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L000230 01s

Le livre 'Unbound' de Neal Lozano traite de la délivrance spirituelle et de la lutte contre les influences des esprits mauvais dans la vie des croyants. Il souligne l'importance de reconnaître et de fermer les portes ouvertes aux mensonges et aux péchés qui entravent la guérison et la liberté en Christ. À travers des témoignages et des réflexions bibliques, l'auteur encourage les lecteurs à chercher une véritable libération et à vivre dans l'espoir et la plénitude de leur identité en tant qu'enfants de Dieu.

Transféré par

RUTH MOUAFO
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Le livre 'Unbound' de Neal Lozano traite de la délivrance spirituelle et de la lutte contre les influences des esprits mauvais dans la vie des croyants. Il souligne l'importance de reconnaître et de fermer les portes ouvertes aux mensonges et aux péchés qui entravent la guérison et la liberté en Christ. À travers des témoignages et des réflexions bibliques, l'auteur encourage les lecteurs à chercher une véritable libération et à vivre dans l'espoir et la plénitude de leur identité en tant qu'enfants de Dieu.

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Titre original : Unbound, A Practical Guide to Delivrance

©2003, 2010 by Neal Lozano

Traduction de l’américain : Cathy Brenti

*
EAN Epub : 978-2-84024-796-8
© Éditions des Béatitudes
Société des Œuvres Communautaires, février 2014
Conception de la couverture : M C DESIGN – Martin Casteres
Illustration de couverture : © Heart of the Father Ministries
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nommer sans difficulté. L’angoisse et la douleur remontaient,
mais ces sentiments cessèrent au fur et à mesure que je
repoussais ces esprits. Ce fut court, précis et réel. Il s’ensuivit
un calme et un sentiment de soulagement. Environ une semaine
après la prière, je vécus quelque chose qui, dans le passé,
aurait entraîné une grande angoisse et un désespoir passager
(bien que je n’aurais pas su distinguer s’il s’agissait de
désespoir ou de découragement). Malgré une réaction assez
forte de ma part, mes sentiments et pensées habituelles ne me
plongèrent pas comme par le passé dans un espace inférieur
sombre. J’eus l’impression que la porte menant à ces émotions
et pensées, qui m’entraînaient dans les ténèbres jadis, avait été
fermée. Ce lieu de ténèbres n’existe plus maintenant.
C’est à moi désormais de veiller à ce que cette porte demeure
fermée. »

Moi aussi, j’ai été surpris. Je connaissais Dave comme étant un


chrétien enthousiaste, toujours prêt à servir et à encourager les
autres. Quelqu’un qu’il respectait infiniment l’avait trahi quinze
ans auparavant. Il pensait que tout était résolu, mais, dans cette
situation précise, un esprit de désespérance, inconnu de Dave et
demeuré caché à tous, avait trouvé une porte ouverte et s’était
installé dans sa vie.
D’une certaine façon, Dave s’était résigné à vivre sans espoir.
Il peut vous arriver de vous sentir sans espérance dans un
domaine de votre vie et de chercher des moyens de bloquer ce
sentiment. Certains d’entre vous se diront : « Ce n’est que moi,
je suis comme ça » ; « C’est un truc avec lequel il faut que
j’apprenne à vivre » ; « Ce n’est pas si terrible que ça, il faudra
que je fasse avec. »
Trop découragé pour espérer ?
Avant d’en être libérée, une de mes amies a dû lutter contre la
suralimentation. Elle m’écrivait :

« Récemment, je me suis découverte en train de glisser sur une


pente dangereuse, je mangeais quand je n’avais pas faim, ce
qui en fait revenait à dire quand j’étais en colère, frustrée et/ou
seule. Beurk ! Revoilà les quelques kilos que je venais de
perdre avec, de surcroît, une tonne de découragement,
culpabilité, colère, dépression. Cela m’a agacée car je savais ce
que je faisais, mais, en agissant ainsi, je désobéissais et me
coupais de Dieu. On aurait dit que je ne l’entendais ni ne
pouvais m’approcher de lui tant que je n’arrivais pas à dominer
ce tandem nourriture-obéissance. J’imagine que vous
comprenez l’ensemble culpabilité/condamnation qui en
résulte. Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’étais coincée
et que je me débattais pour m’en sortir. J’en ai assez d’être
trop grosse et de ne pas arriver à me contrôler. »

Son dilemme vous dit-il quelque chose, à vous


personnellement ? Vous pourriez probablement substituer un
certain nombre de chaînes du genre : « J’ai peur du rejet » ; « Je
suis perfectionniste compulsif » ; « Je suis dépendant de la
pornographie » ; « J’ai peur de la mort » ; « J’ai peur d’être
abandonné(e) » ; « Je ne puis pardonner » ; « J’ai des pensées
suicidaires ».
Bien sûr, tout cela n’est pas seulement lié à l’action des esprits
mauvais, mais, pour beaucoup, l’influence des esprits mauvais
est le domaine que l’on a souvent oublié et auquel on ne s’est
pas attaqué dans la recherche de la guérison divine.
Le livre des Proverbes 13, 12 nous dit que « l’espoir différé
rend le cœur malade, mais le désir comblé est un arbre de
vie » ! L’espérance est l’attente confiante du bien ; le bien
ultime, c’est le Ciel. Les Écritures précisent que le Christ au
milieu de nous est l’espérance, l’espérance de la gloire (cf.
Colossiens 1, 27).
La puissance de l’Évangile nous offre-t-elle simplement, dans
notre servitude, l’espérance du Ciel ? Non. Colossiens 1, 13-14
nous dit :

« Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a


transférés dans le royaume du Fils de son amour ; en lui, nous
sommes délivrés, nos péchés sont pardonnés. »

Nous sommes des rescapés (nous avons été transférés, libérés)


d’un royaume à un autre et, cependant, le plein accomplissement
nous échappe. Je pense aux enfants d’Israël errant dans le
désert. Par Moïse, Dieu les a libérés des contremaîtres égyptiens
et pourtant, ils gardaient leur mentalité d’esclaves. Toute une
génération d’Israélites est morte dans le désert avant que le
peuple ne soit prêt à coopérer avec Dieu et ne se saisisse des
promesses qu’il leur avait faites. Et vous, avez-vous gardé une
« mentalité d’esclave » qu’il reste à défaire ?
Trop déçu pour chercher de l’aide ?
Peut-être avez-vous vécu une prière de délivrance il y a des
années ; vous en avez été tellement traumatisé que vous ne vous
y risquerez plus. Ou peut-être quelqu’un a-t-il prié pour vous,
sans résultat. Ou alors, ceux qui ont prié pour vous ne vous ont
jamais montré ni amour ni respect au moment où vous étiez le
plus vulnérable. Peut-être aussi avez-vous une idée tordue de la
délivrance des esprits mauvais et rien que d’y penser, ça vous
fait flipper : « Tu veux dire que je pourrais avoir un démon ? ! »
Peut-être avez-vous rencontré votre pasteur ou un prêtre
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Tout à coup, ils avaient peur de Dieu et ne percevaient ni ne
recevaient plus son amour pour eux. Ils avaient aussi peur d’eux-
mêmes, c’est pourquoi ils s’étaient couverts. Cette peur existe
en chacun de nous, mais beaucoup refusent de la voir. Nous
passons notre vie à essayer de la dépasser.
Parce qu’ils avaient peur et étaient égocentriques, se souciant
d’eux-mêmes et non de Dieu, Adam et Ève se mirent à agir
comme le serpent, s’accusant l’un l’autre, se défendant et
oubliant qui était Dieu. Ils crurent au mensonge. Ils ne pouvaient
plus désormais avoir confiance en Dieu dans leur vie. Le serpent
leur avait volé le cœur.
L’ennemi avait réussi ; il avait donné une fausse image de Dieu
et gagné de l’influence sur la race humaine. Il continue à exercer
son influence à travers des esprits mauvais qui cherchent à
donner une fausse image de Dieu, à nous décevoir et à nous
attacher à eux. Il agit aussi à travers d’autres personnes – tous
ceux que Dieu a choisis pour le représenter, comme les parents
ou autres éducateurs. Ceux qui ont cette responsabilité éminente
de présenter le visage de Dieu aux nouvelles générations sont les
cibles préférées de Satan et ses premiers agents.
On a ravi les enfants de Dieu, et Dieu a un plan pour les
retrouver. Il s’est révélé par Abraham comme Père et s’est révélé
à un peuple qui préparerait la voie à la pleine révélation de sa
nature en Jésus-Christ (cf. Hébreux 1, 1-3) ; Jésus est venu sur
la terre, est mort en offrande – puis est ressuscité – « pour
détruire les œuvres du diable » (1 Jean 3, 8) et nous réclamer
parce que nous sommes les enfants de Dieu qui sont destinés au
Royaume.
Dans le premier chapitre, j’ai décrit la bénédiction que Dieu a
accordée à Jésus lors de son baptême. Remarquons
qu’immédiatement après cette déclaration de la filiation du
Christ, Jésus « fut conduit par l’Esprit au désert, pour être
tenté par le diable » (Matthieu 4, 1). Pourquoi Dieu permet-il
au diable de tenter son Fils ? Pourquoi Dieu permet-il au diable
de nous tenter ? Revenons à l’histoire des Israélites dans le
désert :

« Tu te souviendras de toute la route que le Seigneur ton Dieu


t’a fait parcourir depuis quarante ans dans le désert, afin de te
mettre dans la pauvreté ; ainsi il t’éprouvait pour connaître ce
qu’il y avait dans ton cœur et savoir si tu allais, oui ou non,
observer ses commandements. » (Deutéronome 8, 2)

