PHARMACOLOGIE
GENERALE
IDE/SF
CHAPITRE I: MEDICAMENT
I. DEFINITION
Selon le code de santé publique: « On entend par médicament toute
substance ou composition présentée comme possédant des propriétés
curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi
que tout produit pouvant être administré à l’homme ou à l’animal, en vue
d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs
fonctions organiques ».
II. DÉNOMINATIONS
• Scientifique ou chimique: Acide (RS)-2-[4-(2-methylpropyl) phenyl]
propanoïque
• DCI (Dénomination Commune Internationale): nom scientifique
international Ibuprofène
• Nom de spécialité: nom commercial ou nom de marque déposé par le
fabricant ADVIL®, NUROFEN®...
III. FAMILLES THÉRAPEUTIQUES
Le classement par familles thérapeutiques se fait par leurs grands principes
d'action thérapeutique (propriétés). Exemple: Les antalgiques, médicaments
contre la douleur, ont des mécanismes d’action différents mais ont le même but
de diminuer la douleur.
IV. ORIGINE DES MEDICAMENTS
1. Médicaments d ’origine végétale
Beaucoup de principes actifs utilisés en thérapeutique sont extraits des plantes :
alcaloïdes (quinine, morphine), hétérosides (digitaline).
2. Médicaments d ’origine animale
Sang et plasmas humains, ex; culot globulaire, plaquettes
Sérums thérapeutiques humains ou animaux, ex: Serum antitétanique
Principes actifs obtenus par extraction (hormones et enzymes essentiellement):
- Insuline (hormone antidiabétique extraite du pancréas)
- Héparine: médicament anticoagulant extrait des poumons
3. Médicaments d ’origine microbiologique
Il s’agit des vaccins. Obtenus à partir de bactéries ou de virus atténués ou tués,
ils confèrent après injection une immunité contre les infections correspondantes.
4. Médicaments d ’origine minérale
Comme principes actifs ou excipients: eau, argiles, bicarbonate de Ca, chlorure
de Na….
5. Médicaments d ’origine synthétique
Il est possible dans certains cas de « partir » de molécules déjà connues
(naturelles ou synthétiques), et de les transformer pour aboutir à la structure
désirée.
6. Médicaments issus des biotechnologies
Méthodes de synthèse faisant intervenir pour l’essentiel des techniques de génie
génétique.
V. CATEGORIES DE MEDICAMENTS
1. Spécialités pharmaceutiques
Les spécialités pharmaceutiques sont préparées à l’avance par l’industrie
pharmaceutique
2. Médicaments géneriques
Ces médicaments sont des spécialités pharmaceutiques qui sont des « copies »
de spécialités déjà existantes (même DCI) dont le brevet est tombé dans le
domaine public.
Le génériqueur doit prouvé la bioéquivalence (même action) de son produit par
rapport au princeps.
Cas particuliers
Médicaments à prescription restreinte
- Médicaments réservés à l’usage hospitalier
- Médicaments nécessitant une surveillance particulière: ex: stupéfiants
3. Preparations
Il s ’agit de médicaments préparés, conditionnés et étiquetés par le pharmacien.
(ou les préparateurs en pharmacie, sous le contrôle du pharmacien),
- Les préparations magistrales
- Les préparations hospitalières
- Les préparations officinales
4. Produits officinaux divisés
ex: sachets de permanganate de potassium, flacon d ’alcool, …
VI. PRESCRIPTION DES MEDICAMENTS
Indispensable pour les médicaments contenant des substances
vénéneuses
Tableai 1: Condition de prescription des substances vénéneuses
Liste Ordonnance Durée prescription Quantité délivrée
Liste I Ordonnance simple renouvelée jusqu’à 12 par fraction de 30
non renouvelable mois jours au maximum
sauf mention contraire
« à renouveler X fois »
Liste II ordonnance simple limitée à 12 mois par fraction de 30
renouvelable sauf jours au maximum1
mention contraire « à (contraceptifs 3 mois)
ne pas renouveler »
Stupéfiants ordonnance sécurisée de 7 à 28 jours selon de 7 à 28 jours selon
la substance et la la prescription
forme
pharmaceutique
L ’ordonnance doit comporter les items suivants:
Date Nom, âge, sexe du malade Nom des médicaments Posologie, et mode
d ’administration Durée de traitement Signature du médecin L ’ordonnance doit
être écrite lisiblement En cas de doute --> demander au médecin
VII. DISTRIBUTION DES MEDICAMENTS
Le pharmacien ou le PGP sous son controle doit analyser l’ordonnance, préparer
les médicaments et informer le patient sur les risques d’effets indésirables, les
précautions d’emploi et les interactions médicamenteuses.
VIII. ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS
Connaitre les notions essentielles de pharmacologie (efficacité mais aussi toxicité
des médicaments)
Connaitre les notions essentielles des modalités d’administration (reconstitution
des médicaments injectables, notion de solvant, d’incompatibilités)
• Adminstration des médicaments
Elle doit se faire uniquement sur prescription médicale (sauf cas particuliers de
protocoles dans certaines situations précises)
Elle doit être consignée par écrit dans le dossier de soins infirmier (produit, dose,
heure) et dans le dossier medical.
Contrôles essentiels à réaliser avant administration
l’identité du malade
nom, forme et dosage du médicament
posologie (différentes unités: g, mg, µg, ng, ml, UI….)
voie d’administration
heure et fréquence d’administration
date de péremption des médicaments
posologies différentes en fonction des tranches d’âge (nouveau-né < 2 mois,
nourrissons de 2 à 24 mois, enfant de 24 mois à 15 ans, adulte > 15 ans)
Principales causes d ’erreurs d ’administration
-ordonnances mal écrites ou incomplètes (Demander confirmation au prescripteur
en cas de doute)
-abréviations mal codifiées (cc= cuillère à café ou cm3 , g = gramme ou goutte?) -
retranscriptions erronées
-« prescription téléphonique » (à ne jamais accepter sauf urgence vitale)
-confusion entre 2 spécialités au conditionnement similaire (atropine 0,25 et 0,5mg)
-déconditionnement en avance des formes orales avec perte d ’identité ou de
péremption (ne jamais faire) haloperidol et Allopurinol
Noms similaires phonétiquement : Celebrex (anti-inflammatoire) et Celexa
(antidépresseur).
Noms proches visuellement : Hydralazine (antihypertenseur) et Hydroxyzine
(antihistaminique).
Ampoules d’adrénaline 1 mg/mL et d’atropine 0,1 mg/mL, qui se ressemblent dans les chariots
d’urgence.
-administration de médicaments périmés (chariot d ’urgence insuffisamment
contrôlé) Toute erreur dans l ’administration d ’un médicament doit être aussitôt
signalée au médecin. Ces erreurs peuvent être, en grande partie, évitées par une
bonne méthode de travail et une organisation rigoureuse.
SURVEILLANCE:
L’infirmier/l’infirmière, par sa présence privilégiée auprès du malade, occupe une
place de choix pour suivre l’évolution de l’état des malades sous traitement, noter
toute observation permettant de juger de l’efficacité ou de la tolérance d’une
thérapeutique, et d’instaurer, en quelque sorte, un système d’alerte.
Une surveillance de l’administration du médicament
• Observance : surveiller que la patient prenne correctement son traitement
• Efficacité : surveiller les signes cliniques (baisse de la Tension Artérielle en cas
d’HTA, baisse de la fièvre an cas d’infection,….)
• Tolérance : surveiller la survenue éventuelle d’effets indésirables.
• effets dus à des interactions médicamenteuses ou des incompatibilités
médicamenteuses.
du patient. Exemples:
- Arrêt d’antibiotiques avant la fin de la prescription car les symptômes ont
disparus : développement de bactéries résistantes aux antibiotiques conduisant à
l’utilisation d’autres molécules souvent plus toxiques
- Oubli de prise d’anticoagulant oral : risque de phlébite
- Oubli de prise d’antirétroviraux (SIDA) : risque d’augmentation du taux de virus
circulants avec risque d’apparition d’infections opportunistes
- Oubli de prise de médicaments immunodépresseurs : rejet de la greffe
Cette surveillance doit être renforcée:
Pour les malades dits « à risque » : nouveaux nés et nourrissons, personnes
âgées, insuffisants rénaux ou hépatiques, femmes enceintes ou allaitant…
Ces malades nécessitent souvent des adaptations posologiques (réductions de
doses) et une surveillance particulière étroite
Pour les médicaments à « marge thérapeutique étroite » dont les doses efficaces
(concentrations plasmatiques efficaces) sont proches des doses toxiques:
Antiépileptiques, digitaliques (médicaments du cœur), anticoagulants
CHAPITRE II: VOIES D ’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS
1. VOIE ORALE :
Le médicament, après son passage dans l ’estomac, atteint l ’intestin grêle où se
situent les zones de résorption.
2. VOIE PARENTERALE:
Administration du médicament par effraction à travers la peau (injection à l ’aide
d ’une aiguille). En fonction du site d ’injection, on parle de:
-voie sous-cutanée (SC): sous la peau
-voie intramusculaire (IM): dans le tissu musculaire profond (muscle fessier)
-voie intradermique (ID): directement sous la surface de la peau (à la limite de
l ’épiderme et du derme)
-voie intra-artérielle: dans une artère
-voie intra-rachidienne (IR) ou intrathécale: dansl ’espace sous-arachnoïdien où
circule le LCR
-voies intra-cardiaque, intra-articulaire, épidurale
-voie intraveineuse (IV): dans les veines superficielles, selon différentes modalités:
-Intraveineuse directe (IVD): injection directe dans la veine, plus ou moins
rapidement (IVD lente ou IVD flash dite en bolus). Utilisation possible de pousse
seringue pour des IVD lentes de durée importante.
-Perfusion intraveineuse: utilisée pour l ’administration de volumes importants (50
à 1000ml). Nécessite un matériel adapté (perfuseur).
Il est possible également d ’injecter un médicament dans la tubulure à perfusion
(par un robinet ou un site d ’injection en latex), on parle alors d ’injection
intratubulaire.
Pour certains produits (morphine, antibiotiques ou produits de chimiothérapie), il
existe des diffuseurs portables permettant une injection continue sur plusieurs
heures ou jours (ambulatoire)
2. VOIE TRANSMUQUEUSE:
Administration du médicament sur ou au travers d ’une muqueuse. Elle permet
soit une action locale, soit une action générale s ’il existe une pénétration du
principe actif au travers de la muqueuse et diffusion vers un autre tissu ou organe.
On différencie:
-Voie intradermique (ID):
-Voie sublinguale: sur la muqueuse située sous la langue. Cette voie permet une
action générale, rapide, et évite « l ‘effet de premier passage hépatique ».
-Voie perlinguale: résorption par la muqueuse de la langue et de la face interne
des joues.
- rectale: sur la muqueuse rectale, richement vascularisée. Action générale ou
locale. Irritation possible de la muqueuse. Résorption irrégulière (voie générale).
-Voie vaginale: dans le vagin, généralement pour une action locale (perméabilité
faible).
-Voie oculaire: sur la conjonctive de l ’œil, en vue d ’une action locale
-Voie pulmonaire: par nébulisation d ’un aérosol sur les voies respiratoires, formé
de fines particules, dont le faible diamètre permet selon les cas d ’atteindre les
bronchioles terminales et les alvéoles pulmonaires
-Voies aériennes supérieures et ORL: nasale (cavités nasales), auriculaire
(conduit auditif)
3. VOIE CUTANEE:
Application des médicaments sur la peau, soit pour une action locale, soit pour
une action générale après pénétration à travers les différentes couches cellulaires
et diffusion par la circulation sanguine. Dans ce dernier cas, nommé voie
percutanée, l ’application doit être faite dans une zone ou l ’absorption est facile
(derrière les oreilles ou sur le torse par exemple)
La peau lésée ou malade peut augmenter fortement la résorption de certains
principes actifs et favoriser l ’apparition d ’effets indésirables.
CHAPITRE III: FORMES GALENIQUES
La forme galénique correspond à la forme sous laquelle vous prenez le
médicament (comprimé, gélule, sirop, etc.).
Un médicament contient une ou des substance(s) active(s) (ou principe actif =
DCI) mais aussi d’autres substances dites auxiliaires: les excipients.
Les excipients ont des rôles très variés. Ils peuvent servir à favoriser l’absorption,
à modifier le goût ou seulement à faciliter la fabrication.
1. VOIE ORALE
La prise avec un verre d’eau est très importante pour éviter que le
medicament ne se colle à l’œsophage ou à l’estomac.
1.1 Comprimés
Les comprimés non enrobés :
-Les comprimés nus ou classiques : Ils peuvent, le plus souvent, être écraser.
-Les comprimés effervescents : Ils se désagrègent dans un verre d’eau
-Les comprimés dispersibles : Ils se désagrègent dans un verre d’eau
-Les comprimés orodispersibles : Ils se désagrègent directement dans la bouche
-Les comprimés sublinguaux : Ils doivent restés sous la langue où ils se dissolvent.
-Les comprimés à sucer : ils ne sont pas destiner à être avaler
Les comprimés enrobés ou pelliculés :
Les comprimés spéciaux : (ne pas écraser !!!!!!!)
- Les comprimés gastrorésistants :
Les comprimés à libération prolongée (LP) : Ceci permet par exemple une
seule prise de médicament par jour au lieu de 3.
Les comprimés à libération modifiée (LM) : les excipients permettent une
libération du principe actif à un endroit précis du tube digestif.
(Attention un comprimé sécable n’est pas forcément écrasable). Il est très
important de prendre un verre d’eau pour avaler des comprimés (sauf comprimés
à sucer, à croquer, sublinguaux, orodispersibles), car cela évite de qu’ils ne collent
à la paroi de l’œsophage ou de l’estomac et provoquent des ulcérations voire une
perforation.
1.2 Gélules
Très utilisées, ces formes sont utiles pour les médicaments sensibles à la lumière
ou qui ont mauvais goût.
1.3 Capsules à enveloppe molle
Forme galénique souvent sensible à la temperature. Ne pas écraser ou ouvrir.
1.4 Formes liquides unidoses
Poudre, solution ou suspension buvable en unidose (sachets, ampoules). Elles
sont souvent utilisées chez les patients ayant du mal à avaler (jeunes enfants,
personnes âgées)
1.5 Formes liquides multidoses
Sirops, gouttes buvables, suspensions buvables
Prêt à l’emploi ou à reconstituer
Le flacon ouvert possède une péremption limitée (quelques jours à deux mois) ne
correspondant plus à la péremption indiquée sur le flacon (concerne le flacon non
entamé). Noter la date d’ouverture sur le flacon.
Les sirops sont souvent à base de sucre ou d’aspartam. Chez les patients
diabétiques, éviter les sirops à base de sucre et chez les patients atteints de
phénylcétonurie (affection due à un déficit en une enzyme hépatique permettant
la transformation de la phénylalanine), évitez les sirop à base d’aspartam.
2. VOIE PARENTERALE
Généralité :
Ces médicaments doivent être :
• StérilesExempts de substances pyrogènes
• Limpides (sauf suspension injectable)
• Isotoniques
• Neutres
Un flacon entamé ne doit pas être utilisé sur plusieurs jours=> risque de
développement microbien. On distingue les :
• Préparations injectables conditionnées en ampoule, seringue pré-remplie
• Préparations injectables pour perfusions (de plus grand volume) conditionnées en
flacon verre ou poche plastique
• poudres pour préparations injectables (devant être reconstituée par un solvant)
3. VOIE OPHTALMIQUE
FORMES OPHTALMIQUES:
Il s’agit de liquides (collyres) ou de pommades qui sont appliquées directement
sur l’œil.
