Memoire Renouvellement Durable
Memoire Renouvellement Durable
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ DE CONSTANTINE 3
DÉPARTEMENT D’ARCHITECTURE
N° d’ordre………..
Série :…………….
Jury d’examen :
Présidente: Dr. BENHASSINE TOUAM Nassira….…. M.C.A Université Constantine 3
Rapporteur : Dr TEBIB El Hadi…………………....…. M.C.A Université Constantine 3
Examinateur 1 : Dr GUENADEZ Zineddine ……...….. M.C.A Université Constantine 3
Examinateur 2 : Dr TAMINE Rachid ……………...…. M.C.A Université Constantine 3
Remerciements
Je tien à remercier tous mes enseignants de l’année théorique pour leur apport
sœurs, mes beaux parents et leurs enfants pour le soutien moral qu’ils m’ont
Mes remerciements vont enfin aux personnes qui ont contribué, par la mise à ma
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................
INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................... 1
PARTIE III: ÉTUDE DE CAS -CITÉ DES 1013 LOGEMENTS D'EL KHROUB-
CHAPITRE I : PRESENTATION DU SITE ................................................................................. 118
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX .............................................................................................. 132
CHAPITRE III : DIAGNOSTIC ET ENJEUX .............................................................................. 164
INTRODUCTION GENERALE
L’une des finalités du développement durable est de parvenir à des villes durables.
L’urbanisation massive, engendre des problèmes sociaux, économiques et
environnementaux qui ne font que s’aggraver avec le temps si des mesures ne sont pas
prises au bon moment et avec la participation de tous. Donc, une planification urbaine qui
intègre les principes du développement durable s’avère une nécessité. En Europe, la Chatre
d’Alborg en 1994 est venu concrétiser cet engagement dont les principaux objectifs sont :
C’est sur la base de ces objectifs que des agendas 21 locaux ont été élaborés par les
agences d’urbanisme en collaboration avec des comités mis en place afin de coordonner la
participation de tous les acteurs du processus.3
1
Conférence des Nations Unis sur l’environnement et le développement, Rio, 1992.
2
Baromètre CSA de l’environnement, France, 2004.
3
BEREZWSKA-AZZAG.E, 2011, Projet Urbain- Guide méthodologique- Connaitre le contexte de
développement durable, éditions Synergie, Alger, p104.
1
Introduction générale
« La bonne santé d’une ville, c’est la vitalité de ses quartiers »4. Cette réflexion de l’ex
ministre français Jean-Louis Borloo met en évidence l’importance que joue le quartier dans
le bon fonctionnement et la durabilité d’une ville, le quartier représente donc une échelle
pertinente pour la conduite de projets de renouvellement urbain durable.
4
BORLOO Jean-Louis, ministre français de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement, 2005-2007.
5
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des
outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris, p50.
2
Introduction générale
En Algérie, les quartiers d’habitation qui ont été réalisés dans le cadre de la
planification urbaine, accompagnés d’équipements complémentaires (écoles, centres de
santé, poste) ; appelés Z.H.U.N (Zones d’Habitat Urbaines Nouvelles) connaissent ce
genre de phénomènes, ces quartiers d’habitation sont inspirés des Grands Ensembles
réalisés en Europe après la seconde guerre mondiale. Les techniques de production se
basaient sur la préfabrication lourde; ce sont des immeubles souvent similaires, avec des
façades monotones, les espaces extérieurs autour de ces constructions sont le plus souvent
laissés sans aménagements.
L’Algérie n’est pas en reste, mais les priorités en matière de développement durable sont
plutôt d’ordre écologique. Alors que les deux autre piliers du développement durable, à
savoir le pilier économique et social ne sont qu’en partie pris en compte. Accomplir un
travail de recherche pour mettre en évidence l’importance et la complémentarité des trois
piliers fut l’une des raisons du choix de ce thème.
Les travaux d’aménagement entrepris récemment par les autorités publics en Algérie
démontrent l’existence d’une volonté politique pour améliorer le cadre de vie dans les
quartiers d’habitation. Cela dit, ces travaux se limitent à des opérations d’embellissement
et d’hygiène. Car la volonté politique ne suffit pas, il faut aussi avoir les connaissances
nécessaires et une stratégie bien déterminée afin d’aboutir à un plan d’action cohérent.
3
Introduction générale
D’où notre intérêt à explorer les démarches et les méthodes d’intégration des notions de
développement durable dans ce genre d’opérations, afin de les adapter au contexte
algérien, et apporter des éléments de réponse quand à la manière d’élaboration des
processus de renouvellement urbain durable, et surtout dans le but d’améliorer le cadre de
vie des habitants.
Les habitants de la cité étudiée qui est la cité des 1013 logements ont lancé à maintes
reprises, des cris de détresse pour dénoncer la dégradation de leur cadre de vie :
« Des habitants de la Cité dite 1013 logements, située en plein cœur de la ville d'El-
Khroub, dénoncent, dans une pétition signée par plusieurs dizaines d'entre eux et qui a été
adressée au wali, le cadre de vie déplorable qui est le leur, évoquant les problèmes
auxquels ils sont confrontés»6.
C’est une des raisons pour lesquelles notre choix s’est porté sur ce quartier pour « l’étude
de cas ».
PROBLEMATIQUE
A l’époque de leur réalisation ; les zones d’habitat urbaines nouvelles, qui visaient à
bâtir des ensembles de logement dotés de tous les services et à créer des villes nouvelles,
ressemblaient plus à un ensemble de cités dortoirs qu’à de nouveaux quartiers où
« l’habiter » dans toutes ses dimensions pouvait s’exprimer de manière harmonieuse.
C’est une simple circulaire datant du 19 février 1975 émanant du ministre des travaux
publics de l’époque qui a conduit à la création de ces zones d’habitat. Entre 1975 et 1989,
plusieurs programmes Z.H.U.N ont vue le jour dans plusieurs villes du pays. Ce type
d’urbanisation a cependant été abandonné par la suite, du fait des nombreux problèmes
qu’il a engendré7 :
4
Introduction générale
L’intervention sur les quartiers d’habitat réalisés sous forme de Grands Ensembles devrait
être une des priorités du secteur de l’habitat et de l’urbanisme. Bien que la priorité majeure
de ce secteur aujourd’hui est clairement de trouver des réponses à la crise du logement,
souvent par la quantité au détriment de la qualité.
Améliorer la qualité de son environnement local c’est améliorer sa qualité de vie, partant
de là, nous allons nous focaliser dans notre travail sur cet objectif qui nous semble le plus
pertinent dans ce genre d’opération. Certes, il n’assure pas à lui seul le développement
durable d’un quartier, car le développement durable est une démarche globale : « penser
globalement et agir localement », mais il y contribue considérablement.
Afin de bien identifier les caractéristiques nécessaires pour arriver à améliorer la qualité
de l’environnement local de ces quartiers, il est logique de se poser certaines questions :
HYPOTHESES
Afin d’essayer de répondre aux interrogations de la problématique, nous allons partir sur la
base de l’hypothèse suivante :
8
Environs 20 programmes de logements ont été réalisé dans la ville d’El Khroub suivant ce type de
planification.
5
Introduction générale
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Ce travail s’inscrit dans une démarche de réflexion sur la possibilité d’améliorer le cadre
de vie des habitants des quartiers issus des programmes de zones d’habitat urbaines
nouvelles, et cela dans une perspective de développement durable, tout en profitant de
l’opportunité que représentent les opérations de renouvellement urbain.
Il ne s’agit pas de trouver des solutions ou d’aboutir à un plan d’action concret car cela
relève de l’urbanisme opérationnel. Mais plutôt d’arriver à déterminer les potentialités et
les disfonctionnements du quartier afin de définir les enjeux qui devraient être pris en
considération pour tout projet qui concerne le quartier ;
Essayer d’établir un bilan complet du quartier issu des programmes Z.H.U.N par le
biais d’un état des lieux.
Etablir un diagnostic exhaustif du quartier étudié en se basant sur le diagnostic du
groupement résidentiel pris comme échantillon;
Définir les potentialités et les disfonctionnements des différents espaces
constituants du quartier ;
Définir les enjeux majeurs du quartier au regard d’un développement durable.
6
Introduction générale
METHODOLOGIE
Un travail de recherche nécessite une méthodologie de travail bien définie afin de pouvoir
cadrer et orienter ces recherches dans un but d’apporter des éléments de réponse à la
problématique posée.
La recherche bibliographique
La documentation, aussi bien écrite (livres, revues, thèses..) que numérique (sites internet,
cd..) constitue la base de notre travail, malgré les difficultés pour obtenir certains
documents, du fait de la spécificité du thème. Toutefois, nous avons réuni assez de
documents pour permettre de travailler sur une base théorique solide.
Le travail de terrain
C’est une étape indispensable à notre travail, cela nous a permis de récolter les données
nécessaires pour effectuer l’analyse du site concerné grâce à des enquêtes, des interviews
et à l’observation personnelle. Cela dit, le manque de données auprès de certains
organismes surtout en matière d’archives nous a contraints de trouver d’autres manières de
récolter ces données nécessaires à l’analyse.
La démarche HQE2R
Bien que cette démarche puisse être considérée comme une base théorique, c’est sans
doute celle qui nous a le plus orienté dans notre travail d’analyse.
7
Introduction générale
La première partie portera sur les connaissances théoriques liées au thème de recherche à
travers trois chapitres : le premier développant la notion de développement durable et le
second, celle l’urbanisme durable, un chapitre entier a été consacré à la compréhension du
concept d’éco quartier vu son importance, consolidée par des exemples de réalisation.
La troisième et dernière partie concerne l’étude de cas (cité 1013 logements de la ville d’El
Khroub) à travers un échantillon de son tissu (un groupement résidentiel qui se trouve au
cœur du quartier) contenant trois chapitres : le premier est dédié à la présentation du site,
le second est consacré à l’état des lieux et enfin, le troisième qui comporte le diagnostic et
la définition des enjeux.
8
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
Partie I :
Du développement
durable au
développement urbain
durable
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
INTRODUCTION
Dans un contexte de mondialisation, le développement durable est devenu un sujet
incontournable, que ce soit dans les pays développés ou ceux en voie de développement.
Le phénomène des changements climatiques est sans doute le signe le plus alarmant qui a
conduit à cette prise de conscience.
Nous allons à travers ce chapitre essayer de définir ce concept, mettre en évidence ses
principes, ses enjeux et ses principaux indicateurs, d’abord de manière générale, ensuite de
manière plus particulière pour l’Algérie.
Thomas Malthus1, prône que la population a spontanément tendance à croître selon une
progression géométrique alors que celle de la production agricole s'effectuerait selon une
progression arithmétique, les dernières terres agricoles mises en culture étant celles dont la
productivité est la plus faible.
Le Club de Rome est une association à but non lucratif de droit suisse fondée en 1968, il
conduit des réflexions inspirées de craintes de même nature que celles de Malthus. Ces
craintes portent sur les dangers que présente une croissance économique et démographique
exponentielle vis-à-vis de l'épuisement des ressources, de l'accumulation de la pollution, et
de la surexploitation des systèmes naturels.
Le rapport Meadows, publié en 1972 intitulé « The Limits of growth », traduit par le titre
« Halte à la croissance »a suscité de vives critiques. Ces travaux furent en tous cas pris au
sérieux et incitèrent à une réflexion sur le sens et les modalités du développement.
1
Essai sur le principe de population, 1798.
2
« Présentation du développement durable », Angatsha, 2008, p3.
10
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
La Conférences des Nations Unies sur l'environnement tenue à Stockholm en 1972 tenta
une première synthèse, avec la déclaration de Stockholm qui indique qu'il est nécessaire et
possible de concevoir et de mettre en œuvre des stratégies de développement socio-
économique équitables, respectueuses de l'environnement, appelées stratégies
d'écodéveloppement.
Les anglo-saxons introduisent la notion de « sustainable development »,3 elle apparaît pour
la première fois dans l'ouvrage Stratégie mondiale de la conservation, publié en 1980 par
l'Union Internationale de la Conservation de la Nature.
Le rapport des Nations Unies présenté par madame Gro Harlem Brundtland (1987) fait
connaître la notion de développement durable. Il prend à contre-pied des thèses du Club de
Rome. Il faut provoquer une nouvelle ère de croissance économique, en s'appuyant sur les
politiques protégeant et mettant en valeur la base même des ressources nécessaires.
3
En français, l'expression « développement durable » ("durable" a été préféré à "soutenable")
11
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
II. DEFINITIONS
1. Définition du développement durable
« Amélioration des conditions de vie des communautés humaines respectant les limites de
la capacité de charge des écosystèmes » (Union internationale de la conservation de la
nature, 1991),
« la durabilité est le rapport entre des systèmes économiques dynamiques et des systèmes
écologiques dynamiques plus grands, mais aux changements plus lents, dans lesquels : la
vie humaine peut continuer indéfiniment ; les individus peuvent s'épanouir ; les cultures
humaines peuvent se développer ; mais dans lesquelles les effets de l'activité humaine
restent à l'intérieur de certaines limites afin de ne pas détruire la diversité, la complexité et
la fonction du système qui sert de base à la vie écologique »(R. Costanza, 1991),
« C’est chercher à mettre en avant ce qui offre le meilleur résultat du point de vue des trois
contraintes : économique, sociale et écologique ; avoir une économie qui se développe, des
hommes qui ont des conditions de vie meilleures et disposer de ressources naturelles
respectées. Une optique de développement durable oblige à repenser le fonctionnement de
notre société et de son évolution » (Michel Mousel, 1999),
Lors de la Conférence de Rio en 1992, un programme pour le XXIe siècle basé sur le
développement durable a été établi : l’Agenda 21. "Agenda" doit ici être compris sous son
sens anglo-saxon de programme, plan d’action.6
4
« Présentation du développement durable », Angatsha, 2008, p6.
5
PNUD : programme des Nations Unis pour le Développement.
6
http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/developpement-durable-agenda-21-
6529/. Consulté le 22-01-2014.
12
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
Selon le principe du « Penser global, agir local », l’Agenda 21 définit les secteurs dans
lesquels les collectivités territoriales doivent intégrer les principes du développement
durable : la gouvernance, la lutte contre la pauvreté, la santé, l’éducation, les déchets et
l’assainissement, la gestion des ressources et des espaces naturels, etc.
3. Agenda 21 local
L’Agenda 21 s’est décliné au niveau des collectivités territoriales en Agenda 21 local. Ces
projets territoriaux rassemblent établissements publics, associations, citoyens dans une
démarche d’amélioration continue et harmonieuse de l’économie, du socioculturel et de
l’environnement.
À la fois plan d’action et méthode, l’Agenda 21 local se construit en 3-4 ans à partir d’un
diagnostic, d’une concertation entre les différents acteurs et de la mise en place d’un plan
d’action soumis à évaluation et indicateurs.
4. La grenelle de l’environnement
1. Principe de précaution
Le principe de précaution relève, en premier lieu, des autorités publiques et s'applique dans
des situations précises pour faire face à des risques importants. Il concerne en effet les
situations qui présentent un risque potentiel de dommages graves ou irréversibles, souvent
en l'absence de connaissance scientifique avérée sur le sujet.
7
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2011, L’urbanisme durable – Concevoir un écoquartier,
éditions Le Moniteur, Saint- Etienne, p36.
8
DIDIER Anne-France, 2012, « les principes du développement durable », p8.
13
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
2. Principe de prévention
Le principe de prévention s'applique pour toute situation à risque connu et comportant des
dommages prévisibles.
Par ailleurs, des interdictions 9 et des incitations concernant les citoyens 10 , ont été
introduites dans la réglementation afin de prévenir diverses pollutions.
3. Principe de responsabilité
La responsabilité, au sens commun, est le fait que chaque personne soit tenue de répondre
juridiquement ou moralement de ses actes et décisions et d'en assumer les conséquences.
La responsabilité peut également signifier pour une nation un devoir moral face à une
situation historique qui demande réparation, pour une ou un chef d'entreprise des
obligations liées à ses fonctions.
4. Principe pollueur-payeur
Ce principe est, à la source, un concept économique. Il vise à faire prendre en compte, par
les acteurs économiques, les coûts externes pour la société, des atteintes à l'environnement.
Ce principe concerne les activités publiques ou privées, les entreprises, les ménages et
chacun d'entre nous. Il vise :
• l'efficacité : pour que les prix reflètent l'intégralité et la réalité des coûts de production et
favorisent économiquement, à terme, les activités les moins polluantes,
9
Exemple : interdiction de rejeter des déchets et substances polluantes dans la nature ;
10
Incitation à la collecte sélective des déchets, incitation à l'achat de véhicules moins polluants, etc.
14
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
5. Droit à l'information
Le droit à l'information est le fait qu'une personne puisse être informée des choses, faits ou
décisions qui la concernent, de façon à ce qu'elle puisse agir en conséquence dans son
propre intérêt ou dans l'intérêt collectif. Ce principe est un des fondements de la
démocratie participative, qui considère que la participation citoyenne « éclairée » est une
des conditions de la construction d'un développement durable.
6. Principe d'équité
• l'équité intergénérationnelle tournée vers le futur, qui englobe les droits et devoirs que
chaque génération a envers les générations futures, en particulier le droit moral de
préserver les ressources naturelles et culturelles de la planète.
1. Le pilier Économique
L’économie est un pilier qui occupe une place prééminente dans notre société de
consommation. Le développement durable implique la modification des modes de
11
SACHS Ignacy, 1994
12
http://www.greenmaterials.fr/environnement-social-et-economique-les-3-piliers-du-developpement-
durable, consulté le 14-12- 2013.
15
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
2. Le pilier Social
3. Le pilier Environnemental
Il s’agit du pilier le plus connu. Le développement durable est souvent réduit à tort à cette
seule dimension environnementale. Il est vrai que dans les pays industrialisés,
l’environnement est l’une des principales préoccupations en la matière. Nous consommons
trop et nous produisons trop de déchets. Il s’agit de rejeter les actes nuisibles à notre
planète pour que notre écosystème, la biodiversité, la faune et la flore puissent être
préservées.
Figure 1 : les piliers du développement durable
Le bilan global des écosystèmes naturels fait état d'une diminution de 30% des richesses
naturelles de la Terre entre 1970 et 1995. Les forêts ont perdu 12% de leur richesse
13
« Présentation du développement durable », Angatsha, 2008, p10.
16
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
biologique en trente ans. La part des transports dans l'augmentation annuelle des émissions
de gaz à effet de serre est de 70 à 80%.
1.1. La biodiversité
1.3. L'eau
Au cours des vingt prochaines années, la quantité moyenne d'eau disponible par personne
dans le monde est supposée diminuer d'un tiers, selon le rapport mondial sur l'eau, publié
en 2003.14
1.4. L'énergie
Les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) sont, d'une part, vouées à l'épuisement, et
d'autre part, elles sont aussi sources d'émissions de gaz à effet de serre. Le recours aux
énergies renouvelables est un des moyens de lutte contre la pollution atmosphérique.
L'une des sources les plus importantes de pollution chimique sont les pesticides. La double
difficulté est que, d'une part, en l'état actuel des recherches, nous ignorons les effets à
moyen et long terme de près de 40 000 molécules mises en circulation et, d'autre part, il
s'agit souvent de polluants organiques persistants.
14
Selon la croissance de la population et les décisions politiques, les pénuries d'eau concerneront, vers 2050,
7 milliards de personnes dans 60 pays (hypothèse haute) ou 2 milliards dans 48 pays (hypothèse basse).
17
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
Pour les scientifiques, le niveau de pollution de gaz à effet de serre, généré principalement
par la combustion des énergies fossiles, est tel que le climat de la Terre se réchauffe.
Le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre est une des mesures prises
pour lutter contre le phénomène mais sa mise en œuvre est difficile.
Figure 2 : détachement d’un glacier à cause du réchauffement climatique
Les transports sont à l'origine de 25% des émissions de dioxyde de carbone dans le monde
générées par l'homme. Réduire la circulation automobile est l'un des axes prioritaires de la
lutte contre la pollution d'autant plus que L'Union internationale des transports publics
prévoit que la population urbaine va augmenter de 27% dans les trente prochaines années.
Dans le domaine social et au niveau mondial, le développement durable est une notion qui
recouvre des problèmes de développement (lutte contre la faim, pour l'accès à l'eau...), des
questions de santé et de conditions de travail.
Selon le Bureau International du Travail, 1 enfant sur 8 dans le monde, soit une population
estimée à 179 millions d'individus, est exposé aux pires formes du travail, qui se
18
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
Pour lutter contre ces pratiques, des tentatives sont menées afin de mobiliser les
consommateurs pour qu’ils renoncent à acheter les produits qui y sont fabriqués.
24 000 personnes meurent de faim chaque jour et 800 millions de personnes dont 300
millions d'enfants, souffrent toujours de la faim15.
L’aide au développement, sous toutes ses formes, permet de lutter contre cet état de fait qui
constitue l’un des handicaps majeurs du développement durable dans les pays pauvres.
2.4. La santé
A peine 10% de la recherche médicale mondiale est consacré aux maladies qui concernent
90% de la morbidité mondiale.
