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Synthese REF LF2025

Le Rapport Économique et Financier 2025 souligne la résilience de l'économie marocaine dans un contexte mondial incertain, avec une croissance soutenue par des secteurs clés comme l'automobile et le tourisme. Les prévisions pour 2025 indiquent une reprise progressive de l'économie mondiale, malgré des risques persistants liés aux tensions géopolitiques et au changement climatique. Le rapport analyse également les évolutions des finances publiques et les réformes nécessaires pour maintenir la soutenabilité économique.

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Synthese REF LF2025

Le Rapport Économique et Financier 2025 souligne la résilience de l'économie marocaine dans un contexte mondial incertain, avec une croissance soutenue par des secteurs clés comme l'automobile et le tourisme. Les prévisions pour 2025 indiquent une reprise progressive de l'économie mondiale, malgré des risques persistants liés aux tensions géopolitiques et au changement climatique. Le rapport analyse également les évolutions des finances publiques et les réformes nécessaires pour maintenir la soutenabilité économique.

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Synthèse du Rapport Economique et Financier accompagnant le Projet de

Loi de Finances 2025 -REF 2025-

Le projet de Loi de Finances 2025 intervient dans un moment historique pour le Royaume,
marquant le 25ème anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Un quart de
siècle de réformes profondes et d’initiatives structurantes a permis de transformer durablement
notre pays, de le repositionner sur l’échiquier continental et mondial, tout en renforçant les
fondements de l’État social.
Ce projet s’inscrit dans un contexte mondial particulier, où la résilience économique s’affirme
comme un pilier essentiel de stabilité. En 2023-2024, l’économie mondiale a réussi à maintenir une
croissance modérée, portée par l’atténuation des chocs énergétiques et le recul graduel de l’inflation.
Les perspectives pour l’année 2025 laissent entrevoir une reprise progressive, bien que des
incertitudes persistent, en raison des tensions géopolitiques et des défis climatiques de plus en plus
pressants.
A l’échelle nationale, l'économie marocaine a fait preuve d'une remarquable résilience et d’une
capacité d’adaptation soutenue. L'année 2023 a été marquée par une accélération de la croissance,
sous l’effet de la dynamique des secteurs moteurs de l’économie tels que l’automobile,
l’aéronautique et le tourisme. Les perspectives pour l’année 2024 confortent cette tendance positive
soulignant ainsi la solidité des fondamentaux économiques du Royaume et la pertinence des
réformes engagées.
Tenant compte de ce contexte, l’édition 2025 du Rapport Économique et Financier (REF) s’attache
à analyser, dans sa première partie, les récentes évolutions de l’environnement international, en
identifiant les principaux risques et opportunités pour l’économie marocaine. La deuxième partie
explore les facteurs de résilience de l’économie nationale et éclaire les enjeux et les défis auxquels
notre pays devrait faire face. Enfin, la troisième partie analyse l’évolution structurelle des finances
publiques, en mettant en lumière les réformes et les efforts déployés pour préserver leur
soutenabilité. Elle conclut par une présentation des orientations qui sous-tendent les prévisions
économiques du Projet de Loi de Finances 2025.
I. Une économie mondiale plus résiliente que prévu, mais avec des risques persistants
Selon les prévisions du FMI, la croissance de l’économie mondiale devrait se poursuivre à un
rythme modéré, atteignant 3,2% en 2024 et 3,3% en 2025, après 3,3% en 2023. Ces rythmes de
croissance varient selon les pays et les régions.
Dans les économies avancées, la croissance économique devrait rester globalement modérée en
2024, par rapport à 2023. Aux Etats-Unis, la croissance devrait atteindre 2,6%, contre 2,5% en
2023, avant de ralentir à 1,9% en 2025.
En zone euro, la croissance devrait se redresser progressivement pour atteindre 0,9% en 2024 et
1,5% en 2025, après 0,5% en 2023, soutenue par la reprise de la demande intérieure. Parmi les
principales économies de la zone euro, la croissance économique en 2024 s’avère résiliente en
1
Direction des Etudes et des Prévisions Financières
France (0,9% après 1,1% en 2023), en Italie (0,7% après 0,9%) et en Espagne (2,4% après 2,5%).
En revanche, la reprise en Allemagne reste modeste (0,2% après -0,2%), affectée par des difficultés
industrielles persistantes. En 2025, la croissance devrait se renforcer en Allemagne (1,3%), en
France (1,3%) et en Italie (0,9%), tandis qu’elle se consoliderait en Espagne (2,1%).
Au Royaume-Uni, après une quasi-stagnation en 2023 (0,1%), l’activité économique devrait
enregistrer une reprise modérée de 0,7% en 2024, avant d’atteindre 1,5% en 2025, selon le FMI.
Au Japon, la croissance ralentirait à 0,7% en 2024, après 1,9% en 2023, en raison de la dissipation
des facteurs temporaires ayant soutenu la reprise en 2023, tels que le rebond du tourisme et des
exportations automobiles. En 2025, elle atteindrait 1%, un rythme légèrement au-dessus du
potentiel, stimulée par la consommation privée et l’investissement.
Dans les économies émergentes et en développement, la croissance resterait résiliente pour
s’établir à 4,3% en 2024 et 2025, légèrement inférieur à celui de 2023 (4,4%). En Asie émergente,
la croissance devrait passer de 5,7% en 2023 à 5,4% en 2024 et à 5,1% en 2025. En Chine, la
croissance économique devrait rester solide en 2024, se situant à 5% après 5,2% en 2023. Toutefois,
la croissance du PIB chinois devrait ralentir à 4,5% en 2025. En Inde, la croissance atteindrait 7%
en 2024 puis 6,5% en 2025, après 8,2% en 2023, le rythme le plus rapide parmi les grandes
économies.
En Amérique latine, après une croissance timide en 2024, la croissance devrait s’accélérer en 2025
tirée principalement par la reprise de l’économie brésilienne, où la croissance passerait de 2,9% en
2023 à 2,1% en 2024 et à 2,4% en 2025.
En Afrique subsaharienne, la reprise économique resterait graduelle, avec une reprise plus
marquée au Nigeria (3,1% en 2025 et 3,0% en 2024, après 2,9% en 2023) qu’en Afrique du Sud
(0,9% et 1,2%, après 0,7%).
Dans la région Moyen-Orient et Asie centrale, la croissance devrait s’améliorer progressivement,
passant de 2% en 2023 à 2,4% en 2024, puis à 4,0% en 2025, soutenue, principalement, par une
augmentation de la production pétrolière et un regain d’activité économique à partir de fin 2024.

