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f153 Francais Taille Minimale

Le document traite de la mangue et de la banane, en mettant en lumière les enjeux de l'interdiction de vente à perte en Allemagne et en France, ainsi que les défis environnementaux liés à la culture de la banane. Il souligne la nécessité d'une production plus propre et d'une meilleure régulation des prix dans le secteur des fruits. Le dossier aborde également les opportunités et contraintes du marché européen pour les fruits à noyau et la mangue.

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Le document traite de la mangue et de la banane, en mettant en lumière les enjeux de l'interdiction de vente à perte en Allemagne et en France, ainsi que les défis environnementaux liés à la culture de la banane. Il souligne la nécessité d'une production plus propre et d'une meilleure régulation des prix dans le secteur des fruits. Le dossier aborde également les opportunités et contraintes du marché européen pour les fruits à noyau et la mangue.

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Février 2008 - n° 153

Version française

Dossier du mois :
LA MANGUE

Banane
et environnement
http://passionfruit.cirad.fr

Fruits à noyau
d’importation

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couv f153 francais page ... lundi 10 mars 2008 16:51


de la page 1 Noir
Magenta
Jaune
Cyan
DocA4Sworld 19/09/07 17:50 Page 1

Importateur de fruits
et légumes exotiques
et de contre-saison
www.sworld.com
Siège social : London Office :
57, rue de la Réunion 140 New Cavendish Street
BP119 - 94538 Rungis – France London W1W 6YE – England
Tél. : +33 (0)1 56 34 05 05 Tél. : +44 (0)20 7436 2646
Fax : +33 (0)1 56 34 00 10 Fax : +44 (0)20 7580 4744
e-mail : [email protected] e-mail : [email protected]

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Centre de coopération internationale
en recherche agronomique pour le
L’Allemagne vient de rejoindre la France dans son
développement interdiction de vente à perte au stade détail. Espérons qu’elle dégagera
Département Performances des
systèmes de production et de
davantage de moyens pour la faire respecter. Dans le cas contraire, la
transformation tropicaux mesure restera de pure forme et rejoindra les très nombreux textes
réglementaires non appliqués et autres bonnes intentions. Ainsi, les
Editeur dirigeants allemands seraient bien inspirés de tirer les conséquences de
Cirad l’échec français en la matière. Le secteur de l’alimentaire en France, et
TA B-26/PS4 notamment celui des fruits et légumes, est une sorte de laboratoire in
34398 Montpellier cedex 5
vivo des atteintes à l’interdiction de vente à perte. Les exemples sont
France
Tél : 33 (0) 4 67 61 71 41 quasiment hebdomadaires. Il suffit de feuilleter les épais catalogues de
Fax : 33 (0) 4 67 61 59 28 promotion qui encombrent chaque jour nos boîtes aux lettres pour
Email : [email protected] en faire le constat. Le dernier en date nous vient du secteur de la
http://passionfruit.cirad.fr banane, avec un prix de détail totalement hors de proportion par
rapport au prix de vente aux différents stades de la filière. Ainsi,
Directeur de publication
Hubert de Bon une grande enseigne nationale annonce-t-elle la vente de
banane, entre le 27 février et le 1er mars, à 0.84 euro/kg, toutes
Directeurs de la rédaction taxes comprises. Hormis le fait que ce prix semble bien faible pour
Denis Loeillet et Eric Imbert un produit acheminé par bateau, mûri et enfin transporté jusqu’aux
Rédactrice en chef magasins, il est aussi totalement déconnecté de la conjoncture.
Catherine Sanchez Certes, à certaines périodes de l’année, les prix import peuvent tomber
extrêmement bas. Mais ce n’est pas le cas ici puisqu’ils sont au beau fixe
Infographie
depuis quelques semaines et affichent des niveaux moyens au dessus
Martine Duportal
de 0.90 euro/kg, hors taxes stade quai de déchargement en Europe.
Iconographie Même si cette enseigne a trouvé un opérateur souhaitant lui faire don de
Régis Domergue ses coûts de mûrissage et de transport, le compte n’y est toujours pas.
Site internet Ce n’est pas choquant en soit de voir qu’un opérateur, pour s’attirer les
Unité multimédia (Cirad) bonnes grâces d’une enseigne, abandonne ses marges, voire un peu
plus. Ce qui est navrant dans ce type de comportement, c’est l’effet
Chef de publicité boule de neige qu’il peut engendrer dans l’ensemble du secteur, alors
Eric Imbert
même que rien dans la conjoncture bananière internationale ne justifie
Abonnements de baisser drastiquement les prix, bien au contraire. Dans un marché
Sylviane Morand ouvert comme celui de l’UE, le pouvoir de destruction est déjà entre les
mains des grands distributeurs, pourquoi en plus leur fournir la poudre, la
Traducteur
Simon Barnard mèche et le détonateur ?

Imprimeur Denis Loeillet

S
Imp’Act Imprimerie
34980 St Gély du Fesc, France
Deux versions
française et anglaise ommaire
ISSN
Français : 1256-544X Revue de presse internationale
Anglais : 1256-5458 p. 2 • Monde : Prix des jus et pulpes de fruits en Europe
CPPAP
Français : 0711 E 88281
Le point sur...
Anglais : 0711 R 88282 p. 3 • Banane et environnement
© Copyright Cirad Vers une production plus propre à l’horizon dix ans
Thierry Lescot & Denis Loeillet
Tarif abonnement annuel
190 euros HT p. 5 • Fruits à noyau d’importation
11 numéros par an Des opportunités, mais beaucoup de contraintes
Cécila Celeyrette
Dossier du mois proposé par Pierre Gerbaud
EURO - 29 février 2008 p. 11 Mangue
Monnaie 1 euro = • Marché européen : la banalisation guette la mangue
Dollar US 1.5167 • Marché européen : au fil de la campagne 2007
Yen japonais 158.03 • Bilan de campagne 2007 par origine: une année morose
Franc suisse 1.5885 • Mangue d’Afrique de l’Ouest : perspectives pour 2008
Livre sterling 0.7652 • Fiche pays producteur : la Côte d’Ivoire
Couronne suédoise 9.3948 • Fiche pays producteur : le Brésil
Couronne danoise 7.4515 • Les principales variétés
Couronne norvégienne 7.914 • Défauts de qualité
Dollar canadien 1.4895
Dollar australien 1.6226 Marché européen - Décembre 2007
Dollar néo-zélandais 1.8854 p. 36 • Repères • Petits agrumes
Real brésilien 2.5496
• Banane • Litchi
Couronne tchèque 25.228
• Avocat • Mangue
Zloty polonais 3.5305
• Orange • Ananas
Yuan renminbi chinois 10.786
Couronne estonienne 15.6466 • Pomelo • Fret maritime
Couronne slovaque 32.53 Eric Imbert, Pierre Gerbaud, Thierry Paqui, Richard Bright
Livre turque 1.8183
Rand sud-africain 11.7309 Prix de gros en Europe
Won sud-coréen 1 425.07 p. 47 Décembre 2007
Source : Banque Centrale Européenne
Crédit photo couverture : Regis Domergue
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n°153 Février 2008 1
REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE

MONDE
„ Le verger tropical „ Prix des jus et pulpes de fruits en Europe. Ci-dessous est
Cultiver les arbres fruitiers proposée une sélection de prix, éditée à intervalles réguliers par le « Market News
Service » du Centre du Commerce International de l’ONU à Genève ([email protected]).
Quels soins apporter aux arbres
fruitiers tropicaux ? Comment les
tailler ? Quelles greffes, pour quelles
espèces ? Comment limiter les UE — Prix des jus et pulpes pour certaines origines — Décembre 2007
intrants chimiques ? Distinguer les Type de jus Prix (USD/t) Origine Commentaires
insectes utiles des ravageurs, etc. Ce
livre aborde les principales Concentré congelé, 1 750–1 950 fca Brésil Tendance à la baisse du prix
techniques culturales propres à la 66° brix dup UE sur fond d’augmentation des
production fruitière tropicale, en Jus simple (NFC) 560-580 fot UE Brésil stocks et d’une consommation
Orange qui semble gênée par les prix
recherchant toujours l’équilibre qui
élevés au détail. Les prévisions
permet de produire sans nuire à
de production sont toutefois
l’environnement. Mais il présente pessimistes.
surtout, de façon détaillée et
abondamment illustrée, plus de Concentré congelé, 1 650-1 700 fot UE Floride Prix désespérément bas malgré
120 espèces fruitières qui poussent 58° brix, type rose 1 190 fca df UE Afr. du Sud les programmes de promotion
sous climats tropicaux, subtropicaux et de rachat institutionnel aux
Pomelo Concentré congelé, 1 050 fca UE Cuba Etats-Unis. Pour l’exportation
ou encore méditerranéens, qu’elles 58° brix, type blanc 1 100-1 150 cfr Floride vers l’UE, l’Afrique du Sud
soient considérées comme majeures,
dup UE détient un avantage tarifaire
mineures, oubliées ou encore important sur la Floride.
pleines d’avenir.
Concentré congelé, 1 250-1 300 fob Argentine Prix en hausse. Stock bas et
Le verger tropical 400 gpl, Buenos Aires récoltes espagnole et argentine
Cultiver les arbres fruitiers Citron pulpe 6-8 % en retrait. Marché en attente de
Fabrice & Valérie Le Bellec. 2007. Concentré congelé, 1 600-1 700 fca dp Brésil la récolte italienne.
Edition Orphie, www.orphie.net. 500 gpl, pulpe 2 % UE
272 pages couleur. Concentré congelé, 2 800 fob Colombie Demande en croissance pour
ISBN 978-2-87763-384-0. Mora 14° brix Buenavista cette pulpe du fait de ses
Prix public : 30 euros propriétés antioxydantes.
Pulpe aseptique, 600 cfr UE Afrique du Demande bien orientée. Prix
9° brix, type rose Sud fermes. L’Afrique du Sud
Pulpe concentrée, 880 cfr UE répond à une partie de la
Goyave
14-16° brix, demande européenne. Le
type rose Brésil est hors marché du fait
de cours trop élevés.
Pulpe aseptique, 575-600 fca dp UE Équateur Tension toujours très forte. La
22° brix demande des consommateurs
Banane
en smoothies est active et
l’offre est réduite.
Concentré congelé, 1 350 c&f UE Thaïlande Stocks importants et parfois
60° brix, vieillissants, demande peu
Cayenne lisse active, concurrence avec le jus
Concentré 1 300 c&f UE d’orange à nouveau d’actualité
aseptique, 60° brix, et structure des coûts défavora-
Ananas Cayenne lisse ble, notamment en Asie, pèsent
négativement sur le secteur.
Concentré congelé, 1 200 cfr UE Vietnam Les prix sont à la baisse.
60° brix, Queen
Jus simple 595 fca UE Costa Rica
aseptique, MD2
Concentré congelé, 3 800-4 500 fca df Équateur Prix très élevés. L’offre
Fruit de 50° brix UE équatorienne ne semble pas au
la rendez-vous du fait des aléas
„ A ne pas manquer... passion Jus simple, 14° brix 1 460-1 850 fca df
climatiques.
UE
Jus simple congelé, 1 200 fob Brésil Brésil Prix très élevés en raison d’une
• FTIS 2008 - 3ème colloque Acerola 6-8° brix récolte faible. Demande en
international sur le commerce baisse.
équitable. Les nouvelles Purée aseptique, 1 650 fca dup UE Inde La demande se développe sur
dimensions du commerce 16° brix, Alfonso les marchés non traditionnels.
international. Montpellier Prix orientés à la hausse.
(France), 14, 15 et 16 mai Concentré 1 400 fca dp UE
2008. www.ftis2008.org aseptique, 28° brix,
Mangue
Totapuri
• V Foro Internacional de Purée aseptique, 940 cfr UE Colombie
Banano y Frutas Frescas. 14° brix,
Guayaquil (Equateur). Magdalena
[email protected] Note : fot : free on truck (hors droits de douane) / fca : free carrier / cfr : cost and freight (hors droits de
www.aebe.ec douane) / dp : duty paid (droits de douane acquittés) / dup : duty unpaid (droits de douane non acquittés) /
df : duty free (libre de tous droits de douane) / dl : delivered Europe (livré en Europe)

Source : Market News Service for bulk-packed fruit juices - Europe

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2 Février 2008 n°153


LE POINT SUR...

Banane et environnement
Vers une production plus propre à l’horizon dix ans

R
écoltée douze mois sur
douze, la banane est une
source d’alimentation majeure
culture. Comme les autres
productions agricoles, la
culture de la banane est sou-
ciences, à la fois du côté des
producteurs et des grands
opérateurs mais aussi des
pour des centaines de millions mise à de fortes pressions distributeurs et des consomma-
d’habitants des pays du Sud, parasitaires. La lutte contre les teurs, oblige à innover. Le défi
mais aussi un des fruits favoris maladies fongiques comme les est simple : préserver voire
dans l’hémisphère Nord. Côté cercosporioses, notamment la améliorer le revenu net à l’hec-
commerce international, les cercosporiose noire, est la plus tare, tout en réduisant l’utilisa-
exportations de banane des- connue. Elle n’est pourtant pas tion des pesticides, et ceci
sert représentent un chiffre la seule. La lutte contre les dans un contexte de forte
d’affaires de quelque 4.9 mil- parasites telluriques concurrence internationale et
liards de USD. L’internationali- (nématodes), les charançons, de limitation réglementaire de
sation du produit, mesurée par les virus et la maladie de Pana- l’utilisation des produits phyto-
le rapport « volume exporté sur ma mobilise aussi toute l’atten- sanitaires.
volume produit », est tion de la filière et des centres
une des plus importan- de recherche.
Une initiative mondiale, tes dans le monde agri-
cole : 30 % pour la On a longtemps géré ces désé- Le projet PRPB
réunissant centres de
banane, contre 20 % quilibres, et on continue sou-
recherche et produc- pour le blé. Le marché vent de le faire, par l’utilisation Un projet d’étude sur la faisabi-
teurs de banane, pour- mondial de la banane massive de pesticides. Des lité d’un programme internatio-
rait permettre de réduire est en pleine expan- phénomènes classiques de nal de réduction des pesticides
de façon notable l’utili- sion. La demande s’ac- résistance à ces produits phy- en bananeraie intensive
croît à un rythme rapide tosanitaires sont apparus, re- (PRPB, Pesticide Reduction
sation des pesticides depuis plus de trente mettant en cause certaines Plan for Banana) a été initié
dans un délai de dix ans. ans : de 3.9 millions de stratégies classiques de lutte. par plusieurs institutions de
Les Antilles françaises tonnes en 1960 à plus L’impact de l’utilisation des recherche (Université de Wa-
ont fait la preuve de la de 16 millions tonnes traitements phytosanitaires sur geningen, Bioversity Internatio-
en 2007. les coûts s’est doublé d’une nal, Cirad, Embrapa, Université
validité du concept. La
prise de conscience de ses de Leuven, etc.) et financé par
pression réglementaire effets négatifs sur les travail- le CFC (Common Fund for
et sociétale semble dé- leurs dans les bananeraies, sur Commodities). Dans ce cadre,
sormais assez forte pour Les limites du l’environnement, et éventuelle- une étude préliminaire sur la
pousser les producteurs modèle ment sur les consommateurs. situation actuelle de l’utilisation
Les opinions publiques des des pesticides en bananeraie
et les grands acteurs du productiviste pays du Nord, chauffées à (2006-2007) a pu être menée
marché international à des décennies blanc par les crises alimentai- dans plusieurs pays produc-
innover dans ce sens. passées res et sanitaires passées, ont teurs, sur la base d’enquêtes
Reste à convaincre les poussé au durcissement des auprès d’experts nationaux de
L’intensification du pro- réglementations publiques ou la production bananière. Les
bailleurs de fonds des privées. Cet éveil des cons- premiers résultats présentés fin
cessus de production a
enjeux et de la faisabilité été une des réponses
du projet. apportées par la filière Banane - Martinique
à la demande crois-
Evolution de l'utilisation des produits phytosanitaires
sante des pays du
Nord, dans des conditions éco- Insecticides et ném aticides
nomiques satisfaisantes.
Comme pour l’ensemble des Volume / unité de surface
12 0.42
systèmes de culture, tropicaux Volume / unité de tonnage
active par tonne de

ou tempérés, cette intensifica-


en kg de matière
active par hectare

10 0.35
en kg de matière

tion a conduit à la création


8 0.28
banane

d’espaces agricoles monospé-


cifiques, dans le temps et dans
6 0.21
l’espace, par la concentration
d’une seule culture sur des 4 0.14
superficies pouvant dépasser
des milliers d’hectares dans 2 0.07
certaines zones. Cette straté-
0 0.00
gie productiviste a été à l’ori-
gine des déséquilibres biologi- 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06
ques par concentration de pa- Source : Chabrier et al, Phytoma 2005, 584 (7-8)
thogènes spécifiques à la

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n°153 Février 2008 3
LE POINT SUR...

2007 au Costa Rica, lors d’une rencontre entre pays producteurs et importateurs, plus ou moins
profession bananière de très nombreuses zones et sévères sur l’utilisation de pesticides.
divers centres de recherche internationaux, indi-
quent des différences notables entre régions et
entre pays. Un différentiel de 1 à plus de 10 a été
observé, avec par exemple des quantités de ma- Antilles françaises :
tière active allant de 7 kg/ha/an à plus 70 kg/ha/an
les précurseurs
suivant les zones de production. Ces écarts sont
en premier lieu imputables à des différences de
Outre la très grande hétérogénéité des situations,
pression de la cercosporiose noire
cette étude confirme sur le terrain que des solu-
(Mycosphaerella fijiensis). Ils sont également liés à
tions techniques ont d’ores et déjà permis de ré-
des différences de pression d’autres parasites
pondre aux défis de produire des bananes dessert
(généralement associés à la climatologie et en
dans le respect de l’environnement. En effet, la
particulier à la pluviométrie et à la durée des sai-
filière de production aux Antilles françaises a ré-
sons sèches), aux pratiques culturales plus ou
duit de plus de 50 % l’utilisation des pesticides au
moins vertueuses mises en oeuvre par les produc-
cours de la dernière décennie (Chabrier et al, Phy-
teurs et enfin aux réglementations nationales des
toma 2005, 584 (7-8)).

La filière antillaise a même annoncé, en marge du


dernier salon Fruit Logistica de Berlin, qu’elle
comptait poursuivre son effort en se fixant un ob-
jectif ambitieux : une nouvelle réduction de 50 % à
l’horizon cinq à dix ans. Même si les conditions
pédoclimatiques, les pressions parasitaires, le
contexte économique varient d’une zone à l’autre,
cette expérience démontre la faisabilité du
concept. Reste à fédérer les énergies, les idées et
recueillir des fonds pour construire le futur de la
© Régis Domergue

production bananière internationale „

Thierry Lescot, Cirad


Denis Loeillet, Cirad
Cercosporiose noire

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4 Février 2008 n°153


LE POINT SUR...

