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Droits Des Affaires Bac 3

Le cours de droit des affaires vise à fournir aux étudiants de BAC 3 les connaissances nécessaires pour comprendre les réglementations régissant la création et l'exploitation d'une unité économique en RDC. Il couvre des notions de base, l'évolution du droit commercial, et le droit OHADA, en mettant l'accent sur les règles relatives aux sociétés, au droit du travail et à la concurrence. À la fin du cours, les étudiants devraient être capables de définir des concepts clés et de maîtriser les conditions du commerce en RDC.

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Droits Des Affaires Bac 3

Le cours de droit des affaires vise à fournir aux étudiants de BAC 3 les connaissances nécessaires pour comprendre les réglementations régissant la création et l'exploitation d'une unité économique en RDC. Il couvre des notions de base, l'évolution du droit commercial, et le droit OHADA, en mettant l'accent sur les règles relatives aux sociétés, au droit du travail et à la concurrence. À la fin du cours, les étudiants devraient être capables de définir des concepts clés et de maîtriser les conditions du commerce en RDC.

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COURS DE DROIT DES AFFAIRES

Destiné aux étudiants de BAC 3

Année Académique 2024-2025


1

I. Introduction
A. Objectifs du cours
1. Objectif général

Le cours de droit des affaires se propose d’analyser quelques réglementations


importantes régissant la vie des affaires dans notre pays afin d’outiller les futurs gestionnaires
des connaissances nécessaires leur permettant d’être capables de répondre aux questions en
rapport avec la création et l’exploitation d’une unité économique dans leur vie professionnelle
conformément à la loi congolaise.

2. Objectifs spécifiques

A la fin de cet enseignement, l’étudiant qui l’aura suivi avec attention doit être capable
de :

- Définir correctement le « le droit » et « le droit des affaires »


- Décrire avec exactitude les règles du droit des affaires et de les différencier avec les
autres ;
- Définir correctement le commerçant et maitriser les conditions requises pour être
commerçant en RDC ;
- Saisir la portée de la fixation de prix, de la concurrence et de la concurrence
déloyale ainsi que celle du régime de change ;
- Saisir la portée du Droit de la concurrence ;
- Définir avec précision le droit du travail et identifier le critère essentiel du contrat de
travail ;
- Avoir une idée concrète du droit OHADA.

II. Contenu du cours


Pour atteindre les objectifs assignés, le cours est articulé autour de deux
chapitres :
Chapitre I. Notions de base
Section I. définitions des concepts
§.1. Le droit
§.2. Le droit des affaires
Section II. Evolution du Droit commercial
§.1. Le cadre contractuel ;
2

§.2. Le cadre statutaire ;


§.3. Le cadre institutionnel.
Chapitre II. Le droit OHADA
Section I. Présentation de l’OHADA
§.1. Création de l’OHADA
§.2. L’objet et les organes de l’OHADA
Section II. Les actes de la nomenclature du Droit OHADA
§.1. Les Règlements et les Décisions
§.2. Les Actes Uniformes
Chapitre III. Les grands aspects du droit des affaires
Section 1. Les affaires commerciales : le Droit commercial et les entreprises
commerciales
§.1. Le Droit commercial.

§. 2. Détermination des entreprises commerciales, les commerçants personnes morales :


Les sociétés commerciales ;

§3. Le contentieux commercial


§.4. La réglementation de prix et de la concurrence
§.5. Le change

Section II les affaires nom commerciales : le Droit du travail

§.1. Cadre juridique général des rapports professionnels : le contrat de travail

§.2. Protection de la main d’œuvre nationale

§.3. Le contentieux non commercial.


3

Chapitre I. LES NOTIONS DE BASE EN DROIT DES AFFAIRES

Section I. Définitions des concepts

§.1. Le droit.

Le droit peut être défini dans deux sens ; au sens objectif et au sens subjectif.

Au sens objectif, le droit est l’étude des règles qui régissent les rapports des membres
dans une société humaine donnée.

Au sens subjectif, le droit est l’ensemble des prérogatives reconnues aux membres d’une
société en vertu du droit.

§.2. Le droit des affaires

Le droit des affaires est la branche du droit privé qui règlemente de manière spécifique
la plupart des activités de production, de distribution et de prestation de services. C’est un droit
pluridisciplinaire qui s'étend notamment aux activités suivantes : les activités commerciales et
les activités non commerciales.

Section II. Evolution du Droit commercial

Le droit du commerce a des origines lointaines, qui se situent dans l'Antiquité. La


Syrie, la Grèce antique ont connu des usages propres au commerce, spécialement au commerce
maritime. Mais l'on ne trouve pas de filiation visible entre ces très anciennes institutions et notre
droit des affaires. Le droit romain lui-même, bien que l'on puisse en repérer quelques traces, a
eu peu d'influence sur le droit du commerce. Celui-ci s'est constitué à partir des usages et non
des règles écrites. Le véritable point de départ de l'évolution se situe au XII e siècle.
Le terme de commerce n'existe pas encore ; il n'apparaîtra qu'à la fin du XVIIème
siècle. Jusqu'à la fin du XVIII e siècle, on dira faire la marchandise à la place de faire le
commerce. L'expression « droit commercial » n'apparaît qu'au début du XIXème. Après une
longue période de stagnation économique, le XIIème siècle connaît un regain de prospérité, une
plus grande production, un développement des échanges. Particulièrement actives, les villes
marchandes de l'Italie du Nord, Gènes, Milan, Venise, acquièrent leur indépendance politique.
Les marchands se constituent en corporations et se dotent de statuts. C'est là qu'apparaissent les
4

institutions typiques du droit commercial : la comptabilité, la banque, la société et la faillite.


Elles sont encore à la base de nos institutions modernes. Puis ce sont les grandes villes
maritimes du Nord, les villes de la Hanse, Hambourg, Brême, Lübeck, qui prennent le relais.
Des courants d'échange s'établissent à travers l'Europe. Aux grands carrefours, les négociants
se retrouvent périodiquement à l'occasion des foires. Les plus fréquentées sont les foires de
Champagne, comme celles de Troyes et de Provins, les foires de Lyon et les foires d'Europe
centrale : Francfort, Erfurt, Leipzig. Le développement des relations maritimes et terrestres a
deux conséquences. En premier lieu, l'internationalisation des usages. Il se forme un droit
international des marchands. Dès l'origine, le droit commercial est un droit international. En
second lieu, le développement d'instruments spécifiques, à partir du modèle italien.
§.1. L'encadrement institutionnel du droit commercial
L'activité commerciale n'a jamais été totalement libre. Jusqu'à la fin de l'Ancien Régime,
avec une intensité variable, elle reste triplement encadrée par le pouvoir politique, l'Église
catholique et les corporations

L'encadrement politique apparaît dès le Moyen Âge. Le Roi de France, les souverains
locaux s'intéressent au commerce pour des raisons fiscales. Comme ils perçoivent des impôts
spécifiques sur les commerçants, ils sont évidemment intéressés par le développement du
commerce.

L'encadrement religieux consiste essentiellement, mais ce n'est pas rien, dans la


condamnation du jeu, c'est-à-dire du contrat aléatoire et du prêt à intérêt. Les commerçants,
pour tourner la prohibition du prêt à intérêt vont inventer des procédés habiles. Les deux plus
importants sont la lettre de change et la commandite. Un perfectionnement de la lettre de change
va consister à inclure les intérêts dans le montant de la somme indiquée. Vous me prêtez 1 000
écus. En contrepartie, je vous autorise à tirer sur moi une lettre de change de 1 050 écus, payable
dans un an.

L'encadrement professionnel se manifeste sous la forme du corporatisme. Les artisans


et les négociants sont réunis en corporations. Il y a autant de corporations que de métiers et
ceux-ci sont définis avec une grande précision. Chaque métier a le monopole d'une activité, qui
est interdite aux autres. À l'intérieur de la corporation, la concurrence est soigneusement limitée.
5

§.2. Le droit commercial codifié

De ce qui précède, les usages et pratiques de commerce furent codifiés; ainsi, sous Loui
XIV, les usages du commerce sont codifiés dans deux ordonnances, dont l'importance est
capitale pour l'évolution du droit des affaires. La première ordonnance, sur le commerce de
terre, date de 1673. Elle est préparée par Colbert avec l'aide de Savary, un négociant parisien.
Avec l'ordonnance, le droit commercial devient en grande partie, un droit écrit. L'ordonnance
comporte 122 articles.

La seconde ordonnance, d'une grande qualité, est l'ordonnance de 1681 sur le commerce
de mer. Les deux ordonnances resteront en vigueur jusqu'au Code de commerce de 1807, sur
lequel elles exerceront une influence évidente. Consacrées aux commerce et commerçants, ce
droit commercial se voit dépassé sans pour autant être inutile. En effet, les règles édictées dans
ce domaine après les deux guerres mondiales; période à laquelle l’intervention de l’Etat en
matière économique devient réelle à cause de l’inflation et de la pénurie. Durant la période
1914-1958, le droit commercial s'est publicisé. Alors que le droit des commerçants était un droit
de liberté, laissant place pour l'essentiel à l'autonomie de la volonté, le droit commercial a dû
intégrer de nombreuses dispositions d'ordre public. Il est devenu une branche du droit
économique. D'ailleurs la plupart des lois nouvelles ne concernaient plus les commerçants,
comme c'était encore le cas au XIX e siècle, mais plutôt les entreprises, conçues comme unités
économiques.

Depuis 1958, l'évolution du droit des affaires a été influencée par quatre ordres de
facteurs. Il s’agit du néolibéralisme économique; la doctrine qui entend restaurer l'initiative
individuelle et le rôle fondamental des entreprises privées dans le fonctionnement de
l'économie. Elle considère que le jeu concurrentiel du marché constitue le meilleur régulateur
de l'économie. Le deuxième facteur est l'internationalisation du droit des affaires; s’il y a
des domaines pour lesquels les frontières nationales ne sont toujours pas respectées, le domaine
des affaires figure au premier plan. Le troisième facteur est l’influence du droit fiscal, en
effet, le recours à un mode de financement, le choix d'une forme de société, les stipulations d'un
contrat, la décision d'investir, dépendent de considérations fiscales, qui souvent passent avant
les considérations purement juridiques. Les juristes d'affaires en sont parfaitement conscients
et nul ne songerait à se lancer dans le droit des affaires sans avoir un minimum de formation en
droit fiscal. Enfin, le quatrième facteur est la protection de l’environnement qui transcende
toutes les disciplines juridiques 10 , et s’impose donc en droit des affaires.
6

Chapitre II. LE DROIT DE L’ORGANISATION POUR L’HARMONISATION EN


AFRIQUE DU DROIT DES AFFAIRES EN SIGLE OHADA ; DIT « DROIT
OHADA »

Section I. Présentation de l’OHADA

§.1. Création de l’OHADA

L’OHADA a été créée sur base du traité signé à Port-Louis le 17 octobre 1993 révisé
le 17 octobre 2008 à Québec entre les présidents de la République du Bénin, de la République
du Burkina Faso, de la République du Cameroun, République centre africaine, République
Fédéral Islamique des Comores, République du Congo, République de Côte-D’ivoire,
République Gabonaise, République de Guinée Bissau, République de Guinée Conakry,
République de Guinée Equatoriale, République du Mali, république du Niger, république du
Sénégal, République du Tchad, république Togolaise. D’autres pays ont ou peuvent adhéré (er)
à cette organisation qui est ouverte à tous les Etats membres de l’Union Africaine ou non ; c’est
le cas de la République Démocratique du Congo qui est membre de l’OHADA par adhésion.
Le siège de l’Organisation se trouve à Yaoundé au Cameroun. Entrent dans le domaine du droit
des affaires l’ensemble des règles relatives au droit des sociétés et au statut juridique des
commerçants, au recouvrement des créances, aux sûretés et aux voies d’exécution, au régime
du redressement des entreprises et de la liquidation judiciaire, au droit de l’arbitrage, au droit
du travail, au droit comptable, au droit de la vente et des transports, et toute autre matière que
le conseil des ministres déciderait, à l’unanimité, d’y inclure, conformément à l’objet du traité
créant l’organisation.

