CHAPITRE 02 Eaux Continentales
CHAPITRE 02 Eaux Continentales
Les eaux
continentales
dans le cadre de la recherche fondamentale et La pluviométrie moyenne annuelle est très variable
de certaines études appliquées (aménagements, selon les archipels et suivant la saison : 70 % des
étude des aléas) ; elle assure dans ce cadre précipitations annuelles se produisent en moyenne
Les réseaux hydrographiques de Polynésie ne sont Mais la mise en place d’une redevance pour l’eau
l’instrumentation et le suivi de divers bassins de novembre à avril et le régime des précipitations
développés que dans les îles hautes et ce d’autant distribuée et l’installation de compteurs permet versants ; (qui conditionne le débit des cours d’eau) peut
plus que l’altitude moyenne de l’île est élevée. de réduire cette consommation. • d’instruire les demandes de captages d’eaux varier très brutalement, en particulier en période
superficielles et souterraines ; cyclonique ; le régime des pluies est également
Dans ces îles, les ressources sont constituées par Un effort important a été réalisé par les • de réaliser certaines expertises hydrauliques très variable, au sein d’une même île, suivant la
les eaux de surface, prélevées par captage et par communes en matière de gestion de l’eau. Dix (jaugeages de rivières, débits de crue,…). localisation, les versants au vent étant plus arrosés
les eaux souterraines, prélevées par forage, dans communes distribuent de l’eau potable à plus de que sous le vent. Les atolls connaissent plus de
des proportions variables suivant les îles. Dans les 90 %, représentant près un tiers de la population
atolls, les ressources sont constituées à plus de de Polynésie française. La qualité des eaux de
Seuls 15 cours d’eau sont équipés de limnigraphes
75 % par les eaux de pluie auxquelles s’ajoutent, baignade aux embouchures de rivières est toujours à Tahiti mais l’insuffisance des étalonnages et le Les grands types de
dans une dizaine d’atolls, les eaux pompées dans de mauvaise qualité. manque d’hydrologues ne permet pas d’extraire pluviogénèse à Tahiti
la lentille d’eau douce ou, plus rarement, l’eau de de ces données des débits fiables. Le remplace-
mer dessalée. Les ressources en eau sont encore Il n’existe pas de réglementation en matière de ment du matériel est en cours au profit d’enre- Une étude hydrologique réalisée à Tahiti a défini les
mal connues. périmètre de protection des captages, excepté gistreurs totalisateurs et un programme d’installa- types de pluviogénèse sur l’île à partir de données
par l’intermédiaire des PGA. tion d’échelles de crues sur les rivières de la côte pluviographiques. On distingue :
L’approvisionnement varie selon les ressources ouest est mené depuis 2002.
disponibles (eaux souterraines, eaux de surface et Malgré les efforts en matière de réseaux publics, • le régime d’alizés de nord-est, connu pour des
eaux de pluie). l’assainissement insuffisant des eaux usées reste vents relativement modérés et principal porteur
l’une des préoccupations environnementales Equipement du réseau territorial de pluies sur la façade est de Tahiti ;
La consommation varie de 130 à 500 litres/j/hab. majeures de la Polynésie. Plusieurs projets de
en moyenne dans les îles hautes, tandis que les stations d’épuration collectives publiques sont en d’observations hydrologiques • le régime dépressionnaire de nord-ouest, accom-
habitants des atolls ne disposent, le plus souvent, cours de réalisation. Source : GEGDP 2013 pagné de vent de secteur nord à nord-ouest par-
que de 50 l/j/hab. fois fort (50 à 70 km/h), responsable de fortes
TAHITI MOOREA TOTAL
précipitations essentiellement sur les côtes nord
et ouest ;
Limnigraphes 15 0 15
Pluviographe 21 1 22 • le régime dépressionnaire d’ouest, donnant des
précipitations essentiellement en altitude et sur
Les ressources en eau utilisée dans l’industrie, l’agriculture, autant que
pour la consommation, ces lacunes entraînent des
Pluviomètres 37 1 38 les versants ouest.
Echelles Batteries : 68
Les ressources en eau sont composées des eaux mauvaises gestions conduisant à des pénuries. Les de crues Echelles : 183
Source : secrétariat général du gouvernement, 1987
souterraines et des eaux de surface, qui comptent études ont repris en 2006 et 2012 par le BRGM
puis en 2013-2014 par la SPEED dans le cadre de
également les eaux marines qui peuvent être
la politique sectorielle de l’eau.
dessalinisées.
VAIPAHI P1
Hydrologiques (RTOH)
TARAVAO C630
TARAVAO C750
Régimes pluviométriques des différents archipels Dans les autres îles hautes de la Société, installés sur le même cours d’eau générant des
(normales mensuelles 1981 – 2010) - Source : Météo France Polynésie 2014 du fait d’un relief plus faible, l’écart de pluviométrie conflits sur les débits captés par chacun. Lors
et d’écoulement des rivières entre les côtes au de période de sècheresse, cela peut avoir des
Pluviométrie minimale en mm Pluviométrie maximale en mm vent et sous le vent est moins marqué. A Raiatea, conséquences importantes en termes de qualité
Marquises Ua Pou (Hakahau) : 1029 Nuku Hiva (Toovii) : 3026 les écoulements sont similaires sur les rivières de l’eau (absence de dilution des rejets…).
Australes Rimatara : 1649 Rapa : 2575 Avera rahi et Maoroa situées de part et d’autre
Société Tahiti (Faa’a) : 1688 Tahiti (Tiarei) : 4426 de l’île (débit spécifique moyen compris entre La qualité des eaux superficielles ne pose de
Tuamotu Gambier Reao : 1399 Rikitea : 1994 90 et 130 l/s/km²). A Moorea, en raison d’une contraintes que pour la baignade et la qualité
pluviométrie moindre qu’à Tahiti et Raiatea, les biologique du milieu.
modules spécifiques sont plus faibles (60 l/s/km²).
jours secs que les îles hautes et, à altitude égale, vents dominants (la Vaitepiha, la Papeiha, ...). Les
les jours secs sont plus nombreux dans le nord du pluviométries moyennes interannuelles par bassin Il n’existe aucune donnée sur les modules Les eaux souterraines
territoire. sont toujours supérieures à 3 000 mm. spécifiques des cours d’eau des Marquises.
Les ressources en eau souterraines sont mal
Les cumuls moyens annuels de précipitations Les modules spécifiques (débits moyens La qualité des ressources superficielles connues ; elles sont approchées sur la base des
deviennent plus importants du nord-est au sud- interannuels ramenés à la superficie du bassin est variable et mal connue. On constate une varia- forages de reconnaissance et d’exploitation.
ouest. Les précipitations moyennes sont plus faibles versant), étroitement liés à la pluviométrie, sont tion interannuelle due au régime de précipitations Une étude réalisée par la SAFEGE en 1987 a
aux Marquises, (1 240 mm à Nuku Hiva) et aux généralement supérieurs à 150 l/s/km² sur les (décembre à mars, sauf aux Marquises) générant établi l’inventaire de l’ensemble des aquifères de
Tuamotu nord et est (1 592 mm à Takaroa). Elles versants exposés (côtes est dites « au vent »), des apports terrigènes importants pouvant attein- l’île de Tahiti et synthétise les études précédentes,
avoisinent les 2 000 mm sur la Société (1 964 mm compris entre 150 et 75 l/s/km² sur les bassins dre plusieurs centaines de g/l. Ces pointes de tur- notamment celles de Petit (1969). Par la suite
à Bora Bora), le centre des Tuamotu, les Gambier et versants intermédiaires alors que « sous le vent », bidité naturelles sont un frein à leur exploitation le BRGM a réalisé deux études en 2006 et plus
l’est des Australes. Elles dépassent 2 500 mm à Rapa. ils sont inférieurs à 75 l/s/km². Cette répartition ne par captage pour l’eau potable. Elles impliquent la récemment en 2012, inventoriant les données
se retrouve pas dans les autres îles de grande taille. mise en place d’une filière de traitement onéreuse relatives à l’eau souterraine disponible à Tahiti.
