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Di6dent 0 2013 Rapidejdr

Ce numéro de Di6dent est une réédition augmentée du numéro 0, avec de nouveaux articles et illustrations, célébrant la culture rôliste. Il propose des comparaisons entre différents jeux de rôle, des interviews, des scénarios et des réflexions sur l'évolution de la presse rôliste. Le document met en avant l'importance du soutien des lecteurs pour sa version papier.

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Di6dent 0 2013 Rapidejdr

Ce numéro de Di6dent est une réédition augmentée du numéro 0, avec de nouveaux articles et illustrations, célébrant la culture rôliste. Il propose des comparaisons entre différents jeux de rôle, des interviews, des scénarios et des réflexions sur l'évolution de la presse rôliste. Le document met en avant l'importance du soutien des lecteurs pour sa version papier.

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de la culture rôliste et plus

si affinités
le

LE MATCH : Metal Adventures vs. Dark Heresy / À FROID : Yggdrasill / Y’A PAS QUE LE JDR DANS LA
VIE : Willy Favre + Julien De Jaeger (bonus) / INTERVIEW : Stéphane Gallot - Casus Belli / SCÉNARIOS :
Hellywood, Brain Soda, DK2, setting Fiasco (bonus) / BONUS 2013 : Retro 2010, interview du patron
Ce numéro est une réédition augmentée de notre numéro 0, sorti en
septembre 2010 à l’occasion du Monde du Jeu, qui n’était jusqu’à pré-
sent disponible qu’en pdf gratuit.

Nous avons décidé que lui aussi méritait sa version papier, et c’est
grâce à votre soutien à tous, chers lecteurs, que nous avons pu nous
le permettre. Nous l’avons agrémenté de nouvelles illustrations et
de nouveaux articles, ainsi que quelques mises à jour nécessaires
concernant notre Thema.
édito
3
sommaire
6 6d6 86 SUR UN PLATEAU

8 LE MATCH : 88 ROLEBOOK
METAL ADVENTURES
VS. DARK HERESY 89 À FROID : YGGDRASILL
89 Chronique
13 À TABLE 92 Quelque chose de pourri
au Royaume du Jylland :
scénario d’initiation
14 Y’A PAS QUE LE JDR
DANS LA VIE : 99 DE MJ À MJ
WILLY FAVRE 100 inspi : Prince of Persia
102 aide de jeu : Joueurs, électrisez
la tablée !

17 THEMA
le jdr,
articles bonus 2013
enfant maudit
4 de la presse ? 110 RETRO 2010

18 panorama de la presse rôliste 115 Y’A PAS QUE LE JDR


française (+ mise à jour 2013) DANS LA VIE :
25 génération fanzine : JULIEN DE JAEGER,
que sont-ils devenus ? L’INTERVIEW DU PATRON
30 interview Stéphane Gallot
Casus Belli
34 aide de jeu : la presse en jeu
40 aide de jeu : l’œil du reporter
50 inspi : Transmetropolitan
52 Ce que nous savons de
Mountain Falls : scénario dK2
64 Scoop Toujours ! :
scénario Hellywood
73 Jeudi 12, la préquelle :
scénario Brain Soda
82 L’enfer du bouclage :
setting Fiasco (bonus 2013)
.ours

sommaire
Rédacteur en Chef : Julien De Jaeger
Comité de Rédaction : Vincent Ziec, Julien
«Narbeuh» Clément, Ludovic «Heuhh»
Papaïs, Matthieu «Celewyr» Carbon, David
«davidalpha» Robert, Julien «J2J» De Jaeger

Autres rédacteurs : Laurent «Bob Darko»


Devernay, Romain «Rom1» d’Huissier, Fran-
çois-Xavier «Xaramis» Cuende, Thomas «Pika-
thulhu» Munier, Aldo «Pénombre» Pappacoda,
Nathalie «Elfyr» Zema

Illustrateurs : Davis Robert, Julien De Jaeger


Maquette et Direction Artistique: Julien De Jaeger

Remerciements : Grégory Molle, Jérôme


«Brand» Larré, Nathalie Zema, Willy Favre,
Sébastien Boudaud, Yno

Remerciements pour la réédition : à tous ceux


qui nous ont soutenus dès le début et qui n’ont
pas encore été cités ci-dessus. Les camarades
de Casus Belli v3 et v4, Julien Pirou et Nolife,
Vincent et tout le staff de Scifi Universe, Thi-
baud et Rôliste.TV, Olivier et les orgas de Trolls
& Légendes, Charles et les orgas d’Octogônes,
Michel et les orgas des Rencontres du Club
Pythagore, Forgesonges, les éditeurs qui nous
font confiance, Mahyar Shakeri, Netzach, El
Théo, Sabrina Fossart. Et Jessica Lacombe,
5
notre abonnée à vie !

DI6DENT est publié par plansix


85, rue d’Arras - Les Hauts d’Aix - B5
62 160 Aix-Noulette

[email protected]

L’éditeur et la rédaction ne sont pas


responsables des articles, qui n’engagent que
leur auteur. Toutes les illustrations contenues
dans ce magazine sont la propriété pleine et
entière de leurs auteurs et éditeurs respectifs.
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même partielle, est interdite, sauf accord écrit
de l’éditeur.

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studio de création, et que vous voulez
voir vos productions abordées dans nos
pages, n’hésitez pas à nous faire parvenir
vos réalisations (sous format physique ou
électronique) à l’adresse de la rédaction, ou
à prendre contact avec nous par e-mail à
[email protected]
matthieu carbon
vincent ziec
julien de jaeger
L’émergence de Le «revival» des sor- La campagne ro-
micro-éditeurs qui ties de jeux depuis maine «Fall of the Ca-
permettent de diver- quelques années. marilla» pour Vam-
sifier les sorties (oui, pire the Requiem TM :
Heuhh, je fais du copi- Et plus particuliè- je n’ai toujours pas
nage !) rement la qualité trouvé un meujeu
et l’intérêt des jeux potable pour me faire
Red Dead Redemp- français. jouer ce truc !
tion, de quoi patienter L’attente pour la
en attendant Dead- Le manque de scéna-
campagne Hel-
lands rio / campagne offi-
lywood : annoncée
cielle pour les jeux
depuis la sortie du
Le manque de cohé- au potentiel énorme
jeu ; un coup à planter
sion dans le Paysage et malheureusement
la vie d’un excellent
Virtuel Rôlistique annoncé en «one
JdR français, ça !
6 Français (PVRF™) où
l’on préfère créer 15
shot» (Sable Rouge,
Warsaw, Plagues, L’annonce du retour de
trucs semblables, etc...) Deadlands chez BBE :
chacun dans son vous ratez pas les
coin, plutôt que de se Canard PC, une pas- gars, sinon j’connais
fédérer autour d’un sion communicative un shaman qui va vous
seul projet. Comment et une ligne éditoriale pourrir 2011...
ça, on en fait autant ? en béton.
Mais rien ne res- Le zombie Casus Belli
semble à DI6DENT, Interdiction de pu- refait surface : je suis
blier des aides de très heureux de voir
voyons !
jeux / scénario pour le mag de mon ado-
warhammer et Wa- lescence ressortir,
Le retour de Casus, mais j’exige de l’excel-
entre de bonnes rhammer 40K, alors
qu’une campagne lence; rien de moins.
mains
en Lustrie serait tel- Le rythme des supplé-
L’arrêt de Heroes. lement rafraîchis- ments pour Cthulhu
Pour une fois que des sante.... V6 : toujours aussi
super héros télévisés soutenu, avec de l’ex-
n’étaient pas ridi- Sons of Anarchy re- cellent comme le guide
cules... prend !!! d’Arkham. Ftaghn !
La nouvelle édition
L’attente insoute-
de Runequest : un jeu
nable de Nephilim 4, parfait pour l’initia-
ma Stase est pleine tion, mais totalement
et attend ! bâclé; écrit et illus-
tré avec des pieds
gauches des années
80. Un pur gâchis !
6d6
ludovic papaïs
david robert
julien clément

La campagne Hel- L’absence de suivi sé- L’absence de la


lywood : elle s’appel- rieux pour Maléfices, Gencon fait que la
lera « La justice des malgré les belles rentrée sera chaude
anges » et, quoi qu’en promesses... (mon portefeuille ne
disent les mauvaises vous remercie pas...)
langues ^^, elle est en La création de la Rôle
approche imminente ! Agency. Une excel- Janua Verra un re-
lente idée. cueil de nouvelles qui
Le film d’animation donnent des idées de
L’illusionniste de Le retour de COPS scénars, merci Mon-
S. Chomet d’après chez Oriflam : j’étais sieur Jaworski
Jacques Tati : oui, le passé à côté à
cinéma français peut l’époque, je vais enfin Di6dent encore un
être beau et poétique pouvoir m’y mettre. mag de JDR qui va
sans le moindre mot. Alléluia mes frères ! mourir dans 1 an...

Si les hackers pou- Le retour du Roi Di6dent encore un


7
vaient lâcher la Casus. Alléluia mes mag de JDR promet-
grappe aux sites web frères ! teur !
de jdr ce serait pas
plus mal. Ils ont vrai- Ph’nglui mglw’nafh
La critique de Sable
ment que ça à foutre Rouge dans JdR Mag Casus Belli wgah’nagl
ou bien ? fhtagn
11. Le genre d’article
partial propre à sa-
La classieuse et pas- border un jeu de qua- Une rentrée qui donne
sionnante revue Us- lité avec des a prioris envie (du Cthulhu, Z
bek & Rica (uchronie, hyper subjectifs et Corps, Tenga, Este-
prospective, humour une lecture très su- ren)
et BD, en vente en perficielle.
librairies) : presse
papier pas morte ! La sortie de Rogue
Trader le JdR (tra-
La floraison des PDF duit en français qui
légaux : suivi gratuit, plus est), après plus
gammes épuisées de 20 ans d’attente.
(7ème Cercle, JD et Alléluia mes frères !
maintenant BBE),
Carnets de l’Assem-
blée n° 7… et bien sûr
ce Di6dent n° 0 !

Merde, j’ai pas de


quoi m’acheter un
Ipad pour lire tout
ça…
ORCHESTRALMANŒUVRESINTHESPACE
quand j’étais petit,
j’étais un jedi
8
À ma droite un jeu pulp à l’esprit
Je sais bien que tout est relatif, mais assez funky soul – j’ai nommé Metal Adven-
il faut se rendre à l’évidence : même tures (MA), à ma gauche un univers gothique
et plutôt dark soul représenté par les quatre
en passant en hyperespace, il n’y
premiers opus disponibles en français à
a malheureusement pas le temps l’heure actuelle : Dark Heresy (DH), Rogue
dans la vie d’un rôliste1 pour jouer à Trader (RT), Deathwatch (DW), Black Crusade
tout. C’est la raison pour laquelle la (BC) ! Un match au sommet donc, entre deux
gammes de grande qualité qui présentent
rédaction de Di6dent a eu l’idée de
de nombreux points communs, ce qui va les
vous proposer à chaque numéro un rendre bien difficiles à départager ici. Avec leur
match opposant deux jeux dans un potentiel ludique très fort, reprenant la vieille
duel à mort. Pour cette première, ce rivalité entre les français et les anglais, elles
viennent chacune à leur façon renouveler un
sont deux univers de Space Opera
genre déjà bien balisé. J’ai donc bon espoir
sortis à la même époque qui vont qu’elles puissent présenter pour les jeunes
s’opposer. joueurs une force d’attraction comparable à
celle de leurs glorieux aînés (comme Empire
Galactique et Star Wars) au temps de ma folle
jeunesse, dans les années quatre-vingt. Les
deux gammes sont classieuses et menées par
des capitaines expérimentés (toute une flot-
tille côté anglo-saxon, et Arnaud Cuidet seul
maître à bord de ce côté du Channel).

1 : On parle ici des rôlistes


par David Robert qui ont une vie, bien enten-
toutes illustrations © Le Matagot du…
ou © Edge Entertainment
Pour la traduction, on retrouve quelques

le match : metal adventures vs. dark heresy


noms qu’il est agréable de revoir générique,
et le tout est magistralement mis en page
et surtout illustré par des artistes de grand
talent dont Andrea Uderzo, Karl Kopinski et
évidemment John Blanche pour servir l’Em-
pereur, et Dimitri Bielak, Jonathan Hartert ou
Rémi Le Capon pour la gloire des pirates de
l’espace. Entre les deux équipes mon cœur
balance… Mais si l’on considère l’investisse-
ment financier que demande l’acquisition de
l’ensemble de l’une de ces gammes, il s’agit
tout de même de ne pas se tromper. Si les
aficionados de Games Workshop2 sont habi-
tués à ces tarifs prohibitifs, il me semble que
les rôliste sont plus regardants que les figuri-
nistes. Les sorties de grande qualité des édi-
tions du Matagot pour MA se succèdent, elles
aussi, à un rythme soutenu, très soutenue 20 ans après
même pour un jeu de création française, et ne
sont pas vraiment données non plus. Voyons Une masse qui impressionne, peut-
donc si je veux arriver à proposer quelques être même un peu trop pour un débutant d’ail-
éléments à celles et ceux qui hésiteraient à se leurs. Ce n’est pas tant le système (dérivé de
lancer… celui de WHJdR) assez facile d’accès, que la
profondeur de l’univers et la masse de don-
Voyons donc si je peux arriver à proposer nées à assimiler qui peut rebuter. Pour y être 9
quelques éléments à celles et ceux qui hésite- à l’aise, il faut le connaître depuis un certain
raient à se lancer... temps. DH, RT et DW sont tous trois basés
sur le même système, mais assez différent
dans l’esprit. BC aussi, mais là on joue les mé-
Des jeux en Cinémascope chants !
DH est sans doute le jeu où les personnages
J’ai profité d’une période balnéaire au cœur
disposeront du moins de puissance. On y joue
de l’été afin de me plonger dans ces jeux et,
le rôle des séides d’un inquisiteur, allant de
la chaleur et la proximité de la Cité Corsaire
monde en monde pour lutter contre les enne-
aidant probablement, à chaque fois que je le-
mis urbi (mutant, déviants et sectateurs du
vais les yeux vers le ciel d’azur, je m’attendais
chaos) et orbi (les races d’aliens étranges et
à voir se profiler à tout moment, comme une
souvent hostiles).
ombre prédatrice passant devant un soleil de
RT quant à lui a toujours été un nom talisman
plomb, la silhouette gracieuse d’un vaisseau
pour GW, et le moins que l’on puisse dire c’est
spatial prêt à venir amerrir devant la Grande
que le jdr éponyme n’avait pas intérêt à se cra-
plage pour y déverser son équipage chamarré
quer tant qu’il était attendu… Pari réussi pour
de paillards pirates de l’espace. Et lorsque je
cette deuxième déclinaison, avec un système
considérais l’arrivée des jeux tirés de l’univers
qui reste sensiblement le même et un angle
de WH40k dans le paysage ludique français
cette fois –ci centré sur les vaisseaux indé-
c’est toujours la même image qui ne venait
pendants de commerce et d’exploration, à la
de l’esprit : l’apparition sur l’écran du super
recherche de nouvelles voies commerciales
destroyer imperial au début de la guerre des
dont les plus profitables sont souvent les plus
étoiles. C’est cela pour moi la parution de ces
dangereuses. Les personnages y évolueront
deux gammes : une masse énorme qui défie
dans un environnement de Space Opera plus
l’entendement !

3 : La gamme a été suivie par Fantasy Flight Games, qui en a récupéré les droits initialement alloués à Black
Industries, sans que le changement soit perceptible.
le match
traditionnel, centré sur un vaisseau et un équi-
page (façon Firefly pour ceux qui suivent…),
même si le côté gothique et décadent demeure
présent. Mais il reste possible de mélanger les
deux déclinaisons du jeu et d’avoir des person-
nages inquisiteurs propulsés dans l’univers de
RT. Néanmoins, les personnages débutants de
RT seront bien plus puissants et d’expérimen-
tés que leurs homologues de DH.
DW c’est un peu le paradis des bourrins : on y
joue des Space marines en armure, tous cha-
pitres mélangés en une immense apothéose
de fer et de feu. Budda budda budda ! Que dire
de plus ?
Avec BC on tombe carrément dans la perver- lui les mythes chevaleresques) dans le cos-
sion : la Dark Heresy des débuts, c’est bien mos. Or sur les mers comme dans l’espace,
simple, c’est vous. Les joueurs y incarnent la piraterie demeure un phénomène complexe
une bande de déviants et autres supporters avec ses multiples dimensions (sociale, éco-
du PSG en rupture de ban qui, portés par la nomique, politique et idéologique) que s’at-
puissance des dieux du Chaos vont lancer tachent à décrire dans le détail les différents
leur propre Croisade Noire ! Demandez le pro- suppléments de la gamme. Pour exemple, la
gramme : là où règnent les ténèbres faire la Prise et le profit est consacré à un sujet cen-
queue dans le noir, tels des serpents ou des tral de la vie des pirates, la trilogie originale
crapauds, se manger vivants les uns les autres des rôlistes : la rencontre aléatoire, la baston
au cours d’une infinie débauche de fornication. et le partage du butin. Et comme il faut des
10 S’incinérer à bras raccourcis. Baiser tout ce proies pour mettre en application ce beau
programme, ce supplément nous présente
qui se trouvera à portée, du cerveau-crâne au
cadavre galeux. Tout pourra arriver : saignées, l’Omni Cartel Galactique. Le tout se fait en
tortures immondes, esclavage, comporte- trois temps avec un code couleur (vert : tout
ments fratricides, orgies sacrificielles, sorcel- public, orange : réservé aux PJ originaires de
lerie, lynchages, pillages, convoitise, préjugés, l’OCG et rouge : réservé au MJ) pour indiquer
bigoterie, téléchargements illégaux, et ainsi de le niveau de confidentialité3.
suite... Et tout cela fissa, avant que le trop-plein
de pouvoir ne les consume.
a new hope
metal hurlant adventures Pour ceux qui auraient manqué la
première saison un nouveau départ est pos-
Face aux flottes impériales de DH sible avec le bien nommé Les pirates de l’es-
et RT et à leur puissance de feu phénoménale pace, sorte de nouveau manuel des appren-
surgit face au vent Stellaire un petit vais- tis pirates qui nous livre tous les secrets de
seau pirate. Le voilà, il revient, l’arlésienne : ces grands héros du dernier millénaire : leur
annoncé il y a bien longtemps dans un vieux histoire, leurs traditions secrètes et les mys-
Casus Belli, il jaillit hors de la ceinture d’asté- tères qui sont à la source de leur héroïsme.
roïdes, bien plus beau que dans nos espoirs. Au final un univers très fun et désormais très
MA c’est un peu le retour de Captain vaudou complet donc. Seul petit bémol, dans les sup-
qui aurait mangé de la vache enragée à la pléments déjà parus on ne trouve pas le bes-
cantina de Star Wars : un jeu qui transpose tiaire qui, à la façon des Habitants du ciel de
magistralement l’univers de la piraterie dans la série Valérian, ouvrirait la porte du rêve en
un contexte Space Opera, un peu comme Star même temps que celle des étoiles.
Wars avait importé le western (et à travers

3 : du coup lorsque vous feuilletterez ces suppléments en magasin vous retrouverez vos habitudes
d’automobilistes au feu tricolore : vert passer, orange accélérer, rouge passer très vite !
nous sommes de l’étoffe

le match : metal adventures vs. dark heresy


dont sont faits les rêves
Côté campagnes, l’Héritage des
Haarlock (sans lien de parenté connu avec Alba-
tor) pour DH et El barco del sol pour MA m’ont
tout autant enthousiasmé. A noter que le livret
fourni avec l’écran de RT contient un scénario
(Des murmures dans la tempête) que je trouve
particulièrement réussi. Il mènera les person-
nages dans le système Svard où ils explore-
ront le passé du système ainsi que les zones
d’ombres de leur propre passé… Mais j’ai aussi
une attention toute particulière avec un brin
de nostalgie pour la courte aventure proposée
par MA pour des personnages expérimentés,
qui voit les PJ partir à la recherche d’un ancien
joueur de Jet-Ball afin d’apprendre les ficelles
de ce sport bien connu des fans de Space Ad-
ventures Cobra. D’ailleurs, entre nous, était-il
vraiment besoin d’un jeu dédié à l’homme au
Psychogun alors que MA existe déjà ?

ma galaxie va craquer !
11
Nouveau point commun : au Qua-
rantième Millénaire dans l’univers de DH
comme au Dernier Millénaire dans celui de
MA, on oscille entre eschatologie et millé-
narisme. La fin du monde est proche et, à
moins que le Gouvernement Intersidéral ne
mette la main je ne sais où – peut-être au
fin fond de l’Univers, à des années et des
années lumière de la Terre, sur un héros pro-
videntiel qui ne serait pas de notre galaxie
mais du fond de la nuit et traverserait cent
mille millions d’années pour sauver tous les
hommes, tout cela risque de mal finir. Dans
l’univers de GW la marche de l’Empereur
est une marche funèbre car Celui-Ci n’est
plus qu’une momie No-Life animée d’une
énergie invisible, obtenue au prix de sacri-
fices quotidiens afin que – comme une lu-
ciole dans son tombeau – il serve de phare
interstellaire aux navires de la Flotte.
le match
deux philosophies
Alors que les jeux WH40k ont pré-
féré les bons gros – très gros même, et fran-
chement copier/coller sur les bords – livres
de base à tout faire, MA a fait le choix d’un
retour aux sources en proposant un corpus
de base composée d’un ouvrage dédié aux
joueurs et en un autre aux MJ. En revanche,
des deux côtés on trouve des écrans nouvelle
mode en carton. Mais là où DH/RT/DW/BC
restent fidèles à la tradition graphique établie
pour WHRPG en étant dotés d’un tryptique
illustratif, MA se conforme à la tradition fran-
çaise avec un écran tout aussi épais mais pré-
sentant une seule illustration en cinémascope
pleine de bruits et de fureur.

une dernière bordée,


pour l’honneur des pirates !
Au final, je crois qu’on peut en res-
ter à un match nul mais de très haut niveau,

12 et conclure en disant la chance qui est la nôtre


de voir surgir ces deux géants : c’est absolu-
ment prodigieux. Comparable à la sidération
qui s’empare de celui qui regarde l’infini de
l’espace au fond des yeux à travers la baie
panoramique de la passerelle de comman-
dement, et voit soudain s’allumer au fond du
cosmos deux étoiles nouvelles.
Battez le jaune d’oeuf avec quelques gouttes d’eau
pour obtenir une dorure. Abaissez la pâte et dorez la
surface au pinceau. Parsemez du reste du fromage

à table !
puis de noix de coco.

Garnissez une plaque de papier sulfurisé.

Coupez la pâte en deux puis taillez des lanières de 10


cm de longueur et de 5 mm de largeur. Façonnez-
les en torsades et déposez-les sur la plaque. Salez,
poivrez puis saupoudrez abondamment de piment.
Faites reposer encore 30 minutes au réfrigérateur.
Bouchées du psyker Préchauffez le four à 220°C (env. Th. 7) et faites
cuire 10 min (elles doivent être bien dorées).
On dit qu’elles ont la vertu d’augmenter leurs capa-
cités psy... Bloody Mary
Ingrédients (pour 4 acolytes) Quand une femme commande un navire pirate, elle le
• 500 g de poisson blanc frais fait de façon cruelle et sanglante ce qui force chez nos
• 250 g de farine comparses libres marchands l’admiration et la crainte...
• 20 cl de lait
• 1 oeuf Ingrédients
• ciboulette • 4 cl de vodka
• 1 oignon de pays (cive) • 12 cl de jus de tomate
• piment (quantité selon le courage des acolytes) • 0,5 cl de jus de citron
• huile (pour frire) • 0,5 cl de sauce worcestershire
• sel, poivre • 2 à 3 gouttes de tabasco ou de louisiana
• poivre
Mélangez la farine, le lait et l’oeuf jusqu’à l’obten-
tion d’une pâte lisse. Ajoutez le poisson émietté puis Mélangez doucement les ingrédients et n’ajoutez
l’assaisonnement (piment, poivre, sel). pas de sel. Utilisez une vodka et un jus de tomate
bien frais pour évitez de noyer le cocktail par trop de 13
Faites chauffer l’huile et incorporez-y de grosses glaçons. Ce breuvage se doit d’être bien pimenté et
cuillerées de la pâte obtenue. Faites frire jusqu’à ce ne s’adresse pas aux marins d’eau douce ! Toutefois,
que les bouchées aient une couleur dorée (5 minutes vous pouvez vous permettre une rondelle de citron,
environ) égouttez et servez. un peu d’élégance dans cet univers si brutal ne peut
pas faire de mal et puis ça lutte contre le scorbut !
Dreadlocks enflammés
Remontant de l’inquisiteur
Un délice qui nécessite un bon cuistot à bord du vais-
seau... Face aux multiples incarnations de l’hérésie dans l’uni-
vers, l’inquisiteur et ses acolytes doivent se ressour-
Ingrédients (pour 6 pirates affamés) cer et retrouver l’énergie et la volonté de combattre...
• 200 g de pâte feuilletée
• un peu de farine Ingrédients
• 2 c.à.s de beurre fondu • 40cl de café
• 20 g de gruyère râpé • 10 cl de rhum
• 20 g de parmesan râpé • 4 morceaux de sucre de canne
• 1 jaune d’oeuf • 2 clous de girofle, 1 bâton de cannelle
• 50 g de noix de coco râpée (peut être remplacées • le zeste d’une demi-orange, le zeste d’un demi-citron
par de la noix de cajou hâchée)
• piment en poudre (espelette par exemple) Disposez au fond d’une casserole les zestes
• sel, poivre d’agrumes avec le sucre, les épices et le rhum. Lais-
sez le sucre fondre puis faites chauffez doucement
Farinez légèrement le plan de travail avant d’étaler le contenu de la casserole.
la pâte, dorez-la avec le beurre fondu. Mélangez les Ôtez la casserole du feu, flambez le mélange puis
fromages et étalez-en la moitié sur une moitié de la versez peu à peu le café. Retirez les zestes et les
pâte. Rabattez l’autre moitié de la pâte de façon à épices puis servez ce brûlot dont vous me direz des
recouvrir le fromage, protégez avec du film étirable nouvelles !
et placez environ une heure au réfrigérateur.

par Nathalie Zema


14

C’était quoi, Willy, ta matière forte au


lycée ?

wf La biologie. En fait, l’intérêt d’avoir


fait une terminale économique
et sociale, c’est que du coup les matières
scientifiques devenaient moins strictes.
Les professeurs de biologie ou de phy-
sique étaient hyper contents de voir que
je m’intéressais à leurs cours, en sachant
pertinemment que leur matière ne figurait
pas au baccalauréat. Et franchement, la
bio’, ça a toujours été ma tasse de thé. Si
ces foutues mathématiques n’avaient pas
existé, j’aurai certainement fait une ter-
minale scientifique. Mais dès la primaire,
j’ai rapidement compris que les maths ne
me serviraient jamais à rien dans la vie…
Et j’ai bien eu raison.

par Julien Clément


toutes illustrations ©
Il y a sûrement un dessin animé ou spectacle amusant, spectaculaire, ultra

y’a pas que le jdr dans la vie : willy favre


une série que tu regardais avidement fun. Franchement, des super-héros en live
quand tu étais plus jeune et qui te fait qui font des mouvements acrobatiques ou
honte aujourd’hui. Allez, avoue, y a surhumains, avec parfois des histoires pre-
prescription. nantes ou débiles à souhaits, ça devient vite
addictif. Par contre, de mon point de vue, le

wf Avidement ? J’ai bouffé énormé-


ment de Récré A2 dans ma jeu-
nesse, au point de me souvenir encore par
catch n’est pas un spectacle pour les gamins
d’aujourd’hui. La preuve : ils refont les prises
dans la cour d’école, ce qui n’était pas le cas
cœur des génériques. D’ailleurs, c’est bien autrefois. On devait avoir plus de recul à leur
simple, mon enfance a été partagée entre âge, je ne sais pas. Même en jouant à X-Or ou
Dorothée et des feuilles blanches sur les- en matant Ken le Survivant.
quelles je faisais des BD. Alors, quel des- Toujours est-il que comme pas mal de gens de
sin animé ou série ? Allez, je dirais Punky ma génération, j’ai toujours plaisir à voir des
Brewster. Je suis trop fan de Spectroman matchs, le plus agréable étant de les décou-
et d’X-Or pour en dire du mal maintenant. vrir en live où règne toujours une ambiance
exceptionnelle. Le genre de truc à faire au
Il paraît que t’es un fou de catch. C’est moins une fois dans sa vie, pour voir, même
quoi ces conneries ? Je croyais qu’il n’y si on reste froid devant un tas de muscles en
avait que les papys et les garçons de slip. Tout ça, malgré les prises de risques, ça
moins de 8 ans que ça intéressait ce reste du show ! Du vrai pop-corn !
truc. Va falloir que tu t’expliques, là…
Apparemment, tu es un spécialiste de la

wf Je suis toujours heureux de décou-


vrir que plein de gens ignorent
salade de cervelle. Ouais, bof. T’as pas
plutôt la recette du gratin de tripes ?
ce pan entier de la culture européenne et 15
wf
américaine, comme si elle était une mode Non et rien que le nom me donne
née d’hier (premiers matchs de catch dans envie de dégueuler.
les années 30 quand même). Si je prends
une période récente en France, dès 1991, le Puisqu’on en est à papoter cuisine : tu
catch américain était diffusé chaque semaine crois qu’un vampire ça bouffe du bou-
sur Canal+. Pay-per-view y compris ! Et ces din noir ou bien ?
émissions là, c’est un peu le Casus Belli ou
les Livres dont vous êtes le héros du catch
de pas mal de gens : la découverte d’un

Willy Favre : encore une preuve que l’évolution prend parfois des chemins détournés
y’a pas que le jdr dans la vie
wf
avant.
Ça dépend essentiellement si le
vampire était une star du porno

Imagine : je suis un gros bonnet d’Hol-


lywood et je crois que tu me plais
bien, coco. Je te file un budget de
200 millions de $ et des caméras
3D. C’est quoi le pitch de ton film ?

wf Sans doute un road movie de


l’espace. Avec un camionneur
chargé de convoyer des matières
dangereuses, sur les routes sans fin
d’une lointaine planète minière. Un
convoi survitaminé, avec des créa-
tures à abattre, des pirates de la
route robotisés et des motardes
sexy jouées par Kristen Bell, Aly- ouais, tout à fait, les Furiens, ils n’ont qu’un œil,
son Hannigan et Elisabeth Mitchell.
mais ça, là, ils en ont bien deux, regarde !
Avec de la baston, de la bidoche,
des galoches baveuses et moi
dans le rôle du camionneur, évi-
demment. Et je veux Michaël
Ironside en méchant aussi.
16 Tu es aussi un fameux illustrateur.
C’est quoi ta pire dédicace en conven-
tion ?
wf C’est
pas plutôt lui, en fait ?
Parce que vue la barbe qu’il se trimballe,
soit il n’est plus au courant de la mode pi-

wf Ca dépend si par « pire », tu entends


la pire que j’ai faite sans le vouloir
ou la pire qu’on m’ait demandée. Mine de
leuse depuis 1883, soit c’est un habile stra-
tagème pour se la raser l’année prochaine
et ainsi paraître plus jeune. Et si c’est moi,
rien lorsque tu commences à cumuler plu- et bien, vous n’avez juste pas fini d’en chier.
sieurs heures de crobars, le trait devient Moi non plus remarquez, puisque ça signifie
merdique et la fatigue te fait parfois faire que je vais passer 1.000 ans avec les frères
des choses pas super élégantes. Sinon, la Bogdanoff…
pire qu’on m’ait demandée c’est un Mickey
avec un gros sexe. Merci à Ange Gardien En tant que parrain de cette rubrique,
d’ailleurs pour cette demande inattendue tu as l’honneur de dénoncer qui devra
sur le livret de Kuro. Mais bon, au moins ce répondre à nos questions pour le pro-
n’est pas de mon fait, ça évite les mésen- chain numéro. Fais ton choix !
tentes pour les histoires d’organes sexuels
masculins dédicacés à l’insu du plein gré du
client sur son bouquin. wf Vu le niveau des questions, je vais
dire Yno. Parce que j’ai hâte de voir
ce qu’il va répondre à «si tu étais un Cas-
Aubrey De Grey assure que le premier tor, aimerais-tu jouer de la clarinette ou du
homme qui vivra 1.000 ans est déjà violon ? ».
né. Tu te rends compte que ça pourrait
tout aussi bien être toi ?
17

avant j’étais rôliste : Maxime Chattam


thema

18

Comme l’actualité nous le


rappelle encore et toujours, le des-
tin de la presse écrite consacrée
aux jeux de rôles en France est
pour le moins tourmenté. Son his-
toire est constituée de vagues de
sorties enthousiastes suivies, hélas,
presque aussitôt de florilèges d’an-
nonces contrites de cessation de
parution pour les raisons les plus
diverses. La saga est encore rendue
plus complexe par les résurrections
inattendues (suivez mon regard…),
les changements intempestifs de
périodicité ou encore le caractère
poreux de la frontière entre fanzinat
et magazine professionnel.

par la rédac6on
toutes illustrations ©
Essayons ensemble d’y voir clair dans

panorama de la presse rôliste française


toute cette épopée en brossant à gros
traits ces 30 ans de presse rôliste en
France. Ami collectionneur de plus de
30 ans, nous t’arrêtons tout de suite !
Pour des raisons de place disponible
et de clarté du texte, ce panorama ne
peut prétendre à l’exhaustivité. Merci
d’avance de ta compréhension…

le temps des pionniers


Les tout premiers zines français
sur le jdr se distinguent encore fort mal
du format fanzine : pagination faible, noir
et blanc intégral, distribution aléatoire…
Seule la qualité de leur contenu et/ou leur
postérité permet véritablement d’en citer
quelques uns : Runes (1983) et bien entendu
Casus Belli (1980). On notera d’ailleurs que
le nom, le sommaire et la une de ce tout
premier CB sont tous fortement marqués 19
par la dominante wargames de ce qui de-
viendra vite le principal organe de la presse
rôliste en France. Runes, bien que légère-
ment moins précoce, était en fait le premier
« vrai » magazine entièrement consacré aux
jeux de rôles. Son destin fut pourtant moins
long et moins glorieux (voir encadré) que
celui du Grand Ancien.

le roi Casus

Dès 1984, aux alentours du


numéro 20, Casus Belli (devenu très vite
simplement Casus pour les intimes…) cesse
de consacrer ses unes aux wargames et
devient de plus en plus nettement LE maga-
zine du jdr en France. Il s’étoffe, gagne des
couleurs, draine de nouveaux rédacteurs de
talent (comme, par exemple, Jean Balcze-
sak, promptement exfiltré du défunt Runes,
Tristan Lhomme à partir de 1988, etc). Cela
thema

20 le temps de la pluralité

Si, à posteriori, la domination de


CB sur ces temps reculés est une évidence,
inaugure une longue période où Casus Belli
au cœur des années 80, bien malin celui
- qu’on l’aime ou qu’on le rejette - deviendra
qui aurait pu lire l’avenir. Il existe en effet
le point central de la communauté rôliste
alors plusieurs concurrents motivés qui
en France. Au début des années 90, lorsque
réussissent à tirer leur épingle du jeu par
le jdr se trouvera à plusieurs reprises dans
le choix d’une ligne éditoriale déterminée.
la tourmente médiatique (accusations fan-
Parmi les tentatives les plus marquantes,
taisistes de suicides, dérives sectaires,
on peut citer Dragon Radieux (1985 à
profanations de cimetières…), le magazine
1990), particulièrement tourné vers la créa-
et son rédacteur en chef, Didier Guiserix,
tion ludique francophone (Rêve de Dragon,
prendront leurs responsabilités et devien-
Empires & Dynasties, Trégor…) ; Chroniques
dront l’équivalent d’une fédération tentant
d’Outre Monde (à partir de 1986) qui devint
de faire preuve de pédagogie et assurant
populaire par son ton plus agressif et son
une présence médiatique positive pour le
humour décalé ; Graal (à partir de 1987)
jdr. De ce temps, Casus gardera une orien-
qui osa carrément la périodicité mensuelle
tation plutôt neutre-bon, cherchant à éviter
pour se distinguer de l’ancêtre bimestriel
les conflits au sein du microcosme rôliste
(voir encadré). La plupart de ces aventures
francophone. Orientation qui, quadrature
donnèrent de beaux fruits mais toutes fi-
du cercle, déclenchera elle-même des polé-
nirent par se gâter après une vingtaine de
miques sur l’objectivité du magazine…
numéros face à l’incontournable Casus.
les éditeurs s’en mêlent duel au sommet

panorama de la presse rôliste française


À la charnière des années 80- Début 1997, Casus Belli, alors
90, les éditeurs (Jeux Descartes avec JD+, triomphant, voit débarquer un concurrent de
Siroz avec Plasma et Oriflam avec Tatou) poids : Backstab. Inspiré d’un modèle anglo-
tentèrent de lancer leur propre magazine saxon (Arcanes), bénéficiant d’un numéro
ne parlant que de leurs jeux. Il est vrai 0 distribué massivement et gratuitement,
qu’avec la multiplication des jeux à évo- tout en couleurs et papier glacé, bénéficiant
quer il n’y avait plus de visibilité pour tout le du soutien d’une vague de jeunes rédacteurs
monde dans les pages du seul magazine de novateurs (Julien Blondel ou Benoît Attinost
référence, Casus Belli. Et comme la concur- par exemple), Backstab affiche d’emblée sa
rence déclinait à vue d’œil… Ces magazines volonté de tailler des croupières à l’ancien. Ce-
peinèrent toutefois à trouver leur public lui-ci relève le gant, passe mensuel la même
parmi des lecteurs désireux pour la plupart année et se met à multiplier les hors-séries
de trouver un news magazine généraliste et afin d’occuper l’espace médiatique. Backs-
objectif. Toutefois, cette floraison de titres tab reprenant à son compte le ton acide mis
éphémères prouve la nécessité, à l’ère pré- jadis au goût du jour par Chroniques d’Outre
Internet, pour les éditeurs de disposer d’or- Monde, le ton monte vite entre les deux men-
ganes de presse en mesure d’informer les suels. Deux chapelles se créent. La querelle
clients potentiels des nouveautés et d’assu- recoupe également des rivalités entre édi-
rer un suivi régulier pour leurs gammes en teurs (Multisim et Jeux Descartes sont alors
sus de leurs propres suppléments. très proches de Casus, Asmodée et les jeunes
éditeurs comme SPSR ou Halloween Concept
étant souvent impliqués dans Backstab). 21
thema
Si on peut regretter la perte de l’ambiance tidienne ! Certes, DXP n’était que mensuel
bon enfant des époques précédentes, la pé- mais son format et son papier rappelaient
riode de la fin des années 90 est idéale pour les titres de la presse quotidienne. La ten-
le rôliste qui dispose alors de deux maga- tative fut plus qu’éphémère (voir encadré
zines de qualité chaque mois en kiosque. page précédente)...

le temps des doutes


le défi d’Internet
Casus Belli 2 connaît une chaude
Peut-être usé par la concurrence, alerte avec la liquidation de sa maison-
Casus Belli meurt une 1ère fois en 1999. La mère, Multisim, en 2003 puis cesse finale-
fin d’un monde pour les rôlistes français ment de paraître en 2006. L’année d’avant,
après près de 20 ans de bons et loyaux Backstab avait ouvert la voie des dispari-
services de l’ancêtre. Il est toutefois bien tions des principaux fleurons de la presse
évident qu’au-delà de la rivalité entre les rôliste. Pour beaucoup, la messe est dite :
deux magazines, la véritable raison de la fin la presse papier a perdu face au web et n’a
de CB et donc le véritable défi qui attend la plus d’avenir.
presse rôliste est surtout l’émergence d’un
nouveau média à bien des égards plus pra- Pourtant, en indécrottables passionnés, les
tique pour les besoins des rôlistes : Inter- rôlistes, professionnels ou amateurs, mul-
net. Des infos en temps réel, un suivi direct tiplient les initiatives. Certaines de ces ten-
assuré par les éditeurs, la possibilité de dia- tatives sont très ostensiblement appuyées
loguer avec les auteurs… et le tout avec la sur des maisons d’édition qui, toutefois, font
22 grisante illusion du gratuit ! le pari de l’ouverture et ne parlent plus dans
ces pages que de leurs propres jeux : Anun-
Casus Belli nouvelle formule tente de rele- naki (7ème Cercle, précurseur dès 2003),
ver le défi dès 2000. Il rajeunit son équipe, Black Box (Black Book Editions, à partir de
renouvelle totalement son approche gra- 2006), Dragon Rouge (Playfactory, à partir
phique (maquette plus aérée, plus de pho- de 2008). Hélas, l’enthousiasme retombe
tos, textes plus courts…), se penche sur les vite et les magazines sont vite, voire très
mondes numériques… Cette nouvelle série vite abandonnés devant l’évidence du sup-
connaît pas moins de 39 numéros, révèle de port web et pdf gratuit.
nombreuses plumes de talent (comme les
duettistes Philippe Fenot et Cédric Ferrand, Du côté des amateurs, bénévolat et distribu-
par exemple) et renouvelle le genre de ma- tion alternative (nombre réduit de kiosques
nière prometteuse. Toutefois, le magazine ou impression à la demande) sont sollicités
peine à convaincre les rôlistes de la géné- pour tenter de résoudre la quadrature du
ration précédente, nourris au sein de «Old cercle du modèle économique défaillant
Casus», et ne réussit que partiellement à de la presse rôliste. On peut citer l’ambi-
convertir les tenants du tout Internet. Au tieux Jdr Mag (distribution en kiosques mais
final, il ne parviendra pas à retrouver sa équipe bénévole et très changeante) ou,
place éminente des années 80/90. bien entendu, les Carnets de l’Assemblée.
Mais, hélas, là aussi, l’enthousiasme a ses
Plus discrète, on notera tout de même la limites temporelles et les équipes béné-
détonante tentative en 2000 de DXP de voles de ces magazines peinent à soutenir
faire exploser les standards de la presse leur projet sur la durée.
rôliste : si la presse magazine est concur-
rencée par le web, tentons la presse quo-
[mise à jour]
Et aujourd’hui, en 2013 ?

des lendemains qui chantent ?

panorama de la presse rôliste française


Rédigé à l’été 2010, ce panorama de la
presse rôliste nous laissait sur un clif-
fhanger insoutenable : mais qu’allait-il
Il est remarquable de voir com- donc bien pouvoir se passer dans les
ment, malgré les échecs successifs et la trois années qui allaient suivre ? Et bien,
durée de vie de plus en plus courte des pas mal de choses à vrai dire. Et, une fois
magazines qui tentent tout de même l’aven- n’est pas coutume dans le milieu du jdr
ture, le milieu du jeu de rôles francophone francophone, plutôt des bonnes en plus !
continue encore et toujours de faire naître
des projets de résurrection de la presse La meilleure illustration du feuilleton
rôliste ! Ainsi, alors que 2010 semblait de- digne de Plus belle la vie qu’est devenu
voir être une nouvelle année noire pour la le (tout) petit monde de la presse rôliste
presse rôliste avec les difficultés plus ou en France, c’est d’essayer de suivre le
moins graves de Dragon Rouge (repli vers destin de notre père à tous, Casus Belli.
le web), Jdr Mag (nombreux changements Quand nous rédigions ce dossier sur
d’équipe), Les Carnets de l’Assemblée (fin la presse rôliste, Casus était juste en
de la parution au n°7)… et bien finalement : train de préparer sa troisième incarna-
non ! tion. Trois ans plus tard, Casus existe
toujours et vient de sortir son numéro
Comme chacun sait, Casus Belli est une 7... mais de sa quatrième incarnation !
troisième fois revenu d’entre les morts Faut suivre ! En fait, sans doute exces-
grâce à l’enthousiasme de deux jeunes pas- sivement centré sur le matériel à jouer
sionnés, Stéphane Gallot et Tristan Blind, (scénarios, aides de jeu, conseils di-
qui ont su s’entourer de quelques unes des vers), le Casus v3 s’est vite consumé
meilleures signatures du jdr francophone.
Longue vie à eux et, tant qu’on y est, longue
pour s’éteindre dès le 5ème numéro
après un rythme de parution un peu
23
vie à Di6dent aussi ! chaotique et pour tout dire assez éloi-
gné des objectifs mensuels affichés.
thema
Tel le phénix, il est presque aussitôt reparti perdu de sa lisibilité et de l’identité pourtant
vers de nouvelles aventures avec une équipe revendiquée dans son titre.
modifiée (Stéphane Gallot assure tout de
même une forme de continuité) avec une Pour drainer le novice, il reste heureuse-
vraie dose de nostalgie (Guiserix, Lhomme, ment la grande vitrine du net. Saluons à
Rat, Kroc-le-bô, rubrique old school...) mais ce titre ceux que l’on avait pas vu venir : le
aussi un sacré ravalement de façade. Parti Maraudeur. Le webzine (PDF gratuit unique-
sur des bases élevées (forte périodicité, ment) du Studio 09 est régulier, toujours
grosse pagination, etc.), la nouvelle mou- aussi copieux et d’un contenu souvent de
ture voulue par l’éditeur Black Book Édi- qualité. A l’heure actuelle, le zine aligne déjà
tions semble en passe de relever le défi en 10 numéros et porte haut le beau nom de
accumulant les numéros et en réduisant (un « amateur ».
peu) les retards à l’allumage.
Comme nous sommes taquins, nous avons
Si on y ajoute le fait que pour nous autres même réussi à nous surprendre nous-
Di6dent, ça va, merci (et vous ?), on peut même. Si ! Après avoir lancé un mook qua-
dire qu’un nouveau standard du magazine drimestriel volontairement dénué de toute
rôliste s’est imposé. Le mag’ du rôliste du référence à l’actualité des sorties jdr, nous
XXIe siècle est donc un pavé de petit for- avons cherché un moyen différent d’abor-
mat, tout ou en grande partie en couleurs der ce pan de la culture rôliste et nous avons
et, surtout, vendu en dehors des circuits inventé le Fix. Rappelons qu’il s’agit d’une
habituels de la presse, c’est-à-dire en bou- lettre d’information gratuite hebdomadaire
tiques spécialisées, en ligne ou par abon- qui, en une dizaine de pages, fait le tour de
nement. Ce format mook (à mi-chemin du l’actualité du jdr et donne un planning à jour
magazine et du livre) ne cesse de faire école sur les sorties récentes et à venir chez les
24 dans les cercles des amateurs des cultures éditeurs francophones. Malgré la charge
de l’imaginaire. Bientôt (le #1 est prévu pour de travail qu’il représente, le Fix a désor-
novembre 2013), un mook généraliste, My- mais plus de 100 numéros et donc plus de
thologica, viendra lui aussi jeter un regard 2 ans d’existence. Un mook pour traiter des
différent sur notre petit monde des jdr. choses en profondeur et une newsletter
pour garder le contact avec nos lecteurs.
Bon, heureusement que notre légendaire Malgré tous ses défauts, la formule nous
modestie nous empêche de vous rappeler convient à l’heure actuelle. Et vous ?
que Di6dent fut à l’origine de toutes ces
innovations parce que... ah, mince.