§.2. L’objet et les organes de l’OHADA

A. L’objet de l’OHADA

Le traité de Port Louis a été adopté dans un contexte de mondialisation et d’ouverture


des économies nationales à la concurrence ; dès lors, la nécessité d’instaurer un climat de
confiance propice aux investissements étrangers milite fortement en faveur d’une
harmonisation du droit des affaires autour des règles sûres, stables, prévisibles et connues,
permettant la facilitation des activités des entreprises et un arbitrage des différends contractuels.
Ces règles s’appellent « Actes Uniformes » ; en réalité, il s’agit d’une étape qui conduira à la
7

longue à l’unification du droit des affaires dans le continent Africain. Comme on peut le voir,
le traité de port louis est un traité cadre qui laisse la compétence aux organes de l’institution de
légiférer sur toutes les matières qui rentrent dans son champ d’action en vue de l’intégration
des Etats membres.

B. les organes de l’OHADA

Pour la réalisation des tâches confiées à l’OHADA, cette dernière les accomplit à
travers ses organes qui sont la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement (CCEG), le
conseil des ministres (CM), la cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA)et le secrétariat
permanent auquel est rattachée une structure importante de l’organisation, l’école régionale
supérieur de la magistrature (ERSUMA).

La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement est l’organe suprême de


l’organisation, elle définit la politique et les grandes orientations de l’organisation dans le
processus d’harmonisation.

Le conseil des ministres adopte les Actes Uniformes et chaque fois que de besoin, à la
majorité absolue, les règlements pour l’application du traité et les décisions.

Le secrétariat permanent prépare en concertation avec les gouvernements des Etats


parties, les Actes Uniformes qui sont délibérés et adoptés par le conseil des ministres après avis
de la cour commune de justice et d’arbitrage ; à cet organe est jointe l’école régionale supérieur
de la magistrature ;

La cour commune de justice et d’arbitrage assure l’interprétation et l’application


communes du traité, des règlements pris pour l’application du traité, des actes Uniformes et des
décisions.

Section II. Les actes de la nomenclature du Droit OHADA

Le droit OHADA contient, aux termes de l’article 4 du traité de Port-Louis, les


Règlements et les Décisions à côté des Actes Uniformes prévus par l’article 5.

§.1. Les Règlements et les Décisions

Les règlements sont pris sur les questions d’organisation et de fonctionnement des
Institutions et des organes et des procédures suivies devant eux ainsi que le statut des personnels
de ces institutions étant donné que le traité ne pouvait tout prévoir ; ce sont des règles de portée
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générale et impersonnelle. A ce jour, cinq règlements ont été pris en application du traité de
Port-Louis :

- Le règlement de procédure de la CCJA signé le 18 avril 1996 à Ndjamena pour


l’application de l’article 19 du traité qui a été modifié le 30 janvier 2014 ;
- Le règlement d’arbitrage de la CCJA pris en application du titre IV du traité de Port-
Louis, article 21 à 26, et l’AUA ; il a été pris le 11 mars 1999 à Ouagadougou ;
- Le règlement financier des institutions de l’OHADA pris le 30 janvier 1998;
- Le règlement portant statut des fonctionnaires de l’OHADA pris le 30 janvier 1998 ;
- Le règlement portant régime applicable au personnel non permanent de l’OHADA pris
le 30 janvier 1998.

Les décisions sont des actes individuels visant à régler les situations personnelles. Elles
ont de commun avec les règlements qu’ils constituent des actes de nature administrative.

§.2. Les Actes Uniformes

Les Actes Uniformes sont des actes de portée légale ou judiciaire. Ils constituent l’effectivité
du projet d’harmonisation du droit des affaires en Afrique ; à ce jour, onze actes uniformes ont
été adoptés en exécution du traité de Port-Louis à savoir :

a. L’Acte uniforme de janvier 1998, modifié en décembre 2010 relatif au droit


commercial général : qui définit le statut de commerçant, de l’entreprenant, organise le registre
du commerce et du crédit mobilier, le bail à usage professionnel, le fonds de commerce, les
intermédiaires de commerce, la vente commerciale. Cet acte consacre plusieurs éléments
fondamentaux du droit commercial, mais le point sur lequel il est singulier et novateur sont la
création du registre du commerce et du crédit mobilier et la mise en place du statut de
l’entreprenant.
b. L’Acte Uniforme d’avril 1997, modifié le 15 décembre 2010, portant organisation
des sûretés : qui vise le renforcement de la confiance entre les acteurs économiques ; en effet,
les sûretés garantissent l’exécution future d’une obligation. Une sûreté est l’affectation au
bénéfice d’un créancier d’un bien, d’un ensemble des biens ou d’un patrimoine afin de garantir
l’exécution d’une obligation ou d’un ensemble d’obligations, quelle que soit la nature juridique
de celles-ci et notamment qu’elles soient présentes ou futures, déterminées ou déterminables,
conditionnelles ou inconditionnelles, et que leur montant soit fixe ou fluctuant. Il s’agit
notamment de la caution, des garanties et contre garanties autonomes (sûretés personnelles), du
9

gage, du nantissement (sûretés mobilières corporelles et incorporelles), du privilège, de


l’hypothèque.
c. L’Acte Uniforme de janvier 2000, modifié le 30 janvier 2014 relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique : qui s’inscrit profondément
dans la logique de la modernité ; il s’applique à toutes les sociétés commerciales et groupements
d’intérêt économique y compris lorsque l’Etat ou une personne de droit public y est associé. La
typologie des sociétés commerciales est intéressante à plus d’un titre ; non seulement, les
statuts les moins contraignants sont retenus par le tissu des petites et moyennes entreprises,
mais des formes d’entreprises, typiquement locales, sont également prévues. C’est là une
spécificité qui distingue le droit OHADA des droits Européens. On y retrouve la SNC, la SCS,
la SARL, la SA, la SAS, le GIE, la SEP, la SF ou créée de fait.
d. L’Acte Uniforme de juillet 1998 portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et de voies d’exécution tel que révisé le 17 octobre 2023 et entrée en vigueur
le 16 février 2024 soit 90 jours après sa publication au journal officiel : vise à renforcer des
voies d’exécution destinées à contraindre un débiteur défaillant à s’exécuter. Il y a l’injonction
de payer, la procédure simplifiée tendant à la délivrance ou la restitution d’un bien meuble
déterminé qui constituent les procédures simplifiées de recouvrement ; la saisie conservatoire,
la saisie vente, la saisie et cession des rémunérations, la saisie appréhension et saisie-
revendication des biens meubles corporels, la saisie des droits des associés et des valeurs
mobilières, la saisie immobilière qui constituent les voies d’exécution.
e. L’Acte Uniforme du 15 décembre 2010 relatif aux sociétés coopératives : qui
institue des règles spécifiques harmonisées pour les sociétés coopératives ; en effet, l’acte
uniforme sur le droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique n’était n’avait pas
prévu les sociétés coopératives et n’était adapté au secteur coopératif ; ainsi le 15 décembre
2010 a été adopté l’acte régissant les sociétés coopératives, qui est entré en vigueur le 15 mars
2011. Cet acte prévoit deux types des sociétés coopératives à savoir la société coopérative
simplifiée (cinq membres, personnes physiques ou morales au minimum) et la société
coopérative avec conseil d’administration (quinze membres au moins, personnes physiques ou
morales). Les sociétés coopératives fonctionnent suivant les principes coopératifs
universellement reconnus. De nature, la société coopérative est civile. Elle peut être
commerciale par son objet.

f. L’Acte Uniforme du 15 septembre 2015 portant organisation des procédures


collectives d’apurement du passif : Il définit les stratégies préventives, de sauvetage et de
10

gestion des entreprises en difficulté c’est-à-dire en voie de cessation ou en cessation de


paiement et les sanctions patrimoniales, professionnelles ou pénales applicables en cas de
faillite ou de banqueroute. Il prévoit la conciliation et le règlement préventif, qui visent à éviter
la cessation de paiement ; ils viennent en amont de celle-ci. A côté de ces procédures
préventives ; nous avons les procédures curatives qui sont : le redressement judiciaire
(procédure visant à sauver l’entreprise en cessation de paiement et la liquidation des biens qui
vise à réaliser l’actif de l’entreprise débitrice en cessation de paiement dont la situation est
irrémédiablement compromise pour apurer son passif.

g. L’Acte Uniforme de 23 novembre 2017 relatif au droit de l’arbitrage : qui constitue


un droit d’arbitrage commun à tous les Etats membres de l’OHADA ; l’arbitrage n’est autre
chose qu’une procédure de règlement des différends privée plutôt que judiciaire ; c’est donc en
clair, une procédure dans le cadre de laquelle le litige éventuel est soumis, d’un commun accord
entre les parties, à un ou plusieurs arbitres, qui rendent une décision contraignante. Pour être
exécutoire, la décision, appelée sentence arbitrale, doit obtenir l’exéquatur du juge compétent.

h. L’Acte Uniforme du 26 janvier 2017 relatif au Droit comptable et à l’information


financière qui abrogé l’Acte uniforme du 20 mars 2000 portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises et qui institue un système comptable unique
dans l’espace OHADA et vise l’information financière des entreprises ; cela permet de
crédibiliser les entreprises vis-à-vis du public et surtout de leurs partenaires potentiels.

i. L’Acte Uniforme du 22 mars 2003 relatif aux contrats de transport de


marchandises par route : qui vise l’unification des contrats de transport des marchandises par
route dans l’espace OHADA et entre deux Etats dont un est membres de l’OHADA ; cet Acte
s’applique à tous les contrats de transport de marchandises par route lorsque le lieu de prise en
charge de la marchandise et le lieu prévu pour la livraison, tels qu’ils sont indiqués au contrat,
sont situés soit sur le territoire d’un Etat membre de l’OHADA, soit sur le territoire de deux
Etats différents dont l’un au moins est membre de l’OHADA. Le contrat de transport de
marchandises par route est défini comme tout contrat par lequel une personne physique ou
morale, le transporteur, s’engage principalement et moyennant une rémunération, à déplacer
par route, d’un lieu à un autre et par le moyen d’un véhicule, la marchandise qui lui est remise
par une autre personne appelée l’expéditeur.

j. Acte Uniforme du 23 novembre 2017 relatif à la médiation qui s’applique à la


procédure de médiation : La médiation étant définie comme tout processus, quelle que soit
11

son appellation, dans lequel les parties demandent à un tiers de les aider à parvenir à un
règlement amiable d’un différend découlant d’un rapport juridique, contractuel ou autre lié à
un tel rapport, impliquant des personnes physiques ou morales, y compris des entités publiques.
k. L’Acte Uniforme relatif au système comptable des entités à but non lucratif en sigle
SYSCEBNL, adopté le 29 février 2023 auquel est soumise la comptabilité de toute organisation
poursuivant un but désintéressé et dont les ressources éventuellement générées par son activité
servent au fonctionnement et à la réalisation de son objet social.