C’est sur les îles hautes que les hauteurs annuelles et complexe. Certaines communes de Tahiti et
sont les plus fortes, aux Marquises jusqu’à près de Les débits spécifiques relatifs aux crues médianes Raiatea se sont progressivement tournées vers les Trois grands types de ressources profondes sont
6 000 mm (record en 1983), et dans l’archipel de la et décennales ont aussi des valeurs sensiblement galeries drainantes qui exploitent la nappe alluviale identifiés sur les îles hautes :
Société, jusqu’à 4 200 mm (1960). plus élevées sur les bassins exposés au vent, où le des cours d’eau, possible uniquement pour les
maximum de la crue décennale dépasse largement cours d’eau les plus importants. • l’aquifère perché des formations altérées ou des
12,8 m3/s/km² (Vaitepiha, Papenoo, Papeiha), alors coulées basaltiques : exploité par des forages
Les ressources en eau qu’ailleurs ils restent compris entre 7 m3/s/km² L’absence d’outil de contrôle de la qualité ne horizontaux (26 % des forages sur Tahiti), fournit
des îles hautes (Punaruu) et 12,8 m3/s/km² (Aivaro, sur la permet pas d’établir un point zéro sur la qualité une eau de bonne qualité mais en quantité
presqu’île). Lors des épisodes cycloniques, ces de ces ressources. Quelques cours d’eau de Tahiti variable en fonction de la saison. Les débits sont
débits spécifiques frôlent des records mondiaux ont fait l’objet d’analyses physico-chimiques lors limités à quelques litres par seconde, avec un
Les eaux de surface comme, par exemple, 27,6 m3/s/km², soit 2 200 m3/s d’études initiées par la DIREN en 2001 et 2009- tarissement en saison sèche. La nappe perchée
pour la Papeeno lors du cyclone Veena en 1983. 2010 et des autocontrôles sont effectués par les est exploitée aux Marquises où la population
Les eaux de surface sont composées des cours exploitants des eaux de captage une fois par an. éparpillée utilise les sources.
d’eau de différentes tailles et des plans d’eau, qui ne Les débits caractéristiques d’étiage DCE (valeur du Ces études ont montré la très bonne qualité des
sont pas directement exploités pour le moment. débit moyen journalier dépassé 355 jours par an) eaux superficielles en amont des zones habitées • l’aquifère littoral, souvent saumâtre et vulnérable
sont également sous l’influence de la pluviométrie et une qualité plus dégradée au droit des zones aux pollutions urbaines (non exploité)
L’île de Tahiti dispose d’un réseau hydrographique et du bassin versant. Les DCE spécifiques médians habitées.
considérable. Sans tenir compte des petits ruisseaux des bassins versants exposés (côte est) sont compris Données confirmées par les analyses du CHSP aux • l’aquifère basal, le plus exploité, composé de
côtiers qui drainent moins de 1 km², on dénombre entre 75 et 100 l/s/km², tandis que les valeurs embouchures des rivières (eaux de baignades). coulées basaltiques les plus anciennes.
72 rivières et ruisseaux pérennes sur le pourtour descendent partout en-dessous de 25 l/s/km² Centrale hydroélectrique, galerie drainante
de l’île (dont 46 pour Tahiti Nui), dont le régime pour les versants abrités de la côte ouest. communale et prélèvement agricole sont parfois L’aquifère basal : sa capacité de production
torrentiel est toujours très marqué. Les bassins est très importante. Il est caractérisé par de
versants associés sont de tailles diverses, rarement Depuis 2000, plusieurs bassins versants sont nombreuses sources de débordement en pied de
supérieurs à 20 km² dont le plus vaste concerne étudiés : sur Tahiti, la Matatia, la Fautaua, la Punaruu montagne (Vaima à Mataiea, bain du Roi à Arue,
celui de la Papenoo (79,5 km²). La longueur des L’évaluation de la qualité
et la Tuauru, par exemple, ainsi que les bassins bain de la Reine à Papeete…) ou de vidange
cours d’eau est relativement faible et ne dépasse des cours d’eau par méthode
versants de la côte ouest, les rivières de la Vaipahi, en mer (baie de la Punaruu…). Le volume total
pas 10 km. Les affluents sont rares, à l’exception biologique
la Mateoro, Ahoaraa, Taharuu, Faurahi, Vairaharaha, de prélèvements sur cet aquifère est estimé à
des rivières qui s’écoulent de la caldeira : Papenoo, Vaihiria,Vaite,Titaaviri, Paui, Afeu, côté est, ainsi que 60 millions de m3/an, sous forme de forages ou de
Vaitepiha. La faune et son milieu sont très fortement liés. Il
3 bassins versants aux Îles Sous le Vent, à Raiatea. existe des insectes, des mollusques ou des crustacés sources. On recense 140 forages verticaux dans
polluo-résistants, polluo-sensibles ou ubiquistes. La cet aquifère dont 70 étaient exploités en 2012.
En liaison avec le régime des précipitations, les débits recherche de cette macrofaune benthique dans les Cette ressource représente entre 48 et 65 % de
des cours d’eau peuvent varier très brutalement en cours d’eau permet d’établir un indice de diversité l’approvisionnement en eau de Tahiti. Cependant,
particulier en période cyclonique. Les variations les Les sources et d’établir un indice biotique caractérisant la qualité le bilan hydrologique global ainsi que les limites
plus importantes s’observent sur les rivières dont biologique du milieu. Car l’analyse de la composition d’alimentation par entité restent inconnus et une
les bassins versants sont les mieux exposés aux La première étude ayant recensé les sources sur faunistique d’un milieu permet une évaluation de
l’île de Tahiti a été réalisée par Petit en 1969. Elle a
grande incertitude demeure sur les prélèvements
son état de santé, toute perturbation ou pollution effectués sur cette ressource. Le ratio du volume
abouti à une cartographie des sources dont la pré- provoquant des modifications plus ou moins
cision est très faible. En 1988, Safège en réalise une prélevé/volume infiltré est estimé entre 3,5 et
marquées des communautés vivantes qu’il héberge. 29 %.
beaucoup plus précise sur des cartes au 1/20 000, D’autre part les populations aquatiques constituent
bien que les sources ne soient pas localisées par une véritable mémoire des évènements passés et
GPS. 300 sources ont ainsi été répertoriées, allant permettent ainsi de révéler des pollutions passées
Les principes d’entités hydrogéologiques (aquifère
du suintement à des débits importants. Elles sont que des analyses physico-chimiques trop tardives basal, perché, etc) mis en évidence à Tahiti sont
réparties en 4 grands types : sources de montagnes, n’aurait pas mises en évidence. globalement applicables dans les autres îles hautes.
sources de plaines littorales, sources de plage et Une étude réalisée en 2010 sur 4 cours d’eau de Mais ces dernières ne bénéficient d’aucune étude
sources sous-marines. Le BRGM a entamé en 2012 Tahiti et Moorea a établi un point zéro de la qualité spécifique sur la ressource, à l’exception de
un travail pour retrouver ces sources, les localiser de ces milieux et d’amorcer une réflexion pour le campagnes de reconnaissance pour la réalisation
Copyright : F. Seguin
précisément et réaliser des mesures de conducti- développement d’un indice de qualité écologique des de forage d’AEP par les communes. Mais ces études
vité et de débit. Une trentaine de sources ont pour cours d’eau de la Société. ne prennent pas en compte le bilan hydrologique
l’instant été référencées. Source : N.Mary, 2010 et la recharge de la nappe, ni ne font de synthèse
Source : BRGM 2012
des données existantes.
6 7
2 les eaux continentales
Etat de l’environnement
Les lentilles d’eau douce se forment sous les îlots • L’eau potable (nombre d’habitants par île multiplié
coralliens des îles hautes (motu) ou les atolls par un ratio de 250 l/jour/habitant)
par infiltration de l’eau de pluie dans le substrat
calcaire. L’utilisation de la lentille est souvent • L’agriculture (ratio de consommation d’eau par
réservée aux usages agricoles ou pour disposer type d’agriculture calé avec le SDR et appliqué
d’eau domestique (hors boisson). L’exploitation se aux surfaces agricoles recensées en 2012)
fait au moyen d’un puits peu profond (1,50 m à
3 m). • L’industrie agroalimentaire de boissons,
transformations, estimé à 2500 m3/jour et
Du fait de la différence de densité, l’eau douce l’industrie thermique pour refroidir les groupes
s’installe sur une masse d’eau salée. La partie électrogènes de 1500 m3/jour.
supérieure de cette lentille peut se trouver au-
dessus du niveau de la mer. La consommation est très variable d’un archipel à
l’autre, en fonction de l’importance de la ressource
Qualité de la ressource : les eaux douces de (îles hautes/atolls) et d’une commune à l’autre,
la lentille évoluent rapidement en eaux saumâtres notamment entre celles qui font payer l’eau et
en cas de pompage. La richesse en matière les autres. Les gaspillages sont encore considérés
VISUEL BDEF
organique (acide humique) et en ammonium comme importants. Il n’est pas rare de voir des
rendent cette ressource inexploitable directement riverains arroser les routes non goudronnées des
pour la consommation humaine. D’autre part, servitudes pour limiter la poussière par exemple.
cette ressource est très vulnérable à des pollutions
d’origine anthropique nécessitant la protection des Les communes facturant au forfait montrent des
zones de captage. consommations moyennes de 550 voire 615 l/j/hab
(Pirae en 2013) alors que le ratio moyen de
L’atoll soulevé de Makatea disposerait d’impor- consommation en métropole est de 150 l/j/hab.
tantes réserves, constituées notamment par le lac Les communes disposant de compteurs et factu-
situé en son centre. rant au volume ont des consommations moyennes
de 200 à 250l/j/hab (ISLV, Australes).
