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Révision Histoire 2023

Le document présente une révision de l'histoire du Québec et du Canada, détaillant les principales dates et événements marquants depuis l'arrivée des premiers autochtones jusqu'à la colonisation de la Nouvelle-France. Il décrit les différentes cultures autochtones, leur mode de vie, ainsi que les fondations de villes et les interactions avec les Européens. Les chapitres couvrent également des aspects économiques, sociaux et politiques des sociétés autochtones et des débuts de la colonisation française.

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Révision Histoire 2023

Le document présente une révision de l'histoire du Québec et du Canada, détaillant les principales dates et événements marquants depuis l'arrivée des premiers autochtones jusqu'à la colonisation de la Nouvelle-France. Il décrit les différentes cultures autochtones, leur mode de vie, ainsi que les fondations de villes et les interactions avec les Européens. Les chapitres couvrent également des aspects économiques, sociaux et politiques des sociétés autochtones et des débuts de la colonisation française.

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Thomas Scully, 301

juin 2023

Révision Histoire Québec Canada


Dates

Chapitre 1
150 000 AA: Migration vers l’Europe et l’Asie.
-30 000 : Arrivé des premiers autochtones en Amérique du Nord
-10 000 : Arrivé des premiers autochtones dans la vallée du Saint-Laurent
1000 : Premiers échanges entre les autochtones et les pêcheurs européens
1000 : Visite des Vikings à Terre-Neuve
1534-35-41 : Voyages de Jacque Cartier au Canada
1600 : Fondation du poste de traite à Tadoussac
1604-05 : Fondation des habitations de Ste-Croix et de Port-Royal
1608 : Fondation de Québec par Samuel de Champlain

Chapitre 2
1608 : Fondation de Québec par le sieur Samuel de Champlain
1627 : Création de la compagnie des Cents-Associés par le Cardinal Richelieux
1634 : Fondation de Trois-Rivières par Laviolette
1642 : Fondation de Ville-Marie (Mtl) par le sieur de Maisonneuve et Jeanne-Mance
1663 : Gouvernement Royal
1665 : Arrivé de l’intendant Jean Talon
1755 : Déportation des Acadiens en Louisiane et le long de la côte est atlantique
1759 : Défaite des Français à la bataille des Plaines d’Abraham
1760 : Capitulation de la Nouvelle-France
1760-1763 : Domination des Britanniques en Amérique du Nord
1754-1760 : Guerre de Sept ans ou de la Conquête en Amérique
1756-1763 : Guerre de Sept ans ou de la Conquête en Europe

2
Chapitre 3
1759 : Bataille des Plaines d’Abraham, capitulation de Québec
1760 : Bataille de Montréal, capitulation de la Nouvelle-France
1763 : Fin de la guerre de 7 ans par la signature du Traité de Paris
1763 : Proclamation Royale
1763 : Arrivé de James Murray, premier gouverneur général britannique
1763 à 1766 : Révolte des Autochtones sous le chef Pontiac
1770 : Premiers affrontements violents entre l’armée et les rebelles
1774 : L’acte de Québec
1775 : Invasion du Québec par les 13 colonies
1776 : Déclaration de l’indépendance américaine
1783 : Victoire des Américains par la signature du Traité de Paris

Chapitre 4
1791 : Acte constitutionnel
1792 : Premières élections au Bas-Canada
1817 : Fondation de la première banque à Montréal
1825 : Inauguration du Canal Lachine
1830 : Crise agricole
1834 : Adoption des 92 Résolutions
1837-38 : Rébellions dans le Bas et le Haut-Canada
1839 : Rapport Durham

3
4
Chapitre 1 : Des origines à 1608

1.1 Les origines des peuples d’Amérique du Nord

Selon l’hypothèse la plus couramment admise, les premiers autochtones auraient


traversé l’isthme de Béringie ou les plaines glaciaires entre l’Asie et l’Amérique
(Alaska et Yukon), il y a 30 000 ans. Aujourd’hui, s’y trouve le détroit de Béring.

La quasi-totalité du territoire canadien était alors enfouie sous les glaces de deux
grandes calottes glaciaires (Laurentienne et des Cordillères).

Nomades, les premiers occupants auraient suivi le gibier dans le défilé entre les
deux calottes glaciaires lors de la fonte de celles-ci, il y a environ 15 000 ans.

Les glaciers reculant, les migrations autochtones remontent vers le nord pour
éventuellement peupler le Canada actuel (-10 000). Ils s’installent dans la Vallée du
St-Laurent et en Gaspésie.

5
Arrivée des Dorsétiens, dans l’Arctique en provenance de l’Alaska vers l’an -3 000 de
notre ère (utilisation des kayaks et oumiaks). Puis, vers l’an 1200, un autre groupe, en
provenance de l’Alaska et du Yukon remplacent le premier groupe. Ce sont les
Thuléens.

De retour chez les Autochtones


Vers l’an 1500, les peuples d’Amérique du Nord sont divisés en trois familles
linguistiques :
- Inuits
- Algonquiens
- Iroquoiens
Qui elles-mêmes se subdivisent en d’autres nations ayant des caractéristiques
communes comme la langue, les alliances et le territoire. Seule la famille
linguistique Inuit ne se divise pas. Les individus sont trop peu nombreux.

6
Un mode de vie adapté à l’environnement

A) Les Inuits dans l’Arctique

● Ceux-ci sont nomades et vivent principalement de chasse et de pêche:


phoque, morse, caribou, béluga.
● Aucune agriculture: le sol est gelé en permanence (pergélisol).
● Les habitations et les transports sont adaptés au climat et aux nécessités de
la vie nomade :
o Igloo : habitation circulaire faite de neige au toit en dôme pouvant
atteindre une hauteur de 2m, construite pendant les mois d’hiver.
o Tentes de peau pour les mois d’été : facilement démontables et
transportables.
o Traîneaux à chiens.
o Oumiaks : embarcations de grande dimension servant à la chasse aux
gros mammifères marins ainsi qu’au transport de familles entières.
o Kayaks.

7
● Les vêtements sont fabriqués à partir des animaux chassés :
o Bottes en peau de phoque
o Parkas en peau de caribou
o Lunettes de neige en os de caribou

● Répartition des tâches :


o Les hommes chassent et pêchent, fabriquent les abris, les outils, les
embarcations.
o Les femmes fabriquent les vêtements, prennent les animaux au collet,
dépècent les bêtes, s’occupent des enfants, entretiennent les
habitations, surveillent les réserves de nourriture et cuisinent.

