LOI N°2024-030 DU 13 DECEMBRE 2024 PORTANT ORGANISATION JUDICIAIRE
EN REPUBLIQUE DU MALI
Le Conseil national de Transition a délibéré et adopté, en sa séance du 1er novembre 2024,
Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, promulgue la loi dont la teneur suit :
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES
Article 1er : La justice est rendue sur le territoire de la République du Mali par :
- une Cour suprême ;
- une Cour constitutionnelle ;
- une Cour des Comptes ;
- des Cours d’Appel ;
- des Cours administratives d’Appel ;
- des Tribunaux de Grande Instance ;
- des Tribunaux d’Instance ;
- des Tribunaux du Travail ;
- des Tribunaux de Commerce ;
- des Tribunaux administratifs ;
- des Juridictions pour Mineurs ;
- des Juridictions de l’Application des Peines ;
- des Tribunaux militaires.
Les juridictions rendent leurs décisions au nom du Peuple malien.
Le service public de la justice concourt à l’accès au droit et assure l’égalité de tous devant la
loi. Sa gratuité est assurée selon les modalités fixées par la loi et le règlement.
Pour les besoins de la gestion du plan de carrière des Magistrats, il est procédé à la
classification des juridictions par voie réglementaire.
Les avocats ont libre accès à toutes les juridictions.
Article 2 : L’organisation, la compétence, les règles de fonctionnement et la procédure suivie
devant la Cour suprême, la Cour constitutionnelle, la Cour des Comptes et les Tribunaux
militaires font l’objet de dispositions particulières.
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Il en est de même des règles régissant la procédure suivie devant les autres juridictions en
leurs aspects non réglementés par la présente loi.
Article 3 : Les audiences des juridictions sont publiques sauf si la loi en dispose autrement.
Elles sont tenues en chambre du conseil pour les matières spécifiées par la loi.
Néanmoins, elles peuvent se tenir à huis clos lorsque la publicité paraît dangereuse pour
l’ordre public ou les mœurs. Dans ce cas, cette mesure est ordonnée par une décision
préalable de la juridiction.
Le Président a la police des audiences et dirige les débats.
Article 4 : Les audiences sont tenues au siège de la juridiction saisie ou en toute autre localité
de son ressort.
Le transport de la juridiction en cette localité est décidé suivant un jugement avant dire droit
du tribunal.
Article 5 : Les décisions de justice sont prononcées publiquement en toutes matières.
Elles sont rendues en toute impartialité dans un délai raisonnable et selon des règles
préétablies et dans le respect de la laïcité.
Elles doivent être motivées sous peine de nullité sauf dispositions contraires de la loi.
Elles sont revêtues de la formule exécutoire pour recevoir exécution.
Nul ne peut être jugé sans avoir été mis en mesure de présenter ses moyens de défense.
Article 6 : Les juridictions siégeant en matière coutumière ou sociale, tant au premier degré
qu’au second, sont complétées par des assesseurs.
Les assesseurs avant d’entrer en fonction, prêtent devant le Tribunal de Grande Instance ou le
Tribunal d’Instance le serment suivant : « je jure et promets, en mon âme et conscience, de
bien et fidèlement remplir mes fonctions, de garder religieusement le secret des délibérations
et de me conduire en tout comme un digne et loyal Magistrat ».
Article 7 : Un arrêté du ministre de la Justice fixe tous les deux ans la liste des assesseurs
titulaires et des assesseurs suppléants, du ressort de la Cour d’Appel, habilités à compléter les
juridictions civiles statuant en matière coutumière.
Le Procureur général près la Cour d’Appel requiert le Représentant de l’Etat au niveau
régional ou du District de Bamako afin de lui fournir une liste de personnes susceptibles
d’être retenues, par cercle ou arrondissement pour le District, pour siéger en qualité
d’assesseurs coutumiers titulaires et d’assesseurs coutumiers suppléants au sein des
juridictions civiles de son ressort.
Après une enquête de moralité sur les intéressés et une instruction menée par ses services, il
transmet au Premier Président de la Cour d’Appel la liste proposée et les résultats de ses
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investigations. Le Bureau de la juridiction examine les documents et arrête la liste définitive
qui est soumise au ministre de la Justice pour la formalisation de l’arrêté de nomination.
Article 8 : En matière sociale, les assesseurs sont nommés par arrêté conjoint du ministre de la
Justice et du ministre chargé du Travail.
CHAPITRE II : DE LA COUR D’APPEL
Article 9 : La Cour d’Appel connaît, tant en matière civile, commerciale et sociale qu’en
matière criminelle, correctionnelle ou de police, de l’appel des décisions rendues en premier
ressort par les Tribunaux de Grande Instance, les Tribunaux d’Instance, les Tribunaux de
Commerce, les Tribunaux du Travail, les juridictions pour mineurs et les juridictions de
l’application des peines.
Article 10 : La Cour d’Appel est composée de :
- un Premier Président ;
- plusieurs Conseillers ;
- un Procureur général ;
- un Avocat général ;
- un ou plusieurs Substituts généraux ;
- un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- Greffiers en Chef ;
- Greffiers ;
- Secrétaires de Greffes et Parquets.
Un Secrétaire général est nommé au sein des Cours d’Appel de 1ère Classe pour assister le
Premier Président dans ses attributions administratives.
Le Secrétaire général veille à l’exécution de toutes les instructions administratives du Premier
Président conformément à ses directives et sous son autorité.
Il peut être chargé de toutes autres missions portant notamment sur la préparation des
réunions, la rédaction des correspondances, la formation du personnel non Magistrat, la
documentation et la mise à jour de la jurisprudence et la préparation et le suivi de l’exécution
du budget.
Il est nommé par arrêté du ministre chargé de la Justice, sur proposition conforme du Premier
Président de la Cour d’Appel, parmi les fonctionnaires et les agents de l’Etat relevant de la
catégorie A de la Fonction publique d’État.
