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Les Premiers Poèmes Des Cahiers

Le document analyse plusieurs poèmes, en mettant en avant leur structure, les thèmes abordés et les émotions suscitées. Il explore des œuvres variées, telles que celles de Rimbaud, en s'intéressant à des éléments comme la nature, l'amour, la révolte sociale et l'hypocrisie. Chaque section présente des observations sur la forme poétique, les personnages et les messages véhiculés, tout en soulignant l'impact émotionnel et littéraire des textes.

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Les Premiers Poèmes Des Cahiers

Le document analyse plusieurs poèmes, en mettant en avant leur structure, les thèmes abordés et les émotions suscitées. Il explore des œuvres variées, telles que celles de Rimbaud, en s'intéressant à des éléments comme la nature, l'amour, la révolte sociale et l'hypocrisie. Chaque section présente des observations sur la forme poétique, les personnages et les messages véhiculés, tout en soulignant l'impact émotionnel et littéraire des textes.

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Les poèmes des Cahiers : lecture cursive

Première soirée :

Quelle est la structure du poème ?

• Le poème est composé de huit quatrains d’octosyllabes : six quatrains précédés et suivis d’une
même strophe. Les rimes de ces six quatrains sont embrassées sur le modèle (ABAB). La strophe
d’ouverture et de fermeture est construite sur une assonance (retour d’un même son) plus que sur
une rime proprement dite.

• Les quatrains 2 et 3 précisent la situation : « elle », chez le poète (« ma grande chaise », v. 5),
assise, lui, à ses pieds. Les quatrains 4 à 6 sont rythmés par les gestes amoureux du poète (trois
baisers aux vers 13, 22, 26-27).

2. Quelles sont les réactions de la jeune fille ? • La jeune fille est consentante : « elle était fort
déshabillée » (v. 1). Son rire (v. 16) est un rire qui « feignait de punir » (v. 20).

• Sa fausse pudeur fonctionne en réalité comme une approbation (v. 24-25). Elle s’abandonne au
plaisir : « un bon rire qui voulait bien » (v. 28).

3. Quel est le rôle de la nature dans les strophes initiale et finale ? L’« indiscrétion » des « grands
arbres » derrière les vitres traduit l’érotisation de la scène. Ces arbres sont présentés avec humour
comme à la fois protecteurs et voyeurs.

Sensation → p. 19 1. Que décrivent les deux quatrains ?

• Le premier quatrain évoque une promenade estivale et nocturne (« par les soirs bleus d’été », v. 1)
dans la campagne (référence aux « blés » et à « l’herbe menue », v. 2). Le second quatrain évoque un
état d’âme : le paysage extérieur s’intériorise (v. 6).

• La personnification de la Nature (v. 8) suggère une volonté de se fondre en elle pour ne faire plus
qu’un. D’où la disparition de toute pensée, de toute parole, et la place centrale accordée aux «
sensations ». C’est le bonheur d’être au monde. 2. Que suggèrent les temps verbaux ?

• Les verbes sont tous au futur de l’indicatif : « j’irai » (v. 1), « je sentirai » (v.3), « je ne parlerai pas »
(v. 5). Ces futurs indiquent que cette promenade n’est pas effective, elle est simplement rêvée

• Cette dimension du rêve explique la formule « j’irai loin, bien loin » (v. 7). Il s’agit d’une évasion par
la pensée.

3. Quelles remarques pouvez-vous faire sur la structure du dernier vers et la comparaison finale ? •
Le vers débute par un rejet externe : « Par la Nature », qui met fortement en valeur le groupe
nominal.

• Séparée de ce groupe par un tiret, la comparaison : « heureux comme avec une femme » est
également en position de rejet externe, puisqu’elle se rapporte grammaticalement au « je » de «
j’irai ».

Cette comparaison projette, par moquerie, la sensualité du promeneur sur la Nature, et non sur la
femme.
Le Forgeron → p. 20-29 1. Quelles sont les différentes étapes du poème ?

*• Rencontre entre le Forgeron et le roi au Palais des Tuileries (v. 1-13). • Début du discours du
Forgeron : tableau de la misère du peuple (v. 14-26). • Tableau, en contrepoint, des récoltes et
moissons abondantes, dont le peuple ne profite guère (v. 27-39). • Refus de l’injustice et des
inégalités (v. 40-56). Un refus à l’origine de la Révolution et de la prise de la Bastille. • Espoir en un
monde meilleur (v. 57-77). • Les deux lignes en pointillé expriment la désillusion du peuple. •
Contestation de la justice, considérée comme injuste et méprisante (v. 78-100). • Fin du discours,
retour au récit : le roi et le Forgeron regardent par la fenêtre du palais la « Crapule » manifester (v.
101-111). • Reprise du discours du Forgeron qui fait l’éloge de la « Crapule » - mot par lequel les gens
riches désignent les pauvres en colère et qui désigne, dans la bouche du Forgeron, le peuple
désespéré et affamé, donc prêt à tout (v. 112-171). Fin du discours. • Fin de la rencontre entre le roi
et le Forgeron qui lui jette « le bonnet au rouge au front » (v. 172- 180). 2. Qui est le Forgeron ?

• Un homme du peuple, forgeron de son métier, père de trois enfants (v. 115 et 118). • Une
personnification du peuple, au nom duquel il parle et dont il explique les révoltes et les espoirs. • Un
personnage symbolique incarnant la Révolution. Il est celui qui « forge » la Révolution (v. 1-5). 3.
Quelles sont les caractéristiques de ce poème qui permettent de le considérer comme un poème
épique ? • Par ses agrandissements (le peuple, la « Crapule ») et par la transfiguration du Forgeron. •
Par ses enjeux collectifs (la chute de la royauté, l’espoir d’un monde meilleur). • Par son style
souvent hyperbolique :

Soleil et chair → p. 30-37 1.