L’expression « être tenté » de Matthieu pourrait être traduite


ici par « t’éprouvait ». Le temps était venu que Jésus sache ce
qu’il y avait dans son cœur.
Que recouvrait la tentation ? Alors que Jésus était en état de
faiblesse – vulnérable après ses quarante jours de jeûne – Satan
lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres
deviennent des pains. » (Matthieu 4, 3) La deuxième tentation
de Satan commençait aussi avec ce : « Si tu es le Fils de
Dieu… » (Matthieu 4, 6) Et la troisième affirmait : « Si tu te
prosternes et m’adores… » (Matthieu 4, 9) Le diable éprouvait
l’identité de Jésus en tant que Fils de Dieu pour l’inciter à agir
indépendamment de son Père. Il voulait que Jésus nie ce que
Dieu avait dit de son Fils bien-aimé. De même, toute épreuve
dans notre vie, tout défi auquel nous sommes confrontés
permettent de révéler la vérité que Dieu a mise en nos cœurs.
Satan peut susciter des épreuves pour le mal, mais le plan de
Dieu – qui est bon – les permet pour le bien.
Lié par le mensonge
Bien que le projet de division de Satan – nous empêchant de
vivre la plénitude de notre destinée en tant que fils et filles de
Dieu en Christ – soit différent pour chacun de nous, dépendant
de notre situation personnelle et de notre personnalité, ce projet
se fonde sur le mensonge. Avant d’aller plus avant, permettez-
moi de vous rappeler ces paroles du Christ, Lui qui se nommait
la Vérité et a dit que « la vérité fera de vous des hommes
libres » (Jean 8, 32).
Nous avons tous intériorisé les mensonges du maître de la
tromperie. Ces mensonges peuvent servir de fondation sur
laquelle nous construisons notre vie. Raul avait construit sa vie
sur l’indépendance et avait développé à partir de cette tromperie
centrale un système de pensée pour protéger son mensonge. Ce
système de pensée se construit de la même façon que le nid d’un
oiseau, c’est-à-dire une brindille après l’autre. De même,
l’ennemi nous inspire une pensée destructrice à la fois. Étant
donné que le modèle de pensée est construit sur la base d’un
mensonge fondamental, il trouve une place où demeurer et
exerce une plus grande influence sur nos sentiments et notre
volonté.
Par exemple, une personne comme Raul peut bien avoir
accueilli l’Évangile et donné sa vie à Jésus ; il peut savoir dans
son esprit que Dieu l’aime et même avoir une profonde
expérience de l’amour de Dieu. Mais, dans les profondeurs de
son âme, il n’arrive pas à accepter l’amour de Dieu, ni à croire
qu’il a été rendu digne de cet amour par Jésus. Une pensée
fondamentale demeure : je dois être assez bon pour gagner ou
mériter l’amour de Dieu. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ?
Vous est-il jamais arrivé d’avoir des difficultés à vous
pardonner, comme Raul ?
Paul décrit le conflit entre la vérité et la tromperie comme une
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avons demandé au Seigneur de parcourir la vie de notre fils et
de déverser ses bénédictions en tout lieu et en tout temps, là où
cette bénédiction avait été retenue à cause de notre péché. »
Ce fils était marié depuis huit ans et ils n’arrivaient pas à avoir
d’enfants. Ils avaient essayé un traitement médical pour la
fertilité, mais sans résultat. Ils adoptèrent un enfant russe en
1998. En mars 1999, trois mois après le séminaire, leur fils les
appela pour leur annoncer que sa femme était enceinte sans
aucune intervention médicale. « C’est notre bébé miracle », a-
t-il ajouté. « Tu ne sais pas à quel point il l’est », lui
répondirent ses parents.
« Nous avons partagé avec lui notre expérience. Il a été
d’autant plus touché qu’il a réalisé que l’enfant avait été conçu
justement pendant le séminaire, dit Sheila. Dieu nous
permettait là de partager notre vie et notre prière avec notre
fils, et cela faisait partie de la bénédiction qu’il avait en
réserve pour lui. »
Associations et environnement
Une autre porte d’entrée est l’atmosphère dans laquelle nous
vivons. Vous avez sûrement déjà entendu la maxime : « Dis-moi
qui sont tes amis et je te dirai qui tu es. » Elle est bien vraie.
Nous avons tendance à parler et à agir comme ceux qui nous
entourent. Notre entourage et l’environnement que nous nous
donnons exercent une influence sur nous.
Quand on commence à agir ou à penser comme ceux avec
lesquels on vit, on s’ouvre d’un côté aux bénédictions qui
accompagnent la vertu, de l’autre à l’oppression qui accompagne
la rébellion et le péché. On en trouve l’illustration dans le livre
des Proverbes : « Ne te fais pas l’ami d’un homme irascible et
ne va pas avec l’emporté, pour ne pas t’habituer à son travers
et ne pas laisser prendre ta vie au piège. » (Proverbes 22, 24-
25) La porte ouverte peut être, soit les amis que l’on se choisit,
soit le genre d’activités que l’on pratique, soit le domaine de
péché vers lequel tendent nos pensées.
Les péchés intentionnels
Un péché répété, intentionnel, est une porte ouverte à
l’ennemi. Les péchés naissant de la luxure peuvent conduire à
l’esclavage d’une dépendance sexuelle. Des péchés répétés de
tromperie peuvent faire d’une personne un menteur compulsif ou
un voleur.
Un péché compulsif peut révéler le besoin d’être délivré
d’esprits mauvais. Quand quelqu’un est lié spirituellement à un
péché, il y a généralement une autre porte, plus fondamentale,
qui a été ouverte. Une histoire de rejet ou d’isolement, ou une
séparation prématurée de l’un ou l’autre des parents, ou les
deux, peuvent être le fondement sur lequel cette dépendance
repose.
Le péché de famille
Le milieu familial dans lequel nous avons été élevés peut avoir
engendré en nous une vulnérabilité à l’influence des esprits
mauvais. Par exemple, s’il s’agissait d’un milieu de colère et de
violence, nous aurons probablement appris à réagir aux
frustrations de la vie par la colère et la violence. Ce modèle
connu peut aussi avoir fait l’objet d’une infestation démoniaque
forte. On peut poursuivre la faute des pères chez les fils sur
plusieurs générations (cf. Exode 20, 5-6 ; Deutéronome 30, 19).
Le cycle s’achève lorsque le pouvoir des esprits mauvais est
brisé et que de nouveaux schémas de pensée et d’action se
mettent en place. L’histoire de Cindy va illustrer mon propos.

Âgée de vingt ans, Cindy a grandi dans un foyer où on ne


laissait pas voir ses émotions. Ses parents avaient des
problèmes de couple, ce qui les éloigna l’un de l’autre, à la
fois au plan affectif et au plan physique. Elle n’avait jamais vu
ses parents se manifester de l’amour, elle n’avait jamais vu l’un
d’eux pleurer, ni se battre, ni se disputer.
Cindy grandissant, sa maman l’encouragea à s’ouvrir et à
exprimer ses sentiments. Sa maman reconnaissait au moins le
besoin d’une telle attitude, même si elle en était incapable elle-
même. À travers ses tentatives d’exprimer ses sentiments,
Cindy découvrit que le seul sentiment possible pour elle était
la colère. Mais elle était perdue car elle n’avait aucun exemple
d’expression d’un sentiment quel qu’il soit, y compris la
colère. Chaque fois qu’elle exprimait une émotion, elle se
sentait coupable et se confondait en excuses. À la suite de sa
maman, Cindy ne pouvait apprécier les sentiments que de
façon cérébrale. Elle se voyait cérébrale et équilibrée ; ses amis
disaient qu’elle n’était pas affective. Mais, au fond d’elle-
même, il y avait quelque chose qui était caché, mais bien
présent, et qui disait : « Quelque chose ne va pas chez moi, je
n’ai pas de sentiments. »
Cindy avait peur d’être affective. Elle compensait par un
agenda bourré d’activités. Tout ce qu’elle réussissait lui
permettait de faire l’expérience du succès et, par là, de
comprendre sa valeur. Les félicitations nombreuses qu’elle
recevait lui permettaient de cacher aux autres son handicap
affectif, mais pas à elle-même.
Cindy nous demanda de prier pour sa libération. La première
fois, nous avons traité de quelques questions de pardon. Elle a
renoncé à des esprits d’orgueil, de contrôle et de perfection.
Ce fut une bonne expérience et elle se sentit plus libre. Mais
ce n’était que le début d’un autre travail plus en profondeur. À
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prodigues, rentrant à la maison, tombaient sur le frère aîné qui
sommeille en chacun de nous ? Les leçons contenues dans mon
livre m’ont été inspirées alors que je cherchais des réponses lors
d’une période particulièrement difficile. La communauté de
croyants que je conduisais à l’époque vivait des relations
douloureuses, jusqu’à la scission. Le Bon Dieu nous visita, nos
cœurs furent mis à nu et notre orgueil brisé. Ce n’est qu’à ce
moment-là que j’ai commencé à comprendre qui était le frère
aîné de la parabole.
Pendant des années, je m’étais représenté comme le fils
prodigue rentrant à la maison. Je n’oublierai jamais le jour où le
Bon Dieu m’a révélé son amour pour moi. Mais j’ai compris, au
fil du temps, qu’il me manquait quelque chose. Mon cœur se
refroidissait. Je ne réalisais pas que j’étais devenu comme le
frère aîné. Ce dernier a l’air bon au dehors, mais a quelque
chose qui ne va pas au-dedans. Il fait de bonnes choses, mais
pour de mauvaises raisons.
Cela me rappelle l’histoire de Samuel dans l’Ancien
Testament, que Dieu avait envoyé chez Jessé pour oindre un roi
parmi ses fils. Samuel fut impressionné par les aînés de Jessé,
mais le Seigneur lui dit :

« Ne considère pas son apparence ni sa haute taille. Je le


rejette. Il ne s’agit pas ici de ce que voient les hommes : les
hommes voient ce qui leur saute aux yeux, mais le Seigneur
voit le cœur. » (1 Samuel 16, 7)

Dans le cas de David, fils élu de Dieu, « regarder le cœur » est


une bonne chose. Dans le cas du frère aîné, c’en est une
mauvaise. Nous sommes souvent les derniers à savoir ce qui est
enterré dans nos cœurs.
« Fourbes plus que tout sont les pensées, incorrigibles, qui
peut les connaître ? » (Jérémie 17, 9.)

Notre cœur peut nous décevoir, mais le Seigneur n’est pas


déçu.

« Le Seigneur sonde tous les cœurs et discerne toute forme de


pensée. » (1 Chroniques 28, 9)
Les péchés du cœur du frère aîné
Vous trouverez ci-dessous quelques péchés du cœur que j’ai
identifiés dans la vie de croyants qui sont demeurés fidèles à
Dieu selon « l’apparence extérieure ». Servez-vous de cette liste
pour examiner les péchés de votre cœur.
Légalisme et suffisance
Le légalisme est l’effort que nous faisons pour être acceptés
par Dieu ou les autres sur la base de notre conformité à un
ensemble de règles, pratiques ou enseignements. Nous essayons
de rentrer dans le moule à la force du poignet.
La suffisance est très proche du légalisme. Nous pensons
mériter quelque chose parce que « voilà tant d’années que je te
sers ». Quand quelqu’un que nous jugeons comme étant moins
digne que nous est bien traité, nous disons : « Ce n’est pas
juste. »
L’orgueil
L’orgueil veut nous tenir, pour que nous résistions à toute
dépendance à Dieu. Nous préférons être maîtres plutôt que
disciples. Nous faisons semblant d’être meilleurs que nous ne le
sommes. Nous agissons de façon religieuse et sainte, mais nous
savons bien que ce qui est à l’intérieur est une autre histoire. Le
frère aîné déteste la faiblesse et se vante d’être fort. Le désespoir
n’est pas considéré, alors que l’apparence extérieure et le succès
le sont. Jésus nous dit, dans Matthieu chapitre 5, que ce sont les
pauvres dans l’esprit, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et
soif qui sont bénis. Le frère aîné pense qu’il n’a pas le droit
d’être faible.
Les jugements
Le frère aîné juge et regarde les autres de haut. On nous dit
dans les Écritures de ne pas juger (ceci se rapporte aux
jugements injustes, pas bien sûr à des instances de discernement
ou à celles qui doivent reconnaître le bien du mal, ce qui est
juste de ce qui est faux). On peut mettre quelqu’un en prison en
pensant : « Il est ainsi, il ne changera jamais. » En mettant des
étiquettes sur les autres, nous avons ainsi une bonne raison de
nous abstraire de la relation. Nous construisons les murs de la
prison pour nous protéger nous-mêmes.
La peur
Le frère aîné a peur ; il n’est pas à l’aise dans sa relation avec
Dieu. Il ne comprend pas que la source de cette relation n’est
pas ce qu’il fait, mais l’amour de Dieu. C’est souvent par peur
que nous ressentons ce besoin de tout maîtriser.
L’apitoiement sur son propre sort
Notre désir d’attirer la compassion et la sympathie est bien
plus grand que celui d’être libres, d’avancer et de laisser nos
épreuves derrière nous. Si nous cessons de nous apitoyer sur
notre propre sort, nous allons comprendre que nous sommes
responsables de notre vie.
L’amertume et la rancœur
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pitié et non seulement il le laissa aller, mais il lui remit sa dette.
Ce serviteur rencontra un de ses compagnons, qui lui devait
cent pièces d’argent ; il lui demanda de rembourser ce qu’il
devait. Son compagnon le supplia d’avoir patience et de lui faire
miséricorde, mais l’autre refusa. Matthieu ajoute qu’il s’en alla
le faire jeter en prison, en attendant qu’il eût remboursé ce qu’il
devait.
Les nouvelles allaient vite, aussi le maître fut-il informé de
tout ce qui s’était passé. Appelant son serviteur « mauvais », il
lui dit :

« Je t’avais remis toute cette dette, parce que tu m’en avais


supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton
compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? »

Et Jésus achève le récit de la parabole en disant :

« Dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en


attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il lui devait. C’est
ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne
pardonne pas à son frère du fond du cœur. » (Matthieu 18, 32-
35)