Ce sont ce qu’on appelle les maladies négligées qui ne sont pas prises en compte par
l’industrie parce qu’elles affectent les populations les plus pauvres de la planète.
L’expression «rapports Nord-Sud», née dans les années 70, désigne les rapports entre les
pays développés (ceux du Nord) et les pays en développement (ceux du Sud). Elle évoque
la nécessité d’un rééquilibrage économique entre ces deux pôles.
3.2. La délocalisation
15
Source : chiffre de l’Organisation des Nations Unis.
19
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
Il consiste à garantir un revenu minimum au producteur initial d’un produit et à lui donner
des garanties suffisantes pour qu'il puisse se développer à long terme.
16
BOVAR Odile, 2008, « les indicateurs de développement durable », p54.
20
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
communément admis, même si ses limites sont bien connues .Il rend compte de l’activité
économique et de la création de valeur (monétaire) qui en résulte.
Figure 3 : la concentration du PIB mondial
2. Le changement climatique
Le secteur du transport représente une grande partie des émissions de gaz à effet de serre.
Figure 4 : pourcentage des émissions de GES au XXIème siècle
21
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
6. L’évolution de la biodiversité
Le développement durable vise aussi un meilleur état de santé. Vivre mieux, c’est d’abord
vivre et dans ce contexte l’espérance de vie, par genre et par âge prend valeur d’indicateur
central. Il est complété par l’indicateur d’espérance de vie « en bonne santé » qui rend
compte non seulement de l’allongement de la durée de vie mais aussi de l’allongement de
la durée de vie sans incapacité majeure.
9. Le taux de pauvreté
Si le PIB vise à évaluer la prospérité économique moyenne, il ne renseigne pas sur la façon
dont sont répartis les revenus. Pour appréhender au mieux les liens entre PIB et bien-être, il
faut également prendre en compte les inégalités de revenus. Le premier indicateur mobilisé
22
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
à cet effet est le taux de pauvreté monétaire17, le second est le taux de chômage de longue
durée (+12 mois), qui apporte un éclairage sur la dynamique des inégalités.
Les questions de solidarité entre générations ne sont pas sans lien avec la durabilité du
développement, notamment en termes de finances publiques. Le taux de dépendance
vieillesse, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus et le
nombre de personnes de 15 à 64 ans, est à ce titre un indicateur intéressant. Il renseigne sur
la capacité d’une société à prendre en charge le bien-être des personnes âgées.
17
La part des personnes dont le niveau de vie est inférieure à 60 % du niveau de vie médian.
18
SNAT : Schéma National de l’Aménagement du Territoire.
19
MATE :
20
Système de l’eau et des sols, systèmes écologiques, patrimonial, relationnel : transport, TIC, enseignement
et formation ; système productif et urbain
21
60% de population urbaine en 2007 selon le SNAT 2025, 63,3 % selon l’OCDE
23
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
majeurs naturels et technologiques, posent des graves problèmes. Du reste, les six enjeux
majeurs de l’aménagement et du développement du territoire algérien sont :
Ces ressources sont : le sol, l’énergie, les matières premières, la biodiversité, et l’eau.
C’est un des enjeux majeurs reconnu par le SNAT, et aussi un problème urbain, car
l’exercice du pouvoir administratif, économique et politique s’effectue essentiellement en
ville ou à partir de villes.
Tableau 1 : évolution du taux d’urbanisation en Algérie
Année Nombre Population Population Taux
d’agglomérations urbaine totale d’urbanisation
1966 95 3778482 12022000 31.4
1977 211 6686785 16948000 40.0
1987 447 11444249 23038942 49.7
1998 580 16966937 29100000 58.3
2005 582 19669755 32728378 60.1
Prévisions 2025 34224219 43157906 79.3
Source : BEREZWSKA-AZZAG.E, 2011, Projet Urbain- Guide méthodologique- Connaitre le contexte de
développement durable, éditions Synergie, Alger, p94.
90
80
70
60
50
40
taux d'urbanisation
30
20
10
0
1966 1977 1987 1998 2005 previsions
2025
2. L’aide européenne
22
http://www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=34165&id_type=1&lang_id=469, consulté le : 08- 05-2014
25
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
Le SNAT se base sur les nombreux atouts du pays (vaste territoire, diversité géo
climatique et socioculturelle ; richesses minières ; patrimoine naturel et culturel
considérable ; profil démographique jeune), et tente d’apporter des réponses concrètes a
ces enjeux en proposant un scenario de rééquilibrage territoriale nationale et régionale, en
fonction des capacités de charge environnemental.
Mais les scenarios de développement économique urbain sont établis sans une vraie
vérification des capacités de charge territoriale réelle, qui imposerait certainement des
limites aux programmes proposés. Les préoccupations prioritaires environnementales ne
sont donc pas liées en majorité au changement climatique, comme c’est le cas en Europe,
mais plutôt a l’imminence du stress hydrique et de la crise.
durabilité de la ressource ;
conservation des sols et la lutte contre la désertification ;
protection des écosystèmes ;
prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes ;
protection et valorisation du patrimoine culturel avec les pôles d’économie du
patrimoine.
4.2. Créer les dynamiques du rééquilibrage territorial
23
Exemple : la revitalisation des grands périmètres agricoles, le développement des parcs naturels et
culturels.
26
Partie I : Du développement durable au développement urbain durable
CONCLUSION
L’intérêt que prend le concept de développement durable grandit de jour en jour. Les
changements climatiques brusques et l’épuisement des ressources non renouvelables,
ajouté à cela l’injustice sociale et économique font que tous les pays prêtent à la notion de
durabilité la plus grande attention.
L’Algérie n’es pas en reste, malgré le retard accusé dans ce contexte aux enjeux mondiaux,
une volonté politique est constaté, et des mesures sont prise en attendant leur concrétisation
sur le terrain. Bien que la majorité de ces mesures prend en considération que l’aspect
environnemental du développement durable.
27
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
INTRODUCTION
Un des moyens les plus efficaces pour atteindre un développement durable est d’arriver à
intégrer cette notion dans l’urbanisme, car une concrétisation réelle de ce type de
développement doit passer par un urbanisme durable.
Nous allons à travers ce chapitre essayer de définir ce terme, mettre en évidence ses
enjeux ainsi que ses objectifs, nous allons également aborder le concept de la ville durable
et déterminer ses finalités, enfin nous allons conclure par la définition du concept de
renouvellement urbain durable et ses enjeux en s’appuyant sur des exemples.
1
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2011, L’urbanisme durable – Concevoir un écoquartier,
éditions Le Moniteur, Saint- Etienne, p35.
2
MERLIN.P, CHOAY.F, 1996, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, PUF, Paris.
3
Communication de la commission européenne, 2004.
28
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Assurer à la population des lieux de vie et de travail esthétiques, originaux, surs, sains
et de haute qualité, propres à susciter un fort sentiment d’appartenance, de fierté,
d’équité sociale, d’intégration et d’identité ;
Créer les conditions d’une économie dynamique, équilibrée, ouverte à tous, équitable et
favorable à la régénération urbaine ;
Traiter les terrains comme une ressource précieuse devant être utilisée de la façon la
plus efficace possible ;
Prendre en considération la relation entre les villes et l’ensemble de la région
concernée ;
garantir l’implantation stratégique de nouveaux aménagements, leur accessibilité par
les transports publics et leur respect pour l’environnement naturel.
Présenter suffisamment de densité et d’intensité d’activité et d’utilisation pour que les
services tels que les transports publics soient viables et efficaces tout en respectant un
cadre de vie de qualité : intimité et espace privé, effets néfastes ;
Promouvoir une utilisation mixte de l’espace afin d’assurer la proximité et de limiter
ainsi au minimum les trajets entre domicile, commerces et lieu de travail ;
avoir une structure qui assure la qualité écologique de la zone urbaine (biodiversité,
microclimat et qualité de l’air) ;
Comporter des infrastructures de qualité, notamment des services de transport public,
des rues, chemins pédestres et pistes cyclables qui garantissent l’accessibilité, en
particulier pour les catégories défavorisées,
Mettre en œuvre des approches modernes d’économie d’énergie, telles que le logement
basse énergie, les transports sobres, le chauffage urbain et le système de recyclage ;
mettre en valeur le patrimoine et les communautés culturelles.
4
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2011, L’urbanisme durable – Concevoir un écoquartier,
éditions Le Moniteur, Saint- Etienne, p35.
29
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Promouvoir l’égalité, lutter contre l’exclusion sociale et régénérer les zones urbaines ;
Protéger et améliorer l’environnement urbain, dans une perspective durable aux
niveaux local et planétaire ;
Contribuer à une bonne gouvernance et au renforcement des pouvoirs publics.
L’urbanisme durable amène, d’une part, à la consolidation des milieux urbains et, d’autre
part, à l’émergence d’ensembles urbains conformes aux principes de collectivités viables.
Cet enjeu comporte deux dimensions : l’atténuation des changements par la réduction des
émissions de gaz à effet de serre (GES), de même que l’adaptation aux changements
climatiques. Puisque les émissions qui proviennent des transports routiers, principalement
des automobiles et des camions légers, constituent l’une des principales sources
d’émissions de GES, l’adoption de modèles d’aménagement urbain qui limitent les
déplacements polluants constitue l’une des stratégies les plus efficaces.
5
BLAIS.P, BOUCHER.I, CARON.A, 2012, l’urbanisme durable –enjeux, pratiques et outils d’interventions,
Québec, p7.
30
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Sur le plan de l’adaptation, les mesures d’aménagement du territoire suivantes doivent être
considérées : le verdissement qui peut contribuer à la réduction de l’effet d’îlot de chaleur ;
l’application de l’approche de gestion durable des eaux de pluie qui permet de limiter les
conséquences des pluies plus fortes.
Un urbanisme durable est un urbanisme qui préserve les espaces verts, les paysages et les
zones naturelles sensibles et qui évite de mettre en péril des espèces, des habitats naturels
et des terres agricoles de grande qualité.
Les enjeux liés à l’équilibre écologique sont grandement déterminés par l’aménagement.
La biodiversité urbaine se définit par la diversité des écosystèmes urbains déterminée par
l’influence marquée des humains.
5. La santé publique
31
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
7. La dynamique démographique
Afin de dégager une vision cohérente et planifiée de son développement résidentiel, une
municipalité doit élaborer une stratégie basée sur les tendances démographiques
futures6ainsi que sur une constatation réaliste de la situation du territoire.
9. L’identité territoriale
6
Évolution de la population, des ménages et de la demande en matière d’habitat.
32
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Sur le plan spatial, l’identité territoriale s’exprime par l’architecture et l’aménagement des
constructions, par le design urbain ou par la qualité des paysages.
L’acceptabilité sociale résulte d’un processus par lequel les parties concernées construisent
ensemble les conditions minimales à mettre en place pour qu’un projet, s’intègre
harmonieusement, à un moment donné, dans son milieu naturel et humain
1. Définitions
« Penser la ville, c’est tenir et maintenir ses aspects conflictuels : les contraintes et les
possibilités – l’apaisement et la violence- les rencontres et la solitude, le rassemblement et
les séparations »7
La thèse de la ville autosuffisante est défendue par David Morris et Ignacy Sachs en
France. Le développement autosuffisant est un développement qui stimule la capacité à
satisfaire localement les besoins fondamentaux.8
33
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Le Conseil européen des urbanistes définit la ville cohérente : « Le problème de base dans
les villes aujourd’hui est le manque de cohérence: non seulement en termes physiques,
mais aussi dans la continuité des évolutions dans le temps qui affecte les structures sociales
et les différences culturelles »9. La ville cohérente est une ville qui assure :
- les cohérences économiques à trouver entre l’intégration des villes et des régions à la
mondialisation, en même temps, le maintien d’une diversité économique ;
- la cohérence environnementale : gestion des ressources, préservation de la santé…etc.
- la cohérence spatiale des différentes fonctions dans la ville et la relance de la composition
urbaine et de l’art urbain afin de corriger les dislocations entre les parties de la ville.
L’inconvénient de cette définition réside dans l’approche « traditionnelle » par pilier du
développement durable, qui limite la transversalité et donc la durabilité de la démarche.
Enfin, la ville durable est définie comme « habitable »10 Elle doit respecter :
- l’habitabilité : qui comprend l’accès équitable aux espaces verts, aux services et
équipements de base, à la mobilité et aux processus participatifs, la participation et la ville
compacte étant les moyens d’atteindre cette habitabilité ;
- la durabilité : qui intègre dans l’action les facteurs relatifs à l’emploi, au logement
abordable, au crime et à la pauvreté ;
- la résilience : qui demande d’incorporer la gestion adaptative comme modèle
d’apprentissage et de rétroaction.
La ville durable est vue comme un seul et unique système qui intègre les dimensions
sociale, culturelle, économique et écologique, loin de la vision souvent focalisée sur les
aspects environnementaux.
9
Conseil européen des urbanistes, 2003, Nouvelle charte d’Athènes.
10
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des
outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris, p16.
34
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
35
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
La ville durable doit s’appuyer sur des objectifs stratégiques qui traduisent un
développement urbain. Ces objectifs sont à la fois globaux et locaux, ces derniers étant
issus du diagnostic partagé de développement effectué sur le territoire.
Préserver et gérer durablement les ressources de la planète (énergie, air, eau, sol,
climat, matériaux, biodiversité)
Améliorer la qualité de l’environnement local (qualité sanitaire, réduction des
nuisances et des risques)
Améliorer l’équité sociale en renforçant l’accessibilité pour tous à l’emploi, aux
logements, à l’éducation, à la santé, aux services et équipements collectifs et en
luttant contre les inégalités sociales et écologiques
Améliorer l’équité et la cohésion entre les territoires (à l’échelle infra communale,
celle des quartiers, mais aussi à l’échelle intercommunale et dans le cadre de la
coopération décentralisée)
Améliorer l’efficacité et l’attractivité du tissu économique.
La ville durable est donc avant tout une ville dense, pour éviter le gaspillage d'espaces, et
qui se reconstruit sur elle-même (rénovation) ou s'améliore (réhabilitation).
11
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2009, Ecoquartier mode d’emploi, éditions Eyrolles, Paris,
p91.
12
http://www.notre-planete.info/ecologie/developpement_durable/ecoquartier.php consulté le 29-08-2013
36
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
L'enjeu pour la ville durable est alors de parvenir à concilier préoccupations écologiques et
sociales pour ne pas accumuler des inégalités.
MASDAR City est une ville compacte près d’Abou Dhabi, conçu par l’architecte Norman
FOSTER, prévu pour l’horizon 2016 et va coûter 22 milliards de dollars, elle sera la
première ville 100% écologique au monde. Cette ville est prévu pour 50.000 habitants et
1500 entreprises, et tous les principes de développement durable sont pris en compte :
tissus compacts et denses, mixité sociale et fonctionnelle, elle comprend aussi13 :
Des constructions basées sur les principes d’architecture bioclimatiques des milieux
arides ;
Une centrale solaire pour la production d’énergie ;
Une centrale de recyclage des déchets solides ;
Un système d’assainissement en boucle qui intègre un système d’irrigation d’une
ferme agricole ;
Un système de transport propre par mini voitures électriques.
Des espaces publics conçus pour une vie diurne et nocturne.
13
BEREZWSKA-AZZAG.E, 2011, Projet Urbain- Guide méthodologique- Connaitre le contexte de
développement durable, éditions Synergie, Alger, p190.
37
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
La restructuration urbaine est un ensemble d’actions d’aménagement sur des espaces bâtis
de manière anarchique, dégradés ou réalisées en secteur ancien, destinées à l’intégration
d’équipements déterminés ou à l’amélioration du tissu urbain des agglomérations.15
14
http://fr.wikipedia.org/wiki/Renouvellement_urbain consulté le 03-05-2014
15
DECRET N° 20080738 /PM DU 23 Avril 2008 portant organisation des procédures et modalités de
l’aménagement foncier, France. Article 2012, http://www.atangana-eteme-emeran.com/spip.php?article1258
consulté le 08-05-2014.
16
Idem.
38
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Le renouvellement urbain est au sens large, une notion qui désigne la reconstruction de la
ville sur la ville à l'échelle d'une commune ou d'une agglomération (Ville renouvelée sur
elle-même, ville dense...)
La régénération urbaine est une expression largement répandue au niveau européen comme
traduction du terme anglais « urban regeneration », qui correspond à la définition originelle
du renouvellement urbain puisqu'il exprime la notion de relance économique et
d'intervention de grande envergure, à une échelle plus globale que celle des quartiers. 17
« La notion de renouvellement urbain est née dans les années 1980, c’est une forme
d'évolution de la ville qui désigne l'action de reconstruction de la ville sur elle-même et de
recyclage de ses ressources bâties et foncières. Celle-ci vise en particulier à traiter les
problèmes sociaux, économiques, urbanistiques, architecturaux de certains quartiers
anciens ou dégradés, ainsi qu’à susciter de nouvelles évolutions de développement
notamment économiques, et à développer les solidarités à l'échelle de l'agglomération ».18
17
http://fr.wikipedia.org/wiki/Renouvellement_urbain. Consulté le 03-05-2014.
18
CONTZEN.K, Vers un renouvellement urbain durable d'un quartier stigmatisé vers un quartier pilote-
L'exemple du projet de renouvellement et de développement urbain du quartier Izards - Trois Cocus, thèse de
doctorat, 2012, Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de Rennes.
39
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Le renouvellement des villes est aujourd'hui indispensable, mais elle ferait marque
d'exemplarité s'il s'inscrivait dans une démarche de Renouvellement urbain durable. les
enjeux sont de natures diverses19 :
La priorité est de reconquérir les tissus existants plutôt que la poursuite des extensions en
périphérie, consommatrices d’espaces naturels et agricoles. C’est une forme de
développement urbain qui recompose les tissus existants de manière à les revaloriser. Par
conséquent, il est totalement distinct de la notion de croissance urbaine qui elle, renvoie à
une extension quantitative de la ville, plutôt que qualitative. Comme dans le champ
économique, croissance et développement ne sont pas synonymes, la croissance renvoyant
à une production quantitative de richesses, tandis que le développement revêt un
élargissement de la notion de richesses, qui prend en compte le niveau de bien-être (niveau
d’éducation, d’accès au soin, etc.).
Cela concerne les espaces urbains durablement déqualifiés, où la demande solvable n’est
plus assez forte pour que des opérations se montent spontanément, comme sur des sites
anciennement occupés par l’industrie (friches à dépolluer). Il s’agit d’organiser le retour
dans le marché foncier pour attirer de nouvelles sources de financement et notamment les
investisseurs privés.
L’enjeu du renouvellement urbain vise à lutter contre la ségrégation des espaces urbains,
qui verrait une évolution des villes segmentée en quartiers où toute mixité sociale
risquerait de disparaitre.
19
BONETTI.M, TUAL.M, LIORENTE.M, BAILLY.E, 2011, les enjeux du renouvellement urbain durable,
rapport du laboratoire de la sociologie urbaine générative, université Paris-Est.
20
Le mitage est le fait de disperser des habitations dans des régions rurales. Source : http://www.le-
dictionnaire.com consulté le 20-05-2014.
40
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Le projet vise :
Figure 9 : les
modifications
Apportées par le projet de
renouvellement
Source : Habitat social et développement durable- Guide méthodologique pour le renouvellement urbain,
Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies ARENE, Ile de France, Paris, p70.
41
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Espace bâti
Espace public
42
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
Espace semi
privé
L’espace semi-privé correspond aux seuls Accroissement de la quantité d’espaces
espaces extérieurs clos des équipements verts semi privés, constitués actuellement
publics. L’espace semi-privé ou par les emprises non bâties des
résidentiel n’existe pas dans le secteur équipements. La création d’ilots fermés,
habitat autour des immeubles. donnerait un statut semi-privé à ces
espaces qui pourraient être aménagés en
parkings résidentiels, en espaces verts.
Espace privé
Source : Habitat social et développement durable- Guide méthodologique pour le renouvellement urbain,
Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies ARENE, Ile de France, Paris, p56.
43
Partie I : du développement durable à l’urbanisme durable
CONCLUSION
L’urbanisme durable fait partie intégrante des aspirations d’un développement durable
efficace, grâce à l’intégration de cette notion dans l’urbanisme, nous pouvons aspirer à
jouir de villes durables.
La ville durable a pour enjeu majeur le renouvellement urbain durable qui assure sa
reconstruction sur elle-même, en évitant par conséquent l’étalement urbain responsable en
grande partie de l’épuisement des ressources et des richesses, et atteindre par la même
occasion un des objectifs du développement durable.
Les opérations de renouvellement urbain entreprises en Europe ont donné des résultats
assez concluants, ce qui encourage à multiplier ce genre d’opérations, pas seulement en
Europe mais dans d’autres parties du monde.
44
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
INTRODUCATION
L’échelle du quartier est une échelle pertinente pour l’application et l’expérimentation des
principes de développement durable, les éco quartiers sont un phénomène à la mode en
Europe et les projets pour la réalisation de ce type de quartiers se sont vus multipliés.
Nous allons à travers ce chapitre essayer de définir ce concept d’éco quartier, aborder les
principes fondateurs pour sa réalisation ainsi que ses enjeux et ses objectifs, en présentant
des exemples concrets de réalisations en Europe.
