Droits Des Affaires Bac 3
Droits Des Affaires Bac 3
I. Introduction
A. Objectifs du cours
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
A la fin de cet enseignement, l’étudiant qui l’aura suivi avec attention doit être capable
de :
§.1. Le droit.
Le droit peut être défini dans deux sens ; au sens objectif et au sens subjectif.
Au sens objectif, le droit est l’étude des règles qui régissent les rapports des membres
dans une société humaine donnée.
Au sens subjectif, le droit est l’ensemble des prérogatives reconnues aux membres d’une
société en vertu du droit.
Le droit des affaires est la branche du droit privé qui règlemente de manière spécifique
la plupart des activités de production, de distribution et de prestation de services. C’est un droit
pluridisciplinaire qui s'étend notamment aux activités suivantes : les activités commerciales et
les activités non commerciales.
L'encadrement politique apparaît dès le Moyen Âge. Le Roi de France, les souverains
locaux s'intéressent au commerce pour des raisons fiscales. Comme ils perçoivent des impôts
spécifiques sur les commerçants, ils sont évidemment intéressés par le développement du
commerce.
De ce qui précède, les usages et pratiques de commerce furent codifiés; ainsi, sous Loui
XIV, les usages du commerce sont codifiés dans deux ordonnances, dont l'importance est
capitale pour l'évolution du droit des affaires. La première ordonnance, sur le commerce de
terre, date de 1673. Elle est préparée par Colbert avec l'aide de Savary, un négociant parisien.
Avec l'ordonnance, le droit commercial devient en grande partie, un droit écrit. L'ordonnance
comporte 122 articles.
La seconde ordonnance, d'une grande qualité, est l'ordonnance de 1681 sur le commerce
de mer. Les deux ordonnances resteront en vigueur jusqu'au Code de commerce de 1807, sur
lequel elles exerceront une influence évidente. Consacrées aux commerce et commerçants, ce
droit commercial se voit dépassé sans pour autant être inutile. En effet, les règles édictées dans
ce domaine après les deux guerres mondiales; période à laquelle l’intervention de l’Etat en
matière économique devient réelle à cause de l’inflation et de la pénurie. Durant la période
1914-1958, le droit commercial s'est publicisé. Alors que le droit des commerçants était un droit
de liberté, laissant place pour l'essentiel à l'autonomie de la volonté, le droit commercial a dû
intégrer de nombreuses dispositions d'ordre public. Il est devenu une branche du droit
économique. D'ailleurs la plupart des lois nouvelles ne concernaient plus les commerçants,
comme c'était encore le cas au XIX e siècle, mais plutôt les entreprises, conçues comme unités
économiques.
Depuis 1958, l'évolution du droit des affaires a été influencée par quatre ordres de
facteurs. Il s’agit du néolibéralisme économique; la doctrine qui entend restaurer l'initiative
individuelle et le rôle fondamental des entreprises privées dans le fonctionnement de
l'économie. Elle considère que le jeu concurrentiel du marché constitue le meilleur régulateur
de l'économie. Le deuxième facteur est l'internationalisation du droit des affaires; s’il y a
des domaines pour lesquels les frontières nationales ne sont toujours pas respectées, le domaine
des affaires figure au premier plan. Le troisième facteur est l’influence du droit fiscal, en
effet, le recours à un mode de financement, le choix d'une forme de société, les stipulations d'un
contrat, la décision d'investir, dépendent de considérations fiscales, qui souvent passent avant
les considérations purement juridiques. Les juristes d'affaires en sont parfaitement conscients
et nul ne songerait à se lancer dans le droit des affaires sans avoir un minimum de formation en
droit fiscal. Enfin, le quatrième facteur est la protection de l’environnement qui transcende
toutes les disciplines juridiques 10 , et s’impose donc en droit des affaires.
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L’OHADA a été créée sur base du traité signé à Port-Louis le 17 octobre 1993 révisé
le 17 octobre 2008 à Québec entre les présidents de la République du Bénin, de la République
du Burkina Faso, de la République du Cameroun, République centre africaine, République
Fédéral Islamique des Comores, République du Congo, République de Côte-D’ivoire,
République Gabonaise, République de Guinée Bissau, République de Guinée Conakry,
République de Guinée Equatoriale, République du Mali, république du Niger, république du
Sénégal, République du Tchad, république Togolaise. D’autres pays ont ou peuvent adhéré (er)
à cette organisation qui est ouverte à tous les Etats membres de l’Union Africaine ou non ; c’est
le cas de la République Démocratique du Congo qui est membre de l’OHADA par adhésion.
Le siège de l’Organisation se trouve à Yaoundé au Cameroun. Entrent dans le domaine du droit
des affaires l’ensemble des règles relatives au droit des sociétés et au statut juridique des
commerçants, au recouvrement des créances, aux sûretés et aux voies d’exécution, au régime
du redressement des entreprises et de la liquidation judiciaire, au droit de l’arbitrage, au droit
du travail, au droit comptable, au droit de la vente et des transports, et toute autre matière que
le conseil des ministres déciderait, à l’unanimité, d’y inclure, conformément à l’objet du traité
créant l’organisation.
A. L’objet de l’OHADA
longue à l’unification du droit des affaires dans le continent Africain. Comme on peut le voir,
le traité de port louis est un traité cadre qui laisse la compétence aux organes de l’institution de
légiférer sur toutes les matières qui rentrent dans son champ d’action en vue de l’intégration
des Etats membres.
Pour la réalisation des tâches confiées à l’OHADA, cette dernière les accomplit à
travers ses organes qui sont la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement (CCEG), le
conseil des ministres (CM), la cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA)et le secrétariat
permanent auquel est rattachée une structure importante de l’organisation, l’école régionale
supérieur de la magistrature (ERSUMA).
Le conseil des ministres adopte les Actes Uniformes et chaque fois que de besoin, à la
majorité absolue, les règlements pour l’application du traité et les décisions.
