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Cours de Géophysique Fondamentale DR KAFANDO S

Le document présente un cours sur la sismologie, abordant son histoire, ses disciplines, les causes des séismes, ainsi que les ondes sismiques et leur propagation. Il décrit également les concepts d'intensité et de magnitude des séismes, ainsi que les méthodes de détermination de l'épicentre. Ce cours est destiné aux étudiants de la Licence Générale en Sciences de la Terre à l'Université Joseph KI-ZERBO pour l'année académique 2022-2023.

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Cours de Géophysique Fondamentale DR KAFANDO S

Le document présente un cours sur la sismologie, abordant son histoire, ses disciplines, les causes des séismes, ainsi que les ondes sismiques et leur propagation. Il décrit également les concepts d'intensité et de magnitude des séismes, ainsi que les méthodes de détermination de l'épicentre. Ce cours est destiné aux étudiants de la Licence Générale en Sciences de la Terre à l'Université Joseph KI-ZERBO pour l'année académique 2022-2023.

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Licence Générale Sciences de le Terre

Université Joseph KI‐ZERBO


2022 ‐ 2023

I LA SISMOLOGIE
II GRAVIMETRIE ET ISOSTASIE
III MAGNETISME ET PALEOMAGNETISME
IV CHALEUR ET TECTONIQUE DES PLAQUES

Dr Kafando. S
1
I. LA SISMOLOGIE
I.1 histoire
I.2 les disciplines de la sismologie
I.3 Les causes des séismes
I.4 les ondes sismiques
I.5 Propagation des ondes de volume
I.6 Intensité et magnitude d’un séisme
I.7 Prévision des séismes
I.8 Réflexion et réfraction des ondes de volume sur une
discontinuité
I.9 Modèle sismologique de la Terre
I.10 La tomographie sismique

2
I.1 histoire

La sismologie ou séismologie étudie les séismes (tremblements de terre) et


plus généralement la propagation des ondes à l’intérieur de la Terre.

Les tremblements de terre ont été longtemps été considérés comme des
messages divins:

‐ Chez les chinois, c’était un signe que les Dieux désavouaient la légitimité
de l’empereur ainsi les Chinois ont accordé aux séismes et à leur
fréquence une importance: ils notèrent consciencieusement les différents
tremblements de terre, le premier à être noté date de ‐780 et le pire en
perte humaine est celui de 1556 avec plus de 830 000 victimes.
3
I.1 histoire
‐ Dans la religion grecque antique, c’était Poséidon le responsable des
tremblements de terre. Mais des grecs comme Thalès et surtout Aristote
ont pensé que les séismes ont une origine naturelle. Selon Thalès ce sont
les éruptions d’eau chaude qui sont les causes. Aristote établit la théorie
pneumatique dans laquelle le pneuma (souffle) serait la cause des
séismes. Le pneuma est produit par la chaleur de la terre ou par les
rayons solaires: lorsque que le pneuma est dirigé vers l’extérieur on a les
vents mais lorsqu’il s’enfonce dans la terre et s’accumule; il produit un
tremblement de terre.

4
I.1 suite

En Europe à la Renaissance plusieurs théories apparaissent:

‐ Pierre Gassendi vers 1760 pensait que c’était des poches de gaz qui
explosaient.

‐ L’abbé Pierre Bertholon y voyait en 1779 un effet de l’électricité lorsqu’elle


s’accumulait dans le sol provoquait un tonnerre souterrain

‐ L’ampleur du tremblement de terre de Lisbonne de 1775 provoque l’une


des premières études scientifiques sur le sujet mais il a fallut attendre
1854 pour avoir les bases de la théorie actuelle avec la publication par
Robert Mallet de la première carte sismique mondiale.
5
I.1 suite

‐ Ce n’est qu’au début du xx ième siècle que l’étude approfondie des


séismes commence véritablement

‐ La sismologie est une science ancienne du point de vue de l’observation


mais les bases scientifiques de l’étude des séismes ne furent posées que
de façon très récente

6
I.2 Les disciplines de la sismologie

‐ La sismogenèse étudie les mécanismes provoquant les tremblements de


terre

‐ La sismotectonique étudie les structures et les mouvements tectoniques


grâce aux séismes ainsi que les rapports entre les séismes et la tectonique

‐ La sismologie globale étudie la structure de la terre en utilisant les


enregistrements des ondes produites par les séismes à très grande
distance.

7
I.2 Les disciplines de la sismologie

‐ La sismique d’exploration : prospection pétrolière, connaissance de la


structure de l’échelle du laboratoire jusqu’à l’échelle de la croûte terrestre

‐ L’ archéosismologie est l’étude des séismes ayant lieu durant la


préhistoire ou la protohistoire en se basant sur des études archéologiques,
en particulier la destruction de constructions humaines ou sur la présence
de faille.

‐ La sismologie spatiale : le 19 novembre 1969 la mission Apollo 12 a


installé un sismomètre sur la lune

8
I.3 les causes des séismes

Plusieurs causes expliquent les séismes sur la terre:

‐ La formation ou le rejeu d’une faille (on parle de séisme tectonique)

‐ Le déplacement de magma (on parle de séisme volcanique)

‐ L’écroulement de cavité (séisme d’effondrement)

‐ Explosions et vibrations de toutes nature produites par l’homme (séismes


artificiels)

‐ Conséquences de grands travaux tels que la mise en eau de barrages


(séisme induit)

9
10
I.4 les ondes sismiques

Le sismogramme est l ’enregistrement sismique qui dépend de:

‐ la source (foyer ou hypocentre)

‐ la distance épicentrale (distance épicentre‐station de mesure) l’épicentre


étant le point de la surface du globe à la verticale du foyer

‐ La station (nature du sous‐sol à la station, caractéristiques des instruments)

‐ Milieux traversés

Sur un sismogramme on reconnait différents types d’ondes:

‐ Des ondes de volume: P et S

‐ Des ondes du surface: L


11
Sismogramme

12
I.4 suite

Les ondes de volume trouvent leur explication dans la théorie de l’élasticité. Elles se

propagent à l’intérieur du globe suivant des lois proches de celles de l’optique

géométrique. Lorsqu’elles se réfléchissent sur une discontinuité et notamment sur

la surface elles interfèrent et génèrent des ondes de surface canalisées le long de

la surface où elles concentrent le maximum d’énergie. Parmi les ondes de volume

on distingue:

‐ Les ondes P ou ondes premières qui se propagent dans tous les milieux, ce sont

des ondes de compression = ondes longitudinales, le déplacement des particules

est parallèle à la direction de propagation de l’onde Vp = (K +4/3µ)/ρ puissance ½

K = module d’incompressibilité, µ = module de cisaillement ρ = masse volumique


13
I.4 suite

Les ondes S ou ondes secondes qui ne se propagent pas dans les milieux
liquides. Ce sont des ondes de cisaillement = ondes transversales; le
déplacement des particules est perpendiculaire à la direction de
propagation de l’onde Vs = µ/ρ puissance½

14
15
I.4 suite

On distingue deux types d’onde de surface:

‐ Les ondes Q = G ondes de Love ; elles se


propagent seulement dans les solides
non homogènes ce sont des ondes
transversales

‐ Les ondes R = ondes de Rayleigh qui se


propagent au voisinage de la surface
des milieux homogènes et non
homogènes; ce sont de ondes
elliptiques
16
I.5 Propagation des ondes de volume

La libération soudaine d’énergie élastique lentement accumulée se traduit par

la propagation de fronts d’onde qui sont les surfaces séparant une région

subissant une perturbation particulière d’une région qui ne la subit pas

encore. Les rais sismiques sont les trajectoires orthogonales aux fronts

d’ondes

L’hodochrone représente le temps d’arrivée t de l’onde à la station

d’enregistrement en fonction de la distance épicentrale.

17
I.5 Propagation des ondes de volume

L’allure de l’hodochrone dépend de la loi de variation de la vitesse V en

fonction de la profondeur. On peut examiner quatre cas:

 1 : cas de milieu homogène avec V = constante

 2 : cas de milieu homogène avec V augmentant régulièrement avec la

profondeur

 3 : milieu verticalement hétérogène avec une zone à faible vitesse

 4 : milieu verticalement hétérogène avec une zone à forte vitesse

18
19
20
I.6 Intensité et magnitude d’un séisme

I.6.1 Intensité d’un séisme

L‘intensité d’un séisme est définie en un lieu par rapport aux effets produits
par ce séisme : réveil, chute d’objets, fissures, dégâts aux constructions
etc… On parle d’effets macrosismiques.

L’intensité du séisme dépend du lieu d’observation des effets causés par le


séisme. En général l’intensité décroît lorsqu’on s’éloigne de l’épicentre
mais varie aussi selon la structure géologique: une zone de forte
intensité est souvent associée à des zones de roches molles tandis qu’on
note une faible intensité dans des zones de roches plus solides.

21
I.6 Intensité et magnitude d’un séisme
I.6.1 Intensité d’un séisme
Pour un séisme on donne souvent uniquement l’intensité à l’épicentre, la plus
forte en général. Plusieurs échelles d’intensité ont été définies:
‐ l’échelle de Mercalli établie en 1902; modifié en 1931
‐ L’échelle MSK créée en 1964 par Medvedev, Sponheur et Karnik.
‐ Échelle macrosismique européenne ou EMS 98 European Marosismic
Scale

22
I.6.1 suite
Exemple: échelle de Mercalli 1902

Intensité I : aucun mouvement perceptible

Intensité II : les vibrations ne sont perceptibles que pour les personnes au repos et
dans les étages supérieurs

Intensité III : légers mouvements ressentis à l’intérieur. Les objets suspendus


bougent

Intensité IV : bruits dus aux objets qui s’entrechoquent (vaisselle, portes, fenêtres )

Intensité V : réveil des personnes endormis, les portes claquent la vaisselle se brise,
les petits objets se déplacent, les arbres oscillent

Intensité VI : les gens ont des troubles de l’équilibre, les objets muraux tombent. Les
23
vieux bâtiments se lézardent
I.6.1 suite
Exemple échelle de Mercalli 1902
Intensité VII: la station debout pose problème, des meubles peuvent se briser, les
dommages sont modéré aux bâtiments
Intensité VIII : les structures hautes peuvent se tordre et se briser. La structure des
bâtiments solides ne soufre pas les autres subissent de sévères. Les branches
des arbres se cassent
Intensité IX : tous les immeubles subissent de gros dommages. Les maisons sans
fondations se déplacent. La terre se fissure.
Intensité X : la plupart des bâtiments sont détruits ainsi que les ouvrages d’art. les
barrages sont endommagés. L’eau est détournée de son lit, de larges fissures
dans le sol
Intensité XI : la plupart des constructions s’effondrent. Les rails des chemins de fer
se courbent
Intensité XII : toute construction est détruite. Le sol ondule des failles se
produisent 24
I.6.1 suite

Échelle EMS 98

I : imperceptible la secousse n’est pas perçue par les personnes

II : à peine ressentie les vibrations ne sont ressenties que par quelques individus au
repos dans leur habitation surtout aux étages supérieurs

III : faible l’intensité de la secousse est faible et n’est ressentie que par quelques
personnes à l’intérieur des constructions. Des observateurs attentifs notent un
léger balancement des objets suspendus

IV : ressentie par beaucoup, le séisme est ressenti à l’intérieur des constructions,


mais très peu le perçoivent à l’extérieur. Certains dormeurs son réveillés. Les
fenêtres, les portes et les vaisselles tremblent. Les objets suspendus se
balancent 25
I.6.1 suite

Échelle EMS 98

V : forte; le séisme est ressenti à l’intérieur par de nombreuses personnes et par


quelques personnes à l’extérieur. De nombreux dormeurs se réveillent, quelques
uns sortent en courant. Large balancement des objets suspendus; les assiettes et
les verres se choquent; le mobilier lourd tombe; portes et fenêtres battent avec
violence ou claquent

VI : légers dommages, le séisme est ressenti par la plupart des personnes (intérieur
et extérieur), de nombreuses personnes sont effrayées. Les objets de petite
taille tombent; légers dommages aux constructions: fissurations des plâtres

VII : la plupart des personnes sont effrayées et se précipitent dehors. Bâtiments


26
ordinaires endommagés
I.6.1 suite
Échelle EMS 98
VII : la plupart des personnes sont effrayées et se précipitent dehors. Bâtiments
ordinaires endommagés

VIII : dommages importants: mobiliers se renversent, dommages aux constructions

IX : destructive/ les monuments et les statues se déplacent ou tournent sur eux‐


mêmes; beaucoup de bâtiments s’effondrent

X : très destructive beaucoup de constructions s’effondrent

XI : dévastatrice la plupart de constructions s’effondrent

XII : catastrophique toutes les structures au‐dessus et au‐dessous du sol sont


gravement endommagées ou détruites
27
I.6 .1 suite Détermination de l’épicentre d’un séisme

L’épicentre est le point de la surface du globe à la verticale du foyer.