6
5,7
5,4

4
5,1
3,3

3,5
3,3

5
3,2

4,4

4,3
4,3

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3
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4 3,7
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3,2
1,9

2,6
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2
1,7
1,7

2,4
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1,5
1,5

1,9

1,5
2

2
0,9
1

1
0,7
0,7

0,5

0,5 1
0,1

0
Monde Pays Etats- Japon Royaume- Zone 0
avancés Unis Uni euro Pays Asie Europe Amerique Moy.-Or. et Afrique
émergents latine Asie cent. subsah.
2023 2024 2025 Source : FMI 2023 2024 2025 Source : FMI

Graphique 1 : Perspectives de croissance économique des pays Graphique 2 : Perspectives de croissance économique des
avancés (en %) pays émergents (en%)

S’agissant des échanges internationaux, le commerce mondial des marchandises a fait preuve de
résilience au cours des quatre dernières années malgré la conjonction de plusieurs facteurs
défavorables. Selon les données de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le volume du
commerce mondial de marchandises aurait augmenté de 2,3% en glissement annuel au 1er semestre
de 2024. Ce rebond devrait se poursuivre sur le reste de l’année, comme en témoignent les récentes
prévisions de l’OMC qui tablent sur une reprise du volume du commerce mondial des
marchandises de 2,7% en 2024, après un fléchissement. Cette évolution s’explique essentiellement

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Direction des Etudes et des Prévisions Financières
par la baisse des tensions inflationnistes qui favorise la reprise de la consommation de biens
manufacturés dans les économies avancées.
Pour ce qui est des flux mondiaux d’investissements directs étrangers (IDE), la dernière
édition du rapport « World Investment Report 2024 » de la Conférence des Nations unies sur le
Commerce et le Développement (CNUCED) révèle une baisse de 2% en 2023, pour s’établir à
1.332 milliards de dollars. Pour l’année 2024, la CNUCED met en avant un affaiblissement des
perspectives de croissance, en raison de facteurs tels que les tensions commerciales et géopolitiques,
les politiques industrielles et la diversification des chaînes d’approvisionnement. Ces évolutions
redessinent les schémas d’IDE et incitent certaines entreprises multinationales à adopter une
approche prudente dans leur expansion internationale.
L’analyse de ces trajectoires montre que les perspectives pour 2025 laissent entrevoir une
reprise progressive de l’économie mondiale, bien que des risques majeurs persistent,
notamment ceux liés au changement climatique, à la montée des tensions géopolitiques et à la
fragmentation accrue des échanges commerciaux et au surendettement global des économies.

Ces évolutions de la conjoncture internationale se sont répercutées sur l’économie


