SITUATION D’EVALUATION
Pour contribuer au développement de son milieu et améliorer les conditions de vie
des parents, certaines filles décident de faire de longues études. Cela leur permettra
d’occuper des postes rentables et respectables. Cependant certaines pensent que
celles qui font de longues études ne trouvent pas de mari plus tard. Le texte ci-
dessous aborde la question. Tu es invité (e) à le lire attentivement pour comprendre
davantage afin de répondre aux questions qui te seront posées.
Texte :
Et quelle idée de se marier à votre âge ! Vous avec le temps devant vous, ajouta-
elle en marquant une petite pause.
En ce qui me concerne, moi, j’entamerai dès la rentrée prochaine un nouveau cycle
d’études qui me prendra encore sept ans. Cela dépend de ce que j’aurai choisi
d’exercer comme métier. Et ce n’est qu’à partir de cet instant que je penserai au
mariage, acheva-t-elle, en se tournant vers ses amies et attendant leurs avis.
Modukpè, Agossi et Hounmè firent mentalement le compte des années d’attente
auxquelles Yèmi consacrerait des études. Cela faisait onze ou quatorze ans. « Tant
que ça » ! se dirent les filles. Yèmi allait vieillir, et plus aucun homme ne voudra
d’elle. Hounmè ; qui n’avait pas sa langue dans sa poche, se dépêcha de le lui faire
remarquer. Elle lui dit en substance. :
- Quand tu auras fini d’étudier, tu seras trop vieille et incapable de donner
naissance à un enfant.
- Et puis, renchérit la timide Agossi, les hommes n’aiment pas trop les femmes
qui ont été longtemps à l’école, car elles ont réponse à tout. Souvent, elles
laissent l’entretien de leur maison et du mari à des filles qu’elles appellent
bonnes. Les propos d’Agossi déclenchèrent des fous rires de la part de ses
amies, même Yèmi ne put se retenir. Reprenant son sérieux, celle-ci leur fit
comprendre que tous ces préjugés véhiculés sur les femmes évoluées ayant fait
de longues études étaient faux.
- Plus la femme a étudié, mieux elle est utile à sa famille, à son pays, car elle
participe à un niveau supérieur au développement de sa patrie, de sa région.
Moi par exemple, si je deviens médecin ou infirmière, je pourrai, aider à
l’installer ici avec mon époux, pour diriger l’hôpital qu’on y construira, par
exemple. C’est vous dire que si je veux continuer mes études jusqu’au bout,
c’est par amour pour mon pays, pour mon village que je veux rénover, vaincre
la maladie, la faim, l’ignorance et toutes les misères qui y ont élu domicile
depuis la nuit des temps.
Adélaide FASSONOU, Yèmi ou le miracle de l’amour, Edition ONIP PP 138-139.
Consignes