Cadre législatif et A Rikitea aux Gambier, la consommation a été
réglementaire : les manques évaluée par le SPCPF en 2011 à 135l/j/hab. Ce cas
est un peu particulier car en raison de la rareté de
• Gestion des AOT par des arrêtés sans suivi de la la ressource sur cette île, le maire a pris l’initiative
limite de validité dans le temps. d’établir une tarification haute à partir d’un certain
volume consommé (15 m3) afin de limiter les
Localisation des forages recensés en 2012 - Source BRGM 2012 • Réglementation ancienne et non consolidée
présentant des incohérences.
consommations.
• Absence de texte fixant le prix de la redevance Dans les atolls, en raison de la rareté des ressour-
Les îles hautes de plus petite taille
présentent des bassins versants d’une surface
Les ressources en d’exhaure, sur la protection des ressources, sur ces, le besoin d’eau a été estimé à 50l/j/hab pour
les débits réservés, sur la pollution des sols et les usages alimentaires et d’hygiène de base. Dans
inférieure à 1 km2 ce qui ne permet pas toujours eau des atolls et des la réhabilitation des terrains contaminés, sur les faits, notamment en liaison avec la multiplica-
d’assurer des débits pérennes suffisants. îlots coralliens l’évaluation du suivi de la qualité des ressources tion des fermes perlicoles, la consommation est
La nappe basale est présente mais plus sensible superficielles. probablement supérieure. La consommation an-
aux variations climatiques et aux conditions Dans les atolls, et particulièrement aux Tuamotu Source SPEED 2014 rapport Politique sectorielle de l’eau nuelle d’eau de bouteilles pour les 26 atolls recen-
d’exploitation. Les débits doivent être contrôlés où la pluviométrie est moins importante que sur sés par la SPEED en 2005 (50 % de la population
pour éviter une contamination de la nappe par les îles hautes, et où les sources et rivières sont des Tuamotu), serait de l’ordre de 1 006 m3 soit
l’eau salée (cas de Maupiti, Rimatara ou Raiatea). absentes, l’alimentation en eau potable reste un La consommation 129 l/an/hab. ou 35 cl/j/hab.
Cette ressource est néanmoins largement
exploitée, voire surexploitée comme à Bora Bora
problème critique. Les habitants de ces îles basses en eau
où 17 % seulement de la recharge reste disponible
ne disposent que de très peu d’eau pour satisfaire
l’ensemble de leurs besoins domestiques.
L’approvisionnement
Lors du diagnostic réalisé dans le cadre de la mise
une fois les prélèvements réalisés. La commune
de Taputapuatea à Raiatea, par manque de gestion en place de la politique sectorielle de l’eau, les en eau
Avec des précipitations annuelles moyennes de besoins en eau ont été estimés en fonction de
de ses forages, a surexploité sa nappe, qui s’est 1 500 à 1 700 mm, les ressources sont principale- Les principaux types d’approvisionnement sont les
retrouvée salée en un an à peine. 3 catégories :
ment constituées par le recueil des eaux de pluies, forages horizontaux ou verticaux dans les nappes
Types de productions d'eau potable recencés
secondairement par les eaux souterraines des (40 % des unités de production en Polynésie),
Les îles soulevées au faciès karstique (Rimatara lentilles d’eau douce, ou par l’eau de mer dessalée.
en Polynésie française en 2012
et Rurutu) présentent une sensibilité accrue aux
100 %
risques de pollutions chimique et microbiologique 6 932 m³/j 90 %
car elles sont dépourvues de recouvrement 2 524 m³/j
épurateur comme c’est le cas dans les zones 80 %
les critères de qualité nécessaires (séparateur de acquérir les terrains afin d’en protéger le captage.
premières eaux, robinet de vidange etc...). Le SPC vulnérables à la pollution et sont le plus souvent Actuellement le périmètre de protection des
recommande aux communes la mise en place d’un polluées par les engrais et les rejets organiques di- captages est mis en place par les communes à
accompagnement de la population à l’entretien des rects (assainissement individuel), ou par un mélan- travers leur PGA qui est un document opposable.
citernes individuelles afin d’améliorer la qualité de ge avec de l’eau salée en cas de pompage excessif. Un nouveau texte est en cours d’écriture
Captage de Naohata l’eau stockée. introduisant la notion de périmètre de protection
En 2012, le SPCPF est intervenu à Rangiroa et La distribution en réseau n’est pas adaptée aux et définissant la consommation humaine.
Aux Marquises les communes sont alimentées Manihi. La solution d’eau potable s’est naturellement atolls. La rareté de la ressource et la dispersion
quasi exclusivement par des ressources superfi- tournée vers la récupération de l’eau de pluie à de la population ont conduit à abandonner ce • La délibération n° 99-178 APF du 14 octobre
cielles. l’aide des toitures des bâtiments communaux, le
mode de distribution. Les projets récents sont 1999 portant réglementation de l’hygiène des
stockage puis le traitement de potabilisation étant eaux destinées à la consommation humaine
assurés avant distribution aux usagers. L’objectif basés sur une distribution centralisée à l’usine de
L’exploitation par galeries drainantes production, parfois combinée à une distribution distribuées par les réseaux, fontaines et citernes
est financièrement intéressante et devrait est de 5 litres d’eau potable par personne et par à usage collectif.
jour. La distribution sera réalisée par une borne par camion-citerne.
connaitre un développement. Le seul frein est le
foncier pour accéder aux sites potentiels et les fontaine à prépaiement. Chaque habitant pourra • L’arrêté n°1639/CM du 17 novembre 1999 fixe
ainsi, bénéficier d’un total de 20 litres d’eau par Le dessalement de l’eau de mer
investissements nécessaires pour les linéaires de les normes de potabilité des eaux destinées à
jour. Ce volume est très éloigné de la moyenne de la consommation humaine distribuées par les
réseau d’adduction. Le foncier pose également consommation nationale de l’ordre de 150 litres/ Les techniques de dessalement de l’eau de lagon ont
problème au niveau des ouvrages de production, beaucoup évolué, elles nécessitent des installations réseaux, fontaines et citernes à usage collectif.
jour/personne. Cependant, cette quantité d’eau,
souvent localisés sur des terres privées, générant utilisée avec parcimonie, comme savent très bien complexes, avec un entretien régulier. En raison du
coût important d’investissement et d’exploitation, • L’arrêté n°1640/CM du 17 novembre 1999 fixe
des situations conflictuelles. le faire les habitants des Tuamotu, permet d’assurer le programme de contrôle de la qualité des eaux
un minimum d’hygiène à un coût qui reste viable le procédé reste encore peu répandu, limité à
quelques communes et atolls (Bora Bora et atolls destinées à la consommation humaine distribuées
Gaspillage et fuites d’eau sont des économiquement. par les réseaux, fontaines et citernes à usage
problèmes récurrents dans certaines communes, des Tuamotu), ainsi qu’à certains grands hôtels ayant
Source SPCPF rapport d’activité 2012 investi dans ce système. collectif.