Article 11 : La Cour d’Appel comprend au moins :
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- une Chambre civile siégeant également en matière coutumière ;
- une Chambre commerciale ;
- une Chambre sociale ;
- une Chambre correctionnelle ;
- une Chambre de Contrôle de l’Instruction ;
- une Chambre criminelle ;
- une Chambre spéciale des mineurs ;
- une Chambre de Contrôle de l’Instruction pour Mineurs.
La Cour d’Appel de Bamako comprend en outre au moins une Chambre correctionnelle et une
Chambre criminelle spécialisées compétentes pour les infractions économiques et financières,
de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée et de lutte contre la
cybercriminalité.
Chaque chambre est composée d’au moins trois Conseillers dont un Président.
La Chambre criminelle de la Cour d’Appel est présidée par le Premier président de la
juridiction ou par un président de chambre désigné par celui-ci et comprend deux autres
membres titulaires et deux membres suppléants.
Dans les matières économiques et financières, de lutte contre le terrorisme et la criminalité
transnationale organisée et de lutte contre la cybercriminalité, la Chambre criminelle outre le
président comprend quatre autres membres titulaires et deux membres suppléants.
La Chambre spéciale des mineurs de la Cour d’Appel est chargée de juger en appel les
affaires concernant les mineurs. Elle est composée de trois membres dont un Président et deux
conseillers à la protection de l’enfance tous désignés par ordonnance administrative
insusceptible de recours du Premier président de la Cour d’Appel.
La Chambre de contrôle de l’instruction pour mineurs est présidée par un des conseillers à la
protection de l’enfance.
Chaque conseiller à la protection de l’enfance est assisté de deux conseillers de la Cour
d’Appel ou de deux Magistrats du Tribunal de Grande Instance ou du Tribunal d’Instance
désignés par ordonnance du Premier président de la Cour d’Appel ou du président du tribunal.
Article 12 : En cas de besoin, le Premier Président peut désigner, par ordonnance
administrative insusceptible de recours, des juges d’instance pour compléter une chambre de
sa juridiction.
Article 13 : Les arrêts sont rendus en toute matière par un Président et deux Conseillers à
l’exception de ceux rendus en matière criminelle pour les infractions relevant des domaines
économiques et financiers, de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale
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organisée et de lutte contre la cybercriminalité pour lesquelles la formation de jugement est
constituée de cinq (5) Magistrats.
La Cour statue en présence du Procureur général ou de son représentant et avec l’assistance
d’un Greffier.
Article 14 : La Cour d’Appel peut se réunir en audience solennelle ou en assemblée générale.
En audience solennelle, la Cour comprend l’ensemble des Magistrats du Siège. Elle est
présidée par le Président de la Cour suprême ou un de ses Conseillers.
Elle est, toutefois, valablement constituée avec cinq (5) Conseillers au moins de la juridiction,
le Président compris.
Elle se réunit notamment pour recevoir le serment des Magistrats et pour l’installation des
chefs de juridiction et de Parquet de la Cour.
Le Ministère public y est représenté.
L’audience solennelle ou l’Assemblée générale de la Cour se tient toujours avec l’assistance
du Greffier en Chef, responsable du Greffe ou d’un autre Greffier en Chef ou Greffier, par lui
désigné.
Article 15 : La Cour d’Appel se réunit en assemblée générale sur convocation du Premier
président ou sur réquisitions du Procureur général. L’assemblée générale comprend
l’ensemble des Magistrats de la Cour. Elle est compétente pour :
- établir ou modifier le règlement intérieur ;
- fixer les dates des audiences ordinaires, spéciales et extraordinaires ;
- débattre et délibérer sur toute autre question touchant au fonctionnement de la juridiction.
Dans ce cas, les membres du Parquet doivent se retirer au moment de la délibération de
l’assemblée générale.
Article 16 : La Cour d’Appel a un Bureau composé :
- du Premier président ;
- du Procureur général ;
- des Présidents de Chambre ;
- du Greffier en Chef, responsable du Greffe.
Au début de chaque année judiciaire, le Bureau propose le nombre et les jours des audiences
de la Cour par délibération.
Article 17 : Le Premier président de la Cour d’Appel est le chef de la juridiction. A ce titre,
il :
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- compose les différentes chambres ;
- distribue les affaires et surveille le rôle général ;
- pourvoit au remplacement du Président de Chambre ou Conseiller empêché ;
- établit, par roulement, la période de vacances des Magistrats du Siège et des Greffiers ;
- convoque la Cour pour les assemblées générales ;
- veille à la discipline dans la juridiction ;
- note les Magistrats et le personnel placé sous son autorité ;
- organise le service intérieur de la Cour ;
- organise la conférence des Magistrats du Siège de son ressort ;
- représente la juridiction dans les réunions et cérémonies publiques et convoque les
Présidents de Chambres et les Conseillers pour lesdites réunions et cérémonies ;
- exerce toutes les attributions à lui conférées par les lois et les règlements.
Article 18 : Le Procureur général est le chef du Parquet général. A ce titre, il :
- veille à la discipline au sein du Parquet ;
- organise et règlemente le service intérieur du Parquet ;
- répartit les affaires entre les Magistrats du Parquet ;
- établit le roulement des Magistrats du Parquet ;
- établit par roulement la période de vacances des Magistrats du Parquet ;
- note les Magistrats, les Greffiers et le personnel d’appui placés sous son autorité ;
- organise la conférence des Magistrats du Parquet de son ressort ;
- représente son Parquet dans les réunions et cérémonies publiques ;
- exerce toutes les attributions à lui conférées par le Code de Procédure pénale, les lois
spéciales et les règlements.