4. VOIE RECTALE OU VAGINALE
FORMES DESTINEES A LA VOIE RECTALE OU VAGINALE:
Suppositoires (rectale) et Ovules (vaginale)
Le suppositoire doit être introduit dans l’anus non pas par l’extrémité pointue mais
par l’autre. Le réflexe du sphincter anal sur l’extrémité pointue permettant de
chasser le suppositoire dans l’ampoule rectale où il va fondre.
5. VOIE TRANSDERMIQUE
Patchs.
Contrairement aux voies locales (pommades, crèmes, collyres, ovules…), les
patchs sont destinés à avoir une action sur l’ensemble de l’organisme via la
circulation sanguine.
Certaines précautions d’emploi doivent être respectées:
-Les patchs contiennent souvent de grosses quantités de médicament (puisqu ’ils
sont destinés a exercer leur action de manière prolongée).
-Laissé à la portée d’un enfant, le machouillage d’un patch à la nicotine (même
usagé) peut être mortel !
-Chaque patch est destiné à une zone particulière de la peau, qui doit être propre,
sèche, peu poilue et surtout intacte. Attention, le collage d’un patch sur une peau
irritée ou égratignée va augmenter le passage du principe actif et peut aboutir à
une intoxication
-L’application d’un patch plusieurs fois de suite au même endroit peut parfois
provoquer une irritation ;
-Enfin, il est recommandé de bien se laver les mains après la manipulation du
patch.
6. VOIE CUTANEE
Ce sont les pommades, crèmes, gels, lotion…
En général, un tube ouvert ne doit pas être conserver plus de quelques mois.
(Noter date d’ouverture sur le conditionnement)
7. VOIE ORL
-Voie pulmonaire : Aérosols
-Voie Nasale : spray nasal
-Voie auriculaire : oreille (action locale)
2. VOIE ORALE
2.1 Formes orales solides:
Dans un grand verre d ’eau (à l ’exception des comprimés à croquer, à sucer ou
orodispersibles)
2.1.1 Formes orales liquides:
Nécessite un bon usage des instruments de mesure (compte-goutte, cuillères,
seringues…). Ces systèmes de mesure, se trouvant habituellement dans le
conditionnement, NE DOIVENT PAS être interchangés.
Gouttes buvables
Soluté buvable, sirop
Nettoyer l ’instrument de mesure après emploi, ainsi que le goulot du flacon qui
doit être soigneusement refermé
Les flacons de suspension buvable doivent toujours être agités avant emploi
Ampoules buvables: verser le contenu de l ’ampoule dans un verre d ’eau.
Ampoules à 2 pointes ou ampoules bouteilles. Ouverture par pression.
Secouer l ’ampoule tête en bas pour faire s ’écouler le contenu.
Sachets pour suspension buvable: bien malaxer entre les doigts pour en
homogénéiser le contenu avant de le vider.
NB:En pédiatrie, il est possible d ’administrer un médicament liquide à l ’aide
d ’une seringue dont l ’embout est placé entre la joue et la gencive (mesure
précise de la dose et diminution du risque d ’inhalation).
3. VOIE PARENTERALE
Les techniques détaillées sont développées dans les manuels de soins infirmiers.
Quelques recommandations:
-Choisir soigneusement le point d ’injection afin d ’éviter les principaux nerfs et
vaisseaux sanguins
-S ’assurer que l ’aiguille choisie est de la longueur/largeur appropriée en fonction
du type d ’injection et de la corpulence du malade
-Vérifier le reflux sanguin avant l ’injection, en cas d ’injection IV
-Établir un programme de rotation des points d ’injection chez les patients devant
recevoir des injections répétées
11-3-VOIE PULMONAIRE
Doit suivre des règles précises qui seront expliquées au patient:
-Expirer à fond afin de vider les poumons
-Agiter le flacon, puis le tenir la tête en bas et le serrer entre les lèvres (par
l ’embout buccal)
-Inspirer lentement et profondément en appuyant simultanément sur la valve
doseuse
-Retenir la respiration pendant 5 à 10 secondes après avoir retiré l ’aérosol de la
bouche
-Nettoyer l ’embout buccal à l ’eau chaude
11-4-VOIE OCULAIRE
Collyre
Pommade ophtalmique:
CHAPITRE IV: PHARMACOCINETIQUE
C ’est l’étude du devenir du médicament dans l’organisme en fonction du temps.
12-1-ABSORPTION
Cette étape correspond au passage du médicament dans la circulation générale.
Elle est très importante car elle détermine la quantité de substance qui va pénétrer
dans l’organisme.
La voie digestive correspond à la voie orale.
Lorsqu’on avale un comprimé, il arrive dans l’estomac et sa digestion va
commencer : le comprimé se délite, se désagrège et se dissout. Une partie du
principe actif peut commencer à passer à travers la paroi de l’estomac pour
rejoindre la circulation sanguine, une autre continue sa route dans l’intestin avant
d’être absorbé pour rejoindre la circulation sanguine. Avant que le principe actif
ne se répartisse dans tout le corps pour y exercer son action, il va passer par le
foie et y être en partie transformé voire éliminé : il s’agit de l’effet de "premier
passage hépatique".
Les autres voies: la voie parentérale, la voie transcutanée (patchs, pommades),
la voie perlinguale (granules à laisser fondre sous la langue), la voie rectale
(suppositoires)
Par ces voies, le principe actif atteint la circulation sanguine, se répartit
directement dans la circulation sans subir l’effet de premier passage hépatique.
On dit que le principe actif est plus biodisponible que par voie orale : la vitesse
d’action ou la quantité de médicament qui agit (ou les deux) est plus importante.
Biodisponibilité : la fraction de la dose du medicament qui attaint la circulation
generale et la Vitesse ) l’aquelle , elle l’atteinte
2-DISTRIBUTION
2.1 La fixation protéique
Le médicament une fois absorbé parvient dans le plasma où il se trouve sous deux
formes :
• Forme liée aux protéines plasmatiques (albumine, lipoprotéines…) et les
cellules sanguines.
• Forme libre, active, diffusible pouvant exercer son action pharmacologique
Il peut exister un phénomène de compétition entre deux médicaments se fixant
habituellement sur les mêmes sites protéiques susceptibles d’entraîner des
interactions médicamenteuses
2.2. La diffusion tissulaire
La forme libre du PA véhiculée par le sang (compartiment central) pénètre dans
les tissus (compartiment périphérique) des différents organes
3. METABOLISATION
La majorité des médicaments subissent des transformations chimiques
complexes qui constituent le métabolisme. Le foie est l’organe principal de la
biotransformation (foie a un débit sanguin élevé, riche en enzymes métaboliques,
situation carrefour).
Autres organes de métabolisme: poumon, rein, intestin, sang.
Les médicaments sont biotransformés en métabolites :
- qui sont généralement inactifs - parfois actifs - toxiques
Les facteurs de variation de la biotransformation sont :
facteurs génétiques
facteurs physiopathologiques comme l’âge, l’insuffisance hépato-cellulaire
l’induction / l’inhibition enzymatique
14-ELIMINATION
Le principe actif et/ou ses métabolites sont éliminés par :
• Voie urinaire: principale voie d’administration
• Voie biliaire (on les retrouve alors dans les selles s’ils ne sont pas réabsorbés)
• Voie pulmonaire (dans l’air expiré lorsque la substance s’évapore facilement).
Notion de demi-vie d’élimination t1/2 :Temps nécessaire à l’élimination de la moitié
de la concentration sanguine du médicament.
15-ACTIVITE DES MEDICAMENTS
Les médicaments peuvent exercer un effet curatif (guérison) ou un effet
symptomatique (soulagement ou réduction de certains symptômes,
remplacement d ’une fonction déficiente). Les médicaments peuvent avoir selon
les cas une action substitutive (en apportant à l ’organisme un élément déficient:
vitamines, hormones…), reproduire ou stimuler une fonction cellulaire ou
organique (adrénergiques), ou au contraire l ’inhiber, une action mécanique
(laxatifs), ou encore une action sur les processus métaboliques (diabète)...
De nombreux médicaments agissent au niveau de sites spécifiques appelés
« récepteurs », situés à la surface des cellules. En se fixant sur ces récepteurs,
les médicaments peuvent exercer un effet agoniste (activateur) ou un effet
antagoniste (inhibiteur ou bloquant).
16-TOXICITE DES MEDICAMENTS
Toxicité aigue: elle se manifeste rapidement, voire immédiatement après la prise
du médicament (ex: surdosage)
Toxicité chronique: elle se manifeste au long cours, après administration répétée
et prolongée d’un médicament (ex: irritation ou ulcération digestive)
Risque tératogène: risque de malformations chez le fœtus après administration
de certains médicaments chez la femme enceinte. La période la plus critique
correspond aux 3 premiers mois de grossesse.
Risque mutagène: risque de modification des caractères génétiques sous
l’influence des médicaments
Risque cancérigène: risque de favoriser l’apparition ou le développement de
cancers Tous les médicaments font l’objet d’une recherche de ces effets avant
leur mise sur le marché (AMM)
17-DEPENDANCE AUX MEDICAMENTS
Un sujet en état de dépendance vis-à-vis d’un médicament est incapable d’en
contrôler l’usage. L’état de dépendance peut être de 2 ordres:
-dépendance « psychique »: liée à la sensation de plaisir à consommer
-dépendance « physique »: adaptation physiologique de l’organisme au produit
qui fait que tout arrêt de consommation (sevrage) s’accompagne de
manifestations physiques.
La pharmacodépendance peut être accompagnée ou non de tolérance (ou
accoutumance) se traduisant par la réduction progressive de l’activité du
médicament, obligeant le consommateur à augmenter régulièrement les doses
utilisées.
18-EFFETS INDESIRABLES
Il s’agit de l’apparition d’effets non souhaités se développant plus ou moins
rapidement parallèlement à l’effet pharmacologique recherché.
L’observation et l’analyse des effets indésirables est nommée la
pharmacovigilance. Il peut s’agir:
- d’effets secondaires (latéraux) connus, souvent observés, prévisibles, car liés au
mécanisme d’action même du médicament. Ex: Somnolence après administration
d’un antihistaminique (antiallergique)
- d’effets indésirables inattendus, imprévisibles, souvent liés à l’état du patient et
à ses caractéristiques physiopathologiques Ex: ° Réactions allergiques
19-INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
Administration simultanée d ’un médicament avec 1 ou plusieurs autreseffets
pharmacologiques ou toxiques différents de ceux qu ’il exerce seul.
-Synergie, ou potentialisation : efficacité de l ’association > 2 médicaments isolés
Action médicament 1 + médicament 2 > Action médicament 1 + Action
médicament 2 -Antagonisme: association --> inhibition partielle ou complète de
l ’action de l ’un des 2 médicaments
Ordonnances trop chargées --> risque d ’interactions MAJORE
PHARMACOLOGIE
SPECIALE
IDE/SF
CHAPITRE 1 : LES ANTALGIQUES
Définition :
Médicaments capables de diminuer ou d’abolir la douleur sans entraîner de perte
de conscience.
Hiérarchie d’utilisation :
o 1ère intention : antalgique périphérique
o 2ème intention : antalgique centraux non narcotique
o 3ème intention : association antalgique périphérique et antalgiques centraux non
narcotiques
o 4ème intention : antalgique centraux narcotique
A. LES ANTALGIQUES CENTRAUX
Ils inhibent bien la sensation corticale de la douleur
I. Les antalgiques narcotiques
Pour les plus puissants, ils ont la possibilité de déclancher une
pharmacodépendance. Ils sont inscrits sur la liste des stupéfiants.
1) La morphine
C’est un alcaloïde de l’opium.
a. Effets sur le système nerveux central
-Action antalgique : augmente le seuil de perception des sensations douloureuses
-Action psychique : entraîne un état euphorique et des hallucinations
-Action sédative
-Dépression des centres respiratoires et toux
-Action sur l’oeil : myosis (contraction de la pupille)
NB :L’antidote de la morphine est Narcan
b. Effets périphériques
Diminution du tonus des fibres musculaires intestinales constipation
c. Effets indésirables
Constipation ; Pharmacodépendance ; Vertiges ; somnolence ; nausées ;
Confusion mentale ; Dépression respiratoire (rare en thérapeutique)
d. Contre-indications
Insuffisance respiratoire ; Syndrome abdominale aigue avant diagnostic ; Enfants
de moins de 6 mois
e. Indication
Douleurs aigue ou chronique intenses : compression nerveuse ou cancer
f. Mode d’utilisation
La voie d’administration et la posologie varie selon la sévérité de la douleur :
-En sous cutanée ou en IV = 3 à 4 injection / jour
-Mais aussi en IV, péridurale ou intra rachidienne lors de la douleur aigue
notamment en postopératoire, la morphine est le plus souvent administrée par IV
de manière fractionnée : de 1 à 3 mg / 10min jusqu'à l’obtention d’analgésique
satisfaisante.
2) Les autres morphiniques
Actions brèves :
o Actoskénon : 6 prises /24h (capsules) réaction rapide
o Sevkedol : 6 prises /24h (comprimés)
Actions à libération prolongée :
o Moscontin : (comprimé) : 2 prises/J chez l’adulte et l’enfant de plus de 6
mois. Dosage existant : 10, 30, 60, 100, 200 mg.
o Sténan à libération prolongée : 2 prises/24h (granules) pré utiliser dans une
sonde.
o Kapanol : 1 /24h réservé à l’adulte, dosage existant : 20, 50, 100 mg
o Sophidone : 2 prises / 24h
o Oxycontin (comprimé) : 2 /24h
o Fentanyl : (per cutané) libération très lente (72h).
Effets indésirables du Fentanyl : intolérance possible locale à l’adhésif, autres :
même que les morphiniques.
3) Les analogues – antagonistes de la morphine
a. Fortal
Les effets antalgiques sont plus faibles. Pouvoir de créer une
pharmacodépendance plus faible. Ne pas l’associer ou utiliser en relais
morphinique. (Diminution de leurs effets). En IM ou SC.
b. Temgésic
Plus puissant que la morphine. Risques de pharmacodépendance et de
dépression respiratoire faible.
c. Nubain
Liste 1. Puissance d’action égale à celle de la morphine. Utilisé en IV, SC et IM.
II. Antalgiques non narcotiques
Utiliser pour douleur moyenne, risque pharmaceutique très faible.
1) Association avec les antalgiques périphériques
a. Di-antalvic
Liste 1. Association morphinique non narcotique + paracétamol.
Effets indésirables : nausées, vomissements ; à forte dose : somnolence, vertige,
désorientation.
Posologie : 6 gélules / jour ou 2 suppositoires.
b. Tramadol – paracétamol
c. Codéine – paracétamol
La Codéine est un alcoïde de l’opium. Elle possède les caractéristiques voisines
de la morphine mais les effets indésirables sont réduits aux doses thérapeutiques.
La codéine est utilisée soit en association orale avec du paracétamol (liste 1) ou
exorer (selon dose codéine).