Le maître finit par traiter durement le serviteur impitoyable. Ce


qui est encore plus choquant, c’est que Jésus nous dit que notre
Père céleste nous traitera de la même façon si nous ne
pardonnons pas. Qui est le tortionnaire ? Satan ! Que fera-t-il de
nous ? Il nous torturera ! Qui nous livrera à lui ? Dieu ! Dans
quel but ? Continuez la lecture.
Notez attentivement que la dette originale fut annulée sur la
base de la miséricorde. Le serviteur ne l’avait pas gagnée, ne la
méritait pas, et elle n’était pas due non plus au fait qu’il avait
promis de rembourser. De la même façon, nous n’avons pas
gagné le pardon de nos péchés, ne l’avons pas mérité ni reçu sur
la promesse que nous allions rembourser Dieu ou que nous
allions être bons.
Malheureusement, cet homme n’a pas reçu la miséricorde qui
lui était donnée. Il n’a reçu que ce qu’il avait demandé, à savoir
la chance de pouvoir rembourser ! Est-ce qu’il n’a pas compris ?
Ou était-ce son orgueil, car il ne voulait pas abandonner son
droit à se justifier ? Il a cru que le pardon reçu lui était donné
sur la base de sa promesse.
Je vois ici un autre parallèle, à savoir que nous faisons parfois
des promesses inutiles à Dieu et que nous pensons que ce sont
elles qui sont à la base du pardon que nous recevons. Mais Dieu
nous demande d’abandonner notre droit à prouver que nous
sommes dignes de l’amour qu’il nous donne. Examinez votre
cœur. N’êtes-vous pas sûr que Dieu vous aime parce que vous
avez fait quelque chose qui mérite cet amour ? Dans notre
orgueil et nos illusions sur nous-mêmes, nous croyons souvent
que Dieu nous aime et nous pardonne à cause de quelque chose
que nous avons fait et que, d’une certaine façon, nous méritons
sa miséricorde. Cette tromperie nous rend très vulnérables. Nous
avons été programmés pour la chute. Les résultats ? Chaque fois
que nous tombons, nous entendons l’accusateur nous susurrer :
« Est-ce que Dieu m’aime ? » Au lieu de tomber dans la
supériorité, nous oscillons entre infériorité et sentiment
d’inutilité. Et quelles sont nos réactions ? Nous cherchons des
excuses, un blâme, la rationalisation, voire la justification de
notre mauvaise conduite.
Le temps en prison où nous sommes tourmentés par le démon a
comme seul but de nous conduire au point de reddition, où nous
comprenons que nous ne pourrons jamais rembourser notre
dette. Nous avons besoin d’un rédempteur qui paie le prix de
notre vie.

« Ô Galates stupides, qui vous a envoûtés alors que, sous vos


yeux, a été exposé Jésus Christ crucifié ? Éclairez-moi
simplement sur ce point : est-ce en raison de la pratique de la
loi que vous avez reçu l’Esprit, ou parce que vous avez écouté
le message de la foi ? Êtes-vous stupides à ce point ? Vous qui
d’abord avez commencé par l’Esprit, est-ce la chair maintenant
qui vous mène à la perfection ? » (Galates 3, 1-3.)

Vous confrontez-vous à ce dilemme ? Moi oui, chaque jour. Je


commence ma journée dans l’Esprit, me réjouissant de son
amour, soumis à sa Parole et proche de lui par la prière. Et la
bataille commence. Est-ce que je demeure dans l’Esprit, confiant
en sa bonté et sa miséricorde, me rappelant que ma dette a été
payée ? Ou est-ce que je m’appuie sur les efforts humains,
justifiant ma valeur sur ma capacité à la rembourser ? Est-ce que
je me comporte comme un fils dans la maison de son Père ou
comme un esclave qui ne fait que son devoir pour survivre ?
L’homme de cette parabole n’avait pas compris qu’il avait
besoin de miséricorde. Il ne l’avait pas demandée et quand elle
lui a été accordée, il ne l’a pas accueillie. Il n’a reçu que ce qu’il
avait demandé, c’est-à-dire du temps pour rembourser. Il
demeurait esclave de sa dette. L’appel à une profonde
conversion au Christ implique que nous présentions notre
besoin vital d’un Sauveur qui a déjà remboursé notre dette. Cela
signifie que nous prenions la décision d’accueillir le cadeau qui
nous est fait et de vivre chaque jour en contemplant Jésus-
Christ, crucifié pour nos péchés.
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m’étais battue avec le responsable de mon groupe et il m’avait
dit que je devais changer. J’avais donné ma vie au Christ un an
et demi auparavant, mais jusqu’au jour où nous avons prié, ça
n’aboutissait nulle part. »

Lorsque nous avons rencontré Jamie, elle avait l’air un peu


nerveuse et distraite. Elle ne cessait de regonfler ses cheveux et
de changer de position. Au cœur de la conversation, elle sortit
son rouge à lèvres et s’en servit. Je me demandai si nous
arriverions à l’aider. C’était une jeune évangélique qui n’avait
jamais entendu parler des esprits mauvais. Si je lui avais parlé de
prière de délivrance, elle ne serait probablement pas venue. Mon
but était de lui manifester de l’amour pour qu’elle se sente en
sécurité. Je ne franchirais que les portes qu’elle accepterait
d’ouvrir.
Jamie me dit qu’envers la vie, elle avait une attitude de « je-
m’en-foutisme ». Elle me raconta que sa maman avait des
problèmes d’alcoolisme et était séparée de son père naturel. De
plus, Jamie faisait tout pour se faire détester, même si elle ne le
souhaitait pas. Cette contradiction était une forme d’auto-
sabotage.
Après l’avoir écoutée un moment, je reformulai ce que j’avais
entendu et essayai de lui manifester que j’avais compris. Je
soulignai combien elle se protégeait en rejetant les gens avant
qu’ils ne la rejettent eux-mêmes. « On dirait que tu as une peur
terrible d’être vulnérable. Tu donnes à chacun une bonne raison
de te rejeter car tu as peur d’être blessée », lui expliquai-je
prudemment.
Trois ans plus tard, elle s’expliqua :

« Quand vous avez décrit ma façon de vivre, c’était la première


fois que je voyais ce qui se passait en moi objectivement.
Chaque jour de ma vie, j’avais vécu ce même mode de vie, sans
y avoir jamais réfléchi. Ma perception de Dieu et de l’Évangile
était tordue par mon mode de pensée. Mon esprit ne cessait de
courir, ne cessait de penser, contrôler, manipuler et veillait
bien à ce que Dieu ne s’approche pas trop près de mon cœur.
Je tenais Dieu à l’écart de mes sentiments envers les autres. Je
n’admettais jamais, ni devant Dieu ni devant moi-même, qu’on
m’avait blessée. Je ne lui parlais jamais de ma souffrance.
Même avec Dieu, j’agissais comme si je m’en moquais. Je ne
faisais confiance à personne. Je ne voulais pas que les gens me
connaissent car j’avais peur. Au plus profond de moi-même,
j’attendais que Dieu me rejette ou me dise qu’il ne m’aimait
pas. Aussi, je repoussais tous ceux qui s’approchaient de moi.
Je m’arrangeais pour que les gens soient en colère contre moi,
exprès. Je ne voulais laisser à personne la possibilité de me
blesser. Je veillais donc à ce que personne ne me connaisse,
comme ça, s’ils me rejetaient sans me connaître vraiment, je
pouvais dire que je m’en moquais. Sinon, cela m’aurait encore
plus blessée. Mon problème, c’est que je pensais que si Dieu
atteignait mon cœur, il s’en servirait contre moi ou il ne
m’aimerait pas. »

Quand Jamie vint demander la prière, je ne fis aucune mention


des esprits. Je lui demandai simplement de dire : « Au nom de
Jésus, je renonce à tout contrôle, manipulation, peur… » Elle
n’eut pas de problème. « Maintenant, renonce au rejet », ajoutai-
je. Elle hésita un instant et sembla voir quelque chose pour la
première fois. « C’est dur, n’est-ce pas ? » lui dis-je. Elle
l’admit aisément.
Plus tard, elle m’expliqua :

« Dès que j’ai dit : “Je renonce au rejet au nom de Jésus”, j’ai
senti un changement. C’était comme si je m’abandonnais à
Dieu pour la première fois. J’avais essayé de donner mes
problèmes au Christ. J’étais d’accord avec ceux qui me
disaient : “Tu dois cesser d’agir ainsi”, mais je ne savais pas
comment faire. Dès que j’ai renoncé au rejet, je me suis sentie
complètement soulagée. C’était la première fois que je me
reposais en Christ. Je n’avais jamais fait l’expérience de sa
paix avant cela. »

Après que Jamie eut renoncé à tout ce que nous avions évoqué,
j’ai commandé à tout ce à quoi elle avait renoncé de partir au
nom de Jésus. Nous avons ensuite prié pour que la bénédiction
repose sur sa vie. J’ai laissé la suite entre les mains du
responsable de son groupe de jeunes.
Quel changement ! On nous raconta que chaque fois qu’elle
donnait son témoignage, elle exposait comment le Christ était
venu la rejoindre le jour où nous avions prié pour elle.
Elle continua :

« J’ai toujours quelques problèmes, mais maintenant, je puis


m’y atteler et je sais que je grandis. J’ai gardé quelques-unes
de mes habitudes, mais désormais, je construis de vraies
relations et je communique. Je ne suis plus paralysée par la
peur, craignant que les gens ne m’acceptent pas. »

Dans l’histoire de Jamie, je vois un processus en trois étapes :


1. La mettre devant sa vie. Il y avait une vraie crise. Elle ne
pouvait plus demeurer où elle en était ;
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visualisation.
Au cours de son ministère, Jésus a donné pouvoir aux douze
apôtres et à un groupe de soixante-douze disciples de chasser les
démons ; il les a envoyés proclamer le Royaume. Le but en
chassant les démons était de faire avancer le Royaume de Dieu
et de détruire les œuvres du démon. L’autorité que chacun a ne
lui appartient pas, mais elle appartient plutôt à celui qui la lui a
donnée. Vous et moi sommes des représentants de Dieu. C’est
notre relation avec lui qui nous permet d’exercer cette autorité.
Un policier tient son autorité de la police. Il porte un uniforme
et un badge, qui indiquent qu’il représente ceux qui la lui ont
confiée. S’il n’était pas porteur de ces symboles qui indiquent
qu’il a autorité, ses paroles et ses actes n’auraient pas le même
poids.
Ce n’est qu’en union avec Jésus et en son nom que nous avons
autorité dans le monde des esprits. Luc nous parle de ces « sept
exorcistes juifs itinérants qui entreprirent de prononcer, sur
ceux qui avaient des esprits mauvais, le nom du Seigneur
Jésus ; ils disaient : “Je vous conjure par ce Jésus que Paul
proclame !” Mais l’esprit mauvais leur répliqua : “Jésus, je le
connais et je sais qui est Paul. Mais vous, qui êtes-vous
donc ?” » (Actes 19, 13-15.) Les démons reconnaissent le nom
de Jésus et doivent s’y soumettre. Mais ils ne reconnaissent pas
l’autorité du Seigneur en ces hommes, alors qu’ils l’admettent
en l’apôtre Paul. Peut-être les sept hommes étaient-ils dans une
zone où ils n’avaient pas été invités ou sans autorisation de
Dieu, ou peut-être ne connaissaient-ils pas Jésus, même s’ils
savaient que le nom de Jésus avait pouvoir.
Notre autorité réside dans notre relation avec le Christ. Avez-
vous confiance en son amour ? Avez-vous une relation
personnelle avec d’autres qui poursuivent leur relation avec le
17
Seigneur ? Sinon, revenez en arrière et reprenez le chapitre
deux.