Au sein du Parquet général de la Cour d’Appel de Bamako, le Procureur général désigne au
moins :
- deux (02) Magistrats chargés spécialement du suivi et du traitement des affaires relevant de
la lutte contre la délinquance économique et financière ;
- deux (02) Magistrats chargés spécialement du suivi et du traitement des affaires de lutte
contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ;
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- deux (02) Magistrats chargés spécialement du suivi et du traitement des affaires de lutte
contre la cybercriminalité.
Article 19 : En cas de besoin, le Procureur général peut désigner tout Procureur de la
République ou tout Substitut de son ressort pour occuper le banc du Ministère public dans les
audiences de la Cour d’Appel ou assurer le fonctionnement régulier d’un Parquet d’instance
de son ressort.
CHAPITRE III : DE LA COUR ADMINISTRATIVE D’APPEL
Article 20 : Sous réserve de dispositions législatives particulières, la Cour Administrative
d’Appel connait en appel de toutes les décisions rendues par les Tribunaux Administratifs.
La Cour Administrative d’Appel comprend :
- un Président, Magistrat de l’ordre administratif ;
- des Conseillers ;
- un Premier Commissaire de la Loi ;
- un ou plusieurs Commissaires de la Loi ;
- un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- des Greffiers en chef ;
- des Greffiers ;
- des Secrétaires de Greffes et Parquets.
Le fonctionnement de la Cour Administrative d’Appel fait l’objet de dispositions
particulières.
CHAPITRE IV : DU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE ET DU TRIBUNAL
D’INSTANCE
Article 21 : Le Tribunal de Grande Instance et le Tribunal d’Instance connaissent en premier
et dernier ressort des actions civiles et coutumières dont le montant n’excède pas 500 000
francs en principal et 50 000 francs de revenu mensuel déterminé soit en rente, soit par prix de
bail.
Ils connaissent en premier ressort seulement des actions s’élevant au-dessus des sommes ci-
dessus indiquées et des actions concernant l’état des personnes ainsi que les successions,
donations et testaments dont le montant est supérieur aux mêmes sommes.
Lorsqu’une demande reconventionnelle ou en compensation aura été formée dans les limites
de la compétence des tribunaux civils en dernier ressort, il sera statué sur le tout sans qu’il y
ait lieu à appel.
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Si l’une des demandes s’élève au-dessus des limites indiquées, le tribunal ne se prononcera
sur toutes les demandes qu’en premier ressort.
Néanmoins, il sera statué en dernier ressort sur les demandes en dommages intérêts
lorsqu’elles seront fondées exclusivement sur la demande principale.
En matière correctionnelle, les juridictions dont il s’agit connaissent de tous les délits commis
dans leur ressort sous réserve de ceux dont la connaissance est spécialement attribuée à
d’autres tribunaux.
En matière de police, elles connaissent de toutes les contraventions prévues par la loi et toutes
les infractions dont la connaissance est attribuée par des textes spéciaux aux tribunaux de
police.
Le Tribunal de Grande Instance connait également, en premier ressort, des crimes et des
infractions connexes sous réserve des compétences déléguées en matière de lutte contre la
délinquance économique et financière, de lutte contre le terrorisme et la criminalité
transnationale organisée et de lutte contre la cybercriminalité.
Article 22 : Le Tribunal de Grande Instance est composé :
- d’un Président ;
- d’un Vice-président ;
- d’un ou de plusieurs Juges au siège ;
- un ou de plusieurs Juges d’instruction ;
- d’un Procureur de la République ;
- d’un Premier Substitut ;
- d’un ou de plusieurs Substituts du Procureur de la République ;
- d’un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- des Greffiers en Chef ;
- des Greffiers ;
- des Secrétaires de Greffes et Parquets.
Le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako est composé, en
outre de :
- un ou plusieurs Juges au Siège chargés des Chambres correctionnelle et criminelle
spécialisées ;
- un ou plusieurs Juges d’Instruction chargés des Cabinets spécialisés ;
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- un Procureur de la République financier ;
- un ou plusieurs Substituts du Procureur de la République financier.
Le Tribunal de Grande Instance de la Commune VI du District de Bamako est composé en
outre de :
- un ou plusieurs Juges au Siège chargés des Chambres correctionnelle et criminelle
spécialisées ;
- un ou plusieurs Juges d’Instruction chargés des Cabinets spécialisés ;
- un Procureur de la République chargé de la lutte contre le terrorisme et la criminalité
transnationale organisée ;
- un ou plusieurs Substituts du Procureur de la République en charge de la lutte contre le
terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako est composé, en
outre de :
- un ou plusieurs Juges au siège chargés des Chambres correctionnelle et criminelle
spécialisées ;
- un ou plusieurs Juges d’instruction chargés des Cabinets spécialisés ;
- un Procureur de la République chargé de la lutte contre la cybercriminalité ;
- un ou plusieurs Substituts du Procureur de la République chargé de la lutte contre la
cybercriminalité.
Article 23 : Le Tribunal d’Instance est composé :
- d’un Président ;
- d’un ou de plusieurs Juges au siège ;
- d’un ou de plusieurs Juges d’instruction ;
- d’un Procureur de la République ;
- d’un ou de plusieurs Substituts du Procureur de la
République ;
- d’un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- des Greffiers en Chef ;
- des Greffiers ;
- des Secrétaires de Greffes et Parquets.
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Article 24 : L’étendue des ressorts du Tribunal de Grande Instance et du Tribunal d’Instance
est fixée par décret pris en Conseil des Ministres.
Article 25 : Dans le ressort de ces juridictions, les fonctions d’instruction sont remplies par un
Juge d’Instruction.
En cas d’empêchement de ce Magistrat, un autre du siège est désigné pour assurer son intérim
par ordonnance du Président du Tribunal.
Article 26 : Le Tribunal de Grande Instance ou le Tribunal d’Instance comprend au moins
deux chambres :
- une Chambre civile qui siège, en outre, en matière coutumière ;
- une Chambre correctionnelle qui siège en outre en matière de police.