L’épicentre macrosismique est le lieu de plus forte intensité, il peut être
différent de l’épicentre réel. Grâce à plusieurs milliers de stations
disposées sur l’ensemble de la planète, il est possible de déterminer
l’épicentre de tous les séismes de magnitude supérieure à 4 voire même 2
dans des zones bien surveillées comme la Californie.

28
I.6 .1 suite Détermination de l’épicentre d’un séisme

On peut déterminer l’épicentre par la méthode des cercles :

On utilise trois stations d’enregistrement situées en des lieux différents qui


enregistrent la composante verticale des ondes P et S. Pour une station on a :
Tp = to + d/Vp et Ts = to + d/Vs

 d= distance épicentrale,

 to = temps origine,

 Vp = vitesse des ondes P

 vs = vitesse des ondes S

29
I.6.2 la magnitude d’un séisme

La magnitude d’un séisme mesure la quantité d’énergie libérée au foyer de ce

séisme. Plus le séisme a libéré d’énergie, plus la magnitude est élevée. C’est une

échelle logarithmique, c’est‐à‐dire qu’un accroissement de magnitude de 1

correspond à une multiplication par 30 de l’énergie et par 10 de l’amplitude du

mouvement. L’échelle de Richter ou l’échelle ouverte de Richter est une échelle

dépassée et uniquement adapté aux tremblements de terre californiens:

aujourd’hui il est surtout question de magnitude de moment. La magnitude et

l’intensité sont deux mesures différentes; l’intensité est une mesure des

dommages causés par le tremblement de terre.


30
I.6.2 la magnitude d’un séisme

La première mesure fut développée en 1935 par Charles Ranis Richter pour
classer les sismogrammes enregistrés localement en Californie: c’est la
mesure de l’amplitude en micromètres sur un sismographe de type Wood‐
Anderson d’un tremblement de terre se situant à 100 km.

En 1936 Gutemberg et Richter ont proposé une magnitude qui se base sur
l’amplitude des ondes de surface pour des distances supérieures à 30° et
pour une période de 20 secondes (périodes des sismographes utilisés)

31
I.6.2 la magnitude d’un séisme

En 1945 Gutembrg définit mieux cette mesure: cette mesure est utilisée
actuellement surtout dans les premières estimation de la puissance du
séisme MS

En 1956 Gutemberg et Richter proposent une nouvelle magnitude basée sur


une mesure effectuée sur les ondes de volume Mb

En 1977 Hiroo Kanamori introduit une nouvelle magnitude calibrée sur le


moment sismique: c’est l’échelle du moment, reliée directement à une
quantité d’énergie: c’est le plus employé aujourd’hui

32
1.6.2 suite

La magnitude donnée par Richter en 1935 basée su la mesure de l’amplitude

maximale des ondes sismiques sur un sismogramme est définie comme le

logarithme décimal de cette valeur sous la forme M = log(A) – log(A0) + Cxlog(Δ)

avec A = amplitude maximale A0 = amplitude de référence correspondant à un

séisme de magnitude 0 à 100km, Δ = distance épicentrale et C une constante

d’étalonnage

La formule de 1936 est analogue avec: MS = log(A0) + b + cxlog(Δ)

A0 = amplitude mesurée b et C des constantes d’étalonnage

33
1.6.2 suite

La magnitude des ondes de volume est: Mb = log(A/T) + Q(Δ, h) où A est

l’amplitude maximale mesuré, Δ la distance épicentrale en degré et h la

profondeur hypocentrale et Q une fonction d’étalonnage, T la période

dominante du signal

L’échelle étant le logarithme d’une amplitude, elle est ouverte et sans limite

supérieure. Dans la pratique les séismes de magnitude 9 sont exceptionnels

et les effets des magnitudes supérieures ne sont plus décrits séparément. Le

plus puissant séisme a atteint une magnitude de 9,5 : séisme de Chili en 1960

34
Echelle de Richter
Description Magnit. effets fréquence
Micro Moins de Miro tremblement de terre, non ressenti 8000 par jour
1,9
Très mineur 2,0 à 2,0 Généralement non ressenti, mais 1000 par jour
détecté/enregistré
mineur 3,0 à 3,9 Souvent ressenti sans dommages 50 000 par an
léger 4,0 à 4,9 Secousses notables bruits 6000 par an
d’entrechoquements dommages
modéré 5,0 à 5,9 Dommages majeurs aux édifices mal 800 par an
construits, légers aux bien construits
fort 6,0 à 6,9 Destructeur sur 180 km de rayon si peuplé 120 par an
majeur 7,0 à 7,9 Dommages modérés à sévères dans de 18 par an
vastes zones
important 8,0 à 8,9 Dommages sérieux dans des zones à des 1 par an
centaines de km
dévastateur 9,0 et plus Dévaste des zones sur des milliers de KM 1 à 5 par siècle35
1.7 Prévisions des séismes

Il existe des méthodes ayant donné des résultats positif mais le problème

demeure. Comme méthodes on peut citer:

 1 Mesures géophysiques

‐ La microgéodésie par la mesure des états de contraintes

‐ La variation de la vitesse des ondes P et S, surveillance de la microsismicité

‐ Détection de courants telluriques

‐ Émission de radon par les failles

36
1.7 Prévisions des séismes

 2 Observations diverses:

‐ Variations du niveau de l’eau des puits, du débit des sources; de l’avancé


ou du recul de la mer

‐ Comportement des animaux

 3 La prévision statistique

Un séisme se produira avec une certaine probabilité dans une région où s’est
déjà produit un séisme: le risque est d’autant plus grand que l’activité est
en sommeil se traduisant par une accumulation de contrainte séisme de
Californie en 1989
37
1.8 Réflexion et réfraction des ondes de volume sur une discontinuité

Lorsqu’un front d’onde de volume rencontre une surface de discontinuité


(surface de part d’autre de laquelle les propriété élastiques et de densité
changent brusquement), une partie de l’énergie revient en arrière et l’autre
se réfracte en bas.