Fruits à noyau d’importation


Des opportunités, mais beaucoup de contraintes

L
a production de fruits à
noyaux de contre-saison
est peu importante par rapport
Fruits à noyau — UE à 27 — Importations
en provenance de l’hémisphère Sud en 2007
Pêche &
à celle des fruits à pépins Tonnes Abricot Prune Cerise Total
nectarine
(pomme, poire ou raisin Chili 222 16 240 34 328 2 540 53 330
Les exportations de - cf. dossier FruiTrop
152). Le Chili produit Afr. du Sud 463 2 158 30 301 - 32 922
fruits à noyau se sont 350 000 tonnes des
développées réguliè- Argentine 2 3 479 6 512 500 10 493
quatre principaux fruits
rement ces dernières à noyau que sont la Nelle-Zélande 362 - - - 362
années, mais ne sem- prune, la pêche/ Brésil - - 32 - 32
blent pas réellement nectarine, l’abricot et la Total 1 049 21 877 71 173 3 040 97 139
cerise, et en exporte Note : décembre 2007 partiel / Source : Eurostat
décoller. En cause : la 60 %. L’Argentine a une
fragilité de certains production de près de
produits de la gamme 330 000 t, dont seule- sous l’impulsion du Chili cot en contre-saison restent
encore inadaptés au ment 10 % sont expor- (16 000 t en 2007 pour 7 000 t confidentielles, alors même
tées. Celle d’Afrique du en 2003). En revanche, l’Ar- que la consommation se déve-
transport maritime, Sud atteint environ gentine (3 400 t en 2007) et loppe significativement en sai-
comme les pêches, 175 000 t, pour 20 % l’Afrique du Sud (2 100 t) pei- son. Elles ne dépassent pas
nectarines et abricots. exportées. Les princi- nent à se développer. L’essor 1 000 à 3 000 t selon les an-
Ils doivent être ache- paux débouchés export nées, avec moins de 500 t par
sont essentiellement les origine.
minés par avion ou
marchés de l’hémis-
par conteneur, ce qui phère Nord, Etats-Unis,
limite leur développe- Europe et Asie. Les
ment en dehors de la importations commu- Des évolutions
période des fêtes de nautaires atteignent
progressives, mais
aujourd’hui pratique-
fin d’année, alors qu’il ment 100 000 t dont pas de révolution
existe un créneau tar- près de 40 % transitent pour la prune
dif, juste avant le dé- par les Pays-Bas. Un
but des campagnes tiers des envois est La production de prune est
destiné au marché bri- relativement stable dans les
européennes. Ainsi, tannique, 11 % passent différents pays de l’hémisphère
on assiste actuelle- par la Belgique, 10 % Sud : 80 000 t au Chili,
ment à une reconver- par l’Espagne et 3 % 75 000 t en Afrique du Sud et
sion du verger, cer- vont directement au environ 10 000 t en Argentine.
tains opérateurs pré- marché français. des importations de cerise a Il faut toutefois souligner l’évo-
été sensible ces cinq dernières lution variétale menée en Afri-
férant changer de pro- La prune est de loin le années. Elles sont, en effet, que du Sud, pour étaler la pé-
duction et d’autres se principal fruit à noyau passées de 1 200 t au début riode de commercialisation et
spécialisant. Les pru- importé dans l’UE des années 2000 à 5 600 t en atténuer le pic lié à l’entrée en
nes et les cerises sont (71 000 t en 2007), 2006. Les importations d’abri- production de Laetitia et Son-
avec une progression
toutefois moins sensi- régulière ces dernières
bles à ces contrain- Prune de l'hém isphère Sud
années (environ
tes. Ces dernières de- Im portations de l'UE-27
60 000 t au début des
années 2000). Le déve- 79.3
vraient d’ailleurs 70.5 71*
loppement des envois 63.9
connaître un fort dé- 60.4
000 tonnes

de prune est surtout 55.0 53.3 56.0


veloppement dans les sensible pour l’Argen-
années à venir, avec tine (2 800 t en 2000 et 37.9
l’extension des zones 7 900 t en 2006), aux
de production et la côtés des deux acteurs
majeurs que sont le
plantation de nouvel- Chili (34 300 t en 2007)
les variétés. et l’Afrique du Sud
(30 300 t en 2007). Les 1999 2001 2003 2005 2007
importations de pêche et nec-
tarine ont atteint 22 000 t en * 2007 provisoire : Chili, Argentine, Afrique du Sud, Nelle-
2007, contre 16 000 t en 2003, Zélande, Pérou, Brésil / Source : Eurostat

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n°153 Février 2008 5
LE POINT SUR...

gold, grâce à la plantation de variétés précoces et ser ces productions.


tardives. L’accent est surtout mis sur la fin de sai- Les résultats sont
son (mars-avril), sachant que c’est la période à plus probants en
laquelle le dé- nectarine, où des
veloppement de variétés comme
la consomma- July Red, Ruby
tion est le plus Diamond et Venus
marqué, stimulé rencontrent un bon
par les fêtes accueil, qu’en pê-
pascales et le che où il y a peu
début du prin- d’intérêt en dehors
temps en Eu- des Spring Lady ou
rope. On de- Rich Lady. Des
vrait voir se efforts sont égale-
développer ment réalisés en
dans les an- Afrique du Sud pour
nées à venir de tenter d’adapter le verger à la demande, avec la
nouvelles varié- plantation de variétés comme Alpine, mais la ma-
tés rouges et jaunes, pour compléter Angeleno. jorité des variétés et surtout le calibre sont inadap-
Néanmoins, la demande reste focalisée sur certai- tés aux marchés du sud de l’Europe. Certaines
Fruits à noyau nes variétés reconnues, telles Black Amber, Larry variétés correspondent néanmoins aux attentes
Ann ou Laetitia. Certaines nouvelles variétés, des marchés d’Europe du Nord sur lesquels les
Hémisphère Sud
comme les African Pride d’Afrique du Sud, font exportations se développent encore.
Importations de l’UE-27 toutefois une percée, mais les volumes sont
encore limités en production. D’autres
variétés, dont Roysum qui termine la
saison chilienne, reçoivent égale- Il n’y a aura bientôt
ment un accueil favorable, mais
plus de saison pour
beaucoup ne favorisent pas
toujours la croissance de la les cerises !
Pêche & consommation. L’Argentine
Prune
nectarine mise également sur de nouvel- En revanche, les
73% surfaces ne cessent
23% les variétés de prune pour
assurer son développement. de s’accroître en
Des variétés comme Sapphire cerise, car ce fruit
Abricot ou Black Diamond viennent supporte plus facile-
1% maintenant compléter les tradition- ment le transport par
Cerise nelles Larry Ann et Angeleno. La bateau dans des
campagne 2007-2008 a été jusqu’à colis dotés de sa-
3%
présent pénalisée par le niveau qualitatif chets sous atmos-
hétérogène de la production, lié aux gelées au phère contrôlée. De
Année 2007 /Source : Eurostat
Chili et aux pluies en Afrique du Sud. Le déficit plus, la cerise jouit
pourrait perdurer avec une diminution de la pro- d’une image favora-
duction de Larry Ann au Chili. ble auprès des
consommateurs,
quelle que soit la
période de l’année,
Vers une plus grande contrairement aux
pêches et nectarines
spécialisation de la production en très difficiles à ven-
pêche et nectarine dre lorsqu’il fait froid. Tous les paramètres sont
donc pratiquement réunis aujourd’hui pour entre-
Le volume produit évolue peu en pêche prendre une réelle désaisonnalisation de ce pro-
et nectarine dans l’hémis-
phère Sud, mais on assiste Pêche et nectarine de l'hém isphère Sud
à une concentration de la
Im portations de l'UE-27
production. C’est notam-
21.4 22.1
ment le cas au Chili où les 19.9
campagnes successives 19.0
ont laissé des traces en 16.8
000 tonnes

raison de retours insuffi- 12.9 13.6 12.8


sants pour les producteurs
et de l’inadaptation des 9.1
variétés aux conditions
logistiques. Aussi certains
producteurs ont préféré
arrêter cette production,
alors que d’autres se spé- 1999 2001 2003 2005 2007
cialisent et misent sur le
niveau qualitatif des nouvelles varié- * 2007 provisoire : Chili, Argentine, Afrique du Sud, Nelle-
tés et sur la précocité pour rentabili- Zélande, Pérou, Brésil / Source : Eurostat

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6 Février 2008 n°153


LE POINT SUR...

duit, qui devrait s’accélérer dans les années


à venir avec le développement de planta- Abricot de l'hém isphère Sud
De la cerise
tions dans de nombreux pays. Les surfaces Im portations de l'UE-27
toute l’année :
ont ainsi sensiblement progressé au Chili et 3.8
facile à dire, 3.6 3.7 3.6
atteignent près de 8 000 ha, dont seulement 3.4 3.4

000 tonnes
plus difficile à faire un tiers serait déjà en production (44 000 t), 3.1 3.1
ce qui laisse présager un très fort dévelop-
Le développement de la pement des exportations. Les volumes ont
production dans de nom- déjà significativement progressé cette cam-
breux pays et le bon ac-
pagne, le froid ayant stimulé la floraison. Les
cueil réservé à la cerise 0.7
principales variétés sont actuellement Early
tout au long de l’année
laissent envisager un po- Burlat et Bing, mais pas moins de
tentiel de développement 70 variétés constituent maintenant le verger
important déjà exploré par chilien, avec des leaders comme Lapin, Van, 1999 2001 2003 2005 2007
certaines structures spé- Stella et Summit.
cialisées. Ainsi la société Burlat devrait être * 2007 provisoire : Chili, Argentine, Afrique du Sud, Nelle-
Alara, qui produit, emballe remplacée dans Zélande, Pérou, Brésil / Source : Eurostat
et exporte des cerises en les années à
Turquie depuis 1984, élar- venir par une
git progressivement son variété mieux té. La campagne argentine peut ainsi démarrer à
calendrier de commerciali- adaptée, pour la mi-octobre, soit un gain de précocité de près de
sation. Les 2 550 ha de l’instant dénom- deux semaines. Ses exportations sont majoritaire-
vergers répartis dans les mée C14. Les ment destinées au marché britannique, mais elle
zones précoces et tardives volumes sont mise surtout sur les pays d’Asie du Sud-Est
du pays lui permettent de encore essentiel- (Thaïlande, Singapour, Hong-Kong) pour asseoir
proposer des cerises tur-
lement destinés son développement.
ques de la fin-mai à la mi-
aux Etats-Unis
août. Elle a conclu un
partenariat en Argentine (80 %), mais
en 2002 qui a donné nais- l’augmentation de
sance à Rio Alara, qui l’offre va conduire Toujours peu de
possède des exploitations les exportateurs
perspectives
chiliens à déve-
en abricot
dans les provinces de
Mendoza, Neuquen, Tre- lopper d’autres
lew, Trevelin et Los Anti- débouchés. Le
gues sur 600 ha. Cela lui marché européen est notamment visé car le droit L’abricot est le seul
permet de prolonger la de douane y est nul depuis le 01/01/2007, mais fruit à noyau dont les
saison de début novembre surtout l’Asie et en particulier le Japon où un ac- importations décli-
jusqu’à la mi-février, soit cord prévoit l’abaissement du droit de douane sur nent. La production
un total de huit mois de une période de sept ans. est pourtant stable
commercialisation que le dans la majorité des
groupe sou- Si le Chili bénéficie sur le marché international pays de l’hémis-
haite élargir
d’une bonne image qualitative, l’Argentine, elle, phère Sud, mais les
à douze mois
recherche la précocité. Ainsi, de nouvelles variétés variétés ne sont pas
sur douze grâce à ses
efforts de recherche et y ont été récemment plantées aux côtés de Bing et adaptées à la
développement et au de Lapin, notamment Royal Daw, Brooks, Santi- consommation euro-
groupe Univeg. D’autres na, Celeste, Chelan et Stella. La pro- péenne. De plus, la
structures comme duction est essentiellement située forte alternance de
Caposud en France dans la province de Mendoza ce fruit ainsi que sa
travaillent égale- (90 %), mais des plantations ont fragilité ne favorisent
ment à cette également été effectuées ces pas les exportations.
« révolution ». La dernières années dans d’autres Les envois par conteneurs obligent, en effet, à
commercialisation zones afin de gagner en précoci- récolter des produits trop immatures. Les variétés
de cette société plantées au Chili sont plutôt desti-
s’étale déjà sur nées à l’industrie (50 % des volu-
cinq mois entre la Cerise de l'hém isphère Sud mes) et au marché local (40 %). De
Turquie, les Etats-Unis même, la production est trop irrégu-
et le Chili. Elle souhaite Im portations de l'UE-27 5.6 lière en Afrique du Sud, avec des
poursuivre dans cette voie
variétés peu adaptées comme le
pour proposer de la cerise
4.3 traditionnel Bebeco. Néanmoins,
pendant huit à dix mois de
000 tonnes

l’année. Néanmoins, ces certaines autres comme Dina et Cas-


structures s’accordent 3.3 telbright au Chili ou Imperial en Afri-
3.0 que du Sud percent progressivement
aujourd’hui à dire que la
désaisonnalisation deman- 2.2 sur le marché européen. Des essais
dera encore un peu de 1.9 d’envoi par avion ont été réalisés
temps afin de trouver des 1.5 avec des variétés comme Orange-
1.2 1.2
variétés et des origines red, plébiscitée en saison en Europe,
permettant de combler les mais les fruits arrivent malheureuse-
périodes de creux d’appro- 1999 2001 2003 2005 2007 ment en surmaturité „
visionnement existant
* 2007 provisoire : Chili, Argentine, Afrique du Sud, Nelle-
encore dans le calendrier. Cécilia Celeyrette, consultante
Zélande, Pérou, Brésil / Source : Eurostat
[email protected]

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n°153 Février 2008 7
LE POINT SUR...

Cerise — Importations des Etats-Unis


tonnes 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Total 2 165 2 612 2 786 5 670 8 684 6 046 6 409 9 451 12 927 15 469
Total hémisphère Sud 1 992 2 461 2 645 4 713 7 282 5 489 5 355 8 551 11 608 13 248
Chili 1 963 2 461 2 641 4 694 7 255 5 466 5 266 8 328 11 283 12 559
Argentine - - 2 - 23 17 - 7 197 416
Australie - - - 18 - 3 1 40 2 144
Nelle-Zélande 29 - - - - 1 88 167 117 114
Autres - - 2 - 5 3 - 9 9 14
Total hémisphère Nord 174 151 141 957 1 402 557 1 054 899 1 319 2 222
Canada 144 56 48 931 1 204 513 1 012 887 1 308 2 207
Autres 30 95 93 26 198 44 42 12 11 14
Source : douanes USA (code 080920)

Cerise — Importations du Japon


tonnes 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Total 7 253 15 891 16 716 17 031 14 162 14 526 13 941 12 363 6 947 9 367
Total hémisphère Sud 11 26 14 212 225 126 176 106 101 79
Chili - - - 208 220 124 176 105 76 45
Nelle-Zélande 11 26 14 3 5 2 - 1 14 22
Australie - - - - - - - - 12 13
Total hémisphère Nord 7 241 15 854 16 702 16 818 13 937 14 399 13 765 12 257 6 846 9 288
Etats-Unis 7 241 15 854 16 702 16 818 13 937 14 399 13 765 12 257 6 846 9 288
Source : douanes japonaises (code 080920000)

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8 Février 2008 n°153


LE POINT SUR...

Cerise - Principaux pays producteurs Cerise


de l'hémisphère Sud Production mondiale
2006 tonnes 2006 tonnes
Chili 33 000 Monde 1 872 000
Australie 10 000 Turquie 310 254
Argentine 6 700 Etats-Unis 253 286
Nelle-Zélande 1 600 Iran 224 892
Source : FAO Italie 110 910
Roumanie 104 791
Espagne 93 900
Cerise - Production des trois premiers
Ukraine 66 000
pays exportateurs mondiaux
France 64 744
2006 tonnes
Ouzbékistan 53 605
Turquie 310 000
Russie 47 000
Etats-Unis 253 000
Grèce 44 135
Chili 33 000
Syrie 39 700
Source : FAO
Pologne 38 364
Chili 33 000
Allemagne 31 637
Source : FAO

Cerise de l’hémisphère Sud — Calendrier


d’approvisionnement de l’UE
O N D J
Argentine
Chili
Afrique du Sud
Nouvelle-Zélande
Australie

Cerise — Importations de l’UE à 25 — Principaux pays fournisseurs


tonnes 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Total extra-UE, dont 44 624 29 378 44 727 33 287 51 519 54 652 45 755 54 220
Hémisphère Sud 1 293 1 351 1 752 2 141 2 288 3 462 4 523 5 749
Chili 999 708 789 854 1 371 2 101 2 976 3 964
Argentine 199 508 746 1 060 849 1 218 1 377 1 687
Australie 44 88 160 137 42 98 123 70
Pérou - - - - - - - 13
Nelle-Zélande 41 14 14 22 10 25 36 5
Afrique du Sud 5 34 40 62 12 2 9 4
Kenya - - - - - 16 - 4
Brésil 5 - 1 5 2 - 2 2
Colombie - - 3 1 1 3 - 1
Hémisphère Nord 43 331 28 027 42 975 31 146 49 230 51 190 41 233 48 472
Turquie 26 731 12 454 27 226 18 645 28 301 37 509 32 888 39 316
Hongrie 19 194 16 467 21 739 14 121 14 057 22 026 9 464 18 797
Etats-Unis 3 524 3 245 3 824 2 397 3 297 4 007 2 872 4 498
Serbie - - - - - - 4 015 2 683
Canada 174 189 733 655 1 118 1 346 690 1 246
Bulgarie 515 880 304 253 322 362 244 202
Macédoine - - - 10 - 26 18 178
Norvège 57 133 31 75 20 141 101 132
Total intra-UE 100 120 99 381 86 417 84 061 91 738 100 058 93 466 121 671
Source : Eurostat (code 080920)

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n°153 Février 2008 9 9
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DE LA MANGUE

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2 96 74
m
LES DOSSIERS DE

LES DOSSIERS DE
Un dossier proposé par Pierre Gerbaud

Moins tourmentée
que celle de 2006, la campagne
2007 de commercialisation des man-
gues sur le marché européen a encore une fois
subi les flux et reflux d’un approvisionnement diffici-
lement maîtrisé, où chaque origine tente d’imposer son
rythme de livraison en fonction des aléas de la production. Les
grandes phases d’approvisionnement du marché restent peu ou
prou identiques à celles des années précédentes, avec des périodes
de transition entre origines toujours problématiques. Au jeu de la
conquête des marchés européens par les volumes, les origines sortent gé-
néralement meurtries sur le plan économique. Plus dangereuse est la persis-
tance de cours médiocres sur de longues périodes de commercialisation, qui
s’inscrit progressivement dans les habitudes d’achat de la distribution européenne.
La banalisation d’un produit a certes pour corollaire une baisse des prix, mais elle ne
doit pas être synonyme d’une perte d’identité qualitative et gustative du fruit. Sur mille
fruits importés sur le marché européen, combien sont réelle-
ment consommés ? Dommage que ce calcul ne soit pas
disponible, il serait vraisem-
blablement de nature à
modifier profondément
les stratégies des
opérateurs, tant en
amont qu’en
aval de la
filière.
© Régis Domergue

Sommaire
p. 12 Marché européen : la banalisation guette la mangue
p. 14 Marché européen : au fil de la campagne 2007
p. 17 Bilan de campagne 2007 par origine : une année morose
p. 24 Panorama statistique : monde, UE, USA, Japon
p. 26 Mangue d’Afrique de l’Ouest : perspectives pour 2008
p. 29 Fiche pays producteur : la Côte d’Ivoire
p. 31 Fiche pays producteur : le Brésil
p. 33 Les principales variétés
p. 34 Défauts de qualité

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n°153 Février 2008 11
LES DOSSIERS DE

Marché européen de la
mangue
La banalisation guette la mangue
© Photos Régis Domergue

A la lumière des résultats disponibles à l’heure


actuelle, force est de constater que le marché
européen de la mangue évolue peu, non pas en
Des volumes souvent
inadaptés à la demande
termes de volume mais en termes de stratégie
Le manque d’informations fiables et consolidées
commerciale. Si la saisonnalité tend à se lisser
sur les prévisions d’exportation des origines les
tout au long de l’année par le jeu des origines
plus importantes favorise certainement l’inadapta-
productrices toujours plus nombreuses et prolixes
tion chronique de l’offre à la demande. Bien que
en quantité, il n’en reste pas moins vrai que le
des tentatives aient été récemment mises en oeu-
marché européen connaît toujours des crises
vre entre professionnels brésiliens et péruviens
d’approvisionnement de deux ordres distincts. Les
pour concilier leurs capacités d’exportation vers le
premières sont essentiellement dues à des livrai-
marché européen, elles ne se sont pas encore
sons pléthoriques pendant des périodes générale-
traduites dans la réalité. Quelle pourrait être d’ail-
ment dominées par l’approvisionnement d’une ou
leurs la possibilité de concertation entre origines
deux origines, comme par exemple le binôme
concurrentes dans un contexte de marché libre ?
Brésil/Pérou en décembre-janvier ou les pays
De plus, on trouvera toujours dans chaque origine
d’Afrique de l’Ouest en mai. Les secondes se dé-
un exportateur ou un groupe d’exportateurs refu-
veloppent lors du passage d’une origine domi-
sant les compromis, c'est-à-dire des réductions de
nante à une autre, bien illustrées au printemps lors
volumes, au nom de cette même liberté de com-
de l’arrêt de campagne du Pérou et le démarrage
merce et de concurrence. Ainsi, l’approvisionne-
des exportations des origines ouest-africaines.
ment du marché européen risque de se morfondre
Dans ce cas, la saisonnalité joue un rôle particu-
dans cette succession de crises, uniquement arbi-
lièrement important. Que la campagne d’exporta-
trées par les aléas climatiques qui surviennent
tion du Pérou s’achève précocement et que celle
dans les zones de production.
d’Afrique de l’Ouest démarre lentement, et le mar-
ché européen connaît une période de rupture mar-
Il en va de même pour les origines ouest-
quée, qui s’accompagne d’une élévation des prix
africaines, dont l’autoconcurrence s’accroît cam-
totalement irrationnelle. Ce fut le profil de l’appro-
pagne après campagne. Quel que soit le mode de
visionnement européen en mars-avril 2007, quand
transport, avion ou bateau, les mêmes schémas
les prix des mangues péruviennes, cantonnés
se répètent.
d u r a n t d e l on g u e s se m ai n e s à m o i n s d e
4.00 euros/colis, se sont vus propulsés à des ni-
veaux rarement atteints au cours de la dernière
décennie : 8.00 à 10.00 euros/colis.
Des prix régulièrement à la baisse
Outre le fait que ces mouvements de prix ne sont
jamais bons pour le marché à moyen terme, car ils Au-dessus de 100 à 120 tonnes hebdomadaires
entraînent un net désintérêt des acheteurs de la expédiées par avion et réceptionnées sur le mar-
grande distribution pour le produit, ils provoquent ché français, les prix réagissent immédiatement et
la plupart du temps un phénomène consécutif s’infléchissent sensiblement. Le phénomène s’am-
d’aspiration propre à engorger de nouveau le mar- plifie bien évidemment lorsque le rythme des livrai-
ché. Dans cette succession de surapprovisionne- sons s’accélère, comme cela apparaît sur le gra-
ments et de pénuries relatives, les gains se révè- phique des arrivages par avion à partir des semai-
lent toujours moindres que les pertes. nes 16 et 17. L’accélération et l’intensification des
livraisons se révèlent d’autant plus influentes sur
Mangue - Afrique du l'Ouest - Arrivages et les prix qu’elles s’inscrivent dans le temps. La
prix im port en France - Par avion preuve en est que le redressement des cours ne
s’effectue qu’avec un certain décalage dans le
200 8 temps (semaines 24 et 25). On précisera que les
Mali
Côte d'Ivoire cours retenus correspondent à des marchandises
150 Arrivages Burkina Faso 6 de bonne qualité et sont donc surestimés par rap-
euros/kg

Prix port aux moyennes de vente réelles.


tonnes

100 4 Suivant ce raisonnement, on obtient peu ou prou


le développement des mêmes mécanismes pour
50 2 les mangues expédiées par bateau. A la diffé-
rence près que, dans le cadre de l’approvisionne-
ment ouest-africain, une origine se détache nette-
0 0
ment, la Côte d’Ivoire, qui a tendance depuis plu-
12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 sieurs années à concentrer ses expéditions sur
Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud une période moins étendue.