Toutefois, pas d’emballement ; le mook


n’est pas la solution miracle. Le (gros) dé-
faut de sa cuirasse en papier glacé est que le
mag’ de jdr a déserté les kiosques et autres
maisons de la presse. C’est fini le temps
où un béotien pouvait tomber par hasard
sur un Jeux & Stratégie ou sur un CB et le
feuilleter d’un œil intrigué. Bien sûr, le plus
traditionnel JDR Mag continue de temps en
temps à sortir (le #23 au moment où j’écris
ces lignes) dans ce réseau de distribution
mais, en accumulant hors-série fantasy ou
publication de kits de découverte (celui de
Broken World encore dans ce numéro), il a
génération fanzine
que sont-ils devenus ?

25
Dans les années 1990, le web en Peux-tu nous présenter ce que fut
était à ses balbutiements. Pour com- ton fanzine (nom, sujet,pagination,
années, nombre de numéros...) ?
muniquer leur passion, les rôlistes
n’avaient pas le choix : machine à
écrire qui bave, bourrage papier dans gm (Grégory Molle) Notre fanzine
s’appelait Cent Prétentions, un
titre qu’on a le droit de trouver vraiment
la photocopieuse, coller les timbres
pas terrible, mais j’étais jeune. Il y a eu 9
sur les enveloppes... bref, le fanzinat. numéros, entre 1993 et 1999. La parution
était très irrégulière. Les trois premiers,
Pour ce thema «presse et jeux de consacrés presque entièrement à Méga 3,
rôles», Di6dent a retrouvé pour vous ont été publiés dans les six premiers mois.
La sortie des six autres numéros s’est éche-
quelques anciennes gloires du fanzi- lonnée au long des cinq années suivantes.
nat rôliste en France : Romain d’Huis- La pagination était également très variable,
sier, Grégory Molle et les gens de allant d’une petite vingtaine de pages (un
l’association Le Grimoire. Qu’ont-ils re- gros scénario + une aide de jeu) à une cam-
pagne de plus de cent pages (le numéro 5).
tenu de leur expérience du fanzinat ? Cela dépendait de notre énergie, de notre
Que sont-ils devenus ? Le fanzinat, ça disponibilité, ça venait comme ça venait.
mène à tout à condition d’en sortir ? En dehors de Méga 3, il a été question de :
Di6dent mène l’enquête. Bloodlust, Hawkmoon, La méthode du doc-
teur Chestel, l’Appel de Cthulhu, Pendra-

par Julien Clément & David Robert


toutes illustrations ©
thema
gon et James Bond 007. Les illustrations intimidant. Donc c’est une époque où quand
étaient rares et soit pompées à droite à on voulait publier ses propres créations, on
gauche au mépris presque total des règles les publiait sur du papier qu’on photoco-
de copyright, soit croquées par les petites piait, qu’on agrafait et qu’on envoyait par la
menottes de quelques copains... Poste.
Quatrième raison : Casus Belli (mâtin ! quel

lg (Le Grimoire) Le Grimoire est un


fanzine créé en 1992. Fans de L’Oeil
Noir depuis plusieurs années, nous venions
journal !) mettait en avant les fanzines
dans une rubrique éponyme, ça contribuait
à créer un «milieu», ça donnait envie d’en
de découvrir le jeu de rôle Warhammer et faire partie. D’ailleurs, avec quelques amis
après quelques années, l’envie de faire un (qui à la même époque, enfin quelques an-
fanzine est venue. nées après, ont eu l’idée saugrenue de créer
La Scénariothèque, un site de JdR dont on

rdh (Romain d’Huissier) Le Ronin était


un fanzine consacré au Livre des
Cinq Anneaux, à l’époque mon meilleur
peut dire qu’il date du siècle dernier, ce qui
n’est pas rien !), on avait déjà fait quelques
incursions ponctuelles dans le fanzinat ro-
jeu préféré de tous les temps. Il faisait 20 liste, avec des titres aussi glorieux qu’éphé-
pages et est sorti sans faute chaque mois mères (Délirium, Morningstar...), conçus
pendant presque 2 ans - il a ainsi connu envi- avec des imprimantes à aiguilles. On parle
ron 20 numéros. des années 1990-1992.

La photocopieuse qui tâche, les


timbres à coller avec la langue, la
machine à écrire à utiliser avec un seul
doigt... qu’est-ce qui t’a pris de te lan-
26 cer là dedans à l’époque ?

gm Alors déjà, pas de machine à


écrire mais un puissant PC 386
SX 25 (enfin... moins puissant qu’une calcu-
latrice moderne). Ce n’est pas anodin : à 17
ans, j’ai vu cette machine vénérable débar-
quer dans ma vie, imprimante comprise, et
j’avais tout simplement une furieuse envie
d’en faire quelque chose ! A l’époque, je
fantasmais aussi un peu sur le métier de
journaliste. Comme j’étais passionné de
JdR, loisir créatif par excellence, ça tom-
bait plutôt bien. 1 + 1 = environ 2, naissance
de Cent Prétentions, dont je rédige seul les
trois premiers numéros.
Deuxième raison : Méga. Ce JdR m’inspi-
rait beaucoup, en plus je découvrais la BD
Valérian au même moment, bref j’avais des
trucs à raconter.
Troisième raison : à cette époque-là, pas
si éloignée que ça de celle de l’extinction
des dinosaures, Internet était une vue de
l’esprit. On parle de 1993. Pour moi, à ce
moment-là, le Minitel était encore un truc
lg C’est vrai que à l’époque c’était pas

génération fanzine
gagné mais il ne faut pas exagérer.
Si nous n’avions pas facilement accès à la
photocopie couleurs, nous avions pourtant
les premiers logiciels de mise en page. Tout
était fait sur ATARI.

rdh C’est le même virus qui te pousse


à écrire du jeu de rôle : tu as ce
besoin de partager tes idées, de les concré-
tiser sur papier et de les faire connaître. En
ce temps-là, le web existait certes mais de
façon encore embryonnaire - et je n’y avais
pas accès. Donc la solution du bon vieux m’a réellement dégoûté parce que j’en
fanzine papier restait la plus évidente. étais de ma poche. Penser que des gars
«pirataient» un fanzine qui coûtait 2€,
Pourquoi as-tu finalement arrêté le c’était assez rageant - après, qu’on ne
fanzinat ? s’étonne pas de l’arrêt des magazines de
jeu de rôle avec une telle mentalité...

gm Cela a correspondu à la fois à


un changement personnel de
vie (entrée dans la vie active = moins de
Donc j’ai arrêté les frais au sens propre,
pour ne pas continuer à perdre d’argent à
produire un fanzine qui ne se vendait plus
temps à consacrer à cette si prenante (j’étais étudiant, et un tel trou dans mon
activité) et à un changement social plus budget était tout sauf anodin).
général : la déferlante des sites Internet
persos, qui a donné un coup de vieux cer- Quels souvenirs gardes-tu de cette 27
tain au fanzinat assemblé à la main avec aventure ?
des taches de café dessus.

lg Un fanzine doit traiter d’un thème


ou d’un sujet et l’aborder de mul-
gm Ben déjà, suite aux trois pre-
miers numéros, un jour du prin-
temps 1994, par un doux matin ensoleillé
tiples façons avec des rubriques propres et alors que j’étais plongé dans mes révi-
à un magazine. Cette façon de travailler sions de partiels, j’ai eu au téléphone Didier
avait ses limites. Car les anecdotes et Guiserix (co-auteur de Méga et légendaire
les aides de jeu amusantes pouvait faire rédacteur en chef de Casus Belli) qui me
sourire tous ceux qui nous connaissaient dit «J’aime bien ce que tu fais, n’hésite pas
de près ou de loin. Pour les autres, ce à m’envoyer des trucs, on pourra peut-
qu’ils attendaient, c’est des aides de jeu, être les passer dans Casus». Pour moi,
du background, des scénarios et des c’était un peu comme recevoir un coup de
idées pour leurs parties. Nous avons donc téléphone de Dieu. (Ou, disons, de Serge
décidé de plutôt créer des ouvrages, des Halimi.) Du coup j’ai effectivement publié
livres. Donc adieu les reportages, les ar- une petite Gazette galactique dans le ma-
ticles de fond, les délires etc. gazine pas longtemps après. Ce fut une
phénoménale source de motivation. Du

rdh Le Ronin avait un certain succès


à ses débuts, mais peu à peu,
les ventes ont décliné. J’ai appris pour-
coup je me suis lancé dans l’écriture et le
playtesting mémorable d’une campagne
de 116 pages pour Méga, publiée dans le
quoi : en fait, des mec achetaient le fan- cinquième numéro du fanzine en 1996 ;
zine, le dépiautaient et le photocopiaient ça s’appelait «Contingences» et ça s’est
pour leurs potes, pour leur club, etc. Ça vendu héroïquement à quelques dizaines
thema

d’exemplaires, grâce à une chouette pe- Imagine que tu découvres le jeu de rôles
tite chronique dans Casus. J’avais 21 ans, en 2010. Ce serait quoi ton fanzine ?
c’est un grand souvenir.

Sinon, je me souviens du travail en équipe


sur les numéros conçus avec les copains,
gm Ce serait un fanzine pour tren-
tenaire-père-de-famille. C’est-
à-dire avec du matériel prêt-à-jouer,
qui a donné lieu à de bons moments de facile à prendre en main, prévu pour
rigolade, et qui a aussi permis de pro- des séances de jeu pas trop longues.
gresser. Le numéro 7, par exemple, conçu Un fanzine conçu assez vite, sans trop
28 et illustré par mon camarade Nicolas
Palmier, était vraiment très beau et très
d’ambitions niveau illustration. Il serait
disponible à la fois en format papier
bien. C’était une campagne pour L’Appel avec une belle couverture couleur et en
de Cthulhu (et Simulacres), adaptée des téléchargement sur Internet (via Lulu.
pastiches de Sherlock Holmes par René com ou un truc dans ce genre). Il parle-
Réouven. Il doit en avoir encore quelques rait forcément de Heroquest, le système
exemplaires chez lui, je pense, s’il y a des de jeu de Robin Laws. Et de Glorantha,
amateurs ! mais pas seulement. Et peut-être bien de
Méga (avec les règles de Heroquest). Et

lg C’est surtout une période de la vie


pendant laquelle j’étais plus jeune,
étudiant, bref, le souvenir d’une autre
de tout ce qu’on voudrait publier dedans
si on en avait le temps.
Et on parlerait de ce zine dans le nouveau
époque. Avant c’était mieux. Casus Belli. Et voilà !

rdh De bons souvenirs, malgré l’arrêt


! Ça a été très formateur, surtout
de s’imposer un rythme : 20 pages par
lg Si je découvrais le jeu de rôle au-
jourd’hui, je me lancerais dans la
création d’un site web pas le papier.
mois, il fallait les remplir ! De plus, j’ai eu
l’occasion de travailler avec de nombreux
illustrateurs et tous font leur chemin aussi
- j’ai gardé contact avec certains, comme
rdh Ouhlà... Un webzine déjà. Un
beau document PDF proposant
du matériel à jouer pour des jeux récents
Fablyrr par exemple. Surtout, le Ronin était et faisant l’actualité. Afin de pousser le
très soutenu par Backstab et j’ai ainsi pu rôliste à découvrir de la nouveauté.
écrire mes premiers textes professionnels
pour ce magazine.
génération fanzine
À l’époque, en plus du travail de rédac-

rdh
tion, il devait y avoir un gros travail de Pour la comm’, étonnamment
communication pour faire connaitre le la simple review de Backs-
fanzine ? Ou alors, c’est plus difficile tab était suffisante pour m’attirer une
aujourd’hui ? Avec internet, on part du bonne centaine de ventes. L’Œuf Cube
principe que tout est «plus simple», me prenait aussi environ 50 exemplaires
or l’annonce d’un nouveau webzine ou à chaque fois. Le net avait encore une
fanzine serait «noyée» dans la masse. importante très mineure sur tout ça. Je
Avec le recul, les années 90 étaient- vendais grosso modo 200 exemplaires
elles plus propice à lancer ce genre de de chaque numéro avant le fléchissement
publication ? que j’évoquais (ce qui avec le recul, est
quand même sacrément honorable en

lg Les années 90 étaient plus pro-


pices à la publication et à la vente
fait)...

d’un fanzine papier. Aujourd’hui c’est


évident, un blog ou un site de fan fait
29
l’affaire. Tout s’est d’ailleurs accéléré
puisque le nombre d’univers est multiplié.
Le choix est immense pour les nouveaux
joueurs. Faire un fanzine sur le jeu de rôle
ne voudrait plus rien dire puisqu’il n’y a
pas seulement Donjons & Dragons et ses
quelques concurrents mais de multiples
jeux bien différents les uns des autres et
même de nombreux systèmes/univers de
Donjons & Dragons ! Si on veut aller vers
le papier, il faut un nom de magazine im-
médiatement connu par tous les rôlistes,
une diffusion irréprochables et une pério-
dicité très rapprochée (hebdomadaire). Et
même dans ces conditions, le succès ne
serait pas assuré. Car il faudrait alors ne
pas se limiter aux produits d’un ou deux
éditeurs mais offrir un panel suffisam-
ment large pour rester attractif auprès
de la majorité des rôlistes.

la preuve par l’image : Backstab


faisait bien la promo du Ronin
thema
Impossible de passer à côté des
stars rôlistes de l’été, à savoir
les savants fous derrière la ré-
surrection de Casus Belli.
Stéphane Gallot, entre deux
bouclages, a eu le temps de
nous répondre...

L’élaboration de ce second revival du


magazine Casus Belli a été faite dans
le plus grand secret. Et ce jusqu’à l’an-
nonce de la sortie quelques semaines
avant le premier numéro. Comment
s’est monté le projet ?

sg de manière très abstraite au départ.


Dès la fin de la seconde édition, Tris-
tan et moi avions parlé de reprendre Casus
Belli, mais sur le ton de la plaisanterie.
L’idée ne nous a pourtant pas lâché par la
suite et peu à peu, nous avons construit le
projet, sans même nous en rendre compte.
30 Régulièrement, nous en parlions, mais
comme d’une chose impossible. Et à force
d’en parler, en mettant sur le tapis toutes
les difficultés et en cherchant au fur et à
mesure les moyens de répondre à celles-ci,
nous avons fait du rêve une réalité. En août
dernier, le projet était devenu tangible et
viable sur le plan économique, quoique sa-
crément risqué. Nous avons décidé de sau-
ter le pas. Fin décembre 2009, la société
Casus Belli Presse a été créée et nous avons
commencé le recrutement d’une équipe de
rédacteurs au mois de février. Nous souhai-
tions sortir avant l’été mais avons connu
quelques aléas. Aujourd’hui, Casus est en
kiosque, à nouveau, et nous sortons d’une
année qui n’a pas été de tout repos parés
à relever tous les défis qui ne manqueront
pas de se présenter.
Je crois que le projet de résurrection de Ca-
sus Belli s’est monté comme commencent
toutes les grandes aventures : avec de
grands espoirs, beaucoup de naïveté, une
motivation sans faille et l’ambition de faire
quelque chose de beau et de bien.

par la rédac6on
En dehors de l’aura qui entoure le nom de noms célèbres dans le petit monde

interview : stéphane gallot


«Casus Belli», pourquoi avoir envie de ludique français : LG, Emmanuel Gharbi,
ressortir ce nom ? Du point de vue de la Willy Favre, Arnaud Cuidet, Brand, etc...
rédaction, vous avez placé la barre un Comment les avez-vous corrompus et
peu haute ou vos rédacteurs aiment les comment travailler avec ces auteurs
coups de fouet ? déjà bien implantés dans le milieu ?

sg Oui nous avons placé la barre très


haut ! Et oui, nos rédacteurs aiment
les coups de fouet. Mais je ne crois pas sg Nos pouvoirs sont sans limite cher
DI6DENT. Et qui sait si toi aussi, tôt
que ce soit en rapport avec le nom « Casus au tard, tu ne contribueras pas à Casus Belli…
Belli ».
Pour faire simple : nous voulions ressusci- Connaissant le coté prolixe de certains
ter Casus Belli, pas un autre magazine de membres de la rédaction, votre rôle de
jeux de rôle. Nous voulions un magazine rédacteur en chef est plutôt de les frei-
avec des crapougnats, nous voulions cet ner ou de les freiner ?
héritage et cette responsabilité. Casus est
un symbole et il signifie beaucoup pour de
nombreux rôlistes. Que Casus revienne à la
vie, ce n’est pas anodin ! Et l’évènement a
sg Clairement de les freiner… Mais aussi
et surtout de guider le navire, de veil-
ler à ce que nous allions tous (globalement)
une portée bien plus importante que l’ap- dans la même direction. Nous devons faire
parition d’un nouveau mag’ de jdr. Il était en sorte que le magazine forme chaque mois
important pour nous de relever le colosse ! un tout cohérent. Enfin, je pense que notre
rôle est aussi de les lancer sur des sujets
Et comme si ce challenge de faire un qu’ils n’auraient pas forcément choisis de
nouveau Casus Belli n’était pas assez prime abord. C’est à la fois pour eux l’occa- 31
osé, vous annoncez une parution sion d’une récréation loin de leurs thèmes de
mensuelle. N’est-ce pas un peu ambi- travail habituels et aussi le moyen d’attaquer
tieux ? Quelles sont les clefs de la pé- nos sujets sous des angles inattendus. Il sera
rennité de votre magazine ? intéressant de sortir nos rédacteurs de leurs
zones de confort d’ici quelques numéros.

sg C’est extrêmement ambitieux,


mais bon, quand on se lance dans
la presse magazine, et à plus forte raison
Pour le moment, nous essayons d’installer
une routine de travail, ce qui n’est pas simple.
Et une fois cet objectif atteint, on chambou-
dans un marché de niche comme le jdr, il ne lera tout çà.
faut pas se leurrer, c’est qu’on doit avoir un
grain. Et puis, face à tant de défis à relever, Parlez-nous de votre rencontre avec
un de plus, un de moins… au bout d’un mo- Didier Guiserix. Comment a-t-il accueilli
ment, c’est du pareil au même. le projet ? Les crapougnats auront-ils
des descendants ?
Nous avions tout de même fait une étude
de marché. La majorité des rôlistes voulait
un mensuel, nous leur avons donné un men-
suel. Le choix a été aussi simple que çà.
sg Tristan a pris contact avec Didier
dès le début du projet et il s’est
montré extrêmement enthousiaste. Il était
très motivé, très disponible, nous a recom-
Sortir un nouveau Casus Belli, certains mandé nombre d’auteurs et d’illustrateurs
joueurs peuvent se dire «Oh les mecs et surtout, il nous conseille depuis le départ
ici, ils ne feront jamais mieux que le et nous a évité nombre de faux pas… Nous
premier !». Mais là où vous faites fort, savions dès le départ que nous ne pourrions
c’est que la rédaction est constituée pas nous passer de son expérience.
thema
Quant aux crapougnats, c’est la cerise sur initiation, presqu’un parrainage, le néophyte
le gâteau ! Relancer Casus sans eux aurait a peu de chance de tomber dessus par ha-
été un peu triste. Comme relancer Casus sard… La situation n’a jamais été propice à
sans la Bellaminette d’ailleurs. Et vous faire émerger le rôlisme de son cocon.
les retrouverez l’un comme l’autre dans Avec l’émergence puis l’assaut massif des
chaque numéro. Didier envisage même de technologies numériques, le jeu de rôle
faire des petits strips pour illustrer la vie de est véritablement entré en résistance et je
la rédaction. Ce ne sera pas dans le second pense que c’est pour son plus grand bien.
numéro mais cela pourrait apparaître très Les rôlistes aujourd’hui sont investis d’une
prochainement. mission : faire vivre leur passion et la faire
découvrir à d’autres pour que la passion
Fut-il difficile de reprendre le nom du jdr ne disparaisse pas au cours des pro-
Casus Belli ? Avez-vous dû faire des chaines décennies. C’est important et cela
compromis ou respecter une ligne édi- a donné je crois un nouvel élan au petit
toriale particulière pour avoir le nom ? monde rôlistique.
Le problème de fond, c’est l’initiation. Mais

sg Reprendre le nom Casus Belli est


difficile… en premier lieu en raison
des attentes que suscite notre nom, mais
pour peu que l’on prenne soin de continuer
à faire découvrir le jeu de rôle aux curieux,
ce que les clubs ont entrepris depuis long-
aussi pour d’autres motifs d’ordre financier. temps, il n’y aura pas lieu de s’inquiéter. Le
En revanche non, nous n’avons eu à faire jeu de rôle sur table a encore de beaux jours
aucun compromis et nous n’en ferons pas. devant lui. C’est pour moi une certitude.

« si en reposant votre Casus, vous avez envie d’appeler vos potes


32 pour organiser une partie de jeu de rôle, nous aurons gagné notre pari.»

Avez-vous eu l’occasion de rencontrer Sa nature sociale, le fait qu’une partie soit


d’autres rédacteurs de l’âge d’or du avant tout une réunion de bons potes, ses
magazine ? Qu’ont-ils pensé du nou- aspects culturels... Ce sont des atouts que
veau projet ? les jeux vidéos ne peuvent nous contester.
Et c’est un gros joueur qui vous parle…

sg A vrai dire, pour ma part, je n’ai eu


que de brefs échanges via internet
avec Pierre Rosenthal, et on peut difficile-
Que pensez-vous y apporter à travers
Casus Belli ?
ment parler de rencontre dans ce cas. Mais
il m’a semblé très favorable à notre projet
de renaissance et enthousiaste après la
sortie du mag’ en kiosque. J’espère avoir
sg Nous espérons donner plus de lu-
mière au jeu de rôle, constituer une
vitrine pour notre loisir, mais pas seulement.
d’autres retours prochainement, peut-être Casus Belli est un magazine fédérateur
à l’occasion du Monde du Jeu. connu de la majorité des rôlistes. Il est un
symbole et une bannière sous laquelle se
Comment voyez-vous le jeu de rôle au- placer. Si tant de joueurs croient le jeu de rôle
jourd’hui, notamment face à son grand en danger, c’est avant tout parce que depuis
rival numérique ? trop longtemps ils jouent dans leur coin sans
plus croiser hors de leur table habituelle un

sg Comme un loisir en résistance.


Avant même l’explosion du jeu
vidéo, le jeu de rôle vivait en marge. C’est
seul de leurs semblables. Les rôlistes sont
éparpillés sur l’ensemble du territoire et ils
sont nombreux mais vivent seuls leur pas-
un loisir exigeant, qui requiert souvent une sion, chacun dans son coin. J’espère que
notre retour sera un électrochoc pour eux. sion de faire un dossier sur Halloween, dans

interview : stéphane gallot


Que Casus Belli leur donnera l’opportunité de ses aspects gentillets comme du point de
voir à quel point le petit monde du rôlisme vue des anciennes légendes et de la Tous-
est vivant et dynamique aujourd’hui. saint, et enfin, nous clôtureront l’année
Mais ensuite, qu’apporterons-nous ? La 2010 avec un dossier « Fin du Monde » au
question est franchement difficile. mois de décembre. Les dossiers suivants
Évidemment, chaque mois, nous allons nous sont en chantier et je ne peux en dire plus
battre pour vous proposer de superbes aides pour l’instant.
de jeu, des scénarios de qualité, la critique
des sorties, des dossiers avec du vrai maté-
riel prêt à jouer, bien sûr des surprises, etc.
Et on va s’escrimer pour que ce soit toujours
du beau matériel, sur la forme comme sur
le fond. Notre objectif avec le magazine est
assez simple en fait : si en reposant votre Et aujourd’hui ?
Casus, vous avez envie d’appeler vos potes Trois ans après
pour organiser une partie de jeu de rôle, nous cette interview, Stéphane
aurons gagné notre pari. Gallot a accepté de reve-
Enfin, j’aimerais que Casus soit un espace où nir sur l’aventure Casus
toutes les bonnes volontés sont les bienve- Belli, et de parler d’ave-
nues, où les acteurs des différentes maisons nir avec Didier Guisérix,
d’édition peuvent se retrouver pour des pro- la légende vivante de la
jets inédits, un lieu intermédiaire faisant le lien presse rôliste française !
entre joueurs et éditeurs… Nous verrons ce Une interview que vous
que nous pouvons apporter avec tout cela. pourrez bientôt retrouver
sur www.di6dent.fr ! 33
Allez, une question facile pour termi-
ner : quels seront vos prochains dossiers ?

sg Après avoir traité la « Résurrec-


tion » et mis sous les feux de la
rampe « La Bête Intérieure », nous présen-
terons un dossier « Polar/Série Noire », le
numéro de novembre sera ensuite l’occa-

30 ans d’écart entre ces deux «n°1». Pour son grand


retour, Casus Belli a su jouer la carte nostalgie...
thema

Quel joueur de jeu de rôle


34 ne s’est jamais retrouvé en cours de
partie avec une fausse coupure de
presse voire un faux journal entre
les mains remis solennellement par
un MJ à l’air entendu ? Pourtant,
trop souvent remis sur le coup de 3 Si on peut, au premier abord,
heures du matin, trop long ou trop penser que tous les fac-similés de presse
court, nébuleux ou complètement té- écrite sont semblables, nous allons voir
léphoné, il n’est pas rare que ce sub- que, à l’usage, il faut clairement distinguer
la simple coupure de presse remise ponc-
terfuge classique retombe comme un tuellement du journal complet (ou au moins
vieux soufflé moisi. C’est pourquoi de la « une ») qui risque de modifier en
nous avons regroupé dans cet article profondeur le rythme et le déroulement de
les atouts et les inconvénients de la votre partie.

utiliser un article seul


distribution de tels fakes de presse
(articles seuls ou journal complet)
au cours d’une partie de jeu de rôles. La situation type est une enquête
En tant que MJ, vous serez ainsi pré- menée par les PJ. Ils obtiennent un indice. Au
venu et vous saurez si, oui ou non, lieu d’obtenir des éléments de la bouche du
il est judicieux de déployer ces arti- MJ, celui-ci leur remet un véritable article de
journal relatant les faits.
fices lors de votre prochaine partie.

par la rédac6on
Quel intérêt ?

la presse en jeu
• un exposé des faits clair et précis : dans
utiliser un journal complet
une enquête minutieuse, du genre de celles
où l’heure de la mort est importante et où
Il peut, en fait, s’agir de seulement
connaître les emplois du temps précis des
une page (la « une ») ou d’un modeste cahier
suspects est vital, un article rédigé à l’avance
(de 4 pages, par exemple). Ce journal peut
peut éviter au MJ de s’emmêler les crayons,
lui aussi être distribué suite à une recherche
d’oublier des éléments indispensables mais
d’indice ou, plus facilement, être donné à des
aussi d’avoir à se répéter. Cela peut en outre
PJs en faisant l’achat ou encore laissé sur la
permettre aux MJ volontiers traqueurs de
table de jeu dès le début de la partie.
se détendre un peu en se concentrant sur
l’essentiel : l’animation de la partie.
Quel intérêt ?
• ne pas avoir à prendre de notes : une
• instaurer une ambiance : à travers des ar-
bonne enquête nécessite souvent une
ticles n’apportant pourtant rien à l’intrigue,
prise de notes régulière et efficace de
il est possible de distiller de nombreux élé-
la part d’un ou de plusieurs joueurs. Or,
ments d’ambiance qui favorisent l’immer-
cette contrainte rebute légitimement cer-
sion des joueurs dans l’univers qui leur
tains joueurs qui ont alors l’impression de
est proposé. Cela peut être aussi bien des
revenir en cours ou en séminaire au lieu de
articles très « pédagogiques » visant à pré-
s’amuser. La remise d’un article rappelant
senter les grands événements de l’univers
judicieusement tout ce qu’il y a à retenir
de jeu que des articles très anecdotiques
leur permet d’échapper à cette corvée.
(programmes TV, résultats sportifs…)
• présenter un PNJ que les PJ auront à ren-
constituant autant de clins d’œil amusants
faisant comprendre aux joueurs que leurs
35
contrer plus tard dans la partie : cela leur
personnages n’évoluent pas en 2010 et/
donnera l’impression de connaître ce PNJ
ou en Europe occidentale. L’ambiance peut
important et lui donnera une substance
aussi être diffusée par la présence de l’ob-
supérieure à celle d’un simple nom et
jet lui-même sur la table : sa typographie,
d’une rapide description. De plus, cette
sa mise en pages, ses illustrations…
présentation peut se faire dans un article
un peu décalé comme une interview ou un
• ménager des effets de surprise : ap-
reportage « people » et non une simple no-
prendre une rupture importante de la
tice biographique. Cet angle inhabituel ren-
trame de l’intrigue (par exemple, la mort
dra à coup sûr le PNJ plus vivant, ayant à
d’un PNJ important) au détour de la lec-
l’évidence une épaisseur qui va au-delà du
ture d’un journal, entre un compte rendu
simple adversaire à éliminer ou du sem-
sportif et le cours de la bourse va être
piternel réceptacle à indice à faire parler.
beaucoup plus marquant pour les joueurs
que s’ils l’apprennent simplement de la
• faire comprendre aux PJ qu’ils sont les
bouche du MJ.
seuls à posséder certains éléments : à
moins d’un cas de censure, la presse re-
• préparer un « payback » : quelques temps
late les faits qui viennent en sa possession
après une première lecture anodine du
or, dans l’article remis, des choses que
journal, les personnages assistent à un
savent les PJs n’apparaissent pas. Cela
événement ou obtiennent des informa-
doit leur faire prendre conscience qu’ils
tions qui donnent soudainement tout son
ont un rôle à jouer dans l’intrigue et qu’ils
sens à ce qui a été lu précédemment dans
peuvent tirer profit de leur position. Bref,
le journal (« mais… mais… j’ai justement lu
les inciter à agir par eux-mêmes.
un truc là-dessus dans le journal ! »).
thema
• faire sentir aux PJ le poids de l’opinion : si • le temps de préparation : même avec un
l’affaire dont ils s’occupent dans le scéna- logiciel de PAO et un gabarit, remplir plu-
rio ou, encore mieux, leur propre destin se sieurs pages de journaux prend un temps
trouve en une sur cinq colonnes dans le conséquent (voir l’encadré «Et pour la
journal et/ou fait l’objet d’un dossier spé- technique, c’est par où ? »). Il faut être sûr
cial dans celui-ci, les PJs comprendront que le journal aura une place majeure dans
aisément quelle importance leurs futures le déroulement de la partie sinon que de
décisions vont avoir. temps perdu ! A moins bien sûr de béné-
ficier d’un journal ou d’un article tout prêt
• surprendre des échanges cryptiques : fourni en aide de jeu par un scénario du
cette utilisation est plus limitée mais commerce (voir l’encadré « Les éditeurs
on peut imaginer que les ennemis ou vous mâchent (parfois) le travail ! »).
les suspects dont se préoccupent les PJ
échangent des informations importantes • pas adapté à toutes les ambiances : le
via les petites annonces cryptiques (du journal est très utilisable pour toutes les
genre de celles du quotidien Libération : ambiances Belle Époque (Crimes, Malé-
« A l’homme au chapeau du train de 09 h fices), années 20 et 30 (Cthulhu), années
19 : inutile d’apporter des fleurs ») que les 40 et 50 (Hellywood). Il reste évidem-
PJs doivent tenter d’interpréter. ment d’actualité pour le contemporain.
C’est même idéal pour la confection de
l’aide de jeu puisqu’il est alors possible
les limites de copier des articles existants pour faire
le « remplissage » (sport, people, faits
divers…). Cela peut encore convenir pour
du futur très proche avec le risque tout
36 L’introduction d’un élément ma-
tériel dans ce jeu qui est essentiellement
de même qu’un tirage papier fasse un
peu has been… Cet écueil peut être évité
un jeu d’imagination et d’échanges verbaux
si vous êtes le fortuné possesseur d’un
n’est pas sans poser de sérieux problèmes
Ipad, par exemple. Même si cela fait au fi-
qu’il faut avoir bien en tête avant de décider
nal beaucoup de jeux où les journaux sont
si le jeu en vaut la chandelle.
utilisables, cela exclut néanmoins le med
Et pour la technique,
c’est par où ?
Vous avez toujours voulu être le rédac-
fan, la SF et les périodes historiques les teur en chef de votre propre magazine

la presse en jeu
plus lointaines… soit, au final, une grande et ces quelques conseils que vous venez
partie des univers préférés des rôlistes ! de lire vous inspirent (si si, pas de fausse
Bref, le coup du journal, cela ne marche modestie entre nous). Par contre, vous
pas tout le temps… vous demandez comment mettre en place
ce type d’aide de jeu ? Pas de soucis, voici
• précaire en cas d’imprévu et/ou d’impro- quelques pistes pour vous lancer :
visation : un journal a en général une date
précise. Si le tempo prévu par le MJ dans LES LOGICIELS :
son intrigue est modifié par les actes des • Microsoft Publisher : très facile et rapide
PJs, le journal risque de ne plus être utili- d’utilisation. Publisher est idéal pour faire
sable. Idem si un événement grave (mort une mise en page simple. Inconvénient : le
d’un PNJ important, fusillade en plein prix et l’absence de modèle « presse ».
centre-ville…) est causé par les PJ. Il ne • Scribus : gratuit, Scribus est un logi-
pourra pas être présent à la une du jour- ciel de PAO qui vous demandera un petit
nal préparée d’avance et cela nuira à la temps d’adaptation. Mais une fois la bête
crédibilité de celui-ci. domestiquée, vous pourrez donner toute
latitude à votre coté créatif.
• le journal devient le centre de l’attention :
l’utilisation de la presse, surtout si elle LES POLICES :
est récurrente, risque d’accréditer chez • dafont.com : de nombreuses polices gra-
des joueurs un peu passifs ou fatigués tuites classées par catégories, le bonheur !
l’idée que tout ce qui est important pour • 1001freefonts.com : au cas où vous
le déroulement de la partie se trouve n’auriez pas trouvé bonheur sur Dafont…
dans le journal. Ils risquent alors de lire • urbanfonts.com : au cas où vous seriez
et relire ce qui leur a été distribué et par vraiment très, très difficile à contenter ! 37
la même occasion de cesser d’interpré-
ter leur rôle et de faire prendre des ini- LES VISUELS :
tiatives à leur personnage. Triste bilan ! • Google images : rapide et générale-
ment efficace. Mais la résolution d’image
• la lecture entre les lignes : c’est la est souvent un peu juste pour espérer une
suite logique du point précédent. Les impression de bonne qualité.
joueurs ayant pris l’habitude de décou- • Pbase.com/galleries : des nombreuses
vrir le moindre ressort de l’intrigue photos « amateurs » de très bonne qualité
dans la presse vont commencer à pour une utilisation privée. Seul inconvé-
sur-interpréter tout ce qui leur sera nient : le temps passé pour trouver LA photo
distribué avec la plus intense fibre qui vous conviendra.
paranoïaque ! C’est fou les plans com-
plexes qu’un groupe de 5 ou 6 joueurs LES SERVICES WEB :
fatigués peut échafauder sur la foi Les usagers du web étant de grands farceurs
d’un seul nom apparu au détour d’un devant l’éternel, les services permettant de
article de remplissage… créer de fausses unes de journaux avec sa
binette ou celle de son patron sont légion sur
• la lecture individuelle casse l’am- la toile. De plus, ils sont en général très simples
biance autour de la table : en cas d’usage et gratuits. Alors, certes, cela ne per-
d’article long et, encore plus évi- met pas de faire un journal complet mais pour
demment, en cas de journal com- une fausse une vite fait bien fait, c’est très pra-
plet, la lecture individuelle et silen- tique. Quelques exemples parmi d’autres :
cieuse risque de prendre du temps http://www.magmypic.com/
et d’empêcher les autres joueurs http://www.writeonit.org/magazine-cover
http://www.paparazzied.com/

••• attention, certains fichiers, images ou polices, dis-


posent de licences spécifiques, même si, en règle géné-
rale, leur utilisation est libre pour un usage personnel •••
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du recu place à celui du it enfin que avant-hier, in 1 h ue le dir ssacré d’un
eillement. deu il l’on il sem extre- Il est ère, lorsq re nous ment ma nche ou
nos info et sub doive ble
rmation Hélas, d’aprè se donc seule et derni é découv vage arme bla
que les s, il sem
ir
s taqu de nouvelles préparer à nuit mt la ne
imp mê
peut alor me proven tin, la e du co cré de e, d’u tranchant.
notre Nat lacables enn ble bien dor es de la part et lâches at- ance : lic til de no e
us
de la « de vag s objectivem on la po rps massa jeune fill à ou
pas nou ion aient déc emis de de mante » qui ue ent 48 loisir t qu
s idé de a cellule
les diab d’attentats don parler d’a h sur une pre le co Clara. La parents, - oir le s avan
répit. Lor accorder ce ne cas sortir de son eu le malheu ses ple ns av presse
temps som r aujourd
oliques t seuls rrestati mière jeune ait chez est sim tes Sa révéler plu sous
tant atte s de son poi de con ion des évè meil à l’oc ’hui où auteurs savent plices pré ons parmi vague , ns le sh
é-
ndu, d’h nt presse, nus d’A nements - née à sumés les com pays. qui viv in Falls ues minu i- en mettio spéciale, ment
M. Ko ier tlan bien s’ar elle est des terr - Mo Les habitan Mou
nta quelq ilial, vra nous n ire
walow apr
ski a en ès-midi,
les résu tic
ltats des City. En effe confére rêter. A l’is desti- oristes. untain ts sortie éditio us a cla rtains
explosi t, nce de sue de Pour fini fectés Falls, euxdu comté de ment
s-
din fam ns le de à cette nrad no que ce me
effet ré- fs ana lyses des low ski, tou presse, sa r, et ce par de -même le jar da Co
delphie désamorcés tefois tenu M. Kowa- walow
ski même
si n’o tout s af- dans blement e cigarette de rif tendre de cri
semblen à Phila- cret de
l’en quê par le distinct s’est refusé M. Ko- dire nt sans doute autres soucis, bla er un ite ur lai ssé en la scène ce crime
t indiqu se- ion à faire rien à sem ls de nser que ute relié
er une
a heureu te
sement en cours, nou nationa s au sein du des ctement
des terr craindre de fum inquis pas détai n té-
même l, on terr ne nou sein du regard ts de ne nt pe l do m- aucu
assuré que s selon tou peu itoire con s reste oristes. plus laisse e sans nu celui co sa pper s
piste des cette t penser don Il l’abri re. Inquie de ne écha le plu
débouc
her dan explosifs alla cédem s les indices réu que, pou fiance aux auto c qu’à faire son pè revenir
et jardin doit
êtr t à sur Li us sser même
s les pro it vise me nt, la cell nis r nos con rités ns le ses temen mment No ne lai age utile, parence.
chaines en prio ule terr pré- est. citoyen et à prier ir
la vo voir da bscurité, direc céde ans. - ssu de moign ifiant en ap
LA CO mis s pré en pré
rité les oriste s de la rce 14 el co prié- telle
matiqu
es de la sites côte l’ape ns l’o mment ts mi erald, bien ler identi insign une
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T côte est emblé- A.N pro

PRÉPA TON MATH


plong bien év évènem
ide en Fitzg es donc x serial kil s art ier rés Falls les et les qu ’avec pa rfaite
de notre ewton - de qu
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paren rte par les ont réc u- somm d’un od de la pir
ieu e
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en ale tiques qu tre comm r sen s’en prend nes filles té. tés so contigu
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une gra l’an ploye -faire pour en quelq la la ’aucu x su ces no ère A. Ne
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en eff vo
Car, la puisse
que ce

de s’amuser en attendant que vienne leur D’une part, cet exercice vous permet de
tour de lire. En moindre mal, il faut abso- donner plus de profondeur à votre univers
38 lument encourager la lecture à voix haute
autour de la table.
avec des fausses publicités ou la description
d’un lieu particulier (inauguration d’un ma-
gasin, rituel de purification dans un temple,
etc.) ou encore la présentation de quelques
tout est dans le dosage PNJ récurrents (le maire de la ville, un chef
de gang, etc.). Mais, vous pouvez également
en profiter pour introduire discrètement
quelques éléments pour votre prochaine
Au final, il apparaît que si l’usage
partie. Les joueurs auront donc tout le loisir
des fakes de presse écrite dans vos parties
de reprendre les indices, de le croiser avec
peut utilement rompre la routine des scéna-
d’autres et ce, avant même le début de la
rios de type enquête ou agréablement sur-
séance de jeu. Ainsi, vos joueurs auront tout
prendre vos joueurs habituels, il peut aussi,
de suite des pistes à suivre et seront déjà
s’il devient une habitude, devenir un net han-
dans l’ambiance avant que vous ayez joué
dicap pour le rythme de vos parties et/ou
votre scène d’intro. Cela résout une bonne
pour la dynamique de groupe des joueurs.
partie des problèmes concernant le rythme
de la séance.
Une façon alternative de cumuler les avan-
tages de ces gadgets sans se laisser sub-
Enfin, dans le but de boucler la boucle, on
merger par leurs défauts est d’essayer
peut même imaginer qu’un ou plusieurs PJ
d’utiliser la presse entre vos parties, si tou-
journalistes alimentent en article le journal
tefois, vous avez la possibilité, bien entendu,
de campagne par leurs vrais/faux comptes-
de jouer en campagne. Le journal est alors
rendus de partie. Belle mise en abîme, n’est-
distribué ou envoyé par mail aux joueurs
ce pas ?
qui pourront, s’ils le souhaitent, le lire entre
deux séances.
Les éditeurs vous mâchent
(parfois) le travail !

la presse en jeu
Les auteurs et éditeurs professionnels
n’ont pas attendu notre article (c’est
un scandale !) pour mettre en pra-
tique la distribution de fakes de presse
écrite dans les scénarios du commerce.
Maléfices, Crimes ou encore les deux
Cthulhu utilisent régulièrement ce
type d’aide de jeu pour introduire des
éléments de l’intrigue (on pense par
exemple aux mythiques Masques de
Nyarlathotep pour l’Appel de Cthulhu,
qui commencent par une dizaine d’ar-
ticles relatant le sort de l’expédition
Carlyle perdue au Kenya, ou encore,
pour le même jeu, la plus récente cam-
pagne des Montagnes Hallucinées qui
utilise aussi de nombreuses coupures
de presse pour plonger directement les
PJ dans l’ambiance et leur communiquer
O . P. S .
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quelques informations utiles).