lorsque le paiement au volume n’est pas mis en
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2 les eaux continentales
Etat de l’environnement
l’assistance technique et juridique des communes besoins étaient estimés en 2003 à plus de 11 autocontrôle de leurs eaux : de 3 communes en
et des subdivisions administratives de l’Etat. milliards de francs uniquement pour l’accession à La politique sectorielle 2001 elles sont 20 en 2013, ainsi que le Syndicat
Cet organisme réalise la maîtrise d’œuvre l’eau potable, hors Tuamotu. Réactualisés en 2013, de l’eau intercommunal Te Oropaa. Il convient de souligner
et la conduite d’opérations pour certaines ils représenteraient 18 milliards de francs, à ajouter La politique sectorielle de l’eau est un document de
les importants efforts effectués par ces communes
communes. au renouvellement des ouvrages existants, estimé planification sur 5 ans, comportant un diagnostic du concernant la distribution d’eau potable à leurs
à 3 milliards par an. Les redevances représentent secteur de l’eau et des propositions d’orientations administrés. Du fait de l’insularité du territoire
• Le SPCPF (syndicat pour la promotion des en moyenne la moitié des recettes réelles de stratégiques. Cette étude a débuté en 2013 pour polynésien, de la dispersion et l’éloignement des
communes de Polynésie française) appuie les fonctionnement, laissant aux subventions une une durée de 30 mois, la maîtrise d’ouvrage est îles, le coût des analyses et le transport aérien
communes adhérentes dans les projets et dans part importante pour équilibrer le budget des assurée par le ministère du Tourisme, de l’Ecologie, des échantillons ainsi que les difficultés logistiques
la réalisation des actions de potabilisation de communes. de la Culture, de l’Aménagement du territoire et représentent un frein au bon déroulement du
l’eau, réalise les travaux et conseille en matière du Transport aérien, piloté par la Direction de contrôle des eaux, ce qui milite en faveur de
de gestion de l’eau. l’Environnement. L’état des lieux du secteur est l’autocontrôle. Certaines communes ne peuvent
La tarification de l’eau une synthèse transversale et multithématique, tout simplement pas envoyer d’échantillons de
• L’instruction des demandes de forages dépend élaborée dans une large concertation pour leurs eaux sur Tahiti en raison des dessertes
du GEGDP (Groupement d’Etudes et de Gestion Les coûts d’adduction d’eau, ceux inhérents à permettre à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice. aériennes rares ou inexistantes.
du Domaine Public), service de la Direction de la surveillance de la qualité de l’eau, et les coûts C’est une présentation du territoire basée sur
l’Equipement. d’exploitation des installations sont importants une bibliographie fournie et présentant le cadre
et de plus en plus de communes font payer l’eau. réglementaire et législatif, la gouvernance, le Le contrôle sanitaire
Les communes doivent gérer financièrement le contexte financier, l’état des lieux technique ainsi de l’eau
Les communes, avec l’appui de la DIPAC et du SPC, que les modes de gestion et moyens humains. La
réalisent les schémas directeurs d’alimentation en service public d’eau comme un service à caractère
industriel et commercial et disposer d’un budget ressource en eau, la production et la distribution, Les analyses effectuées par les laboratoires
eau potable (SDAEP) avec, entre autres, les études l’assainissement, la gestion des eaux pluviales, le agréés d’analyses de contrôle sont de type
de faisabilité, la réalisation des dossiers techniques annexe, permettant la mise en place des redevan-
ces. 40 communes (soit plus de 80 %) ont mis en suivi du milieu et le suivi sanitaire et les usages microbiologique, physico-chimique et chimique. Les
pour les demandes de subventions, la maîtrise économiques sont traités. analyses microbiologiques portent sur la recherche
d’œuvre et le suivi global des travaux. Ils proposent place leur budget annexe de l’eau en 2012, mais Source : SPEED 2014
pas toutes la redevance. A noter que les 8 commu- de germes témoins d’une contamination d’origine
une mise en place de la tarification. Un SDAEP est fécale tels que les : les coliformes totaux, les
nes en question n’ont pas de service de l’eau du
obligatoire pour obtenir un financement du Pays.
tout, il s’agit de communes des Tuamotu. La qualité des eaux* coliformes fécaux (analyse des Escherichia coli plus
spécifiquement) et les streptocoques fécaux, ainsi
En 2013, près de 40 communes sur les 48 de que de bactéries aérobies et spores de bactéries
Polynésie ont leur SDAEP à jour. La variation inter archipel est très importante, la
redevance s’échelonnant de 8 500 F CFP/an en
L’eau potable anaérobies sulfito-réductrices.
L’ensemble des communes, à l’exception de quel- moyenne pour les Marquises à 31 200 F CFP/an Les eaux destinées à la consommation humaine Paramètres Critères réglementaires
ques-unes gèrent en régie communale leur ser- pour les Îles Sous le Vent. Les plus fortes variations sont déclarées potables lorsque l’ensemble des
sont constatées dans les communes facturant au Coliformes totaux 0 pour 100ml
vice de distribution d’eau. Quelques-unes délè- résultats est conforme aux normes de potabilité. Coliformes fécaux 0 pour 100ml
guent leur gestion sur tout ou partie du réseau : volume, les prix allant de 20 à 100 F CFP/m3. Dans le cas contraire, elles sont déclarées non
Streptocoques fécaux 0 pour 100ml
Mangareva a un contrat de gérance avec la so- potables (délibération 1999).
ciété privée CEGELEC ; Moorea-Maiao utilise un Deux types de tarifications existent : au forfait Spores de bactéries anaérobies 1 spore par 20 ml d’eau
contrat d’affermage avec la Polynésienne des Eaux ou au volume réellement consommé. Le Code La surveillance sulfito-réductrices prélevée
(ex SPEA) pour une partie de son réseau ; Papeete, Général des Collectivités Territoriales (CGCT)
Bora Bora et Pirae ont pour leur part confié la oblige les communes à facturer au volume, et Conformément à sa mission de protection et de Divers paramètres sont pris en compte pour
gestion à une société privée sous le principe de celles de plus de 10 000 habitants à équilibrer leur promotion de la santé de la population, le Centre déterminer la potabilité chimique de l’eau. L’analyse
la concession (respectivement SPEA et société budget annexe de l’eau. Les pratiques évoluent d’Hygiène et de Salubrité Publique (CHSP) assure réduite de type C1, porte essentiellement sur la
Vaitehi - filiale de la SPEA). et en 2013, seules 35 % des communes facturent le contrôle de la qualité des eaux destinées à la mesure des paramètres physico-chimiques suivants :
encore au forfait. Il y a encore environ 20 % des consommation humaine, délivrées par les réseaux l’aspect, l’odeur, la saveur, la couleur, la turbidité, le
communes qui ne facturent pas le service de l’eau. publics, privés et sous forme embouteillée. pH, la conductivité et le chlore. L’analyse complète
Le financement de l’AEP Plus de 20 communes facturent déjà au volume. La surveillance sanitaire porte sur la qualité des tient compte,en plus des paramètres précédemment
eaux distribuées par les réseaux. cités, des éléments suivants : sulfate, silice, calcium,
Le financement de l’adduction en eau potable en magnésium, sodium, potassium, aluminium, nitrates,
Polynésie française est assuré par les communes, Le Code général des nitrites, ammonium, etc.
Parallèlement, depuis la réglementation de 1999,
l’Etat (dotation DTER) et le Pays, au moyen des collectivités territoriales de plus en plus de communes procèdent à un
contrats de projets et du fonds intercommunal de (CGCT)
péréquation (FIP), aucun financement européen En 2013, le CHSP a surveillé les eaux distribuées
n’intervenant dans ces projets. 54 à 67 % des Le CGCT est un document qui regroupe les L’obligation de potabilité par les réseaux et 7 fontaines publiques sur 117
investissements des communes proviennent de dispositions législatives et réglementaires relatives points différents répartis dans les communes
subventions extérieures, jusqu’à 90 % avec le au droit des collectivités territoriales. Il est entré Il est à rappeler que l’obligation de potabilité situées dans les îles suivantes : Tahiti, Moorea,
contrat de projet. en vigueur en 2008 en Polynésie française. Il définie par la délibération n°99-178 APF ne suffit Raiatea, Bora-Bora, Huahine, Tahaa, Maupiti,
indique un calendrier de transfert progressif des pas pour répondre à l’obligation de mise en place
compétences en matière environnemental du d’un service de distribution d’eau potable, qui Tubuai, Rurutu, Rimatara, Nuku Hiva, Hiva oa et
Les subventions du Pays en eau potable ont été pèse sur les communes. En effet, faisant suite à Mangareva. 342 prélèvements ont été effectués
Pays vers les communes, conformément au statut
concentrées sur l’archipel de la Société entre 2007 d’autonomie de 2004. Le traitement des déchets, l’extension des première, deuxième et cinquième sur les réseaux publics de distribution par les
et 2012 (85 %) pour un montant total d’un peu la distribution d’eau potable et l’assainissement des parties du Code Général des Collectivités agents du CHSP et 1 301 par les 20 communes
plus de 1 milliard de francs. Elle ont été utilisées eaux usées sont concernées. Territoriales (CGCT) aux communes de la en autocontrôle et le syndicat Te Oropaa, soit
pour la rénovation du réseau et en partie pour la Polynésie française, à leurs groupements et à un total de 1 643 contrôles. Ceux-ci ne portent
mise en place de l’eau potable. leurs établissements publics, par l’ordonnance que sur la moitié des communes de la Polynésie
La mise en place de compteurs a révélé une relation n°2007-1434 du 05.10.2007, toutes « les communes française, mais ces communes concentrent 93 %
Sur cette période, le taux de conformité des directe entre la consommation et la facturation doivent assurer, au plus tard le 31 décembre 2015, le de la population totale. A cela s’ajoutent les 112
analyses du CHSP passe de 52 à 68 % pour de l’eau. Ainsi, dans les communes équipées de service de la distribution d’eau potable », c’est-à-dire prélèvements en fontaines publiques.
