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Resume Irpp Et Is

Le document traite de l'imposition des personnes physiques en Tunisie, en détaillant les deux régimes d'imposition : le régime réel et le régime forfaitaire. Le régime réel impose le revenu global annuel, tandis que le régime forfaitaire s'applique aux bénéfices industriels et commerciaux sous certaines conditions. Il précise également les critères de résidence et de source des revenus pour déterminer l'imposition des personnes physiques et morales.

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Resume Irpp Et Is

Le document traite de l'imposition des personnes physiques en Tunisie, en détaillant les deux régimes d'imposition : le régime réel et le régime forfaitaire. Le régime réel impose le revenu global annuel, tandis que le régime forfaitaire s'applique aux bénéfices industriels et commerciaux sous certaines conditions. Il précise également les critères de résidence et de source des revenus pour déterminer l'imposition des personnes physiques et morales.

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L’IMPÔT SUR LE REVENU DES PERSONNES

PHYSIQUES ET
L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉ

TITRE I - L’IMPOSITION DES PERSONNES PHYSIQUES : L’IMPÔT SUR LE REVENU

L’impôt sur le revenu des personnes physiques comporte deux régimes d’imposition :
un régime réel d’imposition et un régime forfaitaire d’imposition1.

I - Le régime réel d’imposition

Il constitue le régime général. L’impôt frappe le montant du revenu annuel réalisé par
les personnes physiques. Il s’agit du revenu global obtenu en additionnant, d’un côté, d’une
manière algébrique, les divers revenus nets réalisés par le contribuable au niveau des
différentes catégories de revenues et en appliquant, d’un autre côté, des déductions dites
communes.

Le revenu imposable comprend les revenus réalisés directement par le contribuable lui-
même ou par ses enfants à charge ainsi que les revenus correspondant à la part des bénéfices
sociaux provenant d’une société non passible de l’impôt sur les sociétés, telle qu’une société
en nom collectif ou une société de fait et ce en sa qualité d’associé dans cette société.

Toutefois, pour les contribuables soumis à une vérification fiscale, le revenu global
imposable peut être évalué d’une manière forfaitaire sur la base des éléments de train de vie
ou d’après les dépenses personnelles ostensibles et notoires ou selon l’accroissement du
patrimoine.

Dans tous les cas, le revenu global est soumis à l’impôt sur le revenu à un taux
progressif.

1
( ) Les dispositions du §4 de l’article 63 de la loi n°2012-27 du 29 décembre 2012 portant loi de finances pour
l’année 2013 telles que modifiées et complétées par la loi n°2013-54 du 30 décembre 2013 portant loi de
finances pour l’année 2014 ont créé une redevance au profit de la caisse générale compensation exigible sur le
revenu net annuel dépassant 20.000 dinars des personnes physiques, et ce, au taux de 1% du revenu annuel net.
La redevance est applicable au titre des années 2012, 2013 2014 et 2015.
II - Le régime forfaitaire d’imposition

Il constitue le régime d’exception. L’impôt forfaitaire frappe les personnes physiques


qui réalisent des revenus de la catégorie « bénéfices industriels et commerciaux » et ce dans la
mesure où les conditions énoncées par l’article 44 bis du code de l’IRPP et de l’IS sont
remplies.

L’impôt est fixé sur la base du chiffre d’affaires et par application d’un taux
proportionnel qui varie avec la nature de l’activité.
PARTIE I - LE RÉGIME RÉEL D’IMPOSITION DU REVENU

Dans le cadre de l’étude du régime réel d’imposition, il y a lieu de délimiter le domaine


d’application de cet impôt, de dégager la notion du revenu imposable, de déterminer le revenu
soumis à l’impôt et de calculer le montant de l’impôt dû.

CHAPITRE I– LE DOMAINE D’APPLICATION DE L’IMPÔT SUR LE REVENU DES


PERSONNES PHYSIQUES

L’impôt sur le revenu frappe directement les personnes physiques et indirectement


certaines personnes morales et ce, à travers leurs associés dans la mesure où ces derniers sont
des personnes physiques.

SECTION I – L’IMPOSITION DES PERSONNES PHYSIQUES

Le droit interne énonce deux critères d’imposition des personnes physiques, le critère de
la résidence habituelle de la personne et le critère de la source du revenu.

§ 1 – LE CRITÈRE DE LA RÉSIDENCE HABITUELLE EN TUNISIE EN DROIT INTERNE

Une personne est considérée comme résidente en Tunisie dans la mesure où elle relève
de l’un des trois cas suivants2 :

1 - Lorsqu’elle dispose en Tunisie d’une habitation principale à savoir un local qu’elle


a aménagé et réservé à son usage pour un séjour durable et permanent et ce, par opposition à
un séjour dans un endroit et dans des conditions qui apparaissent comme devant être limitées
à une courte durée.

L’habitation principale couvre toute forme d’habitation, à savoir une maison, une villa,
un appartement, une chambre ou tout autre local qui sont la propriété de l’intéressé ou pris en
location meublés ou non meublés. La permanence de l’habitation signifie que l’intéressé fait
le nécessaire pour avoir le logement à sa disposition en tout temps, d’une manière continue et
non occasionnelle.

La condition de la résidence habituelle est remplie par tout contribuable qui a, à sa


disposition, une habitation principale même s’il n’y fait pas de séjours effectifs. Tel est le cas
d’une personne qui ne réside pas en Tunisie mais qui y a une habitation principale à sa
disposition. La notion d’habitation principale est indépendante du lieu et de la durée de séjour
de la personne.

2 - Lorsque, sans disposer d’une habitation principale en Tunisie, la personne y a


néanmoins le lieu de son séjour principal, c’est à dire qui séjourne en Tunisie pendant une
période au moins égale à 183 jours d’une façon continue ou discontinue, au cours d’une année
civile.

La durée de séjour doit être décomptée année par année. C’est ainsi qu’une personne qui
séjourne en Tunisie pendant une ou des périodes qui ne sont pas au moins égales à 183 jours
au cours d’une année civile n’est pas considérée comme ayant séjourné en Tunisie d’une
2
( ) Article 2 du code de l’IRPP et de l’IS
manière principale au titre de cette année même si son séjour se prolonge durant l’année
suivante et que le total du séjour au titre des deux années atteigne ou dépasse 183 jours. Au
titre de la deuxième année, cette personne ne sera pas toujours considérée comme résidente en
Tunisie si son séjour au cours de cette année n’atteigne pas 183 jours.

3 – Lorsque la personne a le statut d’agent de l’Etat qui exerce son activité dans un pays
étranger et qui n’est pas soumise dans ce pays à un impôt personnel sur l’ensemble de ses
revenus, c’est à dire lorsqu’elle est exonérée ou imposée sur une partie de ses revenus dans le
pays où elle exerce ses fonctions.

§ 2 - LE CRITÈRE DE LA SOURCE DES REVENUS EN DROIT INTERNE

Les personnes n’ayant pas une résidence habituelle en Tunisie peuvent y être soumises à
l’impôt sur le revenu dans la mesure où elles perçoivent ou réalisent des revenus ou bénéfices
en Tunisie et ce dans la limite de ces derniers.

L’article 3 du code de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés a énoncé d’une
manière générale les personnes soumises à l’impôt en raison de la source tunisienne, il prévoit
que l’impôt est également dû par les personnes physiques non résidentes qui réalisent des
revenus de source tunisienne ou qui réalisent une plus-value dans les conditions prévues par
l’article 27 § 2 du code de l’IRPP et de l’IS. L’impôt s’applique aussi à la plus-value
provenant de la cession ou de la rétrocession des actions ou des parts sociales ou des parts des
parts des fonds prévus par la législation les régissant ou aux droits relatifs aux titres précités
ou leur rétrocession et ce, pour les opérations de cessions intervenant à partir du 1 er janvier
2011.

Cependant, le même article 3 énumère les revenus exclus du domaine d’application de


cet impôt.

En absence de convention, les modalités d’imposition des revenus réalisés par les
personnes non résidentes en Tunisie sont fixées par le droit interne, celles-ci varient avec la
nature du revenu.

En matière de redevances, de dividendes, de services, de ventes, les modalités


d’imposition sont notamment fixées par les articles 52 et 53 du code de l’IRPP et de l’IS. Ces
revenus sont imposables par la voie de la retenue à la source libératoire de l’IR.

En matière de plus-values immobilières, les modalités d’imposition de ces plus-values


sont fixées par les dispositions des articles 27, 28, 44, 52 et 60 du code de l’IRPP et de l’IS.

En matière de plus-values de cession de titres, les modalités d’imposition de ces plus-


values sont fixées par les dispositions des articles 31 bis, 33, 38, 44 et 52 du code de l'IRPP et
de l'IS.

Toutefois, dans le cas où il s’agit de résidents de pays ayant signé une convention de
non double imposition avec la Tunisie, les dispositions de la convention sont applicables, les
dispositions de droit interne doivent être écartées sauf si elles sont plus favorables.
SECTION II – L’IMPOSITION DES PERSONNES MORALES NON SOUMISES À L’IMPÔT SUR
LES SOCIÉTÉS

En application des dispositions de l’alinéa 1er de l’article 4 du code de l’IRPP et de l’IS,


les associés des sociétés en nom collectif, des sociétés de fait, des sociétés en commandite
simple, les coparticipants des sociétés en participation et les membres des groupements
d’intérêt économique, personnes physiques ou sociétés de personnes, ainsi que les membres
des sociétés civiles qui ne revêtent pas en fait les caractéristiques des sociétés de capitaux sont
personnellement soumis à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés pour la part des
bénéfices sociaux correspondant à leurs droits dans les sociétés ou les groupements d’intérêt
économique ayant une exploitation en Tunisie « et pour la plus-value qu’ils réalisent de la
cession de leurs droits dans lesdites sociétés ou lesdits groupements »3

Le second alinéa du même article 4 ajoute, sont, aussi, personnellement soumis à


l’impôt sur le revenu, les personnes physiques et les sociétés de personnes copropriétaires
dans les fonds communs de créances prévus par la loi n°2001-83 du 24 juillet2001, portant
promulgation du code des organismes de placement collectif et sur la base de la quote-part
relative à leurs participations dans lesdits fonds.

Ainsi, chaque associé et chaque membre du groupement d’intérêt économique est


personnellement soumis à l’impôt, suivant son propre régime fiscal, sur la part des bénéfices
qui lui revient, et ce, que les bénéfices aient été distribués ou non. La société ou le
groupement ne possède pas « la personnalité fiscale » quant à l’impôt sur les bénéfices. On
parle alors de transparence fiscale de la société et du groupement d’intérêt économique.

Si la société et le groupement d’intérêt économique ne sont pas soumis à l’impôt en tant


que personne morale, ils demeurent soumis à toutes les obligations fiscales et comptables
mises à sa charge par la législation en vigueur.

§ 1 – Les associés personnes physiques des sociétés de personnes et assimilées

Les sociétés de personnes et assimilées ne sont pas soumises en tant que telles ni à
l’impôt sur les sociétés ni à l’impôt sur le revenu. Les bénéfices qu’elles réalisent sont
imposables entre les mains de leurs associés pour la part des bénéfices correspondant à leurs
droits sociaux dans le capital de la société ayant une exploitation en Tunisie.

Le terme société de personnes et assimilées désigne :

- les sociétés en nom collectif,


- les sociétés en commandite simple et ce aussi bien pour la part revenant aux
commandités que pour celle revenant aux commanditaires,
- les sociétés civiles qui ne revêtent pas en fait les caractéristiques de sociétés de
capitaux,
- les sociétés en participation pour la part revenant aux coparticipants personnes
physiques ou sociétés de personnes,
- les sociétés de fait dans la mesure où il n’est pas démontré qu’elles présentent les
caractéristiques d’une société de capitaux.

3
() Ajouté par le § 6 de l’article 19 de la loi n°2015-53 du 25 décembre 2015 portant loi de finances pour l’année
2016
§ 2 – les membres des groupements d’intérêt économique

Le code des sociétés commerciales promulgué par la loi n°2000-83 du 3 novembre 2000
a institué une nouvelle forme de personnes morales, le groupement d’intérêt économique.
En vertu de l’article 439 du code des sociétés commerciales, le groupement d’intérêt
économique est constitué de deux ou de plusieurs personnes physiques ou morales pour une
durée déterminée en vue de faciliter ou de développer l’activité économique de ses membres
et d’améliorer ou d’accroître les résultats de cette activité. Le groupement ne vise pas la
réalisation de bénéfices pour son propre compte.

Le groupement d’intérêt économique est commercial si son objet est commercial, et


civil si son objet est civil.

Le groupement d’intérêt économique acquiert la personnalité morale à compter de la


date de son immatriculation au registre du commerce.

Il s’ensuit que sont personnellement soumis à l’impôt sur le revenu, les membres des
groupements d’intérêt économique ayant la qualité de personnes physiques.

De leur côté, les membres des groupements d’intérêt économique ayant la forme de
personnes morales soumises à l’impôt sur les sociétés sont personnellement soumis à cet
impôt.

Le revenu ou bénéfice imposable est égal pour chaque membre à sa part dans les
bénéfices réalisés par le groupement.

§ 3 – Les copropriétaires dans les fonds commun de créances

L’article 35 de la loi n° 2001-83 du 24 juillet 2001, portant promulgation du code des


organismes de placement collectif a défini le fonds commun de créances comme étant une
copropriété ayant pour objet unique l’acquisition de créances saines détenues par les banques
ou d’autres organismes prévus par décret, en vue d’émettre des parts représentatives de ces
créances. L’émission des parts s’effectue en une seule fois.

Sur le plan fiscal, l’article 25 de la loi n° 2001-123 du 28 décembre 2001 complétant


l’article 4 du code de l’IRPP et de l’IS a prévu l’imposition personnelle des personnes
physiques et des sociétés de personnes copropriétaires dans les fonds communs de créances
prévus par la loi n° 2001-83 du 24 juillet 2001, portant promulgation du code des organismes
de placement collectif et ce sur la base de la quote-part relative à leurs participations dans
lesdits fonds.

SECTION IV - LES PERSONNES EXONÉRÉES DE L’IMPÔT SUR LE REVENU

Sont exonérés de l’impôt sur le revenu, les agents diplomatiques, les consuls et agents
consulaires de nationalité étrangère et ce dans la mesure où le pays qu’ils représentent consent
des avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires Tunisiens4.

4
( ) Article 5 du code de l’IRPP et de l’IS
CHAPITRE II : LA NOTION DE REVENU IMPOSABLE

En principe, l’impôt sur le revenu est exigible, chaque année, sur l’ensemble des
revenus perçus ou réalisés l’année précédente après déduction des charges et dépenses
effectuées en vue de l’acquisition de ces revenus.

Le revenu imposable est, en principe, un revenu global, net et annuel.

SECTION I – LE REVENU IMPOSABLE EST UN REVENU GLOBAL

Le terme global doit être pris dans un triple sens.

En premier lieu, le revenu est global du fait qu’en principe, il comporte tous les
revenus réalisés par le contribuable qu’elle que soit leur catégorie et leur nature et ce sauf
exonérations expressément prévues par la loi. Cette règle connait deux exceptions, la première
concerne la plus-value immobilière et la seconde concerne la plus-value provenant de la
cession d’actions et de parts sociales.

Ainsi, et sauf exonération, le total algébrique des revenus du contribuable est soumis à
l’impôt sur le revenu. Ces revenus sont classés en sept catégories :

1 - Bénéfices industriels et commerciaux


2 - Bénéfices des professions non commerciales
3 - Bénéfices des exploitations agricoles ou de pêche
4 - Traitements, salaires, indemnités pensions et rentes viagères
5 - Revenus fonciers
6 - Revenus de valeurs et capitaux mobiliers
7 - Autres revenus

Cependant, le revenu est imposé d’une manière distincte dans deux cas particuliers :

- La plus-value immobilière est considérée par l’article 27 du code de l’IRPP et de l’IS


comme un revenu foncier mais elle subit une imposition distincte de celle du revenu global.
La détermination de l’impôt au titre de ce revenu est soumise à des règles qui lui sont
particulières, sa déclaration obéit à des obligations qui lui sont spécifiques.

- La plus-value provenant de la cession d’actions ou de parts sociales est considérée par


l’article 31 bis du code de l’IRPP et de l’IS comme un revenu de valeurs mobilières mais elle
subit une imposition distincte de celle du revenu global. La détermination de l’impôt au titre
de ce revenu est soumise à des règles qui lui sont particulières, sa déclaration obéit à des
obligations qui lui sont spécifiques.

Ainsi, l’impôt sur le revenu n’est pas, en réalité, un impôt unique qui frappe le revenu
dit global, l’impôt sur le revenu frappe distinctement le revenu dit global, le revenu provenant
de la plus-value immobilière en tant que revenu foncier, le revenu provenant de la plus-value
de cession d’actions ou de parts sociales en tant que revenu de valeurs mobilières, le revenu
provenant des jeux de pari, de hasard et de loterie en tant qu’autres revenus.
En deuxième lieu, le revenu est global du fait qu’il comporte les revenus personnels
réalisés par le contribuable en sa qualité de chef de famille et ceux réalisés par ses enfants
fiscalement à sa charge à l’exclusion de ceux réalisés par le conjoint qui sont imposés
séparément.

Toutefois l’imposition du chef de famille pour les ressources autres que personnelles ne
constitue pas une règle absolue. Ce dernier peut demander l’imposition distincte de ses
enfants mineurs à sa charge lorsque ces derniers réalisent des revenus de quelle que nature
que se soit.

Pour la notion de chef de famille, l’article 5 du code de l’IRPP et de l’IS a considéré


comme chef de famille :

- l’époux ;
- le divorcé qui à la garde des enfants ;
- le veuf ;
- l’adoptant ;

Toutefois, l’épouse peut être considérée comme chef de famille dans deux hypothèses :

- lorsqu’elle justifie que le mari ne dispose d’aucune source de revenu durant l’année
précédant celle de l’imposition.
- lorsque remariée, elle a la garde d’enfants issus d’un précédent mariage.

En troisième lieu : le revenu est global du fait qu’il comporte l’ensemble des revenus
du chef de famille ayant sa résidence en Tunisie et ce, que les revenus soient de source
tunisienne ou étrangère. Ainsi, les revenus ayant leur source hors de Tunisie sont, passibles de
l’impôt au même titre que les revenus de source Tunisienne.

Néanmoins, les conventions bilatérales et les traités internationaux signés par la Tunisie
comportent des dispositions ayant pour but d’éviter la double imposition aux revenus ayant
été imposés dans l’Etat de la source.

SECTION II - LE REVENU IMPOSABLE EST UN REVENU NET

Le revenu net imposable est déterminé en appliquant à la somme algébrique des revenus
nets catégoriels une série de déductions dites communes et de déductions accordées dans le
cadre d’incitations fiscales.

Le revenu catégoriel faisant partie du revenu global imposable est lui-même un revenu
net, il est déterminé en fonction de règles distinctes prévues au niveau de chaque catégorie de
revenu.

En cas de déficit subi par le contribuable et dégagé au niveau de l’une des catégories de
revenus, l’article 8 du code de l’IRPP et de l’IS prévoit que le revenu global constitué tient
compte du déficit constaté dans l’une des catégories du revenu dégagé par une comptabilité
tenue conformément au système comptable des entreprises. Si le revenu global n’est pas
suffisant pour que l’imputation puisse être intégralement opérée, le reliquat est reporté
successivement sur le revenu global des années suivantes jusqu’à la cinquième année
inclusivement. Toutefois, il est à préciser que les déficits non imputés sur les années suivant
celle ayant enregistré le déficit sont perdus et ce, dans la limite des revenus réalisés.

Les dispositions de l’article 8 du code de l’IRPP et de l’IS posent le problème de l’ordre


d’imputation du déficit, le législateur n’a pas donné de solution à cet égard, et ce
contrairement aux dispositions de l’article 48 régissant la question du report du déficit subi
par les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés.

En effet le §IX de l’article 48 du même code prévoit que le déficit enregistré au titre
d'un exercice et dégagé par une comptabilité conforme à la législation comptable des
entreprises est déduit successivement des résultats des exercices suivants et ce jusqu’à la
quatrième année inclusivement.

Le même §IX de l’article 48 ajoute que, pour tout exercice bénéficiaire, la déduction des
déficits et des amortissements s'effectue selon l'ordre suivant :
- les déficits reportables ;
- les amortissements de l’exercice ;
- les amortissements réputés différés en périodes déficitaires.

Pour résoudre ce problème, la doctrine administrative a considéré que les pertes


constatées par les personnes physiques au titre d’une catégorie de revenu sont, en vertu de
l’article 8 du code de l’IRPP et de l’IS, déductibles du revenu global.

Par contre, les amortissements ne sont déductibles que des résultats de la catégorie du
revenu auquel sont rattachés les actifs objets de l’amortissement. En conséquence, l’ordre
d’imputation prévu par le §IX de l’article 48 du code de l’IRPP et de l’IS ne peut pas être
adopté par les personnes physiques réalisant plus d’une catégorie de revenu.

Toutefois, dans la mesure où le revenu global d’une personne physique se limite à une
seule catégorie de revenu déterminé conformément au système comptable des entreprise,
l’ordre d’imputation prévu par le §IX de l’article 48 du code de l’IRPP et de l’IS peut être
adopté par les personnes physiques réalisant cette catégorie de revenu.

SECTION III - LE REVENU IMPOSABLE EST UN REVENU ANNUEL

L’impôt sur le revenu est dû au premier janvier de chaque année sur l’ensemble des
revenus réalisés ou perçus pendant l’année précédente. Il s’agit du principe de l’annualité de
l’impôt.

Le revenu imposable est celui de l’année civile.

Toutefois, pour les personnes soumises à l’IR au titre de revenus déterminé à partir
d’une comptabilité et dans le cas où l’exercice comptable ne coïncide pas avec l’année civile,
le revenu imposable est constitué par :

- les résultats réalisés pendant la période de douze mois ayant servi à l’établissement du
bilan clos au cours de l’année d’imposition si l’exercice est de douze mois, mais ne coïncidant
pas avec l’année civile ;
- les résultats de l’exercice clos au cours de l’année d’imposition si cet exercice s’étend
sur une période de plus ou moins de douze mois. C’est le cas, à titre d’exemple, du
changement de la date de clôture du bilan ou d’une entreprise nouvelle ;

- les résultats de la période écoulée depuis la fin de la dernière période imposée si aucun
bilan n’a été dressé au cours de l’année d’imposition. Dans ce cas, ces mêmes résultats
viennent ensuite en déduction des résultats du bilan dans lequel ils sont compris ;

- le total des résultats ayant servi à l’établissement des bilans au cours de l’année à titre
de laquelle l’impôt est dû lorsque plusieurs bilans ont été dressés au cours de ladite année.

Le principe de l’annualité de l’impôt va de pair avec les principes de la séparation et de


l’indépendance des exercices en vertu duquel les produits doivent être rattachés à l’exercice
de leur réalisation et les charges doivent être rattachées à l’exercice de leur engagement.

Le principe de l’annualité de l’impôt connaît une série d’exceptions énoncées par


l’article 7 du code de l’IRPP et de l’IS.

- La première exception : Lorsqu'un contribuable, précédemment non résident en


Tunisie, s'y établit en cours d'année, son imposition est déterminée à raison des revenus
réalisés ou perçus à compter du jour de son établissement en Tunisie.

- La deuxième exception ; Lorsqu'un contribuable, auparavant résident en Tunisie,


transfère son domicile hors de Tunisie, l'impôt est établi sur ses revenus réalisés ou perçus
pendant l'année de son départ jusqu'à la date de ce départ ainsi que sur ceux qui lui sont acquis
sans en avoir la disposition avant cette date. Dans ce cas, la législation en vigueur au premier
Janvier de l'année du départ est applicable.

- La troisième exception : En cas de décès, l'impôt est établi à raison des revenus dont
le contribuable a disposé ou qu'il a réalisés jusqu'au jour de son décès. Dans ce cas, la
législation en vigueur au premier Janvier de l'année du décès est applicable.
CHAPITRE III - DÉTERMINATION DU REVENU NET IMPOSABLE.

Le revenu global net des contribuables est constitué par la différence entre d’un côté, la
somme algébrique des différentes catégories de revenus nets prévues par le code de l’IRPP et
de l’IS et d’un autre côté, les déductions dites communes et les déductions accordées par le
législateur dans le cadre des avantages fiscaux.

Il y a lieu de déterminer le revenu net correspondant à chacune de ces catégories, de


traiter les déductions communes et d’étudier les différentes déductions dans le cadre des
avantages fiscaux prévus par le code de l’IRPP et de l’IS. Il est à noter que d’autres avantages
fiscaux sont prévus par le code d’incitations aux investissements et par des textes particuliers.

SECTION I - DÉTERMINATION DES REVENUS NETS DES DIVERS CATÉGORIES

La détermination du revenu net de chaque catégorie de revenus obéit à des règles


spécifiques. Il y a lieu de traiter ces règles spécifiques au niveau des différentes catégories de
revenus énumérés et définis par le code de l’IRPP et de l’IS à savoir :

1 – Les bénéfices industriels et commerciaux ;


2 - Les bénéfices des professions non commerciales ;
3 - Les bénéfices des exploitations agricoles ou de pêche ;
4 - Les traitements, salaires, indemnités pensions et rentes viagères ;
5 - Les revenus fonciers ;
6 - Les revenus de valeurs mobilières ;
7 - Les revenus de capitaux mobiliers ;
8 - Les autres revenus.

SOUS-SECTION I - LES BÉNÉFICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX

§ 1 - Définition

Sont considérés comme des bénéfices industriels et commerciaux pour l’établissement


de l’impôt sur le revenu, les bénéfices réalisés dans des entreprises exerçant une activité
commerciale au sens du code de commerce5.

Les dispositions du premier paragraphe de l’article 2 du code de commerce attribuent la


qualité de commerçant à quiconque, à titre professionnel, procède à des actes de production,
circulation, spéculation, entremise, sous réserve des exceptions prévues par la loi.

Dans le même cadre, les dispositions du deuxième paragraphe du même article 2


attribuent la qualité de commerçant, notamment, à quiconque, à titre professionnel, procède :
-à l’extraction des matières premières ;
-à la fabrication et à la transformation des produits manufacturés ;
-à l’achat et la vente ou à la location des biens quels qu’ils soient :
-à des opérations d’entrepôt ou de gestion de magasins généraux ;
-au transport terrestre, maritime et aérien des biens et de personnes ;
-à des opérations d’assurance terrestre, maritime et aérien quelles que soient les
modalités ;
5
( ) Article 9 du code de l’IRPP et de l’IS
-à des opérations de change, de banque ou de bourse ;
- à des opérations de commission, de courtage :
-à l’exploitation d’agences d’affaires ;
- à l’exploitation d’entreprises de spectacles publics ;
- à l’exploitation des entreprises de publicité, d’édition, de communication ou de
transmission de novelles et renseignements.

De leur côté, les dispositions du dernier paragraphe du même article 2 prévoient que la
qualité de commerçant n’est pas attribuée à quiconque exerce une profession agricole dans la
mesure où l’intéressé ne fait que transformer et vendre les produits de son fonds6.

Le code de commerce n’a pas traité de l’activité artisanale, il est resté muet sur le statut
de l’artisan. C’est la loi n° 2005-15 du 18 février 2005 qui a défini les petits métiers, elle a
traité de leur organisation et elle a institué des conseils des métiers, un conseil national de
l’artisanat et la fonction de l’amine7.

Aux termes de la loi n° 2005-15 du 18 février 2005, sont réputés petits métiers, toutes
activités de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services
essentiellement manuelles8.

L’artisanat s’entend de toutes activités de production, de transformation, de réparation


ou de prestation de services essentiellement manuelles et qui répondent à des besoins
utilitaires, fonctionnels ou de décoration portant un aspect artistique ou culturel inspiré de
l’identité et du patrimoine national9.

L’artisan est toute personne physique exerçant pour son propre compte une activité de
métier10.

L’entreprise de métier est toute personne morale exerçant l’activité de métier sous la
forme de coopérative ou de société conformément aux dispositions du code des sociétés
commerciales. Cependant, n’est pas considérée comme entreprise de métiers, pour les
activités de petits métiers, toute entreprise ayant la forme de société anonyme 11.

6
() En ce qui concerne les dispositions de l’article 2 du code du commerce : voir :
Nabila Mezghannni, Droit commercial : actes de commerce, commerçants, fonds de commerce, Centre de
Publication Universitaire, 1999, p.43 et s.
Chritine Labastie Dahdouh et Habib Dahdouh, Droit commercial, Volume I, Introduction générale au droit
commercial, Actes de commerce et commerçants, Les biens des commerçants, Imprimerie Officielle de la
République Tunisienne, 2002, p. 123 et s.
Emérentienne De Gaudin Delagrange : les notions de commerçants et d’actes de commerce dans les articles 1 er à
4 du code de commerce, Revue Tunisienne de Droit 1963-1965, p. 13
Mohamed Naceur Loued : Observations à propos de l’article 2 alinéa final du code du commerce relatif à la
nature juridique de l’activité agricole en droit tnisien, Actualités Juridiques tunisiennes, 1994,n°8, p. 79.
7
() La loi n° 2005-15 du 18 février 2005 a, notamment, abrogé la loi n°83-106 du 3 décembre 1983 portant statut
de l’artisan et la loi n°86-62 du 12 juillet 1986 instituant des conseils de la profession dans le secteur des
activités artisanales et des petits métiers et règlementant la fonction d’amine
8
() Article 12 de la loi n° 2005-15 du 18 février 2005
9
() Article 16 de la loi n° 2005-15 du 18 février 2005
10
() Article 4 de la loi n° 2005-15 du 18 février 2005
11
() Article 5 de la loi n° 2005-15 du 18 février 2005
La liste des activités des petits métiers et de l’artisanat est fixée par le décret du 29
novembre 200512.

Sur le plan fiscal, la doctrine administrative a étendu le régime des bénéfices industriels
et commerciaux aux revenus réalisés par les personnes exerçant une activité artisanale. Dans
ce cadre, malgré le fait que l’article 44 bis 13 du code de l’IRPP et de l’IS prévoit d’une
manière expresse que l’impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire d’imposition est
applicable aux entreprises individuelles qui réalisent des revenus de la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux, la doctrine administrative considère que l’entreprise artisanale
peut être soumise au régime forfaitaire d’imposition dans la mesure où les conditions
d’application du régime forfaitaire d’imposition prévues par l’article 44 bis du code de l’IRPP
et de l’IS se trouvent remplies. Ainsi, cette doctrine considère que coiffeur pour dame ainsi
que le mécanicien qui remplissent les conditions prévues par les dispositions de l’article 44
bis du code de l’IRPP et de l’IS peuvent être soumis au régime forfaitaire d’imposition 14.
Dans ces conditions, il ya lieu de conclure que toutes les personnes exerçant une activité
artisanale qui ne remplissent pas les conditions prévues par les dispositions de l’article 44 bis
du code de l’IRPP et de l’IS sont obligatoirement soumises au régime réel d’imposition
applicable aux entreprises individuelles qui réalisent des revenus de la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux.

