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Sociologie Contemporaine

Le document traite de la sociologie contemporaine, en mettant l'accent sur les travaux de Zygmunt Bauman, qui distingue entre la modernité solide et liquide, et sur la définition et les caractéristiques de l'État-nation. Il aborde également les thèses de Descartes, Weber et Foucault concernant l'évolution des normes sociales, le rôle de l'État dans la transformation des sociétés modernes et la redéfinition des concepts de normalité et de déviance. Enfin, il souligne comment ces transformations influencent les comportements et les identités au sein des sociétés contemporaines.

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Sociologie Contemporaine

Le document traite de la sociologie contemporaine, en mettant l'accent sur les travaux de Zygmunt Bauman, qui distingue entre la modernité solide et liquide, et sur la définition et les caractéristiques de l'État-nation. Il aborde également les thèses de Descartes, Weber et Foucault concernant l'évolution des normes sociales, le rôle de l'État dans la transformation des sociétés modernes et la redéfinition des concepts de normalité et de déviance. Enfin, il souligne comment ces transformations influencent les comportements et les identités au sein des sociétés contemporaines.

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Sociologie contemporaine :

modalité :

examen terminal 2 questions de cours

cours 1

Comment les sociétés occidentales et mondiales sont passées à une nouvelle forme
d’organisation sociale ?

●​ Les touristes représentent 6 à 7 fois le nombre de migrants


●​ Depuis les années 1950 les marchandises se déplacent grâce au transport maritime
●​ standardisation des déplacements à grande vitesse depuis 30/40 ans

🌷 Zygmunt Bauman :
●​ Sociologue le plus diffusé et traduit
●​ polonais juif
●​ né en 1925
●​ sa vie est à l’image de l’histoire européenne du 20e siècle
●​ Proche de Anthony Giddens (LSE)

La sociologie est un mélange de pouvoir et de force. Les disciplines sont hiérarchisées. Il y


a la nécessité de comprendre ce qu’est une carrière académique.

Bauman à un parcours singulier, considéré comme martyr de son époque (guerres etc). Il a
quitté la Pologne en 1939 et s’est réfugié à Moscou. Il est devenu militaire, capitaine dans
l’armée polonaise et un haut gradé dans les services secrets de l’armée polonaise. Il va
ensuite suivre des études à Varsovie plus tard il va être viré de son poste à l’université en
1953 parce qu’il est juif. Il va en Angleterre sous la direction d’un proche d'Antony Giddens.

Il est marxiste hétérodoxe 🟰 il s’inspire de Marx en s’éloignant de l’orthodoxie


traditionnelles c’est à dire qu’il adapte la pensée marxiste en fonction de nouveaux
contextes s économiques, sociaux et philosophique.

Il va obtenir un poste à l’université de Varsovie mais il va à nouveau subir de l’antisémitisme.


Il part dans un premier temps en Israël puis retourne en Grande Bretagne pour finir sa
carrière (1975 - 1995) il s’intéresse à l’extermination systématique de catégorie d’individu
spécifique par des tueries de masse. En quoi la modernité fondée sur le mouvement des
lumières en est venue à ce phénomène de tuerie ? Qu’est ce qu’il y a dans ce message de
modernité humaniste ?

Quand il était en Pologne il se questionnait sur des thématiques généralisées du marxisme.


Puis il va s’intéresser de manière plus philosophique sur l’influence de la modernité.
Sa carrière prend un nouveau tournant après sa retraite, il devient mondialement connu une
fois qu’il est sorti de l’université, il change de thématique en étudiant une nouvelle phase de
la modernité et à changer sa manière d’écrire. Il va opposer deux modernités et va servir de
métaphore pour créer du sens. Trois sortes de métaphore possible :
●​ de la vie quotidienne
●​ poétique
●​ Conceptuelle
Opposition des deux modernité : la modernité solide et la modernité liquide. Il réussit à
déterminer les incertitudes qui sont apparues dans les années 60, les décrire et les
expliquer.

🌸 Modernité solide :
●​ Correspond à la phase initiale de la modernité et se caractérise par des structures
sociales, politiques et économiques stables, rigides et bien définies.
●​ caractérisé par une forme d’état nouveau : l’état léviathan ( Hobbes). Forme d'État

🟰
qui correspond à un niveau de sophistication des états.
●​ Sophistication savoir faire bureaucratiques (Weber)
●​ Les cadres sociaux sont rigides, les identités sont bien définies et changent peu au
cours d’une vie.
●​ Elle valorise la science, la rationalité et la planification
●​ Basé sur la production de masse

🌸 Modernité liquide :
●​ Désigne une société où les institutions, les relations sociales et les valeurs sont en
perpétuelle transformation (correspond à l’ère de la mondialisation)
●​ les structures traditionnelles perdent leur rigidité, l’individu est + autonome
●​ les identités sont malléables et évoluent
●​ fin du modèle de travail stable : le capitalisme s’adapte à une consommation rapide
et éphémère
●​ les relations sociales devient plus fragiles, elles sont aussi marqué par une logique
de « consommation »
●​ l’hyperconnexion numérique modifie les intéractions sociales et le rapport au temps.

Cours 2 :

🌷 Etat-nation définition : L’État-nation est une forme d’organisation politique où un État


souverain coïncide avec une nation, c’est-à-dire un groupe de population partageant une
culture, une langue, une histoire ou une identité commune.

🌷 Caractéristiques principales de l’Etat-nation :


🌺 Unité territoriale : L’État-nation possède des frontières bien définies.
🌺 Souveraineté : Il exerce une autorité politique et juridique sur son territoire.
🌺 Identité nationale : La population partage des éléments culturels communs (langue,
traditions, histoire).

🌺 Citoyenneté : Les habitants ont un statut juridique commun et des droits définis par l’État.
🌸 Modernité solide :
L’apparition des Etats- Nation (16e siècle) en Europe entraîne l’intégration des sociétés
au niveau national et l’apparition de formes de solidarité sur l’appartenance à la
nation.

Il vise à modeler les comportements de la population, les solidarités s’établirent au


niveau national.

Il repose en partie sur la transformation de la famille.

🌷 Thèse de Descartes :
C’est l’esprit de cette modernité qui s’applique sur l’ensemble de la société et qui
modifie la réalité et qui annonce un changement de rapport à la nature, l'homme peut
arraisonner la nature

L’Homme repousse le caractère accidentel de la vie en instaurant des calculs, détermination


des causes et des conséquences vise à introduire du prévisible et du maîtrisable.

🌺 L’arraisonnement de la nature
Le terme “arraisonner” la nature, souvent utilisé en référence à Heidegger, signifie que
l’homme cherche à dominer, exploiter et maîtriser la nature à travers la raison et la science.
Chez Descartes, cette idée est développée dans son célèbre passage du Discours de la
méthode (1637) :

“Nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. » ➡️


Cela signifie que grâce aux
progrès scientifiques et techniques, l’homme peut comprendre les lois naturelles et les
utiliser à son avantage. Cette idée annonce :

🎀 La naissance de la science moderne (basée sur l’expérimentation et les mathématiques).