« Plus tard, Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces


paroles : “Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez donc : de toutes les nations, faites des disciples, les
baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur
apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je
suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps”. »
(Matthieu 28, 18-20)

Jésus a le pouvoir de nous envoyer et si nous sommes envoyés,


nous sommes revêtus de son autorité. De plus, celui en qui toute
autorité réside dans le ciel et sur la terre vient avec nous : « Je
suis avec vous tous les jours. » L’autorité de ses paroles et
l’œuvre de Jésus se poursuivent en nous, parce qu’il nous a
envoyés dans le monde pour être ses instruments. Il veut porter
la Bonne Nouvelle à tout être humain et veut que chacun de
nous prenne sa place dans cette œuvre. « La paix soit avec vous.
Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie » (Jean
20, 21), nous dit Jésus. Il a porté l’autorité de son Père, à notre
tour nous portons l’autorité du Fils. Plus nous mettons de
domaines de notre vie sous son autorité, plus nous aurons
d’autorité nous-mêmes. Plus vous vous abandonnez, plus vous
serez un instrument fidèle.
Il vous a été donné tout pouvoir sur les esprits mauvais
L’évangile de Marc s’achève par le moment où Jésus envoie les
onze dans le monde entier pour y prêcher la Bonne Nouvelle. La
parole qu’il leur adresse nous est adressée à nous aussi :

« Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront


cru : en mon nom, ils chasseront les démons, ils parleront des
langues nouvelles, ils prendront dans leurs mains des
serpents et s’ils boivent quelque poison mortel, cela ne leur
fera aucun mal ; ils imposeront les mains à des malades et
ceux-ci seront guéris. » (Marc 16, 17-18)

Nous avons reçu l’autorité en son nom pour qu’avance le


Royaume de Dieu. Nous pouvons exercer cette autorité sur les
esprits mauvais quand nous le servons, ce qui est premier dans
nos vies. Nous sommes responsables de nos vies. Bien souvent,
la première personne à qui nous devons partager la Bonne
Nouvelle, c’est nous-mêmes. Ce que nous avons accueilli
comme étant la vérité doit pénétrer nos vies pour les transformer.
La vérité révèle les mensonges auxquels nous croyons et nous
délivre de tout enchaînement. Ensuite, ceux qui ont des enfants
portent la grande responsabilité de les élever dans la vérité et de
les protéger de l’influence des esprits mauvais. Troisièmement,
nous devons porter la lumière à ceux qui se sont confiés à nous.
Lorsque quelqu’un vient vous demander la prière selon
l’approche « Délié », et ce faisant, vous partage des secrets, il
vous invite en tant que représentant du Christ, instrument de
l’amour et de la miséricorde de Dieu. Enfin, certains ont reçu de
grandes responsabilités dans l’Église et dans la société. Dieu
leur a donné l’autorité qu’ils doivent exercer de telle façon que
les œuvres du démon soient dévoilées et détruites. Les principes
de la première partie de ce livre ont pour but de vous aider à être
responsable de votre vie et de vous tourner vers Jésus. La
deuxième partie montre comment appliquer ces principes pour
aider les autres à se libérer de l’influence des esprits mauvais.
Prendre autorité
« Le temps est accompli et le Règne de Dieu s’est approché :
convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Marc 1, 15)
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visualisation.
nouveau, lentement et à dessein, il a redit plusieurs fois :
“Mon fils”. Ces mots m’ont pénétré jusqu’à l’âme. J’ai
compris que c’était Dieu qui me parlait et remplissait tous ces
lieux vides dans mon cœur en me révélant qu’il est mon Père et
que je suis son fils. »

Ailleurs, dans la même pièce et au même moment, un jeune


homme qui s’était avancé pour recevoir la bénédiction était en
larmes. Il adorait jouer au foot et était un très bon joueur,
apprécié de beaucoup. Cependant, il était profondément blessé
parce que son père n’était venu à aucun de ses matchs. Il n’avait
jamais reçu l’amour de son père et ne se sentait pas accepté par
lui. Quand il s’avança pour recevoir la bénédiction, un homme
qu’il n’avait jamais vu lui dit : « Je vous vois faisant du sport et
même si votre papa n’était pas présent, votre Père du ciel veut
que vous sachiez qu’il était bien là, lui. Il était là à chaque match
et vous regardait avec fierté. Il n’était pas gêné de vous
encourager à grands cris, fier qu’il était que vous soyez son fils
et que cela se sache. Il n’avait d’yeux que pour vous. C’est
comme s’il criait à tout le monde : “C’est mon fils, regardez mon
fils !” Le Père vous aime. » Les larmes du jeune homme
coulaient, Dieu avait guéri son cœur.
Plus tard, au cours de la retraite, je priai pour un jeune prêtre.
Je reçus une image pour lui que je lui décrivis ainsi :

« Je vois un jeune garçon sur une route. Vous avez été sur la
route bien longtemps. Vous vous êtes souvent senti seul sur la
route. Mais Dieu n’a cessé d’être présent. Il était devant vous,
vous appelant par votre nom, vous attirant vers lui. Vous avez
marché par la foi parce que vous n’avez pas toujours entendu
sa voix. Au fur et à mesure de votre marche, je vois la route qui
s’élargit. Et comme elle s’élargit, je vois beaucoup d’enfants
spirituels. Cette route mène tout droit au Royaume de Dieu. Je
pense que Dieu veut que vous sachiez que vous aurez
beaucoup d’enfants spirituels avec qui vous partagerez
l’éternité. »

Il me dit plus tard :

« Vos paroles m’ont beaucoup encouragé car j’ai beaucoup


d’enfants spirituels. Je savais que l’image venait de Dieu car je
dois sans cesse me battre contre cette peur de ne pas rester
fidèle. Ces mots m’ont touché au cœur. »
Dieu me connaît personnellement
C’est très jeune que j’ai compris la force d’une rencontre
personnelle. À l’âge de quatre ans, je croyais au Père Noël. Je ne
comprenais pas pourquoi il y en avait un à la banque, un autre
au coin de la rue, un autre encore au supermarché. On m’avait
raconté que ce n’était que des assistants du Père Noël et qu’on
ne pouvait le voir lui-même qu’à New York, au grand magasin
Altman. Un jour, nous avons pris le train, ma sœur et moi, avec
papa. Après être passés avec lui à son bureau, nous sommes
partis voir le seul et unique Père Noël. Au coin de la rue, nous
l’avons enfin vu, sur une estrade, assis sur la plus haute chaise
que j’ai jamais vue. Il ressemblait tout à fait à ce que
j’imaginais. Avant que nous arrivions jusqu’à lui, il nous
regarda de l’autre bout de la pièce et dit : « Neal et Rita, venez
par ici. » Il nous fit asseoir sur ses genoux.
Je ne me rappelle rien, sauf qu’en rentrant à la maison, j’ai
dit : « Maman ! Le Père Noël savait mon nom ! » Bien des
années plus tard, j’ai compris que mon père avait tout arrangé.
Mais aujourd’hui, je sais quelque chose de bien plus important.
Le Dieu tout-puissant, Créateur de l’univers, celui qui a placé
les étoiles dans le ciel et connaît tous les acariens de mon
matelas, me connaît par mon nom.
Je fis ce même genre de rencontre personnelle avec Dieu en
1971, à la Communauté chrétienne « Parole de Dieu » (Word of
God) située à Ann Arbor (Michigan). Des centaines de gens
venaient à Jésus et étaient remplis de l’Esprit Saint. J’étais venu
là apprendre et recevoir, mais ce dont j’avais le plus besoin,
c’était de connaître la volonté de Dieu sur ma vie. À un moment,
on annonça : « À la suite de notre rencontre, notre prédicateur se
tiendra dans la salle à côté pour tous ceux qui voudraient la
prière. » Je préparai mentalement une liste de mes besoins et
n’en retins que trois.
Leeland Davis, prédicateur connu pour son ministère
prophétique, avec deux autres intervenants connus, s’assit en
attendant que la prière commence. Ne sachant pas bien comment
ça se passait, conscient aussi que je ne pourrais me cacher dans
un cercle de vingt personnes, je parcourus ma liste plusieurs
fois. Je ne voulais pas avoir un trou de mémoire au cas où on me
demanderait de lire ma liste devant tous ces gens très respectés.
Le pasteur Davis parla à un homme de son problème de drogue
comme s’il le connaissait, l’exhortant à renoncer au péché pour
suivre le Seigneur. Il s’adressa à plusieurs autres comme s’il les
connaissait personnellement. Il prononça ensuite des paroles
d’encouragement et d’avertissement à l’adresse d’un des
responsables de la communauté.
Tout de suite après, il me regarda par-dessus ses lunettes en
demi-lunes. « Le Seigneur m’a poussé à vous regarder trois fois,
me dit-il. Il y a une grande onction sur votre vie. Dieu veut se
servir de vous pour porter la bonne nouvelle à beaucoup. »
Après des mots d’encouragement qui concernaient directement
Ces pages ne sont pas disponibles à la pré-
visualisation.
l’avancement du Royaume de Dieu
La délivrance va beaucoup plus loin que la seule délivrance de
l’influence des esprits mauvais. Dès que quelqu’un fait une
expérience significative avec le Seigneur, le démon le
programme immédiatement pour une chute. Quand nous
rencontrons le Seigneur avec puissance, nous goûtons au
Royaume de Dieu qui vient, où toute larme sera essuyée. C’est
un sentiment de sécurité et de paix qui nous envahit. Quand on
rencontre le Seigneur ou qu’on vit une vraie guérison, une
délivrance ou une profonde conversion, on pense
habituellement : « Mes problèmes sont résolus. » Si des aînés
dans la foi n’apportent pas leur soutien, la personne peut vivre
une réelle déception. À la lecture d’un livre comme celui-ci, on
pourrait se dire : « Ça y est, j’ai la réponse, j’ai ce qu’il me faut.
Tout va aller bien cette fois. » Nous cherchons une formule de
liberté au lieu de chercher une relation. Nous voulons éviter de
dépendre du Seigneur au jour le jour. Nous voulons être libérés,
non de nos chaînes, mais de la croix.
La délivrance de l’influence des esprits mauvais élimine ce qui
fait obstacle à la liberté, ce qui l’empêche de grandir et ce qui
maintient l’enchaînement. Elle n’enlève pas la croix de nos vies.
La souffrance est le chemin vers la maturité. Supprimer la
douleur est une des idoles de notre monde occidental ; mais
souffrir fait partie de la condition humaine. Être mature signifie
être fidèle même si l’on ne se sent pas bien, sachant qu’il y a des
épreuves dans cette vie et l’acceptant de bon cœur (cf. Jacques 1,
2).
Dans la délivrance, nous accueillons le don ; nous avons été
transférés, par la puissance de la mort et de la résurrection de
Jésus, du royaume des ténèbres dans le Royaume de son Fils
bien-aimé. Pas moyen d’éviter la croix, c’est en elle que nous
prenons part à ses souffrances. Dans le chapitre sept, j’ai fait
mention de ce passage d’Isaïe : « Ne crains pas, car je t’ai
racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. » (Isaïe 43, 1)
Ce verset est suivi de la promesse de la présence de Dieu dans
les épreuves et à travers elles, pas toujours en l’absence de
difficultés :