8
La structure sociale, politique et économique chez les inuits

● Les Inuits se regroupent par bandes, qui, elles, se composent d’un nombre
restreint de familles.
● À l’intérieur de la famille, l’autorité est assumée par le père, les femmes
n’occupant officiellement qu’un rôle secondaire.
● Le membre le plus important d’une bande est le chaman (ou angakuqq), car il
peut :
o Trouver les moyens pour plaire aux esprits ou pour éviter de les
indisposer.
o Soigner les malades.
o Trouver le gibier.
● Bref, il s’agit d’une société patrilinéaire (chaman et pères) très peu hiérarchisée,
étant donné le petit nombre de personnes dans chaque bande.

9
B) Les Algonquiens dans l’aire Subarctique de l’Est

● Peuples nomades, vivant de la chasse, de la pêche et de la cueillette: leurs


territoires sont peu propices à l’agriculture. Cependant, les forêts qu’ils
habitent regorgent de rivières poissonneuses et de petites baies délicieuses.
● Les moyens de subsistance varient selon les saisons.
● Habitation : le wigwam (ou tipi), fait de longues perches de bois assemblées
au sommet, puis recouvertes d'écorce ou de peau de bêtes.

● Principal moyen de transport : le canot et les raquettes.


● Répartition des tâches :
o Les hommes chassent, pêchent, fabriquent les outils, les embarcations,
les raquettes.
o Les femmes font la cueillette et confectionnent les vêtements.

La structure sociale, politique et économique chez la Algonquiens

● Organisation sociale de base : la famille nucléaire.


● Lorsque l’hiver arrive, on forme des groupes de chasse d’environ 10 à 20
personnes, pour faciliter les déplacements, généralement les membres de la
même famille élargie.
● La bande est constituée d’une centaine de personnes.
● On compte un certain nombre de bandes dans une nation, celle-ci pouvant
englober entre 500 et 1000 personnes.

10
● Les différentes nations algonquiennes se regroupent parfois en une
confédération, mais les décisions prises lors des rencontres de celles-ci peuvent
ne pas être appliquées par les nations membres.
● Le rôle du chef de bande n’est pas directif : c’est avant tout un porte-parole et un
membre expérimenté de la communauté. Il ne peut obliger les autres membres à
agir de telle ou telle façon. Son autorité se base sur son pouvoir de persuasion.
● Hiérarchie simple et souple, parfaite pour un peuple nomadique.
● Société patrilinéaire (chaman, chef civil, pères).

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C) Les Iroquoiens dans la vallée du Saint-Laurent

● Peuples sédentaires pratiquant l’agriculture.


● L’appauvrissement graduel des sols oblige les villages à effectuer des
déplacements tous les 10 à 30 ans. Ils n’utilisaient pas le principe de la
jachère, qui laisse reposer une parcelle de terre le temps d’une année
pendant que le reste est cultivé.
● Culture des Trois Sœurs :
o Le maïs
o Le haricot
o La courge
● On cultive également le tabac, plante dont les vertus magiques sont vénérées
chez tous les Amérindiens.
● Les Iroquoiens pratiquent la chasse, la pêche, la cueillette, le commerce… et
font la guerre.
● Principal moyen de transport : le canot d’écorce
● L’habitation iroquoienne : la maison longue
o Espèce de tunnel cylindrique d’environ 30 mètres de long formé d’une
armature en bois recouverte d’écorce.
o Contient un corridor central pour les feux et des lits superposés de
chaque côté.
o Peut contenir jusqu’à 100 personnes.
● Les villages iroquoiens sont entourés de palissades de pieux : la menace de
guerre est toujours présente avec d’autres nations.

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● Répartition des tâches :
o Les hommes, en plus de la chasse et de la pêche, s’assurent

▪ d’ériger les fortifications des villages

▪ de défricher les terres

▪ de conduire les négociations (commerciales ou diplomatiques)

▪ de faire la guerre (scalpage, invocation du tonnerre)


o Les femmes, en plus de la confection des vêtements et la préparation
des repas, ont un rôle capital :

▪ Cultiver la terre. (Ensemencement, entretien, récoltes)

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La structure sociale, politique et économique chez les Iroquoiens

● Organisation sociale de base : la maison longue (environ 2 à 6 familles).


● 1 à 6 maisons longues forment un clan.
o Chacun possède un emblème distinct, comme « le clan de l’ours ».
o Chacun possède un chef civil, un chef guerrier et un chaman.
● Un village est constitué de 2 à 5 clans.
● Une nation est formée de 4 à 10 villages.
● Une confédération regroupe de 12 à 20 nations.
● Les femmes possèdent davantage de pouvoir dans les sociétés iroquoiennes.
o Elles nomment les chefs guerriers et civils (avec le conseil de clan).
o Elles ont le pouvoir de démettre un chef de ses fonctions s’il abuse de son
rôle.
o Les mères de clans (les aînées de chaque clan) ont beaucoup d’influence
et leurs décisions peuvent amener la paix ou la guerre.
● Sociétés matrilinéaires (chaman + chef guerrier + chef civil + mères).
● Cette organisation hiérarchique complexe est nécessaire étant donné le plus
grand nombre d’individus qu’amène la stabilité du mode de vie sédentaire
(disettes moins fréquentes).

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Les réseaux économiques

● Il n’y a pas de monnaie chez les Autochtones : on utilise le troc.


● Les nations sédentaires échangent avec les nations nomades. Chacun fournit à
l’autre ce qui lui fait défaut :
o Nomades : viande, canots d’écorce, fourrure.
o Sédentaires : tabac, haricot, maïs, poterie.
● Vers 1500, le réseau d’échange autochtone est très dense. On retrouve ainsi des
objets très loin de leur point de fabrication:
o Cuivre provenant de l’Ontario actuel retrouvé sur la côte est américaine
(Caroline du Sud et du Nord).
o Perles fabriquées à partir de coquillages provenant de la côte atlantique
retrouvées un peu partout en Amérique du Nord.

La spiritualité autochtone

● Le chaman
o Individu ayant des dons particuliers pour entrer en contact avec le monde
spirituel.

▪ Guérit les malades.

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▪ Interprète les rêves (songes).

▪ Rétablit l’équilibre dans le monde des esprits.

▪ Grande connaissance des plantes médicinales.

▪ Brise les maléfices.

Les guerres amérindiennes


Raisons:
- pour territoires de chasse
- pour routes commerciales (lacs et rivières)
- pour démontrer le courage

L’embuscade consiste en des attaques-surprises de courte durée pour faire des victimes ou
des prisonniers.
Les armes de chasse ou de guerre sont les mêmes : arcs et flèches,
haches, lances et casse-tête.
Les trophées de guerre sont les prisonniers ou des esclaves que les guerriers ont retirés à
leurs ennemis.
Les prisonniers peuvent être torturés, mis à mort, adoptés, échangés ou utilisés comme
esclaves pour transporter du matériel lourd pendant les trajets.