2) Antalgiques non narcotiques seuls
Acupan : liste 1
o Effets indésirables : sédation, somnolence, sécheresse buccale, tachycardie,
rétention urinaire.
o Contre indications : glaucome, adénome prostatique
B. LES ANTALGIQUES PERIPHERIQUES
Diminution de la sensibilité des terminaisons des fibres nerveuses et stimulation
de la douleur.
1) Le paracétamol
a. Action physiologique
A la fois antalgique et antipyrétique
b. Effets indésirables
Rares allergies cutanées avec des boutons rouges, érythèmes et urticaires. En
cas d’intoxication (+ de 18 comprimés à 500 mg) risque de cytolyse hépatique
irréversible.
Antidote : acethyl cyteire (en IV)
c. Contre indications
Insuffisance hépato – cellulaire.
d. Indications
Douleur faible ou moyenne, céphalée, douleurs dentaires, douleurs des règles,
douleur de l’appareil locomoteur, traumatisme bénin.
e. Mode d’utilisation
1 à 3 g/jour en 3 prises. Forme injectable : pergalgan (1g adulte). Voie parentérale
action plus rapide mais pas plus intense.
2) Idarac
Uniquement antalgique
Effets indésirables : allergies, urticaire, parfois érythème, oedème de Quincke,
lypotomie (tendance aux malaises), hypotension colactique (manque de pression
dans les organes creux), dyspnée de type asmathique.
Contre indication : hypersensibilité
Indications : cf. paracétamol.
3) Aspirine
A dose moyenne : 2g/jour en capsules orales ou rectales (adulte). Uniquement
effet antalgique et antipyrétique.
4) AINS
Anti inflammatoire non stéroïdien
Utiliser en cas de douleur rhumatismale et règles douloureuses
5) Les associations avec un antispasmodique
Association médicaments contre la douleur avec antispasmodique.
Aspect physiologique : antalgique et antispasmodique
Effets indésirables :
Noramidopyrine : .antécédent immuno – allergique imprévisible (de type
agramyelocytose) parfois mortelle. Si angine, ulcération, fièvre : arrêt du
traitement et contrôle. .Risque d’hypotension, de tachycardie si injection trop
rapide.
Contre indication : ATCD agramyelocytose
Indication : douleur viscéral (colique néphrétique).
CORTICOÏDES
A. Généralités
1. Rappels physiologiques
Les glucocorticoïdes (Cortisol) contribuent à la régulation du métabolisme, à la
résistance au stress et à la diminution de la réaction inflammatoire.
2. Propriétés pharmacologiques
-Effet anti-inflammatoire -Action anti-allergique
-Effet immunosuppresseur: (dans le traitement des maladies allergiques ou dans
le contrôle des greffes d’organes hétérologues).
3. Effets métaboliques
a- Au niveau des glucides
-Epargne glucidique: Diminution de l’utilisation périphérique du glucose; Mise en
réserve du glucose dans le foie sous forme de glycogène (néoglycogenèse)
-Diminution de la sécrétion d’insuline
b- Au niveau des Protides
Hyper catabolisme: fonte de la masse musculaire, atrophie du tissu conjonctif,
diminution de la matrice osseuse, diminution de la croissance osseuse chez
l’enfant.
c- Au niveau des Lipides
Anabolisme lipidique par:
-redistribution des graisses: accumulation au niveau du cou, des joues, de la
région supra claviculaire
-hyperlipidémie par augmentation des triglycérides dans le sang
d- Eau et electrolyte
-Rétention de sodium: Œdème par rétention d’eau et hypertension
-Excrétion accrue de potassium et d’hydrogène : alcalose et hypokaliémie
e-Métabolisme phosphocalcique
Déminéralisation osseuse par :
-diminution de l’absorption intestinale du calcium
-augmentation de l’excrétion urinaire du calcium
f-Equilibre hormonal :
-Freinage de la sécrétion d’ACTH (action retardée) : atrophie corticosurrénalienne
-Diminution de la sécrétion d’HGH : diminution de la croissance
g-Système cardiovasculaire
Hypertension par rétention hydro-sodée
h-Système nerveux central
Effet stimulant
i-Tube digestif
-Diminution de la production de mucus
-Diminution de la protection de la muqueuse
j-Réponse immunitaire
Diminution de réponse immunitaire
4. Pharmacocinétiques
Les glucocorticoïdes peuvent être administrés soit par voie générale : per os, IM,
IV, soit par voie locale : per cutanée (crème, pommade, tulle), bronchique (aérosol),
ophtalmique (collyre), intra-articulaire. La durée de l’effet est variable:
-Action brève (8-12h): cortisone, hydrocortisone
-Action moyenne (12-36h): prednisone, prednisolone, méthylprednisolone
-Action prolongée (+36h): dexaméthasone betamethasone
B. Principaux médicaments
Cortisone
Hydrocortisone
Prednisone : CORTANCYL
Prednisolone : SOLUPRED
Methylprednisolone : MEDROL
Triamcinolone : KENACORT, NASOCORT
Bétaméthasone : CELESTENE
Dexaméthasone : DECADRON, DETANCYL
C. Indications / Conduite de traitement
La corticothérapie est utilisée dans toutes les spécialités médicales en fonction de
l’effet pharmacologique recherché: anti-inflammatoire, anti-allergique,
immunosuppresseur
a) Corticothérapie générale
Les contre-indications doivent être recherchées
Prescription de courte durée
Fonction de la pathologie traitée; chaque fois qu’il est possible il faut préférer la
cure courte : environ 10 jours (peu d’effets indésirables, absence de problème de
sevrage, pas de trouble de croissance, de troubles osseux et musculaire …,…)
Prescription de longue durée
Un bilan doit être réalisé : poids, pression artérielle, recherche de foyer infectieux
(ORL, stomatologie), radiographie thoracique, intradermoréaction à la tuberculine,
uroculture, ECG, hémogramme, ionogramme sanguin, calcémie, phosphorémie
et glycémie à jeun. Prise orale unique le matin vers 8 heures est recommandée
+++
Posologie adaptée
Traitement d’attaque au début puis posologie réduite afin de devenir minimale =
traitement d’entretien (de 0,5 à 2 mg/kg/jour en équivalent prednisone)
Pour l’arrêt du traitement, la posologie doit être progressivement réduite (d’abord
de 10% de la dose tous les 8 à 15 jours jusqu’à une dose de 10 mg/jour, puis une
réduction plus prudente de 1mg par mois) pour éviter :
-Le phénomène de rebond (reprise évolutive de l’affection traitée)
-L’insuffisance surrénale
-Les syndromes de sevrage (asthénie, anxiété, amaigrissement, algies diffuses)
b) Corticothérapie locale (Les dermocorticoïdes)
L’importance du passage systémique d’un corticoïde et de ses effets dépend de
la surface traitée, du degré d’altération épidermique, de la puissance du corticoïde
et de la durée du traitement
La forme galénique doit être adaptée: la pommade pour les dermatoses sèches,
les lotions, sprays et gels pour les lésions macérées des plis, du cuir chevelu, des
régions pilaires et des muqueuses.
Pour un même corticoïde, l’absorption sera supérieure chez le sujet âgé ou
l’enfant et majorée dans les plis et au niveau du scrotum
Les dermocorticoïdes s’appliquent 1 à 2 x / jour
L’application d’1 pansement occlusif peut augmenter le risque de survenus d’effets
indésirables
L’arrêt de traitement doit être progressif pour éviter un effet rebond (cf le psoriasis)
D. Effets indésirables
1. Désordres hydro électrolytiques
-Rétention hydro sodée avec parfois hypertension artérielle et insuffisance
cardiaque congestive
-Hypokaliémie
Prévention du risque médicamenteux: Régime sans sel, surveillance du poids et
de la pression artérielle (+++ en cas d’ATCD d’HTA). Apport de sels de potassium
par voie orale, surveillance de la kaliémie
2. Troubles métaboliques
Hyperglycémie
Manifestation d’un diabète
Prévention du risque médicamenteux:Surveillance de la glycémie (+++ chez les
personnes diabétiques), Insulinothérapie si nécessaire ou ajustement des
posologies Régime approprié (pauvre en sucres rapides)
3. Troubles endocriniens
Obésité, syndrome cushingoïde par redistribution des graisses et augmentation
des triglycérides dans le sang
Retard de croissance chez l’enfant
Insuffisance surrénale
Prévention du risque médicamenteux: Régime hypocalorique, Administration de
la dose quotidienne à 8 h du matin ou double un jour sur 2
4. Phénomène de rebond
Reprise de la maladie en cas d’arrêt après un traitement de longue durée
Prévention du risque médicamenteux: Arrêt très progressif du traitement/
Reprendre la corticothérapie
5. Troubles musculosqueletiques
Fonte protidique, atrophie musculaire
Ostéoporose, fractures pathologiques, ruptures tendineuses
Prévention du risque médicamenteux: Régime riche en protides et en calcium,
Supplémentation en calcium per os et en vitamine D
6. Troubles cutanés
Atrophie cutanée, retard de cicatrisation (vergetures, purpura, hématomes)
Mycoses
Acné, érythrose du visage, hirsutisme
Prévention du risque médicamenteux: Antibiothérapie
7. Troubles digestifs
Epigastralgies
Ulcères gastroduodénaux
Hémorragies digestives et perforation d’ulcère
Prévention du risque médicamenteux: Prise au milieu du repas En cas d’ATCD
d’ulcère, fibroscopie gastrique et traitement adjuvant antiulcéreux (Topiques
gastro-intestinaux à distance des corticoïdes de 2 h)
8. Troubles infectieux et état d’immunodépression
Sensibilité accrue aux infections
Réveille d’une tuberculose ancienne
Aggravation d’une infection virale : herpès, zona Mycoses, candidoses
Prévention du risque médicamenteux: Éradication des foyers infectieux et
dépistage de la tuberculose avant traitement (Radiographie de thorax);
Surveillance de la peau, des dents et des urines pendant le traitement; Sevrage
exceptionnel en cas d’herpès cornéen (risque de cécité) Si non dose maintenue
voire réduite + antibiothérapie adaptée après prélèvement et antibiogramme
9. Troubles neuropsychique
État d’excitation avec troubles du sommeil
Syndrome maniaque ou dépressif sur terrain prédisposé (dose dépendant)
Prévention du risque médicamenteux: Administration du traitement le matin;
Fractionner les doses; Initier un traitement antidépresseur ou neuroleptique
10. Troubles oculaires
Glaucome et cataracte
Prévention du risque médicamenteux: Surveillance ophtalmologique
E. Contre-indications
-Tout état infectieux non contrôlé par un traitement spécifique
-Herpès et zona oculaires, varicelle
-Ulcère gastroduodénal en évolution
-États psychotiques
-Cirrhose alcoolique avec ascite Hépatites virales aiguës
-Déconseillé pendant l’allaitement
F. Soins infirmiers
1-Administration
Administration pendant les repas
Prise quotidienne le matin à 8h ou double 1 jour sur 2
Les dermocorticoïdes doivent être appliqués 1 à 2 fois par jour, étalés avec un
gant plastique jusqu’à disparition de la crème ou de la pommade
Pas de pansement occlusif si infection
2-Surveillance
Il convient d’évaluer et ou de rechercher :
-Le poids avant le début du traitement et quotidiennement
-La pression artérielle
-La faiblesse ou la force musculaire
-L’état cutané (vergetures, purpura, hématome, faciès lunaire, hirsutisme)
-Les douleurs abdominales ou la présence de selles noires (hémorragie digestive)
-L’ostéoporose
-Un foyer infectieux, une candidose buccale
-Une hypokaliémie, hyperglycémie et dyslipidémie
-Les réactions de sensibilisation locale au siège de l’administration des
dermocorticoïdes.
3-Conseils aux patients
Prise régulière du traitement à heures fixes
Ne JAMAIS interrompre brutalement le traitement corticoïde
Avant toute vaccination, informer son médecin sur la corticothérapie
Désinfecter toute plaie et informer son médecin dès qu’une fièvre survient
Respecter les différents régimes et la prise des traitements adjuvants pour réduire
le risque d’effets indésirables
Concernant les dermocorticoïdes, respecter la forme prescrite (pommade, crème,
gel ou autre). Le visage et la peau fine sont exposés au risque de couperose,
vergetures et comédons. Les dermocorticoïdes ne doivent pas être utilisés sur
des surfaces étendues ou peau lésée (plaie, brûlure) La patiente doit informer son
médecin concernant une éventuelle grossesse (réelle ou désirée), le souhait
d’allaiter et le souhait de bénéficier une méthode contraceptive (pilule ou stérilet)
ANTIBIOTIQUES
I - GENERALITES
Deux classes d'antibiotiques :
-Les bactéricides, qui détruisent les germes
-Les bactériostatiques qui inhibent les germes
1-DEUX TYPES DE GERMES
-Les germes saprophytes, vivent en harmonie avec l'organisme
-Les germes pathogènes
Les germes saprophytes peuvent devenir pathogènes en cas de diminution des
défenses de l'organisme.
Certains germes sont devenus résistants aux antibiotiques : source de maladies
nosocomiales.
Protection par les médicaments :
-Antiseptiques -Vaccins -Antibiotiques
Les germes sont véhiculés d'un patient à un autres par :
-L'air -Le personnel -L'eau -Les instruments
2-LES BACTERIES SONT CLASSIFIEES
a-En fonction du fait qu'elles prennent ou non la coloration
-Gram + : prennent la coloration -Gram – : ne la prennent pas
b-En fonction de leur forme :
-Rondes : cocci -Allongées : bacilles
c-En fonction de leur résistance :
-Résistance naturelle -Résistance acquise
Les bactéries ne sont pas spécifiques à une pathologie.
Elles peuvent provoquer des pathologies différentes, en fonction de l'organe ou
de la partie du corps touché.
II - DEFINITION
Molécule produite par un micro-organisme vivant ou par synthèse.
Elle est administrée à l'homme à dose faible pour détruire ou arrêter la croissance
du germe par un mécanisme particulier jouant sur les mécanismes vitaux du
germe.
Ils sont bactériostatiques ou bactéricides.
On les choisit en fonction :
-Du germe à combattre
-De la localisation de l'infection
-De leur voie d'élimination
-De leurs effets indésirables
L'antibiothérapie peut être :
-Préventive -Curative
L'antibiothérapie probabiliste est celle que l'on administre, pour une pathologie
donnée, en fonction de la bactérie qui a le plus de chance d'en être la cause.
On utilise des antibiotiques de première intention.
On change d'antibiotique en deuxième intention :
-Quand le germe est connu
-Quand on rencontre un phénomène de résistance
-En cas d'effets indésirables
Le traitement dure en général 5 à 10 jours.
Il est parfois plus court : cystite aiguë.
Parfois plus long : ostéites, prostatites...