« Si tu passes à travers les eaux, je serai avec toi, à travers les


fleuves, ils ne te submergeront pas. Si tu marches au milieu du
feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te calcinera plus en
plein milieu. »
La délivrance est un processus continu
Malheureusement, on associe souvent la délivrance à de fortes
expériences, même si ces fortes expériences n’arrivent pas
souvent. La délivrance devrait faire partie du processus de
conversion quand nous poursuivons le Seigneur et que nous
nous abandonnons davantage à lui. Repentance, pardon,
renonciation, autorité et bénédiction, tout cela fait partie de
notre héritage comme fils et filles de Dieu.
La liberté sans cesse grandissante : l’histoire de Janet
Lorsque nous travaillons avec Dieu pour « rester libres », c’est
Dieu lui-même qui nous rend libres à un niveau bien plus
profond. La vie de ma femme, Janet, illustre bien ce propos.
Pendant des années, Janet a eu des migraines. C’était difficile
de les prévoir. Parfois, elles surgissaient le jour où nous
arrivions sur notre lieu de vacances, elle restait donc couchée
pendant quelques jours. D’autres fois, elle en avait une juste
avant un événement spirituel comme une retraite. Ou au moment
22
d’une fête familiale comme Thanksgiving . Il semblait y avoir un
lien avec le stress, mais ce n’était pas bien précis. À n’importe
quel moment, elle pouvait être arrêtée un jour ou deux dans sa
vie trépidante.
En 1996, lors d’une retraite de formation sur la délivrance,
après le premier enseignement, Janet commença à voir des
éclairs devant ses yeux, signe que la migraine arrivait. Nous
nous sommes immédiatement mis en prière. Janet avait décidé de
rester malgré la douleur, mais au bout d’une demi-heure, elle dut
abandonner. Il lui fallait rentrer à la maison. Elle me cherchait
lorsqu’elle se trouva en face d’un homme qui avait déjà suivi
cette formation. Il lui dit : « Prions encore une fois. » Une
minute plus tard, il lui demanda : « Depuis quand avez-vous ces
migraines ? » « Quinze ans. » « Et qu’est-ce qui s’est passé il y a
quinze ans ? » « Ma belle-mère vivait avec nous et on a dû la
conduire à l’hôpital pour un terrible mal de tête ; elle a failli
mourir d’une méningite. » L’homme discerna qu’à ce moment-là,
Janet avait été saisie de peur. Quand elle eut renoncé à la peur,
elle se plia en deux et fondit en larmes de soulagement.
Lorsqu’elle se releva, elle crut qu’elle était guérie. Prise d’une
audace qui ne lui ressemblait pas, elle vint me trouver en me
disant qu’elle était guérie et elle demeura libre pendant tout un
temps. Sept semaines après sa guérison, alors que nous
commencions un grand rassemblement international à
Philadelphie appelé « trente jours de rencontre autour de
Jésus », elle eut sa première migraine. Elle fut très contrariée,
avec le sentiment que peut-être, rien ne s’était passé. « Peut-être
est-ce moi qui avais tout inventé », pensa-t-elle. De bons amis
prièrent pour elle. Ils l’encouragèrent à proclamer sa liberté et à
y croire. Janet résista car trop souvent, on lui avait dit la même
chose. On lui avait aussi affirmé qu’il suffit de croire qu’on est
guéri et de continuer. Ce qui lui remettait le fardeau sur les
épaules et non sur Dieu. Elle en était à chaque fois restée
troublée.
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visualisation.
de rassembler les restes. « Ils les rassemblèrent et ils remplirent
douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge qui
étaient restés à ceux qui avaient mangé. » (Jean 6, 13) Jésus les
avait tous rassasiés, sa puissance avait permis de transformer le
maigre, quoique généreux, cadeau du petit garçon.
Le petit garçon avait un peu de pain, dont Dieu se servit quand
il le donna à Jésus. Peut-être avez-vous l’impression que Dieu
ne vous pas donné beaucoup, juste assez pour vous sustenter ?
Mais peut-être aussi vous a-t-il donné assez d’amour dans le
cœur pour que vous souhaitiez le partager avec d’autres. Si vous
donnez votre « pain et vos deux poissons » à Jésus, que pensez-
vous qu’il va en faire ? En bref, il va le transformer pour servir
son Royaume. Il peut et il va transformer nos humbles présents –
y compris les cicatrices de nos blessures douloureuses – en une
plus grande compassion pour les autres.
Quelqu’un qui a appris à donner
« Il y a une fille avec qui je travaille, je crois que vous pourriez
l’aider », me dit Melissa.
J’avais rencontré Melissa de longues années auparavant, mais
nous n’avions jamais parlé de prière de délivrance. « Que se
passe-t-il ? » lui demandai-je.
« Elle a rencontré le Christ, mais a beaucoup de mal à se
garder pure, me dit Melissa. Elle m’a partagé les difficultés très
importantes qu’elle traverse et je ne sais comment l’aider. »
« Crois-tu qu’elle souhaite être libérée ? » « Oui ! » J’essayai
d’aller plus loin : « Crois-tu qu’elle est prête à être honnête ? »
« Oui ! » « Je crois que prier avec elle va lui être d’un grand
secours. Nous serions ravis de prier pour elle et aimerions que tu
sois avec nous. Tu comprends pourquoi nous prions ? » « Oui,
je crois, à cause de Jamie – vous vous souvenez d’elle ? » me
demanda Melissa qui m’expliqua que chaque fois que Jamie
donnait son témoignage, elle n’oubliait pas de raconter combien
sa vie avait changé après que nous avons prié pour elle. « Il y a
plusieurs mois, j’étais avec Jamie et elle a prié pour son amie
Laura. Elle a prié comme vous l’aviez fait, lui demandant de
pardonner et de renoncer. J’ai été très touchée de la prière et de
ses résultats. La relation de Jamie avec son papa s’est bien
améliorée depuis qu’ils ont prié. Quand est arrivé le jour où
Laura devait rentrer à l’université, son papa était très triste
qu’elle parte. Il lui dit : Laura, j’ai l’impression que je
commence seulement à te connaître. »
Jamie n’avait jamais été formée et n’avait reçu aucun
enseignement sur la prière de délivrance. Mais parce qu’elle
était passée par ce processus qui lui semblait normal, elle avait
compris d’instinct ce qui se passait, même si je n’avais jamais
fait mention des esprits mauvais ni de la délivrance devant elle.
Elle avait du pain à partager avec ses amis.
Tant de personnes attendent de l’aide
Deux ans plus tôt, au cours d’un voyage en Europe centrale,
Paul se trouvait le dernier sur la liste de ceux pour qui nous
devions prier. Mais nous n’avions plus le temps, nous devions
partir pour l’aéroport pour attraper notre avion. Pour ce voyage-
ci, nous allions veiller à avoir du temps pour lui.
Paul avait rencontré le Seigneur plusieurs années auparavant. Il
jouait de la guitare et aimait entraîner les autres dans la louange
vers Dieu. C’était un homme humble, rempli de bonté et
d’amour. Avant de donner sa vie à Jésus, il avait fait partie d’un
orchestre de rock et couchait à droite et à gauche plusieurs fois
par semaine. Par plusieurs de ces femmes, il avait eu des liens
avec le monde occulte.
Fidèle et aimant dans son mariage, il sentait qu’il y avait
quelque chose qui n’allait pas dans ses relations sexuelles avec
sa femme. Paul nous ouvrit son cœur et partagea les blessures et
rejets qu’il avait subis avant sa vie dans l’orchestre de rock.
Nous avons prié comme nous l’avons décrit dans ce livre.
Pendant la prière, nous avons eu l’impression qu’il était soulagé
d’un grand poids. Il respira à pleins poumons comme si c’était la
première fois qu’il respirait de l’air frais.
Comme beaucoup d’autres, Paul avait ajusté sa vie pour faire
taire le subtil murmure de culpabilité et de condamnation des
événements passés qui, depuis longtemps, étaient pardonnés et
enterrés en Christ. Ces dernières années, alors qu’il
s’immergeait dans la Parole de Dieu, écoutant la voix du Christ,
ces murmures avaient faibli, mais n’avaient pas cessé. Nous
nous sommes alors réjouis avec Paul pour la porte dévoilée et
fermée, et le pouvoir brisé.
Mais nous quittâmes Paul et l’Europe centrale avec une
question : pourquoi, en deux ans, Paul n’avait-il pas trouvé
l’aide dont il avait besoin ? Pourquoi personne ne l’avait-il aidé
jusqu’à la libération en Christ ? Pourquoi avait-il dû attendre si
longtemps ? Jésus a ouvert son cœur pour ceux qui attendent
quand il a répondu à la critique qui lui était faite de guérir le
jour du Shabbat :

« Cette femme, fille d’Abraham, que Satan a liée voici dix-huit


ans, n’est-ce pas le jour du Shabbat qu’il fallait la détacher de
ce lien ? » (Luc 13, 10-16)

