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Brochure de Philosophie

La brochure de philosophie présente un programme éducatif pour les classes de terminales, visant à développer l'esprit critique des apprenants à travers l'étude de l'histoire de la philosophie et de thèmes contemporains. Elle aborde des penseurs majeurs comme Aristote et Rousseau, tout en soulignant l'importance de la réflexion sur des questions sociopolitiques et économiques. Les auteurs visent à rendre la philosophie accessible et pertinente pour les étudiants, malgré les défis rencontrés dans l'élaboration de ce programme.

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Brochure de Philosophie

La brochure de philosophie présente un programme éducatif pour les classes de terminales, visant à développer l'esprit critique des apprenants à travers l'étude de l'histoire de la philosophie et de thèmes contemporains. Elle aborde des penseurs majeurs comme Aristote et Rousseau, tout en soulignant l'importance de la réflexion sur des questions sociopolitiques et économiques. Les auteurs visent à rendre la philosophie accessible et pertinente pour les étudiants, malgré les défis rencontrés dans l'élaboration de ce programme.

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BROCHURE DE PHILOSOPHIE

TS-Eco TS-Exp – TS-E


Réalisée par :

Fassayon KONTAGA Moise TRAORE


66 86 32 58 76 28 78 24

MAGNAN COULIBALY SIAKA SANOGO


96 66 42 42 66 89 79 30

EDITION 2016 - 2017

Table des matières


AVANT PROPOS : ........................................................................................................ 2
INTRODUCTION GENERALE .................................................................................... 3
CHAPITRE I : L’HISTOIRE de la PHILOSOPHIE : .................................................... 6
ARISTOTE (384 à 322 Av J.C) ...................................................................................... 6
JEAN JACQUES ROUSSEAU (1712-1778) ............................................................... 10
MARCIEN TOWA (1931 à 2 juillet 2014). ................................................................. 12
YOUSSOUF M’BARGANE GUISSE :(1948) ............................................................ 16

AUTEURS : Fassayon KONTAGA- Moise TRAORE- Siaka SANOGO- Magnan COULIBALY Prod 2016-2017 1
CHAPITRE II : Etude thématique ................................................................................ 18
NATURE et CULTURE : ............................................................................................. 19
LANGAGE et COMMUNICATION : ......................................................................... 25
TRAVAIL – MONDIALISATION - PAIX : ............................................................... 28
DEMOCRATIE et DROITS de l’HOMME : ............................................................... 33
III-ETAT- DEMOCRATIE - CITOYENNETE : ......................................................... 34
ECONOMIE POLITIQUE : ......................................................................................... 35
CORRUPTION ET DELINQUANCE FINANCIERE................................................. 38
LES BIOTECHNOLOGIES APPLIQUEES à L’HOMME : ....................................... 44
INFORMATIQUE ET LIBERTE ................................................................................. 47
DISSERTATION et COMMENTAIRE de TEXTE :................................................... 49
C- PLAN RECAPITULATIF : ..................................................................................... 52
II- LE COMMENTAIRE Philosophique : .................................................................... 54
LA TECHNIQUE de L’EXPLICATION de TEXE : ................................................... 55
LA LECTURE METHODIQUE : ................................................................................ 57
BIBLIOGRAPHIE : ...................................................................................................... 58

AVANT PROPOS :
Les programmes d’enseignement de la philosophie pour les classes de terminales des
Lycées ont été élaborés dans le souci (nous croyons savoir) d’amener les apprenants
de philosophie à mieux saisir leur environnement socio-naturel par l’exercice et
l’usage de l’esprit critique qui en résulte. Ces nouveaux programmes ont pour but de
permettre aux apprenants d’apprendre à se situer dans le temps et dans l’espace en vue
de se construire une personnalité par le questionnement philosophique permanent.
C’est au regard de ces objectifs citer parmi tant d’autres que nous avons jugé utile
d’élaborer des réflexions sur les différents contenus d’apprentissage de la philosophie
inscrit ces nouveaux programmes.
Pour ce faire, nous avons dû avant tout tirer des enseignements de l’exécution des
programmes de philosophie élaborée à l’adresse des classes de 11eA des Lycées. Nous
n’avons nullement pas la prétention de présenter ici un produit fini qui ne demande
qu’à être consommé bien au contraire ! Nous avons simplement voulu présenter ici
une piste de réflexion sur ces nouveaux programmes en vue de rendre plus intelligible
le discours philosophique. Cette tentative de réflexion s’inscrit sur un terrain
pratiquement nouveau et surtout à l’absence d’une documentation appropriée.

AUTEURS : Fassayon KONTAGA- Moise TRAORE- Siaka SANOGO- Magnan COULIBALY Prod 2016-2017 2
Animer de la volonté de réflexion sur les nouveaux programmes de philosophie dans
la logique de contribuer à un meilleur enseignement de cette discipline au Mali, nous
avons dû faire face à une multitude de difficultés liées à l’élaboration de ce premier
essai. Ainsi :
- Dans le cadre de la documentation appropriée force est de constater que nous
avons évolué sur un terrain pratiquement vierge. Ce qui nous a conduit à rechercher
sur les concepts des programmes parsemés dans les documents de philosophie
disponible. C’est donc cette cueillette d’information qui nous a permis le présent
travail.
- Au-delà de la quasi absence de documentation portant sur les programmes de
philosophie au Lycée, nous avons été confronté à des difficultés d’ordre financière
énorme ralentissant considérablement notre rythme de réflexion et de conception
d’approche ainsi faite du programme.
- Les nouveaux programmes de philosophie sur lesquels nous avons travaillé
n’ont pas été mis à la disposition des enseignants que bien avant l’ouverture des
classes en octobre 2013, si bien que nous avons été confrontés à un problème de
gestion des cours parallèlement à l’élaboration du présent travail.
- Un séminaire de formation en Approche Par Compétence (A.P.C) s’est
déroulé pendant 5 jours au mois de septembre 2013.Ce séminaire il faut le dire, n’a pas
comblé toutes les attentes à l’absence de leçons modèles qui pourraient servir
d’exemples concrets.
- Ajoutons à tout cela que l’enseignement privé qui occupe une bonne partie
dans l’éducation au Mali n’a pas été invité à envoyer ces professeurs en formation en
A.P.C. ce qui réduit considérablement le terrain des échanges sur les contenus
d’apprentissage de la philosophie.
En dépit de ces difficultés rencontrées nous avons jugé nécessaire de ne pas rester les
bras croisés. Ce présent essai de réflexion sur les contenus d’apprentissage au regard
des enjeux de l’enseignement de la philosophie n’est donc pas un travail achevé mais
juste un départ. En vue de faire de la philosophie un instrument de réflexion critique
aux mains des apprenants en quête d’identité et de compréhension judicieuse de leur
environnement humain, le présent essai se veut une piste d’ouverture qu’il convient de
parcourir avec esprit critique en vue de le rendre plus opérationnel.
Cela ne serait possible que par une critique objective et sans complaisance de tous nos
lecteurs et utilisateurs. Les critiques et suggestions que nous souhaitons permettre
d’améliorer qualitativement le contenu du présent travail.

INTRODUCTION GENERALE
1- LES INTENTIONS EDUCATIVES :

AUTEURS : Fassayon KONTAGA- Moise TRAORE- Siaka SANOGO- Magnan COULIBALY Prod 2016-2017 3
Le nouveau programme de philosophie adopté au titre de l’année 2013 - 2014 dans les
classes de terminales des lycées se veut la continuation ou tout au moins le
prolongement de l’esprit d’analyse et d’argumentation initié dans les classes de
11eAnnée à l’adresse des apprenants de philosophie.
En clair, le nouveau programme de philosophie pour les classes de terminales se fonde
sur les pré-requis des classes de 11e Année. Il s’agira donc pour ce nouveau
programme de préparer les apprenants à mieux faire face non seulement à leurs études
universitaires mais aussi à la problématique de l’emploie pour ce qui décideront en
lieu et place de ces études universitaires, leur intégration dans le circuit productif
national. Ainsi l’enseignement dans les classes de terminales des lycées se veut revêtir
un double caractère :
- Conduire les apprenants à mieux rechercher le savoir et les préparer à une meilleure
insertion socio-professionnelle. Ainsi les nouveaux programmes de philosophie des
classes de terminales se rapportent au besoin de compétence des apprenants dans
l’exploitation des approches.
- Aider dans l’élaboration des projets et dans l’acquisition des techniques de
communications.
2- Les séquences des cours :
Au regard des objectifs ainsi évoqués viser par l’enseignement de la philosophie en
terminale, il convient de noter qu’une large part des cours sera consacrer à la fondation
de la capacité d’approche personnelle des thèmes se rapportant à leur besoin
d’apprentissage de tous les jours ; cela nécessitera de s’appuyer sur des textes de 1ere
main et sur certaines œuvres philosophiques. Les cours se repartissent en 3 points
distincts mais complémentaires à savoir :
1- L’étude des thèmes pouvant conduire à la structuration de la pensée et à l’ouverture
d’esprit des apprenants.
2- L’étude des œuvres philosophiques des auteurs retenus vise à permettre aux
apprenants une approche plus profonde des problèmes évoqués par ces auteurs en vue
de faire face aux problèmes relatifs à l’existence humaine.
3- L’étude de l’histoire de la philosophie vise à faire comprendre aux apprenants que
la philosophie n’est pas extérieure au monde et que par conséquent les problèmes qui
touchent à l’existence des hommes en société peuvent être appréciés à leur juste valeur
au moyen des débats philosophiques. Cette étude du cheminement philosophique
permet à l’apprenant de se faire une idée des relations qui unissent la pensée et les
réalités socio-économiques et politiques du monde moderne. L’enseignement de la
philosophie vue sous cet angle permettra l’éclosion chez les apprenants de la pensée
discursive et donc travaillera leur faculté d’appréciation des problèmes de l’existence
en s’appuyant sur les moyens didactiques disponibles entre autres les textes

AUTEURS : Fassayon KONTAGA- Moise TRAORE- Siaka SANOGO- Magnan COULIBALY Prod 2016-2017 4
philosophiques , de culture générale, de films et les articles de journaux portant sur les
faits sociaux, économiques et politiques.
La dissertation et le commentaire philosophique apparaissent ainsi comme des moyens
permettant aux apprenants de prouver à l’encadrement qu’ils ont saisi avec grand
intérêt ou non le message philosophique véhiculé à travers la séquence de cours. Pour
mieux consolider cette capacité d’approche des apprenants, l’encadrement les conduira
à s’appliquer dans les exercices d’exposés en marge des cours magistraux de sorte que
le travail ne reposera pas sur les seules épaules de l’enseignant de philosophie.
En récapitulant les tâches qui attendent l’enseignant de philosophie sont les suivantes :
1- L’histoire de la philosophie à travers quelques penseurs suivant les époques
philosophiques ou plus exactement au regard du découpage occidental de l’histoire
de la philosophie.
2- L’étude thématique portant sur des thèmes ayant trait à la vie socio-économique,
politique et culturelle des sociétés.
3- L’étude d’œuvres philosophiques : il s’agira ici de permettre aux apprenants
d’entrer en contact avec les auteurs à travers leur style, leur subtilité intellectuelle
et de langage en vue de pénétrer au cœur du discours philosophique.
4- L’exploitation des approches philosophiques aura lieu par des techniques
appropriées se rapportant à la lecture des textes et à la dissertation sur des sujets
contribuant à la structuration et à la restructuration de la personne humaine des
apprenants.

AU1

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CHAPITRE I : L’HISTOIRE de la PHILOSOPHIE :
INTRODUCTION : Depuis l’antiquité, la problématique de l’existence humaine se
pose avec acuité. Ainsi, à travers les périodes historico-philosophiques il a été question
de l’être et du non être dans l’analyse et l’appréciation de la vie et de la mort, deux
contraires l’un souhaitable l’autre qui fait peur. Le tout concourt à présenter l’être dans
son essence et dans ses conditions d’existence. Ainsi on peut dire que de l’antiquité à
nos jours, la question de l’être à préoccupé les philosophes, tant il vrai que le gage de
la philosophie est de contribuer efficacement par des analyses critiques aux mieux être
de l’homme par une compréhension judicieuse de l’environnement humain dans
l’espace et dans le temps. Ainsi la question de l’être et du devenir était central dans le
discours philosophique. Dans les classes de terminales des sciences sociales la
question de l’être et du devenir doit être saisie à travers des auteurs et suivant leur
époque.
-PRESENTATION de la PERIODE ANTIQUE :
La période Antique encore appelée période hellénistique va du 6e ou 5e siècle Av. J.
Cau 5e ou 6e siècle de notre ère (selon le découpage occidental de l’histoire de la
philosophie). Cette période est appelée hellénistique parce qu’elle a consacré le règne
de la pensée critique. Pendant cette période tout s’expliquait et rien ne s’acceptait sans
démonstration d’où la rupture avec le dogmatisme qui avait caractérisé les
communautés primitives et donc grecques. C’est à la faveur de ce besoin présent
d’explication des phénomènes que la philosophie grecque verra le jour et se propagera
avec une rapidité extraordinaire. Ainsi, bien de foyers de philosophie se formeront à
travers toute la Grèce avec comme gage fondamental d’expliquer tout par la raison
discursive.

ARISTOTE (384 à 322 Av J.C)


I-Courte biographie de l’auteur :

AUTEURS : Fassayon KONTAGA- Moise TRAORE- Siaka SANOGO- Magnan COULIBALY Prod 2016-2017 6
ARISTOTE est né à Stagire (une ville de la Macédoine) en 384 Av J.C d’un père
médecin. A 17 ans il rentra à Athènes et fit la connaissance de PLATON dont il
deviendra élève et disciple. A la mort de PLATON, inquiété par le parti nationaliste de
Démosthène, ARISTOTE se rendit à Assoss en compagnie de son ami Xénocrate. Là,
ils intégrèrent un petit groupe de Platonicien place sous la protection du roi Hermias
d’Atarne. ARISTOTE fut placé à la tête d’une petite école d’Assoss et cela pendant 3
ans. A sa 3e Année, il fut invité par le roi Philippe de Macédoine pour assurer la
formation de son fils (le futur ALEXANDRE le grand). Après 9 ans de séjour dans la
cour royale en sa qualité de précepteur ARISTOTE se retourna à Athènes parce
qu’Alexandre est parti pour son expédition en Asie Mineure. C’était en 335 Av J.C. A
Athènes, ARISTOTE fonda son Lycée où il a institué le péripatétisme comme mode
d’enseignement (enseigner en promenade). Alexandre qui était le protecteur
d’ARISTOTE meurt en 323. Aussitôt cette nouvelle diffusée à Athènes, le parti
nationaliste se souleva contre le philosophe. Compromis, ARISTOTE s’exila dans l’île
d’Eubée. Il mourut un an plus tard en 322 à Chalcis. Son exile se justifia par le fait
qu’il a été accusé d’impiété et devrait subir le même sort que SOCATE. (SOCRATE fut
accusé d’avoir incité la jeunesse d’Athènes à la violence et à l’impiété. A son procès,
le tribunal l’a déclaré coupable et le condamna à mort. Séance tenante pour
l’exécution de la sentence, il fut contraint de boire la cigüe).
ARISTOTE s’est immortalisé à travers de nombreuses productions intellectuelles entre
autres : la Physique, la Métaphysique, la Logique, la Politique, l’Ethique à
NICOMAC, la Rhétorique.
II-LA CONCEPTION ARISTOTELICIENNE de la PHYSIQUE :
ARISTOTE s’est servi de la métaphysique pour examiner la théorie de la physique. A
travers la métaphysique, ARISTOTE cherche l’essence des choses, c’est-à-dire ce qui
fait qu’elles sont ce qu’elles sont. Par la métaphysique, ARISTOTE pose le problème
fondamental de l’être : il s’interroge Pourquoi ce qui est, est ce qu’il est (et non autre
chose). Cette question est ontologique dans la mesure où elle s’adresse à l’être ;
Exemples :
Pourquoi l’homme est homme et non Mouton ?
Pourquoi Fatoumata est fille et non garçon ?
La métaphysique se veut une discipline ayant pour objet l’être en tant qu’être, la
substance immobile. La métaphysique a pour but la recherche de la quiddité des
choses, c’est-à-dire leur essence. ARISTOTE s’interroge « quid id est » = qu’est ce
qui fait qu’une chose est ce qu’elle est ? Dans cette recherche de l’essence de l’être,
ARISTOTE estime, à l’opposé de son maître PLATON, qu’il n’existe pas deux
mondes mais un seul. ARISTOTE écrit : « Dire que les idées sont des modèles et que
tout le reste participe d’elle c’est parler pour ne rien dire ». L’essence est
renfermée dans les choses elles-mêmes. C’est dire que pour ARISTOTE le monde est
une réalité objective ne dépendant pas du sujet pensant.

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Exemple : Dans la nature nous voyons le fromager, le cocotier, le Mouton.
L’observation de ces choses concrètes conduit à l’élaboration d’une idée : l’arbre est
l’idée de tout ce qui présente des racines, un tronc et des feuilles. ARISTOTE conçoit
cette réalité comme changeante évoluant d’une étape à une autre ; ce mouvement de
l’être a été étudié par ARISTOTE au moyen de sa physique. Ainsi dit-il, les choses
dans la nature naissent et périssent. Il écrit : « la nature est un principe et une cause
de mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle réside immédiatement
par essence et non par accident ». Pour ARISTOTE, tout change d’un état à un autre
état. Ainsi ce changement s’opère de la Puissance à l’Acte.
Une chose est dite en puissance lorsqu’elle est capable de se transformer ou d’être
transformée. Exemple : le tronc d’arbre est une table en puissance, c’est-à-dire que la
finalité de l’activité du menuisier c’est la confection de la table.
Une chose est dite en acte lorsqu’elle s’est réalisée ou été réalisée. Exemple : la table
est l’acte de réalisation du travail du menuisier. Le devenir de l’être s’accompli dans
l’activité de changement dudit être.
Cette transformation de l’être résulte de 4 causes déterminées :
- La cause matérielle (matière) =c’est ce dont une chose est faite. Ex : le bois est
la cause matérielle de la table.
- La cause formelle (forme) = c’est celle qui confère à chaque chose son
caractère particulier. Exemple : la forme de la case fait qu’elle n’est pas
homme.
- La cause efficiente ou motrice = c’est l’antécédent direct qui provoque le
changement. Exemple : les instruments de travail du menuisier plus la force de
travail de ce dernier.
- La cause finale = c’est l’objectif final pour lequel une activité est entreprise.
C’est la finalité du mouvement de transformation de l’être.

