G4 LES ESPACES PRODUCTIFS FRANÇAIS, ENTRE VALORISATION LOCALE ET INTEGRATION
EUROPEENNE ET MONDIALE
INTRODUCTION
Membre de l’Union européenne, avec qui elle a des échanges, la France est aussi au cœur de
la mondialisation. Cette intégration européenne et mondiale oblige les systèmes productifs
français à s’adapter et à valoriser les ressources des territoires à l’échelle locale, d’où une
recomposition des espaces productifs.
PB : comment cette recomposition des espaces productifs s’opère-t-elle en
France?
Système productif : ensemble d’activités et d’acteurs fonctionnant en réseau, en vue de la
production d’un bien ou d’un service.
Espace productif : dimension spatiale du système productif, c’est un espace aménagé par
l’Homme pour produire dans le domaine agricole, industriel, ou tertiaire.
I/ Des systèmes et des espaces productifs en mutation
A/ L’affaiblissement relatif du secteur industriel
→ Depuis la fin des années 1960, la part de l’industrie dans le PIB national est en baisse
(moins de 15% aujourd’hui) ⟾ l’emploi industriel a par conséquent chuté : avec 3.3 millions
d’emplois, il représente 12.5 % de la population active actuelle, contre 40% en 1968. Ce
phénomène est commun à tous les pays qui ont connu la Révolution industrielle au XIXème
siècle.
Ces mutations s’expliquent par :
la NDIT (nouvelle division internationale du travail) avec des délocalisations vers des
pays qui proposent des coûts de main d’œuvre plus bas
la concurrence étrangère notamment asiatique
la robotisation…
Les secteurs de « basse technologie » ont été particulièrement touchés (activités minières,
secteur textile, automobile… : cf texte 2 page 164, l’ex. de Renault) et certaines régions : le
Nord et l’Est en particulier.
→ Mais la France connaît aussi une reconversion de l’industrie et une montée en gamme : les
5 premiers produits exportés par la France sont (cf repères page 158) :
l’aéronautique,
l’industrie agro-alimentaire (qui s’appuie sur la performance du système productif
agricole français : voir doc 1 et 2 page 158)
la chimie
les machines
l’automobile. Ce qui n’empêche pas le pays d’importer ces mêmes produits, même si
le premier produit importé est l’informatique.
B/ Une tertiarisation croissante de l’économie.
→ Les services représentent près de 80% de la production de richesse en France, et 76% des
emplois. L’essentiel des services marchands sont représentés par la grande distribution et le
tourisme (carte p 157). Mais les services qui connaissent le développement le plus important
sont :
les services aux entreprises (marketing, finance, conseil, informatique).
Les services à la personne, du fait du vieillissement de la population (« silver-
économie »).
→ Les activités du tertiaire supérieur (= emplois de services très qualifiés) se concentrent à
Paris (40% des cadres supérieurs) et dans les grandes métropoles régionales (avec leurs
quartiers d’affaire comme la Part-Dieu à Lyon, Euralille, etc… et leurs technopôles). Ces
activités représentent 1/3 du PIB.
→ L’économie résidentielle (ensemble des activités économiques majoritairement destinées à
satisfaire les besoins des populations résidant sur un territoire) est présente dans tous les
territoires. Ex : artisans, commerçants, services locaux… Le dynamisme de ce secteur est très
inégal et les emplois proposés sont parfois précaires.
C/ Des systèmes productifs puissants, qui fonctionnent de plus en plus à l’échelle
internationale
A l’échelle mondiale, la France occupe encore le 6 ème-7ème rang des puissances économiques
et le 2ème à l’échelle européenne (derrière l’Allemagne). Sa puissance et son rayonnement
peuvent s’appuyer sur :
→ Des firmes transnationales dans plusieurs secteurs. Ce sont les vitrines de
l’internationalisation de son économie : Renault, l’Oréal, LVMH, Danone, Alstom, Total par
exemple.
→ Une mise en réseau des systèmes productifs :
Des politiques de partenariats à l’échelle européenne : Airbus Group (programme
EADS), la PAC (voir thème 3)
Des échanges de travailleurs frontaliers, les travailleurs saisonniers venus du
Maghreb…
20 000 entreprises étrangères sont installées en France, et parallèlement, les
entreprises françaises investissent et produisent de plus en plus à l’étranger, à travers
des filiales ou des délocalisations (Renault en Roumanie, Slovénie, Maroc… PSA,
Michelin, Décathlon au Bengladesh, Carrefour, etc…).
II/ Les facteurs de mutations des systèmes et des espaces
productifs
A/ Le rôle des différents acteurs
→ Les acteurs privés jouent un rôle-clé : ce sont les entreprises. Entreprises françaises (PME,
ETI, ou FTN) mais aussi entreprises étrangères, surtout allemandes et américaines.