Ceux qui ont été libérés sont souvent un instrument pour les
autres.
Qui, moi ?
Quand les gens me disent qu’ils se sentent indignes de prier
avec les autres parce qu’ils sont trop brisés, j’aime leur rappeler
Ces pages ne sont pas disponibles à la pré-
visualisation.
personne devient dépendante de la personne qui a prié pour elle,
ou si la personne soi-disant libérée devient obsédée par l’activité
des démons. De la même façon que la vieille dame apprenait
comment être responsable de la nouvelle souplesse de son corps,
ainsi chacun est responsable du niveau de liberté qui lui est
accordé. On ne doit jamais minimiser la participation active :
« Je me repens… Je crois… Je pardonne… Je renonce… Je
commande… » Comprendre la force de nos déclarations fait
partie du processus de délivrance. Lorsque nous assistons les
autres dans la délivrance, nous les aidons à assumer la
responsabilité de leur vie et à répondre à Jésus par la foi.
Principes et modèles
Dans la première partie de ce livre, je vous ai donné des
principes spirituels qui se rapportent à la délivrance de
l’influence des esprits mauvais, mais ne sont pas limités à cela.
Ce sont des principes de base pour grandir en toute liberté dans
la vie chrétienne. Ces principes se vérifient chaque jour dans
notre chemin avec le Seigneur. Être libéré fait partie de notre
conversion progressive et continue. C’est notre héritage.
Pour aider quelqu’un, il nous faut une méthode pour mettre les
principes théoriques en actes. Il est toujours utile d’apprendre
des autres pour éviter de reproduire les erreurs qu’ils ont eux-
mêmes commises.
32
J’ai toujours beaucoup appris des autres . Mais là où j’ai le
plus appris, c’est en faisant des erreurs et en apprenant
difficilement les leçons que je devais en tirer ! Si vous envisagez
d’utiliser l’approche de prière de délivrance que je présente ici,
je vous invite à la tester à la lumière des principes contenus dans
la première partie de l’ouvrage. Un bon élève se laisse enseigner
par son professeur mais, à la fin, ce qu’il aura appris semblera
un peu différent de ce qu’on lui aura enseigné.
J’ai récemment étudié un programme intitulé « La Ville comme
Paroisse » où j’ai glané la sagesse suivante : « Si la méthode que
vous utilisez ressemble exactement à celle qui vous a été
enseignée, elle ne durera probablement pas longtemps. Vous
devez accepter la difficulté d’intégrer ce que vous avez reçu pour
vous l’approprier vraiment. Si vous acceptez de lutter pour
intégrer ce que vous avez appris, quitte à passer au crible chaque
principe séparément, l’intégration finale apparaîtra différente de
l’enseignement original. Mais c’est alors que vous l’aurez fait
vôtre. »
Laissez Dieu vous enseigner
Chacun d’entre nous doit apprendre des autres dès le départ,
mais surtout, nous devons laisser le Seigneur nous enseigner.
L’influence du mal dans la vie des gens ne se réduit pas à une
formule. Comprendre les principes doit être notre base pour
apprendre comment coopérer avec le Sauveur.
Après que Jésus a eu une longue conversation avec la femme
au bord du puits, les disciples s’approchèrent de lui. « Ils
s’étonnaient que Jésus parlât avec une femme. » (Jean 4, 27)
Cependant, personne ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou
« Pourquoi lui parles-tu ? »
Un rabbin ne pouvait parler à une femme en public, surtout
une Samaritaine. Mais voyant la compassion de Jésus, ses
disciples ne le remirent pas en question. Il leur restait quelque
chose à méditer, quelque chose dont ils avaient à s’émerveiller,
quelque chose à apprendre. Certaines questions ne peuvent
trouver de réponse en paroles. Les réponses viennent avec le
temps. Certaines vérités sont largement plus profondes que les
mots et ne se laissent comprendre qu’avec le temps. Entendre la
réponse n’est pas la même chose que trouver la réponse.
Votre meilleure opportunité pour apprendre est dans la mesure
de l’amour que vous aurez pour la personne que Dieu vous a
envoyée. C’est là que vous intégrerez vraiment ce que vous avez
lu et entendu. C’est Dieu votre professeur. La personne qu’il a
mise sur votre chemin, il l’a parfaitement choisie pour que vous
puissiez être l’instrument de son amour pour elle, mais aussi
pour qu’elle puisse vous instruire. Lorsque Dieu nous enseigne
quelque chose, il nous donne l’occasion de partager ce que nous
avons appris, de partager généreusement la Bonne Nouvelle,
sans rien garder et sans rien demander en retour. C’est en le
faisant que nous apprenons. Tout le monde n’est pas appelé à un
33
ministère de délivrance , mais Dieu peut se servir de chacun
pour aider un ami à accueillir la liberté.
Quand un ami vient vous demander la prière, il manifeste par
là qu’il vous fait confiance. Ce qui signifie que vous avez une
grande responsabilité. Votre première responsabilité est d’aimer,
en écoutant attentivement. Qu’attend votre ami ? Que dit l’Esprit
Saint ? Écoutez avec empathie, cherchant à comprendre sans
essayer de « remettre en ordre » ses sentiments. Y a-t-il des
indices sur la façon dont l’ennemi opère ? Laissez le Seigneur
vous emplir de son amour pour votre ami.
Lorsque Janet et moi exerçons le ministère de délivrance, nous
commençons par prier en demandant à Jésus d’aider la personne.
Ensuite, nous l’aidons à réagir à ce qui lui a été révélé du
manque de liberté dans sa vie. Nous l’aidons à exprimer sa foi à
travers la repentance que Dieu génère, le pardon, la
renonciation, l’autorité et la bénédiction. Si vous écoutez avec
amour et réceptivité, votre ami pourra vous partager des choses
qu’il n’a jamais pu dire à quiconque.
Une partie de votre responsabilité consiste à vous assurer que
la personne décide seule de ce qu’elle a le désir d’abandonner.
Sa délivrance se passe entre Jésus et elle. Vous ne faites qu’y
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visualisation.
S’il m’arrive quelque chose qui ressemble à une vengeance du
diable, je n’accuse ni le diable ni Dieu. Je regarde d’abord mon
péché, particulièrement le péché d’orgueil, et je m’en repens.
Ensuite, je prends autorité sur le diable au nom de Jésus.
Être testé par les épreuves
Nous grandissons tous à travers des épreuves et des temps de
tests. Vous ferez l’expérience de mourir et de lutter en vous-
mêmes au fur et à mesure que Dieu vous dépouillera de ce qui
résiste à son amour. Si vous servez le Seigneur dans un
ministère de délivrance ou tout autre ministère qui hâte la venue
de son Royaume, vous expérimenterez cette lutte plus
intensément. Ne vous laissez pas distraire des pratiques
spirituelles formant en vous la discipline, d’une pratique
régulière de votre foi.
Lorsque vous témoignez de l’incroyable miséricorde de Dieu
déployée dans la vie des gens, vous leur apportez une
consolation extraordinaire, ainsi qu’un sentiment d’intimité avec
Jésus.
Sentant sa présence et les besoins pressants de tant de
personnes, vous pouvez être tentés de vous éloigner de
l’essentiel, à savoir la prière quotidienne, la lecture de la Parole,
l’étude, la mort à vous-même, l’amour comme premier but de
toute relation. Jésus était sans cesse sollicité. Les besoins
étaient énormes. Pourtant, il ne manquait jamais de trouver du
temps pour prier. Il vivait en intimité avec le Père.
Pensez-vous que votre Église, votre ministère, votre groupe
de prière ou votre famille est harcelé par l’ennemi ? Pensez-vous
être l’objet d’un grand combat spirituel ? C’est possible, mais
parfois, on donne au diable une importance non méritée.
Humiliez-vous devant le Seigneur. (L’ennemi ne peut rien vous
faire qui ne soit permis par Dieu pour votre bien ultime et
l’avancée de son Royaume.) Puis tenez ferme dans la foi contre
lui, priez et intercédez en demandant à Dieu sa protection,
renoncez à vos peurs et tenez-vous debout dans une attitude de
confiance, sachant qu’aucune « arme fabriquée contre [vous] ne
saurait aboutir » (cf. Isaïe 54, 17) Notre réaction devant
l’épreuve détermine le temps qu’il nous faudra pour accueillir la
victoire que Jésus a remportée pour nous.
La faiblesse du diable
Satan est un être très intelligent, bien plus doué que nous. Si
Dieu n’était pas pour nous, nous serions face à un ennemi dont
la supériorité nous enlèverait tout espoir de le vaincre. Il dispose
du pouvoir, mais ne peut l’exercer qu’à travers des êtres humains
(à condition que Dieu le lui permette). S’il veut se venger de
Dieu, il ne peut le faire qu’à travers nous et en s’en prenant à
nous. La question se pose donc : si Satan est si calé, pourquoi
continue-t-il de faire des choses qui vont hâter les desseins de
Dieu ? L’Histoire est remplie d’exemples de ruses sataniques
pour détruire les serviteurs de Dieu, qui ont eu l’effet inverse.
Vous imaginez-vous la joie de Satan le jour où le fruit de toute
sa peine a été récompensé ? Le jour où les êtres humains,
appelés à être enfants de Dieu, ont rejeté le Fils de Dieu ? Toute
la fureur de Satan s’est déchaînée sur Jésus lorsqu’il a enduré
son agonie sur la Croix. Là, dans cette ultime attaque, le diable
pouvait enfin se venger, pas simplement en attaquant les enfants
de Dieu, mais cette fois-ci en dirigeant l’assaut final contre Dieu
lui-même. Cependant, sa plus grande victoire a aussi été sa plus
grande défaite. En réponse à chaque attaque de Satan pour le
détruire, Jésus n’a pas péché, il s’est abandonné à Dieu. Il a
pardonné. Personne ne lui a pris sa vie, c’est lui qui l’a
librement donnée. Si le diable est si intelligent, pourquoi a-t-il
agi ainsi ? Ne voyait-il pas ce qui allait arriver ?
Ou bien se peut-il qu’il ait su ce qui allait arriver, mais ne s’en
souciait guère ? Un drogué a besoin de sa dose. Au fur et à
mesure que sa dépendance augmente, il ne se soucie plus des
conséquences. « Et alors, quel est le problème si je meurs ? Tout
le monde doit mourir un jour. » Le mal qu’il se fait et qu’il fait
aux autres ne signifie rien pour lui. Ce qui le domine le
consume. Il a perdu sa liberté et oublié sa dignité.
De la même façon, Satan a perdu sa liberté. Il a été dominé par
sa haine. Il a choisi la voie de la révolte. Il est comme un voleur
qui ne vient que « pour tuer et pour détruire » (cf. Jean 10, 10).
« Dès le commencement, il s’est attaché à faire mourir
l’homme. » (Jean 8, 44) Sa « dose », c’est de détruire ce que
Dieu a créé. Il est peut-être intelligent, mais il n’est pas libre de
se servir de cette intelligence de façon sage. Un démon peut se
vanter de ce qu’il a fait à quelqu’un, même si cela risque de
révéler la clé de la libération de cette personne. Pourquoi ?
Parce que c’est dans la nature du démon que d’agir ainsi. Les
démons ont oublié les noms que Dieu leur a donnés en tant
qu’anges. Et c’est pourquoi leurs identités en Dieu se sont
perdues pour l’éternité.
Désormais, leurs nouvelles identités se dévoilent, non pas tant
en ce qu’ils sont qu’en ce qu’ils font. Ils sont réduits à être un
esprit d’avarice, un esprit de haine, et ainsi de suite.
Vous constaterez peut-être cette dynamique chez une personne
que vous connaissez. Quelqu’un qui se retourne complètement
sur lui-même a perdu la valeur de la relation à l’autre. Il a perdu
de vue le fait qu’il ou elle soit un fils ou une fille, un père ou
une mère, un mari ou une femme. Les gens qui pensent ainsi ne
se comprennent plus en dehors de qu’ils font. Ce n’est qu’une
question de temps avant que la révélation de leur vide identitaire
les écrase. C’est le sort de Satan d’être banni de la terre, perdu
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Nous n’étions pas allés assez loin avec Don. Nous nous étions
occupés d’un esprit, mais n’avions pas été à la racine, à la porte
d’entrée. Sceller une porte d’entrée signifie conduire la
personne à la repentance pour des péchés spécifiques, le pardon
donné à des personnes en particulier, la renonciation de liens et
d’esprits derrière ces chaînes, et achever le processus par une
prière de bénédiction pour la personne.
Je dois avouer qu’après l’expérience de ce soir-là, nous ne
voulions plus rien avoir à faire avec le ministère de délivrance.
Ce n’est qu’un an plus tard, poussés par l’inquiétude et la
compassion, que j’ai prié de nouveau ainsi pour Sheila.
Erreur n° 4 : Omettre les instructions pour la suite
L’année suivante, donc, en 1974, j’ai été amené à conseiller
Sheila, une femme qui avait dit (entre autres choses) : « Chaque
jour, quand je rentre de mon travail, je me sens poussée à
reprendre ma voiture et à rouler en franchissant le pont. » J’avais
lu quelques livres sur le ministère de délivrance, mais possédais
très peu d’expérience quant aux mauvais esprits. Pourtant, cela
ressemblait fort à une œuvre du diable.
Dans mon désir de l’aider, je commandai à tout esprit mauvais
de la quitter au nom de Jésus. Immédiatement, son visage
s’enlaidit et ses yeux devinrent perçants. Elle me regarda et me
dit : « Comprends-tu ce que tu es en train de faire ? » « Oui,
Jésus t’aime et il est venu te libérer. » Ma réponse reflétait bien
ce en quoi je croyais, mais mes pensées étaient bien loin de ça.
Je me sentais comme un élève de l’école primaire qui a été pris à
vagabonder dans les couloirs quand une voix dure lui demande :
« Es-tu supposé être là ? »
Ma réponse intérieure était : Non, je ne sais pas ce que je fais,
et je me suis demandé si j’étais supposé être là à combattre
contre l’ennemi. Je savais une chose : la seule personne à
laquelle je pensais pouvoir la conduire était à six-huit heures de
route de là. Je savais une deuxième chose : je pouvais faire
confiance au Seigneur. C’était son travail et je devais m’en
remettre à lui. J’ai demandé à quelqu’un de venir prier avec moi
