou
supérieur à cinq années. La jouissance de la solde de réforme dure le temps pendant
lequel le militaire a été en fonction.
Toutefois, dans un délai de 3 mois à partir de la cessation de ses fonctions, le
militaire peut demander au ministre de la Défense la conversion de sa solde de réforme
en une somme en capital. Dans ce cas, cette somme lui est versée soit en une seule fois,
soit par fractions.
SECTION 3 : La pension d’invalidité
La pension d’invalidité est une allocation pécuniaire personnelle attribuée à titre
temporaire ou définitif au militaire devenu invalide par suite de blessures ou maladie du
fait ou à l’occasion du service. La pension d’invalidité est également attribuée au
militaire dont l’invalidité étrangère au service a été aggravée du fait ou à l’occasion de
celui-ci. Les dépenses relatives à la couverture accordée en cas d’invalidité incombent
en totalité à l’Etat ; la Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat en assure le
paiement. Le droit à pension d’invalidité est acquis après avis de la Commission de
Réforme, en conformité des dispositions de l’article 109 de la loi n°95-695 du 7
septembre 1995 portant code de la fonction militaire. La pension d’invalidité est
temporaire lorsque le militaire est atteint d’une invalidité temporaire. Elle est concédée
pour une année et est renouvelable suivant l’avis de la Commission de Réforme. La
pension d’invalidité est définitive lorsque le militaire est atteint d’une invalidité
reconnue définitive. Elle devient alors viagère.
CHAPITRE 4 : LES REGIMES SPECIAUX
Les régimes spéciaux comprennent le régime d’allocations viagères des ex-agents
temporaires, Régime des pensions des anciens membres du conseil économique, social,
environnemental et culturel, Régime de retraite des ambassadeurs.
SECTION 1 : Le régime d’allocations viagères des ex-agents temporaires.
Selon les Dispositions générales, Ont droit au bénéfice desdites dispositions les agents
non titulaires de l’Etat, recrutés selon les dispositions du décret n°65196 du 12 juin 1965,
fixant le régime général des agents temporaires des Administrations et Établissements
Administratifs de l’État. Les agents visés à l’article 158 ci-dessus supportent une
retenue, fixée par décret, exprimée en pourcentage sur leur salaire mensuel, à l’exclusion
d’indemnité de toute nature. Le budget employeur verse une contribution, fixée par
décret, exprimée en pourcentage du même salaire. En cas de perception d’un salaire
réduit pour cause de congé, d’absence, par mesure disciplinaire, ou pour toute autre
cause que ce soit, la retenue est perçue sur le salaire entier.
SECTION 2 : Régime des pensions des anciens membres du Conseil Économique,
Social, Environnemental et Culturel.
Les anciens membres du Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel
peuvent prétendre, à une pension viagère, normale ou proportionnelle, de retraite. Les
conjoints survivants d’anciens membres du Conseil Économique, Social,
Environnemental et Culturel peuvent prétendre à une pension de réversion et les
descendants directs mineurs des mêmes conseillers à une pension temporaire
d’orphelins.
SECTION 3 : Régime de retraite des ambassadeurs
Les Ambassadeurs ayant exercé à l’étranger, en cette qualité, pendant un nombre
minimum d’années fixé par décret, peuvent prétendre, dans les conditions fixées par la
présente ordonnance, à une allocation viagère avec jouissance à compter d’un âge fixé
par décret.
CHAPITRE 5 : LA LIQUIDATION DE LA PENSION DE RETRAITE
Nous étudierons les services valables, le décompte des annuités liquidable et les
émoluments de bases
SECTION 1 : Les services valables
Il s’agit des services pris en compte par l’IPS-CGRAE. Pour la constitution du droit à la
pension à la pension de retraite, elle prend en compte :
1°) les services accomplis en qualité de fonctionnaire à partir d'un âge minimum fixé
par décret;
2°) les services de stage rendus à partir d'un âge minimum fixé par décret, sous réserve
du versement rétroactif des retenues pour pension ;
3°) les services auxiliaires, temporaires ou contractuels dûment validés accomplis dans
les Administrations et Etablissements Publics de l’Etat, à partir d'un âge minimum fixé
par décret et suivant des conditions fixées par décret;
4°) les services militaires accomplis dans les armées de terre, de mer et de l'air, à
l'exclusion de ceux effectués avant un âge minimum fixé par décret, s'ils ne sont déjà
rémunérés soit par une pension, soit par une solde de réforme;
5°) les services accomplis à partir d'un âge minimum fixé par décret dans les cadres
permanents des Administrations, des Collectivités territoriales et des Etablissements
Publics qu'elles seraient amenées à créer.
SECTION 2 : Le décompte des annuités
Pour le décompte final des annuités liquidables, la fraction de semestre égale ou
supérieure à trois mois est comptée pour six (6) mois. La fraction de semestre inférieure
à trois (3) mois est négligée. Le maximum des annuités liquidables de la pension de
retraite est fixé à quarante (40).
Le temps servant à la détermination de la moyenne des émoluments afférents aux
emplois, grades ou échelons, tel que prévu à l'article 11 de l'ordonnance, correspond aux
cinq (5) dernières années.
