0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
45 vues25 pages

LES ENJEUX Sécuritaires en Afrique de L'ouest

Le document traite des enjeux sécuritaires en Afrique de l'Ouest, mettant en lumière la complexité du concept de sécurité et les défis liés à la faillite institutionnelle, aux conflits identitaires, à la criminalité transnationale et au terrorisme. Il souligne l'impact de la mondialisation et des crises environnementales sur la sécurité régionale, ainsi que la montée en puissance de groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Enfin, il aborde les conséquences néfastes de ces menaces sur les populations locales, notamment les déplacements forcés et l'insécurité alimentaire.

Transféré par

Mamadou Baro
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
45 vues25 pages

LES ENJEUX Sécuritaires en Afrique de L'ouest

Le document traite des enjeux sécuritaires en Afrique de l'Ouest, mettant en lumière la complexité du concept de sécurité et les défis liés à la faillite institutionnelle, aux conflits identitaires, à la criminalité transnationale et au terrorisme. Il souligne l'impact de la mondialisation et des crises environnementales sur la sécurité régionale, ainsi que la montée en puissance de groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Enfin, il aborde les conséquences néfastes de ces menaces sur les populations locales, notamment les déplacements forcés et l'insécurité alimentaire.

Transféré par

Mamadou Baro
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 25

LES ENJEUX Sécuritaires

en Afrique de l’Ouest
M. SY
Déblayage conceptuel

 Sécurité: Concept usité en Science politique et en Relations


Internationales, la sécurité offre une kyrielle de définitions complexifiant sa
conceptualisation. Définir la notion de sécurité est d’autant plus ardu du
fait qu’elle est élevée au rang des « concepts essentiellement contestés
»(Walter Bryce Gallie, « Essentially Contested Concepts », Proceedings of
the Aristotelian Society, New Series, no 56, 1956, p. 167-198) .
Selon Buzan, la sécurité est précisément un concept contesté dans la mesure
où elle « fait (…) l’objet d’usages concurrents. Par ailleurs, la sécurité serait
une notion « vague, open-ended et ambiguë » (Dario Battistella, Théories des
relations internationales, Presses de Sciences Po, « Références », 2015, p. 557).
Déblayage conceptuel

La sécurité a aussi la particularité d’être un concept épithète . Ce qui contribue


grandement à sa nature polémique et polysémique. C’est ainsi qu’il existe une
sécurité humaine, une sécurité civile, une sécurité environnementale, une sécurité
alimentaire, une sécurité routière, etc.
Par ailleurs, chaque théorie des relations internationales se fixe comme viatique
de faire triompher son appréhension de la notion de sécurité. De ce fait, le
concept de sécurité constitue désormais « un champ de bataille en soi et pour soi
».
Toutefois, au-delà de la diversité des définitions du concept de sécurité et de ses
différentes déclinaisons (humaine, économique, sociale, nationale, internationale,
environnementale, etc.), un consensus peut être établi. Sous ce rapport, la
sécurité peut être comprise, selon Arnold Wolfers, comme une « absence de
crainte par rapport aux valeurs d’une société » . Il s’agit d’une définition négative
de la sécurité appréhendée comme une absence d’insécurité.
Cadre théorique: La pertinence de
l’école transnationale

 La théorie transnationale désigne une analyse qui se fixe comme objectif


l’explication de nouveaux acteurs et de nouveaux phénomènes qui
échappent au contrôle de l’Etat, contestant ainsi sa souveraineté interne. La
figure de proue de ce courant de pensée reste à ce jour James Rosenau.
 Ce dernier considère que le système international est marqué par des
turbulences qui sont le fait de deux acteurs ; « le touriste » et le « terroriste ». Ces
deux acteurs remettent aujourd’hui, selon Rosenau, en cause la centralité de
l’Etat. Le développement des flux transnationaux, échappant au contrôle de
l’Etat, sont à l’origine d’une triple crise, nous dit les nouveaux transnationalistes :
une crise de la souveraineté, une crise de la territorialité et une crise d’autorité
. C’est de cette crise généralisée de la souveraineté, spécialement en Afrique,
que se nourrit le jihad global d’AQMI et de Boko Haram dans l’espace sahélo-
saharien
Toujours dans le courant transnationaliste, Bertrand Badie déclare l’existence
d’un monde sans souverainetés . Les acteurs sociaux, dans leur globalité,
émettent des flux qui « échappent au contrôle et à l’action médiatrice des
Etats ». Tel un retournement du monde , on assiste sur la scène internationale
à une redistribution des cartes de la souveraineté entre acteurs étatiques et
acteurs sociaux. Conscient de cet état de fait, « l’Etat apprend maintenant la
modestie de devoir composer, sur la scène mondiale, avec d’autres
partenaires qui n’avaient jadis que l’honneur des vestiaires » (Bertrand BADIE,
Un monde sans souveraineté, Op. Cit., p. 288).
Causes de la recrudescence des problématiques
sécuritaires en Afrique de l’Ouest