pour la personne et demandai à plusieurs autres d’intercéder
pour sa délivrance. Nous avons prié et pris autorité sur le malin,
mais rien ne semblait avoir changé. La présence du mal était
toujours là et Sheila était toujours tendue. Nous ne pouvions la
laisser dans cet état. Il nous restait trois sessions de deux heures.
Enfin, le Seigneur révéla l’identité de l’esprit mauvais, aussi,
lorsque nous avons nommé le lieu d’esclavage et lui avons
commandé de partir, il l’a quittée. Quel soulagement et quelle
joie avons-nous tous ressentis ! Quand je regarde en arrière, je
vois combien le Seigneur a été miséricordieux pour nous tous.
Et quel dommage que Sheila ait dû subir ces heures de combat
inutile.
Quand nous avons prié pour Sheila, comme avec Don, nous ne
savions pas comment conduire l’entrevue avec elle ni comment
chercher la racine du mal. Nous avons laissé Sheila repartir avec
le nom d’un de ses ennemis, mais sans la racine de sa présence
en elle. Résultat : nous ne lui avons pas donné les conseils dont
elle avait besoin pour savoir comment rester libre. Nous ne
l’avons pas aidée à comprendre les projets de Satan ou les
domaines où elle était fragile.
Erreur n° 5 : Oublier de combler le vide et donner la
bénédiction
Quand une personne a été libérée, le processus doit encore être
complété. Il faut remplir le vide de l’amour de Dieu et prononcer
une bénédiction sur l’identité de la personne. Dès le début, nous
avons compris que nous devions prier pour que l’Esprit Saint
comble le vide, pour que la maison ne soit pas laissée inoccupée
(cf. Luc 11, 24-26). Cependant, ce que nous ne savions pas,
c’est que cette prière si importante peut exiger davantage qu’une
prière générale demandant que l’amour et la lumière de l’Esprit
Saint comblent le vide. C’est souvent l’absence de bénédiction –
l’affirmation de l’identité de la personne et sa destinée – qui
rend une personne sujette à l’esclavage de mauvais esprits. C’est
pour cela que, pour remplir le vide en elle, il faudra des paroles
d’affirmation, d’acceptation et de confiance que la personne
accomplira le plan particulier de Dieu sur sa vie. Il faut que
l’amour de Dieu se répande dans le domaine qui avait été lié. Il
ne suffit pas de repousser la peur ; la personne doit faire
l’expérience de l’amour de Dieu. Il ne suffit pas de briser la
puissance de rejet ; la personne doit connaître son acceptation
en Christ.
Erreur n° 6 : Oublier de poser les bonnes questions
Une année passa. Un de mes amis, Henry, vint me trouver en
me disant qu’il avait besoin de délivrance. C’était un leader
chrétien, d’une grande maturité spirituelle, qui avait un don
d’enseignement extraordinaire. Il en savait autant que moi sur la
délivrance, aussi nous avons commencé à prier. En réponse au
commandement au nom de Jésus, une manifestation du mal se
produisit immédiatement ; les os de son crâne semblaient se
déplacer, créant une expression de torture sur le visage d’Henry.
Une session conduisit à une autre, et encore à une autre. Il
voulait tant être libéré. Nous commençâmes à prier pour lui
chaque semaine. Je cherchais des conseils partout. Nous l’avons
même emmené avec nous dans une autre ville où quelqu’un avait
un ministère de délivrance. Des manifestations de peur et de
tourment ponctuèrent cette session. Quelque chose semblait se
dissiper, mais la délivrance n’était pas totale. On nous
encouragea à continuer de prier chaque semaine. Puis nous
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écouter et d’être attentif à l’Esprit Saint qui va révéler lui-même
ce qui est important. Bien souvent, je sens que c’est l’Esprit qui
m’inspire la question. J’ai récemment demandé à un homme si le
Seigneur lui avait dit quelque chose au moment de l’effusion de
l’Esprit. Pour la première fois au cours de cet entretien,
l’émotion a percé. « Je ne t’abandonnerai jamais », m’a-t-il
répondu. Le Seigneur lui avait déjà parlé au cœur de son besoin
le plus profond. Cette question, non prévue, lui permit de
nommer le problème de sa vie. Il fut délivré de son esclavage
après avoir renoncé à l’abandon et à d’autres esprits qui y
étaient liés.
Tout au long de l’entretien, je prends des notes et j’écoute,
attentif à quatre points :
1. Pourquoi la personne est-elle venue ?
Est-elle prête à s’abandonner au Seigneur ? Est-elle
désespérée ? Est-ce Dieu qui la pousse, ou uniquement sa
souffrance, ou les deux ? Certains viennent demander la prière
pour qu’on s’intéresse à eux ou qu’on les réconforte, mais ne
veulent pas vraiment être libérés. Certains se sont repentis, ont
pardonné et ont mis au jour les ténèbres, et tout ce dont ils ont
besoin, c’est d’une prière d’autorité, d’une bénédiction et d’un
encouragement. Si cela n’apparaît pas de façon évidente, je
demande carrément : « Veux-tu être libre ? » Les gens doivent
verbaliser ce dont ils ont besoin, cela clarifie leur vrai désir.
Cela leur permet aussi de se rappeler que la demande est une
part importante du processus par lequel le Seigneur nous libère.
Jésus lui-même a demandé à l’aveugle de Jéricho ce qu’il
voulait, alors même qu’il était évident que cet homme était
aveugle (cf. Marc 10, 51).
2. Y a-t-il des obstacles spirituels ?
Tout engagement dans le monde occulte étant un obstacle, il
faut donc le lever. Il peut aussi être la racine du trouble exprimé.
Une visite chez la cartomancienne, la diseuse de bonne aventure,
un jeu de tarot, une session de spiritisme, faire tourner les
tables, l’horoscope, la consultation d’un devin au téléphone, la
sorcellerie, la divination, la magie noire, le vaudou – tout cela,
même si cela a été pratiqué « pour rire », il faut y renoncer. Les
esprits invités dans la vie d’une personne à travers l’un ou
l’autre de ces moyens peuvent former un nuage sur toute sa vie
ou l’empêcher de faire les expériences de la vie et d’avancer
dans la maturité. Dans l’écoute de la personne, je suis attentif
aux malédictions – des paroles négatives prononcées par
l’entourage qui ont défini son identité dans sa psychè. Je me
rappelle par exemple une femme me racontant qu’elle avait
demandé à sa maman si elle avait été conçue par erreur. Cette
dernière lui avait répondu : « Tu n’as pas été une erreur, tu as été
un accident ! » Je veille aux malédictions auto infligées du genre
« Je me déteste ».
Tout engagement dans l’occulte semble sceller la confirmation
de l’accueil fait aux esprits à l’œuvre dans la vie d’une
personne. Cet engagement occulte scelle la réalisation du projet
de Satan parce qu’on l’a invité. Vous pouvez par exemple avoir
un sentiment d’indignité remontant à votre enfance. Si plus tard
dans votre vie vous allez rencontrer une diseuse de bonne
aventure et qu’un esprit occulte travaillant à travers elle
commence à vous affliger, le processus de libération de ce
sentiment d’indignité sera plus compliqué. L’esprit occulte se
tient à la porte ; il faut donc lui intimer l’ordre de partir. De
nombreux esprits fuient quand on le demande au Seigneur, mais
il faut le leur commander. Ils ont été invités et ont donc là un
lieu de repos et l’invitation leur a donné un droit de cité. Ils
maintiendront d’autres esprits en place. C’est comme une
première chambre dans une enfilade de pièces. L’esprit occulte
cachera la porte menant à la pièce suivante, vous empêchant
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d’aller plus loin et plus profond dans la vérité .
3. La personne connaît-elle Jésus ?
Quand j’interroge quelqu’un que je ne connais pas, je lui
demande souvent de me parler de sa relation avec le Seigneur.
« Le connais-tu personnellement ? Quand tu penses à Dieu,
comment te le représentes-tu ? As-tu consciemment accepté
d’être « sauvé » par le Christ ou as-tu fait l’expérience d’une
conversion ? » Ceux qui connaissent le Seigneur aiment parler
de lui et de ce qu’il a fait pour eux. Le récit de leur rencontre
avec lui est ce qu’ils ont de plus précieux à raconter. Posez la
question qui vous semble juste. Soyez attentif à ce qui peut
manquer dans la relation, avec le Père, le Fils ou le Saint-Esprit.
Parlez-lui du Seigneur s’il n’a jamais rencontré le Sauveur. S’il
semble que oui, mais que quelque chose apparaît manquer,
n’hésitez pas à faire entrer la personne dans un réengagement
envers le Seigneur au début de la session.
J’ai prié pour un homme bon qui avait consacré sa vie à un
service chrétien. Au cours d’un séminaire que je donnais, je fus
amené à partager l’impression que j’avais que quelqu’un était
comme en dehors et regardait ce qui se passait, se demandant
s’il avait sa place dans la maison du Père. Il est venu me voir
pour une délivrance. Je commençai par le guider dans une prière
où il remettait de nouveau sa vie à Jésus. Puis je l’entraînai à
renoncer et à pardonner. Il manquait quelque chose. Au fur et à
mesure, je me rendis compte que le problème était l’abandon au
Seigneur. Peut-être est-ce dû aux questions que nous avons
traitées ou à la répétition, mais cette fois, dans la prière, j’ai pu
l’amener à s’abandonner à Jésus. Il a rencontré le Sauveur. Il n’y
a pas de plus grande délivrance que celle-là.
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visualisation.
puissance de l’Esprit, discerner quel est son plus grand besoin,
proclamer ce que Dieu voit en lui, en elle, quelque chose qui est
au plus profond de son être, qu’il comprend et connaît, mais
doit encore assumer et intégrer, parce que personne n’a encore
su mettre des mots sur ce trésor caché. Au fur et à mesure que
vous prierez pour les gens, ouvrez-vous à l’Esprit pour qu’il
vous dévoile leur cœur afin que vous puissiez apporter la
bénédiction sur leur identité et leur destin. Rappelez-vous
toujours que le Père désire passionnément bénir ses enfants.
Bien souvent, il faut que nous nous écartions du chemin et que
nous lui demandions de parler à ceux-là même qu’Il considère
comme ses fils et ses filles.
Nous ne recherchons pas la perfection
Une des raisons pour lesquelles les gens se tiennent à l’écart
du ministère de délivrance, c’est que ce n’est jamais parfait.
Cela vous aidera de vous en tenir aux bases et de garder les
choses simples, mais ce n’est pas noir ou blanc ; c’est aussi
compliqué que les gens. Nous voulons que la lutte cesse, mais il
y a toujours de nouveaux combats à livrer, quelque chose de
plus à apprendre. Dès que nous nous croyons arrivés, nous
sommes mortifiés quand nous réalisons ce que nous ne savions
pas.
Un jour que j’étais en Ukraine, je dirigeais une session de
questions-réponses. Chaque question semblait correspondre à
une recette pour savoir quoi faire dans telle ou telle situation. À
la fin, un des responsables se leva et intervint avec force. Il
m’expliqua plus tard ce que je n’avais pas saisi.
Ils avaient tous grandi sous le communisme. Parce que leur
Église avait dû se cacher, les gens étaient bien souvent sous
l’influence de l’occultisme. Et qui dit occulte dit négation de la
responsabilité personnelle ; le but est plutôt que chacun
dépende du guérisseur ou de la diseuse de bonne aventure. Le
praticien occulte disait aux gens ce qu’ils devaient faire et
plusieurs le faisaient. Nous cherchons tous davantage une
formule qu’une relation : « Dis-moi ce que je dois faire. » Le
christianisme consiste en une relation avec le Seigneur et la
façon dont nous pouvons lui exprimer notre amour. La pratique
de notre foi doit nous conduire à la personne de Jésus. Nourris
dans l’Église, nous apprenons qui nous sommes en nous
unissant à Jésus et en recevant la bénédiction du Père.
Après avoir reçu une délivrance, les chrétiens devraient être
enseignés, encouragés, bien avertis et conduits pour pouvoir
collaborer avec la grâce de Dieu afin de demeurer libres.
Maintenant qu’ils ont été libérés, ils ont davantage de liberté
pour faire les bons choix. Ils peuvent ainsi développer de
nouveaux modèles de pensée et de conduite construits
quotidiennement en faisant confiance à Jésus, en faisant les
bons choix, en se repentant rapidement et en vivant dans la
lumière comme tous ceux qui suivent le Christ dans l’assemblée
des croyants.
Si ce n’est pas encore fait, ils doivent nettoyer leur maison,
détruisant littéralement ce qui représente le royaume des
ténèbres. Tout ce qui leur a servi dans la pratique satanique doit
être détruit. Les objets symboles d’activité occulte deviennent
un lien avec l’esprit qui se trouve derrière la pratique. Vous
pouvez avoir sincèrement renoncé aux esprits qui vous
affligeaient, mais la présence continuelle d’objets qui y étaient
liés montre avec évidence que ce n’est pas le cas, aussi les
esprits peuvent-ils refuser de partir ou, s’ils sont partis, revenir
très vite.
Faites ce que fait le Père
Apprenons tout ce que nous pouvons afin de ne pas être
facilement trompés et de mieux servir ceux que le Seigneur nous
envoie. Le fondement de tout ce que nous apprenons de nos
études, des autres et de notre propre expérience, est que l’œuvre
de délivrance est l’œuvre de Jésus-Christ.
Il vient, par l’Esprit Saint, délivrer les captifs. Nous ne
sommes que ses instruments, cherchant à aimer les enfants du
Père de cet amour même qui a conquis nos cœurs. Ne
permettons pas à notre compassion humaine de prendre le pas
sur sa compassion.
Les guérisons rapportées dans Jean 4 et 5 illustrent bien à quel
point Dieu connaît le cœur humain, et ce dont chacun a besoin
pour sa guérison. Rappelons-nous le récit de la guérison du fils
d’un officier royal à la cour d’Hérode. Ayant entendu parler de
Jésus, il parcourut une trentaine de kilomètres à pied pour se
présenter humblement à un simple charpentier devenu rabbin. Il
supplia Jésus de venir guérir son fils.