Le Tribunal de Grande Instance comporte, spécifiquement, une Chambre criminelle
compétente pour connaitre des crimes et toutes autres infractions connexes. Cette Chambre
criminelle a plénitude de juridiction pour juger en premier ressort les personnes renvoyées
devant elle.
La juridiction comprend, également, une Chambre criminelle pour mineurs compétente pour
juger les crimes commis par des mineurs dans son ressort territorial.
Il est institué au sein du Tribunal de Grande Instance un Collège des Libertés et de la
Détention composé de trois (3) membres dont un Président, tous désignés et remplacés, en cas
de besoin, par ordonnance administrative insusceptible de recours du Président du tribunal
parmi les Magistrats du siège de la juridiction.
Le Collège des Libertés et de la Détention est chargé de statuer sur le placement, le maintien
en détention provisoire, le placement sous contrôle judiciaire ou la mise en liberté de tout
prévenu ou inculpé détenu.
Il est saisi, selon le cas, soit par les réquisitions du ministère public soit par une ordonnance
du Juge d’Instruction.
Le collège se prononce par voie d’ordonnance motivée susceptible de recours dans les mêmes
conditions que les ordonnances du Juge d’Instruction.
Les membres du Collège des Libertés et de la Détention ne peuvent, à peine de nullité,
participer au jugement des affaires qu’ils ont connu.
Au sein du Tribunal d’Instance le rôle du Collège des Libertés et de la Détention est rempli
par un juge au siège désigné à cet effet par ordonnance du Président du Tribunal.
Les Tribunaux de Grande Instance de la Commune III, de la Commune VI et de la Commune
IV du District de Bamako comprennent, en outre, au moins respectivement :
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- une Chambre correctionnelle spécialisée et une Chambre criminelle spécialisée en matière
économique et financière;
- une Chambre correctionnelle spécialisée et une Chambre criminelle spécialisée en matière
de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ;
- une Chambre correctionnelle spécialisée et une Chambre criminelle spécialisée en matière
de lutte contre la cybercriminalité.
En matière pénale et dans les matières communicables, le Ministère public est représenté à
l’audience. .
La Chambre civile, lorsqu’elle siège en matière coutumière, est complétée par les assesseurs
de la coutume des parties qui, avant leur entrée en fonction, prêtent à l’audience du tribunal le
serment prévu à l’article 6.
Les assesseurs ont voix délibérative.
Article 27 : Dans les Tribunaux de Grande Instance, les jugements sont rendus par un
Président et deux Juges au Siège. Dans les Tribunaux d’Instance, le Président ou un Juge au
Siège rend seul la justice dans les matières qui sont de la compétence de la juridiction.
Les Tribunaux de Grande Instance, aussi, peuvent, en matière correctionnelle, statuer à juge
unique. Il en est ainsi pour le jugement des délits punis d’une peine d’emprisonnement
inférieure à trois ans. Il en est de même lorsque le tribunal statue pour le jugement des délits
non punissables d’emprisonnement et dont la peine d’amende est inférieure ou égale à
2.000.000 de francs.
Article 28 : Le Tribunal de Grande Instance ou le Tribunal d’Instance peut se réunir en
audience solennelle ou en Assemblée générale.
En audience solennelle, le tribunal comprend l’ensemble des Magistrats du Siège. Il est
présidé par le Premier président de la Cour d’Appel ou un Conseiller de cette juridiction par
lui désigné. Il est toutefois valablement constitué avec quatre (04) juges au moins, le Président
compris. Il se réunit notamment pour procéder à l’installation des chefs de juridiction et de
Parquet du tribunal.
Le Ministère public y est représenté.
Le Tribunal se réunit en Assemblée générale sur convocation du Président ou sur réquisitions
du Procureur de la République.
L’assemblée générale comprend l’ensemble des Magistrats. Elle est présidée par le Président
du tribunal.
Elle est compétente pour :
- établir ou modifier le règlement intérieur ;
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- fixer les audiences ordinaires, spéciales, extraordinaires et foraines ;
- débattre et délibérer sur toute autre question touchant au fonctionnement de la juridiction.
Dans ce cas, les membres du Parquet doivent se retirer au moment de la délibération de
l’assemblée générale.
Article 29 : Le tribunal a un Bureau composé :
- du Président ;
- du Procureur de la République ;
- du Greffier en Chef, responsable du Greffe.
Les Bureaux des Tribunaux de Grande Instance de la Commune III, de la Commune VI et de
la Commune IV du District de Bamako comprennent en outre, respectivement, le Procureur
de la République financier, le Procureur de la République chargé de la lutte contre le
terrorisme et la criminalité transnationale organisée et le Procureur de la République chargé
de la lutte contre la cybercriminalité.
Au début de chaque année judiciaire, le Bureau propose le nombre et les jours des audiences
du Tribunal.
Article 30 : Le Président du tribunal est le chef de la juridiction. A ce titre, il :
- établit le roulement des Magistrats du Siège ;
- distribue les affaires et surveille le rôle général ;
- pourvoit au remplacement à l’audience du juge empêché ;
- désigne le Juge d’Instruction ;
- établit par roulement la période de vacances des Magistrats du Siège et du personnel du
greffe ;
- convoque le Tribunal pour les Assemblées générales ;
- veille à la discipline dans la juridiction ;
- propose la notation des Magistrats ;
- note le personnel du greffe placé sous son autorité ;
- organise le service intérieur du tribunal ;
- organise la conférence des Magistrats du Siège ;
- représente la juridiction dans les réunions et cérémonies publiques et convoque les juges et
le personnel pour lesdites réunions et cérémonies ;
- exerce toutes les attributions à lui conférées par les lois et règlements.
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Ces dispositions s’appliquent mutatis mutandis au Tribunal du Travail, au Tribunal de
Commerce, au Tribunal Administratif et au Tribunal pour enfants.