On utilise parfois des associations d'antibiotiques :
→ Selon la pathologie
→ Pour éviter l’émergence de bactéries résistantes. Exemple : tuberculose
Spectre d'action :
-Sensibilité
-Sensibilité modérée
-Sensibilité inconstante
-Résistance
III - LES CLASSES D'ANTIBIOTIQUES
Cinq classes principales :
Pénicillines ; Macrolides ; Fluoroquinolones ; Aminosides ; Céphalosporines
D'autres moins utilisées :
Cyclines ; Sulfamides ; Antianaérobies (ATB à structure et à mécanisme
particuliers)
A - LES β-LACTAMINES OU PENICILLINES
Elles sont bactéricides. Elles bloquent la synthèse de la paroi bactérienne.
a) Plusieurs groupes de pénicillines
• Pénicillines G : ORACILLINE ® EXTENCILLINE
Ex : Traitement de la syphilis Voie Parentérale
• Pénicillines V : Idem pénicillines G, mais par voie orale
• Pénicillines M : BRISTOPEN ORBÉNINE
Staphylocoques producteurs de β-lactamase Voie per os ou parentérale
• Pénicillines A (groupe
ampicilline) :CLAMOXYL,HICONCIL,TOTAPEN,PENGLOBE Germes résistants à
la pénicilline G,Certains bacilles Gram –,Hæmophilus influenzæ,Entérobactéries
Voie Per os ou injectable
• Inhibiteur de la β-lactamase :
AUGMENTIN ® : risque hépatique si utilisé plus de 10 jours
En milieu hospitalier
Ticarcilline : TICARPEN + acide clavulanique : CLAVENTIN
Pipéracilline : PIPÉRILLINE
Mezlocilline : BAYPEN ®
Tazocilline : TIENAM ®
Contre-indications : Les allergies aux pénicillines
Posologie : Fractionner en 4 à 6 prises
▪ Pénicillines G et V
2 à 6 millions d'UI/jour pour les adultes, 50 000 à 100 000 UI/jour/kg pour les
enfants
Doses supérieures en cas d'infection grave
▪ Pénicillines A
Per os :1 à 2 g/j pour les adultes, 50 mg/kg/jour pour les enfants,Voire plus pour
certaines pathologies
En IV :200 mg/kg/jour pour les adultes,300 mg/kg/jour pour les enfants
Traitement prophylactique des endocardites :3 g en une prise avant l'heure qui
précède le geste à risque
- Pénicillines M :2 à 4 g/jour pour les adultes,50 à 100 mg/kg/jour pour les
enfants
Plus si septicémie, endocardite...
d) Précautions d'emploi
On ne passe pas deux antibiotiques différents dans la même seringue ou par la
même voie d'abord.
Les antibiotiques à large spectre sont donnés en première intention pour les
infestions à germes sensibles dans leur localisation broncho-pulmonaires, ORL,
stomato, rénales, urogénitales, cutanées, septicémies, endocardiques, tissus
mous.
Effets indésirables
Tube digestif : Colite pseudomembraneuse, Allergies
- Pénicillines A
Traitement minute de la cystite aiguë chez la femme jeune : 3 g en dose unique
Gonococcie : 1 sachet en une prise
On peut les utiliser en cas de grossesse ou d'allaitement. Sauf AUGMENTIN ® :
innocuité non établie.
B - LES CEPHALOSPORINES
Contre-indications :
Grossesse, Allaitement
Indication
- 1ère génération
ORACÉFAL, KEFORAL
Staphylocoques sécréteurs de pénicillinase, Utilisées seulement en milieu
hospitalier
- 2ème génération (injectable ou per os)
MÉFOXIN ®, ZINNAT
- 3ème génération
Voie orale : OROKEN, ORELOX
Voie injectable : AXÉPIM, CLAFORAN, CEFROM, FORTUM, ROCÉPHINE ®
Extension du spectre aux entérobactéries
„ Antibioprophylaxie chirurgicale C1G/C2G :2 à 4 injections par jour
En cas d'insuffisance rénale, diminuer la posologie.
Per os : infections communautaires.
C - LES AMINOSIDE
a) Mode d'administration
Administrées par voie intraveineuse : ne franchissent pas la paroi digestive.
Marge thérapeutique étroite Peut devenir toxique très rapidement.
Contrôle des taux.
b) Indications Destinés à des infections sévères
En particulier pour les infections nosocomiales. En association avec les
pénicillines
Administration en 2 fois, voire une fois par jour, selon la pathologie
c) Formes
AMIKLIN, GENTALLINE, NETROMICINE, NEBCINE
d) Effets indésirables
„ Néphrotoxiques : Surveiller la fonction rénale Réversible
„ Ototoxiques : Lésions auditives irréversibles
„ Peuvent provoquer des allergies cutanées. Contre-indiqués lors de la
grossesse.
Utilisées seulement en milieu hospitalier.
e) Précautions d'emploi
Éviter les associations médicamenteuses avec les autres médicaments ayant des
effets auditifs et néphrologiques.
Ne pas utiliser chez les femmes enceintes et les obèses.
D - LES MACROLIDES
a) Indications
Ils sont bactériostatiques
Donnés en première intentions dans les bronchites et autres affections
pulmonaires. Donnés aux personnes allergiques aux pénicillines.
Administrées par voie orale
b) Formes
„ Spiramycine : ROVAMYCINE
• Toxoplasmose en cas de grossesse
• Prophylaxie de la méningite cérébro-spinale si contre-indication à la
RIFAMPICINE
„ Clarithromycine : ZECLAR
• Mycobacterium avium associés au SIDA
2 g/jour pour les adultes, 30 à 50 mg/kg/jour pour les enfants
Effets indésirables :
Troubles digestifs, Réactions allergiques dans certains cas
„ Autres formes :
ZITHROMAX, ÉRYTHROCINE, ERYCOCCI, JOSACINE, RULID, ROVAMYCINE
c) Interactions médicamenteuses
Avec les antimigraineux et les antiépileptiques.
À surveiller avec les anticoagulants et les contraceptifs oraux Ils agissent sur les
enzymes hépatiques.
Précautions d'emploi en cas d'insuffisance hépatique et d'allaitement.
E - LES TETRACYCLINES
Elles sont bactériostatiques. Elles ont un spectre large
a) Produits utilisés
DOXYCYCLINE, MYNOCINE
b) Effets indésirables
• Coloration jaune des dents : lyppoplasie de l'émail des dents
• Troubles digestifs : destruction de la flore intestinale
• Hépatotoxicité
• Photosensibilisation
• Allergies
c) Posologie
1,5 à 2 g/jour pour les adultes, 50 mg/kg/jour pour les enfants
d) Contre indications
Enfants, Grossesse, Allaitement, Insuffisance hépatique, Insuffisance rénale
e) Précautions d'emploi
• Éviter l'exposition au soleil et aux UV
• Respecter les dates de péremption
• À prendre pendant les repas ou avec suffisamment de liquide
• Ne pas prendre avec du lait
f) Interactions médicamenteuses
Antiépileptiques, Rétinoïdes, Anticoagulants
F - LES FLUOQUINOLONES
Ils sont bactéricides
Per os en milieu extra hospitalier, Injection en milieu hospitalier.
a) Formes
„ 1ère génération : ÉRACINE ®
Infections urinaires basses non compliquées,Gonococcie,Infections intestinales
„ 2ème génération : OFLOCET, CIFLOX, ZAGAM, PÉFLACINE MONODOSE
b) Effets indésirables
Photosensibilisation, Éruptions cutanées, Arthralgies, Troubles neurologiques,
Troubles digestifs, Tendinites
c) Contre indications
Enfants de moins de 15 ans ; Grossesse ; Allaitement ; Insuffisance rénale ;
Insuffisance hépatique : diminuer la posologie (Intervient chez les sujets âgés)
d) Posologie
80 mg/jour pour les adultes, 8 mg/kg/jour en IV
e) Interactions médicamenteuses
Antiacides, Théophylline, Cimétidine, Digoxine
G - LES SULFAMIDES
a) Formes
„ Formes orales
Bactériostatiques :FANSIDAR, PÉDIAZOLE, ADIAZINE,
Bactéricides :BACTRIM ®, BACTRIM forte ®
„ Forme injectable bactéricide :BACTRIM FORTE IM ®
b) Effets indésirables
Réactions allergiques, Troubles hématologiques, Troubles digestifs,
Photosensibilisation
Réduire la posologie si insuffisance rénale.
c) Indications
„ En première intention
Infections urinaires basses ou hautes ; Prostatites ; Pneumocystose : traitement
et prévention par BACTRIM ®
„ En seconde intention
Gonococcies, Otites, Choléra
d) Contre indications
Insuffisance rénale, Insuffisance hépatique, Déficit en G6PD, Allergie aux
sulfamides, Grossesse, Allaitement, Enfants de moins de 6 ans.
H - LES GLYCOPEPTIDES
a) Formes Vancomycine : VANCOCINE Teicoplanine : TARGOCID
Utilisés seulement en milieu hospitalier
b) Action bactéricide
Non résorbés par le tube digestif (troubles digestifs) : voie injectables.
c) Effets indésirables
Ototoxicité, Troubles digestifs, Surveiller les fonctions rénales
d) Contre-indications
Grossesse, Allergies
e) Indication
Infections sévères
f) Posologie
„ Vancomycine : 2 g/jour pour les adultes, 40 mg/kg/jour pour les enfants
„ Teicoplanine : 200 mg/jour
I - LA FOSFOMYCINE : FOSFOCINE
a) Administration
Voie intraveineuse. Bactéricide Intérêt limité.Perfusion en 4 heures. Faible
tolérance veineuse. Forte teneur en NaCl
b) Précautions d'emploi
Utiliser en association : résistance; Surveiller la fonction rénale
c) Contre-indications
Grossesse, Allaitement
d) Indication
Affections sévères dues à des germes multirésistants
J - L'ACIDE FUSIDIQUE
a) Forme
FUCIDINE, Formes orale et injectable en milieu hospitalier, Bactériostatique
b) Effets indésirables
Troubles digestifs, Allergies, Intolérance veineuse si injection trop rapide,
Hépatites
c) Contre indications
Allergie au produit, Insuffisance hépatique, Grossesse, Allaitement (innocuité non
établie)
d) Précautions
Surveiller les fonctions rénales chez les insuffisants hépatiques, les personnes
âgées et les nouveaux nés.
À associer si infections sévères : pénicillines, aminosides, Vancomycine
Administrer au cours des repas.
K - LES NITRO-IMIDAZOLES (ANTIANAEROBIES)
a) Produits utilisés
FLAGYL : per os ou injectable en milieu hospitalier.
TIBÉRAL ® : per os ou injectable en milieu hospitalier
RODOGYL : per os
Activité bactéricide et parasiticide.
b) Effets indésirables
Troubles digestifs ; Leucopénie ; Prurit ; Effet antabuse avec l'alcool
c) Précautions d'emploi
NFS ; Examen neurologique si traitement prolongé ; Diminuer la posologie si
insuffisance rénale ; À éviter en cas de grossesse ou d'allaitement ; Utilisé contre
les bactéries anaérobies dans toutes leurs localisations
IV - RECAPITULATIF DES CONTRE-INDICATIONS
a) Grossesse et allaitement
Aminosides ; Cyclines ; Fluoquinolones (selon trimestre) ; Sulfamides ;
Vancomycine ; Teicoplanine ; Fosfomycine ; Fucidine
b) Enfants : Nouveaux nés, prématurés
• β-lactamines (pénicillines) : Enfants de moins de 8 ans
• Cyclines : Moins de 15 ans
• Fluoquinolones
• Sulfamides
• Antibactériens
c) Insuffisances rénales
• Aminosides : néphrotoxiques
• Glycopeptides : Vancomycine
• Sulfamides
• Cyclines de la 1ère génération
d) Insuffisance hépatique
Macrolides ; Tétracyclines IV
Adapter la posologie dans tous les cas pour les personnes âgées.
V - SURVEILLANCE D'UNE ANTIBIOTHERAPIE
1) AVANT LA MISE EN ROUTE
a) Prélèvements bactériologiques
Hémocultures : identification du germe Traitement débuté immédiatement
b) Vérifier :
• Absence d'antécédents allergiques
• Et/ou réaction anormale à un traitement antérieur
2) CRITERES D'EFFICACITE
• Disparition ou régression des signes d'infection
• Stérilisation des prélèvements bactériologiques
3) SURVEILLANCE
État général ; Température ; Pouls ; Frissons ; NFS ; Répétition des prélèvements ;
Bilan rénal ; Bilan hépatique
4) DEPISTAGE DES EFFETS INDESIRABLES
Accidents allergiques immédiats (pénicillines) ; Malaise ; Œdème ; Urticaire
géant ; Choc anaphylactique
5) PRECAUTIONS
Injections intraveineuses lentes ou IM profonde en surveillant les réactions du
malade.
Si accident : Arrêt du traitement ; Allonger le malade ; Injection
adrénaline/corticoïdes selon prescription
Tardifs : Éruptions cutanées (Pénicillines, Céphalosporines) ; Troubles digestifs :
surveiller l'apparition de nausées, vomissements, diarrhées ; Audition
(aminosides) : bourdonnements d'oreilles
6) CONSEILS
• Respecter les doses, les horaires et les modalités de prises
• Prévenir le médecin si effet indésirable
• Ne pas arrêter le traitement, même si les signes infectieux ont disparu
• Ne pas utiliser les antibiotiques d'une prescription antérieure
ANTIHYPERTENSEURS
La pression artérielle est le paramètre chiffré le plus fréquemment mesuré au
cours d’un examen clinique, et sa normalité est ressentie comme un indicateur de
santé.
La pression artérielle (PA) se définit comme le produit du débit cardiaque (D) par
les résistances périphériques (RP) : PA = D x RP.
Par conséquent, son élévation peut résulter :
- d’une augmentation de D, elle-même consécutive à une augmentation de la
fréquence cardiaque ou à une augmentation du volume sanguin ;
- d’une augmentation des RP, consécutive à un phénomène de vasoconstriction.
De nombreux médicaments, agissant par différents mécanismes d'action, sont
susceptibles d'abaisser une tension artérielle anormalement élevée. Le choix d'un
médicament antihypertenseur pour un malade donné n'est pas évident. Plusieurs
paramètres sont à prendre en compte notamment les autres anomalies existant
parallèlement à l'hypertension.
II- LES DIURETIQUES
Les traitements diurétiques augmentent l’élimination urinaire de sodium en
agissant à différents niveaux de la surface luminale (pôle urinaire) des cellules du
tubule rénal. Cet effet a pour conséquence la diminution de la volémie et de la
surcharge sodique de l’organisme. Cette propriété est mise à profit dans le
traitement de l’hypertension artérielle et de l’insuffisance cardiaque.
On distingue trois catégories principales de diurétiques en fonction des sites
d’action au niveau du tubule rénal :
• Ceux qui inhibent la réabsorption du sodium au niveau de la branche
ascendante de l’anse de Henlé (diurétiques de l’anse) : ils inhibent le co-transport
Na+, K+ et Cl-. La natriurèse induite est très importante, puisque la réabsorption
à ce niveau l’est aussi. Ils sont principalement représentés par le Furosémide
(Lasilix*) et le Bumétanide (Burinex*).
• Ceux qui inhibent la réabsorption de sodium au niveau du tube contourné
distal : les thiazides et apparentés. Exemple : l’Hydrochlorothiazide (Esidrex*).
• Ceux qui inhibent la réabsorption de sodium au niveau du tube contourné
distal et surtout du tube collecteur (diurétiques distaux). Certains de ceux-ci sont
des inhibiteurs compétitifs de l’aldostérone. L’amplitude de leur effet dépendra
donc du niveau de concentration plasmatique de l’aldostérone.
