AMENAGER LES TERRITOIRES ULTRAMARINS
Introduction : vous devez apprendre la carte p
314-315, colonne 1, faire le croquis de la Guyane
p 321 (attention aux pièges…)
La France est une puissance moyenne par sa
taille et par sa population. Cependant c’est une
puissance mondiale d’envergure grâce à ses
territoires ultramarins, hérités de son empire
colonial.
La France est présente sur tout le globe dans les
domaines militaire, culturel, politique et
économique. Les territoires d’outre-mer
permettent à la France de posséder la deuxième
ZEE du monde (zone économique exclusive,
espace maritime sur lequel un Etat exerce des
droits pour l’exploitation et la gestion des
ressources= 200 milles marins soit une distance
jusqu’à 370km des côtes).
Ces territoires ultramarins ont des statuts
politiques différents :- les DROM, départements
et régions d’outre mer qui ont le même statut
qu’un département ou une région de métropole :
Guadeloupe (405 000 hab.), Guyane (250 000
hab.), Martinique (402 000hab), Mayotte
(212 000 hab.), La Réunion (841 000 hab.);
-les COM : collectivités d’outre mer. Ce
sont les anciens territoires d’outre mer qui ont
plus d’autonomie que les DROM: la Polynésie
Française (270 000 hab.), Saint Barthélémy
(9 000 hab.), Saint Martin (36 000 hab.), Saint
Pierre et Miquelon (6 000 hab.), Wallis et Futuna
(12 000 hab.)
- les territoires à statut particulier :
Clipperton (inhabité), Nouvelle Calédonie
(270 000 hab.) et les Terres australes et
antarctiques françaises (inhabitées).
Ces territoires ont des points communs : la
discontinuité géographique par exemple. Mais ils
ont aussi chacun leur spécificité : certains de ces
territoires sont très attachés à la métropole,
d’autres au contraire souhaitent gagner leur
indépendance. Enfin, ils souffrent des inégalités
(je vous rappelle qu’en période de crise sanitaire
les inégalités en matière d’équipements
hospitaliers entre la métropole et les territoires
ultramarins est particulièrement criante).
I- Atouts et contraintes des territoires
ultramarins
Lire p 316-317 du manuel
A- Les contraintes
- la discontinuité géographique (rupture
géographique liée à la distance ou à une
frontière) = exemple : 22h30 et une escale pour
relier la Polynésie Française, 23h et une escale
pour relier la Nouvelle Calédonie = problème du
coût des échanges avec la métropole, échanges
par avion ou par bateau). Cependant, on
dénombre entre 3 et 6 navettes aériennes
quotidiennes entre Paris et les Antilles
françaises.
- l’insularité (exception faite de la Guyane)=
petits espaces pour une forte population. La
Polynésie Française se compose de plus d’une
centaine d’îles composant cinq archipels et
dispersées sur 2.5 millions de km2.
- le relief montagneux= fortes densités sur les
littoraux
-les latitudes tropicales ou équatoriales
(exceptions faites des TAAF et de Saint Pierre et
Miquelon) : cyclones, pluies intenses dues aux
alizés et donc inondations, glissements de
terrain= nécessité de mettre en place des plans
de prévention des risques majeurs
- forêt dense, impénétrable, étagée, verte toute
l’année, hostile en Guyane= forêt amazonienne
qui couvre 90% de son territoire).
- les éruptions volcaniques : le Piton de la
Fournaise sur l’île de la Réunion est actuellement
le volcan le plus actif de la planète.
- les séismes
- l’orpaillage et la pollution au mercure qu’il
suscite (Guyane)
- la population encore jeune (nécessité d’investir
dans l’éducation, nécessité de créer des emplois)
et qui se concentre massivement sur les littoraux
(pollution sonore, atmosphérique, coûts des
logements en hausse, manque d’équipements,
manque d’infrastructures). Cependant l’évolution
de la population des DROM-COM est très rapide
et montre actuellement un vieillissement net.
- des inégalités par rapport à la métropole : plus
faible espérance de vie (Mayotte 73 ans), plus
forte fécondité (Mayotte : 4,2 enfants par femme
en âge de procréer), moins d’équipements (50%
des foyers ultramarins sont raccordés à internet
et 85% en métropole). Le chômage est plus fort
qu’en métropole : 25% de la population active en
Polynésie par exemple où 1 ménage sur 5 vit au-
dessous du seuil de pauvreté. 30% des
réunionnais sont au chômage et 60% des jeunes
de moins de 24 ans, 33% des guyanais.
- une économie essentiellement fondée sur
l’activité agricole (en crise, peu rentable, peu
productive, familiale, de plantation, et qui a
pollué massivement les terres) et les services
notamment les services publics et le tourisme.
La Pointe du Bout est une presqu’île en forme de
Y sur le territoire martiniquais. C’est le cœur
touristique d la Martinique avec de grands hôtels,
des plages artificielles et une marina. Leur
économie est donc dépendante de la métropole
de laquelle ils importent des produits de
première nécessité : médicaments, produits
d’hygiène, produits alimentaires…
- une faible intégration régionale : les DROM ont
plus de liaisons avec la métropole qu’avec la zone
caribéenne : 90% des étudiants martiniquais ont
voyagé en métropole et seulement 52% dans la
zone des Caraïbes. On aperçoit les côtes de la
Dominique depuis le sud de la Guadeloupe, or il
est plus simple de se rendre en France à 7 000
km que de rejoindre cette île des Caraïbes. Il est
aussi moins cher de téléphoner en France
métropolitaine.