Chapitre III. LES GRANDS ASPECTS DU DROIT DES AFFAIRES : AFFAIRES


COMMERCIALES ET AFFAIRES NON COMMERCIALES
Section 1. Les affaires commerciales : Les Droits commercial et des sociétés
commerciales
§.1. Le Droit commercial.
I. Commerçant personne physique et les assimilés
1. Commerçant personne physique
A. Définition du commerçant et d’actes de commerce

Aux termes de l’article 2 de l’acte uniforme relatif au droit Commercial général le


commerçant est défini comme toute personne qui fait de l’accomplissement d’actes de
commerce par nature sa profession. L’article 3 du même texte définit l’actes de commerce par
nature et donne la liste non exhaustive en ces termes « l’acte de commerce par nature est celui
par lequel une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou
par lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit pécuniaire.
Ont notamment le caractère d’actes de commerce par nature :

- L’achat de biens, meubles ou immeubles en vue de leur revente ;


- Les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d’assurance et de transit ;
- Les contrats entre commerçants pour le besoin de leur commerce ;
- L’exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de ressources
naturelles ;
- Les opérations de location de meubles ;
- Les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication ;
- Les opérations des intermédiaires de commerce, telles que la commission, le courtage,
l’agence, ainsi que les opérations des intermédiaires pour l’achat, la souscription, la
12

vente ou la location d’immeubles, de fonds de commerce, d’actions ou des part de


société commerciale ou immobilière ;
- Les actes effectués par les sociétés commerciales.

Ces actes s’opposent à ceux par leur forme prévus à l’article 4 qui sont la lettre de
change, le billet à ordre et le warrant. Ils se prouvent par tous les moyens de droit, même par
voie électronique à l’égard des commerçants.

B. Conditions de fond : La capacité d’exercer le commerce

Nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de profession habituelle, s’il
n’est juridiquement capable d’exercer le commerce. Le mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut
avoir la qualité de commerçant ni effectuer des actes de commerce ; le conjoint du commerçant
n’a la qualité de commerçant que s’il accomplit les actes de commerce par nature à titre de
profession et séparément de ceux de son conjoint. L’exercice d’une activité commerciale est
incompatible avec l’exercice des fonctions ou professions suivantes :

- Fonctionnaires et personnels des collectivités publiques et des entreprises à participation


publique ;
- Officiers ministériels et auxiliaires de justice : avocat, huissier…. ;
- Experts comptables agréés et comptable agréé, commissaire aux comptes et aux
apports… ;
- Plus généralement, toute profession dont l’exercice fait l’objet d’une réglementation
interdisant le cumul avec cette activité avec l’exercice d’une profession commerciale

C. conditions de forme
Globalement, les conditions de forme qui subordonnent l’exercice régulier des
activités commerciales concernent le RCCM, l’identification nationale et le respect de certaines
formalités publicitaires.

1°. L’immatriculation au Registre de commerce et du crédit mobilier

a) Notions

1) Définition
13

Le RCCM est un service public qui est institué aux fins de permettre l’immatriculation des
commerçants et l’inscription des sûretés constituées dans le cadre des professions. Il fonctionne,
en principe, au greffe du Tribunal du commerce où sont tenus divers répertoires reprenant de
manière alphabétique et numérique les personnes exerçant les activités commerciales dans le
ressort de la juridiction concernée.

2) Les personnes assujetties à l’immatriculation au RCCM

2.1. Personnes assujetties à l’immatriculation au RCCM

Les entités assujetties à l’immatriculation au RCCM sont :

- les personnes physiques ayant la qualité de commerçant ;


- les sociétés commerciales ;
- les sociétés civiles par leur forme et commerciales par leur objet ;
- les groupements d'intérêt économique ;
- les succursales ;
- tous les groupements dotés de la personnalité juridique que la loi soumet à
l'immatriculation ;
- toute personne physique exerçant une activité professionnelle que la loi soumet à
l'immatriculation ;
- les établissements publics ayant une activité économique et bénéficiant de l'autonomie
juridique et financière.

L’obligation d’immatriculation au RCCM pèse sur tout commerçant qui n’est pas
éligible au régime d’entreprenant ou de la patente.

2.2. Critère de catégorisation et Seuil d’assujettissement

a) Critère de catégorisation : le chiffre d’affaires annuel

Le chiffre d’affaires est le montant global des recettes provenant de la réalisation des activités
commerciales (ventes des biens ou prestation des services). C’est le critère souvent utilisé pour
déterminer la pondération d’une entreprise sur le marché au regard de sa clientèle. Il peut être
journalier, mensuel, annuel… En matières fiscale et comptable notamment, les obligations des
assujettis sont ventilées en tenant compte de leur chiffre d’affaires.

b) Seuil d’assujettissement
14

Les articles 30 de l’AUDCG et 13 de l’acte uniforme relatif au droit comptable et à


l’information financière (AUDCIF) fixent les seuils des chiffres d’affaires qui permettent de
placer le commerçant personne physique dans la catégorie des personnes assujetties à
l’immatriculation au RCCM. Ces seuils sont :

- 60 millions de FCFA pour les entreprises de négoce (opérations de vente


principalement) ;

- 40 millions de FCFA pour les entreprises artisanales et assimilées (boulangerie,


couture…) ;

- 30 millions de FCFA pour les entreprises de service (exemple : transport, hôtellerie,


restauration…).

En substance, la réalisation pendant deux exercices successifs d’un chiffre d’affaires annuel
hors taxe supérieur à ces seuils légaux obligent l’individu à demander son immatriculation au
RCCM.

b) Procédure de l’immatriculation

La demande d’immatriculation est introduite par le propriétaire de l’entreprise


individuelle ou par les administrateurs ou les gestionnaires de la société ou encore par un fondé
des pouvoirs spécial.

Pour les personnes morales (sociétés commerciales et GIE), le dépôt des statuts est
exigé (art. 46-AUDCG). Pour ces dernières, l’immatriculation au RCCM (ou RSC) a pour effet
principal l’octroi de la personnalité morale (art. 29 et 98-AUSCGIE).

L’immatriculation doit être demandée dans le premier mois de l’exploitation des


activités pour les personnes physiques ou dans le mois de leur constitution pour les personnes
morales. Sont également tenus à l’obligation d’immatriculation, les intermédiaires de
commerce qui sont le commissionnaire, le courtier et l’agent commercial ; ce sont des
personnes qui s’entremettent dans la circulation des biens et services.

c) Radiation du registre de commerce

La radiation consiste à rayer le nom d’un commerçant des répertoires du RCCM. Elle
peut être opérée, dans un délai de un mois lorsque :

- le fonds de commerce est déplacé vers le ressort d’un autre tribunal de commerce (il
faut solliciter une nouvelle immatriculation au lieu de transfert) ;
- le commerçant a cessé l’exploitation de son commerce.
15

Il en sera de même lorsqu’à l’issue de l’instruction à posteriori du dossier de demande


d’immatriculation, il est constaté que la personne à laquelle le numéro d’immatriculation a été
attribué lors du dépôt de la demande ne remplit pas les conditions exigées (article 66 de
l’AUDCG).

2°. L’identification nationale et publication de l’acte de mariage

a) L’identification nationale

Toutes les entreprises commerciales (individuelles ou sociétaires) doivent, en plus de


l’immatriculation au RCCM, être identifiées au niveau national. Elles obtiennent ainsi un
numéro qui leur est attribué par le ministère national de l’économie (ordonnance n°73-236 du
13/8/1973). Le Chef de division provinciale de l’Economie peut, par délégation, délivrer un
numéro d’identification nationale.

Le défaut de l’identification nationale expose le commerçant à des sanctions pénales. Il est aussi
puni de sanctions d’ordre civil et administratif. Le commerçant défaillant ne peut ni obtenir un
crédit à la banque, ni conclure des contrats avec l’administration.

b) Publication de l’acte de mariage du commerçant

Relativement à la situation matrimoniale du commerçant, l’article 52 de l’AUDCG prévoit que


la demande d’immatriculation indique notamment :

- la date et le lieu du mariage ;


- le régime matrimonial adopté ;
- les clauses opposables aux tiers restrictives de la libre disposition des biens des époux
ou l’absence de telles clauses ;
- les demandes en séparation de biens.

Au lieu d’une publication séparée de l’extrait de l‘acte de mariage, le législateur


communautaire ramène cette formalité à l’inscription de la mention sur la situation
matrimoniale du commerçant dans la demande de l’immatriculation. Par conséquent, les
modifications intervenues ultérieurement sur cette situation doivent aussi faire l’objet
d’inscription modificative ou complémentaire.

3°. Les sanctions


Les prescriptions légales et réglementaires en matière des conditions d’accès à la
profession commerciale sont d’ordre public. Elles sont assorties des sanctions civiles et pénales.
16

Le juge peut, si nécessaire, ordonner le scellé ou, à la rigueur, la fermeture de l’établissement


fonctionnant de manière irrégulière.

2. Les assimilés au commerçant personne physique : L’entreprenant et le petit


commerçant

a) L’entreprenant

1) Caractères de l’entreprenant

L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration,
exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole (art.30-
AUDCG). L’existence, dans la chaine des professionnels du commerce, des entreprenants dont
le statut est distinct de celui des personnes assujetties à l’immatriculation démontre que
l’accomplissement des actes de commerce à titre de profession n’est pas l’apanage des seuls
commerçants.
Le chiffre d’affaires annuel hors taxe est le principal critère de détermination des personnes
relevant de la catégorie d’entreprenant. En principe, le seuil du chiffre d’affaires annuel à
prendre en compte est fixé par le droit communautaire (art.30 al.2 de l’AUDCG et art.13-
AUDCIF)). Ce seuil peut aussi être fixé par le droit interne (art.30 al.4).

2) L’entreprenant et l’entreprise de petite taille

D’après l’ordonnance-loi n°13/006 du 23/02/2013 portant régime fiscal applicable aux


entreprises de petite taille en matière d’impôt sur les bénéfices et profits, ces entreprises de
petite taille sont deux sortes : les petites entreprises et les micro-entreprises.

- la micro-entreprise est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas
10.000.000 FC (dix millions) ;
- la petite entreprise est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à
10.000.000 FC mais inférieur à 80.000.000 FC.

3) Régime juridique de l’entreprenant

Le statut d’entreprenant est une situation transitoire qui permet de lutter contre les
activités informelles. Il bénéficie des avantages suivants :

- il bénéficie de certains avantages reconnus au commerçant (régime de preuve, de


prescription, de bail professionnel sauf en ce qui concerne le droit au renouvellement
du bail et à la fixation judiciaire du montant du loyer (articles 33, 64 et 134-AUDCG) ;
17

- l’entreprenant fait l’objet d’un régime fiscal de faveur devant le permettre à devenir un
commerçant.

L’entreprenant est tenu de faire une déclaration d’activités au RCCM et obtenir un


numéro d’entreprenant (article 62-AUDCG) et éventuellement une patente. Il tient la
comptabilité suivant le système minimum de trésorerie.

Lorsque le chiffre d’affaires annuel de l’entreprenant dépasse les seuils légaux, il est
tenu d’obtenir une immatriculation au RCCM.

b) Le petit commerçant

1) Notions

Aux termes de l’ordonnance-loi n°90-046 du 8/8/1990 portant réglementation du petit


commerce telle que modifiée et complétée à ce jour, le petit commerçant est une personne qui
vend des denrées et marchandises en petite quantité, à domicile, sur un marché public, de
manière ambulante… Il peut s’agir aussi de la prestation des services à très petite échelle. Il
constitue ce qu’il convient d’appeler une micro-entreprise dont le chiffre d’affaires annuel ne
dépasse pas dix millions (10.000.000) de FC.

2) Régime juridique du petit commerce

L’exercice du petit commerce est subordonné à la réunion des conditions suivantes :


- la nationalité congolaise ;
- l’obtention d’une patente ;
- l’absence de situation d’incompatibilité ;
- l’absence d’antécédents judiciaires relatifs à la délinquance économiques ou la
délinquance contre les biens.