SECTION 3 : Les émoluments de base
Les émoluments de base sont représentés par la moyenne des derniers traitements
indiciaires soumis à retenue, afférents aux emplois ou grades et échelons occupés
effectivement par le fonctionnaire au moment de son admission à la retraite, pendant un
temps minimal fixé par décret.
Toutefois, lorsque la mise hors de service ou le décès d'un fonctionnaire se produit par
suite d'un accident survenu en service ou à l’occasion du service, les émoluments de
base sont représentés par le dernier traitement indiciaire soumis à retenue, afférent à
l’emploi au ou grade et à échelon effectivement détenus au moment de la cessation de
services.
Les traitements indiciaires des emplois supprimés sont assimilés par un acte
réglementaire à des traitements d'indices existants.
SECTION 4 : Méthode de calcul de la pension
Paragraphe 1 : Méthode de calcul Après la réforme de 2012
Le calcul de la pension est basé sur les éléments suivants :
Le nombre d’années de services effectifs du fonctionnaire ;
Le taux de liquidation fixé à 1.75% par annuité liquidable ;
Le dernier indice détenu durant au moins six (6) mois.
La valeur du point d’indice est de 2801.48.
Formule
Nombre annuités liquidables × taux de liquidation × Indice x la valeur
PR= NAL x TAL x I x V
Paragraphe 2 : Exemple de calcul
Cas pratique :
Un professeur de collège classe A3, 2e échelon a atteint la limite d’âge statutaire après
30 ans de service. Son dernier indice qui date de dix (10) mois au moment de la cessation
de son activité est 2445. Ce professeur est père de 8 enfants : 5 ayant un âge compris
entre 16 ans et 21 ans et 3 âgés de moins de 16 ans.
Calculez la pension de retraite
DEUXIEME PARTIE : LES ORGANISMES DE SECURITE SOCIALE DU
SECTEUR PRIVE
Dans le cadre ce cours, seule l’Institution de Prévoyance Sociale-Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale (IPS-CNPS) fera l’objet d’étude.
CHAPITRE 1 : LA CREATION, L’AFFILIATION ET L’ASSIETTE
IMPOSABLE DE LA CNPS
SECTION 1: La création
LA CNPS ne s’est pas constituée du jour au lendemain. Elle est le fruit d’une longue
maturation historique qui s’est faite en plusieurs étapes. Nous verrons les étapes les plus
essentielles.
Le 13 décembre 1955 : création de la caisse de compensation des prestations familiales
de Cote d’Ivoire. La gestion de ce régime est confiée à la Caisse des Compensations des
Prestations Familiales de Côte d’Ivoire (CCPF-CI) créée pour payer les allocations
familiales aux travailleurs.
Le 10 Septembre 1958 : création de la branche des Accidents du Travail et des Maladies
Professionnelles. Cette branche a pour mission d’assurer aux travailleurs soumis aux
dispositions du Code du travail et en cas d’Accident du Travail ou de Maladies
Professionnelles, la réparation et de mettre en place un programme de prévention,
d’action sanitaire et sociale.
Le 21 Septembre 1960 : création de la Caisse de Retraite des Travailleurs Salariés de
Côte d’Ivoire (CRTSCI). La caisse de retraite doit fournir aux travailleurs affiliés ayant
atteint l’âge de la retraite, ou en cas de décès, à leurs veuves et orphelins, un moyen de
substance sous forme de pension.
Le 20 décembre 1968 : vote de la loi portant Code de prévoyance sociale. La Caisse de
Compensation des Prestations Familiales et des Accidents du Travail et Maladies
Professionnelles devient la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS).
Le 12 juillet 1971 : unification de la gestion des trois branches.
Ainsi, d’Etablissement Public Administratif (EPA), la CNPS est passée à un
Etablissement Public Industriel Commercial (EPIC), puis à un Etablissement Public
National (EPN). L’Institution de Prévoyance Sociale IPS-CNPS, sous sa forme
juridique actuelle a été créée par le décret 2000-487 du 12 juillet 2000.
SECTION 2 : L’affiliation à la CNPS et l’assiette des cotisations
Aux termes de l’article 5 de la loi du 2 août 1999, est obligatoirement affilié à la CNPS,
tout employeur occupant des travailleurs salariés tels que définis à l’article 2 du code du
travail. Cette affiliation prend effet à compter du premier embauchage d’un travailleur
salarié.
Selon l’alinéa 1 de l’article 23 du Code de Prévoyance Sociale, les cotisations sont
assises sur l’ensemble des salaires y compris les avantages en nature et indemnités
diverses versées par l’employeur à son personnel salarié à l’exception des indemnités
ayant le caractère de remboursement de frais.
Le salaire plancher est le salaire minimal soumis à cotisations. Il ne peut être inférieur
au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) fixé par la loi pour garantir un
minimal social à tout salarié.
Le salaire plafond est le salaire maximum retenu pour le calcul des cotisations sociales.
Le principe du plafond pour les Prestations familiales et AT/MP est 75 000F/ Mois et la
Retraite 3 375 000 F/ Mois depuis le 1er janvier 2023.