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12 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE

Mangue - Afrique de l'Ouest - Arrivages en Europe et Dans le cas des mangues latino-américaines, le
cours de change des monnaies estompe les per-
prix im port aux Pays-Bas - Par bateau
tes, mais ce n’est pas le cas pour les produits en
3.0 Mali 6 provenance d’Afrique. Les marges des expédi-
Prix Côte d'Ivoire teurs seraient-elles à ce point compressibles ? Il
2.5 Burkina Faso 5
faut croire que oui car chaque année de nouveaux
000 tonnes

euros/colis
2.0 4 intervenants viennent grossir leur nombre.

1.5 3 Dans la mesure où un certain nombre de frais


Arrivages fixes tendent à augmenter (emballage, transport,
1.0 2
etc.), le revenu des expéditeurs et, par voie de
0.5 1 conséquence, celui des producteurs ne s’amélio-
rera guère dans les prochaines années.
0.0 0
12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Pour les mangues bateau, s’ajoutent également
Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud les problèmes de qualité inhérents à la situation
géographique du pays expéditeur. Des fruits sou-
mis à un transport de plus de quinze jours et à un
Au-delà de 80 à 100 conteneurs par semaine, le stockage équivalent, voire supérieur en cas de
prix des mangues des origines ouest-africaines marché saturé, ne peuvent logiquement pas pré-
s’oriente à la baisse. Il convient de tenir compte senter une qualité optimale. La vente de telles
également des envois des pays latino-américains marchandises ne milite certainement pas en fa-
qui se manifestent à la même période sur le mar- veur d’un accroissement de la consommation et
ché européen et ne font qu’amplifier la tendance d’une reconnaissance positive du produit.
baissière. Là encore, la courbe de prix ne tient pas
compte des ventes de dégagement et des mar- En définitive, le marché européen de la mangue
chandises écartées de la commercialisation pour semble se banaliser et les prix de vente s’éroder
raison qualitative. sur la plus grande partie de l’année. Cette filière
semble évoluer comme un joueur dont l’addiction,
loin de le faire renoncer, le pousse à relancer ses
mises „
Un produit qui se banalise

Que laissent des ventes en dessous de 3.00- Pierre Gerbaud, consultant


4.00 euros/colis aux opérateurs de la filière ? [email protected]

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n°153 Février 2008 13
LES DOSSIERS DE

Marché européen de la
mangue
Au fil de la campagne 2007

Une situation floue pour les fruits de bonne qualité. Le marché était
sous pression en semaine 13 en raison de la pé-
L’année a débuté par un nettoyage du marché au nurie de produit et de l’approche de Pâques, qui
lendemain des fêtes de fin d’année. La mangue du accélérait la demande. Dans ce contexte, les prix
Brésil dominait, mais la fin s’envolaient pour atteindre des niveaux jamais
Semaines 1 à 9 progressive des arrivages relevés : de 6.50 à 12.00 euros/colis pour les man-
amenait un nouveau régime gues bateau selon les variétés et les calibres, et
de ventes. Le marché était flou et traversait une jusqu’à 8.00 euros/kg pour les Kent avion.
période de télescopage des origines, entre la fin
de campagne massive du Brésil et la progression
des livraisons du Pérou. En cette période d’incerti-
tude quantitative et qualitative, on a observé de Progression de l’offre du Brésil,
grandes disparités de prix, tout en notant un re- mais baisse de la demande
dressement pour les marchandises d’arrivage de
bonne qualité. Dans un contexte où la demande Les volumes offerts étaient de plus en plus impor-
en fruits et légumes se rétractait - comme chaque tants, surtout ceux en provenance du Brésil. Or, la
année à cette période - les volumes de mangue demande fléchissait et on
restaient mesurés. Avec un marché restreint mais observait un désintérêt Semaines 15 à 16
régulier, les cours restaient assez stables, mais progressif des opérateurs
plus disparates selon la qualité des produits. Il faut pour un fruit qui s’était jusqu’à présent vendu à
noter l’encombrement de lots vieillissants du Bré- des cours élevés. Le beau temps et l’arrivée de
sil, d’Equateur et du Pérou, plus difficiles à écou- fruits de saison, disponibles en quantité et à bas
ler. La prédominance de gros calibres gênait les prix, ne jouaient pas en faveur d’une relance de la
ventes, surtout vers la grande distribution. Si les demande. Dans l’ensemble, la situation était as-
envois du Pérou déclinaient légèrement, ils res- sez particulière sur le marché. Alors que les se-
taient largement suffisants pour satisfaire la de- maines précédant Pâques avaient été marquées
mande. La diminution des arrivages n’agissait pas par un approvisionnement limité et des cours très
encore sur les prix, du fait des réserves disponi- élevés, la période suivante correspondait non
bles et du déséquilibre en termes de calibre. seulement au départ en vacances de nombreux
opérateurs, mais également à un afflux de volu-
mes et à une diversité de variétés qui contri-
buaient à faire fléchir les cours.
Renversement de tendance,
pénurie exceptionnelle et fortes
hausses de prix pour Pâques
Formation du front traditionnel
En semaine 10, en raison de la baisse plus rapide entre fruits d’Amérique latine et
que prévu des arrivages du Pérou, le marché s’o- d’Afrique de l’Ouest
rientait fortement à la
Semaines 10 à 14 hausse. Les fourchettes de
prix restaient larges, La semaine 17 était une période charnière dans
compte tenu de la disparité qualitative des fruits. l’évolution de la commercialisation des mangues
Les problèmes de calibrage et de coloration s’es- en Europe. L’offre augmen-
tompaient face à la pénurie de produit. Les prix tait fortement, toutes origi- Semaines 17 à 27
flambaient pour la belle qualité. Peu à peu, la dimi- nes confondues, avec la
nution des disponibilités sur le marché européen formation du front traditionnel entre les fruits d’A-
entraînait une forte progression des prix, surtout mérique latine et ceux d’Afrique de l’Ouest, dont
pour les produits d’arrivage de qualité satisfai- les volumes s’amplifiaient brutalement. Les quanti-
sante. Les mangues issues de stockage plus ou tés résiduelles du Pérou, ajoutées aux arrivages
moins long se valorisaient moins bien, mais profi- du Brésil et des pays d’Amérique centrale, repré-
taient des bonnes conditions de marché. En se- sentaient environ une centaine de conteneurs.
maine 12, la faiblesse des arrivages du Brésil, Augmentée des arrivages d’Afrique de l’Ouest,
bien qu’en légère progression, et la diminution cette offre importante entraîna un basculement de
drastique des livraisons du Pérou entraînaient un tendance, avec une nette orientation à la baisse.
sous-approvisionnement prononcé et rarement Le marché s’installait dans une situation de surap-
atteint au cours des dernières années. Ce manque provisionnement. La prédominance des petits
de produit, à la veille de Pâques, était d’autant calibres accentuait le déséquilibre des ventes,
plus marqué que le démarrage des campagnes avec des cours inégaux selon la taille des fruits.
ouest-africaines était particulièrement tardif cette Par ailleurs, deux facteurs supplémentaires ve-
année. Ainsi, les prix eurent tendance à flamber naient intensifier la tendance : un désintérêt cer-

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14 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE

tain des grandes enseignes, les distributeurs étant observait un ralentissement général de l’activité
réticents à acheter au sortir d’une période de prix sur les marchés en raison des départs en congés.
élevés, et une réorientation de la demande vers Dans l’ensemble, le marché était très peu actif,
les fruits de saison, confortée par un temps chaud avec une présence en quantité importante de pe-
sur l’Europe. Le marché devenait complexe et très tits calibres sur toutes les places et plus particuliè-
disparate, entraînant une poursuite de la baisse rement celles du Nord. Les arrivages du Brésil
des cours pas toujours justifiée et un large éventail étaient alors en nette progression.
de prix selon les origines, variétés et calibres (4.00
à 6.00 euros/colis pour les mangues bateau). Les
livraisons globales dépassaient les capacités d’ab-
sorption du marché européen, et des stocks se Un marché d’automne stable,
formaient ponctuellement. En France, les ventes à
mais peu dynamique
l’exportation constituaient également un important
débouché pour les mangues de Côte d’Ivoire, qui
A partir de la semaine 35, le marché se stabilisait,
dominaient le marché français avec des marchan-
majoritairement approvisionné par le Brésil et
dises de qualité satisfaisante. L’obtention de la
Israël et, pour une moindre
certification Eurepgap par plusieurs structures
d’exportation ivoiriennes importantes a permis une
part, par le Sénégal. Sans Semaines 35 à 48
être dynamique, la de-
plus large diffusion sur les marchés du nord de
mande sortait de l’atonie estivale. La réouverture
l’Europe, jusque-là réticents. Un marché lourd et
progressive des commerces de détail et les modi-
saturé s’installait partout en Europe, y compris
fications de gamme de la grande distribution vivi-
pour les mangues avion, amplifié par un temps
fiaient quelque peu les transactions. En revanche,
maussade sur une partie du continent et la pertur-
l’offre restait disparate en qualité et calibre, d’où
bation des ventes due au jeudi de l’Ascension. La
les grandes différences de prix durant cette pé-
réduction des arrivages du Brésil et des autres
riode. Le marché peinait à se structurer. C’est
origines d’Amérique latine allégeait quelque peu la
dans ce contexte que démarrait la campagne
pression commerciale et permettait une meilleure
d’Espagne, avec des Tommy Atkins puis des Os-
pénétration des mangues africaines sur les mar-
teen. Début septembre, il était possible d’évoquer
chés nord-européens. Toutefois, ce mouvement
un redressement. La demande semblait un peu
ne s’accompagnait pas d’un raffermissement des
plus marquée et bénéficiait sans doute d’apports
cours. Peu à peu, le marché se retrouvait exsan-
moins importants en fruits de saison, certains
gue, particulièrement en France, ce blocage se
étant déficitaires. De surcroît, les envois d’Israël
répercutant sur les Pays-Bas. En semaine 23, la
se faisaient progressivement plus modérés, avec
situation était tendue sur la plupart des marchés.
des changements de variétés, et s’achevaient en
La demande était principalement orientée vers les
semaine 45 après avoir perturbé le marché avec
fruits de saison, disponibles en quantité. Les ven-
des lots de fin de campagne d’une qualité aléa-
tes de dégagement ne produisaient pas encore
toire. Les arrivages réguliers du Brésil favorisaient
leur effet, alors qu’on approchait de la fin de la
néanmoins une bonne fluidité du marché, quelque
campagne ivoirienne. Les fruits étaient de plus en
peu perturbé toutefois par les livraisons d’Espa-
plus hétérogènes et présentaient davantage de
gne. Il en résultait des diminutions de prix inégales
traces d’anthracnose. Sans être aussi dramatique,
selon les marchés européens. En semaine 46, on
la situation en France de la mangue avion posait
notait la fin assez soudaine de la campagne d’Es-
néanmoins problème. A partir de la semaine 26, le
pagne. Les premiers lots de Kent d’Equateur et du
marché abordait une nouvelle période de transi-
Pérou arrivaient au même moment, mais présen-
tion dans des conditions commerciales difficiles.
taient une maturité insuffisante, avec une évolu-
La baisse des quantités disponibles eut plutôt pour
tion pas toujours satisfaisante.
effet la reprise des cours pour les marchandises
de qualité satisfaisante.

Une période de fêtes décevante


Un marché de type estival
En décembre, le marché européen restait pesant.
Les livraisons conséquentes du Brésil, ajoutées à
Le marché était de type estival, c’est-à-dire avec
celles en progression du
une demande restreinte. Les arrivages étant un
peu inférieurs à la demande
Pérou et de l’Equateur, Semaines 49 à 52
Semaines 28 à 34 naturelle du marché, les
maintenaient le marché
dans une situation d’approvisionnement largement
prix eurent tendance à pro-
suffisant face à une demande peu évolutive, qui
gresser ou, tout du moins, à se raffermir. L’aug-
gardait le rythme des ventes à un niveau modéré.
mentation des cours n’était pas étrangère au re-
La baisse progressive des arrivages du Brésil était
trait de la demande : la grande distribution, qui ne
peu à peu compensée par l’augmentation de ceux
voulait pas suivre cette hausse, a eu tendance à
du Pérou. On notait une tendance à la dégradation
limiter ses commandes. L’approvisionnement re-
des cours des Kent, avec le passage de la campa-
posait principalement sur le Brésil, avec des quan-
gne du Brésil à celle du Pérou (3.00 à 5.00 euros/
tités peu importantes. Le Sénégal, dont les expé-
colis pour les mangues bateau). L’atonie de la
ditions restaient limitées, et le Mexique complé-
demande durant la période des fêtes n’a en rien
taient l’offre, tant par avion que par bateau. D’au-
permis de dynamiser les ventes ni de raffermir les
tres origines se manifestaient, telles que Porto
prix „
Rico ou la République dominicaine, jusque-là plus
connue pour ses envois par avion. La campagne
d’exportation d’Israël démarrait avec des mangues Pierre Gerbaud, consultant
de qualité avion (variétés Maya et Haden). On [email protected]

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n°153 Février 2008 15
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LES DOSSIERS DE

Bilan de campagne mangue


2007 par origine
Une année morose
© Photos Régis Domergue

Présence renforcée du Brésil leurs expéditions. En quelques semaines, la pro-


gression des arrivages orientait de nouveau les
prix vers un seuil de 3.00-3.50 euros/colis au tour-
Déjà omniprésent sur le marché européen, le Bré-
nant des mois d’avril et mai. Les livraisons se ré-
sil semble y avoir expédié des quantités accrues
duisaient progressivement jusqu’à la mi-juillet,
en 2007, selon un
permettant un redressement partiel des cours. En
rythme plus soute-
Brésil
août, elles reprenaient un rythme plus soutenu,
nu. La progression
avec des prix qui repartaient à la baisse, alors
des surfaces plan-
qu’en 2006 cette période estivale approvisionnée
tées dans la zone
modérément avait généré des prix plus rémunéra-
du Nord-Est agit sur les volumes disponibles et
teurs.
augmente la pression à l’exportation. En effet,
nombre de vergers créés il y a quelques années
En 2007, la progres-
arrivent maintenant en production. Même si le
sion des tonnages
marché intérieur cons-
expédiés n’a
titue une réserve
cessé qu’à la mi-
de consom-
d é c e mb r e . S i
mation, c’est
les cours se
bien vers
mai ntenai ent
l’exportation
encore en
qu’est diri-
septembre, ils
gée une
fléchissaient
g r a n d e
dès le début
partie des
octobre et res-
mangues
tai ent ensui te
produites. Les
presque linéaires
exportations du
jusqu’en fin d’an-
Brésil sont restées
née. Il faut noter égale-
assez mesurées jusqu’en
ment le démarrage beaucoup
mars, évitant une confronta-
plus précoce des exportations de
tion directe avec les produits
Kent, avec près d’un mois d’a-
péruviens disponibles en
vance par rapport aux années anté-
quantité à cette époque. Mais
rieures. Le début de la campagne du
la fin de campagne du Pérou
Pérou en novembre participait égale-
s’est effectuée précocement,
ment à la fixation de prix relativement bas
créant une opportunité pour les au-
et peu évolutifs qui se répercutaient davantage
tres origines. Les prix, soudain très attractifs, ont
sur les Kent que sur les Tommy Atkins. En décem-
rapidement incité les opérateurs à augmenter
bre, on enregistrait donc une inversion de ten-
dance, avec des prix plus élevés pour les Tommy
Atkins que pour les Kent.
Mangue Tom m y Atkins - Brésil - Arrivages en
Europe et prix im port aux Pays-Bas
5 10
Bonne fin de campagne au
4 8 printemps pour le Pérou
euros/colis
000 tonnes

3 6 Les livraisons importantes et régulières du Pérou


Prix en début d’année ont maintenu les prix des man-
2 4 gues autour de
4.00 euros/colis en
1
Volumes
2 janvier et février.
Dès la seconde
Pérou
0 0 quinzaine de fé-
J F M A M J J A S O N D
vrier, les livraisons diminuaient rapidement, entraî-
nant progressivement le marché dans un état de
Année 2007 / Sources : Brésil, Pierre Gerbaud
sous-approvisionnement important. Celui-ci était

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n°153 Février 2008 17
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LES DOSSIERS DE

gression de ses livraisons sur le marché internatio-


Mangue Kent - Pérou - Arrivages et prix im port en nal. Sur ce total global, on ne retiendra que les
France - Par bateau 4 700 t dirigées vers le marché européen, le solde
Nombre de conteneurs