§ 2 – Les règles de détermination du résultat fiscal dégagé par les personnes


physiques exerçant une activité industrielle ou commerciale

Sous réserve des conventions bilatérales tendant à éliminer les doubles impositions, les
bénéfices industriels et commerciaux soumis à l’impôt sur le revenu comprennent aussi bien
les résultats obtenus à l’étranger que ceux obtenus en Tunisie.

En pratique le bénéfice imposable est déterminé à partir du résultat avant impôt dégagé
par une comptabilité tenue conformément au système comptable des entreprises corrigé d’une
manière extracomptable en déduisant, d’une part, certains produits comptabilisés mais
considérés non imposables sur le plan fiscal et en réintégrant, d’autre part, certaines charges
comptabilisés mais considérés non déductibles sur le plan fiscal

12
() JO n° 97 du 6 décembre 2005
13
() L’article 37 de la loi n°2010-58 du 17 décembre 2010 a prévu l’abrogation des dispositions de l’article 44 §
IV du code de l’IRPP et de l’IS fixant les conditions d’application du régime forfaitaire d’imposition ; celles-ci
sont désormais fixées par les dispositions de l’article 44bis du code de l’IRPP et de l’IS introduites par l’article
32 de la loi n°2010-58 du 17 décembre 2010.
14
() La doctrine administrative parlant de l’une des conditions énoncée par l’article 44 § IV du code de l’IRPP et
de l’IS pour bénéficier du régime forfaitaire d’imposition relative à l’exercice d’une activite unique (cette
condition est supprmée au niveau du noveau texte de l’article 44 bis du code de l’IRPP et de l’IS) a précisé
que : « En ce qui concerne les services, l’expression activité unique désigne l’exercice d’une seule activité.
Toutefois, en cas d’exercice de plusieurs activités, ces dernières doivent être intégrées, c'est-à-dire dépendantes
les unes des aures, c’est le cas notamment d’un mécanicien qui assure à la fois les services de réparation
mécanique, de tollerie et de peinture.
Il s’en suit que l’exercice de plusieurs activités de services dont la dépendance n’est pas établie ne confère pas au
contribuable le droit au bénéfice du régime fofaitaire, c’est le cas notamment de l’exploitation d’un salon de
coiffure pour dame dont l’exploitant se livre à la location de robe de mariages et articles accessoires ».
Bénéfice imposable = Résultat comptable avant impôt - Produits non imposables +
Charges non déductibles fiscalement.

La doctrine administrative a présenté un modèle du tableau de détermination du résultat


fiscal pour les personnes physiques et les sociétés de personnes et assimilées15.

15
( ) Annexe 1 à la note commune n° 26 / 2016
Le résultat comptable doit être déterminé conformément aux dispositions prévues par le
système comptable des entreprises. Les déductions des produits et la réintégration des charges
doivent obéir aux dispositions fiscales. Il y a lieu traiter ces dispositions aussi bien au niveau
des produits qu’au niveau des charges.

Sous § 1 - Le traitement fiscal des charges

Sur le plan comptable, les charges pouvant entrainer la diminution des produits réalisés
par l’entreprise sont classées de la manière suivante :

- achats
- variation de stocks (approvisionnement et marchandises)
- services extérieurs
- autres services extérieurs
- charges diverses ordinaires
- charges de personnel
- charges financières
- impôts, taxes et versements assimilés
- Pertes extraordinaires
- dotations aux amortissements et aux provisions
- impôt sur les bénéfices

Sur le plan fiscal, l’article 62 du code de l’IRPP et de l’IS a énoncé l’obligation de tenir
une comptabilité conforme à la législation comptable des entreprises. Cette obligation n’a pas
empêché le législateur à exclure de la déduction certaines charges ou à les soumettre à des
conditions générales de fonds ou de forme et à des conditions spécifiques. Il s’agit de la
divergence entre les règles énoncées par la législation comptable et celles énoncées par la
législation fiscale.

I - Les conditions générales de pour la déduction fiscale des charges.

A - Les conditions générales de fonds pour la déduction fiscale des charges.

Les charges doivent satisfaire à une série de conditions de fonds.

1 - Les charges doivent se rattacher à la gestion normale de l’exploitation, ce qui exclut


les actes anormaux de gestion.

2 - Les charges doivent être engagées dans l’intérêt de l’entreprise, ce qui exclut, à titre
exemple, les dépenses à caractère personnel du dirigeant ou de sa famille.

3 - Les charges doivent se traduire par une diminution de l’actif, tel n’est pas le cas, à
titre exemple, des fonds de commerce ou des terrains.

4 - Les charges ne doivent pas être exclues du résultat fiscal par une disposition
expresse de la loi, c’est le cas, à titre exemple, des dépenses liées à l’acquisition, à l’entretien
ou à la location des voitures de tourisme d’une puissance fiscale dépassant 9 chevaux ou
encore des résidences secondaires ne constituant pas l’objet de l’entreprise.
Dans le but de consolider la lutte contre l’évasion fiscale, le législateur fiscal a prévu la
non déduction des charges relatives aux montants payés aux personnes résidentes ou établies
dans un Etat ou un territoire dont le régime fiscal est privilégié.

Les personnes sont considérés résidentes ou établies dans un Etat ou un territoire dont
le régime fiscale est privilégié, lorsque l’impôt dû dans cet Etat ou territoire est inférieur à 50
% de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés dû en Tunisie au titre de la même
activité. La liste des Etats et territoires dont le régime fiscal est privilégié est fixée par un
arrêté du ministre chargé des finances.

B - Les conditions générales de forme pour la déduction fiscale des charges.

Les charges doivent remplir une série de conditions de forme.

1 – Les charges doivent être comptabilisées au cours de l’exercice auquel elles se


rapportent. Ainsi, les frais ne sont déductibles que des résultats de l’exercice au cours duquel
ils ont été engagés et comptabilisés.

2 – Les charges doivent être appuyées de justifications suffisantes. Il s’agit des factures
ou tout autre document apportant la preuve de la réalité de ces frais.

3 - Les charges désignées par la législation doivent être portées sur un état à joindre à la
déclaration annuelle de l’impôt sur les revenus, c’est le cas, à titre d’exemple, des dons, des
subventions, des provisions.

4 - Les charges désignées par la législation doivent être portées sur une déclaration dans
les conditions et délais prévues par la législation en vigueur, c’est le cas, à titre d’exemple, de
la déclaration prévue par le § III de l’article 55 du code de l’IRPP et de l’IS dite déclaration de
l’employeur.

C - Les conditions spécifiques pour la déduction fiscale des charges.

a - La non déduction des charges dont le montant est supérieur ou égal à 5.000 dinars
hors taxe sur la valeur ajoutée et dont la contrepartie est payée en espèces.

b - La non déduction des actifs dont le coût d’acquisition est supérieur ou égal à 5.000
dinars hors taxe sur la valeur ajoutée et dont la contrepartie est payée en espèces.

c - La non déduction de la TVA ayant grevé les marchandises, biens et services dont le
montant est supérieur ou égal à 5.000 dinars hors taxe sur la valeur ajoutée et dont la
contrepartie est payée en espèces.

II - Les conditions spécifiques pour la déduction fiscale des charges.


A- Les conditions spécifiques relatives aux achats

Ils comprennent les acquisitions de marchandises dont la vente en l’état ou après


transformation, permet la réalisation éventuelle d’un bénéfice d’exploitation.

Il s’agit des achats effectués au cours de l’exercice, même s’ils ne sont pas payés à la
date du bilan.

Le montant des achats comprend aussi bien le prix d’achat que les frais accessoires
d’acquisition tels que les droits de douane, les frais de transport, de manutention,
d’assurances. Celui-ci ne comprend pas la TVA ou encore les droits de consommation ayant
donné lieu à déduction.

B - Les conditions spécifiques relatives aux services extérieurs

1 - Les loyers des locaux professionnels, du matériel, du mobilier sont déductibles.

Toutefois, l’article 43 de la loi n°2006-85 du 25 décembre 2006, en ajoutant un n°10 de


l’article 14 du code de l’IRPP et de l’IS, a prévu la non déduction, pour la détermination du
bénéfice imposable, de la quote-part des loyers exigibles par les exploitants des actifs
immobilisés objet des contrats de leasing ou des contrats d’ijâra au titre du remboursement du
prix de revient d’acquisition des actifs en question par les établissements de crédit qui
exercent l’activité de leasing ou d’ijâra.

2 - Les dépenses d’entretien et de réparation des locaux professionnels, du


matériel et du mobilier sont déductibles, sauf si elles permettent d’utiliser l’élément en
dehors de la période normale d’utilisation, dans ce cas, les dépenses font l’objet d’un
amortissement.

En revanche, toutes les charges se rapportant aux résidences secondaires, avions et


bateaux de plaisance ne faisant pas l’objet principal de l’exploitation ne sont pas déductibles.

Dans le même sens, les loyers, les dépenses d’entretien et toutes autres dépenses
engagées au titre des véhicules de tourisme d’une puissance fiscales supérieur à 9 chevaux ne
sont pas déductibles, et ce, à l’exception des véhicules faisant l’objet principal de
l’exploitation.

3 - Les primes d’assurance sont déductibles dans la mesure où l’assurance est


contractée au profit de l’entreprise et concerne un risque, qui le jour où il se réaliserait,
entraînerait une diminution de l’actif.

Il s’agit notamment des primes d’assurance - incendie des locaux professionnels, du


matériel, des véhicules.

En revanche, est exclue la prime payée au titre de l’assurance - vie contractée sur la tête
du dirigeant de l’entreprise ou de l’un de ses principaux collaborateurs, le risque couvert, le
jour où il se réaliserait, n’entraîne pas une diminution de l’actif.
4 - Les redevances payées pour l’utilisation de brevets d’invention, de dessin de
modèles, de procédés de fabrication ou autres sont déductibles.

5 - Les dépenses de fonctionnement supportées au titre des opérations de


recherche scientifique ou technique sont déductibles.

6 - Les dépenses de publicité, de publication et de relations publiques sont


déductibles pour leur montant total. Toutefois, les cadeaux de toute nature, les frais de
réception y compris les frais de restaurant et de spectacle sont admis en déduction du
bénéfice imposable dans la limite de 1% du chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise sans que
le montant déductible à ce titre ne dépasse 20.000 dinars par exercice.

7 - Les sommes versées à des tiers non-salariés de l’entreprise

Les commissions, les courages, les ristournes commerciales ou non, les honoraires
d’avocats, de conseils fiscaux, d’ingénieurs conseils, d’architectes, les rémunérations payées
en contrepartie de la performance dans la prestation de services, les rémunérations payées aux
salariés et aux non-salariés en contrepartie d’un travail occasionnel en dehors de leur activité
principale sont déductibles.

La déduction de ces sommes est subordonnée à leur déclaration à l’administration


fiscale dans les conditions prévues par le § III de l’article 55 du code de l’IRPP et de l’IS.
Ainsi, toute somme ayant fait ou n’ayant pas fait l’objet d’une retenue à la source non portée
sur ladite déclaration ne constitue pas une charge déductible.

8 - Le transport de biens et de personnes, les déplacements, les missions, les frais


postaux, les frais de télécommunications, les services bancaires et assimilés sont
déductibles dès lors qu’ils remplissent les conditions générales de déductibilité.

9 - Les dépenses de fonctionnement supportées au titre des opérations de recherche


scientifique ou technique sont déductibles.

Dans le but d’inciter les entreprises à financer les dépenses de recherches et de


développement dans le cadre de la coopération entre le secteur privé et le secteur public,
l’article 21 du décret-loi n°2021--21 du 28 décembre 2021 portant loi de finances pour
l’année 2022 a ajouté à l’article 12 du code de l’IRPP et de l’IS un § 9. Ce nouveau § 9
permet aux entreprises d’appliquer, outre la déduction des dépenses de recherches et de
développement réellement supportée, une déduction supplémentaire fictive au taux de 50% de
ces mêmes dépenses de recherches et de développement dans la mesure où les sommes sont
payées dans le cadre d’une convention conclue entre ces entreprises et des établissements
publics de recherche scientifique ou des établissements publics d’enseignement supérieur et
de recherche scientifique ou d’autres établissements ou entreprises habilitées à la recherche en
vertu de la législation et de la règlementation en vigueur et à la condition que le taux de la
participation de l’établissement dans le montant total des dépenses de recherches et de
développement objet de la convention ne soit pas inférieur à 10% et que la déduction
supplémentaire fictive ne dépasse pas 200.000 dinars annuellement. (Cette limite est portée
à 400.000D selon l’art 27 loi de finances 2023)

C - Les conditions spécifiques relatives aux charges diverses ordinaires

En application des dispositions du n° 5 de l’article 12 du code de l’IRPP et de l’IS, les


dons et subventions servis à des œuvres ou à des organismes d’intérêt général, à caractère
philanthropique, éducatif, scientifique, social ou culturel sont déductibles du bénéfice
imposable et dans la limite de 2 pour mille (0,2%) du chiffre d’affaires brut et ce dans la
mesure où ils sont justifiés.

L’expression « dons et subventions » couvre aussi bien les sommes payées en espèces
que les dons et subventions accordés en nature. Dans ce dernier cas et pour la détermination
du montant déductible les dons et subventions sont évalués à leur prix de revient.

Cependant, sont déductibles pour leur totalité :


- les dons et les subventions accordés à l’Etat, aux collectivités locales et aux entreprises
publiques.
- le coût d’acquisition ou de construction des logements accordés en donation au profit
des conjoints, des ascendants et des descendants des martyrs de la nation de l’armée, des
forces de sécurité intérieure et des douanes.
- les dons et les subventions accordés aux associations œuvrant dans le domaine de la
promotion des personnes handicapées « et aux associations exerçant dans le domaine de la
protection et de l’encadrement des personnes sans soutien familial16 et qui exercent leur
activité conformément à la législation les régissant.

Le § 5 bis à l’article 12 du code de l’IRPP et de l’IS, a prévu la déduction du bénéfice


imposable des mécénats accordés aux entreprises, projets, et œuvres culturelles ayant obtenu
l’approbation du ministère chargé de la culture, et ce, dans la limite de 150 mille dinars par
an.

Les personnes morales et les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu selon
le régime réel, sont soumises à l'obligation de joindre à leur de la déclaration annuelle un
relevé détaillé des dons, des subventions et des mécénats accordés indiquant l’identité des
bénéficiaires et les montants qui leur ont été accordés ainsi que le coût d’acquisition ou de
construction des logements à la date de leur octroi aux bénéficiaires.

D - Les conditions spécifiques relatives aux charges de personnel

Les rémunérations directes ou indirectes attribuées aux membres du personnel non


dirigeants ne sont admises en déduction des résultats que dans la mesure où elles
correspondent à un travail effectif et ne sont pas excessives eu égard à l’importance des
services rendus.
16
( ) Ajouté par le § 1 de l’article 43 de la loi n°2019-78 du 23 décembre 2019
Cependant, en application du principe de l’unicité du patrimoine, les rémunérations
allouées aux dirigeants propriétaires de l’entreprise individuelle, quelles que soient leur forme
et leurs natures ne sont pas déductibles. Elles constituent un prélèvement anticipé sur les
bénéfices.

Il en est de même des rémunérations attribuées aux dirigeants associés des sociétés de
personnes.

E- Les conditions spécifiques relatives aux charges financières

Le régime fiscal des intérêts alloués aux sommes prêtées à l’entreprise diffère selon que
ces sommes sont prêtées par des tiers ou par les propriétaires de l’entreprise.

1 - Intérêts alloués aux sommes prêtées à l’entreprise par des tiers

Les intérêts des capitaux empruntés à des tiers sont déductibles quel que soit leur mode
de calcul, à condition que l’emprunt ait été effectué pour les besoins et dans l’intérêt de
l’entreprise.

2 - Intérêts alloués aux sommes prêtées à l’entreprise par ses propriétaires

En application du principe de l’unicité du patrimoine, les intérêts servis aux sommes


que les propriétaires de l’entreprise mettent à la disposition de l’entreprise en sus du capital
social sous quelque forme que ce soit ne sont pas déductibles.

F - Les conditions spécifiques relatives aux impôts, taxes et versements assimilés

En principe, les impôts professionnels mis en recouvrement au cours de l’exercice et qui


sont effectivement à la charge de l’entreprise sont déductibles. Ce principe connaît un certain
nombre d’exceptions.

1 - Le principe de la déductibilité des impôts et taxes

Les impôts professionnels sont, en principe, déductibles. C’est le cas notamment de la


taxe sur les établissements à caractère industriel, professionnel ou commercial, de la taxe
hôtelière, de la taxe de formation professionnelle, de la contribution au fonds de promotions
du logement pour les salariés.

2 - Les exceptions au principe de la déductibilité des impôts et taxes

Les exceptions au principe de la déductibilité des impôts et taxes sont énoncées par les
articles 13 et 14 du code de l’IRPP et de l’IS. Ces impôts et taxes ne constituent pas des
charges déductibles pour la détermination du bénéfice imposable.

1 ère exception :
Tout impôt se rapportant aux résidences secondaires, avions et bateau de plaisance.

2 ème exception :
Les dépenses de vignette engagées au titre des véhicules de tourisme d’une puissance
fiscale supérieure à 9 chevaux à l’exception de ceux constituant l’objet pricipal de
l’exploitation.

3 ème exception :
L’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés y compris la retenue à la source y
afférente, supportés à la place du redevable réel.

4 ème exception :
La taxe sur les voyages à l’étranger.

5 ème exception :
Les transactions, amendes, confiscations et pénalités de toute nature mises à la charge
des contrevenants à la législation en matière de prix, de commercialisation, de répartition des
divers produits, de contrôle de changes, d’assiette des impôts, contribution ou de taxes et de
manière générale toute infraction à la législation en vigueur.

G- Les conditions spécifiques relatives à La dotation au fonds d’intéressement au


personnel salarié

Le résultat net est établi après déduction de la dotation au fonds d’intéressement au


personnel salarié lorsqu’elle est constituée en application des dispositions législatives et
règlementaires même si elle n’est pas distribuée aux ayants droit l’année de son prélèvement.

Dans le cas où une coopérative ou une société ne procède pas à la répartition entre ses
salariés coopérateurs ou non coopérateurs de tout ou partie du fonds d’intéressement du
personnel prévu par les lois particulières à chaque catégorie de coopérative, la coopérative
sera soumise à une cotisation spéciale et forfaitaire représentative de l’impôt sur les
traitements et salaires et de la Contribution personnelle d‘Etat 17, calculée au taux uniforme de
7% sur le montant du fonds non réparti.

H- Les conditions spécifiques relatives aux dotations aux amortissements

L’acquisition d’une immobilisation n’entraîne pas une diminution de l’actif net.

Le prix de revient de cet élément de l’actif immobilisé ne peut donner lieu qu’à des
amortissements.

Sur le plan comptable, l’amortissement est la diminution de la capacité de générer des


avantages économiques futurs d’une immobilisation corporelle constatée à la fin de
l’exercice.

Sur le plan fiscal, l’amortissement est une déduction opérée sur les bénéfices en raison
de la dépréciation subie au cours de l’exercice par la plupart des éléments de l’actif
immobilisé.

17
() L’impôt sur les traitements et salaires et la Contribution personnelle d‘Etat ont été remplacés par l’impôt sur
le revenu des personnes physiques
Les nouvelles dispositions ayant modifié et complété le régime fiscal des
amortissements ont consacré un régime général, des régimes particuliers et des exclusions.

1 – Le régime général

a – Le mode d’amortissement

En application des dispositions du § I de l’article 12bis du code de l'IRPP et de l'IS, les


amortissements effectués par l'entreprise selon les règles fixées par la législation comptable
sont admis en déduction pour la détermination du bénéfice imposable. A s’en tenir à ces
termes, il y a lieu de constater une harmonisation des règles fiscales avec les règles
comptables en matière d’amortissement, dans la mesure où ces dispositions ont, sur le plan
fiscal, permis la déduction des amortissements selon les mêmes règles fixées par la législation
comptable.

En réalité, il est à noter que l’harmonisation des règles fiscales avec les règles
comptables en matière d’amortissement avancée dans ce cadre n’est qu’apparente. En effet, le
même § I de l’article 12bis du code de l'IRPP et de l'IS ajoute que le montant déductible sur le
plan fiscal ne doit pas dépasser les annuités d'amortissement linéaires calculées sur la base de
taux maximum. Les annuités d’amortissement admises en déduction sur le plan fiscal doivent
être linéaires et ne doivent pas dépasser les taux fixés par le décret n° 2008-492 du 25 février
2008.

Les taux prévus par ce décret sont des taux maximums qu’on ne peut pas dépasser sous
peine de réintégration dans le bénéfice imposable de la partie exagérée des amortissements
comptabilisés.

Toutefois, l’entreprise a la possibilité d’appliquer des taux inférieurs sur une période
plus longue. Dans ce cas il s’agit d’une décision de gestion opposable à l’entreprise et les taux
choisis doivent rester constants et irrévocables jusqu’à amortissement total des biens
considérés.

Ainsi, en application de toutes ces dispositions l’amortissement déterminé en


application des règles comptables peut être différent de l’amortissement déterminé en
application des règles fiscales. Dans ce cas, la différence n’est pas déductible pour la
détermination du résultat fiscal et elle doit faire l'objet d'une réintégration.

Exemple :

Le 2 janvier 2017, l’entreprise « X » a mis en exploitation une machine achetée pour


une valeur hors TVA de 100.000D. L’amortissement déterminé en application des règles
comptables est arrêté pour le montant de 20.000D. Le montant de l’amortissement devant être
effectué et constaté obligatoirement en comptabilité est celui de 20.000D. En application des
règles fiscales, le montant maximum de l’amortissement admis en déduction pour la
détermination du résultat fiscal de l’exercice 2017 est limité à 100.000 x 15% = 15.000D. La
différence, 5000D, doit être réintégrée au résultat fiscal de l’exercice 2017.

La 2ème année, en 2018, l’amortissement comptabilisé est de 20.000D, l’amortissement


déductible est de 15.000D, le montant à réintégrer est de 5.000D.
La 3ème année, en 2019, l’amortissement comptabilisé est de 20.000D, l’amortissement
déductible est de 15.000D, le montant à réintégrer est de 5.000D.

La 4ème année, en 2020, l’amortissement comptabilisé est de 20.000D, l’amortissement


déductible est de 15.000D, le montant à réintégrer est de 5.000D.

La 5ème année, en 2021, l’amortissement comptabilisé est de 20.000D, l’amortissement


déductible est de 15.000D, le montant à réintégrer est de 5.000D.

A la fin de la 5ème année, la machine est totalement amortie sur le plan comptable, elle
n’est amortie sur le plan fiscal qu’à concurrence de 75.000D, le montant de (5.000D x 5) =
25.000D a fait l’objet de réintégrations. La question qui se pose à cet égard concerne le sort de
ces montants non déduits sur le plan fiscal ?

Pour résoudre, cette question, deux mesures ont été prévues par les §VI et IV de l’article
12bis du code de l'IRPP et de l'IS.

En premier lieu, le §VI de l’article 12 bis prévoit la déduction, pour la détermination du


bénéfice imposable, des amortissements constitués au titre d'un exercice et qui n'ont pu être
déduits, en application des taux maximum des résultats des exercices suivant l'exercice de leur
constatation, et ce, selon les mêmes taux.

Ainsi, dans le cadre de l’exemple précédent, étant donné que l’entreprise “X” a constaté
conformément aux règles comptables des amortissement pour des montants de 100.000D, elle
va pouvoir déduire, pour la détermination du résultat fiscal et d’une manière extracomptable,
le montant de 15.000D au titre de l’exercice 2022 et le montant de 10.000D au titre de
l’exercice 2023.

En second lieu, le § IV de l’article 12 bis prévoit la déduction, pour la détermination du


bénéfice imposable, de la valeur comptable nette des actifs mis au rebut des résultats de
l'année de leur mise au rebut, et ce, sur la base des pièces justificatives. Ainsi, les opérations
de destruction des actifs doivent avoir lieu en présence des agents de l’administration fiscale et à
défaut d’un notaire et doivent donner lieu à l’établissement d’un procès-verbal comportant une
description détaillée de l’opération.

Ainsi, dans le cadre de l’exemple précédent, l’entreprise “X” va pouvoir déduire, pour
la détermination du résultat fiscal et d’une manière extracomptable, le montant de 25.000D au
titre de l’exercice 2022 dans la mesure où la machine est mise au rebut et que l’entreprise “X”
présente les pièces justifiant cette mise au rebut.

b– La base de calcul des amortissements

En application des dispositions du § II de l’article 12 bis du code de l'IRPP et de l'IS, les


amortissements s'appliquent aux actifs immobilisés soumis à dépréciation et propriété de
l'entreprise et ce sur la base du prix de revient d'acquisition, de construction, de fabrication ou
de la plantation et ce, à l’exclusion de la taxe sur la valeur ajoutée ouvrant droit à déduction.

c - Date de départ de l’amortissement


En application des dispositions du §II de l’article 12bis du code de l'IRPP et de l'IS,
l'amortissement est calculé à partir :

- de la date d'acquisition du bien ou encore à partir de la date de mise en service ou


d'exploitation, si celle-ci intervient ultérieurement,

- de la date de l’achèvement de la construction ou de la fabrication du bien ou encore à


partir de la date de mise en service ou d'exploitation, si celle-ci intervient ultérieurement,

- de la date d'entrée en production pour les plantations agricoles.

- pour les stations des sites GSM l’amortissement est calculé à compter de la date de la
réception du procès-verbal de réception définitive desdites stations.

2 - Les régimes particuliers

Une série de régimes particuliers sont prévus par les dispositions des articles 12bis et 13
du code de l'IRPP et de l'IS.

a - L’amortissement intégral

Les entreprises ont la possibilité de pratiquer un amortissement intégral pour les biens
immobilisés de faible valeur qui ne dépasse pas 500 dinars , au cours de l’exercice de leur
acquisition quel que soit leur nombre à condition de les inscrire à l’actif de l’entreprise.

b - L’amortissement accéléré du matériel d’exploitation d’une entreprise


fonctionnant avec plus d’une équipe

En application des dispositions de l’article 2 du décret n°2008-492 du 25 févier 2008,


les industries manufacturières, non saisonnières et autorisées à fonctionner avec plus d’une
équipe qui utilisent des machines, matériels et équipements industriels, peuvent pratiquer
l’amortissement accéléré et ce, en appliquant un cœfficient de 1,5 au taux d’amortissement
des machines, matériels et équipements fonctionnant à deux équipements et un coefficient de 2
lorsque les machines, le matériel et les équipements fonctionnent à trois équipes.

Dans ce cas, étant donné que le taux d’amortissement correspondant aux machines, aux
matériels et aux équipements tel que fixé par l’article 1er du décret n°2008-492 du 25 févier
2008 est 15%, et que le coefficient est de 1,5 dans le cas où le matériel fonctionne à deux
équipes soit 16 heures sur 24 heures, le taux de l’amortissement accéléré est de 22,5% (15% x
1,5). Dans le cas où le matériel fonctionne à trois équipes soit 24 heures sur 24 heures et
que le coefficient est de 2 le taux d’amortissement accéléré est de 30% (15% x 2).

Exemple 1
Une entreprise industrielle manufacturières, non saisonnières et autorisées à
fonctionner avec 2 équipes a acheté le 2 janvier 2017 une machine, matériels et équipements
industriels figurant au point 1.a du paragraphe IV du tableau prévu par l’article 1 er du décret
n°2008-492 du 25 févier 2008 pour le prix de 100.000D hors TVA.
Dans ce cas le coefficient de 1,5 est appliqué au taux d’amortissement correspondant à la
dite machine, le taux d’amortissement applicable est de 22,5% et les amortissements annuels
au titre de l’exercice 2017 et des années ultérieures se calculent comme suit :
2017 : 100.000D x 22,5% = 22.500D
2018 : 100.000D x 22,5% = 22.500D
2019: 100.000D x 22,5% = 22.500D
2020 : 100.000D x 22,5% = 22.500D
2021 : Le reliquat : 10.000D

Exemple 2
Les mêmes données que celles de l’exemple 1 sauf que l’entreprise est autorisée à
fonctionner avec 3 équipes.

Dans ce cas le coefficient de 2est appliqué au taux d’amortissement correspondant à la


dite machine, le taux d’amortissement applicable est de 30% et les amortissements annuels au
titre de l’exercice 2017 et des années ultérieures se calculent comme suit :
2017 : 100.000D x 30% = 30.000D
2018 : 100.000D x 30% = 30.000D
2019 : 100.000D x 30% = 30.000D
2020 : Le reliquat : 10.000D

c – L’amortissement des immobilisations exploitées dans le cadre des contrats de


leasing et des contrats d’ijâra.

Le leasing est une opération de location d'équipements, de matériel ou de biens


immobiliers achetés ou réalisés en vue de la location, par le bailleur qui en demeure
propriétaire et destinés à être utilisés dans les activités professionnelles, commerciales,
industrielles, agricoles, de pêche ou de services.

Sur le plan fiscal, le législateur a adopté une harmonisation entre les règles comptables
et les règles fiscales au niveau de la prééminence de l'économique sur le juridique et des
règles de comptabilisation pour les contrats de leasing conclus à partir du premier janvier
2008 ; mais il a préconisé des règles particulières en matière d’amortissement 18.

Le § III de l’article 12 bis du code de l’IRPP et de l’IS permet à l’entreprise exploitant


des actifs immobilisés exploités dans le cadre des contrats de leasing conclus à partir du
premier janvier 2008, la déduction, pour la détermination du bénéfice imposable, des
amortissements de ces actifs

Les amortissements des actifs immobilisés exploités dans le cadre des contrats de
leasing sont calculés à partir de la date de leur mise en service sur la base du prix de revient
d’acquisition par les établissements de leasing majoré de toutes les dépenses nécessitées pour la
mise en service des actifs qu’elles soient engagées par les entreprises exerçant l’activité de
leasing ou par l’exploitant des actifs.

Toutefois, l’assiette de calcul des amortissements ne doit pas comporter la valeur du


terrain pour les constructions et de la taxe sur la valeur ajoutée ouvrant droit à déduction.

18
( ) Articles 41, 42, 43 et 44 de la loi n°2007-70 du 27 décembre 2007 portant loi de finances pour l’année 2008.
L’annuité d’amortissement déductible est déterminée sur la base de la durée de
location prévue par le contrat de leasing. Toutefois, Cette durée ne doit pas être inférieure à la
durée minimale fixée en fonction de la nature des actifs par le décret n°2008-492 du 25 février
2008 à savoir :
- 7 ans, pour les constructions à l’exception de la valeur des terrains,
- 4 ans, pour les matériels, machines et équipements,
- 3 ans, pour le matériel de transport.