CHAPITRE 2 : LES DISPOSITIONS GENERALES ET FINANCIERES DE LA
CNPS
SECTION 1 : Les dispositions générales
Elles sont relatives au statut juridique et au mode de financement de la CNPS, ainsi
qu’à ses régimes.
Paragraphe 1: Le statut juridique
La CNPS est donc comme toute IPS, une personne morale de droit privé de type
particulier.
Elle a été créée par le décret n° 2000-487 du 12 juillet 2000. Elle est administrée par un
conseil d’administration tripartite de 12 membres à raison de :
- Quatre administrateurs représentant l’Etat ;
- Quatre administrateurs représentant les organisations représentatives des employeurs ;
- Quatre administrateurs représentant les organisations représentatives des travailleurs.
Les administrateurs représentant l’Etat sont nommés par arrêté conjoint des ministres de
tutelle. Ceux des organisations patronales ou de salariés sont nommés par les instances
représentatives de ces organisations.
Paragraphe 2 : Le mode de financement et les régimes de prévoyance sociale de la
CNPS
La charge financière des prestations de la CNPS est couverte, à titre principal, par des
cotisations des employeurs et des travailleurs.
Comme nous avons :
- Le régime général de prévoyance sociale qui regroupe les prestations en trois (3)
branches distinctes.
a) Les prestations familiales,
b) Les accidents de travail et les maladies professionnelles,
c) La retraite.
- Le régime complémentaire
- Le régime spécial
Depuis 2019 la CNPS compte un autre régime dénommé : .régime social des travailleurs
indépendants.
SECTION 2 : Les dispositions financières
Elles sont relatives aux dispositions fiscales et à l’insaisissabilité des comptes de la
CNPS.
Paragraphe 1 : Les dispositions fiscales
La CNPS, en raison de sa vocation sociale particulière, est exonérée de l’impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et de la patente. Les cotisations versées à la
CNPS par les employeurs, les travailleurs ou les usagers, à titre obligatoire ou
volontaire, sont exonérées de tous impôts et taxes. Sont exemptées des droits de timbre
les affiches imprimées ou non, apposées par la CNPS, et ayant pour objet la
vulgarisation de la législation, ainsi que la publication des comptes rendus et/ou des
conditions de fonctionnement de la CNPS.
Paragraphe 2 : L’insaisissabilité des comptes de la CNPS
Les deniers de la CNPS sont insaisissables et aucune opposition ne peut être pratiquée
sur les sommes qui lui sont dues. Les créanciers porteurs de titres exécutoires, à défaut
d’exécution, peuvent directement saisir le CA à l’effet d’obtenir par une délibération du
CA, l’injonction de paiement par la CNPS du montant de la créance. Pour le cas où le
CA constate l’insuffisance ou l’indisponibilité des crédits nécessaires au règlement de
la créance, il en informe immédiatement les ministres de tutelle en proposant les mesures
nécessaires.
CHAPITRE 3 : LES DECLARATIONS A LA CNPS
SECTION 1 : La déclaration de l’entreprise et du dirigeant
Concernant l’entreprise, il faut :
- Une photocopie de la facture CIE et SODECI ;
- Une photocopie du registre du commerce et du crédit mobilier ;
- Une photocopie de la déclaration d’existence fiscale.
En ce qui concerne le dirigeant, il lui faut fournir la photocopie de sa carte nationale
d’identité.
Tous ces documents doivent être déposés à l’agence de la zone géographique où est situé
le siège social de l’entreprise ou de l’établissement. A la réception de la demande
d’immatriculation et des documents joints, la CNPS attribue un matricule employeur
qui est notifié à l’employeur avec le taux de cotisation pour la branche « Accidents du
Travail » correspondant à son secteur d’activité. Dans ses rapports avec la CNPS, il est
recommandé à l’employeur d’indiquer son matricule CNPS sur ses papiers à en-tête.
NB : l’employeur est tenu d’informer la CNPS de tous changements intervenant
au niveau de l’entreprise (adresse géographique ou postale, changement des statuts
juridiques, de dirigeant, d’activité, etc.)
SECTION 2 : La déclaration des travailleurs
L’employeur doit fournir à la CNPS tous les renseignements relatifs à l’identification
des travailleurs concernés par le règlement des cotisations. La déclaration doit se faire
le 1er jour de l’embauche (par embauche, il faut entendre le 1er jour de début d’activité
du salarié) par une fiche de déclaration du travailleur (à retirer à la CNPS).
A cette fiche, il faut ajouter:
- Une pièce d’état civil (carte d’identité ou extrait de naissance),
- Deux photos d’identité du travailleur.
Pour le salarié déjà immatriculé par un ancien employeur, le nouvel employeur doit
préciser sur la déclaration du travailleur, son numéro CNPS. A la réception du dossier
de déclaration, la CNPS procède à l’immatriculation du travailleur.
Le numéro CNPS ainsi attribué est unique et permanent, même en cas de
changement d’employeur.
SECTION 3 : Le taux de cotisation et le paiement des cotisations
Les taux utilisés pour le calcul des cotisations sont les suivants :
- 5,75 % pour les prestations familiales dont 0,75 % pour l’assurance maternité;
- 2 à 5 % (selon le secteur d’activité) pour les accidents du travail et les maladies
professionnelles ;
- 14% pour la retraite.