Le petit commerçant doit obtenir une patente annuelle au taux fixé par l’autorité
compétente. Sont cependant exemptés de l’obligation de l’obtention de la patente ainsi que du
respect des obligations analogues :

- les cultivateurs et éleveurs vendant occasionnellement leurs produits ;


- les petits marchands ambulants des produits de consommation courante portés en
mains ;
- les cireurs des chaussures ;
- les vendeurs des journaux à la criée ;
- les petits vendeurs à domicile dont les recettes journalières sont très maigres.
18

Le petit commerçant acquitte un impôt forfaitaire annuel de cinquante mille FC (la


patente). Il est dispensé de l’obligation de tenir une comptabilité et doit simplement se rendre
disponible pour les opérations de recensement fiscal.

L’exercice illégal du petit commerce, notamment sans avoir préalablement obtenue


une patente est passible d’amende ou d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à six mois de
servitude pénale principale.

II. Détermination des entreprises commerciales

a. Notion d’entreprise

Comment définir une entreprise ? L’entreprise est à la fois une cellule économique
(création de richesses), une cellule sociale, un centre autonome de décision et également
distributrice de revenus (salaires). Elle est en relation permanente avec les autres cellules
économiques (ménages, fournisseurs, conquérants, etc…).

b. Types d’entreprises commerciales

A ce point, il faut retenir qu’il existe plusieurs modes de classement des entreprises ;
mais ce qui nous concerne consiste à distinguer l’entreprise commerciale individuelle et celle
sociétaire ou collective.

§.2. Le Droit des commerçants personnes morales : Les sociétés commerciales

I. Constitution d’une société

Pour qu’une société soit créée d’une manière régulière, il est nécessaire de respecter
certaines conditions de fond et de forme. Le non-respect des règles en cette matière entraîne un
certain nombre de sanctions.

1. Conditions de fond
- Les associés

Les associés sont les personnes physiques ou morales qui participent, moyennant une
contribution déterminée, à la constitution et à la vie de la société. La capacité à devenir associé
varie avec la forme de cette dernière.

La création d’une société nécessite, en principe, un concours de volontés d’au moins


deux associés. Mais certaines sociétés commerciales peuvent être créées par une seule personne.
Dans ce cas, la société est dite ‘’société unipersonnelle.

- Elaboration des statuts de la société


19

Par ‘’statuts’’, il faut entendre l’écrit exprimant la volonté de s’associer pour créer une
société. Ils sont établis par acte notarié. Les statuts peuvent consister en un acte contractuel
lorsqu’il s’agit de créer une société pluripersonnelle. Dans le cas d’une société pluripersonnelle,
les statuts consistent en un acte unilatéral, œuvre de la personne (associé unique) qui entend
affecter une partie de ses biens au fonctionnement de la société.

La loi détermine les mentions qui doivent figurer obligatoirement dans les statuts.

- Le capital de la société

Le capital est l’ensemble des biens en nature et/ou en numéraire apportés par les
associés pour financer les opérations d’exploitation de l’objet social. Son montant est, en
principe, fixe. Mais la création des sociétés à capital variable est, dans certaines conditions
permises (art. 269-1 de l’AUSCGIE). Le capital de la société coopérative est aussi variable. La
constitution du capital d’une société nécessite ainsi des apports à effectuer par les associés.

Le capital est constitué des apports. Les apports sont les éléments économiques que
les associés mettent à la disposition de la société pour la réalisation de son objet. La loi prévoit
trois types d’apport :

- les apports en nature : biens meubles ou immeubles, corporels ou incorporels ;


- les apports en numéraire : sommes d’argent ;
- les apports en industrie : travail que l’associé promet d’exécuter (en sa qualité d’associé
et non d’employé ; les apports en industrie ne sont pas constitutifs du capital).

Les titres sont les droits émis par la société en rémunération des apports effectués par
les associés. Ces titres prennent différentes dénominations. Ils sont appelés ‘’parts sociales’’
dans les SNC, les SCS, les SARL et les sociétés coopératives. Ils sont dits ‘’actions’’ dans les
SA et les SAS.

2. Conditions de forme
- L’immatriculation de la société

L’immatriculation est une procédure qui consiste en l’enregistre, auprès des services
compétents, d’une société qui vient d’être créée. Elle s’opère au Registre du commerce et du
Crédit mobilier pour les sociétés commerciales et au Registre des sociétés coopératives pour
les sociétés coopératives.
20

Pour les besoins de l’immatriculation, le requérant introduit une demande appuyée de


toutes les pièces exigées, notamment les statuts de la société. L’effet principal de
l’immatriculation est l’octroi de la personnalité juridique à la société.

Certaines sociétés ne sont pas cependant immatriculées et sont dépourvues de


personnalité juridique. Tel est le cas des sociétés suivantes :

- la société en participation dont les fondateurs décident de ne pas l’immatriculer ;


- la société de fait qui est une société qui existe sans immatriculation parce que les
conditions de sa création ne sont pas toutes réunies ;
- la société créée de fait qui résulte d’un comportement des personnes qui agissent comme
si elles sont des associés alors qu’elles n’ont entrepris aucune démarche pour la création
d’une société.

Il existe, par ailleurs, certaines structures qui dépendent de la société mais, à la


différence de celle-ci, n’ont pas la personnalité juridique. Ce sont la succursale et le bureau de
représentation ou de liaison.

Les sanctions de l’inobservation des conditions de formation des sociétés sont de deux
sortes : certaines frappent la société créée irrégulièrement (nullité) ; d’autres s’appliquent aux
auteurs des irrégularités (responsabilité).

II. Sortes des sociétés commerciales

En droit communautaire de l’OHADA, il est organisé deux catégories de sociétés : les


sociétés immatriculées et les sociétés non immatriculées.

1) Les sociétés immatriculées

- la société en nom collectif ;

- la société en commandite simple ;

- la société coopérative ;

- la société à responsabilité limitée ;

- la société anonyme ;

- la société par actions simplifiées.

2) Les sociétés non immatriculées


21

- la société de fait ;

- la société créée de fait ;

- la société en participation.

Au régime applicable aux sociétés, il est joint une législation propre au groupement
d’intérêt économique qui, en substance, est une structure créée dans les mêmes formes que la
société commerciale mais qui ne l’est pas.

Quant à la société coopérative, elle est par nature civile et régie par une législation
propre au regard de son importance et des principes qui la gouverne.

§. 3. Contentieux commercial

A. Les juridictions étatiques

1. Le tribunal de commerce

a) Organisation du tribunal de commerce

Le tribunal de commerce est une juridiction de droit commun de l’ordre judiciaire


siégeant au premier degré (créé par la loi n°002-2001 du 3 juillet 2001). Son siège ordinaire et
son ressort correspondent à ceux d’un tribunal de grande instance.

Le tribunal de commerce est composé de deux catégories des juges : les juges
permanents dont un président (magistrats de carrière) et les juges consulaires élus par les
délégués des organisations professionnelles du commerce et de l’industrie (ils sont confirmés
par le ministre de la justice et sont régis quant à leur discipline par le statut des magistrats).

Le tribunal de commerce siège au nombre de trois juges (un juge permanent et deux
juges consulaires) avec l’assistance du ministère public et du greffier. Le juge permanent
préside la chambre lorsqu’il s’agit des affaires qui touchent à l’ordre public (faillites et
concordats judiciaires, contentieux relatifs au contrat de société, la concurrence déloyale, les
chèques et les effets de commerce).

b) Compétence du tribunal de commerce

En matière de droit privé Le tribunal de commerce connaît des contestations portant


sur les engagements et transactions entre commerçants, les conflits relatifs aux sociétés, les
actes de commerce et les actes mixtes (défendeur commerçant), la concurrence, les chèques et
les effets de commerce, les procédures collectives.
22

En matière de droit pénal, le tribunal de commerce connaît des infractions à la


législation économique et commerciale, quel que soit le taux de la peine ou la hauteur de
l’amende.

- Infractions à la législation économique et commerciale

Si l’on convient que le droit économique est la branche du droit dont l’objet est l’étude
des règles relatives aux interventions de l’Etat (et des collectivités territoriales) en matière
économique, la législation en matière économique est donc l’ensemble de ces règles.

Il s’agit, en substance, de toutes les règles portées par les lois et règlements visant la
protection de l’ordre public économique (promotion, orientation, direction et protection des
agents économiques : producteurs, distributeurs, consommateurs).

Les lois et règlements économiques couvrent les secteurs aussi variés que la législation
bancaire, la règlementation des prix et de change, la protection de l’environnement et la
conservation de la nature. C’est aussi le cas des atteintes aux lois régissant les rapports
professionnels (lois du travail et de la sécurité sociale), la promotion et la protection des
investissements (régime des investissements, marchés publics, sous-traitance, concurrence…),
l’exploitation des ressources naturelles (mines, hydrocarbures, forêts, agriculture), les finances
publiques et privées (épargne et crédit, assurances, mutualités, mouvements des capitaux…)…

- Infractions à la législation commerciale

La législation commerciale comprend les lois et règlements qui régissent l’activité des
commerçants dans les rapports entre eux-mêmes ou dans les rapports entre les commerçants et
leurs clients ou encore dans les rapports entre les commerçants et l’administration publique.
L’on pourrait même considérer que l’expression ‘’législation économique et commerciale’’
contient le germe de la tautologie en ce que l’essence même des infractions à la législation
commerciale est déjà comprise dans le dispositif légal et réglementaire visant le maintien de
l’ordre public économique.

Nombre des infractions à la législation économique et commerciale sont spécifiées


dans le code pénal. D’autres sont prévues par des lois particulières. L’atteinte à l’ordre public
économique est donc le critère susceptible de déterminer la compétence du tribunal de
commerce en matière répressive.

2. La Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA)


23

a) Organisation de la CCJA

La CCJA est l’institution juridictionnelle de l’OHADA. Elle a une double vocation :


l’uniformisation de l’interprétation du droit communautaire en tant que cour de cassation avec
pouvoir d’évocation et la promotion de l’arbitrage en tant qu’institution d’arbitrage (art.14 du
traité de l’OHADA). Elle est composée des juges nommés par le Conseil des ministres pour un
mandat de sept ans non renouvelables (elle ne peut compter qu’un juge ressortissant d’un Etat
partie).

La CCJA siège à Abidjan (ou en foraine), en formation plénière ou en chambres, avec


le concours d’un greffier (le ministère de l’avocat étant obligatoire). Des chambres composées
de trois juges peuvent être constituées. Les chambres sont présidées par le président ou par un
des deux vice-présidents. Un juge rapport est commis pour le suivi de la régularité de la
procédure dans chaque cause.

B. Les modes alternatifs de règlement des différends commerciaux

Les parties à un conflit d’affaires peuvent, en lieu et place de se pourvoir devant les
juridictions d’Etat, recourir aux modes alternatifs de règlement des différends. Ces modes sont :
la médiation et l’arbitrage.

1. La médiation

a) Objet et sortes des médiations

1) Définition

La médiation est définie comme tout processus, quelle que soit son appellation, dans
lequel les parties demandent à un tiers appelé ‘’médiateur’’ de les aider à parvenir à un
règlement amiable d'un litige, d'un rapport conflictuel ou d'un désaccord (différend) découlant
d'un rapport juridique, contractuel ou autre ou lié à un tel rapport, impliquant des personnes
physiques ou morales, y compris des entités publiques ou des Etats. Elle est régie par l’Acte
uniforme relatif à la médiation du 23 novembre 2017.

L’engagement pris pour le recours à la médiation pour le règlement d’un litige né ou


à naître empêche les parties à entamer toute autre procédure arbitrale ou judiciaire tant que la
médiation n’est pas vidée ; sauf en ce qui les mesures de sauvegarde ou conservatoire (art.15).
24

2) Sortes de médiations

La médiation peut être conventionnelle (mise en œuvre par les parties), judiciaire (sur
demande ou invitation d'une juridiction étatique (médiation judiciaire), d'un tribunal arbitral ou
d'une entité publique compétente.

