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PREPARATION BACCALAUREAT / SESSION 2025
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LEÇON 8
LA DECOLONISATION AU MAGHREB : L’ALGERIE
INTRODUCTION
L’ancienneté des nationalismes, l’impact de la Seconde Guerre mondiale en Afrique du Nord et la défaite française
en Indochine ont fortement contribué à la décolonisation de l’Algérie. Ce pays du Maghreb i, occupé par la France
entre 1830 et 1847, offre un exemple de décolonisation violente. La libération est obtenue à la suite d’une guerre
longue (8 ans) et mouvementée, causée surtout par l’existence d’une communauté européenne (les "Pieds
Noirs") qui s’oppose à toute idée d’autonomie.
I-) NAISSANCE ET AFFIRMATION DU NATIONALISME ALGERIEN
Le nationalisme algérien est réveillé par la profonde inégalité sociale entre les deux principales communautés qui
peuplent l’Algérie : les Algériens musulmans (5,5 millions en 1931) et les "Pieds Noirs" (800 000 en 1931). Ces
derniers occupent les meilleures terres dans une Algérie qu’ils considèrent comme leur patrie tandis que les
musulmans majoritaires disposent de maigres lopins de terre et sont confrontés à des problèmes comme le manque
de moyens et le chômage. Sur le plan politique, la participation des indigènes est limitée et leur statut juridique est
celui de l’indigénat. Ce contraste et cette injustice rendent le mouvement nationaliste très populaire. Les origines
du nationalisme algérien remontent au XIXe siècle mais il s’est affirmé au XXe siècle.
Entre les deux guerres mondiales, le nationalisme est divisé en plusieurs tendances :
"Les Jeunes Algériens", mouvement formé d’une élite de citadins qui revendiquent l’extension des droits des
musulmans. Parmi ses membres figure Ferhat Abbas (1899-1985);
L’Association des Oulémasii, fondée en 1931 par Ben Badis et formée de lettrés musulmans, qui réclame un
pouvoir musulman et arabe et refuse l’assimilation. Elle introduit l’idée d’une patrie algérienne. Sa devise est :
"L’Islam est ma religion, l’arabe est ma langue, l’Algérie est ma patrie" ("Al Islâmu dînî, al-arabiyyatu luqatî,
Al Jazā’ir watanî", titre du livre de Tewfik el-Madani, publié en 1932) ;
Le Parti du Peuple algérien (PPA), né sous les cendres du courant populiste et révolutionnaire créé par
Messali Hadj (1898-1974) en mars 1926. Il réclame l’indépendance de l’Algérie avec le concours de la France.
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II-) L’EVOLUTION DE L’ALGERIE DE 1942 A 1954
1-) L’intransigeance de la France (1942-1947)
La France accorde une grande importance à l’Algérie pour plusieurs raisons. L’occupation est très ancienne
(1830). L’Algérie est considérée comme un département de la France. Elle occupe une position stratégique dans
le Bassin méditerranéen et sert de trait d’union avec l’Afrique noire. Son sous-sol est riche en hydrocarbures.
Plusieurs milliers de colons s’y sont installés et s’opposent à toute idée de réforme visant à améliorer les
conditions de vie des musulmans. Ceci va entraîner la radicalisation du mouvement nationaliste.
Motivés par l’anticolonialisme américain, les leaders nationalistes algériens haussent le ton. Ainsi en février 1943
Ferhat Abbas rédige le Manifeste du peuple algérien, dans lequel il dénonce le colonialisme et réclame la
constitution d’une Algérie démocratique, autonome et fédérée à la France. Mais ce projet est rejeté par le Comité
français de Libération nationale (CFLN, créé le 3 juin 1943) dirigé par De Gaulle. En décembre 1943, ce
dernier propose des réformes accordant la citoyenneté française aux intellectuels musulmans, l’accès au collège
électoral, aux emplois et aux organismes élus. Ces réformes sont jugées trop insuffisantes par les nationalistes.