nationale, particulièrement, sur les échanges extérieurs, sur les autres flux financiers, ainsi que sur
le taux de change…
La valeur des exportations marocaines a progressé de 5,5% à fin août 2024 par rapport à la
même période en 2023, se situant à 295 milliards de dirhams, tirant profit de la croissance des
ventes à l’étranger des secteurs de l’automobile, des phosphates et dérivés et de l’aéronautique.
Quant aux importations, leur valeur a augmenté, pour sa part, de 4,6%, pour atteindre 491,95
milliards de dirhams durant les huit premiers mois de 2024, en lien avec la hausse des importations
des produits finis d’équipement, de demi-produits et de produits finis de consommation.
Par conséquent, le déficit commercial s’est établi à près de 196,85 milliards de dirhams à fin août
2024, en hausse de 3,2% par rapport à la même période de l’année précédente. Il est important de
noter à cet égard que la variation du taux de change du dirham aurait eu une contribution positive
sur le déficit commercial de l’ordre de 2,8 milliards de dirhams, ce qui s’explique la baisse de la
facture de l’ensemble des groupes de produits suite à l’appréciation du dirham par rapport à l’euro
et au dollar.
En matière d’attractivité aux IDE, le flux net des IDE au Maroc a chuté de 52% en 2023,
atteignant 11,1 milliards de dirhams, contre 23 milliards de dirhams en 2022. Cette baisse s’explique
par une diminution des recettes des IDE de 14% pour s’établir à 34,6 milliards de dirhams, et une
augmentation des dépenses de 35,8%, pour se situer à 23,5 milliards de dirhams. Sur le plan
sectoriel, l’industrie et l’immobilier ont été les secteurs les plus attractifs au Maroc en 2023, avec
des parts respectives de 38% et 22% du total des IDE reçus, suivis du transport (7%), de l’énergie
et des mines (6,4%) et du tourisme (6,3%). Néanmoins, le flux net d’IDE a enregistré, à fin août
2024, une augmentation de 55,1% par rapport à la même période en 2023, s’établissant à près de
15,2 milliards de dirhams.

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Direction des Etudes et des Prévisions Financières
30 27,6 26,7 27,4
25,1 25,4
25 22,4 23,0 23,3 23,5
22,3
19,7 20,1
Milliards de dirhams
20
16,2
15 12,5
9,7 10,3 10,1
10 7,8 9,2 7,7
7,6 7,4
6,5
5,3 5,2
3,9
5

0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Recettes IDE Dépenses IDE Flux IDE
Source : Calculs DEPF, données OC