16
1.2 La colonisation de la Nouvelle-France

Carte de la Nouvelle-France en 1541. Première tentative de peuplement du Canada

Des fondations permanentes


En 1604, Pierre du Gua de Monts, avec l’aide de Samuel de Champlain, tente de fonder
une installation permanente sur l’Île Ste-Croix, aujourd’hui la Baie de Fundy. Suite à un
hiver très rigoureux, la moitié des hommes meurent à cause du froid et du scorbut, en
plus du manque de nourriture. Champlain doit explorer les environs pour dessiner des
cartes et s’allier avec des Amérindiens pour le commerce de la fourrure.

17
18
Chapitre 2 : La Nouvelle-France sous la métropole française
1608 à 1760

Le mercantilisme

La puissance d’un état est évaluée selon la quantité d’or, d’argent et de pierres
précieuses dans ses coffres et la quantité de territoires possédés (colonies).

Selon cette doctrine, il faut : encourager les exportation (vendre +)


limiter les importations (acheté -)

Donc, selon le mercantilisme, il est très bon de posséder des colonies car:

- Elles fournissent des richesses (ressources naturelles / matières premières = ex.


fourrures) à la métropole (France)
- Elles achètent les produits transformés (chapeaux) de la métropole

Les premières nations participent à cette traite en échangeant des fourrures contre des
produits de toutes sortes : chaudrons, tissus (couvertures de laine), armes (haches,
couteaux), miroirs, hameçons, aiguilles et fils, etc.

Les quatre étapes de l’échange des fourrures

1- Les autochtones trappent les animaux pour la traite des fourrures


2- Les autochtones transportent les fourrures vers les postes de traites
(Tadoussac, Québec, Trois-Rivières)
3- Ils effectuent des échanges de marchandise (troc)
4- Les fourrures sont transportés vers la France par bateau

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Les Montagnais deviennent les intermédiaires commerciaux entre les Français et les
autres nations amérindiennes.

Les Montagnais forment aussi une alliance commerciale et guerrière avec les Français
qui s’engagent à combattre la Ligue iroquoise, ensemble de cinq nations amérindiennes
sédentaires établies près du lac Ontario.

Qui était Samuel de Champlain?

Ses alliances avec les Autochtones


Il explorera le territoire de la Nouvelle-France en compagnie des Autochtones avec
lesquels il a une très bonne relation.

Ses cartes et livres


Excellent cartographe, il dessinera le territoire exploré à maintes reprises avec une
grande finesse. Pour encourager les Européens à investir en Nouvelle-France, il écrira
les œuvres de Champlain dans lesquelles il décrit la faune, la flore, le territoire, la
population et les possibilités infinies qui s’offrent pour la gloire de la métropole, la
France.

La fondation de Québec
En effet, en 1608, Samuel de Champlain fonde Québec. Ce nom signifie « là où le
fleuve se rétrécit ». Plusieurs raisons motivent le choix de l’emplacement de la ville :

20
- À cet endroit, l’étroitesse du fleuve permet la surveillance maritime
- Des nations autochtones alliés se trouvent au nord et au sud de cet endroit
- Les terres y sont fertiles

Finalement, leader incontesté, il s’occupera des nouveaux colons avec beaucoup


d’attention dans l’espoir qu’ils restent ici et qu’ils aiment ce nouveau pays comme lui
l’aime.

Il effectuera 12 séjours en Nouvelle-France. Il meurt en 1635 à Québec. Il sera nommé


« Le Père de la Nouvelle-France ».

La relance du peuplement

Si la France veut un peuplement plus efficace, elle doit suivre de plus près les
compagnies à qui elle donne le monopole du commerce des fourrures.
Elle crée la Compagnie des Cents-Associés en 1627. Cette compagnie gérée de la
France par le Cardinal Richelieu obtient le monopole de la traite des fourrures. Il
demande à 100 actionnaires d’investir 300 livres, dont le Cardinal, lui-même, ainsi que
le sieur de Champlain. En échange, elle s’engage à :

- Établir 4000 colons en 15 ans


- Payer les frais de subsistance des colons (engagés) pendant 3 ans (36 mois)
- Les artisans restés en Nouvelle-France pendant 6 ans recevront le titre de maîtres

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La fondation de Trois-Rivières

En 1634, Laviolette fonde Trois-Rivières, principalement pour des motifs économiques,


c’est-à-dire, le commerce des fourrures et pour se rapprocher de leurs alliés, les
Hurons-Wendats.

La fondation de Ville-Marie

Ville-Marie, aujourd’hui Montréal, est fondée en 1642 par Maisonneuve, un laïc. C’est un
groupe de laïcs qui appuiera cette démarche. Une de ses membres, Jeanne-Mance, y
participe en fondant l’Hôtel-Dieu de Montréal, premier hôpital de la colonie.
Avantage : Territoire commercial accessible facilement par le fleuve
Désavantage : Territoire appartenant aux Iroquoiens (c’est une mission d'évangélisation
très dangereuse)

L’Église et les laïcs catholiques aideront au peuplement de la colonie.

En 1645, 600 colons vivent dans la vallée du Saint-Laurent et plus d’une centaine en
Acadie.

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L’Église et la colonisation

La colonisation permet aussi aux Français de promouvoir des intérêts religieux.

Services offerts par les communautés religieuses:


- L’enseignement - Le culte
- Les soins hospitaliers - L’évangélisation (par les missionnaires)

Les missionnaires veulent évangéliser les Amérindiens, mais ils auront peu de succès.
Ils vivent en forêt parmi les nations autochtones. Ils désirent évangéliser les peuples en
les civilisant, en les sédentarisant, comme leur société idéale,la société française.

Le régime seigneurial

En 1627, la division des terres de la Nouvelle-France est organisée selon le modèle de


la France, soit le régime / système seigneurial.

La Compagnie des Cent-Associés s’occupe de distribuer les seigneuries.

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2.2 Le gouvernement royal de 1663
La main mise du Roi de France Louis XIV sur sa colonie

À partir de 1663, Louis XIV, aussi appelé le Roi-Soleil, décide de placer la


Nouvelle-France sous son autorité directe. En effet, les compagnies, trop préoccupées
par la recherche de profits (fourrures), négligent leur obligation de peuplement.

Le roi décide de mettre en place un modèle de gouvernement semblable à celui des


provinces de France.

Roi: Il possède tous les pouvoirs et il nomme les ministres

Le ministre de la marine: Il est responsable des colonies françaises (Nouvelle-France et


Antilles)

Le conseil souverain: Il est composé du gouverneur général, de l’intendant, de l'évêque


et de conseillers. Il fait office de cour d’appel pour la justice.

Le gouverneur général: Il représente le roi, il est responsable des affaires extérieures et


il organise la défense et les offensives militaires de la colonies.

L’intendant: Il est responsable des affaires intérieures (administration, justice, finance,


peuplement, sécurité et approvisionnement militaire de la colonie).

Les capitaines de milice: Il est responsable de mettre sur pied une milice dans chaque
paroisse et seigneurie et transmettre au peuple les ordres civils et militaires.