La médiation peut être ad hoc ou institutionnelle. La médiation institutionnelle est celle


qui se déroule devant une institution de médiation. En y recourant, les parties adhèrent au
Règlement de médiation de ladite institution.

b) Procédure de la médiation

1) Ouverture de la procédure

La médiation peut être enclenchée en vertu d’une convention de médiation ou d’une


invitation faite par la partie la plus diligente ; cette invitation devant être acceptée par écrit dans
les quinze jours qui suivent sa notification.

Une juridiction étatique ou arbitrale peut, en accord avec les parties, suspendre la
procédure et les renvoyer à la médiation. Dans ce cas, et sauf convention contraire des parties,
le début de la procédure de médiation suspend le délai de prescription de l'action.

Les frais de la médiation, y compris les honoraires des médiateurs sont soit fixés par
les parties, soit par la juridiction étatique ou arbitrale qui renvoie à la médiation, soit en
référence au barème de l’institution de médiation. Sauf convention contraires, ils sont supportés
à parts égales par les parties (art.13).

2) Désignation et diligences des médiateurs

Le ou les médiateurs sont choisis de commun accord par les parties, recommandés ou,
au besoin, nommés par une institution offrant les services de médiation appelée ‘’autorité de
désignation’’. La personne sollicitée ou nommée en qualité de médiateur signale ou révèle, sans
tarder, toutes circonstances de nature à soulever des doutes légitimes sur son impartialité ou son
indépendance.

L’exercice de la fonction de médiateur place ce dernier dans une situation


d’incompatibilité. Sauf convention contraire des parties, le médiateur ne peut assumer les
fonctions d'arbitre, d'expert ou de conseil dans un différend qui a fait ou qui fait l'objet de la
procédure de médiation ou dans un autre différend né du même rapport juridique ou lié à celui-
ci.
25

La procédure de médiation se déroule soit suivant la convention des parties, soit en


référence à un règlement de médiation. A défaut, le médiateur mène la médiation comme il
l'estime approprié, compte tenu des circonstances de l'affaire, des souhaits exprimés par les
parties et de la nécessité de parvenir rapidement à un règlement du différend.

Dans tous les cas, le médiateur respecte les prescriptions suivantes :

- la diligence dans l’accomplissement de sa mission ;

- le traitement équitable des parties ;

- il n'impose pas aux parties une solution au différend mais il peut faire des propositions
en vue du règlement du différend ;

- il peut inviter les parties à désigner un expert en vue de recueillir un avis technique.

3) Principes directeurs de la médiation

Le médiateur et toute institution offrant des services de médiation adhèrent aux


principes suivants :

- le respect de la volonté des parties ;

- l'intégrité morale, l'indépendance et l'impartialité du médiateur (il signale les parties de


toute rencontre qu’il a avec chacune d’elles ou leurs conseils) ;

- la confidentialité et l'efficacité du processus de médiation (les informations restent


confidentielles et ne peuvent être reçues comme moyen de preuve dans une procédure ;
sauf convention contraire des parties ou exigence légale – art.11) ;

- le respect des règles d'ordre public.

4) Fin de la procédure de médiation

La procédure de médiation prend fin par :

- la conclusion d'un accord issu de la médiation dûment signé par les parties et,
éventuellement, par le médiateur ;

- le constat d’échec de la médication (par une déclaration écrite du médiateur) ;

- la décision des parties (déclaration écrite adressée au médiateur) ;

- la décision d’une partie (notifiée aux autres parties et éventuellement au médiateur) ;

- l'expiration du délai de médiation.


26

En cas d’échec d’une médiation ordonnée par le juge ou par l'arbitre, la procédure
judiciaire ou arbitrale reprend son cours normal. Mais lorsque la médiation prend fin par accord
amiable des parties, le juge ou l'arbitre constate cet accord.

c) Exécution de l’accord de médiation et voies de recours

Lorsque la médiation aboutit à un accord écrit, celui-ci lie les parties et est obligatoire.
Il est susceptible d’exécution forcée après authentification par le notaire, homologation ou
exéquatur par la juridiction compétente. L’homologation ou l’exéquatur peut être refusé si
l’accord de médiation est contraire à l’ordre public. La décision d’homologation ou d’exéquatur
n’est susceptible d’aucun recours. Celle de refus est susceptible de pourvoi en cassation devant
la CCJA.

Le juge statue par ordonnance dans un délai de quinze jours à compter du dépôt de la
demande. Son silence vaut homologation ou exéquatur ; le greffier appose la formule exécutoire
sur l’accord, sauf recours suspensif de la partie adverse devant la CCJA, recours fondé sur la
violation de l’ordre public (art.16).

2. L’arbitrage ad hoc

L’arbitrage ad hoc est organisé par l’Acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage du 23
novembre 2017 qui est entré en vigueur le 23 février 2018 et qui tient de loi d’arbitrage dans
les Etats parties.

a) Fondements : convention d’arbitrage ou instrument relatif aux investissements

Toute personne physique ou morale, de droit public ou de droit privé, ayant le pouvoir
de disposer d’un droit peut être partie à une procédure d’arbitrage. L'arbitrage peut être fondé
sur une convention d'arbitrage. Celle-ci est un écrit établi avant la naissance du litige dont la
cause se trouve dans un contrat (clause compromissoire) ou après la naissance du litige
(compromis d’arbitrage). Un compromis peut être conclu même lorsqu’une instance est déjà en
cours devant une juridiction étatique. La convention d'arbitrage est indépendante du contrat
principal ; elle demeure valable même si ce dernier vient à être annulé (relativité du principe de
l’accessoire).

L’arbitrage peut se fonder aussi sur un instrument relatif aux investissements (code
des investissements, traité bilatéral ou multilatéral relatif aux investissements).

b) Le tribunal arbitral

1) Les arbitres
27

Le tribunal arbitral est constitué soit d’un, soit de trois arbitres, personnes physiques
ayant le plein exercice de leurs droits, nommés et remplacés par les parties ou, à défaut d’accord,
par le tribunal compétent. L’acceptation de la charge d’arbitre est exprimée par écrit.

L’arbitre doit demeurer indépendant et impartial à l’égard des parties. A défaut, il doit
renoncer à la proposition de nomination ou se déporter. Il peut être récusé. Le tribunal
compétent statue sur la récusation dans un délai de trente jours (sa décision n’est susceptible de
cassation devant la CCJA). A défaut, la partie la plus diligente peut en référer à la CCJA (art.8-
AUA).

2) L’instance arbitrale

L’instance arbitrale n’est engagée qu’après épuisement d’autres modes préalables de


règlement du différend éventuellement convenus entre les parties. Elle se déroule dans le
respect des principes suivants :

- l’égalité des parties ;

- la soumission au règlement d’arbitrage de l’organisme d’arbitrage compétent (les


parties peuvent y émettre des réserves en accord avec ledit organisme) ;

- le tribunal arbitral statue sur sa propre compétence (l’exception d’incompétence doit


être soulevée avant toute défense au fond ; elle peut être jointe au fond) ;

- la durée de l’instance est de six mois, à compter de l’acceptation par le dernier arbitre
(art.10), il peut être prorogé par les parties ou par le tribunal étatique compétent ;

- la primauté de l’instance arbitrale sur la juridiction étatique en cas de litispendance


(art.13) ;

- la juridiction étatique ne peut relever d’office son incompétence, elle peut ordonner des
mesures conservatoires ;

- les parties apportent la preuve de leurs prétentions ;

- devoir de célérité et de loyauté (interdiction des dilatoires) ;

- principe du contradictoire ;

- le tribunal arbitral peut solliciter l’aide des autorités judiciaires, nommer des experts,
prononcer des mesures conservatoires autres que les saisies et les sûretés judiciaires
(art.14) ;
28

- règlement du litige en application du droit choisi par les parties ou, à défaut, en
application des règles les plus appropriées ;

- le tribunal arbitral peut, si les parties lui en ont donné le pouvoir, statuer en amiable
compositeur.

3. L’arbitrage institutionnel

a) Fondement et objet

1) Fondement de l’arbitrage institutionnel

En application des dispositions du Traité de l’OHADA (art.21 du Traité), la CCJA


exerce les attributions d'administration des arbitrages conformément aux dispositions du
Règlement d’arbitrage de la CCJA du 23 novembre 2017. Dans ce cadre, elle statue par voie de
décisions de nature administrative et non juridictionnelle (rôle prépondérant du Secrétaire
général sur celui du Greffier) ; les membres ayant la nationalité d’un Etat impliqué directement
dans une procédure arbitrale n’y participent. Les décisions relatives à l’exéquatur des sentences
arbitrales sont cependant de nature juridictionnelle.

La CCJA ne tranche pas elle-même les différends. Elle nomme ou confirme les arbitres
lorsque ceux-ci sont nommés par les parties. Elle est informée du déroulement de l'instance et
examine les projets de sentence.

2) Objet de l’arbitrage institutionnel

La CCJA administre les procédures arbitrales ouvertes en vertu d’une convention


d’arbitrage pour les différends ayant une cause contractuelle lorsque l’une des parties a son
domicile ou sa résidence dans le territoire d’un Etat membre de l’OHADA, soit que le contrat
est exécuté ou est à exécuter, en tout ou en partie sur le territoire d’un Etat membre de
l’OHADA.

La Cour peut également administrer des procédures arbitrales fondées sur un


instrument relatif aux investissements, notamment un code des investissements ou un traité
bilatéral ou multilatéral relatif aux investissements.

3) Les arbitres

Le différend est tranché par un tribunal arbitral constitué par un arbitre unique ou par
trois arbitres. L’arbitre unique est nommé de commun accord par les parties (il doit être
confirmé par la Cour) ou, à défaut, par la Cour elle-même. Lorsque trois arbitres ont été prévus,
29

chacune des parties en désigne un (ils sont confirmés par la Cour), le troisième est désigné par
les deux premiers ou, à défaut, par la Cour.

Les arbitres sont choisis sur la liste établie par la Cour et mise à jour annuellement, à
l’exclusion des membres de la Cour. La nomination tient compte notamment de la nationalité
des parties, du lieu de résidence de celles-ci et celui de leur conseil et des arbitres, du siège de
l'arbitrage, de la langue des parties, de la nature des questions en litige, de la disponibilité des
arbitres et, éventuellement, du droit applicable au différend.

L’arbitre doit être et demeurer indépendant et impartial vis-à-vis des parties. Il doit
poursuivre sa mission jusqu'à son terme avec diligence et célérité. Pour ces motifs, il doit se
déporter ou peut être récusé.

b) Procédure de l’arbitrage institutionnel

1) La demande d’arbitrage

La procédure d’arbitrage commence par une demande d’arbitrage adressée au


Secrétaire général de la CCJA. Elle indique l’identité des parties et soutenue par la convention
d’arbitrage, un exposé sommaire du différend et des frais d’introduction de la demande.

Le Secrétaire général notifie immédiatement la demande aux défendeurs qui y répondent dans
les trente jours de la notifie et peuvent, éventuellement, formuler des demandes
reconventionnelles. Les parties peuvent solliciter l’intervention forcée des personnes liées par
la convention d’arbitrage mais étrangères à la procédure entamée. L’intervention volontaire
n’est admise qu’après constitution du tribunal arbitral.

Lorsqu’il existe une convention d’arbitrage dont l’existence est constatée prima facie,
la Cour peut décider de la poursuite de la procédure même si une des parties s’en abstient. Si
nécessaire, le tribunal arbitral peut prononcer des mesures conservatoires à l’exclusion des
sûretés judiciaires et des saisies conservatoires.