 Les causes endogènes ou causes profondes


1. La faillite institutionnelle des Etats
2. La crise de la souveraineté des Etats (crise de la territorialité et crise
d’autorité)
3. La faiblesse des États-Nations escortée d’une forte montée des tribalismes
et des conflits identitaires.
4. Le chômage et la pauvreté endémique
5. Le malaise social
Causes de la recrudescence des problématiques
sécuritaires en Afrique de l’Ouest

 Les causes exogènes ou causes lointaines


1. La mondialisation et ses effets néfastes en matière de transnationalisation des
menaces sécuritaires: « Le 11 septembre a révélé une face encore plus sombre
de la mondialisation. Le terrorisme aussi franchit aisément les frontières. Ses
racines sont complexes, mais le désespoir et le chômage massif qui règnent
dans tant de pays du monde lui offre un terreau fertile ». Joseph Eugène
STIGLITZ
2. La colonisation et la balkanisation des territoires africains
3. Les mutations environnementales et climatiques susceptibles de créer des
crises alimentaires en Afrique de l’ouest
4. La croissance démographique dans le Sahel et en Afrique subsaharienne
Etat des lieux des défis et menaces sécuritaires en Afrique
de l’ouest

L’espace sahélo-saharien est devenu le terreau fertile des organisations


terroristes mais également le lieu privilégié de groupes criminels. La circulation
d’armes, les trafics en tout genre et spécialement la propagation du jihad au
lendemain de la chute du régime libyen inquiètent les dirigeants d’Afrique
occidentale. « Sahelistan », « terrain de jeux » des criminels transnationaux et
des groupes terroristes, le sahel constitue une zone propice est en proie,
depuis des années, à des menaces et défis sécuritaires en tout genre.
Parmi les menaces et défis sécuritaires les plus connus, figurent en droite ligne
les conflits identitaires, la criminalité transnationale et le terrorisme
international.
Etat des lieux des défis et menaces
sécuritaires en Afrique de l’ouest

 Les conflits identitaires


Les fragilités intrinsèques des pays sahéliens ont été révélées par les différents
irrédentismes qui travaillent les États depuis l’indépendance à des niveaux divers,
puisque la Mauritanie5 a été moins touchée que le Niger, le Mali ou le Tchad. Les
cas du Niger et du Mali sont plus intéressants. En effet, les populations touarègues
de ces deux pays se sentent marginalisées depuis l’indépendance et sont entrées
en rébellion à plusieurs reprises : dans les années 1960 (au Mali en 1963-1964), puis
1990, et à la fin des années 2000. Pour analyser ces événements, il est impératif de
convoquer plusieurs niveaux d’explication, qui agissent et se combinent de
manière originale dans chacun des pays. L’espace où se sont développées ces
rébellions abrite, entre les sociétés qui pratiquent l’élevage et celles qui pratiquent
l’agriculture, des rivalités pour les ressources naturelles (eau et terres) qui sont
anciennes. La séparation pasteur/paysan recoupe les particularismes ethniques
(pasteurs touaregs, berabiches, kunta ou arabes au Mali, touaregs, arabes et
toubous au Niger.
Etat des lieux des défis et menaces
sécuritaires en Afrique de l’ouest