* La milice: armée de volontaire

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La colonie sous Louis XIV

Le roi veut développer le peuplement car peu d’hommes et encore moins de femmes
habitent de façon permanente la Nouvelle-France.

Premier intendant : Jean Talon de 1665 à 1672

Il effectue un premier recensement en 1666 et il constate que la Nouvelle-France a un


urgent besoin de colons. 719 hommes et 45 femmes célibataires y habitent. Le roi
envoie aussi 1200 soldats, le Régiment Carignan-Salières, pour lutter contre les
Britanniques et les Iroquois, qui sont en fait les 5 nations. 4 des 5 nations vont faire la
paix en 1667, sauf les Agniers (ou Mohawks) avec qui la paix sera seulement atteinte en
1701 avec la signature de la Grande Paix de Montréal.

Mesures pour accroître la population


- Obliger les commerçants à transporter des engagés sur leurs navires
- Établissement des soldats du régiments Carignan-Salière avec des terres gratuites
- Offrir des seigneuries aux officiers du Régiment Carignan-Salière
(400 du Régiment Carignan-Salière resteront ici)
- Faire venir les Filles du Roy avec un dot donnée par le roi
* Terre gratuite au 10e enfant, cheval gratuit au 12e enfant, instruction gratuite au 26e
enfant!!!

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Qui étaient les Filles du Roy?

Elles étaient souvent orphelines, élevées par les sœurs dans les communautés
religieuses. Par contre, certains historiens racontent que plusieurs prostituées ou
sorcières furent embarquées de force sur les bateaux. D’autres racontent que plusieurs
filles de familles pauvres étaient envoyées pour tenter de faire du « ménage » dans
Paris. Parfois, un membre de la famille écrivait de la Nouvelle-France pour demander à
une cousine éloignée de le rejoindre pour l’épouser et vivre dans la colonie. Les Filles
du Roy n’avaient rien à perdre puisqu’en France elles ne possédaient rien et n’avaient
malheureusement pas d’autre avenir que d’entrer en communauté religieuse.

On les nommait ainsi car le Roi fournissait la dot (de 2 à 50 livres), montant d’argent que
la famille de l’épouse, le Roi, donnait à l’époux. Aussi, il fournissait un coffre en bois
avec les essentiels de la vie : bas de laine, draps, aiguilles, mouchoirs, nappes, etc.
Finalement, il payait le voyage de sa pupille vers la Nouvelle-France. Un édit,
c’est-à-dire une loi, fut mis en place pour obliger les hommes ici à se marier. Après
l’arrivée d’un bateau, chaque homme en âge de se marier devait le faire à l’intérieur de
15 jours, sous peine de devoir payer une amende. Plus les femmes étaient rondes et
enveloppées, plus elles étaient considérées en bonne santé! En 10 ans, il en arriva
environ 770 qui produisirent environ 4459 bébés!!!
Puis, en l’espace de deux ou trois ans, on stoppa l’arrivée des filles pour laisser la
chance aux filles d’ici ayant l’âge de se trouver un époux. Aussi, le Roi commençait à
trouver que ça lui coûtait cher!

Résultats : de 1663 à 1673, la population de la Nouvelle-France passa de 3500 à 7400.

26
L’agriculture

Talon veut faire progresser l’agriculture, c’est-à-dire, avoir des surplus agricoles à
vendre. Comment? Avec plus de bétails et plus de semences. Il tente aussi de
diversifier l’économie. Lorsque les bateaux tardent à arriver au printemps souvent,
l’intendant met en circulation de la monnaie de carte en attendant les véritables sous
français. Il indique sur des cartes à jouer la valeur de chacune et y pose sa signature.
Ceci sera la première monnaie papier utilisée en Amérique.

Difficultés de la diversification économique :


- Il n’y a aucun surplus agricole à exporter vers la France car les paysans sont
occupés à défricher et cultiver leurs terres et on juste assez de récolte pour
survivre.
- Le transport du bois vers la France coûte cher
- Les échanges commerciaux sont interrompus pendant l’hiver
- On voudrait des industrie sur place dans la colonie (chantier naval, tannerie,
usine de tissage, brasserie)

- * Ce qui va bien : Le commerce des fourrures et la pêche

La société canadienne au XVIIIe siècle

Au 18ieme siècle, l’économie de la Nouvelle-France réussit à se diversifier. L’intendant


Hocquart continue certains projets débutés par Jean Talon.
- Construction navale dans le port de Québec
- Production de tabac, de lin et de chanvre (pour cordes de bateau)
- Construction des Forges du Saint-Maurice à Trois-Rivières (fer)
- Construction du Chemin du Roy entre Montréal et Québec (pour le commerce)
qui fut terminé en 1757

27
De plus, la Nouvelle-France fait partie, avec d’autres colonies françaises des Antilles, du
lucratif commerce triangulaire.

Le commerce triangulaire

Nouveau cadre de vie des colons

La plupart des colons (85% de la population) vivent dans des seigneuries.


Ils doivent affronter des hivers rigoureux de 6 mois.
Ils utilisent le froid pour conserver les aliments.

L’influence amérindienne
- Plusieurs conflits entre les colons et les Amérindiens.
- Ils participent ensemble à des campagnes militaires. (font autant d’alliances
militaires que commerciales)
- Des colons épousent des Amérindiennes converties au catholicisme.
- Les Amérindiens proposent les manteaux de fourrures et les mocassins aux
colons.
- Les colons empruntent les moyens de transport des Amérindiens : canot,
raquettes, toboggan

28
- Les colons mangent des aliments autochtones : maïs, bleuets, sirop
d’érables, citrouilles.

De leur côté, les Amérindiens intègrent à leur vie des éléments de la culture
française : outils de métal, ustensiles, armes à feu et alcool

À cause de toutes les différences entre la vie en France et celle de la colonie, les
colons développent de plus en plus une culture distance (Canadienne-française),
surtout chez les habitants.

La guerre de Sept ans (Guerre de la Conquête)

Début en Amérique : 1754 Fin en Amérique : 1760


Début en Europe : 1756 Fin en Europe : 1763

Les affrontements débutent en 1754 dans la vallée de l’Ohio, puis se poursuivent en


1755 dans le golfe du Saint-Laurent.

Les Britanniques ordonnent la déportation de 13000 Acadiens premièrement pour éviter


qu’ils ne s’allient aux Français et deuxièmement pour favoriser la colonisation de la
Nouvelle-Écosse par des colons anglais. En tout, 10 000 Acadiens seront déportés.