2) La réunion de cadrage

Le siège de l’arbitrage est fixé par les parties ou, à défaut, par la Cour avant la
transmission du dossier au tribunal qui, dans les 45 jours qui suivent, convoque les parties (et
leurs conseils) en réunion de cadrage sanctionnée par un PV (signé par les arbitres et les parties).
La réunion de cadrage examine notamment :

- la saisine du tribunal (l’exception d’incompétence est soulevée au plus tard au cours de


cette réunion) ;
30

- les points sur lesquels le tribunal devra statuer et se prononcer ;

- l’attribution éventuelle du pouvoir d’amiable compositeur au tribunal arbitral ;

- le calendrier prévisionnel du déroulement de la procédure ;

- le droit applicable : procédure (Règlement d’arbitrage de la CCJA et autres règles), fond


(règles choisies par les parties ou le tribunal, stipulations contractuelles, pratiques du
commerce international – art.17).

3) Instruction de la cause et clôture de la procédure

La procédure arbitrale est confidentielle et contradictoire. Les parties comparaissent


en personne, assistées ou représentées (elles peuvent être entendues séparément). Le tribunal
peut nommer des experts, entendre les témoins.

La procédure est close lorsque le tribunal finit l’instruction, le demandeur retire sa


demande (sauf opposition du défendeur) ou si la procédure devient superflue ou impossible.
Les parties qui se mettent d’accord en cours d’instance peuvent demander au tribunal de
prononcer une ‘’sentence d’accord parties’’ (art.20).

§3. Autres aspects du Droit des Affaires

I. La réglementation du prix et de la concurrence en RDC.

A. Le prix

1°. Définition

Le prix est défini comme la valeur monétaire d’un bien ou d’un service qu’une personne
offre à une autre. Il est donc, sur le plan juridique, un élément indispensable pour le contrat de vente et
fait ainsi la différence entre la vente et l’échange ou le troc (de dernier étant d’ailleurs une activité
d’échange formellement interdite par la loi).

2°. Base légale et principes généraux

En matière de réglementation de prix, le texte de base est la loi Organique n°18-020 du 9


juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence.

a) La liberté des prix


31

En matière de prix, le principe de base est la liberté de prix. Ce principe signifie que les prix des
biens et services sont librement fixés par ceux qui en font l’offre. Ils ne sont pas soumis à homologation
préalable mais doivent, après qu’ils aient été fixés, être communiqués, avec le dossier y afférent, au
ministre ayant l’économie nationale dans ses attributions, pour un contrôle a posteriori. En substance,
ce principe ne signifie forcément pas que les fournisseurs des biens et des services en fixent les prix
comme bon leur semble, mais qu’ils le font sans requérir, au préalable, une autorisation quelconque de
l’administration.

Observons toutefois que la libéralisation des prix ne concerne pas certains secteurs stratégiques
(eau, électricité, hydrocarbures, transports publics). Dans ces secteurs, le Ministre ayant l’économie
nationale dans ses attributions conserve son pouvoir, qu’il petit déléguer aux Gouverneurs de Province.

b) Le contrôle des prix

La liberté des prix est une liberté encadrée. Ainsi, les vendeurs des biens ou les fournisseurs
de service doivent, de leur propre initiative ou à la demande des agents administratifs compétents,
présenter la nomenclature des prix de leurs produits pour un contrôle a posteriori pour leur
homologation. Cela permet d’éviter, ou tout au moins, de réduire la fréquence des abus éventuels.

c) L’affichage des prix

Les personnes qui offrent la vente des biens ou la fourniture des services sont tenus
d’afficher, de manière visible et lisible les prix de leurs produits. En plus de l’obligation d’affichage des
prix, il en existe une autre : la délivrance d’une facture pour toute vente de bien ou fourniture de service
pour un coût supérieur ou égal à un montant fixé par la loi, sauf si le client en dispense l’établissement.
La publicité de prix permet à la foi à l’administration de s’assurer de régularité de prix pratiqués et, en
même temps, d’éviter des ventes discriminatoires.

3°. Les pratiques interdites en matière de prix

a) Les prix illicites :

Sont considérés comme illicites, les prix sont :

- fixés exagérément au-delà de la marge bénéficiaire

- fixés en bas du coût d’acquisition de la marchandise ou de la production du bien ou de service


dans le but de gêner des concurrents.

b) La rétention de stock

La rétention des stocks est une pratique qui consiste à dissimiler le stock de marchandises
pour créer la rareté sur le marché en vue de les vende plus cher. Cette pratique est interdite. Ainsi, le
commerçant est normalement tenu de vendre son stock de marchandise jusqu’à l’épuisement.
32

c) La détention des stocks

La détention des stocks est une pratique qui consiste à détenir :

- pour les non commerçants, une quantité des denrées qui excèdent anormalement les besoins de
sa consommation personnelle ou celle de sa famille ;

- les commerçants, à détenir un stock des marchandises étrangères à son commerce ou des
marchandises qui relèvent de son commerce mais en une quantité qui dépassent anormalement
les besoins de son commerce.

4. Fixation de la marge bénéficiaire

Les marges bénéficiaires sont fixées par l’arrêté ministériel n° 020 CAB/MINECO&COM/2012
du 10 septembre 2012, portant mesures d’exécution du décret n°011/37 du 11 octobre 2011, portant
mesures conservatoires en matière d’exercice du petit commerce et du commerce de détail, ainsi que
l’annexe I de l’arrêté ministériel n° 020 CAB/MINECO&COM/2012 du 10 septembre 2012, portant
fixation des marges bénéficiaires et des quantités autorisées dans l’exercice du commerce en RDC.

Ainsi, conformément aux dispositions de l’article 8 du décret de 2011, les marges bénéficiaires
autorisées pour les producteurs locaux sont plafonnées à 20% pour la production industrielle et à 25 %
pour la production artisanale. L’article 9 du même décret renvoie la fixation des marges bénéficiaires
des grossistes importateurs et des détaillants vendant des produits locaux ou importés à l’annexe I. Mais,
les articles de bijouterie, de joaillerie et d’orfèvrerie en métaux précieux ou en plaqués de métaux
précieux ne sont soumis aux dispositions de l’article 8 et 9.

Aucune transaction ne peut comporter un cumul des marges bénéficiaires des grossistes et
détaillants, lorsque l’activité du grossiste et celle du détaillant sont confondues. Le cumul des marges
bénéficiaires étant prohibé, tout producteur est obligé de vendre ses produits aux prix ex-usine établis
conformément aux structures définies.

Le Cout d’un service rendu par la société pour compte d’elle-même ou de sa filiale dans la
fixation du prix de revient des produits et services à la production et à l’importation est exempté de la
marge bénéficiaire.

Tout opérateur économique est tenu de transmettre sa structure de prix avec toutes les pièces
justificatives y afférentes au Ministre ayant l’économie nationale dans ses attributions pour un contrôle
à posteriori. Pour toute modification ultérieure de la structure de prix transmise, seuls les éléments
affectés doivent être communiqués au Ministre ayant l’Economie nationale dans ses attributions, avec
tous les justificatifs y relatifs, le jour de l’application de la nouvelle structure de prix.

1°. Base de calcul pour les produits importés


33

La loi détermine les éléments qu’il faut prendre en compte pour déterminer le coût
d’acquisition des produits en vue d’y ajouter la marge bénéficiaire. Ces éléments sont :

1. Le prix d’achat ;

2. Les charges ; celles-ci comprennent :

- les frais d’emballage, les frais de transport, de manutention, de déchargement, de courtages et


de dépôt

- les droits et les taxes à l’exportation du pays de départ ;

- les droits de transit ;

- les droits et taxes à l’importation en RD Congo ;

- Les frais de dédouanement divers, notamment les redevances versées à l’Office Congolais de
Contrôle ;

3. Les pertes subis ; elles comprennent :

- les avaries (marchandises abîmées)

- le vol et autres pertes ;

4. Les assurances locales ;

5. Les frais bancaires ;

6. les amortissements.

2°. Base de calcul pour les produits de fabrication locale

Pour les produits de fabrication locale, les éléments à prendre en compte sont :

- le prix d’achat des matières premières ;

- les frais de fabrication ;

- les charges sociales (charge du personnel : salaires, soins médicaux et frais de loyer pour les
membres du personnel et leurs familles)

- les assurances et autres charges financières ;

- le coût des charges locatives ;

- l’entretien du matériel ;

- l’emballage ;

- les charges fiscales et les frais administratifs locaux ;

- les frais publicitaires.


34

3°. Taux de la marge bénéficiaire :

a) Principe

De manière générale, le taux de la marge bénéficiaire est fixé suivant le coût d’acquisition
ou de production d’un bien ou d’un service.

A titre illustratif, les marges bénéficiaires de ces produits sont fixées de la manière suivante :

ARTICLE GROSSISTE % DETAILLANT%


Beurre en boites 10 18
Farine de froment 10 10
Farine autre 10 12
Fruits frais 18 20
Huile alimentaire 10 12
Haricot sec 10 12
Lait en poudre 10 12
Lait liquide 10 12
Œufs 10 12
Biscuits 10 18
Poissons frais 12 20
Poissons séchés, fumés et salés 10 18
Pomme de terre 10 18
Riz 10 12
Sel en boite 10 12
Sel en sac 10 18
Sucre 10 12
Viande de bœuf 10 20
Allumettes 10 10
Articles de sports 20 20
Article de maroquinerie 15 20
Couverture ordinaire 10 12
Consommables informatiques 15 20
Vêtements usagés 10 15
Chaussettes 10 18
Savons et détergents 10 12
Piles pour radio 15 20

Il faut observer qu’en nous référant aux dispositions de l’article 11du décret de 2011, les
articles de commerce courant non repris dans l’annexe, feront l’objet des arrêtés spécifiques.
35

b) Taux d’exception

Des taux d’exception sont prévus en ce qui concerne certaines denrées, notamment les
produits et services des consommations de base dont la fixation de prix requiert l’intervention de
l’autorité tels que :

- l’eau et l’électricité ;

- les produits pétroliers ;

- les produits pharmaceutiques ;

- les produits d’alimentation courante ;

- certains matériaux de construction …

B. La concurrence

1. Notions de concurrence

a. Définition

La concurrence c’est la compétition à laquelle se livrent deux ou plusieurs entreprises qui


exercent la même activité et qui s’adressent à un même marché, en vue d’attirer la clientèle et de la
conserver. Elle n’est pas, en soi, une mauvaise situation mais bien au contraire, elle est très utile car elle
permet de :

- alimenter l’émulation entre les entreprises et de maintenir ainsi la viabilité de l’économie ;

- multiplier et diversifier, en quantité et en qualité, les biens et les services offerts aux
consommateurs et à des conditions préférentielles ; chaque commerçant étant animé pat le souci
d’attirer la clientèle et de la conserver ;

- former les prix par le simple jeu de l’offre et de la demande…

Il est donc important, pour les pouvoirs publics, de réserver un traitement égalitaire à tous
les opérateurs économiques en vue de maintenir l’équilibre dans le jeu de la concurrence. C’est pour
cette raison, et sous l’influence de la mondialisation de l’économie, que la tendance générale est de
libéraliser tous les secteurs économiques et de supprimer les monopoles.

b. La clientèle
36

La clientèle est l’ensemble des personnes qui se procurent régulièrement, et à titre onéreux,
des biens ou des services auprès d’un commerçant. Elle est une composante essentielle du fonds de
commerce, constitue la raison même d’être d’une entreprise et mérite donc une protection particulière.

Suivant la nature de la relation qui lie ces personnes au commerçant, on distingue entre :

- la clientèle captive : elle est composée des consommateurs liés au commerçant par un contrat
d’approvisionnement ;

- la clientèle attirée qui est l’ensemble des consommateurs qui s’adressent au commerçant pour
des raisons de confiance ou d’habitude.