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permet aussi de présenter rapidement


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VOL. # 4

É d it o de l’univers. Ainsi, de nom-


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l’évolution
É G
06/2030
N° 03 –

O T
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le
he inaltérab

ur s
Une souc

breux suppléments pour Shadowrun


cela
il y a de

Le di sco
Ground Zero nous étions
avions lancé Fabridge,

L
orsq ue nous la cave du Sergent vérité
nce et de
trois ans
dans transpare , mais
besoin de chez les COPS
er que le

commencent par ce type d’article ou


loin pens seulement
i impo rtant, non nts du LAPD. tra-
rteme
serait auss s dépa disparition

teur :
tous les autre nous déplorons la de
aussi dans
s graves,
où elle formule
, cette nouv rappeler
En ces heure de nos camarades pour nous

encore les suppléments Deadlands qui


Elle est là

d u sén a éal ité ?


l’un rue
gique de est salutaire. près de la
tout, au plus
Ground Zero es à la base de
somm ge des déci-
que nous
pas l’apana rellement
et de la vie. , l’évolution, ne sont

se divisaient en deux parties : une pre-


natu
viennent t pour
La rénovation de la pyramide. Elles es qui lutten à la
du haut des femm
deurs mes et chevillée
, des hom ont l’âme de
de la base de ceux qui ct des gangrènes

ur
cter le droit, conta
faire respe nement au

mière partie qui était en fait une suite

utopie o
s quotidien ra que
rue, ancré n’en salue
notre socié
té. droits, on
cter vos
faire respe t Noone.
À vous de sens du devo
ir.
• Lieutenan
plus bas votre

d’articles du fameux journal Tombstone


es du croc
odile . . .
. . . . . . . pag
e1
e1
. . . . . . pag

Epitaph et une autre, plus classique,


• Les larm chasse . . . . . . . . . . e2
de . . . . . pag
• Tableau .......... .... e2
reproduise
plus. u parleur . . . . . . . . pag
es ne se • Le bea .......... e3
genre d’act de polic iers .......... . . . . . . . pag

réservée au MJ.
ens, mettre plus plus • Brèves und Zero
aussi citoy S’il faut mettrons e3
les, mais rues , nous ie de Gro . . . . . pag
• L’armurer labo . . . . . . . . . . . . .
Los Ange , nous faut
étud iants dans les rues. S’il

P
oliciers de ouvriers, dans les e3
famil le, age des de polic iers ens, nous mett
rons du . . . . . . pag
C . O . P. S . mères de les dépositair
es du cour
au nom de de moy nce ne • Les rats
. . . . . . . . . .......... . pag e3
e st .
..........
viole es
‹
‹
tous c’ plus
sommes ré cette terre
et
officier de ens. Si la • Annonc es . . . . . .
nce,
A RT M E N T

plus de moy e que par la viole


LO

iers qui ont labou ue disparition d’un passée et ts util


• Con tac
t e c t And To S
pionn surtout, réglé s
S ANGEL

Pro
tragiq doit être arme
ge que la erons les 4
er
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. . . page
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cet hérita cœur, mais nous utilis a C . O . P. S . ‹ son, .


frapper au alors le nous r Daw . . . . . . .
police doit
nous être utile. idéal que le peup ‹
• Pete ..... . e4
, doit nous à bâtir cet le man dat des bons tner, un ami . . . . . . . . . . . . . . . pag
Autre exemple d’utilisation de la
et le deuil
A RT M E N T

la sécu rité sacri fice


EP

par
LO

la douleur sablement pères Si un .


N° 04 – VOL. # 4

s e4
ES
inlas l nos és.
s étrange
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continuer pour leque donn
. . . . . pag
POLICE D A
r o t e c t nd To Se
S ANGEL

passe par
P

nt . . . . . .
Utile pour ons tous, et désolées , To rv

de loi, alors • Histoire


e

el nous aspir les terres lointaines citoy ens


social auqu sur des hom mes d’abonneme
• Coupon
am. suprême
leur sang, , ou du Vietn he, nous
ont donné
EP

Corée, d’Irak

presseea:u Ground se Zero, le zine distribué en


, de Sisyp
ES
à
nien
07/2030

de Normandie que contrairement


POLICE D

l’État Califor
de ch as
e
Utile, parc
pas dit que
s
convaincu
devons être
nos effor
ts pour « Il ne sera ipalité de Los Angeles Tabl partie du
contenu

et la munic
marge de la plantureuse gamme COPS.
R O T É G que ion d’une
unis. »
P société inci-
R une retranscript ent les ondes et qui les
assassins imp
E truire , suit est la

Inc assable
cons
et plus S sûre E R V

L
I R e texte qui de XTC Radio qui
pollu les soirs sur
laissent ces
plus juste . E T I N F O R M leur vie tous la police de la
seron t pas vains sau- E R des émiss
ions
s à risquer que
ne
e qu’el le
fait Peter, nous re de jeune ez, jeunes gens, , un jour
Utile, parc oreilles de e notre cher nt avec gravité, tent nomb t couronnés

Là, c’est bien simple, vous avez tout.


rnie. Sach seron lons
aux comm de Califo ds ne mort. Signa »
résonner de la loi, et ndre prése Freeway tous ces
recor
ou votre
du sacrifice, du respect rons répo
dignité. veille et que votre interpellation plus de 21 « coure
urs
tous, le son ir accompli, le son et emi route

Éd ito
coura ge pas l’enn que par 2030 , s du
devo laisserons mois de juin Interceptor
le son du un instant. Nous ne avancer
le ou l’autre, s contre les fondus de la
du drapeau. ons-nous cher de faire dans le seul poursuite

Éléments de background, évolution de


de l’amour les, arrêt La mort tra- nous empê magnifique fardeau
de aussi que soit lors de s nocturnes
entre
de Los Ange les yeux. départ é la mort, es poursuite quant à eux, caus
é la mort
Citoyens Ouvr ons tous de mais si ont trouv cours se
s-nou s. être le point lourd lors de ont, a été de
Recueillon Peter, doit l’état de droit. rons plus de répit
aux LAPD, soit provoqués dont le seul crime
notre cher accidents s Monsieur
gique de re. Mais Nous ne laisse nds diaboliques,
aux vitesse. Les citoyens californien mauvais moment.
issance. tout à l’heu ble en la 34 ns et votre

la storyline, pistes d’intrigue et même


rance et le La voix de l’au-delà de plus de it au
d’une rena
...», disai t le pasteur r l’espé horde s de briga viole nce et aux une foi inébranla mauv ais endro vérita bles provocatio lorsque
de et au aide
« Poussière qui doit servir à seme nous ne laisse- és volonté trouver sont de e

U
sicaires affam mort. montrer une entreprise. émissions sera d’aucun Point.
une pous
sière
terre sacrée que hand s de ville, il n abondant courrier e y de
est subitement notre venu es libres et épris Jack son, vos vede tte ne vous n de No Hoper
dans cette . marc
aille dans
cette ne puiss
leslelocaux de la réussite(ende fait envahir homm ce rêve.
nous tous, journaliste de la priso
renouveau hir par l’ignominie c’est de
Où que l’on tion qu’une mère
de famil uillité. rédaction la àcuisine à statut de barreaux
Ange les, nous appa Ange
rtient
de du donner corps pour la paix derrière les

quelques pages de « catalogues » pour


enva ens de Los détectivetranqAnita Garcia)Ilpour
rons pas rité. Vous ques ts en toute savoir ce que les tion, vous serez >>>
à vous, citoy paix et la sécu n’est plus ses enfannais. Vous mes, plus paix de Los jeavec
deve- détermina es de ce : 22 : 05 ts méca
niques
Votre droit, la sueur, promener riel, plus d’hom êtes vraisemblabdelement le ferons à vousmes et des femm 6/30 : 23

T
ement, dans trava il, votre ulse aller pour matédemander nombreux Radio : 06/0 des spor
ous les flics qui sont amenés à fréquenter vivre dign que de raison votre ns, plus de ferons ! comment Et, ça, nous
je peux signer des hom <<< XTC l’émission 3
se prop Plus de moye es. Oui, nous leZero tre, Skid les éditos
uillité de Ground à Roadkill, suite page
cops connaissent Arnold Lohman. les (sans ses lunettes il ne pouvait pro- donnez plus pour que notre
jeune État renons cealorslieuquesiniscela fait et la tranq toi, Peter. Bienvenue
r, nous comp et vos de compétenc . Le rêve que yé. Quemaintenant plus deauss sixi pour mois que

équiper vos PJ.


gars toujours prêt à vous trouver Ce brave bablement pas bien voir l’uniforme votre coura
ge,
. En retou rêve j’aitierssoigneuseme
à être nettont organisé pays, mais
vaste ma disparition. os de J.
Mc Conn
roy
extrêmes
!
pour moins de 100$, une baby-sitter une télé ni la voiture de flic toute pro-au tout prem ier rangait de voir vos fami lles J’ai fait un ier des quar Avant toute rt d’une • Prop Bellu cci
pour moins Row, soit
le prem
le point de dépa chose je c’est tiensà à vous assurer que je suis bien eillis par Tino
de 10$ l’heure ou une piaule che ?!). N’écoutant que son cou-votre légiti me souh municipa- ne soit que n de Andrew Noone,
Ange les. jeOui,
suis vivant recu
à
ou trois jours après que votre gratos pendant deux Row Los et en bonne ous
Abonnez-v
et la Skid en main santé, et enfin
rage, prenant exemple sur les pèresbiens protégés. Californien impunis. Que de pacificatio libreles dedemespren dre
mouvements et de mes pensées. Je ne pouvais
à la porte. Tout le monde saitmégère vous a foutu fondateurs de l’Amérique, Rambo, pas dit que l’État assa ssins t va entreprise de Los Ange poursuivre le conc
certaines ours des
Il ne sera nt ces tenan ens avec investigation
têtes de rat du SAD aimeraient aussi combien les John Wayne et l’inspecteur Angeles laisse s, sachent que main vous, citoy et votre ville cadre et, c’ est à vous s personnelles dans le
lité de Los in
l’aide de la
du e,LAPD.
strictpolic J’ai donc été contraint de disparaître
détour d’une petite combine unbien se le payer au pour ne pas les nommer, Harry ceux-là et tous les autre ion. votre dest
icipaux et afin de pouvoir mieux travailler et de
od ile
s. Nous moyens mun
brave comptable se mit notre venir le temps de la punit pouvoir protéger mes
d u croc
peu moins hon- insal ubre proches et les rares individus seront
nête que d’ordinaire. les quartiers que ce en dotation
tants risques pour m’aider dansqui osent prendre d’impor-
L’utilisation de, mieula presse peut devenir
ouvrir le feu, en mode full doncs’ilà Finis, l’insécurité etmesu res concrètes pour depuis peu
es
que ces

Le s l ar m
qui arrivent criminalité. Il croit
vous plaît, après tout on autosait allons pren
dre des Je remercie tous les flics quilesontma quête de vérité.
Wolverine e la les pattes
seront
x
x protéger
e contr
« notre brave comptable jamais des copains du grandneblack chementle àcercu moneil.humble Toujours témoigné de leur
l’a rme ultim atta-
l’on nous
colle dans
ionnement
de

Pour mieu mieux informé…


plie sur de
personne.
moye ns Croyez rviseurs
bien queque je ne rationaliser le fonct d’élite,
auraient pu se cacher dans les hor- que l’on me suis fait oubliert plus que
mieux supe une unité

une aideservir etde


être jeu précieuse et quand elle
drapeau promettan pour
, que quoipour
se mit donc à ouvrir le tensias aux alentours. qui somm es
mêmes disco urs ronfla nts le
tiens anné
plus es :quele cela dure
peuple
servir
le moye cenàidéal
de laentrépublique de e.Californie,
rarem Il pens e
je que les COPS sont et de pouvoirs
moye ns
Après que le partenaire d’Arnold est Peter». Nous des gens, tion.mes Descops
et précèlesdent flics du LAPD quilasepolic dotée de
feu, en mode full auto s pour toi , près et de considéra va-t’en guerretous battent
comm e telle et
finalement parvenu à calmer notre « (...) Nous
le feron à la base
endormir ions réaliser l’utopie égalitaire et a- traité e pour au long de
4
dans la rue, les proclamat témoin tout
lire page
mment pas ien faudr libérale de notre els. et
bien-aimé comptable en lui collant tous les jours laisserons évide jeune nation. tionn fière ens pris à pas que la Californie
s’il vous plaît » et les te ? Comb excep

est fournie avec le jeu, c’est véritable-


paco tille actes . écou sans bons citoy
un pruneau dans chaque genou nous e de les Pouret nous gam ins Mais les ne savent des jeune
s
nous ne , le lyrism nous croie terminer sur parune des note
plus la écœurant répression ffaire du
joli tir rouge deux – il put enfin – re aux yeux Mais qui son pu exéc utés ience quetechnique, discoursvous
ce comme t pour la
par la poud les belles r Dawavez enfin consc
le constater le chiffre
d’a
se oche, alors solennels t-il de Pete prennent
au cours de ciens
les politi
. dernières
ces trois années, plus d’argen
précipiter vers son pote sanguino- beaux disco
urs. quelal’onparution pensentZero dépense ation. Que à celui
orale appr nts avenir pour
deleGround était qu’il plus irrégulières.
ter des leur éduc fois supérieur
agne élect s et les engageme i simpledeque
numéro juillet Il aime à leécou que pour Ce la drogue est deux 2

ment du pain béni pour le MJ. Sinon,


Eh bien, contre toute attente, c’est lent non sans avoir préalableme La camp auss suite page
un pauvre blai- nt s d’intention s, rue ne’ st pas icà ne le sait pas. est donc soit mieu
dernier
x équi-
(nous l’espérons
commerce
de
tous)
reau de comptable qui a bien failli demandé une ambulance pour notre déclaration rade d publ pas paraître
la de
polic e manière nts
nous crever notre ents de cama Le gran
sortiraquetous
régulière.
rutila Désormais Ground
usine à bons plans. Alors qu’Arnold tireur en herbe et futur pro fau- fleurissent
.
les enterrem morts, les mêmes paye des
impôZerots pour lese que les
ée. Il pens deux mois, même si je dois sortir de la
nard et en tenue du côté de patrouillait pei- teuil roulant et un corbillard du Mais il y
a toujours
sonneries
aux t que x formpour
tombe cela… Je plaisante bien sûr.
pour le les mêmes silence avan pée et mieu
une voiture arborant une vitre Glendale, il remarqua lotent en

l’exercice nécessite de bien s’approprier


tas de viande qui était encore toujours le mêm e
brisée garée près d’un son ées qui sang Toujours
petit pavillon. C’est tranquilleme collègue quelques minutes plus tôt. veuves éplor e l’accolade.
nt qu’Arnold sortit ne leur donn • Lieutenant Noone
de sa voiture tout en s’éclairant de Mais, aussi incroyable que cela le maire
dis que son équipier vérifiait sur sa mag-lite tan- puisse paraître, Arnold s’en
l’ordinateur de sorti vivant. Il a tout de même est
l’univers ainsi que la storyline. Un tra-
bord dans le fichier des voitures
peine venait-il de s’approcher du volées. Mais, à six balles dans le corps. L’un reçu
qu’un petit bonhomme grassouilletvéhicule suspect des • Incassable . . . . . . . . . . .
projectiles lui a perforé un poumon
et un autre est . . . . . . . . . . . . . page 1
ment de la maison voisine sortit brutale- venu lui briser la mâchoire pouvoir reprendre le service • Coup de Show… . . .
Je me joins donc à tous lesd’icicops
moins d’un mois ! . . . . . . . . . . . . . page 1

vail certes conséquent. Mais qu’est-ce


fusil d’assaut sentant encore armé
bon
d’un magnifique Lohman a bien évidemment été admisinférieure. Arnold
du QG pour te • Une soirée étrange et
Pauvre bougre, imaginez donc l’huile et le neuf. l’hôpital. Tenez vous bien, le en urgence à souhaiter un prompt rétablisseme colorée . . page 2
aperçut vaguement un noir sa frayeur lorsqu’il devrait pouvoir sortir d’ici unemédecin annonce qu’il es bien taillé dans le bois dont onnt mon pote. Tu • Brèves . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . page 2
torche dans sa voiture après en braquer une lampe moins de deux semaines aprèsdizaine de jour, soit notre unité. fait les gars de • Du sable d ans les dents

qu’on ne ferait pas pour nos joueurs


avoir cassé une vitre son
son état continue de s’améliorer, admission. Si . . . . . . page 2
il devrait même • Annonces . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . page 2
Sean C armichael • Ravalem ent de façade
Co up de Show
. . . . . . . . . page 3
• P ill age archéolo gique.

préférés, hein ?
. . . . . . . . . page 4
au q uarti er géné r al
• Burn-out : Attention
danger ! . . page 4
d u LAPD • Coupon d’abonnement
. . . . . . . . . . . page 4

T
itiana Angel, la nouvelle égérie
des adoles-
cents, a donné un concert exceptionne Miles Davis que de devoir
dans la grande salle l infâme et débilitante vomieme taper cette soupe des phrases de plus de cinq mots (et
général du LAPD en avantde réunion du quartier peine pubère. Tout droit sortie par une gamine à mots de pas plus de six lettres), encore des
de son nouvel album « I première de la sortie d’un magazine pour homme, des pages centrales notre charmante
ingénue tenta d’expliquer à l’assistance
me ». C’est dans le cadre duwant you to move in a énormément plu aux mômesla charmante enfant c’était pas beau la guerre, que combien
par le CMOC pour sensibiliserCOPS TOUR organisé et certainement plus encore auxprésents ce soir-là parents c’était affreux, que les enfants sans
pères qui étaient
cause des orphelins du LAPD, que des artistes à la
la
curieusement nombreux à avoir fait
exceptionnel- dangereux et que les gens ilslesdevraient
armes c’étaient
Titiana a donc accepté de venir charmante lement le déplacement pour porter, qu’il faut s’aimer et aimer pas en
co donner un mioch accompagner leurs son prochain
thema Question de v
ocabulaire
urnaliste » et
« re-
la la ng ue française, « jo es , le re po rter
Da ns ny m
» ne so nt pas des syno s du jo ur na-
porter possible
des formes plus lar-
n’étant qu’une l’é cr itu re (o u
se consacre à cet
liste, celui qui tion) de repo
rtages. Dans
à la ré al isa do nn er un
gement choix de
avons fait le r le re-
article-ci, nous us m ar qu é su
teur parfois pl par essence.
coup de projec té plus aventurier
so n cô
porter, pour

théâtres d’opération

En dehors du loufoque et très


anecdotique Tabloïd ! (1994, gamme
Amazing Engine de TSR), il n’existe à ma
connaissance aucun jeu de rôle destiné à
jouer exclusivement des journalistes. Une
preuve irréfutable du peu d’intérêt d’endos-
ser un tel rôle lors d’une partie de jeu de
rôle ? À voir. En effet, plus nombreux (mais
sans excès, nous allons le constater) sont
les jeux de rôle offrant la possibilité d’incar-
ner un personnage de cette profession.
40 Pourtant, quand on fait le tour des livres
de base des jeux actuellement disponibles
en français, on découvre assez peu de
« classes de perso », « archétypes » ou
« carrières » de journaliste ou apparenté.
On peut citer les deux Cthulhu (le « Trail
Alors que les films ou les romans of » et le « Call of »), ceux qui viennent le
mettant en scène d’intrépides re- plus spontanément à l’esprit quand on ima-
gine un PJ reporter s’intéressant d’un peu
porters sont légion, les jeux de rôles
trop près à l’indicible. Il y a aussi Maléfices
ou même les campagnes de jeux de et Crimes, les deux duettistes Belle Époque,
rôles faisant la part belle aux per- âge d’or de la presse écrite (avec à l’époque
sonnages-joueurs (PJ) journalistes des tirages qu’aucun journal contempo-
sont incroyablement rares. D’où rain ne peut plus espérer atteindre). Dans
vient cette différence ? Pourquoi une ambiance plus fantastique mais pas si
si peu d’intérêt pour les PJ journa- éloignée dans ses références appuyées, ci-
listes dans nos parties alors que les tons aussi Exil. La plupart des jeux « pulp »
offrent aussi d’incarner des reporters ;
PNJ (contacts, victimes, informa-
c’est ainsi le cas dans Arkeos et dans Hol-
teurs…) y sont si nombreux ? Voici low Earth Expedition, pour ne citer que ces
quelques pistes pour comprendre deux-là.
et, peut-être, redonner toute sa Pour sortir de la période d’inspiration fin
place au rôle de journaliste. 19ème siècle/début 20ème, nous ne voyons
guère que Cyberpunk 3.0 (avec le rôle du

par la rédac6on
toutes illustration ©
« media »). Quant à Cyber Age, il offrait une chapitre sur les personnages des joueurs,

l’œil du reporter
place toute particulière à des personnages sont eux aussi tout indiqués pour incarner
de ce genre, avec l’archétype de l’« holore- des rôles de reporter.
porter » ; mais le jeu n’est pas facile à trou-
ver aujourd’hui. Enfin, certaines gammes, essentiellement
Pour l’anecdote, citons encore le reporter consacrées à des jeux d’anticipation ou
de Feng Shui. Mais, comme à peu près tous cyberpunk, se sont intéressées au sujet au
les archétypes de ce jeu, tournés essen- point d’y consacrer un supplément entier.
tiellement vers le combat, le côté reporter On peut citer 15 minutes pour COPS, Sha-
n’est qu’un prétexte à incarner un person- dowbeat pour Shadowrun ou encore le très
nage capable de distribuer des coups de médiocre Live & Direct pour Cyberpunk
pied ou des bastos, plutôt qu’à écrire des 2020. Clairement, dans l’ensemble de ces
reportages. suppléments, il s’agit plutôt d’essayer de
décrire l’état du journalisme dans quelques
Bien sûr, sans être explicite dans les règles années ou dans quelques décennies : types
de création de personnage, l’interprétation de media, supports technologiques, enjeux
d’un PJ reporter est tout à fait possible, voire économiques... Pas vraiment d’envisager
évidente, dans d’autres jeux actuellement l’interprétation d’un PJ journaliste, même
disponibles. Si c’est le cas dans Cyberpunk, si, techniquement, cette possibilité est tou-
on doit bien pouvoir interpréter une sorte jours donnée (il y a bien des jeux où, au fil
de cyberjournaliste dans Shadowrun, ou des suppléments, on peut finir par jouer les
même dans Kuro. De même, toujours dans monstres alors…).
cette période historique qui vit l’âge d’or
de la presse écrite, des Aventures dans le
Monde Intérieur pourraient bien intéresser
un grand reporter victorien, n’est-ce pas ? 41
Nous ferons un sort particulier à deux jeux
Et sur ce coup-là,
récents, du même éditeur (John Doe), qui, on bidonne ?
tous les deux flirtent avec le journalisme
dans leur narration… sans proposer expli- Un joueur incarnant un journaliste à
citement aux joueurs d’en endosser le rôle une table de JdR ne deviendra pas, en
par la suite. Hellywood a créé un faux or- un claquement de doigts, un as du mé-
gane de presse, Hellywood’s Whispers, qui tier. Cependant, pour contribuer à l’am-
revient à plusieurs reprises dans le livre biance autour de la table, autant savoir
de base sous la forme de PNJ associés, à peu près ce que veulent dire des mots
extraits de journaux (qui ouvrent d’ailleurs et expressions comme « bidonner »,
le livre de base)… et qui est aussi utilisé « pisse-copie », « caviarder » ou encore
comme support au site web qui soutient le « viande froide », et de pouvoir les uti-
jeu (http://emmanuel.gharbi.free.fr/wor- liser au cours du jeu. Le « Glossaire des
dpress/). Dans Warsaw, les choses vont termes de la presse écrite » (un docu-
encore plus loin puisque le livre de base est ment de 6 pages téléchargeable sur
tout simplement présenté comme le carnet http://www.culture.gouv.fr/culture/
de notes (rédaction et mise en page) d’un dglf/clemi/definitions.htm) donnera
reporter de guerre, G. Orwell, de retour à un joueur peu familier du monde du
d’une mission pour le journal The Obser- journalisme quelques clés pour se glis-
ver à Warsaw, ville maudite par une guerre ser dans la peau d’un tel personnage.
sans fin. Il est donc évident que ces deux
jeux de rôle de création française, sans
insister ouvertement sur le sujet dans leur
thema
faut pas se raconter le jeu de rôle une incompatibilité entre ces

d’histoires deux conteurs d’histoires que sont MJ et PJ


reporter ? C’est évidemment une vue de
l’esprit. On ne demande pas (ou rarement)
au PJ journaliste de faire le récit plus qu’à un
Au bilan, notre moisson est bien autre PJ. Il sera plutôt chargé, en cours de
maigre, bien plus en tout cas que ce que jeu, du travail d’investigation dans un scéna-
nous escomptions avant de faire le tour rio de type enquête ou résolution d’énigme.
de nos ludothèques respectives. Le jour- Le plus souvent, la phase finale du travail
naliste nous a en effet toujours paru un PJ de journaliste, c’est-à-dire mettre en forme
intéressant à incarner et s’imposait à nous et livrer le récit, ne sera pas jouée durant
comme une figure d’évidence. Mais, au fait, la partie. Ceci dit, on peut aussi le regretter
avons-nous déjà incarné un PJ journaliste (voir, plus bas, « Storytellers : le récit dans
ou media ou gazetier ou quoi ? Bah, en fait, le récit »)…
pour l’un de nous deux, non… ou alors cela
ne l’a vraiment pas marqué. Et pour l’autre, Le vrai problème de l’intégration d’un PJ
assez rarement. Il doit réellement y avoir un journaliste dans un groupe ne vient en géné-
problème quelque part. ral pas de l’incompatibilité avec la figure du
MJ mais plutôt avec le profil des autres PJ.
En effet, le journaliste, pris dans son accep-
« Quand la légende dépasse la réalité, tion la plus mythique, c’est-à-dire le cou-
on publie la légende » rageux et incorruptible grand reporter, le
(L’homme qui tua Liberty Valence) journaliste d’investigation ou, mieux, le re-
porter de guerre, peut apparaître aux yeux
des autres PJ (détective privé, archéologue,
42 En fait, le reporter est, par nature, un ra- mercenaire, voleur…), dans le meilleur des
conteur d’histoires (vraie, fausse, enjolivée cas, comme un pénible concurrent de leur
ou pas : peu importe finalement). Son rôle spécialité, au pire comme un fouille-merde
est de récolter des informations disparates qu’il faudra avoir à l’œil et, le cas échéant,
par l’investigation, la rencontre avec des faire taire.
témoins, l’observation directe… puis, de
les assembler afin de présenter aux lec- Le problème peut être contourné en faisant
teurs ou auditeurs un récit vraisemblable, jouer toute une rédaction et donc unique-
compréhensible et, si possible, agréable ment des PJ journalistes mais, compte tenu
à suivre. Bon, parfois, le agréable à suivre de la remarque que nous faisions sur le peu
prime largement sur le vraisemblable ou d’habitude du rôle de PJ reporter, cela a-t-
le compréhensible et là le but est encore il une réelle chance de séduire le groupe
plus clair : le journaliste raconte une his- lambda ? Une solution plus sûre est de
toire. D’ailleurs, pour les journalistes anglo- nuancer l’interprétation du PJ reporter en lui
saxons, le mot « story » veut dire grosso choisissant un ou plusieurs « enjeux » pour
modo « article de presse ». lesquels on pourra s’inspirer de nos sug-
gestions (voir « 10 enjeux pour un PJ repor-
Or, jouer le rôle d’un raconteur d’histoire ter »). Cela donnera au PJ journaliste un ou
dans un jeu qui consiste à se raconter des plusieurs buts précis qu’il pourra essayer
histoires n’est apparemment pas si facile de remplir en collaborant avec les autres PJ
à assumer. Quelque part, cela peut vouloir du groupe.
suggérer dans la tête du joueur qu’il veut se
mettre au niveau du conteur principal, le MJ,
et lui prendre une partie de ses prérogatives
sur la conduite du récit. Il y aurait ainsi dans
10 enjeux pour un - Inspi personnage historique : Henry Mor-

l’œil du reporter
personnage reporter ton Stanley (1841-1904), né bâtard, devenu
employé journalier, combattant confédéré
puis unioniste dans la guerre de Séces-
sion, matelot, déserteur, avant de travailler
1. Je l’ai vu, de mes yeux vu comme correspondant d’un journal local du
Missouri, puis d’entrer au New York Herald
Le PJ est un écrivain avant d’être un journa- pour lequel il sera correspondant de guerre
liste. Pour lui, les plus belles histoires sont en Abyssinie puis en Espagne. C’est pour ce
celles que l’on n’a pas à inventer, ce sont même journal qu’il se lance à la recherche
celles que l’on peut aller récolter à l’autre de David Livingstone, porté disparu dans
bout du monde en tendant son micro ou en sa quête de la source du Nil. Son « Doc-
ouvrant son cœur. Un tel PJ se laisse volon- tor Livingstone, I presume ? » (peut-être
tiers porter par les événements du scénario apocryphe...), quand il le retrouvera enfin,
mais fait preuve d’une grande curiosité, ne contribuera à faire entrer le journaliste dans
manquant jamais de bavarder avec le PNJ la postérité au côté de ce grand explorateur.
le plus anodin ou essayant d’aller voir « au-
delà de la colline » si les paysages y sont 3. On nous cache tout, on nous dit rien
plus beaux.
Le PJ a juré la fin des secrets et leur révé-
- Inspi film : The Killing Fields / La déchi- lation au monde. Ces secrets peuvent tout
rure, de Roland Joffé (1984), pour la pein- aussi bien être les malversations finan-
ture de la folie tragique d’une guerre et de cières d’un parti politique, les desseins
l’amitié entre un journaliste du New York occultes d’un groupe religieux… que la vie
Times et son correspondant local au Cam- privée des starlettes ! C’est au choix de
bodge. Inspiré de l’histoire vraie d’un journa- chacun selon ses ambitions et ses centres 43
liste récompensé par un prix Pulitzer. d’intérêt. Un tel PJ se distingue mal en cours
de jeu d’un PJ détective ou policier, mais on
- Inspi film : Under fire, de Roger Spot- notera que lui n’a pas besoin d’avoir reçu un
tiswoode (1983), mêlant l’histoire politique ordre de mission pour se mettre en chasse
(la fin de la dictature somoziste) et les rela- de la vérité. Son but l’empêchera également
tions humaines dans un triangle romantico- de taire la vérité découverte, ce qui peut al-
amoureux. Un cran en-dessous de La déchi- ler à l’encontre des objectifs des autres PJ.
rure, pour l’intensité dramatique.
- Inspi roman : Collateral Damage, de James
2. Doctor Livingstone, I presume ? Long (1993 ; pas traduit en français, à notre
connaissance). En pleine guerre du Golfe de
Certains journalistes n’hésitent pas à s’aven- 1991, il ne fait pas bon être journaliste et dé-
turer jusqu’aux confins du monde connu. Un couvrir qu’une firme d’armement trafique
tel PJ ne sera peut-être pas le premier à voir les résultats des tests de ses missiles en
ces terrae incognitae, mais il brûlera d’être prévision d’un gros contrat.
le premier à en ramener ses récits. Il sera
alors le roi de la débrouillardise, apprenant - Inspi film : All the President’s Men / Les
en trois jours à baragouiner un improbable hommes du président d’Alan Pakula (1976),
dialecte local, ne quittant jamais son carnet qui porte à l’écran le livre des journalistes
de croquis, sa chambre photographique ou Bob Woodward et Carl Bernstein racontant
son reflex numérique dernier cri. Et qui sait, comment ils ont mis à jour l’affaire du Wa-
son nom passera peut-être à la postérité au tergate. Quasiment devenu l’archétype du
côté d’un « vrai » explorateur. film sur des journalistes d’investigation.
thema
- Inspi film : Blood Diamond, d’Edward Zwick tique ; Octave Mirbeau, libertaire, promo-
(2006). Un trafiquant désabusé, un pêcheur teur des artistes novateurs ; et Jules Vallès,
sierraléonais et une journaliste bien décidée communard, fondateur du Cri du peuple.
luttent ensemble pour révéler la vérité du
commerce des « diamants de sang » d’Afrique. 5. En ce jour, notre glorieux président...
- Inspi film : State of play / Jeux de pouvoir Cet enjeu est assez similaire au précédent,
de Kevin Macdonald (2009), sur la manipu- avec toutefois une différence marquée
lation des relations entre un journaliste et puisque le PJ peut tout aussi bien n’avoir
un de ses amis, politicien véreux sous des aucune conviction personnelle vis-à-vis du
abords de victime. Les connaisseurs préfére- pouvoir qu’il défend. Il est avant tout un
ront probablement au film la série télévisée courtisan. Personnage plus réactif qu’actif,
britannique dont il est directement inspiré, qui attendra plutôt qu’un contact lui dise
State of Play / State of play, jeux de pouvoir d’agir, il n’a aucun intérêt à l’investigation, si
de David Yates (2003, 1 saison, 6 épisodes). ce n’est contre les opposants au pouvoir en
place. Enfin, ce PJ plutôt veule est à réser-
4. Better dead than red ver aux joueurs qui ne cherchent pas à bril-
ler autour de la table de jeu…
Le PJ est avant tout un propagandiste. Son
but reste bien de raconter des histoires, mais - Inspi roman : TASS Upolnomochen Zaya-
celles-ci ne sont pas forcément vraies : ce vit... / L’agence Tass est autorisée à décla-
sont celles qui vont dans le sens de sa mo- rer, de Yulian Semionov / Julian Semenov
rale ou de l’idéologie qu’il veut promouvoir. (1977). Une aventure se déroulant dans
Cela n’exclut pas, toutefois, de s’adonner l’État fictionnel africain de Nagonia, où le
également à l’investigation pour dénicher les KGB tente de mettre des bâtons dans les
44 travers de l’idéologie concurrente et les com- roues de la CIA. Pendant ce temps, l’agence
promissions de ses adversaires. Cela donne TASS, née sous ce nom en 1925 mais pré-
un PJ journaliste assez polyvalent dans son existant sous d’autres noms depuis 1904 et
approche du métier mais qui risque d’agacer qui a été, pendant la quasi-totalité de l’ère
les autres par son interprétation partisane soviétique, la voix officielle du régime, dé-
des propositions de jeu (contact avec des PNJ, cide de ce qui doit être révélé, ou pas... Ce
missions…) avancées par le MJ. roman a été porté à l’écran, sous le même
titre orignal, par Vladimir Fokin (1984).
- Inspi film : Apocalypse Now, de Francis
Ford Coppola (1979). Pour le photo-reporter 6. Et à part ça, vous avez un vrai métier ?
(anonyme) incarné par Dennis Hopper, sub-
jugué par le personnage du colonel Kurtz. Le PJ est un dilettante. Bien sûr, le métier
« Eh, mec, tu ne parles pas au Colonel. Tu de journaliste n’a rien de facile et n’est pas
l’écoutes. Ce type m’a ouvert l’esprit. C’est à réserver aux fainéants, mais ce PJ a béné-
un poète guerrier au sens classique ». ficié de circonstances exceptionnelles pour
accéder sans trop d’efforts au poste qu’il
- Inspi personnages historiques : parmi occupe. Typiquement, cela peut être le fils ou
les grandes figures de la deuxième moitié la fille du patron du journal. Mais le PJ peut
du XIXe siècle, quatre grandes plumes qui aussi bénéficier d’un grand talent de plume
furent à la fois celles d’écrivains et de jour- qu’il préfère, par facilité, mettre au service
nalistes, quatre parcours différents, quatre de la rédaction d’articles au kilomètre plutôt
engagements politiques : Jules Barbey que de se lancer dans une réelle entreprise
d’Aurevilly, monarchiste absolutiste, fer- littéraire. Compte tenu de son faible enthou-
vent catholique, et auteur « fantastique » ; siasme pour son métier, la profession de ce
Léon Bloy, « anarchiste de droite » et mys- PJ passe quasiment au second plan : cela en
fait un PJ facile à intégrer à un groupe, mais naire, bien avant la télévision d’aujourd’hui

l’œil du reporter
cela ne permet pas, non plus, de tirer tout le et ses « célébrités » sorties de nulle part et
sel de cette fonction de reporter. la puissance des canulars de l’Internet. Cin-
quante ans plus tard, le Hero / Héros mal-
- Inspi BD : Tintin, création d’Hergé en 1929, gré lui de Stephen Frears (1992) reprendra
connu à travers le monde par les lecteurs un peu la même thématique, mais avec un
de la série de bandes dessinées, est un re- « héros anonyme » bien décidé à profiter
porter travaillant pour Le Petit Vingtième, pleinement de son nouveau statut.
mais c’est dans bien peu d’albums que son
métier de reporter est mis en avant dans 8. La plume comme une arme
ses aventures.
Ce profil est assez similaire à l’enjeu précé-
- Inspi roman : Nostromo, de Joseph Conrad dent, mais il est bien plus ciblé et obsession-
(1904), pour le personnage du journaliste nel. Le PJ s’est en effet investi dans cette pro-
Martin Decoud, aristocratique et sophistiqué. fession avec la principale ambition de nuire
à une personne ou à un groupe qu’il exècre.
7. Le vertige du 4ème pouvoir Il n’a de cesse de rechercher des informa-
tions compromettantes sur son ennemi ou
Ce PJ est avant tout un intrigant mais, d’écrire des articles à charge, parfois même
contrairement à celui qui se met tout entier fortement teintés de mauvaise foi et de
au service du pouvoir, c’est aussi un esprit désinformation. Ce profil est à manier avec
indépendant. Pour lui, son métier est sur- précaution. Certes, il peut être très utile à la
tout l’occasion d’entrer en possession d’in- campagne avec sa dynamique romanesque :
formations confidentielles et de pouvoir en le MJ n’a qu’à tirer sur le fil pour motiver le
PJ. Mais, dans le même temps, le caractère
faire l’usage qui lui chante. Il apprécie aussi
de pouvoir faire et défaire les réputations obsessionnel du PJ peut le conduire à se dé- 45
des personnes publiques au gré de ses solidariser du reste du groupe si celui-ci ne
articles. Un tel PJ peut sembler méprisable partage pas le but de sa croisade.
au premier abord mais, quand on y réfléchit
à deux fois, c’est peut-être un des profils - Inspi personnage historique : Jean-Paul
qui se marient le mieux avec les habituelles Marat (1743-1793), tellement impliqué dans
bandes de mercenaires et autres despera- son journal ardemment révolutionnaire
dos que sont souvent les groupes de PJ ! L’ami du peuple que le titre de la gazette
deviendra le surnom de l’homme, jusqu’à ce
- Inspi film : Citizen Kane, d’Orson Welles que le couteau de Charlotte Corday y mette
(1940). Un sommet du genre, dessinant un un terme.
labyrinthe de vrai et de faux dans lequel
avance un journaliste voulant connaître la
vérité sur un magnat de la presse (inspiré
de William R. Hearst) récemment décédé.

- Inspi film : Meet John Doe / L’Homme de


la rue, de Franck Capra (1941). Pour lutter
contre son propre licenciement, une jour-
naliste invente de toutes pièces un John
Doe (Monsieur Dupond, en quelque sorte)
à qui un homme en mal d’argent va donner
corps. Un détournement de ce « quatrième
pouvoir ». Toute la force de la manipulation
de l’opinion est exposée par ce film vision-
thema
9. On m’appelle le chevalier blanc - Inspi film : Zodiac, de David Fincher
(2007). Un dessinateur de presse et un
Ce PJ n’a pas véritablement de conviction journaliste tombé dans la bouteille relèvent
idéologique, mais il a un cœur d’artichaut. le défi lancé par un tueur en série qui envoie
Un peuple opprimé ? Une erreur judiciaire ? des énigmes à l’organe de presse pour le-
Il démarre au quart de tour et abandonne quel ils travaillent.
toutes les affaires en cours pour soutenir
ces causes plus ou moins perdues. Ses classe reporter : super-pouvoirs
articles ne sont pas toujours lus, ne sont
pas non plus toujours intéressants ; pour- et malédictions
tant le simple fait de se ranger du côté du
faible satisfait ce personnage. Là non plus, Beaucoup de joueurs imaginent
le MJ n’aura aucun mal à motiver le PJ en leur journaliste comme une sorte de poli-
jouant sur sa corde sensible. Il faut toute- cier ou, mieux, de détective privé encore
fois veiller au bon « alignement » du reste plus indépendant puisque n’ayant pas for-
du groupe. Une bande de tueurs sans foi mellement besoin d’une mission et d’un
ni loi risque d’avoir du mal à supporter ce commanditaire pour se lancer dans ses
redresseur de torts… investigations.

- Inspi film : The Insider / Révélations, de Mi- C’est évidemment faux.


chael Mann (1999). Un cadre d’une grosse
entreprise fabriquant des cigarettes se ré- Tout d’abord, tous les journalistes ne sont
volte contre les sales pratiques de cette in- pas des journalistes d’investigation, loin
dustrie. Il est aidé en cela par un journaliste s’en faut. D’autre part, il ne faut pas oublier
d’une célèbre émission télévisée. Inspiré de qu’un journaliste ne dispose que de faibles
46 faits réels, ce film vaut beaucoup pour la moyens d’investigation. Il ne peut obliger
un témoin à le recevoir ou à répondre à ses
relation entre le journaliste et sa source, à
mi-chemin entre l’aide et l’utilisation. questions. À moins de naviguer aux limites
de la loi, il n’est pas censé avoir accès aux
bases de données de la justice, aux analyses
10. Il pleut des embrouilles
ADN, etc. De même, il ne peut légalement
placer des suspects sur écoute et encore
Confiné à la rubrique des chiens écrasés,
moins perquisitionner à leur domicile.
parce qu’il est trop jeune dans le métier
ou parce qu’il a été écarté d’autres dos-
À ce sujet, on imagine volontiers son PJ jour-
siers, le PJ se retrouve pris, bien malgré lui,
naliste doté d’un superpouvoir qui serait…
dans une intrigue qui le dépasse. Les enjeux
(roulement de tambour)… la carte de presse !
sont énormes, les méchants vraiment mé-
Or, là aussi, il faut limiter les fantasmes.
chants. Un rôle sur mesure pour un joueur
En premier lieu, cette carte n’a pas tou-
qui apprécie de jouer David contre Goliath,
jours existé et n’existe pas partout dans
avec un David timide et un peu gaffeur que
le monde. Loin de là, même. En France,
rien ne prédispose à l’aventure.
les journalistes professionnels sont encar-
tés depuis 1936 seulement. Dans bien des
- Inspi film : Professione: reporter / Profes-
jeux de rôle où l’on joue fréquemment des
sion : reporter, de Michelangelo Antonioni
journalistes, cela ne s’applique donc pas :
(1975). Un journaliste endosse l’identité
Maléfices, Crimes, Cthulhu Années Folles…
d’un homme mort, pour changer de vie. Et
De même, tous les scénarios, historiques
quand l’homme mort se révèle avoir été
ou contemporains, se déroulant aux États-
vendeur d’armes...
Unis, par exemple, ne sont pas non plus
concernés par cet accessoire.
Vous bossez tous au Daily Planet ?
Pour l’anecdote, signalons un genre littéraire qui foisonne de journalistes ou reporters qui
n’exercent presque jamais concrètement cette activité : celui des super-héros. L’exemple
typique est celui de Clark Kent, reporter au Daily Planet dans sa facette visible mais assez

l’œil du reporter
inactive, et super-héros en body moulant et cape dans la facette secrète mais active.