En septembre 1759, suite à la défaite de la bataille des Plaines d’Abraham, Québec


capitule.
Général français : Général Louis Joseph Montcalm
Général britannique : Général James Wolf
Montréal capitule en 1760.
Mais, dans la colonie, on attend la fin de la guerre en Europe pour être fixé.
De 1760 à 1763 Régime militaire britannique
1763 : Fin de la guerre de Sept ans avec la signature du Traité de Paris

29
30
Chapitre 3 -Le Changement d’empire (1760-1791)

La réorganisation du territoire
Mais alors que tout semble perdu, un nouvel espoir refait surface... son nom?
Le chef outaouais Pontiac (v. 1720- 1769).

La capitulation française laisse un goût amer à certains alliés autochtones, qui voient la présence
d’un seul « partenaire » commercial comme un danger. Certaines mesures adoptées par les
Britanniques modifient les relations avec les Amérindiens. On cesse d’offrir des présents aux
différentes nations. On oblige les
Amérindiens à commercer aux postes de traite seulement (souvent dans des conditions nettement
moins avantageuses). On cesse le trafic des armes. On projette même de cesser de vendre de
l’alcool. Les Amérindiens reprochent aux Britanniques de se comporter en conquérants plutôt
qu’en alliés, comme le faisaient les Français. Aussi, les marchands augmentent les prix des
produits échangés, sans préavis. Leurs terres sont envahies par les Britanniques sans leur
demander leur avis et il y a une nette diminution de la vente de poudre et de munitions, ce qui
leur laisse croire qu’ils seront éventuellement attaqués par les Britanniques.

31
Le traité de Paris et ses conséquences
La signature du traité de Paris (1763) amène une réorganisation complète du territoire de
l’Amérique du Nord. La France y perd toutes ses possessions nord-américaines :

- La Nouvelle-France et l’Acadie.
- La région des Grands Lacs et de la vallée de l’Ohio.
- La partie de la Louisiane à l'est du Mississippi. (La partie ouest ayant été cédée à l’Espagne en
1762 par un accord secret.)

La France conserve cependant quelques bribes de territoire.

● L’île Saint-Pierre et l’île Miquelon, au sud de Terre-Neuve.


● Un droit de séchage pour les morutiers sur le littoral nord de l’île de Terre-Neuve.
● Un droit de pêche dans le golfe du Saint-Laurent.

32
L’organisation de la nouvelle colonie britannique

Suite au traité de Paris, la Grande-Bretagne vise à réorganiser son empire. C’est dans cette
optique que la couronne britannique rédige la première constitution canadienne.

CONSTITUTION #1 : La Proclamation Royale de 1763

Cette constitution crée une nouvelle frontière territoriale, la Province of Quebec, située
principalement dans la vallée du Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte Nord à la rivière des
Outaouais.

La région des Grands Lacs, la vallée de l’Ohio et la partie est de l’ancienne Louisiane forment un
énorme territoire amérindiens, question d’assurer la paix avec les nations autochtones que la
couronne entend protéger. (D’ailleurs, il sera interdit d’acheter des terres aux Amérindiens à
moins de le faire au nom de la couronne britannique).

33
La traite des fourrures est maintenant ouverte à tout individu possédant une licence des autorités
royales, ce qui va créer une vive compétition entre les marchands des Treize colonies et les
marchands de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Il est prévu dans la Proclamation royale qu’une chambre d’assemblée élue soit créée dans la
Province of Quebec, comme c’est le cas dans les Treize colonies. Or, en Grande-Bretagne et
dans les Treize colonies, les catholiques sont à cette époque exclus du pouvoir politique. Une
assemblée élue empêcherait de facto la participation de la majorité de la population à la vie
politique dans la province, en ne favorisant que les quelque 3 000 marchands britanniques alors
installés dans la colonie. D’un autre côté, le fait de refuser d’établir une chambre d’assemblée
priverait les immigrants de langue anglaise d’une forme de représentation.

La Proclamation royale instituera certaines mesures cherchant à favoriser l’intégration des


Canadiens dans l’empire britannique. En d’autres mots, on cherchera à assimiler le plus
rapidement possible les habitants de la Province of Quebec ; ils devront apprendre à apprécier les
lois anglaises, la religion protestante et la langue anglaise.

Quelques mesures :
● L’anglais devient la langue d’usage dans l’administration.
● Mise en vigueur des lois anglaises.
● Obligation de prêter le serment du Test pour occuper des postes administratifs.
(Abjurer le catholicisme.)
● Refus de l’autorité du pape.
● Établissement d’églises protestantes.
● Création d’écoles protestantes.
● Interdiction d’admettre de nouveaux prêtres dans la colonie.
● Interdiction de nommer un nouvel évêque.
● Interdiction de percevoir la dîme (revenu de l’église)
● Distribution des terres en cantons.
● Ouverture d’une chambre d’assemblée.
● Incitation à l’immigration de colons britanniques.

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Bref, tout est en place pour favoriser l’assimilation des Canadiens... mais bien peu d’immigrants
d’origine britannique viennent coloniser la Province of Quebec.

James Murray est le premier gouverneur général de la nouvelle province de Québec. Il doit
nommer ses conseillers qui formeront le conseil de Québec. Ensemble, ils veilleront au bon
fonctionnement de l’administration, à la perception des taxes, à l’organisation du territoire, à
l’application des lois anglaises…

Voici la structure politique selon la Proclamation royale


En Angleterre : Roi
Parlement
Province of Quebec : Gouverneur Général
Conseil de Québec
Population de la province de Québec

35
Les réactions des Canadiens à la Conquête
L’Église catholique, menacée dans sa survie, cherche à obtenir les bonnes grâces des nouveaux
dirigeants. Pour ce faire, elle convaincra ses fidèles de se soumettre aux autorités, question de
pouvoir obtenir des concessions de la part du gouverneur Murray.

Les nobles qui demeureront dans la colonie verront leurs privilèges et leurs charges, leurs salaires
d’officiers fondre au soleil. Ils doivent prêter le serment du Test pour accéder à des fonctions
administratives.

La liberté de commerce étant toujours en place, les marchands canadiens doivent toutefois se
plier aux autorités et se préparer à affronter de nombreux concurrents anglais avantagés par le
nouveau régime. Leur nombre décroît dans les années qui suivent. Les marchands font le
commerce de la fourrure, du poisson, du blé, du bois et de l’huile de baleine. Des marchands
britanniques s’installent à Québec et à Montréal pour vendre les produits en Angleterre. On les
nomme les Montrealers.

Les seigneurs voient confirmés leurs droits de propriété sur leur seigneurie, mais la corvée est
abolie. Certains Canadiens se plaindront de devoir héberger des soldats britanniques présents
pour maintenir l'ordre.

Les paysans (85% de la population), majoritaires, sont peu affectés par le changement d’empire.
L’abolition de la dîme et de la corvée leur donne un certain répit. Peu d’entre eux auront de réels
contacts avec les nouveaux arrivants, qui se trouvent à être surtout des marchands établis dans les
villes.