I. DEFINITIONS
Il est difficile d'en donner une définition précise et concise, puisque l'une des
caractéristiques fondamentales de l'éco quartier est d'être un ensemble de solutions
adaptées à un contexte local. Nous pouvons comme même citer les définitions suivantes :
1
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/%C3%A9co-quartier/10910366 consulté le 05-10-2013
2
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2009, Éco-quartier mode d’emploi, éditions Eyrolles, Paris,
p18.
45
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
qui signifie "maison" ou "habitat", "logos" se rapportant à la science, soit : la science des
lieux. »3
Le terme éco-quartier à souvent été distingué de celui de quartier durable, étant donné que
le premier relève plus de l’écologie alors que le deuxième comprend les aussi les
dimensions économiques, sociales. La confusion entre les deux termes est très fréquente,
mais en France c’est le terme éco-quartier qui est le plus utilisé, notamment grâce aux
orientations de l’ex ministre Jean Luis Borloo4, depuis, ce terme est utilisé pour les deux
types de projets.5
Plus encore, certains organismes vont même jusqu’à donner une définition à l’éco-quartier
similaire à celle du quartier durable, notamment le comité opérationnel d’urbanisme du
grenelle de l’environnement français qui stipule : « l’éco-quartier est un quartier durable
englobant des notions environnementales, sociales et économiques ».6
Le risque est que les certains quartiers dont le projet comporte uniquement la dimension
environnemental s’élève au rang de quartier durable, c’est pour cela qu’une unification des
appellations est nécessaire.
46
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Un éco-quartier doit répondre à trois obligations qui vont structurer sa démarche de projet 8,
ces obligations sont :
7
LEFEVRE.P, SABARD.M, 2009, les écoquartiers, éditions Apogée, Rennes, p10.
8
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2009, Éco-quartier mode d’emploi, éditions Eyrolles, Paris,
p17.
47
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Répondre aux attentes des habitants et des usagers et améliorer leur qualité de vie :
réduction des nuisances, qualité globale des bâtiments et des espaces publics...etc.
Ainsi, nous pouvons définir les enjeux majeurs d’un éco-quartier, ces enjeux, qui sont aux
nombre de 10, sont répartis à travers trois thèmes9 :
Les critères qui définissent l’attractivité de la ville sont : le changement des habitudes afin
de réduire l’empreinte écologique et bénéficier de logements et de lieux de travail
confortables, d’espaces et de services de proximité variés et de qualité (école, transport,
santé,...), d’espaces verts bien aménagés.
La qualité de vie se mesure autant du point de vue du logement individuel que des espaces
collectifs, qui se partagent et se créent : espaces verts, commerces de proximité de
qualité…etc.
1. Des bâtiments innovants et performants, qui offrent des espaces de qualité et s’adaptent
avec souplesse aux besoins de chacun.
Objectif : bien-être.
Objectif : diversité.
Objectif : santé.
9
http://www.eco-quartiers.fr/#!/fr/les-cles/les-10-enjeux-cles/ consulté le 26-08-2014.
48
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Le renforcement du lien social et la création d’un espace public de proximité sont des
questions pour la ville et le quartier. En donnant aux habitants l’opportunité de participer à
l’aménagement et à la gestion de leur quartier, et par la présence de lieux et d’activités
favorisant la rencontre avec l’autre, l’éco-quartier doit apporter des réponses innovantes
favorisant un « vivre ensemble » basé sur le respect et la coopération.
4. Une mixité sociale et un équilibre générationnel, parce que la vraie richesse est dans la
diversité et la transmission.
Objectif : mixité.
5. Des moyens de transports diversifiés, reliés et abordables pour faciliter la mobilité des
hommes et des biens, des moyens de communication adaptés pour faciliter la mobilité de
l’information.
Objectif : mobilité.
Objectif : participation.
Objectif : activités.
8. Une réduction ambitieuse des émissions de gaz à effet de serre afin de lutter contre le
changement climatique : limitation des besoins en énergie, développement des énergies
renouvelables, mobilité des personnes et des marchandises grâce à des modes de
déplacement doux.
Objectif : sobriété.
49
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Objectif : biodiversité.
10. Une gestion durable des ressources naturelles et le choix de matériaux de construction
à faible impact environnemental.
Objectif : durabilité.
Afin de mener à bien les projets d’éco-quartiers, plusieurs démarches ont été élaborées et
plusieurs labels ont été crées pour les certifications.
Les labels sont souvent conçus pour les bâtiments afin d’évaluer leurs performances
énergétiques nous pouvons citer :
10
RT 2005 : Réglementation Thermique française de 2005.
11
Construction et habitat durables- 100 questions pour comprendre et agir, 2012, éditions Afnor, p31.
50
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Les cibles de cette famille correspondent à la volonté de maîtriser les effets dus à
l’existence même du bâtiment, depuis sa programmation jusqu’à la fin de sa vie.
Les cibles de cette famille correspondent à la volonté de maîtriser les effets dus à
l’exploitation du bâtiment.
12
POUPINOT.P, 2011, Éco-quartiers- quartiers de rêve? Utopies et réalités, agence d’urbanisme Oise la
Vallée, p17.
13
CABANIEU.J, 2003, Constructions Publiques architecture et HQE, p15.
51
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
La démarche HQE²R est un projet de recherche mené de 2001 à 2004 qui à permis
d’établir cinq objectifs et 21 cibles de développement durable pour des projets
d’aménagement et de renouvellement urbain. Nous allons aborder cette démarche de
manière détaillée dans la deuxième partie.
Le label français éco-quartier a été lancé fin 2012, cette nouvelle labellisation vise à
encourager, accompagner et valoriser les projets d'aménagement et d’urbanisme durable.
14
NAMIAS.O, 2011, Ecoquartiers, éditions PC, Paris, p86.
15
BOUGHRIET.R, http://www.actu-environnement.com/ae/news/label-national-ecoquartier-duflot-
17341.php4. Consulté le 10-08-2014.
52
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Source : http://www.empreinte-urbaine.eu/blog/label-ecoquartier-nouvelle-etape-vers-la-ville-durable
consulté le 17-09-2013
Cela dit, la phase mise en œuvre dans les procédures opérationnelles passe par 10 étapes
importantes16 qui sont :
16
Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de la Sarthe, guide et conseils pour un éco-
quartier, France.
53
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Un projet de nouveau quartier doit créer une accroche urbaine avec l’existant qu’elle soit
un prolongement ou une insertion.
Une maîtrise foncière sur le long terme est primordiale pour faire état des disponibilités.
Des documents d’urbanisme peuvent aider à répertorier les terrains à privilégier et mettre
en avant les contraintes et les atouts à prendre en compte pour une bonne intégration des
futurs projets d’extension.
17
MEUNIER-CHBERT.M, 2012, Les déplacements dans les écoquartiers, éditions Certu, Paris, p10.
54
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
- un maillage piétons/cycles dense afin de favoriser les modes propres et peu nuisant.18
D’autre part, la conception du quartier doit favoriser l’accès des habitants à la culture et
aux loisirs divers.
18
Pour tout mode de déplacement qu’il soit, l’accessibilité des personnes à mobilité réduite fera l’objet d’une
attention particulière.
55
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
5. La sobriété énergétique
Il est évident que l’énergie la moins chère est celle qui n’es pas dépensée, il serait plus
judicieux avant d’adopter un quelconque mode de chauffage, de travailler d’abord sur la
limitation des déperditions thermiques et sur les apports solaires passifs.
La place qu’occupent les espaces publics est importante au sein des éco-quartiers. Ils
doivent exprimer un sentiment de convivialité. L’objectif est de favoriser les échanges, les
rencontres ainsi que l’implication de la population. Différents types d’aménagements
peuvent être proposés :
- des voies partagées (cohabitation des piétons et des cyclistes avec les autres véhicules
dans des conditions de sécurité acceptables),
- des espaces ayant différentes fonctions sociales parfois dotés d’un mobilier urbain (jeux
pour enfants, bancs publics...),
- des espaces privés en prolongement des espaces publics, ouverts vers l’extérieur.
Figure 13 : Exemple d’espace public structurant (quartier de Kronsberg à Hanovre, Allemagne)
56
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
L’utilisation optimale de l’eau facilite la mise en place d’un urbanisme durable où la nature
devient une partie intégrante. Sa maîtrise permettra de :
La gestion de l’eau sera prise en compte à l’échelle de son cycle. Ainsi, on veillera à
collecter l’eau le plus tôt possible et à la restituer lentement afin de limiter son impact sur
le réseau pluvial.
Figure 14 : Exemple de gestion des eaux pluvial par canaux
(quartier d’Augustenborg à Malmö)
Un éco-quartier doit mener à préserver les milieux naturels. Amener la nature dans la ville
implique de prendre en compte les continuités écologiques au-delà du site en question.
57
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Ainsi, par exemple, la gestion domestique des déchets nécessitant la séparation des
produits par filière de recyclage peut conduire à concevoir une arrière cuisine plus
spacieuse où stocker par catégorie les déchets.
Un maillage judicieux du quartier par des points de collecte bien identifiés permettra de
limiter la circulation des engins de ramassage à certains secteurs, assurant la tranquillité du
quartier.
Le rôle que jouent les habitants est capital pour assurer une qualité de vie dans le quartier.
Plusieurs étapes sont à mettre en évidence du début à la fin du projet :
Nous allons prendre comme exemple deux éco-quartiers de types différents, un proto-
quartier (quartier de Vauban) et un techno-quartier (quartier Bo01)
La ville de Malmö, troisième plus grande ville de Suède, est située au centre de la région
d’Öresund. L’exposition internationale de l’habitat Bo01 qui s’est déroulée en 2001
représente la première phase de développement d’un grand projet pour Västra Hamnen (le
port ouest).19
19
Roland Zinkernagel, City of Malmö.
58
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Cette zone était une friche industrielle urbaine dont les sols étaient contaminés et
l’environnement affecté. Le lieu présente toutefois plusieurs aspects positifs par sa
situation géographique en bord de mer et à proximité du centre ville.
La zone de Bo01 s’étend sur 9 ha et est constituée de 600 logements pour 1000 habitants.
- Transport: le quartier a été planifié pour réduire les futurs besoins en transports et la
dépendance à la voiture. Création d’un réseau de pistes cyclables et de voies piétonnières ;
- Construction écologique : aucun matériau dangereux n’a été utilisé dans le processus de
construction. Les matériaux utilisés seront réutilisables lors de la destruction des bâtiments.
- Biodiversité : grande diversité de vie naturelle, création d’habitats pour plusieurs espèces
de plantes et d’animaux, toitures et murs végétalisés.
59
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Energie : 1,400 m² de panneaux solaires, placés sur dix bâtiments, viennent compléter la
chaleur produite par la pompe à chaleur. Une grande centrale éolienne (2MW) et 120m² de
cellules solaires produisent l’électricité pour les bâtiments, la pompe à chaleur, les
ventilateurs et autres pompes du quartier. Une grande partie du concept tient dans la faible
utilisation d’énergie dans les bâtiments. 20
20
Chaque bâtiment est autorisé à utiliser 105 kWh/m²/an maximum, électricité comprise.
60
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
- Transport : la priorité est donnée aux cyclistes et aux piétons. Les arrêts de bus sont
situés au maximum à 300m des habitations. Les bus circulent à 7 min d’intervalle. Les
places de parking sont limitées (0,7pl/lgt). Des voitures électriques sont mises à la
disposition des résidents.
Figure 19 : La richesse des éléments naturels qui compose le paysage du quartier Bo01
Source : http://espritwabisabi.wordpress.com/tag/architecture-durable-every-day-wabi-sabi/
consulté le 09-09-2013
61
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
L’objectif est de construire un quartier pour 5000 habitants et comprenant environ 600
emplois avec trois priorités :
- Atteindre un équilibre entre les zones de travail et les zones d’habitation, un équilibre
entre les groupes sociaux (mixité social) ;
- L’implication des futurs propriétaires des logements ;
- La construction de bâtiments avec des standards énergétiques élevés ;
- Une utilisation importante des matériaux écologiques (recyclables et non polluants) et
de l’énergie solaire ;
- L’infiltration des eaux pluviales dans le sol et des installations sanitaires écologiques ;
Figure 20 : Faussé de rétention d’eau-
Figure 21 : panneaux solaires- quartier Vauban
quartier Vauban
Source : RABIE.J, L’Ecoquartier Vauban à Fribourg : une démarche globale pour une réalisation
exemplaire, Hespère 21, p21.
21
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des
outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris, p242.
62
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
Figure 23 : Allée Vauban, l’axe structurant Figure 22 : jardin public – quartier Vauban
Source : RABIE. J, L’Ecoquartier Vauban à Fribourg : une démarche globale pour une réalisation
exemplaire, Hespère 21, p11et15.
-
-
-
-
-
-
Source : RABIE.J, L’Ecoquartier Vauban à Fribourg : une démarche globale pour une réalisation
exemplaire, Hespère 21, p17.
63
Partie I : Du développement durable à l’urbanisme durable
2.3. Bilan
L’opération Vauban a sans aucun doute apporté une nouvelle manière de fonctionner, une
nouvelle méthode de travailler et d’appréhender les problématiques notamment liées à la
propreté publique.
L'un des éléments les plus intéressants dans la vie du quartier a été la création du Forum
Vauban, une association privée et démocratique, ouverte a toute la population du Quartier
Vauban. Le Forum Vauban et ses 300 à 400 membres ont organisé le processus de la
participation citoyenne.
Cela dit, ce quartier est loin d’être parfait, les critiques reprochent surtout le manque de
mixité social, un objectif loin d’être atteint dans ce quartier.
CONCLUSION
Le bilan sur les éco quartiers est mitigé, car c’est une opération complexe à mettre en
œuvre, et tous les objectifs ne sont pas toujours atteints ; cela dit les possibilités d’apporter
des modifications même après la réalisation peuvent combler ces carences à moyen ou à
long terme. Mais de manière générale ce genre d’initiative est salué par les habitants de ces
quartiers qui sont souvent les initiateurs de ces opérations.
64
Partie II : la démarche HQE²R
Partie II :
La démarche HQE²R
Partie II : la démarche HQE²R
INTRODUCTION
Le renouvellement urbain durable se base sur des démarches systémiques qui permettent
l’élaboration, la réalisation, le suivi et l’évaluation du projet. La démarche HQE²R fut
élaborée dans le but de permettre d’entreprendre toutes ces étapes, en s’appuyant sur les
principes de développement durable.
Nous allons à travers ce chapitre mettre en relief tous les principes, les objectifs ainsi que
les cibles à attendre qui structurent cette démarche systémique.
1. L’acronyme HQE²R
Pour le choix de l’acronyme, les partenaires du projet HQE²R se sont basés sur une
appellation connue à savoir la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) française.
Mais le projet abordait la Réhabilitation des bâtiments, d’où le premier R, et le
Renouvellement des quartiers, d’où le deuxième R. Le E a été mis au carré pour aborder
les 3 piliers du développement durable et non pas uniquement l’environnement comme
dans la démarche HQE. Ils auraient aimé rajouter le S du social mais cela devenait
carrément imprononçable quelle que soit la langue utilisée. Donc opté pour HQE²R (l’E²
étant pour Environnement et Economie).2
1
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des
outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris, p39.
2
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2004, La démarche HQE2R- vers une transformation durable
des quartiers, p3.
66
Partie II : la démarche HQE²R
Le projet européen HQE²R a démarré en juillet 2001 et s’est achevé fin mars 2004 ; il
associait 10 centres de recherche publics ou privés dans 13 villes de 7 pays européens qui
sont : Allemagne, Danemark, Espagne, France, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni. 14
quartiers dans ces pays ont servi de projets de démonstration.
3
http://www.un.org/french/events/rio92/aconf15126vol1f.htm consulté le 16-04-2014
4
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, ROBBINS Celia, la démarche HQE2R – Outils et
Recommandations HQE2R pour intégrer le développement durable dans les projets d’aménagements et/ ou
de renouvellement urbain, p19.
67
Partie II : la démarche HQE²R
L’emploi ;
Le logement ;
Les services aux personnes ;
La lutte contre la pauvreté ;
L’exclusion sociale.
Afin d’arriver à une meilleure cohésion sociale et une meilleure stabilité dans la société,
nous devons répondre à certains besoins fondamentaux comme l’accès au logement, à
l’éducation ou aux soins médicaux.
Pour permettre à une société d’avoir un mode de vie durable basé sur la participation, la
solidarité et la tolérance, nous devons réussir à concilier entre deux types d’équité sociale :
L’évaluation de l’empreinte écologique d’un territoire est l’un des éléments clés de
l’efficacité environnementale, cependant il n’est pas utilisable à l’échelle du quartier.
Ce principe implique que toute décision doit être prise sur la base de réflexion prospective
sur les impacts futurs des actions entreprises, c'est-à-dire l’éventuel épuisement des
ressources ainsi que l’irréversibilité des choix et des actions, donc les décisions prises
pour les impacts à court terme sont à proscrire.
5. Principe de globalité
C’est la prise en compte de l’impact des actions aux différentes échelles territoriales, aussi
bien au niveau local (quartier, ville, agglomération) qu’à des niveaux plus globaux (région,
planète).
Il faut souligner que le développement durable n’es pas seulement un domaine réservé a
certains politiques et experts, mais c’est l’affaire de tous, chaque personne peut apporter sa
contribution, aussi maigre soit elle, « penser globalement et agir localement »
6. Principe de gouvernance
5
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être divisées par deux d’ici 2050.
6
Document des Nations Unis, Gouvernance for Sustainable Human Development , dans CHARLOT-
VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des outils
opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris,49
69
Partie II : la démarche HQE²R
La gouvernance au niveau local est une démarche globale de participation des habitants,
des usagers et des acteurs économiques et sociaux, afin de définir les enjeux et les objectifs
à atteindre.
Les objectifs globaux de développements durables des quartiers inscrits dans la démarche
HQE²R sont au nombre de cinq, ces objectifs sont :
Ces cinq objectifs doivent servir de base fondamentale pour chaque opération de
renouvellement urbain que ce soit à l’échelle de la ville ou du quartier, ils correspondent a
un model européen certes, mais ça n’empêche pas de les adapter a d’autres pays en prenant
en compte la particularité de chaque région du monde et chaque culture.
Ces objectifs sont suffisants pour couvrir une analyse à l’échelle d’un quartier, néanmoins,
d’autres objectifs locaux peuvent être avancés selon la spécificité du quartier, il faut aussi
souligner que ces objectifs ne sont pas d’égale importance pour tous les quartiers, leur
hiérarchisation dépend de la particularité de chaque quartier.
En analysant ces objectifs, nous sommes amenés à se poser des questions correspondant de
manière global aux six principes de développement durable avancés précédemment. Ces
questions sont des cibles à atteindre dans les projets de renouvellement des quartiers. Par
conséquent, 21 cibles ont été retenues correspondant à chacun des cinq objectifs de
développement durable. Ces cibles se divisent en 51 sous cibles et constituent le fil
conducteur d’une démarche opérationnelle pour le renouvellement urbain durable.7
7
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des
outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris, p50-60.
70
Partie II : la démarche HQE²R
Les 21 cibles réparties selon les cinq objectifs de développement durable des quartiers sont
comme suit :
Améliorer la diversité
Améliorer l’intégration
Nous allons reprendre toutes ces cibles selon chaque objectif de manière plus détaillée
dans ce qui suit :
71
Partie II : la démarche HQE²R
Afin d’assurer un futur viable aux prochaines générations, chacun doit changer ses
attitudes de consommation d’énergie, d’eau et de matériaux, il faudra aussi organiser cette
manière de consommer, que ce soit au niveau de la ville, de l’agglomération ou du quartier.
La consommation des ressources ne se limite pas à l’énergie, l’eau et les matériaux, mais
également à celle de l’espace qui est en grande partie responsable de l’épuisement des
ressources, par conséquent la gestion de la consommation de l’espace constitue un point
central et par la même occasion induit à une limitation et à une réduction de l’étalement
urbain.
-Du présent : considérer la richesse du bâti tout aussi bien que celle de l’énergie et de
l’eau comme un stock qu’il faut préserver pour les générations futures ;
-Du futur : faire fructifier les richesses du territoire et valoriser son potentielle afin de
développer le patrimoine qui va être légué aux générations futures.
Donc il faut préserver l’héritage naturel, économique ainsi que culturel, il faut aussi se
doter de certains principes éthiques afin d’y parvenir :
« Nous devons tous apprendre à être les invités les uns des autres et à laisser la demeure
de l’accueil enrichie par notre séjour et plus encore par notre départ. Que la maison soit
plus belle quand nous la quittons qu’au moment de notre arrivée ! L’écologie est l’art
d’être invité ».8
Les cibles et sous cibles à prendre en compte pour cet objectif sont :
8
George Steiner, L’homme, invité de la vie, Séminaire sur l’Ethique et l’Environnement, 19/12/1996,
Documentation Française, 1997, p23.