Graphique 2 : Evolution des investissements directs étrangers au Maroc (Situation à fin août)
II. Résilience consolidée de l’économie marocaine
Au cours des dernières années, l’économie marocaine a démontré une certaine résilience face à des
chocs exogènes multiples. La croissance de l’économie nationale a, de ce fait, connu un rebond de
3,4% en 2023, soit plus de 1,9 point de pourcentage par rapport à 2022.
En 2024, les données conjoncturelles observées démontrent la résilience des activités non agricoles,
compensant la contraction de la valeur ajoutée agricole, ce qui présage une bonne tenue de la
croissance. Cette dynamique de croissance devrait se refléter, également, au niveau des éléments de
la demande, notamment la consommation des ménages qui devrait poursuivre sa progression en
2024, soutenue par l’augmentation des transferts des MRE et des crédits à la consommation, en
hausse respectivement de 3,9% et de 0,8% à fin août 2024 par rapport à la même période de l’année
précédente. La baisse significative de l’inflation, qui s’est établie à 1,1% au terme des 8 premiers
mois de l’année 2024, confirmant un retour progressif à la stabilité des prix après deux années de
forte inflation, contribue aussi à renforcer le pouvoir d’achat des ménages.
Pour ce qui est de l’investissement, les premiers indicateurs conjoncturels montrent des signes
d’accélération en 2024, comme en témoignent l’augmentation des importations de biens
d’équipement de 10,9% à fin août 2024 et celle des crédits à l’équipement accordés par les banques
de 12,1% durant la même période. L’investissement public est également bien orienté eu égard aux
dépenses d’investissement qui ont se sont accrues de 10,7% à fin août par rapport à la même
période de l’année précédente.
La résilience dont fait preuve l’économie nationale est le résultat, entre autres, de l’adoption de
politiques adaptées et proactives dans des secteurs clés, tels que l’agriculture, l’industrie, le tourisme
et les infrastructures.
Concernant le secteur agricole, le Maroc continue de déployer sa politique d’adaptation et de
renforcement de la durabilité et de la compétitivité de ce secteur, moyennant la mise en œuvre
d’une stratégie agricole ambitieuse « Génération Green », couvrant la période 2020-2030. Cette
stratégie vise, notamment, à inscrire davantage l’agriculture nationale dans la voie de la résilience
aux aléas climatiques, à préserver les acquis en matière de productivité agricole ainsi qu’à
promouvoir le capital humain dans le secteur agricole. Elle repose sur des actions visant à doubler
la valeur ajoutée par mètre cube d’eau dans le cadre de la poursuite des programmes de mobilisation
et d’économie d’eau. De même, des actions stratégiques sont engagées pour renforcer le
développement durable des filières de production agricoles et l’adaptation au contexte agro-
climatique difficile du pays à travers, notamment, l’accroissement des investissements dédiés à la
R&D dans le domaine agricole, l’amélioration du taux de valorisation des produits agricoles, ainsi
que le soutien à l’émergence de nouvelles filières à potentiel (agriculture biologique).
Pour ce qui est de l’industrie nationale, la transformation du secteur que connaît notre pays a
franchi des étapes cruciales, marquant un tournant vers une structure industrielle plus diversifiée et
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Direction des Etudes et des Prévisions Financières
à plus haute valeur ajoutée. La stabilité politique du pays, ses infrastructures modernes, les
performances positives des nouveaux secteurs tels que l’automobile et l’aéronautique, ainsi que
l’existence d’une main d’œuvre qualifiée et jeune sont autant de facteurs ayant permis le
renforcement de l’attractivité de la destination marocaine. Ces atouts ont permis au secteur
industriel de se hisser à la première position, en 2023, en termes de mobilisation des investissements
privés dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle Charte d’investissement avec l’approbation
de 63,7 milliards de dirhams soit 59,4% des investissements projetés par la Commission Nationale
d’Investissement. De même, le secteur industriel national est fortement engagé dans la
concrétisation de ses ambitions, en matière de transition vers des modes de production verts et
durables visant à minimiser les intrants (matières premières, énergie, eau), à maximiser l’utilisation
des énergies renouvelables pour l’électricité et la chaleur, et à favoriser l’économie circulaire pour
la gestion des déchets...
Le secteur touristique a, pour sa part, fait preuve d’une reprise confirmée, comme en témoigne
l’évolution des indicateurs d’activité du secteur. En effet, le secteur du tourisme national a pu
reprendre son trend haussier au-delà de son niveau d’avant la pandémie (hausse des arrivées
touristiques au Maroc pour s’établir à 14,5 millions et des recettes touristiques atteignant 104,6
milliards de dirhams, respectivement de 12,3% et de 33% en 2023 par rapport à 2019). Cette reprise
se confirme en 2024 au regard de l’évolution favorable des données conjoncturelles relatives aux
différentes composantes de l’activité touristique. Force est de noter que la reprise du tourisme
national et sa résilience aux crises affectant les principaux pays émetteurs sont la résultante aussi
bien des mesures de relance exceptionnelles engagées par l’Etat (Plan d’urgence de 2 milliards de
dirhams), que des mesures usuelles (Opération Marhaba, promotion ONMT et renforcement de la
connectivité aérienne et maritime, …), en plus des réformes structurelles (réforme du cadre
juridique, adoption des e-visas, …), et stratégiques. Poursuivant cet élan de mobilisation, une feuille
de route de relance du tourisme a arrêté des objectifs stratégiques pour impulser le tourisme
marocain et positionner le Maroc parmi les 15 meilleures destinations mondiales. Elle vise,
moyennant un investissement de près de 6,14 milliards de dirhams, à attirer 17,5 millions de
touristes, à réaliser 120 milliards de dirhams de recettes en devises et à générer 200.000 emplois
directs et indirects en 2026.
Cette dynamique sectorielle s’est accompagnée de l’accélération de la cadence du développement
des infrastructures de transport modernes et efficaces à la hauteur des besoins actuels et futurs de
l’économie et de la société marocaines. Cette mobilisation ne peut que soutenir davantage la
compétitivité économique et l’attractivité territoriale du Maroc, appuyer le processus de
transformation industrielle de notre pays et répondre la progression de sa démographie.
A l’échelle territoriale, des investissements ciblés sont déployés visant, entre autres, le
renforcement des infrastructures et l’apport de soutien aux secteurs clés, afin de dynamiser