Quelle est la signification du titre ? • Le « Soleil » personnifié renvoie à la vie, à la chaleur. La « chair »
fait référence au corps, à la sensation (comme dans le poème « Sensation »). • Le titre associe la
source de la vie au bonheur de vivre, dans une vision matérialiste (pas de référence religieuse ou
philosophique).

2. Quels sont les principaux thèmes du poème ?

• En ouverture : un hymne au Soleil, « foyer de tendresse et de vie » (v. 1-9). • Un hymne à la «


Nature vivante » (v. 10-33) • La chute de l’Homme, oublieux de la grande loi de l’univers qu’est
l’Amour (v 34-45). • L’acte de foi en Vénus, déesse de l’Amour, également appelée Aphrodité et
Cybèle et le rejet du christianisme culpabilisateur (v. 46-64). • Puissance et limite de la « Pensée » qui
ne parviendra jamais à tout comprendre et tout expliquer. L’Amour est la vraie puissance (v. 65-81).
• La célébration des temps primitifs, des origines du monde où tout était paix et bonheur (v. 82-129).

3. Comment s’exprime le lyrisme ?

• Par des invocations à Vénus, à la « chair » et des actes de foi.

• Par l’expression d’une sensibilité, qui recrée le monde et en entrevoit l’avenir.

• Par une poésie de la célébration exprimée par de nombreux points d’exclamation.

Ophélie → p. 38-41 1. Comment Ophélie est-elle dépeinte dans les quatre premiers quatrains ? •
Une noyée légendaire : elle « flotte » (v. 2) depuis « plus de mille ans » (v. 5 et 7). • Une femme
fleur : elle est comparée à un « grand lys » (v. 2) et sous l’effet du vent, les « grandes voiles » qui
l’enveloppent forment une « corolle » (v. 9).
• Une femme regrettée par la Nature : les saules « pleurent sur son épaule » (v. 11), les roseaux «
s’inclinent » sur son front (v. 12), les nénuphars « soupirent » (v. 13). 2. En quoi les quatrains 5 à 8
sont-ils une oraison funèbre ? • Par l’adresse directe du poète à Ophélia : passage de « elle » (dans la
première section) à « tu » dans la deuxième. • Par le rappel du caractère d’Ophélia : caractère «
rêveur » (v. 22), sensibilité exacerbée, volontiers portée à la tristesse : elle écoute « les plaintes de
l’arbre » et « les soupirs des nuits » (v. 24), croyance en l’amour absolu (v. 26-28). • Par le rappel des
circonstances de sa mort : à trop rêver d’amour et de liberté auprès d’un « pauvre fou », elle-même a
sombré dans la folie (v. 29-32)

3. Qui est le « Poète » mentionné au vers 33 ? • C’est William Shakespeare, dramaturge anglais
(1564-1616), auteur notamment d’Hamlet (vers 1600) où apparaît le personnage d’Ophélie. Ce «
Poète » est présenté comme celui qui transmet les légendes : il « dit » (v. 33), il incarne la Parole. •
Tout le poème est donc un double tombeau littéraire (texte célébrant la gloire d’un défunt et d’un
écrivain) : d’Ophélie d’abord et de son créateur ensuite.

Bal des pendus → p. 42-45 1. Pourquoi peut-on parler d’un « bal » ?

• La situation : des pendus devenus squelettes (à force d’être exposés au grand jour, comme c’était
la coutume au Moyen-Âge) se balancent au gré du vent. Ce balancement est interprété comme une
danse. On note aussi la présence d’un accompagnement musical : « aux sons d’un vieux Noël » (v. 8).

• Le champ lexical : répétition du verbe « danser » ou du mot « danse » (v. 2, 8, 15, 33, 42), présence
du verbe « cabrioler » (v. 14). • Une longue comparaison avec des danseurs (v. 9 à 12).

2. Pourquo

i ce poème relève-t-il de l’humour noir ? Voici différents indices qui relèvent de cet humour : • les
comparaisons ironiques : le gibet est ainsi un « manchot aimable » (v. 1), les pendus deviennent des
« preux » chevaliers (v. 24) ;

• les cris de joie et d’encouragement : « Hurrah ! » (v. 13, 25), « Hop ! » (v. 15) ; • la présence de «
Messire Belzebuth » qui joue le rôle d’un chorégraphe et d’un marionnettiste (v. 5 à 8).

3. Qu’est-ce qui, dans ce poème, appartient au domaine du fantastique ? Le spectacle des pendus
engendre des visions, à mi-chemin du réel et de l’imaginaire. Le poème tire vers une tonalité
fantastique macabre : • par le recours au conditionnel : « on dirait » (v. 23) qui impose une image en
même temps qu’il la nie ;

• par un agrandissement inquiétant de la scène : le cri des loups dans la forêt (v. 27), le ciel qui est
d’« un rouge d’enfer » (v. 28) ; • par l’envol final d’un squelette (v. 33 à 36) retenu par sa corde, qui
retombe et « rebondit dans le bal au chant des ossements » (v. 36 à 40)