Article 31 : Les fonctions du Ministère public, dans le ressort du tribunal, sont exercées par le
Procureur de la République ou un de ses Substituts. Le Procureur de la République est le Chef
du Parquet d’Instance.
A ce titre, il :
- veille à la discipline au sein de son Parquet ;
- organise et règlemente le service intérieur de son Parquet;
- répartit les affaires entre les Magistrats de son Parquet ;
- établit le roulement des Magistrats de son Parquet ;
- établit par roulement la période de vacances des Magistrats de son Parquet ;
- propose la notation des Magistrats et note le personnel d’appui placés sous son autorité ;
- organise la conférence des Magistrats de son Parquet ;
- représente son Parquet dans les réunions et cérémonies publiques ;
- exerce toutes les attributions à lui conférées par le code de procédure pénale les lois
spéciales et les règlements.
Le Procureur de la République financier, le Procureur de la République en charge de la lutte
contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée et le Procureur de la République
chargé de la lutte contre la cybercriminalité exercent, chacun au sein de son Parquet, les
attributions visées aux alinéas précédents.
CHAPITRE V : DU TRIBUNAL DU TRAVAIL
Article 32 : Le Tribunal du Travail connaît des différends individuels pouvant s’élever à
l’occasion du contrat de travail entre les travailleurs et leurs employeurs.
Il a qualité pour se prononcer sur tous les différends relatifs aux conventions collectives ou
aux actes en tenant lieu. Sa compétence s’étend également aux différends nés entre les
travailleurs à l’occasion du travail et aux litiges nés de l’application du Code de Prévoyance
sociale.
Article 33 : Le Tribunal du Travail peut comprendre des sections professionnelles.
Article 34 : Le tribunal compétent est celui du lieu d’exécution du contrat du travail.
Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du contrat de travail et nonobstant toute
attribution conventionnelle de juridiction, le travailleur dont la résidence habituelle est dans
une localité autre que son lieu de travail aura le choix entre le tribunal de cette résidence et
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celui du lieu d’exécution du contrat de travail au cas seulement où cette résidence serait sur le
territoire de la République du Mali.
Article 35 : Le Tribunal du Travail est composé :
- d’un Président, Magistrat ;
- d’un Vice-président ;
- des Juges au Siège ;
- des assesseurs représentant les employeurs et les travailleurs ;
- d’un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- des Greffiers en Chef ;
- des Greffiers ;
- des Secrétaires de Greffes et Parquets.
Le Président désigne, autant que possible pour chaque affaire les assesseurs employeurs et
travailleurs appartenant à la catégorie intéressée.
Les Assesseurs titulaires sont remplacés en cas d’empêchement par les assesseurs suppléants.
Avant d’entrer en fonction, ils prêtent devant le Tribunal de Grande Instance ou le Tribunal
d’Instance du ressort le serment prévu à l’article 6.
Article 36 : Les jugements sont rendus par un Président, deux Juges et deux Assesseurs avec
l’assistance d’un Greffier.
Ils sont rendus en dernier ressort lorsque le montant de la demande principale n’excède pas
500.000 francs. Au-dessus de ce montant, ils sont susceptibles d’appel.
CHAPITRE VI : DU TRIBUNAL DE COMMERCE
Article 37 : Le Tribunal de Commerce connaît :
- des contestations relatives aux engagements et transactions entre commerçants au sens des
dispositions du code du commerce et de l’acte uniforme de l’Organisation pour
l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) relatif au droit commercial
général ;
- des contestations relatives aux actes de commerce ;
- de tout ce qui concerne les procédures collectives d’apurement du passif.
Article 38 : Le Tribunal de Commerce juge en dernier ressort :
- toutes les demandes dans lesquelles les parties, usant de leurs droits, ont déclaré renoncer à
tout recours ;
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- les demandes dont le principal n’excède pas la valeur de 5.000.000 de francs ;
- les demandes reconventionnelles ou en compensation alors même que réunies à la demande
principale, elles n’excèdent pas 5.000.000 de francs.
Au-dessus de ce montant, le tribunal statue à charge d’appel.
Article 39 : Le Tribunal de Commerce est composé :
- d’un Président, Magistrat ;
- d’un Vice-président ;
- des Juges au Siège ;
- d’un représentant du Ministère public ;
- d’un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- des Greffiers en Chef ;
- des Greffiers ;
- des Secrétaires de Greffes et Parquets.
Article 40 : Le Ministère public y est représenté par le Procureur de la République près le
Tribunal de Grande Instance ou le Tribunal d’Instance du ressort de son siège ou un de ses
Substituts.
Article 41 : Le Tribunal de Commerce comporte une ou plusieurs Chambres.
Les jugements sont rendus par un Président, Magistrat de l’Ordre judiciaire, et deux Juges au
Siège, en présence du représentant du Ministère public avec l’assistance d’un Greffier.
CHAPITRE VII : DU TRIBUNAL ADMINISTRATIF
Article 42 : Le Tribunal administratif connaît :
- des recours en annulation pour excès de pouvoir dirigés contre les décisions des autorités
administratives régionales, locales ou communales ;
- des litiges d’ordre administratif nés à l’occasion d’un acte passé par ces autorités au nom du
Gouvernement ou de ceux résultant de l’exécution d’un service public dépendant du
Gouvernement ou des collectivités publiques ;
- des litiges relatifs aux avantages statutaires et pécuniaires des fonctionnaires relevant de la
Fonction publique des Collectivités territoriales ;
- des recours en interprétation et en appréciation de la légalité des actes dont le contentieux
relève de sa compétence ;
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- des demandes en décharge ou en réduction présentées en matière fiscale par les
contribuables dans les conditions fixées par le règlement financier ;
- du contentieux relatif à l’élection des assemblées des Collectivités Territoriales et des
membres des Établissements publics à Caractère professionnel ;
- d’une manière générale de tout litige d’ordre administratif qui relève de sa compétence.