Néanmoins, étant donné que l’annuité d’amortissement est une annuité maximale,
l’entreprise peut déduire une annuité inférieure sous réserve de respecter la même annuité
pour toute la durée d’utilisation des actifs.

Dans le cas où le montant des amortissements fixés conformément aux dispositions du


décret n°2008-492 du 25 février 2008 dépasse les amortissements enregistrés en comptabilité,
le différentiel d'amortissement sera déduit de l'assiette de l'impôt à condition que le montant
des amortissements déduits et le montant des amortissements enregistrés en comptabilité
soient portés au tableau d'amortissement et au livre d'inventaire.

En pratique, étant donné qu’en application des règles comptables, les amortissements
des immobilisations exploités dans le cadre des contrats de leasing sont déterminés selon
les méthodes normales d’amortissement applicables à des actifs similaires c’est à dire compte
tenu des avantages économiques futurs et qu’en application de la législation fiscale les annuités
d’amortissement déductibles sont fixées en ce qui concerne lesdites immobilisations en
fonction de la durée du contrat de leasing ou de la durée minimale fixée par le décret n°2008-
492 du 25 février 2008, les amortissements déductibles de l’assiette imposable peuvent
excéder les amortissements constatés en comptabilité et la question qui se pose à cet égard
concerne le sort fiscal de cette différence ?

Pour répondre à cette question, l’alinéa 2 du § III de l’article 12 bis du code de l’IRPP et
de l’IS précise que dans le cas où le montant des amortissements fixés conformément aux
dispositions fiscales dépasse les amortissements enregistrés en comptabilité, le différentiel
d'amortissement sera déduit de l'assiette de l'impôt à condition que le montant des
amortissements déduits et le montant des amortissements enregistrés en comptabilité soient
portés au tableau d'amortissement et au livre d'inventaire.

Exemple

L’entreprise “X” a acheté, le 2 janvier 2017, un immeuble dans le cadre d’un contrat
de leasing, le prix de revient d’acquisition majoré des dépenses engagées en hors TVA
s’élève à 400.000D, la valeur du terrain est arrêtée à 120.000D, la durée du contrat de
leasing est fixée à 6 ans alors que le taux d’amortissement estimée conformément aux
normes comptables est de 5%.

Les amortissements relatifs à cet immeuble sont calculés sur la base de la valeur des
constructions sans tenir compte de la valeur du terrain et de la TVA comme suit :
- L’amortissement de l’exercice 2017 enregistré en comptabilité au taux de 5 % est
égal à : (400.000D - 120.000D) x 5% = 280.000D x 5% = 14.000D

- Etant donné que la durée du contrat de leasing, 6ans, est inférieure à la durée
minimale prévue par le décret n°2008-492 du 25 février 2008 fixée à 7 ans,
l’amortissement déductible pour la détermination du bénéfice imposable de l’exercice
20107 est de : 280.000D / 7 = 40.000D

L’amortissement enregistré en comptabilité s’élève à 14.000D, il est inférieur à


l’amortissement déductible sur plan fiscal qui s’élève à 40.000D, l’entreprise “X” peut déduire
le différentiel des amortissements à savoir 26.000D et ce, à condition de porter au tableau
d’amortissements et au livre d’inventaire le montant de l’amortissement enregistré en
comptabilité soit 14.000D et le montant de l’amortissement déduit sur plan fiscal soit 40.000D.

Il est à préciser que dès lors que l’entreprise exploitant des immobilisations dans le
cadre de contrats de leasing déduit les amortissements y relatifs, l’article 43 de la loi de
finances pour l’année 2007, en ajoutant un n°10 de l’article 14 du code de l’IRPP et de l’IS,
prévoit la non déduction, pour la détermination du bénéfice imposable, de la quote-part des
charges des loyers exigibles par les preneurs des actifs immobilisés objet des contrats de
leasing au titre du remboursement du prix de revient d’acquisition des actifs en question par
les établissements de leasing.

Au niveau de l’entreprise exerçant l’activité de leasing, les immobilisations exploitées


dans le cadre des contrats de leasing conclus à partir du premier janvier 2008 sont
enregistrés par l’entreprise exerçant l’activité de leasing comme créances, les intérêts
afférents auxdits contrats de leasing sont constatés parmi les produits d’exploitation. De ce
fait, les entreprises exerçant l’activité de leasing ne peuvent plus constater les
amortissements se rapportant à ces immobilisations.

Les contrats d’ijâra appliqués par les banques islamiques n’ont été ni définis ni
règlementés par des dispositions spécifiques. Sur le plan fiscal et en matière d’amortissement,
le § 1 de l’article 36 de la loi n°2011-7 du 31 décembre 2011 portant loi de finances pour
l’année 2012 en ajoutant au § III de l’article 12 bis du code de l’IRPP et de l’IS l’expression
«les dispositions de ce § s’appliquent aux actifs immobilisés exploités dans le cadre de contrat
d’ijâra » a assimilé les opérations d’ijâra aux opérations de leasing.

3 - Les amortissements régulièrement différés en périodes déficitaires

En application des dispositions du § VI de l’article 12 bis du code de l’IRPP et de l’IS,


les amortissements réputés différés en périodes déficitaires sont admis en déduction
successivement des résultats des exercices suivants à condition de les porter dans les notes
aux états financiers.

Les amortissements réputés différés se rapportent aux amortissements prévus par


l’article 12 bis du code de l’IRPP et de l’IS, ils sont relatifs aux actifs immobilisés et à
leurs composantes propriétés de l’entreprise y compris les constructions sur sol d’autrui ainsi
qu’à ceux exploités dans le cadre des contrats de leasing ou d’ijâra ou relatifs aux
concessions. Ils doivent être identifiés en tant que tel dans les notes aux états financiers.

L’exercice est considéré fiscalement déficitaire lorsqu’il accuse soit une perte soit un
bénéfice qui se traduit par une perte en cas de déduction des amortissements calculés d’après
les dispositions fiscales.

Les amortissements réputés différés en période déficitaire sont reportés sans limitation
de durée sur les premiers exercices suivants qui dégagent un bénéfice suffisant pour la
déduction de ces amortissements. En cas de cumul de reports déficitaires et d’amortissements
différés, le report déficitaire s’impute sur les résultats du premier exercice bénéficiaire avant
les amortissements différés. Toutefois, l’entreprise perd le droit du report de ces
amortissements en cas de réalisation de bénéfices et de non utilisation de ces bénéfices pour
résorber les amortissements différés et ce dans la limite des bénéfices réalisés.

4 - Les amortissements des immeubles destinés au logement du personnel

En application des dispositions de l’article 13 du code de l’IRPP et de l’IS, les


contribuables qui construisent, font construire ou achètent des immeubles d’habitation
destinés au logement de leur personnel peuvent effectuer un amortissement accéléré dès la
première année d’acquisition ou d’achèvement de ces immeubles égal à 50 % du prix de
revient de ceux-ci. La valeur résiduelle est amortissable selon le mode linéaire sur une durée
de dix ans. (taux = 10 %).

Le bénéfice de ce régime spécial est subordonné à deux conditions.

1 - La première condition : l’immeuble doit être destiné pour les 3/4 au moins de sa
superficie au logement du personnel.

Pour l’application de ce régime de faveur, ne sont pas considérés comme faisant partie
du personnel de l’entreprise :
* l’exploitant individuel ;
* les associés des sociétés de personnes ;
* les membres des associations en participation ;
* les gérants des sociétés responsabilité limitée ou des sociétés en commandite par
actions ;
* les membres du conseil d’administration des sociétés anonymes
* le conjoint et les enfants non émancipés des personnes précitées.

2 - La seconde condition : les logements doivent être mis gratuitement à la disposition


du personnel, ainsi une contrepartie directe ou indirecte même symbolique, telle que la
suppression de l’indemnité de logement dont l’employé a normalement droit, entraîne la perte
du bénéfice de ce régime spécial et le retour au régime normal de droit commun.

5 - L’amortissement des biens réévalués légalement19

Les amortissements concernant les biens réévalués légalement seront échelonnés sur 5
années au moins pour le matériel et sur 20 années au moins pour les immeubles, sous réserve
du droit pour les entreprises d’effectuer en une seule fois l’amortissement correspondant à la
valeur résiduelle des éléments détruits ou mis hors service au cours d’un exercice.

6 - L’amortissement supplémentaire au taux de 30% (NC 2/2019)

les entreprises autres que celles exerçant dans le secteur financier, les secteurs de
l’énergie à l’exception des énergies renouvelables, des mines, de la promotion immobilière,
de la consommation sur place, du commerce et des opérateurs de télécommunication
bénéficient d’une déduction supplémentaire au taux de 30% au titre des amortissements des
19
() La réévaluation légale a été supprimée depuis le 1er janvier 2000. La loi n°99-1999 du 31 décembre 1999 a
abrogé les articles 16 à 20 du code de l’IRPP et de l’IS.
machines, du matériel et des équipements destinés à l’exploitation, à l’exception des voitures
de tourisme autres que celles constituant l’objet principal de l’exploitation, acquis ou
fabriqués dans le cadre d’opérations d’extension ou de renouvellement au sens de l'article 3 de
la loi d'investissement , de l’assiette de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés dû
au titre de la première année à partir de la date d’acquisition, de fabrication ou du
commencement de l’utilisation, selon le cas.

L – Les amortissements exclus de la déduction sur le plan fiscal

L'article 1520 du code de l'IRPP et de l'IS a énuméré les biens ne donnant pas droit à
déduction de leur amortissement. Il s'agit :
- des terrains,
- des fonds de commerce,
- des avions et bateaux de plaisance mis à la disposition des dirigeants ou employés de
l'entreprise et dont l'utilisation ne concerne pas directement l'objet de l'entreprise,
- des résidences secondaires,
- des véhicules de tourisme d'une puissance fiscale supérieure à 9 chevaux vapeur à
l'exception de ceux constituant l'objet principal de l'exploitation,
- Les actifs dont le coût d’acquisition est supérieur ou égal à 5.000 dinars hors taxe sur
la valeur ajoutée et dont la contrepartie est payée en espèces. (Ajouté Art. 34 LF 2013-54 du
30/12/2013

- des actifs acquis auprès des personnes résidentes ou établies dans un Etat ou un
territoire dont le régime fiscal est privilégié au sens du n° 12 de l’article 14 du code de l’IRPP
et de l’IS.

j- Les conditions spécifiques relatives aux dotations aux provisions

Selon la norme comptable n°14 relative aux éventualités et évènements postérieurs à la


date de clôture, « une provision est une constatation comptable d’une diminution de valeur
d’un élément d’actif (provision pour dépréciation) ou d’une augmentation du passif (provision
pour risques et charges), précise quant à sa nature, mais incertaine quant à sa réalisation et que
des évènements survenus ou en cours rendent prévisible à la date de clôture de l’exercice ».

Sur le plan fiscal, les provisions ne constituent pas nécessairement une charge
déductible même si leur constitution est justifiée sur le plan comptable. La déduction fiscale
ne concerne que les provisions pour créances douteuses pour lesquelles une action en justice
est engagée, les provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente et les provisions
pour dépréciation des actions cotées à la bourse des valeurs mobilières de Tunis. En outre, la
déduction des provisions, pour la détermination du bénéfice imposable, est soumise à une
série de conditions et elle est effectuée selon des modalités et dans les limites fixées par la loi.

1 – Les provisions pour créances douteuses

a – Les conditions de déduction des provisions

20
( ) L’article 15 du code de l’IRPP et de l’IS tel que complété et modifié par le § 2 de l’article 34 de la loi
n°2016-78 du 17 décembre 2016 et le § 3 de 1’article 35 de la loi n°2018-56 du 27 décembre 2018
Les provisions pour créances douteuses sont admises en déduction pour la
détermination du bénéfice imposable dans la mesure où elles remplissent des conditions de
fonds et à des conditions de forme.

Dans le cas où l’une des conditions de fonds ou de forme n’est pas remplie, la provision
constituée n’est pas déductible et elle doit être réintégrée d’une manière extra comptable pour
la détermination du bénéfice imposable.

- Conditions de fonds

Pour que la provision soit admise en déduction deux conditions de fonds doivent être
remplies :

* – La réalisation de la perte de la créance doit être certaine et non simplement


éventuelle. Les faits prévus et retenus doivent permettre de penser que le recouvrement d’une
créance ne pourra pas être effectué partiellement ou totalement.

* - Le recouvrement de la créance provisionnée a donné lieu à l’introduction d’une


action en justice. Cette condition nécessite l’enrôlement de l’affaire relative à la créance
devant la juridiction compétente.
Cette condition a été supprimé pour la déduction des provisions pour créances douteuses
des entreprises en difficultés économiques et ce pendant la période de suspension des
procédures judiciaires prévues par l’article 34 de la loi de n°95-34 du 17 avril 1995 relative au
redressement des entreprises en difficultés économiques et sous réserve que la liste de ces
provisions doit mentionner les références de la décision de suspension des poursuites
judiciaires.

- Conditions de forme

Pour être déductibles, les provisions pour créances douteuses doivent être :

- effectivement constatées en comptabilité,


- inscrites sur un état à joindre à la déclaration de l’IR et de l’IS. L’état des provisions
pour créances douteuses doit indiquer :
* l’identité du débiteur ;
* la valeur nominale des créances, créance par créance ;
* les provisions constituées
* la valeur nette comptable.

Le défaut de production de cet état entraîne, outre-la non admission de la déduction des
provisions constituées, l’application d’une amende.

2 - Le montant à provisionner

Lorsque le montant de la créance comprend la TVA facturée au client, la provision doit


correspondre au montant TVA comprise. En effet, le risque de perte affecte la TVA elle-
même qui n’est pas récupérable en cas d’impayé définitif.
3 - La limite du montant de la provision

Le montant maximum des provisions déductibles est fixé à 50 % du bénéfice imposable.


Dans ce cadre, le bénéfice imposable est constitué par le bénéfice fiscal avant déduction des
provisions et des réinvestissements exonérés.

La limite de 50 % du bénéfice imposable s’apprécie par rapport à l’ensemble des


provisions pour créances déductibles et non pas par provisions mais aussi par rapport à
l’ensemble des provisions déductibles à savoir les provisions pour créances douteuses, les
provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente et les provisions pour dépréciation
des actions cotées à la bourse des valeurs mobilières de Tunis.

Si la limite des provisions à la clôture de l’exercice considéré est inférieure au montant


des provisions constituées, l’excédent n’est pas définitivement perdu pour l’entreprise, celle-
ci peut le déduire sur les exercices ultérieurs dans la limite de 50 % du bénéfice imposable
desdits exercices.

4 – La réintégration des provisions constituées

Les provisions constituées pendant une année sont réintégrées au bénéfice de la


troisième année qui suit celle au titre de laquelle elles sont constituées et ce, dans la mesure
où l’action en justice concernant les créances auxquelles se rapportent les dites provisions suit
encore son cours.

Les provisions ainsi réintégrées peuvent être reconstituées par prélèvement sur les
bénéfices imposables de cette année et ce en dehors de la limite de 50 %.

La réintégration et la déduction de la provision vont permettre de la considérer comme


une charge de cet exercice et de ce fait, le délai de reprise va commencer à courir à partir de
cet exercice.

5 - Sort des provisions constituées

Les provisions sont considérées, au moment de leur constitution, comme une perte
probable ; leur déduction est donc provisoire en attendant l’aboutissement de l’affaire à
laquelle les dites provisions se rapportent.

Une fois l’affaire se rapportant aux créances ayant donné lieu à la constitution des
provisions est tranchée, deux cas peuvent se présenter :

- 1er cas : La perte objet de la provision se réalise, la déduction de la provision devient


définitive.

- Second cas : La provision devient totalement ou partiellement sans objet, elle doit être
totalement ou partiellement réintégrée dans les bénéfices de l’exercice au cours duquel elle est
devenue sans objet.

Exemple
Une entreprise industrielle a réalisé au cours de l’exercice N un bénéfice fiscal de
50.000 D après déduction des provisions pour créances douteuses d’un montant de 60.000 D
constituées au cours de cette même année, ces créances ont fait l’objet d’une action en justice.

Dans ces conditions, les provisions admises en déduction et le bénéfice imposable au


titre de l’année N se déterminent comme sui :

- Bénéfice fiscal après déduction des provisions : 50.000 D


- Bénéfice après réintégration des provisions : 110.000 D
-Limite de la déduction (50% x l10.000D) 55.000 D
- Provisions constituées 60.000 D
- Provisions admises en déduction 55. 000 D
- Bénéfice imposable 55.000 D

Le reliquat des provisions excédant la limite de 50 % soit (60.000 D – 55.000 D) peut


être déduit sur l’exercice N + 1 ou sur les exercices suivants dans la limite de la déduction
autorisée.

6 - Régime particulier des créances douteuses dont le nominal n’excède pas 100
dinars.

Les créances douteuses dont le nominal n’excède pas 100 dinars sont déductibles du
bénéfice imposable. Le montant de 100 dinars s’apprécie par rapport à l’ensemble des
créances par client. Il en découle que si l’entreprise détient sur un client des créances dont le
total est supérieur à 100 dinars, leur déduction n’est pas possible même si le nominal de
chacune est inférieur à ce montant.

La déduction est soumise à une série de conditions :


- L’échéance des créances doit remonter à plus d’un an à la date de la clôture du bilan.

- L’entreprise ne doit pas continuer à entretenir des relations d’affaires avec le débiteur.

Les créances à la charge des clients avec lesquels l’entreprise continue à entretenir des
relations d’affaires ne peuvent pas bénéficier de ce régime particulier.

La reprise par l’entreprise des relations d’affaires avec les débiteurs ou le versement par
ceux-ci de leurs dettes entraîne la réintégration des créances déduites au bénéfice imposable.

- L’entreprise doit joindre à la déclaration annuelle de l’impôt sur le revenu un état


nominatif des débiteurs concernés.

2 - les provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente

Les stocks sont définis21 comme étant des éléments d’actif détenus par l’entreprise pour
être vendus dans le cours normal de l’exploitation ; ou bien en cours de production pour une
telle vente ; ou bien sous forme de matières ou de fournitures devant être consommées au
cours du processus de production ou de la prestation de services.
21
() La norme comptable tunisienne n° 4 relative aux stocks, Arrêté du ministre des
finances du 31 décembre 1996, N°5.
a – Les conditions de déduction des provisions

- Conditions de fonds

Les stocks pouvant faire l’objet de provisions déductibles sont constitués par les
produits destinés à la vente. Il s’agit donc des stocks de produits achetés en vue de leur
revente et des stocks de produits finis détenus par l’entreprise pour être vendus dans le cadre
de la réalisation de son objet social.

En conséquence sont exclus de la déduction les provisions constituées au titre :

- des stocks en cours de production.


- des stocks de matières ou des fournitures devant être consommées au cours du
processus de production.
- des stocks de pièces détachées non destinées à la vente.

- Conditions de forme

Pour être déductibles, les provisions doivent être :


- effectivement constatées en comptabilité ;
- inscrites sur un état à joindre à la déclaration de l’IR et de l’IS. L’état des provisions
pour dépréciation des stocks destinés à la vente doit indiquer par catégorie de stocks :
* le coût d’origine ;
* les provisions constituées ;
* la valeur comptable nette.

Le défaut de production de cet état entraîne, outre la non déduction des provisions
constituées, l’application d’une amende.

b - Détermination des provisions déductibles

Le montant des provisions déductibles au titre de la dépréciation des stocks est constitué
par la différence entre le prix de revient du produit constaté en comptabilité et la valeur de
réalisation nette connue à la date de clôture du bilan de l’exercice au titre duquel les
provisions sont constituées sans tenir compte des frais non réalisés et ce, sans que ce montant
ne dépasse 50% du prix de revient du produit.

c- Limites de la déduction des provisions :

En matière de provisions pour dépréciation des stocks, deux limites sont prévues, l’une
est spécifique, elle s’applique aux provisions pour dépréciation de stocks, l’autre est générale,
elle s’applique à toutes les provisions déductibles.

*- La limite spécifique

La limite spécifique est fixée par rapport au prix de revient. Lorsque la dépréciation
constatée des stocks dépasse 50% du prix de revient des marchandises, le montant des
provisions déductibles, est limité à 50% du prix de revient ; le reliquat des provisions
constituées n’est susceptible ni de déduction au titre de l’exercice de constatation des
provisions ni de report sur les exercices ultérieurs.

* - La limite générale

Les provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente, sont déductibles dans la
limite de 50% du bénéfice imposable. Il est à noter qu’en présence de provisions pour
créances douteuses et de provisions pour dépréciation des stocks, la limite de 50% concerne le
montant total provenant des deux catégories de provisions.

Exemple :

Une entreprise commerciale a réalisé au titre de l’exercice N un bénéfice fiscal après


imputation des provisions de 50.000D et a constitué des provisions pour dépréciation de
stocks pour 60.000D.

Le prix de revient des produits détenus en stocks est égal à 90.000D alors que le prix de
vente connu au 31 décembre de l’exercice N est de 30.000D, la détermination des provisions
déductibles et du bénéfice imposable s’effectue comme suit:

- Bénéfice fiscal après déduction des provisions : 50.000D.


- Bénéfice après réintégration des provisions : 110.000 D
- Provisions constituées : 60.000D
- Limite générale autorisée : 50% du bénéfice imposable : (110.000D x50%) = 55.000D
sans dépasser la limite spéciale : 50% du prix de revient, soit : (90.000 D x 50%) = 45.000D
- Provisions déductibles : 45.000D
- Bénéfice imposable : (110.000D - 45.000D) = 65.000D.

Le reliquat des provisions qui n’a pu être déduit soit (55.000D - 45.000D) = 10.000D
est perdu pour la société et n’est pas susceptible de report sur les exercices ultérieurs.

3 – Les provisions pour dépréciation d’actions cotées à la bourse des valeurs


mobilières de Tunis

a – Les conditions de déduction des provisions

- Conditions de fonds

Les titres donnant droit à déduction doivent être des actions cotées à la bourse des
valeurs mobilières de Tunis.

La dépréciation des actions cotées à la bourse des valeurs mobilières de Tunis peut être
constatée par voie de provisions, lorsque, à la clôture de l’exercice leur cours moyen
journalier de la bourse du dernier mois dudit exercice est inférieur à leur coût d’acquisition ou
de souscription et libération.

- Conditions de forme

Pour être déductibles, les provisions doivent être :


- effectivement constatées en comptabilité ;
- inscrites sur un état à joindre à la déclaration de l’IR et de l’IS. L’état détaillé des
provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse doit indiquer par catégorie d’actions
* le coût d’origine ;
* les provisions constituées ;
* la valeur comptable nette.

Le défaut de production de cet état entraîne, outre la non déduction des provisions
constituées, l’application d’une amende.

b - Détermination du montant des provisions déductibles

Pour la détermination du montant des provisions déductibles, les actions sont évaluées
d’après le cours moyen journalier à la bourse des valeurs mobilières de Tunis du dernier mois
de l’exercice au titre duquel les provisions sont constituées.

Le montant de la provision est égal à la différence entre leur coût d’acquisition ou de


souscription et leur cours moyen journalier à la bourse du dernier mois de l’exercice au titre
duquel les provisions sont constituées, il est limité à 50% bu bénéfice imposable. Il est à noter
qu’en présence de provisions pour créances douteuses, de provisions pour dépréciation des
stocks et de provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse, la limite de 50%
concerne le montant total des provisions.

4 – Le montant limite des provisions déductibles dans le cas de réunion de


provisions pour créances douteuses, de provisions pour dépréciation de stocks destinées
à la vente et de provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse

Les provisions constituées au titre des créances douteuses, au titre de la dépréciation des
stocks destinés à la vente et au titre de la dépréciation des actions cotées en bourse sont
déductibles dans la limite de 50% du bénéfice imposable.

Ainsi, le montant global à déduire au titre des provisions pour créances douteuses, des
provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente et des provisions pour dépréciation
des actions cotées en bourse ne peut pas excéder 50% du bénéfice imposable.

La fraction de provisions qui n’a pas pu être déduite du fait de la limite de 50% est
reportable sur les bénéfices des exercices ultérieurs et dans la même limite.

Exemple n°1

L’entreprise « X » a réalisé au titre de l’exercice N un bénéfice comptable pour le


montant de 600.000D après imputation des provisions déductibles sur le plan comptable. Les
provisions constatées dans sa comptabilité au titre du même exercice :

1 - Des provisions pour créances douteuses ayant fait l’objet d’une action en justice,
pour un montant de 70.000D.
2 - Des provisions pour créances douteuses n’ayant pas fait l’objet d’une action en
justice, pour un montant de 10.000D.
3 - Des provisions pour dépréciation des stocks de produits destinés à la vente pour un
montant de 60.000D. Le prix de revient comptabilisé des produits détenus en stock est de
l00.000D. La valeur de réalisation nette connue au 31 décembre de l’exercice N est de
40.000D.
4 - Des provisions pour dépréciation des actions cotées à la bourse des valeurs
mobilières de Tunis pour un montant de 20.000D. Le prix d’acquisition comptabilisé des
actions est de 120 000D. Le cours moyen journalier des actions à la bourse des valeurs
mobilières de Tunis du mois de décembre de l’exercice N est de 100 000D.
5 - Des provisions pour dépréciation de parts sociales pour un montant de 40.000D.

La détermination des provisions déductibles s’effectue de la manière suivante :


- Les provisions déduites sur le plan comptable sont à réintégrer pour déterminer
le bénéfice fiscal avant déduction fiscale des provisions : 600.000D + 70.000D + 10.000D +
60.000D + 20.000D + 40.000D = 800.000D.

1 - Déduction des provisions pour créances douteuses ayant fait l’objet d’une action en
justice pour le montant de 70.000D dans la limite autorisée = 800.000D x 50% = 400.000D ;
provisions à déduire : 70 000D

2 - Les provisions pour créances douteuses n’ayant pas fait l’objet d’une action en
justice pour le montant de 10.000D ne sont pas déductibles sur le plan fiscal.

3 - Déduction des provisions pour dépréciation des stocks de produits destinés à la vente
pour le montant de 60.000D : les provisions constituées : 60.000D ; la limite générale
autorisée : (800.000D x 50%) — 70 000D = 330 000D; sans dépasser la limite spécifique
autorisée 50% du prix de revient = 100.000D x 50% = 50.000D; provisions à déduire :
50 000D.

4- Déduction des provisions pour dépréciation d’actions actions cotées à la bourse des
valeurs mobilières de Tunis pour un montant de 20.000D ; provisions constituées : 20 000D ;
la limite générale autorisée : (800.000D x 50%) — (70 000D + 50.000D) = 280.000D sans
dépasser la limite spécifique autorisée égale à la différence entre leur coût d’acquisition ou et
leur cours moyen journalier à la bourse du dernier mois de l’exercice au titre duquel les
provisions sont constituées : 120 000D – 100.000D = 20.000D ; provisions à déduire :
20 000D.

5 - Les provisions pour dépréciation de parts sociales pour le montant de 40.000D ne


sont pas déductibles sur le plan fiscal.

- Le montant total des provisions déductibles sur le plan fiscal: 70 000 + 50.000 + 20
000 = 140 000D.

- Le bénéfice net imposable : 800 000D – 140 000D = 660.000D

Il est à noter que le reliquat des provisions pour dépréciation des stocks qui n’a pas pu
être déduit soit : 60.000D - 50.000D = 10.000D n’est pas susceptible de report sur les
exercices ultérieurs.

Exemple n°2
L’entreprise « X » a réalisé au titre de l’exercice N un bénéfice comptable pour le
montant de 200.000D après imputation des provisions déductibles sur le plan comptable. Les
provisions constatées dans sa comptabilité au titre du même exercice :

1 - Des provisions pour créances douteuses ayant fait l’objet d’une action en justice,
pour un montant de 130.000D.
2 - Des provisions pour créances douteuses n’ayant pas fait l’objet d’une action en
justice, pour un montant de 7.000D.
3 - Des provisions pour dépréciation des stocks de produits destinés à la vente pour un
montant de 80.000D. Le prix de revient comptabilisé des produits détenus en stock est de
200.000D. La valeur de réalisation nette connue au 31 décembre de l’exercice N est de
120.000D.
4 - Des provisions pour dépréciation des actions cotées à la bourse des valeurs
mobilières de Tunis pour un montant de 20.000D. Le prix d’acquisition comptabilisé des
actions est de 110 000D. Le cours moyen journalier des actions à la bourse des valeurs
mobilières de Tunis du mois de décembre de l’exercice N est de 90.000D.
5 - Des provisions pour dépréciation de parts sociales pour un montant de 3.000D.

La détermination des provisions déductibles s’effectue de la manière suivante :


- Les provisions déduites sur le plan comptable sont à réintégrer pour déterminer
le bénéfice fiscal avant déduction fiscale des provisions : 200.000D + 130.000D + 7.000D +
80.000D + 20.000D + 3.000D = 440.000D.

1 - Déduction des provisions pour créances douteuses ayant fait l’objet d’une action en
justice pour le montant de 130.000D dans la limite autorisée = 440.000D x 50% = 220.000D ;
provisions à déduire : 130 000D

2 - Les provisions pour créances douteuses n’ayant pas fait l’objet d’une action en
justice pour le montant de 7.000D ne sont pas déductibles sur le plan fiscal.

3 - Déduction des provisions pour dépréciation des stocks de produits destinés à la vente
pour le montant de 80.000D : les provisions constituées : 60.000D ; la limite générale
autorisée : (440.000D x 50%) — 130 000D = 90 000D; sans dépasser la limite spécifique
autorisée 50% du prix de revient = 200.000D x 50% = 100.000D; provisions à déduire :
80 000D.

4- Déduction des provisions pour dépréciation d’actions actions cotées à la bourse des
valeurs mobilières de Tunis pour un montant de 20.000D ; provisions constituées : 20 000D ;
la limite générale autorisée : (440.000D x 50%) — (130.000D + 80.000D) = 10.000D sans
dépasser la limite spécifique autorisée égale à la différence entre leur coût d’acquisition ou et
leur cours moyen journalier à la bourse du dernier mois de l’exercice au titre duquel les
provisions sont constituées : 120 000D – 100.000D = 20.000D ; les provisions à déduire sont
limitées à : 10 000D, le reliquat : 10.000D est à reporter sur l’exercice N + 1 et le cas
échéant, sur les exercices suivants dabs les mêmes conditions et limites.

5 - Les provisions pour dépréciation de parts sociales pour le montant de 3.000D ne sont
pas déductibles sur le plan fiscal.