Le Châtiment de Tartufe → p. 46-47

1. Comment la description de Tartufe dans les deux premiers quatrains suggère-t-elle son
comportement ?
2. • Dès le vers 1, Tartufe est décrit en mouvement, en pleine action (les deux quatrains forment
une seule phrase), pris sur le vif, comme le suggère la répétition (« Un jour qu’il s’en allait » (v. 3
et 5), et les verbes d’action « tisonnant », « bavant »). Tartufe est ainsi pris en flagrant délit
3. . • L’acte répétitif (« tisonnant »), l’emploi des adjectifs dévalorisants « jaune », « édentée » et «
moite » et l’oxymore « effroyablement doux » laissent entendre que Tartufe a un comportement
douteux et caché qui lui procure un état « heureux ». 2
4. . Comment s’exprime l’hypocrisie de Tartufe ? • Par le contraste entre son apparence donnée
par sa soutane de clerc (« sa chaste robe noire », v. 2) et son intimité. • Par des oxymores
satiriques : « effroyablement doux » (v. 3) ; « Saint Tartufe » (v. 11). • Par la référence implicite à
la pièce de Molière et, plus précisément, à une réplique de Dorine : voir la note 4 de la page 47.
3. En quoi consiste le châtiment de Tartufe ? Tartufe est pris à son propre piège : la chasteté qu’il
prône tant n’est que supercherie, il est pris en train de commettre un péché par un « Méchant »,
un irréligieux, qui lui arrache sa soutane et le démasque.

Les Reparties de Nina


→ p. 54-59

1. Quelle est la forme de ce poème ?

• Dans ce poème composé de 27 quatrains hétérométriques, chaque strophe comprend :

un octosyllabe + un vers de 4 syllabes + un octosyllabe + un vers de quatre syllabes.

• Les rimes sont embrassées, sur le modèle ABAB. Certaines de ces rimes sont en fait des assonances,
qui reposent sur l’homophonie (retour du même son) de la dernière voyelle accentuée. Par exemple :
« partout/fou » (v. 18 et 20).

2. Le titre du poème est-il humoristique ?

Une « repartie » est en principe une réplique vive et spirituelle. Or :

• Nina ne répond rien durant tout le poème ; les lignes en pointillé indiquent son silence.

Sa seule réponse tient en un vers, le dernier (v. 108).

• Sa « repartie » n’a rien de spirituel. Soit elle n’a rien entendu de ce que lui disait « LUI », soit elle
pensait à son « bureau », c’est-à-dire à son mari

• C’est « Lui » qui monopolise la parole et qui s’enivre de ses propres paroles.

Le poème se concentre sur la tentative de séduction du poète passionné tds que la seule réponse de
Ninaest par métonymie son mari bureaucrate, provoquant l ‘anéantissement de ses espoirs au nom
des valeurs bourgeoises ( travail et fidélité) / le mot « bureau » est hautement dysphorique et
signifie pour le poète une débandade / un repoussoir pour le poète qui préféra la vie de bohème
au confort bourgeois de l’employé
3. Comment les temps verbaux expriment-ils les espoirs de « Lui » ?

• On note d’abord des conditionnels présents : « lui » rêve à ce qui pourrait être le début d’une
histoire d’amour. Son désir impatient lui fait croire à ses propres paroles : « Je te porterais » (v. 41), «
Je te parlerais dans ta bouche » (v. 45) … Suivent des futurs de l’indicatif, comme si l’espoir allait se
concrétiser ; d’où l’ultime prière : « Tu viendras, tu viendras, je t’aime » (v. 105).

• Mais la brève répartie de Nina, en trois mots et quatre syllabes, brise tout rêve.

À la musique

1. Pourquoi ce poème est-il une satire de la bourgeoisie ?

Rimbaud se moque, avec une joyeuse férocité, des bourgeois de sa ville qui se rassemblent chaque
jeudi soir sur la place de la Gare pour écouter l’orchestre militaire.

• Les différents personnages évoqués – « des rentiers à lorgnon », « les gros bureaux bouffis », «
un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande », etc. – sont de véritables caricatures, dans les
deux sens du terme : 1/ dessin suggérant une silhouette ; 2/ description comique d’une personne
réduite à un trait physique ou de caractère.

• Leurs réactions (« soulignant les couacs »), la pauvreté de leur conversation se concluant par « en
somme ! » (v. 16) ou par « c’est de la contrebande » (v. 20) les disqualifie également
intellectuellement et moralement.

2. Qui d’autres que les bourgeois se trouvent sur la « place de la gare » ?

Le concert attire comme une contre-société, qui se moque bien du concert :

• des voyous qui « ricanent » au spectacle des bourgeois (v. 21) qu’ils songent peut-être à voler ;

• des pioupious, des fantassins, qui ne songent qu’à flirter (v. 22) ;

• le poète, « débraillé comme un étudiant » (v. 25).

3. Comment les désirs sexuels et/ou amoureux du jeune poète s’expriment-ils ?

• Les pioupious « caressent les bébés pour enjôler les bonnes » (v. 24).

• Le poète suit du regard les « alertes fillettes » et les déshabille en pensée (v. 29 à 34).

Par opposition à cette société bourgeoise étriquée, il se sent libre et heureux, empli d’élan
amoureux : « Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres… » (v. 36).

satire de la société bourgeoise avec une truculence sans pareil/ alors qu’on attendrait une sorte
d’art poétique comme le poème « la musique » de Baudelaire, R met en scène « un orchestre
militaire » qui à l’image de l’armée multiplie les couacs et qui met en branle une société
bourgeoise de province. Une chorégraphie semble s’installer / ce monde est celui de l’apparence
et de la distinction / la bourgeoisie se pare d’ un faux brillant amis ignore les vrais plaisirs. Même
la nature semble victime de cette hypertrophie bourgeoise : il est question de « pelouse », de «
square où tout est concret ». cet engoncement collectif s’oppose à la représentation du poète : «
Moi, je suis débraillé comme un étudiant »/ vecteur d’un désir salvateur et source de
désorganisation.