l’ensemble de la Polynésie française, portant de compteurs d’eau, la consommation moyenne est un « service assurant tout ou partie de la production
33,9 à 36,3 le pourcentage de la population ayant 6 fois inférieure à celles qui n’en disposent pas. En par captage ou pompage, de la protection du point de La qualité de l’eau en 2013
accès à l’eau potable. plus de son impact sur la consommation, la pose prélèvement, du traitement, du transport, du stockage
de compteurs permet de détecter les fuites du et de la distribution d’eau destinée à la consommation
humaine ». Comme tout service public, ce service
En 2013, comme les autres années, la qualité de
Les communes ont un besoin de financement réseau collectif et des installations domestiques. l’eau distribuée est très variable (de 0% à 100%)
de distribution d’eau potable devra répondre aux
supérieur aux enveloppes prévues, afin de mettre principes d’égalité, de continuité et d’adaptabilité. selon les communes. Le nombre de communes
à niveau leurs équipements d’eau potable. Ces distribuant une eau d’excellente qualité est en
12 * Tous les résultats et données ci-dessous sont issus des travaux et rapports du CHSP. 13
2 les eaux continentales
Etat de l’environnement
progression mais est encore minime. Il convient Raivavae ou des communes isolées des Marquises,
de souligner les importants travaux réalisés par la problématique est différente (pas de service de
les Îles Sous Le Vent (Bora-Bora, Huahine, Tahaa, l’eau et distribution impossible).
Raiatea), les îles Australes (Tubuai, Rurutu, Rimatara,
Rapa), Nuku-Hiva, les communes de Papeete, Evolution de la qualité des eaux Centre d'Hygiène et de Sa lu brité Publique
Pirae Arue, Mahina, Faa’a, Punaauia, Papara et distribuées Classement des eaux de consommation
Taiarapu Est qui œuvrent pour une fourniture
d’eau potable à leurs administrés. En vue de se A l’échelle globale de la Polynésie, on note une nette Iles Sous Le Vent
conformer aux exigences du Code Général des amélioration de la potabilité des eaux distribuées. Taux de conformité, années 2011 - 2012
Collectivités Territoriales dans le délai imparti Ainsi le pourcentage de la population ayant accès
(avant le 31 décembre 2015), plusieurs communes à une eau de qualité acceptable (potable à plus de Légende
des Tuamotu ont décidé de mettre en place un 90 %) a considérablement évolué, passant de 15 % Réseaux Histogrammes
service de distribution d’eau potable avec l’aide de en 1995 à 53 % en 2012. Potabi lité ≥ 9 5%
l’Etat, le Pays, le SPCPF et le SIVMTG. Mais ceci cache des situations très contrastées Potabi lité entre 50 % et 9 5%
25 % 50 %
Hurepiti
Ainsi le nombre de communes distribuant une • A Moorea, l’amélioration est marquée mais Povai (Tiipoto)
Anau 96%
Vaipiti
eau d’excellente qualité est encore minime mais très hétérogène. Les 2 réseaux de Temae et 100%
100%
100%
en progression. Les résultats entre l’autocontrôle Nuuroa distribuent de l’eau 100 % potable
et le CHSP sont souvent différents (le nombre alors que tout le reste de l’île est non potable.
de prélèvements est beaucoup plus important Un projet pilote est en cours sur l’île de Maiao 1:200 000 Uturoa
42% 42%
avec l’autocontrôle). Sur les 48 communes de avec production d’eau de boisson grâce à la mise 77% 92%
Polynésie, 29 n’ont toujours pas mis en place de en place d’une unité de traitement d’eau de pluie Uturoa
Taputapuatea
programme complet d’autocontrôle. Mais pour et de distribution par une fontaine publique
100% 98%
certaines communes, comme celles des Tuamotu, payante. Huahine
Haamene Avera
94% 81%
Haapapara
Opunohu
k 0% Paopao 2
Punaruu-Forages
Fontaine Nuuroa
100%
Varari
Afareaitu
0%
94%
94%
Haumi Fetuna
0%
Vairemu
0% 88%
Papehue-Punaruu-Orofero Bas Atiha Maatea
55% 0% 0%
Orofero Bas Papeivi
0% 0%
1:200 000
0%
53% Taiarapu est
Paea Vaitupa-Orofero Haut-Punaruu
75%
1:200 000 1:250 0 00
Fontaine Pahua
Papeivi-Oopu
j
k
0% Vaitehoro
0% L’évolution de la potabilité de l’eau sur l’ensemble du territoire (nombre de communes distribuant de l’eau à plus de 90% de potabilité) - Source CHSP 9
Fontaine Vaiana j
k Toahotu Tuete-Tautira
75% k
Fontaine Papemato Vaite
Van Bastolaer
0% 0%
100%
Maruia
Papeiti
j
k 0%
82% Fontaine Papeari
76% Vaihiria
Taharuu Bain Des Vierges
• Dans les îles Sous-le-Vent, l’évolution est A Raiatea, la qualité a augmenté jusqu’à 87 % de
0%
71% 0%
particulièrement marquée entre 2007 et 2012. conformité en moyenne sur les 3 communes.
76%
Papara 0% 0%
Teva I Uta Vavii
Légende
25%
La situation est contrastée : les efforts constants Bora Bora reste stable et distribue toujours une
réalisés par la commune de Huahine depuis 2003 eau potable à 100 %. La commune de Maupiti n’a
Réseaux Fontaines
• Dans les îles Marquises, hormis Nuku- La mauvaise qualité des eaux potables distribuées traitement des eaux par chloration ainsi que la d’excellente qualité. La situation de la zone urbaine
Hiva, aucune autre commune n’a mis en œuvre est attribuée à (source CHSP, 2013) : réalisation de forages (Tahiti) en remplacement est catastrophique : 100% des embouchures
son programme de surveillance exigé par la des captages en rivières en cas de crue. contrôlées sont impropres à la baignade, contre
réglementation (aucun pré-traitement ni système • l’absence d’un traitement adapté et efficient 46% en zone rurale. Un seul contrôle, le Bain
de désinfection de l’eau à Hiva Oa). Les analyses des ressources en eau de surface (chloration Pourtant, malgré cette amélioration sensible, Vaima à Tahiti, est de qualité excellente.
effectuées ponctuellement par le CHSP sur inefficace lors des périodes pluvieuses) et au le nombre de captages d’eaux de surface et de
Nuku Hiva indiquent une eau de très mauvaise manque de forages-relais désinfectés, le manque ressources souterraines (forages, sources, galeries A Moorea et Raiatea, tous les points mesurés
qualité sur les réseaux de Taiohae (13 %) malgré d’unités de désinfection au niveau des forages et drainantes) non désinfectés qui alimentent sont de qualité insuffisante, impropres à la
la chloration (captage en rivière). Dans les des ressources souterraines existants ; la population reste important dans plusieurs baignade.
vallées la qualité de l’eau est variable et parfois communes.
conforme, l’eau étant issue de sources. Absence • des stations de traitement de l’eau (ultrafiltration) La situation est globalement stable depuis 10 ans
de potabilité également à Hiva Oa. En raison de qui fonctionnent souvent mal (pannes, Toutefois, les communes de Polynésie française puisque déjà en 1995, 64% en moyenne des embou-
restrictions budgétaires, aucun contrôle n’a été manque d’approvisionnement), ou ont été mal ont pris conscience de l’importance de fournir de chures contrôlées étaient polluées (catégorie D)
réalisé à Ua Pou, Ua Huka, Fatu Hiva et Tahuata. dimensionnées, comme à Nuku Hiva ou Moorea ; l’eau potable à leurs administrés. Les efforts conju- ou momentanément polluées (catégorie C), donc
gués du Pays, de l’Etat, des communes et de tous impropres à la baignade. A Moorea la qualité
• Aux Îles Australes, les efforts de désinfection • la vétusté et l’entretien insuffisant des les partenaires concernés, durant ces dernières des eaux contrôlées régulièrement depuis 1995,
des réseaux réalisés à Tubuai, Rurutu et Rimatara équipements et des canalisations ; années, ont contribué à une amélioration sensible aux 3 embouchures de rivières n’a jamais été
ont porté leurs fruits puisque Tubuai distribue • une mauvaise exploitation des installations due à de la qualité des eaux de consommation humaine. conforme à la directive européenne et reste pré-
une eau potable à 97 % (mais seul 1 résultat non la carence en personnel technique qualifié ; Des efforts et des investissements financiers sont occupante (source : CHSP).