- Le montant total des provisions déductibles sur le plan fiscal : 130.000D + 80.000D +
10.000D = 220.000D.
- Le bénéfice net imposable : 440.000D –220.000D = 220.000D

5– Sort des provisions devenues sans objet

Les provisions constituées et devenues sans objet au cours d’un exercice sont
réintégrées au résultat de cet exercice 22. C’est le cas par exemple de la cession des stocks
ayant fait l’objet de provisions ou encore le cas de l’augmentation de la valeur des actions
cotées en bourse.

Exemple :
Une entreprise a réalisé au cours de l’exercice N un bénéfice avant réintégration des
provisions devenues sans objet de 300.000D. Au cours de cet exercice, l’entreprise a cédé,
pour la valeur de 90 000D des stocks comptabilisés pour leur prix de revient de 120 000D et
ayant donné lieu à la déduction, au titre de l’exercice N-1, d’une provision pour dépréciation
de stocks pour un montant de 50.000D. En outre, au cours du mois de décembre de l’exercice
N+1, le cours moyen journalier à la bourse des actions qu’elle détient dans son portefeuille est
de 20.000D. Ces titres ont été achetés et comptabilisés au cours de l’exercice N-2 pour la
valeur de 25.000D et ont donné lieu à la déduction, au titre de l’exercice N, d’une provision
pour dépréciation d’actions pour un montant de 9.000D.

Le bénéfice imposable au titre l’exercice N + 1 est égal à :

- Bénéfice avant réintégration des provisions devenues sans objet : 300.000D


- Réintégration des provisions devenues sans objet : 20.000 + 4.000 = 24.000D
- Bénéfice net = 324.000D

22
( ) Le paragraphe 4 de l’article 12 du code de l’IRPP et de l’IS
Sous § 2- Le traitement fiscal des produits

Les produits comportent des produits d’exploitation ordinaire, des produits accessoires
et des produits exceptionnels.

I - les produits d’exploitation ordinaire

Les produits d’exploitation ordinaire, sont constitués par les ventes, les prestations de
services et les travaux.

Il s’agit des sommes reçues et des créances acquises pendant la période d’imposition
dont le résultat doit servir de base d’imposition en contrepartie des marchandises cédées, des
services rendus ou des travaux effectués.

II - Les produits accessoires

Il s’agit de profits réalisés à l’occasion de la gestion commerciale de l’entreprise mais


ne se rattachant pas à son objet principal. Les produits accessoires peuvent avoir plusieurs
origines. Il peut s’agir notamment de revenus fonciers, de revenus de capitaux mobiliers, de
revenus de valeurs mobilières, de subventions reçues.

Ces profits doivent être, en principe, rattachés aux produits d’exploitation ordinaires et
sont évalués selon les mêmes règles applicables au profit principal. Il s'agit du principe de
rattachement des produits accessoires aux produits d’exploitation ordinaire.

A - Les revenus fonciers

Les revenus des immeubles figurant à l’actif de l’entreprise sont considérés comme
produits accessoires et imposés comme des bénéfices industriels et commerciaux.

En revanche, dans le cas où les immeubles ne sont pas portés à l’actif du bilan, c’est à
dire ils dépendent du patrimoine privé de l’entrepreneur individuel, les revenus de cette
provenance ne sont pas rattachés aux résultats de l’entreprise mais ils sont imposés dans le
cadre du revenu global de l’entrepreneur individuel dans la catégorie des revenus fonciers.

B - Les revenus des capitaux mobiliers

Il s’agit des revenus provenant des intérêts des créances, des dépôts, des cautionnements
des obligations figurant à l’actif de l’entreprise.

Ces dispositions s’appliquent aux revenus des capitaux mobiliers réalisés par les fonds
d’amorçage et les fonds commun de placement à risque prévus par la législation en vigueur.

En revanche, ces dispositions ne s’appliquent pas aux revenus des capitaux mobiliers
en devises ou en dinars convertibles.

Le sous § « c » du § I de l’article 52 du code de l’IRPP et de l’IS prévoit une retenue à


la source au taux de 20% au titre des revenus des capitaux mobiliers à l’exception des intérêts
des dépôt et des titres en devises et en dinars convertibles et au titre des rémunérations et des
primes attribuées conformément à la législation et aux règlementations en vigueurs aux
membres des conseils, des directoires et des comités des sociétés anonymes et des sociétés en
commandites en actions en leur dite qualité.

C - Les revenus des valeurs mobilières

Ces revenus proviennent des placements en valeurs mobilières ou en parts sociales


figurant à l’actif de l’entreprise.

Sur le plan fiscal ces revenus étaient expressément exonérés, ils sont exclus de la base
imposable. La loi n°2013-54 du 30 décembre 2013 en abrogeant a supprimé l’exonération des
dividendes et a prévu l’application d’une retenue à la source au taux de 5% (ce taux est porté
à 10% à partir de 2018) au titre de ces dividendes.
Cette retenue est déductible de l’impôt sur le revenu annuel exigible, ou est restituable,
et ce, pour les personnes physiques dont les revenus distribués ne dépassent pas 10.000 dinars
par an.

D - Les subventions reçues

L'application du principe de rattachement des subventions reçus au bénéfice imposable


varie avec la catégorie de la subvention reçue.

Les subventions d’exploitation et les subventions d’équilibre reçues par les entreprises
constituent un élément du bénéfice imposable de l’exercice de leur encaissement.

Les subventions d’équipement ne sont pas comprises dans le bénéfice imposable de


l’exercice de leur encaissement.

Les subventions reçues pour la création ou l’acquisition d’immobilisations


amortissables doivent être rapportées aux résultats nets des exercices, à leur clôture, à
concurrence du montant des amortissements pratiqués sur la base du prix de revient des
immobilisations.

Les subventions reçues pour la création ou l’acquisition d’immobilisations non


amortissables doivent être rapportées par fractions égales aux résultats de chacune des dix
années exercices y compris celle de la création ou de l’acquisition de ces immobilisations.

En cas de cession des immobilisations, la fraction de la subvention non encore rapportée


aux bases de l’impôt est retranchée de la valeur comptable de ces immobilisations pour la
détermination de la plus-value imposable ou de la moins-value déductible.

Les primes accordées aux entreprises et destinées à financer les investissements


immatériels sont réintégrées aux résultats nets de chaque année durant dix ans à compter de
l’année de leur encaissement.

Dans le but du renforcement de l’encouragement des jardins d’enfants, l’article 60 du


décret-loi n°2021--21 du 28 décembre 2021 portant loi de finances pour l’année 2022 a
ajouté à l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS un § VI qui prévoit que la prime accordée
par l’Etat conformément à la législation et à la règlementation en vigueur au profit des
jardins d’enfants ayant adhéré au programme de promotion de la petite enfance, ne fait
pas partie de leur bénéfice soumis à l’impôt.

III – Les produits exceptionnels

Ils sont constitués par les plus-values de cession des éléments de l’actif.

Les plus-values réalisées par des entreprises sont en principe imposées comme les
bénéfices. Ce principe connaît une série d’exceptions.

A - Le principe : L'imposition des plus-values23

Le régime d’imposition s’applique à toutes les formes de cessions à titre onéreux :


vente, apport, échange, expropriation. La plus-value imposable est égale à la différence entre
le prix de cession et la valeur comptable nette qui est constituée par le prix de revient diminué
des amortissements pratiqués et fiscalement déduits.

Il s’ensuit qu’en privant l’entreprise de l’amortissement total ou partiel de certains


éléments, c’est à dire la récupération de tout ou partie du prix de leur investissement en
franchise d’impôt, le législateur n’entend pas permettre la déduction de cet amortissement lors
de la vente des immobilisations en question.

Ainsi pour les résidences secondaires, bateaux de plaisance et avions mis à la


disposition des dirigeants ou employés ainsi que pour les voitures de tourisme dont la
puissance fiscale dépasse 9 chevaux vapeurs, le prix de vente constitue la plus value puisque
aucun amortissement n’est admis à ce titre.

Il est à préciser que seules les plus-values professionnelles sont considérées comme des
bénéfices industriels et commerciaux. Les plus-values non professionnelles réalisées par les
particuliers dans la gestion de leur patrimoine privé sont traitées comme un revenu pouvant
relever de l’une des catégories de revenus, c’est le cas de la plus-value provenant de la cession
d’immeubles qui doit être soumise à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des revenus
fonciers.

Sur un autre plan, il est à noter que les moins-values constituent une charge déductible.
Toutefois, dans le but de rationaliser les règles de déduction des moins-values de cession des
actions et des parts des organismes de placement collectif en valeurs mobilières, l'article 53 de
la loi de finances pour l'année 2008, en complétant l'alinéa 1 er du §I de l'article 11 du code de
l'IRPP et de l'IS, prévoit la non déduction de la moins-value provenant de la cession des
actions ou des parts des organismes des placements collectifs en valeurs mobilières prévus par
le code des organismes des placements collectifs promulgué par la loi n°2001-83 du 24 juillet
2001, telle que modifiée et complétée par les textes subséquents, et ce, dans la limite de la
dépréciation de la valeur liquidative résultant de la distribution des bénéfices ou revenus.

23
( ) Alinéa 1 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
B - Les exceptions : Les déductions extracomptables des plus-values

Certaines plus-values ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu, elles donnent lieu à
déduction du bénéfice imposable.

1 - La première exception : les plus values de réévaluation légale

Elle concerne les plus values de réévaluation légale réalisées à l’occasion de la cession
des éléments de l’actif ayant fait l’objet d’une réévaluation légale, et ce à concurrence de la
plus value de réévaluation dégagée.

La réévaluation est dite légale dans le cas où elle est réalisée dans les conditions
énoncées par la loi. Elle est dite libre dans la mesure où elle est réalisée en dehors des
dispositions légales.

2 - La seconde exception : La plus-value de cession d’actions admises à la cote de la


bourse des valeurs mobilières de Tunis

Il s’agit de la déduction du bénéfice imposable de la plus value provenant de la cession


des actions admises à la cote de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis acquises ou
souscrites avant le 1er janvier 2011 dans le cadre d’une opération d’introduction à la bourse
des valeurs mobilières de Tunis24.

Il s’agit aussi de la déduction du bénéfice imposable de la plus value provenant de la


cession des actions admises à la cote de la bourse des valeurs mobilières de Tunis acquises ou
souscrites à partir du 1er janvier 2011 et ce lorsque leur cession a lieu après l’expiration de
l’année suivant celle de leur acquisition ou de leur souscription25.

3 – La troisième exception : La plus-value provenant des opérations de cession ou


de rétrocession de certains titres

Cette exception prévoit la déduction du bénéfice imposable de la plus-value provenant


des opérations de cession ou de rétrocession des titres et des droits y relatifs suivants :

- Les parts des fonds d’amorçage prévus par la loi n°2005-58 du 18 juillet 2005 et les
parts des fonds communs de placement à risque prévus par l’article 22 ter du code des
organismes de placement collectifs promulgué par la loi n°2001-83 du 24 juillet 2001 qui
emploient leurs actifs dans la souscription aux parts de fonds d’amorçage susvisés
conformément à la législation les régissant;

- Les parts des fonds communs de placement à risque souscrites dans le cadre du
paragraphe II de l’article 77 du code de l’IRPP et de l’IS lorsque la cession ou la rétrocession
a lieu après l’expiration de la cinquième année suivant celle de la libération des parts, et ce,
dans la limite de 50% de la plus value réalisée;

- les parts des fonds communs de placement à risque souscrites dans le cadre du
paragraphe IV de l’article 77 du code de l’IRPP et de l’IS26.

24
( ) Alinéa 2 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
25
( ) Alinéa 3 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
26
( ) Alinéa 4 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
4 - La quatrième exception :

Cette exception prévoit la déduction du bénéfice imposable de la plus-value provenant


de l’apport en actions et parts sociales dans le capital de la société mère ou de la société
holding à condition que la société mère ou la société holding s’engage à introduire ses actions
à la bourse des valeurs mobilières de Tunis au plus tard à la fin de l’année suivant celle de la
déduction. Ce délai peut être prorogé d’une seule année par arrêté du ministre des finances sur
la base d’un rapport motivé du conseil du marché financier.

Le bénéfice de la déduction est subordonné au dépôt, à l’appui de la déclaration


annuelle de l’impôt de l’année de la déduction, de l’engagement à introduire ses actions à la
bourse des valeurs mobilières de Tunis au plus tard à la fin de l’année suivant celle de la
déduction. Cet engagement doit être visé par le conseil du marché financier.

Les entreprises ayant bénéficié de cette déduction seront tenues au paiement de l’impôt
non acquitté au titre de la plus-value déduite à ce titre majoré des pénalités de retard exigibles
conformément à la législation en vigueur et ce, en cas de non dépôt, au centre ou au bureau de
contrôle des impôts compétent, d’une attestation prouvant l’introduction de la société mère ou
la société holding ayant bénéficié de l’apport, à la bourse des valeurs mobilières de Tunis
dans un délai ne dépassant pas le troisième mois suivant l’expiration du délai susvisé.

Les pénalités de retard ne seront pas exigibles en cas de présentation d’une attestation
délivrée par le conseil du marché financier prouvant que la non introduction de la société
mère ou de la société holding à la bourse des valeurs mobilières de Tunis est due à des motifs
qui ne lui sont pas imputables27.

5 - La sixième exception : La plus-value provenant de la cession des entreprises en


difficultés économiques

Cette exception prévoit la déduction du bénéfice imposable de la plus-value provenant


de la cession des entreprises en difficultés économiques dans le cadre du règlement judiciaire
prévu par la loi n°95-34 du 17 avril 1995 relative au redressement des entreprises en
difficultés économiques telle que complétée et modifiée par les textes subséquents ou de la
cession d’une branche de son activité ou d’un ensemble de branches complémentaires.

Le bénéfice de cette déduction est subordonné à la présentation à l’appui de la


déclaration annuelle de l’impôt de l’année de la déduction d’un état des actifs cédés
mentionnant les références de la décision de la cession, les références du journal officiel de la
République Tunisienne comportant la décision de cession, la valeur comptable nette des
actifs, la valeur de cession et la plus-value ou la moins-value enregistrée28.

6 - La septième exception : La plus value provenant des fusions aux opérations de


participation par apport d’entreprises individuelles au capital des sociétés soumises à
l’IS.

27
( ) Alinéa 5 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
28
( ) §II de l’article 11 bis du code de l’IRPP et de l’IS
Cette exception prévoit l’application des dispositions prévues de l’article 49 décies du
code de l’IRPP et de l’IS en matière de plus value provenant des fusions aux opérations de
participation par apport d’entreprises individuelles au capital des sociétés soumises à l’IS.

Ainsi, pour la détermination du bénéfice imposable, est admise en déduction, la plus-


value d’apport par une entreprise individuelle au capital d’une société soumise à l’IS de ses
éléments d’actif autres que les marchandises et valeurs faisant l’objet de l’exploitation.

Toutefois, la plus-value déduite est réintégrée aux résultats imposables de la société


ayant reçu ces éléments dans la limite de 50% de son montant, et ce, à raison d’un cinquième
par année à compter de l’année d’apport.

Dans le cas de cession de ces éléments avant l’expiration de la 5 ème année à compter de
l’année de l’apport, la fraction de la plus-value non encore imposée est réintégrée aux
résultats de l’année de la cession.

SOUS - SECTION II - BÉNÉFICES DES PROFESSIONS NON COMMERCIALES

§ 1 - Définition

Les bénéfices d’une profession non commerciale sont définis comme des bénéfices
provenant de l’exercice d’une profession non commerciale ou comme des bénéfices réalisés
par les professions libérales, par les charges et offices dont les titulaires n’ont pas la qualité de
commerçant et par toute autre occupation ou exploitation non commerciale 29.

La catégorie des bénéfices non commerciaux comprend :

- les revenu des professions libérales : Il s’agit notamment des revenus réalisés par les
médecins, les avocats, les experts quelle que soit leur spécialisation, les conseils, les
architectes.

- les produits réalisés par les titulaires de charges et offices. Ce sont notamment les
huissiers, les notaires. En revanche, les courtiers et les agents de changes exercent une activité
commerciale et à ce titre, ils sont imposables dans la catégorie des B.I.C.

- Les revenus réalisés dans le cadre de toute autre activité non commerciale et qui ne
trouvent pas place dans une autre catégorie de revenu définie par le code. Il s’agit notamment
des revenus réalisés par les établissements d’enseignement ou de formation.

§ 2 - Détermination du bénéfice net

Le bénéfice net de la catégorie est déterminé selon deux régimes : le régime réel de
détermination de l’assiette et le régime forfaitaire de détermination de l’assiette.

I - Le régime réel de détermination de l’assiette

Le régime réel de détermination de l’assiette constitue le régime général. Dans ce cas,


les personnes justifient d’une comptabilité tenue conformément au système comptable des
29
Article 21 du code de l’IRPP et de l’IS.
entreprises, le résultat fiscal est déterminé selon les règles applicables en matière de bénéfices
industriels et commerciaux.

Toutefois, les entreprises individuelles qui réalisent des revenus de la catégorie des
bénéfices des professions non commerciales peuvent tenir une comptabilité simplifiée
conformément à la législation comptable des entreprises et ce, lorsque leur chiffre d’affaires
ne dépasse pas 150 mille dinars sont dispenses de la tenue d’une comptabilité conforme au
système comptable des entreprises. Néanmoins, ces entreprises sont soumises à l’obligation
de tenir une comptabilité simplifiée.

II - Le régime forfaitaire de détermination de l’assiette

En l’absence de tenue de comptabilité, les contribuables peuvent demander à être placés


sous le régime de l’évaluation forfaitaire de leurs revenus imposables. Cette évaluation
forfaitaire est annuelle et elle est arrêtée à 80 % des recettes brutes réalisées par les intéressés.

Les recettes à prendre en considération s’entendent de toutes les sommes encaissées au


cours de l’année précédant celle de l’imposition, que les opérations auxquelles ces sommes se
rapportent aient été effectuées au cours de ladite année ou qu’elles l’aient été au cours des
années antérieures. Les sommes non recouvrées au cours de l’année considérée ne doivent pas
figurer dans la déclaration afférente à ladite année ; en revanche, les sommes recouvrées
pendant cette année au titre des années antérieures doivent être comprises dans ladite
déclaration.

L’option pour cette évaluation forfaitaire a lieu lors du dépôt de la déclaration de


l’impôt sur le revenu.

Toutefois, il est à noter que dans le cas où le contribuable n’a pas opté au cours d’une
année pour le régime de détermination forfaitaire et qu’il a été soumis au titre de cette année à
l’impôt sur le revenu selon le régime réel, ledit régime demeure définitif et ne peut faire
l’objet de renonciation.

SOUS – SECTION IV – TRAITEMENTS, SALAIRES, PENSIONS ET RENTES VIAGÈRES

§ 1 - Définition

I - Traitements et salaires

Les traitements sont les rémunérations payées par l’Etat ou les collectivités publiques
locales aux fonctionnaires nommés par un acte administratif. Les salaires sont les
rémunérations payées par un employeur à ses employés en application d’un contrat de travail.

L’article 25 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur
les sociétés, a prévu (à partir de 2011) le classement des rémunérations, des primes et des
autres avantages accordés aux gérants des sociétés à responsabilité limitée parmi les
traitements et salaires. Ainsi, ces rémunérations sont désormais soumises à l'impôt sur le
revenu dans la catégorie des traitements, salaires, pensions et rentes viagères.
Les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y rattachant y
compris les avantages en nature peuvent prendre les formes les plus diverses et recevoir les
appellations les plus variées, ils peuvent prendre la forme d’appointements, d’indemnités de
toute nature, de primes de toute nature, d’heures supplémentaires, de gratifications de toute
nature, de pourboires des garçons de café ou de restaurant, d’avantages en nature.

II – Les pensions

Les pensions sont des allocations périodiques qui ne représentent pas la rémunération de
services actuels mais de services passés.

Les pensions peuvent être servies en raison d’une décision de justice, c’est le cas, à titre
d’exemple, des obligations alimentaires entre époux ou entre parents en ligne directe.

III - Les rentes viagères

Les rentes viagères sont des versements périodiques effectués au profit du bénéficiaire,
jusqu’à son décès et ce, en exécution d’un engagement contractuel ou d’une décision
judiciaire.

§ 2 - Détermination du revenu net

Le montant du revenu net imposable est déterminé en appliquant au montant brut des
traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages une série de déductions.

I – Le revenu brut

Le revenu brut est constitué par les traitements, salaires, émoluments, indemnités et
autres avantages s’y rattachant y compris les avantages en nature. Il est à noter que si le
législateur a défini les règles d’évaluation des avantages en nature, il est resté muet quant à la
définition des éléments de la base brute.

Pour faire face à ce vide juridique, la doctrine administrative 30 a énuméré les indemnités
et avantages en nature non imposables.

A - Les indemnités et les avantages en nature non imposables

1 – Les indemnités non imposables

L'indemnité de salissure et l'indemnité de panier ne constituent pas un complément du


revenu imposable, elles doivent donc venir en déduction de ce dernier.

2 - Avantages en nature non imposables :

Les avantages en nature ne sont pas imposables lorsqu'ils sont octroyés par nécessité de
service. Il s’agit :

a- du logement mis à la disposition de l'employé par l'employeur suite à une obligation


de présence sur les lieux du travail. C’est le cas des logements mis à la disposition des chefs
30
Note commune N°2 de l’année1990.
de stations de transmission des P.T.T, des receveurs des finances, du trésorier général de
Tunisie, des chefs de districts de la STEG, des chefs de gares de la SNCFT, des gardiens des
réservoirs de la SONEDE et d'une manière générale, le cas de tout salarié astreint à rester sur
les lieux du travail même en dehors des heures de service.

b- du logement fourni par l'employeur du fait de l'isolement du lieu de travail. C’est le


cas des logements mis à la disposition des salariés travaillant dans des sites sahariens ou sur
des plateformes de forage off-shore

c- des uniformes de travail

d- du matériel de sécurité, tel que les casques, les lunettes, les gants.

e- des avantages octroyés pour des raisons de protection sanitaire du salarié, tels que
fourniture de lait et produits d'hygiène.

f- de la prise en charge par la société du paiement de la redevance téléphonique dont


l'utilisation est nécessitée par le service.

g- de tous autres avantages prélevés sur le fonds social, les bénéfices et les réserves
ayant déjà supporté l'impôt c’est le cas des tickets de restaurants ou de cantines.

Toutefois, la prestation de nourriture octroyée au personnel astreint à rester sur les lieux
du travail durant les heures de repas n'est pas considérée comme un avantage imposable et ce
même dans le cas où elle affecte le bénéfice imposable de l'entreprise.

Au cas où un employeur sert à la fois un avantage en nature sous forme de nourriture et


une prime de panier. Cette dernière constitue un élément de rémunération soumis à la retenue

h- des remboursements de frais : Le paragraphe 6 de l'article 38 du code de l'impôt sur


le revenu exonère les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction
ou à l'emploi supportés par les salariés dans la mesure où elles sont justifiées. Les
remboursements de frais de l'assiette imposable en matière de traitements et salaires.

Ces remboursements peuvent, selon le cas, intervenir soit sur justifications produites par
le salarié telles que factures d'hébergement, de restauration, ou de transport, soit sur la base
d'un forfait fixé par des textes réglementaires (Décret, Conventions collectives…).

Exemple : un inspecteur d'une compagnie de distribution de produits pétroliers effectue


régulièrement des missions d'inspection de stations de distribution et engage des frais
d'hébergement, de transport et de restauration.

Le remboursement des frais de transport, d'hébergement et de restauration à cet


inspecteur par la compagnie peut s'effectuer :
- soit sur pièces justificatives (titres de transport, factures d'hôtel ou de restauration) ;
- soit au moyen de l'octroi d'une indemnité forfaitaire journalière de déplacement ou sur
la base d'une indemnité forfaitaire par kilomètre parcouru si l'intéressé utilise sa voiture
personnelle et ce conformément aux textes réglementaires .

B - Evaluation des avantages en nature


En application des dispositions du §III de l’article 26 du code de l’IRPP et de l’IS les
avantages en nature sont évalués d’après leur valeur réelle. Toutefois les personnes qui
bénéficient de droit d’une indemnité de logement et qui occupent un logement, propriété de
l’employeur sans bénéfice de l’indemnité, sont soumises à l’impôt sur la base du montant de
l’indemnité qui devait leur être servie.

Le même précédé est retenu en cas d’utilisation d’une voiture de service pour des
besoins personnels.

Ces dispositions énoncent un principe et des exceptions.

1 – Le Principe

Pour la détermination du revenu imposable dans la catégorie traitements et salaires, les


avantages en nature dont bénéficient un fonctionnaire ou un salarié doivent être évalués pour
leur valeur réelle.

Cette règle s'applique à tous les avantages qu'ils portent sur des biens ou des services.
C’est le cas, notamment des repas, du voyage attribué gratuitement aux salariés, des
consommations gratuites d'électricité, de gaz ou d'eau, des bons d’essence.

Les consommations gratuites d'électricité, de gaz ou d'eau seront prises en compte pour
leur montant réel tel qu'il ressort des relevés de consommation.

Pour les bons d’essence, la valeur à prendre en considération est la valeur réelle des
bons servis d'une manière définitive et dont l'utilisation est cernée.

Il est à noter que dans le cas où les bons d’essence sont servis sans contingentement, il y
a lieu de les soumettre sur la base de la valeur du quota servi au personnel de l'Etat occupant
une fonction similaire.

2 – Les exceptions

Les exceptions concernent l'avantage en nature attribué sous forme de logement et sous
forme de voitures de fonction utilisées par les salariés à des fins personnelles.

Le logement appartenant à l’employeur occupé par une personne bénéficiant


statutairement d’une indemnité de logement sans que celle-ci lui soit servie doit être évalué au
montant de l’indemnité que l’intéressé devrait percevoir s’il n’occupe pas le logement. Il en
est de même de la voiture automobile appartenant à l’entreprise et utilisée par le salarié
bénéficiant statutairement d’une indemnité de transport à des fins personnelles, elle est
évaluée au montant de l’indemnité que l’intéressé devrait percevoir s’il ne dispose pas de la
voiture.

Il est à noter que dans le cas où l’une des deux conditions énoncées n’est pas remplie, en
l’occurrence, le logement ou la voiture ne sont pas la propriété de l’employeur mais sont pris
en location ou encore le salarié ne bénéficie pas statutairement d’une indemnité de logement
ou de transport, le logement ou la voiture sont évalués pour leur valeur réelle.
Pour le personnel du secteur privé et en l'absence d'indemnité servant de référence pour
l'évaluation des avantages, l'équivalent en indemnité imposable au titre des voitures de
fonction ou de service est déterminé par référence à l'indemnité servie à leurs homologues
dans la fonction publique. L'assimilation par rapport au personnel de l'Etat doit être faite sur la
base du tableau de concordance.

Exemple : Un directeur technique occupe un logement propriété de son employeur,


celui-ci peut prétendre statutairement à une indemnité de logement de 150,000D par mois au
cas où il n'aurait pas disposé d'un logement.

La valeur de cet avantage à retenir pour ce salarié est constituée par le montant de
l'indemnité de logement de 150D par mois et ce quelle que soit la valeur locative réelle du
logement qu'il occupe.

II – Les déductions applicables

- Les retenues obligatoires faites par l’employeur en vue de la constitution de rentes, de


pensions retraite ou pour la couverture des régimes obligatoires de sécurité sociale. Il est à
noter que les versements volontaires effectués par le contribuable ne sont pas admis en
déduction.

- Les frais professionnels inhérents à la fonction ou à l’emploi. Ils sont fixés


forfaitairement par le législateur à 10 % et ils sont appliqués sur la base du revenu après
déduction des retenues obligatoires, ces frais sont plafonnés à 2000D.

Il arrive que dans certaines professions, le salarié bénéficie d’un remboursement de frais
professionnels, c’est le cas par exemple des remboursements de frais de déplacement. Dans
cette hypothèse, ces montants ne doivent pas être compris dans le revenu imposable. Ils ne
font donc pas partie de la base de calcul de l’abattement de 10 %.

Pour les personnes bénéficiaires de pensions et des rentes viagères, elles bénéficient
d’un abattement fixé par la loi à 25 %.

SOUS - SECTION V - LES REVENUS FONCIERS

§ - 1 - Définition

Les revenus fonciers comprennent les montant provenant de la location des propriétés
bâties et des propriétés non bâties y compris les terrains de carrière appartenant au
contribuable et à ses enfants à charge.

Les revenus fonciers comprennent en outre, les montants provenant de la plus-value


dégagée suite à la cession :

- droits sociaux dans les sociétés immobilières,


- immeubles bâtis ou parties d’immeubles bâtis,
- terrains, à l’exclusion des terrains agricoles situés dans les zones agricoles cédés au
profit de personnes autres que les promoteurs immobiliers et au profit de personnes qui
s’engagent dans le contrat de cession de ne pas réserver le terrain objet de la cession à la
construction avant l’expiration d’une période de 4 ans à partir de la date de cession.
L’acquéreur est tenu de payer l’impôt dû à ce titre en cas de non respect de l'engagement
susmentionné.

Les présentes dispositions ne sont pas applicables aux opérations de cession faites :
- au conjoint, ascendants, ou descendants,
- au bénéficiaire du droit de propriété d’achat à l’intérieur des périmètres de réserves
foncières créées conformément aux dispositions des articles 40 et 41 du code de
l’aménagement du territoire et d’urbanisme, ou
- dans le cadre d’une expropriation pour cause d’utilité publique, ou
- d’un seul local à usage d’habitation dans la limite d’une superficie globale ne
dépassant pas 1000 m2 y compris les dépendances bâties et non bâties, et ce, pour la première
opération de cession.

La cession au sens du présent paragraphe couvre la cession de propriété, de l’usufruit,


de nue-propriété et de servitudes.

§2 - DÉTERMINATIONS DU REVENU NET

Les règles de détermination du revenu net diffèrent selon qu’il s’agisse de revenus
provenant de la location des propriétés bâties ou non bâties ou de revenus provenant de plus-
values.

I - Détermination du revenu provenant de la location des propriétés bâties ou non


bâties

Le revenu net des propriétés bâties est déterminé d’une manière forfaitaire en appliquant
au revenu brut une série de déductions.

Toutefois, l’évaluation du revenu net des propriétés bâties ou non bâties, peut être faite
selon le régime du bénéfice réel dans la mesure où les contribuables détiennent une
comptabilité régulière. Dans ce cas les règles applicables sont les mêmes que celles énoncées
en matière de détermination du bénéfice dans la catégorie des B.IC.

1 - Détermination du revenu brut

Le revenu brut des propriétés bâties ou non bâties lorsque ces propriétés sont données
en location est constitué par la somme des loyers effectivement touchés par le propriétaire.