Pour un types donné d’onde incidente se réfractant dans un milieu de vitesse


V2 plus élevée que celle du milieu de départ V1 la loi de Descartes indique
l’existence d’un angle limite « i » tel que sin(i) =V1/V2.

38
1.8 Réflexion et réfraction des ondes de volume sur une discontinuité

pour cet angle tout se passe comme si l’ébranlement correspondant à l’onde


réfractée se propageait dans le milieu de vitesse V2 au voisinage immédiat de la
discontinuité, puis ressortait dans le milieu de vitesse V1 avec l’angle i: cette
onde est appelée onde conique.

Lorsqu’un séisme se produit à partir d’un foyer F on peut enregistrer des ondes:
directe, réfléchie et conique. A partir d’une certaine distance épicentrale ,
fonction du rapport V1/V2 et de la profondeur de la discontinuité l’onde
conique arrive avant l’onde directe. La connaissance des hodochrones des trois
types d’ondes on détermine V1, V2, Z et z (profondeur du foyer. On utilise des
tirs provoqués en prospection sismique 39
E= épicentre F = foyer V1 =vitesse du milieu 1 V2 = vitesse du milieu 2 Δ =
distance épicentral S = station de mesure T =temps Z = profondeur de la
discontinuité z = profondeur du foyer
40
I.9Modèle sismologique de la terre
COUPE PHYSIQUE DU GLOBE

41
42
43
I.10 la tomographie sismique

La tomographie sismique est une technique moderne qui permet d’imager


l’intérieur de la terre en trois dimensions: on cartographie des variations
latérales des vitesses sismiques par rapport à un modèle de référence. Ainsi
on détermine des zones anormalement lentes ou anormalement rapides. Ces
anomalies sont dues à des variations latérales de température et/ou de
composition des roches: des vitesses plus lentes peuvent témoigner d’une
hausse de température, d’un enrichissements en éléments volatils (tels que
l’eau) ou en métaux. On distingue trois types de tomographie: la tomographie
locale, la tomographie globale et la tomographie régionale
44
I.10 la tomographie sismique

‐ La tomographie locale qui permet de déterminer les variations de vitesse


absolue ainsi que la position de la source avec une bonne résolution spatiale
liée à une grande densité de stations. Les sources sont contenues dans la
zone étudiée, la localisation de l’épicentre ainsi que le temps origine sont les
paramètres à modéliser

‐ La tomographie globale qui utilise les réseaux sismologiques mondiaux pour


des études à l’échelle des continents. Les temps d’arrivée des évènements
sismiques à des stations réparties sur l’ensemble du globe permettent
d’imager les perturbations de vitesse jusqu’au manteau.

45
I.10 la tomographie sismique

‐ La tomographie régionale est une approche intermédiaire qui consistent à


utiliser les temps d’arrivée de téléséismes aux stations d’un réseau régional:
on obtient des hétérogénéités de vitesse relatives localisées dans la croûte et
le manteau supérieur

46
conclusion
‐ Les séismes ou tremblements de terre sont en général provoqués par les failles

‐ Le mouvement brutal de la faille s’accompagne d’une libération d’énergie


élastique sous forme de chaleur et d’ondes mécaniques P et S (ondes de volume)
et des ondes de surface

‐ Rai sismique ou trajectoire des ondes sismiques, perpendiculaire au front d’ondes

‐ Sismogramme : enregistrement sismique

‐ Modèle sismologique de la terre

47
II GEODESIE, GEOIDE, ET ISOSTASIE
II. 1 GRAVITE ET PESANTEUR
II.2 ELLIPSOIDE, GEOIDE ET CARTOGRAPHIE
II.3 LA REPARTITION DES MASSES
II.4 LES MESURES DE LA PESANTEUR

48
INTRODUCTION
La géodésie est la science qui étudie la forme de la terre, ses dimensions et
son champ de gravité. L’objet de la gravimétrie est l’étude du champ de
pesanteur. L’étude du champ de pesanteur permet de caractériser la forme de
la terre par la détermination du géoïde.

L’intensité de la pesanteur et ses variations dans l’espace donnent des


renseignements sur la répartition des masses dans les enveloppes
superficielles de la Terre. Cette répartition montre que les bosses et les creux
de la surface topographique sont pour l’essentiel compensés, à des
profondeurs inférieures à 100km par des déficits et des excès de masse: on a
un état d’équilibre sur la terre.

49
II. 1 GRAVITE ET CHAMP DE PESANTEUR
Selon le principe fondamental de la dynamique tout point M de masse m en
mouvement sous l’action d’une force F subit une accélération γ à laquelle F
est proportionnelle F = mγ.

Selon la loi de gravitation universelle ou loi de Newton, un point M de


masse m crée sur un point M҆҆᾿ de masse m᾿ à la distance r de M une
attraction f = m᾿.g = m᾿.Gm/r² .

G = constante de gravitation = 6.672x1O puissance ‐11.

L’attraction peut être représenter autour du point M par un ensemble de


vecteur γ dont la direction , le sens et la grandeur sont connus en tout point:
c’est le champ de gravité.

50
II. 1 GRAVITE ET CHAMP DE PESANTEUR
Dans un repère lié à la terre en rotation sur elle‐même le champ de pesanteur
g représente l’effet gravitationnel ressenti dans ce repère. Il est composé de
trois termes :

‐ Un terme dû à l’attraction newtonienne par la terre

‐ Un terme dû à la rotation de la terre

‐ Un terme dû à l’attraction newtonienne du reste de l’Univers ou terme de


marée.