Quand bien même le PJ journaliste serait doté


de sa carte, cela ne ferait pas de lui un super- force des règles de déontologie qui, norma-
héros de l’investigation. Elle permet en fait lement, s’imposent à tous les reporters (ne
surtout au journaliste de prouver son activité pas payer ses sources, ne pas dissimuler
professionnelle et d’entrer gratuitement dans son métier à ceux que l’on interroge…).
certains lieux payants… rien de bien utile au
cours d’une enquête de jeu de rôle ! Au final, on peut se demander si les nom-
Enfin, et peut-être surtout, l’histoire nous breuses contraintes qui pèsent sur les
prouve que la carte de presse n’a jamais investigations menées par un journaliste
constitué une assurance contre l’emprison- ne découragent pas les joueurs de jeu de
nement arbitraire ou la mort provoquée. rôle d’endosser ce rôle. En effet, si, comme
Parfois, même, ça peut transformer la per- nous l’avons vu, la partie « investigation »
sonne qui la porte en cible. du travail de journaliste est celle qui est le
plus souvent mise en jeu, autant incarner
Par contre, en France comme souvent ail- un policier ou un détective privé - véritables
leurs dans le monde, le journaliste dispose spécialistes du genre, non ?
d’un privilège de type « secret profession-
nel » qui lui permet de protéger l’anonymat Comme chien et chat
de ses sources d’information, y compris Pourtant, à mieux y regarder, le journaliste
face aux questions ou aux perquisitions de la dispose, de son côté, de quelques avantages
justice. Toutefois, ce « super-pouvoir » n’est sur le policier. Ainsi, son métier le rend
pas sans limite et les abus de la justice, sur- moins intimidant, ce qui peut faciliter l’ac- 47
tout dans certains pays, ne sont pas rares. cès à certaines informations qui ne seraient
pas divulguées à un membre des forces de
Il est même beaucoup plus fréquent, dans l’ordre. Il n’est pas non plus tenu de suivre
la plupart des périodes historiques ou des une procédure légale, au contraire du poli-
régions du monde contemporain, que le cier – du policier d’une démocratie, bien
journaliste soit plutôt frappé de « malédic- sûr... Le journaliste peut également utiliser
tion ». Étroitement surveillé, interdit d’exer- des arguments propres à obtenir des confi-
cer sa profession pour un oui ou pour un dences, comme le fait de pouvoir « faire la
non, jeté en prison pour avoir divulgué une courte-échelle » à quelqu’un qui accepte de
information qui dérange le pouvoir en place, lui donner des informations : même sans
voire purement et simplement éliminé… les parler d’argent, il peut s’agir de promettre
dictatures de tout poil sont les premiers à sa source de la rendre célèbre (ce qui peut
ennemis des reporters. On peut penser s’avérer dangereux pour la nouvelle « célé-
aussi aux enlèvements de journalistes dans brité »...), de s’arranger pour lui obtenir une
les zones de guerre pour faire pression sur rencontre en privé avec une étoile du ciné-
l’opinion publique. Bref, reporter n’est pas ma, ou deux pass pour le backstage d’un
un métier de tout repos… concert d’un mythique groupe de rock, etc.
Enfin, le journaliste, pour peu qu’il ait le
Dans ce lot des « malédictions », on n’ou- soutien de son organe de presse, peut y
bliera pas de faire une place conséquente trouver un extraordinaire porte-voix, sans
à l’autocensure que le PJ peut s’infliger du commune mesure avec le retentissement
fait de la pression des actionnaires ou des que peut avoir un rapport d’enquête de poli-
annonceurs de son journal, de par sa propre cier ou de détective privé.
éthique ou encore, bien évidemment, par la
thema
Ceci contribue à tisser, entre les journalistes Personne n’est tout blanc ni tout noir, d’un
et les gens de la police et de la justice au côté comme de l’autre de la barrière, il y
sens large, des relations complexes, sou- a là bien des ressorts d’intrigues pour des
vent paradoxales : aventures rôlistiques.

• chacun des deux camps peut avoir besoin


storytellers : le récit
dans le récit
de l’autre : par exemple, le journaliste
pour avoir de la matière à publier, le poli-
cier ou le juge d’instruction pour organi-
ser quelques fuites qui donneraient un Si on veut promouvoir le rôle de
coup de pied dans la fourmilière ; PJ reporter, il faut donc accepter, au moins
• et pourtant les deux camps sont comme ponctuellement, de se coltiner cette dua-
chien et chat, les policiers et juges trai- lité entre le récit du MJ et celui du PJ jour-
tant les journalistes de fouille-merde ou naliste. Dans une approche du récit de jeu
d’empêcheurs de travailler « correcte- de rôle collective et partagée entre MJ et
ment », et les journalistes accusant les joueurs, cela peut même être une grande
policiers et juges de contrecarrer la révé- richesse. Voici quelques pistes que vous
lation de tous les détails de l’affaire. pourriez expérimenter dans vos parties si,
d’aventure, un PJ journaliste décide de s’y
lancer :
Carte de presse
• demander ponctuellement au(x) PJ
et autres press card journaliste(s) de rédiger un article : il ne
s’agit pas forcément de le faire complè-
D’autres pays que la France, dont de nom- tement mais simplement de lui demander
48 breux pays européens et les États-Unis,
disposent d’un système qui ressemble glo-
ce qu’il mettrait dans son article dans les
grandes lignes. Cela peut être l’occasion
balement à la « carte de presse » française. pour les PJ de s’accorder sur leur vision
L’attribution d’une telle carte professionnelle
des événements de la partie, voire pour
peut être du ressort d’une organisation pro-
le MJ de se rendre compte que le groupe
fessionnelle de journalistes (par exemple
« Union of Cyprus Journalists » à Chypre, fait totalement fausse route ou n’a rien
« National Union of Journalists » au Royaume- compris au film ! Une version plus riche
Uni, « Ordine dei Giornalisti » en Italie), ou question jeu de rôle que la sempiternelle
d’une commission administrative (c’est le cas pause café/cigarettes, quoi…
en Belgique avec la « commission d’agréga-
tion », ou au Portugal avec la « Comissão da De manière plus poussée, la rédaction de
Carteira Profissional de Jornalista »). Parfois, l’article sera l’occasion pour le PJ repor-
le système est très largement décentralisé, ter de se demander ce qu’il révèle ou non
comme aux États-Unis où le press pass ou au public et donc de faire des choix, ce qui
la press card peuvent être délivrés par les reste l’essence du jeu de rôle. Bien sûr, le
organes de presse eux-mêmes ou par des MJ devra être capable d’adapter la suite du
services administratifs locaux. récit à ce qu’aura ou non révélé l’article du
ou des PJ ;
Ces cartes professionnelles ne donnent au-
cune prérogative à la personne qui en dispose. • mener l’interview d’un PNJ : les ren-
Ce n’est, le plus souvent, qu’un document qui
contres entre PJ et PNJ importants sont
atteste que la personne exerce le journalisme
souvent décevantes. Le MJ a préparé
comme activité principale. Néanmoins, cer-
tains journalistes peuvent obtenir des droits un monologue bien chiadé alors que les
particuliers, comme l’accréditation des jour- joueurs, eux, bégaient et se refilent la
nalistes et faiseurs d’images télévisuelles ou patate chaude de la conduite du dialogue.
photographiques auprès d’organisations poli-
tiques (ONU, instances européennes, etc.), ou
comme les accréditations pour des concerts,
des festivals, etc.
Des journalistes de prix
Certains journalistes voient la qualité de
Pourquoi ne pas demander au PJ journa-

l’œil du reporter
leur travail récompensée par leurs pairs,
liste de mener une interview si le profil du au travers de prix qui peuvent consacrer
PNJ rencontré le permet (pas le sorcier leur renommée mondiale. Il en est ainsi
nécromancien du coin si possible…) ? Le du prix Pulitzer aux États-Unis qui honore,
MJ laissera donc le PJ préparer les ques- entre autres, des journalistes de grand
tions d’avance et s’obligera ensuite, par talent depuis 1904, et qui a distingué
la voix du PNJ, à répondre en suivant ce notamment Carl Bernstein et Bob Wood-
canevas imposé ; ward , en 1973, pour leurs investigations
sur l’affaire du Watergate. Il en est de
• laisser ponctuellement le PJ journaliste même du prix français « Albert Londres »,
prendre les rênes de la narration : si le décerné au meilleur grand reporter de la
joueur est d’accord et le MJ partageur, presse écrite (depuis 1933) et de l’audio-
il peut laisser la périphérie de son récit visuel (depuis 1985), prix qui a couronné
aux bons soins de son PJ reporter. Un PNJ notamment Hervé Chabalier (1979), qui
mineur à improviser ? Pourquoi ne pas fondera l’agence de presse CAPA en 1989.
laisser le PJ en inventer le portrait façon Un PJ journaliste pourrait rêver que ses
presse people ? Un autre PNJ est mort aventures intrépides et ses enquêtes sans
accidentellement dans des circonstances concession lui permettent d’accéder, un
sans importance ? Le PJ peut improviser jour, à un prix si prestigieux.
un fait-divers. Etc. ;

• encourager le PJ reporter à tenir un jour-


nal de bord : cela n’a pas d’utilité directe Index des jeux cités
en jeu, mais peut constituer une très
intéressante trace écrite de l’aventure (les éditeurs et dates indiqués sont ceux des édi-
collective vue par le regard du journa-
tions les plus récentes à ce jour ; le cas échéant,
sont mentionnées l’édition en version originale et
49
liste. Cette fois-ci, ce sera peu adapté à l’édition en français)
un scénario d’enquête mais plutôt à l’ex-
ploration et à la découverte de contrées Arkeos (Extraordinary Worlds Studio, 2004)
inconnues et/ou hostiles. Aventures dans le Monde Intérieur (Ecuries d’Au-
gias / Ludopathes, 2010)

l’effet « Vache-qui-rit » Call of Cthulhu (Chaosium, 2004) / L’appel de


Cthulhu (Sans-Détour, 2008)
COPS (Asmodée Éditions / Siroz, 2003) ; supplé-
Enfin, sur un mode un peu diffé- ment 15 minutes (Asmodée Éditions / Siroz, 2004)
Crimes (Caravelle, 2006)
rent, on peut imaginer une ultime forme de
Cyber Age (Casus Belli, 1995)
mise en abîme, de récit dans le récit. Les Cyberpunk (R. Talsorian Games, 2005) / Cyber-
grands reporters contemporains se sou- punk 3.0 (Oriflam, 2007)
mettent de plus en plus à des entraînements Cyberpunk 2020 (R. Talsorian Games , 2002) / Cy-
très pointus sous forme de jeu de rôle pour berpunk 2020 (Oriflam, 2003) ; supplément Live &
leur apprendre à réagir promptement aux Direct (R. Talsorian Games , 1996)
menaces, comme une tentative d’enlève- Exil (UbIK, 2005)
Feng Shui (Atlas Games, 1999) / Feng Shui (Ori-
ment par exemple. Si vous jouez avec un ou
flam, 1999)
des PJ reporters dans un univers contempo- Hellywood (John Doe, 2008)
rain ou futuriste, ne vous privez pas d’intro- Hollow Earth Expedition (Exile Game Studio, 2006)
duire ce jeu de rôle dans le jeu de rôle. / Hollow Earth Expedition (Sans-Détour, 2009)
Kuro (7ème Cercle, 2007)
Maléfices (Club Pythagore, 2006)
Shadowrun (Catalyst Game Labs, 2009) / Sha-
dowrun (Black Book Editions, 2009) ; supplément
Shadowbeat (FASA Corporation, 1992)
Tabloïd! (TSR, 1994)
Trail of Cthulhu (Pelgrane Press, 2008) / Cthulhu
(7ème Cercle, 2008)
Warsaw (John Doe, 2009)
thema

Un comic-book de Warren Ellis & Darick Rober- connaître un avenir possible de notre monde
ston, intégrale disponible en six volumes chez – si personne n’y met bon ordre avant.
Panini Comics Après quelques reportages, Spider Jerusalem
va s’attaquer à sa croisade personnelle : les
[ œuvre ] élections présidentielles. En lice, deux can-
didats : la Bête, une brute conservatrice et
Le lieu : la Ville est une gigantesque antipathique (image-type du Républicain) ; et
mégalopole américaine, fusion de New-York le Sourire, un libéral consensuel et hypocrite
et Los Angeles, au sein de laquelle cohabitent (une caricature de Démocrate). Bien qu’au fi-
les communautés les plus diverses, où la nal ces deux rivaux aient peu ou prou le même
richesse la plus indue côtoie la misère noire, programme, Spider Jerusalem a une dent per-
dans laquelle tout semble possible mais rien sonnelle contre la Bête et va donc s’employer
ne change vraiment. à le faire perdre, quoi qu’il en coûte. Et il devra
L’époque : l’histoire prend place dans un d’ailleurs en payer le prix fort…
futur pas si éloigné, juste assez pour justifier
l’amplification extrême des travers de notre Transmetropolitan est un comic-book aty-
société. Libéralisme débridé, répression sé- pique. Ici, point de super-héros ou de sau-
vère, surveillance du citoyen, muselage des veurs du monde. Juste une réalité politique
médias, fracture sociale, etc. Tout ce qui est et sociale qui, bien que prenant place dans
50 en germe de nos jours explose ici dans toute
son abjecte réalité prévisionnelle.
une fiction d’anticipation, n’en ressemble pas
moins diablement à la notre – enfin, surtout à
Le protagoniste : Spider Jerusalem ! Un jour- celle des USA mais le propos a la force d’être
naliste engagé, retiré depuis des années à la assez universel par les temps qui courent.
campagne, et qui revient dans la Ville se mê- C’est donc une œuvre éminemment poli-
ler de préférence de ce qui ne le regarde pas tique qui nous est présentée, dénonçant les
– surtout si cela lui permet de mettre dans nombreux défauts d’une société qui part à
l’embarras les plus puissants. la dérive : le tout-répressif, la fragmentation
du tissu social en de multiples communautés,
Transmetropolitan est une bande-dessinée les religions et sectes ayant pignon sur rue, la
d’anticipation, dite « post-cyberpunk », dont propagande qui étouffe la liberté de la presse,
le héros est un journaliste d’investigation. Le l’abrutissement des masses… Cependant,
personnage de Spider Jerusalem est claire- Transmetropolitan ne se contente pas de
ment inspiré de Hunter S. Thompson (célèbre pointer du doigt ceux qui sont au pouvoir – et
créateur du gonzo journalism), autant dans seraient responsables de tout. Ici, chacun en
ses attitudes et son physique que dans ses prend pour son grade et le citoyen lambda,
opinions politiques et sociales. Ainsi, Spider coupable d’inaction et de manque d’esprit cri-
Jerusalem s’implique dans ses reportages au tique, en prend tout autant dans la gueule que
point d’en devenir la vedette, se mettant en ceux qui le manipulent.
scène dans toute sa démesure pour attirer C’est à travers plusieurs gros story-arcs
l’attention d’un public apathique qu’il a à cœur que Warren Ellis va analyser les différentes
de réveiller de la plus brutale des façons. facettes de cette société. L’histoire ne fait
L’univers dans lequel vont prendre place que monter en puissance, faisant se rejoindre
ses aventures est la Ville (la « trans-métro- toutes ses composantes lors de véritables
pole »), une cité archétypale empruntant à morceaux de bravoure. Des émeutes « ra-
plusieurs mégalopoles américaines, reflet al- ciales » téléguidées par le pouvoir, à l’élection
téré du pays dans sa globalité, prisme défor- présidentielle et à ses conséquences, chaque
mant à travers lequel le comic va nous faire partie de ce comic est passionnante de bout

par Romain d’Huissier


toutes illustrations ©
en bout, véritable œuvre pamphlétaire sans jeu prenant place dans une immense cité, avec
concession qui a le mérite de nous renvoyer ses secrets et zones d’ombre, et ce même si l’uni-
en pleine face nos propres lâchetés et aban- vers n’est pas futuriste / cyberpunk. On pense

inspi : transmetropolitan
dons – sécurité contre liberté par exemple. notamment à Hellywood voire (pourquoi pas ?)
Difficile de ne pas penser à notre propre Laelith – après tout, les races dans les univers
monde en crise en lisant Transmetropolitan… de fantasy constituent des « communautés », en
quelque sorte. Le Monde des Ténèbres, univers
L’énorme point fort de cette bande-dessinée urbain par excellence (surtout du point de vue
est sans conteste son personnage principal : des Vampires, qu’il s’agisse du Requiem ou de
Spider Jerusalem. Un journaliste de retour la Mascarade), peut également reprendre divers
sur le devant de la scène et qui compte bien éléments de la Ville à son compte.
le faire savoir à tous ! Jusqu’au-boutiste, ex- Mais là où Transmetropolitan est réellement
cessif, terriblement lucide, Spider Jerusalem intéressant du point de vue du jeu de rôle, c’est
n’hésite jamais à foncer tête baissée et rien ne dans sa présentation d’un archétype de per-
lui fait peur. Il fait éclater la vérité, dénonce sonnage populaire (et en plein cœur du thème
les travers de chacun, déterre les secrets de ce n°0 de Di6dent), mais paradoxalement
enfouis. Un personnage haut en couleur qui peu ou mal utilisé : le journaliste. Spider Jerusa-
emporte facilement l’adhésion tant il est sou- lem en est même une incarnation particulière :
vent ce que nous voudrions tous être : culot- un gonzo journalist, c’est à dire un reporter qui
té, frondeur, inarrêtable. s’implique dans ses enquêtes. En effet, le prin-
Pourtant, Spider Jerusalem est antipathique cipal problème d’un journaliste classique, c’est
à bien des égards : son talent cache une per- qu’il se borne souvent à découvrir des faits et
sonnalité égotiste, qui ne se préoccupe guère les rapporter – au mieux. Mais le gonzo jour-
des dégâts collatéraux de ses actes – ce qu’il nalism va lui permettre de se mettre au cœur
paiera fort cher au final – et dont le compor- des faits, de les relater à la première personne,
tement autodestructeur cache mal une pro- d’en être un acteur à part entière, d’assumer
fonde misanthropie. totalement la subjectivité de son propos ! Le
Un anti-héros en somme, attachant et re- journaliste qui fait l’actualité de façon engagée,
poussant à la fois. Le parfait protagoniste au lieu de se contenter d’en livrer un compte-
pour un comic-book aussi outrancier. rendu neutre et aseptisé. 51
Voilà qui peut être un défi pour un joueur :
Du point de vue graphique, Darick Robertson interpréter un tel journaliste, avec tous les
fait un travail admirable. Son trait, à la fois risques qui vont avec (employeurs frileux,
rond et détaillé, correspond à merveille à puissants contrariés, population dubitative,
l’ambiance de l’histoire. Un mélange d’excès compagnons agacés par ses excès…). De quoi
bouffonesque et de précision journalistique. changer agréablement du détective privé –
L’univers dépeint est juste assez cyberpunk, tout en en restant proche. Un gonzo journalist
les personnages sont pleins de personna- peut trouver sa place dans divers univers tel
lité et le dessin parvient à insuffler un dyna- celui de l’Appel de Cthulhu en plus de tous
misme inattendu, même dans une simple ceux cités plus haut. Et nul doute qu’il appor-
scène d’interview. tera un peu de renouveau et de variété autour
de la table – surtout si son attitude se calque
Transmetropolitan est donc une œuvre à sur celle de Spider Jerusalem !
connaître, lire et relire. Même les plus réfrac-
taires aux comic-books devraient s’y pencher, « Le reportage gonzo allie la plume d’un
car finalement rares sont les bandes dessinées maître reporter, le talent d’un photographe
ayant un tel contenu politique, une telle lucidité de renom et les couilles en bronze d’un
sur la direction que prend notre monde. acteur. »
Hunter S. Thompson (1937 – 2005)
[ inspi ]
Sur un plan superficiel, le monde dans [œuvre]
lequel prend place Transmetropolitan partage [inspi]
bien des points communs avec le cyberpunk. Des
jeux comme Cyberpunk 203X, Shadowrun,
Kuro ou COPS peuvent donc grandement s’en
inspirer : d’un point de vue visuel comme théma-
tique. De la même façon, la Ville – qui est presque
un personnage à part entière de l’œuvre – est si
bien dépeinte qu’elle peut elle aussi inspirer tout
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laisser
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mis avant-hie déjoué jeun utes à arue r retro ndai es de jeun de la l kille
du recueillem à celui enfin in extre- vie, e fille pein : en uver re notr es pire
du que r, il e, quel Tou r
nos informati ent. Hélas, deuil et subir l’on doive semble donc des au fondest le corp ques
la e com filles des
se préparer seule et retro miè jours mun inno-
ons, d’après de de voisins, du uvé, s de la avon res infoselon
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même
provenan celu auté quar
notre Nation les ennemis de
dormante la part de la
lâches time i des à moi jardin sans la scèns pu rma
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at- de vague objectivement ce : on 48 tion . Les pare ns de d’un recu tions
tout Mou tier résid
pas nous aient décidé de de » qui a « cellule rait es
sortir eu le malheur les diaboliqu d’attentat parler h sur
poli s faite prem nts de 50 e de eilli que pre- tés ntain enti
répit. Lors accorder ce de ne
casion de son sommeil
s dont d’arrestat une première ière la vic-m calf qu’a crim r auto nou jard sont Fall el
temps aujourd’h es auteurs seuls ions parmi vague denc ciers s sur s la eutrés ucun e, il ur s habi ins de bell s les cossu
tant attendu,de son point de connus des évèneme à l’oc- ui où savent plices présumés pays. Les e mon plac cons
presse, née à
s’arrêter. elle est desti-
les
des terroristecom- Mountain habitants que la tren e par tata-
psyc des sem de cont prop de
M. Kowalow d’hier après-mi d’Atlanti
les résultats
nts bien dern hose chez ble- éloi tations igus e taill rié-
c City. du comtéjeun t à spon iers eux vois ne

fantastique. Un cocktail rendu désormais fami-


conféren A l’issue
ski a en di, En effet, ce de presse, Pour finir, s. Falls, les
jour née en suite ins, parf gnées sont font e et les laiss
effet ré- explosifs des analyses lowski, de sa
walowsk et ce même
fectés
par deE eux-mêmes de e fille l’évi- ente tanémen s, deau ois les pass que moi er écha
désamorc des toutefois M. Kowa- n’ont sans D
tout af- a ville à sépa unes able les insig gnag
delphie susp ndu t n’ait
MO
si
distinctio i s’est refusé M. Ko- directem doute I T soucis,
semblent és à Phila- cret de autres été à évit x de
l’enquête tenu par le se- ces rées des men nifia e utile pper
indiquer a heureuse en national, ns au sein du
à faire
des ent des rien à craindre
O crim ect à quelqueavoir déclaré Wal er les végétatio par autres, t Gag nt en , mêm aucu
ment assurécours, nous
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une même selon tous on peut penser
territoire ne nous terroriste R I e. Il l’he vu
juste ters, vis des appa e le n té-
piste que confiance reste donc s. Il A est ure suppchose ou n dest ri- déte eons
cette avanjoint à vis. renc plus

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cette intrigue à votre univers de jeu préféré.


Comme vous le verrez, de notre côté, nous
vous livrons tout de même quelques don-
nées techniques tirées du système de jeu
bien connu édité par John Doe : le dK². En
effet, le second objectif de ce scénario est
de vous permettre de jouer sans attendre,
presque sans préparation. L’utilisation de
nombreuses aides de jeu (dont, évidem-
ment, des fac simile de presse écrite) et un
découpage minutieux du déroulement de la
52 partie devraient, en effet, permettre au MJ
de donner à jouer cette intrigue sans effort.

pitch
Les PJ sont des employés de Weir-
do, un site web US spécialisé dans les infos
étranges. Ils ont été dépêchés pour 48 h chrono
à Mountain Falls, une petite localité de l’ouest
des USA (Idaho) où des viols et meurtres assez
bizarres ont été commis récemment : peut-
être un nouveau serial killer ou une secte sata-
niste ou encore un monstre inconnu ? Comme
le reste de la profession est accaparé par la
couverture d’un événement considérable que
l’on devine être une vague d’attentats isla-
mistes, les web-reporters seront les seuls,
scénario dK2

Mountain Falls
avec l’organe de presse local (The Falls Adver-
tiser), à couvrir l’info.

par Julien Clément


découpage de la partie PJ réalisent leur 1ère journée d’investigations.

scénario dk2 : ce que nous savons ...


Le MJ improvise en partie les réactions et
Si le MJ souhaite faire jouer cette les réponses des personnes interrogées en
intrigue avec le moins de préparation pos- fonction de ce qu’il vient de lire.
sible, il devra suivre scrupuleusement le
découpage présenté ci-dessous :
6. À la fin des premières 24 h, les PJ sont
sollicités par leur rédaction de la côte Est
afin qu’ils mettent en ligne un 1er article
1. Le MJ prend connaissance au moins du résu- sur leur sujet. Les PJ décident entre eux ce
mé du scénario (le pitch ci-dessus et le présent qu’ils y mettent ou s’ils essayent d’obtenir
découpage) et de l’aide de jeu n°1. Lire l’en- un délai. Le MJ prend bonne note de ce qui
semble du scénario et des aides de jeu avant la sera ou non mis dans l’article pour gérer
partie est évidemment un plus non négligeable les réactions des PNJ qui peuvent en avoir
mais n’est pas totalement indispensable. connaissance le lendemain.

2. Le MJ distribue aux joueurs l’aide de jeu 7. Idem 4 avec l’aide de jeu n°3 : nouvelle
n°1 : un fac simile de la page « Qui sommes édition du journal local. Pendant la lecture du
nous ? » du site Weirdo (pouvoir la consul- journal par les joueurs, le MJ peut réfléchir
ter en ligne sur un portable ou un mobile aux implications de l’éventuel article des PJ.
serait un plus pour l’ambiance). La création
des persos peut avoir lieu avant ou après la 8. Idem 5 : deuxièmes 24 h d’investigation
lecture du document selon les circonstances des PJ.
(PJ déjà existants ou créés pour l’occasion…).
9. Idem 6 : toutefois, cette fois-ci, il est
3. Pendant la lecture du 2 par les joueurs impossible d’y échapper, un article croustil-
lant doit obligatoirement être mis en ligne
et/ou la création/découverte de leur PJ, le
MJ lit la présentation de la 1ère scène du sinon la rédaction sera très mécontente par 53
scénario. Quand le groupe est prêt, il leur rapport aux frais conséquents engagés.
explique le point de départ de la mission et
fait jouer immédiatement cette 1ère scène
10. En guise de conclusion, le MJ choisit
parmi les 3 articles du journal local propo-
qui intervient de nuit alors qu’ils arrivent en
sés celui qui lui semble le mieux convenir
voiture sur les lieux de leur reportage. Elle
aux évènements tels qu’ils se sont effec-
est simple à faire jouer et place immédiate- tivement déroulés et/ou ont été révélés/
ment les PJ en possession d’infos exclusives
obscurcis en fonction des choix des PJ. Il le
sur leur sujet (voir chronologie de l’intrigue).
distribue alors aux joueurs.
4. Le lendemain matin, les PJ doivent débu-
ter leurs investigations sur place. Le MJ dis- chronologie/résumé de
l’intrigue
tribue l’aide de jeu n°2 : un fac simile de l’édi-
tion du jour du journal local. Il permet d’avoir
aussi bien les infos sur l’affaire qui intéresse
les PJ que sur l’ambiance générale de la pe- Note : J est le jour de l’arrivée des PJ à
tite ville provinciale qui lui sert de cadre. Mountain Falls (dans la soirée) et donc le
moment du début du scénario (1ère scène).
5. Pendant que les joueurs lisent le journal
puis discutent des infos qu’ils y ont trouvées, J –39 ans : le couple John et Martha Davison
le MJ prend connaissance de la fiche d’inves- donne naissance à Mountain Falls à leur 1er
tigation qui récapitule les renseignements enfant. Hélas, celui-ci souffre d’un double
que les PJ peuvent espérer obtenir et auprès handicap physique (difformités) et mental
de qui. Si ce n’est déjà fait, il relit attentive- (retard intellectuel et forte instabilité men-
ment la chronologie de l’intrigue. Ceci fait, les tale). L’enfant est prénommé Ray(mond).
thema
J – 37 ans : rendue infernale par la difficile J – 10 ans : après ses études, Brian devient
gestion de l’éducation du petit Ray, la vie du pasteur dans le courant chrétien charisma-
couple Davison bat sérieusement de l’aile. tique. Plein d‘ambition, il fonde sa propre
John n’hésite pas à abandonner femme, église, la Crown-of-thorns Church. Grâce
enfant et même demeure familiale cossue à l’étonnante présence de Brian Davison,
pour disparaître à jamais. Pourtant, Martha cette église ne tarde pas à connaître un cer-
était alors enceinte d’un deuxième enfant tain succès. Le jeune pasteur est sollicité
auquel elle donne naissance quelques mois pour publier des écrits évangéliques.
plus tard. Il s’agit à nouveau d’un garçon,
tout à fait normal cette fois-ci. Elle choisit J – 8 ans : la Crown-of-thorns Church est en
de le prénommer Brian. pleine ascension et commence à essaimer
des filiales dans de nombreuses villes du
J – 25 ans : Brian s’avère être un fils tout Sud-Est et du Midwest. Le pasteur Davison
à la fois intelligent, aimant et remarquable- devient un télévangéliste reconnu.
ment mûr pour son âge. Tout en trustant les
prix d’excellence à l’école, il réussit à aider J – 5 ans : Martha Davison, épuisée par une
sa mère à s’occuper de Ray. Ce dernier, en- vie difficile, décède dans sa maison de Moun-
touré de l’amour familial, va mieux et peut tain Falls. Ray, dont les années de claustra-
suivre une scolarité presque normale en tion et les traitements du Docteur Carruthers
compagnie de son frère à la Cotton Mather ont aggravé le cas, est fou de douleur : son
Junior High School de Mountain Falls. Toute- monde s’effondre. Brian, alors en pleine gloire
fois, compte tenu de son handicap mental, il médiatique, n’a ni le temps de s’occuper de
est inscrit dans une classe inférieure à celle son frère, ni l’envie de voir des journalistes cu-
de son brillant cadet. rieux fouiller dans son passé familial. Il décide
de créer la House of Love Foundation dans la
54 J – 23 ans : ne pouvant contrôler ses pul- périphérie de Mountain Falls : il s’agit officiel-
sions sexuelles grandissantes, Ray, dans un lement d’une institution de charité ouverte
accès de folie, tente de violer la jeune Lily à tous les habitants du comté et officieuse-
Rossbury, une camarade de classe de Brian, ment du nouveau lieu secret de résidence et
tout en la violentant et en lui arrachant de soins pour Ray. En échange d’un solide trai-
d’épaisses touffes de cheveux (trophées tement annuel, le Docteur Carruthers accepte
auxquels il voue un culte malsain…). Pré- d’en prendre la direction.
sent à proximité, Brian réussit à intervenir
à temps. Il parvient également à plaider la J – 4 ans : rendu par l’expérience conscient du
cause de son frère auprès de la jeune vic- fait qu’il sera difficile de garder longtemps le
time : elle accepte de ne rien dire sur ce qui secret (notamment auprès des employés de
vient de se passer à condition que sa route la Fondation), le Docteur Carruthers encou-
ne croise plus jamais celle du déséquilibré. rage Brian Davison à s’investir davantage à
Ray est retiré de l’école pour « raisons médi- Mountain Falls pour y devenir incontournable
cales » (le courrier est signé par le Docteur auprès des élites locales. Nanti doublement
Carruthers) et vit désormais reclus dans la de sa popularité et de sa richesse, Davison
maison familiale sous la garde de sa mère commence alors à « arroser » tout ce qui peut
et avec son frère pour seule compagnie. l’être dans sa ville natale : campagne électo-
rale du maire, campagne électorale du juge,
J – 20 ans : Brian, tenaillé par l’ambition journal local, fêtes de l’école… Il y fonde aussi
d’une vie meilleure, quitte Mountain Falls une filiale de son église, la première dans
pour suivre des études sur la côte Est. Il l’Ouest. De fait, en l’espace de quelques mois,
laisse sa mère seule pour s’occuper de l’en- Brian devient le fils prodigue de Mountain
combrant Ray. Falls, toute ragaillardie d’être enfin quelque
chose sur la carte des États-Unis d’Amérique.
J – 72 h : pris d’une soudaine crise de folie, dans les bois un groupe de jeunes adoles-

scénario dk2 : ce que nous savons ...


Ray tente de s’échapper de la Fondation et cents de Mountain Falls venus là échapper
échappe momentanément à la vigilance de ses à l’œil inquisiteur des bigots de la petite
« infirmiers ». Un de ceux-ci, Bobby Hartman, ville conservatrice. Irrésistiblement attiré
parti à sa poursuite dans les bois environ- par une des jeunes filles du groupe, il leur
nants, était sur le point de la rattraper lorsque donne bruyamment la chasse, semant la
l’handicapé a déchaîné sur lui toute la violence panique parmi les teenagers surpris par cet
accumulée en plus de 20 ans de claustration être difforme et couvert de terre, surgi des
et d’humiliation. Hartman décède sur le coup ombres de la forêt. Alors qu’ils refluent
et son cadavre est pour ainsi dire méconnais- tous en désordre, Ray réussit à intercepter
sable, frappé d’une infinité de coups portés la jeune fille qu’il convoite, une certaine Lisa
par une sorte d’outils de jardinage. Arrivés les Fitzgerald, 14 ans. Il la viole, lui arrache de
premiers sur les lieux, le Docteur Carruthers pleines touffes de cheveux et finit par la
et Jack Conrad, son excellent ami le shérif massacrer avec un autre outil de jardinage
du comté (lui aussi élu grâce au soutien sans (pris dans le cabanon), à peu près du même
faille du pasteur Davison…) sont évidemment type que celui qui a servi à tuer Hartman.
peu désireux d’embarrasser leur protecteur Ray va se réfugier dans le cabanon du juge
Davison ou de provoquer une enquête détail- où il s’endort en caressant les touffes de
lée sur le cas de Ray Davison. Ils réussissent cheveux de la malheureuse Lisa. Bien que
à mettre la mort de Hartman sur le compte se doutant de l’identité de l’auteur du crime,
de son imprudence et de la rage d’un des ours Conrad et Walters sont bien évidemment
qui, paraît-il, hantent les bois et les montagnes contraints cette fois-ci de laisser l’enquête
environnantes. suivre son cours.

J – 48 h : Mountain Falls étant volontaire- J : l’information se diffuse localement et,


ment anesthésiée par toutes les élites du parfois, plus nationalement même si elle 55
comté (journal, pasteur, maire, juge…), peine à trouver écho dans un contexte de
Ray n’a guère de difficulté pour s’y cacher terrorisme islamiste. En faisant le lien avec
le jour et se déplacer la nuit. Il en profite le décès, officiellement accidentel, de Hart-
pour se rendre au cimetière local où il rend man, plus ou moins dans le même bois, on
des hommages confus à la mémoire de sa commence à évoquer la « Bête de Mountain
mère adorée. Le jour venu, traversant les Falls ». Les PJ sont envoyés sur place par
bois, il se réfugie dans le seul endroit qu’il Weirdo.com pour ramener un reportage
connaît réellement : l’ancienne maison fa- sur le sujet. Après un trajet en avion jusqu’à
miliale. Aujourd’hui possédée par le juge du Boise, les PJ louent un 4 x 4 pour terminer la
comté Simon Walters, elle fut vendue à un route. C’est alors qu’ils tombent nez à nez
prix plus que sous-estimé par Davison afin avec la fameuse Bête ! (voir 1ère Scène).
d’acheter la complaisance de ce dernier.
Ray se réfugie dans le cabanon du jardin J + 24 h : les PJ débutent leur 1ère journée
où il passe le jour. Peu adepte du jardinage, d’investigation. La nuit, Ray, qui n’ose plus
le juge Walters finit tout de même par se retourner au cimetière après l’incident de
douter de quelque chose mais, effrayé par la veille, s’aventure tout de même dans les
la portée que pourrait prendre une enquête jardins des pavillons alentours. Il tombe là
poussée sur l’affaire, il hésite à prendre une sur une jeune fille, Clara Thomas, à laquelle
décision, espérant que Ray partira de lui- il fait subir le même sort qu’à sa précé-
même la nuit suivante. dente victime. Peu désireux d’endosser la
responsabilité de la mort d’autres victimes,
J – 24 h : alors qu’il revient de sa visite noc- Walters prévient Conrad et Carruthers de la
turne au cimetière, dans un état de trouble présence de Ray Davison sur sa propriété.
sentimental et d’exaltation, Ray croise Sous l’influence de Carruthers, ils décident
thema
se confirmerait. Weirdo.com vous laisse
carte blanche sur place mais vous demande
de ne pas rester plus de 48 h à Mountain
Falls pour limiter les frais engagés. »

Le MJ peut alors laisser les joueurs poser


des questions ou demander des précisions.
Le MJ se rapportera à la chronologie de
l’intrigue pour apporter les réponses, no-
tamment sur les manifestations de la Bête.
Cela peut aussi être l’occasion pour le MJ de
rappeler aux joueurs que leurs personnages
sont des reporters aux moyens modestes
et non pas des policiers officiels ou des
Lisa Fitzgerald
investigateurs chevronnés. Il faut en effet
garder à l’esprit que les PJ ne disposent
de s’en saisir eux-mêmes et de le ramener que de 48 h et de moyens d’investigation
secrètement à la House of Love Foundation très limités (pas de perquisition, tests ADN,
où ils l’enferment dans une cave en atten- consultations de fichiers légaux…).
dant de pouvoir questionner son frère sur le
sort à lui réserver. Ceci fait, suite du texte à lire aux joueurs :

J + 48 h : les PJ débutent leur 2ème et der- « Vous avez pris l’avion jusqu’à Boise, la
nière journée d’investigation. La tension est principale ville de l’Idaho. Là, à l’aéroport,
à son comble à Mountain Falls. vous avez récupéré le 4 x 4 loué pour vous
56 par weirdo.com. Cela fait maintenant plus
de deux heures que vous roulez. La nuit

Jouer la 1ère scène


tombe doucement sur les monts enneigés
des Rocheuses et, de part et d’autre de la
route, les forêts de conifères revêtent un
Texte à lire aux joueurs : manteau d’obscurité menaçante. »

« Vous êtes donc (les joueurs viennent en Ici, le MJ peut éventuellement laisser aux
effet de prendre connaissance de l’aide de personnages (et non plus aux joueurs
jeu n°1) tous des reporters travaillant pour comme ci-dessus) un moment de liberté
le webzine weirdo.com. Vous êtes envoyés pour entrer dans leur interprétation (se
en reportage dans une petite localité de présenter les uns aux autres, commencer à
l’Idaho, Mountain Falls. La rédaction de discuter de l’affaire…).
weirdo.com y a eu vent de la manifestation
récente de ce qu’on commence à appeler Le MJ reprend alors la parole :
« la Bête de Mountain Falls » qui hanterait
les bois alentours à la recherche de ses « Il fait désormais tout à fait nuit. La route
proies. Cela pourrait être tout aussi bien une est déserte mais vous approchez enfin de
bête fauve inconnue, un déséquilibré ou un votre destination. Après le franchissement
pervers dissimulateur : l’éclaircissement de d’un ultime col, votre 4 x 4 entame la des-
cela est d’ailleurs votre mission principale. cente finale vers Mountain Falls. Déjà, des
La « Bête » a frappé mortellement au moins habitations éparses et les sempiternels
deux fois lors des 72 dernières heures et il panneaux publicitaires annonciateurs d’une
est important que vous soyez sur place au agglomération fleurissent au bord de la
cas où le phénomène de meurtres en série route. Soudain, à la sortie d’un virage en
épingle, une silhouette apparaît au milieu neufs et passe-partout. S’ils cherchent de

scénario dk2 : ce que nous savons ...


de la route, prise dans le cône de lumière façon très détaillée, ils notent aussi la pré-
des phares de la voiture ! Bien que net- sence de nombreux cheveux blonds et fins
tement humanoïde, la silhouette semble qui ne semblent pas être ceux de la créature.
anormale, comme difforme ou revêtue
d’un déguisement. (s’adressant au PJ qui Si les PJ tentent de remonter la piste de
conduit : ) Tu freines de toutes tes forces, la créature (bois à gauche de la route), ils
les pneus crissent mais, sans doute tétani- tombent au bout de quelques minutes de
sée par la peur et la surprise, la créature marche sur un mur qu’ils peuvent escala-
ne bouge pas, se contentant de protéger der sans peine : c’est le cimetière de la ville.
de façon dérisoire son visage avec ses Traces de terre et de pas indiquent très clai-
deux bras levés. En bout de freinage, le 4 rement que c’est de là que venait la créa-
x 4 vient heurter le corps qui roule sur le ture. Si les PJ s’y aventurent, ils ne tardent
capot et termine sa course contre le pare- pas à tomber nez à nez avec un individu
brise. Vous entrevoyez alors un visage gri- patibulaire armé d’un fusil à pompe et d’une
maçant de douleur, tout couvert de terre et torche électrique. Il se présente comme
aux traits effrayants. Alors que vous êtes Bobby Mankiewicz, le gardien du cimetière.
vous-mêmes sous le choc, la créature se Il n’a rien vu, rien entendu et prie avec insis-
relève d’un bond, accompagnant son geste tance les PJs de déguerpir.
d’un hurlement lugubre. Elle saute à terre,
apparemment indemne et s’enfuit en cou- L’incident a été si rapide que les PJ n’ont pu
rant vers les bois. Que faîtes-vous ? » faire ni photo, ni film. De toutes façons, en
l’état, la rédaction de weirdo.com n’accep-
Si les PJ tentent de le suivre (bois à droite tera pas un article si peu étayé.
de la route), ils perdent rapidement sa
trace mais tout indique qu’il se précipite, en En arrivant à la ville, ils peuvent relater leur 57
contre-bas, vers la ville de Mountain Falls, aventure à la police ou au journal local : on les
apparemment plus précisément vers un écoutera poliment mais cela ne sera pas suivi
quartier résidentiel cossu situé aux limites d’effet (ni enquête, ni article).
boisées de la ville.
Ils peuvent alors aller se coucher au
Si les PJ auscultent le capot et le pare-brise, motel où weirdo.com leur a réservé des
ils trouvent beaucoup de terre, un peu de chambres. Le reste de la nuit se déroule
sang et des morceaux de vêtements assez tranquillement.
thema
destin par exemple, qui squatte les bois et
attend tapi dans l’ombre l’occasion de voler
les biens et violer les filles des honnêtes
gens de MF.

Les chasseurs estiment que, certes, des


ours, il y en a dans les montagnes mais pas
si près de la ville et qu’ils fuient quand ils
sont surpris par l’homme.