C’est donc dans le mécanisme de changement de l’être que l’on retrouve la conception
de l’être et du devenir chez ARISTOTE. Notons qu’ARISTOTE distingue l’homme de
l’animal tout court. Le 1er doué de raison vivant en société et ayant une famille ; le
second étant un être brute qui a pour caractéristique essentiel la latitude de se
conformer à la nature. Si donc ARISTOTE considère l’homme comme animal
politique c’est parce que celui-ci ne peut vivre que dans une cité (polis). Ainsi, tout ce
qu’il entreprend il le fait en relation avec les autres hommes. A moins d’être une bête
brute ou un dieu, sinon pour ARISTOTE l’homme est en relation avec les autres
hommes, il communique avec l’environnement social et c’est bien en cela qu’il a une
famille, des parents et amis. Il écrit : « . . . ce qui distingue l’homme d’une manière
spéciale, c’est qu’il perçoit le bien et le mal, le juste et l’injuste et tous les
sentiments de même ordre dont la communication constitue précisément la
famille et l’Etat ».

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Par sa faculté de penser l’homme entre en des rapports déterminés avec d’autres
hommes, se projetant dans l’avenir en concevant tous les moyens nécessaires pour
cette fin comme la monnaie servant d’équivalent général de toutes les marchandises.
III-LA SCIENCE au sens ARISTOTELICIEN :
Le concept de science est diversement utilisé chez ARISTOTE. Mais d’une manière
générale, le mot science signifie connaissance rationnelle élaborée à partir de
l’observation et de l’expérimentation, la science dans ce sens est connaissance à
l’opposé de l’opinion, c’est-à-dire à la connaissance immédiate. L’objet de la science
est la découverte des lois auxquelles obéissent les phénomènes de la nature et de la
société. Plus exactement notons que la science est le degré suffisant d’unité et de
généralité, susceptible d’amener les hommes qui s’y consacrent à des conclusions
concordantes qui résultent ni de conventions arbitraires, ni de goûts ou des intérêts
individuels qui leur sont communs mais de relations objectives que l’on découvre
graduellement et que l’on démontre par des méthodes de vérifications définies.
Ainsi le mot science est utilisé par ARISTOTE pour désigner beaucoup de choses
notamment sa théorie de l’être ou ontologie qu’il appelle encore la science de l’être en
tant qu’être, c’est bien cela que l’on appelle la métaphysique d’ARISTOTE. Celle qui
étudie l’être et ses attributs qui ne se confond avec aucune science particulière pour la
simple raison qu’elle est la seule science qui étudie l’être dans sa généralité.
ARISTOTE disait à cet effet : « Il n’y a de science que du général ». La
métaphysique étudiant ainsi l’être en général est donc une science.
Il y a aussi des sciences Poétiques à savoir : la poétique, la rhétorique, la logique. Des
ouvrages qui traitent des sciences poétiques ont reçu le nom d’organon. Il y a aussi
des sciences pratiques à savoir l’éthique, la politique et l’économie. Au nombre des
sciences théoriques on peut ajouter les mathématiques, la biologie, la métaphysique.
Globalement, chez ARISTOTE il y a les sciences théoriques et les sciences pratiques.
Au compte des sciences pratiques, ARISTOTE examine la Politique comme la science
suprême qui recherche le souverain Bien. Il écrit : « N’est-il pas vrai que dès lors
que, pour la conduite de la vie, la connaissance de ce Bien est d’un grand poids, et
que, semblable à des archers qui ont une cible dans les yeux. Nous pourrons plus
aisément atteindre le but qu’il convient ; S’il en est ainsi nous devons essayer
d’embrasser, tout au moins dans ces grandes lignes, la nature du souverain Bien
et de dire de quelle science particulière ou de quelle potentialité il relève. . . »
Pour ARISTOTE, le souverain Bien dépend de la science suprême architectonique,
c’est-à-dire la science politique dont toutes les autres sciences dépendent. C’est dire
que la fin de la science politique englobe toutes les autres sciences. La vertu cardinale
de cette science, aux yeux d’Aristote, c’est la prudence. Elle confère à l’être humain la
sagesse et la prudence.

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IV-LA CHREMATISTIQUE chez ARISTOTE :
Du grec chrematistikè, la chrématistique chez ARISTOTE est une théorie qui consiste
en l’acquisition de la richesse. Elle désigne l’acquisition de la richesse pour la richesse
et non pour un but utilitaire pratique. Cette recherche de la richesse pour elle-même a
un caractère artificiel. La chrématistique s’oppose ainsi à l’acquisition des richesses
naturelles nécessaire à la satisfaction des besoins de survie. Chez ARISTOTE la
société connait deux types d’échange :
-L’échange de l’économie naturelle qui vise la satisfaction des besoins vitaux ;
- L’échange pour la richesse.
Ce deuxième échange vise la réalisation d’une plus grande quantité de richesse non
destinée à la consommation (richesse démesurée). Chaque chose présente deux
caractères ou aspects à savoir l’aspect usage (fonction) et l’aspect commercial. Par
exemple le but de la fabrication de la chaussure n’est autre que de protéger les pieds.
Pour ARISTOTE cette production est tout à fait naturelle (naturelle, justifiée et
justifiable). Mais lorsque la vente de chaussures devient la source de richesses, on
s’enferme dans la chrématistique aristotélicienne c’est-à-dire le sens de l’ostentation.
(Voir « Chemin de la Pensée ». J.RUSSp119-120-121 ; 2004).

JEAN JACQUES ROUSSEAU (1712-1778)


I-Repère biographique : J. J ROUSSEAU est né à Genève (Suisse) d’un père
Horloger. Il est issu d’une famille calvinis qu’il abandonna à l’âge de 16 ans. En 1741,
Rousseau collabora avec des encyclopédistes comme Diderot, Montesquieu, Voltaire.

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De 1756à 1762 il séjourna en Mont Morency. Il sera contraint d’abandonner cette ville
suite à la publication de son célèbre ouvrage intitulé « Emile ou de l’Education ». En
1762 il se rendit en Suisse et en Angleterre où il fut hébergé par David HUME avec
lequel il rompt rapidement. Revenu en France, il meurt le 2 juillet 1778 à
Ermenonville. Il laissa derrière lui une importante œuvre intellectuelle. Au compte de
sa bibliographie nous avons :
- Discours sur les Sciences et les Arts (1750)
- Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
(1755)
- Lettre à d’Alembert sur les Spectacles (1758)
- Discours sur l’origine des Langues et la Nouvelle Héloïse (1761)
- Du contrat social ou principe du droit politique (1762)
- Emile ou de l’Education (1762)
- Les Dialogues (1775)
- Les Rêveries du Promeneur Solitaire (posthume) (1778).

En 1794, les restes de Rousseau sont transportés au Panthéon.


II-CONCEPTION de ROUSSEAU sur L’EDUCATION :
Pour Rousseau, l’homme naît bon, mais c’est dans la société qu’il se pervertit, qu’il
rentre dans les fers. Cela signifie qu’une fois dans la société, il y a un mal qui ronge
l’homme, celui visant à s’opposer à l’autre, à se regarder en chien de faillance.
Rousseau écrit : « L’homme naît bon, c’est la société qui le pervertit ». Ainsi pour
Rousseau, s’il y a un malheur pour l’homme, ce malheur ne peut être qu’individuel. Ce
malheur ne peut être que l’œuvre de l’éducation. Dans son ouvrage intitulé «Emile ou
de l’éducation ». J. J. ROUSSEAU s’attaque à la problématique de l’éducation. Il se
saisit d’un personnage fictif appelé « Emile » sur lequel il expose sa conception de
l’éducation.
Dans cet ouvrage Rousseau nous apprend que le meilleur type d’éducation est celui
qui se fonde sur la vocation naturelle de chaque être humain qui n’est autre chose que
la recherche de l’humanité. Pour ainsi dire le but principal de l’éducation chez
Rousseau c’est de former l’homme proche de la nature. En d’autre terme l’éducation
doit se fonder sur la nécessité de laisser l’être humain évoluer librement sans violence
sur sa personne. Le but de l’éducation est d’aider l’enfant à se construire pour devenir
homme. Rousseau écrit : « Dans l’ordre naturel, les hommes étaient tous égaux,
leur vocation commune est l’état de l’homme ; et quiconque est bien élevé pour
celui-là ne peut mal remplir ceux qui s’y rapportent. . . Tout ce qu’un homme
doit être, il saura l’être au besoin tout aussi bien que qui que ce soit ; et la fortune
aura beau le faire changer de place il sera toujours à la sienne. » J. Russ p 280.
Pour J. J. ROUSSEAU la conscience morale relevée par les sentiments est à l’origine
de toutes les valeurs humaines. Pour lui l’enfant nait bon, il faut le laisser évoluer

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comme tel car l’enfant nait intelligent et libre. Il a en lui son juge intérieur qui lui
permet de choisir le bien et d’éviter le mal. Rousseau écrit : « Conscience !
Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être
ignorant et borné, moins intelligent et libre; juge infaillible du bien et du mal qui
rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fait l’excellence de sa nature et la
moralité de ses actions. . . ». p 281.
Pour ROUSSEAU, il est toujours indispensable de protéger l’enfant contre les
influences extérieures qui sont souvent néfastes et qui corrompent l’éducation libre et
consciente. A la rigueur le rôle de l’éducateur doit se ramener à évier à l’enfant tout ce
qui peut être fatal à sa vie. Dans « Emile ou l’éducation » Rousseau estime que
depuis le berceau la société contraint les mouvements de l’enfant.
En effet, Rousseau se dresse contre l’éducation traditionnelle et religieuse car pour lui,
le chemin tracé par l’éducateur n’est pas toujours le meilleur. Au lieu de vouloir faire
de l’enfant un prêtre, il faut le laisser choisir ce chemin ou ne pas le choisir.
III- VUES SOCIALE et POLITIQUE de Jean Jacques ROUSSEAU:
Jean Jacques ROUSSEAU se servira de son œuvre principale le « Contrat Social »
pour examiner les contours de l’homme entant qu’être civil doué de liberté. Pour
Rousseau l’homme est un être changeant, évolutif, perfectible. Une fois en société il a
besoin des autres hommes avec lesquels il entre en des rapports sociaux déterminés.
Pour ce faire, ROUSSEAU estime qu’il faut trouver pour l’homme un cadre social,
une société où il pourra se reconnaitre en tant qu’être humain. C’est bien cela le but
essentiel du contrat social. Ce contrat que les hommes doivent passer entre eux, doit,
selon Rousseau, reposer sur le droit et non sur la force, sur le libre arbitre et non sur
la contrainte.
Ainsi pour lui, il faut trouver une forme de société, d’association ou chacun mettra
volontiers de son empreinte sans être contraint. Chaque contractant adhèrera
volontairement à l’association et renoncera volontairement à une partie de sa liberté
pour le besoin de la cause. Cela signifie que les intérêts de chaque contractant vont se
fondre dans l’intérêt de la collectivité. Dans ces conditions, chacun se fera le devoir
d’être le rempart des intérêts de cette collectivité. ROUSSEAU écrit : « Trouver une
forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne
et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse
pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’au paravent. » (Chemin de la
Pensée) ; J RUSS p276

MARCIEN TOWA (1931 à 2 juillet 2014).


I-VIE et ŒUVRES :

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Marcien TOWA est né en 1931 dans le village d’Endama, dans la circonscription
administrative d’Odalo située à environ 60km de la capitale Yaoundé(Cameroun).Il
obtint son Baccalauréat en philosophie à l’âge de 24 ans. C’était en 1955.Il quitta le
séminaire d’Otélé (Cameroun) pour se rendre à Caen en vue de continuer ses études
universitaires à la Sorbonne (toujours en France). Là, il décrocha une Licence en
philosophie en 1959.Puis en 1960, il devint titulaire du Diplôme Supérieur en
philosophie (toujours à la Sorbonne). Ces études supérieures furent sanctionnées par la
rédaction d’un Mémoire portant sur Henry BERGSON et Friedrich wilhem HEGEL.
Marcien TOWA revint au pays pour enseigner la philosophie. Après un an
d’enseignement à l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé, Marcien TOWA
entreprend des études de psychopédagogie à la faveur de l’obtention d’une bourse de
l’Unesco. Ainsi pour mener ces études de psychopédagogie, TOWA se rendit
successivement à Paris, Londres, Genève, Moscou etc. il obtint ainsi son Doctorat
3ecycleen psychopédagogie en 1969. Marcien TOWA reste une bibliothèque
ambulante, non seulement pour le Cameroun mais aussi pour toute l’Afrique et donc
pour le monde entier. Marcien TOWA a fourni une riche moisson intellectuelle pour
l’Afrique non seulement dans le domaine philosophique, mais aussi dans l’éveil de la
culture et de l’identité des peuples.
Parmi ses écrits on retient essentiellement :
‘‘Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle’’
‘‘Identité et Transcendance’’
II-LA QUESTION du DEVELOPEMENT de L’AFRIQUE ACTUELLE CHEZ
TOWA :
A l’image des pairs des indépendances africaines qui n’ont ménagé aucun effort pour
redonner confiance à l’Afrique alors victime de la traite négrière et de la domination
coloniale, Marcien TOWA a fait œuvre utile en se penchant sur la problématique du
développement du continent africain à la croisée de tous les chemins. Ainsi Marcien
TOWA a tenu, à travers ses productions philosophiques, à expliquer la nécessité pour
les peuples africains de faire du discours philosophique un point d’appui essentiel dans
la lutte pour leur émancipation du joug des religions imposées à l’Afrique par le biais
de l’histoire. Ainsi a-t-il expliqué la nécessité de faire la démarcation nette entre la
philosophie et la religion. Cela à l’avantage de permettre au continent de relever le défi
de l’extraversion religieuse. Ainsi Marcien TOWA nous appelle-t-il à ne pas assimiler
philosophie et religion. Il écrit : « La philosophie entre en conflit avec la religion du
fait que celle-ci veut l’autorité absolue tant dans le domaine de la vérité que dans
celui de la pratique. Mais la vérité de la religion se présente comme une donnée
extérieure en présence de laquelle on s’est trouvé. Cela est particulièrement nette
dans les religions dites révélées, celles dont la vérité a été annoncée par quelque
Prophète, quelque envoyé de Dieu. Ainsi le contenu est donné, il est considéré
comme au-dessus ou au-delà de la raison . . . Dire que la philosophie est la pensée

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humaine libre, infinie, n’admettant comme point de départ et comme principe
qu’elle-même c’est la poser comme absolue rivale de la religion . . . Mais l’Eglise a
condamné la doctrine de la double vérité et la philosophie non plus, ne peut
admettre aux côtés d’elle la satisfaction religieuse. Les pensées ayant leur origine
et leur fondement dans la religion et l’Eglise chrétienne s’excluent du domaine de
la philosophie parce que leur pensée se tient à l’intérieur d’un dogme déjà fixé,
donné, qui en forme la base ». Marcien TOWA ‘‘Essai sur la problématique
philosophique dans l’Afrique actuelle’’ PP 62-63 Ed. Clé Yaoundé.
Par ailleurs, Marcien TOWA vient au constat que l’ethnophilosophie ne peut servir
véritablement de tremplin idéologique pour le développement harmonieux de
l’Afrique. Pour lui, la tâche de la philosophie dans l’Afrique actuelle ne saurait
consister à faire revivre et vivifier le passé culturel de l’Afrique. Il écrit : « Déterrer
une philosophie dite ancestrale, ce n’est pas encore philosopher ; la philosophie
ne commence qu’avec la décision de soumettre l’héritage philosophique et
culturel à une critique sans complaisance. Pour le philosophe aucune idée, si
vénérable soit elle, n’est recevable avant d’être passé au crible de la pensée
critique. En fait, la philosophie est essentiellement sacrilège en ceci qu’elle se veut
l’instance normative suprême ayant seul droit de fixer ce qui doit ou non être
tenu pour sacré et de ce fait abolit le sacré pour autant qu’il veuille s’imposer à
l’homme du dehors. C’est pourquoi tous les grands philosophes commencent par
invalider ce qui était considéré jusqu’à eux comme absolu ».
Pour Marcien TOWA l’Afrique a besoin de s’assumer et d’assurer son passé. Cela est
d’autant indispensable pour les peuples africains que selon le grand écrivain Seydou
BADIAN, celui qui ne sait pas d’où il vient, ne saura jamais où il va. Pour un
développement harmonieux de l’Afrique, il faut absolument que les peuples d’Afrique
s’assument et redeviennent comme ils étaient. Marcien TOWA écrit : « La volonté
d’être conduit immédiatement à la reprise en charge du passé, parce que
l’essence de soi n’est que le résultat du passé de soi ; mais le passé lucidement et
froidement interrogé et scruté atteste que l’assujettissement trouve son
explication dans la provenance de l’essence de soi ».
Par ailleurs TOWA ne pouvait passer sous silence la nécessité pour l’Afrique de
recourir à son identité culturelle et à la pluralité de ses valeurs de civilisation. Ainsi la
philosophie lui apparaît comme une science qui nous permet de saisir une telle
situation dans son ensemble. Il écrit : « La diversité culturelle présente une portée
philosophique considérable jusqu’ici fort peu remarquée ; elle montre, non pas la
division de l’homme, mais bien plutôt son identité générique. L’humanité n’est
pas génétiquement identique malgré la diversité culturelle, mais précisément en
raison de la multiplicité des cultures». ‘‘Identité et Transcendance’’ p346-349.
Pour Marcien TOWA nous devons être en mesure d’amener la science et la technique
à être au service du continent pour le mieux-être de ces peuples. Selon TOWA la
philosophie en Afrique si elle veut réellement s’épanouir doit tenir compte du contexte

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de la révolution scientifique et technique. Pour ainsi dire la philosophie se doit de
s’ouvrir au monde. Il écrit : « La nécessité pour nous de philosopher, de penser
nous-même nos problèmes en nous situant dans une structure conceptuelle,
universelle, globale n’implique nullement le rejet et encore moins l’ignorance
pure et simple de la pensée européenne ».
Le défi est donc grand pour l’Afrique d’amorcer et de mener à bon port son
développement. Pour ce faire, le philosophe Camerounais recommande de puiser dans
toutes les civilisations du monde en vue de permettre aux peuples d’Afrique et
d’ailleurs de prétendre à un développement véritable en recourant aux intelligences des
autres peuples. Il écrit à ce sujet : « L’humanité ne serait pas ce qu’elle est
aujourd’hui si chaque génération devait repartir à zéro ».
En dernière instance, il convient de noter que pour Marcien TOWA, l’expérience des
autres demeures nécessaires pour la relance de la problématique du développement de
l’Afrique.