2- Mécanisme d’action
Les diurétiques diminuent la pression artérielle essentiellement en réduisant les
réserves de sodium de l’organisme. Au début, les diurétiques réduisent la pression
artérielle en réduisant le volume sanguin et le débit cardiaque.
Il existe chez l’insuffisant cardiaque une altération de la capacité du rein à éliminer
le sodium, d’où une rétention hydro-sodée. Celle ci s’accentue lorsque en plus
aux stades avançés de la maladie, le système rénine angiotensine - aldostérone
est stimulé pour maintenir la pression artérielle. La rétention hydro-sodée chez
l’insuffisant cardiaque induit une augmentation des pressions de remplissage
ventriculaire gauche à l’origine d’une augmentation du travail cardiaque et d’une
réduction de la perfusion des couches sous-endocardiques (responsable d’une
ischémie préjudiciable à leur niveau) et expose à l’oedème pulmonaire.
Diurétiques de l’anse de Henlé : FUROSEMIDE (Lasilix*), BUMETANIDE
(Burinex*)
Indications thérapeutiques
Insuffisance cardiaques chronique, oedème aigu pulmonaire, hypercalcémie.
Diurétiques thiazidiques : Hydrochlorothiazide (Esidrex*),
Bendrofluméthiazide (Naturine*), Hydrofluméthiazide (léodrine*).
Composés analogues : Chlortalidone (Hygroton), Indapamide (Fludex*).
Indications thérapeutiques
Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, hypercalciurie, diabète insipide
néphrogénique.
Diurétiques distaux (appelés également épargneurs potassiques)
Diurétiques anti-aldostérone : Spironolactone (Aldactone*), Canrenoate de
potassium (Soludactone*).
Autres diurétiques distaux : Amiloride (Modamide*), Triamtérène (Cycloteriam*).
Indications thérapeutiques
Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque.
Ils sont utilisés rarement seuls mais surtout en association avec les diurétiques
thiazidiques.
Comparaison des propriétés des différentes classes de diurétiques
- Les diurétiques de l’anse sont ceux qui peuvent induire la plus grande élimination
sodée.
- Les diurétiques de l’anse et les thiazides augmentent l’élimination de potassium
- Les diurétiques distaux à l’inverse bloquent cet échange, donc diminuent
l’élimination potassique d’ou risque d’hyperkaliémie
- Les excrétions de calcium sont augmentées par les diurétiques de l’anse et
diminuées par les thiazidiques.
Les diurétiques peuvent être associés entre eux: Thiazidiques et diurétiques
distaux.
Diurétiques de l’anse de Henlé et diurétiques anti-aldostérone (dans l’insuffisance
cardiaque)
Diurétiques thiazidiques et diurétiques de l’anse de Henlé (dans les cas graves
d’insuffisance cardiaque)
III- LES INHIBITEURS DE L’ENZYME DE CONVERSION (IEC) ET
ANTAGONISTES DES RECEPTEURS DE L’ANGIOTENSINE II (ARA II)
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) sont des inhibiteurs
compétitifs de l’enzyme de conversion qui dégrade l’angiotensine I en
angiotensine II (peptide actif) et la bradykinine en peptides inactifs. Les ARA II ont
des effets très semblables à ceux des IEC.
1- INHIBITEURS DE L’ENZYME DE CONVERSION DE L’ANGIOTENSINE
(IEC)
Les IEC agissent au niveau des vaisseaux et exercent un effet vasodilatateur.
Monographie : Captopril (lopril*, le premier mis sur le marché), Enalapril
(Renitec*), Périndopril (Coversyl*), Quinapril (Acuitel*), Lisinopril (Zestril*),
Ramipril (Triatec*), etc…
Propriétés pharmacodynamiques
La rénine libérée dans le sang par l’appareil juxta-glomérulaire du rein est une
enzyme transformant l’angiotensinogène en angiotensine I, laquelle sera à son
tour transformée en angiotensine II grâce à l’action de l’enzyme de conversion.
Cette dernière dégrade par ailleurs la bradykinine qui ne peut plus exercer sa
puissante action vasodilatatrice. L’angiotensine II synthétisée exerce une action
vasoconstrictrice prononcée d’une part et déclenche la sécrétion d’aldostérone
d’autre part. Les IEC baissent par conséquent la pression artérielle en diminuant
les RP, mais aussi dans un deuxième temps, la volémie.
Indications thérapeutiques
Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde.
Interactions et associations
Intérêt de l’association des IEC avec :
• Les diurétiques : thiazidiques, furosémide. Un effet synergique de cette
association est obtenu dans l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque.
Les diurétiques stimulent en effet le système rénine angiotensine aldostérone ce
qui limite leur efficacité anti hypertensive et dans l’insuffisance cardiaque. Certains
IEC sont d’emblée commercialisés sous forme d’association avec un diurétique
(hydrochloriothiazide : co-rénitec par exemple avec l’enalapril) ;
• Les Bêta-bloquants :
En diminuant la sécrétion de rénine, les beta-bloquants renforcent l’action des IEC.
Population à risque
Les IEC sont contre-indiquées chez la femme enceinte
Les IEC ne doivent pas être associés aux diurétiques distaux en cas d’insuffisance
rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min)
Risque d’angio-oedème chez les patients allergiques aux IEC (allergie croisée
avec tous les IEC).
2- ANTAGONISTES DES RECEPTEURS DE L’ANGIOTENSINE II
Monographie : Losartan (Cozaar*), Valsartan (Tareg*), Candesartan
(Atacand*), Telmisartan (Micardis*), Irbésartan (Aprovel*)
Propriétés pharmacodynamiques
Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II sont des antagonistes soit
compétitifs soit non compétitifs des récepteurs AT1 de l’angiotensine II. Leurs
effets pharmacologiques sont donc ceux des IEC moins les effets d’inhibition du
catabolisme de la bradykinine.
Indications thérapeutiques
Hypertension artérielle, alternative thérapeutique chez les patients intolérants ou
allergiques aux IEC.
Population à risque
Contre indication chez la femme enceinte (comme les IEC).
IV- LES BETA BLOQUANTS
Certaines propriétés des β-bloquants peuvent être importantes. Il s’agit de la
cardiosélectivité (ou "sélectivité β1"), de l’activité sympathicomimétique
intrinsèque, du caractère hydrophile et du pouvoir vasodilatateur (p. ex. en
bloquant les récepteurs α).
• Sont β 1 - ou cardiosélectifs: Acébutolol, Aténolol, Bétaxolol, Bisoprolol, Céliprolol,
Esmolol, , Nébivolol.
• Ont une activité sympathicomimétique intrinsèque: Acébutolol, Cartéolol,
Céliprolol, Pindolol.
• Sont hydrophiles: Aténolol, Cartéolol, Céliprolol, Esmolol, Nadolol, Sotalol.
• Sont vasodilatateurs: Carvédilol, Céliprolol, Labétolol, Nébivolol.
• L’Esmolol a une très courte durée d’action.
Indications
• Hypertension: à dose équivalente, tous les β-bloquants sont vraisemblablement
aussi efficaces.
• Angine de poitrine: les β-bloquants constituent souvent le traitement de base.
• Prévention secondaire après un infarctus du myocarde:
• Troubles du rythme:
• propriétés antiarythmiques de classe III
• Insuffisance cardiaque chronique stable: prouvée pour le bisoprolol, le carvédilol,
le succinate de métoprolol; à faibles doses, à augmenter lentement
Contre indications : Grossesse
• Les β-bloquants peuvent provoquer un retard de croissance intra-utérin et même
augmenter le risque de bradycardie et d’hypoglycémie chez le nouveau-né.
Précautions principales
• En cas d'arrêt d’un traitement par β-bloquants chez un patient coronarien, il est
nécessaire de diminuer progressivement la dose et de conseiller une réduction
des activités physiques: on suppose que des accidents tels angor sévère,
infarctus du myocarde et les complications qui en résultent, p. ex. une fibrillation
ventriculaire, peuvent en effet survenir lors d'une interruption brutale.
• Pour les β-bloquants à caractère hydrophile, une réduction de la posologie se
justifie en cas d'insuffisance rénale.
V- VASODILATATEURS
1- Les antagonistes calciques
Ils agissent sur les vaisseaux. La présence de calcium libre à l’intérieur de la
cellule musculaire lisse, vasculaire en particulier, est nécessaire à sa contraction.
Ces médicaments, en agissant sur les canaux calciques lents, empêchent l’entrée
de cet élément dans la cellule. Ils diminuent donc les RP.
On distingue trois groupes dont les deux derniers sont représentés principalement
chacun par une seule substance :
Les Dihydropyridines : Nifédipine (Adalate*), Nicardipine (Loxen*),
Amlodipine (Amlor*) ;
les Phenyl-alkylamines : le Verapamil (Isoptine*) ;
les Benzothiazépines : le Diltiazem (Mono-Tildiem*).
Indications thérapeutiques
Hypertension artérielle, insuffisance coronarienne.
Traitement chronique de l’insuffisance coronaire
2- Les α-bloquants
L’antagonisme selectif exercé par ces médicaments au niveau des recepteurs α1-
adrenergiques entraine une vasodilatation et, de ce fait, une baisse des RP.
Prazosine – Minipress* Urapidil – Médiatensyl*
3- Les vasodilatateurs musculotopes
La Dihydralazine (Nepressol*) agit directement sur la musculature lisse des
petites artères et des artérioles en diminuant leur tonus. Le Minoxidil (Lonoten*)
et le Diazoxide (Hypersat*) agissent de même en ouvrant les canaux potassiques,
ce qui induit une perte de potassium par la cellule musculaire. La Nitroprussiate
de sodium (Nipride*) est à la fois vasodilatateur artériel et veineux via une
production d’oxyde nitrique (NO).
VI- LES ANTIHYPERTENSEURS D’ACTION CENTRALE
L’activité des principes actifs résulte de l’inhibition du système sympathique au
niveau central. Cette activité est directe dans le cas de la Clonidine
(Catapressan*), la Guanfacine (Estulic*), la Rilmenidine (Hypérium*) et la
Moxonidine (Physiotens*) ; ou via un métabolite dans le cas du Méthyldopa (
MEDICAMENTS DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE
I- LES MEDICAMENTS DE LA TOUX
Ces médicaments sont destinés à calmer, soulager ou parfois supprimer la toux
I.2. LES ANTITUSSIFS
Les antitussifs peuvent agir par 3 mécanismes principaux :
- déprimer le centre de la toux
- supprimer les irritations au niveau des zones tussigènes
- supprimer les causes de l’irritation
I.2.1 Les dépresseurs du centre de la toux: antitussifs centraux
a- Dépresseurs du centre respiratoire
Ce sont les plus efficaces mais aussi les plus dangereux ce qui justifie des
précautions au cours de leur prescription chez l’enfant et les insuffisances
respiratoires.
Antalgiques majeurs (centraux)
Morphine, Pethidine, Méthadone
Inscrit sur la liste des stupéfiants et très antitussifs
Antitussifs apparentés aux morphiniques
Ne sont pas inscrits sur la liste des stupéfiants mais pour lesquels, il existe un
risque d’utilisation abusive.
Codéine : Néo-codion®, Paderyl®, Edulcon sans sucre®
Codéthyline : codéthyline Houde®, Pholcodine : Pholcodine Adrian®
a- Non dépresseurs des centres respiratoires
Ils dérivent des alcaloïdes de l’opium, d’autres sont sans rapport avec les
alcaloïdes.
Ils sont tous des effets sédatifs
Les médicaments Apparentés aux alcaloïdes de l’opium
Dextromethorphane (Nortussine®) ; Noscapine (Teletux®)
Les médicaments sans rapport avec les alcaloïdes de l’opium
Ils ont des propriétés sédatives, sont des dérivés des phénothiazines et sont
parfois antihistaminiques.
Alimemazine : Theralène®
Dimetazine : centrophène®
Oxamémazine : Doxegan®, toplexil®
Les médicaments ayant des structures diverses
clobutinol : silomat®, clofedanol : Tussiplegyl®, oxeladine :
Paxeladine®
Pentoxyverine : VICKS sp® , Tipeprol : repsilène®
I.2.2 Antitussifs dits à action périphérique
Dibunate de Na : Becantex®, cotuxine®, Diopal®
I.2.3 Suppresseurs des irritations
Expectorants et fluidifiants
I.3. MODIFICATION DES SECRETIONS BRONCHIQUES
Les modificateurs des sécrétions bronchiques sont constitués essentiellement
d’expectorants et de fluidifiants = mucolytiques.
Les mucolytiques vont permettre l’expulsion par plusieurs mécanismes :
- Stimuler la sécrétion fluide des glandes séreuses : c’est l’effet de dilution
- Détruire les mucoprotéines responsable de la viscosité : c’est l’effet de
fluidification
- Accélérer les mouvements des cils vibratiles pour faciliter l’évacuation.
Leur intérêt thérapeutique résulte donc dans le traitement des broncho-
pneumopathies obstructives et dans le traitement des toux sèches afin de les
rendre productives et faciliter l’évacuation de l’agent irritant.
I.3.1 les expectorants
Les expectorants vont augmenter les sécrétions fluides qui vont recouvrir et
protéger la muqueuse. Ils vont dissoudre les irritants pour faciliter leur évacuation.
La Terpine : Terpone®sp, Pectotussyl®, Pulmofluide®, La Térébenthine
Les huiles essentielles d’Eucalyptus : Thym, Niaouli, Ipéca cuamba,
I I.3.2 Les fluidifiants = mucolytiques
Ils vont détruire les mucoprotéines des sécrétions visqueuses, fluidifiant ainsi les
secrétions bronchiques. Ils facilitent leur expulsion.
L’Acétyl cystéine : Mucomyst®, Fluimicil®, exomuc®
La Bromhexine : Bisolvon®
La Carbocystéine : Bronchatiol®, Muciclar®, Mucoplexil®
L’Ambroxol : surbrone®, Muxol®
La Létostéine : Viscothiol®
Ils sont utilisés dans les encombrements bronchiques, syndrome d’hypersécrétion
bronchique.
II -LES ANTI ASTHMATIQUES
II .1 Physiopathologie de l’asthme
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches qui se manifeste
par un bronchospasme aigu et une dyspnée. L’inflammation est une réponse
exagérée à des antigènes ou à d’autres stimuli
Les médicaments utilisés dans l’asthme devront donc s’attaquer aux différentes
composantes physiopathologiques de la crise.
- Les corticoïdes anti-inflammatoires agissent en inhibant l’action de la
phospholipase A2.
- Les Broncho-dilatateurs s’attaquent aux spasmes bronchiques
- Les inhibiteurs de la dégranulation des mastocytes visent à prévenir la
libération des médiateurs broncho constricteurs.
On recherche dans le traitement de l’asthme :
- soit des traitements de la crise, traitement auquel on demande une activité
rapide mais pas nécessairement durable ;
- soit des traitements de fond, destinés à prévenir la survenue des crises.
II.2 Produits utilisés
II.2.1- β2 Stimulants :
Une plus grande prudence s’impose dans l’utilisation des β2 stimulants. Leur
association avec les corticoïdes revêt un grand intérêt.