A cet égard, il est à noter qu’au total des sommes encaissées par le propriétaire à titre de
loyers en principal il y a lieu le cas échéant :

- d’ajouter le montant des dépenses incombant légalement au propriétaire lorsqu’elles


sont mises, par les conventions entre les parties, à la charge des locataires ;
- de retrancher les dépenses payées et supportées par le propriétaire au lieu et place du
locataire.

Le revenu doit comporter également toute somme accessoire résultant de la location tel
que le droit d’entrée ou provenant du droit d’affichage ou de la concession du droit de
propriété ou d’usufruit.
2 – Les déductions

Le revenu net des propriétés bâties est déterminé en appliquant au revenu brut les
déductions suivantes :

- une déduction forfaitaire de 20 % au titre des frais de gestion d’assurance et


d’amortissement. Les frais de gestion sont constitués notamment par les frais d’administration
proprement dite, salaires des concierges, honoraires des gérants, frais de timbre et
d’enregistrement, frais de procédure,

- une déduction égale au montant des travaux exécutés pour la réparation et l’entretien
des immeubles. Ces dépenses doivent être justifiées. En revanche, les dépenses donnant une
plus-value aux immeubles et permettant d’accroître leur rendement, telles que les extensions
et les améliorations intérieures, ne sont pas considérées comme de frais d’entretien,

- une déduction du montant de la taxe sur les immeubles bâtis acquittée.


Le revenu net des propriétés non bâties louées ou affermées est évalué en appliquant au
revenu brut une déduction égale au montant des dépenses nécessitées pour la réalisation de ce
revenu et de la taxe foncière sur les terrains non bâtis acquittée.

II - Détermination du revenu provenant de la plus-value provenant de la cession


des droits sociaux dans les sociétés immobilières, des terrains ou d’immeubles bâtis
(art 28 du code de l’IRPP et de l’IS)

La plus-value imposable est égale à la différence entre d’une part le prix de cession
déclaré des biens visés ou celui révisé suite aux opérations de vérifications fiscales selon les
procédures applicables en matière de droits d’enregistrement et d’autre part le prix de revient
d’acquisition, de donation, d’échange ou de construction y compris la valeur des terrains,
majoré des montants justifiés des impenses et de 10 % par année de détention.

Pour les donations, les échanges, les biens hérités, le prix de revient est déterminé à
partir des valeurs déclarées dans les actes de donation ou d’échange ou dans les déclarations
de succession

a- Le prix de cession déclaré ou révisé

Le prix de cession est constitué par la valeur en espèce ou en nature payée par
l’acquéreur en contrepartie du terrain à bâtir, des immeubles bâtis ou des droits sociaux cédés.

Il s’agit du prix déclaré dans l’acte de cession ou du prix révisé et retenu suite à une
opération de contrôle.

En cas d’échange ou de donation le prix de cession est constitué par la valeur déclarée
du bien reçu et de la soulte au cas où elle existe dans l’acte d’échange.

Le prix de cession peut être le prix de vente, la valeur d’échange ou de donation déclaré
dans l’acte ou révisé suite à un contrôle fiscal selon les procédures en matière de droits
d’enregistrement
b- Le prix d’acquisition déclaré ou révisé ou de revient

Le prix d’acquisition ou de revient est constitué par le prix de revient d’acquisition ou


de construction y compris la valeur du terrain des biens cédés ou par les valeurs déclarées
dans les actes de donation ou d’échange déclaré ou révisé ou par les valeurs portées dans les
déclarations de succession.

c- Le montant des impenses

Le prix d’acquisition ou de revient comprend, en outre les montants justifiés des


impenses effectuées par le cédant soit dans le cadre de l’opération d’acquisition ou d’échange
soit dans le cadre des opérations d’aménagement, de modernisation ou d’agrandissement de
l’immeuble objet de la cession et d’une manière générale, tous les travaux qui ont pour effet
d’augmenter la valeur de l’immeuble et qui ont été réalisés par le cédant durant la période de
détention du bien.

Selon la doctrine administrative, pour être admises en déduction, ces dépenses doivent
être justifiées et ne doivent pas correspondre à des dépenses normales d’entretien. Seules les
dépenses effectuées par le cédant au titre des travaux exécutés et qui sont justifiés par les
actes et les pièces nécessaires et notamment les factures et les notes d’honoraires des
ingénieurs, des courtiers ou des commissionnaires sont admisses en déduction du prix de
cession.

d- L’actualisation de 10 % par année de détention

Le prix de revient d’acquisition, d’échange, en matière de donation ou de succession ou


de construction est actualisé par l’application d’une augmentation de 10 % par année de
détention.

Pour le calcul de la période de détention, la doctrine administrative considère que


l’année est décomptée pour 360 jours et le mois pour 30 jours.

Exemple N° 1

Ali a cédé par contrat en date du 10 juin 2017 pour le prix de 200.000 D une maison
secondaire qu’il avait achetée le 12 mars 2006 à 40.000 D. Il a payé des honoraires et des
commissions pour un montant de 3.000 D et a acquitté des droits d’enregistrement et la taxe
au profit de la conservation foncière pour 2.400 D.

Il a effectué une extension pour un montant de 18.000 D, les travaux ont été réalisés
pendant la période allant du 2 décembre 2009 au 25 mars 2010.

La plus value immobilière résultant de cette opération de cession s’établit comme suit :

- Prix de cession : 200 000


- Prix de revient d’acquisition : 40 000 + 3 000 + 2 400 = 45 400
- Période de détention de l’immeuble : du 12 mars 2006 au 10 juin 2017 soit 11 ans et 2
mois 28 jours c’est à dire 4.048 jours.
- Application au prix de revient de l’actualisation de 10 % par année de détention :
Valeur d’acquisition d’échange ou de construction x Taux de 10% x Période de détention en
nombre de jours / 360 = 45.400 x 10% x 4.048 / 360 = 51.049,777 D
- Coût de l’extension : 18.000 D
-Période à prendre en considération pour appliquer à l’extension l’actualisation de 10
% : l’extension a été achevée le 25 mars 2010, la période à prendre en considération est de 6
ans, 2 mois et 15 jours soit 2235 jours.
- Application à la valeur de l’extension de l’actualisation de 10 % par année de
détention : 18.000 x 2235 x 10% / 360 = 11.175 D
- Prix de revient de l’immeuble actualisé : 40.000 + 3.000 + 2.400 + 51.049,777 +
18.000 + 11.175 = 125.624,777D
- Montant de la plus-value réalisée : 200.000 – 125.624,777 = 74.375,223D
- Le taux de l’impôt sur le revenu est de 5% du fait que la cession est intervenue après
10 ans à compter de la date de possession
- Impôt sur le revenu dû : 74.375,223D x 5% = 3.718,761D

Exemple n° 2 :

Suite à un contrôle fiscal opéré selon la procédure réglementaire prévue en matière de


droit d’enregistrement, l’administration a procédé à la révision du prix de cession et a retenu
le montant de 250.000 D, le contribuable a accepté le redressement.

La plus-value de cession qui résulte de l’opération de cession serait de : 250.000 –


125.624,777 =124.375,223 D
- Impôt sur le revenu dû = 124.375,223 x 5% = 6.218,761D
- Impôt sur le revenu à régulariser : 6.218,761 – 3.718,761= 2.500 D

II est à noter que les pénalités et les intérêts de retard dus au titre de la régularisation
sont calculés conformément aux dispositions du code des droits et procédures fiscaux.

SOUS - SECTION VI – LES REVENUS DE VALEURS MOBILIERES

§ 1 – Définition

Tout bénéfice distribué par une société soumise à l’impôt sur les sociétés a, en principe,
le caractère de revenu de valeurs mobilières.

Les bénéfices réalisés par les sociétés de personnes sont directement et pour leur totalité
soumis à l’IR frappant les revenus des associés personnes physiques et l’IS frappant les
bénéfices des associés société de capitaux. Ces bénéfices sont imposés entre les mains des
associés qu’il y ait ou non fait l’objet d’une distribution, c’est à dire qu’ils aient été mis en
réserve ou appréhendés par le ou les propriétaires du capital.

Sur le plan fiscal, la notion de bénéfice distribué n’existe donc qu’à l’égard des produits
distribués par les seules personnes morales passibles de l’impôt sur les sociétés.

La notion fiscale de bénéfices distribués recouvre deux catégories d’éléments : les


bénéfices distribués proprement dits et les bénéfices considérés comme distribués. Toutefois
certaines sommes ne sont pas considérées comme distribuées.
I - Les bénéfices distribués proprement dits

Il s’agit des bénéfices qui sont mis en distribution par les personnes morales soumises à
l’IS ainsi que par les coopératives et leurs unions ; par les sociétés en participation qui
revêtent en fait une forme juridique qui les rendrait soumises à l’IS et par les établissements
tunisiens de sociétés étrangères ayant la forme d’une société soumise à l’IS.

Ainsi, ne sont susceptibles d’être considérées comme distribuées que les sommes qui ne
restent pas investies dans l’entreprise. Le désinvestissement constitue un critère important de
la distribution.

II – Les bénéfices considérées comme distribuées

Le § II de l’article 29 du code l'IRPP et de l'IS prévoit que : Sont aussi considérés


comme revenus distribués :
a- tous les bénéfices ou produits qui ne sont ni mis en réserve ni incorporés au capital,
b- toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés, actionnaires ou
porteurs de parts et non prélevés sur les bénéfices,
c- les bénéfices réalisés en Tunisie par les entreprises visées par l’alinéa 3 du § I de cet
article 29 qui sont présumés être distribués au profit des associés non domiciliés en Tunisie

III – Les bénéfices assimilés à des revenus distribués

En application des dispositions de l’article 30 du code de l’IRPP et de l’IS, sont


assimilés à des revenus distribués :

1 - Sauf preuve contraire, les sommes mises à la disposition des associés directement ou
par personnes interposées, à titre d’avances, de prêts ou d’acomptes à l’exception de celles
servies entre la société mère et ses filiales.

Il est à préciser que la preuve du contraire ne peut pas résulter du seul fait de présenter
un contrat de prêt constaté, à l’origine, par un acte de prêt régulier, ayant date certaine par son
enregistrement, contenant les stipulations d’usage relatives aux taux d’intérêt et aux modalités
de remboursement, la preuve du remboursement est nécessaire.

Ainsi, lorsqu’ultérieurement, ces sommes sont remboursées par l’associé, l’impôt


correspondant déjà payé est imputé sur l’impôt dû au titre de l’année de remboursement ou à
défaut des années suivantes.

De son côté, l’administration admet que lorsqu’une avance non imposée a été
intégralement remboursée avant l’intervention d’un vérificateur, elle ne peut pas être
considérée comme un revenu distribué.

2 - Les rémunérations, avantages et bénéfices occultes

a- les rémunérations et avantages occultes


Sont, notamment considérés comme rémunérations et avantages occultes :
- les travaux immobiliers effectués dans un immeuble appartenant à un associé et dans
lequel il habite personnellement
- la cession d’un bien à la société par un associé pour un prix excessif;
- l’absence de stipulation d’intérêts pour un prêt octroyé par la société au profit d’un
associé;
- la fraction des rémunérations exagérées non déductible
- la partie excédentaire des intérêts des comptes courants associés;

b- Bénéfices occultes :
Sont considérés bénéfices occultes et donc revenus distribués notamment :
- la prise en charge par la société de dépenses personnelles d’un associé;
- le détournement commis par un associé;
- l’indemnité d’expropriation allouée à une société et dont le gérant a personnellement
disposé ;
- l’appropriation d’un matériel par un associé ;

3 - Les jetons de présence attribués aux membres du conseil d’administration en leur


dite qualité.

4 - Les bénéfices réalisés par les établissements tunisiens de sociétés étrangères soumis
à l’impôt sur les sociétés. Ces bénéfices sont présumés être distribués au profit des associés
non domiciliés en Tunisie.

5 - les bénéfices et réserves cumulés incorporés au capital depuis moins de 5 ans par une
entreprise dans la mesure où cette dernière cesse d’être soumise à l’IS. Ces bénéfices et
réserves sont réputés distribués aux associés en proportion de leurs droits. A ce titre, constitue
un cas de cessation d’activité, la réunion des actions ou parts sociales entre les mains d’un
seul associé et ce, à l’exception du cas des sociétés à responsabilité limitée unipersonnelle.

6 – Les plus- values provenant de la cession d’actions et de parts sociales ou de leur


rétrocession.

La plus-value réalisée sur la cession d'actions et de parts sociales est soumise à l’impôt
sur le revenu à un taux proportionnel de 10% de son montant. La déclaration est annuelle, et
elle doit être déposée au plus tard le 25 février de l’année qui suit celle de la réalisation des
opérations de cession.

§ 2 - Détermination du revenu net :

En dehors du cas de la détermination du revenu provenant de la cession des actions et


des parts sociales, le revenu net est constitué par le produit de la distribution des bénéfices
telle que définie fiscalement.

Il est à rappeler que la plus-value prévue par le deuxième paragraphe de l’article 3 et par
l’article 31 bis du présent code est égale à la différence entre le prix de cession ou de
rétrocession des titres ou des droits y relatifs d’une part, et leur valeur de souscription ou
d’acquisition d’autre part et provenant des opérations de cession ou de rétrocession réalisées
au cours de l’année précédant celle de l’imposition après déduction de la moins-value
résultant des opérations susvisées.

SOUS-SECTION VII - LES REVENUS DE CAPITAUX MOBILIERS

§ 1- Définition

Sont considérés comme revenus de capitaux mobiliers

1 - les intérêts, les arrérages, les lots et primes de remboursement et autres produits des
obligations, effets publics et autres titres d’emprunt négociables émis par l’Etat, les
collectivités publiques locales, les établissements publics les associations de toute nature et les
sociétés civiles et commerciales,
2 - les intérêts des créances,
3 - les intérêts et les revenus31 des dépôts des sommes d’argent,
4 - les intérêts et les rémunérations32 des cautionnements,
5 – les produits des comptes courants,
6 – les revenus des parts et le boni de liquidation du fonds commun de créances prévu
par la loi n°2001-83 du 24 juillet 2003 portant promulgation du code des organismes de
placement collectif,
7 – le bénéfice net des sukuks et leurs revenus ainsi que les produits de liquidation du
fonds commun des sukuk prévu par la législation les régissant33.

§ 2 - Détermination du revenu net

Le revenu net est constitué par les intérêts effectivement perçus l’année précédente sans
distinction entre ceux afférents à ladite année et ceux payés par anticipation ou à titre
d’arriérés.

SOUS-SECTION VIII - AUTRES REVENUS

§ 1– Définition (art 36)

La catégorie autres revenus est constituée par :


- les revenus de source étrangère n’ayant pas été imposés dans le pays d’origine ;
- les revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie,
- les revenus déterminés selon les dépenses personnelles ostensibles et notoires et selon
l’accroissement du patrimoine conformément aux dispositions de l’article 43 du présent code
en cas de non réalisation de revenus dans la catégorie des bénéfices industriels et
commerciaux ou des bénéfices des professions non commerciales ou des bénéfices de
l’exploitation agricole ou de pêche.

§ 2 - Détermination du revenu net (art 37)


31
( ) Le terme « revenu » est ajouté par le § 2 de l’article 16 de la loi n°20016- 53 du 25
décembre 2015 portant loi de finances pour l’année 2016
32
() Le terme « rémunérations » est ajouté par l’article 66 de la loi n°2003-80 du 29 décembre
2003 portant loi de finances pour l’année 2016
33
() Ajouté par l’article 28 de la loi n°2013-54 du 30 décembre 2013 portant loi de finances
pour l’année 2014
Pour les revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie et les revenus
déterminés selon les dépenses personnelles ostensibles et notoires et selon l’accroissement du
patrimoine le revenu net est constitué par les sommes effectivement perçues de l’étranger et
par le montant brut provenant des jeux de pari, de hasard et de loterie et par le revenu
déterminé selon les dépenses personnelles ostensibles et notoires et selon l’accroissement du
patrimoine.

Une exception est prévue à cet égard, elle concerne les traitements salaires pensions et
rentes viagères de source étrangère, ceux-ci sont déterminés conformément aux dispositions
de l’article 26 du code de l’IRPP et de l’IS.

En application des dispositions des articles 26 et 37 du code de l’IRPP et de 1’IS, les


traitements, salaires, pensions et rentes viagères de source étrangère bénéficient d’une
déduction de 10% pour les traitements et salaires et de 80% pour les pensions et rentes
viagères.

Exemple n° 1

Une personne physique résidente en Tunisie a exercé pendant une période de 4 mois une
activité salariale à l’étranger, moyennant un salaire brut mensuel de 5000 dinars.

Dans la mesure où l’intéressé n’a pas subi l’impôt sur le revenu au titre dudit salaire à
l’étranger, le revenu imposable est calculé comme suit :

- Revenu brut : 5 000D x 4 = 20.000D


- Déductions pour frais professionnels de 10% : 2 000D
- Revenu net imposable : 18 000D

Exemple n° 2

Une personne physique résidente en Tunisie perçoit auprès d’un Etat étranger une
pension de retraite de 900D par mois, au titre d’un emploi antérieur exercé dans cet Etat
étranger. L’Etat en question a conclu avec la Tunisie une convention de non double
imposition en vertu de laquelle les pensions ne sont imposables que dans l’Etat de la résidence
du bénéficiaire.

Dans ce cas, le revenu net de la catégorie est déterminé comme suit :

- Pensions annuelles : 900 x 12 = 10.800 D


- Abattement de 80 % : 10.800 x 25% = 8.640 D
- Revenu Net imposable : 2.160 D.

SECTION II - LES REVENUS EXONÉRÉS


Les revenus exonérés sont expressément énumérés par l’article 38 du code de l’IRPP et
de l’IS.

1 - Les rentes viagères et allocations temporaires servies aux victimes d’accidents


du travail ou à leur ayant droit.

2 - Les rentes viagères servies en représentation de dommages et intérêts en vertu


d’un jugement pour la réparation d’un préjudice corporel.

3 - Les traitements, salaires et indemnités servis par les Etats étrangers au profit
du personnel détaché auprès du gouvernement Tunisien dans le cadre de la coopération
technique.

4 -- Les allocations, indemnités et prestations servies, sous quelle que forme que ce
soit en application de la législation relative à l’assistance, à l’assurance et à la sécurité
sociale : c’est le cas notamment des allocations familiales, du salaire unique, des pensions
temporaires d’orphelins, des allocations versées aux infirmes.

5 – La gratification de fin de service : dans les limites fixées dans le cadre de la


législation régissant le travail (3mois) ou dans les limites fixés dans le cadre des opérations de
licenciement de salariés pour des raisons économiques et approuvées par la commission de
contrôle des licenciements ou par l’inspection travail ou fixées dans le cadre des décisions de
la commission d’assainissement et de restructuration des entreprises à participations
publiques.

6 - Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à


l’emploi supportés par les salariés dans le cadre de l’exercice de leur activité dans la
mesure où elles sont justifiées.

Les allocations spéciales sont celles dont la nature et la dénomination correspondent en


principe aux genres de frais qu’elles sont destinées à couvrir, c’est le cas notamment des
indemnités pour frais de mission ou de représentation.

En principe, l’exonération de ces allocations spéciales est subordonnée à la justification,


par des pièces authentiquement valables, des frais supportés par le salarié.

Toutefois, la pratique administrative considère que les allocations spéciales fixées


forfaitairement par un décret, une convention collective, les statuts ou une convention interne
peuvent être exonérés, dans mesure où elles ne sont pas exagérées.

7 - Les intérêts de l’épargne logement servis aux titulaires de contrats d’épargne


logement

8 - Les intérêts des dépôts et des titres en devises ou en dinars convertibles

9 - Les intérêts des comptes courants ouverts entre industriels, commerçants ou


exploitants agricoles à la condition que les opérations inscrites au compte courant se
rattachent exclusivement à la profession
L’exonération n’est accordée que pour les personnes exerçant une activité industrielle,
commerciale ou agricole et au titre des intérêts des comptes courants se rattachant
exclusivement à leur activité. Cela exclut par exemple les intérêts procurés par un
commerçant et résultant des placements effectués à son compte courant ouvert auprès d’un
autre commerçant, industriel un agriculteur, du fait que ces placements ne concernent pas son
commerce.

Le compte courant suppose l’existence de mouvements continus d’entrée et de sortie par


oppositions aux placements faits dans un seul sens qui sont considérés comme des dépôts.

10 - L’indemnité d’expatriation, émoluments, indemnités et autres avantages


perçus par les salariés au titre de leur activité à l’étranger à condition que l’employeur
soit domicilié ou établi en Tunisie et que l’activité se rapporte aux études techniques ou
économiques ou sociales ou environnementales ou à l’assistance sociale ou encore aux
travaux de constructions de montage ou opérations de maintenance ou activités de
surveillance s’y rattachant

Exemple n° 1

Une entreprise tunisienne a conclu un contrat avec une entreprise implantée en


Mauritanie en vertu duquel l’entreprise tunisienne met à la disposition de l’entreprise
étrangère un ingénieur informaticien pour la réalisation d’une étude technique. La durée du
séjour en Mauritanie est de 5 mois. L’intéressé bénéficiera des émoluments suivants :
- Salaire brut mensuel après déduction des cotisations sociales et ce avant son
détachement à l’étranger : 1.000 D
- Indemnité d’expatriation mensuelle 2.500 D

- Salaire annuel avant son détachement à l’étranger : 1.000 D x 12 = 12.000 D


- Indemnité d’expatriation exonérée 2.500 D x 5 = 12.500 D
- Revenu brut global annuel : 12.000 D + 12.500 D = 24.500 D
- Revenu brut imposable : 24.500 D — 12.500 D = 12.000 D

Exemple n° 2

Une entreprise de travaux publics a conclu un marché de construction avec une


entreprise implantée au Sénégal où elle a détaché du personnel administratif et technique dont
un ingénieur de suivies des travaux. L’intéressé séjournera à l’étranger durant 4 mois et
percevra la rémunération suivante :

- salaire brut mensuel après déduction des cotisations sociales et ce avant son
détachement à l’étranger : 900 D
- Indemnité d’expatriation mensuelle 2.400 D
- Salaire annuel : 900 D x 12 =10.800 D
- Indemnité d’expatriation exonérée : 2.400 D x 4 = 9.600 D
- Revenu brut global : 10.800 D + 9.600 D = 20.400 D
- Revenu brut imposable : 20.400 D – 9.600 D =10.800 D

11 - Les intérêts des comptes d’épargne pour les études ouverts auprès des banques
par les parents au profit de leurs enfants
Les conditions d’application de cette mesure sont fixées par le décret n°99-1923 du 31
août 1999.

12 – Les cotisations payées par les employeurs dans le cadre des contrats collectifs
d’assurance vie.

Les cotisations de l’employeur aux contrats collectifs d’assurance vie conclus dans les
conditions prévues par l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS sont exonérées, elles ne font
partie ni de l’assiette soumise à la retenue à la source ni de celle soumise à l’impôt sur le
revenu.

Exemple n° 1
Une entreprise a souscrit au profit de ses employés un contrat collectif d’assurance vie
conformément aux dispositions de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS.

Un employé de cette entreprise, marié ayant 3 enfants à charge a réalisé au titre de


l’exercice 2017 des traitements de 15.000 D et a versé au cours de la même année dans le
cadre du contrat collectif d’assurance vie une prime de 3.300 D. La cotisation de son
employeur à ce contrat au titre de la même année est de 1.000 D.

Dans ce cas le revenu net imposable de l’intéressé au titre de l’année 2017 est déterminé
comme suit :

* La cotisation de l’employeur dans le contrat collectif d’assurance vie qui s’élève à


1.000 D est exonérée de l’impôt, elle ne fait pas partie du revenu imposable.

* Détermination du revenu net imposable :


- Revenu global après déduction des cotisations sociales obligatoires : 15.000 D
- Déduction des frais professionnels (10%) : 1.500 D
- Déduction pour situation de famille et enfants charge : (150D + 90D + 75D + 60D) =
375D
- Déduction des primes payées au titre du contrat d’assurance vie dans la limite de
20.000 : 2.300
- Revenu net imposable : 15.000 D -1.500 D -375D - 2.300 = 10.825 D

13 - Les intérêts ou bénéfices des comptes « épargne pour l’investissement »

L’exonération concerne les intérêts ou bénéfices des comptes épargne pour


l’investissement prévus par l’article 39 bis du code de l’IRPP et de l’IS et ce, dans la limite de
4.000 dinars par an.

14 – Les sommes payées dans le cadre de l'exécution des contrats d’assurance-vie


ou des contrats d’assurance-vie Takaful

L’exonération concerne les sommes payées dans le cadre de l'exécution des contrats
d’assurance-vie ou des contrats d’assurance-vie Takaful visés au § 2 du § I de l’article 39 du
code de l’IRPP et de l’IS, à l'exception des sommes payées dans le cadre de l'exécution des
contrats d’assurance-vie ou des contrats d’assurance-vie Takaful et des contrats de
capitalisation ou des contrats de capitalisation Takaful en exécution des obligations du
souscripteur uo de l'adhérent prévues par la législation en vigueur.
15 – La plus- value de cession d’actions

- les actions cotées à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis souscrites ou


acquises à partir du 1er janvier 2011 lorsque leur cession ou rétrocession a lieu après
l’expiration de l’année suivant celle de leur souscription ou de leur acquisition;
- les actions des sociétés d’investissement à capital variable et les parts des fonds
commun de placement en valeurs mobilières prévus par l’article 10 du code des organismes
de placement collectifs promulgué par la loi n°2001-83 du 24 juillet 2001;
- les parts des fonds d’amorçage prévus par la loi n°2005-58 du 18 juillet 2005 et les
parts des fonds communs de placement à risque prévus par l’article 22 ter du code des
organismes de placement collectifs promulgué par la loi n°2001-83 du 24 juillet 2001 qui
emploient leurs actifs dans la souscription aux parts de fonds d’amorçage susvisés
conformément à la législation les régissant;
- les actions et les parts sociales cédées ou rétrocédées pour le compte des tiers
personnes physiques, par les sociétés d’investissement à capital risque souscrites ou acquises
dans le cadre du paragraphe I de l’article 39 septies du présent code ainsi que les parts des
fonds communs de placement à risque souscrites dans le cadre du paragraphe II du même
article lorsque la cession ou la rétrocession a lieu après l’expiration de la cinquième année
suivant celle de la souscription aux actions, aux parts sociales ou aux parts ou de leur
acquisition, et ce, dans la limite de 50% de la plus value réalisée;
- les actions et les parts sociales cédées ou rétrocédées pour le compte des tiers
personnes physiques, par les sociétés d’investissement à capital risque souscrites ou acquises
dans le cadre du paragraphe III de l’article 39 septies du présent code et les parts des fonds
communs de placement à risque souscrites dans le cadre du paragraphe IV du même article;
- les actions, les parts sociales objet d’apport au capital de la société mère ou de la
société holding sous réserve de l’engagement de la société mère ou de la société holding
d’introduire ses actions à la bourse des valeurs mobilières de Tunis dans un délai ne dépassant
pas la fin de l’année suivant celle de l’exonération. Ce délai est prorogé d’une seule année par
arrêté du Ministre des Finances sur la base d’un rapport motivé du conseil du marché
financier.

Le bénéfice de l’exonération est subordonné au dépôt, à l’appui de la déclaration


annuelle de l’impôt relative à l’année de l’exonération, de l’engagement précité visé par le
conseil du marché financier.

16 – La plus- value de cession d’actions ou de parts sociales

L’exonération concerne la plus- value de cession d’actions ou de parts sociales prévue


par l’article 31 bis du code de l’IRPP et de l’IS et la plus value prévue par le deuxième
paragraphe de l’article 3 du même code et ce, dans la limite de 10.000 dinars par an.

17 - Les revenus provenant de la location de terres agricoles réservées aux grandes


cultures objet de contrats de locations conclus pour une période au moins égale à trois
années.
18 – Les primes accordées dans le cadre des interventions du fonds national de
l’emploi et les primes accordées par les entreprises dans le même cadre

19 – Les pensions mentionnées au décret-loi n° 2011-97 du 24 octobre 2011 portant


indemnisation des martyrs et blessés de la révolution de la liberté et de la dignité : 17
décembre 2010 – 14 janvier 2011.

20 - Les revenus provenant des jeux

Les sommes provenant des jeux de paris mutuels sur les courses de chevaux et des
concours de pronostics sportifs de tous genres organisés par les établissements publics
conformément à la législation les régissant ou qui sont organisés par d’autres entreprises au
profit des entreprises publiques visées dans le cadre de contrats de concession ou de contrats
de partenariat entre le secteur public et le secteur privé ainsi que les sommes provenant des
jeux de hasard et de chance prévus par l’article 24 de la loi n°2020-46 du 23 décembre 2020
portant loi de finances pour l’année 202134.

21 - L’avantage octroyé aux ouvriers en contrepartie des services de transport35

La valeur de l’avantage octroyé aux ouvriers en contrepartie des services de transport


du et au lieu du travail par les entreprises implantées dans les zones de développement
régional qui exercent des activités non exclues du bénéfice des avantages du développement
régional telles que fixées par la législation en vigueur

SECTION III - LES DÉDUCTIONS COMMUNES

Le revenu global imposable est déterminé en appliquant à la somme algébrique des


différentes catégories de revenus nets les déductions communes énumérées par les articles 39
et 40 du code de l’IRPP et de l’IS. Il est à noter que des déductions accordées dans le cadre
des avantages fiscaux par le code de l’IRPP et de l’IS et par des textes particuliers régissant
les avantages fiscaux sont aussi applicables.

§ 1 - Les arrérages des rentes36

Il s’agit des arrérages payés au titre de rentes constituées à titre obligatoire et gratuit. Le
contribuable doit justifier de l’existence de l’acte l’obligeant au versement de ces arrérages et
de leur payement effectif.

§ 2 - Déduction au titre des primes afférentes aux contrats d’assurance dont


l’exécution dépend de la durée de la vie humaine37 100.000D à partir de 2021
34
( ) Tel que modifié par le § 2 de l’article 24 de la loi n°2020-46 du 23 décembre 2020 portant loi de
finances pour l’année 2021
35
() L’article 44 de la loi n°2019-78 du 23 décembre 2019 portant loi de finances pour l’année 2020.
36
( ) Le n°1 du §I de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS
37
( ) Le n°2 du §I de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS
En application des dispositions du n° 2 de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS,les
contribuables ont droit à la déduction des primes ou cotisations auprès des entreprises
d'assurance takaful 38 payés par le souscripteur ou l’adhérent auprès des entreprises
d'assurance takaful 39 dans le cadre des contrats assurance vie ou des contrats assurance vie
takaful ou des contrats de capitalisation ou des contrats de capitalisation takaful dans la
limite de 10.000 dinars par an, limite porté par le § 2 de l’article 20 de la loi n°2020-46 du 23
décembre 2020 à 100.000 dinars, et ce, lorsque ces comportent l’une des garanties suivantes:

- garantie d’un capital ou d’une rente au profit de l’assuré, de son conjoint, de ses
ascendants ou de ses descendants d’une durée effective au moins égale à huit ans;
- garantie des unités de compte rente au profit de l’assuré, de son conjoint, de ses
ascendants ou de ses descendants servies après une durée minimale qui ne doit pas être
inférieure à huit ans ;
- garantie d’un capital ou d’une rente en cas de décès de l’assuré au profit du conjoint,
des ascendants ou des descendants.