🎀 L’essor du progrès technique (machines, industries, innovations).
🎀 Une nouvelle vision de la nature non plus comme un cosmos ordonné, mais comme une
ressource exploitable.

🌺 Une rupture avec les conceptions anciennes


Avant Descartes, la nature était souvent perçue comme un ordre sacré ou mystérieux (vision
aristotélicienne, médiévale ou animiste). Avec la modernité cartésienne :

🎀 La nature devient un objet mesurable et manipulable.


🎀 L’homme n’est plus soumis à elle, mais cherche à la dominer par la science et la
technique.

🎀 Cette vision influencera Bacon, Newton, et plus tard le développement du rationalisme et


du positivisme.

🌺 Conséquences sur la modernité


L’esprit de la modernité cartésienne transforme toute la société :

🎀 Dans l’économie : industrialisation, exploitation des ressources naturelles.


🎀 Dans la politique : organisation rationnelle de l’État et des institutions.
🎀 Dans la science : séparation entre sujet et objet, ce qui ouvre la voie aux sciences
expérimentales.

Cette idée de domination de la nature a été critiquée par Heidegger, qui y voit une forme de réduction
techniciste du monde, menant à une vision instrumentale et exploitante de la réalité.

La pensée de Descartes marque le début d’une modernité où l’homme n’observe plus


passivement la nature, mais la contrôle activement grâce à la science et la raison. Ce
changement de paradigme a façonné notre rapport au monde, mais pose aussi aujourd’hui
des défis écologiques et philosophiques.

🌷 thèse Weber :
L'État et ses institutions vont chercher à orienter ces transformations en monopolisant
l’usage de la violence et interdire l’usage de la violence physique aux autres acteurs
sociaux. Cette idée renvoie à la définition classique de l’État proposée par Max Weber dans Le Savant et le
Politique (1919). Pour Weber, l’État moderne se distingue par sa capacité à monopoliser l’usage légitime de la
violence pour organiser et orienter les transformations sociales.

🌺 L’État comme détenteur du monopole de la violence légitime


Weber définit l’État comme : « une communauté humaine qui, dans les limites d’un territoire
déterminé (…) revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence
physique légitime. »

Cela signifie que :

🎀 L’État centralise la force et interdit aux individus ou aux groupes (seigneurs, milices, etc.)
d’exercer la violence de manière autonome.

🎀 Ce monopole ne repose pas uniquement sur la contrainte physique, mais aussi sur la
légitimité que lui reconnaissent les citoyens (exemple : police, armée, justice).

🎀 Ce contrôle de la violence permet à l’État de stabiliser la société et d’orienter son


évolution selon des principes définis (ordre, sécurité, progrès économique, etc.).
🌺 Le rôle de l’État dans les transformations de la société
À mesure que la modernité progresse, les États structurent et dirigent les changements
sociaux à travers leurs institutions :

🎀 Législation et droit : imposition de normes communes à l’ensemble du territoire.


🎀 Administration et bureaucratie : organisation rationnelle de la société (Weber parle de
“bureaucratisation”).

🎀 Éducation et culture : encadrement des individus via l’école, la langue nationale, etc.
🎀 Économie et infrastructures : développement des transports, de l’industrie et du
commerce sous l’impulsion de l’État.

Par ces moyens, l’État ne se contente pas de maintenir l’ordre : il façonne activement
l’évolution des sociétés modernes.

🌺 Légitimité et contestation du monopole étatique


Weber distingue trois formes de légitimité qui justifient l’autorité de l’État :

🎀 Légitimité traditionnelle (monarchie, pouvoir hérité).


🎀 Légitimité charismatique (leadership d’un individu, ex. Napoléon).
🎀 Légitimité rationnelle-légale (État moderne basé sur des lois et une bureaucratie).
Toutefois, le monopole de la violence n’est jamais absolu :

🎀 Il peut être contesté (révolutions, insurrections, mouvements indépendantistes).


🎀 Il peut être partagé avec des entités supranationales (ex. ONU, Union européenne).
🎀 Son usage excessif peut délégitimer l’État (dictatures, répressions violentes).
L’État moderne, selon Weber, se caractérise par sa capacité à organiser et orienter les
transformations sociales en contrôlant l’usage légitime de la violence. Ce pouvoir est
essentiel pour assurer l’ordre et structurer la société, mais il est aussi un enjeu constant de
contestation et de négociation dans l’histoire politique.

🌷 thèse Foucault :
L’état va aussi transformer la frontière entre la norme, la loi et la déviance mais aussi en
modifiant le « normal » et le « pathologique » (Michel Foucault). Cette idée fait référence aux
analyses de Michel Foucault sur le pouvoir, la normalisation et le contrôle social. Pour Foucault, l’État moderne
ne se contente pas d’exercer une domination répressive (comme chez Weber avec le monopole de la violence) :
il agit aussi par des mécanismes plus subtils de discipline et de normalisation, en modifiant la frontière entre le
normal et le pathologique.
🌺 L’État et la transformation des normes (Foucault)
Dans ses travaux (Surveiller et punir, Histoire de la folie, Les anormaux), Foucault montre
que l’État moderne ne se contente pas de punir ceux qui transgressent la loi, il redéfinit en
permanence ce qui est normal ou pathologique :

🎀 La norme ne se limite pas à la loi : elle s’étend à des pratiques quotidiennes (santé,
sexualité, travail, éducation).

🎀 La loi répressive cède la place à des dispositifs de normalisation : plutôt que de punir,
l’État cherche à corriger, éduquer et discipliner les individus.

🎀 Le pouvoir ne fonctionne plus seulement par interdiction, mais par production de savoirs
(ex. psychiatrie, médecine, criminologie).

Foucault appelle cela le biopouvoir : une forme de pouvoir qui régule la vie des populations
en influençant la santé, la sexualité, la criminalité et l’éducation.

🌺 La distinction entre « normal » et « pathologique » (influence de Canguilhem)


Foucault s’inspire du philosophe Georges Canguilhem, qui montre que la distinction entre le
normal et le pathologique n’est pas naturelle mais socialement construite.

🎀 L’État utilise cette distinction pour catégoriser les individus et organiser leur prise en
charge (ex. distinction entre malade et bien-portant, criminel et citoyen modèle).

🎀 Ce qui était autrefois vu comme une déviance morale peut devenir une pathologie
médicale (ex. autrefois, l’homosexualité était criminalisée, puis médicalisée, avant d’être
normalisée).

🎀 La psychiatrie, la médecine et les sciences sociales participent à cette gestion du normal


et du pathologique.

🌺 Exemples de transformations étatiques du normal et du pathologique


🎀 L’école : L’État impose une éducation obligatoire et définit ce qu’est un « élève normal »
(les enfants hyperactifs sont aujourd’hui diagnostiqués avec des troubles et médicalisés).

🎀 La criminalité : L’État ne punit plus seulement les actes, il cherche à prévenir la déviance
en étudiant les comportements « à risque » (ex. surveillance des quartiers sensibles).