Uniquement le 2ème jour : la tension de-


vient plus vive devant ce qui est désormais
une menace sérieuse et latente ; il ne faut
pas pousser longtemps les PNJ pour que les
langues se délient :
Clara Thomas
- beaucoup de monde pense que MF souffre
de la collusion d’élites incompétentes et
Fiche d’investigation peut-être bien corrompues

La plupart des informations utiles - certains disent que la Fondation a toujours


aux investigations des PJ sont regroupées eu une réputation un peu louche et on dit
dans une forme non-linéaire dans cette que certains pensionnaires y sont gardés
liste. Elle est classée par lieu d’investigation contre leur gré

58 même si les initiatives des PJ peuvent évi-


demment tout aussi bien les conduire dans - une cliente féminine d’environ 35 ans
d’autres lieux. De manière générale, le MJ de- assure que quand elle était à la Cotton
vra être capable d’improviser sur cette base Mather Junior High School, elle avait une
synthétique les réponses que mériteront les camarade (aujourd’hui décédée) qui avait
initiatives des joueurs. subi une tentative de viol restée impu-
nie, signe que le laisser-aller ne date pas
d’hier…
• le twenty-two diner’s (et plus large-
ment les lieux où il est possible de sonder
l’opinion publique) : • la maison natale du pasteur Davison :

Les gens disent que MF ( = Mountain Falls) Les agents immobiliers peuvent confirmer
est une ville habituellement calme et sans que la transaction entre Brian Davison et le
histoire. juge Walters a eu lieu il y a 4 ans et que, à leur
grand regret, elle a eu lieu de particulier à par-
Tout le monde à MF apprécie le pasteur ticulier. Il paraît toutefois que la transaction fut
Davison et ce qu’il peut faire pour la ville avantageuse pour le juge, le pasteur n’ayant ni
depuis 4/5 ans. le temps ni l’envie de faire tarder la vente.

La maison en face du 22 diner’s est bien la Le jardin arrière est protégé par une palis-
maison natale du pasteur mais, désormais, sade de bois comme c’est de coutume dans
elle appartient au juge Walters. ce quartier cossu et résidentiel. Si on y jette
un œil, on voit toutefois que le jardin est mal
La plupart des gens pensent que la « Bête » entretenu (plantes piétinées, mauvaises
est sûrement un étranger, un migrant clan- herbes…).
Ce jardin communique aisément avec • la House of Love Foundation :

scénario dk2 : ce que nous savons ...


d’autres jardins. Uniquement le 2ème jour :
le jardin des Thomas se trouve à 50 m de là. Elle est hébergée dans un vaste bâtiment
légèrement en périphérie de la ville, sur les
Il y a un cabanon au fond du jardin : à l’inté- hauteurs boisées.
rieur, mauvaises odeurs, traces de sang et
touffes de cheveux fins et blonds. Elle existe depuis 5 ans et est financée à
100 % par des dons personnels du pasteur
• le siège du FM Advertiser : Davison et une aide versée par son église.

Les archives du journal recensent une demi- Depuis le début, son directeur est le Doc-
douzaine de cas de viols sur les 5 dernières teur Carruthers. Celui-ci connaît très bien le
années mais aucun ne présente de simili- pasteur dont il était le médecin de famille
tudes avec ceux de la Bête. Aucun homicide lorsqu’il vivait à MF.
volontaire sur la même période. Encore
moins d’attaques d’ours… Les questions sur la mort de Hartman et les
blagues sur les ours ne sont pas les bien-
Impossible de trouver dans les archives du venues à la Fondation. Une enquête un peu
journal la moindre trace d’une critique ou poussée sur le sujet ne tarde pas à montrer
d’une prise de distance avec les propos du de curieuses contradictions et incohérences
pasteur Davison. de témoignages.
Le pasteur Davison tient une rubrique hebdoma-
daire à titre gracieux depuis 3 ans désormais. L’enquête sur la mort de Hartman a été vite
bouclée. C’est le Dr. Carruthers lui-même qui
Les tout derniers numéros du journal a constaté la mort. Le juge Walters et le shérif
montrent que celui-ci a fait jusqu’à présent Conrad se sont déplacés en personne sur les 59
une couverture minimale des incidents ne lieux du drame. Et très rapidement en plus.
remettant jamais en cause la version des
autorités. Au contraire même, ils ont publié Uniquement le 2ème jour : l’accès à la Fon-
un dossier spécial sur les ours de la région ! dation et à ses employés n’est désormais
plus possible (il faut se rappeler que Ray est
• le cimetière : à nouveau dans ses murs…).

Bobby Mankiewicz n’aime vraiment pas Uniquement le 2ème jour : une enquête de
qu’on vienne s’occuper de ses affaires… voisinage permet d’avoir la confirmation que
le Dr. Carruthers a en effet quitté la Fonda-
Le cimetière accueille la tombe, très sobre, tion en pleine nuit pour quelques heures.
de Marthe, la mère du pasteur Davison, dé-
cédée il y a 5 ans. Une analyse minutieuse • la Cotton Mather Junior High School :
permet de voir que des travaux d’entretien
(terre fraîchement tassée) ont été faits ré- L’école conserve dans ses archives la liste de
cemment (intervention de Mankiewicz pour tous les élèves inscrits et toutes les photos
effacer les traces laissées par les manifes- de classe des années écoulées. On peut donc
tations confuses d’amour filial de Ray…). y trouver trace du pasteur et de son frère. Ce
dernier y possède un dossier de « parcours
La cérémonie d’inhumation de Hartman se adapté en milieu scolaire normal », preuve
déroule dans une ambiance très tendue. Les de son retard mental. Difficile mais pas
proches de la victime estiment que les auto- impossible de faire le lien entre le visage de
rités ont bâclé l’enquête et qu’il est, d’après l’enfant handicapé et de la « Bête ».
eux, la 1ère victime de la « Bête ».
thema
Toujours dans les archives (mais moins Sans être très assidues, les élites de MF mettent
accessibles que celles ci-dessus), on peut un point d’honneur à s’afficher régulièrement
retrouver la lettre du Dr. Carruthers qui jus- au sein de cette communauté religieuse.
tifie la déscolarisation soudaine de Ray pour
« instabilité mentale ». Uniquement le 2ème jour : la conférence
que le Dr. Carruthers devait prononcer sur
• police et justice du comté : le dessein intelligent est annulée. Officielle-
ment, il est souffrant (en fait, il est épuisé
Les 2 institutions fonctionnent main dans la par sa nuit difficile et a beaucoup à faire à
main à MF ; d’ailleurs, le juge Walters et le la Fondation…).
shérif Conrad sont des amis intimes.
Uniquement le 2ème jour : la tension monte
Tous les 2 ont reçu le soutien moral du pas- parmi les fidèles qui veulent organiser des
teur Davison dans leur dernière campagne battues armées dans les bois pour en délo-
de réélection à leur charge. ger la Bête. Certains affirment que le pasteur
lui-même leur a confirmé que tuer dans ces
Aucun détail sur les affaires en cours ne circonstances ne pouvait être un pêché.
sera offert à des web-reporters…
• le domicile de la famille Hartman :
• l’antenne locale de la Crown-of-
Avant d’être embauché comme « aide-soi-
thorns Church : gnant » à la Fondation, Bobby était gardien
de parking. Sa famille ne sait pas trop ce
Bobby Mankiewicz en est l’intendant et un
qu’il faisait exactement car il ne parlait ja-
acteur important de cette communauté
mais de son travail.
60 religieuse. Il s’y montre plus ouvert et abor-
dable que sur son lieu de travail.
Bobby était un chasseur expérimenté et il
ne se serait jamais fait piéger par un ours.
Pour eux, c’est sûr que l’enquête a été faite
en dépit du bon sens.

• les domiciles des familles des


deux jeunes victimes de Ray sont
inaccessibles car gardés en permanence
par la police. Il y a de toute façon peu à y
apprendre.

Bobby Hartman
[ galerie ] personnages non joueurs

scénario dk2 : ce que nous savons ...


Le Docteur Ray
Force : +1 Dextérité : +4 Force : +5 Dextérité : +3
Constitution : +0 Intelligence : +5 Constitution : +4 Intelligence : +1
Sagesse : +2 Charisme : +3 Sagesse : +0 Charisme : +2

PV : 10 PE : 12 PV : 19 PE : 11
Sauvegarde : +4 Attaque : +7 Défense : +6

Concentration : +4 Diplomatie : +11 Athlétisme : +9 Influence : +1


Discrétion : +10 Erudition : +9 Intimidation : +12 Perception : +2
Foi : +7 Influence : +10 Réputation : +3 Soins : +5
Initiative : +8 Métier : +10 Subterfuge : +5 Survie : +5
Perception : +8 Psychologie : +9
Réputation : +6 Richesse : +8 Atouts : Compteurs (p.57), Essaye encore 61
Soins : +17 (Attaque), Grand (p.55), Combattant Maso
(p.60), Avantages (p.57)
Atouts : Apprentissage (p.57), Mains du soi-
gneur (p.62), Don naturel (sauvegarde)(p.56),
Talentueux (soin) (p.58)
Brian Davison
Le shérif Force : +1 Dextérité : +2
Constitution : +0 Intelligence : +4
Force : +5 Dextérité : +0 Sagesse : +3 Charisme : +5
Constitution : +4 Intelligence : +2
Sagesse : +1 Charisme : +3 PV : 10 PE : 13

PV : 14 PE : 11 Bluff : +11 Concentration : +4


Attaque : +8 Défense : +4 Diplomatie : +11 Erudition : +9
Foi : +10 Influence : +12
Bluff : +6 Concentration : +6 Intimidation : +7 Psychologie : +9
Diplomatie : +7 Discrétion : +3 Renseignement : +10 Réputation : +10
Influence : +7 Initiative : +3 Richesse : +8
Intimidation : +10 Perception : +5
Renseignement : +6 Réputation : +5 Atouts : Apprentissage (p.57), Fortuné (p.55),
Accointances et réseaux (p.64), Ame de chef
Atouts : Apprentissage (p.57), Mémoire eidé- (p.64), gars du coin (Mountain fall) (p.55)
tique (p.62), Scooby gang (p.63), avantages
(p.57)
thema [ galerie ]
personnages prétirés

Whitney Engen Bryan Jordan


Journaliste, 28 ans Stagiaire, 21 ans

Tu es un peu la star de Weirdo.com, certaines Que fais-tu dans cette galère ? Tu as trouvé un
mauvaises langues disent que tu es arrivée là stage sur un website tout pourri, le rédacteur
grâce à ton cul, mais tu sais que c’est grâce à en chef t’a promis de bosser avec une star et
ta présence devant la caméra. Josh Saunders, le de voir du pays. Tu parles, en guise de star tu
rédacteur en chef de Weirdo.com vous a envoyé as une incompétente, et en guise de voyage,
sur une affaire qui lui coûte les yeux de la tête, tu des trous paumés comme là, à Mountains
sais que même s’il t’a à la bonne, il ne faut pas se Talls ou Falls, tu n’as pas bien retenu...
planter et trouver les sujets qui vont bien.
Le reste de l’équipe :
Ton équipe : • Whitney Engen, la journaliste : tu es obligé
• Mike Magee : ton cadreur est plutôt bon, il de tout lui faire, jusqu’à ses textes. En même
62 fait son travail correctement temps, les lecteurs ont dû remarquer une
• Jovan Kirovski : le teuchos par contre, tu n’es nette amélioration. Tu te dis qu’en la saoulant
pas sûre qu’il comprenne bien son travail. Il un bon coup, c’est toi qui passerait devant la
met à chaque fois des heures à mettre les caméra… Ou alors en lui cassant une jambe,
reportages au point. mais c’est un peu trop violent pour toi.
• Bryan Jordan : le stagiaire, grâce à lui tu te • Mike Magee, le cadreur : faut bien un ca-
sens vraiment star, tu as un boy pour t’appor- dreur pour arriver à mettre en avant une
ter le café, te coiffer, te taper les textes et les future star comme toi… Enfin pour l’instant
articles écrits. Oh ! Ce n’est pas un serviteur, c’est Whitney.
c’est un stagiaire, il doit apprendre. • Jovan Kirovski : il n’est pas forcément mieux
traité que toi, une certaine complicité vous unit,
Force : +1 Dextérité : +3 enfin, tu te sens proche de lui, tu n’es pas trop
Constitution : +0 Intelligence : +2 sûr que ça soit réciproque.
Sagesse : +4 Charisme : +5
Force : +5 Dextérité : +2
PV : 10 PE : 14 Constitution : +4 Intelligence : +3
Sagesse : +0 Charisme : +1
Athlétisme : +5 Bluff : +9
Concentration : +5 Déguisement : +9 PV : 14 PE : 10
Influence : +8 Linguistique : +8
Métier : +6 Perception : +7 Athlétisme : +8 Bluff : +8
Renseignement : +11 Représentation : +10 Déguisement : +4 Diplomatie : +5
Réputation : +15 Richesse : +7 Discrétion : +6 Initiative : +3
Perception : +4 Préparation : +5
Atouts : Apprentissage (p.57), Essaye encore Renseignement : +2 Survie : +5
(Influence)(p.57), Talentueux (réputation)
(p.58), 6ème sens (p.63) Atouts : Gamin (p.55), Dissimulation (p.62),
Négociateur (p.64), Sens de la situation (p.58)
scénario dk2 : ce que nous savons ...
Jovan Kirvski Mike Magee
Technicien et monteur, 24 ans Cadreur, 35 ans

Tes parents sont arrivés aux USA alors que tu Tu n’es pas cadreur pour un sou et tu ne sais
avais déjà 15 ans, ça se ressent sur ton accent. pas comment tu as réussi à berner ainsi le
Tu t’es tout de suite passionné pour l’informa- rédacteur en chef. Mais le fait est que tu es
tique, ce qui t’a valu de tomber sur ce poste de maintenant cadreur de cette petite minette
monteur dans l’équipe de Whitney, mais tu as du que tu aimerais bien saouler jusqu’à la mettre
pain sur la planche pour rattraper l’amateurisme dans ton lit. Car avouons le, tu n’es pas du
du cadreur. Surtout que là, le rédacteur en chef genre à attirer ce genre de filles.
vous a mis une sacrée pression pour que vous
fassiez du bon boulot. Le reste de l’équipe :
• Whitney Engen : la « star » de l’équipe comme
Le reste de l’équipe : elle le dit elle-même. Tu parles ! Mais bon, ce
• Whitney Engen, la journaliste : elle est ca- n’est pas toi qui va la contredire, de peur que ça 63
non et se prend un peu pour une star, mais gâche tes chances avec elle.
tant qu’elle ne t’embête pas tout va bien. • Jovan Kirovski : le technicien de l’équipe, il
• Mike Magee, le cadreur : lui heureusement t’a déjà fait deux trois remarques, il semble se
qu’il te donne quelques billets pour te taire douter de quelque chose, mais quelques bil-
quant à son incompétence. Mais ça te de- lets vert lui ont fait accepter le fait qu’il doive
mande pas mal de temps pour gommer ses bosser plus. Tu sens bien que malgré tout il ne
petites erreurs, parfois un peu trop de temps. t’aime pas beaucoup.
Va falloir qu’il se bouge les fesses sur cette af- • Bryan Jordan : le stagiaire, ou plutôt le boy
faire, parce que le boss vous a mis la pression. de Whitney, le pauvre, il ne sait pas vraiment
• Bryan Jordan : le stagiaire/toutou de Whitney. où il est tombé, enfin tant qu’il n’essaye rien
avec elle, tu te contentes de l’ignorer.
Force : +4 Dextérité : +2
Constitution : +3 Intelligence : +5 Force : +1 Dextérité : +5
Sagesse : +0 Charisme : +1 Constitution : +2 Intelligence : +3
Sagesse : +0 Charisme : +4
PV : 13 PE : 10
PV : 12 PE : 10
Concentration : +4 Diplomatie : +6
Erudition : +6 Foi : +2 Bluff : +12 Concentration : +4
Influence : +7 Intimidation : +6 Discrétion : +10 Influence : +9
Linguistique : +7 Metier : +10 Initiative : +6 Métier : +11
Renseignements : +2 Soins : +10 Perception : +10 Préparation : +8
Survie : +4 Renseignements : +6 Représentation : +5

Atouts : Mémoire eidétique (p.62), 6ème sens Atouts : Apprentissage (x2) (p.57), Scan ra-
(p.63), Polyglotte (p.62), Mentor (Josh Saun- pide (p.63), Sens de la situation (p.58)
ders) (p.63)
thema

scoop
toujours ! scénario Hellywood
64

Ce scénario pour Hellywood très visuel et cinématographique : autant


peut servir d’introduction au dur monde en profiter ! Le côté fantastique n’est pour
d’Heaven Harbor et de ses intrigues mul- sa part quasiment pas présent, mis à part
tiples et crades. L’objectif est de faire une petite virée dans Forbidden City. À mon
visiter à vos personnages joueurs (PJ) un sens, il vaut mieux amener cette facette pe-
maximum de coins, de les immiscer dans tit à petit, sans jamais trop en dévoiler. Cela
quelques histoires tordues et de les amener doit faire partie du décor, avant de faire
à se faire quelques alliés et ennemis. Pour partie de l’intrigue. Mais c’est une affaire
mieux incorporer les personnages au décor, de goût : à vous de voir !
je vous conseille, après une création collec-
tive, de faire jouer une courte séance solo à Côté ambiance sonore, je vous conseille la
chacun, histoire de bien les imprégner de la B.O de « Ascenseur pour l’échafaud » de
dure vie de Tough Guy. Une fois que vous les Miles Davis : une piste est donnée en début
sentez prêts, lancez les dans le bain d’acide de chapitre pour poser l’ambiance. À vous
et refermez le couvercle… de trouver les morceaux restants pour telle
ou telle scène ; faut bien bosser un peu
Je ne vous le cache pas, l’intrigue est forte- quand même !
ment influencée par 2 sources distinctes :
Usual Suspects et L.A Confidential (aussi Les références au livre de base sont indi-
bien le livre que le film d’ailleurs). Hel- quées entre parenthèses.
lywood est un jeu s’inspirant du style Noir,

par Matthieu Carbon


the pitch dettes de Bud contre de l’info juteuse. Et là,

scénario hellywood : scoop toujours !


le pactole : Bud lui raconte les passages à
tabac dans les baraquements d’ouvrier du
chantier d’autoroute de La Valley, les caïds
À moins d’un an des élections
qui finissent dans le béton des pavillons en
municipales, le candidat Lawrence Gordon
construction et, cerise sur le gâteau, les
(p.49) a décidé de passer la vitesse supé-
rencontres entre Gordon et Murphy.
rieure. Son crédo étant la sécurité et la loi
(comme quoi, ce n’est pas nouveau…), il a
Emballé au début par toutes ces révélations,
passé un accord avec cette ordure de Sea-
Davies prend rapidement peur : c’est du
mus Murphy (p.53 & 75) pour diminuer de
lourd, du gibier de compét’. Mais pour une
manière conséquente la criminalité visible
fois que la chance lui sourit, il ne peut pas
de cette bonne ville d’Heaven Harbor. Le
fermer les yeux. Il contacte alors discrète-
principe est simple : Seamus, avec trois
ment Mme Patricia Palmer (p.46) au détour
gars de sa fameuse Brigade de Conten-
de l’inauguration d’une crèche. Davies a be-
tion, a carte blanche pour enrayer le trafic
soin d’argent et de main d’œuvre qualifiée
d’armes. Enlèvements, torture, pieds dans
pour continuer ses investigations (et assurer
le béton : tout est bon dans le cochon ! Sta-
sa protection, le cas échéant). Comprenant
tistiques en baisse et sondages en hausse
l’opportunité qui lui est proposée, madame
pour Gordon ; superbe occasion de casser
le Maire dépêche son homme de main Darby
du nègre, de se faire du pognon et de se
Alexander (p.46) afin de faire ce qu’il faut
rapprocher du futur maire pour Murphy.
pour aider Davies ; et ce dernier de dégo-
Un deal gagnant-gagnant qui dure depuis
ter quelques braves pommes pour faire le
quelques mois maintenant.
sale boulot : les PJ bien sûr. Pourquoi les PJ ?
Pour éviter les flics à la botte de Murphy et
Le grain de sable s’appelle Al Davies, jour-
naliste de son état, capable d’articles
de Gordon ou des hommes trop proches du 65
maire, au cas où cela tournerait chagrin.
valables de temps en temps, mais dont le
talent s’exprime surtout à une table de po-
ker. Il bosse régulièrement pour ce cancre- usual suspects
lat d’Harvey Weimbaugh (p.59), jamais trop
regardant sur la provenance des infos de
(Piste : « Générique »)
Davies. Ce dernier joue régulièrement dans
une arrière salle d’un bar, le « No Limit »,
Deux façons d’introduire vos PJ.
à la frontière d’Aisbury Park et de Paddy
Soit ils ont déjà quelques scénars à leur
Hill, et c’est là qu’il s’est trouvé le parfait
actif, et dans ce cas Alexander a entendu
pigeon, celui qui allait lui amener le scoop
parler d’eux et les invite cordialement à le
du siècle ! La volaille en question, c’est Bud
rencontrer dans le salon feutré d’un hôtel
Ashton, ancien marine qui a vécu l’enfer en
du City Hall (p. 42). Soit c’est leur premier
tant que prisonnier des Japs et qui gagne sa
scénar et c’est quasiment la même chose,
vie à coups de barre de fer, aux ordres de
excepté que la rencontre a lieu dans un en-
Murphy. Bud est une brute épaisse facile-
droit plus discret (l’arrière salle d’un bar de
ment influençable, surtout quand il a bu et
Russian Hill (p. 66); il suffit de dire au pa-
qu’il a des dettes de poker, ce qui arrive fré-
tron qu’ils sont là pour voir « Darb »). Pour
quemment. Il n’a pas forcément un mauvais
les motiver, il y a 2 leviers possibles : le fric
fond, mais la vie ne lui a pas fait de cadeau
(somme conséquente et invitation), ou le
et le scotch est un très bon moyen d’enle-
chantage (une jolie enveloppe contenant un
ver le sang de ses énormes mains et de
secret obscur du PJ, et l’invitation). À vous
l’aider à trouver le sommeil.
de voir selon le PJ ce qui convient le mieux.
Davies, qui a quand même un peu de flair,
Rappelez-vous qu’Alexander est un vrai
n’a pas eu de difficulté à monnayer les
thema
dur, et un professionnel du renseignement - Localiser les baraquements où sont « in-
qui plus est... et qu’il n’est pas du genre à terrogés » les pauvres types : pas facile
essuyer un refus… étant donné leur nombre ; il est possible
d’avoir des infos par les quelques clodos
Une fois les PJ réunis, ce dernier les met au qui s’y trouvent et qui voient « des trucs
parfum : Davies, un gratte-papier, a dégo- louches qui s’passent dans l’coin ! On en-
té des infos de premier choix sur Seamus tend des gars gueuler des fois ! ». Pourquoi
Murphy. Leur boulot consiste à aider Davies, pas suivre discrètement Murphy et ses
mais également à le surveiller. La discrétion gars mais faut en avoir une sacrée paire
est obligatoire. En guise de conclusion, il parce que s’ils se font repérer dans cet
leur donne son numéro, ainsi que l’adresse endroit désert… Dans une des baraques,
de Davies. Il quitte alors la salle : « Je sais quelques indices sont disponibles : rayures
que vous ne voulez pas me décevoir.» sur le plancher, traces de sang, une dent
en or propulsée dans un coin de la pièce
H.H Confidential et même le portefeuille d’un noir disparu
il y a quelques temps, Jimmy Williams, un
petit trafiquant d’armes d’Aisbury Park, qui
(Piste : « Au bar du petit bac »)
roulait pour Mickey Ballantine. Roulait, car
maintenant il fait partie intégrante d’un joli
Davies crèche non loin de Saint
pavillon, des fondations plus exactement.
Andrews Square (p.75), au deuxième étage
S’ils font une visite nocturne, ils peuvent
d’un immeuble en brique rouge de seconde
tomber sur quelques petites frappes qui
zone. Absent au moment où les PJ viennent
font leur jus sur le dos des curieux ; juste
lui rendre visite, ils peuvent se renseigner
histoire de pimenter un peu la scène.
auprès de la concierge, Mrs Doherty, une
66 rouquine dodue avec un accent prononcé et
un vocabulaire populaire. « Davies ? L’jour-
- Noter les faits et gestes de Murphy : très,
très risqué, surtout lorsqu’il se trouve
naleux ? Sûr’ment au pub à ct’heure ! Faites
dans son fief de Paddy Hill où tout ce qui
z’y savoir qu’y’a un colis pour lui, serez ai-
sort de l’ordinaire lui sera notifié par un
mab’ ! ». Le pub est au coin de la rue ; dans
de ses innombrables indics du coin. Cela
une ambiance « so irish », les PJ rencontrent
reste toutefois très faisable en dehors, où
donc Al qui les accueille un whisky à la
l’activité de la ville dissimulera aisément,
main. Il leur refait un rapide topo puis leur
du moins le jour, la filature des PJ. Seamus
explique le job. À vous de voir si vous sou-
a un emploi du temps tout à fait normal
haitez être directif ou au contraire si vous
la journée (HHPD, domicile…) ; cela devient
voulez laisser les PJ s’exprimer en toute
plus intéressant en soirée, où il retrouve
liberté. De toute façon, ça n’influera pas sur
un ou deux de ses sbires et part en voiture
la suite des événements. Il est juste néces-
banalisée faire leur sale boulot (ramasser
saire qu’ils en apprennent suffisamment
un nègre ; faire une descente dans un bar
pour saisir un peu dans quel guêpier ils vont
pour secouer les puces d’un indic ; faire un
bientôt se trouver. Au fait, le colis c’est du
tour dans un entrepôt, près des docks, où
fric et du matos photo envoyés par Alexan-
sont entreposées les armes récupérées
der. Voici donc quelques pistes à suivre :
que Murphy destine à la revente, via le clan
Kelly avec lequel il est en affaire). Il est im-
- Trouver le nom des 2 acolytes de Bud
portant que les PJ se rendent compte que
(il n’a jamais voulu les lâcher) : tâche
Murphy est une ordure finie, qui n’a aucun
assez simple pour un flic, moyennement
remord et qui n’hésite pas à faire ce qu’il
compliquée sinon. Il s’agit de Steve « Pa-
faut ; cela aura son importance plus tard.
lermo » Festucci et de Jimbo Morris, dit
« l’éléphant », deux salauds comme on en
fait trop dans la Brigade de Contention.
so long, Bud

scénario hellywood : scoop toujours !


(Piste : « Julien dans l’ascenseur »)

Après quelques jours d’efforts,


Al annonce aux PJ qu’il est temps de pas-
ser la vitesse supérieure avec Bud. Grâce à
l’argent amené par Alexander, il va acheter
les joueurs de poker (des blacks d’Aisbury
Park) pour surendetter Bud à l’extrême.
Pour payer sa dette, il devra alors les aider à
obtenir des preuves tangibles (photos, docu-
ments, n’importe quoi qui fasse bien dans un
article à la une). Laissez les PJ et Al prépa-
rer minutieusement leur plan (que vont-ils
demander à Bud exactement ? De les aider à
planquer pendant un interrogatoire musclé ?
De leur filer des adresses pour accumuler
les preuves ? De leur indiquer le moment où
Gordon vient visiter l’entrepôt pour prendre
quelques clichés ?) ; faites leur sentir qu’il ne
faut pas déconner avec ces gars-là et que la
moindre faute se paiera cher.

Le début du plan se passe comme sur des


roulettes : Bud se fait plumer, il enquille 67
les whiskys et la sueur s’accumule sur son
large front. Une fois au fond du tonneau,
Al emmène Bud dans un bar miteux, où se
trouvent déjà les PJ, prêts à suivre discrète-
ment la conversation. Bud est au cinquième
sous-sol, dans l’impasse, prêt à tout pour
s’en sortir. Le plan se déroule sans accroc.
Bud fixe rencart à Al le lendemain soir au
« No Limit » et sort de là en titubant, sous
l’effet de l’alcool et de ce qu’il va devoir
faire pour s’en sortir.
Le problème, c’est que Bud, en rentrant
chez lui, s’enfile encore quelques verres
car il sait qu’il a été trop loin, que Murph’
ne lui pardonnera jamais d’avoir joué aux
balances. Alors Bud se fait sauter la cer-
velle avec son .45 vers 3h du mat’, ce qui
réveille les voisins et rameute la flicaille. A
5h, Murphy est sur place, accompagné de
Festucci et Morris.

Dans la journée, ils mènent l’enquête à leur


compte et remontent sans grande difficul-
té jusqu’à la salle de poker et aux joueurs
thema
blacks qui se prennent quelques coups bien
sentis pour finalement cracher le morceau
et Davies avec.

Le soir venu, Al se rend au bar : pas de


Bud, et les habituels partenaires de poker,
un peu plus abimés que d’habitude, qui ne
mouftent pas et qui se lancent d’étranges
regards. Davies sent le vent tourner et
ressort rapidos ; il se trouve une cabine et
contacte les PJ : quelque chose ne tourne
pas rond, il faut qu’ils aillent voir l’appart’
de Bud rapidos. Une fois qu’il a raccroché,
Al se rend compte qu’il n’est pas tout seul
et se lance dans une fuite éperdue dans la
nuit…
De leur côté, les PJ parviennent à l’appart de
Bud. Pas de lumière, des scellés de flic sur
la porte et, une fois à l’intérieur, au milieu
d’un bordel indescriptible, des photos de
marines et des boites de conserve vides,
une bonne dose de sang et de cervelle au-
dessus du canapé et sur une bonne partie
du mur. Pour pimenter la scène, vous pou-
vez faire prendre en chasse les PJ par un des
68 sbires de Murphy : une course poursuite, ça
Celui-ci, chômeur de son état, vit de petits
défoule toujours. Laissez toutefois les PJ
s’en sortir ; ils sont déjà assez dans le pétrin jobs à gauche à droite : rien de reluisant en
comme ça. général. Il tente sans grand succès d’arron-
dir ses fins de semaine au poker. Il vit dans
where are you, dude ? une piaule misérable, au coeur d’Aisbury
Park, avec deux cousins. Des blancs dans
une voiture, en plein Aisbury Park, ça peut
(Piste : « Florence sur les Champs Elysées »)
être chaud, même en pleine journée, donc
n’hésitez pas à le faire sentir à vos joueurs :
Davies a disparu sans laisser
les gens se retournent sur eux ; certains
de traces. Il n’est pas à son appart’ et sa
caïds, en train de picoler à la terrasse d’un
concierge ne l’a pas vu depuis la fameuse
bouge du coin, les invectivent violemment
nuit. Sa voiture n’est pas là, ni au « No Li-
avant de jeter leur bouteille de bière sur leur
mit », où personne ne l’a vu revenir. Si les
voiture. C’est sûrement le quartier le plus
PJ viennent au bar en soirée, aucun des
misérable du centre d’Heaven Harbor, et le
partenaires habituels d’Al n’est présent : ils
climat va avec. Si vous le souhaitez, vous
se sont mis au vert pour quelques temps,
pouvez compliquer la recherche de Teddy,
n’ayant aucune envie d’avoir encore affaire
pour obliger les PJ à arpenter encore plus le
à Murphy ou à l’un de ses gorilles. En per-
ghetto, avec tous les risques que cela com-
sévérant auprès de Barney, le patron, un
porte. Quand ils finissent par mettre la main
chauve quinqua au corps constellé de ta-
dessus, il n’en mène pas large, avec son oeil
touages exotiques, les PJ peuvent obtenir
complètement fermé par un joli hématome.
le nom et l’adresse d’un des joueurs, Teddy
Quelques dollars suffiront à le faire parler :
Moore.
c’est bien Murphy et ses gars qui lui sont
tombés dessus, ainsi que sur un autre mal- highway to Hell

scénario hellywood : scoop toujours !


heureux. Après quelques coups de lattes, ils
ont tout déballé sur Davies et sur le piège (Piste: « Sur l’autoroute »)
monté pour Bud. Ils ont d’ailleurs bien cru
leur dernière heure arrivée, mais les gars Forbidden City… Putain, c’est
avaient l’air pressé. Depuis, il se planque et marrant comme les choses ont tendance
ne sait rien d’autre. à se compliquer d’elles-mêmes dans cette
vacherie de ville. Retrouver un gus dans
Entre deux courses, Alexander contacte Forbidden City, c’est comme compter les
les PJ (message, coup de téléphone : ce qui verrues d’une maquerelle de Natividad :
convient le mieux au rythme du chapitre une tâche titanesque. Et nos PJ n’ont pas
selon vous). Il leur met la pression. Il faut de point de départ, même en usant de leurs
absolument retrouver Davies avant Mur- indics et contacts dans la zone. Il va donc
phy ; pas question qu’il ait l’opportunité de leur falloir traîner leurs guêtres et poser
le faire parler : l’enjeu est trop important. des questions ; à l’ancienne quoi.
Il double la mise, en précisant bien qu’en
cas d’échec, les conséquences seraient En tant que Voix Off, c’est l’occasion pour
également doublées… Normalement, les PJ vous de leur faire découvrir ce bout d’enfer
devraient être surmotivés ! sur Terre. Le jour, c’est le désert. Quelques
magasins minables, très peu de passants ;
La bonne idée est d’aller voir le roi des les seuls trucs qui vous font lever un sour-
fouille-merde, le rédac-chef de ce torchon cil, c’est de voir un type de 7 pieds de haut,
nommé Whispers que toute l’Amérique en- tout en pierre, en train de vider les pou-
vie à Heaven Harbor : Harvey Weimbaught. belles d’une boite de nuit ou de croiser LA
Son bureau est situé en plein Carnelly Hill
(p. 64). Il accueillera les PJ à bras ouverts,
femme fatale, avec 2 jolies cornes et des
yeux de serpent qui vous font un clin d’oeil 69
de son air jovial : « Bienvenue mes cocos ! Si quand elle vous croise en revenant de sa
vous avez de l’info juteuse sur des richards longue et dure nuit de labeur. La nuit, c’est
qui vont tremper leur biscuit à Natividad, sur une toute autre histoire. Tout s’anime, tout
des starlettes qui se poudrent trop souvent s’illumine, tout s’accélère. On entend de la
le nez ou même sur des tantouzes ou des musique de partout, des cris (dont certains
rouges qui ont un nom connu, on va pouvoir un peu glauques…), une faune humaine et
jacter business ! ». « Qui ? Ce nullard de Da- cornue qui se donne rendez-vous pour vivre
vies ? Il me doit encore cent sacs que je lui des sensations qu’on ne ressent nulle part
ai refilés en avance sur un soit-disant article ailleurs dans Heaven Harbor. Des étudiants
à casser la baraque. Et bien sûr, pas de nou- bourgeois qui viennent admirer des shows
velles depuis des jours. J’suis trop bon, ça aussi inoubliables que sexy ; des petites
m’perdra ! Ah ! ». « Nan, désolé, aucune idée frappes qui profitent des pauvres types
du trou où il a pu se planquer ». Et après trop imbibés pour opposer une quelconque
les courbettes, les menaces ou les biftons résistance à la saisie de leur portefeuille ;
d’usage : « Ah, ça me revient ! Peut-être des bars où la musique monte crescendo,
dans Forbidden City… C’est là qu’il dispa- où les danseurs entrent dans une sorte de
raît quand ça chauffe un peu trop pour son frénésie et les musiciens en transe.
cul. Il doit avoir une planque dans c’t’enfer
mais j’ignore où. Croix de bois, croix de fer, Faites errer les PJ de bar en bar, de boite en
si j’mens, j’ai le prix Pulitzer ! Ah, ah ! ». Rap- restaurant, d’avenue illuminée en impasse sor-
pelez-vous Danny de Vito dans L.A Confi- dide. Faites leur croiser des dandys, des clo-
dential et vous tenez le rôle à la perfection ! dos, des cornus, des camés : tout ce que vous
voulez ! Lâchez-vous : c’est Forbidden City !
thema
Un golem videur de boîte peut leur indiquer
un gars bien renseigné dans le coin, mais qui
ne connait pas de journaliste (par contre,
s’ils cherchent des sensations un peu fortes,
et s’ils peuvent mettre le prix, il connaît une
super boîte…) ; un barman blasé peut avoir
aperçu Davies, mais c’était il y a plusieurs
mois, p’têt même y’a un an ; un séraphin
désabusé, accoudé au bar depuis bien trop
longtemps, leur explique que leur quête est
vaine : tout le monde est déjà mort, c’est
juste que peu de personnes le savent…

Si vous le souhaitez, vous pouvez leur faire


rencontrer un invocateur qui leur expliquera
que tout est possible s’ils en ont les moyens
(et là, on ne parle pas que d’argent). C’est
une solution extrêmement dangereuse, à
ne surtout pas prendre à la légère, mais qui
peut être l’amorce d’un futur scénario. Je le
déconseillerais toutefois pour une première
expérience d’Hellywood.

Bref, dans tous les cas, ils en bavent des


ronds de chapeau ! Une fois que vous les
70 sentez bien au bout du rouleau, qu’ils ont
usé leurs pompes aux quatre coins de For-
bidden City, et qu’ils sont prêts de renoncer,
ils sont accostés par Joey, un gosse d’une
douzaine d’années environ. « Vous cherchez
un journaliste, y paraît ? Mon boss sait où le
trouver. Vous m’suivez ? ». Son boss, c’est
Joshua, un possédé qui trempe dans toutes
les combines possibles et imaginables. C’est
une véritable mine d’informations, et il les
monnaye au prix fort, généralement sous
forme de services. Son QG est une simple
table, à la terrasse d’un café miteux, dont
on ne saurait dire s’il est encore en activi-
té. « Jeunes gens, bien le bonjour. J’ai l’info
que vous cherchez. En échange, je vous de-
mande de me rendre un petit service : livrer
ce colis à un de mes associés à Russian Hill.
Vous voyez, ce n’est pas grand-chose ». Son
sourire est plutôt du genre à faire peur aux
enfants, mais à priori il n’en a cure. Le colis
en question est un joli paquet de came tra-
fiquée, à destination des fêtes étudiantes
d’University District. C’est aux PJ de voir si
le jeu en vaut la chandelle : s’ils font la livrai-
son, tout se passera sans problème, mais sang, un mouchoir dans la bouche. « Bienve-

scénario hellywood : scoop toujours !


leur sommeil sera sûrement troublé quand nue messieurs (dames ?), vous ne pouviez
les premiers étudiants auront leur over- pas tomber mieux. Al me parlait justement
dose. S’ils refusent, il va falloir trouver un de vous il y a quelques minutes ». À priori,
moyen de pression sur Joshua. La menace c’est le genre de blague qui fait bien mar-
physique est une bonne solution, mais se rer Festucci et Morris, et qui devrait éner-
faire un ennemi d’un possédé n’est jamais ver un peu vos PJ. « Cette piaule merdique
une bonne idée ; ils pourraient s’en mordre est un peu petite pour que nous puissions
les doigts dans quelques temps. discuter tranquillement, vous ne trouvez
pas ? Je vous propose donc de rejoindre les
Quoiqu’il en soit, Davies crèche dans un hô- voitures. Et pas d’entourloupe, parce qu’on
tel minable, à seulement deux blocs d’ici… ne vous ratera pas. Me suis-je bien fait com-
prendre ? ».
Murphy’s Law Lors du court trajet, laissez les PJ tenter
quelque chose de stupide ; cela n’aura pour
(Piste : « Chez le photographe du Motel »)
résultat que des hématomes supplémen-
taires et un sourire narquois de Murphy. En
Le « Blue Moon ». Quel nom ridi-
repassant dans le hall, les PJ peuvent voir
cule pour un hôtel ! Qui plus est un hôtel
le gérant compter ses biftons… s’ils s’en
totalement décrépi, dont l’enseigne clignote
sortent, une visite s’imposera sûrement !
difficilement comme si elle voulait qu’on
l’oublie. C’est donc là que Davies a pris une
Logiquement, les PJ devraient se sentir
piaule pour se planquer, le temps que les
désespérés : ils connaissent Murphy et
choses se tassent. Pas une mauvaise idée
ses hommes et savent de quoi ils sont ca-
car peu de personnes sont assez barrées
pour avoir l’idée de venir dans cet immeuble
pables ; ils y sont jusqu’au cou cette fois ! 71
misérable.
Heureusement pour eux, Forbidden City est
Arrivés dans le hall, les PJ peuvent deman-
le terrain de prédilection du 22th squad et du
der le numéro de la chambre de Davies au
lieutenant Neil Farrel (p. 101). Dire qu’ils sont
gérant, un homme rachitique, sans âge,
en froid avec Murphy et sa Brigade de Conten-
dont la peau est aussi grise que les murs
tion est un doux euphémisme. Les indics de
délabrés. Cinquième étage sans ascenseur,
Farrel ont repéré Murphy et ses hommes,
le pied… Le problème, c’est que ça laisse
qui évitent habituellement ce secteur comme
largement le temps au gérant d’appeler
la peste. Et, comme dans les meilleurs wes-
Murphy et ses gars, qui se trouvent déjà
terns, la cavalerie vole au secours des PJ.
dans la chambre depuis plusieurs heures
Farrel et cinq de ses hommes attendent tout
et qui l’ont largement arrosé pour qu’il les
ce beau monde près des bagnoles. Murph’ est
prévienne si des gus débarquaient.
décomposé ; la scène est très tendue et les
PJ devraient se tenir prêts à se jeter au sol
Les PJ foncent donc directement dans un
pour éviter de se prendre une balle perdue
piège, et ce sont les calibres de Festucci
s’ils tiennent à leur peau. Farrel demande à
et de Morris qui les accueillent de la meil-
Murphy ce qu’il trafique ici ; Murphy lui ré-
leure des façons. N’hésitez pas à abattre
pond qu’il ne s’agit pas de ses oignons. Le ton
une crosse sur le nez d’un des PJ qui ferait
monte. Pour éviter un bain de sang entre flics,
mine de résister ; ces gars-là ne sont ni des
ce qui ferait quand même désordre, Farrell
amateurs ni des marrants. Une fois dans la
fait preuve d’autorité et ordonne à Murphy et
chambre, ils peuvent voir Murphy, adossé à
ses gars de déguerpir rapidos. Voyant qu’il n’a
une fenêtre, en train de terminer une clope ;
pas le choix, ce dernier obtempère, mais pas
sur une chaise située au milieu de la pièce se
de bon coeur et le fait bien sentir : « Tu fais
trouve feu Al Davies, attaché, la gueule en
thema
une sacrée connerie Farrell ; bientôt, ce sera
celle de trop ! ». Un dernier regard noir aux
to be continued
PJ, puis les trois compères s’engouffrent dans
Au final, les PJ se sont fait un
leurs deux voitures et disparaissent.
ennemi digne de ce nom en la personne
de Seamus Murphy. Et il ne risque pas de
Farrell se tourne alors vers les PJ : « Je ne
les oublier. Ils ont tout de même plusieurs
sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le
atouts dans leurs manches : Alexander
savoir. Mais Murphy est un chien fou ; à votre
d’une part, les infos accumulées lors de
place, je surveillerais mes arrières. Mainte-
leur enquête d’autre part (cache d’armes,
nant, venez pas foutre la merde dans mon
lien avec Gordon, etc.). Ainsi que quelques
district ou on saura s’occuper de votre cas ».
personnes qui ne portent pas Murphy dans
leur coeur (Farrel bien sûr, mais aussi Mic-
Une fois seuls, laissez vos PJ respirer un
key Ballantine qui pourrait devenir un allié
peu, réaliser qu’ils l’ont échappé belle. Le
de poids si on lui amenait la preuve que Mur-
jour se lève sur Forbidden City et ils sont
phy s’en est pris à ses hommes et tente de
encore vivants pour le voir !
lui piquer le trafic d’armes).