Les Effarés
→ p. 64-66

1. Quelle est la progression du poème ?

• Le poème suit les différentes étapes de la fabrication du pain : le pétrissage (v. 1-9), la cuisson (v.
10-15), la sortie du four et le dépôt du pain sur des « poutres enfumées » (v. 16-21).

• Cette progression s’accompagne d’une variation des couleurs : de « noirs dans la neige » (v. 1), les «
Effarés » deviennent « blancs, « pleins de givre » (v. 26). La chaleur et la lumière sont celles du four à
pain.

2. Quelles sont les réactions des « Effarés » ?

Ces réactions sont de trois ordres :

• D’abord la fascination : « ils voient » (v. 7), « ils écoutent » (v. 10), « pas un ne bouge » (v. 13).

• Ensuite, l’envie devant le spectacle du pain chaud et croustillant, qui les remplit de joie (« leur âme
si ravie », v. 23).

• Enfin la supplique muette (« comme une prière », v. 31) dans l’espoir d’obtenir un peu de ce pain
qui représente pour eux le bonheur absolu.

3. Que dénonce ce poème ?

Le poème dénonce l’injustice sociale qui condamne les enfants à la misère et à la faim. On relève :

• l’expression de la compassion pour ces affamés : « cinq petits – misère ! (v. 4), « les pauvres petits »
(v. 26) ;

• la remarque grinçante du vers 25 : « ils se ressentent si bien vivre » à la vue du pain (comme si
voir était déjà se nourrir !) ;

• la chute du dernier vers (« au vent d’hiver », v. 36), qu

Quelles sont les réactions des « Effarés » ?

Ces réactions sont de trois ordres :

• D’abord la fascination : « ils voient » (v. 7), « ils écoutent » (v. 10), « pas un ne bouge » (v. 13).

• Ensuite, l’envie devant le spectacle du pain chaud et croustillant, qui les remplit de joie (« leur âme
si ravie », v. 23).

• Enfin la supplique muette (« comme une prière », v. 31) dans l’espoir d’obtenir un peu de ce pain
qui représente pour eux le bonheur absolu.

3. Que dénonce ce poème ?

Le poème dénonce l’injustice sociale qui condamne les enfants à la misère et à la faim. On relève :
• l’expression de la compassion pour ces affamés : « cinq petits – misère ! (v. 4), « les pauvres petits »
(v. 26) ;

• la remarque grinçante du vers 25 : « ils se ressentent si bien vivre » à la vue du pain (comme si voir
était déjà se nourrir !) ;

• la chute du dernier vers (« au vent d’hiver », v. 36), qui insiste sur la dégradation de la situation des
enfants. Ils ont encore plus froid et davantage faim.

Désir de corrompre les valeurs bourgeoises et de libérer les monstres qui resistent sous son vernis.
Ainsi, il excède la représentation misérabiliste des ouvriers et des pauvres à laquelle s’est livré le
romantisme. Ses effarés ne st pas sublimes à l’image du « Mendiant »hugolien mais st repoussants.
Tt est ramené au bas corporel/ on rappelle au bourgeois qu’il possède un corps / faire sortir le
monstre qui sommeille en nous

Rages de Césars
→ p. 85-86

1. Quel sens donnez-vous au titre ?

• Nom propre à l’origine, « Césars » employé au pluriel désigne tous les dictateurs, quel que soit
leur titre officiel.

• « Rages », également au pluriel, qualifie des colères violentes et répétées.

De quelles « rages » s’agit-il toutefois ? Le sonnet va le préciser. « L’Homme pâle » est vaincu,
prisonnier. Il enrage de sa condition de prisonnier qui lui rappelle très concrètement la fin de son
règne et de ses privilèges.

2. Quel portrait de Napoléon III les deux quatrains dressent-ils ?

Ce portrait est double, physique et moral :

• Portrait physique : c’est celui d’un homme accablé. L’homme est « pâle » (v. 1, 3), il a « l’oeil terne
» (v. 4), mais des « regards ardents » (v. 4).

• Portrait moral : c’est un jouisseur. Son règne a été « vingt ans d’orgie » (v. 5). Et c’est un dictateur :
son but a été de « souffler la Liberté », comme une « bougie » (v. 6-7). L’image suggère la beauté et
la fragilité de cette « Liberté ».

• Dernier point : l’Empereur n’est jamais directement nommé, comme s’il n’était plus rien et parce
que Rimbaud le méprise ouvertement.

3. Comment les deux tercets complètent-ils les deux quatrains ?

• On relève un effet de reprise : « l’oeil mort » (v. 11) renvoie à « l’oeil terne » (v. 4). Cette continuité
s’accompagne toutefois d’une évolution : un tressaillement physique, dont on ne saura jamais la
cause.

• D’où la formulation d’une hypothèse (« peut-être », v. 12) : l’« Homme pâle » regrette-t-il d’avoir
provoqué la guerre, qu’il vient de perdre ? Même pas. Il repense aux jours heureux vécus dans son
château de Saint-Cloud (pillé et incendié par les Prussiens). Sa « rage » provient de la perte de ses
privilèges.