🎀 La santé publique : L’État impose des normes sanitaires (vaccination obligatoire,


hygiène, régulation de l’alimentation) pour encadrer la vie des citoyens.

🎀 La psychiatrie et les asiles : Foucault montre dans Histoire de la folie comment l’État a
enfermé les fous pour les exclure et les contrôler.

🌺 L’État, la norme et la discipline (Surveiller et Punir, 1975)


Dans Surveiller et punir, Foucault décrit comment l’État moderne ne fonctionne plus par des
punitions spectaculaires (comme les exécutions publiques sous l’Ancien Régime), mais par
une discipline diffuse et omniprésente :

🎀 Les prisons deviennent des lieux de rééducation plutôt que de simple châtiment.
🎀 Les hôpitaux psychiatriques classent les individus selon des catégories médicales.
🎀 L’école et l’usine normalisent les comportements par la discipline et la surveillance.
L’État devient ainsi une machine à produire du “normal”, en définissant les comportements
acceptables et en excluant ceux qui s’en écartent.

Foucault montre que l’État ne se contente pas de réguler par la loi (comme chez Weber),
il produit aussi des normes qui influencent ce qui est perçu comme normal

​ ​ ​ 💗​ 💗​ 💗
L'État va aussi participer de manière cohérente avec le système économique, fixer des
rôles sociaux qui participent à la solidification de cette période.

🎀
Cette solidification passe par divers processus

🎀
d’intégration

🎀
d’unification
de cadre social spécifique

Exemple ➡️ l'invention de l’usine a tendance à concentrer les ouvriers dans des lieux
uniques alors qu’auparavant les ouvriers étaient des paysans qui à certaines périodes de

🟰
l'année pratiquaient une activité productive. On pousse donc les ouvriers vers les villes où ils
sont concentrés avec les machines Les nouveaux rôles sociaux vont alors se
développer.
L’usine est un lieu très fort dans lequel la modernité va se développer. On concentre le
prolétariat dans les villes et les usines.

Exemple ➡️ on unifie la langue dans tout le pays en obligeant les administrations à parler
français (la III république va obliger les enfants à aller à l'école et apprendre le français). Il a
fallu attendre la 1ère Gm pour que tous les français parlent le français. La France à
développer le monolinguisme.

Exemple ➡️
Il faut attendre le début du 20e siècle pour les unités de mesure commune 🟰
Contribue à une unification et solidification des sociétés.

La modernité solide repose sur une politique visant à développer des institutions pour

➡️
contrôler la population.
Exemple l’armée après la révolution française pour donner un cadre général et des
pratiques (notamment alimentaires).

Les acteurs économiques entrent en compte ➡️


les États colonisateurs européens n’avaient
pas d’institutions suffisamment puissantes et des moyens de communications suffisamment
rapides pour maintenir l’ordre dans leurs colonies. Les Etats vont avoir tendance à confier la
gestion de ces territoires à des entreprises qui vont devenir riches et puissantes en dehors
des Etats.
La révolution industrielle va laisser libre cours à l’activité économique,
enrichissement important jusqu’à devenir un concurrent de l’Etat : les monarques ne
peuvent pas l’accepter, ils vont chercher à contrôler ces entreprises et reprendre le pouvoir.

🌷 Le phénomène de l’économiste Karl Polanyi : le réencastrement (la grande


transformation)

L’Etat va incorporer les unités économiques à l'intérieur du territoire en devenant lui-même


un acteur économique. Depuis les années 1960-70 des entreprises sont en mesure de
devenir très riches sans avoir de compte à rendre à l’Etat.
Le concept de réencastrement de Karl Polanyi est central dans son ouvrage La Grande Transformation (1944). Il
décrit comment, après une période de désencastrement du marché sous l’effet du capitalisme libéral, l’État et la
société tentent de réintégrer l’économie dans des cadres sociaux et politiques pour limiter ses effets
destructeurs.

🌺 Désencastrement : la rupture entre économie et société


Polanyi explique que, dans les sociétés traditionnelles, l’économie était encastrée dans les
relations sociales, culturelles et politiques. Elle n’était pas une sphère autonome, mais était
régulée par des normes communautaires (solidarité, réciprocité, redistribution).

Avec la montée du capitalisme et du libéralisme économique au XIXe siècle :

🎀 L’économie devient autonome et obéit à ses propres lois (offre, demande, marché).
🎀 La société est subordonnée aux impératifs du marché (salaires, prix, concurrence).
🎀 Cela crée des déséquilibres sociaux (précarité, exploitation, crises économiques).
Polanyi critique particulièrement la vision du marché autorégulateur défendue par les
économistes libéraux comme Adam Smith. Selon lui, laisser le marché fonctionner sans
intervention mène à des crises sociales majeures (chômage, pauvreté, inégalités).

🌺 Le réencastrement : la réaction de la société face aux excès du marché


Face aux dérives du marché libre, Polanyi montre que la société réagit pour protéger ses
membres en réencastrant l’économie dans des institutions et des politiques sociales. Ce
processus passe par :

🎀 L’intervention de l’État : régulations, protection sociale, lois du travail.


🎀 La montée des mouvements ouvriers et syndicaux : revendications pour des droits
sociaux.

🎀 Les politiques keynésiennes (XXe siècle) : État-providence, services publics, protection


du travail.
Exemple historique ➡️ Après la crise de 1929, les gouvernements abandonnent le laisser-faire et
adoptent des politiques interventionnistes (New Deal aux États-Unis, État-providence en Europe).

🌺 Un mouvement dialectique : marché vs protection sociale


Polanyi parle d’un “double mouvement” :

1️⃣ L’essor du marché autorégulateur → Désencastrement → Crises économiques et sociales.

2️⃣ La réaction sociale → Réencastrement → Intervention de l’État pour réguler le marché.

Mais ce processus est conflictuel : les forces du marché et les forces sociales s’affrontent
pour définir le degré d’intervention de l’État.

🌺 Réencastrement aujourd’hui : un concept toujours d’actualité ?


Le phénomène de réencastrement est observable dans plusieurs débats contemporains :

🎀 Après la crise de 2008, de nombreux États ont renforcé les régulations financières pour
limiter les excès du marché.

🎀 Face aux inégalités croissantes, on observe un retour des politiques sociales (hausse du
salaire minimum, protection des travailleurs).

🎀 Crise climatique : des régulations environnementales cherchent à limiter l’impact du


marché sur l’écosystème (ex. taxation carbone, réglementation industrielle).

Cependant, certaines forces néolibérales continuent à pousser pour un désencastrement,


réduisant le rôle de l’État (privatisations, dérégulations).

Le concept de réencastrement chez Karl Polanyi montre que l’économie ne peut pas être
totalement séparée de la société. Après chaque période de libéralisme excessif, la société
tente de reprendre le contrôle du marché pour limiter ses effets destructeurs. Ce
mouvement entre désencastrement et réencastrement est une dynamique
fondamentale des sociétés modernes.