conforme sur 32 analyses), Rimatara à 89 % et encore programmés afin que chaque commune
52 % à Rurutu. Raivavae et Rapa n’ont pas mis • l’insuffisance des crédits alloués aux communes puisse délivrer une eau potable à sa population. Les causes de pollutions sur les embouchures de
en œuvre de programme de contrôle. Cela est pour la mise en place d’un service de distribution D’autant que l’absence d’eau potable est un frein rivières sont multiples :
techniquement impossible à Rapa qui ne bénéficie ou pour des travaux d’amélioration ; au développement touristique.
ni d’avion ni de desserte maritime rapide. • absence de réseau d’assainissement collectif
• une surproduction d’eau liée à une demande public en zone fortement urbanisée ;
• Aux Tuamotu-Gambier, seuls 9 % de la croissante de la consommation, à la gratuité et Les eaux de baignade • rejet d’eaux pluviales très chargées après
population a accès à l’eau potable, représentés au gaspillage d’eau par les usagers, aux fuites des en rivières ruissellement sur les sols ;
par la commune de Rikitea qui distribue de l’eau conduites et à la vétusté des installations. • apports terrigènes après les fortes pluies ;
potable à 91 %. Dans le reste de l’archipel, il n’y a Le réseau de surveillance • rejets du lisier des élevages de porcs dans les
pas de contrôle ni d’autocontrôle (sauf Hao) des Les améliorations, lorsqu’elles existent, sont en rivières ;
systèmes de désalinisation ou de potabilisation partie liées à la mise en place de systèmes de En 2013, 20 embouchures de rivières ont été •rejets pirates d’eaux usées domestiques et
d’eau de pluie récemment installés. 80 % de contrôlées sur Tahiti, ainsi que la source Vaima industrielles dans les milieux aquatiques ;
la population est approvisionnée par citerne (12 prélèvements). 3 points de contrôle de la • déversement de déchets divers et d’ordures
Le projet PAPE « PArtenariat
récupérant l’eau de pluie des toitures. La période qualité des eaux de baignade en eau douce, ménagères dans les rivières et sur les plages ;
pour la Potabilité de l’Eau »
sèche entraîne une pénurie d’eau. aux embouchures de rivières, sont surveillés à • rejets non conformes de certaines stations
du SPCPF
Moorea et 2 points à Raiatea. Un contrôle est d’épuration autonomes.
La population est peu sensibilisée à l’intérêt Devant les centaines de millions de francs investis également mis en place sur Nuku Hiva mais le • Les travaux de curage après extraction de sable.
d’avoir une eau potable payante, ainsi la commune par les communes pour la construction de leurs nombre de résultats est insuffisant pour établir un
de Anaa a investi dans un dispositif d’osmose classement.
inverse en 2012, qui ne fonctionne qu’à 1 % de son
installations d’eau potable et le peu de résultats
qui s’en découlent, le SPCPF a initié le projet PAPE
L’assainissement
objectif de production. Les systèmes non utilisés avec une dizaine de communes depuis 2006. Les Le manque de moyens financiers reste la cause
se détériorent. La commune de Hao dessale l’eau communes de Huahine et Rimatara ont commencé principale de la diminution du nombre de Les eaux usées sont susceptibles de porter
de mer après avoir rénové la station construite avec la formation d’agents aux procédures de prélèvements effectués, notamment dans les îles atteinte à la santé des personnes et de polluer le
par les militaires (bouilleur et osmoseur) mais fonctionnement, entretien et maintenance du éloignées. milieu naturel, elles doivent donc être évacuées
les taux de sodium et de chlorures mesurés sont réseau hydraulique. Puis le projet PAPE en soi a rapidement hors des habitations et subir un
trop importants pour la potabilité. Trois atolls démarré en 2010 avec les 4 communes de Tahaa, La qualité des eaux traitement agréé par l’administration en préalable
(Tatakoto, Fakarava et Makemo) utilisent de l’eau Taputapuatea, Tubuai et Tumaraa. La formation des (délib.n°87-48 AT du 29.04.1987). On distingue les
de mer dessalée en complément de l’eau de pluie. agents a été complétée par une sensibilisation eaux usées domestiques des eaux industrielles.
à la politique commerciale de l’eau, l’analyse des La situation des eaux de baignade aux embouchures
Plusieurs projets de centrales de production d’eau budgets annexes, la communication auprès des des rivières de Tahiti et de Moorea est alarmante,
potable sont à l’étude dans certains atolls, à partir et ce depuis une dizaine d’année. En 2013 seuls 35% Trois types d’assainissement sont possibles, en
usagers ou un séminaire sur la maîtrise foncière. fonction de la densité de l’urbanisation, de la
du dessalement ou de la récupération d’eau de Les taux de potabilité continuent de s’améliorer des points contrôlés sont propres à la baignade.
pluie, afin de répondre aux exigences du Code qualité des sols … :
dans les 6 communes du projet.
Général des Collectivités Territoriales. En 2013, PAPE est étendu à 4 nouvelles communes A Tahiti, en 2013, 65% des embouchures
(Rurutu, Teva i uta, Ua Huka et Ua Pou) avec un surveillées sont de qualité insuffisante, 5% de bonne • l’assainissement individuel autonome, qui
accent sur la sensibilisation des élus à la gestion du
Qualité des eaux de baignade en eau douce
qualité, 20% de qualité suffisante et seulement 10% concerne les habitations individuelles ou toute
service public de l’eau. construction équivalente d’un point de vue débit
et charge polluante ;
Évolution de la potabilité de l'eau dans les 6 communes Excellente
Évolution du taux de conformité 100 %
Bonne Insuffisante • l’assainissement collectif autonome, en mini
96 %
100 % 95 %
93 % 8% stations d’épuration, qui concerne les groupes
93 %
92 % Suffisante 4% d’habitations ou toute construction équivalente
80 %
61 %
(lotissements) ;
60 % 56 %
16 %
56 %
44 % • l’assainissement collectif public, avec réseau
40 % 38 %
d’égout permettant le transfert des eaux usées,
20 %
25 %
72 % station d’épuration et exutoire de rejet.
0%
A l’heure actuelle, Bora Bora, Punaauia, et Moorea
Copyright : F. Seguin
L’orientation de la politique en matière d’assainis- La qualité des rejets des stations ou le non-remplacement des équipements hors
sement vise à généraliser ce type de traitement, d’épuration autonomes collectives service indispensables au bon fonctionnement de la
toutes les communes ayant l’obligation d’assurer station. Le coût important de ces travaux reste un
un service de l’assainissement avant le 31 décembre La majorité des rejets étant en milieu marin ou en frein pour les propriétaires et sociétés d’entretien,
2020 (CGCT). cours d’eau (76%), des normes sévères de rejets qui préfèrent attendre un raccordement au
sont exigées afin de protéger l’environnement et réseau public (rendu obligatoire avant 2020). Peu
la santé publique. Mais il est souvent difficile de s’y d’évolutions sont donc constatées.