Ces poèmes déchainent l’énergie d’une revolte adolescente contre toutes les formes de l’ordre
établi : on a parfois attenué leur charge polémique en alléguant leur naiveté juvenile. C’est un
choix de la part de Rimbaud

Roman
Morts de Quatre-vingt-douze… → p. 73-74 (texte) ; p. 75-78 (questionnaire) EXPLIQUER LE
TEXTE
 I. Un hommage aux morts (premier quatrain)
1. À qui Rimbaud s’adresse-t-il précisément ? • Rimbaud apostrophe les soldats de «
Quatre-vingt-douze » et « Quatre-vingt-treize » qui ont participé à la Révolution française.
En 1792, les soldats de la Révolution ont dû défendre la France contre les armées
étrangères qui cherchaient à restaurer la monarchie. 1793 fait également référence à la
Révolution française, notamment à la période dite de la « Terreur ».
• Afin de leur rendre hommage, Rimbaud glorifie le combat de ces soldats pour la liberté,
notamment au vers 3. Il loue leur capacité à résister et à se défaire de la tyrannie dont ils
brisent « le joug » (v. 3).
• Rimbaud achève la présentation des soldats de la Révolution en soulignant leur classe
sociale par un détail vestimentaire : il rappelle au vers 3 qu’ils sont chaussés de « sabots »
qui désignent les chaussures de bois des paysans. Le but est ici de souligner qu’ils
appartiennent au peuple.
2. Comment les héros morts sont-ils dépeints ? Rimbaud met en lumière l’héroïsme dont
les soldats ont fait preuve au combat. Il use d’adjectifs et de noms valorisants : « fort » (v.
2), « calmes » (v. 3). Il évoque ainsi leur ardeur au combat, mais aussi l’idéal de liberté qui
les anime.
3. Quelle mission le poète leur assigne-t-il ? Pour le poète, ces soldats défendent un idéal
de liberté qui force le respect. Les soldats de la Révolution se battent pour la justice et
l’émancipation du peuple qui a pris les armes pour se libérer de la pesante monarchie
d’alors.
II. Une invocation solennelle (second quatrain)
5. Comment le second quatrain amplifie-t-il le premier ? • Le second quatrain amplifie le
premier en poursuivant de manière solennelle l’éloge des soldats. Le ton est emphatique
pour souligner la grandeur de ces héros de la Révolution.
• Le poème emprunte à l’épopée la tonalité épique qui raconte avec emphase les exploits
héroïques des soldats, comme en témoigne notamment l’emploi de l’interjection « Ô
Soldats » (v. 7). Cette évocation héroïque est, en outre, appuyée par l’adjectif « extasiés »
(v. 5) qui loue la grandeur morale du peuple.
• Enfin, la tonalité pathétique, très présente également, a pour objectif de susciter la
compassion et la pitié du lecteur pour le sacrifice de ces soldats qui n’a pas été vain. Leur
mort a permis à la Révolution de perdurer (v. 8).
6. Comment la mort est-elle personnifiée ? La personnification consiste à prêter des
qualités humaines à un objet ou un animal. Ici, la Mort est personnifiée (v. 7) par
l’emploi de la majuscule qui en fait un nom propre. Rimbaud lui attribue des actions
humaines, comme le fait de semer (v. 7). La Mort est également assimilée à un
personnage à part entière puisqu’elle est désignée comme une « noble Amante » (v. 7).
7. Quelle est désormais la justification du sacrifice des soldats ? Lors des affrontements,
lessoldats perdent un sang qui vient féconder (« régénérer », v. 8) la terre sur laquelle
ils meurent. En écho au chant révolutionnaire de La Marseillaise qui parle d’abreuver
de sang les sillons, le sang des soldats révolutionnaires est ici le terreau fertile de
toutes les luttes futures. 
III. Une transfiguration mystique (premier tercet) 7. Comment l’agrandissement épique
se poursuit-il ? • Le premier tercet prolonge l’éloge épique des soldats. L’antithèse du
vers 9 (« le sang lavait ») souligne la puissance fantastique de ces héros de guerre. Loin
d’être impur et de souiller, le sang des soldats permet de laver tous les affronts et de
chasser toute impureté : leur mort n’a pas engendré le malheur, mais a ouvert la voie
à la liberté. • Le trimètre (v. 10) qui scande en trois parties égales les douze syllabes de
l’alexandrin et en brise sa scansion monotone, unit dans une même évocation les
morts des batailles de Valmy, de Fleurus et d’Italie, trois batailles dont les spécificités
sont gommées au profit d’un rassemblement qui les place sur un pied d’égalité. • Le
vers 11 prolonge l’antithèse amorcée au vers 9 : ces morts, martyrs de la cause
révolutionnaire, inspirent de la vénération et deviennent, par leur sacrifice, des saints, à
l’image du Christ. 8. Comment l’identification des soldats avec des « Christs » est-elle
préparée ? • Le verbe « régénérer » (v. 8) prépare l’image de la résurrection du Christ,
tandis que « lavait » (v. 9) évoque l’épisode où, dans la Bible, Marie-Madeleine lave les
pieds de Jésus. • Le vers 11 affirme cette image christique préparée dans les vers
précédents en évoquant cette fois directement le Christ lui-même : les soldats
deviennent ainsi des « millions de Christs aux yeux sombres et doux ». La
transfiguration est donc achevée.
 IV. Un reproche et une condamnation (second tercet)
9. Qui est ce « Nous » qui s’oppose au « Vous » des strophes précédentes ? • Cette
ultime strophe crée une véritable rupture avec les vers précédents : quittant
brutalement l’invocation aux valeureux morts de la Révolution, le poète prend vivement
à partie ses contemporains, les Français du Second Empire. • Cette rupture de ton est
marquée par une antithèse, un changement de pronom personnel : le « Vous », glorieux,
laisse la place au « Nous », désignant le peuple de France, « courbé sous les rois comme
sous une trique » (v. 13).
10. Quel reproche le poète adresse-t-il à ce « Nous » ? En quoi faut-il s’en libérer ?
Rimbaud passe ainsi de l’éloge des soldats révolutionnaires au blâme d’une France
contemporaine qui, loin de la République, subit de nouveau un régime monarchique.
Afin de souligner la violence de cette situation, Rimbaud fait rimer « République » au
vers 12 avec « trique » au vers 13. Les Français subissent une situation violente,
symbolisée par cette trique qui dénonce l’oppression physique du pouvoir royal. Le
poète appelle donc le peuple à se libérer de cette injustice que les soldats de la
Révolution n’avait pas acceptée. 11. Pourquoi « Messieurs de Cassagnac » sont-ils cités
au dernier vers du poème ? Rimbaud clôt son sonnet par l’évocation des deux
journalistes bonapartistes, partisans de l’Empereur Napoléon III et fervents défenseurs
de la guerre contre la Prusse. Le poète souligne ainsi leur responsabilité dans le désastre
militaire dont ils ont fait l’éloge dans les colonnes de leur quotidien
En quoi le fait de les nommer les délégitime-t-il ? Le dernier vers est une chute dont la
tonalité est ironique et satirique. Rimbaud fustige et se moque des deux journalistes qui
ont l’audace d’invoquer les Morts de Valmy, Fleurus et d’Italie pour justifier une guerre
injuste et cruelle à l’encontre des valeurs de ces morts de la Révolution française. Le
poète reproche également aux journalistes d’agir pour des mobiles vaniteux, aux
antipodes de l’abnégation des soldats qui, en inconnus, ont sacrifié leur vie pour leur
idéal révolutionnaire. 13. Pourquoi Rimbaud date-t-il son poème du 3 septembre 1870
de la prison de Mazas ? • Rimbaud date son poème du 3 septembre 1870, c’est-à-dire
entre la défaite du Second Empire face à la Prusse qui a lieu le 2 septembre et la date de
la proclamation de la IIIe République, le 4 septembre. • Rimbaud a été incarcéré à la
prison de Mazas lors d’une de ses fugues. Mais cette référence à « Mazas » pourrait
peut-être aussi signifier que le poète souhaite se faire l’ardent défenseur de la
démocratie et de la République et qu’il est en détention pour avoir combattu contre
l’Empire, à l’image des soldats révolutionnaires.
Lisez le poème de Victor Hugo, « Aux morts du 4 décembre » (Les Châtiments, 1853) et
comparezle avec le poème de Rimbaud. • Le sonnet de Rimbaud rappelle le célèbre
poème de Victor Hugo « Aux morts du 4 décembre. » Figurant dans Les Châtiments, ce
poème écrit par Hugo alors en exil est une violente attaque contre le règne de
Napoléon III. L’auteur revient ainsi, avec ironie, sur la répression de la révolte
populaire qui eut lieu le 4 décembre 1851 contre le coup d’État du futur Empereur •
Rimbaud s’inspire de l’éloquence épique de Hugo et de la tonalité satirique de son
poème qui dénonce la barbarie de Napoléon III et son cynisme. • La modernité du
poème de Rimbaud tient en grande partie à sa construction originale : les treize
premiers vers célébrant les morts de la République sont interrompus brutalement par
l’apostrophe des trois derniers vers qui crée une violente rupture pour impliquer ces
morts dans une actualité polémique