§ 3 – Déduction des sommes payées au titre du remboursement des prêts


universitaires en principal et en intérêts40.

§ 4 - Déduction des intérêts payés au titre des prêts relatifs à l'acquisition ou à la


construction d'un logement41

En effet, dans le but de réduire la pression fiscale pour les personnes à revenu limité, le
§1 de l’article 39 de la loi de finances pour l’année 2010, en ajoutant un n°4 au § I de l’article
39 du code de l’IRPP et de l’IS prévoit la déduction des intérêts payés au titre des prêts
relatifs à l'acquisition ou à la construction d'un logement social au sens de la législation
relative aux interventions du fonds de promotion du logement pour les salaries.42

Ces dispositions s'appliquent aussi aux opérations d'acquisition dans le cadre des contrats
Murabaha.

Ces dispositions s'appliquent aux montants dont la date de remboursement aura lieu à partir
er
du 1 janvier 2016.

38
( ) Ajouté par le § 5 de l’article 12 de la loi n°2019-78 du 23 décembre 2019
39
( ) Ajouté par le § 3 de l’article 12 de la loi n°2019-78 du 23 décembre 2019
40
( ) Le n°3 du §I de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS
41
( ) Le n°4 du §I de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS
42
( ) - Loi n°77-54 du 3 août 1977 portant institution du fonds de promotion du logement pour les salariés.
- Décret n°77-965 du 24 novembre 1977 pris en application de la loi n°77-54 du 3 août 1977 portant institution
du fonds de promotion du logement pour les salariés.
- Décret n°99-96 du 11 janvier 1996 portant institution d’un régime spécial au titre des interventions du fonds de
promotion du logement pour les salariés.
- Arrêté du ministre de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire du 2 décembre 2009 portant
approbation des prix des logements neufs réalisés par les promoteurs immobiliers et financés par le fonds de
promotion du logement pour les salariés.
Pour l’application de ces dispositions la doctrine administrative 43 considère que le
bénéfice de la déduction susmentionnée est subordonné au respect des conditions suivantes:

- il doit s’agir d’un local à usage d’habitation dont le coût d’acquisition ou de


construction y compris les parties dépendantes (jardins, caves, garages...) et les parties
indépendantes (celliers, places de parking....), même lorsqu’ils font l’objet de contrats séparés,
ne dépasse pas 200.000 dinars. Dans ces conditions, la mesure ne s’applique pas aux crédits
affectés à l’acquisition des terrains ainssi qu’autres crédits de consommation ou
d’aménagement.
- il doit s’agir d’une opération d’acquisition ou de construction d’un seul local à usage
d’habitation;
- le bénéficiaire du crédit ne doit pas être propriétaire d’un autre local à usage
d’habitation à la date de la déduction même en copropriété, et ce, même si la valeur totale de
la première et de la deuxième habitation ne dépasse pas 200.000 dinars.

La mesure s’applique aux crédits accordés par les personnes et entités habilitées à
octroyer des crédits immobiliers tel que les établissements de crédit, les caisses sociales, les
employeurs.

§ 5 - Déduction des cotisations payées par les travailleurs non salariés affiliés à l’un
des régimes légaux de la sécurité sociale44.

Pour la détermination du revenu net imposable dans la catégorie des traitements et


salaires, l’article 26 du code de l’IRPP et de l’IS a prévu la déduction des retenues
obligatoires effectuées par l’employeur en vue de la constitution de rentes, de pensions, de
retraite ou pour la couverture des régimes obligatoires de sécurité sociale.

§ 6 - Déduction des intérêts perçus au titre des comptes spéciaux d’épargne et au


titre des emprunts obligataires émis à partir du 1er janvier 199245

Désormais, la déduction se fait, dans la limite d’un montant annuel de cinq mille dinars
5.000 D (10.000D à partir de 2022) sans que cette déduction n’excède trois mille dinars 3.000
D( 5.000D à partir de 2022) pour les intérêts provenant des comptes spéciaux d’épargne
ouverts auprès des banques et auprès de la Caisse d’Epargne Nationale de Tunisie.

§ 7 - Déduction pour situation de famille46

Le contribuable a droit à une déduction en sa qualité de chef de famille d’un montant


égal à 300 dinars. Cette déduction pour situation familiale profite au seul chef de famille
marié. La femme même mariée ne bénéficie pas pour sa propre imposition de cette déduction,
sauf dans le cas où elle est aussi considérée comme chef de famille.

43
() Note commune N°18 / 12015

44
( ) Le n°5 du §I de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS
45
( ) Le §II de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS
46
( ) Le §I de l’article 40 du code de l’IRPP et de l’IS
§ 8 - Déduction pour enfants à charge47 100D / par enfant
2000D/ enfant infirme
1000D/enfant étudiant

Le contribuable a droit à une déduction en sa qualité de chef de famille pour enfants à


charge. Sont considérés comme enfants à charge les enfants propres du contribuable ou
adoptés âgés de moins de vingt ans au 1er janvier de l’année d’imposition et ce à la condition
qu’ils ne disposent pas de revenus distincts de ceux qui servent de base à l’imposition du
contribuable.

Il est à noter que cette déduction est accordée exclusivement au titre des quatre premiers
enfants à la charge du contribuable et que si l’un de ces quatre premiers enfants vient à
atteindre sa majorité ou à décéder, la déduction dont il bénéficiait ne peut être reconduite au
titre du cinquième enfant.

Toutefois, le montant de la déduction est porté à :


- 1.000 dinars par enfant poursuivant des études supérieures sans bénéfice de bourse et
ayant moins de 25 ans au 1er janvier de l’année d’imposition et ce quel que soit son rang mais
dans la limite des quatre premiers enfants à charge.
- 2.000 dinars par enfant infirme et ce quel que soit son âge et son rang dans l’ordre
chronologique de naissance des enfants à la charge du contribuable.

§ 9 – Les déductions pour parents à charge48

Tout contribuable a droit à une déduction au titre de chaque parent à charge dans la
limite de 5% du revenu net soumis à l’impôt avec un maximum de 450 dinars par parent à
charge. Cette déduction est soumise aux conditions suivantes :

- le montant déductible dit figurer sur la déclaration des revenus du bénéficiaire de la


pension qui doit être déposée concomitamment avec celle de l’intéressé ;
- le revenu du parent à charge augmenté du montant de la déduction doit être inférieur
ou égal au salaire minimum interprofessionnel garanti.

Lorsque la charge des parents est assurée par plus d’un enfant, le montant de la
déduction est réparti entre tous les enfants.

Dans ce cas, et pour des considérations pratiques, l’administration admet que le dépôt
de la déclaration du ou des parents peut s’effectuer en même temps que celui d’un seul enfant.
Les autres enfants fournissent simplement à l’appui de leurs déclarations de revenus une copie
de cette déclaration.

Il est à noter que l’épouse ayant des parents à charge peut prétendre à la même
déduction et dans les mêmes conditions.

47
( ) Les §II et III de l’article 40 du code de l’IRPP et de l’IS
48
( ) Le §IV de l’article 40 du code de l’IRPP et de l’IS
CHAPITRE IV- EVALUATION FORFAITAIRE DU REVENU GLOBAL IMPOSABLE.

Deux méthodes d’évaluation forfaitaires du revenu imposable sont prévues par les
dispositions du code de l’IRPP et de l’IS à savoir l’évaluation basée sur les éléments de train
de vie et l’évaluation selon les dépenses personnelles ostensible et notoires et selon
l’accroissement du patrimoine.

SECTION I - LA DÉTERMINATION DE L’ASSIETTE DE L’IMPÔT SUR LE REVENU SUR LA


BASE DES ÉLÉMENTS DE TRAIN DE VIE.

Le régime est prévu par l’article 42 du code de l’IRPP et de l’IS, il permet aux
vérificateurs de substituer un régime particulier d’imposition au régime de droit commun et ce
en cas de disproportion marquée entre le train de vie d’un contribuable et ses revenus
déclarés. Dans ce cas et sauf justification contraire du contribuable, le revenu global
imposable ne peut être inférieur à une somme forfaitaire déterminée en appliquant à des
éléments de train de vie du contribuable le barème figurant à l’annexe I du code de l’IRPP et
de l’IS.

Une fois les conditions nécessaires à l’application de ce régime se trouvent réunies, il


suffit aux vérificateurs d’apporter la preuve de l’existence matérielle des éléments de train de
vie, et de leur appliquer les indices prévus par le législateur.

La détermination de l’assiette sur la base des éléments de train de vie est soumise à la
condition de l’existence d’une disproportion marquée entre le train de vie du contribuable et
ses revenus déclarés tant pour l’année d’imposition que pour l’année précédente.
L’importance de la disproportion est définie par le législateur, elle est établie dans le cas
où la somme forfaitaire, établie à partir du train de vie, excède d’au moins 40%, le montant du
revenu net global déclaré et ce aussi bien pour l’année d’imposition que pour l’année
précédente.

La détermination de l’assiette se fait par application aux éléments de train de vie dont
dispose le contribuable du barème suivant :

L’annexe I (nouveau) se présente comme suit :

La détermination du revenu forfaitaire selon les éléments de train

Eléments de train de vie Nouvelles


dispositions
I - Valeur locative de la résidence principale, 3 fois la valeur
déduction faite de celle s'appliquant aux locaux locative réelle
ayant un caractère professionnel
II - Valeur locative des résidences secondaires 6 fois la valeur
en Tunisie et hors de Tunisie. locative réelle
III - Employés de maisons, et autres employés à SMIG (régime
l'exclusion du premier : 48heures) de
- pour chaque personne âgée de moins de 60 l’année en question
ans. x 12
429,312D
IV - Voitures automobiles destinées au transport
des
personnes :
Par cheval-vapeur de la puissance de la voiture :

- Lorsque celle-ci est égale à 4 CV. 300D

- Lorsque celle-ci est égale à 5 ou 6 CV. 475D

- Lorsque celle-ci est comprise entre 7 et 10 CV. 950D


- Lorsque celle-ci est comprise entre 11 et 15
1425D
CV
.
1900D
- Lorsque celle-ci est supérieure à 15 CV.

V - Yacht ou bateaux de plaisance jaugeant au 1575D


moins 3 tonneaux de jauge internationale :
- Pour chaque tonneau
VI - Avion de tourisme : 950D
- Par cheval-vapeur de la puissance de l'avion
VII - Voyage d'agrément et de tourisme à Le prix du titre de
l'étranger transport majoré du
montant de
l'allocation
touristique utilisée
VIII – Piscine 1000D

Les dispositions de cet article s’appliquent aux revenus réalisés à compter du 1er janvier
2018

Il est à noter que dans le cadre de l’application du barème, le législateur a prévu que la
valeur locative réelle est déterminée soit au moyen de baux écrits ou des déclarations de
locations verbales dûment enregistrées soit par comparaison avec d’autres locaux dont le
loyer aura été régulièrement constaté ou sera notoirement connu.

Lorsque le contribuable dispose simultanément d’au moins de trois éléments


caractéristiques de train de vie, le revenu forfaitaire correspondant à la possession de ces
éléments est majoré de 25%. Ce revenu est majoré de 40% lorsque le nombre de ces éléments
est de 4 ou plus.

Les éléments, dont il est fait état pour la détermination de la base d’imposition d’un
contribuable, comprennent ceux des personnes considérées comme étant à la charge du
contribuable lorsque ces dernières ne déclarent pas de revenu propre.

Les revenus expressément exonérés ainsi que ceux du conjoint sont, en cas d’imposition
forfaitaire, déduits de la base imposable déterminée en application du barème.

Exemple n° 1 :

Une personne physique exerçant une profession libérale a déclaré au cours de l’année
2019 un revenu net global de 50.000 D alors que le revenu déclaré au cours de l’année 2018
n’est que de 40.000 D.

Cette personne a fait l’objet d’une vérification approfondie sur la base de présomptions
et des éléments de train de vie.

Le vérificateur a établi l’existence des éléments suivants :


- Une résidence principale munie d’une piscine dont la valeur locative réelle et
annuelle a été estimée par comparaison à 16.400 D;
- Une résidence secondaire dont la valeur locative réelle annuelle a été estimée
par comparaison à 7.200 D ;
- Une voiture automobile destinée au transport de personne d’une puissance
fiscale de 8 chevaux et âgée de trois ans ;
- Voyage de tourisme à l’étranger au cours de l’année 2005, le coût du titre de
transport s’élève à 770 D, l’allocation touristique est de 1.000 D.
- Deux employées de maison âgées de moins de 42 ans.

Le revenu déterminé forfaitairement par application du barème annexé au code de


l’IRPP et de l’IS s’élève à :

- Pour la résidence principale : 16.400 x 3 = 49.200 D


- Pour la piscine = 1.000 D
- Pour la résidence secondaire : 7.200 x 6 = 43.200 D
- Pour la voiture automobile : 950 x 8 = 7.600 D
- Pour le voyage de tourisme :
- Titre de transport : 770
- Allocation touristique : 1000
- Pour l’employée de maison : 429,312 x 12 = 5151.744 D

TOTAL = 107.721,744 D

Le fait que cette personne dispose de 5 éléments entraîne l’application de la majoration


de 40%.

Le revenu forfaitaire est égale à :

107.721,744 + (107.721,744 X 40%) = 150.810,442 D

L’application de la majoration de 40% aux revenus déclarés en 2019 et 2018 donne lieu
à un montant égal à :

Pour 2019 : 50.000 + (50.000 x 40%) = 70.000 D


Pour 2018 : 40.000 + (40.000 x 40%) = 56.000 D

Le revenu forfaitaire déterminé à partir des éléments de train de vie (150.810,442 D)


étant supérieur à chacun des revenus déterminés à partir des revenus déclarés au cours des
année 2019 (70.000 D) et 2018 (56.000 D), c’est le revenu forfaitaire tel que déterminé par
application du barème qui constitue la base imposable de l’impôt sur le revenu à déclarer.

Cependant, le contribuable dispose du droit de la preuve contraire en apportant la


justification de ses revenus réels.

Il est à noter que cette procédure d’évaluation ne peut pas être retenue dans la mesure où
le revenu déclaré au cours de l’année 2019 ou de 2018 majoré de 40% dépasse le revenu
déterminé à partir de l’application du barème.

SECTION II - LA DÉTERMINATION DU REVENU GLOBAL IMPOSABLE SUR LA BASE DES


DÉPENSES PERSONNELLES OSTENSIBLES ET NOTOIRES OU SELON L’ACCROISSEMENT DU
PATRIMOINE.

Le régime est prévu par l’article 43 du code de l’IRPP et de l’IS. Cette procédure est
applicable à tout contribuable.

Le §2 de l’article 43 du code de l’IRPP et de l’IS prévoit que : « cette procédure est


utilisée lorsque le montant de cette évaluation, augmenté des frais de subsistance et compte
tenu du train de vie de l’intéressé dépasse son revenu déclaré lequel est déterminé selon le
même procédé retenu en matière d’imposition forfaitaire en fonction des éléments de train de
vie ». En présence d’une rédaction obscure, la doctrine considère que le recours à cette
méthode d’évaluation a lieu lorsque le montant de l’enrichissement, c’est à dire le montant de
l’acquisition d’un bien majoré des frais d’acte, d’honoraire, des droits d’enregistrement et
autres frais, augmenté du revenu forfaitaire basé sur les éléments caractéristiques du train de
vie du contribuable dépasse son revenu net global déclaré d’au moins 40% pour l’année
d’imposition et pour l’année précédente.

Exemple n° 1 :

A supposer que la même personne de l’exemple précédent ait acheté au cours de l’année
2018 un immeuble pour la valeur de 170.000 D et que les frais d’acquisition se sont élevés à
6.000 D.

Le revenu déterminé à partir des éléments de train de vie est de 150.810 D.

Le revenu déterminé compte tenu de l’accroissement du patrimoine est égal à 150.810+


170.000 + 6.000 = 328.810 D. Ce revenu est retenu pour servir d’assiette à l’impôt sur le
revenu déclaré au cours de l’année 2019 à moins que le contribuable n’ait apporté la preuve
de l’exagération de l’imposition.

Dans la pratique et par mesure d’assouplissement tenant à atténuer l’effet de la


progressivité, l’administration admet l’étalement de ce revenu sur les années non prescrites
mais uniquement en cas d’acquiescement. Dans ce cas, l’étalement ne peut concerner que la
partie de l’accroissement injustifié, c’est ainsi que pour le cas de l’espèce et en cas
d’acquiescement, le revenu susceptible de bénéficier de l’étalement est égal à 176.000 D
divisé par le nombre d’années non prescrites.

Ainsi, pour l’année 2019 et en cas d’acquiescement, la base imposable est égale à :
150.810 + (176.000 / 4) = 194.810 D.

Il est à préciser que pour les années antérieures non prescrites, les vérificateurs vont
déterminer la base en application de la procédure des éléments de train de vie et vont
appliquer la majoration du quart de 176.000 D soit 44.000 D.

L’évaluation forfaitaire selon les dépenses personnelles ostensibles et notoires ou selon


l’accroissement du patrimoine est applicable à tout contribuable tant qu’il n’a pas justifié des
origines de financement de ses dépenses ou de l’accroissement de sa fortune.

Pour la justification de ces dépenses ou de l’accroissement du patrimoine, sont


acceptées les revenus imposables réalisés durant la période prescrite et ayant été déclarés et
dont l’impôt a été payé avant le premier janvier de l’année au titre de laquelle est appliquée
l’évaluation forfaitaire précitée et ce tant qu’il n’a pas été justifié de l’utilisation de ces
revenus dans d’autres acquisitions.
CHAPITRE V - LA DÉTERMINATION DE L’IMPÔT SUR LE REVENU

Ce régime s’applique aux personnes soumises à l’impôt sur le revenu autres que celles
qui sont éligibles au régime d’imposition forfaitaire.

L’impôt est calculé en appliquant le taux progressif en vigueur au cours de l’année


d’imposition au le revenu net global du contribuable à l’exclusion des plus-values
immobilières et des plus-values de cession des actions et des parts sociales qui sont soumises
à un régime particulier de liquidation et de recouvrement.

Toutefois, l’impôt ainsi calculé ne peut être inférieur à un minimum d’impôt général
applicable aux personnes exerçant une activité commerciale ou non commerciale et un
minimum d’impôt applicable aux personnes bénéficiant d’avantages fiscaux.

SECTION I - LE CALCUL DE L’IMPÔT EN FONCTION DU BARÈME

Le calcul de l’impôt s’effectue en application de la règle d’arrondissement du revenu de


manière à décompter la fraction du dinar comme un dinar entier

En effet, a prévu la modification du barème de l’impôt sur le revenu prévu au


paragraphe I de l’article 44 du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de
l'impôt sur les sociétés

Le barème du taux progressif de l’impôt sur le revenu applicable aux revenus


réalisés à compter du 1er janvier 2017 s’établit comme suit49 :
49
( ) Tel que modifié par le § 1 de l’article 14 de la loi n°2016-78 du 17 décembre 2016 portant loi de finances
pour l’année 2017
Taux Taux effectif à la
Tranches
de la tranche limite supérieure
0 à 5.000 Dinars 0% 0%
5.000,001 à 20.000 Dinars 26 % 19,50 %
20.000,001 à 30.000 Dinars 28 % 22,33 %
30.000,001 à 50.000 Dinar 32 % 26,20 %
Au delà de 50.000 Dinars 35 % -

SECTION II - LE MINIMUM D’IMPÔT GÉNERAL

L’impôt annuel ne peut être inférieur pour les activités commerciales et les activités non
commerciales, à un minimum d’impôt prévu par les dispositions du §II de l’article 44 du code
de l’IRPP et égal à :

- 0,2% du chiffre d’affaires brut local ou des recettes brutes avec un minimum égal à
300 dinars, exigible même en cas de non réalisation d’un chiffre d’affaires,

- 0,1% du chiffre d’affaires ou des recettes dont les revenus en provenant bénéficient
d’une déduction de deux tiers ou de sa moitié conformément au présent code et du chiffre
d’affaires réalisé par les établissements de santé prêtant la totalité de leurs services au profit
des non résidents, prévus par la loi n° 2001-94 du 7 août 2001, et provenant de leurs
opérations avec les non résidents ou réalisé de la commercialisation de produits ou de services
soumis au régime de l’homologation administrative des prix et dont la marge bénéficiaire
brute ne dépasse pas 6% conformément à la législation et aux réglementations en vigueur,
avec un minimum égal à 200 dinars exigible même en cas de non réalisation de chiffre
d’affaires.

Il a été constaté que le minimum d’impôt appliqué aux personnes physiques exerçant
une profession non commerciale est insuffisant par rapport à l’impôt sur le revenu du par les
personnes exerçant la même activité dans le secteur public.

L’impôt annuel exigible ne doit pas être inférieur, pour les personnes visées au
paragraphe II de l’article 22 du présent code et qui exercent une activité ayant un similaire
dans le secteur public, à l’impôt exigible par les personnes exerçant la même activité et selon
le même grade dans ladite activité.

Le minimum d’impôt ne s’applique pas aux entreprises nouvelles durant la période de


réalisation du projet sans que cette période dépasse dans tous les cas trois ans à compter de la
date du dépôt de la déclaration d’existence prévue à l’article 56 du présent code.

Le minimum d’impôt s’applique aux entreprises en cessation d’activité et qui n’ont pas
déposé la déclaration prévue par le paragraphe I de l’article 58 du présent code.

Le minimum d’impôt visé par le présent paragraphe est majoré de 50% en cas de
paiement après 30 jours de l’expiration des délais légaux.
Pour le cas particulier des sociétés de personnes et assimilées, les bénéfices qu’elles
réalisent sont soumis à l’impôt sur le revenu entre les mains des associés chacun selon sa part
ou ses droits dans la société, le minimum d’impôt dû sur la base du chiffre d’affaires réalisé
par la société est également dû par les associés chacun dans la limite de sa part ou ses droits
dans la société.

Exemple

Une société de personnes « X » est constituée entre les associés « A », « B » et « C »,


son capital est réparti de la manière suivante :
- L’associé « A » : 25%
- L’associé « B » : 15%
- L’associé « C » : 60%

La société a réalisé au titre de l’exercice 2020 un bénéfice fiscal de 2.000D et un chiffre


d’affaires de 4.000.000D.

Le minimum d’impôt est, théoriquement, déterminé au niveau de la société « X », puis,


il est réparti entre les associés chacun selon ses droits dans la société et ce comme suit :
Le minimum d’impôt dû : 4.000.000 x 0,2 % = 8.000D

* Concernant l’associé « A »

L’associé « A » a réalisé un revenu foncier net imposable de 6.000D, l’impôt sur le


revenu dont il serait redevable, serait déterminé comme suit :
- revenu foncier imposable : 6.000D
- sa part des bénéfices de la société : (25% x 2.000D) 500D
- revenu global net : 6.500D
- impôt dû en application du taux de l’impôt : 5.000D x 0 % + 1.500D x 26 % = 390D
- part de l’associé du minimum d’impôt 8.000D x 25% : 2.000D
Dans ce cas, l’impôt dû en application du taux de l’impôt étant inférieur au minimum
d’impôt, le minimum d’impôt exigible est de 2.000D.

* Concernant l’associé « B »

L’associé « B » a enregistré des pertes au titre de son activité commerciale de 30.000D


et un chiffre d’affaires de 700 000D, son impôt sur le revenu exigible serait déterminé comme
suit :
- sa part des bénéfices de la société : 2.000D x 15% = 300D
- perte enregistrée : 30.000D
- résultat fiscal global : perte de 30.000D – 300D = 29.700D
- minimum d’impôt dû au titre de son activité commerciale 700.000D x 0,2% = 1.400D
- sa part du minimum d’impôt au niveau de la société 8 000D x 15% = 1.200D
Dans ce cas, le minimum d’impôt exigible sera celui dû au titre de son activité
commerciale du fait qu’il est supérieur à sa part du minimum d’impôt calculé sur la base du
chiffre d’affaires de la société de personnes.

* Concernant l’associé « C »
L’associé « C » a réalisé un bénéfice net de son activité non commerciale de 28.800D,
son impôt sur le revenu exigible serait déterminé ainsi :
- revenu net activité non commerciale : 28.800D
- sa part des bénéfices de la société (2.000D x 60%) 1.200D
- revenu global net : 30.000D
- IR dû en application du taux de l’impôt : 5.000D x 0 % + 15.000D x 26 % + 10.000D
x 28% = 6.700D
-Sa part du minimum d’impôt : 8.000D x 60% =4.800D
Dans ce cas, le montant de l’impôt dû est supérieur à sa part du minimum d’impôt, le
montant de 6.700D est exigible.

SECTION III- LE MINIMUM D’IMPÔT APPLICABLE AUX PERSONNES PHYSIQUES


BÉNÉFICIAIRES D’AVANTAGES FISCAUX

En application des dispositions de l’article 12 bis de la loi n° 89 - 114 du 30 décembre


1989 portant promulgation du code de l’IRPP et de 1’ IS, les personnes physiques
bénéficiaires d’exonérations fiscales sont soumises à un impôt minimum égal à 45% de
l’impôt dû sur le revenu global compte non tenu des dites exonérations.
Le minimum d’impôt n’est pas applicable dans les cas expressément prévus par le
législateur.

SECTION IV- LA DÉTERMINATION DE L’IMPOT SUR LE REVENU AU TITRE DES PLUS-


VALUES IMMOBILIÈRES

Les plus-values immobilières ne sont pas comprises dans le revenu global soumis à
l’impôt sur le revenu. Elles sont soumises à l’impôt sur le revenu à des taux spécifiques fixés
selon la nature de la plus-value concernée comme suit :

1 - Pour les plus-values de cession de droits sociaux dans la sociétés immobilières, de


terrains à bâtir situés dans les plans d’aménagement urbain, dans les périmètres d’intervention
foncière et dans les périmètre de réserves foncières créées conformément aux dispositions des
articles 40 et 41 du code de l’aménagement du territoire de l’urbanisme ou d’immeuble bâtis;
le taux est de :

a- 15% : lorsque la cession intervient au cours de la période de cinq ans à compter de la


date de possession.
b- 10% : lorsque la cession intervient après cinq ans à compter de la date de possession.
c- 10% s’applique à la plus-value de cession de biens provenant d’une succession
quelque soit la période de détention.

2 - Pour la plus-value de cession de lots de terrains ou parties de lots dont l’origine de


propriété provient de la cession, autre que par voie d’échange, de terres domaniales ayant
perdu leur vocation agricole ; le taux est de :

a- 25% : lorsque la vente est faite aux Agences Foncières Touristiques, industrielles, et
de l’habitat ou à la Société Nationale Immobilière de Tunisie ou à la société de promotion des
logements sociaux ou à des personnes qui s’engagent dans le contrat de cession à réserver les
terres objet de la cession pour l’aménagement d’une zone industrielle conformément à la
législation en vigueur, durant les cinq années qui suivent la date d’acquisition. En cas de non
respect de ces conditions, l’acquéreur supporte la différence entre l’impôt du au taux de 50%
et l’impôt payé ainsi que les pénalités exigibles conformément à la législation en vigueur.
b- 50% : lorsque la vente est faite à d’autres personnes.

L’impôt payé au titre de ces plus-values est libératoire de l’impôt sur le revenu.

SECTION V- LA DÉTERMINATION DE L’IMPOT SUR LE REVENU AU TITRE DES PLUS-


VALUES DE CESSION D’ACTIONS ET DE PARTS SOCIALES.

Les plus-values provenant de la cession d’actions ou de parts sociales ne sont pas


comprises dans le revenu global soumis à l’impôt sur le revenu. Elles sont soumises à l’impôt
sur le revenu à un taux spécifique.

Les plus-values provenant de la cession d’actions ou de parts sociales sont soumises à


l’impôt sur le revenu au taux de 10%.

LF 2023 art 42
L’imposition des titres non cotees en bourse
Si la cession intervient après l'expiration de l'année suivant celle de leur acquisition ou
souscription: 10%
- Si la cession intervient avant l'expiration de l'année suivant celle de leur acquisition ou
souscription: 15%

Ces mesures s’appliquent aussi sur la plus-value réalisée par les personnes physiques
non résidentes en Tunisie, et ce dans le cas où la convention bilatérale ne prévoit pas un taux
inférieur.

L’impôt payé au titre de ces plus-values est libératoire de l’impôt sur le revenu.
TITRE II - LE RÉGIME FORFAITAIRE DE L’IMPÔT SUR LE REVENU

CHAPITRE I - CHAMP ET CONDITIONS D'APPLICATION DU RÉGIME FORFAITAIRE DE


L'IMPÔT SUR LE REVENU

En application de l'article 44 bis, sont soumises à l'impôt sur le revenu selon le régime
forfaitaire d'imposition, les entreprises individuelles qui réalisent des revenus de la catégorie
des bénéfices industriels et commerciaux dans le cadre d’un établissement unique, lorsqu'il
s'agit d'entreprises :
- Non importatrices,
- Non rémunérées par des commissions,
- Ne fabricant pas de produits à base d'alcool,
- N'exerçant pas l'activité de commerce de gros,
- Ne possédant pas plus d'un véhicule de transport en commun de personnes ou de
transport de marchandises dont la charge utile ne dépasse pas 3 tonnes et demi,
- Dont les exploitants ne réalisent pas des revenus de la catégorie des bénéfices des
professions non commerciales,
- Non soumises à la taxe sur la valeur ajoutée selon le régime réel,
- N’ayant pas été soumises à l'impôt sur le revenu des personnes physiques selon le
régime réel suite à une vérification fiscale,
- Dont le chiffre d'affaires annuel n’excède pas 100 mille dinars. Le régime forfaitaire
d’imposition s’applique à toutes les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel n’excède pas100 mille
dinars que leur activité soit une activité d’achat en vue de la revente, de transformation, de
consommation sur place ou de services.

Ce régime est accordé pour une période de 6 ans à compter de la date du dépôt de la
déclaration d’existence prévue par l’article 56 du présent code renouvelable en cas de
présentation des données nécessaires concernant l’activité prévues par le paragraphe V de
l’article 59 du présent code et qui justifient l’éligibilité au bénéfice dudit régime.