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YOUSSOUF M’BARGANE GUISSE :(1948)
I- Courte biographie : Philosophe, sociologue et homme de lettre sénégalais,
Youssouf M’Bargane GUISSE est né en 1948 au Sénégal. Il fit très tôt de brillantes
études qui le conduisirent respectivement en France et en Allemagne. Auteur de
nombreuses revues et conférences, Guissé a fait un brillant passage à l’Ile de Gorée.
Comme ses paires africains tels que Marcien Towa et N’Krumah, Guissé nous invite à
comprendre la nécessité de la lutte des classes comme moyen idoine pour changer le
destin de l’Afrique. Il vit toujours et constitue une grande bibliothèque pour l’Afrique
et le monde. Il a beaucoup écrit entre autres :
-‘‘Le Destin Unitaire des Sociétés du Sahara et du Soudan face à la
Mondialisation’’
-‘‘Identité Culturelle, Communautés Ethniques et Nations en Afrique’’
-‘‘L’Etat africain, le Développement Inégal et la Question Nationale’’
II- La QUESTION du DEVELOPPEMENT de L’AFRIQUE ACTUELLE :
Il convient d’abord de noter que la philosophie est une discipline intellectuelle qui vise
à fonder chez l’homme le sens du discernement. Contrairement à toutes les critiques
négativistes à l’adresse de cette philosophie, Youssouf M’Bargane GUISSE s’est
montré un véritable critique de toutes les doctrines philosophiques d’avant lui. Mais
faut-il signaler que sa philosophie a une coloration Marxiste. Si la philosophie n’est
pas extérieure au monde, elle ne peut être étrangère et insensible aux préoccupations
quotidiennes des hommes. Elle apparaît ainsi aux yeux de Guissé comme un moyen
intellectuel par excellence permettant à l’Afrique d’appréhender ses problèmes, d’en
prendre conscience en vue de les passer au crible de la raison pour leur apporter des
solutions convenables. A ce niveau il faut rappeler, si besoin en était, que l’Afrique
végète dans une marée de problèmes qui s’enchevêtrent pour instaurer une situation de
dénuement complet pour l’écrasante majorité de la population. Ainsi en Afrique, les
masses laborieuses souffrent de tous les maux entre autres : la faim, la malnutrition, les
conditions de santé déplorables, le manque de logement criard, la détérioration des
termes de l’échange entre villes et compagnes, l’exploitation éhontée de l’homme par
l’homme. En Afrique aujourd’hui, plus que jamais, la Gabegie, les détournements de
deniers publics, la surfacturation, l’achat des consciences, la délinquance financière et
politique, les conflits d’intérêts égoïstes entrainant des guerres ethniques et tout cela
véhiculé par une idéologie politico-religieuse assassinant les masses travailleuses
d’Afrique, les transformant en perpétuelles nécessiteuses de la vie et par suite
assignées à un destin de misère sous toute ses formes. Au nom de la démocratie et de
la foi religieuse, la bourgeoisie parasitaire africaine maintient les peuples africains
dans la misère et l’humiliation les plus totales, et cela sans espoir d’un lendemain
meilleur.
C’est face à ce tableau assez sombre de la situation que vivent les peuples d’Afrique
que Youssouf M’Bargane GUISSE a estimé que toute idée de progrès du continent

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africain doit intégrer la nécessité d’une approche rationnelle des rapports de classes qui
existent déjà entre les peuples en lutte pour leur devenir radieux et une bourgeoisie
malveillante et oppresseuse. Comme pour dire que toute lutte contre l’exploitation et
l’oppression bourgeoises en Afrique doit avant tout se fonder sur une prise de
conscience par nos peuples de leurs situations réelles de damnés de la terre. Cette prise
de conscience visera à reformer la conscience des peuples d’Afrique en vue
d’entreprendre des actions de transformation révolutionnaire des sociétés africaines.
Selon GUISSE le développement de l’Afrique ne doit et ne peut se réaliser que dans le
strict cadre de la lutte des classes entre d’un côté les nantis de la terre et de l’autre les
masses travailleuses du continent. L’on comprend pourquoi pour Guissé toute
philosophie en Afrique doit nécessairement conduire les africains à se rendre à
l’évidence qu’ils ne se libéreront jamais des effets dévastateurs de leur misère sans
engager une lutte à mort contre la bourgeoisie africaine et ses acolites qui se retrouvent
dans les instances dirigeantes du monde des activités compradores. La lutte des classes
devient donc dès lors le moteur du développement africain. Marx et Engels disaient la
même chose en ces termes : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours
(exceptée la société communautaire primitive précisera plus tard Engels) n’a été
que l’histoire des luttes de classes... » (Voir ‘‘Manifeste du Parti Communiste’’ Ed.
En Langues Etrangères Pékin) 1966, P32.
Cela nous amène à dire avec M’Bargane GUISSE que quelques soient les contours du
développement africain, le rôle que doivent jouer les masses laborieuses en tant que
forces productrices véritables sera essentiel dans le processus de réalisation du devenir
africain. Pour Guissé, il ne s’agit plus pour les africains de dissiper leur force dans une
prétendue bataille pour la reconnaissance d’une philosophie africaine. Cela est
d’autant exact que toute prétendue problématique d’une philosophie africaine devient
un moyen de détourner les masses africaines des vrais problèmes les concernant.

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CHAPITRE II : Etude thématique
L’HOMME et le MONDE :
Introduction : Dans l’histoire de la pensée humaine l’homme a toujours tenté de saisir
son être dans le temps et dans l’espace. Il a appris à analyser les phénomènes qui se
produisent autour de lui. La philosophie se veut cette discipline qui permet de
comprendre l’homme et sa réalité ambiante. Elle regroupe aussi tout ce que nous
savons de notre environnement socio-naturel. Justement, il est question dans ce présent
chapitre d’examiner l’homme dans son monde, de chercher des liens qui s’établissent
entre l’homme et son monde ou plus exactement le monde. L’étude que nous voulons
mener sur l’homme et le monde se veut seulement une tentative de saisie de l’homme
dans son milieu naturel. A l’image de ce milieu naturel l’homme se trouve soumis au
changement ; souvent il apparaît comme partie intégrante de cette nature qui à son tour
subit des modifications imputables à l’être humain. C’est cela qui nous fait dire que
l’homme dans ce monde peut être perçu dans une double signification : il est nature;
mais aussi culture.
*L’homme -nature n’est rien d’autre qu’une expression qui considère l’homme
comme produit de la nature, son émanation, plus exactement l’homme nature signifie
qu’il est né dans cette nature et suivant des lois objectives naturelles. L’on comprend
donc qu’il est permis de dire que l’homme porte en lui l’empreinte de la nature.
Exemple : L’homme qui naît dans un climat tropical est plus noir que celui qui se
trouve sous l’équateur. Cela s’explique simplement par le fait que celui qui est né sous
un climat chaud et ensoleillé, pour résister et s’adapter à ce climat, élabore en lui une
substance protectrice appelée la mélanine. L’homme né sous l’équateur n’est
pratiquement pas exposé aux rayons solaires, ce qui fait que sa peau n’est pas noire.
On peut donc dire que l’homme est le produit de la nature. En retour il agit sur cette
nature pour la transformer utilement même là où elle resterait stérile sans son
intervention. Ainsi une analyse judicieuse entre l’homme et le monde s’impose.
Dans cette nature l’homme agit, accumule des expériences, les lègue à la postériorité.
L’ensemble de ces actions mémorisées et pérennisées constitue la culture humaine.
L’homme est aussi culture parce qu’il a une raison, une capacité d’approche des
phénomènes du monde environnant et de leur pérennisation.
Si l’homme est nature et culture, il convient de se demander :
- Qu’est-ce que la nature ?
- Qu’est-ce que la culture ?
Existe- t-il une dépendance réciproque entre la nature et la culture ? sioui en quoi
réside cette interdépendance ?

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NATURE et CULTURE :
I- DEFINITIONS : les concepts de nature et de culture se prêtent à une diversité de
définitions, tant les conditions de leur saisie sont multiples. Nous n’aurons pas la
prétention de rendre compte des significations de ces concepts de façon exhaustive.
Qu’est-ce donc que la nature et qu’est-ce que la culture ?
a-LA NATURE : la nature est une dénomination générale qui désigne tout ce qui
existe sur terre dans les eaux et dans l’espace. La nature est ainsi le monde ambiant
dans sa variété infinie de manifestations. Elle présente la réalité objective qui existe
indépendamment de la conscience des hommes, de leur volonté. La nature c’est
l’univers et les éléments qui le composent constituent eux aussi un univers. Par le
concept de nature on comprend aussi la biosphère de notre planète ; à nature est donc
ce monde reparti en trois (3) règnes : le règne minéral, végétal et animal. Il apparaît
ainsi que ce qui est naturel relève de la nature c’est-à-dire a une essence (substantielle)
de substance. La nature c’est ce qu’il y a de stable, de permanent dans le règne
minéral, végétal et animal.
Par exemple : la physique et la chimie donnent des formules précises du monde
inanimé. A partir de ces formules on peut reconstituer expérimentalement une roche
(ensemble des minéraux et des cristaux).
NB1 : Pour reconstituer le granite on associe le Silice (si) ou sable, le feldspath (albite
ou argile), la biotite (fero-magnésuim ou substance qui brille dans le granite, la
hornblende (fero-magnésuim).
NB2 : le feldspath, la biotite et la hornblende sont des types d’argile. L’altération de
ses minéraux conduit à la formation de l’argile : le feldspath s’altère pour donner la
terre cultivable ; la biotite s’altère pour donner de l’argile souple utilisée dans la
fabrication des jarres, des briques rouges (cuites) et simples en banco, des assiettes
blanches parce que l’argile est imperméable.
NB3 : l’eau se compose de molécules d’hydrogène et d’oxygène (H2 + 1/2O2
H2O) ; etc.la biologie animale et végétale met en évidence les besoins fondamentaux
ou naturels de l’être vivant tout simplement. La nature se veut tout ce qui est en nous
par hérédité biologique. En somme disons que la nature est ce qui est naturel, ce qui
exprime l’idée d’invariabilité, de constance, de nécessité. Par exemple : chez l’homme
le naturel est ce qui est inné c’est-à-dire héréditaire, transmis biologiquement.
Ainsi, l’homme étant naturel, il a en lui des acquis culturels. Une façon de dire qu’on
en peut saisir la nature sans la culture.
Qu’est-ce donc que la culture ?
b- LA CULTURE :
La culture est ambiguë ; selon les contextes, elle évoque des réalités différentes. On
peut regrouper toutes ces significations en deux grands ensembles :

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La culture c’est d’abord tout ce que nous tenons de la tradition externe. Dans ce sens la
culture est ce que nous tenons de l’animalité, ce que nous sommes du fait de notre
naissance et des caractéristiques que nous ont léguées nos parents (caractéristiques
biologiques).
La culture c’est aussi la civilisation, c’est-à-dire l’ensemble des mœurs, des coutumes
et des traditions. A cela il faut ajouter l’Art, le droit, la religion, la technique et la vie
matérielle. En un mot la culture se veut toutes les habitudes, toutes aptitudes apprises
par l’homme parce que membre d’une société. Marcien Towa estime que la culture se
différencie de la nature sans qu’il y ait des fossés. Il écrit : « La culture, c’est
l’ensemble de tout ce que l’homme invente et crée pour survivre, résoudre ses
problèmes d’adaptation au monde et se développer. L’homme recourt moins à ses
instincts qu’à son intelligence grâce à laquelle il invente des solutions aux
problèmes inédits. L’ensemble de ces solutions (rapports sociaux, institutions,
techniques, représentations, doctrines, mentalités, goût) forment la culture d’une
société. »
Au sens sociologique la culture se veut tout ce qui est propre à toute société humaine.
A présent quels rapports peut-on établir entre la nature et la culture ?
II-RAPPORTS NATURE et CULTURE :
S’il existe une interdépendance entre la nature et la culture, force est de constater qu’il
y a avant tout opposition.
1-OPPOSITION entre NATURE et CULTURE :
La culture étant le fruit de l’éducation, elle s’oppose à la nature pour la raison toute
simple qu’aucun homme ne vient au monde cultivé, mais il le devient par
l’apprentissage. C’est en cela que nous disons que la culture est un héritage social.
Marcien TOWA exprimait ainsi cette opposition entre la nature et la culture : « La
culture, en effet, s’oppose à la nature plus précisément à l’instinct. Les instincts
sont inscrits dans l’organisme, ils sont donnés avec les organes dont ils sont en
quelque sorte des modes d’emploi et c’est dans ce sens que nous sommes dits
naturels. » Jean ROSTAND disait la même chose en ces termes : « Le biologique
ignore le culturel ». Autrement dit l’instinct ne provient pas du culturel. De la même
façon on ne saurait dire que la culture émane de l’instinct. Par exemple on ne peut pas
en vérité s’appuyer sur une science comme la biologie pour justifier les antagonismes
de classes et d’idéologies. Tous les vécus culturels de l’homme, tous ses
comportements sociaux, rien de tout cela n’est fixé dans son corps, dans ses
chromosomes.
La culture humaine relève de l’éducation, des institutions formelles ou informelles. En
clair, la culture provient de l’école de la vie. Pour montrer que la culture est émanation
de la société Marcien TOWA écrivait : « l’humanité ne serait pas ce qu’elle est
aujourd’hui si chaque génération devait repartir à zéro et ne vivre que sur son

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propre acquis. Un individu condamné à ne compter que sur lui-même privé des
acquis et de la collaboration de la société serait promptement réduit à
l’impuissance. L’appauvrissement de l’humanité dans son ensemble serait de
même ordre si les générations futures ne disposaient du patrimoine accumulé par
les morts qui, on le sait, sont plus nombreux que les vivants. ». On peut
simplement dire que chez l’homme, la culture s’oppose à la nature. Elle est en quelque
sorte la représentation de ce qui est naturel comme le fait observé Freud dans sa
théorie du refoulement : « Toute civilisation se construit à partir de la répression
des instincts » (Marcien TOWA)
2-COMPLEMENTARITE entre NATURE et CULTURE
Nous avons noté ci-dessus que la culture diffère de la nature ; mais force est de
constater que toute différence ne s’appelle pas antagonisme. Ainsi, lorsque nous
analysons la dialectique entre l’homme et la nature, nous venons à découvrir que la
nature se trouve de plus en plus dégradée par la pratique de l’homme entre autres la
pollution de l’atmosphère, des eaux, la désertification par la coupe abusive des bois,
l’appauvrissement des sols suite à l’emploi d’engrais de toutes sortes comme les
herbicides, les fongicides, les engrais potaciques. Une façon de dire qu’en agissant sur
la nature, l’homme œuvre du coup à la destruction de son environnement. Dominique
NOTHOMBE écrivait dans son ouvrage intitulé « Un Humanisme africain » : « La
technique n’est pas bonne si elle ne violente pas les rythmes naturels qu’un
homme peut troubler impunément ».
Il apparaît donc que « L’homme n’est pas prisonnier sur cette terre. La nature
n’est pas son ennemie. Elle pourvoit à ses besoins, au prix d’un travail mesuré. »
Il faut donc une vie harmonieuse entre l’homme et la nature pour le meilleur
épanouissement de celui-là et une science telle que l’écologie qui vise cette harmonie.
Sans la science et la technique, l’homme peut arriver à une nature moribonde par
exemple le reboisement, la canalisation pour des irrigations, le traitement des eaux
usées des usines etc. l’on comprend pourquoi le service des eaux et forêts entreprend
tout pour la protection de l’environnement naturel.
Dans les sociétés traditionnelles on avait déjà compris la nécessité d’une symbiose ou
harmonie de l’homme avec la nature. Cela consistait au respect des rythmes des
saisons, en n’exploitant pas de façon excessive les ressources naturelles car la notion
d’épargne, de capitalisation, de rentabilisation n’étaient pas leur préoccupation.
Non seulement on se rend compte de la nécessité d’une vie de symbiose entre
l’homme et la nature, mais en plus, de nos jours dans les sociétés industrialisées ce qui
est naturel a plus de valeur que ce qui est industriel (artificiel). Le naturel est perçu
comme un label par rapport à ce qui est artificiel (industriel). Dans les centres urbains
agacés par la pollution de l’atmosphère où il ne fait pas bon de respirer, beaucoup
préfèrent fuir la vie des grandes villes pour aller respirer l’air des campagnes. Ce

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changement de milieu naturel produit chez l’homme un plaisir celui du naturel au
détriment de l’artificiel.
En fin, il faut noter que l’homme n’échappe pas à la nature en ce sens qu’il est un
produit naturel, biologique. Ainsi en tant qu’être de culture par nature, l’homme est
indétachable du milieu dans lequel il vit. La culture de l’homme se greffe sur le
naturel, le biologique comme le montrent les travaux de FREUD. On peut même dire
que la culture établit une seconde nature en l’homme en créant chez lui des habitudes
(l’habitude est une seconde nature). Il y a une relation dialectique entre l’homme et le
milieu ambiant.
III-NATURE HUMAINE et SOCIETE :
Ici, il s’agit avant tout d’examiner la problématique de la nature humaine au même
moment où nous pensons que l’être humain présente une double existence : il est en
même temps culture et produit de la nature. Il y a constat apparent quand bien même, il
s’agit toujours de l’homme. Parler de nature humaine revêt en ce moment deux
significations différentes.
En un certain sens, la nature humaine signifie les comportements sociaux qui
accompagnent l’homme à la naissance.
En un autre sens, la nature humaine signifie l’ensemble des potentialités qui se
réalisent à travers la culture. (L’homme a 32 milliards de neurones dans le cerveau
comme condition physiologique d’acquisition de la conscience).
1- LA NATURE HUMAINE au sens PHYSIOLOGIQUE :
Rappelons que ce concept de nature humaine prête à confusion. Ainsi, on sait bien
qu’en un certain sens, la nature humaine se veut l’ensemble des conditions naturelles
dans lesquelles naît l’homme et qui le distingue de l’animal brute. Au compte de ces
éléments naturels à l’homme, il y a la condition physiologique du système nerveux qui
selon KOVALEVSKI se distingue qualitativement de celui des animaux. Par-là, il faut
observer une différence de nombre de chromosomes entre l’être humain et les autres
animaux. La nature signifie dans ce sens les conditions physiologiques d’acquisition
de la conscience, mais aussi de la reproduction. Exemple : On voit souvent que
l’homme naît homme, mais il devient humain par la vie en société. Il est donc une
espèce vivante issue de la nature, mais qui vit dans un monde de valeurs artificielles,
culturelles.
2- LA NATURE HUMAINE au sens RELIGIEUX :
Il est très courant dans notre société fortement marquée par le monothéisme d’entendre
cette expression : ‘‘ l’homme ne devient que ce que Dieu fait de lui ’’. En ce sens,
l’on veut dire que chaque être humain suit son destin. Ainsi, l’homme naitrait avec des
comportements sociaux qu’il conviendra d’exprimer par des actes au cours de la vie en
société. Exemple : il est de la nature d’un tel de devenir président ou chauffeur ou
délinquant. Comme pour dire qu’au sens religieux chaque être humain suit son destin

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et ne saurait y échapper. La nature humaine signifie donc dans ce sens le devenir que
Dieu a tracé pour chaque être humain avant de venir dans ce monde.