La réglementation conformer. Les coûts d’entretien des stations d’épuration
L’analyse de la qualité des rejets des stations sont très importants et représentent environ
L’ordonnance n° 2007-1434 du 5 octobre d’épuration doit faire l’objet d’un programme 60 F CFP par m3 d’eau usées, soit plus de
2007, prise sur le fondement de l’article 74-1 6 250 F CFP par usager et par an (pour une station
de la Constitution, a étendu aux communes de d’auto surveillance par l’exploitant avec la
Polynésie française, à leurs groupements et à possibilité pour le CHSP de procéder à des de capacité théorique inférieure ou égale à 200 UP,
leurs établissements publics les dispositions des contrôles inopinés (2 fois par an). Les paramètres 60 m3/j).
première, deuxième et cinquième parties du code mesurés sont le pH, la DBO5, la DCO, les MES
général des collectivités territoriales (CGCT). Schématisation de l’assainissement autonome individuel (matières en suspension), les germes témoins de Pourtant les rejets d’eaux usées non ou mal
Le CGCT précise les conditions d’organisation du contamination fécale (coliformes et streptocoques traités représentent une atteinte à la salubrité
service public d’assainissement. fécaux). Plus la charge brute organique (DBO5) publique et à l’environnement pouvant polluer les
Les dispositifs d’assainissement individuels doivent est importante, plus le nombre de prélèvements à cours d’eau et certains sites de baignade en mer
respecter les normes définies par la délibération L’assainissement réaliser dans l’année sera grand. ou rivière et avoir des conséquences sanitaires
n° 87-48 AT du 29 avril 1987 portant réglementation pour les baigneurs. Des mesures préventives
de l’hygiène des eaux usées et l’arrêté n° 1506 du 29 autonome collectif Le nombre de stations contrôlées est en constante (compteurs d’eau, encadrement des sociétés
décembre 1997 fixant les normes de construction, d’entretien, meilleure auto surveillance) mais
d’installation et d’entretien des dispositifs individuels L’assainissement autonome collectif consiste en augmentation passant de 60 stations contrôlées
en 1995 à 135 en 2002 et 197 en 2012. Le nombre surtout correctives (obligation de réaliser les
utilisés en matière d’assainissement autonome des mini stations d’épuration, de capacité variable
d’autocontrôle est lui aussi en augmentation de- travaux) peuvent être mises en place.
constructions. (20 à 4 000 usagers) rejetant soit dans le réseau
L’assainissement collectif, autonome ou individuel, pluvial, soit en rivière, soit directement dans le puis 2000 avec 80 stations autocontrôlées, contre
obéit aux dispositions de la même délibération, lagon. une seule en 1999 et 202 en 2012. Sur la période
2007-2012, 73% des stations ont été contrôlées.
L’assainissement public
ainsi qu’aux trois arrêtés suivants :
Fin 2012, on dénombrait 242 stations en En vue de réduire la pollution des lagons par les
• arrêté n° 1369/CM du 13 octobre 1998 fixant fonctionnement (contre 218 en 2006) réparties Jusqu’en 2012 la moyenne annuelle des résultats eaux usées d’origine domestique et de promouvoir
la nature et la fréquence minimale des mesures inégalement sur le territoire. 89 % des stations se des contrôles était calculée pour chaque para-
à effectuer par l’exploitant d’un système
le développement touristique, le Territoire et l’Etat
trouvent à Tahiti et Papeete en concentre à elle mètre afin de déterminer un taux de conformité ont entrepris, dès 1993, le développement d’un
d’assainissement collectif dans le cadre de l’auto global des rejets. Cependant de nombreux biais
surveillance ; seule la moitié soit 120 stations. En zone rurale de assainissement collectif public. Trois communes
Tahiti et dans les autres îles, le nombre de stations n’étaient pas pris en compte pouvant influencer sont concernées : Punaauia (zone à urbanisation
• arrêté n° 1370/CM du 13 octobre 1998, fixant est à l’augmentation. Cependant le parc de stations les valeurs, notamment : la fréquence de contrôle, dense de Tahiti), Moorea et Bora Bora (secteurs
les clauses techniques minimales à inclure dans le tend à se stabiliser en raison de la mise en place la méthode de prélèvement ou le laboratoire touristiques). Mais les études progressent pour
contrat d’entretien d’un système d’assainissement de réseaux publics imposant le raccordement d’analyse. Aucun pourcentage n’a donc été calculé d’autres communes et 2014 devrait voir se
collectif public ou autonome ; des bâtiments (exemple 24 stations supprimées à sur la période 2007-2012, la fiabilité des résultats construire des stations d’épuration collectives,
Punaauia suite à la mise en service de la station pouvant être remise en cause. notamment à Papeete, Mahina et Faa’a.
• arrêté n° 1401/CM du 16 décembre 1997 fixant collective).
les normes et les conditions de rejet des eaux Les stations sont réparties en fonction du type de Les traitements sont poussés, biologique par
usées traitées provenant d’un assainissement Le nombre de toutes petites stations est très dysfonctionnement constaté : boues activées (Bora) ou lit bactérien (Moorea)
collectif public ou autonome. important puisque la classe inférieure à 200 • abandon de la station (utilisée mais plus gérée) et physico-chimique (Punaauia) et conduisent
usagers permanents représente 68% du nombre 6% à la production d’eau d’arrosage (Bora-Bora et
total de stations en 2012. L’absence de réseau • défauts sur les appareils de traitement 10 % Moorea). Les eaux traitées sont rejetés en mer
public jusque dans les années 2000 est à l’origine • arrivée d’eaux parasites (eaux de pluie, fuites, dans les lagons (Bora-Bora) ou dans l’océan, au
L’assainissement de cette fragmentation mais le nombre de petites surconsommations…) 6 % niveau des passes (Moorea, Punaauia).
autonome individuel stations devrait diminuer avec la mise en place des • traitement tertiaire (problème de filtration ou
stations collectives en projet. désinfection) 35 % En 2013, 8 % de la population est concernée par
L’assainissement individuel permet de traiter les • zone d’infiltration (résurgence d’eaux usées) 6 % ces systèmes d’assainissement, représentant un
eaux usées, au moyen d’une fosse septique-bac à • conformité (pas de permis de construire ou volume de 6 530 m3/jour, avec une capacité de
graisse suivie d’un dispositif de drainage dans le d’avis favorable du CHSP) 5 % traitement à terme de 15 430 m3/jour.
sol. C’est le système d’assainissement majoritaire
en Polynésie. Au total, 53 % des stations présentent au moins
L’équipement est aujourd’hui obligatoire pour un dysfonctionnement. La grande majorité des Bora Bora
tout nouveau permis de construire. Ce type stations présente continuellement ou ponctuelle-
d’assainissement fonctionne mal en raison du ment un défaut d’extraction des boues à l’origine Les eaux sont traitées dans 2 stations d’épuration,
manque d’entretien des fosses, de la nature du sol de non-conformité des résultats d’analyse. En 2005 l’une située à Povai dont la construction a débuté
(qualité du drainage) ou de la hauteur de la nappe c’était 50 % des stations dont les rejets n’étaient en 1993 suivi d’une extension entre 1998 et 2002
phréatique. En conséquence, des débordements ou pas conformes. avec doublement de la capacité de l’émissaire,
des infiltrations d’eaux usées peuvent se produire l’autre à Faanui, mise en service en 2005.
et venir polluer la nappe ou le lagon. Ceci est Les causes des dysfonctionnements sont multiples en 2013, on peut considérer que 100 % des
surtout vrai pour le parc ancien, le parc récent et connues mais se résument bien souvent à habitations de l’île sont raccordées.
fonctionnant mieux. des problèmes de financement. Parfois il s’agit
de problèmes techniques. Les causes de non- Povai a une capacité de 1 500 m3/j, Faanui de
En l’absence de suivi, il est difficile de savoir ce qu’il conformité des résultats sont liées à une mauvaise 1 000 m3/j, soit une capacité totale de 2 500 m3/j.