Le dernier § de l’article 44 bis au code de l’IRPP et de l’IS prévoit que, sont exclues du
bénéfice de ce régime les entreprises qui exercent dans les zones communales conformément
aux limites territoriales des communes en vigueur avant le 1 er janvier 2015 des activités qui
sont fixées par décret.

L’annexe au décret n°2014-2939 du 1er août 2014 a fixé la liste des activités exercées
par les entreprises dans les zones communales qui sont exclues du régime forfaitaire
d’imposition prévu par l’article 44 bis du code de l’IRPP et de l’IS.

Il s’agit des activités suivantes :

1- Activités industrielles
- fabrication de savon et détergents,
- industrie de parfumerie et produits cosmétiques.
- industrie aluminium.
- fabrication des matelas et mousse,
- fabrication des tuiles et briques,
- fabrication des articles de papeterie,
- fabrication de peinture, vernis et produits connexes.
- industrie de rhabillement,
- industrie maroquinerie et cuir,
- industrie de pâtisserie,
- fabrication des prothèses dentaires,
- fabrication des aliments pour animaux.

2- Activités de commerce
- commerce d'habillement et prêt à porter,
- commerce de produits textiles,
- vente de produits de parfumerie et de cosmétique.
- vente des articles sanitaires,
- commerce de meubles et ameublement,
- commerce de bois et dérivés.
- commerce de lustreries,
- commerce de matériel médical et scientifique,
- vente de produits parapharmaceutiques,
- commerce des articles en or,
- commerce de matériel bureautique et accessoire.
- commerce de matériel informatique et accessoire,
- commerce de téléphones et accessoires,
- vente des pièces électroniques,
- commerce des appareils électroménager,
- vente du matériel et équipement électrique,
- vente des équipements d'hôtels, restaurants et cafés,
- vente des équipements de chauffage et de climatisation,
- vente des équipements de sécurité et anti-incendie,
- commerce de produits de quincaillerie,
- vente de matériaux de construction,
- vente des pneumatiques,
- vente des accessoires autos,
- vente des vitres autos,
- vente de la peinture autos,
- vente des équipements industriels et accessoires,
- vente des pièces de rechange et autres équipements et matériels,
- vente des pompes électriques et accessoires,
- vente de cycles et de motocycles,
- commerce des pièces de rechange autos et agricoles,
- vente de matériel d'irrigation et accessoires,
- vente de matériel et produits nécessaires à l'agriculture,
- commerce des équipements agricoles et de travaux,
- vente du marbre,
- vente des produits de carrières,

3- Activités de services
- location des robes de mariées,
- exploitation des salles de fête,
- impresario,
- exploitation des salons d'esthétique,
- exploitation des salons de thé,
- exploitation des laboratoires photo,
- opticien,
- imprimerie,
- torréfaction de café,
- activité thermale et thalassothérapie,
- exploitation des hôtels non classés touristiques,
- organisation des séminaires,
- agents de joueurs,
- reproduction des enregistrements informatiques,
- location de voitures,
- exploitation des entreposages frigorifiques.
- transport, manutention et entreposage,
- location de matériel et engins de travaux,
- entreprises de bâtiment.
- travaux publics,
- constructions métalliques.

CHAPITRE II – LA LIQUIDATION DE L'IMPÔT FORFAITAIRE

Les alinéas 1 et 2 de l’article 44 ter du code de l’IRPP et de l'IS a fixé les règles
relatives à la liquidation au taux de l'impôt forfaitaire

L’impôt forfaitaire est déterminé sur la base du chiffre d’affaires annuel à un taux qui
varie selon le secteur de l’activité. Ce taux est fixé comme suit :

- 200 dinars par an pour les entreprises implantées dans les zones communales
conformément aux limites territoriales des communes en vigueur avant le 1 er janvier 2015, ce
montant est réduit de 50% pour les entreprises implantées dans les autres zones, et ce, pour
un chiffre d’affaires égal ou inférieur à 10 mille dinars.

- 3% pour le chiffre d’affaires entre 10 mille dinars et 100 mille dinars.

Toutefois, l’impôt forfaitaire annuel ne peut pas être inférieur à 75 dinars pour les
entreprises implantées en dehors des zones communales et à 150 dinars pour les autres
entreprises.

Ainsi, pour une entreprise implantée dans une zone communale qui réalise un chiffre
d’affaires annuel de 80.000D, l’impôt forfaitaire est déterminé comme suit :
- Pour le chiffre d’affaires égal à 10 mille dinars: 200 dinars
- Pour le chiffre d’affaires entre 10 mille dinars et 100 mille dinars: 70.000D x 3% =
2.100 dinars
- L’impôt forfaitaire du est égal à : 200D +2.100D = 2.300 dinars

L’article 44 quater prévoit que l'impôt forfaitaire est libératoire de la taxe sur la valeur
ajoutée au régime réel, de l’impôt sur le revenu au titre des bénéfices industriels et
commerciaux et il comprend la taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial
ou professionnel.
L'impôt forfaitaire est déductible de l’impôt sur le revenu ou de la taxe sur la valeur
ajoutée pour les personnes qui sont classées dans le régime réel suite à une vérification
fiscale. La taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial ou
professionnel est également déductible de la même taxe due au régime réel.

Exemple

Ali est marié, il n’a pas d’enfants à charge. Il exerce l’activité de vente, d’installation
et de réparation de climatiseurs, il est installé à Bizerte. Au cours de l’année 2020, il a
réalisé un chiffre d’affaires total de 90.000D provenant de la réparation de
climatiseurs.

Au cours de la même année, Ali a perçu les loyers de sa villa pour le montant de
6.000D.

Il est à noter que toutes les conditions d’éligibilité au régime forfaitaire de


l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux sont
remplies.

Il y a lieu de déterminer le régime fiscal de Ali et le montant de l’IR au titre de


l’année 2020

1 - En ce qui concerne son activité commerciale

Etant donné que le chiffre d’affaires total ne dépasse pas 100.000 D, il est égal à
90.000D, Ali peut bénéficier du régime forfaitaire et ce nonobstant l’autres catégorie
de revenu qu’il a réalisé tant qu’il ne réalise pas des revenus dans la catégorie des bénéfices des professions
non commerciales.

L’impôt forfaitaire est déterminé comme suit :


- Pour le chiffre d’affaires égal à 10.000 dinars : 200 dinars
- Pour le chiffre d’affaires entre 10.000 dinars et 100.000 dinars : 80.000D x 3% =
2.400 dinars
- L’impôt forfaitaire du est égal à : 200D +2.400D = 2.600 dinars

La déclaration y afférente doit être déposée dans un délai ne dépassant pas le 25


mai 2018.

L’impôt ainsi déterminé comprend la taxe sur les établissements à caractère industriel,
commercial ou professionnel dans la limite de 20% de son montant soit 2.600 D × 20% =
520D

2 - En ce qui concerne les revenus fonciers

Ces revenus sont soumis à l’impôt dans le revenu global comme suit :

- Revenus fonciers brut : 6.000D


- Déduction de 20% : - 1.200
- Montant net des revenus fonciers : 4800D
- Déduction au titre de la situation de famille : - 300D
- Revenu global soumis à l’impôt : 4.500D

- L’impôt dû selon le barème de l’impôt sur le revenu de 4.500D : (tranche de 5.000 :


0%) = 0

La déclaration de l’impôt sur le revenu y afférente est à déposer dans un délai ne


dépassant pas le 25février 2021

CHAPITRE III – LES PROCÉDURES DE RETRAIT DU RÉGIME FORFAITAIRE


D'IMPOSITION

L’article 44 sexies a énoncé les règles relatives aux procédures de retrait du régime
forfaitaire d'imposition.

Le régime forfaitaire est retiré par décision motivée du directeur général des impôts ou
le chef du centre régional de contrôle des impôts, et ce dans le cas de non respect de l'une des
conditions prévues à l’article 44 bis du code de l'IRPP et de l'IS autre que celle relative au
chiffre d'affaires.

La décision de retrait est notifiée à l'intéressé selon les procédures en vigueur


concernant la notification de l'arrêté de taxation d'office.

Le contribuable est tenu au respect des obligations fiscales pour le régime réel à partir
du 1er janvier de l'année qui suit celle du retrait.

Le contribuable peut faire un recours motivé contre la décision de retrait conformément


aux procédures relatives à l'arrêté de taxation d'office, la décision devant être rendue dans un
délai de trois mois à partir de la date d'enrôlement de l'affaire devant le tribunal de première
instance.

Le recours n'est pas suspensif de l'exécution de la décision de retrait.

CHAPITRE IV – LE RECOUVREMENT DE L’IMPÔT POUR LES PERSONNES NON


SOUMISES AU RÉGIME RÉEL

L’impôt forfaitaire est payé en deux étapes, d’un côté, l’avance comportant une avance
spécifique et une retenue à la source et d’un autre côté, la régularisation. Il à préciser que des
personnes soumises à l’impôt forfaitaire sont exonérées du paiement des acomptes
provisionnels

I – L’exonération des personnes soumises à l’impôt forfaitaire du paiement des


acomptes provisionnels

Les personnes soumises au régime forfaitaire sont exemptées du paiement des acomptes
provisionnels50.

50
( ) a- Le §1 de l'article 35 de la loi n°2010- 58 du 17 décembre 2010 portant loi de finances pour
l’année 2011, en modifiant les dispositions du paragraphe I de l’article 51 du code de l’impôt sur le revenu des
personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, a prévu qu' à l'exception des exploitants dans les secteurs de
l'agriculture et de la pêche et des entreprises individuelles soumises à l’impôt forfaitaire prévu par l'article 44 bis
II - La retenue à la source

La retenue à la source au taux de 1,5% sur les montants des ventes de marchandises,
matériel, équipements et de services supérieurs ou égaux à 1.000 D réalisées au profit de
l’Etat, des établissements et entreprises publics et des collectivités locales ou supérieurs ou
égaux à 2.000 D réalisées au profit des personnes morales ou des personnes physiques
soumises à l’impôt sur le revenu selon le régime réel,

III – La régularisation par la déclaration annuelle de l’impôt forfaitaire

La déclaration de l’impôt forfaitaire est effectuée conformément aux dispositions de


l’article 60 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les
sociétés dans un délai ne dépassant pas :

- le 25 avril pour les commerçants,


- le 25 mai pour les personnes exerçant une activité industrielle, les prestataires de
services et la consommation sur place, ainsi que les personnes exerçant, en sus de l’une de ces
activités, une activité commerciale.

La déclaration annuelle de l’impôt forfaitaire doit comporter les mentions obligatoires


visées à l’article 59 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur
les sociétés se rapportant aux informations relatives à l’activité. Il s’agit notamment :

- du montant des achats de marchandises, de services et autres,


- de la valeur des stocks de marchandises,
- des moyens d’exploitation et leur mode de financement,
- de la superficie de l’immeuble destiné à l’exploitation et le montant du loyer en cas de
son exploitation sous forme de location.

L’impôt forfaitaire du sera augmenté de de 50% et ce, dans le cas de dépôt de la


déclaration annuelle de l’impôt après 30 jours de l’expiration des délais légaux.

CHAPITRE V – LA DISPENSE DE LA TENUE D'UNE COMPTABILITÉ

Les personnes physiques soumises, en application des dispositions de l’article 44 bis du


code de l’IRPP et de l’IS, à l’impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire d’imposition au

du présent code, les personnes morales passibles de l'impôt sur les sociétés et les personnes physiques soumises à
l'impôt sur le revenu exerçant une activité commerciale ou une profession non commerciale sont soumises au
payement des trois avances au titre de l'impôt dû en raison de leurs revenus ou bénéfices globaux appelés
« acomptes provisionnels »

Le §2 de l'article 35 de la loi n°2010- 58 du 17 décembre 2010 portant loi de finances pour l’année 2011 a
prévu l'abrogation des dispositions des troisième et quatrième alinéas du paragraphe II de l’article 51 du code de
l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les qui prévoyaient : « Nonobstant les
dispositions de l'article 54 du présent code, les acomptes provisionnels sont perçues selon trois échéances
forfaitaires égales chacune à 30 % du montant de l'impôt forfaitaire pour les personnes visées au§ IV de l'article
44 du code de l'IRPP et de l'IS.

Les acomptes provisionnels susvisés sont dus dans le cas où l'impôt sur le revenu est du conformément
aux dispositions de l’alinéa 3 du § IV de l'article 44 du code de l'IRPP et de l'IS sur la base du montant de l'impôt
forfaitaire qui serait exigible en absence de l'opération de cession de fonds de commerce ».
titre de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux sont dispensées de l’obligation
de tenir les documents prévus par la législation comptable.

Néanmoins, ces personnes doivent tenir un registre coté et paraphé par les services de
contrôle des impôts sur lequel sont portés au jour le jour, les recettes et les dépenses.

En outre, les personnes soumises au régime forfaitaire, sont tenues d’appuyer leurs
dépenses par les pièces justificatives51, soit par des factures ou tout autre document en tenant
lieu y compris les reçus délivrés par les personnes non soumises à l’obligation d’établir des
factures à condition de comporter les mentions obligatoires suivantes:

- Date de l’opération
- Identité du client, son adresse et le numéro de sa carte d’identité
- La nature des services ou des marchandises avec leurs quantités et leurs prix.

51
() L'article 33 de la loi n°2010- 58 du 17 décembre 2010 portant loi de finances pour l’année 2011, en ajoutant
au numéro 2 du paragraphe III de l’article 62 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de
l’impôt sur les sociétés l’expression « sur la base des pièces justificatives », a prévu l'obligation de tenir des
pièces justificatives
TITRE III : L'IMPOSITION DES SOCIETES DE CAPITAUX ET ASSIMILEES : L'IMPÔT SUR
LES SOCIÉTÉS

L’impôt sur les sociétés est un impôt unique et global, il frappe l’ensemble des
bénéfices réalisés par les sociétés de capitaux et les autres personnes morales qui leur sont
assimilées sur le plan fiscal.

L’impôt sur les sociétés est un impôt proportionnel.

Les groupes de sociétés peuvent bénéficier du régime de l’intégration dans la mesure où


les sociétés du groupe remplissent les conditions exigées par la loi52.

52
Articles 49bis à 49 nonies du code de l’IRPP et de l’IS
CHAPITRE I – LE CHAMP D'APPLICATION

L’impôt sur les sociétés s’applique aux sociétés de capitaux et autres personnes morales
exerçant leur activité en Tunisie en raison de leur forme juridique indépendamment de leur
objet. Cependant, les personnes morales non domiciliées ni établies en Tunisie ne sont
soumises à cet impôt que pour les bénéfices provenant de certaines opérations particulières
expressément désignées par la loi.

Toutefois, les conventions bilatérales de non double imposition peuvent prévoir des
dérogations au principe de l’imposition.

SECTION I - LES PERSONNES IMPOSABLES

Le § I de l’article 45 du code de l’IRPP et de l’IS prévoit que, sous réserve des


dispositions de l’article 4 du code de l’IRPP et de l’IS, l’impôt sur les sociétés s’applique aux
sociétés et autres personnes morales énumérées par le § I de cet article 45, quelque soit leur
objet et exerçant leur activité en Tunisie.

Les § II et III de l’article 45 du code de l’IRPP et de l’IS prévoit que l’impôt sur les
sociétés est également dû par les personnes morales non établies ni domiciliées en Tunisie.

SOUS – SECTION I - LES PERSONNES MORALES EXERÇANT LEUR ACTIVITÉ EN TUNISIE

§ 1 - les sociétés de capitaux

Il s’agit des sociétés à responsabilité limitée, des sociétés anonymes et des sociétés en
commandite par actions.

L’impôt est à la charge directe des sociétés ; les associés et les actionnaires de ces
sociétés ne sont donc pas personnellement imposés à raison des bénéfices réalisés et ce par
opposition aux sociétés de personnes qui s’effacent devant les associés qui doivent supporter
personnellement l’impôt sur les bénéfices sociaux.

§ 2 - les coopératives de production, de consommation ou de services ainsi que


leurs unions

§ 3 - les établissements publics

§ 4 - LES SOCIÉTÉS CIVILES

Les sociétés civiles sont soumises à l’IS lorsqu’il est établi qu’elles présentent en fait les
caractéristiques des sociétés de capitaux.

Il en est ainsi non seulement lorsque la société est constituée en la forme d’une société
de capitaux mais encore lorsque le statut de la société présente les caractéristiques d’une
société de capitaux c’est à dire lorsque les trois conditions suivantes sont simultanément
remplies :

- le capital social est divisé en parts cessibles et négociables c’est à dire que les
membres ont la liberté statutaire de céder leurs parts sociales
- la responsabilité des membres est limitée vis à vis des tiers à leurs apports ;
- la société n’est pas dissoute à cause du décès de l’un des associés.

§ 5 - Les coparticipants des associations en participation des membres des


groupements d’intérêt économique et des coparticipants des fonds communs des
créances

Les associations en participation ne sont pas assujetties à 1’I.S en leur nom, mais
chacun de leurs membres est personnellement imposable, pour sa part dans les bénéfices à
l’IS et ce lorsque ces membres sont des personnes morales passibles de cet impôt.

Les membres des groupements d’intérêt économique et des coparticipants des fonds
communs des créances lorsqu’ils ont la forme de personnes morales soumises à l’IS.

§ 6 - Les associations n’exerçant pas leur activité conformément à la législation les


régissant

§ 7 - Le fonds des adhérents prévu au code des assurances53

SOUS-SECTION II - LES PERSONNES MORALES NON ÉTABLIES NI DOMICILIÉES EN


TUNISIE

L’impôt sur les sociétés est également dû par les personnes morales non établies ni
domiciliées en Tunisie qui réalisent des bénéfices tels que définis par l’article 3 du code de
l’IRPP et de l’IS, de source tunisienne ou une plus-value de cession d’immeubles sis en
Tunisie ou des droits y relatifs ou de droits sociaux dans les sociétés civiles immobilières non
rattachés à des établissements situés en Tunisie et ce à raison des seuls revenus ou plus-
values ou encore une plus-value de cession de titres.

Pour les personnes morales non résidentes et non établies en Tunisie, le champ
d’application de l’IS couvre :
- Les bénéfices des activités commerciales et des prestations de services, les
commissions, les courtages réalisés par les personnes morales non résidentes et non établies
en Tunisie.
- Les revenus des valeurs mobilières non exonérés expressément par la loi.
- Les plus-values immobilières réalisées en Tunisie par les personnes morales non
résidentes et non établies, elles sont considérées comme des gains exceptionnels réalisés en
Tunisie et sont soumis à l’impôt sur les sociétés à ce titre.
- Les plus-values sur cession de titres réalisées en Tunisie par les personnes morales non
résidentes et non établies

53
L’article 201 du code des assurances promulgué par la loi n° 92-24 du 9 mars 1992 tel que modifié par
la loi n° 2014-47 du 24 juillet 2014 prévoit que l'assurance Takaful est un régime contractuel par lequel un
groupe de personnes appelées « adhérents» s'engage à s'entraider en cas de réalisation du risque ou au terme fixé
au contrat d'assurance Takaful et ce à travers le paiement d'une somme en guise de donation appelée « cotisation
».
La somme des cotisations constitue « le fonds des adhérents» qui sera dédié au paiement des
indemnisations tout en étant totalement séparé des comptes de l'entreprise d'assurance Takaful.
Il est à noter que l’IS n’est pas dû au titre des mêmes catégories de revenus non soumis
à l’IR en application de l’article 3 du code de l’IRPP et de l’IS. Il s’agit des bénéfices
suivants :
- les intérêts des dépôts et des titres en devises ou en dinars convertibles.
- Les rémunérations pour affrètement de navires ou d’aéronefs affectés au trafic
international.

Les modalités d’imposition des bénéfices réalisés par les non résidents diffèrent selon
qu’il s’agisse de non résidents et non établis ou de non résidents et établis en Tunisie.

- Cas des non résidents et établis en Tunisie

Les bénéfices réalisés par les non résidents mais établis en Tunisie sont soumis au
régime fiscal et comptable prévu par la législation en vigueur pour les résidents établis.

Dans ce cas, les non résidents et établis sont tenus de respecter toutes les obligations
fiscales et comptables qui incombent aux entreprises établies en Tunisie.

Les personnes morales sont considérées comme établies en Tunisie lorsqu’elles exercent
leur activité dans le cadre d’établissements situés en Tunisie, ou lorsqu’elles y disposent de
chantiers de construction ou qui réalisent des opérations de montage ou des activités de
surveillance s’y rattachant conformément aux conventions de non double imposition conclues
par la Tunisie54.

- Cas des non résidents et non établis en Tunisie

Sous réserve des conventions de non double imposition conclues entre la Tunisie et
certains pays, les revenus réalisés par les personnes non résidentes et non établies en Tunisie
sont imposables par voie de retenue à la source libératoire de l’IS et ce, aux taux suivants :
- 5% pour les intérêts des prêts bancaires.
- 20% au titre des revenus de capitaux mobiliers et des jetons de présence.
- 15% au titre des redevances.

SECTION II – LES PERSONNES EXONÉRÉS

Les personnes exonérées de l’IS sont expressément énumérées par les dispositions de
l’article 46 du code de l’IRPP et de l’IS.

§ 1 - Les groupements interprofessionnels qui ne réalisent pas à titre principal des


activités lucratives et dont les ressources sont d’origine fiscale ou parafiscale

§ 2 - Les assurances mutuelles régulièrement constituées

§ 3 - les caisses d’épargne et de prévoyances administrées gratuitement.

§ 4 - Les établissements publics, les organismes de l’Etat ou des collectivités


publiques locales sans but lucratif
54
Article 47 du code de l’IR et de l’IS.
En principe, les établissements publics et les organismes de l’Etat ou des collectivités
publiques jouissant de l’autonomie financière sont imposables à l’IS dans les conditions du
droit commun.

Toutefois, et par dérogation à ce principe, certains de ces établissements et organismes,


bien qu’ils jouissent de l’autonomie financière, ils sont exonérés de l’IS dans la mesure où ils
ne poursuivent pas un but lucratif mais assurent plutôt des missions d’utilité publique. C’est le
cas, notamment, de la caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS), da la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) qui accomplissent des services publics au profit
de leurs affiliés.

§ 5 - Les coopératives de services dont l’activité concourt à la commercialisation de


produits agricoles ou de pêche et opérant dans l’enceinte des marchés de gros.

§ 6 - Les coopératives de services agricoles et de pêche.

§ 7 - Les coopératives ouvrières de production.

§ 8 – La Caisse des prêts et de Soutien des Collectivités Locales

§ 9- Les sociétés d’Investissement à capital variable prévues par la loi n°2001-83 du


24 juillet 2001 portant promulgation du code des organismes de placement collectif

Les revenus de capitaux mobiliers réalisés par les SICAV sont soumis à une retenue à
la source libératoire au taux de 20%, et ce, conformément aux dispositions de l’article 52 dudit
code.
CHAPITRE II - DETERMINATION DE LA BASE IMPOSABLE

La base imposable est en principe déterminée d’une manière réelle.

L’évaluation réelle de la base soumise à l’IS s’applique aux personnes morales


étrangères ou tunisiennes situées dans le champ d’application de l’impôt exerçant leur activité
en Tunisie par l’intermédiaire d’un établissement. Elle s’applique également aux entreprises
étrangères, personnes morales réalisent en Tunisie des opérations de montage ou des
opérations de surveillance s’y rattachant.

Etant donné que les dispositions prévues par les articles 10 à 20 du code sont
applicables en matière d’IS, le bénéfice passible de 1’IS est déterminé d’après les règles
fixées pour l’établissement de l’IR en ce qui concerne les bénéfices industriels et
commerciaux évalués d’une manière réelle.

En outre, pour la détermination du bénéfice soumis à l’IS le législateur a prévu


l’application de certaines règles spécifiques aussi bien au niveau des produits que des charges.

Toutefois, la méthode de l’évaluation forfaitaire est applicable aux sociétés étrangères


qui, sans disposer d’un établissement stable en Tunisie, y perçoivent des redevances payées
par des entreprises installées en Tunisie, auquel cas, la base de l’impôt exigible est constituée
par le montant total des sommes qui leur sont servies.

La doctrine administrative a présenté un modèle du tableau de détermination du résultat


fiscal pour les personnes physiques et les sociétés de personnes et assimilées55.

55
( ) Annexe 2 à la note commune n° 26 / 2016
SECTION I - LES RÈGLES SPÉCIFIQUES EN MATIÈRE DE CHARGES

Le régime fiscal des charges en matière d’impôt sur les sociétés est énoncé par l’article
48 du code de l’IRPP et de l’IS.

L’article 48 a prévu, d’un côté, l’application des dispositions des articles 10 à 20 du


code de l’IRPP et de l’IS et d’un autre côté, l’application de règles particulières qui
concernent notamment les provisions, les rémunérations des dirigeants, les intérêts servis aux
sommes versées par les associés en sus du capital social ; les impôts et taxes, le report
déficitaire.

Ainsi les développements qui suivent se limitent à l’étude des dispositions particulières.

§ 1 - Les provisions

Les provisions sont admises en déduction du bénéfice imposable dans les mêmes
conditions qu’en matière de bénéfices industriels et commerciaux. Cependant les
établissements de crédit, les sociétés d’investissement à capital risque, les entreprises
d’assurance et les sociétés fusionnantes bénéficient d’un régime particulier en matière de
provisions.
Pour la déduction des provisions au titre des créance douteuses par les établissements de
crédit et la déduction des provisions au titre des créances douteuses de l’Etat, des collectivités
locales et des établissements et des entreprises publics, la condition relative à l’engagement de
l’engagement d’une action en justice prévue par le § 4 de l’article 12 du présent code n’est pas
applicable.

§ 2 - Les rémunérations des dirigeants de sociétés

Lorsque les dirigeants ont la qualité de salariés, les rémunérations qui leur sont versées
sont déductibles du bénéfice imposable dans les conditions générales.

Ces rémunérations sont soumises, entre les mains des dirigeants à l’IR dans la catégorie
« traitements et salaires ».

Sur le plan droit des sociétés, les articles 204 et 246 du code des sociétés commerciales
prévoient que l’assemblée générale peut allouer des jetons de présence aux membres du
conseil d’administration ou du conseil de surveillance. Ces jetons de présence sont portés aux
charges d’exploitation.

Le n°3 de l’article 30 du code de l’IRPP et de I’IS assimile à des revenus distribués les
jetons de présence attribués aux membres du conseil d’administration ou du conseil de
surveillance en leur dite qualité.

Le « c » du § I de l’article 52 du code de l’IRPP et de I’IS soumet les jetons de présence


accordés aux membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance des sociétés
anonymes et des sociétés en commandite par actions à une retenue à la source au taux de
20%.
Le § VI de l’article 48 du code de l’IRPP et de I’IS prévoit la déduction, pour la
détermination de l’assiette de l’impôt sur les sociétés, les rémunérations et les primes
attribuées conformément à la législation et aux règlementations en vigueur aux membres des
conseils, des directoires et des comités des sociétés anonymes et des sociétés en commandite
par actions en leur dite qualité, et ce sous réserve de la condition du §III de l’article 55 du
code de l’IRPP et de I’IS. Dans le cas contraire, ces montants ne constituent pas une charge
déductible de l’assiette de l’IR ou de l’IS.

§3 - Les rémunérations du président du conseil d’administration ou du directoire


et du directeur général adjoint

Les sommes allouées aux administrateurs d’une société, destinées à rémunérer un travail
effectif à un taux normalement appliqué dans la région, doivent être déduites des bénéfices
imposables. Ces traitements doivent toutefois avoir un caractère obligatoire pour la société et
ne doivent pas dépendre de la seule volonté du conseil d’administration ou de l’assemblée
générale56.

Ces rémunérations sont imposables entre les mains des bénéficiaires. Au cas où ces
rémunérations sont considérées comme anormales, la fraction estimée exagérée, n’est pas
admise en déduction du bénéfice soumis à l’IS ; elle est considérée comme revenu de valeurs
mobilières soumise à l’impôt sur le revenu entre les mains des bénéficiaires.

§ 4 - Intérêts servis aux sommes déposées en compte courant d’actionnaires ou


d’associés

Les intérêts servis aux actionnaires ou associés, à raison des sommes qu’ils laissent ou
qu’ils versent à la société, en sus de leurs parts dans le capital social, sont déductibles dans la
limite de 8% l’an sous la condition que le montant des sommes productives d’intérêts
n’excèdent pas 50% du capital social et que ce dernier soit antérieurement libéré.

La doctrine administrative adopte une position très souple quant à l’application de la


condition relative au montant des sommes productives d’intérêts ; elle considère que les
intérêts non concernés par la déduction sont limités à ceux calculés sur la fraction des sommes
qui excède 50 % du capital social, en revanche les intérêts attribués à la fraction des sommes
déposées, dans la limite de 50 % du capital social sont admis en déduction

Les intérêts ainsi admis en déduction du bénéfice imposable constituent, pour leurs
bénéficiaires, des revenus classés dans la catégorie « revenus de capitaux mobiliers »
imposables à l’IR ou à l’IS selon le cas et donne lieu à la retenue à la source, au taux de 20%.

Quant aux intérêts non admis en déduction du bénéfice imposable, ils sont considérés
comme une distribution irrégulière de bénéfice et à ce titre sont classés dans la catégorie
« revenus de valeurs immobilières » et soumis à 1’IR ou à 1’IS.

Exemple
Une société anonyme au capital entièrement libéré de 100.000 D dans laquelle deux de
ses actionnaires ont déposé en comptes courants d’actionnaires la somme de 60.000 D
rémunérée par un intérêt annuel au taux de 14 %.
56
La commission spéciale de taxation, BODI n° 6 p. 31, décisions n° 592-593
S’agissant d’une société anonyme dont le capital entièrement libéré, la déduction des
intérêts des sommes déposées en comptes courants d’actionnaires est soumise aux deux
conditions suivantes :

- Une première condition : les sommes déposées ne doivent pas dépasser 50% du
capital social, la réintégration porte sur les intérêts rémunérant la part des sommes déposées
par les deux actionnaires qui excède 50 % du montant du capital, soit : (60.000 D - 50.000 D)
x 14 % = 1. 400 D.

- la seconde condition : le taux d’intérêt ne doit pas dépasser le taux de 8%, la


réintégration porte sur la part d’intérêt dépassant le taux de 8 % à appliquer à 50% du montant
du capital, soit : 50.000D x (14% - 8%) = 3. 000D.

§ 5 – la déduction par les établissements bancaires des créances douteuses dont le


nominal par client ne dépasse pas cinq cents dinars

§ 6 – déduction de la participation des employeurs dans les contrats collectifs


d’assurance vie

§ 7 - Les dons et subventions accordés au profit du Fonds National de l’Emploi

§ 8 - les intérêts des dépôts et des titres en devises et en dinars convertibles

§ 9 - La déduction des créances en principal et en intérêts abandonnées au profit


des entreprises en difficultés

Le bénéfice de cet avantage est subordonné à la production par l’établissement bancaire,


à l’appui de la déclaration annuelle de l’impôt sur les sociétés, d’un état détaillé des créances
abandonnées indiquant le montant de la créance, en principal et en intérêts, l’identité du
bénéficiaire de l’abandon et les références des jugements ou des arrêts en vertu desquels a eu
lieu l’abandon.