🌷 Jacques Turgot théorie du ruissellement :


La théorie du ruissellement est souvent associée aux économistes libéraux contemporains,
mais ses racines remontent aux physiocrates du XVIIIe siècle, notamment Anne Robert
Jacques Turgot (1727-1781).

🌺 Turgot et la théorie du ruissellement


Turgot, ministre de Louis XVI et économiste influencé par les physiocrates (comme
Quesnay), défendait une vision de l’économie où :

🎀 La richesse se crée en haut de la société, notamment par les propriétaires fonciers et les
entrepreneurs.
🎀Cette richesse finit par bénéficier à l’ensemble de la population, à condition que l’État ne
l’entrave pas par des régulations excessives.

🎀 Il défend la libre circulation des biens et l’abolition des privilèges qui freinent la
croissance économique.

Turgot pensait que laisser les plus riches s’enrichir stimulerait l’investissement, la production
et donc l’économie dans son ensemble, ce qui profiterait aux classes inférieures à travers
l’emploi et la consommation.

🌺 Influence sur la théorie moderne du ruissellement


Cette idée sera reprise sous le nom de “trickle-down economics” (économie du
ruissellement) au XXe siècle, notamment par les économistes néolibéraux :

🎀 Elle justifie les baisses d’impôts pour les riches, censées encourager l’investissement et
la croissance.

🎀 Elle repose sur l’idée que la prospérité des élites finit par “ruisseler” vers les classes
moyennes et populaires.

Elle a été appliquée par Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher au
Royaume-Uni, mais reste très controversée, car elle ne garantit pas une redistribution
effective des richesses.

🌺 Critiques et limites
🎀 De nombreux économistes montrent que le ruissellement ne fonctionne pas toujours, car
les plus riches peuvent accumuler sans redistribuer.

🎀 Les inégalités tendent à se creuser, car les baisses d’impôts profitent surtout aux élites
sans forcément relancer l’économie.

🎀 L’État-providence et les politiques de redistribution sont souvent nécessaires pour éviter


une concentration excessive des richesses.

Si Turgot a posé certaines bases de la théorie du ruissellement en défendant le libéralisme


économique, son approche était plus nuancée que celle des néolibéraux modernes. Son
objectif était de dynamiser l’économie en supprimant les blocages féodaux, mais sans
forcément prôner un capitalisme débridé. La théorie du ruissellement reste un sujet de
débat, notamment face aux défis contemporains liés aux inégalités économiques.

🌸 Modernité liquide :
Le concept de modernité liquide a été développé par le sociologue Zygmunt Bauman dans
les années 1990 et 2000 pour décrire une transformation profonde des sociétés modernes.
Contrairement à la modernité solide, caractérisée par des structures stables et durables
(État, famille, travail, institutions), la modernité liquide désigne un monde où tout devient
fluide, incertain et instable.

Bauman utilise l’image de la liquidité pour décrire une société où les repères traditionnels
s’effondrent et où tout est en mouvement :

🎀 Les institutions se flexibilisent : l’État-providence recule, les entreprises délocalisent, les


structures politiques sont remises en question.

🎀 Les identités sont fragmentées : les individus ne sont plus définis par une classe sociale
ou une nation stable, mais par des choix temporaires et réversibles.

🎀 Les relations humaines deviennent précaires : les liens sociaux sont plus éphémères (ex.
réseaux sociaux, relations de couple instables).

🎀 L’économie est mondialisée et dérégulée : les marchés deviennent imprévisibles, le


travail est précaire, les carrières sont incertaines.

Dans ce contexte, les individus doivent sans cesse s’adapter, se réinventer et gérer
l’incertitude, ce qui entraîne un sentiment d’anxiété et de solitude.

🌺 conséquences de la modernité liquide :​


🎀 Anxiété et insécurité : les individus doivent constamment se réinventer et gérer
l’instabilité (ex. précarité de l’emploi, incertitude politique).

🎀 Consommation effrénée : dans un monde où rien n’est fixe, les individus cherchent du
réconfort dans l’achat de biens et d’expériences.

🎀 Fragilité des liens sociaux : les relations humaines sont moins durables, les
engagements sont plus difficiles (ex. montée du célibat, réseaux sociaux superficiels).

🎀 Crise du politique : les citoyens sont de plus en plus détachés des grandes idéologies et
des institutions traditionnelles.

Bauman ne dit pas que la modernité liquide est entièrement négative, mais il souligne ses
paradoxes :

🎀 Elle offre plus de liberté individuelle, mais au prix d’une insécurité permanente.
🎀 Elle permet plus de mobilité et d’adaptabilité, mais crée aussi une fatigue psychologique.
La modernité liquide est donc un monde de flexibilité extrême, où rien ne dure vraiment, et
où les individus doivent continuellement s’adapter sans pouvoir s’appuyer sur des repères
stables.

Le concept de modernité liquide de Bauman est une critique du monde contemporain, où


les structures sociales se dissolvent et où les individus sont laissés à eux-mêmes
dans une société en perpétuel changement. Ce modèle permet de comprendre de
nombreux phénomènes actuels, comme la précarisation du travail, la superficialité des
relations humaines et l’instabilité des identités. Les états nations se développent à l’époque
de la mondialisation. Les entreprises privées peuvent s'autonomiser par rapport à l'État
nation.

Si bauman appel cette modernité liquide d’autres ont données d’autres noms :

➡️
➡️
-​ Anthony Giddens modernité tardive

➡️
-​ Ulrich Beck seconde modernité

➡️
-​ George Balandier sur modernité
-​ fredric Jameson post modernité

liquide provient du latin « liquidus » qui signifie « qui coule » ou, « qui n’a pas de forme
propre » ou, « en lien avec l’optique »

🟰
La modernité liquide renvoie à une compression spatio-temporelle, la mondialisation donne
à l'humanité un destin commun. Mention de « village global » impact d’épidémie,
d’accident nucléaire etc. Cette répression spatio-temporelle est le résultat d’un processus
humain.

Cours 3 :

🌺 2 partie de la Modernité liquide (analysé par bauman)-l’individu :


e

🌷 Les états participent à l’émergence d’une nouvelle figure qui est l’individu rationnel
et calculateur, un individu de plus en plus puissant et cultivé, avec des activités
notamment qui lui confère une identité sociale maîtriser notamment par sa place
dans le système de production.
La difficulté c’est que les individus voient leurs identités se fragmentés avec le risque d’une
pathologisation de l’individu, conflit avec ces différentes identités, de plus en plus de relation

🌷
et nous sommes censé devenir des individus spécifiques lors de chacune de ses relations.

🌷
Forme d’attitude blasée, indifférente de la part des individus
Adiaphorie = forme d’indifférence envers les autres
Échange entre parents et enfants s’est appauvri, les relations amoureuses sont en déclin
liées à la modernité liquide.
La modernité liquide génère de l’indifférence et des insatisfactions.