R.I.P Al Davies
(Piste : « L’assassinat de Carala »)
Générique de fin
L’enterrement a lieu dans un
cimetière quelconque. Seuls Mrs Doherty Seamus Murphy
et Harvey Weimbaugh accompagnent les PJ ordure avec un badge (p. 53 & 75)
72 pour le dernier voyage d’Al Davies. Un petit
crachin froid finit de poser l’ambiance en ce
+++ / 220, 100, 150 / 30
Darby Alexander
début du mois de mars 1949. homme de main de Patricia Palmer
Le débriefing avec Alexander est de courte (p.46)
durée : il n’y a pas assez de matos pour faire +++ / 120, 120, 60 / 10
éclater l’affaire. On arrête donc les frais.
Une dernière prime pour s’assurer de leur Harvey Weimbaught
silence et les PJ sont congédiés. roi des fouille-merde (p.59)
+++ / 80, 120, 250 / 20
En sortant, ils aperçoivent Seamus Murphy Bud Ashton, Steve Festucci et Jimbo
qui clope à une terrasse de café, juste en face. Morris
Il se lève, leur sourit, écrase son mégot d’un brutes épaisses sans vergogne
coup de talon et pose un journal sur la table ++ / 180, 40, 70 / 10
avant de s’en aller. Dans le journal, entre la
Al Davies
critique d’un film à l’eau de rose et une pub
gratte-papier poisseux
pour un shampoing, un entrefilet parle de la
++ / 90, 100, 130 / 10
mort d’un journaliste à Forbidden City :
Barney
« Le journaliste Al Davies a été retrouvé patron de bar de troisième zone
mort dans une chambre de l’hôtel Blue + / 100, 50, 90 / 10
Moon, à Forbidden City. La police a indiqué Teddy Moore, looser né
qu’il s’agissait sûrement de la conséquence + / 80, 70, 80 / 0
de dettes de jeu contractées par Davies,
mais que les éléments recueillis étaient Joshua
vraisemblablement trop minces pour pou- zombie-les-bons-tuyaux
voir arrêter le coupable. » ++ / 50, 110, 220 / 15
Lieutenant Neil Farrel
flic de choc (p. 101)
+++ / 150, 120, 100 / 20
notre avis

scénario brain soda : jeudi 12, la préquelle


Ce film de la fin des années 90 a
de quoi prendre le spectateur au dépourvu.
Alors que tout le monde pensait avoir enfin
oublié la série des Jeudi 12 et ses amishs
meurtriers, Mitch Donaldson surgit de nulle
part avec cette préquelle. Malgré tout, on
retrouve avec plaisir le bucolique Diamond
Lake dans ce film d’horreur misant tout
sur un twist final pas vraiment inattendu et
une conclusion qui fait définitivement le lien
avec le reste de la saga.

synopsis
Au printemps 1987, Greg et les
autres membres de la rédaction du jour-
nal du lycée de Sodaville (le Sodaville High
News) se retrouvent autour de Diamond
Lake pour les besoins de leur nouvel article.
En enquêtant sur le massacre perpétré par
des amishs il y a plus d’une dizaine d’an-
nées, ils vont être les victimes d’un tueur
sanguinaire qui va les débiter en rondelles
un par un. Arriveront-ils malgré tout à
73
écrire l’article ? Auront-ils le prix Pulitzer ?
Suzy gardera-t-elle sa culotte ?

Ces questions et tant d’autres (et même cer-


taines qu’on ne se posait pas vraiment) au-
ront leurs réponses au cours de cette heure
et demie de bonheur et de tripes à gogo.

le décor
L’essentiel du film se déroule
autour de Diamond Lake. On y trouve princi-
palement un lac. Non loin de là, on découvre
également les restes calcinés des cabanons
qui constituaient le centre de réinsertion
pour adolescents à problèmes. Sur votre
droite, le puits où est mort Tobias, le gentil
amish qui fait peur aux gens. Plus loin sur
votre gauche, les tentes installées par les
scénario Brain Soda personnages pour dormir et se faire peur la
nuit en voyant des ombres inquiétantes.

Pour des raisons économiques, ce sont di-

par Laurent Devernay


illustrations de Julien De Jaeger
rectement les décors des précédents Jeudi Greg, rédacteur en chef
12 qui ont été utilisés pour les besoins de « Allez, les mecs, on tient au moins le Pulit-
cette préquelle. Le spectateur sera donc zer, là ! »
en terrain connu. Tant et si bien qu’il recon-
naîtra au passage l’arbre gravé par Miguel Lassé de ne relater que des évè-
dans Jeudi 12 volume 3 (Amish Paradise). nements inintéressants dans le journal, Greg
On tient donc là un cas flagrant d’anachro- a déniché un scoop dans les archives du jour-
nisme. Une véritable honte ! nal de la ville. Il compte bien savoir ce qu’il
s’est passé à Diamond Lake. Son plan est
le casting apparemment sans faille. Après avoir orga-
nisé sa propre disparition, il va tout mettre
Les personnages font tous partie en place pour que ses camarades soient blo-
de la rédaction du Sodaville High News, le qués sur place. Il ne lui reste plus alors qu’à
journal du lycée. On trouve dans celui-ci des les assassiner pour obtenir ainsi l’article dont
articles palpitants sur les matchs de l’équipe il rêve tant. Celui qui lui ouvrira les portes des
de foot, les pom-pom girls, les activités or- écoles du journalisme, des hautes sphères
ganisées par le lycée et les pom-pom girls. de la société. À lui la drogue, les filles faciles
À vous de voir parmi les joueurs qui veut et les cacahuètes à volonté !
s’occuper des photos, des articles, des inter-
views, des reportages sportifs, des ragots, Suzy, bimbo
etc. Suivant les archétypes de chacun, ça de- « Holala, mais comment ils pouvaient vivre
vrait être relativement rapide à déterminer. sans téléphone portable, les amishs ? »

Howard, mec chelou Pour une fois brune, Suzy est


74 « Cet endroit est maudit ! » interprétée par une transfuge du cinéma
porno dont le rôle est bien évidemment de
Ce vagabond édenté rôde en ramener du teenager boutonneux dans les
permanence autour du lac. Difficile de lui salles. Elle aura donc bien évidemment droit
donner un âge précis sous cette couche de à sa scène de nudité gratuite avant d’être
crasse et de poils. Il fera tout pour pousser trépanée à coups de pioche.
les teenagers à fuir Diamond Lake au plus
vite. Bien sûr, ceux-ci auront mieux à faire John, amish pas zombie
que d’écouter un clodo qui pue la bière.
C’est lui qui leur révèlera le fin mot de l’his- Paria boutonneux du lycée, John
toire car … <roulement de tambours>… il est un authentique amish dans son embal-
est le seul survivant du massacre qui a eu lage d’origine (un costume sombre). Son
lieu ici en août 1974. allure de geek boutonneux ne le rend pas
À l’époque, il était le petit ami de Stacey, vraiment attrayant. D’ailleurs, on se de-
la jeune fille morte pendant l’incendie. Tout mande bien pourquoi il travaille sur le journal
s’enclenche lorsque Greg, l’un des cama- alors qu’il ne manque jamais une occasion de
rades des Victimes, va récupérer le médail- dire qu’il rejette la technologie sous toutes
lon offert par Howard à Stacey il y a fort ses formes. Autant dire qu’il ne sert pas à
longtemps. Il va alors se mettre en tête de grand-chose à la rédaction et qu’il est bien
le récupérer coûte que coûte. Limite violent, souvent en décalage avec le reste du groupe.
il va longtemps passer pour le tueur avant Voire carrément avec le reste du monde. Il
que celui-ci apparaisse pour de bon. Il s’agit sera l’une des premières victimes et permet-
donc du classique « suspect idéal » qui n’est tra ainsi à Greg de lui subtiliser son costume.
là que pour faire douter les Victimes et le- Manque de bol, le rédacteur en chef fait
ver le voile sur une partie du scénario. une bonne tête de plus que sa victime. Il se
trouve également qu’il est bien plus musclé. timeline

scénario brain soda : jeudi 12, la préquelle


En bref, l’emprunt de garde-robe ne va pas
être des plus heureux.
[ JOUR 1 ]
Une nouvelle date apparaît à l’écran : Mer-
prégénérique credi 11 juin 1987.

Incrustée à l’écran, une date : Au bord du lac, on voit arriver une poi-
Jeudi 12 juin 1987. Ce prégénérique est filmé gnée de voitures. Dans celles-ci se trouve
en vue subjective, caméra à l’épaule et avec l’équipe au complet de la rédaction du
moult vibrations et halètements. On dé- journal du lycée. Dans la voiture de tête
couvre donc à travers les yeux d’un person- se trouvent Greg et Suzy, la radio à fond.
nage une forêt sous une pluie battante, en Suivent les autres membres et en particu-
pleine nuit. Il court comme un dératé et se lier les Victimes. Une fois que tout le monde
retourne régulièrement. On peut alors aper- a descendu ses affaires et commence à ins-
cevoir une forme sombre qui le poursuit. La taller les tentes, Greg endosse pleinement
course dure encore quelques instants, mais son rôle de chef qui va rapidement gonfler
est interrompue suite à une chute après tout le monde jusqu’à sa disparition.
s’être pris les pieds dans une racine. Alors « Allez dépêchez-vous, on devrait pouvoir
que la victime tente de se relever, elle se commencer à explorer les environs avant la
trouve nez à nombril avec un individu vêtu tombée de la nuit. Oubliez pas qu’on est là
d’un costume d’amish clairement trop court pour écrire le meilleur article qu’on n’ait ja-
voire même un peu trop moulant. Dans un mais vu sur le massacre de Diamond Lake. »
éclair fulgurant, une lame s’abat, mettant
fin à la scène dans un grand cri de douleur. C’est donc le moment pour ceux qui le sou-
haitent de se lancer dans l’exploration des en-
75
générique virons de Diamond Lake. Le lac lui-même fait
une petite vingtaine de mètres de diamètre.
Au bord, on trouve essentiellement de la forêt
Sur fond de musique rock, riffs de
et les restes calcinés du centre de réinsertion.
guitare et chant efféminé à l’appui, on suit le
Un ponton mène des ruines jusqu’à assez loin
parcours d’un journal sur une presse d’im-
dans le lac. Il semble plutôt en mauvais état
pression. On le voit ainsi passer de gauche
et tremble dès que l’on s’aventure dessus.
à droite puis dans le sens inverse sans pou-
Il n’y a pas grand-chose à trouver dans les
voir distinguer ce qui est imprimé dessus.
ruines si ce n’est, pour les plus observateurs,
De temps en temps, une page s’arrête et
les restes d’un feu de camp. Celui-ci laisse
permet d’entrevoir les noms de certains
présager que quelqu’un a passé du temps ici
membres de l’équipe de tournage. Mal-
récemment, ce que confirment les boîtes de
heureusement, le tout est trop rapide pour
conserve plus ou moins rouillées qui jonchent
qu’on puisse vraiment lire quoi que ce soit.
le sol. Il faudra en revanche faire attention à
Enfin, la page qui s’arrête n’est autre que la
ne pas marcher sur les planches vermoulues
une d’un journal. En gros titre : « Nouvelle
qui ont été replacées sur l’ancien puits amish.
nuit d’horreur à Diamond Lake ». En photo,
Il est impossible d’y distinguer quoi que ce
le rivage du lac en question. Zoom avant,
soit mais il semble bien profond. Tout au fond
on a l’impression d’entrer dans l’image et,
se trouve le cadavre miraculeusement bien
suite à une transition saccadée on enchaîne
conservé de Tobias. De l’autre côté du lac se
directement sur un plan des rivages du lac.
trouvent les ruines calcinées du camp amish.
Magie de la technique !
Ha mais attendez, c’est les mêmes ruines
que celles du camp sauf qu’on y a ajouté des
outils agricoles couverts de suie !
thema Histoires pour faire peur
Brusquement, en parlant de ça, une Victime au coin du feu
momentanément isolée, est surprise par une
ombre fugitive passant juste devant lui avant Voici quelques histoires que vous pouvez dis-
de se perdre parmi les arbres. Pour le jeune tribuer à vos joueurs pour que les Victimes
imprudent qui déciderait de tenter de la aient quelque chose à raconter autour du feu.
suivre, c’est l’occasion de se perdre dans les
bois et de s’occasionner une belle frayeur. Fait maison
Avec une fascination presque morbide, Une jeune femme reçoit la visite d’un
Greg s’attarde sur les rares reliquats du homme qui lui demande s’il peut téléphoner
massacre de 1974. L’une des Victimes le (sa batterie est morte). L’homme a l’air sym-
surprend ainsi en train de déterrer puis pathique, la femme accepte... Elle lui offre
photographier sous toutes les coutures un un verre, ils discutent... Mais il se fait tard et
médaillon en forme de cœur, laissé intact la femme lui suggère de rentrer. Il n’en fait
par l’incendie. Il le ramasse ensuite pour le rien et continue de lui parler de sa passion
fourrer dans sa poche. : le cinéma. Elle commence à s’inquiéter de-
vant son insistance. Lorsqu’il aborde le sujet
[ SOIR 1 ] Snuff movie, elle pâlit et se souvient de cette
histoire morbide où un homme s’incrustait
À la nuit tombée et après un repas frugal, tout chez des gens pour filmer ses agressions.
le monde se retrouve autour d’un bon feu de Au moment où elle commence à com-
camp pour comparer ses découvertes de la prendre, quelque chose sous la veste de son
journée. Pour impressionner sa copine Suzy, « invité « attire plus particulièrement son
Greg lance l’idée de se raconter des histoires attention : le voyant rouge d’une caméra...
qui font peur. Le MJ peut alors proposer à tour
76 de rôle à chaque joueur de raconter une telle Hamster damned
histoire. Les légendes urbaines et autres récits
de massacres sanglants sont, bien entendu, La maison condamnée au bord de la route
tout à fait dans le ton. Le rédacteur en chef appartenait à une vieille folle qui y vivait avec
évoque un amish meurtrier qui aurait sur- ses hamsters. Quand elle est morte, les gens
vécu aux sinistres évènements sur lesquels il ont mis plusieurs jours à s’en rendre compte
compte rédiger un article. D’après lui, l’assas- et n’ont retrouvé que son squelette. Depuis,
sin rôderait encore dans les bois et frapperait il ne reste que les hamsters et ils ont pris
les soirs de pleine lune. Et justement, devinez goût à la chair humaine.
quoi, c’est la pleine lune ce soir ! Holala, ar-
rête, tu nous files les chocottes. Voici en tout L’arbre qui tue
cas une magnifique occasion (qu’il ne rate
pas) de passer son bras autour des épaules Il y a longtemps, des sorcières se réunis-
de Suzy pour la réconforter. D’ailleurs, pour saient dans cette forêt, autour de cet arbre
se faire pardonner, il lui offre un médaillon en là-bas, pour accomplir leurs rites impies.
forme de cœur. Oui, celui qu’il a récupéré plus Depuis, la nuit, on entend parfois des gémis-
tôt dans la journée. Que voulez-vous, il n’y a sements provenant de l’arbre et certaines
pas de petites économies. Les deux tourte- marques sur son tronc ressemblent à des
reaux regagnent ensuite rapidement la tente visages humains. Ils appartiennent à ceux qui
qu’ils partagent. ont manqué de respect à la forêt («c’est pas
de ma faute, j’avais bu trop de bière»).
Après cela, tout le monde peut regagner sa
tente pour dormir malgré le vent qui siffle et
les bruits étranges (des pas, un éclair, un per-
chiste qui se prend les pieds dans un câble…).
Joe la frite
Dans une petite ville, il y avait un petit fast- [ JOUR 2 ]

scénario brain soda : jeudi 12, la préquelle


food bien connu par les jeunes. Le proprié-
taire, qui avait un fils, lui avait offert le job Les Victimes sont réveillées au petit matin
pendant l’été, même si son fils, Derek, était par les cris stridents de Suzy. Celle-ci se
paresseux. Derek prit le job avec plaisir. trouve debout devant sa tente, vêtue d’un
mini-short et d’un débardeur moulant ne
Un bon samedi soir, étant donné la clientèle, laissant aucune place à l’imagination. Elle
le fast-food devait rester ouvert plus long- hurle que Greg a disparu pendant la nuit.
temps que prévu. Le père de Derek, puisqu’il Bien sûr, elle ne s’est rendu compte de
avait rendez-vous, ne pouvait continuer à su- rien. Effectivement, son sac de couchage
perviser son fils, donc Derek avait la charge est vide et il n’y a pas trace de lui dans les
du resto à lui tout seul. Son père lui avait environs. La première tâche de la journée
laissé des frites dans la friteuse au cas où. va donc probablement être de se lancer à
Mais ce samedi il y avait une partie de hockey sa recherche.
très captivante qui passait à la T.V du resto
et Derek avait oublié de vérifier les frites. Le Dans un premier temps, c’est l’occasion de
téléphone sonne : se rendre compte que tous les véhicules ont
été sabotés. Roues crevées, câbles arrachés.
- Que puis-je faire pour vous ? dit Derek Aucun n’est en état de rouler. Pour peu que
les personnages explorent les environs, ils
- Surveillez vos frites ! dit une voix étrange. trouvent rapidement des tâches de sang sur
le sol (jet de SENS de difficulté moyenne). À
Derek crut que c’était une blague de son leur retour au campement, ils découvrent
père, il était sûr que tout allait bien. Puis vint que leurs affaires ont été fouillées même
un autre appel disant la même chose, aussi si rien ne semble manquer. En effet, Greg
rapidement et bizarrement que la fois précé- espérait trouver un costume d’amish de 77
dente. Puisque cela faisait 15 minutes que les rechange dans les affaires de John. Déçu, il
frites étaient dans l’huile, Derek alla les sor- va devoir passer au plan B : prendre directe-
tir. En soulevant la passoire de la friteuse, il ment celui du teenager. En plus, vu l’époque,
vit une chose terrible, LA TÊTE DE SON PERE, personne n’a de téléphone portable et la
À MOITIÉ FRITE.... avec un mot : «Je t’avais ville la plus proche est à une quarantaine de
pourtant dit de vérifier les frites.» kilomètres. C’est dire s’ils sont mal barrés.
Finalement, le seul content dans l’histoire
Maniac Shérif est John. Parce que, quand même, vous ad-
(comment ça, j’ai déjà fait ce jeu de mot dans mettrez que les voitures sont des engins du
un supplément ?!) diable. De son côté, Suzy semble plutôt bien
se remettre et a probablement déjà trouvé
le réconfort dans les bras de l’une des Vic-
Un faux shérif rôde sur les routes de cam- times. Elle est malgré tout d’avis qu’il faut
pagne. Il aborde les jeunes gens pour voir retrouver Greg au plus vite et qu’on ne pour-
leurs papiers et fouiller leurs véhicules. Gare ra pas partir sans lui.
à ceux qui ont quelque chose à se reprocher
(«je vous jure que c’est pour faire des infu- Sans transition, le spectateur retrouve John
sions contre mon rhume»). dans les bois en train d’appeler Greg à gorge
déployée, apparemment sans succès. En-
tendant des bruits derrière lui, il se retourne
précipitamment mais ne voit personne.

« Greg, c’est toi ? Allez, c’est plus drôle,


reviens. On s’inquiète pour toi, tu sais. »
thema
Soudain, surgie de nulle part, une hache a quelques instants, arbore à présente une
s’abat sur le crâne du malheureux amish, barbe de deux jours. C’est ça aussi de tour-
projetant une magnifique gerbe de sang. ner les scènes dans le désordre et surtout
de ne pas faire attention.
Là-dessus, on retrouve aussitôt l’une des
Victimes, elle aussi perdue dans les bois. [ SOIR 2 ]
Expliquez donc au joueur que son person-
nage s’est perdu, qu’il n’a pas trouvé Greg Alors que tout le monde est pelotonné au-
et qu’il va bien lui falloir revenir au campe- tour du feu, la discussion s’engage sur la
ment. Surtout que la nuit commence à tom- marche à suivre. Dans l’immédiat, il semble
ber. Les journées passent vite dans le coin. essentiel de se relayer pour monter la garde
pendant la nuit. La grande question est sur-
Un craquement retentit derrière lui et il tout de savoir quoi faire dès le lendemain.
a juste le temps de voir quelqu’un passer Continuer à chercher Greg et John ? Faire
fugitivement. Il entend alors un nouveau comme si de rien n’était et chercher des
craquement dans son dos. Juste le temps éléments supplémentaires pour l’article ?
de se retourner et il se retrouve nez à nez Envoyer des volontaires faire une journée
avec un clochard hirsute dégageant une de marche pour ramener des secours ?
odeur effroyable. Peut-être même qu’il va
falloir un jet de Tripes pour ne pas céder à Suzy, en tout cas, refuse de partir sans
la surprise voire à la puanteur. Il s’agit bien Greg. Pire que ça, elle est fermement réso-
entendu d’Howard, seul résident de la forêt lue à respecter sa volonté de faire un article
depuis l’incendie de 1974. Il se contente sur le massacre de Diamond Lake. Dès le
de rester debout en marmonnant dans sa lendemain, elle compte sur l’aide de ses ca-
barbe des bribes de phrases incompréhen- marades pour réunir tout ce qu’ils peuvent
78 sibles. Il ne répond à aucune question et pour mener cela à bien. En un instant, la
semble en vérité ne pas entendre le person- bimbo se métamorphose donc en chef de
nage. L’acteur qui interprète Howard a une troupe bien décidée à faire travailler cette
légère tendance à surjouer. Rapidement, le bande de trouillards. La métamorphose est
clochard se met donc à crier des propos stupéfiante au point d’en devenir peu cré-
sans queue ni tête et à baver en faisant de dible. Sur ces bonnes paroles, elle décide
grands gestes. Si rien n’est fait, il retrouve d’ailleurs de s’éclipser pour prendre un bain
son calme d’un coup et repart, disparais- de minuit. On n’a jamais trop de scènes de
sant brusquement derrière un buisson. Si nudité.
la Victime fait mine de l’attaquer, il s’enfuit Le public impatient découvre donc Suzy, na-
dans la forêt et sème rapidement son éven- geant doucement, nue, dans les eaux de Dia-
tuel poursuivant. mond Lake. La scène dure cinq bonnes mi-
nutes. Lorsqu’elle sort de l’eau, elle tombe
Lorsque le petit groupe se retrouve finale- nez à nez avec un individu (Greg, qu’elle ne
ment au campement, John manque à l’ap- va de toute façon pas reconnaître) portant
pel, tout comme Greg. La situation est donc un costume d’amish bien trop court pour
pour le moins inquiétante, d’autant plus que lui. Il est même plus que probable qu’elle
la lumière commence à diminuer et qu’il va le confonde avec John à cause du costume.
donc falloir se préparer à passer la nuit ici. Debout parmi les arbres, il semble la re-
D’ailleurs, d’un coup, c’est l’obscurité. La garder avec intérêt avant de se volatiliser
transition est peut-être un peu trop brutale mystérieusement. Les Victimes sont donc
et on entend subitement des loups hurler alertées par les cris stridents de leur amie.
à la lune au loin. D’ailleurs, en y regardant Quand ils viennent à sa rencontre, elle est
bien, certains personnages semblent s’être seule, peu vêtue et ne demande qu’à être
changés et l’un d’entre eux, rasé de près il y réconfortée. Elle refuse de dormir seule,
ce qui peut occasionner une nouvelle scène

scénario brain soda : jeudi 12, la préquelle


osée avec suffisamment de BAGOU. A par-
tir de là, tous les soupçons vont converger
vers ce pauvre John. Un calepin retrouvé
dans la tente de Greg réunit d’ailleurs de
nombreux articles datant de l’incendie du
camp et faisant état de l’implication des
amishes dans ce sinistre événement.

Le doute planera jusqu’au bout. A moins


bien sûr que le meurtrier ne soit ce clochard
glauque. Diantre, c’est d’un compliqué vos
histoires, là…

[ JOUR 3 ]
Le lever de soleil sur le lac est de toute beau-
té. Ses rayons éclairent le visage morne et
cerné des teenagers qui n’ont visiblement pas
très bien dormi. Il va leur falloir trouver quoi
faire. Dans tous les cas, ils seront confrontés
à deux événements dans la journée.

D’une part, une Victime se promenant dans


les alentours du camp va découvrir la ca-
chette d’Howard. Il s’agit d’un minuscule 79
cabanon construit avec des branches et des
feuilles. L’intérieur exigu dégage une forte
odeur nauséabonde. Les murs sont cou-
verts de coupures de presse relatives aux
incidents ayant frappé le camp en 1974. Plus
particulièrement, des photos de la jeune fille
morte dans l’incendie ont été découpées et
accrochées un peu partout. Avec un jet de
SENS difficile, il est possible de reconnaître
effectivement autour de son cou le collier
découvert par Greg puis offert à Suzy.

D’autre part, une autre Victime va faire la


rencontre de Greg déguisé en amish. Comme
pour Suzy, il lui sera étrangement impos-
sible de le reconnaître. Après tout, on ne
remarque que ses vêtements beaucoup trop
petits pour être décents. Muet et implacable,
le tueur va chercher à tuer le teenager et le
poursuivre s’il tente de s’enfuir. La lutte sera
vraiment difficile car Greg est très musclé
et armé d’un râteau. S’il est blessé, il prend
aussitôt la fuite et disparaît miraculeuse-
ment derrière un arbre. À l’inverse, il n’achè-
thema
vera pas une Victime et préférera le laisser faux autour de lui et il va falloir trouver un
grièvement blessé. Ainsi, le personnage moyen de le neutraliser. Aux Victimes d’être
pourra raconter tout cela à ses camarades. imaginatives. Elles ont peut-être elles aussi
récupéré des outils agricoles provenant du
Alors que ces deux teenagers reviennent au village amish quand la situation a commencé
camp pour faire part de leurs découvertes, à mal tourner. Peut-être certaines ont-elles
Howard surgit des fourrés pour venir à la même ramené des armes avec elles pour
rencontre des adolescents. Celui qui a vu le cette excursion. Voici en tout cas le combat
tueur sait bien que la carrure de celui-ci ne final alors n’ayez pas de scrupules à couper
correspond pas du tout à celle du clochard. en rondelles les teenagers. Dans la confu-
En voyant le médaillon autour du cou de Suzy, sion, l’une des Victimes va trébucher sur le
le survivant de 1974 fond en larmes et déballe cadavre atrocement mutilé de John, qui a at-
tout. Petite musique triste et gros plan sur terri là sans qu’on sache vraiment comment.
son visage couvert de crasse, ton mélodra- Mais alors… si ce n’est pas John… Soudain,
matique, voix grave et gestes amples. Atten- en plein milieu du combat, le tueur marque
tion, l’acteur a du mal à ne pas loucher sur un temps d’arrêt devant Suzy et son médail-
l’écriteau présentant son texte sous la camé- lon. Son visage retrouve un aspect normal et
ra. C’est que ça en fait, des mots à retenir ! tout le monde peut enfin reconnaître Greg. Il
balbutie maladroitement.
« À l’été 1974, nous étions comme vous,
de jeunes adolescents pleins d’espoir et « Je suis désolé, il faut vraiment que j’écrive
de rêves qui ne connaissaient rien de la vie. cet article pour devenir un vrai journaliste… »
Stacey et moi nous aimions et projetions
déjà de nous marier, acheter un petit pavil- Cet instant de faiblesse est le moment idéal
lon dans la banlieue de Sodaville et avoir pour lui porter le coup de grâce, voire pour
80 des enfants. Nous nous amusions bien au le pousser dans l’ancien puits amish devant
camp de Diamond Lake. Mais tout a basculé lequel il se trouve par le plus grand des ha-
à l’arrivée de Tobias. Ce jeune amish n’était sards. La boucle est alors bouclée et le ré-
pas comme nous. Déjà, il était amish, mais dacteur en chef frappé de démence meurt
surtout il était un peu… simple d’esprit. Il disloqué à son tour.
aimait bien reluquer les filles, mais les gars
du camp n’étaient pas d’accord. Ils l’ont ta- Ouf, tout est bien qui finit bien.
bassé et en s’enfuyant, il est tombé dans le C’est le moment que choisissent le shérif et
puits. La chute l’a tué. Nous ne voulions pas ses adjoints pour arriver avec leurs jeeps.
qu’il meure, je vous le promets. Peu après, Ils ont apparemment été alertés par les
les amishs sont arrivés et ils ont mis le feu parents des teenagers qui s’inquiétaient de
au camp. C’est là que Stacey est morte. ne pas voir revenir leur charmante progéni-
Juste après, les parents sont allés au camp ture. Les Victimes ont en tout cas matière
des amishs pour les massacrer et on n’a à écrire un article sensationnel qui pourra
plus jamais entendu parler de Diamond propulser certains d’entre eux vers une
Lake. Ma vie était fichue et je n’ai jamais grande carrière de journaliste.
vraimAAAAAARGL. »
Les plus curieux pourront être surpris d’ap-
Le discours émouvant d’Howard est inter- prendre que les autorités n’ont retrouvé que le
rompu par une pioche enfoncée dans son cadavre de Greg dans le puits. Mais alors, où
crâne. Derrière lui, surgi de nulle part, se est passé celui de Tobias ?!
tient l’amish tueur, une faux couverte de
suie dans les mains. Son rictus déformé [ THE END ]
par la haine empêche de le reconnaître
pour l’instant. Il donne de grands coups de
Les rôles secondaires

scénario brain soda : jeudi 12, la préquelle


font la une

Howard, l’enfant de la forêt


Muscle : 2 Souplesse : 2
Cervelle : 1 Sens : 2
Tripes : 3 Psy : 1
Bagou : 2 BdN : 2

Compétences : Faire sursauter les tee-


nagers (3), Raconter des histoires émou-
vantes au coin du feu (4), Survivre en bouf-
fant des chenilles (3)

Suzy, journaliste topless


Muscle : 2 Souplesse : 3
Cervelle : 1 Sens : 2
Tripes : 1 Psy : 1
Bagou : 2 BdN : 3

Compétences : Prendre un bain de minuit 81


(3), Motiver les troupes (2), Se perdre dans
la forêt (3), Se défendre à coup de rouge à
lèvres (2).

Greg, apprenti amish


Muscle : 5 Souplesse : 3
Cervelle : 2 Sens : 4
Tripes : 4 Psy : 1
Bagou : 2 BdN : 3

Compétences : Disparaître brusquement


(4), Porter des vêtements à sa taille (0),
Massacrer à coups d’outils agricoles (5),
Faire des dossiers thématiques sur les
pom-pom girls (3).
thema

Relations
82 Crime
Ont commis un jeu infâme ensemble
Le pa sse
Bossent ensemble depuis trop longtemps
L’un sait que l’autre met les PDF en télé- Une réputation qui dérange
chargement gratuit Partagent un secret ignoble
Bossent pour la concurrence Ancienne dispute qui refait régulière-
Bossent pour un éditeur ment surface
Toujours à la bourre Ont été concurrents
Lisent avec plaisir un magazine concurrent Fait toujours valoir qu’il est plus ancien
que l’autre

Tr avail
Rédacteur/collaborateur Amitie
Rédacteur/illustrateur Vieux potes

Rédacteurs qui se tirent la bourre Manipulateur/victime

Collègues Rivalité amicale

Spécialiste/Novice Lui a fait rejoindre l’équipe

Celui qui doit te relancer quand tu es à S’en veut de lui avoir faire rejoindre
la bourre l’équipe
A totalement perdu sa confiance

par Laurent Devernay


Romance Trouver les infos

setting fiasco : l’enfer du bouclage


Les barbus ça m’émeut … en inventant des témoignages s’il le faut
Une fille ? Je fonce ! … en fouillant où il ne faut pas
Pas une fille ? Je fonce quand même ! … en harcelant ceux qui savent
Aventure d’une convention … avant les autres
Ancien amant … même si elles ne sont pas fiables
Futur amant … et être obligé de les garder pour soi

Communaute
Membres des 6 Regler des comptes
Responsables du Fix … avec un éditeur

Spécialistes des conventions … avec un collègue

Spécialistes des forums … avec un rival

Sont prêts à tout pour faire partie des 6 … avec la concurrence

Reçoivent les services presse … avec le reste du monde


… avec les membres d’un forum

Besoins Obtenir le respect

Devenir riche
… du rédacteur en chef en rendant les
textes à temps
83
… en vendant un rein (mais celui de qui?) … des collègues en menant à bien le « à
… en se lançant dans l’édition froid » sur RôlisteMaster

… en faisant un procès … d’un auteur en lisant son « bouquin »


jusqu’au bout
… en se lançant dans la production de
fromage de chèvre … des lecteurs en publiant des infos inédites

… en révolutionnant le JDR … de soi-même en révélant tout, enfin.

… en héritant de Tante Gudule … de la concurrence en abordant un


sujet délicat

Obt enir la verite


Respecter la deadline
… à propos d’un ouvrage que plus per-
sonne n’attend … au mépris de ta santé

… à propos d’un éditeur qui respecte les délais … au mépris de tes proches

… à propos d’un auteur trop productif … mais pas trop non plus

… à propos d’un projet de crowdfunding … en ressortant discrètement un mar-


qui ne donne plus de nouvelles ronnier

… à propos d’un ragot concernant un … en donnant tout ce que tu as


groupe d’auteurs … en copiant-collant sans que ça se voie
… à propos d’un projet dont tu as été évincé
thema
Lieux Dans le coin
Le kebab
En convention Le bar pour sortir l’ordi portable en se
gorgeant de caféine
Le stand du mag qu’il faut tenir coûte
que coûte L’épicerie de nuit pour les bouclages dif-
ficiles
Le stand des concurrents qui te pro-
voquent personnellement La boîte de nuit qu’on entend très bien
Les toilettes déclarées zone sinistrée L’arrêt de bus (tu viens de le louper)
La buvette où tu vas t’endetter pour un La dernière place de parking (ha non,
jambon-beurre (sans jambon) trop tard)
La scène qui accueille le concours de
karaoké
Le quartier des geeks
Les stands des éditeurs qui t’attendent
de pied ferme La librairie de comics et sa meute de fanboys
Le bar à thème et à geeks
Le chinois à volonté
Le bureau de la redaction La boutique de livres-sans-images
La machine à café (en panne)
Le fournisseur officiel de nanars
La salle de détente
L’autre boutique de JDR (pourvu qu’on ne
Le bureau du rédac’chef et les cris qui en t’y voie pas)
84 sortent
Ton bureau, quelque part sous tout ce
fatras Pour se detendre
La salle de réunion où on teste les jeux Le pub irlandais
Le micro-balcon pour fumeurs Le donjon où on pratique un autre genre
de jeu de rôle
Le cinéma spécialisé dans les obscurs
La boutique de JDR courts-métrages tchèques
Le rayon des vieilleries poussiéreuses Le club de JDR et sa faune étrange
Le rayon des indépendants narrativistes La plage sans le soleil
hypeux
La salle de gym (sur un malentendu...)
Le rayon du médiéval-fantastique pour
le commun des mortels
Le rayon d’occasions mystérieuses (les
mêmes depuis 10 ans)
Les rayons de jeux de société
La caisse (et le vendeur)
Objets Boulot

setting fiasco : l’enfer du bouclage


Ton ordi qui ne démarre plus
Information Ta nouvelle souris optique (enfin, pas
vraiment la tienne)
Un mail anonyme
Un contrat d’édition très juteux (il va fal-
Un podcast qui fait jaser loir choisir)
Un nouveau contact à l’autre bout du Un exemplaire de presse que personne
monde ne voulait
Une vidéo compromettante Des piles de courriers de réclamation
Un PDF qui n’aurait pas dû être diffusé Une clé USB que les autres ne doivent
Un message cryptique sur le forum pas trouver

Transport
Honteux Une moto
PlayOrc et sa page centrale... très verte Une correspondance en avion à ne pas louper
Un exemplaire d’un magazine concur- Un train en retard
rent
Une mini-voiture (pour aller en convention)
Un vieux slip que tu chéris tendrement
Le bus (quand il passe)
Ton exemplaire de Mortel, le jeu qui en a
Le métro
Ta feuille de perso pour Dindons et
DragQueens 85
Des photos d’un collègue prises au Donjon Armes
Une agrafeuse
Fetichiste Un crayon très pointu
Le D20 touché par le grand Gary G. L’édition ultime de Padfindus
Le livre de base de Monde de Ténébri- Un coin de bureau
tude dédicacé Une figurine de dragon en plomb
La trousse à dés en cuir de belette Un énorme D20 en acier
Ton premier crayon
Une figurine d’elfe en bikini
Un costume de paladin
thema
on a testé pour vous !
Internet, les conventions et autres rassem-
blements sont autant d’occasions de tester
des jeux qui… comment dire… ne sont pas
forcément connus. Nous avons donc testé
pour vous ces perles qui méritent de rester
confidentielles (ou pas).
du salon. Devant ma réponse négative, on
m’a littéralement traîné devant un stand de
jeux pour enfants où trônait Frog Tennis. Ce
[ MURDERLAND ] jeu est génial ! Ça se joue à deux avec une
raquette activée par gâchette-poussoir (cf.
Murderland est un jeu de plateau
photo), la balle (qui est en fait une grenouille
avec des bouts de roleplay dedans. L’idée de
d’où le nom du jeu, vous suivez ?) est tenue
départ est très sympa : vous travaillez pour
par un bras articulé. Et alors, me direz vous ?
l’Organisation mais vous l’avez tous trahie.
Ben il suffit de bourriner comme un malade
Et son boss, Monsieur Black, vous a envoyé
et de faire des échanges de folie pour sentir
une invitation. Il y vous propose un défi : vous
toute la puissance de ce jeu. À tester !
avez trente minutes pour trouver dans une
immense maison 1 million de dollars. Quand
86 le temps sera écoulé, il ne doit en rester que
deux avec le sac, sinon tout le monde sera [ MAGIKUS ]
exécuté. Le jeu est donc coopératif-mais-
pas-trop en temps limité. Mais voilà les seuls
points intéressants du jeu, tant le système
est aussi bancal qu’un dahu unijambiste,
alors que le prix de 5 dollars pour 6 pages
de règles semble un tantinet excessif. Et oui,
il s’agit simplement d’acheter des règles au
format pdf car le matériel est celui du Clue-
do. Pas mal de bonnes idées, mais trop de
choses à retravailler. À éviter !

[ FROG TENNIS ]
Quand vous vous baladez à Essen
L’année dernière, toujours à Essen, on a vu
(le plus gros salon du jeu de société world-
avec nos yeux embués le beau stand Lego.
wide ever), vous croisez pas mal d’amis
Revenus à l’âge de 10 ans, nous avons rushé
qui vous alpaguent et vous lancent des «
sur leurs poufs en forme de dés Lego et
tu connais le jeu d’Essen 2009 ? ». Là vous
nous nous sommes attablés pour tester
vous dites toujours « quelle daube a-t-il dé-
les jeux de société Lego. En dégageant au
terré, encore ? ». Enfin ça dépend s’il s’agit
passage deux trois gniards qui semblaient
d’amis fiables ou pas. Pour le coup l’année
s’accrocher à leur place comme des mor-
dernière, on m’a sorti cette phrase à la fin
pions à… euh vous voyez quoi. Bref, ce

par Ludovic Papaïs


toutes illustrations ©
retour en enfance nous a permis de tester Au lieu des boîtes

sur un plateau
plusieurs jeux de chez eux. Je dois avouer vous avez des diodes
que ça aurait été n’importe qui d’autre, qui les représentent.
après le deuxième jeu testé, on aurait tout Tout comme dans le
envoyé paître, mais là, nostalgie oblige, on jeu télévisé vous devez éliminer les boites
en a testé plusieurs. Parmi les plus nazes, au pif, garder la vôtre jusqu’au bout (ou
Magikus. L’intérêt de ce jeu est aussi puis- pas). Le banquier vous appelle et vous pro-
sant que le problème de conservation des pose de l’argent contre votre boîte. Bref, le
glaces Magnum auprès des ours polaires. même intérêt que le jeu télévisé éponyme.
Heureusement que Creationary relève le Seul avantage, là, vous n’avez pas Arthur
niveau des jeux Lego. Je déplace la chouette qui vous tripote… À éviter ! / À tester !
comme je veux, je lance le dé, je prends ce
que m’indique le dé, ou-ah-ou ! À éviter !
[ GNOME’S WAR ]
[ BITCH (VERB) ] Là pour le coup le jeu est un peu
vieux. Justement, vous l’avez souvent croisé
C’est un jeu d’impro de Danielle sans jamais oser ouvrir la boîte, gêné que
Lewon, qui vaut 2 dollars (moins cher que vous étiez en voyant les 2-4 heures de jeu an-
Murderland, woot !) et à ce prix vous avez noncés. Et bien, on l’a fait, on y a joué. Et bien
les règles mais surtout un joli badge avec que dire… On se retrouve dans un wargame
écrit « Such a bitch » ou « Damn ! What a nippon ni mauvais, sans grande saveur mais
bitch ! » ou « n°1 Bitch », de quoi vous bala- pas si mauvais que ça. Le hic vient à la fin de la
der bien fier (fière ?) dans les rues de votre partie. Quand après 5 heures de jeu, on vous
patelin préféré. Le jeu est tout con, un joueur
est au centre de l’attention et tous les autres
dit « à la fin de la partie, lancez deux dés à 6
faces, regardez sur le tableau de fin de partie
87
piochent des cartes « personnalité » (Jaloux, quelle est la condition de victoire, et ainsi vous
Paranoïaque, Snob…). Ensuite le joueur actif saurez qui a gagné ». Woot ! Un chifoumi de 5
lance une situation et les autres, à tour de heures !!!! Bon j’exagère un peu car il y a plus
rôle, lui posent une question en respectant de probabilités que le « meilleur » gagne, mais
leur personnalité. Ça peut donner quelque il y a aussi celui qui s’en est pris plein la gueule
chose de sympa avec des gens motivés, mais et bien sûr c’est sur nous que c’est tombé. Il
ça peut aussi tomber à plat très facilement. parait que des règles 2.0 améliorent grande-
L’auteur a d’ailleurs dit qu’elle avait créé ce ment le jeu… et ça nous n’avons pas testé. À
jeu pour lui apprendre à avoir du répondant. éviter ! Et à tester en 2.0 !
À tester !

[ À PRENDRE
OU À LAISSER
(LE JEU DE SOCIÉTÉ) ]
Des fois, un jeu vous tombe entre
les mains. Vous ne savez pas comment il ar-
rive là. Ce qui vous étonne le plus, c’est que,
mu par une puissance supérieure, vous lan-
cez une partie. Ben là c’est le cas. Vous avez
un jeu tout électronique, jouable jusqu’à 4.
Recherche Accueil Profil Compte

Jøn «Rimbaud» Krømbruder Jr. se dit que tel l’albatros qui a hérité de ses
ailes qui l’empêchent de marcher, il a hérité de gênes qui lui donnent l’image
d’une brute qu’il n’est pas. Monde cruel.
Mur Infos Photos Encarts +
Jøn «Rimbaud» Krømbruder Jr. a rejoint le groupe «Mon père
vient de passer niveau 50 et ne comprend pas que je n’aie pas envie de
foutre les pieds dans un donjon pourri»
Il y a 3 jours - Commenter - J’aime
Voir les photos de Jøn Afficher les 12 commentaires
Envoyer un message à Jøn
Envoyer un poke à Jøn 3 personnes aiment ça

je ne suis qu’une coquille vide qui Jøn Krømbruder Sr. Fils, tu sera un home ou tu sera un kadavr,
se remplit au gré de l’inspiration foie de barbare !
Hier à 6h24
Informations Nuwenn Vertefeuille t’as trop raison, les donjons c’est froid et ça
sent pas bon. Vive la forêt et les petits oiseaux !
Situation amoureuse : Il y a 7 minutes
Indécise
Tharin fils de Thorin TG l’elfe
Date de naissance :
2 novembre 1993 Il y a 7 minutes

Location : Nuwenn Vertefeuille TG ???


Route des Crânes Défoncés
Il y a quelques secondes
Cimmérie

Amis
14 amis Afficher tout Jøn «Rimbaud» Krømbruder Jr. j’ai encore été collé pour
avoir refusé de massacrer ce pauvre gobelin à l’entraînement. Quand
comprendront-ils que je refuse de verser le sang ?
Il y a 4 jours - Commenter - J’aime

88 Fynlon
Haute-
Fynla
Haute-
Trushk
Broie-Cul
personne n’aime ça

branche branche Lazare Lèvemort dommage... sllurrppp ^^


Il y a 4 jours

Trushk Broie-Cul Moi sa me pose pas de problem de frakassé dé


gob’, mé je préfér les elfs, sa cri plu lontemp !
Lazare Bernard Jøn Krøm- Il y a 3 jours
Lèvemort Henri- bruder Sr.
Lévy Sgt. Slaughter avec vos conneries on va se faire massacrer samedi,
face à des Skavens, en plus... c’te honte...
Photos Il y a 3 jours
127 photos Afficher tout
Fynla Hautebranche Dis, Jøn, ça serait pas toi sur la vidéo à 2mn
07s ??? LOL ! xoxo
Gay Pride Hanover 2010 German TV Report
www.youtube.com
All Hells break loose as one big dashing viking joins
the parade ans loses it ! - more videos and pics at
mightmightyvibes.biz
une vie d’écume
Il y a 5 jours - Commenter - J’aime

69 personnes aiment ça

Jøn Krømbruder Sr. FILS, JE VEU UNE EXPLICASSION !