 La criminalité transnationale
Deuxième menace importante dans les pays sahéliens : la problématique des trafics – armes,
haschich, cigarettes, cocaïne… Plutôt que d’énumérer des chiffres, il faut comprendre
comment l’économie de ces trafics s’enracine dans ces pays. Les premiers échanges
économiques à grande distance ont eu lieu avec le Maghreb. Les échanges intra ouest-
africains précoloniaux sont connus (ils procédaient de la complémentarité des économies
locales : gibier des forêts, céréales des savanes, sel du Sahara, etc.), mais à partir de la
pénétration des marchands arabes, des routes commerciales s’établissent entre le Bilad-es-
Sudan6 et l’Afrique du Nord. Ce lien a une double répercussion sur la zone. D’une part, le
Sahel devient une sorte d’interface commerciale entre l’Afrique du Nord et le reste de
l’Afrique de l’Ouest : un semis de villes, véritables ports commerciaux sur les rivages sud du
vaste désert (Tombouctou, Agadez, Ouadane, Gao, etc.), se développe. D’autre part, le
contrôle des routes commerciales étant un enjeu central, les empires sahéliens médiévaux
(Ghana, Mali, Songhaï) se sont construits en partie autour du contrôle de ces routes et grâce
aux taxes prélevées sur la circulation des marchandises (or des mines du Bouré et du
Bambouk, esclaves, etc.).
Etat des lieux des défis et menaces
sécuritaires en Afrique de l’ouest

 Le terrorisme international
Il touche les pays du Maghreb depuis plus longtemps que ceux du Sahel. Depuis
les années 1990, il s’est développé en Libye (Groupe islamique combattant libyen
[GICL]), des réseaux existent en Tunisie et au Maroc, mais c’est en Algérie que sa
montée en puissance a été la plus flagrante. L’Algérie a été le théâtre d’une
guerre civile : après la confiscation de la victoire électorale du Front islamique du
salut (FIS) en 1992, les Groupes islamiques armés (GIA) se développent au nord du
pays, auxquels succédera le Groupe salafiste pour la prédication et le combat
(GSPC) en 1998. Ces deux organisations avaient des objectifs principalement
algériens, et ont été fermement combattues par les forces de sécurité nationales.
En 2007, le GSPC déclare son affiliation au réseau Al-Qaïda et devient Al-Qaïda
au Maghreb islamique (AQMI).
Conséquences néfastes sur les
populations

Depuis 2016, la crise dans les régions anglophones a enregistré près de 2000
victimes. Ce sont environ 600 000 personnes qui ont dû fuir leur localité de
résidence. Près de 530 000 d’entre eux ont migré vers d’autres villes à
l’intérieur du pays, et 70 000 ont dû s’installer au Nigéria voisin. Environ 40
écoles ont été incendiées, des marchés et des habitations dans certains
villages ont été complètement détruits.
Au Burkina-Faso par exemple, La situation humanitaire reste critique, avec
plus de 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, et environ 2,7
millions de personnes (soit 11,9 % de la population) confrontées à une grave
insécurité alimentaire entre juin et août 2024.
La montée en puissance du terrorisme
en Afrique de l’ouest

 Déblayage conceptuel
1. Terrorisme: même si en Science politique, il s’avère impossible de convenir d’une
défintiton satisfaisante du concept de terrorisme, celle proposée par schmid semble
avoir les faveurs d’un consensus. Il décrit le terrorisme comme la doctrine d’une «
violence politique coercitive et génératrice de peur » et comme la pratique d’une «
violence calculée, démonstrative et directe » qui cible « principalement des non-
combattants » dans des buts « de propagande et des buts psychologiques » (Alex
SCHMID, « The Definition of Terrorism », in Alex SCHMID, The Routledge Handbook of
Terrorism Research, New York, NY, Routledge, 2011).
2. Jihad: « nous pouvons convenir avec Bonner de la double dimension du concept
de jihad. Il distingue ainsi deux types de jihad : l’un, externe, qui désigne le combat
mené contre « les mécréants » principalement à l’époque médiévale et l’autre
interne, encore appelé « grand jihad » qui renvoie à un « combat engagé contre
soi-même » (Michael BONNER, Le Jihad. Origines, interprétations, combats Paris,
Téraèdre, coll. « L’islam en débat », 2004, p. 22).
3. Islamisme radical: Selon le Lexique de science politique, vie et institutions
politiques, l’islamisme radical désigne « un ensemble de doctrines et de
mouvements politico-religieux extrémistes appelant à la « guerre sainte » (jihad)
contre l’occident au nom d’une conception radicale de l’Islam ».
4. Le Wahhabisme: Le wahhabisme désigne une vision radicale et conservatrice
de la pratique de l’Islam. Fondé au XVIIIeme siècle en Arabie Saoudite par Ibn
Abdel Wahhab, ce courant de pensée appelle à une interprétation rigoriste des
préceptes du Coran et de la Sunna. Toute tentative d’innovation serait par nature
impure (bidaa).
5. Le salafisme, par contre, émane du mouvement al-salafiyya, fondé au XIXéme
siècle et signifie littéralement le retour aux pratiques islamiques des « anciens »(les
compagnons du prophète). Il s’agissait pour les tenants de cette doctrine de
«revenir aux origines de la révélation de l’islam pour le débarrasser des scories qui
l’avaient obscurci depuis des siècles » .
Comment s’effectue le recrutement
des « nouveaux martyrs d’Allah » ?