Plusieurs groupes sont disponibles :
Salbutamol : Ventoline®, Salbutine®, Fenotérol : Berotec® Terbutaline :
Bricanyl®
Tulobutérol : Praindex®
II.2.2- Inhibiteurs de la phosphodiestérase
Methylxanthines essentiellement d’origine naturelle :
Théophylline, Caféine, Théobromine
Dérivées de synthèse : Aminophylline-Plantaphylline LP®, Diprofylline
(ozothine®), Bamifylline (Trendatil®)
Indications
Traitement de la crise d’asthme : la théophylline est utilisée en seconde intention,
la préférence en association aux bêta 2 stimulants.
Traitement de fond des crises fréquentes ou d’asthme à dyspnée continue :
théophylline
III.2.3- Médicaments bloqueurs des récepteurs cholinergiques
Ces médicaments utilisés comme traitement adjuvant. Ipratropium bromure :
Astrovent®, Bronchodual®
Oxytropium bromure : Terargat®
III.2.4- Stabilisant de la membrane mastocytaire
Cromoglycate de Na : lomidal® ,Nedocromil : Tiliade®
Ces médicaments n’ont aucune action broncho-dilatatrice et ne sont actifs que
pour la prévention des crises. Il s’agit en particulier des crises d’asthme allergique
et crise d’asthme d’effort.
III.2.5- Médicaments Anti inflammatoires
Il s’agit essentiellement des glucocorticoïdes qui agissent par plusieurs
mécanismes :
Anti inflammatoires
Ils renforcent l’action des ß2 stimulants
Par inhalation, ils sont utilisés pour la prévention des crises en traitement au long
cours parce qu’ils n’ont aucun effet curatif sur la crise, sauf s’ils sont associés aux
β2 stimulant.
Dexaméthasone: Auxisone®; Beclométhasone: Becotide®; Flunisolide:
Bronilide®
Budenoside : Pulmicort®, Hydrocortisone : Roussel®- Cortisone : Roussel®
Prednisolone- Solumedrol®, Betamethasone : Celestène®.
MEDICAMENTS DE L’APPAREIL DIGESTIF
INTRODUCTION
L’appareil digestif part de la bouche à l’anus. Un bon fonctionnement de tous ces
organes est nécessaire à une bonne digestion. Inversement, un trouble au niveau
de l’un de ces organes peut avoir des incidences sur l’ensemble du système
digestif.
I. MEDICAMENTS DE L’ULCERE GASTRO-DUODENAL
Un ulcère peptique est un ensemble d’affections ulcéreuses qui touchent la partie
supérieure du tube digestif c'est-à-dire essentiellement l’estomac et la portion
supérieure du duodénum.
La participation de la pepsine et de l’HCl dans la pathogénie de l’ulcère est
fondamentale.
I.2- Médicaments utilisés
Les objectifs thérapeutiques dans la prise en charge de l’ulcère sont au nombre
de deux :
- soulager la douleur
- accélérer la cicatrication de manière à réduire les risques de complication.
Les médicaments utilisés peuvent être repartis en 4 groupes :
➢ les topiques qui en principe agissent localement mais peuvent avoir dans
certains cas des effets systématiques
➢ les antisecretoires gastriques
➢ les cytoprotecteurs gastriques
➢ les Antibiotiques efficaces sur helicobacter pylori.
❖ Les topiques.
*Les topiques agissant comme protecteur de la muqueuse gastrique
- Sucralfate : Ulcar®, Keal®
- Dimeticone : gel de polysilane®, Pepsane®, siligaz®
*Topiques agissant comme absorbant de HCl
-charbon médical : carbophos®, charbon de belloc®, carbomix®
*Antiacides neutralisants
-Bicarbonate (NaHco3) : Dops®, Gastropax®
- Hydroxyde d’Aluminium et de Magnésium : Maalox®, phosphalugel®
*Anesthésiques locaux
-Lidocaïne visqueuse : Acridine®, Mutesa®
❖ Les antisécrétoires gastriques
Les antisécrétoires sont essentiellement les antihistaminiques Anti H2 et les
Inhibiteurs de la pompe à proton.
• Anti Histaminiques Anti H2
Le blocage des récepteurs histaminiques inhibent la libération des H+ par la
cellule pariétale gastrique avec pour conséquence une diminution de l’acidité
gastrique
- Cimétidine (Tagamet®) - Famotidine (Pepoline®)
- Ranitidine (Azantac®) - Nizatidine (Nizaxid®)
En plus de Reflux Gastro-oesophagien, ils ont comme indication majeure, l’ulcère
gastroduedénal
Contre indiqués chez a femme enceinte et la femme allaitante.
•Inhibiteur de la pompe à proton (IPP)
Ils agissent directement sur le mécanisme de sécrétion des ions H+ et Cl- dans la
lumière gastrique en inhibant l’enzyme H+, K+/ATpase = pompe à H+
Leurs effets se limitent à une diminution de la sécrétion acide sans modification
du volume de la sécrétion ou de la motricité gastrique :, Omeprazole :
Mopral® Esomeprazole (Inexium®), Lanzoprazole : Lanzor® Rabeprazole
(Pariet®)
❖ Cytoprotecteurs gastriques
Les cytoprotecteurs sont essentiellement les analogues de la Prostaglandine E
(PGE) qui inhibent la sécrétion gastrique et stimulent la sécrétion du mucus et des
bicarbonates.
- Misoprostol : cytotec ®
Les PGE ont en outre, une action cicatrisante. Ils ont un effet préventif des
ulcérations provoquées par les Antinflamamtoires non stéroïdiens.
Ce sont des produits potentiellement avortifs qui ne doivent pas être
prescrit chez la femme enceinte.
Effets secondaires : Troubles digestifs : nausées, vomissement, diarrhée
❖ Antibiotiques efficaces sur Helicobacter pylori (HP)
L’éradication d’H.P peut être obtenue avec un succès variable entre 70 – 90% si
on associe certains antis sécrétoires et plusieurs ATB
Amoxicilline Oméprazole Lanzoprazole
-Clarithromycine + ou + ou
Imidazolés
(Métronidazole ou Tinidazol)
Metronidazole
-Clarithromycine + ou + Ranitidine
Tetracycline
II MEDICAMENT DU VOMISSEMENT
II.1-Rappel physiopathologique
Les nausées se caractérisent par des sensations de malaise suivies par des
envies de vomir. Cet état est le résultat de contractions au niveau de l’estomac
qui ne digère pas la nourriture mais la rejette dans l’oesophage pour une éjection
finale (vomissements).
Dans la plupart des cas, les vomissements permettent à l’organisme d’éjecter des
substances toxiques ou désagréables, de ce fait ils procurent une sensation de
soulagement (disparition des nausées). Les vomissements sont des phénomènes
tout à fait naturels et qui peuvent parfois même nous sauver la vie.
Il existe un grand nombre de causes pouvant provoquer des nausées et des
vomissements :
> Une intoxication alimentaire (le plus souvent de la nourriture avariée)
> Une grippe
> La prise de certains médicaments (en particulier ceux utilisés en chimiothérapie
= médicaments anti-cancereux)
Les symptômes des nausées sont très caractéristiques et reconnaissables. Mise
à part les vomissements et les vertiges qui sont les plus évidents on retrouve
également :
• la transpiration, des frissons, une salivation accrue
• un état de faiblesse et de fatigue générale
• une perte de l’appétit
Etant donné que les nausées et les vomissements sont dans la plupart des cas
des réactions naturelles, il n’est pas toujours nécessaire de donner des
médicaments.
La première chose à faire est de se calmer (lorsqu’on est en prise d’un mal de
mer ou à un stress par exemple) pour rétabiliser son état physique.
Si les nausées sont dues à une intoxication alimentaire ou à l’abus d’alcool, il
ne faut en aucun cas empêcher de vomir, car l’organisme doit se débarrasser de
ces substances nuisibles.
II.2- Médicaments antiémétiques
Antagonistes 5-HT3 (-sétrons)
• Ondansétron - Zophren® Granisétron - Kytril® Tropisétron - Navoban®
Dolasétron- Anzemet®
Ils sont utilisés au cours de la chimiothérapie anticancéreuse. Toutes les
chimiothérapies anticancéreuses sont émétisantes.
Neuroleptiques
Métopimazine Volgalène® Alizapride - Plitican® Metoclopramide - Primpéran®
Domperidone - Imodium®
En prévention des vomissements
√ Les traitements parasympatholytiques
Scopolamine = Scopoderm®, contre-indication chez l’enfant de – de 15 ans
√ Traitements parasympatholytiques antihistaminique
Prométhazine : phénergan® Buclizine : Aphilan® Cyclizine : Narzine®
Dextrophéniramine : polaramine® Alimemazine : Théralène® Doxylamine :
Mérepine®
Plus spécifiquement dans les cinépathies, on utilise
Dimenhydrinate : Dramamine® Bietanandine : Nautamine®
Ils sont dépresseurs nerveux et leurs effets sont potentialisés par l’alcool et
d’autres dépresseurs du SNC.
Leurs prescriptions pour traiter les vomissements de la grossesse sont
déconseillées en raison d’un risque tératogène.
III- MODIFICATION DE LA MOTILITE DIGESTIVE
Il s’agit essentiellement des laxatifs, des purgatifs et des antidiarrhéiques
I11.1- LAXATIFS ET PURGATIFS
Ce sont des substances destinées à provoquer l’évacuation intestinale. Les
laxatifs le font de manière douce et les purgatifs de manière brutale.
Les laxatifs accélèrent, facilitent l’évacuation par suite d’une action locale en
augmentant le péristaltisme intestinal et/ou en ramollissant le contenu de
l’intestin.
Les principales indications médicalement justifiées des laxatifs sont les suivantes.
Troubles du transit d’origine anatomique (ex : mégacôlon) ou d’origine
médicamenteuse (ex : les opiacés) ou dus à un alitement prolongé.
nécessité d’une évacuation accélérée d’un toxique.
Préparation à un examen endoscopique ou radiologique ou préparation à une
intervention chirurgicale.
La vente importante des laxatifs indique donc qu’il y a un usage abusif. Les laxatifs
se repartissent en plusieurs groupes selon leur nature ou leurs mécanismes
d’action.
III.1.1 Mucilages et substances apparentées
Leur action laxative s’explique par une augmentation du volume du bol fécal et
donc une stimulation réflexe. Ils sont insolubles, non résorbables et s’imbibent
facilement de fluide c'est-à-dire d’eau. Ils sont utilisés lorsque l’alimentation est
pauvre en résidus mais leur emploi peut être à l’origine d’accidents dans certains
cas notamment.
- Dans les cas d’occlusion intestinale par destruction mécanique du colon.
- dans les cas d’une atonie intestinale secondaire
- dans les cas d’obstruction de l’œsophage par déglutition du produit sec
Principaux produits
Agar-agar : Fucosine®
Gomme sterculia et karaya : Decorpa®, Enteromucilage® + spécia.
Confitures laxatives : Figalox®
III.1.2 Les laxatifs émollients
II.1.2.1 Agents lubrifiants à base d’huile de paraffine
-Lansoyl gelée®, Laxamalt®, Parlax®.
Ces produits ont des inconvénients multiples. Ils peuvent être à l’origine de
troubles de la résorption des vitamines, troubles ano-rectaux à type de suintement,
risque d’accoutumance, possibilité de résorption alors que les effets sont mal
connus en usage prolongé.
II.12.2 Agents mouillants
Ce sont des détergents anioniques dont la toxicité est mal connue avec risque
notamment d’hepatotoxicité. Ils ne doivent pas être associés aux huiles de
paraffine.
Contres – indiqués chez l’enfant et la femme enceinte. Ils sont administrés soit
par voie orale, soit par voie rectale.
Laurysulfo acétate : Microlax® (voie rectale)
III.1.3 Produits hydragogues
Ce sont des produits qui ne sont pas résorbés mais dont la présence dans la
lumière intestinale crée un brutal appel d’H2O par osmose. Leur usage comporte
des dangers chez les enfants et les personnes âgées. Leur grande brutalité
d’action peut provoquer une déshydratation aigue avec un risque d’absorption de
grande quantité d’ions toxiques : Ces ions peuvent s’accumuler en cas
d’insuffisance rénale. (Ex : Mg2+)
Principaux produits
Sulfate de Mg ou de Na, citrate de Mg
Ces sels sont laxatifs à faible dose c'est-à-dire environs 5 g et purgatifs à dose
plus forte environs 15g.
Huile de ricin considérée paradoxalement comme un purgatif salin car elle forme
dans l’intestin du ricinnolléate de Na non résorbé.
- Lactulose: Duphalac®
- Mannitol: Manicol®
- Sorbitol: sorbitol®
III.1.4 Purgatifs « cathartiques » ou irritants
Ils ont en commun une brutalité d’action imprévisible car variable d’un individu à
l’autre. Ils provoquent des effets dangereux en cas de prise répétée sur une
longue période, ces effets comprenant : déshydratation, hypokaliémie parfois
sévère, hyponatrémie ou hyperaldostéronisme secondaire, une entérocolite
spastique, une Steatorrhée (un excès de graisse dans les matières fécales) qui
peut s’accompagner d’une hypoalbuminemie par perte massive de protéine dans
les sécrétions intestinales, perforations intestinales en cas de lésion localisées,
asthénie, anorexie, et des troubles carenciels.
Principaux produits
- Anthraquinones
Sené : Senokot®, lussennide®, yerbalaxa®
Cascara Segrada: Peristaltine®, Mucinum®, vegelox®
Dantrone : Modane®,
- Résine ou « drastiques »
*Scammonée dans Navolax®
- Purgatifs synthétiques
Phénophtaleine : Purganol®, Mucinol®
Bisacodyl : contalax®, Dulcolax®
III.2 - LES ANTI DIARRHEIQUES
III.2.1 Physiopathologie de la diarrhée
Une diarrhée correspond à l’émission de selles liquides, fréquentes (supérieures
à 3 par jour) et abondantes (débit fécal supérieur à 300g par jour). Elle est dite
aigue quand elle persiste de quelques heures à quelques jours et peut être traitée
par des mesures thérapeutiques simples. Elle est dite chronique lorsqu’elle
persiste de quelques jours à quelques mois et nécessite d’importantes mesures
diagnostiques et thérapeutiques spécifiques (médicamenteuses, voire
chirurgicales)
Plusieurs types de diarrhée, faisant appel à des traitements spécifiques, peuvent
être distingués :
Diarrhées osmotiques
Elles sont dues à l’ingestion d’agents osmotiques peu ou non résorbable.
Diarrhées motrices
Elles sont liées à une accélération du transit intestinal au niveau du grêle ou du
colon.
Les selles sont fréquentes, de faible volume, impérieuses souvent post prandiales
et contiennent des aliments non digérés.
Diarrhées par mal absorption
Elles sont dues à une mal absorption des nutriments et des vitamines et
s’accompagnent souvent d’amaigrissement malgré la conservation de l’appétit
Diarrhées sécrétoires
Elles peuvent être causées par des médicaments (laxatifs) ou par certaines
toxines bactériennes.
Diarrhées lésionnelles et inflammatoires
Elles sont dues à des lésions intestinales macroscopiques et se caractérisent par
la présence de sang et/ou de pus dans les selles.
Les Causes
Les toxi infections alimentaires résultent de l’ingestion d’aliments contaminés par
des microorganismes pathogènes ou par des toxines sont dues à des shigelles,
salmonelles, Escheriechia Coli.