🌷 Peur liquide qui saisit les existences contemporaines


🩷 Saskia sassen (sociologue)
🌷 Se fait connaître grâce à son travail « global city » dans les années 90.
🌷 Connue comme une grande spécialiste de socio urbaine et de socio de la
🌷 La globalisation est une nouvelle mondialisation, qlq chose que l’on peut dater,
globalisation.

transformation de la planète en un petit village malgré la hausse démographique,


malgré les différences culturelles etc, le monde interagit en permanence.

Saskia Sassen quitte l'Argentine et va s’installer à New York.


🌺 Modernité solide : contrôle social :
Catégorie de la jeunesse apparaît. Cette catégorie ne va pas a l’usine, elle est pour la
liberté, demande à être affranchis des règles en terme général, cherche à quitter les villes,
génération qui veut se rapprocher de la nature, devient un acteur économique et politique
hors normes qui va remettre en qst les structures du capitalisme industriel.

Saskia Sassen travaille sur les questions migratoires en arrivant en France, elle considère
que les migrants sont des acteurs centraux dans ce nouveau capitalisme.

« Ville monde » 🟰 ville qui ont influencée la marche de la planète. Parmi ces villes les
premières à avoir été des villes mondes sont les villes monde d’Italie, des villes comme
gênes ou venise qui sont des petits endroits avec peu de monde, elles sont des villes monde
grâce au commerce internationale, commerce maritime, ces villes ont pu dominer le monde
pendant quelques siècles, venise et gênes sont les villes qui ont financer l’exploration de
Christophe Colomb :

🌷 Anvers, Amsterdam, Rotterdam, peuvent mettre en relation des points très distants
du globe terrestre, deviennent le centre du monde pendant une partie du 17e siècle,
elles ont la capacité à faire converger dans ces endroits les plus grands intellectuels, les
plus grands médecins etc.
Sassen va faire des enquêtes à Tokyo, à Londres et à New York et elle va proposer une
nouvelle chose en parlant de global city.

🌷 La bourse de NY influence la planète entière.


🌷 La bourse de Chicago est aussi importante car c’est le prix de tout ce que nous
mangeons, tout ce que nous mangeons est évalué là-bas.

Londres paris francfort fonctionne dans une sorte de synergie et elles absorbent la bourse
de Madrid milan etc avec cette capacité d’être un des trois piliers de la puissance financière.

Ces villes ont besoin de deux acteurs selon saskia :

🌷 des GUEST (invités, ce sont des travailleurs ultra diplômé)


NY est une sorte d’aspirateur de compétences.
Ex : les plus grands cabinets d’avocats sont à new york, les plus grands labos de recherche sont à
new york.
Ces villes veulent attirer les cerveaux du monde entier, elles veulent avoir les lieux de
pouvoir dans la finance, le droit, la culture etc.

🌷 les ALIENS, new york a besoin de centaine de millier de sans papier car il faut rendre
des services au Guest, il faut des gens pour nettoyer les bureaux etc, de gens qui nettoient
la ville, qui construisent des nouveaux bâtiments et détruisent les anciens.
Le sans papier est le super travailleur, il est le rêve du capitalisme cognitif. Ce travailleur
n’est pas cher mais en plus il est cultivé, il parle plusieurs langue etc, il va être capable de
travailler sans droit, sans logement, sans règlement, sous la pression de la dénonciation de
son propre employeur si jamais il conteste son employeur, il est le travailleur ou la
travailleuse (en général ce sont des femmes plus de 60% des migrants sont des femmes)
réguler parfait pour ces villes.

Ce que montre Saskia Sassen c’est que depuis les années 80 le travailleur sans papier
remplace le travailleur local.
Le travailleur sans papier est utilisé puis jeté s’il ne convient plus, s’il va se plaindre des
conditions de travail il finit à la préfecture.
Aux états unis il y a 11 a 12M de travailleurs irréguliers, les Américains en expulsent
350000, malgré le nombre d’expulsés par an il y a toujours autant de sans-papiers car on en
laisse suffisamment entrer pour travailler dans les métiers que les Américains ne veulent
pas, c’est ce que Sassen a montrer dans son étude.

Ce que montre aussi sassen c’est que ces populations en déplacement, ces populations
marginalisées, deviennent un business pour les citoyens. L’industrie des migrations est
un business ex : des entreprises spécialisées pour embaucher des nounous philippines dans les
pays du golfe.
Les pays du monde sont en concurrence les uns et les autres pour attraper ce type
d’individu.
Service de restauration dans ces bateaux ce sont bcp des latinos qui y travaillent.

Les nouveaux travailleurs sont plus cultivés que les anciens, Saskia Sassen montre que ces
populations sont importantes d’un point de vue culturel et politique, car ils sont les plus
revendicatifs dans des micros lutte.
Pourquoi les plus grands apportent beaucoup d’argent à leur actionnaire, car ils payent au
lance pierre leurs employées.
Le sans papier est un potentiel sans papier, il avait des papiers, il en a plus, il avait des
droits, il n’en a plus.

Le Citizen peut devenir un netizen, s’il perd ses papiers et qu’il est né ailleurs, il peut
devenir un netizen.

Le dernier travail de Saskia Sassen s’appelle expulsion, elle intègre la qst environnemental,
la qst de la pollution, elle va s’intéresser à la manière dont les pop se déplacent.
Les plateformes comme Amazon ont besoin de ces travailleurs irréguliers, pour pouvoir les
expulser facilement.

🟰
Ajd si vous êtes un employé vous êtes personnes, on peut vous expulser à n’importe quel
moment Sorte de citoyenneté graduée

🌺 Pierre Musso et la critique du mythe du réseau :


Pierre Musso (né en 1950) est un philosophe et sociologue français, spécialiste des
imaginaires technologiques et de la pensée du réseau. Dans ses travaux, notamment
Critique des réseaux (2003), il déconstruit l’idée selon laquelle le réseau serait un modèle
neutre, naturel et universel d’organisation sociale et technique.

🎀 Le réseau : un mythe contemporain


Selon Musso, le réseau est devenu un mythe structurant de notre époque, qui influence la
pensée politique, économique et technologique. Ce mythe repose sur plusieurs croyances :

​ 🌷 L’idée que tout est interconnecté et fluide.


​ 🌷 La promesse d’un monde horizontal et décentralisé, opposé aux anciennes
structures hiérarchiques.

​ 🌷 L’illusion d’une auto-organisation démocratique, où les individus seraient


autonomes grâce aux technologies numériques.

➡️ Pour Musso, cette vision est trompeuse, car elle masque des rapports de pouvoir et des
logiques de contrôle.

🎀 Une origine technico-religieuse


Musso montre que le concept de réseau vient d’abord des ingénieurs et des infrastructures
techniques (télécommunications, chemins de fer, électricité). Il n’est pas une réalité sociale
spontanée, mais un modèle imposé par des logiques industrielles et politiques.

Il souligne aussi un lien entre le réseau et la pensée religieuse :

​ 🌷 Saint-Simon, au XIXe siècle, voyait déjà dans le réseau une nouvelle forme de
société harmonieuse, pilotée par les ingénieurs.

​ 🌷 Aujourd’hui, les géants du numérique (Google, Meta…) perpétuent cette vision


quasi-messianique du réseau comme un outil d’émancipation universelle, tout en exerçant
un contrôle massif sur les données et les individus.