Au Cabaret-Vert → p. 94-95 1. Que décrit ce poème ? • Il s’agit


d’une scène de genre, fréquente dans la peinture flamande et
hollandaise des XVIe et XVIIe siècles. • Elle décrit ici l’arrivée du
poète dans une taverne, son installation et sa commande. La
servante est vive et sensuelle (v. 8-10). Le repas est décrit de
manière colorée. 2. Quel est l’état d’esprit du poète ? • Il est «
bienheureux ». Ce bonheur physique tient à trois causes : – au
repos, bienvenu après une errance de « huit jours » (v. 1) ; Le
poète allonge ses « jambes sous sa table » (v. 5). – à la possibilité
de se restaurer ; Le jambon est appétissant, et la chope de bière
est bien remplie (v. 11-13). – à la présence d’une servante
avenante (érotisation de la scène). • Il éprouve un sentiment de
plénitude, qui s’explique : – par sa liberté totale, suggérée dans le
premier quatrain ; – par une impression d’harmonie avec la
nature, que symbolise le rayon de soleil qui dore la chope de bière
(v. 14). 3. En quoi la forme de ce poème allie-t-elle tradition et
modernité ? • La forme est traditionnelle : c’est celle du sonnet
aux rimes croisées (ABAB) dans les quatrains et aux rimes
structurellement identiques dans les tercets (CCD/EEF). •
L’écriture se veut plus moderne par le recours systématique au
rejet, qui reporte sur le vers suivant un élément dépendant
grammaticalement du vers précédent : « aux cailloux des chemins
» (v. 2), « de beurre » (v. 4), « verte » (v. 6), « de la tapisserie » (v.
7), « d’ail » (v. 13).