Pesanteur vulgaire = somme des deux premiers termes= elle dérive d’une
fonction W = potentiel de pesanteur. Les surfaces le long desquelles W =
constante sont appelées surfaces équipotentielles ou surfaces de niveau
définissant l’horizontal.
51
L’expression finale de la
pesanteur à la surface
d’une terre considérée
comme homogène et en
rotation est la suivante en
tenant compte de
l’accélération
gravitationnelle et de
l’accélération centrifuge:
II.2 GEOIDE ET ELLIPSOIDE DE REFERENCE
La forme de la Terre est décrite par le géoïde qui est la surface équipotentielle
de la pesanteur coïncidant avec la surface d’équilibre des mers, prolongée
dans les continents. C’est la surface de référence d’altitude 0. Cette forme n’est
sphérique qu’en première approximation. En raison de la rotation de la terre,
elle est voisine d’un ellipsoïde renflé à l’équateur et aplati aux pôles. La forme
du géoïde est déterminée très précisément par l’étude de la trajectoire des
satellites artificiels. Au sol on utilise les mesures de la pesanteur au moyens de
gravimètres. Les mesures au gravimètre varient en fonction de la topographie
donc après les mesures on effectue des corrections ou réductions de la
pesanteur pour ramener toutes les mesures à la même altitude pour pouvoir
les comparer.
53
Les corrections gravimétriques
Il existe trois types de correction:

 la correction à l’air libre

 la correction de plateau

 la correction de relief

Les deux dernières corrections étant la réduction de Bouguer.

La correction ou réduction à l’air libre = correction de Faye consiste à


corriger l’effet de l’altitude en supposant qu’il n’existe aucune masse au
dessus du géoïde cette correction est égale à 0.308 milligals par mètre.

54
Les corrections gravimétriques
La réduction de Bouguer vise à déduire l’effet des masses situées au dessus du
géoïde, en tenant compte de leur densité supérieure à celle de l’air. la
correction de plateau dû à l’attraction d’un plateau et la correction
topographique tenant compte de l’effet latéral des irrégularités de la
topographie à la surface.

55
Les corrections gravimétriques
La forme du géoïde dépend de la répartition des masses à l’intérieur du globe
terrestre. On ne connaît pas bien la répartition des masses au sein du globe. On
peut calculer la position d’une surface équipotentielle du champ de pesanteur
théorique qui se rapproche au mieux du géoïde. Si on considère une terre dont la
densité varie radialement et en rotation on montre alors que cette surface
équipotentielle est un ellipsoïde de révolution appelé ellipsoïde de référence. Cet
ellipsoïde est défini par plusieurs éléments :

Son rayon équatorial = a ; Son rayon polaire = c; Son aplatissement f = (a – c)/c

Les valeurs de ces éléments ont varié au cours du temps pour définir la surface qui
ajuste au mieux la forme de la terre.

56
Les corrections gravimétriques

57
II.3 La répartition des masses
Les réductions ou corrections de la pesanteur fournissent des valeurs
calculées à partir de la mesure gc = gm + corrections; avec (gm = g
mesurée), (gc = g calculée).

On compare gc avec la valeur théorique sur l’ellipsoïde. Les différences sont


appelées anomalies : c’est l’anomalie de Bouguer qui peut atteindre ‐300
millgals au niveau des montagnes et +300 milligals au niveau des océans.
Une anomalie négative indique un déficit de masse tandis qu’une anomalie
positive indique un excès de masse donc on a un excès de masse sous les
océans et un déficit sous les montagnes.

58
II.3 suite la répartition des masses: les modèles d’isostasie
L’excès de masse introduit par une montagne au dessus du géoïde est
compensé par un déficit de masse sous le géoïde à l’aplomb de la montagne.
Cette tendance naturelle à une compensation de type hydrostatique est
appelée isostasie. L’isostasie peut être expliquée par des modèles qui
admettent que la compensation est réalisée au‐dessus d’une profondeur de
compensation située dans le manteau supérieur.

59
II.3 suite la répartition des masses: les modèles d’isostasie
Il existe trois principaux modèles historiques:

‐ Le modèle de Pratt: les variations d’altitude seraient compensées par des

variations latérales de densité au‐dessus d’une surface de compensation de

profondeur constante: la densité est plus faible au niveau des reliefs

‐ Le modèle de Airy: les variations d’altitude seraient compensées par des

variations latérales de l’épaisseur d’une couche de densité constante l’épaisseur

de la couche à faible densité étant plus forte sous les chaînes de montagne: on

parle de racine crustale

‐ Le modèle de Vening‐Meinesz: ce modèle est du même type que le modèle de

Airy mais on a un étalement de la racine sur une région plus vaste que le relief.
60
II.3 suite la répartition des masses: les modèles d’isostasie

‐ Le modèle de Pratt : les variations

d’altitude seraient compensées par

des variations latérales de densité

au‐dessus d’une surface de

compensation de profondeur

constante: la densité est plus faible

au niveau des reliefs

Niveau de compensation

61
II.3 suite la répartition des masses: les modèles d’isostasie

‐ Le modèle de Airy: les variations

d’altitude seraient compensées par des

variations latérales de l’épaisseur

d’une couche de densité constante

l’épaisseur de la couche à faible

densité étant plus forte sous les

chaînes de montagne: on parle de

racine crustale
Niveau de compensation

62
II.3 suite la répartition des masses: les modèles d’isostasie

Les trois principaux modèles

63
 Les anomalies isostatiques

L’existence d’une racine crustale a été confirmé par les données de la

sismologie : c’est devenu une réalité. L’influence des racines peut être

exprimée par une réduction supplémentaire de la pesanteur (correction

isostatique ce qui permet de calculer l’anomalie isostatique = anomalie de

Bouguer + correction isostatique.

64
 Les anomalies isostatiques

Il existe trois types d’anomalies isostatiques:

‐ Les anomalies isostatiques de grande longueur d’onde (> 1000km) : elles

permettent de corriger la forme du géoïde.

‐ Les anomalies isostatiques régionales qui indiquent que l’équilibre n’est pas

atteint dans la région: anomalie isostatique régionale négative = tendance au

soulèvement; anomalie isostatique régionale positive = tendance à

l’enfoncement.