Les règlements sont pris sur les questions d’organisation et de fonctionnement des
Institutions et des organes et des procédures suivies devant eux ainsi que le statut des personnels
de ces institutions étant donné que le traité ne pouvait tout prévoir ; ce sont des règles de portée
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générale et impersonnelle. A ce jour, cinq règlements ont été pris en application du traité de
Port-Louis :
Les décisions sont des actes individuels visant à régler les situations personnelles. Elles
ont de commun avec les règlements qu’ils constituent des actes de nature administrative.
Les Actes Uniformes sont des actes de portée légale ou judiciaire. Ils constituent l’effectivité
du projet d’harmonisation du droit des affaires en Afrique ; à ce jour, onze actes uniformes ont
été adoptés en exécution du traité de Port-Louis à savoir :
son appellation, dans lequel les parties demandent à un tiers de les aider à parvenir à un
règlement amiable d’un différend découlant d’un rapport juridique, contractuel ou autre lié à
un tel rapport, impliquant des personnes physiques ou morales, y compris des entités publiques.
k. L’Acte Uniforme relatif au système comptable des entités à but non lucratif en sigle
SYSCEBNL, adopté le 29 février 2023 auquel est soumise la comptabilité de toute organisation
poursuivant un but désintéressé et dont les ressources éventuellement générées par son activité
servent au fonctionnement et à la réalisation de son objet social.
Ces actes s’opposent à ceux par leur forme prévus à l’article 4 qui sont la lettre de
change, le billet à ordre et le warrant. Ils se prouvent par tous les moyens de droit, même par
voie électronique à l’égard des commerçants.
Nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de profession habituelle, s’il
n’est juridiquement capable d’exercer le commerce. Le mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut
avoir la qualité de commerçant ni effectuer des actes de commerce ; le conjoint du commerçant
n’a la qualité de commerçant que s’il accomplit les actes de commerce par nature à titre de
profession et séparément de ceux de son conjoint. L’exercice d’une activité commerciale est
incompatible avec l’exercice des fonctions ou professions suivantes :
C. conditions de forme
Globalement, les conditions de forme qui subordonnent l’exercice régulier des
activités commerciales concernent le RCCM, l’identification nationale et le respect de certaines
formalités publicitaires.
a) Notions
1) Définition
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Le RCCM est un service public qui est institué aux fins de permettre l’immatriculation des
commerçants et l’inscription des sûretés constituées dans le cadre des professions. Il fonctionne,
en principe, au greffe du Tribunal du commerce où sont tenus divers répertoires reprenant de
manière alphabétique et numérique les personnes exerçant les activités commerciales dans le
ressort de la juridiction concernée.
L’obligation d’immatriculation au RCCM pèse sur tout commerçant qui n’est pas
éligible au régime d’entreprenant ou de la patente.
Le chiffre d’affaires est le montant global des recettes provenant de la réalisation des activités
commerciales (ventes des biens ou prestation des services). C’est le critère souvent utilisé pour
déterminer la pondération d’une entreprise sur le marché au regard de sa clientèle. Il peut être
journalier, mensuel, annuel… En matières fiscale et comptable notamment, les obligations des
assujettis sont ventilées en tenant compte de leur chiffre d’affaires.
b) Seuil d’assujettissement
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En substance, la réalisation pendant deux exercices successifs d’un chiffre d’affaires annuel
hors taxe supérieur à ces seuils légaux obligent l’individu à demander son immatriculation au
RCCM.
b) Procédure de l’immatriculation
Pour les personnes morales (sociétés commerciales et GIE), le dépôt des statuts est
exigé (art. 46-AUDCG). Pour ces dernières, l’immatriculation au RCCM (ou RSC) a pour effet
principal l’octroi de la personnalité morale (art. 29 et 98-AUSCGIE).
La radiation consiste à rayer le nom d’un commerçant des répertoires du RCCM. Elle
peut être opérée, dans un délai de un mois lorsque :
- le fonds de commerce est déplacé vers le ressort d’un autre tribunal de commerce (il
faut solliciter une nouvelle immatriculation au lieu de transfert) ;
- le commerçant a cessé l’exploitation de son commerce.
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a) L’identification nationale
Le défaut de l’identification nationale expose le commerçant à des sanctions pénales. Il est aussi
puni de sanctions d’ordre civil et administratif. Le commerçant défaillant ne peut ni obtenir un
crédit à la banque, ni conclure des contrats avec l’administration.
a) L’entreprenant
1) Caractères de l’entreprenant
L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration,
exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole (art.30-
AUDCG). L’existence, dans la chaine des professionnels du commerce, des entreprenants dont
le statut est distinct de celui des personnes assujetties à l’immatriculation démontre que
l’accomplissement des actes de commerce à titre de profession n’est pas l’apanage des seuls
commerçants.
Le chiffre d’affaires annuel hors taxe est le principal critère de détermination des personnes
relevant de la catégorie d’entreprenant. En principe, le seuil du chiffre d’affaires annuel à
prendre en compte est fixé par le droit communautaire (art.30 al.2 de l’AUDCG et art.13-
AUDCIF)). Ce seuil peut aussi être fixé par le droit interne (art.30 al.4).
- la micro-entreprise est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas
10.000.000 FC (dix millions) ;
- la petite entreprise est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à
10.000.000 FC mais inférieur à 80.000.000 FC.
Le statut d’entreprenant est une situation transitoire qui permet de lutter contre les
activités informelles. Il bénéficie des avantages suivants :
- l’entreprenant fait l’objet d’un régime fiscal de faveur devant le permettre à devenir un
commerçant.