Il y a 5 jours

lueur d’espoir
Fynlon Hautebranche trop bien vu, sister, t’es la meilleure ! xoxo
Il y a 5 jours

Jøn Krømbruder Jr. pfff, nan mais trop n’importe quoi, là... il me
ressemble même pas...
Il y a 5 jours

Jøn «Rimbaud» Krømbruder Jr. a créé l’album concert de Slayer avec les potes à Hanovre
Manowar@Crack my Pants Festival
Jøn «Rimbaud» Krømbruder Jr. a supprimé l’album gay pride avec les potes à Hanovre
Jøn «Rimbaud» Krømbruder Jr. a changé de photo de profil
critique

à froid : uggdrasill / critique


Dans notre rubrique « à froid », aux croyances de l’époque qui prennent vie.
il nous est paru évident de commencer par L’univers est bien décrit et, bien que léger,
Yggdrasill, le jeu de chez 7ème Cercle qui en tant que meneur on a suffisamment de
nous parle des hommes du Nord. D’aucuns matière pour créer un décor à de futures
y verront un jeu de mots, et ils auront bien
raison, mais c’est aussi pour la qualité de la
aventures. C’est d’autant plus vrai que la
nouvelle (qui se poursuit tout au long du
89
gamme que nous avons voulu lui consacrer livre) ainsi que les illustrations proposent
cette rubrique. Pour cela, nous commence- une réelle ambiance. Cet univers se limite
rons par vous présenter les principaux ou- aux actuels Danemark, Suède, Finlande et
vrages de la gamme. Nous vous proposerons Norvège (grosso modo). On nous présente
ensuite une aide de jeu qui manquait cruelle- ces différents lieux de manières géogra-
ment : un lexique norrois/français. Et pour phique mais surtout au niveau politique. On
conclure, nous finirons en vous présentant regrettera l’absence d’une carte plus pré-
un petit scénario d’introduction à l’univers... cise et d’un lexique (chose réparée).

présentation de la gamme Je viens du nord

Au premier abord, c’est du clas-


YGGDRASILL (2009) sique ; les personnages ont des caractéris-
224 pages dont 16 en couleurs, couverture rigide tiques, des compétences, des avantages et
des faiblesses… De même, pour les méca-
Yggdrasill nous plonge dans nismes, on jette un certain nombre de dés,
l’univers des hommes du Nord au IV et on en garde deux qu’on ajoute à la compé-
Vème siècle. À l’instar de Qin, il s’agit d’une tence afin de battre la difficulté. Quelques
gamme mêlant fantastique et historique : touches viennent quand même agrémenter
les auteurs se basent sur les retours des tout cela.
historiens pour concevoir un univers cohé- Tout d’abord, à la création, le joueur tirera
rent tout en apportant la touche fantas- les runes afin de connaitre son destin, ce qui
tique. Celle-ci correspond tout simplement lui permettra d’avoir des avantages s’il va

par Ludovic Papaïs


toutes illustrations © 7ème Cercle • tous droits
réservés
à froid
L’ÉCRAN DE JEU (2010)

L’écran est un 4 volets en car-


ton très épais accompagné d’un livret de
16 pages. Coté joueur on a droit à une très
belle illustration alors que coté meneur, on
a les principales tables de jeu. De plus, à
chacune d’entre elles, nous avons le n° de
page correspondant dans le livre de base.
Pratique pour s’y retrouver rapidement en
pleine partie.
Quant au livret qui l’accompagne, nous
avons 4 PNJ, des infos sur des dieux mi-
neurs, le calendrier nordique, et quelques
objets particuliers. Ce n’est pas bien foli-
chon même si un meneur inventif saura en
tirer quelques histoires.
dans ce sens. Une notion de « Furor » inter-
vient aussi dans la mécanique et permettra
d’avoir un dé supplémentaire.

La magie est présente à des niveaux très


simples, comme renforcer ses protections,
améliorer la défense, les armes, soigner les
90 empoisonnements, préparer des potions… Ce
n’est donc pas du bling bling.

Le jeu propose de nombreux archétypes,


parfois loin des guerriers ou des « magi-
ciens », et on pourra jouer de simples
bardes (les scaldes) ou des « travailleurs ».

D’aventure en aventure
9 MONDES (2010)
Coté aventure, on a un bestiaire qui 96 pages en couleurs, couverture souple
permettra de peupler quelques aventures,
séparé en deux parties (fantastique et non- Dans ce supplément, 7ème Cercle
fantastique). Le livre s’achève sur une petite nous propose de nous familiariser avec l’as-
trilogie. Celle-ci est vraiment intéressante et pect « croyances » des hommes du Nord.
permet aux joueurs de goûter un peu à tout Pour cela le supplément est découpé en deux
: du politique, du diplomatique, de l’aventure, : la première partie apporte une description
de l’enquête… Les joueurs pourront ainsi détaillée sur les 9 Mondes qui composent
s’essayer à de nombreuses saveurs tout en les croyances et présente de nombreuses
étant mêlés à des affaires « internationales » créatures fantastiques. Cette partie n’est utile
qui auront (ou pas) de grosses répercussions qu’à des meneurs voulant en connaître plus
sur le monde. sur ces croyances ou pour saupoudrer leurs
parties de fantastique.
Hägard Dünord Pirate ou commerçant, mercenaire ou seigneur

à froid : uggdrasill / critique


de son propre esquif, capitaine ou pilote, les
La seconde partie de l’ouvrage est mers septentrionales s’offrent aux audacieux
composée de deux aventures. Autant la pre- qui assument leur Destin, humant l’odeur salée
mière, sur quelques pages, reste très anecdo- du vent froid qui fait claquer la voile.
tique et peu intéressante, autant la seconde est
vraiment prenante. Elle a même l’étoffe d’une Dans ce supplément, vous découvrirez :
mini campagne. Elle propose un démarrage • De nouvelles professions liées à la mer
très calme qui peut être étoffé par le meneur • Des données indispensables sur les ba-
avant d’emporter les joueurs dans une grosse teaux de la Scandia,
aventure. Bien sûr, étant donné la nature du • Des règles et techniques de combat des
supplément, le fantastique est très présent marins.
dans ces histoires. En bref, un bon supplé- • Un aperçu de quelques peuples voisins
ment pour qui veut incorporer du fantas- • La généalogie des Royaumes du Nord, au
tique dans ses aventures d’Yggdrasill. moment de la campagne
• Pendant ce temps en Scandia, une mise au
point des événements parallèles à la cam-
pagne
• “Par-delà les confins”, la suite de la cam-
pagne, en trois chapitres.
• “Les feux de la Terre”, un scénario jouable
en dehors de la campagne ou en inter-
mède.

91

ROIS DES MERS (2010)


80 pages en couleurs, couverture souple

Le supplément venant de sortir, on vous


donne donc la présentation de l’éditeur :

“J’ai gouverné des bateaux


Et me suis tenu à l’étrave,
seul seigneur de tout le peuple.”
Völsa thattr, Str12

Il est temps pour nos héros de


prendre la mer et de partir à la conquête de
ce titre convoité, saekonungar, Rois des Mers !
à froid
scénario

nul n’échappe à la guerre


Côte occidentale du Jylland au
cœur de l’été. La canicule règne et afflige
les hommes comme le bétail et les cultures,
ce qui n’est pas fait pour rendre le moral Le peuple est en proie à d’autres
92 à une population qui souffre depuis de soucis. Il commençait à s’accoutumer à la
pauvreté mais des nouvelles inquiétantes
nombreuses années. Les 40 ans du règne
d’Olaf Gundersen ont été difficiles pour lui parviennent depuis quelques temps. Tous
les Jutes de Ribe. Ce roi glouton et cupide vivent avec la certitude qu’une guerre est
est impopulaire même parmi ses proches, imminente. Et cette perspective ne réjouit
ses officiers et surtout ses vassaux. L’aug- pas les cœurs car ils connaissent mainte-
mentation vertigineuse des impôts et taxes nant le nom de leurs ennemis : les trolls !
a appauvri le peuple et parallèlement la Ceux-ci se rassemblent en pays barbare.
puissance du royaume des Jutes a considé- Chez les habitants, la terreur s’installe, cer-
rablement diminué. Les banquets de la cour tains conteurs révèlent aux populations,
se tiennent au détriment de l’entrainement souvent ignorantes, l’existence du Roi des
et de l’équipement des armées. trolls, (contes souvent déformés). D’autres
Gundersen se croit tranquille, le mur des préfèrent chanter les exploits des héros qui
Rois protégeant le Sud du pays des inva- les ont jadis vaincus.
sions des peuplades germaniques. À l’Est,
les relations avec les Danois sont plutôt Faut-il voir un maléfice des trolls dans cette
bonnes, même si Haldor, troisième enfant sécheresse persistante ? Toujours est-il
et seul fils d’Olaf, est parti se mettre au qu’elle éprouve durement les organismes.
service du Roi du Danemark. En effet, le
prince, ne supportant plus les errances de À Ribe, dans sa demeure royale, Olaf Gun-
son père, s’est fâché avec lui et a préféré dersen se meurt. Il est âgé de 73 ans. Les
s’en aller, jurant de ne plus jamais remettre hauts dignitaires du royaume s’inquiètent
les pieds au Jylland. Sa mère Aasta et ses quand… le soir du solstice d’été, Bjarni,
sœurs Hedriss et Béra en furent attristées fils de Hedriss, héritier potentiel du trône,
mais ne purent le retenir. profite de la maladie de son grand-père,

par David Robert


illustrations de Julien De Jaeger
du désordre de la cour et du relâchement Se moquant des conséquences de son geste,

à froid : yggdrasill / scénario


dans la surveillance du palais pour s’empa- il part sans prévenir quiconque, informant
rer de l’épée, du torque et du casque du roi. seulement sa sœur qu’il recherche une
Il s’enfuit immédiatement vers l’Est sur la tour. Seul Leif, son jeune serviteur, l’accom-
route de Lundenborg en compagnie d’un pagne. Le lendemain matin, le capitaine de
jeune serviteur, Leif. Au palais, personne ne la garde découvrant le vol envoya aussitôt
remarque quoi que ce soit jusqu’au lende- une troupe d’hommes fouiller la foire et les
main matin. Pourtant à l’extérieur, le départ environs. L’après-midi, la cour en émoi réa-
d’une silhouette cachée dans l’ombre ne lisa que le voleur était le prince. On envoya
passe pas inaperçu … deux groupes armés supplémentaires vers
l’intérieur de la péninsule.
Fils de Hedriss et d’un Jarl Danois, Bjarni
est âgé de 18 ans. Après Haldor il est donc La nouvelle n’arrange guère l’état du roi
second dans l’ordre de succession. Bien Gundersen qui meurt pendant la nuit. La pa-
qu’il manque de subtilité et de capacités à nique s’empart de la cour. La sœur de Bjarni
gouverner, nombreuses sont les personnes ayant révélé qu’il recherche une tour, on
qui souhaitent le voir accéder au trône : sa envoie les derniers hommes d’arme dispo-
mère, ses proches, quelques seigneurs qui nible à la poursuite du prince, conservant un
voient en lui un individu influençable qui dé- nombre très réduit de gardes au palais. Les
fendra leurs intérêts. discussions s’engagent entre dignitaires :
qui prendra la succession au trône ? Que
faire sans les symboles de la monarchie ?
le 3ème homme La mort du roi est cachée jusqu’au lende-
main matin. Quant à la disparition du prince,
Il y a aussi Woden, le roi des Ger-
mains du Nord, les Angles. Il entreprend de
seuls quelques soldats en sont informés. 93
Chez les dignitaires, deux clans se forment :
fortifier Horsa, sa capitale, et verrait d’un
l’un favorable à Bjarni et l’autre, majoritaire,
bon œil le couronnement d’un roi faible. Ses
souhaitant le retour de Haldor. Au matin, la
espions lui envoient des nouvelles chaque
population accueille sans chagrin excessif
jour.
l’annonce de la mort du roi et favorable-
ment l’envoi d’une troupe vers le Danemark
Le principal obstacle à ses projets est Bjarni
pour offrir le trône à Haldor. De nombreux
lui-même. Caractériel et impulsif, il s’est mis
seigneurs partent avec leurs hommes.
en tête de sauver le Jylland de la menace
des trolls. Pour parvenir à ses fins, le jeune

l’intrigue
prince a longuement étudié. S’intéressant au
passé de la région, Bjarni découvrit que des
colonies danoises avaient séjourné dans les
collines désertes du cœur du Jylland. Il finit Le lendemain, aucune nouvelle
par être convaincu que les tombes d’Hord n’est encore parvenue à Ribe, quand un
Beinirsson et Ganger Beinirsson (père et homme se présente au palais royal, décla-
frère de Haldor) s’y trouvaient, et qu’elles rant avoir vu le prince sur la route de Lun-
cachaient des objets dont la puissance denborg deux jours auparavant, avant qu’il
pourrait sauver le royaume. Quelques-uns ne rentre dans le village de Gizur, situé au
de ses proches, informés, ne le crurent pas sein d’une vallée profonde en plein cœur
mais il poursuivit ses recherches et apprit des collines abruptes du Jylland. Grâce à ce
l’existence d’une tour dont les fondations, renseignement, l’espoir renaît dans le camp
très anciennes, semblaient détenir l’ultime de Hedriss qui en profite pour monter une
renseignement. expédition de la dernière chance. Le retour
à froid
de Bjarni et des symboles de l’autorité et qu’il apprit la mort du roi, il envoya un
royale avant l’arrivée de Haldor devrait leur second message. Woden, voyant le parti
permettre de s’imposer. qu’il pouvait tirer de cette affaire, lui donna
ordre : 1. De récupérer les objets magiques.
Le porteur de la bonne nouvelle, pouvant 2. De récupérer les atours royaux (moyen
reconnaître Bjarni, est embauché. Ragnard, de pression sur le Jylland qui lui serait alors
un berserkr, est chargé de diriger l’équipe. redevable). 3. D’aider au retour de Bjarni à
Vu la pénurie d’hommes d’arme actuelle- Ribe pour favoriser son accès au pouvoir.
ment (tous les guerriers sillonnent le Jyl-
land à la recherche d’un voleur), Hedriss, Le corbeau a pu suivre le prince jusqu’à
recherchant des gens compétents, envoie Gizur. Il a ensuite perdu sa trace. Ignorant le
ses recruteurs à la grande foire qui se tient but précis de Bjarni, Vendrad n’a vu comme
chaque été à Ribe où ils vont naturellement solution pour en savoir plus que d’aller au
tomber sur les PJ, qui s’y sont rendus en- palais, les cheveux teints en châtain, se
semble ou séparément pour diverses rai- faire passer pour Ivar venu de Gautar il y a
sons (à déterminer par le MJ). un an et vivant pour le moment en contant
des histoires. Étant la seule personne ayant
vu et pouvant reconnaître le prince sous
Il serait bon, pour pimenter un peu le dérou-
lement de la partie, qu’un ou deux person-
nages aient une préférence pour Haldor
et cherchent, par exemple, à ramener les
atours royaux pour que le fils aîné d’Olaf
puisse s’en revêtir. D’autres, ayant une pré-
férence pour le prince fou, chercheraient à
94 ramener Bjarni pour le faire couronner (un
homme à la solde de Hedriss pourrait très
bien s’assurer de la fidélité d’un personnage
au profil de mercenaire grâce à quelques
biens matériels et un fidèle de Haldor pour-
rait fort bien tenter la même approche de
son côté…).

les PNJ
Vendrad

L’inconnu s’appelle Ivar (son vrai nom est


Vendrad). C’est celui qui espionnait le palais
et qui a vu le prince s’enfuir la nuit du vol. Il
est l’agent de Woden à Ribe. Après le départ
de Bjarni, il réussit à faire parler un garde
qui lui révèle que le prince rechercherait
des objets soi-disant très puissants et très
anciens. Grâce à un corbeau espion qui suit
le prince sur la route et à la magie, il envoya
un message à Woden. Celui-ci lui répondit
qu’il devait tout faire pour trouver ces ob-
jets. Quand Vendrad sut que le prince avait
emporté les symboles sacrés de la royauté
son aspect actuel, connaissant la direction

à froid : yggdrasill / scénario


prise par celui-ci (et n’ignorant rien des pro-
blèmes politiques du moment) il compte
bien obtenir les renseignements qui lui
manquent. Il a pour but d’accomplir, dans
l’ordre des priorités indiquées les consignes
de Woden.

Vendrad n’a pas grand intérêt à tuer les


autres personnages (sauf cas de néces-
sité absolue ou si une bonne occasion se
présente, mais ce, le plus tard possible).
Il a sur lui un médaillon avec le Triangle
sacré, symbole des Angles, seul signe de
reconnaissance, du matériel de maquillage,
et une arme courte. Il faut essayer de le
rendre sympathique pour qu’une éventuelle
confrontation avec les PJ n’en soit que plus
saisissante !

Ragnard

Ragnard est ici pour animer l’aventure, accé-


lérer la connaissance entre les PJ, mais aussi
pour tester les joueurs face à une autorité
supérieure incapable ; il leur faudra réagir et 95
prendre des décisions.

Ragnard est un berserkr de la garde royale


qui n’est plus motivé. Il n’a plus rempli de
mission depuis des années (ce qui ne l’em-
pêche pas de raconter souvent ses exploits
passés). De plus, l’âge venant n’a pas arran-
perdant du temps ou en voyant certaines
gé son moral et aujourd’hui, il attend son
rencontres gâchées. Une fois son travail de
dernier combat avec un brin d’impatience.
perturbateur accompli, ce PNJ devient beau-
S’il n’est pas parti avec les autres troupes,
coup moins intéressant. Vous pouvez donc
c’est parce qu’il était ivre au moment du
vous en débarrasser lors d’une rencontre
départ. Il ne se soucie donc que très peu de
avec des trolls.
la mission et voit là une bonne occasion de
sortir, de se divertir, de boire, de jouer, de
rencontrer des amis et de se battre. Le départ
Ragnard peut s’emporter facilement et est
loin d’être lâche (au contraire, il fonce sans Après avoir été contactés dans
réfléchir). Il foncera à vue sur les trolls qu’il la matinée, les PJ sont réunis à 11h sous
verra, de même qu’il attaquera les brigands, une tente en bordure de la foire. Un noble
quand les joueurs auront réalisé ce qu’ils leur explique la mission (dont de nom-
sont (ce n’est pas lui qui doit réagir lors breux éléments sont supposés inconnus
de la rencontre). Ce PNJ est là pour tester des personnages), après avoir résumé la
les joueurs. Les groupes qui ne réagiront situation. Les PJ doivent ramener le prince
pas assez vite pourront être pénalisés en et surtout les symboles de la royauté. Le
à froid
prince rechercherait une tour dans les col- Gizur
lines, où il espérerait trouver on ne sait quel
objet (en fait, tous les personnages savent Les PJ y passent nécessairement,
vaguement de quoi il s’agit pour en avoir (après la halte souhaitée par Ragnard). Bjar-
entendu parler dans des contes). Il a été vu ni y est passé deux jours après son départ
pour la dernière fois trois jours auparavant, à la nuit tombante. Personne ne l’a remar-
aux portes de Gizur par Ivar, qui saura le qué car il est allé directement à l’auberge.
reconnaître, en compagnie d’un serviteur Deux personnes se souviennent de Bjarni et
(Leif). S’ils réussissent, ils auront au moins de son serviteur : la servante, étonnée de
(récompense à déterminer par le MJ) voir deux jeunes hommes commander leur
repas puis aller les manger dehors à l’écart,
Une heure est laissée aux PJ pour effectuer et un jeune garçon qui les a épiés. Bjarni a
leurs préparatifs hâtifs et leurs derniers acheté son silence en lui donnant une bague,
achats à la foire, c’est l’occasion pour les mais il ne sait pas garder un secret…
partisans des deux camps de les aborder.
Ils prennent un repas et quittent Ribe vers La servante aussi pourra parler : elle pense
13h. L’allure de départ est rapide, la petite que les deux hommes sont partis par la
troupe allonge le pas et Ragnard explique route de Ludenborg. Les PJs n’obtiendront
qu’ils passeront la nuit à Valende. Au pre- pas d’autres informations, même auprès du
mier hameau, à mi-chemin, il propose une chef local.
halte pour boire et il offre une tournée aux
personnages. C’est l’occasion de mieux Ragnard va obtenir que le groupe soit logé
faire connaissance après la brève présenta- sous le hall du chef, où il a bien l’intention de
tion extérieure du début. s’adonner à de copieuses libations. Chaude

96 Le soir, le groupe est à Valende. Dans le hall


ambiance : contes, musique, danses, bois-
sons, venaisons ; la fête dure jusqu’à 4h du
du Jarl local, celui-ci entame bientôt une matin, empêchant les PJ de dormir sauf à
partie de dés (à laquelle les PJ peuvent par- sortir pour dormir dehors.
ticiper). Comme il a une chance étonnante,
il est bientôt accusé de tricherie par un Le réveil du lendemain est difficile : vers
groupe de voyageurs, et une bagarre éclate 10h pour les moins éméchés, midi passé
(vers 20h). Cette échauffourée tourne pour Ragnard qui a une sérieuse gueule de
rapidement au combat à mort après que bois… il n’est pas question de poursuivre en
Ragnard, voulant défendre le Jarl, ait fendu forçant l’allure. Les PJs pourront tenter en
le crâne d’un de ses imprudents opposants vain de le réveiller, mais s’ils forcent trop, ils
pour donner le ton. Somme toute une bonne risquent de l’énerver fortement.
occasion de développer une certaine convi-
vialité et de renforcer les liens d’amitié… Dans les hameaux sur la route, personne
n’a vu le prince, car celui-ci les a contour-
Pendant le voyage… nés. Bjarni a passé la nuit dans la forêt
avant Ludenborg, puis a quitté la route de
En cette saison, le soleil se lève à 5h et se l’Est pour prendre un sentier vers le Sud.
couche à 19h. Il fait chaud et sec pendant
toute l’aventure, à l’exception d’un seul
orage très violent à placer au moment qui Le parcours de Bjarni
semblera le plus opportun.
Après avoir contourné la butte où
se trouve la motte castrale en ruine, il est ar-
rivé au soir de son troisième jour de voyage
à son but. Son feu a été repéré par des bri-
gands (qui habitent occasionnellement la Découvert par un soldat danois, Bjarni y

à froid : yggdrasill / scénario


tour en ruines), dont cinq suivirent le prince a été installé près du feu. On lui apporte
et son écuyer. Dans la soirée, le serviteur de régulièrement de l’eau, mais il n’a pas été
Bjarni parti en éclaireur trouva l’entrée d’une reconnu par les danois. Les PJ ne devraient
caverne et les deux jeunes gens se mirent en pas avoir trop de difficulté à l’identifier. Il
route pour y pénétrer le lendemain matin, sera plus difficile en revanche de retrouver
avançant à la lisière de la forêt. et surtout d’obtenir le sac du prince et son
précieux contenu, qui est aux mains du sol-
Arrivés au pied de la paroi sur laquelle se dat qui l’a retrouvé inconscient. Celui-ci n’a
situe l’entrée, Bjarni décida de laisser là son évidemment aucune intention de se séparer
serviteur et de tenter seul l’escalade – por- de sa prise !
tant dans un sac les attributs royaux). 15m
d’escalade difficile sur paroi friable, heureu-
sement il y a des végétaux pour s’accrocher
Tour en ruine
de-ci de-là.
Les fondations de la tour de guet
semblent dater de plus de 50 ans. Bjarni a
Peu après son départ, les brigands arri-
passé une nuit au pied du tertre abrupte sur
vèrent, tuèrent son serviteur dont ils aban-
lequel elle a été érigée, y allumant un feu
donnèrent le corps dans les taillis non loin
de camp dont les vestiges se repèrent faci-
de là (il n’est pas difficile à découvrir). Ils
lement. On peut aussi remarquer que des
emportèrent l’équipement resté là puis
hommes ont séjourné dans les ruines, sans
s’éloignèrent.
pouvoir dire ni quand ni combien.
Pendant ce temps, Bjarni était entré à
quelque mètres sous terre dans le tunnel,
n’avait rien trouvé et s’était décidé après un Mauvaise rencontre
moment de découragement à ressortir. A 97
son retour, se voyant seul, et les forces su- Les bandits constituent la pre-
rhumaines que lui insufflait sa folie l’ayant mière rencontre des PJ, le jour suivant leur
quitté d’un coup, il était parti au hasard, départ de la Maison Longue, ou avant s’ils
complètement ahuris d’avoir échoué et vont directement vers la tour. Quoi qu’il en
commençant à délirer. soit, ils croisent les brigands (7 hommes et
une femme). Si le cadavre de Leif a été dé-
couvert, on peut facilement les soupçonner
La Maison Longue dans cette région quasi déserte. Dans le cas
contraire, le fait que la femme soit la seul à
La Maison Longue se situe près
porter des vêtements de noble peut aussi
du gué sur la Sarle (rivière qui marque la
attirer l’attention…
frontière avec la colonie danoise), là ou
passe la route de Lundenborg. Non loin de
Après la rencontre, si Ragnard n’a pas mas-
là se trouve un enclos sacré. C’est là que
sacré tous les brigands, les PJ peuvent les
Bjarni finit par s’écrouler après une longue
interroger. Tous les bandits admettent avoir
divagation à travers la forêt. Il est couvert
pillé le campement des deux hommes, mais
de terre sur le visage, les vêtements et les
ils nient avoir vu qui que ce soit. Sous la tor-
mains. Il n’y a rien d’autre à trouver dans
ture ils avouent le meurtre de Leif.
l’enclos.

La Maison longue est superbe et son inté- La présence des trolls


rieur est splendide. Elle marque la puis-
sance des danois pour les voyageurs qui Une menace autrement plus sé-
viennent de l’Ouest. rieuse que les brigands rôde dans les bois
au sud de la route de Lundenborg. En effet,
à froid
des trolls se sont infiltrés en territoire Jute
et sont remontés jusque dans les environs
du guet de la Sarle.

Si les PJ s’aventurent trop souvent à travers


bois, le MJ peut décider de les leur faire ren-
contrer… Ils sont trois, ce qui constitue déjà
une menace très conséquente. Vous pouvez
trouver leurs caractéristiques à la page 179
du livre de base.

Le tunnel dans le tertre


Pour y accéder il faut grimper
le long de la paroi friable (qui abrite, petite
sucrerie, un nid de guêpes). L’entrée est par-
tiellement masquée par des buissons épi-
neux. De la mousse et des racines pendent
du plafond. C’est pourtant du sol que vient le
danger : au milieu du tunnel une partie du sol
va s’effondrer sous le poids du premier PJ,
entrainant un risque de chute de trois mètres
dans une fondrière. Cette fondrière a déjà un
occupant : en effet, un homme a été enterré
Quoi qu’il arrive, Haldor sera couronné roi
98 là. Visiblement un guerrier noble, porteur de
quelques objets, au choix du MJ.
et on découvrira que Woden est devenu un
ennemi, et prépare une attaque d’envergure
contre le Jylland (ce qui se fera peut-être
En avançant davantage vers le fond du tun-
grâce aux personnages).
nel, les PJ tombent sur une paroi rocheuse,
et les traces de Bjarni ainsi que d’un ou plu-
sieurs animaux qui ont vécu là auparavant,
sans doute des blaireaux. Mais nulle trace
d’autres trésors enfouis.

La fin de la partie est absolument imprévi-


sible. Elle dépendra des actions des joueurs
et de la chronologie générale qui peut occa-
sionner d’autres rencontres, comme celle
avec Haldor, de retour d’exil, faisant halte
avec ses partisans à la Maison Longue avant
de rentrer sur ses terres. Sans compter les
manœuvres et la trahison de Vendrad qui
peut intervenir à tout moment.

Certains PJ tenteront peut-être un coup de


force, dans un sens ou dans l’autre. L’espion
peut chercher à s’enfuir avec les objets, plein
Sud à travers bois vers le Mur des rois pour
rejoindre le territoire des Angles, ce qui peut
donner lieu à une traque forestière…
99

à froid : polaris / scénario


de mj à mj

Un film de Mike Newell Inutile de faire durer le suspens : en effet,


Prince of Persia est un film particulière-
ment réjouissant. Il possède de nombreuses
[ œuvre ] qualités, dont certaines assez inattendues.
C’est ainsi que le scénario, sans être révo-
Depuis Pirates des Caraïbes,
lutionnaire ou surprenant outre-mesure, se
l’équation est à peu près connue désor-
permet d’être plutôt bien écrit, faisant la
mais : Disney + Bruckheimer + licence lu-
part belle à de nombreux rebondissements
dique (Pirates des Caraïbes était une attrac-
ou retournements de situation et laissant
tion, Prince of Persia est un jeu vidéo) = en
se développer quelques personnages plus
toute logique, le blockbuster à succès de
intéressants qu’il n’y parait. On ne s’ennuie
l’été. C’est une formule qui manque d’âme
donc pas car les protagonistes sont atta-
mais qui peut se montrer efficace pour peu
chants (Jake Gyllehaal incarne un prince
que l’on sache à quoi s’attendre : un diver-
roublard avec beaucoup d’enthousiasme,
tissement solide, agréable à suivre et pou-
Gemma Arterton est une princesse comme
vant plaire aux enfants. Mais elle peut aussi
on a envie d’en sauver plus souvent et l’al-
être d’une grande fadeur quand un yes-man
chimie entre les deux acteurs est palpable),
sans talent est aux commandes, livrant un
les seconds rôles bien campés (Alfred Mo-
100 produit calibré et sans surprise.
lina se paie les meilleures répliques du film
et Ben Kingsley… fait du Ben Kingsley) et
C’était d’ailleurs un peu dans cette caté-
que l’intrigue va à l’essentiel.
gorie que se trouvaient les Pirates des
Caraïbes : trop longs, mal rythmés et ne
C’est visuellement que le film emporte tota-
tenant finalement que sur le cabotinage de
lement l’adhésion. C’est un gros budget, les
Johnny Depp. Pour Prince of Persia, le nom
moyens se sentent : des décors sublimes
du réalisateur pouvait déjà un peu rassurer :
(Alamut, les nombreux paysages entre
Mike Newell avait livré un Harry Potter fort
désert et oasis) malgré quelques fausses
sympathique (la Coupe de Feu) et joliment
notes au niveau des effets spéciaux (le final
mis en image. On pouvait donc s’attendre
sent trop la synthèse, hélas). Mais plus que
à un bon blockbuster estival – d’autant que
cela, Mike Newell a un réel talent pour créer
tout dans le projet s’y prêtait (soleil, dépay-
des images qui marquent la rétine : son
sement, belle princesse…).
traitement des Hassansin par exemple est
vraiment excellent : des tueurs des sables
mâtinés de Nazgûls, oscillant entre créa-
tures surnaturelles et mercenaires d’élite.
Et tout cela est bien mis à profit durant les
nombreuses scènes d’action – qui savent
être variées. De ce côté-là, on a droit à tout
ce qui faisait la réputation du jeu vidéo :
poursuites endiablées (du parkour dans
des décors moyen-orientaux en somme),
combats d’escrime, course effrénée pour
atteindre le McGuffin’, etc. Il y a même un
fabuleux duel à l’arme de lancer, mis en
scène avec soin et suintant d’héroïsme.
par Romain d’Huissier
toutes illustrations ©
C’est donc avec un grand sourire que l’on meilleures acrobaties, des affrontements
sort de la séance, ayant assisté deux heures mettant à profit les éléments de l’environ-
durant à un spectacle de fort belle facture, nement et utilisant des armes originales, un
emballé avec honnêteté et un certain res- face à face entre utilisateurs d’armes de lan-

inspi : prince of persia


pect de l’œuvre-source. En ce début d’été, cer vraiment bien mis en valeur… Il y a là de
on en demande parfois pas plus. quoi piocher et ainsi surprendre les joueurs.

La bande-origine est signée Harry Gregson-


[ inspi ] Williams, un vétéran compétent mais sans
génie. La musique est donc agréable mais
C’est un fait qui frappera tout
pas inoubliable dans le cadre du film, son-
rôliste allant voir Prince of Persia : ce film
nant parfois très familière à nos oreilles.
est une mine d’inspiration pour notre loisir.
Par contre, pour sonoriser une partie (sur-
En premier lieu évidemment, son décor et
tout de l’un des jeux déjà cités), elle est très
son thème le destinent plus particulière-
utile voire indispensable. Outre qu’elle soit
ment à des MJ œuvrant sur Capharnaüm :
aisément trouvable dans le commerce, ses
l’Héritage des Dragons, la Légende des
pistes sont longues et variées, dans une
Terres brûlées ou même Al-Qadim. Tous
ambiance moyen-orientale continue. Action,
ces jeux partagent en effet avec le film une
mystère, romance, contemplation : de quoi
orientation « Moyen-Orient de fantasy » et
emporter vos joueurs en plein Empire perse !
l’intrigue (mais aussi les ambiances, décors
et personnages) de Prince of Persia s’y re-
cyclera donc aisément. D’ailleurs, les héros
sont quasiment un groupe de PJ : le prince
agile et gentil, la princesse casse-pied
dépositaire d’un antique savoir, le chef de
bande malhonnête mais ayant bon fond, le
lanceur de couteaux honorable… Même les
répliques et relations entre eux ne dépareil-
leraient pas autour d’une table de jeu ! 101
Plus généraliste, la façon dont le pouvoir
des Sables du Temps est mis en scène est
assez instructive. La capacité de remonter
dans le temps est une sorte d’épine dans
le pied universelle pour les MJ – que ce soit
par la magie, un pouvoir de super-héros,
un artefact technologique… Dans Prince of
Persia, quelques pistes sont données pour
gérer ça : limiter le nombre de fois où ce
pouvoir peut être utilisé (pouvoir le rechar-
ger devenant alors un enjeu scénaristique),
réduire l’amplitude du voyage temporel
(revenir une minute en arrière est utile,
mais pas ultime), imposer des contraintes
(tu remontes le temps mais uniquement
« spirituellement » et pas physiquement : tu
te retrouves donc dans la même situation [œuvre]
mais avec la mémoire de la suite), etc. Rien [inspi]
de révolutionnaire, mais des idées intéres-
santes et bien mises en scène de surcroît.

Quant aux scènes d’action, là encore elles


peuvent donner bien des idées pour chan-
ger du sempiternel combat sans relief. Des
poursuites dans des décors propices aux
de mj à mj
Nous pensons que le rôle du joueur est
grandement sous-estimé. La qualité de son
jeu et l’interprétation de son PJ peut amé-
liorer la réussite d’une partie, son divertis-
sement et celui de toute la tablée.
À l’instar du MJ, il peut fournir des efforts pour
rehausser sa qualité de jeu, et ceux-ci peuvent
s’avérer payants. Le besoin des joueurs en
conseils de jeu existe, à défaut d’être formulé.
Nous ne proposons pas ici de bonne ou de
mauvaise manière de jouer. Nous présen-
terons des techniques génériques suscep-
tibles de convenir à une majorité de tablées.
Vous pouvez aussi construire vos propres
techniques en opposition à ces propositions.
Tout reste également à négocier avec le MJ.
Plus qu’un arbitre, c’est un partenaire de
jeu à qui vous ferez bien de soumettre vos
innovations avant de le mettre en pratique.
Vous serez contre-productifs si vous ne sai-
sissez pas les attentes du MJ et si vous ne
négociez pas avec lui.
Joueurs... À votre tour de briller !

102 au commencement :
la c réation de pe r s onnage
Les attentes du MJ

À savoir : s’il veut un contexte che-


valeresque, ou cynique, ou épique etc. certains
jeux induisent fortement le type de person-
nages qu’on trouve dedans, d’autres moins
car ils sont plus génériques, ou considèrent
que ce ne sont pas forcément les demi-dieux/
shadowrunners/vampires secrets qui sont le
centre de l’action. Donc, quand des indications
claires ne sont pas données, les demander.

Si le meneur veut de l’intrigue, ça ne rend


pas un personnage bourrin inutile, mais si
tout le monde joue des bourrins, l’intrigue
peut aller se rhabiller.

Une fois les intentions clairement mises


en évidence, si on en a la possibilité, ne pas
hésiter à en parler de façon souple avec les

par Thomas Munier & Aldo Pappacoda


illustrations de Julien de Jaeger
autres joueurs : je me verrais plutôt jouer le Elle peut rester secrète. Mais elle donnera

joueurs, électrisez la tablée !


diplomate du groupe, ou le frappeur, ou le une solidité à votre interprétation, et per-
fureteur, ou le pontifiant érudit… on ne parle mettra à la table de mesurer ce qu’on peut
pas de classes de personnage, ni même attendre du perso. Elle va s’affiner au bout
d’archétypes en termes de règles – tout ça d’une séance ou deux. Ensuite, gardez le
vient après dans la création elle-même. On cap. Une thématique forte peut être ima-
parle juste de s’assurer que chaque perso ginée dès la création, mais évitez de trahir
pourra avoir sa spécificité, sa place et son le style du jeu. L’historique, les stats, le
intérêt dans le groupe et le contexte, avant questionnaire, les mécaniques de profilage
même de se torturer à savoir exactement psychologique vous guident vers cette thé-
ce qu’il veut et pourquoi. matique. Dès qu’elle est déterminée, vous
allez devoir la mettre à l’épreuve du feu en
Ce que votre perso a dans le ventre l’interprétant. Si elle vous convient, si elle
justifie chacune de vos actions, gardez-là.
Avant de répartir les points de
création, la rédaction de l’historique, ou la Choix des problématiques
liste des équipements, demandez-vous :
QUI est votre personnage ? Où va-t-il ? Par Cette thématique n’induit pas une ligne de
quels moyens ? Bref, trouvez le «truc» qui conduite figée. Elle va donner naissance à
anime votre perso, guidera son interpréta- des problématiques. Si la thématique est
tion, le rendra cohérent, crédible et cool. « la raison d’état transcende tout », on peut
Si les questionnaires semblent utiles, ils sont en déduire les problématiques suivantes :
trop kaléidoscopiques. Il faut justement ras- « Dois-je obéir à des ordres idiots ? », « Et
sembler toutes ces facettes pour avoir une si le chef de l’état lui-même agit contre
idée globale du perso. l’état ? », « Et si mes amis ont agi contre
la raison d’état ? ». Autant de dilemmes 103
Choix de la thématique moraux passionnants à résoudre. On peut
même envisager que le personnage s’en
Dans l’absolu une phrase simple convient trouve changé à jamais.
mieux. C’est la thématique de votre perso.
La thématique forme un squelette idéal
Exemples : « le désir de vengeance guide pour votre personnage. À vous de rajouter
mon bras » ; « Je suis maudit et en quête de la chair autour.
de rédemption » ; «Je me sous-estime donc
je manipule les gens pour être aimé » ; « La Choix des intrigues personnelles
raison d’état transcende tout », « Je com-
bats toute autorité injuste » Développer une intrigue personnelle peut
être dangereux. Car elle risque d’interfé-
C’est de la dramaturgie de comptoir. Mais rer avec l’intrigue principale, ou de générer
c’est bien suffisant dans le cadre d’un jeu de la frustration si elle n’est jamais mise
de rôle. Cette thématique vous permet en scène. Demandez au MJ s’il désire une
d’endosser un «skin émotionnel» qui : intrigue personnelle. Prendra-t-il plaisir à la
faire jouer ? Aura-il le temps de s’en occu-
- expliquera les leçons que le perso a tiré per ? Ne risque-t-on pas d’occulter les per-
de son passé sonnages qui n’en ont pas ?
- déterminera sa façon de penser, de parler
(développez des catch phrases !), de voir Autant les intrigues personnelles peuvent
les autres, d’agir, d’évoluer. être un formidable levier pour une cam-
pagne, autant elles peuvent s’avérer un
investissement ruineux. Une bonne intrigue
de mj à mj
personnelle est épurée, élégante. Même de vérifier qu’il n’y en a pas un à trucider. Plus
alambiquée, on doit pouvoir la résumer et on est précis, moins une intrigue personnelle a
la lier étroitement à la thématique. de chances d’être utilisable à long terme sans
torpiller l’implication des autres joueurs. Lais-
Si la thématique est « la vengeance guide sez au meneur de jeu la possibilité de les inté-
mon bras et me dicte un idéal de pureté », grer justement dans une trame plus souple,
l’intrigue personnelle pourra être : « Je ou même de mélanger et recomposer les
pourchasse ceux qui m’ont trahi pour leur trames de plusieurs joueurs pour en faire une
faire payer au centuple ». méta-trame récurrente.
Vous obtenez une ligne de conduite très
simple, applicable à toutes les situations, Centrifugez votre perso, et récupérez le sé-
et qui pourra faire l’objet d’interprétation diment : vous saurez qui il est, et comment
au quotidien, d’intrigues, de remise en le jouer, et ce sera d’enfer. Ce ne sera plus
question, et de paroxysmes : « J’applique un amas de caracs ou de background, mais
la loi du talion ». un être vivant et doué de conscience.

Laissez de la place à votre MJ pour manœu- Quitte à créer un background à ti-


vrer. Ne définissez pas qui sont vos ennemis
un par un, juste pourquoi d’après votre per-
roirs, autant ne pas les fermer à clé
sonnage, ils sont ses ennemis. Laissez au me-
Le MJ apprécie les personnages
neur le soin de les noircir encore, de les rendre
fouillés, cool ! Profitez-en pour mitonner un
plus sympathiques, de faire en sorte qu’ils ne
historique aux petits oignons. Mais encore ?
soient pas forcément les méchants de l’his-
toire, etc. Efforcez vous de jeter quelques
bases, mais de vous ménager un maximum de Less is more
104 plaisir, de renversements, de choix cornéliens,
Les histoires simples font les meilleurs
voire de découvertes inattendues. C’est quand
même plus intéressant que d’avoir sa liste soupes (l’élue de mon cœur a disparu, j’ai
d’ennemis toute faite et dans chaque patelin usurpé l’identité d’un autre, etc.). Et pour-
quoi pas, imaginez un passé commun des
PJs en accord avec les autres joueurs, ou
un but commun, créez de la synergie dès le
départ. Et si on joue PvP ? La discorde peut
aussi se planifier à l’avance...

On crée des PNJ !