3-LA NATURE HUMAINE au sens PHILOSOPHIQUE :


Nous nous servirons ici de deux conceptions : Marxiste et Sartrienne de la nature
humaine pour trancher cette question. Ainsi selon Marx, l’homme est un être
changeant, évolutif, dans le développement duquel les conditions objectives sont
déterminantes. Ainsi selon lui, l’homme ne devient que ce que les conditions de vie
sociales font de lui. En ce sens, il n’y a pas de prédestination possible. Pour ainsi dire
selon Marx, l’homme est l’ensemble des rapports sociaux. Cela signifie que ce sont les
relations sociales qu’il entretient avec d’autres hommes (relations socio-économiques,
politiques et culturelles) qui déterminent si besoin en était, toutes les attitudes et toute
sa façon de pensée.
Ainsi les idées qu’il développe sont déterminées par son être réel. Comme on le voit,
l’homme n’est prédestiné à rien mais c’est plutôt la société qui le modèle, qui fait de
lui ce qu’il devient. C’est en cela que Marx disait : « L’être social détermine la
conscience sociale ». En conséquence il n’y a pas et il ne peut y avoir de nature
humaine.
Selon le philosophe français Jean Paul SARTRE, l’homme est un être de projet. En ce
sens, il se forge un avenir, il se fait c’est-à-dire se réalise. Il ne devient que ce qu’il
décide de devenir. Sartre s’oppose ainsi à cette conception populaire selon laquelle le
devenir de l’homme est préétabli c’est-à-dire tracé avant sa naissance. Comme pour
dire que la vie n’est que la concrétisation de ce qui avait été décidé par Dieu. Par
exemple : un homme qualifié de vagabond doit cette attitude à sa prédestination. Bref
ce serait là son destin.
Sartre estime que ce serait là une conception naïve de l’être dénué de fondement. Parce
que faisant de l’homme un être passif, déterminé à subir, à exécuter des objectifs
préétablis. Pour Sartre, l’être humain est dynamique, il se réalise dans des conditions
sociaux-économiques déterminées. En sa qualité de projet, Sartre affirme que l’homme
est en perpétuel changement dû à son choix. C’est en cela qu’il écrivait : « L’homme
est ce qu’il n’est pas et n’est pas ce qu’il est ». Sartre poursuit : « Ce que les gens
veulent, c’est qu’on naisse lâche ou héros . . . cette objection prête plutôt à rire
car elle suppose que les gens naissent héros. Et au fond, c’est cela que les gens
souhaitent penser : « si vous naissez lâche, vous serez parfaitement tranquille,
vous ne pouvez rien, vous serez lâche toute votre vie quoique vous fassiez ; si
vous naissez héros, vous serez aussi parfaitement tranquille ; vous serez héros
toute votre vie, vous boirez comme un héros, vous mangerez comme un héros. Ce
que dit l’existentialisme c’est que le lâche se fait lâche, que le héros se fait héros ;
il y a toujours une possibilité pour le lâche de ne plus être lâche et pour le héros

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de cesser d’être un héros. Ce qui compte, c’est l’engagement total, et ce n’est pas
un cas particulier, une particularité qui vous engage totalement ». Jean Paul
SARTRE ‘‘L’Existentialisme est un Humanisme’’, rapporté par Alain Sage et
Patrice Rosemberg dans ‘‘Philosophie’’ Ed. Nathan P149.

IV-MAITRISE de la NATURE :
La problématique de la maîtrise de la nature se pose avec acuité. Rappelons que
Descartes avait dit ceci : « La science et la technique doivent nous permettre de
devenir maître et possesseur de la nature ». Aujourd’hui force est de constater que
ce vœux est devenu problématique dans la mesure où avec les progrès scientifiques et
techniques chaque jour plus poussés, l’homme s’inquiète de son environnement
naturel. La nature va-t-elle continuer à supporter l’action de l’homme ? Les techniques
de domination de la nature ne vont pas sans risque. Tantôt on cultive la nature pour se
nourrir, tantôt on la creuse pour avoir des métaux précieux comme l’or, le diamant, les
hydrocarbures ; toutes ces activités d’exploitation de la nature ont lieu grâce à une
technique qui fonctionne de plus en plus avec des produits chimiques nuisibles à la
nature. En clair, l’homme détruit chaque jour un peu plus son environnement naturel
au moyen des produits scientifiques et techniques. Au compte des dégâts que l’homme
commet contre la nature, il convient de citer la pollution de l’atmosphère entrainant
progressivement la destruction de la couche d’ozone, l’érosion des terres dues à leur
affaiblissement par des méthodes culturales poussées, l’appauvrissement des terres de
culture par l’emploi des engrais de toutes sortes, la coupe abusive des bois entrainant
la progression du désert etc.
Pour maîtriser cette nature il importe pour l’homme de faire un usage dosé. En
d’autres termes, il faut pour la maîtrise de la nature procéder à la moralisation de
l’application des progrès scientifiques et techniques. C’est en cela que l’humaniste
français François RABELAIS disait : « La science sans conscience n’est que ruine
de l’âme ».Cette moralisation s’impose quand on sait que François CLOSET a
reconnu dans son ouvrage intitulé ‘‘ La civilisation Technicienne ’’ : « Nous avons
la technique, il nous manque le sourire ». Pour réussir la maîtrise de la nature, il est
absolument indispensable pour l’homme, tout en exploitant la nature, de s’y soumettre
utilement. Francis BACON disait : « S’il se trouve un mortel qui n’ait d’autre
ambition, on conviendra qu’elle est plus pure, plus noble et plus auguste que
toutes autres, or, l’empire de l’homme sur les choses n’a d’autre base que les Arts
et les sciences, car on ne commande à la nature qu’en lui obéissant, et ce qui était
principe, effet ou cause dans la théorie, devient règle ou moyen dans la
pratique ». Gérard Chomiène et André Senik ‘‘Philosophie Terminales STT, STE,
STL, SMS.’’

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LANGAGE et COMMUNICATION :
INTRODUCTION :
Pour examiner ce point du programme, il importe de se poser trois questions à savoir :
Qu’est-ce que le langage ?
Qu’appelle – t – on communication ?
Quels rapports existent – t- ils entre le langage et la communication ?
I-DEFINITION du LANGAGE : Le concept de langage se définit de plusieurs
façons. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le langage est un phénomène qui
relève à la fois de la raison et de la société. Il se veut ainsi le moyen permettant à
l’homme d’exprimer ses pensées, ses idées en un mot son fort intérieur. Sans ce moyen
de transmission, de communication, l’on ne peut jamais savoir ce que pense l’homme.
Le langage apparaît donc comme une preuve de l’existence en l’homme, d’une raison.
DESCARTES disait : « Il n’y a aucune de nos actions extérieures qui puisse
assurer qu’il y a dans notre corps une âme qui a des pensées, excepté la
parole ».La parole apparaît ainsi comme la manifestation de la raison car l’homme en
parlant fait correspondre des mots à des idées. La parole n’est pas une série de sons
mais un ensemble de mots qui sont organisés d’après les règles de la grammaire,
exprimant des situations, des états d’âme. Ainsi l’homme ne parle pas mécaniquement
comme un perroquet ou un robot, mais choisit ses mots pour se faire comprendre. En
quelque sorte, l’homme au lieu de résonner (émettre des sons), raisonne en parlant. En
clair, il raisonne en parlant pour ne pas dire du n’importe quoi. Cela signifie qu’au
sens propre du terme, les animaux n’ont pas de langage, tout au moins articulé parce
qu’ils sont dépourvus de raison. Rappelons que certains animaux ou oiseaux comme
le perroquet, suite à leur dressage, peuvent répéter instinctivement des mots mais ne
parlent pas pour la raison toute simple qu’ils se contentent de ce que l’homme dit. Cela
est d’autant exact qu’un perroquet ne peut jamais répondre à une question inédite.
Descartes assimile à cet effet l’animal à la machine. Il écrit : « Jamais des machines
ne peuvent user des paroles ni d’autres signes en les composant comme nous le
faisons pour déclarer aux autres nos pensées ».Il conclut : « La parole est
l’expression de la pensée et n’appartient qu’à l’homme. ».Tout en admettant que
les animaux communiquent entre eux de façon instinctive par des signaux (les
Fourmies, la chauve-souris, les abeilles), ils n’ont pas de langage). Emile Benveniste

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disait à ce sujet : « L’animal exprime ses émotions, il ne peut les dénommer. Chez
les animaux il n’y a pas de dialogue, il n’y pas d’échange linguistique ».
II-LE LANGAGE comme fait SOCIAL : Lucien MALSON nous apprend dans son
ouvrage intitulé« Les animaux sauvages » que des êtres humains ont été aperçus dans
la forêt de Lion par un chasseur de perdrix. Celui-ci effrayé, est allé avertir le
commandement des eaux et forêt de ladite ville. Celui-ci a dépêché sur les lieux un
détachement militaire pour capturer les enfants sauvages. Ce qui fut fait. Les enfants
transportés à Paris ont été logés dans le jardin zoologique pour une éventuelle
récupération pour leur humanisation. Malheureusement en dépit de tous les efforts de
socialisation, ces enfants sauvages ceux-ci n’ont pu acquérir le langage parce que
n’ayant pas bénéficié au début de leur existence du commerce social. Malson a conclu
que l’homme détaché de la société devient une bête brute, dépourvue de langage parce
que dépourvue de conscience.
De là, il convient de noter que le langage, tout comme la raison est une affaire de
société et ne peut s’accomplir qu’au moyen des rapports sociaux. Le langage comme
fait social présente un double aspect : conventionnel et coercitif.
1- Aspect conventionnel du langage : le mot ou signe linguistique relève de
l’invention, de l’entente entre deux personnes exemple : le code secret ou langage
ésotérique (réservé aux initiés). Les linguistes expriment cet aspect conventionnel du
langage comme arbitraire. Ferdinand de SAUSSURE disait : « Le signe linguistique
est arbitraire ». Entendant par signe linguistique un mot qui désigne quelque chose,
c’est-à-dire le phonème. Le phonème présente à son tour deux aspects : le signifié (la
chose que l’on désigne) et le signifiant (l’idée qui la désigne). Ferdinand de
SAUSSURE affirme : « la langue est une feuille de papier dont la pensée est le
recto et le son le verso ».
2- Aspect coercitif du langage : la coercition c’est l’imposition, l’exécution d’une
tâche par obligation. Ainsi le langage est coercitif parce que nul n’a choisi sa langue à
sa naissance. Par exemple : la langue maternelle nous a été imposée depuis notre
enfance.
Bref retenons que le langage participe à la définition du fait social. Emile Durkheim
écrivait : « Un fait social est à la fois coercitif et collectif, une langue existe
indépendamment de chacun des individus qui la parlent, et bien qu’elle n’ait
aucune réalité en dehors de la somme de ces individus, elle est cependant une de
par sa généralité, extérieur à chacun d’eux ».
III-DEFINITION de la COMMUNICATION : Du Latin communicare (rendre
commun), la communication implique le rapport avec d’autres personnes. La
communication signifie aussi la transmission d’information d’un émetteur à un
récepteur. Par exemple : On communique une nouvelle, une décision adoptée, la date
d’une réunion, d’une cérémonie de mariage, etc.

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La communication est donc un fait social comme le langage. Ainsi les formes de
langage correspondent aux éléments de la communication entre autres la parole,
l’écriture, l’Art.
1-LA PAROLE : c’est la transmission orale des messages. Elle est l’actualisation
d’une langue donnée. Ferdinand de Saussure disait : « la parole est un acte individuel
d’utilisation du code de la langue ». Pour ainsi dire, il y a une interaction entre la
langue et la parole. Ainsi la voix est un ensemble de supports de la parole et l’organe
d’émission est la langue. La voix est révélatrice comme la raison.
2-L’ECRITURE : c’est une technique inventée par l’homme pour immobiliser la
parole fictive. Les grecs disaient à cet effet : « VERBA VOLA, SCRIBA
MANENT ». (La parole s’envole, l’écriture reste). On peut simplement dire que
l’écriture immortalise la parole, la conserve intacte aussi longtemps que possible. C’est
pourquoi, nous pouvons dire avec juste raison que l’écriture est « la caisse d’épargne »
de la culture.
3-L’Art : Le cinéma, la musique, la peinture, la sculpture, la danse, l’architecture, la
littérature sont des éléments constitutifs de l’Art et celui-ci est en quelque sorte le
langage au second degré ou métalangage. Ainsi l’Art exprime l’état d’âme de l’homme
quand il n’a plus de mot pour dire ce qu’il veut dire.
IV-LES FONCTIONS de la COMMUNICATION : La communication c’est la raison d’être du langage. Le
langage est essentiellement le moyen de communication. Il est une route qui conduit aux autres, la
voix d’accès à autrui, en même temps d’auto-exposition. MOUNEY disait : « La communication est la
fonction première du langage ». MARTINET dira : « La langue est l’instrument de communication ».
Jon LOCKE voit à travers le langage le moyen d’exposer des idées et de les transmettre aux autres. Il
écrit : « Le but du langage est de fixer les idées et de les communiquer ».Le langage établit des
relations d’interaction entre les hommes. On peut dire que la communication est la dialectique entre
l’émetteur et le récepteur.
Bref, nous pouvons dire que la fonction de communication établit un dialogue entre des partenaires.
Mais notons au passage que la parole a des limites objectives ainsi, il nous arrive de tarir de mots
pour exprimer notre état d’âme. Par exemple : une femme qui a fait 40 ans sans faire d’enfant finit
par avoir un garçon à la 45e année. Au baptême de cet enfant sa vieille mère pleure. Ses larmes
sont un langage. Faut –il signaler par ailleurs que le regard du père en direction de l’enfant peut
être synonyme de langage.
On peut simplement dire que l’information, la publicité, les propagandes, l’expression de joie ou de
tristesse constituent des éléments de la communication.
CONCLUSION : le langage constitue en dernière instance un phénomène social, le support et
l’épargne de la culture. On peut même dire que le langage est l’objet principal de la philosophie. Elle
se doit donner un contenu aux mots, conquérir la vérité par de là les artifices du langage. A cet
effet ? Martin HEIDEGGER disait : « La philosophie est une modalité privilégiée de dire l’être même
devenu parole, porté à l’éclat du paraître par la grâce de la parole ».

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TRAVAIL – MONDIALISATION - PAIX :
INTRODUCTION : Etudier ces concepts en rapport les uns avec les autres, commande visiblement
d’examiner au préalable chaque concept dans ses différentes approches. Cela permettra de les saisir
dans leurs interconnexions dialectiques.
Qu’est-ce que le travail ?
Que signifie la mondialisation ?
Qu’est-ce que la paix ?
I- DEFINITIONS des CONCEPTS :
1-LE TRAVAIL : il se définit de moult façons. Etymologiquement, le mot travail
vient du Latin tripalus qui signifie trois potos pour immobiliser l’animal à ferrer.
Toujours selon le même Latin, le travail vient de tripalium qui signifie instrument de
torture, de contrainte des mains de l’homme pour immobiliser les animaux, les
empêcher de faire des déplacements volontaires.
Au sens religieux le travail est une punition infligée à Adam et Eve suite au péché originel. De quoi
s’agissait-il ? Selon la Bible, notamment dans sa rubrique ‘‘jardin d’Eden’’. Dieu a créé le monde au
milieu duquel il créa un jardin fruitier avec à son centre un arbre spécifique. Pour l’entretien dudit
jardin, Dieu créa Adam avec la consigne ferme qu’il peut se nourrir de tous les fruits du jardin,
excepté ceux de l’arbre central, l’arbre de vie. Toujours selon la Bible, Adam a respecté la consigne
pendant tout le temps qu’il était seul. Mais pour chasser la nostalgie dont il souffrait, Dieu créa Eve,
l’envoya à Adam pour le seconder. Selon la Bible, Eve a été trompée par le Serpent appelé Satan
celui-ci la poussa à manger le fruit interdit, de l’arbre de vie. A son tour, Eve convaincra Adam de
consommer ledit fruit. Ainsi dit, ainsi fait. Dieu vit Adam et Eve violer son interdit. Il fit tomber
trois sanctions sur les trois fauteurs :
- Au serpent qui était Satan : Il dit «Tu ramperas désormais pour te déplacer ».
- A Eve ; il dit : « Tu enfanteras désormais en travail (c’est-à-dire dans la douleur).
- A Adam ; il annonça : « Désormais tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».
Ainsi le travail est devenu une punition, une sanction divine infligé à l’homme pour avoir
commis le péché originel.
Selon le physicien, le travail a d’abord été perçu comme toute fourniture d’énergie. La
notion a évolué pour signifier qu’une force travaille quand son point d’application se
déplace. Mais à regarder de près dans cette perception du travail on serait tenté de dire
que l’animal travaille. Mais au fond l’animal est un instrument de travail (l’âne
transporte des bagages de la maison au marché et du marché à la maison sans savoir si
le marché a été fructueux. Comme pour dire que l’animal ne travaille pas).
Au sens philosophique le travail signifie en dernière instance toute activité consciente
accomplie par l’homme en vue de la satisfaction de ses besoins vitaux. Il existe deux
types de travail : manuel et intellectuel.
Le travail présente ainsi deux caractéristiques essentielles :
a-LE CARACTERE pénible du TRAVAIL :
Il est fatiguant, crevant, en un mot arassant. Le travail est pénible parce que l’homme
doit forcer la nature (déchiffrer, extraire, labourer, construire) un environnement
primitivement hostile. Dans ce contexte on peut dire avec Marx que le travail est une
activité de production et de reproduction de la vie. La nature n’étant pas toujours
généreuse, l’homme doit dépenser de l’énergie, s’investir dans l’objet qu’il produit et

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cela ne constitue nullement un plaisir en soi. Autrement dit c’est dans la douleur et
dans la peine que l’homme gagne son pain. Là, le travail devient une nécessité absolue
pour l’homme pour sauvegarder sa survie et sa pérennisation. Il apparaît comme un
moyen de réalisation des rêves de l’homme. VOLTAIRE affirmait que le travail
éloigne de nous trois grands maux : le Vice – l’Ennui et le Besoin. (Le Laboureur et
ses Enfants).
b- LE COTE permanent du TRAVAIL :
Il faut noter que le travail est une activité permanente, quotidienne, car l’homme doit
passer sa vie à travailler pour se maintenir et se développer. On peut ainsi considérer
l’existence humaine comme une vie en travail et de travail. Le travail apparaît ainsi
comme contraire au divertissement, à la concupuissance. Comme pour dire que le jeu
est une période de repos, de délassement, de distraction de récupération de la force,
c’est-à-dire de nouvelles forces. Les jeux et les loisirs sont agréables, car dans ces
genres d’occupation l’homme n’y trouve aucune contrainte de la part de l’objet. Il se
sert de ces objets, se défoule par eux afin de se récréer. La finalité de ces distractions
c’est la récupération en vue de mieux reprendre le travail. Les jeux et les loisirs sont
des nécessités pour le travailleur car ils lui permettent la recharge d’énergie pour les
activités futures.
Pour survivre et se développer, la société accorde une place de choix au travail. Ainsi
disons que le travail a un aspect socio-politique car une société qui travaille tend vers
l’abondance. Le travail devient ainsi un meilleur agent catalyseur des hommes dans la
société. Comme pour dire qu’il permet une interdépendance réciproque entre les
hommes à tel point que nul ne peut se suffire à lui-même. A ce sujet Martin LUTHER
KING disait : « Nous sommes des débiteurs perpétuels d’hommes et de femmes,
connus et inconnus. Nous ne pouvons achever notre petit déjeuner sans nous être
rendus dépendants de plus de la moitié du monde. En nous levant le matin, nous
utilisons un savon créé pour nous par un Français ; la serviette nous vient d’un
Turc. A table, nous buvons un café fourni par un sud-américain, du thé par un
Chinois ou du cacao par un africain. Avant de partir à notre travail, nous
sommes redevables à plus de la moitié du monde ». C’est pour dire qu’en travaillant
on rend service aux autres, à l’humanité. C’est ainsi que le même Martin Luther
KING nous conseille de travailler d’arrache-pied pour nous rendre utiles à l’humanité.
Il écrit : « Il n’y a pas de travail insignifiant. Tout travail qui aide l’humanité a de
la dignité et de l’importance. Il doit être entrepris avec une perfection qui ne
recule pas devant la peine. Celui qui est appelé à être balayeur de rue doit balayer
comme Michel ANGE peignait ou Butheven composait ou Shakespeare écrivait. Il
doit balayer si parfaitement que les hommes des cieux et de la terre s’arrêteront
pour dire : ici vécut un balayeur de rue qui fit bien son travail ». (cf. La Force
d’Aimer).