l’économie locale et d’atténuer les inégalités de création de la richesse à l’échelle territoriale. Il est à
mentionner que les analyses effectuées à cet égard font état d’une création de la richesse nationale
qui demeure portée par les provinces de la dorsale Tanger-El Jadida. En effet, durant la période
2014-2022, la région de Casablanca Settat a affiché la part moyenne la plus importante du PIB, à
hauteur de 32,1% du total national, suivie des régions de Rabat Salé Kénitra (16%), de Tanger
Tétouan Al Hoceima (10,5%) et de Fès Meknès et Marrakech Safi (8,4% chacune). En termes de
rythme de croissance nominale, certaines régions qui ont bénéficié de programmes de
développement structurants commencent à présenter des trajectoires de croissance plus
dynamiques pendant la période 2014-2022, affichant, ainsi, des taux de croissance supérieurs à la
moyenne nationale (3,6%). Il s’agit, notamment, des régions de Laâyoune Sakia Al Hamra (9,1%),
de Guelmim Oued Noun (5,5%), de Dakhla Oued Ed Dahab (5,4%) et Darâa Tafilalet (5,2%).
Ces performances incontestables réalisées ne doivent pas occulter les défis persistants auxquels
notre pays fait face. La consolidation de l’État social constitue, à cet égard, un enjeu crucial
nécessitant d’entériner les efforts consentis dans les domaines névralgiques tels que l’emploi,
l’éducation, la santé et de la protection sociale.
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Direction des Etudes et des Prévisions Financières
En matière d’accès à l’emploi, le Gouvernement place la promotion de l’emploi et l’insertion
sur le marché du travail comme priorité majeure pour la seconde moitié de son mandat au regard
des niveaux élevés de chômage enregistrés (13% en 2023 et 13,1% durant le 2ème trimestre 2024).
Dans ce cadre, il a activé les travaux du comité interministériel chargé de l’emploi pour une forte
coordination de l’action publique et pour une meilleure adéquation entre l’offre et la demande de
l’emploi. Ces travaux devraient déboucher sur une nouvelle feuille de route de l’emploi au Maroc.
Cette dernière établira des plans d’action sur les cinq à dix prochaines années, avec des mesures
ciblées pour soutenir l’emploi en milieu rural, restructurer les programmes actifs d’emploi et
accompagner les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), tout en mettant l’accent sur
les leviers d’action à même de renforcer l’accès des femmes au marché du travail et aux opportunités
économiques.
Quant à l’accès à l’éducation, le Maroc, grâce aux réformes es deux dernières décennies, le Maroc
a généralisé l’accès à l’éducation primaire et amélioré l’accessibilité au collège et au secondaire
qualifiant. Cette dynamique devrait s’accélérer grâce à la feuille de route pour la réforme du système
éducatif visant notamment, la généralisation et l’amélioration de l’éducation préscolaire à l’horizon
2028, l’élargissement de l’offre éducative et le déploiement à grande échelle du projet des écoles
pionnières dès l’année scolaire 2024-2025, renforçant ainsi l’excellence et l’égalité des chances.
En conséquence, le taux du préscolaire a significativement augmenté, atteignant 80% pour l’année
scolaire 2023-2024, contre 45,3% en 2017-2018, avec une hausse notable pour les filles de 41,6%
en 2017-2018 à 79,7% en 2023-2024. Le taux de scolarisation au primaire a atteint 111,6% en 2023-
2024 (112,0% pour les filles, 123,2% pour le milieu rural et 103,9% en milieu urbain), contre 99,5%
en 2017-2018 (99,0% pour les filles, 102,7% pour le milieu rural, et 97% en milieu urbain). Pour
les cycles secondaires collégial et qualifiant, les taux de scolarisation des élèves âgés de 12 à 14 ans
et de 15 à 17 ans ont respectivement atteint 101,1% et 80,2% en 2023-2024, comparativement à
89,7% et 65,8% en 2017-2018. Pour consolider ces acquis et pallier aux insuffisances, le
Gouvernement a lancé le programme de « l’école pionnière », conçu pour renforcer le soutien
scolaire au sein même des établissements, repenser les méthodes pédagogiques, offrir des
formations certifiantes aux enseignants, et doter les salles de classe d’équipements numériques de
pointe. Ce programme vise, également, à améliorer les infrastructures d’accueil dans les
établissements scolaires, afin de garantir un cadre propice à l’épanouissement des élèves et à
l’excellence académique.
S’agissant de la formation professionnelle, le système de la formation professionnelle a vu ses
capacités d’accueil renforcées, notamment avec l’ouverture de six Cités des Métiers et des
Compétences (CMC) dans les régions de Souss-Massa, de l’Oriental, de Laâyoune-Sakia El Hamra,
de Rabat-Salé-Kenitra, de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Béni Mellal-Khénifra, avec une
capacité d’accueil de 21.865 places pédagogiques. Dans ce cadre, l’OFPPT prévoit une capacité
d’accueil totale de 414.855 places pédagogiques au titre de l’année 2024-2025, grâce à l’ouverture
de 20 nouveaux établissements dans les régions de Rabat-Salé-Kénitra, Souss-Massa, Casablanca-
Settat, Beni-Mellal Khénifra, l’Oriental et Tanger-Tetouan-Al Hoceima avec une capacité de plus
de 3.805 places.
Dans le domaine de l’enseignement supérieur, qui joue un rôle clé dans la qualification des
ressources humaines, le développement de la recherche scientifique et de l’innovation, l’année
universitaire 2023-2024 a été marquée par la mise en œuvre concrète du plan national d’accélération
de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de
l’innovation (PACTE ESRI 2030). Ces mesures visent à améliorer l’accès et les conditions d’étude
dans l’enseignement supérieur, tout en garantissant des mécanismes efficaces pour rehausser la
qualité du système et améliorer ses résultats. Elles ont également mis l’accent sur le renforcement
des mécanismes de bonne gouvernance, ainsi que sur le développement de la recherche scientifique,
en améliorant ses infrastructures et en valorisant ses résultats.
Concernant le secteur de la santé, des efforts notables ont été entrepris visant
l’opérationnalisation de sa réforme qui constitue une condition sine qua non de la réussite du
6
Direction des Etudes et des Prévisions Financières
chantier Royal de la généralisation de la protection sociale. Ces efforts incluent le renforcement de
la disponibilité en personnel de santé et l’amélioration de leur statut professionnel, la réhabilitation
des infrastructures et l’amélioration de la gouvernance du secteur. Il s’agit, notamment, de la
publication de la loi n°33.21 modifiant et complétant la loi n°131.13 relative à l’exercice de la
médecine pour permettre l’accès des étrangers et des Marocains Résidant à l’Etranger à l’exercice
permanent de la médecine au Maroc. De même, une vaste opération de rénovation et de
réhabilitation des infrastructures de santé existantes a été lancée afin d’en assurer la conformité