L’arrestation Messali Hadi et de Ferhat Abbas entraîne de graves troubles. A partir du 1er mai 1945, des troubles
se produisent. Le 8 mai, jour de la capitulation allemande, des émeutes sanglantes à Sétif et à Guelma, en
Kabylie. La répression de l’armée française et des milices des colons est impitoyable (environ 8 000 morts). Ces
émeutes traduisent la rupture définitive entre les deux communautés.
2-) L’Algérie du Statut (1947-1954)
En 1947, le Parlement français accepte de doter l’Algérie d’un statut particulier avec le pouvoir exécutif qui reste
entre les mains des Français, le pouvoir législatif qui est détenu par une Assemblée algérienne avec deux collèges
qui envoient chacun 60 délégués et pourtant les Français sont 8 fois moins nombreux. Cette Assemblée détient un
semblant de souveraineté car elle peut être dissoute par le Conseil des Ministres français. A partir de ce moment,
le mouvement nationaliste se réorganise avec la fondation de l’Union démocratique du Manifeste algérien
(UDMA) en 1946 par Ferhat Abbas et du Mouvement pour le Triomphe des Libertés démocratiques (MTLD).
Mais Messali Hadj est arrêté et exile en France. L’une des tendances de son parti crée le Comité révolutionnaire
d’Unité et d’Action (CRUA) pour préparer une insurrection armée. C’et ainsi que fut mise sur pied une Armée
de Libération nationale (ALN) dont l’aile politique est le Front de Libération nationale (FLN) autour
d’Ahmed Ben Bella (né en 1916), Mohamed Boudiaf (1919-1992), Hocine Aït-Ahmed (né en 1926), etc. la
défaite française de Diên Biên Phu précipite l’insurrection du FLN.
III-) LA GUERRE D’ALGERIE
1-) Les débuts de la guerre d’Algérie
Le 1er novembre 1954, le FLN passe à la rébellion contre les autorités françaises avec une série de massacres et
d’attentats sur tout le territoire algérien. La guerre d’Algérie va durer 8 ans, émouvoir l’opinion internationale et
avoir un impact profond sur la politique intérieure de la France métropolitaine. D’où des réactions françaises très
différentes du fait de l’évolution des événements :
2-) Les réactions françaises
a-) Les réactions socialistes (1954-1958)
L’intervention policière
La France décide d’écraser l’insurrection par une simple opération de police. Mais dès le 20 avril 1955, les
insurgés attaquent 36 centres de colonisation, faisant 123 morts. Consciente de l’échec de l’opération, la France
essaie la solution négociée.
La solution politique
Le nouveau Gouverneur général Jacques Soustelle (1912-1990) propose l’égalité et l’autonomie aux Algériens
mais dans le cadre d’une intégration à la France. Les Français d’Alger s’opposent à ce projet et réagissent
violemment lors de la tournée du Président du Conseil, Guy Mollet.
La voie militaire
De retour en France, Mollet nomme Robert Lacoste et le dote de pouvoirs dictatoriaux. Les effectifs de l’armée
française d’Algérie passent de 50 000 à 400 000 hommes. En octobre 1956, un avion transportant des chefs du
FLN est capturé. On assiste à l’escalade de la violence. Le FLN déclenche le terrorisme urbain. Les parachutistes
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du général Massu soumettent Alger à un régime de terreur de février à septembre 1957. L’armée ratisse les zones
tenues par le FLN. Dès 1956, on assiste à l’internationalisation du conflit :
* intervention de la France lors de la crise de Suez (l’Egypte abrite des bases du FLN),
* tentative de destruction des bases arrières du FLN au Maroc et en Tunisie (bombardement du village
tunisien de Sakhiet Sidi Youssef et plainte de la Tunisie contre la France devant l’ONU),
* pressions de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis sur la France pour qu’elle trouve une solution au
problème algérien. Les colons français, persuadés que la France va finir par accorder à l’Algérie musulmane
l’indépendance, constituent un Comité de Salut public autour des généraux Massu et Raoul Salan (1899-1984),
appuyés par l’armée, qui provoque la révolte du 13 mai 1958 aboutissant à la chute de la IVe République (1946-
1958) et le retour de De Gaulle au pouvoir : c’est l’installation de la Ve République (27 mai 1958).