200 12 ayant été expédié vers des pays de la région. La


Prix nette progression
150 9

euros/colis
des exportations
100 6
maliennes est
essentiellement
Mali
due au développe-
50 3
Volumes ment des expéditions par bateau, qui sont pas-
0 0 sées de 2 500 t en 2006 à 3 500 t en 2007. Pour
leur part, les envois par avion n’ont que peu évo-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1011121314151646474849505152
lué, avec une centaine de tonnes supplémentaires
Année 2007 / Sources : Pérou, Pierre Gerbaud en 2007 par rapport à 2006. Sur une vingtaine de
structures d’exportation, cinq ont participé aux
expéditions par avion à hauteur de 86 %. En ce
d’autant plus fort que le démarrage des campa- qui concerne le transport par bateau, trois structu-
gnes d’exportation des origines d’Afrique de res d’exportation ont procédé à 95 % des envois
l’Ouest se révélait tardif. A partir de la seconde par conteneurs maritimes via le port d’Abidjan.
quinzaine de mars, les prix connaissaient une
véritable flambée, atteignant des sommets rare- Le principal marché réceptionnaire des mangues
ment enregistrés. Cette hausse permettait maliennes avion reste la France, avec
d’équilibrer des comptes jusque-là 90 % des fruits exportés. Les Pays-
médiocres et de faire oublier la mau- Bas, l’Espagne et la Belgique se
vaise fin de campagne de l’an- partagent les 10 % restants. La
née précédente. En avril, les destination des fruits bateau
prix retombaient après Pâ- est toute différente, puis-
ques en raison d’une de- que les Pays-Bas ont
mande moindre, du déve- réceptionné 70 % des
loppement de la concur- envois et la France
rence ouest-africaine et 30 %.
de la dégradation qualita-
tive des derniers lots ré- Le démarrage assez tardif
ceptionnés. de la campagne d’exporta-
tion par avion s’est déroulé
La campagne péruvienne dans des conditions de marché
reprenait en novembre, dans favorables, dans la mesure où l’arrêt
des conditions de marché peu prématuré de la campagne péruvienne laissait
favorables du fait de la forte domination le marché sous-approvisionné. Malheureusement,
des produits brésiliens. Le démarrage le lent développement de ses envois n’a permis au
des expéditions, vraisem-
blablement un peu trop
précoce, ne permettait
pas de proposer des pro- Mangues Kent et Valencia - Mali - Arrivages et prix
duits adaptés à la de- im port en France - Par avion
mande. Majoritairement de 120 6
petit calibre, présentant un 100 Prix 5

euros/kg
Volumes
tonnes

déficit de coloration et de ma- 80 4


turité, les fruits péruviens
60 3
peinaient à trouver leur
place sur le marché. Le 40 2
développement rapide 20 1
des livraisons en décem- 0 0
bre, alors que le marché 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28
était déjà suffisamment
approvisionné par le Bré- Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud
sil, entraînait l’effritement
des cours et leur maintien à Mangue - Mali - Prix im port en France par variété
un niveau peu satisfaisant,
5.0
donnant peu de visibilité pour
début 2008. 4.5 Amélie
Valencia
euros/kg

4.0 Kent
3.5
Le Mali persiste 3.0
et signe 2.5
2.0
Avec près de 5 500 tonnes 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28
de mangue exportées en
2007, le Mali conforte la pro- Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud

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n°153 Février 2008 19
LES DOSSIERS DE

Mali que de profiter partielle-


ment de la forte hausse des Mangue Kent - Burkina Faso - Arrivages et prix
prix précédant les fêtes de im port en France - Par avion
Pâques. Comme chaque 50 5
année, les volumes se sont 40 4

euros/kg
tonnes
accrus sur une période as- Prix
30 Volumes 3
sez limitée dans le temps
(semaines 19 à 24), corres- 20 2
pondant également au pic
d’expédition des autres origi- 10 1
nes ouest-africaines. L’afflux 0 0
de marchandises dépassait 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27
alors la demande, qui s’es-
tompait pour les mangues et Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud
se reportait sur les fruits de
saison, maintenant les prix à Mangue - Burkina Faso - Arrivages en Europe
leur niveau le plus bas de la Par bateau

Nombre de conteneurs
campagne. A partir de la mi- 20
juin, les cours se redres-
saient avec l’arrêt de la cam- 15
pagne avion de la Côte d’I-
voire et au fur et à mesure 10
que diminuait l’intensité des
approvisionnements. 5

0
La campagne d’exportation
par avion de la variété Amé- 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27
lie s’est déroulée de la se- Semaines 2007 / Source : Burkina Faso
maine 12 à la semaine 23 et
celle de la Valencia de la
semaine 13 à la 22. La cam-
pagne de Kent s’est ouverte en semaine 16 et Un nouvel essor pour le
s’est poursuivie jusqu’en semaine 28. On notera Burkina Faso ?
que la majeure partie de la période de coexistence
des trois variétés (semaines 19 à 23) s’est carac-
En retrait depuis plusieurs années, le Burkina
térisée par les volumes les plus importants et les
Faso revient de façon plus marquée sur le marché
prix les plus bas.
international de la
mangue. Pour
La campagne d’exportation par bateau a démarré
en semaine 16 pour s’achever en semaine 28.
2007, les exporta-
tions par avion
Burkina
Durant les cinq premières semaines, les mangues sont estimées à
Kent et Keitt du Mali ont été expédiées vers le près de 400 tonnes, ce qui reste modeste mais en
marché hollandais, évitant ainsi une confrontation progression par rapport aux années précédentes.
directe avec les fruits de Côte d’Ivoire sur le mar-
ché français. Ce n’est qu’à partir de la deuxième
Comme pour le Mali, l’accroissement le
quinzaine de mai que se développaient les livrai-
plus remarquable concerne les en-
sons vers la France. Le fléchissement des arriva-
vois par bateau, avec le dévelop-
ges de Côte d’Ivoire incitait les opérateurs à repo-
Mangue - Burkina Faso pement d’une structure logisti-
sitionner leur approvisionnement sur les produits
Marchés destinataires maliens, d’autant plus fortement que la qualité des que facilitant le désenclave-
Par bateau
ment du pays via le port
fruits ivoiriens se dégradait rapidement. La
d’Abidjan. Ce sont près
qualité satisfaisante des mangues
de 2 600 t qui ont ainsi
maliennes exportées par bateau et
été expédiées vers le
Suisse leur progression en volume sur
marché européen
le marché européen font de
2% Pays-Bas en 2007, contre
Allem agne plus en plus apparaître cette
2 000 t l’année
54 % origine comme une alterna-
2% précédente.
tive à la Côte d’Ivoire, dont
Espagne
l’offre s’est révélée moins
3% Belgique fiable ces deux dernières A l’instar de ceux
6% campagnes. Le positionne- du Mali, les pro-
ment du Mali semble pren- duits du Burkina Faso
dre tout son intérêt en fin de sont principalement orientés vers le
France
saison (juin), lorsque s’a- marché hollandais et pour une moindre
33 % part vers la France. Le développement des
chève l’essentiel des livraisons
ivoiriennes. En revanche, le talon livraisons maliennes et burkinabées par bateau
d’Achille du Mali reste les difficultés montre un regain d’intérêt du secteur import euro-
logistiques qui compliquent et allongent péen, en dehors de la France, pour les mangues
Source : Burkina Faso ouest-africaines et un contournement de l’offre
les délais d’acheminement et peuvent interférer
sur les coûts de revient rendu Europe et sur la ivoirienne, historiquement structurée et plus volon-
qualité des produits. tiers ciblée vers le marché français.

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20 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE

sait le champ libre aux origines ouest-africaines et


Mangue - Côte d'Ivoire - Arrivages et prix im port en particulièrement à la Côte d’Ivoire, plus précoce en
France - Par avion production. Les conditions de marché à l’approche
80 8 des fêtes de Pâques étaient même exceptionnel-
les tant la pénurie de fruits se faisait ressentir. La
60 6

euros/kg
mangue Amélie, décriée l’année précédente, re-
tonnes

Prix Volumes
40 4 trouvait droit de cité dans ce marché sous-
approvisionné. On comprend mal, au demeurant,
20 2 la stratégie de certains exportateurs s’appliquant à
n’expédier que des Amélie, alors que des Kent
0 0 arrivées à maturité au même moment auraient pu
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 encore mieux profiter de cette fenê-
tre commerciale. Les bonnes ventes du mois d’a-
Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud vril se sont malheureusement cantonnées à un
pourcentage limité des expéditions totales du
Mangue - Côte d'Ivoire - Arrivages et prix im port en pays. En mai, le développement massif des livrai-
France - Par bateau sons a effrité peu à peu les cours, jusqu’à l’appari-
tion des premières taches évolutives sur les fruits.
2 800 7
Le développement des problèmes de qualité, par-
2 400 6

euros/colis
fois extrêmement rapide, sonnait le glas de résul-
2 000 5
tonnes

tats jusque-là satisfaisants. A partir de la fin mai,


1 600 4
Prix les lots de fruits stockés et d’arrivage étaient de
1 200 3 plus en plus difficiles à commercialiser, jusqu’à
800 2
Volumes leur retrait progressif du marché.
400 1
0 0
14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud Campagne modeste pour
le Sénégal

En 2007, le Sénégal aura connu une campagne


Côte d’Ivoire : deuxième entorse d’exportation réduite, avec près de 4 000 tonnes
exportées par bateau contre 4 700 t en 2006 et
Pour la seconde année consécutive, la Côte d’I- environ 200 t par avion contre 300 t l’année précé-
voire a connu une campagne complexe et difficile,
se soldant par des résultats commerciaux médio-
cres. En 2006, c’est l’afflux de volumes pléthori-
ques sur un laps de temps réduit qui avait préci-
pité les prix en deçà des coûts de revient. En
2007, bien que les volumes aient été simi-
laires à ceux expédiés l’année précé-
dente, ce sont davantage les problèmes
de qualité qui ont entraîné une nou-
velle fois les résultats sur une pente
périlleuse. Le développement et la
prolifération rapide de maladies
fongiques à partir de la seconde
quinzaine de mai ont profondé-
ment compromis les ventes des
fruits ivoiriens. Ce phénomène
s’est produit de surcroît à la pé-
riode du pic d’expédition de l’ori-
gine. Tout d’abord limités, les pro-
blèmes qualitatifs se sont propagés
de plus en plus rapidement, fermant
dans un premier temps les marchés
extérieurs et favorisant l’asphyxie du
marché national. Malgré un retriage
systématique, les fruits évoluaient mal et
bon nombre de conteneurs ont finalement été
écartés de la commercialisation. La campagne
avait pourtant débuté sous de meilleurs auspices
que celle de 2006, où l’allongement de la saison
d’exportation du
Pérou avait obéré
Côte d’Ivoire les résultats de la
campagne d’Amé-
lie, mais égale-
ment des premiers arrivages de Kent. L’arrêt ra-
pide et anticipé des envois du Pérou en 2007 lais-

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n°153 Février 2008 21
LES DOSSIERS DE

juillet à octobre. Après une première partie de


Mangue - Sénégal - Arrivages et prix im port en campagne d’exportation en Tommy Atkins et Kent
France - Par avion jusqu’en août, l’offre israélienne s’est ensuite
25 5 concentrée sur la
Prix v ari é té K ei t t e n
Israël

euros/kg
20 4
tonnes

septembre et octo-
15 3 bre. L’augmenta-
Volumes tion des tonnages
10 2
exportés, mais également le développement d’une
5 1 concurrence plus marquée qu’en 2006 de la part
0 0 du Mexique et du Brésil, ont maintenu les prix des
25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 marchandises israéliennes à un niveau nettement
inférieur à celui de l’année précédente. Les arriva-
Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud ges de cette origine se sont succédé de façon
régulière et similaire aux années antérieures, avec
Mangue - Sénégal - Arrivages et prix im port en une rapide montée en puissance des livraisons en
France - Par bateau juillet, suivie d’un repli des quantités en seconde
50 5 quinzaine d’août. Les volumes expédiés ont connu
Nombre de conteneurs

Prix un nouvel essor jusqu’à la mi-septembre, puis ils


40 4

euros/colis
se sont amenuisés progressivement jusqu’au
30 3 terme de la campagne fin octobre.
Volumes
20 2
Parallèlement, Israël fournissait également des
10 1 mangues de qualité avion en déclinant un large
éventail de variétés, débutant avec Maya en juillet-
0 0
août, pour poursuivre avec Haden, Shelly, Kasturi
27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 et Kent de fin août à octobre. On a noté
Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud une désaffection plus marquée depuis
deux campagnes pour la variété Maya,
après son succès dans les années
2003-2004. Une qualité moins homo-
dente. C’est la première année où cette origine gène et une coloration plus aléatoire
connaît un repli des quantités, essentiellement dû en sont vraisemblable-
à une moindre disponibilité en mangue à la suite ment les principales
de conditions climatiques peu favorables lors de la raisons. Cette
fructification des arbres. Comme les années anté- perte de qualité
rieures, on a ob- s’est accompa-

Sénégal
servé un fléchisse- gnée d’un effri-
ment du cours des tement des
mangues avion cours en août.
courant août, en
raison de l’inégale qualité des produits réception-
nés et de l’apparition de taches évolutives accélé-
rée par les précipitations dans les zones de pro- L’Espagne conforte ses acquis
duction. La demande était également moins impor-
tante pendant cette période estivale, alors que Le démarrage de campagne des mangues d’Espa-
l’offre restait abondante et concurrentielle avec la gne s’est déroulé dans des conditions plus ten-
commercialisation simultanée des fruits d’Israël et dues qu’en 2006, du fait de la concurrence plus
du Mexique. C’est également à ce moment qu’on marquée d’Israël à partir de début septembre.
enregistrait les cours les plus bas pour les man- Néanmoins, la livraison régulière de mangues
gues bateau de cette origine et ces prix peu rému- Osteen de belle qualité a permis aux expéditeurs
nérateurs ont conduit certains opérateurs à ralentir espagnols de conserver le créneau ouvert il y a
ou suspendre leurs expéditions. En septembre, le plusieurs campagnes. Cette variété est appréciée
rythme des arrivages se ralentissait et permettait et fait maintenant partie de l’assortiment variétal
un redressement partiel des cours en faveur des annuel du marché européen. Les mangues Os-
Kent, moins présentes sur le marché.

Mangue - Israël - Arrivages hebdom adaires


1 600
Israël : la reprise 1 400 2007
1 200 2006
tonnes

Avec près de 3 400 tonnes supplé- 1 000


mentaires en 2007 par rapport à 800
l’année précédente, Israël revient en 600
force sur le marché européen de la 400
mangue (10 300 t en 2006 et 200
13 700 t en 2007). La baisse des 0
volumes enregistrée en 2006 appa-
27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44
raît donc comme conjoncturelle,
l’origine restant bien présente de Semaines / Source : ministère israélien de l'Agriculture

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22 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE

© Simon Barnard
Mangue Osteen - Espagne - Prix m oyen en France
12

9
euros/colis

0
36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46
Semaines 2007 / Source : Pierre Gerbaud

teen d’Espagne comblent, à n’en pas douter, l’ab-


sence presque totale de Kent à cette période de
l’année. Elles le font d’autant plus
fortement que leur qualité s’appa-
Espagne rente à celle des mangues avion,
mais à des prix nettement infé-
rieurs. Les Kent du Brésil par avion
en ont subi les conséquences. Expédiées avec un
mois d’avance par rapport à 2006, elles se sont
heurtées aux flux conséquents d’Espagne. En
revanche, la campagne espagnole de Kent a été
quasiment inexistante. La dernière phase de cam-
pagne à partir de novembre s’est effectuée avec
des Keitt „

Pierre Gerbaud, consultant


[email protected]

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n°153 Février 2008 23
DOSSIER DU MOIS
LES DOSSIERS DE

Mangue (et goyave) — Importations des Etats-Unis


tonnes 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Total 172 252 187 193 198 267 220 046 239 051 240 278 266 280 282 360 281 658 267 017 298 088 303 568
Mexique 139 507 157 956 161 709 163 504 166 767 156 548 164 193 173 630 174 799 159 550 181 163 185 279
Equateur 3 888 878 5 260 10 392 20 428 19 797 21 602 27 350 25 036 24 083 31 070 31 229
Pérou 4 489 3 347 3 632 11 381 12 297 15 553 20 515 20 582 30 334 29 854 33 614 29 193
Brésil 4 888 5 404 7 049 12 719 16 984 26 937 36 040 39 034 27 187 26 144 23 088 24 679
Guatemala 6 883 6 768 10 231 9 549 8 284 10 314 9 550 8 259 8 775 9 317 9 131 12 881
Haïti 8 225 10 306 7 143 9 144 10 159 5 878 8 376 6 070 8 065 9 391 10 266 8 681
Philippines 114 113 162 280 151 514 1 315 2 166 2 877 3 620 2 974 3 545
Autres 4 258 2 421 3 082 3 078 3 981 4 738 4 690 5 270 4 585 5 061 6 782 8 081
Source : douanes USA (code 080450)

Mangue (et goyave, mangoustan) — Importations du Japon


tonnes 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Total 9 592 8 599 8 877 8 873 9 627 8 901 8 875 10 307 12 336 12 139 12 383 12 389
Philippines 5 437 4 831 6 191 6 022 5 618 5 397 5 601 6 746 7 303 6 274 5 443 3 797
Mexique 3 811 3 244 2 215 2 374 3 155 2 445 2 178 2 342 2 908 3 587 4 329 5 386
Thaïlande 150 185 138 181 194 460 487 621 901 955 1 099 1 566
Taïwan 19 12 9 35 101 109 123 75 505 476 444 781
Brésil - - - - - - - - - 250 403 445
Australie 75 206 193 146 301 318 330 370 475 343 338 268
USA 98 121 125 115 258 153 153 149 244 253 317 57
Inde - - - - - - - - - - 9 88
Autres 2 - 8 - 0 19 2 5 - 1 1 -
Source : douanes japonaises (mangue : code 080450011 / goyave et mangoustan : code 080450019 )

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24 Février 2008 n°153


DOSSIER DU MOIS
LES DOSSIERS DE

Mangue Mangue Mangue


(et goyave, mangoustan) (et goyave, mangoustan) (et goyave, mangoustan)
Production mondiale Exportations mondiales Importations mondiales
2006 tonnes 2005 tonnes 2005 tonnes
Monde 30 520 840 Monde 820 000 Monde 820 000
Inde 11 140 115 Inde 222 620 Etats-Unis 267 017
Chine 3 550 000 Mexique 195 210 Pays-Bas 98 050
Pakistan 2 242 939 Brésil 113 880 Em. arabes unis 50 660
Mexique 2 050 488 Pérou 57 620 Arabie saoudite 50 630
Thaïlande 1 800 000 Pakistan 48 850 Royaume-Uni 46 930
Indonésie 1 412 884 Equateur 39 970 Allemagne 37 150
Brésil 1 347 744 Philippines 25 370 Bangladesh 35 960
Philippines 936 835 Guatemala 14 100 France 34 950
Nigeria 731 500 Yémen 11 640 Chine 19 190
Egypte 380 000 Côte d'Ivoire 10 030 Malaisie 18 880
Vietnam 367 800 Israël 9 810 Portugal 16 740
Yémen 348 979 Haïti 9 410 Singapour 16 220
Cuba 308 209 Costa Rica 9 250 Espagne 13 720
Pérou 239 346 Egypte 9 200 Japon 12 139
Haïti 235 980 Espagne 4 300 Belgique 12 200
Sources : FAO, douanes UE, USA, Japon

Mangue — Calendrier d’approvisionnement de l’UE — Principales origines


J F M A M J J A S O N D
Pérou Kent
Brésil Tommy Atkins
Kent
Afr. de l'Ouest Kent
Keitt
Sénégal Kent
Israël Tommy Atkins
Kent
Keitt
Espagne Osteen
Kent

Mangue (et goyave, mangoustan) — Importations de l’UE à 25 — Principaux pays fournisseurs


tonnes 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Total extra-UE, dont 68 753 75 924 84 511 116 293 119 364 135 593 134 993 175 544 162 953 184 525 212 713
Brésil 13 885 9 174 24 473 38 408 39 636 60 338 63 804 89 942 69 320 80 194 84 858
Pérou 4 828 5 853 1 813 7 347 9 304 7 749 10 760 15 356 19 817 25 458 41 027
Côte d’Ivoire 4 153 8 022 5 984 10 265 10 306 10 842 11 147 7 176 11 426 9 835 14 428
Israël 4 656 5 640 7 463 8 932 8 454 6 595 4 117 8 646 8 284 12 916 11 349
Pakistan 2 850 4 479 4 490 5 608 7 094 8 750 6 263 8 680 10 940 12 306 10 120
Costa Rica 2 926 3 276 2 104 3 334 3 092 1 734 1 852 2 636 3 983 6 252 7 545
Sénégal 87 123 280 678 618 822 1 650 2 067 2 810 3 011 7 088
Etats-Unis 7 827 10 166 8 446 9 844 10 314 6 731 6 944 7 370 7 612 6 894 5 971
Equateur 3 589 637 1 548 3 981 3 258 6 217 2 605 5 706 5 533 5 889 5 681
Guatemala 625 792 1 039 1 031 3 152 1 803 1 654 2 224 3 101 3 131 4 614
Mali 708 1 450 1 006 814 1 141 886 708 947 2 096 2 560 3 477
Inde 1 059 1 095 1 107 2 134 1 746 2 625 1 077 930 915 1 722 2 472
Total intra-UE, dont 35 674 45 857 46 122 65 736 65 422 57 367 66 515 73 865 81 507 100 736 110 560
Pays-Bas 19 624 23 060 26 552 39 670 37 171 34 312 37 798 42 275 48 277 58 266 63 493
France 7 759 9 784 8 186 8 478 9 685 9 233 11 107 11 043 11 038 14 449 16 039
Espagne 1 316 3 381 3 072 5 342 7 985 5 506 6 969 6 432 8 007 12 493 12 297
Belgique - - - 7 580 5 258 3 270 4 174 4 542 3 951 3 469 6 597
Allemagne 2 474 2 211 2 248 2 477 3 715 3 475 4 168 7 476 6 810 7 439 7 536
Royaume-Uni 838 1 058 770 1 103 597 523 611 762 1 551 1 071 1 883
Italie 290 317 155 329 423 276 916 554 567 760 749
Source : Eurostat (code 080450)