NB : Les cotisations pour les prestations familiales et les accidents sont à la charge
exclusive de l’employeur.
Les cotisations pour la retraite sont à la charge conjointe de l’employeur et du
salarié à raison de 7.7% pour l’employeur et 6.3% pour le salarié.
L’employeur est responsable du paiement à la CNPS de l’ensemble des cotisations (part
patronale et part salariale). Le salarié ne peut, en aucun cas, s’opposer à la retenue de sa
part de cotisation sur son salaire lors de chaque paye.
La périodicité des paiements s’établit comme suit :
a) Tous les mois, si l’entreprise emploie 20 salariés ou plus ;
b) Tous les trimestres, si l’entreprise emploie moins de 20 salariés.
Le versement des cotisations se fait dans les 15 premiers jours qui suivent le mois ou le
trimestre échu.
Le versement des cotisations au-delà de cette période expose l’employeur à des
pénalités.
CHAPITRE 4 : LES BRANCHES DE PRESTATION DU REGIME GENERAL
DE LA CNPS
Trois branches sont inscrites au titre du régime général de prévoyance sociale:
- Les prestations familiales,
- Les accidents du travail et les maladies professionnelles,
- La retraite.
SECTION 1 : De la branche des prestations familiales
Nous analyserons le champ d’action et les prestations elles-mêmes.
Paragraphe 1 : Le champ d’action
La branche des prestations familiales est instituée au profit de tous les salariés au sens
de l’article 2 du code du travail exerçant une activité pour le compte d’une personne
physique ou morale, publique ou privée, et ayant à leur charge un ou plusieurs enfants
résidant en Côte d’Ivoire.
L’activité de service en question doit, sauf cas de force majeure dûment constaté,
s’exercer depuis au moins trois (3) mois consécutifs chez un ou plusieurs employeurs.
Paragraphe 2 : Les prestations proprement dites
La branche des prestations familiales comprend :
rnité ;
1°) les allocations au foyer du travailleur
Tout travailleur perçoit à l’occasion de la naissance de chacun des trois (3) enfants issus
de son 1er mariage ou d’un mariage subséquent lorsqu’il y a eu décès régulièrement
déclaré, une allocation dite « allocation au foyer du travailleur ».
Ne seront pris en considération que les mariages célébrés devant l’officier d’état civil,
ou les mariages coutumiers d’avant 1964.
Le montant de cette allocation est actuellement de 18 000 francs CFA/enfant, payable
en une seule fois à la naissance de chacun des 3 premiers enfants, nés viables sous
contrôle médical et déclarés à l’état civil.
2°) les allocations prénatales
Elles sont dues, pour les neuf (9) mois de la grossesse, à toute femme salariée ou
conjointe légale d’un travailleur salarié à compter du jour où l’état de grossesse est
déclaré.
Elles sont payées de la façon suivante :
3 000 francs CFA après le 1er examen médical (fait par un médecin) vers le 3ème mois
de la grossesse ;
6 000 francs CFA après le 2ème examen (fait par un médecin ou une sage-femme) vers
le 6ème mois ;
4 500 francs CFA après le 3ème examen (fait par un médecin ou une sage-femme) vers
le 8ème mois de grossesse.
La déclaration de grossesse accompagnée d’un certificat médical doit parvenir à la
CNPS avant le 3ème mois de grossesse.
Sous peine de rejet, les examens prénataux ne doivent être effectués qu’aux moments
indiqués et les autorités médicales compétentes.
3°) les allocations de maternité
Elles sont dues pour toute femme salariée ou conjointe légale d’un travailleur salarié qui
donne naissance à un enfant né viable, sous contrôle médical et inscrit à l’état civil.
N’en bénéficient que celles qui font effectuer au nouveau-né des visites médicales tous
les 2 mois à partir de sa naissance et cela jusqu’à ses 12 mois en faisant certifier chacune
des visites par le médecin ou la sage-femme.
Elles s’élèvent à 18 000 francs CFA payables en fractions :
9 000 francs CFA à la naissance,
4 500 francs CFA lorsque l’enfant atteint 6 mois,
4 500 francs CFA lorsqu’il atteint 12 mois.
Les jumeaux, triplés… donnent droit à des montants d’allocations de maternité doubles,
triples.
4°) les allocations familiales
Elles sont attribuées au travailleur pour chacun des enfants à sa charge, âgé de plus d’un
(1) an et de moins de 14 ans.
Toutefois, la limite d’âge est portée à :
18 ans pour l’enfant placé en apprentissage,
21 ans s’il poursuit ses études ou si, par suite d’infirmité ou de maladie, il ne peut exercer
un travail rémunéré.
Les allocations familiales s’élèvent à 5 000 francs CFA/enfant et par mois payables par
trimestre.
5°) les allocations journalières des femmes salariées en congé de maternité
Elles sont dues pendant la durée du congé de maternité qui est de 14 semaines, dont 6
avant et 8 après l’accouchement.