‐ Les anomalies isostatiques locales utilisées en prospection gravimétrique pour

détecter la présence de masses denses (gisements de minerais ex minerais de

plomb, zinc de Perkoa) ou de cavités 65


II.4 Les mesures de la pesanteur
Mesurer la pesanteur revient à mesurer une accélération : on mesure ainsi
une distance et un temps. Pour obtenir une grande précision on a une mise
en œuvre complexe. On a deux types de mesure:

‐ Les mesures absolues

‐ Les mesures relatives

Une mesure absolue de la pesanteur fournit la valeur de la pesanteur à partir


de mesures de temps et de distance.

Les premières mesures furent réalisées à l’aide de pendules car la période


d’oscillation d’un pendule simple de longueur l dépend de g:

T = 2π(l/g)⅟2

66
II.4 Les mesures de la pesanteur
Aujourd’hui on utilise la méthode de chute de corps et la méthode
développée par Sakuma donne des valeurs de g avec une grande précision.
(Exercice de Recherche pour la méthode de Sakuma)

Les appareils relatifs vont permettre de mesurer une variation de la valeur de


l’accélération. Ainsi si on connaît la valeur de l’accélération en un point M, la
mesure de la variation de la pesanteur entre ce point M et un point N
permettra de connaître la valeur de la pesanteur au point N. ainsi on peut
connaître la valeur de la pesanteur en tout point de mesure à condition de
connaître la valeur absolue en un point particulier appelé base.

67
II.4 Les mesures de la pesanteur
On distingue plusieurs ordres de bases: celles où les mesures absolues ont été

réalisées sont les plus précises puis il existe d’autres bases qui ont été rattachées

grâce à des mesures relatives aux premières et ainsi de suite.

Pour pouvoir comparer des mesures réalisées aux différents endroits du globe on

utilise un réseau standard international de la pesanteur adopté en 1971 par

l’Association International de Géodésie (AIG) , l’une de sept associations

constituant l’Union International Géodésique et Géophysique (UIGG). Ce réseau est

appelé IGSN71 (International Gravity Standardization Net)

On utilise principalement divers types de gravimètres pour faire les mesures

relatives . 68
III. MAGNETISME ET PALEOMAGNETISME
III.1 LE CHAMP MAGNETIQUE TERRESTRE
III.2 L’AIMANTATION DE DIFFERENTES SUBSTANCES
III.3 AIMANTATION DES ROCHES
III.4 ANOMALIE MAGNETIQUE ET ECHELLE PALEOMAGNETIQUE

69
III.1 LE CHAMP MAGNETIQUE TERRESTRE
La terre se caractérise par l’existence d’un champ magnétique qui s’est
maintenu dans le passé. Il a permis entre autre le développement de la vie
sur terre. Le champ magnétique peut se fossiliser dans certaines roches.
On peut assimiler le champ magnétique par un champ produit par un dipôle
situé au centre et dont l’axe fait un angle de 11° avec l’axe de rotation de
la terre. A ce champ dit champ dipolaire se superpose un autre champ
non dipolaire = environ 10% du champ total.
Son origine est lié aux mouvement du fluide conducteur du noyau interne
constitué de fer et de nickel. Les mouvements sont engendrés par la
convection thermique et par la rotation de la terre qui créent des courants
électriques donnant naissance à un champ magnétique induit : ce
phénomène porte le nom de GÉODYNAMO.
70
Le champ magnétique est mis en
évidence au niveau de la terre par
l’orientation prise par l’aiguille d’une
boussole.
Le modèle le plus simple à envisager
pour représenter le champ
magnétique est celui d’un barreau
aimanté aligné suivant l’axe de
rotation de la terre: le dipôle axial Le dipôle axial centré
centré.

71
Grâce au développement en
harmoniques sphériques du
potentiel géomagnétique une
meilleure approximation de la
morphologie a été fournie: le
dipôle centré

72
III.1 SUITE
Le champ magnétique total peut être représenté par un vecteur B et dans le plan

méridien ce vecteur est défini par:

‐ module du vecteur champ F

‐ La déclinaison D ou l’angle ente B et le N géographique, notée + vers l’Est et –

vers l’Ouest

‐ L’inclinaison I ou l’angle entre B et le plan horizontal : elle varie avec la

latitude 0° à l’équateur et 90° aux pôles

‐ Le vecteur H ou composante horizontale: projection de B dans le plan (x,y)

‐ Les composantes cartésiennes (X,Y,Z) avec:

X = H. cosD = F.cosD.cosI ; Y = H.sinD = FsinDcosI ; Z = F.sinI 73


III.1 SUITE : représentation du champ magnétique
L’unité de mesure du champ est le

tesla (T) mais les valeurs du

champ étant faibles on emploie le

nanotesla (nT)

La valeur maximale du cham au pôle

magnétique Sud 70 000 nT la

valeur minimale près de

l’équateur 33 000 nT

74
III.2 AIMANTATION DES DIFFERENTES SUBSTANCES

La majorité des substances deviennent magnétiques lorsqu’elles sont


soumises à un champ magnétique: on dit qu’elles acquièrent une aimantation
qui varie en fonction de la structure et des propriétés des différents corps. Les
différences tiennent essentiellement au niveau de la présence ou non d’une
aimantation spontanée de leurs atomes constitutifs. En effet à l’intérieur des
atomes les mouvements orbitaux des électrons et les mouvements des
protons des noyaux créent des courants électriques qui produisent un champ
magnétique: chaque atome peut être considéré comme un dipôle
magnétique avec un moment magnétique atomique M.

75
III.2 SUITE
On distingue:

‐ Des corps diamagnétique: les moments magnétiques dus aux électrons de


chaque atome se compensent exactement et en l’absence de champ
extérieur le moment magnétique de l’atome est nul. Un champ extérieur
entraine une modification des rotations des électrons, créant un courant.
Le champ induit est de sens inverse au champ appliqué exemples: quartz,
les gaz, la calcite, de nombreux métaux

‐ Des corps paramagnétiques en l’absence de champ extérieur le moment


magnétique moyen est nul. Sous l’effet d’un champ le corps acquiert une
aimantation positive exemple aluminium.
76
III.2 SUITE
‐ Des corps ferromagnétique : pour certains corps (Fe, Ti, Co, Mn et leur
alliages) l’aimantation obtenue par action d’un champ extérieur est forte,
non proportionnelle à l’intensité du champ et persistant après l’arrêt du
champ: ce sont des corps aimantés. Ils ont acquis une aimantation. Cette
aimantation peut demeurer seulement si la température est inférieure à
une température donnée appelée température de Curie.