72
Partie II : la démarche HQE²R
- La gestion locale des eaux pluviales (limitation des rejets dans les réseaux) ;
- L’optimisation de l’assainissement.9
Les sous cibles sont la prise en compte des matériaux et produits aussi bien recyclables que
réutilisables et leur cycle de vie dans :
Ce concept doit être lié à celui de l’équité car l’objectif est d’arriver à une distribution des
richesses, des logements, de la santé et de l’éducation de manière plus équitable.
Afin d’atteindre cet objectif, il ne suffit pas seulement d’agir pour un développement
durable pour l’environnement mais aussi pour la société, en d’autre terme un
développement qui :
9
La qualité de l’eau potable est très importante aussi mais ce point ne se traite pas au niveau du quartier mais
au niveau de l’agglomération entière.
73
Partie II : la démarche HQE²R
La ville et le quartier sont des ensembles de réseaux, d’activités avec des ressemblances et
des différences en perpétuel évolution, pour prendre en compte cette dynamique, il faut
concilier les différents temps de la ville et du quartier (la vie au travail et en dehors du
travail) afin que les différents services soient accessibles à tous.
Les cibles et sous cibles à prendre en considération pour cet objectif sont :
- En ce qui concerne la structure : la qualité du bâti (état des façades, des menuiseries,
des halls d’entrée, des caves, des parkings, des abords extérieurs).
- En ce qui concerne l’usage :
La qualité des logements (niveau de confort : chauffage, bruit, éclairage,
qualité des matériaux…etc.)
Les niveaux de satisfaction des usagers : taille, adaptabilité…etc.
74
Partie II : la démarche HQE²R
- La gestion des déchets ménagers : la réduction des déchets non valorisés ou recyclés ;
- La gestion des déchets de chantier.
3. Améliorer la diversité
Des fonctions économiques, sociales, culturelles et naturelles variées permettent une plus
grande flexibilité à long terme à un territoire. Donc, une offre diversifiée des fonctions et
des ressources humaines et matérielles est à la base du concept de diversité dan le but de :
75
Partie II : la démarche HQE²R
4. Améliorer l’intégration
La relation d’un territoire avec les autres territoires voisins, ainsi que les territoires qui
l’englobent (ville, agglomération, région, Etat, planète est nécessaire pour que chacun se
sente solidaire et habitant de sa ville ou de son agglomération comme de la planète, afin
qu’aucun territoire ne soit exclu du développement.
Le territoire, la ville ou le quartier doivent être des systèmes ouverts et perméables pour
garantir un échange d’informations et de ressources de manière continue, et permettre une
intégration sociale et économique du quartier dans son environnement.
Améliorer l’attractivité du quartier en créant des espaces de vie et de rencontre pour tous
les habitants de la ville
Eviter les déplacements contraints et améliorer les infrastructures pour les modes de
déplacements à faible impact environnemental
76
Partie II : la démarche HQE²R
Le quartier constitue l’échelle d’analyse à laquelle peuvent s’exprimer pleinement tous les
enjeux du développement durable et surtout la dimension sociale, dans la mesure où il est
le lieu urbain où les habitants peuvent partager des valeurs communes.
Le citoyen est au cœur du développement durable, et grâce au lien social, il peut exprimer
des valeurs de solidarité, de civisme et de citoyenneté communes.
Les six principes et les cinq objectifs (avec leurs cibles et sous cibles) de développement
durable retenus à l’échelle du quartier constituent le système ISDIS 10 qui est la structure de
la démarche HQE²R.
Il faut souligner qu’il existe une interaction entre ces principes et ces objectifs, et le tableau
suivant montre bien le lien entre les six principes et les cinq objectifs ainsi que ses cibles
10
Le system ISDIS : Integrated Sustainable Development Indicators System
77
Partie II : la démarche HQE²R
Tableau 4 : Liens entre les 21 cibles du système ISDIS et les 6 principes de développement durable
environnementale
Principes de développement
Equité sociale
Gouvernance
économique
Long terme
N
Efficacité
durable
Qualité
Global
°
78
Partie II : la démarche HQE²R
Les cercles de durabilité sont une idée originale de David Mowat pour le quartier
Community at Heart, Bristol, au Royaume-Uni.
79
Partie II : la démarche HQE²R
Un indicateur est une variable dont certaines valeurs sont significatives d’un état ou d’un
phénomène.
Des organisations nationales et internationales (comme l’ONU) ont souvent utilisé des
indicateurs pour obtenir des informations sur l’état de la planète ou d’un pays. Cependant,
ces indicateurs ont été élaborés pour des échelles territoriales plus vastes que celle d’un
quartier.
Les indicateurs d’état (indicateurs descriptifs) : qui représentent une situation à un moment
donnée afin d’apporter une vision globale. Ils sont utilisés pour l’état des lieux et le
diagnostic partagé de développement durable d’un territoire.
Les indicateurs de pression : ils décrivent la pression qu’exerce une activité humaine sur un
milieu. Ils témoignent d’un problème spécifique à un moment donné.
Les indicateurs d’évaluation : qui permettent d’évaluer l’impact d’une action dans le
temps. Ils peuvent être estimés en fonction des impacts attendus du projet à réaliser en les
comparants à des valeurs seuils.
Les indicateurs de réponse : qui traduisent les réponses de la société aux problèmes posés ;
ils sont utilisés au niveau national ou régional.
11
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des
outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris, p63.
80
Partie II : la démarche HQE²R
- Les indicateurs de suivi : qui permettent de suivre et de mesurer les évolutions dans le
temps, cela permet de modifier en cas de nécessité les actions mises en œuvre par les
services municipaux.
- Les indicateurs composites : ce sont des indicateurs de suivi qui traduisent, chacun,
plusieurs objectifs de développement durable.
V. LA PARTICIPATION
Pour les opérations de renouvellement urbain, les partenaires du projet HQE²R ont défini 6
échelons de participation12:
1. Coercition
Les élus ou les maîtres d’ouvrage font en sorte que les habitants, les usagers soient tenus
au courant des projets et des décisions prises ; les habitants ne participent ni à l’élaboration
ni à la décision.
3. Sensibilisation
L’information requiert souvent un complément, une formation des habitants afin que ceux-
ci comprennent bien les enjeux, les objectifs ; la sensibilisation est l’action de motiver les
habitants afin que leurs comportements puissent être cohérents avec le projet.
4. Consultation
L’avis des habitants est demandé, lequel peut éclairer les décideurs ; ceux-ci pourront
prendre en compte ces demandes ou ces attentes mais il n’y a aucune obligation de leur
part. La consultation peut intervenir avant l’élaboration du projet et aider les architectes –
urbanistes dans l’élaboration de leur marché de définitions ; elle peut aussi survenir au
moment de la remise des projets pour aider le maître d’ouvrage dans son évaluation et sa
prise de décision.
5. Concertation
La concertation est un engagement du maître d’ouvrage à négocier avec les habitants. C’est
aussi une forme de conciliation entre les différents points de vue. La décision reste
12
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, ROBBINS Celia, la démarche HQE2R – Outils et
Recommandations HQE2R pour intégrer le développement durable dans les projets d’aménagements et/ ou
de renouvellement urbain, p19.
81
Partie II : la démarche HQE²R
l’apanage du maître d’ouvrage mais elle est prise à l’issue d’un processus de discussion. La
concertation doit être encadrée afin que les règles du jeu soient connues : il faut définir au
préalable ce qui est discutable ou ce qui ne l’est pas, les contraintes de la négociation en
termes financiers, de compétences, de temps….etc.
6. Coopération
La coopération est l’implication des habitants dans le processus même de la décision. Dans
cette phase, il est possible de distinguer trois niveaux :
- La coproduction : les habitants participent à la réalisation du projet avec les
techniciens ; ils élaborent ensemble des solutions.
- La codécision ou cogestion : Les élus délèguent une partie de leur pouvoir aux
citoyens et acceptent d’être liés à des décisions prises en dehors d’eux.
- L’autogestion : les projets sont décidés par les habitants et usagers, voir réalisés par
eux-mêmes en cas d’auto construction.
82
Partie II : la démarche HQE²R
CONCLUSION
Les six principes, les cinq objectifs et les vingt et une cibles autour desquelles est
structurée la démarche HQE²R constituent un système cohérant qui permet de mener à
bien toutes les phases d’un projet de renouvellement urbain durable.
Cela dit, elle reste une démarche flexible et son adaptation est possible à des contextes
autres qu’européens.
83
Partie II : la démarche HQE²R
INTRODUCTION
La démarche HQE²R propose des outils opérationnels qui correspondent à chacune des
quatre phases des projets de renouvellement urbain,
Nous allons à travers ce chapitre, détailler ces quatre phases et les étapes qui composent
chacune de ces phases ainsi que les outils nécessaires à leur bon déroulement.
Phase 3 : l’évaluation des projets à l’aide des outils d’aide à la décision élaborés dans le
cadre de la recherche afin de définir le plan d’actions pour le quartier ou le territoire
concerné ;
Phase 4 : la mise en œuvre du plan d’actions ; des cahiers des charges du projet et la
programmation et la réception des travaux, ensuite le suivi et l’évaluation des actions et du
projet.
Chaque phase est décomposée en plusieurs étapes, de plus, elle est structurée autour des
outils de la démarche HQE²R que sont les principes, les objectifs, les cibles et sous cibles
ainsi que les indicateurs de développement durable. Quand à la participation des habitants,
elle est au cœur du processus, du début jusqu'à sa fin1.
Plusieurs outils ont été élaborés pour chaque étape du processus et sont de différentes
natures comme2 :
1
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des
outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris, p76-89.
2
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, ROBBINS.C, la démarche HQE2R – Outils et
Recommandations HQE2R pour intégrer le développement durable dans les projets d’aménagements et/ ou
de renouvellement urbain, p12.
84
Partie II : la démarche HQE²R
85
Partie II : la démarche HQE²R
L’état des lieux est la première étape pour établir un diagnostic partagé de développement
durable d’un quartier et de son environnement bâti, cet état des lieux relève tous les aspects
3
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement urbain- des
outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan, Paris, p79.
86
Partie II : la démarche HQE²R
La grille d’analyse qui a été élaborée par les partenaires de recherche du projet HQE²R
permet un état des lieux complet en croisant chacun des 4 champs d’analyse cités
précédemment avec chacun des 5 objectifs de développement durable retenus pour
l’ensemble de la démarche HQE²R.4
Afin que l’état des lieux soit le plus complet, une analyse des structures mais aussi des
usages de chacun des quatre champs d’analyse du quartier a été incluse.
Tableau 5 : les éléments d’analyse d’un quartier
Eléments du
structure Usage
quartier
Parc de logements, volume et qualité des Population selon l’âge, le statut, la profession,
Espace résidentiel
bâtiments ….etc.
Espace non Parce de bâtiments, volumes et qualité des
Type d’usagers venant ou non du quartier
résidentiel bâtiments
Utilisation des espaces verts, propreté et
Espace non bâti Espaces verts, superficies et qualités
sécurité,
Longueur et qualité des routes, réseaux de Mobilité des habitants, distribution inter modal,
Infrastructures
voiries, qualité et offre de transport public flux de consommation d’énergie, d’eau
Source : CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2012, Développement durable et renouvellement
urbain- des outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers, éditions L’Harmattan,
Paris, p111.
4
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, ROBBINS Celia, la démarche HQE2R – Outils et
Recommandations HQE2R pour intégrer le développement durable dans les projets d’aménagements et/ ou
de renouvellement urbain, p38.
87
Partie II : la démarche HQE²R
Il s’agit de faire une analyse sur la manière dont le quartier répond aux cinq objectifs
globaux de développement durable (Héritage et Ressources, Qualité de l’Environnement
Local, Diversité, Intégration, Lien social) mais aussi aux 21 cibles et sous cibles.
Rappel des conclusions de l’état des lieux (pour chacun des éléments étudiés) ;
Mise en évidence des points forts et des points faibles du quartier, au regard de chaque
objectif ;
Mise en évidence de la cohérence inter-quartier ;
Identification des points stratégiques : ces points constituent les enjeux de
développement du quartier, les principales finalités.
Une fois que la phase de diagnostic partagé de développement durable est terminée, et que
les enjeux de développement pour le quartier ont été identifiés. Il sera possible de
déterminer les objectifs locaux de développement durable pour le quartier analysé. La
conduite de cette étape se fait en partenariat avec les différents acteurs concernés :
habitants, services municipaux, consultants, acteurs économiques…etc.
5
La méthode HQDIL : H pour Héritage, Q pour Qualité, D pour diversité, I pour Intégration, L pour Lien
social.
88
Partie II : la démarche HQE²R
Cette deuxième phase aura aussi permis d’analyser le quartier au regard du développement
durable et de rédiger un cahier des charges du projet d’aménagement et de renouvellement
du quartier.
L’évaluation des scenarios au regard des objectifs locaux de développement durable est
nécessaire afin d’orienter le choix du projet de renouvellement du quartier.
6
INDI : Indicator Impact
7
ENVI : Environment Impact
8
ASCOT : Assessement of Sustainable COnstruction and Technology cost
89
Partie II : la démarche HQE²R
Ces scenarios potentiels doivent permettre la discussion (participation, concertation) sur les
solutions à envisager, cette discussion est primordiale avant la prise de décision finale
concernant le choix du plan d’actions à réaliser, elle permet aussi une approche
pluridisciplinaire.
L’évaluation des scenarios est possible grâce à des outils, aussi bien pour les bâtiments que
pour le quartier.ces outils doivent permettre d’établir la manière dont les projets potentiels
sont capables de :
Trois modèles d’évaluation des projets ont été élaborés dans le cadre de la démarche
HQE²R :
Le plan d’action ou projet retenu doit couvrir tous les aspects du développement durable du
quartier : économiques, sociaux et environnementaux, il ne faut négliger aucun de ces
aspects ni même l’un des objectifs de développement durable, même pour des raisons
d’urgences ou de priorités.
90
Partie II : la démarche HQE²R
Ainsi, la démarche HQE²R intègre des actions sur les bâtiments et des projets
d’aménagement et de renouvellement du quartier tout en définissant les mesures
d’accompagnement adaptées et appropriées :
Le plan d’actions définitif doit détailler les moyens humains et financiers à dégager pour sa
réalisation. Viendra alors la mise en œuvre de ce plan d’actions, plusieurs documents on
été élaborés dans le cadre de la démarche HQE²R afin d’aider les collectivités locales dans
cette mise en œuvre et dans le suivi du projet.
Le projet retenu comporte des volets techniques et des volets socio-économiques qui sont
indispensables pour l’intégration du développement durable dans ce projet. Il doit
également traiter les bâtiments et les paysages, ainsi que les espaces et services publics.
Afin d’aider les différents acteurs concernés à intégrer le développement durable dans le
projet, des recommandations, des guides et des documentations ont été rédigés par les
partenaires de la démarche HQE²R dans ce but, et surtout dans les taches suivantes :
91
Partie II : la démarche HQE²R
Conformément au cahier des charges rédigé, l’étape de la mise en œuvre du projet peut être
entamée, pour les bâtiments et pour les éléments non bâtis.
4.4. Etape 12 : Suivi et évaluation des actions et du projet dans son ensemble
L’intégration du long terme dans l’analyse des projets ainsi que dans leur suivi est
indispensable dans une perspective de développement durable. Pour cela, la démarche
HQE²R fournie des recommandations quand à la gestion et au suivi à long terme, voire
même aux modifications nécessaires.
Nous pouvons résumer les quatre phases de la démarche HQE²R par le schéma suivant
Figure 30 : les quatre phases de la démarche HQE²R
phase 1: décision
phase 2: analyse
phase 3: évaluation
phase 4: action
92
Partie II : la démarche HQE²R
9
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, ROBBINS.C, la démarche HQE2R – Outils et
Recommandations HQE2R pour intégrer le développement durable dans les projets d’aménagements et/ ou
de renouvellement urbain, p21.
93
Partie II : la démarche HQE²R
Améliorer la qualité du bâti % des bâtiments ayant une façade de qualité médiocre
Améliorer la
Eradiquer l’insalubrité des % des logements insalubres
propreté, l’hygiène et
logements % de logements sur occupés (>2 par pièce)
la santé
Garantir le droit et l’accès aux Présence de médecins (secteur public ou privé ou
soins et à la santé hôpitaux) et infirmiers
Améliorer la sécurité des personnes Nombre de délits, de crimes et de vols pour 1000
et des biens habitants
Améliorer la sécurité Améliorer la sécurité routière Nombre de blessés de la circulation pour 1000 habitants
et la gestion des Gérer localement les risques % d’habitants exposés à des produits ou matières
risques technologiques dangereuses nécessitant un contrôle spécifique
Gérer localement les risques Nombre d’habitants exposés à un risque naturel sans
naturels mesure de protection ou de sécurité prise par la ville
Améliorer la qualité de l’air % des logements récents avec des spécifications sur la
Améliorer la qualité intérieur qualité de l’air intérieur
de l’air Améliorer la qualité de l’air % d’habitants ou usagers exposés à une pollution en NO2
extérieur supérieure à 50 µg/m³ en moyenne horaire annuelle
Réduire la pollution sonore liée au Longueur de voirie sujette à une nuisance sonore de 65
Réduire les nuisances
trafic dans le quartier dB et plus de 6h à 22h
sonores
% de chantiers de construction, démolition ou
Réduire les nuisances sonores dans
réhabilitation prenant en compte le bruit pour les
les chantiers de construction
riverains et les compagnons
Minimiser les déchets Gérer les déchets ménagers % de déchets collectés par collecte sélective
et améliorer leur
Gérer les déchets de chantier % de chantiers prenant en compte la gestion des déchets
gestion
94
Partie II : la démarche HQE²R
Chacun des quatre types d’éléments d’un quartier (bâtiments résidentiels, bâtiments non
résidentiels, espaces non bâtis; infrastructures et les réseaux) est croisé avec chacun des
cinq objectifs (et des 21 cibles) du système ISDIS. Ainsi, un ensemble de questions à se
poser ou à poser permet de réaliser l’état des lieux. Ces questions concernent en même
temps les structures et les usages.
Tableau 7 : Grille d’analyse de la méthode HQDIL
Champs d’analyse Espace Espace non Espace non
Infrastructures
Objectifs résidentiel résidentiel bâti
Q : Améliorer la Qualité de
x x x x
l’environnement local
D : Améliorer la Diversité x x x x
I : Améliorer l’Intégration x x x x
10
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, 2002, Pour une transformation durable de nos quartiers, p2.
95
Partie II : la démarche HQE²R
- Mise en évidence des potentialités et points forts ainsi que des dysfonctionnements et
points faibles du quartier, au regard de chaque objectif considéré ;
- Identification des points stratégiques qui apparaissent comme les leviers sur lesquels il
faut agir : ces points stratégiques constituent les enjeux de développement du quartier.
Afin que le diagnostic soit partagé il faut que l’état des lieux et ou le pré-diagnostic soit
discuté, complété et validé non seulement par les différents services du maître d’ouvrage
mais également par les acteurs et usagers du quartier : habitants, commerçants, etc.
Une fois le diagnostic partagé, les enjeux de développement du quartier peuvent être
déterminés. Ceux-ci doivent être discutés et validés par l’ensemble des partenaires ou
acteurs locaux.
Durant l’analyse du quartier, il faut s’assurer que les actions envisagées dans le quartier
concerné sont cohérentes avec le développement des autres quartiers et ne risquent pas de
bloquer celui de certains projets stratégiques dans d’autres quartiers de la ville.
96
Partie II : la démarche HQE²R
Le modèle INDI (Indicators Impact) est un outil d’évaluation qui s’appuie sur le contexte
existant et sur l’évolution possible du territoire en cas d’absence de projet. Il repose sur un
système d'indicateurs représentatifs qui visent à répondre aux objectifs du développement
durable d'un quartier. Ce modèle comprend 61 indicateurs. le nombre d'indicateurs apparaît
comme un compromis entre une description détaillée du quartier et une capacité de
constituer un outil d'aide à la décision qui soit aussi un outil de dialogue. Ce modèle est
utilisé pour compléter le diagnostic HQDIL et permettre une représentation graphique de la
qualité de vie dans le quartier. Donc, il sert de support aux discussions avec les différents
acteurs (y compris les habitants) avant la validation finale du diagnostic du quartier, qui
deviendra ainsi un diagnostic partagé.11
Figure 31 : Profil de développement durable d’un quartier réalisé avec le modèle INDI
11
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, ROBBINS.C, la démarche HQE2R – Outils et
Recommandations HQE2R pour intégrer le développement durable dans les projets d’aménagements et/ ou
de renouvellement urbain, p44.
97
Partie II : la démarche HQE²R
L'objectif du modèle INDI est d'aider le maître d’ouvrage dans l'évaluation d’un territoire
ou d’un projet de renouvellement ou d’aménagement, en intégrant des critères et des
objectifs de développement durable. L'analyse peut être menée en plusieurs étapes :
- La première étape vise à réaliser une description du quartier qui aide à son analyse sous
l'angle du développement durable ;
- La seconde étape vise à analyser l'impact du projet urbain sur l'évolution du quartier.
4. Le modèle ENVI
- une analyse des impacts environnementaux d’une série d’actions qui peuvent être menées
dans le quartier : construction, démolition, changement d’usage des bâtiments, économie
d’énergie ou d’eau, mise en place de transports en commun….etc.