En cas de repos supplémentaire justifié par une maladie résultant de la grossesse ou de
l’accouchement, l’arrêt de travail peut être prolongé jusqu’à concurrence de 3 semaines
ou 21 jours. Elles sont payées à la femme salariée du secteur privé et assimilé et à la
femme agent temporaire, contractuelle ou journalière de l’administration publique.
Les indemnités journalières correspondent au salaire que la femme percevait au moment
de son départ en congé : salaire de base augmenté, le cas échéant, des primes et
indemnités inhérentes à la nature de l’emploi à l’exclusion de tout ce qui a un caractère
de remboursement.
6°) le remboursement des frais d’accouchement et des soins médicaux
Ils profitent uniquement à la femme salariée en grossesse, à partir du 3ème mois de la
grossesse.
Les frais pharmaceutiques sont remboursés pour les médicaments délivrés en raison de
maladie résultant de la grossesse ou des couches.
Les remboursements se font au prix porté sur l’ordonnance (au vu des vignettes collées
sur l’ordonnance), dans la limite des sommes réellement déboursées à partir du 3ème
mois de la grossesse jusqu’à la reprise du travail après accouchement.
Les frais d’accouchement, les remboursements se font sur la base du taux journalier de
la 2ème catégorie des hôpitaux publics et établissement sanitaire privé ou public. Plus 5
000 F pour l’accouchement, avec un supplément de 2 000 F par enfant s’il y a
accouchement multiple.
NB : Le délai de rétroactivité des paiements est de 2 ans maximum.
SECTION 2 : De la branche des accidents du travail et des maladies
professionnelles
Pour une bonne compréhension, nous verrons d’abord les notions d’accident du travail
et de maladies professionnelles, ensuite la déclaration et l’enquête, et enfin la réparation.
Paragraphe 1 : Définition
1°) Qu’est-ce qu’un accident du travail ?
Est considéré comme accident du travail :
- L’accident survenu à un travailleur, quelle qu’en soit la cause, par le fait, à l’occasion
ou en raison de son travail ;
- L’accident de trajet, c’est-à-dire l’accident qui survient pendant le trajet de la résidence
du travailleur au lieu de son travail et vice versa, dans la mesure où le parcours n’a été
ni interrompu, ni détourné pour un motif personnel ou indépendant de son emploi ;
- L’accident survenu pendant les voyages dont les frais sont à la charge de l’employeur
(mission, recrutement, déplacement…)
2°) Qu’est-ce qu’une maladie professionnelle ?
Une maladie professionnelle est une maladie contractée par le travailleur exposé de
façon habituelle à l’action de certains agents nocifs dans l’exécution de son travail.
Comme l’accident du travail, trois éléments caractérisent la maladie professionnelle :
- Le travailleur doit avoir été exposé au risque pendant une certaine période ;
- Le travailleur doit présenter les symptômes de la maladie dans un délai déterminé après
avoir changé ou quitté l’emploi à l’occasion duquel il pouvait être exposé ;
- La maladie doit figurer sur la liste des maladies professionnelles reconnues par la
législation nationale.
Paragraphe 2 : La déclaration et l’enquête
1°) La déclaration et la constatation médicale
L’employeur est tenu de déclarer sous 48 heures tout accident du travail ou toute maladie
professionnelle constatée dans l’entreprise.
La déclaration peut être faite par le travailleur ou ses représentants jusqu’à l’expiration
de la 2ème année suivant la date de l’accident ou de la 1ère constatation médicale de la
maladie professionnelle (qui est assimilée à la date de l’accident).
La date d’effet quant à elle, commence le lendemain de la 1ère constatation médicale de
la maladie. Lorsque l’accident du travail est survenu à l’étranger, le délai imparti à
l’employeur pour la déclaration commence à courir du jour où il a été informé de
l’accident.
L’employeur est tenu, dès l’accident survenu :
- De faire assurer les soins de première urgence ;
- D’aviser le médecin de l’entreprise ou, à défaut, le médecin le plus proche ;
- Eventuellement, de diriger la victime sur le centre médical de l’entreprise ou, à défaut,
sur l’hôpital public ou privé le plus proche du lieu de l’accident.
2°) L’enquête
Lorsque d’après les certificats médicaux, la blessure paraît devoir entraîner la mort ou
une incapacité permanente absolue ou partielle de travail, ou lorsque la victime est
décédée, l’inspecteur du travail du lieu de l’accident soumet sans délai l’affaire à une
enquête.
L’enquête est gratuite. Cependant, si elle oblige à des déplacements éloignés, les frais
normaux occasionnés par ces déplacements sont supportés ou remboursés par la CNPS
sur justification.
Paragraphe 3 : La réparation
La réparation concerne les soins et prestations subséquentes, les indemnités et rentes,
les frais funéraires et les causes d’exonération de la responsabilité de la CNPS.
1°) Les soins et prestations
Les prestations accordées aux bénéficiaires comprennent, qu’il y ait ou non interruption
du travail :
- La couverture des frais entraînés par les soins médicaux et chirurgicaux, des frais
pharmaceutiques et accessoires ;
- La couverture des frais d’hospitalisation ;
- La fourniture, la réparation et le renouvellement des appareils de prothèse et
d’orthopédie nécessités par l’infirmité résultant de l’accident et reconnus indispensables
soit par le médecin, soit par la commission d’appareillage ainsi que la réparation et le
remplacement de ceux que l’accident a rendus inutilisables ;
- La couverture des frais de transport de la victime à sa résidence habituelle, au centre
médical interentreprises ou à l’hôpital ;
- D’une façon générale, la prise en charge des frais nécessités par le traitement, la
réadaptation fonctionnelle, la rééducation professionnelle et le reclassement de la
victime.