Lorsque le chiffre d’affaires annuel de l’entreprenant dépasse les seuils légaux, il est
tenu d’obtenir une immatriculation au RCCM.
b) Le petit commerçant
1) Notions
Le petit commerçant doit obtenir une patente annuelle au taux fixé par l’autorité
compétente. Sont cependant exemptés de l’obligation de l’obtention de la patente ainsi que du
respect des obligations analogues :
a. Notion d’entreprise
Comment définir une entreprise ? L’entreprise est à la fois une cellule économique
(création de richesses), une cellule sociale, un centre autonome de décision et également
distributrice de revenus (salaires). Elle est en relation permanente avec les autres cellules
économiques (ménages, fournisseurs, conquérants, etc…).
A ce point, il faut retenir qu’il existe plusieurs modes de classement des entreprises ;
mais ce qui nous concerne consiste à distinguer l’entreprise commerciale individuelle et celle
sociétaire ou collective.
Pour qu’une société soit créée d’une manière régulière, il est nécessaire de respecter
certaines conditions de fond et de forme. Le non-respect des règles en cette matière entraîne un
certain nombre de sanctions.
1. Conditions de fond
- Les associés
Les associés sont les personnes physiques ou morales qui participent, moyennant une
contribution déterminée, à la constitution et à la vie de la société. La capacité à devenir associé
varie avec la forme de cette dernière.
Par ‘’statuts’’, il faut entendre l’écrit exprimant la volonté de s’associer pour créer une
société. Ils sont établis par acte notarié. Les statuts peuvent consister en un acte contractuel
lorsqu’il s’agit de créer une société pluripersonnelle. Dans le cas d’une société pluripersonnelle,
les statuts consistent en un acte unilatéral, œuvre de la personne (associé unique) qui entend
affecter une partie de ses biens au fonctionnement de la société.
La loi détermine les mentions qui doivent figurer obligatoirement dans les statuts.
- Le capital de la société
Le capital est l’ensemble des biens en nature et/ou en numéraire apportés par les
associés pour financer les opérations d’exploitation de l’objet social. Son montant est, en
principe, fixe. Mais la création des sociétés à capital variable est, dans certaines conditions
permises (art. 269-1 de l’AUSCGIE). Le capital de la société coopérative est aussi variable. La
constitution du capital d’une société nécessite ainsi des apports à effectuer par les associés.
Le capital est constitué des apports. Les apports sont les éléments économiques que
les associés mettent à la disposition de la société pour la réalisation de son objet. La loi prévoit
trois types d’apport :
Les titres sont les droits émis par la société en rémunération des apports effectués par
les associés. Ces titres prennent différentes dénominations. Ils sont appelés ‘’parts sociales’’
dans les SNC, les SCS, les SARL et les sociétés coopératives. Ils sont dits ‘’actions’’ dans les
SA et les SAS.
2. Conditions de forme
- L’immatriculation de la société
L’immatriculation est une procédure qui consiste en l’enregistre, auprès des services
compétents, d’une société qui vient d’être créée. Elle s’opère au Registre du commerce et du
Crédit mobilier pour les sociétés commerciales et au Registre des sociétés coopératives pour
les sociétés coopératives.
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Les sanctions de l’inobservation des conditions de formation des sociétés sont de deux
sortes : certaines frappent la société créée irrégulièrement (nullité) ; d’autres s’appliquent aux
auteurs des irrégularités (responsabilité).
- la société coopérative ;
- la société anonyme ;
- la société de fait ;
- la société en participation.
Au régime applicable aux sociétés, il est joint une législation propre au groupement
d’intérêt économique qui, en substance, est une structure créée dans les mêmes formes que la
société commerciale mais qui ne l’est pas.
Quant à la société coopérative, elle est par nature civile et régie par une législation
propre au regard de son importance et des principes qui la gouverne.
§. 3. Contentieux commercial
1. Le tribunal de commerce
Le tribunal de commerce est composé de deux catégories des juges : les juges
permanents dont un président (magistrats de carrière) et les juges consulaires élus par les
délégués des organisations professionnelles du commerce et de l’industrie (ils sont confirmés
par le ministre de la justice et sont régis quant à leur discipline par le statut des magistrats).
Le tribunal de commerce siège au nombre de trois juges (un juge permanent et deux
juges consulaires) avec l’assistance du ministère public et du greffier. Le juge permanent
préside la chambre lorsqu’il s’agit des affaires qui touchent à l’ordre public (faillites et
concordats judiciaires, contentieux relatifs au contrat de société, la concurrence déloyale, les
chèques et les effets de commerce).
Si l’on convient que le droit économique est la branche du droit dont l’objet est l’étude
des règles relatives aux interventions de l’Etat (et des collectivités territoriales) en matière
économique, la législation en matière économique est donc l’ensemble de ces règles.
Il s’agit, en substance, de toutes les règles portées par les lois et règlements visant la
protection de l’ordre public économique (promotion, orientation, direction et protection des
agents économiques : producteurs, distributeurs, consommateurs).
Les lois et règlements économiques couvrent les secteurs aussi variés que la législation
bancaire, la règlementation des prix et de change, la protection de l’environnement et la
conservation de la nature. C’est aussi le cas des atteintes aux lois régissant les rapports
professionnels (lois du travail et de la sécurité sociale), la promotion et la protection des
investissements (régime des investissements, marchés publics, sous-traitance, concurrence…),
l’exploitation des ressources naturelles (mines, hydrocarbures, forêts, agriculture), les finances
publiques et privées (épargne et crédit, assurances, mutualités, mouvements des capitaux…)…
La législation commerciale comprend les lois et règlements qui régissent l’activité des
commerçants dans les rapports entre eux-mêmes ou dans les rapports entre les commerçants et
leurs clients ou encore dans les rapports entre les commerçants et l’administration publique.
L’on pourrait même considérer que l’expression ‘’législation économique et commerciale’’
contient le germe de la tautologie en ce que l’essence même des infractions à la législation
commerciale est déjà comprise dans le dispositif légal et réglementaire visant le maintien de
l’ordre public économique.
a) Organisation de la CCJA
Les parties à un conflit d’affaires peuvent, en lieu et place de se pourvoir devant les
juridictions d’Etat, recourir aux modes alternatifs de règlement des différends. Ces modes sont :
la médiation et l’arbitrage.