12
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, ROBBINS Celia, la démarche HQE2R – Outils et
Recommandations HQE2R pour intégrer le développement durable dans les projets d’aménagements et/ ou
de renouvellement urbain, p56.
98
Partie II : la démarche HQE²R
- tous les coûts liés aux investissements et à l’exploitation d’un bâtiment sur la durée
de vie totale du bâtiment,
- les économies réalisées grâce aux investissements qui prennent en compte les
enjeux de développement durable (énergie, eau, déchets) sur toute la vie du
bâtiment,
- la réduction des impacts environnementaux grâce aux économies d’énergie,
- les coûts environnementaux qui résultent du projet ;
CONCLUSION
Les projets de renouvellement urbain qui utilisent la démarche HQE²R bénéficient d’un
nombre important d’outils et méthodes servant à orienter et à organiser le déroulement de
chaque étape, cela dit leur utilisation exige une maîtrise de ces outils, des formations et des
séminaires peuvent aider à approfondir les connaissance de ces outils et la manière de les
utiliser par les principaux acteurs des opérations de renouvellement urbain.
La démarche est flexible, donc les outils peuvent être adaptés à d’autres contextes du
moment que l’objectif est identique.
99
Partie II : La démarche HQE²R
INTRODUCTION
Plusieurs plans d’actions ont vu le jour grâce à la démarche HQE²R, des exemples concrets
de l’utilisation de cette démarche peuvent apporter plus de clarté quant à la manière de son
utilisation ;
Le premier projet est celui du quartier de La Roserai à Angers en France, et le second est
celui de Bon Pastor à Barcelone, en Espagne.
1
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, Présentation en français de 6 synthèses de diagnostic partagés
de développement durable. p1.
100
Partie II : La démarche HQE²R
Nous allons prendre comme exemples deux de ces projets qui sont : le quartier La Roseraie
à Angers en France et le quartier Bon Pastor à Barcelone en Espagne. Le premier étant un
quartier comportant des logements collectifs et le second comportant des logements
individuels.
Source : http://servirlepublic.fr/epl-a-la-une/906/renovation-urbaine--la-sara-fait-revivre-le-quartier-de-la-
roseraie-a-angers#.VFWOITSG9Yc consulté le 25-08-2014
Le quartier de la Roseraie :
7 900 logements dont 4 500 logements HLM, 2 000 propriétaires occupants et 1 300
locataires dans le privé.
2
Z.U.P : Zone à Urbaniser en Priorité.
3
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, Présentation en français de 6 synthèses de diagnostic partagés
de développement durable. p5.
101
Partie II : La démarche HQE²R
Le quartier de la Roseraie est situé sur la rive droite de la Maine, au Nord de la Loire, sur
l'avancée territoriale à la confluence des deux fleuves.
Au Sud, ainsi qu’au Sud Est, en périphérie du quartier, on trouve quelques espaces dédiés
aux jardins familiaux. Un seul d'entre eux, le plus petit, est public mais n'est toutefois pas
ouvert au public non-locataire d'une parcelle.
1.1. Population
Le quartier étudié est particulièrement grand avec près de 17 000 habitants, représentant
11,2 % de la population totale de la ville d’Angers. Le quartier compte une population
active importante (taux de population active de 48 %) qui comprend elle même un fort taux
de chômeurs (18 % soit 8,7 % de la population).
1.2. Logements
Le quartier de la Roseraie comprend 7 900 logements (11% du parc total communal), dont
4 359 logements sociaux, ce qui représente 19,2 % du parc social angevin.
102
Partie II : La démarche HQE²R
Le parc social s’inscrit dans la tradition des quartiers de logements sociaux construits dans
les années 60 avec une morphologie qui rompt avec son environnement proche. Cela dit, il
ne se renouvelle plus depuis une quinzaine d’années (seuls 15 nouveaux logements ont été
réalisés entre 1990 et 1999).
La vacance dans ce parc de logements augmente : elle a plus que doublé de 1990 à 1999,
passant de 3,5 % en 1990 à 8 % en 1999.
Le parc social est caractérisé par une série de tours, de barres et d’immeubles qui sont très
typiques de la période de construction. Certains d’entre eux ayant été récemment
réhabilités. La présence de végétation et d’espaces améliore la cadre de vie.
Toutefois, pour un certain nombre d’immeubles, l’état des façades (dislocation des bétons,
ravalement ancien, fissures) ainsi que les désordres constatés sur l’étanchéité en terrasse
traduisent un sentiment d’abandon. De plus, la faible qualité de l’isolation, tant phonique
que thermique génère de multiples nuisances et des situations d'inconfort. En revanche, la
présence fréquente d’ascenseurs et de balcons est très appréciée par les locataires.
Les services publics et sociaux ainsi que les équipements scolaires et sportifs sont très
nombreux sur le quartier. Toutefois, il y a très peu d’équipements culturels.
Les terres agricoles situées en limite Sud du quartier représentent un secteur d'activité
dynamique mais déconnectées de la vie du quartier.
La qualité du traitement des espaces verts ainsi que du mobilier urbain est très variable
entre les parcs de logements sociaux, privés et d’activités. Les modes de gestion de ces
espaces sont parfois source de problèmes. En pieds d’immeuble, les espaces verts souffrent
103
Partie II : La démarche HQE²R
Un seul parc, de petite taille, est réellement aménagé dans le quartier. Les Jardins
Familiaux situés à proximité du quartier sont en grande partie exploités par les résidents du
parc d’habitat social.
La voirie privilégie le trafic automobile. Les voies dédiées aux circulations douces (vélos,
marche à pied,…) sont peu nombreuses, souffrent d’un manque de continuité des parcours
et ne sont pas sécurisées. Enfin, aucune mesure particulière n’a été détectée pour favoriser
l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.
La signalétique urbaine est quasiment inexistante. La majorité des sols est goudronnée, les
rendant imperméables (pénalisant une gestion des eaux pluviales) et dédiée presque que
pour l’automobile.
La morphologie des bâtiments constitue, à elle seule, une véritable coupure entre la Z.U.P
et les autres sous-quartiers, comme entre le quartier et le reste de la ville.
Les voies de circulation périphériques, la voie ferrée ainsi que les terrains militaires
constituent aussi des barrières physiques entre le quartier et la ville et privent les habitants
de la possibilité de profiter des espaces naturels de qualité. Les équipements de loisirs et
les équipements culturels peu nombreux et insuffisants ne représentent pas des pôles
attractifs à l’échelle de la ville.
1.8. Environnement
Les consommations d’eau sont plus élevées qu’en moyenne nationale. Enfin, tous les
Angevins bénéficient de la collecte sélective des ordures ménagères et l’Agglomération
d’Angers valorise les déchets verts.
104
Partie II : La démarche HQE²R
b. Qualité de l’environnement
Les zones agricoles et boisées privées au Sud du quartier pourraient constituer des espaces
privilégiés. De même, l’avancée territoriale située à la confluence de la Maine et de la
Loire pourrait constituer un espace à mettre en liaison avec le quartier.
Il n'y a que peu d'actes d'incivilité recensés sur le quartier et la majorité des doléances
concernent des problèmes liés à la promiscuité des logements.
2. DIAGNOSTIC
La qualité paysagère vient enrichir la qualité globale du cadre de vie du quartier. Les
habitants ont une image positive de la qualité de leur logement.4
4
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, Présentation en français de 6 synthèses de diagnostic partagés
de développement durable. p11.
105
Partie II : La démarche HQE²R
Par ailleurs, le foncier est maîtrisé par les bailleurs sociaux dans sa quasi-totalité.
d. Infrastructures
La route est omniprésente dans le quartier comme elle l’est à ses abords avec notamment la
présence du réseau autoroutier. Cependant le maillage des transports en commun est
relativement important pour permettre d’éventuels transferts modaux principalement
tournés vers le centre ville.
Figure 34 : la rame 1008 du tramway de La Roseraie
106
Partie II : La démarche HQE²R
D’autre part, le quartier est démuni d'espaces communs résidentiels, associatifs et pouvant
être appropriés par les habitants. Enfin, une majorité de la population est défavorisée en
matière d’accès aux études et à l’emploi.
c. Espaces non-bâtis
Le quartier ne comporte pas de patrimoine historique bâti mais possède un patrimoine
naturel à fort potentiel mais peu valorisé. Les nombreux espaces verts ne sont pas mis à
profit pour structurer la trame urbaine. On constate une absence d’unicité, de continuité, de
complémentarité et de liaison entre les différents tissus.
Les modes de gestion des abords d’immeubles varient en fonction du bailleur concerné et
ne bénéficient pas tous de la même qualité de traitement.
Au sein de la zone d'habitat social, la majorité des sols est imperméabilisée (goudronnée)
et investie par les automobiles (circulation et stationnements). Les possibilités de gestion
intelligentes et optimales des eaux pluviales s’en trouvent pénalisées.
d. Infrastructures
Les voies de circulation périphériques, la voie ferrée ainsi que les terrains militaires
constituent de véritables barrières physiques entre le quartier et la ville et privent les
habitants de la possibilité de profiter des espaces naturels de qualité.
La qualité des ambiances urbaines est assez mauvaise sur les avenues périphériques qui
supportent d’importants trafics d’automobiles, (sécurité, qualité de l’air, ambiance
sonore,…)
Les voies dédiées aux circulations douces souffrent du manque de continuité des parcours.
Aucune mesure n’a été prise pour favoriser l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.
Par ailleurs, les consommations d’eau ainsi que les rejets ne sont pas maîtrisés.
107
Partie II : La démarche HQE²R
Les 5 enjeux principaux qui se dessinent à la suite de cet état des lieux sont5 :
Au cœur du quartier d’habitat social, le parc d’Angers Habitat présente un état de vétusté
très avancé. Il semble donc primordial de poursuivre les opérations de réhabilitation du bâti
sur ce secteur du parc, voire d’envisager des opérations de construction – démolition.
Les actions pourraient ainsi s’appuyer sur une redéfinition du statut des espaces en pied
d’immeubles, dont l’entretien est parfois source de contentieux.
Au cœur du quartier, on constate aujourd’hui que la majorité des espaces libres publics
sont aujourd’hui goudronnés et investis par les automobiles. Il semblerait judicieux de
perméabiliser une partie de ces sols afin de permettre une gestion raisonnée des eaux
pluviales.
5
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, Présentation en français de 6 synthèses de diagnostic partagés
de développement durable. p13.
108
Partie II : La démarche HQE²R
Les aménagements des voies dédiées aux circulations douces, parcs, jardins familiaux et
espaces naturels pourraient être coordonnés dans une logique de continuité, ils doivent
aussi permettre de lier les sous quartiers entre eux et favoriser l’accès aux services,
équipements et commerces.
3.4. Redévelopper le Centre culturel Jean Vilar en tant que pôle structurant
Ce pôle pourrait être développé en s’appuyant sur la dynamique associative locale et sur
ses potentialités en matière de gestion citoyenne d’espaces communs.
109
Partie II : La démarche HQE²R
Le quartier Bon Pastor a été construit à la fin des années 1920, afin d’héberger des
personnes venues à Barcelone pendant l’Exposition Universelle de 1929 et qui s’étaient
installées dans des bidonvilles. Comme les autres quartiers de l’époque, Bon Pastor était le
résultat d’un programme de logements bon marché réalisé par la Commission du Logement
du Conseil Municipal de Barcelone.6
Source : MAURY.Y, 2011, le collectif « Repensar Bon Pastor », étude foncière n° 150, université de Lyon,
p10.
Situés au Nord de la ville de Barcelone, 781 de ces « casas baratas »7 maisons bon marché,
tels qu’ils ont été baptisés, ont été initialement construits près de vergers et de maisons
d’ouvriers. Il s’agit de lots de forme orthogonale occupés par des maisons d’un seul étage,
ayant chacune une superficie de 43 m2.8
6
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, Présentation en français de 6 synthèses de diagnostic partagés
de développement durable. P69
7
Appellation en espagnole des maisons bon marché de Bon Pastor.
8
Aujourd’hui, ces maisons avec certaines modifications ont une surface de 35 à 60 m² habitables.
110
Partie II : La démarche HQE²R
La situation actuelle du quartier est caractérisée, par des logements vieillissants de confort
réduit depuis l’origine et impossible à agrandir du fait des petites cours entre les maisons,
ces dernières présentant souvent des malfaçons.
1.2. Population
Le quartier Bon Pastor présente une pyramide des âges semblable à celle du district dont il
fait partie, et plus généralement, à celle de la ville de Barcelone. La population âgée y est
cependant plus élevée du fait de la taille des logements.
L’origine culturelle des habitants du quartier est très semblable, dans sa distribution, à celle
du reste de la ville, la seule différence étant une population d’origine non espagnole moins
importante et une légère augmentation de la population d’origine non catalane.
Le chômage, dans le quartier, s’élève à 11% et est considérablement plus élevé que les
moyennes de la ville et du district qui sont respectivement de 7,4% et 7,87%. De même le
revenu moyen par famille est équivalent à 76% de celui de la ville.9
1.3. Logement
Le facteur le plus marquant sur le quartier est l’homogénéité des logements, malgré
l’occupation des vergers derrière certains d’entre eux : maison d’un seul étage dotée de
murs préfabriqués et d’un toit plat, avec une façade et une porte donnant sur la rue et une
cour intérieure à l’arrière, la surface d’origine étant de 43 m2, avec une chambre à coucher.
Figure 37 Une maison du quartier Bon Pastor
Source : MAURY.Y, 2011, le collectif « Repensar Bon Pastor », étude foncière n° 150, université de Lyon,
p11.
9
GROSSI Antonella, 2002, HQE²R newesletter, n°01, p7.
111
Partie II : La démarche HQE²R
Le quartier est plutôt bien doté en installations se trouvant à une distance très raisonnable,
car son périmètre comprend un marché, un centre de soins, des écoles primaires et
secondaires et différentes installations sportives.
L’accès aux autres équipements et services se fait à travers le reste du district via la route
principale. Le manque de commerces de détail est cependant difficile à combler du fait de
la structure et de la taille des bâtiments existants.
Il n’y a pas d’espaces verts ni de jardin dans le quartier, bien que les arbres qui longent les
routes et les jardins autour de son périmètre ajoutent une certaine touche de verdure au
quartier. Cela dit, à moins de 30 minutes à pieds se trouvent deux parcs relativement
importants. Aujourd’hui, du fait de l’aménagement du lit de la rivière Besòs, cela offre un
nouveau parc à l’échelle de l’agglomération.
Le réseau routier du quartier sert uniquement à accéder aux maisons et ne fait pas partie du
réseau routier municipal, cependant trois lignes de bus – plus une ligne nocturne relient le
quartier au reste de la ville.
Les rues du quartier sont de véritables points de ralliement pour les gens du quartier. Cette
tradition a notamment empêché la voiture d’instaurer sa loi, cette tradition a par ailleurs
généré un fort sentiment d’appartenance au quartier. La qualité, des trottoirs laisse
cependant à désirer.
112
Partie II : La démarche HQE²R
Source : MAURY Yann, 2011, le collectif « Repensar Bon Pastor », étude foncière n° 150, université de
Lyon, p13.
1.8. Infrastructures
Les infrastructures du quartier sont très dégradées, surtout le réseau d’assainissement et les
conditions d’hygiène et de salubrité sont insuffisantes.
La faible densité et la taille du quartier ne sont pas propices à des activités sociales très
structurées, bien que par ailleurs des activités soient organisées dans le district, à une
distance raisonnable.
L’activité sociale la plus importante est la vie du quartier proprement dite, elle s’est
concrétisée par la création de deux associations de voisinage très actives.
2. DIAGNOSTIC
Les potentialités du quartier, ou ses points forts, sont présentés par éléments d’analyse10 :
a. Espaces résidentiels
Malgré le faible niveau de qualité des maisons, le quartier présente quelques points forts
qui méritent l’attention :
10
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, Présentation en français de 6 synthèses de diagnostic
partagés de développement durable. p71.
113
Partie II : La démarche HQE²R
- le sentiment d’appartenance au quartier est sans doute l’un de ses principaux points forts
et la faible taille des logements rend cet état de fait indispensable à la survie du quartier.
c. Espaces non-bâtis
Les points forts des espaces non bâtis sont les suivants :
- le maintien de la qualité environnementale du quartier, qui n’a pas été envahi par les
voitures. La faible intensité de la circulation, et l’absence d’activités ont permis aux
habitants de s’approprier les rues transformées en espaces de convivialité.
d. Infrastructures
Leur vétusté rend incontournable leur renouvellement total.
a. Espaces résidentiels
La fonction essentiellement résidentielle du quartier a été dévaluée par les inconvénients
qui précisément caractérisent les maisons, et qui se reflètent dans les points faibles
suivants :
114
Partie II : La démarche HQE²R
Cette insécurité affecte son image, son attractivité et la qualité de vie des habitants.
b. Espaces non-résidentiels
Les activités non résidentielles sont inexistantes dans le quartier qui n’est de ce fait pas
attractif du tout pour les habitants d’autres quartiers.
- le manque de liaisons avec le centre de la ville comme avec les autres quartiers
c. Espaces non-bâtis
Les espaces non-bâtis se réduisent strictement aux rues du quartier. Leurs points faibles
sont les suivants :
d. Infrastructures
Les infrastructures du quartier sont l’un des majeurs points faibles du quartier.
- des défauts dans les réseaux d’adduction d’eau potable et d’assainissement affectent
l’habitabilité des logements.
- Définie par l’intégration de Bon Pastor dans le district de Sant Andreu, l’amélioration
des infrastructures routières et du transport public est importante pour atteindre cet
objectif.
11
CHARLOT-VALDIEU.C, OUTREQUIN.P, Présentation en français de 6 synthèses de diagnostic
partagés de développement durable. P73.
115
Partie II : La démarche HQE²R
- Améliorer la qualité du paysage urbain en créant et en intégrant des espaces verts dans
le quartier, via l’amélioration de la qualité de l’environnement.
- Créer des activités commerciales dans le quartier, en cherchant à offrir un service aux
habitants du quartier ainsi qu’à attirer des habitants d’autres quartiers.
Des mesures préventives garantissant la sécurité des habitants sont aussi indispensables.
- pour la qualité de l’air : favoriser les transports en commun et les modes de circulation
douce.
CONCLUSION
L’application de la démarche HQE²R permet de dresser un bilan, établir un diagnostic en
mettant en évidence les potentialités (point forts) et les disfonctionnements (points faibles)
du quartier analysé, et faire une autocritique du projet.
C’est une démarche systémique qui met à la disposition de tous les acteurs du projet les
outils nécessaires au bon déroulement des opérations, de la première réflexion en passant
par le processus d’élaboration du projet, de la réalisation, et enfin de l’évaluation et du
suivi.
Les deux exemples présentés sont une démonstration de l’applicabilité de la démarche pour
les étapes d’état des lieux, du diagnostic et de la définition des enjeux.
116
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
Partie III :
Etude de Cas
- La cité des 1013 logements
d’El Khroub-
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
INTRODUCTION
La wilaya de Constantine à connu pendant les années 1970 l’apparition de plusieurs zones
d’habitat urbaines nouvelles (Z.H.U.N), la ville d’El khroub à accueilli une vingtaine de
ces programmes, la cité 1013 fait partie de ces programme d’habitations.
Une présentation du site étudié s’impose afin de connaître la nature de ce tissu urbain, et le
contexte de son évolution. Donc nous allons à travers ce chapitre essayer de donner un
aperçu historique de la ville d’El Khroub, une présentation du quartier concerné par cette
étude, et par la même occasion du groupement résidentiel qui à été retenu comme
échantillonnage pour l’étude en question.
La ville d’El-Khroub est connue par son site archéologique abritant le tombeau du roi
Massinissa, autour duquel une ville nouvelle qui porte le même nom (Massinissa) à été
construite et elle est toujours en cours d’extension, cependant, « elle n’a rien d’une ville
nouvelle puisqu’ elle ne dispose d’aucun des attributs d’une ville » 1 . Additionnée à la
nouvelle ville (Ali Mendjeli), El-Khroub constitue l'une des plus grandes communes
d'Algérie. Etant construite sur un site ouvert, la ville bénéficie du carrefour d’axes routiers
et de son grand marché hebdomadaire,
1
COTE.M, 2006, Constantine –cité antique et ville nouvelle-, édition Média-Plus, Batna, p78.
118
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : KRID.N, Renouvellement urbain d’un centre vétuste- cas du centre originel d’El Khroub, mémoire
de magister, 2012, université de Constantine, p77.
La ville d’El Khroub est le chef lieu de l’une des 12 communes de Constantine crées avant
l’indépendance par le décret n° 74 le 28/03/1863. Le nouveau découpage administratif de
1984 lui à permis de s’étendre sur un territoire total de 245 km², c’est aussi le chef lieu
de la daïra.2
2. Historique
L’histoire de la ville d’El Khroub remonte au début de l’histoire, elle a été habitée par une
tribu arabe nommée « Chorfa ». Des études affirment que Massinissa était un des rois
numides dont la capitale était Cirta c’est-à-dire la ville de Constantine actuelle. Le nom
vient de l’empereur romain Constantin 1er.3
2
Site officiel de la wilaya de Constantine, disponible sur :< www.wilayadeconstantine.org>, consulté le 13
juillet 2014.