77
III.3 Aimantation d’une roche
Si une roche contient des minéraux ferromagnétiques elle peut acquérir une

aimantation par différents mécanismes:

‐ Un magma dont la température dépasse la température de Curie des

substances ferromagnétiques qu’il contient acquiert une aimantation dite

aimantation thermorémanente (ATR) lorsqu’il se refroidit et que sa

température passe au‐dessous de la température de Curie, fossilisant ainsi

le champ magnétique de l’époque de mise en place.

‐ Les particules sédimentaires lors de leur dépôt s’orientent dans le champ

magnétique existant. Elles acquièrent une aimantation appelée aimantation

rémanente détritique (ARD). 78


III.3 Aimantation d’une roche

‐ Une roche exposée pendant un temps long dans un champ magnétique


même faible, acquiert à basse température une aimantation dite
aimantation rémanente visqueuse (ARV).
‐ une roche exposée à un champ très élevé pendant un bref temps à
température ordinaire acquiert une aimantation dite aimantation
rémanente isotherme (ARI) (orages par la foudre).

79
III.4 Anomalies magnétiques et échelle paléomagnétique
Une roche riche en corps ferromagnétique fossilise le champ magnétique lors

de sa mise en place. Elle acquiert aussi une aimantation qui va s’ajouter à la

valeur du champ magnétique moyen actuel, créant une anomalie positive.

Les grandes épaisseurs de roches sédimentaires ainsi que les dômes de sel

qui ne s’aimantent pas, peuvent provoquer des anomalies négatives locales.

Au niveau de l’océan les anomalies positives et négatives s’organisent en

bandes parallèles, résultant de la fossilisation du champ magnétique par les

basaltes de la croûte océanique. Les anomalies positives sont dues à une

aimantation des basaltes lors de leur refroidissement dans un champ

magnétique de même sens que le champ magnétique actuel. 80


III.4 Anomalies magnétiques et échelle paléomagnétique
Les anomalies négatives sont dues à une aimantation des basaltes dans un
champ magnétique opposé au champ actuel, lors de l’inversion des pôles.

On définit les époques de champ de même sens que le champ actuel


correspondant aux anomalies positives et des époques de champ inverse

Pendant ces époques de durée assez longue (quelques centaines de milliers


d’années) on enregistre parfois des évènements pendant lesquels le champ
s’est à nouveau inversé pendant un temps plus court (quelques milliers
d’années

81
Echelle paléomagnétique pour les 4,5 derniers millions d’années

82
En 1969 les géologues britanniques Frederick Vine et Drummond Matthews
interprétèrent les anomalies magnétiques océaniques comme le résultat de
l’acquisition, par les basaltes océaniques, d’une aimantation
thermorémanente, lors de leur refroidissement après leur genèse à la
dorsale. Les basaltes s’aimantent dans le champ ambiant au moment de leur
formation au niveau de la dorsale, lorsque leurs minéraux magnétiques
passent sous leur température de Curie, puis s’éloignent symétriquement de
la dorsale en entamant leur trajet vers les fosses: la croûte océanique
enregistre le champ magnétique passé.

83
Cette interprétation a été confirmée lors de la datation des basaltes par des
méthodes radiochronologiques démontrant que les âges de ces roches
croissent de la dorsale vers les fosses et que les deux anomalies symétriques
par rapport à une dorsale étaient effectivement de même âge. Le modèle de
Vine et Matthews constitue l’un des fondements de la théorie de la
tectonique des plaques qui a émergé à l’aube des années 1970.

84
85
III.5 Les cartes d’anomalies magnétiques

En prospection magnétique, comme pour des études structurales plus


profondes, le tracé d’une carte est l’étape indispensable à l’interprétation
géophysique. Les mesures pour les levées de carte d’anomalies magnétiques
se font en général par des moyens aéroportés: on parle de levée
aéromagnétique pour désigner ce type de campagne. Par balayage aérien
régulier d’une zone à altitude constante, il est possible d’effectuer des
mesures sur une grille dense des valeurs instantanées du champ magnétique.

86
III.5 Les cartes d’anomalies magnétiques

Ces valeurs seront corrigées des effets de variations temporelles. Les données
aéromagnétiques peuvent être traitées par prolongement vers le haut ou vers
le bas du champ magnétique observé: ce sont des traitements
mathématiques sur ordinateurs. Il existe d’autres panoplies de méthodes de
filtrage mathématique permettant de mettre en évidence tel type d’objet ou
tel trait structural.

87
IV CHALEUR ET TECTONIQUE DES PLAQUES
IV.1 TRANSFERT DE CHALEUR
IV.2 LA CHALEUR TERRESTRE
IV.3 LA CONVECTION MANTELLIQUE
IV.4 BILAN: LA DYNAMIQUE INTERNE DE LA TERRE

88
Le volcanisme et la température régnant dans les mines permettent d’en
déduire que les profondeurs terrestres sont plus chaudes que la surface. On
constate un gradient de température avec la profondeur: c’est le gradient
géothermique qui implique un transfert de chaleur de l’intérieur vers
l’extérieur de la terre. On mesure aujourd’hui ce flux de chaleur. L’évacuation
de cette énergie est assurée par les mécanismes de la conduction et du
rayonnement ainsi que par des transferts de matière: la convection. Cette
convection est la première cause de toutes les manifestations d’activité de la
terre solide (volcanisme, tectonique des plaques, orogenèse, champ
magnétique).

89
IV.1 TRANSFERT DE CHALEUR
IV.1.1 température, chaleur et flux de chaleur

90
IV.1.2 Rayonnement, conduction, convection

91
92
93
Chaudes, alors que des masses profondes plus chaudes voient leur densité
diminuer et s’élèvent vers les régions froides: ces échanges de matière
dessinent une cellule de convection.