➡️ Le réseau n’est donc pas neutre : il est construit et orienté par des logiques de pouvoir.
🎀 La fausse promesse d’une société en réseau
Contrairement aux discours qui présentent Internet et les réseaux sociaux comme des
espaces de liberté, Musso montre que :

​ 🌷 Le numérique renforce souvent les formes classiques de domination (les GAFAM


contrôlent les flux d’information).

​ 🌷 L’organisation en réseau ne supprime pas la hiérarchie, elle la reconfigure sous


une autre forme (ex : algorithmes invisibles qui structurent nos interactions).

​ 🌷 L’idée d’un monde “sans centre” est une illusion : certains acteurs concentrent
toujours plus de pouvoir (plateformes, États, multinationales).

➡️ La société en réseau ne signifie pas plus d’égalité, mais souvent plus de concentration
du pouvoir sous une apparence décentralisée.

🎀 Une critique du “solutionnisme technologique”


Musso critique aussi les discours qui présentent le réseau comme la solution à tous les
problèmes (politique, éducation, économie). Cette approche, appelée solutionnisme
technologique, repose sur l’idée que la technique suffit à résoudre les conflits sociaux, ce
qu’il rejette fermement.

🎀 Conclusion
Pierre Musso montre que le réseau n’est pas un modèle neutre ni naturel, mais un outil de
pouvoir et de contrôle, souvent utilisé pour justifier des logiques économiques et politiques.
Sa critique permet de prendre du recul face aux discours qui présentent Internet et les
réseaux comme des espaces de liberté absolue.

🌺Boltanski et Chiapello – Le Nouvel Esprit du Capitalisme (1999)


Luc Boltanski et Ève Chiapello analysent dans cet ouvrage la manière dont le capitalisme
s’adapte et se renouvelle en intégrant les critiques qui lui sont faites. Ils montrent que le
capitalisme contemporain repose sur un nouvel esprit, fondé sur la flexibilité, l’autonomie et
le réseau, qui a émergé en réponse aux contestations des années 1960-70.

🎀 L’idée centrale : un capitalisme capable d’absorber la critique


Le capitalisme ne se maintient pas simplement par la contrainte économique, mais aussi par
sa capacité à produire une idéologie légitimatrice, un “esprit” qui donne aux travailleurs une
raison d’adhérer au système. Cet esprit évolue au fil du temps en intégrant les critiques qui
lui sont adressées.

Boltanski et Chiapello identifient trois grandes phases du capitalisme :

​ 1️⃣ Le capitalisme bourgeois (XIXe siècle – début XXe) : fondé sur l’éthique du travail,
l’épargne et l’autorité hiérarchique.

​ 2️⃣ Le capitalisme fordiste (XXe siècle, jusqu’aux années 1970) : basé sur la
production de masse, la bureaucratie, le salariat stable et la protection sociale.

​ 3️⃣ Le capitalisme en réseau (depuis les années 1980-90) : caractérisé par la


flexibilité, l’innovation et la valorisation de l’autonomie individuelle.

➡️ Chaque phase intègre et détourne les critiques précédentes pour se maintenir.


🎀 La récupération des critiques de Mai 68
Les années 1960-70 ont vu émerger deux grandes formes de critique du capitalisme :

​ 🌷 La critique sociale, portée par les syndicats et la gauche marxiste, dénonçant


l’exploitation, les inégalités et la précarité.
​ 🌷 La critique artiste, issue des mouvements contestataires (Mai 68), attaquant la
rigidité des organisations, l’aliénation et la bureaucratie, et prônant l’autonomie, la créativité
et l’épanouissement personnel.

Selon Boltanski et Chiapello, le capitalisme néolibéral a désactivé la critique sociale tout en


absorbant la critique artiste :

✅ Il a adopté la flexibilité, la créativité et l’autonomie comme nouvelles valeurs du travail


(valorisation des startups, de l’innovation, des carrières non linéaires).

❌ Mais en contrepartie, il a démantelé les protections collectives, augmenté la précarisation


et renforcé les inégalités.

➡️ Résultat : les travailleurs sont encouragés à être autonomes et passionnés, mais ils sont
aussi plus isolés et vulnérables.

🎀 Le capitalisme en réseau et la nouvelle domination


Dans ce nouveau modèle, le travail se transforme :

​ 🌷 Moins de hiérarchie formelle, mais plus de contrôle diffus (évaluations,


auto-entrepreneuriat, objectifs à atteindre).

​ 🌷 Le réseau devient central : la réussite ne dépend plus d’une position fixe dans
une organisation, mais de la capacité à entretenir des relations et à “se vendre”.

​ 🌷 Le management intègre les valeurs du développement personnel, rendant la


pression au travail plus insidieuse (on ne “travaille plus”, on “s’épanouit”).

➡️ Ce modèle crée une nouvelle forme d’aliénation : le travailleur semble libre, mais il est
sous pression constante, toujours incité à se dépasser sans cadre protecteur.

🎀 Une critique actuelle et toujours pertinente


​ 🌷 Le “nouvel esprit du capitalisme” est visible aujourd’hui dans l’économie des
plateformes (Uber, freelancing, startups), où les travailleurs sont indépendants mais
précarisés.

​ 🌷 Les valeurs de créativité et de flexibilité sont devenues des normes, rendant


difficile toute critique collective.

​ 🌷 Les auteurs appellent à une réinvention de la critique sociale, capable de


répondre aux nouvelles formes de domination.

🎀 Conclusion
Boltanski et Chiapello montrent que le capitalisme survit en intégrant ses critiques et en
renouvelant son idéologie. Aujourd’hui, il se présente comme ouvert, flexible et libérateur,
mais cela masque une nouvelle forme de précarisation et d’individualisation. Leur analyse
reste essentielle pour comprendre les évolutions du travail et du pouvoir dans le monde
contemporain.

🌺 La Globalisation : Une Sociologie – Roland Robertson (1992)


Le sociologue britannique Roland Robertson est l’un des premiers à théoriser la
globalisation comme un processus social et culturel, et non seulement économique ou
technologique. Dans La Globalisation : Une Sociologie (1992), il analyse comment la
mondialisation modifie les identités, les institutions et les interactions entre sociétés.

🎀 La globalisation comme processus historique


Contrairement à l’idée d’une mondialisation récente liée à l’essor du capitalisme et des
technologies numériques, Robertson montre que la globalisation est un processus de long
terme. Il identifie plusieurs étapes :

​ 🌷La mondialisation pré-moderne (avant le XVIe siècle) : grands empires, routes


commerciales (ex : Route de la soie).

​ 🌷 L’émergence des États-nations (XVIe-XIXe siècle) : formation des identités


nationales, colonialisme.

​ 🌷L’internationalisation (XIXe-XXe siècle) : développement des échanges


économiques et diplomatiques entre États.

​ 🌷 La globalisation contemporaine (depuis la fin du XXe siècle) : interconnexion


accélérée, montée des réseaux transnationaux, effacement relatif des frontières.