2. La province de Québec au sein de l’empire britannique (1764-1791)

Le temps des compromis


Le peu d’immigration britannique (3 000 britannique en 10 ans) et la rigidité des instructions de
la Proclamation royale amènent le gouverneur général de la Province of Quebec, James Murray, à
mener une politique de conciliation envers les Canadiens. En effet, ce dernier croit qu’en faisant

36
preuve de tolérance envers les nouveaux sujets, ceux-ci seront portés à éprouver de la
reconnaissance envers leur roi et s’assimileront plus facilement.
Certaines mesures sont donc instaurées afin de gagner la faveur des Canadiens :
● Création de deux niveaux de tribunaux:
o La Cour appliquant le droit civil français pour les causes aux enjeux
modestes.
o La Cour appliquant le droit criminel anglais pour les causes impliquant des
anglophones ou ayant des enjeux plus considérables.
● Nomination d’un évêque de Québec
o Murray décide de se rallier à l'Église catholique, qui, de son côté, prêche
aux fidèles la soumission aux Britanniques.
o Il obtient de Londres la permission en 1766 de nommer un nouvel évêque,
Mgr Jean-Olivier Briand.
● Suspension de l’instauration d’une chambre d’assemblée. Face au poids
démographique très inférieur des Britanniques dans la Province of Quebec, le
gouverneur général Murray décide de ne pas instaurer de chambre d’assemblée,
mais plutôt de se faire assister par un conseil qu’il nommera à sa guise.

Cependant, bien des gens sont insatisfaits par ces assouplissements. Les marchands britanniques
réclament haut et fort une chambre d’assemblée, en plus de contester l’attitude conciliante de
Murray envers les Canadiens. Ils croient plutôt que Londres devrait imposer la langue anglaise et
la religion protestante par la force.

De leur côté, les Canadiens déplorent le maintien du serment du Test, la lenteur des procédures
judiciaires et désirent rétablir la dîme.

En 1766, suite aux pressions de marchands anglophones de Montréal et de Québec, Murray est
rappelé en Grande-Bretagne afin de rendre des comptes sur son administration. Son remplaçant
est Guy Carleton, Lord Dorchester (1724-1808).

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Hélas pour les marchands britanniques, Carleton va poursuivre la politique de conciliation de son
prédécesseur.

CONSTITUTION #2 : L’Acte de Québec de 1774

38
Afin de se montrer conciliant avec les Canadiens français et d’éviter qu’ils ne se joignent aux
Treize colonies dans leur révolte, le Parlement britannique, à l’instigation du gouverneur
Carleton, adopte l’Acte de Québec, une constitution promulguant de nombreuses mesures qui
sont favorables pour les colons français.

o Le territoire est agrandi et inclut maintenant la région des Grands Lacs, le


Labrador et l’île d’Anticosti.
o Abolition du serment du Test, remplacé par un serment d'allégeance à la
couronne britannique.
o Rétablissement des lois civiles françaises.
o Maintien du régime seigneurial.
o Rétablissement de la dîme.
o Droit de fréquenter l’école catholique garanti.
o Reconnaissance de la pratique catholique.
o Le Conseil de Québec devient Le Conseil Législatif.

Les réactions à cette nouvelle constitution?


o Chez les Canadiens : Très satisfaits en général.
o Chez les marchands britanniques : très insatisfaits par les lois civiles
françaises et l’absence d’assemblée élue, malgré un côté positif : l’extension
du territoire vers les Grands Lacs favorise le commerce de la traite des
fourrures.
o Chez les Treize colonies : il s’agit de la pire insulte jamais perpétrée. On traite
mieux les vaincus que les vainqueurs de la guerre. De plus, on bloque encore
l'expansion vers l’ouest des colons.

Les effets de la révolution américaine sur la province de Québec


Toutes ces mesures attisent la colère des colons des Treize colonies qui décident de prendre les
armes à feu. Dès 1775, des affrontements contre les troupes britanniques ont lieu.

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En octobre 1774, le Congrès de Philadelphie envoie une lettre aux Canadiens leur demandant de
se joindre aux Treize colonies dans leur rébellion contre l’Angleterre. Les Canadiens, encouragés
par le clergé catholique, suite à la demande de Carleton, choisiront en grande majorité de
demeurer neutre dans le conflit, et certains participeront même à repousser les Américains aux
côtés des Britanniques. Ils enverront une deuxième lettre aux Canadiens pour leur demander
d’unir leurs forces contre l’Angleterre.

En août 1775, deux armées américaines menées par les généraux Benedict Arnold et Richard
Montgomery marchent sur la Province of Quebec via les rivières Richelieu et Chaudière.
Montréal et Trois-Rivières sont occupées, mais Québec résistera à l’envahisseur après un siège
qui durera un hiver entier. Décimés par le froid, la faim et la maladie, les Américains battront en
retraite en mai 1776 à l’arrivée de renforts britanniques (13 000 hommes sur plus de 45 navires
de guerre britanniques).

40
LES CONSÉQUENCES DE LA RÉVOLUTION AMÉRICAINE POUR LA
PROVINCE OF QUEBEC

Les changements géographiques


Le Québec perd la région au sud des grands-lacs lors de la création des États-Unis d’Amérique.
Le territoire autochtone disparaît à son tour.

L’immigration des Loyalistes (changement social)


La révolution américaine ne fait pas que des heureux dans les Treize colonies. Certains d’entre
eux décident pendant le conflit de demeurer fidèles à la couronne britannique. On les nommera
Loyalistes. Persécutés dans les nouveaux États-Unis d’Amérique, les Loyalistes (environ 100
000 personnes) émigreront en Grande-Bretagne et dans les colonies demeurées britanniques.

41
Environ 40 000 d’entre eux s’établiront en Nouvelle-Écosse, avec des terres gratuites, 10 000
dans la Province of Quebec où le gouvernement leur offrira aussi des terres gratuites dans les
Cantons de l’Est, dans l’ouest de Montréal ou sur les rives du Lac Ontario.

L’établissement d’une chambre d'assemblée (changement politique)


Ces nouveaux immigrants vont bientôt être suffisamment nombreux pour demander
l’établissement des lois civiles anglaises et d’une chambre d’assemblée.

L’évolution du commerce des fourrures


Puisque le sud du territoire des Grands Lacs appartient maintenant aux États-Unis, les marchands
canadiens doivent migrer vers le Nord-Ouest pour trouver de belles fourrures à vendre. Ils
exploitaient déjà ce territoire, mais il est maintenant le seul encore à leur disposition.
Tous les petits marchands encore dans le coup décident de s’associer pour concurrencer la
Compagnie de la Baie d’Hudson et forment la Compagnie du Nord-Ouest, en 1783.
La recherche vers l’ouest s’accentue et la découverte d’une route vers l’Asie revient à
l'avant-plan. Ils visent même à exporter les fourrures vers la Chine!