1. La médiation
1) Définition
La médiation est définie comme tout processus, quelle que soit son appellation, dans
lequel les parties demandent à un tiers appelé ‘’médiateur’’ de les aider à parvenir à un
règlement amiable d'un litige, d'un rapport conflictuel ou d'un désaccord (différend) découlant
d'un rapport juridique, contractuel ou autre ou lié à un tel rapport, impliquant des personnes
physiques ou morales, y compris des entités publiques ou des Etats. Elle est régie par l’Acte
uniforme relatif à la médiation du 23 novembre 2017.
2) Sortes de médiations
La médiation peut être conventionnelle (mise en œuvre par les parties), judiciaire (sur
demande ou invitation d'une juridiction étatique (médiation judiciaire), d'un tribunal arbitral ou
d'une entité publique compétente.
b) Procédure de la médiation
1) Ouverture de la procédure
Une juridiction étatique ou arbitrale peut, en accord avec les parties, suspendre la
procédure et les renvoyer à la médiation. Dans ce cas, et sauf convention contraire des parties,
le début de la procédure de médiation suspend le délai de prescription de l'action.
Les frais de la médiation, y compris les honoraires des médiateurs sont soit fixés par
les parties, soit par la juridiction étatique ou arbitrale qui renvoie à la médiation, soit en
référence au barème de l’institution de médiation. Sauf convention contraires, ils sont supportés
à parts égales par les parties (art.13).
Le ou les médiateurs sont choisis de commun accord par les parties, recommandés ou,
au besoin, nommés par une institution offrant les services de médiation appelée ‘’autorité de
désignation’’. La personne sollicitée ou nommée en qualité de médiateur signale ou révèle, sans
tarder, toutes circonstances de nature à soulever des doutes légitimes sur son impartialité ou son
indépendance.
- il n'impose pas aux parties une solution au différend mais il peut faire des propositions
en vue du règlement du différend ;
- il peut inviter les parties à désigner un expert en vue de recueillir un avis technique.
- la conclusion d'un accord issu de la médiation dûment signé par les parties et,
éventuellement, par le médiateur ;
En cas d’échec d’une médiation ordonnée par le juge ou par l'arbitre, la procédure
judiciaire ou arbitrale reprend son cours normal. Mais lorsque la médiation prend fin par accord
amiable des parties, le juge ou l'arbitre constate cet accord.
Lorsque la médiation aboutit à un accord écrit, celui-ci lie les parties et est obligatoire.
Il est susceptible d’exécution forcée après authentification par le notaire, homologation ou
exéquatur par la juridiction compétente. L’homologation ou l’exéquatur peut être refusé si
l’accord de médiation est contraire à l’ordre public. La décision d’homologation ou d’exéquatur
n’est susceptible d’aucun recours. Celle de refus est susceptible de pourvoi en cassation devant
la CCJA.
Le juge statue par ordonnance dans un délai de quinze jours à compter du dépôt de la
demande. Son silence vaut homologation ou exéquatur ; le greffier appose la formule exécutoire
sur l’accord, sauf recours suspensif de la partie adverse devant la CCJA, recours fondé sur la
violation de l’ordre public (art.16).
2. L’arbitrage ad hoc
L’arbitrage ad hoc est organisé par l’Acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage du 23
novembre 2017 qui est entré en vigueur le 23 février 2018 et qui tient de loi d’arbitrage dans
les Etats parties.
Toute personne physique ou morale, de droit public ou de droit privé, ayant le pouvoir
de disposer d’un droit peut être partie à une procédure d’arbitrage. L'arbitrage peut être fondé
sur une convention d'arbitrage. Celle-ci est un écrit établi avant la naissance du litige dont la
cause se trouve dans un contrat (clause compromissoire) ou après la naissance du litige
(compromis d’arbitrage). Un compromis peut être conclu même lorsqu’une instance est déjà en
cours devant une juridiction étatique. La convention d'arbitrage est indépendante du contrat
principal ; elle demeure valable même si ce dernier vient à être annulé (relativité du principe de
l’accessoire).
L’arbitrage peut se fonder aussi sur un instrument relatif aux investissements (code
des investissements, traité bilatéral ou multilatéral relatif aux investissements).
b) Le tribunal arbitral
1) Les arbitres
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Le tribunal arbitral est constitué soit d’un, soit de trois arbitres, personnes physiques
ayant le plein exercice de leurs droits, nommés et remplacés par les parties ou, à défaut d’accord,
par le tribunal compétent. L’acceptation de la charge d’arbitre est exprimée par écrit.
L’arbitre doit demeurer indépendant et impartial à l’égard des parties. A défaut, il doit
renoncer à la proposition de nomination ou se déporter. Il peut être récusé. Le tribunal
compétent statue sur la récusation dans un délai de trente jours (sa décision n’est susceptible de
cassation devant la CCJA). A défaut, la partie la plus diligente peut en référer à la CCJA (art.8-
AUA).
2) L’instance arbitrale
- la durée de l’instance est de six mois, à compter de l’acceptation par le dernier arbitre
(art.10), il peut être prorogé par les parties ou par le tribunal étatique compétent ;
- la juridiction étatique ne peut relever d’office son incompétence, elle peut ordonner des
mesures conservatoires ;
- principe du contradictoire ;
- le tribunal arbitral peut solliciter l’aide des autorités judiciaires, nommer des experts,
prononcer des mesures conservatoires autres que les saisies et les sûretés judiciaires
(art.14) ;
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- règlement du litige en application du droit choisi par les parties ou, à défaut, en
application des règles les plus appropriées ;
- le tribunal arbitral peut, si les parties lui en ont donné le pouvoir, statuer en amiable
compositeur.