La convection est de loin le mode de transfert le plus efficace: la température


est quasiment constante sur toute l’épaisseur de la cellule à l’exception de
deux couches limites où les échanges s’effectuent par conduction et où les
gradients de température sont bien marqués (a)

94
IV.2 La chaleur de la terre

IV.1 Les sources:

‐ Désintégration des éléments radioactifs

‐ Reliquat de la chaleur emmagasinée lors de la formation de la terre (chaleur


d’accrétion, issue des collisions de météores dont l’agglomération a formé la
planète; la chaleur produite au début de l’histoire de la terre par la
désintégration d’éléments de courte durée de vie, comme l’aluminium 26

‐ La chaleur produite par la différenciation du globe ( la conversion en chaleur


de l’énergie potentielle des matériaux denses du noyau descendus vers le
centre de la terre lors de sa différenciation (énergie gravitationnelle)

95
96
IV.2 Les températures à l’intérieur de la terre

Le géotherme désigne l’évolution de la température avec la profondeur. Le


géotherme dans la croûte est obtenu par les mesures de température dans
les mines et dans les puits de forage et par l’examen des assemblages
minéralogiques des roches métamorphiques. On obtient une valeur de
30°/km

97
98
Enfin, les données sismologiques et des années d'expérimentation
permettent d'estimer les températures de fusion du fer aux pressions régnant
à la limite manteau‐noyau, ainsi que celles de cristallisation du fer au niveau
du noyau interne.

Tous ces éléments fournissent des points d'ancrage pour tracer le géotherme
au sein du manteau et du noyau. Les températures augmentent lentement
sur des milliers de kilomètres dans l'épaisseur du manteau et du noyau, mais
croissent beaucoup plus vite dans quelques régions de faible épaisseur : la
lithosphère et la limite manteau‐noyau.

99
IV.3 la convection mantellique

L’établissement du géotherme montre qu’après le fort gradient rencontré


dans la lithosphère, les températures augmentent beaucoup plus lentement
dans le manteau asthénosphérique.

La lithosphère constitue la couche limite thermique supérieur d’une cellule


de convection. La transition manteau‐noyau vers 2900 km de profondeur est
marquée par une rapide croissance des températures: couche limite
inférieure. Le manteau est un grand système convectif, chauffé de l’intérieur
par la radioactivité et la base par le noyau. A l’échelle des temps géologiques
le manteau est brassé par des mouvements de convection

100
Par la localisation des foyers sismiques que les plaques lithosphériques
océaniques s’enfoncent dans le manteau sous‐jacent au niveau des fosses se
subduction comme celles qui entourent le Pacifique, de la Terre de Feu à la
Nouvelle Zélande, en passant par les îles Aléoutiennes. Les résultats de la
tomographie sismique montrent que certaines de ces plaques descendent
jusqu’au manteau inférieur, peut être jusqu’au sommet du noyau. Les plaques
lithosphériques constitueraient donc les branches descendantes, froides, de
cellules de convection à l’échelle du manteau

101
Quelles en seraient alors les branches ascendantes? On connaît depuis
longtemps des alignements de volcans d’âges croissants (îles polynésiennes
par exemple) où seuls les plus récents sont actifs. Ils sont interprétés comme
le résultat du déplacement d’une plaque lithosphérique au‐dessus d’une
alimentation magmatique sous‐jacente stable: c’est le volcanisme de point
chaud. Les analyses chimiques et les études tomographiques suggèrent que
les roches sources de ces magmas mantelliques se trouvent à la base du
manteau supérieur ou dans le manteau inférieur.

102
Les expériences analogiques en laboratoire et les données
gravimétriques suggèrent aussi que les roches chaudes de la base du
manteau inférieur remonteraient sous forme d’immenses « dômes »
solides jusqu’à la limite des manteaux supérieur et inférieur d’où ils
pourraient donner naissance à quelques petits panaches ascendants,
dont la fusion, sous la lithosphère, produiraient les volcans. Le
volcanisme de point chaud pourrait représenter les branches
montantes des cellules de convection mantelliques

103
104
La figure ci‐dessus résume les principales caractéristiques internes de notre
planète, dévoilées par des diverses branches spécialisées de la géologie.

 1 l’évolution des températures et des pressions de la surface jusqu’au


noyau interne est déduite des données astronomiques, sismique et
gravimétriques.

 2 la structure interne, issue de sa différenciation et de la séparation


gravitaire métal‐silicates, est mise en évidence par la sismologie; la
composition chimique et minéralogique des coques successives est
étudiée par la géochimie des échantillons remontés par les volcans et par
la minéralogie expérimentale à haute pression

105
 3 les mouvements convectifs du manteau et la tectonique des plaques qui

en est la manifestation superficielle, sont analysés à l’aide de la sismologie

( sismicité mondiale, études tomographiques) de la gravimétrie et de la

géochimie des laves et des roches disponibles en surface

 4 la dynamique du noyau liquide, responsable du champ magnétique

terrestre est modélisée à l’aide des données récoltées par des études

paléo‐magnétiques et des équations de la magnétohydrodynamique

106
Résumé
La chaleur de la terre provient de la désintégration des éléments radioactifs
du manteau et de la croûte, de l’énergie gravitationnelle libérée par la
différenciation des enveloppes terrestres, ainsi que de la cristallisation du
noyau. Elle est évacuée par conduction dans la lithosphère et la limite
manteau‐noyau et dans le noyau interne et par convection dans le manteau
et le noyau externe

La tectonique des plaques est l’expression en surface de la convection


mantellique à grande échelle: la lithosphère représente la couche limite
thermique supérieure des cellules convectives

107
Les subductions correspondent aux branches descendantes des grandes
cellules de convection, ramenant du matériel froid vers les profondeurs plus
chaudes; les panaches et les dômes ascendants de matériel mantellique
profond, dont la fusion partielle engendre les magmas des volcans de type
point chaud, en constituent les branches ascendantes. La lithosphère actuelle
est divisée en plusieurs plaques (une quinzaine de plaques majeures et des
blocs plus petits) dont les déplacements sont décrits par des équations de la
géométrie eulérienne. La principale force motrice des plaques est la traction
du panneau de lithosphère plongeant.

108

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