42
Chapitre 4
Les revendications et les luttes dans la colonie britannique
(1791-1840)

Nouvelle constitution : Acte constitutionnelle en 1791.

Cette nouvelle constitution :


- Elle divise le territoire en deux, soit le Bas-Canada, à l’est et le Haut-Canada
à l’ouest.
- Elle instaure le parlementarisme dans les deux Canadas. Le pouvoir exercé
principalement par le gouverneur et ses conseillers, mais aussi la création de
la chambre d’assemblée.
- La langue officielle est l’anglais dans le Haut et le Bas-Canada.
- La religion catholique est toujours permise.
- L’application des lois demeurent les mêmes.
- Nouvelles terres divisées en cantons.

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C’est dans le cadre du libéralisme que le parlementarisme est implanté.

Électeurs :

- Être âgé de 21 ans ou plus

- Être propriétaire ou locataire depuis au moins un ans

- Être sujet britannique

- Ne jamais avoir été condamné


* Ils correspondent à environ 40 000 électeurs aux premières élections.
* Femme : Droit perdu en 1849 jusqu’en 1917 (Canada) et en 1940 (Québec)

Chambre d’assemblée :

44
- Elle est composée de 50 députés élus pour 4 ans.
- Elle vote les lois et les taxes

- Si la majorité approuve le projet de loi, il est soumis au conseil législatif

Conseil Législatif (ancien conseil de Québec) :


- Il est composé de 15 membres nommés par le gouverneur.
- Il approuve ou modifie les projets de lois

s’il est approuvé : envoyé directement au gouverneur

s’il est refusé : retourné à la chambre d'assemblée

Conseil exécutif :
- Il est composé de 9 membres nommés par le gouverneur.
- Il conseille le gouverneur

- Il met en place les dispositions pour faire appliquer les lois

Gouverneur :
- Il est nommé par le roi de Grande-Bretagne

- Il détient tous les pouvoirs au Canada

- Il nomme les membres des deux conseilles

- Il a un droit de veto sur tout projet de loi.

- S’il approuve le projet de loi, il entre en vigueur et devient loi.

Mais, l’essentiel des pouvoirs demeurent entre les mains de personnes qui ne sont pas
élues. Par exemple, un projet de loi qui est voté par la chambre d’assemblée peut être
refusé par le Conseil législatif ou par le Gouverneur qui, eux, sont nommés.

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Pyramide sociale au Bas-Canada aux premières élections (1792)

La presse

Les mésententes politiques et l'économie font souvent l’objet de couverture médiatique


dans les journaux de l’époque.
En 1805, les journaux Quebec Mercury et Montreal Herald défendent les idées des
colons britanniques. Pour sa part, le journal Le Canadien, fondé en 1806, défend les
idées des députés canadiens. En 1810, le gouverneur Craig fera fermer le journal et
arrêter ses 20 employés pour discours anti-loyaux.

46
L’économie et la société du Bas-Canada

o Au XIXe siècle, le commerce des fourrures connaît des difficultés : la perte de


popularité en Europe (changement de mode) et l’éloignement du produit, toujours
plus au Nord, ce qui engendre des coûts élevés de transport. Les compagnies
doivent se regrouper (La compagnie de la Baie d’Hudson achète la compagnie du
Nord-Ouest). La Baie d’Hudson est le leader et envoie les fourrures vers
l’Angleterre. Son transport ne passe plus par le fleuve Saint-Laurent.
o Le commerce du bois devient, à la fin des années 1810, la principale industrie du
Bas-Canada. Cette situation est causée en partie par la forte demande de
l’Angleterre qui doit construire plusieurs navires de guerre. Napoléon Bonaparte
a décidé d’affaiblir l’Angleterre en effectuant un blocus économique pour que rien
d’Europe ne puisse entrer au pays. Donc, l’Angleterre choisit de s’approvisionner
dans sa colonie la plus proche. Ce commerce profite aussi du tarif préférentiel
qui favorise l’achat du bois dans les colonies anglaises plutôt que de
provenances étrangères.
o La première banque créée dans le Bas-Canada, la Banque de Montréal, ouvre
ses portes en 1817. Le besoin d’avoir davantage de monnaie disponible se fait
sentir avec tous les projets en route. En un an, deux autres banques ouvriront
leurs portes : La Banque de Québec et la Banque du Canada. Aussi, c’est une
question de sécurité!

47
La crise agricole

Causes :
1) Un appauvrissement des sols (encore utilisation de la Jachère)
2) Un manque de fumier car il n’y a pas d’élevage de masse
3) Les conditions météorologique difficiles
4) L’invasion de certains insectes (Mousse de Hesse)

Conséquences
Entre 1810 et 1830, les luttes continuent entre les Canadiens et les Britanniques. Ces
tensions sont accentuées par les insatisfactions de la population marquée par la crise
agricole, car la population vit certaines disettes.
Ceci provoquera aussi une grande vague de départs vers les États-Unis qui sont en
plein essor industriel. Ceci inquiétera les autorités puisqu’il y aura plus de départs vers
les États-Unis que d'arrivée dans les Canadas.

Les chemins de fer

La technologie de la vapeur permettra la venue d’un nouveau moyen de transport : la


locomotive à vapeur. Pour les marchands de Montréal, il est important de transporter la
marchandise rapidement pour compétitionner avec la concurrence. En 1832 sera fondée
la première compagnie de chemin de fer, puis en 1836, une ligne reliant
St-Jean-sur-Richelieu et La Prairie apparaîtra. De nombreux emplois seront disponibles,
souvent comblés par des immigrants.

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D’autres conflits enveniment la vie politique (Les canaux et les douanes)

Les députés du Bas-Canada votent pour payer la construction de canaux, mais refusent
de financer la construction de canaux vers le Haut-Canada, car ils disent que ça
avantage les marchands britanniques.

Le Haut-Canada et le Bas-Canada n’arrivent pas à s’entendre à long terme sur la


répartition des droits de douane, argent récupéré sur certains produits passés à la
douane, au port…Il n’y en a pas dans le Haut-Canada…

Vers l’affrontement

Depuis l’instauration du régime parlementaire en 1791, les tensions montent entre les
deux partis principaux :

- Le Parti canadien (Libéral) : Il revendique les droits pour les Canadiens-français et


milite pour que les institutions soient plus démocratique.

- Le British Party (Conservateur) : Il est allié des Anglais, des conseillers et de la


bourgeoisie anglophone. Il s’oppose aux revendications des députés car il dit qu’ils leur
font obstacle économiquement.

En 1826, le Parti canadien devient le Parti patriote. Ils intensifient les demandes qui
favorisent les Canadiens français. Au cours des années, une aile réformiste, modérée,
et une aile révolutionnaire ou rebelle se forment au sein de ce parti.