Ces diarrhées revêtent plusieurs formes :
Formes gastro-entérites
III.2.2 Principaux médicaments utilisables
L’antidiarrhéique idéal devrait présenter un effet antisécretoire, être non
absorbable et actif dans la lumière intestinale. Le plus souvent, les médicaments
disponibles ne peuvent traiter que des diarrhées faibles à modérées et s’avèrent
insuffisants dans les diarrhées graves.
Correcteurs des troubles de l’hydratation.
Ce sont des solutions (sels) de réhydratation orale (SRO).
Médicaments symptomatiques
Ils sont destinés à lutter contre l’accélération du transit intestinal et l’augmentation
de l’élimination digestive d’eau et de sodium.
*Ralentisseurs du transit intestinal
- les spasmolytiques inhibent le tonus et les mouvements spontanés de
l’intestin. Ex : Bromure de N-Methyl Hyoscine-Buscopan®
* Spasmogènes
Ils réduisent le transit intestinal permettant un contact prolongé entre les fluides et
la muqueuse intestinale favorisant ainsi l’absorption des liquides.
Ce sont généralement des préparations à base d’opium :
- Diphenoxylate : Diarsed®,
- Loperamide : Imodium®
-Teinture safranée d’opium benzoïque
- Teinture d’opium camphrée : Elixir parégorique
Les morphiniques sont contre indiqués chez l’enfant à l’exception du
Lopéramide (Imodium®) qui ne passe pas la barrière digestive.
*Topiques intestinaux
-Poudres absorbantes, elles recouvrent la muqueuse intestinale et diminuent
l’irritation.
- Kaolin dont l’OMS ne recommande pas son utilisation dans la diarrhée
- Charbon activé utilisé depuis très longtemps mais cependant selon l’OMS.
- Sels d’aluminium et de magnésium: Attapulgite et Smectite.
Ce sont des suspensions d’argile possédant un pouvoir couvrant. Selon l’OMS,
l’Attapulgite et la Smectite n’ont pas d’effet antidiarrhéique et ne devraient pas être
utilisés dans le traitement des diarrhées chez l’enfant.
*Médicaments étiologiques : Antibiotiques (ATB)
• Penicilline, Ampicilline, Tétracycline; Streptomycine, Néomycine , Sulfamides
• Fluoroquinolones pathogènes du tractus digestifs dont les salmonelles, les
shigella, yersina, enterobacter, vibrion enterolitica.
• Imidazolés
LES ANTIHISTAMINIQUES H1
Les antagonistes des récepteurs H1 et les antihistaminolibérateurs.
Définition de l’allergie
L’allergie est une pathologie relevant d’une séquence d’évènements
de nature immunologique, caractérisée par une libération de médiateurs due
à une stimulation antigénique. Ces médiateurs sont principalement : l’histamine,
la sérotonine et les divers produits de la voie de l’acide arachidonique
(prostaglandines, leukotriènes, PAF …).
La réaction anaphylactique est à différencier de la « simple » histaminolibération
qui peut être due à de nombreux médicaments : opiacés, curares, produits
radiologiques de contraste, atropine, dextran … Ce dernier phénomène survient
en l’absence de sensibilisation préalable et n’a pas pour origine la production
d’immunoglubulines spécifiques (IgE). L’histaminolibération non allergique peut
aussi être déclenchée par des agents physiques (urticaire au froid ou au soleil par
exemple). La symptomatologie pourra néanmoins être prévenue ou traitée par des
antagonistes des récepteurs H1 de l’histamine.
Allergie de type I : rappels physiopathologiques et rôle(s) de l’histamine
A. Agents responsables
On trouve, en plus des allergènes classiques (pollens, aliments …), des
médicaments comme les pénicillines, les anesthésiques locaux, les
antiinflammatoires non stéroïdiens et les produits de contraste iodés.
B. Séquence d’évènements
1. Première exposition : sensibilisation
Lors de cette phase, les lymphocytes B sont activés suite à l’exposition à un
antigène seul ou à un antigène fixé sur une protéine porteuse ou à un
polysaccharide (haptène). Ces lymphocytes vont produire des immunoglobulines
E (Ig E) qui vont se fixer sur des récepteurs spécifiques localisés sur la
membrane plasmique des leucocytes basophiles et des mastocytes.
2. Deuxième exposition : sécrétion
La deuxième pénétration de l’antigène entraine la stimulation
des leucocytes basophiles et des mastocytes qui libèrent les médiateurs de la
réponse allergique cités plus haut. Ce sont ces médiateurs qui sont responsables
des manifestations cliniques.
Les antiallergiques (en dehors des anti-inflammatoires stéroïdiens)
A. Antihistaminiques compétitifs (antagonistes des récepteurs H1)
1. Propriétés pharmacologiques
Les anti H1 sont des antagonistes compétitifs réversibles, pour la plupart, et
très sélectifs des récepteurs H1. Ils vont donc s’opposer aux effets de l’histamine,
qu’elle soit libérée suite à une réaction allergique ou suite à une
histaminolibération non allergique.
Certains anti H1 sont aussi des antagonistes compétitifs des récepteurs
muscariniques de l’acétylcholine et présentent donc des effets anticholinergiques.
Cette action pourra être considérée comme un authentique effet indésirable
en thérapeutique courante mais pourra, au contraire, être exploité
lors de l’utilisation d’un anti H1 en prémédication pré-opératoire.
2. Effets biologiques
En périphérie : Les anti H1 s’opposent à tous les effets locaux et systémiques
de l’histamine en particulier dans le lit vasculaire, la peau et les bronches. Les anti
H1 n’ont aucun effet sur la sécrétion acide gastrique du fait de leur forte sélectivité
pour ce sous-type de récepteurs.
On peut y ajouter les effets particuliers de certains produits : effet antitussif pour
l’alimémazine (Théralène*) et anxiolytique pour l’hydroxyzine (Atarax*).
Système nerveux central : pour les antihistaminiques qui franchissent la barrière
hématoencéphalique, on peut observer à la fois sédation et stimulation en fonction
des sujets et de la dose employée. Néanmoins, l’effet sédatif est le plus fréquent
et peut être observé aux doses usuelles.
3. Indications thérapeutiques
- Prévention des manifestations allergiques (rhume des foins, rhinites allergiques,
conjonctivites allergiques)
- Prévention et traitement des manifestations prurigineuses cutanées
- Prémédication avant une anesthésie générale
- Intolérance au froid
- Prévention des vomissements du mal des transports (Dramamine* Nautamine*)
- Antitussif (Théralène*)
4. Effets indésirables
Effet sédatif et hypnotique, Effets résultants de l’activité
anticholinergique (bouche sèche, tachycardie, troubles de l’accommodation,
rétention urinaire); Troubles digestifs divers; Réaction allergique
(paradoxale surtout les formes topiques): Troubles du rythme cardiaque.
Certains antihistaminiques (astémizole, cétirizine, loratidine et anciennement la
terfénadine).
¾ Grossesse : en raison d’effets tératogènes chez l’animal, les
antihistaminiques sont contre-indiqués chez la femme enceinte.
5. Produits
ANTIHISTAMINIQUES NON ANTICHOLINERGIQUES
• Non sédatifs: Cétirizine VIRLIX® Loratadine CLARITYNE®
• Sédatifs: Oxatomide TINSET®
ANTIHISTAMINIQUES ANTICHOLINERGIQUES
• Non sédatifs Méquitazine PRIMALAN® QUITADRILL®
• SédatifsHydroxyzine ATARAX®, Cyproheptadine PERIACTINE®,
Diphénylhydramine ALLERGA® NAUTAMINE®, Prométhazine
® ®
PHENERGAN Alimémazine THERALENE Buclizine APHILAN
RETARD® Bromphéniramine DIMEGAN LP®
B. Antiallergiques et antiasthmatiques ciblant les cellules sécrétrices
d’histamine
1. Hypohistaminémiant : la tritoqualine Hypostamine*
•Mode d’action : ce produit inhibe la synthèse d’histamine à partir de l’histidine en
bloquant l’histidine décarboxylase. Il n’est ni anticholinergique, ni sédatif.
•Indications : traitement symptomatique des manifestations allergiques (rhinites,
conjonctivites) et prurigineuses (urticaires, eczéma, prurigo).
2. Antihistaminolibérateurs :
•cromoglycate disodique Nalcron* Intercron* Lomudal* et nédocromil Tilade*
•Mode d’action : antiallergiques de la famille des cromones
réduisant la dégranulation des mastocytes
•Indications : allergies alimentaires (cromoglycate disodique oral) et
asthme
(Lomudal* en aérosol et Tilade*)
LES MEDICAMENTS HYPOGLYCEMIANTS
I.1 Définition le la Glycémie
La glycémie (ou glycohémie) est le nom donné par Claude Bernard à la présence
normale de glucose dans le sang circulant. A jeûn, la glycémie chez le sujet sain
varie (selon Baudouin) de 0,75 à 1,10 g par litre circulant.
-En dessous de 0,75 g/l, il y a hypoglycémie.
-Au dessus de 1,10 g/l, on parle d’hyperglycémie.
I.2 Régulation de la glycémie
Rôle du foie
La glycolyse : transformation du glucose en acide pyruvique, et libération
d’énergie.
La glycogenèse : formation de glycogène à partir du glucose. Les molécules de
glycogène seront ensuite fractionnées ou hydrolysée en glucose-6-phosphate
(G6-P), ou en glucose.
La glucogénolyse : conversion du glycogène en G6-P, sous l’action de la
phosphorylase.
Mais cette dernière enzyme ne se rencontre que dans certains organes ou tissus :
hépatocytes, muqueuse intestinale, tubes urinifères.
La glyconéogenèse : transformation d’un glucose « nouveau », à partir de
protéines et de lipides, et non des hydrates de carbones.
Rôle du pancréas
La glycémie est le résultat d’un équilibre entres facteurs hyperglycémiants et
facteurs hypoglycémiants qui vont jouer un rôle dans la sécrétion de l’insuline,
hormone hypoglycémiante sécrétée par les cellules β des îlots de LANGERHANS.
I.3 Classification du Diabète
Il existe plusieurs types de diabètes, caractérisés par :
-de l’hyperglycémie,
-de la glycosurie,
-un syndrome polyurie, polydipsie, polyphagie.
On distingue généralement deux types de diabète:
Diabète insulinodépendant (DID type I)
Ce diabète dit maigre ou juvénile, survient en général chez le sujet jeune, et est
biologiquement caractérisé par l’absence totale ou partielle de la sécrétion
d’insuline endogène. Le faible taux d’insuline ne peut assurer le maintien d’une
glycémie normale. Il est fréquent 20 à 30 % des cas.
Diabète non insulino-dépendant (DNID, type II)
C’est le diabète de la maturité, qui survient le plus souvent chez les sujets de plus
de 40 ans. La plupart du temps associé à l’obésité (diabète gras), et dû à une
sécrétion insuffisance d’insuline. Il concerne 70 à 80 % des cas, et les facteurs
héréditaires y sont importants.
Au cours d’une telle affection, la sécrétion d’insuline peut être normale (voire
élevée). Si bien que le diagnostic est souvent fortuit, chez des malades déjà
insulino-résistants.
Complication du Diabète
- Coma diabétique (acidocétose, déshydratation),
- Athérome et athérosclérose, traduit par :
• rétinopathie, De la néphropathie, De la cardiomyopathie, Des artérites des
membres inférieurs, De l’insuffisance coronarienne, De l’hypertension artérielle,
Déficit immunitaire, avec des risques infectieux. Troubles métaboliques, portant
sur la mobilisation des lipides de réserve
I.4 Médications hypoglycémiantes
I.4.1 LES INSULINES
Chez un sujet normal, la régulation de la sécrétion d’insuline est parfaite à tout
instant. La sécrétion se fait par pulses, essentiellement lors de la stimulation par
un repas. C’est une régulation fine et rapide : la libération d’insuline suit
strictement les variations glycémiques.
Les effets de l’insuline
— Elle augmente la captation du glucose par le muscle, le foie, le cerveau, le tissu
adipeux.
— Elle augmente la glycogénèse
— Elle diminue la glycogenolyse.
— Elle diminue la lipolyse et augmente la protéinosynthèse (inhibe la
néoglucogénèse à partir des acides aminés).
La conséquence de ces différents effets : la baisse de la glycémie.
Les facteurs qui augmentent la glycémie et les facteurs qui diminuent la glycémie
La prise de nourriture ↑
L’hormone de croissance ↓
Le glucagon ↑
L’insuline ↓
L’effort physique ↓
Quelle(s) insuline(s) pour couvrir les 24 heures de la journée ?
Toutes les insulines actuelles sont des insulines humaines fabriquées par génie
génétique. On avait avant des insulines de porc ou de boeuf, différant de l’insuline
humaine par quelques acides aminés et qui donnaient plus fréquemment des
allergies à l’insuline.
a. Insulines d’action rapide et brève
Début d’effet hypoglycémiant par voie s.c. 15 à 30 min, pic : entre 1,5 et 4 h, fin :
6 h. Pour couvrir les 24 h, il est donc nécessaire de donner 4 injections/j. Les
insulines rapides antagonisent le pic glycémique dû au repas. Puisqu’il y a un
temps de latence, due à la phase d’absorption du tissu souscutané, l’injection doit
se faire avant les repas.
b. Insulines d’action intermédiaire
Action moins rapide : début d’effet : 30 à 45 min, pic : entre 3 et 9 h, durée totale
de l’effet : 10 à 20 h.
c. Insulines d’action prolongée
Début d’effet : 1 à 2 h, pic : entre 6 et 9 h, fin : 24 h
Les insulines d’action intermédiaire et prolongée assurent « une sécrétion de base
» mais ne corrigent pas correctement les pics glycémiques.
Les objectifs du traitement du DID
1. Eviter les comas acido-cétosiques, dont on mourrait jadis.
2. Prévenir les complications
Effets secondaires :
Hypoglycémie insulinique ; Lipodystrophies aux lieux d’injection, Réactions
allergiques
Contres indications DNID ; Allergie Insuffisance rénale (adapter au besoin la
posologie)
ANTIDIABETIQUES DU DIABETE DE TYPE 2
Le diabète de type 2 résulte à la fois d’anomalies de la sécrétion de l’insuline par
les cellules ß des îlots de Langerhans du pancréas et d’une résistance
périphérique des tissus à l’action de l’insuline. L’approche thérapeutique consiste
à:
o Stimuler la sécrétion de l’insuline ;
o Favoriser l’utilisation périphérique du glucose et diminuer sa production
hépatique ;
o Réduire la résorption intestinale des hydrates de carbones.
1. Les biguanides : Metformine
Depuis l’arrêt de la commercialisation de la phenformine, responsable d’acidose
lactique, il ne reste plus qu’un représentant de la classe : la metformine. Elle
est indiquée en première intention dans le traitement du diabète de type 2, en
particulier en cas de surcharge pondérale, alors que le régime alimentaire et
l’exercice physique ne sont pas suffisants pour rétablir l’équilibre glycémique.
2. Les inhibiteurs des alpha-glucosidases (acarbose, miglitol)
Ils ont pour indication le traitement des diabètes non insulino-
dépendant (DNID) en complément du régime alimentaire, en
monothérapie ou en association avec d’autres antidiabétiques.
Dénomination des produits commercialisés
acarbose : Glucor® 50 et 100 mg miglitol :
Diastabol® 50 et 100 mg .