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n°153 Février 2008 25
LES DOSSIERS DE

Mangue d’Afrique de l’Ouest

Perspectives pour la campagne 2008

A vec près de 28 000 tonnes, l’Afrique de


l’Ouest représente environ 20 % de l’approvi-
sionnement en mangue du marché européen.
plantations vient renforcer ce phénomène, qui
promet une bonne année pour la production
ouest-africaine.
Cependant, après deux campagnes catastrophi-
ques, notamment pour les filières de la Côte d’I- La production de Kent bénéficie de trois floraisons
voire, du Mali et du Burkina Faso, l’ambiance est bien distinctes, dont l’intervalle de récolte peut être
plutôt morose chez les exportateurs. La tendance évalué de deux à trois semaines. Environ 40 % de
actuelle est de répondre aux attentes des clients la production sont attendus sur la première florai-
et de miser sur une meilleure valorisation des son, 50 % sur la deuxième et 10 % sur la troi-
produits. Les producteurs sont également dans sième (production destinée au marché local).
cette logique. Exportations en régression, malgré
une production abondante, et campagne écourtée En général, les plantations sont bien entretenues.
afin d’éviter les problèmes qualitatifs en fin de Le développement de la cochenille farineuse a été
saison, telles devraient être les grandes lignes qui quelque peu enrayé grâce à la régulation biologi-
marqueront la campagne de mangue 2008. que et aux traitements phytosanitaires ciblés ef-
fectués par les producteurs. Le problème de la
mouche des fruits reste entier, notamment lors du
démarrage des récoltes et de la saison des pluies.
Une bonne production Les producteurs ne sont pas encore suffisamment
en perspective sensibilisés sur les mesures préventives et les
traitements sont quasi inexistants. La méthode de
piégeage est encore peu développée. Seul le Mali
A la longue saison
s’est engagé depuis quelques années dans un
des pluies de
programme de lutte.
2007 (de mai à
octobre) qui a
permis aux man-
guiers de se régé-
nérer, a succédé L’anthracnose,
une période d’har- le danger permanent
mattan intense
que l’on avait pas Le problème qualitatif majeur demeure l’anthrac-
connue depuis nose. Les producteurs n’en ont pas conscience
longtemps dans la puisque cette maladie n’est pas visible sur les
Première production de Kent région : un climat fruits lors des récoltes et est pratiquement indétec-
idéal pour les flo- table lors du traitement en station de conditionne-
raisons. Quelque peu retardée par rapport à l’an- ment. Zone endémique, l’Afrique de l’Ouest n’a
née dernière, la première floraison de Kent devrait pas mis en place de méthode de lutte efficace, à
entrer en production fin mars, si les premières l’exception des entreprises d’exportation sénéga-
pluies de fin février-début mars, appelées commu- laises sur des productions propres (traitements
nément « pluies des mangues », viennent accom- pré- et post-récolte).
pagner la fructification. Les plantations qui n’a-
vaient pas produit en 2007 sont aujourd’hui en L’anthracnose est à l’origine des pertes commer-
bonne position, selon les cycles bien connus du ciales de la Côte d’Ivoire et de la réduction des
manguier. L’entrée en production des nouvelles tonnages exportés du Sénégal sur des produc-
tions non maîtrisées en 2007. La seule solution
immédiate envisagée reste l’arrêt des expéditions
Mangue — Côte d’Ivoire — Nombre de conteneurs en cas de fortes pluies et de risques élevés de
chargés à partir du port d’Abidjan contamination.
2006 2007
La lutte chimique en production est peu connue et
Côte d'Ivoire 713 689 les stations de conditionnement ne sont ni équi-
pées, ni utilisatrices de produits de traitement
Mali 84 159
post-récolte. De plus, l’utilisation raisonnée et
Burkina 84 122 sécurisée des pesticides est une priorité des en-
treprises d’exportation, en conformité avec les
Total 881 970 exigences européennes. Elles sont maintenant
1 conteneur = 21 tonnes / Source : SAGA CI appuyées par les autorités nationales et locales.

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26 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE

Sensibilisation sur les dangers de l’utilisation des tant, la moitié de la production de Côte d’Ivoire
pesticides sur les mangues, tel a été le thème était certifiée en 2007 et cela n’a pas permis non
abordé à Korhogo le 14 février dernier avec les plus d’obtenir des prix rémunérateurs. Il faudrait
producteurs ivoiriens, sous les auspices du bien plus que les 3 euros/colis obtenus en
Conseil général et du ministère de l’Agriculture de moyenne pour rentabiliser les exportations sur la
Côte d’Ivoire. base d’un coût de revient de plus de 3.35 euros/
colis. Certification oui, rentabilité aussi : tel est le
leitmotiv des exportateurs.

La certification, un enjeu pour le Les coûts de revient restent encore trop élevés et
maintien des exportations ? ne devraient pas être revus à la baisse. Les coûts
logistiques (cartons et fret) restent les mêmes
qu’en 2007 compte tenu de l’augmentation du prix
La majorité des
du pétrole. Le coût du transport local ne bouge
grandes entreprises
pas. Viennent se rajouter les coûts liés à la certifi-
de production et
cation demandée par l’Europe.
d’exportation ouest-
africaines sont certi-
Pour leur part, les producteurs, qui sont payés en
fiées Eurepgap et
ferme soit au champ soit à la station de condition-
visent Globalgap.
nement, ne sont pas prêts non plus à accepter
Les autres sont
une baisse de leur revenu. Ceux dont les planta-
é g al e me n t en g a -
tions entrent en production, après plus de huit ans
gées dans le pro-
d’investissement, espèrent bien en bénéficier.
cessus et devraient
être intégrées en
Deuxième floraison de Kent 2008.

Après une période apocalyptique qui a vu une La logistique maîtrisée


perte de presque 1 euro par colis entre 2005 et
2006 (2.50 à 2.70 euros/colis rétribués aux expor- La logistique transport ne devrait pas poser de
tateurs en 2006), certains ont avancé que les ven- problèmes majeurs. Le terminal conteneur SDV-
tes avaient été difficiles car les distributeurs euro- SAGA à Ferkessédougou, rénové en 2007, est
péens demandaient des produits certifiés. Pour- équipé de prises et clip-on en nombre suffisant. La

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n°153 Février 2008 27
LES DOSSIERS DE LES DOSSIERS DE

SITARAIL mettra à disposition deux locomotives


de quatre rames de onze wagons équipés de
groupes électrogènes, entièrement destinés au
transport par conteneur frigorifique, comme elle l’a
fait la campagne passée pour assurer la descente
et la remontée des conteneurs. Un stock conte-
neurs sera mis en place sur le terminal avant le
démarrage de la campagne.

Du côté logistique mari-


time, les capacités de
fret en conteneurs frigori-
fiques devraient être
suffisantes, avec l’accès
à l’ensemble des compa-
gnies maritimes assurant
du transport par conte-
neurs sur l’Europe
(Delmas, MSC, Maersk
Line, Hapag). Par contre,
sur la ligne AEL, en rai-
son de la réduction des
navires reefers char-
geant ananas et banane,
les espaces réservés aux
Planting traditionnel conteneurs de mangue
devraient être réduits.

Les différents services offerts par SDV-SAGA CI


(remontée des cartons, palettes et cornières),
ainsi que le préacheminement des conteneurs par
route sur les stations de conditionnement ivoirien-
nes et maliennes à destination de Sikasso/
Bamako, devraient sécuriser les expéditions.

Au Burkina Faso, les centres de conditionnement


équipés de chambres froides mis en place à Bo-
bo-Dioulasso constituent de bons pivots pour le
développement des expéditions.

Le grand souci : la valorisation


des exportations

Mais le grand souci reste la valorisation des expé-


ditions. Avec plus de 1 000 conteneurs chargés à
partir du port d’Abidjan en 2007, soit plus de
20 000 tonnes en provenance de la Côte d’Ivoire,
du Mali et du Burkina Faso, l’équilibre de la filière
est en danger face à un marché qui a du mal à
absorber ces quantités. Les exportateurs envisa-
gent de réduire les expéditions et de tenter de
baisser, autant que possible, les prix à la produc-
tion.

Encore faudra-t-il que les mangues répondent aux


attentes en termes de coloration, maturité, calibre
et tenue aux périodes souhaitées et qu’elles soient
vendues sur la base de prix rémunérateurs, seul
moyen d’assurer la survie de la filière.

Il ne devrait pas y avoir de mangues ouest-


africaines en variété Kent pour la commercialisa-
tion de Pâques. Les premières Kent bateau de-
vraient être sur les marchés à partir du 15 avril „

Alexis Moulin

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28 Février 2008 n°153 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE
La Côte d’Ivoire est de loin le premier pays producteur et
exportateur de mangue en Afrique de l’Ouest. Sa produc-
Fiche pays producteur tion de Kent et ses atouts logistiques en font le troisième
fournisseur du marché européen, avec plus de 14 000 t
exportées en 2007. Les exportations ont presque doublé

La mangue en dix ans et les superficies plantées ont suivi la même


évolution. Mais la baisse des prix de vente sur les mar-

en Côte d’Ivoire
chés européens, due à l’augmentation des quantités
exportées, à l’accroissement des exportations du Mali et
du Burkina Faso et à la présence permanente du Brésil,
réduit de manière drastique les retours aux producteurs-
par Alexis Moulin exportateurs et met en péril l’équilibre de la filière.

Localisation
La production est essentiellement concentrée dans un rayon de
50 km autour de Korhogo, capitale de la région des Savanes, à
600 km au nord d’Abidjan. La zone est propice à la culture du
manguier, avec un taux d’humidité moins important que dans le
reste du pays. La longue période d’harmattan permet d’assurer de
meilleures floraisons et les conditions climatiques sont plus saines
pour le développement des fruits. Toutes les unités de condition-
nement pour l’exportation se trouvent dans cette région. De taille
et de capacité variables (de 500 à 2 000 t export), elles sont
situées à Korhogo, Sinématiali et Ferkessédougou. La rareté des
terres, dans une zone à forte densité de culture, a entraîné la
création de nouvelles plantations de superficies plus importantes
(de 50 à plus de 200 ha) dans d’autres régions plus éloignées,
telles que Boundiali à l’est, Niakara au sud et Ouangolo au nord.
Depuis l’avènement de la crise ivoirienne, coupant le pays en deux
et limitant l’accès routier vers le port d’Abidjan, le transport de
conteneurs frigorifiques par rail s’est développé, avec la mise en
place d’une plate-forme conteneurs à Ferkessédougou, sur la
ligne ferroviaire Abidjan-Ouagadougou. L’accès direct de la zone
de production aux principaux ports européens a permis aux
exportations ivoiriennes de se poursuivre et a ouvert la voie
maritime au Mali et au Burkina Faso.

© Henri Vannière
Production
La culture du manguier est récente et date des années 1980.
Le développement des plantations a été encouragé pour lutter
contre la déforestation, puis appuyé par le Cirad (ex IRFA)
avec l’introduction de variétés greffées, notamment la Kent. Il a
vraiment démarré dans les années 1990, avec l’accroissement
des exportations. Les vergers existants, souvent multi-variétaux
(mangues locales, Amélie, Palmer, etc.) ont été rapidement sur-
greffés et les surfaces plantées se sont multipliées. La mangue est
devenue pour les producteurs une source de revenus intéressante
et un moyen de diversification, dans une région où le coton a
longtemps eu le monopole. Avec la faillite de la filière coton, les
grandes zones de culture cotonnière sont elles aussi devenues des
bastions de la mangue. La crise socio-politique a accentué ce
phénomène. Le maintien et l’augmentation des exportations de mangue
depuis 2002 n’ont fait qu’encourager les producteurs à étendre leurs superficies, comprises en moyenne entre 5 et 50 ha.
Les méthodes culturales sont encore rudimentaires : labour, désherbage, greffage et clôtures sont les principales activités
menées sur les plantations. La taille, l’irrigation et les traitements phytosanitaires restent limités. Les rendements à
l’hectare sont faibles. La production ivoirienne est évaluée actuellement à près de 50 000 tonnes, couvrant plus de
10 000 ha. Mais les vergers ne sont pas répertoriés et il n’existe pas vraiment de statistiques fiables sur la production.

Mangue — Côte d’Ivoire — Calendrier de production


Calendrier de production et variétés F M A M J J
Amélie
Le verger ivoirien est principalement composé de Kent. Les producteurs Zill
privilégient cette variété, qui a de meilleurs rendements et débouchés. Kent
Même la Keitt, qui était assez présente (10 à 15 % des superficies), tend à Keitt
disparaître. Amélie, Zill, Palmer et autres variétés greffées ont quasiment
disparu. Les marchés export pour les autres variétés sont minimes et les ventes sur le marché local quasi inexistantes. L’Amélie et la
Zill plus précoces, longtemps restées le fer de lance du démarrage des campagnes ivoiriennes, entrent en production début mars et
peuvent se récolter jusqu’en avril. La Kent, quant à elle, peut être récoltée, pour la première floraison, à partir du 20 mars, selon les
saisons. Les récoltes se poursuivent jusqu’à la fin mai avec la deuxième floraison. Les Keitt sont plus tardives et entrent en production
début mai. En fin de saison, les problèmes qualitatifs peuvent être importants. Surmaturité, mouche des fruits, attaques fongiques
sont les principaux handicaps au prolongement des récoltes.

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n°153 Février 2008 29
LES DOSSIERS DE

© Christian Didier
Débouchés
La production ivoirienne est essentiellement tournée vers l’exporta-
tion sur les marchés européens. Il n’existe pas d’usine de transfor-
mation à proprement parler. Quelques entreprises font du jus pour
le marché national, mais absorbent peu de volumes. Le marché
local est concentré sur Abidjan (1.5 million d’habitants) et dans une
moindre mesure sur les capitales régionales. Il est demandeur de
Kent. Toutes les mangues non exportables, que ce soit les rejets
des usines ou les déchets restés en plantation, y sont vendues.
Même si les ivoiriens sont des consommateurs de mangue, le
marché local n’est pas organisé, les pertes sont importantes et les
prix de détail restent élevés par rapport au pouvoir d’achat. La
diversification des marchés reste une priorité face à une
production dont les volumes seront, à l’avenir, non maîtrisables.

Mangue - Côte d'Ivoire - Exportations vers l'Europe


Exportations globales 14.414.4
11.1
10.8 11.4
Les exportations ivoiriennes de mangue ont 10.3 10.3 9.8
000 tonnes

littéralement explosé, multipliées par cinq en 8.3 8.0


dix ans, passant de 2 500 t en 1992 à plus 7.2
6.0
de 11 000 t en 2002. Elles ont fortement 5.0
4.2
diminué en 2003, avec moins de 8 000 t du 2.6 2.5
fait du déclenchement des événements en
Côte d’Ivoire, puis ont repris en 2004, la
situation politique s’améliorant. Elles ont
atteint leur niveau le plus élevé en 2006, avec 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
près de 15 000 t. Mais l’augmentation des
Sources : SAGA CI, FruiTrop
volumes a engendré des pertes commerciales
conséquentes pour la filière. L’année 2007 n’a
pas été un meilleur cru. Le maintien des
tonnages et l’augmentation des expéditions du Mangue - Côte d'Ivoire - Répartition
Mali et du Burkina Faso pendant la même des conteneurs en Europe en 2007
période n’ont pas permis de relever la barre. (équivalent 40 pieds)
La campagne 2007 a marqué un tournant pour
la prolongation des exportations sur le mois
juin, qui reste fortement problématique :
mauvaise tenue des fruits, prolongation du France
stockage et attaques fongiques, etc. Malgré Pays-Bas 48
336
l’accroissement de la producti on, les UK 40
exportations ivoiriennes devraient stagner,
voire diminuer, face à un marché européen Espagne 14
qui a du mal à absorber des quantités sur
une période relativement courte, où entrent
en production les fruits de saison. Belgique
1 487

Source : SAGA CI

Mangue — Côte d’Ivoire — Fret maritime vers l’Union européenne

Compagnie D’Abidjan à...


Logistique
maritime Anvers Felixstowe Le Havre Valence Barcelone Fos sur Mer Port Vendres
Delmas Mol 12 jours 14 jours 15 jours Développées à partir des
navires bananiers dans les
MSC 11 jours 14 jours 15 jours
années 1990 (palettes en cales
Maersk Line / réfrigérées), les expéditions
15 jours 20 jours 17 jours
Safmarine
ivoiriennes sont aujourd’hui
Delmas 9 jours 11 jours 12 jours entièrement conteneurisées. Les
ZIM/HAPAG 15 jours 19 jours 12 jours conteneurs sont en grande
majorité empotés en station de
AEL (ligne reefer) 10 jours 9 jours
conditionnement. Près de 80 %
Source : SAGA CI transitent par Ferkessédougou,
via le rail à destination du port d’Abidjan. Les mangues sont chargées sur toutes les compagnies maritimes qui
offrent un service de conteneurs frigorifiques à destination de l’Europe. Le temps de transport le plus court est
de neuf à dix jours. Bien que les arrivages soient réceptionnés en grande partie au port d’Anvers, ce sont
encore les importateurs français qui assurent l’approvisionnement des différents marchés européens.

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30 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE

La mangue a été introduite au Brésil par les Portugais au


XVIème siècle, avec des variétés principalement originaires
Fiche pays producteur des Philippines. Elle s’est ensuite progressivement dispersée,
soit en suivant les fronts pionniers, soit par le biais des indigè-
nes. Elle a ainsi subi de nombreux croisements et de nouvelles
La mangue variétés sont apparues. La mangue fait partie des habitudes
alimentaires brésiliennes, en frais comme en jus. Elle est pré-

au Brésil sente sur presque tout le territoire, en vergers mais également


dans le paysage urbain ou les jardins privés. Initialement, la
production était destinée au marché intérieur, avec le dévelop-
pement de variétés indiennes hybrides. L’introduction de varié-
par Luiz Andrea Favero, Docteur en Économie Rurale, tés floridiennes à partir des années 1970 a permis au Brésil
Université du Pernambuco, Brésil
[email protected]
d’accéder, quelques années plus tard, au marché international.

Localisation
Jusqu’au milieu des années 1990, la production de mangue se concentrait dans la
région du Sud-Est (états de São Paulo et du Minas Gerais). Progressivement et
avec l’insertion du Brésil dans le marché mondial de la mangue, elle s’est aussi
développée dans la région du Nord-Est, qui domine maintenant largement. En 2005,
ces deux régions représentaient 97 % de la production. Le Nord-Est produit 69 %
des volumes et permet de satisfaire 95 % des exportations brésiliennes. Entre 1996
et 2005, sa production a augmenté de 93 %, passant de 364 000 t à 703 000 t. Les
états de Bahia et de Pernambuco sont les plus importantes zones de production. On
y trouve les principales cultures irriguées de la Vallée du rio São Francisco, qui ont
des rendements de 20 t/ha en moyenne. Le pôle de Petrolina-Juazeiro, situé dans
cette vallée, regroupe l'essentiel de la production brésilienne de mangue destinée
au marché extérieur. Alors que la croissance des surfaces cultivées en mangue
était de 25.5 % au cours des dix dernières années au Brésil, elle s’est élevée à
337 % dans le pôle de Petrolina-Juazeiro, au détriment d’autres états comme São
Paulo et le Minas Gerais, qui ont vu leur production diminuer d’environ 10 %.