Les Canadiens sont de plus en plus pauvres. La situation socio-économique est difficile,
principalement à cause de mauvaises récoltes. En plus des tensions politiques, ils sont
contre le fait que les autorités britanniques fassent preuve de violence lors de
manifestations.

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En 1834, le Parti Patriote présente à la Chambre d’assemblée un texte dans lequel il
énonce ses « 92 Résolutions ». Ce texte dénonce la corruption des autorités
britanniques, l’inefficacité du gouvernement en matière de justice et le fait que le
gouverneur prenne le parti des colons britanniques et ne respecte pas les
Canadiens-français.

Louis-Joseph Papineau, chef du Parti Patriote, auteur des 92 Résolutions


En 1834, les élections sont emportées par le Parti Patriote. En réponse à ce résultat,
Londres envoie un nouveau gouverneur général : Lord Gosford.

En 1837, Londres répond aux 92 Résolutions du Parti patriote avec les 10 résolutions
Russell. Dans ce texte, la Grande-Bretagne rejette les 92 résolutions et autorise les
autorités à prendre des fonds dans les subsides de la Chambre d’assemblée. La
situation s’envenime et certains députés songent à prendre des moyens plus violents
pour obtenir gain de cause.

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Les revendications nationalistes à travers le monde

Un vent de libéralisme souffle sur la planète entière. Les populations désirent se


gouverner elles-mêmes plutôt que de subir les ordres des souverains. De plus, l’égalité
de tous est au centre de toutes les revendications.
Les échos de toutes ces rébellions face aux colonisateurs parviennent jusque dans le
Bas-Canada par les journaux et confirment aux habitants leur désir d’indépendance
grandissant face au Roi d’Angleterre. D’ailleurs, les autres pays colonisés par
l’Angleterre abondent dans le même sens : Australie, Inde, Jamaïque, le sud de
l’Afrique, etc.

L’affirmation des Canadiens dans l’Empire britannique

Les rébellions armées en Amérique du Nord

Certains membres du Parti patriote décident de prendre les armes pour combattre les
autorités coloniales. Les rébellions au Bas-Canada seront l’aboutissement d’un blocage
politique entre l’autorité britannique et la Chambre d’assemblée.

En mai 1837, les membres du Parti patriote organisent une assemblée populaire à
Saint-Ours pour dénoncer les résolutions Russell et inviter la population à boycotter les
produits importés de la Grande-Bretagne. En juillet, le gouverneur Gosford interdit la
tenue d’assemblées populaires. En août, les députés patriotes refusent de voter le
budget. Le gouverneur dissout alors la Chambre d’assemblée.

En octobre, malgré l’interdiction, une autre assemblée populaire se tient à


Saint-Charles. C’est l’assemblée des six compté avec 5000 personnes suivant la
situation. Lors de celle-ci, Louis-Joseph Papineau s’adresse à la foule en demandant la
poursuite du boycotte sans toutefois recourir à la violence. Cependant, d’autres leaders
patriotes plus radicaux proposent à la population d’entreprendre une lutte armée contre
les Britanniques.

51
Suite à cette dernière assemblée, le gouverneur Gosford ordonne l’arrestation de 26
leaders patriotes, dont Louis-Joseph Papineau, qui, comme plusieurs, fuit aux
États-Unis. Sa tête sera mise à prix pour 4000$ ou 1000 livres pour haute trahison.

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Les attitudes de la population pendant les rébellions
La bourgeoisie libérale (députés Les leaders patriotes en sont issus:
Canadiens-français) Favorables aux revendications des
Patriotes. Divisés sur les moyens à prendre
pour se faire valoir.
Le clergé Il s’oppose à la lutte armée. Il favorise le
maintien de l'ordre et le respect de l’autorité
britannique.
Le peuple Canadien français Il appuient les Patriotes en votant pour eux
et en assistant aux assemblées populaires.
Seulement 8000 prendront les armes.
Les représentants de l’autorité Ils défendent les intérêts de l’Angleterre. Ils
britannique (gouverneur général s’opposent aux revendications des
et conseillers) Patriotes. Ils ordonnent à l’armée d’écraser
la rébellion.
La bourgeoisie d’affaire Elle s’oppose aux rébellions car elle veut
(marchands britanniques) l’ordre pour faire du commerce.
Le peuple d’origine britannique Il s’oppose aux rébellions car il veut
demeurer sous l’autorité du roi de
Grande-Bretagne.

À part la bataille à Saint-Denis en novembre 1837, où ils sont victorieux, les Patriotes
sont toujours défaits par l’armée britannique, qui parfois pille et brûle des villages.
2 jours plus tard, à Saint-Charles, 200 Patriotes sont défaits par l’armée britannique.

En décembre 1837, 250 Patriotes, réfugiés dans une église, sont brûlés par 1200
soldats britanniques.

En février 1838, une autre rébellion s’organise. Un leader anglophone, Robert Nelson,
ainsi que 300 Canadiens, publient la déclaration d’Indépendance du Bas-Canada. Ils
fondent l’association des Frères Chasseurs. En novembre 1838, les combats
reprennent. Encore une fois, les Patriotes sont battus par l’armée britannique.

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Certaines personnes ayant pris part aux rébellions sont arrêtées. 12 personnes sont
pendues et 58 déportées vers l’Australie.

L'étude des causes de rébellion par Lord Durham


Suite aux rébellions, Londres cherche à comprendre les raisons de tels évènements. La
métropole envoie donc Lord Durham, un nouveau gouverneur, pour étudier les causes
de la rébellion et proposer des solutions.
Durham arrive à Québec en mai 1838 et quitte en novembre de la même année.

En janvier 1839, il présente son rapport, le rapport Durham, à Londres, avec les
conclusions suivantes :

Causes de la rébellion selon Lord Durham :

Le parlementarisme amène des frustrations chez les députés qui doivent respecter les

décisions des conseillers non-élus. Les députés veulent le gouvernement responsable

et les conseillers ne le veulent pas. Il y a un conflit entre les Canadiens-français

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Les solutions proposées par Lord Durham:

Instaurer un gouvernement responsable pour éliminer les affrontements entre les élus

(députés) et les nommés (conseillers). L’union des deux Canadas et donc une seule

chambre d’assemblée dominée par les députés britanniques. L'assimilation des

Canadiens-français par l’immighration britannique pour régler les tensions.

Les réactions de la population au rapport Durham


Le peuple canadien français Il prend conscience que ses
particularités (culture, langue et
religion) sont menacées par
l’assimilation britannique.
La bourgeoisie libérale Elle est satisfaite de la proposition du
gouvernement responsable.
La bourgeoisie d’affaire d’origine Elle a peur du gouvernement
britannique responsable car elle craint une perte
d’influence sur les conseillers nommés.

Suite au rapport Durham, Londres adopte une nouvelle constitution :


L’Acte d’Union de 1840

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