La Maline → p. 96-97

1. Que décrit ce poème ?


• Une banale salle d’auberge, de couleur « brune », mais
essentiellement évoquée par ses agréables odeurs (v. 1-2). • Le
bonheur simple et intense de Rimbaud de se reposer dans une «
immense chaise » (v. 4) et de se restaurer. Lui-même se dit «
heureux et coi » (v. 5).
2. Quelle est l’attitude de la servante ? La servante, désignée ici
comme la « maline », cherche à se faire embrasser. Son entreprise
de séduction, que Rimbaud ne comprend d’abord pas (v. 7), se fait
en plusieurs étapes : • son « fichu » est sciemment à moitié défait
(v. 8) ; • de son doigt, elle effleure sa joue, tendre et douce, « de
velours de pêche rose et blanc » (v. 10) ; • elle invite Rimbaud à
l’embrasser avec une délicieuse faute de français (« une froid », v.
14.
Le premier quatrain est-il irrégulier au regard de la versification
traditionnelle ? • On relève plusieurs rejets : « parfumait/ une
odeur de vernis » (v. 1-2) ; « à mon aise/ Je ramassais » (v. 2-3) ;
« je ne sais quel met/Belge (v. 3-4). • La césure traditionnelle à
l’hémistiche n’est pas respectée dans le vers 1 (8 + 4, au lieu de 6
+ 6). • La rime « parfumait/ met » est plus une assonance qu’une
véritable rime. • Par ce jeu formel, Rimbaud chercher à prendre
de la distance avec les conventions poétiques.

L’Éclatante Victoire de Sarrebrück → p. 98-99


1. Comment comprenez-vous le titre ?
Le titre est ironique : cette « éclatante victoire » fut sans lendemain et, en octobre 1870,
quand Rimbaud écrit ce poème, la défaite française est totale,
l’Empereur est prisonnier et le Second Empire est tombé. •
Comme l’indique le sous-titre, le sonnet décrit une « gravure »
patriotique, de propagande, dont Rimbaud va souligner l’absurdité
et le mauvais goût.
• Titre et sous-titre annoncent donc un poème satirique.
2. Quelles sont les caractéristiques qui font de ce poème un texte satirique ? Il l’est de
trois grandes façons : • par le recours au burlesque, qui désacralise l’« apothéose » (v. 1)
de l’Empereur ; Celui-ci est « raide, sur son dada » (v. 2) et les deux comparaisons dont il
est l’objet sont ridiculement contradictoires : « Féroce comme Zeus et doux comme un
papa » (v. 4). • par les réactions des soldats cités. Pitou (v. 7) et Dumanet (v. 9) incarnent
traditionnellement des soldats naïfs et ridicules qui appartiennent au registre du comique
troupier. Leur tenue n’est pas très militaire : l’un rajuste son uniforme et l’autre s’est
appuyé sur la crosse de son fusil (v. 7 et 9-10) ; Boquillon, autre soldat naïf, ne comprend
rien (« De quoi ?), et montre « ses derrières » (fesses) !
3. Quel effet les couleurs de cette « gravure » produisent-elles ?
• Cette gravure est très (trop) colorée : on ne dénombre pas moins de huit couleurs
mentionnées : du bleu et du jaune, du rose, du rouge et du doré, du noir et de nouveau du
rouge et du bleu. • Elle est d’un mauvais goût qui se veut accrocheur pour être vendue « 35
centimes ».

Le Buffet → p. 100-101

1. Quelle description les deux quatrains font-ils du buffet ? Cette description va de


l’extérieur vers l’intérieur.
2. • Une description extérieure dans le premier quatrain : le buffet est « large », « sculpté »
et en « chêne sombre » (v. 1). Elle s’accompagne d’un début de personnification : il a
pris l’« air si bon des vieilles gens » (v. 2). Il est enfin odorant. • Une description
intérieure dans le second quatrain : c’est « un fouillis ». Ce qu’il contient renvoie à un
temps passé : de « vieilles vieilleries » (à noter l’allitération de ce pléonasme), des «
dentelles flétries », « des « fichus de grand-mère » (v. 7-8). 2. Comment les deux tercets
approfondissent-ils la description ? • Le premier tercet poursuit la description, mais sur
le mode de la suggestion : « C’est là qu’on trouverait » (v. 9) sous-entendu, si l’on
cherchait. Aux linges et dentelles mentionnés dans le second quatrain succède
l’évocation des propriétaires ou des usagers du buffet. Celui-ci devient une sorte de
livret de famille : « médaillons », « mèches », « portraits » ...
3. • Le second tercet est une invocation lyrique au buffet. La personnification initiée dans
le premier quatrain prend toute son ampleur. Le buffet devient le gardien de la
mémoire et aurait bien des histoires à raconter.
4. 3. Quelles caractéristiques présente la versification du dernier tercet ? Les vers sont des
alexandrins. Mais le vers 13 ne respecte pas la traditionnelle césure à l’hémistiche ; il
s’organise en 9 + 3, au lieu, classiquement, de 6 + 6. Les rimes sont embrassées : «
histoires » et « noires » encadrent « bruis », qui reprend la rime « fruits » du vers 11.
À nouveau Rimbaud joue des codes de la versification classique, refusant toute
contrainte poétique excessive.

Ma Bohême → p. 102-103 (texte) ;