3
KRID.N, Renouvellement urbain d’un centre vétuste- cas du centre originel d’El Khroub, mémoire de
magister, 2012, université de Constantine, p76.
4
Id.
119
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
La ville d’El Khroub a connu une évolution urbaine relativement rapide durant la période
coloniale, surtout après 1887 avec la construction de plusieurs centres de concentrations
pour le control de la population algérienne par les colonisateurs français. Cette époque a
vue la construction de logements constitués de maisons basses et d’autres équipements
(école, l’église, gendarmerie et un marché à bestiaux).
Les motivations qui incitaient les gens à s’installer dans la ville d’El Khroub résidaient en
la disponibilité des logements, cela dit, et depuis 1998 à nos jours, l'attractivité du chef-lieu
a baissé et a connu un essoufflement, en partie due à la réalisation de la nouvelle ville Ali
Mendjeli. Conséquence, les programmes d'habitat et les équipements lancés par les
autorités locales se sont concentrés dans la ville de Masinissa et Ali Mendjeli qui ont
supporté la majorité du poids démographique.
120
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
3. Situation géographique
Figure 40 : Carte des communes de la wilaya de Constantine
La ville d’El Khroub est située à 16 km au Sud-est de la ville de Constantine, c’est le chef-
lieu de la commune et de la daïra.
4. Limites administratives
La ville d’El Khroub occupe une position privilégiée de transit vers les territoires du Sud
du pays et les régions frontalières orientales.5
5. Topographie
El Khroub fait partie de l’ensemble de l’atlas tellien. Elle constitue une zone de contact
entre le tell au Nord et les hautes plaines du Sud.6 Elle possède une topographie assez
favorable à l’implantation humaine. L’altitude de la ville par rapport au niveau de la mer
est de 650m.
5
Site officiel de la wilaya de Constantine, disponible sur :< www.wilayadeconstantine.org>, consulté le 13-
07-2014
6
KRID.N, Renouvellement urbain d’un centre vétuste- cas du centre originel d’El Khroub, mémoire de
magister, 2012, université de Constantine, p69.
121
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
Figure 41: Image satellite de la situation de la ville d'El Khroub dans la wilaya de Constantine
122
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
123
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
6. Population
200000
180000
179033
160000
140000
120000
100000
population
80000 88498
60000
40000
42261
20000
14962
0
1977 1987 1998 2008
7
Site officiel de la wilaya de Constantine, disponible sur :< www.wilayadeconstantine.org>, consulté le 13-
07- 2014.
124
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
Les Z.H.U.N (zones d’habitat urbaines nouvelles) avaient été décidées par le ministre des
travaux publics et de la construction chargé de l’habitat à l’époque.
Une circulaire émanant du ministre en question ayant pour objet la création des zones
d’habitat urbaines nouvelles avait été envoyée à tous les walis le 19 février 1975. Elles
étaient crées afin de répondre aux grands besoins de logements et aux problèmes
d’équipements posés par les grands ensembles qui sont réceptionnés sans équipements ni
aménagement des espaces extérieurs.8
El Khroub a bénéficié d’une vingtaine de ces projets d’habitat collectif, le premier projet
fut celui des 450 logements lancé en 1976, au Nord de la ville. Il a été suivi par d’autres à
raison d’un projet tous les deux ans en moyenne9. Nous pouvons citer les projets des 1600,
900, 1039 et le projet des 1013 logements concernés par l’étude.
2. Situation
La cité des 1013 logements se trouve au cœur de la ville d’El Khroub, elle se situe au Sud-
est du vieux tissu de la ville.
8
BENIDIR.F, 2007, urbanisme et planification urbaine- Le cas de Constantine, thèse de doctorat d’Etat,
université Mentouri, Constantine, p140.
9
MAROUK.M, « Eclatement spatial et fonctionnel d’une ville- cas d’El Khroub », science et technologie D,
N°28,2008, p66.
125
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
RN 20 RN 03
Cité
Cité1013
1013
logements
Logements
Cité
900
Cité
1600
Source : MAROUK.M, « Eclatement spatial et fonctionnel d’une ville- cas d’El Khroub », Science et
technologie D, N°28,2008, p67.
126
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
127
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
Notre choix s’est porté sur un groupement résidentiel qui se trouve au centre de la cité des
1013 logements, ce groupement compte 127 logements de types F3 et F4.
2. Situation géographique
10
TEBIB.E, 1996, Appropriation de l’espace dans les grands ensembles à Constantine, thèse de doctorat,
université de Constantine, p78.
128
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
129
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
130
Partie III : Etude de Cas : cité des 1013 logements d’El Khroub
Les raisons qui nous ont amené à faire ce choix sont les suivantes :
CONCLUSION
La ville d’El Khroub comme plusieurs villes d’Algérie a accueilli des programmes de
logements prévus dans les zones d’habitat urbaines nouvelles (Z.H.U.N). Ces programmes
ont épuisé les réserves foncières de la ville qui est arrivée à saturation.
L’héritage de ces programmes Z.H.U.N représente une grande partie du tissu urbain de la
ville. La cité des 1013 logements fait partie de cet héritage, et se trouve désormais après les
extensions des dernières années au cœur de la ville.
131
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
INTRODUCTION
Afin d’établir un diagnostic du groupement résidentiel étudié et par la même occasion celui
du quartier, un état des lieux s’impose. Cette étape qui fait partie de la démarche HQE²R
nous permet d’approfondir les connaissances sur l’espace étudié en se basant sur
l’observation et les informations collectées auprès des habitants.
La population ;
Les logements ;
Les équipements ;
L’activité économique ;
L’espace vert ;
La voirie et la circulation ;
L’environnement ;
La vie sociale.
C’est une étape indispensable pour chaque projet de renouvellement urbain durable, la
prise de conscience de l’état de la zone d’intervention ne peut se faire qu’avec un travail
sur terrain avec la collaboration et l’assistance des habitants et usagers de cette zone.
I. POPULATION
Le quartier compte comme son appellation l’indique 1013 logements collectifs, si nous
nous basons sur le TOL1 moyen de la ville de Constantine qui est de « 6 »2, nous obtenons
une population d’environ 6078 habitants, ce qui représente 6,8 % de la population totale de
la ville.
1
TOL : taux d’occupation par logement
2
Chambre de commerce et de l’industrie Rhumel Constantine. Site: http://www.cci-rhummel.dz.consulté le
15-7-2014.
132
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Figure 50 : Proportion de la population du quartier des 1013 logements par rapport à celle de la ville
100000 89251
80000
60000
40000
20000
6078
0
population de la ville d'El Khroub population du quartier 1013
logements
Source : graphique établi à partir de données récoltées après enquête sur terrain (voir Annexe)
Figure 51 : Proportion des enfants de -14 ans par rapport à la population du groupement résidentiel
13%
habitants adultes
enfants de -14 ans
87%
Source : graphique établi à partir de données récoltées après enquête sur terrain (voir Annexe)
Si nous prenons en compte que les appartements du groupement à usage résidentiel (23 des
127 appartements du groupement résidentiel sont des appartements à usage professionnel
ou vacants), le taux d’occupation par logement est de 5, c’est un chiffre proche du taux
moyen de la ville.
133
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
5%
13%
appartements à
usage résidentiel
appartements à
usage professionnel
82%
appartements
vacants
Source : graphique établi à partir de données récoltées après enquête sur terrain (voir Annexe)
Bien que tous ces appartements sont à caractère social, certains ont été attribué à des
personnes qui n’ont avaient pas besoin, qui les utilisent comme résidences secondaires, ou
bien font de la sous location de manière illégalement (étant déjà locataires). Ce qui
explique en partie la vacance de certains appartements ou leur changement d’usage en
profession libérale.
Une autre cause du départ de certains habitants est la réalisation de maisons individuelles,
le logement après déménagement est soit :
II. LOGEMENTS
Les appartements qui composent la cité des 1013 logements sont des appartements à
caractère social de types F3 et f4.
Le bailleur social qui s’occupe de leur gestion est l’office de promotion et de gestion
immobilière (O.P.G.I).
Ils ont été réalisés à la fin des années 1970 dans le cadre de la politique des zones d’habitat
urbaines nouvelles (Z.H.U.N).
134
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
1. Système constructif
Tous les immeubles s’élèvent sur 5 niveaux (R+4), ce sont donc des « immeubles bas » :
« L’immeuble bas ne devrait pas dépasser 16 mètres de hauteur. Ce qui équivaut à un rez-
de-chaussée plus cinq étages (R+ 5). »3
La limitation des niveaux a pour objectif d’éviter l’utilisation des ascenseurs et faciliter la
réalisation aux entreprises : « Cette prescription arrange plutôt les organismes
gestionnaires, dans la mesure où à hauteur là, l’ascenseur n’est pas obligatoire. Comme elle
facilite la tâche aux entreprises de réalisation dont le matériel et la technologie de
construction sont, dans la plupart des cas, dépassés par le temps. »4
Les logements constituant le quartier sont à caractère social, au début de leur exploitation,
le propriétaire unique de ces logements était l’Etat et tous les habitants du quartier étaient
des locataires. Cela dis, la loi de 1981 5 portant cession des bien de l’Etat à permis à
certains locataires de devenir propriétaires.
Cependant, jusqu'à présent une grande partie des appartements dans le quartier et plus
précisément dans le groupement résidentiel étudié sont des biens de l’Etat, avec l’office de
promotion et de gestion immobilière comme gestionnaire. Cela n’empêche pas certains
3
TEBIB.E, 1996, Appropriation de l’espace dans les grands ensembles à Constantine, thèse de doctorat,
université Mentouri, Constantine, p71.
4
Idem.
5
Loi 81-01 du 07 février 1981 publié dans le journal officiel le 10 février 1981 portant cession de biens
immobiliers à usage d’habitation, professionnel, commercial ou artisanal de l’Etat, des collectivités locales,
des offices de promotion et de gestion immobiliers et des entreprises, établissements et organismes publics.
Disponible dans : <www.joradp.dz>, consulté le 17-01-2014.
135
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
3. Types de cellules
Source : auteur
136
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Source : auteur
137
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Source : auteur
L’immeuble en question qui est formé des blocs N° 52-53-54-55, il est de la même hauteur
que les autres immeubles du groupement résidentiel (R+4), cela dit son 1er niveau abrite
des locaux commerciaux qui s’ouvrent sur la façade Sud, (coté route nationale RN20).
138
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Il faut noter que les ouvertures dans les salles de bains et WC ne concernent que les
appartements se trouvant à l’extermité des immeubles.
Figure 59: Plan du logement F3 type 1 modifié
139
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
En ce qui concerne ces appartements, même ceux qui se trouvent à l’extrémité des
immeubles ne bénéficient pas d’ouvertures pour les salles de bain et WC.
Figure 61: Plan du logement F3 type 2 modifié
140
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Tous les logements F3 de ce type bénéficient d’ouvertures dans les salles de bain et les
WC, par contre, ils ne permettent pas beaucoup de modifications vue que la majorité du
cloisonnement est en béton armé.
Figure 63: Plan du logement F3 type 3 modifié
141
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
La conception de ce logement fait que l’accès à une des chambres se fait par le séjour.
Figure 65: Plan du logement F4 type1 modifié
142
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
143
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
4. Types de modifications
Les principales modifications apportées par les propriétaires et les locataires de ces
appartements sont les suivantes :
« Les parties communes sont celles qui appartiennent indivisément, à l'ensemble des
copropriétaires, chacun pour une quote-part afférente à chaque lot et qui sont affectés à
l'usage ou à l'utilité de tous les copropriétaires ou de plusieurs d'entre eux. »7
6
Ces modification ne sont possibles que dans les appartements F3 et F4 type2.
7
Article 5 du Décret N° 83-666 du 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à la
gestion des immeubles collectifs, [en ligne] disponible sur : <www.joradp.dz >, consulté le 20-12- 2013.
144
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Elles comprennent8 :
- la totalité du sol sur lequel l'ensemble immobilier est édifié et celui qui en dépend,
notamment les terrains à usage de parking ou de jardin, les cours et les voies d'accès ;
- les réseaux d'égouts, les canalisations d'écoulement des eaux et les canalisations et
conduites d'eau, de gaz et d'électricité desservant le groupe des bâtiments ;
- et en général, tous les ouvrages d'intérêt général à usage commun de tous les bâtiments.
- les fondations, les gros murs de façade, de pignon, de refend, le gros œuvre des planchers
(hourdis, poutres et solives), la partie haute de l'immeuble formant toiture et, d'une manière
générale, tout ce qui forme l'ossature du bâtiment.
- les ornements des façades ainsi que les balcons loggias et terrasses, même s'ils sont, en
tout ou en partie, réservés à l'usage exclusif d'un copropriétaire, sauf les gardes corps et
barres d'appui des fenêtres et balcons, les châssis vitrés, les persiennes, volets, jalousies qui
sont propriété, privative.
- les locaux, espaces et servitudes communs, les portes, vestibules et couloirs d'entrée, les
escaliers, les couloirs de dégagement, les locaux ou emplacements des services généraux, -
et d'une manière générale, tous les espaces de dégagement, couloirs et locaux qui ne sont
pas affectés à l'usage d'un seul et qui ne sont pas compris dans les parties communes
générales.
Le ravalement des murs de la cage d’escalier se finance par cotisation de certains habitants.
8
Article 6 du Décret N° 83-666 du 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à la
gestion des immeubles collectifs, [en ligne] disponible sur : <www.joradp.dz >, consulté le 20-12- 2013.
9
Article 7 du même Décret.
145
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Ces murs ont été repeints grâce au volontariat d’un jeune habitant de l’immeuble.
Nous notons que l’éclairage de la cage d’escalier ainsi que du hall de l’immeuble ne
fonctionne pas, et a subi de graves dégradations. Le seul éclairage possible est celui installé
par les habitants eux même devant leurs portes d’entrée (éclairage individuel), et qui n’est
mis en marche que pour les besoins de l’habitant concerné.
Source : auteur
L’installation pour l’éclairage qui se trouve dans le plafond du hall d’entrée est
complètement détériorée.
146
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Un lycée ;
Un CEM ;
Deux agences postales;
Une agence CNEP ;
Une agence commerciale d’Algérie télécom ;
Deux agences bancaires (la Banque Nationale Algérienne BNA et la Banque
Extérieure Algérienne BEA) ;
Un centre de finance ;
Un siège de la société nationale de tabac S.N.T.A.
Une place publique,
Une maison de jeune ;
Un marché couvert ;
Un terrain de jeux.
Figure 70: Vue du portail d’entrée du lycée Massinissa
Source : auteur
Le lycée Massinissa est l’équipement scolaire le plus fameux de la ville d’El Khroub, il se
trouve à la partie Nord du quartier. C’est le seul lycée du quartier est il accueil les élèves
des quartiers environnants également.
147
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
L’agence postale du quartier des 1013 logements connait une grande affluence de la part
des habitants de la ville et surtout du quartier, en particulier pendant les périodes de
virement des salaires.
Nous distinguons trois types d’activités économiques dans le quartier, les trois
appartenant au secteur tertiaire :
Le commerce de proximité ;
La profession libérale ;
Les services publics.
1. Le commerce de proximité
Des restaurants ;
Des salons de thé ;
Des magasins d’électroménagers.
Des quincailleries.
Figure 72: Vue des locaux commerciaux des blocs N°53-54-55 donnant sur la route national RN20
Source : auteur
Tous ces types de commerces, nous les retrouvons également dans le marché couvert.
Certes, il est destiné au quartier des1013 logements mais également aux autres quartiers
environnants : quartier des 1600 logements, quartier des 500 logements…etc.
2. La profession libérale
Les appartements dont l’usage a été changé en bureaux pour profession libérale se
concentrent dans les immeubles qui longent les voies de circulation, en particulier celle de
la route nationale RN20 et le boulevard des 1600 logements.10
Ils occupent des appartements à vocation résidentielle, dont l’usage a été transformé en
bureaux et cabinets médicaux.
10
Les niveaux inférieurs des immeubles sont privilégiés pour l’exercice de ces professions.
149
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Nous y trouvons :
Le groupement résidentiel étudié comporte toutes ces activités mis à part la dernière
activité (cabinet d’expert comptable).
Figure 73: Vue du centre médical du bloc N° 47 dans le groupement résidentiel
Source : auteur
Ce centre médical occupe les deux appartements du RDC du bloc N°47. Nous notons aussi
l’appropriation de l’environnement immédiat de l’immeuble, qui est clôturé et aménagé en
cours privées et abris pour véhicules.
Figure 74: Vue de la cour centre médical du bloc N° 47 dans le groupement résidentiel
Source : auteur
150
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Les services publics font partie intégrante du quartier des 1013 logements du fait qu’il est
considéré comme un centre administratif. Cela dit, les deux agences postales et l’agence
commerciale d’Algérie télécom sont les deux services qui connaissent la plus grande
affluence de la part des habitant de la ville en général et du quartier en particulier.
Le groupement résidentiel étudié est privilégié du fait de sa proximité avec ces deux
services publics.
V. ESPACES VERTS
Le quartier compte trois types d’espaces verts selon leur mode de gestion :
Cette place publique comporte plusieurs bancs publics, 4 kiosques aux quatre coins de la
place et des espaces verts qui contiens des plantations mal entretenues et livrées à des actes
de vandalisme, cela ressemble beaucoup plus à des terres pleins qu’à des espaces verts.
Faisant partie des limites physiques du groupement résidentiel étudié, cette place publique
est un lieu privilégié pour les habitants du groupement.
11
SAHLI.M. El Khroub, la nature et la ville : une culture ´écologique naissante. Colloque international ”
Penser la ville – approches comparatives ”., Octobre 2008, Khenchela, Algérie. pp.171. <halshs-00381587>
151
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Les espaces verts sont mal entretenus et la couverture végétale est très pauvre, nous
constatons aussi une dégradation du mobilier urbain (bancs arrachés).
Ces espaces verts se concentrent sur la partie Sud du quartier et se prolongent tout au long
des voies mécaniques qui marquent les limites du quartier. Ils sont constitués d’arbres
alignés et d’un tapis de végétation, le tout délimité par des clôture métalliques (pour
prévenir d’une éventuelle dégradation par des actes d’incivisme).
Bien que ces espaces ne bénéficient pas d’une grande variété de végétation, ils sont tout de
même entretenus régulièrement par les services municipaux (arrosage régulier,
arrachement des plantes nuisibles).
Figure 76: vue des espaces verts aménagés par les services municipaux
Source : auteur
Le tissu végétal est très pauvre et la clôture métallique est assez dégradée
152
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
C’est le type d’espaces verts le plus répondu dans le quartier. De manière générale c’est les
habitants du 1er niveau qui se chargent de leurs aménagements, en contre partie, ils
s’approprient tout l’espace aménagé et vont même jusqu'à le clôturer (par des clôtures
métalliques ou des murs de clôtures), et cela de manière illégal sous le silence des autorités
concernées.
L’aménagement se fait tout au long de l’immeuble du coté des accès (par les habitants du
RDC), avec clôture de l’espace (mur de clôture) et aménagement en espaces verts, cours,
abris pour véhicules). Ce type d’aménagement se situe au niveau de l’immeuble contenant
les blocs N° 46-47-48-51.
Figure 77: vue de l’espace vert clôturé totalement par un habitant du groupement résidentiel
Source : auteur
Nous notons une appropriation totale d’une grande partie du contour de l’immeuble avec
mur de clôture d’une hauteur assez élevée.
153
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Afin de clôturer ces espaces verts, les habitants des deux immeubles ont opté pour deux
solutions différentes :
Les habitants de l’immeuble contenant les blocs 49-50 ont opté pour une clôture en
bois réalisé avec du bois de récupération. Ce sont des palettes de bois qui faisaient
office de supports de marchandises.
Figure 78: vue de l’espace vert avec clôture en bois
Source : auteur
Une partie de la clôture à été peinte en blanc alors que la plus grande partie est à l’état brut.
Les habitants de l’immeuble contenant les blocs 52-53-54-55 ont opté pour une
ceinture verte pour délimiter les espaces verts aménagés.
Figure 79: vue de l’espace vert avec clôture en ceinture verte
Source : auteur
La délimitation des espaces verts en ceinture végétale a été entreprise bien avant l’idée
introduite par les voisins d’une clôture en bois.
154
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Ajouter à ces deux types de clôtures, une délimitation des espaces a été réalisée avec des
éprouvettes (petits cylindres en béton) récupérés gratuitement auprès d’un laboratoire
d’essai techniques qui se trouve à Constantine.
Figure 80: vue de la délimitation des espaces grâce aux éprouvettes
Source : auteur
Les éprouvettes en béton servent à délimiter aussi bien les espaces verts que les
cheminements piétons.
Le financement de ces opérations d’aménagement se fait grâce à des cotisations auprès des
habitants ou bien grâce à des initiatives personnelles. Un des habitants qui travaillait dans
une société de botanique a grandement contribué à l’approvisionnement en arbustes et
autres plantes, et cela malgré qu’il n’habite pas les immeubles concernés.