Répartition des stations d’épuration sur tahiti (avec séparation entre les
en est aujourd’hui de la qualité de l’assainissement communes de la zone urbaine (Mahina à Paea), écrites en jaune et celles de exploitation de la station, un mauvais état Les eaux épurées sont recyclées au maximum,
individuel. la zone rurale (Papeete à Papenoo), écrites en noir) général des installations ou un dimensionnement lavage des sols, véhicules, bateaux, fabrication du
inadapté. béton pour la construction de nouveaux hôtels…
Dans les Tuamotu, l’assainissement individuel par L’état général des stations montre des défauts Les surplus d’eau, après traitement UV ou chlo-
fosse et puisard est mal adapté, la lentille étant nécessitant des rénovations lourdes, telles que le ration, sont rejetés en mer par deux émissaires
particulièrement sensible. manque d’étanchéité des réseaux ou des ouvrages (l’un qui se jette à -26 m dans le chenal de la baie
18 19
2 les eaux continentales
Etat de l’environnement
de Faanui, l’autre dans la baie de Povai à -27 m). phase, raccordement des particuliers, est financée Moorea - Haapiti Les projets
La station de Povai fait l’objet d’un traitement au titre du 9ème FED. L’aide européenne représente
complémentaire de l’eau épurée par ultrafiltration. 2/3 du coût total des travaux de cette deuxième A vocation touristique, la zone de Haapiti est • Agglomération urbaine de Papeete :
Les boues sont revalorisées en horticulture. phase (1,869 milliard de F CFP). La gestion de ce particulièrement soumise aux risques de pollution après avoir réalisé le schéma
service public d’assainissement a été confiée à la des eaux lagonaires par le rejet des eaux usées. Le directeur d’assainissement
Le programme dans sa globalité a été financé par SEM Vai Tama qui est concessionnaire. programme d’assainissement collectif des eaux des eaux usées de la
le FED, le Pays et l’Etat au travers du contrat de usées de cette zone a débuté en 1998. Depuis, commune et toutes les
développement. Le montant global des travaux Un suivi de l’impact du rejet est réalisé annuellement plusieurs infrastructures ont été réalisées dont études nécessaires au
se chiffre à 2 900 millions F CFP. Les ouvrages par le CRIOBE depuis 2009, il consiste en : la station d’épuration de Nuuroa (1 800 m3/j), dimensionnement et à la
sont rétrocédés à la commune et la gestion a été les réseaux de collectes des eaux usées et de localisation de l’émissaire de
déléguée à la société SPEA par contrat d’affermage. • un suivi de la qualité de l’eau sur 6 stations distribution de l’eau d’arrosage, ainsi que l’émissaire rejet en mer, les travaux ont
La redevance d’assainissement s’effectue sur la réparties dans la colonne d’eau et en surface en mer. La mise en fonctionnement de la station débuté en 2012. Ils consistent
base du m3 d’eau consommé. (enregistrement en continu grâce à une sonde multi d’épuration a été effectuée en février 2011, les tout d’abord en la mise en place
paramètres de la physicochimie et prélèvements débits moyens d’eau entrant sont actuellement des réseaux, puis la construction
Punaauia (Tahiti) 4 fois par an pour la bactériologie, les sels nutritifs 350 m3/j (1 200 eq.H.). de la station d’épuration et de
et la chlorophylle) son émissaire en mer. Pour
L’objectif du programme d’assainissement collectif Les travaux se sont chiffrés à 920 millions de ce dernier, une technique
des eaux usées de Punaauia est de diminuer • un suivi de la qualité des sédiments et des F CFP financés à 92 % par l’Union Européenne et innovante sera utilisée : le
au maximum les rejets d’eaux usées peu ou peuplements récifaux sur 7 stations réparties 8 % par le Pays. Cependant depuis quelques années forage dirigé pour passer
partiellement traitées dans le lagon, en raccordant le long de l’émissaire à différentes profondeurs l’émissaire a subi des dégradations importantes, sous la digue de Papeete
les particuliers de la plaine de Punaauia. Depuis ainsi que dans le lagon (mesure annuelle de la notamment au niveau de la passe. Le rejet actuel et rejeter en océan à 60
2002, le système d’assainissement des eaux usées granulométrie, matière organique totale, carbone se fait donc dans le lagon juste avant la passe. Des m de profondeur. Un projet
a été mis en service ; il comprend un réseau et azote organique, métaux lourds et pesticides travaux sont prévus en 2014 pour réhabiliter cet indispensable mais colossal qui
de collecte principal, une station d’épuration pour les sédiments, richesse spécifique, abondance, émissaire. prendra environ 15 années et est
(capacité de traitement de 7 000 m3/j, extensible à pourcentage de recouvrement pour les algues et Selon à peu près le même protocole que pour estimé à une douzaine de milliards de francs.
21 000 m3/j), ainsi que l’émissaire qui rejette dans coraux, sur la base de photo-quadrat). Punaauia, le rejet fait l’objet d’un suivi par le
l’océan, au niveau de la passe de Taapuna (point CRIOBE depuis 2009. Les résultats des 3 premières • Commune de Mahina : le schéma directeur
de rejet à 60 m de profondeur). Les usagers Aucun changement n’a été détecté au niveau de années de suivi montrent au niveau des sédiments, est en cours de réalisation et les études pour la
professionnels, certains lotissements et immeubles la qualité des sédiments et des peuplements mis une dominance des particules de grande taille réalisation des stations d’épuration de Fareroi et
(pour lesquels les stations d’épuration privatives à part des concentrations en nickel importantes indiquant un fort hydrodynamisme de la zone, Matavai ainsi que de l’émissaire de rejet en mer
étaient défaillantes) et les nouveaux lotissements sur toutes les stations. Quelques enrichissements un faible enrichissement en matière organique et sont terminées (études, environnementales, de
et immeubles sont raccordés à ce service. Depuis en éléments nutritifs ont été mesurés au niveau du aucune présence de pesticide ou métaux lourds. dilution, de dimensionnement…). L’objectif de
2007, 1 200 raccordements ont été effectués sur rejet, rapidement dilués dans la colonne d’eau, ainsi Du côté des peuplements récifaux, aucun problème cette commune étant d’améliorer la mauvaise
le réseau public, soit plus de 2 000 m3/j portant les que de rares et brèves contaminations bactériennes particulier n’a été mis en évidence, comme au niveau qualité des eaux de baignade que connait la
volumes traités en 2013 à 4 500 m3/j (15 000 eq.H.) en surface. des paramètres physico-chimique mesurés, des sels baie depuis de nombreuses années. Cette baie
soit une augmentation de 125 % depuis 2006. nutritifs ou de la bactériologie. Tous les résultats est de plus très fréquentée, notamment par les
L’assainissement collectif a eu un impact positif correspondent à des eaux de très bonne qualité. kitesurfers.
Les travaux d’assainissement menés sur la commune sur la qualité des eaux de baignade à Bora Bora
de Punaauia ont été financés, en phase I (réalisation et Punaauia comme le montrent les analyses du Caractéristiques des réseaux d’assainissement public - (Source : SPEED, DIREN)
des 3 ouvrages principaux) par les fonds européens CHSP.
(7ème FED) et le contrat de développement conclu
entre l’Etat et la Polynésie française. La seconde Volumes Station d’épuration
actuellement Rejets
Traitement
et usage des des
Commune traités surplus Financement
(Population Capacité Eaux d’eaux
Boues Odeurs eaux épurées
traitée) usées traitées
1 000 m3/j
extensible à
1 500 m3/j • Traitement UV 1 émissaire
Bora Bora
B • 50 m3/j à - 26 m
(Faanui) 3 000 2 900 MF CFP
(boues • Eau d’arrosage en lagon
2 000 m3/j (à 5 000) 44 % UE
équ/hab. activées)
6 700 eq.H. Ouvrages 38 % Etat
niveau
couverts et 18 % PF
«f» ultrafiltration
1 500 m3/j Epandage bio filtration 1 émissaire
Bora Bora et chloration
5 000 équ./ sur lits de l’air à - 27 m
(Povai) • 300 m3/j
hab. de roseaux (support en lagon
• Eau industrielle
en bourre
SCHEMA BDF 1 800 m3/j
B
de coco)
1 émissaire
extensible à
3 600 m3/j (lits microfiltration à - 60 m 920 MF CFP
350 m3/j
Moorea bactériens) • 300 m3/j en océan 92 % UE
1 200 eq.H. 6 000 niveau • Eau industrielle (cassé rejet 8 % PF
(à 12 000) «e» en lagon)
équ./hab.
7 000 m3/j
PC à
extensible à Epaississeur, Bâtiment
décantation
21 000 m3/j centrifugation dépressurisé, 1 émissaire 1 823 MF FCP
Tahiti 4 500 m3/j lamellaire, Pas
15 000 eq.H. et 3 tours de à - 60 m 65 % UE
(Punaauia) 70% de réutilisation
23 000 enfouissement lavage en en océan 35 % PF
d’abattement
(à 70 000) au CET série
des MES
équ./hab.
B : biologique PC : Physico-chimique
Schéma assainissement collectif ex de punnauia
UE : Union Européenne PF : Polynésie française
20 21
2 les eaux continentales
Etat de l’environnement
22 23
2 les eaux continentales
Etat de l’environnement
Assainissement
Assainissement autonome
• Le nombre de mini stations d’épuration (stations autonomes collectives) a augmenté de 20 % en 10 ans, ce qui
multiplie les points de rejets diffus, mais dans certaines communes elles sont progressivement remplacées par des
raccordements au réseau collectif (ex Punaauia).
• Augmentation du nombre de stations contrôlées (+46 % en 10 ans) et de stations pratiquant l’autocontrôle (202 en
2012).
• 53 % des stations présentent au moins un dysfonctionnement. En 2005 c’était 50 % des stations dont les rejets
n’étaient pas conformes.
• Les coûts d’entretien des stations d’épuration autonomes individuelles sont très importants, elles sont mal
entretenues.
Assainissement public
Un effort important, mais néanmoins insuffisant, en matière d’assainissement public :
• De nouveaux raccordements ont eu lieu sur les 3 stations existantes et plusieurs projets sont en cours de réalisation
(Papeete notamment).
•8 % de la population est raccordée à un réseau public en 2013 (3 % de plus qu’en 2006).
• 23 000 équivalent-habitant sont traités, c’est 76 % de plus qu’en 2006.
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