3. Les sulfamides hypoglycémiants ou sulfonylurées
Les sulfamides sont utilisés dans le traitement des diabètes non
insulinodépendants de l’adulte, non acido-cétosiques et non équilibrés par un
régime diététique.
Mécanismes d’action
Les sulfamides se fixent sur la protéine SUR (Sulfonylurée) des canaux KATP
des cellules ß des ilots de Langerhans. Ils induisent la fermeture des canaux
potassiques ATP-sensibles, la dépolarisation des cellules et la sécrétion de
l’insuline. L’efficacité hypoglycémiante des sulfamides dépend donc de la
capacité résiduelle du pancréas à secréter de l’insuline.
Eléments de pharmacocinétique
La résorption digestive est rapide et complète avec une forte
liaison aux protéines plasmatiques.
Les différentes durées d’action permettent de scinder les sulfamides
hypoglycémiants en trois classes :
o durée d’action moyenne (glipizide) ;
o longue durée d’action (glimépiride, glibenclamide, gliclazide, gliclazide à
libération modifiée, glibornuride) ;
o très longue durée d’action (carbutamide, glipizide à libération prolongée) .
Le métabolisme et les demi-vies sont variables selon les produits. L’élimination
se fait par voie rénale. Les sulfamides traversent le placenta.
Remarques concernant le cas particulier du Diamicron® 80 mg et du Diamicron®
30 mg dit « à libération modifiée » : le relais d’un traitement par Diamicron® 80
mg par du Diamicron® 30 mg à libération modifiée doit se faire comme suit :
Le nombre de comprimés à 30 mg doit être équivalent au nombre de comprimés
à 80 mg pris chaque jour par le patient. Par contre, les comprimés dosés à 30 mg
sont pris en une seule fois au moment du repas le matin alors que les comprimés
dosés à 80 mg sont répartis en deux prises quotidiennes.
• Dénomination des produits commercialisés
4. Les glinides (répaglinide)
Le répaglinide est le seul représentant commercialisé de cette classe. Il peut
être associé à la metformine lorsque celle-ci ne suffit pas.
Dénomination des produits commercialisés
répaglinide : Novonorm* 0,5 ; 1 ; 2 mg
5. Les glitazones (rosiglitazone, pioglitazone)
Les glitazones sont des antidiabétiques oraux de la famille des
thiazolidinediones qui sont indiqués dans le traitement du diabète de type II en
monothérapie ou en bithérapie associés à la metformine ou à un sulfamide
hypoglycémiant voir parfois même en trithérapie.
Dénomination des produits commercialisés
Avandia®,rosiglitazone)
Actos® (pioglitazone)
6. L’exénatide :
L’exénatide est un peptide hypoglycémiant de 39 acides aminés
analogue du GLP-1, administré par voie sous-cutanée, indiqué dans le
traitement dans le diabète de type 2 en association à la metformine ou à un
sulfamide hypoglycémiant alors que les doses maximales tolérées de ces
antidiabétiques ne permettent pas le contrôle de la glycémie.
Dennomination des produits commercialisés
L’exénatide est commercialisé sous le nom de Byetta®
7. Les gliptines : inhibiteur de la DDP4
Cette nouvelle classe comporte la sitagliptine et la vildagliptine.
sitagliptine est pour le moment la seule commercialisée. Elle
est indiquée dans le traitement des patients diabétiques de type 2 en
association avec la metformine, un sulfamide hypoglycémiant ou une glitazone
quand la monothérapie seule ne suffit pas à contrôler la glycémie. Elle est
également indiquée en complément de traitement comportant déjà de la
metformine et un sulfamide hypoglycémiant.
r manque d’étude sur ces populations.
Dénomination des produits commercialisés
La sitagliptine est déjà commercialisée sous le nom de
Januvia® et ®
de Xelevia . La vildagliptine est en cours de
commercialisation sous le nom de Galvus®. Elle devrait
prochainement être commercialisée sous forme d’association avec la metformine
sous le nom d’Eucreas®.
8. Les associations d’ADO commercialisées
Deux associations comportant une glitazone et la
metformine sont actuellement commercialisées :
Avandamet® : metformine + rosiglitazone
Competact® : metformine +pioglitazone
LESTRAITEMENTS TOCOLYTIQUES
INTRODUCTION
D’après la définition de l’OMS, l’accouchement prématuré correspond à une durée
de grossesse inférieure à 37 semaines complètes, ou inférieure à 259 jours
d'aménorrhées (SA). Tout accouchement survenant après 22 SA et avant 37 SA
est ainsi défini comme un accouchement prématuré. Une naissance ayant lieu
avant 22 semaines révolues d’aménorrhée est considérée comme un avortement
pour l'OMS.
La prématurité moyenne caractérise toute naissance survenant entre 32 et 37 SA :
elle représente 80% des naissances prématurées.
La grande prématurité est définie pour toute naissance survenant entre 28 et 31
SA : elle représente 10% des naissances prématurées.
La très grande prématurité caractérise toute naissance survenant avant la 28 SA :
elle représente 10% des naissances prématurées.
La menace d’accouchement prématuré (MAP) survient entre 22 et 36 SA révolues
et se caractérise par l’association de modifications cervicales et de contractions
utérines (CU) régulières et douloureuses qui conduiront à l’accouchement
prématuré en l’absence d’intervention médicale. L’accouchement prématuré peut
être soit spontané (dans près de deux tiers des cas), soit provoqué à la suite d’une
décision médicale. L’accouchement prématuré spontané est fréquemment
précédé d’une MAP.
La MAP est quantitativement la première cause d’hospitalisation pendant la
grossesse.
I- LES FACTEURS DE RISQUES DES MAP
1- Facteurs maternels :
bas niveau socio-économique
âge maternel < 18 ans ou > 40 ans
maigreur préconceptionnelle
tabac
toxicomanie
2- Antécédents obstétricaux
antécédents d’accouchement prématuré
antécédent d’accouchement tardif
3- Causes utérines
hypertrophie utérine
malformations utérines
traumatismes obstétricaux
4- Infections
II- INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS DES TOCOLYTIQUES
La plupart des tocolytiques prolongent la grossesse en diminuant le pourcentage
d’accouchement à 24 h, 48 h et au 7e jour. Cependant ces traitements restent
sans effet prouvé sur le pronostic néonatal.
Une tocolyse peut être envisagée en cas d’infection maternelle sans
chorioamniotite ou d’hémorragie génitale modérée liée à un placenta praevia.
Contre-indications générales à la tocolyse
•Altération du rythme cardiaque fœtal
•chorioamniotite
• hémorragies inexpliquées
III- TRAITEMENT TOCOLYTIQUE
Plusieurs classes de tocolytiques ont une efficacité démontrée pour prolonger la
grossesse:
• les béta-mimétiques,
• les antagonistes de l’ocytocine,
• Les inhibiteurs calciques
• les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
les ß-mimétiques sont efficaces mais présentent des effets secondaires
cardiovasculaires non négligeables. Les accidents survenant suite à leur prise
sont bien gérés,
D'autres tocolytiques sont prescrits sous la responsabilité du médecin car il
n'existe aucune AMM dans cette indication: ils sont donnés en seconde intention
si les ß-mimétiques ont été un échec.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens avec l’INDOMETACINE et le
KETOPROFENE: ils présentent le risque de fermeture précoce du canal artériel
et le risque de survenue d'insuffisance rénale irréversible.
Les inhibiteurs calciques: la NIFEDIPINE et la NICARDIPINE, présentant le
risque d'hypotension.
Ces traitements sont efficaces mais présentent aussi de nombreux effets
secondaires.
l'ATOSIBAN (Tractocile®) est un antagoniste compétitif de l’ocytocine, spécifique
des récepteurs utérins. Par le blocage des récepteurs il inhibe l’action de
l’ocytocique. Il est voisin chimiquement de l’Ocytocine et de la vasopressine.
Au fur et à mesure de la grossesse, l’ocytocine provoque une augmentation des
récepteurs utérins à l’ocytocine. La contraction utérine accroît encore ce nombre.
L’ocytocine permet également l’ouverture des canaux calciques et donc entraîne
une augmentation intracellulaire du calcium.
Le but, lorsque survient la MAP, est de bloquer les récepteurs à l’ocytocine avant
que l'automatisme de contraction ne soit trop avancé.
• Les données actuelles montrent que les inhibiteurs calciques ont une activité
tocolytique égale ou supérieure à celle des bétamimétiques avec des effets
secondaires moins importants. Bien qu’ils n’aient pas l’AMM dans cette indication,
ils doivent devenir les tocolytiques de première intention. Cependant, des
accidents cardiovasculaires ont été décrits récemment avec les inhibiteurs
calciques.
• L’atosiban (Tractocile), n’a pas d’effets secondaires sérieux mais son coût élevé
en limite l’emploi. Il est particulièrement intéressant en cas de grossesse multiple,
d’hémorragie sur placenta praevia (les inhibiteurs calciques et les bétamimétiques
sont vasodilatateurs), et de cardiopathie maternelle.
• L'administration concomitante des tocolytiques entre eux est déconseillée, celle
de l'adalate et des bétamimétiques est contre-indiquée.
3- Tolérance des tocolytiques efficaces pour prolonger la grossesse
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont efficaces mais leurs effets
secondaires fœtaux et néonatals potentiellement graves (syndrome de
persistance de la circulation fœtale, insuffisance rénale...) pourraient les faire
réserver à des situations exceptionnelles par leur sévérité, par la précocité du
terme ou par l’inefficacité d’autres thérapeutiques.
Les inhibiteurs spécifiques de la cyclo-oxygénase de type II n’apportent pas
d’avantage par rapport aux anti-inflammatoires non stéroidiens non spécifiques.
Les inhibiteurs calciques et les antagonistes de l’ocytocine ont une tolérance
maternelle supérieure à celle des béta-mimétiques.
4- Tocolyse de première intention
Trois principales classes thérapeutiques peuvent être utilisées avec une efficacité
comparable dans le traitement tocolytique de première ligne :
• les béta-mimétiques;
• les inhibiteurs calciques;
• les antagonistes de l’ocytocine.
La tolérance des inhibiteurs calciques et des antagonistes de l’ocytocine est
supérieure à celle des béta-mimétiques, cependant l’expérience clinique de ces
produits est encore nettement inférieure à celle des béta-mimétiques.
Le choix du traitement de première intention peut être décidé sur la base
d’éventuelles contre-indications — même relatives — aux béta-mimétiques, de
l’existence d’effets secondaires, d’une attitude systématique de service, ou encore
de critères économiques.
5- Faut-il prescrire un traitement d’entretien ?
L’instauration d’un traitement d’entretien après 48 heures de tocolyse efficace n’a
pas d’intérêt pour la prolongation de la grossesse ou l’état néonatal. Le traitement
d’entretien pourrait réduire les réhospitalisations et la nécessité de re-traitements
tocolytiques par voie intraveineuse
En d’autres termes, l’intérêt des traitements d’entretien n’est pas démontré, mais
certaines études suggèrent qu’ils réduisent la fréquence des récidives, sans
diminuer cependant le risque d’accouchement prématuré.
Dans ce cas, il est recommandé l’Adalat® plutôt que les bétamimétiques
6- Durée du traitement tocolytique
Le traitement tocolytique doit être court, d’une durée de 48 heures. Au delà de 48
heures, le traitement tocolytique devrait être interrompu, mais un nouveau
traitement peut être prescrit en cas de récidive de la MAP
8- Effets indésirables et surveillance des tocolytiques
Effets indésirables principaux
β 2 -mimétiques
Chez la mère: tachycardie, agitation, tremblements, nausées, sudation,
congestion faciale, hyperglycémie et hypokaliémie.
Chez le nouveau-né: tremblements, hyperglycémie et acido-cétose.
Atosiban
Chez la mère: troubles gastro-intestinaux, bouffées de chaleur, céphalées,
vertiges.
Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Chez la mère: (AINS).
Chez l’enfant: risque de fermeture prématurée du canal artériel, et influence
possible sur la coagulation.
Les tocolytiques sont utilisés jusqu’à la 34ème semaine de grossesse au
maximum, et ce pour autant qu'il n'y ait pas de contre-indication à poursuivre la
grossesse.
Des β2-mimétiques sont utilisés pour leur action relaxante sur l'utérus: la
ritodrine, mais aussi le fénoterol et le salbutamol. Ils peuvent être utilisés en cas
d'hyperactivité utérine prématurée, pour autant qu'il n'y ait pas de contre-
indication maternelle (tachycardie, thyréotoxicose...). En cas de perfusion
intraveineuse, une surcharge volémique doit être évitée. Les menaces
imminentes d'avortement survenant au cours du premier trimestre ne sont pas
une indication. La posologie sera fonction de la réponse individuelle.
L'atosiban est un antagoniste de l'ocytocine utilisé par voie intraveineuse. Le
traitement ne doit pas dépasser 48 heures, à répéter éventuellement.
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens sont parfois utilisés pour une tocolyse de
courte durée.
Les antagonistes du calcium surtout la nifédipine, sont aussi utilisés comme
tocolytiques.
LES OCYTOCIQUES
I- PRINCIPAUX OCYTOCIQUES
Au fur et à mesure de la grossesse, l’ocytocine provoque une augmentation des
récepteurs utérins à l’ocytocine. La contraction utérine accroît encore ce nombre.
L’ocytocine permet également l’ouverture des canaux calciques et donc entraîne
une augmentation intracellulaire du calcium.
Les ocytociques sont indiqués en cas d'insuffisance de contractilité utérine, et
pour la prévention ou le traitement d'hémorragies du post-partum.
La méthylergométrine est un alcaloïde de l'ergot de seigle utilisé en post-partum
pour la prévention ou le traitement de l'hypotonie utérine et des hémorragies.
La dinoprostone (prostaglandine E2) stimule la musculature utérine à tout
moment de la grossesse. Elle est utilisée entre autres en cas de môle hydatiforme,
de mort in utero et dans la pré-induction et l'induction du travail.
Le carboprost (analogue méthylé de la prostaglandine F2α) est utilisé dans les
hémorragies du post-partum consécutives à une atonie utérine, et pour l’induction
du travail en cas de mort in utero.
II- PRINCIPAUX PRODUITS UTILISES
METHYLERGOMETRINE MALEATE- Methergin®
DINOPROSTONE- Prepidil®®
CARBOPROST- Prostin®
OCYTOCINE- Syntocinon®
III- EFFETS SECONDAIRES PRINCIPAUX
Ocytocine: augmentation possible de l’incidence de l’hyperbilirubinémie.chez le
nouveau-né, surtout chez le prématuré. Etant donné le risque d'hyperstimulation
avec hypoxie foetale, l'administration ne peut se faire que sous contrôle strict.
Méthylergométrine: parfois élévation de la tension artérielle et douleurs
angoreuses. Elle ne peut pas être administrée en cas d’hypertension, p. ex.
hypertension gravidique.
Dinoprostone: troubles gastro-intestinaux (nausées...), réactions cardio-
vasculaires (p. ex. hypotension), rarement convulsions chez la mère.
Carboprost: troubles gastro-intestinaux (nausées...), réactions cardio-vasculaires
(p. ex. hypotension), rarement convulsions chez la mère. Un bronchospasme
peut également survenir.