3. L’arbitrage institutionnel
a) Fondement et objet
La CCJA ne tranche pas elle-même les différends. Elle nomme ou confirme les arbitres
lorsque ceux-ci sont nommés par les parties. Elle est informée du déroulement de l'instance et
examine les projets de sentence.
3) Les arbitres
Le différend est tranché par un tribunal arbitral constitué par un arbitre unique ou par
trois arbitres. L’arbitre unique est nommé de commun accord par les parties (il doit être
confirmé par la Cour) ou, à défaut, par la Cour elle-même. Lorsque trois arbitres ont été prévus,
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chacune des parties en désigne un (ils sont confirmés par la Cour), le troisième est désigné par
les deux premiers ou, à défaut, par la Cour.
Les arbitres sont choisis sur la liste établie par la Cour et mise à jour annuellement, à
l’exclusion des membres de la Cour. La nomination tient compte notamment de la nationalité
des parties, du lieu de résidence de celles-ci et celui de leur conseil et des arbitres, du siège de
l'arbitrage, de la langue des parties, de la nature des questions en litige, de la disponibilité des
arbitres et, éventuellement, du droit applicable au différend.
L’arbitre doit être et demeurer indépendant et impartial vis-à-vis des parties. Il doit
poursuivre sa mission jusqu'à son terme avec diligence et célérité. Pour ces motifs, il doit se
déporter ou peut être récusé.
1) La demande d’arbitrage
Le Secrétaire général notifie immédiatement la demande aux défendeurs qui y répondent dans
les trente jours de la notifie et peuvent, éventuellement, formuler des demandes
reconventionnelles. Les parties peuvent solliciter l’intervention forcée des personnes liées par
la convention d’arbitrage mais étrangères à la procédure entamée. L’intervention volontaire
n’est admise qu’après constitution du tribunal arbitral.
Lorsqu’il existe une convention d’arbitrage dont l’existence est constatée prima facie,
la Cour peut décider de la poursuite de la procédure même si une des parties s’en abstient. Si
nécessaire, le tribunal arbitral peut prononcer des mesures conservatoires à l’exclusion des
sûretés judiciaires et des saisies conservatoires.
2) La réunion de cadrage
Le siège de l’arbitrage est fixé par les parties ou, à défaut, par la Cour avant la
transmission du dossier au tribunal qui, dans les 45 jours qui suivent, convoque les parties (et
leurs conseils) en réunion de cadrage sanctionnée par un PV (signé par les arbitres et les parties).
La réunion de cadrage examine notamment :
A. Le prix
1°. Définition
Le prix est défini comme la valeur monétaire d’un bien ou d’un service qu’une personne
offre à une autre. Il est donc, sur le plan juridique, un élément indispensable pour le contrat de vente et
fait ainsi la différence entre la vente et l’échange ou le troc (de dernier étant d’ailleurs une activité
d’échange formellement interdite par la loi).
En matière de prix, le principe de base est la liberté de prix. Ce principe signifie que les prix des
biens et services sont librement fixés par ceux qui en font l’offre. Ils ne sont pas soumis à homologation
préalable mais doivent, après qu’ils aient été fixés, être communiqués, avec le dossier y afférent, au
ministre ayant l’économie nationale dans ses attributions, pour un contrôle a posteriori. En substance,
ce principe ne signifie forcément pas que les fournisseurs des biens et des services en fixent les prix
comme bon leur semble, mais qu’ils le font sans requérir, au préalable, une autorisation quelconque de
l’administration.
Observons toutefois que la libéralisation des prix ne concerne pas certains secteurs stratégiques
(eau, électricité, hydrocarbures, transports publics). Dans ces secteurs, le Ministre ayant l’économie
nationale dans ses attributions conserve son pouvoir, qu’il petit déléguer aux Gouverneurs de Province.
La liberté des prix est une liberté encadrée. Ainsi, les vendeurs des biens ou les fournisseurs
de service doivent, de leur propre initiative ou à la demande des agents administratifs compétents,
présenter la nomenclature des prix de leurs produits pour un contrôle a posteriori pour leur
homologation. Cela permet d’éviter, ou tout au moins, de réduire la fréquence des abus éventuels.
Les personnes qui offrent la vente des biens ou la fourniture des services sont tenus
d’afficher, de manière visible et lisible les prix de leurs produits. En plus de l’obligation d’affichage des
prix, il en existe une autre : la délivrance d’une facture pour toute vente de bien ou fourniture de service
pour un coût supérieur ou égal à un montant fixé par la loi, sauf si le client en dispense l’établissement.
La publicité de prix permet à la foi à l’administration de s’assurer de régularité de prix pratiqués et, en
même temps, d’éviter des ventes discriminatoires.
b) La rétention de stock
La rétention des stocks est une pratique qui consiste à dissimiler le stock de marchandises
pour créer la rareté sur le marché en vue de les vende plus cher. Cette pratique est interdite. Ainsi, le
commerçant est normalement tenu de vendre son stock de marchandise jusqu’à l’épuisement.
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- pour les non commerçants, une quantité des denrées qui excèdent anormalement les besoins de
sa consommation personnelle ou celle de sa famille ;
- les commerçants, à détenir un stock des marchandises étrangères à son commerce ou des
marchandises qui relèvent de son commerce mais en une quantité qui dépassent anormalement
les besoins de son commerce.
Les marges bénéficiaires sont fixées par l’arrêté ministériel n° 020 CAB/MINECO&COM/2012
du 10 septembre 2012, portant mesures d’exécution du décret n°011/37 du 11 octobre 2011, portant
mesures conservatoires en matière d’exercice du petit commerce et du commerce de détail, ainsi que
l’annexe I de l’arrêté ministériel n° 020 CAB/MINECO&COM/2012 du 10 septembre 2012, portant
fixation des marges bénéficiaires et des quantités autorisées dans l’exercice du commerce en RDC.