avec les normes de services de santé de qualité (1.400 établissements de soins de santé primaires
dont 483 établissements ont été livrés fin 2023 nécessitant une enveloppe budgétaire de 850
millions de dirhams). En outre, il a été procédé à la mise en place des organes de gouvernance du
secteur, en l’occurrence, la Haute Autorité de Santé chargée des missions d’encadrement technique
du chantier de l’AMO de base et des Groupements Sanitaires Territoriaux responsables de la mise
en œuvre de la politique de l’Etat dans le domaine de la santé au niveau régional.
Dans ce sillage, il est important de mentionner la poursuite des efforts pour la concrétisation du
chantier de la généralisation de la protection sociale, lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed
VI en 2020. Ainsi, l’année 2022 a marqué une étape clé avec l’opérationnalisation de la
généralisation de la couverture médicale à l’ensemble des citoyens avec l’intégration des Travailleurs
Non-Salariés (TNS) et des Ramédistes à l’AMO et la publication des décrets d’application afférents.
L’année 2023 a connu la publication de la Loi n° 60-22 portant régime de l’AMO dédié aux
personnes capables de s’acquitter de leurs cotisations mais n’exerçant aucune activité rémunérée
ou non rémunérée, ainsi que des décrets d’application y afférent qui étend l’AMO aux citoyens
inactifs capables de payer les cotisations. Cette étape marque la finalisation de l’arsenal juridique
consolidant ce vaste projet de généralisation de la couverture médicale de base.
En outre, la généralisation des aides sociales directes et la mise en place des mécanismes de ciblage vers la
fin de l’année 2023 ont permis la concrétisation de la deuxième phase du programme de la
généralisation de la protection sociale. À fin août 2024, près de 4,8 millions de demandes d’aides
sociales directes avaient été enregistrées via la plateforme électronique dédiée à cet effet. Parmi
lesquelles, environ 3,9 millions de familles ont reçu une aide, représentant ainsi un taux
d'acceptation de 81%. De même, environ 2,9 millions de familles ont bénéficié des aides relatives
à la protection contre les risques liés à l’enfance.
En plus des défis sociaux qui conditionnent la valorisation du capital humain national, le
renforcement de la sécurité hydrique et énergétique du pays, dans un contexte d’intensification des
effets du changement climatique, constitue une véritable clé de voûte pour assurer la pérennité du
modèle de développement marocain.
Sur le plan de la sécurité hydrique, et conformément aux Hautes Orientations Royales, la stratégie
de l’eau a été ajustée pour mieux intégrer les contraintes climatiques. Cette révision concerne
notamment le Plan National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation (PNAEPI
2020-2027) et le Plan National de l’Eau. Sur le volet de l’offre d’eau, des programmes d’envergure
ont été engagées dans le cadre de la politique des barrages, adoptée comme une approche proactive
à long terme. Parallèlement, des initiatives pour développer des ressources en eau non
conventionnelles, telles que le dessalement de l’eau de mer et ce, en procédant au développement
d’une industrie nationale, ont été renforcées avec la promotion des énergies renouvelables pour
leur production. Pour ce qui est de la gestion rationnelle et durable de la demande en ressources
hydriques, plusieurs actions stratégiques proactives ont été engagées touchant les différents secteurs
usagers de l’eau (renforcement du programme d’économie d’eau à usage agricole dans le cadre de
la stratégie Génération Green (2020-2030), mise en œuvre du programme de préservation des
ressources souterraines, réduction des pertes dans les réseaux de production et de distribution d’eau
potable…).
Sur le plan énergétique, le Maroc, conformément aux Directives Royales, intensifie ses projets
d’énergies renouvelables pour accélérer sa transition énergétique et, ainsi, réussir la décarbonation
de son économie marocaine. Le Maroc œuvre, dans ce cadre, au développement du secteur gazier
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grâce au renforcement de ses prospections gazières, et son partenariat énergétique avec l’Espagne
et le Nigéria. Le Royaume a également lancé l’initiative « Offre Maroc » pour l’hydrogène vert qui
ambitionne de renforcer sa position dans cette filière stratégique à même de soutenir sa transition
énergétique et contribuer à l’effort mondial de décarbonation. Une circulaire, dévoilant l’Offre
Maroc destinée à développer la filière de l’hydrogène vert, décrit les étapes opérationnelles
nécessaires pour garantir son succès. Afin d’opérationnaliser cette offre, l'OCP a annoncé son
intention de devenir un leader dans le développement d'une base industrielle dédiée à la production
d'hydrogène et de molécules vertes et a lancé, pour y parvenir, un programme d'investissement de
130 milliards de dirhams pour la période 2023-2027.
Parallèlement, le Maroc s’est résolument engagé sur la trajectoire de sa transformation économique,
en capitalisant sur ses atouts intrinsèques et en exploitant les opportunités offertes par les
transitions digitale et écologique. L’émergence de l’économie bleue constitue, également, un axe
stratégique prometteur, offrant des perspectives significatives de création de richesse et d’emploi.
Le Maroc a, en effet, franchi des étapes significatives dans sa transition digitale qui jouit d’un
rôle de premier rang dans son développement socio-économique. Notre pays a entrepris, dans ce
sens, de vastes initiatives pour moderniser ses services publics et faciliter la vie des citoyens et des
entreprises. Cela inclut le développement d’e-services en faveur des entreprises, la mise en place le
Portail National des Données Ouvertes et la réduction de 45% les documents requis pour les
investisseurs. Une nouvelle stratégie « Maroc Digital 2030 » a été élaborée pour positionner le
Maroc en tête de l’Afrique dans les classements internationaux de l’indice des services en ligne, de
dynamiser l’emploi pour atteindre 240.000 postes dans le secteur de l’outsourcing, et de générer 40
milliards de dirhams de revenus à l’export. Cette stratégie repose sur deux principaux axes : la
digitalisation des services publics pour mieux servir les citoyens et les entreprises, et la dynamisation
de l’économie numérique pour produire des solutions numériques marocaines et créer de la valeur
ainsi que des emplois.
Dans le même sillage, l’émergence de l’économie bleue durable, résiliente et inclusive s’affirme
désormais comme une priorité stratégique sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI,
qui a rappelé à plusieurs occasions l’impératif de tirer profit du potentiel de l’économie bleue dont
dispose notre pays (deux façades maritimes méditerranéenne et atlantique de 3.500 km et une vaste