Article 43 : Le Tribunal administratif est composé :
- d’un Président, Magistrat de l’Ordre administratif ;
- d’un Vice-président, Magistrat de l’Ordre administratif ;
- des Juges de l’Ordre administratif ;
- d’un Premier Commissaire de la Loi ;
- d’un ou de plusieurs Commissaires de la Loi ;
- d’un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- des Greffiers en Chef ;
- des Greffiers ;
- des Secrétaires de Greffes et Parquets.
Article 44 : Les jugements sont rendus par un Président et deux juges en présence du Premier
Commissaire de la Loi ou de son représentant avec l’assistance d’un Greffier.
Les jugements sont susceptibles de recours.
CHAPITRE VIII : DES JURIDICTIONS POUR MINEURS
Article 45 : Les juridictions pour mineurs sont :
- le Juge des Enfants ;
- le Tribunal pour Enfants ;
- la Chambre criminelle pour Mineurs du Tribunal de Grande Instance ;
- la Chambre spéciale des Mineurs de la Cour d’Appel ;
- la Chambre de Contrôle de l’Instruction pour Mineurs.
Article 46 : Le Juge des enfants est chargé de l’instruction des infractions commises par des
mineurs. Il est saisi dans les mêmes conditions que le Juge d’Instruction d’un Tribunal de
Grande Instance ou d’un Tribunal d’Instance. Il peut se saisir d’office lorsque l’enfant est en
danger moral ou matériel.
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Le Juge des enfants est nommé par décret du Président de la République, après avis conforme
du Conseil supérieur de la Magistrature, compte tenu de l’intérêt qu’il porte aux questions de
l’enfance et de ses aptitudes.
Article 47 : Le Tribunal pour Enfants est compétent pour juger uniquement les délits et les
contraventions commis par des mineurs.
Le Tribunal pour Enfants est composé :
- d’un Président ;
- d’un Vice-président ;
- d’un ou de plusieurs Juges ;
- d’un ou de plusieurs Juges des Enfants ;
- d’un Procureur de la République ;
- d’un ou de plusieurs Substituts ;
- d’un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- des Greffiers en Chef ;
- des Greffiers ;
- des Secrétaires de Greffes et Parquets.
Les jugements sont rendus par un Président assisté de deux Juges. Si le Tribunal pour Enfants
ne comporte pas suffisamment de Juges au Siège, les juges complétant la formation sont
désignés par ordonnance du président du Tribunal de Grande Instance parmi les juges au siège
de sa juridiction. Le tribunal comprend en outre un Greffier.
Le Tribunal pour Enfants peut statuer à juge unique dans les mêmes conditions que le
Tribunal de Grande Instance ou le Tribunal d’Instance.
Le Tribunal pour Enfants comporte un Collège des Libertés et de la Détention pour mineurs
composé de membres désignés dans les mêmes conditions que celui du Tribunal de Grande
Instance.
Les fonctions du Ministère public sont exercées par le Procureur de la République près le
Tribunal pour enfants et à défaut par l’un de ses substituts ou par le Procureur de la
République près le Tribunal de Grande Instance ou le Tribunal d’Instance ou par l’un de ses
substituts.
Les jugements sont susceptibles de recours.
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CHAPITRE IX : DES JURIDICTIONS DE L’APPLICATION DES PEINES
Article 48 : Le Juge de l’application des peines et le Tribunal de l’application des peines
constituent les juridictions de l’application des peines du premier degré.
Ces juridictions sont chargées, dans les conditions prévues par la loi, de fixer les principales
modalités de l’exécution des peines privatives de liberté, en orientant et en contrôlant les
conditions de leur application.
Leurs décisions peuvent être attaquées par la voie de l’appel soit devant la Chambre de
l’application des peines de la Cour d’Appel, soit devant le président de ladite Chambre qui
constituent les juridictions du second degré.
Article 49 : L’établissement, la composition, la compétence et le fonctionnement de ces
juridictions sont déterminés par le code de procédure pénale.
CHAPITRE X : DU SERVICE DE GREFFE DES JURIDICTIONS
Article 50 : Le Greffier en Chef, responsable du Greffe, dirige le service du greffe de la
juridiction, coordonne l’activité de tous les agents et assure le bon fonctionnement du service
sous l’autorité du chef de juridiction et le contrôle du Parquet.
Il tient la plume à toutes les audiences solennelles sauf cas d’empêchement ou
d’indisponibilité, auquel cas il peut déléguer ses attributions au Greffier en Chef le plus gradé
ou à défaut le Greffier le plus gradé. Il peut aussi tenir la plume devant toute autre formation
de la juridiction.
Article 51 : Le Greffe de toute juridiction est composé :
- d’un Greffier en Chef, responsable du Greffe ;
- des Greffiers en Chef ;
- des Greffiers ;
- des Secrétaires de Greffes et Parquets ;
- d’un personnel d’appui.
Article 52 : Le Greffe est chargé :
- de l’assistance aux Magistrats tant à l’audience qu’au cours des procédures d’instruction et
de mise en état ;
- de l’authentification des décisions de justice ;
- de la tenue des registres, des dossiers et des documents de la juridiction ;
- de la conservation des minutes et des archives et celle des volets n° 2 des actes d’état civil ;
- de la délivrance des expéditions, des copies et des extraits ;
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- de la garde des scellés, des sommes et des pièces qui y sont déposés à quelque titre que ce
soit ;
- de l’établissement des pièces pour l’exécution des décisions civiles et pénales ;
- de la tenue du casier judiciaire ;
- de la délivrance du certificat de nationalité et des extraits du casier judiciaire ;
- de la mise en état des dossiers faisant l’objet de recours et leur acheminement à la juridiction
compétente ;
- de la tenue de la comptabilité des différents fonds versés entre les mains du responsable du
greffe.