Ainsi, conformément aux dispositions de l’article 8 du décret de 2011, les marges bénéficiaires
autorisées pour les producteurs locaux sont plafonnées à 20% pour la production industrielle et à 25 %
pour la production artisanale. L’article 9 du même décret renvoie la fixation des marges bénéficiaires
des grossistes importateurs et des détaillants vendant des produits locaux ou importés à l’annexe I. Mais,
les articles de bijouterie, de joaillerie et d’orfèvrerie en métaux précieux ou en plaqués de métaux
précieux ne sont soumis aux dispositions de l’article 8 et 9.
Aucune transaction ne peut comporter un cumul des marges bénéficiaires des grossistes et
détaillants, lorsque l’activité du grossiste et celle du détaillant sont confondues. Le cumul des marges
bénéficiaires étant prohibé, tout producteur est obligé de vendre ses produits aux prix ex-usine établis
conformément aux structures définies.
Le Cout d’un service rendu par la société pour compte d’elle-même ou de sa filiale dans la
fixation du prix de revient des produits et services à la production et à l’importation est exempté de la
marge bénéficiaire.
Tout opérateur économique est tenu de transmettre sa structure de prix avec toutes les pièces
justificatives y afférentes au Ministre ayant l’économie nationale dans ses attributions pour un contrôle
à posteriori. Pour toute modification ultérieure de la structure de prix transmise, seuls les éléments
affectés doivent être communiqués au Ministre ayant l’Economie nationale dans ses attributions, avec
tous les justificatifs y relatifs, le jour de l’application de la nouvelle structure de prix.
La loi détermine les éléments qu’il faut prendre en compte pour déterminer le coût
d’acquisition des produits en vue d’y ajouter la marge bénéficiaire. Ces éléments sont :
1. Le prix d’achat ;
- Les frais de dédouanement divers, notamment les redevances versées à l’Office Congolais de
Contrôle ;
6. les amortissements.
Pour les produits de fabrication locale, les éléments à prendre en compte sont :
- les charges sociales (charge du personnel : salaires, soins médicaux et frais de loyer pour les
membres du personnel et leurs familles)
- l’entretien du matériel ;
- l’emballage ;
a) Principe
De manière générale, le taux de la marge bénéficiaire est fixé suivant le coût d’acquisition
ou de production d’un bien ou d’un service.
A titre illustratif, les marges bénéficiaires de ces produits sont fixées de la manière suivante :
Il faut observer qu’en nous référant aux dispositions de l’article 11du décret de 2011, les
articles de commerce courant non repris dans l’annexe, feront l’objet des arrêtés spécifiques.
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b) Taux d’exception
Des taux d’exception sont prévus en ce qui concerne certaines denrées, notamment les
produits et services des consommations de base dont la fixation de prix requiert l’intervention de
l’autorité tels que :
- l’eau et l’électricité ;
B. La concurrence
1. Notions de concurrence
a. Définition
- multiplier et diversifier, en quantité et en qualité, les biens et les services offerts aux
consommateurs et à des conditions préférentielles ; chaque commerçant étant animé pat le souci
d’attirer la clientèle et de la conserver ;
Il est donc important, pour les pouvoirs publics, de réserver un traitement égalitaire à tous
les opérateurs économiques en vue de maintenir l’équilibre dans le jeu de la concurrence. C’est pour
cette raison, et sous l’influence de la mondialisation de l’économie, que la tendance générale est de
libéraliser tous les secteurs économiques et de supprimer les monopoles.
b. La clientèle
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La clientèle est l’ensemble des personnes qui se procurent régulièrement, et à titre onéreux,
des biens ou des services auprès d’un commerçant. Elle est une composante essentielle du fonds de
commerce, constitue la raison même d’être d’une entreprise et mérite donc une protection particulière.
Suivant la nature de la relation qui lie ces personnes au commerçant, on distingue entre :
- la clientèle captive : elle est composée des consommateurs liés au commerçant par un contrat
d’approvisionnement ;
- la clientèle attirée qui est l’ensemble des consommateurs qui s’adressent au commerçant pour
des raisons de confiance ou d’habitude.
La notion d’achalandage est très proche de celle de clientèle mais s’en distingue nettement
sur le plan technique : l’achalandage est une clientèle de passage composés des chalands, personnes qui
sont attirés par un commerce du fait de son emplacement et s’y approvisionnent occasionnellement.
c. Conditions de la concurrence
Pour qu’il y ait concurrence entre deux ou plusieurs commerçants, deux conditions
essentielles doivent être réunies :
- l’exercice d’une même activité économique (ces commerçants offrent la vente d’un même
produit ou la fourniture d’un même service ou des biens ou services substituables) ;
- l’existence d’un même marché auquel ces commerçants s’adressent pour vendre leurs biens ou
fournir leurs services (le concept marché désigne ici l’ensemble des consommateurs d’un bien
ou d’un service).
2. Régime de la concurrence
a) Le droit de la concurrence
Le droit de la concurrence est une branche du droit dont l’objet est l’étude des règles visant
la lutte contre la désorganisation du marché par des commerçants enclins à abuser de leur liberté du
commerce et de concurrence. Les règles du droit de la concurrence visent la préservation des circuits
économiques indispensables à la protection des consommateurs et au développement des entreprises.
En effet, la liberté de concurrence est une liberté encadrée par le droit de la concurrence
qui trouve sa place en marge de la règlementation économique et du droit civil de protection des
consommateurs, un corps de règles. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !
- le maintien, sur un marché donné, d’une saine et loyale compétition entre les commerçants ;
Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie est l’un des héritages majeurs des
acquis des révolutions socioéconomiques du 19è siècle. Il est repris actuellement dans les constitutions
des Etats modernes et postule généralement que tout commerçant est libre d’exercer le commerce de
son choix, sous réserve du respect des lois et des règlements en la matière.