Le quartier est desservie par plusieurs voies mécaniques, les plus importantes sont : la
route nationale (RN20) et la voie du boulevard des 1600 logements. D’autres voies de
dessertes à la périphérie du quartier viennent s’ajouter aux deux premières, ces voie faisant
partie du réseau de voirie da la ville et desservent aussi les aires de stationnement qui se
trouvent dans les groupements résidentiels qui forment le quartier.
Les voies principales sont de qualité moyenne et sont plus au moins entretenus de
manière périodique (parfois rénovées) ;
Les voies secondaires et les aires de stationnement sont de qualité médiocre, leur
entretien est inexistant et les travaux de réparation et de rénovation des réseaux
d’assainissement et d’eau potable sans remise en l’état n’a fait qu’aggraver leur état
déjà dégradé.
155
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Nous signalons aussi la présence de certains ralentisseurs au niveau des voies secondaires.
En ce qui concerne le groupement résidentiel, il est longé par la route nationale (RN20) et
une voie secondaire pour une longueur totale de 220 mètres. La première étant de qualité
moyenne et la seconde de qualité médiocre.
Figure 81: vue de l’accès mécanique d’un groupement résidentiel du quartier 1013 logements
Source : auteur
La rénovation des voies ne prend pas en compte les accès et les aires de stationnement des
groupements résidentiels, d’où la présence des nids de poule.
Figure 82: vue du même accès mécanique après 24 heures
Source : auteur
Coïncidence ou pas, les nids de poule photographiés ont été rebouchés à peine quelques
heures après les avoir photographié.
Nous avons vérifié si de tels travaux ont été entrepris dans les autres groupements du
quartier mais il semble que c’est le seule lieu d’intervention.
156
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
La voie de 150 mètres qui dessert l’intérieur du groupement est dans un état moyen et bien
moins dégradée comparativement à d’autres groupements résidentiels du même quartier.
VII. ENVIRONNEMENT
1. Risques
Nous pouvons distinguer deux types de risques naturels qui concernent le quartier :
l’activité sismique et le risque d’inondation.
a. Le risque sismique
La ville d’El Khroub se trouve dans une zone sismique active, le risque est relativement
important. Le séisme qui a frappé la ville au mois d’octobre 1985 d’une magnitude de 5.9
sur l’échelle de Richter en est le parfait exemple. Les traces de ce séisme sont toujours
présentes à l’intérieur de certains appartements non rénovés du quartier.
b. Le risque d’inondation
L’inondation partielle des entrées d’immeubles suite à des intempéries est un phénomène
souvent signalé au niveau du quartier, le groupement résidentiel ne fait pas l’exception, les
immeubles les plus vulnérables à ce risque sont :
La topographie du terrain fait que les immeubles qui se trouvent dans la partie basse sont
les plus exposés à ce type de risque.
« Des habitants de la cité 1013 logements à El-Khroub se sont mobilisés pour prévenir les
risques liés aux intempéries. Des sommes d’argents ont été ainsi récoltées par des
locataires pour entamer les travaux indispensables pour endiguer les risques d’inondations,
12
Cet immeuble se trouve dans la partie haute du groupement résidentiel, mais son accès se fait par des
marches descendantes vers le hall de l’immeuble.
157
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
notamment celui du passage donnant accès vers leurs immeubles. Pour ce faire du ciment
et autres matériaux de construction ont été acquis a-t-on constaté sur place. Cette situation
perdure depuis des années. Elle n’a pas été prise en charge par les différentes APC
installées depuis la délégation exécutive communale (DEC) des années 90 »13
Figure 83: les immeubles présentant des risques d’inondation dans le groupement résidentiel
Source : auteur
2. Déchets
Les déchets ménagers sont les principaux déchets constatés dans le quartier, il faut ajouter
à cela :
13
« Cité 1013 appartements- El Khroub : les locataires lancent une compagne d’assainissement », 13 aout
2013 [en ligne], Disponible sur : http://www.djazairess.com/fr/lqo/5120385 , consulté le 1-12-2013.
158
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Plusieurs poubelles se trouvent dans le quartier, elles sont au nombre de 13 (en moyenne 1
poubelle par groupement résidentiel).
Le ramassage des ordures se fait de manière quotidienne vers 7h du matin par une société
privée conventionnée avec la municipalité.
Malgré qu’il n’y ait pas de tri sélectif des déchets, de petites sociétés privées font la
collecte des déchets en plastique (surtout les bouteilles en plastique) tous les soirs vers 21h.
D’après un employé interviewé, les bouteilles collectées sont vendues à des sociétés plus
grandes qui s’occupent du découpage des déchets (comme celle de Teleghma-wilaya de
Mila). Ces sociétés les revendent ensuite à la déchetterie de Blida pour être recyclé.
La majorité des poubelles sont construites en béton, mis à part trois poubelles mobiles en
plastique au Sud du quartier installées récemment après destruction des anciennes
poubelles construite en béton.
Source : auteur
La poubelle en question est dans un état très dégradé, et les traces d’incendies sont visibles.
3. Pollution
Ce sont des réseaux mal entretenus qui sont la cause de fuites et déversements des eaux
usées dans les soubassements des immeubles ainsi qu’à l’air libre. Cela engendre des
mauvaises odeurs et la prolifération d’insectes nocifs.
159
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Les insectes nocifs les plus présents, que ce soit dans les appartements ou à l’extérieur sont
les moustiques.
En ce qui concerne le groupement résidentiel étudié, des fuites importantes dans le réseau
d’assainissement dans l’immeuble qui comporte les blocs N° 45-46-47-48 sont à signaler.
Figure 85: vue de l’assainissement du bloc 47 du groupement résidentiel
Source : auteur
Les fuites constatées sur ces blocs n’ont jamais été l’objet de travaux d’entretien ou de
rénovation.
Les poubelles du quartier engendrent de mauvaises odeurs surtout pendants les jours à
forte chaleur du fait du non respect des horaires autorisés (de 18h à 7h), les ordures sont
souvent déversées sans être emballées au préalable dans des sacs poubelles et ne sont pas
jeté à l’endroit indiqué.
Un autre phénomène est à signaler, celui des incendies volontaires et répétés des poubelles
le soir, cela engendre une pollution de l’air et des odeurs infectes.
Le flux important des véhicules sur la route nationale RN20 et la double voie du boulevard
des 1600 logements en plus de la circulation difficile pendant les heures de pointes
engendrent une pollution de l’air surtout pour les immeubles qui longent ces voiries. Le
groupement résidentiel étudié est justement mitoyen de cette route national RN20.
L’intérieur du groupement résidentiel fait office d’air de stationnement non seulement pour
les habitants du groupement mais aussi pour les groupements voisins. Le nombre de
véhicules qui stationnent chaque nuit dans le groupement résidentiel est d’environs 120
160
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Cette espace non aménagé est utilisé comme aire de stationnement de jour comme de nuit
par les habitants du groupement résidentiel étudié ainsi que d’autres groupements.
40 véhicules
(25%) Nombre de véhicules des
goupements résidentiels
voisins
80 véhicules
(75%) Nombre de véhicules du
groupement résidentiel
étudié
Source : graphique établi à partir de données récoltés après enquête sur terrain (voir annexe)
14
Rahmani, A, (2009) L’appel des habitants de la cité des 1013 appartements, Le quotidien d’Oran [en ligne]
6 mai 2009, disponible sur :< http://www.djazairess.com/fr/lqo/5120385 > consulté le 13-12-2013.
161
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
La place publique qui se trouve dans le quartier représente un lieu de rencontre privilégié
pour les habitants du quartier et des quartiers voisins. Cela dit ce lieu n’est propice aux
rencontres que pendant la journée, car le soir, l’absence d’éclairage et le manque de
sécurité rendent le lieu peu fréquentable.
Le groupement résidentiel étudié est mitoyen à cette place publique, mais elle est plus
considérée comme une nuisance qu’un lieu de rencontre et de détente.
2. Le mouvement associatif
Certains groupements résidentiels ont réussi à former des associations afin d’organiser et
de gérer la vie dans le quartier. Cela dit, la mobilisation spontanée des habitants du même
quartier face à des problèmes de voisinage, de nuisances ou de manque d’aménagements a
attirée l’attention des autorités et de la presse écrite :
« C'est ainsi que des habitants de la Cité dite 1013 logements, située en plein cœur de la
ville d'El-Khroub, dénoncent, dans une pétition signée par plusieurs dizaines d'entre eux et
qui a été adressée au wali, le cadre de vie déplorable qui est le leur»15.
D’après les habitants du groupement résidentiel étudié, une tentative de former une
association de quartier a été entreprise en septembre 2013, mais la formation de cette
association n’a pas abouti à cause de l’enquête judiciaire faites sur les membres proposés,
deux d’entre eux ont été écartés.
L’échec de cette tentative n’a pas donné suite à une autre, de plus, les motivations pour
adhérer à cette association ne sont pas seulement en faveur de la défense des droit des
habitants et de l’organisation de la vie communautaire. Mais c’est plus une manière
d’établir un contact avec les autorités afin de privilégier une demande en matière de
logement social.
15
Rahmani, A, (2009) L’appel des habitants de la cité des 1013 appartements, Le quotidien d’Oran [en ligne]
6 mai 2009, disponible sur :< http://www.djazairess.com/fr/lqo/5120385 > consulté le 13 décembre 2013.
162
Partie III : Étude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
CONCLUSION
L’état des lieux nous a permis de dresser un bilan assez exhaustif du quartier de manière
générale et du groupement résidentiel étudié de manière particulière.
Cette étape cruciale nous a permis de faire le tour des différentes caractéristiques du
quartier, nous avons remarqué une similitude des pratiques et des comportements entre le
groupement résidentiel étudié et les autres groupements du quartier avec quelques points
de divergence qui font la spécificité de chaque groupement (situation, taille du
groupement, types de cellules, types d’aménagements).
Les données et les informations récoltées sont assez consistantes pour repérer les
potentialités et les disfonctionnements majeurs de ce quartier.
Enfin, cette étape de la démarche HQE²R étant achevée, nous pouvons passer à la
prochaine étape, celle du diagnostic partagé.
163
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
INTRODUCTION
Le diagnostic est une étape importante de tout projet de renouvellement urbain durable, la
démarche HQE²R lui accorde une attention très particulière du fait que grâce à cette étape,
les enjeux du quartier étudié peuvent être définis.
Le diagnostic est dit partagé lorsqu’il est discuté avec les habitants du quartier concerné,
c’est la meilleure manière de connaître les problèmes réels et les aspirations des habitants
et usagers du quartier.
Étant donné que l’objectif principal de cette étude est d’améliorer la qualité de
l’environnement local, qui figure parmi les cinq objectifs à atteindre dans la démarche
HQE²R, nous allons nous focaliser sur les cibles qui concernent cet objectif
Nous allons donc à travers ce chapitre établir un diagnostic en se basant sur les données et
les informations récoltées dans l’étape précédente, celle de l’état des lieux. Nous allons
également définir les enjeux du groupement résidentiel et par la même occasion du quartier
sur la base du diagnostic établi.
I. DIAGNOSTIC
Selon la démarche HQE²R utilisée pour cette étude, Le diagnostic se fait sur les quatre
éléments qui constituent le quartier, à savoir :
L’objectif principal de cette étude est l’amélioration de l’environnement local, nous avons
relevé les cibles qui nous semblent pertinentes pour notre contexte. De ce fait voici les
cibles retenus à prendre en considération pendant le diagnostic :
Les logements ont été réalisé avec un système constructif résistant et solide, sa fiabilité
structurelle a été mise à l’épreuve lors du séisme d’octobre 1985 qui a touché la région
(les dégâts sont visibles que sur les cloisons en plaques au plâtre).
La conception des appartements F3 et F4 type 2 permet une flexibilité dans le
cloisonnement, et les modifications apportées à la conception par les habitants en sont
le parfait exemple.
Les balcons et les séchoirs permettent une augmentation de la surface habitable et cela
dans tous les types de cellules qui se trouvent dans le groupement résidentiel.
La propreté des parties communes est assurée par des femmes de ménage qui passent
de manière hebdomadaire, ce qui garanti des cages d’escalier et un hall d’immeuble
assez propres. C’est une pratique généralisée dans tous les quartiers.
1
Ces travaux de démolition se font surtout dans les cuisines pour accroitre leurs surfaces et les salles d’eau
pour créer des ouvertures.
165
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Les percements sont réalisés afin de permettre un éclairage et une aération naturelle de la
salle de bains et du WC.
Source : auteur
Le même phénomène est constaté dans plusieurs immeubles du quartier, cela aurait pu être
évité si les ouvertures avaient été prises en compte pendant la conception.
2
Article 11 modifié du Décret N° 83-666 du 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à
la gestion des immeubles collectifs, [en ligne] disponible sur : <www.joradp.dz >, consulté le 20-12- 2013.
166
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Lors de la conception de ces logements, aucune disposition particulière n’a été prise en
ce qui concerne l’accessibilité des personnes à mobilité réduite (rampes, cage
d’ascenseur). Un habitant s’est trouvé dans l’obligation de créer un accès par le séchoir
Figure 91: vue de l’accès aménagé par le séchoir du bloc N°50
Source : auteur
L’accès en question a été aménagé pour une personne à mobilité réduite habitant
l’immeuble.
167
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Le revêtement du sol supplémentaire ainsi que l’élévation du niveau des sols des
balcons et séchoirs pendants les travaux de transformation constituent des charges
supplémentaires qui n’ont pas été prises en compte pendant la conception initiale ;
Les infiltrations d’eaux de pluies à l’intérieur des logements 3 qui sont dues à des
problèmes d’étanchéité fragilisent les mures et les plafonds, qu’il soit en béton ou en
plaques au plâtre, dégradent les peintures d’intérieur et augmentent le taux d’humidité
à l’intérieur des logements. Les habitants des niveaux supérieurs sont les plus touchés
par ce phénomène ;
La ventilation insuffisante des logements engendre un phénomène de condensation qui
augmente pendant la période hivernale ;
La grande surface des fenêtres des logements constitue des ponts thermiques
importants qui contribuent à l’augmentation de la consommation pour le chauffage et
l’inconfort des occupants des logements ;
L’installation de manière individuelle et non coordonnée comme le stipule la loi en
vigueur 4 avec les voisins de vérandas de différentes matières et formes ainsi que
d’autres types de barreaux de fer sur les fenêtres, balcons et séchoirs produit un rendu
anarchique et disgracieux des façades ;
Figure 92: vue de la façade du bloc 44 du groupement résidentiel étudié
3
Les salles d’eau sont les plus touchés par ces infiltrations.
4
Article 11 modifié du Décret N° 83-666 du 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à
la gestion des immeubles collectifs, [en ligne] disponible sur : <www.joradp.dz >, consulté le 20-12- 2013.
168
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Le même constat pour la façade coté séchoirs, certains habitants ont carrément cloisonné le
séchoir avec de la brique rouge pour y installer une fenêtre.
Source : auteur
Les travaux d’étanchéité sont visibles sur la façade mais d’une moindre gravité par rapport
à d’autres façades dans le quartier.
5
Ces interventions se font suite à des plaintes répétées de la part des locataires auprès de l’OPGI
169
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Figure 95: vue d’une partie de la façade d’un immeuble au Sud du quartier
Source : auteur
La façade en question a été sérieusement dégradée à cause de ces travaux mal réalisés.
Figure 96: vue de la façade Nord d’un immeuble dans la partie Sud du quartier
Source : auteur
Les infiltrations d’eaux de pluies se font par la toiture et par les façades également (points
d’assemblage des panneaux préfabriqués en béton).
Figure 97: vue de la façade ouest d’un immeuble dans la partie Sud du quartier
Source : auteur
170
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Le ravalement des façades se fait rarement, et quand c’est le cas, ce sont les immeubles
qui longent les voies mécaniques6 qui sont concernés ;
Figure 98: vue de la façade ouest de l’immeuble contenant les blocs 49-50
Source : auteur
Malgré que cette façade ait subi un ravalement du fait qu’elle longe une voie secondaire,
l’état de la peinture est très dégradé,
Figure 99: vue des façades de deux immeubles dans le Sud du quartier
Source : auteur
des officiels).
Point de vue de la photo
6
Le ravalement de ces façades à été fait lors des préparatifs pour une visite officielle de la ville.
171
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Dans le groupement résidentiel étudié, ces espaces concernent les appartements à usage
professionnel et le commerce de proximité. Auxquels Il faut ajouter le reste des
équipements du quartier.
7
Le hall d’entrée de l’immeuble et la cage d’escalier ne constitue plus un espace semi privé.
8
Article 11 modifié du Décret N° 83-666 du 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à
la gestion des immeubles collectifs, [en ligne] disponible sur : <www.joradp.dz >, consulté le 20-12- 2013.
172
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Figure 101: vue de message d’avertissement dans le bloc N°47 du groupement résidentiel
Source : auteur
Un message d’avertissement destiné aux patients du centre médical et ceux qui les
accompagnent à l’entrée de l’immeuble, cela suite aux réclamations et aux protestations
des habitants.
173
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Dans ce bloc, deux appartements au 1er étage sont à usage professionnel (cabinet de
médecin, et bureau d’un huissier de justice. Les habitants ont installé une porte métallique
afin de délimiter leur espace semi privé.
Ces espaces concernent les espaces verts, les aires de stationnement, et les espaces non
aménagés dans le groupement résidentiel étudié.
Les espaces verts aménagés par les habitants améliorent la qualité visuelle du
paysage du groupement résidentiel et contribuent à améliorer par la même occasion
la qualité de l’air ambiant ;
Figure 103: vue des espaces verts devant le bloc 53 du groupement résidentiel
Source : auteur
Ces espaces verts ont été réalisés et entretenus par deux jeunes frères habitants du bloc 53.
174
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
L’espace réservé aux aménagements en espaces verts est assez important, de plus,
le vaste terrain non aménagé 9 dont la surface dépasse les 2000m² représente un
espace avec un grand potentiel d’aménagement futur ;
L’espace non aménagé cité ci-dessus est si vaste qu’il serait envisageable de
projeter plusieurs aménagements comme des espaces de jeux pour enfants, sachant
que près de 73 enfants résident dans le groupement résidentiel ;
La vie sociale pourrait être organisée autour d’un espace aménagé au cœur du
groupement résidentiel.
Le nettoyage et la propreté de l’extérieur des logements sont assurés par des
employés municipaux de manière quotidienne ;
La perméabilité du sol n’es pas compromise du fait que la plus grande partie des
espaces non bâtis est à l’état naturel (sans béton ni bitume).
Paradoxalement, le parking qui constitue une source de nuisance et de désagrément
présente un avantage considérable d’après les habitants, celui de la sécurité, surtout
le soir. Les cambriolages sont très rares dans le groupement résidentiel, et la
présence de veilleurs de nuit (qui habitent dans le groupement) avec leurs chiens de
garde est très dissuasive pour d’éventuelles tentatives d’agression ou de vol.
L’entretien du mobilier urbain (lampadaires) se fait de manière assez régulière par
les services municipaux (remise en état des lampadaires dégradés, remplacement
des ampoules).
L’appropriation des espaces du contour des immeubles par les habitants des
premiers niveaux et leur clôture par des murs constituent des violations des droits
des autres habitants et une atteinte à la qualité visuelle du paysage du groupement
résidentiel. Sans compter que c’est une violation flagrante des lois et des
règlements.
Ces espaces sont des parties communes de première catégorie, et tous les habitants
de l’immeuble ont leur droit d’usage, c’est un droit garanti par les lois en vigueur10
9
Le terrain en question est utilisé comme aire de stationnement le jour et surtout la nuit.
10
Article 6 du Décret N° 83-666 du 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à la
gestion des immeubles collectifs, [en ligne] disponible sur : <www.joradp.dz >, consulté le 20-12-2013.
175
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Figure 104: vue des espaces clôturés du bloc 48 dans le groupement résidentiel
Source : auteur
D’après les habitants, ce mur de clôture à été en partie démoli par les services municipaux
des années auparavant, mais l’habitant du premier niveau l’a reconstruit.
D’après les habitants du groupement qui ont entrepris les aménagements des
espaces verts, leur plus gros problème ne se situe pas en l’aménagement lui-même
mais dans l’entretien de ces espaces, surtout en ce qui concerne l’arrosage.
Plusieurs arbres plantés ont été perdus à cause du manque d’entretien, et la
participation non régulière et le manque d’implication de certains habitants.
Le parking de nuit qui compte 120 véhicules engendre certains conflits entre les
habitants du groupement résidentiel et les individus qui gèrent ce parking. Les
nuisances sonores (surtout le matin) et la pollution de l’air engendrées par une telle
concentration de véhicules sont souvent dénoncées par les habitants du
groupement.
Toutefois, si ces espaces sont amenés à être aménagés, il faudra penser à une
alternative pour stationner un si grand nombre de véhicules.
Le mobilier urbain est quasi inexistant dans le groupement résidentiel mis à part les
lampadaires pour l’éclairage public, et l’unique poubelle du groupement résidentiel.
La poubelle construite en béton ne permet pas le tri sélectif des déchets. Pourtant, la
municipalité a installé récemment dans le quartier des poubelles mobiles en
plastique qui permettraient de telles opérations,
176
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Les poubelles mobiles en plastique pourraient convenir à un tri sélectif des déchets
ménagers.