⟾ par leurs investissements, elles décident du développement de leur activité, et donc du
recrutement de main d’œuvre, sur tel ou tel territoire français (ou pas). Certaines entreprises
délocalisent une partie de leurs activités, nous l’avons dit (recherche d’une main d’œuvre bon
marché, de normes sociales, fiscales et environnementales peu contraignantes.)
D’autres au contraire, rapatrient une partie de leur activité sur le territoire. Les
consommateurs sont de plus en plus sensibles au « made in France ». Ex : Bic, cf diaporama ;
Solex, Le Coq Sportif ou Rossignol.
→ L’Etat joue un rôle stratégique par des politiques d’aménagement du territoire et par le
financement de la recherche et l’innovation. Les premiers technopôles ont été aménagés
dans les années 1970, comme Sophia Antipolis près de Nice. En 2004, des pôles de
compétitivité ont été créés (carte page 167), comme Cosmetic Valley à Chartres (dossier
pages 154-155) ou Végépolys à Angers. Les collectivités territoriales agissent sur les
équipements et services mis à disposition des entreprises à l’échelle régionale ou locale.
→ L’Union Européenne peut également être citée comme acteur : développement du libre-
échange depuis le Traité de Rome (1957) ; politique de réduction des inégalités régionales en
finançant des aménagements ou des infrastructures (par le FEDER), soutien aux partenariats
industriels (EADS dans le secteur aérospatial), incitation aux privatisations d’entreprises
publiques. L’Etat français reste néanmoins actionnaire de nombreuses entreprises dans le
domaine du transport (Air France, KLM, RATP, SNCF), de l’énergie (Engie, EDF) ou des services
(La Poste, Orange).
B/ La valorisation des atouts à l’échelle locale
Les entreprises font leurs choix d’implantation en sélectionnant les territoires selon leurs
atouts, d’où une compétition renforcée entre les territoires. Si le monde fonctionne en réseau,
le territoire est donc la base de l’implantation d’un système productif. Parmi les critères de
choix :
- l’innovation et la main d’œuvre qualifiée . L’innovation désigne l’introduction d’une
nouveauté dans un processus de production ou de commercialisation. Elle est liée à la
d’entreprises qui investissent dans l’innovation, mais aussi à la présence
d’établissement d’enseignement supérieur et de lieux de recherche ⟾ d’où la
spécialisation de villes ou de régions dans la production d’un type de bien ou de serve
à haute valeur ajoutée. Ex : les grandes métropoles, notamment Toulouse (industrie
aéronautique) ou Lyon (industrie pharmaceutique), cluster de Paris Saclay, etc…
- Des savoirs-faire traditionnels : ils peuvent être présents dans certaines régions
rurales, qui ont su s’adapter et tirer leur épingle du jeu : c’est le cas de la plasturgie à
Oyonnax dans l’Ain, de la Vallée de l’Arve en Haute-Savoie autour des pièces de métal,
ou du Choletais (chaussures, textile enfantin).
- Les aménités, c’est-à-dire les éléments agréables de l’environnement : cadre naturel
attractif (mer, montagne, soleil), environnement culturel et social dynamique,
patrimoine historique, paysage pittoresque... Ces facteurs sont déterminants pour
toutes les activités en lien avec les systèmes productifs agricoles et le tourisme.
3/ Connexion aux différents réseaux et croissance des échanges.
CARTE page 156
→ Les entreprises privilégient les territoires les mieux connectés et valorisent les interfaces
(= zone de contact entre deux espaces géographiques différents) :
métropoles avec gare TGV (Paris-Londres = eurostar ou Paris-Bruxelles-Amsterdam =
Thalys), desserte autoroutière et aéroport + bonne connexion au réseau internet.
régions frontalières
Ports et littoraux
→ Les pays de l’Union Européenne représentent plus de la moitié des échanges commerciaux
de la France : Allemagne, Italie, Belgique et Royaume-Uni sont les principaux partenaires
économiques du pays (cf repères page 158). Ces échanges participent aussi de la mise en
concurrence des espaces productifs.
En dehors de l’Union Européenne, les principaux partenaires commerciaux de la France sont
les autres pays développés (Etats-Unis, Japon), mais aussi les pays émergents, principalement
la Chine qui est le 2ème partenaire à l’importation (cf repères page 158).
III- Dynamiques des espaces productifs français dans la mondialisation
Conclusion : les espaces productifs français sont intégrés aux réseaux européens et
mondiaux et la tertiarisation s’accélère. Ces espaces tirent profit d’atouts présents dans les
territoires, mis en valeur par les acteurs publics et privés. La réorganisation des systèmes
productifs se fait au profit des régions du Sud et de l’Ouest, et des grandes métropoles.
Pour vous auto-évaluer, les exercices des pages 168-169 sont aussi disponibles en cliquant
sur les liens suivants :
https://www.hatier-clic.fr/miniliens/mie/2019/9782401058774/19g1_4_memo01/index.html
https://www.hatier-clic.fr/miniliens/mie/2019/9782401058774/19g1414.pdf