Mangue - Brésil - Production


Production
1 100 73
1 000 70Les années 1990 ont été décisives pour la production dans la
000 tonnes

région du Nord-Est. Au début de la décennie, on ne comptait


000 ha

900 67
que quelques centaines d’hectares de manguiers. Cinq ans plus
800 64 tard, il y en avait plus de 5 000, tandis que la production passait de
4 700 à 42 500 t. Au cours de cette période, le Brésil s’est ouvert
700 61
au marché international, privilégiant tout d’abord les Etats-Unis puis
600 58 l’Europe. Les cours rémunérateurs obtenus à l’international ainsi que
1996 1998 2000 2002 2004 les politiques publiques ont fortement encouragé les grandes entre-
prises, mais surtout les petits exploitants, à abandonner les cultures
Surface cultivée Production vivrières irriguées dans la vallée du rio São Francisco au profit de la
Source : IBGE mangue et du raisin d’exportation. Cette profonde réorientation de la
production a peu à peu transformé cette région, qui est rapidement
devenue le plus grand pôle d’approvisionnement de fruits du Brésil,
orienté vers l’exportation, même si les marchés intérieurs et internationaux devenaient moins rémunérateurs. Cette baisse s’ex-
plique par la progression des volumes, mais aussi par le développement de la concurrence d’autres pays latino-américains
comme le Pérou et l’Équateur qui arrivaient en force sur les marchés des Etats-Unis et de l’Europe. Aujourd'hui, le Brésil fait
partie des dix premiers pays producteurs, avec une surface cultivée de près de 70 000 ha et une production proche d’un million
de tonnes. Seulement 12 % sont exportées, le solde étant presque entièrement consommé à l’état frais sur le marché intérieur.

Calendrier de production et variétés


Orienté vers l’exportation depuis les années 1990, le calendrier de production suit les créneaux de commercialisation sur les mar-
chés extérieurs. D’août à novembre, les envois sont dirigés vers les États-Unis. D’octobre à décembre, ils se focalisent davantage sur
le marché européen, même si l’offre brésilienne reste présente tout au long de l’année avec des quantités moins importantes. Le Bré-
sil est doté d’une grande diversité variétale, estimée à 230 variétés selon l’Embrapa. Malgré cette diversité, la Tommy Atkins repré-
sente près de 75 % de la production, et même 87 % dans la vallée du rio São Francisco. Contrairement à d’autres pays exportateurs
comme l’Inde, le Mexique ou Israël qui ont développé de nouvelles variétés commerciales, le Brésil a très peu profité de sa richesse
variétale. Les chercheurs de l’Embrapa ont développé de nouvelles variétés comme Lita, Beta ou Omega. Cependant, elles sont
restées au stade expérimental et n’ont pas été développées par la filière qui continue de miser essentiellement sur la Tommy Atkins.
Mangue — Brésil — Calendrier de production
Régions de production J F M A M J J A S O N D Variétés
Sao Paulo TA, Haden, Palmer, Bourbon, Rosa
Minas Gerais TA, Haden, Uba, Espada
Rio Grande do Norte TA, Haden
Pernambuco/Bahia/Vallée du Sao Francisco Espada, TA, Haden, Keitt, Kent, Palmer

Production Production Production


moyenne faible forte

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n°153 Février 2008 31
LES DOSSIERS DE

Mangue - Brésil - Débouchés


Débouchés
Le marché intérieur absorbe 67 % de la production. Les ventes en frais sur le marché local consti-
Exportations tuent le principal débouché, la consommation annuelle par habitant étant de 890 g. Les marchés de
Pertes 12% gros sont les principaux lieux de commercialisation. Le plus important, la CEAGESP, est situé à São
20% Paulo et commercialise près de 15 % du total national. Un important réseau de marchés de fruits et
légumes et des marchés publics situés dans les principales villes constituent également des débou-
Industrie chés majeurs. La grande distribution qui achète directement dans les régions de production détient,
elle aussi, une part de plus en plus importante du marché intérieur. C’est vers les états du Sud et du
1%
Sud-Est que sont expédiés la majorité des volumes. Les variétés nationales issues de croisements
naturels, comme Bourbon, Rosa et Espada, obtiennent des prix qui, selon les saisons, peuvent at-
Marché local teindre cinq fois ceux des variétés américaines comme la Tommy Atkins. Les excédents de produc-
67% tion, concentrés entre octobre et janvier, provoquent souvent de fortes chutes de prix, qui amènent
les producteurs, principalement les petits exploitants de la vallée du rio São Francisco, à ne pas ré-
colter les fruits. Les exportations vers l’Europe et les Etats-Unis sont le fait des grandes entreprises
de production ou/et d’exportation. Les petits producteurs, rarement dotés d’équipements de condition-
Sources : IBGE, CEASAS, nement et de structures de commercialisation, sont obligés de passer par les grandes entreprises
IBRAF, SECEX pour l’exportation et par une série d’intermédiaires pour atteindre les réseaux du marché national.

Exportations globales Mangue - Brésil - Exportations


100
Compte tenu de coûts de production plus élevés que ses
80

000 tonnes
principaux concurrents (Mexique, Pérou et Équateur), le Brésil
a été plus fortement touché par la baisse globale des cours due 60
à l’augmentation des volumes et ainsi que par la dépréciation du
40
dollar face au real, de plus de 30 % depuis deux ans. Parmi les
dix principaux pays producteurs de mangue, le Brésil est le troi- 20
sième exportateur mondial après le Mexique et l’Inde. L’Union 0
européenne (67 % des volumes exportés) et les Etats-Unis (26 %)
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
sont ses marchés de prédilection. Le Brésil est devenu le principal
fournisseur de l’UE. Au cours des dernières années, le Pérou, Israël UE USA Asie, Mercosur, autres
et certains pays africains ont capté des parts de marché en Europe,
mais le Brésil assure toutefois plus de 40 % des approvisionnements, Source : MDIC
qui étaient de 210 000 t en 2006 pour 116 000 t en 1999. Les prix
sont passés eux de 1.20 euro/kg en 2000, à 0.72 euro/kg en 2004 et Mangue Tom m y Atkins - Brésil - Prix de gros à
0.92 euro/kg en 2005. Tandis que les cours pour l’origine Israël se São Paulo
maintiennent au dessus de la moyenne, ceux pour le Brésil se situent 2.0
real brésilien/kg

à un niveau plus faible, devançant seulement les prix pour l’Équateur.


La palette variétale et la qualité des produits commercialisés par 1.5
Israël montrent que la différentiation et l’innovation font la différence,
même quand les prix sont en baisse. Vers les années 1990, le Brésil 1.0
est entré en force sur le marché des Etats-Unis, premier importateur 0.5
mondial de mangue, en prenant la deuxième place comme fournis-
seur d’un marché jusque-là dominé par le Mexique qui, en plus de sa 0.0
proximité géographique, bénéficie de clauses préférentielles en tant J F M A M J J A S O N D
que membre de l’ALENA. La détérioration des prix depuis la
deuxième moitié des années 1990 atteint toutes les origines, mais 2006 2005 Moyenne 1998-2006
le Brésil est celui qui y perd le plus et le Pérou celui qui y résiste le Source: CEAGESP
mieux. La Kent semble se valoriser davantage que la Tommy
Atkins. Cependant, on constate une légère amélioration des cours
ces deux dernières années. La constitution de la « Câmara Setorial da Manga », qui réunit les grands
exportateurs brésiliens vers les Etats-Unis, semble commencer à avoir des effets positifs en planifiant
et réduisant les livraisons quand il y a trop de fruits sur le marché. Cette démarche est possible sur ce
marché, car l’USDA impose des restrictions phytosanitaires très importantes à l’importation et seule-
ment douze entreprises sont actuellement agréées par l’APHIS. Il serait difficile d’organiser de cette
façon les entreprises exportant vers l’UE qui, elle, n’impose aucune restriction phytosanitaire.
© Henri Vannière

Logistique
Les volumes expédiés par avion vers l’Europe représentent moins de 1 %. Les
Pays-Bas, notamment le port de Rotterdam, restent le principal point d’entrée
des mangues brésiliennes, qui sont ensuite réparties sur l’ensemble des marchés
communautaires par voie terrestre. Cependant, les Pays-Bas ont perdu du terrain,
étant passés de 80 % des exportations du Brésil dans les années 1990 à 68 %.
Par ailleurs, l’Espagne et surtout le Portugal sont devenus d’importants importa-
teurs/distributeurs de mangue brésilienne. Les coûts logistiques pour l’Europe (10
à 15 jours de transport) représentent en moyenne 43 % des coûts de production
et 48 % du prix de vente. Les expéditions vers les Etats-Unis se font par ba-
teau, vers les ports de la côte Est à partir de septembre et vers ceux de la côte Ouest à partir
d’octobre. L’état des infrastructures routières au Brésil constitue un grand obstacle pour
l’exportation, le transit routier étant relativement long jusqu’aux ports d’embarquement.

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32 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE

Les principales

D’après « Le manguier » de F. de Laroussilhe, éd. Maisonneuve et Larose


variétés de
mangue

L
Caractéristiques des deux familles
de mangue
e manguier, Man-
d’Asie
indienne gifera indica, serait origi-
tropicale
naire d’une région située
Zone de Inde, Birmanie,
à la frontière indo-
diversification Pakistan Malaisie,
birmane. Il existe au-
Philippines
jourd’hui de par le
Graine Mono- Poly-
monde certainement plus
embryonnée embryonnée
de mille variétés différen-
Forme Arrondie à Allongée, à tes. Dans beaucoup de
ovoïde section pays, la mangue occupe
cylindrique ou une place importante dans la diète alimentaire. Originellement, on distingue deux
aplatie grandes familles de mangue, aux caractéristiques bien différentes, issues de deux
Couleur de Jaune à Vert à vert bassins de diversification, la sous-région indienne et l’Asie tropicale. Une grande
l’épiderme orange, jaunâtre, partie des variétés commerciales actuelles a été sélectionnée en Floride au début
parfois taché pourpre du XXème siècle, à partir d’hybridations multiples utilisant des géniteurs de ces
de pourpre absent deux familles. Les fruits exportés sont généralement issus de plants greffés.
Goût Prononcé, Moins
note de prononcé
térébenthine
Remarque Sensible à
l’anthracnose Keitt
Kent
Tommy Atkins Forme :
ovale,
Forme : ovoïde, épaule épaule dorsale
dorsale et apex arrondis. tombant rapidement.
Forme : ovoïde, parfois légèrement Epaule ventrale pleine. Sans bec. Épaule ventrale pleine et arrondie. Apex
oblongue. Épaule dorsale tombante. Épiderme : épais et résistant, peu arrondi, obtus, sans bec.
Epaule ventrale s’élevant au dessus de adhérent. Couleur de base jaune Épiderme : épais et résistant, assez
la zone pédonculaire. Apex rond, petit verdâtre, avec une surface rouge voire adhérent. Couleur jaune orangé à jaune
bec latéral. cramoisie sur les parties les plus carminé sur le côté exposé au soleil,
Épiderme : épais. Couleur orange jaune exposées à la lumière. Légère pruine avec de nombreuses petites lenticelles
et rouge brillant. Pruine pourpre foncé. grisâtre. jaune pâle à roux. Assez forte pruine
Nombreuses grandes lenticelles vert- Chair : jaune intense à lavande.
jaune. jaune orangé, d’une saveur Chair : orange à jaune foncé. Saveur
Chair : couleur orangé prononcé. D’une riche et d’une texture fruitée et riche. Texture fondante avec
bonne qualité mais légèrement fibreuse. fondante et sans fibres. un nombre important de fibres, peu
Poids moyen : 450 à 710 g Noyau : 9 % du poids total gênantes en raison de leur finesse.
du fruit. Noyau : 7 à 8 % du poids total du fruit.
Sélectionnée en 1922 en Floride, elle a Poids moyen : 600 à 750 g Poids moyen : 510 g à 2 kg
rapidement été adoptée par les produc-
teurs pour sa productivité, sa robustesse Sélectionnée en 1932 en Floride à partir Sélectionnée en 1939 en
à la manipulation et sa bonne résistance d’un semis de Brooks, elle produit des Floride à partir d’un semis
à l’anthracnose, malgré une teneur en fruits relativement gros, de 440 g à plus de Mulgoba, elle a des
fibres moyenne. La qualité de la pulpe d’un kilo pour les jeunes arbres. Très rendements élevés et
se dégrade nettement si la plante est appréciée tant en amont qu’en aval de la réguliers. La coloration
trop fertilisée ou irriguée. filière, ses rendements sont moyens, rougeâtre, qui apparaît
mais la proportion de fruits exportables très tôt et avant que le fruit
Cette variété est la plus répandue au est élevée. La coloration du fruit est ne soit mûr, peut provoquer des
Brésil où elle constitue la grande attractive et la chair, très gustative, est problèmes d’appréciation de la maturité,
majorité des exportations. Elle ferme et mûrit très progressivement. qui peut être renforcée par un passage
est particulièrement appréciée en chambre de mûrissage.
en Europe du Nord, notam- Elle est produite par la plupart des pays
ment pour sa coloration vive. fournisseurs de l’Europe, où elle est Variété de fin de saison de la plupart des
L’essentiel des volumes actuellement considérée comme la origines, elle permet d’allonger les
destinés à l’exportation est variété étalon. Toutefois, les grandes campagnes d’exportation. Moins
composé de fruits de calibre variations de coloration et de calibre appréciée que la Kent, elle trouve
moyen (8 à 10 fruits par colis selon les zones de production peuvent malgré tout une place de plus en plus
de 4 kg), correspondant à la entraîner des problèmes de importante dans les périodes de soudure
demande de la grande distribution. commercialisation. d’approvisionnement entre origines.

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n°153 Février 2008 33
LES DOSSIERS DE

Exigences du manguier
Le manguier est adapté à une gamme climatique tropicale éten- Défauts de qualité
due, de l’humide au sec. On le rencontre dans des régions dont la
pluviométrie annuelle est très différente. Sous les tropiques, l’exis-
tence d’un arrêt de végétation, provoqué par une saison sèche ou
fraîche de plusieurs semaines ou mois, est une condition néces- de la mangue
saire pour induire une bonne intensité de floraison et donc une
bonne productivité. En zone équatoriale humide, la production est
souvent faible et irrégulière, en raison de l’absence d’arrêt de Photos © Pierre Gerbaud
végétation. Les températures comprises entre 24 et 30° C sont
optimales pour le développement de l’arbre et la croissance des
fruits. Celles inférieures à 10°C peuvent provoquer des dégâts
physiologiques. Pendant toute la période de croissance du fruit,
puis celle de la mise en place de la nouvelle ramification, l’alimen-
tation hydrique de l’arbre doit être optimale. La répartition des
pluies au cours de l’année est plus importante que le cumul an-
nuel, surtout pour la production de fruits de qualité. La limite infé-
rieure de pluie autorisant les cultures commerciales de mangue
semble être de 750 mm. Le manguier peut croître dans une
gamme de sols très variée, si les horizons sous-jacents sont suffi-
samment meubles et drainants. Cependant, il préfère les sols
profonds, assez légers et de structure moyenne. Sur sols très
sableux, le manguier peut souffrir d’insuffisance d’eau et produire
des fruits insipides et de petit calibre. Il est sensible aux sels dans
le sol et dans les eaux d’irrigation. Les vents peuvent causer des Fruit déformé
dégâts d’importance variable et créer un déséquilibre dans l’ali-
mentation hydrique. Ainsi dans les zones ventées, il est souhaita-
ble de mettre en place avant plantation des rideaux de brise-vent.

Valencia Pride
Forme : elliptique. Apex arrondi, bec apical de grande taille.
Épiderme : relativement fin, mais se détachant assez bien.
Couleur de base jaune-vert, avec une large surface rouge à
pourpre. Présence de lenticelles jaunes.
Chair : jaune profond. Aromatique et pratiquement sans fibres.
Poids moyen : 600 à 900 g
Blessures dues aux frottements
Variété obtenue à partir d’un semis de Haden en Floride en causés par le vent
1941. Fruits très allongés, plutôt gros, d’une couleur et
d’une forme attrayantes. Productivité d’un bon niveau.

Venant principalement d’Afrique de l’Ouest, elle a


longtemps permis une diversification variétale en début de
campagne lorsque les envois étaient surtout composés d’Amélie.
Sa coloration attractive constituait une alternative. Peu à peu
adoptée par une partie des consommateurs, elle représente
aujourd’hui une part de marché en voie de consolidation dans la
gamme des variétés avion.

Haden
Coulures de sève après récolte
Forme : ovale à cordiforme arrondi. Épaule ventrale plus large et
un peu plus haute que l’épaule dorsale. Apex largement arrondi.
Épiderme : couleur rouge foncé sur la plus grande partie de la
surface, avec de nombreuses lenticelles blanc-jaune.
Chair : jaune orange, pratiquement sans fibres.
Goût agréable et un peu acidulé.
Poids moyen : 510 à 680 g

Variété obtenue à partir d’un semis de Mulgoba


en 1902.

Presque exclusivement transportée par avion,


elle complète les approvisionnements de mangue
Kent lorsqu’ils sont insuffisants pour satisfaire la demande. De
belle présentation, elle a la réputation d’être fragile et nécessite
une commercialisation rapide.
Développement fongique

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34 Février 2008 n°153


LES DOSSIERS DE

Immaturité et taches Décoloration naturelle de l’épiderme Brûlure de soleil

Fruit déformé Piqûres d’insectes cicatrisées Décolorations dues aux cochenilles

Blessures mécaniques après récolte Blessures mécaniques après récolte Brûlure de sève après récolte

Pédoncule trop long Taches sur épiderme Pourriture pédonculaire

Développement fongique Larves de mouches des fruits Surmaturité


type anthracnose

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n°153 Février 2008 35
MARCHE EUROPEEN

En parts des volumes et des dépenses

Les principaux produits


totales de fruits du mois en France

En % Volumes Dépenses

Repères
Petits agrumes 28 28

Pomme 21 18
© Denis Loeillet

Orange 15 11

Pages
La tendance des principaux produits du mois influence Banane.............................................................................37
significativement la conjoncture globale du marché fruitier. Avocat ..............................................................................39
Vous trouverez tous les mois dans la rubrique « Repères » Orange .............................................................................40
une brève analyse les concernant, avant les pages Pomelo .............................................................................41
consacrées à une sélection d’exotiques et d’agrumes. Petits agrumes .................................................................42
Litchi.................................................................................43
Mangue ............................................................................44
Ananas .............................................................................45
Fret maritime ....................................................................46

DECEMBRE 2007

L’important déficit de production de clémentine Nules et de Clemenvilla d’Espagne


Déc. 2007 / Déc. 2006
s’est clairement fait sentir. Le marché s’est montré sensiblement sous-approvisionné,
agrumes
Petits

d’autant que la demande s’est nettement activée avec le démarrage des mises en
avant de la Saint Nicolas et de Noël. Les prix ont été très fermes et soutenus.
Ò Ô
Pirx

Vol.
Le marché s’est bien amélioré. Le stock disponible en début de mois était d’un
Déc. 2007 / Déc. 2006
niveau moyen. Cependant, la demande a été plus importante, notamment à l’export.
Pomme

Les envois vers le Royaume-Uni se sont activés et les marchés d’Europe de l’Est ont
commencé à s’ouvrir. Les prix se sont raffermis.
Prix

=Ò Vol. =

La demande s’est montrée atone et les volumes écoulés ont été sensiblement Déc. 2007 / Déc. 2006
inférieurs à la moyenne, malgré des températures assez basses favorables à la
Orange

consommation et une concurrence des petits agrumes relativement modérée.


Ò Ô
Prix

Cependant, les prix sont restés assez soutenus compte tenu du déficit de production
Vol.

de la Naveline d’Espagne, qui a constitué la quasi-totalité de l’offre pendant tout le


mois.

Bien que ni les prix des Time Charter ni ceux des contrats n'aient atteint les pics de Déc. 2007 / Déc. 2006
décembre 2006, le marché de l'affrètement a été plus actif que durant les trois mois
maritime

précédents en raison de la montée des températures en Équateur et de


Fret

reefers

reefers
grands

petits

l'augmentation de la production de banane qui a dépassé la capacité des lignes.