A l’exception des soins de 1ère urgence qui sont à la charge de l’employeur, les
prestations ci-dessus sont supportées par la CNPS qui en verse directement le montant
aux praticiens, pharmaciens, auxiliaires médicaux, fournisseurs et aux hôpitaux publics
ou privés.
Toutefois, les frais de transport peuvent donner lieu à remboursement à la victime.
2°) Les indemnités
Elles seront étudiées successivement.
a- L’indemnité journalière
Lorsque le travailleur se trouve dans l’obligation de cesser son travail du fait de
l’accident ou de la maladie professionnelle, une indemnité journalière lui est due pour
compenser partiellement la perte du revenu consécutive à cet arrêt de travail.
La période indemnisée part du lendemain (le 1er jour étant à la charge de l’employeur)
de l’accident ou de la 1ère constatation médicale de la maladie professionnelle, à la
veille de la date de reprise du travail ou dès que survient un événement de nature à faire
cesser le contrat de travail (décès, licenciement, démission…)
L’indemnité journalière est versée de plein droit soit à la victime, soit à son conjoint,
soit à son tuteur légal (si la victime est mineure), soit à un tiers auquel la victime donne
délégation.
En cas de décès, l’indemnité est reversée aux ayants droits.
L’indemnité est égale :
- Au salaire journalier plein dès le lendemain de l’accident ou de la maladie
professionnelle et pendant toute la période de repos correspondant au préavis applicable
à la victime ;
- A la moitié du salaire journalier, jusqu’au 28ème jour de l’accident,
- Aux 2/3 du salaire à partir du 29ème jour de l’interruption.
3°) Les frais funéraires
En cas d’accident suivi de mort, les frais funéraires sont remboursés par la CNPS aux
ayants droit de la victime dans la limite des frais exposés et sans que leur montant puisse
excéder un maximum fixé par décret.
SECTION 3 : De la branche des retraites
Pour assurer un revenu de remplacement au 3ème âge, diverses prestations sont
octroyées aux retraités sous certaines conditions.
En outre, il faudra évoquer les conditions, les diverses prestations et la date d’effet de la
pension de retraite.
Paragraphe 1: Les conditions
Le salarié ou l’agent des collectivités publiques doit avoir :
- Atteint 60 ans ;
- Accompli au moins 15 ans d’activité salariée ayant donné lieu à des cotisations dans
une ou plusieurs entreprises affiliées à la CNPS ;
- Cessé toute activité salariée.
Paragraphe 2 : Les diverses prestations
Nous avons :
1°) L’allocation de solidarité
Bénéficie de l’allocation de solidarité, tout retraité ayant exercé son activité avant
l’instauration du régime.
L’allocation de solidarité est payée par mois et à terme échu.
Le montant de l’allocation de solidarité est fixé tous les deux ans par le Conseil
d’Administration de la CNPS.
2°) L’allocation unique
Bénéficie de cette allocation, tout travailleur salarié âgé de 60 ans qui totalise une
période d’activité soumise à cotisation supérieur à 2 ans, mais strictement inférieure à
15 ans et qui a cessé toute activité salariée.
En cas de décès du salarié, cette allocation est reversée au conjoint survivant non
remarié.
Le montant de cette allocation est fixé par la CNPS.
Toutefois, le montant de l’allocation unique du conjoint survivant correspond à la moitié
de ce qu’aurait perçu le salarié.
3°) Le remboursement des cotisations personnelles
Ont droit à ce remboursement les travailleurs qui à 60 ans totalisent au plus 2 ans
d’activité ayant donné lieu à cotisation, mais aussi cesser d’appartenir au régime ivoirien
de retraite et à tout autre régime de retraite ayant une convention avec celui-ci.
Le montant remboursé est égal au montant des cotisations salariales sur la période
considérée.
Les cotisations patronales ne sont pas remboursées.
Le remboursement se fait en une seule fois et à la demande du bénéficiaire.
4°) La pension de réversion
Elle est due au conjoint survivant et aux orphelins de père et mère.
Concernant la pension de conjoint survivant, la veuve ou le veuf du travailleur (en
activité ou retraité) décédé y a droit à condition de :
- Avoir contracté le mariage 2 ans au moins avant le décès du conjoint ;
- Etre âgé de 55 ans ou de 50 ans, avec dans ce cas un abattement définitif de 5% du
montant de la pension, par année d’anticipation.
NB : L’existence d’au moins 2 enfants à charge permet de déroger aux conditions
de durée du mariage et d’âge.
La pension est payée par mois. La pension du conjoint survivant est égale à la moitié de
celle dont bénéficiait ou aurait bénéficié le conjoint défunt.
En cas de remariage, le droit à pension de réversion cesse à compter du 1er jour du mois
civil suivant.