2) La libre concurrence
- la loi organique n°18-020 du 9 juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence et
ses mesures d’exécution notamment celle relative à l’organisation, au fonctionnement de la
commission de la concurrence.
L’entente est un accord entre entreprise, une décision d’association d’entreprises ou une
pratique concertée qui sont susceptibles d’affecter le commerce, de restreindre ou de fausser le jeu de
la concurrence. En effet, sont prohibées les ententes anticoncurrentielles, lorsqu’elles tendent
notamment à:
3. empêcher la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement la hausse ou la
baisse des prix;
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5. fausser le résultat d’un appel d’offres en faisant concourir des filiales d’un même groupe, avec ou
sans la société mère, en dissimulant leur appartenance au groupe.
Sont constitutives d’ententes anticoncurrentielles, les actions concertées, les conventions expresses ou
tacites ainsi que les coalitions d’intervenants sur un marché.
L’abus de position dominante est le pendant illicite du monopole et peut être la cause de la
dégradation des produits et des services ainsi que des hausses des prix injustifiées.
Pour éviter la ruine, l’abus il faut la concurrence. Les offres de prix injustifiés consistent à
fixer les prix normalement bas par % au coût de X° de transformation et de la réalisation en vue
d’éliminer un marché ou d’empêcher un concurrent à accéder à un marché.
Les abus de position dominante sur le marché intérieur sont constitués notamment de
pratiques ci-après:
1. le refus de vente;
2. la vente subordonnée;
Une entreprise est en état de dépendance économique lorsqu’elle ne peut s’approvisionner, en raison
des caractéristiques des liens commerciaux, en produits substituables dans les conditions normales
d’acquisition auprès d’un autre fournisseur.
Est également en état de dépendance économique, un fournisseur qui ne peut trouver un distributeur, en
raison des caractéristiques des liens commerciaux, dans les conditions équivalentes.
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1. de l’imposition d’un prix minimal de revente tel que visé à l’article 11 alinéa 2 ci-dessus de la loi
organique ;
Dans un contexte de libre concurrence, les prix sont déterminés par les lois du marché.
L’entreprise dominante ou le condominium constitué par l’entente peut entraver cette situation par :
- la pratique des prix imposés (imposition faite souvent aux revendeurs et qui prive les
consommateurs des prix avantageux susceptibles d’être fixés par un revendeur ;
- La vente à perte ou dumping : c’est une stratégie de prix prédateur qui consiste à pratiquer des
prix anormalement bas sans y être contraint par les circonstances mais dans le dessein
d’éliminer des concurrents et de constituer ainsi un monopole et une position dominante sur le
marché ;
- La vente subordonnée ou liée : c’est une vente sous condition et qui est subordonnée à
l’acceptation, par le partenaire, des prestations supplémentaires qui, par leur nature ou selon les
usages commerciaux, n’ont pas de lien avec le contrat principal.
a. Notion
Par définition un établissement de crédit est une entreprise dont l’objet est la réception et
la collecte des fonds du public en vue d’exécuter les opérations de crédit et de paiement ainsi que de
gérer les moyens de paiement. De manière générale, le régime applicable en cette matière est dénommé
‘’règlementation du change’’.
La loi 003-2002 du 2/2/2002 sur les établissements de crédit qui est le texte de base en
cette matière distingue diverses sortes d’établissements de crédit :
- les banques ;
Sont, de manière directe ou indirecte visées par le régime applicable aux établissements de
crédit, les bureaux de change, les messageries financières, les sociétés d’assurance, les institutions de
sécurité sociale.
Les établissements de crédit doivent, en plus des conditions générales requises pour l’accès
à la profession commerciale, obtenir un agrément de la Banque centrale du Congo. Cet agrément n’est
donné que si le demandeur remplit les conditions suivantes :
- avoir la forme d’une personne morale (lorsque l’établissement à créer est une banque, elle doit
être créée sur la forme d’une société anonyme – S.A.).
Le gérant doit être une personne n’ayant pas été condamné ou déclaré coupable de :
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- faux monnayage ;
- corruption ou concussion ;
- banqueroute ;
- blanchissement de capitaux ;
Ne peut non plus être nommé gérant d’un établissement de crédit, une personne qui, par le
passé, a été associé à la gestion d’une institution financière qui est tombée en faillite.
a. Notions
- Le change
Le change est l’opération qui consiste à échanger une monnaie contre une autre.
Elles trouvent leur origine ancienne dans le droit commercial médiéval où déjà elles été rendues
nécessaires par la multitude des monnaies des pays conquis (d’où le concept ‘’cambiste’’, de
cambio qui signifie change).
- La libre détention des devises étrangères
S’agissant des opérations de change, les conditions à remplir pour exercer l’activité de
cambiste sont :
- disposer du matériel nécessaire pour les opérateurs d’échange : au moins une calculatrice, un
ordinateur, un compteur de billets et un détecteur de faux billets ;
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- payer une caution remboursable de deux mille dollars américains (2.000$) auprès de la banque
Centrale.
Le travail est la source principale des revenus de tout homme sans considération de
race, de sexe, d’origine, de conviction religieuse, ou de toute autre forme de discrimination.
L’importance du travail et le déséquilibre créé par les rapports entre l’employeur partie
économiquement forte et le travailleur en situation de faiblesse et qui est placé sous la
subordination du premier, requiert l’attention particulière de la communauté entière tant au
niveau national qu’international ; c’est ce qui justifie l’adoption des législations à tous les
niveaux, afin de réglementer ce secteur. Cette réglementation au niveau national constitue le
droit du travail interne et au niveau international, c’est le droit international du travail.
Les rapports professionnels sont régis, en ce qui concerne les employeurs et leurs
travailleurs, par la loi la loi n° 015-2002 du 16 octobre 2002, telle que modifiée et complétée à
ce jour, portant code du travail. Ce texte est complété par de nombreuses dispositions
réglementaires qui en fixent les mesures d’application.