Ô Ô

Remarques méthodologiques
Les statistiques figurant sur les pages suivantes sont des estimations de mises en marché en France. Elles ne sont calculées que pour les principaux pays
fournisseurs. Leur élaboration est réalisée à partir d’informations sur les arrivages hebdomadaires ou de déclarations de mises en marché d’opérateurs
représentatifs. Les chiffres figurant dans le tableau « les principaux produits » sont fournis par le CTIFL source SECODIP. Les données des pages conjoncture
ne sont proposées qu’à titre informatif et n’engagent en aucun cas la responsabilité du Cirad.

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36 Février 2008 n°153


MARCHE EUROPEEN

Comparatifs mensuel et annuel

Volumes* Prix de référence UE**

décembre 2007 / novembre 2007

Ò+6% Ò+3%

Banane décembre 2007 / décembre 2006


© Denis Loeillet

ÔÔ – 29 % Ô–3%

* Arrivages Afrique/Antilles ** Prix Aldi

DECEMBRE 2007 Marché français de la banane — Indicateurs

L a reprise amorcée courant novembre s’est poursuivie.


Pourtant, la demande s’est montrée plutôt lente sur la
plupart des marchés d’Europe de l’Ouest. Comme tous les
1.00
Prix stade im port*

0.90
ans à l’approche de Noël, les distributeurs ont élargi leur 0.80
linéaire d’exotiques au détriment des produits basiques 0.70
comme la banane. La politique de prix de détail et de mise
Euro/kg
0.60
en avant a été plus pénalisante que les années précédentes 0.50
dans certains pays comme la France. Enfin, une météo 0.40
relativement rigoureuse durant la majeure partie du mois a 0.30
pesé sur la consommation. 0.20
0.10
Cependant, l’approvisionnement a continué de s’alléger, 0.00
passant de moyen en novembre à légèrement déficitaire en J F M A M J J A S O N D
décembre. Les arrivages d’Afrique sont remontés pour
atteindre un niveau conforme à la normale, grâce à des 2007 2006 2005
livraisons plus soutenues du Cameroun. Toutefois, les
apports de banane dollar ont été légèrement déficitaires,
avec une offre moyenne en provenance du Costa Rica et de
la Colombie, mais des volumes inférieurs à la normale de France - Prix détail
l’Equateur. De plus, les arrivages des Antilles françaises 1.46
sont restés très limités, alors que la présence du Surinam a 1.43 1.45 1.43 1.42
1.39 1.45 1.41 1.43 1.38
1.45 1.34
été beaucoup moins affirmée que les mois précédents. Le
très bon courant export vers les pays de l’Est de la
Euro/kg

Communauté européenne, où la banane est mise en avant


durant les fêtes de fin d’année, a aussi contribué au
rétablissement du marché.

Les prix ont enregistré une remontée sensible par rapport à


novembre, mais la moyenne mensuelle s’est maintenue à
un niveau inférieur à celui de l’année précédente et
nettement plus bas que la moyenne. J F M A M J J A S O N D
2007 2006 2005

Activité prom otionnelle Ratio prix détail / prix vert


2.5
% de magasins organisant

25 26
2.3
24 25 25
21 2.2 2.3 2.0 2.3 2.2 2.2
des promotions

21 21 2.0 2.0
20 18 1.9 1.9
15
13

J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
2007 2006 2005 2007 2006 2005
* Origine Afrique

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n°153 Février 2008 37
MARCHE EUROPEEN

Marché européen de la banane — Indicateurs

Comparatif (en %) Cumul saison Comparatif saisons (en %)


Décembre
Principales origines en Europe

En tonnes
2007 2007/2006 2007/2005 2007 2007/2006 2007/2005

Martinique - - 100 - 100 137 080 - 32 - 39

Guadeloupe 2 050 - 47 - 57 38 916 - 16 - 27

Canaries 23 943 - 17 - 10 327 015 +5 +4

Côte d’Ivoire 15 493 +6 - 15 169 066 - 17 - 18

Cameroun 22 191 -4 +2 219 686 - 14 - 14

Ghana 4 789 + 32 - 35 941 + 80 -

Espagne - Evolution prix super extra Allem agne - Evolution T2


1.35 0.78
1.25 0.71 0.73
1.15 0.70 0.66 0.65
1.16 1.18
Prix vert en Europe

0.76 0.67
1.04 0.65 0.62 0.60
0.77 0.62
Euro/kg
0.76 0.84
Euro/kg

0.66 0.67
0.59

J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
2007 2006 2005 2007 2006 2005

Allem agne Italie


1.23 1.23 1.15 1.68 1.75 1.74 1.79
1.21 1.19 1.11 1.59 1.66 1.65 1.65 1.72 1.70 1.691.70
1.16 1.111.10 1.14 1.08
1.16
Euro/kg

Euro/kg
Prix détail en Europe

J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
2007 2006 2005 2007 2006 2005

Royaum e-Uni Espagne


0.89
0.85 0.86 0.86 0.77 0.75 0.84 0.81 1.69 1.62 1.64 1.65 1.671.75 1.881.94 1.98
0.79 1.82
0.75 0.70
0.69 1.58 1.52
Euro/kg
£/kg

J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
2007 2006 2005 2007 2006 2005
Sources : Cirad, SNM, TW Marketing Consulting
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38 Février 2008 n°153


MARCHE EUROPEEN

Comparatifs mensuel et annuel

Volumes Prix

décembre 2007 / novembre 2007

Ò+9% Ò + 20 %

Avocat décembre 2007 / décembre 2006

Ô – 18 % ÒÒ + 41 %

DECEMBRE 2007 Estimations des mises en marché en France

L e marché s’est redressé après un mois de novembre


assez difficile. L’approvisionnement s’est montré
sensiblement inférieur à celui des campagnes précédentes. 9
Volumes

Les arrivages de Hass chilien ont décliné précocement, 8


tant sur le marché communautaire qu’aux Etats-Unis, la
production ayant été touchée par plusieurs épisodes de gel 7

000 tonnes
durant l’été 2007. En conséquence, les envois de Hass 6
mexicain vers l’UE ont été limités, les exportateurs de cette 5
origine ayant dirigé vers les Etats-Unis des volumes très
4
supérieurs à ceux des années précédentes. De plus, les
volumes israéliens sont restés modérés, tant en Hass 3
qu’en vert, en raison du déficit de la production. Dans ce 2
contexte, les envois espagnols se sont nettement dévelop- 1
pés, sans pour autant compenser le déficit d’offre des
0
autres pays fournisseurs.
O N D J F M A M J J A S
Parallèlement, la demande s’est sensiblement accélérée 07/08 06/07 05/06
avec la mise en place des opérations de mise en avant de
Noël. Les ventes ont été fluides et les stocks encore
présents en début de mois se sont vite résorbés. Les cours Prix stade import
se sont orientés à la hausse, avec une certaine latence
pour les petits fruits. Le prix moyen mensuel affiche un 2.4
niveau très supérieur à la moyenne.
2.0
Euro/kg

1.6

1.2

0.8

0.4

0.0
O N D J F M A M J J A S
07/08 06/07 05/06

Estimations des mises en marché en France par origine

Décembre Comparatif (en %) Cumul saison Comparatif saisons (en %)


En tonnes
2007 2007/2006 2007/2005 2007/2008 07-08/06-07 07-08/05-06

Mexique 1 068 - 21 - 56 4 693 + 11 - 30

Chili 968 -1 + 60 5 416 +4 + 104

Israël 2 384 - 39 +5 4 942 - 36 - 11

Espagne 1 929 + 31 + 23 4 065 +9 - 10


Total 6 349 - 18 -8 19 116 - 10 -5

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n°153 Février 2008 39
MARCHE EUROPEEN

Comparatifs mensuel et annuel

Volumes Prix

décembre 2007 / novembre 2007

ÒÒ + 29 % Ô – 11 %

Orange décembre 2007 / décembre 2006

Ô – 13 % Ò+6%

DECEMBRE 2007 Estimations des mises en marché en France

L es ventes d’orange espagnole, très lentes depuis le


début de saison, se sont enfin accélérées. Les référen-
cements des grands distributeurs, parfois encore aux mains
Volumes

60
des opérateurs sud-africains courant novembre, avaient
tous basculé sur la Naveline d’Espagne début décembre. 50
Cette variété a représenté la quasi-totalité de l’offre en
décembre. Cependant, les volumes écoulés sont restés 000 tonnes 40
sensiblement inférieurs à la moyenne, malgré des tempéra-
tures assez favorables à la consommation et une concur- 30
rence des petits agrumes plus limitée qu’en novembre.
20
Malgré ce manque de dynamisme, les prix se sont mainte-
10
nus à un assez bon niveau, en particulier au stade produc-
tion, compte tenu de la faiblesse de la récolte. Quelques lots 0
de Salustiana d’Espagne ont complété l’offre à partir du
O N D J F M A M J J A S
milieu du mois.
07/08 06/07 05/06

Prix stade import

0.9
0.8
0.7
0.6
Euro/kg

0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
O N D J F M A M J J A S
07/08 06/07 05/06

Estimations des mises en marché en France par origine

Comparatif (en %) Cumul saison Comparatif saisons (en %)


Décembre
En tonnes
2007
2007/2006 2007/2005 2007/2008 07-08/06-07 07-08/05-06

Espagne 31 227 - 13 - 19 58 212 - 21 - 21

Total 31 227 - 13 - 19 58 212 - 21 - 21

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40 Février 2008 n°153


MARCHE EUROPEEN

Comparatifs mensuel et annuel

Volumes Prix

décembre 2007 / novembre 2007

Ò+5% Ô – 17 %

Pomelo décembre 2007 / décembre 2006


© Eric Imbert

ÒÒ + 36 % Ò+6%

DECEMBRE 2007 Estimations des mises en marché en France

L e ralentissement saisonnier des ventes de pomelo, lié


au changement de gamme au profit des fruits
exotiques, a été moins marqué que les autres années pour 8
Volumes

les marchandises floridiennes, en particulier pour les


7
marques haut de gamme. Ainsi, malgré des arrivages
importants, les cours des fruits de cette origine ont pu 6
conserver un bon niveau. Les stocks disponibles fin 000 tonnes
5
décembre, souvent importants à ce moment de la saison,
étaient très modérés cette année. 4
3
La situation a été beaucoup plus difficile et plus conforme à 2
la tendance des autres années pour les fruits
méditerranéens dont les ventes ont été extrêmement 1
lentes. Cependant, les prix se sont maintenus à un niveau 0
sensiblement supérieur à la moyenne, car les volumes O N D J F M A M J J A S
expédiés vers l’UE ont été limités. Les exportateurs turcs
07/08 06/07 05/06
ont dirigé plus de 80 % de leurs marchandises vers les
marchés d’Europe orientale (Russie, Ukraine, etc.).
L’avance de commercialisation prise en début de saison a
permis aux professionnels israéliens de limiter leurs envois. Prix stade import
Quelques lots chypriotes ont complété l’offre.
1.4

1.2
1.0
Euro/kg

0.8
0.6
0.4
0.2

0.0
O N D J F M A M J J A S
07/08 06/07 05/06

Estimations des mises en marché en France par origine

Décembre Comparatif (en %) Cumul saison Comparatif saisons (en %)


En tonnes
2007 2007/2006 2007/2005 2007/2008 07-08/06-07 07-08/05-06
Floride 5 551 + 52 + 145 10 107 + 13 + 175
Israël 438 - 27 - 12 2 230 + 13 + 15
Turquie 330 - 19 - 68 1 527 - 15 - 49
Total 6 319 + 36 + 66 13 864 +9 + 62

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n°153 Février 2008 41
MARCHE EUROPEEN

Comparatifs mensuel et annuel

Volumes Prix

Petits
décembre 2007 / novembre 2007

Ô–9% Ò+8%

agrumes
© Régis Domergue

décembre 2007 / décembre 2006

Ô – 14 % ÒÒ + 23 %

DECEMBRE 2007 Estimations des mises en marché en France

L ’approvisionnement, large depuis le début de saison, a


nettement décliné et s’est même montré inférieur à
celui de novembre, phénomène relativement rare. Les effets 100
Volumes

de l’important déficit de production en petits agrumes 90


espagnols ont commencé à se faire sentir. Les expéditions 80
de Nules ont été inférieures à celles des années
70
précédentes et les envois de Clemenvilla ont accusé une 000 tonnes
baisse encore plus marquée. Les prix de ces deux variétés 60
ont sensiblement remonté au stade production. De même, 50
les arrivages de clémentine Fine du Maroc n’ont été que 40
moyens, la production étant elle aussi déficitaire et les 30
exportateurs étant engagés dans des programmes 20
importants à destination des marchés d’Europe de l’Est. 10
Enfin, les arrivages de clémentine Fine de Corse ont été 0
très limités. L’arrêt de la récolte durant une partie de la
S O N D J F M A M
deuxième quinzaine en raison de pluies régulières s’est
ajouté au déficit de production. Quelques volumes de 07/08 06/07 05/06
Minneola d’Israël ont complété l’offre.

Parallèlement, la demande s’est montrée d’un très bon Prix stade import
niveau. Les opérations saisonnières de mise en avant ont
été nombreuses. De plus, le froid et l’excellente qualité des 1.4
fruits proposés ont été favorables à la consommation. Les
prix ont affiché un très bon niveau, en progression de 20 à 1.2
30 % par rapport à la moyenne selon les origines. 1.0
Euro/kg

0.8
0.6

0.4

0.2

0.0
S O N D J F M A M
07/08 06/07 05/06

Estimations des mises en marché en France par origine

Comparatif (en %) Cumul saison Comparatif saisons (en %)


Décembre
En tonnes
2007 2007/2006 2007/2005 2007/2008 07-08/06-07 07-08/05-06

Corse 7 185 - 46 - 25 14 654 - 28 +1

Maroc 5 602 -2 - 50 10 906 0 - 36

Espagne 60 882 -9 - 13 169 383 +4 +1

Total 73 669 - 14 - 19 194 943 0 -2

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42 Février 2008 n°153


MARCHE EUROPEEN

Litchi — Estimation des arrivages — En tonnes


semaines 2007 49 50 51 52

DECEMBRE 2007
Par avion
Maurice 30 30 10 nc
Afrique du Sud 150 nc nc nc

Litchi
Madagascar 50 10-15 nc nc
Réunion 30-40 50-60 40-45 20-25
Par bateau
Afrique du Sud nc nc nc nc
Madagascar - 14 000 3 000 -

E n décembre, la commercialisation du litchi de l’Océan indien a connu deux phases successives. La première, dans la
continuité de novembre, a concerné la fin de l’amorce de campagne avec des litchis transportés par voie aérienne et la
seconde, à partir de la semaine 50, l’important programme de litchis acheminés par navires conventionnels. Madagascar est
resté le principal fournisseur, les autres origines tentant de caler leurs expéditions en fonction de ses arrivages. La
campagne avion a pris fin dès l’arrivée du premier navire malgache. Les litchis bateau donnaient au marché une dimension
différente, les volumes étant exceptionnellement importants et les prix en chute. Après les fêtes de Noël, le marché se
ressaisissait avec un redressement des prix inattendu.

La semaine 49 a marqué la fin de la initialement prévus sur des ports nord- supermarchés, avec des prix au détail à
commercialisation des litchis avion. La européens, ont finalement été déroutés partir de 0.95 euro/kg, a eu un effet
liaison entre la mise en vente des fruits vers Marseille où ils étaient reçus le d’aspiration sur l’offre disponible. Les
avion et celle des fruits bateau est 12 décembre, à quelques heures de ventes massives de la semaine 51 ont
toujours délicate dans la mesure où différence. Le dernier bateau n’a fait entraîné une relative raréfaction de l’offre,
l’approvisionnement doit être adapté à la qu’une escale à Marseille pour y déchar- surprenante et inattendue, provoquant un
demande en progression, sans pour cela ger un quart de ses marchandises. Il retournement de tendance en semaine
constituer des stocks qui seraient décotés reprenait la mer pour Saint Nazaire où il 52. En fin d’année, le prix des litchis
dès l’arrivée des fruits bateau. Ainsi, les achevait son déchargement le malgaches repassait le seuil des 1.00
premiers navires conventionnels arrivant 19 décembre. euro/kg et continuait d’augmenter jusqu’à
en début de semaine 50, les opérateurs 1.40 euro/kg. Cette évolution montre que
ont suspendu leur approvisionnement La vente des fruits bateau s’est révélée le marché européen est susceptible
pour ne pas risquer la dépréciation des très difficile dès la première semaine et d’absorber de très importantes quantités
cours des litchis avion. L’approvisionne- ceci en dépit de la demande importante à de fruits sur une courte période, mais
ment par avion était encore conséquent l’approche des fêtes de Noël et du jour de avec des prix bas et sans doute peu
en semaine 49, expliquant la poursuite de l’an. Les ventes de litchi avion avaient rémunérateurs pour la filière. Le prix des
la baisse des cours par rapport à la déjà souffert de ce contexte peu dynami- litchis en semaine 51 a été, en fait,
dernière semaine de novembre. L’arrivée que en termes de demande, qui s’était inférieur à celui de nombreux autres fruits
des navires conventionnels, au nombre traduit par une baisse rapide des prix. Les européens ou d’importation proposés
de cinq cette année, s’est effectuée dans prix des premiers litchis bateau étaient simultanément, d’où l’impact sur les
des conditions de forte tension. En une compris entre 1.60 et 1.80 euro/kg. Mais volumes écoulés. A partir de la semaine
dizaine de jours, le marché européen a ils s’orientaient rapidement à la baisse 52, on enregistrait l’apparition des
reçu 17 000 tonnes de fruits. Le premier dès l’arrivée du second navire. En fin de premiers litchis sud-africains transportés
bateau a été réceptionné à Marseille le semaine 50, ils s’établissaient autour de par conteneurs maritimes. Bénéficiant de
9 décembre et le second le 11 décembre, 1.25 euro/kg. En début de semaine 51, la la diminution de l’offre, ces produits se
après une escale en Italie où il laissait un barre des 1.00 euro/kg était franchie et les sont vendus sur des bases de prix
tiers de sa cargaison. Cette escale, prix continuaient de s’effriter pour se supérieures à celles des produits concur-
initialement prévue pour pallier le manque stabiliser autour de 0.80 euro/kg pour les rents. Leur meilleur calibrage a permis de
de main d’oeuvre de déchargement à fruits de qualité satisfaisante. Le plongeon satisfaire une clientèle plus exigeante et
Marseille, s’est révélée difficile du fait du des prix a rapidement favorisé les ventes moins attachée au facteur prix. On note
déclenchement inopiné de la grève des qui se sont accélérées fortement, surtout également que les litchis proposés cette
transports routiers italiens. Le troisième en direction du secteur de la grande année sont d’une qualité globale de bon
navire est arrivé à Koper (Slovénie) le distribution. Le développement de niveau, tant par leur coloration que par
11 décembre. Les deux derniers navires, promotions dans certaines chaînes de leur qualité gustative.

Litchi — Prix sur le marché français au stade import — En euros/kg


Moyenne Moyenne
Semaines 2007 49 50 51 52
décembre 2007 décembre 2006
Par avion
Afrique du Sud soufrés 3.00-4.50 - - - 3.00-4.50 4.50-5.75
Maurice soufrés 3.50-4.00 - - - 3.50-4.00 4.50-5.75
frais/branchés 5.00-5.50 - - - 5.00-5.50 5.85-7.10
Madagascar soufrés 3.80-4.20 - - - 3.80-4.20 4.50-5.50
frais/branchés 5.50 4.50 - - 5.00 4.90-5.30
Réunion frais/branchés 6.50-8.00 5.00-6.00 6.00-7.00 6.00-7.00 5.85-7.00 7.75-9.50
Par bateau
Afrique du Sud - - - 2.00-2.50 2.00-2.50 1.90-3.25
Madagascar - 1.25-1.80 0.80-1.00 1.00-1.40 1.00-1.40 1.65-1.95

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n°153 Février 2008 43
MARCHE EUROPEEN

Mangue — Estimation des arrivages — En tonnes

DECEMBRE 2007
semaines 2007 49 50 51 52

Par avion

Mangue
Brésil 100 100 70-80 20
© Christian Didier

Par bateau

Brésil 3 800 3 600 2 500 2 000

L e marché a été assez régulier en décembre, avec une modification progressive des approvisionnements. Encore
conséquents en première quinzaine du mois, les arrivages du Brésil se sont progressivement amenuisés et ont été
compensés simultanément par l’augmentation des livraisons du Pérou. Ainsi, l’approvisionnement global du marché a
été régulier, voire en légère progression en deuxième partie de décembre. Le marché s’est caractérisé par une demande
peu dynamique ne permettant pas le redressement des cours attendu à la veille des fêtes de fin d’année. Tout au
contraire, les cours se sont plutôt effrités en seconde quinzaine du mois.