5°) La pension d’invalidité
Le salarié reconnu inapte au travail quel que soit son âge perçoit sa pension de retraite
immédiatement sans que lui soit appliqué le coefficient de réduction pour anticipation.
Pour bénéficier de la pension d’invalidité, le travailleur doit remplir les conditions
suivantes :
- Avoir cessé toute activité salariée ;
- Avoir exercé une activité salariée ayant donné lieu à cotisation pendant 15 ans au
moins.
L’état d’invalidité est constaté par le médecin conseil de la CNPS.
Elle est calculée selon les mêmes règles que la pension de retraite normale et est payée
par mois et à terme échu.
Paragraphe 3: La date d’effet de la pension
La liquidation de la pension de retraite est effectuée à la demande du travailleur assortie
d’une justification de la cessation d’activité
Pour le travailleur qui dépose sa demande dans les 6 mois suivant sa cessation d’activité,
la date d’entrée en jouissance est le 1er jour du mois suivant cette cessation d’activité.
Au-delà de 6 mois, la date d’entrée en jouissance est fixée au 1er jour du mois suivant
la date de dépôt du dossier.
Pour le conjoint survivant ou l’orphelin du travailleur décédé en activité, ce délai est
porté à 12 mois. Pour le conjoint survivant ou l’orphelin d’un retraité, la date d’entrée
en jouissance est fixée au 1er jour du mois suivant la date du décès.
CHAPITRE V : GENERALITE SUR LE REGIME DES TRAVAILLEURS
INDEPENDANTS.
Est considérée comme travailleur indépendant toute personne exerçant une activité
professionnelle lui procurant un revenu, quelle que soit sa nature, pour son propre
compte ou en qualité de mandataire non salarié
Les travailleurs indépendants versent au régime social des travailleurs indépendants et
au régime de retraite complémentaire des travailleurs indépendants des cotisations
sociales destinées à financer les prestations. Les cotisations sociales dues au titre du
régime social des travailleurs indépendants sont assises sur un revenu forfaitaire déclaré
par le travailleur indépendant en référence à un revenu plancher variable selon les
catégories socioprofessionnelles et dans la limite d'un revenu plafond.
SECTION 1 : Le taux des cotisations
Le taux des cotisations sociales destiné à assurer le financement du régime social des
travailleurs indépendants est fixé à 12% du revenu forfaitaire mensuel déclaré par
l'affilié.
Le taux des cotisations sociales dudit régime est reparti comme suit :
- 9 % du revenu forfaitaire mensuel déclaré, au titre du risque vieillesse
- 3% du revenu forfaitaire mensuel déclaré, au titre des risques-maladie, accident
et maternité.
SECTION 2: Le versement des cotisations et les prestations
Le versement est effectué au plus tard le quinzième jour du mois suivant le trimestre
auquel les cotisations se rapportent.
Les cotisations sont portables et leur paiement peut être totalement ou partiellement
anticipé.
Les prestations servies au titre du régime social des travailleurs indépendants couvrent
les risques maternité, maladie, accident et vieillesse.
Paragraphe 1 : Couverture des risques maternité, maladie et ACCIDENT
La couverture des risques maternité, maladie et accident s'opère par l'octroi d'indemnités
journalières à l'assuré qui se trouve dans l'incapacité physique constatée de continuer ou
de reprendre le travail pour cause de maladie, d'accident ou de maternité.
1- Indemnité de maternité
La femme « travailleur indépendant » qui suspend son travail du fait de son état de
grossesse ou de son accouchement, a droit à une indemnité journalière dite «indemnité
de maternité ». Pour bénéficier de l'indemnité de maternité, la femme « travailleur
indépendant » doit justifier de trois trimestres de cotisation effectives sur les quatre
derniers trimestres précédant le début de son arrêt de travail. L'indemnité de maternité
est versée pour chaque jour ouvrable ou non, sur une période ne pouvant excéder la
période légale de couches. L'indemnité est due pour la période prénatale à partir de sept
mois et demi, à condition que la femme « travailleur indépendant» suspende
effectivement l'exercice de ses activités professionnelles. La preuve de cette suspension
est faite dès réception par l'Institution de Prévoyance sociale Caisse nationale de
Prévoyance sociale du certificat médical de grossesse déterminant la date probable de
l'accouchement, délivré par le médecin traitant. Le certificat médical de grossesse doit
être accompagné d'une attestation sur l'honneur de n'exercer aucune activité sur la
période, établie par la femme « travailleur indépendant ».
L'indemnité est due pour la période postnatale à condition de fournir un certificat
d'accouchement à l'Institution de Prévoyance, sociale Caisse nationale de Prévoyance
sociale. Lorsque l'enfant est né vivant, un extrait d'acte de naissance doit également être
produit. La femme qui reprend le travail avant l'expiration de la période postnatale, perd
le bénéfice de l'indemnité de maternité pour la période restante.
Le montant de l'indemnité journalière de maternité est égal au revenu journalier moyen
des trois meilleurs revenus trimestriels déclarés sur les quatre derniers trimestres
précédant l'incapacité temporaire d'exercice. Cette indemnité est payable
mensuellement à terme échu.