La notion d’achalandage est très proche de celle de clientèle mais s’en distingue nettement
sur le plan technique : l’achalandage est une clientèle de passage composés des chalands, personnes qui
sont attirés par un commerce du fait de son emplacement et s’y approvisionnent occasionnellement.

c. Conditions de la concurrence

Pour qu’il y ait concurrence entre deux ou plusieurs commerçants, deux conditions
essentielles doivent être réunies :

- l’exercice d’une même activité économique (ces commerçants offrent la vente d’un même
produit ou la fourniture d’un même service ou des biens ou services substituables) ;

- l’existence d’un même marché auquel ces commerçants s’adressent pour vendre leurs biens ou
fournir leurs services (le concept marché désigne ici l’ensemble des consommateurs d’un bien
ou d’un service).

2. Régime de la concurrence

a) Le droit de la concurrence

Le droit de la concurrence est une branche du droit dont l’objet est l’étude des règles visant
la lutte contre la désorganisation du marché par des commerçants enclins à abuser de leur liberté du
commerce et de concurrence. Les règles du droit de la concurrence visent la préservation des circuits
économiques indispensables à la protection des consommateurs et au développement des entreprises.

En effet, la liberté de concurrence est une liberté encadrée par le droit de la concurrence
qui trouve sa place en marge de la règlementation économique et du droit civil de protection des
consommateurs, un corps de règles. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !

Le droit de la concurrence vise :

- le maintien, sur un marché donné, d’une saine et loyale compétition entre les commerçants ;

- le développement des entreprises pour la satisfaction optimale des besoins du marché.

b) Principes de base de la législation sur la concurrence


37

Deux principes fondamentaux président la matière de concurrence au sein d’une économie


donnée : la liberté du commerce et de l’industrie et la libre concurrence.

1) La liberté du commerce et de l’industrie

Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie est l’un des héritages majeurs des
acquis des révolutions socioéconomiques du 19è siècle. Il est repris actuellement dans les constitutions
des Etats modernes et postule généralement que tout commerçant est libre d’exercer le commerce de
son choix, sous réserve du respect des lois et des règlements en la matière.

2) La libre concurrence

La libre concurrence est le corollaire de la liberté du commerce et de l’industrie. Ce principe


postule que tous les commerçants jouissant de la même liberté (celle du commerce et de l’industrie),
aucun ne peut prétendre à un domine réservé, sauf monopole concédé par l’Etat.

b) Sources du droit de la concurrence

En droit congolais, la concurrence commerciale est régie par :

- la loi organique n°18-020 du 9 juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence et
ses mesures d’exécution notamment celle relative à l’organisation, au fonctionnement de la
commission de la concurrence.

3. Les abus de concurrence

Sont nuisibles à la concurrence et donc au développement des entreprises, les pratiques


anticoncurrentielles constituées :

- des ententes anticoncurrentielles,


- des abus de position dominante et de
- l’exploitation abusive de l’état de dépendance économique

a) Les ententes anticoncurrentielles

L’entente est un accord entre entreprise, une décision d’association d’entreprises ou une
pratique concertée qui sont susceptibles d’affecter le commerce, de restreindre ou de fausser le jeu de
la concurrence. En effet, sont prohibées les ententes anticoncurrentielles, lorsqu’elles tendent
notamment à:

1. limiter l’accès au marché à d’autres acteurs économiques et le libre jeu de la concurrence;

2. se répartir les marchés et les sources d’approvisionnements;

3. empêcher la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement la hausse ou la
baisse des prix;
38

4. entraver la production, les débouchés, les investissements ou le progrès technique;

5. fausser le résultat d’un appel d’offres en faisant concourir des filiales d’un même groupe, avec ou
sans la société mère, en dissimulant leur appartenance au groupe.

Sont constitutives d’ententes anticoncurrentielles, les actions concertées, les conventions expresses ou
tacites ainsi que les coalitions d’intervenants sur un marché.

b) L’abus de position dominante

L’abus de position dominante est entendu comme le comportement d’une ou plusieurs


entreprises qui, du fait de leur poids économique, imposent leurs dictas sur le marché. En effet, la
position dominante1 ne constitue pas en elle-même un méfait mais c’est par contre l’exploitation de cette
position à des fins anticoncurrentielles qui est interdite.

L’abus de position dominante est le pendant illicite du monopole et peut être la cause de la
dégradation des produits et des services ainsi que des hausses des prix injustifiées.

Pour éviter la ruine, l’abus il faut la concurrence. Les offres de prix injustifiés consistent à
fixer les prix normalement bas par % au coût de X° de transformation et de la réalisation en vue
d’éliminer un marché ou d’empêcher un concurrent à accéder à un marché.

Les abus de position dominante sur le marché intérieur sont constitués notamment de
pratiques ci-après:

1. le refus de vente;

2. la vente subordonnée;

3. les conditions discriminatoires de vente;

4. la rupture abusive des relations commerciales établies.

c) l’exploitation abusive de l’état de dépendance économique

Est interdite l’exploitation abusive de l’état de dépendance économique.

Une entreprise est en état de dépendance économique lorsqu’elle ne peut s’approvisionner, en raison
des caractéristiques des liens commerciaux, en produits substituables dans les conditions normales
d’acquisition auprès d’un autre fournisseur.

Est également en état de dépendance économique, un fournisseur qui ne peut trouver un distributeur, en
raison des caractéristiques des liens commerciaux, dans les conditions équivalentes.
39

d) Manifestation des abus de concurrence

Les pratiques restrictives de la concurrence sont constituées notamment:

1. de l’imposition d’un prix minimal de revente tel que visé à l’article 11 alinéa 2 ci-dessus de la loi
organique ;

2. du refus de vente entre professionnels ;

3. des pratiques discriminatoires de vente

a) Les entraves à la libre détermination des prix

Dans un contexte de libre concurrence, les prix sont déterminés par les lois du marché.
L’entreprise dominante ou le condominium constitué par l’entente peut entraver cette situation par :

- la pratique des prix imposés (imposition faite souvent aux revendeurs et qui prive les
consommateurs des prix avantageux susceptibles d’être fixés par un revendeur ;

- les pratiques discriminatoires : les distributeurs défavorisés ne seront pas compétitifs et ne


pourront pas faire face à leurs concurrents favorisés ; ils risquent tout simplement de disparaître
sur le marché au grand damne des consommateurs ;

- la consolidation des rentes de situation sur le marché par la limitation ou le contrôle de la


production, la répartition des sources d’approvisionnement (de manière concertée ou par abus
de position dominante) pour réduire le nombre des concurrents ou empêcher de nouvelles
entreprises à accéder au marché…

b) Les ventes irrégulières

Les ententes concurrentielles ou l’abus de position dominante peuvent conduire à des


ventes irrégulières sous la forme des ventes à perte ou des ventes liées.

- La vente à perte ou dumping : c’est une stratégie de prix prédateur qui consiste à pratiquer des
prix anormalement bas sans y être contraint par les circonstances mais dans le dessein
d’éliminer des concurrents et de constituer ainsi un monopole et une position dominante sur le
marché ;

- La vente subordonnée ou liée : c’est une vente sous condition et qui est subordonnée à
l’acceptation, par le partenaire, des prestations supplémentaires qui, par leur nature ou selon les
usages commerciaux, n’ont pas de lien avec le contrat principal.

II. La réglementation du change


40

La règlementation du change porte sur toutes les opérations relativement à la manipulation


de la monnaie dans le système économique. Cette réglementation encadre, de manière particulière, les
opérations des établissements de crédit, des messageries financières et des bureaux de change.

1. Les établissements de crédit

a. Notion

Par définition un établissement de crédit est une entreprise dont l’objet est la réception et
la collecte des fonds du public en vue d’exécuter les opérations de crédit et de paiement ainsi que de
gérer les moyens de paiement. De manière générale, le régime applicable en cette matière est dénommé
‘’règlementation du change’’.

La loi 003-2002 du 2/2/2002 sur les établissements de crédit qui est le texte de base en
cette matière distingue diverses sortes d’établissements de crédit :

- les banques ;

- les coopératives d’épargne et de crédit ;

- les caisses d’épargne ;

- les sociétés financières ;

- les institutions financières spécialisées.

Sont, de manière directe ou indirecte visées par le régime applicable aux établissements de
crédit, les bureaux de change, les messageries financières, les sociétés d’assurance, les institutions de
sécurité sociale.

b. Conditions à remplir pour la création d’un établissement de crédit

- Conditions relatives à l’institution à créer

Les établissements de crédit doivent, en plus des conditions générales requises pour l’accès
à la profession commerciale, obtenir un agrément de la Banque centrale du Congo. Cet agrément n’est
donné que si le demandeur remplit les conditions suivantes :

- avoir la forme d’une personne morale (lorsque l’établissement à créer est une banque, elle doit
être créée sur la forme d’une société anonyme – S.A.).

- justifier d’une capacité financière minimale fixée par la banque ;

- confier la gestion de l’établissement à des personnes justifiant d’une crédibilité, d’une


honorabilité et expérience professionnelle dans le domaine des institutions financières.

- Conditions relatives au gérant d’un établissement de crédit

Le gérant doit être une personne n’ayant pas été condamné ou déclaré coupable de :
41

- une infraction à la réglementation bancaire ;

- faux monnayage ;

- corruption ou concussion ;

- vol, extorsion, détournement, abus de confiance, escroquerie ou recel ;

- banqueroute ;

- émission de chèque sans provision ;

- blanchissement de capitaux ;

Ne peut non plus être nommé gérant d’un établissement de crédit, une personne qui, par le
passé, a été associé à la gestion d’une institution financière qui est tombée en faillite.

2. Les bureaux de change

a. Notions

- Le change
Le change est l’opération qui consiste à échanger une monnaie contre une autre.
Elles trouvent leur origine ancienne dans le droit commercial médiéval où déjà elles été rendues
nécessaires par la multitude des monnaies des pays conquis (d’où le concept ‘’cambiste’’, de
cambio qui signifie change).
- La libre détention des devises étrangères

En matière de monnaie, le principe est la libre détention des devises étrangères en RD


Congo. Ainsi, les étrangers en visite ou séjournant au Congo peuvent détenir par devers eux jusqu’à
l’équivalent en toute monnaie étrangère de dix mille dollars américains (10.000$) – voir à cet effet la
circulaire du 22/02/2001 du gouverneur de la Banque centrale du Congo.

b. Conditions d’ouverture et d’exploitation d’un bureau de change

S’agissant des opérations de change, les conditions à remplir pour exercer l’activité de
cambiste sont :

- être une personne morale de droit congolais ;

- se faire immatriculer au RCCM ;

- obtenir un numéro d’identification nationale ;

- fournir la preuve de la disponibilité d’un compte bancaire existant en monnaie locale et en


devises étrangères ;

- disposer du matériel nécessaire pour les opérateurs d’échange : au moins une calculatrice, un
ordinateur, un compteur de billets et un détecteur de faux billets ;
42

- payer une caution remboursable de deux mille dollars américains (2.000$) auprès de la banque
Centrale.

Section II : Les affaires nom commerciales : le Droit du travail

Le travail est la source principale des revenus de tout homme sans considération de
race, de sexe, d’origine, de conviction religieuse, ou de toute autre forme de discrimination.
L’importance du travail et le déséquilibre créé par les rapports entre l’employeur partie
économiquement forte et le travailleur en situation de faiblesse et qui est placé sous la
subordination du premier, requiert l’attention particulière de la communauté entière tant au
niveau national qu’international ; c’est ce qui justifie l’adoption des législations à tous les
niveaux, afin de réglementer ce secteur. Cette réglementation au niveau national constitue le
droit du travail interne et au niveau international, c’est le droit international du travail.