En cas de renonciation à l’abandon des créances pour quelque motif que ce soit, les
sommes déduites dans ces conditions sont à réintégrer dans les résultats de l’exercice au cours
duquel a eu lieu la renonciation.

Selon la doctrine administrative, ces dispositions s’appliquent aussi aux établissements


de leasing et aux établissements financiers de factoring et à partir de 2010 aux autres
entreprises.

Le bénéfice de cette déduction est subordonné à la satisfaction des conditions suivantes:

- l'entreprise qui a abandonné la créance ainsi que l'entreprise bénéficiaire de l'abandon


doivent être légalement soumises à l'audit d'un commissaire aux comptes, et leurs comptes au
titre des exercices précédant l'exercice de l'abandon et non prescrits doivent avoir été certifiés,
sans que la certification par le commissaire aux comptes comporte des réserves ayant une
incidence sur la base de l'impôt,
- La production par l'entreprise qui a abandonné la créance, à l'appui de la déclaration
annuelle de l'impôt sur les sociétés de l'exercice de l'abandon, d'un état détaillé des créances
abandonnées indiquant le montant de la créance, en principal et en intérêts, l'identité du
bénéficiaire de l'abandon et les références des jugements ou des arrêts en vertu desquels a eu
lieu l'abandon.

§ 10 - La radiation par les établissements bancaires de leurs bilans des créances


irrécouvrables ayant fait l’objet des provisions requises

Les établissements bancaires peuvent radier de leurs bilans les créances irrécouvrables
ayant fait l’objet des provisions requises.

Cette opération ne doit pas aboutir à l’augmentation ou à la diminution du bénéfice


soumis à l’impôt sur les sociétés de l’année de la radiation.

Exemple 1
Un établissement bancaire a réalisé au titre de l’année 2020 un bénéfice imposable de
3.000.000D, et compte radier des créances irrécouvrables d’un montant de 400 000D.

Dans ce cas, et dans la mesure où toutes les conditions de radiation sont remplies,
l’opération de radiation s’effectue comme suit :

* bénéfice imposable : 3 000 000D


* déduction du montant des créances radiées : - 400 000D
* réintégration des provisions correspondantes : + 400 000D
* bénéfice imposable : 3 000 000D

Exemple 2

Reprenons les données de l’exemple 1 et supposons que lesdites créances soient


couvertes par des provisions dans la limite de 300.000D et par une garantie en nature pour
100.000D

Dans ce cas, et dès lors que la radiation de la quote-part de la créance couverte par la
garantie aboutirait à la diminution du bénéfice imposable de l’exercice de la radiation à
concurrence du montant de la garantie, l’établissement de crédit ne peut qu’effectuer une
radiation partielle, soit dans la limite du montant couvert par les provisions.

L’opération de radiation aura lieu comme suit :

* bénéfice imposable : 3 000 000D


* déduction du montant des créances radiées et couvertes par des provisions : - 300 000
D
* réintégration des provisions déduites : + 300 000D
* bénéfice imposable : + 3 000 000D

§ 11 - Les impôts et taxes


L’impôt sur les sociétés n’est pas admis en déduction de la base imposable.

§ 12- Le report déficitaire

Pour la détermination de l’assiette servant de base pour le calcul de l’impôt sur les
sociétés, le déficit enregistré au titre d’un exercice donné par une personne morale soumise à
l’IS et dégagé par une comptabilité conforme à la législation comptable des entreprises est
reporté successivement sur le bénéfice des années suivantes jusqu’à la la cinquième année
inclusivement57.

En consequence, les déficits dégagés au niveau du tableau de détermination du


résultat fiscal et résultant de la déduction des revenus et bénéfices conformément à
la législation fiscale en vigueur demeurent non concernées par la déduction. Ainsi, le
report des pertes ne couvre pas les déficits résultant de la déduction des revenus ou
bénéfices, en vertu des dispositions du code de l’IRPP et de l’IS, dont notamment :
- les dividendes,
- les intérêts des dépôts et des titres en devises ou en dinars convertibles,
- la plus-value provenant de la cession de certaines valeurs mobilières.

Exemple
La société anonyme « B » a dégagé au cours de l’année 2011 un bénéfice comptable
de 100.000 D et un déficit fiscal de 30.000 D ; celui-ci provient de la déduction :
- des dividendes pour un montant de 50.000 D provenant de sa participation au
capital d’une SARL établie en Tunisie,
- d’une plus-value pour un montant de 80.000 D provenant de la cession
d’actions cotées à la bourse de valeurs mobilières de Tunis acquises en 2008.

Dans ce cas et étant donné que le résultat de la société au niveau de la


comptabilité est bénéficiaire de 100.000D et que les pertes dégagées proviennent de la
déduction des revenus et bénéfices conformément à la législation fiscale en vigueur :
100.000D – (80.000D + 50.000D), les déficits enregistrés au titre de l’année 2011 :
30.000D ne sont pas déductibles des résultats des années ultérieures.

§ 13 – Les amortissements réputés différés en périodes déficitaires et les pertes en


cas de fusion ou de scission totale

En application des dispositions de l’article 49 decies du code de l’IRPP et de l’IS, les


opérations de fusion et de scission totale des sociétés bénéficient d’un régime de faveur qui
consiste dans :

- La déduction de la plus-value d’apport réalisée dans le cadre d’une opération de fusion


ou de scission totale des éléments d’actif autres que les marchandises, les biens et valeurs
faisant l’objet de l’exploitation.

57
( ) Le § IX de l’article 48 du code de l’IRPP et de l’IS modifié par le § 1 de l'article 37 de la loi n° 2012-1 du
16 mai 2012 portant loi de finances complémentaire pour l’année 2012
Toutefois, cette plus-value est réintégrée aux résultats de la société ayant reçu les actifs
dans le cadre de l'opération de fusion et de scission totale dans la limite de 50% de son
montant et ce à raison d’un cinquième par année à compter de l’année l’opération.

En cas de cession desdits éléments avant l'expiration de la cinquième année à compter


de l’année de la fusion ou de la scission, la fraction de la plus-value non imposée est
réintégrée aux résultats de l’année de cession.

Pour chacune des sociétés ayant reçu les éléments d’actif dans le cadre d’une opération
de scission totale, les déficits et les amortissements réputés différés sont déductibles dans la
limite des actifs nets reçus de la société scindée par rapport au total des actifs nets objet de la
scission.

L’application du régime de faveur est limitée aux opérations de fusion et de scission


totale réalisées conformément aux dispositions du code des sociétés commerciales et dans la
mesure où les sociétés concernées sont légalement soumises au contrôle du commissaire aux
comptes et dont les comptes se rapportant au dernier exercice clôturé à la date de la fusion ou
de la scission totale sont approuvés58.

§ 14 – La dotation au fonds d’intéressement au personnel salarié

Le § X de l’article 48 du code de l’IRPP et de l’IS a prévu la déduction pour la


détermination du bénéfice imposable, des dotations au fonds d’intéressement du personnel
salarié, visées au numéro 6 de l’article 12 du présent code et qui sont distribuées aux salariés
des sociétés appartenant au même groupe au sens du code des sociétés commerciales 59.

58
( ) Le § 3 de l’article 88 de la loi n°2013-54 du 30 décembre 2013 portant loi de finances pour l’année 2014 en
abrogeant le §III de l’article 49 decies du code de l’IRPP et de l’IS a supprimé l’obligation de déposer au centre
ou au bureau de contrôle des impôts compétent, dans un délai ne dépassant pas la fin du troisième mois à
compter de la date de la tenue de la dernière assemblée générale extraordinaire ayant approuvé l'opération de
fusion ou l'opération de scission :
-une copie du procès-verbal de ladite assemblée et une copie des documents visés à l'article 418 ou à l'article 429
du code des sociétés commerciales selon le cas ;
-une liste des éléments d'actif objet de l'apport, comportant leur valeur d'origine, le total des amortissements, leur
valeur comptable nette, la valeur d'apport et la plus-value ou la moins-value résultant de l'opération de fusion ou
de l'opération de scission ;
-une liste comportant les éléments d'actif objet des provisions et les provisions constituées à ce titre.
59
( ) Ajouté par l'article 52 de la loi n° 2012-8 du 16 mai 2012 portant loi de finances complémentaire pour
l’année 2012
SECTION II - LES RÈGLES SPÉCIFIQUES EN MATERE DE PRODUITS

Les particularités en matière de produits concernent les revenus de valeurs mobilières,


les plus-values de cession des actions et les intérêts et commissions bancaires relatifs à
certains crédits, les intérêts relatifs aux sommes mises par les sociétés à la disposition de leurs
associés.

§ 1 - Les revenus des valeurs mobilières

Les revenus de valeurs mobilières réalisés par une société dans le cadre normal de son
activité sont déduits de ses bénéfices à l’exclusion :

- des jetons de présence 60 ;


- des sommes mises à la disposition directement ou par personne interposée à titre de
prêts, d’avances ou d’acomptes et de toutes autres sommes ou valeurs non prélevées sur les
bénéfices. Il est à préciser, dans ce cadre, que lors du remboursement de ces sommes par le
bénéficiaire, l’impôt sur les sociétés acquitté à ce titre s’impute sur l’impôt dû au titre de
l’année de remboursement ou des années ultérieures.
- des rémunérations, avantages et bénéfices occultes ;
- et pour les établissements tunisiens de sociétés étrangères, des bénéfices réalisés en
Tunisie par ces établissements.

La déduction des revenus des valeurs mobilières s’opère sur les résultats de l’exercice
au cours duquel ces revenus sont devenus effectivement disponibles ou définitivement acquis.

Etant donné que les bénéfices distribués à partir du 1 er janvier 2015 au profit des
personnes morales établies ou domiciliées en Tunisie sont admis en déduction pour la
détermination du bénéfice imposable, ils ne doivent pas faire l’objet de la retenue à la source
au taux de 5% portée à 10% par l’article 3 de la loi n° 2017-66 du 18 décembre 2017.

§ 2- Les plus-values de cession des éléments d’actif

Les plus-values provenant de la cession des éléments d’actif constituent un élément du


bénéfice imposable. Cependant certaines plus-values ne sont pas imposables et donnent droit
à déduction, il s'agit des cas suivants :

1- les plus-values de réévaluation légale

60
( ) Le § II de l’article 48-II du code de l’IRPP et de l’IS dispose que : « sont admis en déduction pour la
détermination du bénéfice imposable, les revenus distribués au sens des dispositions de l'alinéa "a" du
paragraphe II et du paragraphe II bis de l'article 29, du paragraphe 3 de l'article 30 à l'exclusion des jetons de
présence et de l'article 31 du présent code ».
Le § 1 de l’article 48 decies accorde aux sociétés exerçant dans le secteur de l'industrie
la possibilité de procéder, à la réévaluation des éléments corporels de leur actif immobilisé tel
que défini par la législation comptable des entreprises à l'exception des immeubles bâtis et
non bâtis, selon leur valeur réelle, et ce, dans les conditions indiquées aux paragraphes
suivants du présent article.

Les plus-values provenant de la cession des éléments de l'actif réévalués ne sont pas
soumises à l'impôt sur les sociétés, et ce, à concurrence du montant de la plus-value provenant
de leur réévaluation.

2- La plus-value de cession d’actions admises à la cote de la bourse des valeurs


mobilières de Tunis

Il s’agit de la déduction du bénéfice imposable de la plus-value provenant de la cession


des actions admises à la cote de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis acquises ou
souscrites avant le 1er janvier 2011 dans le cadre d’une opération d’introduction à la bourse
des valeurs mobilières de Tunis61.

Il s’agit aussi de la déduction du bénéfice imposable de la plus value provenant de la


cession des actions admises à la cote de la bourse des valeurs mobilières de Tunis acquises ou
souscrites à partir du 1er janvier 2011 et ce lorsque leur cession a lieu après l’expiration de
l’année suivant celle de leur acquisition ou de leur souscription62.

3- La plus-value provenant des opérations de cession des parts des fonds


d’amorçage

La plus-value provenant des opérations de cession des parts des fonds d’amorçage ne
sont pas soumises à l'impôt sur les sociétés.

4- La plus-value provenant des opérations de cession des parts des fonds communs
de placement à risque

La plus-value provenant des opérations de cession des parts des fonds communs de
placement à risque ne sont pas soumises à l'impôt sur les sociétés63.

5- La plus-value provenant de l’apport en actions et parts sociales dans le capital


de la société mère

Cette exception prévoit la déduction du bénéfice imposable de la plus-value provenant


de l’apport en actions et parts sociales dans le capital de la société mère ou de la société
holding à condition que la société mère ou la société holding s’engage à introduire ses actions
à la bourse des valeurs mobilières de Tunis au plus tard à la fin de l’année suivant celle de la
déduction. Ce délai peut être prorogé d’une seule année par arrêté du ministre des finances sur
la base d’un rapport motivé du conseil du marché financier.

Le bénéfice de la déduction est subordonné au dépôt, à l’appui de la déclaration


annuelle de l’impôt de l’année de la déduction, de l’engagement à introduire ses actions à la

61
( ) Alinéa 2 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
62
( ) Alinéa 3 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
63
( ) Alinéa 4 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
bourse des valeurs mobilières de Tunis au plus tard à la fin de l’année suivant celle de la
déduction. Cet engagement doit être visé par le conseil du marché financier.

Les entreprises ayant bénéficié de cette déduction seront tenues au paiement de l’impôt
non acquitté au titre de la plus-value déduite à ce titre majoré des pénalités de retard exigibles
conformément à la législation en vigueur et ce, en cas de non dépôt, au centre ou au bureau de
contrôle des impôts compétent, d’une attestation prouvant l’introduction de la société mère ou
la société holding ayant bénéficié de l’apport, à la bourse des valeurs mobilières de Tunis
dans un délai ne dépassant pas le troisième mois suivant l’expiration du délai susvisé.

Les pénalités de retard ne seront pas exigibles en cas de présentation d’une attestation
délivrée par le conseil du marché financier prouvant que la non introduction de la société
mère ou de la société holding à la bourse des valeurs mobilières de Tunis est due à des motifs
qui ne lui sont pas imputables64.

6- La plus-value provenant de la cession des entreprises en difficultés économiques

Cette exception prévoit la déduction du bénéfice imposable de la plus-value provenant


de la cession des entreprises en difficultés économiques dans le cadre du règlement judiciaire
prévu par la loi n°95-34 du 17 avril 1995 relative au redressement des entreprises en
difficultés économiques telle que complétée et modifiée par les textes subséquents ou de la
cession d’une branche de son activité ou d’un ensemble de branches complémentaires.

Le bénéfice de cette déduction est subordonné à la présentation à l’appui de la


déclaration annuelle de l’impôt de l’année de la déduction d’un état des actifs cédés
mentionnant les références de la décision de la cession, les références du journal officiel de la
République Tunisienne comportant la décision de cession, la valeur comptable nette des
actifs, la valeur de cession et la plus-value ou la moins-value enregistrée65.

7- La plus-value provenant des opérations de participation par apport


d’entreprises individuelles au capital des sociétés soumises à l’IS dans le cadre des
fusions.

Cette exception prévoit l’application des dispositions prévues de l’article 49 décies du


code de l’IRPP et de l’IS en matière de plus-value provenant des fusions aux opérations de
participation par apport d’entreprises individuelles au capital des sociétés soumises à l’IS.

Ainsi, pour la détermination du bénéfice imposable, est admise en déduction, la plus-


value d’apport par une entreprise individuelle au capital d’une société soumise à l’IS de ses
éléments d’actif autres que les marchandises et valeurs faisant l’objet de l’exploitation.

Toutefois, la plus-value déduite est réintégrée aux résultats imposables de la société


ayant reçu ces éléments dans la limite de 50% de son montant, et ce, à raison d’un cinquième
par année à compter de l’année d’apport.

Dans le cas de cession de ces éléments avant l’expiration de la 5 ème année à compter de
l’année de l’apport, la fraction de la plus-value non encore imposée est réintégrée aux
résultats de l’année de la cession.
64
( ) Alinéa 5 du § I de l’article 11 du code de l’IRPP et de l’IS
65
( ) §II de l’article 11 bis du code de l’IRPP et de l’IS
Les réintégrations ne sont pas applicables dans le cas où les plus-values réalisées par
l’entreprise apporteuse sont déductibles ou exonérés de l’impôt en vertu de la législation en
vigueur

Le bénéfice de ces dispositions est subordonné à la satisfaction des conditions


suivantes :

- l’entreprise individuelle doit être soumise à l’impôt sur le revenu selon le régime
réel et les actifs objets de l’apport doivent être inscrits à l’actif du bilan à la date de l’apport.
- la société bénéficiaire de l’apport doit poursuivre l’exploitation de l’entreprise objet
de l’apport pendant une période de 3 ans au moins à compter du premier janvier de l’année
qui suit celle de l’apport. Le non-respect de cette condition entraîne le paiement par le
bénéficiaire de la déduction de l’impôt non acquitté conformément aux dispositions de ce
paragraphe majoré des pénalités de retard exigibles conformément à la législation en vigueur.

Dans le cas où cette condition n’est plus respectée, l’entreprise bénéficiaire de la


déduction est tenue de payer l’impôt non supporté majoré des pénalités de retard. Toutefois, la
déchéance ne s’applique pas dans la mesure où le non-respect de la condition est dû à des
motifs extérieures à la volonté de l’apporteur. Les motifs d’arrêt de l’activité non imputables à
l’entreprise sont fixés par le décret n° 2007-1266 du 21 mai 2007. 66

8- La plus value provenant des opérations de fusion ou scission totale de sociétés

Pour la détermination du bénéfice imposable, est admise en déduction, la plus-value


d’apport, aussi bien en cas d’opérations de fusion de sociétés qu’en cas d’opération de
scission totale, des éléments d'actif autres que les marchandises, les biens et valeurs faisant
l’objet de l'exploitation67.

Toutefois, la plus-value en question doit être réintégrée, dans la limite de 50% de son
montant, aux résultats imposables de la société ayant reçu les actifs dans le cadre de
l’opération de fusion ou de l’opération de scission, et ce, à raison de un cinquième par année à
compter de l'année de la fusion ou de la scission.

En cas de cession de ces éléments avant l’expiration de la cinquième année à compter


de l'année de la fusion ou de scission, la fraction de la plus-value non encore imposée est
réintégrée aux résultats de l'année de la cession.

Les dispositions relatives à l’imposition des plus-values réalisées par les sociétés
fusionnantes ou ayant fait l’objet de scission ne s’appliquent pas dès lors qu’elles sont, par
ailleurs, déductibles de l’assiette imposable ou exonérées de l'impôt sur les sociétés en vertu
de la législation en vigueur.

La réintégration de 50% de la plus-value de fusion, s’applique aussi bien au niveau de la


société absorbante en cas de fusion par absorption, qu’au niveau de la nouvellement créée en
cas de fusion par création d’une nouvelle entité juridique qu’au niveau des sociétés issues de
la scission totale.

66
( ) §III de l’article 11 bis du code de l’IRPP et de l’IS
67
( ) § I de l’article 49 decies du code de l'IRPP et de l'IS
La réintégration aux résultats de ces sociétés ne concerne que la plus-value de fusion
ayant bénéficié de la déduction de l’assiette imposable au niveau des sociétés apporteuses en
vertu des dispositions de l’article 49 decies du code de l’IRPP et de l’IS. En conséquence, ne
sont pas concernées par la réintégration, les plus-values de fusion réalisées au titre des
marchandises, biens et valeurs objet de l’exploitation.

L’imposition de la fraction de la plus-value de fusion au niveau de la société absorbante


est échelonnée sur cinq ans à partir de l’année de la fusion. En conséquence, sera réintégré
aux résultats de la société absorbante, annuellement un cinquième de la quote-part de la plus-
value imposable.

§ 3 - Les intérêts et commissions

En application du principe du rattachement des produits à l’exercice de l’acquisition des


créances, les banques doivent comptabiliser, parmi les produits imposables de chaque
exercice, les intérêts sur crédits échus, voire même courus à la date de clôture de cet exercice
indépendamment de la date de leur encaissement.

§ 4 - les intérêts relatifs aux sommes mises par la société à la disposition des
associés

Les intérêts non décomptés ou décomptés à un taux inférieur à 8% au titre des sommes
mises par la société à la disposition de ses associés sont inclus, au taux de 8%, au résultat
soumis à l’impôt. Ces dispositions ne sont pas applicables aux établissements de crédits. Dans
ce cas, le taux d’intérêt à prendre en considération est celui pratiqué par ces établissements au
titre des crédits accordés aux tiers.

Ne font pas partie des résultats imposables, les intérêts non décomptés par les
entreprises d’assurance takaful sur le prêt sans intérêt octroyé au profit du fonds des adhérents
conformément aux dispositions du code des assurances tel que modifié et complété par les
textes subséquents dont notamment la loi n°2014-47 du 24 juillet 2014.
CHAPITRE III – LA LIQUIDATION DE L'IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS

L’impôt sur les sociétés est appliqué au bénéfice imposable arrondi au dinar inférieur.
Néanmoins, l’impôt sur les sociétés ne peut être inférieur à un minimum applicable à toute
entreprise soumise à l’IS et à un minimum d’impôt applicable aux personnes morales
bénéficiaires d’avantages fiscaux.

SECTION I -L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS DÉTERMINÉ SUR LA BASE DU BÉNÉFICE


IMPOSABLE

§ 1 - Les taux prévus par le § I de l’article 49 du code de l’IRPP et de l’IS

I – Le taux de 25%

Le taux de l’impôt sur les sociétés, appliqué au bénéfice imposable arrondi au dinar
inférieur est fixé à 25%, réduit à 15% à partir de 2021 applicable aux bénéfices à
déclarer en 2022.

Toutefois, le taux de l’impôt sur les sociétés pour les bénéfices provenant de l'activité
principale ainsi que les bénéfices exceptionnels mentionnés au paragraphe I bis de l'article 11
du présent code et selon les mêmes conditions est fixé à :

II - Le taux de 10%

Le taux de l’impôt sur les sociétés de 10% est applicable pour :

1er tiret - les entreprises exerçant une activité artisanale, agricole, de pêche ou
d'armement de bateaux de pêche,

2ème tiret - les bénéfices provenant des investissements dans le secteur agricole et de
pêche, et ce, après l'expiration de la période de déduction totale prévue à l’article 65 du
présent code,

3ème tiret - les bénéfices provenant des investissements réalisés dans les zones de
développement régional, et ce, après l'expiration de la période de déduction totale prévue à
l’article 63 du présent code,

4ème tiret - les bénéfices provenant des investissements dans les activités de soutien et de
lutte contre la pollution prévue à l’article 70 du présent code,

5ème tiret - les centrales d'achat des entreprises de vente au détail organisées sous forme
de coopératives de services régies par le statut général de la coopération,

6ème tiret - les coopératives de services constituées entre les producteurs pour la vente en
gros de leur production,

7ème tiret - les coopératives de consommation régies par le statut général de la


coopération,
8ème tiret - les bénéfices réalisés dans le cadre de projets à caractère industriel ou
commercial bénéficiant du programme de l'emploi des jeunes ou du fonds national de la
promotion de l'artisanat et des petits métiers.

III - Le taux de 35%

Le taux de l’impôt sur les sociétés de 35% est applicable pour :

1er tiret –Les banques et les établissements financiers,

2ème tiret - les établissements de crédit non-résidents exerçant dans le cadre du code de
prestation des services financiers aux non-résidents,

3ème tiret - les sociétés d’investissement prévues par la loi n°88-92 du 2 août 1988 telle
que modifiée et complétée par les textes subséquents et notamment la loi n°2005-104 du 19
décembre 2005,

- 4ème tiret - les entreprises d’assurance et de réassurance, y compris les assurances


mutuelles, les entreprises d’assurance et de réassurance takaful ainsi que pour le fonds
des adhérents prévus au code des assurances tel que modifié et complété par les textes
subséquents dont notamment la loi n°2014-47 du 24 juillet 2014,
-
5ème tiret - les sociétés de recouvrement des créances prévues par la loi n°98-4 du 2
février 1998 relative aux sociétés de recouvrement des créances telle que modifiée et
complétée par la loi n°2003-42 du 9 juin 2003,

6ème tiret - les opérateurs de réseaux des télécommunications prévus par le code de
télécommunications promulgué par la loi n°2001-1 du 15 janvier 2001 tel que modifié et
complété par la loi n°2002-46 du 7 mai 2002,

Le 7ème tiret (nouveau) – les bénéfices provenant de la prestation des services prévus à
l’article 130.1 du code des hydrocarbures promulgué par la loi n°99-93 du 17 août 1999 tel
que modifié et complété par les textes subséquents et de la prestation des services de transport
des hydrocarbures au profit des sociétés exerçant dans le cadre de la législation relative aux
hydrocarbures,

8ème tiret - les entreprises exerçant dans le secteur de production et de transport des
hydrocarbures et soumises à un régime fiscal dans le cadre de conventions particulières et les
entreprises de transport des produits pétroliers par pipeline,

9ème tiret - les entreprises exerçant dans le secteur de raffinage du pétrole et de vente des
produits pétroliers en gros prévues par la loi n°91-45 du 1 er juillet 1991 relative aux produits
pétroliers,

10ème tiret – les assurances mutuelles,


11ème tiret - les grandes surfaces commerciales prévues au code de l'aménagement du
territoire et de l'urbanisme tel que modifié et complété par les textes subséquents et
notamment par la loi n° 2003-78 du 29 décembre 200368,

12ème tiret - les concessionnaires automobiles,

13ème tiret - les franchisés d'une marque ou d'une enseigne commerciale étrangère
prévus par la loi n° 2009-69 du 12 août 2009 relative au commerce de distribution à
l'exception des entreprises dont le taux d'intégration est égal ou supérieur à 30%.

§ 2 – Le taux Spécifique de 20% pour les sociétés qui procèdent à l’admission de


leurs actions ordinaires à la cote de la bourse des valeurs mobilières de Tunis

Le taux de l’impôt sur les sociétés fixé à 35% prévu à l’article 49 du code de l’impôt sur
le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés est réduit à 20% pour les
sociétés qui procèdent à l’admission de leurs actions ordinaires à la cote de la bourse des
valeurs mobilières de Tunis à condition que le taux d’ouverture du capital au public soit au
moins égal à 30%, et ce, pendant cinq ans à partir de l’année de l’admission.

Cette réduction est accordée aux sociétés qui procèdent à l’admission de leurs actions
ordinaires à la cote de la bourse des valeurs mobilières de Tunis au cours de la période allant
du 1er janvier 2010 jusqu’au 31 décembre 2024.

Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas aux entreprises visées aux
sixième, huitième et neuvième tirets du paragraphe 3 du quatrième paragraphe du paragraphe
I de l’article 49 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les
sociétés et aussi aux sociétés de services dans le secteur des hydrocarbures prévues par
l’article 130.1 du code des hydrocarbures.

68
()Il est à noter que l’article 29 de la loi n° 2017-66 du 18 décembre 2017 portant loi de
finances pour l’année 2018 ajoute au quatrième paragraphe du paragraphe I de l'article 49 du code de
l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés les 11ème , 12ème et 13ème
tirets suivants :
- les grandes surfaces commerciales prévues au code de l'aménagement du territoire et de
l'urbanisme tel que modifié et complété par les textes subséquents et notamment par la loi n° 2003-78
du 29 décembre 2003,
- les concessionnaires automobiles,
- les franchisés d'une marque ou d'une enseigne commerciale étrangère prévus par la loi n°
2009-69 du 12 août 2009 relative au commerce de distribution à l'exception des entreprises dont le
taux d'intégration est égal ou supérieur à 30%.
Le § 4 de l’article 67 de la loi n° 2017-66 du 18 décembre 2017 portant loi de finances pour
l’année 2018 remet l’application des dispositions de cet article 29 au 1er janvier 2019 et ainsi
l’augmentation du taux de l’IS à 35% n’aura lieu qu’à compter du 1er janvier 2019.
L’article 89 de la loi n°2018-56 du 27 décembre 2018 portant loi de finances pour l’année 2019
prévoit la modification des dispositions du paragraphe 4 de l'article 67 de la loi n°2017 - 66 du 18
décembre 2017 portant loi de finances pour l’année 2018 comme suit :
4 - Les dispositions du premier tiret de l'article 29 de la présente loi s’appliquent aux bénéfices
réalisés à partir du 1er janvier 2020. Les dispositions des deuxième et troisième tirets de l'article 29 et
les dispositions de l'article 54 de la présente loi s'appliquent aux revenus et bénéfices réalisés à partir
du 1er janvier 2019.
SECTION II - L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS MINIMUM

L’impôt sur les sociétés ne peut être inférieur à un minimum applicable à toute
entreprise soumise à l’IS et à un minimum d’impôt applicable aux personnes morales
bénéficiaires d’avantages fiscaux.

§ 1 - Le minimum applicable à toute entreprise soumise à l’IS

Le § 1 du § II de l’article 49 du code de l’IRPP prévoit que l'impôt annuel ne doit pas


être inférieur à un minimum d’impôt égal à :

- 0.2% du chiffre d’affaires brut avec un minimum égal à 500 dinars exigible même en
cas de non réalisation de chiffre d’affaires pour les sociétés non soumises à l’impôt sur les
sociétés au taux de 10%.

- 0,1% du chiffre d’affaires dont les bénéfices y provenant sont soumis à l’impôt sur les
sociétés au taux de 10% ou le chiffre d’affaires réalisé de la commercialisation de produits ou
de services soumis au régime de l’homologation administrative des prix et dont la marge
bénéficiaire brute ne dépasse pas 6% conformément à la législation et aux réglementations en
vigueur avec un minimum égal à 300 dinars exigible même en cas de non réalisation de
chiffre d’affaires.

§ 2- Le minimum d’impôt applicable aux personnes morales bénéficiaires


d’avantages fiscaux

En application des dispositions du §1 de l’article 12 de la loi n° 89 - 114 du 30


décembre 1989 portant promulgation du code de l’IRPP et de l’IS, l’impôt sur les sociétés est
dû au taux minimum de 10% par toute personne morale soumise à l’IS au taux de 15%,
bénéficiaire d’une exonération totale ou partielle de l’impôt sur les sociétés, compte non tenu
des dites exonérations.
Ce minimum d’impôt est pour 20% pour les personnes morales soumises à l’IS au taux
de 35%.

Toutefois ce minimum d’impôt n’est pas applicable chaque fois où une disposition
législative le prévoit expressément.

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