C’est bien d’imaginer des PNJ pour son


historique. C’est mieux s’ils sont bien inté-
grés à l’univers de campagne. À COPS, les
PNJ de votre historique devraient être liés
à l’univers des séries policières (autre flic,
avocat, call-girl, petit dealer, victime d’un
serial-killer...). Le système de jeu prévoit
des contacts ? Encore mieux ! Intégrez-les
à votre historique.
Mais évitez de dire « il m’est loyal jusqu’à la
mort », ou « elle fera tout pour moi », soyez
plus générique : vous avez une relation pure-
ment commerciale, vous avez souvent tra-
vaillé ensemble, vous pensez que le PNJ et sez déjà bien le jeu pratiqué, dites-vous que

joueurs, électrisez la tablée !


vous êtes des amis de longue date, etc. mais le MJ en a sa propre vision personnelle. Il
là encore, laissez au MJ la place de changer n’est jamais inutile de savoir comment il
certaines choses, parce que la perspective voit les bases du groupe de PJ idéal pour sa
de votre PJ n’est pas la vérité, juste ce que lui campagne. Demandez à lire les chapitres sur
croit être la vérité. le milieu d’origine de votre personnage, sa
caste, ou sa profession. Faites vos propres
L’avenir prime sur le passé recherches, et rendez votre personnage cré-
dible et cohérent avec l’univers de jeu.
L’historique sert à mesurer le chemin
parcouru, à justifier ce qu’est le perso Roulez des mécaniques
aujourd’hui et les décisions qu’il prendra
demain. Il est là pour nourrir une interpréta- Prêtez attention aux mécanismes
tion, en cohérence avec les facultés du per- originaux du jeu. Préférez des atouts/han-
sonnage. Il faut que le personnage puisse se dicaps typiques de l’univers, tâchez de les
remettre en cause, et changer d’attitude en jouer à fond. S’il y a des points d’héroïsme,
fonction des évènements de la campagne. n’en soyez pas avare, même s’ils sont à
double tranchant ! Cela participe de l’identité
La feuille de perso est une lettre du jeu. Surtout, n’ayez pas peur du système.
d’amour au MJ. Les autres joueurs, ils
sentent le fuel ? Faites couleur locale
Les autres joueurs seront frustrés s’ils Fini de jouer toujours le même
n’apprennent jamais rien sur votre histo- perso ! Choisissez des archétypes du jeu.
rique. Prévoyez des révélations fracas-
santes. Expliquez vos motivations un mini-
Dans Les Royaumes d’Acier, c’est triste
si personne n’interprète un automate à
105
mum (si besoin en méta-jeu). Et si on joue vapeur. Participez à l’ambiance du jeu, vous
PvP ? Soyez sympa, lâchez des indices. Ou enrichirez le décor. Si vous êtes d’humeur
au contraire, jouez parfaitement votre fa- badine, vous pouvez jouer un anti-arché-
çade de partenaire d’une loyauté sans faille. type : un clown à Chill, un kobold multiclas-
sé à D&D... Le décalage peut s’avérer pitto-
resque ! Mais veillez à ce que ça ne casse
être dans le t on pas l’ambiance.

Les techniques génériques de


création de personnage ne suffisent pas. Il travailler son imme r sion
faut aussi veiller à rester dans les canons de
l’univers de jeu pratiqué. Rien ne sert d’avoir un personnage
construit de façon élégante et de le jouer se-
À quoi joue-t-on exactement ? lon les canons du jeu si au final, vous n’êtes
pas immergé dans l’univers. Vous pouvez
Quels sont l’ambiance du jeu bonifier l’expérience de jeu en travaillant sur
(héroïque, pulp, gritty...), le rôle des PJ (vic- votre propre immersion, et celle des autres
times dans Sombre, héros dans l’Appel de joueurs. Cela implique, même sans s’inter-
Cthulhu), les archétypes disponibles ? Ame- dire des digressions, de respecter les autres
nez le MJ à développer. Que fait un PJ cano- joueurs, et de respecter le jeu. Des choses
nique de l’univers de jeu ? Quelles sont les simples comme ne pas choisir le paroxysme
références morales ? Les rapports des PJ à de la séance pour montrer la dernière vidéo
l’autorité ? Leur rôle social ? Si vous connais- à la mode sur le net. Et des choses plus raf-
finées également.
de mj à mj
Si vous voulez que la partie soit plus qu’une Interprétez votre personnage. Il a du
sympathique soirée entre amis, mais aussi caractère, montrez-le, faites l’acteur !
une gratifiante expérience de jeu, il va fal- Modulez le ton de votre voix, pensez
loir un effort de concentration. C’est décidé, accents, tics de langages, expressions
on s’implique dans son personnage, et dans corporelles... Sans trop en faire. On ne
l’univers de jeu ! concourt pas pour le Molière, un jeu trop
outré lassera tout le monde. Vous êtes
Restez « aware » perdu ? Jouez à une soirée enquête : un
entraînement parfait.
Écoutez bien les descriptions du
MJ, visualisez l’ensemble. Si le MJ est laco- Assistez le MJ
nique (« Voici la planète alpha. C’est une
grosse boule de billard »), faites-le déve- Postez-lui les wiki, les articles ou
lopper. C’est aussi valable quand les autres les banques d’images qui vont bien... Votre
décrivent leurs persos ou leurs actions. MJ n’est pas un scénographe émérite ? Et
si vous y vous colliez ? Rien ne vous inter-
Faites des activités typiques du jeu dit de fournir du matériel, des inspirations,
de designer des éléments proches de votre
Une cérémonie du thé à L5R, un personnage. Vous pouvez même gérer la
jeu vidéo holographique à Star Wars ou un sonorisation des parties.
cours de savate dans Maléfices : à défaut
d’être rentable, ça enrichit l’ambiance du Si ces détails sont importants dans un uni-
jeu. Chinez au marché local, visitez les vers «exotique» (med-fan, SF, historique...),
temples, parlez à vos voisins, etc. Faites du ils ne sont pas à négliger en contemporain.
Résultat : toute la tablée est plus immergée.
106 tourisme rôlistique. Cela reste une occasion
de se faire des contacts ou de chaparder Ne soyez pas étonné d’y trouver du plaisir...
une bourse !

Prenez des notes jouer c ollectif


Ainsi, le travail d’immersion peut
Et oui ! Astreignez-vous au moins
être collectif : le jeu de rôle est un sport
à noter les descriptions des autres PJ, PNJ
d’équipe. En mettant un peu son égo de PJ
majeurs, croquis, plans... Cela enrichit votre
entre parenthèses et en développant un jeu
visualisation de l’univers. La relecture en
vraiment collectif, on optimise l’ambiance,
est souvent très gratifiante.
et on en récolte les fruits. Un pari gagnant-
gagnant.
Faites partie du décor
Agrémentez la description de
L’Agence tous risques
votre perso : changez de vêtements,
Tout commence à la création de
sortez des objets personnels, évoquez
perso : soyez complémentaire du reste
tel voyage, commandez tel cocktail. Uti-
du groupe : développez des compétences,
lisez votre «espace de narration». Si l’oc-
un milieu d’origine, des contacts... que les
casion se présente, faites visiter votre
autres n’ont pas. Votre perso doit avoir une
QG/appart/antre. Ou trouvez des en-
raison valable d’intégrer l’équipe, et d’y res-
droits exotiques pour les rendez-vous.
ter. Des alignements proches, un concept
Un hammam, une salle d’entraînement,
commun, le même boss. En vous concer-
ou un astéroïde isolé peuvent remplacer
tant avec le groupe dès la création, mettez
la sempiternelle taverne.
en place une réelle synergie.
Savoir s’effacer

joueurs, électrisez la tablée !


harder, faster, stronger :
Un exercice d’humilité et de fair-
play : ne pas monopoliser la parole, ne pas
donne r du rythme
résoudre l’enquête tout seul, laisser agir les
Maintenant que vous agissez
autres. Si vous jouez le guerrier du groupe,
moins à l’instinct, vous pouvez mieux gérer
ne forcez pas le groupe à résoudre tous
vos actes au regard de ceux des autres, y
les conflits par le combat. Le PJ social a
compris du MJ. Ainsi, la gestion du rythme
peut-être les moyens de les résoudre par
pendant la partie. C’est à ce niveau que les
la diplomatie ou le subterfuge. Mettez-là un
joueurs ont le plus d’influence. Le rythme
peu en veilleuse pour laisser les autres se
de jeu au cours d’une partie est forcément
mettre en lumière. Privilégiez les interac-
différent si on joue pulp ou ambiance, décon-
tions PJ-PJ plutôt que PJ-PNJ, mutualisez les
tracté ou cérébral... Mais nous avons tous
contacts, les ressources.
vu des parties s’enliser dans les longueurs
et les digressions. Comment y remédier ?
Mais si on joue PvP ?
Alors, plus de coopération qui
Quand le blabla s’éternise
tienne ! Mais restez courtois ! Si les PJ sont
Faire un plan, c’est bien. Y passer
censés se détester, ça ne vous autorise pas
des plombes, c’est mal. Optimisez la com-
à monopoliser la parole et les chips, gru-
munication. Pour faire avancer le schmilblick,
ger aux dés, ou vous montrer infect hors-
synthétisez ce que les autres ont proposé. En
jeu ! De surcroît, sachez faire des alliances,
planifiant, cantonnez-vous à votre rôle. À Sha-
même temporaires ou félonnes, et assurez-
dowrun, si vous jouez un hacker, n’allez pas dire
vous que les autres persos sont aussi mis
en valeur.
au street sam ce qu’il doit faire, Même si c’est
utile de lui montrer les erreurs cruciales qu’il
107
a oubliées, ne jouez pas son rôle à sa place. Et
Tout est question de respect. Vous verrez que
si le groupe tarde vraiment trop à prendre une
l’ambiance de jeu n’en sera que plus conviviale.
décision ? Soyez fous : foncez dans le tas ! La
Et si on laisse la plante verte du groupe prendre
tablée vous en sera au final reconnaissante. Au
un peu la parole, on peut lui découvrir des res-
pire, les catastrophes font de bons souvenirs...
sources insoupçonnées.

Quand les apartés avec le MJ


bouffent tout
Si vous êtes impliqué dans l’apar-
té : allez à l’essentiel. Pas de roleplay, uti-
lisez le style indirect. Proposez une suite
d’actions, faites-là valider d’un bloc. Frac-
tionnez votre aparté en plusieurs étapes si
vous avez moultes choses à fomenter.
Si vous restez à la table : faites du roleplay
avec les autres, sinon ils se tourneront vers
la dernière application de leur smartphone.
Si leurs PJ « ne sont pas là », lancez un dé-
briefing meta-jeu : « Combien nous reste-t-
il de points de vie, de ressources ? À votre
avis, qui tire les ficelles ? ».
de mj à mj
Quand le temps dédié au système vous n’aidez pas le jeu, ni l’ambiance. Vous
cassez les pieds au MJ et probablement à
est trop lourd
plusieurs joueurs.
Soyez autonome dans la ges-
tion de vos stats. Imprimez les aides de jeu Vous aussi, vous pouvez créer
qui vont bien. Tenez le tableau d’initiative.
Dédiez votre temps libre à peaufiner vos Le MJ n’a pas le monopole en ma-
tactiques. Et si c’est toujours trop long ? tière de création de PNJ, de lieux, de situa-
N’accusez pas les autres de faire s’éterni- tions. Il n’a pas créé votre tonton qui forge
ser le combat. Cogitez pour que «le jeu dans des boucliers en formes de runes. Et alors ?
le jeu» reste fun en improvisant des actions Cela vous empêche-t-il de supposer qu’il
de haute volée ! existe ? Il connait sans doute des rumeurs
au sujet de cette affaire de vol de métal !
Proposez l’existence de ce PNJ au MJ, à lui
ce soir, je prends le pouvoir de valider. Si cela sert l’histoire, il vous l’ac-
cordera. Si vous y pensez durant le jeu, res-
À ce niveau, votre perso est super tez dans le flou, pour que le MJ puisse aller
stylé, vous le jouez à merveille, vous êtes un dans le sens du courant en douceur. Si vous
élément moteur de la tablée. On s’arrache voulez proposer quelque chose de plus pré-
déjà votre personne. Mais que faire si les cis, faites le entre deux parties, mais res-
scénarii restent tous moisis ? pectez le fait que c’est au MJ de trancher.
On tente la narration coopérative ? Pas be- D’autres exemples : « Je pense que les ma-
soin de règles pour ça ! C’est décidé, ce soir fieux se réunissent dans une back room de
vous sortez de votre zone de confort, vous cette boîte SM dont on m’a tant parlé » ;
« Je vais flâner sur le marché. Dès qu’une
108 soumettez des idées audacieuses au MJ. À
lui de voir s’il rattrape la balle au bond ! bagarre éclate, je vais aider l’une des deux
parties et m’en faire un nouveau contact ».
Sortez des sentiers battus
Faites de l’ingérence
Votre MJ a une idée précise de
l’objectif à atteindre par les personnages, Les MJ amateurs d’impro récu-
et des moyens employés. Surprenez-le ! pèrent les idées des PJ. Profitez-en, réflé-
Avec des modus operandi originaux, des chissez à voix haute ! Suggérez vos idées
solutions simples à des problèmes com- sur ce que trament les zélotes de la Secte
plexes, des solutions complexes à des pro- du Masque à Plumes, aidez le MJ sans trop
blèmes simples. Changez la donne ! Évitez le vous gâcher la surprise !
combat en négociant, prenez en otage des
alliés du méchant, épargnez le boss de fin On peut délaisser cette approche fourbasse
de niveau au lieu de l’achever, reculez pour en amendant le scénario avec l’accord du
mieux sauter, remettez en cause la légiti- MJ. Dites-lui que votre perso est tombé
mité de l’objectif, posez-vous des questions amoureux de la grande méchante ! Ou
éthiques, jouez le gentil naïf dans un scénar alors, si c’était la grande méchante qui était
PvP, jetez-vous dans la gueule du loup, fon- amoureuse de lui ? Mais là encore, évitez de
cez dans le tas ou au contraire contournez tout chambouler d’un coup sans laisser au
les obstacles... Tant que c’est validé, tentez MJ d’autre option que de faire des raccords
des choses un peu folles ! Mais ne faites cela visibles à dix kilomètres, qui ne convain-
que si vous avez la certitude que la partie cront personne. Pensez à doser votre créa-
est déjà enlisée depuis un moment. Si vous tivité dans le respect des autres joueurs, et
lancez vos propres idées à chaque séance, du MJ, afin que cela stimule aussi la leur. Si
vous avez absolument besoin de gérer l’his-
toire, si les idées se bousculent dans votre
bibliographie /

joueurs, électrisez la tablée !


tête et que les autres autour de la table
semblent les apprécier, alors ne faites pas
comme certains joueurs qui la ramènent
tout le temps avec leurs idées géniales et webographie
veulent néanmoins rester des « consom-
mateurs » d’aventures… sautez le pas et
devenez MJ. Olivier CAÏRA; « Jeu de rôle : les forges
de la fiction », CNRS Editions, 2007 •
L’intrigue parait trop déconnectée des moti- voir « Chapitre X : Au carrefour des
vations de votre perso ? Amendez votre exigences ludiques », (typologie des
background pour créer un lien plus solide. joueurs et du MJ)
Faites des suggestions aux MJ : « Dis voir,
cet enfant disparu, il ne serait pas de ma Fabien DENEUVILLE, alias Footbrige,
famille par hasard ? ». « Le Blog des MJs » / Article : « Tech-
niques de création de background (1/2) :
Le MJ verra vite son intérêt à incorporer vos côté PJ »
suggestions. La tâche du maître de jeu est http://jdr.la/biblemj
vaste : plus les autres joueurs l’assisteront,
plus les parties seront riches. Jérôme LARRÉ, alias Brand, Blog « Tar-
tofrez », section «Théorie ». Articles :
« Quelques détails sur les arcs de per-
conclusion sonnages » ; « Rendre les personnages
attachants » :
C’est une gageure que de vou- http://www.tengajdr.com/wordpress/
loir définir ce qu’est le bon et le mauvais
Sean McTIERNAN, « La Déclaration des
109
jeu. Nous tenions cependant à présenter
ces quelques techniques ancestrales, qui Droits du Rôliste », Article originel-
peuvent s’avérer utiles. Si elles ne vous lement publié sur Knights Of the Din-
conviennent pas, demandez-vous alors ce ner Table n°132, traduction sur le site
qui pour vous représente le bon jeu, le plus « Places to be, People to go » :
adapté à votre tablée. Dans tous les cas, en http://jdr.la/droitsroliste
tant que joueur, un surcroît d’implication
aura forcément un impact positif sur la par- Auteurs multiples, forum internet « Anto-
tie, n’en doutez pas. nio Bay » / fil de discussion « Bon PJ ou
Mauvais PJ ? » :
Plante verte, gros bill, émo-player, bouf- http://www.subasylum.com/Antonio-
feur d’écran, fourbasse ou loser magni- bay/index.php
fique... Jouez comme vous voulez. Mais (Le présent article est d’ailleurs une syn-
jouez-le bien ! thèse de ce fil de discussion)
Ah, 2010 ! Une année à gra-
ver dans le marbre pour le jeu
de rôle francophone, n’est-ce
pas ? De quoi ? Vous ne voyez
pas ? Allons, réfléchissez un
peu. Toujours pas ? Mais siiii !
C’est l’année durant laquelle
le projet Di6dent a fièrement
pris son envol : premières
idées formulées par Ju (de
Jaeger) auprès de quelques
happy few, brainstorming au
sein des 6, sortie de notre
(premier) #0 à la rentrée de

année héroïque ?
septembre puis travail sur le
#1. Rien que pour cela, il était
de bon ton de jeter un regard
plein d’indulgence voire déjà
plus c’est court, d’un brin de nostalgie sur
nos compagnons rôlistes
plus c’est bon ?
(auteurs, éditeurs, etc.) de
La première chose qui marque quand on l’époque. Hop, rétro 2010.
regarde les archives de l’époque, c’est
l’impressionnante quantité de sorties fran- Ils ont fait le constat implacable de notre
cophones durant cette seule année. Ainsi, manque de temps, de notre recherche de
110 le domination de la création francophone
en termes de nouveaux jeux est très nette.
l’achat utile et ciblé, voire, hélas, de notre
habitude du zapping frénétique. Ces éditeurs
C’est comme si après environ 25 ans d’exis- lancent donc des jeux de plus en plus plug
tence la scène locale avait enfin pris le pas & play : un livre de base ramassé avec un
sur la tradition des imports anglophones. contexte limité à l’essentiel, des règles
simples et, surtout, du scénar’. Notons
Attention, toutefois. Quand on scrute cette d’ailleurs que plusieurs de ces sorties sont
liste avec plus d’acuité, on se rend compte en fait des jeux-campagnes façon burst
que cette nouvelle domination s’accom- (2012 Extinction, Deadline).
pagne tout de même d’une certaine ambi- Sur la face obscure de cette nouvelle ten-
guïté puisqu’elle se fait via la vogue du for- dance, on trouve le côté inévitablement
mat court et one shot. Outre les XII Singes cheap de la présentation de ces livrets ;
(Mahamoth, 2012 Extinction) et John Doe pour certains rôlistes, cela reste un frein.
(Deadline seulement cette année-là), qui en Pour eux, un livre de jdr doit aussi (avant
ont fait une véritable marque de fabrique tout ?) être un beau livre d’images. Pas un
éditoriale, c’est aussi le choix fait par de manuel dont on se sert une fois ou deux.
plus jeunes éditeurs pour des livres de base Cette méfiance vis à vis du format a certai-
comme Labyrinth, Cats ! (Icare pour tous nement des répercussions sur l’adhésion
les deux) ou encore Achéron (CDS). plus ou moins forte des rôlistes aux pro-
positions de jeu, pourtant souvent fraîches
D’une part, on peut se satisfaire du fait que et novatrices, apportées par tous ces nou-
les éditeurs tentent des choses, adaptent veaux jeux (des genres souvent négligés
leur format, coupent un peu avec la sempi- comme le thriller d’espionnage ou la SF
ternelle pavasse de 400 pages couverture baroque à la Bordage... sans même parler
rigide, papier glacé, couleurs flashy, etc. du fait de jouer des chats !).

par Julien Clément


toutes illustrations ©
Même ceux qui ont été séduits et ont ponc- La question mérite d’autant plus d’être po-

retro : 2010
tuellement lu ou joué ces jdr sont depuis sée que la même année voit la sortie dans
généralement passés à autre chose. Par es- le cadre d’un éphémère joint-venture Ludo-
sence, faute de suivi, ces jeux one shot sont pathes/Écuries d’Augias de la v2 de Aven-
voués à l’oubli. Ainsi, pour ceux de 2010, tures dans le Monde Intérieur. Or, le jeu des
seul Achéron a eu le droit à un (modeste) explorateurs victoriens avait connu sa 1ère
suivi avec le livret Reflets de Shanghai venu édition (il est vrai assez confidentielle chez
à la rescousse du livre de base en... 2012 la Boîte à Polpette) en... 2009 ! Les Ludo-
seulement. Aujourd’hui, connaissez-vous pathes, échappés en solitaire cette fois-ci,
beaucoup de rôlistes qui jouent aux jeux prennent le même chemin pour la publica-
précédemment cités ? Ce n’était pourtant tion de la v2 d’Oikouménè. Le jeu consacré
qu’il y a à peine trois petites années ! Doit-on à une Antiquité méditerranéenne fantas-
s’inquiéter de ce grand zapping permanent mée avait eu une première existence en
qu’est devenue l’édition du jdr en France ? 2007-2008 dans la mouvance des studios
indépendants, des jeux PDF et de l’impres-
sion à la demande d’alors. Pour ces deux
Du neuf avec du vieux jeux, même parcours et même constat,
avec du neuf donc, que pour Mahamoth.

Ce phénomène d’obsolescence program-


mée est d’autant plus marquant qu’il
semble s’accompagner de son inévitable
corolaire : le recyclage à l’infini. Un nombre
très impressionnant des nouvelles sorties
de l’année 2010 ont en effet un drôle d’air
de déjà vu. 111
Ainsi, on parlait de Mahamoth. Or, en 2010,
le jeu sort effectivement chez les XII singes
mais c’est déjà sa seconde incarnation.
Conçu à l’origine comme un rançon (l’équi-
valent de la hype Ulule de l’époque : si les
fans me donnent une certaine somme, je
« libère » gratuitement mon jeu au format
PDF pour tout le monde) par son auteur, le
prolifique Le Grümph, le jeu avait tardé à
voir le jour en 2009, deux bonnes années
après la réussite éclair de la levée de fonds.
Pourtant, dès l’année suivante, le
jeu fait l’objet d’une version papier
et remastérisée dans la gamme
Intégrales de l’éditeur simiesque.
Le buzz plus ou moins volontaire
généré par la rançon réussie, l’at-
tente un peu acide de la finalisation
de la rançon... après tout, peut-
être cela a-t-il joué dans le choix de
l’éditeur d’ajouter à son catalogue
un jeu à la fois « nouveau » et « déjà
connu » ?
retro
Et on continue ! On apprend aussi cette 1, 2, 3... dispersion !
année-là l’étonnante décision d’un Oriflam
moribond de rééditer COPS, un jeu pourtant Fatalement, la multiplication des jeux et des
encore très récent (le dernier supplément formats de publication : gamme classique,
n’est sorti que fin 2007) mais en partie épui- format court, burst, rééditions, etc., si cela
sé. Pourquoi pas après tout ? Le jeu policier présente certes l’avantage de se donner une
d’anticipation est une œuvre de grande qua- chance de satisfaire les goûts de chacun, a
lité qui a marqué son temps et qui a eu de aussi pour conséquence d’attirer les rôlistes
multiples suppléments créant de ce fait une sur les chemins de traverse, assez loin des
gamme un peu touffue qui mériterait d’être autoroutes ludiques dont les éditeurs ont
harmonisée et élaguée pour être accessible besoin pour fonctionner correctement d’un
aux nouveaux joueurs. Mais, là, il s’agit en point de vue économique (rentrées régu-
fait d’une réédition à l’identique : on change lières, visibilité à moyen terme, etc.).
le logo de l’éditeur et zou ! Visiblement,
l’éditeur (disparu depuis) espérait se relan- Difficile de dire si c’est ce phénomène de
cer en misant sur un blockbuster. dispersion (déjà incriminé par Didier Gui-
serix lors de la disparition de Casus v1, ça
Notons encore dans cette veine la réédition ne nous rajeunit pas !) ou tout simplement
de Te Deum pour un massacre. Le jeu de les dommages collatéraux de la crise éco-
Jaworski consacré aux guerres de religion nomique mais, indéniablement, certaines
bénéficie chez le Matagot d’une v2 augmen- locomotives du jdr francophone souffrent
tée de quelques textes bienvenus et surtout en cette année 2010.
d’un écrin de bien meilleure qualité mais,
finalement, le jeu n’avait qu’à peine 5 ans Nous revenons par ailleurs sur les difficul-
et une gamme encore peu étoffée. Tôt pour
112 une deuxième édition. Comme, de plus, le
tés de la relance de Casus Belli mais le cas
mérite d’être ici évoqué : comment satis-
jeu n’a depuis fait l’objet d’aucun suivi, cette faire un lectorat de plus en plus dispersé
luxueuse v2 a un peu des airs de mausolée... dans un seul magazine à portée consen-
suelle (« ah zut, rien dans le sommaire pour
Si on se rappelle que 2010 est aussi l’année le hack hongrois de la version motorisée par
de la re-renaissance de Casus Belli (sujet FATE de mon univers favori... »).
traité par ailleurs) ou encore si on note que
les éditeurs français ont aussi choisi cette En 2010, c’est aussi la fin d’une tumultueuse,
année-là de miser sur des valeurs aussi certes, mais longue tradition : le grand salon
sûres que Traveller et Runequest (VF des ludique parisien. La Gen Con France n’est
nouvelles versions de ces jeux mythiques pas renouvelée pour la 1ère fois depuis plu-
par Mongoose), Earthdawn (2 livres sortis sieurs années et le Monde du Jeu connaît
chez BBE pour cette réédition du classique une flamboyante (on sait : on y était !) mais
du medfan), Loup Solitaire (Le Grimoire ultime édition cette année-là. Aujourd’hui,
traduit la version jdr de ce célèbre univers cet évènement central fait défaut en pri-
de livres dont vous êtes le héros) ou, bien vant les membres de la communauté d’un
sûr, Chtulhu, on comprend que les éditeurs moyen simple de se rencontrer et les petites
sont de plus en plus incités par le grand zap- structures éditoriales d’un moyen de se faire
ping rôliste à se rabattre sur des licences connaître à l’échelle nationale.
déjà identifiées, reconnues ou même très
connues des rôlistes, seule chance pour eux Surtout, des éditeurs pourtant appuyés sur
ou presque de surnager dans le flux continu de très grosses licences éprouvent cette
des nouveaux jeux publiés. année-là des difficultés qui vont s’avérer in-
surmontables dans les mois suivants. C’est
d’abord Play Factory, la structure montée
pour assurer la traduction et la promotion

retro : 2010
de D&D4 (rien que ça !), qui jette l’éponge.
Après avoir abandonné son magazine Dra-
gon Rouge à la fin de l’année précédente,
Play Factory réduit progressivement la voi-
lure sur les traductions D&D4 avant, fina-
lement, d’abandonner purement et simple-
ment le jeu de rôle.

Dans le même temps, la Bibliothèque In-


terdite réduisait drastiquement au second
semestre de l’année ses traductions pour
les gammes à succès Warhammer 40k ou
encore Scion. Son projet de traduction du
jeu de rôle de la franchise Dragon Age était
aussi annoncé... en vain. Finalement, après
une lente agonie, la structure éditoriale dis-
paraît en 2012.

Refaire ses gammes


Allons, n’exagérons pas le constat : les
gammes suivies qui permettent de faire
perdurer un univers de jdr dans l’esprit et,
surtout, le planning des rôlistes franco-
phones existent encore et toujours en 2010.
113
Pour certains éditeurs, c’est même leur
colonne vertébrale. Il est évident que sans
le succès conséquent de la v6 de l’Appel
de Cthulhu ou sans celui, considérable, de
Pathfinder (11 Ennies 2010 sur 16 possibles
: D&D4 killer ?) Sans-Détour et Black Book
Editions ne seraient pas devenus deux des
principaux poids lourds de l’édition franco-
phone de jdr des années 2010. Les deux
gammes se rejoignent sur leur cadence
infernale : exactement 10 publications cha-
cune pour les deux champions durant l’an-
née 2010. En comptant une trêve estivale,
c’est pour ainsi dire un par mois. Un fond de
commerce, quoi.

Le Monde du Jeu était un bon moyen de


se rendre compte de la santé du jdr en
France. Espérons que ces instantanés ne
resteront pas dans la postérité comme
ceux de son ultime édition...
retro
Définir le paysage ludique de 2010 de fa- Bien sûr, cer-
çon binaire (grosses sorties traduites de tains blogs
l’anglais contre multiplicité de petites sor- personnels
ties de création francophone) est toutefois (celui de
simpliste. En 2010, la création francophone Brand, par
s’appuie aussi sur des gammes solides et e xe m p le )
ambitieuses qui continuent, sortie après ou certains
sortie, à structurer l’offre éditoriale en lui sites (com-
donnant des repères fiables. Ainsi, si des ment ne
jeux comme Trinités (XII singes ; entre pas citer l’œuvre
livres, jeux de cartes et PDF officiels, une pionnière des
multitude de compléments paraissent en traducteurs de
2010) ou Metal Adventures (Matagot ; 4 Places to Go,
suppléments sortis durant cette seule an- People to Be) se faisaient déjà l’écho de
née) n’avaient pas soulevé l’enthousiasme réflexions théoriques sur le jdr et sur leurs
des foules lors de la sortie de leur livre de mises en pratique dans le cadre de jeux
base, ils gagnent en 2010 leur légitimité et indépendants et novateurs mais cela res-
le respect définitif des rôlistes en déroulant tait, il faut bien le dire, assez confidentiel.
des gammes de suppléments cohérentes Et confidentiel dans une niche... bah, ça fait
et ponctuelles. Le même constat peut s’ap- pas lourd !
pliquer aux créations du 7ème Cercle qui
choisit avec Yggdrasill d’abord (cela sera En 2010, on note par contre la traduction
ensuite appliqué à Z-Corps – dont le livre de du Play dirty de John Wick (Dirty MJ en VF
base sort lui aussi en 2010 - et Keltia) de par la Bibliothèque Interdite), un recueil
privilégier une gamme fermée et bien défi- de conseils iconoclastes pour déstabiliser
114 nie (campagne officielle, développement vos joueurs et, par ricochet, votre propre
progressif de différentes régions du monde, maîtrise du jdr. Dans un autre genre, Fabien
etc.). Ainsi, 3 suppléments sortent durant Deneuville voit aboutir son ambitieux projet
cette seule année pour le jeu consacré au de Bible du MJ, plus orientée, elle, sur les
légendaire scandinave. débutants ou sur les MJ qui veulent réflé-
chir aux bases même de leur pratique. La
Encore mieux pour notre sujet, c’est cette sortie de ce gros recueil de conseils est
année-là où se lancent deux projets ambi- accompagnée de nombreuses conférences
tieux qui deviendront des gammes mar- didactiques données dans les conventions
quantes du paysage ludique actuel : La et d’un blog bien alimenté. Ce qu’on appelle
Brigade Chimérique (Sans-détour) et les de façon parfois un peu narquoise la « jeu-
Ombres d’Esteren (Agate). derologie » trouve aussi une place inédite
dans la v3 de Casus Belli, notamment sous
la plume de Brand.
La nouvelle vague
version rôliste ? Enfin, 2010 est l’année de lancement de la
Boîte à Heuhh (de notre ami et ancien « 6 »
Pour finir sur une note éminemment encou- Ludovic Papaïs). Certes, son premier jeu édité,
rageante, notons aussi que c’est sans doute la VF de Sweet Agatha, ne sortira que début
de 2010 que l’on peut dater une toute autre 2011 mais c’est bien en 2010 que se monte
façon de « refaire ses gammes ». Il ne nous la structure qui permettra, plus tard, de nous
semble pas qu’il y ait avant cette année-là faire bénéficier de VF des Indie Rpg awards
une si grande audience pour une approche 2010 comme Apocalypse World ou Hot War.
innovante de la pratique du jeu de rôle.
115

par la rédac6on
toutes illustrations ©
y’a pas que le jdr dans la vie
Julien De Jaeger, Julien Clément, Julien
Heylbroeck même des fois. C’est quoi
ce truc avec les Julien chez Di6dent ?
Bon, alors, comment je fais moi pour
savoir c’est lequel le vrai Julien ?

j2j Tu viens de révéler un des grands


pans de notre projet secret. Trans-
former tous les rôlistes en Julien et ainsi
favoriser le retour d’un Grand Ancien mé-
connu, Juk-Shabb. Pourquoi tu crois qu’il y
a autant de tentacules dans Di6dent ? Pour
faire joli ? Non, tout ça fait partie d’un Grand
Plan, et je pense que les rôlistes sont main- Il paraît que tu habites le Nord. C’est
tenant prêts à le comprendre. Après tout, horrible. Je comprends du coup que tu
les Grands Anciens qui reviennent, c’est à perdes ton temps à faire du jdr avec
la mode chez nous : des vénérables rédac- des sociopathes. Allez, tu as trois ar-
teurs de Casus qui reprennent du service, guments pour me convaincre de deve-
des rétroclones en veux-tu, en voilà, D&D qui nir un ch’ti d’adoption.
s’apprête à revenir d’entre les morts... Pour
répondre à ta question, il n’y a donc pas de
vrai Julien, nous avions tous un autre nom,
avant. Même toi, tu y viendras, tu verras...
j2j D’abord, je ne suis pas ch’ti, je suis
«boyaux rouges», mais aussi pas mal
belge, avec de l’alsacien, du breton, du nor-
dique, du celtique... bref, tout ce qu’il faut pour
Dans Pacific Rim, les Jaeger sont les faire un parfait salopard ! Mais on va essayer
116 robots pilotés par des humains pour
éliminer les gros monstres. Toi, qui te
quand même de faire mieux que l’office de
tourisme eud’min coin. Alors, premier argu-
pilote et pour éliminer quoi ? ment, la qualité de vie. Tu en connais beau-
coup des endroits où tu peux bouffer tout ce

j2j Toi tu as bien lu le sommaire de


notre prochain numéro, c’est bien !
D’ailleurs, grâce à Pacific Rim, peut-être
que tu veux toute l’année sans te soucier du
climat ? Parce que chez nous, la bouffe c’est
sacré, surtout tant qu’il y a de la bière dedans
que plus de gens arriveront à prononcer ou à côté. Et la bière, c’est la vie !
mon nom correctement. Ou, au moins, ne Deuxième argument : avec ce que l’avenir
prendront plus un air complètement ahuri nous prépare, au moins, dans le Nord-Pas de
en tentant de le lire... Mais je suis un Jae- Calais, personne ne te jugera parce que tu es
ger de première génération, un seul pilote, au chômage et que tu passes tes journées sur
le même depuis trente et quelques années. ton canapé à mater les ch’tis à Ibiza, vu qu’il
On a déjà livré pas mal de combats, pris y a de bonnes chances que 30% de tes voi-
pas mal de gnons, mais jusqu’à présent sins en fassent déjà autant. Même que si tu es
on est toujours en service actif. Quant à rôliste, tu risques d’automatiquement passer
qui ont nous paye pour éliminer... Je dirais pour un intello. Et pour finir, tu pourras croi-
les emmerdeurs de tous poils, mais c’est ser par hasard Dany Boon et lui en coller une
un travail tellement vaste que j’attends du pour avoir donné une image aussi lamentable
renfort ! Ah, et tout ce qui concerne Twilight et convenue de sa propre région. Parce que
aussi, je ne sais pas pourquoi, ça doit être tu auras vite compris que, non, tout le monde
mon mot déclencheur pour passer en mode ne parle pas comme un demeuré, qu’on ne vit
berserk et avoir envie de tout casser... Ça et pas tous dans des corons et qu’on ne passe
«j ’peux avoir un délai pour mon article ? »... pas notre temps à la baraque à frites. Enfin,
si, un peu quand même...
Imagine : tu viens d’être nommé direc-
j2j JDR Mag ? Non, je plaisante, ils

y’a pas que le jdr dans la vie : julien de jaeger


teur du Main Square Festival d’Arras. parlent encore de jdr, même si on a
Donne-nous ta prog idéale. Y aura Jus- eu des doutes à un moment. Mais la presse
tin Bieber ou pas alors ? écrite est morte, tu sais, on arête pas de
nous le répéter. Ce qui fait de nous soit des

j2j Y’aura Bieber, oui, mais pas sur


l’affiche. Sur un pal, avec d’autres
potes à lui, dont des usurpateurs que j’y ai
nécrophiles, soit des nécromanciens, cool !
Pour ton reclassement, vise la télé. Y’a une
tête à claques que j’ai vu une fois dans une
vus, genre les Black Eyed Peas ou les rin- émission people qui pensait poser des ques-
gards de Coldplay. Quant à ma prog idéale, tions impertinentes avec un look de grin-
elle risquerait de décoiffer les mémés d’Ar- galet, tu pourrais facilement lui piquer sa
ras, genre quand Gojira était venu. Et puis place. Et tu y verrais du beau monde, hein,
pour le fun, j’essaierai de faire une prog des people, quoi, des gars qui ont fait les
100% rôliste friendly, je suis sûr qu’il y a Anges de la téléréalité et tout. La télé qui
moyen : Rush, Coheed and Cambria, je crois s’auto-nourrit, le mythe de Cronos remis au
que Kirk Hammett de Metallica était rôliste (dé)goût du jour ! Sinon, fais des émissions
aussi, tout comme des mecs de Machine de web TV où tu parles tout seul, après tu
Head. Et le Naheulband rien que pour que feras peut-être un film que tu verras tout
Ghislain me repaye une bière. Et Vin Die- seul aussi...
sel en guest star. Et Motörhead. Parce que
Lemmy is god. Et tant que j’y suis, t’as une personne à
me conseiller d’interviewer pour avoir
Bon, on parle un peu boulot ou bien ? des réponses « qui font sens » et tout ?
On a sucré ma rubrique à partir du

j2j
#6 de Di6dent. Y en a des qui disaient Ah ah, je sens venir la perche pour
qu’elle servait trop à rien. Tu vois le
genre ? Allez, sois sympa : dis un truc
la sneak attack, mais je ne suis pas
homme à saisir tout appendice qu’on me
117
utile aux lecteurs pour bien leur faire présente, monsieur. Mais si jamais tu veux
fermer leur bouche à tous. quand même naviguer autour du jdr, je te
conseillerais les gars de la Cellule, parait

j2j Écoute, je vais enfin être honnête


avec toi : tous ces commentaires
négatifs sur la rubrique, je les ai commandi-
qu’ils sont pointus niveau sens !

La rumeur publique dit que Ludo (aka


tés. Tu sais bien que les rôlistes ne critiquent Heuhh) a été lui aussi viré de Di6dent
jamais rien, voyons. Et puis le monde n’était pour faute grave. Tu peux nous filer
pas prêt pour ton humour, c’était trop, trop des détails croustillants ?
tôt, l’avant-garde met souvent du temps

j2j
à trouver son public. Regarde tous ces On n’en pouvait plus de ses jeux
peintres qui n’ont jamais été reconnus de bizarres, le jeu de rôle, c’est pas
leur vivant, de grands artistes qui... hein ? ça, c’est un MJ, cinq joueurs et une poi-
non, je ne me fous pas de ta gueule, je suis gnée de dés pour défoncer la gueule à des
sûr que tu trouveras une meilleure place monstres. Des jeux où on simule les pre-
ailleurs, où tu seras traité à ta juste valeur. miers rendez-vous amoureux, des jeux où
les joueurs prennent le pouvoir, et puis quoi
Toujours est-il que je suis un inter- encore ? Même un jeu de cartes qui se ra-
viewer au chômage... Donc tu peux me conte à l’envers, non mais franchement, ça
conseiller un journal pour mon reclas- n’a rien à faire ici. Et puis... ah, attends une
sement ? Pas un mag’ de jdr, hein. J’ai minute, faut que je prenne cet appel, je suis
déjà donné, merci. quelqu’un de très demandé, moi... Ouais,
salut. Tiens, on parlait de toi justement et...
y’a pas que le jdr dans la vie

118
notre cobaye. Avec Vincent (Ziec, ndlr), on lui
ouais, tu veux que je bosse aussi sur Hot a fait visionner Kick Ass en boucle et depuis
War ? Cool, même arrangement que d’habi- on est obligés de le tenir un peu à l’écart,
tude ? Super ! Allez, à plus, Ludo ! ... Hum, sinon on devrait l’attacher. On a réussi à lui
oui, donc je disais que ses jeux, là, ça n’inté- faire oublier le massacre de Runequest, c’est
resse personne, alors on a recruté Fran- un bon début, sinon il aurait attendu les gars
çois-Xavier à la place, lui au moins... quoi, de Mongoose dans un parking souterrain.
il a participé à la vf de Mouse Guard ? Et Avec une batte. Et du maroilles. Parce que,
à Wastburg ? Bon, va falloir que je refasse lui aussi c’est un poète ch’ti.
des entretiens d’embauche, moi...

Puisqu’on parle disparitions au sein


de la Rédac6on, tu peux lâcher le truc
maintenant : t’as fait quoi du corps de
Celewyr ?

j2j Celewyr est en cours de Julienisa-


tion, ceci explique cela. Le processus
prend un peu de temps, mais il est en train
de revenir parmi nous. On y va doucement,
avec des logarithmes et des fractales. De
toute façon cet homme est déjà fou, c’est
DI6DENT, le mook de la culture rôliste
tous les 4 mois dans votre boutique spécialisée,
chez vous ou sur votre tablette !

DI6DENT #0 : le jdr, enfant maudit de la presse ?


(septembre 2010 / réédition septembre 2013)
scénarios Hellywood, Brain Soda, dk2, Yggdrasill, Fiasco
interviews Willy Favre, Stéphane Gallot...

DI6DENT #1+2 : où sont les femmes ? / la fin des complexes


(janvier 2011 / mai 2011)
scénarios Warsaw, les Ombres d’Esteren, la Brigade Chimérique, Manga
BoyZ, Tenga, COPS, Pathfinder, Metal Adventures, Parsely Games, Cam-
pagne «Infection» (survival horror), scénarios génériques Western et
Grand Guignol, une aventure dont vous êtes le héros
interviews Yno, Emmanuel Gharbi, Robin D. Laws, Rafael Colombeau

DI6DENT #3 : résistance !
(septembre 2011)
scénarios Midnight, l’Appel de Cthulhu, Within, Mississippi, Dés de
Sang, Miles Christi, Cyberpunk générique
interviews Benoît Attinost, Aleksi Briclot, Tristan Lhomme

DI6DENT #4 : l’argent du jeu de rôle


(janvier 2012)
scénarios les Ombres d’Esteren, Shade, Luchadores, Wasteland,
les Chroniques des Féals, Nephilim
interviews Jérôme Larré, Romain d’Huissier, Nelyhann

DI6DENT #5 : le rôliste, voyageur immobile ?


(mai 2012)
scénarios Shade, COPS, Hollow Earth Expedition, Cthulhutech,
Adventure Party : les Terres Perdues, Mutant Chronicles, Annalise,
Terra Incognita, Fiasco
interviews Guillaume Besançon, Le Grümph, Olivier «Akae» Sanfi-
lippo, Willy Favre
numéros disponibles en boutiques spécialisées,
sur notre site www.di6dent.fr
ou en PDF sur www.rapidejdr.fr

HORS-SÉRIE #1 : spécial scénarios


(été 2012)
scénarios l’Appel de Cthulhu, Bloodlust, la Brigade Chimérique,
Devâstra : Réincarnation, Luchadores, Terra Incognita, Würm,
Sombre, L5A, Deadline, Polaris, Barbarians of Lemuria

DI6DENT #6 : le jdr, un loisir sous influences ?


(septembre 2012)
scénarios Z-Corps, l’Appel de Cthulhu, Mouse Guard, Necropolice,
générique SF, COPS
interviews Fabrice Colin, Neko, Mike Pondsmith, Vincent Vandelli

DI6DENT #7 : le jeu de rôle de 7 à 77 ans ?


(janvier 2013)
scénarios Polaris, D&D, Tenga, l’Appel de Cthulhu, Mille Marches,
Terra Incognita, Prophecy
interviews Maxime Chattam, le Matagot, Sans-Détour, Philippe
Tessier

DI6DENT #8 : science & fiction, les sœurs ennemies du jdr ?


(mai 2013)
scénarios Aventures dans le Monde Intérieur, Eclipse Phase, Wastburg,
Deadlands, les Chroniques des Féals, Devâstra, générique SF
interviews Mikaël Cheyrias et Yann Bruzzo, Damien Coltice et Christophe
Chaudier

DI6DENT #9 : jdr & jeux vidéos, les vases communicants ?


(septembre 2013)
scénarios Capharnaüm, Arsène Lupin, Luchadores, Byzance an 800,
Shaan, l’Appel de Cthulhu, Oltréé, Cyberpunk générique, les Secrets de la
7ème Mer, Parsely Games
interviews Mahyar Shakeri, Julien Pirou, Yno
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