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Les problèmes liés au travail varient selon les sociétés et les modes de production.
Exemple : les problèmes de développement des sociétés industrialisées ne sont pas les
mêmes que ceux qui se posent aux sociétés traditionnelles africaines.
LA MONDIALISATION :
Comme son nom l’indique la mondialisation est un processus socio-économique qui
vise à s’étendre dans le monde entier comme un modèle unique. Elle est aussi définie
comme si le monde était devenu un village planétaire. Le concept de mondialisation
est utilisé depuis 1848 et se voulait une uniformisation de tous les systèmes de
production et de consommation. Avec l’extension de la production capitaliste, on
assiste à une mondialisation progressive de l’économie de marché qui se fonde sur la
recherche constante du profit.
Ce système visait à uniformiser la production par un mécanisme unique de
mécanisation des secteurs de production. Le concept de mondialisation s’affiche par
une extension progressive du système capitaliste sur l’univers. La mondialisation
aujourd’hui est une tentative de récupération par le grand capital de tous les
mécanismes de production au profit des Lobis capitalistes en quête d’une main mise
totale sur tous les marchés d’échange. Pour réussir un tel projet, les pays capitalistes ne
lésinent sur aucun moyen : de la communication à la production agricole en passant
par l’industrialisation. Ainsi les questions d’intérêts sont au centre de la
mondialisation. La mondialisation du système économique capitaliste consiste donc en
une concentration entre les mains des nantis de tous les moyens de production,
politique, économique, culturel et sociale. La mondialisation des échanges consiste à
donner les mêmes moyens à tous ceux qui entrent dans le système de production et de
commercialisation capitalistes.
LA PAIX :
Le concept de paix se prête à une pluralité d’approches. Généralement par paix on
entend une situation où il y a absence de guerre. La paix signifie dans ce sens un
rapport non conflictuel entre les hommes. Elle se veut aussi l’absence d’hostilité et de
violence ouverte au sein d’une communauté.
Au sens psychologique, la paix, signifie l’état de sérénité de l’esprit qui ne souffre
d’aucune passion. La paix vue sous ces angles, exclut-elle tout confit idéologique au
sein d’une société.
Visiblement la paix n’exclut pas les conflits d’intérêts ; elle peut, peut être les
camoufler mais pas les anéantir. Les conflits d’intérêts expriment des intérêts de
classes parce que sous-entendus les disparités économiques entre les hommes et les
classes sociales. Dans ce sens, il convient de relativiser l’état de paix qui, certes, ne
signifie pas affrontement violent mais indique que les hommes s’orientent dans les
rapports sociaux en fonction de leurs situations économiques. C’est donc dire que la
paix n’est pas synonyme de situation universelle et qu’au contraire, elle peut même
signifier des disparités de tous ordres.

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II-INTERCONNEXION TRAVAIL-PROGRES et DEVELOPPEMENT :
A présent, il convient de noter que les trois concepts entretiennent des relations
d’interdépendance quand on sait que le travail insuffle le progrès c’est-à-dire le
changement d’état de situation (positivement ou négativement). On peut régresser vers
le passé comme progresser vers l’avenir). Mais si le but du travail est le mieux-être de
l’homme, sa libération de ses peines, de ses souffrances, cet objectif ne s’est pas
toujours réalisé, au contraire, il arrive que le travailleur, au lieu de se libérer des
contraintes par son travail, se voit aliéné dans ce processus de production des biens
matériels nécessaires à son développement. En d’autres termes le travail n’assure pas
toujours le développement à l’être humain. Ainsi certains travaux, au lieu de libérer
l’homme l’aliène davantage : c’est le cas du travail des aides ménagères (Servantes)
qui, le plus souvent, travaillent trente jours sur trente pour un salaire de misère (dans
la plupart des cas à Bamako, elles sont rémunérées à 7500F le mois).
Le travail des ouvriers est organisé de telle sorte qu’ils se perdent devant leurs propres
produits. On dit qu’ils sont aliénés. De tels travaux, loin de conduire le travailleur vers
un avenir meilleur, l’appauvrissent, l’assujettissent et le conduisent à la paupérisation.
Le travail dans ces conditions ne contribue pas au développement du travailleur. Cela
est d’autant exact que le développement suppose non seulement les progrès de la
science et de la technique, mais aussi la solution des problèmes sociaux et humains.
C’est dire qu’indubitablement il n’y a pas de développement aujourd’hui sans la
science et la technique, car à partir des découvertes des lois de la nature, l’homme
devient chaque jour davantage maître et possesseur de cette nature. La maîtrise de la
nature par le travail humain implique le développement de tous les secteurs de la vie
socio-économique, politique et culturelle. Ainsi ; avec une grande production et
productivité accrues, la nécessité s’impose aux producteurs d’écouler leurs produits
parce que dans la réalité concrète, ils ne peuvent les consommer sans risque de
péremption, d’où la nécessité d’un commerce international qu’on pourrait appeler
mondialisation des échanges. Ainsi, à la recherche de profits et dans leurs tentatives de
défendre leurs intérêts fondamentaux, les hommes tissent et entretiennent entre eux des
rapports conflictuels qui conduisent des fois à des conflits violents tels que les
révoltes, les guerres (génocides). Ces conflits transportés sur le terrain des classes
s’appellent luttes des classes. La mondialisation des échanges répond au souci d’équité
dans le mécanisme de l’écoulement des produits agricoles, industriels, miniers,
naturels, etc.
Avec le développement de l’industrialisation et la mécanisation de l’agriculture, un
fossé s’est progressivement creusé entre les continents. Le constat aujourd’hui est
cuisant : l’Afrique a été et est transformée en continent de réservoir de matières
premières et en marché d’écoulement des produits manufacturés. Dans ce processus
commercial mondial, le continent africain reste victime de la détérioration des termes
de l’échange entre lui et de ses partenaires du grand capital, et ce malgré quelques
tentatives de réglementation de ces échanges (N.P.A.D = News Partenerchips of

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Developpement of Africa), (A.C.P=Afrique Caraiibes Pacifique), (N.P.E=Nouvel
Partenariat Economique).
En fait, les produits agricoles, naturels, miniers en provenance de l’Afrique à l’état
brute sont livrés à l’extérieur à vile prix. Ces mêmes produits retournent en Afrique
sous forme finie ou semi-finie à des prix incommensurables (très chers). Tout se passe
aux dépens du développement du continent africain et pour le mieux-être des
partenaires de l’Afrique. On peut simplement dire aujourd’hui que la mondialisation
des échanges conduit à des conflits géo-politiques souvent meurtriers. Par exemple :
en Lybie, les occidentaux se sont cachés derrière le concept d’absence de Démocratie
pour y allumer le Feu. Mais en réalité un esprit averti comprendra que cette
intervention visait à s’approprier du pétrole libyen jadis réservé au peuple laborieux
de Libye.
Au nom de la lutte contre le terrorisme, la France a mobilisé son armada de guerre
pour (a-t-on dit) venir à la rescousse du Mali en vue de libérer son territoire des
occupants. Les questions qui s’imposent : A Quel prix cette intervention ? A quelles
conditions ? Est-ce une réelle volonté de payer au Mali une dette coloniale ? En
tout cas, le Général DE GAULLE avait dit que la France n’a pas d’amis mais des
intérêts.
Le concept de paix est à relativiser suivants les situations. Elle se trouve sur toutes les
lèvres mais les actes politiques des servent souvent cette prétendue paix. Comme pour
dire que la meilleure paix en Afrique ne peut venir que des africains, paix qui passe
nécessairement par la stabilité économique du continent et la lutte contre l’exploitation
de l’homme par l’homme.

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DEMOCRATIE et DROITS de l’HOMME :
Introduction : Etudier les relations qui s’établissent entre la Démocratie et les Droits de
l’homme, c’est avant tout examiner les deux concepts dans leurs approches respectives. Ainsi
il convient de se demander :
- Qu’est-ce que la Démocratie ? Quelles sont les types de Démocraties ?
- Qu’appellent –on Droit de l’homme ?
- Quelles relations existent-elles entre les deux concepts ?
I- APPROCHE du mot DEMOCRATIE :
Du grec demos (qui veut dire peuple) et kratos (pouvoir), le mot Démocratie signifie
étymologiquement le Pouvoir du Peuple. Il se veut un régime, une organisation
sociale, une philosophie, un idéal. La démocratie politique désigne donc un
gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Dans la Grèce Antique
(comme aujourd’hui d’ailleurs) il existait deux types de Démocratie : la Démocratie
Directe et la Démocratie Indirecte.
On appelle Démocratie Directe, cette forme de pouvoir où le peuple se gère
directement sans déléguer ses pouvoirs à quelqu’un. Là, les décisions se prennent en
Assemblée générale et ceux chargés du suivi de l’exécution desdites décisions sont
choisis et mandatés par les mêmes Assemblées populaires. Notons au passage que les
Métèques (étrangers) et les femmes ne participaient pas aux votes pour choisir les
mandants.
La Démocratie Indirecte encore appelée Démocratie parlementaire se veut cette forme
de pouvoir où il existe entre le peuple et ledit pouvoir des intermédiaires issus
d’élections organisées. Là, le peuple, malgré le choix des élus posséderait des moyens
de contrôle appelés dans leur jargon grec ‘‘initiatives populaires’’ ou encore le Veto
(cas du code de la famille au Mali).
En régime de Démocratie Indirecte, le peuple choisit ses serviteurs au niveau des
villages ou quartiers, des communes, des régions à la faveur d’élections. Les députés et
les élus communaux doivent constamment recueillir l’avis des électeurs par rapport à
toutes les questions touchant à la vie de la communauté.
II-DROITS de L’HOMME :
Ce concept peut être défini comme ensemble des droits des libertés, des prérogatives
reconnus aux hommes sans considération de race, de situation économique, politique
ou religieuse tel que stipulé dans la déclaration universelle des Droits de l’homme et
du citoyen de 1789. Ainsi on distingue au chapitre des droits de l’homme la
déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, la convention européenne des
droits de l’homme de 1950, la conférence d’Helsinki en 1975, de Belgrade en 1977.
Les droits de l’homme supposent des conditions de vie acceptables pour tous les
citoyens sans discrimination aucune. Ces conditions supposent une nourriture
descente, un logement descend, des soins de santé descend, une éducation pour tous.
Ces conditions qui, ensemble constituent les droits de l’homme et du citoyen,

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nécessitent le travail pour tous. Ainsi, par le biais du travail, les citoyens sont appelés à
assumer leurs devoirs ; ainsi auront-ils la latitude de revendiquer leurs droits légitimes.
En clair, les droits de l’homme constituent des dispositions juridiques et politiques
conférant à chaque être humain le droit à la vie et au développement. Il semble donc
juste de dire que la démocratie et les droits de l’homme font cause commune. Plus
clairement, les droits de l’homme constituent un volet essentiel de la démocratie tant il
est vrai que le mieux-être socio-économique, politique et culturel constitue le gage de
toute démocratie véritable. Démocratie et Droits de l’homme ont un et unique même
but : le bien être socio-économique des hommes.
III-ETAT- DEMOCRATIE - CITOYENNETE :
Notons avant tout que l’Etat peut se définir comme une force publique ayant en charge la
gestion des affaires publiques et privées à l’intérieur d’un territoire déterminé. Cette force est
composée de l’armée, de la gendarmerie, de la police, de l’administration et de la justice.
Le citoyen, quant à lui, peut être perçu comme un membre de la communauté politique
jouissant d’un ensemble de droits et de qui, on exige des devoirs dont celui-ci de participer
directement ou indirectement à la gestion des affaires publiques. Comme pour dire que la
citoyenneté n’est autre que l’ensemble des activités que mène le citoyen pour assurer des
devoirs et revendiquer ses droits. On peut même dire que la citoyenneté est la conséquence
logique de l’intégration sociale des hommes.
Cette intégration est donc l’acte par lequel on fait de l’homme un citoyen. La citoyenneté doit
en conséquence bénéficier de l’égalité des hommes devant la loi, la sécurité et la liberté pour
tous. L’Etat apparaît donc comme une force devant garantir aux citoyens leurs droits légitimes
tout en les invitant à accomplir leurs devoirs de citoyens.
L’Etat démocratique se donne ainsi pour tâche de former les hommes à devenir des citoyens
pour répondre aux exigences de l’Etat démocratique expression de la volonté du peuple. En
régime démocratique, l’Etat protège et défend les intérêts fondamentaux des citoyens en vue
d’une harmonisation globale de la société pour un développement durable des hommes.
IV- CITOYENNETE et DROITS de L’HOMME
Il y a ici une relation dialectique entre la citoyenneté et droits de l’homme. Ainsi, si le citoyen
a des droits, il serait plus adéquat pour lui de commencer par s’acquitter de ses devoirs pour
ensuite revendiquer ces droits qui ne sont autres que les droits de l’homme et du citoyen.
Citoyenneté et droits de l’homme font donc cause commune car les deux visent la satisfaction
des besoins de survie, le développement mais aussi la liberté de l’homme sous toutes ses
formes. Cela se réalise tant à l’échelle national qu’internationale. La citoyenneté et les Droits
de l’homme sont parties intégrantes de l’Etat démocratique. C’est en cela que nous pouvons
dire que tout Etat démocratique est un Etat de droit qui respecte et protège les droits de
l’homme et du citoyen.
En effet, démocratie, droits de l’homme, citoyenneté sont des instruments de travail et le
fondement de tout Etat soucieux de préserver et de sauvegarder le bien être des hommes.

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ECONOMIE POLITIQUE :

INTRODUCTION : d’entrée de jeu, il convient de noter qu’au tout début du 19e


siècle, l’Angleterre était le pays le plus avancé dans l’économique en Europe. Le mode
de production capitaliste favorisait sans cesse le développement du machinisme et
l’accroissement de la production. Ainsi s’élaborèrent en Angleterre des théories
économistes sous l’égide des économistes comme Adam SMITH, David RICARDO,
William PETTY et Jean Baptiste SAY.
Le travail entreprit par ces économistes visait non seulement à donner un sens à
l’économie mais surtout à explorer le mécanisme de production et de l’accumulation
de la richesse.
I -DEFINITION du CONCEPT: d’une manière générale, l’économie peut se définir
comme l’ensemble des faits relatifs à la production, à la circulation, à a répartition, et à
la consommation des richesses dans une société. L’économie se veut ainsi l’ensemble
des rapports de production qui s’établissent entre les hommes au cours du processus de
production des biens matériels nécessaire à la survie et au développement de
l’humanité. Ces rapports s’établissent aussi dans la répartition, l’échange et la
consommation.
Il importe avant tout de faire remarquer que le concept d’économie à évoluer au fil des
âges. Elle signifiait en premier lieu la gestion des biens familiaux autours desquels
s’organisaient des familles et les rapports s’y rapportant. Les biens familiaux
relevaient essentiellement de l’agriculture, l’élevage, la pèche et l’artisanat.
Mais c’est avec le Mercantiliste Français du 17e siècle Antoine de Mont chrétien que
nous devons le concept d’économie désignant à la fois l’activité économique d’une
collectivité humaine et son étude.
Aujourd’hui, le concept d’économie qui se veut tout à la fois un domaine de
production, de répartition et de consommation désigne plus particulièrement une
science étudiant tout le mécanisme économique y compris les rapports qui
s’établissent entre les hommes et toute la sphère de la production. L’on comprend donc
pourquoi le concept d’économie politique se veut science économique.
II- L’ECONOMIE politique CLASSIQUE :
Elle se repartie en deux volets différents mais complémentaires à savoir le
Mercantilisme et la Physiocratie.
1-Le MERCANTILISME : selon cette théorie la source de la richesse d’une nation
réside dans le commerce. En ce sens l’argent crée le commerce qui à son tour fini par
fructifier celui-là. Les mercantilistes sont restés à la surface quant à l’exploitation
portant sur l’accumulation de la richesse car ; ils n’ont vu que le commerce comme
seul source de richesse. Pour les mercantilistes donc ce sont les échanges
commerciaux entre les nations qui constituent la source de toutes les richesses.
2-LA PHYSIOCRATIE : selon cette théorie, la terre constitue la source de la richesse
des nations. Les théoriciens de la physiocratie sont allés plus loin que les