« Jésus lui dit : “Si vous ne voyez signes et prodiges, vous ne


croirez donc jamais !” » (Jean 4, 48)

Je ne crois pas que j’aurais répondu ça. En apparence, c’est un


peu dur. Si cet homme était venu se présenter à moi, montrant
par là son humilité, j’aurais plutôt pensé qu’il était prêt à
recevoir de Dieu. Bien évidemment, Jésus, qui connaissait son
cœur, voyait qu’il avait besoin de davantage. Jésus le mit à
l’épreuve, comme il l’avait fait avec la Cananéenne venue le
supplier de délivrer sa fille. Sa première réponse fut : « Je n’ai
été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » La
seconde : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
pour le jeter aux petits chiens. » (Matthieu 15, 24-26)
Il y a parfois des gens qui semblent profondément brisés,
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personne, d’écouter la personne et l’Esprit Saint, et d’être
l’instrument de Jésus pour que sa liberté touche des couches de
plus en plus profondes du cœur humain.

« Maintenant, Seigneur mon Dieu, c’est toi qui fais régner ton
serviteur à la place de David, mon père, moi qui ne suis
qu’un tout jeune homme, et ne sais si je dois aller de l’avant
ou revenir sur mes pas… Cette demande de Salomon plut au
Seigneur. » (1 Rois 3, 7.10 Traduction de l’anglais)

Seigneur, Salomon a demandé le don de science


pour pouvoir discerner entre le bien et le mal.
Il savait qu’il n’était pas à la hauteur de la tâche.
Mais tu t’es plu à lui donner la sagesse.
Je te demande moi aussi cette sagesse
parce que je suis comme ce tout jeune homme
et je ne sais si je dois aller de l’avant ou revenir sur mes pas.

Quiconque fait l’expérience de la délivrance de l’esclavage a


une histoire qui mérite d’être racontée. C’est le récit de l’amour
rédempteur de Dieu manifesté dans la vie d’un des siens. Le
dernier chapitre contient deux récits manifestant que l’amour de
Dieu libère le don de l’espérance.
44 Jeune mère de deux enfants à bord du navire USS Roosevelt lors d’une
période indéterminée de service dans la lutte contre le terrorisme.
45 Éditions Vida, 2011.
46 Op. cit. Cf. note 10.
47 Éditions Vida, 2011.
Chapitre 15
UNE DÉLIVRANCE
PROGRESSIVE ET CONTINUE

« Car la transfiguration est quelque chose que nous ne


pouvons accomplir ; c’est quelque chose que seul le Tout-
Puissant peut nous apporter. »
48
Gerald Vann
Je voudrais conclure en partageant avec vous deux cas types où
j’ai appliqué les principes de ce livre. De nombreux exemples
contenus dans cet ouvrage sont de simples cas de libération de
l’influence des esprits mauvais. Ces histoires sont davantage, je
les inclus ici pour trois raisons. La première, c’est qu’elles
illustrent comment les principes de l’approche « Délié »
s’appliquent dans des situations très différentes (avec et sans
manifestations physiques). La deuxième, c’est qu’elles montrent
combien la délivrance peut intervenir à des niveaux de plus en
plus profonds. Troisièmement, elles offrent un message
d’espérance à ceux qui sont profondément affligés.
L’histoire de Kevin
Homo, pédé, tapette, poule mouillée… Kevin avait entendu ces
mots des années durant, depuis l’école primaire jusqu’à la fin de
sa scolarité. C’était blessant et troublant, et il dut apprendre au
long des années à se détacher de ses émotions. Bien qu’il ait eu
des amies filles, il se sentait isolé des « vrais mecs ». C’était en
partie dû au fait qu’il était plus sensible et exprimait davantage
ses émotions que ses pairs. Bien qu’il ne fût pas efféminé, mais
eût plutôt un physique d’athlète, il était vulnérable aux railleries
des autres garçons. Mais une partie de cet isolement venait de
quelque chose de plus profond qu’il devait découvrir.
L’été précédant son entrée au lycée, Kevin lut dans le journal
qu’il y avait un quartier de la ville où des homosexuels
cherchaient à faire des rencontres. La curiosité et un grand
besoin d’affection le poussèrent à aller voir. Peu de temps après,
il se retrouvait dans un placard à outils du parking avec un
homme qui approchait la trentaine. Ce fut sa rencontre avec le
sexe anonyme. Dès le départ, il fut très passif, laissant les
choses venir, se contentant de suivre le mouvement. Il rentra ce
soir-là avec le sentiment d’être souillé, mais aussi plutôt
content. Pendant trois ans, il y retourna, parfois trois ou quatre
fois par semaine. Il ne considéra jamais que des hommes plus
âgés le violaient puisqu’il avait choisi lui-même d’y aller. En
dépit de ces rencontres, Kevin avait aussi le désir de se marier et
d’avoir des enfants. Dans sa pensée déformée, il pensait que le
sexe avec une femme était réservé pour après le mariage et il
voulait attendre. Jusqu’au mariage, les hommes étaient là pour le
sexe.
À dix-sept ans, il commença à penser à son avenir et à ses
études. Il se dit : « Je ne pourrai jamais trouver une femme qui
veuille m’épouser si je continue de vivre comme ça. » Il changea
de façon de vivre. Il se fit des amis au lycée, commença une
nouvelle vie, momentanément distrait de son ancienne. Après
l’université, à l’âge de vingt-quatre ans, il se convertit et devint
un chrétien convaincu. C’est là qu’il commença à faire face et à
s’occuper de ces problèmes, allant régulièrement rencontrer un
thérapeute. Au cours des cinq années qui suivirent, à trois
reprises il passa à l’acte, se repentant très rapidement à chaque
fois ; mais il n’était pas libre.
Briser l’oppression
À l’âge de trente ans, Kevin épousa Sarah, une jeune
chrétienne extraordinaire à qui il avait raconté son histoire. Ils
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rencontre, il essaya de l’intimider. Un étranger se présenta à elle
à la gare en lui disant : « Tes démons ne sont pas loin de toi, ils
sont en moi. »
Trois mois plus tard, alors qu’elle allait toute seule à la maison
de ses parents décédés, elle trouva dans un vieux panier un objet
occulte. Quand elle le prit, elle tomba à terre où elle resta
plusieurs heures dans un état proche de la transe. Finalement, le
père John réussit à la joindre au téléphone et l’aida à traverser
cette épreuve. (Il revint plus tard avec elle dans la maison, trouva
l’objet et le détruisit.)
Une rencontre finale
L’année suivante, nous sommes retournés dans le pays de
Deborah, impatients de la revoir. Nous savions qu’elle n’avait
pas suivi nos instructions et ne savions pas si elle avait assez de
soutien. Avions-nous fait ce que Jésus voulait ? Avions-nous été
cause de davantage de souffrance ? Est-ce que nous l’aimions de
l’amour même de Dieu ? Devions-nous prier une nouvelle fois
avec elle ? Nous avons supplié le Seigneur : « Seigneur, montre-
nous quoi faire ! »
Deborah vint pour le séminaire. Elle ne souhaitait pas
demander la prière, elle voulait simplement nous voir. Elle savait
que nous l’aimions. La première année, elle avait entretenu une
relation étroite avec Janet et Janet l’avait bénie comme une mère.
L’année suivante, elle me fit confiance comme à un père dans le
Seigneur et me permit de la bénir. La venue de Deborah était la
réponse que j’attendais. Nous avions fait notre travail – elle
savait que nous l’aimions.
Elle n’était pas sûre de vouloir qu’on prie pour elle. D’une
part, elle gardait un mauvais souvenir de l’exorcisme qu’elle
avait subi. Dans son souvenir, elle se voyait en dehors de son
corps, rampant sur le sol comme un serpent. Ce n’était pas avec
nous qu’elle avait vécu cette expérience, mais il en demeurait
qu’elle était réticente à la prière. D’autre part, elle n’arrivait pas
à comprendre pourquoi il fallait autant de sessions de prière,
elle était donc découragée. Elle s’accusait de sa rechute et
pensait qu’elle devait être schizophrène.
Nous lui avons proposé de prier pour elle, mais la décision lui
revenait. Elle était seule à avoir le dernier mot quant à sa liberté.
Nous avons attendu et prié. Vers la fin de la semaine, elle
demanda la prière et se mit même en colère car son rendez-vous
avait dû être repoussé. C’était un bon signe ! La colère prouvait
qu’elle ne « mendiait » pas l’amour, comme l’ennemi le lui avait
toujours suggéré.
Lors d’une session, le dernier jour, un mensonge grave fut
révélé : elle croyait qu’elle n’avait pas de cœur (que Satan l’avait
mangé). Satan voulait la priver de la connaissance de l’amour de
Dieu et de l’amour des autres pour elle. Elle voulait bien y
croire dans son esprit, mais la connaissance intérieure de
l’amour de Dieu lui était volé, et Dieu pouvait lui donner ce
don. La puissance de l’ennemi fut brisée lorsque Deborah dit,
avec grande difficulté : « Seigneur Jésus, donne-moi je t’en prie
un cœur nouveau. » Elle se mit à tousser et fut libérée.
Nous avons prié pour qu’elle soit emplie de l’Esprit Saint et
de bénédictions sur sa vie. Nous savons que c’est quelqu’un qui
aimera et servira les autres d’une façon extraordinaire.
Le processus de délivrance
La délivrance est un mélange de troubles spirituels,
émotionnels et psychologiques. Le processus de délivrance peut
être tout aussi important pour restaurer la personne que le fait de
chasser l’esprit mauvais. Une fois que le mensonge est dévoilé,
les systèmes de pensée qui ont protégé le mensonge doivent être
transformés dans la miséricorde (cf. Romains 12, 1-3). Deborah
avait besoin d’un lieu sûr où elle se savait aimée pour pouvoir
pleinement entrer dans le processus de transformation. Sans le
soutien du père John et de bien d’autres, les prières de
délivrance n’auraient porté aucun fruit.
Dans Matthieu 13, 24-25, Jésus nous raconte la parabole d’un
homme sorti pour semer dans son champ. « Pendant que les
gens dormaient, son ennemi est venu ; par-dessus, il a semé de
l’ivraie en plein milieu du blé et il s’en est allé. » Si nous ne
sommes pas vigilants, l’ennemi sèmera des mauvaises herbes au
milieu du blé de la délivrance ; de la sorte, même si la personne
est libérée, il faudra traiter les mauvaises herbes plus tard. Nous
ne pouvons éliminer toutes les mauvaises herbes, mais nous
devons être vigilants et faire de notre mieux pour les réduire.
Une dernière réflexion
Les disciples allèrent proclamer le Royaume de Dieu et
obtinrent de beaux résultats lorsqu’ils chassaient les démons.
Dans Luc 10, 17, il nous est dit :

« Les soixante-douze disciples revinrent dans la joie, disant :


“Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom”. »

Mais il y eut d’autres moments moins glorieux. Rappelons-


nous ce père qui avait amené aux disciples son fils possédé d’un
esprit mauvais qu’ils n’arrivaient pas à chasser. Jésus leur
déclara : « Tout est possible à celui qui croit. » Il menaça
l’esprit et le fit sortir.

« Quand Jésus fut rentré à la maison, ses disciples lui


demandèrent en particulier : “Et nous, pourquoi n’avons-nous
pu chasser cet esprit ?” Il leur dit : “Ce genre d’esprit, rien ne
peut le faire sortir, que la prière”. » (Marc 9, 28-29)
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visualisation.
Chapitre 10 - AIDER LES AUTRES À SE DÉPLOYER
Construire sur les bonnes fondations
Commençons par le commencement
Principes et modèles
Laissez Dieu vous enseigner
Cherchez la puissance de l’Esprit Saint
Avez-vous été oint pour ce ministère ?
Chapitre 11 - DEVRAIS-JE AVOIR PEUR ?
La peur est basée sur le mensonge
Il ne vous sera fait aucun mal
Dieu résiste aux orgueilleux
Être testé par les épreuves
La faiblesse du diable
Un chien enchaîné
La liberté se trouve dans la vérité
Chapitre 12 - ERREURS À ÉVITER EN PRIANT
POUR LA DÉLIVRANCE ?
Mon itinéraire
Les erreurs à éviter
Chapitre 13 - ACCOMPAGNER L’AUTRE DANS SON
CHEMINEMENT VERS LA DÉLIVRANCE
Jésus est notre professeur
Des objectifs clairs
L’équipe
La manière de commencer
Au cœur de l’entretien
Terminer l’entretien
Le processus de délivrance
Renoncer à chaque domaine d’esclavage
Prendre autorité
S’il est clair…
Prière d’action de grâce
La bénédiction
Nous ne recherchons pas la perfection
Faites ce que fait le Père
Chapitre 14 - COMMENT RÉAGIR FACE AUX
MANIFESTATIONS
Quatre étapes
Chapitre 15 - UNE DÉLIVRANCE PROGRESSIVE ET
CONTINUE
L’histoire de Kevin
Briser l’oppression
Avancer plus profond
La racine
Le reprendre
Un an après
L’histoire de Deborah
La liberté, enfin
Y revenir encore et encore
Une rencontre finale
Le processus de délivrance
Une dernière réflexion
Épilogue - L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE
Annexe 1
Annexe 2
Table des matières
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