b-) La solution gaulliste (1958-1962)
Le président français Pierre Pflimlin (1907-2000) nomme De Gaulle Président du Conseil le 1er juin 1958 qui est
investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale pour six mois et du droit de réviser la Constitution (2 juin
1958). Le 4 juin, De Gaulle se rend à Alger pour appeler à la négociation. Mais le FLN intensifie la lutte et
constitue au Caire le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) le 19 septembre 1958,
présidé par Ferhat Abbas. De Gaulle propose d’abord aux "fellaghas" la « paix des braves », c’est-à-dire une
reddition en échange d’une amnistie ; proposition qui sera rejetée en octobre 1958. Il promet, lors d’un discours à
Constantine (23 octobre 1958), des réformes économiques et sociales pour l’Algérie : réforme agraire en cinq ans
(redistribution de 250 000 ha de terres aux Algériens, scolarisation d’ensemble de la jeunesse musulmane, 20 000
logements et 400 000 emplois, c’est-à-dire 10 % des postes d la Fonction publique aux musulmans). Son objectif
est d’isoler le FLN par rapport aux masses. De l’autre côté, le FLN et le GPRA remportent des succès politiques.
Le groupe afro-asiatique à l’ONU mène une campagne efficace en leur faveur. Le gouvernement américain
critique de plus en plus la guerre coloniale et la Chine de Mao Zedong reconnaît dès septembre 1958
l’indépendance algérienne. Sur le plan intérieur, l’opinion publique française dénonce l’emploi de la torture et les
exécutions sommaires. Tout ceci affaiblit la position internationale de la France et, en plus, la guerre coûte cher à
la France (1 milliard de franc par jour). C’est pourquoi, le 16 septembre 1959, De Gaulle change de cap et se
prononce pour le droit des Algériens à l’autodétermination. Il propose trois solutions théoriques :
La sécession, c’est-à-dire l’indépendance ;
La francisation, c’est-à-dire le rattachement à la France (axe Dunkerque-Tamanrasset) ;
L’association dans le cadre de la Communauté.
Ce projet est considéré comme une trahison par les Français d’Algérie. En janvier 1960, des barricades sont
dressées à Alger. C’est le début de multiples affrontements qui culminent le 21 avril 1961 avec une tentative de
putsch militaire ["Putsch des généraux" Maurice Challe (1905-1979), Raoul Salan (1899-1984), Edmond
Jouhaud (1905-1995) et André Zeller (1898-1979)]. Devant l’échec du coup d’Etat, l’Organisation de l’Armée
secrète (OAS, créée en février 1961) multiplie les actions de violence en Algérie et en France, laissant planer la
menace d’une guerre civile. Malgré tout, De Gaulle décide de poursuivre sa politique. Il engage des négociations
longues (18 mai 1961-19 mars 1962) et difficiles. Ces pourparlers débouchent sur les accords d’Evian du 19
mars 1962. Par référendum, 90 % des Français approuvent, le 8 avril 1962, ces accords sur l’indépendance de
l’Algérie. Les Algériens font de même le 1er juillet 1962. L’indépendance est proclamée le 3 juillet.
CONCLUSION
La guerre d’Algérie a fait près de 300 000 victimes du côté français et 1 million du côté musulman. Il a fallu à De
Gaulle près de 4 ans pour régler la question algérienne. Après avoir fait tomber la IVe République, la guerre
d’Algérie a failli faire subir le même sort à la Ve République. La guerre d’Algérie est certainement l’une des pages
les plus noires et les plus controversées de l’histoire de France : elle soulève encore aujourd’hui de nombreux
débats. Jusqu’en 1999, cet épisode de l’histoire de France ne fut officiellement qu’une « opération de maintien de
l’ordre ». Une loi votée par le Parlement a alors reconnu que ces événements constituaient désormais la « Guerre
d’Algérie ».
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