➡️ La globalisation n’est donc pas seulement un phénomène économique récent, mais une
transformation culturelle et sociale profonde.

🎀 Le concept de “glocalisation”
Robertson est célèbre pour avoir introduit le concept de glocalisation, qui désigne
l’interaction entre le global et le local.

​ 🌷 La globalisation ne produit pas une homogénéisation culturelle totale.


​ 🌷 Au contraire, les sociétés locales réinterprètent et adaptent les influences
globales à leur propre culture.

Exemples :

💗 La cuisine fast-food adaptée aux goûts locaux (McDonald’s sert du riz en Asie, des sandwichs
halal au Moyen-Orient).

💗 L’appropriation de la pop culture (ex : K-pop, qui combine influences occidentales et tradition
coréenne).
➡️ La globalisation est donc un processus dialectique, où le local et le global se
transforment mutuellement.

🎀 La globalisation et l’identité
Robertson analyse aussi comment la globalisation redéfinit les identités individuelles et
collectives :

​ 🌷 Elle crée une conscience globale, où les individus se perçoivent comme partie
d’un monde interconnecté.

​ 🌷Mais elle provoque aussi des réactions identitaires : montée des nationalismes,
des mouvements religieux et des revendications culturelles face à l’uniformisation perçue.

➡️ La globalisation n’élimine pas les identités locales ; elle les reconfigure et parfois les
renforce.

🎀 Une approche sociologique contre les visions économiques dominantes


Robertson critique les théories économiques de la mondialisation (qui la réduisent à un
marché global) et propose une approche plus culturelle et sociale :

​ 🌷La globalisation modifie les pratiques quotidiennes (langue, consommation,


communication).

​ 🌷 Elle transforme les institutions (éducation, politique, religions).


​ 🌷 Elle impose un cadre de référence global (ex : droits de l’homme, préoccupations
environnementales, compétitions internationales comme les JO).

➡️ La mondialisation est donc un phénomène total, qui va bien au-delà de l’économie et


touche toutes les dimensions de la société.

🎀 Conclusion
Robertson propose une vision plus complexe de la globalisation, en insistant sur son impact
culturel et identitaire. Son concept de glocalisation permet de comprendre comment les
sociétés locales réagissent et s’adaptent aux dynamiques globales.

Cours 5 :

🌸 Manuel Castells né en 1942, grandit à Barcelone dans une famille conservatrice, et


dans un pays dominé par le dictateur Franco, il a été obligé de s’exiler, pour se réfugier en
France, où il finit ses études et fait une thèse avec Alain Touraine, qui était un des quatre
points de la sociologie française. Il est reconnu pour ses travaux sur la société de
l’information, la mondialisation et l’impact des technologies de communication sur les
structures sociales. Il est particulièrement célèbre pour sa trilogie La société en réseaux
(1996-1998), où il analyse comment l’essor des technologies numériques et d’Internet
transforme l’économie, la politique et la culture à l’échelle mondiale.
Castells développe le concept de société en réseaux, où les interactions sociales et
économiques sont de plus en plus médiatisées par des infrastructures numériques, créant
de nouvelles formes de pouvoir et d’inégalité. Il insiste aussi sur l’émergence d’un
capitalisme informationnel, où l’information et la connaissance deviennent les principales
sources de valeur économique.

Il a également travaillé sur les mouvements sociaux, notamment dans Communication et


pouvoir (2009), où il analyse le rôle des médias et des réseaux sociaux dans la mobilisation
politique.

Son approche est influencée par le marxisme, mais il intègre aussi des perspectives issues
de la sociologie des organisations et des sciences de l’information. Son travail reste central
pour comprendre les transformations contemporaines liées au numérique et à la
globalisation.

🌸 Michel Crozier (1922-2013) était un sociologue français, spécialiste de la sociologie des


organisations et anti pierre Bourdieu. Il est surtout connu pour son analyse des
bureaucraties (sociologie du travail) et des systèmes de pouvoir au sein des organisations.
Son œuvre la plus célèbre, Le phénomène bureaucratique (1963), met en lumière les
dysfonctionnements des structures bureaucratiques et l’importance des jeux d’acteurs dans
les relations de pouvoir.

Crozier est également à l’origine de “l’analyse stratégique”, une approche qui considère que
les acteurs dans une organisation ne sont pas de simples exécutants, mais des individus qui
cherchent à maximiser leur marge de liberté en fonction des contraintes et des ressources
dont ils disposent. Dans L’Acteur et le Système (1977), coécrit avec Erhard Friedberg, il
développe cette théorie en insistant sur l’importance des stratégies et des interactions entre
acteurs.

En résumé, son travail a profondément influencé la sociologie des organisations et la


gestion, en insistant sur la nécessité de prendre en compte les jeux de pouvoir et les
stratégies des individus pour comprendre le fonctionnement des structures.

Castells est marxiste et il s’intéresse aux mouvements sociaux.


Alain Touraine et Castells montrent qu’à partir de la deuxième moitié du XXe, le monde
change, de nouveaux thèmes apparaissent : les conditions de logements, condition d’accès
à la culture, au bien être, aux transports etc.

Lutte contre les centrales nucléaires contre la pollution etc.


Nouvelles occasions de se mobiliser, avec le mariage pour tous etc.
Castells veut travailler sur les mouvements sociaux avec Touraine mais Touraine ne
veut pas.
Sur les populations ségrégées.
Apparition de la figure du jeune émeutier, émeute créé par la jeunesse etc par rapport aux
conditions de travail.
Castells va travailler sur le plateau de Saclay, l’état décide d’installer une grande
concentration d’entreprise qui va rentrer cette campagne envahie par des chercheurs,
scientifiques etc.
Ce que demande Touraine a castells c’est comment les entreprises décident d’installer
un centre de production dans tel ou tel endroit.
Castells fait sa thèse là-dessus : il aborde la question de l’implantation des centres de
production dans le cadre plus large de la société en réseaux et du capitalisme
informationnel. Selon lui, les entreprises ne choisissent plus leurs sites de production
uniquement en fonction des critères traditionnels (coût du travail, accès aux matières
premières, infrastructures), mais aussi en fonction des logiques de réseaux et de flexibilité
imposées par la mondialisation et les technologies de l’information.

Facteurs influençant la localisation des centres de production selon Castells

1️⃣ Logique de réseaux et mondialisation

​ 🌷 Les entreprises fonctionnent dans un système global interconnecté, où la


production, la finance et les marchés sont distribués sur plusieurs territoires.

​ 🌷 L’implantation d’un centre de production dépend donc de la manière dont il


s’insère dans un réseau de valeur globalisé, plutôt que d’une simple logique locale.

2️⃣ Flexibilité et adaptation rapide

​ 🌷 Contrairement aux anciennes logiques industrielles, où la stabilité et la proximité


des ressources priment, les entreprises privilégient aujourd’hui des sites permettant une
adaptation rapide aux évolutions du marché.