Le recrutement des candidats au Jihad passe toujours sur la base d’un


modèle popularisé par Franck Bulingue. Il s’agit du modèle:

1. Influence

2. Manipulation

3. Subversion
Quelles sont les organisations
terroristes les plus influentes en Afrique
de l’ouest?
Tout comme les FMN(firmes multinationales), les organisations terroristes
possèdent des filiales dans plusieurs régions du monde, en particulier au
Sahel.
Nous avons, d’un côté, les groupes affiliés à Al-Qaïda et d’autre part, les
organisations ayant prêté allégeance à l’Etat islamique. Il convient alors de
voir les groupes armés terroristes (GAT) les plus influents au Sahel et leur
affiliation.
 Les GAT affiliés à Al-Qaïda au Sahel
AQMI
Pour consacrer son adoubement par « La Base », AQMI procède le 11 décembre
2007, dans deux quartiers d’Alger, à deux attentats suicides successifs
respectivement contre les locaux de la Cour Suprême et du Haut Commissariat
des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Ces actions provoquent plus d’une
soixantaine de morts dont une dizaine pour le personnel de l’UNHCR. C’est à ce
jour la manifestation la plus emblématique de l’action d’AQMI envers les
institutions et les emblèmes du pouvoir algérien, en même temps que contre les
représentations et intérêts étrangers et/ou multinationaux
2. Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimeen (JNIM/Katiba Macina)
 Les GAT affiliés à Al-Qaïda au Sahel
Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimeen (JNIM/Katiba Macina)
Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) s’est décrit comme la branche
officielle d’al-Qaida au Mali. En 2017, la branche saharienne d’al-Qaida au
Maghreb islamique, al-Murabitoun, Ansar al-Dine et le Front de libération du
Macina se sont réunis pour former le JNIM. Opérant au Mali, au Niger et au Burkina
Faso, le JNIM est responsable de nombreuses attaques et enlèvements. En juin
2017, le JNIM a mené une attaque dans un centre de villégiature fréquenté par
des Occidentaux à l’extérieur de Bamako et était responsable des attaques
coordonnées de grande envergure à Ouagadougou le 2 mars 2018. En
septembre, le JNIM a fait exploser une mine sous un autobus de passagers dans le
centre du Mali, tuant 14 civils et blessant 24 autres.
 Les GAT affiliés à Al-Qaïda au Sahel
Le GSIM, Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, au Sahel
Le GSIM est aujourd'hui la nébuleuse djihadiste la plus puissante au Sahel
(JNIM en arabe). Elle a prété allégeance à Al-Qaïda. En 2017, plusieurs
groupes se sont en effet unis sous la même bannière. On trouve Ansar Dine,
crée en 2012 par Iyad Ag Ghaly, la katiba Macina, créée par Amadou Koufa
en 2015 et Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique, dirigé par l'Algérien
Droukdal jusqu'à sa mort en juin 2020 au Mali sous le feu de l'armée française.
Selon les forces françaises au Sahel, le GSIM regroupe plus de 2000 à 3000
hommes armés.
 Les GAT affiliés à l’Etat islamique
EIGS (Etat islamique au Grand Sahara)
L’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) a été formé en 2015 après que le
groupe se soit séparé d’al-Mourabitoun, un groupe dissident d’Al-Qaïda, et
ait prêté allégeance à l’ISIS. Principalement basé au Mali et opérant le long
de la frontière Mali-Niger, le groupe est également actif au Burkina Faso.
L’EIGS a revendiqué plusieurs attaques, notamment celle du 4 octobre 2017
contre une patrouille conjointe américano-nigérienne dans la région de
Tongo Tongo, au Niger, qui a entraîné la mort de quatre soldats américains et
de quatre soldats nigériens. En novembre 2019, l’EIGS a lancé un assaut
contre une base militaire malienne qui a causé la mort de 54 soldats.
Boko Haram:
Boko Haram est le groupe terroriste le plus actif au Nigéria. L'organisation djihadiste menace
non seulement la stabilité du plus grand producteur de pétrole d'Afrique mais également les
intérêts politiques, économiques et sécuritaires africains.
Formé en 2002 à Maiduguri par le prédicateur Mohamed Yusuf, le groupe est à l'origine une
secte qui prône un islam « radical et rigoriste », hostile à toute influence occidentale. En 2009,
Boko Haram lance une insurrection armée dans laquelle Mohamed Yusuf trouve la mort. En
2010, Abubakar Shekau prend la tête du mouvement, qui devient un groupe armé et se
rapproche des thèses djihadistes d'Al-Qaïda, puis de l'État islamique.
Le 7 mars 2015, Boko Haram prête allégeance à l'État islamique, que ce dernier reconnaît
officiellement cinq jours plus tard. Le groupe prend alors le nom d'État islamique en Afrique
de l'Ouest ou de Province d'Afrique de l'Ouest de l'État islamique.
EIAO (Etat islamique en Afrique de l’Ouest) :
L’État Islamique en Afrique de l’Ouest, (ISIS West Africa (ISWAP), une faction du
groupe terroriste Boko Haram, a été crée lorsque ISWAP a prêté allégeance à
l’État islamique (EI). L’EI a accepté les engagements du groupe, qui a dès lors
commencé à s’appeler État islamique en Afrique de l’Ouest (lslamic State West
Africa Province, ISWAP). Actif principalement dans le nord-est du Nigeria et dans
la grande région du lac Tchad, ISWAP a mené de nombreuses attaques terroristes
depuis 2016. En novembre 2018, ISWAP a revendiqué cinq attaques au Tchad et
au Nigeria qui ont fait 118 morts. En mai 2019, ISWAP a revendiqué deux attaques
menées dans l’ouest du Niger, qui ont fait 29 morts parmi les soldats. En juillet 2019,
les combattants d’ISWAP ont tué 20 soldats nigérians et cinq soldats tchadiens lors
d’une attaque contre une base militaire près de Baga, au Nigeria.
La lutte contre le terrorisme au sahel:
Les Etats entre bonne volonté et
difficultés
 La volonté de lutter contre les organisations terroristes au Sahel
Les tentatives exogènes de lutte contre le terrorisme au Sahel
SERVAL (2013-2014)
Le 11 janvier 2013, les autorités maliennes ont demandé à la France son appui pour arrêter
l'avancée de groupes terroristes en direction de Bamako et les repousser vers le Nord. La France a
lancé en quelques heures une opération militaire en appui des forces armées maliennes.
Barkhane
Entre 2013 et 2022, les forces armées françaises étaient engagées au Sahel dans le cadre des
opérations SERVAL (2013-2014) et BARKHANE (2014-2022). Aux côtés de ses partenaires, la France
avait pour objectif d’empêcher l’effondrement du Mali, de contribuer à la reconstruction des forces
armées maliennes et favorisé le développement et la stabilisation du pays. Cependant, les
conditions n’étaient pas vraiment réunies pour que la lutte soit un succès. Le Président de la
République a dû prendre a décision de mettre un terme à l'opération BARKHANE au Sahel lors de
son discours du 9 novembre 2022.
Minusma et Takuba
 Les tentatives de lutte endogène