2- Indemnité en cas de maladie ou d'accident
Le travailleur indépendant atteint d'une incapacité temporaire d'exercice par suite d'une
maladie ou d'un accident a droit à une indemnité dite « indemnité de maladie» dans les
conditions suivantes : l'incapacité temporaire d'exercice doit avoir été dûment constatée
par un médecin et approuvée par le médecin conseil de l'Institution de Prévoyance
sociale Caisse nationale de Prévoyance sociale ; la maladie ou l'accident ne doit pas
avoir été provoqué intentionnellement ; l'assuré doit justifier de trois trimestres cotisés
sur les quatre derniers trimestres précédant la survenance de l'incapacité-temporaire
d'exercice. Lorsque l’assuré n'est pas à jour de ses cotisations à la date de survenance de
son incapacité physique résultant d'une Maladie ou d'un accident, il ne peut prétendre à
l'indemnité de maladie' qu'à l'issue du délai de six mois après la date d'échéance des
cotisations impayées.
L'assuré ne bénéficie effectivement de cette indemnité qu'après s'être, dans le même
délai, acquitté de la totalité des cotisations dues ainsi que des pénalités de retard y
afférentes.
L'indemnité est due pour une durée de trois cents jours maximum, débutant le quinzième
jour d'incapacité temporaire d’exercice. L'assuré doit faire parvenir à l'Institution de
Prévoyance sociale Caisse nationale de Prévoyance sociale un certificat d'arrêt de travail
pour cause de maladie ou d'accident délivré par le médecin traitant, afin de déclarer ct
de faire constater le début de l'incapacité temporaire d'exercice. Le certificat d'arrêt de
travail doit être accompagné d'une attestation sur l'honneur de n'exercer aucune activité
durant la période d'incapacité temporaire d'exercice, établie par l'assuré. Le montant de
l'indemnité journalière de maladie est égal à la moitié du revenu journalier moyen des
trois meilleurs revenus trimestriels déclarés sur les quatre derniers trimestres précédant
l'incapacité. L'indemnité de maladie est payable mensuellement à terme échu.
Paragraphe 2: Couverture du risque vieillesse
La couverture du risque vieillesse peut être :
- une pension de vieillesse ;
- une de pensions de réversion ;
- une allocation unique.
La liquidation des prestations de vieillesse est opérée sur demande des intéressés
formulée auprès de l'Institution de Prévoyance sociale Caisse nationale de Prévoyance
sociale.
1- Pension de vieillesse
L'ouverture du droit à la pension de vieillesse est subordonnée à la réalisation d'une
condition minimum de quarante trimestres de cotisations effectives. Toutefois, l'assuré
qui ne remplit pas, à l'âge requis pour l'ouverture du droit à la pension de vieillesse, la
condition de période pour bénéficier d'une pension de vieillesse, a la faculté de racheter
jusqu'à huit trimestres de cotisation.
L'âge d'ouverture du droit à la pension de vieillesse est fixé à 60 ans. Cependant les
intéressés peuvent demander une pension de vieillesse à partir de 55 ans. Dans ce cas,
le montant de la pension est réduit de 5% par année d'anticipation.
2- Pension de réversion
Le conjoint survivant du bénéficiaire d'une pension de vieillesse ou de l'assuré
remplissant au moment de son décès la condition pour l'ouverture du droit à pension de
vieillesse, bénéficie d'une pension de conjoint survivant à partir de cinquante-cinq ans.
Le montant de cette prestation est égal à la moitié de la pension que l'assuré décédé
percevait ou aurait perçu. Le conjoint survivant peut demander à bénéficier de la pension
à partir de cinquante ans. Dans ce cas, le montant de la pension, calculé en application
des dispositions du présent décret, est réduit de 5% par année d'anticipation. Le paiement
de la pension cesse en cas de remariage du conjoint survivant.
En cas de décès du conjoint, soit antérieurement, soit postérieurement au décès de
l'assuré, chaque orphelin mineur du bénéficiaire d'une pension de vieillesse ou de
l'assuré remplissant au moment de son décès la condition de stage requise pour
l'ouverture du droit à la pension de vieillesse, a droit jusqu'à l’âge de vingt et un ans à
une pension d'orphelin. Le montant de la pension d'orphelin est égal à 20% de la pension
à laquelle avait droit ou aurait eu droit l'assuré décédé.
3- Allocation unique
L'assuré qui, à l'âge fixé pour l'ouverture du droit à la pension de vieillesse, a accompli
moins de quarante trimestres de cotisations effectives au régime social des travailleurs
indépendants, bénéficie d'une allocation unique correspondant au nombre de points
porté à son compte à la date de liquidation de ses droits, multiplié par la valeur de
liquidation du point applicable au calcul des allocations uniques.
Le versement à l'assuré de cette allocation unique éteint définitivement tous les droits
de l'assuré et de ses ayants droit éventuels auprès du régime social des travailleurs
indépendants. En cas de décès de l'assuré, la moitié du montant de cette allocation
unique est reversée, sans condition d'âge, au conjoint survivant non remarié lorsque les
liens de mariage ont été établis depuis un an au moins et ne sont pas dissouts au moment
du décès du conjoint assuré.