§.1. Cadre juridique général des rapports professionnels : le contrat de travail

Les rapports professionnels sont régis, en ce qui concerne les employeurs et leurs
travailleurs, par la loi la loi n° 015-2002 du 16 octobre 2002, telle que modifiée et complétée à
ce jour, portant code du travail. Ce texte est complété par de nombreuses dispositions
réglementaires qui en fixent les mesures d’application.

A. Notions

1°. Définition

L’article 7 du code du travail définit le contrat de travail comme une convention écrite
ou verbale, par laquelle une personne, le travailleur, s’engage à fournir à une autre personne,
l’employeur, un travail manuel ou autre sous la direction et l’autorité directe ou indirecte de
celui-ci et moyennant une rémunération.

2°. Eléments constitutifs du contrat de travail

L’identité des éléments fondamentaux du contrat de travail est donnée dans la


définition légale de ce contrat. Il se dégage de cette définition que les éléments du contrat de
travail sont :

a) Le travailleur

La loi définit le travailleur comme toute personne physique en âge de contracter,


quelles que soient son état civil, sa nationalité ou ses appartenances sociales, qui met son
activité professionnelle dans les liens d’un contrat de travail. On peut ainsi noter que le statut
juridique de la personne n’entre pas en ligne de compte pour déterminer la qualité de travailleur.
43

On peut s’engager dans les liens d’un contrat de travailleur au titre de travailleur qu’on soit
marié ou célibataire, homme ou femme, congolais ou étranger.

Mais, une personne morale ne peut pas s’engager au titre de ‘’travailleur.’’

b) L’employeur

Est ‘’employeur’’, toute personne physique ou morale, de droit public ou de droit


privé, qui utilise les services d’un ou de plusieurs travailleurs, en vertu d’un contrat de travail.
Ainsi, seule l’existence d’un contrat de travail est l’unique condition de qualification de
l’employeur ; peu importe la nature de la personne de l’employeur.

c) La prestation de travail

La prestation de travail est l’objet même du contrat de travail ; elle est à charge du
travailleur qui doit l’exécuter personnellement et librement ;

d) la rémunération à payer est la contrepartie du travail fourni par le travailleur

Le code définit la rémunération comme la somme représentative des gains liquides qui
sont dus au travailleur par l’employeur en vertu d’un contrat de travail. Elle diffère du salaire,
même si parfois les deux termes sont utilisés pour dire la même chose ;

e) Le lien de subordination qui unit le travailler à son employeur

Le lien de subordination est la relation d’autorité qui unit un employeur à son


travailleur et qui fonde l’employeur à donner des ordres au travailleur dans l’exécution de ses
obligations contractuelles. C’est pourquoi, le contrat de travail exige que le travailleur effectue
ses prestations sous la direction et l’autorité de l’employeur. Celui-ci lui donne des instructions
et des ordres devant lesquels il doit s’incliner.

B. Obligations des parties au contrat de travail

1°. Obligations de l’employeur

Dans un contrat de travail, l’employeur a deux sortes d’obligations : les obligations


contractuelles et les obligations administratives.

a) Obligations contractuelles de l’employeur

Les obligations contractuelles sont celles que l’employeur doit exécuter au profit du
travailleur dans le cadre du contrat de travail. Il s’agit des obligations suivantes :

- fournir le travail convenu ;


44

- garantir des conditions convenables d’exécution du travail ;

- payer la rémunération.

b) Obligations administratives de l’employeur

Les obligations administratives sont celles que l’administration met à charge de


l’employeur relativement à la politique nationale du travail et de l’emploi. Il s’agit des
obligations suivantes :

- déclaration d’ouverture et de fermeture de l’établissement ;

- déclaration d’embauche ou de départ d’un travailleur ;

- déclaration annuelle de la situation de la main d’œuvre.

c) La substitution d’employeur

La substitution d’employeur est le remplacement de la personne de l’employeur – du


propriétaire de l’entreprise – par une autre personne. Elle peut avoir lieu en cas de succession,
fusion, cession, transformation, mise en sociétés…

En droit du travail, le principe de l’effet relatif des contrats est inopérant. Ainsi, en
cas de substitution d’employeur, les contrats de travail subsistent entre le nouvel employeur et
le personnel (art.80). La clause obligeant le travailleur à passer, en cours de contrat, au service
d’un autre employeur est non écrite, à moins que celui-ci ait été désigné à l’avance ou qu’il soit
stipulé que le travailleur sera transféré aux personnes auxquelles l’entreprise sera cédée
(art.81) ; ce qui signifie que le travailleur a été notifié à l’avance de la possibilité de son transfert
et qu’il ait naturellement donné son accord.

L’employeur ne peut licencier le personnel ni avant ni après la cession de l’entreprise.


Toutefois, les travailleurs ne peuvent non plus s’opposer à la faculté qu’a le nouvel employeur
de réorganiser l’entreprise et même de licencier ceux des travailleurs jugés professionnellement
insuffisants, sous réserve, bien entendu, du respect des règles relatives au licenciement.

d) De la sous-entreprise

La sous-entreprise ou sous-traitante est un contrat en vertu duquel un tiers, qui engage


lui-même une main d’œuvre nécessaire, s’oblige à exécuter un travail ou à fournir certains
services à un entrepreneur, moyennant un prix forfaitaire. Elle est très fréquente dans les
marchés publics. Dans ce cas, le soumissionnaire doit joindre une déclaration de la nationalité
45

de ses sous-traitants éventuels (voir notamment le régime relatif aux marchés publics, de
fourniture, de transport et de prestation).

En clair, le sous-entrepreneur est employeur des salariés qu’il recrute, dirige et


rémunère. Mais ces salariés disposent d’une action directe contre l’entrepreneur en cas
d’insolvabilité du sous-entrepreneur pour les salaires dus si les travaux sont exécutés en dehors
des installations de l’entrepreneur. Dans le cas contraire, celui-ci sera tenu, en plus des salaires,
de toutes les obligations relatives au contrat de travail. Le sous-entrepreneur doit indiquer sa
qualité ainsi que les renseignements sur l’entrepreneur. Ce dernier tient à jour la liste de tous
les sous-entrepreneurs avec lesquels il traite.

2°. Obligations du travailleur

Les obligations du travailleur dans un contrat de travail concernent principalement la


prestation de travail.

a) Exécution personnelle de la prestation

Le travailleur doit exécuter personnellement son travail dans les conditions, aux temps
et lieu convenus, conformément aux ordres et instructions donnés par l’employeur ou son
préposé. Il doit aussi se conformer au règlement d’entreprise ou d’atelier établi par l’employeur.

b) Exécution consciencieuse de la prestation

Le travailleur doit éviter les actes susceptibles de mettre en péril sa propre sécurité,
celle de ses collègues ou encore celle des tiers. Il doit aussi respecter les convenances et les
bonnes mœurs (art. 51). S’il est investi d’un certain pouvoir, il doit traiter avec équité les autres
travailleurs placés sous ses ordres. Par ailleurs, le travailleur doit restituer en bon état ce qu’il
a reçu pour l’exécution du travail (matériel, espèces, produits…). Mais on ne le tiendra pas
responsable des dégradations normales dues à la vétusté ou à l’usure de la chose (art.52).

c) Exécution loyale de la prestation

Le travailleur doit exécuter de bonne foi son obligation (art 33- code des obligations) ;
il doit faire montre de droiture, de probité et de correction dans sa vie professionnelle. Il doit,
par exemple, garder le secret de fabrication ou d’affaires de l’entreprise, s’abstenir de se livrer
ou de collaborer à un acte de concurrence, même après l’expiration du contrat (art. 52 al.2.).
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§.2. Protection de la main d’œuvre nationale

A. Généralités

1°. Importance de la protection de la main-d’œuvre

La main d’œuvre nationale doit être protégée contre la concurrence des travailleurs
étrangers. C’est pour cette raison que la loi impose à toute personne qui désire engager du
personnel expatrié d’en faire une déclaration au service de l’emploi (art. 216). Cependant,
l’abondante réglementation sur cette matière ne concerne pas le personnel revêtu du statut
diplomatique ou de celui œuvrant en vertu des accords conclus entre les Etats.

2°. Principe général

En matière d’embauche des étrangers, le principe général est qu’aucun étranger ne


peut occuper un emploi en vertu d’un contrat de travail sans avoir obtenu, au préalable, une
carte de travail d’étranger.

B. Conditions d’embauche des expatriés

1°. Le respect de la priorité d’embauche pour les congolais

La priorité d’embauche reconnue aux congolais signifie qu’on ne peut recourir à la


main d’œuvre étrangère que si les compétences requises pour les emplois à pourvoir font défaut
sur le marché congolais de l’emploi, l’offre étant restée insatisfaite pendant 30 jours. Par
ailleurs, un employeur ne peut embaucher des jeunes diplômés étrangers sans expérience
lorsqu’il existe sur le marché de l’emploi des homologues nationaux. Et aucun cas un travailleur
étranger ne peut être remplacé, à la fin de son contrat, par un autre étranger (à moins qu’il ne
s’agisse des représentants du capital).

2°. Pourcentage admis du personnel étranger dans les entreprises

Des instructions ministérielles déterminent la liste des emplois interdits aux étrangers
ainsi que les pourcentages autorisés des travailleurs étrangers.

En effet, sauf dérogation accordée par le Ministre compte tenu de l’organisation de


l’entreprise, l’état du marché de l’emploi et des programmes de formation, de perfectionnement
ou d’adaptation professionnelle en attendant que l’employeur assure la formation des congolais
aptes à l’emploi concerné, les pourcentages maxima des travailleurs étrangers doivent être
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conformes au prescrit des textes. Ces pourcentages varient, selon les branches d’activité et les
catégories des travailleurs, entre 1 et 5% de l’effectif total du personnel.

3°. Sort des travailleurs ressortissants de certains Etats africains

Tous les pays africains ayant acquis leur indépendance, les mesures qui accordaient
aux ressortissants de ces pays un statut similaire à celui des travailleurs nationaux sont
devenues obsolètes. Il faut donc observer une double attitude lors de l’embauche de ces
travailleurs. Ceux qui peuvent exercer les fonctions d’agents de maitrise ou de cadres sont
soumis aux dispositions générales applicables à tous les étrangers. Les autres restent assimilés
aux congolais, bien entendu, sous réserve de réciprocité.

§.3. Le contentieux non commercial

En principe, les contestations qui naissent des rapports non commerciaux sont de la
compétence des juridictions de droit commun. Cependant, celles liées aux rapports
professionnels (travailleur-employeur) relèvent de la compétence du tribunal du travail et sont
soumises à une procédure préalable devant l’inspection du travail où une conciliation est tentée.
L’issue de cette conciliation est déterminante quant à la suite de la procédure devant le juge au
tribunal de travail.
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Conseils Bibliographiques

- LEPAGE A., MAISTRE DU CHAMBON P., SALOMON R., Droit des affaires, 2ème
éd. Laxis Nexis LITEC, Paris, 2010 ;
- VOGEL L., Du droit commercial au droit économique, 19ème éd. Lextenso LGDJ, T1,
V1, Paris 2010 ;
- ISSA SAYEGH J., POUGOUE P.G., FILIGA SAWADOGO M., Traité et Actes
Uniformes commentés et annotés, éd. JURISCOPE, Paris, 2016 ;
- MORTIER S., Au cœur de l’unité africaine, le droit OHADA, harmonisation du droit
des affaires et intelligence économique, éd. UPPR, paris, 2017
- KALUNGA TSHIKALA V., cours de législation en matière économique, G2 droit,
UNIKI, Kindu, 2017, inédit ;
- KATAMBWE MALIPO G., cours de droit communautaire économique Africain, L1
droit, UNIKI, Kindu, 2015, inédit ;

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