p. 104-107 (questionnaire) EXPLIQUER LE TEXTE  I. Un poète vagabond (premier quatrain)
1. Comment le poète évoque-t-il son errance ? • Ce sonnet autobiographique présente
l’errance de Rimbaud, poète vagabond et fugueur. L’imparfait employé tout au long du
poème suggère que l’auteur évoque une expérience passée qui s’est répétée. Les fugues
du poète adolescent, loin de sa famille et de la ville de Charleville, ont été en effet
fréquentes quand il composait les Cahiers de Douai. Cependant, l’errance évoquée
demeure une « Fantaisie », un vagabondage rêvé, comme le sous-entend le sous-titre. • Le
sonnet ne décrit pas une promenade, mais bien une errance sans destination précise (« Je
m’en allais, v. 1 ; « J’allais sous le ciel », v. 3).
• La langue et la versification irrégulière rendent compte de cette flânerie. Les alexandrins
sont disloqués, comme au vers 4 où une suite de monosyllabes désarticulent le trimètre («
Oh ! là ! là ! »). Le découpage rythmique se fait chaotique à l’image de l’avancée du jeune
homme sur les sentiers.
Comment le poète se présente-t-il ? Le poète est habillé pauvrement : ses « poches » sont «
crevées » (v. 1), c’est-à-dire trouées ; son manteau devenait « idéal » (v. 2), déchiré à force
d’usure. Mais, paradoxalement, sa pauvreté n’est pas source de malheur car le poète ne
semble pas en souffrir. Il fuit ainsi les conventions sociales et s’affranchit symboliquement
des codes d’une société bourgeoise qui l’oppresse. La pauvreté a donc ici un pouvoir
libératoire.
À quoi le poète emploie-t-il son temps durant ce voyage ? Le poète place son vagabondage
sous le signe de la « Muse » (v. 3). À l’image de la poésie romantique, le poète errant
invoque l’inspiration venue du ciel. La Muse est apostrophée et personnifiée comme une
divinité qui guide le poète. Conformément à la tradition romantique, Rimbaud devient ici le
vassal poétique d’une Muse qui règne en maîtresse sur son inspiration.
5. En quoi le vers 4 marque-t-il une rupture ? Le vers 4 est perturbé par des interjections
monosyllabiques qui témoignent de l’enthousiasme du poète devant les rêves qui ont
été les siens (« oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées ! »). Ces nombreuses
exclamatives marquent également l’ironie du poète qui porte un regard critique sur
ses exaltations passées. Avec beaucoup d’humour, Rimbaud tourne aussi en dérision
la grandiloquence de la poésie romantique amoureuse.
6.  II. Un « Petit-Poucet rêveur » (second quatrain)
7. Comment l’image du « Petit-Poucet rêveur » est-elle amenée et filée ? Le second
quatrain poursuit le récit de cette fugue en pleine nature. Le poète s’identifie à la figure
du Petit-Poucet. Cependant, au lieu de semer des cailloux sur son chemin, le pantalon
troué du poète sème des « rimes », comme le souligne avec force le rejet au début du
vers 7
Montrez que le vagabondage du poète prend une dimension cosmique.
Le registre merveilleux, propre aux contes, amorcé par la figure du Petit-Poucet, ouvre la
voie à un univers fantastique et magique. Le vagabondage prend alors une dimension
cosmique : le poète dort à la belle étoile (« Mon auberge était à la Grande-Ourse », v. 7),
les étoiles s’animent et émettent de légers bruits (« frou-frou », v. 8).4
Quelle notation au vers 8 exprime la liberté et la fantaisie du poète ? La fantaisie de
Rimbaud s’exprime notamment par l’emploi de l’onomatopée « frou-frou », proscrite en
poésie, mais délibérément employée par Rimbaud pour sa sonorité enfantine et naïve. Le
poète se moque encore ici des règles de la poésie romantique qui privilégie le langage
soutenu.
La communion avec la nature (premier tercet)
8. Comment l’exaltation de l’adolescent se traduit-elle ? Le premier tercet dépeint la
communion du poète vagabond avec la nature dans laquelle il trouve refuge. L’exaltation du
poète en vient à transfigurer la réalité. Ainsi le poète ne regarde pas les étoiles, mais il les
écoute (« je les écoutais, assis au bord des routes », v. 9). 9. Quel rôle la nature joue-t-elle
dans son bonheur ? • La nature, bienveillante et protectrice, joue un rôle central dans sa
quête du bonheur car elle aiguise ses sens. La rosée provoque de multiples sensations
(couleur, parfum, goût) qui établissent des correspondances (synesthésie). • On
remarquera la position du poète fugueur, « assis au bord des routes » (et non au milieu),
attentif aux signes de la nature : c’est précisément sa marginalité, au sens propre comme
au sens figuré, qui lui permet de rentrer en contact avec la nature.
10. En quoi est-elle nourricière ? La nature procure également au poète une nourriture
spirituelle : « les gouttes de rosée » sont comparées à « un vin de vigueur » (v. 11). Les «
bons soirs de septembre » (v. 10) évoquent le mois des vendanges quand les fruits arrivent à
maturation, tels les rimes du poète, « égrenées » précédemment, qui donnent à présent
naissance à « un vin de vigueur ». Cette périphrase désignant une « eau-de-vie » évoque
l’élan vital de la nature qui a sur le poète le même effet qu’un alcool fort, à savoir l’ivresse
des sens. 
IV. Le bonheur de la création poétique (second tercet)
11. Comment l’errance s’accompagne-t-elle d’une progressive transfiguration du paysage ?
Le second tercet traite du bonheur de la création poétique qui était déjà en germe dans le
premier quatrain. Rimbaud exprime la joie d’écrire des vers au contact d’une nature qui est
progressivement transfigurée. Elle devient mystérieuse, à la fois menaçante et irréelle,
comme le souligne l’expression « ombres fantastiques ».
12. Analysez l’humour du tercet. Rimbaud tourne en dérision ses propres émois poétiques.
Les souliers du poète se transforment en « lyres » et ses lacets prennent la forme de
cordes. La lyre, instrument noble du poète depuis l’Antiquité, est ainsi associée aux «
élastiques », objet trivial. La rime des vers 12 et 13 (« fantastiques/élastiques ») paraît
également bien insolite et peu appropriée pour un sonnet. Rimbaud se moque ainsi
ouvertement du lyrisme traditionnel

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