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mercantilistes dans la mesure où ils ont situé la source de la richesse dans la
production notamment l’agriculture, l’élevage, le cumul des métaux d’où l’étymologie
du mot physus qui signifie en grec nature et kratos pouvoir.
Pour les physiocrates, la source de la richesse ne réside donc pas dans le commerce
mais dans la production.
Adam SMITH et David RICARDO ont élaborés la doctrine de la VALEUR-
TRAVAIL démontrant ainsi que la valeur n’est créée que par le travail. Ils déclaraient
que le travail est la source de toute richesse sociale et montraient que la valeur est
déterminée par la quantité de travail effectuée. Cependant ils n’ont pas pu établir une
délimitation cohérente entre la valeur d’usage et la valeur d’échange. D’autre part il
faut noter que les physiocrates ont fait remarquer très justement que les échanges de
marchandise s’identifient à des échanges d’activités laborieuses.
Adam SMITH en est arrivé jusqu’à montrer que le profit capitaliste n’était rien d’autre
que le produit du travail non attribué ou payé des travailleurs. Mais les physiocrates
n’ont pu élever jusqu’à l’analyse scientifique des rapports de classes et de la lutte des
classes dans le processus de production. Ainsi, ils considéraient le mode de production
capitaliste comme la forme supérieure achevée, éternelle de la production.
En effet les économistes ont saisi dans une certaine mesure les problèmes
économiques de leur temps. Cependant ils étaient limités par leur vision bourgeoise de
l’économique parce que considérant le régime capitaliste comme un système naturel et
éternel.
III- THEORIE ECONOMISTE de MARX :
Marx réalisa un bon décisif dans l’analyse des systèmes économiques par la
découverte de la Plus-value. Le capitaliste achète la force de travail de l’ouvrier à une
valeur déterminée par son le temps de travail. Par son travail l’ouvrier crée un produit
supplémentaire non payé par le capitaliste : c’est la Plus-value Exemple supposons que
l’ouvrier travaille huit (8H) par jour. En 4H déjà il crée un produit qui couvre les faits
de son salaire, l’achat de la matière première, le combustible et pendant les 4 autres
heures il produit exclusivement pour le capitaliste en créant la Plus-value.
Ceci dit, notons que le marxisme est à la fois une philosophie et une théorie
économique. Comme on le sait le régime économique constitue la base sur laquelle
s’élève la superstructure. En venant à l’analyse du mécanisme économique, Marx a
revu et augmenter les notions économiques essentielles politique antérieure. Il est venu
au constat que l’économie capitaliste est la forme supérieure de la production
marchande. Pour ce faire Marx a commencé l’analyse du capitalisme par celle de la
marchandise par définition la production destinée à l’échange, à la vente. Cette
production s’est substituée à l’économie naturelle.
Dans notre exposé de la vision marxiste de l’économie il sera question de la
Marchandise, du travail, du marché, de la monnaie et de la Plus-value.
1-LA MARCHANDISE : Marx souligne d’abord que tous les produits du travail ne
sont pas des marchandise car celui qui satisfait ses propres besoins ou ceux de sa
famille grâce au produit de son travail ne fait que crée un produit, une chose et non une
marchandise. Ne devient marchandise que le produit du travail consommé à la suite de

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l’échange. La marchandise possède deux propriétés : la valeur d’usage et la valeur
échange. L’échange est déterminé par un élément commun qui est le travail humain
plus précisément le travail social qui détermine le temps social.
2-LE TRAVAIL : Marx découvre ici le double caractère du travail qui crée la
marchandise. Il établit que les propriétés de la marchandise (valeur d’usage et valeur
d’échange) sont déterminées par le double caractère du travail.
-La Valeur d’usage de la marchandise est créée par le travail en tant que dépense de
force de travail de l’homme (ici le travail est concret).
-La valeur d’échange de la marchandise est créée par le travail en que fourniture de la
force de travail de l’homme en général indépendamment de sa force c’est- à-dire le
travail abstrait. A ce sujet Marx écrit : « Tout travail est d’un côté dépense dans son
sens physiologique de la force humaine et à ce titre de travail humain, il forme la
valeur des marchandises. De l’autre côté tout est dépense de la force humaine
sous telle ou telle forme productive déterminée par un but particulier et à ce titre
le travail est concret, utile. Il produit des valeurs d’usages ou utilité ».
3-LE MARCHE : Les rapports d’échange sur le marché exprime les rapports entre les
producteurs de marchandise dans la production sociale. C’est pourquoi la valeur
représente non les rapports entre les choses mais plutôt les rapports entre les
producteurs de marchandise. On peut donc dire que le marché est l’ensemble des
rapports entre les différents producteurs isolés et entre les différents producteurs de
valeur d’échange de produit fabriqué.
4-LA MONNAIE : A l’ origine l’échange était un phénomène rare. Mais avec la
division sociale du travail il devient de plus en plus régulier. D’abord par la méthode
du troc (échange direct d’une marchandise contre une autre marchandise) puis peu à
peu la marchandise la plus demandé commence à jouer le rôle d’équivalent général
c’est-à-dire la marchandise spécifique servant de moyen d’échange de toutes les autres
marchandises. Selon les lieux ce rôle d’équivalent était joué par différentes
marchandise comme le sel, le bétail, le céréale dans la dote en lieu Malinké et
Bambara par la suite l’argent métal et l’or. Par leurs propriétés naturelles ces métaux
précieux conviennent parfaitement au rôle d’équivalent général de toutes les
marchandises. Ainsi ils firent fonction de monnaie. La monnaie est donc une
marchandise particulière jouant le rôle d’équivalent général de toutes les
marchandises. Toute marchandise exprime sa valeur en monnaie. Ceci est appelé le
prix. Donc la monnaie exprime une fonction de mesure de la valeur de moyen de
circulation, d’accumulation et aussi de moyen de payement.
5-LA PLUS-VALUE : le mécanisme d’échange et d’exploitation peut se résumer en
ceci :
-La circulation marchande simple : Marchandise – Argent – Marchandise (M=A=M)
c’est-à-dire vente d’une marchandise pour l’achat d’une autre marchandise.
-LE MOUVEMENT du CAPITAL : Argent Marchandise Argent (A=M=A) c’est-à-
dire l’achat d’une marchandises pour sa vente.
Dans le premier cas l’argent est un intermédiaire alors que dans le second c’est le
capital : l’argent est utilisé pour la vente mais à la fin du mouvement il y a plus

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d’argent qu’au début. La formule devient alors Argent-Marchandise- Argent’
(A=M=A’) A’ représente l’argent primitivement placé plus le surplus M c’est-à-dire
l’excédent par rapport à la somme première est appelée par Marx la Plus-value). Dans
le système capitaliste, la plus-value est la matérialisation du temps de travail non payé
à l’ouvrier, au travailleur.
Le capitaliste se procure de la plus-value de façon suivante : le travail des ouvriers se
décompose en deux parties ;
-Durant la première partie l’ouvrier produit une valeur égale à celle de sa force de
travail Ex : en 3H ce temps de travail est appelé par Marx le temps de travail
nécessaire et le travail effectué pendant ce temps est appelé travail nécessaire.
-Pendant la deuxième partie de la journée de travail (5H) l’ouvrier crée un surplus de
valeur supérieure à celle de sa force de travail cette partie de la journée de travail est
appelé le temps de travail additionnel et le travail effectué pendant ce temps est
appelé travail additionnel.
Marx a ainsi mis en relief le rapport entre le travail et le capital après avoir
profondément analyser le processus de réalisation de la plus-value. Il montre que le
capital se présente sous forme monétaire mais que l ‘argent par lui-même n’est pas un
capital. L’argent ne devient capital que lorsque sa valeur s’accroit. Le capital se divise
en deux parties : le captal constant et le capital variable.
-Le capital constant (C C) est l’argent déposé pour l’achat de matériel de travail, des
moyens de production (Bâtiment, Machine, Matière première combustible…)
-Le capital variable (C V) est dépensé pour l’argent l’achat de force de travail qui
grandit lors du processus de production et crée la plus-value : c’est le salaire des
travailleurs.

CORRUPTION ET DELINQUANCE FINANCIERE


I -DEFINITIONS
II-CAUSES et MANIFESTATIONS
III-CONSEQUENCES
IV-LUTTE
INTRODUCTION :
La problématique du développement se pose avec acuité au regard des conditions de
vie et de travail propre à notre société. Cette problématique du développement souffre
d’une pesanteur multidimensionnelle tant sur le plan politique, économique,
financière, culturel et social.
Ici il sera question d’un obstacle spécifique à ce développement au double plan de la
corruption et de la délinquance financière. Ces concepts font l’objet de plusieurs
approches qu’il convient de saisir dans les grandes lignes, seulement après avoir cerné

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les causes, les manifestations et les conséquences relatives à la corruption et à la
délinquance financière. Ces phénomènes qui portent entorse au développement
d’ensemble de notre société nécessite une éradication car la lutte pour le
développement est un impératif catégorique pour l’Afrique et donc pour le Mali
longtemps victime des aléas de l’histoire.
I-DEFINITION DES CONCEPTS :
A-La CORRUPTION : la corruption signifie avant tout altération d’une substance
par putréfaction. Elle se veut aussi l’ensemble des moyens employés par un homme
pour circonvenir quelqu’un, le détourner de son devoir.
Au sens du droit pénal la corruption se définie comme un comportement incriminé par
lequel sont sollicités, agrées ou reçus des offres, promesses dons ou présents à des fins
d’accomplissement ou d’abstention d’un acte, d’obtention de faveur ou davantage
particulier.
La corruption est dite passive lorsqu’elle est le fait du corrompu, elle est active
lorsqu’elle est le fait de corrupteur. Comme pour qu’il n’y pas de corruption sans un
corrupteur et un corrompu.
A présent passons au deuxième concept de notre thème à savoir la délinquance
financière.
B-LA DELINQUANCE :
Étymologiquement le mot délinquance tire sa source de deux vocables latine à savoir
delinquere (laisser) et delutome (délit), la délinquance signifie donc au sens
sociologique un ensemble de crime et délit dont le taux et la nature varient suivant les
époques, les lieux et les classes. Il existe plusieurs types de délinquances entre autres :
1-La délinquance juvénile qui signifie un ensemble de crimes et délits que commet
la jeunesse d’un pays ou d’un continent et cela par contamination.
2-La délinquance sénile : est celle dont se rendre coupable les adultes les vieux et les
vieilles. Elle est un ensemble de déviation considérée d’un point de vue statistique et
exprimant les contres façons, les infractions pénales qui peuvent faire l’objet de
poursuites judiciaires.
3-La délinquance financière : dans ce cas elle se veut une violation de la loi en
charge de règlementer les dépenses et les recouvrements des recettes pécuniaires
(argent). Justement c’est bien cela ce volet de la délinquance qui fera l’objet de notre
thème (corruption et délinquance financière).
II-CAUSES et MANIFESTATIONS: Elles sont nombreuses et variées :
économiques, politiques et sociales.
1-LES CAUSES ECONOMIQUES DE LA CORRUPTION ET DE LA
DELINQUANCE FINANCIERE

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Il convient de dire qu’il n’y a jamais de corrompu sans corrupteur. La corruption est
avant tout l’acte par lequel le corrupteur détourne le corruptible de son devoir par des
dons, des promesses des billets de banque. Dès lors que le corruptible tombe dans les
filets du corrupteur, il se nomme désormais le corrompu. Le corrupteur utilise aussi
son pouvoir économique et financier pour des fins personnelles ou pour son parti ou
pour le groupe social auquel il appartient. Le corrupteur confère à celui-ci des facilités
d’accès au service demandés et cela à la faveur du statut politique ou des postes
occupés dans la fonction publique. Cette relation du corrupteur au corrompu s’observe
de la même façon au niveau des privés. Comme on le constate cette relation entre
corrupteur et corrompu est préjudiciable à l’économie nationale dans la mesure où elle
est imputée de l’argent du contribuable malien. Cette relation du corrupteur au
corrompu, dans la plupart des cas, crée des bénéficiaires artificiels non légitimes aux
dépends des ayants droit véritables.
D’autre part dans le domaine du commerce, la corruption est particulièrement
manifeste. Par exemple dans le recouvrement des impôts, taxes et cotisations, l’on
assiste à la corruption financière des cadres des impôts en complicité avec les
commerçants. Lorsque ceux-ci doivent payer leurs redevances à l’Etat, ils
entreprennent de soudoyer ces cadres en vue de ne payer qu’une infime partie de ces
redevances. Dans ces conditions, au lieu d’être un socle important pour l’économie
nationale, le commerce constitue un véritable manque à gagner pour le trésor public. Il
en va de même des exonérations accordées à des importateurs et exportateurs
moyennant des dessous de table.
Dans le domaine des transports, à ce niveau force est de constater que le
dédouanement des moyens de transport laisse à désirer dans notre pays. Rappelons
d’abord que le dédouanement se fait en fonction de la nature des véhicules, de leur âge
respectif, leur prix d’achat. Un véhicule qui doit être dédouané par exemple 5.000.000
F CFA, du fait de la malveillance de l’agent de contrôle appelé transitaire, peut revenir
3.000.000 FCFA dont 2.000.000 FCFA pour l’Etat et 1.000.000 FCFA dans les poches
de l’agent malveillant. Trois constats s’imposent :
-Le propriétaire du véhicule se frotte les mains parce qu’ayant bénéficié d’une
réduction de 2.000.000 FCFA.
-Un manque criard à gagner pour l’Etat qui perd ainsi la somme de 3.000.000 FCFA.
(2.000.000 FCFA de réduction et 1.000.000 FCFA pour le transitaire).
-L’agent qui n’a fait que son travail pour lequel il est payé empoche illicitement la
somme 1.000.000 FCFA.
Dans le domaine des concours, examens et recrutements organisés par l’Etat
malien, il n’est plus un secret pour personne que ces tests se passent dans des
conditions fortement douteuses : les dessous de tables, le parentalisme, les colorations
politiques et syndicales, la courtisanerie, sont là pour l’attester.
Dans le domaine des travaux publics, les appels d’offres et les passations de
marchés ne font l’objet d’aucune transparence. Bien au contraire, c’est là l’occasion

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idoine de se faire des fortunes aux dépens des recettes de l’Etat. L’on constate avec
amertume une dégradation des routes 2 ou 3 mois après la fin des travaux. Les sous-
traitances par personnes interposées des marchés prouvent à suffisance que la
corruption et la délinquance financière sont monnaie courante en République du Mali.
Dans le domaine de la justice, la corruption et la délinquance financière ne sont plus
à démontrer, tant la vérité fait l’objet de marchandage de plus en plus juteux. Dans la
plus part des cas, les verdicts sont à l’avantage des plus offrants. Mais il ne peut en
être autrement. Rappelons à cet effet le célèbre écrivain Français Jean de la
FONTAINE dans sa fable intitulée ‘‘Les Animaux malades de la peste’’. Il écrit : «
Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront
blanc ou noir ».
Dans le domaine du sport, la gangrène de la corruption et de la délinquance
financière entame depuis fort longtemps le moral et le rendement des sportifs maliens.
Le choix de ces sportifs pour participer aux phases éliminatoires et finales fait
régulièrement l’objet de magouilles de toutes sortes, comme en témoignent les
brouilles qui marquent la vie des clubs au Mali.
Ces mécanismes d’obtention des services sont fondamentalement préjudiciables à la
qualité des services rendus, mais aussi aux recettes pécuniaires des caisses publiques et
même aux relations sociales prenant progressivement forme dans cette nouvelle façon
d’être de notre société.
Cette corruption renvoie nécessairement à la dépravation des mœurs, des bonnes
façons d’être nécessaires à toutes activités de développement National durable.
La corruption et la délinquance financière sont ainsi des violations flagrantes ou
détournées de la loi des finances en charge de la gestion des dépenses et
recouvrements financiers pouvant servir de socle et d’amorce d’un développement
durable.
Il apparaît donc clairement que ces deux fléaux, au regard des causes et manifestations
ainsi énumérées ont aussi un fondement socio-politique.
2-LES CAUSES POLITIQUES et SOCIALES de la CORRUPTION et de la
DELINQUANCE FINANCIERE :
Elles se résument dans la latitude que se donnent certains politiciens d’influencer le
cours des événements politiques et sociaux par le moyen des postes qu’ils occupent sur
l’arène nationale. Comme pour dire que, par le biais des promesses politiques, le
corrupteur parvient à altérer le sens du devoir de celui qu’il se propose de corrompre.
Ainsi lors des élections municipales, législatives, présidentielles, l’on assiste le plus
souvent à l’achat de la conscience des citoyens par des billets de banque, des teeshirts,
des ballons, des pagnes, du thé, du sucre, des emplois, promesses de tout genre.
Visiblement ce sont là des cadeaux empoisonnés pour les populations car l’on
remarque qu’après les élections, toutes les marchandises et denrées de premières
nécessitées connaissent une flambée illicite des prix. Mais il ne peut en être autrement
quand on sait que lors des joutes électorales les politiciens s’endettent sans retenue
auprès des commerçants pour le financement de leurs campagnes. En contre-parti,
pour récupérer leurs fortunes engagées, ceux-ci ne passent pas par quatre chemins : ils

AUTEURS : Fassayon KONTAGA- Moise TRAORE- Siaka SANOGO- Magnan COULIBALY Prod 2016-2017 41
fixent comme bon leur semble les prix des articles de commerce sans que les décideurs
lèvent leur petit doit protestataire, laissant ainsi les consommateurs à la merci de la
bourgeoisie compradore.
Fort de leurs couvertures, les cadres recrutés dans des conditions douteuses se donnent
le droit de tout osés et de tout faire parce que derrière eux gisent des décideurs
malveillants, cupides et sans scrupules.

III-LES CONSEQUENCES de la CORRUPTION et de la DELINQUANCE


FINANCIRE :
Face à la problématique du développement national, il apparaît clairement que les
contre façons auxquelles s’adonnent certains (les corrupteurs) en direction d’autres (les
corrompus) sont des occasions d’hémorragies économiques et financières fortement
préjudiciables à toute activité socio-économique pouvant insuffler une dynamique
nouvelle dans le processus de développement national. Cela est d’autant exact que la
corruption et la délinquance financière altèrent les bonnes mœurs socio-politiques,
pervertissent et dégradent toute probité morale indispensable à l’accomplissement
responsable des devoirs. La corruption et la délinquance financière circonviennent,
désobligent les hommes et les femmes pouvant mener à bon port les processus de
développement national. Si la corruption atteint tous les secteurs de la vie nationale, il
n’y plus de vie parce qu’il n’y a plus de justice car celle-ci sera inféodée par des délits,
des contres façons au moyen des dons, des promesses, des présents ou des avantages
quelconques à une ou des personnes dépositaires de l’autorité publique chargée d’une
mission de service public. Par la corruption, le corrupteur pousse le corrompu à
accomplir une mission illicite ou de s’abstenir d’accomplir son devoir, son mandat.
Par le biais de la corruption, l’on constate avec désolation qu’au Mali, depuis la fin du
régime de Modibo KEITA, l’on ne met pas l’homme qu’il faut à la place qu’il faut,
même si c’est bien ce refrain qui a amusé la galerie durant les 23 ans du régime de
Moussa TRAORE. Cette même chanson, les démocrates s’en sont appropriés sans
traduire dans la pratique.
En effet, l’on peut dire avec juste raison que la corruption et la délinquance financière
constituent des ennemis fondamentaux de tout processus de développement. Elles
méritent d’être combattues comme des goulots d’étranglement de l’économie
nationale.