Article 53 : Il est tenu au Greffe de chaque juridiction divers registres cotés et paraphés par le
président de la juridiction sur lesquels sont mentionnés tous les actes de nature quelconque,
les décisions et formalités.
Article 54 : Le Greffier en Chef, responsable du Greffe doit tenir une comptabilité destinée
spécialement à constater les recettes et les dépenses effectuées par lui à l’occasion de tous les
actes qu’il fait ou reçoit.
Il est tenu de disposer d’un registre à souches, coté et paraphé par le président de la
juridiction, sur lequel sont inscrits le nom et la demeure de la partie versante, le montant ainsi
que la nature de l’acte donnant lieu au versement. Le talon comme le reçu détaché doit
mentionner la date et le compte détaillé de l’acte donnant lieu au versement.
Article 55 : Le Greffier en Chef, responsable du Greffe peut désigner, sous sa responsabilité,
un ou plusieurs Greffiers en Chef, Greffiers ou à défaut secrétaires des greffes et Parquets
pour exercer tout ou partie de ses fonctions.
CHAPITRE XI : DISPOSITIONS TRANSITOIRES
Article 56 : Les juridictions continuent à connaitre des matières qui leur sont dévolues dans
leur organisation actuelle en attendant la mise en œuvre progressive des dispositions de la
présente loi.
Elles continuent, également, dans les mêmes conditions à recevoir compétence dans leurs
ressorts actuels.
CHAPITRE XII : DISPOSITIONS FINALES
Article 57 : La présente loi abroge toutes dispositions antérieures contraires, notamment celles
de la Loi n° 2011- 037 du 15 juillet 2011 portant organisation judiciaire, de la Loi n° 2011-
047 du 28 juillet 2011 fixant la compétence, l’organisation et le fonctionnement des Cours
administratives d’Appel, de la Loi n° 2011-048 du 28 juillet 2011 modifiant la Loi n° 94-006
du 18 mars 1994 portant organisation et fonctionnement des Tribunaux administratifs, de la
Loi n°2021-050 du 29 septembre 2021 portant modification de la Loi n° 2011-037 du 15
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juillet 2011 portant organisation judiciaire et de la Loi n° 2023- 020 du 23 mai 2023 portant
modification de la Loi n° 2011- 037 du 15 juillet 2011 portant organisation judiciaire.
Bamako, le 13 décembre 2024
Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Général d’Armée Assimi GOITA
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LOI N° 2011-038/ DU 15 JUILLET 2011 PORTANT CREATION DE JURIDICTIONS
L’Assemblée Nationale a délibéré et adopté en sa séance du 16 juillet 2011
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article 1er : Il est créé une Cour d’Appel dans les Régions de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti,
Gao et le District de Bamako.
Article 2 : Il est créé une Cour Administrative d’Appel dans les Régions de Kayes, Sikasso,
Ségou, Mopti, Gao et dans le District de Bamako.
Article 3 : Il est créé un tribunal de Grande Instance dans les localités de Kayes, Koulikoro,
Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Kita, Kati, Koutiala ainsi que dans chacune
des six (6) Communes du District de Bamako.
Article 4 : Il est créé un Tribunal d’Instance dans les localités de Yélimané, Diéma, Nioro du
Sahel, Bafoulabé, Kéniéba, Toukoto, Nara Ouéléssébougou, Kangaba, Kolokani, Banamba,
Fana, Doïla, Bougouni, Yanfolila, Kadiolo, Kignan, Kolondièba, Yorosso, Kimparana, San,
Tominian, Bla, Markala, Niono, Macina, Baraouéli, Bandiagara, Bankass, Djénné, Koro,
Téninkou, Douentza, Youwarou, Diré, Goudam, Gouma-Rharous, Niafunké, Ansongo,
Bourem et Ménaka.
Article 5 : Il est créé un Tribunal de Commerce dans les Régions de Kayes, Sikasso, Ségou,
Mopti, Gao et dans le District de Bamako.
Article 6 : Il est créé un Tribunal Administratif dans les Régions de Kayes, Sikasso, Ségou,
Mopti, Gao et dans le District de Bamako
Article 7 : Il est créé un Tribunal du Travail dans les localités de Kayes, Kita, Koulikoro, Kati,
Sikasso, Koutiala, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal et dans le District de Bamako.
Article 8 : Il est créé un Tribunal pour Enfants dans toutes les localités où siège un Tribunal
de Grande Instance ou d’Instance.
Toutefois, il est créé un Tribunal pour Enfants pour l’ensemble du District de Bamako.
Il est institué un juge des Enfants dans ces mêmes localités.
Article 9 : Un décret pris en Conseil des Ministres fixe le ressort des juridictions et détermine
leurs parquets d’attache.
Article 10 : En attendant la mise en place des nouvelles créations, les juridictions actuelles
continueront à exercer la plénitude de leurs attributions dans les ressorts actuels.
Article 11 : La présente loi abroge toutes dispositions antérieures contraires.
Bamako, le 15 juillet 2011
Le Président de la République, Amadou Toumani TOURE
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LOI N°2024-029 DU 13 DECEMBRE 2024 PORTANT MODIFICATION ET
RATIFICATION DE L’ORDONNANCE N°2024-012/PT-RM DU 30 AOUT 2024
PORTANT STATUT DE LA MAGISTRATURE
Le Conseil national de Transition a délibéré et adopté, en sa séance du 1er novembre 2024,Le
Président de la Transition, Chef de l’Etat, promulgue la loi dont la teneur suit :
Article 1er : Les dispositions des articles 4, 11, 25, 28, 43 et 53 de l’Ordonnance n°2024-
012/PT-RM du 30 août 2024 portant Statut de la Magistrature sont modifiées ainsi qu’il suit :
« Article 4 (nouveau) : Les Magistrats du siège sont inamovibles.