Zone Economique Maritime exclusive de 1,2 million de km2). Au regard de l’importance stratégique
de ce secteur, un programme national de l’économie bleue a été lancé, en juin 2022. Celui-ci vise,
d’une part, la valorisation durable des ressources des zones marines et côtières et, d’autre part, une
meilleure coordination institutionnelle verticale et horizontale au sein et entre les secteurs
concernés. Ce programme repose sur trois piliers : la sécurité alimentaire nationale, le
développement économique et la création d’emplois ainsi que la protection et l’utilisation durable
des ressources naturelles. Poursuivant cette mobilisation pour le développement de l'économie
bleue, l’année 2023 a été marquée par la création de la Commission Interministérielle pour
l'Economie Bleue (CIDEB) et le lancement des travaux de préparation d’une Stratégie Nationale
de l’Economie Bleue (SNEB) permettant d'harmoniser les différentes politiques et initiatives
sectorielles à travers une démarche intégrée et cohérente à tous les niveaux d'administration et de
gouvernance régionale.
III. Préservation de la soutenabilité des finances publiques malgré une conjoncture
nationale et internationale contraignante
La préservation de la soutenabilité des finances publiques se pose aujourd’hui avec acuité dans un
contexte marqué par une succession de crises internationales (pandémie, tensions géopolitiques,
chocs climatiques…) qui ont engendré un cycle inflationniste et une forte pression sur les finances
publiques). Ce faisant, le Gouvernement, malgré ce contexte difficile, a poursuivi ses efforts pour
relancer l’activité économique, atténuer les effets de l’inflation et de la sécheresse et, en parallèle,
déployer de grands chantiers de réformes, notamment, celles en lien avec la consolidation des
fondements de l’Etat social tout en veillant à ajuster la trajectoire des finances publiques et à
maîtriser le déficit budgétaire à moyen terme.
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L’analyse de l’évolution du profil des finances publiques fait état d’une dynamique des recettes
ordinaires qui a repris une trajectoire positive durant la période 2021-2023. Ces recettes ont évolué,
au titre de cette période, de 12,3% en moyenne annuelle permettant ainsi de mobiliser plus de 95
milliards de dirhams de recettes supplémentaires sur trois ans en comparaison avec l’année 2020.
Rapportées au PIB, les recettes ordinaires ont atteint 22,2% en 2023 contre 19,9% en 2020, soit
une augmentation de 2,3 points de PIB en trois ans.
Les recettes fiscales, vu leur part importante dans les recettes ordinaires, ont connu une
progression de 4,7% en moyenne sur la période 2019-2023 suite à l’augmentation de 4,6% des
recettes de l’Impôt sur les Sociétés, de 3,7% de l’Impôt sur le Revenu, de 5% de la Taxe sur la
Valeur Ajoutée (TVA) et de 3% de la Taxe Intérieure de Consommation (TIC). Rapportées au PIB,
elles ont évolué de 17,2% en 2019 à 18% en 2023, soit une progression de 0,8 point de PIB.
Pour ce qui est des recettes non fiscales, elles ont évolué de 23% en moyenne annuelle sur la
période de 2019 à 2023 sous l’effet de la hausse de 30,5% des autres recettes, impulsée par la
mobilisation de ressources financières importantes dans le cadre des mécanismes de financement
innovants et des produits provenant des Etablissements et Entreprises Publics de 8,5%. Ces
recettes ont représenté 3,9% du PIB en 2023 contre 2,9% du PIB en 2019, soit une augmentation
d’un point du PIB.
Au titre de l’année 2023, malgré un contexte international difficile marqué notamment par le
durcissement des conditions financières et un contexte national marqué par la poursuite de la
sécheresse, les recettes fiscales ont affiché une progression de 5,6% (hors TVA des collectivités
territoriales). Cette augmentation est attribuable à une hausse modérée de 2,4% des recettes de
l’Impôt sur les Sociétés, à une augmentation de 5,8% des recettes de l’Impôt sur le Revenu, à une
amélioration de 4% des recettes de la TVA, à une progression de 3,7% des recettes de la TIC, à
une progression de 18,3% des recettes des droits de douane et à un accroissement de 11,1% des
recettes des droits d’enregistrement. Quant aux recettes non fiscales, elles ont affiché une
amélioration de 16,8% en 2023 en lien avec l’augmentation des autres recettes et des produits
provenant des Etablissements et Entreprises Publics respectivement de 16,1% et de 6,4%.
Quant aux dépenses, l'analyse de la structure des dépenses globales met en avant une
prépondérance des dépenses ordinaires par rapport aux dépenses d’investissement pour
représenter en moyenne 74,5% des dépenses globales entre 2019 et 2023. Cette prédominance s’est
allégée sur les cinq dernières années (de 75,6% en 2019 à 72,6% en 2023), sous l’effet de l’effort
budgétaire important mené en matière d’investissement. S’agissant de l’évolution des dépenses
ordinaires, elles ont augmenté en moyenne de 6,6% par an sur la période 2019-2023 pour
représenter 20% du PIB en 2023 suite à une augmentation de 7,4% des charges de personnel, à
une hausse de 5,1% des dépenses des autres biens et services, à une progression de 3,5% des
dépenses en intérêt de la dette et à un renforcement de 11,1% des dépenses de compensation. Au
titre de l’année 2023, les dépenses ordinaires ont enregistré une progression de 1,8% par rapport à
l’année 2022, marquant ainsi un ralentissement par rapport à la dynamique enregistrée durant la
période 2019-2022, soit une progression de 8% en moyenne par an.
Pour ce qui est des dépenses d’investissement, elles se sont accrues de 11% en moyenne annuelle
sur la période 2019-2023, passant de 5,8% du PIB en 2019 à 7,6% du PIB en 2023 (soit une
augmentation de 1,7 point de PIB) et ce, en raison de l’introduction par le Gouvernement de
mesures visant à soutenir l'activité économique et à mettre en œuvre des projets d’infrastructures
et des stratégies sectorielles. En 2023, ces dépenses ont affiché un taux de progression de 18,1%
par rapport à l’année 2022.
Partant de ces évolutions des recettes et des dépenses durant les trois dernières années, le déficit
budgétaire a connu un allégement significatif après un creusement important en 2020 pour s’établir
à 7,1% du PIB. A partir de 2021, le déficit budgétaire s'est amélioré progressivement de 2,9 points
du PIB pour atteindre 4,3% du PIB en 2023, grâce à un solde ordinaire positif qui a atteint 30,9
milliards de dirhams, soit 2,1% du PIB. Cet allégement du déficit budgétaire s’est opéré dans un
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contexte marqué par un effort budgétaire important mené pour faire face aux répercussions de la
crise sanitaire, maintenir la stabilité des prix et les réduire, dynamiser l'économie ainsi que pour
lancer des réformes sociales structurelles.
2019 2020 2021 2022 2023