III-LUTTE contre la CORRUPTION et la DELINQUANCE FINANCIERE :


une mission difficile mais pas impossible.
Il convient de dire avant tout qu’il n’y pas de solution miracle à la corruption et à la
délinquance financière quand on sait que ce sont là deux fléaux endémiques de
l’économie malienne et qu’elles ont infecté toutes les structures socio-économiques du
Mali. La corruption et la délinquance financière sont devenues des caractéristiques

AUTEURS : Fassayon KONTAGA- Moise TRAORE- Siaka SANOGO- Magnan COULIBALY Prod 2016-2017 42
essentielles de notre société. Elles ont gangréné la quasi-totalité des structures sociales,
politiques et culturelles du Mali à telle enseigne que ceux et celles qui ne s’y adonnent
pas sont mal vus et honnis dans leur environnement social. C’est dire que dans la
société malienne, la décence, la probité morale, le sens élevé du devoir bien accompli
sont devenus, au fil des ans, des vices, voire des crimes abominables.
Même à l’école, les professeurs qui appliquent les principes de la déontologie de
l’enseignement sont taxés de méchants, de chercheurs de nom et de zélés au travail.
C’est face à ce tableau suffisamment chaotique et sombre de la vie de notre société,
qu’il importe de mener une lutte sans merci contre ces deux fléaux que constituent la
corruption et la délinquance financière. Ce combat sans merci visera à redonner
confiance à notre propre humanité pour son mieux-être socio-économique. Cet
impératif d’épanouissement de l’homme, Marx l’a évoqué en ces termes : « … l’idée
maitresse qui doit nous guider dans le choix d’une profession, c’est le bien de
l’humanité et notre propre épanouissement. La nature de l’homme est ainsi faite
qu’il ne peut atteindre sa perfection qu’en agissant pour le bien de la perfection de
l’humanité. ». C’est dire que la véritable émancipation humaine doit être sociale. Pour
cette émancipation humaine la lutte contre la corruption et la délinquance financière
doit être menée avec fermeté et abnégation. Cette lutte qui s’annonce extrêmement
difficile et compliquée, doit se faire sur tous les fronts se rapportant à tous les secteurs
de la vie nationale. Ainsi :
Il convient d’assainir sans état d’âme toutes les structures financières par un contrôle
révolutionnaire des recouvrements des recettes de l’Etat. La douane et les impôts
doivent être aux avants postes de combat contre les trafics illicites qui ont lieu par le
biais de la libre circulation des biens à l’intérieur des frontières nationales. Pour la
réussite d’une telle mission, il faut absolument l’audite de ces différents secteurs de
l’économie nationale. A cet effet, il faut des hommes crédibles acquis à la seule cause
du peuple malien. L’on rappelle que les initiatives en faveur de la moralisation de la
gestion économique et financière ont toujours été prises mais sans effet véritable. A
titre d’exemple, le Mali a institué le poste de Vérificateur Général de la République
sous Amadou Toumani TOURE pour lutter contre les évasions fiscales, les
détournements de deniers publics, la corruption et la délinquance financière. Mais le
constat n’est pas réconfortant quand on sait que les mêmes fléaux sévissent toujours
dans notre pays sans que l’on sache ses réalisations en matière d’investigation, la mise
de ses résultats à la connaissance des contribuables maliens et surtout sans que le
peuple sache le traitement réservé aux conclusions de ses travaux par les autorités
compétentes.
Pour mener à bien le combat contre la corruption et la délinquance financière, il est
absolument indispensable de mettre sur pied une commission indépendante de
vérification avec pouvoir de décision au niveau de tous les secteurs de la vie nationale.
A ce niveau, il convient de procéder à la séparation réelle des pouvoirs exécutif,
législatif et judiciaire. Cela à l’avantage de permettre à chacun des trois pouvoirs

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d’avoir les mains libres pour agir efficacement dans l’intérêt supérieur du peuple
malien. Une telle mesure permet assurément d’éviter les interférences les uns dans les
activités des autres. A ce sujet Montesquieu disait : « Il y a dans chaque Etat trois
sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutive et la puissance
judiciaire.
Il n’y à point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la
puissance législative et de l’exécutrice » (XVIIIe siècle, page 106).
Toutes ces mesures ne peuvent être rentables que lorsqu’elles sont appliquées de façon
révolutionnaire et par des hommes crédibles acquis à la cause du changement véritable
à l’avantage des masses travailleuses.
Pour mieux réussir la lutte contre la corruption et la délinquance financière, le Mali
doit étroitement coopérer avec les pays de la sous-région ouest-africaine et au niveau
international, d’autant plus que ces deux fléaux constituent des obstacles majeurs au
développement sous régionale et international.
Pour faire participer le peuple malien à cette lutte, il est indispensable de mettre au
point un réseau de communication se rapportant aux différents secteurs de la vie
socio-économique et à la gestion de la chose publique.

LES BIOTECHNOLOGIES APPLIQUEES à L’HOMME :


Dans l’histoire des sociétés humaines, la problématique du développement social a
toujours été et reste au cœur des préoccupations humaines. Cette problématique
englobe toutes les sphères de la vie socio-économique, politique et culturelle. Ainsi,
pour faire face à la problématique du développement social, les chercheurs et les
hommes politiques se sont investis dans les recherches scientifiques et techniques en
vue de répondre aux problèmes des besoins matériels et du mieux- être social. C’est
donc cet impératif du développement qui a conduit à des découvertes scientifiques et
techniques dans bien de domaines comme la santé, l’agriculture, l’industrie etc.
Ces progrès scientifiques et techniques à l’ère de l’automation reçoivent le nom de
biotechnologie.
Qu’est-ce que la biotechnologie ?
I – DEFINITION DU CONCEPT :
Définir le concept de biotechnologie revient avant tout à cerner les concepts qui le
composent à savoir biologie et technologie.
1-La BIOLOGIE : du grec bios (vie) et logos (science), la biologie se veut
étymologiquement la science de la vie et de la reproduction des espèces vivantes. Elle
signifie ainsi l’étude des êtres vivants tant dans le domaine végétal qu’animal, d’où la
biologie animale et la biologie végétale.
2-La TECHNOLOGIE : Du grec technologia (traité exposant les règles d’un art). La
technologie est l’ensemble des procédés techniques, des méthodes, des savoirs et des
outils propres à un métier ou à un domaine particulier (nucléaire, informatique, etc.).

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Au sens philosophique, la technologie se veut un travail de réflexion critique ayant
pour objet la technique, ses enjeux et ses répercussions sur la vie socio-économique,
politique et culturelle des hommes.
La biotechnologie se définit donc comme l’application des principes scientifiques et
techniques à la transformation des matériaux par des agents biologiques pour produire
des biens et services. La biotechnologie se veut la technologie de bioconversion
résultant d’une combinaison entre la science des êtres vivants ou biologie et un
ensemble de techniques nouvelles issues des disciplines comme la microbiologie, la
biochimie, la biophysique, la biologie moléculaire, la génétique, l’informatique.
II- QUELQUES PROGRES de la BIOTECHNOLOGIE :
Depuis la séparation des sciences particulières de la philosophie notamment la biologie
avec Claude Bernard et Jean Baptiste de Monet Lamarck au 19è siècle, d’importants
progrès ont été réalisés dans tous les domaines du savoir scientifique. Ainsi, après la
découverte de l’Acide Désoxyribonucléique (ADN) ou (DNA selon les Anglo-
saxons), la recherche en biologie cellulaire et la pharmaco-chimie ont fait plusieurs
bonds scientifiques passant ainsi de la culture des cellules à l’ingénierie cellulaire et
des tissus vivants. (Saints ou cancéreux). Des progrès remarquables ont été réalisés
dans les domaines comme la santé, l’agriculture, l’industrie.
1-Le DOMAINE de la SANTE :
Retenons que des progrès tentaculaires ont été réalisés dans le domaine de la médecine
animale en général et humaine en particulier. Parmi ces progrès, on peut citer le
clonage humain qui consiste à développer une lignée de cellules humaines à partir
d’une cellule unique qui présente des caractéristiques intéressantes qu’on isole suite à
une sélection très stricte après une multitude d’essai sur des plantes et des animaux.
Les premières expérimentations de clonage humain se réalisèrent dans les années
1990. Elles consistèrent à transplanter dans l’utérus d’une mère porteuse des clones.
Le constat c’est qu’à sa naissance le nouveau-né était génétiquement semblable à sa
mère. Il convient de préciser ici que le clonage humain conduit à l’engendrement
d’enfants génétiquement semblables et qui nous fait qualifier ces produits d’enfants
artificiellement conçus.
2 -LE DOMAINE de L’AGRICULTURE :
Le clonage dans le domaine agricole revêt plusieurs significations : naturel et artificiel
En un sens premier, le clonage signifie la multiplication naturelle ou artificielle d’un
être vivant. C’est la conservation du même génome pour tous les descendants
(entendant par génome l’ensemble des gènes portés par les chromosomes de
l’espèce, un chromosome étant un élément du noyau de la cellule qui prend la forme
d’un bâtonnet lors de la division cellulaire). Le clonage signifie aussi la
multiplication provoquée d’un fragment d’acide désoxyribonucléique (ADN).
En biologie, le clonage signifie d’une part la reproduction des organismes vivants
pour obtenir des êtres génétiquement identiques.
D’autre part, le clonage signifie une technique en biologie nucléaire consistant à isoler
un fragment d’ADN et à le multiplier à l’identique en l’insérant dans une molécule
d’ADN porteuse (encore appelée vecteur).

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Scientifiquement, le clonage se veut l’obtention d’un être vivant génétiquement
identique à l’original qui a fourni son génome. Les vrais jumeaux ou monozygotes
chez les animaux et chez l’homme sont des clones naturels.
a- les types de clonage : le clonage naturel est le plus répandu. Il consiste en un mode
de reproduction concernant toutes les cellules ne produisant pas de véritable noyau (les
bactéries).
b- Le clonage artificiel : il s’applique aux végétaux en laboratoire ou sur le terrain.
Dans le domaine agricole les conséquences du clonage sont multiples, entre autres :
-Il provoque une perte de la diversité et la fragilisation des espèces agricoles et
d’élevage.
-Les plantes issues de clone ou de greffe sont fragiles et plus sensibles aux épidémies
de pathogènes. Ce constant a été fait il y a environ 200 ans par le chercheur français
François joseph Grille.
Il faut simplement dire que les conséquences du clonage sont de plusieurs ordres. Par
exemples dans le domaine agricole, le clonage produit des organismes génétiquement
modifiés (OGM). Certes, les fruits d’arbre qui en résultent sont quantitativement
meilleurs aux fruits naturels ordinaires. Par exemple, une seule mangue
génétiquement modifiée peut servir une famille de petite taille. Mais une fois ouverte,
elle exige d’être mangée une seule fois sous peine de se désagréger à la conservation.
Autre exemple : le clonage appliqué à la volaille facilite la reproduction de l’espèce
en grande quantité. On remarque que lorsque la volaille est clonée, tous les poulets
(mâles et femelles) pondent des œufs en quantité et à l’identique. Certes, le goût ne se
discute pas, mais selon bien de consommateurs la chaire de poulet naturel ordinaire
semble plus friande que celle de poulet cloné. Cela se comprend quand on sait que les
poulets clonés sont à base de produits chimiques. De telles inventions en
biotechnologie ne peuvent rester sans impact physiologique et moral sur la vie des
sociétés.
III-ANALYSE de L’IMPACT de la BIOTECHNOLOGIE sur L’HOMME :
Si la biotechnologie constitue une avancée significative dans le domaine des progrès
scientifiques et techniques, et si elle joue grandement sur la production et la
productivité des végétaux et des animaux, il est indéniable qu’elle présente aussi des
répercutions sur la vie de l’humanité. Pour examiner cet aspect on pourrait se poser
quelques questions.
-Ne faut-il pas s’inquiéter des conséquences néfastes de la consommation des OGM
sur la santé humaine et les conditions de reproduction des espèces animales ?
- Les OGM ne sont –ils pas en partie comptables de la dégradation progressive de la
biosphère ?
- Est-il par exemple moralement acceptable de stoker des embryons humains, de les
congeler et de les manipuler comme des choses ?
- Est-il envisageable, à des fins scientifiques ou médicales, de fabriquer
génétiquement des chimères (êtres vivants mi- humains, mi- animaux) ou des clones ?
- Est-il moralement recommandable de tenir pour légitimes les revendications des
homosexuels en matière de procréation ?

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Les réponses des experts et des sages consultés dépendent étroitement de leurs
orientations philosophiques.
Pour certains, il faut un compromis, c’est-à-dire une utilisation rationnelle des
recherches en biotechnologie appliquée à l’être humain. Cela est d’autant
indispensable que la vie humaine est sacrée et n’a pas de prix.
Pour d’autres, il faut simplement abandonner la chosification de la personne humaine
en vue de lui permettre de garder son identité. C’est d’ailleurs pourquoi RABELAIS
disait : « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme ».
Pour éviter sa chosification, la personne humaine a droit au respect de son intégrité
physique et morale car, la dignité de l’homme réside dans son autonomie morale et
dans sa liberté d’être ce qu’il veut être.
En d’autres termes, le consentement de l’être humain est essentiel dans la réalisation
de sa personnalité. Pour ce faire, l’application de la biotechnologie à l’homme doit
absolument tenir compte de la nécessité de minimaliser autant que possible le mal
pouvant en résulter et de maximaliser tant ce faire que peu ses avantages. En clair,
l’application de la biotechnologie doit nécessairement faire la balance entre les risques
et les bénéfices qui peuvent en découler.
C’est dire qu’il est absolument indispensable d’emprunter la voie du volontariat
prévoyant des compensations selon les cas. Cela signifie qu’il faut éviter l’application
de la biotechnologie aux populations vulnérables, car elle peut être préjudiciable aux
économies notamment africaines, car les soins de santé coûtent excessivement chers
dans les pays à faibles revenus.
La conclusion qui en résulte, c’est que lorsqu’une population souffre de mauvaises
conditions de santé, c’est bien toute l’économie qui en pâtit. En effet, la
biotechnologie appliquée à l’homme reste problématique.

INFORMATIQUE ET LIBERTE
INTRODUCTION : dans un monde tourné de plus en plus vers les progrès
scientifique et technique, nous assistons chaque jour davantage à des bouleversements
dans presque tous les domaines de la vie socio-économique, politique, et culturelle.
Ces bouleversements sont essentiellement le fait du développement tentaculaire de la
science et de la technique et donc de la technologie. Celle-ci opère dans tous les
domaines de la vie économique, culturelle, de l’informatique et de la communication.
Justement c’est ce volet qui nous intéresse le plus regard de notre thème intitulé
informatique et liberté. IL s’agira après une définition succincte des deux concepts en
plus de dégager les liens qui s’établissent entre l’informatique et la notion de Liberté.
Plus exactement, il sera question de dégager l’impact du développement de
l’informatique sur les Libertés individuelles et collectives. Cela est d’autant exact que
la problématique de la Liberté a été et reste le letmotiv de la vie des nations, des
continents et du genre humain. On pourrait même dire que l’essence de l’être humain
réside avant tout dans son combat de la Liberté.
Il importe donc de se demander :

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-Qu’est-ce que l’informatique ?
-Quel rôle joue l’informatique dans la vie de l’homme ?
-Qu’est-ce que la Liberté ?
-Le développement de l’informatique a-t-il des répercutions sur l’exercice des Libertés
individuelles et collectives ?
-Quelles peuvent être les conséquences fâcheuses de l’informatique sur les vies
collectives et privées ?
Autant de question pouvant aider à une appréciation judicieuse des retombées du
développement de l’informatique sur la pratique des Libertés démocraties dans un
monde en plein mutation.
I-DEFINITION DES CONCEPTS :
1-L’INFORMATIQUE : l’informatique renvoie à une technique du traitement
automatique de l’information. Le concept est usuel depuis 1962. Il a été donné par
Philippe DREYFUS pour désigner la science du traitement des informations avec des
moyens électroniques. Elle a pour mission d’enregistrer, de stocker, de traiter,
d’organiser, de transférer et de présenter des informations sous une forme utilisable.
Le concept d’informatique vient de la contraction de mots à savoir ‘’Information’’ et
‘’Automatique’’.
L’informatique se veut donc une science opérant de façon automatique et rationnelle
dans le domaine de l’information et de la communication.
L’informatique est conférée comme un support des connaissances et des
communications mais ne saurait tenir lieu de connaissances.
L’informatique est apparue avec le développement des calculateurs électroniques à
grandes capacités, des ordinateurs. Ceci nous amène à nous interroger sur le concept
de l’information. Qu’est-ce donc à dire ? L’information est un système d’acteurs
sociaux qui mémorise et transforme des représentations via des technologies de
l’information.
En terme plus simple l’informatique se veut la technologie de l’information. À présent
qu’est-ce que la Liberté ?
2-La LIBERTE : le concept de liberté se prête à une pluralité de significations.
Étymologiquement le mot vient du Latin ‘’Liber’’ ou ‘’Libertas’’ qui signifie l’état
d’un homme, non esclave, non soumis à la servitude.
Au sens populaire, la Liberté est perçue comme la latitude d’agir à sa guise sans obéir
pour cela à des ordres déterminés.
Au sens Spinosiste, la Liberté c’est l’état d’une personne qui agit sous l’autorité de la
raison « Être libre, dit Spinoza c’est agir volontairement sous l’autorité de la
raison ». La liberté est multiple et plurielle.

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DISSERTATION et COMMENTAIRE de TEXTE :
Introduction : l’expérience quotidienne nous enseigne que pour bien apprécier les
phénomènes de l’existence il convient de se servir d’une conception juste du monde
qui regroupe tout ce que nous savons de ce monde dans son ensemble et des
phénomènes qui s’y produisent. C’est justement la réflexion philosophique qui nous
permet une telle emprise des événements et phénomènes de l’existence. Cela est
d’autant exact que la philosophie est un questionnement permanent sur les problèmes
de l’existence.
Pour apprécier donc ces problèmes la philosophie recourt à des méthodes. La nécessité
des méthodes d’approches des phénomènes est évoquée par le philosophe français
DESCARTES en ces termes : « mieux vaut ne pas penser que de penser sans
méthode ». Ainsi la méthodologie d’approche des phénomènes, bien qu’elle soit
plurielles, montre si besoin en était, le chemin qu’il convient de suivre pour venir à
bout des obstacles qui se dressent sur le chemin de la vérité.
En philosophie, plusieurs méthodes d’approches sont utilisées en vue de la marche
vers cette vérité. Cela nous conduit à dire qu’en philosophie rien n’est d’emblée vrai et
rien n’est d’emblée faux d’où la nécessité de relativiser toutes les vérités. Le besoin de
méthode vient donc du fait que ce qui mérite d’être considéré comme vrai ne doit
souffrir d’aucun doute. René DESCATES disait à cet effet : « Il fallait que je rejetasse
comme absolument faux tout ce en quoi je pourrai imaginer le moindre doute, car
les premiers principes de l’édifice du savoir humain doivent être absolument
certains »
Notre centre d’intérêt se repartis ici en deux points à savoir : la dissertation et le
commentaire philosophique.

I- LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE :
Si toute œuvre philosophique obéit à une méthode la dissertation ne peut demeurer en
reste. Ainsi le travail de dissertation se repartit comme suit.
1- Conseils généraux :
a- Ce qu’il faut éviter : d’une manière générale et en particulier en dissertation
philosophique il faut éviter :
- La lecture hâtive des sujets
- Les préjugés
- Les affirmations absolues et/ ou gratuites
- Le partisan de moindre effort
- A la phase de la rédaction il faut éviter le lyrisme personnel en vue de donner à la
dissertation un caractère scientifique : la 1ère personne du singulier n’a donc pas droit
de cité dans ce travail de dissertation.
- L’usage de la 2e personne du singulier et du pluriel pour deux raisons toutes simples
* L’élève ne doit pas tutoyer le correcteur sur sa copie

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* En utilisant la 2e personne du plurielle (vous) certes l’élève respecte le correcteur
mais transforme la dissertation en dialogue avec celui-ci.
b- Ce qu’il faut faire :
- Lire attentivement et suffisamment le sujet
- Réfléchir sur le sujet pour sa bonne compréhension. Cela passe par la prise de note
lors des différentes lectures du sujet.
- Se tracer un canevas de travail
- En lieu et place de la 1ère personne et de la 2e personne du singulier et du pluriel,
l’élève peut recourir à la 1ère personne du pluriel, à la 3e personne du singulier et du
pluriel et au pronom impersonnel (on).
- Une relecture attentive du travail avant la remise de la copie. Cela évitera à l’élève
les surcharges, les fautes de grammaires, d’orthographes et de syntaxes autant que
possible.
2- LES TYPES DE SUJETS :
En dissertation philosophique il existe plusieurs types de sujet à savoir :
- Les sujets à analyse de concept.
- Les sujets à comparaison de termes.
- Les sujets à antithèse (encore appelé sujet à discussion).
- Les sujets de commentaire simple.
A-Les sujets à analyse de concept :
Il s’agit là de retrouver le concept central à analyser. Une fois ce concept localisé, il
s’agira de l’étudier dans ses différents contours entre autres ses différentes
significations, l’historique du concept et l’intérêt que revêt son étude et le rôle qu’il
peut jouer dans la marche du savoir.
Les sujets à analyse de concept se formulent comme suit :
- Qu’est-ce que… ?
- Quelle signification donner à … ?
- Que vous suggère cette idée… ?
- Les sujets à question finissant par un point d’interrogation « ? ».
B- LES SUJETS A COMPARAISON DE TERMES :
Ils s’articulent autour des questions comme :
- Rapport entre (les concepts à comparer) Exemple : Philosophie- Mythologie ; Faute-
Erreur ; Egalite- Équité etc.
Ici il s’agit d’étudier les termes à comparer dans leurs significations respectives, dans
ce qui les unit et les divise, l’impact de leur étude sur le développement de l’esprit
humain et l’intérêt qu’une connaissance approfondie des termes à comparer peut
apporter à la vie de la société. Exemple : Le langage est-il l’expression de la pensée ?
Il s’agira de dégager la ou les significations du langage et de la pensée, ensuite étudier
les deux termes dans leur relation réciproque c'est-à-dire ce qui les unit et les divises. Il
apparait clairement que l’on ne peut savoir ce que l’autre pense que lorsqu’il l’exprime
à l’aide du langage. Mais il apparaît des fois que l’homme peut dire ce qu’il ne pense
pas ou penser ce qu’il ne dit pas (dans ce cas le langage n’est pas toujours l’expression
de la pensée).
C- LES SUJETS à ANTITHESE :

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Ils se reconnaissent par des types de question comme :
- Que pensez-vous de… ?
- Qu’en pensez-vous…. ?
- Confirmez ou infirmez…
- Appréciez ce jugement …
- Est-ce votre point de vue… ?
- Discutez
- Êtes-vous d’accord… ?
- Sujets questions ( ?)
Dans de tels sujets il s’agira d’abord de rendre compte du problème posé, de ressortir
les différentes positions par rapport au problème posé (Antithèse- Thèse/ Thèse-
Antithèse). La Synthèse consistera à faire un dépassement de l’Antithèse et de la
Thèse.
D- COMMENTAIRE SIMPLE :
C’est le type de dissertation qui répond à l’instruction suivante :
- Commenter…, expliquer…, justifier…, argumenter…, développer.
Il s’agit d’élargir les horizons du sujet par des exemples soutenus. Le commentaire
simple signifie en terme plus simple une large explication de l’idée à commenter. Il ne
s’agit pas de créer une discussion élargie, une antithèse avec démonstration soutenue.
NB : Même si l’on dit au philosophe de commenter une idée, il ne peut s’empêcher de
donner son point de vue sur ladite idée. En clair le philosophe n’est jamais absent de
son travail.
3- LE PLAN DE LA DISSERTATION :
En dissertation philosophique il n’y a pas un plan unique comme pour dire que tous les
chemins mènent à Rome. Le plan que nous proposons ici exprime notre souci de
rendre le travail plus accessible au plus grand nombre de lecteurs. Ainsi par la
simplicité de ce plan nous contribuerons à la démystification de la dissertation
philosophique.
a- LES parties CONSTITUVIES DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE :
* INTRODUCTION :
C’est la première tâche à accomplir dans la rédaction du sujet. Il importe ici de donner
brièvement ou sommairement le sens du sujet (de quoi s’agit-il ?).
Ensuite l’introduction pose le ou les problèmes à résoudre (problématique). Elle n’est
pas le lieu de se prononcer sur le sujet. L’introduction doit être relativement courte par
rapport au développement (environ une quinzaine de lignes). Elle doit se terminer par
une phrase de liaison avec le développement.
* LE DEVELOPPEMENT :
C’est le lieu d’examiner dans tous les contours le sujet soumis à la dissertation. C’est
là où les arguments doivent se soutenir ou se combattre. Ce qui doit être dit par rapport
au sujet doit l’être dans le développement et non ailleurs. Toute affirmation doit être
précédée ou suivie d’une justification car la philosophie à horreur des affirmations
gratuites.
Le développement doit s’ouvrir sur la conclusion par une phrase de transition.
* LA CONCLUSION :

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C’est le lieu de faire un ramassé du travail effectué dans le développement. La
conclusion permet à l’élève de donner son point de vue personnel final sur le ou les
problèmes posés par le sujet. Ce point de vue final s’appelle le mot de la fin.
Aucune idée étrangère ne doit se retrouver dans la conclusion. Celle-ci peut se
terminer par une phrase d’ouverture sur d’autres sujets mais à condition de ne pas
reposer le même problème déjà résolu dans le développement. C’est dire tout
simplement que la phrase d’ouverture est facultative dans la mesure où bien d’élèves
ne maitrisent pas le medium de communication qui est le français.
b- LE PLAN PROPOSE :
Introduction :
- Brève explication du sujet
- Problématique du sujet (questions sur le sujet)
- Phrase de transition
Développement :
- Réponse détaillée aux questions de la problématique (l’argumentation doit être
soutenue par des exemples intelligibles)
- Point de vue personnel détaillé (argumenté avec des exemples tirés de l’expérience
quotidienne et/ ou philosophique)
- Phrase de transition (À l’issue de ce qui précède, que faut-il retenir de notre
travail ?)
Conclusion :
- Bref résumé du développement.
- Point de vue final sur le problème posé par le sujet (mot de la fin)

C- PLAN RECAPITULATIF :

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INTRODUCTION
- Brève explication du sujet.
- Problématique du sujet.
- Phrase de transition.
……………………………………………………………………
…………………………………………………………….……...

DEVELOPPEMENT
1) Réponse détaillée aux questions de la Problématique.
2) Point de vue Personnel détaillé sur la question du sujet.
3) Phrase de transition.
……………………………………………………………………..
……………………………………………………………………..

CONCLUSION
- Bref résumé du développement.
- Mot de la fin.

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II- LE COMMENTAIRE Philosophique :
1- Conseils Généraux :
Pour mener à bien le travail de commentaire philosophique, il importe de :
- Faire une bonne lecture du texte.
- Une prise de note de la lecture attentive.
- Faire une revue des notes prises au cours de la lecture attentive du sujet.
- S’assurer que le texte à commenter est bien compris.
- Mettre sur la feuille de brouillon le plan du commentaire que l’on se propose de
suivre.
2- questions utiles au travail de commentaire :
+ Qui a écrit le texte ?
+ Il est tiré de quel livre ?
+ Quel est le thème traité ?
+ Quel est le point de vue de l’auteur sur le problème traité (Idée générale) ?
+ Quels sont les sous-thèmes traités (articulations ou mouvements philosophiques)
+ Que dit l’auteur dans les sous thèmes traités ?
+ Quelles leçons peut-on tirer du texte ?
+ Quelles remarques personnelles peut-on faire sur la forme et le fond du texte étudié ?
+ D’autres auteurs ont-ils traité le même thème contenu dans le texte ? Si oui comment
l’ont-ils analysé ?
+ Que retenir en substance du développement ?
+ Quel jugement final peut-on porter sur le texte ?
3- Le plan détaillé du commentaire :
a- INTRODUCTION:
- Présentation du texte (l’auteur, le livre, le thème traité, l’idée générale).
- Les articulations du texte : les mouvements du texte ou sous-thèmes traités.
NB : A propos des articulations, il faut se méfier de la division mécanique du texte
pour la simple raison que la même idée qui commence le texte peut se retrouver à
d’autres endroits du même texte et même à la fin.
Pour les articulations, il s’agit simplement de rechercher les centres d’intérêts du
texte.
b- LE DEVELOPPEMENT :
* Étude ordonnée : Large explication des différentes articulations du texte tout en
tenant compte de leur logique interne.
NB : Il ne faut pas sortir de l’idée du texte parce que le commentaire n’est pas un
fourre-tout.
* Intérêt philosophique :
- Les enseignements du texte (tout comme les films, chaque texte philosophique nous
apprend bien de chose pour notre formation).
- les critiques

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+ Critiques internes : Remarques personnelles sur le contenu et la forme du texte.
+ Critiques externes : Remarques d’autres auteurs sur le même thème traité par le
texte.
+ Phase de transition : (A l’issue de ce qui précède, que faut-il retenir de notre
texte ?)
c- CONCLUSION :
- Bref résumé du développement.
- Point de vue personnel final sur le texte (mot de la fin).

PLAN RECAPITULATIF :
INTRODUCTION :
- Présentation du texte.
- Les articulations du texte.
- Phrase de transition.
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………
DEVELOPPEMENT :
1-Etude ordonnée du texte
2-Intérêt philosophique.
3-Phrase de transition.

…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………
CONCLUSION :
- Bref résumé de 1et 2 du développement
- Mot de la fin.

LA TECHNIQUE de L’EXPLICATION de TEXE :


D’entrée de jeux il convient de rappeler qu’en philosophie, il n’a y pas une vérité mais
des vérités, tout comme il n’y a pas une seule méthode d’approches de texte mais
plusieurs. En élaborant la technique de l’explication de texte, il importe de faire
remarquer qu’il ne sera pas question pour nous ici de livrer aux lecteurs un plan
modèle qui ne demande qu’à être appliquer. Comme pour dire que nous voulons

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proposer une méthode parmi tant d’autres. La méthode que nous proposons se veut un
moyen de rendre compte du texte soumis à sa structure interne. Cela suppose que
l’explication de texte a avant tout besoin compréhension judicieuse dudit texte. Cette
compréhension du texte nécessite une bonne saisie des concepts qui le compose non
seulement dans leurs originalités mais aussi les uns par rapports avec les autres. Une
bonne explication du texte nécessite par ailleurs une approche historique ou plus
précisément de se faire une idée de son historicité.
Cela fait appel à une situation du texte dans l’ouvrage d’où est extrait (si-possible).
L’explication de texte exige de son auteur (celui qui explique) une humilité
intellectuelle qui ne lui demande pas d’imaginer, d’inventer des choses. L’explication
du texte demande à l’apprenant la capacité de décrire, d’observer la manière dont
l’auteur du texte s’exprime.
En clair, l’explication de texte demande que l’on s’interroge :
-Qu’est-ce que l’auteur dit dans le texte ?
-comment l’a-t-il dit ?
-Qu’elle était son intention ? (C’est-à-dire qu’a-t-il voulu dire ?). Une façon de dire
que l’explication du texte doit apprendre à décoder le langage dudit texte.
Cet exercice exige à celui qui explique de rester dans le texte qu’il se doit d’expliquer
c’est-à-dire s’éloigner autant que possible des risques d’intrapolation mais aussi
d’extrapolation. Ecoutons à ce sujet le philosophe Anglais Francis BACON : « Ce
qu’il faut attacher à l’esprit humain, ce ne sont pas des ailes, mais du plomb ».
Cela nous invite à ne pas s’évader du texte et à ne pas raconter tout ce que l’on sait où
l’on croit savoir de l’auteur ou du thème dont il est question. L’explication de texte
commende de rester dans le texte en vue de le rendre plus accessible, plus intelligible
et donc plus transparents. Cela nous invite dans une explication de texte à recourir non
pas à notre mémoire ni à notre faculté d’imagination mais à notre bon sens. Cela est
d’autant important que pour le philosophe Français René DESCARTES « Le bon sens
est la chose au monde la mieux partagée. Tout le monde a un esprit bon mais le
principal est de l’appliqué bien ».L’explication de texte nous invite à méditer, à
réfléchir, à appliquer notre penser au texte à expliquer. L’explication de texte à la
différence du commentaire nous paraît plus contraignante en ce sens qu’elle exige de
vous une fidélité au texte. Cela signifie que celui qui explique doit avec humilité rester
dans les limites du texte. On peut simplement dire que l’explication de texte est un
compte de son contenu.
Comme précédemment annoncé, il ne sera pas question pour nous de donner un plan
absolu. La piste que nous proposons pour l’explication du texte est celle-ci :
1-La lecture attentive du texte en vue de sa compréhension judicieuse.
2-La situation du texte. Elle vise à rattacher le texte dans son contexte historique.
3-La division du texte en centre d’intérêt : il s’agira ici de mettre en relief la
logique interne du raisonnement.
4-L’analyse : il s’agit de fournir une définition de concepts autour desquels
s’articule le texte.
5-Produire très succinctement un jugement personnel sur le texte expliqué.

EXPLICATION DE TEXTE

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INTRODUCTION :
-Thème(de quoi parle l’auteur).
-L’idée générale du texte (quel est le point de vue de l’auteur sur le thème)
-La structure du texte (différentes articulations ou mouvements)
DEVELOPPEMENT :
-La situation historique du texte (rattacher l à son contexte historique-le temps).
-Explication du texte suivant les centres d’intérêts (thème traité).
-Analyse du contenu du texte (ce que l’on dit dans le texte ce qui est juste, et injuste,
vrai et ce qui est faux ; ce que nous partageons du texte ou non).
-Phrase de transition (A partir de l’explication de ce texte, nous tenterons de tirer des
enseignements utiles à notre formation philosophique).
CONCLUSION :
-Bref résumé du développement.
-Bref jugement personnel sur le thème.
PLAN RECAPITULATIF
1-Thème du texte.
2-Idée générale de l’auteur.
3-La structure ou les articulations.
…………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………….
1-Situation historique du texte.
2-Explication des centres d’intérêt.
3-Analyse du contenu du texte.
4-Phrasede transition.
…………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………….
1-Bref résumé du développement.
2-Bref jugement personnel sur le texte.

LA LECTURE METHODIQUE :
Au sens général, la lecture se veut un exercice de l’esprit qui vise à décoder, à
déchiffrer le message véhiculé par un auteur à travers le texte. Cet exercice de l’esprit

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vise à décomposer le texte suivant les centres d’intérêt. La lecture méthodique est donc
un exercice qui vise à comprendre le texte à lire.
La lecture méthodique se veut donc une méthode d’explication d’abord intérieure du
texte, une réflexion sur le texte tout en tenant compte de sa structure interne et de la
ponctuation qui permet de se faire une idée du style et la logique dans lesquelles le
texte est écrit. Pour lire un texte, il faut entre autres :
- Une lecture attentive du texte.
- Faire table rase de toutes les connaissances, de toutes les lectures
antérieurement faites pour s’appliquer uniquement au texte à lire.
- Se donner la latitude de comprendre le texte au fur et à mesure de sa lecture.
- Une prise de distance par rapport à d’autres textes, furent-il du même auteur.
Cela à l’avantage de rester dans le texte en vue d’éviter une intrapolation
pouvant déformer le sens ou la signification du texte.
La lecture méthodique comme son nom l’indique est un travail qui consiste à lire avec
méthode et esprit de suite ceux dont il est question en vue d’en découvrir le message
véhiculé et de l’approprier. La lecture apparait ainsi comme une réécriture du message.
Chaque fois qu’on y revient on découvre de nouvelles idées. Pour un travail de lecture
méthodique il importe :
-Lire attentivement le texte et à plusieurs reprises les lignes.
-Evoluer progressivement tout en revenant chaque fois aux lignes précédentes. Cela à
l’avantage de facilité la mémorisation du sujet traité et sa compréhension.
- chercher à découvrir dans le texte les thèmes et leurs articulations. Cela nécessite un
travail en amont sur la ou les significations des concepts sans lesquels le texte n’a
aucun sens.
- Procéder à la prise de notes au fur et à mesure de la lecture. Cela permettre aux
lecteurs de maitriser le texte en présence.
-La lecture méthodique doit aussi aider à travailler la diction (la ponctuation, les
conjonctions de coordination, la conjugaison ‘‘le temps’’), à respecter les strophes
pour donner à chaque parties sa teneur, sa tonalité.
- déchiffrer le style prosaïque du style poétique de l’auteur.
On peut tout simplement retenir que la lecture méthodique est un oral qui permet aux
lecteurs de donner sens et raison au texte, de l’expliquer dans un langage et approprié.
NB : La lecture méthodique peut être aussi écrite en vue de la pérennisation de ce
qu’on a compris dans le texte. Tout compte fait, chaque lecteur voit le texte à sa
portée. C’est bien cela qui explique les différences de compréhension que l’on constate
d’un lecteur à un autre.

BIBLIOGRAPHIE :
Jacqueline RUSS ‘‘ Les Chemins de la Pensée’’ nouvelle Edition Revue et
Augmentée.

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Karl MARX et Friedrich ENGELS ‘‘ Le Manifeste du Parti Communiste’’ ;‘‘
Idéologie allemande’’.
Madeleine GRAWITZ ‘‘Lexique des Sciences Sociales’’
Léon-Louis GRATELOUP ‘‘ Problématique de la Philosophie’’
Elisabeth CLEMENT ‘‘ Philosophie de A à Z’’.
Gérard DUROZOL et André ROUSSEL ‘‘ Dictionnaire de philosophie’’
R. Revol et A. Silem ‘‘ Sciences Economiques et Sociales’’.
Patrice ROSEMBERG, Alain SAGE. ‘‘Philosophie Terminales’’ STT- ST1- STL-
SMS. Ed. Nathan Paris 1994.
‘‘Dictionnaire de philosophique’’ Ed. du Progrès Moscou.
Gerard DUROZOI ; D. HUISSAM ; J. SALEM ‘‘ Parcours Philosophiques’’
Marcien TOWA ‘‘ Essai sur la Problématique Philosophique dans l’Afrique
Actuelle’’ Ed. Clé Yaoundé.
Cheickné CAMARA et Magara SAMAKE ‘‘Cours de Philosophie’’ Programme
Malien 2003.
Ibrahim Sagayar TOURE ‘‘Senghor et la Philosophie’’ Polycopie (E.N. Sup).

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