Sauf sanction disciplinaire de second degré, ils ne peuvent, avant trois (03) ans, recevoir une
affectation nouvelle, même par voie d’avancement, sans leur consentement préalable.
Article 11 (nouveau) : Le corps des Magistrats et dans chaque ordre, les membres qui
composent celui-ci, prennent rang ainsi qu’il suit :
A. COUR SUPREME :
a. SIEGE :
- Président ;
- Vice-président ;
- Président de Sections ;
- Président de Chambres ;
- Conseillers ;
- Premier Commissaire de la Loi ;
- Commissaires de la Loi ;
- Conseillers référendaires.
b. PARQUET GENERAL
- Procureur général ;
- Premier Avocat général ;
- Avocats généraux ;
- Avocats généraux référendaires.
B. COUR DES COMPTES :
a. SIEGE
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- Président ;
- Président de Chambres ;
- Conseillers ;
- Assistants de Vérification ;
- Auditeurs.
b. PARQUET GENERAL :
- Procureur général ;
- Avocats généraux ;
- Auditeurs.
C. COUR D’APPEL :
a. SIEGE :
- Premier Président ;
- Présidents de Chambres ;
- Conseillers.
b. PARQUET GENERAL :
- Procureur général ;
- Avocat général ;
- Substituts généraux.
D. COUR ADMINISTRATIVE D’APPEL :
- Président ;
- Conseillers ;
- Premier Commissaire de la Loi ;
- Commissaires de la Loi.
E. TRIBUNAUX DE GRANDE INSTANCE :
a. SIEGE :
- Président ;
- Vice-président ;
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- Juges.
b. PARQUET :
- Procureur de la République ;
- Premier substitut ;
- Substituts.
F. TRIBUNAUX D’INSTANCE :
a. SIEGE :
- Président ;
- Juges.
b. PARQUET :
- Procureur de la République ;
- Substituts.
G. TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS :
- Président ;
- Vice-président ;
- Juges ;
- Premier Commissaire de la Loi ;
- Commissaires de la Loi.
H. TRIBUNAUX POUR ENFANTS :
a. SIEGE :
- Président ;
- Vice-président ;
- Juges des enfants ;
- Juges.
b. Parquet :
- Procureur de la République ;
- Substituts.
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I. TRIBUNAUX DU TRAVAIL :
a. SIEGE :
- Président ;
- Vice-président ;
- Juges.
J. TRIBUNAUX DE COMMERCE :
a. SIEGE :
- Président ;
- Vice-président ;
- Juges.
Lors des cérémonies officielles, à rang égal, la préséance revient au Magistrat du siège.
Article 25 (nouveau) : Les candidats au concours des Auditeurs de Justice doivent :
a) être titulaire au moins d’une licence en droit, économie, gestion ou finances publiques,
administration publique ou d’un diplôme reconnu comme équivalent ;
b) être de nationalité malienne ;
c) jouir de leurs droits civiques ;
d) se trouver en position régulière au regard des lois sur le recrutement de l’armée ;
e) remplir les conditions d’aptitude physique nécessaires pour l’exercice des fonctions de
Magistrat ;
f) être âgés de 18 ans au moins et de 43 ans au plus. Cette limite peut être modulée en
considération des services administratifs ou militaires obligatoires antérieurement accomplis
sans toutefois dépasser 45 ans.
Article 28 (nouveau) : La formation professionnelle des Auditeurs s’étend sur une période de
deux (02) années.
Elle est assurée au sein de l’Institut national de Formation judiciaire par un enseignement
approprié et des stages.
Les Auditeurs de Justice participent, sous la responsabilité des Magistrats, à l’activité
juridictionnelle. Toutefois, ils ne peuvent recevoir délégation de pouvoir ou de signature.
Ils peuvent notamment assister :
- les Juges au Siège dans l’exercice des attributions qui leur sont dévolues ;
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- les Juges d’Instruction dans tous les actes d’instruction ;
- les Magistrats du Ministère public dans l’exercice de l’action publique ;
- aux délibérations des chambres criminelles ou de toute autre formation de jugement en
matière criminelle ;
- les Juges administratifs et les Commissaires de la Loi ;
- les Juges des comptes.
Ils peuvent, en outre, siéger en surnombre et participer avec voix consultative aux
délibérations des juridictions statuant en toute matière.
Article 43 (nouveau) : Les intérim et suppléances des Magistrats de la Cour suprême et des
Magistrats de la Cour des comptes sont assurés conformément aux dispositions régissant ces
juridictions.
II est pourvu aux autres fonctions dans les conditions fixées par les lois relatives à
l’organisation judiciaire.
Pour la constitution initiale du corps des Magistrats de l’Ordre des Comptes, les membres de
la Section des Comptes exerçant les fonctions juridictionnelles sont intégrés à titre dérogatoire
dans le corps des Magistrats de l’Ordre des Comptes.
Article 53 (nouveau) : Les Magistrats peuvent bénéficier d’autorisation d’absence
exceptionnelle lors des périodes de vacation des Cours et Tribunaux et ce, dans les limites ci-
dessous :
a) dans la limite de quatre (04) jours par le Président du Tribunal, le Procureur de la
République ;
b) dans la limite de huit (08) jours par les Premiers présidents, Procureurs généraux et
Directeurs des services centraux ;
c) dans la limite de quinze (15) jours par décision du ministre chargé de la Justice.
Dans le calcul du congé administratif, il n’est pas tenu compte de ces autorisations d’absence
qui ne peuvent excéder quinze (15) jours dans l’année ».
Article 2 : Est ratifiée, l’Ordonnance n°2024-012/PT-RM du 30 août 2024 portant Statut de la
Magistrature.
Bamako, le 13 décembre 2024
Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Général d’Armée Assimi GOITA
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