-3,3%

-4,3%

-5,5% -5,4%

-7,1%

Source : MEF

Graphique 4 : Evolution du solde budgétaire en pourcentage du PIB


Dans le sillage des efforts déployés pour le renforcement de l’efficacité et de la soutenabilité des
finances publiques tout en stimulant la croissance économique, le Maroc poursuit, sous l'impulsion
de Sa Majesté le Roi, le déploiement de réformes structurelles ambitieuses pour y parvenir à l’instar
de la réforme fiscale (adoption de mesures spécifiques relatives à la TVA), de celle de la protection
sociale (poursuite de la mobilisation des financements nécessaires pour le déploiement de la
réforme), de la restructuration des Etablissements et Entreprises Publics (approbation de la
politique actionnariale de l’Etat), de la dynamisation des investissements publics et privés (poursuite
de la mise en œuvre de la Charte de l’Investissement et de l’opérationnalisation du Fonds
Mohammed VI), ainsi que de la réforme de la Loi Organique relative à la Loi de Finances (LOF)
(processus lancé pour l’amendement de la LOF pour répondre aux nouvelles exigences
économiques et sociales que connaît notre pays). Ces réformes sont, certes, à des stades différenciés
mais avancés dans leur mise en œuvre.
Conformément aux hautes orientations Royales et aux engagements du programme
gouvernemental, le Projet de Loi de Finances 2025 s'articule autour de quatre objectifs prioritaires
à savoir : la poursuite du renforcement des piliers de l’État social, la consolidation de la dynamique
d'investissement et de la création d'emplois, la poursuite de la mise en œuvre des réformes
structurelles et la préservation de la soutenabilité des finances publiques.
En termes de perspectives, et sur la base des hypothèses retenues, fondées sur une production
céréalière de 70 millions de quintaux, un cours moyen du Brent à 78 dollars le baril, une parité euro-
dollar de 1,085 et un accroissement de la demande étrangère adressée au Maroc (hors produits de
phosphates et dérivés) de 3,2%, l’économie nationale devrait progresser de 4,6% en 2025 pour un
objectif de déficit budgétaire de 3,5% du PIB.

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