G5 Sahel:

Le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de coopération régionale en matière de politiques de


développement et de sécurité, créé en 2014 par cinq pays de la bande sahélo-saharienne, le Burkina Faso, le Mali,
la Mauritanie, le Niger et le Tchad.

CEDEAO et lutte contre le terrorisme

En 2019, les dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest ont adopté l’ambitieux Plan d’actions prioritaires 2020-2024 pour
éradiquer le terrorisme dans l’espace CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
Quatre ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée et les extrémistes violents menacent toujours la sécurité et la
stabilité. Alors que le plan arrive à son terme, on doit s’interroger sur sa mise en œuvre et son impact.

Le plan comporte huit priorités interdépendantes dont la coordination des initiatives de lutte contre le terrorisme,
l’échange d’informations et de renseignements et les dialogues intercommunautaires. Son adoption reflétait les
profondes inquiétudes des dirigeants de la CEDEAO face à la menace terroriste et le sentiment qu’il était urgent de
réagir. Toutefois, sa mise en œuvre s’est limitée à quelques activités de formation et de sensibilisation.
 Les difficultés rencontrées par les Etats dans le cadre de la lutte contre le
terrorisme au Sahel
1. Difficulté d’ordre institutionnel
2. Difficulté financière
3. Difficulté opérationnelle (militaire)
4. Absence de légitimité substantielle (reconnaissance sociale d’un pouvoir)

Vous aimerez peut-être aussi