L’approvisionnement en provenance du Pérou s’est effectué lentement à partir de et réguliers du Brésil ont entraîné la
Brésil est resté dominant en décembre la seconde quinzaine du mois. L’Equa- formation de stocks. Ceux-ci ont pesé
sur le marché européen, avec des teur livrait également des mangues, fortement sur les ni veaux de prix
mangues Tommy Atkins et Kent. La essentiellement de variété Kent. Leur pratiqués du fait de l’évolution de la
proportion entre ces deux variétés s’est qualité souvent insuffisante ne leur a pas maturité des fruits. Des ventes de
peu à peu modifiée. En début de mois, et permis de trouver un réel créneau dégagement ont dû être effectuées (à
dans la continuité du mois de novembre, commercial. Elles se sont négociées à partir de 2.50 euros/kg) pour les lots dont
les livraisons du Brésil étaient majoritai- des prix inférieurs à ceux des autres la maturité s’accélérait. La qualité des
rement composées de Tommy Atkins. origines, à partir de 2.50 euros/colis. En Kent du Brésil est restée moyenne, avec
Les Kent ont ensuite pris une place de deuxième quinzaine de décembre, les des pourcentages de coloration très
plus en plus importante. Les Tommy ventes se sont accélérées du fait d’une inégaux et un stade de maturité variable.
Atkins ont été davantage commerciali- demande plus forte pour les fêtes de fin L’augmentation du nombre de réception-
sées sur les marchés nord-européens. d’année. Les prix sont restés identiques, naires a également gêné les ventes,
Toutefois, on observe une augmentation même à l’approche des fêtes, et ont avec des surenchères à la baisse au fur
des ventes de cette variété sur le marché m ê m e f l é c h i . L ’ a u g m e n t a ti o n d e s et à mesure de l’évolution des marchan-
français, notamment en direction de la volumes a favorisé la multiplication des dises. Les premières mangues du Pérou
grande distribution. En seconde quin- opérateurs, tant au stade de l’expédition ont été réceptionnées en deuxième
zaine du mois, les arrivages du Brésil se que de la réception, et a entraîné une semaine de décembre en quantité
réduisaient sensiblement, mais étaient disparité de la qualité des produits mis limitée. Ces produits se sont rapidement
compensés par la progression des en marché. Dans ce contexte, les heurtés à la concurrence des fruits
volumes de mangues péruviennes. Dans fourchettes de prix des Kent se sont brésiliens, déjà bien implantés sur le
un premier temps, les expéditions du nettement élargies, avec des cours marché. Leur prix de vente s’est aligné
Pérou se sont concentrées sur les parfois inférieurs à 3.00 euros/colis pour sur celui pratiqué pour les mangues
marchés du nord de l’Europe, avant de les fruits brésiliens. brésiliennes. En seconde quinzaine du
s’étendre à l’ensemble de l’Union mois, la diminution des arrivages et la
européenne. Ces fruits se sont difficile- Le marché de la mangue avion est resté progression de la demande ont permis
ment imposés cette année en raison d’un lourd durant tout le mois de décembre. une meilleure fluidité du marché, mais
déficit prononcé de coloration et de Les livraisons du Brésil ont été globale- sans réels effets sur les prix. Quelques
maturité . De nombreu x a cheteurs ment supérieures à la demande, lots de mangue R2E2 d’Australie ont
français sont restés fidèles aux produits maintenant les cours dans une four- également été commercialisés, à prix
brésiliens tant que les volumes du Pérou chette de prix moyenne et nettement élevés pour des quantités confidentielles.
sont restés inférieurs à ceux du Brésil. inférieure à celle de l’année dernière à la
Le basculement d’origine entre Brésil et même époque. Les arrivages importants

Mangue — Prix au stade import — En euros


Moyenne Moyenne
Semaines 2007 49 50 51 52
décembre 2007 décembre 2006

Par avion (kg)

Brésil Kent 2.80-3.30 2.80-3.20 2.70-3.20 2.70-3.50 2.75-3.30 3.25-3.90

Pérou Kent 3.00-4.00 3.00-3.50 3.30-3.50 3.10-3.65 4.00-4.35

Par bateau (colis)

Brésil Tommy Atkins 3.00-4.00 3.00-4.00 3.00-4.00 3.50-4.00 3.10-4.00 2.00-3.35

Brésil Kent 4.50-5.50 4.00-6.00 3.50-5.50 3.00-5.00 3.75-5.50 3.50-5.85

Pérou Kent 3.60-4.50 3.20-4.30 3.20-4.30 3.00-4.00 3.25-4.25 3.10-4.55

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44 Février 2008 n°153


MARCHE EUROPEEN

Ananas — Prix stade import

DECEMBRE 2007
En euros Min Max

Par avion (kg)

Ananas
Cayenne lisse 1.50 1.85
Victoria 1.50 3.60
© Denis Loeillet

Par bateau (colis)


Cayenne lisse 5.50 9.00
Sweet 6.00 11.00

L a tendance à la baisse de l’offre en Sweet, amorcée fin novembre, s’est poursuivie tout au long du mois de décembre. En
revanche, l’offre en Cayenne n’a cessé d’augmenter pour atteindre son apogée au cours des deux dernières semaines du
mois. Si les cours du Sweet ont connu une certaine hausse, ceux du Cayenne ont plutôt été chahutés à cause des volumes
importants disponibles. Le marché de l’ananas avion a progressé par rapport au mois précédent. Les deux dernières semaines
du mois, sans être exceptionnelles, ont été plus régulières sur le plan de la demande et des cours. On a pu observer une légère
amélioration sur le marché du Victoria, qui variait beaucoup selon l’origine et la qualité des produits proposés.
Décembre aura été particulier à plus d’un environ 10 000 palettes sur deux semaines, d’ananas du Bénin et du Cameroun de
titre. Pendant la première quinzaine, le a contribué à mettre le marché sous qualité très hétérogène, proposés à tous les
marché du Sweet était toujours encombré pression. Se sont aj outés les choi x prix (aussi bas que 1.50 à 1.60 euro/kilo)
par des stocks de qualité hétérogène et les logistiques qui ont été faits et l’impossibilité qui compliquaient la lisibilité du marché. Au
cours étaient assez faibles. Les ventes de pour ceux qui étaient censés procéder au cours de la première quinzaine, certains
dégagement se poursuivaient à des prix chargement des camions de gérer l’arrivée opérateurs ont donc décidé de réduire de
aussi bas que 4.50-5.0 euros/colis, alors trop massive de fruits. Dès qu’il est devenu manière significative leurs importations
même que l’offre en provenance d’Améri- évident que les marchés de l’Est, et plus dans l’espoir de relancer la demande et
que latine continuait de baisser. Pendant particulièrement celui de la Russie, ne d’obtenir de meilleurs cours. Cette stratégie
cette période, les ventes de Cayenne recevraient pas les fruits avant la veille de a partiellement réussi car la demande pour
restaient stables et fermes à des prix qui, Noël, presque toutes les ventes vers ces les fruits avion a été plus ferme et les
sans être élevés, étaient corrects grâce à destinations ont été annulées. Il a donc fallu ventes plus fluides au cours des deux
une demande très dynamique des pays de lâcher sur les cours car les opérateurs se dernières semaines. Par contre, compte
l’Est et surtout de la Russie. La deuxième retrouvaient subitement avec des volumes tenu des cours déjà bas de certains fruits
quinzaine, marquée par les fêtes de fin de fruits trop importants pour la demande du Bénin et du Cameroun, il a été difficile
d’année, a été beaucoup plus difficile, en Europe de l’Ouest. Le même problème de procéder à une véritable hausse des
surtout pour les opérateurs de Cayenne. En s’est posé pour la Saint Sylvestre, avec une prix. A noter sur ce créneau le retour des
début de quinzaine, les stocks de Sweet demande moindre et toujours la fermeture ananas de Guinée. De bonne qualité et mis
étaient presque inexistants et les lots des marchés de l’Est qui ne pouvaient en marché principalement par un opérateur
réceptionnés proposés à des prix plus recevoir les fruits à temps. Il faut aussi contrôlant bien ses circuits de distribution,
élevés. Certes l’offre était réduite, mais la ajouter à cela des fruits arrivés matures et ils se sont vendus sur des bases bien plus
hausse demandée est apparue aux clients ayant été malmenés par des mers agitées, régulières que ceux des autres origines.
trop importante (de plus de 2 euros/colis) et ce qui ne facilitait pas leur conservation. L’approche des fêtes de fin d’année a
surtout trop soudaine. De plus, l’offre de Les cours pour les deux dernières semai- permis aux petits exotiques et au Victoria
sweet était très déséquilibrée, avec une nes (ci-dessous) se basent surtout sur les de mieux se valoriser. Les fruits de la
forte proportion de petits calibres ventes faites en France, qui n’est malheu- Réunion ont continué à obtenir de meilleurs
(fourchettes basses des cours ci-dessous) reusement plus le premier débouché des prix que les autres. Presque toutes les
qui avaient du mal à se vendre. Sur le Cayenne, et n’intègrent pas encore l’impact origines ont réussi à bien vendre leurs
marché du Cayenne, plusieurs facteurs des annulations de ventes sur les marchés fruits, à l’exception de la Côte d’Ivoire dont
peuvent expliquer les mauvais résultats de l’Est. les ananas trop importants en volume et
obtenus par une bonne partie des opéra- Sur le marché avion, on trouvait un peu trop hétérogènes en qualité étaient souvent
teurs. D’abord un afflux important de fruits, partout, tout au long du mois, des lots vendus « au mieux ».

Ananas — Prix en euros stade importation en France — Principales origines


Semaines 2007 49 50 51 52
Par avion (kg)
Cayenne lisse Bénin 1.70-1.80 1.70-1.80 1.70-1.85 1.60-1.85
Cameroun 1.60-1.80 1.60-1.80 1.60-1.85 1.50-1.85
Côte d’Ivoire 1.70-1.80 1.70-1.80 - -
Ghana 1.60-1.70 1.60-1.70 1.60-1.85 1.60-1.75
Guinée 1.75-1.85 1.75-1.85 1.75-1.85 1.75-1.85
Victoria Côte d’Ivoire 3.00 3.00 1.50-2.50 2.50
Ghana 3.00 3.00 - -
Réunion 3.30-3.50 3.30-3.50 3.30-3.50 3.40-3.60
Maurice 2.80-3.00 2.80-3.00 3.00-3.30 2.80-3.20
Afrique du Sud 3.00 3.00 3.00 3.00
Par bateau (colis)
Cayenne lisse Côte d’Ivoire 6.00-8.50 7.00-9.00 6.00-8.50 5.50-8.50
Ghana 6.00-8.00 6.00-8.00 7.00-9.00 7.00-8.00
Sweet Côte d’Ivoire 7.00-9.00 7.00-9.50 7.00-11.00 7.00-10.00
Cameroun 7.00-9.00 7.00-9.50 7.00-11.00 7.00-10.00
Ghana 7.00-9.00 7.00-9.50 7.00-11.00 7.00-10.00
Costa Rica 6.00-9.00 7.50-9.50 7.00-10.00 8.00-9.00

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n°153 Février 2008 45
MARCHE EUROPEEN

Marchés spots — Moyennes mensuelles

US$cents/cubic foot
Grands reefers Petits reefers
x 30 jours

Fret Décembre 2007 57 77

maritime
Décembre 2006 137 129

Décembre 2005 28 32

DECEMBRE 2007 Évolution du marché par semaine

B ien que ni les prix des Time Charter ni ceux des


contrats n'aient atteint les pics de décembre 2006, le
marché de l'affrètement a été plus actif que durant les trois
Grands reefers (450 000 cuft)

180 2007
mois précédents, en raison de la montée des températures 2006
en Équateur et de l'augmentation de la production de 160 2005

days
30jours
banane qui a dépassé la capacité des lignes.
140
x 30
La TCE moyenne de 57c/cbft producteurs qui savaient qu'ils 120
/ Cubftper
observée par Reefer Trends devraient acheter des fruits 100
e n d é c em b r e d o n n e u ne pour être sûrs que leurs
/ Cubft

moyenne annuelle de 70c/cbft navires partent à plein. Du 80


pour les grands reefers, en côté positif, il devrait y avoir
Cents

60
Cents

augmentation de US$3c, soit davantage de liquidité et donc


5 % par rapport à la moyenne davantage d'activité sur le 40
USUS

de 2006. Mais ce chiffre marché spot en 2008 ! 20


masque la différence d'envi-
0
ron 18/25c/cbft en TCE entre Pour la première fois depuis
les vieux navires et les plusieurs années, le nombre 1 5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49
navires modernes due au prix de navires de bonne qualité Weeks / /Source:
Semaine Source Reefer
: ReeferTrends
Trends
élevé du gasoil. Le rendement affrétés par les multinationa-
moyen des bateaux plus âgés les a baissé. Fyffes et Dole se
serait encore plus bas, vu le partagent de la capacité sur Petits reefers (330 000 cuft)
temps d'attente qu'ils ont leurs lignes respectives entre
cumulé. l'Amérique latine et l'Europe 180 2007
afin de réduire le nombre 2006
days

Plusieurs tendances se sont d'escales et d'améliorer 160 2005


jours

fait jour vers la fin de l'année. l'efficacité logistique. Cette 140


x 3030

D'abord, il est devenu évident tendance se reproduit aux


120
Cubft per

qu'après douze mois difficiles États-Unis où des navires


pour les affréteurs bananiers Uniban/Fyffes transportent 100
Cents// Cubft

un nombre moins élevé de des fruits de Del Monte pour 80


navires serait concerné par la première fois.
des time charters ou des 60
USCents

contrats d'affrètement en Enfin, on observe également 40


2008. Ceci plutôt à cause des une réduction du nombre de
US

producteurs équatoriens de bateaux time charter à partir 20


banane que des armateurs ou de l'Afrique de l'Ouest car la 0
opérateurs de reefers : des concurrence des lignes 1 5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49
affréteurs se sont plaints conteneurs commence à se
d'être rackettés par des faire sentir. Weeks / /Source:
Semaine Source :Reefer
ReeferTrends
Trends

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46 Février 2008 n°153


PRIX DE GROS EN EUROPE — DECEMBRE 2007

Prix de gros en Europe


Décembre 2007
UNION EUROPEENNE — EN EUROS
Allemagne Belgique France Pays-Bas UK
ANANAS Avion CAYENNE LISSE GHANA kg 1.63 1.80
COTE D'IVOIRE Carton 8.25
VICTORIA MAURICE kg 3.70
MAURICE Carton 12.50 12.50
REUNION kg 4.00
AFRIQUE DU SUD Carton 11.50 10.75
Bateau CAYENNE LISSE COTE D'IVOIRE Carton 8.63
MD-2 EQUATEUR Carton 12.00
COSTA RICA Carton 8.50 12.00 10.00 9.00 9.50
GHANA Carton 9.00

AVOCAT Bateau ETTINGER ISRAEL Carton 7.75 7.38 7.75


FUERTE ISRAEL Carton 7.38 7.50
PINKERTON ISRAEL Carton 7.38
HASS MEXIQUE Carton 7.08
CHILI Carton 9.00 7.25
ISRAEL Carton 7.75 8.50
Camion PINKERTON ESPAGNE Carton 8.25
HASS ESPAGNE Carton 7.92

BANANE Avion PETITE EQUATEUR kg 4.16


COLOMBIE kg 6.50 5.60
ROUGE EQUATEUR kg 6.13
Bateau PETITE EQUATEUR kg 1.55 2.91

CARAMBOLE Avion MALAISIE kg 3.86 5.00 4.41


Bateau MALAISIE kg 3.14 3.71 3.14

DATTE Bateau NON DETERMINE ISRAEL kg 3.30 3.20


TUNISIE kg 1.83
MEDJOOL ISRAEL kg 7.40 6.90 7.55
AFRIQUE DU SUD kg 7.60
ETATS UNIS kg 8.40

DURIAN Avion THAILANDE kg 6.38

GINGEMBRE Bateau BRESIL kg 2.00


THAILANDE kg 2.00
CHINE kg 1.77

GOYAVE Avion BRESIL kg 4.20 4.85


THAILANDE kg 5.50

GRENADILLE Avion JAUNE COLOMBIE kg 7.50 7.50 6.69


VIOLETTE COLOMBIE kg 6.00
ZIMBABWE kg 6.00 5.80 5.25
REUNION kg 11.50
KENYA kg 6.00 5.25
AFRIQUE DU SUD kg 5.50 6.20

IGNAME Avion BRESIL kg 1.90


Bateau GHANA kg 1.10

KAKI Avion ISRAEL kg 1.76 2.48 2.10

KUMQUAT Avion ISRAEL kg 4.25 3.00

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n°153 Février 2008 47
PRIX DE GROS EN EUROPE — DECEMBRE 2007

UNION EUROPEENNE — EN EUROS


Allemagne Belgique France Pays-Bas UK
LIME Avion MEXIQUE kg 3.80
Bateau MEXIQUE kg 2.00 1.55 1.33
BRESIL kg 1.11 1.69 1.90 1.50 1.33

LITCHI Avion MADAGASCAR kg 5.50


REUNION kg 7.50
Bateau MADAGASCAR kg 1.75 1.15 1.38

MANGOUSTAN Avion THAILANDE kg 6.75 8.00 7.50

MANGUE Avion HADEN BRESIL kg 3.75


KENT BRESIL kg 3.30 3.50
NON DETERMINE AUSTRALIE kg 6.93 6.14
NAM DOK MAI THAILANDE kg 6.20
Bateau ATKINS EQUATEUR kg 0.71
BRESIL kg 0.91 1.03 1.09
HADEN BRESIL kg 1.09
KENT EQUATEUR kg 1.13
BRESIL kg 1.25
PEROU kg 1.06 0.94
NON DETERMINE EQUATEUR kg 1.00
BRESIL kg 1.08
PEROU kg 0.96

MANIOC Bateau COSTA RICA kg 0.90 0.94

NOIX DE COCO Bateau COSTA RICA Sac 3.50


COTE D'IVOIRE Sac 8.90 7.50 9.00
SRI LANKA Sac 8.50 9.00
REP. DOMINICAINE Sac 7.50 6.75

PAPAYE Avion NON DETERMINE GHANA kg 2.50


BRESIL kg 3.20 2.38 1.17
COTE D'IVOIRE kg 3.20
FORMOSA BRESIL kg 2.88
Bateau NON DETERMINE EQUATEUR kg 1.57
BRESIL kg 1.11 1.57 1.25
COTE D'IVOIRE kg 1.29

PATATE DOUCE Bateau ISRAEL kg 1.17 1.00 1.04

PHYSALIS Avion PRE-EMBALLE COLOMBIE kg 5.50 6.04 7.50 5.84


Bateau COLOMBIE kg 5.25 5.10

PITAHAYA Avion JAUNE EQUATEUR kg 7.33


COLOMBIE kg 7.60
ROUGE VIETNAM kg 7.60 7.20 6.25

PLANTAIN Bateau EQUATEUR kg 0.81 0.72


COLOMBIE kg 0.95
COSTA RICA kg 0.84 0.48

RAMBOUTAN Avion THAILANDE kg 6.00


MALAISIE kg 7.00
VIETNAM kg 7.50 7.50

TAMARILLO Avion COLOMBIE kg 6.20 5.35

Note : selon calibre

Ces prix ont été calculés à partir d'informations mensuelles transmises par le Market News Service du Centre de Commerce International de l'ONU à Genève.
Market News Service (MNS), Centre du Commerce International, CNUCED/OMC (CCI), Palais des Nations, 1211 Genève 10, Suisse
T. 41 (22) 730 01 11 / F. 41 (22) 730 09 06

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48 Février 2008 n°153


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Composition2 lundi 10 mars 2008 17:14


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