B- Les atouts
- la richesse culturelle : métissage des
populations, créole.
-la diversité des paysages, une biodiversité
importante : dans la forêt amazonienne, on
recense 40 000 espèces végétales, 427 espèces
de mammifères, 1294 espèces d’oiseaux,
378 espèces de reptiles, 426 espèces
d’amphibiens et environ 3000 espèces de
poissons…
- des ressources naturelles : le nickel en Nouvelle
Calédonie
- la base spatiale de Kourou en Guyane (base de
lancement de la fusée européenne Ariane = 9 000
employés dont 15% de guyanais et 15% du PIB)
- un climat tropical ou équatorial favorable aux
cultures tropicales inexistantes en métropole :
ananas, canne à sucre, bananes (75% des
bananes produites en Martinique et en
Guadeloupe sont vendues en métropole)…et au
tourisme : héliotropisme
- ce sont des îlots de richesse dans leurs régions
ce qui les rend attractifs et multiplie les flux
migratoires : les Comores vers Mayotte.
L’immigration illégale s’amplifie : le pont sur
l’Oyapock construit en Guyane est peu utilisé par
les Brésiliens car payant et nécessitant un
passeport, ils traversent donc illégalement le
fleuve soit temporairement (commerçants,
écoliers) soit définitivement.
II- Aider et aménager les territoires
ultramarins
A- Des déséquilibres spatiaux
- les littoraux concentrent les populations et les
activités. (Voir croquis Guyane). Dans les îles
tropicales (Antilles et réunion), il y a une forte
opposition entre les « côtes au vent », plus
humides et les « côtes sous le vent » au climat
plus agréable et favorisant le tourisme.
- Les espaces intérieurs sont sous-peuplés et
vides d’acticités. Cependant, ils offrent un
patrimoine naturel riche et pourraient permettre
le développement du tourisme durable.
B- Des aménagements pour développer
les territoires
Les aménagements réalisés ont un triple
objectif : réduire la discontinuité géographique
(transports), développer l’activité économique
(tourisme) et réduire les inégalités
(aménagements urbains)
Une étude de cas :la route du littoral sur l’île de
la Réunion
Quelques chiffres : 12km (2X3 voies), 1.66
milliards d’euros, un viaduc de 5.5 km qui coûte à
lui seul plus de 715 millions d’euros, un
financement partagé entre l’Etat 49%, la région
42%, l’UE 9%.
Le projet : une route sur pilotis résistant aux
cyclones à 150 km/h et à des vagues de 10
mètres. Une attention est portée à
l’environnement : création de récifs artificiels, de
corridors écologiques pour préserver les
écosystèmes terrestres, un dispositif
d’assainissement des eaux usées.
Objectif : limiter les embouteillages aux heures
de pointe (migrations pendulaires), les
éboulements fréquents sur la route existante
vieille de plus de quarante ans, qui relie Saint
Denis au port, la création d’emplois pour le
chantier 3000 emplois directs et indirects (mais
temporaires).
Polémique : le coût, la catastrophe
environnementale (pour les baleines à bosse et
grands dauphins qui sont deux espèces
protégées), 30% des réunionnais n’ont pas
d’automobiles et l’île ne dispose ni de train ni de
tramway. Le réseau de bus ne dessert pas toute
l’île et s’arrête à 22h.
A ce jour, la route est inachevée et le coût
dépasse largement le budget prévu. Je vous
conseille d’aller voir quelques photos de cette
route sur internet.
- les infrastructures de transports (ponts= pont
sur l’Oyapock en Guyane, ports= port de Jarry en
Guadeloupe= adapté aux porte-conteneurs, 9
quais, des entrepôts, une zone industrialo-
portuaire, 97% du trafic de fret de la Guadeloupe,
routes= la route littorale de la Réunion et
aéroports= Fort de France, Pointe à Pitre, Saint
Denis, Nouméa, Papeete) permettent de
désenclaver les territoires ultramarins et
assurent les liaisons avec la métropole (moins
souvent avec l’aire régionale).
- les infrastructures touristiques : aménagements
d’hôtels (riviera à l’est de Point à Pitre), de
marinas, de plages, (la Réunion, la Martinique, île
Maurice, saint Barthélémy), aménagements
portuaires et plus rarement développement de
l’écotourisme (la Réunion sur les pentes du Piton
de la Fournaise): forme de tourisme durable qui
respecte, préserve et met durablement en valeur
les ressources d’un territoire pour les touristes.
De grands groupes touristiques sont installés
dans les territoires ultramarins comme le groupe
Accor (Novotel, Ibis, Sofitel…) ou le Club Med. Ils
aménagent de grands complexes de tourisme
balnéaire et littoral.
- aménagement des aires urbaines pour fluidifier
les déplacements de population, pour développer
l’hygiène, l’accès à tous à l’eau potable et à
l’électricité, aux services publics, pour
réaménager des bidonvilles, pour rénover les
quartiers délabrés.
Ces aménagements suscitent des coûts et donc
nécessitent des financements : ce sont des
acteurs publics (Etat, collectivités territoriales et
UE = le Fonds Européen de développement
régional) qui interviennent.
CONCLUSION GENERALE :
Les territoires ultramarins souffrent de la
discontinuité géographique et sont dépendants
de la métropole à laquelle ils sont mieux reliés
qu’à leur aire régionale. Ce sont des territoires
riches dans leur zone géographique mais
souffrant d’inégalités par rapport à la métropole
(chômage, plus faible espérance de vie, sous
équipement…).