​ 🌷 Cela peut se traduire par le choix de pays offrant une main-d’œuvre flexible, des
incitations fiscales, ou encore une stabilité politique favorable aux investissements
étrangers.

3️⃣ Technologie et automatisation

​ 🌷 Avec l’essor du capitalisme informationnel, certaines entreprises délocalisent


moins pour des raisons de coût du travail, car l’automatisation réduit la dépendance à la
main-d’œuvre bon marché.

​ 🌷Elles préfèrent s’installer dans des hubs technologiques ou des régions avec une
main-d’œuvre qualifiée capable d’assurer la maintenance et l’innovation.

4️⃣ Régulation et politique locale

​ 🌷 Les États et les régions jouent un rôle clé en proposant des zones franches, des
allègements fiscaux ou des infrastructures attractives.

​ 🌷 Castells montre que les entreprises ne sont plus passives face aux États : elles
négocient avec eux et choisissent les sites offrant les meilleures conditions pour leurs
intérêts.
5️⃣ Influence des flux financiers et du capital mobile

​ 🌷Les décisions d’implantation ne sont pas seulement dictées par la production,


mais aussi par des logiques financières.

​ 🌷 Les entreprises installent parfois des centres de production là où elles peuvent


optimiser leurs coûts fiscaux et financiers, même si ce n’est pas l’endroit le plus optimal en
termes de logistique.

🟣
Exemple concret : la Silicon Valley et la Chine
​ La Silicon Valley illustre l’implantation d’entreprises dans un écosystème riche en compétences et en

🟣
innovation, malgré des coûts élevés.
​ À l’inverse, la Chine a attiré de nombreuses industries en raison de sa flexibilité, de son coût du
travail initialement bas, et des incitations gouvernementales.

Conclusion de sa thèse :

Castells met en évidence que les décisions d’implantation ne reposent plus sur une simple
logique géographique ou économique, mais sur une stratégie en réseau, où la flexibilité,
l’accès à l’innovation et les conditions politiques jouent un rôle clé. L’entreprise devient un
acteur global qui optimise ses choix en fonction d’une cartographie des opportunités
mondiales, plutôt que d’une logique territoriale traditionnelle.

Henri Lefebvre, fait un livre sur les « petites gens » : Il va produire le texte le droit à la ville, il
explique qu’avec l’urbanisation rapide des sociétés occidentales, le terrain au service de la
vie est décisif.

Système arpanet :

🌷 Internet, Dispositif numérique, open source, internet universitaire.


🌷 Quand castells arrive en Californie c’est un monde en effervescence.
🌷 Il est devant un univers en mutation rapide, il se met a travaillé avec des moyens
différents, il travaille à bartley, qui est un endroit paradisiaque etc, il fait toujours très beau,
castells va transférer ses compétences de sociologue de l’économie etc pour devenir le

🌷
sociologue de la révolution internet.
Grâce à la numérisation des échanges électroniques, les entreprises ne vont plus
être attachées à un territoire, elle va pouvoir se délocaliser et gérer à distances les zones de
vente etc ce qui va permettre au capital du monde de se mettre en mouvement et de se
dématérialiser.

(Bruno Latour voire texte si intéresser)


La sociologie des mouvements sociaux, fait comprendre à castell l'importance culturel que
va prendre le réseau des réseaux.
Le premier google est « google scolare ». Google était d’abord un moteur de recherche
étudiant, cette même organisation a fini par vendre les informations générées par son
algorithme et est donc devenue une entreprise de domination dans le monde car elle
possède 60% d'informations personnelles du monde.
Dans des années 80 castels rédigé 3 tomes d’une œuvre majeure, l’âge de la
consommation, la société en réseau et l’âge de l’information.
Ajd le territoire de google c’est partout, et pas seulement dans un endroit ou deux.

Texte - la société en réseau de castells, publié en 1998

🌷
3 concepts :

🌷
Le capitalisme informationnel

🌷
La société en réseau
L’espace des flux

Castells reconstitue les éléments qui ont présidé à l’information qui commence avec le
télégramme au 11e siècle.
Cette revue se développe dans les années 40 avec les transistor et les circuit intégré, il y a
des radios dans les années 40 mais elles sont grosses et il s’en vend peu, cette technologie
de la radio va être une rev elle met 80 ans à pénétrer dans les foyers des individus, la micro
électronique s’installe dans la côte ouest des usa après la seconde guerre mondiale , cette
nouvelle industrie s’installe dans ou à côté dans campus universitaire ou à côté des cinéma,
on est pas dans qlq chose qui sent la sueur du travail.

Ça remodèle le capitalisme industriel moderne pcq c’est basé sur l’innovation, la science est

🌷
le ménage qui fait accélérer les innovations qui vont aspirer de toutes les compétences :
La maîtrise de l’information, il faut être informé avant les autres, premier informer

🌷
= premier investisseur.
La logique du réseau (le mot réseau vient de prêt = rétiaire).

La matière première de ce capitalisme est le cerveau ➡️


la productivité et la compétitivité
de ses entreprises dépendent essentiellement de leur capacité…

Rev de la communication qui est lié à cette forme de capitalisme informationnel car cette
connaissance n’est pas simplement une connaissance accaparait par qqun mais c’est une
connaissance mise en mouvement par internet etc donc ce qui fait la valeur de cette
connaissance c’est qu’elle soit en circulation.
L’échange d’information fait la différence dans ce mode de production capitalistique

La particularité c’est d’abord que c’est une forme d’échange d’info notamment avec la
démocratisation d’accès au personnel computer lentement au début dans les années 80, les
années 90 se caractérise par la généralisation de l’équipement en micro-ordinateur puis de
l’équipement en téléphonie mobile, qu’est ce qui fait la démocratisation c’est la baisse des
prix unitaire des informations et faire baisser le prix de la connexion.
On change la circulation et le sens de la circulation des choses.

Pour la première fois les usagers deviennent des producteurs d’information et que l’essentiel
de ce qu’il y a c’est nous qui le produisons.
La communication de masse traditionnelle est du haut vers le bas, le récepteur ne peut
jamais être un émetteur.
Les récepteurs sont aussi les production et c’est un changement radical dans la société bien
Qu’il y ait cette règle dès 1990 :
🌷 Capacité à échanger et discuter en continue grâce à internet, au réseau.
🌷 Capitalisme cognitif, ce n’est même plus l’information mais la connaissance.

On peut non seulement produire des infos, choisir nos interlocuteurs, avant que les gens

➡️
aient seulement les informations qu’on leur donne.
Ajd nous avons le choix de lire n’importe quel journal, à l’époque ce n’était pas possible
Capacité de choix, est une capacité d’émancipation.

L’articulation de toute les formes de communication dans une forme d'hypertexte (notion sur
la possibilité qui est mis en place par l’inventeur du net, possibilité d'avoir plusieurs feuilles
d’information timber nelly), l'architecture.
« L’articulation de toutes les formes de communication dans une forme en un hypertexte numérique
composite et interactif comprenant mêlant et recombinant dans leur diversité, toutes les expressions
culturelles issus de l’interaction humaine est un fait historiquement nouveau »

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