A. Notions
1°. Définition
L’article 7 du code du travail définit le contrat de travail comme une convention écrite
ou verbale, par laquelle une personne, le travailleur, s’engage à fournir à une autre personne,
l’employeur, un travail manuel ou autre sous la direction et l’autorité directe ou indirecte de
celui-ci et moyennant une rémunération.
a) Le travailleur
On peut s’engager dans les liens d’un contrat de travailleur au titre de travailleur qu’on soit
marié ou célibataire, homme ou femme, congolais ou étranger.
b) L’employeur
c) La prestation de travail
La prestation de travail est l’objet même du contrat de travail ; elle est à charge du
travailleur qui doit l’exécuter personnellement et librement ;
Le code définit la rémunération comme la somme représentative des gains liquides qui
sont dus au travailleur par l’employeur en vertu d’un contrat de travail. Elle diffère du salaire,
même si parfois les deux termes sont utilisés pour dire la même chose ;
Les obligations contractuelles sont celles que l’employeur doit exécuter au profit du
travailleur dans le cadre du contrat de travail. Il s’agit des obligations suivantes :
- payer la rémunération.
c) La substitution d’employeur
En droit du travail, le principe de l’effet relatif des contrats est inopérant. Ainsi, en
cas de substitution d’employeur, les contrats de travail subsistent entre le nouvel employeur et
le personnel (art.80). La clause obligeant le travailleur à passer, en cours de contrat, au service
d’un autre employeur est non écrite, à moins que celui-ci ait été désigné à l’avance ou qu’il soit
stipulé que le travailleur sera transféré aux personnes auxquelles l’entreprise sera cédée
(art.81) ; ce qui signifie que le travailleur a été notifié à l’avance de la possibilité de son transfert
et qu’il ait naturellement donné son accord.
d) De la sous-entreprise
de ses sous-traitants éventuels (voir notamment le régime relatif aux marchés publics, de
fourniture, de transport et de prestation).
Le travailleur doit exécuter personnellement son travail dans les conditions, aux temps
et lieu convenus, conformément aux ordres et instructions donnés par l’employeur ou son
préposé. Il doit aussi se conformer au règlement d’entreprise ou d’atelier établi par l’employeur.
Le travailleur doit éviter les actes susceptibles de mettre en péril sa propre sécurité,
celle de ses collègues ou encore celle des tiers. Il doit aussi respecter les convenances et les
bonnes mœurs (art. 51). S’il est investi d’un certain pouvoir, il doit traiter avec équité les autres
travailleurs placés sous ses ordres. Par ailleurs, le travailleur doit restituer en bon état ce qu’il
a reçu pour l’exécution du travail (matériel, espèces, produits…). Mais on ne le tiendra pas
responsable des dégradations normales dues à la vétusté ou à l’usure de la chose (art.52).
Le travailleur doit exécuter de bonne foi son obligation (art 33- code des obligations) ;
il doit faire montre de droiture, de probité et de correction dans sa vie professionnelle. Il doit,
par exemple, garder le secret de fabrication ou d’affaires de l’entreprise, s’abstenir de se livrer
ou de collaborer à un acte de concurrence, même après l’expiration du contrat (art. 52 al.2.).
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A. Généralités
La main d’œuvre nationale doit être protégée contre la concurrence des travailleurs
étrangers. C’est pour cette raison que la loi impose à toute personne qui désire engager du
personnel expatrié d’en faire une déclaration au service de l’emploi (art. 216). Cependant,
l’abondante réglementation sur cette matière ne concerne pas le personnel revêtu du statut
diplomatique ou de celui œuvrant en vertu des accords conclus entre les Etats.
Des instructions ministérielles déterminent la liste des emplois interdits aux étrangers
ainsi que les pourcentages autorisés des travailleurs étrangers.
conformes au prescrit des textes. Ces pourcentages varient, selon les branches d’activité et les
catégories des travailleurs, entre 1 et 5% de l’effectif total du personnel.
Tous les pays africains ayant acquis leur indépendance, les mesures qui accordaient
aux ressortissants de ces pays un statut similaire à celui des travailleurs nationaux sont
devenues obsolètes. Il faut donc observer une double attitude lors de l’embauche de ces
travailleurs. Ceux qui peuvent exercer les fonctions d’agents de maitrise ou de cadres sont
soumis aux dispositions générales applicables à tous les étrangers. Les autres restent assimilés
aux congolais, bien entendu, sous réserve de réciprocité.
En principe, les contestations qui naissent des rapports non commerciaux sont de la
compétence des juridictions de droit commun. Cependant, celles liées aux rapports
professionnels (travailleur-employeur) relèvent de la compétence du tribunal du travail et sont
soumises à une procédure préalable devant l’inspection du travail où une conciliation est tentée.
L’issue de cette conciliation est déterminante quant à la suite de la procédure devant le juge au
tribunal de travail.
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Conseils Bibliographiques
- LEPAGE A., MAISTRE DU CHAMBON P., SALOMON R., Droit des affaires, 2ème
éd. Laxis Nexis LITEC, Paris, 2010 ;
- VOGEL L., Du droit commercial au droit économique, 19ème éd. Lextenso LGDJ, T1,
V1, Paris 2010 ;
- ISSA SAYEGH J., POUGOUE P.G., FILIGA SAWADOGO M., Traité et Actes
Uniformes commentés et annotés, éd. JURISCOPE, Paris, 2016 ;
- MORTIER S., Au cœur de l’unité africaine, le droit OHADA, harmonisation du droit
des affaires et intelligence économique, éd. UPPR, paris, 2017
- KALUNGA TSHIKALA V., cours de législation en matière économique, G2 droit,
UNIKI, Kindu, 2017, inédit ;
- KATAMBWE MALIPO G., cours de droit communautaire économique Africain, L1
droit, UNIKI, Kindu, 2015, inédit ;