Source : auteur
Des affiches de sensibilisation dans la plupart des immeubles du quartier ont été installées.
177
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Un autre phénomène est à signaler, celui des déchets issus de la zone d’activité
mitoyenne du quartier qui finissent dans la poubelle destinée aux habitants du
groupement résidentiel avoisinant.
Figure 107: vue des déchets de la zone d’activité
Source : auteur
Ces déchets devraient être transportés directement à la décharge publique et non mélangés
avec les déchets ménagers, de plus la municipalité a bien spécifié dans une pancarte, la
destination de cette poubelle à recevoir les déchets ménagers uniquement.
Figure 108: vue de la pancarte installée par les services municipaux
Source : auteur
Cette pancarte stipule clairement que les poubelles sont destinées uniquement aux déchets
ménagers.
178
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Le phénomène des incendies volontaires de manière répétée des poubelles qui constitue
déjà une source de pollution de l’air voit le risque pour la santé des habitants augmenter
avec de tels déchets dans les poubelles.
4. Infrastructures
11
Plusieurs accidents ont été signalés au niveau de cette voie mécanique.
179
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Figure 109: Emplacement des arrêts de bus par rapport au groupement résidentiel étudié
180
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Les façades des immeubles souffrent d’un manque d’harmonie flagrant causé par :
- Les vérandas et les barreaux de fer installés avec une variété et un rythme
anarchique ;
- Les modifications apportées par les habitants pour la création d’ouvertures ;
- Les travaux d’étanchéité ponctuels et mal réalisés ;
- La présence d’antennes paraboliques ;
- Les mures de clôtures réalisés par les habitants.
Apporter des solutions à tous ces facteurs de dégradation des façades est sans doute un des
enjeux majeurs du quartier. Les travaux de réhabilitation des façades du centre ville de
Constantine peuvent être pris comme exemples.
L’uniformisation des types et des matériaux des vérandas pourrait être envisagée, le
ravalement des façades périodique pourrait être généralisé, peu importe les solutions
retenus, le plus important c’est que les habitants doivent prendre part à ce genre de
réflexion.
181
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
L’étanchéité défaillante est un problème récurant dans ces immeubles, non seulement ceux
du quartier mais dans une grande partie des logements appartenant à ces anciens
programmes. La source du problème réside dans l’utilisation lors de la réalisation de ces
logements de gravier de chantier aigu pour la protection lourde des couches d’étanchéité et
non de gravier roulé comme le préconise les experts du bâtiment. L’avènement du
phénomène des antennes paraboliques n’a fait qu’accélérer la dégradation de ces couches
d’étanchéité. Donc il faut s’attaquer à la source du problème pour y remédier de manière
durable et définitive.
L’assainissement nécessite un entretien périodique pour éviter des défaillances qui ont des
résultats néfastes pour les habitants. Il faut avant tout déterminer la responsabilité de ces
travaux d’entretien, ensuite s’assurer de leur bon déroulement.
La voirie qui se trouve à l’intérieur des groupements d’habitation doit être prise en compte
lors des travaux d’entretien et de rénovation des couches bitumineuses des voies
secondaires.
Figure 110: vue des espaces extérieurs au Nord du quartier
Source : auteur
La remise en état de la chaussée ne s’est pas faite après l’achèvement des travaux
d’assainissement, le rebouchage des trous et des tranchés causés par les travaux a été
réalisé par les habitants.
182
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Depuis la réalisation des zones d’habitat urbaines nouvelles, la majorité des espaces
extérieurs ont été laissés sans aménagements, laissant la voie à leur utilisation de manière
anarchique (espaces verts en tous genres) et parfois illégale (parkings non officiels).
Ces dernières années, les autorités ont entamé l’exploitation de certains de ces espaces,
pour y installer des écoles primaires, des aires de jeux réalisées avec du bitume et des murs
comme clôture
L’aménagement de ces espaces laissés à l’abandon total ou mal aménagés s’avère un enjeu
important, que ce soit pour le quartier étudié ou pour tous les quartiers des Z.H.U.N
réalisées.
Figure 111: vue des espaces extérieurs au Nord du quartier
Source : auteur
Source : auteur
183
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Source : auteur
Le premier projet qui à été prévu pour cet espace était la réalisation d’une école primaire.
Les habitants ont signé une pétition pour annuler l’implantation de ce projet du fait des
nuisances sonores qu’il aurait pu apporter, sans compter le sentiment d’étouffement du fait
d’avoir un tel équipement dans un espace aussi réduit (surtout pour les habitants des
niveaux inférieurs).
A la place, un terrain de jeux a été réalisé sans réelle protestation de la part des habitants, et
le projet d’école primaire a été réalisé dans un groupement résidentiel voisin.
Malheureusement, les nuisances qu’a apportées ce terrain de jeux pour jeunes se sont
révélées plus importantes par rapport au projet initial, de plus, la perméabilité du sol a été
compromise à cause de la couche de bitume, et le phénomène d’inondation des halls
d’entrées s’est aggravé.
L’appropriation de ces contours par les habitants des premiers niveaux doit être organisée
et gérée faute d’être stoppée, la qualité visuelle des façades et du paysage se trouve
dégradée, et certains habitants se retrouvent favorisés par rapport à d’autre, qui ont
pourtant tous droit à l’utilisation de ces espaces.
Un compromis a été trouvé à la cité Daksi qui se trouve dans la ville de Constantine,
exigé, des voisins, d’utiliser le même modèle, assez solide, fait à base de cornières
métalliques. L’objectif étant de le généraliser et aussi d’harmoniser le traitement de ces
espaces publics : privatisables».12
Ce compromis pourrait être généralisé afin d’atténuer l’anarchie existante, mais une étude
sur la durabilité de ce compromis doit être menée avant de passer à l’étape de la réalisation
(évaluation des impacts sur le quartier, concertation avec les habitants…etc.).
Etant donné que l’une des finalités du développement urbain durable est de répondre aux
aspirations des habitants, les autorités devraient prendre en compte cette aspiration des
habitants du groupement résidentiel, qui pensent que ce n’est pas l’endroit approprié pour
une activité qui engendre un tel flux de personnes étrangères au quartier, et de telles
nuisances.
Une réglementation plus stricte des activités libérales exerçant dans les lieux à vocation
résidentielle est à envisager.
Il n’y à pas mieux comme démarche durable que de voir les habitants prendre les choses en
main, et décider du devenir de leurs lieux d’habitation. La gouvernance est un principe
fondamental du développement durable, et sa concrétisation sur terrain est loin d’être
évidente. Certains habitants du groupement résidentiel étudié, en particulier les jeunes, ont
montré une volonté de s’impliquer pour améliorer le cadre de vie de leur lieu de résidence,
par des initiatives personnelles ou collectives, par le volontariat pour effectuer les travaux
eux même, par la solidarité qui se manifeste lors des cotisations pour le financement des
travaux.
12
BENIDIR.F, 2007, urbanisme et planification urbaine- Le cas de Constantine, thèse de doctorat d’Etat,
université Mentouri, Constantine, p147.
185
Partie III : Etude de Cas : Cité des 1013 logements d’El Khroub
Cela dit, la participation doit s’élever à un niveau supérieur, il faut laisser les habitants
prendre part aux projets qui concernent leur quartier afin de répondre à leurs aspirations, et
cela du début du processus d’élaboration des projets jusqu’à l’évaluation post projet.
CONCLUSION
Le diagnostic basé sur l’état des lieux nous a permis de percevoir les défaillances et les
points positifs du quartier, en particulier du groupement résidentiel étudié, cela nous a
permis d’essayer d’apporter une définition d’enjeux qui nous ont paru importants, et qui
pourront être la base d’une réflexion sur d’éventuels projets de renouvellement durable du
quartier afin d’améliorer le cadre de vie et de répondre aux attentes et aux aspirations des
habitants.
Nous pouvons considérer que ce diagnostic est partagé du moment qu’il a été discuté et
réalisé avec des habitants du groupement résidentiel étudié. Cela dit ceci n’es qu’une étape
parmi d’autres dans le processus d’élaboration d’un plan d’actions ou d’un projet de
renouvellement durable d’un quartier.
186
Conclusion générale et recommandations
RECOMMANDATIONS
Ces recommandations résultent de l’étude de Cas qui est « la cité des 1013 logements de la
ville d’El Khroub », qui nous a semblé un bon exemple de l’héritage des anciens
programmes Z.H.U.N. Cela dit, comme nous l’avons avancé précédemment, une
généralisation sur les quartiers à caractère similaire peut être envisagée.
187
Conclusion générale et recommandations
CONCLUSION GENERALE
Le renouvellement urbain qui a pour objectif principal de reconstruire la ville sur elle-
même n’a jamais été plus approprié qu’aujourd’hui, dans le monde de manière global, mais
aussi en Algérie, vue les problèmes d’étalement urbain que vivent nos villes, ajouter à cela
le problème du foncier qui a empiré depuis l’adoption pas l’Etat des grands programmes de
logements, qui ressemble étrangement aux anciens programmes de zones d’habitat
urbaines nouvelles Z.H.U.N (même typologie, même types de répétition et même quantités
de logements par programme). Pire encore, le retour à l’industrialisation du bâtiment et à la
préfabrication lourde est envisagé par les décideurs.
Si nous ne tirons pas de leçons sur les expériences du passé, nous risquons de refaire les
mêmes erreurs, l’expérience des zones d’habitat urbaines nouvelles contient beaucoup
d’enseignements qu’il faut prendre en compte pour les nouveaux programmes afin de
privilégier la qualité sur la quantité et répondre aux aspirations des futurs habitants.
Afin de tirer ces enseignements, des bilans généraux sur le devenir de ces quartiers doit
être établi, et une étude de satisfaction auprès des habitants doit être menée, non seulement
pour éviter de faire les mêmes erreurs mais également pour servir de base de départ pour
l’élaboration de projets de renouvellement durable de ces quartiers.
Les décideurs ont une grande part de responsabilité sur l’état actuel de ces quartiers. Le
laisser faire des autorités et l’indifférence face aux violations des espaces communs et
188
Conclusion générale et recommandations
publics, l’abandon de l’entretien de ces quartiers, tous ces facteurs sont des causes de
dégradation du cadre de vie des habitants.
Toutefois, le quartier recèle un bon nombre de potentialités qu’il faut exploiter. La plus
importante d’entre elles à notre avis est la motivation des jeunes habitants, cette
motivation doit être encadrée, encouragée et exploitée car le facteur humain est la clé de la
réussite ou de l’échec d’un développement durable de ces quartiers.
Nous pouvons même envisager une extrapolation des enjeux de ce quartier afin de les
généraliser à l’ensemble des quartiers issus des programmes de zones d’habitat urbaines
nouvelles Z.H.U.N vue les nombreux points de similitude : réalisés dans la même période,
les aspects culturels sont proches, souvent avec la même typologie de construction et
d’aménagement.
189
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www.caue-sarthe.com
www.doctissimo.fr
www.joradp.dz
193
Annexe
ANNEXE
Tableaux des données sur l’occupation des appartements du groupement résidentiel
Tableau 8: Occupation des blocs N°42-43-44
Nombre BT 42 BT 43 BT 44
d’occupants
F3 F4 F3 F4 F3 F4
Etage
4eme étage 4 6 3 4
194
Annexe
Etage F3 F4 F3 F4
4eme étage 4 3 4 4
3eme étage 7 1 4 2
195
Annexe
196
Liste des tableaux
197
Liste des figures
198
Liste des figures
199
Liste des figures
Figure 72: Vue des locaux commerciaux des blocs N°53-54-55 donnant sur la RN20 ................ 149
Figure 73: Vue du centre médical du bloc N° 47 dans le groupement résidentiel ......................... 150
Figure 74: Vue de la cour centre médical du bloc N° 47 dans le groupement résidentiel ............. 150
Figure 75: Vue de la place publique Bouchouk de la cité 1013 logements ................................... 152
Figure 76: vue des espaces verts aménagés par les services municipaux ...................................... 152
Figure 77: vue de l’espace vert clôturé totalement par un habitant du groupement résidentiel ..... 153
Figure 79: vue de l’espace vert avec clôture en ceinture verte....................................................... 154
Figure 78: vue de l’espace vert avec clôture en bois ...................................................................... 154
Figure 80: vue de la délimitation des espaces grâce aux éprouvettes ............................................ 155
Figure 81: vue de l’accès mécanique d’un groupement résidentiel du quartier 1013 logements ... 156
Figure 82: vue du même accès mécanique après 24 heures ........................................................... 156
Figure 83: les immeubles présentant des risques d’inondation dans le groupement résidentiel .... 158
Figure 84: vue de l’unique poubelle du groupement résidentiel étudié ......................................... 159
Figure 85: vue de l’assainissement du bloc 47 du groupement résidentiel .................................... 160
Figure 87: nombre de véhicules stationnant dans le groupement résidentiel ................................. 161
Figure 86: vue de l’espace utilisé comme aire de stationnement dans le groupement résidentiel . 161
Figure 88: vue d’un percement d’ouvertures du bloc N°50 ........................................................... 166
Figure 89: vue de percements d’ouvertures dans un autre immeuble du quartier .......................... 166
Figure 90: vue de la façade Nord du bloc N°45 ............................................................................. 167
Figure 91: vue de l’accès aménagé par le séchoir du bloc N°50 ................................................... 167
Figure 92: vue de la façade du bloc 44 du groupement résidentiel étudié ..................................... 168
Figure 93: vue de la façade Nord du bloc 42 du groupement résidentiel ....................................... 169
Figure 94: vue de la partie supérieure de la façade du bloc N°46 du groupement résidentiel ....... 169
Figure 95: vue d’une partie de la façade d’un immeuble au Sud du quartier ................................. 170
Figure 96: vue de la façade Nord d’un immeuble dans la partie Sud du quartier .......................... 170
Figure 97: vue de la façade ouest d’un immeuble dans la partie Sud du quartier ........................ 170
Figure 98: vue de la façade ouest de l’immeuble contenant les blocs 49-50 ................................. 171
Figure 99: vue des façades de deux immeubles dans le Sud du quartier ....................................... 171
Figure 100: vue de l’entrée du bloc 47 du groupement résidentiel ................................................ 173
Figure 101: vue de message d’avertissement dans le bloc N°47 du groupement résidentiel ......... 173
Figure 102: vue du palier du 1er niveau du bloc N°52 .................................................................. 174
Figure 103: vue des espaces verts devant le bloc 53 du groupement résidentiel ........................... 174
Figure 104: vue des espaces clôturés du bloc 48 dans le groupement résidentiel .......................... 176
Figure 105: vue des poubelles mobiles installées dans le quartier ................................................. 177
Figure 106: vue d'une affiche de sensibilisation dans le quartier ................................................... 177
Figure 107: vue des déchets de la zone d’activité .......................................................................... 178
Figure 108: vue de la pancarte installée par les services municipaux ............................................ 178
200
Liste des figures
Figure 109: Emplacement des arrêts de bus par rapport au groupement résidentiel étudié ........... 180
Figure 110: vue des espaces extérieurs au Nord du quartier .......................................................... 182
Figure 111: vue des espaces extérieurs au Nord du quartier .......................................................... 183
Figure 112: vue des espaces extérieurs au Sud du quartier ............................................................ 183
Figure 113: vue du terrain de jeux dans la partie Sud du quartier.................................................. 184
201
Table des matières
202
Table des matières
203
Table des matières
204
Table des matières
205
Table des matières
206
Table des matières
207
Résumé
Résumé
Le développement durable est devenu une préoccupation mondiale, son enjeu majeur
est d’arriver à assurer les besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité
des générations futures à assurer les leurs. Le rêve d’une ville durable ne peut se
concrétiser que si l’urbanisme intègre la notion de durabilité dans ses outils. De nombreuse
tentatives, souvent à titre expérimentale sont menées dans les tissus urbain des villes sous
la forme d’opérations de renouvellement urbain, pour essayer de reconstruire la ville sur
elle-même. Certains éco quartiers ont vu le jour grâce à ces opérations.
Il faut néanmoins des méthodes pour parvenir à renouveler le tissu urbain de manière
durable, la démarche HQE2R s’inscrit dans ce sens, c’est une démarche adaptée à l’échelle
du quartier, et qui repose sur six principes de développement durable, cette démarche s’est
fixé cinq objectifs à atteindre par le biais de cibles, de sous cibles et d’indicateurs de
développement durable. Plusieurs outils ont été élaborés pour garantir le bon déroulement
des phases de cette démarche, les plus importants sont les systèmes d’indicateurs de
développement durable et la méthode de diagnostic partagé.
Les quartiers des zones d’habitat urbaines nouvelles réalisés dans les années 1970
représentent un choix pertinent pour des opérations de renouvellements urbains, la ville
d’El Khroub comme beaucoup de villes en Algérie comporte ce type de quartier dans son
tissu urbain.
Notre étude s’est portée sur la cité des 1013 logements, qui représente un exemple de ces
quartiers, le but de la recherche était d’établir un diagnostic en utilisant la démarche
HQE²R pour repérer les potentialités et les disfonctionnements afin de définir les enjeux
du quartier en question.
La situation du quartier est alarmante d’après les résultats du diagnostic, mais les
potentialités que nous avons repérées, en particulier l’initiative des jeunes, et les enjeux
que nous avons définis constituent une base de départ pour un éventuel projet de
renouvellement durable du quartier. Les résultats de cette étude peuvent être généralisés
sur les autres quartiers qui présentent les mêmes caractéristiques.
208
Résumé
Summary
Sustainable development has become a global concern; the major challenge is to get to
ensure the needs of current generations without compromising the ability of future
generations to meet their own needs. The dream of a sustainable city can only be achieved
if urban planning integrates sustainability into its tools. Many attempts, often as
experimental are carried out in the urban fabric of cities as urban renewal, trying to rebuild
the city on itself. Some eco-districts have emerged through these operations.
However, we need methods to achieve renew the urban fabric in a sustainable
manner, the HQE2R approach is in this sense, it is an approach suited to the neighborhood
level, and based on six principles of sustainable development, this approach has set five
goals through targets, targets and indicators in sustainable development. Several tools have
been developed to ensure the smooth phases of this process; the most important are the
indicators of sustainable development and the method of shared diagnostic systems.
Neighborhoods of new urban settlements made in 1970 represent an appropriate choice
for operations of urban renewal, the city of El Khroub as many cities in Algeria involved in
this type of neighborhood in the urban fabric.
Our study was focused on the city of 1013 lodgment, which represents an example of these
areas; the goal of the research was to establish a diagnosis using the HQE²R approach to
identify potential malfunctions and to identify issues area in question.
The situation is alarming in the neighborhood based on the results of the diagnosis, but the
potential that we have identified, especially youth initiatives, and challenges we have set
up a base for a possible renewal project sustainable neighborhood. The results of this study
can be generalized to other areas that have similar characteristics.
209
Résumé
ملخص
أصبحت التنمية المستدامة تحظى باىتمام عالمي ،إن التحدي الرئيسي ىو الحصول عمى تأمين
احتياجات األجيال الحالية دون المساس بقدرة األجيال المقبمة عمى تمبية احتياجاتيا الخاصة .حمم
المدينة المستدامة ال يمكن تحقيقو إال إذا دمج التخطيط الحضري االستدامة في أدواتو .ىناك محاوالت
التجديد عديدة تم القيام بيا كانت محاوالت تجريبية في معظميا في النسيج الحضري لممدن ك
الحضري ،في محاولة إلعادة بناء المدينة عمى نفسيا .حيث ظيرت بعض األحياء البيئية من خالل
ىذه العمميات.
ومع ذلك ،نحن بحاجة إلى طرق لتحقيق تجديد النسيج الحضري بطريقة مستدامة ،ونيج
مبادئ لمتنمية يناسب مستوى الحي ،ويقوم عمى ستة HQE2Rىو في ىذا المنحى ،وىو نيج
المستدامة ،وقد وضع ىذا النيج خمسة أىداف من خالل مجموعة من الغايات والمؤشرات في مجال
التنمية المستدامة .وقد تم تطوير العديد من األدوات لضمان سالسة مراحل ىذه العممية ،واألىم ىي
مؤشرات التنمية المستدامة وطريقة التشخيص المشترك.
السبعينات تمثل خيا ار مالئما لعمميات التجديد األحياء الحضرية الجديدة التي تم بنائيا في
تضم ىذا النوع من األحياء في النسيج الحضري ،مدينة الخروب كما العديد من المدن في الجزائر
الحضري.
وقد ركزت دراستنا عمى حي 1013مسكن ،وىو مثال عمى ىذه المناطق ،وكان اليدف من البحث
وضع تشخيص باستخدام نيج HQE²Rلتحديد أي خمل محتمل و كذلك تحديد إمكانيات المنطقة
المعنية.
الوضع ينذر بالخطر بناء عمى نتائج التشخيص ،ولكن اإلمكانات التي حددناىا ،وخاصة
المبادرات الشبابية قد تمثل قاعدة لالنطالق ألي مشروع تجديد مستدام لمحي محل دراستنا .نتائج ىذه
الدراسة يمكن تعميميا عمى المناطق األخرى التي تتمتع بخصائص مماثمة.
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